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Messagepar Lowie » Lun 03 Avr 2006 - 0:04   Sujet: 

MV nous fait faux bond :( .

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Messagepar MasterVega » Lun 03 Avr 2006 - 12:02   Sujet: 

Désolé messieurs pour mes promeses avortées, ça fait pas très sérieux. :(

J'ai un vrai problème de motivation en ce moment et je ne suis pas satisfait par mon travail. Donc je pinaille sans cesse.

Je penses que c'est un problème que d'autres Fanfictionneurs ont pu rencontrer. Je m'en excuse. :(

Comme vous avez toujours fait preuve d'enthousiasme, je me botte actuellement le c... pour boucler ce chapitre VI qui me stress au plus haut point. :o

Il faut que je me fie à la Force... :)
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Messagepar Lowie » Lun 03 Avr 2006 - 17:28   Sujet: 

J'ai bien senti que tu prenais un virage plus complexe avec le chapitre V - développement d'intrigues centrées sur un ou plusieurs héros/héroïnes -. J'espère que le chapitre VI que tu reprends moulte fois apportera des débuts d'éclaircissements sur la nécessité qu'a Sidh Vega de contacter Zia simple androïde ou non ( cf à I, Robot superbe film de SF :lol: ), le souhait de non-utilisation de la Force par Hens le mercenaire balèze au grand coeur :) , entre autres choses :wink: .

A+ donc pour le WE prochain,

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Messagepar Leclo Guman » Lun 03 Avr 2006 - 18:21   Sujet: 

Oh MV surtout ne te préoccupe pas de "faire sérieux" sur les délais... ça dépend des personnes, mais ça peut rendre fortement contre-productif, il vaut mieux que tu prennes ton temps, et que tu fasses du "travail bien fait". Faut pas me croire à chaque fois que je "râle" ^^. C'était juste pour te taquiner (vu que tu avais "promis"), et puis pour te montrer aussi qu'on était toujours là, qu'on ne s'était pas évanouïs dans la nature.
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Messagepar MasterVega » Lun 03 Avr 2006 - 19:30   Sujet: 

Je me doutais bien que vous n'étiez pas colère... :D

Si j'avais voulu faire du texte pour faire du texte, j'aurais sans doute rendu ma copie bien plus tôt.

Mais un vieux fond d'intégrité m'empêche de bâcler mon travail... :wink:

Avec des scrupules pareils je suis pas prêt de bosser avec un éditeur...lol
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Messagepar Leclo Guman » Ven 07 Avr 2006 - 22:37   Sujet: 

Petit up pour demander des nouvelles de notre auteur et de ses états d'âme d'écrivain.
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Messagepar MasterVega » Sam 08 Avr 2006 - 12:09   Sujet: 

J'essaye de simplifier ce 6ème chapitre afin de ne pas trop me pourrir la vie...

Je crois que j'ai voulou trop en faire, trop en mettre à ce point du récit. J'opte pour donc pour une révision de la structure. Simple ne veux pas dire mauvais après tout ? :)

J'ai bon espoir de me dépatouiller de la chose durant la semaine. :D

Je tiens bon la barre ! :lol:
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Messagepar Lowie » Sam 08 Avr 2006 - 16:00   Sujet: 

MV coquin a dû passer trop de temps avec sa copine :D . Ce chapitre VI va devenir collector avec le temps :wink: , bon courage, je reste sur de très bonnes impressions après lecture du chapitre V premier tournant de ta FF 8) 8) , et encourage d'autres lecteurs et lectrices à découvrir ce Sin City made in SW :sournois: Nar Shaddaa pour être précis,

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Messagepar Leclo Guman » Sam 08 Avr 2006 - 16:22   Sujet: 

Si tu pouvais éviter d'attendre le 24 ça m'arrangerait ^^. Bonne chance.
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Messagepar Lowie » Sam 08 Avr 2006 - 17:30   Sujet: 

Et moi avant le 18 partant en vacs où j'aurai pas accès à l'ordi.

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Messagepar Dark Maul877 » Sam 08 Avr 2006 - 18:22   Sujet: 

J'ai enfin lu le chapitre V et je suis à jour !

Un excellent chapitre, bourré d'action avec des énigmes qui restent en suspence comme la volonté de Vega a vouloir retrouver Zia :)

J'ai adoré la scéne avec Hens contre son adversaire de l'ombre et elle est parfaitement raconté !

Le style est vraiment génial tout comme l'histoire.

Bref, j'adore cette FF, vivement le chapitre VI :D
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Messagepar Leclo Guman » Jeu 13 Avr 2006 - 20:37   Sujet: 

Je sais que ça peut ressembler à du flood mais... MV, es-tu là ? Occupé, en vacances ou emmêlé dans tes soucis d'auteurs ? N'hésite pas éventuellement à redécouper ce qui était prévu pour un seul chapitre.
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Messagepar Lowie » Jeu 13 Avr 2006 - 23:37   Sujet: 

Ah oui je commence à oublier la force de l'histoire - ou plutôt les forces :) :lol: - :( tant tu tardes à publier. Je sais que tu souhaites quelque chose de parfaitement fignolé mais ça ne sert à rien de reprendre sans cesse jusqu'à attraper une méchante migraine :wink: . J'espère que tu n'as pas de pb personnels, affectifs...

Allez, tu pourras publier ton chapitre VI clef :D par petits bouts deux ou trois.

Lowie qui rejoint Leclo Guman :wink: . Courage ami MV :ange: .
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Messagepar Lowie » Lun 17 Avr 2006 - 20:23   Sujet: 

MasterVega a écrit:
J'essaye de simplifier ce 6ème chapitre afin de ne pas trop me pourrir la vie...

J'ai bon espoir de me dépatouiller de la chose durant la semaine. :D

Je tiens bon la barre ! :lol:



Les cloches de Pâques sont passées et MV n'a pas pondu son VIe chapitre qui donne du fil à retordre à croire qu'il l'a déchiré des dizaines de fois mécontent du résultat :x :x . :) allez ptêtre que le WE prochain j'aurais une surprise dans ma boîte, bonnes vacs MV, et à+tard,

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Messagepar Lowie » Sam 22 Avr 2006 - 23:34   Sujet: 

Cette absence prolongée de MV m'inquiète assez :( . Leclo aurais-tu des news à son sujet :? . J'espère que tout va bien et qu'il n'a pas pété un câble devant son VIe chapitre impossible à boucler...

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Messagepar Leclo Guman » Dim 23 Avr 2006 - 12:39   Sujet: 

Non aucune nouvelle. Pour ma part je rentre en concours demain donc je vais aussi faire le mort, j'espère trouver le chapitre VI à mon retour (quoique, le soir après les épreuves me connaissant je risque d'aller sur le net... on a bien droit de se détendre après plus de 7h d'épreuves ^^).
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Messagepar Lowie » Dim 30 Avr 2006 - 22:07   Sujet: 

Bon bah vu le silence prolongé de MV - pb persos ptêtre :? :( - je mets en veilleuse ma lecture de cette FF tout en espérant qu'elle soit reprise pcq le potentiel est énorme.

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Messagepar Leclo Guman » Dim 30 Avr 2006 - 22:32   Sujet: 

Je pense comme toi que MV a des soucis, ou plus simplement, et plus heureusement, des occupations, personnel(le)s ces derniers temps... en espérant bien sûr que ce soit la seconde possibilité et qu'il nous donne rapidement des nouvelles.
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Messagepar MasterVega » Mar 13 Juin 2006 - 12:22   Sujet: 

Chapitre VI

Il se laissa encore une fois subjuguer par cette bouche parfaite qui faisait jouer ses émotions comme autant de cordes sur une harpe d’Alderaan. Ce sourire plein de questions, parfumé de mystère, illuminait les dernières minutes de l’holovid d’une lueur parfaite de crépuscule. C’était le dernier qu’elle lui offrit jamais. Terrick s’en souvenait.

Douloureusement.

Les dernières images défilèrent sur les verres de son interface virtuelle, une paire de lunette élégante dont il ne se séparait jamais, sa fenêtre grande ouverte sur le flot rugissant des données de l’Holonet, sa connexion avec le monde de l’information. Une simple impulsion mentale convertit en signal numérique transmis par un microcom désactiva l’holovid pour la troisième fois de la soirée, laissant place au spectacle sordide d’une chambre d’hôtel abandonnée à la vermine des bas-fonds.
Terrick avait bien du mal à ressusciter ces heures que la souillure des années avait recouvertes, ne laissant que des scories, des fragments de souvenirs que sa mémoire peinait à rassembler. Le caïd sentait confusément l'impossibilité de sa quête mnémonique. Jamais les songes brumeux ne redonneraient vie à son passé.
Un bip insistant le rappela à la réalité présente, et la voix de Ludo grésilla quelque peu à l'autre bout avant de retrouver une clarté acceptable sous l'effet des ajustements de fréquences.
- Désolé de vous déranger, patron, fit le rodien gêné. Un message prioritaire nous est parvenu par notre ligne Holonet protégée. Morga exige que vous lui accordiez une audience séance tenante.
- Bien sûr, soupira Terrick. La soirée son et lumière au Joker n'a pas du être tout à fait à son goût et cette limace doit en avoir des crampes d'estomac.
- Il vous croit sans doute derrière tout ça, dit Ludo. Qui pourrait oser l'attaquer sinon vous ?
- Justement Ludo, répliqua le caïd. Morga sait très bien que je ne me risquerais jamais à m'en prendre directement à ses intérêts. Il connaît mes méthodes d'action mieux que quiconque tout comme je sais exactement comment il réagit. S'il veut me passer un savon, c'est uniquement pour masquer son inquiétude. Le Hutt ne sait pas qui a frappé et ça l'angoisse. Pauvre vieille limace !
- Vous n'avez pas peur qu'il utilise l'attaque du Joker comme un prétexte pour briser la Trêve, hasarda Ludo.
Terrick demeura quelques instants silencieux, jaugeant les possibles avec attention.
- Les seigneurs n'avaleront jamais le poisson, Ludo. Aucun d'entre eux ne croira que j'ai pu commettre l'erreur de m'en prendre à Boscomb aussi brutalement. Morga sait que ce n'est pas suffisant pour relancer la guerre. Sauf si...
- Sauf si quoi, patron ?
- Sauf si ça arrange tout le monde de le croire, expliqua Terrick dont le cerveau s'emplissait d'hypothèses toutes moins amènes les unes que les autres. Ce qui implique que Morga a fait un deal avec plusieurs autres chefs et qu'ils sont tombés d'accord pour me mettre sur la touche. Pourtant on a eu vent d'aucune cachoterie ces temps derniers, pas vrai Ludo ?
- Je ne crois pas patron, hésita le rodien. Rien n'a remonté le réseau.
- J'aimerais que tu sois un plus catégorique à ce sujet, mon vieux, fit Terrick acerbe. Je te paie pour me tenir au courant et vu le paquet de crédits que tu engloutis, tu dois être la paire d'oreilles la plus coûteuse de la Bordure.
- Je vais me pencher sur la question, grommela Ludo. Et pour Morga ?
- Dis-lui que je suis ok pour le rencontrer, fit Terrick d'une lente et mesurée, comme s'il soupesait ses paroles à l'instant même où elles franchissaient ses lèvres. Mais par holoconférence uniquement.
- Je lui fais passer le message, acquiesça Ludo. Puis-je vous poser une question patron ?
- Je t'écoute.
- Vous êtes certain que tout ça n'a pas de rapport avec la cargaison du Nebula Rider ? hésita l'informateur. Qu'est-ce qu'elles contenaient ces caisses ?
- Tu as du travail je crois, laissa froidement tomber Terrick. Ne me fais par perdre mon temps.
Le rodien interrompit la communication sans ajouter un mot, sans doute conscient qu'il s'aventurait en terrain miné. Terrick réajusta son comlink à sa ceinture et marcha jusqu'à la fenêtre de la chambre. L'oeil vide, il regarda la cité pourrissante qui exhalait ses remugles de lèpre urbaine et lançait vers les étoiles ses griffes de métal comme pour lacérer le champ obscur et son irritante pureté. Un instant, Terrick fut pris de regrets. Maintenant que Morga détenait les nanobots, ça n'avait plus d'importance. Tous les Seigneurs allaient lui tomber dessus.
La machine est en marche et c'est moi qui ai appuyé sur le bouton rouge…rien à foutre, j'irai jusqu'au bout. L'apocalypse ou la mort, le grand jeu. Comme avant Narleen...comme avant.

