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[Nouvelle] "Whip" Keren, chasseur de primes

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Messagepar Ve'ssshhh » Ven 05 Aoû 2016 - 21:07   Sujet: [Nouvelle] "Whip" Keren, chasseur de primes

Je m'absente quelques jours, et je me retrouve avec beaucoup de lecture en retard! :shock:
Comment, pas de trêve estivale sur le forum des fanfics? :grrr:
Peu importe: J'en viendrai à bout, juré! :jap:

Puisque c'est comme ça, moi aussi je balance des devoirs de vacances! :diable:

En attendant de nouvelles aventures de Venom – ou de Sasha-, voici une histoire relativement courte -elle fait tout de même 14 pages A4- qui fut ma première incursion dans l'univers StarWars et le premier récit que j'aie réussi à achever. Pour me compliquer la tâche, je l'ai écrite à la première personne !
Elle se déroule (comme toutes les autres) dans l'univers Legends et se situe peu après la mort du Grand Amiral Thrawn. Elle a longtemps végété dans un dossier oublié avant que je ne l'en exhume, d'abord pour recycler certains personnages dans « Venom, le destin d'un pirate », puis pour en faire une sorte de préquelle à cette même fanfic. Les thèmes abordés sont donc assez proches, mais avec un point de vue… différent.
La voici, sous balise spoiler à cause de sa longueur.

Avertissement : Bien que je l'aie reprise et retravaillée maintes fois, elle conserve pas mal de défauts intrinsèques à une première « œuvre ». Je vous laisse en juger.

Spoiler: Afficher
«  Whip » Keren, chasseur de primes
an 9 à 10 ap.BY


Mission sur Lancet
Lancet brille au loin de cet éclat verdâtre qui rappelle la couleur de ses océans. Mais pour l'approcher, il faut d'abord passer le sourcilleux contrôle impérial. Pour moi, juste une formalité. Je me signale en approchant :
- Navette Dragonfly, immatriculation KD 4486 AV5 BB en approche, demande la permission d'atterrir à Lanvoc V 
Une formalité ? Évidemment, la réponse se fait attendre ; ils sont tous sur les nerfs, croyant détecter une flotte rebelle chaque fois qu'un vaisseau un peu gros tarde à s'identifier. Ma petite navette, Dragonfly, doit être classée très bas dans leur liste de menaces potentielles. Elle ne peut venir de très loin avec son hyper propulsion généralement installée comme système de secours sur des vaisseaux déjà peu rapides, son armement est insignifiant.
L'échec de l'offensive du Grand Amiral Thrawn n'a rien arrangé. Il nous avait redonné espoir et flanqué la pâtée aux rebelles. À en croire les rumeurs, ces maudits rebelles ont à nouveau subi de gros revers quand les seigneurs du noyau profond se sont unis, mais ils tiennent toujours. Non, c'est faux, ils ont repris leur progression.
Tout ça pour dire qu'il y a des traîtres partout, et que ces contrôleurs se doivent d'être très vigilants !
Bref, J'attends , mais dans ma branche d'activité, la patience est une vertu.

Enfin, une réponse ! Voix humaine, mais ton de droïde :
-  KD 4486, déclinez origine, destination, identité des passagers, but de votre visite…
Je lui envoie les données en répondant :
- Korus ( la capitale, toute proche, du secteur), Chantier Lomat à Lanvoc V, Ondo Keren seul à bord. Révision générale et détente 
L'astroport de Lanvoc est bien connu pour ses excellentes capacités à fournir ces deux services.
La voix se fait plus chaleureuse, ce contrôleur m'a reconnu :
- ah ! Chasseur de prime ! Pas de contrat en cours, cette fois ? 
Cette voix me rappelait quelqu'un: c'est bien Ardell Conder; il m'est arrivé de prendre un verre avec lui.
- Vous savez bien que, même en vacances, je reste à l’affût des bonnes occasions.

Je ne lui dis pas tout : on n'est jamais trop prudent. J'avais bien prévu de venir faire réviser ma navette. Mais j'ai un contrat. C'est pour cela que j'ai dû faire un petit détour par Korus. Par le bureau du Moff Kolkien.
-  Désolé, nous n'avons rien pour vous, cette fois .

Tant mieux ; je suis pris. Mais cela vaut le coup de cultiver son amitié : il m'a déjà refilé un bon tuyau, une fois. Une belle prime ! Pour le remercier, je n'ai lésiné sur sa commission.
C'est légal, hé, rien à voir avec un pot-de-vin !
Enfin, il m'envoie les paramètres d'approche et de descente. Je me faufile dans le flot, dépasse sans peine deux gros cargos et resquille quelques places. Ma petite navette n'est peut être pas douée pour avaler les parsecs, et son profil très longiligne peut faire sourire, mais en sub-luminique, elle se défend. Rapide, manœuvrable, robuste, facile à réparer ou à modifier comme toute machine corellienne qui se respecte, que demande le peuple ?

Un peu plus de compétences et de loyauté dans les rangs des clowns qui tentent vainement de remplacer l'Empereur ? Tant de gens compétents ont péri avec l’Étoile de la Mort et l' Executor...
Et tant d'autres se sont révélés des traîtres opportunistes. Zsinj, Terradoc, Drommel, ils se sont taillé leur petit empire aux dépens du grand : la plupart l'ont payé cher !
Je suis chasseur de prime, mais fervent partisan de l'Ordre Nouveau. C'est vrai, tout n'est pas bon dans l'Empire : le spécisme ou certains actes de cruauté gratuite – comme la destruction d'Alderaan- ne font pas l'unanimité. Mais la balance est globalement positive.
J'adhère à une organisation qui arbore toujours fièrement sa devise : « au service de l'empire » : la maison Benelex . J'en suis le correspondant pour le secteur Korus, ici, dans la région d'expansion.
Notre spécialité ? Retrouver des gens. Pas pour les capturer (cela arrive parfois, cependant), mais pour les sauver.

En général, je travaille en équipe avec un ou plusieurs collègues ; c'est pour cela que je n'ai pas besoin d'un vaisseau plus rapide. Mais il m'arrive de bosser en solo dans mon secteur d'affectation : les gros coups ne sont pas légion et en attendant le jackpot, il faut bien remplir le conservateur et payer les factures.
Le Dragonfly descend en automatique vers sa balise portuaire. J'aurai de quoi m'occuper pendant que ma navette se fera bichonner au chantier : je dois retrouver une jeune Togruta enlevée lors de son passage sur la station Muir. J'ai retrouvé sa trace là-bas et elle mène ici. Logique : l'astroport de Lanvoc, à la croisée de plusieurs routes, est une plaque tournante du trafic commercial.
Selon mes indics, il s'agissait plutôt d'une fugue au départ, mais elle a fait une mauvaise rencontre. Le moff a bien précisé qu'il s'agissait d'une de ses « pupilles » et qu'il tenait beaucoup à elle. Il y a même été de quelques larmes.
Pour le Moff Kolkien, je ne suis qu'un nom sur la très courte liste des chasseurs de primes auxquels un officiel peut confier une mission prioritaire hautement confidentielle. Mais je ne suis pas dupe : Kolkien a beaucoup de « pupilles », jeunes et jolies dans les quartiers réservés de son palais. Mais des humaines. L'exotisme, ce n'est pas son style. Pas du tout ! Pourtant, il semble sincère. Bizarre !

Au fond, peu importe ses petites manies car Kolkien fait partie d'un autre courte liste : celle des dirigeants qui sont à la fois compétents, fidèles et assez habiles pour pressurer leur secteur sans faire trop de mécontents. Pas de gaspillage ni de folie des grandeurs ; l'efficacité avant tout.
Un exemple ? Pour contrôler l'immense et stratégique secteur Korus, avec ses nombreuses routes, sa flotte sectorielle ne compte que quatre destroyers impériaux, au lieu des 24 théoriques (mais ils sont du type II, le plus puissant). À la place, il a préféré miser sur 150 croiseurs lourds Vindicator et leurs cousins Immobiliser (ceux qui font sortir les vaisseaux de l'hyper espace) et sur des croiseurs moyens Strike, beaucoup plus polyvalents. Le tout pour un prix réduit de moitié par rapport au groupe de secteur standard ; aucune force rebelle, aucun groupe pirate n'a jamais réussi à s'implanter dans son secteur.
Je suis bien renseigné. Surveiller les gouverneurs, moffs et autres officiels, c'était mon vrai boulot. Même après Endor, j'avais encore des contacts dans la Flotte et dans l'administration : «  Au service de l'Empire »1, pour moi, ce n'était pas qu'une devise.
Selon l'organisation paranoïaque du gouvernement, un conseiller était chargé de superviser un ou plusieurs secteurs, dont il nommait moffs et gouverneurs. En parallèle, chaque secteur était « contrôlé » par les agents - officiels ou non- d'un autre conseiller. Le contrôleur, ici, c'était Tribon et j'étais l'un de ses agents. Trop compliqué pour vous ? Normal, c'est le gouvernement impérial. Et le BSI surveillait tout le monde. Tout ça, c'est le passé !
Oui, le passé, parce que le conseiller Tribon, l'un des plus discrets et des plus écoutés, accompagnait l'empereur à Endor. Un ancien inquisiteur. Le meilleur traqueur de Jedi que je connaisse et le seul, avec l'empereur et quelques proches collaborateurs, à connaître ma véritable identité. Plus personne maintenant à qui faire mon rapport : Thrawn est mort, lui aussi. Le dernier à savoir.

