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[Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

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Messagepar Hiivsha » Sam 11 Mai 2013 - 20:52   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

AJ Crime a écrit:Voilà une grande nouvelle... voyons ce que j'ai à en dire... si tu me le permets, mes remarques n'engagent que moi, c'est juste le reflet de mon opinion. Ma critique globale à la fin de tout ce que j'ai pu noter en cours de lecture.

comme je pense, tout être normalement câblé dans sa tête !
J'ai du mal à interpréter, comprendre cette phrase... ça pourrait être : "comme le pense tout individu..." ou "parce que je suis normalement câblée dans ma tête"


Un mélange des deux : "comme le pense tout individu normalement câblé dans sa tête" :neutre: (du moins selon lui, d'où la précaution du "je pense"). Mais "être" est bien ici employé comme "individu"

AJ Crime a écrit:Dès le début, je ressens un vide descriptif pour ce qui est de l'environnement des personnages qui par ailleurs sont très bien décrits avec un luxe de détails. Grosso modo ça entre peut-être trop rapidement dans le vif du sujet à mon gout.


Je ne suis pas un spécialiste de l'épouvante, bien au contraire, j'en ai très très peu lu (Misery... c'est le seul qui me vienne en tête mais y'en a peut-être 3 ou 4 de plus... ce n'est pas du tout mon genre de prédilection, d'où ma réticence initiale sur le choix du sujet du recueil ;) ), vu peut-être plus en films évidemment... sur le genre "nouvelle" donc histoire courte, je me suis un peu documenté et lu que les descriptions n'étaient pas essentielles... voire souvent pratiquement pas exploitées au contraire d'un format "roman". C'est donc volontairement, qu'au début je rentre dans la conversation direct.

AJ Crime a écrit:
puis gratta plus énergiquement encore sa barbe en réfléchissant intensément
les adverbes et participes présents alourdissent lorsqu'ils sont trop utilisés au sein d'une même phrase, cette sonorité répétitive en [ant] me gêne, je les chasse pour ramener un certain équilibre.


Tu as raison, je change : "puis gratta encore sa barbe avec énergie en réfléchissant de façon intense"

AJ Crime a écrit:
qui en soupirant, qui en levant les yeux au ciel ou en laissant
voilà typiquement la phrase qui va m'arrêter dans ma lecture, cette alternance de "qui" "qui" (il y en a quelques-uns relativement réguliers éparpillés dans le texte) et ces participes présents à courir. Après, je suis tout de même réceptif à l'effet de style que ça donne... si tu as fait ce choix en connaissance de cause.


Là c'est totalement voulu et assumé. ;)

AJ Crime a écrit:
en suivant visiblement son idée fixe
ce mot est en trop à mon avis... en plus, les idées ne sont pas tout à fait visibles... pour pinailler.


C'est pour souligner que, outre que c'est le commentaire du narrateur, ça n'avait pas échappé aux autres et que c'était "visible" qu'elle suivait une idée fixe.
(Visiblement, pris dans le sens 2 ci-dessous)
visiblement adv. 1. De manière perceptible à la vue.
2. De toute évidence; manifestement. Être visiblement contrarié.


AJ Crime a écrit:Au final, il y a pas mal de verbes "faire" utilisés par ci par là, je trouve que ce terme rend un flou pas très artistique à la compréhension globale du texte... m'enfin, j'ai des griefs personnels avec les verbes "pouvoir", "devoir", "faire", "aller", "être" ou "avoir" et quelques autres du même acabit dont l'usage a été étendu par l'usage de la langue parlée (ou la traduction anglo-saxonne) alors qu'à l'écriture dans notre belle langue de molière ce sont des termes avec peu de charge émotionnelle ou à la signification plutôt restreinte.


Entièrement d'accord avec toi. Il m'arrive souvent d'en remplacer pas mal au fil de mes re-re-re-relectures de mes romans. Je le reproche d'ailleurs souvent aux autres.

AJ Crime a écrit:
D’un coup sec il coupa l’alarme stressante
manquerait pas une virgule après "sec" ?


oui :paf:

AJ Crime a écrit:Y a, à mon avis, vraiment trop de "qui" et de participes présents, ça émaille le texte.


J'ai essayé d'alterner... il faudra manifestement que je tourne mes phrases encore autrement ;)


AJ Crime a écrit:
Tous firent oui de la tête sauf Jenna qui fit non.
Je la trouve pas géniale celle-ci... comparé au reste bien écrit, clair et aux termes choisis...


=> "Tous acquiescèrent de la tête sauf Jenna."

AJ Crime a écrit:
et l’avait braquée vers la direction d’où ils étaient venus
"dans" , non ?


Oui.

AJ Crime a écrit:
jusqu’à un ascenseur des plus classiques.
Je ne suis pas certain de ce pluriel... mais j'ai des lacunes en orthographe, je le concède sans peine.


Si, si, j'ai longuement vérifié. Même si grammaticalement les deux sont corrects, le pluriel est le plus souvent usité et conseillé par les puristes de la langue.

AJ Crime a écrit:
tout ce qu’il y a de plus classique,
ça fait répétition...


Je l'admets sans mal. Je remplace par "normal"

AJ Crime a écrit:
La porte de la cabine s’ouvrit et
Elle s'ouvre tout seule ou c'est l'un d'entre eux qui l'ouvre ?


En fait ils sont dedans, du coup ça s'ouvre tout seul. J'ai modifié une phrase au-dessus pour bien montrer qu'ils sont dedans : "puis les avait amenés jusque dans un ascenseur des plus classiques." (au lieu de "jusqu'à")

AJ Crime a écrit:
mais il est vrai que les zones que nous avons
Comme ils progressaient dans la zone,
encore une petite répétition.


Ouaip... je coupe.

AJ Crime a écrit:
L’écoutille se referma devant lui avec un bruit sourd qui fit se retourner le zabrak.
— Qu’est-ce que tu as fait ? Pourquoi tu as fermé le panneau derrière moi ?
l'écoutille n'est pas parfaitement étanche, il communique sans difficulté au travers. Sans même avoir besoin de crier.


Il doit y avoir un système de gestion de communication automatique entre l'intérieur et l'extérieur lorsque le panneau est fermé ? :paf:

AJ Crime a écrit:Sachant qu'il y a le vide de l'autre côté... l'expulsion de l'air n'aurait-elle pas provoqué une brutale aspiration, même si ce n'était que par un petit trou qui aurait inexorablement attiré Akan ? Alors, pourquoi cela ne se passe-t-il pas ?


"Un léger pschiit"... la purge se fait tout doucement. il n'y a donc pas un fort déplacement d'air.

AJ Crime a écrit:
Il ôta son gant avec ses dents pour palper la chose
je ne pense pas qu'il puisse enlever le gant d'une combinaison étanche aussi facilement... mais bon, pourquoi pas.


Oui, ça se dévisse avec un système de fermeture étanche et rapide. ;)

AJ Crime a écrit:
Les murs étaient ça et là noircis comme sous l’effet
répétition, voir élément précédent.


Je remplace => "à divers endroits"

AJ Crime a écrit:
Phil maniait un petit lance-flamme du genre de ceux qu’on utilisait dans certains astroports pour chasser la vermine des trains d’atterrissage des vaisseaux.
"le cinquième élément"... magnifique.


Gagné ! :D

AJ Crime a écrit:
Elle sentit le souffle chaud s’emparer de son corps. Un souffle brûlant,
Y a moyen d'éviter le répétition, non ?


Non, y'a répétition assumé pour une progression dramatique.

AJ Crime a écrit:
inutile puis éclatait d’un immense rire de démence
Un passé simple m'aurait paru plus juste.


Comme j'ai expliqué à Mitth, "il jeta" (action courte) puis "il éclatait... lorsque..." (action longue, le rire dure longtemps - relativement - et laisse le temps à l'action suivante de commencer à se dérouler)

AJ Crime a écrit:Excellent ce rebondissement final... ça me fait aussi penser (de manière éloignée) au huitième passager.

mais n’avançait pas. les moteurs étaient éteints
allé encore une petite... majuscule...

Et voilà, sur la fin, je dirais un clin d’œil aussi à l’odyssée de l'espace. En tout cas j'adore, c'est agréable à lire, le ton est flippant à souhait, j'aime l'épouvante comme ils n'en font plus beaucoup depuis de trop longue années. C'est excellemment bien tourné, les choses s’engrènent bien et les révélations arrivent au fur et à mesure. On comprend sur la fin qu'ils meurent de ce qu'ils craignent le plus et même si cette histoire d'artefact Jedi et de menace sous-jacente met sur la voie, je me suis pris au jeu de cette nouvelle doucement horrifique. C'est du beau travail, la coup de théâtre final surprend tout ce qu'il faut. J'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, j'espère que les clins d’œil que j'y ai décelé sont bien des clin d’œil à des références.


Je te remercie, comme je remercie Mitth, de ta lecture si attentive et pointilleuse qui permet d'aller encore plus loin. :jap:
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Messagepar AJ Crime » Dim 12 Mai 2013 - 16:27   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Salut Hiishva,

J'adore ce genre de discussion de salon autour d'un texte. Comme je le dis (le martèle plutôt) sur mon forum, "ce sont de tous nos défauts que nous ferons des qualités" à force de travail bien évidemment. Alors à ta réponse point par point qui éveille en moi une attention toute particulière et une levée d'idées... n'est ce pas le but cherché ?... je vais répondre aussi point par point. (désolé le forum refuse l'imbrication à plus de deux citations... la mise en page risque d'un souffrir.)

Hiivsha a écrit:Voilà une grande nouvelle... voyons ce que j'ai à en dire... si tu me le permets, mes remarques n'engagent que moi, c'est juste le reflet de mon opinion. Ma critique globale à la fin de tout ce que j'ai pu noter en cours de lecture.

comme je pense, tout être normalement câblé dans sa tête !
J'ai du mal à interpréter, comprendre cette phrase... ça pourrait être : "comme le pense tout individu..." ou "parce que je suis normalement câblée dans ma tête"


Un mélange des deux : "comme le pense tout individu normalement câblé dans sa tête" :neutre: (du moins selon lui, d'où la précaution du "je pense"). Mais "être" est bien ici employé comme "individu"
ouais, je suis pas tout à fait convaincu par ce "je pense" au milieu de cette phrase... peut-être alors un : "à mon avis, comme le pense tout individu normalement câblé dans sa tête." m'enfin ce n'est que mon avis motivé par ma propre sensibilité.

Hiivsha a écrit:
Dès le début, je ressens un vide descriptif pour ce qui est de l'environnement des personnages qui par ailleurs sont très bien décrits avec un luxe de détails. Grosso modo ça entre peut-être trop rapidement dans le vif du sujet à mon gout.


Je ne suis pas un spécialiste de l'épouvante, bien au contraire, j'en ai très très peu lu (Misery... c'est le seul qui me vienne en tête mais y'en a peut-être 3 ou 4 de plus... ce n'est pas du tout mon genre de prédilection, d'où ma réticence initiale sur le choix du sujet du recueil ;) ), vu peut-être plus en films évidemment... sur le genre "nouvelle" donc histoire courte, je me suis un peu documenté et lu que les descriptions n'étaient pas essentielles... voire souvent pratiquement pas exploitées au contraire d'un format "roman". C'est donc volontairement, qu'au début je rentre dans la conversation direct.
Tout dépend de l'auteur d'épouvante et de l'époque. Au 19ième y avait trop de description même pour des récits horrifiques, dans les années 50 à 80 pas assez et nombres d'auteurs (stephen king, anne rice et d'autres...) ont cherché un juste milieu par la suite. Je pense que c'est la bonne solution... hier soir, j'ai pensé à une description très succincte mais qui aurait le mérite d'exister en un ou deux paragraphes : plan large, plongé dans l'obscurité hormis une lampe solitaire qui oscille doucement au-dessus de la table de jeu (nature du jeu à préciser aussi) et te permettrait alors de mettre en lumière tes personnages un par un comme tu l'as si brillamment fait. Ça tombe dans le clicher, d'accord :roll: , mais mettrait aussitôt dans l'ambiance.

Hiivsha a écrit:
]qui en soupirant, qui en levant les yeux au ciel ou en laissant
voilà typiquement la phrase qui va m'arrêter dans ma lecture, cette alternance de "qui" "qui" (il y en a quelques-uns relativement réguliers éparpillés dans le texte) et ces participes présents à courir. Après, je suis tout de même réceptif à l'effet de style que ça donne... si tu as fait ce choix en connaissance de cause.

Là c'est totalement voulu et assumé. ;)
Va falloir travailler à en éliminer autour pour que cette astuce stylistique ne tombe pas à plat par lassitude pour le lecteur.

Hiivsha a écrit:
Y a, à mon avis, vraiment trop de "qui" et de participes présents, ça émaille le texte.


J'ai essayé d'alterner... il faudra manifestement que je tourne mes phrases encore autrement ;)
Ouias, la reformulation... qu'est ce que ça peut nous prendre comme temps et pis il faut se creuser la tête parfois.

Hiivsha a écrit:
jusqu’à un ascenseur des plus classiques.
Je ne suis pas certain de ce pluriel... mais j'ai des lacunes en orthographe, je le concède sans peine.

Si, si, j'ai longuement vérifié. Même si grammaticalement les deux sont corrects, le pluriel est le plus souvent usité et conseillé par les puristes de la langue.
J'aime bien les puristes, ils m'en apprennent tous les jours mais je risque de le faire au feeling la prochaine fois que je serai confronté à cette situation.

Hiivsha a écrit:
L’écoutille se referma devant lui avec un bruit sourd qui fit se retourner le zabrak.
— Qu’est-ce que tu as fait ? Pourquoi tu as fermé le panneau derrière moi ?
l'écoutille n'est pas parfaitement étanche, il communique sans difficulté au travers. Sans même avoir besoin de crier.

Il doit y avoir un système de gestion de communication automatique entre l'intérieur et l'extérieur lorsque le panneau est fermé ? :paf:
à expliciter pour le lecteur : "la voix sortie par un haut parleur sur le côté du panneau de commande"... un truc comme ça, un pointilleux sera rebuté par ce détail.

Hiivsha a écrit:
Phil maniait un petit lance-flamme du genre de ceux qu’on utilisait dans certains astroports pour chasser la vermine des trains d’atterrissage des vaisseaux.
"le cinquième élément"... magnifique.

Gagné ! :D
Yessssssss :D

Hiivsha a écrit:
Elle sentit le souffle chaud s’emparer de son corps. Un souffle brûlant,
Y a moyen d'éviter le répétition, non ?

Non, y'a répétition assumé pour une progression dramatique.
Je suis pas convaincu... tu verras ça lors d'une énième relecture.

Hiivsha a écrit:
inutile puis éclatait d’un immense rire de démence
Un passé simple m'aurait paru plus juste.

Comme j'ai expliqué à Mitth, "il jeta" (action courte) puis "il éclatait... lorsque..." (action longue, le rire dure longtemps - relativement - et laisse le temps à l'action suivante de commencer à se dérouler)
Je suis d'accord sur le fait qu'un rire peut durer plusieurs dizaines de seconde... mais quelque part, "l'éclat" en lui même ne dure qu'une fraction de seconde. C'est un débat que nous pourrions mener très loin. Fais comme il te semble juste.
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Hiivsha » Dim 12 Mai 2013 - 16:54   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Juste sur le premier point, faute de temps.

AJ Crime a écrit:
comme je pense, tout être normalement câblé dans sa tête !
J'ai du mal à interpréter, comprendre cette phrase... ça pourrait être : "comme le pense tout individu..." ou "parce que je suis normalement câblée dans ma tête"


Hiivsha a écrit:Un mélange des deux : "comme le pense tout individu normalement câblé dans sa tête" :neutre: (du moins selon lui, d'où la précaution du "je pense"). Mais "être" est bien ici employé comme "individu"

ouais, je suis pas tout à fait convaincu par ce "je pense" au milieu de cette phrase... peut-être alors un : "à mon avis, comme le pense tout individu normalement câblé dans sa tête." m'enfin ce n'est que mon avis motivé par ma propre sensibilité.


Peut-être parce que tu ne vois pas le sens exact de ma phrase. On n'est pas dans les pensées mais dans le ressenti, dans les phobies. Essaye de lire la phrase sans le "je pense".

PS : Pour plus de clarté, je vais mettre, "je pense" entre virgules.

C'est comme si je disais : "T'es une fil..." :paf: "Je préfère l'orange au citron parce que c'est plus sucré, comme tout être normalement câblé dans sa tête." (Le comme s'applique à "préférer"). Il ne s'agit pas de "penser" mais de "préférer", comme dans le texte c'est "avoir peur de mourir" ou "la façon de mourir qui importe". Du coup, le "pense" appliqué à "tout être", n'a pas de sens. Il faudrait dire "comme le ressent tout être", sauf que "le ressent" est ici non dit parce que pas indispensable à la compréhension.
Par contre, comme elle n'est pas certaine d'avoir le "sens commun" sur ce problème, elle ajoute, "je pense" histoire de ne pas être péremptoire.

AJ Crime a écrit:hier soir, j'ai pensé à une description très succincte mais qui aurait le mérite d'exister en un ou deux paragraphes : plan large, plongé dans l'obscurité hormis une lampe solitaire qui oscille doucement au-dessus de la table de jeu (nature du jeu à préciser aussi) et te permettrait alors de mettre en lumière tes personnages un par un comme tu l'as si brillamment fait. Ça tombe dans le clicher, d'accord :roll: , mais mettrait aussitôt dans l'ambiance.


Oui, mais Mitth n'aime pas les clichés ! :diable:


Et pour la discussion dans le sas, j'ai précisé ! :)
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Messagepar Yorkman » Sam 18 Mai 2013 - 15:44   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Lu et j'ai jien aimé :)
C'est toujours un plaisir de te lire Hiiv' :)
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Messagepar dark alexiel » Sam 18 Mai 2013 - 17:29   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Salut,

je viens de lire ta petite histoire Hiivsha est j'ai bien aimé.

C'est vrai que tu as un style très agréable à lire (ça sent l’expérience dans l'écriture !)c'est fluide. J'adore comment tu présentes tes personnages au début. On voit (enfin je vois) tout de suite l'ambiance dans le vaisseau. Juste un petit truc, j'aurais aimé avoir une toute petite description physique des personnages (leur habits) mais bon...

Coté écriture et orthographe je n'ai rien à dire vu que je ne suis même pas foutu de me corriger ! :D d'ailleur je n'y fais pas vraiment gaffe lorsque je lis à par les fautes monstrueuses :diable:

Pour ma part, je trouve l'histoire est un peu classique, j'ai tout de suite compris dès que Sumara se retrouve sans sa main. Après je sais ce qu'il allait arrivé aux autres.
Tu ne t'es pas inspiré du film Sphère ?? de Barry Levinson (1998) (d'ailleurs où joue l'acteur qui fait Mace Windu, je ne sais plus son nom...) :D

Mais le fait que Too'Tau se réveille à la fin et tout... ça à fait la différence avec le scénario du film, c'était pas mal.

Conclusion: une petite fic sympathique à lire :wink: bravo pour ton travail.
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
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Messagepar Hiivsha » Sam 18 Mai 2013 - 17:35   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

En fait, une fois finie la nouvelle et à la relecture, j'ai également pensé à "Sphère" qui n'est pas un de mes films préférés soit dit en passant. Il est évident que nous devons être influencés inéluctablement et bien malgré nous, par nos lectures et les films que nous avons vus. ;)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 20 Mai 2013 - 21:24   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Allez, à mon tour, je commence un petit feuilleton malsain :sournois:

Jugement Dernier


I.