***

Morga le Hutt s'agitait sur sa barge à suspenseurs et générait des vagues à la surface de son épiderme maladif, semé de tâches sombres qui témoignaient de l'âge vénérable du seigneur de Nal Hutta. Les nouvelles reçues de son informateur quelques minutes auparavant l’avaient plongé dans un état de rage froide teintée d’une légère appréhension. Pour l’heure, entre deux grognements, le hutt s’ingéniait à martyriser la poitrine délicate d’une esclave dévaronienne à l’aide d’une longue aiguille, observant avec satisfaction la douleur et la terreur se fondre dans le visage aux traits convulsés de la jeune femme.
Mais Morga piquait plus distraitement, plus machinalement à chaque poignée de secondes qui s’écoulait, oublieux de sa jouissive distraction. Ses grands yeux jaunes et mobiles se perdaient en un regard languide dans la fumée qui serpentait le long du plafond. Dans les hauts braseros de bronze patiné, reliques de l’époque de l’impératrice Teta, brûlaient des herbes aux vertus curatives, en fait des drogues puissantes qui aidaient le hutt à supporter les douleurs de sa grande vieillesse. La fumée épaisse et odorante s’insinuait partout dans le palais, comme une créature ophidienne aux pouvoirs narcotiques.
Morga pesta contre ce maudit Rodien qui s'évertuait à ne lui annoncer que des mauvaises nouvelles. Il n'était pas payé pour faire la pluie et le beau temps mais le Hutt aurait apprécié quelques réjouissances de temps en temps, ne serait-ce que pour alléger le fardeau de sa maladie. Le cancer qui lui dévorait les entrailles aiguisait son désir de violence aveugle. Le hutt ne désirait rien tant qu'emmener ses ennemis dans la tombe.
Et cet assaut brutal mené contre le casino de Boscomb tourmentait l’esprit du vieux seigneur madré et le soumettait à un bombardement ininterrompu de questions. Cette démonstration de force vulgaire appartenait à un registre digne des troupes de choc impérial. Mais sans doute pas à celui de Terrick.
Ce chien fou est capable d’avoir déguisé son coup ! Mais à quoi bon cette cargaison si c’est pour employer la manière forte ? Une petite vengeance immédiate ? Non…non ça n’est pas son style. Il y a si longtemps qu’il fourbit ses armes…
Et il y avait son informateur, son précieux mouchard, qui lui serinait que Terrick était aussi surpris que lui du plastiquage du Joker. Décidément, il semblait bien que ce serpent soit blanc comme linge pour une fois.
Mais que penser alors de cette livraison peu ordinaire que le hutt avait réussi à détourner à son profit ? Ses propres experts avaient ouvert de grands yeux effarés en découvrant le contenu des trois caisses, des réplicateurs de nanobots dont la valeur marchande aurait suffit à racheter toutes les possessions des autres seigneurs du crime de Nar Shaddaa.
Les applications possibles d'une telle technologie avaient effrayé Morga et des scénarios tous plus catastrophiques les uns que les autres s'étaient télescopés dans le bouillonnement de son imagination paranoïaque. Il avait longuement songé à la destruction complète de ses gigantesques plantations de hanav, terrassées par un génovirus imparable créé par ces affreuses petites machines invisibles. Cette seule évocation lui avait tourné le sang .
De toute façon « l'incident » était secondaire et, à bien y réfléchir, se révélait être une opportunité inespérée. Un casus belli en bonne et due forme. Avec une preuve aussi tangible, les autres seigneurs ne se ferait pas prier pour marcher avec Morga. Il était hors de question qu'un petit salopard arrogant puisse menacer le fragile édifice de la Trêve et répandre aux quatre vents des nanomachines aussi agressives.
Restait donc le plastiquage du Joker.
Chaque chose en son temps. Je ne veux pas retarder d'une seule minute l'exécution de mon vieil ami. Il mérite une sortie en grande pompe.
Morga se marra un bon coup et planta son aiguille dans le sein rond de la dévaronienne.

***

Si loin du ciel, sur un sol qui ne voyait jamais la lumière, lever les yeux revenait à contempler la bouche incertaine d’un puit trop profond. Et par une nuit si noire, on avait l’impression d’être enfermé dans quelque abîme chtonienne d’où rien ne pouvait s’échapper, pas même un soupir d’espoir. L’air était humide, désagréablement chaud comme l’haleine d’un monstre prodigieux. Zia cacha le speeder sous un filet de camouflage militaire et s’assura du bon fonctionnement du système de sécurité avant de rejoindre Ayame.
Blaster au poing, la contrebandière gracile observait avec inquiétude l’épaisse obscurité qui s’étalait, poisseuse, sur le décor de ruines.
- Je ne pensais pas qu’on pouvait trouver des coins aussi sinistres dans cette ville, fit le capitaine Ko alors que Zia se portait à sa hauteur. Une telle décrépitude…on sent la mort partout.
- Nar Shaddaa est une putain aguicheuse, expliqua Zia. Ses nichons sont parfumés, son jolie gueule arrangée, mais elle traîne les pieds dans la boue des rues. La petite vérole la ronge par en bas.
Ayame apprécia la métaphore avec une esquisse de sourire cynique.
- En tout cas ce coin de paradis est une planque de premier choix, approuva la jeune femme d’un hochement de tête. Même les Douanes Impériales ne risqueraient pas leur peau ici.
- Terrick s’est approprié la zone pour ses besoins personnels, dit Zia. Il y cache pas mal de came sensible. Ne te fie pas à l’aspect du quartier, le périmètre est truffé de défenses. Et la faune est du genre remuante.
- On va rester planqué combien de temps ?
- Je ne sais pas exactement, fit Zia. Terrick va devoir se farcir la crise de nerf du vieux Morga, qui n’attend qu’une occasion pour relancer les hostilités. La situation est sûrement tendue là-haut. Je suis presque sûr que le hutt va mettre tout ça sur mon dos et réclamer ma tête afin d’apaiser sa divine colère. J’ai pas envie de me retrouver sur la liste de tous les chasseurs de primes en manque de liquidités.
- Et si Terrick se mettait en tête de faire de toi une victime expiatoire ? glissa Ayame avec inquiétude.
Zia éclata d’un rire franc qui la surprit elle-même. C’était un éclair de joie irraisonnée, feu blanc et pur dans sa poitrine, d’une spontanéité si rare qu’elle espéra un bref instant qu’il ne s’éteignit jamais.
- Jamais il ne me vendra, répliqua Zia. Je suis la seule femme de la galaxie que Terrick ne se risquerait pas à contrarier. Oublie ça, ma belle.
Les bâtiments étaient les reliques d’une époque où la noblesse détenait encore le pouvoir sur Nar Shaddaa, bien avant les secousses économiques qui avaient poussé les princes-marchands à chercher un monde plus propice et plus neuf. Les immeubles exprimaient des styles architecturaux largement datés et surprenants par leur créativité, dans une ville où l’outrance avait essaimé des champs de tours grossières et des arcologies titanesques dénuées de grâce. Dans cette strate urbaine d’un autre âge, la pierre conservait une part de sa beauté sous la couche de fongus dévorante qui la recouvrait comme un voile putride. Ici et là s’extirpaient des visages sculptés sur les montants de fenêtres condamnées, des créatures chimériques et tout un univers qui témoignait de la sensibilité des bâtisseurs. Et d’un temps où existait une authentique culture.
Zia mena Ayame dans un lacis de ruelles à la puanteur étouffante. La contrebandière réprima une brusque montée de bile et se fourra le nez dans le creux de la main.
- Qu’est-ce qui pourrit sous nos pieds ? marmonna Ayame. J’ai pas mal de vieilles odeurs stockées en mémoire mais rien qui me soulève les tripes comme ça.
Dans l’obscurité de la venelle, le rire de Zia se répercuta en longs échos joyeux.
- Mieux vaut que tu ne saches pas tout ce qui finit par tomber jusque là, fit l’androïde. Et réjouis-toi de ne pas y voir comme en plein jour. Ici, les ténèbres sont une bénédiction.
L’hôtel Blue Aeon n’était plus qu’une carcasse de permabéton décharné qui portait encore la trace d’un revêtement de lapis-lazuli qui devait avoir été du plus bel effet. Ayame se demandait comment la structure épuisée pouvait encore supporter son propre poids. Des pans entiers de la façade avaient disparu, ne laissant que des vides béants, que l’esprit s’empressait de peupler de menaces en tous genres, et même les figures à la beauté étrange qui peuplait la façade prenaient un aspect dérangeant dans cette pénible clarté d’oubliette.