Il n'y a plus personne qui soit digne de reprendre les rênes. Thrawn, peut être, aurait pu… Mais il a été trahi.
En tout cas, le chasseur de primes Ondo « Whip » Keren, gagne très bien sa vie. Je vais trouver cette Togruta, la ramener à son Moff et toucher une grosse prime. J'aime bien Kolkien, malgré ses gros défauts.


Les chantiers Lomat.

Pour qui veut bidouiller un petit cargo ou une navette comme la mienne, Karne Lomat est l'homme de la situation .
Monter de nouveaux propulseurs  (hors de toute garantie), renforcer l'armement ?
Ajouter des senseurs ?
Installer des cellules ou des tubes de confinement  pour des prisonniers.?
Lomat et son équipe savent tout faire. Sans poser de question : il suffit de payer. Cher, très cher. Et il vaut mieux revenir chez lui pour les révisions
Je n'ai rajouté que des senseurs performants sur le Dragonfly. Et deux cellules, bien sur. Quelques gadgets aussi, susceptibles d'éloigner les curieux : leurres Trickster, brouilleurs, mines… On n'est jamais trop prudent.
-  Whip ! Je t'attendais plus tôt ! 
-  j'ai dû faire un détour… tu as toujours de la place ? 
-  j'suis assez occupé, là…


Il montre une silhouette qui occupe presque tout le hangar. Belle machine !
-  … mais j'peux mettre Orca et deux trois droïdes sur ton Dragonfly… ça s'ra un peu plus long… 
-  ça ira. J'ai besoin d'un peu de détente. Joli, ton chantier !

Le vaisseau n'est pas beaucoup plus long que ma navette, mais il est bien plus volumineux, tout en restant élégant. Moteurs ioniques puissants. : il doit être aussi performant que mon Dragonfly en sub luminique ; Et je suppose que son hyper propulsion est bien meilleure.
- Un MX10 des chantiers Stuan… Pas très connus, mais ils font d'excellents vaisseaux. Luxe, élégance et performances, telle est leur devise. Désolé, je peux pas t'autoriser à approcher plus près. Le client a commandé une foule de modifs pas très orthodoxes, et il a exigé le plus grand secret.

Je n'insiste pas. Hors de question de fâcher Lomat sans une très bonne raison. Mais j'ai vu le nom : « Shades of Darkness » Et ce nom titille ma mémoire. Bah ! J'ai un contrat ! Je ferais mieux de me concentrer dessus .
-  Au fait, Danko tient toujours boutique au « Vagabond » ? 
-  Tiens, tiens… tu n'as pas l'intention de te détendre tout seul, on dirait 
Danko est un intermédiaire. Un proxénète, pour parler cru.



Une cité corrompue
Lanvoc est une métropole tentaculaire, une enclave galactique, une Concession de droit privé sur une planète prude, rigoriste et volontiers isolationniste. Elle a ses propres police et administration. Les indigènes, apparentés aux Berels, ne s'y aventurent presque jamais : ils ne s'y intéressent que pour toucher loyers et bénéfices. Leur pratique religieuse, pleine de tabous et d'interdits, n'est manifestement pas incompatible avec un compte en banque bien garni.
Ici, le respect de la loi est une vue de l'esprit et les flics locaux comme impériaux sont largement corrompus. Uniquement ceux de Lanvoc : même un imbécile sait qu'il est inutile et dangereux de tenter de corrompre un officier de la Garde Blanche. Ces grands escogriffes à la tignasse argentée – d'où leur surnom- considèrent leur mission d'ordre public comme un sacerdoce (2). Fort heureusement, ils ne s’intéressent que rarement à la Concession, devenue le paradis de tous les trafiquants.
Bref, on peut trouver de quoi satisfaire toutes sortes de faims dans la cité surpeuplée et crasseuse qui entoure l'astroport. Danko sait sûrement quelque chose sur ce trafic que j'ai repéré sur Muir. Il me doit un service , mais ce n'est pas lui que vais voir en premier.
J'ai mon petit réseau en ville. Des gamins des rues. Ils bricolent, chapardent, rendent des services à l'occasion . Ils voient et entendent beaucoup, et ne crachent pas sur mes crédits. J'en retrouve quelques-uns près du bâtiment abandonné qui leur sert de refuge. Les plus âgés, dont Bobbi le chef, ne sont pas disponibles, mais je fais passer le message. Rendez-vous ce soir. Ils me doivent quelques services : à mon dernier passage, j'ai intimidé quelques truands qui voulaient les rançonner. Au tour de Danko !
Le proxénète est toujours vêtu à la dernière mode de Coruscant. Ce qu'il croit être la dernière mode de Coruscant : la version vulgaire et tape à l’œil.
Il a le visage étroit des Danglin et leur volumineuse crinière soigneusement coiffée. Il est entouré de femelles humaines ou proche humaines en tenues très légères.
Il s'agite en me voyant. Je connais ses tics, et je devine qu'il n'est pas très heureux de me voir. Je vais droit au but :
-  J'ai besoin de renseignements, et tu vas me les donner. 
- Whip ! Toujours aussi gentleman ! Tu pourrais au moins dire bonjour à mes amies !
- Bonjour mesdames ! Au revoir mesdames. Allez, dégagez, il faut qu'on cause, votre boss et moi !

Il est protégé, et ça vient de haut, mais cela ne m'arrête pas : certains de ses protecteurs me doivent un service. Des tas de gens me doivent un service !
Mes questions l’embarrassent ; non, c'est plus grave : il a peur, très peur. Heureusement, je sais comment lui faire encore plus peur.
Il me faut bien le secouer pour lui arracher quelques noms. De la petite vermine galactique, des contrebandiers de bas niveau.

Mais selon lui, quelqu'un les paye grassement pour faire le sale boulot. Des noms, un vaisseau, le Bantha Ivre, et leur QG, une cantina du quartier des entrepôts, secteur IV. Selon Danko, ils sont en voyage : le Bantha n'arrête pas de faire des allers-retours, ces derniers temps.
Je le laisse à ses amusements. Juste un appel à passer. Mon contact au contrôle du trafic me confirme que l'oiseau s'est envolé ; il me bipera quand il reviendra

Temps de faire un break. Si vous devez faire une halte à Lanvoc, choisissez donc la cantina de Jerrod. C'est calme, discret, la cuisine est excellente et ils ont des chambres et des petites suites très correctes où l'on peut se reposer ou s'amuser sans attirer l'attention. Et puis, j'ai 20 % dans l'affaire. Quand on exerce un métier aussi risqué et aléatoire que le mien, il faut penser à la reconversion: on n'est jamais trop prudent.
Je termine mon repas quand Bobbi et une de ses connaissances, Xaenedra, me rejoignent. Bobbi est un proche-humain, un kiffar. Il a encore grandi depuis mon dernier passage, mais il ne porte toujours pas de tatouage clanique. Xaenedra est une jeune humaine, une blonde aux yeux émeraudes. Très séduisante, et je sais quelle profession elle exerce. Bobbi ne l'a pas amenée par hasard .
Je le questionne sur le trafic d'enfants ;
- Ouais, y a des gamins qui ont disparu. Surtout autour des plate-formes II et IV. Mais ça arrive tout le temps : les fugueurs qui débarquent d'un vaisseau ne restent pas dans la nature très longtemps. Y a même des parents prêts à vendre leur progéniture .

Xaenedra approuve vigoureusement. Je ne connais pas son passé, mais ça fait bien deux ans qu'elle traîne avec la bande à Bobbi : elle avait pris pour habitude de recueillir des gamins des rues, des petiots. Son mac n'a pas aimé et s'est montré violent. Il n'aurait pas dû, il a eu un accident mortel. Je sais que Bobbi a déjà rempli quelques « contrats », et c'est bien dans son style : il considère que débarrasser la galaxie de quelques ordures n'est pas un crime, mais un service public. Ce qui n'est pas incompatible avec une belle prime. Maintenant, entre deux clients, elle materne les petits de la bande. Lui aussi ne peut s'empêcher de recueillir les oisillons tombés du nid.
-  qui achète ? Des macs, des industriels, des particuliers… 
- Et dans le secteur V ? Tu as entendu parler de trafics ? De clients potentiels, peut être ? 
-  Des clients ? Nous on joue pas à ça, tu le sais. On se serre les coudes, on protège les petits ! Y a un sale type du IV qui a essayé de choper une des filles, une twilek. On lui a fait comprendre qu'il valait mieux pas essayer, tu me connais, tout en diplomatie… 
Je décroche un peu tandis qu'il brode sur son histoire. Il aime bien embellir la vérité nue : la diplomatie de Bobbi et sa bande, c'est de balancer de lourds boulons avec des lance-pierre à élastique. Simple mais efficace. Ils gardent leurs quelques blasters déclassés pour les situations d'urgence.
-…... Twilek et Togruta, mais je l'ai envoyé promener ! 