Edyn Nyvek ne savait pas exactement quand les choses étaient devenues folles ; pour lui, la guerre à laquelle il était confronté était déjà une forme de folie en soi, cela faisait plusieurs jours qu'il se demandait comment des êtres pensants avaient pu déclencher une telle hécatombe après sa visite d'Exorgon. Néanmoins, ce moment où Lypti Eeva était venue le trouver dans la cabine que se partageaient les Jedi à bord de l'Unité n'était pas plus compréhensible à ses yeux.
« Dyn, j'ai besoin de toi ! Je sais qui a saboté notre deuxième réacteur et essayé de se faire la malle avec Otan Tyers hier !
La jeune Jedi aux cheveux blonds désespérément désordonnés paraissait se consumer toute entière sous le feu d'une émotion trop forte pour elle ; Dyn sentait dans la Force qu'elle était pleine de doute et de peur... Qu'est-ce qui pouvait la perturber à ce point ?
-Euh, d'accord, mais pourquoi tu te mets dans un état pareil ? Pas de panique, dis-moi de qui il s'agit, et on va l'arrêter sur le champ...
-Le Capitaine, trancha Ly d'un ton abrupt.
C'était là que Dyn avait senti son cœur lui asséner comme un immense coup de gong...
-Le Capitaine ? Le Capitaine Hessart ? C'est impossible, Ly, qu'est-ce qui te fait croire ça ?
-Dyn, ce qui est impossible, malheureusement, c'est que je me trompe... Le passe est encore dans sa chambre. Comment tu expliques ça ?
-Ly... le voleur a très bien pu le remettre là pour ne pas être surpris avec et faire accuser le Capitaine.
-Le remettre quand et comment ? s'énerva la jeune femme. Il n'y a pas trente-six moyens d'entrer dans la cabine du Capitaine, il faut son code personnel -on ne peut pas forcer la porte, il y a trop de monde à toute heure dans cette partie du vaisseau ! Qui plus est, martela-t-elle alors que Dyn s'apprêtait à rétorquer, le Capitaine n'a pas été plus loin que l'espace qui sépare sa cabine du poste de commandement aujourd'hui, c'est à dire pas grand chose !
Dyn changea d'angle d'attaque.
-Puisqu'on en parle... comment sais-tu que le passe est dans sa chambre, exactement ?
-C'est bien le problème... J'ai forcé la porte à coup de sabre-laser pendant qu'il était au poste de commandement -une méthode plus rapide que le piratage informatique ! Mais il le sait forcément, maintenant, alors il faut l'arrêter immédiatement !
-Oh, d'accord, et pourquoi, pourquoi es-tu entrée dans sa chambre à grand coups de sabre-laser, exactement ? Tu voulais voir la décoration ? grinça Dyn, éberlué.
-J'ai eu une vision, Dyn... une vision si pressante que je devais la vérifier immédiatement.
Dyn soupira ; bien qu'elle soit encore Padawan, Ly était une Jedi consulaire, particulièrement portée sur les aspects les plus immatériels de la Force. Donc sur les révélations mystérieuses. Mais s'en prendre à la cabine du Capitaine en ne se fondant que là-dessus...
-Tu es complètement givrée, soupira le Chevalier Jedi. Mais comment te débrouilles-tu pour avoir toujours raison quand même ? Allez, tu as gagné, on va voir Maître Ekenhart. »
Si Ly avait raison, il fallait agir vite -et même dans le cas contraire, l'idée du Capitaine Hessart bouillant de rage après avoir découvert sa porte découpée au sabre-laser commandait des réactions rapides ! Cependant, Dyn ne parvenait pas à croire ce qu'il venait d'entendre, cet officier quarren était considéré par tout le monde comme un serviteur loyal de la République comme des Jedi, il avait vaillamment combattu les Sith, il avait fait de son mieux pour que les Jedi remplissent leur mission... Et maintenant, il les trahissait en sabotant son propre vaisseau et en libérant leur prisonnier ? La guerre était déjà quelque chose d'incompréhensible et destructeur, mais comment pouvait-on y survivre s'il n'y avait plus aucun moyen d'y distinguer ses alliés de ses ennemis ? Car le pire, c'était que Dyn croyait Ly, il savait qu'elle ne lui mentirait pas...
Les deux jeunes Jedi trouvèrent Maître Ekenhart sans difficulté ; humain à la peau claire, il ne se démarquait pas si aisément de l'équipage, car il gardait courts ses cheveux gris et était l'un des rares Jedi humains à ne pas s'embarrasser d'une barbe, mais ses vêtements bruns et beiges, amples, le rendaient reconnaissable de loin. Il conversait en compagnie d'un autre humain bien plus jeune, un grand type mince à la peau très sombre, c'était le second du vaisseau, Planb.
Le Jedi se tourna vers eux, ayant probablement senti leur trouble dans la Force.
« Que se passe-t-il pour que vous ayez l'air si hâtés, vous deux?
-Maître, Ly croit connaître l'identité du traître !
-Qui est-ce ? questionna aussitôt Planb, devançant Ekenhart.
-C'est le Capitaine Hessart, énonça à vitesse supraluminique Ly. Il a toujours dans sa cabine le passe qui a été utilisé pour ouvrir la cellule de Tyers, et vous vous doutez bien que personne n'a pu s'y introduire avec le flux permanent entre sa cabine et le poste de commandement !
-Le Capitaine ? Ce n'est pas possible, vous devriez réfléchir avant de formuler de telles accusations ! Et comment savez-vous qu'il a toujours le passe, pour commencer ?
-Parce qu'elle a sabré la porte de sa cabine, déplora Maître Ekenhart. Enfin, j'imagine. Ly, j'espérais être parvenu à injecter un peu plus de sang-froid dans tes veines après toutes ces années...
-Quoi ? s'étrangla Planb. Mais vous n'avez pas...
-MAÎTRE EKENHART ! tonna une voix profonde à l'autre bout du corridor.
Le Maître Jedi et l'officier se retournèrent aussitôt, l'air glacé ; il suffit à Ly et Dyn de s'approcher un peu pour voir s'avancer devant eux le Quarren qui commandait le navire, le Capitaine Hessart, et derrière lui venaient plusieurs membres de l'équipage... Dyn reconnut également Cade Lorsa, un humain chauve qui avait plus d'une quarantaine d'années, membre de l'association qui leur avait permis d'arrêter Otan Tyers.
-Maître Ekenhart, reprit le Quarren d'une voix légèrement adoucie, il vient de se produire quelque chose de tout à fait extraordinaire. Voyez-vous, ma porte a été forcée en moins de deux minutes par quelque chose qui l'a coupée ; le responsable est reparti aussi vite qu'il est entré, et il n'a apparemment rien volé. Vous qui êtes notre expert en sabres-lasers, comment expliquez-vous cela ? conclut le Capitaine sur un ton sarcastique.
Le Capitaine était juste devant Maître Ekenhart, à présent ; il n'était pas beaucoup plus grand que l'humain, mais les tentacules qui lui servaient de menton, sa peau sèche et orangée ou encore ses petits yeux de prédateur lui donnaient l'air d'une bête féroce. Néanmoins, le Jedi ne tremblait pas.
-Je viens d'en être informé, en effet, Capitaine, rétorqua-t-il le plus normalement du monde. Je vous prie d'excuser les agissements impulsifs de ma Padawan, mais elle ne recule devant rien quand il s'agit de démasquer un traître...
-Un traître ? coupa sèchement Hessart. Qu'est-ce que découper la porte de la cabine de votre Capitaine en se croyant tout permis a à voir avec la recherche d'un traître ? Vous pensez que je cache l'individu concerné dans ma garde-robe ? Mais ce n'est pas à vous que je dois poser mes questions, c'est à elle ; approchez, jeune fille !
Voyant que Ly restait paralysée, le Quarren fit un geste pour dépasser Maître Ekenhart et Planb ; cependant, le Maître Jedi s'interposa farouchement.
-Non, indiqua-t-il brutalement.
-Maître Ekenhart, ne soyez pas ridicule ! Je ne vais pas lui faire de mal, et je suis le Capitaine de ce bâtiment ; alors laissez-moi passer ! À moins que vous ne pensiez qu'elle a quelque chose à se reprocher et que vous ne préfériez la protéger que protéger notre vaisseau...
-Non, répéta Ekenhart, tout aussi fermement. Vous ne passerez pas !
Le Quarren parut un instant sur le point de brutaliser le petit Maître Jedi, ses tentacules agités de fureur ; Planb, quant à lui, ne semblait pas savoir quoi faire, mais il ne s'écartait pas davantage.
-Qu'est-ce que cela signifie, Jedi ? hurla Hessart. Est-ce une trahison généralisée ?
-Avant de vous laisser parler à Ly, si vous avez quelque chose à lui dire, nous voulons simplement que vous nous expliquiez ce que faisait le passe qu'on vous avait soi-disant dérobé dans votre cabine, énonça doucement Ekenhart. Dans la mesure où ce même passe a servi à libérer Otan Tyers hier soir, vous comprendrez que cela nous intéresse au plus haut point...
Dyn ne put s'empêcher de penser que le Maître Jedi était habile ; quand il présentait les choses ainsi, de cette voix pleine de confiance, on oubliait presque que la seule preuve de la trahison du Capitaine, c'était la parole de Ly... Néanmoins, tout le monde n'était pas disposé à croire le Maître Jedi si facilement.
-Et comment savez-vous qu'il l'a toujours, ce passe ? demanda timidement Lorsa, qui paraissait sincèrement intrigué.
-Parce que la Jedi l'a trouvé dans ma cabine, j'imagine, lui répondit Hessart. Sauf que la seule preuve qu'il s'y trouvait déjà, c'est sa propre parole, comme c'est pratique ! Allez, arrêtez ces traîtres, vous tous ! cria enfin Hessart aux membres de l'équipage, dont plusieurs portèrent la main à leurs blasters, malgré leurs hésitations visibles à affronter trois Jedi.
-Ça suffit, Hessart ! tonna immédiatement Planb. Vous ne nous avez jamais dit où vous étiez hier, quand le réacteur a été saboté ! Vous êtes le seul, avec Maître Ekenhart ; si vous êtes innocent, il va falloir le prouver !
-COMMENT ? s'égosilla le Quarren.
Dyn ne savait pas quoi faire, et l'équipage non plus, manifestement ; le jeune Chevalier Jedi avait saisi son sabre-laser, mais il savait qu'ils ne pourraient pas tuer tout l'équipage s'ils voulaient arriver à destination, quand bien même ils y parviendraient... quand bien même ils y parviendraient physiquement et moralement, se rappela-t-il avec un frisson glacé. Quelle situation absurde...
-Vous avez très bien compris, déclara Planb. C'est vous et maître Ekenhart qui avez mené l'enquête, parce qu'on vous croyait au-dessus de tout soupçon. Vous n'avez jamais dit où vous étiez.
-Évidemment que je ne l'ai jamais dit, à quoi bon, puisque vous avez dit que vous étiez avec moi ! s'enragea le Capitaine.
Les Quarrens étaient un peuple qui s'énervait vite...
-C'est vrai, j'ai dit ça, admit Planb. Et j'ai menti. J'ai menti à votre demande, Capitaine, parce que je croyais que c'était important et que vous étiez au-dessus de tout soupçon !
Hessart eut quelque chose qui ressemblait à un éclat de rire de fou furieux.
-Vous admettez avoir menti et vous nous demandez de vous croire maintenant alors que vous incriminez votre Capitaine ?
Mauvais calcul, réalisa Dyn ; il le voyait bien, les regards de l'équipage se faisaient de plus en plus suspicieux envers le Quarren...
-Parfaitement, affirma Planb, sans se départir de son aplomb.
-Capitaine, interpella Ekenhart d'une voix forte, si vous êtes innocent... pourquoi un tel emportement ? Vous pourriez attendre que tout le monde découvre qu'il n'y a aucune preuve, puisque c'est si évident que ça... Au lieu de quoi vous avez demandé à la quasi-totalité de l'équipage de vous suivre simplement pour aller poser des questions à ma Padawan, vous refusez de répondre aux miennes, et par-dessus le marché, vous demandez à vos hommes d'essayer d'abattre trois Jedi parce que je ne vous laisse pas vous confronter directement à Ly... Vous ne croyez pas que ça commence à faire beaucoup, pour un innocent ?
Le Quarren resta fulminer sur place un moment, vrillant le Jedi d'un regard mortel ; cependant, celui-ci ne détourna les yeux à aucun moment, et ce fut finalement Hessart qui se retourna pour regarder son équipage, lequel l'observait comme s'il découvrait en lui un fou dangereux.
-Très bien, je vous le concède, je me suis énervé bien vite... Mais il faut me comprendre : cette jeune fille s'est introduite chez moi de la manière la plus brutale qui soit sans rien demander à personne ! Nous ne pouvons pas laisser les Jedi agir comme il leur plait !
-Si elle s'est trompée, ou même si elle avait des moyens plus sages à sa disposition pour agir, j'en tirerai les conséquences, Capitaine. Ne me faites-vous pas confiance ?
Hessart ne faisait sûrement pas confiance à Ekenhart, mais même lui ne pouvait être assez têtu pour ne pas comprendre que son équipage ne le suivrait pas dans une rébellion contre les Jedi... et c'était heureux, car Dyn ne savait vraiment pas ce qu'ils auraient fait avec tout l'équipage contre eux...
-Bien sûr que si, déclara le Capitaine d'un air si affable qu'il en devenait ironique. Et vous, vous ne faites pas confiance au Capitaine de ce bâtiment, qui a prouvé maintes et maintes fois sa loyauté au cours de la guerre ? Vous m'imaginez détruire mon propre vaisseau et libérer un criminel de guerre ?
-Bien sûr que non... Je vous fais confiance pour agir comme le héros que vous avez toujours été. Alors ne me décevez pas.
-Soit, accepta Hessart en un souffle. En ce cas, je démissionne de mes fonctions de Capitaine dans l'attente que toute la lumière soit faite sur mon innocence, et je me constitue prisonnier... C'est bien cela que vous voulez ? Tenez...
Pour preuve de sa bonne foi, Hessart avait dégainé son blaster et le tendait à Planb -Dyn frissonna un instant, craignant de le voir tirer soudainement sur son ancien second, mais il se contenta finalement de lui remettre l'arme.
-Parfait, commenta Planb. Alors marchez devant nous, que vous ne soyez pas tenté de chiper une arme, nous allons rejoindre les cabines...
Sur un geste de Planb, Hessart passa devant lui, c'est à dire à côté de Dyn et Ly, qu'il dépassa également... La petite troupe se mit en marche, l'équipage suivant pour voir ce qu'il advenait de leur chef. Toutefois, il ne fallut guère plus que le temps de parvenir à la première intersection avant que Hessart n'appuie brusquement sur quelques boutons dans le mur, faisant tomber une lourde porte métallique devant les Jedi.
-Mais quel imbécile ! s'exclama Planb avant de rouvrir aussitôt la porte.
-Il va rejoindre les capsules de sauvetage, attrapez-le ! ordonna Ekenhart.
Dans une soudaine panique, ils se mirent tous à courir dans les coursives du vaisseau, Dyn en tête, maudissant intérieurement le soudain coup de folie de l'ex-Capitaine... Il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne l'aperçoive, le Quarren s’essoufflait déjà, il rejoignait effectivement les capsules, dont il déverrouilla l'accès de quelques pressions sur les boutons ancrés dans le mur.
-Arrêtez-vous ! ordonna Dyn qui l'avait presque rejoint, prêt à se jeter sur le traître.
-Je suis votre Capitaine, vous n'avez pas le droit ! rugit Hessart. C'est moi qui commande, ici, par les lois de l'espace ! Vous serez punis comme vous le méritez, si vous ne l'acceptez pas !
-Je viens de bloquer les départs des navettes, Hessart ! cria Planb. C'est inutile, arrêtez-vous, vous n'avez pas le temps de les débloquer avant d'être attrapé !
Dyn s'apprêtait à se saisir du Quarren, mais celui-ci gardait plus de ressources qu'il n'en avait l'air ; il repartit soudainement, usant de ce qui lui restait de souffle pour aller à l'autre bout de la coursive...
-Arrêtez-vous ! ordonna Ekenhart. Où allez-vous ? Vous ne pouvez plus accéder aux capsules !
Dyn était sur les talons du traître, un homme de l'équipage juste derrière lui... Hessart s'était arrêté devant le sas d'une des dernières capsules, il ne restait plus que la paroi derrière lui, ils allaient l'avoir...
-Vous n'avez pas le droit ! délirait encore Hessart. Je suis votre Capitaine, vous n'avez pas à juger de mes actes !
Ça y était, Dyn bondissait sur lui, il l'enserra aussitôt de ses bras pour ne pas le laisser repartir... mais cette fois encore, Hessart avait plus de vigueur qu'il n'en avait l'air ; il asséna un rapide coup de tête au Chevalier Jedi, qui se sentit sonné un instant, instant dont le Quarren profita pour lui décocher deux coups de poings à la mâchoire... Le Jedi se reprit vite, mais Hessart s'était déjà libéré, et à son grand désespoir, il le jetait sur le poursuivant derrière lui ! Dyn se sentit s'écraser contre l'homme d'équipage, impuissant.
-Je suis votre Capitaine ! mugit une dernière fois Hessart, à bout de souffle. Vous n'avez pas le droit ! Soyez maudits, tous autant que vous êtes ! Maudits ! 
Dyn et son compagnon se relevaient, et d'autres arrivaient déjà pour se saisir du traître ; cependant, par on ne savait quel miracle, celui-ci déclenchait l'ouverture de la capsule de sauvetage et s'engouffrait dedans avant de la refermer. Dyn en resta pétrifié d'horreur un instant.
-Comment a-t-il fait cela ? s'interrogea-t-il, en se tournant vers ses compagnons. Il est vraiment parti ?
-La réponse est bien simple, assura Planb. Il n'y a que les portes menant à des capsules qui sont verrouillées... il n'y a plus de capsule de l'autre côté de celle-là, c'est celle qu'il a dû laisser partir toute seule alors qu'il essayait de délivrer Otan Tyers...
-Mais alors, qu'y-a-t-il de l'autre côté ?
Le Chevalier Jedi se tut un instant, et tous ceux qui étaient présents étaient manifestement traversés de pensées similaires.
-Attendez, vous voulez dire que...
-Oui. Il s'est tué. Et je crois qu'il le savait très bien...
Dyn expira bruyamment ; il vit que non loin de lui, Ly s'adossait à un mur, comme par crainte de s'effondrer.
-L'imbécile... murmurait Maître Ekenhart.
-Le Capitaine Hessart, si on m'avait dit que c'était lui... réalisait Lorsa, plus pour lui-même qu'autre chose.
-Son comportement n'a pourtant jamais été celui d'un idiot ou d'un dément, abonda en son sens Planb.
-Non, bien sûr, mais il était épouvantablement orgueilleux, rappela Ekenhart. Je n'aurais jamais cru non plus qu'il irait jusque-là, bien sûr... Quant à savoir pourquoi il nous a trahi après avoir été ce capitaine dévoué, cela restera probablement un mystère...
-Mais il a vraiment perdu la tête, s'effraya une membre de l'équipage. Ses propos n'avaient plus aucun sens, qu'est-ce que c'était que ces histoires de malédiction ?
-Il a dû paniquer et essayer de nous faire peur, suggéra Dyn.
-Oui, c'est assez comique, en fait, sourit Ekenhart, car s'il avait détenu de tels pouvoirs surnaturels, on peut penser qu'il n'aurait pas eu besoin d'un sabotage raté du vaisseau pour parvenir à ses fins ! »
Dyn était tout à fait d'accord, néanmoins il remarquait que Ly paraissait encore tremblante, l'esprit tourmenté... Connaissant les capacités de précognition de la jeune femme, Dyn frissonna en songeant que ce n'était pas bon signe.
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Messagepar Nicravin » Mar 21 Mai 2013 - 12:44   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Bon, à la base je ne suis pas trop fana de l'épouvante sous toute ses formes pourtant j'avoue que j'aie été conquis par "Mourir". L'ambiance est sombre mais sans tomber dans l’excès ou le pathos alors, déjà, c'est bien. Sinon, j'ai bien aimé le côté inexorable de l'histoire, dés le deuxième mort on devine comment ça va se finir, le fil rouge de l'histoire... et tu nous surprends dans l'épilogue qui laisse bien des portes ouvertes. Bien joué. :jap:
Cela dit, et c'est un peu dommage, la nouvelle pourrait très bien se passer dans un autre univers de SF que SW tant les allusions à celui-ci sont rares (espèce des personnages et mention au Jedi) ; j'ai trouvé ça un peu dommage.
J'ai encore plus aimé la lecture de "Jugement Dernier" mais c'est sans doute parce que je suis un grand fan de policier et que le premier chapitre s'approche plus de ce genre que de l'horreur, du moins jusqu'à la mort de Hessart. Je suis curieux de voir la suite venir et j'espère qu'elle sera aussi bien écrite (décidément, je deviens fan de ton style ces derniers temps^^). :wink:
« Quant on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur. »

Merci pour le mal de tête. :transpire:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 21 Mai 2013 - 12:58   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Merci^^ À vrai dire, j'ai écrit le chapitre suivant dans la même foulée, donc le style ne devrait pas trop différer^^
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Messagepar Hiivsha » Mar 21 Mai 2013 - 15:59   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

il était confronté était => pour éviter la répétition, tu peux écrire : "à laquelle il se trouvait confronté, était déjà..."

et tous ceux qui étaient présents étaient => idem, "tous les présents étaient"

il n'y a plus de capsule de l'autre côté de celle-là, c'est celle qu'il a dû laisser partir toute seule alors qu'il essayait de délivrer Otan Tyers => voici une phrase un peu "difficile"

s'effraya une membre de l'équipage :perplexe:

Marrant qu'ils fassent tout un plat pour "Soyez maudits, tous autant que vous êtes ! Maudits !"... je n'y aurais pas accordé plus d'importance que ça. (Il s'est pris pour Jacques de Mollay dans "Les Rois Maudits" ? :D )

-Non, répéta Ekenhart, tout aussi fermement. Vous ne passerez pas ! => et lui se prend pour Gandalf ? :lol:

Sinon, j'ai bien aimé. Juste un peu longuet au début pour juste une porte forcée... et puis on comprend pas trop bien ce qui s'est réellement passé. Le prisonnier s'est enfui ou il se trouve encore dans le vaisseau ?

Bon, on va attendre la suite ! ;)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 21 Mai 2013 - 16:05   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

-Non, répéta Ekenhart, tout aussi fermement. Vous ne passerez pas ! => et lui se prend pour Gandalf ? :lol:


Oui :)

Sinon, j'ai bien aimé. Juste un peu longuet au début pour juste une porte forcée...


Je m'amuse avec les dialogues, ce qui peut parfois les rendre un peu longs, je l'admets :transpire:

et puis on comprend pas trop bien ce qui s'est réellement passé. Le prisonnier s'est enfui ou il se trouve encore dans le vaisseau ?


Ah non, il est toujours dans le vaisseau, je vais voir si j'ai laissé une ambigüité quelque part, mais normalement, j'ai bien mis "tenté ou "essayé" à chaque fois.

Merci !
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Messagepar Yorkman » Mar 21 Mai 2013 - 16:16   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Hiivsha et Mitth, duo gagnant actuel de la Fan-Fiction, des fois j'ai l'impression de lire de la vraie bonne litté SW, heureusement que cette section vous a :jap:

J'ai bcp aimé "Mourir" moi aussi, et que dire de "Jugement dernier"( :love: )!

Bientôt (j'espère :transpire: ), Yorkman vous pondra une de ses histoires :hello:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 21 Mai 2013 - 16:20   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Eh, merci ! Mais heureusement que cette section a tous ses auteurs-lecteurs, voyons, on a tous besoin les uns des autres :jap:
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Messagepar dark alexiel » Mar 21 Mai 2013 - 16:46   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Eh, merci ! Mais heureusement que cette section a tous ses auteurs-lecteurs, voyons, on a tous besoin les uns des autres :jap:


Amen !

tu as raison ! :cute:
"Eh bien, merci ô maitresse de la Force, mais ne m'en tenez pas rigueur si je continue à me faire du souci" Lorn Pavan.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 24 Mai 2013 - 21:56   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Comme vous avez été sages et que le premier jet n'était pas bien consistant, je continue ! :)

II.


« Non, évidemment, ce pauvre Capitaine a été bien stupide... ou plutôt, il a perdu son sang-froid, ça arrive à tout le monde. Surtout aux Quarrens.
Otan Tyers arborait un sourire aimable, le genre de façade qu'on affichait tout en grignotant des canapés au concombre aérien dans les soirées de l'élite politico-administrative de Palanhi. D'une façon purement visuelle, cela convenait très bien au reste de sa personne : il portait toujours le costume noir à coutures dorées et la cravate qu'il revêtait à son arrestation, la tenue exacte qui l'avait accompagné alors qu'il ordonnait implacablement l'assassinat de centaines de milliers de personnes sur Exorgon, une tenue qui aurait tout aussi bien pu être celle de n'importe quel haut fonctionnaire. Son physique n'était pas non plus celui que l'on attribuait d'emblée à un fou dangereux, simplement celui d'un humain à la peau légèrement assombrie, à la chevelure grise bien coiffée et au visage banal, fait de traits réguliers. Un peu d'embonpoint, comme s'il passait sa journée dans un bureau ou occupé à n'importe quelle activité peu physique.
C'était pourtant là l'ancien chef de Crépuscule Rouge, ce groupe de fanatiques se revendiquant des Sith qui avait sévi dans le secteur de Palanhi... La paix avec l'Empire Sith ayant été signée lors du Traité de Coruscant, le démagogue en costume-cravate était devenu l'homme le plus recherché par la République, sans que les Sith ne fassent quoi que ce soit pour le protéger.
Il y avait de quoi, Cade Lorsa était bien placé pour le savoir, lui qui avait visité Exorgon après le massacre pour apporter son aide aux survivants avec les autres membres de son association. Cet homme avait réduit en cendres des cités millénaires, assassiné des centaines de milliers voire plus d'hommes, de femmes et d'enfants lors de ses bombardements et de l'assaut terrestre qui avait suivi. Certes, il n'avait pas fait cela tout seul, ses lieutenants et l'ensemble des miliciens de Crépuscule Rouge devraient répondre de leurs crimes, mais enfin, il restait le principal instigateur du carnage. 
C'était peut-être cela qui le rendait fascinant aux yeux de Cade Lorsa.
-Vous avez quelque chose contre les Quarrens ? questionna-t-il, intrigué.
Tyers haussa les épaules, le sourire toujours présent sur ses lèvres.
-Les Quarrens sont les Quarrens... Ce ne sont pas des humains, c'est tout. Ils ont des réactions différentes, une pensée différente. Je peux les respecter, mais cela n'en fait pas mes semblables.
-Euh... peut-être.
Lorsa ne voyait pas du tout où voulait en venir le prisonnier, mais tant pis, il savait par expérience qu'il resterait tout aussi ambigu s'il le questionnait davantage. Et puis, il y avait plus urgent avant de quitter la cellule mal éclairée, il n'était pas censé bavarder avec le monstre à visage humain.
-Est-ce que vous savez pourquoi il a fait cela ? demanda-t-il. Pourquoi voulait-il soudainement vous libérer ? Il a bien dû vous le dire, non ?
-Il se trouve que non, je n'en savais rien... Si je le savais, je vous le dirais, ce serait une façon d'honorer sa mémoire. Mais il ne m'en avait rien dit. Peut-être voulait-il me vendre à des gens réclamant ma libération ?
-Arrêtez vos conneries, personne ne réclame votre libération... s'exaspéra Lorsa. Vos exploits ont fait rire les Sith, mais pour eux, il s'agit simplement d'un différent interne à la République, ils n'ont aucune intention de faire quoi que ce soit pour vous aider.
-C'est possible, oui. Pourquoi, à votre avis ?
-Parce que vous êtes insignifiant ?
-Quand on a fait quelque chose de significatif, on ne reste insignifiant que parce que les dirigeants galactiques le veulent bien, mon ami... Les Sith auraient pu faire de moi un héros, un martyr, quelqu'un qui galvaniserait les opposants internes à la République.
-Alors pourquoi, d'après vous ?
-D'après moi, si les Sith se mettent à me glorifier, cela signifie qu'ils reconnaissent un lien avec moi, fut-il ténu... Tandis que si je suis le seul responsable de ce massacre, cela signifie que la République est incapable de maintenir l'ordre et laisse massacrer ses propres citoyens.
-Vous délirez, personne n'est assez bête pour assimiler vos agissements à la République... C'est complètement antithétique, contraire à nos valeurs...
-C'est tout de même un amiral de la République qui m'a laissé faire au motif de la rébellion d'Exorgon contre le Traité de Coruscant... Qui plus est, je crois savoir que l'amiral en question est toujours en poste...
-Les insurgés d'Exorgon et les groupes qui les ont rejoints par la suite avaient établi un Comité de Salut Public, destiné à renverser le gouvernement de la République pour reprendre la guerre contre les Sith à imposer leurs mesures économiques et sociales révolutionnaires...
-Oui. Et alors ? Est-ce que ce ne sont pas les Sith qui combattent leurs ennemis ainsi ? Qui plus est, n'avez-vous pas l'impression que ce que défendait le Comité de Salut Public, c'était ces mêmes valeurs qui sont brandis en étendard par la République ?
-Peut-être, et, vous en concluez quoi ?
-Que mes agissements sont loin d'être insignifiants, parce qu'ils incarnent tout ce que vous craignez de voir la République devenir. Et vous savez qu'elle le deviendra, c'est inéluctable, et c'est pourquoi la République n'aura un jour plus rien à opposer aux Sith. En politique, et par conséquent en guerre, il faut être différent de son adversaire pour prétendre l'emporter.
-Vous dites n'importe quoi, vous vous prenez pour un devin ?
-Peut-être que je dis n'importe quoi, mais ce qui est plus grave, c'est que vous me croyez, Lorsa. Vous me croyez parce que cela vous fait peur...
-Télépathe, en plus d'être devin ? demanda encore plus sèchement que précédemment Lorsa.
-Peut-être. Un peu comme vos Jedi qui ont si habilement démasqué Hessart...
-Je ne vous le fais pas dire : ce sont des Jedi, eux.
-Je suis insignifiant à vos yeux, Lorsa ?
-Oui. Un homme qui a fait ce que vous avez fait mérite qu'on ne lui accorde aucune importance.
-Et les gens que j'ai fait tuer, étaient-ils insignifiants, eux aussi ?
-Bien sûr que non ! explosa Lorsa.
-Eh bien, on peut difficilement croire que je suis insignifiant si j'ai pris la vie de centaines de milliers de gens qui eux n'étaient pas insignifiants à vos yeux... Vous tenez absolument à me mépriser, Lorsa, mais me mépriser, c'est mépriser mes victimes. On peut toujours nier l'action d'un homme bien ; jamais celle d'un criminel.
-Splendide, c'est pour cela que vous avez fait tout ça ? Pour avoir votre quart d'heure de gloire dans les holojournaux et dans l'esprit de Cade Lorsa?
-Vous voyez, vous vous rendez compte que vous ne pouvez pas me mépriser pour mes crimes, alors vous cherchez une autre raison de le faire, vous vous dites que j'ai dû rater ma vie ou être immature pour avoir besoin d'attention...
-Et alors, ce n'est pas vrai ?
-Dites-moi, vous avez la vie que vous voulez, vous ?
-Je m'en satisfais. Je me rends utile. Je n'ai pas envie de devenir un cinglé dans votre genre pour y échapper, si c'est le sens de votre question.
-Vous ne vous rendrez jamais assez utile, Lorsa, et vous le savez très bien. Visiter Exorgon a dû vous l'apprendre.
Cette fois, Lorsa ne répondit pas.
-Que faites-vous, en-dehors de cette association ?
-Je suis écrivain.
-Ah, j'aurais bien aimé avoir de l'imagination pour autre chose que la torture, moi aussi... Cette activité vous satisfait-elle ? Vous arrivez toujours à écrire comme vous le voulez, vous avez la reconnaissance que vous voulez ?
-Oui !
-Vous mentez. Vous mentez parce que vous ne désirez en fait qu'une seule chose, comme tout le monde, c'est dominer les gens, non par méchanceté, mais parce que vous en avez peur. Vous en avez peur parce qu'ils ne sont pas vous. Votre réussite dans quelque domaine que ce soit ne sera jamais définitive tant que vous ne contrôlerez pas les gens autour de vous par tous les moyens possibles, et tant que vous ne vous serez pas prêt à déchaîner la pire des violences... Tenter de vous donner l'impression que vous êtes utile alors que ce n'est qu'une lueur dans la nuit étoilée, exploiter votre imaginaire personnel, ce ne sont là que des substituts qui vous aident à tenir le coup. Ce qu'il vous faut, c'est choisir une cause à défendre, quelle qu'elle soit, et travailler de toutes vos forces à l'imposer aux autres, cesser de vous brider... Alors, vous pourrez être fier de vous et vous sentir en sécurité. On vous craindra, et par-là même, on vous respectera.
-C'est bien ce que je dis, télépathe et devin, vous êtes omniscient, quoi ! » rétorqua Lorsa, mais sa voix était mal assurée, car il fallait reconnaître à Tyers qu'il s'exprimait avec un aplomb incroyable, qui donnait envie de le croire malgré le caractère insensé de ses propos.
L'homme se leva pour sortir de la cellule ; néanmoins, quelqu'un en ouvrit la porte avant qu'il n'ait pu le faire.

