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[roman fini] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

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Messagepar Notsil » Ven 28 Mar 2008 - 15:03   Sujet: 

Longue attente, mais ça valait le coup ^^

Le Jedi Whipid reprend de la graine après sa première défaite, il n'est pas si faible que ça finalement ^^
Le combat final est bien mené, reste à voir s'il va se réveiller ou pas à la case départ (ça serait bête d'avoir fait tout ça pour rien ^^).

Tel'Ay est méchamment manipulateur, il joue très bien face au Maître Jedi et à l'apprenti désappointé, par contre qu'il n'oublie pas que son roi lui est encore plus utile vivant ^^
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Den » Ven 28 Mar 2008 - 17:44   Sujet: 

*Bondit un peu par tout*
Mais c'est la suite de Tel'Ay :shock:
*Bondit de plus belle*
*Se rend compte qu'il est difficile de lire en bondissant et décide de s'arrêter un peu*

Une partie où mon whiphid préféré reprend du poil de la bête!
J'avoue que les dialogues sont toujours aussi bon et plaisant à lire! Du grand art de ce côté là!
Les scènes d'actions sont menée tambour battant et sont un vrai régal pour le lecteur!

Pour ce qui est de Tel'Ay, on découvre une autre partie de sa personnalité qui est à la fois inquiétante et surprenante! C'est vraiment un héros sombre très complet.

Ah, ce chapitre m'a vraiment beaucoup plu et se situe dans mon top trois des meilleurs!
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo
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Messagepar Minos » Ven 28 Mar 2008 - 18:25   Sujet: 

Merci vous deux ! Ravi que ça continue à vous plaire !
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Messagepar Titi77 » Lun 31 Mar 2008 - 20:39   Sujet: 

Tadiiiiiiiiiiiiiiiin, mon piti comm' pour le dernier chapitre !

Commençons par nous intéresser à la forme.

Quand Tchoo-Nachril revint à la conscience
-> reprit conscience ?
depuis qu’il était sorti d’hyperespace
-> de l'hyperespace ?
et qui rappela à Tchoo-Nachril des serpents
Ca existe dans Star Wars ? :roll:
Il visualisa l’objet, et en projeta une version 3D
tridimensionnelle !
. S’il n’avait pas déjà compris, ce qui était fort probable.
-> Il n’a pas énormément d’options non plus.
mais Mateseeres avait conscience de l’explosivité potentielle
-> potentielle du potentiel explosif ? de l’instabilité chronique/ potentielle/ inhérente ?
Une de ses équipes de sécurité prendraient
prendrait
au cas où les Jedi montrent le bout de leurs appendices nasaux
Tu as le droit de garder "nez"...
renforcer son bras grâce à la Force, et utiliser la forme III
la troisième forme
Ataru et pas Ataro (deux/ trois fois dans le texte) (source : KoTOR 2 - The Sith Lords)


tandis qu’il sentait son corps à bout de forces s’abandonner
l'abandonner ?

Sur le fond, on suit deux personnages bien différents, intéressants et à la psychologie complexe.
D’abord Tchoo-Nachril, Jedi constamment sur le qui-vive qui ne renonce à aucun moment et repousse ses limites. Ses souffrances sont la preuve même de la non toute-puissance des membres de l’Ordre. Quand au combat contre Dark Glaro, il est assez bien mené même si on a l’impression que les adversaires restent « statiques ». On ne les voit que peu se déplacer ou effectuer des parades et autres feintes. Bref, on a un peu l’impression (sur le début) de voir une liste des formes de combat et stratégies utilisées. Heureusement, le passage à l’improvisation rattrape le coup et offre une bonne conclusion à l’affrontement.
Tel’Ay Mi Nag est en premier lieu un modèle de machiavélisme grâce à sa tactique pour attirer à lui le jeune Marton. On le sent même extrêmement puissant sur le champ de la ruse et de la dissimulation puisqu’il berne sans problèmes le maître Jedi. Pourtant, lui aussi est sujet aux échecs : preuve en est la tentative d’assassinat de Ver’Liu. Certes, il se rachète en sauvant le roi Skelor mais le problème est là : il a un nouveau problème sur les bras et il ne l’a pas vu venir. Suspense prometteur pour la suite.
En conclusion, de par la qualité de l’écriture, le caractère des personnages et le non-manichéisme des situations, un bon chapitre qui apporte sa pierre à l’édifice de cette fiction. Bonne continuation à Minos !
"And gradually their bittersweet laughter floated from the wooden table [...], up, ever up into stars too numerous to count [...], vectoring out across space and time, as if destined to be heard in galaxies far, far away..."
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Messagepar Minos » Lun 31 Mar 2008 - 21:05   Sujet: 

C'est bôôô ce que tu dis ! :cry:

Bien vu, en ce qui concerne les maladresses de style.

Pas mal non plus, pour la critique du duel. En fin de compte, ça me rappelle le procédé que j'avais utilisé pour le combat final dans le premier opus, après réflexion. Ce passage n'avait pas été top, à l'époque, et celui-ci est de la même veine. A bosser, donc.

Au mois prochain pour la suite :)
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Messagepar AJ Crime » Mar 20 Mai 2008 - 22:01   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Boulalala que de retard à ratrapper... Je me suis laissé distancer pendant mon abscence.

Juste une petite question
Minos ch 09 a écrit: Au temps pour l’approche discrète

Ca ne serait pas plutôt "Autant pour"

Minos ch 10 a écrit: Avertir le Conseil Jedi de ce qui se trame ici en plus important que tout

"est plus important" n'est ce pas ce que tu voulais écrire ???

Minos ch 10 a écrit: grâce aux émissions électriques qu’elle émettait, il fit reculer de cinq mètres le Ho’Din

je remplacerais cette virgule par un point, pas toi ?

Magnifique, je ne dirais que cela, avec tout le temps que j'ai passé dans l'ignorance de ses deux chapitres. C'était très bon l'ambiance, la trame, le suspense, les actions, les combats. J'adore et j'attendrais bien encore deux mois avant de lire un nouveau chapitre.... A bientôt donc Tel'Ay Mi-Nag !
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Messagepar Minos » Mar 20 Mai 2008 - 22:17   Sujet: 

AJ Crime a écrit:Juste une petite question
Minos ch 09 a écrit: Au temps pour l’approche discrète

Ca ne serait pas plutôt "Autant pour"

Nan, c'est une erreur assez commune, et que je faisais aussi jusqu'à il y a peu. Je laisse un spécialiste trancher la question :
L'Académie Française a écrit:Au temps pour moi

Il est impossible de savoir précisément quand et comment est apparue l’expression familière au temps pour moi, issue du langage militaire, où au temps ! se dit pour commander la reprise d’un mouvement depuis le début (au temps pour les crosses, etc.). De ce sens de C’est à reprendre, on a pu glisser à l’emploi figuré. On dit Au temps pour moi pour admettre son erreur — et concéder que l’on va reprendre ou reconsidérer les choses depuis leur début.

L’origine de cette expression n’étant plus comprise, la graphie Autant pour moi est courante aujourd’hui, mais rien ne la justifie.

AJ Crime a écrit:
Minos ch 10 a écrit: Avertir le Conseil Jedi de ce qui se trame ici en plus important que tout

"est plus important" n'est ce pas ce que tu voulais écrire ???

Bien vu, t'as raison.
AJ Crime a écrit:
Minos ch 10 a écrit: grâce aux émissions électriques qu’elle émettait, il fit reculer de cinq mètres le Ho’Din

je remplacerais cette virgule par un point, pas toi ?

Euh, a priori, non, mais j'ai pas été foutu de retrouver la phrase pour savoir ce qu'il en était vraiment. :lol:
AJ Crime a écrit:Magnifique, je ne dirais que cela, avec tout le temps que j'ai passé dans l'ignorance de ses deux chapitres. C'était très bon l'ambiance, la trame, le suspense, les actions, les combats. J'adore et j'attendrais bien encore deux mois avant de lire un nouveau chapitre.... A bientôt donc Tel'Ay Mi-Nag !

Mon dieu, plus d'un an que j'ai commencé, et j'ai pas écrit la moitié ! Allez, la suite arrive bientôt (j'adore faire des promesses, pour mieux ne pas les respecter :D ).
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar AJ Crime » Mer 21 Mai 2008 - 21:42   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Je remercie vivement l'académie française, comme quoi les militaires qui ont toujours des expressions à la con inventées les soirs de beuverie et reprise le lendemain pour se moquer de celui qui l'a dite ont la vie dure. Mais vue que les deux forme sont admises je me ferais une joie que de les utiliser alternativement ou en fonction de mes envies.... Si je m'en souviens demain.... Ca c'est moins sur....

Pour la virgule en point, c'est pas très grave, j'ai surtout la flemme de chercher pour t'en cité un bout plus grand....
Vingt minutes leur suffirent pour se retrouver non loin de la salle où était exposé le sabrolaser de Tchoo-Nachril. Le Whiphid percevant clairement la présence d’une patrouille de droïdes derrière le panneau, grâce aux émissions électriques qu’elle émettait, il fit reculer de cinq mètres le Ho’Din, passa devant lui, et se jeta sur le panneau qui ouvrait sur le couloir, tout en projetant un coup de boutoir de Force devant lui. Le panneau céda aisément, et le Jedi effectua un roulé-boulé dans le couloir, au terme duquel il se releva face à ses adversaires. Une poussée de Force ravageuse les envoya s’écraser au sol et contre les murs, démantibulés avant même d’avoir eu le temps de tirer.
Voici tout le paragraphe finalement.... je les retrouvé, le soucis du détail je pense...
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Messagepar Minos » Mer 21 Mai 2008 - 21:55   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Ah , c'est bien mieux, en effet, pour la citation !

Et t'as raison, en fin de compte, un point n'aurait pas été du luxe !
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Minos » Ven 30 Mai 2008 - 16:29   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Allez hop, on avance ! (il serait presque temps :roll: ).

Grand merci à Notsil pour son aide concernant mes tentatives d'explications et autres élucubrations sur les midi-chloriens. :)

Chapitre 11

Tel’Ay Mi-Nag était furieux contre lui-même. A continuer à se perdre dans ses machinations et ses manipulations, il passait à côté de choses importantes. L’attentat contre Ver’Liu venait de le prouver. L’héritier du trône des Skelors ne devait pas disparaître, du moins pas pour le moment. Il était indispensable pour les visées de Tel’Ay.
Ver’Liu mort, les Skelors perdraient leur seul point de ralliement évident. Historiquement, la dynastie skelorienne était honorée et suivie de manière inconditionnelle, même après les errances des derniers rois, qui avaient conduit tout leur peuple à l’exil. Et Ver’Liu n’était pas seulement un symbole : il avait prouvé qu’il avait la force de caractère nécessaire pour résister aux énormes pressions et passions que ses revendications avaient soulevées.
D’un autre côté, Tel’Ay en était presque à estimer que Ver’Liu avait fini de jouer son rôle dans la toile tissée par le Sith : de par ses actions, le jeune roi en exil avait focalisé l’attention de la République, et avait mis Skelor I en lumière. La planète passée sous le joug de Dark Omberius gravitait désormais non loin du centre de la politique galactique.

Finalement, Tel’Ay estimait que le moment n’était pas venu pour lui d’abandonner Ver’Liu. Il pouvait encore avoir son utilité dans la lutte à distance que se livraient Tel’Ay et Omberius.

***
Sa résolution renforcée, il passa sans attendre à l’action. Il prit le temps de sonder l’esprit du docteur qui avait pris en charge Ver’Liu. Tel’Ay fut étonné de parvenir à lire ses pensées avec une facilité déconcertante. Les membres de sa confrérie Sith avait toujours été doués dans les techniques mentales, mais pas à ce point. Le fait que le médecin et Tel’Ay appartiennent à la même espèce n’expliquait pas totalement cette facilité. Le Sith nota donc avec intérêt que ses pouvoirs avaient crus ces derniers temps.

Il ordonna à ses gardes de faire évacuer entièrement les quartiers de Ver’Liu, à l’exception du médecin qui, avait-il senti, n’avait pour but que de soigner leur roi, sans la moindre arrière-pensée. Il décréta que Ver’Liu serait soigné sur place, et fit venir de l’infirmerie du vaisseau tout le matériel médical dont le docteur estima avoir besoin.
Il lui enjoignit de vérifier et tester tous les remèdes avant d’en faire bénéficier Ver’Liu, au cas où l’assassin mystérieux les aurait empoisonnés. A la demande du docteur, du personnel médical supplémentaire arriva pour l’assister, et Tel’Ay les sonda profondément pour s’assurer de leur intégrité. Rassuré, il les laissa au chevet du malade et posta des gardes triés sur le volet devant les quartiers du roi, avec interdiction formelle d’y laisser entrer quiconque sans sa permission personnelle.

Il rassembla ensuite les conseillers du jeune roi, pour une réunion exceptionnelle. Outre Amo’Kar et les siens, dont sa fille Sionarel, en état de choc, cinq autres Skelors composaient ce Conseil Provisoire. Quand Tel’Ay les rejoignit, Marton et Anaria sur ses talons, il sentit la confusion et l’inquiétude qui régnaient. Il leur résuma la situation sans fioritures.
– Conseillers, l’heure est grave. Ver’Liu est hors de danger, mais il est sur la touche pour le moment. Il y a un traître à bord, et de fortes chances pour qu’il soit skelorien.
– Comment est-ce possible ? demanda Amo’Kar. Les Skelors vénèrent leur souverain !
– Pas tous, visiblement, rétorqua Tel’Ay. Cette brebis galeuse ne doit pas débarquer du vaisseau demain, quand nous arriverons sur Velinia III. Je vais donc mener l’enquête pour l’identifier rapidement et le mettre hors d’état de nuire.
– Mais…et si vous ne le trouvez pas avant que nous arrivions à destination ?
– Personne ne sortira du vaisseau tant que cette enquête n’aura pas été menée à son terme, fit Tel’Ay, intraitable.
– Vous êtes le chef de la sécurité, chargé de veiller sur Ver’Liu, or on a vu le résultat, railla Lar’Jon. Comment pourrions-nous vous faire encore confiance ?
– Si vous avez une meilleure idée, je suis preneur, rétorqua sèchement Tel’Ay à son interlocuteur, qui se le tint pour dit et se réfugia dans un mutisme réprobateur.
« Il faut que nous montrions que nous maîtrisons la situation, reprit-il. Ver’Liu est sauvé, c’est là-dessus que nous allons devoir communiquer dans les prochaines heures, afin d’éviter des troubles. Pour éviter une cacophonie malvenue, je propose que nous nommions un régent, en attendant que Ver’Liu soit à nouveau sur pied. Amo’Kar me semble être parfait pour ce rôle. Il est pondéré et sage, les autres Skelors l’écouteront.
– Je ne suis pas d’accord, répondit l’interpellé. Enfin, je veux dire que je ne pense pas que les Skelors aient besoin de quelqu’un comme moi à leur tête, surtout dans notre situation. Il nous faut quelqu’un qui sache réagir avec force et conviction, et qui soit capable d’en imposer à tout le monde. Je me vois mal tenir tête aux Jedi et leur demander de surseoir à notre atterrissage. Ils refuseraient certainement, d’ailleurs, voire me trifouilleraient l’esprit sans que je m’en rende compte. N’oubliez pas que nous sommes à bord d’un vaisseau du Corps Agricole. Selon moi, le plus à même de nous diriger en cette heure sombre est Tel’Ay Mi-Nag. Il a l’expérience des conflits et de la politique, il l’a prouvé, et ses pouvoirs sont un atout déterminant, je pense.
– Hors de question, grimaça Tel’Ay, surpris d’une telle proposition. Je suis loin d’être le mieux taillé pour gérer les problèmes des Skelors.
– Mon frère a pourtant raison, dit Lar’Jon. Malgré votre erreur récente, je pense comme lui que vous êtes le mieux à même de résoudre ce type de crise.
Les autres conseillers approuvèrent, à l’exception de Sionarel, taraudée par son inquiétude pour Ver’Liu et indifférente à la séance.
Tel’Ay s’apprêtait à rejeter l’idée des conseillers quand il se rendit compte des perspectives intéressantes qu’elle pouvait ouvrir pour lui.
– Bon, si vous êtes tous d’accord, je propose un compromis : Amo’Kar s’occupe de la gestion des nôtres, des problèmes généraux et logistiques. Je me charge de la crise et de l’enquête.
Les conseillers ne tardèrent pas à signer le décret répartissant ces nouveaux rôles, soulagés d’avoir l’impression d’agir. Sionarel apposa son paraphe comme un droïde, les yeux dans le vide.

– Et maintenant, que comptez-vous faire ? demanda Amo’Kar.
– M’assurer que les Jedi seront d’accord pour surseoir à l’atterrissage.
– Et s’ils ne le sont pas ?
– Préparer nos hommes à prendre le contrôle du vaisseau.
– Mais…en arriver là serait catastrophique pour tout le monde ! Et les Jedi du bord ne l’entendront pas de cette oreille ! s’emporta Amo’Kar.
– Je me moque éperdument de l’opinion des Jedi. Ils feront tout pour éviter un conflit, et je sais y faire avec eux : je ne leur laisserai pas le choix. N’ayez crainte, je suis un bon négociateur, et je sais parfaitement ce que je fais.
–Dans ce cas, vous avez carte blanche, Tel’Ay Mi-Nag, répondit Amo’Kar, dubitatif et inquiet.

***

Tel’Ay rassembla ses officiers les plus proches et leur ordonna de déployer leurs troupes discrètement, à tous les endroits stratégiques du vaisseau. S’il fallait en arriver là, Tel’Ay était prêt à prendre le contrôle du Metak Tenak. Mais avant toute chose, un autre défi l’attendait. Il chargea Anaria de veiller sur Ver’Liu, autant parce qu’il avait confiance en elle que pour s’en débarrasser et, faisant signe à Marton de le suivre, se dirigea vers les quartiers des Jedi.

Berio Mateseeres était Maître Jedi depuis trop longtemps pour laisser certaines choses, dont l’étonnement, avoir prise sur lui. Aussi, quand il ouvrit la porte de ses quartiers, et qu’il tomba nez à nez avec Tel’Ay Mi-Nag et Marton Karr, se fendit-il simplement d’un froncement de sourcils.
– Oui ? demanda-t-il, glacial.
– Maître Mateseeres, vous devez être mis au courant de certains événements survenus à bord, se lança Tel’Ay. Sachez que Ver’Liu So-Ren vient d’échapper à un attentat.
– Un… ? Qui a fait cela ?
– Je l’ignore. Son thé a été empoisonné. Quoiqu’il en soit, nul ne débarquera de ce vaisseau avant que j’ai pu mettre la main sur le et les coupables.
– Le Metak Tenak est sous la juridiction de la République, et sous ma responsabilité. Vous n’avez donc légalement…
– Cessez ces enfantillages sur-le-champ, je vous prie. Les Conseillers de Ver’Liu m’ont nommé dirigeant des Skelors à titre provisoire, et mes hommes sont disséminés à travers tout le vaisseau, au cas où une mutinerie serait le seul moyen pour empêcher quiconque de sortir d’ici. Je ne fais que vous prévenir que ma détermination est sans faille, et que j’irai jusqu’au bout.
– Et qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vous remercie de me prévenir ? demanda Mateseeres.
– Non. Je vous demande de me faciliter la tâche, en faisant mettre en panne le navire, et en instaurant un couvre-feu à bord. Limiter les déplacements de l’équipage et des passagers peut nous servir.
– Et si je refuse ?
– Je prends le vaisseau par le force.
Un long silence s’ensuivit, pendant lequel Mateseeres fusilla Tel’Ay du regard, tout en réfléchissant furieusement.
– Quel est votre but ? finit-il par demander.
– Mener l’enquête pour découvrir qui à bord a tenté de tuer mon roi. Autant vous dire que tout le monde est potentiellement coupable, aussi aimerais-je avoir votre permission de commencer mes investigations tout de suite.
– Comme si vous en aviez besoin, bougonna Mateseeres. Donc, vous comptez vérifier les alibis de tout le monde ?
– Oui.
– Des mille deux cents membres d’équipage, des onze mille passagers Skelors, des dix Chevaliers et Maîtres Jedi, ainsi que leurs quatre-vingts Padawans et serviteurs ?
– Exactement.
Mateseeres retint la réponse cinglante qu’il s’apprêtait à lancer quand il vit que son interlocuteur ne plaisantait pas. Et si le Sith avait un but caché ? Etait-il déraisonnable de penser qu’il était peut-être lui-même à l’origine de l’attentat ? Si tant est que Mi-Nag lui avait dit la vérité sur la tentative de meurtre.
Si Mateseeres refusait d’aller dans le sens du Skelor, un conflit armé s’ensuivrait, au cours duquel des vies seraient immanquablement perdues. Le Maître Jedi avait beau détester se faire forcer la main, il estima qu’il n’avait guère le choix.
– C’est entendu, je vais faire passer des consignes.
Se tournant vers Marton, resté nerveusement en arrière, il demanda :
– Ne t’ai-je pas interdit d’approcher cet homme, Marton ?
– Oui, Maître, répondit l’interpellé après une hésitation. Mais c’est…un choix personnel.
– Tant que tu es sous ma responsabilité, tu dois obéir à mes ordres, ne l’oublie pas.
– Oui…Maître. Mais…j’ai justement…décidé…de m’affranchir de votre responsabilité, avoua-t-il sans oser regarder Mateseeres en face.
– Qu’est-ce que cela signifie ? demanda froidement le Jedi à Tel’Ay.
– Que j’ai offert à cet ancien Padawan de me seconder, et qu’il a accepté.
– Il n’en est pas question ! Marton Karr travaille pour l’Ordre Jedi, et je n’accepterai pas qu’il prenne le chemin des Sith !
– Je démissionne du Corps Agricole, Maître, lança Marton, les yeux brûlants de défi. De ce fait, je suis libre de faire ce que je veux de ma vie.
– Marton, mon garçon, tu ne rends donc pas compte de la manœuvre de ce Sith : il va te faire miroiter un avenir brillant, si ce n’est pas déjà fait, t’entraîner et finir par te corrompre ! Ne tourne pas le dos à la Lumière, tu vaux bien mieux que cela !
– La Lumière m’est refusée depuis que je n’ai plus le droit d’utiliser la Force, rétorqua Marton.
Si Mateseeres comprenait parfaitement ce que voulait dire Marton, il ne pouvait l’excuser pour autant. Malheureusement, il n’était pas en position de pouvoir s’y opposer. Certes, rien ne l’empêchait de rassembler ses pairs Jedi et de tuer Tel’Ay comme Marton, mais il avait les mains liées : Ver’Liu hors-jeu et Tel’Ay nommé à sa place, Mateseeres était obligé de composer avec le nouveau dirigeant des Skelors.
– Bon, puisque rien de ce que je dirais ne changera quoi que ce soit, je me tais. Attendez-moi une minute, je reviens, conclut-il avant de rentrer dans ses quartiers.
Tel’Ay croisa le regard de Marton, et fut presque touché de voir l’émotion intense qui se lisait dans ses yeux. Avant qu’il ne puisse lui parler, Mateseeres revint. Le Maître Jedi avait enfilé sa cape ocre et son sabrolaser pendait à sa ceinture.
– Bon, nous y allons ? demanda-t-il, bougon.
– Qu’est-ce que vous faites ? fit Tel’Ay.
– Je vous accompagne : mon aide pourrait vous être utile pour l’enquête.
– Mais…
– Pas de « mais », je ne vous demande pas votre avis quant à ma présence ! Vous pouvez me baratiner avec tous les beaux et grands discours de la galaxie, mais là où vous ne pourrez pas mentir, ce sera sur vos actes. Je veux les voir, donc je viens avec vous.
Tel’Ay se contenta de hocher la tête. Si Mateseeres tenait tant à cette victoire mineure, et il avait l’air d’y tenir, autant lui accorder ce plaisir. Ils repartirent vers les quartiers skeloriens.

