Heu ce topic est-il vraiment utile ? #Sergorn.
On s’était pas déjà livré à l’exercice avec chacun des films, VII, VIII et IX ? #Darkfunifuteur #Darkneo
Oui, mais ce topic se devait d’exister.
Enfin. La boucle est bouclée. Les IX films sont là, bientôt tous disponibles dans un méga-coffret blu-ray.
Et c’est en ayant fini récemment de regarder la prélogie que le constat m’a pété au visage.
Les épisodes I, II, III ont beau présenter des « rimes » chères à Lucas avec les épisodes IV, V et VI, ils leurs sont étrangers en de nombreux points : en termes d’intrigues, de réalisation, de ton, d’environnements, de vaisseaux, d’artefacts…
Des éléments familiers sont là bien sûr : texte déroulant, musique de John Williams et thèmes connus, Jedi, sabre laser, Tatooine, Yoda, Obi-Wan…
On est dans Star Wars, « tout » est là.
Et pourtant, rien n’est là : ce que nous raconte la prélogie est totalement différent de la trilogie originale.
Les levées de boucliers à la sortie de l’épisode I (émanant notamment des fans aigris audibles mais finalement peu majoritaires) reprochaient le ton trop enfantin et trop éloigné du côté « serial » propre à la trilogie originale (si tant est que cette appellation veuille vraiment dire quelque chose dans ce contexte).
Ce point, qu’il soit salué ou non, est de fait tangible : la prélogie avait de quoi déstabiliser au regard des précédents filmiques IV, V, VI. C’était le but de Lucas : nous montrer une galaxie exotique, différente, avec de nombreuses cultures, avant la guerre et l’Empire.
Et…
Pourquoi diable préambuler (#néologisme) sur la prélogie dans un topic comparatif sur la postlo ?
Parce que les différences qui la séparent de la trilogie originale en deviennent des gouffres abyssaux si l’on se livre au même comparatif avec la postlogie, c’est-à-dire les épisodes VII, VIII, IX.
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J’arguerai tout d’abord un parti pris (qui n’engage que moi) : la postlogie ne propose pas de rimes.
Cet apriorisme s’appuie sur la définition suivante : pour rimer, en poésie, il faut un ou plusieurs sons communs à deux termes différents.
En ce sens, cette aspiration est inaccessible à la postlogie car elle déclame les mêmes mots et les mêmes vers que ceux de son modèle trilogique, y compris et surtout, malheureusement, les plus saillants et les plus iconiques. Nous y reviendrons dans l’analyse pour ne pas nous limiter à la simple assertion dogmatique.
Alors la question se pose : la postlogie dans son ensemble est-elle ce qu’on pourrait appeler un « soft remake », ou encore un remake déguisé, ou encore une suite de films très (trop ?) fortement inspirés par les épisodes IV, V, VI ?
Eléments d’analyse et tentative de réponse.
I – La postlogie à l’échelle macrostructurale : un paradigme trilogique revendiqué.
Nous tenterons ici de décrire le plus fidèlement possible les mécanismes narratifs et visuels inhérents à l’organisation structurelle globale de la trilogie pour mettre en lumière ceux de la postlogie.
Mais se livrer à la description d’une réalité sans verser ni dans une subduction sémantique de celle-ci ni dans un processus taxinomique relève de la gageure.
Comme disait Greimas dans sa sémantique structurale, et, en se plaçant dans une perspective guillaumienne : « la description obéit donc à deux principes simultanément présents et contradictoires : elle est inductive dans son désir de rendre fidèlement compte de la réalité qu’elle décrit ; elle est déductive de par la nécessité de maintenir la cohérence du modèle en construction et d’atteindre à la généralité, coextensive du corpus soumis à la description. »
Qu’est-ce à dire ?
Que, si vous lisez encore, bienvenue !
Nous n’allons évidemment pas user de terminologie linguistique pompeuse pour parler de SW.