« On a un gros problème, déclara Dyn de but en blanc alors que Lorsa refermait la porte derrière lui. Le moteur recommence à déconner pour on ne sait quelle raison, nous avons dû sortir de l'hyperespace en catastrophe !
-Hein ? Mais pourquoi ? interrogea Lorsa, paraissant complètement paniqué.
-Je viens de le dire, on n'en sait rien, mais ce n'est clairement pas une bonne idée de continuer en supraluminique ! Euh, ça va ?
Dyn était déconcerté, Lorsa paraissait très troublé, trop pour que ce soit simplement par la nouvelle des moteurs défaillants... c'était là un motif d'inquiétude, de vive inquiétude même, mais le militant paraissait plus perturbé qu'inquiet.
-Oui, oui, pas de problème... C'est juste que c'est un peu épuisant, une conversation avec ses délires, il raconte n'importe quoi, mais...
-Ouais, je vois le genre... D'un autre côté, s'il ne t'a pas dit pourquoi Hessart avait fait cela, ce n'est pas la peine de te le coltiner si longtemps...
-Il ne me l'a pas dit, en effet, il prétend qu'il ne le sait pas lui-même... Mais, ce n'est pas évident d'interrompre la conversation avec lui, il dit toujours des choses qui font que je cherche à comprendre, et...
-Mais il n'y a rien à comprendre, il est cinglé, il n'aurait jamais pu faire des choses pareilles, sinon, maugréa Dyn.
-Je m'en rends compte, oui...
-Bref, laisse tomber... Je retourne au poste de commandement, tu viens ?
-Oui... Si on meurt, ce serait bête de ne pas y assister. » conclut Lorsa, sarcastique.
Le Jedi et le militant associatif se dirigèrent au pas de course vers le poste de commandement ; fort heureusement, la navette n'était pas très longue. Dyn réalisait qu'ils avaient perdu du temps à parler... Ils débouchèrent sur la vaste salle qui abritait les commandes du vaisseau, aussi bien concernant le pilotage que le peu d'armement dont ils disposaient. Ils étaient ressortis dans l'espace réel, une géante gazeuse bleutée était visible au loin, se rapprochant peu à peu.
« Ça se présente mal, leur indiqua Planb d'un ton sinistre. Je ne sais pas si c'est Hessart qui a prévu un sabotage à retardement pour le cas où il mourrait, mais le moteur n'en fait qu'à sa tête...
-Ça ou autre chose, nota quelqu'un, pas besoin d'être un expert en construction spatiale pour comprendre que plus un système est complexe, plus il y a d'erreurs possibles...
Celui qui venait de parler n'avait pas assisté au face-à-face entre Maître Ekenhart et le Capitaine Hessart ; c'était l'autre membre de l'association qui avait aidé les Jedi à capturer Otan Tyers avant d'être obligé d'embarquer sur ce vaisseau, Glen Durkan, un humain relativement âgé et bien portant.
-Je sais bien, admit Planb, l'idéal serait d'arrêter complètement les moteurs pour voir ce qu'on y trouve, mais je ne vois vraiment pas ce qui pourrait les empêcher de fonctionner hormis une défaillance de l'électronique... ou un sabotage, donc. Ça ne reprend toujours pas ?
-Pas du tout, expliqua une petite Wroonienne à la peau bleue en charge du pilotage. C'est comme si on n'avait rien fait...
-Bordel, mais il est possédé ou quoi, ce moteur ? jura pour lui-même un membre de l'équipage humain.
-Possédé ? s'exclama soudain Maître Ekenhart, se tournant vers l'homme comme si celui-ci l'avait frappé. Depuis quand dit-on d'un moteur qui ne marche pas qu'il est possédé ? Ce sont les délires de Hessart qui vous montent à la tête, ou quoi ?
-Désolé...
-Maître Ekenhart a raison, appuya Planb, on a assez de problèmes sans que vous en inventiez dans vos têtes... Bon, ben vous savez quoi, on coupe les moteurs.
-À vos ordres... C'est bon, ils sont arrêtés, confirma la Wroonienne.
-Parfait... Vous deux, interpella Planb en désignant deux membres de l'équipage, un Calamarien et un humain, allez jeter un coup d'œil aux moteurs directement !
-À vos ordres, que devons-nous chercher ? questionna le Calamarien.
-Un sabotage... Quelque chose qui aurait été cassé, voire un mécanisme qui les empêche de fonctionner. On ne va pas me faire croire que ce vaisseau est si vieux !
-Capitaine, dit Ekenhart, provoquant quelques haussements de sourcils jusqu'à ce que l'on comprenne qu'il s'adressait à Planb, ma Padawan pourrait peut-être les accompagner ? Elle a des dons de voyance remarquables...
-Bonne idée, allez-y, demanda Planb à Ly.
Celle-ci se contenta de hausser la tête et sortit à la suite des deux hommes ; elle avait la mine bien sérieuse, et décidément, cela ne plaisait pas à Dyn... Il faudrait qu'il lui en parle.
-Dites, vous réalisez que si le Capitaine n'a pratiquement pas quitté le poste de commandement et sa cabine depuis son précédent sabotage, il peut difficilement être responsable de ce qui arrive aux moteurs ? se risqua Dyn.
-J'y ai pensé, reconnut Planb.
-Hessart n'est plus notre Capitaine, rappela fermement Ekenhart. Et tu as raison, Dyn, il n'est probablement pour rien dans ce qui nous arrive...
-Ce serait rassurant qu'il s'agisse d'un sabotage, c'est plus facile à conjurer, souligna Durkan. C'est bien pour cela qu'on s'y accroche...
-Là encore, je ne suis pas sûr que « conjurer » soit la terminologie appropriée, grogna Ekenhart, mais en effet, je doute que ce soit aussi simple... Y a-t-il un système habité, pas loin ?
-Pas vraiment, le doucha le navigateur. Pas assez pour que nous puissions le gagner en subluminique avant d'être réduits à l'état d'antiquités...
-Du calme, intervint Planb, nous avons encore des systèmes de communication, pour autant que je sache...
-Tout à fait, ça fonctionne sans problème, en convint une autre membre de l'équipage. Y compris les longues distances.
-Voilà... Donc si ça ne va vraiment pas, nous n'aurons qu'à appeler à l'aide, on trouvera bien quelqu'un pour nous sortir de ce maudit vaisseau... Oui, je sais, Maître, « maudit » n'est pas la terminologie appropriée, termina Planb d'un air agacé. De toute façon, nous n'en sommes pas là...
Ils n'en étaient pas là, pourtant Dyn sentit un silence bien malaisé s'installer un long moment... Il ne pouvait s'empêcher d'essayer de trouver un lien entre la malédiction du Capitaine et l'avarie des moteurs même s'il savait que c'était complètement irrationnel, deux évènements si proches dans le temps ne pouvaient qu'être liés... Il n'était sûrement pas le seul, c'était bien pour cela que Maître Ekenhart paraissait s'être fait un devoir de combattre férocement la superstition à bord du vaisseau, ils s'inventaient des problèmes, ce n'était bon pour le moral de personne... Il fallait vraiment que Dyn parle à Ly, elle n'était peut-être qu'une Padawan, encore qu'il venait de devenir Chevalier et qu'elle le serait bientôt elle aussi, mais il avait foi en ses pouvoirs, ainsi qu'en son intelligence pour interpréter ce qu'ils lui disaient et en sa sincérité pour le lui dire. Elle était peut-être têtue et impulsive, mais il avait davantage confiance en elle qu'en quiconque.
Enfin, Planb brisa le silence comme tout le monde l'attendait depuis trop longtemps.
-Dites, aux moteurs, vous n'avez toujours rien ?
-Pas vraiment, Capitaine, répondit une voix humaine. On a bien trouvé quelques composants qui ont l'air d'avoir fait long feu, mais ça m'étonnerait que ce soit ça qui...
-Peu importe que cela vous étonne, il y a autre chose, ou pas ? Il peut y avoir autre chose, ou pas ?
-Je ne crois pas, Capitaine.
-Bon, alors c'est que c'était ça, c'est tout. Et la Jedi, elle dit quoi ?
-Elle nous a dit qu'elle ne sentait rien de particulier...
-Je vois... Bon, eh bien revenez ici, le problème est réglé, alors, on va remettre les moteurs en marche...
-À vos ordres.
La communication s'interrompit.
-Ils ne trouvent rien d'autre, donc il n'y a rien d'autre, Capitaine ? releva Durkan d'un ton sarcastique. Drôle de raisonnement...
-Je sais, répondit doucement Planb. Mais s'il y a quelque chose qu'on ne voit pas, je ne vois pas trop ce que nous pouvons faire contre, de toute façon... Alors nous allons partir du principe qu'il n'y a rien. Vous pouvez rallumer les moteurs !
-Ça revient... informa la Wroonienne. Attendez... ils marchent !
-Comment ça, ils marchent ? questionna Ekenhart. Vous voulez dire qu'ils se remettent en marche, ou... 
-Non, non, ils marchent vraiment, avec toutes leurs capacités !
-D'accord ! Vous voyez, c'était aussi simple que ça, conclut le Maître Jedi, un sourire ravi se dessinant sur son visage.
-Mais il n'est pas si vieux, ce vaisseau, ruminait Planb.
-Il y a quand même un sacré problème... prévint la Wroonienne. Ils marchent, oui, mais pas sous mon contrôle !
-Comment ça ? s'exclama vivement Planb.
-Ils se sont emballés ! Ils vont tout droit et ils prennent de la vitesse sans que je puisse m'arrêter !
Le Maître Jedi et le nouveau capitaine s'entreregardèrent, glacés d'horreur. Dyn était sûr d'avoir senti la température chuter de quelques degrés... Qu'est-ce qui pouvait expliquer cela ? Quoi de rationnel ? Son cerveau cherchait à toute vitesse.
-Nos hommes ont dû abîmer autre chose pendant qu'ils changeaient les composants usés, bredouilla le Chevalier Jedi. C'est la seule possibilité !
-Exact, et ça doit aussi expliquer pourquoi le problème n'est plus le même, le conforta Maître Ekenhart, qui ne paraissait néanmoins pas très sûr de lui.
-Mais il est impossible que... commença Planb, consterné. Oh, et puis laissez tomber, où se dirige-t-on ? Pas vers la planète, au moins ?
-Non, c'est bon de ce côté-là, le rassura le responsable des détecteurs, un Diamala.
-Bon, alors ce n'est pas compliqué, nous allons passer en hyperespace !
-QUOI ? s'étrangla Maître Ekenhart, et une bonne demi-douzaine de regards stupéfaits se tournèrent en même temps vers le Capitaine, y compris de Ly qui venait de revenir dans le poste de commandement.
-Vous m'avez bien entendu... Nos moteurs subluminiques se sont emballés, soit, mais les supraluminiques fonctionnent parfaitement pour autant que je sache ! Et si nous passons en hyperespace, le fait que les moteurs subluminiques soient devenus dingues ne sera plus un problème, ils se contenteront d'accompagner le mouvement...
-Capitaine, réagit Durkan, s'il a pu arriver quelque chose d'inexplicable aux moteurs subluminiques, la logique commande qu'il peut aussi arriver quelque chose d'inexplicable aux moteurs supraluminiques...
-Non, cher Monsieur Durkan ! S'il est arrivé quelque chose d'inexplicable et donc d'exceptionnel aux moteurs subluminiques, la logique commande qu'il ne va pas en plus arriver quelque chose d'inexplicable aux moteurs subluminiques...
-Les probabilités, pas la logique !
-Peu importe, à ce niveau-là, ça devient la même chose.
-Capitaine, c'est un énorme risque ! s'opposa Ekenhart.
-Pourquoi, vous aussi, vous croyez aux fantômes, maintenant ? Vous, un Maître Jedi ?
-Je n'ai jamais parlé de fantôme... Seulement, il me semble que nous sommes sortis de l'hyperespace parce que nous voulions être sûrs que les moteurs subluminiques ne nous fassent pas une mauvaise surprise au moment de sortir ; si nous ne savons pas pourquoi ils sont tombés en panne ni pourquoi ils se sont maintenant emballés, c'est que ça peut encore arriver !
-Écoutez, il me semble que je suis encore le Capitaine, c'est à moi d'évaluer si...
-Vous commencez à parler comme votre prédécesseur, coupa Ekenhart, glacial.
-Ça suffit ! hurla soudain Dyn en venant s'interposer entre les deux hommes, surprenant tout le monde. Vous voyez bien que vous voulez tous les deux sortir ce vaisseau de là, non ? Alors ne commencez pas à vous disputer ! Il faut que nous sortions d'ici ensemble !
Le jeune Jedi avait parfois l'impression d'être le seul être sain d'esprit de la Galaxie...
-Ce n'est pas la question, maugréa Ekenhart. Je n'ai rien de personnel contre le Capitaine, mais on ne peut pas se permettre ce genre de décision autoritaire, surtout quand elle est aussi contestable, justement parce que nous devons nous en sortir ensemble ! Ce n'est pas un prétexte pour accepter tout et n'importe quoi !
-Je ne dis pas le contraire, mais si vous n'avez rien de personnel contre le Capitaine, ne le comparez pas à Hessart !
-Voilà, merci, approuva Planb, manifestement fatigué. Écoutez, je sais bien que c'est risqué, mais nous ne pouvons pas rester comme ça à foncer à travers l'espace, nous allons bien finir par heurter quelque chose... En revanche, si nous procédons par des sauts en hyperespace très courts, nous aurons le temps de voir venir un problème de moteur !
-Il y a une autre possibilité, remarqua la responsable des communications. Nous pouvons couper les moteurs à nouveau, et lancer un appel à l'aide...
-Je sais bien, mais franchement... Combien de temps faudra-t-il pour que nous recevions de l'aide partant du plus proche système habité ?
-Au moins trois jours... Nous sommes très isolés.
-Sans compter que la transmission pourrait être interceptée par des pirates, alors que notre appareil est quasiment démuni contre eux ! En revanche, si nous sommes prudents avec l'hyperespace, les risques sont minimes, alors pourquoi rester ici trois jours à devenir dingues ? Nous pouvons nous en sortir seuls, et plus vite !
-Je suis d'accord, approuva la pilote.
-Moi aussi, finalement, se rendit Durkan. Je voulais simplement m'assurer que nous serions prudents...
-Bon, alors, faites comme vous voulez, accepta Ekenhart de mauvaise grâce. Mais je vous assure que le jeu n'en vaut pas la chandelle... »
Le navigateur se mit à préparer les coordonnées de saut hyperspatial ; Dyn en avait entendu plus qu'assez, il sortit du poste de commandement, non sans faire signe à Ly de le suivre.
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Dim 26 Mai 2013 - 21:50, modifié 1 fois.
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Messagepar Yorkman » Ven 24 Mai 2013 - 22:06   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Je lirai plus tard, mais au vu de la première partie, la seconde ne peut être qu'aussi bien :)

Juste une question :
pensez-vous qu'un récit à la première personne serait efficace ?
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 24 Mai 2013 - 22:09   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

À condition de savoir en jouer, oui : l'inconvénient, c'est qu'on ne peut plus créer de suspense quant à la survie du personnage principal, puisqu'il est obligé de rester jusqu'à la fin, donc il faut miser sur autre chose, mais l'avantage, c'est que c'est plus immergeant psychologiquement :)
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Messagepar Yorkman » Ven 24 Mai 2013 - 22:46   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Mitth'raw Nuruodo a écrit:À condition de savoir en jouer, oui : l'inconvénient, c'est qu'on ne peut plus créer de suspense quant à la survie du personnage principal, puisqu'il est obligé de rester jusqu'à la fin, donc il faut miser sur autre chose, mais l'avantage, c'est que c'est plus immergeant psychologiquement :)

Du genre American Psycho?
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 24 Mai 2013 - 22:51   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Peut-être, je ne sais pas, pas vu XD
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Messagepar Yorkman » Ven 24 Mai 2013 - 22:55   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Pas LU.
Tant mieux alors :sournois: :diable:
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Messagepar Hiivsha » Sam 25 Mai 2013 - 20:57   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Mitth'raw Nuruodo a écrit:À condition de savoir en jouer, oui : l'inconvénient, c'est qu'on ne peut plus créer de suspense quant à la survie du personnage principal, puisqu'il est obligé de rester jusqu'à la fin, donc il faut miser sur autre chose, mais l'avantage, c'est que c'est plus immergeant psychologiquement :)


Pas vrai Mitth... je me rappelle d'un roman de science-fiction que j'ai lu vers 16/17 ans et dont je ne me rappelle plus le nom. Tout écrit à la première personne. Puis l'épilogue commence par : "Je meurs..." suivi de quelques considérations où il explique certaines choses qui l'ont conduit à sa propre mort et je crois qu'il est dans le vide ce qui m'avait donné l'idée du prologue de mon Tome 1 des Aventures d'une Jeune Jedi. J'avais trouvé l'idée bluffante. Un roman écrit à la 1ère personne dans lequel à la fin le narrateur meurt. :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 25 Mai 2013 - 21:00   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Bah oui mais non : à la fin, tu le dis toi-même :transpire:

Bon, et sinon, quelqu'un a lu ? :paf:
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Messagepar Hiivsha » Sam 25 Mai 2013 - 21:05   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Pas moi, je viens juste de me connecter... j'avais des invités depuis ce matin et là c'est un peu tard pour m'y mettre... du coup, je lirai tranquillement demain... mais tu n'échapperas pas à mon œil inquisiteur !!! :wink:
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Messagepar Hiivsha » Dim 26 Mai 2013 - 17:42   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Tu es un adepte de Hannibal ? :whistle:

J'aime bien la tournure que prennent les événements même si ça va beaucoup moins vite que chez moi... ici on est dans la nouvelle plus lente.

Le discours du prisonnier est plutôt confus parfois et difficile à lire parce que pas forcément cohérent... il enchaîne des choses qui ne sont pas forcément reliées par de la logique... ce qui dénote un esprit confus et manipulateur. Mais c'est sans doute voulu de ta part, j'imagine. :wink:

Ça va mal tourner... j'ai un mauvais pressentiment ! :x
__________________________

D'un point de vue purement visuel => un point de vue visuel... ça change :lol:

qu'il revêtait à son arrestation => j'aurais mis : "qu'il portait lors de son arrestation"... "revêtir" c'est un verbe d'action, "porter" au sens d'être vêtu, un verbe passif, descriptif... ou alors : "qu'il [avait revêtu]/[revêtit] lors de son arrestation" si jamais il l'avait mis "pour cette occasion"... mais souvent lors d'une arrestation on te laisse pas le temps de te changer.

Son physique n'était pas non plus celui que l'on attribuait d'emblée à un fou dangereux => parce qu'à un fou dangereux, toi, tu attribues un "physique" particulier ? Je suis curieux de savoir lequel ! :wink:

comme s'il passait sa journée dans un bureau ou à n'importe quelle activité peu physique => "passer sa journée à une activité peu physique"... je ne sais pas pourquoi, l'expression me "râpe la langue" en la lisant... je trouve que quelque chose ne va pas mais je ne sais pas quoi. :neutre: J'aurais envie d'ajouter un verbe comme "faire une activité" ou "accomplir une activité" etc... mais bon ! :chut:

La paix avec l'Empire Sith ayant été signée lors du Traité de Coruscant => ça se passe donc du temps de SWTOR :love:

pour apporter son aide aux survivants aux côtés des autres membres de son association => pour éviter deux "aux" tu pouvais mettre : "son aide aux survivants avec les autres membres..."

Si je le savais, je vous le dirai, => "dirais" c'est du conditionnel

Les insurgés d'Exorgon et les groupes qui les ont rejoint => rejoints

pour reprendre la guerre contre les Sith et à imposer leurs mesures économiques et sociales révolutionnaires... => "et imposer" (il ne faut pas le "à" dans la phrase sauf à écrire : "et réussir à imposer")

c'était ces mêmes valeurs qui sont brandis => ça porte à débat mais on recommande le pluriel si le groupe nominal qui suit est au pluriel : "c'étaient ces mêmes valeurs qui sont brandiES" (""c'est" se mettra à la 3ème personne du pluriel si le sujet réel est un mot ou un groupe de mots pluriel") ... d'ailleurs au présent tu mettras volontiers : "ce sont ces mêmes valeurs qui..."

Je ne vous le ferai pas dire : ce sont des Jedi, eux => je ne vous le fais pas dire...

on peut difficilement croire que je sois insignifiant => que je suis ("Lorsque le verbe "croire" est à la forme affirmative, le verbe de la subordonnée n'est jamais au subjonctif ")

vous ne désirez en fait qu'une seule chose, comme tout le monde, c'est de dominer les gens, => "c'est dominer les gens" (le "de" est de trop et aurait pu se mettre si tu avais employé le verbe "rêver (de)". Ici, "désirer" est transitif direct : "on désire dominer les gens")

tant que vous ne vous saurez pas prêt => serez

y compris de Ly => manque pas un mot ? genre : "y compris celui de Ly" (le regard de Ly) ? :perplexe:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 26 Mai 2013 - 21:50   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

OK, merci ! Oui, les pièces de l'échiquier se mettent en place au fur et à mesure, les relations entre les personnages sont au cœur de cette fan-fic, aussi étonnant que cela puisse paraître vu le sujet... D'ailleurs, c'est dommage de devoir poster cette histoire en plusieurs fois, du coup, mais bon :neutre:

Tu es un adepte de Hannibal ? :whistle:


Même pas^^

J'aime bien la tournure que prennent les événements même si ça va beaucoup moins vite que chez moi... ici on est dans la nouvelle plus lente.


Ah oui, autant le dire tout de suite, ça va être trop long, pour développer cette histoire, bien installer l'ambiance... Mes histoires suivantes seront plus courtes, mais celle-là, eh bien, c'est comme ça, elle va prendre la place. Je vais essayer de ne pas dépasser Oiki Ran sur le précédent recueil^^

Le discours du prisonnier est plutôt confus parfois et difficile à lire parce que pas forcément cohérent... il enchaîne des choses qui ne sont pas forcément reliées par de la logique... ce qui dénote un esprit confus et manipulateur. Mais c'est sans doute voulu de ta part, j'imagine. :wink:


Relativement, oui. Note que ce n'est pas si décousu que ça en a l'air : genre quand il demande à Lorsa s'il est insignifiant à ses yeux après la conversation sur les dons des Jedi, on peut comprendre qu'il sous-entend que Lorsa le sous-estime. Mais oui, il est censé être difficile à suivre et un peu perturbant^^ Mais je crois que cette conversation sera mieux à relire après la fin de l'histoire :)

D'un point de vue purement visuel => un point de vue visuel... ça change :lol:


Ah mince :transpire:

qu'il revêtait à son arrestation => j'aurais mis : "qu'il portait lors de son arrestation"... "revêtir" c'est un verbe d'action, "porter" au sens d'être vêtu, un verbe passif, descriptif... ou alors : "qu'il [avait revêtu]/[revêtit] lors de son arrestation" si jamais il l'avait mis "pour cette occasion"... mais souvent lors d'une arrestation on te laisse pas le temps de te changer.


Certes... As-tu une autre idée pour éviter la répétition de "porter", du coup ? :neutre:

Son physique n'était pas non plus celui que l'on attribuait d'emblée à un fou dangereux => parce qu'à un fou dangereux, toi, tu attribues un "physique" particulier ? Je suis curieux de savoir lequel ! :wink:


Je mets apparence physique, ça fait moins bizarre ; mais pour te répondre, on a forcément des préjugés qui font qu'on imagine une personne dangereuse et violente avec un physique qui ne soit pas banal, par exemple très négligé, pour correspondre à son anomalie psychique, même si ce n'est pas rationnel -on a dit de Socrate qu'il avait un visage de fou, par exemple^^ D'où le "d'emblée", qui renvoie à l'irréfléchi.

comme s'il passait sa journée dans un bureau ou à n'importe quelle activité peu physique => "passer sa journée à une activité peu physique"... je ne sais pas pourquoi, l'expression me "râpe la langue" en la lisant... je trouve que quelque chose ne va pas mais je ne sais pas quoi. :neutre: J'aurais envie d'ajouter un verbe comme "faire une activité" ou "accomplir une activité" etc... mais bon ! :chut:


Allez, occupé à pour la santé mentale de Hiivsha^^

pour apporter son aide aux survivants aux côtés des autres membres de son association => pour éviter deux "aux" tu pouvais mettre : "son aide aux survivants avec les autres membres..."


Certes, c'est juste que j'ai remarqué qu'on utilise beaucoup "avec" :transpire:

Si je le savais, je vous le dirai, => "dirais" c'est du conditionnel


Avant, je mettais trop de "s", maintenant, je n'en mets pas assez :transpire:

y compris de Ly => manque pas un mot ? genre : "y compris celui de Ly" (le regard de Ly) ? :perplexe:


Moui, j'ai probablement retconné un morceau de la phrase en cours de route, en fait :transpire:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 31 Mai 2013 - 21:58   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Hmmm, désolé, mais je ne peux pas laisser trop d'intervalle pour poster une telle histoire :neutre:

III.


