par kamocato007 » Mar 17 Juil 2007 - 12:22 Sujet:
Voilà Phoenix:Renaissance terminé, je précise que je publierai la suite sur le même topic, à des intervalles plus réguliers ^^
Bonne lecture !
Phoenix assassine les enfants d’Ex Nox. Ce dernier détient l’Orbe, seul capable de gouverner la terrible armée de Babylone, promise à l’Empereur. Reve Randcyde, le ténébreux chasseur de prime, approche de sa cible, Phoenix. A bord du Vengeance, Thrawn se lie d’amitié avec le sergent Shana Dix, orpheline.
Chapitre X : La guerre de Babylone
De tous temps, l’orage fit peur aux hommes : du brusque éclat mordoré à l’éclair terrassant les ténèbres, mille hypothèses ponctuèrent son mystère. Partout dans la galaxie, le ciel se détraque d’une foudre pernicieuse, annonçant avec fracas que la Guerre des Étoiles est à jamais amorcée. Une curieuse sensation de chaleur, une étrange clarté céleste… et une tempête houleuse s’abat sur la galaxie. De la haine de deux hommes, naît une guerre qui mettra à feu et à sang la galaxie toute entière. L’orage tonne, gronde et condamne, tandis que sur la scène, l’acte deux se manigance…
Coruscant, capitale de l’Empire.
Le déluge cinglait les hauts vitraux noirs du palais, avec la sauvagerie d’une lionne. Dehors, tout n’était que chaos humide et tourment imprégnée de la tempête soudaine. Mais il fallait bien plus d’une tornade pour faire trembler l’inébranlable forteresse de l’Empereur : là où l’acier et le fer écrasait la nature d’une imposante fermeté métallique, l’eau transpirait sur la citadelle qu’elle ne pouvait imbiber.
Il y faisait tellement sombre que la salle du trône ne semblait pas avoir de voûte. Tout y paraissait froid, malsain, distant de l’humain, et chaque pas, chaque battements de cœur, y résonnaient dans un infâme silence pervers. L’Empereur était là, seul, installé sur son trône, et sa silhouette arquée dominait la salle en y allongeant ses ombres et ses contours imprécis.
Tellement de plans s’étaient échafaudés dans cette pièce : de l’élaboration d’un assaut surprise à l’assassinat d’un sénateur trop curieux, la moindre entreprise était planifiée dans une précision mathématique. Les Enfants de Babylone étaient, à ce titre, un ouvrage des plus laborieux. Le projet Nine, seize ans plus tôt, fut mené au désastre par une bande de Jedi -heureusement, grâce à Darde Rosso, Babylone fut rouverte.
Natazeus était une idée de Vador. Encore une tentative malheureuse de recouvrer son talent d’antan. La libération de Phoenix aurait dû motiver davantage Nox d’accélérer les choses, mais Natazeus n’était pas le genre d’homme que l’on peut prétendre asservir, ni même garder sous contrôle. Reve Randcyde allait l’éliminer : il attendait d’une minute à l’autre l’annonce de sa victoire sur l’ancien détenu, et la promesse de Nox de lui céder l’Orbe, seul moyen de domination des Enfants de Babylone.
L’holocom émit un bip. Un instant plus tard, la silhouette bleutée d’Ex Nox vacillait dans la pénombre -la Force retint son souffle. Dans le cerveau de Palpatine, les neurones électrisèrent les encéphales, et la machine de guerre cérébrale se mit en marche.
- Nox, Reve Randcyde a déjà dû tuer votre ennemi, broda-t-il. Je vous serai gré de bien vouloir tenir votre promesse dans les plus brefs délais -donnez-moi l’Orbe.
Silence. L’hologramme se brouilla, puis redevint net. La voix tremblante et humide de Nox s’éleva dans les ténèbres :
- Il les a tué. Mes enfants… Wie, Lo… il les a tué.
Sa voix se tût dans un murmure inaudible - L’Empereur s’était toujours délecté de la souffrance des autres, mais chaque larme qui coulait des joues de son pantin invalidait un peu plus son plan bien huilé.
- Palpatine, c’est Votre faute… Vous avez libéré Phoenix…
- Le seul moyen de vous venger est de me donner les pouvoirs de le faire, Nox…
- PAS MOI ! JE NE SUIS PAS UN DE VOS JOUETS !
- Je peux sauver vos enfants, moi seul peut le faire, affirma l’Empereur d’une fausse voix tendre, à condition de…
- NE JOUEZ PAS AVEC MOI ! Vous allez regretter, Palpatine, vous allez bientôt regretter… J’ai l’Orbe, j’ai tout le pouvoir…
Sa voix prenait de l’assurance. D’humide, elle passait rauque et grave -plus sauvage, plus précise. D’homme, il était passé bête.