– Où allons-nous ? s’enquit Berio.
– Aux cuisines. Tous les produits consommables passent par un Skelor qui s’est autoproclamé cuisinier royal. Personne n’y a rien trouvé à redire car il n’est pas mauvais du tout dans sa partie.
– Hum…
– Quoi ?
– Je préférerais d’abord me rendre au chevet de Ver’Liu, afin de m’assurer de la véracité de vos assertions.
Tel’Ay haussa les épaules avant d’acquiescer.

Berio Mateseeres examina longtemps Ver’Liu, ainsi que les paramètres vitaux affichés par l’appareillage médical qui veillait sur lui. Il apposa ses mains sur le front du jeune Skelor, puis sur son ventre, et se plongea dans une longue méditation.
En fin de compte, il se tourna vers Tel’Ay :
– Il semblerait que vous n’ayez pas menti à propos de l’empoisonnement. Je veux néanmoins qu’une équipe de guérisseurs Jedi soit amenée à son chevet.
– Je ne pense pas que ce soit nécessaire, il va beaucoup mieux. Il ne lui faut plus que du repos pour se remettre, et ses quartiers sont surprotégés.
– Ils ne sont pas surprotégés de vous. Vous avez estimé que tout le monde était suspect à bord, et je suis bien d’accord avec vous. A ce titre, vous faites partie de ma liste de suspects. Et si vous aviez empoisonné votre roi pour prendre le contrôle des Skelors ? Votre nomination à leur tête semble donner du crédit à une telle théorie, vous ne croyez pas ?
Tel’Ay grimaça et sortit son comlink, pour contacter son adjoint.
– Gok’Ar, des guérisseurs Jedi vont venir auprès de Ver’Liu. Fais-les escorter.
Sur ce, le Jedi, le Sith et l’ancien Padawan, qui restait prudemment silencieux en se contentant de suivre ses aînés, prirent la directions des cuisines.

***
Qu’est-ce qu’ils me font ? Impossible à savoir. Je suis aveugle. Je ne sens plus mes membres. Et pourtant…Je ne suis pas devenu un pur esprit errant dans des limbes insondables. Car sinon, comment expliquer les affres qui me tourmentent, cette douleur omniprésente qui me déchire de toutes parts ? Cette sensation que je vais me disloquer d’un moment à l’autre…
J’aimerais pouvoir utiliser mes pouvoirs de Jedi pour lutter contre cet atroce supplice, mais la Force semble m’avoir abandonné. Non. La Force n’abandonne jamais personne. Ce sont ses utilisateurs qui l’abandonnent. Je crois en elle. Je crois en moi. Mon nom est Tchoo-Nachril, et je suis un Chevalier Jedi.
Toutes mes perceptions sont erronées…Je suis plongé dans un bain glacial, auquel succède aussitôt une douche d’acide qui me ronge de l’intérieur, ou de l’extérieur, peut-être ? Peut-être. Je ne sais pas, je ne sais plus. Même réfléchir, rassembler ses pensées en un tout cohérent est une torture. Mais il faut que je tienne. Il le faut. Je suis un Chevalier Jedi. La douleur est subjective. Même si elle me semble en ce moment la seule réalité de mon existence.

***
Le trio d’enquêteurs fut salué par les gardes postés à l’entrée des cuisines du vaisseau. Conformément aux ordres de Tel’Ay, ils s’étaient assurés que personne n’en était entré ou sorti depuis l’attentat.
Ils avaient également visionné les bandes des caméras de sécurité, sur lesquelles aucun déplacement suspect n’avait été remarqué.

Les cuisines du navire étaient un monde à part à bord. On y trouvait des pièces réfrigérées, dix-sept salles équipées spécifiquement pour pratiquer des cuisines rituelles ou trop spéciales pour être mêlées aux autres, plus traditionnelles. Certaines espèces intelligentes mangeaient de la nourriture vivante, aussi des salles entières étaient-elles remplies d’animaux attendant leur destin.
Les sens des trois arrivants furent assaillis d’une multitude d’odeurs et de sons disparates. Un élément allergène inconnu fit éternuer Tel’Ay. Ils se frayèrent un chemin, dédaignant les salles occupées par les membres habituels de l’équipage du Metak Tenak, et se retrouvèrent devant l’importante partie réservée aux Skelors : nourrir onze mille Skelors n’était pas une mince affaire, surtout quand leur nourriture principale était le runderk, un robuste pachyderme originaire de Skelor I, à la base.
La centaine de cuisiniers s’activaient en tous sens, dans une frénésie qui se calmait rarement. Les cris et les invectives côtoyaient les odeurs de brûlé. De temps à autre, les enquêteurs traversaient des nappes de fumée sortant de chaudrons immenses, desquels des gémissements s’échappaient. Marton, pâle, déglutit nerveusement plus d’une fois, et dut faire un effort pour ne pas rendre son dernier repas.

Ker’Al Wen-Mi régnait sur ses cuisines en despote. Sans scrupule, il dirigeait ses séides d’une main de maître, en passant le plus clair de son temps à les harceler pour qu’ils aillent plus vite. Il était fier d’être le cuisinier personnel du roi, et se faisait un point d’honneur à tout faire pour le rester, quitte à être haï par ses subordonnés.
Quand il entendit une voix grave et pleine d’autorité l’appeler, un frisson parcourut son corps. Un coup d’œil nerveux lui montra Tel’Ay, accompagné d’un Jedi et d’un Padawan, qui se dirigeaient droit sur lui. Il se mit à trembler. Ils savaient ! Cela ne faisait aucun doute ! Il était perdu s’il restait là ! Il tourna les talons et détala.

Dès que Ker’Al se fut retourné vers lui, Tel’Ay sentit son trouble.
– C’est bien lui ! fit-il à ses compagnons avant de s’élancer vers le cuisinier.
Celui-ci bouscula sans vergogne un groupe de marmitons, les jetant à terre pour ralentir ses poursuivants. Tel’Ay et Mateseeres n’eurent aucun mal à sauter par-dessus les infortunés, mais Marton n’eut pas cette chance : l’un des marmitons se releva au moment ou l’ex-Padawan lui sautait par-dessus. Ils s’écroulèrent tous deux en grognant.
Ker’Al fonça vers un pan de mur, le long duquel cinq marmites étaient alignées, emplies d’un liquide rosâtre et bouillonnant. Dès qu’il les eut dépassées, il ouvrit un panneau de contrôle et abaissa l’une des poignées qui s’y trouvait. Une alarme se déclencha et les marmites pivotèrent en déversant leur contenu.
Tel’Ay n’eut pas le temps de s’arrêter, à peine de ralentir. Il dérapa dans le liquide visqueux et faillit se retrouver à terre. Les semelles de ses bottes commencèrent à fondre, ce qui ralentit encore sa progression.
Ayant eu plus de temps pour réagir, Mateseeres avait pu sauter sur un long plan de travail adjacent et se remit à courir, presque plié en deux, sans se préoccuper de Tel’Ay.
Ker’Al glapit de peur quand, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, il vit le Maître Jedi se rapprocher dangereusement. Il s’engouffra dans un corridor dont le sol était recouvert de boue séchée, et long duquel des ouvertures fermées par des champs de contention donnaient sur des boxes emplis de runderks à l’odeur entêtante. Arrivé face à la porte close qui terminait le corridor, il appuya sur un bouton d’un nouveau panneau de contrôle. Les champs de contention disparurent, et les runderks se jetèrent dans le couloir en meuglant.
Mateseeres fit de son mieux pour se frayer un chemin parmi les pachydermes paniqués, prenant garde à ne pas se faire piétiner par les robustes animaux cornus. Il vit une ombre le dépasser, qui courait de dos de runderk en dos de runderk. Tel’Ay.
Ker’Al appuyait toujours sur le panneau de contrôle, fébrilement, et la porte finit par s’ouvrir. Il n’eut pas le temps d’éloigner sa main du panneau qu’un sabrolaser de couleur rouge la cloua au mur, lancé par Tel’Ay.

Il hurlait toujours quand Tel’Ay vint le libérer, bientôt rejoint par Mateseeres, qui boîtait bas. Le Maître Jedi n’avait pas pu éviter qu’un des runderks lui écrase le pied. Tel’Ay empoigna Ker’Al par le col, lui fit franchir l’écoutille, et dès qu’ils eurent été rejoints par Mateseeres, il referma la porte.
Le Sith envoya Ker’Al au sol et se pencha vers lui, menaçant :
– C’est terminé, vermine, tu n’iras plus nulle part. Avoue !
– Pitié, messeigneurs, je vous en prie !
– Pitié ? cracha Tel’Ay. As-tu éprouvé de la pitié quand tu as empoisonné le thé de Ver’Liu ?
– Que…quoi ? Mais…de quoi parlez-vous ? demanda Ker’Al, incrédule.
– Tu sais très bien de quoi je parle ! lança Tel’Ay, avant de se rendre compte que les émotions émanant du cuisinier, si elles comptaient de la culpabilité et une peur bleue, se teintaient également d’une incrédulité certaine.
Il échangea un regard avec Mateseeres, et vit qu’il était aussi dérouté que lui.
– Le mieux que vous ayez à faire est de soulager votre conscience, dit le Maître Jedi au prisonnier.
– Je…je n’ai pas le temps de bien m’occuper de la cuisine, voilà tout ! J’ai en effet commis un crime affreux, mais je n’ai pas assez de monde pour pouvoir sanctifier les runderks dans les règles avant de les tuer !
– De quoi parle-t-il ? murmura Mateseeres.
Tel’Ay, plus au fait des coutumes culinaires des Skelors, crut comprendre.
– Les Livres de la Loi du Grand Sweer ordonnent que tout runderk soit sanctifié avant d’être servi en tant que nourriture. Et…tu ne le fais pas ?
– Pitié, messeigneurs, pitié, fit Ker’Al en se jetant à leurs pieds, des larmes dans les yeux. Il est déjà difficile de nourrir autant de monde, je ne peux pas en plus le faire dans le respect de nos règles sacrées. Alors oui, je serai maudit pour l’éternité par le Grand Sweer, mais je ne pouvais pas faire autrement, je vous le jure.

Tel’Ay aurait bien tué l’imbécile sur-le-champ, rien que pour évacuer sa frustration. Malheureusement, Mateseeres risquait de ne pas l’entendre de cette oreille.
– Je dois bien avouer que j’aime beaucoup la Force, quand ses manifestations nous rappelle ce qu’est l’humilité, observa malicieusement le Maître Jedi.
Tel’Ay le fusilla le regard et reporta son attention sur Ker’Al.
– D’où provient le thé orsunc servi à Ver’Liu ?
– Le…thé ? Euh, de ma réserve personnelle.
– Allons voir ça, répondit Tel’Ay en relevant le cuisinier.
– Il faut soigner sa main, dit Mateseeres.
– La blessure est déjà cautérisée, et non mortelle, ça attendra. Des objections, le cuistot ?
– Euh…non, aucune, monseigneur.

Tel’Ay contacta son adjoint Gok’Ar afin qu’il ramène le calme dans les cuisines, et fasse rentrer les runderks dans leurs logements. Il eut aussi Marton en ligne, qu’il tança vertement pour n’avoir pas été capable de les suivre, et à qui il ordonna de les rejoindre devant la pièce de stockage réservée de Ker’Al.
Quand Tel’Ay voulut bouger les pieds, il s’aperçut que ses bottes, dont les semelles avaient continué à fondre pendant l’interrogatoire, étaient hermétiquement collées au sol. Il s’en extirpa maladroitement en imaginant mille et une manières de tuer lentement Ker’Al Wen-Mi, et s’en fut pieds nus.

La réserve du cuisinier était protégée par un code d’accès connu de lui seul. Tel’Ay fit faire des prélèvements de toutes les denrées qui y étaient entreposées. Aucune trace de poison ne fut décelée nulle part, comme il l’apprit une heure plus tard.
Toujours accompagné de Mateseeres et de Marton, il retourna auprès de Ker’Al, qui avait été mis en cellule entre-temps, et dont la main s’ornait désormais d’un bandage.
– Quand tu as préparé le thé de Ver’Liu, as-tu eu les yeux rivés dessus en permanence ?
– Ah, ça oui, monseigneur. Je mets un point d’honneur à m’occuper particulièrement de ses repas. Et…euh, pour lui, je prends bien sûr le temps de sanctifier le runderk, n’oubliez pas de le lui assurer.
– Et quand tu as fini de le préparer, par qui a-t-il été amené aux quartiers du roi ?
– Par Ziv’Log, l’un de mes jeunes serveurs.
Tel’Ay sortit son comlink :
– Gok’Ar, mets la main sur un jeune nommé Ziv’Log.

Ziv’Log, adolescent gracile, était au bord de l’effroi. Il avait été arrêté par quatre gardes pour le moins hostile, et jeté en cellule sans qu’aucune explication lui ait été donnée. Il ne fut guère rassuré en voyant Tel’Ay venir lui rendre visite, flanqué d’un Jedi.
– Tu as reçu des mains de Gok’Ar une théière de thé orsunc pour notre roi ?
– Oui, monsieur.
– Qu’en as-tu fait ?
– Je l’ai porté jusqu’aux quartiers de notre souverain, que le Grand Sweer le protège, monsieur.
– Tu l’as remis en mains propres à Ver’Liu ?
– Oh, non, monsieur, je n’ai jamais eu le privilège de le voir personnellement. Je remets toujours la nourriture au roi à l’un de ses proches.
– Qui ?
– Ça dépend de qui est là, monsieur.
– A qui as-tu confié le thé tout à l’heure ? précisa Tel’Ay, dont la patience s’étiolait très vite, et de plus en plus vite.
– A Lar’Jon, monsieur.
– Bon. Tu restes ici jusqu’à ce que nous soyons certains que tu nous dis la vérité.
– Voyons, Tel’Ay Mi-Nag, vous exagérez, dit Mateseeres. Je suis sûr qu’il est sincère. Ne l’avez-vous pas senti ?
– Je ne laisse plus rien au hasard. Simple précaution.
– Qui est ce Lar’Jon ?
– L’un des conseillers. Le frère d’Amo’Kar.
– Mais pourquoi en voudrait-il au jeune roi ?
– Nous n’allons pas tarder à le savoir, répondit Tel’Ay, sinistre.

Contre toute attente, ils parvinrent à localiser Lar’Jon le plus facilement du monde. Le conseiller s’était en effet enfermé dans son bureau, et il ne sembla pas étonné quand le trio y entra.
Déployant leurs sens dans la Force, le Sith et le Jedi ne perçurent qu’une détermination sans faille chez Lar’Jon, pas une once de peur ni de regret.
– Pourquoi ? lui demanda simplement Tel’Ay.
– Les Skelors ont assez souffert comme ça ces dernières décennies. Et tout ça par la faute de la famille royale ! Les imbéciles sur le trône se sont coupés volontairement du reste de la galaxie, estimant qu’ils n’étaient pas dignes de s’allier à des peuples qu’ils estimaient inférieurs à leur propre statut ! Et qu’est-ce que ça nous a rapporté ? L’invasion et la diaspora ! Ces abrutis dégénérés par trop de mariages consanguins ont été déifiés par leur propre peuple, un comble quand on pense qu’ils sont à l’origine de tous nos problèmes !
– Ver’Liu n’agit que dans le souci de son peuple, je le sais, répondit Tel’Ay.
– J’en ai bien conscience, ne me prenez pas pour un imbécile ! rétorqua Lar’Jon, une lueur fanatique dans les yeux. Mais s’il remonte sur le trône et qu’il perpétue la dynastie, à un moment ou à autre, les mêmes problèmes resurgiront ! Regardez les Skelors aujourd’hui ! Dès qu’on leur a appris l’existence de Ver’Liu, ils se sont tous jetés à ses pieds, comme s’il était un sauveur ! C’est avoir la mémoire un peu courte, je trouve. Les Skelors se porteront bien mieux quand leur monarchie aura été intégralement rayée de la carte !
– Un fanatique, fit Tel’Ay à Mateseeres. Je déteste ces gars-là, on ne peut pas les raisonner.
– Je suis moins catégorique que vous. A force de discussions, et avec le temps, il n’est pas rare d’arriver à les déconditionner.
– Nobles sentiments, Maître Mateseeres, mais hors de propos ici. Selon les lois des Skelors, le crime de régicide est puni par la mort.
– Selon les lois de la République, qui ont cours à bord du Metak Tenak, Lar’Jon a le droit à un procès.
– Bien sûr que Tel’Ay Mi-Nag ne veut pas de procès, intervint Lar’Jon. Il est à la botte de Ver’Liu, c’est son petit chien-chien, son exécuteur des basses œuvres. Voilà bien le pire des crimes de l’héritier du trône : il s’est allié au Mal pour reconquérir le pouvoir ! L’honneur des Skelors en est à jamais terni ! Dans leur infâme collusion, jamais ils ne toléreront un procès, car ils ne veulent pas que la vérité éclate sur la corruption et l’incompétence de la monarchie ! Mais je n’ai pas peur d’eux, et je mourrai la tête haute ! Et croyez-moi sur parole, nous finirons par gagner !
Nous ? tiqua Tel’Ay.
Lar’Jon se mordit la lèvre, prenant conscience qu’il en avait trop dit.
– Effectivement, tu ne mourras pas, Lar’Jon. Pas avant un bel interrogatoire en bonne et due forme, en tout cas, dit Tel’Ay en se rapprochant du bureau.
– La République Skelorienne vaincra ! hurla Lar’Jon en se redressant brusquement.
Il sembla mordre dans quelque chose, et s’écroula sur le bureau, comme foudroyé.
Tel’Ay, Mateseeres et Marton se précipitèrent sur lui. Trop tard. Il était mort.
Il y en a d’autres comme lui, et nous n’avons pas la moindre piste…songea Tel’Ay.

***
Derrière une vitre teintée, les deux chercheurs Ho’Din scrutaient avec attention toutes les indications données par les multiples capteurs reliés à Tchoo-Nachril. Le corps du Chevalier Jedi était pire qu’une plaie béante. Il avait été débarrassé de son épiderme, et des centaines de câbles minuscules parcouraient son corps, ou s’y enfonçaient. Le dessus de son crâne laissait apparaître son cerveau, lui aussi bardé de filaments recueillant des données ou envoyant des impulsions électriques.
Cela faisait trente ans que les Ho’Din alliés de Dark Omberius menaient des recherches intensives sur les mécanismes de la Force, avec un crédit illimité, le rêve de bien des chercheurs. La mission qu’ils avaient reçu était de comprendre et de mesurer les interactions des midi-chloriens. Ils avaient été très sceptiques au départ, car cela faisait des milliers d’années que plus d’un projet avait vu le jour à ce sujet, pour un résultat nul.

Le Seigneur Noir des Sith avait vite vaincu leurs doutes en leur présentant la manière dont seraient menées les recherches : ils auraient à leur disposition des cobayes. Personnes sensibles à la Force, ou non, et surtout des êtres issus de la gémellité. Omberius avait en effet estimé qu’étudier des jumeaux ou d’autres êtres issus du même œuf, dont seulement un serait sensible à la Force, pourrait leur apporter bien des réponses. Son intuition avait vu juste. Mais une telle combinaison s’avérant rarissime, il n’avait jamais pu fournir de sujets d’étude à ses Ho’Din, correspondant à ses critères de sélection.
Qu’à cela ne tienne : il avait donné son propre sperme pour ensemencer des femelles zabraks. Par le biais de fécondations et d’expériences in vitro, et après des dizaines d’essais infructueux, l’une des femelles avait enfin donné naissance à une combinaison intéressante : des triplés, dont un seul sensible à la Force.
Les expériences avaient été très concluantes. Et les enfants éliminés par leur père avant d’avoir atteints deux ans. Aujourd’hui, dix ans plus tard, les Ho’Din touchaient au but. Tout être possédait en lui des midi-chloriens. Pas de vie, pas de midi-chloriens, et vice-versa. Mais les personnes dites sensibles à la Force possédaient en eux un taux de midi-chloriens bien plus élevé que chez le commun des mortels.
A force de patience, les Ho’Din avaient pu synthétiser des midi-chloriens. Mieux, ils étaient parvenus à les modifier suffisamment pour en faire les prédateurs de midi-chloriens déjà en place : un marqueur génétique leur permettait de ne s’attaquer qu’aux midi-chloriens naturels. Les Ho’Din en avaient injecté à des êtres sensibles à la Force. Leur affinité avec la Force avait diminué jusqu’à disparaître, privant les personnes ainsi inoculées de leur rapport privilégié avec la Force…à jamais.

– Le sujet est prêt, annonça l’un des Ho’Din à son collègue quand le dernier capteur fut mis en place.
– Magnifique ! s’exclama l’autre. C’est la première fois que nous pouvons pratiquer des expériences sur un être qui a été formé pour utiliser ses midi-chloriens ! Nous allons savoir si notre modélisation fonctionne !
– Je lui injecte l’Egalitaire, répondit le premier en manipulant des manettes sur sa console. Derrière la vitre, des bras mécaniques se déployèrent. L’un d’eux, qui se terminait par la pointe d’une seringue hypodermique, vint se coller contre le cou du Whiphid.
Le Ho’Din soupira d’émotion mal contenue, avant d’appuyer sur une dernière commande.