***

Sidh Vega avait abandonné à son padawan la direction des recherches et laissait filer le swoop – une motospeeder à la fois plus rapide et plus dangereuse à piloter, mais aussi bien plus stylée - le long d'une antique rampe magnétique d'autoguidage. Damaya le devançait de quelques encablures, sa longue tunique gonflée par la vitesse comme la corolle d'une fleur. Jusqu'à présent, la jeune fille s'attelait à la tâche avec son sérieux habituel, négligeant ses propres interrogations quant aux motivations de son maître.
Sidh ressentait le besoin de s'isoler un peu et revoir une à une les raisons qui l'avaient conduit à abandonner sa retraite, en dépit du BSI et des chasseurs de primes que Vador disséminait dans toute la galaxie. Aucune planète, aucun corps céleste, même le plus insignifiant, n'était assez éloignée échapper à l'oeil inquisiteur du Bureau pour la Sécurité Impériale qui entretenait une kyrielle d'espions et d'agents dans tous les mondes placés sous sa férule. La paranoïa de Palpatine avait muté en un monstre boursouflé et l'éradication méthodique des Jedis occupait toujours son esprit.
La propagande s'était chargé de récrire ce que les peuples de la galaxie devaient connaître des Jedis, de noirs chapitres d'une histoire travestie pour servir les odieux mensonges du régime. Vador s'était occupé de faire disparaître les survivants. Certes il en demeurait de cachés ici ou là, mais pour combien de temps au juste ?
Après avoir fuit les premières purges sanglantes ordonnées par l'Empereur et choisit l'exil prudent, l'ancien maître d'armes du Temple Jedi refaisait surface dans l'un des secteur les plus létal de la Bordure, pour une mission qui fleurait bon les traques de jadis aux côtés de Mace Windu.
Sidh voulait se persuader que cette escapade à hauts risques ne masquait qu'un désir trop longtemps réprimé de se joindre à la lutte naissante contre l'Empire et que cette force irrésistible qui le poussait à affronter les pièges de mondes où il n'était plus qu'un fugitif recherché n'avait rien à voir avec le besoin de se venger. Il mettait tant de ferveur dans cet espoir.
Pourtant, la Force seule savait combien la vengeance l'avait tenaillé. Trop de dépouilles jonchaient sa mémoire, visages familiers figés par la mort. Dans l'immensité de la Force se propageaient encore de longs échos de douleur et d'incompréhension qui éveillaient en Sidh un besoin dévorant de revanche. C'était aller contre les enseignements fondamentaux, c'était un mal en soi mais comment oublier, comment faire comme si rien n'avait eu lieu ? Même pour un maître Jedi, l'épreuve paraissait insurmontable.
Sidh serra le guidon du swoop avec colère puis reprit rapidement le contrôle. Avec une pointe de regret, il se souvint du regard lourd d'angoisse de Milessa, juste avant qu'il ne quitte le Praxeum. Elle avait eu du mal à admettre les raisons de Sidh. Le savoir qu'il détenait, comme tous les survivants, était la matrice d'une renaissance possible et son devoir moral était de la préserver. Sa survie, en tant que Maître Jedi, était une nécessité..
Mais Milessa n'ignorait rien de ce qu'endurait Sidh dans cette douce prison de Polis Massa. Pendant cinq ans, le Maître Jedi avait tut sa conscience mais n'avait jamais cessé d'être le sévère guerrier d'autrefois, et les jours sombres n'avaient pas éteint sa volonté. Le stoïcisme dans lequel il s'enfermait ressemblait chaque jour davantage à un masque usé. Comment Milessa aurait-elle pu accepter de le laisser se perdre ?
Me pardonnera-tu mon entêtement Milessa, toi qui m'as donné de ta force lorsque j'en manquais ? Comment puis-je rester sourd à la souffrance et me cacher alors que d'autres font front ? Je dois agir selon mes convictions sans quoi je me trahis.
Soudain, une vive pointe de souffrance lui perça le poitrine. C'était un cri plein de colère, à peine noyé dans l'océan de la Force. Sidh perdit le contrôle du swoop un bref instant et décrocha de la rampe magnétique pour se perdre dans les méandres d'une tour en construction. Instinctivement, il évita la collision avec une poutre massive sur laquelle s'affairait un droïd-bâtisseur pourvu d'un scie plasmatique. Sidh fit hurler la rétro-poussée pour immobiliser le swoop au coeur de la dentelle grossière formée par la superstructure d'acier du bâtiment. Il bascula en mode stationnaire et souffla un bon coup. Damaya déboula quelques secondes après.
- Qu'est-ce que c'était, Maître ? fit-elle en se portant à sa hauteur. J'ai ressenti comme un éclat dans la Force, une voix puissante.
- Je ne sais pas, dit Sidh songeur. Il y avait quelque chose de familier dans ce contact mais je ne parviens pas à en discerner l'origine.
- J'ai essayé, moi aussi, mais mes sens sont troublés, regretta Damaya. Un mal diffus étouffe ce monde. Tant de détresse, tant de peur...
- Je vais suivre cette trace, Damaya. Mon intuition me murmure que c'est important. Va trouver Terrick et Zia. Le succès de notre mission repose en grande partie sur elle.
- Je ne comprends toujours pas ce que cette androïde peut nous apporter, Maître, grommela Zia. Ce n'est qu'un mercenaire. Sans prime à la clef, elle ne nous aidera pas.
- Ne présume pas des choix d'autrui, Damaya, dit Sidh en secouant la tête. Agir ainsi c'est dénier à Zia son libre-arbitre.
- Ce n'est qu'une machine, Maître, rien de plus qu'un artifice technologique.
Sidh ne fut guère surprit par la hargne qui transparaissait derrière ces mots. Damaya laissait parfois paraître un violent mépris à l'égard des machines pensantes. Sidh sentait bien que la « trahison » des clones et le massacre du Temple Jedi avaient instillé dans le jeune coeur de la Miraluka une méfiance irrationnelle envers ceux qu'elle nommait « êtres artificiels » . La jeune fille ne leur accordait pas la moindre confiance.
- Crois-tu ? dit Sidh. Pourtant elle m'a sauvé la vie sur Coruscant, en dépit des risques. Nul doute qu'un simple droïd aurait opté pour une attitude prudente et cherché à se préserver de la destruction, conformément à sa programmation. Zia est allé au-delà de ce qu'elle était censé faire. N'est-ce pas une preuve qu'il y a bien plus en elle qu'un ensemble de protocoles comportementaux rigides ? La Force choisit parfois des chemins bien étranges, Damaya.
- Peut-être avez-vous raison, Maître, concéda Damaya, visiblement troublée. Mais elle reste un mercenaire.
- Et bien s'il le faut nous la paierons, trancha Sidh. Mais je sais que ce ne sera pas nécessaire. Maintenant oublie toutes ces questions et concentre-toi sur ta tâche. Jerriko est un adversaire dangereux. Il te faudra avoir l'esprit apaisé lorsque nous le rencontrerons. Les Anzati aiment jouer avec la psyché de leurs ennemis.
- Je serai prête, Maître, fit Damaya.
- Va à présent, dit Sidh avec un sourire encourageant. Que la Force soit avec toi.
La Miraluka inclina brièvement la tête et disparut en quelques secondes, poussée par la déraisonnable puissance des propulseurs Mobquet.
Tu as encore tant à apprendre Damaya, mais je ne peux pas te blâmer. L'élève n'est que le reflet des insuffisances du Maître. J'espère à présent que tu sauras percer ces ombres en toi. Et alléger ma faute.

Ses perceptions guidèrent Sidh dans le chaos lumineux du quartier des plaisirs. Les enseignes néons pullulaient sous toutes les formes, aérostats-droïds ou écran-façade aux flancs des tours, simples parcours fléchés qui se mêlaient les uns aux autres dans une fusion chromatique qui saturait l'oeil et laissait le passant dans le flou. Des droïds miniatures voletaient en essaims agaçants et se collaient sur votre speeder, le temps de vous calciner la rétine avec un petit spot publicitaire sous acide pour un casino lambda ou un quelconque maison de passe au catalogue exotique. Le long de l'artère principale, hormis l'inévitable enfilade des maisons de jeux qui baignaient dans un halo irréel de bleus, de roses, de verts, d'ors et de blancs, tous saturés à l'extrême, des barges reconverties accueillaient des fast-foods pleins à craquer. Ces établissements de fortune captaient la masse des excavés qui ne survivaient que pour assouvir un peu plus longtemps leurs addictions ruineuses, et qui n'avait guère mieux que quelques crédits à consacrer à un graisseux ersatz de repas. D'autres esquifs servaient de bordels où la passe se négociait au prix d'un mauvais whisky.
Nar Shaddaa ressemblait à beaucoup de planète de son engeance. Outrancière, vulgaire, viciée et sans originalité. Mais tout ce qu'elle faisait, elle le faisait avec un enthousiasme bouffon qui la rendait sympathique, pour peu qu'on puisse oublier les regards vides des prostituées au rabais, les viols bruyants qui passaient inaperçus et les meurtres à la sauvette. Nar Shaddaa était un trip sauvage et ceux qui ne le trouvait pas à leur goût ne restait jamais plus que le temps d'acheter un billet de retour vers la civilisation.
Sidh s'efforçait d'effacer ces images et de se concentrer sur cette présence qu'il avait fini par reconnaître. Comme un pulsar surchargé Garreck bombardait l'espace d'ondes agressives qui déformait les connexions de Sidh avec la Force. Le mercenaire formait un noeud qu'il était aisé de déceler même dans les remous violents que générait la lune Hutt, et cette singularité permettait à Sidh de remonter la piste avec aisance.
Alors qu'il s'engageait dans un long passage qui traversait le coeur d'une pyramide trapue, Sidh aperçut au loin les lueurs d'un incendie qui drapait l'architecture arrogante d'un vieux palais princier. Seules émergeaient encore les flèches au milieu d'une nuée ardente, ainsi que les restes d'un dôme déchiqueté d'où s'échappaient le brasier. Au milieu de cet enfer rugissait la colère de Garreck comme le noyau incandescent d'une étoile. Sidh accéléra et rejoignitt le théâtre apocalyptique où se débattait des véhicules anti-incendies. Il hésita un instant, songeant à la folie de l'entreprise puis plongea dans la fournaise.
Modifié en dernier par MasterVega le Mar 20 Juin 2006 - 9:45, modifié 1 fois.
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Messagepar Leclo Guman » Mar 13 Juin 2006 - 14:19   Sujet: 

Woaaaaaaaa un MasterVega ! C'est que ça devient rare ces derniers temps !
Bon, pas de chance j'ai juste acheté I, Jedi en occasion aujourd'hui tu vas avoir de la concurrence sérieuse (autre que les matchs de Foot...).

Enfin ravi de te (re)voir ici (ça va ?), j'édite après avoir lu pour les commentaires.

Voilà, lu.

Bon, bah ce chapitre fut long à attendre, mais on est tout de même plutôt bien récompensé, tant par la quantité (6 pages de traitement de texte en Times 12 tout de même) que par la quantité, avec des descriptions Mastervéguiennes (ce qui pour ceux qui en doûteraient est loin d'être une insulte). Tes descriptions détaillées ou imagées sont toujours aussi au top, avec un goût et un talent particulier pour les comparaisons bien senties (celle sur Nar Shaddaa en est un excellent exemple), un style par moment sombre qui n'a rien à envier même à des romans officiels (en richesse mais aussi par le fait du style que tu oses, la description de la sâleté et de la noirceur de Nar Shaddaa sans tomber non plus dans l'excès ou le "gore pour le gore").

Bref niveau purement technique je ne vois pas trop ce qu'on pourrait te reprocher... c'est bête mais à part jeter des fleurs là j'ai pas grand chose à faire, suis pas non plus un grand expert littéraire faut dire ^^. Je t'ai corrigé/noté quelques fautes d'orthographes/omissions, je peux t'envoyer ce que j'ai fait si tu veux (en .odt tu lis ? Ou je mets ça en word ?) mais j'en ai probablement laissé passer mon orthographe n'est pas excellente (c'est rien de dramatique hein... enfin ya un moment où Damaya s'appelle Zia).

Sinon on pourra reprocher à ce chapitre VI d'être lent, de ne pas avoir d'action, mais cette alternance qui fait qu'on ne tombe pas dans une fic "beat them all" me paraît aussi appropriée.

Bref je ne regrette pas d'avoir pris mon temps de te lire (surtout qu'il paraît que Togo/Corée qui se joue en même temps n'est pas top :wink: )

Ah, je vais faire ch... à quand la suite ?
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Messagepar Max Katarn » Mar 13 Juin 2006 - 15:22   Sujet: 

Leclo Guman a écrit:Woaaaaaaaa un MasterVega ! C'est que ça devient rare ces derniers temps !


Tu vois Master Vega, je suis pas le seul ! :)
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Messagepar MasterVega » Mar 13 Juin 2006 - 20:50   Sujet: 

Leclo : ce qui est certain, c'est que je ne suis pas un adepte de l'action épileptique :) Je préfères bien souvent distiller quelques scènes vraiment intéressantes dans la poursuite du récit sans sombrer dans la série B. Il est également vrai que j'aime m'attarder à restituer un lieu, une ambiance, un moment. C'est sans doute inhabituel pour du Star Wars mais c'est ma patte je crois. :D

Je vais essayer maintenant de retrouver un certain rythme d'écriture. :)
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Messagepar Leclo Guman » Mar 13 Juin 2006 - 20:56   Sujet: 

Pour les descriptions, je dirais que ça dépend des auteurs... mais ta manière de décrire la crasse de Nar Shaddaa avec brio et presque élégance (je dis presque à cause du sujet), elle, je ne l'ai pas vue (je n'ai pas lu tous les bouquins SW parus, mais quand même un bon nombre. Je pense que c'est lié à la politique de Lucasbook, SW doit rester suffisamment "grand public" et "gentil").

Et personnellement, j'adore tes descriptions et tes métaphores/images qui "vont bien" : ni trop tirées par les cheveux ni trop basiques. Garde ton style, c'est (au delà de l'histoire) ce qui me plaît.

Sinon tu n'as pas répondu pour ma "correction".
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Messagepar MasterVega » Mar 13 Juin 2006 - 21:12   Sujet: 

Autant pour je. :D Si tu peux m'envoyer la correction sous word...
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Messagepar Leclo Guman » Mar 13 Juin 2006 - 21:20   Sujet: 

C'est envoyé par MP. Enfin, si ça a marché.
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Messagepar MasterVega » Ven 21 Juil 2006 - 9:24   Sujet: 

Chapitre VII en début de semaine prochaine dans la canicule du forum désert... :) .