C’est parti pour l’analyse.
I – La postlogie, c’est, dans les grandes lignes, la trilogie originale.
Je ne parle pas des personnages. Je ne parle pas des ajouts, des différences. Je cite ici ce qui existe dans les 2 trilogies en terme de construction narrative. :
Episode IV/VII
Un héros jeune adulte qui vit dans le désert et rêve d’être un Jedi,
quitte son monde à bord du Faucon Millenium,
un droïde recherché avec une info secrète,
un sbire masqué et son maître décharné sensibles au côté obscur,
un oppresseur qui construit une arme-planète capable de détruire des mondes,
une héroïne à y délivrer,
des stormtroopers & Tie-Fighter vs Rebelles & X-Wings,
un mentor qui meurt à la fin sous les yeux du héros,
la victoire du bien sur le mal.
Episode V (+VI) / VIII
Le héros se rend auprès d’un vieux Jedi sur une planète perdue pour y suivre son entraînement,
s’ouvre à la Force,
entre dans une caverne pour y découvrir un message opaque sur son identité véritable,
repart avant la fin de sa formation,
va affronter l’ennemi masqué et tenter de le ramener du bon côté,
le maître obscur décharné est trahi et tué par son propre apprenti,
la faction du bien est en déroute, poursuivie par le système oppresseur,
les deux s’affrontent au sol sur une planète blanche avec quadripodes vs airspeeders,
les membres du bien parviennent à échapper à la faction du mal à bord du Faucon Millénium.
Episode VI (+V) / IX
Palpatine a construit un deuxième système d’arme capable d’anéantir une planète,
le héros entre dans une caverne pour y découvrir un message opaque sur son identité véritable,
le héros apprend avec stupeur, des mots mêmes de son opposant masqué, qu’il est le descendant d’une lignée maléfique,
le héros retourne sur la planète perdue de son mentor, découragé, et parle avec un fantôme de Force qui lui redonne espoir,
le clan du bien et du mal s’affrontent dans une bataille finale entre deux flottes.
Le héros voit apparaître les fantômes de Force des Jedi qui l’ont formé.
=> Si vous avez eu la flemme de lire ce succinct - et certainement incomplet - comparatif (qui reprend finalement ce qui a déjà pu être constaté sur d’autres topics), voici la remarque que l’on peut en tirer : des éléments saillants de la trame trilogiques sont, volontairement, repris de manière proportionnellement saillante dans la trame postlogique.
II – Oui mais c’est pas honnête, on pourrait dire ça de la prélogie aussi !
D’abord, non. Les seuls points saillants dans le comparatif prélogie/trilogie sont :
I/IV
Un héros jeune adulte qui vit dans le désert et rêve d’être un Jedi,
un sbire masqué et son maître décharné sensibles au côté obscur,
un mentor qui meurt à la fin sous les yeux du héros,
la victoire du bien sur le mal.
II/V
Une poursuite dans un champ d’astéroïdes
Un bras/une main coupé(e)
III/VI
(N'hésitez pas à compléter !)
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Ensuite, quand bien même on s’évertuerait à faire passer des rimes pour des reprises afin de gonfler ce constat (type Anakin détruit le vaisseau de la fédération du commerce/Luke détruit l’Etoile de la Mort = rime, pas reprise ), cela n’enlèverait pas pour autant l’existence de ces pures reprises postlo/trilo.
III – Alors, la postlo = trilo ?
Non, bien évidemment. La postlo dispose de suffisamment d'apport et de créativité pour être considérée comme une véritable suite (Kylo Ren/ Rey, la dyade de Force, etc.)
Le fait est que la postlogie nous raconte l’histoire de ces nouveaux personnages avec la reprise des éléments et anciens personnages de la trilogie originale. Ni plus ni moins. Ni plus, mais ni moins.
N'hésitez pas à donner votre point de vue !
(Oui on s'occupe comme on peut durant le confinement. )