Perdu dans mes pensées, j'ai perdu le fil du discours.
- quoi ? Tu as dit combien ? 
-  10 000 ! T'imagines ! le gars était prêt à payer 10 000 crédits pour une Twilek ou une Togruta !

Ouais, j'imagine ! Une fortune, assez pour le mettre longtemps à l'abri du besoin, même avec un crédit impérial passablement dévalué. Il ne lâchera jamais une des filles de sa bande, mais s'il tombait sur une fugueuse au coin de la rue… Je lui fais part de mes réflexions, pour voir.
- Qu'est-ce que tu vas penser là ! On ne mange pas de ce pain-là ! Mais si on avait pu en trouver une, on aurait pu monter une arnaque.
Je retrouve là mon Bobbi. Je paye généreusement pour le nom – inconnu au bataillon-, et l'adresse. La même cantina que les malfrats dénoncés par Danko. Tiens donc !
Et je suggère :  
- Si tu trouvais un appât ? Qui pourrait rôder tout près de cette cantina, histoire de voir qui mord à l'hameçon ?
Je ne paierais pas 10 000 crédits, mais je fais une offre alléchante. Il m'en fait une autre qui l'est encore plus. Il me connaît trop bien :
- Xaenedra pourrait nous servir d'agent de liaison. Et aussi te tenir chaud cette nuit, si tu es prêt à te montrer généreux avec elle.
Pas la peine de me faire un dessin. Xaenedra me fait les yeux doux et son sourire est des plus engageants. Et c'est vrai que les nuits sont froides à Lanvoc.
… …


Deux jours que je file le train à ce probable complice de mes cibles. Bobbi et ses amis l'ont retrouvé et m'ont mené à son gîte. Un logement minuscule près de la fameuse cantina. Qu'il fréquente peu, lui préférant un petit boui-boui dans les rues avoisinantes. Il est en fonds, vu le nombre de tournées qu'il offre, et il rentre tous les soirs avec une fille différente. Bref, une vie passionnante. La filature est un art de patience, mais seul mon instinct m'interdit de renoncer pour chercher une meilleure piste. Je sens que ma cible n'est pas loin.
Comme me l'a dit un jour le seigneur Vador «  fie-toi à ton intuition : Elle te permettra de mieux servir l'empire ».
Celui-là, même ses conseils vous flanquaient la pétoche!
D'ailleurs, que faire d'autre ? Le  Bantha Ivre n'est toujours pas rentré. S'il est allé sur Ryloth, comme le dit la rumeur, il y en a pour quelques jours encore.
Ah, du nouveau ! Je n'ai pu placer son comlink sur écoute, mais mon  scanner  m'indique qu'il vient de recevoir un appel. Depuis la minuscule chambre que j'ai louée à prix d'or de l'autre côté de la rue, je vois mon gars sortir, Il s'est changé et porte ses plus beaux atours. Je caresse la joue de la fille qui m'a servi de  prétexte  pour louer et lui adresse un sourire de regret.. Elle est moins désolée que moi, car je l'ai déjà payée.

Traquer une proie en ville n'est guère plus compliqué que dans la jungle. Les règles sont similaires : bien connaître le milieu, les habitudes de sa proie, et se fondre dans l'environnement. Heureusement, je connais bien la jungle urbaine de Lanvoc et sa faune bigarrée.
La filature est d'autant plus facile que ma cible ne prend aucune précaution. Il me mène droit à un vaste entrepôt du secteur IV ; le C45. Là, je reste en retrait. J'ai repéré sans peine les systèmes de surveillance. Je continue ma route, passe devant, repère deux flâneurs trop désœuvrées pour être là par hasard et ne m'arrête qu'à la seconde cantina dans la rue. Un frisson dans le dos quand je passe près d'un entrepôt voisin, le D44. Quelqu'un m'observe depuis le toit. Pas vraiment hostile, mais…Rien d'amical. Familier, cependant.
D'ici, on ne voit pas l'entrepôt, mais je sais que c'est l'endroit. Mon instinct ? Oui, mais j'ai surtout reconnu l'un des sbires d'un trafiquant d'esclaves que j'ai arrête jadis. Jaark'h, un trandoshan, a échappé à l'arrestation et est toujours dans le business selon mes infos.
En général, l'empire ne poursuit pas les trafiquants d'esclaves, tant qu'ils respectent les règles et paient les taxes. Mais Jaark'h et son patron se sont attaqués à des fils et filles de nobles. Grave erreur, ils se sont retrouvées avec une cible épinglée sur le dos avec un gros chiffre peint en dessous.
Le trandoshan a trouvé un nouveau patron, on dirait.
Il devrait se montrer plus discret : il y a toujours 20 000 sur sa tête.

Il est temps de se documenter sur l'ennemi : j'ai facilement accès à des documents classifiés. J'ai les codes, des passes et des accès prioritaires aux banques de données impériales, un avantage que n'ont pas la plupart de mes collègues. Pratique, non ? J'ai toujours une longueur d'avance sur la concurrence !
Des passes toujours valides, malgré les efforts de certains ambitieux pour s'approprier les Archives impériales, car ils sont inscrits dans les logiciels de traitement des données eux-mêmes.
Tribon m'a confié les siens. Avec l'approbation de Sa Majesté, je suppose.

Trouver les plans de l'entrepôt, identifier son propriétaire et collecter d'autres données qui pourraient se révéler utiles ne demandent qu'une console sécurisée (celle du Dragonfly avec laquelle je suis en liaison) et un peu de temps.
Deux coïncidences troublantes : tout d'abord, le propriétaire du bâtiment, un certain Sevvan, possède aussi le «  Shades of Darkness ». J'obtiens la bio de Sevvan : un homme d'affaires local, gérant d'une multitude de sociétés. En fait, il sert surtout de prête-nom pour des caïds locaux ou des malfrats recherchés.
Ensuite, plus alarmant, je découvre que quelqu'un a fait les mêmes recherches il y a peu. Le code est celui d'un fonctionnaire local, censé diriger le département de collecte et traitement des déchets. Un type toujours prêt à rendre de petits services, moyennant finances, bien sur.
Aurais-je un concurrent ? «  Shades of Darkness » ! Ce nom me dit quelque chose. Une petite recherche sur des banques de données ultra-confidentielles et je retrouve un vieux scandoc enterré (le conseiller Tribon a tenu à ce que je le consulte) qui mentionne en passant que l’infâme docteur Badflu aurait eu un vaisseau de ce nom. Il est mort, dit-on.
Pourtant, la colossale prime de 300 000 est toujours valide. Enfin, elle l'était il y a un mois. Oui, 300 000 ! Recherché dans 40 secteurs ! Ce scientifique dévoyé et sadique possédait une immense fortune et des appuis puissants, qui lui ont permis de mener ses effroyables expériences en échappant à la justice. Il est vrai que la justice impériale n'a jamais fait grand cas des non-humains ! Coïncidence ? Twileks et Togrutas figuraient justement parmi ses « sujets d'expérience » préférés.

Je me laisse guider par mon intuition pour dénicher des perles dans le fouillis d' infos que contiennent les dossiers. Et j'en trouve , comme cette commande passée par une des sociétés de Sevvan à un revendeur de droïdes illégaux. Ou la facture d'eau et d'énergie. Il ne sera pas facile de récupérer ma cliente. Par les souterrains, peut-être ? Entrer, trouver, sortir. En toute discrétion. Plus facile à dire qu'à faire.
À moins que… Cette présence que j'ai sentie : elle me rappelle quelqu'un…
Peu de chasseurs de primes oseraient s'en prendre au Docteur Badflu : il a des protecteurs haut placés.
Un seul, en fait, en est capable. Tout le monde dit qu'il est mort, lui aussi. Mais je suis mieux informé que « tout le monde ».
Autant en avoir le cœur net. Je me débarrasse de mon déguisement, vérifie que mon « crache-aiguilles (3)» est armé et sors discrètement un tube de gelée Bork. Ma seule chance de retarder, un peu, mon assaillant s'il décide de m'attaquer. Mon fouet est pendu à ma hanche gauche. J'ai aussi un petit blaster, mais il est inutile pour cette confrontation.