C'est dur de bosser sur un PC par 34°C. Faudrait pouvoir écrire dans une piscine... :wink:
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Messagepar Lowie » Ven 21 Juil 2006 - 13:14   Sujet: 

Eh oui les FF sont en vacances comme pas mal de monde :D . Mais des nouveautés aussi bonnes que ta FF urbaine :) vont voir le jour, t'inquiète tu seras plus seul MV :P :) ,

Lowie.
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Messagepar MasterVega » Ven 21 Juil 2006 - 16:55   Sujet: 

C'est vrai que les vacances sont tristounettes pour la section fan-fics. Moi qui avait réussi à me remotiver. Vivement la rentrée ! lol
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Messagepar Leclo Guman » Ven 21 Juil 2006 - 18:39   Sujet: 

Perso je vais perdre internet (comme ça avait été le cas ces derniers jours déjà) donc n'attends pas trop mes réactions ^^. Sinon bon boulot et bonnes vacances, je lirai ça... plus tard.
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Messagepar MasterVega » Ven 28 Juil 2006 - 15:08   Sujet: 

Chapitre VII

Terrick tenta un coup désespéré mais il n'eut pas plus tôt poussé sa pièce que le cerveau droïd répliqua par un mouvement inattendu qui le mit aussitôt en échec. Et mat de surcroît.
- Partie terminée, patron, annonça la machine avec une indifférence irritante. Voulez-vous rejouer une fois encore ? Je vous rappelle que le score est de dix victoires à zéro en ma faveur.
Terrick eut volontiers écrasé le plateau de jeu mais il avait bien d'autres raisons de céder à la colère qu'un simple jeu d'échec holographique. Il s'étira dans son fauteuil et repoussa la machine à l'autre bout de son bureau.
- Ca suffira pour aujourd'hui, grogna-t-il. Déconnecte-toi.
Terrick caressait l'idée charmante de s'envoyer un verre ou deux d'un vieux vin que le sénateur Estariol lui avait envoyé de Coruscant, présent de choix qu'il s'efforçait de consommer avec une parcimonie extrême, lorsque Sidh Vega fit son entrée. Le Maître Jedi affichait une mine sombre qui n'avait rien d'engageant et le visage à demi-masqué de son padawan n'exprimait qu'une froide indifférence.
- Votre pronostic, Maître, fit Terrick sans préambule. J'ai beaucoup trop investi dans cette foutue tête brûlée pour risquer de la perdre maintenant.
- Si vous vous souciez de sa vie, fit Sidh grinçant, soyez rassuré. Un simple coup de vibrolame ne pourrait suffire à abattre Garreck car la Force lui offre une résistance peu commune. Je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai vu tomber au combat et se relever finalement. Il semble qu'il puisse se jouer de la mort à sa guise.
- Dans combien de temps sera-t-il sur pieds ? demanda le caïd.
- Il cogne déjà contre les parois de sa cuve à bacta, fit Sidh. Vous pourrez compter sur lui aux premières heures demain, enragé et revanchard comme à son habitude.
Ce fut un bref aperçu de l'humour du Maître Jedi, comme un coup d'oeil volé sous le masque. Puis il fixa Terrick de son regard profond, que de longues années d'épreuves avaient aiguisées aussi sûrement qu'une lame ancienne.
- Morga a choisi sa voie, commença Terrick. D'ici peu, les seigneurs et tous leurs porte-flingues et leurs égorgeurs vont me tomber dessus comme la misère sur Tatooine. Pour eux, je représente une menace aux affaires, un élément perturbateur, une sorte de fou hurlant qui tient un détonateur thermal dans chaque main.
- Et ils ont raison ? hasarda Sidh avec gravité.
- Disons qu'ils n'ont pas complètement tort, concéda Terrick.
Sur quoi, il se dressa et se mit à marcher de long en large dans la pièce, dont les lumières presque étouffées donnait à la scène un aspect étrange de conspiration, tandis que sidh l'observait avec attention, cherchant à mettre à jour les tensions qui habitaient le caïd. Terrick tripotait nerveusement la crosse de son blaster.
- Pourquoi ? demanda Damaya alors que l'attention des deux hommes se focalisait sur elle. Pourquoi un homme tel que vous, dont les affaires semblent particulièrement juteuses, chosirait-il de mettre le feu à Nar Shaddaa au risque de tout perdre. Vous étes amateur de Sabbacc peut être ?
Sidh fixa son élève avec un intérêt nouveau tandis que Terrick regagnait son fauteuil en lorgnant Damaya avec suspicion.
- J'ai des choses à mettre au point avec Morga le Hutt, répondit Terrick. De vieux arriérés de paiement. Quoiqu'il puisse se passer maintenant, ça devait arriver. Un jour ou l'autre. Et je préfère frapper le premier.
- Votre guerre personnelle avec le syndicat Hutt ne nous concerne pas, dit Sidh. Mais vous devez savoir quels adversaires vous aller affronter. Il se pourrait bien que les hommes qui ont attaqué ce casino soient ceux que je cherchent à localiser depuis plusieurs mois.
- Expliquez-vous, Maître.
Sidh lui révéla l'existence d'un groupe d'assassins Anzati mené par un individu à la personnalité trouble, un certain Jerriko. Avec une certaine répugnance, il expliqua comment plusieurs Jedis avaient succombé dans des embuscades soigneusement préparées après de longues traques. Ces assassins semblaient également agir pour le compte de l'Empire.
- Et Jerriko est sans aucun doute l'agresseur de Garreck, continua Sidh. Cette tactique sournoise porte son sceau.
- Un détail me chiffonne, Jedi, fit Terrick en digérant l'information. Pourquoi faire sauter tout un casino et tirer dans le tas juste pour un type ? Et pourquoi Hens ?
- Jerriko est un chasseur, expliqua Sidh. Il ne vit que pour éprouver l'excitation de la traque et plus la proie se révèle habile et dangereuse plus il apprécie l'instant unique de la mise à mort. Hens, tout comme un Jedi, est un adversaire de choix. Mais ça n'explique bien sûr pas le massacre du Joker.
- A moins que cette bande de malades ne roule pour quelqu'un, fit Terrick. Quelqu'un qui comme moi a très envie de voir Morga au fond du trou. Et à qui une bonne grosse boucherie n'arrache pas la moindre petite larme.
Terrick se redressa avec lassitude et observa longuement le maître Jedi. Il ressentait le besoin de s'isoler et de se saouler la gueule un bon coup, histoire de mettre de côté toute cette chienlit. Mais la minois de Narleen hantait toujours ses souvenirs, comme un constant rappel de l'inéluctable, et les yeux profonds comme l'Infini de cette femme du passé entretenaient le feu vengeur du caïd. Terrick sentait l'approche du point de non retour.
- Je dois discuter avec mon vieil ami Morga, grinça Terrick. Cherchez ce Jerriko puisque vous êtes là pour ça. Je me fous de savoir qui le paie. Maintenant ça n'a plus d'importance..
- Vous êtes d'une grande désinvolture pour quelqu'un qui s'apprête à déclencher une guerre sanglante, fit Damaya sévère.
- Ne juge pas si hâtivement, mon padawan, la tança Sidh. Sans une parfaire connaissance, le jugement ne vaut rien.
- Ecoutes ton Maître, fillette, grogna Terrick. Et dégage de ma vue.
Damaya tourna les talons et quitta la pièce. Sidh demeura seul avec Terrick.
- Réfléchissez-bien avant d'appuyer sur le bouton, dit Sidh tout en usant de la Force pour distiller dans ses paroles un pouvoir de persuasion irrésistible. Certains de vos rivaux ont sans doute beaucoup plus à perdre qu'à gagner dans un conflit ouvert. Et nous ignorons ce qui se cache derrière la destruction du casino. Temporisez et attendez d'avoir en main toutes les données. Cela pourrait vous éviter une cuisante défaite.
Sidh salua le seigneur du crime et plongea dans l'ombre du corridor. Le sas se referma sur lui dans un chuintement aigu. A nouveau seul, Terrick s'efforça de ramener un peu de quiétude dans ses pensées. Les mises en garde de Sidh l'avaient touché plus qu'il ne l'imaginait et ses accès de fureur semblaient avoir été étouffés par une conscience invisible, d'abord déroutante puis familière. La sienne. Terrick rit avec amertume, écartelé entre le sentiment d'avoir été manipulé par quelques tours Jedis et le soulagement de sentir reculer pour un temps la menace d'une guerre des gangs. Il pianota sur la console de son bureau et initialisa une communication cryptée avec Morga. Il fallait maintenant persuader le Hutt de calmer le jeu.

***

Sidh trouva Hens entrain de revêtir sa veste déflectrice et de ceindre ses blasters. Son visage fermé disait bien assez sa détermination. Miracle de la Force ou efficacité du Bacta, il ne semblait pas souffrir de sa blessure pourtant profonde.
Inutile de te conseiller de rester ici je suppose, soupira Sidh en entrant dans l'infirmerie.
- Tu me connais mieux que quiconque, répliqua Hens plus mordant que jamais. Je veux ce Jerriko. C'est compris ?
- C'est admis, répondit Sidh. Pour l'heure. Tu as toujours ton sabre ?
Hens brandit le long cylindre poli d'une double-lame comme on en voyait plus depuis bien longtemps. Les deux traits d'énergie, rouges comme le coeur d'un soleil, jaillirent dans un vrombissement sinistre. Le mercenaire prit un air de défi.
- Ca va nous rappeler le bon vieux temps, pas vrai ?
- J'espère que tu n'as pas perdu la main ? fit Sidh pragmatique.
Une lueur passa fugitivement dans les orbes glacées de ses yeux. Hens sourit.
- Allons faucher le blé avant qu'il ne soit trop mûr.

