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Messagepar Den » Mer 12 Mar 2008 - 11:13   Sujet: 

Bien bien bien, ma dose quotidienne est arrivée^^

Comme toujours, je commence par les petites fautes que j'ai repérées
t'as soigné...
t'a soigné
avait constatait qu'il s'était
avait constaté
Ils veulent vous faire disparaître jusqu'à votre existence sur les fiches de renseignement de la République
pas très frenchie cette phrase: ils veulent faire disparaître jusqu'à votre existence sur les fiches de renseignement de la république, me semble plus juste
C'était vous qui était ciblée
C'était vous qui étiez ciblée
J'ai fini par prendre de "l'affection" pour elle
J'ai fini par me prendre d'affection pour elle
Ou un rancor...
Où un rancor (au passage joli clin d'oeil à ROTJ
posé certaine question
Posé certaines questions
type qui t'as parlé de
Le type qui t'a parlé de
Quelles genres de réponses
Quel genre de réponses


Voici une partie encore bien mystérieuse qui nous donne envie d'en savoir plus.
J'ai bien l'impression que cette histoire a un rapport avec une race extragalactique :lol:
Par contre, je trouve que le scientifique dit trop rapidement qu'il était là pour les tuer. Il devrait avoir peur, après tout. Les mystérieux bandits qui l'ont engagé risqueraient de le savoir et de le tuer.
Sinon, j'ai bien aimé ces parties. C'est bien comme il faut! J'aime beaucoup!
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Messagepar Wan » Mer 12 Mar 2008 - 11:30   Sujet: 

Den a écrit:Voici une partie encore bien mystérieuse qui nous donne envie d'en savoir plus.
J'ai bien l'impression que cette histoire a un rapport avec une race extragalactique :lol:
Par contre, je trouve que le scientifique dit trop rapidement qu'il était là pour les tuer. Il devrait avoir peur, après tout. Les mystérieux bandits qui l'ont engagé risqueraient de le savoir et de le tuer.
Sinon, j'ai bien aimé ces parties. C'est bien comme il faut! J'aime beaucoup!


= ou un race disparue... 8)

Le scientifique n'a plus rien à perdre à ce stade... (et surtout vu dans quel état il est...) il a été menacé plusieurs fois par les protagonistes et du coup il imagine qu'il évite la mort en leur avouant tout. Mais finalement, il ne fait qu'affirmer ce que Kerran savait déjà (ou en partie)... "révélations" paraît un peu exagéré ici d'ailleurs :D . Bonne remarque quant au "courage" dont fait preuve le scientifique... néanmoins, que risquent-t-ils vraiment dans son "trou" ? Il est de toute façon "grillé" dans tout les cas : pour les autorités de Coruscant, pour les gens du colis, etc. Mais peut-être que la question sera réglée au prochain chapitre. :D
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Messagepar Notsil » Mer 12 Mar 2008 - 18:16   Sujet: 

Héhé un correcteur m'a devancée ^^ Bon ben ça sera ça de moins à faire ^^

Des révélations oui, mais d'autres mystères arrivent ! Après tout, on ne sait pas vraiment qui est ce "Youne" encapuchonné...

Et la chasse va commencer, intéressant...qui va trouver sa proie le premier ? ^^
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Messagepar Wan » Mer 12 Mar 2008 - 18:27   Sujet: 

Notsil a écrit:Héhé un correcteur m'a devancée ^^ Bon ben ça sera ça de moins à faire ^^

Des révélations oui, mais d'autres mystères arrivent ! Après tout, on ne sait pas vraiment qui est ce "Youne" encapuchonné...

Et la chasse va commencer, intéressant...qui va trouver sa proie le premier ? ^^


= héhéhé... c'est vrai ça, qui va trouver sa proie le premier ? Tu auras la réponse à ta question il me semble...^^.

"Youne" sera un mystère complet...mais je ne peux en dire plus ! :cry:

Demain donc : the suite :lol:
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Messagepar Wan » Jeu 13 Mar 2008 - 10:49   Sujet: 

Léarra observait Kerran qui avançait seul au devant du groupe, son blaster à la main, mais il semblait perdu dans ses pensées. Tout comme elle. Elle se sentait coupable de ne pas avoir sauté à son cou lorsqu'il se réveilla de sa violente et fugace fièvre. Peut-être que ce n'était pas son genre finalement ou peut-être que les cris de Kerran l'avait quelque peu étonnée au point qu'elle ne savait plus comment réagir face à une telle situation. Devait-elle le rattraper pour lui demander pourquoi il lui avait cacher l'existence de Mary et de son fils ? Elle avait même du mal à formuler cette simple pensée dans son esprit. Kerran était devenu un vrai mystère à présent mais cela ne l'empêchait pas d'avoir encore ce frisson lorsqu'elle songeait à lui. Ils avaient maintenant une certaine complicité mais celle-ci était remise en question par les dires de Kerran lors de son délire paranoïaque. Elle songea qu'il s'agissait sans doute d'une blessure secrète et douloureuse que l'homme avait tenté de cacher. Peut-être ne devait-elle pas lui en parler. Probablement valait-il mieux faire comme si de rien n'était.
Elle se sentait honteuse, car elle avait cette jalousie qui grandissait en elle et elle se réprima plusieurs fois pour avoir cette attitude et ces pensées. Elle revint à la mort de sa famille, l'attentat contre eux et les révélations de Youne Tray qui avait confirmé les pires craintes de Kerran. Tout était liés. Ils effaçaient les traces de leur existence, le moindre témoin, le moindre intermédiaire disparaissait. Et c'était ce qu'elle était : un simple intermédiaire. Le complot ne tenait pas la route, pensa-t-elle, s'ils étaient si puissants, il aurait fait en sorte qu'elle soit pourchassé par les autorités pour recèle d'armes, pour trafic illégal ou même de tentative d'attentat. Il n'en était rien, ce qui prouvait qu' "ils" n'avaient aucune envie d'attirer l'attention même en dénonçant une pirate, même en créant de fausses preuves contre elle. Ils restaient dans l'ombre et comptaient bien le rester. Ils agissaient là, au nez et à la barbe de tout le monde sans que personne ne les voient pour autant. Pires que les Hutts, plus sombres que les sith, plus intelligents que les criminels de bases ou les contrebandiers. Mais qui étaient-ils ?
Elle espérait de tout cœur trouver celui qui l'avait mis en relation avec eux mais elle imaginait qu'il était déjà mort, comme bien d'autres intermédiaires. Peut-être que Kerran songeait à la même chose et espérait trouver un indice, même minuscule sur ce mystérieux groupe. Elle vit que le couloir qu'ils arpentaient maintenant remontait à présent vers la surface et elle comprit que son espoir avait été vain. A part Youne Tray, il n'y avait plus personne ici. Elle vit Kerran ramasser quelque chose par terre, celui-ci cria :
- Léarra ! J'ai trouvé quelque chose !
Elle courra pour le rejoindre et songea un instant à certains holofilms romantiques qu'elle avait pu voir. Elle sourit, constatant la bêtise d'une telle pensée. Lorsqu'elle arriva jusqu'à lui, elle avait légèrement rougit, ce qui ne manqua pas à Kerran :
- Bah... qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-il avec un sourire.
- Je... rien rien... répliqua Léarra en baissant la tête. Qu'est-ce que tu as trouvé ?
Il désigna le databloc en disant :
- Ceci... je pense qu'il appartenait à la personne qui t'as contacté... en tout cas ça y ressemble, compte-tenu de la note : "Ils m'ont doublé les salauds ! Ils vont voir qu'on ne se moque pas d'Argan Nosh !"
Léarra eût soudain comme un flash :
- Argan Nosh... oui... C'est lui ! s'exclama-t-elle.
- Il y a une autre note : "J'ai mis mes gars sur leurs traces, mais ceux sont de véritables fantômes (...) Je fournirais mes rapports d'enquête à un chasseur de prime, ils sont bien plus capables que mes hommes de mains, si jamais j'en apprenais plus. (...) Mes gars on été tué sur Naboo mais ils ont eût le temps de m'envoyer leur récit : il y avait un colis avec eux et ils ont pu entendre qu'ils restaient sur Naboo quelques temps, comme s'ils avaient un planning précis à respecter. Le dernier vaisseau à avoir été approché ce nomme "Sabre Pourpre", un appareil de contrebande, ces imbéciles sont tombés dans le même piège que moi. J'espère que cette jeune femme est sortie indemne de sa livraison et j'ai............". La note s'arrête là... reprit Kerran. Visiblement, il a été dérangé... ou dévoré...
- Il était prêt de la sortie... peut-être a-t-il lâché son databloc et s'est mis à courir... déduisit Léarra.
- Probablement... donc il est encore en vie... fit Kerran avec un ton mystérieux. Mais ça n'a plus d'importance maintenant qu'on a ces informations... expliqua-t-il en mettant le databloc dans une poche de sa veste. La chasse continue !
Léarra sembla soudain inquiète :
- Tu crois que c'est une bonne idée ? ça ne leur a pas porté chance...
- Tu ne veux plus venger ta famille ? fit Kerran avec une pointe de colère, comme s'il s'agissait de sa propre famille.
- Si... mais...
- On rejoint le vaisseau et on s'occupe d'eux... souffla-t-il en reprenant sa marche.
Léarra resta silencieuse. Peut-être tenait-elle d'avantage à Kerran et que les "fantômes" qu'ils traquaient, étaient trop "puissants" pour eux. Le groupe remonta vers la surface et soudain, il y eût un bruit sourd puis le sol trembla violemment. Kerran se retourna doucement, comme si le son ne s'était produit que dans sa tête et il vit une épaisse fumée venant en contrebas. Son sang ne fit qu'un tour :
- Courrez ! Vite !! hurla-t-il, suivit de près par Léarra, Man'Kcini, Aze et An'Rose.
Un torrent de flammes arriva à vive allure vers eux tandis qu'il y avait des explosions le long du couloir.
Kerran et Léarra furent les premiers à atteindre la surface, le passage donnait sur une plate-forme et lorsqu'ils sortirent un tir de blaster les frôla de près. Ils se mirent à couvert derrière des caisses de métal et dégainèrent leurs armes.
- Ils sont coriaces, je te l'accorde ! lança Kerran en référence aux précédentes paroles de la jeune femme.
Man'Kcini les rejoignit tout en sortant deux blasters et en tirant plusieurs salves sur leurs attaquants. Kerran en tua deux, Léarra en toucha un à la jambe, Man'Kcini se chargea de le "finir" par un tir entre les deux yeux.
- Il en reste 5 ! constata Léarra.
Elle tira pour couvrir la sortie d'Aze mais lorsqu'An'Rose sortit à son tour, un des attaquants le blessa à la poitrine ce qui causa sa chute dans le tourbillon de flammes qui remontait comme une nuée ardente. Le sol trembla une nouvelle fois après une violente explosion qui envoya du feu vers le ciel pollué de la planète. An'Rose était mort, dévoré par l'enfer. Le sol se fissura nettement juste en dessous de leurs pieds.
- On ne devrait pas rester là ! cria Kerran en abatant un attaquant. Le sol va s'effondrer !
Léarra acquiesça .
Man'Kcini tua deux autres ennemis tandis que Kerran roula à découvert et tira plusieurs fois, sans forcément viser, et en abattit un autre. Léarra, Man'Kcini et Aze sortirent à leur tour de derrière les caisses en tirant vers le dernier homme. Il tomba net. Et derrière eux, le sol d'effondrait littéralement : les Enfers n'existaient plus désormais .
- On ne doit pas rester ici... réitéra Kerran. Les autorités vont arriver... Nous devons retourner au vaisseau !
Léarra semblait un peu à bout de souffle ce qui attira l'attention de Kerran :
- Est-ce que ça va ? questionna-t-il.
- Oui... c'est juste que... An'Rose... fit-elle avec tristesse.
- Je comprend... répondit Kerran en la prenant dans ses bras. Je suppose que ce vieux fou de Youne est mort aussi... peut-être que c'était ça qu'il avait essayé de me cacher... "Ils" ont du poser un explosif et...
- Ou peut-être que c'est lui qui a activé cette bombe... avança Léarra. Peut-être avait-il la mission de nous tuer...
Kerran paraissait pensif. Décidément, ils avaient la mort aux trousses. Il avança vers le cadavre d'un des hommes qui les avaient attaqués et observa d'étrange détails.
- Qui a-t-il ? demanda Léarra avec inquiétude.
- Ils ont des visages humains... mais ils n'ont pas l'air de l'être... remarqua-t-il puis il se retourna vers elle. Ne restons pas là...
Kerran avait envie d'un petit moment de calme pour enfin parler à Léarra de tout ce qui était arrivé : le baiser, son délire et ses révélations. Il voulait savoir ce qu'elle ressentait, ce qu'elle imaginait même. Léarra n'attendait que ça, semblait-il, espérant également lui faire part de certaines observations...

Le groupe avait rejoint le Vulpture au moment où le soir commençait à poindre à l'horizon. Ils ignoraient combien de temps ils avaient passé dans les bas-fonds de la ville. A l'intérieur, Aze se chargea de réparer des dégâts mineurs causés par l'attaque des chasseurs TIE tandis que Man'Kcini était dans ses appartements pour prier, Léarra et Kerran étaient exactement comme ils l'avaient espéré : tout les deux seuls. Kerran faisait un scan approfondit du vaisseau, imaginant que leurs agresseurs avaient pu poser une autre bombe mais il ne trouvait pour l'instant rien, et heureusement. Léarra s'était assis juste à côté de lui et demanda d'un ton détaché :
- Où va-t-on alors ? Naboo ?
Kerran sortit de ses pensées et haussa les épaules :
- Je l'ignore...
- Tu l'ignores... je ne comprend pas, quand tu as lu le databloc tu as dit...
- Je sais ce que j'ai dit... répliqua Kerran. Seulement... il y a autre chose... je ne sais pas si je dois t'en parler... tu vas peut-être me prendre pour un fou...
Léarra sourit :
- C'est déjà le cas... ne t'inquiète pas...-elle constata qu'il restait sérieux et son sourire s'effaça- Je plaisante... tu peux tout me dire, tu sais... reprit-elle.
-Lorsque j'ai déliré... quand je me suis "endormi"... commença-t-il, Léarra semblait tendre l'oreille, espérant avoir des détails sur ce qu'il avait pu crier. J'ai eût... une vision... ou un rêve... je l'ignore... Une personne m'a parlé... raconta-t-il, Léarra semblait déçu mais restée néanmoins attentive. Il m'a dit d'aller sur Dantooine, que j'aurais la réponse à certaine de mes questions là-bas...
- Tu penses qu'on doit y aller ? demanda-t-elle.
- Oui... Mais j'espère juste ne pas me tromper...
Léarra laissa de côté ses sentiments, ses propres interrogations et décida de lui faire part de ce qu'elle avait pu constater :
- Kerran... tu sais, quand la bête a foncé sur nous... elle aurait dû nous atteindre depuis longtemps... mais c'est comme si elle reculait et luttait contre un champ d'énergie... Et tu étais le seul à avoir la main levée et....
- Quoi ? sourit Kerran, se retenant même d'éclater de rire. Tu crois que je suis un jedi ?!
Léarra secoua la tête, très sérieuse :
- Non... mais en tout cas, tu es peut-être sensible à la Force... je n'ai pas d'autres explications que celle-là... et puis, il y a cette vision maintenant...
- Ce rêve... souligna-t-il.
- Cette vision, corrigea-t-elle.
- Rêve !
- Vision !
- Bref ! ça n'a rien de "spécial" d'avoir de l'intuition, toi-même tu en as ! ça ne veut absolument rien dire !
- Tu es le seul à avoir touché la bête d'aussi loin... tu nous as évité d'exploser par deux fois et tu as su que Youne nous cachait quelque chose...
- Ah bravo, maintenant je suis devin ! souffla Kerran. Et tu vas me dire que Dantooine est un sanctuaire de la Force et c'est là-bas, comme par hasard, que je dois aller ? Il y a des réponses à mes questions là-bas pas des réponses sur ma nature !
- Je ne vois pas ce qu'il y a d'insultant d'être un jedi ou même d'être sensible à la Force ! Pourquoi tu t'énerves ?
- Pour rien... répondit-il.
Léarra avait maintenant une autre question à lui poser, peu importe si ça n'avait rien à voir avec le sujet, il fallait qu'elle sache :
- Kerran... ça n'a aucun lien mais... est-ce que tu m'aimes ?

A suivre...
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Messagepar Den » Jeu 13 Mar 2008 - 13:25   Sujet: 

De retour du boulot! me voici à nouveau devant ma dose quotidienne! :D
Bon, j'ai pas le temps de vérifier les fautes, hélas. Mais je laisse ça à Notsil^^

Un joli chapitre qui nous entraîne dans encore plus de mystère^^
Learra est une petite jalouse apparemment! J'étais sûr qu'elle ressentait encore qqch pour lui^^
Toujours une excellente partie! Bien intéressante ! Qui augure le meilleur pour la suite.
Continue comme ça! :lol:
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Messagepar Wan » Jeu 13 Mar 2008 - 13:34   Sujet: 

Oui, je plains déjà Nostil :cry:


Je me suis un peu plus "penché" sur Léarra et ce qu'elle pouvait ressentir/penser après tous ces événements... La suite nous dira ce qu'il en est de Kerran et se concentrera également plus sur lui et sa personnalité...

Et la suite arrive... d'ailleurs, je vais tout faire pour vous "offrir" un "épisode" spécial demain... je veux dire par "spécial": "plus long" que les autres avec quelques surprises... :D

Merci en tout cas ! :lol:
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Messagepar Notsil » Jeu 13 Mar 2008 - 14:33   Sujet: 

Héhé au boulot !!

Tout était liés

->un ptit s en trop ^^

s'ils étaient si puissants, il aurait fait en sorte

->il en manque un ici ^^ "ils auraient fait"

pour recèle d'armes

->recel tout court

Elle courra pour le rejoindre

->ouille ^^ elle courut ^^

Lorsqu'elle arriva jusqu'à lui, elle avait légèrement rougit, ce qui ne manqua pas à Kerran :

->il manque un quelque chose à la phrase pour qu'elle soit totalement française ^^

mais ceux sont de véritables fantômes

->ce

Mes gars on été tué sur Naboo mais ils ont eût le temps

->une double ^^ : ont été tués et ils ont eu

Le dernier vaisseau à avoir été approché ce nomme "Sabre Pourpre"

->se nomme

Il était prêt de la sortie.

->près sinon ça n'a pas vraiment le même sens ^^

Le sol se fissura nettement juste en dessous de leurs pieds.

->personnellement j'ai plus de facilité à imaginer une coupure nette qu'une fissure nette..^^

ce qu'elle imaginait même. Léarra n'attendait que ça, semblait-il,

->des esprits tordus pourraient se demander à quoi la miss s'attend... :sournois:

J'ai eût... une vision

->j'ai eu

Une personne m'a parlé... raconta-t-il, Léarra semblait déçu mais restée néanmoins attentive

->déçue pour la miss, et normal qu'elle le soit, il ne fait que lui causer, alors "qu'elle n'attendait que ça" ^^ :sournois:

Kerran... tu sais, quand la bête a foncé sur nous... elle aurait dû nous atteindre depuis longtemps... mais c'est comme si elle reculait et luttait contre un champ d'énergie.

->oki, vlà l'explication de "je met 3h pour courir sur 100m " ^^

Tu crois que je suis un jedi ?!

->avec une ptite majuscule pour un minimum de respect, tout de même ! (ya certainement les Sith qui ont eu droit au même sort au passage)

Bon, alors ils cogitent tous les 2 pour être seuls, ils se posent des questions sur l'autre et on n'a même pas droit à un bisou ?? ^^

Heureusement que la miss finit par se jeter à l'eau ^^
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Messagepar Wan » Jeu 13 Mar 2008 - 15:53   Sujet: 

:lol: Très marrante cette correction :lol: (comme toujours, elles seront faites Samedi)

Pour ma défense, je n'ai eût le temps de la relire qu'une fois et assez rapidement... d'où des fautes souvent bêtes... :cry:

Des ESPRITS TORDUS en effet... et je vais me poser des questions sur toi Nostil... mdr :lol:, j'ai beau cherché je me souviens pas c'est à quel moment qu'elle "pense" ça mais ça n'a rien de sexuel (il me semble :D), je n'oserais pas :lol: . Elle attend d'être seule avec lui pour qu'ils puissent enfin parler de ce qu'il a pu dire durant son délire (et ça rime), le bisou (comme tu dis :D ) etc. Sauf que là, il lui parle de... sa "vision", d'où le fait qu'elle soit dégoûtée : elle s'attendait à genre "je t'aime, allons nous marier chez les ewoks et vivons dans une cabane wookie blablabla" et bisou :lol: . Mais vu qu'il ne se confie pas beaucoup, elle est tout de même attentive à ce qu'il lui raconte... et puis, c'est bien connu, les filles ça écoutent beaucoup plus :D


Et il n'y a pas de bisou ! C'est triste je sais... :D Mais, ça serait trop facile non ? Kerran a une personnalité complexe (ça dépend comment on le voit en même temps) et ce qu'il lui arrive le tourmente beaucoup... au point qu'il se soucis moins de Léarra... mais qui sait ? peut-être y aura-t-il un petit retournement de situation... :D

Eh oui, voilà l'explication du "je suis une bête féroce et destructrice et je met 5h a arrivé à bout de 100m de couloir".... mais est-ce que l'observation de Léarra tiens ?? mystère...