***
Combien de temps…dure une éternité ? Question idiote. Ou pas. Je dois me concentrer. Focaliser mon esprit mais c’est dur…si dur. Je suis broyé. Digéré. Réduit en poussières. Je suis né sur Toola. J’ai mal. A l’âge de quatre mois, j’ai été envoyé sur…sur…Coruscant. Le Temple. Comment…est-il possible de mourir tant de fois ? L’homme qui m’a amené jusqu’au titre de Chevalier Jedi se nomme Yoda. Suis-je mort, suis-je encore en vie ? Je dois…ramener les informations que j’ai récolté au Conseil Jedi. Je suis hors du temps. Les Sith. Les dernières ersatz de sensations physiques m’abandonnent. Prévenir le Conseil. Je ne…vois plus, ne ressens plus. Privés de mes sens, que…me reste-t-il ? Tenir. Ce que…je sais est trop…important pour être…perdu. Que… ? Je suis…je…suis…Tchoo…Tch…je s…
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Messagepar Notsil » Ven 30 Mai 2008 - 16:49   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Un très bon morceau ! Comme toujours j'apprécie les discussions entre le Jedi et Tel'Ay, éternel combat et de petits points marqués ça et là, mais toujours avec un sourire forcé ;)

Et le pauvre Tchoo, je sens qu'il n'est pas au bout de ses souffrances...pour les fautes j'ai déjà donné, donc tu attendras le passage d'un autre psychopathe :P
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Messagepar Minos » Ven 30 Mai 2008 - 17:02   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Notsil a écrit:Un très bon morceau ! Comme toujours j'apprécie les discussions entre le Jedi et Tel'Ay, éternel combat et de petits points marqués ça et là, mais toujours avec un sourire forcé ;)

Merci, merci ! :)
Notsil a écrit:Et le pauvre Tchoo, je sens qu'il n'est pas au bout de ses souffrances...

:ange:
Notsil a écrit:pour les fautes j'ai déjà donné, donc tu attendras le passage d'un autre psychopathe :P

Qu'ils y viennent !

Pour info, le prochain chapitre concluera la fin de la première partie du bouquin, et sera donc un épisode-charnière. :)
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Messagepar Darkliser » Sam 31 Mai 2008 - 22:30   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Je l'attendais cete suite et je n'ai pas été déçu.
Le padawan ose enfin se rebeller et les Jedi ne save tjrs pas commen se débarasser de Tel'ay
J'ai bien aimé mais dommage qu'elle vienne tardivement
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Messagepar Minos » Dim 01 Juin 2008 - 0:50   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Darkliser a écrit:Je l'attendais cete suite et je n'ai pas été déçu.

Merci pour elle !
Darkliser a écrit:Le padawan ose enfin se rebeller et les Jedi ne save tjrs pas commen se débarasser de Tel'ay

Et comme de juste, la problématique va bientôt changer !
Darkliser a écrit:J'ai bien aimé mais dommage qu'elle vienne tardivement

Vi, j'avance trop lentement. Mais je vais y remédier...
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Messagepar Titi77 » Lun 02 Juin 2008 - 9:22   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Pour faire suite au post de Notsil, le second psychopathe vient de passer et apporte sa moisson de corrections et son commentaire. Procédons sans plus tarder.

Côté fautes, je dois dire que ça a été bien corrigé/relu et tout et tout. Enfin bref, reste 2/3 trucs pas bien méchants.
Il pouvait encore avoir son utilité dans la lutte à distance que se livraient Tel’Ay
Vague répétition avec la ligne du dessus.
Sa résolution renforcée, il passa sans attendre à l’action
à l'action sans attendre ?
avant que j’ai pu mettre la main sur le et les
ou plutôt, non ?
Je ne fais que
il fait quoi ? ceci ?
Je vous demande de me faciliter la tâche, en faisant mettre en panne le navire
vaisseau (navire fait un peu trop maritime)
Je prends le vaisseau par le force.
Au fait, pourquoi il va au clash directement avec le Maître ? C'est aussi dans l'intérêt des Jedi de trouver le meurtrier donc ils devraient être plutôt d'accord pour arrêter le vaisseau.
Je dois bien avouer que j’aime beaucoup la Force, quand ses manifestations nous rappelle
rappellent
. Il avait été arrêté par quatre gardes pour le moins hostile
hostiles
Tu as reçu des mains de Gok’Ar une théière de thé
oui on met en général du thé dans une théière…
c’est son petit chien-chien
heu, le chien existe t-il sous sa forme canidé connue chez nous ? et par conséquent l'expression est-elle d'actualité ? ^^
sur les mécanismes de la Force,
j'aurais enlevé la virgule


Côté forme, je vais commencer par les passages qui concernent le Whiphid, il y en a moins donc ça sera plus rapide.
D'abord, tu as fait une sacrée ellipse avec la fin du chapitre précédent où on le voyait s'évanoui après avoir gravement blessé l'apprenti d'Omberius. On déduit ce qui est arrivé à Tchoo-Nachril, mais qu'en est-il du Sith ? Mort ? En cuve bacta ou transe de guérison ?
Quoi qu'il en soit, les expériences conduites sur le Jedi font assez froid dans le dos (de par le mode préparatoire, brrr) et sont bien plus glauques que la simple injection choisie par certains auteurs pour arriver au même résultat (enfin on verra mais j'ai l'impression que c'est mal barré pour le héros Jedi). Bref, une alternative aux aventures de Tel'Ay, un moyen de "distraction" mais finalement, ça reste mineur dans le chapitre de par la proportion allouée au Whiphid (je te rassure Minos, côté émotions on est servis).
Tel'Ay lui, mène "rondement" son enquête sans trop de difficultés. On trouve le classique faux suspect, le méchant qui préfère se suicider que de se rendre etc etc. Les à-côtés sont finalement plus intéressants : l'ex Padawan qui décide de s'affranchir de sa hiérarchie, le Maître Jedi tentant de garder un semblant de contrôle... Concernant ce dernier personnage, je dois noter qu'il a finalement l'air assez passif pour le moment. Attend t-il le bon moment pour se rebiffer face à Tel-Ay ? L'avenir nous le dira.

Dans le cadre des généralités, c'est toujours aussi plaisant à lire, on a un peu moins de psychologie ici que dans les autres chapitres mais ce qui est mis à notre "disposition" est toujours aussi bon. Je confirme donc l'opinion que j'affirme depuis la fin de Tel'Ay 1 : c'est une (très) bonne série de ffs qui sait sortir de l'ordinaire et propose de sacrés personnages et une histoire passionnante. Chapeau (à nouveau) :)
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Messagepar Minos » Lun 02 Juin 2008 - 12:28   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Titi77 a écrit: Au fait, pourquoi il va au clash directement avec le Maître ? C'est aussi dans l'intérêt des Jedi de trouver le meurtrier donc ils devraient être plutôt d'accord pour arrêter le vaisseau.

Comme le dit Mateseeres un tout petit peu plus loin, il y a 1 200 membres d'équipage et 11 000 Skelors à bord. Tel'Ay est énervé par l'attentat, et surtout de n'avoir pas su l'anticiper, et veut donc mener les choses à sa manière, sans fioritures. Il sait que vu le rapport de force, il peut se permettre d'imposer sa volonté.
Pour moi, comme le vaisseau appartient au Corps Agricole, et qu'il a été réquisitionné pour transporter les Skelors, les Jedi qui sont à bord se retrouvent un peu par hasard dans cette situation, et choisissent de ne pas se mêler des affaires skeloriennes, surtout qu'ils savent que Tel'Ay, qui se revendique Sith, est une figure importante de leur groupe.
Titi77 a écrit:
Tu as reçu des mains de Gok’Ar une théière de thé
oui on met en général du thé dans une théière…

Argh, tu me tues, là ! (à moins que je ne me tue moi-même ? :roll: ). En fait, j'avais inventé l'expression thé orsunc, terme qui indique une variété que j'ai inventé, histoire d'avoir un petit détail original, mais comme je ne poste pas mes chapitres a un rythme important, j'avais peur que si je mettais "théière d'orsunc" tout court, on ne comprenne pas.
Titi77 a écrit:
c’est son petit chien-chien
heu, le chien existe t-il sous sa forme canidé connue chez nous ? et par conséquent l'expression est-elle d'actualité ? ^^

Euh...j'avoue que c'est la première expression de ce style qui me soit venue à l'esprit, et que je n'en ai pas trop cherché une plus mieux.


Titi77 a écrit: On déduit ce qui est arrivé à Tchoo-Nachril, mais qu'en est-il du Sith ? Mort ? En cuve bacta ou transe de guérison ?

Réponse au chapitre suivant, déjà en cours d'écriture et qui ne va pas tarder (et oui, les miracles existent).
Titi77 a écrit:Quoi qu'il en soit, les expériences conduites sur le Jedi font assez froid dans le dos (de par le mode préparatoire, brrr) et sont bien plus glauques que la simple injection choisie par certains auteurs pour arriver au même résultat (enfin on verra mais j'ai l'impression que c'est mal barré pour le héros Jedi). Bref, une alternative aux aventures de Tel'Ay, un moyen de "distraction" mais finalement, ça reste mineur dans le chapitre de par la proportion allouée au Whiphid (je te rassure Minos, côté émotions on est servis).

J'avais juste mon idée de virus anti-Jedi, au départ, mais c'est vrai que je voulais la développer d'une manière un tant soit peu originale et crédible, en espérant ne pas en faire un truc bateau. Merci à Notsil pour le coup de main déterminant dans l'élaboration des détails. :wink:
Titi77 a écrit:Tel'Ay lui, mène "rondement" son enquête sans trop de difficultés. On trouve le classique faux suspect, le méchant qui préfère se suicider que de se rendre etc etc.

Arghhhhh. Tu me tues encore, là (à moins que je ne...enfin, bref). Je voulais une petite enquête policière, en effet, et c'est vrai que maintenant que tu le dis, j'ai mis des gros poncifs de la mort. Honte sur moi !
Titi77 a écrit:Les à-côtés sont finalement plus intéressants : l'ex Padawan qui décide de s'affranchir de sa hiérarchie, le Maître Jedi tentant de garder un semblant de contrôle... Concernant ce dernier personnage, je dois noter qu'il a finalement l'air assez passif pour le moment. Attend t-il le bon moment pour se rebiffer face à Tel-Ay ? L'avenir nous le dira.

Yep, l'avenir le dira au prochain chapitre, avec un changement de situation assez déterminant.
Titi77 a écrit:Dans le cadre des généralités, c'est toujours aussi plaisant à lire, on a un peu moins de psychologie ici que dans les autres chapitres mais ce qui est mis à notre "disposition" est toujours aussi bon. Je confirme donc l'opinion que j'affirme depuis la fin de Tel'Ay 1 : c'est une (très) bonne série de ffs qui sait sortir de l'ordinaire et propose de sacrés personnages et une histoire passionnante. Chapeau (à nouveau) :)

Grand merci (à nouveau). :)
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Messagepar Den » Lun 02 Juin 2008 - 13:57   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Yeah yeah yeah! La suite de Tel'Ay!!! :lol:
Le Jedi et Tel' Ay ont une discussion vraiment intéressante, je trouve et bien pensée.
Mon pauvre (Tchoo) Tchoo-Nachril est vraiment mal en point! :cry: mais j'avoue que ce passage est grandiose!
du bon Minos en perspective et surtout une furieuse envie de connaître la suite :sournois:
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Messagepar Minos » Lun 02 Juin 2008 - 18:34   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci, merci !

On enchaîne, on enchaîne, et la suite devrait arriver d'ici trois jours. :)
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Den » Lun 02 Juin 2008 - 18:37   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Trois jours?? :shock:
T'es en pleine forme dis donc! :D
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Messagepar Minos » Lun 02 Juin 2008 - 18:48   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

C'est juste pour prendre le contrepied de mon nouvel av'. :D

La moitié du prochain chapitre est écrite ou pensée précisément, donc je suis dans les temps. :)
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Messagepar AJ Crime » Mar 03 Juin 2008 - 22:04   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Très bon texte, comme d'habitude... malgré tout quelques petites réflexions à creuser ....

minos a écrit: – Vous êtes le chef de la sécurité, chargé de veiller sur Ver’Liu, or on a vu le résultat, railla Lar’Jon.

:wink: trop de virgules .... On en est où là ??? :D

minos a écrit:se fendit-il simplement d’un froncement de sourcils.

c'est une forme interrogative ça ??? En bout de phrase, sans "?" ???? étrange, en tout cas j'ai buté dessus...

minos a écrit:Autant vous dire que tout le monde est potentiellement coupable, aussi aimerais-je avoir votre permission de commencer mes investigations tout de suite.

Une autre, un point à la place de la virgule et un point d'interrogation à la fin ??? Tu en penses quoi Minos ?

minos a écrit:– Où allons-nous ? s’enquit Berio.

Tu le nommes tout le temps mateseers (mais tu les trouves où tes noms inrecopiables ??) et là tu passes au prénom sans crier gare..... j'ai eu un peu de mal à recaler les giro...

minos a écrit:Votre nomination à leur tête semble donner du crédit à une telle théorie, vous ne croyez pas ?

", ne croyez vous pas ?" dans le langage châtié des jedi...

minos a écrit:Un élément allergène inconnu fit éternuer Tel’Ay.

Il sait reconnaître un poison rien qu'en le goûtant comme une révérende mère mais il ne reconnaît pas un allergène qui déclenche une réaction de son organisme ???

minos a écrit:surtout quand leur nourriture principale était le runderk, un robuste pachyderme originaire de Skelor I, à la base.

Tu peux m'expliquer la présence du "à la base" ?

minos a écrit:La centaine de cuisiniers s’activaient en tous sens

Ca ne serait pas la centaine qui "s'activait" ? Le doute m'habite !!

Humm quelle fin rocambolesque... Tu nous tiens en allène là... mais va-t-il bien pouvoir arriver à tchoo ?? On va attendre la suite avec une pointe de stress. Tant pis si j'ai des polypes pleins les boilles ça sera de ta faute...
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Messagepar Minos » Mar 03 Juin 2008 - 22:46   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

AJ Crime a écrit:
minos a écrit: – Vous êtes le chef de la sécurité, chargé de veiller sur Ver’Liu, or on a vu le résultat, railla Lar’Jon.

:wink: trop de virgules .... On en est où là ??? :D

Tu sais bien que je suis fan de virgules, contrairement à toi. :P
Dans ce passage, l'idée est que prononcée à l'oral, chaque partie de la la tirade de Lar'Jon sonne comme quelque chose d'important. D'abord le rôle général de Tel'Ay, puis son rôle précis, et enfin l'accusation d'échec flagrant.
AJ Crime a écrit:
minos a écrit:se fendit-il simplement d’un froncement de sourcils.

c'est une forme interrogative ça ??? En bout de phrase, sans "?" ???? étrange, en tout cas j'ai buté dessus...

C'est pas une forme interrogative, mais un "truc soutenu", dont je n'ai aucune idée du nom. Je sais me servir du français, mais j'ai de trop grosses lacunes en grammaire pour être capable de m'expliquer sur ce coup-là. Faudra que je fasse des recherches...
AJ Crime a écrit:
minos a écrit:Autant vous dire que tout le monde est potentiellement coupable, aussi aimerais-je avoir votre permission de commencer mes investigations tout de suite.

Une autre, un point à la place de la virgule et un point d'interrogation à la fin ??? Tu en penses quoi Minos ?

Les deux parties de la phrase s'écoulent d'une manière logique, donc je les ai reliées par une causalité qui est "aussi". Perso, j'aime bien. Du coup, pas de point d'interrogation car ce n'est pas une question directe, en quelque sorte.
AJ Crime a écrit:
minos a écrit:– Où allons-nous ? s’enquit Berio.

Tu le nommes tout le temps mateseers (mais tu les trouves où tes noms inrecopiables ??) et là tu passes au prénom sans crier gare..... j'ai eu un peu de mal à recaler les giro...

Le nom de "Mateseeres" vient de "Maltesers", les bonbons. :D
J'essaie de varier les appellations des persos : Mateseeres, le Maître Jedi, Berio. C'est un truc que je fais systématiquement, mais sans y réfléchir particulièrement. Si j'avais mieux bossé, j'aurais mieux équilibré.
AJ Crime a écrit:
minos a écrit:Votre nomination à leur tête semble donner du crédit à une telle théorie, vous ne croyez pas ?

", ne croyez vous pas ?" dans le langage châtié des jedi...

A l'oral, ça passerait très bien. Mais comme me l'a déjà fait remarquer un excellent novelliste un jour, l'oral transcrit à l'écrit doit effectivement être plus châtié. Erreur de ma part, donc...
AJ Crime a écrit:
minos a écrit:Un élément allergène inconnu fit éternuer Tel’Ay.

Il sait reconnaître un poison rien qu'en le goûtant comme une révérende mère mais il ne reconnaît pas un allergène qui déclenche une réaction de son organisme ???

Identifier le poison a une importance cruciale pour la survie de Ver'Liu. Un éternuement ne risquant de le tuer, il s'en moque éperdument et ne s'y attarde donc pas.
AJ Crime a écrit:
minos a écrit:surtout quand leur nourriture principale était le runderk, un robuste pachyderme originaire de Skelor I, à la base.

Tu peux m'expliquer la présence du "à la base" ?

C'est du développement à la va-vite de ma part, encore une fois :( . J'avais envie d'une course-poursuite dans une ambiance un peu baroque, donc j'ai mis les bestiaux. Pour justifier leur présence, je précise qu'elles sont la nourriture principale des Skelors. Le "à la base" sous-entend que le runderk est lui aussi originaire de Skelor I : les Skelors sont en exil depuis 30 ans, et ils ont emmenés des runderks avec eux. Bref, pas bien clair, en fin de compte. Merci, je le note pour la version finale.
AJ Crime a écrit:
minos a écrit:La centaine de cuisiniers s’activaient en tous sens

Ca ne serait pas la centaine qui "s'activait" ? Le doute m'habite !!

Les deux se disent, sans autre règle que l'appréciation de l'auteur, je crois. D'habitude, j'utilise systématiquement le singulier dans ce genre de cas, sauf s'il est plus logique de le mettre au pluriel (au sens où dans les phrases suivantes, je continue à parler des gens impliqués dans l'action). En l'occurence, je viens de vérifier, ça n'arrive pas. Donc de mon point de vue, c'est effectivement une erreur de ma part.
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Messagepar AJ Crime » Mer 04 Juin 2008 - 7:53   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

C'est marrant, tu me parles toujours de l'oral, alors que le texte écrit ne se lit pas de la même façon en le parlant qu'à voix basse. Ca ne fait pas forcément intervenir les même zones du cerveau, je crois bien... Après, le choix des ponctuations est une affaire personnelle à partir du moment où ça respecter les rêgles. Il me semble que c'est assez facile de contourner la loi en ce sens qu'il suffit parfois de modifier l'ordre d'une phrase pour en ajouter ou en enlever. Et comme je le dis: "moi j'aime pas les virgules".
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Messagepar Notsil » Ven 06 Juin 2008 - 14:46   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

On enchaîne, on enchaîne, et la suite devrait arriver d'ici trois jours.

Ouf, j'ai cru un instant à un miracle ^^

Le nom de "Mateseeres" vient de "Maltesers", les bonbons.

Whaouh, quelle inspiration :P Tu pourrais nous faire un bonus à la fin sur la façon dont tu trouves tous tes noms ? :ange:

Un éternuement ne risquant de le tuer, il s'en moque éperdument et ne s'y attarde donc pas.

Bah qu'est-ce qu'il en sait ? Ca pourrait être un poison à action lente, ou un truc dans le genre...faut être méfiant ! :sournois:

Juste une question que je me posais aussi : est-ce qu'il y a vraiment des cuisines dans les vaisseaux ou est-ce que comme dans le Faucon il me semble, la bouffe est faite à partir de synthétiseur de nourriture ? :ange:
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Messagepar Minos » Ven 06 Juin 2008 - 19:34   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Notsil a écrit:
On enchaîne, on enchaîne, et la suite devrait arriver d'ici trois jours.

Ouf, j'ai cru un instant à un miracle ^^

Mais-heu, vilaine fille ! Bon, OK, le début du chapitre suit.

Notsil a écrit:
Le nom de "Mateseeres" vient de "Maltesers", les bonbons.

Whaouh, quelle inspiration :P Tu pourrais nous faire un bonus à la fin sur la façon dont tu trouves tous tes noms ? :ange:

Rares sont les noms inventés dont je me souviens l'origine, malheureusement.
Notsil a écrit:Juste une question que je me posais aussi : est-ce qu'il y a vraiment des cuisines dans les vaisseaux ou est-ce que comme dans le Faucon il me semble, la bouffe est faite à partir de synthétiseur de nourriture ? :ange:

Pour ma scène de course-poursuite, je voulais cet environnement. D'où mon développement des bébêtes, qui doivent être préparées de manière rituelle...ce que ne saurait faire un synthétiseur de nourriture. :ange:

Allez, j'ai pas eu le temps de finir mon chapitre, ce sera peut-être pour ce soir, ou pas, donc pour pas être trop à la bourre, en voici la moitié. :)

Chapitre 12 (début)

Dark Glaro ne décolérait pas. Il était passé si près de la mort face à ce maudit Chevalier Jedi Whiphid ! Heureusement, le coup de sabrolaser qu’il avait reçu en travers de la poitrine n’avait fait que transpercer l’un de ses poumons. Blessure sérieuse mais pas mortelle, que les chercheurs Ho’Din n’avaient pas mis longtemps à soigner.
L’envie de gratter la synthéchair qu’on lui avait appliquée ne le quittait guère, démangeaison irritante qui ajoutait à son courroux envers Tchoo-Nachril, et surtout contre lui-même. Comment pouvait-il revendiquer de devenir un Maître Sith s’il manquait se faire tuer à son premier affrontement sérieux ?
Si jamais Dark Omberius, son maître, en concluait qu’il était trop faible pour espérer lui succéder un jour, il aurait beau jeu de l’éliminer rapidement. Glaro devait absolument marquer des points auprès de son maître, et vite.

Le Jaabimien avait tout de même dû subir une opération chirurgicale, car il avait refusé catégoriquement que sa jambe coupée soit remplacée par une prothèse cybernétique. Profitant d’avoir sous la main des scientifiques et des installations de haut vol, il leur avait ordonné de greffer son membre perdu. Cette technique médicale avait tendance à se perdre, car les chirurgiens estimaient plus simple et plus économique le recours aux prothèses, mais aucun d’eux n’avait osé émettre la moindre objection.

Il avait recouvré son intégrité physique trois jours auparavant seulement, mais se tenait déjà sur ses deux jambes, maladroitement. Le Côté Obscur de la Force l’aidait à vaincre la douleur.
La seule bonne nouvelle était que l’Egalitaire, le virus anti-utilisateurs de la Force développé par les Ho’Din, semblait porter ses fruits, si Glaro en croyait ses sens. Par une vitre qui occupait tout un pan de mur, le Sith pouvait voir ce qu’il restait de Tchoo-Nachril, et surtout sentir sa présence décliner dans la Force. Nul doute qu’elle était en train de s’échapper de lui, petit à petit. D’après les scientifiques, il s’en faudrait encore d’une semaine pour être certain que la perte de la Force serait définitive, même s’ils n’avaient guère de doute sur la question.