- Vous ne pouvez guider une armée. Vous devez faire votre deuil… tenta l’Empereur.
Son plan… Tout partait en miette…
- Je vais vous tuer… j’aurai l’Empire dans les mains, et vous à mes pieds… susurra Nox, d’une voix froide et calculée.
- Ce sont des menaces ?
C’était une déclaration de guerre. L’hologramme s’éteint et l’ombre envahit soudainement la pièce. A nouveau, le tonnerre gronda.
Omnimantis, planète damnée.
Reve Randcyde acheva son brandi, demanda à l’Hercule Rouge de réchauffer le cassoulet de Mama Randcyde, puis vérifia ses blasters et ses lames.
Omnimantis était d’un calme plat : le silence de la forêt l’environnait d’une étrange compagnie familière : il avait sillonné tant de planètes, de territoires inconnus, fouiner dans tant de grottes, forêts et marécages, qu’aucun endroit ne lui paraissait inédit à présent. Son ombre furtive s’imprégna dans les jeux d’ombres de la forêt, et il suivit les traces de sa proie.
Une heure s’écoula dans le secret de la nuit naissante, à la traque de branches brisées, d’un sillage se distinguant dans les hautes herbes humides. Ses pas le conduisirent à une vieille longère isolée, et sur le chemin de terre battue, une longue silhouette se dressait dans l’ombre primitive de l’obscurité - sa mission.
L’écho des coups de feu résonna longtemps dans l’atmosphère, planant dans l’air dans un écho sourd, et le silence revint. Les corps gisaient sur le sol, immobiles, comme sculptés dans l’obscurité. Il se passa trente secondes, cinq minutes, une heure, un an… le temps n’avait plus cours sur les lieux, mais quand Phoenix se tourna vers l’hologramme d’Ex Nox, il en savourait chaque millième avec une intense satisfaction. Ce qu’il resta d’humain en lui, les deux balles de son revolver l’avait réduit en miette.
Les deux hommes se fixèrent longtemps, d’un regard qui rendit le moindre mot désuet et scabreux : les yeux emplis de haine, les visages crispés, les expressions de terreur et de résolution, tout se parlait sans mots.
- Et maintenant, que va-t-il se passer ?
- C’est toi et moi, maintenant.
L’hologramme disparut, rétablissant les ténèbres en maîtres des lieux. Phoenix enjamba les cadavres, et quitta la longère. Il s’engouffra à nouveau dans la forêt, se rendit tout entier à l’ombre, sentant la migraine éclore lentement dans sa tête, et de vieux flashs saturaient son cerveau : Tionn et Dorothy l’observaient de l’intérieur, et leur jugement le rongeait peu à peu.
De ce qui était fait, il ne pouvait rien regretter : il avait tué des centaines d’innocents dans sa vie, la mort des deux enfants de son pire ennemi avait juste un goût plus amer… et il s’en contentait. Il avait trop ressassé le passé pendant seize ans pour prêter attention aux détails de sa vendetta.
Il se figea soudain au beau milieu de nulle part : ses sens scannèrent à dix kilomètres à la ronde…
L’air était froid, venteux, la nuit coulait lentement sur la forêt.
Le contact rassurant de ses revolvers, la détente à portée de doigt.
Des pas qui se rapprochent, écrasant discrètement les branchages secs.
L’ombre sans secret, sans excès. Clair de lune : l’endroit parfait pour une rencontre sanglante.
Une vague odeur de brandi, les relents d’une cigarette, du parfum pour plaire aux dames.
- Pas la peine de la jouer surprise-party avec moi : tu te montres comme un homme et tout de suite, s’écria-t-il -et sa voix plana longtemps autour d’eux.
Une voix assurée lui répondit aussitôt :
- Si c’est ta dernière volonté…
Reve Randcyde se montra, un blaster à chaque main, il croisa le regard de Phoenix et dressa rapidement l’état des lieux : son adversaire avait des sabres, des revolvers, des muscles rouillées, un regard plutôt perçant, et des réflexes qu’il devinait affûtés. Il avait eu affaire à d’autres balourds bien plus costaud, le brandi qu’il venait de boire lui avait mis un peu de baume au cœur… l’affaire Natazeus serait bouclée dans quelques minutes.
- C’est Palpatine qui t’envoie au casse-pipe, c’est ça ? C’est quoi ton nom ? Demanda Phoenix en allumant une cigarette.