Je fais en ce moment 30 lignes de "Jedi, Jedi, Jedi, Jedi..." pour ne plus oublié :cry:
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Messagepar Wan » Ven 14 Mar 2008 - 11:34   Sujet: 

Kerran était soudain extrêmement sérieux, il avait même l'air gêné.
- Léarra... il y a eût beaucoup d'événements ces derniers temps... c'est arrivé comme ça... je... bredouilla-t-il.
- Bon... je suppose que c'est ta manière de me dire "non" ou d'éviter le sujet... répliqua rapidement Léarra. Merci beaucoup de ta franchise !
Elle se leva et dépassa la porte du cockpit.
- Léarra... appela-t-il calmement. Assieds-toi... je vais t'expliquer...
La jeune femme ne pouvait refuser d'en savoir plus et s'assit aux côtés de Kerran. Bien que cette fois, elle ne s'attendait pas à une déclaration. Celui la regarda tristement et raconta d'un ton glacial :
- J'ai été marié... Elle s'appelait Mary... Nous avons eût un enfant...
- Qu'est-il arrivé ?
- Ils sont morts... tout au moins, je le crois... j'ai vaguement le souvenir de leur décès mais je ne me rappelle rien... la fièvre m'a remémoré des détails mais pas tout... expliqua Kerran. C'est grave pour moi : tu te rends-comptes ?! Oubliez sa femme et son fils !
- Il a du se passer quelque chose pour que tu les oublies... ce n'est pas de ta faute, j'en suis sûre... répondit Léarra avec un ton compatissant. Ne t'inquiètes pas... on trouvera les réponses que tu cherches... lorsqu'on sera sur Dantooine...
Kerran sembla encore plus soucieux.
- Dans cette "vision", l'homme me disait que ceux qui m'ont enlevé... continuaient de le faire au présent... c'est ce qui m'inquiète aussi... Parce-que je me rappelle maintenant de ce qu'ils m'ont fait... ils m'ont fait me rappeler d'eux, j'ai aussi vu des charniers, des corps entassés d'hommes, de femmes et d'enfants morts pour je ne sais quelle raison ! Léarra ! J'ai tout revu comme si j'y étais à nouveau ! Je voyais ça les yeux ouverts et même clôt ! cria Kerran, des sanglots dans la voix. Je me suis mis à boire... à tout faire pour être le moins possible dans la réalité... je sais maintenant que je ne peux pas échapper à mon passé.
Léarra le prit dans ses bras, Kerran se laissa bercer par le parfum de la jeune femme. Il se sentit reposer dans ses bras et il espérait un jour qu'elle lui pardonne...

Le Vulpture vibra légèrement, les réacteurs principaux crachèrent des flammes et le vaisseau s'éleva dans les cieux de Coruscant. Il était comme une tâche noire dans la lumière, une forme hybride dans la pureté .
- Direction Dantooine ? demanda Léarra en se tournant sur Kerran qui avait perdu son légendaire rictus depuis plusieurs heures.
- Oui... Dantooine... souffla-t-il en tapant divers codes alors que le vaisseau avait quitté l'atmosphère de Coruscant.
Les lumières de la gigantesque planète-ville s'estompèrent devant celle des myriades d'étoiles en face d'eux. Leurs effets sur Kerran paraissaient s'être évanouit, il avait l'air hermétique à toutes choses. Son humour et son imparable arrogance ne semblait plus exister non plus. L'ancien Kerran était comme mort, remplacé par un homme sérieux, mûr et torturé. Léarra ne pouvait s'empêcher de penser aux événements des Enfers et songea à ses propres observations : Kerran était-t-il un Jedi ? ou un "sensible à la Force" ? Est-ce que cette remarque qu'elle lui avait faite eût pour conséquence de le rendre plus sérieux ? plus sage ? plus mûr ? Léarra l'ignorait totalement. Elle devait se faire une raison : Kerran avait eût une femme et un enfant... et sans doute qu'il les aimait encore. Il n'y avait pas de place pour un autre amour, se dit-elle en baissant la tête.
- On passe en vitesse lumière ! cria Kerran dans le comlink interne du vaisseau, s'adressant à l'équipage tout entier.
Léarra sortie de ses pensées à cet instant.
- Est-ce que ça va ? demanda Kerran en fixant les différents écrans de contrôle tandis que l'appareil passait en hyperespace.
- Oui... laissa-t-elle échapper entre ses lèvres. Je... non, rien d'important...
Kerran la fixa quelques instant avant de revenir aux écrans :
- Personne ne nous poursuit... observa-t-il. Dantooine va nous permettre de nous reposer un peu... de retrouver nos repères et de préparer un "plan d'attaque"...
Léarra se tourna vers lui : il était toujours très sérieux.
- Un plan d'attaque ?
- Oui... de Dantooine nous essaierons de localiser le Sabre Pourpre... Mais il nous faut un plan d'attaque... une façon de procéder pour accoster ce vaisseau ou trouver le colis... s'il s'agit vraiment d'une arme, il pourrait la retourner contre nous... il faudra agir avec prudence, expliqua Kerran.
- Très bien... mais je te rappelle que nous n'allons pas sur Dantooine pour une cure, mais pour toi, fit Léarra. Voyons d'abord les choses que tu apprendras là-bas...
Kerran acquiesça :
- Tu as raison, excuse-moi... Je ne sais plus trop où j'en suis ces derniers temps...
- Je comprend, ne t'en fais pas... répondit Léarra d'une voix douce. Tu ferais mieux d'aller te reposer un peu... je vais prendre les commandes...
Kerran n'eût, étrangement, aucune envie de refuser une telle proposition :
- Très bien... appelle-moi au moindre problème... et à défaut, quand on sera en approche de Dantooine.
- D'accord, ne t'en fais pas...
Kerran sortit du cockpit et se dirigea vers une des pièces vides du vaisseau où était placée une couchette. Il s'allongea et ferma les yeux, presque instantanément. Léarra était maintenant seule, à nouveau. Elle pensa que c'était l'histoire de toute sa vie : Kerran la laisse seule, Kerran revient, Kerran la laisse seule... Elle espérait encore cacher ce qu'elle savait du Sabre Pourpre, après tout, peut-être qu'ils n'allaient pas monté à son bord. Mais elle songea surtout au seul homme de ses pensées : Kerran. Même absent, elle pouvait sentir sa présence à côté d'elle. Elle ferma les yeux : décidément, il était plus qu'évident qu'elle ne sortirait pas de cette histoire indemne...

Le hurlement de la prisonnière brisa le silence que les tirs de blasters avaient précédé. Un son rauque et terrible sonna dans le ciel tandis que le sol vibrait et gronda. A côté d'elle, une dizaine d'autres prisonniers avaient été solidement attaché. Leurs blessures avait l'air grave, l'un d'eux avait un oeil arraché et une autre n'avait plus de bras gauche. Ils ne criaient pas, ils restaient muets malgré leurs terribles blessures et il n'y avait que cette femme qui hurlait. Elle clamait :
- Kerran !! Ne fais pas ça !!
Les ténèbres effacèrent la scène puis un tir glacial de blaster résonna et le silence revint. Kerran ouvrit rapidement les yeux puis se releva en levant la main pour essuyé la sueur qui perlait de son front.
Un cauchemar... ce n'était qu'un cauchemar ! pensa-t-il. Reste calme Kerran...
Il sentit un souffle froid dans sa nuque et se retourna lentement.
- Pourquoi tu as fait ça... ? fit une forme lumineuse.
- Mary ? souffla Kerran, les larmes aux yeux. Non... c'est impossible !
- De la lumière, tu as tout oublié ; mais des ténèbres, tu as tout appris...
- Pourquoi est-ce que tu dis ça ? demanda Kerran. Pourquoi tu fais ça ? Je sais bien que tu n'es pas réelle...
- Tu n'en sais rien... répliqua la forme lumineuse dont le visage apparu légèrement. Je ne te fais pas peur ?
- J'ai vu des choses tellement pires que celles-ci... et ton visage reste la plus belle des choses... souffla-t-il. Pourquoi fais-tu cela ?
Mary baissa la tête :
- C'est la volonté de la Force... expliqua-t-elle, calmement.
- Quoi ? s'étonna Kerran.
- Pourquoi es-tu si distant avec Elle ? questionna Mary.
- Même si tu es devant moi en ce moment... j'ai dû mal à y croire... à cette "Force"... expliqua-t-il. Un jour j'ai sauvé cette fille sur Dantooine... je crois qu'elle s'appelait Vena... Je ne sais pas ce qu'elle est devenue mais je sais que les Jedi n'avaient pas apprécié que je la sauve et que...
- Te souviens-tu de qui tu étais à cette époque ? demanda Mary.
- Qui je ... quoi ? J'étais Kerran, un pirate, un...
- Non Kerran... tu ne l'étais pas, répondit-elle puis elle ferma les yeux. Je ne peux t'en dire plus... la Force te montrera la voie sur laquelle tu devras aller... tu trouveras tes réponses sur Dantooine...
Kerran se réveilla violemment, le sang glacé et il bu plusieurs gorgées d'une boisson déshydratante.

Chapitre 6 : La voix des abymes.

Le Vulpture sortit de l'hyperespace à proximité de la planète Dantooine, ses quatre principaux réacteurs baissèrent de régime et l'appareil décèlera. Kerran arriva en trompe dans le cockpit :
- Tu devais me prévenir à l'arrivée sur Dantooine ! cria-t-il.
Léarra sembla surprise :
- Je t'ai appelé il y a quelques minutes... se justifia-t-elle. Tu dormais ?
Kerran s'assit en passant sa main sur son visage.
- Oui... enfin non... bredouilla-t-il . Je ne préfère pas en parler.
La planète était maintenant devant eux, l'éclat émeraude de ses plaines et le bleu profond de ses mers donnaient une impression étrange à Kerran, qui avait admiré la beauté artificielle de Coruscant. Il eût comme une impression de déjà-vu, rapidement effacée par ce "petit quelque chose" qui lui faisait remarquer qu'il n'avait pas voyagé depuis longtemps. L'appareil vira vers le spatioport principal de la planète, Kerran remarqua sur son écran l'enclave Jedi et l'impression de déjà vu revint aussi vite. Mais il préféra l'ignorer.
Léarra avait l'air vexée depuis leur conversation mais elle restait concentrée sur leur mission et remarqua :
- On pourrait parler de notre affaire aux Jedi, non ? Ils nous écouteront forcément...
- Ou pas... répliqua Kerran, visiblement il n'aimait guère cette idée.
- Ils ne vont pas nous juger ! continua Léarra. Et ...
- N'en parlons plus ! cria-t-il.
Léarra se leva et marcha jusqu'à la sortie du cockpit puis se retourna sur lui :
- Inutile d'être aussi sec... moi je ne t'ai rien fait ! C'est plutôt toi qui m'a, une fois de plus, blessé... fit-elle avec un ton attristé. Mais de ça aussi tu ne veux pas parler !
Elle sortit silencieusement, la porte d'accès claqua froidement et laissa Kerran face à lui-même. Qu'était-il devenu ? Il n'était plus que l'ombre de lui-même, plus qu'une image fade. Il y avait quelque chose en lui qui avait changé... quelque chose de profond, de fondamental. Il se sentait plus sombre et son âme semblait s'être évanouie avec ses souvenirs. Kerran se leva de son siège mais tomba à genou, comme s'il n'avait plus aucune force et il sentit une brûlure qui s'intensifiait sur sa jambe gauche. Il releva son pantalon et constata qu'il y avait là un symbole. Ce n'était pas un tatouage, c'était une marque incandescente qui continuait de se consumer. Il cria de douleur. La souffrance était insupportable. Il frappa du poing contre le sol du vaisseau en priant pour que cela cesse.
- Tu approches de ta voie, Kerran... siffla une voix dans l'air.
Il jeta vaguement un oeil dans le cockpit et constata qu'il n'y avait personne.
- Qu'est-ce que... commença-t-il avant de crier à nouveau sous la douleur.
- La ferme ! Minable ! vociféra la voix. Tu dois endurer la souffrance ! Tu n'es pas aussi faible que ça ! Pas aussi faible que cette humaine misérable que tu trimbales avec toi de planètes en planètes !
La voix semblait se déplacer dans les airs tout en s'approchant de l'oreille de Kerran.
- Oh, je sais ce que tu te dis ! "Je suis fou, j'entend des voix, blabla"! Tu n'es pas plus fou que les gens qui t'ont suivi ! Tu es simplement perdu et tu attendais que je vienne te réveiller ! continua la voix. Tu ne te rappelles pas de moi, je veux bien le comprendre, tu ne te souviens pas de ton passé après tout ! Je n'ai donc pas à me sentir vexé !
- Qui êtes-vous ? demanda Kerran d'un ton froid, observant que le symbole avait cessé de se consumer.
- Ahahah ! cria la voix. Je dois bien avouer qu'il y a des années une telle situation aurait eût le don de me mettre en colère ! Mais aujourd'hui je trouve ça plutôt amusant ! Tu es là... désemparé... toi et tes souvenirs ! Toi et ton pitoyable "instinct de survie" !
Kerran fronça les sourcils comme s'il avait reconnu quelque chose.
- Tu t'en souviens n'est-ce pas ? poursuivit la voix. C'est la dernière chose que tu m'ai dite avant de me tuer ! Moi qui t'avais pourtant tout appris ! Moi, ton maître !! cria-t-il. Non, tu ne te souviens pas hein ? Ce qui me venge, il me semble, c'est de te voir dans un tel état ! Toi qui était si prometteur... toi qui était si puissant ! Bien trop puissant d'ailleurs... Je me dis aujourd'hui, avec le recul, que c'est bien nos règles pourtant... que tu as suivis...
- Nos... règles ? balbutia Kerran.
- Oui... les règles des Sith !
Kerran eût soudain le souffle court.
- Ahaha ! Et voilà, tu imagines que tu rêves ! Que c'est un autre cauchemar ! Une autre manipulation ! Mais je suis désolé de te dire que c'est bien la réalité ! Je "bloque" ta jeune amie, Léarra... elle n'accoura pas pour t'aider... Un sacré tempérament cette fille ! Bien qu'un peu trop docile avec toi depuis quelques jours ! ça aurait été une apprentie parfaite ! émit la voix. J'ai pu voir ta stupidité face à elle ! Toujours à ressasser le passé, Kerran ! Alors que l'avenir te tend les bras... elle ne réclame qu'un baiser, que de la passion, que d'un peu de sacrifice !
Kerran avait les larmes aux yeux.
- Vous... vous êtes...
- Ahahaha ! vociféra la voix. Tu es vraiment devenu faible, Kerran ! Je pensais que tu me faisait marcher ! la voix fit une pause puis continua : il était tant que je te réveille Arkerran, mon ancien apprenti !
- Je ne suis pas cet homme !
- Voiles-toi la face, peu importe ! Tu restes Arkerran !
- Les Sith ont disparu depuis des années !
Il y eût une longue pause.
- Nous devions faire notre retour... j'ai fomenté un plan contre la République et tu étais à mes côtés, mais tu m'as trahis après cette affaire avec ta femme... déjà à l'époque tu étais pitoyable !
- C'est vous qui avez préparé ce plan... vous l'avez légué à un groupe et...
- A vrai dire, je n'y suis absolument pour rien... mon plan était plus vindicatif... (Kerran fût comme électrocuté) si ces éclairs ne te rappellent rien, je te conseille vivement de marcher sur la Voie... au Nord Ouest, à 4 kilomètres de l'enclave Jedi... tu y trouveras de quoi te "souvenir".
Kerran souffrait maintenant de l'électrocution mais la voix semblait avoir disparue. Léarra arriva en trombe dans le cockpit et s'agenouilla devant Kerran :
- Oh non ! ça va ? Je suis désolée pour tout à l'heure je...
- Non... souffla-t-il en posant sa main sur sa joue. Tu avais raison...
Il s'approcha d'elle, ses lèvres touchant les siennes puis lui fit un rictus sombre :
- Je dois néanmoins partir seul... je dois comprendre... expliqua-t-il. Tu ne peux venir là où je vais...

L'équipage resta à proximité du vaisseau tandis que Kerran traversait le spatioport vêtu d'un habit ample et un capuchon pour dissimuler son identité. Une petite cité était installée là depuis quelques années, Kerran constata le contraste entre cette ville et Mos Espa par exemple : tout semblait calme, aucune bagarre, aucun trouble de toutes sortes. Tout le monde ou presque saluait Kerran par un "bonjour étranger" ou un signe de main. Kerran répondait toujours d'un hochement de tête tout en empêchant une forme de colère d'explosé en lui. Il se sentait agacé et ne cessé de se battre contre lui-même : pourquoi s'énervait-il ? Il pensait aux paroles de cette voix, son soit-disant "ancien-maître" : Kerran était ou plutôt avait été un Sith. Il se refusait intérieurement à croire une telle chose.
Non. Il était simplement Kerran, un pirate, un contrebandier rien d'autre !
Mais au fond de lui, il sentait un sentiment fort, une rage qui commençait à naître, de plus en plus puissante. Sa passion pour Léarra ? Sa détermination à vouloir venger ses parents ? Son envie de détruire à jamais ceux qui l'ont enlevé et torturé. Ceux qui ont tenté de les tuer depuis le début de "l'affaire du colis". Il ressentait une tension forte qu'il interpréta finalement comme de la haine et jamais elle n'avait été plus forte qu'en ce moment.
- Hé toi ! L'étranger ! cria quelqu'un derrière lui.
Kerran se retourna calmement.
- File moi tes objets de valeurs et dépêche ! ordonna l'homme en regardant nerveusement autour de lui.
- Je vois que vous n'avez pas peur de l'autorité des Jedi... commenta Kerran. Même si votre nervosité aurait tendance à prouver le contraire... Vous feriez mieux de rentrer chez vous...
L'homme s'approcha de quelques pas de Kerran tout en pointant un petit blaster, à peine dissimulé, vers la poitrine de celui-ci.
- Fais pas l'andouille minable ! Files moi tes crédits !
Kerran sentit alors quelque chose de familier qui commençait à gronder en lui.
- Tu ferais mieux de rentrer chez toi... réitéra-t-il avec une voix plus sombre.
- T'essaies de me faire peur c'est ça ?! C'est MOI qui pointe une arme sur toi mon gars ! Pas l'inverse ! souffla l'homme entre ses dents.
Tout alla très vite.
Le blaster vola à plusieurs mètres derrière le criminel tandis qu'il recevait trois coups de poings bien placés. Sa gorge se serra, il commença à étouffer.
- Tsss tsss tsss... siffla Kerran. Misérable humain... Tu ignores à qui tu parles... continua-t-il calmement, d'un ton froid, laissant cette impression familière s'emparer de lui, la laissant l'envahir complètement : il se sentait comme de nouveau en vie.
Le criminel étouffait et parvint à prononcer quelques mots vagues :
- ...femme... malade... besoin... argent... soins...
Kerran relâcha sa gorge et ne se rendit-compte seulement à cet instant qu'il avait utilisé la Force. Ses pensées le saisir : alors c'était vrai... alors il était bien un Sith !


A suivre.... lundi !
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Messagepar Den » Ven 14 Mar 2008 - 11:55   Sujet: 

Bien bien bien, une histoire qui s'épaissit de plus en plus. Kerran devient un personnage très intéressant et changeant et sa relation avec Léarra se transforme petit à petit en une histoire d'amour bien compliquée^^
La partie où Kerran voit sa femme est vraiment bien! Un chouilla gore, comme je les aime!
Alors, une petite fille qui s'appelle Vena? Content que tu fasses un clin d'oeil à l'un de mes personnages! Je vois que tu as bien utilisé les petites informations que je t'ai transmises!
En tout cas, merci beaucoup!
Ce qui arrive à Kerran dans le chapitre suivant est assez intéressant! J'ai quelques théorie, mais aucune ne me satisfait^^
Apparemment, il serait un Jedi? ou plutôt un Sith? étrange... Je me demande comment tu vas tourner ça.
Sinon, c'est une bonne partie qui dévoile quelques mystères pour en laisser d'autres prendre leurs places^^
J'ai hâte de voir comment tu vas tourner tout ça!
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Messagepar Wan » Ven 14 Mar 2008 - 13:10   Sujet: 

Hé oui, un clin d'œil à l'un de tes personnages :D Même si ce n'est pas vraiment un crosover ça y ressemble presque...^^

Content que ça te plaise :D C'est vrai que ce passage est un peu gore... mais pas trop non plus...^^

Kerran devient compliqué et sa relation avec Léarra aussi :D , tout ça pour vous dire qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences dès les premières lectures de cette histoire où Kerran avait l'air d'une caricature : un capitaine qui boit beaucoup, qui a pris sa retraite, etc. Les apparences sont trompeuses et ces derniers chapitres le prouvent... mais qui est-il vraiment ? ça reste toujours plutôt vague même si ici, j'en dis beaucoup au lieu de préserver le mystère (il y a des moments où l'histoire doit avancer et pas seulement rester dans le flou :D )....

La suite Lundi donc... je pense d'ailleurs que ce sera (peut-être) la dernière semaine en ce qui concerne "Living Force-Episode 1" puisque j'avais prévu que l'histoire fasse 10 chapitres... c'est peut-être court, mais l'histoire arrive de plus en plus à son dénouement, dont je ne peux pas faire autrement ! :D
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Messagepar Notsil » Ven 14 Mar 2008 - 16:56   Sujet: 

Ya pas toujours besoin de faire long de toute façon ^^

Bon, allons y pour les fautes, c'était chargé aujourd'hui ^^

. il y a eût beaucoup d'événements

->il y a eu

(ça revient souvent ça ^^)

Nous avons eût un enfant...

->idem, nous avons eu ^^

Oubliez sa femme et son fils !

->oublier ^^

les yeux ouverts et même clôt

->clos (tu aimes bien les " ^ t " non ? ^^)


Il se sentit reposer dans ses bras et il espérait un jour qu'elle lui pardonne...

->reposé

Son humour et son imparable arrogance ne semblait plus exister non plus

->semblaient ^^

un homme sérieux, mûr et torturé

->houlà, ça existe vraiment un homme mûr ? ^^ :sournois:

Kerran avait eût une femme

->avait eu, toujours pareil ^^

Léarra sortie de ses pensées à cet instant.