Une alarme retentit sur l’une des consoles médicales des Ho’Din, et plusieurs données sur des cadrans s’affolèrent. Glaro sonda Tchoo-Nachril, et vit que la Force disparaissait de son être, de plus en plus vite.
– Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il aux scientifiques, qui s’activaient sur leurs écrans.
– On dirait qu’il se meurt, répondit l’un d’eux. Mais je ne comprends pas pourquoi. Logiquement, il ne devrait perdre que la Force, pas la vie.
– Disons que c’est un bonus, rétorqua Glaro.
Il sentit la dernière parcelle de Force quitter le corps du Jedi, et les données vitales reportées sur les écrans indiquèrent la cessation de toute activité. Tchoo-Nachril venait de mourir.
– Réitérez l’expérience sur un autre être sensible à la Force, pour voir si le résultat est le même. Et s’il l’est…mon maître pourra enfin entrer en guerre ouvertement contre la République.

***
A bord du Metak Tenak, le calme revint après la mort de Lar’Jon. Amo’Kar fut très choqué d’apprendre la trahison de son frère, et donna aussitôt sa démission du Conseil. Ver’Liu la refusa dès qu’il eut repris conscience sur Velinia, deux jours plus tard, Amo’Kar lui étant en effet d’une fidélité à toute épreuve, et d’une efficacité certaine pour le seconder.
A la grande satisfaction de Maître Mateseeres, Tel’Ay avait levé l’interdiction d’atterrir sur Velinia III. Même si le Skelor avait appris de la bouche même de Lar’Jon que celui-ci n’était pas seul à vouloir tuer Ver’Liu, il estima ne rien pouvoir faire d’autre pour le moment, à part continuer à faire surveiller de près son roi. Tâche dont Anaria s’acquittait à merveille.

Tel’Ay fut très occupé dès que le débarquement commença. En liaison avec ses officiers et l’administration de Velinia III, il fit sortir les Skelors par groupes, qui furent aussitôt dirigés vers leurs nouveaux foyers, des bâtiments préfabriqués érigés à la hâte pour les accueillir.
Si Seperno, chef de la colonie, n’avait écouté que son sens de l’amitié pour consentir à recueillir la diaspora skelorienne, il s’était entre-temps rendu compte qu’avec onze mille ressortissants, le nombre des Skelors serait largement supérieur aux cinq mille colons déjà présents. Dès cette prise de conscience, il avait renoué des contacts dans toute la galaxie afin d’attirer de nouveaux colons, Rodiens comme lui, pour contrebalancer la supériorité numérique de ses invités.

Rapidement, les pensées de Tel’Ay se détachèrent pourtant de l’énorme travail que requérait le débarquement. Il sentait un danger latent, et le doute s’insinuait en lui : que faisait-il ici, en bordure de la République, au lieu de lutter directement contre son ennemi ? Dark Omberius avait ordonné la mort de Ver’Liu So-Ren, à partir du moment où celui-ci avait fait état de ses prétentions au trône de Skelor I.
Qu’était devenue la planète des Skelors, quels secrets cachait-elle pour que le seigneur des Sith ne veuille visiblement pas que quiconque s’en approche ? Tel’Ay avait-il raison d’investir son temps et son énergie à protéger Ver’Liu So-Ren, un être dont, au fond, le sort lui était totalement indifférent, bien qu’il éprouvât un certain respect pour lui ?
Il se demandait également ce qu’était devenu Tchoo-Nachril. A s’attaquer sans le savoir à un bastion Sith, il était probablement déjà mort, mais s’il avait eu le temps de faire un rapport au Conseil Jedi, nul doute que la position et la vie d’Omberius seraient très compromises.

Marton Karr ne le lâchait pas d’une semelle depuis qu’il avait démissionné du Corps Agricole. La question de son entraînement n’avait pas encore été abordée, le temps manquant pour cela, et Tel’Ay n’avait rien contre le fait de laisser mariner l’ancien Padawan. Comme s’il avait compris qu’il était testé et jaugé, Marton tentait de se faire une place aux côtés de Tel’Ay, l’aidant et le secondant pour résoudre des problèmes de moindre importance.
Il tâchait de faire preuve de patience, attendant son heure. Il avait déçu les Jedi, et comptait bien ne pas réitérer une telle erreur auprès de son nouveau Maître. Ce qui l’inquiétait était qu’après l’enquête, Maître Berio Mateseeres semblait avoir disparu, or il avait du mal à croire que le Jedi en resterait là vis-à-vis de Tel’Ay et de lui-même.

***
Maddeus Oran Lijeril, Grand Maître de l’Ordre Jedi, était perplexe, alors que la réunion du Conseil Jedi allait démarrer. La cause en revenait à l’ordre du jour.
– Ça y est, j’ai réussi à stabiliser la liaison, l’image ne va pas tarder, annonça Mecti Laminer, la Maître Besalisk, en faisant courir deux de ses mains sur le panneau de contrôle de l’unité de communication hyperspatiale.
L’image bleutée d’un humain d’une cinquantaine d’années apparut, au front haut et dégarni, et dont le bas du visage était mangé par une barbe poivre et sel soigneusement taillée. Il salua ses frères Jedi et attendit leur bon vouloir.
– Maître Berio Mateseeres, c’est un plaisir de vous voir sain et sauf, fit Lijeril. Qu’en est-il de la mission de nous vous avons confiée, à savoir évaluer la menace représentée par ce Tel’Ay Mi-Nag ?
– J’ai beaucoup d’éléments de réponse, et ils ont tendance à recouper ce que Maître Yoda et le Chevalier Tchoo-Nachril ont déjà avancé.
– Très bien, dit Lijeril. Reprenons depuis le début. Maître Yoda, vous avez été le premier à être confronté à ce Skelor. Rappelez-nous en quelles circonstances et quelles conclusions vous en avez tiré.
– L’an dernier, par le Conseil je fus mandé pour enquêter sur l’existence de deux personnes usant de sabrolasers de couleur orangée, et visiblement dotées de la Force. La piste sur Icksimma m’a conduit, où j’ai découvert que le Chevalier Jedi Durkiga Stilon ils avaient éliminé. Les empreintes laissées dans la Force sur le lieu du forfait ne laissaient aucun doute : le Côté Obscur s’était déchaîné à cet endroit. Mon lot de Jedi sombres j’ai affronté au cours de ma vie, mais là, différente était l’impression. Jamais une telle sensation de maîtrise et de puissance dans le Côté Obscur je n’avais encore rencontrée. Un Jedi sombre est à la base un Jedi, et quand son idéal il trahit, il utilise la Force pour faire le Mal d’une manière rudimentaire, instinctive. Rares sont les Jedi sombres qui apprennent de réelles techniques obscures. En cette occasion, pourtant, l’utilisation de techniques meurtrières parfaitement maîtrisées j’ai ressenti, comme jamais auparavant. A mes yeux, aucun doute il ne faisait donc que les deux êtres étaient des Sith, et non de simples Jedi sombres.
« Je les ai poursuivis jusqu’à les retrouver, sur la planète Nal Hutta, et mes soupçons se sont confirmés lors de notre affrontement. Ils se servaient aussi bien des techniques obscures que moi de celles des Jedi. Qu’ils avaient été formés pour le faire, cela implique.
« Je les ai combattus et vaincus. »
Yoda se tut, plongé dans ses pensées.
– Et ? demanda Lijeril.
– Hum… pas de malveillance pure et dure je n’ai senti en eux, comme on aurait pu s’y attendre. Mais cela ne changeait rien pour moi au fait qu’il fallait les ramener au Temple pour qu’interrogés ils soient. Seulement…une sensation étrange j’ai eu, intuition ou vision, qui m’a indiqué qu’ils ne représentaient pas un danger pour la galaxie. Et qu’ailleurs qu’entre nos mains était leur destin. Aussi les ai-je laissés là et suis-je rentré au Temple. Souvent ai-je médité sur cet événement depuis, et ma conclusion reste la même sur ce que j’ai éprouvé ce jour-là.
– Pour sa part, continua Lijeril, Tchoo-Nachril a fait état dans ses rapports d’un être qui agit sans se préoccuper des notions que nous connaissons sous les noms de « bien » et de « mal ». Comme s’il choisissait de suivre une voie qu’il s’est lui-même choisie. Sa morale semble être changeante selon les circonstances, selon que cela serve ou non ses buts. Maître Mateseeres, vous êtes réputé dans l’Ordre pour votre capacité à savoir jauger les gens. Qu’en est-il de celui-là ?
– Mes conclusions vont dans le même sens que celles de Yoda et Tchoo-Nachril. Il a un but personnel et fera tout pour l’atteindre, sans trop se préoccuper des dégâts collatéraux. Enfin, dans une certaine mesure, en tout cas. Il maîtrise suffisamment le Côté Obscur pour ne pas se laisser consumer par lui. A ce titre, Il est moins dangereux qu’un Jedi Noir ou qu’un ancien Sith. En fait, ses méthodes sont plutôt celles d’un mercenaire, dont la Force serait un outil et non une fin en soi. Et si les mercenaires ne sont pas des enfants de chœur, ils ne sont pas non plus des monstres insensibles ou assoiffés de sang.
– Maître Tempeï-Liy, vous êtes notre Archiviste en Chef, reprit Lijeril. Que pensez-vous de tout cela ?
– Il a toujours été difficile d’obtenir des données fiables sur les Sith, répondit le Maître Caamasi. Pour nous, ils sont morts sur Ruusan il y a quatre cents ans. Les rares qui n’ont pas pris part à cette bataille étaient des seigneurs subalternes, jugés par leurs pairs comme étant trop peu puissants pour être d’une quelconque utilité. Ils ont disparu et je doute fort qu’ils aient pu créer des écoles de pensées issues de celle des Sith. Néanmoins, j’ai mené des recherches qui se sont avérées assez fructueuses. Nous possédons une liste de cinq Maîtres Sith, qui ont refusé d’intégrer la Confrérie des Ténèbres de Kaan. Deux d’entre eux sont morts, et nous savons en quelles circonstances. Sur les trois qui restent, un m’intéresse particulièrement. Il se nommait Maal Taniet, et surtout…il utilisait un sabrolaser de couleur orange vif, comme les deux Adeptes du Côté Obscur rencontrés par Maître Yoda.
– Je trouve l’hypothèse hasardeuse, avança Lijeril. C’est peut-être une simple coïncidence.
– Ce n’est pas tout. Maal Taniet a quitté les Sith, mais ne s’est pas contenté de disparaître. Suite à une machination tortueuse, il a réussi à mettre la main sur le Gant de Vèntorqis, un artefact Sith qui était entre nos mains depuis trois mille ans. D’après les études qui ont été faites sur cet objet, ses pouvoirs semblent particulièrement adaptés aux Clairs-Obscurs.
– Aux… ? Ces utilisateurs de la Force ni vraiment bons, ni vraiment mauvais ?
– Oui.
– Pardonnez-moi, Maître Tempeï-Liy, mais cela n’en reste pas moins qu’une théorie.
– Non, Maître Lijeril, c’est une certitude. Vous êtes un guerrier, et vos réflexes au combat ont été façonnés par la Force, qui vous guide et vous soutient lors des conflits. Pour ma part, je manie très mal le sabrolaser, mais la Force m’est un atout primordial quand je dois recouper ou trouver des données dans nos archives. Pour moi, il ne fait aucun doute que Tel’Ay Mi-Nag est issu d’une école Sith crée par Maal Taniet. Ce Maître était un Clair-Obscur, et je pense que c’est cette philosophie qu’il a transmise à ses héritiers.
– Si je comprends bien, ce Mi-Nag ne doit pas être considéré comme étant une menace mortelle pour la paix galactique ?
– Oui, Maître Lijeril. Tel est mon avis. De la même manière, je ne parlerais pas de lui comme d’un Sith. Plutôt d’un Tanietien.
– S’il n’est pas un Sith, nous n’avons aucune raison de nous en prendre à lui, sauf si ses actes le justifient, ajouta Yoda. Or depuis que je l’ai laissé partir, il n’a à notre connaissance rien de commis de répréhensible. Au contraire, dirais-je, puisqu’il a pris fait et cause pour un jeune dirigeant qui veut sauver son peuple.
– C’est oublier un peu vite qu’auparavant, il a tué la Jedi Durkiga Stilon, grogna Lijeril en repensant à son ancienne Padawan. Mais si la Force vous a alors indiqué qu’il fallait laisser ces deux Tanietiens en vie, Maître Yoda, je suppose que n’avons plus qu’à nous incliner face à sa volonté ?
– C’est également mon avis, Maître.
– Bon. Maître Mateseeres, Tel’Ay Mi-Nag ne doit plus être considéré comme un danger. Annoncez-le lui.
– Bien, Maître. Encore une chose. Un des anciens Padawans, qui servait dans le Corps Agricole, a démissionné pour se mettre au service de Mi-Nag.
– Vous pensez que Mi-Nag l’a manipulé ?
– Je n’irais pas jusque-là. Disons que chacun d’eux a fait un pas vers l’autre.
– Hum. Il faudra les garder à l’œil. Et ce fait pourrait être utile : il sera plus facile de suivre deux êtres qu’un seul. Bien, si personne n’a plus…
Ljeril s’interrompit en voyant Yoda porter la main à son cœur, et serrer fortement l’accoudoir de son siège.
– Maître Yoda, que se passe-t-il ?
– Mort…mort est mon ancien Padawan. Disparu Tchoo-Nachril a.
La vague de souffrance qui avait assailli Yoda reflua. Il garda longtemps la tête baissée, mais quand il la redressa, une lueur de mauvais augure brillait dans ses yeux.
– Sur Skelor I, je me rends sur-le-champ.
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Messagepar Notsil » Ven 06 Juin 2008 - 19:56   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Cool, la suite plus rapidement que prévu :P

Pauvre Tchoo....il est mort cette fois...dommage de ne pas avoir vu ses dernières pensées, après tout ce qu'il avait souffert, avait-il fini par trouver la paix ? ou était-il désespéré de ne plus avoir la Force à laquelle se raccrocher ?

La discussion entre les Jedi est très intéressante, des Jedi qui réfléchissent, et bien en plus, c'est pas forcément courant ^^
Reste plus qu'à voir comment Yoda va se mêler de tout ça....^^
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Messagepar Minos » Ven 06 Juin 2008 - 21:53   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Suite et fin du chapitre, finalement beaucoup plus court que ce que j'avais estimé.

Chapitre 12 (suite et fin)
***
Trois jours après leur installation sur Velinia III, les Skelors commençaient à peine à s’organiser dans leur nouvelle vie. Ils étaient surtout dans l’attente de bonnes nouvelles concernant leur roi, qui n’était pas encore sorti de l’inconscience.
Tel’Ay était aux abois, prêt à agir s’il sentait un nouveau danger menacer Ver’Liu. Il s’octroyait quelques heures de repos le jour, pendant que Anaria ou Marton Karr prenaient le relais.

Au début du quatrième jour, Ver’Liu ouvrit enfin les yeux. Encore très affaibli, il parla peu, se contentant de serrer la main de Sionarel, qui s’était refusée à quitter son chevet après le déménagement. Il reçut les visites d’Amo’Kar, Tel’Ay et Seperno, qui lui narrèrent les derniers événements. Mais il était encore trop groggy pour reprendre son rôle, aussi se contenta-t-il de prendre acte, le plus souvent en hochant la tête.
Tel’Ay éprouva de la nervosité toute cette journée. Quelque chose se préparait, il le sentait dans ses os. Il fit doubler la garde autour de Ver’Liu, et recommanda à Anaria et Marton la plus grande vigilance. Lui-même passa une grande partie de son temps à inspecter les alentours et à sonder les gens qu’il croisait.
L’étude du disque dur de l’ordinateur personnel de Lar’Jon était en cours d’analyse par des informaticiens skeloriens, mais ils butaient sur une série de fichiers cryptés. Peut-être y avait-il une liste des conspirateurs ? Tel’Ay voyait mal un traître faire preuve d’autant d’imprudence, mais il ne fallait négliger aucune piste.

A la fin de la journée, alors qu’il faisait une énième ronde autour des bâtiments préfabriqués qui entouraient le pavillon de Ver’Liu, plus imposant, une intuition dans la Force guida ses pas à l’entrée d’une ruelle.
Il tomba nez à nez avec deux Skelors qui, au vu des pensées qu’il capta, n’étaient que haine… et satisfaction. Quand il leur ordonna de ne pas bouger, tout en les menaçant du sabrolaser rouge sang de Séis, ils tentèrent ni plus ni moins de s’empaler dessus. Tel’Ay les esquiva et les étourdit de deux manchettes bien placées.
Il alerta ses hommes, en tête desquels vint Gok’Ar, son adjoint, et la ruelle comme ses abords furent passés au peigne fin, afin de détecter une quelconque trace de danger. Recherches qui ne donnèrent rien.

L’instinct de Tel’Ay, conforté par les bribes de pensées arrachées aux conspirateurs, n’en démordait pas : quelque chose allait arriver. Il hésita entre torturer les deux Skelors pour les faire avouer, ou rejoindre Ver’Liu pour l’évacuer, et privilégia cette dernière option. D’autant qu’un sentiment d’urgence le saisit.
Il fonça vers le pavillon de son roi et se saisit de son comlink pour ordonner à Anaria et Marton de faire évacuer Ver’Liu sur-le-champ.

Il sut que la bombe allait exploser une seconde avant qu’elle n’accomplisse son destin. Il courait alors dans le couloir principal du pavillon, et voyait, à trois mètres de lui, Anaria porter Ver’Liu dans ses bras velus, et Marton faire avancer Sionarel, qui suivait comme un automate, toujours brisée mentalement par l’attentat précédent.
Instinctivement, il érigea un bouclier de Force autour de lui, et se jeta sur Ver’Liu, qu’il arracha de l’étreinte protectrice d’Anaria. Quand l’explosion eut lieu, Tel’Ay avait déjà plaqué Ver’Liu au sol et lui faisait un rempart de son corps, toute sa puissance déployée pour les protéger.
Cela ne suffit pas. Ils furent soufflés par la déflagration et balayés tels des grains de poussière par une tempête de sable, étroitement enlacés. Tel’Ay crut que l’onde de choc allait les déchiqueter, tellement la douleur qui l’assaillit fut terrible, mais son bouclier de Force tint bon.
Il ne put s’empêcher de grogner et faillit perdre sa concentration quand ils s’écrasèrent contre un mur. Là encore, il tint bon, mais quand des bouts de duracier tordus et chauffés à blanc s’abattirent sur eux, son champ de Force ne fut pas suffisant à les contenir tous. Deux se fichèrent dans son dos, et un autre lui sectionna l’oreille gauche.
Il cria mais puisa dans ses ultimes réserves pour tenir. Tenir, pendant que l’univers s’écroulait autour de lui, dans un silence sépulcral qui lui indiquait que ses tympans avaient été touchés. Il ferma les yeux quand une vague de chaleur vint le recouvrir, véritable fournaise qui amena à ses narines une odeur de chair brûlée.

Dès que l’air redevint respirable, Tel’Ay se redressa maladroitement et claudiqua hors de la zone dangereuse, un Ver’Liu toujours aussi inerte dans les bras. Epuisé, ayant l’impression d’avoir été roué de coups pendant des heures, il s’écroula dehors, à quelques mètres à peine du bâtiment en feu.
Déconnecté de la réalité par le silence qui l’entourait, il vit des dizaines de personnes se précipiter vers Ver’Liu et lui. Des médecins pointèrent leurs scanners sur le roi, et ce que Tel’Ay y vit lui apprit que Ver’Liu n’était pas en danger.
Son regard tomba sur Anaria, dont près d’un quart de la fourrure avait brûlé et présentait des cloques. Même à cette distance, il sentait les efforts qu’elle déployait pour ne pas hurler sa douleur. Tel’Ay se releva, les jambes flageolantes, et la rejoignit. A ses côtés, Marton et Sionarel, évanouis, n’avaient pas l’air en meilleur état. Le Sith s’assura que son apprenti n’était pas en danger, avant de se pencher sur Sionarel. Il la regarda un long moment, comme indécis, avant de toucher le front de la jeune amie de Ver’Liu. Il laissa ensuite la Force agir, puis s’écroula à son tour.

***
Le lendemain, un Ver’Liu pâle comme la mort se rendit au chevet de Tel’Ay, évacué vers l’hôpital de Velinia III, en soins intensifs, comme les autres victimes de l’attentat.
Dès que le jeune souverain entra dans la chambre, le Sith ouvrit les yeux. Ver’Liu ferma la porte derrière lui, mais n’approcha pas plus. Il dit :
– La situation est intenable, Tel’Ay Mi-Nag. Anaria et Marton sont sérieusement blessés et mettront du temps à se remettre. Sionarel est en meilleur état…physiquement. Elle est plongée dans un coma qui laisse dubitatifs les médecins. Elle pourrait en sortir un jour. Ou pas. Nous ne pouvons pas continuer comme ça. L’heure est à la riposte directe.
Tel’Ay nota mentalement que sa surdité n’avait été que provisoire, puisqu’il entendait Ver’Liu. Il perçut aussi la dureté du ton employé, qui indiquait clairement que le temps des compromis et du pacifisme était révolu.
– Et que… préconisez-vous, sire ? demanda péniblement Tel’Ay.
– Nous rassemblons une flotte de mercenaires et nous marchons sur Skelor I.
– Tout simplement ? ricana Tel’Ay.
– Tout simplement. Depuis que la Galaxie est au courant de mes efforts afin de réclamer justice pour les Skelors, les dons affluent. Je suis à la tête d’une fortune suffisante pour nous attacher les services de professionnels de la guerre.
– Ssss…voilà qui serait changer votre politique du tout au tout. L’agressivité dont vous voulez faire preuve va faire disparaître le crédit et l’estime que l’on vous porte au sein de la République. Tous vos soutiens vont vous abandonner. Et tout ça sur un coup de colère momentané.
– Ce n’est pas un coup de colère momentané ! C’est une déclaration de guerre, ni plus ni moins. Ce sera les Zabraks ou nous ! Et tous ceux qui s’interposeront mourront !
Tel’Ay ne répondit rien, se contentant de scruter le visage inflexible de Ver’Liu, déformé par une expression de haine farouche. Que de changements chez le jeune roi depuis leur rencontre. Toute l’estime que Tel’Ay lui avait portée jusque-là s’envola, remplacée par de la déception et de la tristesse. Il se révélait si ordinaire, en fin de compte. Tel’Ay se méprisa pour avoir investi autant d’énergie à l’épauler dans sa folle quête. A compter de cet instant, Ver’Liu So-Ren ne représenta plus rien à ses yeux.
Cette amère constatation faite, son esprit travailla furieusement à évaluer les conséquences de ce coup de théâtre. Finalement, si le Skelor Tel’Ay Mi-Nag était déçu, les choses ne se présentaient pas si mal pour le Maître Sith Maal Kuun. Un assaut direct contre Skelor I allait peut-être lui permettre de débusquer Dark Omberius, ce qui avait toujours été son but.
Dark Omberius était responsable de la disparition de la Confrérie de Maal Taniet, et Maal Gami, le maître de Tel’Ay, lui avait enjoint de le détruire. Ce qu’il comptait bien accomplir, en hommage à son défunt maître. Telle serait sa rédemption, et le changement profond survenu chez Ver’Liu allait déjà le lui permettre.
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Messagepar Notsil » Ven 06 Juin 2008 - 22:24   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Whaouh, un miracle ! :shock:

Tel'Ay bien égal à lui-même : il ne protège que ses intérêts (le roi ^^), les autres peuvent mourir rien à faire !
J'ai craint le pire vu la puissance de l'explosion qu'ils ressentent derrière le bouclier de Force, mais apparemment ça devait être moins impressionnant vu que le "pavillon" est toujours debout (il est en quoi d'ailleurs, parce que pavillon me fait penser à grande tente ^^).

