Voilà le chapitre 5, période de transition pour la petite Siobhan qui va entamer la deuxième partie de son "voyage" dans le chapitre 6.
Donc de l'archéologie à la Sith, du combat et des découvertes boulversifiantes pour très bientôt !!
Critiques toujours plus que bienvenues, d'ici là bonne lecture
5/Tempête Siobhan évita avec souplesse la coup de pied fourbe que son maître venait de lancer. Profitant de son déséquilibre partiel elle projeta une violente poussé de Force, la vague faucha la jambe d'appui de Ry'Akh. La jeune fille fit passer son arme dans son dos et plongea, lame en avant, là où allait se trouver la poitrine de son maître... Le métal racla le sol en pierre dure alors qu'il aurait dû mordre dans les chairs.
Le Seigneur Sith avait ralenti sa chute, le temps d'un battement de cœur, temps suffisant pour échapper à son élève et retomber violemment sur la lame et la briser nette alors que sa main libre venait cueillir le visage de la petite Zabrak. La jeune apprentie se releva, cracha le liquide chaud et vermeil qui lui laissa un goût métallique dans la bouche.
- N'oublie pas que tu n'es pas la seule à t'abreuver du Côté Obscur. Néanmoins le maniement de ta nouvelle arme ne semble plus te poser problème.
Siobhan raffermit sa prise sur son sabre double, arme rare au sein de l'Ordre. L'utilisation d'une double lame soudée offrait de multiples possibilités offensives mais demandait une attention de chaque instant pour ne pas se laisser déborder... L'amplitude et la vitesse demandées ne garantissaient qu'une défense limité pour na pas dire
« aérée ». Cependant, elle reconnaissait que son maître avait su trouver l'arme qui lui convenait parfaitement. Il lui tardait que les deux lames métalliques soient remplacées par deux lames lasers. Le chemin ne serait plus long.
D'un geste du poignet, le kaleesh désactiva son sabre laser et congédia son apprenti pour qu'elle aille se mêler aux autres étudiants de Korriban. Voilà déjà plusieurs semaines que Ry'Akh l'avait autoriser à rejoindre un groupe d'étudiants. Elles partageaient les cours de maîtrise de Force, les cours d'escrime et autres enseignements Sith avec les autres apprentis. Les faibles ne devaient pas ralentir les forts, les sessions en groupe étaient rares mais relativement riches. Siobhan profitait toujours de quelques séances particulières et privées que lui dispensaient les Seigneur Sith maître en leurs domaines. Malgré l'aversion que provoquait sa situation, la petite Zabrak appréciait ses moments d'abandon physique, l'inégalable jouissance qui s'emparait d'elle lorsqu'elle puisait dans la Force pour guider son arme.
Son maître accentuait sa formation au combat en lui faisant étudier la Forme IV ou Ataru. Dans l'Ataru elle apprenait vitesse et mouvements déstabilisant mais surtout à puiser dans la Côté Obscur pour soutenir son corps. La Force comblait les dépenses énergétiques qu'un tel style engendrait, elle faisait refluer fatigue et épuisement physique. Cette forme consolidait sa relation avec la Force et lui permettait ainsi d'accroître son affinité avec le Côté Obscur.
Les semaines passèrent, puis les mois sans qu'elle ne trouve autre chose que des rivaux au sein de son groupe. Tous enviaient ses leçons privés, tous savait que le Seigneur Ry'Akh l'avait prise comme apprentie attitrée alors qu'elle était une des plus jeunes et une des plus récemment admises à l’Académie. Le kaleesh lui avait interdit de participer au Cercle des duels. Cet interdit commençait à l'agacer au plus au point. Alors qu'elle répétait une énième séquence d'arme au sein du groupe elle repensait à tous les petits coups bas qu'elle devait subir au quotidien.
Il n'était pas rare qu'elle retrouve de petits tas de sable devant la porte de sa cellule, le glyphe sith signifiant
« esclave » écrit en leurs milieux. Le meilleurs d'entre eux était un Nautolan du nom de Kaar Nyvor, c'était aussi lui l'auteur de toutes ces attaques mesquines et basses sensées déstabiliser la petite Zabrak. Mais ce matin il avait été trop loin... C'était une chose de constamment lui rappeler ses origines, sa vie d'esclaves, ça n'était une autre de jouer avec la mort de ses proches...Quelques heures plus tôt elle avait trouvé devant sa porte une large flaque de sang, où trônait en son centre un glyphe fait de sable. Glyphe qui signifiait
« père ». S'en était trop, elle aurait pu passer sur les rires moqueurs qui la suivaient dans les couloirs, la violente poussée de Force qui avait faillit la faire tomber du toit mais pas sur la mort de son père. Il était temps qu'elle affirme sa position, qu'elle les remette à leur place !