->sortit (là il en fallait un de "t" ^^)

une dizaine d'autres prisonniers avaient été solidement attaché

->attachés

en levant la main pour essuyé la sueur

->essuyer

la forme lumineuse dont le visage apparu légèrement

->apparut ^^

et il bu plusieurs gorgées d'une boisson déshydratante.

->il but, et je suppose que la boisson est désaltérante, parce que de l'eau qui dessèche c'est vraiment pas courant ^^

Allez zou, passons au chapitre 6, La voie des abîmes ^^ :

C'est plutôt toi qui m'a, une fois de plus, blessé... fit-elle avec un ton attristé. Mais de ça aussi tu ne veux pas parler !

->blessée

mais tomba à genou

->genoux, parce qu'il en a 2 (enfin je crois ? ^^)

une telle situation aurait eût le don de me mettre en colère !

->aurait eu, toujours idem ^^

C'est la dernière chose que tu m'ai dite avant de me tuer !

->que tu m'aies dite

Je pensais que tu me faisait marcher !

->faisais

mais tu m'as trahis après cette affaire avec ta femme

->trahi

Tu avais raison...

->Evidemment, une femme a toujours raison... :sournois:

tout en empêchant une forme de colère d'explosé en lui.

->d'exploser

Kerran relâcha sa gorge et ne se rendit-compte seulement à cet instant qu'il avait utilisé la Force. Ses pensées le saisir :

->on dirait qu'il s'étrangle lui même au début ^^ et ses pensées le saisirent.

Vlà fini !

Une bonne dose de révélations ici, voyons tout ce qu'il va apprendre de plus sur lui même...
Léarra me plait bien, elle a du caractère la petite !

Et comme Den, j'ai hâte de voir où tout ça va nous conduire...
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Wan » Ven 14 Mar 2008 - 17:11   Sujet: 

Honte à moi... que de fautes encore :(

Tes remarques seront bien sûr prises en compte...^^ Tu remarqueras la scène "bisou" que tu réclamais tant est arrivée :D

Pour ta remarque, je voulais éviter de parler d'eau étant donné que nous sommes dans Star Wars... mais après tout, l'eau existe aussi là-bas... et puis ma seconde idée était plus une "boisson spéciale"...

Et que de remarques féministes :D :lol:


Les événements vont se précipiter...
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 10:23   Sujet: 

Et voilà, ce n'était pas prévu comme ça à l'origine mais je me suis mis à penser à ma planète et allumer l'ordinateur chaque jour pour poursuivre et "publier" cette histoire devenait très peu... économique :lol:. Voici donc une "petite" surprise : les quatre derniers chapitres de "Living Force-Episode 1" et son petit épilogue ^^. J'espère que ça vous plaira et n'hésitez pas à me faire part de vos avis et corrections (comme d'hab' Nostil :D ). Après quoi, je re-"publierais" l'histoire en intégralité avec toutes les corrections et sans "coupures" de type "à suivre" :) . Bonne lecture !!




Kerran restait figé devant cet homme, à terre, qui le dévisageait avec effroi. Sa rage en pleine ébullition, ses doigts tremblaient comme s’ils voulaient saisir quelque chose et Kerran imaginait que cette chose devait être un sabre-laser. Il voyait bien qu'il n'en avait pas, son blaster était de l'autre côté mais il restait sclérosé tandis que ses pensées défilaient dans son esprit.
Pourquoi voulait-il faire cela ? Pourquoi vouloir prendre un sabre laser ? Même une arme d'ailleurs. Sa rage grondait en lui, elle montait, affectait son sang et atteignait sa vue. Il sentait ce sentiment, comme un virus, infecté tous ses membres et ceux-ci se glaçaient dans l’instant. Kerran avait le regard vitreux et il restait immobile. Son agresseur comprit qu'il ne risquait plus rien à s'échapper devant les yeux du contrebandier : il se disait qu'il avait réellement des soucis mentaux. Il fit un mouvement pour se relever. Kerran le fixa aussitôt avec un regard d'acier, comme un droïde assassin implacable, et il leva sa main droite. Il étranglait cet homme sans aucun remords, malgré ses cris et malgré ses bribes de paroles : "aider... femme... argent". Kerran ne semblait même plus écouter. Il le fixait droit dans les yeux jusqu'à ce qu'il sentait le pouls du criminel s'éteindre.
Plusieurs personnes, qui avaient été alerté par les cris, coururent vers le cadavre du malfaiteur et l’un d’eux appela les Jedi en vociférant près d’un temple situé à proximité. Un maître Jedi à la bure brune foncée sortit du bâtiment et courra vers la foule qui s’était rassemblé en cercle autour du mort.
- Que s’est-il passé ?! Cria le Jedi.
- Il y avait deux hommes ! Témoigna quelqu’un dans la foule.
- Oui ! Ils étaient deux ! Cria un second.
- Où est l’autre individu ? Demanda le maître avec un ton grave.
Cependant, la foule se contenta de bredouiller des « on l’ignore » tout en reprenant un brouhaha terrible. Chacun y allant de sa propre interprétation. Le maître Jedi resta immobile en fixant une petite ruelle et la Force l'attirait vers elle. Lorsqu’il parvint jusque dans l’étroite allée, il perçut un souffle glacé et compris de quoi il devait s’agir :
- Un Sith... murmura-t-il pour lui-même.
Le maître suivit les traces de pas du regard, la Force lui révélant leur emplacements, et il commença à avancer. Il songea un instant à prévenir le Conseil mais il espérait pouvoir résoudre le « problème » seul. Les Siths n’avaient pas réapparu depuis longtemps, celui-ci ne devait être qu’un apprenti et donc, il ne devait pas être très puissant.
Kerran sentait la présence du Jedi, là, juste derrière lui. Alors il commença à accélérer le pas. La tension rendait ses muscles rigides, s’il devait courir, il tomberait sûrement et ses pensées augmentèrent cette pression. Pourquoi avait-il fait cela ? Pourquoi l’avait-il tué ? Il se rendait compte maintenant de ce geste terrible et des conséquences qui allaient en découler. Un maître Jedi était sur ses traces, les choses étaient mal parties et une pensée étrange traversa son esprit : il observa qu’il n’avait pas de sabre-laser. Une idée étrange, comme s’il souhaitait se battre intérieurement alors qu’il n’avait aucune envie de cela. D’un autre côté, il ne souhaitait pas se rendre. Il prit de la vitesse et arriva à la sortie du spatioport. Kerran arriva devant les immenses plaines de Dantooine, les collines émeraudes étaient éclairées par les rayons du soleil et faisaient scintiller les gouttes d’eau qu’une légère pluie avait déposée sur les herbes vertes. Il eût soudain une vision. Il se souvenait maintenant où se situait la Voie.
Il jeta un regard glacial derrière lui puis se mit à courir en utilisant la Force et s’enfonça dans les plaines verdoyantes.

Le maître Jedi s'arrêta net. Il se concentra, laissa la Force envahir son esprit et communiquer avec lui. Seulement, il ne "voyait" plus rien, comme si un voile s'était apposé devant ses yeux et il ne parvint plus à distinguer la réalité. Il était comme aveugle. Lorsqu'il fit quelques pas en arrière, sa vue revint et une pensée le fit tressaillir.
- Cette fois le Conseil doit être informé... souffla-t-il d'une voix profonde.
Et il se dirigea en courant vers le spatioport.

Chapitre 7 : La Voie de l‘ombre.

Kerran avançait calmement dans la plaine, tentant de ne pas attirer l’attention des chiens Kath qui dévorait un Gizka non loin de lui. Les visions se répétèrent au fil de sa marche et il savait de mieux en mieux où il mettait les pieds : Il était sur la « Voie ». Nommée ainsi par un groupe Sith inconnu des autorités locales. C’était cette voie qu’un ancien Jedi avait arpentée et en était revenu transformé physiquement et mentalement. Elle était désormais la Voie de l’Ombre, la route des Sith et Kerran marchait sur cette voie. Pour lui, la seule chose qui comptait, c’était la vérité, ce qu’il allait enfin apprendre sur lui ainsi que son passé. Il dépassa un arbre à l’allure menaçant et arriva devant des ruines.
Non, ce n’était pas des ruines.
Il marcha lentement dans leur direction puis accéléra le pas... il courrait maintenant vers elles.
- Non ! Hurla-t-il, sans même se soucier des chiens Kath.
Il retira de la mousse verte épaisse qui recouvrait ce qu’il avait cru être une roche. Kerran pu y lire « domaine de Mary Ceria » et ces mots résonnèrent dans son esprit. Autour de lui, la nuit naquit du jour et il resta figé, à genoux, portant l’écriteau comme un terrible fardeau.
La vision se dessina dans les volutes de nuages obscurs et bientôt il pu y voir des images.
Il faisait nuit. Mary Ceria et son fils était dehors, observant les étoiles avant d’aller dîner. Son jeune fils posait les sempiternelles questions sur les astres et elle tentait de lui expliquer par des mots simples.
Eux, ils étaient sur la colline d’en face. Leurs habits d’ébènes se camouflant dans les ténèbres de la nuit. Ils attendaient un signe, quelque chose qui leur feraient se décider à attaquer et le signe arriva. Le chef leva le poing et montra du doigt la direction de Mary et son fils.
Les lames rougeoyantes brillèrent dans l’obscurité. Les Siths se mirent à courir vers la demeure, brandissant leurs sabre-lasers en hurlant. Ils devaient s’abattre sur leurs victimes comme une tempête. Un tourbillon de lumière écarlate meurtrière. Mais quelque chose n’allait pas. Lorsqu’il vit cette femme hurler, ordonnant à son fils de rentrer à l’abri, Kerran ressentit quelque chose et cela le troubla profondément. Ses yeux s’ humidifièrent et il pu bientôt plus retenir ses larmes. De la compassion. Voilà ce qu’il ressentait. Il avait été élevé pour n’avoir qu’un cœur de ténèbres, de mort et de destruction. Et voilà qu’il découvrait que lui aussi était humain, avec toutes les faiblesses qu’on pouvait lui associer.
La scène sembla se ralentir. Il courra vers les autres Siths en criant de stopper l’attaque. Il les suppliait. Lorsqu’une main l’attrapa par l’épaule et qu’un poing vint heurter sa joue. C’était son maître, Dark Shemear, et son visage ne pouvait masquer sa profonde colère en vers son apprenti.
- Misérable insecte ! Que t’arrive-t-il ?! Tu voudrais sauver cette femme ! Comme une de ces vermines de Jedi ?
Shemear s’avança, sabre à la main et le regardait maintenant avec dédains.
- Cette femme aurait pu être la tienne ! Cria-t-il. Elle t’aurait offert un descendant digne de notre sang !
Kerran perçut des cris d’hommes derrière lui. Puis il y eût des tirs de blasters.
- Regarde ! Des riverains tentent de leur porter secours... constata Shemear avec un rictus mauvais. Pitoyable... ils vont périr avec eux... (Il usa de la Force pour obliger Kerran à tourner la tête vers la scène.) Regarde ! Tout ce carnage inutile !
Les demeures situées à côté de celle de Mary prirent feu et leurs occupants sortirent en hurlant de terreur.
- J’adore ce son... pas toi mon fils ?! Lança Shemear en se tournant légèrement vers Kerran. La peur... transpirant sur chaque visages... Cette soudaine envie de survivre... cet instinct animal...
Les hurlements devinrent de pire en pire tandis que les tirs de blaster retentissaient dans la plaine.
- Que cela est plaisant à mes oreilles ! Poursuivit Shemear, jubilant. La terreur est le début du respect mon fils...
Il s’agenouilla à côté de son fils et continua d’une voix glaciale :
- Tu seras un grand Sith mon fils... Mais tu dois comprendre que je ne peux te traiter qu’en apprenti devant les autres membres de notre Conseil secret... Aucune préférence ne doit transparaître dans mes jugements. Essuies ses larmes et allons constater notre butin !
Kerran se releva avec difficulté, les jambes tremblantes et suivit son père.
- Je devrais me souvenir que tu n’as que treize ans... reprit-t-il. Tu n’observes pas les choses comme nous autres... tu ne discernes pas l’importance de notre tâche ! Bien sûr, ton cœur est comme le mien, mais apprendre nos règles, apprendre la voie des ténèbres n’a rien à voir avec le fait de la vivre. Et cette première excursion est pour toi une phase à franchir. Un « stade » a dépassé.
Ils arrivèrent devant une dizaine de prisonniers que les Siths gardaient en respect sous leurs lames rougeâtres. Dark Shemear s’avança juste devant un captif et alluma son sabre-laser. L’éclat brilla un instant dans le regard de Kerran, observant la scène avec des yeux écarquillés et Shemear reprit sa phrase :
- Ce stade... c’est celui de la compassion... expliqua-t-il. Tu ne dois plus ressentir que de la haine, cette chose que tous les êtres possèdent... cette chose fondamentale, encrée en chacun de nous et que nous refusons de laisser s’exprimer librement ! (Il jeta un regard froid au prisonnier.) Nous accomplissons une tâche cruciale au sein de la Force... Nous supprimons les faibles et les mauvais écarts de cette société : les Jedi, les bienfaiteurs et que sais-je encore ! Cria Shemear en crachant par terre. Tout ça me donne envie de vomir !
Il désigna le prisonnier du doigt et continua :
- Que crois-tu savoir de lui ? Tu penses que c’est un homme bon simplement parce-qu’il a voulu sauver cette femme ?! Tu fais erreur ! Corrigea-t-il. Je lis très clairement dans son cœur et dans son esprit : Viols, incestes et meurtres ! Voilà toutes les choses dont il est coupable ! Crois-tu qu’un Jedi viendrait l’arrêter ? Non, bien sûr ! Leur code interdit une intrusion dans les pensées de ces primitifs ! Vociféra-t-il en désignant l’homme. Et voilà où nous nous rendons utiles !
- Je vous en prie... ne me tuez pas... supplia l’homme en pleurant. J’avoue tout ! Oui, je suis coupable ! Je vous en prie !
Dark Shemear regarda son fils avec le plus grand sérieux.
- Voilà ce qu’ils sont tout juste capables de faire ! Observa-t-il. Supplier ! C’est pourquoi tu ne dois pas leur ressembler, mon fils ! N’implore jamais ton ennemis de ne pas te donner la mort que tu mérites ! C’est une preuve de faiblesse de ne pas regarder sa mort et ses actes en face !
Il posa les yeux sur l’homme, avec dédain et demanda :
- As-tu une famille ?
- J’ai... j’ai une... une femme et qu... quatre enfants... seigneur... ne me tuez pas ...
- Ahaha ! Ricana Shemear en regardant son fils puis il reprit une mine sombre et tout alla très vite.
Kerran ne vit que l’éclat du sabre-laser et le geste rapide de son père. La tête du prisonnier tomba, tranchée nette par la lame écarlate. Les autres captifs restèrent silencieux malgré leurs effroyables blessures. Dark Shemear fixa son fils avec un regard glacial :
- Prends ton sabre mon fils... ordonna-t-il.
Kerran décrocha l’arme de sa ceinture et déglutit avec peine.
- Tues-la ! Cria Shemear en désignant Mary.
Kerran alluma son sabre rouge tandis que des larmes coulaient le long de ses joues.
- Ne fais pas ça !
- Arkerran ! Reprit son père. Tu ne dois avoir aucune pitié ! Tues-la immédiatement !
Le jeune homme regarda autour de lui.
- Tues-la et je laisserais partir les autres ! Pressa Shemear.
- Kerran ! Ne fais pas ça ! Hurla la femme.
Les mots retentirent dans son esprit. Il les retiendrait à jamais.
- Ker... Kerran ? Balbutia-t-il comme pour apprendre un nouveau mot.
Mais il s’agissait simplement de son prénom. Il l’avait entendu de nombreuses fois mais jamais de cette manière. Il avait l’impression d’être humain. D’être comme les autres, alors que le prénom choisit par son père représentait tout ce qu’il haïssait.
Shemear perdait patience et, voyant son fils hésiter, décida de prendre les choses en main.
A nouveau, tout alla très vite. Trop vite. Kerran se sentit comme poussé par une force extérieure. Il y eût un cri étouffée, celui de la femme, puis le silence funèbre revint et son visage devint pâle. Kerran ne saisissait pas ce qu’il venait d’arriver. Il se recula et vit la lame de son sabre dans la poitrine de la prisonnière. Il tressaillit et fit tomber l’arme qui s’éteignit aussi vite.
- Je... C’est impossible... je n’ai..
- Je suis fier de toi mon fils... susurra Dark Shemear en affichant un rictus.
Kerran resta figé, observant le corps inerte de la belle Mary et sa blessure mortelle.
- On pars ! Ordonna Shemear au groupe.
- Que fait-on des prisonniers ? Demanda un des Sith.
Shemear regarda froidement son fils en gardant son rictus :
- On ne laisse aucun survivant bien sûr... répliqua-t-il. Tuez-les tous !
Il s’éloigna tandis que les guerriers Sith tranchaient des têtes, plantaient leurs lames dans les chairs et certains utilisaient les blasters ennemis pour abattre les prisonniers. Ceux-ci mourraient plus lentement, ce qui devait sans doute les amuser. Kerran observa la scène, le sang glacé et les larmes aux yeux. Le carnage cessa enfin tout comme les cris des pauvres malheureux.
Il eût un frisson. Un sentiment puissant naquît en lui. Peut-être avait-il toujours été là mais jamais il ne l’avait ressenti de la sorte. Le souffle glacial s’emparait de lui, entièrement et ses yeux prirent la couleur de la braise. Il émit un grognement de rage qui résonna dans la Force comme le tonnerre. Son père se retourna.
- Tu apprends vite... mon fils... fit-il simplement avec un sourire.
Kerran savait maintenant ce qu’était ce souffle : c’était la puissance du côté obscur et désormais il n’y avait plus de barrières pour retenir l’inévitable. Son sabre bougea légèrement puis quitta le sol pour s’envoler dans la paume de main. Il sentit le métal froid du manche entre ses doigts et activa la lame couleur sang.
- C’est toi qui l’a tué ! Hurla-t-il à son père. Tu m’as poussé par la Force !
Dark Shemear se retourna en levant les mains :
- Que voulais-tu que je fasse ? Tu étais incapable de te décider ! Il fallait que je te donne un petit coup de pouce... tu ne te sens pas mieux maintenant ? Répliqua froidement son père.
- Non ! Je ne me sentirais bien qu’après ta mort !! Vociféra Kerran en bondissant sur Shemear, son sabre en position d’attaque.
Deux Siths contrèrent la lame avant qu’elle ne touche leur chef. Kerran recula en faisant virevolter son sabre autour de lui, comme un tourbillon de mort, et il s’attaqua aux guerriers Siths. Après plusieurs esquives, Kerran trancha le bras et enfonça la lame laser dans le cœur de l’un d’eux. Il s’abaissa rapidement, échappant à l’attaque du second et il lui sectionna les jambes pour ensuite l’empalé sur le sabre-laser du premier qu’il avait rallumé par la Force. Il laissa retomber les corps ainsi que l’arme. Brandissant son épée en position de défense.
- Impressionnant... fit son père en applaudissant. Du haut de tes 13 ans tu as abattu deux de mes meilleurs guerriers... observa-t-il. Je vois que tu n’as pas perdu de temps... tu es passé de faible à surpuissant !
Kerran attaqua son père en criant mais celui-ci le contra en allumant son sabre en un éclair. Les cinq autres Sith prirent la relève : d’abord deux puis trois et cinq ! Chaque combattant intervenant dans le duel à mort ajoutaient à la rage de Kerran. Les lames s’entrechoquaient, virevoltaient et se frappaient avec une force toujours décuplée.
Kerran se débarrassa d’un des guerriers en lui retirant son arme d’un coup de sabre et en l’étranglant par la Force tandis qu’il contrait les attaques des quatre autres Sith. Il en fit tomber un autre et saisit son sabre-laser au vol. Tournoyant dans les airs avec ses deux sabres-lasers, le jeune garçon de 13 ans se transforma en véritable tueur Sith et tua brusquement un autre des combattants de son père . L’endoctrinement de celui-ci avait porté ses fruits, semblait-il. Un des guerriers scinda un des sabres de Kerran en deux et celui-ci fit volte-face en lui envoyant une décharge d’électricité. Le Sith alla s’écraser dans une des maisons en feu. Kerran émit un grognement terrifiant. Il étreignit sa haine, embrassa la puissance du côté obscur et envoya sa lame sur un ennemis. Celle-ci trancha le guerrier en deux et dans un mouvement expéditif, Kerran coupa la tête du dernier Sith. Les corps étaient éparpillés autour du jeune homme et il fixa son père d’un air glacial.
- Vous n’avez plus de gardes du corps à présent ! Cria-t-il. Plus aucun guerriers Sith !
Shemear secoua la tête avec un rictus :
- ... ça n’a jamais été des Sith ! As-tu déjà vu l’un d’entre eux utiliser la Force ?! Lança-t-il. Nous étions les seuls ! Tu crois vraiment que j’aurais pris la responsabilité de briser la « règle des deux » ? Cria-t-il. Tu as réussi ton épreuve... tu m’as même battu... j’avais 15 ans lorsque j’ai passé cette épreuve avec mon père et je vois que j’ai eu raison de te soumettre à ce test plus jeune....
Kerran le regarda avec effroi puis il prit un air plus sombre encore :
- Tu as tué cette femme innocente ! Tous ces gens ! Tu vas le payer ! Cria-t-il à son père en rallumant son sabre-laser.
- Tu veux me tuer ?! S’étonna-t-il. C’est moi qui t’ai élevé ! Moi qui t’ai entièrement façonné ! Vois ce que tu es devenu grâce à moi !
- Justement père... je suis tout ce que je déteste : votre image !
Le jeune homme fondit sur Shemear et bientôt le grésillement des sabre-laser déchirèrent le silence funeste des plaines de Dantooine.


