Ce procédé est de la part de la Postlogie une marque de fainéantise, pour ne pas dire de bêtise.
Lorsque Lucas emploi ces symétries dans la prélogie, au delà de la simple "référence" à "un truc cool qu'on a aimé et qu'on va au final traiter différemment". Ca va même plus loin que "l'histoire se répète", la phrase magique justificative de toutes les faiblesses des films (moi je ne peux me contenter de ça, comme je ne peux pas me contenter de "ah ben on a déjà fait plus mauvais avant alors je vois pas le problème de faire un truc bancal et mauvais aujourd'hui"). Pour la prélogie il y a derrière un discours qui lie le tout. Un discours sur l'importance du choix individuel, de la fragilité d'un équilibre, de la facilité de basculer dans le chaos et le mal etc....
Pour la postlogie il n'y a pas de discours in fine derrière. Il n'y a qu'une suite de scènes par lequel "il faut passer". Une suite de référence à "un truc cool qu'on a aimé"Le fait de le traiter différemment ou pas n'amène pas l'originalité. C'est on ne peut plus artificiel en l'absence d'un discours, d'un propos sous jacent.
Ici nous avons une scène construite à l'identique à
ROTJ parce qu'il "fallait une référence à
ROTJ, parce que star wars ce sont des "rimes" et que l'histoire se "répète" " (aucune originalité là dedans, juste une excuse derrière laquelle se réfugier pour justifier une facilité d'écriture si ce n'est une fainéantise dans la conception narrative), suivit d'un twist artificiel car "il faut prouver qu'on ne fait pas juste du remake les gars".
Le twist pour le twist n'a rien d’intéressant passé le premier visionnage.
Johnson disait qu'il trouvait stupide de vouloir faire absolument un remake de ce qui avait été fait avant comme il trouvait stupide de vouloir absolument faire le contraire pour se distinguer. C'est une déclaration que je trouve fantastique dès lors qu'on constate qu'il a combiné exactement les deux dans son film. Le remake pour le remake et le twist pour se distinguer. Les deux trucs qu'il trouve stupide de faire il a réussi à les faire ensemble en même temps.
Pourquoi ce qu'il a fait ne dépasse pas ça ? Parce qu'il n'y a pas de discours et de propos sous jacent à même de nous raconter quelque chose ou de développer un autre point de vue sur ces scènes similaires.
Il ne suffit pas de dire "l'histoire se répète", il faut mettre en scène pourquoi elle se répète et qu'est ce que cette "répétition" apporte comme nouvelle réflexion.
"Le rêve est Mythe personnalisé ; Le Mythe, est rêve dépersonnalisé ; Rêve et Mythe symbolisent tous les deux, pareillement et d'une façon générale la dynamique de la psyché. Mais dans le rêve, les formes portent l'empreinte des difficultés particulière au rêveur, alors que dans le mythe, les problèmes et leur solutions sont directement valable pour toute l'humanité". Joseph Campbell
A mon sens il en va de même avec Star Wars. La prélogie et l'OT, par l'entremise de Lucas, ce sont hissé au rang de "Mythe" (quel que soit les qualités et défauts de chaque film), là ou la postlogie ne parvient pas à sortir de l'aspect rêve personnalisé de chacun de ses réalisateurs.
Lorsque Lucas met en scène ces miroirs, il va au delà d'une référence gratuite, car il sert un propos et un discours. La postlogie ne parvient pas à aller au delà car les miroirs ne servent pas un propos, mais une mécanique "l'histoire se répète et le public veut des références à ses plaisirs d'enfance". Exit la réflexion qui tendait jusque là à donner à cette oeuvre un aspect Mythique, "je vais pas voir un film pour réfléchir, mais pour me changer les idées".
Pour moi c'est ce qui marque la différence, dans un cas, un homme quoi qu'il arrive est passé à la postérité, dans l'autre ce sera ausi vite oublié que regardé.