« Eh bien, tu ne parles pas souvent, mais quand tu le fais, tu le fais violemment, s'amusa Ly lorsqu'ils furent revenus dans leur cabine.
-Il fallait bien que quelqu'un réagisse, tu as vu comment ça partait... Disons que Planb a l'air d'avoir un caractère aussi explosif que celui de Maître Ekenhart...
-Pour ça, oui, mon Maître ne correspond pas vraiment aux idées reçues sur les Jedi consulaires !
-En effet ! Et si tu te rappelles bien, mon maître à moi ne correspondait pas non plus à celles sur les Jedi gardiens !
-Oui... Mais dis, ça va ? Ce n'est pas dans tes habitudes d'exploser comme cela...
-Je sais bien, mais tout cela commence à devenir un peu trop dingue à mon goût... Entre les horreurs d'Exorgon, la trahison de Hessart, les moteurs qui se fichent ostensiblement de nous, et maintenant Ekenhart qui ne peut plus supporter Planb... Je ne sais pas, je me sens un peu seul. Je ne comprends pas comment tout le monde peut se comporter comme cela... à part toi. Heureusement que tu es là.
Ly sourit.
-Tu te poses trop de questions, il y a toujours des gens que l'on ne comprend pas, c'est normal... surtout quand on est en guerre, ça exacerbe les différences...
-Ouais, enfin ça commence à faire beaucoup... Et puis tous ces évènements me donnent l'impression que nous sommes dans... dans une série noire, que tout ce qui se passe en ce moment ne peut pas être bon...
-Là encore, tu vois ce que tu crains de voir... Nous avons démasqué Hessart, ce n'est pas positif, ça ?
-Si, j'imagine. Sauf que je vois le fait que ce soit lui qui nous ait trahi et pas un autre comme une mauvaise nouvelle de plus...
-Bon, arrêtons de tourner autour du vaisseau, si tu veux bien : tu as encore la malédiction de Hessart en tête ?
-Pas tant que ça, non, et de toute façon, Maître Ekenhart a raison, il faut arrêter d'en parler, c'est idiot...
-Oui, sauf que je ne sais pas si tu as remarqué, mais s'interdire de parler de quelque chose est le meilleur moyen d'y penser...
-C'est vrai. J'espérais que tu pourrais m'en donner le cœur net, en fait... Qu'est-ce que tu en penses, toi ? Qu'est-ce que tu ressens ?
-Pour être franche, Dyn... J'ai des pressentiments assez sombres sur notre voyage. Je sens des choses terribles qui pourraient nous arriver -mais j'ai bien dit qui pourraient, ça n'arrivera peut-être pas, j'imagine que je ressens ce qui se serait passé si nous n'avions pas démasqué Hessart à temps, ou si les moteurs nous jouent encore des tours...
Dyn hocha lentement la tête.
-Si même toi tu nous sens mal embarqués, comprends que je trouve cette série d'évènements inquiétante...
-Oui, mais alors qu'une chose soit bien claire, ça n'a rien à voir avec une prétendue malédiction d'Hessart, je le ressens depuis le début.
-D'accord... d'accord, c'est déjà rassurant, déclara Dyn dans un souffle. Non que ça change quoi que ce soit aux dangers qui nous attendent, mais au moins, ils sont compréhensibles...
-Je trouve aussi... Mais tu sais, ce qui me perturbe, c'est que... je n'ai pas l'impression que ces dangers soient extérieurs. Ce n'est pas une panne du vaisseau ou une attaque de pirates que je redoute... C'est quelque chose qui est déjà en nous, à l'intérieur de ceux qui voyagent sur ce vaisseau... toi et moi compris.
-Étrange... Tu crois que Planb et Ekenhart... Ou que Otan Tyers pourrait se libérer...
-Je ne sais pas, Dyn. Écoute... je te dis tout cela, mais je ne le dirai pas à quelqu'un d'autre, Maître Ekenhart compris, parce que quand on sent la façon dont les choses évoluent comme moi, ce n'est vraiment pas facile de faire le tri avec ses propres envies et appréhensions... C'est difficile de séparer entièrement ce que me dit la Force de mes propres sentiments, le futur n'est pas un objet, c'est quelque chose qui nous parle...
-Oui, je m'en doute. Mais je te fais confiance, tu sais, nous savons tous les deux que tu as d'immenses pouvoirs en la matière, et tu t'efforces de les utiliser au mieux.
-Je sais, et ta confiance m'honore, mais ne prends pas pour acquis ce que je te dis, c'est tout...
-Pas de problème. Dis-moi... tu sais que tu vas bientôt devenir Chevalier, tu as réfléchi à...
-Pas vraiment, non... Très franchement, je crois que j'ai peur de prendre une décision. Peur de changer. Quoi qu'il arrive, il va falloir que je renonce à un rêve...
-Je veux simplement que tu saches que tu as toujours le choix... Il est encore temps de quitter l'Ordre, et si tu le fais, je le ferai -évidemment, c'est bien plus significatif pour un Chevalier que pour une Padawan, mais si tu le veux, je te suivrai...
-Je sais, Dyn. Je sais que tu me suivrais n'importe où ! Je te promets que j'essayerai d'y réfléchir, il faudra bien que je choisisse un jour ou l'autre.
Dyn se rapprocha de Ly, sans savoir ce qu'il allait faire exactement ; c'était simplement que lorsqu'elle parlait ainsi, il sentait se réveiller en lui le besoin de se trouver près d'elle... Elle répondit par un sourire triste.
-Pas maintenant... Et peut-être pas plus tard.
Elle l'avait pourtant déjà embrassé, par le passé... Mais c'était il y avait des années, et depuis, ils avaient décidé qu'ils ne pouvaient pas se le permettre tant qu'ils n'auraient pas décidé pour de bon d'abandonner l'Ordre Jedi, ce serait une véritable torture dans le cas contraire...
-Je sais bien, Ly. Pas de problème.
La porte de la cabine s'ouvrit brusquement sur Maître Ekenhart ; ils eurent le même réflexe de s'éloigner l'un de l'autre précipitamment, rouges de confusion. Fort heureusement, le Maître Jedi parut ne s'être rendu compte de rien.
-Venez tout de suite, le vaisseau refait des siennes, nous avons dû sortir de l'hyperespace !
-Tout de suite. » assura Dyn avec la désagréable impression que ce qu'il se passait était mystérieusement prévisible.

Manifestement, l'humeur de Planb ne s'arrangeait pas ; le grand homme mince à la peau sombre scrutait obsessionnellement la verrière, où apparaissait une grande planète grisâtre.
Une grande planète grisâtre qui se rapprochait très vite.
« Mais où est-ce qu'on est, pour commencer ? s'impatienta le Capitaine.
-Je n'en sais rien ! plaida le navigateur. Je vous assure que je n'ai aucune donnée sur ce système ! Je sais à peu près de quel côté on est, mais...
-Que se passe-t-il ? demanda Lorsa, qui entrait en même temps que les trois Jedi.
-Il se passe que les moteurs ont recommencé à avoir des ratés, donc nous sommes sortis de l'hyperespace, et maintenant, sans que nous n'ayons touché à rien, ils sont de nouveau en pleine forme au point qu'on n'arrive plus à les arrêter...
-Nous ne pouvons pas repasser en hyperespace ? interrogea aussitôt Dyn.
-Plus maintenant, la planète est trop près, expliqua le navigateur.
-Oui... Vraiment trop près, même... observa Ekenhart.
À nouveau, Dyn se sentit troublé ; le Maître Jedi paraissait atterré. Et il était vrai que le sinistre monde grisâtre prenait des proportions plus qu'inquiétantes dans la verrière, on ne verrait bientôt plus que lui... voilà, c'était fait...
-Bon, ça suffit, coupez les moteurs tout de suite ! tonna Planb d'une voix pâlissante.
-À vos ordres !
Tout le monde paraissait retenir son souffle à mesure que la surface de la planète se précisait...
-Coupez ces moteurs, j'ai dit ! Pourquoi est-ce que nous continuons à nous rapprocher à cette vitesse ?
-Je n'y arrive pas ! explosa la pilote wroonienne, qui paraissait au bord des larmes. J'ai coupé l'alimentation, mais ils continuent quand même !
-Oh merde... jura Dyn à voix basse.
Il sentait un poids énorme s'installer peu à peu sur sa poitrine, écrasant sa respiration, son cœur et même son âme... Ils allaient mourir comme ça ? C'était trop bête...
-Il doit y avoir une fuite dans l'alimentation... suggéra timidement le Diamala.
Planb était de plus en plus pâle, ses yeux allant d'un bout à l'autre du poste de commandement à la recherche d'une solution ; ils allaient s'écraser, c'était une question de minutes. Chaque seconde était indispensable. Dyn retenait son souffle, son cerveau tournant à toute vitesse, envisageant toutes sortes de solution que ses jambes ne se sentaient pas le courage de mettre en œuvre...
-Évacuation immédiate de tout le personnel non-indispensable, ordonna Planb d'une voix qui n'était plus que l'ombre d'elle-même. Plus le temps pour les capsules, retournez vous sangler dans vos cabines tout de suite ! »
À ces mots, quelque chose lâcha dans le cerveau de Dyn ; il tourna aussitôt les talons et se mit à courir de toutes ses forces vers la cabine, vite, l'impact était imminent ! Il se rappelait très précisément l'image de la planète dans la verrière, il n'aurait jamais le temps avant le crash... Il entra en trombe dans la cabine, Ly et un Maître Ekenhart hors d'haleine à sa suite, mais il ne leur prêta pas attention et s'attacha aussitôt le plus solidement possible... Il lui semblait que Ly au moins avait eu le temps de faire de même... Dehors, les pas des membres de l'équipage s'étaient tus...
Il ne restait plus qu'à prier. À prier. Le Jedi n'était pas sûr de savoir qui, mais il lui fallait quelqu'un de moins abstrait que « la Force qui englobe toute vie »...
L'impact allait survenir immédiatement, immédiatement... Comment se faisait-il qu'il ne se soit pas encore produit ? Le vaisseau avait basculé totalement à la verticale, s'abandonnant à la gravité de la planète, Dyn serait tombé violemment s'il n'avait pas été bien attaché... Et même ainsi, il se demandait combien de temps cela allait tenir... Allez, le crash, qu'on en finisse...
Le Jedi regretta cette pensée dès l'instant suivant. Le vaisseau heurta de plain fouet le mur planétaire avec un choc atroce ; dans un immonde crissement de métal torturé, Dyn sentit les parois et sa propre couchette se mettre à trembler comme un arbre pris dans un ouragan, à croire que tout le vaisseau allait éclater sur le champ, il entendait des choses se casser partout dans le vaisseau et des gens hurler de douleur et de terreur, il se cogna près d'une demi-douzaine de fois sans avoir le temps de jurer ou même d'y penser... Il lui sembla que le vaisseau continuait à glisser au sol, puis s'arrêtait brusquement avec un nouveau choc.
Il laissa brusquement échapper sa respiration implacablement oppressée tout au long du crash... Il expira et inspira intensément plusieurs fois de suite. Oh, bordel, mais quel délire...
« Ly ? appela-t-il. Maître Ekenhart ?
-Nous sommes vivants, lui répondit le Maître Jedi, au-dessus de lui.
-Oui... confirma Ly, qui paraissait aussi essoufflée que si elle avait poursuivi Hessart sur le diamètre d'une planète entière. Ça va, plus de peur que de mal...
-Oui, enfin pour nous, relativisa sombrement Dyn. Allons voir ce qu'il reste de ce foutu vaisseau...
Ce ne fut qu'une fois relevé et libéré des sangles qu'il commença à réaliser... Ils étaient vivants, oui, mais comment allaient-ils faire pour quitter cette planète sans vaisseau ? Il était impensable qu'il soit encore utilisable après un tel choc...
Oh non... Nous avons survécu pour crever à petit feu ici ?
Maître Ekenhart et Ly paraissaient avoir été bien secoués, mais ils étaient en bon état... Dyn lui-même doutait d'avoir meilleure mine en cet instant.
-Le vaisseau a tout de même dû ralentir considérablement au dernier moment, avança Ekenhart, nous serions morts, sinon...
-Peut-être...
-Allons voir, les invita Ly, et vite, il y a peut-être des blessés !
Néanmoins, lorsqu'ils rouvrirent la porte de la cabine, les membres de l'équipage sortaient également, paraissant tous effrayés mais sains et saufs... Dyn vit également Lorsa et Durkan alors qu'ils s'avançaient dans le couloir... Le vaisseau paraissait avoir globalement bien résisté, mais le plafond et les murs commençaient tout de même à se tordre d'une façon effrayante alors qu'ils s'approchaient du poste de commandement...
Lorsqu'ils y parvinrent, Dyn abandonna tout espoir de retrouver vivants ceux qu'ils y avaient laissé, les parois avaient été purement et simplement assassinées à cet endroit ; et lorsqu'ils entrèrent, la verrière aussi bien que les consoles et la proue du vaisseau avaient manifestement été intégralement déformées et déchirées, des sortes de galets gris qui devaient constituer le sol s'y étaient engouffrés en masse...
Il n'y avait pas que les parois qui étaient déchirées. Dyn vit avec horreur que le Capitaine Planb était non seulement tombé comme une poupée de chiffons, mais il s'était empalé contre un immense bout de duracier déchiré, son sang irriguait généreusement les galets et ce qui restait des consoles du vaisseau... Dyn et ses compagnons restèrent figés, sans doute parce qu'aucun d'eux n'avait compris que le Capitaine s'était considéré lui-même comme un élément indispensable du personnel, ils s'attendaient à le revoir...
-On dirait qu'un Capitaine se crashe avec son navire, remarqua Ly, mais son ton était emprunt de respect.
-Aaaaah... à l'aide ! appela une voix féminine qui ressemblait par-dessus tout à un cri de douleur.
-La pilote, par-là ! signala Dyn.
Tous se retournèrent dans la direction d'où provenait le cri ; à la surprise générale, la petite Wroonienne était toujours en vie, mais elle s'était retrouvée coincée sous une lourde console, sanglée dans ce qui devait être les restes de son fauteuil écrasé...
-Pas de panique, je m'en occupe, la rassura Dyn.
Un peu de concentration lui suffit pour rassembler la Force autour de la console et la convaincre de soulever les ordinateurs... Cela demandait un véritable effort, fatiguant même d'un point de vue physique, mais il parvint à déplacer la console dans les airs pour la reposer plus loin sous les regards émerveillés de l'équipage.
Hélas, il s'en rendit compte alors, il y avait un autre problème.
-Vous êtes ouverte, constata simplement Maître Ekenhart.
C'était un doux euphémisme... Le ventre de la pilote avait été tout bonnement transpercé de part en part, la pointe d'un bout de la coque elle aussi éventrée ressortait au milieu du flot de sang, tout à fait comme pour Planb même si elle avait eu la chance de tomber sur une pointe plus petite.
-S'il vous plait... implora la Wroonienne d'un air apeuré. Je me sens partir, faites vite, vous êtes des Jedi... pouvez...
Maître Ekenhart s'apprêtait manifestement à répondre qu'il était désolé, mais qu'il ne pouvait pas grand chose contre une blessure de cette ampleur, néanmoins Ly l'en dissuada d'un doigt sur ses lèvres ; elle rejoignit précipitamment la pilote et s'agenouilla auprès d'elle.
-Calmez-vous, ça va aller... Je m'occupe de vous, vous n'allez plus avoir mal, assura-t-elle doucement.
S'il restait deux sous de lucidité à la pilote, elle savait sûrement que les paroles de Ly signifiaient qu'elle ne la sauverait pas ; quoi qu'il en fut, elle ferma les yeux et cessa de bouger, Ly gardait les mains sur son front, le visage exprimant une sincère compassion. Personne n'osa bouger dans le poste de commandement jusqu'à ce que le visage de la pilote se détende à jamais. La Jedi se releva, les jambes tremblantes.
-Elle n'a rien senti, expliqua-t-elle à l'adresse de l'équipage. Je l'ai plongée dans une transe suffisamment profonde pour que... pour qu'elle ne se sente pas partir.
-Tu as bien fait, approuva Maître Ekenhart, affecté. Nous nous occuperons des morts, paix à leur âme, ils nous ont probablement sauvé en tentant d'arrêter les moteurs jusqu'à la fin. Dites, quelqu'un sait s'il y a une atmosphère, là-dehors ?
-Bien sûr, dit le Diamala avec un pauvre rire, sinon notre air serait déjà en train de s'enfuir...
-Oui, question idiote, excusez-moi, je voulais dire une atmosphère respirable ?
-Ça, je ne sais pas, nous n'avions pas le temps de l'évaluer... Le seul moyen de le savoir, c'est de sortir. En emportant le matériel, pour peu qu'il ait survécu au crash...
-Très bien... nous allons essayer, alors, il faut que nous sachions où nous avons atterri.
Il n'ajouta pas « puisque nous allons y rester », mais Dyn le pensait, et c'était vraisemblablement le cas de tout le monde dans le poste de commandement.
-Excusez-moi, mais il y avait un Calamarien parmi nous, tout à l'heure... se souvint Lorsa. Où est-il passé ?
Plusieurs membres de l'équipage s'entreregardèrent.
-Euh, il a survécu aussi, il était avec nous tout à l'heure, affirma une femme d'une trentaine d'années aux cheveux blonds. Il a dû rester dans la cabine, je ne vois que ça...
-Je vais le chercher, annonça Ly d'un air préoccupé.
-Je viens avec toi. » prévint Dyn, tout en sachant que personne n'en comprendrait l'utilité.
Il avait un très mauvais pressentiment, un très mauvais pressentiment de Jedi ; et s'il le ressentait sans avoir l'acuité de Ly, c'était mauvais signe...

« On peut dire qu'il a fait vite, lança sobrement Dyn.
-Oui, il devait bien connaître le câblage du vaisseau, l'appuya Ly en prenant un air d'experte. Il a travaillé très efficacement.
Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient, ils tremblaient tous deux comme des feuilles... Devant eux, au bout du corridor, le Calamarien s'était pendu à des câbles alimentant l'éclairage. Cette partie du vaisseau était maintenant plongée dans le noir.
-Qu'est-ce qui lui a pris... se désola Dyn. Tout le monde devient dingue sur ce vaisseau, ou quoi ?
Ly haussa les épaules.
-Peut-être qu'avec le crash du vaisseau, il s'est dit qu'il préférait mourir tout de suite... ou peut-être qu'il a cru qu'il n'avait pas su déceler ce qui empêchait les moteurs de fonctionner et que ce qui nous arrive est de sa faute... ou peut-être qu'il s'est laissé prendre à ces histoires de malédiction et a vu dans le crash le signe que nous étions tous perdus... Nous ne le saurons jamais.
Dyn soupira.
-Je n'en reviens pas, ça fait la quatrième personne qui meurt à bord de ce vaisseau... C'est horrible, on se croirait revenus sur Exorgon !
-Je sais, approuva Ly d'une petite voix. C'est même pire, en fait, parce que là, il n'y a aucun responsable apparent à cette... série noire, comme tu dis.
-Ly... et Otan Tyers ? Nous ne l'avons pas sorti de sa cellule, nous ne l'avons même pas prévenu de ce qu'il se passait... Tu crois qu'il est toujours en vie ?
-Oh, je n'y pensais plus, à celui-là ! J'espère qu'il est toujours vivant, oui... Il a les moyens de s'attacher dans sa cellule, normalement, et il a dû comprendre en voyant le vaisseau s'incliner brusquement...
-Allons voir, c'est juste derrière.
Les deux Jedi contournèrent avec appréhension le cadavre du Calamarien et ouvrirent la porte au fond du corridor.
-Tyers ? appela Dyn.
-Je suis là, Jedi, signala une voix très fatiguée. Qu'est-ce qui vous est arrivé pour que nous soyons secoués comme ça ? Je n'ai jamais rien vu de tel !
-Euh, une succession de dysfonctionnements des moteurs qui restent à éclaircir, et qui... qui nous ont malencontreusement conduits à nous crasher sur une planète inconnue...
Tyers eut un petit rire nerveux.
-Magnifique, on se demande à quoi servent les Sith si vous êtes capables de vous fourrer tous seuls dans des situations pareilles.
-Ça n'a rien de drôle, rétorqua sèchement Ly avant que Dyn n'ait pu le faire.
-Oh, pardon... Il y a eu beaucoup de casse, pour que vous réagissiez comme ça ?
-Oui. Le vaisseau est inutilisable, et plusieurs membres de l'équipage sont décédés.
-Ah, je vois... Vous devriez peut-être me laisser sortir, alors. Faire cause commune pour survivre, tout ça... Je peux peut-être me rendre utile, et je ne vais pas me sauver !
-On verra, l'envoya balader Ly avant de refermer la porte.
Dyn comprenait sa colère, il y avait quelque chose d'insolent à la survie d'Otan Tyers alors que Planb et la loyale pilote étaient morts en tentant de sauver le vaisseau, sans oublier le désespéré devant lequel les deux Jedi durent passer en quittant la cellule...
-Dis, Dyn... tu ne sens rien de particulier ? Dans la Force, je veux dire ?
-Je ne sais pas... Honnêtement, je me sens si mal que la Force, j'ai du mal à en ressentir quoi que ce soit, là...
-Précisément... Je sens... un malaise. Mais un malaise qui m'est extérieur, pas quelque chose de lié aux évènements. Quelque chose... je ne sais pas, il y a quelque chose de perturbant, sur cette planète...
-C'est possible, maintenant que tu me le dis, admit Dyn en frissonnant. Mais... comme tu dis, c'est difficile de faire la part des choses avec son propre ressenti... Si c'était lié à la planète, ou du moins à ce lieu précis, à quoi serait-ce dû ?
-Je ne sais pas... Tu sais, certains lieux restent gorgés du Côté Obscur lorsqu'ils ont été fortement confrontés aux Sith...
-Est-ce que tu essayes de me dire que nous avons pu nous écraser par hasard dans un repaire de Sith ? Allons, nous n'avons pas quitté les territoires de la République...
-Je sais bien. Je te dis ce que je ressens, c'est tout...
-Allons voir Maître Ekenhart, il l'aura senti lui aussi... Quelqu'un peut me dire où est Maître Ekenhart ? interrogea Dyn en pénétrant dans les vestiges du poste de commandement.
-Il est sorti du vaisseau avec les deux membres de l'association, là... le renseigna la femme aux cheveux blonds. Et ils ont confirmé que l'air était respirable, vous pouvez y aller.
-Très bien, merci. »
Dyn vit que plusieurs membres de l'équipage étaient occupés à jeter dehors les galets qui s'étaient infiltrés dans le vaisseau ; étrange, pensa-t-il, cette partie du vaisseau ne resservirait probablement pas, alors quel problème pouvaient poser les galets ?

Une plage de galets à perte de vue, mais sans aucune trace de la mer ni du plus petit relief. Ce fut la première impression de Dyn lorsqu'il sortit du vaisseau, ou plutôt de l'épave, en compagnie de Ly.
« Mais qu'est-ce que c'est que cette planète ? questionna-t-il à l'adresse de Maître Ekenhart.
-Je n'ai jamais rien vu de tel non plus... confia le Maître Jedi. Je ne sais pas comment un tel environnement a pu se former, c'est très étrange, d'autant que, arrêtez-moi si je dis une bêtise, mais je n'ai pas vu d'étendue d'eau sur cette planète depuis l'espace... Rien pour polir ces galets, donc...
-En effet, dit Lorsa, la surface était toute grise... Est-ce qu'il pourrait n'y avoir que ces galets sur toute l'étendue ?
-Bien sûr que non, s'insurgea Durkan, c'est parfaitement impossible... Ou s'il y a des galets partout, il doit au moins y avoir des montagnes quelque part... et de l'eau, bien sûr... et vraisemblablement des plantes pour que l'atmosphère soit respirable !
-Nous devrions partir explorer, exposa Dyn. Voir où nous sommes tombés, quelles ressources nous avons à notre disposition... Si on trouve de l'eau, voire des créatures que nous pourrions manger... Je peux le faire, si vous voulez. Les communications longue distance doivent être foutues, mais je vous tiendrai au courant par comlink -moi et quelqu'un d'autre.
-Mauvaise idée, le contredit Durkan. Même s'il y a sûrement autre chose sur cette planète, le fait que nous ne voyions rien d'autre que ces galets à perte de vue d'ici paraît suggérer que ça peut durer encore longtemps... Et s'il n'y a rien d'autre, aucun relief, aucun changement, êtes-vous sûr de pouvoir retrouver votre chemin ?
-Avec la direction du soleil, on va bien y arriver, défendit Ly.
-C'est tout de même un peu risqué, Durkan a raison, déclara Ekenhart. Et outre les questions d'orientation... je préfère attendre de savoir un peu mieux à quoi nous avons affaire.
-Comment ça, à quoi nous avons affaire ? demanda Lorsa d'un air suspicieux. Nous avons affaire à quelque chose ?
-Eh bien, en fait, oui... Ces galets ne sont pas des galets.
Ekenhart saisit l'un des galets présumés et le retourna.
-Il ne bouge pas, mais... regardez bien. Vous ne distinguez pas ces deux petites protubérances noires, là ? Vous ne trouvez pas que ça ressemble étrangement à des yeux ? Et sur le côté ? Ça pourrait tout aussi bien être des pattes, dans le genre de celles qu'ont les insectes...
-Hein ? s'ébahit Lorsa. Vous plaisantez ?
-Malheureusement non... je sens ces créatures dans la Force, et leur contact me met même assez mal à l'aise... Je vous assure que ce sont des êtres vivants !
Le Maître Jedi reposa doucement la créature, l'air préoccupé.
-C'était donc ça... murmura Ly, qui parlait probablement de son étrange impression dans la Force.
-Attendez une minute, se révolta Dyn, vous voulez dire que nous marchons sur une armée d'animaux immobiles ? Et que notre vaisseau est posé sur eux ? Mais c'est complètement... complètement...
-Complètement quoi ? Fou, impossible, impensable ? Oui, je trouve aussi. Mais que voulez-vous que j'y fasse ? »
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Messagepar Hiivsha » Sam 01 Juin 2013 - 13:53   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Ce chapitre me paraît un peu laborieux question écriture, comme si tu l'avais écrit vite ou en manque d'inspiration. Surtout tout ce qui concerne le crash. Pas mal de phrases sont lourdes voire maladroites et je sais que tu peux en faire de beaucoup mieux.

Sur l'histoire, rien à dire... la fin m'a donné un frisson, c'est bon signe pour la suite... peut-être pas pour eux :siffle:
C'est pour l'instant la première fois que j'ai un sentiment "d'épouvante" dans la fic... donc on sent que ça vient ! :diable: L'idée qu'ils ont pu atterrir sur une mer d'insectes ou de crabes m'a littéralement fait hérisser les poils du bras. :paf:

_________________________

En vrac, quelques commentaires... je n'ai pas repris tous les passages que j'ai trouvés un peu maladroits :wink:


Sauf que je vois le fait que ce soit lui qui nous ait trahi => peut-être peut-on le dire autrement ? :x

je le ferai -évidemment => enlève ce trait... chez moi il est en début d'écran comme un tiret de dialogue et m'a embrouillé parce que j'ai cru à la réplique suivante de l'autre personnage... mais ça décalait tout. :x

Chaque seconde était indispensable. => j'aurais plutôt mis "cruciale"

toutes sortes de solution => solutions ?

-Évacuation immédiate de tout le personnel non-indispensable, ordonna Planb d'une voix qui n'était plus que l'ombre d'elle-même. Plus le temps pour les capsules, retournez vous sangler dans vos cabines tout de suite ! » => "évacuation immédiate" ça prête à confusion, on dirait qu'il veut faire évacuer le vaisseau... ce qui n'est pas le cas. J'aurais plutôt vu des expression comme "alerte collision... évacuation de la passerelle pour le personnel non indispensable"...

de plain fouet => plein

" à croire que tout le vaisseau allait éclater sur le champ, il entendait des choses se casser partout dans le vaisseau et des gens hurler de douleur et de terreur, il se cogna près d'une demi-douzaine de fois sans avoir le temps de jurer ou même d'y penser... Il lui sembla que le vaisseau" => peut-être varier avec "bâtiment", "cargo", "transport" ?