Chapitre 8 : Le dernier Sith.

Les lames des sabres crépitaient dans les ténèbres. Kerran donna plusieurs attaqua que son père esquiva mais avec difficultés. Il le regardait avec un calme olympien :
- Tu as vite progressé... mon fils... mais tu as oublié une chose : c'est moi qui t'ai appris tout ce que tu sais ! Cria-t-il en parant trois nouvelles attaques extrêmement violentes.
Kerran recula de quelques pas en brandissant son épée dont l'éclat donnait à son visage un air plus terrible encore. Ses yeux étaient toujours de braise et sa figure paraissait être déformée par sa colère. Il avait l'air d'un monstre plutôt que d'un être humain. Il tournoya et enchaîna avec des attaques plus précises : manquant d'éborgner son père.
- Je le reconnais... tu es digne de ton père... répliqua-t-il avant de rabattre à nouveau son sabre contre celui de Kerran. Mais tu es bien jeune... et tu n'arriveras jamais à me battre !
Les pensées de Kerran filèrent à la vitesse de la lumière et il comprit qu'il devait faire une chose que son père ne lui avait pas apprise. Il devait improviser. Il s’immergea complètement dans la Force et le temps paru s’arrêter. Il plaça ses mains vers la terre de la plaine et usa de la Force. Le sol se souleva en dessous des pieds de Shemear.
- Qu’est-ce que ...? Fit-il avant de se laisser entraîner par le terrible tremblement de terre qu’avait provoqué Kerran.
Celui-ci bondit à nouveau et attaqua son père, comme pour un ultime moment de bravoure. Ils disparurent tous les deux, ensevelis sous terre et le calme revint dans la plaine.
Soudain, ils ressortirent : Kerran portait son père par le col puis il le relâcha par terre et pointa son sabre sur lui.
- Tu as perdu, père ! Cria-t-il.
- C'est ce que je vois en effet... répliqua Shemear. Je suis fier de toi... mais ce n'est pas ça qui la ramènera ni tous ces gens !
- Je sais père... j'ai retenu la leçon... souffla Kerran d'un ton grave.
- Alors pourquoi veux-tu me tuer ?! Vociféra-t-il.
- L'instinct de survie... fit froidement Kerran avant de donner un coup de sabre.
Shemear était mort, celui qui jadis s'appelait Arkerran était maintenant le dernier des Siths et celui-ci tomba à genoux tout en éteignant son sabre. Il adressa des paroles silencieuses aux victimes de cette nuit...

Kerran revint au présent. La vision l'avait profondément marqué et il comprit enfin pourquoi ce lieu était si important. Son subconscient avait transformé sa propre histoire en une légende : un Jedi qui devint un Sith lorsqu'il revint de la Voie de l'Ombre. Son prénom qu'il avait changé en Kerran simplement parce-que cette femme l'avait appelé ainsi et de cette manière, il vivrait sans cesse avec le souvenir de cette scène. Il aurait ce fardeau à vie. Il avait abandonné ses habits de Sith ainsi que son sabre. Il avait choisit de devenir contrebandier simplement parce-qu'il ne pouvait accepter que ses propres ordres et ses propres envies. Sans doute était-ce les réminiscences de la formation de son père.
Son esprit avait déformé d'autres réalités : Mary était devenue sa femme pour que son souvenir soit à jamais plus blessant, plus terrible que nul autre. Il s'était volontairement créé ses plaies comme pour se punir d'un geste qu'il n'avait, finalement, pas commis directement. Alors il était un Sith... même s'il ne semblait plus être ce jeune garçon de 13 ans. Finalement, ces "blessures volontaires" avaient servi de barrière. Il s'était créé un passé pour ne plus jamais redevenir le "digne fils de son père".
- Tu connais maintenant la vérité, mon fils... fit la voix spectrale de Shemear. Tout ce que tu as fait... Tous tes efforts pour contrer ta véritable personnalité !
- Je ne suis plus ton fils ! Je suis simplement Kerran et...
- Épargnes-moi tes répliques stupides ! Dans la vision que j'ai générée pour toi, j'ai fait en sorte que tu reviennes ici, sur ces lieux et que tu te souviennes !
- Pourquoi tu m'as dit que Mary était ma femme ? Demanda Kerran.
- Ahaha ! Au départ, c'est ton problème ! J'ai simplement utilisé les "bases" de ce que tu pensais savoir de ton passé pour t'attirer ici. Et tu auras beau dire tout ce que tu veux. Tu as arpenté la Voie de l'Ombre et ton cœur est maintenant celui d'un Sith ! Peu importe ce que tu pourras dire ou faire ! Tu ne peux effacer ce que tu sais maintenant ! Tu as même dépassé mes espérances en tuant cet homme... maintenant tu es poursuivit et les Jedi mettront vite la main sur toi ! Ils sont tenaces ! Et tu es désarmé...
- ... ça se pourrait... répliqua Kerran entre ses dents. Mais de toute façon je ne compte pas me battre...
- Tu comptes peut-être te rendre ? Demanda Shemear avec colère. Non ! Un Sith ne se rend pas ! Sous la pierre couleur rouille... tu trouveras ton sabre-laser... Tu l'as enterrer là après ma mort...
Kerran s'approcha de la roche et la souleva par la Force. Il s'agenouilla et récupéra une boite rectangulaire où avait placé son sabre. Il posa ses doigts dessus puis le saisit et enfin le porta devant lui en l'allumant. Sa lame rougeoyante lui rappela des souvenirs parfois bons, comme lorsqu'il avait terminé la construction de son arme et des moins bons comme le massacre du "village".
- Je le prend... mais je ne m’en servirais pas contre un Jedi ! Cria Kerran à son père.
Mais il n’eût aucune réponse. Il accrocha le sabre à sa ceinture et le dissimula sous son habit. Il repartit en direction du spatioport en tentant de trouver une solution pour échapper à ses poursuivants Jedi.

La cité semblait en état d’alerte : des bénévoles avaient formé une véritable petite milice et parcourait les rues pour retrouver l’assassin Sith. Le spatioport avait toujours été calme et on chassait le moindre trouble paix. Les criminels de toutes sortes étaient les pires choses qui pouvaient arriver. Cependant, un Sith dépassait de loin les événements habituels et les Jedi avaient requit l’aide de toute la population.
Kerran progressait dans les ruelles en se cachant de coin en coin. Il découvrit une habitation dont la porte d’accès était ouverte et pénétra à l’intérieur. Il utilisa la Force pour confondre les habitants et mis la main sur des habits ternes : tout ce qu’il lui fallait pour se fondre dans la population.
Il se concentra pour maintenir un rythme cardiaque stable et il se lança dans la foule en gardant la tête baissée. Il progressait rapidement dans les ruelles en mouvement du spatioport et reconnaissait le hangar où se trouvait le Vulpture. Soudain, un homme l’arrêta. Kerran ne savait pas ce qu’il devait faire. Son cœur commença à s’emballer, des gouttes de sueur froides coulèrent le long de son dos et il tentait vainement de reprendre son calme. Ses pensées le dépassèrent malgré tout.
Il regarda nerveusement autour de lui. Il fallait une ruelle déserte pour se débarrasser du corps si jamais il commençait à avoir des soupçons, si jamais il alertait la population et par la même occasion, les Jedi. Il fallait l’entraîner dans un endroit désert. Oui. Ensuite, l’éliminer rapidement, sans un bruit, pas même un souffle et rejoindre aussi vite le Vulpture. Enfin, quitter cette planète définitivement.
- Vous êtes un Jedi pas vrai ?! demanda l’homme.
La tension qui pesait sur Kerran cessa en un instant.
- Euh... oui... balbutia-t-il.
- Alors pourquoi vous allez dans cette direction ! C’est par là-bas que c’est arrivé ! cria l’homme.
- Je vais inspecter ce hangar au cas où le Sith se serait caché dans un vaisseau ou...
- Très bien... non mais vous avez raison il faut être vigilant ! s’en alla-t-il.
Kerran soupira de soulagement et se dirigea rapidement vers le Vulpture.

Il courra rejoindre le poste de pilotage mais il constata qu’il n’y avait personne dans l’appareil. Il regarda dans les appartements de Léarra : personne. Lorsqu’il gagna le cockpit, il vit quelque chose qui n’avait rien à faire là. Quelque chose qui avait l’apparence d’une boîte métallique et qui semblait se « mouvoir » intérieurement. Lorsqu’il arriva devant elle, quelque chose se déclencha et émit un bip.
- Bonjour, Kerran. Vous êtes revenu de votre petite « excursion » et vous n’avez trouvé personne ici. Léarra ainsi que votre équipage de bras-cassé est actuellement à mon bord... Au moment où vous écoutez ce message, vous avez exactement 15 minutes pour atteindre l’orbite de la planète où se trouve mon vaisseau : le Sabre Pourpre. Il me semble que vous le connaissez déjà...
Le message se coupa et Kerran se précipita sur les commandes de l’appareil. Le vaisseau décolla en trombe. Tandis qu’il ignorait les messages de la tour de contrôle, Kerran tenta de se concentrer en utilisant la Force. -- Faites qu’il ne lui arrive rien... Faites qu’il ne lui arrive rien... répéta-t-il.

Chapitre 9 : Ultimatum.

Le Vulpture arriva en orbite de Dantooine et il commença son approche vers le Sabre Pourpre. C’était un gigantesque vaisseau, semblable aux cargos spatiaux de la Nouvelle République et Kerran fit plonger son appareil dans le hangar principal. Il remarqua une dizaine d’hommes armés, sans doute là pour l’escorter jusqu’à leur chef et il enclencha l’atterrissage. Kerran sortit assez rapidement, son cœur jouant un véritable hymne de guerre et dissimula rapidement son sabre-laser aux yeux des soldats.
- Veuillez nous suivre sans résistance ! cria l’un d’eux.
Kerran acquiesça et se laissa guider dans les méandres du vaisseau. Après une longue marche à travers les corridors, ils arrivèrent dans une vaste salle où siégeais un homme d’à peu près l’âge de Kerran. Et à ses côtés, il vit Léarra menottée et au regard en larmes.
- Je vois que tu n’as pas perdu de temps pour sauver ta copine... souffla l’homme. Je suis Hashar, capitaine du Sabre Pourpre...
- Ravi de te connaître... mais nous ne sommes pas là pour les présentations... fit Kerran avec un ton glacial. Qu’est-ce que tu veux ?
Hashar se leva et marcha à côté de Léarra.
- Tu as raison... les présentations sont inutiles... Je sais déjà qui tu es... Arkerran ! cria Hashar.
Kerran parût stupéfait.
- Comment connaissez-vous mon nom ?
L’homme se retourna et expliqua :
- J’étais là... il y a de cela des années... commença-t-il avec froideur. Lorsque tu as tué ma mère devant mes yeux !
Kerran déglutit avec difficulté. Ses jambes semblaient ne plus tenir et il se retint de ne pas tomber.
- Il... il n’y avait aucun survivant... rappela-t-il, déboussolé.
- Tu préférerais ça, hein ?! Tu serais pas là en face de moi ! Tu n’es pas capable de me regarder en face, misérable ! (Kerran releva les yeux sur Hashar, l’air triste) Les Sith ont tué tout le monde... Ils l’ont cru... j’ai réussi à m’échapper ! J’ai marché des heures, fait face à des chiens Kath en me disant à chaque instant qu’une créature finirait par me dévorer ! Mais un vieux pirate m’a aider puis élever et j’ai juré sur la mort de ma mère que je tuerais l’homme qui l’avait tué !
Kerran sembla réellement affecté.
- Alors tu veux me tuer ? Vas-y... mais laisses l’équipage... laisse Léarra...
Hashar secoua la tête :
- Oh non ! Tu vas subir la même chose que moi... tu vas voir la personne que tu aimes le plus mourir sous tes yeux ! cria-t-il avec colère. Emmenez-les !!

Kerran se réveilla, il avait mal au crâne, sans doute avait-il été drogué mais il parvint à se relever. Il constata qu’il était dans le Vulpture. Une voix résonna dans sa tête. Celle d’Hashar qui se tenait devant lui, faisant de grands signes de la main et affichant un vaste sourire.
- Hé ho ? ça y est ? Tu es sortis du gaz ? Bien ! Nous allons pouvoir commencer !
Hashar se reculant en présentant des mains le décor :
- Nous voilà réunis dans ton cher vaisseau ! Dans quelques minutes, il aura atteint sa destination : une zone déserte de l’espace sur la route de Rimma non loin d’Utapau... et..
- Pourquoi ? parvint à dire Kerran dont le visage semblait anesthésié.
Hashar sourit et répondit :
- Tu te demandes pourquoi n’est-ce pas ? Pourquoi cette mise en scène ? Eh bien, je veux que l’on croit à un accident... un terrible accident... expliqua-t-il. Et je trouvais l’idée très intéressante... qu’en dis-tu ?
Il donna un coup de poing à Kerran qui tomba à terre.
- Vois tout ce que j’ai accompli depuis ton meurtre ! Vois comme j’ai évolué ! Toi tu es resté le même minable ! Il lui redonna un violent coup de pied dans les côtes. In-sec-te !
Kerran cracha du sang mais ne semblait pas avoir envie d’utiliser son arme.
- Regardes-toi ramper ! Ta Force t’as abandonné ! (Il se tourna vers un coin du vaisseau et fit un geste de la main) Et voici ta chère Léarra... la « victime » de cette petite histoire. L’appât qui t’a fait venir jusqu’à moi... (Il désigna la jeune fille qui était tenu par deux soldats) Ce visage innocent... elle savait pourtant qui j’étais ! Elle savait tout du Sabre Pourpre et de son capitaine !
- Léarra... souffla Kerran.
Elle le regarda d’un air désolé mais ne pouvait rien répondre. A quoi cela aurait-il servit de toute façon ?
- Léarra... répéta-t-il.
- Léarra ! Léarra ! fit Hashar en riant. Tu es pathétique !
Il s’agenouilla à côté de Kerran et décrocha son sabre-laser que la chute avait « révélé ». Puis il se releva d’un air décidé et alluma le sabre.
- Tout comme elle !
Et il planta la lame dans le corps de Léarra qui hurla et trembla. Les gardes la tenaient avec fermeté pour ne pas qu’elle s’évanouisse sous le coup de la douleur.
- LEARRA !! s’époumona Kerran.
- Elle est déjà morte, Sith ! Tout comme toi ! (Hashar regarda vers ses hommes :) Mettez-lui un masque respirateur... et à lui aussi. Je veux qu’ils vivent le plus longtemps possible après la dépressurisation du vaisseau... Faites-nous sortir de l’Hyperespace...
Kerran leva la main vers Léarra comme pour la saisir, l’aider ou la sauver. Cependant, Hashar lui écrasa le bras contre le sol tout en secouant son sabre-laser et son blaster devant lui :
- Tu aimerais pouvoir t’en servir, n’est-ce pas ? fit-il en riant.
Les yeux de Kerran prirent la couleur de la braise, à nouveau, tandis qu’il sentait une créature grandir en lui et le digne fils du côté obscur fit voler son sabre-laser jusqu’à sa paume. La lame rougeoyante trancha le bras de Hashar qui hurla de plus belle, envoyant le blaster de Kerran vers le cockpit. Les deux soldats dégainèrent leurs blaster trop tard et leurs têtes volèrent de part et d’autre de la pièce. Le comlink d’Hashar sonna plusieurs fois et, lorsque l’équipage du Sabre Pourpre comprit se qu’il venait d’arriver, les lasers commencèrent à heurter la coque du Vulpture.
Les explosions déchirèrent la coque, les vitres se brisèrent et Kerran vit Man’Kcini tomber dans l’espace infini. L’Enfer avait commencé. Il rampa néanmoins jusque Léarra et lui souffla :
- Je t’aime...
- Moi aussi... Kerran...
Il y eût soudain un vrombissement et comme le son d’une voix qui ne cessait de garder la même note. Kerran leva les yeux en se demandant ce qui arrivait maintenant. Les tirs cessèrent et furent presque immédiatement suivit par une terrible explosion.
Le Sabre Pourpre et son équipage n’était plus, dévasté par un vaisseau beaucoup plus gros ou plus puissant. Kerran avait reprit son aspect normal et se lança dans de vaines hypothèses : la Nouvelle République ? Un autre vaisseau pirate ? Les Jedi ? Non. Personne de ceux-là n’aurait anéanti un vaisseau aussi rapidement et avec une telle puissance. Encore moins aussi froidement.
Des débris du Sabre Pourpre volèrent à proximité du Vulpture qui vibra presque toutes les secondes. Puis, il cessa. Il n’y avait plus que les bruits des explosions, des fissures dans les vitres qui ne tenaient plus et le son terrible de ce vaisseau inconnu juste au-dessus d’eux.
La tête de Kerran frappa le sol glacé. C’était la fin cette fois. Ses yeux se fermèrent.

- Remettez-le debout ! cria une voix rauque.
Une grande force souleva le corps de Kerran, le bouscula à tel point qu’il réouvrit les yeux et dévisagea les étrangers. Ils avaient l’aspect d’êtres humains mutilés, portant des tatouages de formes inconnues sur presque tout le corps et leurs dents étaient pareilles à celles des pires créatures de la galaxie.
- Qui êtes... commença Kerran.
- La ferme Jeedaï ! cria un des étrangers.
- Je ne suis pas un... reprit-t-il.
- La ferme j’ai dit ! réitéra l’humanoïde.
Ils le placèrent devant un homme dont Kerran reconnu la silhouette filiforme et son étonnement fût indéfinissable.
- Vous... vous êtes... Youne Tray ! fit-il stupéfait.
- Récupérez ses monceaux de cadavres... ordonna-t-il à ce qui semblait être des soldats. Nous les donneront à nos bêtes... Puis il revint à Kerran : Vous insultez ma race à chaque fois que vous prononcez mon nom aussi... humainement ! cria-t-il. Je m’appelle en réalité Yun’Tray !
Kerran arriva péniblement à dire :
- Je... je ne comprend pas...
Yun’Tray fit une grimace qui paraissait être un sourire. Puis il leva son doigt et le pressa très fort contre sa tempe. Il y avait comme une créature vivante sur le visage de Yun’Tray qui se détacha des pores de sa peau et glissa jusqu’au sol.
– Par la Force qu’est-ce ... cria Kerran.
– Ceci est ce que nous appelons un grimage Ooglith, expliqua Yun’Tray qui se retourna en révélant sa véritable apparence : un être sans nez, à la mâchoire cassé et aux blessures plus profondes les unes que les autres.
– « Nous » ? demanda Kerran.
– Nous sommes la plus grande plaie qui se soit abattu sur votre galaxie, fit Yun’Tray d’une voix rauque et glaciale. Bien que mes supérieurs ne nous décrirait pas ainsi.
– Vous êtes... « les gens du colis »...?
– Exact, Jeedaï... siffla-t-il. Ce jeu était très amusant pour nous. Une partie de stratégie à chaque instant avec des cobayes réfléchissant au-delà de nos espérances. Nous vous avons testé chaque seconde... en particulier vous, Kerran. Nous vous enlevions sans cesse et nous recommencions à vous placez devant un nouveau mystère, une nouvelle énigme à résoudre... Saisissant cette manière dont vous résolviez ces problèmes. Nous avons dû revoir notre plan d’invasion par votre faute ! Notre agent, Yomin Carr est déjà bien infiltré dans vos rangs et lorsque le moment sera venu, il nous donnera le signal et tout commencera alors. Notre Croisade absolue ! cria Yun’Tray.
– Vous m’avez torturé... vous m’avez fait me souvenir...
– Nos méthodes n’ont pas été spécialement créées pour vous voyons ! Vos souvenirs de dépendaient que de votre subconscient et ils nous étaient impossibles d’en créer. Vous vous êtes fait cela tout seul en somme. Ce qui également généré un certain respect de mes supérieurs envers vous... votre façon de vous torturez par l’esprit... vous pourriez presque devenir l’un des nôtres ! Après vous avoir trouvé, vous et votre amie... ils ne nous manquaient plus que des imbéciles en quête de fortune. C’est incroyable comme votre galaxie en regorge ! Tous prêts à anéantir leur propre peuple pour quelques... comment dit-on... « crédits » ? Nous effacions ensuite nos traces, tuant à tour de bras les insectes comme vous, jusqu’à la famille de cette petite. Et nous avions déclenché ce que nous attendions tellement : le désir de vengeance ! Impossible avec vous ! Aucune famille, aucun lien, aucune attache ! Il y avait bien cette fille mais elle avait déjà une grande place dans notre plan ! Une pièce maîtresse pour ainsi dire...
Kerran n’avait plus qu’une question :
– Qui a-t-il dans ce « colis »...? parvint-il à dire, usant de la Force pour ne pas s’évanouir.
Yun’Tray sourit d’un air meurtrier.
– Ce colis contient à générateur de trou noir... et il a été placé dans l’espace juste devant votre vaisseau. Quand je vous disais que vous aviez le respect de mes supérieurs : on aurait pu vous tuer froidement, comme les autres, mais « ils » n’en avaient pas l’intention et désirait d’avantage voir les dégâts que leur arme allait causer. Vous allez donc pouvoir l’expérimenter !
Yun’Tray commença à s’éloigner puis se tourna légèrement :
– J’aurais voulu que votre galaxie soit anéantit entièrement par cette arme... mais... finalement, nous avons décidé de vous détruire à petit feu... tout en colonisant vos planètes... C’est bien dommage ! Mes supérieurs s’en mordront peut-être les doigts ! (Il regarda vers ses deux soldats) Injectez-lui de quoi lui faire tout oublier... j’ai hâte de le voir paniquer devant la situation... Bon voyage, Kerran !
La voix s’éteignit lentement dans son crâne et il perdit connaissance.


