Voici la suite ! Désolé de la longue attente mais j'étais en plein des les revisions (je passe le bac la semaine prochaine). Mais bon, voici sans plus attendre la suite
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« _ La mort n’est crainte que par les imbéciles, la mort est ce qui lie tous les êtres. Nous faisons face à la mort comme un nouveau né ouvre pour la toute première fois les yeux devant sa mère. Vénérer la mort, c’est embrasser les ombres de notre déesse toute puissante. »
Anula la rêveuse, Grande Matriarche des Ombres.
Lavoréan, une planète mystique, perdu dans les tréfonds obscurs de la bordure extérieur. Un monde isolé, dépourvu de toute influence politique extérieur. Les lois de la Républiques y sont exemptes, c’est un monde contrôlé par la haine et la suspicion. Enorme planète, dont quatre lunes dessinent les abords. La plus belle de toute et la lune d’Harom, « la lune d’argent », comme les habitants l’appel, essentiellement constitué de cristals pures, guidant les voyageurs comme une étoile, mais dont le rayonnement radioactif avait dissuadé les éventuels mineurs avides de richesses. Ce système stellaire, recensé comme étant le » secteur sanglant » par les historiens républicains, porte ce nom depuis la grande bataille au tout début des croisades Mandaloriennes lorsque la flotte du Revanchiste Revan avait affronté les forces bleues.
« Lavoréan est le monde image de la guerre, un cimetière technologique, sépulture de milliers d’âmes cherchant sans cesse le repos, tourmenté par les affres insensés de la guerre. »
Mikal, historien du Sénat
Une fois sorti de l’hyper espace, l’Ebon Hawk traversa les restes de la grande bataille, évitant lentement et silencieusement les débris, comme pour ne pas déranger les esprits en peines, sommeillant encore dans les carcasses démembrés des vaisseaux de combats, quelque soit leurs affiliations, rejoignant inlassablement leurs postes, pour une guerre qui n’en finirait jamais.
_ Je ne crois pas avoir déjà vue pareil désolation… lâcha Yuya avec peine, sa voix ayant du mal à transpercer les milliers de hurlements dans la force
_ Moi… si.
Revan parla sans laisser paraître aucun sentiment, les batailles qu’il avait mené, il n’en regrettait aucune, toutes étaient nécessaires et calculés. Chaque variable, chaque système recherché pour finalement arriver au même résultat. Que ce soit Lavoréan, Ondéron, Serroco, Dxun ou même Malachor, tous des mémoriels de cette ère de sang, il ne pouvait se payer le luxe d’éprouver des remords ou de la pitié.
Le silence resta de marbre jusqu’à l’approche immédiat de la planète. Un monde paisible vue d’en haut, majoritairement désertique à la manière de Tatooïne aux premiers abords, mais si on regarde avec attention, on peut repérer plusieurs grands lacs, formant de grandes oasis, propices à la colonisation.
_ Tu te souviens de ou est l’endroit que nous recherchons ?
_ Oui, mais on ne peut y aller directement.
_ Pourquoi ?
_ La planète est sujette à des rayonnements intenses du Soleil. C’est une géante rouge qui émet continuellement des dégagements de particules très dangereuses à certaines périodes de la journée. Les oasis colonisés par les autochtones sont protèges contre cette menace, nous avons besoin d’eux.
_ Mais la bataille à l’époque ?
_ Le manque d’information nous a coûté de nombreuses vies, mais la bataille au sol fut prompt et décisive… Aujourd’hui nous sommes… potentiellement préparés.
_ Potentiellement ?
_ Nous n’avons pas laissé bonne impression aux habitants lors de notre dernier passage. Les mandaloriens les tenaient en laisse, mais ils préféraient l’assujettissement plutôt que la liberté… par le sang. Ils se sont battus aux côtés des Mandaloriens, la plupart des foyers de population ont… disparu. Mais nous avons de la chance, le plus proche des ruines est resté plus ou moins intact.
_ Quel chance…
Revan ne répondit pas, il était occupé à manœuvrer le vaisseau, évitant tant bien que mal les débris spatiaux. Au loin, la géante rouge émettait de grande éjection de plasma d’une intensité si forte qu’elle pouvait changer radicalement l’écosystème d’une planète. Il y a quelques centaines d’années, ce monde avait probablement été similaire à Dantooïne, le changement de climat expliquant notamment la grande chute démographique. De millions de colons, il n’en restait plus qu’une poignée.