"puis s'arrêtait brusquement avec un nouveau choc.
Il laissa brusquement échapper " => répétition

Il laissa brusquement échapper sa respiration implacablement oppressée => attention à la surabondance d'adverbes

si elle avait poursuivi Hessart sur le diamètre d'une planète entière => le diamètre est une ligne qui passe par le centre et joint deux ponts opposés de la circonférence. Ici il faut mettre "circonférence" ou plus simplement "tout autour d'une planète"
("entière" ne se justifie pas... on n'imagine pas une planète en morceaux)

mais ils étaient en bon état => pour des objets ça va... mais pour des personnes :x

ceux qu'ils y avaient laissé => laissés

les parois avaient été purement et simplement assassinées à cet endroit => des parois assassinées ??? :shock: Même métaphoriquement ça le fait pas ! :pfff:

et lorsqu'ils entrèrent, la verrière aussi bien que les consoles et la proue du vaisseau avaient manifestement été intégralement déformées et déchirées, => trop d'adverbes... la forme passive n'est pas très heureuse...

son sang irriguait généreusement les galets et ce qui restait des consoles du vaisseau => irriguait ? :shock:

il parvint à déplacer la console => répétition sur "la console"

-Vous êtes ouverte, => non ! :pfff: ... comme le magasin ? :paf:

la pointe d'un bout de la coque elle aussi éventrée => "elle aussi" inutile

tout à fait comme pour Planb même si elle avait eu la chance de tomber sur une pointe plus petite. => pas beau... et puis tu parles d'une "chance" !

ils nous ont probablement sauvé en tentant => sauvés

et que ce qui nous arrive est de sa faute => était
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 01 Juin 2013 - 14:33   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

OK, merci ! Dommage si le style ne rend pas pour toi, mince... Mais ça devrait aller mieux sur le chapitre suivant, je pense.

Ce chapitre me paraît un peu laborieux question écriture, comme si tu l'avais écrit vite ou en manque d'inspiration.


Ça doit être la première hypothèse, plutôt, parce que je l'ai écrit à la suite des précédents^^

L'idée qu'ils ont pu atterrir sur une mer d'insectes ou de crabes m'a littéralement fait hérisser les poils du bras. :paf:


Bien ! :diable:

enlève ce trait... chez moi il est en début d'écran comme un tiret de dialogue et m'a embrouillé parce que j'ai cru à la réplique suivante de l'autre personnage... mais ça décalait tout. :x


Mais je n'en ai pas d'autre XD Le — me démarre automatiquement une liste à puces sur Open Office, c'est très agaçant à enlever...

-Évacuation immédiate de tout le personnel non-indispensable, ordonna Planb d'une voix qui n'était plus que l'ombre d'elle-même. Plus le temps pour les capsules, retournez vous sangler dans vos cabines tout de suite ! » => "évacuation immédiate" ça prête à confusion, on dirait qu'il veut faire évacuer le vaisseau... ce qui n'est pas le cas. J'aurais plutôt vu des expression comme "alerte collision... évacuation de la passerelle pour le personnel non indispensable"...


En effet !

" à croire que tout le vaisseau allait éclater sur le champ, il entendait des choses se casser partout dans le vaisseau et des gens hurler de douleur et de terreur, il se cogna près d'une demi-douzaine de fois sans avoir le temps de jurer ou même d'y penser... Il lui sembla que le vaisseau" => peut-être varier avec "bâtiment", "cargo", "transport" ?


Yep :)

si elle avait poursuivi Hessart sur le diamètre d'une planète entière => le diamètre est une ligne qui passe par le centre et joint deux ponts opposés de la circonférence. Ici il faut mettre "circonférence" ou plus simplement "tout autour d'une planète"


Exact, on voit que j'ai coupé les ponts avec les maths :transpire:

mais ils étaient en bon état => pour des objets ça va... mais pour des personnes :x


Oui oui, il y a une connotation sarcastique par rapport à leur impuissance qui les assimile à des objets, c'est délibérément réifiant^^

les parois avaient été purement et simplement assassinées à cet endroit => des parois assassinées ??? :shock: Même métaphoriquement ça le fait pas ! :pfff:


Ah bon ? :transpire:

son sang irriguait généreusement les galets et ce qui restait des consoles du vaisseau => irriguait ? :shock:


Oui, irriguait :) "irriguait généreusement", pour donner un aspect positif décalé avec la réalité.

-Vous êtes ouverte, => non ! :pfff: ... comme le magasin ? :paf:


Tu ne dis jamais que tu t'es ouvert quand tu es blessé, toi ?^^ Du reste, c'est un euphémisme, comme souligné ensuite.

la pointe d'un bout de la coque elle aussi éventrée => "elle aussi" inutile


Bah si... Par analogie avec la dame :diable:

tout à fait comme pour Planb même si elle avait eu la chance de tomber sur une pointe plus petite. => pas beau... et puis tu parles d'une "chance" !


Ouep, elle avait seulement eu la chance de devrait mieux le faire.
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Messagepar Tenebrae » Sam 01 Juin 2013 - 15:18   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Voilà qui est intéressant! Un recueil de nouvelles mêlant Star Wars et épouvante ? Fascinant!
Je m'y jette avidement. Que vois-je alors ? Un texte de Hiivsha - mon premier lecteur dont je goûte actuellement les aventures d'une jeune jedi !
Ni une ni deux, je télécharge le texte en format word, le transfère vers mon kindle. Et hop j'en ressort ravi.

Le concept des peurs qui deviennent réelles est classique certes mais imparable lorsqu'il est bien utilisé. Ce qui est le cas dans cette nouvelle.
On sait, on devine ce qui se passe pourtant on avance dans le récit, pris dedans. La réussite en revient à une écriture finement ciselée et un sens de la narration pointu.
Le fond est peut-être cliché (de prime abord puisque tu te joues de nous, avec une habileté rare, dans l'épilogue qui formule un twist bienvenu) mais la forme, elle, ne l'est dans le sens où se déploie un style simple mais riche allant à l'essentiel, se permettant, quand le texte en a besoin, de belles envolées. (le "vomit son désarroi" est juste énorme).

Maintenant je vais enchaîner avec le "feuilleton" de Mitth'raw Nuruodo (je me répète mais quelle invention que la fonction copier-coller :D ).

Et dire que je devrais m'occuper de ma fan-fic... Vous me distrayez trop de ma tâche (mais quelle belle distraction jusqu'ici :) )
Tous mes textes passés, à présent et à venir sont dédiés à ma fille Sharleen.
Puisses-tu être heureuse où que tu sois désormais...
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Messagepar Nicravin » Sam 08 Juin 2013 - 16:23   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Mitth'raw Nuruodo a écrit:-Il ne bouge pas, mais... regardez bien. Vous ne distinguez pas ces deux petites protubérances noires, là ? Vous ne trouvez pas que ça ressemble étrangement à des yeux ? Et sur le côté ? Ça pourrait tout aussi bien être des pattes, dans le genre de celles qu'ont les insectes...

:shock: :love:
Quand j'ai lu ça, tu vois, Mith', j'ai eu un frisson. C'est là que pour la première fois je me suis dit "ok, je lis bien un texte d'épouvante". Jusqu'alors j'avais eu la vague impression de lire un texte hybride entre policier, roman d'amour et thriller politico-aventureux, mélange explosif et intéressant s'il en est mais malheureusement hors-sujet. Et je dois bien avouer que la sauce ne prenait pas vraiment dans les deuxièmes et troisièmes chapitres qui m'ont semblé poussifs (je ne retrouvais pas la spontanéité du premier)... jusqu'à cette phrase qui m'a totalement fait adhérer, qui a racheté tout le reste.
Bravo pour ce coup de maitre. :jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 08 Juin 2013 - 16:36   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

C'est déjà ça, merci^^

Je pense qu'un truc qui fait que tu as eu du mal à trouver ces deux chapitres dans le sujet, c'est le morcellement de la fic, qui empêchent les évènements décrits de former un tout cohérent :/
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Messagepar Nicravin » Sam 08 Juin 2013 - 17:47   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

C'était pas la longueur le problème, je sais accrocher à un pavé sans difficulté ; c'est juste que la sauce n'a pas bien pris (dans mon assiette du moins).
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Sam 08 Juin 2013 - 18:05   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Hiivsha a écrit:Fallait pas faire aussi long :diable:
:wink:


Et encore, tu auras remarqué que mon style est nettement plus minimaliste que d'habitude, vu que j'ai suffisamment fort à faire avec l'intrigue :transpire:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 09 Juin 2013 - 11:13   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

IV.


Nous marchons sur une masse d'êtres vivants. Ils sont tellement nombreux qu'ils recouvrent entièrement le sol et qu'ils supportent le poids de notre vaisseau. Tellement nombreux que s'ils se mettaient brusquement en mouvement, ils pourraient tous nous avaler et nous ne verrions plus jamais le soleil.
Cette fois, plus de doute, Dyn nageait en plein cauchemar. Quand bien même toutes ces créatures resteraient immobiles pour le moment, le simple fait de les savoir si nombreuses, de savoir qu'elles étaient sous leurs pieds en permanence, lui donnait un atroce sentiment de vulnérabilité ; il avait l'impression que ces créatures n'étaient finalement pas en-dessous de lui mais au-dessus, comme un immense nuage de pierres qui lui masquait le ciel en attendant de s'abattre sur lui pour l'ensevelir à jamais. La peur n'était pas ce qui décrivait le mieux son ressenti ; on avait peur lorsqu'on se retrouvait brusquement face à quelque chose de dangereux pour sa personne ou pour un être aimé. Ce qu'il ressentait, c'était l'oppression, un amoncèlement informe mais étouffant qui écrasait son cœur plutôt que de l'affoler.
Ils restent là, comme ça, tous ensemble sur une distance incalculable, et ils ne font rien. Ce sont des êtres vivants, des animaux même, mais ils passent leur journée agglutinés tous ensemble, immobiles comme des pierres.
L'idée n'était somme toute pas tellement moins dérangeante que celle de leur nombre ; s'il n'y avait là-dedans aucune menace, il y avait en revanche quelque chose de... contre-nature, c'était la première chose qui venait à l'esprit de Dyn. Bien sûr, quand on voyageait dans la Galaxie comme le faisaient les Jedi, on se rendait rapidement compte que bien peu de choses étaient naturelles, mais là, c'était plus fort que Dyn, il ne parvenait pas à comprendre ce que ces êtres faisaient ainsi assemblés... On aurait dit qu'ils les attendaient. Qu'ils étaient là pour eux. Et c'était parfaitement impossible, leur vaisseau était tombé là par hasard !
On ne voit qu'eux, de l'horizon à l'horizon. Si ça se trouve, ils sont tellement nombreux qu'ils couvrent toute la planète.
Cette fois, Dyn n'arrivait même plus à s'effrayer de l'idée tant elle paraissait absurde... Une planète couverte de galets, c'était apparemment inexplicable et très difficile à croire ; mais une planète couverte d'êtres vivants tous de la même espèce, cela n'avait tout simplement aucun sens... Qu'est-ce qu'ils feraient là ? Comment vivraient-ils ? Et ce n'étaient que les deux questions les plus évidentes... Non, il ne pouvait en être ainsi. Dyn ne pouvait même pas se représenter cette idée tant elle lui paraissait ridicule !
Mais, et si c'était vrai quand même, aussi ridicule que cela puisse paraître ? Que pourrait-il y faire, sinon se résoudre à abandonner tout ce qu'il croyait savoir ?
« Pourquoi ne nous avez-vous pas dit qu'il s'était pendu ? demanda âprement le Diamala lorsqu'ils revinrent dans le vaisseau.
-Désolé, s'excusa Ly, nous comptions le faire, mais nous voulions rapidement voir Maître Ekenhart... Nous avions senti quelque chose d'étrange sur cette planète.
-Il y avait tout de même plus urgent que vos vagues impressions, maintint le Diamala.
-Pendu ? s'effraya Ekenhart. Qui donc ?
-Le Calamarien que nous étions partis chercher, indiqua sombrement Dyn. Avec les câbles de l'éclairage...
-Otan Tyers est vivant, lui, compléta Ly.
Sa voix se voulait rassurante, mais Dyn n'était pas sûr que tout le monde y voie une bonne chose.
-Magnifique... murmura sombrement le Maître Jedi. Comme si nous n'avions pas encore suffisamment de morts...
-Eh bien, en fait, oui, il se pourrait que nous n'en ayons pas suffisamment, justement, déclara prudemment Durkan. Et qu'il nous faille conserver ceux que nous avons...
-Comment cela ? interrogea prudemment la femme blonde.
-C'est bien simple... On ne trouve rien d'autres que ces galets à perte de vue, là-dehors. À première vue, il semblerait qu'il n'y ait rien à manger ni à boire ici.
-Et ? insista son interlocutrice, agressive.
-Ne faites pas semblant de ne pas comprendre, trancha Durkan. Que mangent les naufragés quand ils n'ont plus de provisions, d'après vous ?
-Pardon ? s'exclama Lorsa avant que la femme n'ait pu le faire, manifestement choqué.
-Ça me choque autant que vous, mais soyez réalistes, nous savons tous très bien que nous risquons de ne plus avoir le choix si nous voulons rester en vie !
-Eh, je préfère crever de faim que de manger le Capitaine et la pilote qui nous ont permis de survivre, moi, releva Dyn, dégoûté. Surtout si c'est une pilote...
-Précisément, remarqua Durkan, vous pensez qu'ils voudraient vous avoir sauvés pour que vous mourriez de faim ensuite ? Que leur sacrifice ait été vain ?
-Je m'en fous, je n'y touche pas, c'est comme ça !
Plusieurs personnes intervenaient en même temps que Dyn, tout aussi scandalisées. Le Jedi avait beau savoir que Durkan avait raison dans les faits, il n'en restait pas moins choquant d'évoquer cette possibilité dès maintenant...
-S'il vous plait, calmez-vous un peu, nous n'en sommes pas là du tout ! intervint Maître Ekenhart afin de ramener le calme. Nous venons d'arriver sur cette planète, nous ne savons pas ce qui se trouve au-delà de cette étrange étendue, et surtout, nous avons toujours des vivres... Chaque chose en son temps.
-J'expliquais simplement pourquoi nous devions conserver les morts avec nous, et pourquoi leur décès n'est pas un handicap pour nous qui sommes vivants, se justifia Durkan d'un ton bourru. De toute façon, vous savez mieux que moi pourquoi nous ne pouvons pas les enterrer, apparemment !
-Ah ? Et pourquoi donc ? demanda peu aimablement le Diamala.
Maître Ekenhart soupira ; sans doute se demandait-il comment il allait expliquer une situation aussi absurde, Dyn le comprenait... Qui croirait une telle histoire ?
-Parce que ces galets n'en sont pas, dit dans un souffle le vieux Jedi. Ce sont des êtres vivants doués de volonté, je le sens dans la Force... Et si vous avez bien regardé ceux que vous avez expulsés du vaisseau, vous avez dû voir qu'ils ont des yeux et des pattes...
Un silence brutal tomba sur le vaisseau, tout le monde paraissant se demander si le Jedi était sérieux.
-Je vous assure que c'est vrai, le conforta Ly. Dyn et moi sentons ces créatures dans la Force !
-Arrêtez de vous foutre de nous, tous les trois, vous croyez que c'est le moment ? s'emporta la femme blonde.
-Nous sommes parfaitement sérieux ! plaida Dyn. Je suis désolé, je trouve ça aussi absurde que vous, mais c'est la vérité, nous le sentons dans la Force !
-Vous avez peut-être raison, mais comprenez que nous ayons un peu de mal à vous croire sur parole, avança Lorsa. Nous n'avons pas la Force, j'espère que vous vous rendez compte que nous ne pouvons pas vous vouer une confiance aveugle non plus...
-Mais il ne s'agit pas de ça, s'agaça Dyn, vous les avez vus, ces pattes et ces yeux, non ?
-J'ai vu quelque chose qui pourrait être interprété comme tel, oui ; je ne mets pas en doute votre parole, Jedi, je voulais simplement vous expliquer qu'il est difficile pour des gens qui ne voient pas ce que vous avez vu de vous croire... Et au fond, vous avez peut-être raison, parce que même si ce que vous dites est inexplicable... nous n'en sommes pas à notre premier événement inexplicable.
Dyn pouvait difficilement en vouloir à Lorsa alors que lui-même avait du mal à croire ce qu'il ressentait grâce à la Force...
-Expliquez-vous, le sollicita Ekenhart en affichant une expression de bombe à retardement.
-C'est simple : nous n'avons pas pu expliquer la défaillance des moteurs subluminiques, ni leur emballement, encore moins la difficulté que nous avons eu à les stopper ! Dès lors, que nous nous retrouvions sur une planète où existent des formes de vie si étranges... Cela me paraît tout à fait crédible, pour ne pas dire logique.
Dyn vit que plusieurs membres de l'équipage paraissaient approuver les paroles de Lorsa... Dès lors, la réaction du Maître Jedi était prévisible.
-Donc vous êtes en train de me dire qu'il y a une cohérence d'ensemble dans tout cela ? Et quelle serait-elle, d'après vous ? Qu'est-ce qui peut bien causer une panne des moteurs et nous faire atterrir au milieu de ces bestioles, à votre avis ? C'est bien simple, il n'y a rien ! Vous inventez une logique qui n'existe pas !
Un membre de l'équipage humain prit la parole.
-Maître, reconnaissez qu'il est arrivé des choses très étranges à ce vaisseau ! Rationaliste comme vous l'êtes, vous devez bien reconnaître qu'il y a forcément une explication, quelle qu'elle soit !
-Bien sûr : le hasard ! explosa Ekenhart. Par hasard, nous n'avons pas trouvé la panne, et par hasard, elle nous a conduits sur cette planète ! Même ce qui est très improbable peut arriver !
-Je ne dis pas le contraire, Maître, assura Lorsa qui, par contraste, paraissait très calme, allant même jusqu'à afficher un léger sourire. Mais quand l'explication devient moins crédible que ce que l'on essaye d'expliquer... mieux vaut arrêter d'essayer d'expliquer.
-Qu'est-ce que vous voul...
-Je vais faire un petit résumé, voulez-vous ? s'amusa Lorsa, apparemment peu soucieux de couper la parole à un Maître Jedi. Il est très rare qu'un héros de la guerre comme le Capitaine Hessart trahisse ; ça nous est arrivé, apparemment. Il est très rare qu'un homme qui a toute sa tête prétende lancer une malédiction avant de mourir, cela renvoie à des âges que l'on considère comme primitifs ; ça nous est arrivé. Il est très rare qu'une défaillance si importante des moteurs ne soit pas décelée, surtout sur un vaisseau qui paraissait jusque-là en parfait état de marche ; ça nous est arrivé. Il est parfaitement inédit et considéré comme impossible de trouver une planète contenant de telles formes de vie ; et vous nous dites vous-mêmes que ça nous est arrivé ! Dès lors, est-il plus crédible que l'enchaînement de tous ces évènements étranges s'expliquent par un même facteur ou que tout cela soit le fruit du hasard ? D'après vous ?
Dyn était très surpris, pour ne pas dire choqué ; jusque-là, Cade Lorsa s'était avéré être quelqu'un de discret, voire timide, jamais il ne l'aurait imaginé prendre position avec une telle éloquence contre un Maître Jedi... Du reste, son cerveau paraissait étrangement anesthésié lorsqu'il cherchait quelque chose à lui répondre, même s'il avait l'impression qu'au fond de lui, il n'était pas du tout d'accord...
-Mais à quoi jouez-vous, Lorsa ? s'indigna Ekenhart. Oui, ce qui nous arrive est ridiculement improbable, et alors ? Vous avez une autre explication ? Il n'existe rien qui puisse déclencher tout cela et vous le savez très bien, alors peu importe qu'il paraisse incroyable que nous ne soyons victimes que du hasard, c'est ce qui nous arrive quand même ! Quand on a éliminé l'impossible, ce qui reste, même improbable, est forcément la vérité !
-Qu'est-ce que vous en savez, qu'il n'y a rien d'autre ? le contra la femme eux cheveux blonds. Vous croyez peut-être que vous savez tout, vous, les Jedi ?
-Arrêtez, intervint Dyn, n'aimant pas le tour que prenait la conversation. Ce n'est pas une question de Jedi, tout le monde sait que ces histoires de malédiction n'ont jamais existé nulle part, toutes les civilisations, partout dans la Galaxie !
-Ah, merci ! rebondit Lorsa. Donc, vous pensez tout seul à une malédiction, je ne suis pas fou ? Je n'ai jamais parlé de malédiction, pourtant vous y pensez tout seul ! Manifestement, je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas, même les Jedi, aussi dérangeant que ce soit pour vous, Maître Ekenhart !
-Peut-être, eh bien ce n'est pas parce que tout le monde le pense que c'est vrai, grinça l'intéressé. Surtout si c'est tout bas...
-S'il vous plait, calmez-vous... intervint plus délicatement Ly. Vous essayez de vous rassurer en donnant un sens à ce qui n'en a aucun, c'est tout...
Lorsa lui décocha un large sourire.
-Et si c'était vous qui essayez de vous rassurer, Mademoiselle ? En vous disant que nous ne sommes qu'une bande de primitifs privés de la Force qui ont besoin de se rassurer avec n'importe quoi ?
-Elle n'a jamais dit cela, vous lui faites un procès d'intention ! s'insurgea Dyn
-C'est pourtant ce qui découle de ses paroles. Nous avons besoin de nous rassurer avec n'importe quoi, vous non, si on vous écoute. Mais... vous verrez bien. Il viendra un moment où vous ne pourrez plus fuir la réalité...
-Bizarre, j'allais dire la même chose, ironisa Ekenhart. Écoutez, nous avons tous eu une très longue journée, nous venons d'arriver ici, et ces discussions n'apportent rien ! Que vous ayez raison ou non ne va pas nous aider en quoi que ce soit. Je propose que nous prenions tous une bonne nuit de sommeil avant de raconter plus de bêtises, d'autant plus que manifestement, le soir commence à tomber sur cette planète. Naturellement, il va falloir que nous prenions des tours de garde...
-Pourquoi ? s'étonna le Diamala. Il n'y a strictement rien aux alentours en-dehors des galets -ou des bestioles, si vous y tenez, mais elles sont inactives.
-Des bestioles, je ne vous le fais pas dire : la plupart des animaux sont soit diurnes, soit nocturnes... Imaginez que ces créatures se réveillent cette nuit et s'en prennent à notre vaisseau ?
L'idée était suffisamment atroce pour faire taire tout le monde...
-Et je propose que cette garde soit assurée par nous, les Jedi, poursuivit Ekenhart, pour une raison simple : si ces créatures passent à l'attaque toutes ensemble, il faudra au moins être un Jedi pour y résister. »
Tout le monde en convint sans la moindre hésitation.

