Alobrickfilm a écrit:Si je fais le malin, que fais tu à part donner des leçons à droite et à gauche ?
Et mes propos, je me les suis remémorer grâce à matou, et mes affirmations de l'époque ne faisait que coller avec les propos tenus à l'époque par l'équipe du film.
Je pense que certains ici se voilent la face sur certains éléments de fonctionnements d'une production.
Il ne suffit pas (contrairement à ce que des personnes comme sergorn ou Guiis Becom affirment) de marteler qu'hollywood emploie les reshoot ou les script doctor depuis des années pour en faire une vérité absolue.
Il y a de ce point de vue un réel manque de connaissance sur le rôle et la fonction de ce type d'emploi (que je dénonce depuis des années).
Prenons les reshoot : Je lis souvent que Hollywood fait ça depuis des années (sous entendu depuis qu'on fait des tournages "modernes"), c'est déjà une méconnaissance de ce en quoi consiste des reshoot. Les reshoot sont un procédé de tournage qui existe presque depuis aussi longtemps qu'on monte des films. Ils n'ont rien d'exceptionnel en soit dans le déroulement d'une production et ont un rôle bien précis. Ils servent à corriger un problème !
De tout temps ou on a tourné en pellicule, les productions pouvaient être confronté à des problèmes spécifiques liés à ce type de support (le "poil", une mauvaise exposition, un mauvais développement). Bref des problèmes techniques qui nécessitaient le retournage d'une scène, un reshoot, ou retake peu importe le nom. L'arrivée du numérique ne changent pas la nature de la fonction d'un reshoot, on a juste déplacé les problèmes (une mauvaise exposition est toujours possible, on peut également avoir, même si c'est rare des drops d'images, mieux encore une caméra qui peut ne pas avoir tourné).
L'autre emploi des reshoot consiste à pallier un manque. Un manque qui apparait au moment du montage (un plan de réaction, un raccord manquant ou tourné d'une manière ne permettant pas de tricher). Deux bons exemples sont relatés par Peter Jackson pendant la production du seigneur des anneaux. Un reshoot de Gimli pour l'ajouter après coup à la scène de rencontre avec les Rohirim (aucun dialogue juste un plan de réaction tourné sur le parking de la production) et un reshoot d'une main de Faramir montrant différents éléments sur une carte pour l'ajouter à la scène ou il fait le point avec son aide de camps (tourné limite dans un bureau de la production).
Dans les deux cas, ces reshoots n'ont pas vocation à changer radicalement le sens du film. Ils servent à corriger un problème technique ou un oubli (les plans décrits par jackson auraient dû être tourné au moment ou le reste de la scène a été tourné, c'est un oubli du réalisateur). Dans les deux cas, les reshoots concernent des éléments relativement court.
Un exemple plus récent, TF1 pour la série demain nous appartient a fait des reshoot d'une des scènes de nuit des épisodes d'ouverture de leur série. Par pour changer radicalement leur épisode, les plans en question étant retournés à l'identique. Non, pour une question de lumière qui n'était pas bonne au premier tournage, donc pour une raison
technique.
Autre exemple, sur plus belle la vie, une séquence a été retournée à l'identique (après avoir passé deux autres séquences différentes en tournage) parce qu'une échelle avait été oublié dans le champs d'une caméra. Un bout pouvait être aperçu par une lucarne qui de toute évidence était à plusieurs mètres du sol.... Là encore un reshoot en raison d'un problème technique, d'un élément court et qui ne vise en aucun cas à modifier radicalement le sens de l'épisode (ni même de la scène).
Dernier exemple le retournage d'une scène en fin de production pour des raisons météo. La production n'a pas eu le choix et a du tourner le jour prévu une scène avec une météo défavorables. Sur les jours de reshoots (prévu à l'avance), choix a été fait de retourner cette scène puisque la météo était cette fois plus favorable.
Ca c'est la réalité de l'usage traditionnel et classique des reshoots.
Aujourd'hui, il y a une façon de détourner le terme pour masquer une toute autre réalité. Lorsque n'importe quelle production Hollywoodienne tourne aujourd'hui des semaines de "reshoot" qui ont pour visée, non plus la correction d'un petit oubli ou la correction d'un problème technique, mais bel et bien le changement radical d'un film, on ne peut plus parler de reshoot.
On ne parle plus de quelques plans de quelques secondes pour améliorer le film, on parle parfois de dizaines de minutes de films qui en elle même peuvent radicalement changer le sens d'un film.
Ce n'est plus du reshoot ou du retake on est dans un tournage additionnel qui en réalité ne devrait pas être considéré comme en dehors de la production en dur du métrage.
Qu'Hollywood ait recours à cette pratique de plus en plus souvent est un fait avéré. De plus en plus de film tournent après le tournage, après le montage (et même après les projections tests). Mais ce procédé s'éloigne sans conteste de ce en quoi consiste un reshoot. Il ne suffit pas de répéter à l'envie que ce procédé détourné est de plsu en plus fréquent pour en faire une normalité...