Le vaisseau pénétra dans l’atmosphère, l’entré créa une dépression sonique qui vint alerter les plus proches habitants. Ils n’étaient pas habitués à recevoir de la visite. Un climat de xénophobie s’étant installé, cela ne serait pas une partie de plaisir pour les deux amis de se frayer un chemin jusqu’aux ruines… Une fois posé sur une piste d’atterrissage de fortune, à l’abri du bouclier solaire. Revan et Yuya se dirigèrent vers la soute pour se préparer.
_ D’après les capteurs externes, la température est de … 38 °c…
_ Zut, je n’ai pas pris mon écran total… fis Yuya d’un sourire
_ Prends simplement ton sabre laser, et garde-le à portée de main.
_ Très bien, mais essaie de rester… pacifique, inutile de se créer plus d’ennuis.
Revan ne répondis pas, il appuya simplement sur le bouton qui ouvrait la trappe du vaisseau. Lorsque celle-ci descendit, elle vint illuminer les deux jedi d’un halo de lumière intense. Une fois l’aveuglement passé, le soleil laissa là place à une bande de soldats armés. Ils étaient vêtus plus comme une petite milice plutôt qu’une armée organisée. Leurs armes étaient d’origine mandaloriennes, probablement laissé sur place lors de leurs fuites. Leurs vêtements étaient blancs, un masque à oxygène leur protégeait le visage. Le sable venant dans le cas contraire, boucher les poumons en cas d’exposition prolongée aux vents du désert.
Revan se retourna vers Yuya _ Je ferai de mon mieux pour être… pacifique…
_ Jetés vos armes, meltir !
_ Meltir ? demanda Yuya incrédule
Les soldats perdaient leurs calmes de seconde en seconde, comme s’ils avaient un grand danger qui se rapprochaient pas à pas vers eux, et que leurs temps étaient comptés.
_ Jetés vos armes ou nous ferons usage de la force !
_ Très bien… Revan, je suis d’avis de faire ce qu’ils disent pour le moment.
Revan réfléchit un bref instant, tentant d’imaginer toutes les possibilités qui s’offraient à lui et toutes les résultantes que cela engageraient. Donner ses armes en terres hostiles était pure folie. Il pourrait tout à fait manipuler ces esprits faibles, et leurs demander de leur laisser leurs armes, mais Yuya ne serait guère d’accord…
_ Nos armes sont bien là ou elles sont, vous allez nous conduire à celui ou celle qui vous commande.
_ Revan !
_ Nous n’avons pas le temps, Yuya, le soleil est en pleine éruption et je veux profiter de la prochaine tranche de temps, je ne suis pas ici en voyage touristique et je ne laisse pas mon sabre à n’importe quelle milice.
Yuya ne répondis qu’un bref soupir, rangeant son sabre à sa ceinture. Les gardes quant à eux baissèrent leurs armes et invitèrent les deux étrangers à les suivre. Les longues rues, embourbés de sables fins et bouillant longeait une splendide oasis dont l’eau était probablement la denrée la plus importante de la planète. Les habitants étaient tous dérangés par la présence des deux inconnus. Les enfants ne quittaient pas leurs mères, elles même protégées par leurs maries qui cachaient tant bien que mal leurs uniques poignards sous leurs toiles. Ce qui était très certainement une rue commerciale était ornée d’étalages de bijoux de pacotilles, et d’instruments artisanaux. Un unique bazar à nourriture faisait office de ravitailleur, les seules terres cultivables étant directement aux abords de l’oasis, suffisant à peine à nourrir la population présente.
_ Ces gens m’ont l’air malheureux…
_ Tu te base sur la République comme modèle… Ces gens sont ce qu’ils sont, et ont ce qu’ils ont… Ils ont eu la chance de saisir leurs libertés, mais ils ont préférer la reniés et aujourd’hui les voilà, piégés dans leurs propres dunes de sables, agglutinés prêt de leurs toutes précieuses oasis. S’ils ne peuvent se sortir eux même de cette situation, alors c’est tout ce qu’ils pourront avoir.
_ Tu es bien cruel…
_ Non, je suis dans le vrai, c’est toi et les autres jedi qui vous bercer d’illusion… Vos nobles intentions ne suffisent pas, parfois il faut agir, suivre son instinct, suivre sa voie…
_ Silence !
Les gardes commençaient à s’agiter, le groupe d’approchait d’un édifice plus imposant. Une sorte de temple, ou de palais. De grandes sculptures, en adéquations avec le reste de l’architecture du village prouvaient l’âge d’or révolu d’un monde agonisant.