En tout cas il ne perd pas le sens des réalités, il perd un ami mais accélère vers son but et au final ça lui semble plus important.

En attendant un autre miracle :P
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Messagepar Minos » Ven 06 Juin 2008 - 22:48   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Notsil a écrit:Whaouh, un miracle ! :shock:

Gnagnagna.
Notsil a écrit:le "pavillon" est toujours debout (il est en quoi d'ailleurs, parce que pavillon me fait penser à grande tente ^^).

Sachez, jeune fille, que le sens premier d'un "pavillon" est "petite maison particulière". Et j'ai précisé par ailleurs que les Skelors s'installent dans des bâtiments préfabriqués.
Notsil a écrit:En attendant un autre miracle :P

ça va être chaud, j'ai trois nouvelles sur le feu avant de m'attaquer à la suite : une SW, une parodie et une SF. :D
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Messagepar Titi77 » Sam 07 Juin 2008 - 15:53   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Alors, côté erreurs, pas grand chose.
de devenir un Maître Sith s’il manquait se faire
de se faire tuer ?
où j’ai découvert que le Chevalier Jedi Durkiga Stilon ils avaient éliminé
assassiné me semblerait moins « vulgaire »
Ils étaient surtout dans l’attente de bonnes nouvelles concernant leur roi, qui n’était pas encore sorti de l’inconscience
Pourtant il a bien refusé la démission de son conseiller ? Ou j’ai mal lu ?

Sinon côté fond, je vois mal la raison de la haine de Ver’Liu envers les Zabraks plutôt qu’envers ceux qui tentent de l’assassiner. Bref, ça me paraît plutôt un prétexte pour hâter le déroulement de l'action vers le dénouement. Surtout que Yoda revient, et il est pas content !
En fait, je suis assez déçu de ce changement dans le personnage de Ver'Liu, peut-être désirais-tu contrebalancer ce qu'on avait ressenti pour lui tout au long des chapitres qui précèdent ? A savoir un roi juste, aimé de sujets etc et qui est aimé par Sionarel.
En tout cas les retrouvailles Yoda / Tel'Ay, ça va PETER ! :)

EDIT :

Ah, pour la discussion au conseil, j'ai trouvé que les Jedi minimisent un peu trop le cas Tel'Ay / Maal Taniet.
Modifié en dernier par Titi77 le Dim 08 Juin 2008 - 10:29, modifié 1 fois.
"And gradually their bittersweet laughter floated from the wooden table [...], up, ever up into stars too numerous to count [...], vectoring out across space and time, as if destined to be heard in galaxies far, far away..."
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Messagepar AJ Crime » Sam 07 Juin 2008 - 22:21   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

je suis d'accord avec Titi,

Le début du chapitre se précipite rien que pour nous amener à cette prise de décision trop attive dans le but vraiement très clair de nous envoyer vers la fin. De plus, ils s'en tirent inextremis avec la protection autour d'eux pendant l'explosion et je suis surpris que les autres aient seulement survécu à ce déchainement de violence. M'enfin, c'est tout de même bien écrit et cela compte beaucoup.

La discussion politique entre les jedi est, je trouve, trés enrichissante et bien menée.

J'espère que tu prendras le temps de dévellopper les tenants et aboutissants dans les chapitres suivants. Pas juste pour amener de l'action.

A bientôt donc pour la suite... de tes oeuvres puisque tu sembles avoir beaucoup de choses sur le feu...
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Minos » Dim 08 Juin 2008 - 22:04   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Titi77 a écrit:
Ils étaient surtout dans l’attente de bonnes nouvelles concernant leur roi, qui n’était pas encore sorti de l’inconscience
Pourtant il a bien refusé la démission de son conseiller ? Ou j’ai mal lu ?

Tu as bien lu. Quand je dis que je laisse traîner des incohérences...en voici une nouvelle.
Titi77 a écrit:Sinon côté fond, je vois mal la raison de la haine de Ver’Liu envers les Zabraks plutôt qu’envers ceux qui tentent de l’assassiner. Bref, ça me paraît plutôt un prétexte pour hâter le déroulement de l'action vers le dénouement. Surtout que Yoda revient, et il est pas content !

Pour Ver'Liu, ce sont les Zabraks les véritables ennemis : ce sont eux qui ont chassé les Skelors de leur planète trente ans auparavant, ce sont encore eux qui font obstacle à ses prétentions, et il choisit de penser que les assassins sont téléguidés par ces mêmes Zabraks. Manque un passage où il estime que plus vite il sera réellement remonté sur son trône, plus vite ce problème sera résolu. Il veut aller de l'avant, d'une manière déterminante, de plus en plus conscient que le temps joue contre lui. Bref, j'ai fait de sacrés raccourcis dans ma narration...trop, même. Je n'aurais plus qu'à réécrire le tout pour une version2.
Dans mon idée, ce n'est pas un prétexte mais une évolution "logique". Bref, bien mal écrit, tout cela.
Titi77 a écrit:En fait, je suis assez déçu de ce changement dans le personnage de Ver'Liu, peut-être désirais-tu contrebalancer ce qu'on avait ressenti pour lui tout au long des chapitres qui précèdent ? A savoir un roi juste, aimé de sujets etc et qui est aimé par Sionarel.

J'avais prévu cette évolution depuis le départ. Cette glissade vers plus de dureté, la fin de l'innocence.
Titi77 a écrit:En tout cas les retrouvailles Yoda / Tel'Ay, ça va PETER ! :)

Voilà des passages que j'ai moi-même hâte d'écrire. :)
Titi77 a écrit:Ah, pour la discussion au conseil, j'ai trouvé que les Jedi minimisent un peu trop le cas Tel'Ay / Maal Taniet.

Dans mon idée, ils estiment que Tel'Ay n'est pas un Sith, tels que ceux qu'ils ont tant et tant combattus. Du coup, ils ont tendance à le considérer comme tenant d'une autre philosophie de la Force, plutôt que comme un ennemi naturel. Où n'ais-je pas été clair ?
AJ Crime a écrit:Le début du chapitre se précipite rien que pour nous amener à cette prise de décision trop attive dans le but vraiement très clair de nous envoyer vers la fin.

Grmbl. Chapitre bâclé, je m'en rends compte aujourd'hui... :(
AJ Crime a écrit:De plus, ils s'en tirent inextremis avec la protection autour d'eux pendant l'explosion et je suis surpris que les autres aient seulement survécu à ce déchainement de violence.

Yep, loin d'être faux aussi. Dans un script antérieur, Marton devait mourir à ce moment. Mais finalement, j'ai décidé qu'il allait me permettre de faire des développements que je trouve intéressants. Manque donc un passage qui explique de manière crédible qu'ils aient survécu.
AJ Crime a écrit:J'espère que tu prendras le temps de dévellopper les tenants et aboutissants dans les chapitres suivants. Pas juste pour amener de l'action.

Cet incident de parcours ne devrait plus arriver. :)
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Messagepar Den » Mar 10 Juin 2008 - 14:58   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

C'est un Den en deuil que voici :cry: Pauvre Tchoo :cry: Je t'aimais bien, tu sais :cry:
Mais y a un point positif à sa mort :sournois: Yoda va intervenir! :D
Quant à Tel'Ay, il est toujours aussi bon! On le retrouve en grande forme, égale à lui-même^^
Par contre, j'ai l'impression que son cas est un peu traité rapidement par le Conseil. C'est à peine s'il en vaut le coup (enfin, c'est l'impression que ça donne^^)
A part ça, je reste un grand fan de la saga de ce jeune Skelor! Un must pour moi!^^ Et en plus, j'ai pas du attendre trop longtemps pour le lire^^ :P
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo
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Messagepar Minos » Sam 20 Sep 2008 - 22:38   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Bon, un petit up pour vous annoncer que l'histoire n'est pas tombée aux oubliettes, et même qu'elle va reprendre dès la fin de la semaine prochaine, et s'échelonner régulièrement jusqu'à sa fin...pour la fin de l'année. :D
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Messagepar Minos » Sam 27 Sep 2008 - 7:23   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Une promesse tenue...profitez-en, c'est rare. Depuis le temps, si vous avez du mal à tout vous remémorer, et vu que j'ai la flemme de faire un résumé, il ne vous reste plus qu'à tout relire. :D

Chapitre 13

La console de communications lança un trille dans le silence sépulcral du bureau de Dark Omberius. Celui-ci, voyant que la fréquence utilisée correspondait à celle de son apprenti, bascula l’interrupteur d’un geste négligent.
La silhouette imposante du Jaabimien apparut, un air de jubilation à peine contenu sur le visage.
– Salutations, mon maître, fit-il en s’agenouillant.
– J’ose espérer que vous m’apportez de bonnes nouvelles, Lord Glaro ? demanda froidement le Seigneur Noir des Sith.
– Oui, mon maître. Suite à la mort de Tchoo-Nachril, il y a une semaine, nous avons testé l’Égalitaire sur un autre cobaye pourvu d’un taux de midi-chloriens significatif, pour un résultat identique : sa connexion avec la Force l’a quitté, et il est mort peu après. D’après les Ho’Din, le virus est désormais stable… suffisamment pour être utilisé à plus grande échelle. Monseigneur, nous sommes désormais prêts à éradiquer les Jedi. L’Ordre Sith va à nouveau régner en maître sur la galaxie !
– Bien. Six cents ans de travail dans l’ombre vont enfin payer ! Nous allons pouvoir agir au grand jour. Quittez Moltok avec l’Égalitaire et rejoignez-moi sur Skelor I. Notre flotte est quasiment opérationnelle : le chantier naval de Skelor I a bien travaillé durant toutes ces années, et nous disposons de trois croiseurs, et nos droïdes usinés sur Clereian se révèlent assez compétents pour servir d’équipage. Quant à mes relations privilégiées avec certains groupes de pirates, elles nous permettront de compléter nos effectifs avec dix-huit navires de soutien, d’escorte et de reconnaissance, de type corvettes.
– Toujours pas de solution quant à la présence d’éventuels chasseurs, maître ?
– Non. Nous nous en passerons. De toute manière, la Marine Républicaine est inexistante, ou presque. Nous écraserons aisément son ersatz de flotte, si elle ose se montrer. Elle n’aura rien de plus gros à nous opposer que des corvettes.
– Coruscant tombera sans coup férir, maître ! s’enthousiasma Glaro.
– Nous ferons d’abord un crochet par Velinia III. Nous allons anéantir Ver’Liu So-Ren et Tel’Ay Mi-Nag, et ne laisser que ruines et débris de leur misérable colonie. Ensuite, nous irons mettre la République à genoux ! Entre-temps, nos activistes du Sénat auront semé troubles et confusion. Nous ne pouvons pas échouer, Dark Glaro ! Plus que jamais, la Force est notre servante !
– Qu’elle le soit à jamais, mon maître, sourit Glaro avant de couper la communication.

***

Tol Guela, sénateur représentant l’Hégémonie des Cinq Mondes Zabraks au sein du Sénat Galactique, s'admira dans une psyché et ajusta soigneusement les plis délicats de sa toge en précieux tissu. Il fit signe à son assistante de passer un dernier coup de brosse dans ses longs cheveux, et s’assura que sa manucure était irréprochable.
Parfait ! Tout cela était parfait ! Il incarnait à merveille la dignité d’un grand homme politique, ce qu’il allait devenir d’ici quelques minutes, le temps de quitter son bureau particulier et d’entrer dans la grande salle du Sénat Galactique. Ses discours récents l’avaient mis en vue, ce qui lui plaisait énormément, mais ce n’était rien à côté de la bombe qu’il allait lâcher à la face de la République ! Il se délecta à l’avance de l’expression qu’arborerait Marcus Valorum, inepte chancelier à ses yeux.

Quand le grand moment arriva, un peu plus tard, il était prêt. Valorum le dévorait des yeux quand il annonça :
– Sénateurs, la parole est à Tol Guera, sénateur représentant les mondes de l’Hégémonie Zabrak.
Tol Guera se leva lentement, solennellement. Il laissa ses yeux balayer tranquillement le vaste amphithéâtre, avant de prendre la parole le plus calmement du monde.
– Mes chers amis, l’heure est grave. Bien plus que certains ne le pensent. Je crains que la corruption ne se soit installée au sein des plus hautes instances de la République. Mon cœur ne peut s’empêcher de saigner quand je songe aux meurtres des sénateurs Jeroed’Erfey et Aar Gamonn. Il est extrêmement rare que des sénateurs soient assassinés, comme vous le savez tous, mes chers amis. Mais que devons-nous penser quand deux meurtres ont lieu dans un laps de temps aussi court ? Que devons-nous penser en nous souvenant que nos défunts et estimés collègues étaient des piliers de l’opposition à la politique menée par le chancelier Marcus Valorum et ses soutiens ? Et que devons-nous croire en constatant que ces deux disparitions coïncident avec l’approche des élections à la chancellerie ?
Ce fut à peine si Tol Guela put poser ses deux dernières questions dans l’explosion d’applaudissements et d’indignations qui eut aussitôt lieu. Imperturbable, il joignit les mains devant lui et attendit que le brouhaha décroisse. Il sourit intérieurement : la situation était déjà très tendue… et les choses n’allaient pas s’arranger, loin de là, quand il aurait terminé son discours.
Enfin, Marcus Valorum parvint à ramener un calme relatif. Il assigna Guela à comparaître ultérieurement devant la commission d’éthique du Sénat, ce qui lui valut quelques huées. Celles-ci redoublèrent quand le chancelier menaça de censurer Tol Guera si ses paroles suivantes relevaient également du domaine de la diffamation. Le Zabrak ne dit rien, mais hocha la tête, un masque de contrition sur le visage. Valorum sembla hésiter, puis lui fit signe de reprendre.
– Je crains qu’il n’y ait désormais une fracture profonde au sein de cette assemblée, et je ne pense pas qu’elle soit réparable. Partout où je tourne les yeux, je vois des murs se matérialiser devant moi, je vois des obstacles se dresser pour empêcher certains d’entre nous d’accomplir notre tâche, qui est de défendre les intérêts de nos peuples respectifs.
La République est une grande et belle entité… ou du moins le fut-elle jadis. Mais aujourd’hui, il s’y produit des événements aberrants, des indignités, des illégalités ! La noble association des mondes de la République doit permettre de dégager bonheur et prospérité pour tous, mais je me dois de constater, à mon corps défendant, que certains en profitent plus que d’autres.
Récemment, les mondes zabraks ont été montrés du doigt, voire cloués au pilori, à cause de la soi-disant crise skelorienne, qui n’est qu’un complot, un prétexte pour s’en prendre à mon peuple !
Mais, reprit Guela en haussant le ton pour se faire entendre parmi les exclamations qui recommençaient à fuser, le peuple zabrak refuse de servir de bouc émissaire à l’incompétence des dirigeants de la République ! C’est pourquoi je vous annonce solennellement que l’Hégémonie des Cinq Mondes Zabrak a décidé de dissocier son avenir de celui de la République Galactique !

Sachant que le chaos qu’il avait lui-même provoqué n’était pas prêt de retomber, Tol Guela tourna les talons et quitta sa capsule sénatoriale. Ovelar Nantelek, président de l’Hégémonie, et connu dans un cercle très restreint sous le nom de Dark Omberius, serait ravi de savoir que ses instructions avaient été suivies à la lettre. Ne restait plus aux alliés politiques que Guela avait inlassablement travaillé qu’à se déclarer à leur tour en faveur d’une scission avec la République, et l’institution galactique serait suffisamment paralysée pour que la flotte d’Ovelar Nantelek ait le champ libre pour imposer l’indépendance des Zabraks.

***

Toutes les forces de sécurité de Coruscant furent mises sur le qui-vive peu de temps après, afin de garantir le maintien de l’ordre. Les conséquences de la décision zabrak eurent des répercussions immédiates, au moins politiques : plusieurs mondes affichèrent ouvertement leur volonté de quitter la République à leur tour, pour former une alliance avec l’Hégémonie Zabrak. La crise était partout. La présence de dizaines d’ambassadeurs Jedi fut requise au Sénat pour calmer les esprits, et Valorum, ses alliés et ses conseillers entamèrent un long marathon de consultations auprès des sénateurs.

***

Il ne fallut que quinze jours à Ver’Liu So-Ren pour mettre sur pied une flotte pour attaquer Skelor I. Il était à la tête d’une fortune conséquente, fruit de dons généreux pour la cause skelorienne, mais il n’avait ni les connaissances ni les appuis nécessaires pour monter un tel projet, ce qui n’était pas le cas de bien du monde dans la colonie de Velinia III.
Tel’Ay n’était pas le dernier à connaître des mercenaires aux forces intéressantes et, en prospectant discrètement auprès des colons Rodiens, il repéra puis approcha des anciens pirates. La colonie n’était pas seulement peuplée d’êtres ruinés et désireux de recommencer leur vie ; d’autres n’étaient là que pour se faire oublier suite à des activités illégales qui avaient mal tournées. Se les adjoindre fut un jeu d’enfant pour Tel’Ay, qui se contenta de menacer de les dénoncer.
Un seul, remarié et récent père, eut la mauvaise idée de vouloir résister. Tel’Ay fit enlever le fils de l’ancien pirate et menaça de le faire tuer si le père ne faisait pas jouer ses contacts. Dès que cette histoire eut été propagée dans les milieux louches de Velinia III, il se ne se trouva plus grand monde pour oser tenir tête à Tel’Ay.
Le gamin fut enlevé par deux des soldats de sécurité placés sous les ordres de Tel’Ay, et celui-ci les envoya à quelques centaines de kilomètres de là, dans un avant-poste reculé... après leur avoir spécifiés qu’ils répondraient de la vie de l’enfant sur la leur.
En cas de nécessité, Tel’Ay n’hésiterait pas à tuer qui que ce soit pour parvenir à ses fins. Mais il refusait de tuer aveuglément un innocent… du moins pas sans raison sérieuse. Raison que dans ce cas précis, il n’avait pas.

Le Sith se dépensa sans compter au cours de ces quinze jours, au fur et à mesure que des groupuscules armés arrivaient pour leur prêter main-forte, après avoir été grassement payés.
Son plan était simple : faire en sorte que la flotte de Ver’Liu soit la plus puissante possible, afin d’occuper efficacement les défenses de Skelor I. Pendant ce temps, il se glisserait discrètement à terre et partirait à la recherche de Dark Omberius. Et dès qu’il l’aurait trouvé, il vengerait son maître et prouverait la supériorité des héritiers de Maal Taniet sur ceux de Dark Bane.

Tel’Ay se trouvait à bord du Malashli, une corvette appartenant à un mercenaire Rodien et qui leur servait de quartier général, quand il reçut par comlink le dernier rapport général qu’il attendait. Il ne put s’empêcher de sourire, avant de détourner les yeux de la baie panoramique de la passerelle, par laquelle il voyait la flottille disparate manœuvrer, parfois laborieusement, en orbite de Velinia III. Il rejoignit Ver’Liu et le capitaine du bâtiment, un Rodien de petite taille répondant au nom de Diro.
– Votre majesté ?
– Oui, Tel’Ay ?
– Je vous annonce que notre flotte est prête à partir, sire. Nous n’attendons plus que votre signal.
– Bien, Tel’Ay. Quels sont les effectifs, en fin de compte ?
– Nous avons trois corvettes, quinze transports légers, ainsi que quarante-deux chasseurs, regroupés en quatre escadrilles d’une dizaine d’éléments chacun.
– Parfait, jubila Ver’Liu ! Nul n’a vu une pareille flotte depuis des centaines d’années ! Rien ne pourra s’opposer à nous !
– En effet, sire, répondit Tel’Ay sur un ton neutre.
Le Sith ne s’était pas encore fait à l’évolution radicale de Ver’Liu. Le jeune idéaliste qui voulait sauver son peuple s’était mu en un despote implacable, qui ne rêvait que de faire couler le sang. S’il avait eu la Force, il aurait fait un bon Sith. En attendant, Tel’Ay avait hâte de s’esquiver : ce jeune chien fou allait bientôt récolter les conséquences de sa folie vengeresse, et Tel’Ay, les devinant funestes, ne tenait pas à être à ses côtés quand elles s’abattraient sur lui.

Ver’Liu, enfoncé dans un confortable fauteuil installé récemment près de celui du commandant de bord, ne s’était jamais senti aussi oppressé. Une petite voix intérieure ne cessait de tenter de le raisonner depuis quinze jours, mais il l’ignorait consciencieusement. Le temps des gamineries était révolu. Celui de frapper durement, et de récupérer son dû, était venu.
Il ouvrait la bouche pour ordonner le départ, quand l’officier assigné aux senseurs cria :
– Commandant, un vaisseau vient de sortir de l’hyperespace. Et en voilà un autre ! Et encore un !
– Par les enfers pourpres, s’exclama Diro, c’est une véritable flotte ! Il en arrive encore et encore ! Levez les boucliers et préparez-vous à tirer ! Officier comm, ordonnez à nos bâtiments de se regrouper autour de nous.
– Qui sont ces gens ? demanda calmement Tel’Ay au commandant.
– Je ne sais pas, monsieur, répondit Diro, penché sur une console crachant en permanence des données actualisées. Je détecte trois croiseurs et dix-huit corvettes.
– Nos trois corvettes, quinze transports légers et quarante-deux chasseurs feront-ils le poids ?
Le Rodien se tourna vers Tel’Ay mais ne répondit pas. Son teint verdâtre virant clairement au livide, et la peur qui se lisait dans ses yeux suffirent à Tel’Ay pour se faire une idée de la situation…et de savoir qu’il était temps pour lui de quitter les lieux.

