non Business Mortel bouge encore... Je reviens à la fan fic histoire de me ressourcer, après quelques détours par les appels à textes pour divers fanzines...lol
En fait je ne sais même pas si cette chère vieille chose a encore des lecteurs mais bon, sait-on jamais.
Je joins l'intégralité du texte sous word pour ceux qui ne souffre pas de lire sur un écran. Je ferai des mises à jour à chaque nouveau chapitre.
Chapitre IX
Terrick ne fut qu'à moitié surpris lorsque Sermo, son homme à tout faire, le prévint de l'arrivée en grande pompe du Doyen des Seigneurs de Nar Shaddaa, sur la baie d'arrimage principale. L'ex bras droit de Morga grinça des dents mais se contint. Il demanda à Sermo de lui amener sa plus belle veste en reptile et, entouré de ses lieutenants, tous empreints d'une morgue funeste, il rejoignit l'aire venteuse pour accueillir celui qui avait été son mentor.
La nuit s'achevait sur la lune des contrebandiers et l'horizon crénelé d'ombres baignait à présent dans un embrasement couleur de sang délayé, qui frangeait le ciel nocturne et annonçait un jour de feu. C'est en tout cas ce que pensait Terrick en avalant d'un pas déterminé l'espace battu par le souffle des cimes, vers la barge plaqué or du Hutt et sa compagnie hétéroclite de féaux. Derrière eux, le yacht stellaire grondait encore, ses répulseurs s'éteignant peu à peu. Des pensées sauvages coulaient dans l'esprit de Terrick, brûlantes comme du venin. Lui et ses hommes s'arrêtèrent à une dizaine de mètres du Hutt, cerné par sa garde rapprochée de Zabraks en armures complètes.
Pas un mot, pas un souffle. Juste une inquiétante suspension dans l'écoulement du temps. Durant quelques secondes sans fin, chacun de part et d'autre de l'invisible frontière caressa l'idée d'un règlement de compte furieux et définitif, la main comme aimantée par la crosse du blaster. Il y avait là trop de haines, de ressentiments et de rivalités que des années de guerre larvée avaient attisées au-delà de toute raison. Pourtant, aucun ne fit mine de vouloir en finir. Deux volontés puissantes turent toute velléités, sans le moindre mot ni le moindre geste. Les deux camps se tinrent tranquilles. Terrick et Morga se toisèrent et le Hutt lâcha un rire guttural qui secoua son long corps.
- Tu as perdu la raison, vieille chose, dit Terrick. Un mot de moi suffirait à te renvoyer sur ton épouvantable planète natale accrochée à une torpille à protons.
- C'est sans doute ce que ferait un homme fou à lier, répliqua le Hutt avec un ton suave. Ce qui n'est pas ton cas, je le sais.
- Pas encore, glissa le caïd. Sois le bienvenue.
Je pourrais te brûler, te broyer, te larder comme de la chair à Bantha ! Je suis peut-être déjà fou et tu ne le sais pas. Mais je vais d'abord entendre ce que tu as à dire, je vais écouter ce Jedi. Est-ce que tu sens la Mort, là à tes côtés ? Non bien sûr. Tu souris parce que tu sais. Tu sais que je ne ferai rien contre toi, rien contre cette trêve que je vomis.
Terrick eut un rire féroce et sur son ordre, les deux partis ennemis regagnèrent l'intérieur, sans pour autant cesser de s'observer. Mais le caïd n'avait d'yeux que pour la créature fascinante qui ondulait tristement dans le sillage du Hutt, cette Zeltron gracieuse qui agrandissait les sillons que Narleen avait ouvert dans son coeur. Nul doute que Morga avait organisé cette petite mise en scène avec un soin particulier. Ses grands yeux humides et noirs cherchaient avidement sur le visage de son ennemi des signes qui trahiraient la douleur et l'amertume. Cette poupée de chair, quel que fut son nom, n'était rien d'autre que Narleen revenue parmi les vivants, une copie, une contrefaçon adorable mais obscène.
Tu m'as bien eu, salopard ! Tu sais ce que je ressens et tu t'en délectes. Mais ne compte pas sur moi pour te montrer quoi que ce soit. Je ne te ferai pas ce plaisir.