_ Vous allez pénétrer dans le sanctuaire sacré de notre déesse, vous ne parlerez que lorsque notre maîtresse vous l’autorisera, vous ne ferez que répondre à ses questions. Est-ce clair !
_ Oui, c’est très clair, allons y. trancha Revan
Une fois pénétrer dans l’enceinte, le contraste était encore plus grand. De grandes fresques et mosaïques narraient sans aucun doute les périples de ce peuple dans ce désert sinistre. La bâtisse devait faire environ une centaine de mètre de longueur, tout au bout, se trouvait une sorte d’hôtel avec une grande statue de femme derrière. Une femme au visage visiblement brulé et plein de cicatrices. De long cheveux et des yeux durs, visiblement l’objet du culte de ce temple. Arrivé à quelque mètre de la table, les miliciens leurs demandèrent d’attendre leur maîtresse. Une femme sortie d’une porte de l’arrière salle. Elle était grande, des cheveux courts et noirs cachant seulement ses oreilles. On ne pouvait voir du reste de son visage que ses yeux d’un noirs profond, le reste étant caché par une sorte de voile plus esthétique que la cour qui l’accompagnait, vêtue d’un apparat semblable, mais visiblement moins enrichie, ce qui signifiait que cette femme devait être « la maîtresse ».
_ Voici donc l’objet de toutes les perturbations qui touche notre communauté. Je vous souhaite la bienvenue, si tant est que ce mot est encore de la valeur en ces lieus. Elle s’inclina légèrement en signe de respect puis poursuivi. Je suis Levinia la lucide, grande matriarche de l’ombre, chef du culte de la déesse mutilée : notre toute puissante Agbeth. Vous êtes ici dans son temple, lieu de recueillement, de prières, de confessions… de pouvoir et de richesses.
_ C’est un honneur pour nous que de faire votre connaissance. Fis Yuya avec respect
_ Qu’est ce qui amène des meltir dans la communauté de l’oasis de l’œil ?
_ Des meltir ?
_ Des étrangers, veuillez excuser les us et coutumes de notre peuple.
_ Je comprends, nous sommes ici pour visiter d’anciennes ruines à quelques kilomètres au sud de votre oasis. Vous les connaissez ?
Le silence revint brutalement, coupant cour à la discussion entre Yuya et la matriarche. Evoquer ce sujet était apparemment une erreur… La matriarche fit sortir les miliciens, et bientôt, il ne restait plus qu’elle, les autres membres du culte de l’ombre ainsi que Revan et Maître Andorra.
_ Suivez moi jusqu’au récit de notre peuple, je vais vous raconter l’une de nos plus vielles légendes… Les villageois n’ont pas le droit de l’entendre, seules les femmes initiées aux préceptes d’Agbeth le peuvent.
Arrivé aux fresques ornant le mur d’entré, la matriarche poursuivis.
_ Regardez, tout ceci remonte à l’aube de notre civilisation. Autrefois, cette oasis fut la première colonie de Lavoréan…
_ Vous savez, jedi, ce n’est pas souvent que nos prisons accueille pareil couard. D’habitude on héberge les plus grands malades de la galaxie, mais celui là il a tremblé du début à la fin.
_ Merci Lieutenant, nous avons besoin de lui parler, cela ne prendra que quelques minutes, et vous pourrez retourner vaquer à vos occupations. Fis Jolee
_ Très Bien
Le cortège descendit avec un ascenseur jusqu’aux geôles hautement sécurisés, ou l’on enfermait les plus grands criminels et les menaces contre la République. Talgorn avait été placé ici pour le faire craquer et avouer, pareil méthode était plutôt inhabituelle mais l’époque l’était tout autant. Une fois sortit de la cabine, le groupe avait encore un escalier à prendre. Le secteur était sinistre, humide, froid. La tristesse, le désespoir, la haine, la folie, tout ceci était mélangés et créaient une atmosphère tout ce qui avait de plus désagréable même pour les non sensible à la force. Le lieutenant consulta sa banque de donnée.
_ Alors voyons voir, officier de maintenance Talgorn, chambre Z-Beta-3, venez, c’est juste l…. Ciel !
Talgorn était là, baignant dans une marre de sang. Son corps reposant là depuis apparemment quelques heures, la décomposition des chaires commençant à faire son effet. Il avait été frappé par un expert, il s’était littéralement vidé de son sang, probablement mort après des minutes d’agonies. Le meurtrier avait laissé dans sa poitrine l’arme qui avait apparemment servi à le tuer, un poignard d’une lame de dix centimètres… Mais la question demeurait posée, comment un détenu aurait pu être assassiné dans l’une des prisons les mieux gardés de la République ?