Une nuit sans lune était clairement tombée sur la mystérieuse planète, à présent ; Dyn n'employait rien pour éclairer le poste de commandement où il montait la garde, il savait qu'il ne s'endormirait pas pour autant. C'était tout le problème... Maître Ekenhart avait pris le premier tour de garde, Ly avait choisi le dernier ; Dyn, lui, devait couper sa nuit en deux, il avait déjà eu un mal fou à s'endormir, et il doutait de retrouver le sommeil lorsque son tour de garde serait fini...
Ceci dit, il n'était pas si mal, ici. Il n'y avait aucun danger, il le sentait dans la Force, et il y avait dans cette épave plongé dans le noir quelque chose... d'apaisant. Ce n'était plus une épave, justement, ce n'était plus le lieu où plusieurs personnes étaient mortes et où ils étaient condamnés à rester ; à la place, il n'y avait plus que la nuit, vaguement éclairée par les étoiles... Dyn n'avait aucune intention de rallumer la lumière.
Il n'en avait aucune intention, jusqu'à ce qu'il entende la respiration. Il se mit à trembler comme une feuille d'un seul coup en l'entendant ; puis il s'efforça de retrouver son calme et de prendre le temps de s'assurer qu'il avait bien entendu...
Il avait très bien entendu. Une aspiration de l'air profonde, une expiration un brin sifflante ; une respiration de Quarren ! Une respiration de Quarren qui se rapprochait à toute vitesse !
Dyn voulait allumer la lumière, mais il ne l'osait plus ; il restait pétrifié sur sa chaise, il ne fallait surtout pas que l'intrus l'entende, à aucun prix, même sa respiration était bien trop bruyante... bien trop bruyante... ne pas bouger, il ne voulait surtout pas affronter ça, ne pas le voir, que ça disparaisse tout seul...
« Ce n'est pas en faisant semblant de ne pas voir quelque chose qu'on le fait disparaître, Jedi, grommela une voix grave.
Cette fois, le cœur de Dyn lâcha purement et simplement... Ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible. Il était mort. Mort. Il n'avait rien à faire ici ! Dyn ne pouvait pas le voir, il allait devenir fou si cela se produisait... pour peu qu'il ne le soit pas déjà...
Qu'il disparaisse... qu'il disparaisse à jamais...
-Allez, retournez-vous, insista la voix. Vous m'avez tué, vous pouvez bien me regarder !
Il posa la main sur son épaule. Horreur suprême ! Dyn sentit le temps s'arrêter et son cerveau étudier des myriades de possibilités de fins atroces en une fraction de seconde lorsqu'il sentit ce contact physique, indéniable, sur lequel il ne pouvait fermer les yeux... Il crut un instant que sa conscience allait basculer, ça n'en était déjà pas loin, mais il comprit qu'il n'y avait qu'une seule façon de s'en sortir... Il fit pivoter son siège.
Le Capitaine Hessart ressuscité l'observait froidement.
Paradoxalement, Dyn se sentit libéré par cette vision. C'était fait, qu'il le veuille ou non, les choses venaient d'échapper totalement à sa raison, il n'avait plus à essayer de les comprendre, encore moins d'agir sur elle, il était impuissant ; par conséquent, il n'avait plus rien à faire. Ce qui était impossible était devenu possible, ce qui était mort n'était plus mort, c'était ainsi.
-Qui êtes-vous ? murmura-t-il malgré tout. Qui êtes-vous donc ?
Le Quarren eut une sorte de rire qui terrorisa encore plus Dyn... Ses tentacules s'agitant brièvement, il répondit :
-Moi ? Mais je suis toi, Dyn.
Le Jedi n'était pas en état de déterminer à quoi il s'attendait, mais pas à cela ! Il s'efforçait de comprendre pour ne pas se noyer, de se raccrocher à quelque chose de rationnel, de logique, mais il ne trouvait rien...
-Qui voulais-tu que je sois ? demanda gentiment l'apparition avec un nouvel éclat de rire aquatique. Ce bon Capitaine Hessart ? C'est impossible, tu sais bien qu'il est mort, Dyn !
Dyn avait la très nette impression de perdre le contrôle de son propre corps : il était agité d'épouvantables tremblements tout en étant incapable de faire le moindre geste volontairement... ne serait-ce qu'avaler sa salive ou respirer... Si l'apparition ne partait pas, il allait mourir d'asphyxie !
-Dyn, Dyn, Dyn, reprenait encore la chose qui n'aurait pas dû être là. Je viens de le dire, il ne suffit pas de s'efforcer de ne plus voir quelque chose pour le faire disparaître... La plupart des enfants le découvrent aux alentours de cinq ans. Toi, tu es juste un enfant un peu lent. Tu pensais que tu allais réussir à oublier comme ça que ce pauvre Capitaine Hessart est mort à cause de toi ?
-Pas à cause de moi, s'empressa de gémir la pauvre créature engoncée dans son siège. Il s'est suicidé ! Et je n'étais pas seul !
-Bien sûr que tu n'as rien à voir là-dedans, et c'est normal, ce n'est jamais la faute d'un Jedi, quand quelqu'un meurt. Mais alors pourquoi suis-je ici, Dyn ?
Dyn sentait son estomac se révulser chaque fois que l'apparition prononçait son prénom, comme si cela le rendait aussi mort qu'elle... Que faisait cette apparition ici ? Il n'en avait pas la moindre idée... Il devait trouver... trouver, ou cette chose le tuerait. Le Jedi cherchait, mais ses tremblements s'intensifiaient alors que l'être surnaturel le contemplait avec un amusement très vivant, il ne parvenait pas à se concentrer... Un effort...
Pire encore pour la concentration de Dyn, il y eut soudain un cri qui perça la nuit. Un cri de terrifié, un cri de femme, le cri de... le cri de Ly !
Brusquement, Dyn se rappela où il était et ce qu'il se passait, alors même qu'il n'avait pas eu conscience de l'avoir oublié ; il montait la garde sur ce vaisseau ! La sécurité de Ly et des autres passagers dépendait de lui !
Le temps qu'il fasse cette inquiétante constatation, l'effroyable apparition avait disparu sans que Dyn soit en mesure de déterminer comment... Où était-elle passée ? Et qu'arrivait-il à Ly ?
Allume la lumière, idiot.
Ça tombait sous le sens, c'était ce qu'il aurait dû faire depuis le début. Mais que se passait-il, cette fois... Dyn avait peur de le découvrir... Néanmoins, il rassembla son courage et appuya sur l'interrupteur.
Cette fois, ce fut lui qui hurla de terreur un bon moment, le cœur martelant soudain un rythme insoutenable ; Il s'arrêta un instant, à bout de souffle, puis reprit, ayant besoin d'évacuer l'horreur qui saisissait son cerveau de ses doigts griffus. En-dessous de lui, entrant par les déchirures de la coque, une masse grouillante de galets vivants s'avançaient lentement à l'assaut de l'épave, recouvrant le sol, gagnant déjà le couloir ! Gagnant en conséquence la cabine où se trouvait Ly !
Dyn n'était pas sûr de savoir ce qu'il pouvait faire contre cela, mais une chose était sûre, il devait faire quelque chose ; cette armée grouillante était intolérable à ses yeux comme à son cœur ! Le Chevalier Jedi fit jaillir la lame bleutée de son sabre-laser et l'abattit sur les monstres ; contrairement à ce qu'il craignait, la lame ne rencontra que peu de résistance, il trancha et brûla à la fois la chair minérale de plusieurs des créatures ! Puis il se leva, décidé à bouter ces horreurs loin du vaisseau et de Ly.
Il crut entendre un concert de crissements véhéments émerger des créatures en réponse à son offensive, mais rien n'y fit, il tailla à nouveau de sa lame, une fois, deux fois, trois fois, faisait place nette ; déjà, il voyait les portes des cabines s'ouvrir et leurs lumières illuminer le hall, les naufragés sortaient, manifestement terrifiés par la vision de cette armée surnaturelle qui envahissait déjà tout le corridor du vaisseau... Ly fut la première à faire jaillir son sabre-laser, s'attaquant à son tour aux galets qui n'en étaient pas, plusieurs membres de l'équipage saisissaient à présent des blasters, tirant sur les créatures malgré leur terreur...
Dyn vit avec soulagement que les monstres semblaient peiner à réagir, s'ils le pouvaient ; le concert de crissements redoublait, les déplacements des choses se faisaient de plus en plus précipités, mais le Jedi ne percevait aucune forme de contre-attaque... Ils devaient profiter de leur avantage.
La Force, utilise la Force, idiot !
Cela tombait sous le sens, pourquoi n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Mais c'était qu'il avait l'esprit encore sous le choc de... il ne savait plus très bien de quoi... Peu importait, il tendit les mains pour s'aider à visualiser ce qu'il réclamait à la Force et s'ouvrit à l'énergie invisible mais vivante... Il y sentit plus ardemment encore le malaise que lui inspiraient les monstres, mais il n'en tint pas compte et envoya une vague d'énergie télékinétique dévaster les rangs ennemis... Cela fonctionna redoutablement, une multitude des monstres volèrent d'un bout à l'autre de la pièce, rejetés directement par les déchirures qui leur avaient servi de portes d'entrée !
Dyn n'était pas le seul à jouer à ce jeu ; Maître Ekenhart entrait en scène à son tour, et cette fois, Dyn dut s'écarter précipitamment pour laisser passer l'ouragan de créatures déracinées que le Maître Jedi projetait hors du vaisseau ! Le Jedi souriait, mais son sourire se changea rapidement en grimace ; il sentait un affreux pincement sur sa jambe gauche, rapidement suivi d'un deuxième, il sentait des dents s'enfoncer dans son mollet ! Une troisième morsure s'y ajoutait !
Il se baissa... Trois des créatures étaient en train de s'attaquer à sa jambe, il commençait à saigner ! Il voulut les frapper de son sabre-laser, mais cela se révéla inutile : quelques tirs blasters bien placés vinrent griller les monstres entourant la jambe du Jedi, frôlant sa chair. Ce fut la seule tentative d'agression des créatures cette nuit-là.
L'armée grouillante battait franchement en retraite, à présent : des torrents s'engouffraient à toute vitesse à travers les déchirures du vaisseau pour fuir la riposte des êtres sur deux pattes, et les membres de l'équipage continuaient à leur tirer dessus, Dyn lui-même s'apprêtait à trancher de son sabre dans le courant...
« Cessez le feu ! ordonna Maître Ekenhart au milieu du vacarme. Cessez le feu, j'ai dit ! Nous les avons tenus en échec, le danger est écarté, laissez-les repartir ! Inutile de nous attirer leurs foudres plus que nécessaire !
Ly et Dyn obéirent en éteignant leurs sabres-lasers, et les autres naufragés cessèrent à leur tour de tirer, comme à regret, nombre d'entre eux conservant leurs blasters à leurs mains. Les créatures minérales continuaient à se replier néanmoins, elles avaient déjà entièrement disparu du corridor depuis longtemps, et il ne fallut que fort peu de temps avant que la dernière n'abandonne prestement les vestiges du poste de commandement.
-Quelle horreur, ces choses ! s'indigna le Diamala. Vous aviez raison d'être vigilant, Maître !
-Merci, répondit modestement Ekenhart, mais elles ne nous ont pas fait de mal, c'est le principal...
Et elles sont parties.
Pourquoi étaient-elles parties alors qu'elles étaient probablement en nombre suffisant pour avaler le vaisseau tout entier ? Dyn l'ignorait, mais il éprouvait un immense soulagement à l'idée qu'elles ne soient plus là, et qu'ils avaient pu les repousser...
-Comment les choses se sont-elles passées, exactement ? s'enquit Durkan, la respiration plus suffocante qu'aucun d'entre eux. Comment ont-elles pu gagner à ce point le couloir sans que vous ne vous en rendiez compte, Dyn ?
Le rythme cardiaque du jeune homme s'emballa à nouveau comme s'il faisait face à une nouvelle attaque des monstres... Il se rappelait de ce qu'il croyait s'être produit avant l'attaque, maintenant, mais comment allait-il pouvoir expliquer cela... l'expliquer aux autres comme à lui-même...
-Je... j'ai eu une hallucination, coassa-t-il.
-Une hallucination ? s'ébahit Lorsa en ouvrant des yeux ronds.
-Quelle genre d'hallucination, Dyn ? demanda Ekenhart qui paraissait prendre l'affaire avec une extrême gravité.
-J'ai revu le Capitaine Hessart... Il m'a parlé... pour me reprocher de l'avoir laissé mourir... il m'a dit qu'à présent, il était une partie de moi... J'étais comme dans une bulle avec lui, je ne faisais attention à rien d'autre...
-Qu'est-ce qui t'en a sorti, alors ? J'ai la certitude de t'avoir entendu crier...
-Ly... j'ai entendu crier Ly, cela m'a ramené à la réalité.
Tout le monde se retourna aussitôt vers la Padawan.
-Oui, confia-t-elle, je m'étais réveillée en sursaut, et je sentais... une présence maléfique. Celle des créatures, mais en beaucoup plus intense, et comme si elles mettaient soudain en œuvre une épouvantable volonté de nuire...
-Elles n'ont pourtant pas fait grand chose, alors même qu'elles auraient pu dévorer Dyn, observa Lorsa, qui paraissait plongé dans une intense réflexion.
-Vous avez rêvé, c'est tout, diagnostiqua Durkan à Dyn. Mais débrouillez-vous pour ne pas vous endormir la prochaine fois, nous avons besoin de vous !
-Je sais que je n'ai pas rêvé, parce que je ne me suis jamais réveillé, affirma avec conviction Dyn.
-Je ne crois pas qu'il ait rêvé non plus... le soutint Ekenhart, dont l'esprit semblait se perdre dans des calculs apocalyptiques. Mais je ne crois pas davantage que Hessart soit revenu à la vie...
-Dites, s'immisça Lorsa, je ne sais pas ce qui est arrivé à Dyn et on va avoir du mal à le déterminer ; par contre, ce qui est clair et qui me semble autrement plus préoccupant, c'est que ces créatures n'ont touché à rien, elles ne se sont intéressées ni à Dyn ni aux cabines où nous dormions, comme si elles voulaient simplement aller au fond du corridor de notre vaisseau !
-Elles devaient vouloir explorer, reconnaître le terrain, supposa Durkan. Et alors ?
-Et alors, qu'y-a-t-il au fond du couloir ? feignit de demander Lorsa.
-Le cellule d'Otan Tyers, réalisa Maître Ekenhart.
-Tout à fait. Vous voulez que je vous dise ce que je pense ? Je pense que ces créatures sont venues pour lui, affirma solennellement Lorsa.
Un silence pesant s'abattit sur eux.
-Eh, Lorsa a raison sur au moins un point, prévint la femme blonde. Il y a énormément de traces de griffes sur la porte de sa cellule...
-Elles ont voulu entrer, martela Lorsa. Entrer pour aller le chercher.
Maître Ekenhart ne répondit pas immédiatement ; pendant ce temps, le membre de l'équipage humain ouvrait la cellule du criminel de guerre.
-Tyers ? appela-t-il.
-Non, répondit d'une voix qui paraissait surgir d'outre-tombe. Il n'y a plus d'Otan Tyers !
Néanmoins, Dyn reconnaissait bien son timbre.
-Sortez d'ici, lui suggéra-t-il.
-Non.
Le ton du prisonnier était si ferme que tous se dirigèrent aussitôt vers sa cellule ; il était bien là, mais incroyablement pâle, les yeux perdus dans le néant, le visage inexpressif... Dyn sentit la circulation de son sang se muer en pierre l'espace d'une seconde ; quoi qu'ait vu ou ressenti Tyers, cela l'avait assurément terrifié, bouleversé... vidé, plutôt, cela paraissait être le terme adéquat tant l'homme donnait l'impression de n'être plus que peur et douleur...
-Que vous est-il arrivé, Tyers ? se renseigna humblement Ekenhart, comme s'il s'adressait à un enfant traumatisé. Dites-le, et nous pourrons vous aider.
Tyers eut un éclat de rire effrayé, absurde, dérangeant.
-Je les ai revu ! Je les ai tous revu ! Mes victimes... celles de mes hommes... Je n'aurais pas cru qu'elles puissent être si nombreuses... et si diversifiées... Je le savais, bien sûr, mais c'est une toute autre chose de le voir... inimaginable... Alors, maintenant, je ne suis plus Otan Tyers. Je ne les ai plus tuées.
Toute l'assistance se mit d'un seul coup à retenir sa respiration ; il y avait de quoi... D'abord, parce que jamais, jamais Otan Tyers n'avait émis le plus petit signe de remord pour ses crimes, il fallait qu'il soit véritablement détruit pour en arriver là... Ensuite, et cela, Dyn le savait mieux que personne, parce que si Tyers avait revu ses victimes, cela impliquait que Dyn avait bien revu le Capitaine Hessart, et qu'ils étaient tous considérés comme coupables de sa mort. Le plus terrifiant restait la question de savoir qui pouvait les considérer ainsi...
-Vous voyez ? parla enfin Lorsa. Il est plus coupable qu'aucun d'entre nous. Ils le veulent. Aucun de nous n'est en sécurité tant que cet homme se trouve à bord !
Dyn ne trouva pas la force de s'opposer à cette affirmation pourtant péremptoire. D'abord, parce que ce que disait Lorsa paraissait parfaitement logique au vu de la situation, et tant pis si cela échappait à tout ce que Dyn croyait possible dans cette Galaxie ; ensuite, parce que Lorsa savait ce qu'il disait, cela s'entendait dans sa voix. Ce n'était pas une proposition, c'était la parole d'un homme qui comprenait tous les aspects de la situation. Et Dyn s'en sentait rassuré.
Étonnamment, même Maître Ekenhart ne le contredit que modérément.
-Attendez... je ne comprends pas ce qui se passe ici, mais nous n'en savons rien. Ne tirons pas de conclusion hâtive, s'il vous plait, aucun de nous ne maîtrise ce qu'il se passe, même moi qui sens ces choses-là en tant que Maître Jedi !
-Ils ont attaqué la cabine de Tyers, c'est un fait, insista la femme aux cheveux blonds, corrosive comme à son habitude.
Tyers, lui, ne disait rien. Dyn regarda autour de lui, Ly, Durkan, les membres de l'équipage, mais en-dehors de Ekenhart et Lorsa, et peut-être la femme aux cheveux blonds, tout le monde semblait complètement perdu, incapable de déterminer lequel des deux avait raison.
-Oui, c'est un fait, admit Maître Ekenhart, pédagogue. Voici d'autres faits : ils pourraient nous attaquer bien plus massivement au point d'ensevelir tout notre vaisseau, nous ne reposons que sur eux, nous ignorons ce qui les en empêche ; ces créatures ne ressemblent à rien de connu, nous ignorons tout à fait comment elles raisonnent ; nous ne savons pas ce qu'elles veulent à Monsieur Tyers exactement, ça peut aller de la dévoration à prendre l'apéritif avec lui, aussi étranges que nous paraissent leurs manières ; et surtout, tout ce qui se passe depuis le début échappe entièrement à notre compréhension, alors je ne vois pourquoi il en irait autrement des intentions de ces créatures !
Ils furent plusieurs à opiner, retrouvant quelques certitudes grâce à l'argumentaire patiemment développé par Maître Ekenhart ; Cade Lorsa lui-même hocha précautionneusement la tête, bien qu'il persista à darder un regard suspicieux sur Maître Ekenhart.
-En ce cas, que suggérez-vous, Maître ? se reprit-il. Je suis désolé, mais il y a urgence, ces créatures peuvent repasser à l'attaque à tout moment, et comme vous l'avez dit vous-mêmes, elles sont suffisamment nombreuses pour ensevelir tout le vaisseau... Cela commande des mesures fortes !
-Non, Monsieur Lorsa... La situation n'est pas urgente, parce que nous venons de les repousser, elles nous ont montré en battant en retraite qu'elles avaient peur de nous, on peut penser qu'elles ne reviendront pas immédiatement ; je ne sais pas ce qui les empêche d'ensevelir le vaisseau, mais le fait est qu'elles s'en abstiennent... Nous avons la possibilité de réfléchir, alors exploitons-la au lieu d'agir de manière inconsidérée, ce qui précipiterait notre fin.
-Et que suggérez-vous, alors ? se renseigna le Diamala.
-Je suggère tout simplement que Ly prenne son tour de garde, elle nous préviendra en cas de nouveau problème, et que nous allions tous dormir... Demain, les créatures seront sûrement revenues à l'immobilité, nous pourrons décider de ce que nous ferons.
-Cela me convient tout à fait, plébiscita Dyn. Si nous voulons résister à ces créatures, il faudra que nous soyons en état de combattre et de réfléchir... Il faut nous reposer impérativement.
-C'est vrai, acquiesça prudemment Lorsa. Allons-y, alors.
-Je vote pour aussi, maugréa le membre de l'équipage humain, sans que personne ne vienne le contredire.
-Parfait, conclut Ekenhart, la fatigue perceptible dans sa voix. Alors bonne chance Ly, et bonne nuit tous les autres. »
Dyn se demanda vaguement qui allait réussir à s'endormir après ce qui s'était passé...
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Dim 09 Juin 2013 - 22:14, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Dim 09 Juin 2013 - 12:15   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Cool, tu es revenu à un style plus fluide et moins laborieux. Du coup, la lecture n'est est que plus plaisante, même si au final, on aimerait que ça aille un peu plus vite comme nouvelle.
C'est sûr que ces petites bestioles font froid dans le dos, mais moins après qu'elles se sont enfuies. Au final, à la fin de ce chapitre, elles m’apparaissaient presque sympathiques ! Je veux des petits galets vivants dans mon jardin ! :D



Quand bien même toutes ces créatures restaient immobiles => "resteraient" me semble-t-il (quand bien même est suivi du conditionnel)

lui tomber dessus => répétition "dessus"

quand on voyageait dans la Galaxie comme le faisaient les Jedi, on se rendait rapidement compte que bien peu de choses étaient naturelles=> il me semble quand même que "la majorité des choses devraient être naturelles dans la galaxie" mais qu'en voyageant beaucoup, on peut tomber plus facilement sur un certain nombre de choses non naturelles.

Dyn n'était pas sûr que tout le monde y voit une bonne chose. => "voie" ici c'est le subjonctif et non l'indicatif présent

nous devions conserver les morts avec nous => ils ont intérêt à avoir une chambre froide, parce qu'un cadavre ça se vide vite et ça pourrit rapidement... et ça sent pas bon ! :paf:

des tours de gardes.. => garde (c'est UNE garde nocturne qui se fait en plusieurs tours individuels)

il était agité de d'épouvantables tremblements => un "de" en trop... ;)

en étant incapable de faire moindre geste volontairement => ... et un "le" en moins ?

mais une chose était sûr => sûre

émerger des créature => créatures

Ly et Dyn obéirent en éteignant leurs sabres-lasers, => je suis un partisan du singulier lorsque l'objet n'existe qu'en 1 exemplaire chez chaque individu considéré. (Si chacun n'a qu'UN sabre laser évidemment... parce que là ça suppose qu'au moins l'un des deux a 2 sabres lasers à lui). Soit dit au passage, le Wikitionnaire (qui ne met pas de tiret entre "sabre" et "laser") donne comme pluriel "sabres laser" considérant sans doute "laser" comme "LA" technologie des sabres en contradiction avec la règle générique qui veut qu'un pluriel de nom composé de type NOM+NOM soit un double pluriel. Cependant, si on ne met pas de tiret, peut-on dire que c'est un nom composé ? :x

nombre d'entre eux conservant leurs blasters à la main => idem, je suppose que dans une main il n'y a qu'un blaster. Ou alors il faudrait mettre "leurs blasters dans leurs mains", non ?

alors qu'elles probablement en nombre suffisant => étaient ?

à l'idée qu'elles soient ne soient plus là, => fatigué ??? :diable:

bien qu'il persista à darder un regard => :paf:
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Messagepar Nicravin » Dim 09 Juin 2013 - 14:26   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Bah voilà c'est lu avec plaisir et je plussoie Hiivsha : c'est autrement plus agréable à lire que les passages précédents.
J'aime bien la tournure que prennent les événements et je me demande si tu vas tout lier dans une explication rationnelle ou si tu vas nous laisser en plan, le mystère intact à la fin. :sournois:
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Messagepar Darth Piejs » Dim 09 Juin 2013 - 19:11   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

'Tain, dire que j'ai râté le recueil précédent :cry:
L'épouvante ça me parle pas du tout perso.
C'est pas plus mal, j'ai déjà pas mal de chats à fouetter avec mes fics perso :transpire:

Cela ne manque néanmoins pas d'attraits, hâte de vous lire lorsque ce recueil sera finalisé. :)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 09 Juin 2013 - 22:14   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

C'est sûr que ces petites bestioles font froid dans le dos, mais moins après qu'elles se sont enfuies. Au final, à la fin de ce chapitre, elles m’apparaissaient presque sympathiques ! Je veux des petits galets vivants dans mon jardin ! :D


:sournois:

Quand bien même toutes ces créatures restaient immobiles => "resteraient" me semble-t-il (quand bien même est suivi du conditionnel)


C'est vrai, je n'y avais jamais pensé !

quand on voyageait dans la Galaxie comme le faisaient les Jedi, on se rendait rapidement compte que bien peu de choses étaient naturelles=> il me semble quand même que "la majorité des choses devraient être naturelles dans la galaxie" mais qu'en voyageant beaucoup, on peut tomber plus facilement sur un certain nombre de choses non naturelles.


Euh, non. La phrase signifie que Dyn pense qu'il existe tant de variété dans la Galaxie qu'au final, les règles encadrant la vie sont bien peu nombreuses.

Dyn n'était pas sûr que tout le monde y voit une bonne chose. => "voie" ici c'est le subjonctif et non l'indicatif présent


Je te crois sur parole :paf:

nous devions conserver les morts avec nous => ils ont intérêt à avoir une chambre froide, parce qu'un cadavre ça se vide vite et ça pourrit rapidement... et ça sent pas bon ! :paf:


Tout à fait, c'est un problème.

je suis un partisan du singulier lorsque l'objet n'existe qu'en 1 exemplaire chez chaque individu considéré.


Moi pas, on en a déjà parlé, dans les deux cas, il peut y avoir malentendu :neutre:

(qui ne met pas de tiret entre "sabre" et "laser")


Yep, ça varie suivant les traductions, j'ai appris avec un tiret pour ma part^^ Sans oublier l'atroce "sabrolaser" des débuts :whistle:

nombre d'entre eux conservant leurs blasters à la main => idem, je suppose que dans une main il n'y a qu'un blaster. Ou alors il faudrait mettre "leurs blasters dans leurs mains", non ?


En effet^^

à l'idée qu'elles soient ne soient plus là, => fatigué ??? :diable:


Chuuut :transpire:

bien qu'il persista à darder un regard => :paf:


Un problème ? :?

J'aime bien la tournure que prennent les événements et je me demande si tu vas tout lier dans une explication rationnelle ou si tu vas nous laisser en plan, le mystère intact à la fin. :sournois:


:sournois:

Voilà, merci Messieurs, je trouve moi aussi ce chapitre un peu mieux écrit =)

Pecivounet, pour le recueil précédent, tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenu :diable: C'est con pour l'un des initiateurs du sujet^^ Ceci dit, ce serait bien que tu sois là pour lire, en effet, et puis, qui sait, tu auras peut-être une idée géniale... épouvante, Sith, toussa :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 09 Juin 2013 - 22:39   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Darth Piejs a écrit:'Tain, dire que j'ai râté le recueil précédent :cry:


C'est pas comme s'il était resté là trois ans. :whistle: :diable:
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Messagepar Hiivsha » Lun 10 Juin 2013 - 9:27   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
quand on voyageait dans la Galaxie comme le faisaient les Jedi, on se rendait rapidement compte que bien peu de choses étaient naturelles=> il me semble quand même que "la majorité des choses devraient être naturelles dans la galaxie" mais qu'en voyageant beaucoup, on peut tomber plus facilement sur un certain nombre de choses non naturelles.


Euh, non. La phrase signifie que Dyn pense qu'il existe tant de variété dans la Galaxie qu'au final, les règles encadrant la vie sont bien peu nombreuses.


Je ne suis pas d'accord... au contraire : "il existe tant de variétés dans la Galaxie qu'au final, les règles encadrant la vie sont très nombreuses." Mais l'ordre "naturel" des choses prévaut... doit prévaloir. Même si la Galaxie est vaste, la vie et la nature sont ainsi faites, qu'il doit quand même y avoir peu de choses "non naturelles". Ensuite, tout est dans ce qu'on met derrière l'expression "non naturelles". Pour moi, "non naturelles" ça veut dire : "artificielles", qui ne procède pas de la nature en elle-même... "naturelles" ça signifie : "qui relève du monde physique et de ses lois". "Non naturelles" Ça ne veut pas dire "surprenant", "inhabituel" ou quelque chose dans le genre ;)
Là on peut dire que la planète est "non naturelle", mais je ne suis pas certain qu'il en existe "une majorité" dans la Galaxie au point qu'on puisse penser que "peu de choses y sont naturelles". Non, je ne conçois pas l'idée.

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
bien qu'il persista à darder un regard => :paf:


Un problème ? :?



Finalement non... j'avais pensé à une étourderie... mais non... cependant, le verbe est audacieux ! :wink:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 10 Juin 2013 - 9:35   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Je ne suis pas d'accord... au contraire : "il existe tant de variétés dans la Galaxie qu'au final, les règles encadrant la vie sont très nombreuses." Mais l'ordre "naturel" des choses prévaut... doit prévaloir. Même si la Galaxie est vaste, la vie et la nature sont ainsi faites, qu'il doit quand même y avoir peu de choses "non naturelles". Ensuite, tout est dans ce qu'on met derrière l'expression "non naturelles". Pour moi, "non naturelles" ça veut dire : "artificielles", qui ne procède pas de la nature en elle-même... "naturelles" ça signifie : "qui relève du monde physique et de ses lois". "Non naturelles" Ça ne veut pas dire "surprenant", "inhabituel" ou quelque chose dans le genre ;)
Là on peut dire que la planète est "non naturelle", mais je ne suis pas certain qu'il en existe "une majorité" dans la Galaxie au point qu'on puisse penser que "peu de choses y sont naturelles". Non, je ne conçois pas l'idée.


Je crois qu'il y a malentendu : je ne dis pas que la plupart des choses dans la Galaxie sortent de ce que l'on considère comme naturel, je dis au contraire que les règles définissant ce qui est naturel sont au final bien moins nombreuses qu'on ne pourrait le croire en restant chez soi, d'où le "bien peu de choses sont naturelles", le "bien peu de choses" désigne ce que l'on considère comme naturel ou non :wink: Et de cela on conclue que, justement, il y a d'(autant plus de choses que l'on peut considérer comme naturelles dans la Galaxie que les véritables règles sont peu nombreuses ! D'où le fait que Dyn s'interroge sur le fait que la première pensée qui puisse lui venir sur les créatures est que leur comportement est "contre-nature", alors qu'il croyait avoir vu suffisamment de choses différentes dans la Galaxie pour ne plus recourir à ce type de jugement normatif.
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Messagepar Hiivsha » Lun 10 Juin 2013 - 9:39   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

C'est bien compliqué pour le lecteur de base que je suis... trop tordu, trop loin de la signification première des mots. :neutre:
Ce n'est que du Star Wars après tout :x
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 16 Juin 2013 - 17:26   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

La livraison hebdomadaire -très courte, mais la suivante viendra sous peu si vous êtes au rendez-vous :)

V.