Tel’Ay s’engouffra dans les coursives de l’appareil, en direction de sa cabine. Puisqu’en fin de compte cette flotte ne servirait pas son but, il fallait qu’il l’abandonne, et qu’il retourne à la surface de Velinia. Il avait des personnes à y récupérer. Marton et Anaria étaient toujours en convalescence, et recommençaient à peine à marcher.
Dans sa cabine, il prit le sabrolaser de Séis, qu’il accrocha à sa ceinture, et l’écrin qui contenait le Gant de Vèntorqis. Il se dirigea ensuite vers les hangars du vaisseau, indifférent aux alarmes tonitruantes qui mugissaient à tout va comme aux impacts de tirs ennemis sur la coque, qui faisaient trembler le Malashli.
Son plan initial consistant à débarquer discrètement sur Skelor I, il avait quelques jours plus tôt fait le tour des navettes de transport de fret contenues dans le hangar principal. Après avoir jeté son dévolu sur une navette courtaude LP108, et s’être assuré que même un pilote aussi médiocre que lui s’en sortirait avec les commandes, il avait procédé à quelques essais avec, pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu.
Il déverrouilla l’écoutille de la navette et leva le pied pour y entrer, quand une étrange sensation l’arrêta. Quelque chose ne collait pas… ou plus précisément, le dérangeait. Mais quoi ? Il étendit ses perceptions de Sith, et sut qu’il y avait effectivement quelque chose, quelque part, aux lisières de la portée de son pouvoir. Il ne savait quoi, mais sentait que c’était important. Ses yeux tombèrent sur l’écrin qu’il avait à la main, et il se morigéna de ne pas y avoir pensé plus tôt. Le Gant de Vèntorqis pourrait peut-être lui permettre d’exacerber son pouvoir.
Il ouvrit l’écrin et regarda l’artefact. Celui-ci avait beau être le symbole de son Ordre, Tel’Ay ne s’en méfiait pas moins, car un jour, il avait paru doté d’une volonté propre. Et si les Sith de mouvance tanieitenne avaient un leitmotiv, c’était bien celui de toujours garder le contrôle, en toutes circonstances. Ne jamais céder au Côté Obscur de la Force… ni au pouvoir de ses artefacts et autres avatars.
Tel’Ay savait pertinemment que le Gant, qu’il utilisait comme un outil, était en fait source de bien plus de puissance, mais il n’avait pas les compétences nécessaires pour affiner cette certitude.
Il enfila le Gant et se plongea dans la Force. Une vision surgit aussitôt. Un être encapuchonné lui faisait face. Il sut instinctivement que cet être était la cause du malaise qui l’avait assailli un peu plus tôt. Et qu’il s’agissait d’un Sith de l’école de Bane. Maître ou élève, peu importait à Tel’Ay. Il était en guerre contre ces Sith là.
Sa résolution prise, il pénétra dans la navette, mit les circuits en marche, et décolla. Non pas en direction de Velinia III, mais du vaisseau-amiral ennemi, où il savait pouvoir trouver son adversaire.

Comme il se savait mauvais pilote, il garda le Gant de Vèntorqis. Juste au cas où il se manifesterait d’une manière ou d’une autre, en vue de l’aider. Il franchit le champ de rétention d’atmosphère du hangar, couplé aux boucliers du vaisseau.
Une explosion de lumière l’aveugla aussitôt, et il se demanda brièvement s’il venait de se faire abattre. Comme sa tête tournait, il en déduisit qu’il était encore en vie, et se risqua à ouvrir un œil. L’espace au-delà du cockpit était devenu fou, et virevoltait dans tous les sens. Les alarmes de contrôle de l’assiette de la navette hurlèrent leurs avertissements dans les oreilles de Tel’Ay, qui grogna et s’arc-bouta sur les commandes. Petit à petit, il parvint à stabiliser l’appareil, et put enfin s’occuper de son environnement.

La situation n’était guère brillante. L’un des croiseurs ennemis n’était plus qu’un amas informe de duracier, et dérivait lentement en se consumant dans les couches de la haute atmosphère vers Velinia III. Si le tiers des vaisseaux les plus importants de l’adversaire avait été détruit, les défenseurs Skelors payaient le prix fort en échange : seule la corvette de Ver’Liu, de laquelle Tel’Ay arrivait, était encore intacte, ainsi qu’une dizaine de transporteurs.
Ce n’était pas une bataille. Mais un massacre.

Tel’Ay se sentit plus sûr de lui aux commandes, et mit le cap sur le croiseur abritant son ennemi Sith. Quand une pluie de tirs de laser s’abattit autour de lui, et que l’un d’eux déchiqueta son aile bâbord, il se demanda un peu tard s’il n’avait pas été présomptueux dans sa manœuvre. Avisant une corvette adverse, il incurva sa trajectoire pour aller se cacher derrière. Tel’Ay estima que cet appareil allait encore se rapprocher du croiseur, ce qui lui permettrait de rester en sécurité pendant son approche.
Quand les turbolasers de la corvette l’abreuvèrent d’un tir nourri, il se maudit. Tout à son idée de se cacher, Tel’Ay avait tout simplement oublié que cet appareil aussi était un ennemi, qui ferait tout pour l’abattre.
Il reprit sa trajectoire initiale, non sans effectuer quelques manœuvres d’esquive, dans une tentative maladroite pour être une cible moins facile à détruire. La Force lui lança un avertissement juste avant que les alarmes de collision ne se mettent à hurler, et il fit partir brusquement sa navette en vrille. Un morceau de coque en fusion déchira le ciel, à l’endroit même où il se tenait un instant plus tôt.
Tel’Ay parvint à reprendre la contrôle, à son grand étonnement. Se pouvait-il qu’il commençât enfin à améliorer ses compétences de pilote ? Un tir qu’il n’avait pas anticipé et qui racla tout le côté tribord de la navette, emportant des plaques de duracier au passage, lui apprit que non.
Il trouva tout de même un angle d’approche vers le croiseur, où la zone de feu paraissait moins importante qu’ailleurs. C’est à ce moment qu’une nouvelle question vint le tarauder : comment allait-il franchir les boucliers du croiseur, s’il parvenait à s’en rapprocher assez ? Et par où allait-il aborder le vaisseau capital ?

Il manqua d’entrer en collision avec un chasseur allié, avant que celui-ci ne soit pas touché par un tir provenant d’une corvette, jusque-là cachée derrière une épave qui brûlait et vomissait des corps par les brèches multiples qui zébraient sa coque.
Je hais le pilotage, se dit Tel’Ay en serrant les dents. Quatre tirs simultanés s’abattirent sur le croiseur, dont les boucliers tinrent bon. Pourtant, le Skelor sut instinctivement qu’ils avaient été affaiblis l’espace d’un instant. Suffisamment pour qu’en cas de récidive, lui puisse passer à travers ?
Il se dirigea d’instinct vers un point précis, tout près des boucliers du bâtiment, tout en slalomant pour éviter les tirs rageurs destinés à se débarrasser de lui. Il eut l’impression qu’il allait écraser son manche à balai, tellement sa main se crispait dessus. Mais l’événement qu’il attendait se produisit : pas moins de cinq tirs, autant de coups de boutoir, tentèrent de percer les boucliers du croiseur et, s’ils échouèrent, Tel’Ay sut qu’un coup de plus les aurait mis hors service. Il accéléra au maximum, en pestant contre le fait qu’il ignorait comment redistribuer encore plus de puissance vers ses réacteurs et, à l’issue d’un choc sonore qui le laissa sourd quelques instants, il franchit les boucliers.
Son tableau de bord devint fou : des dizaines de diodes y clignotèrent frénétiquement. Des étincelles jaillirent de certains équipements, et de la fumée fit son apparition dans le cockpit. Pourtant, ces vapeurs se dissipèrent vite… trop vite au goût de Tel’Ay. Elles furent aspirées vers le bord du cockpit, accompagnées d’un sifflement de mauvais augure.
Une fuite. J’aurais peut-être dû mettre un scaphandre ? D’un autre côté, je suis à peu près certain que si j’en avais mis un, il n’y aurait pas eu de fuite.
Il se concentra à nouveau. Ce n’était pas le moment de divaguer. Il s’acharna sur son manche à balai pour faire prendre à la navette la direction du hangar le plus proche, en contrebas sur sa droite. Les commandes avaient énormément de mal à répondre, mais au moins, on ne lui tirait plus dessus.
Un écran bleuté courait tout le long de l’ouverture du hangar. Était-ce un simple champ de contention destiné à retenir l’atmosphère, ou était-il doublé d’un nouveau bouclier ? Tel’Ay l’ignorait et, arrivé à ce stade où il n’avait qu’une hâte, à savoir quitter ce cercueil volant, il décida qu’il s’en moquait éperdument et fonça. De toute manière, il n’avait pas la moindre arme à bord de sa navette. Et la Force le préviendrait s’il filait vers la mort. En principe.
La navette franchit sans mal le champ de contention, et Tel’Ay la fit s’écraser au sol, après avoir oublié de sortir les trains d’atterrissage. Le cockpit refusa de s’ouvrir, aussi l’aida-t-il à grands coups de sabrolaser. Quand ses jambes flageolantes touchèrent enfin le sol, elles refusèrent de le soutenir et il chancela. Il eut un haut-le-cœur, et se remit debout dès qu’il eut fini de vomir.
Un coup d’œil autour de lui lui apprit qu’il était en parfaite sécurité dans le hangar. Seuls des droïdes s’y trouvaient et ne faisaient pas attention à lui, trop occupés à réparer une barge-speeder. Il se focalisa sur la Force et, à sa grande surprise, ne sentit qu’une seule présence organique à bord. Puissante dans la Force, de surcroît. Son ennemi, quel qu’il soit.
Sourire de prédateur aux lèvres, il s’engouffra dans la première coursive venue.

***

Ver’Liu était horrifié par la situation : son orgueil et sa soif de vengeance allaient-ils donc les condamner à la mort ? Il s’était laissé griser par son pouvoir et n’avait pas hésité à engager son peuple dans une guerre qu’il avait cru pouvoir gagner à l’issue d’un seul fait d’armes. Non seulement il n’avait pas pu porté l’estocade le premier, mais l’ennemi avait anticipé son projet, et l’avait contrecarré de manière imparable. Une plus grande flotte, une plus grande puissance de feu.
Ver’Liu sentit la honte lui brûler les joues. Il aurait voulu mourir à cet instant précis. Il n’était sorti de son trou à rats de la Station Carolusia que pour faire mourir son peuple à cet endroit, après qu’il l’eut suivi aveuglément. Il se dégoûtait. Ver’Liu le Boucher !…Voilà comment l’Histoire allait le juger, se dit-il.
Autour de lui, les hommes du capitaine Diro accomplissaient leur devoir, rapidement et avec efficacité. Le capitaine lui-même semblait calme, bien que tendu, tandis qu’il donnait ses instructions à ses subordonnés, tout en gardant un œil vers la représentation tridimensionnelle de la bataille, afin d’assurer un semblant de cohésion au reste de leur flotte, qui s’amenuisait minute après minute.
Mais que pouvait faire Ver’Liu, désormais ? Ordonner la retraite ? Et pour aller où ? Une telle décision aurait condamné la colonie, son peuple comme celui de Seperno, qui l’avait accueilli... et Sionarel, également, toujours plongée dans un profond coma, qu’aucun médecin n’avait été capable de guérir ni même d’expliquer.
Qu’est-ce qu’il lui restait à faire ? Prendre le masque de l’impassibilité, pour montrer à quel point il aurait été digne jusqu’au bout ? Quelle farce. Une vaste farce macabre, dont il était à l’origine…
Il fut tiré de son abattement par l’officier en charge des senseurs, qui s’écria par-dessus les alarmes :
– Capitaine Diro, des vaisseaux viennent de sortir de l’hyperespace. Deux croiseurs et deux corvettes.
– Allons bon, bougonna Diro sans quitter la bataille des yeux. Amis ou ennemis ?
– Ils envoient un message sur toutes les fréquences, capitaine, fit l’officier des communications.
– Sur écran.
Un Ithorien en uniforme de la Marine Républicaine apparut, et dit :
– Ici le capitaine Ael Tamaï. Sur ordre du Chancelier Marcus Valorum, je suis ici pour protéger Velinia III, monde républicain. Flotte étrangère, cessez le feu sur-le-champ et préparez-vous à être abordés.

L’espoir venait subitement de changer de camp.


***

Dark Glaro écrasa de rage la commande des communications. Pour qui se prenait ce maudit capitaine républicain, et d’où est-ce qu’il sortait ?
– Demande***instructions***monseigneur*** fit le droïde qui commandait le croiseur.
– Nous ne gagnerons pas, crétin ! Nous sommes désormais en infériorité numérique !
Il réfléchit en faisant les cent pas, avant de reprendre la parole :
– Nous avons des navettes de transport. Fais-les bourrer de droïdes armés, et qu’ils atterrissent ou s’écrasent sur le croiseur principal ennemi. Deux cibles : tuer Ver’Liu So-Ren et Tel’Ay Mi-Nag. Que tous nos vaisseaux disponibles convergent vers le croiseur et ouvrent le feu ! Au mieux, nous le détruirons. Au pire, ça couvrira l’approche de nos droïdes. Exécution !
– Reçu***monseigneur***.

Dark Glaro sentit ses entrailles se nouer. Depuis quand la République disposait-elle de croiseurs militaires en état de marche ? Le démantèlement des anciennes flottes était terminé depuis des centaines d’années, et seuls des vaisseaux civils croisaient, désormais. La République se contentait de faire la police entre les mondes, dépêchant au besoin des corvettes, leurs plus gros vaisseaux connus. Comment l’existence de croiseurs républicains avait-elle pu échapper à Dark Omberius ?
Le Seigneur Noir des Sith avait toujours affirmé que si les Sith montaient une flotte de guerre, ils ne trouveraient personne pour s’opposer à eux. Il s’était lourdement trompé ! Pire, leur propre flotte risquait d’être détruite à son premier engagement, ce qui impliquait qu’ils ne pourraient ni défendre l’indépendance de leurs mondes indépendants nouvellement constitués, et encore moins prendre Coruscant pour établir un nouvel empire Sith, but ultime d’Omberius.
Glaro était anéanti : Omberius prévoyait toujours tout, toute sa vie n’avait été que manipulations élaborées pour asseoir sa domination sur la galaxie. Et il avait échoué. Et lui, Glaro, avait toujours placé Omberius sur un piédestal, le jugeant plus malin à lui seul que tous les Jedi et politiciens de Coruscant réunis. Comme il s’était bercé d’illusions ! Alors qu’ils s’étaient crus tout près de dominer la République, voilà que les Sith étaient à nouveau menacés d’extinction !

Glaro n’eut pas le temps de pousser plus avant ses funestes réflexions. Il ressentit la présence d’un être organique à bord… puissant dans la Force, qui plus est. Un Jedi téméraire ? Parfait, Glaro allait pouvoir passer ses nerfs sur lui. Et se servir de l’Égalitaire pour lui arracher ses pouvoirs, et sa vie.

***

L’éternelle quiétude de l’espace fut dérangée quand un chasseur surgit de nulle part et se matérialisa non loin de Skelor I. Le cockpit, minuscule, avait été adapté à la morphologie de l’être qui le pilotait. Le teint vert, une longue chevelure brune qui lui tombait dans le dos, de grandes oreilles pointues, soixante-six centimètres et des mains tridactyles. Un air déterminé, également. Ainsi que la Force.
Sans perdre de temps, Yoda ouvrit les évents d’aération et calcula la trajectoire la plus directe pour la planète-mère des Skelors. Senseurs à longue portée en route, tournés vers la planète, il commença à enregistrer les données quand sa console de communications bipa.
– Ici Yoda.
– Ici Maître Lijeril. Il y a du changement, et pas des moindres. Je viens d’apprendre que Ver’Liu So-Ren, qui a rassemblé une flotte de mercenaires au large de Velinia III, vient d’être attaqué par une autre flotte…qui semble provenir de Skelor I, d’après nos estimations. La flotte de réserve de la République est elle aussi en route.
– En rien, cela ne concerne ma mission.
– Certes, mais comme vous n’êtes pas loin, j’aimerais que vous y alliez, Maître Yoda. Nous avons besoin d’un Jedi expérimenté là-bas, pour tenter de ramener tout le monde à la raison, et de minimiser les pertes.
– Contrariante, cette nouvelle est. Un bain de sang, la présence d’un Jedi pourrait en effet éviter. Dix secondes pour rentrer les nouvelles coordonnées et réinitialiser le moteur hyperdrive, et en route je serai, Maître.
Yoda fit ses préparatifs en soupirant lentement. Il était frustrant de devoir faire demi-tour si près du but. Il jeta un dernier coup d’œil à Skelor I, avant de faire virer son chasseur.
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Messagepar Notsil » Sam 27 Sep 2008 - 9:40   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Quelle belle leçon de pilotage ^^ Encore qu'avoir un type qui se sait pas piloter une simple navette c'est pas très courant ^^

Dire que Yoda était si près du but ^^

Et la suite, prévue pour quand ? ^^
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Messagepar Minos » Sam 27 Sep 2008 - 10:04   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Tel'Ay déteste la technologie et est un très mauvais pilote, comme je l'ai toujours dit. Marre des héros qui savent tout faire et pour qui tout est facile : mon perso a des failles, et ça le rend plus intéressant comme ça (Lamb Bear avait raison à ce sujet, même si je trouvais pour ma part, et à tort, que ce concept tendait à être trop exploité partout), ça permet de jouer sur ces aspect en ce qui concerne les péripéties... comme manoeuvrer une navette à la con.

Pour la suite, si je t'annonce un chapitre par semaine, tu y crois ? :diable:
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Messagepar Den » Sam 27 Sep 2008 - 10:30   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

:love: Cool ! La suite de Tel'Ay :love:
J'ai bien aimé le discours de Tol Guela. On a l'impression d'y être. Et puis, il est surprenant.
Moi, je ne trouve pas étrange que quelqu'un ne sache pas bien pilote une navette. Après tout, dans notre monde, il y a encore des gens qui ne savent pas conduire.
Encore un excellent chapitre donc, qui m'a transporté de plaisir!

Une fuite. J’aurais peut-être dû mettre un scaphandre ? D’un autre côté, je suis à peu près certain que si j’en avais mis un, il n’y aurait pas eu de fuite.
Exactement le genre de phrase que je me dis quand il y a un problème^^
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Messagepar Titi77 » Sam 27 Sep 2008 - 20:19   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

si je t'annonce un chapitre par semaine, tu y crois ?


Heu...

Comment dire ?
<tousse>

:ange:
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Messagepar Minos » Sam 27 Sep 2008 - 20:24   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Sale floodeur, va donc Rouilléiser (bientôt sur vos écrans, une FF SW), Galéiriser (bientôt... ailleurs) et ON2iser (de l'Ordre Nouveau 2, une histoire de Titi qu'elle est bien, mais pas finie) !
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Titi77 » Sam 27 Sep 2008 - 20:28   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Bon , je sais c'est ma faute (même mon chef me le répète au taf ;))
Je répondrais donc point par point à ce coup bas (coup de Jarnac ?). Bref,

- Rouilles : promis cette semaine je m'attèle à ma partie. Mais cela signifie que le reste va en pâtir...
- Galéir & co : je te rappelle que j'attends toujours la préface de ton texte, celle de Notsil et les corrections des autres :) (ceci n'était pas un message subliminal de la part du metteur en page)
- ON2 : j'avais un chapitre presque fini mais... fichue trad !!! Je la finis au plus vite, promis. Par contre autant mettre le temps perdu à profit pour essayer d'offrir deux chapitres d'un coup pour me faire pardonner. Enfin, ça demandera plus de temps que si je devais finir celui la... On a rien sans rien ;)

PS : sinon demain je comme ce chapitre. (Et je mettrais mon tablier de boucher)

=======================

EDIT : et voici le comm' promis ! A l'assaut !!

La console de communications lança un
une ?
Lord Glaro
Seigneur (tu écris en français je te le rappelle)
les plis délicats de sa toge en précieux tissu
tissu précieux
Sénateurs, la parole est à Tol Guera, sénateur
répé
ce qui n’était pas le cas de bien du monde dans la colonie de Velinia III
Pas clair je trouve. Tu veux dire qu’à part Tel Ay, personne n’a les connaissances requises ?
S’il avait eu la Force
été doué de
Officier comm
comm’ / des communications/ radio
et recommençaient à peine à marcher
commençaient à peine à remarcher ?
Dans sa cabine, il prit le sabrolaser
sabre laser (et dans toute la suite)
ne s’en méfiait pas moins, car un jour
car, un jour,
Si le tiers des vaisseaux les plus importants de l’adversaire avait été détruit, les défenseurs Skelors
skelors
avant que celui-ci ne soit pas touché
soit touché
Non seulement il n’avait pas pu porté
porter :)
Flotte étrangère
non identifiée
Et comment il sait qui est qui ? donc pourquoi s’adresse-t-il à la flotte Sith ? hein ? :)
et seuls des vaisseaux civils croisaient
sous pavillon républicain (sinon on dirait qu’il n’y a plus de vaisseau militaire dans la galaxie ce qui est faux)
ce qui impliquait qu’ils ne pourraient ni défendre l’indépendance de leurs mondes indépendants
répé
Yoda ouvrit les évents d’aération
gné ? il laisse le bon air de l’espace rentrer ? :p Je dirais plutôt : il ouvrit les volets de freinage/ stabilisateurs… un truc de ce style


Et maintenant, parlons un peu du fond.

Chapitre important pour l'histoire (la fin se rapprocherait-elle à grand pas ?), on y voit dans l'introduction les Sith préparer leur nouveau plan démoniaque (qui risque de ne pas marcher encore une fois, bien fait pour eux) avant d'enchaîner sur l'intrigue politique et une bataille spatiale.
Au sénat, on assiste surtout à un discours bien écrit qui lance un sacré pavé dans la mare. Encore une sécession, m'empresserais-je même d'ajouter ;) A quand la troisième fic qui nous en fait une ? :p
La bataille spatiale reste courte et peu décrite puisqu'on y assiste principalement par les yeux de Tel'Ay qui, on le voit bien n'est pas un expert en pilotage et ne s'y intéresse guère, ce qui nous donne un passage un peu décevant par rapport à ce qu'on pouvait attendre. En fait, c'est quand même intéressant de suivre Tel'Ay mais comme au début on s'était dit "chouette, une bataille spatiale, ça va castagner !" on reste un peu sur notre faim. Reste quand même le rebondissement final qui promet pour la suite. Arriveras-tu à te racheter ? :)

En résumé, cette histoire ne cesse pas de montrer ses qualités au fur et à mesure de son avancement. Gageons que Minos arrivera à nous préparer un final qui en jette !
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Messagepar AJ Crime » Dim 28 Sep 2008 - 16:34   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

J'ai copié ton texte et j'en ferai les commentaires direct sur un format word j'adore le système qui me permet de lire tranquille et de m'exprimer comme j'ai envie sans être tributaire de connexions internet un peu biscornues. Je te le promet pas pour la semaine prochaine, j'ai beaucoup de chose à lire et pendant ce temps là l'écriture avance à petit pas. Mais bon je ne peux pas tout faire, ça ira mieux lorsque j'aurai fini de regarder la saison 4 de farscape au rythme de 2 épisodes par soirées....