Quelque part, au fin fond de la galaxie… Un grand temple noir donnant l’impression de toucher le ciel, et flirtant pourtant avec les ténèbres tenaient la place maîtresse sur le monde cimetière de Malachor V. Jadis grand champs de bataille, aujourd’hui monde mort et craquelé de toute part. La ou la force noire est à son apogée, le côté obscur y règne en maître absolue, chassant la lumière tel un fétu de paille insignifiant. Quiconque pénètre dans cette région perdu doit soit chuter tout au fond du gouffre, soit mourir.
_ Avez-vous accomplis votre devoir, Seigneur de la douleur ?
_ Oui, mon maître, j’ai fait ce que vous m’aviez demandé. Le piège se refermera bientôt sur les jedi, et nous serons les maîtres, et eux les proies chétives.
_ Ne sous estimer pas les jedi, même s’il y a des choses bien plus terribles dans la galaxie, ils sont capables de causer plus de problèmes que vous ne le penser. Cependant vous avez raison, leur arrogance causera leurs pertes, mais de ce conflit, il n’y aura pas de vainqueur. C’est une guerre qui amènera tout le monde à terre, nous seront tous confrontés à notre propre destin, comme Revan le fut jadis.
_ Revan fut faible, mon maître. Il ne méritait pas votre enseignement.
_ Revan ? Faible ? Non, je ne le crois pas, il a simplement vue avant tout le monde ce qui devrait être évident. Lui seul a senti ce poison qui coule dans nos veines, et que le cœur qu’est le conseil des jedi, ne fait que le répandre dans l’organisme à toute vitesse.
_ Jadis, un peuple vivait sur Lavoréan, quand le sable était encore terre et où les vapeurs acides ne terrassaient pas les voyageurs. Ce peuple était discipliné, sage et puissant, guidé par un grand guerrier. Il mena ses troupes à la victoire, et paya le prix de sa vie. Il est mort, pour en sauver beaucoup d’autre. Nous honorons ce genre de croyance, celle ou la mort mène à de grands desseins. Aujourd’hui, le seul monument à la gloire des ancêtres est le vieux temple des damnés, celui que vous recherchez. Malheureusement, je ne peux vous en autoriser l’accès.
_ Pourquoi cela ?
_ Ecoutez la suite. Quand ce peuple disparu, dispersé par les luttes de pouvoirs, on raconte que deux êtres divins : Agbeth et Jezebeth, la déesse de l’ombre et celle du Soleil auraient prient sur elles de mener les derniers colons au pouvoir. Mais le pouvoir n’étant pas fait pour être séparer en deux, les deux héritières se déclarèrent la guerre, scindant notre peuple en deux et les menants à la bataille. Alors qu’aucun vainqueur ne semblait sortir de ce conflit, on raconte que la cruelle déesse du Soleil : Jezebeth, aurait lancé une malédiction sur tous les fidèles qui lui résistèrent.
« Des oasis les cendres jailliront, le sable remplira vos poumons tels un poison, là ou il y avait la vie, il aura désormais la mort. Des ombres surgiront le chaos, le feu consumera vos âmes et dispersera vos restes tels de la poussière. »
_ Agbeth tua finalement sa rivale, la paix revint pendant des millénaires, jusqu’à ce que finalement l’ancienne malédiction resurgisse. Le feu brûla nos forêts et les eaux se retirèrent, alors que l’ombre reculait, les fidèles du Soleil se firent de plus en plus nombreux. Ils prirent finalement le pouvoir, aidé des démons casqués.
Revan susurra à l’oreille de Yuya. _ Des mandaloriens… Toutes ces inepties commencent à me fatiguer…
_ Aujourd’hui, les démons casqués sont partis, chassés par les forces de votre République. Mais l’influence du Soleil reste forte parmi les miens, et notre culte s’en trouve grandement fragilisé. L’oasis de l’œil est l’une des dernières à vénérer l’ombre.
_ Pardonnez moi, Matriarche, mais avec tout le respect que l’on vous doit, en quoi est-ce que cette histoire nous concerne ? demanda Revan
_ Ce sont les armées démoniaques qui contrôlent désormais les terres ou vous voulez vous rendre. Ils gardent leurs terres farouchement et n’acceptent pas que les ombres s’y faufilent.
_ Alors peut être devrait-on rendre visite à ce culte du Soleil...
_ Ils tuent tous les étrangers à vue susceptibles de salir leurs sols sacrés.
_ Alors comment pouvons nous accéder à ces ruines ?