Ils atteignirent le salon circulaire où Terrick avait pour habitude de recevoir, dans un cadre élégant qui contrastait par sa sobriété avec le palais baroque de Morga. Un aréopage de droïds prit en charge les invités et une musique apaisante emplit l'espace. Les deux groupes prirent leurs aises.
- Alors Morga, commença Terrick. Tu es venu pour me faire cracher le morceau sur la combustion spontanée de ton tiroir-caisse ? Ou bien ma gueule d'ange manquait à tes beaux yeux ?
- Je ne suis pas là pour écouter tes bavardages, gronda le Hutt. A mon grand regret, je ne peux pas prouver devant le Conseil des Seigneurs que c'est toi qui a envoyé à Boscomb ce commando. De toute façon, je ne pense pas que tu sois assez demeuré pour employer ces méthodes de gagne-petit.
- Tu me vois ravi de ta confiance, mon vieux, ironisa le caïd. Mais tu te doutes bien que je n'ai pas versé une larme en apercevant le feu de joie depuis la fenêtre de ma chambre. Il y a encore ici-bas des menus plaisirs qui me remplissent d'allégresse. Au fait, Boscomb s'en est tiré ?
Morga grogna. Les Zabraks firent mine de se dresser mais Terrick les foudroya du regard.
- Une envie pressante, les gars ? fit-il froidement. Pour le pipi, c'est au fond à droite, sinon posez vos fesses sur les canapés et ne bougez plus. C'est valable pour toi, ô Monarque des limaces !
- Tu as toujours été un roquet arrogant, fit le Hutt. Tu parles fort, tu as le verbe facile, tu craches loin et haut. Comme animal de compagnie, je t'ai beaucoup apprécié.
- Merci, fit Terrick en inclinant la tête. J'ai si souvent souffert de ne pas avoir ta considération.
- Cessons ce cabotinage, petit homme. Parlons affaires.
- Je t'écoute.
Du coin de l'oeil, Terrick crut voir une esquisse de sourire sur les lèvres de sang de la Zeltron. Un signe complice ?
Est-ce que cette pute est censée me séduire ? Quel coup tordu ce parasite galactique a bien pu imaginer ?
- J'ai une cargaison pour toi, reprit Morga. Le livreur s'est trompé d'adresse.
- Merci d'avoir signé le bon à ma place, répliqua Terrick sans se démonter. Un sacré coup de veine que des hommes à toi soient passés près de la baie H-15 juste à ce moment. Tu remercieras aussi Boscomb d'avoir hébergé mon pilote. Quel coeur celui-là !
- Avec ça je pourrais obtenir ton éradication devant le Conseil, menaça le Hutt. Que comptais-tu faire avec ces réplicateurs de nanomachines ? T'en prendre à mes plantations de hanav je suppose ?
Terrick brûlait de lui cracher la vérité à la figure, lui dire qu'il ne craignait désormais plus rien, qu'il ne se souciait plus de son pouvoir et qu'il voulait simplement le détruire pour venger une femme. Pour venger Narleen, celle qui lui avait fait voir la galaxie comme un endroit où le vrai bonheur était possible.
Comprendrait-il simplement ? Sans doute pas. Les femmes entraient toutes dans la longue liste de ses possessions, qu'un droïd de protocole tenait à jour avec un soin méticuleux. Les femmes étaient des jouets qu'il se plaisait à terroriser par sa présence répugnante et la promesse de supplices délicieusement douloureux. La seule chose qui aie jamais fait jouir le Hutt, hormis l'argent, c'était la peur qu'il inspirait aux autres. Comment pouvait-il accepter l'idée qu'un homme comme Terrick délaisse son pouvoir pour une babiole soyeuse et parfumée ?
- Tu sais très bien que ce n’est pas moi qui ai ordonné la destruction du Joker, répliqua Terrick calmement. Quant aux nanobots, je comptais effectivement en faire usage sur tes précieuses cultures. Mais seulement si tu te montrais menaçant. Quelle raison aurais-je de rompre l’équilibre de la Trêve alors qu’elle me profite ?
Il avait dit cela sans manifester la moindre émotion, avec juste assez de relâchement pour que Morga gobe le tout. Mais il en fallait plus pour tromper la vigilance surnaturelle d’un seigneur du crime hutt. Terrick crut voir un sourire entendu s’épanouir sur la large face de son vieil ennemi.