***

La suite nichée au vingtième étage était équipée de tout le confort qu’on pouvait espérer trouver dans les zones les plus modernes de la cité. Rien ne manquait, pas même une liaison holonet à large faisceau, un droïd de service récent et parfaitement programmé et une réserve de nourriture suffisante pour un long séjour. Une cache discrète dissimulait un petit stock d’armes variées en cas de coup dur. Zia avait vérifié avec un scrupule tout professionnel l’état des quelques pièces disposées dans le caisson furtif et s’était contenté d’un hochement de tête satisfait.
Assises autour d’une petite table dans la chambre à demi-éclairée, les deux jeunes femmes attendaient. Zia semblait contrariée par la tournure des événements, ses yeux lavandes fixant durement le mur derrière Ayame, comme si elle s’efforçait de projeter son esprit au-delà de la paroi de permabéton. L’androïde avait tenté en vain de prendre contact avec Terrick mais son comlink semblait saturé par des fréquences parasites et la liaison holonet était hors service.
Ayame avait expliqué à Zia que l’environnement du quartier, son isolement dans les couches profondes de la ville, pouvait expliquer les perturbations dans les communications. Et comme la planque de Terrick ne devait servir qu’en de rares occasions, il était probable que la connexion holonet n’avait pas supporté son inaction forcée bien longtemps. Zia avait écouté d’une oreille distraite tout en maudissant Terrick de son manque de prévoyance.
Ayame sentait au fil des minutes que Zia s’enfonçait dans ses pensées et s’isolait, gagnant peu à peu des régions plus obscures de sa conscience. La jeune femme était dérouté par l’immobilité surnaturelle de sa compagne. Elle n’ignorait rien de la nature de Zia mais elle n’en demeurait pas moins surprise tant l’androïde était difficile à entrevoir sous la chair synthétique. Craignant de la déranger, Ayame mangeait du bout des lèvres mais ne pouvait détacher ses yeux du visage si parfait, dont les traits paraissaient s’être figés en un masque inexpressif.
- Puisqu’il semble que nous soyons condamnées à poireauter ici pendant quelques temps…
- Le silence te gêne ? la coupa Zia.
Elle ne la regardait même pas en disant ces mots.
- C’est ce lieu qui m’angoisse, fit Ayame d’une voix un peu trop forte. J’ai la sensation d’être la seule créature vivante à des kilomètres à la ronde.
- D’une certaine façon tu n’as pas tort, dit Zia.
Ayame comprit un peu tard sa maladresse et ne su que répondre. Elle vivait seule depuis si longtemps que cette intimité lui était presque pénible. Ses réflexes sociaux s’étaient émoussés au gré de deux années de voyages stellaires en solitaire, avec pour seule compagnie une unité astromech plus prompte à discuter avec un navordinateur qu’avec son capitaine.
- Je suis vraiment à côté de la plaque, reprit-elle avec prudence. Tu es si différente des autres droïds que je ne sais pas comment je dois me comporter avec toi.
- C’est l’effet que je produis sur les gens en général, dit Zia avec une pointe d’amertume. Ce qui fait qu’on me range sans hésiter dans une catégorie bien particulière.
- Tu dis ça comme si ça te dérangeait. Pourtant tu es un modèle rare. Tu ne ressens pas de satisfaction à être plus qu’un simple droïd ?
- Je suis un androïde de luxe, rien de plus, la coupa Zia sèchement. Je plus forte, rapide que tous les autres, humains y compris. J’ai un tas de programmes experts qui turbinent dans mon cybercerveau, j’absorbe les connaissances à un rythme effrayant. Mon corps est un fantasme ambulant pour tous les hommes et pour toutes les femmes, je suis équipé pour les relations sexuels et je pratique la chose avec plus de talent que la reine des putes. Au combat, je n’ai jamais rencontré mon maître et pourtant malgré toutes ces merveilleuses et enviables qualités qui devraient gonfler mon ego d’allégresse, je me sens vide. Comme un si vent glacial soufflait dans le néant de mon être.
Elle se leva brusquement et dans un mouvement d’humeur renversa son fauteuil. Avec rage, elle cogna dans le mur, défonçant le permabéton sans effort. Ayame sursauta, effrayée. Puis Zia se mit à rire. Un rire grinçant, dénué de toute chaleur.
- Pourquoi est-ce que je te parles de ça ? continua-t-elle avec un calme fébrile en fixant l'empreinte de son poing dans la cloison pourtant épaisse. Désolé de m’être emportée mais j'ai le processeur capricieux en ce moment.
Ayame ne savait guère que penser de Zia. C’était la première fois qu’elle voyait un androïde faire preuve d'un caractère aussi affirmé et osciller entre des humeurs contraire malgré sa programmation initiale. Elle pencha d’abord pour un dysfonctionnement grave des fonctions comportementales du cortex cybernétique puis se ravisa. C’était un cas trop spectaculaire pour qu’il n’y eut pas d’autres causes. Peut-être l'apsect quasi-expérimental de la conception de ce modèle pouvait expliquer ces crises surprenantes.
Zia alluma une cigarette et tira deux ou trois bouffées qui s’envolèrent en légères nuées dans la chambre à nouveau silencieuse. L’imperceptible grésillement du tabac incandescent s’imposait comme un rugissement aux oreilles d’Ayame, couvrant à sa propre respiration angoissée.
La jeune femme alla s'affaler sur le lit avec un soupir pitoyable, se débarrassa de sa veste de vol, de ses bottes trop pesantes et fit glisser son pantalon multi-poches en se tortillant tant bien que mal, trop lasse pour bouger les bras. Elle demeura inerte quelques minutes, en slip et t-shirt, à observer le rougeoiement de la cigarette de Zia comme si ce maigre foyer pouvait évoquer les images d'un passé chaud et insouciant.
- Sale journée ma belle, fit Zia debout près de la table.
- J'en ai connu de meilleures, répondit Ayame dans quasi-murmure épuisé. Mais bientôt tout ça sera derrière moi, comme un mauvais rêve.
Sa voix était incertaine, un peu nouée par l'émotion. Zia s'approcha du lit et s'assit à côté d'Ayame.
- Tu crois que je peux espérer souffler jusqu'au matin ? reprit le capitaine.
- Ici, tu peux même fermer les yeux, confirma Zia. Personne ne viendra te déranger.
- J'ai encore toutes ces images en tête, gémit-elle. Je ne vois que la tronche de ce type, ses yeux de bête défoncée... ça me corrode l'encéphale ! Dire que j'avais presque réunis tout le fric nécessaire. Mon dernier contrat...
- Tu l'as crevé ce salaud et tu as bien fait. Oublie-le. Oublie tout ça. Dans quelques jours tu pourras quitter cette foutue planète et reprendre ta route. Rien ne te retiens sur Nar Shaddaa.
Zia s'allongea aux côtés d'Ayame et gratta une nouvelle cigarette dans son blister. Les deux fugitives, alanguies dans la lumière soyeuse des brilleurs muraux, fixaient le plafond où apparaissaient encore quelques détails d'une ample peinture dont les couleurs n'étaient plus que les fantômes pâles de ce qu'elles avaient dû être.
- Ca devait joliment présenter avant, fit remarquer Ayame après quelques secondes de contemplation.
- Sans doute, dit Zia. Comme toute les illusions. Mais c'est avec le temps qu'elles s'estompent.
- J'ai plus la tête à penser trop fort, dit Ayame en se retournant.
Zia sentit le souffle léger sur sa joue et tourna la tête, absorbant d'un regard avide le noir intimidant des yeux en amandes d' Ayame. Ce n'était pas la première fois qu'elle se laissait aller à apprécier une femme. Elle le faisait avec une simplicité innocente, sans la moindre considération pour les conventions sociales et sans cette retenue hypocrite si humaine. Et Ayame lui plaisait bien.
L'androïde effleura les lèvres de sa compagne du bout des doigts et ses capteurs hormonaux virèrent au rouge sous l'afflux massif suscité par ce simple geste. Zia s'aventura à caresser la joue, à glisser sur la nuque et elle perçut toute l'émotion à travers la chair hérissée et habitée par une chaleur grandissante. Elle ajusta la sensibilité de son épiderme synthétique et ouvrit ses capteurs au maximum, s'accordant à Ayame.
- On va pas se prendre la tête avec nos biographies, ronronna Zia. Finissons la nuit mieux qu'elle n'a commencée.
- Rien à redire. Il est si expert que ça ton programme ?

***

Trois ombres s'écoulaient dans les venelles puantes qui ceinturaient le Blue Aeon, dans une souffle silencieux qui laissait en paix les horreurs invisibles tapies dans la fange. Trois silhouettes légères qui bondissaient dans l'incertitude obscure des profondeurs sans marquer la moindre hésitation, comme si le chemin idéal leur apparaissait dans une clarté révélatrice. Chaque pas etait parfaitement assuré, chaque appui absolument maîtrisé.
Une voix, à peine un murmure, suite de syllabes sifflantes :
- Elle est là.
Une lame glissa hors de son fourreau, comme une caresse métallique.

***

02 :00

Les chiffres lumineux de la console se superposèrent à la vue brumeuse d'Ayame qui s'extirpait d'un sommeil épais. Elle chercha d'une main encore lasse la chaleur de Zia et ne trouva que le vide angoissant du lit défait. Elle se retourna.
Zia était debout, face à la porte, chacune de ses fibres musculaires optimisées tendues comme si elle s'apprêtait à bondir à travers la pièce. Inquiète, Ayame se redressa.
- Quoi ? demanda simplement la jeune femme.
Sans un mot, Zia lui désigna la console à laquelle étaient asservis tous les systèmes électroniques de l'appartement.
Dans le coin supérieur gauche de l'écran, une petite sphère orangée pulsait comme un soleil hyperactif.
- Alarme silencieuse, répondit Zia à la question muette de sa compagne. Il y a toute une tripotée de capteur de mouvements dans la zone. Avec un générateur de champ électro-statique, on peut facilement les rendre inopérants mais quelques innovations des techniciens de Terrick ont paré au problème. Je ne sais pas comment ce truc fonctionne mais ça dissipe les énergies parasites.
Ayame voyait très bien comment fonctionnait la chose mais se foutait des détails. Le système allait peut-être lui sauver la peau et c'est tout ce qui comptait pour elle. Elle s'habilla en hâte et cramponna son blaster, prête à griller tout ce qui franchirait le seuil.
- Reste ici et verrouille la porte derrière moi, ordonna Zia. Débrouille-toi pour contacter Terrick. Qu'il nous envoie ses gars les plus proches.
Ayame aurait voulu suggérer deux ou trois choses mais l'androïde se fondit dans les ténèbres au-delà de la porte blindée.
A nouveau seule, le capitaine Ko s'attela à la tâche de rétablir le réseau holonet de l'appartement. Deux minutes plus tard, un cri rageur déchira le silence oppressant de l'hôtel. Puis les blasters rugirent.
"Les Siths n'étaient pas des bâtisseurs. Ils ne savaient qu'anéantir.
Leurs oeuvres ne furent que vent et poussière."
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Messagepar MasterVega » Mar 08 Aoû 2006 - 20:11   Sujet: 

Chapitre VIII

Giran aimait beaucoup le grand escalier. Les hauts degrés pierre d'un bleu abyssal évoquait chez le Nikto les escapades dans les montagnes de son monde natal. Il était le seul de la bande à accepter ce rôle de messager et gravissait plusieurs fois par jour les marches qui donnait accès aux niveaux supérieurs du palais. Les autres détestaient cette antiquité. Comment une bâtisse pareille pouvait ne pas avoir été pourvue de turbolifts, se plaignaient-ils sans cesse. Ca dépassait l'entendement.
Giran grimpait d'un pas alerte, ne se souciant guère de la poussière qu'il soulevait. Issu de la branche montagnarde des Nikto, l'humanoïde à l'épaisse peau bleue était capable de filtrer l'air avec efficacité, pour se protéger des fumées traîtresses qu'exhalaient la terre craquelée de Kintan. Le fin duvet qui recouvrait le sol était un piètre désagrément pour un natif de ce monde.
L'air dans l'escalier était épais, lourd de relents morbides. Sur les murs pourrissaient de vastes tapisseries issues d'un art depuis longtemps tombé dans l'oubli, des récits tissés de grandes épopées, de batailles épiques des premiers temps de la République. Giran avait entendu les Anzatis parler de ces histoires qui semblaient exercer sur eux une étonnante fascination. Mais le Nikto, lui, détestait ces vieux lambeaux moisis qui pendaient un peu partout. Ils ressemblaient trop à ces créatures rampantes qui envahissaient les profondeurs du palais et donnaient à tous les gars de la bande des sueurs froides. Il porta la main à son blaster. Histoire de se rassurer.
Sans s'en rendre compte il avait atteint le sommet, et l'air froid et humide lui fouettait le visage, le rappelant au présent. La salle de réception avait quelque chose d'irréel avec ses fins piliers taillés à l'image créatures marines ophidiennes qui s'enlaçaient, se nouaient et disparaissaient vers la voûte gangrenée par des myriades de coquillages luminescents. Giran se sentait comme piégé dans les entrailles répugnantes d'un océan et la lumière glauque qui tombait des hauteurs lui paraissait plus menaçante encore que l'obscurité.
- Sais-tu pourquoi je vis ici, Giran, fit une voix venu de nulle part.
Le Nikto se raidit un peu. Il n'aimait pas imaginer Jerriko entrain de se glisser entre les colonnes. C'était comme si un rejeton des monstres sculptés avait soudainement décidé de ramper sur le sol ou qu'un être sans substance s'adressait à lui depuis les recoins les plus éloignés de la salle.
- Non, Jerriko, non, je ne sais pas, parvint à bredouiller Giran.
- Je suppose que je ne dois pas être étonné de ta réponse, fit l'Anzati dans un soupir affecté. Sois plus attentif à l'avenir. Tu fais un raffut épouvantable à chaque fois tu viens ici. C'est à croire que tu cherches à me mettre hors de moi. Tu sais pourtant combien le bruit m'offusque. C'est une insulte au sublime.
Giran sentit la présence pesante de Jerriko dans son dos, au moment où quelques pouces d'acier froid glissaient le long de sa gorge. Le Nikto manqua un battement de coeur. Les pseudopodes de l'Anzati se déployèrent et frôlèrent sa nuque l'espace d'une seconde, comme de longs vers avides.
Giran fit un bond en avant. L'image de Jerriko se nourrissant de sa « soupe » lui arracha un cri d'angoisse.
- Alors, continua Jerriko avec un sourire condescendant, quelles nouvelles m'apportes-tu, mon véloce messager ? Mes frères ont-ils ramené l'androïde ?
- Non Jerriko, fit Giran. Toujours rien à signaler de ce côté là. Mais des hommes à nous ont vu une Miraluka traîner aux abords de L'Antre, une jeune donzelle curieuse. Longue tunique noire, un voile sur les yeux.
- Rien de bien étonnant, dit Jerriko. Les Miralukas cachent bien souvent leur traits. Quoi de plus déstabilisant qu'un visage sans yeux ? C'est comme un esprit qu'on ne peut pénétrer et qu'on ne peut comprendre.
- Oui sans doute, approuva l'autre sans conviction. Mais la Miraluka a posé des questions au sujet de l'androïde de Terrick. Elle semblait la chercher. Et d'après nos hommes, la garce portait une arme à la ceinture.
Un intérêt nouveau éclaira le visage renfrogné de Jerriko. Il fixa Giran avec une rare intensité. Le Nikto fut tenté de tourner les talons et de fuir.
- Un sabre-laser ? demanda l'assassin avec avidité.
- Difficile à dire, hésita le Nikto. Vous pensez à un Jedi c'est ça ? Mais je croyais qu'ils...
- Tu es comme tous ceux qui ne font qu'écouter, Giran, laissa tomber Jerriko avec froideur. Tu crois mais tu ne sais rien. Les Jedis sont encore nombreux, plus que ce qu'affirme la propagande impériale. Et bien qu'ils soient réduits à l'état vagabonds sans âme, ce sont encore les plus fameux guerriers auxquels ont puissent se mesurer. Si cette Miraluka est celle que je suppose, alors...
- Alors ?
- Tu le sauras bien assez tôt, répondit Jerriko. Laisse-moi à présent et reviens seulement pour m'annoncer la capture de cette Zia.
Giran s'inclina brièvement et disparut. Demeuré seul, Jerriko se promena au hasard parmi les fûts de pierre sans nombre du hall princier. Ses pensées partaient à la dérive, se désagrégeaient dans un bouillonnement confus d'où émergeaient les traits encore indistincts d'un Jedi. Le Jedi. Ce jour rêvé s'était si souvent dérobé devant lui qu'il n'osait espérer que cette fois-ci serai la bonne.
Il marcha jusqu'à une longue table à l'aspect minéral sur laquelle reposait une épée enroulée dans une étoffe de soie d'Alderaan, une arme sans prétentions esthétiques à la garde d'acier bruni mais dont la lame aspirait le regard de par sa noirceur absolue. C'était comme contempler une faille dans la réalité et découvrir le néant qui se cache derrière. Toute lumière semblait se désagréger à son approche.
L'arme était une lame Sith que Jerriko avait tiré de la glaise d'un vieux champ de bataille, à l'époque où l'archéologie faisait partie de la longue liste de ses passions. Jerriko possédait un esprit de feu qui avait longtemps menacé de le consumer et seul le lent apprentissage des techniques de combat les plus exigeantes lui permettait aujourd'hui de dominer cette énergie. Les Anzatis jouissaient d'une vie longue de plusieurs siècles, qu'ils consacraient à de nombreuses disciplines intellectuelles ou physiques avec pour objectif d'y exceller. Curieux et méthodique, Jerriko avait absorbé le savoir avec une avidité rare. Puis un jour, las de ne pas trouver une place qui lui convienne, il s'était tourné vers l'Art du Silence, expression suprême du génie de sa race, ainsi qu'il le croyait. L'érudit Nikoto s'était fait assassin.
Il saisit l'épée et exécuta une série de mouvements complexes, éprouvant l'équilibre de l'arme bien qu'il sut qu'elle était sans défauts. Le plaisir de manier un pareil chef d'oeuvre ne s'était pas altéré avec le temps. Ni celui d'évoquer le souvenir de ces combats contre tant de grands guerriers. Parmi eux, pas moins de vingt Jedis dont la « soupe » l'avait nourri et enrichi son esprit. Il frémit en se remémorant la saveur délicieuse de cette matière cérébrale s'écoulant à travers ses pseudopodes. Et c'était encore si peu de chose en comparaison de l'exaltation provoquée par la mort de la proie.
Et si c'était bien lui, si c'était bien lui...
Jerriko ferma les yeux. Son souffle s'apaisa. Il fallait encore jouer le jeu, continuer à nourrir la bête. Attendre, attendre...
Plus très longtemps cependant. Cette incursion tapageuse dans les affaires des Seigneurs a dû réveiller leurs instincts assoupis. C'est un bon début même si c'est encore insuffisant.
Un signal ténu rompit le silence. Jerriko se crispa.
- Hmm, je l'avais oublié celui-là, marmonna l'Anzati.
D'un pas léger, il marcha jusqu'à la table, ouvrit un coffret de métal sans ornements et en sortit un comlink. Les entrevues avec le Hutt était une corvée tout juste tolérable, d'autant qu'il devait recourir aux services d'un traducteur intégré Soro-Suub, ce qui allongeait d'autant plus la durée du supplice. Jerriko se gorgea du spectacle d'un Hutt pataugeant dans l'acide avant d'accepter la communication.