La séance ce termina et tous les élèves vinrent former le cercle autour du Maître Bretteur Twi'lek. Siobhan attendit que chaque élève soit assis et s'avança dans le cercle. Elle se força à poser sa voix pour ne pas laisser transparaître sa colère.
-
Je défie Kaar ! Elle pointa un doigt accusateur sur le Nautolan qui, si il fut surpris, ne montra aucune émotion à l'appel de son nom. Il se leva très calmement et prit place.
- Je relève le défi ! Et de prononcer tout bas. Esclave.
- Je ne suis pas une esclave, je suis, je suis... - Tu es donc quoi ? Hum ? Ses tentacules crâniens ondulèrent comme pour se repaitre de l’indécision qui marquait le discours de sa rivale.
- Je suis une Sith !! Bien meilleure que tu ne le seras jamais ! L'apprenti Nautolan fit tournoyé son sabre et serra plus fort le manche. Ses jointures, vertes,en devinrent blanches. Siobhan érigea à son tour un bouclier de Force et plaça son double sabre dans le dos. Les lames émoussées traçaient une diagonale inquiétante et inattendue. La petite Zabrak puisa dans le Côté Obscur pour alimenter son corps et soulager ses muscles qui allait être mis à mal par la Forme IV. Kaar n'y tenant plus, attaqua brutalement. D'un bond il abattit sa lame mais Siobhan avait anticipé, roula sur le côté et fit tournoyer son sabre double comme une faux. Le Nautolan sauta et se repositionna. Il faisait appel à la Forme I, simple mais efficace, l'essence même du combat au sabre.
Siobhan décida de prendre le combat à son compte. Elle décrivit un salto, son sabre à l'horizontale et fondit sur son adversaire. Elle virevoltait, sautant en tout sens autour de lui, ses lames s'abattaient en haut, en bas, seul l'appui de la Force permettait à Kaar de parer chaque attaque de sa lame. Le Nautolan enrageait, frustré de se retrouver en position de défense face à la pluie de coups. Le sabre double ne lui laissait pas une seule ouverture. Conjugué à la mobilité accrue de la Zabrak, il se retrouvait à lutter contre une tempête de métal.
Siobhan bondissait, frappait, changeait de main directrice, inversait sa lame, visait la tête, les jambes, les hanches mais toujours elle rencontrait la garde de son adversaire. Bientôt la colère la domina. Puis la haine. La haine de cet imbécile présomptueux qui se gaussait d'elle, de la mort de son père. Elle n'avait pas choisit cette vie là, ni celle d'avant mais c'était les siennes et personne ne les dénigrerait !
Elle fit un dernier bond et s'éloigna de Kaar. Ce dernier enrageait mais la peur commençait à transpirer de tous les pores de sa peau. Bien, il allait commettre une erreur et elle serait là … Elle changea de position, se fendant vers l'avant et tint son sabre double devant elle, juste au niveau de ses yeux. Elle n'avait fait qu'entrevoir les séquences de bases de cette nouvelle forme. Son maître ne lui en avait montrer que peu mais ce style lui plaisait.
Ses muscles étaient encore dispos malgré les longues séquences d'Ataro. Elle se permit donc ce changement. La peur que ressentait le Nautolan allait être alimenter par le doute que ferait naître son changement de style. Siobhan ouvrit encore un peu plus son esprit au Côté Obscur et laissa la rage dominer ses muscles, guider ses lames. Elle s'élança, toute focalisée sur la Forme Juyo ou Forme VII.
Centrée sur des attaques fulgurantes et implacables, la petite Zabrak fit pivoter ses lames et alors que Kaar s’apprêtait à parer bas, elle abattit la lame jumelle sur l'épaule de l'apprenti haï . Un bruit spongieux de chairs écrasées et d'os brisés se répercuta sur les étudiants sidérés par la rapidité de son attaque. Kaar laissa échapper un cri de douleur mais réussit à s'écarter avant que le second coup ne fauche sa nuque. Les barbillons imprégnés de venin pelko firent leur office.