Chapitre 10 : Sacrifice.

Le vaisseau pirate décrivit un long virage sur la droite au moment où l'un de ses réacteurs explosa, perturbant le calme glacial de l'espace. Vomissant des flammes et des débris de métaux brûlants dans le vide. Alentours, il n'y avait rien, pas même un navire à accoster, même si Kerran ne pensait pas à cela à cet instant. Non, il scrutait les ténèbres en espérant voir n'importe quel type de vaisseau sortir de l'hyperespace et venir le secourir.
Mais il n'y avait rien, pas un vaisseau. Pas même une planète. Il savait qu'il était sur la voie commerciale de Rimma, quelque part près d'Utapau (sûrement) mais le fait que ce secteur de l'espace était désert l'inquiétait profondément. D'autant qu'il s'agissait d'une voie commerciale usitée.
Il portait un masque respirateur, qu'il avait dû enfiler avant que l'explosion n'ait déchiré la coque et entraîné une fuite massive de l'air. Il constatait également qu'il n'avait plus son blaster et qu'il avait un mal de tête violent. Lorsqu'il retira son front de la vitre en transparacier, il vit qu'il perdait du sang abondamment à cet endroit. Il garda la sensation glacée quelques instants avant qu'elle ne s'évanouisse lorsqu'il posa sa main droite sur sa plaie ensanglantée et qu'il conclut qu'il s'agissait d'une légère entaille. Rien de grave à côté de la situation du vaisseau : l'incendie gagnait du terrain, le carburant s'échappait dans l'espace et la trajectoire incertaine de l'appareil était plus qu' inquiétante. D'autant qu'il se souvenait d'un champ d'astéroïde situé non loin de là.
Kerran paraissait sortir de sa torpeur et commença à avancer vers le cockpit. Il trébucha et manqua de se blesser à la main. Il comprit que ses jambes ne lui répondaient plus mais au lieu de jeter un œil sur elles, il rampa dans les morceaux de verres et de métal. Oubliant la douleur, il progressait péniblement sur le sol dévasté du vaisseau. Diverses explosions secouaient le bâtiment en perdition, la détermination de Kerra était bien encrée : peu importait ce qui arrive, peu importait cette odeur de gaz, de carburant et de matière brûlant dans tous les coins. Peu importait tout ça. Étrangement, il n'avait qu'une idée en tête : rejoindre le cockpit. Pourquoi ? Il l'ignorait. Peut-être allait-il pouvoir avoir un aperçu de ce qui venait d'arriver à son vaisseau. Il voulait connaître la vérité avant de mourir et dans le même temps, peut-être allait-t-il pouvoir savoir s'il y avait d'autres survivants à part lui. Tout en contenant sa douleur, il avançait en faisant un rapide point de ce qu'il savait, c'est-à-dire peu de choses : il y a une dizaine de minutes, peut-être moins, lui et son équipage sortaient de l'hyperespace et ensuite.... Ensuite l'enfer.
L’explosion avait fait s’ effondrée des installations et des poutres de métal écrasaient à présent la belle Léarra. Sa respiration devenait lente et le battement de son cœur ralentissait. Kerran sentait tout cela dans la Force. Il était profondément lié à elle. A jamais.

Léarra finit son récit dans un glacial cri de douleur. Kerran, les larmes aux yeux ne savait plus quoi faire ni quoi dire. Elle le regarda et lui fit un léger sourire :
- Je te rappelle quand même que c'est MON vaisseau, Kerran... je... je l'ai gagné à la loyale... murmura-t-elle.
- Oui, répondit-il la voix chargée de sanglots. Oui tu l’as gagné... mon amour...
Elle continua de lui sourire. Elle caressait son visage de son regard, jusqu’à ses lèvres et ses yeux se fermèrent. Sa respiration disparu dans les ténèbres. Ces mêmes ténèbres qui envahissait le vaisseau et les pensées de Kerran. Il pleura devant le corps de sa belle amante et voulu mourir à son tour. Il supplia la Force de le tuer maintenant mais rien ne vint. Soudain, il y eût comme un murmure, une voix : celle de Léarra.
– C’est mon vaisseau maintenant... disait-elle et sa voix résonna encore et encore dans l’esprit de Kerran.
Il prit une grande inspiration et, en retenant ses larmes qui ne cessaient de couler, rampa avec détermination jusqu’au cockpit. Il retrouva son blaster mais ne le saisit pas. Il retrouva même son sabre-laser qu’un des gardes de Yun avait dû jeter par-là en pensant qu’il s’agissait d’une pièce de réparation. Lui non plus, il ne le saisit pas. Il se hissa sur son siège et constata la monstrueuse arme qui se dessinait juste devant lui. Un générateur de trous noir qui allait bientôt faire sa basse besogne. Kerran chargea des torpilles à protons et mis toute la puissance sur les blasters. Il fit accélérer le Vulpture dont un des réacteurs explosa et disparu dans l’espace. Il avança de plus en plus vite sur l’arme extraterrestre en tirant, envoyant une pluie de laser sur le générateur. Il y eût quelques explosions à la surface. Mais ce n’était pas assez. Le vaisseau fonça dessus, l’arme l’avala littéralement et Kerran souffla, s’adressant à l’au-delà :
- Pour toi, Léarra...
Et il lança les torpilles à protons qui déchirèrent la carcasse du générateur. Celui implosa entraînant la destruction du Vulpture et la mort de son unique passager... Le gigantesque croiseur Yuuzhan’Vong sembla observer la scène puis bondit en Hyperespace. Yun’Tray avait commis une erreur. Sans doute allait-il maintenant la payée de sa vie.


Épilogue :

L'air étouffant de la planète brûlait sa poitrine et son sable ardent estompa en quelques instants la douleur de ses blessures, les rendant presque inexistantes -ce qui lui paru plus qu‘étrange-. Il se releva, tenant à peine sur ses jambes, puis il jeta un regard autour de lui : il se trouvait sur une plage déserte. Quelqu’un approcha et fit :
- Tu as entreprit un long voyage jusqu’à nous... Kerran...
Soudain, les ténèbres de son passé, ceux qui l’avait dévoré depuis plusieurs années, n’étaient plus que poussière. Remplacé par une puissante lumière. Celle des trois soleils de cette planète inconnue. Il ne savait plus rien. Il ne voulait plus rien savoir. Était-ce la réalité ? Était-ce cela la Mort ? Il ne pouvait répondre à aucune de ces questions.
Il y eût alors dans l’air un parfum qu’il reconnaissait entre mille mais il ne pouvait pas y croire. C’était impossible. Pourtant, lui-même était là. Il se tourna vers la silhouette féminine :
- Bonjour, Kerran... fit Léarra. Est-ce que ça va ?
Kerran resta bouche bée et tandis qu’il fixait le visage de la belle Léarra, quelque chose arriva lentement sur lui. Il ne vit que les ténèbres et rien de plus.
Désormais, plus rien ne serait comme avant...


A suivre...

Star Wars- Living Force - Épisode 2.........................
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Messagepar Notsil » Lun 17 Mar 2008 - 12:08   Sujet: 

Whaouh que de rebondissements dans ces derniers chapitres ^^
Pas mal le coup de Youne Tray, quand il était apparu je voyais encore des mystères autour de lui mais entre les souvenirs de Kerran et toutes ces péripéties je l'avais presque oublié ^^
Et bravo aussi pour avoir fini ta fic ^^

Allez, les fautes maintenant :ange:

Il sentait ce sentiment, comme un virus, infecté

->infecter

Il le fixait droit dans les yeux jusqu'à ce qu'il sentait le pouls du criminel s'éteindre.

->qu'il sentit

Plusieurs personnes, qui avaient été alerté par les cris

->qui avaient été alertées

Un maître Jedi à la bure brune foncée sortit du bâtiment et courra

->ouille ^^ courut !!!

la foule qui s’était rassemblé en cercle

->rassemblée

Les Siths n’avaient pas réapparu

->Sith, ça reste invariable, comme Jedi ^^

celui-ci ne devait être qu’un apprentis

->apprenti

les gouttes d’eau qu’une légère pluie avait déposée

->avait déposées

Et il se dirigea en courrant vers le spatioport.

->en courant

Chapitre 7

des chiens Kath qui dévorait un Gizka

->dévoraient

Il retira de la mousse verte épaisse

->Il retira la mousse verte

Kerran pu y lire

->put

Les Siths se mirent à courir

->Sith

et il pu bientôt plus retenir ses larmes

->et il ne put bientôt

Il courra vers les autres siths

->courut...Sith ^^ (va falloir revoir la conjugaison de courir :P ^^)

sa profonde colère en vers son apprentis.

->envers son apprenti

le regardait maintenant avec dédains.

->dédain

transpirant sur chaque visages

->visage

que je ne peux te traiter qu’en apprentis

->apprenti

Essuies ses larmes

->essuie

Un « stade » a dépassé.

->à dépasser

que les Siths gardaient en respect

->Sith

cette chose fondamentale, encrée en chacun de nous

->ancrée (comme l'ancre d'un bateau et pas l'encre du stylo ^^)

homme bon simplement parce-qu’il a voulu

->ya pas besoin du tiret ^^

N’implore jamais ton ennemis de ne pas

->ennemi

Il y eût un cri étouffée

->étouffé

On pars ! Ordonna Shemear

->on part

Deux Siths contrèrent la lame

->Sith

il s’attaqua aux guerriers Siths

->Sith ^^

pour ensuite l’empalé sur le sabre-laser

->l'empaler

envoya sa lame sur un ennemis.

->ennemi

Plus aucun guerriers Sith !

->guerrier

ça n’a jamais été des Sith !

->ils n'ont jamais été fait plus joli ^^

le grésillement des sabre-laser déchirèrent

->le grésillement des sabre-lasers déchira

Chapitre 8

Kerran donna plusieurs attaqua que son père

->plusieurs attaques

et le temps paru s’arrêter.

->parut

Sans doute était-ce les réminiscences

->étaient-ce

Il s'était volontairement créé ses plaies

->ces plaies

maintenant tu es poursuivit

->tu es poursuivi

Tu l'as enterrer là

->enterré

une boite rectangulaire où avait placé son sabre.

->où il avait placé

des bénévoles avaient formé une véritable petite milice et parcourait les rues

->parcouraient

Il courra rejoindre le poste de pilotage

->il courut ^^

Chapitre 9

une vaste salle où siégeais un homme

->siégeait

Mais un vieux pirate m’a aider puis élever

->m'a aidé puis élevé

que je tuerais l’homme qui l’avait tué !

->que je tuerai l'homme (le futur c'est plus sûr que le conditionnel ^^)..qui l'avait tuée

mais laisses l’équipage... laisse Léarra...

->laisse ^^


Il désigna la jeune fille qui était tenu par deux soldats

->qui était tenue

Il rampa néanmoins jusque Léarra

->jusqu'à

Récupérez ses monceaux de cadavres...

->ces

Nous les donneront à nos bêtes...

->nous les donnerons

la plus grande plaie qui se soit abattu sur votre galaxie

->abattue

Bien que mes supérieurs ne nous décrirait pas ainsi.

->ne nous décriraient pas

Vos souvenirs de dépendaient que de votre subconscient

->ne dépendaient que

ils nous étaient impossibles d’en créer

->il nous était impossible

Ce qui également généré un certain respect de mes supérieurs envers vous

->ce qui a également généré

votre façon de vous torturez par l’esprit

->torturer

ils ne nous manquaient plus que des imbéciles

->il ne nous manquait plus

Ce colis contient à générateur de trou noir

->contient un générateur

mais « ils » n’en avaient pas l’intention et désirait d’avantage

->désiraient

J’aurais voulu que votre galaxie soit anéantit entièrement par cette arme

->soit anéantie

Chapitre 10

Alentours, il n'y avait rien

->alentour

la détermination de Kerra était bien encrée

->ancrée ^^

peu importait ce qui arrive,

->ce qui arrivait

peut-être allait-t-il pouvoir savoir

->allait-il

L’explosion avait fait s’effondrée des installations

->s'effondrer

le battement de son cœur ralentissait

->les battements de son coeur ralentissaient

Sa respiration disparu dans les ténèbres

->disparut

Ces mêmes ténèbres qui envahissait le vaisseau

->envahissaient

Il pleura devant le corps de sa belle amante et voulu mourir à son tour

->voulut (au passage pour parler d'amante il faut un peu plus qu'un bisou :sournois: ^^)

Kerran chargea des torpilles à protons et mis toute la puissance sur les blasters.

->mit ... et canons lasers à la place de blasters pour un vaisseau ^^

dont un des réacteurs explosa et disparu dans l’espace.

->disparut

Sans doute allait-il maintenant la payée de sa vie.

->payer

Epilogue

ce qui lui paru plus qu‘étrange

-<parut

les ténèbres de son passé, ceux qui l’avait dévoré

->avaient

Remplacé par une puissante lumière.

->Remplacés

Ouf fini ^^

Bon courage pour la version finale en attendant l'épisode 2 donc ^^
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 12:43   Sujet: 

Merci bien pour tes corrections... et si je te dis que j'ai mis mon correcteur d'orthographe au max avec option "littérature"...??? :lol: Je crois que je vais aussi changer de traitement de texte avant l'épisode 2, parce-que celui-là ne marche pas :cry:

Pour "Sith" au lieu de "Siths" je me suis posé la question pendant toute l'écriture et certain site parlant de "Siths" j'étais un peu perdu :D et pour "apprentis" que je viens à l'instant de voir, j'avais pourtant corriger cette faute en rééditant le texte... bizarre...

Content que ça t'ai plus en tout cas...^^

Version finale de l'épisode demain ou dans les environs... :D
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 19:41   Sujet: 

Par : NagaSadowMaster

An 25 : Le Nouvel Ordre Jedi.

Version intégrale et corrigée de la F.F.

Star Wars -Living Force

Episode 1 : Ténèbres.



Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine...

Prologue :

Le vaisseau pirate décrivit un long virage sur la droite au moment où l'un de ses réacteurs explosa, perturbant le calme glacial de l'espace. Vomissant des flammes et des débris de métaux brûlants dans le vide. Alentours, il n'y avait rien, pas même un navire à accoster, même si le capitaine ne pensait pas à cela à cet instant. Non, il scrutait les ténèbres en espérant voir n'importe quel type de vaisseau sortir de l'hyperespace et venir le secourir.
Mais il n'y avait rien, pas un vaisseau. Pas même une planète. Le capitaine savait qu'il était sur la voie commerciale de Rimma, quelque part près d'Utapau (sûrement) mais le fait que ce secteur de l'espace était désert l'inquiétait profondément. D'autant qu'il s'agissait d'une voie commerciale usitée.
Il portait un masque respirateur, qu'il avait dû enfiler avant que l'explosion n'ait déchiré la coque et entraîné une fuite massive de l'air. Il constatait également qu'il n'avait plus son blaster et qu'il avait un mal de tête violent. Lorsqu'il retira son front de la vitre en transparacier, il vit qu'il perdait du sang abondamment à cet endroit. Il garda la sensation glacée quelques instants avant qu'elle ne s'évanouisse lorsqu'il posa sa main droite sur sa plaie ensanglantée et qu'il conclut qu'il s'agissait d'une légère entaille. Rien de grave à côté de la situation du vaisseau : l'incendie gagnait du terrain, le carburant s'échappait dans l'espace et la trajectoire incertaine de l'appareil était plus qu'inquiétante. D'autant qu'il se souvenait d'un champ d'astéroïde situé non loin de là.
Le capitaine paraissait sortir de sa torpeur et commença à avancer vers le cockpit. Il trébucha et manqua de se blesser à la main. Il comprit que ses jambes ne lui répondaient plus mais au lieu de jeter un œil sur elles, il rampa dans les morceaux de verres et de métal. Oubliant la douleur, il progressait péniblement sur le sol dévasté du vaisseau. Diverses explosions secouaient le bâtiment en perdition, la détermination du capitaine était bien encrée : peu importait ce qui arrive, peu importait cette odeur de gaz, de carburant et de matière brûlant dans tout les coins. Peu importait tout ça. Étrangement, il n'avait qu'une idée en tête : rejoindre le cockpit. Pourquoi ? Il l'ignorait. Peut-être allait-il pouvoir avoir un aperçu de ce qui venait d'arriver à son vaisseau. Il voulait connaître la vérité avant de mourir et dans le même temps, peut-être allait-t-il pouvoir savoir s'il y avait d'autres survivants à part lui. Tout en contenant sa douleur, il avançait en faisant un rapide point de ce qu'il savait, c'est-à-dire peu de choses : il y a une dizaine de minutes, peut-être moins, lui et son équipage sortaient de l'hyperespace et ensuite.... Ensuite l'enfer.

Il continuait à ramper, les morceaux de verres s'enfonçant dans la chair de ses mains et de ses genoux, et la douleur le saisissant de toute part. Peu importe, il devait avancer, le plus vite possible avant que ça ne soit trop tard.
- Kerran !
Il parvenait à entendre son prénom malgré les explosions et le tonnerre qui bourdonnait dans ses oreilles. C'était la voix de sa copilote. Sa volonté d'accéder jusqu'au cockpit se multiplia, il accéléra et répondit :
- Je suis là ! Ne t'inquiète pas j'arrive !
Il porta sa main à sa gorge et constata qu'il était légèrement blessé à cet endroit.
- Où es-tu ?!
Sa voix sembla se perdre dans les explosions qui pulvérisaient l'arrière de l'appareil.
- ... ici ! lança la jeune femme après un cri de douleur.
La voix provenait d'un angle situé juste avant le cockpit. Kerran atteignit sa copilote avec difficulté, lorsqu'il leva péniblement les yeux sur elle, son regard trahissait ses pensées.
- Léarra.... commença-t-il incapable de lui dire la vérité.
- Est-ce que c'est si grave ? demanda-t-elle affichant presque un rictus comme si elle avait deviné ce qu'il pensait.
Kerran examina rapidement sa jeune copilote écrasée contre la parois par une poutre d'acier qui enfonçait en même temps des morceaux de verres et de métaux profondément dans le corps de Léarra; à ce stade, il n'y avait plus rien à faire. Elle avait réussi, in extremis, à enfiler un masque respirateur. Aze, un rodien qui s'occupait de la maintenance du vaisseau, n'avait pas eût une telle chance : son visage anhydre et inanimé suffisait à décrire son état.
- Non... répondit enfin Kerran, une larme au coin de l'oeil. Non, ce n'est pas si grave...
- Tu... tu es pas mal amoché... toi aussi... répliqua-t-elle toujours avec un léger rictus.
- ... ne t'inquiète pas... ça va aller... Tu as toujours été plus résistante que moi... commença-t-il d'un ton nostalgique. Tiens le coup Léarra... je suis sûr que des secours vont arriver et...
- Tu crois vraiment... que... quelqu'un voudrait secourir... un vaisseau pirate ? lança-t-elle alors.
Kerran, qui s'était fait la même réflexion, ne put qu'acquiescer.
- Tu as raison... mais... nous devons garder espoir... continua-t-il, tentant de calmer sa copilote.
Elle affichait toujours son rictus, il avait cru jusqu'alors qu'elle tentait de rester la même jusqu'à la fin : une femme qui ne se laissait jamais aller aux larmes et ce malgré les pires choses qui pouvaient lui arriver. Mais il comprit avec horreur que cela n'avait rien à voir : ce rictus était dû à ses blessures, ce n'était pas un sourire de joie mais plutôt une grimace de douleur.
- Léarra... dit-il à voix basse comme s'il admirait le courage avec laquelle elle résistait à la souffrance, puis il lui vint une question qu'il avait presque peur poser, c'était la première pensée qu'il avait eût après toutes ses explosions : Léarra... qu'est-il arrivé à notre vaisseau ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
Léarra le regarda avec raideur, bien que la situation fût déjà extrêmement grave :
- Alors... tu... tu ne te souviens vraiment de rien ?
Le sang de Kerran se glaça tandis qu'il secoua négativement la tête :
- Je ne me souviens d'absolument rien...


Chapitre 1 : Une journée comme une autre.