_ Prend garde, Mission, Kalarba est un monde dangereux pour les visiteurs imprudents. Il ne faut pas nous faire remarquer, sans quoi nous iront au devant de graves problèmes.
_ Je comprends.
Le spatio-port de Kal’Arla était réputé dans tout le secteur pour sa non ingérence dans tous les trafics illicites tels ceux d’épices ou d’artefacts de contrebandes. Les autorités locales, corrompus jusqu’à la moelle n’hésitaient pas à fermer les yeux en échange de quelques piécettes même si la vie d’innocents étaient en jeu. Le seul et unique but était le profit, et des vaisseaux arrivent et partent à longueur de temps, assurant une rentré sur et rentable d’argent de manière quotidienne. Les autorités républicaines, au courant de toute cette corruption n’eurent d’autre choix de fermer elles aussi les yeux, risquant dans l’autre cas, de tuer une base de ravitaillement sur pour les vaisseaux du secteur. Toutes les espèces de la galaxie étaient représentées en ce lieu malfamé. Kalarba était un monde de la bordure intérieur, mais peuplé uniquement de tribus éparses sur toute la surface de la planète. Chaque cité franche à ses propres lois, ses propres règles et ses propres problèmes. Certaines vivent en autarcie, d’autres s’organisent politiquement, décidant ou non de traité avec la république de manière pécuniaire.
_ Alors, ou allons nous ?
_ Je ne sais pas, j’avais pour ordre d’atteindre le port, puis d’attendre l’émissaire de la république chargé de m’accueillir. Il devrait déjà être là, c’est inquiétant…
_ Nous ne devrions pas rester en plein milieu de la zone d’atterrissage, on risquerait de se faire remarquer. Si l’émissaire est là, cela ne devrait pas être si difficile que cela de le trouver n’est-ce pas ?
_ Je ne sais pas de qui il s’agit…
_ Regarde là bas, une cantina, je pense que s’il nous cherche, il saura que nous ne nous serons pas trop éloigné, il cherchera en tout premier lieu là bas.
_ Bonne idée, Mission.
Cette dernière esquissa un sourire, se sentant utile. Les deux amies se dirigèrent ensemble vers la cantina, d’un pas lent et assuré, pour ne pas trop attirer l’attention. Le vent soufflait d’une légère brise. Dans le cargo qui avait amené la jeune jedi et son équipière de fortune, une voix féminine vint stopper toute activité. Un cri d’effroi qui vint faire trembler tout le monde. Ce cri venait de la soute. Une jeune hôtesse, accompagnée de employés de l’agence de transport qui étaient en train de décharger la marchandise présente à bord, avait semble t’il découvert trois cadavres humains, démembrés et rangés à la hâte dans plusieurs bagages. Les valises étaient dégoulinantes de sang et d’organes arrachés. Très vite, les forces armées investirent le port, fermant tout le trafic. Un malade mental se promenait apparemment dans la cité, et même pour un gouvernement au passé douteux, c’était inacceptable, surtout pour la perte de profit que cela occasionnerait.
_ Un jus de Jumas pour moi s’il vous plaît.
_ Je prendrai un verre d’eau, merci.
Mission regarda Bastila, qui restait de marbre face à la réaction de la fille. Celle-ci fronça les sourcils et grommela tout bas.
_ Je croyais qu’on ne devait pas se faire remarquer ! C’est quoi ça « un verre d’eau », évite le numéro de la chevalière pieuse et au cœur noble ou on se retrouvera avec une dague plantée entre les épaules.
_ J’évite l’alcool autant que possible, cela rend les gens stupides.
_ Justement, si tu veux te fondre à la masse, il faut être comme la masse.
_ De l’eau, ce seras très bien.
Mission se retourna, refrognée, son amie Lisa avait un plus grand sens de l’humour que Bastila, à cela il ne faisait aucun doute. Elles étaient au bar, buvant chacune leurs mixtures. Le verre d’eau de Bastila avait une couleur jaunâtre peu appétissante… Elle fit une grimace tout en y trempant délicatement ses lèvres. Lorsqu’elle releva les yeux, la seule vision qu’elle avait était une jeune danseuse, sur la scène. Ses mouvements étaient amples, et lent, pour le plus grand bonheur de tous ces mâles rongés par la libido. Tous huaient la jeune femme, à moitié déshabillé. Certains, sous l’emprise de l’alcool, si ce n’est d’autres substances, la touchait et l’empêchait d’exercer pleinement son art. Bastila regardait la scène avec dégout, qu’elle pauvre gamine… Une grande beauté, un talent certain, mais limité de par sa condition… Son regard perdu, elle croisa celui d’un homme à une table adjacente. Il était grand, dégarni, une cicatrice sur le visage, allant du front jusqu’en bas de l’œil gauche. Il avait quelque chose d’effrayant, et Bastila s’en détourna rapidement. Pourtant, elle savait qu’il approchait, pas à pas. Elle pouvait se défendre contre ce rustre, mais elle ne pouvait pas recourir à la force, ou sa couverture serait percée à jour. Finalement, il arriva à sa table, et s’assit, sans même attendre son autorisation. Il s’était assis très prêt, à seulement quelques centimètres de son visage.