- Admettons, susurra Morga. Je vais tout de même garder tes vilaines machines dans les entrailles de mon palais. Rien ne sert de tenter ton appétit de jeune chiot.
Terrick ne broncha pas et avala l’insulte comme un mauvais cocktail de cantina.
- Maintenant que nous avons dissipé ce malentendu, fit Terrick, je crois que nous devrions nous pencher sur les problèmes immédiats. Un de tes établissements vient de disparaître en cendres. Nous avons des grands malades qui arrosent la clientèle avec des armes de guerre et font tout sauter dans la joie et la bonne humeur. Voilà ce que j’appelle un souci majeur.
- Pour moi ce n'est qu'une épine dans mon flanc, le contredit Morga. Je vais mettre certains de mes hommes sur l'affaire et attendre patiemment qu'il me ramène les dépouilles chaudes de ces salauds.
- D'après Garreck, ce sont tout sauf des imbéciles enthousiastes, le prévint Terrick qui craignait maintenant que le Hutt ne décide de régler tous les problèmes d'un seul coup. Nous ne serons pas trop de deux, en combinant nos réseaux, pour nous débarrasser ce cette épine.
Tu t'imagines que j'essaie de gagner du temps afin de me préparer pour le grand choc. Mais je n'ai besoin d'aucun délai pour t'éliminer. J'ai à mon service la meilleure arme qui soit.
- Bien sûr je pourrais m’en désintéresser, étant donné que ça ne concerne que tes affaires, reprit Terrick. Mais je sens que tout ça ne va pas tarder à créer des soucis dans notre belle famille. Tu étais prêt à m’accuser du pire il y a quelques minutes. Alors imagine un instant ce qui pourrait se passer si jamais les domaines des autres seigneurs étaient touchés ? Qui sait comment ils pourraient réagir ? Lorn, ton cher cousin, n’est pas précisément un adepte de la philosophie Jedi et il pourrait très bien décider de relancer les grandes manoeuvres si une de ses nombreuses maisons de passe était rasée jusqu’aux fondations.
- Rien ne prouve que ces types en veuillent à l'organisation entière, fit remarquer Morga. Si ce n'est pas toi qui les a payé, d'autres ont pu le faire. Peut-être même quelques ambitieux qui cherchent à se faire une place sur Nar Shaddaa. Alors n'essaie pas de m'attendrir avec tes idées d'union sacrée contre un ennemi commun. C'est bon pour les nostalgiques de la République et les idéalistes. Or, je n'en suis pas un et toi non plus.
Ils se toisèrent un long moment, au milieu des mouvements inquiets de leurs hommes. Ludo se pencha vers son patron et lui tendit un comlink. Terrick jeta un oeil au récepteur. Un message d'alerte en provenance de l'une de ses planques. Il se retourna vers Morga qui n'avait pas cessé de le fixer et qui promenait avec insistance une de ses mains atrophiées sur les seins presque nus de son esclave Zeltron. Terrick sentit la colère poindre et n'en fut qu'à moitié surpris.
Ce n'est pas le moment de se laisser désarçonner, Terrick. Il veut te pousser à bout ! Il n'attends que ça ! C'est à moi de décider quand en finir et pas lui. C'est moi seul qui choisirait quand appuyer sur la détente.
- Ce groupe est de toute évidence parfaitement organisé, étonnement bien outillé et, vu ce qu'il a montré au Joker, capable de s'attaquer à n'importe quelle cible, même bien défendue. Et je pense qu'il pourrait tout à fait mener plusieurs offensives de front. Contre toi, moi ou toute notre organisation. Et si un concurrent extérieur voulait s'installer sur Nar Shaddaa, nul doute qu'il commencerait par essayer de foutre en l'air la Trêve et d'attendre qu'on se soit dévoré les uns les autres.
Morga repoussa la Zeltron sans ménagement, comme un jouet désormais ennuyeux. Il gronda et plissa les yeux, plus méfiant que jamais.
