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Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (13/20)

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Messagepar TienVogh » Mer 04 Mai 2016 - 17:58   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (05/20)

lu aussi !

Encore un chapitre qui introduit de nouveaux personnages, avec un contrebandier corellien dans la quarantaine et bien sapé, un ancien chef de la sécurité Nikto qui n'a pas l'air commode, un cambrioleur Snivvien (clin d'œil au Hobbit ?) et un ancien soldat bien mystérieux.
Par contre Djarik le Hutt se fait attendre. Le fait qu'il s'exprime par communicateur interposé ne serait-il pas tiré de quelque film de mafiosi d'ailleurs (ça me rappelle vaguement quelque chose) ?

Vivement la suite qu'on en sache un peu plus sur cette fameuse mission. :oui:
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Messagepar Tenebrae » Mer 04 Mai 2016 - 18:57   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (05/20)

Merci L2-D2 et TienVogh pour vos commentaires.

TienVogh a écrit:Encore un chapitre qui introduit de nouveaux personnages

Promis, c'est la dernière fois... Le casting est - presque - complet. :wink:

L2-D2 a écrit:Pas grave, tant tu sembles prendre plaisir à nous présenter les différents personnages

J'avoue. Ecrire ces chapitres de présentation/introduction fut un plaisir (même si j' ai du les récrire une nombre incalculable de fois :transpire: ).

L2-D2 a écrit:une belle brochette de cas

Attendez de les voir en action... :sournois: :chut:

TienVogh a écrit:avec un contrebandier corellien dans la quarantaine et bien sapé, un ancien chef de la sécurité Nikto qui n'a pas l'air commode, un cambrioleur Snivvien (clin d'œil au Hobbit ?) et un ancien soldat bien mystérieux.

J'adore les casting un peu hétéroclite et bizarre. Comment des gens aussi différents (et barrés mais ça faudra attendre le chapitre 8 pour vous en rendre compte... oh le mec il fait du teasing pour dans deux chapitres...) peuvent travailler ensemble? Cela donne toujours une bonne dynamique dans une intrigue, je trouve.
Par contre non, ce n'est pas un clin d’œil au Hobbit mais à KoTOR (le comics). Et pour le coup, je me rends compte qu'en fait, j'ai fait deux easters eggs dans ce chapitre. :transpire: Celui-là et un autre (qui lui était voulu dés le début comme tel).

TienVogh a écrit:Le fait qu'il s'exprime par communicateur interposé ne serait-il pas tiré de quelque film de mafiosi d'ailleurs (ça me rappelle vaguement quelque chose) ?

Maintenant que tu l'évoques, cela me dit quelque chose aussi.
Dans ma tête, le fait que Djarik parle par haut-parleur était surtout qu'un moyen de retarder son arrivée dans le récit en jouant sur la frustration du lecteur. D'ailleurs:

L2-D2 a écrit:La tension continue de monter crescendo, pendant tout le Chapitre on se dit qu'on va finir par en savoir davantage, par rencontrer Djarik... et bien non !

Bon ça, à priori, ça a marché ! :D

TienVogh a écrit:Vivement la suite qu'on en sache un peu plus sur cette fameuse mission. :oui:

Tout sera dévoilé dans le prochain chapitre.

L2-D2 a écrit:Et comme tout bon film d'horreur, on finit par se demander où, quand et comment un (plusieurs ?) Rakghoule(s) va (vont) finir par débarquer !

Effectivement. C'est le but recherché. Et crois-moi lorsque les Rakghouls vont débarquer dans l'histoire, vous ne le verrez pas venir (je suis assez fier de la scène et j'en ai ch***) Toutefois, je ne vous dis pas quand... :diable:

L2-D2 a écrit:La suite, viiiite ! :)

Vendredi matin. Avant midi, je pense.


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Messagepar Tenebrae » Ven 06 Mai 2016 - 12:38   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Bonjour à toutes et à tous!

Double post pour la publication, comme annoncé, du nouveau chapitre. Avant voici la réponse du concours:
Tenebrae a écrit:un match de rugball

J'avais fait une référence au fameux sport (brutal) de Cobra.

Pas de gagnant (ou de participants ?) pour le concours d'easter eggs. Du coup, pour ce chap 6, j'ai délibérément supprimé le clin d’œil que j'y avais inséré. Le prochain chapitre (donc le 7) reverra le retour des easters eggs. Publication prévue dans une semaine.

Mais pour le moment, place à la suite! En espérant que cela continue à vous plaire, chers lecteurs. :wink:

**************


Sommaire ; Chapitre 5

Chapitre 6


Le comlink d’Almine se mit à sonner furieusement. Il l’ignora, emmitouflant l’appareil dans les poches intérieures de son blouson. Au bout de quelques secondes, interminables pour Almine, l’appareil se tut. Momentanément seulement. La sonnerie résonna férocement sous son blouson. Affichant un sourire gêné que tout le monde ignora superbement, le contrebandier s’éloigna un peu afin d’obtenir un peu d’intimité. D’un geste rageur, il décrocha. A l’autre bout de ligne, le jeune contrebandier eut la stupéfaction d’entendre la voix, fraiche et alerte, de Brett.
— Almine ! Je ne te dérange pas ?
— Non, pas pour l’instant. répondit le passeur en refoulant un soupir énervé.
— C’est bon, je peux te parler ?
— Oui. fit Almine avec une pointe d’irritation dans la voix.
— Ok, cool. Je sais que tu dois être bien occupé actuellement mais j’ai eu un flash en me couchant tout à l’heure. J’ai réfléchi à ce que nous a dit la Togruta.
— Quelle Togruta ? se crispa Almine.
— Ben la pu… La prostituée, la voisine de Yoabesin.
— Ah oui ! se souvint Almine tout en pensant que Brett avait bien mal choisi le moment pour avoir une épiphanie.
— Je crois qu’elle s’est plantée. Le mot dakgul. Je pense que ce n’était pas ce que Granax a dit. Tu te souviens d’une des histoires préférées du vieux ? Celle du « Talisman de Muur » ?
— Vaguement. répondit le passeur dont l’esprit n’était présentement pas tourné vers Yoabesin.
— Je suis persuadé qu’il voulait dire rakghoul ! Comme dans l’histoire !
— Putain, t’es pas sérieux quand même ! réagit vivement Almine.

Entendre le mot rakghoul eut l’effet d’une douche froide sur Almine. Maintenant, il se souvenait de cette histoire, folle, terrifiante, de monstres sanguinaires, contaminés par le Coté Obscur, propageant leurs malédictions dans les bas-fonds de Taris en des temps trop lointains. Adolescent, ces faits devenus légendes le terrorisait. Même si depuis, il avait vu bien des horreurs, les rakghouls éveillaient, dans une part de son inconscient, un fort sentiment d’épouvante. Conte ou pas, Brett ne pouvait réellement pas penser à cette éventualité farfelue. Même Yoabesin aussi dingue et alcoolique qu’il était ne pouvait porter crédit aux rakghouls.
Almine n’avait pas le temps pour de telles bêtises. Il s’occuperait de Yoabesin plus tard. Avec un soupir prononcé, il déclara à un Brett un peu surpris qui le rappellerait demain dans la journée.
Almine retourna s’asseoir ; une vision d’un rakghoul dévorant la gorge de son ami Granax lui vint soudainement à l’esprit. Il eut un haut-le cœur. Il secoua la tête. Il se trouvait dans l’antre de Djarik, sans trop savoir de quoi il retournait ; il ne pouvait se perdre dans ces délires.

Pour tromper cette angoisse, il se mit à examiner le salon VIP. Face à lui, toujours assise sur le canapé, la jumelle Jazz astiquait frénétiquement le canon de son fusil-blaster en fixant Almine d’un regard indéchiffrable. Cela était particulièrement perturbant. Le passeur préféra reporter son attention ailleurs. Derrière le divan, Tazz faisait les cent pas, féline, aux aguets. Le taciturne, toujours muet, buvait un cocktail, assis à une table, seul et insensible au monde alentour. Le placide Roxas discutait maintenant avec Marn près du sas d’où ils étaient arrivés ; le Givin se plaignait du nombre important d’absents au sein du personnel de maison. Maitre Faulace, le crâne luisant de sueur, semblait absorbé par le dossier qu’il consultait nerveusement sur son databloc. Sous le regard peu concerné de Buu, Sark et Halard jouaient à une partie de dejarik, le jeu d’échecs holographiques, dans la variante Verpine à douze pièces. L’Arkanien bailla bruyamment. Le Nikto le fusilla du regard et Minet retint un ricanement.
Almine se leva et se joignit au spectacle. Surpris, il constata que son ami Corellien, réputé très bon joueur, était en train de perdre la partie. L’ancien chef de la sécurité de Yoppa et Yaga recelait décidément plein de surprises. De quelles autres ressources disposait-il ? se demanda Almine. Au vu de sa réputation, le contrebandier supposa que la réponse viendrait en temps et en heures, de façon très certainement brutale.

Halard effectua une manœuvre originale, le mouvement de pièces dit de la croisée des chemins. En soi, le coup prouvait que le Corellien se trouvait en fâcheuse posture. La croisée des chemins impliquait le sacrifice de deux créatures, souvent celles spécialisées dans la défense, afin de créer une ouverture pour enchaîner sur une élimination voire, en fonction de la configuration du jeu, sur la victoire si le monstre éliminé se révélait être le Roi du set adverse. Face à un joueur lambda, même de bon niveau, cela marchait souvent plutôt bien : profitant de la disparition des défenseurs, la plupart attaquait le Roi ennemi sans réfléchir, parfois directement avec leur pièce maîtresse qui se retrouvait alors à la croisée de deux attaquants. Sark, cependant, se révélait d’une autre trempe. Bien évidemment il ne tomba pas dans le piège. Halard poussa un soupir de détresse, forcé à l’abandon par le mouvement suivant du Nikto. Les petits monstres en holo s’évanouirent dans l’air environnant, en poussant force grésillements et cris. Minet, abattu, tendit la mise due au Nikto. Ce dernier accueillit l’argent d’un sourire carnassier. Il proposa un quitte ou double au Corellien. Almine sut que le contrebandier allait accepter en dépit de la moue réticente qu’il affichait. L’homme se lissa le bouc et fit ce qu’Almine avait pressenti. D’un coup de pouce assuré, il remit en marche la table de jeu ; les créatures de cauchemars firent leurs retours. Le sourire carnassier de Sark s’agrandit encore.

Cette fois-ci, la partie fut bien plus serrée. Elle commençait même à s’éterniser. Chacun des joueurs anticipait parfaitement les mouvements de son adversaire. Sark avait perdu son sourire. Halard transpirait à grosses gouttes, les sourcils froncés. L’esprit d’Almine se mit à dériver. Il se mit à penser à une rumeur qui concernait Djarik. Le bruit courait que le Hutt s’appelait ainsi parce que sa mère avait accepté de le concevoir après avoir perdu une partie de dejarik contre le géniteur. Quiconque évoquait ces ragots devant le Hutt se retrouvait à jouer au compost pour les compositions florales de la Haute-Ville. Parce que cela était humiliant pour le Hutt mais aussi, et cela seul Djarik le savait, parce que la rumeur se trouvait être parfaitement vraie.
Buu se détourna de la partie. Il entraînât Almine par le bras tirant le contrebandier de son absurde rêverie .
— Viens gamin, on va boire un truc.

Chacun prit place sur un de ses hauts tabourets stéréotypes de tous les bars dans la galaxie. L’Arkanien cogna deux fois le zinc. Une voix synthétique s’éleva.
— Que puis-je vous servir ?
— Je prendrais un verre de Merenzane Gold. répondit Buu au serveur robotique désincarné.
— Pour moi, cela sera du Cognac Churben. enchaina Almine.
— Cela sera sur quel compte ? questionna le mini bar.
— Le mien : Buu Ding Pazika.
— Bien. Un instant, je vous prie.

Une minute plus tard, un bras mécanique surgit de derrière le comptoir avec les deux boissons.
— Pendant qu’on vous attendait, j’ai eu des news qui pourraient t’intéresser Almine. déclara Buu après une gorgée de son verre.
— Ah ouais ? fit Almine, réprimant une grimace sur les lèvres tant le Cognac s’avérait, sans surprise, frelaté. Oulla, il est raide ce casse-patte.
— Faut avouer que c’est du costaud ce que tu t’envoies mon gars ! Bref ! Après mon rapport sur ton affaire, Djarik a demandé à Maitre Faulace d’activer son réseau sur Eriadu. Le gars est à limite de la sénilité mais il a de bonnes relations un peu partout dans la galaxie : on sait qui vous a balancé, Namoru et toi, aux flics locaux !
— Vraiment ? Coo sa jah dopa-maskey slimo ?
— Le Toydarien !
— Fatoo ? Je n’aurais pourtant pas parié un crédit sur sa tête.
— Parait même qu’en fait, il bosse en scrèd pour la police depuis une dizaine d’années.
— Une donneuse professionnelle en somme !
— Yep ! Le patron a lancé une prime sur sa trogne. Et pour faire bonne mesure, aussi sur ce peedunkey de brigadier de la paix de mes deux ! Apparemment un Mandalorien aurait déjà accepté le job. jubila, mauvais, l’Arkanien.

La rage et la satisfaction transparaissaient dans le regard de Buu. Il en bavait presque. Mal à l’aise, Almine s’envoya une nouvelle gorgée du cognac de contrefaçon qui lui brûla la gorge, l’œsophage et l’estomac. Des larmes naquirent au bord de ses yeux. D’un revers de la main, il écarta le verre. Le geste du passeur amusa Buu ; la haine bouillonnante qu’il éprouvait s’atténua pour finir par s’évanouir dans le rythme des battements d’un cœur adouci.

L’intercom sonna de nouveau. Roxas, ravi d’abandonner sa conversation avec le cambrioleur snivvien, se précipita vers l’appareil. La voix de Djarik retentit. Il s’adressa de façon concise à ces « invités », leur exposant rapidement qu’on lui avait fait une proposition très généreuse pour un travail bien particulier et qu’il avait pensé aux personnes réunies dans le salon pour effectuer le job. La voix du Hutt trahissait une certaine tension qu’Almine ne lui connaissait pas. Buu, Halard et Sark semblèrent, eux aussi, ressentir cette raideur dans les propos de Djarik ; ils s’échangèrent des regards interrogateurs. Faulace, quant à lui, se ratatina dans son sofa. L’intendant Givin lui lança un regard hostile. Almine était parfaitement au fait, comme tout membre de l’organisation de Djarik, de la grande inimitié qui régnait entre les deux conseillers du caïd. Il trouvait étrange cependant que l’antipathie de Roxas ressurgisse à ce moment là. Il y avait là un lien de causalité qui lui échappait. Cette mission revêtait des aspects de plus en plus singuliers. Cela ne lui plaisait guère.
Il n’était pas le seul. L’homme en tenue militaire s’exprima pour la première fois ; il possédait une voix aigüe, totalement en décalage avec ce qu’il dégageait, doté d’un fort accent à couper au couteau, typique des bas quartiers de Coruscant. Quelque chose, dans la voix ou dans le ton, trahissait une colère prête à exploser.
— Avec tout le respect que je vous dois – ou pas – il serait temps de nous expliquer plus en détail ce boulot faramineux. Si faramineux que vous avez fait appel à quasiment que des freelancers, à l’exception notable de Buu et des deux poules qui lui servent de gardes du corps. (Almine vit les Jumelles se raidirent, il surprit de façon certaine l’éclat mat d’une lame scintiller dans le dos de Tazz) Ne le prenez pas mal les filles, je connais votre réputation et elle n’est pas usurpée loin de là. Je demande juste qu’on m’éclaire. Dans cette pièce, je ne vois – presque – que des indépendants, certes plus ou moins déjà en affaires avec vous Djarik. Cela m’interpelle quand même un peu. Pourquoi ne pas faire appel à vos gens ? Du coup, je me dis, sans vouloir faire ma sucrée, que votre boulot, là comme ça, il pue.

Le silence se fit pesant dans la pièce. Roxas sembla pris au dépourvu ; Djarik ne répondit pas. Marn regardait la scène avec des gros yeux exorbités par une curiosité tendue pendant que Faulace continuait de se liquéfier dans son fauteuil. Tazz et Jazz, prédatrices prêts à bondir sur leur proie, n’attendaient qu’un ordre, qu’un signe de Buu. L’Arkanien fixait l’ancien soldat. Almine savait que ce que le porte-flingues de Djarik pensait. Ce que tous pensaient. Ce fut Sark qui traduisit le sentiment général.
— Je ne l’aurais pas dit en ces termes. Cependant, Blake marque un point.

A l’entente du nom du mercenaire, Almine eut une révélation. Bien sûr qu’il connaissait Blake, sans jamais l’avoir vu, mais l’homme était une espèce de légende dans le Secteur de Taris et plus largement dans ce coin de la galaxie. Ancien capitaine des Judiciaires Républicains, Blake était devenu un soldat de fortune, parfois chasseur de primes, parfois assassin, sans que nul ne sache pourquoi il avait, si radicalement, changé de camp. Beaucoup de rumeurs circulaient à son sujet, toutes probablement loin de la vérité. Le contrebandier se souvenait d’histoires que lui avait racontées Yoabesin : Blake avait mené un raid contre une usine d’armements des Vestiges sur Bastion, tenu un siège contre des Jedi ou encore affronté et battu une troupe de Mandaloriens – qui, dans d’autres versions, se voyaient remplacés par des Vongs, des mercenaires lambdas ou même des Sith.
L’homme qui se tenait devant Almine ne paraissait pas à la hauteur de sa supposée légende. Blake flottait dans son uniforme ; avachi sur le sofa, il ressemblait bien plus à un ouvrier éreinté qu’à un soldat de fortune doué. Si ce n’était le respect qu’il voyait dans les yeux de ses camarades, Almine penserait ne voir qu’un homme se faisant passer pour ce qu’il n’était pas. Le contrebandier, confus, était en proie au doute. Que devait-il croire ? Ses yeux et son instinct ou une réputation colportée ?
Djarik, dans le microphone, éclata d’un rire gras, sonore et communicatif.
— Chuba Blake ! Kuteela do goo bocha! Jee panwa da stell wanga.

Un pan du bar automatique pivota verticalement dévoilant une porte dérobée qui donnait sur un couloir étroit éclairé par une série de tubes luminescents. Précédé par Roxas, le petit groupe s’avança.

*


Après une longue marche tortueuse, le groupe entra dans une pièce aux belles proportions.
Le bureau de Djarik n’avait de bureau que le nom. Au plafond pendaient encore des bras mécaniques désarticulés encombrés de toiles d’araignées. La pénombre régnait, vaincue ça et là par de simili-torches. De grilles posées sur le sol lisse s’échappaient, à intervalles irréguliers, des jets de vapeur qui s’élevaient dans les airs en volutes complexes. Une humidité odorante imprégnait l’atmosphère poisseuse.
Halard donna un coup de coude discret à Almine. Le contrebandier se retourna vers son comparse corellien qui lui indiqua, d’un geste du menton, la gauche de la pièce. Le jeune passeur comprit que Minet lui montrait une alcôve, creusée dans le sol, où une Hutt voilée tirait paresseusement sur le tuyau d’un narguilé en compagnie de trois weequays aux regards vides, affalés sur de gros coussins brodés.
Le jeune passeur haussa les épaules d’un air entendu puis reporta son attention sur le Givin qui se dirigeait vers le fond de la salle, vers une grande tenture tissée dans une étoffe épaisse et lourde qui dissimulait une grande ouverture. L’intendant tira sur une corde noueuse. Un clochement électronique tinta faiblement. Quelques secondes après, la tenture s’ouvrit en deux dévoilant, coiffé d’une étrange couronne de plumes multicolores, l’immense Djarik trônant sur son estrade mobile au milieu d’un centre opérationnel, capharnaüm d’écrans bleutés et de murmures étouffés. Découvrant ses invités, Djarik congédia un droïd tactique de classe T, vieille relique de la Fédération du Commerce du temps de la Guerres de Clones. Almine crut entrevoir du coin de l’œil la silhouette d’un Chiss qui s’éclipsait promptement dans un recoin sombre du centre opérationnel.

Précédé par deux robots à l’aspect menaçant malgré leurs piteux états extérieurs tout en éraflures et traces de carbone, Djarik fit avancer son estrade. Son long corps visqueux aux multiples plis et replis menaçait d’en déborder. Le Hutt était accompagné par deux Twi-leks ; leurs corps orange recouverts par une combinaison en résilles, leurs lekkus ondulants sous le rythme hypnotique des grands éventails qu’elles agitaient. Sa queue grasse se soulevait en cadence ; un bruit mou résonnait à chaque fois qu’elle retombait sur le revêtement de l’estrade. Les yeux reptiliens de Djarik se portèrent sur Roxas. L’intendant s’inclina respectueusement, très rapidement imité par le reste des convoqués à l’exception notable de Sark et Blake. Le Hutt ne sembla en prendre nullement ombrage. La tenture se referma en silence. Les droïdes de combats qu’Almine reconnut, en déglutissant difficilement, être des YVH – comment Djarik avait pu en acquérir ; c’était un mystère pour le jeune contrebandier – se positionnèrent de part et d’autre du Hutt. Une configuration qui ne plaisait pas du tout à Almine. À Sark non plus car le Nikto prit aussitôt la parole sous le regard outré de Roxas :
— Salutations Djarik. La dernière fois que nous avons fait affaire – ça remonte à peine à l’année dernière, tu te souviens ? – tu ne recevais pas en si galantes compagnies. Des YVH, hein ? J’en ai vu en action une fois. Ils sont mortels !

Blake s’avança d’un pas lent. Sa mâchoire émettait un étrange bruit ; comme si ses dents se frottaient les unes contre les autres. A son tour, il prit la parole :
— Jamais eu l’occasion de me frotter à ces machins. Cela pourrait être intéressant. C’est pour ça que tu nous as fait venir Djarik ? Ou juste pour nous exhiber ces nouveaux « muscles » ?
— Jeeska calm myo frind. Ya’s noah thret tuta je. répondit Djarik d’un ton presque badin.
— L’honorable Djarik dit : Rester calmes mes amis. Il n’y a aucunes menaces de ma part. traduisit Roxas.

Cela sembla convenir à Sark. Blake mit plus de temps à se détendre. Almine qui avait inconsciemment retenu son souffle durant l’échange respira enfin. Les Jumelles ricanèrent dans son dos. Il préféra laisser couler.Toujours sous la traduction simultanée du Givin, Djarik commença alors à exposer sa proposition.

Almine, mâchoire tombante, écouta le caïd Hutt exposer sa proposition, détaillant la mission. Son cœur battait la chamade, menaçant à tout moment d’exploser, le jeune passeur blond se sentait dépassé par la tournure des événements. Tout allait trop vite, trop loin. Almine ne partageait pas l’excitation visible de Halard. Avec effroi, il vit la froide détermination de Sark et du fameux Blake. Les expressions figées sur les visages de Buu et des Jumelles lui firent comprendre tout le sérieux de la situation ; ceci n’était pas une blague. Seul Marn le Troisième et Maître Faulace paraissaient éprouver la même angoisse atterrée qui l’étreignait maintenant.
Comment cela pouvait être autrement ? Via Maître Faulace, Djarik avait été mis en relation avec un Chiss souhaitant garder l’anonymat. Ce dernier – certainement celui qu’Almine avait aperçut quelques instants auparavant – voulait embaucher une équipe afin de dérober une précieuse relique. La somme d’argent proposée pour la mission se révélait particulièrement alléchante, très alléchante. Trop alléchante en vérité se dit Almine. Car l’objet en question se trouvait dans la Villa Cimides ; une place forte, dans les beaux quartiers de la Haute-Ville, où se terrait le dernier Corrupteur du Consortium de Zann, l’empire criminel qui, vers la fin de la Guerre Civile, rivalisait avec l’Alliance et l’Empire. La rumeur circulait que le leader de cette organisation, Tyber Zann lui-même, y résidait depuis la chute inexpliquée de son cartel vingt-cinq ans auparavant.

Dans l’esprit du passeur, la réputation des lieux suffisait à expliquer pourquoi le Hutt proposait un tel travail à des indépendants. Si le reliquat du Consortium de Zann possédait bel et bien la Villa Cimides, la réussite – voire même l’échec – de la mission entraînerait forcément des représailles sanglantes. Que Djarik préférait éviter en faisant appel aux gens de sa propre organisation.
Almine ne le sentait pas ; cette mission n’était pas faite pour lui ; il ne concevait même pas comment il pouvait s’y retrouver mêlé. Il jeta des regards désespérés autour de lui. À son grand désarroi, il constata que tous envisageaient sérieusement la chose. Après tout, la récompense se montrait à la hauteur des enjeux.
— Ah ça, c’est une mission qui envoie du pâté ! exulta Halard.

*****************


Chapitre suivant
Modifié en dernier par Tenebrae le Dim 15 Mai 2016 - 14:28, modifié 2 fois.
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Messagepar Dark Sheep » Sam 07 Mai 2016 - 19:42   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Oh put :chut:
Je décide d'essayer de prendre goût à la vie dans ce que les gens appellent le monde "réel", et voilà que La nuit des Rakghouls se retrouve affublé de deux chapitres supplémentaires en quelques jours :shock:
Bon…

Commençons… commentons…

Chapitre 5 :
C'est vraiment une sacrée mise en ambiance :D
Le QG de Djarik est bien décrit, et tu donnes des tas de petits détails sympas qui font qu'on pourrait s'y croire !
Le dénommé Hallard, surnommé Bernard… enfin, Minet… est un personnage intriguant :transpire:
Je crois que l'avis d'Almine à son sujet risque d'avoir son importance : le bonhomme est un poil trop insouciant pour son propre bien :lol:
Arrivé à la fin du chapitre, une seule hâte : découvrir le boulot que Djarik va leur confier, et qu'Almine aimerait pouvoir refuser…

Et donc… Chapitre 6 : (oui, nous sommes gâtés)
Tu prends le temps de nous faire goûter à l'ambiance "cantina de la galaxie lointaine", avec le dejarik que tu décris comme un connaisseur (tu y joues parfois ?). Ce "fait divers" te donne l'occasion de révéler pourquoi le Hutt a un nom qui rappelle celui du jeu, anecdote sympa à lire :)
Tous te personnages sont différents, et forment un groupe que j'ai vraiment envie de voir "travailler" ensemble.
Le caïd Hutt semble dangereux, probablement parce qu'il n'apparaît pas aussi impulsif que Jabba. (C'est la maman qu'on entrevoit dans la pièce d'à côté ??)
La mission est finalement révélée ! J'avoue que je ne connais pas Zann, donc je ne suis pas aussi effrayé qu'Almine, mais de ce que tu en dis, ça a l'air d'être un gros poisson ! Bien envie de voir ce qu'est la fameuse relique… parce que bon : tout ça pour une relique ? Ça doit être une sacrée (maudite) relique :diable:
Aura-t-elle un lien avec les rakghouls ? Mystère !
En tout cas, Brett jette le mot qui fait peur ! Et il est sobre :shock:
Quel est le plus effrayant dans l'affaire ???? :whistle:

Bon ben… la suite d'ici peu alors ? :transpire:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar Tenebrae » Dim 08 Mai 2016 - 15:48   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Merci Pour ta lecture et ton commentaire !

Dark Sheep a écrit:Je décide d'essayer de prendre goût à la vie dans ce que les gens appellent le monde "réel", et voilà que La nuit des Rakghouls se retrouve affublé de deux chapitres supplémentaires en quelques jours

Alors déjà, le monde réel, des fois , c'est pas tip top non plus! :wink: :D Et que veux-tu ? Mes chapitres sont là, frémissants à l'idée de sorir alors je leur ai fait ce petit plaisir! :lol:

Dark Sheep a écrit:Chapitre 5 :
C'est vraiment une sacrée mise en ambiance
Le QG de Djarik est bien décrit, et tu donnes des tas de petits détails sympas qui font qu'on pourrait s'y croire !

En règle générale, j'essaye toujours de rendre vivant et crédible l'environnement dans lequel évolue mes personnages. Cela permet une meilleure immersion pour le lecteur qui, du coup, s’intéresse plus aux persos et à leurs (més)aventures.

dark Sheep a écrit:Le dénommé Hallard, surnommé Bernard… enfin, Minet… est un personnage intriguant :transpire:

Je voulais un contrebandier un peu cool et sympathique.

dark Sheep a écrit:Je crois que l'avis d'Almine à son sujet risque d'avoir son importance : le bonhomme est un poil trop insouciant pour son propre bien :lol
:
ça je ne peux pas y répondre... :sournois:

Dark Sheep a écrit:Tu prends le temps de nous faire goûter à l'ambiance "cantina de la galaxie lointaine", avec le dejarik que tu décris comme un connaisseur (tu y joues parfois ?). Ce "fait divers" te donne l'occasion de révéler pourquoi le Hutt a un nom qui rappelle celui du jeu, anecdote sympa à lire :)

Merci. Comme beaucoup ici, je suppose, j'ai été marqué par la scène de la Cantina dans ANH et celle de la cour de Jabba dans ROTJ. Ces chapitres sont, quelque part, ma façon de rendre hommage à ses séquences cultes des films.
Et non, je ne n'y joue pas. :)
En tout honnêteté, les règles sont fausses. Je veux dire par là que ce ne sont pas les vraies, les "officielles" (d'où le fait que je les désigne sous l'appellation "variante Verpine à 12 pièces" :transpire: ). Ce sont les miennes que j'ai inventées il y a très longtemps quand je jouais encore au JDr Star Wars de chez West End Games (autant te dire que ça date, comme le président égyptien... et la blague aussi date d'ailleurs :paf: :chut: ).
Étonnement, ce passage aurait été plus dur à écrire avec les véritables règles... :neutre:
Quant à l'anecdote, dès que j'ai eu l'idée du nom du perso de Djarik, elle m'est apparu.
Initialement, dans mon premier jet, elle apparaissait dès la première mention du nom du Hutt mais j'ai préféré la décaler.

Dark Sheep a écrit:Tous te personnages sont différents, et forment un groupe que j'ai vraiment envie de voir "travailler" ensemble.
En mode teasing: c'est pour le chapitre 8 !

Dark Sheep a écrit:Le caïd Hutt semble dangereux, probablement parce qu'il n'apparaît pas aussi impulsif que Jabba. (C'est la maman qu'on entrevoit dans la pièce d'à côté ??)

Non c'est son épouse... :lol:

Dark Sheep a écrit:La mission est finalement révélée ! J'avoue que je ne connais pas Zann, donc je ne suis pas aussi effrayé qu'Almine, mais de ce que tu en dis, ça a l'air d'être un gros poisson !

En effet, c'est un très gros poisson. Dans l'UEL en tout cas via l’extension Forces of corruption du jeu Empire at War (très bon jeu de stratégie au passage. Dispo sur Steam). Une version videoludique du Prince Xizor de Shadows of the Empire qui aurait réussi. :)

Dark Sheep a écrit:Bien envie de voir ce qu'est la fameuse relique… parce que bon : tout ça pour une relique ? Ça doit être une sacrée (maudite) relique
Aura-t-elle un lien avec les rakghouls ? Mystère !

Je dirais même plus: Mystère et boule de gomme ! :lol: Bien que le titre de la FF laisse deviner de quoi qu'on cause comme relique :wink:

Dark Sheep a écrit:En tout cas, Brett jette le mot qui fait peur ! Et il est sobre
Quel est le plus effrayant dans l'affaire ????

Pour paraphraser un passage de Dans les Ombres n°4 (alors là on part dans le teasing de ouf malade là):
"Il n’y a pas de monstres affreux cachés dans la nuit, sous nos lits. Les véritables monstres sont de simples, pathétiques êtres vivants. Comme vous et moi et nous tous. Le Mal n'a pas de visage monstrueux, horrifiants. C'est une fable qu'on se raconte, c'est plus facile à gober ainsi. Ce qui n’empêche pas que les "vrais" monstres, ils existent aussi."