A bientôt pour mes commentaires...
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Messagepar Minos » Dim 28 Sep 2008 - 18:53   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Titi77 a écrit:
Yoda ouvrit les évents d’aération
gné ? il laisse le bon air de l’espace rentrer ? :p Je dirais plutôt : il ouvrit les volets de freinage/ stabilisateurs… un truc de ce style

T'as pas tort sur ce coup là. J'ai fait mon feignant, en sautant sur la première expression "spatiale" qui m'est venue à l'esprit. :roll:
Titi77 a écrit:la fin se rapprocherait-elle à grand pas ?

Perdu, on vient à peine de dépasser la moitié de l'histoire. Mais en écrivant ce chapitre, je me suis moi aussi dit que, waouw, ça s'emballe soudainement. Il me semble qu'il en reste 11 après celui-là (voire 13, j'ai un doute).
Titi77 a écrit:Au sénat, on assiste surtout à un discours bien écrit qui lance un sacré pavé dans la mare. Encore une sécession, m'empresserais-je même d'ajouter ;) A quand la troisième fic qui nous en fait une ? :p

Ah oui, il est vrai qu'il y en a une aussi dans ton Ordre Nouveau 2. Lisez-le, il est bien ! (hop, séquence de pub totalement gratuite).
Titi77 a écrit:La bataille spatiale reste courte et peu décrite puisqu'on y assiste principalement par les yeux de Tel'Ay qui, on le voit bien n'est pas un expert en pilotage et ne s'y intéresse guère, ce qui nous donne un passage un peu décevant par rapport à ce qu'on pouvait attendre. En fait, c'est quand même intéressant de suivre Tel'Ay mais comme au début on s'était dit "chouette, une bataille spatiale, ça va castagner !" on reste un peu sur notre faim. Reste quand même le rebondissement final qui promet pour la suite. Arriveras-tu à te racheter ? :)

J'avais aucune idée de comment j'allais décrire la bataille spatiale en question. Du coup, comme j'ai commencé à écrire selon le point de vue de Tel'Ay, j'ai décidé, comme le gros chacal que je suis, de continuer de cette manière, ce qui me permettait d'éviter l'écueil. ça s'est vu ? :ange:
Et vi, le p'tit gnome ne va pas tarder à arriver. Yoda II : il revient, et il est pas content ! (groarrr).
Titi77 a écrit:En résumé, cette histoire ne cesse pas de montrer ses qualités au fur et à mesure de son avancement. Gageons que Minos arrivera à nous préparer un final qui en jette !

Je suis le premier à l'espérer. :) ... et moi qui trouvais ce chapitre déséquilibré voire bancal.

>AJ : prends ton temps, on est tous débordés, de toute manière. :D
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Uttini » Dim 28 Sep 2008 - 21:45   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Bon moi, j'aime bien.
Je m'y serais bien mis aussi, à la fan-fic, mais je n'ai plus le temps d'écrire, avec toutes ces BD en cours...
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Messagepar Minos » Lun 29 Sep 2008 - 6:27   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci pour l'avis. :)
Et dommage que tu ne te lances pas, vu que tu as une écriture de qualité. Mais bon, on ne peut malheureusement pas tout faire, sauf à devenir des Sisyphe en puissance.
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar AJ Crime » Ven 10 Oct 2008 - 12:20   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Et voilà, cette semaine j'ai bien travaillé, voici un petit... fichier avec mes commentaires, propositions, critiques, bon courage pour les corrections:
Tel'ey2 Minos corrAJC.doc
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En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Minos » Ven 10 Oct 2008 - 12:51   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci l'ami... je regarderai ça attentivement. :)
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Minos » Dim 12 Oct 2008 - 20:56   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Voilà le chapitre suivant, régalez-vous ! (ou pas). Honte à moi, j'ai eu la flemme de relire, donc y'a peut-être des coquilles. :D

chapitre 14

Comment se repérer dans un croiseur, quand cet univers ne vous est pas familier du tout ? A bord du Metak Tenak, Tel’Ay s’était contenté de télécharger un plan du vaisseau sur un datapad, et avait pu se débrouiller avec sans trop de problèmes. En revanche, sur ce croiseur mené par un Sith, il put une fois de plus mesurer ses lacunes vis-à-vis de tout ce qui concernait la technologie en général. N’apprendrait-il donc jamais, malgré les mises en garde de son défunt Maître ?

L’adepte du Côté Obscur dont il sentait la présence brillait comme un phare au milieu du néant, mais se rapprocher de lui était une autre histoire. La Force ne lui indiquait que le chemin le plus court vers lui, or il devait se débattre avec un réseau de coursives labyrinthiques, qui l’éloignait parfois de son but.
Les consoles informatiques qui jalonnaient les couloirs ne lui furent d’aucune aide car il était incapable d’en extirper la moindre information utile, et les droïdes qu’il avait croisé jusque-là, tous inoffensifs, n’avaient pu répondre à ses questions, faute d’interfaces vocales. Si encore certains l’avaient attaqué, il aurait su qu’il était sur la bonne route, mais non, cela aurait été trop beau…

Son instinct restait désespérément muet, et le Gant de Vèntorqis, toujours enfilé sur sa main gauche, ne daignait pas lui envoyer la moindre impulsion d’aide. Ça n’allait pas être une partie de plaisir…

***

Pas moins de soixante navettes bourrées de droïdes furent lancées par Dark Glaro à l’assaut du Malashli. Sur la passerelle de son vaisseau-amiral, le Sith surveilla avec attention leur progression. Dix droïdes armés par navette, soit six cents au total, les images visuelles de Ver’Liu So-Ren et de Tel’AY Mi-Nag téléchargées dans leur mémoire électronique.

Dark Glaro ne put s’empêcher d’esquisser un sourire satisfait quand il constata que seules quatorze navettes furent détruites avant de parvenir à leur but. Quatre cent soixante droïdes tueurs lui semblaient être un nombre amplement suffisant pour atteindre le double objectif fixé.

Les caméras intégrées aux globes oculaires des droïdes lui permirent de suivre leur progression à travers le Malashli, et force étant de constater que ce plan semblait être efficace. Les organiques composant l’équipage de Ver’Liu ne semblaient pas être à la hauteur des assaillants, et cédaient peu à peu du terrain sur tous les fronts. Parfait… la mort des ennemis de Dark Omberius n’étaient plus qu’une question de temps. Les droïdes se rapprochaient lentement mais sûrement de la passerelle de la corvette.

***

Anaria n’aimait pas laisser Tel’Ay hors de sa vue. Le Skelor était retors, et savait qu’il n’hésiterait pas à la laisser en plan sur-le-champ si cela devait servir ses intérêts. Mais elle n’avait pas le choix. Il lui avait sauvé la vie, et une dette d’honneur s’était instaurée entre eux. Elle devait veiller sur lui, même contre son gré… même contre leur gré à tous les deux.
Techniquement, Anaria n’était pas tenue au respect de cette loi de son peuple, car elle n’avait pas réussi le rite de passage wookiee à l’âge adulte. Mais après des années d’errance mentales, Tel’Ay était parvenu à réveiller quelque chose en elle, quelque chose de noble, quelque chose d’essentiel à la vie d’un Wookiee. Si elle ignorait de quoi elle avait souffert, elle savait que le Skelor l’en avait guéri, et qu’elle pouvait désormais revendiquer son héritage wookiee.
Ce qu’elle ferait d’ailleurs dans les plus brefs délais, avait-elle décidé suite à la rencontre pour le moins musclée avec les deux êtres de son espèce, qui l’avaient battu en plâtre. Du jour où elle avait échouée au rite de passage, son statut de lâche n’avait cessé de l’accompagner partout où elle était allée, et les Wookiees croisés depuis lors ne l’ignoraient pas.
Si leurs principes n’allaient pas jusqu’à leur faire éliminer les brebis galeuses de leur peuple, ils ne se privaient pas pour leur faire sentir leur honte, leur indignité. Comme cela avait été le cas sur le Carolusia. Heureusement que Tel’Ay l’avait écoutée et n’était pas intervenu. Il ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas comprendre que les Wookiees qu’ils avaient croisés étaient dans leur droit, et qu’elle ne pouvait se soustraire à la juste punition qu’ils lui avaient infligée.

Comme tout et toute Wookiee, Anaria connaissait parfaitement les règles de l’honneur qui régissait son peuple. Suite à sa « résurrection », opérée par Tel’Ay, elle avait décidé instinctivement de le suivre, et donc de s’attacher aux pas du Skelor. Mais les membres de son peuple ne l’avaient pas encore reconnu officiellement comme étant l’une de leurs, suivre Tel’Ay dans ses pérégrinations ne lui ayant pas encore permis de se rendre sur Kashyyyk pour revendiquer son statut de membre honorable de la société wookiee. Une lacune qu’elle comptait bien combler.

En attendant, elle prenait garde à ce que le Skelor ne lui fausse pas compagnie discrètement, et elle s’était demandée si ce n’était pas le cas quand elle l’avait espionné et vu prendre une navette.
Connaissant l’aversion de Tel’Ay pour les machines, elle s’était doutée que ce geste était loin d’être anodin, aussi l’avait-elle suivie discrètement et s’était-elle emparée à son tour d’une navette, bien décidée à ne pas le lâcher d’une semelle.

Elle crut plus d’une fois que le pilotage médiocre du Skelor allait avoir raison de sa vie, mais contre attente, il avait réussi à se poser, où plutôt à s’écraser, dans un hangar du croiseur-amiral ennemi. Même si un accident pouvait toujours survenir, Anaria n’avait eu pour sa part aucun mal à esquiver les tirs ennemis, mais le temps qu’elle trouvât la bonne fenêtre pour rallier à son tour le hangar, Tel’Ay s’était déjà esquivé, après avoir abandonné l’épave de sa navette. Restait désormais à le retrouver dans ce territoire ennemi.
Elle s’empara de l’arbalète-laser, arme traditionnelle de son peuple, qu’elle s’était récemment confectionnée, et s’engouffra à son tour dans les coursives du vaisseau…

***

Tel’Ay commençait à perdre patience. Le croiseur était immense, et s’il se rapprochait de son ennemi, sa progression était beaucoup trop lente à ses yeux. À ce rythme, il lui faudrait des jours pour le trouver… s’il daignait rester à bord !
Une sensation de mauvais augure l’étreignit. En réaction, il attrapa son comlink et composa la fréquence de son apprenti, Marton Karr. Celui-ci répondit aussitôt :
– Maître ? Vous tombez bien, je ne cesse de vous chercher, et vous ne répondiez pas à mes appels jusque-là !
– Ne t’occupe pas de moi, je suis à bord du principal croiseur ennemi.
– Mais que…
– Silence, te dis-je. Écoute-moi attentivement : je suis à la poursuite de l’un de mes ennemis, et je compte bien avoir sa peau. Si ce n’est pas le cas, tu iras vivre ta vie comme tu l’entends. quoi qu’il en soit, je sens un grand danger planer au-dessus de Ver’Liu, aussi je veux que tu te rendes sur la passerelle du Malashli pour le protéger. Je sais que tu peux à peine marcher, mais c’est important. Nous pourrions encore avoir besoin du roi des Skelors en vie…
– Bien reçu, Maître. J’y cours !
– Je n’ai pas fini. Ce n’est en aucun cas une mission-suicide. Si ça sent trop le roussi, tu l’abandonnes sans hésiter et tu te débrouilles pour rallier la planète Meros V le plus discrètement possible : c’est bien simple, nul ne doit savoir que tu te seras rendu là-bas. Est-ce clair ?
– Limpide, Maître.
– Bon, je t’envoie les coordonnées de la planète.
– Reçu, Maître.
Parfait. Apprends-les par cœur et efface-les. Fais ce que tu peux pour Ver’Liu, tant que ça ne nuit pas à ta propre sécurité. On reste en contact.
– A vos ordres, Maître. Je ne vous décevrais pas.
– Il vaudrait mieux que tu meures plutôt que de me décevoir, Marton. Maître Hadgard, terminé.
Marton Karr sentit un élan de fierté l’envahir. Son séjour à l’hôpital de Velinia III venait de s’achever, c’était à peine s’il pouvait marcher sans être la proie de tremblements incontrôlables et se retrouver au bord de l’épuisement, mais peu lui importait : son Maître venait de lui confier sa première mission. Il n’échouerait pas !

***

Tel’Ay coupait à peine son communicateur que celui-ci se remit à biper. Le Skelor s’aperçut avec une grande surprise que la fréquence était celle dont il était convenu avec Tchoo-Nachril. Ce diable de Jedi whiphid était-il donc encore en vie ? Voilà qui promettait d’être intéressant.
– Oui ?
– Tel’Ay Mi-Nag ? fit une voix rocailleuse.
– A qui ai-je l’honneur ? demanda-t-il prudemment, ne reconnaissant pas les intonations du Whiphid.
– Ici le Maître Jedi Yoda. Par Tchoo-Nachril cette fréquence m’a été communiquée.
– Je vois. Que devient-il ?
– Retourné à la Force il est. Je l’ai senti.
– J’en suis désolé, répondit Tel’Ay, totalement indifférent à l’annonce de cette nouvelle.
– Au large de Velinia je viens d’arriver. La situation en mains je prends.
– Ce n’est pas nécessaire, Jedi. Avec l’arrivée des renforts républicains, tout me paraît être sous contrôle. Si vous voulez vous rendre utile, ralliez le Malashli et protégez Ver’Liu, je sens qu’il est en grand danger.
– Vous semblez avoir raison, répondit Yoda après quelques secondes. De votre côté, où êtes-vous ?
– Sur le vaisseau-amiral ennemi. J’ai un ennemi à abattre.
– Un phare de ténèbres je sens. Prendre garde vous devez.
– Fabuleux conseil, qui devrait m’être d’une grande utilité, railla le Skelor. Tel’Ay Mi-Nag, terminé.

***

Tel’Ay rangea son communicateur et poursuivit sa progression, sans plus d’idée qu’auparavant pour atteindre son but. Il ne comprenait pas les indications inscrites sur les panneaux à chaque embranchement, et son impatience grandissait d’autant.

Il fut soulagé de sentir une présence organique quelque part derrière sa position, et se posta en embuscade. Un esprit à manipuler, ou duquel il faudrait extirper des informations : voilà qui lui convenait parfaitement. Même s’il préféra noter dans un coin de sa tête qu’en plus du pilotage, il devenait urgent pour lui d’apprendre à se repérer dans des vaisseaux de taille importante.

Quand la silhouette qui lui parut gigantesque dépassa sa position, il se révéla en pestant :
– Anaria ? Qu’est-ce que tu fiches ici ?
– [Je t’ai suivi. N’oublie pas que j’ai une dette de vie envers…]
– Oui, bref, coupa Tel’Ay, mécontent et soulagé de la voir là. Tu as une idée d’où pourrait se trouver la passerelle, ou le centre de commandement de ce vaisseau ?
– [Il suffit de suivre les indications des plaques à chaque embranchement.]
– Tu arrives à les déchiffrer ?
– [Bien sûr, c’est du zabrak. Tu ne le lis pas ?]
– Non, grogna Tel’Ay. Allons-y, nous perdons du temps.

***

Marton Karr était déterminé à ne laisser passer aucun droïde. Ces derniers étaient d’une conception rudimentaire et ressemblaient à de simples cylindres emboîtés. Mais chacun de leurs avant-bras étaient pourvus de canons-laser qui, s’ils mettaient du temps à se recharger, n’en étaient pas moins mortels.

Depuis un quart d’heure qu’il était posté devant l’écoutille qui ouvrait sur le couloir menant à la passerelle, il repoussait inlassablement les droïdes, et s’aperçut au fil des minutes que l’exercice était assez facile.
Depuis qu’il réutilisait le Force, celle-ci affluait en lui d’une manière qu’il trouvait impressionnante. Il avait l’impression de ne jamais l’avoir ressentie à tel niveau. S’était-elle accumulée en lui pendant tout le temps où il ne l’avait pas utilisée, lui constituant du même coup des réserves ? Ou avait-il mûri et trouvé une nouvelle voie pour la contrôler ?
Peu lui importait. Tout ce qu’il voyait était l’efficacité avec laquelle il s’en servait, et les perspectives que cela lui ouvrait vis-à-vis de son futur entraînement par son Maître. Pour la première fois de sa vie, il se sentait en paix avec lui-même, et en adéquation avec la Force. Sensation grisante qui ne manquait pas de l’interloquer. Avait-il donc un potentiel bien plus prometteur que ce que les Maîtres du Temple avaient escompté ? Voilà qui le ravissait, tandis qu’il détruisait droïde sur droïde, au fur et à mesure de leur avancée vers sa position.

Mais sa chance finit par tourner, et il atteignit ses limites, quand pas moins de deux douzaines de droïdes firent leur apparition et l’arrosèrent d’un feu nourri. Il résista les dix premières secondes, avant de commencer à perdre pied. Il eut l’impression que les tirs s’intensifiaient, et que sa propre vitesse de réaction diminuait.

Il finit par se prendre un tir en pleine poitrine. Si sa connexion avec la Force l’empêcha d’être tué sur le coup, il fut cloué au sol, à bout de souffle. Il leva les yeux vers ses agresseurs, passa une main sur ses yeux pour chasser les larmes apparues à cause des résidus d’ozone des tirs, et regarda fixement sers futurs bourreaux : bien qu’il ne soit pas capables d’interpréter ses expressions faciales, il entendait bien mourir dignement.

Le droïde le plus avancé pointa son bras vers Marton, et tira.

***

Soulagement et énervement étaient les sensations qui habitaient Tel’Ay tandis qu’il suivait Anaria, qui le guidait sans faillir vers son ennemi. Soulagement de voir qu’il allait bientôt affronter l’adepte Sith d’une école concurrente, et énervement de n’être pas capable de se diriger lui-même , alors qu’il avait la Force avec lui.
Il lui était arrivé de prétendre que la Force n’était qu’un outil, et il se rendait désormais compte qu’il s’en servait comme d’une béquille, contrairement aux enseignements de son Maître. Il lui restait tellement à apprendre…

Enfin, Anaria se posta devant une porte massive, tendue. Elle jeta un œil sur Tel’Ay et lui fit un signe de la tête. Ils étaient arrivés. Derrière l’impressionnante porte se cachait le Sith.

Une impulsion du Gant de Vèntorqis jaillit vers l’esprit du Skelor, et des couleurs surgirent dans son champ de vision… autant de circuits électriques circulant à travers la porte. Il n’hésita pas et alluma le sabrolaser de Séis. Il enfonça l’arme dans ce qui lui parut être un nœud de connexion, caché derrière le panneau de contrôle, et laissa le sabrolaser effectuer son travail de destruction, jusqu’à ce que la porte s’ouvrit lentement, comme à regret.

Quelques tirs jaillirent aussitôt vers leur position. Tel’Ay dévia les rayons mortels grâce à son sabre, et Anaria se fendit d’une riposte acharnée, et le silence ne fut pas long à revenir.
Ils entrèrent sur la passerelle.

Anaria surgit la première, arbalète-laser au poing, et se figea subitement, comme tétanisée. L’odeur qui émanait de l’être la ramena dix ans en arrière, sur Kashyyyk…

***

Naveromanaria était aussi excitée que son frère Lewamparachatchik. Les deux pré-adolescents wookiees étaient parvenus à déjouer la surveillance des gardes du spatioport de Kamarkiia et se délectaient, cachés derrière une pile de conteneurs entreposée sur une plate-forme, de surveiller les allées et venues des voyageurs galactiques. Un jour, ce serait à leur tour d’aller dans l’espace, ils s’en étaient faits la promesse. En attendant, les yeux brillants de convoitise, ils ne se lassaient pas d’essayer d’identifier les modèles des vaisseaux qui les entouraient, et les espèces exotiques auxquelles les pilotes appartenaient. Avec bien plus de réussite dans le premier cas que dans le deuxième.

Ils furent intrigués par un petit transport qui se posa non loin de là. Sa configuration leur était parfaitement étrangère, à moins que ce ne fut le crépuscule qui les entourait qui rendait l'identification difficile. Ils se rapprochèrent subrepticement et n’eurent aucun mal à se faufiler entre les conteneurs. L’aire d’atterrissage du transport était chichement éclairé, ce qui n’avait manifestement pas posé de problème au pilote.

Une silhouette encapuchonnée sortit d’une écoutille latérale. Les enfants ne purent l’identifier, et seules de fines tresses blondes tombaient sur la poitrine de l’être. Ils se cachèrent derrière la cage d’un immense Raworrak endormi, à à peine dix mètres de l’étranger.
Des pas se firent entendre, et un nouvel arrivant surgit, Wookiee cette fois-ci, une mallette à la main.
– [Salutations, monseigneur], fit le natif de Kashyyyk.
– Bien, je constate que vous êtes ponctuel, Vegrafoluk. Vous avez ce que je vous ai demandé ?
– [Oui, monseigneur. Des cristaux de rébuite, comme convenu].
– Parfait. Personne ne vous soupçonne ?
– [Non, leur disparition ne sera pas remarquée avant longtemps, et les éventuels témoins ne sont plus là pour vendre la mèche, si vous voyez ce que je veux dire.]
– Bien. Voici votre paiement, fit la mystérieuse silhouette et sortant un petit paquet de sous sa cape.
– [Merci, monseigneur, c’est toujours un plaisir de faire des affaires avec vous.]
– Je…

Un cri rauque s’éleva d’une cage non loin de là, suivi d’un jappement de Wookiee effrayé. L’étranger et Vegrafoluk se précipitèrent dans cette direction, et tombèrent nez à nez avec Naveromanaria et Lewamparachatchik. Effrayés, les deux jeunes se tinrent coi, penauds et conscients qu’ils allaient être punis par leurs parents pour avoir enfreint des règles de sécurité.
– Tiens, tiens, on dirait qu’on a des espions, ricana l’étranger.
– [Je ne pense pas qu’ils aient compris quoi que ce soit, monseigneur], avança Vegrafoluk, peu désireux de voir se produire un incident sérieux, d’autant plus qu’il savait de quoi son interlocuteur était capable.
– Je ne prendrais pas ce risque, Vegrafoluk.

Vif comme l’éclair, l’étranger dégaina un sabrolaser à lame rouge et pourfendit de bas en haut Lewamparachatchik. Sa jeune sœur poussa un cri et prit ses jambes à son cou, en direction du bord de la plate-forme. Le sabrolaser jaillit dans les airs et toucha la jeune Wookiee à la tête, au moment où, instinctivement, elle sautait dans le vide.
La lame s’éteignit et l’arme revint se loger dans la main tendue de l’étranger.
– Problème résolu, annonça-t-il calmement. Si la chute ne la tue pas, les prédateurs de la surface s’en chargeront. Envoyez les restes de l’autre la rejoindre. Dès demain, plus aucune trace n’en subsistera.
Vegrafoluk déglutit nerveusement et approuva de la tête. Tandis qu’il s’acquittait de sa sinistre besogne, l’étranger regagna son vaisseau et lança les procédures de décollage.