« Il est seul, affirma Dyn dans un souffle.
Personne ne fit de commentaire, l'affirmation était déjà suffisamment lourde de conséquences en elle-même. Ils étaient au lendemain soir de l'attaque, Ekenhart avait dès le matin proposé d'aller explorer au nord du vaisseau afin de mieux connaître leurs possibilités, et Lorsa avait insisté pour se joindre à lui, arguant que Dyn et Ly seraient importants pour protéger le vaisseau et qu'il n'aimait pas l'idée de faire reposer leur survie uniquement sur les trois Jedi ; Maître Ekenhart avait accepté, de guerre lasse. Ils étaient cependant tous conscients que Lorsa avait moins de chances de revenir en un seul morceau, n'ayant pas les pouvoirs d'un Maître Jedi...
Mais alors pourquoi était-ce lui qui revenait seul ?
-Je n'aime pas ça, déclara Dyn. Et pas seulement parce qu'il est peut-être arrivé quelque chose à Maître Ekenhart...
C'était même sûrement le cas, néanmoins Durkan et le Diamala, qui se trouvaient aux côtés des deux Jedi, ne pouvaient pas le savoir : au milieu de l'après-midi, Ly avait senti dans la Force un cri de peur et de douleur fulgurant qu'elle avait attribué à son Maître... C'était de très mauvais augure. Cependant, ce qui était encore plus inquiétant pour Dyn, c'était qu'il craignait maintenant une trahison de Lorsa, tant l'homme paraissait avoir perdu confiance en les Jedi... C'est pourquoi il demanda immédiatement :
-Est-ce que tu arrives à sentir quelque chose de Lorsa, Ly ?
-Oui et non... Je sens des émotions très violentes chez lui, confia la jeune Jedi, mais elles sont... confuses, contradictoires. Je ne vois aucune conclusion à en tirer...
-Idem...
-Ne vous inquiétez pas, les incita Durkan, peut-être que Maître Ekenhart est bloqué quelque part et que Lorsa revient simplement chercher de l'aide... Il aura pris un risque supplémentaire en tant que Jedi...
Ly secoua négativement la tête.
-Cela ne correspond pas à ce que j'ai ressenti.. Il est arrivé quelque chose de grave à Maître Ekenhart, j'en mettrais ma main à couper.
La respiration de Dyn se faisait pénible ; qu'allaient-ils faire sans le Maître Jedi ? Certes, il n'était pas toujours facile à vivre, mais c'était aussi quelqu'un d'énergique et de pragmatique, tout à fait à même de les mener dans ces circonstances effroyables... Et ce n'était même pas la question, Ekenhart faisait partie du décor depuis trop longtemps pour Dyn, c'était tout, sa disparition laisserait un vide...
Ils ne pipèrent mot jusqu'à ce que le militant associatif chauve soit parvenu jusqu'à eux, visiblement épuisé, tant moralement que physiquement.
-Maître Ekenhart ne rentrera pas, les prévint-il. Je suis désolé... Je n'ai rien pu faire...
-Que vous est-il arrivé ? l'interrogea impatiemment le Diamala.
-Rien... à peu près rien ! Il n'y a rien sur cette planète ! hurla Lorsa, effaré. Seulement ces foutus insectes en formes de cailloux, partout, à perte de vue ! C'est la même chose sur toute l'étendue que nous avons traversée, et nous y avons passé la journée !
Dyn échangea des regards terrifiés avec ses compagnons ; c'était donc sûr, ils avaient entièrement quitté le monde réel, cette idée folle d'une planète entièrement couverte par les monstres se confirmait... Comment allaient-ils pouvoir survivre ne serait-ce qu'un instant de plus ici ?
-Qu'est-il arrivé à Maître Ekenhart, alors ?
La question venait de Ly, elle avait la voix brisée, le visage brûlant de l'intérieur ; la voir ainsi était insupportable pour Dyn...
-Eh bien... À un moment, nous avons commencé à désespérer de trouver autre chose que les créatures sur cette planète... se souvint Lorsa. Alors Ekenhart a voulu... communiquer avec les créatures. Les contacter par le truchement de la Force.
Lorsa releva la tête vers eux, les yeux ronds.
-Elles n'ont pas apprécié. Vraiment pas, conclut-il.
-Elles se sont jetées sur lui ? présuma Durkan, tremblant légèrement.
-Oui. Elles se sont jetées sur lui et l'ont... enseveli. Il s'est effondré, et elles l'ont entièrement recouvert. Elles ne se sont pas intéressées à moi. Au bout d'un moment, le sol qu'elles forment est redevenu plat, j'imagine qu'elles l'ont entraîné vers les profondeurs... J'ai attendu, mais jamais il n'est remonté.
-Quelle horreur... murmura Dyn.
Ly laissa échapper un sanglot, déchirant plus encore le cœur de Dyn ; elle enfouit brièvement son visage dans ses mains, se retourna et courut vers le vaisseau. Dyn resta trop sonné pour la suivre, et sans doute n'était-ce pas ce qu'il devait faire.
-Et maintenant, on fait quoi... lança-t-il, désespéré.
-Je crois qu'il n'y a plus rien à faire, avoua le Diamala. Jamais nous ne repartirons d'ici... Cette planète est un piège mortel...
-Cela ne va pas nous avancer à grand chose de nous montrer défaitistes, souleva Durkan, mais sans grande conviction. Nous ne devons pas nous laisser abattre, une chance surviendra peut-être... Il faudra que nous soyons là pour la saisir...
-Il y a au moins une chose à faire, à présent, trancha Lorsa, soudain bien plus énergique. Nous devons nous débarrasser d'Otan Tyers !
-Quoi ? s'étrangla le Jedi. Nous en débarrasser comment ? Eh, nous ne sommes pas juges, encore moins assassins !
-Non, non, n'ayez pas peur, il ne s'agit pas de le tuer, le rassura Lorsa. Si nous le tuions, les créatures nous en feraient inévitablement grief, vous avez pu le constater avec le Capitaine Hessart... Non, ce n'est pas le problème. Mais nous ne devons plus le défendre contre elles !
-Mais c'est la même chose ! s'indigna Dyn. Si elles ont tué Maître Ekenhart, vous vous doutez bien que ce n'est pas pour jouer qu'elles veulent Tyers !
-Jedi, il en va de la sécurité du vaisseau ! riposta le Diamala. Lorsa a raison, je suis désolé, moi aussi j'aurais bien aimé que Tyers ait un procès pour que tout le monde puisse voir qui il est, mais on ne va quand même pas se sacrifier pour un type pareil !
-Je suis d'accord, mais on ne va pas l'assassiner non plus, il y a quand même des limites !
Lorsa reprit la parole, se permettant même un sourire :
-Donc, si je comprends bien, ne pas le protéger et l'assassiner, c'est la même chose ; en revanche, il y a une énorme différence entre risquer nos vies contre quelque chose de bien trop puissant pour nous et nous sacrifier pour lui... Vous n'avez pas l'impression d'une légère contradiction ?
Dyn poussa une exclamation choquée et regarda son interlocuteur avec des yeux ronds.
-Je préfère encore me sacrifier pour lui que d'être un assassin, alors !
-Je suis désolé, mais Monsieur Lorsa a raison, le raisonna Durkan. Ce n'est pas pour lui que vous voulez vous sacrifiez, mais pour rien : vous ne pouvez pas arrêter ces créatures que vous le vouliez ou non, voyez ce qu'elles ont fait d'un Maître Jedi !
-Mais si, nous le pouvons ! s'emporta le Chevalier Jedi. Nous l'avons fait, hier soir !
-Il n'y a aucune raison pour que cela dure, rappela sombrement Lorsa. Elles ont préféré en rester là hier soir, soit, mais nous ne pourrons pas les tenir à distance indéfiniment, dois-je vous rappeler qu'elles sont en nombre suffisant pour tous nous tuer jusqu'au dernier ?
-Eh bien tant pis, j'essayerai ! Je ne suis pas un assassin ! Je ne suis pas comme Tyers ! 
-Arrêtez, vous êtes tellement idéaliste que ça en devient ridicule, s'agaça Lorsa. Typique des Jedi...
Dyn se préparait à une répartie cinglante, cependant Durkan intervint avant qu'il n'ait pu la formuler :
-Écoutez, puisque cela vous dérange tant que ça, nous pouvons soumettre la question au vote ? Retournons à l'intérieur du vaisseau et demandons aux autres ce qu'ils en pensent ; la démocratie, c'est quelque chose que vous devez respecter, vous, les Jedi, non ? »
Dyn se contenta d'un vague hochement de tête. Accompagné d'un regard vénéneux à Lorsa.

Cela n'aurait pas dû surprendre Dyn, mais lorsqu'ils furent revenus à l'intérieur du vaisseau, tous les survivants de l'équipage se rangèrent aux côtés de Lorsa pour abandonner Tyers aux créatures, il fut le seul à s'y opposer avec une Ly aux yeux encore rougis.
« C'est inacceptable ! protesta-t-elle. Ce n'est pas seulement de Tyers qu'il s'agit, qu'allons-nous devenir si nous ne pouvons plus compter les uns sur les autres ? Arrêter de protéger Tyers, c'est une chose, mais qui sera le suivant ? Que ferons-nous quand les monstres voudront quelqu'un d'autre ?
-Ce quelqu'un d'autre ne sera pas un criminel de guerre, assura calmement Lorsa, alors nous l'aiderons ! Et c'est d'ailleurs parce que ce ne sera pas un criminel que les créatures ne s'attaqueront pas à lui !
-C'est vous qui le dites, le contra Dyn. Ça ne m'a pas empêché de voir Hessart, les créatures doivent nous considérer comme responsables de sa mort !
Plus personne ne paraissait se rendre compte que les pouvoirs qu'ils attribuaient aux créatures relevaient de ce que l'on appelait le surnaturel... Ils avaient dépassé ce stade, ils n'était plus qu'une bande d'êtres terrifiés prêts à toutes les extrémités pour survivre à l'ire des habitants de la planète. Or, ce comportement effrayait Dyn encore plus que les créatures...
-Oui, néanmoins elles ne vous ont pas attaqué ! mit en valeur Lorsa. Qui plus est, nous n'avons que votre parole pour ce qui est d'avoir vu Hessart...
-Vous me traitez de menteur ? se glaça Dyn.
Comme c'était curieux, il éprouvait une soudaine envie de frapper Lorsa... De se jeter sur lui et de lui enfoncer son sabre-laser dans le ventre... C'était tout ce qu'il méritait pour la façon dont il montait contre les Jedi leurs compagnons de voyage... Il se reprit instantanément, terrifié par ses propres pensées ; depuis quand un Jedi réagissait-il ainsi ? Qui plus est, Lorsa était peut-être de bonne foi !
Pourtant, il ne parvenait pas à convaincre son cœur de ce que lui disait sa tête...
-Calmez-vous, gronda Durkan. Jedi, nous avons voté ; si vous ne nous prenez pas pour une bande d'arriérés sous prétexte que nous ne sommes pas Jedi et que nous voulons garantir la sécurité de ce vaisseau, il va bien falloir respecter notre décision...
-Moi, j'ai une meilleure idée, informa Lorsa, qui n'avait rien perdu de son sang-froid. Et si nous demandions son avis à Otan Tyers lui-même ?
Dyn en eut le souffle coupé un instant ; que pouvait-il répondre à cela ? Il savait très bien, et Lorsa aussi, que Tyers n'était plus qu'une loque depuis la nuit précédente, il ne s'opposerait certainement pas à sa propre mort... Mais de quels autres recours disposait Dyn ? La démocratie sur le vaisseau lui paraissait se transformer en tyrannie de la majorité, hélas il ne pouvait défendre Tyers seul contre tous... Et il aurait du mal à expliquer qu'il veuille défendre Tyers contre son gré...
-Soit, allons-y, accepta-t-il en désespoir de cause.
Ly n'était pas davantage en état de s'y opposer... Lorsa sourit gentiment et les dépassa pour gagner la cellule de Tyers, tous les autres survivants sur ses talons.
-Tyers ? appela-t-il une fois la porte de la cellule ouverte. Il faut que nous vous parlions de quelque chose...
-Je m'en fiche, murmura Tyers.
-De quoi vous vous fichez ? chercha à comprendre Dyn, qui avait presque pitié du prisonnier, à présent.
-De moi. Et par conséquent, de vous. Et par conséquent, de tout ce que vous pourrez me dire.
Toujours aussi cinglé, pensa sombrement Dyn.
-Je veux juste que vous me laissiez seul... et mourir, termina Tyers.
Lorsa hocha énergiquement la tête et se tourna vers ses compagnons.
-Cela me semble plutôt explicite, commenta-t-il, sarcastique.
-En effet, confirma l'humain. Nous ne devons pas protéger le vaisseau ce soir, excepté dans le cas où les créatures pénétreraient dans les cabines... c'est mieux pour tout le monde. »
Dyn partit s'enfermer dans sa cabine sans un mot ni un regard, dégoûté.

Il eut à peine le temps de se poser et d'essayer de réfléchir à tout cela que Ly entra à son tour ; elle paraissait à nouveau plus inquiète que triste, inquiète pour lui. Dyn ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était déjà préférable.
-Dyn, ce n'est pas si grave, tu sais, tenta-t-elle de le rasséréner. À partir du moment où Otan Tyers lui-même veut mourir... Nous allons avoir suffisamment de mal à survivre sans en plus protéger quelqu'un qui ne le veut pas, ce n'est pas si grave...
-Je sais, murmura Dyn. Objectivement, ils n'ont pas tort... en tout cas pas dans la mesure où on fait cela avec l'accord de Tyers... Je peux comprendre. Mais c'est Lorsa qui m'énerve... Sa façon de se mettre en scène, de se jeter sur l'occasion d'accuser Tyers de tous nos maux alors qu'il n'en sait strictement rien...
-Il me préoccupe aussi, le rejoignit Ly. On dirait qu'il prend plaisir à se donner de l'importance... voire à manipuler les gens.
-Je ne comprends pas, il n'était pas du tout comme ça, avant, expliqua Dyn en secouant lentement la tête.
-Je ne comprends pas plus que toi... Malheureusement, dans des circonstances tragiques, il y a des gens qui perdent la tête...
-J'imagine... Ly... et s'il avait tué Maître Ekenhart ?
Dyn avait achevé son propos en chuchotant ; l'idée était potentiellement dévastatrice au vu du soutien dont jouissait maintenant le militant associatif...
-Tu as senti de la duplicité en lui, pendant qu'il racontait sa mort ? demanda Ly. Je n'étais pas en état d'en juger, moi.
-Je ne l'étais pas tellement non plus, ça m'a un peu perturbé, que tu t'en ailles comme ça... Mais... ça se pourrait bien. Je ne crois pas avoir senti de volonté particulière de nuire, mais il y avait comme... comme un décalage entre ce qu'il disait et ses émotions. »
Ly le regarda sans rien dire, manifestement en proie à une peur sourde ; qu'allaient-ils faire si c'était vrai ?
Le jeune Jedi réalisa qu'à présent que Maître Ekenhart n'était plus là et qu'ils étaient naufragés sur cette planète peut-être pour toujours, il pouvait embrasser Ly... C'était bien le seul réconfort qu'il pouvait trouver à leur situation... Pourtant, il n'en éprouvait aucune envie en cet instant, la peur et le désespoir paraissaient avoir balayé le sentiment amoureux...

Ce qui restait de Tyers les abandonna tard dans la nuit ; conformément aux ordres de Lorsa, il n'y avait alors pas de sentinelle dans le poste de commandement, et Dyn avait fini par trouver le sommeil tant il se sentait exténué. Sa journée avait pourtant été peu fatigante dans la mesure où il n'avait rien fait d'autre que discuter vaguement avant le retour de Lorsa, mais l'angoisse qui l'obsédait depuis leur arrivée ici paraissait consumer son énergie de l'intérieur...
Il fut réveillé par un cri, ainsi que des coups frappés contre les parois ; d'emblée, il sut de quoi il s'agissait... La Force ne lui soufflait aucun danger, et peut-être serait-il sage de rester à l'abri... Néanmoins, il vit Ly se lever, et il éprouva aussitôt l'envie de la suivre.
La Jedi alluma la lumière et ouvrit la porte ; comme le craignait Dyn, des cohortes de créatures défilaient sur le sol du corridor, paraissant ne pas s'émouvoir de la présence des deux Jedi... Et plus loin, vers le poste de commandement, Dyn distinguait une silhouette sombre prise au milieu d'eux, tirée sans pitié par leurs mille et une griffes, une silhouette qui hurlait de terreur... Le sinistre cortège disparut du champ de vision de Dyn, les dernières créatures se retiraient à toute vitesse du couloir telles une horde de psychopompes.
Une autre porte de cabine s'ouvrit, non loin de Dyn et Ly.
« Paix à son âme. », commenta respectueusement la voix de Lorsa.
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Jeu 20 Juin 2013 - 21:45, modifié 1 fois.
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Messagepar Nicravin » Dim 16 Juin 2013 - 17:56   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Brr. Un passage qui fait froid dans le dos entre ces charmants et mystérieux insectes et l'esprit de groupe qui se réduit comme peau de chagrin... J'aime ! :oui:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 16 Juin 2013 - 17:58   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Merci, c'est tout à fait le but ! :)
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Messagepar Hiivsha » Lun 17 Juin 2013 - 14:23   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Lu.
Tout cela reste bien mystérieux. La planète est-elle bien réelle ? Ne sont-ils pas en train de rêver ? Difficile à dire pour le moment.
Je n'ai pas trouvé particulièrement de passage "à avoir le frisson" tant on finit par s'habituer aux petites bébêtes plates... un peu comme les scarabés dans "La Momie" :paf:

________________________

Néanmoins, ce qui était encore plus inquiétant => tu as utilisé "néanmoins" à la phrase précédente :neutre:

l'étendue que nous avons traversé => traversée

Elles ont préférer => préféré

il n'était plus qu'une bande d'êtres terrifiés => ils n'étaient

Il savait très bien, et Lorsa aussi, que Tyers n'était plus qu'une loque depuis hier soir, => pareil que pour "ce soir" dans la fic d'Alexiel. C'est un texte au passé. "Hier soir" fait référence à "aujourd'hui" du présent. Il ne peut avoir de sens que dans un dialogue mais non dans la narration. Il faudrait écrire : "la veille au soir".

défendre Tyers contre ce que celui-ci voulait lui-même. => aïe :paf: ... "contre sa propre volonté", "son propre souhait", "contre son gré"...
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Lun 17 Juin 2013 - 14:30   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Merci ! Les corrections sont toutes pertinentes, semble-t-il.

Tout cela reste bien mystérieux. La planète est-elle bien réelle ? Ne sont-ils pas en train de rêver ? Difficile à dire pour le moment.


Il n'y aura pas de scène de réveil à la fin de cette fic-là, c'est promis :D

Je n'ai pas trouvé particulièrement de passage "à avoir le frisson" tant on finit par s'habituer aux petites bébêtes plates... un peu comme les scarabés dans "La Momie" :paf:


En même temps, si c'était elles le problème, la fic aurait été plus courte, on n'aurait pu se passer des trois premiers chapitres, pour commencer :transpire:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 18 Juin 2013 - 9:33   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

Avant-dernier chapitre :wink:

VI.


C'est drôle. Depuis que nous avons appris leur existence, j'ai toujours pensé que le problème, ce serait les insectes. Les insectes ou le manque de vivres. Je n'ai jamais pensé que le problème, ça puisse être nous.

Ce n'était pas la Force qui le lui disait, mais Dyn n'en était pas moins persuadé, au matin : la cohabitation avec Lorsa deviendrait impossible. C'était dans l'ordre logique des choses. Hessart les avait trahis, Ekenhart s'était brouillé avec Planb puis avec Lorsa, à présent c'était à Dyn et Ly de subir une nouvelle rupture avec Lorsa, s'ils ne mourraient pas avant... Les créatures paraissaient n'être plus qu'un élément du décor dans le conflit qui les opposerait, il fallait neutraliser le militant associatif, c'était lui la vraie menace...
Arrête ça, c'est complètement stupide. Tu ne vois pas qu'en pensant ainsi, c'est toi qui vas encourager les divisions ? Qu'est-ce qui te prend, tu veux basculer du Côté Obscur ? C'est complètement irrationnel, en plus. Une suite de désaccords ne fait pas une menace.
D'où venait cette voix ? Dyn peinait à l'identifier, car elle lui parlait depuis un autre univers, où les choses étaient compréhensibles et contrôlées : c'était la voix de ses années passées au sein de l'Ordre Jedi.
Et elle avait raison.
Sauf que la raison n'avait plus sa place depuis la mort de Hessart, rendue caduque par des évènements impensables... Mais si la raison ne comptait plus, à quoi ou à qui se fier ?
Non seulement ce qui se passait n'avait plus aucun sens, mais en plus, il ne s'y retrouvait plus dans ses propres pensées... Il était perdu, aussi naufragé dans ce monde que l'Unité l'était sur la planète...