Un chasseur de légende.
De retour dans la rue, je ne me cache pas. Je repasse près du D44 lève la tête pour être reconnu, puis m'engage dans la ruelle derrière. Je m'arrête, mains bien en évidence. Pas question de lui donner un prétexte.
Je sens sa présence derrière moi. C'est bien lui, pas un imitateur ! Toujours le dos tourné, j'annonce :
-   On dirait que l'annonce de ta mort était prématurée. Trop indigeste pour un Sarlacc ?
J'ajoute très vite :
-  je ne pense pas que nous ayons la même cible .
Il a une façon bien à lui d'écarter la concurrence et je préfère éviter les malentendus. Je le sens relâcher légèrement la tension.
-  qui est ta cible ?
Droit au but !
- une jeune Togruta qui a disparu de la station Muir .

La franchise ! il sait qui je suis, que je travaille pour Benelex. Il sait surtout que je travaille souvent en équipe. Il doit se demander si je suis seul, si j'ai servi d’appât pour le coincer. Ou négocier.
- je peux me retourner ? Ce serait plus facile pour causer 
Sans attendre, je le fais, lentement, les mains toujours visibles.

Boba Fett n'a pas changé, extérieurement. Évidemment, avec l'armure, on ne voit pas les dégâts causés par le Sarlacc. Par contre, elle est bardée d'armes lourdes qu'il n'emporte que rarement. Pensait-il à un assaut frontal ?  Il est vrai qu'à Lanvoc, tous les bâtiments sont construits comme des blockhaus, la faute aux tempêtes d'été. De plus, s'ils dépassent rarement cinq étages, ils possèdent plusieurs sous-sols. Il y a souvent plus de niveaux souterrains que d'étages..
J'ai intérêt à garder son attention :
- C'est fou le nombre de gens qui ressuscitent, ces temps ci… Toi… le Docteur Badflu… 
- Il est ma cible !

Je ne conteste pas, et ajoute :
-  trop gros pour moi, de toutes façons. Mais il détient MA cible. Et il a un paquet de complices. Des armes lourdes, des droïdes de combat. 
Là, j'ai marqué un point. Il ignorait l'existence des robots. Je continue.
-  ce n'est pas sur les plans officiels, mais tout un réseau souterrain relie les entrepôts 
- Je sais cela… mais je n'ai pas ces plans. 
Il commence à voir l’intérêt d'une coopération.
-  moi si, bien sur 
- Tu es toujours très bien informé. Je t'ai vu avec Vador, une fois . Vous aviez l'air de bien vous entendre.
Accuse-t-il, mi-jaloux, mi-suspicieux.

Et alors ? Lui aussi s'entendait bien avec Vador !
- ça me file les jetons rien que d'y repenser, mais il m'aimait bien, je crois. À sa façon !
Et je tiens à te rappeler que j'ai toujours été en très bons termes avec les autorités impériales.  Alors, on coopère ?
-  Badflu est à moi. 

Loin de moi l'idée de lui contester sa proie :
-   Tu gardes Badflu et ses 300 000, moi j'ai ma Togruta, Jaark'h et les sous-fifres s'ils ont de la valeur 
- C'est 500 000, maintenant 
-  ouah ! Tant que ça ? L'inflation, probablement ! Alors, c'est OK ? 
-  OK 
Je l'ai convaincu : mes plans changent la donne. En passant par les souterrains, on a une chance de les prendre par surprise… D'autant plus que le «  Labo » est probablement en sous-sol.
Incroyable ! Je n'aurais jamais cru pouvoir faire un jour équipe avec le grand Boba Fett.
Je résiste à la tentation de lui demander un autographe : je passerais pour un amateur !


Notes
1 la maison Benelex est spécialisée dans le sauvetage d'otages
2 Un lancetti, quel que soit son métier, considère son travail comme un sacerdoce. Même les -très rares- criminels n'échappent pas à la réglé. (en cela ils ressemblent beaucoup aux Berels)
3 Un lance aiguilles Bronash !







La ville sous la ville

La plupart des galeries et tunnels qui relient les entrepôts ne sont pas sur les cartes officielles. Lanvoc a une très vieille tradition de contrebande. Mais mes plans sont précis et mes mini-droïdes repèrent trois entrées possibles. Bien protégées et sous surveillance, évidemment. Une charge thermale pourrait les détruire, mais adieu la discrétion. Il y a bien une autre entrée, mais elle est trop petite.
Pas pour un de mes droïdes espions, d'autant que la grille est conçue pour empêcher quelqu'un de sortir, pas l'inverse. Qui pourrait passer par là ? Un Ewok ou un enfant ? Une fois que je l'ai démontée, mon mini-droïde passe large. Je la remets en place dès qu'il est entré, au cas où nous devrions nous éclipser rapidement.

Il explore les pièces de ce qui semble être le troisième et dernier sous-sol. Je repère l'accès vers le haut et Bourdon (j'aime bien donner des petits noms à mes outils) remonte assez pour entendre des êtres parler. Voix sifflante du trandoshan, une autre rauque, inconnue, mais le trandoshan lui donne du docteur. Explorons le bas. Une des pièces, n'est accessible que par un étroit espace au-dessus de la porte verrouillée. Assez large pour que mon espion bourdonne jusqu’à elle et observe l'intérieur, plongé dans l'obscurité ; pas un problème pour ses senseurs. Le fond est constitué de cages superposées, presque toutes occupées. De jeunes humains, surtout, des Twileks, – une des obsessions de Badflu est d'étudier leurs lekkus (tentacules crâniens). Et une Togruta : Ashanti Kanto, ma cible, bien vivante. OK, mais à ce niveau, il n'y a aucun autre accès vers les souterrains. Alors ? J'abandonne cette pièce pour explorer les autres.
Si c'est le dernier sous-sol , où conduit cet escalier ? Il est fermé par une porte grillagée, mais il y a assez d'espace en haut pour mon espion. En bas, dans un entrepôt bas de plafond, il y a surtout des caisses, diverses marchandises. Et enfin, une porte blindée. Incroyable, mais elle est à verrouillage manuel ! N'importe qui pourrait l'ouvrir. Enfin, n'importe qui ayant passé les barrières précédentes. De simples serrures mécaniques, elles aussi .
Eh bien, je connais quelqu'un qui pourrait les ouvrir de l’intérieur. Pour être plus précis, Bobbi connaît quelqu'un. Je reviens en arrière et l'appelle. Le serrurier en question s'appelle Aken . Il est là en moins d'une demi-heure, accompagné par Bobbi . C'est un excellent cambrioleur à qui aucune serrure ne fait peur. Et il est assez menu pour passer à travers le conduit. Il passe large, en fait. Il ne paraît pas plus de dix ans. Mon Drone lui sert d'éclaireur et surveille l'accès aux étages supérieurs. Selon la loi de l'emmerdement maximum, quelqu'un descend pile à ce moment. Jaak'h et un acolyte, un humain. L'humain porte deux gros bidons, le trandoshan un autre beaucoup plus petit. J'aak'h n'aime pas jouer les larbins.
Heureusement, mon cambrioleur a eu le temps de se cacher. Ils ouvrent la porte de la pièce aux cages et la referment derrière eux. Sans la verrouiller, ai-je noté. Ils viennent nourrir les fauves. Une entreprise ponctuée de plaintes, de pleurs, de cris de douleurs et de gros rires cruels. Tout cela est pénible à entendre, mais surtout très bruyant. J'en profite pour signaler à mon cambrioleur que la voie est libre. Il doit être très nerveux, car il lui faut plus de 15 secondes pour vaincre la serrure. iI n'oublie pas cependant la petite cale qui empêche la porte de se refermer totalement. Faire tourner la lourde roue qui actionne les verrous de la porte blindée n'est pas facile pour le gringalet, mais l'ensemble est bien huilé.
Fett ne semble pas trop aimer mes méthodes ; je ne pense pas qu'il aurait employé un gamin pour ouvrir la porte.
Mmmmh, qui sait ? Après tout, il a commencé jeune, très jeune. Il déclenche néanmoins le brouilleur qui va aveugler les senseurs pendant quelques secondes. Juste le temps de nous engouffrer dans le bâtiment.
Je monte silencieusement les marches qui mènent à l'étage supérieur. Un truc difficile à faire pour Fett.
Mon objectif : Neutraliser Jaaak'h et son complice, libérer la gamine. Le reste, c'est le boulot du mando '. Merde ! Un type, pas très grand, se tient sur le seuil de la porte, il parle aux occupants. Pas d'hésitation, je fonce et le pousse brutalement à l’intérieur. Ma première aiguille, la plus chargée, est pour Jaak'h. Les trandoshans sont costauds, mais j'ai mis la dose et il s'effondre presque aussi vite que son complice qui encaisse la deuxième aiguille. Pour l'homme à terre, les bonnes vieilles méthodes : un coup de botte dans l'entre-jambes, une manchette sur la nuque calme aussitôt sa douleur. Tiens, le gringalet est le fameux Sevvan. J'ai le temps d'apercevoir un jeune humain attaché sur une chaise, évanoui… ils le nourrissaient de force. Pas le temps. Je délivre la jeune Ashanti et l’entraîne vers l'étage inférieur. Elle est en état de choc, au bord de l'hystérie.