L'air étouffant de Tatooine l'avait déjà incommodé, cette fois, c'était son sable brûlant qui estompa en quelques instants les effets de l'alcool qu'il avait ingurgité -ce qui était plus qu'insupportable pour lui-. Il se releva, tenant à peine sur ses jambes, puis il jeta un regard légèrement imbibé autour de lui : il se trouvait devant une Cantina mais son nom lui échappait complètement.
- Et que je t'y reprenne plus à importuner mes clients avec tes histoires ! lança une voix à l'entrée de la cantina avant de disparaître dans l'obscurité de la taverne.
Il fit quelques pas fébriles puis tomba à genoux.
- ... décidément, il faut que j'arrête avec cette liqueur... se dit-il à haute voix.
- Je confirme... répliqua une voix féminine. Tu as encore été "sorti" d'une cantina, Kerran ?
Il leva les yeux et grimaça.
- Je savais bien que je connaissais cette douce et légère mélodie.... . (Il se releva en enlevant un peu de sable sur son pantalon) Léarra, la belle Léarra qui rendrait romantique le pire des brigands de la galaxie ! Que me vaut ce plaisir ?
Léarra le foudroya du regard :
- Gardes tes compliments, Kerran, je n'ai pas exploré tout les bars de la galaxie pour entendre tes flatteries pour Twi'leks en mal d'amour...
Kerran sembla revenir très vite au sérieux .
- Oww... tu me brises le cœur ! (il fit mine d'avoir une douleur dans la poitrine) Soit, alors, pourquoi as-tu fait tout ce chemin depuis Dantooine si ce n'est pour notre ultime baiser d'adieu ? demanda-t-il en levant les sourcils d'un faux air de charmeur.
Léarra gardait son regard glacial sur lui :
- Tu devrais attendre que l'effet de l'alcool se dissipe, Kerran, répliqua-t-elle d'un ton sec. Je ne suis pas venu ici pour ça.
Kerran sourit de plus belle :
- Je ne suis déjà plus soûl... c'est le fait de te voir qui me fait un peu divaguer... continua-t-il . Un baiser pourrait me rendre mes esprits ...
Léarra sentit la colère prendre de plus en plus le dessus :
- Euh... (faisant mine de réfléchir) non ! Un coup de poing ça te vas ?
Kerran sourit tout en mettant ses mains devant lui :
- Non, non, merci... . Tu as perdu ton sens de l'humour, ma chère... lança-t-il. C'est ce qui faisait pourtant ton charme...
La jeune femme paru de plus en plus impatiente :
- Arrêtes tes âneries Kerran ! J'ai besoin de ton aide !
Il redevint immédiatement très sérieux et fixa les yeux verts de la belle Léarra :
- De quoi s'agit-il ? Tu as encore des ennuis avec les Hutts ?
- Non... c'est autre chose...
- Les mandaloriens ?
- Non...
- Les siths ? posa Kerran, conscient néanmoins qu'ils n'étaient plus apparu dans la galaxie depuis un bon moment et il valait mieux, compte-tenu de ce qu'il se rappelait d'eux...
- Non, je te dis que c'est autre chose !
- Ne me dit pas que c'est les gungans, parce-que là, je pourrais pas t'aider... ils sont bien trop puissants pour moi ! dit-il en éclatant de rire.
Léarra commença à faire demi-tour.
- Attends ! Où est-ce que tu vas ?
- Je pars... je n'aurais même pas dû venir, tu n'as pas grandi depuis l'année dernière, Kerran ! avoua-t-elle, visiblement déçue.
Kerran secoua la tête : toi aussi, toujours aussi susceptible... pensa-t-il.
- Léarra ! Très bien, vas-y, je t'écoute... dit moi ce qui t'arrives...
La jeune femme se retourna, ses longs cheveux noir ondoyant dans la légère brise de Tatooine, et fixa Kerran droit dans les yeux. De ce regard qui l'avait bien plus charmé que ce qu'il avait bien voulu admettre. Il aimait faire croire à Léarra que ce n'était que son humour qui l'avait séduit. Mais ces yeux-là, il ne les avait vu qu'une seule fois -il préférait d'ailleurs ne pas se rappeler de ce mauvais souvenir- mais là, il sut que c'était du sérieux. Elle se rapprocha de lui :
- On devrait parler de ça ailleurs... fit-elle en jetant des regards autour d'eux.
- Tu crois peut-être qu'on nous surveille ? répondit Kerran avec un large sourire. C'est ridicule, voyons, Léarra... !
Elle le regarda d'un air grave :
- Kerran....
- Très bien... Allons dans ton vaisseau...
- Tu n'avais pas un "chez toi" sur cette planète ?
- Euh... commença Kerran l'air embarrassé. J'ai eût quelques malchances au Pazaak... ajoutes-y quelques dettes chez les Hutts et mes fréquentes "sorties" de bar.... bref, tu as compris... les autorités locales ne sont plus aussi heureuses de me compter parmi leurs "bons citoyens"...
Elle leva les yeux au ciel :
- Tu n'as vraiment pas changé ! dit-elle dans un soupir.

Le hangar B-23 accueillait le vaste Vulpture, un vaisseau pirate possédant une coque d'une grande solidité et six propulseurs ioniques extrêmement puissants. Il avait l'allure d'un bâtiment de Coruscant mais d'autres disaient que c'était le mélange réussit entre un superdestroyer impérial et les formes épurées et arrondies des plus beaux vaisseaux de lignes. Néanmoins, le temps était passé sur le Vulpture et il ne l'avait pas épargné. Les différents "accrochages" ayant également laissés leurs parts de cicatrices... Kerran ne pût s'empêcher d'avoir un sentiment nostalgique en revoyant l'appareil.
- Tu l'as mieux entretenu que je ne l'aurais fait... avoua-t-il. Je suis impressionné...
Elle le considéra des pieds à la tête et marmonna :
- Quand on voit comment tu t'entretiens...
- Qu'est-ce que tu as dit ? demanda Kerran avec un regard inquisiteur.
- Rien rien... Tu as toujours tes préjugés sur les femmes à ce que je vois...
Il s'arrêta, paraissant offusqué (ou faisant mine de l'être plutôt) :
- Moi ? Tu plaisantes !
- Non... répliqua-t-elle avec un rictus.
- Léarra, voyons, si ça avait été le cas, je ne t'aurais pas laissé MON vaisseau... Je l'aurais confié au premier jawa venu ! observa-t-il, tentant de rester sérieux.
- Mouai... dit-elle, légèrement amusée par la réplique de Kerran (même si elle essayait de le cacher). Je te rappelle quand même que c'est MON vaisseau aujourd'hui, je l'ai gagné à la loyale !
Kerran s'arrêta à nouveau :
- Tiens, ça me rappelle vaguement quelque chose... lança-t-il. Mais j'ai des témoins qui te prouveront que ce bras de fer n'était pas réglo !
Léarra sourit franchement :
- Tu plaisantes ? Ta fierté en a pris un coup, mais c'était bien réglo'... et je crois savoir où tu iras pêcher tes "témoins"... dans la première cantina que tu trouveras!
- Ah si tu savais... ils demandent de plus en plus... . Payer des témoins aujourd'hui, ça n'a plus rien à voir avec le bon vieux temps... .
Ils arrivèrent enfin au vaisseau et y grimpèrent sans attendre. Léarra verrouilla les accès et s'assura qu'elle n'était pas écoutée. Kerran s'assit et la regarda faire toutes ces vérifications en se demandant ce qui pouvait bien arriver à la jeune femme pour qu'elle soit autant sur ses gardes. Lorsqu'elle eût finit, elle s'assit à son tour, juste devant Kerran.
- Il y a cinq jours, je faisais route vers Nubia par la voie corellienne classique lorsque j'ai reçu une transmission... (elle s'arrêta, comme si elle tentait de reprendre le contrôle de ses pensées) Mes parents ont été assassinés ainsi que mes frères et soeurs...
- Quoi ?! cria Kerran, abasourdi.
- Je t'en prie Kerran, ne m'oblige pas à me répéter...
Soudain, la jeune femme souriante et sarcastique de toute à l'heure n'existait plus. Léarra tenta de rester calme tandis que les larmes montaient de plus en plus et que les sanglots déformaient sa voix.
- Pourquoi... que... Comment est-ce arrivé ? questionna Kerran.
- Je l'ignore ! cria Léarra. J'ai été contacté par des gens très louches... mais tu me connais, je ne me fie jamais aux apparences... et après tout, on a fait affaire avec des gens encore pires... . Il fallait simplement que je réceptionne un "colis" et que je le livre près de Subterrel...
- Qu’y avait-il dans ce ’colis’ ?
- Je ne sais pas ! On nous a interdit de l’ouvrir, ça aurait rendu notre contrat caduque et on n’aurait pas été payé ! Tout ce que je sais, c’est que ça avait l’air d’être un appareil, qu’il émettait des sons étranges et qu’il était très important aux yeux de ces ‘gens louches’... raconta-t-elle .
- Très bien... pourquoi as-tu besoin de moi ? Qu’est-ce que tu comptes faire ?
- On va remettre la main sur ce colis... et trouver ceux qui ont fait ça à ma famille ! fit-elle avec un regard froid et rempli de rage. La question est... est-ce que tu me suis ?

L'interrogation resta en suspens tandis que Kerran regardait nerveusement autour de lui :
- Euh... tu n'aurais pas quelque chose à boire sur ton vaisseau... Je sais pas... une petite liqueur de Boz Pity... ou...
- Kerran ! lâcha-t-elle avec un ton sévère. Il n'y a rien à boire ici... en tout cas pas ce genre de boissons... Est-ce que tu vas m'aider ou non ?
Kerran se leva et fit quelques pas vers la cale du vaisseau :
- Je suis vraiment désolé pour ce qui est arrivé à ta famille, Léarra. Je suis sincère, ça m'attriste profondément... tu sais à quel point je les appréciais...
- ...ça veut dire que tu ne veux pas m'aider ? coupa-t-elle.
Kerran secoua la tête :
- Je n'ai pas dit ça... C'est juste que... Il me semble que tu t'emportes un peu vite. Qui te dit que les personnes du "colis" sont liées au meurtre de ta famille ? Tu as dû en connaître pas mal depuis, des malfrats de toutes sortes... ça me paraît un peu juste de se baser sur de simples hypothèses... expliqua-t-il d'un ton calme.
Léarra se leva à son tour en lui faisant face :
- Non Kerran, pas des hypothèses... sur mon intuition... ! lâcha-t-elle comme s'il s'agissait d'une véritable preuve.
Il sourit légèrement avant de répondre :
- Ah... l'intuition féminine... Mais ça ne suffit pas Léarra ! Qu'est-ce que tu sais de ces gens ? Qu'est-ce que tu sais de cette "mission" qu'ils t'ont confiée ?
Léarra baissa la tête, tentant de se souvenir du moindre détail du premier entrevu qu'elle avait eût avec ces "gens louches" :
- Voilà ce dont je me rappelle :" Moi et mon équipage, avions décidé de rester quelques temps sur Coruscant, histoire de se faire un peu de crédits et de repérer quelques cibles potentielles : des cargos corelliens, des vaisseaux de lignes, ce genre de choses, je pense que tu me suis. On est allé se détendre au Outlander et c'est là qu'un de mes contacts m'a parlé d'un petit boulot facile... Vu que j'étais un peu à sec, j'ai accepté et il m'a donné une adresse dans les recoins de la ville..."
- C'est là que tu as rencontré les "gens louches" ? questionna Kerran réfléchissant à ce qu'il venait d'entendre.
- Exactement... Continua Léarra. Man'Kcini et An'Rose m'avaient accompagné au lieu dit, pour veiller à ma sécurité. Lorsque nous sommes arrivés, eux étaient déjà là mais on ne pouvait pas distinguer leurs visages. Ils nous ont même demandé de nous arrêter à une certaine distance, j'ai trouvé ça tout de suite bizarre et j'ai soufflé à An'Rose de rester sur ses gardes. Ils ne m'ont posé que deux questions : si mon vaisseau allait suffisamment vite et si j'étais prête à assumer la responsabilité du colis. J'ai répondu par l'affirmative avant de leur demander ce que ce "colis" contenait. Ils ne m'ont rien dit à part qu'il était extrêmement fragile et d'une grande importance.
- Tout ça sens le secret d'État... lança Kerran, visiblement inquiet. Et ensuite ?
- Ils ont placé un traceur sur le colis et m'ont donné la moitié de la somme convenue. Ils ont exigé que je parte avec le colis le soir même et qu'en cas de détour, ils me retrouveraient et me descendraient...
Kerran s'assit après s'être servit une tasse de ce qui s'avérait être un thé Corellia :
- Pourquoi des gens qui semblent posséder suffisamment de moyens pour traquer un vaisseau dans toute la galaxie... s'offrirait les services d'une pirate simplement pour une livraison... Ils perdent du temps inutilement : ils pourraient livrer le colis par eux-mêmes... Ce n'est pas logique... pensa Kerran à haute voix.
- Peut-être qu'ils sont du genre à laisser les basses besognes à des gens moins riches qu'eux... émit Léarra.
- Probablement... ou alors ils ne veulent pas attirer l'attention sur eux... Ce genre de transport illégal est plutôt courant et les autorités mettent rarement la main sur la marchandise... même si tu avais été arrêté, tu n'aurais rien pu dire sur eux à part ce que tu m'en as dit. C'est-à-dire peu, expliqua Kerran d'un ton mystérieux.
- A quoi tu penses ? demanda-t-elle encore plus inquiète.
- Je pense que quelqu'un tente de renverser la Nouvelle République... quelque chose me dit que ce "colis" contient de quoi "abattre" notre cher Borsk Fey'lya... exposa-t-il.
- Une bombe ?
- Ou pire... poursuivit Kerran. Toute cette histoire n'est pas clair... j'ai l'étrange pressentiment qu'il pourrait s'agir d'un membre imminent du conseil de la Nouvelle République qui serait derrière tout ça... Beaucoup de sénateurs ne l'apprécient pas... continua-t-il. Ma chère Léarra, nous voilà repartis pour une nouvelle histoire....
La jeune femme le foudroya du regard.
- Je veux dire... une nouvelle histoire bourrée d'intrigues politiques, d'espionnage, de sang et de...
- Tu t'emportes un peu trop Kerran... rétorqua-t-elle. Je suis ravie que tu aies accepté de m'aider et... seulement ça... ajouta-t-elle en le regardant d'un air faussement sévère.
Kerran se désigna du doigt avec un rictus :
- Moi ?! Enfin, j'ai fait un trait sur notre histoire depuis la fois où tu m'as laissé aux griffes des mandaloriens sur Dantooine !
- Tu l'avais cherché... répliqua Léarra en se retenant de rire.
- Pfff ! J'avais à peine regarder cette danseuse Twi'lek... comme toujours tu en as fait une montagne ! Tu sais, je crois que tu as tendance à tout exagéré ma chère... fit Kerran comme s'il se lançait dans un long discours. Ça me rappelle d'ailleurs la fois où on avait aidé cette jeune fille de Iego qui était d'ailleurs...
- La ferme ! cria Léarra en se dirigeant vers le cockpit .
- Oh, ne me dis pas que tu es encore jalouse ! poursuivit Kerran en la suivant. Ce n'était rien qu'une ado'... elle avait quoi...
- 20 ans ? Tu trouves que c'était une ado' ? répliqua-t-elle en continuant sa route.
- J'ai toujours aimé les femmes plus âgées... lança-t-il en s'arrêtant.
- ...ça explique pourquoi je t'ai trouvé un jour dans une cantina enlacé à une vieille dame... répondit Léarra avec un large sourire.
Kerran s'arrêta net, les yeux écarquillés, il souffla un "eurk" avant de demander :
- Je préfèrerais qu'on ne parle plus jamais de ça, tu veux bien... ? J'avais forcé sur le whisky de....
- Mais oui ! fit Léarra qui avait atteint le cockpit.
Elle alluma le comlink du vaisseau et ordonna :
- Aze : contrôle des boucliers, An'Rose : vérification des blasters, Man'Kcini : vérification du carburant et de l'hyperdrive.... (elle s'arrêta) Kerran, tu vas piloté MON vaisseau...
- Hein ? émit-t-il, déconcerté. Tu veux que je pilote dans cet état ?
- Quand tu auras dé-saoulé tu prendras les commandes... tu seras capitaine du Vulpture...
- Aha ! Pourquoi ce revirement de situation ? C'est une sorte de jeu de rôle c'est ça hein ? Je suis le capitaine et toi ma jeune copilote, nous traversons les étoiles en quête de ...
- NON ! Ce n'est pas un jeu de rôle Kerran. J'ai juste besoin de repos et de toute façon je ne me sens plus l'âme d'une capitaine ces temps-ci... ajouta-t-elle en baissant la tête.
Kerran comprit qu'une fois de plus, il s'était totalement fourvoyé : même s'il voulait simplement plaisanter avec la jeune femme, il avait oublié les événements tragiques qui venaient d'arriver.
- Je suis désolé Léarra... j'oubliais... ta famille... et...
- Laisse tomber Kerran... répondit-elle. J'ai fait mon deuil et de toute façon, je vais venger leur mort et dans ces moments-là, il vaut mieux éviter de pleurer sur sa personne... (Elle se dirigea vers la "salle" de repos) Tu sais... je crois que tu n'aurais jamais dû partir... je ne suis pas faite pour être capitaine...
Elle avait dit cela d'un ton affecté puis elle disparaissait dans le corridor principal du vaisseau, laissant Kerran dans ses pensées.
Je n'ai jamais eu l'intention de partir... Léarra... pensa-t-il. C'est juste que je n'avais pas le choix... Si tu savais ce que j'ai vécu...


Chapitre 2 : La descente aux Enfers.

Kerran songea à ce que Léarra lui avait révélé, il y avait déjà de cela une ou deux heures. Son esprit était redevenu clair et ses pensées filaient à toute vitesse : un secret d'État, un complot contre Fey'lya... voilà ce dont il se rappelait avoir dit lorsqu'il était soûl . Comme quoi, je pense mieux après avoir bu quelques verres, pensa-t-il.
Il voyait cette histoire d'un mauvais oeil : une organisation secrète (à ce qui paraissait), un étrange appareil et surtout l'assassinat de la famille de Léarra. Y avait-il un lien entre ces trois choses ? Comment avaient-ils pu connaître l'identité de Léarra ? Pourquoi les avoir assassinés ? Tout cela faisait-il parti d'un plan visant à supprimer toutes les preuves de la réception et livraison du mystérieux "colis" ? Même s'il restait encore de nombreuses questions, des pièces commençaient néanmoins à s'emboîter et surtout à justifier la paranoïa de Léarra...
La jeune femme se sentait sans doute coupable du meurtre de sa famille et la fonction de capitaine était devenue insupportable. Même si c'était loin d'être le moment, il se demanda un instant si Léarra avait encore des sentiments pour lui. Il se secoua la tête : il se força à redevenir raisonnable et replongea dans leur passé commun. Lors de leur première rencontre sur Malastare, alors que les autorités le poursuivaient lui et un autre criminel, elle l'avait aidé en le cachant chez elle. Kerran était resté un moment avec la jeune femme et lui avait parlé de ses rêves de gloire. Sans trop savoir comment il avait réussi à séduire un ange, Kerran emmena Léarra avec lui au cours de plusieurs voyages et "missions" ce qui scella leur complicité. Elle revenait voir ses parents aussi souvent qu'elle le pouvait et paraissait adorer cette vie de pirate... Et Kerran constata que ça ne semblait plus être le cas maintenant.
Pourquoi s'attaquer à cette femme ? La question resta en suspens :
- ...ça ne tiens pas debout... dit-il entre ses dents.
- Qu'est-ce qui ne tiens pas debout ? fit Léarra à l'entrée du cockpit.
Kerran se retourna et tomba littéralement de son siège, ce qui fit sourire la jeune femme.
- Ow... moi...! répondit-il avec un large sourire. Tu es vraiment... charmante... continua-t-il en l'admirant de ses grands yeux écarquillés.
Léarra portait une tenue de pilotage noire avec des reflets violets foncés et ...
- Tu veux que je t'aide ? lança-t-elle, le regardant avec sévérité. Mes yeux sont plus hauts...
Kerran leva les mains :
- Désolé... ! J'arrive pas à m'en empêcher...
- Alors essaie au moins ! rétorqua-t-elle, même si au fond d'elle, elle considéra cette maladresse comme plutôt flatteuse.
Elle s'assit à sa droite, à la place dîtes du copilote.
- Tu t'es décidé à quitter Tatooine ? Il était temps... remarqua Kerran.
- Je te prierais de garder ton sarcasme pour toi... fit-elle extrêmement sérieuse. J'attendais que mon équipage soit au complet... je n'étais pas en train de choisir une tenue...
- C'est ce qu'elles disent toutes... murmura Kerran en faisant une grimace. Mais je croyais que ton équipage était déjà là -je ne sais où- mais déjà là... tu ne les as pas appelé par le comlink interne du vaisseau tout à l'heure ?
Léarra le fixa d'un air désolé :
- Tu es en retard sur ton siècle mon cher Kerran... j'ai modifié le comlink pour pouvoir les contacter directement sur leur appareil personnel... . J'ai adopté cette solution quand on s'est tous perdu sur Mygeeto... et quand j'ai compris que mon équipage était à ton image...
- Quoi ? Merveilleusement intelligent, fort et vaillant ? fit Kerran avec un large sourire.
- Non, répliqua sèchement Léarra. Alcoolique, joueur et quelques peu désorienté...
Kerran secoua la tête tout en riant :
- J'avais fait exprès de me perdre dans la mer de dunes... !
- Encore un de tes plans dragues ? lança Léarra .
Mais il ne répondit pas, ce qui fit sourire la jeune femme.
- Tenez-vous prêt, on décolle ! fit Kerran au comlink avant de se retourner sur Léarra : Et, on va où ma chère ?
- A l'origine de tout ceci : Coruscant.
- Ok... émit Kerran avec un ton sérieux. C'est parti !

