Indiana Solo a écrit:Quand je parle de protagoniste ayant un développent psychologique et auquel on s'attache, je pense à certaines scènes de la trilo comme Luke observant le coucher de soleil d'un regard mélancolique, ou encore lors de la bataille de Yavin avant de faire sauter l'étoile noire. La Menace Fantôme et L'Attaque des Clones ne proposent aucun moment comme ça, on suit un peu tout le monde et personne à la fois. Seul La Revanche des Sith propose un vrai développent psychologique à Anakin, c'est un peu tard non ?
Tu as apparemment raté plein de scènes ! Pour rappel, Anakin se libère de l'esclavage, quitte sa mère en pleine enfance, est recueilli par un maître qui se méfie de lui, et se retrouve dix ans plus tard à gérer un amour destructeur et la mort de sa mère ! Soit des situations émotionnelles déjà bien plus complexes que celles traversées par Luke dans le IV et V.
Et ceci malgré qu'il y ait un nombre de héros important dans La Menace Fantôme, comme tu le rappelles toi-même ! (ce n'est pas vrai pour l'Attaque des Clones, où Anakin, Padmé et Obi-Wan sont nettement mis en avant). Ce qui ne gêne en rien le développement de l'histoire, chacun voyant sa situation personnelle évoluer (même Jar-Jar) tout en participant aux grands évènements. D'ailleurs, aucun film Star Wars n'a fait plus fort pour ce qui est de l'entremêlement de nombreuses intrigues !
C'est fou le nombre de personnages artificiels : Maul (qui prononce en gros 2 lignes alors que c'est LE bad guy de l'ep I), Grievous, Padmé (dans l'ep I surtout), Nute Gunray, Windu, Qui Gon, Obi Wan (dans l'ep I surtout), le fameux Jar Jar...
J'espère qu'il ne t'aura pas fallu la prélogie Star Wars pour découvrir le concept de personnage secondaire ! Sinon la liste passe du coq à l'âne... Quel rapport entre le développement de Qui-Gon et celui de Nute Gunray ?
Indiana Solo a écrit:Niveau personnage le truc le plus raté c'est quand même le coté psychopathe et pervers d'Anakin qui regarde Padmé comme un malade sexuel et lui dit : "Vous êtes exactement la même que dans mes rêves". La nullité absolue du dialogue entre amoureux... Et dire que c'est dans la même saga que le "Leia : Je t'aime... Han Solo : Je sais".
Un exemple très révélateur ! À force de désirer absolument une redite de la trilogie originale (en l'occurence : la romance Han/Leia), on en vient à oublier complètement le contexte et les personnages. Anakin est un jeune Padawan amoureux... pas un baroudeur cynique et trentenaire. Le film montre d'ailleurs clairement qu'Anakin est sincère en disant cela, et que Padmé s'en trouve gênée. En bref, rien que de très logique !
Indiana Solo a écrit:Je trouve ça juste triste de voir de si talentueux acteurs tels que Natalie Portman, Samuel L. Jackson, Hayden Christensen, et Ewan McGregor livrer leurs textes avec aussi peu d'âme. Le meilleur exemple c'est lorsque Anakin annonce à Windu que Palpatine est un sith ; c'est censé être LA révélation du film, LE truc excitant... Sauf qu'Anakin l'annonce à Windu comme si il lui disait bonjour.
Idem. Une grande partie des personnages de la Prélogie sont des Jedi et des politiciens, soit exactement le type de personnes censé se maîtriser en toutes circonstances ! Voilà pourquoi les critiques sur le "manque de sentiments" sont pour moi à côté de la plaque. Dans l'histoire telle qu'elle est, les performances des acteurs collent parfaitement aux personnages.
Dans la prélogie, c'est l'inverse : la taxation des routes commerciales, les votes de censures, les blocus ou autres passent bien avant le développent des personnages. Du coup on se retrouve avec des films profondément ennuyants, qui s'attardent sur le superficiel quand ils pourraient montrer des choses intéressantes... Au final c'est ça la prélogie : quelque chose de superficiel. Les plus grandes batailles et les plus magnifiques effets spéciaux ne remplaceront jamais un bon développent psychologique des personnages, c'est ce que nous a appris les épisodes IV, V et VI...
Plutôt malhonnête de faire comme si l'aspect politique n'avait pas d'importance... alors qu'il s'agit du processus central menant à la chute de la République, la prise de pouvoir par Sith et l'extermination des Jedi. Si ces éléments capitaux de la saga sont "superficiels", le reste est du pipi de chat !
J'ajouterais à cela la mise en scène de téléfilm sans aucun style lors des scènes de dialogue qui contraste complètement avec le grandiose des scènes d'action. Lorsque 2 personnages parlent, on les filmes le plus souvent en train de marcher dans un long couloir, où assis sur un canapé, ou encore dans un ascenseur, derrière une fenêtre... Et on fait tout ça avec les acteurs et un magnifique fond bleu derrière, sur lequel on va projeter des environnements magnifiques, tellement plus denses et grandioses que ceux de la trilo.
Outre qu'ils sont très beaux (ce qui a plus à voir avec le talent des concepteurs artistiques qu'avec la technique), la mise en valeur des décors est évidemment un élément capital de Star Wars ! En 1977 comme en 2005... Etrange qu'un fan de la trilogie originale puisse mépriser cet aspect. Un plan large sur les soleils couchants avec Luke peut faire passer bien plus de choses qu'un gros plan sur ses sourcils en shaky cam... La mise en scène de la Prélogie mise constamment sur ce symbolisme (en bonne adéquation avec la musique et les effets sonores), à mon avis de manière bien plus travaillée qu'ailleurs ! On aime ou pas, mais c'est un style très affirmé tout au long des trois épisodes.