Je la confie aux gamins (Bobbi nous a suivi) après l'avoir anesthésiée à son tour ; une dose légère, un décontractant. Sa santé est ma priorité. Je dois la livrer sans bobos.


Un mandalorien dans un magasin de porcelaine.
En haut, l'irruption de Boba Fett a fait beaucoup de bruit. Exploitant mes infos, il a embarqué un canon électro-magnétique, - l'idéal contre un droïde blindé - lequel a tonné plusieurs fois. Il y a eu une grosse explosion, pleine de débris et de fumée. Comme je reconnais le bruit caractéristique de son blaster, je suppose qu'il est toujours à l’œuvre. Les cris de douleur – d'agonie, plutôt- ne sont pas les siens.
Je remonte prudemment : il pourrait me tirer dessus « accidentellement ». Une erreur est si vite arrivée, surtout quand il y a du fric en jeu.
Comme prévu, il se comporte comme un rancor dans un enclos de nerfs. Je comprends pourquoi Vador n'arrêtait pas de lui répéter : « pas de désintégration ! »
Pourtant, c'est lui qui risque de se faire désintégrer. Un type surgit derrière lui, un gros blaster au poing. Depuis l'enfance, mon fouet Zabimaru (4) est comme une extension de mon corps. Ses mouvements ondulants et ses claquements peuvent faire fuir les redoutables prédateurs de mon monde natal.
Mais il peut aussi assommer, faire souffrir ou même tuer. Ici, il est à la puissance maxi. Zabimaru rugit, vibro-lames enclenchées et le blaster tombe, partiellement tranché. La main du sbire est encore serrée autour de la crosse. Il regarde un instant ahuri, son poignet tranché, avant de s'écrouler en hurlant de douleur. Aussi bon qu'un sabre laser, mon fouet !
Mais moins propre, ce gars-là pisse le sang. Je lui fais un garrot en vitesse. Il vaut bien plus cher vivant que mort !
Fett monte faire le ménage aux niveaux supérieurs. Deux coups de blaster seulement. Autrement dit, rien de méchant pour lui.
Ici, je vérifie, ils sont H.S, le nouveau manchot compris. Le fameux docteur gît dans un coin, la poitrine brûlée. Il fuyait vers une porte, au fond. J'avance, blaster au poing. Derrière, il y a des appartements. Luxueux : meubles de prix, technologie dernier cri, il ne se refuse rien. Il est vrai qu'il est très riche. La première porte, au fond, donne sur une chambre richement décorée. l'autre, sur un petit labo médical. Très banal, modeste même : pas le genre d'installation qu'on attend d'un docteur fou. La troisième porte débouche sur un escalier. En bas, l'un des accès blindés que nous avions repérés. Pas malin : des accès pour trois niveaux, mais débouchant dans le même tunnel.
Oh ! Ça bouge dans le labo. Un droïde sort en gémissant d'un placard, les bras levés. Un assistant médical hors de prix. J'ai besoin de lui. Je l'amène à l'homme à la main coupée et je le regarde travailler. Il semble compétent ; j'attends qu'il ait fini, et lui pose un verrou. On n'est jamais trop prudent.
La pression du combat redescend enfin.

Je fais le bilan : Trois droïdes B5 : grillés. Deux gros bras : grillés. Un autre… mmmh disons projeté avec violence contre un poteau. Mort ! Il me semble que les recruteurs du bon docteur sont tous morts, ou presque. Il reste les gars du Bantha Ivre, mais d'après mes infos, ils ne seront pas là avant demain au mieux
Je regarde Fett qui, de retour, constate l'efficacité de son travail. Il soulève la carcasse du docteur et la place sur son épaule.
-  tu ne prends pas ceux-là ?
  j'englobe la pièce d'un petit geste circulaire.
-   tu peux les garder…
Il s’apprête à redescendre vers le tunnel, hésite, et se retourne.
- Et les gamins, en bas, tu vas les exploiter comme celui qui nous a ouvert ? 
- pour ta gouverne, ce n'est pas moi qui ai dressé Aken à voler, qui l'ai affamé pour qu'il reste si petit. Avant ses dix ans, il avait dix fois risqué sa peau pour son maître qui l'en récompensait à coups de ceinture. Il ne le paraît pas, mais il a 14 ans. Quand j'ai arrêté son maître, j'ai préféré l'envoyer à Bobbi plutôt qu'aux autorités locales. Ils l'auraient revendu dans la journée à un autre truand. Je ferai pareil pour ceux d'en bas. 
Il me regarde un long… très long moment. Puis :
- finalement, tes collègues ont raison : c'est pas si mal de bosser avec toi. 

Bon, j'ai connu mieux comme compliment, mais de la part de quelqu'un qui en est si avare…
Je dois reconnaître qu'il me surclasse largement. Quoique certains prétendent, c'est bien lui le meilleur.
J'attends cependant qu'il ait descendu deux étages pour lui crier :
- la prochaine fois, c'est toi qui fais le ménage !
Même pour une plaisanterie, on n'est jamais trop prudent.
Il ne me fait même pas l’aumône d'un regard méchant !


Le partage du butin

Bon, à moi de nettoyer le bordel… Heureusement que j'ai la bande à Bobbi. Ils vont se régaler avec tous les trésors qui traînent ici.
Je redescends à l'étage des cages. Sur mon ordre, le droïde me suit. Je pourrais avoir besoin de lui, en bas. J'appelle Bobbi, et lui donne des instructions. Sevvan geint encore dans son coin, mais le gamin est réveillé. Je le libère de son instrument de torture. Il est nu, mais il semble du genre indomptable. Il est couvert de bleus qui, vu la couleur, doivent être assez anciens. Son premier geste est de filer un coup de pied à l'acolyte du trandoshan. Il est assez futé pour ne pas essayer avec le reptile à la peau dure. Mais il lorgne méchamment sur mon fouet.  Autant le calmer tout de suite :
-  Inutile, dans l'état où il est, il ne sentirait rien. 
Je m'adresse aux autres, qui écoutent, apeurés :
-   bon, je vais vous faire sortir, mais avant, je veux savoir : est-ce qu'ils vous ont piqué avec une seringue, ou implanté quelque chose 
Le gamin à mes côtés me regarde, méfiant :
- Vous êtes qui, vous ? Et ou est la Togruta ?  Et aussi, pourquoi vous demandez ça ? 
- Je suis un chasseur de prime. Je suis payé pour ramener cette jeune fille chez elle. Cela ne lui plaisait peut-être pas, mais je peux affirmer que c'est bien mieux qu'ici. Pour la dernière question : les trafiquants d'esclaves implantent parfois une mini-bombe ou une capsule de poison pour empêcher les évasions. Si tel est le cas, il faudra l'extraire ou la désactiver avant que vous puissiez sortir du bâtiment.
Il me fixe attentivement, puis secoue la tête:
- rien de tout ça : trois fois par jour, enfin, je crois, ils nous nourrissent, De force, si on veut pas, et nous font faire nos besoins, puis ils renouvellent nos combis quand elles sont trop usées. Ils attendent que toutes les cages soient pleines pour nous emmener ailleurs. C'est bien ça, vous autres ? 

Les réponses sont affirmatives, mais je le scanne quand même au cas où. Rien, en effet. J'ouvre les premières cages quand Sevvan recommence à bouger. En voyant la chaise, il me vient une idée. J'ai ouvert les cages des deux qui me semblaient les plus vigoureux. Je les laisse continuer, et demande au garçon de m'aider. Le temps que le malfrat se réveille, il est attaché nu l sur la chaise. Le garçon tient déjà dans sa main l'instrument barbare qui maintient la bouche ouverte et un tube de cette pâte grise qui sert de nourriture aux esclaves. À son regard, je comprends que Sevvan a participé au gavage. Tous les mômes sont libres. Ils sont tous agglutinés autour des trois esclavagistes et je sens que je vais devoir gérer leur colère. Je ramasse le gros ceinturon de Sevvan. Il fera l'affaire.
- évitez les coups de pied ou de poing ; ce serait bête de vous faire mal. 
Je tends le ceinturon à une Twilek.
-   Un coup pour chacun, et tu fais passer. Un seul ! Quand vous aurez fini, bouclez les dans les cages. 