Les propulseurs du Vulpture libérèrent un long vrombissement et l'appareil décolla dans le ciel de Tatooine. En peu de temps, il atteignit l'orbite de la planète, offrant le spectacle silencieux du tapis étoilé de l'espace. Kerran sembla presque surpris, cela faisait quelques temps qu'il n'avait pas vu ces ténèbres infinis. Il se disait que cette image était la métaphore de toute sa vie... ou peut-être plus simplement, de lui-même. Lorsqu'il reçu la confirmation par Léarra que les coordonnées de l'hyperespace étaient correctes, il sentit un léger frisson et posa sa main sur la commande actionnant la vitesse de la lumière.
Soudain, le vaisseau vibra violemment et des alarmes retentirent dans tout l'appareil .
- Mais qu'est-ce que ... commença Léarra, commençant à s'inquiéter.
- On nous tire dessus ! Cria Kerran, confirmant les crainte de la jeune copilote. Puissance maximum sur les boucliers arrières ! -Il se lança dans une série de vrilles abruptes- Ow... je me souvenais plus de cette sensation...
- Laquelle ?! fit Léarra en s'affolant sur les commandes des boucliers et des blasters.
- L'envie de vomir, termina Kerran avant de jeter un regard sur la jeune femme. Tu trouves toujours que c'était une bonne idée de me mettre aux commandes ? ajouta-t-il avec un sourire tandis que Léarra hochait la tête positivement. Très bien... . Accrochez tous vos ceintures ! ordonna-t-il dans le comlink.
Il fit plonger l'appareil, exécuta plusieurs vrilles et, sans que sa copilote n'est compris ce qu'il avait fait, se retrouva juste derrière ses poursuivants : quatre chasseurs TIE. Léarra comprit vaguement qu'il était passé en dessous d'eux très rapidement avant de se repositionner à l'arrière.
- Des Impériaux ? C'est quoi ce cirque ?
Léarra le fixa en secouant la tête :
- Non... c'est devenu assez courant que des groupes de criminels réutilisent d'anciens vaisseaux et matériels impériaux ! cria-t-elle. Attention ils vont tirer !
- Arrête de t'inquiéter ! Je sais ce que je fais ! Et j'avais compris... répliqua-t-il avec agacement avant de tirer sur les deux appareils ennemis : l'un d'eux explosa tandis que l'autre, touché à l'aile, virevolta et alla s'écrasé à la surface de Tatooine. Et de deux ! cria Kerran, jubilant.
Il fit plusieurs embardées, enchaînant plusieurs loopings et l'équipage du Vulpture ne savait plus reconnaître le haut du bas. Kerran restait totalement concentré sur le pilotage, oubliant même les cris d'épouvantes de Léarra. Il vira encore pendant plusieurs secondes avant de se mettre quasiment en stand-by.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? Ils sont justes derrière nous !! hurla Léarra, parfaitement effrayée par les virages abrupts de Kerran.
Celui-ci regarda rapidement ses écrans de contrôle en souriant :
- Oui, ils le sont même un peu trop... fit-il avant d'enclencher l'Hyperdrive : les gigantesques propulseurs ioniques du Vulpture ayant eut raison des deux derniers poursuivants.
Léarra soupira de soulagement avant de regarder Kerran. Celui-ci fit de même :
- Alors, heureuse ? fit-il désinvolte.
Elle lui mit une grande claque en ajoutant :
- Tu aurais pu tous nous tuer en plongeant en Hyperespace comme ça ! On n'aurais pu traverser une supernova, une planète ou un autre vaisseau ! Tu es inconscient !
Kerran l'attrapa par les poignets :
- Du calme voyons... tu sais bien que ceux sont des légendes ! Et en plus j'avais recalculé les coordonnées avant de plonger... Je sais encore piloter Léarra... et en plus, je pensais que c'était pour ça que tu étais venu me demander de l'aide !
Léarra secoua la tête.
- Qu'est-ce qui t'es arrivé Kerran... ?
- De quoi tu parles ? demanda-t-il en mettant ses mains derrière la tête, comme pour se relaxer.
- Ta manière de piloter...
- ...est excellente, oui je sais... termina-t-il, sérieusement.
- Non... Tu m'as dit un jour, qu'on ne connaissait une personne qu'après l'avoir vu piloter face à un danger... que c'est dans ces moments-là qu'on pouvait savoir ce qui importait le plus à ses yeux... énonça-t-elle. Alors, qu'est-ce qui t'es arrivé ?
Kerran sembla se raidir.
- Ma façon de piloter à changer à ce point ? fit-il .
- Oui... on dirait... on dirait que tu ne te soucies plus de vivre... tout ce que tu as fait été du suicide... Tu n'as jamais piloté comme ça, même dans les pires moments, peu importe ce que tu racontes dans les cantina pour te faire mousser et ajouter à ta réputation . Tu n'as JAMAIS piloté comme ça, sans te soucier de ton équipage, de leur vie eux-même avant la tienne... Tu peux jouer les gros bras et dire que tu ne connais pas la peur, là tu m'as fait plus peur que ces chasseurs !
Kerran resta silencieux, fixant le vide.
- ... Tu te trompes Léarra... commença-t-il, le regard vitreux. Je connais la peur... (il la regarda droit dans les yeux) Tu ignores ce que j'ai vécu...
Léarra s'approcha de lui, sa réponse l'ayant vite calmé, et, le regard inquiet, en posant sa main sur son épaule droite :
- ...racontes-moi alors...
Kerran la fixa avec cette une profonde tristesse, ce qu'elle n'avait jamais vu chez lui depuis qu'elle le connaissait.
- Raconter quoi ? J'ignore si c'est vraiment arrivé... commença-t-il.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? questionna Léarra.
- Depuis quelques temps... j'ai l'impression qu'il s'agit surtout de divagations... des hallucinations d'ivrognes, continua-t-il en passant sa main sur son visage. Pourtant... j'ai tellement l'impression que c'est arrivé... ça paraissait si réel...
- Quoi ? Qu'est-ce qui paraissait si réel ? demanda la jeune femme, l'air encore plus inquiet.
Kerran regarda les étoiles défilés devant lui en soufflant :
- J'ai été enlevé... torturé...
Léarra resta silencieuse, visiblement très étonnée.
- TOR..torturé ? Mais par qui ?
- Je ne sais pas... murmura Kerran, luttant pour retenir ses larmes et par la même occasion ses souvenirs douloureux. On m'a drogué, j'étais dans un état second... impossible de me souvenir en détail de ce que j'ai pu voir là-bas...
- De quoi te souviens-tu ? demanda Léarra. Même si ce n'est pas important...
Kerran resta un moment silencieux, le regard toujours vitreux et le visage de plus en plus pâle :
- Les ténèbres... murmura-t-il. Les ténèbres... (il le répéta avec un ton plus sombre). Et... j'ai vu ces choses que je pensais avoir oublié... comme si on voulait que je me les rappelle... continua-t-il, l'air profondément attristé.
Léarra ne paraissait pas tout saisir et elle comprit que malgré tout ce qui était arrivé entre eux, elle ne connaissait pas cet homme qui se tenait devant elle... Kerran était toujours resté vague sur son passé et même sur lui-même en général.
- Quelles choses ? questionna Léarra, espérant pouvoir en apprendre un peu plus, puisque la situation s'offrait aux confidences.
Kerran la fixa à nouveau avec froideur :
- Des choses terribles... souffla-t-il, puis il jeta un regard sur les écrans de navigation. Nous arrivons à proximité de Coruscant... dit-il en ramenant vers lui la commande de l'Hyperdrive.
Les traits lumineux se changèrent en points scintillants et Coruscant, le joyau de la galaxie, apparut devant eux. Kerran sembla reprendre le dessus et commençait à avoir une attitude qui lui ressemblait d'avantage. Pour Léarra, il restait toujours aussi mystérieux... en tout cas pour l'instant, car elle avait bien l'intention de reprendre cette conversation tout en veillant à ne pas lui faire endurer de trop mauvais souvenirs.
- Préparez-vous à atterrir les gars ! lança-t-elle dans le comlink.
- C'est pas à moi de dire ça normalement ? fit Kerran avec un vague sourire.
- C'est un réflexe, désolée...
Ils regardèrent tout d'eux la gigantesque planète-ville avec le même air inquiet.
- Tu penses vraiment qu'on va trouver des réponses ici ? demanda Kerran.
Léarra prit l'expression d'une pirate avant son méfait :
- En trouver peut-être pas... en arracher, oui. Prends ton blaster...
- Tu comptes te battre ? Tu sais... euh... j'ai eût quelques soucis avec les autorités d'ici... et il vaudrait mieux qu'on passe inaperçu...
- Ne t'inquiète pas Kerran... là où nous allons, il n'y a pas d'autorités "à proprement parler"... répondit-elle avec un regard d'acier.
- Et où est-ce qu'on va ? questionna-t-il, visiblement, il ne voyait pas où elle voulait en venir.
- On décents aux Enfers... souffla-t-elle en chargeant ses blasters et en les plaçant à sa ceinture.
- Chouette... émit Kerran pas vraiment satisfait de la réponse. On aurait pu descendre à l'Outsider plutôt non ?

L'ombre du vaisseau passa lentement sur les gigantesques gratte-ciels de Coruscant. Certains bâtiment étaient déjà éclairés et la planète-capitale brillait déjà : telle une myriade d'étoiles, les éclairages des tours, avenues et autres plates-formes offraient toujours un spectacle unique aux yeux de Kerran. Certaines zones étaient encore illuminées fébrilement par le soleil qui s'évanouissait lentement derrière les immenses structures artificielles de la planète. Il pensa alors, sans trop savoir pourquoi, que là où vivait jadis, le jour venait de se lever. Le Vulpture descendit lentement, avec élégance, jusqu'une plate-forme située au coeur d'un véritable labyrinthe de petites ruelles : c'était leur destination. Kerran et Léarra sortirent du vaisseau suivis par An'Rose, Aze et Man'Kcini. Elle s'était dit qu'il ne fallait pas être trop nombreux même si les choses risquaient fort de déraper. Elle avait conscience que ses membres d'équipage faisaient partie des meilleurs tireurs de son entourage et elle en connaissait un paquet. Elle marchait à distance "raisonnable" de Kerran, elle n'avait aucune envie qu'il imagine des choses... et puis, avec leur discussion de toute à l'heure, elle se méfiait un peu de lui même si elle n'avait pas forcément de quoi. Encore un coup de son intuition sûrement.
Kerran leva les yeux vers les cieux, la vue était bien meilleure que celle du cockpit et il vit le scintillement des premières étoiles percer l'atmosphère polluée de la capitale et ce, malgré les éclairages divers qui parasitaient à présent cette vision enchanteresse. Kerran regardait les rayons du soleil se refléter dans les nombreuses fenêtres des gigantesques bâtiments de Coruscant. Il lui avait dit, il y a longtemps, qu'il trouvait cela particulièrement beau et il avait enchaîné avec un long discours sur la beauté de la nature et celle de la technologie : "en voyant cela, avait-il dit, cela prouve que beauté naturel et beauté artificielle peuvent parfaitement s'accorder".
Aujourd'hui, il se montrait d'humeur beaucoup moins philosophe. Il observait le métal froid de ces hautes tours et paraissait les caresser des yeux. Il avait une attitude étrange, peut-être était-ce dû au fait qu'il n'avait pas revu Coruscant depuis déjà un long moment. Mais il n'était pas béat comme un touriste pouvait l'être. Non, il avait l'air plutôt soucieux, comme s'il reconnaissait en cet amas de bâtiments de toutes formes, quelque chose de vital pour lui.
Kerran fit quelques pas vers Léarra, en la rattrapant assez vite :
- J'ai déjà vu ça ! dit-il en désignant du doigt les bâtiments.
- Oui, bien sûr Kerran, tu es déjà venu ici... qu'est-ce qui te prend ? s'enquit Léarra.
- Non... ce n'est pas ce que je veux dire ! fit-t-il avec une étrange expression, comme s'il avait résolu une énigme : j'ai vu ça là-bas... là où ils me retenaient... ajouta-t-il, ce qui surprit Léarra, elle qui pensait reprendre leur conversation bien plus tard...
- Tu penses qu'ils sont sur Coruscant... ceux qui t'ont fait ça ? demanda-t-elle en regardant autour d'elle.
Kerran secoua la tête avec une mine grave :
- Non... non... Je... crois me souvenir que ces bâtiments étaient... commença-t-il, visiblement cherchant à se souvenir exactement de ce qu'il avait vu. Ils étaient en hologramme tridimensionnel...
Léarra passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant de dire :
- Voilà un autre mystère... peut-être que nous allons en apprendre bien plus qu'on l'aurait cru finalement!
Kerran acquiesça juste de la tête et ils continuèrent à avancer. Léarra semblait connaître le chemin beaucoup mieux que le reste du groupe. Elle les entraîna dans un passage étroit et tourna vers la gauche. Il y avait un ascenseur dissimulé derrière un grand bâtiment. Elle le désigna du doigt en lançant :
- Voilà l'entrée des Enfers... (elle se retourna vers An'Rose et Man'Kcini) dégainez vos blasters les gars !
Kerran fit de même en demandant :
- Je n'ai été qu'une fois aux Enfers... et ça c'est plutôt mal passé... J'ai failli perdre un bras et mes deux jambes... tu es sûre que c'est ici que tu vas retrouver le gars qui t'as mis en contact avec "les gens du coliss"?
Léarra chargea son blaster et vérifia la visée en lançant :
- Parfaitement sûre... Si tu as peur de perdre quelque chose aujourd'hui, mets-toi derrière moi ! ajouta-t-elle avec un rictus.
Kerran la dépassa et se plaça devant elle :
- Tu crois ça ? Allons-y !
Léarra sembla quelque peu étonnée par le soudain revirement de Kerran et pensa alors qu'il voulait sans doute la protéger. Comme si j'en avais besoin ! pensa-t-elle. Je suis sûre que c'est encore moi qui vais te sauver... Le groupe avança à l'intérieur de l'ascenseur, celui-ci ferma sa porte automatiquement et commença sa longue descente.
- C'est parti ! fit Kerran, soudain très enthousiaste.
Le groupe le regarda d'un air sévère.
- Bah quoi ?