Dark Sheep a écrit:Bon ben… la suite d'ici peu alors ? :transpire:

D'ici pneu oui! :lol:
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Messagepar TienVogh » Dim 08 Mai 2016 - 21:48   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Chapitre 6 lu !

L'intrigue avance doucement. On sait maintenant que les rakghouls sont des créatures légendaires de Taris liées au Côté Obscur, le caïd Djarik s'est enfin montré et on sait en quoi consiste cette fameuse mission.

dark Sheep a écrit:Le dénommé Hallard, surnommé Bernard… enfin, Minet… est un personnage intriguant :transpire:
Je crois que l'avis d'Almine à son sujet risque d'avoir son importance : le bonhomme est un poil trop insouciant pour son propre bien :lol:

Je partage cet avis. Je vois bien le dénommé Minet finir en pâtée à rakghouls ! :lol:

Tenebrae a écrit:
Dark Sheep a écrit:Bien envie de voir ce qu'est la fameuse relique… parce que bon : tout ça pour une relique ? Ça doit être une sacrée (maudite) relique
Aura-t-elle un lien avec les rakghouls ? Mystère !

Je dirais même plus: Mystère et boule de gomme ! :lol: Bien que le titre de la FF laisse deviner de quoi qu'on cause comme relique :wink:

Je ne serais pas étonné que cette fameuse relique soit le « Talisman de Muur » mentionné par Brett. :D

Tenebrae a écrit:le Givin se plaignait du nombre important d’absents au sein du personnel de maison.

Ahah ! Il n'y a pas qu'à l'astroport qu'il manque du monde. Les rakghouls sont déjà en chasse ? :diable:

Plus qu'à attendre la suite !
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Messagepar L2-D2 » Lun 09 Mai 2016 - 8:54   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Chapitre 6 lu !

Voilà un Chapitre comme je les aime ! Il est désormais plus que probable que la "relique" à retrouver soit le fameux Talisman de Karness Muur, celui-là même qui transforme les humains en Rakghouls dans le crossover de comics Vector ! Même si cela parait assez étonnant, si c'est bien ça l'artefact que convoite Djarik : après tout, le Talisman est censé se retrouver à bord d'un Destroyer Stellaire, en la possession de Céleste Morne... mais te connaissant, on se doute que tout sera justifié ! :wink:

Bon, maintenant, Djarik a bien exposé les choses, les dés sont lancés : comme dans tout bon film d'horreur, on se doute que tout ça va très mal se passer, que les Rakghouls vont devenir totalement hors de contrôle et qu'avec un casting aussi large, nombre d'entre eux vont y passer ! :sournois:

Curieux de lire la suite !
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 10 Mai 2016 - 17:55   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

chapitres 5 et 6 lus!

C'est une équipe de choc que tu as rassemblée, mais la mission est particulièrement périlleuse. J'ai aimé la description du casino de Djarik. Les futurs protagonistes de l'opération sont bien croqués; On en apprend beaucoup sur Sark au cours de cette partie contre Hallard ( Minet, vraiment! :) ) , mais c'est Blake qui m'intrigue le plus ( comme Almine)
Par ailleurs, je me demande si le pauvre maître Faulace est bien à sa place.

à ce propos:
Du coup, pour ce chap 6, j'ai délibérément supprimé le clin d’œil que j'y avais inséré.


Dommage! Il y avait un vrai potentiel dans ce cognac frelaté qui fait monter les larmes aux yeux.
Tiens, par exemple:
- Buu: " j'ai connu une Arkannienne qui en buvait au petit déjeuner"
- Almine: "Y a d'la pomme là dedans..." :lol:

Pour en revenir à nos moutons ( non, pas le déjanté et chorégraphe), l'irruption possible de Tyber Zann donne peut-être un indice sur le fameux objet: n'avait-il pas mis la main sur un artéfact Sith?
Je rejoins L2-D2 à propos du Talisman de Muur: il est censé se trouver hors de portée pour quelques décennies.
à moins qu'il y ait eu plusieurs talismans?

Le mystère s'épaissit. Tant mieux!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Tenebrae » Ven 13 Mai 2016 - 13:03   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Salutations !

Tout d'abord, je vais commencer par une mauvaise nouvelle: je comptais vous livrer le chapitre 7 aujourd'hui mais en relisant le texte (pour débusquer ces sales bestioles enquiquinantes qu'on appelle coquilles ou fautes), je me suis aperçu que plusieurs passages ne me satisfaisaient plus autant qu'à l'écriture. Carrément pas même! :cry: Il y a tout un pan du chapitre que je trouve complètement raté, profondément mauvais! :pfff:
Le chapitre étant conçu comme une transition entre la - longue :transpire: - exposition/mise en place et le cœur du récit, je ne peux me permettre de le louper (et pourtant, lors de dernière réécriture en décembre dernier, il me paraissait convenable et j'en avais ch** :( ). Donc, du coup, vu que nous sommes aux portes du WE, je vais retravailler le bousin pour une publication d'ici à dimanche soir.
Voilà, voilà...

Sinon un grand merci à TienVogh, L2-D2 et Ve'ssshhh pour leurs lectures et commentaires! :)

TienVogh a écrit:L'intrigue avance doucement.

Je voulais bien installer mes personnages tout en instillant des éléments de mystères. Maintenant les choses vont commencer à sérieusement bouger (enfin surtout après le chapitre 7 :transpire: )!

TienVogh a écrit:Je vois bien le dénommé Minet finir en pâtée à rakghouls ! :lol:

Ah ça... Vous verrez bien ! :sournois:

TienVogh a écrit:Je ne serais pas étonné que cette fameuse relique soit le « Talisman de Muur » mentionné par Brett. :D

Tout est lié ! ou pas...

TienVogh a écrit:Ahah ! Il n'y a pas qu'à l'astroport qu'il manque du monde. Les rakghouls sont déjà en chasse ? :diable:

Tu ne faillis pas à ta réputation d’œil de lynx ! :wink:
Ou bien, tout ceci n'est que de la poudre aux yeux de ma part...

L2-D2 a écrit:Voilà un Chapitre comme je les aime !

Tu m'en vois ravi!

L2-D2 a écrit:Il est désormais plus que probable que la "relique" à retrouver soit le fameux Talisman de Karness Muur, celui-là même qui transforme les humains en Rakghouls dans le crossover de comics Vector ! Même si cela parait assez étonnant, si c'est bien ça l'artefact que convoite Djarik : après tout, le Talisman est censé se retrouver à bord d'un Destroyer Stellaire, en la possession de Céleste Morne... mais te connaissant, on se doute que tout sera justifié ! :wink:

Tout est lié ! ou pas...
Sans trop déflorer mon intrigue, je peux dire quand même que je ferais un rappel de Vector (obligé puisqu'il y a des rakghouls dans ma fiction... :D)

L2-D2 a écrit:Bon, maintenant, Djarik a bien exposé les choses, les dés sont lancés : comme dans tout bon film d'horreur, on se doute que tout ça va très mal se passer, que les Rakghouls vont devenir totalement hors de contrôle et qu'avec un casting aussi large, nombre d'entre eux vont y passer ! :sournois:

Effectivement... Tous ne passeront pas la fameuse nuit des rakghouls... Par contre, qui et comment? :chut:

Ve'ssshhh a écrit:C'est une équipe de choc que tu as rassemblée, mais la mission est particulièrement périlleuse.

Pour affronter Zann (si c'est bien lui) faut forcément une équipe "badass". J'aime bien les groupes hétéroclites, la dynamique est autant plaisante à lire qu'à écrire. Et puis sans un casting intéressant, comment vous toucher quand ils trépasseront tous :diable:

Ve'ssshhh a écrit:J'ai aimé la description du casino de Djarik.

Merci. J'ai essayé de donner un feeling palais de Jabba à ce passage.

Ve'ssshhh a écrit:Les futurs protagonistes de l'opération sont bien croqués; On en apprend beaucoup sur Sark au cours de cette partie contre Hallard ( Minet, vraiment! :) ) , mais c'est Blake qui m'intrigue le plus ( comme Almine)
.
Comme je le disais plus haut, pour impliquer le lecteur, faut que les personnages paraissent crédibles, vivants, intriguants et attachants (au choix).
Minet est le comic relief de la bande; quant à Blake, je vous laisse découvrir son cas. :lol:

Ve'ssshhh a écrit:Dommage! Il y avait un vrai potentiel dans ce cognac frelaté qui fait monter les larmes aux yeux.
Tiens, par exemple:
- Buu: " j'ai connu une Arkannienne qui en buvait au petit déjeuner"
- Almine: "Y a d'la pomme là dedans..." :lol:

Ah purée, j'ai pas fait gaffe.
Je le disais à Dark Sheep en MP que, justement, je trouvais que mon écriture était hyper référentielle dans ce texte. Voilà que je fais des clins d’œils sans m'en rendre compte... :paf:
En fait, l'easter egg que j'ai supprimé était le suivant : "Blake avait mené un raid contre une usine d’armements des Vestiges sur Bastion, tenu un siège contre des Jedi ou encore affronté et battu une troupe de Mandaloriens – qui, dans d’autres versions, se voyaient remplacés par des Vongs, des mercenaires lambdas ou même des Sith. Dans ces histoires se souvenait Almine, le mercenaire était souvent accompagné par un acolyte. Un scientifique roux prétendait Yaobesin." Bref, Blake et Mortimer quoi.. :cute:

Ve'ssshhh a écrit:Par ailleurs, je me demande si le pauvre maître Faulace est bien à sa place.

Clairement pas :wink:

Ve'ssshhh a écrit:l'irruption possible de Tyber Zann donne peut-être un indice sur le fameux objet: n'avait-il pas mis la main sur un artéfact Sith?

En effet, mais ce n'est pas celui-là dont il est question :lol:

Ve'ssshhh a écrit:Je rejoins L2-D2 à propos du Talisman de Muur: il est censé se trouver hors de portée pour quelques décennies.
à moins qu'il y ait eu plusieurs talismans?

Chapitre 8, les amis, chapitre 8...

Content que cela vous plaise toujours autant.
Les réponses arrivent (en tout cas les débuts de réponses).
A dimanche!
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Messagepar Tenebrae » Dim 15 Mai 2016 - 14:27   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Et hop, un joli double-post! :transpire:

Etant arrivé à un résultat pas trop dégueulasse plus rapidement que prévu (ou craint? :D ), j'ai décidé en accord avec moi-même de vous livrer la suite.
Chapitre de transition qui voit, aussi, l'arrivée de deux nouveaux protagonistes qui risquent, à terme, de contrairer bien des projets... :sournois:

Bonne lecture!

*****************


Sommaire ; Chapitre 6

Chapitre 7


Le capitaine Ves fronçait les sourcils. Le fonctionnaire était un homme de routines bien huilées, d’habitudes parfaitement calibrées. Chacune de ses prises de poste au service de nuit se voyait rythmée par autant de rituels immuables : arriver, saluer ses camarades collègues, prendre une grande tasse de caf, s’assoir à son bureau, le ranger et ouvrir les rapports de la journée.
La mécanique rodée se trouvait à l’instant grippée par la présence inconvenante de deux personnes inconnues dans son bureau. Il fronça un peu plus encore les sourcils, une série de rides barra son front haut. Il n’aimait pas cette situation. Sans un mot, sans cacher son mécontentement – personne dans son équipe ne l’avait prévenu, il prit place derrière son bureau. Ignorant les deux intrus, une femme blonde en uniforme de la Nouvelle République et un jeune Wookie, Ves tenta de reprendre un peu de contrôle ; il tapota sur son clavier mais la femme commença à parler. Quelle indécence pensa furieusement le capitaine.
— Bonsoir Capitaine. Je me présente, Commissaire Valérian de la Brigade Judiciaire de la Nouvelle République. Et voici le Chevalier Lowbacca.
— Et vous voulez quoi ? enchaina sèchement Ves.
— Le Lowbacca et moi-même sommes à la recherche d’un individu impliqué dans une affaire de contrebande sur Eriadu. Notre investigation nous a conduit sur Taris. Nous souhaiterons avoir accès aux données de l’astroport. L’administrateur nous a dit qu’il fallait obtenir votre accord.
— Vous avez un mandat ?
— Non.
— Avez-vous formulé une requête officielle alors ? s’impatienta Ves.
— Non plus.
— Je ne peux vous aider. Au revoir Commissaire. dit le capitaine avec froideur, pressé de se débarrasser de ses inconvenants visiteurs.
— Un moment Capitaine Ves ! s’indigna Valérian. Je ne comprends pas.
— Vous êtes sur Taris, un monde civilisé, où il y a des règles et des lois. Cela vous le comprenez ?
— Bien évidemment ! s’énerva la commissaire.
— Alors, il n’y a pas à discuter plus avant. Il y a une procédure administrative à suivre. Vous vous y conformez et je serais le premier à satisfaire votre demande.
— Comment pouvez-vous nous congédier de la sorte Capitaine ? Je suis une représentante officielle de la République à laquelle est rattachée Taris ! s’emportait la Commissaire Valérian. Votre devoir est de nous porter assistance !
— Mon devoir est de m’assurer que les lois de ce monde soient respectées. Sans lois, nous ouvrons la porte à l’anarchie. Et l’anarchie ici est potentiellement à chaque coin de rue ! Une seule fissure dans la carapace de nos règles suffit. Donc non, pas de laissez-passer ; même pour vous.
— Nous aurions peut-être plus de chance demain matin, avec votre homologue de jour. glissa Valérian avec douceur tentant une nouvelle approche
— J’en doute fort Commissaire. Nous avons déjà bien à faire pour nous occuper! Un nouveau gang de Fonceurs est apparu. Et on signale des disparations un peu partout. Donc bon votre affaire ériadine…
— J’en référerais à vos supérieurs. Je suis sur que le gouverneur sera ravi. cracha Valérian.
— Faites donc ça. Et profitez-en pour lui demander un mandat au passage. lâcha un Capitaine Ves sarcastique.

Ce fut alors qu’elle s’apprêtait à répliquer que l’agent de la Brigade Judicaire sentit la main ferme de son compagnon se poser sur son bras. Elle tourna vivement la tête vers Lowbacca, sa longue natte dorée fouettant l’air. Elle se tut aussitôt Le Wookie grogna. Il esquissa un sourire dévoilant une rangée de crocs luisants et acérés. Puis, dans sa langue maternelle faite de grognements et de grondements, il présenta ses excuses au Capitaine Ves. Le policier hocha la tête, une expression indicible, mélange de crainte et de satisfaction sur le visage. Lowbacca déploya sa longue silhouette. D’un geste affectueux, apaisé, il tira la commissaire vers l’arrière. Valérian résista une fraction de seconde avant de finalement suivre le Chevalier laissant l’officier de garde reprendre la marche de sa routine.
Une fois à l‘extérieur du poste de police, Valérian observa la beauté de la Haute-Ville ; ses buildings brillants de mille feux dans la nuit d’encre, ses longues avenues pareilles à du nacre, ses jardins multicolores aux fragrances enivrantes. Elle prit une grande inspiration. Mentalement, elle secoua la tête ; dire que tout ceci était sous la protection de fonctionnaires obtus. La commissaire avait déjà vu cela ailleurs dans la galaxie, sur , sur Eriadu et sur tant d’autres mondes se gaussant de leur prestigieuse civilisation. Quand le luxe et le raffinement servaient de paravent à la décadence bureaucratique. Dans son dos, Lowbacca jappa faiblement. Avait-il lu dans ses pensées noires ? Les possédaient tellement de dons dépassant la portée du commun des mortels.
— Pardon Chevalier. soupira, contrite, la policière.
— [Aucun souci, Valérian. Le Capitaine Ves ne fait que son travail. En toute honnêteté et sincérité.] pondéra Lowbacca en un grognement doux et mélodique.
— Si vous le dites Lowbacca. N’empêche que nous voila bloqués par l’étroitesse d’esprit de ce fonctionnaire ! J’enrage !
— [Calmez-vous. La colère et la frustration ne nous mèneront nulle part. Laissons la nous guider.]
— Hélas, je ne possède pas la moi.
— [Peu importe. Vous faites quand même partie d’elle. En temps voulu, nous aurons les réponses à nos questions et les solutions à nos problèmes.]
— Peut-être. Dire que nous avons réussi à pister ce contrebandier jusqu’ici ! Et si nous perdons sa trace ?
— [Nous le retrouverons.] lui garantit le avec ce qui ressemblait à un aboiement assuré, court et grave.
— Encore la hein ?
— [Non, non. Une intime conviction personnelle. Vous me faites confiance ?]

Valérian ne répondit pas. Elle n’en avait pas besoin. Depuis que le Wookie l’avait rejoint moins d’une semaine plus tôt ; il avait à de nombreuses reprises suffisamment fait pour gagner sa confiance, dans cette vie et toutes celles à venir.
D’une poche intérieure, elle sortit un datapad combiné à un comlink.
— Je vais contacter notre ambassade sur Taris. Peut-être que la Sénatrice Eretria pourra nous aider à nous dépêtrer de ce foutoir administratif. J’ai entendu dire qu’elle appréciait peu que les autorités locales bafouent régulièrement la souveraineté républicaine.

Lowbacca grogna son approbation à cette suggestion sans grande conviction. Son esprit se retrouvait absorbé par autre chose. La – l’énergie mystique, fondamentale, de l’univers – s’agitait dans un coin de son cerveau. Il en avait la nausée. Il fixait un passant, un homme ordinaire, habillé à la mode de la Haute-Ville, portant attaché-case et marchant d’un pas normal. Fébrile, les sens en alerte, le ne cessait de le regarder. Le badaud, inconscient du tourment du Wookie, continuait de marcher paisiblement jusqu’à un pan du mur qui longeait l’avenue piétonne. Lowbacca tenta de projeter son esprit vers celui du passant et se heurta à du vide innocent. L’homme ouvrit sa valise ; le Wookie retint instinctivement sa respiration, ses muscles se tendirent douloureusement. L’homme sortit de sa mallette une simple bombe de peinture avant de commencer à tagger le mur. Lowbacca se détendit aussitôt. Il grogna d’amusement. La fatigue de ses derniers jours – cette longue traque – devait lui jouer des tours. Il respira lentement, profondément ; peu à peu, toutes les étranges sensations quittèrent son corps et son esprit. Il sentit la présence de Valérian à ses cotés.
— Ves avait raison sur un point. L’anarchie menace à chaque coin de rue. déclara, hilare, la commissaire devant le spectacle incongru du passant en train de peindre le mur.

L’homme reprit sa marche tranquille sous la lumière crue d’une série de lampadaires.
— Tout va bien ? s’enquit Valérian.
— [Oui. Pas de problèmes. Le stress probablement]
— J’ignorais que les pouvaient être soumis au stress.
— [Si seulement cela pouvait être vrai.]
— J’ai eu le bureau de la Sénatrice. J’ai pu parler avec son secrétaire. Nous avons un rendez-vous dans une heure.
— [Bien. Essayons cette voie alors.]

D’un pas décidé, Valérian et Lowbacca se dirigèrent vers leur speeder de location. Le jeta un dernier coup d’œil en arrière pour regarder le graffiti. Il s’arrêta brusquement, si brusquement que Valérian le devança de trois bons mètres avant de se rendre compte que le Wookie s’était stoppé net. Intriguée, elle le rejoignit à grandes enjambées. Elle retint de justesse un hoquet de surprise en voyant la peur, soudaine, irrépressible, du Wookie. Lowbacca s’aperçut qu’il tremblait. Un sentiment de danger imminent affluait en de grandes vagues nouant son estomac chaque fois un peu plus. Il était terrifié par ce dessin. Si terrifié qu’il pouvait en oublier tout ce qu’il avait appris en tant que . Si terrifié qu’il pouvait à l’instant même fuir et ne jamais se retourner. Le tag représentait trois points d’interrogation dorés aux contours torturés, orbitant autour d’un point central semblable à un immonde œil jaune informe.
— Lowbacca ? s’inquiéta Valérian.

Le n’eut pas le temps – ou la possibilité – de répondre. Quelque chose hurla dans son crâne. Un hurlement de mort. De plusieurs morts. Violentes et soudaines. Quelque chose d’ancien, de terriblement ancien se réveillait, rôdant sous la surface, prêt à tout engloutir. Le vit un lac et les ruines d’une cité d’obsidienne noire. Une sensation de danger le prit à la gorge.
[Quelque chose d’horrible va se produire, Valérian !] put-il finalement dire à bout de souffle.

*


Djarik fit claquer sa grosse langue baveuse. Un filet répugnant de salive coula le long de ses immondes bajoues adipeuses. Ses deux gros yeux, dégoutants de lubricité, se portèrent sur ses esclaves Twi’lek, muettes et soumises. Probablement droguées pensa Almine avec un frisson de répulsion. Il leva un bras, courtaud, gras et luisant. Roxas s’avance prestement en réponse à ce signal. Le Givin se pencha près de l’immense fente figurant la bouche hideuse du caïd. L’intendant servile hocha la tête à plusieurs reprises avant de se retourner vers la bande hétéroclite. Pour Almine, cela n’augurait vraiment rien de bon.
— Le Seigneur Djarik vous remercie de votre attention. Il a conscience que c’est une délicate mission pour laquelle il vous embauche. Ceci étant, les répercussions sur votre porte-monnaie seront immensément bénéfiques. déclama Roxas, arborant sur son visage de squelette liquéfié un air grave et sérieux. Il insiste fortement sur l’impérieuse nécessité de la réussite de ce travail. L’impact sur l’organisation du Seigneur Djarik sera primordial pour un futur resplendissant. De fait, l’échec ne sera pas toléré.

Evidemment que l’échec ne serait être toléré se dit Almine ; la menace était claire. Les sommes en jeu étaient trop importantes. Pour le jeune contrebandier, c’étaient une preuve de plus que Djarik espérait gagner, lui-même, largement plus encore. Le caïd Hutt ne faisait rien sans s’assurer d’un retour sur investissement conséquent. Très conséquent au vu des risques, plus que probables si les rumeurs se révélaient fondées, de représailles. Qu’avait bien pu lui proposer le mystérieux Chiss qu’Almine chercha, vainement, du regard ? Une somme d’argent plus importante encore ? Très certainement. La possibilité de récupérer à terme le territoire – supposé se rappela Almine – du Consortium sur Taris ? Connaissant la soif de pouvoir et de reconnaissance de Djarik, la supposition méritait d’être prise en considération. Et le jeune passeur de se demander, encore, pourquoi il se retrouvait dans cette galère.
Derrière l’estrade de Djarik, il y eut un mouvement. L’immense rideau s’ouvrit légèrement pour laisser passer le droïde tactique de Djarik. Le robot s’avança, suivi par un projecteur holographique monté sur trois pattes articulées tel un abominable insecte contrenature.
Le droïde s’occupa de la suite du briefing. Sa voix monotone, traversée de temps à autre de parasites désagréables, la rendit particulièrement pénible. Almine dut lutter pour ne pas arracher le vocodeur déprimant du robot. Du coin de l’œil, il vit que les Jumelles partageaient la même envie. Tandis que le tacticien robotique déroulait son exposé, le projecteur affichait différents plans de la Villa Cimides où s’affichaient en surbrillance les positions des gardes, les différents systèmes de surveillances et les assignations de chacun des membres de la troupe.
Lorsque, enfin, le serviteur robotique du caïd Hutt eut terminé, un soupir de soulagement traversa l’assemblée. Même Djarik parut soulagé. Il y eut un silence lourd, un silence de professionnels. Almine regarda autour de lui. Il s’arrêta, un instant, sur Blake. Les yeux du mercenaire pulsaient d’une lueur morte tels les yeux d’un squale en chasse. Blake pivota légèrement pour faire face à Almine. Le jeune contrebandier baissa aussitôt les yeux. Blake souriait de toutes ses dents, un sourire fou de prédateur assoiffé de sang. Voilà qui assurait une paisible mission ironisa Almine en pensée.

**


L’univers se résumait à un horizon de fractales, dansantes, changeantes. À chacun de ses pas, le monde se dérobait glissant d’une réalité vers une autre où chaque sensation éprouvée se teintait d’une nouvelle couleur. Des couleurs vives à s’en brûler ses rétines et des nuances délicates, douces difficilement discernables. Il en avait la nausée. Il n’avait de prise sur rien, victime ballotée d’une couleur à une autre dans une fresque constamment en train de muter. Au loin, d’infernales flûtes jouaient une mélopée chaotique. Par delà la mélodie oppressante et dissonante, il percevait d’étranges murmures, chuchotements d’une langue inconnue faite de cliquetis et de râles. Il y eut une violente tempête de jaune. Balayé par ce vent, charriant des odeurs infectes de chairs en putréfaction, il vit à travers une brume opaque de hautes tours de verres poussant sur des masures de permabéton empilées sur des couloirs voutés où s’agglutinaient des créatures informes, grondantes, hurlantes, se déchiquetant les unes les autres en attendant de recouvrir de leur masse infinie le reste du monde.
Il se concentra. Le monde changea encore de configuration pour se figer sur une silhouette floue, vaguement humaine. Les flûtes s’étaient tues. Les murmures s’évanouissaient dans l’air. La silhouette s’approcha et ses contours se précisèrent comme si le monde autour faisait une mise au point. Il reconnut la silhouette : le visage juvénile, le grand sourire et le regard malicieux. La silhouette familière lui parla. Elle lui demandait de venir le rejoindre. La demande était impérieuse, pressante, impossible à refuser. La silhouette ne cessait de la répéter. Une connexion ancienne se réveillait, des liens rompus il y a longtemps redevenaient forts.
La silhouette se transforma subtilement ; un sentiment d’étrangeté le prit à la gorge. Il s’avança et comprit ce qui le dérangeait : la silhouette se composait de milliers, de millions, d’insectes informes grouillants en tout sens pour donner l’illusion d’une forme humaine. Il recula.

Lowbacca rouvrit les yeux. Cinq secondes lui furent nécessaire pour rassembler ses esprits et se souvenir qu’il se trouvait dans un speeder en direction de l’Ambassade Républicaine sur Taris. Face à lui, Valérian feignait de s’intéresser à un tas de feuillets de filmplast. Le Wookie sentait la curiosité, impatiente, bouillir dans l’expression corporelle de la commissaire. Mais le n’avait pas de réponses à lui offrir. Il avait plongé dans une transe de afin de saisir plus précisément – de comprendre – sa vision de tantôt. Il en était ressorti plus confus encore. Pire, les effluves de sa dernière vision s’effaçaient telles des vagues refluant sur le rivage de sa conscience ; en se retirant, les vagues ne laissaient qu’une écume évanescente qui disparaissait à son tour. Ne restait que l’absolue sollicitation : « Rejoins-nous, rejoins-nous, rejoins-nous, rejoins-nous, rejoins-nous, rejoins-nous.». Lowbacca se secoua. Après une profonde inspiration qui lui apporta calme et sérénité, il se recentra sur sa mission actuelle tant le futur, ainsi que ne cessait de le rappeler Maître , était un dangereux piège de sables mouvants. Valérian, elle, n’en pouvant plus de se contenir, finit par abandonner sa lecture factice et se pencha vers son camarde poilu.
— Quelque chose de probant ?
— [Non pas vraiment.] feula Lowbacca.
— Cela avait l’air intense vu de l’extérieur.
— [Cela l’est souvent, Commissaire.] réagit Lowbacca en ponctuant sa réponse d’un aboiement sec et court qui laissa perplexe Valérian dont la connaissance du wookie se révélait plus sommaire qu’elle ne croyait.
— D’accord… Alors rien qui puisse nous aider ?
— [En effet, je le crains.] avoua le avec un grognement bien sonore de dépit. [Et vous ?]
— Pendant que vous méditiez, les services de la sénatrice m’ont fourni quelques informations. fit-elle en agitant sous la truffe du Wookie les feuilles transparentes. Le cargo que nous avons traqué jusqu’ici appartiendrait à un dénommé Almine. Un acolyte, régulier, d’un certain Djarik. Un caïd Hutt de « petite » envergure à la tête d’une organisation en plein boum. Mais rien qui nous renseigne sur ses habitudes, sa localisation ou ses fréquentations.
— [En tout cas, le profil de ce Djarik est prometteur. Peut-être est-ce là le commanditaire ?]

Le pilote, un Sullestéen aux bajoues grasses, leur signala qu’il entamait la procédure d’approche ;
— Espérons alors que la Sénatrice nous débloquera l’accès au réseau de la police locale. conclut Valérian.

***


Les rôles de chacun définis, les détails ingérés, Djarik les congédia. Seul Faulace, pas particulièrement à l’aise, resta avec le caïd afin de peaufiner les détails du partenariat entre le Hutt et le Chiss. Almine se demanda si quelqu’un d’autre que lui avait repéré la présence de ce dernier ?
Le groupe s’en retourna vers le salon privé. Ils n’y restèrent pas bien longtemps. Sark et Blake furent les premiers à partir. Puis ce fut le tour de Marn, raccompagné par Roxas. Le Snivvien semblait perdu, comme s’il ne comprenait pas ce qui venait de se dire. Pourtant, Almine décela dans les petits yeux chafouins du cambrioleur l’étincelle de l’appât du gain.
Suivi par Halard en pleine discussion passionnée avec Buu, Almine marchait le long du couloir qui les ramenait au hangar. Le travail de Djarik ne cessait d’empoissonner son cerveau. Il entendit les propos que tenait Minet derrière lui.
— On peut douter de tout mais certainement pas de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon. disait le Corellien à Buu.

À ce moment précis, Almine ne pouvait pas être plus en désaccord avec Halard. Dans leur métier de contrebandier, l’argent était, certes, le principal moteur mais pas au point de prendre des risques inutiles estimait le jeune passeur. Perdu dans ses pensées, il continua d’avancer.
— Un tel job ne se refuse pas ! s’emportait Halard. On va empocher de quoi s’acheter un vaisseau neuf. Chacun. Le nec plus ultra si on veut ! Et il nous restera encore assez de thunes pour aller se mettre à la fraîche.
— Je bosse avec Djarik depuis un bail maintenant. Je lui ai toujours fait confiance et il paye plutôt bien. Mais là… S’attaquer au Consortium, je ne sais pas trop. essaya de tempérer Buu.
— Consortium, Consortium. C’est des conneries de rumeurs, ça !
— Tu n’y crois pas ? demanda Jazz depuis la tête du cortège.
— Le Consortium s’est effondré sous son propre poids il y a des années de ça, avant même la Campagne de Thrawn. exposa Minet avec une emphase toute professorale. Zann, lui-même, n’a rien pu faire parce qu’il était devenu obsédé par les « reliques du Côté Obscur ».
— Et alors ? l’interrompit Buu.
— Je suis dans le business depuis un p’tit pacson d’années. J’ai pas mal bourlingué à droite et à gauche dans cette galaxie et je n’ai jamais rien vu qui laisserait à penser que les Corrupteurs – ou quiconque en lien avec le Consortium – soient toujours de ce monde. Les proprios de la Villa Cimides ont juste lancé une rumeur pour être tranquille. C’est tout.
— Tu es bien trop confiant Halard. souffla Tazz. La réputation des lieux…
— Ouais, je sais. Je la connais. coupa le Corellien, s’attirant un regard foudroyant de la Jumelle. Elle n’est pas usurpée mais je dis que le Consortium n’a rien à voir là-dedans.
— À ton avis seulement Minet. cracha, mauvaise, Tazz.
— Allez les gars ! Plus d’enthousiasme, par la Robe de l’Empereur !
— Ça se dit encore ça ? se moqua Jazz.
— Pas sûr. renchérit Buu avec un grand sourire.
— C’est ça, foutez-vous de moi. N’empêche que ce boulot est au top.
— Le seul boulot qu’on commence au top, c’est quand on creuse sa tombe. intervint Almine.