Un trait de fumée ondulait au-dessus de lui et le bout incandescent s’embrasait puis se calmait à chaque nouvelle bouffée. Reve Randcyde détailla l’état des lieux : une cigarette à la main droite. Pense-bête : ne pas la prendre dans l’œil.
- T’es pas dans les petits papiers de l’Empereur, Natazeus. Allez, fais pas le malin, et je tuerai sans souffrances…
- Je viens de tuer deux gosses de moins de dix ans - je suis plutôt du genre à jouer les baroudeurs…
- Alors, baroude bien…
Phoenix fut le premier à dégainer : le doigt bien fixé sur la détente, il visa Reve du coin de l’œil. Il disparut sous les hautes herbes, avant que la balle fusent dans les branchages. La vague sensation de se retrouver au bon vieux temps des rixes rurales laissa sa place à la sensation d’avoir vieilli d’un siècle entre temps : quand Phoenix bondit derrière un vieil arbre calciné, il sentit ses os lui rappeler qu’ils n’étaient plus de première jeunesse.
- Te bile pas, Papy, fit une voix à vingt mètres de lui. J’entends tes os craquer d’ici, sors de ta cachette et tu sentiras juste une petite brûlure sur le front…
Phoenix calma ses battements de cœur, estima ses chargeurs -à peine trente balles calibres 6, face à deux blasters classe 9, il n’allait pas faire le poids longtemps. Il s’accroupit (putain de dos…) sous la cime des herbes humides, les tympans aussi aiguisés que ses lames. Randcyde devait être quinze, peut-être dix mètres…il jugea qu’il avait adopté la même stratégie. Il pointa le canon de ses revolvers en direction de sa position présumée…
L’idée de tirer à l’aveuglette, avec un arsenal limitée, face à des blasters, était sans doute discutable : pour la première depuis l’assaut sur Vanirion (une vieille mission aux balbutiements de l‘Empire), il regretta de ne pas s’être modernisé.
Le déluge de balles et de lasers commença : les tirs de blasters fusaient de toutes parts, calcinant la flore, et ses revolvers mitraillèrent au hasard de ses instincts. Aussitôt, il sentit une salve lui traverser la jambe et l’épaule, et il plia sous la douleur. Son hurlement lui racla la gorge. Il resta cloué sur le sol, privé du moindre geste, et vit le crâne de Randcyde se risquer au-dessus des herbages.
- Je pensais pas que t’allais risquer le coup, grand-père : t’inquiète, je vais abréger tes souffrances.
Je vais abréger tes souffrances…
Randcyde avait dit ça tellement de fois (la phrase culte de tout bon chasseur de primes ironique qui se respecte) et viser le crâne d’un homme était aussi monnaie courante. Il chuchota un « Bye Bye » courtois et pressa la détente…
Mais chuta lourdement sur le sol. Ce vieux bougre avait encore des jambes d’acier.
Il sentit un pied lui déjouer la mâchoire, mais remit aussitôt la situation à son avantage : il prit appui sur son bras et dans un geste ne relevant aucun doute sur son agilité, répondit promptement à la tentative de Phoenix.
Natazeus était à terre. Et il allait y rester.
- Bien joué, fit Randcyde en prenant prudemment ses distances. Je te le redis, pour la bonne et dernière fois : Bye, Bye…
En joue.
Son PDA émit un bip. Dieu avait vraiment envie de retarder l’instant funèbre.
- Oui ?
- Je vous met en liaison avec l’Empereur, Mr Randcyde.
Un instant s’écoula, Randcyde gardait Phoenix à portée de blaster.
- Randcyde ? L’avez-vous fait ?
- Tuer Natazeus, vous voulez dire ? Non, mais il est à mes pieds, une pression sur la détente et il s’en ira au paradis des grands-pères.
- Mission annulée, Randcyde. Mission annulée. J’espère qu’il gardera toute sa validité…
- Deux bobos sans gravité, Palpy, il est à ma merci. Mais j’ai peur de ne pas vous suivre. Vous voulez le tuer, puis qu’il soit en pleine forme.
- La situation galactique a changé. J’ai donné le signalement d’un nouvel ennemi à tous les chasseurs de prime de la galaxie. Exilion Nox doit mourir.
- Quant à mes honoraires ? C’est satisfait ou remboursé, chez moi…
- La mort de Nox représente dix fois plus à mes yeux que celle de Natazeus. La compensation financière est proportionnelle à mon intérêt.
A ces mots, les yeux de Randcyde s’illuminèrent de satisfaction. Il se tourna vers l’objet du contrat obsolète : Phoenix était plutôt mal en point.