_ Salut ma jolie, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer à quel point tu étais une beauté…
_ Vraiment, étonnant que vous ne soyez toujours pas saoul au point d’en tomber à la renverse, je peux sentir l’odeur d’alcool putride s’échapper de votre bouche pour venir mettre mal à l’aide mon odorat. Je vous conseil de retourner à votre occupation favorite.
_ Hum…
Il sourit, la dévorant du regard, tout en s’attardant sur sa poitrine. A cet instant, elle n’avait qu’une envie, l’envoyer valdinguer à l’autre bout de la pièce sans autres avertissements. Mais elle n’avait à l’esprit qu’une seule chose, sa mission, ainsi que les gardes tout aussi douteux que ce grossier personnage, montant la garde à quelques mètres, et étant lourdement armés. Elle décida de jouer le jeu. Elle se retourna finalement en face de l’inconnu, prenant son plus beau sourire, cela c’était Lisa qui le lui avait apprit. « Fait ce sourire, et tous les hommes seront à tes pieds … » lui disait-elle. Elle commença à parler, d’une voix douce, aguichante, lui donnant l’impression d’être conquise.
_ Tu es un… habitué d’ici, pas vrai…
_ Oh oui ma belle, je connais ce port comme ma poche.
_ C’est ton terrain… de chasse, n’est ce pas ?
_ En quelque sorte, lieu de travail, de divertissement, tu apprendras… dit-il en se rapprochant de plus en plus. … que sur ce monde, la limite entre ces deux aspects est souvent… flexible.
_ Que dirais tu de chasser plus gros gibier, es-tu joueur ?
_ Oui, ma mignonne, je suis tenté.
Elle se rapprocha à son tour, n’étant plus qu’à quelques mètres de sa bouche, le laissant souffrir. Et quand finalement il s’apprêtait à l’embrasser, elle se détourna, d’un sourire sournois.
_ Que dirais tu de saisir ta proie… dans un coin plus tranquille ?
Elle se leva, se dirigeant vers ce qui était apparemment l’arrière salle. Elle devait avouer que tout cela était nouveau pour elle, elle trouvait même cela très excitant. Elle marcha d’un pas très lent, sensuel, faisant de son mieux pour se rendre désirable aux yeux de son prétendant. Celui ci finit sa bière, le sourire aux lèvres, pensant avoir gagné sa soirée.
_ Avec celle là, je pense que je vais m’amuser…
Il se leva, s’empressant de la rejoindre. Elle était maintenant dans l’embrasure de la porte, le regardant d’un œil désirant, d’un sourire sournois, elle ferma la porte derrière elle. L’homme arriva, tout emballé. Il balaya l’arrière salle du regard, cherchant sa conquête avec hâte.
_ Je suis là… mon mignon.
Elle était derrière lui, dos collé au mur, bras croisé. Il s’approcha très prêt, ses lèvres à quelques millimètres des siennes. Elle posa toutefois son doigt sur celles-ci, et demanda d’une voix encore plus sensuelle.
_ Avant tout, jolie cœur, tu fais partie d’une bande ? Tu es important je suis sûr dans le coin, n’est ce pas ?
_ Peut être, en quoi est-ce important ?
_ Cela pourrait… motiver mes ardeurs…
_ Hum… Je fais partie de la bande à Romarik, le boss pour tout ce qui concerne le trafic dans le secteur.
Elle maintenu son doigt posé, se collant à son corps, puis, poursuivant son interrogatoire.
_ Romarik… Tu crois que je pourrai…le rencontrer ?