Ils arrivèrent au hangar. L’Arkanien proposa à ses compagnons de fortune d’aller boire un dernier verre ensemble. Halard refusa poliment. Le Corellien salua tout le monde puis s’en alla rejoindre un groupe disparate qui semblait l’attendre près de la rampe d’une vieille vedette de combat de classe FS, version miniature du patrouilleur léger SFS de Sinear Fleet Systems qu’utilisaient les Douanes Impériales durant la Guerre Civile. Almine reconnut Wilhem, avec qui Halard discutait lorsqu’il était arrivé. Il haussa les épaules en pensant que son ami était décidément incorrigible, toujours à l’affut de la moindre opportunité.
— Et toi, Almine, tu nous accompagnes ? demanda l’Arkanien en remettant ses lunettes de soleil le faisant passer pour une affreuse mouche albinos.
— Il est tard et je suis claqué. Je passe.

Almine était, effectivement, fatigué car il ne vit pas la déception, à peine contenue, s’affichant sur le visage des Jumelles.
— Ça marche. Allez les filles, je connais un bar sympa à l’orée de la Haute-Ville. Almine, n’oublies pas : RDV, demain matin, 8h00 pile devant chez toi. On viendra de te récupérer.

Almine acquiesça d’un grognement déprimé. Sans un mot, avec un vague geste de la main, il prit congés de ses compagnons. Il n’avait qu’une envie, se coucher et avec – énormément – de chance, il se réveillerait de ce cauchemar.
Il enfourcha son speeder-bike. La moto se souleva doucement du sol. Almine manœuvra pour sortir du hangar quand il aperçut du coin de l’œil la silhouette filiforme de Roxas. Le Givin lui faisait signe. Avec un soupir particulièrement sonore qui fit lever la tête d’un ouvrier – ou était un porte-flingues ? – le jeune contrebandier dirigea son engin vers l’intendant.
— Qu’est-ce que tu veux, Roxas ? interrogea Almine, sans prendre la peine de descendre du véhicule.
— Juste te rappeler que tu as une dette envers le Seigneur Djarik. J’aime à croire que tu es suffisamment futé pour ne pas lui faire faux bond. Il n’apprécierait pas.
— Et le kit que lui je lui ai gracieusement offert ?
— Un acompte.
— Je vois.

Almine se força à sourire. Il fixa Roxas qui semblait de se délecter de la situation. Puis, sans autre forme de cérémonie, d’un coup de talon brusque, il appuya sur la pédale d’accélération. La motojet bondit en avant. Les pétarades du moteur couvrirent les protestations ou les menaces de Roxas. Almine quitta rapidement le hangar puis la zone industrielle.
Les phares du véhicule illuminèrent fugitivement la silhouette encapuchonnée d’un mendiant de petite taille, au visage orange et parcheminé, qui le regarda passer en trombe le long de l’avenue principale. Almine tiqua ; ne l’avait-il pas déjà vu quelque part ? Il ne poussa pas plus loin la réflexion car déjà, il l’avait dépassé. Le clochard retourna dans l’ombre, avec un sourire.

*************


Chapitre suivant
Modifié en dernier par Tenebrae le Dim 22 Mai 2016 - 18:14, modifié 6 fois.
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Messagepar L2-D2 » Dim 15 Mai 2016 - 18:27   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (06/20)

Tenebrae a écrit:
Chapitre 8


Il s'agit plutôt du Chapitre 7, non ? :wink:

En tout cas, Chapitre lu !

Ah, l'arrivée de Lowbacca, donc ! Là, ça y est, tout le monde est fin prêt pour faire face aux Rakghoules, et la vision du wookie rappelle bien des choses à ceux qui ont lu Cauchemar... :sournois: Encore un Chapitre de haute volée, donc, où la fine équipe se met en route. Pas sur qu'ils s'en sortent tous vivants, cela dit...

Tenebrae a écrit:— On peut douter de tout mais certainement pas de la nécessité de se trouver du côté de celui qui a le pognon. disait le Corellien à Buu.

Je valide cette référence à Kaamelott ! :oui:
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Messagepar Tenebrae » Dim 15 Mai 2016 - 18:52   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

l2-D2 a écrit:Il s'agit plutôt du Chapitre 7, non ? :wink:

Ouch oui... :shock: Correction faite (sur le forum et sur mon doc word parce qu'après vérification, l'erreur y est aussi :transpire: ). Merci!

L2-D2 a écrit: Chapitre lu !

Et commenté ! :wink:
Merci.

L2-D2 a écrit:Ah, l'arrivée de Lowbacca, donc !

Et oui ! :) (Sept - 7!! - chapitres pour l'introduire :paf: )

L2-D2 a écrit:Là, ça y est, tout le monde est fin prêt pour faire face aux Rakghoules, et la vision du wookie rappelle bien des choses à ceux qui ont lu Cauchemar... :sournois:

Tout à fait. Comme je disais, La nuit des Rakghouls va vous donner de nouvelles pistes de réflexions sur la nature du mal de Cauchemar.

L2-D2 a écrit:Encore un Chapitre de haute volée, donc, où la fine équipe se met en route. Pas sur qu'ils s'en sortent tous vivants, cela dit...

Merci. :oops:
Quant à ce qui concerne le sort (funeste? :diable: ) des protagonistes, ta supposition est un euphémisme... :chut:

L2-D2 a écrit:Je valide cette référence à Kaamelott ! :oui:

Je ne l'avais pas précisé mais oui les easters eggs sont de retour dans ce chapitre. Et nous avons donc un vainqueur !
Je t'enverrais le chapitre 8 via MP dans les jours qui viennent (je vais d'abord le relire pour te fournir un texte expurgé autant que possible de fautes).
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Messagepar TienVogh » Lun 16 Mai 2016 - 16:46   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Chapitre 7 lu également !

Je me demandais justement quand on allait revoir Lowbacca (enfin voir, vu qu'Almine n'a fait que parler d'un Wookie Jedi sans le nommer).
Notre jeune contrebandier a donc fait preuve d'optimisme en s'imaginant semer un Jedi !
Et une commissaire Valérian, tiens donc ! (Tu ne nous a pas révélé son prénom, mais ce serait drôle si elle s'appelait Laureline :lol:).
Quant au capitaine Ves, il a l'air d'une belle caricature de fonctionnaire, surtout efficace pour les tracasseries administratives. :D

Effectivement, la vision de Lowbacca lorsqu'il découvre le graffiti rappelle le lac et la cité de la planète Carcosa de Cauchemar. :sournois:

Sinon, ce cher Minet semble toujours prendre cette mission bien trop à la légère, il va sûrement bien vite le regretter (et j'ai bien remarqué la reprise de l'expression Par la Robe de l'Empereur, mais rassures-toi, je ne réclamerai pas de droits d'auteur :D ).
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Messagepar Tenebrae » Lun 16 Mai 2016 - 21:23   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Passage en coup de vent! :)
Merci TienVogh pour ton commentaire!

TienVogh a écrit:Je me demandais justement quand on allait revoir Lowbacca (enfin voir, vu qu'Almine n'a fait que parler d'un Wookie Jedi sans le nommer).
Notre jeune contrebandier a donc fait preuve d'optimisme en s'imaginant semer un Jedi !

Clairement. Mais dans cette histoire, il ne sera pas le seul à faire preuve de trop d'optimisme ou qui se trompera...

TienVogh a écrit:Et une commissaire Valérian, tiens donc ! (Tu ne nous a pas révélé son prénom, mais ce serait drôle si elle s'appelait Laureline :lol: )

La Commissaire Valérian est un vieux personnage à moi. À la base, c'était un PNJ, dans mes parties de JDR SW, qui servait de "donneur de missions" à mes joueurs. Quand j'ai eu besoin d'un perso de flic pour accompagner Lowie, j'ai tout bêtement pioché dans ma réserve de personnages sans même percuter que le nom était, déjà à l'époque, un clin d’œil...(et non, son prénom n'est pas Laureline :wink: )

TienVogh a écrit:Quant au capitaine Ves, il a l'air d'une belle caricature de fonctionnaire, surtout efficace pour les tracasseries administratives. :D

True story: ma nièce s'est faite agressé un jour par un mec qu'elle a lacrymogèné ; le policier qui a prit son dépôt de plainte l'a réprimandé parce qu'elle s'était défendue! :shock: .
Ves est né de cette frustration personnelle.

TienVogh a écrit:Effectivement, la vision de Lowbacca lorsqu'il découvre le graffiti rappelle le lac et la cité de la planète Carcosa de Cauchemar. :sournois:

En même temps, j'avais prévenu... :lol:

TienVogh a écrit:Sinon, ce cher Minet semble toujours prendre cette mission bien trop à la légère, il va sûrement bien vite le regretter

Voir ma réponse plus haut. :diable:

TienVogh a écrit:(et j'ai bien remarqué la reprise de l'expression Par la Robe de l'Empereur, mais rassures-toi, je ne réclamerai pas de droits d'auteur :whistle: ).

Oui c'est vrai. :siffle: :paf: Quand j'ai posté ce chapitre hier, je me suis dit, sous une inspiration soudaine : "Tiens, si je rallongeais ce passage ? J'aime bien l'expression de TienVogh, je vais la placer là." :lol:
On va rendre à César ce qui appartient à César. (via infobulle)
Sinon les droits d'auteur, je te règle par chèque ou par Paypal? :D

Message à L2-D2: je ne t'ai pas oublié. Je t'envoies en AVP le chapitre suivant dans la journée de demain. Je mets aux corrections finales ce soir (et je rajoute une petite surprise :chut: ).
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Messagepar Dark Sheep » Lun 16 Mai 2016 - 22:23   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Yes !
Ben j'ai bien aimé ce chapitre en deux tableaux alternés :)
Les aventures de Valérian et Lowbacca sont bien menées, et le Wookie jedi plonge Dans les Ombres ( :D ) avec le petit rappel de la cité d'horreur du tome 1 !
En tout, il semble connaître le symbole avec les points d'interrogation… :sournois:

Quant à Almine… quel manque de bol de savoir que le bateau fonce sur l'iceberg mais de ne pas pouvoir prendre la barre !
Petit espoir qu'il se fasse arrêter par les agents spatiotemporels Valérian et Lowbacca avant de connaître un sort funeste :x
Le petit rappel du vieillard que le héros avait croisé en sortant de la cantina… et qui est encore plus intrigant !
Je sens que le prochain chapitre va être tendu pour nos héros :transpire:

La scène où le droïde fait son exposé est vraiment chouette, et j'ai adoré le coup du Hutt soulagé par la fin de la chose :lol:
La scène de l'administration est bien aussi, et je verrais bien un petit passage " maison qui rend fou " comme dans les douze travaux d'Astérix… ils auraient pu lui demander où était le port (ou l'astroport) :)

En tout cas tu as bien fait avancer les choses : on sent que tes personnages sont sur un tas de je-ne-sais-quoi, et que tu as effrité la chose par la base… et que ne va pas tarder à se mettre à s'effondrer :diable:
Je compte bien lire ce qui va se passer à présent :wink:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar L2-D2 » Mar 17 Mai 2016 - 6:53   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Tenebrae a écrit:Message à L2-D2: je ne t'ai pas oublié. Je t'envoies en AVP le chapitre suivant dans la journée de demain. Je mets aux corrections finales ce soir (et je rajoute une petite surprise :chut: ).

Oh, je ne m'inquiétais pas, prends tout le talent nécessaire, c'est déjà bien sympathique à toi de faire cela ! :)
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Messagepar Tenebrae » Jeu 19 Mai 2016 - 11:07   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Vu que je suis en mode rattrapage de retard sur le forum depuis ce matin (manquent plus que les contes de Caeli et Annihilation et je suis bon!), j'en profite rapido pour répondre à Darky Sheepy!

Dark Sheep a écrit:Ben j'ai bien aimé ce chapitre en deux tableaux alternés :)

Ravi que cela te plaise. Et ce principe reviendra assez souvent maintenant que j'ai lancé, véritablement, l'intrigue. C'est un bon moyen pour permettre de faire avancer les différents protagonistes.

Dark Sheep a écrit:En tout, il semble connaître le symbole avec les points d'interrogation… :sournois:

En fait pas vraiment. C'est le signe qui provoque la vision de la Force mais Lowie ne sait rien de la signification de ce signe hormis que il est mal à l'aise en sa présence.

Dark Sheep a écrit:Quant à Almine… quel manque de bol de savoir que le bateau fonce sur l'iceberg mais de ne pas pouvoir prendre la barre !
Petit espoir qu'il se fasse arrêter par les agents spatiotemporels Valérian et Lowbacca avant de connaître un sort funeste :x

Je n'y compterais pas trop à ta place! :diable:

Dark Sheep a écrit:Je sens que le prochain chapitre va être tendu pour nos héros :transpire:

Plutot oui! :sournois:

Dark Sheep a écrit:En tout cas tu as bien fait avancer les choses : on sent que tes personnages sont sur un tas de je-ne-sais-quoi, et que tu as effrité la chose par la base… et que ne va pas tarder à se mettre à s'effondrer :diable:

Merci. Si j'ai mis autant temps à préparer la chose c'était bien pour vous ressentiez cela. :wink:

Dark Sheep a écrit:Je compte bien lire ce qui va se passer à présent :wink:

J’espère bien! :lol:
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Messagepar Zèd-3 Èt » Jeu 19 Mai 2016 - 13:44   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Lu aussi ! Et pas grand chose à ajouter, sinon que tu devrais te relire attentivement : il manque les mots "Force" et "Jedi", des virgules sont absentes ici et là et à un endroit, tu as écrit "sur" au lieu de "sûr".
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Ve'ssshhh » Jeu 19 Mai 2016 - 19:48   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Ouh, la! ça se complique pour Almine! Pour l'instant, les méandres administratifs de "la maison qui rend fou" le protègent. mais pour combien de temps?
D'un autre côté, il pourrait finir par apprécier d'avoir un Jedi à ses trousses et même de prendre des vacances dans une chambre tranquille et bien gardée ( ah, ça s'appelle une cellule?)

Ceci dit, voir un Jedi trembler de peur, surtout un wookie grand et costaud, c'est carrément flippant!

je m'interroge: ce visage familier dans la vision de Lowbacca, Anakin ou Jacen? :perplexe:
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Tenebrae » Ven 20 Mai 2016 - 21:30   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Merci à Zèd-3 Èt (tiens cela faisait longtemps!) et à Ve'ssshhh pour leurs commentaires.

Zèd-3 Èt a écrit:il manque les mots "Force" et "Jedi"

Promis, je ferais une édition spéciale "Force et Jedi" :lol:

Zèd-3 Èt a écrit:des virgules sont absentes ici et là

Les virgules? Virgules? Je ne saurais pas dire c'est quoi ces machins là!
(Plus sérieusement, il est possible que je n'en mette pas assez; j'ai toujours eu des soucis pour faire respirer mes phrases. :neutre: )

Zèd-3 Èt a écrit:tu as écrit "sur" au lieu de "sûr".

Ah oui et je suis certain de voir de quel "sur" tu parles! ^^

Ve'ssshhh a écrit:Ouh, la! ça se complique pour Almine! Pour l'instant, les méandres administratifs de "la maison qui rend fou" le protègent. mais pour combien de temps?
D'un autre côté, il pourrait finir par apprécier d'avoir un Jedi à ses trousses et même de prendre des vacances dans une chambre tranquille et bien gardée ( ah, ça s'appelle une cellule?)

Non seulement ça se complique mais ce n'est que le début des complications... :diable:
Clairement, à la fin, je pense qu'il aurait préféré se faire capturer sur Eriadu...

Ve'ssshhh a écrit:Ceci dit, voir un Jedi trembler de peur, surtout un wookie grand et costaud, c'est carrément flippant!

C'était le but :sournois:

Ve'ssshhh a écrit:je m'interroge: ce visage familier dans la vision de Lowbacca, Anakin ou Jacen?

Il y a un indice dans la vision. :chut:

RDV dimanche soir pour le chapitre 8!
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Messagepar TienVogh » Ven 20 Mai 2016 - 23:40   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Tenebrae a écrit:
Ve'ssshhh a écrit:je m'interroge: ce visage familier dans la vision de Lowbacca, Anakin ou Jacen?

Il y a un indice dans la vision. :chut:

Je pense que c'est Anakin, il lui demande de venir le rejoindre... dans l'autre monde ! :diable:
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Messagepar Tenebrae » Sam 21 Mai 2016 - 0:01   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Attention, n'oublie pas que nous sommes que six ans après la guerre contre les YV... :wink:
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Messagepar TienVogh » Sam 21 Mai 2016 - 12:06   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Tenebrae a écrit:Attention, n'oublie pas que nous sommes que six ans après la guerre contre les YV... :wink:

Avec donc Anakin mort et Jacen dérivant lentement vers le Côté Obscur mais pas encore franchement corrompu. Il me parait donc logique que ce soit Anakin dans la vision, c'est bien plus effrayant de se voir appelé par un mort que par un Jedi gris qui parcourt la Galaxie.
A moins que tu ne sous-entendes que Jacen soit à ce même moment "Au delà des ombres" ? :idea:
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Messagepar Tenebrae » Sam 21 Mai 2016 - 13:10   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (07/20)

Je vais préciser deux trois choses qui pourront vous aider.
Nous sommes six ans après la guerre contre les Yuuzhan Vong soit en l'an 35 donc.
Lowbacca (le fait que ce soit lui qui ait cette vision a un sens) voit un visage connu - juvénile et depuis longtemps disparu.
Cette personne lui demande de le rejoindre. Et je dis que cette demande est impérieuse, insistante.
Dans la vision, Lowie voit quelque chose qui le fait reculer...

Dans le chapitre 9, de nouvelles choses viendront éclairer ce mystère de toutes façons. :wink:
Tous mes textes passés, à présent et à venir sont dédiés à ma fille Sharleen.
Puisses-tu être heureuse où que tu sois désormais...
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Messagepar Tenebrae » Dim 22 Mai 2016 - 18:11   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (08/20)

Salutations à toutes et à tous !

Voici le chapitre 8. Comme d’habitude, concours d'easter egg, tout ça, tout ça. ^^

Bonne lecture!

*****************



Sommaire; Chapitre 7

Chapitre 8


Brett se réveilla de bonne heure. Il n’avait pas bien dormi. Trop nerveux pour que le sommeil se révéla réparateur. Les yeux grands ouverts sur le plafond terne de sa chambre, Brett essaya de rassembler un minimum de motivation. Brett se leva finalement. Il prit un petit-déjeuner frugal et se rendit à son travail sans entrain. Alors qu’il se changeait dans les vestiaires, son chef d’équipe – un Ihsi Tib doté d’un bec vérolé du nom de Reik – lui apprit que ceux de la maintenance C comptait deux nouveaux absents. Les épaules de Brett s’affaissèrent. Il comprenait ce que cela signifiait, encore des heures supplémentaires. Le bec de Reik claqua trois fois, Brett se retourna vers son supérieur hiérarchique.
— Faudra que tu ailles leur donner un coup de main à la fin de ton service sur la plate-forme est.
— Pourquoi moi ? répliqua Brett avec plus de morgue qu’il ne s’en croyait capable.
— Parce que tu es le premier que je voie.
— Et Han ?
— Bien tenté mais Han a bossé dans l’équipe de nuit hier soir. Faut bien qu’il se repose.
— Roobacka alors, il adore les mecs de la C.
— Roo ne viendra pas aujourd’hui. Oh et puis, tu fais ce que je te dis ! s’emporta Reik. Sinon tu sais où est la porte.

Le temps d’un clignement de paupières, Brett envisagea sérieusement cette option. Le temps d’une longue inspiration, il envisagea de retourner mendier auprès de sa mère pour qu’elle le reprenne à la Cantina. Il en eut l’estomac retourné. Jamais, il ne pourrait faire machine arrière, son père et ses frères en seraient bien trop contents.
— C’est bon Reik. J’irais…
— Brett, je sais que c’est chaud en ce moment. Mais je n’ai pas le budget pour engager des intérimaires. On serre les dents et cela finira bien par passer. motiva Reik, essayant de convaincre autant Brett que lui-même, sans grande conviction cependant.
— Mouais. Il y a quoi comme taf ce matin ?
— Un vaisseau des Judiciaires est arrivé hier soir. L’équipe de nuit n’a pas eu le temps de le checker. C’est ta priorité ce matin.
— La Police Républicaine ? fit Brett interloqué.
— Yep. Parait même qu’il y a même un qui est venu avec.

Reik tendit une feuille de service à Brett qui resta interdit pendant quelques secondes. Un nouveau claquement de bec le rappela à la réalité. D’une main tremblante, il récupéra le papier détaillant les taches à effectuer sur le navire. Reik le dévisagea un court instant avant de secouer son immense crane de dépit. Marmonnant des remarques désobligeantes sur le caractère versatile des humains, l’Ihsi Tib quitta les vestiaires d’un pas trainant. Perdu dans sa propre trouble, Brett le regarda partir puis prit d’une impulsion soudaine, il décrocha son comlink. Il devait prévenir Almine. Toutefois, il suspendit son geste alors que son pouce s’apprêtait à enclencher le bouton de mise en marche. Le contrebandier avait l’air occupé hier soir, préoccupé plutôt. Confusément, Brett estima qu’il devrait mieux attendre et se contenter de faire son boulot. Et si au passage, il apprenait ce que venaient faire sur Taris le et les policiers, cela ne pouvait qu’être un bonus pour Almine. Le contrebandier serait alors encore plus enclin qu’il n’était déjà à l’aider à retrouver Granax.

*


Pendant ce temps, Almine, assis sur la banquette arrière du speeder de Buu, coincé entre les Jumelles, regardait la silhouette imposante Villa Cimides grossir à travers le pare brise. Le jeune contrebandier transpirait à grosses gouttes, son cœur battait la chamade, si intensément, qu’il semblait remonter jusque dans sa gorge. Buu fit bifurquer son véhicule dans une allée adjacente et l’image de la Villa disparut comme si elle n’avait jamais existé. Le speeder déboucha sur une placette blanche, entourée de diverses boutiques chics. Almine observa ce paysage étrange. De la Ville Haute, le passeur ne connaissait en réalité que l’Astroport, et les bouges alentours. Il frayait rarement avec Ceux d’en haut comme on les appelait dans la Basse-Ville. La vue de ces « nantis » provoquait chez lui envie et dégout. Ces gens-là, habillés richement, apathiques, comprenaient-ils vraiment la nature du monde qu’ils foulaient ?
Tandis que, sur les vitres du véhicule à répulsion, se reflétaient des façades brillantes d’immeubles, à l’architecture baroque s’élançant à l’assaut des cieux, Almine sentit naitre au creux de son esprit une image. Un souvenir ancien, presque enfouie et oublié, de lui-même, enfant, sale et dépenaillé, à Terrasse Valley, appuyé contre une tôle rouillée – un morceau de la demeure familiale – en train de regarder une brochure immobilière à moitié déchirée vantant les mérites de quelques nouvelles constructions dans les secteurs. Almine avait rêvé de cette vie avant de se rendre compte que, là-haut, la pourriture était la même, juste qu’elle revêtait des atours plus affriolants. Désormais, il se contentait de la Basse-Ville. Il n’en rêvait plus, il ne l’espérait plus. Il n’avait que faire de la Ville-Haute, ce coin de Taris si minoritaire en réalité, si délibérément insouciante de ce qui grouille, vit et meurt sous elle.
Buu conduisit le speeder dans une nouvelle ruelle avant de freiner brusquement ramenant Almine à une autre réalité, plus immédiate.
— Un problème ? demanda Tazz. On n’est pas encore arrivé au point de rendez-vous.
— Un problème ? Oui, plutôt. lui répondit l’Arkanien en pointant du doigt quelque chose devant lui.
— Merde ! réagit Jazz lorsqu’elle se pencha sur le coté pour voir ce qui se passait.

Almine joua doucement des coudes, s’attirant quelques réflexions et soupirs de la part des Jumelles, pour regarder ce qui semblait tant préoccuper ses compagnons. Son sang ne fit qu’un tour devant le spectacle qui s’offrait à lui.
— Mais il est taré ! s’exclama Almine. Qu’est-ce qui lui a pris ?
— Ah ça, c’est sûr. C’était pas prévu dans le plan… se désola Buu.

Dans la ruelle sombre, servant d’entrées de services miteuses à plusieurs magasins donnant sur la rue principale, se tenait Blake. L’uniforme du mercenaire était recouvert de sang et de matières organiques dont la provenance ne faisait aucun doute tant il suffisait à Almine de regarder l’amoncellement de corps gisants autour de Blake. Buu sortit du speeder. D’un pas hésitant, une main crispée sur la garde sa vibrolame, il s’avança vers Blake qui l’accueillit d’un geste de la main amical. Tazz et Jazz l’accompagnèrent quelques pas en arrière, leurs fusils blasters clairement braqués sur le mercenaire humain. Ce dernier ne paraissait pas s’en soucier ; il souriait de ses dents taillées en pointe. Almine, à contre cœur, les suivit à bonne distance tout en listant du coin de l’œil toutes cachettes ou possibilités de fuite à sa disposition dans la ruelle.
— C’est quoi ce bordel, Blake ? cria Buu.
— Une précaution supplémentaire. répondit Blake en s’essuyant une goute de sang qui n’était pas le sien coulant sur son arcade sourcilière droite.
— Hein ? Quelle précaution supplémentaire ? répliqua l’Arkanien dont Almine perçut la contraction.
— J’avais noté pendant le briefing que le droïd de Djarik avait négligé cette voie d’accès. Par là, des renforts pouvaient nous couper notre retraite. Alors j’ai pris les devants et fait un pré-nettoyage. déclara Blake en désignant les cadavres à ses pieds. Un gang de Fonceurs. Les Rapaces de Métal, je crois. Je m’y perds un peu dans tous leurs logos à ces cons là.
— Tout seul ? firent en chœur les Jumelles avec une pointe d’admiration qu’elles regrettèrent visiblement aussitôt. Surtout Tazz.

Almine, lui aussi, dut reconnaitre que Blake venait d’exécuter un tour de . Peut-être que, finalement, la réputation du mercenaire n’était pas si surfaite que cela. Peut-être même tenait-il là un début de réponse à la question de savoir pourquoi Blake avait quitté les forces républicaines : c’était tout simplement un psychopathe. Ce qui, en y réfléchissant bien, rajoutait au pathétique de la mission selon Almine.
— Ouais, on est une fine équipe. se murmurât-il.
— Vous m’aidez à les foutre dans ce compacteur à ordures ? demanda Blake en montrant d’un coup de menton un compacteur à ordures situé quelques mètres plus loin. Dans le coin, des corps ça fait désordre.

Almine, loin d’être un tueur – dans la mesure du possible, il préférait éviter parce que cela générait toujours des problèmes au bout du compte – se retint de faire la remarque que cela faisait désordre de base et cela, n’importe où. Avec un regret manifeste, Buu se mit à aider Blake. D’un hochement de tête, il invita les Jumelles à venir. Le passeur s’exécuta à son tour menaçant à tout moment de rendre son petit-déjeuner. Au bout du troisième pauvre bougre balancé dans la benne, le jeune contrebandier, toujours en train de contenir une quelconque révolte de son estomac, remarqua que Tazz, elle, n’avait pas bougé d’un iota. Elle fixait Blake. Sa sœur s’en rendit compte elle aussi. La musculeuse garde du corps s’approcha de sa jumelle.
— Tazz, viens me donner un coup de main s’il te plait.
— Je n’ai pas signé pour ça. rétorqua la plus fine des deux sans quitter des yeux Blake.
— Ecoutes sœurette, on a besoin de lui pour ce coup. Après, je dis pas que…
— Ok Jazzi. Après alors… finit par concéder Tazz au grand soulagement de Jazz.

Almine, témoin silencieux du bref échange, porta un regard bien différent sur l’ancienne de la Corsec.
Quinze minutes retard, leur triste besogne accomplie, ils remontèrent dans le speeder. Buu, sans un mot, redémarra l’engin. Blake grimpa sur un swoop-bike et se mit derrière eux.

Lorsqu’ils arrivèrent, enfin, au point de rendez-vous, avec presque une demi-heure de retard sur le planning, ils furent accueillis par des regards agacés de la part de Sark et Halard. Le Nikto paraissait même carrément furieux.
Buu lui expliqua la situation. Sark dévisagea le mercenaire humain avec mépris. Ils commencèrent même à s’engueuler. Buu tenta de calmer le jeu. Minet prit à part Almine et lui demanda de quoi il retournait.
— Qu’est-ce que c’est les histoires ?

En quelques mots, le jeune passeur résuma la situation à son ami Corellien.
— Mais c’est super tout ça. commenta simplement Halard. Ça commence bien !
— Tu parles ! Ça n’a pas encore commencé… Je ne la sens pas du tout cette histoire.
— C’est du velours, je te dis. Sois pas aussi défaitiste Blondin. Et puis c’est pas comme si t’avais vraiment le choix, hein gamin ? piqua Halard.
— Merci de me le rappeler.
— Bon ok, y a eu un poil de cafouillage au démarrage. enchaina Minet sur un mode plus conciliant. Mais si on suit le plan, on va finir pété d’oseille à ne plus savoir qu’en faire.
— Ma parole, t’es inconscient en vrai ! réagit Almine, estomaqué par l’insouciance – confinant quasiment à la folie pure – de son ami.
— Ou très très con ! lâcha Jazz qui avait écouté d’une oreille discrète.
— Possible ! Mais ça n’a jamais gêné ta mère ! répliqua Minet en passant une main dans ses cheveux gominés.
— Oui donc, c’est ça : en fait, t’es juste con. soupira Almine en voyant les étincelles crépiter dans les yeux de Jazz.
— Il est où Marn ? intervint, posément, Tazz en changeant de sujet.
— Je l’ai envoyé en éclaireur. Comme c’était prévu. lui répondit, au loin, Sark en jetant un regard plein de rage à Blake.

À peine avait-il prononcé ces mots que le Snivvien revenait déjà. Avec ses jambes courtes, le voir courir relevait presque du spectacle comique. Buu fut le premier à le remarquer mais tous se retinrent d’en rajouter. L’ambiance qui régnait dans le groupe était suffisamment pesante comme ça. Un peu essoufflé, le cambrioleur fit son rapport. Ce qui fit disparaitre les tensions. Les choses sérieuses allaient commencer ; les ressentiments se turent pour faire place à une froide détermination de professionnels.
Comme prévu, la sécurité était maximale. Des agents de sécurité, en groupe de six accompagnés par des chiens akk, patrouillaient autour de la Villa. Les entrées nord et sud du mur d’enceinte étaient gardées par cinq mercenaires lourdement armés, équipés de plusieurs appareils de détections. Tous les quart heures, un droïde sonde balayait des senseurs ces mêmes entrées selon des patterns aléatoires. L’entrée est disposait du même dispositif mais comme elle donnait sur une avenue particulièrement passante, les mercenaires se montraient plus discrets. Sauf pour l’œil affuté de Marn.
— Ils sont dans une guérite dissimulée en porte cochère. Gros blindage.
— Les données du client de Djarik sont pour le moment correctes. déclara Buu.
— Et la porte principale, à l’ouest ? questionna Sark.
— Exactement ce qu’on nous a dit. Pas de mauvaises surprises de ce coté-là. annonça Marn.
— Donc deux landspeeders de combats et une demi-douzaine de droïdes de combats en plus des cinq agents de sécurité, c’est ça ? demanda Halard dont l’excitation paraissait faiblir.
— Oui. confirma le Snivvien. Mais…
— Mais quoi ? pressa Almine.
— J’ai quand même noté un truc bizarre. Ils paraissaient super agités. Genre hyper nerveux. Ils ont même failli buter un clochard qui passait par là.
— Un clochard ? Quel clochard ? s’étonna Jazz. Qu’est ce qu’un clochard fout dans la Ville-Haute ?
— Qu’est-ce que j’en sais moi ! s’offusqua Marn en levant les bras au ciel.