***

Zia s'accroupit derrière un mur et fit le point sur l'état de son équipement. Le check-up ne prit qu'une demi-seconde et les informations glanées par le cybercerveau Arakyd défilèrent sur sa rétine, en caractères d'un orange inquiétant que n'atténuait pas quelques fulgurances vertes. Une décharge de fusil à ions l'avait touché au bras droit alors qu'elle galopait dans le couloir et la plupart de ses senseurs s'étaient crashés malgré les sécurités d'urgence censés prémunir les systèmes délicats contre ce genre d'agression. Seul sa vision télescopique et ses capteurs audios donnaient encore signes de vie.
De ses adversaires, Zia n'avait rien vu ni entendu, hormis bien sûr les feulements des blasters et des fusils à ions dont le récital éclairait par intermittence l'atrium béant de l'hôtel plongé dans le noir absolu.
Deux contre un que ce sont les types du Joker. Gros matos, une tactique bien huilée. Je sais pas d'où sortent ces gusses mais ils sont méchamment bon.
Un coup d'oeil à son DC-15 la rassura. Le pack énergétique était plein à gaver et l'arme modifiée par ses soins possédait une puissance de feu insoupçonnable pour un simple blaster. Ce modèle servait dans l'Armée Clone de la République lorsqu'elle en avait fait l'acquisition. Elle ne s'en était jamais séparé.
Un bruit léger se fit entendre, un choc sourd contre une cloison. En trois enjambées rapides, Zia gagna la porte et se glissa par l'ouverture, son blaster pointé devant elle. Accroupi, elle avança jusqu'à la porte suivante. L'ouverture automatique des sas avait depuis longtemps rendu l'âme mais le lourd panneau de métal était à moitié tiré. Zia risqua un oeil à l'intérieur.
Un homme se déplaçait avec prudence au milieu du décor informe, un mobilier rongé par la vermine épouvantable qui grouillait comme les puces dans la fourrure d'un bantha. A sa démarche empruntée, Zia jugea qu'il n'avait rien de commun avec les tueurs méthodiques du casino. Le type aurait été plus à son aise dans une bagarre de rue, sous les néons d'un rade à junkie. Jouer les tueurs furtifs n'était de toute évidence pas son truc. Tant pis pour lui.
Zia fut sur lui dans la seconde suivante. Les vertèbres cervicales cédèrent sans grande résistance sous l'effet de la torsion irrésistible imprimée par les bras cybernétiques de l'androïde. Le Gran aux yeux pédonculés s'affaissa sans un soupir. Elle fouilla rapidement le corps et découvrit un Blas-Tech trop onéreux pour de la racaille, quelques grenades à ions et un drôle de lance-filet pour gros gibier, qui l'alarma un peu.
Elle se redressa alors que les murs rongés commençaient à vomir des centaines de scarabées pourpres qui venaient prendre livraison de la masse de viande fraîche abandonnée. Il en sortait de sous le lit affaissé et de fissures dans le sol. Zia recula jusqu'à l'entrée, cédant le terrain aux répugnants nettoyeurs des bas-fonds.
Revenue dans le couloir elle capta un mouvement de l'autre côté de l'atrium, le bref frémissement d'une ombre qui se déplaçait sur un fond à peine plus discernable. Elle n'était pas sûr de ce qu'elle avait vu et son enregistreur vidéo réagit aussitôt en lui repassant les images avec une définition améliorée. Pas de doute cette fois-ci. Elle avait un nouvel ami.
On dirait qu'ils m'envoient les tocards et gardent le meilleur pour la fin. Comment des pros comme eux peuvent-ils bosser avec ces bons à rien à deux crédits de l'heure ?
Maudissant sa vision infra-rouge de l'avoir laissée en plan, Zia ajusta ses capteurs auditifs à leur sensibilité maximale, au risque de griller quelques circuits si jamais une grenade explosait dans le secteur. Aussitôt, un déferlement de son lui parvint des étages inférieurs, bruits de pas précipités, souffles hachés, quelques grognements et des bouts de phrases dont le sens lui échappait. De toute évidence, ses poursuivants cherchaient à l'acculer au sommet de l'immeuble.
L'idée de se retrouver coincée sur le toit ne l'enchantait guère, surtout avec une bonne vingtaine de portes-flingues excités. A cent mètres du sol, ses chances de prendre le large auraient découragés le plus casse-cou des parieurs et même si elle flairait une solution de repli miraculeuse, elle ne pouvait abandonner Ayame à ce ramassis de tueurs. Et si elle parvenait à les occuper suffisamment longtemps, le contrebandier parviendrait peut-être rétablir la liaison avec le repaire de Terrick. Zia grogna de dépit. Elle avait espéré n'avoir plus personne à dessouder cette nuit.
Elle était en train de soupeser les maigres choix qui s'offrait à elle lorsqu'un tir lui chatouilla la cuisse. Elle bondit façon cougar à crête rouge, roula et se releva au sommet de l'escalier de secours. Un type en déboucha au même moment, avec une paire de verres infra-rouges sur le nez et un fusil Merr-Sonn calé contre la hanche. Zia lui expédia un coup de coude qui fit éclater sa mâchoire comme du verre bon marché et le mit aussitôt au tapis. Elle saisit le fusil et s'apprêtait à lui brûler la cervelle lorsqu'elle arrêta son geste. Inexplicable. Comme une inhibition comportementale programmée.
Merde ! C'est de pire en pire.
Elle n'eut pas le temps de cogiter. Trois chasseurs de plus apparurent au pied des marches et la mirent en joug. L'un deux portait un de ces foutus lance-filet Golan. Le système de visée intégré à sa rétine étant hors-service lui aussi, Zia laissa parler son expérience et fit cracher le blaster et le Merr-Sonn. Un des types eut le temps de se jeter à couvert mais les deux autres furent vite transformés en cible d'entraînement. Pour faire bonne mesure, Zia lança une grenade à gaz afin de dissuader ses poursuivants de fureter dans l'escalier.
Laissez-moi un peu de temps et je vais vous faire regretter de ne pas être resté dans votre coin, à ramper dans la fange !
Deux nouveaux avait profité de ce bref échange pour se poster dans un couloir perpendiculaire au sien, lui interdisant toute retraite vers l'autre extrémité de l'étage. Le piège se refermait peu à peu. Elle tint tête à l'escouade pendant près de trente minutes d'un furieux combat, se fiant à ses seuls instincts de tireur. Elle laissa une dizaine de types sur le carreau, d'un bout à l'autre de l'étage. Ses packs énergétiques choisirent ce moment pour la lâcher.
Elle se laissa glisser sur le sol. Ayame pouvait espérer rester cachée derrière la porte occultée de la planque, dont les murs truffés de récepteurs agissaient comme des leurres pour les signaux des appareils de détection. Mais pour le garde du corps de Terrick, l'avenir immédiat s'effaçait lentement, englouti par une mer d'huile visqueuse, et un mur invisible mais menaçant se dressait derrière elle, lui barrant la route vers l'extérieur. Zia prit alors conscience que ses pensées se fondaient peu à peu en une masse chaotique dont émergeait sporadiquement des impressions nouvelles, des perceptions inédites. L'une d'elle semblait liée à l'image des hommes qu'elle venait d'abattre. Elle ressentait à nouveau ce malaise qui la rongeait depuis quelques temps, cette répugnance à laquelle s'ajoutait une incertitude fondamentale. Et quoiqu'elle fasse, ça ne la lâcherait pas. Pas avant... Quoi au juste ? Ce n'était sans doute pas le moment le mieux choisi pour y réfléchir. Il lui fallait d'abord survivre. Encore.
Histoire d'introduire une variable inattendue dans la stratégie adverse, elle bondit par dessus la rambarde et plongea dans le puits central. Un cri puissant jaillit de sa gorge alors que des tirs désordonnés fusaient tout autour d'elle. Comme un ange environné de feu, elle fila vers le néant. Trente mètres plus bas, elle rencontra le marbre souillé du vieil hôtel.
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Messagepar Leclo Guman » Mar 08 Aoû 2006 - 21:50   Sujet: 

Tiens, j'avais laissé passer un chapitre (faut dire aussi que j'étais pas sûr Paris au précédent).