La jeune Wookiee survécut. Son pied se prit dans un enchevêtrement de branches, quelques dizaines de mètres plus bas. Elle fut retrouvée le lendemain par une équipe de sécurité. La profonde blessure qu’elle avait à la tête ne guérit jamais, et ses capacités s’en retrouvèrent atrophiées. De ce jour, elle vécut dans une terreur quasi-permanente, qui lui valut le mépris puis le rejet de la part de ses pairs.

Elle ne réussit jamais à passer les épreuves qui feraient d’elle une adulte, membre honorable de la société wookiee, et fut contrainte à l’exil. jamais elle n’avait revu son bourreau. Jamais jusqu’à ce jour où, sur la passerelle du vaisseau-amiral de la flotte zabrak, elle sentit instinctivement que Dark Glaro, le Jaabimien blond à la barbe tressée et armé d’un sabrolaser à la lame pourpre, était l’étranger qui avait tué son frère et qui l’avait elle-même grièvement blessée. Agitée de tremblements, elle fit incapable de tenir plus longtemps son arbalète-laser, qui chuta au sol, et quand ses jambes flageolèrent, elle se retrouva à genoux, tétanisée.

***

Marton Karr n’était pas résigné, plutôt en paix avec lui-même. Certes, il allait mourir, mais il éprouvait une certaine satisfaction à l’idée d’avoir tenté d’exploiter son potentiel dans la Force.
Le droïde qui le tenait en joue fit feu, et les yeux de Marton furent saturées de plusieurs teintes de vert, couleur du rayon laser qui se jeta sur lui, celui d’un sabrolaser qui intercepta le tir, fermement empoigné par une créature non moins verte.
Éberlué, Marton Karr n’eut que le temps d’identifier Maître Yoda que celui-ci se lançait dans une série de bonds impressionnants, dans mortelle accomplie autour des droïdes zabraks. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’ils ne soient transformés en restes fumants.
Yoda repoussa Marton, qui essayait de se relever.
– Blessé, tu es. Recouvrir tes forces tu dois, annonça simplement le Jedi, avant d’apposer quelques secondes sa main sur la poitrine de Marton.
L’apprenti sentit une douce chaleur l’envahir, et le bien-être qui l’enveloppa le déconnecta presque de la dangerosité de leur position.

Ce moment de paix ne dura pas. Ils entendirent le pas pesant de nouveaux droïdes, qui se rapprochaient d’eux. Le panneau d’intercom contigu à la porte anti-explosion qu’ils protégeaient bipa, et une voix inquiète s’éleva :
– Ici, Ver’Liu So-Ren. Je viens de suivre votre exploit via les caméras de surveillance. Je vais faire ouvrir la porte, vous pourrez ainsi vous mettre en sécurité et nous rejoindre sur la passerelle.
– Hors de question cela est, rétorqua Yoda. devant cette porte, vous défendre nous pourrons. Si nous la franchissons, piégés avec vous nous serons.
– Ne soyez pas ridicules. Vous ne leur résisterez pas éternellement. J’ouvre la porte.
Yoda ne répondit pas. Il alluma son sabre et en enfonça la lame jusqu’à la garde dans le panneau de contrôle. Le chuintement qui annonçait le déverrouillage de l’ouverture se tut brusquement.
– Mais qu’est-ce que vous faites ? s’inquiéta Ver’Liu.
– Je vous l’ai dit. Plus efficaces nous serons de ce côté de la porte.
– C’est intolérable, je…
Le Maître Jedi coupa la communication, et se tourna vers Marton.
– Rester derrière moi tu vas, ancien Padawan. Ils ne passeront pas.
Le jeune humain n’osa pas répondre, empli d’une crainte superstitieuse à la vue de cette créature aux yeux brillants, véritable légende vivante au sein de l’Ordre Jedi.

Les droïdes surgirent d’une coursive latérale, puis d’une autre, et encore d’une autre. Bientôt, la coursive principale fut elle aussi envahi par les êtres artificiels.
Lueur de mauvais augure dans les yeux, fermement campé sur ses jambes, Yoda alluma son sabrolaser, prêt à riposter.
Les droïdes ouvrirent le feu. L’enfer se déchaîna.

***

Anaria s’écroula. Tel’Ay passa devant elle, indifférent à l’agitation mentale s’étant emparé de la Wookiee, et il marcha droit sur son ennemi, le sabrolaser de Séis activé à la main, sans se poser plus de question.
Glaro arbora un sourire satisfait tandis qu’ils échangèrent leurs premiers coups, très violents. Ni l’un ni l’autre ne voulut céder le moindre centimètre à son adversaire, et ils lâchèrent toute leur force dans leurs coups.
Tel’Ay balaya l’air horizontalement, mais Glaro opposa son sabre, avant de repousser violemment le Skelor et d’assener un formidable coup de butoir en direction de sa tête. Tel’Ay l’esquiva, fit un roulé-boulé et tenta de faucher les jambes de son adversaire. Celui-ci se fendit d’un salto arrière qui le mit hors de portée, avant de revenir à l’assaut, sourire ravi aux lèvres. Il était très excité par cette confrontation, et le rictus déformant la bouche de Tel’Ay indiquait le même sentiment.

Glaro continua à faire la démonstration de sa force physique. Il rendait presque vingt centimètres au Skelor et était puissamment bâti, aussi tint-il son sabrolaser à deux mains pour attaquer. Tel’Ay utilisa la même prise pour se défendre, et ne recula pas d’un pouce. Il avait beau être plus petit, son ossature trapue valait bien les muscles de Glaro.
Les deux adversaires rompirent le contact et se tournèrent lentement autour, à l’affut d’une faille qu’ils savaient ne pas trouver. Aussi Tel’Ay décida-t-il de passer à son tour à l’attaque. Il frappa d’estoc pour déséquilibrer Glaro, et tenta de sectionner la jambe de son adversaire. Celui-ci s’y attendait et fit un saut latéral pour y échapper, avant de se jeter à son tour sur le Skelor, épaule contre épaule. Le Skelor se retrouva au sol et Glaro tenta de le clouer au sol.
Tel’Ay roula sur lui-même pour se mettre hors de portée, avant d’enchaîner quelques moulinets pour tenir Glaro à distance. Il y gagna la place pour se remettre sur pied, et marcha droit sur le Jaabimien.
S’en suivit un nouvel échange violent, pendant une minute, chacun mettant plus de force et de vitesse dans ses coups. Quand ils sentirent qu’ils atteignaient leurs limites, ils croisèrent une dernière fois le fer et leurs sabres vrombissants restèrent en contact. Les deux Sith exerçaient une énorme pression l’un sur l’autre, mais aucun ne pliait.
Tel’Ay rompit soudainement l’engagement, en tournant sur lui-même. Emporté par son élan, Glaro présenta son dos au Skelor, qui balaya l’air d’un revers. Le Jaabimien se laissa porter par son élan pour se mettre plus vite à l’abri, et ne perdit que quelques tresses dans cet assaut.

Le combat serait long… très long, pensa Tel’Ay. Mais il eut le sentiment que toute sa vie n’avait fait que le préparer à ce genre de combat mortel, contre un adversaire redoutable qui était visiblement son égal. Les deux adversaires recommencèrent à se jauger, en tournant l’un autour de l’autre.

Pendant ce temps, obnubilés par la lame ennemie, ils avaient complètement oublié la présence d’Anaria, qui se reprenait peu à peu. Elle parvint à repousser la terreur presque superstitieuse que lui inspirait Dark Glaro, et ses tremblements se calmèrent peu à peu. Quand elle se sentit prête, elle réfréna un cri de guerre pour ne pas attirer l’attention du Jaabimien, attrapa discrètement son arbalète-laser, et fit feu sur Dark Glaro, qui lui tournait le dos.

L’apprenti de Dark Omberius fut surpris par l’attaque, car toute son attention était focalisée sur Tel’Ay Mi-Nag, et il encaissa un tir direct dans le dos. Plongé dans la Force comme il l’était, le tir ne parvint pas à transpercer son corps, mais fut assez puissant pour lui infliger une vive douleur et carboniser ses chairs à fleur de peau. Au deuxième tir, il opposa son sabrolaser, qui renvoya le rayon laser droit sur la Wookiee.
Aussi surpris que lui mais prêt à réagir, Tel’Ay en profita pour l’attaquer, mais ne réussit pas à franchir sa garde. L’instant de déconcentration de Dark Glaro était passé.

Instinctivement, quand le tir revint vers elle, Anaria se protégea en levant son arbalète-laser à bout de bras. Celle-ci fut détruite sur le coup et Anaria se retrouva au sol, sonnée.

Le sourire de Tel’Ay s’accentua. L’épreuve de force pouvait recommencer entre eux, il était sûr de l’emporter, maintenant que son ennemi était blessé. Il lui suffisait d’attendre que les forces que Dark Glaro déclinent.

***

Marton, adossé contre la porte anti-explosions, ne voyait plus qu’une tâche floue à la place du sabrolaser du Maître Jedi. Celui-ci renvoyait tir sur tir vers leurs agresseurs, et chaque coup faisait mouche. En vain, car pour chaque assaillant qui tombait, trois le remplaçaient aussitôt. Les multiples détonations étaient assourdissantes, et des volutes d’ozone à l’odeur piquante envahirent peu à peu la coursive.
Yoda semblait doué d’une résistance infinie, et ne montrait pas le moindre signe de fatigue. Marton sentit une admiration sans borne pour le Maître l’envahir, avant de se morigéner d’éprouver un tel sentiment. Aussi impressionnants puissent-ils être, les Jedi n’avaient pas voulu qu’il devienne un des leurs.

Le déluge de feu se tut brusquement, et les droïdes des premières lignes s’alignèrent en une masse compacte, juste devant les débris des leurs qui jonchaient vingt mètres de coursive, parfois jusqu’à une hauteur d’un mètre. Pour autant que Yoda puisse en juger, les droïdes devaient être des centaines, ce qui ne l’inquiétait pas outre mesure. Il se savait en mesure de tenir des heures, des jours peut-être.
Sauf si les droïdes changeaient de stratégie, se rendit-il compte. Ce qu’ils étaient manifestement en train de faire…

Des raclements et des grincements sourds se firent entendre, comme si quelque chose de lourd se frayait lentement un passage parmi les rangs de droïdes. Ceux-ci reculèrent peu à peu, veillant soigneusement à rester groupés.
Rien qui vaille tout cela ne me dit…
Les premières rangées de droïdes se laissèrent soudainement tomber à terre, révélant deux canons-laser portatifs courtauds qui ouvrirent le feu aussitôt.
Les deux boules d’énergie mortelle fusèrent vers les deux utilisateurs de la Force. Trop puissantes pour être détournées grâce à un sabrolaser.

***

Tout allait de mal en pis pour Dark Glaro. Poussant son avantage, Tel’Ay le poussait dans ses derniers retranchements, et il avait de plus en plus de mal à repousser les attaques du Skelor. Son sourire avait disparu depuis longtemps, au profit d’une déception certaine. A cause de l’intervention de la Wookiee, il ne saurait jamais s’il était capable de battre le Skelor en combat singulier.
Le temps jouait contre lui et il en avait parfaitement conscience. Heureusement, il lui restait un dernier atout, et de taille. Au terme d’une nouvelle série d’attaques de Tel’A, il rompit l’engagement et reprit un peu de champ. Comme précédemment, ils se tournèrent autour, mais Glaro était décidé à jouer son va-tout.
Il pressa un bouton sur le dessus de son gant, et la fiole contenant l’Égalitaire, cachée dans un minuscule compartiment contre son poignet, glissa jusque dans sa paume. Il recula d’un pas et lança la fiole sur Tel’Ay d’un geste vif.
Le Skelor n’eut pas d’autre réflexe que de couper l’objet avec son sabrolaser. La fiole explosa en des centaines de fragments de verre, et Tel’Ay en reçut le contenu sur le visage et la poitrine.
Son univers et ses perceptions basculèrent.

Il mit un genou à terre et parvint à s’empêcher de vomir. Sa tête lui tourna et son estomac se crispa. Un grand voile noir s’insinua devant ses yeux, et il sentit la Force être aspirée hors de son corps, comme s’il était un compartiment pressurisé brusquement exposé au vide spatial. Il tomba à plat ventre, agité de soubresauts, bave aux lèvres, et incapable de bouger. Son sabre lui échappa des mains et roula sur quelques centimètres avant de s’éteindre.

Dark Glaro s’avança en ricanant, sabre au poing, et prononça des paroles que Tel’Ay ne comprit pas. Une chape de plomb s’était étendue sur le Skelor. Il était désormais imperméable à la Force.

***

Ses siècles d’existence avaient donné à Yoda un instinct de survie à toute épreuve. Conjugués à ses pouvoirs de Jedi, entretenus jour après jour, inlassablement, il mit à profit la seconde qu’il avait devant lui avant que les tirs des canons-laser ne les déchiquettent pour assurer leur survie. Il se jeta sur Marton, lança un pouvoir archaïque sur l’ancien Padawan pour aspirer sa Force, et projeta un bouclier de Force autour d’eux.
Quand l’explosion les emporta tous deux et qu’il sentit son corps se déchirer, il sut que son dernier réflexe n’avait pas suffit pas à les sauver. Entrelacés, le Maître et l’ancien Padawan rebondirent violemment sur une paroi avant de s’écraser au sol.
Le corps perclus d’atroces douleurs, Yoda constata à travers le nuage de poussières que la porte anti-explosions avait assez bien résisté aux tirs : elle était à peine déformée… mais tout son encadrement avait disparu, à l’exception de deux gros câbles qui la maintenaient encore vaguement en place.
Le goût âcre du sang envahit sa bouche, et il serra les dents. Il ne restait plus que peu de temps… si peu de temps.

Il appela la Force, et crut que son crâne allait exploser. Des cliquetis se firent entendre du côté des droïdes. Ils n’allaient pas tarder à se remettre en mouvement, et ce serait pour eux un jeu d’enfant de les achever. Yoda fit léviter son sabrolaser vers la porte, indifférent aux vagues de souffrances qui menaçaient d’avoir raison de lui et, après avoir repoussé ses dernières limites pour soutenir mentalement le poids des centaines de kilos de la porte, il alluma son sabre à distance et coupa les câbles.
Choisissant d’ignorer ses forces vitales, qu’il sentait décliner irrémédiablement, il se redressa sur un genou, poussa un farouche cri de guerre, comme un dernier défi, et lança les derniers vestiges de sa puissance sur la porte anti-explosions désormais privée de tout support.
Elle passa devant lui et Marton, prit de la vitesse et s’envola vers les droïdes, qui ouvrirent vainement le feu dessus. De nouvelles explosions retentirent dans la coursive tandis que la porte s’écrasait sur les canons-laser et les premiers rangs des droïdes.
Yoda s’écroula et sombra dans une inconscience qui l’envoyait tout droit à la mort. Il avait mobilisé ses pouvoirs jusqu’à leur dernière parcelle, et n’en disposait plus pour se plonger dans une transe de guérison.

***

Seul un contact direct avec l’Égalitaire pouvait avoir des conséquences sur des pouvoirs liés à la Force, aussi Dark Glaro s’avança-t-il sans crainte de Tel’Ay Mi-Nag. Le Skelor avait perdu. Privé de la Force, il n’était plus un danger. Dark Glaro se demanda un instant s’il n’allait pas laisser vivre son ex-ennemi, pour mieux lui faire sentir le poids de sa déchéance et de son humiliation, mais il y renonça vite.
Même sans la Force, Tel’Ay possédait une érudition certaine concernant le Côté Obscur, dangereuse pour les héritiers de Dark Bane. Il devait mourir. Jetant un regard de mépris à la forme recroquevillée au sol, Dark Glaro prit la garde de son sabrolaser à deux mains, le fit passer au-dessus de sa tête pour avoir plus d’élan, et vint le moment de l’abattre sur Tel’Ay Mi-Nag.

Le sabrolaser de Tel’Ay, qui s’était lentement tourné vers Glaro, s’alluma soudainement et transperça le pied du Sith. Le temps que Glaro s’en débarrasse, Tel’Ay avait bondi sur ses pieds et tendu la main vers son arme. Avec incrédulité, le Jaabimien vit le sabrolaser revenir dans la paume du Skelor.
– C’est impossible, cria Dark Glaro ! Tu devrais être privé de la Force !
Et de ce fait, il sentit que la Force, qui avait presque déserté Tel’Ay, se remettait à affluer en lui.
– Bien essayé. Très bien essayé, même, ça a faillit réussir. Mais tu as négligé un léger détail.
– Lequel ?
Pour toute réponse, Tel’Ay présenta son poing gauche à Glaro, ceint du Gant de Vèntorqis.
– Que… ?
– Le Gant de Vèntorqis est un antique artefact Sith. Ne me demande pas quels sont précisément ses capacités, je l’ignore. Mais je l’ai presque entendu crier quand mes pouvoirs ont commencé à disparaître, et j’ai senti qu’il les récupérait au fur et à mesure qu’ils s’en allaient, pour me les réinjecter.
– Je ne peux pas le croire, c’est impossible ! Les artefacts Sith sont méprisables, ce ne sont que des gadgets !
– En es-tu certain ?
– C’est ce que nos Maîtres ont toujours affirmé !
– Dans ce cas, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi : tes Maîtres se sont trompés, et cela va coûter la vie à leurs successeurs.
– Nooooon, cria Glaro en revenant à l’assaut.

Tel’Ay ne s’était jamais senti autant en forme, aussi n’eut-il aucun mal à contrer Dark Glaro. Il vit rapidement une faille dans la technique de son adversaire, et une brusque rotation du poignet lui permit de trancher la main armée de Glaro. Un deuxième coup porté à la cuisse et le Jaabimien se retrouva à terre.
– J’ignore combien vous êtes au sein de ton Ordre Sith, mais j’ai juré de tous vous détruire pour venger mon Maître et mes condisciples, dit Tel’Ay. Une dernière parole avant de rejoindre le Chaos ?
Des larmes d’impuissance et de frustration montèrent aux yeux de Dark Glaro. Il se releva maladroitement et cracha :
– Mon Maître aura raison de toi, n’en doute pas ! Personne n’arrive à la cheville de Dark Omberius !
– Omberius ? Connais pas. Mais c’est gentil à toi de me fournir le nom de ma prochaine cible. Les autres sous-fifres de votre ordre attendront donc.
– Il n’y en a pas d’autres, imbécile ! Nous sommes les héritiers de Dark Bane, qui a survécu aux guerres de Ruusan, et il a édicté la Règle des Deux pour son Ordre Sith. Un Maître, un Apprenti. Un Sith pour détenir le pouvoir, et un autre pour le convoiter. Il synthétise sur sa personne six cents ans d’enseignements Sith !
– Je suis moi-même l’héritier de Maal Taniet, qui a conçu son propre Ordre à la même époque. Je n’ai rien à envier à ton Maître.
– Tu n’es qu’un enfant face à lui, Tel’Ay Mi-Nag, et tu l’apprendras à tes dépends !
– Nous verrons cela… ou plutôt, je verrai cela, conclut-il avant de décapiter Dark Glaro d’un geste élégant.

***

Skelor I

Alors qu’il marchait dans l’un des vastes corridors de son palais, Dark Omberius fut pris d’une nausée qui l’obligea à s’adosser au mur, le temps de reprendre son souffle et ses esprits.
Bouche entrouverte et légèrement tremblante, il sut que Dark Glaro, son Apprenti et successeur, venait de mourir.
Il pressa le pas et regagna ses quartiers, très agité et le sang battant à ses tempes. Glaro… voilà qui semblait impossible ! Comment un guerrier tel que lui avait-il pu mordre la poussière ? Nul doute que le Skelor maudit était derrière ce forfait.

Dark Omberius sentit le spectre de la mort resserrer son emprise autour de lui. À n’en pas douter, il serait le prochain. Ses deux élèves avaient rencontré leur destin face à Tel’Ay Mi-Nag. Voilà qui portait un coup terrible à Dark Omberius. Ses machinations étaient en train d’échouer lamentablement, il n’avait plus de successeur potentiel pour perpétuer le savoir de son Ordre, et lui-même serait bientôt en danger de mort, il en eut la certitude.

Il ne se souvint pas s’être senti autant au bord du gouffre de toute sa longue existence. Et il finit par en sourire. Il n’avait jamais été confronté à tel défi, et y survivre le rendrait plus puissant, sans nul doute.
Dark Seid n’avait été qu’un outil maladroit entre ses mains, et il soupçonnait Dark Glaro d’avoir atteint ses limites depuis longtemps. En fin de compte, leur mort était une bonne chose. L’Ordre Sith de Dark Bane ne pouvait se contenter de médiocrité. Dark Omberius allait devoir se mettre en quête d’un nouvel Apprenti. Cette fois-ci, il ne devrait pas avoir un potentiel intéressant, mais exceptionnel. Il disposait d’outils Sith capables de déceler les potentiels de Force. Il en équiperait les équipes de chasseurs de primes qu’il allait convoquer, et ils lui ramèneraient le candidat idéal. Qu’importaient les misérables existences de Glaro, Seid ou de lui-même, seul l’Ordre importait. Quoi qu’il se passe, il devait en ressortir plus fort.

Jugeant la situation d’un œil détaché, malgré la débâcle de ses troupes et la chute de Dark Glaro, Dark Omberius estima simplement que les événements étaient très intéressants. Il avait commis des erreurs, nul doute là-dessus. Il allait commencer par les consigner dans l’holocron de sa lignée Sith, débuté par Dark Bane, avant de méditer longuement sur leurs conséquences. Ensuite, il reprendrait le cours de ses machinations.

Peut-être avait-il été trop optimiste, en fin de compte. Peut-être que son Ordre n’était pas prêt pour reconquérir la galaxie ? S’il devait arriver à cette conclusion, il retournerait à la clandestinité et apprendrai de ses erreurs, comme lui et ses prédécesseurs avaient toujours fait jusque-là. Mais un jour viendrait où le Seigneur Noir des Sith pourrait se dévoiler au grand jour, prendre sa revanche sur l’Ordre Jedi… et sur les héritiers des rares écoles Sith encore existantes.
Modifié en dernier par Minos le Dim 12 Oct 2008 - 21:36, modifié 1 fois.
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Messagepar Titi77 » Dim 12 Oct 2008 - 21:32   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Rien qu'à la première ligne j'en tiens une bonne :
quand cet univers ne vous ait pas familier du tout ?


Bon, je crois que tu aurais du relire :ange:

Je lirais tout ça dans le courant de la semaine ;)
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Messagepar Minos » Dim 12 Oct 2008 - 21:36   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Sûr que d'entrée, ça calme... :lol:
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