_ Pourquoi, je suis très important moi aussi…
_ Oui… elle était maintenant extrêmement proche. Mais vois-tu… Je cherche du travail, et j’aimerais savoir ou je pourrais le trouver… S’il est patron du secteur, alors …
_ Soit… convaincante alors…
Elle sourie, dans ses bras, celui commença à la déshabiller et à l’embrasser langoureusement mais elle l’arrêta d’un coup bien placé dans ses parties sensibles. Celui ce tordit de douleur, elle en profita pour le refrapper au visage et l’envoya au tapis. Il en aurait pour quelques temps à s’en remettre. Elle s’arrangea, remettant ses cheveux en place. Elle avait un peu honte de ce qu’elle avait fait, ces techniques étaient bonne pour Lisa, pas pour une jedi. Mais elle n’était pas mécontente du résultat, elle avait un début de piste, ce boss : Romarik, aurait sûrement des informations utiles au cas où l’informateur ne se présenterait pas. Elle aurait besoin de toute les pistes pour faire son devoir, les ordres du conseil restaient gravés dans sa mémoire, bien à l’abri, même Mission n’en avait aucune idée.
_ Combien de corps y’a-t-il en tout ?
_ On en compte… trois, du moins aux…membres ici présent chef.
Le chef Aquis Surrent était le responsable en second de la sécurité, un des derniers honnêtes hommes sur Kal’Arla. Il sait comme tout le monde dans la cité que la corruption y règne en maître, de ce fait, il avoue lui-même à sa grande honte que son faible pouvoir et sa marge de manœuvre limité l’empêche d’agir comme son devoir le lui imposerait. Dés qu’il avait apprit la nouvelle, il s’était précipité sur les lieux du crime, un crime pour le moins invraisemblable, inhumain…
_ Chef, un des dockers veut vous parler…
_ Qu’est ce qu’ils me veulent encore ceux là…
_ Dites donc, chef Surrent, nous on aimerait bien faire notre bouleau… On n’est pas payé à l’heure, mais pour chaque caisse !
_ J’ai une affaire de meurtre sur les bras, je regrette, mais vos opérations doivent cesser momentanément.
_ Hors de question, j’ai aussi des ordres, et je m’y tiens ! Le boss veut que je prenne ces caisses, je prends ces caisses, si vous n’êtes pas content, ce n’est pas sur mon épaule que vous viendrez vous plaindre !
_ Je sais très bien qui est votre patron, vermine des docks… Soit, faite votre travail, et souillez donc le lieu du crime !
_ Allez les gars, le chef s’est finalement montré raisonnable, on a quinze caisses à vider avant ce soir !
Surrent partit avec les trois corps écartelés vers le bureau de la sécurité, les mettre en sureté était devenu une priorité, il avait bien l’intention d’aller au bout de cette enquête. Il avait déjà perdu les lieux du crime comme source de preuves pour ses investigations, ces trois malheureux ne lui échapperaient pas. Tandis que les dockers vidaient la soute du vaisseau, amenant les caisses vers un entrepôt contrôlé par les hommes de main de Romarik, ils ne s’aperçurent pas d’un détail pour le moins important. Le chargement ne comprenait pas quinze caisses, mais seize…
Bastila était toujours dans l’arrière salle, elle sentait que Mission était en bonne santé, et tandis que le corps de l’autre imbécile trainait toujours par terre, elle entendit des pleures venir de l’une des cabines. Elle s’en approcha suffisamment pour les identifier comme des pleurs de femmes. Elle ouvra légèrement la porte, une jeune demoiselle, était effectivement en train de pleurer, devant un miroir. Ses chaudes larmes avaient défait son maquillage qui coulait maintenant sur son visage, laissant de grandes traces su sa peau claire et douce. De long cheveux rouge descendaient jusqu’à son bassin. Hormis sa tristesse, elle était visiblement d’une grande beauté. Bastila reconnu bien vite la jeune danseuse de tout à l’heure, harcelée par les délires du public, un peu trop éméché. Elle se rendit compte quelques secondes plus tard qu’elle n’était pas seule.
_ Qui… qui êtes vous ? Sanglota-t-elle
_ Une amie… que fais tu ici ?
_ Je pleure sur mon sort…
_ Une jeune femme aussi belle que toi ne devrait pas pleurer ainsi, que t’arrive t’il ?
_ Je… je suis venu ici, espérant faire carrière comme danseuse. Et j’ai échoué dans cette cantina miteuse… elle pleura de plus belle, Bastila s’approcha, la prenant dans ses bras pour la réconforter.
_ Ce n’est rien, allez …
_ Un jour, un homme m’a… piégé, il m’a forcé à faire des choses… Puis… quand il en eut finit, il m’a offerte à son patron : Romarik. Mais voilà, aujourd’hui, je ne peux plus le cacher…
_ Quoi donc ?