L’évocation de la présence incongrue du clochard éveilla quelque chose dans la mémoire d’Almine. Il ne poussa pas sa réflexion plus loin car Halard lui donnait des coups de coudes insistants.
— Quoi ? s’exaspéra le jeune contrebandier.
— C’est qui ces gars-là ? lui fit le Corellien en désignant quelque chose au coin de la rue.
— Tu sais quoi Minet ? Je crois que les emmerdes, ça pousse en grappe. souffla Almine lorsqu’il vit, arrivant du coin de la rue, sept Fonceurs en blouson de cuir doté d’un sigle ressemblant à un chauve-faucon chromé.

**


Le modèle du vaisseau utilisé par les Judiciaires aurait du impressionner Brett. Découvrir et travailler sur tous ces différents types d’appareils, venus de tous les coins et recoins de la Galaxie, lui plaisaient d’ordinaire. C’était même l’une des raisons pour laquelle il avait choisi cet emploi. Une ouverture vers d’autres horizons, plus vastes que celui terne de la cantina de ses maudits parents. Brett avait durement bossé pendant des années afin de se mettre au niveau de ses collègues. Il avait galéré avant de gagner leur respect et celui, au final, bien moins gratifiant de ses supérieurs.
La canonnière modifiée de classe Ranger se dressait fièrement devant lui. Il ne lui accorda qu’un intérêt limité. Il enchaina contrôles et vérifications machinalement sans prendre le temps – comme normalement à son habitude – de s’imaginer foultitudes d’histoires au sujet du vaisseau. Sur les différents moniteurs de son appareil de maintenance, un gros cube monté sur trois répulseurs gémissants, défilèrent les diagnostics auxquels il ne prêta qu’une attention distraite. Mécaniquement, il donna ses consignes aux deux droïdes astromechs qui l’accompagnaient.
Le jeune homme ne pensait qu’à son vieil ami Yoabesin. Pendant toute son enfance, l’ancien impérial avait été une présence discrète en arrière fond, une silhouette rassurante pour peu qu’on fasse fi de la figure frivole d’un fichu alcoolique. Granax avait bercé Brett de ses histoires qui faisaient voir au jeune garçon un horizon autre que celui, maussade et oppressant, de la Cantina familiale. Sans lui, il n’aurait jamais eu le courage de quitter la prison maternelle. Brett se souvenait de ce jour particulier où il, joue tuméfiée et nez sanguinolent, prit l’ultime décision de dire non. Yoabesin lui avait payé – fait rare pour quelqu’un de sempiternellement fauché – un coup à boire dans un minable bistrot aux abords de l’astroport. Granax lui racontait, pinte après pinte, comment il avait choisi de s’engager dans la Marine, comment il l’avait abandonné et tant d’autres contes improbables sur un gamin esclave sur remportant une course de podracers contre toute attente, sur un ancien condamné aux travaux agricoles devenant l’apprenti d’un grand maître. Ce fut une longue nuit. À rebours, ce fut aussi une belle nuit.

Tandis que les deux robots s’affairaient auprès d’une conduite de carburant qui donnait des signes de faiblesse, Brett, l’esprit vagabondant, eut une révélation. Il se rappelait brusquement de l’existence d’une connaissance de Granax qui pourrait l’aider à retrouver le vieux fou. Sans réfléchir plus avant, sur cette impulsion soudaine, il décida de tout plaquer. Il programma une série de réparations sur son module de maintenance, ordonnant à L2-D2 et à R3-G4 dit Sheepy de s’y référer après son départ. L2 fit pivoter son dôme translucide et trilla une question.
— Si Reik demande où je suis, tu lui dis que je démissionne. répondit sèchement Brett avant d’enchainer. J’ai un ami qui a des problèmes et c’est à mon tour de l’aider.

Sheepy stoppa net son inspection d’une valve d’aspiration. Il babilla une suite de notes électroniques. Brett s’approcha du droïde, lui tapota le dôme noir.
— Pour moi aussi, ce fut un plaisir de travailler avec vous. Ah et l’un de vous deux peut-il m’envoyer le manifeste de la canonnière sur mon datapad perso ?

Brett s’éloignait déjà quand Sheepy, par un sifflement aigue, lui confirma l’envoi du document.
— Salut les p’tits clous ! lança Brett aux deux robots en guise d’au revoir.

***


Les membres du gang des Fonceurs avançaient d’un pas décidé par le groupe d’Almine. Leurs intentions n’étaient pas difficiles à deviner. Arrivés à une dizaine de mètres, les Rapaces de métal dégainèrent leurs armes. Des armes de poings faites pour le combat rapproché. Almine sentit l’adrénaline prendre possession de son corps, tous ses muscles se contractèrent, son champ de vision se rétrécit pour se focaliser sur les assaillants. Puis tout s’accéléra.
Almine plongea derrière le speeder, presque simultanément un tir de laser passa loin au dessus de sa tête. Almine répliqua dans la foulée. Un cri de douleur lui fit comprendre qu’il venait de faire mouche. Tazz et Jazz firent cracher le feu de leurs fusils blasters dans un même mouvement synchronisé. Deux Rapaces tombèrent. Un troisième eut la mâchoire arrachée par un tir au jugé de Halard qui courait se mettre à couvert. Les trois derniers Rapaces engagèrent un tir de barrage pour assurer une retraite à leur camarade qu’Almine avait blessé. Un landspeeder garé de travers leur offrit un abri providentiel mais déjà Sark, glissant sur le coté de la rue, s’approchait. Buu, couché sur le bitume, couvrait son approche. Surgissant sur leur gauche, le Nikto en abattit deux coup sur coup.
Soudainement, deux swoop-bikes déboulèrent avec fracas au bout de la rue. Celui de tête fut cueilli par une rafale de Blake. Dépouillé de son pilote, l’engin tournoya follement avant de s’écraser dans une gerbe de feu contre un mur. Blake ne perdit pas de temps et ajusta le deuxième engin. Ses tirs ne firent que rebondir contre la carlingue. Le Fonceur brandit une grenade thermique. Almine s’en mêla imité par les Jumelles. Le Rapace touché à plusieurs reprises perdit le contrôle de son véhicule qui vint s’encastrer dans le speeder où ses camarades s’étaient abrités quelques secondes plus tôt. Sark évita de justesse l’impact en effectuant un roulé boulé. Le dernier Fonceur n’eut pas cette chance.
Marn, recroquevillé, ouvrît les yeux. Cela avait duré moins de deux minutes et il en revenait pas d’être encore en vie.
— C’était qui ces mecs ? interrogea le cambrioleur à la cantonade.
— Pour ça, faut que tu le demandes à Blake ! rugit Sark dont la colère envers le mercenaire revenait en .
— T’es qui toi ? hurla Buu au blessé qui se trainait péniblement en une vaine tentative de fuite.

Le Fonceur, un Nautolan entre deux âges, le visage couvert de cicatrices dont une très récente sur le front, portait des yeux implorants sur l’Arkanien. Là où Almine l’avait touché, un peu en dessus de l’aine, une grande trace de brulure suppurait.
— On fait quoi de lui ? demanda Buu après avoir asséné un violent coup de pied dans les côtes du membre du gang des Rapaces.

Blake avait sa propre opinion sur la marche à suivre. Le mercenaire sortit un vibrocouteau de sa ceinture. Résolu, il s’avança vers le Nautolan. Sur un signe de Sark, les Jumelles l’interceptèrent juste avant qu’il n’atteigne le blessé. Furieux autant que surpris, Blake se débattit avec férocité. Jazz fit jouer ses muscles et le projeta quelques mètres plus loin. Tandis qu’il se relevait, Tazz pointait déjà son fusil sur son crane dégarni. Buu soupira et visa Blake avec son blaster. Jazz fit de même ainsi que Marn bien que le Snivvien ne comprenait pas trop ce qui se passait. Le cambrioleur se contentait de suivre le mouvement général. Almine se garda bien d’esquisser le moindre geste retenant son souffle avant l’explosion qu’il craignait depuis le début de cette affaire. Les yeux de Blake jetaient des éclairs de fureur. Sark s’approcha du mercenaire humain, se pencha vers lui pour lui murmurer avec un calme terrifiant.
— J’en ai marre de tes conneries Blake. Je ne sais pas ce que les Yevethas t’ont fait pour que tu deviennes un parfait connard assoiffé de sang et je m’en fous mais là, tu bouges, je te fume.

Blake et Sark se défièrent du regard. Le mercenaire humain finit par afficher un large sourire détendu. Sark se redressa, visiblement satisfait. Buu et Marn baissèrent leurs armes. Jazz eut plus de mal. Tazz continuait de garder l’ancien Judiciaire dans sa ligne de mire. Almine s’autorisa à respirer. Sark passa une main ridée sur son visage. A la fin du geste, ses yeux se colorèrent d’une nouvelle détermination. D’une voix assurée, il distribua ses ordres.
— Marn, tu retournes sur ton point d’observation, tu vérifies que tout ce tintouin n’a pas alerté la Villa. Les Jumelles ! Vous prenez chacune une extrémité de la rue. Personne n’entre, ok ?
— Euh... Donc ça gène vraiment personne qu’il n’y ait aucune réaction ? le coupa Halard.

Marn et les Jumelles qui s’exécutaient interrompirent leurs mouvements. Le silence régnait dans la rue. Un silence à peine troublé par le crépitement de l’incendie du swoop-bike. Tout juste pouvait-on percevoir les râles d’agonie du blessé. Chacun se tut, à l’affut du moindre bruit, du moindre mouvement. À leur grande surprise, il n’y eut aucuns échos, aucuns cris, aucunes sirènes.
— Y a un truc de pas normal. déclara Marn gagné par une panique incontrôlable.
— Je suis d’accord. fit Blake en bondissant sur ses pieds tel un prédateur en chasse, tout son corps tendu.

Ils restèrent là pendant de longues secondes et toujours un silence quasi surnaturel comme réponse. Le monde alentour paraissait prisonnier dans une stase où rien ne se passait. En tendant l’oreille, ils pouvaient pourtant percevoir les bruits lointains de la circulation, de la vie, bruissant de la Haute Ville mais au coin de cette rue plongée dans un calme irréel, le temps, lui-même, semblait s’écouler différemment, ralenti, suspendu. Almine entendit un murmure quasiment inaudible. Une rengaine psalmodiée qui semblait venir de toutes parts, suintant des murs, flottant sur sol, emplissant l’air autour de lui.
— Vous entendez ?

Les Jumelles acquiescèrent sans dire un mot. Buu transpirait à grosses gouttes, il serrait si fort la crosse de son arme que ses jointures blanchirent sous la pression. Marn ne cessait de tourner sur lui-même, jetant des regards apeurés partout où il croyait entendre ces chuchotements lugubres.
Sark respirait difficilement, des micros tremblements agitaient ses mains sans qu’il ne puisse l’empêcher. Blake, lui-même, était en proie à une tension.
Tout à coup, Halard cria. Tous se dirigèrent vers lui. Minet montrait du doigt une silhouette sombre qui glissait doucement à l’extrémité de la rue. La silhouette était de petite taille, furtive comme une ombre, ses mouvements erratiques se doublaient d’un bruit de reptation humide. Les mots se firent alors un peu plus distincts.
— Taht si ton daed hcihw nac lanrete eil dna hguorht seirutnec nac ied neve eht htaed. ne cessait de répéter le murmure à l’origine inconnue. Taht si ton daed hcihw nac lanrete eil dna hguorht seirutnec nac ied neve eht htaed.

Un hurlement terrifiant retentit alors dans la rue. Un grognement caverneux et grave qui montait du sol de plus en plus fort, de plus en plus proche. Puis de nouveau plus rien.
— C’est quoi ce bordel ! beuglèrent Halard et Marn à l’unisson.

Almine sentit, sans honte, que sa vessie était à deux doigts de lâcher. Il sentit quelque chose derrière lui. Une présence pesante. Il pivota vivement. Il eut un hoquet de surprise horrifiée en voyant le Nautolan se faire agripper par deux immenses mains griffues, putréfiées surgissant d’une plaque d’égout. Le cri de désespoir, aussi bref que puissant, du Rapace résonna tandis que les mains immondes le tiraient en arrière dans une bouche d’égout bien trop petite. Dans un sinistre craquement que nul dans la rue n’oublierait jamais, la colonne vertébrale du Fonceur se plia en deux selon un angle contre nature avant de disparaitre en un clignement de paupières. D’horribles bruits de mastications s’élevèrent de la plaque et le silence revint déposer une chape de plomb sur les huit employés de Djarik.
— Ni sih ypeels lessev, eht Tseirphcra smaerd tuotba sih gninekawa. Ecaps si krad, krad dna lluf fo srorret. prononça la silhouette fantomatique au bout de la rue avant elle, aussi, de disparaitre subitement.

****


Le Chiss était confortablement assis sur un large fauteuil de cuir marron. D’une main, il tenait un grand verre de brandy corellien, de l’autre, il tapotait en rythme sur le coude rembourré de son siège. Le non-humain à la peau indigo était préoccupé.
— Vous êtes sûr de vos informations ?
— Les adeptes de l’Archiprêtre se sont dévoilés. lui répondit la présence qui lui faisait face. Vous n’avez plus beaucoup de temps. Taris est perdue.
— Pas encore. répliqua le Chiss en s’allumant une cigarette. Ce que Zann a volé, je peux encore le récupérer.

L’humanoïde posa ses yeux brandons sur la présence. Cette dernière recula dans l’ombre. Le Chiss s’autorisa un sourire narquois puis il fit signe à un petit robot de classe R6 jaune et noir de s’approcher.
— Contactes Djarik. dit-il au droïde astromécano. Je double la prime. Le Talisman de Muur doit m’être remis avant la nuit tombée.

*************


Chapitre suivant
Modifié en dernier par Tenebrae le Lun 30 Mai 2016 - 11:33, modifié 1 fois.
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Messagepar TienVogh » Lun 23 Mai 2016 - 13:22   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (08/20)

Chapitre 8 lu !

Une sorte d'avertissement sans frais pour notre fine équipe, donc je doute toutefois qu'ils en tiennent compte, vu leur forte tendance à la cupidité (ou à la folie furieuse dans le cas de Blake). :wink: Ils risquent de finir comme ce pauvre fonceur Nautolan, dévorés par des rakghouls, où pire encore, transformés eux-mêmes en une de ces horribles créatures. :shock: Il est clair maintenant que c'est ce qui est arrivé aux nombreux disparus. En plus, le clochard réapparait, et répète à nouveau son avertissement que personne ne semble capable de comprendre. Toute personne sensée prendrait ses jambes à son coup pour se tirer vite fait !
La scène finale avec le mystérieux Chiss et son encore plus mystérieux interlocuteur, qui mentionne "les adeptes de l'Archiptrêtre", en écho aux paroles du clochard, montre que ces deux là en savent long et nous confirme que c'est bien le Talisman de Muur que notre fine équipe est censée voler (reste à savoir comment il est arrivé là).
Bref, je sens que la nuit à venir va être particulièrement horrible ! :sournois: Vivement la suite !

Tenebrae a écrit:Je crois que les emmerdes, ça pousse en grappe

Là, j'aurais aimé lire Les emmerdes, ça vole en escadrille comme le dit si bien un de nos anciens présidents ! :wink:

Tenebrae a écrit:Salut les p’tits clous !

Ce clin d'œil au Top 50 ne nous rajeunit pas ! :D
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Messagepar Dark Sheep » Mar 24 Mai 2016 - 16:06   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (08/20)

Waouh !
Chapitre assez long, consistant !
J'ai bien aimé les passages avec Brett, qui semble devenir un personnage de premier plan… surtout quand il est sobre :transpire:

Il y a des passages que j'ai vraiment spécialement aimés :
"J’avais noté pendant le briefing que (…) de la mission selon Almine."
-> Tellement fou ce Francis Blake :D

"— Bon ok, y a eu un poil de (…) crépiter dans les yeux de Jazz."

-> Celui-là aussi, j'avais le sourire en le lisant ! Le dialogue et ses indications sont vraiment bien !

"— J’ai quand même noté un truc bizarre. Ils paraissaient super agités. Genre hyper nerveux. Ils ont même failli buter un clochard qui passait par là."

-> Encore une tirade que j'ai trouvé chouettement écrite :lol:

"(…) contes improbables sur un gamin esclave sur Tatooine remportant une course de podracers contre toute attente, sur un ancien Jedi condamné aux travaux agricoles devenant l’apprenti d’un grand maître."
-> Clins d'yeux à Anakin, et à Obi-Wan ?

L2-D2 et R3-G4…
-> Hey, L2, on est des persos de Fan Fiction !! :shock:
En plus, en tant que droites, on a peu de chances de se faire rakghoulificationner (j'avais envisagé "rakghoulifier", mais c'est trop simple)…


À part ça, quand le gang la ramène pour jouer au dur face à la fine équipe, ils se font éclater… on sent les pros d'un côté, contre des branleurs de l'autre :paf:
En revanche, comme le signalent tes personnages, bizarre que la sécurité de la villa n'ait pas été ameutée…

Tu as lancé un petit dialogue entre les jumelles qui laisse penser qu'elles peuvent être développer. Ça serait cool ! (Il faudrait pour ça qu'elles ne meurent pas trop vite… :siffle: )

Pour finir, on découvre enfin une attaque de rakghouls ! Et j'espère qu'Almine va se souvenir du fait qu'il en a entendu parler…
Et, il me faut aussi dire que le paragraphe final, avec ton chiss, est parfait pour entretenir le mystère ! Qui est ce chiss ? Essaie-t-il d'empêcher le retour d'une sombre puissance ?

La suite, quoi !
:wink:
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Messagepar Tenebrae » Mar 24 Mai 2016 - 16:36   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (08/20)

Merci pour vos commentaires!

Commençons donc par la bonne nouvelle:
TienVogh a écrit:Ce clin d'œil au Top 50 ne nous rajeunit pas ! :D

Bien joué! Je t'envoie donc en AVP le prochain chapitre. Heureux hein ?

TienVogh a écrit:Une sorte d'avertissement sans frais pour notre fine équipe, donc je doute toutefois qu'ils en tiennent compte, vu leur forte tendance à la cupidité (ou à la folie furieuse dans le cas de Blake).

Oui dans les deux cas.

TienVogh a écrit: Ils risquent de finir comme ce pauvre fonceur Nautolan, dévorés par des rakghouls, où pire encore, transformés eux-mêmes en une de ces horribles créatures.

C'est en effet une possibilité. :sournois:
J’espère vous surprendre.

TienVogh a écrit:Il est clair maintenant que c'est ce qui est arrivé aux nombreux disparus.

Clair je ne sais pas. Mais très sous-entendu ça oui! :wink:

TienVogh a écrit:En plus, le clochard réapparait, et répète à nouveau son avertissement que personne ne semble capable de comprendre.

Tu es sûr que c'est un avertissement? :diable:
Bientôt, des personnages vont comprendre ses paroles.

TienVogh a écrit:Toute personne sensée prendrait ses jambes à son coup pour se tirer vite fait !

Tout à fait mais hormis Almine - et encore! - aucun n'est véritablement sensé... :D

TienVogh a écrit:La scène finale avec le mystérieux Chiss et son encore plus mystérieux interlocuteur, qui mentionne "les adeptes de l’Archiprêtre", en écho aux paroles du clochard, montre que ces deux là en savent long et nous confirme que c'est bien le Talisman de Muur que notre fine équipe est censée voler (reste à savoir comment il est arrivé là).

Oui, ces deux en savent long sur ce qui se passe. Mais chacun n'a qu'une partie des informations, ils n'ont pas la vision globale des événements. Au cours des chapitre suivants (à compter du 10), le Chiss et son interlocuteur reviendront régulièrement (dans ces passages, il sera possible de deviner l’identité de ce dernier).
Concernant le Talisman de Muur, une surprise vous attend dans le Chapitre 10. :siffle:

TienVogh a écrit:Là, j'aurais aimé lire Les emmerdes, ça vole en escadrille comme le dit si bien un de nos anciens présidents !

:lol:

Dark Sheep a écrit:Waouh !
Chapitre assez long, consistant !

Merci :jap:
Et si tu aimes les chapitres consistants, les prochains devraient te plaire :)

Dark Sheep a écrit:Tellement fou ce Francis Blake :D

Le chapitre 11 va vous monter (et expliquer) l'étendue de sa folie ! :sournois:

Dark Sheep a écrit:"— Bon ok, y a eu un poil de (…) crépiter dans les yeux de Jazz."
-> Celui-là aussi, j'avais le sourire en le lisant ! Le dialogue et ses indications sont vraiment bien !

"— J’ai quand même noté un truc bizarre. Ils paraissaient super agités. Genre hyper nerveux. Ils ont même failli buter un clochard qui passait par là."
-> Encore une tirade que j'ai trouvé chouettement écrite :lol:

Re merci :jap: :oops:

Dark Sheep a écrit:Clins d'yeux à Anakin, et à Obi-Wan ?

Yep. Un petit kif personnel :)
Dark Sheep a écrit:L2-D2 et R3-G4…
-> Hey, L2, on est des persos de Fan Fiction !! :shock:
En plus, en tant que droites, on a peu de chances de se faire rakghoulificationner (j'avais envisagé "rakghoulifier", mais c'est trop simple)…

Je voulais trouver un moyen pour remercier mes lecteurs fidèles et j'ai trouvé que cette façon était sympa. :wink: D'ailleurs le chapitre 10 verra l’arrivée d'un archéologue du nom... non pas d'Indiana Jones mais TienVogh ! :cute:

Dark Sheep a écrit:À part ça, quand le gang la ramène pour jouer au dur face à la fine équipe, ils se font éclater… on sent les pros d'un côté, contre des branleurs de l'autre
En revanche, comme le signalent tes personnages, bizarre que la sécurité de la villa n'ait pas été ameutée… :paf:

Quand on réunit une telle équipe, faut bien la mettre en situation, confirmer que ce sont bien des pros. Avant de les décimer :diable:
Pour ce qui est de la sécurité, il y a une explication. Laquelle? Ben faudra lire la suite! :D

Dark Sheep a écrit:Tu as lancé un petit dialogue entre les jumelles qui laisse penser qu'elles peuvent être développer. Ça serait cool ! (Il faudrait pour ça qu'elles ne meurent pas trop vite…)

Elles le seront...

Dark Sheep a écrit:Pour finir, on découvre enfin une attaque de rakghouls ! Et j'espère qu'Almine va se souvenir du fait qu'il en a entendu parler…

Enfin comme tu dis! maintenant ma FF mérite son titre! :lol:
Nope ! Pas tout de suite en tout cas !

Dark Sheep a écrit:Et, il me faut aussi dire que le paragraphe final, avec ton chiss, est parfait pour entretenir le mystère ! Qui est ce chiss ? Essaie-t-il d'empêcher le retour d'une sombre puissance ?

Ah aha! Mystére! :sournois:

Dark Sheep a écrit:La suite, quoi !

Dimanche soir !
Ou vendredi soir si vous êtes sages! :wink:
Tous mes textes passés, à présent et à venir sont dédiés à ma fille Sharleen.
Puisses-tu être heureuse où que tu sois désormais...
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Messagepar Ve'ssshhh » Sam 28 Mai 2016 - 18:07   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (08/20)

En voila, de l'action! Et pour le coup, la fine équipe assure un max. Ce sont des pros, après tout! :)

ha, ha! Le talisman de Muur serait-il de retour sur Taris ( mais que fait donc Celeste?) ou faut-il croire le mendiant quand il dit que
eht Tseirphcra rêve toujours dans son vaisseau, influençant ses créatures à distance?
Je crois plutôt qu'une autre force est à l’œuvre. Celle qui fait des graffitis sur les murs de la ville.
Et quelle est donc cette "présence" qui informe le Chiss?

Tiens, à propos:
Pas encore. répliqua le Chiss en s’allumant une cigarette.

Quoi? il boit et en plus, il fume? ( avec modération, je n'en doute pas un instant) :D

à plus pour la suite!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Tenebrae » Lun 30 Mai 2016 - 13:56   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Ve'ssshhh a écrit:En voila, de l'action! Et pour le coup, la fine équipe assure un max. Ce sont des pros, après tout!

Oui ce sont des pros et la suite le démontera encore un peu plus. Car avant de chuter, il faut être au sommet!

Ve'ssshhh a écrit:ha, ha! Le talisman de Muur serait-il de retour sur Taris ( mais que fait donc Celeste?)

Un semblant de réponse vous attend dans le chapitre dix :sournois:

Ve'ssshhh a écrit:faut-il croire le mendiant quand il dit que
eht Tseirphcra rêve toujours dans son vaisseau, influençant ses créatures à distance?
Je crois plutôt qu'une autre force est à l’œuvre. Celle qui fait des graffitis sur les murs de la ville.

Peut-être est-ce lié?
Ou le clochard n'est qu'un fou dont la présence est une coïncidence... :neutre: :diable:

Ve'ssshhh a écrit:Et quelle est donc cette "présence" qui informe le Chiss?

Je pense, pour avoir récemment relu certains des passages les mettant en scène, que son identité sera rapidement découverte.

Ve'ssshhh a écrit:Quoi? il boit et en plus, il fume? ( avec modération, je n'en doute pas un instant)

Avec modération? Pas vraiment. :lol: Mais il fume plus qu'il ne boit... Et il a encore bien d'autres péchés...

-- Edit (Lun 30 Mai 2016 - 0:58) :

Salut à toutes et à tous!

Avec un peu de retard sur mes prédictions, voici donc le chapitre 9 qui démarre une trilogie de chapitres plus longs (environ 5000 mots de moyenne). Nous entrons dans le milieu de l'histoire, des éléments de réponses vont commencer à arriver avant que nous basculons plus avant car La Nuit tombera à la fin du chapitre 11...

Remerciement spécial à TienVogh, précédent gagnant du concours d'easter egg, qui a énormément contribué à la correction des fautes et autres coquilles.

Bonne lecture !

***************************


Sommaire ; Chapitre 8

Chapitre 9


Almine avait connu bien des sentiments au cours de son existence. De la rage à l’époque de son enfance à Terrasse Valley. De l’angoisse lors de ses premières missions de contrebande. De la jalousie devant la réussite de Brett. De la joie après avoir conclu avec la belle Bethel, la fille de son logeur. De l’excitation aux manettes de son vaisseau au cours d’une course poursuite avec des autorités. Debout dans cette rue de la Ville-Haute, silencieuse, anormalement silencieuse, il éprouvait quelque chose de nouveau, quelque chose d’inconnu. Une émotion profonde, intense et dérangeante. Il était terrifié.
De longues minutes s’écoulèrent. Personne ne parlait. Personne ne bougeait. Almine fixait, de ses yeux écarquillés d’incompréhension, la bouche d’égout où venait de disparaître le Nautolan, membre des Rapaces de Métal. En dépit de la douleur dans ses muscles tétanisés d’effroi, le jeune contrebandier n’osait plus bouger. Il ne pouvait plus bouger. Son esprit paralysé l’empêchait d’esquisser le moindre geste. Ce fut à peine s’il entendit les soudaines vociférations de son ami Halard.
— Bordel de pompes à chiottes en panne ! s’écriait le Corellien. C’est quoi ce bordel ? Je n’ai pas signé pour ça, kriff !
— On se calme ! hurla en retour Sark sans effet.

Le Nikto rassembla ce qui lui restait de conviction et, tour à tour, porta son regard perçant, s’arrêtant sur chacun des visages apeurés, inquiets ou perdus des membres de ce qu’il considérait désormais comme son équipe. Y compris Blake qui s’inclina respectueusement devant l’ancien chef de la sécurité. Halard, lui aussi finit par retrouver son calme ; le corellien lissa sa moustache dissimulant par ce geste sa gêne.
Sark se racla la gorge. Le Nikto savait que la façade de sérénité qu’il arborait menaçait de voler en éclats ; Il tenta, non sans difficultés, de mettre un peu d’ordre dans ses pensées. Il lui fallait réagir promptement, et avec un minimum de rigueur, s’il voulait sortir l’équipe de cette situation.
— Bon, on s’occupera de ce qui vient de se passer plus tard. déclara-t-il en mettant le maximum de force et d’autorité dans sa voix.
— Pardon ? s’étrangla Minet.
— Oui, on verra ça plus tard ! trancha Sark dont le visage cuivré se plissa de mécontentement. La priorité maintenant : c’est de sécuriser la zone pour préparer une retraite rapide. Les Jumelles, vous réveillez le gamin et vous me surveillez la rue au nord. Buu et Blake, le sud.

Sark jeta un coup d’œil circulaire. Leurs véhicules personnels avaient souffert du bref échange de tirs. Exception faite du swoop de Blake. Sark renifla de dédain face à cette ironie.
— Marn et toi, Halard, vous allez nous chercher un véhicule pour qu’on se tire d’ici. Moi je me charge de prévenir Djarik.

D’un geste brusque, trahissant sa propre fébrilité, il décrocha son comlink. Quand, finalement, on lui répondit, le Nikto s’éloigna pour plus de discrétion. Le reste du groupe resta, un instant, interdit puis sous l’impulsion de Blake et des Jumelles, ils se mirent à exécuter les consignes de Sark.
Tandis qu’elle envoyait sa sœur rejoindre une position de défense, Tazz s’approcha d’Almine. Elle lui sourit doucement. Affectueusement, elle déposa une main sur l’épaule du passeur.
— Hé Blondin. Ça va ?

Almine n’eut aucunes réactions. Il se contentait de rester, les yeux dans le vide, respirant par à-coups, le corps crispé dans une attitude prostrée. Jazz se mordit la lèvre inférieure, elle semblait véritablement peinée par l’état du contrebandier à la chevelure d’or. Elle réfléchit un court instant, enleva l’un des ses gants puis lui porta un regard, tout à la fois dur et attendri.
— Désolé, Almine… lui murmura-t-elle avant de lui décocher une gifle monumentale qui résonna si fort que Buu et Blake, à l’autre bout de la rue, en sursautèrent.

La claque eut l’effet escompté. Almine jeta un regard courroucé envers la Jumelle qui remettait son gant. Tazz lui renvoya un sourire penaud. Se massant la mâchoire, Almine fut troublé par ce qu’il lisait dans les yeux de Tazz. Cette dernière enfila son casque, ses yeux d’acier disparurent sous le vernis réfléchissant de sa visière et Almine ne vit bientôt plus que son propre pathétique reflet.
— Dure journée, hein ? lui lança-t-elle, sans le moindre soupçon d’émotion dans la voix.
— Ouais. Dure journée. avoua Almine, qui semblait revenir à la vie. Bon, on est en où ?

Almine entreprit de regarder autour de lui. Jazz, accroupie derrière un bac à fleurs, lui envoya un salut de la main. Il répondit de la même façon, se sentant penaud le faisant. Il dirigea alors son attention vers Buu et Blake ; le mercenaire plaqué contre un angle de mur et l’Arkanien en face de lui, braquaient leurs armes en direction d’hypothétiques cibles invisibles. De là où il se tenait, le passeur sentait leurs tensions. Il ne voyait nulle part Marn et Halard. Il sentit une angoisse poindre au creux de son estomac. Tazz le tira sur le bras.
— Où sont le Snivvien et Minet ? demanda-t-il à la jumelle, se maudissant aussitôt de la faiblesse de son timbre.
— Partis chercher un transport. Viens avec moi, Sark veut qu’on surveille l’entrée nord. Ça va aller, Blondinet ?