J'injecte l'antidote avant qu'ils commencent.
Et ça marche ! Ils se mettent en ligne, dans leurs combis grisâtres, dont certaines pèlent déjà, et les deux malfrats qui commencent à se réveiller, dérouillent.
Ils sont encore trop désorientés pour songer à se défendre, même le trandoshan ;
Je reviens au garçon, qui vient d'enfourner calmement un deuxième tube de pâte dans le gosier de Sevvan et en prépare un troisième . Il n'a pas froid aux yeux, sait aussi garder son sang froid. Et courageux, avec çà ! Je ferais mieux de garder le mien : d'où vient cette bizarre émotion qui me serre la gorge ?
Pas très professionnel, ça !
- Tu as dit qu'ils comptaient vous emmener ? 
-   sur le vaisseau de celui qu'ils appellent le Docteur. C'est pas un bon docteur, hein ? 
- c'était ! Cette fois, il est mort pour de bon ! Et non, on ne peut pas faire pire. 

Bobbi et sa troupe sont là et je donne mes instructions :
- bon, les caisses de nourriture, les médocs, le matos et les armes de l'étage du dessous sont à vous. Vous pouvez piquer tous les bibelots en haut, mais tout ce qui est ordi ou data carte est à moi. Je te déconseille d'emporter le matos du labo : vu le pedigree du proprio, il doit y avoir pas mal de saloperies dedans. Ah, au fait ! Ceci est pour Aken, avec un bonus, le reste est pour payer des fringues et à manger aux gamins.
Aide-les de ton mieux, s'il te plaît. 
Je lui tends deux cartes de crédit. Les comptes sont largement approvisionnés, aux frais de l'empire.
Je fais confiance au jeune Kiffar pour faire le nécessaire. La loyauté, c'est dans sa nature. Il en fera plus que demandé. Certains peut-être rejoindront sa bande, les autres… Il connaît suffisamment de capitaines plus ou moins honnêtes mais réglos, pour leur trouver une place sur un cargo passant par chez eux.
Le dernier à partir est le garçon. Il a dégoté quelques fringues. La tunique de Sevvan qui est pourtant un gringalet, est trop grande pour lui. Il me regarde encore, et mon cœur chavire. Qu'est-ce qui m'arrive ? Il reste planté devant moi.
-   Eh bien, tu ne rejoins pas les autres ?  Tu ne veux pas retrouver ta famille ?
- Ils sont morts… les pirates n 'ont gardé que moi. 
Je sais maintenant d'où viennent ses bleus. Il continue ce qui ressemble de plus en plus à une confession.
- j'aurais préféré mourir… J'ai essayé, mais… 
Voilà pour son refus de se nourrir.
-   ils n'ont pas voulu me donner une arme. Trop jeune, papa a dit. Maman m'a obligé à rentrer dans la cache.
 
Rien d'autre à faire que de le serrer dans mes bras. Et l'écouter soulager sa conscience meurtrie. Je ne suis pas du genre à prodiguer des paroles tendres. Mon réconfort tient dans un mot : VENGEANCE !
Voilà une bonne raison de continuer la route. Peut-être, je l'espère, il trouvera la paix ou le bonheur en chemin. Sinon, il lui restera la vengeance. Ça a marché pour moi.
Il part enfin, à regrets. Je lui ai conseillé de rester avec Bobbi. Avec lui, il apprendra l'essentiel. La survie. La solidarité.
Ouais, bon, c'est vrai, j'aime beaucoup cette bande de loqueteux. Si j'avais les moyens de les sortir de ce trou et de les conduire sur un petit paradis, je le ferais. Mais la galaxie est en guerre et regorge de dangers. Finalement, Lanvoc n'est pas si mal. Et je suis bien placé pour savoir qu'on amène avec soi paradis ou enfer.


Faisons les comptes.

Assez pleuré , j'ai du travail. Inventaire d'abord :
Trois truands vivants, en cage : 20 000 + 9 000+1000 (misère!)
trois autres au frigo : 13 000+5000+ 700 (misère de misère)
La jeune fille au bois dormant : 30 000.
Un droïde, valeur inconnue, très suspect…
Et Sevvan… . Bien réveillé, la gueule grande ouverte, maintenu par un instrument métallique assez effrayant, la panse pleine de bonne bouffe insipide pour esclave. Le gamin s'est bien vengé. Pas de prime pour lui, mais j'en espère mieux. Si je suis bien informé, c'est que je ne rate jamais une occasion de collecter des infos-. Vu qu'il est déjà terrifié, pas trop difficile de le convaincre de coopérer. Je le laisse cependant mariner dans son jus quelques instants. J'ai un rapport à faire.

Sur le toit du bunker, le signal est assez clair. La console de ma navette se connecte à l'Holonet et j'ai rapidement Delvar, l'assistant du Moff.
C'est une de ces sales fouines arrogantes du BSI, mais il ignore qui je sers vraiment et reste prudent. Il sait juste que mon supérieur direct est très haut placé. Il a entendu une fois l'expression «  Main de l'empereur » dans une conversation où mon nom était cité. C'est faux, mais je préfère qu'il le croie.
Il a une mine bien déconfite. Et la mienne l'est tout autant quand j'apprends que je dois ramener ma «cliente » sur Kolva II. C'est à deux secteurs d'ici. Avec ma navette, c'est au moins 5 escales et un temps infini.
-   peu importe, louez un vaisseau s'il le faut, le Moff paiera 50 000 si vous êtes là dans les 48 heures !

Que fait il hors de son secteur ? Kolva II, dans le secteur Ploo, c'est la base d'attache de Kent Maroon et de sa division de croiseurs de bataille : 4 Praetor II et leur escorte. Ils ont été retirés de la défense du Noyau et placés là, sur la voie Hydienne, pour barrer la route à une flotte rebelle qui n'est jamais venue.
Des mastodontes, certes beaucoup moins gros que l'Executor, mais ensemble, ils ont une puissance de feu très supérieure aux 24 destroyers impériaux d'une flotte sectorielle. De deux ou trois flottes sectorielles. De quoi laminer une escadre de croiseurs Mon Calamari ou de s'opposer avec succès aux quelques très gros vaisseaux que possèdent les rebelles. Ceux qu'ils nous ont volé !
Ce n'est pas un secret, Maroon ne suit les ordres du comité impérial que quand ça lui chante. Même l'empereur lui passait ses caprices, tant qu'il faisait le travail demandé. Un très bon stratège, mais qui n'est fidèle qu'envers les gens qu'il respecte.
48 heures ! Que faire ? Louer un vaisseau ?
J'ai une autre idée : Sevvan peut m'aider. Il possède un vaisseau, n'est-ce pas ?
Il me faut peu de temps pour lui expliquer, une fois en bas, ce qui l'attend s'il ne coopère pas :
-   je vais te gaver jusqu’à ce que tu aies envie de vomir  Dans ta position, tu n'arriveras pas à tout recracher et le reste passera dans ta trachée, tes poumons… Tu savais qu'on peut se noyer dans son propre vomi ? Ensuite, quand tu seras mort, je demanderai au Droïde de te réanimer. Et on recommencera le jeu. 

J'ai été l'assistant d'un inquisiteur ; je sais comment faire craquer les stupides et les plus courageux.
Ce gars n'est ni l'un ni l'autre. Il me suffit de remplir un tube.
Pour balancer, il balance ! Sur le vaisseau et ses modifications, sur les sociétés du bon docteur et ses comptes en banque… je l'arrête quand il avoue avoir volé la sucette de son petit frère il y a 30 ans.
Je révise mon inventaire : 42 700 de prime à toucher sur place, 50 000 sur Kolva II, un vaisseau flambant neuf d'au moins 350 000, le pillage des comptes locaux du docteur. Disons 100 000 de plus, même si une partie servira à payer le chantier. Mieux que Fett ; il aurait dû se charger du ménage !
Finalement, c'est aux Gardes Blancs de Lancet que je livre ma marchandise. Ils sont trop honnêtes pour essayer de me gruger. Sevvan m'en doit encore une : il va payer lui-même Karne Lomat pour les travaux. Je le libère ensuite en lui susurrant à l'oreille qu'il bosse maintenant pour moi. Il m'a fait assez de confidences pour savoir qu'en cas de coup fourré, ses autres clients apprendront qu'il est une balance.