- Je reconnais que c'est une hypothèse à envisager, concéda le hutt. Nous allons donc en rester là et faire comme tu le souhaites. Mes réseaux oeuvreront de leur côté pour découvrir l'identité de nos ennemis et je te tiendrai au courant des avancées de nos recherches. Mais il est hors de question de mêler nos hommes de trop près. Je ne voudrais pas que tu profites de l'aubaine pour exfiltrer certains de mes informateurs. Est-ce clair ?
- Tout à fait clair, fit Terrick. Ne perdons pas de temps.
- Je propose donc qu’on en reste là de nos querelles, et qu’on essaie de coincer ce groupe le plus vite possible.
Morga émit un long râle caverneux, signe notoire de réflexion chez le vieux hutt. Il fixait Terrick de ses deux billes noires, essayant de sonder ses intentions, et le caïd du faire appel à tout son sang-froid pour ne pas céder devant cet assaut silencieux. Il avait agi conformément à la volonté de Maître Vega, afin d’épargner à la cité de nouvelles nuits sanglantes. Mais il avait le sentiment que le conflit n’était que parti remise.
Lorsque Morga et sa délégation eurent vidé les lieux, Terrick resta seul, enfoncé dans son fauteuil en cuir de Milgande, à retourner entre ses doigts fébriles un bracelet fait de fils de métal souple, tressés avec une maladresse d'enfant. Il le voyait encore glissant le long du poignet délicat de cette esclave qui ressemblait tant à Narleen. Puis son droïd de maison l'avait découvert au milieu d'un plateau de service et, miracle d'intelligence pour un modèle aussi limité, avait jugé bon de le signaler à son maître.
Tout ça ressemblait fort à un piège. Morga n'avait même pas fait mine de dissimuler ses intentions en traînant ici cette beauté à la peau pourpre. Au contraire, il avait savouré chaque seconde du malaise de son ennemi. Mais se doutait-il que son esclave ne se contenterait pas d'incarner un fantôme ? La guêpe avait l'air plus fine et bien moins résignée qu'elle ne le laissait paraître.
Terrick saisit son comlink et enregistra la fréquence que la Zeltron avait gravée sur le métal malléable. Il se sentait étrangement fébrile.
***
A genoux dans vingt centimètres d'eau croupie, Zia lança un check-up complet de son corps cybernétique. Malgré une chute effrayante, elle était parvenue à retomber sur ses pieds. Son endosquelette en alliage rare avait rompu le marbre bleu du hall, créant une dépression profonde. Une rapide analyse de ses systèmes lui assura qu'elle était parfaitement fonctionnelle. Si la chose n'avait rien de miraculeux pour un androïde de sa facture, elle s'était tout de même attendue à déplorer quelques dégâts.
Sa sortie inattendue avait provoqué une totale confusion chez les chasseurs de primes. Elle les entendait maintenant dévaler les étages pour l'empêcher de fuir par l'entrée principale. Zia s'étonna d'ailleurs qu'ils n'aient pas laissé d'arrière-garde. C'était si stupide qu’elle décida qu’un piège quelconque devait l’attendre à l'extérieur. Avec prudence, elle recula vers les ombres du hall.
Ses senseurs l'avertirent alors de la présence d'un droïd quelque part derrière elle, lui laissant tout juste le temps de se jeter sur le côté pour esquiver sa charge. Un arachno-assassin Mark X venait de jaillir de sa cachette, hachant l'air de ses crocs en duracier.
Zia roula, se redressa d’un bond et fit feu. Le tir, dévié par le blindage, se perdit au loin et c’est à peine si l’impact laissa une trace sombre sur le corps ovoïde. Le Mark X fonça à nouveau sur elle, suivant une trajectoire sinueuse destinée à surprendre sa proie. Zia se campa sur ses jambes et attendit, attentive aux mouvements vifs des pattes d’acier. Puis elle se détendit vers l’avant et, tirant sa courte vibro-lame, plongea rageusement l’arme entre les crocs du droïd, avec l’espoir de trouver une faille à l’endroit où les mandibules acérées pénétraient dans le corps.
Mais elle avait sous-estimé la célérité de l’araignée qui s’effaça au dernier instant. Zia, dans un geste qui tenait plus du réflexe que de l’attaque raisonnée, frappa l’une des pattes et sa lame glissa sur le membre renforcé jusqu’à l’articulation plus tendre. Elle s’y enfonça et sépara le premier segment du reste du corps.