- T’as de la chance, Natazeus - ta tête n’est plus à l’ordre du jour. J’ai du brandi corellien sur mon vaisseau, et quelques pétards… T’as l’air d’avoir passé une sale journée…
Ils levèrent tous les deux la tête, surpris par un bourdonnement sourd : de longues ombres s’étendaient sur Omnimantis, et lorsqu’un énorme croiseur plana au-dessus d’eux, la pluie cessa de couler sur la clairière.
- C’est pas un croiseur impérial… devina Randcyde, vérifiant toujours que Natazeus était à terre.
- Non, c’est une autre armée. Celle du Projet Nine, devina Phoenix. La guerre a commencé.
Épilogue
Au dessus d’Omnimantis…
Le capitaine Thrawn scrutait avec intérêt l’hologramme d’un vieux chef d’œuvre antisardd, scannant le moindre détail d’une peinture dont il connaissait chaque coup de pinceau. Le sergent Dix lui faisait face, terminant le compte-rendu de sa visite d’Omnimantis.
- A votre rappel, nous venions tout juste de découvrir leur base, et j’avais dans l’idée une tactique Say Jin, diversion en tenaille type 2 : nous étions à flanc de montagne, l‘ennemi avançait sur un faux plat.
- C’était une excellente idée, sergent Dix. La plupart des sergents auraient négligé une stratégie en Ban Sziv, et aurait de suite fait face à l’ennemi. Vous négociez déjà votre promotion…
- Loin de moi cette idée, Capitaine. Servir à vos rangs est la seul promotion que je visais.
- S’il vous plaît… fit Thrawn avec un sourire. Nous savons tous deux…
Il se tût quand le signal du pont B émergea de son holocom.
- Ici Thrawn, que se passe-t-il ?
- Neuf croiseurs de taille Omega viennent d’entrer en hyperespace, Capitaine, ils ne répondent pas au type impérial et…
- Vous les avez laissé filé ? Soupçonna Thrawn d’un ton agacé.
- C’est-à-dire qu’ils étaient rapides et…
- Calculez leur trajectoire de par la dernière position connue, officier, et je veux votre rapport dans l’heure.
Il mit fin à la conversation et son regard vagua longtemps dans l’air. Il supprima les hologrammes d’arts et demanda à Shana d’ordonner le pont C. Elle quitta la cabine, et Thrawn pianota sur son holocom.
La silhouette bleutée de l’Empereur Palpatine peu après apparut devant lui.
- Nox nous a déclaré la guerre, fit-il. Les Enfants De Babylone sont une armée à prendre très au sérieux.
- Votre plan a trouvé une faille, Empereur. Je peux mener cette guerre, suggéra Thrawn. Il me faut juste connaître leur dossier…
- Ce n’est pas un de ces peuples primitifs dont les peintures et les sculptures vous permettent d’élaborer un plan d’attaque ! Siffla Palpatine. Ce sont des machines de guerre, n’obéissant qu’à un seul homme qui veut voir le chaos régner sur l’Empire !
- Les machines sont des ennemis plus faciles que des êtres vivants : elles sont rationnels, elles calculent, et nous connaissons les tactiques qu’elles peuvent utilisé contre nous, ce qui nous donne un avantage.
- Le projet Nine n’était pas le simple projet d’une armée faite de clou et d’acier… les Enfants de Babylone ont justement été crée pour être invincible…
- Nous avons un atout de taille. Lionel Dix. J’ai sa fille sous mon commandement, elle le croit mort. Lionel Dix est notre meilleure carte…
* * *
Debout à l’avant de la passerelle 138, Nox observait le couloir de l’hyperespace l’étouffer lentement. A ses pieds gisaient un hologramme de ses enfants que son pied écrasait. Sa bouche sans lèvres se plissa dans un rictus quand il dessina en lui le visage qui n’allait pas quitter son regard : Phoenix Natazeus allait payer, cher, horriblement cher…
Autour de lui, les millions d’Enfants de Babylone s’affairaient à parfaire leur arsenal. Au bout de leur quatre mètre de hauteur, au bout de leurs muscles de fer, de leurs organes humains scientifiquement changés en turbines de guerre, leur regard s’illuminaient de leurs dernières traces d’humanité : mais de l’être humain, il n’avait gardé que la fourberie, la violence et le vice. Et, surtout, la soumission.
Il portait l’Orbe. La clé de tous les pouvoirs. L’Orbe, un minuscule globe cristallin, brillait dans sa paume, et bientôt, très bientôt, l’heure de la vengeance sonnerait. C’était une guerre galactique.
Plus encore, c’était une Vendetta.
Kamo.