Il hocha la tête ostensiblement comme pour bien faire comprendre à la garde du corps qu’il avait pleinement retrouvé ses sens. Visiblement rassurée, l’ex de la CorSec pivota sur ses talons et s’en alla rejoindre sa sœur. Almine fit craquer sa nuque, prit une grande inspiration pour se donner du courage, se secoua et suivit la jumelle. Ils venaient de faire à peine quatre mètres quand le son d’un véhicule en approche se fit entendre. Buu et Blake se contractèrent, pointèrent leurs blasters vers l’origine du bruit. Un gros speeder de livraison de marchandises, moteur crachotant, d’une couleur jaune criarde apparut dans le ciel, flottant à une dizaine de mètres au dessus du sol. Le speeder entama une descente chaotique. Le doigt sur la détente, prêt à faire feu, Buu remarqua alors les visages de Halard et Marn à travers le pare-brise. Le cambrioleur Snivvien conduisait tandis le contrebandier corellien gesticulait à ses côtés.
— Ils sont de retour ! cria l’Arkanien.

Dans un bruit sourd, le véhicule se posa à proximité d’Almine et de Tazz. Minet sortit prestement de l’habitacle. Il trébucha, se rattrapant de justesse à Almine qui venait de s’avancer vers le speeder. Halard le remercia d’un clin d’œil. Il se passa les mains dans sa chevelure gominée, épousseta son gilet de cuir dans une tentative de récupérer un peu de contenance avant de désigner du doigt un Marn, hilare, toujours assis à la place du pilote.
— Plus jamais je ne laisserais ce Snivvien conduire !

Sark, une expression indéchiffrable sur le visage, fit signe au groupe de se rassembler. Le Nikto se racla une nouvelle fois la gorge lorsque tout le monde l’eut rejoint.
— Alors ? demanda Buu avec appréhension comme s’il devinait ce qu’allait dire Sark.
— Djarik veut qu’on poursuive la mission. Coûte que coûte.
— Hein ? s’interloqua Marn.
— De quoi ? s’énerva Minet.
— C’est une blague ? renchérit Almine.
— Par les Neuf Enfers de Corellia ! Vous êtes des professionnels ou des pucelles de padawans ? s’emporta Jazz, interrompant vertement la cacophonie de plaintes qui enflait dans le groupe. Vas-y Sark, continues.
— Merci Tazz.
— Jazz. corrigea l’imposante jumelle.
— Pardon. s’excusa, sans sincérité, Sark avant de poursuivre. Pour nous motiver, le commanditaire a doublé notre récompense.

La stupéfaction gagna la petite troupe. Sark laissa le temps à chacun de digérer l’information avant de reprendre la parole d’un ton froid et distant.
— Je pense que c’est clair pour tout le monde. On continue.

*


Cela faisait plus d’une heure que la commissaire Valérian patientait dans l’atrium du Commissariat Central de Taris. Elle jeta un coup d’œil à ses deux compagnons assis à ses côtés. Lowbacca attendait tranquillement les yeux mis clos, probablement en train de méditer une nouvelle fois. Le deuxième compagnon, un auxiliaire sénatorial prénommé Adicxi à la mine renfrognée, visiblement peu ravi d’avoir à escorter le Jedi et la policière dans les méandres de l’administration tarisienne, ne cessait de trépigner sur son siège. L’Iktotchi à la peau brune s’était vu confié cette tâche par la Sénatrice Eretria ; la représentante de la Nouvelle République avait pesé de tout son poids pour obtenir l’entrevue de ce matin. Afin d’aider l’officier de la Brigade Judiciaire et son associé Jedi, la politicienne chargea l’un de ses secrétaires de la mission d’apporter une assistance légale.

Valérian consulta son holo-montre. Elle souffla d’exaspération. Les agents de la police locale ne semblant pas presser de la recevoir, Valérian décida de tromper son ennui en observant l’endroit où elle se tenait. L’atrium du Commissariat Central de Taris, aussi haut que large, brillait de mille feux ; les rayons pâles du soleil matinal, passant à travers une immense verrière en transparacier, éclairaient la grande salle rectangulaire d’une aura féérique. Au centre, au dessus d’un bassin d’eau claire, une statue de marbre, représentant un Jedi terrassant un guerrier mandalorien, se dressait fièrement. Le sol composé de dalles en marbre écru synthétique scintillait doucement sous les pieds pressés de dizaines d’hommes et de femmes de tous horizons. Certains étaient vêtus de l’uniforme violet des forces de l’ordre locales, le reste portait des vêtements civils, aussi divers que variés. Glissant silencieusement parmi l’aréopage hétéroclite de la foule présente dans l’atrium, Valérian remarqua les droïdes de sécurités, si pareils à ceux qui constituaient les forces de police sur Coruscant à l’époque de l’Ancienne République.
Valérian bloqua sur un trio de civils, un Duro et deux Humains. Leurs comportements l’intriguaient. Elle les observa plus en détail. L’un des humains paraissait particulièrement anxieux, agité même. Ses deux compagnons essayaient visiblement de comprendre les agissements du troisième. Le Duro parut effrayé en regardant quelque chose que lui montrait le premier humain. De là où elle était, Valérian ne voyait pas ce qui causait ce trouble. Le deuxième humain commença à s’énerver. Il faisait de grands gestes. La commissaire n’entendit que de lointains échos d’éclats de voix. La foule autour du trio faisait de larges détours pour ne pas passer près d’eux – scandalisée ou craintive Valérian ne sut dire – avant que quatre droïdes de sécurité ne finissent par intervenir et les escorter dehors. Valérian haussa mentalement des épaules et reprit le cours de sa contemplation.

Lowbacca ressentait une perturbation dans la Force. Ses sens en éveil, il capta vaguement une sensation de désespoir émanant d’une présence qui ne lui était pas inconnue. Appliquant les préceptes qu’on lui avait enseignés à l’Académie Jedi de Yavin 4, Lowbacca essaya de se focaliser sur cette présence, cherchant à en pénétrer les secrets, à en découvrir son origine. En son for intérieur, le jeune Wookie pressentait l’importance de distinguer ce que se cachait. Rien n’arrivait sans raisons ; la Force avait sa volonté propre et en tant que Jedi, il servait la Force ; c’était son devoir de lever le voile. Mais la présence était fuyante, aussi insaisissable qu’un papillon de wroshyr en période de reproduction. Lowbacca crut qu’on appelait. Un appel à l’aide qui lui était directement adressé, à lui et à d’autres, proches de lui perçut-il confusément. Il ouvrit les yeux totalement. Le temps d’un battement de paupières, ce moment infime de ténèbres, l’atrium était différent. Le marbre était de la chitine la plus noire sur laquelle glissaient des centaines d’insectes protéiformes bouffis et apeurés. Soudain, un visage portant un masque livide déchira la trame de la réalité. Puis le monde retrouva son aspect normal où deux silhouettes s’approchaient d’un pas décidé. Lowbacca se reconnecta sur ses sensations immédiates ; les visions s’effaçant de sa mémoire aussi surement qu’une empreinte de pas sur le sable d’une plage à marée haute.
Il poussa un rugissement faible à l’attention de Valérian. La Commissaire se mit à regarder dans la même direction que le Wookie. Le Jedi déplia son long et imposant corps à la fourrure fournie. Adicxi, d’abord surpris par le grognement, vit les deux personnes et se leva à son tour tel un zébulon shooté au glitterstim. Il tira sur les pans de son veston anthracite.
— Avec tout le respect que je vous dois Commissaire, maintenant, c’est moi qui parle. déclara-t-il avec morgue.
— Bien évidemment, Secrétaire Adicxi. se contenta de répondre Valérian, qui ne connaissait que trop bien l’orgueil de ce genre de bureaucrate.

Elle jeta un clin d’œil amusé à Lowbacca qui lui répondit en retroussant ses babines, l’équivalent d’un sourire chez les Wookies. Valérian reporta son attention sur deux arrivants. Elle reconnut le Capitaine Ves marchant la tête et les épaules basses. L’officier suivait un Twi’lek, de grande taille, au port altier vêtu d’un uniforme carmin où l’on distinguait, accrochés sur la poitrine, une rangée d’insignes lustrés. Le Twi’lek claqua des talons et s’inclina respectueusement devant Valérian et Lowbacca avant de se tourner vers Adicxi.
— Salutations distinguées, Haut-Capitaine Roto Tharwara. s’empressa de dire l’Iktotchi. Permettez-moi de vous présenter la Commissaire Valérian de la Brigade Judiciaire ainsi que le Chevalier Jedi, Lowbacca, qui lui porte assistance dans la mission qui l’amène à solliciter vos services. En vertu des accords de Druckenwell d’entraide judiciaire entre la Nouvelle République et ses états membres…
— Bienvenue sur Taris. le coupa Tharwara en s’adressant à Valérian et Lowbacca. Nous vous accorderons tout l’aide possible dans la mesure de la disponibilité de nos services. Veuillez me suivre dans mon bureau s’il vous plait.

Le Haut-Capitaine, sans autre forme de cérémonie, fit demi-tour et repartit dans la direction d’où il venait, suivi par Ves toujours la tête basse. Adicxi fit un signe pressant à la commissaire. D’un commun hochement de tête, elle et Lowbacca emboitèrent alors le pas de Tharwara.

**


Il fallut, à Almine et ses compagnons, près d’une demi-heure pour rejoindre la Villa Cimides avec force détours. Suite à l’incident avec les Rapaces, le groupe avait préféré prendre plus de précautions que nécessaires, même au risque de louper leur créneau. Ils avaient encore une chance d’accomplir leur mission et de toucher leurs – grosses – récompenses mais ils devaient agir vite et bien. Les abords de la Villa Cimides consistaient en un quartier résidentiel quasiment vide entre 10h et 17h, c’était l’une des raisons qui les avait conduits à opérer en plein jour.
Dissimulant leur camion dans l’arrière-cour d’une résidence huppée, le groupe avait discrètement rejoint une esplanade tranquille et à l’abri des regards, repérée plus tôt par Marn lors de sa reconnaissance. De là, ils disposaient d’une vue imprenable sur leur cible, la Villa Cimides. Sark, dont le statut de leader de l’équipe ne faisait plus de doutes chez personne, distribua des communicateurs d’oreilles à tout le monde. Une fois les vérifications de leur bon fonctionnement faites, chacun prit place comme convenu selon le plan.
Attaquer de jour la Villa Cimides paraissait de prime abord complètement suicidaire, le jeune contrebandier avait du mal avec ça. Bien sur, il avait bien écouté les explications du droïde tacticien de Djarik : la sécurité était plus réduite, les gardes ne s’attendaient pas à une attaque en journée et avec une diversion suffisante pour leur faire croire à une attaque d’envergure, un petit groupe pouvait facilement s’infiltrer par l’entrée est car il s’agissait de la « moins » bien gardée. Du briefing, le jeune passeur avait surtout retenu ces guillemets. Almine garda pour lui la remarque que le plan était quand même, à la base, un peu bancal.
Buu, dont la mission consistait à fournir une diversion se rendit à l’entrée sud. Blake qui devait lui porter assistance proposa plutôt de faire une nouvelle reconnaissance. Sark réfléchit une seconde puis dans un souffle rauque, approuva l’initiative du mercenaire humain. Almine sentit que le Nikto avait du faire un gros effort pour accepter l’idée.
— Ok, Blake. Reco rapide. Tu nous fais ton rapport et tu rejoins Buu dans la foulée. Les autres en position.

Les Jumelles en charge de couvrir les futurs cambrioleurs prirent position un peu plus haut sur le toit d’un immeuble. Marn et Halard, quant à eux, s’avancèrent jusqu’à l’entrée est en se mêlant à la foule éparse qui circulait sur l’avenue piétonne. Almine resta seul avec l’ancien chef de la sécurité de Yopa et Yagga. Ce qui le rassurait un peu car le non-humain avait démontré des qualités de combattant hors pair et semblait être le seul que ce fou furieux de Blake respectait. Sark sortit une paire de binoculaires électroniques de son sac à dos et commença à observer la Villa.
— Ils ont l’air sur les dents. fit-il en passant les binoculaires à Almine.

À travers ces lunettes, le passeur découvrit l’imposant édifice. Boursouflure de métal, de béton et de verre, construit au sommet d’une colline artificielle mélange improbable de poutres d’acier et de grandes plaques d’herbes synthétiques, le bâtiment ressemblait à un gigantesque champignon aux nuances nacrées, ramassé sur lui-même. Les bords du « chapeau » se trouvaient soutenus par une rangée d’épais piliers rectangulaires. Sur le toit, dissimulée sous l’aspect d’une rotonde, une batterie de quadri-lasers projetait une ombre funeste sur les alentours. Bâtie deux siècles auparavant, par un armateur Neimoidien, du nom de Nute Cimides, la Villa demeura longtemps un symbole fort de la reconquête de Taris par l’Ancienne République qui fit de son mieux pour renvoyer dans les oubliettes de l’Histoire les guerres Mandaloriennes, le Bombardement et la curieuse peste de Rakghouls. Ces derniers finissant par entrer dans le domaine de la légende urbaine. La Villa connut différentes phases au cours de son existence. Villégiature pour des hauts responsables de la Fédération du Commerce, quartier général de plusieurs familles de la pègre locale, elle fut même, durant la Guerre des clones, reconvertie en musée planétaire. Puis durant les années sombres de l’Empire, elle servit de résidence secondaire pour le Grand Moff du Secteur Ojoster. À la mort de Palpatine, Taris se souleva et rejoignit vite les rangs de la Nouvelle République ; depuis, les murs de la Villa passèrent de mains en mains jusqu’à ce propriétaire mystérieux que la rumeur prétendait être de feu le Consortium de Zann.
De sa jumelle, Almine balaya les jardins et nota effectivement une certaine agitation chez les gardes, à-priori dirigée vers l’entrée ouest.
— Je me demande si c’est bien judicieux de continuer. Faudrait peut-être revoir le plan.
— Pour l’instant, on attend le rapport de Blake ; on verra alors si on doit improviser. Dans l’intervalle, on suit le plan.

Almine soupira. Sur sa gauche, il remarqua une fenêtre ouverte, grand rectangle de verre, sur la façade brunâtre d’un immeuble que rien ne distinguait des centaines d’autres dans le quartier. Pourtant, il accorda toute son attention, irrésistiblement attiré par cette fenêtre, poussé par une part de son instinct sur laquelle il n’avait pas de prise. Des rideaux effilochés volaient au vent, claquant comme des banderoles. Ils devaient être ainsi agités par une brise exceptionnelle, en provenance – très probablement de l’intérieur – car un drapeau, situé plus haut sur la même façade, demeurait parfaitement immobile. Soudainement, les rideaux disparurent de la vue d’Almine et pendant une seconde, peut-être moins, un visage blafard les remplaça. Le visage, aussi blanc que de la neige pure, regardait directement droit vers le contrebandier, paralysé, avec une expression illisible et froide.
— CE SOIR, L'ARCHIPRÊTRE SE RELÈVERA DE SA MORT ENDORMIE ! hurla-t-on dans le crâne d’Almine.
— Quoi ? fit le contrebandier, perdu et désorienté par ce qu’il venait d’apercevoir et d’entendre, en se redressant subitement.
— Qu’est-ce qui t’arrive, Gamin ? lui demanda Sark qui l’observait avec des yeux surpris et inquiets.
— Rien. répondit Almine en jetant un coup d’œil rapide à la fenêtre où il ne vit qu’une paire de rideaux raides. Le stress, juste un peu de stress.
— Ok. Ben ressaisis toi parce que je sens que cela va bientôt bouger.

Dans leurs oreillettes respectives, Almine et Sark entendirent la voix grinçante, trop aigue, de Blake. Le mercenaire paraissait troublé.
— Sark ? Il se passe un truc à l’entrée principale.
— Vas-y, crache la ta pastille ! l’invectiva le Nikto.
— Il y a un attroupement de Fonceurs devant la porte. Et les mecs de la Villa sont aussi tendus que le string d’une Twi’lek dans la cour d’un Hutt.
— Des Fonceurs ? Quel gang ? Les Rapaces ? intervint Minet sur la fréquence générale.
— Ils n’ont peut-être pas apprécié que ceux de Cimides ne soient pas venus les aider tout à l’heure. supposa Marn.
— Non, ce n’est pas eux. Je ne reconnais pas leur emblème.
— De ce que j’ai compris, tu reconnais jamais les emblèmes. se moqua Buu.
— On reste sérieux ! Tazz ? Jazz ? Vous avez un visuel ? demanda Sark.
— Pas de notre position. lui répondit Tazz. Ma sœur est en train de chercher un meilleur angle de...
— Hé ! Ça bouge de notre côté ! coupa Halard. Les mercenaires se tirent. Marn me dit qu’il y en a plus qu’un qui reste pour surveiller.
— Blake ? Rapport de situation ! enchaîna Sark.
— Les gardes sont hyper tendus. J’ai l’impression qu’ils sont de plus en plus nombreux en effet.
— Ici Jazz. J’ai un visuel. Blake ne ment pas. Ça a l’air chaud à l’entrée principale. Par contre, je n’arrive pas à voir l’emblème de ces Fonceurs. Je ne sais pas qui sont ces gus mais ils ont l’air déterminés.
— Ok. Il y a peut-être une ouverture à exploiter là. C’est Blondin qui va être content : on change de plan. annonça Sark en adressant un clin d’œil au jeune contrebandier. Buu, Blake, vous rejoignez Marn et Halard. Je vous envoie le gamin.
— Et nous ? demanda Jazz.
— Pareil. Je vais prendre votre place pour voir ce qui se passe. Vous ne faites rien tant que je ne vous ai pas donné l’ordre. C’est bon pour tout le monde ?

Il y eut un concert de confirmation, cela satura un peu le réseau des oreillettes. Almine grimaça. D’ordinaire, l’imprévisible ne figurait pas dans la liste de ses contrariétés à partir du moment où il s’y attendait. Sauf que cette mission ne se résumait qu’à ça depuis le début. Il aimait de moins en moins la situation. Même s’il avait été le premier à évoquer le principe de l’improvisation, le contrebandier ne se sentait pas à l’aise dans ce genre d’opérations. Tout lui échappait. Et puis, il y avait eu ce moment étrange, terrifiant, dans la rue plus tôt. Ce moment que tout le monde dans l‘équipe semblait avoir occulté. Etait-ce grâce à la perspective d’embaucher une somme plus que rondelette, capable de faire tourner bien des têtes ? Ou était-ce parce que leurs réflexes de professionnels aguerris avaient repris le dessus ? En ce qui le concernait, Almine se dit que c’était surtout pour ne pas avoir à y penser.

***


Situé au sommet du Commissariat Central, le bureau du Haut-Capitaine reflétait parfaitement tout autant sa personnalité que ses hautes fonctions. D’une blancheur clinique, la pièce était décorée de sculptures abstraites, de meubles tout en rondeurs illuminés par une grande baie vitrée. Tharwara contemplait les arabesques d’une fontaine à eau murale. Écoutait-il le discours technique, et quelque peu assommant, d’Adicxi ? Ou s’en fichait-il complètement ? Valérian adhérait à cette dernière option. Fouettant l’air avec ses deux lekkus, l’officier se retourna brusquement vers Valérian et d’un geste autoritaire de la main, fit taire l’auxiliaire sénatorial. L’Iktotchi baissa les yeux, ravalant fierté et vexation.
— Dites moi Commissaire, est-ce toujours ainsi que vous obtenez l’aide de vos collègues ? En faisant appel aux politiques et à leurs hommes de mains que sont les juristes ?
— [Nous ne faisons que respecter les édits de Taris ainsi que nous l’a demandé, fort poliment, le Capitaine Ves.] répondit diplomatiquement – mais non sans une certaine forme de raillerie – Lowbacca, en un long et mélodique feulement, à la place de Valérian qui bouillonnait à ses côtés ; appliquant en cela les conseils de sa « tante », la Princesse Leia Organa-Solo.

Ves, qui attendait patiemment prés de l’entrée, baissa les yeux à son tour et se mit à pianoter, quasi frénétiquement, sur son databloc. Le Haut-Capitaine fustigea du regard son subordonné. Valérian se dit que Tharwara n’avait pas apprécié de se faire réveiller en pleine nuit par l’appel du Ministère de la Justice tarisienne, eux-mêmes harcelés par le bureau d’Eretria. Affichant un sourire quelque peu forcé, il s’approcha de son bureau. Il s’assit sur un des rebords avant de reprendre.
— Certes, certes, Seigneur Chevalier. Donc vous poursuivez un minable contrebandier qui aurait sévi sur Eriadu ?
— [En effet, Haut-Capitaine.] approuva le Wookie en ne se laissant pas atteindre par les piques de l’officier.
— Un dénommé Almine si j’en crois les documents que nous avons pu obtenir grâce aux services de la sénatrice. ajouta Valérian qui espérait que la discussion allait enfin prendre une tournure plus professionnelle.
— En violation du secret de confidentialité de nos services au passage. répliqua avec aplomb Tharwara.
— Mais en accord complet avec les autorisations gouvernementales que la Sénatrice, de par sa fonction, a le droit de faire valoir. commença Adicxi avant qu’un nouveau regard sans équivoque de Tharwara ne le poussa à se taire aussitôt.
— Taris a bien changée. Jadis, jamais un non-humain, en dépit de ses compétences, tel que moi par exemple, n’aurait pu atteindre la fonction de Haut-Capitaine. Pourtant me voilà. Notre société a évoluée, elle s’est policée. Et c’est pourquoi je veille à la maintenir ainsi. C’est pourquoi je vous apporterai mon concours. Pas parce qu’une ligne dans un traité quelconque m’y oblige.
— Nous sommes – le Chevalier Lowbacca et moi-même – ravis de vous l’entendre dire en ces mots simples. répondit Valérian soulagée de voir que les choses avançaient enfin.
— Vous me voyez tout aussi ravi de voir ceci clarifié. Faisons vite alors ; j’ai une sinistre affaire à gérer : un citoyen tarisien se serait pris d’un coup de folie et aurait commis un carnage dans un speeder-bus tôt ce matin.
— Je serais brève. lui dit Valérian ; en tant que commissaire, elle savait que ce genre de cas nécessitait une attention toute particulière. Donnez-nous accès à votre réseau interne et une demi-douzaine de vos inspecteurs, des agents qui connaissent bien la Basse-Ville si possible.
— Comme je vous le disais tout à l’heure : nos ressources sont actuellement très limitées. Il y a cette histoire de speeder-bus et je ne mentionne même pas les multiples cas de disparitions qui occupent une bonne partie de mes lieutenants. Notre aide sera donc limitée.
— [Que voulez-vous dire ?] demanda Lowbacca en un grognement sourd.
— Ainsi que vous le voulez, je vais vous donner accès, temporairement, à notre réseau et à nos données. Par contre, vous n’aurez aucun de mes hommes – nous sommes déjà en sous-effectif et je me dois de maintenir l’ordre dans la Ville-Haute – donc si vous souhaitez faire une arrestation dans la Basse-Ville, cela se fera par vos propres moyens.
— Trop aimable. répliqua Valérian en sachant que si la situation se présentait, cela serait synonyme d’une mort plus que probable même en ayant un Jedi entraîné en renfort.
— Et n’oubliez pas, d’abord, de venir me voir pour obtenir un mandat. rajouta Tharwara avec un sourire. Dans le cas contraire, mes services se verraient contraints de relâcher toutes personnes que vous arrêteriez.
— C’est un outrage à… se scandalisa Adicxi.
— Nous sommes sur Taris. Seules les règles de Taris prévalent. Et je suis les règles, rappelez-le à votre patronne. lança avec suffisance Tharwara.
— C’est un scandale ! Nous allons prévenir le Ministère !
— [Assez !] rugit Lowbacca. [Nous avons obtenu plus qu’il nous en faut ! Il serait contre-productif de nous mettre à dos le Haut-Capitaine.]
— Je constate, avec plaisir, que la sagesse légendaire des Jedis de Skywalker n’est pas si surfaite que ça. railla Tharwara.
— Excusez-moi, Haut-Capitaine ! intervint Ves d’une voix tremblante. Contrôle nous signale une urgence dans le quartier de la Villa Cimides.
— Pourquoi recevons-nous ce signalement ? Ils glandent quoi au commissariat de secteur ? s’emporta Tharwara.
— Personne ne répond là-bas…
— Bo’shet ! cracha le Haut-Capitaine.
— [Peut-être qu’avant de consulter votre base de données, Valérian et moi-même pourrions vous donner un coup de main ?] proposa Lowbacca avec un grognement dont toutes les personnes présentes dans le bureau percevaient le côté sarcastique.

****


Brett ne connaissait pas bien le secteur de Junction Point, une zone tampon entre la Basse et la Haute-Ville. La plupart du temps, il ne faisait que la traverser. Quand il avait réussi à trouver l’adresse de la vieille connaissance de Granax qu’il souhaitait rencontrer, Brett fut surpris de voir qu’elle se situait à Junction Point. Rare étaient les personnes à vouloir vivre dans cette zone interlope où se croisaient les gangs de Fonceurs et les jeunes gens de la Haute-Ville en quête de sensations fortes.
Junction Point se résumait à un enchevêtrement de larges passerelles – certaines entièrement piétonnes, d’autres ouvertes à la circulation – couvertes d’étals marchands faits de bric et de broc. Ces passerelles donnaient sur des façades d’immeubles d’habitation ou sur des bureaux de petites sociétés pas assez riches ou influentes pour se payer des locaux dans la Ville-Haute pourtant si proche. L’ensemble surplombait une grande place à plusieurs niveaux où se pressait une foule disparate parmi laquelle slalomaient des pousse-pousses à répulsion ou des swoop-bikes. Des escaliers grimpaient ici et là vers des passages qui menaient à des restaurants odorants, des bars aux clients patibulaires et assommés d’alcool, des holos cinémas pour tous les gouts et des commerces en tout genre. Quelques, rares, bâtiments industriels ceignaient la place rejetant dans l’air déjà chargé des panaches de fumées grises qui se mêlaient aux panaches blancs qui surgissaient de temps à autres des bouches d’égouts. L’endroit sentait fort la transpiration de dizaines d’espèces différentes ; un bruit constant de discussions, de klaxons, de cris emplissait l’air. Ce qui servait de ciel était noir de la circulation épaisse de speeders.
Brett s’était garé un peu plus loin dans une zone plus calme. Il avançait maintenant parmi la foule. Il croisa droïdes, Fonceurs, dealers, marchands à la sauvette et des centaines de personnes allant ou revenant de leur travail ou errant sans but véritables. Il leva la tête et vit les deux immenses portes derrière lesquelles battait la Ville-Haute. Tout comme il vit la dizaine de policiers en uniforme qui en surveillaient l’accès. Cela ne l’étonna pas plus que ça ; la rumeur prétendait que plusieurs personnes avaient mystérieusement disparues à Junction Point. Il se souvenait avoir lu dans un flash de l’Holonet local l’histoire d’un Gran racontant avoir entraperçu un monstre – un rakghoul. Jusqu’à hier soir, Brett croyait que ce n’était que les sornettes habituelles des journaleux sensationnalistes. Plus maintenant, plus depuis la disparition de Yoabesin.

Cela faisait un bon quart d’heure qu’il marchait ainsi. En se frayant, parfois avec difficultés, un chemin, il surprit plusieurs conversations ; on parlait d’un massacre perpétré dans un speeder-bus ou on évoquait les tags qui surgissaient un peu partout.
Brett pressa le pas. Il savait que la demeure où il se rendait se trouvait à une centaine de mètres encore. Brett se figea subitement. Il aperçut, dans la foule, une silhouette floue, vaguement de forme humaine portant une longue robe d’un jaune malade dont le visage le regardait fixement. Un visage d’un blanc d’os, lisse et indéchiffrable. Brett observait en retour ce visage qui semblait flotter au sein même de la silhouette. La silhouette commença à s’approcher du jeune homme. Une femme, une secrétaire quelconque en retard à son travail, passa alors entre Brett et la silhouette. Cette dernière passa au travers de la femme qui frissonna. La secrétaire continua son chemin pour s’effondrer deux pas plus loin. La silhouette à l’étrange visage pâle n’était plus là. Brett se mit frénétiquement à la chercher partout du regard mais elle était partie.
Plusieurs personnes se rassemblèrent autour de la jeune femme qui venait de perdre conscience. Un Rodien, au crâne énorme, poussa quelques badauds déclarant qu’il était infirmier. Il s’accroupit auprès de la femme pour lui prodiguer les premiers soins. Il n’eut pas le temps car elle reprenait déjà connaissance. Confuse et paniquée, elle se plaignit d’avoir froid comme si elle avait plongé dans les eaux d’un lac glacé. Le Rodien et un deuxième passant, un humain au visage balafré portant le blouson du gang des Félynx de Junction Point l’aidèrent à se relever. Elle les remercia et assura au Rodien que tout allait bien. La trompe flasque de l’infirmier s’élargit en une espèce de sourire soulagé. Le Fonceur l’accompagna pendant quelques mètres puis ayant obtenu son numéro de comlink, s’en alla rejoindre ses frères d’armes qui l’attendaient un peu plus loin l’accueillant avec des sifflements moqueurs et admiratifs. Peu à peu, la foule reprit le rythme de sa routine habituelle.

Brett se secoua violemment et, à son tour, se remit en marche. Il ne le sut jamais mais la jeune femme mourut très peu de temps après. Ses collègues la trouvèrent à son bureau, les traits de son visage figés en une expression de terreur absolue.

*****************


Chapitre suivant
Modifié en dernier par Tenebrae le Dim 05 Juin 2016 - 12:10, modifié 1 fois.
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Messagepar Dark Sheep » Lun 30 Mai 2016 - 18:13   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Tu nous régales encore ! :oui:

Cette fois nous avons droit à un chapitre sur trois tableaux en parallèles, et rondement mené !
Almine est clairement sous le choc après la disparition du membre de gang sous la bouche d'égout, et la fine équipe comprend qu'elle n'est pas au bout de ses surprises. D'ailleurs, changement de plan de dernière minute… je sens que ça va être fun :lol:
D'ailleurs, le coup de l'apparition à la fenêtre a de quoi faire faire des… "Cauchemars" :transpire: :transpire:

Lowbacca et Valérian semblent sur le point de sortir de la maison qui rend fou, après avoir obtenu le formulaire vert nécessaire à l'obtention du laissez-passer A38 :x
Ce passage administratif est bien décrit, et j'avais presque l'impression de sentir un plaisir personnel de ta part lorsque les héros usent des ressorts du système pour arriver à leur fins, sans que ça plaise à Haut-Capitaine :sournois:

L'enquête de Brett a elle aussi avancé, et tu nous laisses sur un élément bien effrayant ! L'apparition mystérieuse n'est certainement pas de bon augure :shock:


Je n'ai pas pu m'empêcher de relever :
Adicxi, d’abord surpris par le grognement, vit les deux personnes et se leva à son tour tel un zébulon shooté au glitterstim.
-> Énorme :lol:

— Vas-y, crache la ta pastille ! l’invectiva le Nikto.
— Il y a un attroupement de Fonceurs devant la porte. Et les mecs de la Villa sont aussi tendus que le string d’une Twi’lek dans la cour d’un Hutt.
->La aussi c'est plutôt bon comme description :D


J'ai hâte de découvrir la suite de ton histoire, qui me plaît toujours autant ! :jap:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

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Messagepar TienVogh » Lun 30 Mai 2016 - 22:26   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Voici donc mon commentaire sur le fond du chapitre 9.