Alors qu’elle se relevait, un tir la frôla et elle se rendit compte qu’une dizaine d’hommes de mains commençait à l’encercler, la menaçant fébrilement de leurs fusils. Ils lui coupèrent rapidement toute retraite et attendirent tandis que d’autres les rejoignent. Puis s’avancèrent deux hautes silhouettes vêtues d’amples vêtements noirs, le visage occulté par un masque en métal brun parfaitement lisse à l’exception d’une fente qui devait offrir au porteur un champ de vision parfait.
Zia ne douta pas un instant que la paire d’inconnus appartint au groupe d’assaut qui avait détruit le casino de Boscomb. Il se dégageait d’eux une impression de sourde menace et Zia comprit bien vite qu’il ne fallait pas espérer les vaincre dans la situation actuelle. Plutôt que de forcer le passage, elle demeura au centre du cercle, intimidant les mercenaires d’un regard chargé de mépris tout en étudiant avec soin les mouvements des deux tueurs anonymes.
Ils tournèrent autour d’elle, à une longueur de bras à peine, prêt à lui porter un coup de leurs lames courbes dont ils serraient la poignée avec une fermeté contrôlée. Leurs pas étaient lents et leurs appuis si maîtrisés que Zia ne pu que reconnaître leur valeur.
J’ai rarement vu une telle précision dans les déplacements, ni une telle sûreté. Je me demande quel enseignement ils ont pu suivre. Il pourrait donner du fil à retordre à n’importe quel maître d’armes, même à un jedi !
Elle savait qu’ils la jaugeaient à la façon dont leur regard glissait sur elle, des pieds à la tête, épiant ses réactions, le moindre de ses gestes. Que cherchaient-ils ? Elle raffermit sa position et se tint prête à l’affrontement.
Alors les deux tueurs hochèrent la tête de concert et une décharge de particules ionisées lui fouetta la poitrine, créant le chaos dans tout son corps. Elle s’abattit comme un arbre foudroyé.
***
Le Chaos formait une zone ruinée de Nar Shaddaa où s’entremêlaient les débris d’appareils bons pour la ferraille et les ruines de bâtiments abandonnés. Des gens vivaient ici, des survivants, des combinards et des récupérateurs, une cour des miracles pouilleuse à souhait et plus féroce que les pires parasites qui croupissaient dans ces infectes profondeurs. Malgré son apparent abandon, on trouvait dans ce quartier quelques uns des commerces de pièces détachées rares les plus intéressants de la ville et il était fréquent de voir traîner ici quelques collectionneurs descendus de leur nid doré, armés et protégés par une escouade entière, à la recherche de merveilles d’un autre âge.
Mais la zone abritait aussi toute une légion de miséreux organisés en gangs, armés de rien, barres de fer, couteaux et épées fatigués, antiques fusils à projectiles et plus rarement des blasters dépassés. Les membres de ces groupes étaient souvent jeunes, des orphelins ou des gosses abandonnés pour qui le gang était le seul horizon rassurant. Ils vivaient de peu et passaient leur temps à racketter, à traîner en bordure des autres districts en quête de quelques victimes à dépouiller ou de bricoles à chaparder histoire d’améliorer l’ordinaire.
Bien sûr, un aîné bienveillant et protecteur chapeautait ces bandes agitées et plus généralement l’existence des habitants du Chaos. Terré dans l’épave d’un transporteur de gros tonnage dont il s’était fait une forteresse, il contrôlait tout et décidait de la moindre chose, exerçant sur ses ouailles une influence princière. Et si pour les Seigneurs de Nar Shaddaa, Graab n’était qu’un roitelet régnant sur un peuple de poux, il incarnait pour ici-bas la figure du père autoritaire et rassurant, celui qui leur permettait d’échapper au dénuement et à la mort.
Vega et Garreck avançaient au milieu d’une foule de gros bras méfiants, tous couverts de pièces d’armures disparates. Le mercenaire avait choisit de flairer ici les premières traces du commando « Joker ». Et les affaires s’annonçaient plus difficiles que prévu…
"Les Siths n'étaient pas des bâtisseurs. Ils ne savaient qu'anéantir.
Leurs oeuvres ne furent que vent et poussière."
Maître Sidh Vega à son élève Damaya