Bon... je vais pas trop me répéter, cf les précédents commentaires, je suis toujours ton histoire. Par contre il m'a semblé qu'il y avait un peu plus de fautes de frappes/d'orthographe (mineures) que d'habitude. Rien de catastrophique mais voilà quoi. Enfin ça n'empêche pas d'apprécier toujours.
"Quant moi parie toi meurs, moi parie navette. Toi pas meurs. Moi perds Inferno. Si toi mort, moi pas dans merdier ! "
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Messagepar MasterVega » Mer 09 Aoû 2006 - 7:24   Sujet: 

Sans doute le fait d'utiliser Open Office dont le correcteur est encore moins fiable que celui de Word.

Je me repose pas mal sur les correcteurs pour les fautes de base et me concentre sur le reste.

Si tu peux m'envoyer la correction comme la fois dernière, j'éditerai mon message. :)

Merki Leclo.

Bon maintenant je vais à la séance de cinoche pour assister au nouvel opus des Anges... :D
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Messagepar Leclo Guman » Mer 09 Aoû 2006 - 10:50   Sujet: 

Ok correction en cours, mais par contre la dernière fois j'avais été courageux, là j'ai principalement laissé faire le correcteur de Word 2007 (c'est une beta mais il marche bien, et puis je vérifie).

J'ai déjà fait un des 2 chapitres, je t'envoie le tout ensuite.

Voilà, correction à la machette finie mais c'est déjà ça... je t'envoie le tout (deux documents .doc).
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Messagepar MasterVega » Sam 11 Nov 2006 - 15:38   Sujet: 

non Business Mortel bouge encore... Je reviens à la fan fic histoire de me ressourcer, après quelques détours par les appels à textes pour divers fanzines...lol

En fait je ne sais même pas si cette chère vieille chose a encore des lecteurs mais bon, sait-on jamais. ;-)

Je joins l'intégralité du texte sous word pour ceux qui ne souffre pas de lire sur un écran. Je ferai des mises à jour à chaque nouveau chapitre.

Chapitre IX

Terrick ne fut qu'à moitié surpris lorsque Sermo, son homme à tout faire, le prévint de l'arrivée en grande pompe du Doyen des Seigneurs de Nar Shaddaa, sur la baie d'arrimage principale. L'ex bras droit de Morga grinça des dents mais se contint. Il demanda à Sermo de lui amener sa plus belle veste en reptile et, entouré de ses lieutenants, tous empreints d'une morgue funeste, il rejoignit l'aire venteuse pour accueillir celui qui avait été son mentor.
La nuit s'achevait sur la lune des contrebandiers et l'horizon crénelé d'ombres baignait à présent dans un embrasement couleur de sang délayé, qui frangeait le ciel nocturne et annonçait un jour de feu. C'est en tout cas ce que pensait Terrick en avalant d'un pas déterminé l'espace battu par le souffle des cimes, vers la barge plaqué or du Hutt et sa compagnie hétéroclite de féaux. Derrière eux, le yacht stellaire grondait encore, ses répulseurs s'éteignant peu à peu. Des pensées sauvages coulaient dans l'esprit de Terrick, brûlantes comme du venin. Lui et ses hommes s'arrêtèrent à une dizaine de mètres du Hutt, cerné par sa garde rapprochée de Zabraks en armures complètes.
Pas un mot, pas un souffle. Juste une inquiétante suspension dans l'écoulement du temps. Durant quelques secondes sans fin, chacun de part et d'autre de l'invisible frontière caressa l'idée d'un règlement de compte furieux et définitif, la main comme aimantée par la crosse du blaster. Il y avait là trop de haines, de ressentiments et de rivalités que des années de guerre larvée avaient attisées au-delà de toute raison. Pourtant, aucun ne fit mine de vouloir en finir. Deux volontés puissantes turent toute velléités, sans le moindre mot ni le moindre geste. Les deux camps se tinrent tranquilles. Terrick et Morga se toisèrent et le Hutt lâcha un rire guttural qui secoua son long corps.
- Tu as perdu la raison, vieille chose, dit Terrick. Un mot de moi suffirait à te renvoyer sur ton épouvantable planète natale accrochée à une torpille à protons.
- C'est sans doute ce que ferait un homme fou à lier, répliqua le Hutt avec un ton suave. Ce qui n'est pas ton cas, je le sais.
- Pas encore, glissa le caïd. Sois le bienvenue.
Je pourrais te brûler, te broyer, te larder comme de la chair à Bantha ! Je suis peut-être déjà fou et tu ne le sais pas. Mais je vais d'abord entendre ce que tu as à dire, je vais écouter ce Jedi. Est-ce que tu sens la Mort, là à tes côtés ? Non bien sûr. Tu souris parce que tu sais. Tu sais que je ne ferai rien contre toi, rien contre cette trêve que je vomis.
Terrick eut un rire féroce et sur son ordre, les deux partis ennemis regagnèrent l'intérieur, sans pour autant cesser de s'observer. Mais le caïd n'avait d'yeux que pour la créature fascinante qui ondulait tristement dans le sillage du Hutt, cette Zeltron gracieuse qui agrandissait les sillons que Narleen avait ouvert dans son coeur. Nul doute que Morga avait organisé cette petite mise en scène avec un soin particulier. Ses grands yeux humides et noirs cherchaient avidement sur le visage de son ennemi des signes qui trahiraient la douleur et l'amertume. Cette poupée de chair, quel que fut son nom, n'était rien d'autre que Narleen revenue parmi les vivants, une copie, une contrefaçon adorable mais obscène.
Tu m'as bien eu, salopard ! Tu sais ce que je ressens et tu t'en délectes. Mais ne compte pas sur moi pour te montrer quoi que ce soit. Je ne te ferai pas ce plaisir.
Ils atteignirent le salon circulaire où Terrick avait pour habitude de recevoir, dans un cadre élégant qui contrastait par sa sobriété avec le palais baroque de Morga. Un aréopage de droïds prit en charge les invités et une musique apaisante emplit l'espace. Les deux groupes prirent leurs aises.
- Alors Morga, commença Terrick. Tu es venu pour me faire cracher le morceau sur la combustion spontanée de ton tiroir-caisse ? Ou bien ma gueule d'ange manquait à tes beaux yeux ?
- Je ne suis pas là pour écouter tes bavardages, gronda le Hutt. A mon grand regret, je ne peux pas prouver devant le Conseil des Seigneurs que c'est toi qui a envoyé à Boscomb ce commando. De toute façon, je ne pense pas que tu sois assez demeuré pour employer ces méthodes de gagne-petit.
- Tu me vois ravi de ta confiance, mon vieux, ironisa le caïd. Mais tu te doutes bien que je n'ai pas versé une larme en apercevant le feu de joie depuis la fenêtre de ma chambre. Il y a encore ici-bas des menus plaisirs qui me remplissent d'allégresse. Au fait, Boscomb s'en est tiré ?
Morga grogna. Les Zabraks firent mine de se dresser mais Terrick les foudroya du regard.
- Une envie pressante, les gars ? fit-il froidement. Pour le pipi, c'est au fond à droite, sinon posez vos fesses sur les canapés et ne bougez plus. C'est valable pour toi, ô Monarque des limaces !
- Tu as toujours été un roquet arrogant, fit le Hutt. Tu parles fort, tu as le verbe facile, tu craches loin et haut. Comme animal de compagnie, je t'ai beaucoup apprécié.
- Merci, fit Terrick en inclinant la tête. J'ai si souvent souffert de ne pas avoir ta considération.
- Cessons ce cabotinage, petit homme. Parlons affaires.
- Je t'écoute.
Du coin de l'oeil, Terrick crut voir une esquisse de sourire sur les lèvres de sang de la Zeltron. Un signe complice ?
Est-ce que cette pute est censée me séduire ? Quel coup tordu ce parasite galactique a bien pu imaginer ?
- J'ai une cargaison pour toi, reprit Morga. Le livreur s'est trompé d'adresse.
- Merci d'avoir signé le bon à ma place, répliqua Terrick sans se démonter. Un sacré coup de veine que des hommes à toi soient passés près de la baie H-15 juste à ce moment. Tu remercieras aussi Boscomb d'avoir hébergé mon pilote. Quel coeur celui-là !
- Avec ça je pourrais obtenir ton éradication devant le Conseil, menaça le Hutt. Que comptais-tu faire avec ces réplicateurs de nanomachines ? T'en prendre à mes plantations de hanav je suppose ?
Terrick brûlait de lui cracher la vérité à la figure, lui dire qu'il ne craignait désormais plus rien, qu'il ne se souciait plus de son pouvoir et qu'il voulait simplement le détruire pour venger une femme. Pour venger Narleen, celle qui lui avait fait voir la galaxie comme un endroit où le vrai bonheur était possible.
Comprendrait-il simplement ? Sans doute pas. Les femmes entraient toutes dans la longue liste de ses possessions, qu'un droïd de protocole tenait à jour avec un soin méticuleux. Les femmes étaient des jouets qu'il se plaisait à terroriser par sa présence répugnante et la promesse de supplices délicieusement douloureux. La seule chose qui aie jamais fait jouir le Hutt, hormis l'argent, c'était la peur qu'il inspirait aux autres. Comment pouvait-il accepter l'idée qu'un homme comme Terrick délaisse son pouvoir pour une babiole soyeuse et parfumée ?
- Tu sais très bien que ce n’est pas moi qui ai ordonné la destruction du Joker, répliqua Terrick calmement. Quant aux nanobots, je comptais effectivement en faire usage sur tes précieuses cultures. Mais seulement si tu te montrais menaçant. Quelle raison aurais-je de rompre l’équilibre de la Trêve alors qu’elle me profite ?
Il avait dit cela sans manifester la moindre émotion, avec juste assez de relâchement pour que Morga gobe le tout. Mais il en fallait plus pour tromper la vigilance surnaturelle d’un seigneur du crime hutt. Terrick crut voir un sourire entendu s’épanouir sur la large face de son vieil ennemi.
- Admettons, susurra Morga. Je vais tout de même garder tes vilaines machines dans les entrailles de mon palais. Rien ne sert de tenter ton appétit de jeune chiot.
Terrick ne broncha pas et avala l’insulte comme un mauvais cocktail de cantina.
- Maintenant que nous avons dissipé ce malentendu, fit Terrick, je crois que nous devrions nous pencher sur les problèmes immédiats. Un de tes établissements vient de disparaître en cendres. Nous avons des grands malades qui arrosent la clientèle avec des armes de guerre et font tout sauter dans la joie et la bonne humeur. Voilà ce que j’appelle un souci majeur.
- Pour moi ce n'est qu'une épine dans mon flanc, le contredit Morga. Je vais mettre certains de mes hommes sur l'affaire et attendre patiemment qu'il me ramène les dépouilles chaudes de ces salauds.
- D'après Garreck, ce sont tout sauf des imbéciles enthousiastes, le prévint Terrick qui craignait maintenant que le Hutt ne décide de régler tous les problèmes d'un seul coup. Nous ne serons pas trop de deux, en combinant nos réseaux, pour nous débarrasser ce cette épine.
Tu t'imagines que j'essaie de gagner du temps afin de me préparer pour le grand choc. Mais je n'ai besoin d'aucun délai pour t'éliminer. J'ai à mon service la meilleure arme qui soit.
- Bien sûr je pourrais m’en désintéresser, étant donné que ça ne concerne que tes affaires, reprit Terrick. Mais je sens que tout ça ne va pas tarder à créer des soucis dans notre belle famille. Tu étais prêt à m’accuser du pire il y a quelques minutes. Alors imagine un instant ce qui pourrait se passer si jamais les domaines des autres seigneurs étaient touchés ? Qui sait comment ils pourraient réagir ? Lorn, ton cher cousin, n’est pas précisément un adepte de la philosophie Jedi et il pourrait très bien décider de relancer les grandes manoeuvres si une de ses nombreuses maisons de passe était rasée jusqu’aux fondations.
- Rien ne prouve que ces types en veuillent à l'organisation entière, fit remarquer Morga. Si ce n'est pas toi qui les a payé, d'autres ont pu le faire. Peut-être même quelques ambitieux qui cherchent à se faire une place sur Nar Shaddaa. Alors n'essaie pas de m'attendrir avec tes idées d'union sacrée contre un ennemi commun. C'est bon pour les nostalgiques de la République et les idéalistes. Or, je n'en suis pas un et toi non plus.
Ils se toisèrent un long moment, au milieu des mouvements inquiets de leurs hommes. Ludo se pencha vers son patron et lui tendit un comlink. Terrick jeta un oeil au récepteur. Un message d'alerte en provenance de l'une de ses planques. Il se retourna vers Morga qui n'avait pas cessé de le fixer et qui promenait avec insistance une de ses mains atrophiées sur les seins presque nus de son esclave Zeltron. Terrick sentit la colère poindre et n'en fut qu'à moitié surpris.
Ce n'est pas le moment de se laisser désarçonner, Terrick. Il veut te pousser à bout ! Il n'attends que ça ! C'est à moi de décider quand en finir et pas lui. C'est moi seul qui choisirait quand appuyer sur la détente.
- Ce groupe est de toute évidence parfaitement organisé, étonnement bien outillé et, vu ce qu'il a montré au Joker, capable de s'attaquer à n'importe quelle cible, même bien défendue. Et je pense qu'il pourrait tout à fait mener plusieurs offensives de front. Contre toi, moi ou toute notre organisation. Et si un concurrent extérieur voulait s'installer sur Nar Shaddaa, nul doute qu'il commencerait par essayer de foutre en l'air la Trêve et d'attendre qu'on se soit dévoré les uns les autres.
Morga repoussa la Zeltron sans ménagement, comme un jouet désormais ennuyeux. Il gronda et plissa les yeux, plus méfiant que jamais.
- Je reconnais que c'est une hypothèse à envisager, concéda le hutt. Nous allons donc en rester là et faire comme tu le souhaites. Mes réseaux oeuvreront de leur côté pour découvrir l'identité de nos ennemis et je te tiendrai au courant des avancées de nos recherches. Mais il est hors de question de mêler nos hommes de trop près. Je ne voudrais pas que tu profites de l'aubaine pour exfiltrer certains de mes informateurs. Est-ce clair ?
- Tout à fait clair, fit Terrick. Ne perdons pas de temps.
- Je propose donc qu’on en reste là de nos querelles, et qu’on essaie de coincer ce groupe le plus vite possible.
Morga émit un long râle caverneux, signe notoire de réflexion chez le vieux hutt. Il fixait Terrick de ses deux billes noires, essayant de sonder ses intentions, et le caïd du faire appel à tout son sang-froid pour ne pas céder devant cet assaut silencieux. Il avait agi conformément à la volonté de Maître Vega, afin d’épargner à la cité de nouvelles nuits sanglantes. Mais il avait le sentiment que le conflit n’était que parti remise.