L'intrigue avance, et bien évidemment, notre fine équipe, alléchée par le doublement de la prime promise choisit d'ignorer l'avertissement du chapitre précédent. Mais il semble bien qu'ils ne soient pas seuls sur le coup, puisqu'un mystérieux gang de fonceurs s'intéresse également à la villa Cimides. Blake ne reconnaît pas leur emblème mais mon petit doigt me dit qu'il s'agit du fameux symbole jaune aux trois points d'interrogation. Je ne serais pas non plus étonné que ces fonceurs soient des adeptes de l'Archiprêtre dont le réveil semble imminent ! :sournois:
La commissaire Valérian et Lowbacca ont finalement obtenu une certaine coopération des autorités tarisiennes et semblent sur le point de se joindre eux aussi à la fête.
Enfin, Brett est témoin d'une mystérieuse apparition d'un homme en jaune qui sème la mort et rappelle les visions de Cauchemar ! :wink:
Et Almine est décidément un tombeur : Après la Zeltrone sur le retour de la cantina, la fille de son proprio. :D

Tout cela promet pour la suite !
Et je suis curieux de voir apparaître mon alter-ego archéologue. :transpire:
Modifié en dernier par TienVogh le Mar 31 Mai 2016 - 16:57, modifié 1 fois.
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Messagepar L2-D2 » Mar 31 Mai 2016 - 11:14   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Chapitre 9 lu !

La tension continue de gagner en puissance avec ce nouveau Chapitre, et les choses semblent déjà hors de contrôle, bien que nos protagonistes n'en aient pas encore conscience ! Je sens que le carnage dans le bus-speeder est lié de très près aux Rakghoules, et d'ailleurs on se demande : quelle est cette silhouette fantômatique qu'Almine puis Brett aperçoivent ? Est-ce le fameux "Archevêque" ? Est-ce une incarnation de Muur ? Ou rien à voir ? Lowbacca continue à avoir ses visions "dérangeantes"... et nous, on continue à vouloir la suite, encore la suite, toujours la suite !!! :D
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Tenebrae » Mar 31 Mai 2016 - 17:35   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Merci pour vos lectures et commentaires !

Dark Sheep a écrit:Tu nous régales encore !

Cette fois nous avons droit à un chapitre sur trois tableaux en parallèles, et rondement mené !

:oops: :jap:
Ça toujours fait plaisir.

Dark Sheep a écrit:Almine est clairement sous le choc après la disparition du membre de gang sous la bouche d'égout, et la fine équipe comprend qu'elle n'est pas au bout de ses surprises.

En effet! :siffle:

Dark Sheep a écrit:D'ailleurs, le coup de l'apparition à la fenêtre a de quoi faire faire des… "Cauchemars" :transpire: :transpire:

Et des visions de ce type, il en aura d'autres. Dont une que j'ai essayé de rendre particulièrement flippante (Chapitre 12), on verra si l'effet est réussi... :wink:

Dark Sheep a écrit:Lowbacca et Valérian semblent sur le point de sortir de la maison qui rend fou, après avoir obtenu le formulaire vert nécessaire à l'obtention du laissez-passer A38 :x
Ce passage administratif est bien décrit, et j'avais presque l'impression de sentir un plaisir personnel de ta part lorsque les héros usent des ressorts du système pour arriver à leur fins, sans que ça plaise à Haut-Capitaine :sournois:

Bientôt ces tracasseries administratives paraîtront bien dérisoires pour Lowie et Valérian ainsi que pour Ves et le Haut-Capitaine (spoiler alert L'un des deux va connaitre un sort dégueulasse dans le même chapitre 12)

Dark Sheep a écrit:L'enquête de Brett a elle aussi avancé, et tu nous laisses sur un élément bien effrayant ! L'apparition mystérieuse n'est certainement pas de bon augure :shock:

Ah ça... :diable:

Dark Sheep a écrit:Je n'ai pas pu m'empêcher de relever :(...)
— Vas-y, crache la ta pastille ! l’invectiva le Nikto.
— Il y a un attroupement de Fonceurs devant la porte. Et les mecs de la Villa sont aussi tendus que le string d’une Twi’lek dans la cour d’un Hutt.
->La aussi c'est plutôt bon comme description :D

Thanks. Je suis plutôt fier de celle là. :lol:

[quote"Dark Sheep"]J'ai hâte de découvrir la suite de ton histoire, qui me plaît toujours autant ! :jap:[/quote]
Ça me va droit au cœur. :jap:

TienVogh a écrit:L'intrigue avance, et bien évidemment, notre fine équipe, alléchée par le doublement de la prime promise choisit d'ignorer l'avertissement du chapitre précédent.

Le Chiss a bien compris que l'argent était un puissant atout pour motiver de telles personnes et c'est pourquoi il a choisi de faire appel aux hommes de Djarik (alors que nous allons découvrir qu'il a d'autres moyens à sa disposition - qui n'ont rien à voir avec l'Ascendance Chiss).

TienVogh a écrit:Mais il semble bien qu'ils ne soient pas seuls sur le coup, puisqu'un mystérieux gang de fonceurs s'intéresse également à la villa Cimides. Blake ne reconnaît pas leur emblème mais mon petit doigt me dit qu'il s'agit du fameux symbole jaune aux trois points d'interrogation. Je ne serais pas non plus étonné que ces fonceurs soient des adeptes de l'Archiprêtre dont le réveil semble imminent !

:sournois:

TienVogh a écrit:La commissaire Valérian et Lowbacca ont finalement obtenu une certaine coopération des autorités tarisiennes et semblent sur le point de se joindre eux aussi à la fête.

D'ici le chapitre 14 oui.

TienVogh a écrit:Enfin, Brett est témoin d'une mystérieuse apparition d'un homme en jaune qui sème la mort et rappelle les visions de Cauchemar !

C'était bien le but...
:)

TienVogh a écrit:Et Almine est décidément un tombeur : Après la Zeltrone sur le retour de la cantina, la fille de son proprio.

Et c'est pas fini... :D

TienVogh a écrit:Tout cela promet pour la suite ! Et je suis curieux de voir apparaître mon alter-ego archéologue.

Tu ne seras pas déçu du voyage! :sournois: :diable: :lol:

L2-D2 a écrit:La tension continue de gagner en puissance avec ce nouveau Chapitre, et les choses semblent déjà hors de contrôle, bien que nos protagonistes n'en aient pas encore conscience !

La tension continuera de monter d'un ou deux crans encore avant l'explosion finale! :wink:
Et puis les protagonistes n'ont pas conscience de grand chose :D

L2-D2 a écrit:Je sens que le carnage dans le bus-speeder est lié de très près aux Rakghoules

:whistle:
L2-D2 a écrit:quelle est cette silhouette fantomatique qu'Almine puis Brett aperçoivent ? Est-ce le fameux "Archevêque" ? Est-ce une incarnation de Muur ? Ou rien à voir ?

L'une de tes propositions est juste...

L2-D2 a écrit:et nous, on continue à vouloir la suite, encore la suite, toujours la suite !!!

Ça, ça fait zizir. :jap:
Comme je suis de bonne humeur, je vous présenterais la suite plus tôt que prévu. Peut-être vendredi soir si j'arrive à convaincre mon luminaire céleste d'épouse que ma présence n'est pas obligatoire au repas avec ces sœurs (oui parce que, juste histoire de me faire plaindre, j'ai quand même 7 belles-sœurs et 2 beaux-frères... et c'est épuisant)
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Messagepar L2-D2 » Mar 31 Mai 2016 - 17:43   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Tenebrae a écrit:L'une de tes propositions est juste...

J'aurais du me taire : je crois que c'est pire de savoir qu'une des deux idées est correcte... sans savoir laquelle ! :transpire:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Tenebrae » Mar 31 Mai 2016 - 17:51   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

L2-D2 a écrit:J'aurais du me taire : je crois que c'est pire de savoir qu'une des deux idées est correcte... sans savoir laquelle !

Et encore, le pire c'est que la réponse n'arrivera pas avant un petit moment...
Mouahahahahahahaha!
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Messagepar TienVogh » Mar 31 Mai 2016 - 21:45   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Tenebrae a écrit:Comme je suis de bonne humeur, je vous présenterais la suite plus tôt que prévu. Peut-être vendredi soir si j'arrive à convaincre mon luminaire céleste d'épouse que ma présence n'est pas obligatoire au repas avec ces sœurs (oui parce que, juste histoire de me faire plaindre, j'ai quand même 7 belles-sœurs et 2 beaux-frères... et c'est épuisant)

Prend pas trop de risques quand même, les éclairs de Force, ça fait mal ! :transpire: :paf: :lol:
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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 01 Juin 2016 - 19:50   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (09/20)

Partie 9 lue!
Et comme tout le monde y est déjà allé de son commentaire, je n'ai plus grand chose à ajouter!
Jouons plutôt au jeu des citations:

Dark Sheep a écrit:
Je n'ai pas pu m'empêcher de relever :(...)
— Vas-y, crache la ta pastille ! l’invectiva le Nikto.
— Il y a un attroupement de Fonceurs devant la porte. Et les mecs de la Villa sont aussi tendus que le string d’une Twi’lek dans la cour d’un Hutt.
->La aussi c'est plutôt bon comme description :D

Tout à fait d'accord! :lol:

Dark Sheep: L'enquête de Brett a elle aussi avancé, et tu nous laisses sur un élément bien effrayant ! L'apparition mystérieuse n'est certainement pas de bon augure :shock:

et
TienVogh a écrit:
Enfin, Brett est témoin d'une mystérieuse apparition d'un homme en jaune qui sème la mort et rappelle les visions de Cauchemar !

Et aussi
L2-D2 a écrit: quelle est cette silhouette fantomatique qu'Almine puis Brett aperçoivent ? Est-ce le fameux "Archevêque" ? Est-ce une incarnation de Muur ? Ou rien à voir ?

Tenebrae avait écrit: L'une de tes propositions est juste...

L2-D2: J'aurais du me taire : je crois que c'est pire de savoir qu'une des deux idées est correcte... sans savoir laquelle !


Méfiance, L2-D2: tu n'as pas fait deux propositions, mais trois! :siffle:
d'ailleurs:
Tenebrae a écrit: Mouahahahahahahaha!
:diable: :diable:

Serait ce un de ces moments où Lovecraft rejoint StarWars? Son archiprêtre est bien vêtu de jaune, si j'ai bien compris?
Tout comme le roi de R.W Chambers. ( il faut vraiment que je lise ces nouvelles!)

L2-D2 a écrit:
et nous, on continue à vouloir la suite, encore la suite, toujours la suite !!!


Pareil!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Tenebrae » Dim 05 Juin 2016 - 12:09   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

Merci Ve'ssshhh pour ta lecture!

Ve'ssshhh a écrit:L2-D2 a écrit:
et nous, on continue à vouloir la suite, encore la suite, toujours la suite !!!
Pareil!

La voilà ! :)

Mais avant juste deux trois petites choses sur ton message:
Ve'ssshhh a écrit:Méfiance, L2-D2: tu n'as pas fait deux propositions, mais trois! :siffle:

Tutafé! :diable:

Ve'ssshhh a écrit:Serait ce un de ces moments où Lovecraft rejoint StarWars? Son archiprêtre est bien vêtu de jaune, si j'ai bien compris?

Dans un certain sens oui, Lovecraft rejoint SW. Son archiprêtre est effectivement en jaune (dans le fantastique roman A la recherche de Kadath qui se déroule dans les Contrées du Rêve, son cycle merveilleux qui se détache du "Mythe de Cthulhu") et ce personnage de H.P.L, à peine mentionné en réalité, renvoie directement au Roi en Jaune de Chambers (un easter egg avant l'heure quoi :D ).

Ve'ssshhh a écrit: il faut vraiment que je lise ces nouvelles!

Je ne peux que t'y encourager. Vivement! Le recueil le Roi en Jaune est dans le domaine public, on le trouve facilement. Mais juste les cinq premières nouvelles concernent cette thématique là, le reste ce sont surtout des variations romantiques sur l'artiste, les amours contrariées. Un genre qui fera le beurre du reste de la carrière de Chambers (et cela reste assez agréable à lire bien que convenu et très répétitif) dont le Roi en Jaune ne restera en fait que la seule intervention dans le domaine du Fantastique bien que le premier texte du recueil - Le réparateur de réputations - ressemble bien plus à de la SF (ou plus précisément de l'anticipation si on veut faire le distinguo)

Et maintenant le Chapitre 10 (qui contient du TienVogh et un bout de Ve'ssshhh aussi :lol: )

**************************


Sommaire ; Chapitre précédent

Chapitre 10


Il s’appelait Ve’ssshhh, Verpine vétéran de la guerre contre les Yuuzhan Vong et nouvel employé de la Société Tarisienne de Sécurité. Après des années d’errance, sans véritable foyer – son comportement tendancieux l’ayant exclu de sa Ruche, il venait enfin de se fixer. Pleinement conscient de la nature illégale du boulot – mais ces considérations ne l’avaient jamais réellement gêné depuis son accident qui lui avait couté une de ses antennes – Ve’ssshhh se félicitait de ce nouvel emploi qu’il occupait depuis trois semaines maintenant.
Des collègues sympathiques, pas toujours très futés mais ce n’était pas ce que leur employeur du moment leur demandait, un travail pas trop compliqué et une bonne paye. Parfois, il fallait grogner, jouer des poings ou faire preuve d’un peu de violence gratuite quand des gens tentaient bêtement de forcer l’entrée de la Villa Cimides mais globalement, les journées se déroulaient calmement sans demander d’autres efforts que d’être présent et d’exécuter des rondes dans les sempiternels mêmes couloirs. Un taf tranquille en résumé. Qui lui convenait à merveille.

À un détail près : son patron, le propriétaire de la Villa. Il quittait rarement sa chambre d’où il dirigeait les reliquats de son empire – Oshua, la Barabel qui l’avait recruté, prétendait qu’il s’agissait du Consortium de Zann. Ve’ssshhh n’y croyait pas trop ; bien sûr, au cours de ces vingt derniers jours, le Verpine avait été le témoin de plusieurs événements étranges, délictueux mais rien de très différent de ce qu’il put voir dans le passé. Il lui faudrait plus pour croire en ces rumeurs. Cependant, il devait reconnaître que le patron était étrange, inquiétant même. L’employeur de Ve’ssshhh refusait qu’on le regarde directement. Il était obsédé par un bloc de carbonite, prison terrifiante d’une femme – certains dans l’équipe pensaient, naïvement selon lui, qu’il s’agissait d’une Jedi – figée dans une expression de surprise et de colère froide. Il gardait le bloc dans sa chambre-forte. Il n’était pas rare de le croiser dans les couloirs soliloquant tout seul ; il exhortait une Sorcière à le sauver, pleurait la mort – ou le sacrifice ? – de son proche allié. Ve’ssshhh se souvenait de sa première rencontre avec son parton. Oshua, toujours elle, l’avait prévenu. Le Verpine avait secoué sa carcasse de chitine émeraude de dédain, il était prêt à tout. Ve’ssshhh avait connu les joies de la piraterie dans le Secteur Corporatif ; il y en avait rencontré des bizarres, des excentriques. Le Verpine devait reconnaître qu’il s’était trompé.

Sa première rencontre avec le patron, que tout le monde appelait Sir Silverfox, arriva au bout de son deuxième jour. Il s’était vu affecté à la surveillance de la chambre-forte, située au premier sous-sol. Il était accompagné par deux autres agents : un Rodien, de la STS comme lui, et une humaine, soldat de fortune, au visage balafré dont la blondeur des cheveux contrastée fortement avec la couleur caramel de sa peau. Le Rodien, qui était en charge, commençait à donner ces consignes quand une voix se fit entendre. À peine un murmure puis très vite des paroles distinctes, puissantes et effrayées, où perçaient des hurlements de rage. Ve’ssshhh se jeta sur son arme tandis que ses deux collègues souriaient à pleines bouches. L’humaine, amusée et un peu gênée, dit au Verpine qu’il allait rencontrer le boss. L’employeur de Ve’ssshhh apparut alors. Il traversa la chambre-forte comme une furie, encapée dans une robe jaune, seule une longue chevelure blanche et hirsute dépassant de la pièce d’étoffe. Il vociférait après d’invisibles assaillants ; entre deux grognements inhumains, Ve’ssshhh crut discerner les mots rakghoul, uran, talisman et morne. La vue d’un collier, enfermé sous une bulle de stase au centre de la chambre-forte apaisa le patron du Verpine. Ve’ssshhh admettait, avec le recul, que cette rencontre avait été la plus déstabilisante de toute son existence. Ce jour-là, il apprit aussi, par la bouche en trompette du Rodien, que ce qui se passait dans la Villa Cimides restait dans la Villa Cimides. Sous peine de finir comme Mok, un Duro un peu trop bavard, qu’on avait retrouvé pendu à la devanture de la boutique de sa sœur.

Mais en dehors de ça, les premiers moments de malaise et d’étonnement passés, c’était un boulot tout à fait honorable et tranquille, avec un salaire attrayant, que Ve’ssshhh ne comptait pas abandonner de sitôt. En plus, le patron était plutôt calme en ce moment. Sauf depuis ce matin et l’altercation des gars de l’entrée principale avec un vagabond. Le patron semblait plus sur les nerfs que d’habitude. Il ne cessait de passer de la colère à la peur, parfois il retrouvait pleine possession de ses moyens et donnait des ordres avec une voix calme, assurée, si posée qu’elle en devenait plus terrifiante encore.
Sir Silverfox avait ordonné qu’on renforce la surveillance dans la chambre-forte. En outre, il avait envoyé tous ceux de l’équipe extérieure rejoindre la porte ouest. Ve’ssshhh, lui, était resté au poste de contrôle avec autres deux camarades. Ses deux collègues se plaignaient d’un bruit persistant, étrange, qu’ils entendaient depuis quelques heures, Ve’ssshhh, lui, fixait le moniteur retour du droïde sonde de l’entrée principale. Il pensait que, effectivement, le train-train quotidien prenait une tournure peu commune. Peut-être aujourd’hui, tout le monde allait, pour une fois, méritait sa solde car c’était une sacrée bande de Fonceurs qui s’amassait devant les grilles. Pour le Verpine, le boss avait eut sans doute raison de ne pas envoyer de renforts quand les Rapaces de Métal, un petit gang que le patron arrosait grassement pour assurer la protection du quartier entourant la Villa, avait émis un appel de détresse. Il ne fallait pas dépouiller le domaine quand un tel attroupement se produisait au pied de votre maison. Cela promettait un joli carnage, dans les deux camps, si les Fonceurs à l’énigmatique sigle se prenaient la folie de monter à l’assaut. Il en était à cette réflexion quand il surprit d’un coin de son œil à facettes un mouvement à l’entrée du poste.

Il s’appelait Ve’ssshhh. Et la dernière chose qu’il vit avant de mourir fut un Corellien avec un bouc abattant deux de ses collègues. Il s’appelait Ve’ssshhh et la dernière chose qu’il ressentit fut la brûlure d’un trait de laser en pleine tête.

*


— Les hommes de l’équipe de Djarik sont entrés. Votre idée de faire appel à des runners semble porter ses fruits.

Le Chiss qui venait de se servir un deuxième verre de brandy se tourna vivement vers la caricature humaine. La présence le considérait avec des yeux hagards, blotti contre la fenêtre du salon. L’humanoïde à la peau indigo posa son regard brandon sur le vestige d’être humain qui s’avérait être son client.
— Les bonnes idées, les bonnes solutions, c’est un peu pourquoi vous m’avez engagé, non ? répliqua, après quelques secondes de dégustation de son verre, le Chiss.

La présence grogna en guise de réponse avant de se coller encore un peu plus contre la vitre. Le misérable morceau d’homme se gratta la barbe avant de se plonger dans la contemplation, d’un air absent, de la vue des immeubles de la Haute-Ville. Le Chiss retourna s’assoir et commanda à son droïde astromécano qu’on serve le déjeuner. En s’allumant un cigarillo, le non-humain aux yeux de braise rougeoyante entendit comme une manière de murmure. Il s’aperçut rapidement que le chuchotement provenait de son client.
— Pardon ? Je ne comprends pas ce que vous marmonner dans votre barbe. Veuillez parler plus fort. Et en articulant. s’adressa le Chiss, quelque peu cassant, à l’humain loqueteux.
— Les événements se précisent. L’Archiprêtre se fait plus pressant. Ceux qui possèdent le don, parmi les plus fragiles, commencent à le voir. répondit la pitoyable silhouette comme au sortir d’une rêverie. Bien sûr, tous ne comprennent pas ce qu’ils voient. Et ils oublient. Mais déjà certains deviennent fous. Ou succombent. D’autres encore plient le genou.
— D‘où vous viennent ces informations ?
— J’ai un informateur ; il est ce qu’il y a de plus fiable. lui assura l’homme d’une voix soudainement ferme.

Le Chiss nota alors que l’homme regardait son propre reflet. Il sourit intérieurement avec avidité. Le paiement de ce contrat promettait d’être fantastique.

**


Tout était allé très vite.
Profitant de la diversion, aussi inattendue que bienvenue, de l’attroupement des Fonceurs, l’équipe, qui se tenait à distance des senseurs du droïde sonde, entra en action dès que le drone sphérique eut terminé son circuit. Un créneau, assez étroit, de quinze minutes leur était maintenant accordé pour neutraliser la sentinelle, ouvrir la grille et se rendre jusqu’au poste de contrôle, au rez-de-chaussée, y éliminer toute résistance et pirater le système de sécurité. Un plan au timing serré, tendu mais faisable. De sa position en hauteur, Sark suivit les opérations avec une certaine angoisse. Son plan, sa responsabilité. A chaque étape réussie, le Nikto décomptait le temps qu’il restait avant le retour du droïde, ce qui signifierait une suite plus mouvementée et sanglante aux événements.
Marn mit moins d’une minute à crocheter la porte de la guérite. Blake s’y précipita avec ses deux vibrocouteaux. À moins treize minutes, le mercenaire en sortait, pouce en l’air. Les Jumelles se jetèrent sur la grille suivies par Buu, Almine et Halard. Le Snivvien déverrouilla la porte et s’en alla rejoindre les autres. Blake, lui, resta dans la guérite en back-up.

Les sept membres mirent trois minutes à atteindre la maison. Moins 8 minutes, Buu et ses deux gardes du corps pénétrèrent les premiers dans la Villa Cimides. Pas de coup de feu. Trente secondes plus tard, Almine et Halard entraient à leur tour. Marn, élément essentiel pour la suite, les imita trente secondes après.
Sark ne les voyait plus. Il suivit le déroulement par les oreillettes ; Buu jouant les relais auprès du Nikto. Il en profita pour se concentrer sur les Fonceurs ; il devait garder un œil sur ce qui se passait à la porte centrale au cas où cela bougeait de ce côté-là.
Avec une précaution qui les ralentissait, les compagnons de Sark progressèrent dans les couloirs de la villa évitant les habitants de la Villa, gardiens, employés de maison ou simples civils à la fonction indéfinie.
Dans l’oreillette, il entendit le bruit mou d’un corps s’effondrant dans un gargouillis étouffé ; Buu venait frapper un mercenaire à la gorge avec sa vibrolame. Tazz et Almine s’occupèrent promptement de cacher le corps dans une remise. Sark entendait le crissement – terriblement sonore à ses oreilles – des bottes du garde trainées sur le carrelage. Moins quatre minutes et ils venaient juste d’arriver devant le porte du poste de contrôle. Cela se jouait, en partie, maintenant. Sark retint son souffle. Almine, l’Arkanien et Marn restèrent en arrière avec pour couvrir les Jumelles et Halard dans leur tentative de neutraliser les gardes. Les tirs durèrent une minute. Le Corellien avait descendu deux mercenaires. Tazz et Jazz se chargèrent de trois autres. Un sixième agent de sécurité, caché dans l’angle mort des sœurs, fut heureusement abattu par un Buu vigilant.
Il restait trois minutes. Marn, en tant qu’expert en cambriolage, se chargea de neutraliser le système de surveillance grâce à un dispositif fourni par le commanditaire. Il lui fallait être rapide mais précis car il ne devait pirater que l’alarme de l’accès est.
Sark se surprit à se mordre les lèvres. Dans l’oreille, il entendait les encouragements un peu désespérés de Buu et de Halard. Le Nikto tourna ses binoculaires vers la guérite camouflée en porte cochère. Un sas commença à s’entrouvrir. Il zooma pour voir le haut du crane luisant de la sonde. Soudain, le réseau satura de cris de joie aussitôt étouffés par la voix ferme de Jazz. Marn avait réussi. Sark souffla de soulagement. Il consulta sa montre. Quatorze minutes et quarante secondes s’étaient écoulées. Même Blake félicita le monte-en-l’air snivvien.

Il y eut du nouveau près de l’entrée ouest. Un Fonceur s’avança vers la ligne des mercenaires. Il provoquait les agents de sécurité en faisant des gestes particulièrement obscènes. Sark admira le sang-froid des gardes même si il sentait, toutefois, que la limite menaçait d’être franchie dans très peu de temps. Il exhorta le groupe à passer à la vitesse supérieure.
L’équipe se sépara en deux. Halard et Buu se rendirent au garage afin de récupérer un speeder ou tout autre moyen de fuir en vitesse. Les Jumelles accompagnaient Almine et Marn jusqu’à la chambre-forte. Grâce au piratage, les cinq savaient qu’une demi-douzaine de mercenaires et autant de droïdes de combats les y attendaient. L’affrontement risquait d’être très intense mais ils comptaient sur l’effet de surprise pour le raccourcir le plus vite et efficacement possible. Et cela sans alerter le reste de la Villa. Encore un objectif difficile à atteindre mais pas impossible à achever. Sark faisait surtout confiance aux Jumelles sur ce coup. Le Nikto espérait que leur réputation n’était pas surfaite.

***


Valérian se demandait à quoi jouait son compagnon Jedi. Lowbacca avait lourdement insisté auprès du Haut-Capitaine pour accompagner l’équipe d’intervention qui se rendait au commissariat de secteur toujours muet. La commissaire avait suivi le mouvement, un peu contrainte et forcée. Elle n’aimait pas ça, la situation lui échappait. Le Wookie semblait avoir perdu de vue l’objectif premier de la mission : retrouver le contrebandier Almine et si possible, dans la foulée, démanteler le réseau qui alimentait Eriadu de produits de contrefaçon. Maintenant, elle se trouvait assise sur la banquette inconfortable d’un patrouilleur de la police de Taris. L’airspeeder effectua un virage serré qui secoua légèrement ses occupants. Valérian n’en pouvait plus.
— Hé ! Ce n’est pas des sacs de meilooruns que vous transportez ! cria-t-elle à l’attention du pilote sachant que ce dernier n’était probablement pas capable de l’entendre.
— [Du calme, Valérian.] grogna Lowabacca avant de désigner d’un doigt griffu sa voisine, une jeune femme qui discutait, au comlink, nerveusement. [La lieutenante Erdon me signale que nous sommes bientôt arrivés.]
— Mais arrivés où, bon sang? Et surtout pourquoi ? Pourquoi nous nous mêlons d’affaires purement locales ? s’énerva Valérian à l’encontre du Jedi Wookie.
— [Nous mettre dans les bonnes grâces de Tharwara en l’aidant à se défaire de son problème actuel ne peut qu’être bénéfique pour notre mission.]
— Mouais. répondit Valérian, peu convaincue. J’ai surtout l’impression que vous m’embarquez dans une histoire de Jedi à la con.
— [Les deux ne sont pas incompatibles.] avoua d’un aboiement sec Lowbacca, Valérian leva les yeux au ciel. [Depuis que nous sommes arrivés sur Taris, j’ai une étrange impression. Quelque chose perturbe la Force. Quelque chose de diffus mais qui gagne en puissance. Quelque chose qui n’ai pas tout à fait de ce monde.]
— J’ai un mauvais pressentiment.
— [Moi aussi.] se contenta de dire le Wookie en un grognement grave et modulé avant de regarder par le hublot.

Le patrouilleur débuta sa phase d’approche. Les grandes façades d’immeubles à l’architecture tout en rondeur défilaient de part et d’autres de l’airspeeder, parois de falaises de verre et d’acier. Le cube qui abritait le commissariat de secteur apparut au détour d’une esplanade arborée, zébrée de chemins de plats galets blancs. L’estomac du Wookie se noua douloureusement dans son ventre. La Force était blessée.
Le patrouilleur se posa sans délicatesse. La Lieutenante Erdon, officier à peine sortie de l’Académie de Police, fut la première à débarquer. D’un geste de la main autoritaire, elle fit signe aux policiers en armures qui descendaient deux autres airspeeders. Très rapidement, les agents de police encerclèrent le bâtiment pendant qu’Erdon tentait, toujours aussi vainement, de joindre quelqu’un dans le commissariat. Elle ne reçut que des parasites sur son communicateur. Une goutte de sueur apparut le long de l’arête de son nez. Elle jeta un regard inquiet à Lowbacca. Le Jedi ferma les yeux un court instant puis secoua la tête. Il ne ressentait aucunes présences, pas le moindre écho de vie. Valérian, elle-même, semblait enfin concernée par les événements.
— Sans vouloir interférer, lieutenant, je préconise qu’une équipe pénètre dans les locaux.
— Vous avez raison, Commissaire. approuva Erdon. Sergent ! Vous prenez six de vos hommes, infiltration standard. Vous me faites un rapport circonstancié toutes les cinq minutes.
— A vos ordres ! hurla le sergent, un humain aux muscles saillants, aussi grand qu’un Wookie.
— Et tant qu’à disposer d’un Jedi, je l’enverrais aussi. ajouta, avec malice, Valérian.
— Vous avez raison, Commissaire. acquiesça Erdon de plus en plus soulagée de voir quelqu’un prendre l’initiative. Sergent, je vous envoie le Jedi en renfort. On ne sait jamais ce que vous allez trouver là dedans. Soyez prudents.
— [J’ai vraiment un mauvais pressentiment.] jappa Lowbacca.

****


En réalité, ce fut Marn qui frappa en premier. Le cachottier Snivvien avait amené avec lui une paire de grenades EMP. L’explosion électromagnétique projeta des éclairs bleutés dans le vestibule. Les robots s’effondrèrent, leurs carcasses métalliques agitées de soubresauts. Deux agents de sécurité dégainèrent leurs blasters. Tazz les cueillit d’une rafale de son fusil. Un autre fut se prit un tir bien placé dans le cou, à la jointure entre le casque et le plastron. Jazz enchaina deux autres mercenaires qui, dénués de reflexes, étaient restés interdits. Le dernier garde plongea sur son comlink. Almine, avec un frisson, lui tira dessus à trois reprises. Le dernier tir toucha au but. Puis tous restèrent immobiles, les sens aux aguets. Les tirs avaient pu alerter une ronde ou des domestiques. Seul le silence se fit entendre. Un silence parasité par un fond sonore constant de grattements, de grognements, de roche qu’on roule sur la roche. Mettant ça sur le compte des nerfs ou d’un quelconque phénomène acoustique dans la chambre-forte, le quatuor s’autorisa à reprendre son souffle avant d’enchainer directement sur la suite.