Hélas, la suite donna raison à Dyn sans attendre, au sujet de Lorsa ; celui-ci repassa à l'offensive dès que les deux Jedi vinrent prendre leur petit déjeuner dans le carré, alors même qu'ils espéraient encore un apaisement des tensions après la mort de Tyers :
« Jedi, vous tombez bien, tous les deux, vous allez peut-être pouvoir répondre à des questions qui nous taraudent...
-Oui ? demanda Dyn, grincheux.
-C'est tout simple : que pensez-vous des apparitions dont vous et Otan Tyers avez fait l'objet ? En tant que Jedi, vous devez être le mieux placé pour répondre à des questions sur la survivance de l'âme, non ? Pourquoi ces fantômes, quel rapport avec les créatures ?
-Mais vous croyez que je le sais ? s'énerva aussitôt Dyn.
-Si nous le savions, nous vous l'aurions dit depuis longtemps, s'agaça également Ly.
Lorsa fit comme s'il n'avait rien entendu :
-Je vous demande cela parce qu'il m'est venu une idée qui paraît assez logique à tout le monde ici... Je pense que ces apparitions sont revenues ici pour se venger. Vous êtes bien placé pour savoir que Hessart vous en veut !
-Se venger ? releva Ly, méprisante. On parle d'hallucinations jusqu'à preuve du contraire ! Nous l'aurions senti dans la Force si ces apparitions avaient une quelconque existence réelle ! Et les hallucinations n'ont pas d'intentions !
-Vous parlez de la même Force qui a été incapable de percevoir la malédiction d'Hessart ? l'agressa la femme blonde.
-Mais arrêtez vos conneries, s'emporta Dyn, de quelle malédiction vous parl...
-Non, Jedi, le coupa Lorsa comme s'il parlait à un enfant insolent. Vous, arrêtez de répéter par cœur ce que disait le Maître Jedi et ce qu'on vous a appris ; réfléchissez un peu par vous-mêmes, et maintenant que nous sommes naufragés après des avaries inexplicables, probablement condamnés à mourir de faim, cernés par des bestioles qui nous ont contraints à abandonner l'un des nôtres, osez me dire que nous ne sommes pas maudits ! Je n'y croyais pas non plus, au début, mais il faut se rendre à l'évidence !
Dyn ne répliqua pas, parce que Lorsa avait raison : il avait répliqué à la femme blonde en pilotage automatique, encore guidé par les propos de Maître Ekenhart, mais cela allait à l'encontre de ce qui s'imposait de plus en plus à lui comme une évidence. N'avait-il pas pensé ce matin même qu'ils allaient inéluctablement connaître une déchirure avec Lorsa, que c'était écrit ?
-Vous voyez... conclut sombrement l'agitateur. Hessart veut se venger ! Et avec lui tous ceux dans l'au-delà qui avaient des raisons d'en vouloir à Tyers, mais c'est fini !
-Hessart est mort ! s'exaspéra Ly. Je ne sais pas ce qui nous arrive, mais il n'y est pour rien ! J'ai senti dans la Force dès le début de ce voyage que nous courions de grands dangers, ça n'a rien à voir avec lui ! Qu'est-ce que vous racontez, vous commencez à croire en des choses qu'on a reconnu comme primitives depuis des temps immémoriaux... Tout ce qui n'est pas compréhensible matériellement, nous le comprenons par la Force depuis longtemps...
-La même Force qui vous a permis de déceler la trahison d'Hessart ? l'assassina innocemment Lorsa.
Cette fois, c'en était trop pour Dyn !
-Oui cette Force-là à laquelle vous ne comprenez rien, qu'est-ce que vous sous-entendez, espèce d'abruti ? Ne vous avisez pas d'accuser Ly, parce que je vous préviens que...
-Et pourquoi pas ? hurla Lorsa pour couvrir la voix du Chevalier Jedi. Ce n'est pas parce qu'elle est Jedi qu'elle a plus de droits qu'un autre !
-Jedi, témoignez de plus de respect à Monsieur Lorsa ! intervint le Diamala. Vous vous montrez complètement fermé à la discussion !
Dyn sursauta.
-Quoi ? Mais c'est complètement...
-Taisez-vous et écoutez, si vous voulez conserver un tant soit peu de crédit, le rabaissa instantanément Lorsa. Hessart a été accusé sur la seule parole de Ly qui affirmait avoir trouvé son passe alors qu'elle s'y était elle-meme introduite par la force, et parce qu'il s'est énervé immédiatement après ! Si j'étais mort en essayant de fuir mon propre équipage alors que je me savais innocent de la moindre trahison, moi aussi je reviendrais me venger !
-Lorsa, on ne réagit pas comme l'a fait Hessart quand on est innocent ! se révolta Ly. Je suis très bien placée pour vous dire que le passe était effectivement dans sa cabine lorsque j'y suis entrée, mais comment voulez-vous que je le prouve ?
-Votre Maître a dit lui-même que Hessart avait un caractère explosif, rappela Lorsa. Et ce qui s'est passé montre qu'il a été accusé à tort : de tels malheurs ne peuvent arriver qu'à ceux qui ont causé la mort d'un innocent ! C'est ce qui est arrivé à Otan Tyers !
-Oh bah oui, tout le monde sait que tous les tyrans et les assassins de la Galaxie subissent le même sort que nous, s'efforça de le contrecarrer Dyn, mais il était trop choqué pour parvenir à s'exprimer avec autant d'éloquence qu'il l'aurait voulu.
Le plus choquant n'était pas dans les propos de Lorsa ; le plus choquant, c'était de voir que personne d'autre que lui et Ly ne paraissait se rendre compte du caractère insensé de ces propos... Dyn en était ulcéré. Leurs compagnons de voyage étaient-ils donc si dépourvus d'intelligence ?
-Du reste, poursuivit méthodiquement Lorsa sans même prendre la peine de répondre à Dyn, il me paraît clair que si c'est Ly qui a accusé à tort Hessart, il n'y a qu'elle qui est coupable de sa mort... et vous si vous en avez été complice. À ce titre, comment expliquez-vous que vous ayez revu Hessart de la même façon que Tyers a revu ses anciennes victimes ? Il n'y a qu'à vous que ce soit arrivé.
-Hein ? Mais quand est-ce que vous allez cesser cette escalade dans le délire ?
-Je délire ? questionna Lorsa en regardant l'équipage, lequel paraissait globalement l'approuver. C'est bien ce que je pensais... Nous voulons des réponses, Jedi. Donnez-les, ou nous devrons en tirer les conclusions qui s'imposent.
-Mais bordel, ce n'est pas compliqué, pourtant ! éclata Dyn. Il n'est apparu qu'à moi parce qu'il fallait faire diversion pendant que les créatures montaient à bord du vaisseau, tout simplement !
-Vous reconnaissez donc un lien entre les créatures et l'apparition ? souligna perversement Lorsa. Quel pourrait-il être, sinon qu'elles sont à son service pour le venger ?
-Lorsa, TAISEZ-VOUS ! cria soudain Ly, comme si elle avait ménagé son cri de rage tout ce temps. Vous avez perdu l'esprit, vous savez très bien que Hessart nous a trahi, que vous professez des contes pour enfants qui ne fonctionnent que parce que nous sommes pris dans des circonstances effrayantes, et vous ne trouvez rien de mieux à faire que de nous dresser les uns contre les autres ! Et arrêtez de l'écouter, vous tous ! Il vous manipule, vous pousse à la haine pour sa satisfaction minable !
-Eh, on est assez grands pour se faire notre propre avis ! lui rappela le membre de l'équipage humain. Va falloir que vous arrêtiez de nous considérer comme des gosses sous prétexte que nous n'avons pas la Force avec nous, hein !
-Ne recommencez pas à me faire des procès d'int...
-La ferme ! claqua la voix de la femme blonde. Ce n'est pas possible, on n'a rien le droit de dire, avec vous ! Si vous ne voulez pas discuter, sortez donc d'ici !
-Il faut bien que nous puissions nous défendre ! répliqua fermement Dyn, de plus en plus ahuri par le tour surréaliste pris par la conversation.
-Vous ne pourrez pas nous bâillonner indéfiniment, Jedi, annonça Lorsa d'un ton prophétique. Nous pensons tous la même chose, la vérité fait son chemin : vous avez tué Hessart, vous êtes les responsables de la malédiction qui s'est abattue sur nous, et c'est vous que veulent les créatures à présent !
-C'est ça, oui, et ce sera qui, le prochain coupable que vous livrerez aux créatures ? s'indigna Ly.
-On s'en fout de ce que vous pensez ! l'appuya Dyn. Nous savons la vérité, et nous n'avons pas besoin de vous pour nous défendre ! Je veux juste vous dire que vous êtes pitoyable, Lorsa, à vous complaire dans ces manipulations de bas étage alors que vous savez très bien que nous allons tous mourir ! Nous sommes naufragés, hein, ce n'est pas en vous débarrassant de nous que vous allez arranger quoi que ce soit !
-Attendez un peu : c'est moi le manipulateur alors que c'est votre Ordre qui se vante d'avoir la capacité d'influencer les esprits par la Force ? Qu'est-ce qui vous empêche d'instiller vicieusement le doute en nous ?
-Faut qu'ils sortent d'ici ! exigea la femme blonde. Vous n'avez pas le choix de toute façon, nous sommes tous contre vous ! Vous ne pouvez pas nous empêcher d'ouvrir les yeux sur vos manipulations !
-Non, nous ne sommes pas tous contre vous, intervint une voix fatiguée.
Après avoir observé la polémique d'un air de totale incompréhension, Durkan paraissait sortir d'un long sommeil.
-Lorsa, je suis désolé, s'expliqua-t-il, nous avons travaillé ensemble, je sais que vous êtes un type bien ; mais là, je ne peux plus vous suivre. J'étais d'accord avec vous sur Otan Tyers, je suis d'accord avec vous que les Jedi ont le devoir de prendre en compte l'avis des autres personnes qui doivent survivre avec eux dans cette épave ; mais là, je ne peux plus vous suivre. Vous ne faites que jouer sur la peur des gens, vous appuyer sur les doutes pour bâtir vos théories invérifiables ! Vous accusez sans preuve, en comptant sur la paranoïa qui nait dans de telles situations ! Pire, vous inventez des explications d'ordre mystique alors que vous n'en savez pas plus que nous, vous affirmez comme autant de vérités universelles ce qui ne relève que de vos interprétations ! Je ne sais pas ce qui vous arrive, mais vous emmenez tout le monde ici vers quelque chose de très moche. Je ne peux plus vous suivre.
L'homme bedonnant se leva et vint se placer à côté de Dyn pour matérialiser ses paroles. Dyn se réjouit de ce ralliement inattendu, il commençait à se demander si lui et Ly étaient les dernières personnes saines d'esprit... Lorsa, lui, se contenta d'observer la scène, le visage inexpressif. Finalement, sans prendre la peine de répondre à Durkan, il entreprit de rassembler des denrées dans les placards. Tout le monde le regardait sans mot dire, intrigué. Lorsqu'il eut achevé sa tâche, il poussa les provisions sur la table vers Dyn.
-Prenez ça, c'est votre part des vivres. À partir de maintenant, nous ne devons plus rien. Alors dégagez.
Dyn était revenu à un certain calme, ou plutôt, sa colère s'était faite plus froide... Ainsi, c'était comme cela que se serait produite la rupture. Il avait eu raison, en se réveillant : cette déchirure était inéluctable. Parce que Lorsa avait raison sur un point, ils étaient maudits, d'une façon ou d'une autre.
Il se saisit des provisions.
-Très bien. Moi, je dois un bon coup de sabre-laser à un traître comme vous, mais vous êtes trop minable pour que je pense à payer ma dette. »
Lorsa ne répondit rien, les membres de l'équipage restèrent murés dans un froid mépris en regardant les Jedi et Durkan partir ; Ly, elle, jeta un regard légèrement choqué à Dyn. Il la comprenait, ce n'était pas son genre de dire ce genre de choses, et ce n'était pas ce que devait faire un Jedi. Mais cette fois, les choses étaient allées trop loin. Si plus personne n'était capable de faire preuve d'un tant soit peu de raison dans cette épave, Dyn ne voyait pas pourquoi il devrait continuer à traiter ses compagnons d'infortune comme des êtres pensants.

Personne ne dit rien alors qu'ils prenaient la direction de la cabine des Jedi. Il n'y avait pas besoin de dire quoi que ce soit, ils étaient tous frappés de la même incompréhension face à l'attitude de leurs camarades...
Et si c'était nous, les dingues ?
Dyn devinait que Ly et lui étaient harcelés d'une pensée similaire, et sans doute n'était-elle pas loin dans l'esprit de Durkan non plus... Lorsa déployait un aplomb incroyable, c'était d'autant plus perturbant que de voir lui et ses compagnons si convaincus par ce que Dyn percevait comme de la folie impliquait que lui-même était peut-être tout aussi faillible... Mais comment pourrait-il encore être sûr de quoi que ce soit dans sa vie, si c'était le cas ?
Et si Ly avait vraiment accusé Hessart à tort ?
Non. Il se refusait à penser cette éventualité, l'interrogation n'avait pas lieu d'être, ce serait une trahison envers celle qu'il aimait de si mal la connaître !
Tu vois, c'est ça qui t'induit en erreur, mon vieux, lui susurra une voix intérieure qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à celle de Lorsa, tu l'aimes... Ou plutôt, tu es attaché à elle, comme disent les Jedi, et cela t'empêche de voir la réalité...
Dyn se sentit aussitôt glacé d'horreur ; cela paraissait monstrueux de faire davantage confiance à Lorsa qu'à Ly, mais, et si c'était vrai ? Et s'il s'aveuglait sur elle par amour ?
« Euh, Dyn ? l'appela l'intéressée.
Le Chevalier Jedi frissonna des pieds à la tête.
-Oui... oui...
-Ça fait cinq minutes que nous sommes arrivés et que tu ne rentres pas...
Ly lui parlait de l'intérieur de la cabine, où elle était entrée avec Durkan ; que s'était-il passé pendant cinq minutes pour que Dyn ne s'en rende même pas compte ? Être perdu dans ses pensées, c'était une chose, mais ça ? Il entra précipitamment sans rien ajouter.
-Je vais rassembler mes affaires, n'ayant pas l'intention de continuer à partager ma cabine avec Lorsa, indiqua sobrement Durkan avant de sortir.
Dyn hocha la tête à un rythme saccadé pour toute réponse. Durkan referma la porte de la cabine derrière lui, laissant les deux Jedi seuls.
-Dyn, on fait quoi, maintenant ? balbutia Ly. Comment on va s'en sortir à trois, avec tous les autres contre nous ? Nous n'avons aucun moyen de quitter cette planète... et en plus voilà que nous...
Elle s'interrompit, effarée. Dyn n'avait pas de réponse à lui offrir.
-Dyn, tu me crois, toi, quand je dis que Hessart avait toujours le passe ? reprit la jeune femme.
-Bien sûr, assura immédiatement Dyn. Je ne me suis même pas posé la question.
Il regretta ces paroles à l'instant même où elles sortaient de sa bouche... Il s'était pourtant juré de ne pas avoir de secret pour elle
-Tu mens, Dyn.
-Oui, excuse-moi... L'idée m'a traversé l'esprit... Je ne sais pas pourquoi. Mais je sais la vérité, Ly. Pas de problème, je te connais.
Durkan revint dans la cabine.
-Vous n'avez pas bonne mine, souligna-t-il.
-Difficile de faire autrement, soupira Dyn. Que nous reste-t-il, Monsieur Durkan ? Mourir lentement de faim ? Nous faire dévorer par les créatures ? Voire nous entretuer avec nos anciens compagnons de voyage ? Et pire que tout, quelle que soit la façon dont tout cela se terminera, passer ce qu'il nous reste à vivre à nous demander comment tout cela est possible, à nous demander ce qui est réel ?
-Je n'ai rien à dire pour vous rassurer, jeune homme... Je comprends très bien que cette idée d'irréalité vous obsède, c'est mon cas à moi aussi. Et c'est normal : nous ne savons plus comment exister si nous ne comprenons plus rien de ce qui se passe autour de nous. Nous sommes seuls, et on n'existe pas seul.
Ly hocha la tête.
-Je n'arrive pas à me sortir ce sentiment de perdition de la tête non plus depuis que Maître... que Maître Ekenhart nous a expliqué pour les créatures... Mais ce qui est vraiment surnaturel, ce n'est pas cela. Ce qui est vraiment surnaturel, c'est l'attitude de Lorsa et de voir tous les autres qui l'écoutent sans rien remarquer... Ça... je trouve ça vraiment dérangeant, c'est comme s'ils s'étaient tous transformés en pantins, comme si cela pouvait nous arriver à nous aussi...
-Mais c'est le cas, d'une certaine façon, déclara sombrement Durkan. L'idée d'irréalité nous obsède et nous rend le monde terrifiant, parce que nous ne le comprenons plus ; pour le comprendre, les autres s'en sont remis aux explications toutes faites de Lorsa. C'est rassurant, de ne plus penser par soi-même, c'est la seule chose qui puisse donner l'impression que l'on comprend.
-Est-ce qu'il n'y a vraiment que cela ? questionna Dyn, dubitatif. La manipulation, ça existe ; mais basculer ainsi dans la paranoïa en seulement trois jours... Et Lorsa, depuis quand est-il comme cela ? Et depuis quand les gens l'écoutent ?
-Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas.
-Qu'est-ce que nous allons faire, maintenant ? interrogea Ly. Je ne sais pas quoi dire, mais si on ne se parle pas un minimum, nous allons nous noyer dans nos propres pensées...
Elle avait raison, les heures risquaient d'être encore plus longues que la veille, et Dyn savait à quel point le vide pouvait le miner...
-Il y a quelque chose d'urgent, pour commencer, affirma Durkan d'un ton légèrement plus décidé que précédemment. Les cadavres. Il faut les évacuer, ça ne va plus tenir longtemps...
-Vous voulez que nous les laissions aux créatures ? souleva Dyn.
-J'ai bien peur que nous n'ayons pas le choix... Nous avons fait notre possible.
Ly approuva d'un hochement de tête.
-C'est vrai. Ils ne seront pas plus protégés à l'intérieur du vaisseau qu'en-dehors, de toute façon.
-C'est oublié, vos histoires de cannibalisme ? ironisa Dyn.
Durkan haussa les épaules.
-Vous avez envie de survivre encore longtemps, vous ? »
Ni Dyn ni Ly ne répondirent.

Lorsa n'y croyait pas au début, mais c'était pourtant le cas : l'équipage applaudissait sa diatribe. Lentement, comme mus par une lourde mécanique, les mains du Diamala vinrent taper l'une contre l'autre puis accélérèrent leur rythme, accompagnées d'un hochement de tête de leur propriétaire, puis ce furent celles de la femme blonde, plus vigoureusement, enfin l'humain s'y joignit. Cela ne dura pas longtemps, mais Lorsa en resta marqué, stupéfait par ce qu'il venait de voir.
Cela le perturbait, certainement, il ne comprenait pas ce qu'il se passait, et cela lui faisait même peur, car à présent qu'il avait acquis ce pouvoir, il ne supportait pas l'idée d'en perdre une miette ; mais surtout, il aimait cela. Il avait enfin la sensation d'exister, il comprenait enfin ce qu'avait ressenti Otan Tyers !
« Merci à vous tous, les gratifia-t-il une fois que les quelques applaudissements se furent tus. Je suis heureux de vous voir si réceptifs à mes paroles, car j'ai bien réfléchi à tout ce problème, et je vais avoir besoin de vous pour le régler ! De vous tous ! Les choses se passent comme je l'avais prévu jusque-là, les Jedi et le traître ont révélé leur vraie nature et sont partis ; à présent qu'ils ne sont plus des nôtres, n'ayez crainte, nous ne partagerons plus leur châtiment, nous allons nous en sortir !
-Comment, Monsieur Lorsa ? demanda le Diamala, qui paraissait curieux mais encore un peu sceptique.
-Les créatures, asséna Lorsa. Les créatures sont toutes-puissantes, ce sont elles qui nous ont attirés ici, par conséquent, elles ont également les moyens de nous en faire partir ! Je suis sûr qu'elles nous le révéleront en temps voulu ! Mais il faut que vous compreniez bien quelque chose, avant cela ; écoutez-moi attentivement, car cela ne sert à rien de revenir dans la Galaxie si c'est pour commettre les mêmes erreurs que celles qui nous ont amenés ici...
La femme blonde buvait ses paroles, attendant avidement la suite ; le Diamala et l'humain paraissaient avoir encore quelques réserves, mais ils l'écoutaient, et ils ne paraissaient pas trouver d'objections à formuler... Lorsa avait hâte de leur livrer cette révélation qui lui était venue, et encore plus hâte d'engager le combat pour trouver la meilleure formulation et la meilleure intonation possibles pour subjuguer encore plus ses interlocuteurs... Il adorait cela, c'était comme écrire, mais en bien mieux, il voyait l'esprit de son public se soumettre directement à ses inventions...
-Quelles sont-elles ? demanda impatiemment l'humaine. Qu'avons-nous fait de mal ?
-Nous avons fait confiance aux Jedi, déclara Lorsa d'un ton lourd de sous-entendus. Dyn m'a dit que tous les assassins ne subissaient pas le même sort que nous, et il a eu raison : ce n'est pas le cas des Seigneurs Sith, tout simplement parce qu'ils combattent du bon côté ! Ce qui se passe ici a des implications bien plus importantes que l'assassinat du héros qu'était Hessart par les Jedi !
Lorsa augmentait progressivement le volume de sa voix, voyant l'attention de ses auditeurs croître proportionnellement...
-Ouvrez les yeux : c'est toute la Galaxie qui est en colère contre les Jedi ! Comment cela pourrait-il ne pas être le cas, alors qu'ils renient les principes mêmes de la vie en interdisant la colère, la haine, la possessivité, la convoitise et même l'attachement, bref, tout ce qui fait de nous des êtres vivants à part entière et pas de simples machines à leur service ! Ils nous forcent à renier notre propre nature, comment voulez-vous que la Nature toute entière ne soit pas en colère après eux ? Et leur République, qu'ils ont imposée par les armes contre leurs rivaux Sith, est bâtie sur ce même principe, réfléchissez-y bien : une République, c'est un système où chacun laisse sa propre personnalité et ses propres aspirations dans l'ombre, et où l'on fait semblant d'être tous égaux, alors qu'il y aura toujours des bons et des mauvais, des forts et des faibles ! La République et les Jedi sont une atteinte aux principes souverains de cette galaxie, et c'est pourquoi elle s'en venge en condamnant les Jedi et ceux qui les soutiennent ! C'est pour cela que la malédiction de Hessart a rencontré un tel écho !
-Devons-nous rallier les Sith ? demanda la blonde, qui paraissait en mourir d'envie.
-Non, nous ne le devons pas, nuança Lorsa avec le sourire. Nous ne le devons pas, parce qu'eux aussi sont des Jedi à leur façon : ils veulent imposer un mode de vie fondé uniquement sur la haine et l'égoïsme, qui sont certes des choses naturelles, mais en excluant l'attachement qui est tout aussi naturel, entre autres ! Par ailleurs, eux aussi sont des utilisateurs de la Force, eux aussi pervertissent la réalité par leurs pouvoirs contre-nature ! Les Jedi prétendent que cette planète est contraire aux lois de la nature, mais en quoi ce qui se passe ici est-il plus dérangeant que leurs dons de télépathie ou de télékinésie ? Ils veulent s'accaparer le monopole du surnaturel, rien de plus ! Je pense que c'est pour cela que j'ai été en quelque sorte désigné pour comprendre l'âme de cette planète, pour vous communiquer son message et que nous puissions ensemble le répandre dans toute la Galaxie ! »
Une nouvelle salve d'applaudissements cette fois bien plus vigoureuse salua l'envolée finale, et c'était heureux, car Lorsa s'en serait trouvé bien mal à l'aise dans le cas contraire ; mais non, c'était réussi, il faisait ce qu'il fallait, et il n'avait pas l'intention de s'arrêter là... La respiration rendue difficile par l'ampleur des évènements, il regarda son auditoire... Les applaudissements étaient énergiques, et pourtant, personne ne souriait, il ne voyait pas non plus d'expression déterminée... En fait, les trois membres de l'équipage survivants paraissaient complètement morts.

« Nous aurions peut-être dû suivre son exemple, commenta sombrement Dyn.
Il déposait sur les créatures le corps du Calamarien qui s'était suicidé ; aucun des monstres ne donna signe de vie, fort heureusement, néanmoins Dyn n'avait aucune envie de les toucher pour enterrer réellement les défunts.
Durkan haussa les épaules.
-Peut-être, mais il l'a fait sans savoir quel enfer était cette planète...
-Ou quel enfer sont les gens livrés à eux-mêmes, rectifia Ly d'un ton acide, en posant délicatement le corps de l'héroïque pilote wroonienne.
À son tour, Durkan abandonna l'imposant corps du Capitaine Dyn.
-Peut-être, oui... admit-il. C'est drôle, nous pensions que le Capitaine et la pilote s'étaient sacrifiés pour nous sauver, et ils le pensaient aussi, mais au final, ce sont eux qui ont eu la meilleure part...
Dyn hocha lourdement la tête ; il en serait fallu de peu pour qu'il n'en veuille aux morts, mais c'eut été stupide. Il vit Durkan s'agenouiller et toucher l'un des faux galets de sa main.
-Quelles étranges créatures, murmura le vieil homme. Que nous veulent-elles ? Qui sont-elles ?
-Faites attention, Durkan ! l'incita vivement Ly. N'oubliez pas qu'elles ont dévoré mon Maître !
Toutefois, le militant associatif ne paraissait pas l'entendre, absorbé par la vision des créatures qu'il touchait lentement.
-Nous avons peur d'elles, murmura-t-il, mais que savons-nous de ce qu'elles nous veulent ? Elles se sont enfuies lorsque nous leur avons tiré dessus... Elles sont en nombre suffisant pour tous nous tuer de façon atroce, mais elles ne l'ont pas fait... Si seulement nous pouvions communiquer avec elles...
Lorsqu'il prononça ces mots, Dyn comprit qu'il y avait un problème ; cette fascination n'était pas naturelle !
-Durkan, écoutez-moi ! l'interpella-t-il en posant une main sur son épaule, sans entraîner de réaction de sa part. Ces créatures sont dangereuses, il faut retourner au vaisseau, maintenant !
-Non, il ne faut pas revenir, jeune homme, répondit Durkan d'une voix qui paraissait venir d'une autre Galaxie. On ne peut qu'avancer dans une direction ou dans une autre, jamais revenir ni même s'arrêter.
-Hein ?
Il était trop tard. Tous les galets autour d'eux tournèrent soudain sur eux-mêmes, déployant leurs pattes ; Dyn et Ly hurlèrent de terreur et, avant d'avoir pu s'en empêcher, reculèrent précipitamment loin de leur compagnon. Cela n'aurait rien changé, de toute façon ; les créatures agrippèrent brusquement la main de Durkan tandis que d'autres se saisissaient de ses jambes avant de commencer à grimper sur son dos, l'armée minérale fut sur lui en un instant, toutes griffes dehors, Dyn vit du sang se mettre à couler abondamment des mains et des jambes de Durkan tandis que les choses grimpaient en masses sur ses bras et sur son torse...
Dyn et Ly étaient tous deux paralysés par l'effroyable vision, mais Durkan, lui, n'affichait aucune peur ni même aucune émotion d'aucune sorte. Il ne bougeait pas, le regard rivé sur les créatures qui se jetaient sur lui.
Ce n'était qu'un début : des centaines de créatures se déplacèrent brusquement devant Durkan pour creuser un gouffre de plus en plus grand, elles s'amoncelaient en deux remparts sur ses côtés, empêchant Ly et Dyn de voir Durkan ; puis elles s'abattirent en un gigantesque éboulement spontané, elles tombèrent les unes sur les autres jusqu'à ce que la surface redevienne totalement plate.
Durkan avait disparu, et les deux Jedi avaient observé toute la scène sans entreprendre quoi que ce soit.
-Non... murmura Dyn. Pas lui aussi ! Pas comme ça ! C'est trop bête !
-Dyn... chuchota Ly. Je n'ai pas senti sa mort dans la Force, ni de douleur... mais je ne le sens plus du tout...
-Moi non plus... peut-être que ces créatures peuvent bloquer notre perception de la Force d'une façon ou d'une autre ?
Ly secoua la tête.
-Il n'y a plus que nous deux, Dyn... à croire que tout l'univers est contre nous...
Désespéré, Dyn poussa un cri de rage et jeta son sabre-laser inutile contre les créatures, qui ne réagirent pas. Il avait besoin de frapper quelque chose ou quelqu'un, de préférence lui-même pour avoir été incapable d'empêcher cette mort soudaine, ou pour se tuer et échapper à ce cauchemar avant que les créatures ne l'avalent à son tour... Ly le regarda tristement.
-Rentrons, Dyn. Rentrons attendre que la mort nous prenne à notre tour. »
Modifié en dernier par Mitth'raw Nuruodo le Jeu 20 Juin 2013 - 22:13, modifié 1 fois.
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Messagepar Hiivsha » Mar 18 Juin 2013 - 12:09   Sujet: Re: [Recueil SWU #6] Star Wars et l'épouvante

C'est un chapitre jouissif, je n'hésite pas à le dire... tu es très à l'aise dans les dialogues construits. Cependant, ça fait quand même plus thriller que épouvante comme histoire ;)


A lire les arguments de Lorsa, je pense que tu dois faire un redoutable bretteur oratoire dans les discussions de famille non ?
En lisant ce huis-clos - j'adore les huis-clos - et particulièrement ce chapitre, j'ai pensé - sans trop savoir pourquoi, sorte d'analogie confuse sans doute - au livre "l'Archipel des Hérétiques" qui narre en détail l'histoire des naufragés du Batavia... si tu connais pas, tu devrais le lire... la différence avec ta fic, c'est que c'est aussi "à s'arracher les cheveux" mais que ça s'est réellement passé !
________________________

Hessart les avait trahi, => trahis

eu sujet de Lorsa => au ?

qui affirmait avoir trouvé son passe dans sa cabine avant de s'y introduire elle-même par la Force, => j'ai peut-être la mémoire qui flanche et pas l'envie de relire, mais elle a pas trouvé le passe "après" s'être introduite dans la cabine ? (même si elle l'a senti avant, pour les autres elle a d'abord forcé la cabine puis affirmé qu'elle y avait trouvé le passe)

en regardant les Jedi et Durkan partirent => partir

c'était d'autant plus perturbant que de voir lui et ses compagnons si convaincus de ce que Dyn percevait comme de la folie impliquait que lui-même était peut-être tout aussi faillible => j'ai du mal à comprendre la phrase surtout à partir du verbe "impliquait"... Déjà la tournure "d'autant plus perturbant que de voir" me paraît suspecte. A mon humble avis, à force de lire et relire la phrase je pense qu'il ne faut pas le "de" entre "que" et "voir"... parce que sans ce "de" et avec 2 virgules bien placées, on parvient à comprendre la phrase, même si elle accroche un peu le lecteur :
"c'était d'autant plus perturbant que, voir lui et ses compagnons si convaincus de ce que Dyn percevait comme de la folie, impliquait que lui-même était peut-être tout aussi faillible."
Et si c'est ce sens-là que tu voulais donner à la phrase, je mettrai "si convaincus par ce que Dyn percevait comme de la folie".

tu es attachée à elle => attaché

Ly lui parlait de l'intérieur de la cabine, où elle était entrée avec Lorsa => c'est pas plutôt avec Durkan qu'elle est entrée ? :shock:

quelle que soit la façon dont tout cela se termine => terminera

accompagnés d'un hochement de tête de leur propriétaire => accompagnées (je pense qu'il s'agit des mains)

Merci à vous tous, gratifia-t-il une fois que les quelques applaudissements se furent tus => dans l'usage, on "gratifie quelqu'un" donc ici il faudrait mettre : "les gratifia-t-il"

de vous voir si réceptif à mes paroles, => réceptifs

pour commettre les mêmes erreurs que celles qui nous ont amenées ici... => amenés (le COD c'est "nous" et pas "erreurs") ;)

cette révélation qui lui était venu => venue

il en serait fallu de peu pour qu'il n'en veuille aux morts, mais ce serait stupide => "mais c'eut été stupide" ou "mais ç'aurait été stupide"

toute griffes dehors => toutes

du sang se mettre à couler abondamment des mains et des jambes de Durkan tandis que les choses grimpaient abondamment sur ses bras => répétition

en deux rempart => remparts
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