Pour prendre un exemple dont je forcerai un peu le trait, il ne suffit pas de répéter à l'envie de dire qu'il y a de plus en plus d'attentat en france pour rendre cette situation normale. Le fait qu'il y ait plus d'attentat en france est certes un fait, que la politique étrangère française explique peut être, mais leur multiplication et leur régularité ces dernières années n'en fait pas un acte "tout à fait normal" et pour lequel il n'y a donc pas lieu de "se plaindre".
Sur ce point des reshoot, avec Rogue One, Kennedy et certains exécutifs de Lucasfilm ou Disney ont très largement défendu l'idée qu'il ne s'agissait que de quelques reshoots traditionnels, des plans de cockpits, quelques lignes de dialogues explicatives. Ces déclarations de Gilroy (qui ne dit là rien de neuf comme celà a été souligné plus haut par Sergorn) confirment donc qu'il n'en était rien (tout comme l'ajout numérique de l'ensemble de la bataille spatiale de Scariff, visiblement ajouté après coup, donc là encore un minutage conséquent qui modifie radicalement le sens du film). Il s'agit bien plus que de celà, mais bel et bien de modifications en profondeurs et importantes du déroulement du film, comme moi et d'autres l'avions expliqué à l'époque, Kennedy a donc mentie.
Il en va de même avec l'emploi d'un script doctor. L'usage courant consiste à faire appel à un script doctor
avant de tourner un film. Ce n'est pas une fois le film en boite, avec au sein de chacun des plans tournés une intention de réalisation, un discours lié au scénario qu'un script doctor est le plus à même de faire son travail, mais bel et bien avant la phase de tournage.
Les changements qu'il est susceptible d'apporter au scénario auront un impact évident sur la réalisation, car les retrais, les ajouts et les modifications qu'il va réaliser sont susceptible de changer le sens d'une histoire et d'influencer grandement les intentions de réalisation.
Car lorsque vient le moment de réaliser les scènes et de diriger les comédiens, le fait d'avoir un scénario qui traite de "sacrifice" amène un autre discours lorsqu'il s'agit de guider un acteur dans ses performances.
Ces déclarations du script doctor amène deux possibilités :
1- Edwards est un mauvais réalisateurs, d'où le fait que le film ne satisfaisait pas les instances dirigeantes.
2- Le script n'était pas au point et le tournage a été précipité au delà du raisonnable. Je penche personnellement pour cette seconde explication ce qui rendrait compréhensible cette impression de film parfois tronqué et parfois rapiécé.
Car encore une fois, l'emploi aussi tardif d'un script doctor (tournage terminé, montage terminé) ne peut pas amener une résolution des problèmes de façon pleinement satisfaisante. Pourquoi ? Parce qu'on applique des patchs et des ajouts ayant un sens bien précis à des scènes tournés avec un sens profondément différent.
Alors c'est peut être aujourd'hui fréquent à Hollywood, mais ça veut donc dire qu'il est fréquent à Hollywood de lancer une production qui coute des millions de dollards à la va vite avec un script non finalisé, ce qui aura pour conséquence l'importante dépense de nouveaux millions pour corriger quelque chose qui aurait du être traité avant même le tournage de la première image.
La question n'est pas de savoir si c'est fait ou non pour améliorer la qualité du film, il est évident qu'aucun tournage additionnel ou aucune intervention de script doctor n'est faite pour amoindrir la qualité d'un film, mais pourquoi en arriver à ces extrémité alors qu'un process normal aurait évité ces eccueils....
Ca revient à masquer une incompétence manifeste derrière des bouts de sparadraps grossiers. A titre d'exemple, l'arrivée du numérique en remplacement de la pellicule a amené en poste tout un tas de "directeur de la photographie" et de "producteurs", dont l’inexpérience et l’incompétence amenaient à répondre pour des problèmes de lumière en tournage "pas grave on verra ça à l'étalonnage". Et l’étalonneur de pester car en lieu et place de faire son métier (qui consiste à magnifier l'image), le voilà qui perd un temps précieux à corriger et tenter tant bien que mal de rattraper des bourdes qui n'auraient jamais du être tolérée au moment du tournage...
Je suis bien aise que Darkneo trouve Rogue one très bien comme il est. Ce n'est pas mon cas, tant je trouve que certains éléments s'emboitent mal que d'autres ont l'air d'avoir été bizarrement sacrifiés (galen erso, saw guerera) dont autres sont mal développés (krennic nos héros)... Et ce n'est visibleme,t pas le cas non plus d'autres personnes qui laissent entendre que plus le temps (et la hype) passe et moins le film parait bon.
Ca me rappelle
TFA et toutes ces personnes qui défendaient bec et ongle le film d'abrams et qui à la sortie de Rogue One pouvaient déclarer des choses comme "Rogue One est tellement mieux que
TFA, en même temps c'était pas difficile". Guiis Becom l'a relevé et ça, ça vient aussi de ce coté rapiécé de ce film.
Il est à craindre que Han Solo ait le même type de défauts...
Il y a des choses que j'ai dites sur Rogue One, que Matou a dit, que d'autres ont déclaré, et pardonnez moi l'expression, on nous a allègrement traité de cons. Je trouve extrêmement amusant aujourd'hui, de lire ces commentaires de Gilroy, qui si visiblement ils n'apportent rin de neuf, amènent par contre de l'eau à mon moulin.