Livraison à domicile

Le « Shades of Darkness » décolle seul grâce à ses circuits asservis. Je lui ai respectueusement cédé la place sur la piste, et ma navette décolle peu après. Il est inutile pour l'instant d'informer Lomat de ma nouvelle acquisition. On n'est jamais trop prudent.
Le principe est simple : rendez-vous spatial dans un coin discret, arrimage au gros point d'ancrage sous la coque du « Shades », embarquement de votre serviteur et de sa princesse endormie. Le droïde reste dans une cellule spéciale du Dragonfly. J'ai aussi déconnecté ses membres, par précaution. Quelque chose en lui ne m'inspire pas confiance. Je connais un type qui pourra disséquer sa mémoire sans trop de risques.
Le Shades est aussi spacieux et luxueux qu'on pouvait s'y attendre. Son cockpit est du dernier cri, sa banque de cartes, complète. Son hyper-propulseur, officiellement de classe 2  -une performance honorable- tourne plutôt à 1,5, ce qui est exceptionnel pour un vaisseau privé : il y a des vaisseaux plus rapides, mais ce sont des militaires ou des contrebandiers. Avec ça, rejoindre le Moff Kolkien sera une partie de plaisir. D'autant plus que le vaisseau est assez costaud pour emmener ma navette, toujours arrimée. Pour le reste, le « Shades » sort tout juste de sa croisière d'essais et les modifs du chantier Lomat concernent surtout des détails : renforcement de l'armement (deux quads lasers) et des boucliers ; de nouveaux senseurs et brouilleurs étaient prévus, mais pas encore installés. Je m'en occuperai plus tard.
Bon, la fille se réveille. Xaenedra m'a laissé quelques fringues pour elle. Elle va pouvoir se débarrasser de sa combinaison de plast bas de gamme qui pèle déjà, prendre une douche et un vrai repas. Ensuite, on parlera. Je me sens vraiment dans la peau d'un confident en ce moment ; ou d'un confesseur !

Après un agréable (quel confort, ce yacht !) mais court voyage, je termine avec ma navette.
Je ne suis pas trop déçu quand je constate que Kolkien a rejoint Maroon avec armes et bagages. Soit, plus ou moins, toute la flotte sectorielle de Korus et une partie de celle de Raleesa. Tout fout le camp, les loyautés les plus solides aussi !
Voila qu'est né un nouveau seigneur de guerre qui, une fois n'est pas coutume, dispose d'une administration digne de ce nom. Le partage est fait : Maroon à la barre, Kolkien à la paperasse.
Le nouveau roi et son premier ministre. Un premier ministre tout heureux de retrouver sa pupille. Qui se jette dans ses bras, comme une bonne fille.

Leurs retrouvailles m'ont fait penser à un père accueillant sa fille.
Kolkien n'est plus tout jeune, mais je ne le vois pas en papa gâteau. Qu'y a-t-il entre ces deux-là ? La Togruta ne m'a rien dévoilé : je fais un piètre confesseur quand j'emploie la manière douce.
Bah, ce n'est plus mon affaire : à qui enverrais-je le rapport ? Plus personne !
Il semblerait qu'il tienne beaucoup à sa protégée, car il me verse finalement 60 000 crédits. En échange, je dois écouter un long monologue qui ressemble à un plaidoyer.
Que lui dire ? Que je partage ses doutes ? Que s'il émergeait un leader valable au sein de l'empire en décomposition, Maroon, comme lui-même se rallieraient sans hésiter ? Il devait soupçonner depuis longtemps mon appartenance à l'empire, mais je campe sur mon identité de chasseur de prime.
Et je lui dis simplement que quand le doute s'installe, chacun se raccroche à ce qu'il sait faire de mieux. Je lui parle de Badflu, de mes soupçons concernant son labo, et il n'essaie même pas de feindre la surprise.
- J'avais des ordres : il avait des protecteurs très haut placés. Je suis heureux que mon secteur en soit débarrassé. Quant à ce laboratoire… Selon certaines infos, Il serait dans la bordure extérieure, pas très loin de Shantar. Avez vous un vaisseau assez rapide ? 
- Je peux en trouver un.
Pas question de lui parler du Shades
-  Je vous ouvre un crédit. Et je vous délivrerai un mandat d'arrestation pour tout complice que vous trouverez… Allez-y, trouvez-le, et détruisez tout !
Je ne m'attendais pas à cela ! Mais un job est un job, et celui-là est payé d'avance. Je l'aurais fait tout de même. Hors des trois secteurs qu'il dirige maintenant, le mandat ne vaut rien, bien sur, mais il me donne une certaine légitimité.


Into Darkness
Je me sens bien seul à bord. J'ai tout mon temps pour explorer le « Shades of Darkness »  ; j'y découvre une infirmerie complète, avec cuve Bacta, s'il vous plaît ! Une mini unité de détention digne d'un vaisseau-donjon et quelques caches pleines de petits trésors ; des gemmes corusca, des cristaux de valeur… Toujours pas de labo. Mais une lecture croisée des cartes stellaires du vaisseau, des data-cartes récupérées à Lanvoc et de documents trouvés à bord pointent vers une station abandonnée de la bordure Extérieure.

Sur Hyborria (5), dans le secteur He'ran, j'emmène le droïde chez un slicer de ma connaissance. L'analyse me conforte dans mon intuition.. La mémoire de 2B-5c révèle des sous-programmes qui font froid dans le dos. Et des banques mémorielles qui n'ont rien d'informatique. C'est toute la vie de Badflu qui est stockée là ! Transfert de cerveau, clonage ou ordinateur hyper sophistiqué , il avait bien l'intention de continuer son œuvre d'une façon ou d'une autre. Je veille bien à enfourner moi-même les banques mémoire dans le désintégrateur. Adieu docteur Badflu ! Définitivement, cette fois ci !
Et il y a bien un Labo ! Il faut que j'aille y jeter un œil. Mais pas seul !

Josiash, mon slicer, a des contacts. Chez les rebelles, comme je le soupçonnais depuis un moment. Il me présente une Togruta (encore!) connue sous le surnom de Two Hands. Pas une gamine, celle-là. Plus de la première jeunesse, mais sacrément bien roulée. Et si ses formes avantageuses et sa tenue légère incitent à se rincer l’œil, les deux blasters customisés qu'elle porte dans des holsters sous les aisselles invitent à la prudence. Elle flingue aussi bien de la gauche que de la droite, d'où son surnom. Et le fait d'attendre que l'adversaire ait dégainé n'y fait rien : elle est incroyablement rapide.
Normal, je sens un reliquat de Force en elle. Elle fait partie de l'équipage d'un vaisseau, l'Esquive, commandé par la Capitaine Franken. De faux noms, j'en suis sur ; je sais qu'ils ont aidé des rebelles. Il porte d'ailleurs les marques de la soi-disant nouvelle république.
Tant pis ! Le nombre d'officiers ou d'administrateurs impériaux en qui j'ai confiance diminue comme peau de chagrin : ceux-là feront l'affaire !
Je rencontre l'équipage. Je sais qu'ils sont du camp opposé, et ils savent que je ne suis pas qu'un simple chasseur de prime. Je le comprends en voyant leur navigateur : un mollusque octopode dont les talents de télépathe sont connus des hautes sphères de l'empire.

Je les identifie facilement : le vaisseau est l'Esmeralda, un vaisseau vivant ! Le Capitaine Franken, un humain au milieu de la quarantaine, s'appelle en réalité Procyon, Alcor Procyon an-Herrion . Autant dire qu'il est chez lui ici : les Herrions règnent sur tout le secteur, peu importe qu'il soit toujours théoriquement sous contrôle impérial.
Un contrôle symbolique, même du temps de l'empereur. Il leur a toujours fichu la paix, je ne sais pourquoi.
Bien sur, je suis entraîné à préserver mes pensées. Mais il en filtre toujours assez pour qu'ils connaissent mes convictions – quelque peu chancelantes. C'est ce que je répète au capitaine et à son compagnon, un jeune homme qui ne doit pas se raser tous les jours.
Une alliance temporaire, rien de plus. C'est déjà arrivé : à Bakura ou contre les Jagai, puis les Tofs…
Pourtant, je dois faire d'énormes efforts pour ne pas trop baisser ma garde : c'est qu'ils sont sympas…
Je suis soulagé quand je me retrouve seul dans mon vaisseau tout neuf. Nous nous suivrons jusqu'à Telos IV, puis nous utiliserons le Shades et ma navette pour donner l'assaut. Ils s'attendent à le voir arriver d'un jour à l'autre et j'ai les bons identifiants. L'Esmeralda s'occupera d'éventuels vaisseaux de garde.
Un plan simple, comme je les aime, mais serons-nous assez nombreux ?


Retour à Lanvoc
Pourquoi rentrer sur Lancet ? Pour terminer les travaux sur le Shades ? J'ai du mal à m'en convaincre. 
Je viens de perdre toute loyauté envers ce qui reste de l'empire. D'abord, parce que le « matériel d'expérimentation », de vrais instruments de torture, selon moi, trouvé dans la station Toror, provenait de divers entrepôts impériaux. Et l'équipe d'esclaves chargée de remettre la station en état était surveillée par un contingent du BSI. L'empire qui a mis à prix la tête de Badflu finançait ses recherches !
Heureusement, tout était encore en caisses.
Nous avons libéré les esclaves, éliminé leurs gardes et tout fait sauter. Sauf l'excellent matos médical et l'armement, bien sur : utile ou facile à revendre. Il n'y a pas de petit profit.
D'après Procyon, Badflu avait des connexions avec un groupe esclavagiste qui opère dans le secteur. Je les laisse, lui et son équipage, à leurs recherches.
Moi, je rentre : mission accomplie ! Je suis déjà assez secoué comme ça !
Rentrer, mais où ? Rejoindre cette bande de rebelles bien -trop- sympathiques ? Hors de question !