De son toit, Sark attendit le rapport de situation en silence. Tazz l’avertit que tout était sous contrôle. Marn, décidément indispensable, commençait à s’attaquer à la serrure qu’il trouvait étrangement facile à forcer. Le Nikto se dit que les gens de la Villa – Consortium ou pas – ne pensaient certainement pas que quiconque arriverait aussi loin. Le plan improvisé sur le pouce, aux nombreux paramètres hasardeux, s’avérait jusque là une parfaite réussite. À l’autre bout du bâtiment, Halard et Buu informèrent l’équipe qu’ils avaient récupéré un véhicule. Mais qu’il fallait se dépêcher car les gardes qu’ils avaient croisés, et esquivés, se montraient de plus en en plus nerveux.
Sark se maudit ; tout concentré qu’il était sur les manœuvres de l’équipe de la chambre-forte, le Nikto en avait oublié ce qui se passait à la porte ouest, la diversion sur laquelle reposait tout son plan. Il pointa ses binoculaires sur l’attroupement. Avec un hoquet de surprise, il constata que, désormais, c’était près d’une soixantaine de Fonceurs qui s’amassaient. Les gardes de la Villa braquaient maintenant leurs armes sur cet attroupement menaçant, bruyant, grondant. Si les mercenaires ouvraient le feu, cela provoquerait un véritable carnage. Les Fonceurs galvanisés ne semblaient pas s’en rendre compte. Ou bien s’en fichaient-ils ? À quel gang appartenaient-ils s’interrogeait Sark. Djarik – ou le commanditaire Chiss qui ne paraissait pas manquer de moyens – avait-il payés ces gars pour faire diversion ? Un plan de secours ou un dispositif supplémentaire que le caïd Hutt et son client n’avaient pas pris la peine d’en informer l’équipe ? Tout à ses réflexions, Sark nota la présence insolite parmi les Fonceurs d’un vagabond. Le clochard était de petite taille, vêtu de lambeaux sales, un minuscule visage orange parcheminé et ridé. Le plus étrange était qu’il semblait diriger le gang.

Soudain dans son oreillette, Sark entendit Almine crier. Quand il demanda ce qui se passait ce fut la voix de Jazz qui répondit. Un homme hirsute, complètement enragé et à-priori victime d’une repoussante difformité physique, leur avait sauté dessus par surprise ; il était caché dans le coffre-fort. Tazz l’avait assommé d’un coup de crosse. Tandis que la jumelle lui faisait l’état des lieux, Sark entendait en fond Almine et Marn s’étonnant, avec des relents d’angoisse dans la voix, devant la présence d’un bloc de carbonite contenant une femme. Sark les sermonna vertement ; la priorité était la relique. Marn émit un commentaire à ce sujet ; le Talisman, enfermé sous une bulle de stase baryonique que les voleurs devaient emporter avec l’objet – le commanditaire s’était montré intransigeant dessus – ne lui paraissait pas si ancien que ça voire même qu’il semblait fabriqué avec des matériaux plus qu’ordinaires. Jazz lui fit remarquer qu’ils n’étaient pas là pour jouer aux antiquaires et que, surtout, tout le monde se fichait pas mal de l’estimation d’un Snivvien. Cela fit sourire Sark. Almine, ne cessait de se plaindre du bruit de fond qu’il trouvait inquiétant. Cela aussi fit sourire Sark, il trouvait le gamin doué mais encore bien trop tendre.
Il retourna observer les Fonceurs. Il fut pris de panique lorsqu’il se rendit compte que le mendiant regardait dans sa direction ; le Nikto eut le sentiment oppressant que le vagabond le regardait directement. Sans trop savoir pourquoi, une terreur sourde s’insinuait dans son esprit. Il appuya sur son oreillette ; tentant de garder une certaine assurance dans la voix, il ordonna le retrait.

*****


Brett frappa plusieurs fois sur l’épaisse porte avec empressement. Il était nerveux ; l’endroit – à l’odeur pestilentielle – ne lui inspirait pas confiance. À quelques mètres de lui, un couple de vagabonds se disputait ; dans les recoins de la rue délabrée, cachés dans ses ombres, Brett devinait les présences avides de détrousseurs, de drogués en quête d’une dose ou de pauvres hères errant sans but. Dans une des poches de son blouson, Brett serra le blaster qu’Almine lui avait remis la veille. L’ex technicien du spatioport ne sentait pas rassuré dans cet environnement délétère. De plus, en venant, il avait croisé deux ou trois fois l’inquiétant sigle – trois crochets biscornus encerclant un point central – qui surgissait un peu partout sur Taris. Une voix grasse lui parvint de l’autre côté de la porte.
— Oui, c’est pourquoi ? Je vous préviens, je suis déjà abonné à « Vapodouches d’Affriolantes Sullestéennes» !
— Hein ? Non, non !
— Ah d’accord… Alors si c’est pour me vendre un collier qui protège contre le mauvais œil, j’ai tout ce qu’il me faut. Pareil pour un droïde ménager, je m’en charge tout seul. Au revoir et merci !
— Je ne suis pas là pour vous vendre quoique se soit ! s’agaça Brett.
— Me dites pas que vous êtes un Témoin de Waru ! Non pas la dégaine et puis je ne suis même pas sur que ça existe encore. Un cultiste de Smarhba peut-être alors ? Ou pire un néo-vongien !
— Un quoi ?
— Un néo-vongien. Des mecs qui croient en…
— En fait, je m’en tape.
— C’est vous qui voyez. Alors qu’est-ce que vous me voulez ? Ah, j’ai compris ! Vous êtes un nouveau en fait ! Dites à Bariss que j’ai payé mon loyer à son frère Thotiss pas plus tard que ce matin. Faut quand même qu’elle tienne ses comptes.
— Non ! Kriff, vous allez me laisser parler ! s’emporta Brett qui ne supportait plus ce dialogue de sourd.
— Eh ho jeune homme, doucement les basses ! Je vous signale que c’est vous qui tonnez à ma porte. Et pourquoi ? Je vous le demande… Me refiler encore une de vos simuchips frelatées, je parie.
— Non ! Je m’appelle Brett, je vous ai envoyé un message sur l’Holonet il y a une heure. Je suis un ami de Yoabesin Granax.
— Vous ne pouviez pas le dire plus tôt !

Brett, qui n’en revenait toujours pas de cette conversation et commençait, doucement, à regretter d’être venu, entendit de lourdes serrures s’enclencher les unes après les autres. La porte s’ouvrit enfin dévoilant un Sullestéen joufflu et ridé, qui arrivait à peine aux épaules de Brett. Le non-humain mâchonnait une gigantesque cuisse de nerf, dégoulinante de sauce.
— Allez entrer mon jeune ami. Les copains de ce vieux fou d’Yoabesin sont mes copains. Sauf si c’est des néo-vongiens. Ou ces satanés Adeptes ! Ceux-là, ils pullulent en ce moment. Mais vous m’avez l’air correct de ce côté-là. Allez-y entrer, je vous en prie. Faites pas gaffe au désordre. C’est un peu le bazar. Mais moins que le Tombeau d’Atreyu, Premier Roi des Zeltrons !

Et le Sullestéen de partir dans un fou rire. Brett leva un sourcil circonspect quant à l’apparence de l’appartement. Ce dernier consistait un carré sommaire où régnait le chaos ; des piles de vêtements à l’odeur rance se mêlaient à des pyramides instables de datablocs et de cahiers de filmplast, jetés pêle-mêle à même le sol, Brett découvrait des quantités de cartes, des cadres trivid – certains ébréchés au delà de toutes réparations possibles – eux-mêmes recouverts parfois par des boites vides de nourritures instantanées. Les rares meubles étaient dans le même état : un canapé, taché là où ne se trouvaient pas d’autres piles improbables de documents, une table basse où trônait une console informatique datant d’avant la Guerre des Clones et un lit de camp qui servait, visiblement, aussi à entreposer une vaisselle nettoyée à la hâte. Abasourdi, Brett regarda les murs ; sans surprises, ils s’avérèrent du même acabit. Sauf une vitrine où, parfaitement exposés et rangés, il pouvait voir différents objets, médaillons, sculptures exotiques. Le Sullestéen partit dans la kitchenette que seule une imposante machine à caf renvoyait à sa fonction première tant le capharnaüm s’y était aussi propagé. Il revint deux secondes plus tard en tendant une chaise pliante à un Brett qui se demandait où il venait de mettre les pieds.
— Tenez, comme ça vous pourrez vous s’assoir. Je n’ai pas trop l’habitude recevoir du monde.
— Sans blague. marmonna Bret en dépliant la chaise.
— Comment vous appelez déjà ? fit le Sullestéen en s’affalant sur son canapé, renversant au passage, sans que cela le gêna au outre mesure, une pile de feuillets froissés.
— Brett. Je suis un ami de Yoabesin Granax. répéta Brett sans cacher son profond agacement.
— Ah oui, c’est ça ! Moi c’est TienVogh, archéologue freelance. Ce qui veut dire que je suis actuellement sans emploi. Mais bon faut-il bosser dans une université, recevoir des défraiements pour ses travaux de recherche pour être archéologue ? Ne répondez pas, je sais que c’est une question rhétorique. La réponse va de soi. Oui bien évidemment ! Même si je reconnais que mon dernier article publié remonte à pas mal de temps ; une étude sur l’art à l’époque de Xim le Despote. C’était il y a dix ans si je ne m’abuse. Faut dire qu’avec la guerre, les facultés ont plus tendance à favoriser les recherches en biotechnologie qu’en archéologie. On a tort de sous-estimer les ravages des Yuuzhan Vongs sur les crédits universitaires. M’enfin, je vous renvoie à la lettre que j’ai envoyé au Ministère de l’Éducation Galactique. En quoi puis-je vous aider ?

******


La fuite se passa, comme le reste du contrat, sans trop d’anicroches. Sark récupéra le camion-speeder puis passa prendre Blake. L’équipe d’Almine dut traverser toute la Villa Cimides pour rejoindre Buu et Halard. La sortie du garage fut certes plus mouvementée que prévue mais ils s’en tirèrent sans trop dommages.
Sark avait ordonné un silence radio car le vol allait finir par être découvert et autant mettre le plus de distance possible sans éveiller la moindre attention. Sous les recommandations d’Almine, qui avait un très mauvais pressentiment, ils prirent le temps de faite plusieurs détours afin de semer tout éventuel poursuivant. Une technique de contrebandier qui avait fait ses preuves.
Le voyage retour au siège de Djarik pour effectuer la livraison se fit dans le silence le plus complet. De temps à autre, Minet fanfaronnait mais la présence taciturne des Jumelles à ses côtés avait un effet dissuasif. Buu dormait, plié sur une banquette arrière et Marn fixait avec curiosité le Talisman qu’ils avaient dérobé. Almine était préoccupé. Depuis le début, cette affaire ne lui plaisait pas. Son instinct lui dictait de rester sur ses gardes. Quelque chose clochait. Que s’était-il passé dans la rue ? Almine n’était plus un enfant. Il ne croyait plus depuis longtemps aux monstres pourtant ces bras, boursouflés, putrides, dotés de griffes longues et acérés, noires comme une nuit sans étoiles, qui s’étaient saisi de ce pauvre Nautolan ; ces bras étaient des bras de monstres. Il y avait eu aussi ce hurlement d’outre-tombe, profondément autre. Et ce bruit de craquement d’os sordide et contre-nature. Almine y pensa tout le long du trajet.

Deux heures et demie plus tard, Almine et ses compagnons arrivèrent au QG de Djarik. Ils furent reçus par Sark, Blake et Roxas. La présence de l’obséquieux Givin refroidit quelque peu l’ambiance. L’intendant leur indiqua, avec toute sa suave servilité, que le Seigneur Djarik attendait avec impatience la relique. Marn, Blake et Sark se rendirent directement voir le caïd Hutt. Roxas invita le reste de l’équipa à patienter. Il leur avait fait préparer un salon privé. Almine accueillit la perspective de boire un coup et de se relaxer un temps avec un entrain qui fit plaisir à Halard. Le Corellien souhaitait fêter dignement la réussite de la mission. La proposition reçut le même écho favorable chez Buu et les Jumelles.
Halard ouvrit la marche, un sourire impeccable et franc orné ses lèvres. Trop enthousiaste, il claqua les fesses de Tazz. Minet ne fut épargné d’une furieuse réplique de la Jumelle que grâce à la double intervention de Buu et Jazz qui retinrent de justesse le poing rageur de Tazz. Almine, affligé – et un peu amusé – par ce spectacle, marcha un peu plus loin où il surprit la conversation de deux employés de Djarik – des techniciens vu la combinaison de travail. Un Rodien, avec une tête d’ampoule en camaïeu de vert, discutait avec un Weequay, au visage brunâtre et parcheminé, d’un sujet qui interpella le contrebandier.
— Puisque je te le dis ! s’agitait le Rodien. Il y a une heure et demi il y a eu un genre d’émeute à la Villa Cimides.
— Je n’y crois pas, Breedo. Personne ne serait assez fou pour attaquer le Consortium. répliqua le Weequay en retournant s’occuper d’un coupleur énergétique.
— C’est partout sur l’Holonet News de Taris ! insista le Rodien prénommé donc Breedo, vexé de voir son collègue aussi fermé. Y parlent même d’une bataille rangée entre des Fonceurs et la sécurité. Un vrai carnage parait.
— Des Fonceurs ? Des Fonceurs, sérieux ? railla le Weequay. Y a pas un gang sur Taris – pas même ces dingues d’Adeptes – pour s’attaquer au Consortium.
— Justement Moum! Moi, je les vois bien ces tarés tenter un truc pareil. Les Adeptes n’ont aucunes limites, on ne sait même pas ce qu’ils veulent ! Et puis cette histoire de Consortium, c’est une légende de toute façon !
— Ah ouais ? C’est toi qui me dis ça, Monsieur « Y a des rakghouls dans les souterrains » ? se moqua Moum.
— Hé les gars, z’avez entendu cette histoire de la Villa Cimides ? les interpella un troisième technicien, un humain aux longs cheveux roux et les joues parsemées de tâches de rousseurs et de cambouis. C’est dingue quand même ! Parait que le Haut-Capitaine serait train de se rendre sur place.
— Ah tiens ! lança, triomphal, Breedo à Moum.
— Kriff ! jura Moum. Cette planète est en train de devenir cinglée ! L’animal sauvage du speeder-bus ce matin et maintenant ça !
— Sans mentionner les disparitions ! ajouta Breedo.

Ces derniers mots frappèrent Almine. Le souvenir de la disparition du vieil Granax lui revint en mémoire. Il l’avait oublié et n’en revenait pas de l’avoir oublier. Peu lui importait le massacre de Cimides – qui avait certainement eu lieu juste après leur départ – ou ces Adeptes qu’il ne connaissait pas, retrouver Yoabesin devait redevenir sa priorité. Dès que l’affaire en cours serait enfin réglée, il se dévouerait à cette tache. Car il craignait de plus en plus pour son ami.

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Chapitre Suivant
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Messagepar L2-D2 » Dim 05 Juin 2016 - 18:26   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

Chapitre 10 lu !

Alors là, je ne m'attendais pas à ce que l'intrigue progresse à ce point-là ! Bien joué, car je m'attendais à ce qu'il y ait un gros problème lors du cambriolage, mais certainement pas à ça (habile manière de ne pas spoiler les lecteurs, n'est-il pas ? :D ).

En revanche, on en apprend plus sur la manière qu'à eu Silverfox de récupérer le Talisman de Muur... vu qu'on croise très probablement Céleste Morne plongée dans la carbonite ! :shock: Reste bien sûr à voir comment les wagons vont être raccordés avec le crossover Vector.... Mais je ne doute pas que ce sera fort bien fait, une nouvelle fois !

Impatient de lire la suite ! :)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Tenebrae » Dim 05 Juin 2016 - 19:21   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

Merci L2 pour ton commentaire et ta lecture!

L2-D2 a écrit:Alors là, je ne m'attendais pas à ce que l'intrigue progresse à ce point-là !

Avec ce chapitre ainsi que le précédent et le suivant, j’accélère les intrigues. C'est le point d'équilibre entre la partie "mafia" et la partie horreur dans laquelle nous basculerons définitivement dans le chapitre 11.

L2-D2 a écrit:Bien joué, car je m'attendais à ce qu'il y ait un gros problème lors du cambriolage, mais certainement pas à ça

Cela veut dire que j'ai réussi mon coup alors ! :wink:

L2-D2 a écrit:habile manière de ne pas spoiler les lecteurs, n'est-il pas ? :D

oui très habile! J'applaudis! :D

L2-D2 a écrit:vu qu'on croise très probablement Céleste Morne plongée dans la carbonite !

C'est bien elle.

L2-D2 a écrit:Reste bien sûr à voir comment les wagons vont être raccordés avec le crossover Vector....Mais je ne doute pas que ce sera fort bien fait, une nouvelle fois !

Les wagons seront raccrochés. Je me suis fait, quand j'ai écris la Nuit des Rakghouls, un petit résumé des événements entre Vector et ma fiction pour être sur que cela tienne debout. Par contre, cela sera à vous de juger si c'est réussi ! :transpire: :lol:
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 05 Juin 2016 - 21:32   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

ça y est, j'ai eu droit à mon cameo ! Ce fut rapide: bonjour Ve'ssshhh, adieu Ve'ssshhh! :(

Et voila: pour une fois que j'avais dégotté un job pépère et bien payé, schplorf*! Un coup de blaster dans la tronche!
Ceci dit, je me considère comme chanceux: au moins, je ne suis pas contraint de vivre au milieu d'un Bor... capharnaüm sans nom, harcelé par les représentants, avec pour seule consolation « Vapodouches d’Affriolantes Sullestéennes»! :lol:

Ceci dit, mon patron est vraiment un mec bizarre. Comment Tyber Zann ( car c'est bien lui!) a-t-il pu tomber si bas? :cry:

Quand à nos amis, si leur mission s'est finalement déroulée sans trop d'anicroches ( grâce à la diversion de ces étranges fonceurs??), j'ai le sentiment qu'ils ont ouvert la boite de Pandore!
J'ai l'impression que maintenant que le Talisman n'est plus dans sa bulle, les ennuis vont VRAIMENT commencer!
Et je me demande si le chiss est aussi malin qu'il le croit... à moins qu'il soit chargé de raccrocher les wagon, justement? :perplexe:



* Cette expression est une marque déposée, propriétée de Gédéon "tchip" Saint Lazare.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Tenebrae » Dim 05 Juin 2016 - 22:27   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

Salut Ve'ssshhh!

Et oui ton caméo a été très bref...

Ve'ssshhh a écrit:Ceci dit, je me considère comme chanceux: au moins, je ne suis pas contraint de vivre au milieu d'un Bor... capharnaüm sans nom, harcelé par les représentants, avec pour seule consolation « Vapodouches d’Affriolantes Sullestéennes»!

J'attends de lire sa réaction... :lol:

Ve'ssshhh a écrit:J'ai l'impression que maintenant que le Talisman n'est plus dans sa bulle, les ennuis vont VRAIMENT commencer!

En quelque sorte, oui. Et cela va être explosif ! :siffle:

Ve'ssshhh a écrit:Et je me demande si le chiss est aussi malin qu'il le croit... à moins qu'il soit chargé de raccrocher les wagon, justement? :perplexe:

Oh il est malin... Et oui c'est par lui que je passerais pour raccrocher les wagons
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Messagepar TienVogh » Lun 06 Juin 2016 - 14:03   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

Chapitre 10 lu !

Finalement, l'assaut sur la villa Cimides s'est mieux déroulé que ce à quoi on pouvait s'attendre. Notre fine équipe a fait du bon boulot (pauvre Ve'ssshhh !) et le talisman de Muur est maintenant aux mains de Djarik. Je suis quand même curieux de savoir comment Celeste Morne s'est retrouvée congelée dans la carbonite. Ils auraient peut-être eu intérêt à la décongeler, vu ce qui risque de leur tomber dessus à la nuit tombée ! :D
Curieux aussi cet homme difforme caché dans le coffre fort... Que faisait-il là ?

La tension monte aussi pour Valérian et Lowbacca avec ce commissariat mystérieusement silencieux. Tout ça ne me dit rien qui vaille... :wink:

Et Brett fait la connaissance de mon alter-ego, un Sullustéen amateur de vapodouches ! :D Excellent ! :lol:
Pour tout dire, le vrai TienVogh est un Twi'lek, c'est le nom du personnage que je me suis créé à l'expo Star Wars Identities ! :wink: Mais va pour un Sullustéen. Au moins, il est toujours vivant à la fin du chapitre ! :transpire:

Tenebrae a écrit:C’est un peu le bazar. Mais moins que le Tombeau d’Atreyu, Premier Roi des Zeltrons !

Hmmm... Atreyu... Ce nom me dit quelque chose...
Bon Google me sort d'abord un groupe de Metal qui m'est inconnu... Ah voila ! C'est un des héros du film L'Histoire sans fin !

Bon, ben plus qu'à attendre la suite ! Et à bientôt sur un autre topic pour de nouvelles « Vapodouches d'Affriolantes Dames Sith » ! :lol:
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Messagepar Dark Sheep » Lun 06 Juin 2016 - 16:11   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

J'ai pu lire le chapitre, mais le site ne semblait plus répondre pour que je… réponde. Enfin, poste un message, quoi :)

Finalement, il semblerait que le casse de la villa ne soit pas le moment où tourne mal comme nous pouvions le craindre… mais peut-être cet événement sera-t-il à l'origine de la folie à suivre :? (c'est le smiley du gang de fonceurs)

En tout cas, le vieux difforme mêlé à la foule devant la villa nous fait le coup du regard flippant, et le commanditaire du chiss est mystérieux… je crois que ça va être chaud pour la suite !

Du côté de Lowbacca et Valérian, je redoute qu'ils soient sur le point de jouer à Resident Evil :transpire:
(ça tombe bien, je me suis toujours dit que ce serait fun de voir un Jedi affronter des zombies)

Brett, quant à lui, fait la connaissance d'un vieux fan de l'Histoire sans fin (peut-on espérer un caméo de Falcor ?)

Tout ça a bien avancé, et on a eu droit au passage à la présence de deux forumeurs… même si l'un des deux a vu sa durée de vie légèrement écourtée :lol:

Bref, c'est du tout bon ! Je guette la suite !
(Et je vais jeter un œil à ton autre fiction en cours)
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar Tenebrae » Sam 11 Juin 2016 - 14:03   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (10/20)

Bonjour à toutes et tous!

Petit message rapide pour remercier Dark Sheep et TienVogh pour leurs commentaires. :jap:
Et signaler qu'ils sont les deux gagnants de l'easter egg du Chapitre 10. Je leur envoie de ce pas la suite. D'ailleurs, il est fort probable que je ne poste le Chapitre 11 que lundi voire mardi soir. Instant 35 15 My Life: Je vais profiter du WE pour défragmenter mon pc, le reconfigurer et surtout changer mon disque dur et ma carte mère pour obtenir un ordi un peu plus performant. :wink:
L'inconvénient c'est que je vais être encore à la bourre pour commenter vos différentes fictions... :pfff:

La bise! :)
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Messagepar Tenebrae » Jeu 16 Juin 2016 - 11:55   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (11/20)

Bonjour à toutes et à tous!

Après trois jours de galère, j'ai finalement récupérer mon PC! Le redémarrage a été plus compliqué que prévu, j'ai même cru avoir perdu toutes mes données pendant un temps... :( Mais plus de peur que de mal! :wink:

Donc, avec beaucoup de retard, voici enfin le Chapitre 11!

Pour ce chapitre, je vous invite à une petite expérience multimédia. À certains endroits du texte, j'ai installé des liens URL qui amènent à des pistes musicales qui serviront de BO aux passages que vous lirez (bien évidemment vous êtes libres de cliquer dessus)

Bonne lecture! (et moi, pendant ce temps, je vais aller rattraper mon retard sur mes lectures SWuesques :transpire: :cute: )

À bientôt (ici ou sur les topics de vos FF respectives)!

*****************


Sommaire ; Chapitre précedeny

Chapitre 11


Vous avez déjà affronté l’Archiprêtre ? demanda la présence après deux heures de mutisme absolu.
— Affronté ? Non ; on ne peut pas l’affronter. répondit le Chiss, son arrogance habituelle faisant momentanément place à une sincère angoisse à l’évocation de l’Archiprêtre. Le rencontrer par contre ? Oui, en quelque sorte. Bien qu’il soit toujours endormi depuis des éons, je l’ai croisé. D’une certaine façon pourrait-on dire. Une fois.
— Et vous vous en êtes sorti … souffla la pathétique silhouette toujours blottie contre la fenêtre à fixer, de ses yeux absents, l’extérieur.
— Uniquement parce que j’ai eu la chance de ne pas l’intéresser, j’imagine. fit l’humanoïde aux yeux rouges avant de s’enfiler son quatrième verre de brandy.

Le droïde astromécano noir et or gazouilla la permission d’entrer dans le salon. Le Chiss se tourna vers lui et d’un signe de la main, l’y autorisa. Le robot roula dans la pièce en continuant ses babillements électroniques. Il portait à bout de pinces le plateau des desserts. D’un geste nonchalant, le Chiss lui indiqua de simplement poser le plat sur la table. Le robot s’exécuta et se rendit dans un coin de la pièce basculant en mode veille. Son maitre s’alluma une cigarette, prit une longue et profonde bouffée. Il expira de manière à ce que se forma, autour de son visage impassible, un nuage blanc et épais où ses yeux couleur du sang y devenaient la seule chose perceptible. Il se tourna vers son invité. Il l’observa pendant de longues minutes. Sa cigarette finit de se consumer ; distraitement, il l’écrasa dans le cendrier plein sans quitter des yeux son client si peu commun.
— Vous ne me parlez pas beaucoup de votre informateur. J’aimerais grandement le rencontrer un jour. déclara soudainement le Chiss en s’allumant une nouvelle cigarette.
— Ce n’est pas le genre de personnage que vous fréquentez. répondit l’homme en s’arrachant à sa contemplation rêveuse, son expression évoquant quelqu’un émergeant d’une brume hallucinatoire.
— Possible. Ou pas. Que savez-vous des gens que je fréquente en réalité ? Décrivez le moi simplement, s’il vous plait. insista le Chiss.
— Une loque, vêtue de haillons sales. commença à décrire l’homme en regardant de nouveau son reflet dur sur la vitre froide. Un rebut de l’humanité, une mauvaise caricature d’homme sans plus aucune dignité. Mal rasé, puant, les yeux fous. Un lâche devenu alcoolique…
— Joli portrait ! Tout le contraire de vous en somme.
— Parfaitement ! Moi, j’étais officier, j’ai une certaine classe par rapport à ce déchet qui avait tout pour lui ! s’emporta la silhouette en se saisissant de la bouteille de brandy pour la porter à la bouche goulument. Regardez-le ! Encore en train de picoler !
— Alors pourquoi lui faire confiance ?
— Parce qu’il n’a que moi. Et moi que lui…

La console de communications se mit à sonner bruyamment dans le salon. L‘indicateur d’appel correspondait au Seigneur Djarik même s’il s’agissait plus probablement d’un de ses sous-fifres ; Faulace ou Roxas. Le Chiss alla décrocher d’un pas mesuré. Ce fut le visage chauve de l’avocat qui s’afficha sur l’écran. Faulace était rouge d’excitation et de soulagement.
— Maitre Faulace, quel plaisir ! Vous transpirez toujours autant à ce que je vois.
— J’aurai, moi, du plaisir quand je n’aurai plus à vous côtoyer. répliqua, outré de l’accueil, le notaire empourpré. Le Seigneur Djarik requiert votre présence. Nous avons, à l’instant, été livré de l’objet.
— Bien. se satisfit le Chiss avec un soulagement sincère dans la voix. Bien, bien. Je serai là d’ici une demi-heure.
— Et n’oubliez pas vo…

Faulace ne termina pas sa phrase. L’écran se couvrit de parasites avant de s’éteindre complètement. Le Chiss haussa un sourcil. L’homme, derrière lui, parla alors ; la voix semblait perdue dans le lointain.
— Ah, le Demi-goule n’a pas dit son dernier mot… J’espère que les hommes que vous avez embauchés auprès du Hutt seront à la hauteur sinon cette nuit, Taris appartiendra à l’Archiprêtre.

*


Tout débuta par une explosion. Sourde, distante, un vague écho insignifiant pour Almine et ses compagnons.
Au bout de quelques mètres dans le couloir qui les menait à la salle de jeux, Tazz et Jazz, qui ouvraient désormais la marche, s’arrêtèrent brusquement. Almine, perdu dans ses pensées – le monstre de la rue, la disparition de Granax – percuta l’une des jumelles. Confus, il marmonna des excuses s’attendant à une remarque fulgurante qui ne vint pourtant pas. Cela l’interpella. Il remarqua alors l’extrême tension qui habitait Tazz. Sa sœur Jazz hocha la tête d’un air grave et fit un geste en direction de Buu lui intimant de s’arrêter. L’Arkanien s’exécuta, en haussant un sourcil interrogateur. Halard jeta un regard en arrière, son impeccable sourire disparu.
Soudainement, le monde trembla. Il y eut des cris et une alarme se mit à retentir. Entre deux hurlements de sirènes, Almine et ses compagnons pouvaient entendre des détonations étouffées. Chacun se crispa. Une porte dérobée s’ouvrit sur leur droite. D’un seul mouvement, ils dégainèrent tous leurs armes. Face à eux se tenait un Gamorréen à l’air idiot qui les regardait avec étonnement. Derrière la silhouette rondouillarde du garde, ils entendirent le martèlement de bottes en pleine course effrénée frappant le sol. Une demi-douzaine de soldats, équipés d’armures disparates et mal entretenues, déboulèrent du couloir gardé par le Gamorréen au regard abruti.
Buu agrippa fermement le bras d’un des soldats, un Rodien dont les yeux trahissaient une profonde confusion.
— C’est quoi ce bordel ? lui cria Buu pour couvrir l’assourdissante alarme.
— On nous attaque ! finit par lui répondre le Rodien.
— Qui ? continua l’Arkanien.
— Je n’en sais rien et je m’en tape !

Le Rodien se dégagea d’un geste brusque de l’étreinte de Buu. Le soldat de Djarik rejoignit ses compagnons d’armes qui s’engouffrèrent dans le hangar.
Le sas blindé resta ouvert suffisamment longtemps pour dévoiler à Almine et aux autres une vision de chaos. Des gens couraient dans tous les sens, l’air était saturé de traits de lasers.
— Bon on fait quoi ? demanda Almine, avec le pressentiment qu’il n’allait pas aimer la réponse.
— À ton avis ? lui lança la plus masculine des Jumelles, dont l’intonation ne laissait aucun doute sur ses intentions.

Des bruits de déflagrations leur parvinrent de la salle de jeux aussitôt suivis de cris perçants à travers le crépitement d’un échange de tirs fourni. Halard se précipita jusqu’à un coude du couloir qui y menait. Calé contre l’angle du mur, il fit passer sa tête avec précaution avant de la retirer précipitamment. Il marmonna un juron avant de se retourner vers ses compagnons.
— Bon apparemment se rendre dans la salle de jeu n’est pas une option !
— Qu’est-ce qui se passe ? lui demanda Buu avec anxiété.
— Les gars de Djarik se font déborder. Et ça ne va pas tarder à nous tomber dessus !
— Mais quoi, par les Neuf Enfers de Corellia ! s’emporta Jazz, gagnée par l’excitation du combat à venir.
— Des droïdes commandos ! Un très gros paquet de droïdes de classe BX. précisa Halard. Marqués du sceau de Zann !
— Ah ben c’était bien le Consortium alors ! réagit Almine.
— Apparemment. Et ils savent qui a commandité le cambriolage !
— Ils ont fait vite. Très vite. s’étonna Tazz, avec tension. Ils ont dû nous suivre.
— Comment ? hurla Buu.
— Je n’en sais rien ! Ce n’est pas ma faute ! J’ai tout fait comme d’hab ! se justifiait le Corellien. Ce n’est pas ma faute !
— Ils arrivent ! prévint Jazz.
— On est mal ! conclut Almine.

Les tirs se rapprochaient dangereusement de leur position et derrière le sas menant au hangar, ils entendaient les échos d’une véritable bataille rangée.
— On fait quoi ? répéta Almine avec plus d’urgence dans la voix.
— Le hangar est notre meilleure option. Ici, nous sommes trop à découverts. déclara Jazz. Les combats dans les corridors, ce n’est pas trop notre came à Tazz et moi, en fait.
— Ok. approuva Buu avec une froide détermination.