_ Je… je suis enceinte ! elle dit ses paroles avec encore plus de tristesse, ses larmes inondaient Bastila qui ne savait pas trop quoi faire dans ce genre de situation.
_ Chaque enfant, même… non désiré, est une bénédiction…
_ Oui mais je ne pourrai plus danser quand ma grossesse sera évidente pour tout le monde, Romarik prendra mon enfant, s’amusera avec moi et me tuera ...
_ Nous l’en empêcheront, d’accord ? elle releva de sa main droite le menton de la jeune fille, son visage était épuisé, crispé de par ses sanglots continus et de sa tristesse.
L’entrepôt des docks était l’endroit le mieux surveillé du secteur. Des gardes armées patrouillant continuellement et des portes blindés gardent soigneusement l’accès aux zones de stockages, ou seul les gars recensés pouvaient pénétrer. Les caisses du cargo ayant été déchargées avec succès, un inspecteur envoyé par le propriétaire des lieux contrôlait la bonne qualité des produits reçus. D’un acabit un peu plus élevés que les gros bras de bases, il ne manqua pas de remarquer qu’une caisse de trop était présente. Après avoir passé un savon aux employés sur leur incompétence et leur incapacité à se servir d’autre chose que leurs muscles, celui-ci, ne voulant même pas savoir de quoi il s’agissait, demanda expressément à ses hommes de balancer ce qu’il pensait alors être une simple valise de passager, des objets de pacotilles sans valeurs vue l’état vétuste de l’objet en question.
_ Jetez moi cela aux ordures, plus vite que cela, le boss ne veut pas de caisses poubelles chez lui !
_ Vous êtes sur ? Parce que c’est sacrément lourd et…
_ Dépêchez-vous !
Les hommes de main s’exécutèrent sans se faire prier plus avant, ne cherchant pas le conflit avec un membre de ce rang. Deux d’entre eux portèrent la caisse jusqu’aux abords de la cité franche, lieu généralement utilisé pour balancer les quelques ordures et cadavres non déclarés au nez et à la barbe des autorités loyales locales.
_ Qu’est ce que c’est lourd bon sang !
_ Te plains pas, Gork, au moins il ne put pas comme le Trandoshan qu’on a balancé la semaine dernière dans le fleuve…
_ Oué, m’enfin ce que j’en dis, c’est que … il posa la caisse à terre, le lieu se prêtant tout à fait à l’abandon du colis en question. … un truc aussi lourd, c’est forcément précieux… Vue que le boss n’en veut pas, on pourrait peut être faire main basse…
_ Bonne idée Gork, ouvrons là, donne moi le bout de bois là bas.
L’homme peut aviser s’exécuta, tandis que l’autre tentait d’ouvrir la boîte. La nuit était noir, le couvercle était enlevé, mais on ne pouvait toujours pas voir ce qu’il y avait à l’intérieur. L’un d’eux se pencha et sonda le fond avec sa main. L’autre était resté en arrière, scrutant les environs à la recherche d’éventuels curieux. Mais il se retourna bien vite suite aux cris épouvantés de son ami, désormais bien mal lotit, avec un bras en moins. Le sang coulait de toute part. Et il hurlait sans cesse…
_ … Un… un dé… dé… démon !
Bastila revint à la table avec sa nouvelle amie. Mission était toujours assise avec son verre à la main, lançant un regard meurtrier aux deux jeunes femmes.
_ Bon sang qu’est ce que tu foutais ! Je me suis inquiété quand j’ai vue l’autre sangsue te suivre ! Ca va aller ?
_ Oui ne t’inquiète plus, il pique un sommeil bien mérité dans une cabine du sous sol, fermé à double tour, nous devons y aller. Mais avant, je te présente une nouvelle amie.
Bastila posa sa main droite sur l’épaule de la jeune danseuse, pas encore totalement remise de sa crise de tout à l’heure. Ses yeux avaient pourtant regagné un peu de leur éclat, et elle tendit une main à mission, un léger sourire aux lèvres. Elle n’avait pas plus de 16 ans…
_ Ravie de faire ta connaissance, Mission, mon nom est Vessa.
Mission serra la main de la jeune fille, à peine moins âgé qu’elle tout en regardant Bastila d’un air surpris.
_ Vessa est une amie, on va tâcher de lui donner un petit coup de main à se sortir de son pétrin.
_ Entendu… Mais si l’autre abruti est toujours dans les limbes à rêver de la princesse qui l’a assommé, on ferait mieux de détaler, tant pis pour… notre ami.
_ On finira bien par le rencontrer, allons y.