La peau verte et humide de l'alien amphibien se cloqua immédiatement et la douleur paralysa immédiatement tout son bras. Siobhan n'avait pas visé son bras d'épée afin de prolonger son humiliation. Le Nautolan vacilla sous les souffrances conjuguées de son épaule cassée et de son bras paralysé. Maintenant tous pouvaient ressentir sa douleur et sa détresse, tous s'en repaissaient, il était déjà déchu...
Siobhan fondit sur lui, le Côté Obscur alimenta les muscles de son bras pour leur donner une puissance inégalable. Puissance aussitôt transmise à ses lames. La première vint s'abattre sur le genou droit, pulvérisant la rotule en une multitude d'esquilles qui labourèrent les chairs. La deuxième s’abattit sur le bras d'épée et transforma le coude du pauvre apprenti en une bouillie infâme de muscles déchirés et d'os explosés. La pulpe sanguinolente qui lui servait d'articulation devint incandescente sous l'effet du venin foudroyant. Le Côté Obscur était en elle, l'abreuvant, tentant d'influer même sur ses actions conscientes. Une envie de tuer grandit en elle. Comme une faim dévorante, douloureuse. Elle revit le masque de son maître. Oh oui comme elle aurait voulut que ça soit lui. Allongé. A sa merci. Vulnérable. Pitoyable. Sur le point de mourir. Mais elle ne voyait qu'un masque de douleur et de peur panique baigné le visage amphibien de ce pathétique Kaar. D'une pensée elle le souleva, le Côté Obscur prit bien soin d'exercer des points de pression sur ses articulations défaites, lui arrachant de nouveaux spasmes de douleur. Elle le projeta aux limites du cercle, aux pieds de ses acolytes. Atterrés de le voir ainsi, ils reculèrent comme si sa défaite, son humiliation pouvaient les souiller.
La petite Zabrak bondit et se retrouva au-dessus de lui, gémissant et rampant pour trouver un abri qui n'existait pas. Elle n'hésita qu'un bref instant avant d'abattre son arme et écraser la glotte de son adversaire pitoyable. Instant qui permit au Maître Bretteur de lui intimer l'ordre d'arrêter.
Malgré la victoire, la frustration fut la plus forte, le Côté Obscur voulait sa part de violence et de mort. A l'instant où le pouvoir refluait, Siobhan laissa échapper un long cri de rage qui fit s'écarter les derniers indécis à lui laisser place nette. Elle s'enfonça dans les couloirs souterrains de l'Academie avant de retrouver la quiétude de sa cellule. La porte ne se ferma pas immédiatement, chose anormale, elle se retourna pour se retrouver face à son maître. D'un geste lourd il la claqua, lui faisant exploser la lèvre, se retrouvant assise sur sa paillasse.
- ça, c'est pour m'avoir désobéit !La douleur cuisante n'était rien face à cette nouvelle humiliation, elle se releva d'un bond prête à lui sauter à la gorge mais se contenta de serrer les poings et de baisser la tête.
- pardon, maîtreLe Kaleesh fit s’éterniser l'instant, histoire de remuer le couteau dans la plaie. Puis tendit un objet long et métallique sous les yeux de son apprentie.
C'était une garde métallique de sabre double, la partie centrale était ornée de runes sith damasquinées en entrelacs d'un noir profond.
- Tu vas devoir entreprendre un voyage...hum... Périlleux. Mais avant ça tu dois te fabriquer une arme digne de ce nom. En voici la première pièce.
Siobahn fut tenter de dire merci mais elle gratifia son maître d'un hochement de tête et lui emboîta le pas, serrant sa récompense de toutes ses forces.
- Où dois-je me rendre maître ? Ry'Akh accéléra pour prendre la direction du spatioport. Sans se retourner il renseigna son apprentie.
- Nous allons tout d'abord te chercher les cristaux nécessaires pour terminer ton sabre. Ensuite nous reviendrons sur Korriban. - Mais il n'y a rien hormis l'Academie et du sable ici... Maître. - Tu étudies assez les textes anciens pour comprendre que l'on ne doit pas s'arrêter à la surface des choses !La compréhension fit place à la stupeur quand elle reprit la parole.
- Les cryptes ?! Vous voulez que j'aille dans la Vallée des Seigneurs Noirs ?
- Non tu n'as pas bien compris... JE ne VEUX pas mais tu DOIS y aller, mon apprentie. Et c'est pour cela aussi qu'une arme t'est nécessaire...Siobhan prit place dans le vaisseau de son maître en se disant que dans cette vie chaque cadeau avait un goût bien amer.
"... Je m'engage dans les ténèbres où j'ai trouvé la vraie vie
Dans la mort de la lumière."