CHAPITRE 10
Je suis retourné dans tous les sens, traversant une sorte de tunnel bleuté. Je m’écrase finalement face contre « terre » douloureusement.
Je relève les yeux. Autour de moi, il n’y a qu’un néant flouté bleu et mauve, un paysage de brume parcouru d’éclairs, sans la moindre vie. Il y a une sorte de grondement permanent semblable à celui de destroyers stellaires traversant le ciel. C’est un chaos, un enfer. C’est la réalité fictive.
Je me relève lentement de ce qui est un sol immatériel, je suis en lévitation. La brume devant moi se dissipe, laissant apparaître Dark Sithis.
- Bienvenue chez moi Kyle.
- C’est ici que tout va s’achever.
- C’est ici que le destin des deux univers va se décider, mais nous savons tous les deux que c’est moi qui vais gagner.
- La Force est mon alliée, et la seule véritable puissance absolue.
- Plus maintenant.
Il allume son sabre-laser, j’allume le mien, une pluie métallisée tombe. Nous nous rapprochons, nous mettons face à face. Et commençons le combat final.
Nous attaquons en même temps, nos sabres se croisent, se font et se défont à une vitesse stupéfiante. Il faut rester vigilant et intelligent pour anticiper les attaques, l’énergie déployée est immense. Dark Sithis met toute sa haine dans le combat, mais je reste fort. Des étincelles jaillissent à chaque croisement, je pare en haut, en bas, à nouveau en haut, c’est surhumain. Croisement, attaque, croisement, esquive, attaque, croisement, esquive, attaque. Je commence à peiner, ma vitesse d’attaque est folle. Autour de nous les éclairs ne cessent de déchirer l’air. J’attaque, j’attaque, je pare. Sithis m’éjecte alors avec une onde, mais je reste en l’air au lieu de tomber. Sithis ne cherche pas à comprendre, il bondit lame levée, mais il n’aura pas l’occasion de m’atteindre car je bondis sur le côté au moment où il abat sa lame.
Je reste en vol, Sithis est fou de rage, il bondis à son tour pour me rejoindre, il attaque, nos sabres se croisent. Yun vent tempétueux siffle dans nos oreilles. Nos regards sont fixés l’un sur l’autre. Attaque, croisement, étincelles, pluie d’éclairs, orage assourdissant, esquive, attaque, croisement. Nous sommes en sueur, le paysage vire au vert pale. Kar attaque, j’esquive de justesse, attaque, croisement, esquive. IL est déterminé, mais moi aussi.
Ce combat semble sans fin. Aucune faiblesse des deux côtés, l’adrénaline y est pour beaucoup. Le temps n’existe pas ici, l’espace non-plus. Ca pourrait durer une éternité.
Attaque, esquive, croisement, attaque…
Un éclair s’abat entre nous, nous séparant. Le chaos se fait de plus en plus intense. La foudre s’abat à nouveau juste à côté de nous, nous semblons l’attirer. Sithis court vers moi pour m’attaquer mais un vent contraire l’en empêche. La foudre le frappe alors, le faisant disparaître. Il m’arrive la même chose juste après.
Je rouvre les yeux, je me sens très affaibli, Sithis est paralysé par le choc. Nous nous relevons péniblement. Le vent souffle très fort. Nos sabres-laser fonctionnent toujours.
- Tu ne me vaincra jamais ! Hurle Sithis.
- La Force est plus puissante que toi, tu dois l’accepter !
- Pauvre idiot, il est temps que tu rejoigne tes parents !
Je serre mon sabre-laser, sa lueur dorée se reflète sur moi.
- Rejoins ses lâches que le pouvoir a anéanti !
La colère s’empare de moi, je bondis sur lui, il envoie une onde que je repousse avec la Force, j’abat ma lame, il la pare de justesse, ma fureur est telle qu’il a du mal à tenir. Il est vite dépassé et affaibli. Je l’éjecte avec une onde de Force.
Il se rétablit en vol et fonce sur moi, il attaque, je pare, il fuit ensuite dans les hauteurs, je le poursuis et le rattrape. Autour de nous les éclairs se déchaînent, tout comme le tonnerre et le vent. Nos sabres-laser fusent avec rage, nous nous battons tout en montant de plus en plus haut dans l’atmosphère. Nous nous tournons autour pour nous rapprocher brusquement afin d’attaquer. Coups parés. Puissance et détermination, c’est ce que je vois en Sithis. Nous évitons un nouveau coup de foudre et attaquons encore. Le climat se dégrade de plus en plus à mesure de notre ascension. Sithis lance sa foudre sur moi, je la fais dévier de ma lame et je l’attaque, il pare majestueusement et riposte. Ca ne s’arrêtera donc jamais ! Notre état physique s’est considérablement diminué, seule la Force nous anime. Il envoie une onde, je la repousse sur lui, il la repousse ailleurs. Les lames s’entrechoquent toujours plus intensément, la vitesse du combat s’est considérablement ralentie mais la détermination à vaincre l’autre est toujours présente.
Le flou de la réalité fictive se met à tourbillonner, à se mélanger, montrant des bouts de notre univers. Je vois Enelrad, ma belle Enelrad. Je sais alors que je gagnerais à cet instant car je possède l’arme ultime que Sithis n’aura jamais : l’amour.