Lorsque Morga et sa délégation eurent vidé les lieux, Terrick resta seul, enfoncé dans son fauteuil en cuir de Milgande, à retourner entre ses doigts fébriles un bracelet fait de fils de métal souple, tressés avec une maladresse d'enfant. Il le voyait encore glissant le long du poignet délicat de cette esclave qui ressemblait tant à Narleen. Puis son droïd de maison l'avait découvert au milieu d'un plateau de service et, miracle d'intelligence pour un modèle aussi limité, avait jugé bon de le signaler à son maître.
Tout ça ressemblait fort à un piège. Morga n'avait même pas fait mine de dissimuler ses intentions en traînant ici cette beauté à la peau pourpre. Au contraire, il avait savouré chaque seconde du malaise de son ennemi. Mais se doutait-il que son esclave ne se contenterait pas d'incarner un fantôme ? La guêpe avait l'air plus fine et bien moins résignée qu'elle ne le laissait paraître.
Terrick saisit son comlink et enregistra la fréquence que la Zeltron avait gravée sur le métal malléable. Il se sentait étrangement fébrile.

***

A genoux dans vingt centimètres d'eau croupie, Zia lança un check-up complet de son corps cybernétique. Malgré une chute effrayante, elle était parvenue à retomber sur ses pieds. Son endosquelette en alliage rare avait rompu le marbre bleu du hall, créant une dépression profonde. Une rapide analyse de ses systèmes lui assura qu'elle était parfaitement fonctionnelle. Si la chose n'avait rien de miraculeux pour un androïde de sa facture, elle s'était tout de même attendue à déplorer quelques dégâts.
Sa sortie inattendue avait provoqué une totale confusion chez les chasseurs de primes. Elle les entendait maintenant dévaler les étages pour l'empêcher de fuir par l'entrée principale. Zia s'étonna d'ailleurs qu'ils n'aient pas laissé d'arrière-garde. C'était si stupide qu’elle décida qu’un piège quelconque devait l’attendre à l'extérieur. Avec prudence, elle recula vers les ombres du hall.
Ses senseurs l'avertirent alors de la présence d'un droïd quelque part derrière elle, lui laissant tout juste le temps de se jeter sur le côté pour esquiver sa charge. Un arachno-assassin Mark X venait de jaillir de sa cachette, hachant l'air de ses crocs en duracier.
Zia roula, se redressa d’un bond et fit feu. Le tir, dévié par le blindage, se perdit au loin et c’est à peine si l’impact laissa une trace sombre sur le corps ovoïde. Le Mark X fonça à nouveau sur elle, suivant une trajectoire sinueuse destinée à surprendre sa proie. Zia se campa sur ses jambes et attendit, attentive aux mouvements vifs des pattes d’acier. Puis elle se détendit vers l’avant et, tirant sa courte vibro-lame, plongea rageusement l’arme entre les crocs du droïd, avec l’espoir de trouver une faille à l’endroit où les mandibules acérées pénétraient dans le corps.
Mais elle avait sous-estimé la célérité de l’araignée qui s’effaça au dernier instant. Zia, dans un geste qui tenait plus du réflexe que de l’attaque raisonnée, frappa l’une des pattes et sa lame glissa sur le membre renforcé jusqu’à l’articulation plus tendre. Elle s’y enfonça et sépara le premier segment du reste du corps.
Alors qu’elle se relevait, un tir la frôla et elle se rendit compte qu’une dizaine d’hommes de mains commençait à l’encercler, la menaçant fébrilement de leurs fusils. Ils lui coupèrent rapidement toute retraite et attendirent tandis que d’autres les rejoignent. Puis s’avancèrent deux hautes silhouettes vêtues d’amples vêtements noirs, le visage occulté par un masque en métal brun parfaitement lisse à l’exception d’une fente qui devait offrir au porteur un champ de vision parfait.
Zia ne douta pas un instant que la paire d’inconnus appartint au groupe d’assaut qui avait détruit le casino de Boscomb. Il se dégageait d’eux une impression de sourde menace et Zia comprit bien vite qu’il ne fallait pas espérer les vaincre dans la situation actuelle. Plutôt que de forcer le passage, elle demeura au centre du cercle, intimidant les mercenaires d’un regard chargé de mépris tout en étudiant avec soin les mouvements des deux tueurs anonymes.
Ils tournèrent autour d’elle, à une longueur de bras à peine, prêt à lui porter un coup de leurs lames courbes dont ils serraient la poignée avec une fermeté contrôlée. Leurs pas étaient lents et leurs appuis si maîtrisés que Zia ne pu que reconnaître leur valeur.
J’ai rarement vu une telle précision dans les déplacements, ni une telle sûreté. Je me demande quel enseignement ils ont pu suivre. Il pourrait donner du fil à retordre à n’importe quel maître d’armes, même à un jedi !
Elle savait qu’ils la jaugeaient à la façon dont leur regard glissait sur elle, des pieds à la tête, épiant ses réactions, le moindre de ses gestes. Que cherchaient-ils ? Elle raffermit sa position et se tint prête à l’affrontement.
Alors les deux tueurs hochèrent la tête de concert et une décharge de particules ionisées lui fouetta la poitrine, créant le chaos dans tout son corps. Elle s’abattit comme un arbre foudroyé.

***

Le Chaos formait une zone ruinée de Nar Shaddaa où s’entremêlaient les débris d’appareils bons pour la ferraille et les ruines de bâtiments abandonnés. Des gens vivaient ici, des survivants, des combinards et des récupérateurs, une cour des miracles pouilleuse à souhait et plus féroce que les pires parasites qui croupissaient dans ces infectes profondeurs. Malgré son apparent abandon, on trouvait dans ce quartier quelques uns des commerces de pièces détachées rares les plus intéressants de la ville et il était fréquent de voir traîner ici quelques collectionneurs descendus de leur nid doré, armés et protégés par une escouade entière, à la recherche de merveilles d’un autre âge.
Mais la zone abritait aussi toute une légion de miséreux organisés en gangs, armés de rien, barres de fer, couteaux et épées fatigués, antiques fusils à projectiles et plus rarement des blasters dépassés. Les membres de ces groupes étaient souvent jeunes, des orphelins ou des gosses abandonnés pour qui le gang était le seul horizon rassurant. Ils vivaient de peu et passaient leur temps à racketter, à traîner en bordure des autres districts en quête de quelques victimes à dépouiller ou de bricoles à chaparder histoire d’améliorer l’ordinaire.
Bien sûr, un aîné bienveillant et protecteur chapeautait ces bandes agitées et plus généralement l’existence des habitants du Chaos. Terré dans l’épave d’un transporteur de gros tonnage dont il s’était fait une forteresse, il contrôlait tout et décidait de la moindre chose, exerçant sur ses ouailles une influence princière. Et si pour les Seigneurs de Nar Shaddaa, Graab n’était qu’un roitelet régnant sur un peuple de poux, il incarnait pour ici-bas la figure du père autoritaire et rassurant, celui qui leur permettait d’échapper au dénuement et à la mort.
Vega et Garreck avançaient au milieu d’une foule de gros bras méfiants, tous couverts de pièces d’armures disparates. Le mercenaire avait choisit de flairer ici les premières traces du commando « Joker ». Et les affaires s’annonçaient plus difficiles que prévu…
Modifié en dernier par MasterVega le Mar 14 Nov 2006 - 13:15, modifié 1 fois.
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Messagepar Den » Sam 11 Nov 2006 - 15:59   Sujet: 

le grand retour de MasterVega et Business mortel! Yeah! Dès que j'ai un petit moment, je lis tout ça :lol:
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Messagepar Leclo Guman » Sam 11 Nov 2006 - 22:58   Sujet: 

Idem (c'est pas vraiment le bon week end pour moi ^^).
Je commençais à donner cette fan fic pour perdue corps et bien ^^. La prochaine fois, préviens que tu vas faire une "grosse pause" au moins stp, c'est toujours mieux.
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Messagepar Django » Dim 12 Nov 2006 - 2:07   Sujet: 

Moi aussi je viens de copier les derniers chapitres. J'ai pas mal de retard dans plusieurs FF. Je lirai donc celle-ci plus tard. Par contre le téléchargement ne me donne rien de valable pour la lecture, il doit y avoir un problème car la page 3 ne s'affiche qu'au bout d'une dizaine de liaison internet.

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Messagepar MasterVega » Dim 12 Nov 2006 - 19:55   Sujet: 

Essai
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Messagepar Django » Lun 13 Nov 2006 - 22:10   Sujet: 

Je viens d'essayer à nouveau de télégharger le fichier, lorsque je veux le lire sur l'écran toutes les pages ce mettent les unes sur les autres. Ce qui fait une page totalement blanche et illisible.

@ plus
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Messagepar MasterVega » Mar 14 Nov 2006 - 13:12   Sujet: 

J'utilise une version Bêta de Word 2007, c'est peut-être pour ça. Je convertis et je met un nouveau fichier en place.

Version pdf ça t'irait ? :-)

Je le place en tête de topic...
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Messagepar Django » Mer 15 Nov 2006 - 0:16   Sujet: 

Fichier enregistré. Merci ça a fonctionné pdf.

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Messagepar Enki2 » Ven 18 Mar 2011 - 14:28   Sujet: Re: Business mortel

J'ai adoré Face à face que j'avais lu d'un autre forum,
je suis passé par ce topic pour lire la suite :)
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