Tazz et Jazz enfilèrent leurs casques de combat. Halard prit une profonde inspiration. Buu vérifia son blaster et sa vibrolame. Almine, lui, se contenta de serrer fermement, avec ses deux mains, la crosse de son pistolaser.
D’un coup de coude assuré, Tazz enclencha la commande d’ouverture du sas.
— Bienvenue en enfer ! hurla Jazz en se jetant dans la mêlée.

Le hangar était bel et bien devenu une véritable expression de l’enfer. Les gardes de Djarik se battaient avec acharnement, abrités derrière des skiffs renversés, des caisses sommaires qui volaient en éclats sous le feu nourri des assaillants. L’air était zébré de tirs de lasers. Le réservoir d’un speeder fut touché ; l’explosion s’éleva en corolle de flammes rouges. Le souffle, puissant, renversa un groupe de droïdes commandos. Les soldats de métal se déversaient continuellement à travers une brèche béante dans la porte du hangar.
A leur arrivée dans ce cauchemar, Almine et ses compagnons durent enjamber les corps de plusieurs des gardes de Djarik, baissant la tête de temps en temps pour éviter les tirs qui fusaient de toutes parts. L’air sentait fort l’ionisation et la chair carbonisée. Des cris et des râles s’élevaient dans le chaos couvrant parfois les explosions et les échanges lasers. Une tourelle E-WEB maniée par trois gardes crachait son feu continu avec une certaine efficacité, décimant les rangs des droïdes. Mais ces derniers ne cessaient d’affluer. Le Rodien, qui avait discuté avec Buu plus tôt, essayait de monter un deuxième canon mobile aidé de deux de ses collègues. Ils n’eurent pas le temps de terminer. Les robots débordèrent les défenses sur la droite. Des rafales les fauchèrent devant eux. Almine remarqua alors l’insoutenable jeunesse de l’homme de main étendu à ses pieds.

Halard poussa Almine derrière un échafaudage écroulé. Une dizaine de traits de lasers frappèrent l’endroit où les deux contrebandiers se trouvaient l’instant d’avant. Les Jumelles répliquèrent. Quatre droïdes tombèrent. Deux autres continuaient d’avancer malgré le feu fourni. Buu se trouva coincé entre un morceau de mur et la carcasse d’un droïde de manutention criblée d’impacts. Tazz sauta se mettre à couvert derrière un speeder. Elle tenta d’attirer le feu sur elle afin que l’Arkanien puisse se sortir de la situation précaire dans laquelle il se trouvait. Jazz rejoignit Almine et Halard ; les deux enchainaient les tirs sans trop savoir s’ils touchaient au but. La Jumelle remarqua, un peu plus loin, prés d’un soldat blessé le canon d’un blaster rotatif Z-6. Halard et Almine arrosèrent les assaillants d’un feu nourri afin de lui permettre de récupérer l’arme lourde. Lorsqu’elle l’eut en mains, Jazz ajusta le groupe de droïdes de combats qui approchait dangereusement de la position de Buu. Débarrassé des attaquants, l’Arkanien put se précipiter jusqu’à un abri. Une barricade sommaire où trois mercenaires de Djarik repoussaient une nouvelle section de robots. La tourelle de défense d’un cargo corellien se mit en route prenant pour cibles les commandos droïdes, ouvrant une courte fenêtre de répit que les Jumelles mirent à profit pour rejoindre Buu. Une nouvelle déflagration sourde indiqua au groupe que l’E-WEB venait de se faire détruire. La brèche permit à des droïdes de se recentrer sur le cargo qui faisait des ravages dans leurs rangs. Une vague de commandos droïdes investit le vaisseau. Très rapidement, les canons du cargo se turent. Jazz fit hurler le canon rotatif du Z-6 tandis que deux des hommes de Djarik périrent à ses côtés.

Tazz et Buu mitraillaient férocement pour permettre à Almine et Halard de les rejoindre. Tazz faisait mouche à chaque tir. Les deux contrebandiers coururent, courbés pour esquiver les tirs adverses. Ils finirent, à bout de souffle, par accéder au couvert de la barricade. Almine glissa, heurtant par inadvertance les côtes de Tazz. Le jeune contrebandier s’en excusa. L’ancienne de la CorSec ne broncha pas se contentant de continuer à faire feu. Une offensive des droïdes les firent tous baisser la tête. Un soldat, trop lent, fut déchiqueté par une série de rafales serrées. Halard se dressa par-dessus la barricade sommaire. Il fit feu à de nombreuses reprises. Un droïde touché en plein tronc s’écroula. Un autre eut la tête explosée. Des débris tombèrent du plafond, en un vacarme assourdissant ; ils s’écrasèrent sur une troupe de droïdes. Esquivant les carcasses de ses « frères », un nouveau robot de combat apparut sur la gauche du Corellien. Halard pivota prestement et tira. Le trait de laser effleura le visage inexpressif du droïde. Celui-ci répliqua par trois fois. Minet fut touché simultanément à l’épaule et au torse. Le grognement de douleur d’Halard se transforma en un gargouillis immonde lorsqu’un nouveau tir le toucha en plein visage. Le Corellien tomba en arrière. Le droïde commando avançait toujours, rafale après rafale. Almine plongea derrière un morceau de mur écroulé. Les impacts crépitèrent avec férocité au dessus de sa tête. Jazz arrosa le robot d’une salve qui le coupa quasiment en deux. Almine se précipita vers le corps désormais sans vie de son camarade. On hurla derrière lui. Il leva la tête. Deux droïdes commandos étaient passés par-dessus la barricade en un salto parfaitement exécuté. Tazz accueillit celui de droite avec une décharge de son fusil blaster. Le robot vacilla avant de s’effondrer, son armature couvert d’étincelles. Almine fit feu sans discontinuer sur le droïde restant. Sans un bruit, le robot tomba sur ses articulations qui faisaient figure de genoux puis explosa. Almine fut projeté durement en arrière. On le souleva sans ménagements. Buu le traina avec difficulté jusqu’à un autre abri tandis que les Jumelles, appuyées par deux autres soldats de Djarik, repoussaient – un peu vainement le savaient-elles – cette nouvelle offensive des droïdes. Ils surgissaient de partout.

Dans leurs dos, un vaisseau s’éleva dans un tonnerre assourdissant. Cinq secondes plus tard, l’appareil – une vieille canonnière de classe Némésis – balança une paire de missiles à concussion. La série d’explosions qui en résulta réduisit les rangs des commandos droïdes. Mais fidèles à leur programmation, les robots continuaient d’avancer encore et toujours. Ils se concentrèrent sur la canonnière ; les tirs rebondissaient furieusement sur sa carlingue blindée. La Némésis tira une nouvelle salve de ses missiles destructeurs. Le souffle des déflagrations faisaient trembler l’ensemble du bâtiment déjà bien endommagé. Un pan du toit du hangar s’écroula dans un bruit d’apocalypse.
— C’est pas bon ça ! cria Jazz.
— Faut qu’on sorte d’ici ! lui répondit l’un des hommes de Djarik avant de se faire abattre d’un tir en pleine tête.

La Jumelle à la musculature impressionnante ne broncha pas quand le sang du soldat gicla sur son casque. Elle essuya la trainée d’une geste distrait avant de descendre deux droïdes. Au dessus d’elle, un nouvel engin entrait dans la danse, un speeder de combat dont le gros canon blaster rugit à plusieurs reprises. Aux commandes, Almine reconnut Owen, le pilote raté, et à la servante du canon, Équarisseur le droïde garde du corps d’Illiam, le braqueur Quarren. Ce dernier leur faisait signe de le rejoindre.
— Grouillez vous ! hurlait Illiam avant de rajouter. Djarik a ordonné l’évacuation !

Si le caïd abandonnait son QG, cela signifiait que la situation était désespérée. Almine comprit que cela signifiait aussi que le Hutt, comme tout bon Hutt de Taris, prévoyait de ne rien laisser derrière lui. La bonne vieille tactique de la terre brulée. Buu et les Jumelles en étaient arrivés à la même conclusion. D’un seul mouvement, les quatre camarades se jetèrent en direction du speeder. Almine sauta, menaça de basculer en arrière mais fut ramené in extremis par la poigne ferme de Jazz.
Les tirs ennemis s’intensifièrent. Ils eurent raison du dernier homme de main de Djarik qui s’écroula sans un bruit, une expression de surprise choquée sur son visage distordu par la douleur, tendant une main crispée et implorante vers Almine. Le jeune contrebandier détourna le regard. La canonnière tira ses derniers missiles sur les restes de la porte du hangar et, sans tarder, se projeta en avant suivie par le speeder de combat. A l’instant où la Némésis s’apprêtait à émerger du hangar, le tir bien placé d’un droïde endommagea l’un de ses réacteurs. L’engin décrocha et s’écrasa dans un immonde bruit de tôle froissée. Le speeder esquiva et sortit du hangar. Owen exultait.
— C’est quoi la suite ? demanda, les dents serrées, Buu.
— On rejoint une des planques de Djarik et on attend les consignes. lui répondit Illiam qui se tenait le menton, l’un de ses tentacules sectionné saignait abondamment.

**


Mon père était un homme frustre, sans éducation particulière. Réfugié de guerre d’Haruun Kal surCoruscant – faute de choix pour un simple ancien employé agricole sans le sou – avec ma mère et moi, à l’état de grosse crevette dans le ventre de ma mère, prêt à s’éveiller au monde, il était passé d’une jungle poisseuse et luxuriante à un autre type de jungle tout aussi poisseuse. Sans jamais vraiment réussir à s’acclimater. Il vivotait de petits boulots en petits boulots. Mais jamais il ne baissait les bras, ne perdait espoir. C’était un battant, accroché à ses valeurs. Un homme frustre, sans éducation particulière, qui à l’inverse de nombre de ses compatriotes, restait attaché à cette République attaquée et critiquée de toutes parts. Cette République dont il ne cessait de vanter les mérites, cette République qui avait fourni un toit à sa famille.
Je me souviens…
J’ai trois ans. Mon père, l’homme fort dont seule la présence faisait fuir les petits voyous minables qui rodaient autour de ma mère, pleure. Sur l’écran de l’Holonet un vieillard, au visage horrible, parle. Je ne comprends pas évidemment ce qu’il dit mais il fait pleurer mon père. Je le hais immédiatement. J’appris bien plus tard que c’était le discours d’investiture de l’Empire, cela me fit haïr encore plus cet homme au physique de gargouille.


Le crépuscule descendait sur la Basse-Ville lorsque Blake émergea des décombres. Il toussa, des débris et de la poussière tombèrent de son crâne couvert d’ecchymoses. Se servant d’un bras de droïde commando comme d’un outil, le mercenaire s’extirpa difficilement de l’éboulement. Il s’était servi d’un immense Ithorien pour se protéger partiellement. Sans égard pour le cadavre écrasé, Blake finit par se dégager. Il se passa la langue sur les lèvres sanguinolentes. Il se remémora les derniers instants ; le début de l’attaque avait été fulgurant et Faulace fut l’un des premiers à succomber, sans jamais comprendre ce qui lui était arrivé.

Sark, le Snivvien et lui furent vite séparés de Djarik. Durant leur fuite – car il fallait bien appeler cela une fuite – ils entendirent les YVH du Hutt entrer en action. Blake regretta de ne pas être de la partie, tellement cela avait l’air fun. Mais Sark continuait de sévir dans son rôle autoproclamé de commandant, à donner des ordres et Blake ne le supportait plus. Une demi-douzaine de droïdes commandos surgit dans le couloir qu’ils empruntaient pour retourner au hangar. Comme à son habitude, le Snivvien poussa un petit cri strident de peur. Sark – et Blake se devait de le reconnaitre – fut prompt à réagir. En quelques tirs, le Nikto abattit deux robots. Avec un hurlement de dément ravi de pouvoir enfin se défouler, Blake sauta sur les droïdes, ses vibrocouteaux en avant. Surpris de voir un humain se jetant directement sur eux, les robots de combats ne répliquèrent pas immédiatement et se firent démembrer. Essoufflé, un grand sourire barrant son visage, Blake contempla un instant les carcasses des droïdes avant de s’apercevoir que son combat – trop court à son gout – avait offert une fenêtre à Sark et Marn pour fuir. Blake renifla. Stratégiquement parlant, le Nikto avait parfaitement agi mais Blake l’eut en travers de la gorge. Le mercenaire se fraya un chemin jusqu’à ce qu’il pensait être une sortie de secours lorsqu’il tomba sur l’Ithorien. Ce dernier – à priori un simple client du casino – tentait d’ouvrir la porte sans succès, la panique imprégnant chacun de ses gestes désordonnés. Blake ressentit alors les premières secousses agitant les fondations de l’ancienne usine. Il comprit tout à coup que Djarik venait d’ordonner l’autodestruction de son QG. Il se précipita sur l’Ihtorien quand les explosions souterraines finirent par faire s’effondrer le bâtiment en espérant que la stature de l’imposant non-humain lui servirait d’abri. L’Ithorien ne comprit que trop tard les intentions de Blake.

Depuis l’incident avec le discours, mon père rentrait souvent tard le soir. Souvent ses vêtements étaient tachés de sang. Pas le sien, nous disait-il avec fierté et amusement. Ma mère ne le supportait pas. Moi j’étais terrifié. Et intrigué. Que faisait donc mon père ? Qu’est ce qui pouvait bien pousser cet homme que j’admirais, cet homme juste et loyal à se battre soir après soir ? Quand je le questionnais, il répondait toujours la même chose. Un truc que je ne comprenais pas : il punissait les félons. Je sus, plus tard, qu’il se battait, régulièrement, avec les habitants du quartier qui adhéraient à la propagande impériale. Sa façon à lui de faire de la politique. Sa manière rustre et brutale pour continuer à perpétuer la flamme de la République. Par-dessus tout, il refusait qu’on l’oublie et l‘enterre sous des tonnes de mensonges.

Je me souviens...
J’ai six ans. Je reviens de l’école, ennuyé comme toujours de subir ces cours auxquels je préférais les vagabondages de mon copain Finn. Lui, et d’autres de mon quartier, ne vont pas à l’école ; ils se promènent libres dans les rues, jouent et s’amusent. Plutôt que la classe, je rêve de les rejoindre dans leurs aventures. Je vois mon père qui m’attend dehors. Il a la mine des mauvais jours. Je m’interroge et m’inquiète : il a déjà reçu mon bulletin de notes ? Je panique de plus en plus alors que je m’approche, le pas hésitant. Je me rappelle la correction quand j’avais rapporté un neuf à ma dernière interrogation de basic. J’aperçois la silhouette de ma mère derrière lui, elle discute avec trois hommes. Elle fait de grands gestes. Les hommes l’écoutent en silence. Ils portent un uniforme noir cintré que mon père m’avait appris à reconnaitre et surtout à m’en méfier. Ces hommes en noir, le visage de mon père et l’énervement de ma mère font gonfler en moi un sentiment de terreur. Je suis à quatre mètres de la maison, j’enjambe une pile de détritus. Mon père me voit enfin. Il se précipite vers moi. Je me contracte. Mais la baffe ne vient pas. Il me serre dans ses bras. Je me rends compte alors qu’il le fait bizarrement. il est entravé par des menottes. Il me murmure qu’il m’aime. Sans trop savoir pourquoi, je me mets à pleurer.
Plus tard cette nuit, seul dans mon lit, j’entends ma mère recevoir notre voisin. Lui, acquiesce fort entre deux ahanements. Elle, fait de petits gémissements. Je pense à mon père. Ses expéditions l’avaient rattrapé. On l’avait dénoncé. Je pense à mon père et à ses dernières paroles quand les soldats en armure blanche vinrent le récupérer l’arrachant à mes bras faibles d’enfant. « Ne laisse personne te dire ce qu’il faut penser ou faire. Un jour, mon fils, tu te battras pour que les plus faibles que toi soient libres de penser ou faire ce qu’ils veulent. »

Je me souviens…
Plus tard cette nuit, seul dans mon lit, je me promets de faire honneur à ces paroles. J’ai six ans et je viens de rentrer en résistance. Mais d’abord je dois m’occuper de celui qui a trahi mon père.


Blake observa le paysage désolé autour de lui. Une poussière grise virevoltait en nuages épais, redescendant lentement sur les ruines. Ci et là, des flammes lapaient des murs de briques écroulés, illuminant d’orange et de jaune les silhouettes errantes de survivants choqués et hébétés. Les blessés trébuchaient sur les corps mutilés. Des carcasses de droïdes, des appareils pulvérisés et des cadavres à moitié ensevelis jonchaient le sol à perte de vue, étranges et infectes saillies d’une terre couverte de gravats. Une odeur pestilentielle, de brulé et de poussière, flottait au dessus des décombres. Parfois, par dessus le crépitement de flammes et des raclements d’un mur s’écroulant, des râles de douleurs s’élevaient faiblement dans les airs. Des appels au secours lointains, plaintifs et désespérés, montaient du sol.
Blake s’avança. Il avisa la dépouille d’un des hommes de Djarik, un Twi’lek à la peau bleue, qui reposait face tournée vers le ciel noir de fumée, les yeux vides, un fin filet d’un liquide brunâtre coulant le long de ses lèvres violacées. Une poutre écrasait son torse le coupant presque en deux. Dans sa main un blaster intéressa fortement le mercenaire. Le Twi’lek serrait l’arme, ses doigts tordus crispés sur la crosse. Blake lutta pour récupérer l’arme. Il en avait besoin au cas où les commandos droïdes du Consortium reviendraient à la charge. En désespoir de cause, sans un tressaillement, Blake se servit d’un de ses couteaux pour trancher le poignet du garde.

Il me fallut un an et deux mois pour accomplir cette tâche. Quatorze mois à mentir à mes professeurs, à ma mère. Quatorze mois à ingurgiter les mensonges qu’on me servait en cours, à la maison, sur l’, sans jamais rien laisser transparaitre. Quatorze mois à supporter qu’on traite mon père de bâtard, de traitre à l’. Quatorze mois à prendre des coups, et à en donner de plus en plus à mesure que je me fortifiais. Quatorze mois à fréquenter, en douce, ceux de mon âge et les plus vieux qui n’avaient, jamais vraiment, choisi de vivre dans les rues sales et troubles des bas-fonds de . Ces rebuts honteux et abandonnés par ce régime que mon père avait combattu avec la ferveur et la bêtise d’un homme frustre et sans éducation. Quatorze mois à fouiner pour découvrir l’identité du traitre.

Je me souviens…
Je me tiens au dessus de ma mère. Elle dort, nue sous les draps et je n’en suis pas dégouté comme l’aurait été un autre enfant. À ses cotés, repus et ronflant, le voisin s’étale de tout son long. Je tremble. Le vibrocouteau est lourd sur ma paume moite. Je manque de le faire tomber une ou deux fois. Je me ressaisis. Et silencieusement, je me penche sur ma mère. J’hésite. Elle sourit de ce même sourire quand elle me borde le soir tombé, quand elle me console après un cauchemar. Le voisin bouge et grogne dans son sommeil écœurant. Mon cœur se met à battre dans ma poitrine. J’ai envie de vomir mais je dois tenir ma promesse. J’enfonce la lame dans la gorge de ce témoin gênant de ma vengeance. Si profondément que mes doigts y pénètrent. Je sens sa chair se déchirer. Un gargouillis humide vient mourir sur ses lèvres. Le sang coule sur ma main. J’en ai le tournis. Ma tête est en train d’exploser. J’ai la gorge sèche. Ma mère se réveille. Ses yeux trahissent son incompréhension. Je la fixe en retour. Elle ouvre la bouche pour pousser un cri. Je ferme les yeux et mon corps agit à ma place. Le vibrocouteau lui tranche la gorge. Elle s’agite. J’ouvre les yeux. Sa bouche dégorge de son sang. Des flots s’en écoulent de la plaie béante qui était encore quelques secondes auparavant son cou. Sans , dans un murmure à peine marmonné, je lui dis : « Pour Papa.». Ma mère pleure. Ses larmes se mêlent au sang. J’en ai le tournis. Je pleure aussi. Noyé dans le gargouillis sanguinolent, mon nom est balbutié par ma mère. Une rage enfle dans mon ventre. Elle me brule, surpasse ma peine. Je lui répète, sans trembler cette fois : « Pour Papa.». Je me tiens au dessus de ma mère. Je réalise alors qu’elle n’est plus qu’un bout de viande inanimée. La rage fait place à la satisfaction.


Tandis que Blake essuyait, avec un morceau de sa manche, la crosse du blaster, un bruit indistinct de ferraille et de roche lui fit lever la tête. Il se redressa vivement.
Un bref instant de silence mortifère précéda une succession de hurlements dégénérés. De monstrueuses ombres prédatrices se déplaçaient parmi les vestiges fauchant les survivants qui disparaissaient dans un cri d’effroi et de surprise. D’horribles bruits, ceux d’une mastication molle, résonnaient. Blake, bien qu’amoindri, se tendit, les sens aux aguets. Là, il percevait une silhouette grotesque. Ici, il entendait une chair qu’on déchire de ses os. Sur sa gauche, il surprit un mouvement ponctué d’immondes grognements pâteux. Derrière lui, retentit le claquement humide de crocs se refermant sur une proie implorant des dieux auxquelles elles ne croyaient plus. Sur sa droite, un Rodien s’abandonna à la bestialité poussant un cri primal d’angoisse avant qu’une créature difforme ne lui arracha la tête d’un coup de griffes aiguisées où pendaient des lambeaux putréfiés de chair. Blake déglutit péniblement.

Face à lui, juché sur les restes informes d’une machine à sous, un vagabond encapuchonné le fixait intensément avec deux minuscules yeux bridés. Le visage du clochard, orange par nature, se teintait de nuances de rouge feu à cause des flammes mourantes d’un petit foyer d’incendie à proximité. Quelque chose ondulait et serpentait sous la peau du SDF. Blake remarqua que cela pulsait au rythme de ses propres battements de cœur. Le mercenaire ne pouvait plus quitter des yeux ce fourmillement malsain. L’instinct de Blake prit le dessus. Il pointa son arme sur le vagabond avant de se figer. Au pied de la créature en guenilles, Blake eut la vision d’une forme sombre d’une taille impressionnante se frottant contre les oripeaux ballants. D’une gueule bardée de crocs luisants, une langue démesurée pendait mollement agitée de soubresauts spasmodiques. Blake s’aperçut que l’affreuse créature n’était pas seule. D’innombrables paires d’yeux jaunâtres, inexpressifs et froids, le fixaient. Leurs épouvantables propriétaires avaient le dos vouté, se reposant sur des bras antérieurs que des muscles aux terribles proportions déformaient. La faible lumière des flammes révélait des masses de chairs noueuses se soulevant et tressaillant sous une peau caoutchouteuse à la teinte d’un marron terne marbré d’un rouge fade. Le vagabond fit un geste dans la direction de Blake. Des griffes noires couvertes de résidus d’une terre visqueuse souillée de sang grattèrent férocement le sol.
En un clignement de paupières, le mercenaire sentit ces griffes acérées qui lui déchiquetaient le dos puis le ventre et s’acharnèrent sur son visage.

À mes vingt-et-un ans, assommé par les séances avec des psychiatres endormis, abruti par les drogues, étourdi par les discours de passés en boucle, je sortis de la maison de correction, cette grande bâtisse de pierres noires aux couloirs gris et anonymes, coupée du monde extérieure.
J’appris que mon père était mort peu de temps après sa déportation lors d’une tentative d’évasion. J’en fus si fier. Je me rendis sur la fosse commune où mon père reposait. Je pris ma première cuite ce soir là.
Des murmures, prononcés dans le secret des dédales sombres deCoruscant , évoquaient une Rébellion contre l’Empereur. Vestige de l’éducation de mon père, j’y vis là une opportunité de me battre pour que les plus faibles que moi soient libres de penser ou faire ce qu’ils veulent.
Au sein de la rébellion, je devins saboteur, argousin au sein de la Flotte ou encore artilleur sur airspeeders. J’étais présent sur Yavin4 quand Skywalkerfit sauter l’Étoile de la Mort. Je fus blessé surHoth ; je fis parti du deuxième groupe de commandos au sol durant la bataille d’Endor.
Et quand la Nouvelle République fut proclamée, j’étais enfin apaisé et heureux.
Puis vint la Crise de la Flotte Noire. Et les Yevethas. Leurs geôles puantes. Leurs brimades perpétuelles. Leurs séances de tortures sans fins. Et l’abandon de nos pairs loin là haut dans leurs vaisseaux immobiles.

Je me souviens.
Des jours – peut-être des semaines, je ne sais plus, j’ai perdu le compte – que je suis enfermé dans cette cellule gluante. Battu jusqu’à l’évanouissement au moindre prétexte par des brutes fanatisées vénérant par-dessous tout la douleur, surtout celle infligée. Chaque jour apporte un nouveau supplice. Je suis réduit à l’état de bête, affamée, nue – la crasse accumulée faisant office de seconde peau – et dépouillée de son identité. Je suis réduit à n’être qu’un tas de viande qui ne s’exprime plus que par des couinements inarticulés. Je n’arrive même plus à pleurer. Je vis dans mes propres excréments, heureusement que la dernière visite d’un haut dignitaire a terminé de transformer mon nez en un sordide appendice boursouflé de douleur. Chaque soir, je me raccroche au souvenir de mon père. Mais j’ai de plus en plus de mal à réfléchir, à me rappeler son visage. Mon père ne se résume plus qu’à une silhouette fantomatique. Bientôt – je le sais – il ne sera plus rien... Je m’y refuse !
Deux gardiens entrent dans mon cachot. Ils viennent s’amuser, se détendre en me cognant encore et encore. Leur excitation vibre dans l’air. Le monde a un fétide gout de sel lorsque je reçois le premier coup. Un des matons rigole grassement. Avec mes dernières forces, je me jette sur lui. Il est surpris. Je lui brise la nuque. Le craquement de ses vertèbres résonne dans la cellule. Quel son délicat ! Son collègue reste interdit. Je ne lui laisse pas le temps de réagir. Je me précipite sur lui. Je le chope à la gorge. Mes dents s’enfoncent dans sa trachée ; ma mâchoire est serrée, j’en ai presque mal. Le sang coule dans ma bouche. Cela en devient enivrant ! Je descelle une pierre achoppant d’un des murs et que je n’avais pas eu, jusqu’à présent, la ou le courage de récupérer. Un troisième garde, alerté par mes grognements de satisfaction, arrive. Je le frappe avec la pierre. Il s’écroule. Je continue à frapper son crane jusqu’à ce que la pierre finisse par cogner le sol sous sa tête. Je me sens tellement vivant !


Blake était allongé sur le sol. Au dessus de lui, se tenaient le vagabond et ses créatures de cauchemar. Blake sentit que quelque chose grouillait dans ses veines, quelque chose qui s’emparait de lui. De son corps meurtri, de son esprit troublé. Sa vision se flouta douloureusement. Il s’abandonna à la souffrance et à ce qui hantait ses entrailles, malade et intrusif.
Le mercenaire se vidait de son sang. Et il se mit à se souvenir de sa vie.

***************


Chapitre suivant
Modifié en dernier par Tenebrae le Lun 19 Juin 2017 - 21:45, modifié 4 fois.
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Messagepar L2-D2 » Jeu 16 Juin 2016 - 13:08   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (11/20)

Chapitre 11 lu !

:shock:

Déjà : excellents choix de musiques ! ça renforce considérablement l'immersion, notamment la dernière ! :oui:

Alors là, je n'avais pas vu cette évolution venir ! Les choses sérieuses ont commencé, le chaos s'empare de la demeure du Hutt et, comme tu nous l'avais annoncé, la Nuit commence véritablement ! Et certains des personnages déjà rencontrés précédemment n'y survivront déjà pas !

Toute la partie sur Blake est très réussie, d'abord en elle-même puisqu'on en apprend énormément sur le personnage, et du coup sur la fin de cette partie. :wink: En revanche, dans cette même partie, il manque parfois des mots par ci par là, comme ici :
Tenebrae a écrit:J’ai trois ans. Mon père, l’homme fort dont seule la présence faisait fuir les petits voyous minables qui rodaient autour de ma mère, pleure. Sur l’écran de l’ un vieillard, au visage horrible, parle. Je ne comprends pas évidemment ce qu’il dit mais il fait pleurer mon père. Je le hais immédiatement. J’appris bien plus tard que c’était le discours d’investiture de l’, cela me fit haïr encore plus cet homme au physique de gargouille.[/i]

ou encore là :
Tenebrae a écrit:Des murmures, prononcés dans le secret des dédales sombres de , évoquaient une Rébellion contre l’Empereur. Vestige de l’éducation de mon père, j’y vis là une opportunité de me battre pour que les plus faibles que moi soient libres de penser ou faire ce qu’ils veulent.
Au sein de l’, je devins saboteur, argousin au sein de la Flotte ou encore artilleur sur airspeeders. J’étais présent sur 4 quand fit sauter l’Etoile de la Mort. Je fus blessé sur ; je fis parti du deuxième groupe de commandos au sol durant la bataille d’Endor.
Et quand la Nouvelle République fut proclamée, j’étais enfin apaisé et heureux.

Pas grand chose de gênant mais, par exemple, on ne sait pas où les parents de Blake sont allés après avoir quitté Haruun Kal, c'est dommage.

Là, en tout cas, tu m'as scotché. J'attends le Chapitre 12 avec impatience !
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Tenebrae » Jeu 16 Juin 2016 - 13:23   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (11/20)

Purée!
Encore ce problème! :shock:

Toi et TienVogh, vous qui avez lu le doc Word, ces mots n'y sont pas pourtant manquants (y a d'autres coquilles ou fautes mais pas de mots manquants). J'ai passé quatre jours à changer mon PC , à le reconfigurer, à faire des scans avec tous les anti malwares du monde et pourtant ça continue! Je suis gavé...

Bref! Merci pour la lecture et le commentaire.
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Messagepar TienVogh » Jeu 16 Juin 2016 - 13:43   Sujet: Re: Dans les Ombres n°2 - La nuit des Rakghouls (11/20)

Chapitre 11 lu (en avant-première, mais j'attendais la publication pour commenter :wink: ) !

Je pensais bien que l'assaut sur la villa Cimides avait été trop facile, voici donc le consortium de Zann qui riposte avec force moyens. Le QG de Djarik est détruit et notre fine équipe compte déjà un mort, le pauvre Minet (dont je me doutais qu'il ne ferait pas long feu ! :D).
Mais par rapport à Blake, il a finalement de la chance, s'il n'est pas à proprement parler mort, on peut penser qu'on ne le reverra plus que sous les traits d'un rakghoul :diable: (au passage on apprend d'où lui vient son caractère de psychopathe, il en tient un sacré pédigrée).
Et il semble bien que le clochard dirige les affreuses bebêtes, sans doute au nom de son maître, l'Archiprêtre. Du coup, les quelques crédits qu'Almine lui a donné au début lui sauveront-ils finalement la vie ?

Vivement la suite !

L2-D2 a écrit:En revanche, dans cette même partie, il manque parfois des mots par ci par là.

Je peux confirmer qu'ils étaient bien dans le texte d'origine, sans doute encore un bug de copîer/coller. :(
Je n'ai jamais eu le cas de mots entiers qui sautent ainsi, mais quand je copie/colle depuis LibreOffice sur AO3 ou fanfictions.fr avec Firefox, il y a des soucis avec l'italique qui bave et que je dois corriger avant de valider et sur fanfiction.net, ce sont les points-virgules qui sautent ! :perplexe:
Modifié en dernier par TienVogh le Jeu 16 Juin 2016 - 13:57, modifié 1 fois.
FanFictions : Dark Claria : Dame rouge des Sith (roman), Pour toi, Tarania (OS)
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