Autres grosses surprises : le gamin, une fois son armure sur le dos, a prouvé qu'il était un vrai mandalorien. Pas aussi bon que Boba Fett bien sur, mais il est encore très jeune. Avec Two Hands, ils ont éliminé presque tous les Stormtroopers et plusieurs agents du BSI. Maintenant que j'ai vu Two Hands en action, je suis certain qu'elle a reçu une formation Jedi. Pas un chevalier, toutefois. Novice ? Padawan ?
Peu importe, la Purge est finie, et je sais depuis longtemps que celui qui a tué mes parents était une crapule rejetée par les siens. Je n'ai même pas ressenti ma vieille colère. Le temps efface même les blessures…

Ensuite, j'ai compris autre chose : même si l'Empereur revenait – comme une rumeur persistante le suggère- et gagnait, son empire ne durerait qu'un temps. Nous nous battions pour un symbole, un homme providentiel. Les rebelles se battent pour un idéal : si leur chef tombe, un autre poursuivra sa tâche, simplement… D'ailleurs, même sans chef, ils font ce qu'ils estiment juste.

Et moi, là-dedans ? J'ai beaucoup d'argent, quelques petits investissements sur Korus et à Lanvoc, mais nulle part ou me fixer. J'ai bien un petit domaine sur mon monde natal ; un cousin que je connais à peine s'en occupe. J'y passe, rarement, et repars aussitôt. Je n'ai de lien avec personne là-bas : mes parents sont morts, tués par des pirates, il y a longtemps. L'un des malfrats était un Jedi déchu. J'ai personnellement participé à la chasse et j'ai assisté l'inquisiteur Tribon lors de son interrogatoire. J'avais 16 ans et sur mon monde, j'étais déjà un Traqueur doué. Tribon m'a traité comme son fils. Il m'a même prêté son nom : pendant mon court service dans la marine impériale, j'étais Odo (sans le n) Tribon, et passais pour son neveu.
J'ai repris mon identité quand j'ai intégré son service ultra-secret sous la couverture d'un chasseur de primes. Tribon était souvent cruel envers ses ennemis, mais savait faire preuve d'humanité.
Une exception chez les inquisiteurs, il faut bien le reconnaître. Bon d'accord, ceux qui ont subi ses tortures ne doivent pas penser ainsi…
OK, OK, tout est une question de perspective : il avait de l'affection pour moi, je l'aimais aussi.
Voila !
Lui aussi avait de bonnes raisons de haïr les Jedi…


Nouveaux associés ?
Il me faut un petit moment pour comprendre pourquoi je reviens à Lanvoc… Cette bande de gamins, c'est un peu ma famille. Ils me manquent. Surtout un. Il s'appelle Jake, il m'a dit son nom ! J'aimerais savoir comment il s'en sort .
Jake, Bobbi et les autres sont toujours là. Et surprise, ELLE aussi est là.
- il est mort… ils l'ont assassiné !
Je sais évidemment de qui elle parle, la question, c'est qui a fait le coup ?
- Maroon ?
- Non : Il est venu juste après. Il était bouleversé, il avait très peur, mais il était triste. Il m'a demandé si j'avais un endroit où aller. Je n'en avais pas, alors j'ai dit Lanvoc. Peu après, il a rassemblé sa flotte et une de ses corvettes a fait un détour pour me déposer ici. Ils sont partis pour le noyau profond, si j'ai bien compris.

Qui a fait ça ? Les rebelles ? Peu probable : ils savent qu'on peut négocier avec un Kolkien ou un Maroon.
Le BSI ? Ils en sont capables. Si quelqu'un a repris les rênes. On prétend que l'Empereur est de retour, et il n'aime pas les traîtres. Je suis déjà allé sur Byss, sa « résidence secondaire » dans le Noyau Profond.
Il n'aime pas les traitres, sauf ceux qui peuvent encore lui être utile : Maroon a reçu un message, il a compris 5 sur 5.

Kolkien, mort ? Cela me fait de la peine ; Elle aussi y va de quelques larmes.
Que lui dire ? Quel est son nom, déjà ? Je ne voudrais pas me tromper, Kolkien lui en avait donné un autre… Ah, oui !
- Ashanti, je…
- Appelez-moi Lorna !
C'est le nom que le Moff lui donnait.
- Vous m'apprendrez à être chasseuse de primes ?

Jake a dû lui parler de vengeance. Lui aussi me regarde d'un drôle d'air.
Qu'est-ce qu'ils s'imaginent ? Que je vais les emmener avec moi sur mon beau vaisseau ? Je mène une vie dangereuse, mais j'ai toujours su gérer les risques. M'encombrer de gamins sans expérience ? Trop risqué !
Ma maxime : on n'est jamais trop prudent !

Je suis le premier surpris quand je m'entends répondre  :
- ma foi… je suis assez expérimenté pour prendre une… DES apprentis !
Les regards brillent face à moi. Une famille ? Pourquoi pas, après tout ?
La prudence ? Au diable la prudence !
Essayons, on verra bien !

Notes:
4 Précision : Keren ne s'habille pas en Kimono noir :wink:
5 tout près d' Herrion !


J'ai fait un petit clin d'oeil au passage à deux mangas ( ou plutôt deux animes). La note 4 donne un indice pour le premier. Qui trouvera le second?

Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter! ( ou à me signaler des fautes)
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar mat-vador » Mer 10 Aoû 2016 - 18:55   Sujet: Re: [Nouvelle] "Whip" Keren, chasseur de primes

j'ai trouvé intéressant que tu aie écris à la première personne. on est vraiment ancré dans les pensées de ce chasseur de prime pro impérial ( quel salaud quand même d'avoir choisi l'Empire non je déconne :lol: !).

tu te serais pas inspiré de la duologie Moi un Jedi?
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Messagepar Ve'ssshhh » Sam 20 Aoû 2016 - 15:49   Sujet: Re: [Nouvelle] "Whip" Keren, chasseur de primes

mat-vador a écrit: tu te serais pas inspiré de la duologie Moi un Jedi?


Euh, non, je ne l'ai pas lue :oops:
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Messagepar TienVogh » Jeu 08 Sep 2016 - 17:18   Sujet: Re: [Nouvelle] "Whip" Keren, chasseur de primes

Pas mal du tout, cette nouvelle, tout à fait correcte pour une première œuvre. :jap:
Le fouet de Keren, aussi bon qu'un sabre laser, ne serait-il pas un peu inspiré du fouet de Lumiya ? :siffle:

Et pour les clins d'œil, j'ai repéré Alcor Procyon qui fait référence à deux personnages de Goldorak. :wink:
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Messagepar Ve'ssshhh » Ven 09 Sep 2016 - 16:08   Sujet: Re: [Nouvelle] "Whip" Keren, chasseur de primes

Merci! Mais je l'ai énormément retravaillé depuis :oui:


TienVogh a écrit: Et pour les clins d'œil, j'ai repéré Alcor Procyon qui fait référence à deux personnages de Goldorak. :wink:

:oui:

Pour la petite histoire, Venom a failli s'appeler Arctarus! : :oops:

"Accours vers nous, Prince de l'espace,
viens nous aider, nous sauver....
... ..."

Le fouet de Keren, aussi bon qu'un sabre laser, ne serait-il pas un peu inspiré du fouet de Lumiya ? :siffle:

C'est une option que j'ai rapidement éliminée, car l'arme de Lumiya me semblait trop difficile à manier pour un "simple mortel" dont la sensibilité à la Force est très modeste. :transpire:
En fait, je me suis inspiré de celui d'un vilain de Marvel: Whiplash ( premier du nom, plus tard Backlash) qui fut un adversaire malchanceux du vengeur doré ( alias Iron Man) dans les années 70 ( et oui, c'est pas tout neuf :transpire: ). J'ai juste rajouté les vibro-lames rétractables.
Le nom est celui du zanpakuto d'Abarai Renji, dans Bleach. Katana dans sa forme de base, il prend justement l'apparence d'un fouet aux lames articulées! :wink:

Comme quoi, mes références ne datent pas toutes d'une lointaine antiquité :siffle:

Ah, il reste encore un :wink: :wink: ( oui, il est double et, depuis peu, absolument non canon pour sa partie starwars)
un indice? Il faut chercher dans l'équipage d'Alcor Procyon :?
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