Je redouble de force, le courage est revenu en moi. Voir Enelrad m’a donné comme un électrochoc. Les sabres-laser s’entrecroisent, Sithis attaque, je le sens à bout, je pare et j’attaque, il pare, j’attaque encore, il riposte, je feins par dessous, il pare de justesse, j’attaque, il pare encore, j’attaque, cette fois ma lame lui perce le ventre avant qu’il ai pû tenter une esquive. Toute sa puissance s’en va avec ce « Huh » de surprise qu‘il expire. J’ai gagné.
J’éteins ma lame, il se cambre et regarde sa blessure sans y croire. Les éclairs se déchaînent accompagné par le tonnerre. Sithis tombe à genoux.
- Tu a perdu Sithis.
Il reste immobile.
Brusquement il bondit sur moi, croyant gagner dans un ultime élan.
De quatre coups je brise son sabre-laser… et lui en deux parties au niveau de la taille.
Les deux parties du corps restent en lévitation, une petite sphère d’énergie rouge s’en dégage. L’âme du Sith. Mais à peine se dégage t’elle de son corps qu’elle est frappé par une série d’éclairs. Et de plus en plus d’éclairs la frappent jusqu’à ce qu’elle éclate. Il s’en dégage alors une violente et phénoménale puissance qui se propage dans la réalité fictive. Une onde de Force énorme provoque des remous dans tout cet univers. Les éclairs se font plus intenses et plus nombreux, un tourbillon énorme se crée, m’entraînant avec toute la réalité fictive. Tout défile devant mes yeux à une vitesse affolante, les couleurs fusionnent, tout est sans dessus dessous. Je tombe violemment contre un sol, un sol matériel, réel. Les couleurs se stabilisent pour former un paysage où une énorme forêt domine devant moi. Le flou brumeux disparaît. Je suis de retour dans l’univers réel, mon univers.
- Kyle !!
Enelrad accoure suivi de deux gardes. Je me relève péniblement. Elle me saute dans les bras, les larmes aux yeux.
- C’est fini mon amour, c’est fini.
Le ciel noir nuageux se disperse pour laisser place à un soleil éclatant, un arc-en-ciel traverse les cieux.
- Dark Sithis est mort, c’est terminé, la guerre est terminée.
- Que s’est-il passé ? Demande Enelrad.
- On discutera de ça plus tard.
Je constate que tous les temples se sont effondrés, la Force a bien fait les choses.
- Viens, revenons au temple, les vaisseaux sont prêts à partir.
Nous nous mettons en marche, je m’arrête brusquement et me retourne.
Une lumière blanche nous aveugle alors, elle s’estompe peu à peu, laissant place à deux formes humaines. Je ne les ai jamais vu, mais je les connais.
L’homme a des cheveux blonds et courts, il est habillé en Jedï, la femme aux cheveux bruns aussi.
Ce sont mes parents, Vivien et Darlène.
- Papa…Maman.
- Mon fils, dit Darlène, tu a réussi à sauver les deux univers, désormais grâce à toi, la paix durera à jamais.
- Kyle, tu a rétabli l’ordre dans la frontière des deux univers, la réalité fictive s’est reformée grâce à la puissance de Dark Sithis. Je suis fier de toi.
- Vous me manquez tellement.
- Tu nous manque aussi Kyle, dit Darlène, mais nous serons toujours à tes côtés.
- Je vous aime.
- Nous t’aimons aussi Kyle, dit Vivien, tu es le plus beau cadeau que la vie nous est donné.
- Adieu maintenant, aime la vie et ceux qui t’aiment. Et que la Force soit avec toi.
- Non, attendez, ne partez pas !
Mais ils disparaissent dans un même flot de lumière intense.
- C’était donc eux les deux plus grands Jedï de l’histoire.
- Oui, ce sont eux.
- Tu peux être fier.
- Je le suis.
Enelrad sourit et regarde le ciel, son regard devient ébahi.
- Kyle ! Regarde !
Je lève les yeux. Les étoiles sont distinctes alors que nous sommes en plein jour avec un ciel plus bleu que jamais. Mais plus étrange encore, une multitude d’étoiles apparaissent peu à peu comme par magie.
- C’est incroyable !
- C’est la Force Enelrad, c’est la Force.
Elle baisse ses yeux sur moi, nos regards sont fixés.
- C’est étrange.
- Quoi ?
- Je n’arrive pas à lire dans tes pensées.
Je me retourne vers un bloc de pierre qui formait autrefois une partie du mur du temple, je tente de le faire léviter, mais c’est impossible.
- Non, j’y crois pas !
- Quoi ? Qu’est ce qu’il t’arrive ?
- Je n’ai plus la Force !!
- Oh merde !
J’essaye à nouveau, rien.
- C’est pas grave, dit Enelrad.
- Pas grave ! Je n’ai plus la Force ! Tu te rends compte de ce que ça veut dire ?
Elle se rapproche de moi.
- Je m’en fout, laisse la Force tranquille, elle saura bien se débrouiller sans toi.
Elle m’embrasse passionnément.
- Qu’est ce qu’on dira à nos enfants ? Ils ne me croiront jamais.
- Tu n’aura qu’à leur dire que tout cela est arrivé il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine…
Je souris, et nous nous embrassons de plus belle.
Au dessus de nous, le ciel est traversé par une magnifique pluie d’étoiles filantes. Pas de doutes, une nouvelle ère commence, et je compte bien la vivre, en famille et sans aucun mauvais pressentiment.
FIN
FIN DE LA TRILOGIE REALITE FICTIVE
Merçi à tous ceux qui ont suivi jusqu'au bout, que la Force soit avec vous, à jamais !