La porte s'ouvrit avec fracas. Le son résonna un instant dans l'obscurité avant de s'éteindre. Kerran braquait son blaster droit devant lui et les autres faisaient de même dans d'autres directions. Mais il n'y avait rien. Pas même un dealer de "bâtons de la mort"...
- Je vois... fit Kerran en scrutant le couloir à moitié baigné dans les ténèbres. Il semblerait qu'ils n'aient pas reçu ton carton d'invitation... remarqua-t-il en regardant Léarra.
- Tss... fit-elle en secouant la tête. Avance !
- Ok ok... répondit-il, braquant son blaster vers les ténèbres. C'est très mal éclairé ici ! fit-il en s'enfonçant dans le couloir. Je suis sûr que je vais marcher sur un... Aaaaah !
Léarra baissa la tête d'un air abattu :
- Voilà, à force de faire des âneries tu es tombé ! dit-elle comme si elle s'adressait à un enfant.
Elle s'approcha de Kerran qui s'était relevé presque aussi vite.
- Je ne suis pas tombé... expliqua-t-il. J'ai glissé sur quelque chose... quelque chose de visqueux d'ailleurs, ajouta-t-il avec une grimace.
Léarra alluma sa torche et fit signe aux autres de faire de même. Puis elle la braqua vers le sol à l'endroit où Kerran avait glissé :
- Eurk ! Une main ! fit Kerran légèrement amusé par sa découverte, puis il prit une torche que lui tendait Léarra.
- Tu as l'air ni horrifié ni surpris... fit-t-elle en lui jetant un regard inquisiteur.
- J'en ai vu des trucs à Af'El... et j'ai eût part de trucs horribles la première fois que je suis venu ici... Je me souviens de ce rodien qui avait été immolé juste devant moi part des...
- Je ne veux pas en savoir plus, merci ! coupa la jeune femme en regardant la main. Elle a été tranchée... encore un tricheur...
- Ou un mauvais payeur... observa Kerran. En tout cas, sa main lui a été enlevé il y a un moment déjà... (jetant un oeil autour de lui) Je n'aime pas vraiment la tournure que prenne les choses...
- Qu'est-ce que tu racontes ? réprima Léarra. Il ne s'est encore rien passé !
- C'est justement ça qui m'inquiète, répondit-t-il d'un ton mystérieux, à son tour, il examina la main du regard. Tranchée oui... ou mâchouillée : il y a des traces de morsures... -Kerran se releva et s'adressa au groupe- Dispersez-vous les gars ! Aze, tu fermes la marche ! Léarra... tu me colles comme mon ombre !
- Dans tes rêves... répliqua-t-elle en le dépassant. Et puis, l'expression c'est "tu me colles aux basques" !
Il regarda vers elle d'un air désapprobateur :
- Non, ça je trouve que ça fait très "négatif"... je dis ça à une fille quand elle m'étouffe trop mais pas...
- Je ne t'écoutes déjà plus Kerran... souffla-t-elle. Avance !
Le groupe s'enfonça dans le corridor à peine éclairé en jetant un oeil à tout ce qui pouvait "potentiellement" bouger, c'est dire qu'il était désert... Ils arrivèrent à la fin du corridor : celui-ci donnait sur trois autres voies. Man'Kcini et An'Rose étaient respectivement sur les flancs gauche et droit, tandis que Kerran et Léarra étaient au centre légèrement plus avancés que les autres. Kerran avait reprit sa place de "protecteur" juste devant la jeune femme et il scrutait les ténèbres avec de plus en plus d'appréhensions.
- Je sais pas pourquoi... mais j'ai un mauvais pressentiment... fit-il d'un ton glacial. J'espère que tu te souviens du chemin, parce-que c'est un véritable dédale...
- Ne t'inquiète donc pas, dit-elle pour le calmer. On doit continuer tout droit pendant deux cent mètres environs...
- Les Enfers n'ont jamais aussi bien portés leur nom... fit Kerran. D'aussi loin que je me rappelle la seule fois où je suis venu ici... ça grouillait de monde... bon, pas autant qu'à la surface... mais c'était moins désert que ça ! J'ai l'impression d'être à un concert d'ewoks...
Léarra dû admettre qu'il avait raison pour une fois. Tout cela n'était pas normal ce qui n'était pas sans l'inquiéter. Le groupe continua à avancer dans un silence pesant qui était régulièrement perturbé par le cliquetis métallique des blasters.
- Ici ! Cria Man'Kcini. Odeur sang !
Kerran le fixa d'un air étonné :
- Oh... il parle ! (il se retourna vers Léarra ) Tu l'as recruté où celui-là ? Il parle d'une drôle de manière... ajouta-t-il en souriant.
Léarra fit comme s'il ne l'écoutait pas, s'approcha de Man'Kcini et éclaira l'endroit qu'il désignait.
- Il n'est pas vraiment frais... je dirais... deux ou trois jours... observa-t-elle.
- Man'Kcini a des sens ultra-développés c'est ça ? Demanda Kerran avec un rictus.
- Il vient d'une planète où il n'y a que les sens qui priment...
- ... sur le langage c'est ça ? termina Kerran.
Léarra acquiesça en retournant à la tache de sang :
- C'est étrange... ça n'a pas l'air d'être dû à un tir de blaster...
- Peut-être un sabre-laser ? tenta Kerran.
- Ou épée acier ! fit Man'Kcini.
- Non... Continuons d'avancer... ne nous arrêtons pas... ordonna-t-elle préférant ne pas se lancer dans de vagues interprétations.
Léarra se souvenait de ce long corridor, elle y était venue il y a deux semaines environ et rien ne paraissait pressentir un revirement aussi extrême.
- Partout où je vais, je passe d'un mystère à un autre... finit-elle par dire.
- Tout comme moi... répondit Kerran en posant sa main sur son épaule. Ne t'en fait pas, on va bien finir par trouver quelqu'un ...
Léarra fit un léger sourire, pas vraiment sincère compte-tenu de la situation mais elle apprécia la marque d'affection de Kerran et eût un léger frisson. Le groupe continua d'avancer dans la noirceur de ces couloirs lugubres, le souffle glacial qui circulait dans les conduits d'aération émettait un son sinistre : comme un râle parfaitement inquiétant. Le groupe s'arrêta une seconde fois, Man'Kcini s'était agenouillé et étudiait un bloc de données.
- Cadavre... fit-il simplement au reste du groupe qui le rejoignait. Pas bon signe...
- Je suis d'accord avec le wookie... dit Kerran en souriant.
- Kerran ?
- Quoi ?
- Silence... -elle regarda Man'Kcini :- donne-moi ce bloc de données... (elle l'examina un instant) Il est verrouillé par un mot de passe... observa-t-elle.
Kerran lui prit des mains et le tapa légèrement contre le sol, un bip signala qu'il était déverrouillé.
- Comment tu... commença Léarra.
- J'ai travaillé y'a longtemps, pas loin d'ici, dans un lieu presque aussi sinistre... à Af'El... Quelques amis pirates m'ont montré cette "technique" pour ouvrir les blocs de données... Mais franchement, je ne pensais pas que ça marcherait... dit-il avec un sourire.
- Qui a-t-il d'écrit ? demanda Léarra en regardant par dessus son épaule.
- ...heum... ça parle de Pazaak... de vols... tiens, il a une dette envers les Hutts aussi celui-là... ! commenta-t-il. Voyons... ah ! ça à l'air intéressant : "Ruï'Tark un de mes amis rodiens a disparu depuis quatre jours, ça m'inquiète beaucoup, mais ici, il n'y a aucune autorité chez qui demander de l'aide. Les Hutts m'ont assuré qu'ils feraient marcher leurs relations et leurs services de renseignements en échange de mes 200 crédits... je ne leur fais pas confiance, mais je n'ai pas d'autres solutions. En d'autres temps, cette disparition ne m'aurait pas inquiété, mais beaucoup de mes connaissances se sont eux aussi "évaporés". Ce n'est pas normal."
Léarra fixa Kerran, tous les deux avait une mine inquiète.
- Dit-il autre chose ? questionna-t-elle.
- Je crains que non... attend... -il appuya sur quelques touches et reprit :- il y a ça qui a été ajouté il y a environ 5-6 jours... mais c'est plutôt bizarre : "...secteur Ar-171... attention... vous... approche...". Il a dû écrire ça dans la précipitation... conclut-t-il.
- Six jours tu dis ? demanda Léarra. C'est à peu près ce que je pensais du corps... Il l'a ajouté juste avant sa mort...
- Il serait mort ici ... ? c'est plutôt bizarre étant donné qu'il parle du secteur Ar-171... expliqua-t-il.
- Il y a une carte des lieux sur ce bloc ? interrogea Léarra.
- Tu as peur de ne plus savoir où tu vas ? fit-il pour une fois sans se moquer. Oui il y en a une... et comme je le pensais, nous sommes encore loin du secteur Ar-171... c'est au Nord à environ 2 kilomètres... ajouta-t-il.
La jeune femme sembla quelque peu soucieuse puis avisa :
- On devrait éviter ce secteur pour l'instant...
- Parfaitement d'accord... répondit Kerran. J'ai déjà vu des trucs étranges dans les bas-fonds de Coruscant... des mutants, des droïdes assassins détraqués... ça ne m'étonnerait pas que l'on tombe sur l'un ou l'autre... continua-t-il en avançant dans les ténèbres. Ou pire...
De la masse grouillante et dégoulinante insufflait à l'air un goût insupportable et Kerran ne voulait même pas savoir de quoi il s'agissait. Ce fût une nouvelle fois Man'Kcini qui arrêta le groupe : il avait trouvé un autre cadavre sur son chemin.
- Cadavre... répéta-t-il. Duro... (cette déduction surprit le reste du groupe puisque le cadavre était totalement défiguré et surtout, il était dans une phase avancée de décomposition).
- Je note qu'on les suis... remarqua Kerran. Il est étrange qu'aucun d'entre eux n'est de trace de tirs de blaster... même si celui-là ne ressemble déjà plus à rien...
Léarra acquiesça en le fixant.
Ils continuèrent d'avancer après avoir rapidement vérifié s'il avait un bloc de données. Ils progressèrent durant plusieurs mètres et arrivèrent cette fois devant deux voies différentes. Léarra s'avança en regardant les détails des deux voies avant de désigner la voie de droite :
- Par là... dit-elle.
Kerran fixa la carte du databloc qui affichait "secteur Ar-171" sur la voie de gauche, il soupira de soulagement.
Le groupe continua d'avancer puis s'arrêta devant la porte d'accès qui était close. Quelque chose clignotait au centre du sas opaque. Kerran s'approcha posément :
- Qu'est-ce que..., commença-t-il puis lorsqu'il comprit de quoi il s'agissait il hurla : BOMBE !!
Tout le groupe courut jusqu'au corridor qu'ils avaient précédemment arpenté et ils se couchèrent à plat ventre au moment où la bombe explosa et que le souffle brûlant passa au-dessus d'eux. Après quelques instants, ils se relevèrent, Kerran fût le premier à être debout et il vérifia que le groupe était au complet et sain et sauf.
- Tout ça ressemble de plus en plus à un guet-apens... expliqua-t-il à Léarra. Si on a pas essayé de nous tuer avec cette bombe, on essaie au moins de nous attirer dans un endroit précis... poursuit-il en fixant la seule voie qui se présentait maintenant à eux. Le seul passage qu'il nous reste mène au secteur Ar-171...
Léarra le regarda, réellement inquiète.
- Oh non... murmura-t-elle.
- Ne t'inquiète pas Léarra... commença-t-il, sa main saisit celle de la jeune femme et elle le regarda avec tendresse, pour la première fois depuis qu'ils s'étaient revu, puis elle baissa la tête et lâcha sa main.
- Nous devons avancer... il faut que je le retrouve... c'est notre seule piste. Même si on doit essuyer une tempête de laser... il faut avancer...
Kerran acquiesça ,l'air décidé :
- Très bien... Man'Kcini, tu restes à ton poste... An'Rose, sur la droite... Aze, tu gardes nos arrières... On reste concentrés et groupés les gars ! Personne ne flanche ! ordonna-t-il. Allons-y !
Après quelques pas, les rares lumières qui donnaient aux corridors un aspect "habité" s'éteignirent. Le groupe se trouva dans le noir complet.
- Décidément, je crois que c'était une mauvaise idée de venir ici... murmura Kerran. C'est pire que dans la grotte d'un dragon Krayt...
Léarra n'eût pas le temps de répondre : un cri terrible, rauque et terrifiant retentit dans les bas-fonds avant de disparaître dans les nombreux couloirs.
- Qu'est-ce que j'avais dit... continua-t-il en chargeant son blaster.
Le silence retomba, plus lugubre encore que précédemment. Le groupe restait immobile dans les ténèbres et parfaitement groupé. Aucun n'osait avancer.
- C'était quoi à votre avis ? demanda Kerran, l'air inquiet.
Léarra se rapprocha un peu plus de lui en braquant son blaster vers les ténèbres.
- Je ne sais pas... mais ça avait l'air gros en tout cas... murmura-t-elle. Nous devons avancer... on se met en danger en restant ici...
- Tu as raison... souffla Kerran. Avançons en cercle... chacun veillera aux arrières de l'autre !
S'il y avait eût de la lumière, il les aurait tous vu acquiescer. Kerran ne savait ce à quoi ils allaient faire face.
- Je suis déjà venu deux ou trois fois aux Enfers, je n'ai jamais vu de mutants ou de droïdes assassins détraqués... d'où est-ce que tu tiens ça ?? demanda Léarra tout en avançant en même temps que le groupe.
- Les politiciens n'ont jamais rien fait pour améliorer la vie dans ces bas-fonds... peu importait ce qui pouvait grouiller là en bas, tant qu'ils en étaient éloignés... expliqua Kerran. Mais si ça peut te rassurer, je pense que ce qui nous concerne est bien différent d'un droïde ou d'une horde de mutants... observa-t-il.
Un grognement terrible tonna dans les couloirs et fut suivi par des bruits de pas à en faire trembler le sol. Le groupe braqua leurs blasters à l'unisson en direction du bruit qui venait de retentir.
- Si seulement on avait plus de lumière... fit Kerran.
- Odeur... fit Man'Kcini en faisant bouger sa torche pour signaler au groupe qu'il s'était arrêté. Odeur sang frais... odeur acide...
- Tes mots doux ne me rassurent pas , Man'Kcini, lança Kerran avec un ton sarcastique. Je plaisantais tout à l'heure mais ça ressemble de plus en plus à un dragon Krayt !
- Impossible ! Sur Coruscant ! murmura Léarra.
- Tu sais, il y a des cinglés partout... et certains demandent à des chasseurs de leur ramener un bébé Krayt contre de grosses sommes... raconta Kerran. Va savoir pourquoi. Lorsque les bestiaux deviennent trop encombrants, ils les abandonnent dans les bas-fonds ou les égouts de la ville et voilà ce qui arrive : ils bouffent les malheureux qui s'aventurent dans les Enfers...
Léarra était de moins en moins rassurée mais l'histoire de Kerran ne la convainquit pas trop :
- Ceux sont des légendes pour enfants, ça, Kerran. Tu devrais lire des livres de ton âge... lança-t-elle avec un ton froid. Ce n'est pas un dragon Krayt... par contre, ça y ressemble... mais en moins gros : la taille des couloirs est trop étroite pour un Krayt adulte, même s'ils adorent les cavernes étroites, là elles le sont un peu trop ! Et de toute façon il ne trouverait pas de quoi se nourrir ici...
Kerran sembla secouer la tête.
- Tu plaisantes ? Et nous alors qu'est-ce qu'on est ? Tu crois que lorsqu'il va nous trouver il nous regardera juste dans les yeux ? fit-il. Quoiqu'il en soit, on est au moins d'accord sur une chose : c'est une créature monstrueuse...
- Tu parles d'une découverte... souffla-t-elle. Notre déduction ne nous sert pourtant à rien...
- Au moins, on ne sera pas surpris quand on tombera nez -à -nez sur lui ! répliqua-t-il.
- Silence ! ordonna Man'Kcini ce qui surprit Kerran.
La créature gronda à nouveau.
- ...ça approche ! lança Man'Kcini.
La tension pesa sur le groupe, Kerran avait le souffle court tandis qu'il pointait son blaster en direction du grondement. La créature sembla accélérer dans la direction du groupe.
- Elle charge !! hurla Kerran.
Il fût le premier à tirer dans sa direction, après plusieurs salves, une vocifération résonna dans le corridor. Signe qu'il avait fait mouche.
- Visez au centre ! ordonna-t-il aux autres qui firent feu à leur tour.
Malgré les cris de douleur de la créature, sa vitesse ne sembla pas changer. Kerran pensa à nouveau qu'il lui fallait bien plus de lumière pour combattre que les petites torches fixées à leurs armes.
- Léarra, qu'est-ce que tu as sur toi mis à part ton blaster ? demanda-t-il à la jeune femme.
- Kerran, ce n'est pas le moment pour tes blagues douteuses !! cria-t-elle.
- Ce n'est pas une blague ! Dépêche ! répondit-il en tirant .
- Un détonateur thermique... une mine... une fusée éclairante et des électrobinoculaires, énonça-t-elle.
Kerran réfléchit rapidement puis il ordonna :
-Tout le monde retourne en arrière !
- Quoi ? cria Léarra.
- Tu m'as bien entendu ! Cette créature me "rappelle" quelque chose... je sais ce que je fais ! hurla Kerran. Repars dans le couloir de toute à l'heure avec le reste du groupe, MAINTENANT !
Léarra sembla le fixer :
- Non... non... qu'est-ce que tu comptes faire ! s'inquiéta Léarra.
- J'ai besoin de tout ce que tu as ! dit-il. Je m'occupe du reste !
La créature était de plus en plus proche.
- Léarra ! Ce n'est pas le moment de t'inquiéter ! cria-t-il en prenant le matériel que lui donnait la jeune femme. Je sais ce que je fais ! Partez tous dans le corridor ! Si je ne reviens pas, retournez à la surface c'est un ordre ! ajouta-t-il.
An'Rose, Man'Kcini et Aze coururent vers l'arrière en pointant leur torche vers le sol.
- Je ne veux pas te laisser Kerran ! clama Léarra. C'est hors de question !
- C'est déjà trop tard pour moi... hurla-t-il. Va-t-en !
Léarra semblait perdue entre ce qu'il lui disait et ce que lui disait son cœur. Tandis que l'affirmation de Kerran retentit en son esprit sans qu'elle puisse en saisir le sens. La créature continuait d'approcher, ses pas lourds, de plus en plus rapides, écrasant tout sur son passage et ses rugissements perçant les oreilles de Kerran et Léarra.
- Non ! Je ne veux pas que tu meures ! cria Léarra, des sanglots dans la voix. Je n'ai pas réussi à sauver ma famille, mais je peux te sauver toi !
Kerran l'embrassa et lui murmura :
- Pars ! Maintenant ! Personne ne peut me sauver ! hurla-t-il mais la jeune femme ne sembla pas bouger. Va-t-en !!!
- Je... dit-elle avant de se mettre à courir , poussée par Kerran.
Kerran fixa les ténèbres derrière lui, comme pour s'assurer qu'elle était suffisamment loin. Avant de vociférer :
- Je te connais sale bestiole ! Je ne sais pas comment ni pourquoi... mais je te connais ! A nous deux !

Jusqu'alors, Kerran avait silencieusement remercié la Force que le corridor devant lui soit si long puis il mit la paire d'électrobinoculaires, rengaina son arme et sortit la fusée éclairante qu'il tira en direction de la créature. Kerran détourna les yeux : ceux-ci s'étaient habitués à l'obscurité, une telle lumière soudaine pouvait avoir de sérieux dommages sur sa vue même s'il portait les électrobinoculaires. Le cri strident de la créature lui déchira les tympans, c'était le signe qu'il attendait, prouvant qu'il connaissait bien la bête et ses faiblesses. Il se retourna sur elle, hurlant de toute ses forces puis dégaina son blaster. Il lui tira quatre fois entre les deux yeux et parvint à jeter le détonateur thermique dans sa gueule. Kerran se jeta à plat ventre en se protégeant le mieux possible. La bombe explosa déchiquetant la carcasse du monstre, envoyant du sang acide sur les murs du couloir ainsi qu'une de ses pattes mais elle n'était pas encore morte et semblait vouloir se venger d'une telle blessure. Elle n'eût pas l'occasion de courir vers lui (même si elle pouvait à peine le faire) : Kerran fonça sur elle, blaster à la main et sauta par dessus ses crocs acérés. Arrivant à proximité de sa tête, il tira plusieurs fois dans le crâne de la bête qui hurla de plus belle avant de s'effondrer. Kerran retomba sur ses jambes puis soupira profondément :
- Quelle journée... murmura-t-il.
- Qu'est-ce que vous avez fait ! cria une voix grave derrière lui. Qu'avez-vous fait !
- Qui êtes-vous ? demanda Kerran en visant avec son blaster la silhouette légèrement éclairée par la lueur de la fusée éclairante qui peinait à s'éteindre.

Chapitre 3 : De l'ombre à la lumière.

Léarra était perdue dans ses pensées. Alors que la situation était extrêmement grave, elle ne songeait qu'à ce baiser que Kerran lui avait donné, il y avait de cela un court instant avant de faire face à la créature. Son attitude avait contredit tout ce qu'elle avait pu lui dire : il pensait aux autres et était prêt à sacrifier sa vie pour eux. Néanmoins, elle ne s'était pas trompée sur une chose : il était réellement suicidaire. Ce qui l'inquiétait beaucoup car depuis qu'elle le connaissait, elle ne l'avait jamais vu déprimer... bien au contraire, il aimait la vie dans des proportions parfois inavouables... Elle soupira en fermant les yeux et soudain plus rien n'existait autour d'elle. Elle devint "sourde" à tout les bruits environnants et voyait tout ce qu'elle aussi avait oublié. Léarra pensa qu'elle s'était forcée à taire ses souvenirs tout simplement pour ne pas souffrir d'avantage. Elle laissa aller sa tête contre le mur sur lequel elle était appuyée, assise, attendant en craignant le pire. Elle se demandait toujours pourquoi il l'avait embrassé et ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire avant de se réprimander elle-même : elle n'était plus une adolescente pour réagir de la sorte !
Une explosion retentit dans les ténèbres, elle se leva d'un coup et regarda en direction de l'entrée du corridor même si elle ne distinguait rien du fait de l'obscurité. Elle s'attendait à percevoir la créature foncer sur le groupe, imaginant que Kerran était mort sous ses griffes mais rien n'arriva. Il y eût un hurlement terrible puis le silence funèbre revint.
- Kerran ? s'enquit Léarra, murmurant dans les ténèbres.
Mais il n'eût pas de réponses.
- Les gars... souffla-t-elle. Chargez vos blasters, on y va...

L'homme se tenait dans l'ombre et Kerran ne distinguait pas ses traits, ce qui avait le don de l'énerver.
- Je vous ai posé une question... rappela-t-il.
- Je n'ai pas à vous répondre après ce que vous lui avez fait ! répliqua la silhouette noire.
- Oh... toutes mes excuses... fit Kerran en s'inclinant légèrement avant de le viser à nouveau avec son blaster : vous allez me dire tout ce que je veux savoir... en commençant par votre nom !

Le silence retomba dans les couloirs . Des pas retentirent derrière Kerran, tandis qu'il pointait toujours l'arme sur l'humain. C'était le groupe conduit par Léarra. Plusieurs des éclairages fonctionnaient à nouveau et elle avait l'impression que l'obscurité était morte avec la créature. Ils la contournèrent en l'observant, stupéfaits. Man'Kcini s'arrêta et étudia la carcasse sans vie du monstre puis il regarda vers Kerran en disant :
- Bravo ! Boulot bien ! Jamais vu créature pareille... beaucoup résistante... observa-t-il.
- Merci... fit Kerran entre ses dents, pointant toujours l'arme sur l'homme. Mais évite de dire ça devant lui, il risque de pleurer...
L'homme secoua la tête.
- Vous ne savez pas dans quelle histoire vous vous êtes embarqués ! Imbéciles que vous êtes ! cria-t-il. Cette créature était innocente... elle était un miracle de science ! déclara-t-il comme possédé.
- Vous avez tort... et pas seulement sur les âneries que vous déblatérez ! répliqua violemment Kerran. On ne s'est pas embarqué dans cette histoire : on nous a forcé à y embarquer ! ajouta-t-il. Je vous ai posé une question !
Léarra eût un étrange frisson à nouveau. Elle s'était retenue de courir dans les bras de Kerran lorsqu'elle avait constaté qu'il était bien en vie. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire en pensant qu'il la surprenait de jour en jour...
- Je ne suis personne d'important ! répliqua l'homme se reculant au moment où Kerran essaya d'avancer vers lui.
- Je me fous de votre importance ! Dîtes-moi qui vous êtes ! cria Kerran, à bout
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 19:43   Sujet: 

Youne secoua la tête :
- Non ! Pas moi... fit-il mystérieusement sans répondre vraiment à la question. Mais que faites-vous là alors ?! Je pensais que vous faisiez partit du groupe qui tente d'arrêter mes travaux...
- On est pas là pour ça non... on cherche quelqu'un... commença Kerran.
- Et on dirait que vous avez trouver quelqu'un... répondit Youne.
- ...bizarre encore cette impression de déjà vu... répliqua Kerran. Peut-être bien... continua-t-il. Mais c'est presque sûr que votre créature l'ait dévoré...
Léarra s'approcha de Kerran et lui souffla à l'oreille :
- On devrait continuer à avancer... ce n'est pas lui que j'ai rencontré...
Ce susurrement donna un frisson à Kerran, parcourant son échine et le parfum de la jeune femme troubla ses sens durant un instant. Puis il revint à lui :
- Je pense au contraire qu'il va nous suivre bien gentiment... au cas où un autre de ses "bébés" ne sortent d'une bouche d'aération ! lança-t-il amèrement. Je me demande si vous ne faites pas parti du complot après tout !
- Quoi ?
- C'est vous qui avez placé cette bombe n'est-ce pas ? Vous qui avez éteint l'éclairage et libéré ce monstre ! Et qui sait, vous nous avez peut-être tous attirés ici ! Cria Kerran, perdant littéralement son sang froid .
Il s'approchait en pointant son arme plus prêt encore de Youne avec ce regard qui laissait entendre qu'il allait tirer .
- Mais qu'est-ce qu'il t'arrive Kerran ? questionna Léarra, abasourdie de le voir dans un tel état.
- Ne t'approche pas Léarra ! Il nous a tendu un piège ! Il sait très bien qui nous sommes !
La sueur coulait le long de l'échine de Kerran qui, glacial, continuait à pointer l'arme sur Youne tout en ayant un regard d'acier.
- Avouez-le ! hurla-t-il. Avouez-le ! Vous nous avez entraîné ici ! C'est vous qui avez tout manigancé ! C'est vous qui avez tué sa famille ! (il montra Léarra du doigt tout en criant) C'est vous qui m'avez enlevé! Vous m'avez fait me souvenir de tout ! Vous m'avez torturé ! Avouez-le ou vous êtes mort !
La dernière réplique de Kerran glaça le sang de Léarra tandis qu'elle voyait en lui un tout autre homme... un individu sûrement capable du pire, y comprit de tuer. Elle observa que des larmes avaient commencé à naître dans les yeux de celui-ci.
- Je ne comprends rien à ce que vous me dîtes ! commença Youne, visiblement inquiet pour sa vie, il faisait tout pour calmer son "agresseur". Je ne vous connais même pas... comment voulez-vous que...
- Menteur! Menteur ! Menteur ! répéta Kerran en perdant patience. C'est vous, vous m'avez fait me souvenir ! continua-t-il d'hurler. Ma femme ! Mon fils ! Vous m'avez fait me souvenir ! vociféra-t-il à nouveau. Je vais vous descendre !
Léarra resta sous le choc des révélations de Kerran . Elle observa néanmoins une chose étrange sur son visage dont la sueur continuait à couler, de plus en plus abondante : son regard n’était plus celui de l’homme qu’elle connaissait et il était devenu extrêmement pâle.
- Je vais vous...
Kerran tomba net sur le sol glacial et humide des bas-fonds. Léarra s'abaissa rapidement :
- Kerran ! cria-t-elle en le retournant doucement vers elle. Il est brûlant ! constata-t-elle en posant sa main sur le front de l'homme.
Youne Tray s'approcha à son tour et l'ausculta, bien que l'analyse était vaine puisqu'il savait déjà ce que Kerran avait :
- C'est une violente fièvre... (il leva un pan de la veste de Kerran et remarqua une tâche de sang qui continuait d'accroître) C'est une vilaine plaie... fit-il en retirant le vêtement de Kerran. Elle est dû à la bête... ses griffes sont empoisonnées, il a dû être blessé lors du combat !
- C’est logique non ? Pourquoi ne s'en est-il pas rendu compte ? demanda Léarra très inquiète, qui tentait d'arrêter l'hémorragie avec un morceau de tissus qu'elle avait sorti d'une de ses poches.
- La créature vous blesse mais en plus du venin, elle vous injecte un antidouleur... ce qui fait que vous ne remarquez ni ne sentez votre plaie ! expliqua Youne.
- Vous pouvez le soigner ? s'enquit Léarra.
- Oui... et assez rapidement... j'ai dans mon labo un antidote qui le remettra sur pieds rapidement.
- Où est-il ? questionna Léarra.
- Par là-bas ! Sur la droite ! Venez ! cria Youne.
Léarra fit signe à Man'Kcini et An'Rose de l'aider à porter Kerran. Et ils suivirent Youne dans les couloirs sombres du secteur Ar-171. Il se retourna sur elle, voyant qu'elle avait l'air perturbée par ce qu'elle avait pu voir et entendre.
- Ne vous en faites pas... il va s'en tirer... rassura Youne. La fièvre le fait délirer... et a aussi causé son soudain changement d'humeur...
- Et ce qu'il a dit ? demanda Léarra espérant presque que l'homme lui mente.
- Je crains que le reste n'appartienne réellement à son subconscient... ce n'est pas dû au délire... expliqua-t-il visiblement désolé.
- Je vois... souffla Léarra en baissant la tête.
- MARY !!! Cria soudain Kerran en s'agitant .
- Tray ! pressa la jeune femme.
- Nous arrivons ! Le laboratoire est juste ici ! répliqua-t-il.
Man'Kcini et An'Rose posèrent Kerran sur une table et Youne Tray coura vers une étagère de métal duquel il sortit une seringue.
- Tenez-le ! ordonna-t-il aux autres.
- Attendez ! cria Léarra. Qu'est-ce qui nous prouve qu'il n'avait pas raison ? Vous ne nous avez pas parlé de la bête, de la coupure des lumières et de la bombe !
Youne secoua la tête :
- Ce n'est pas le moment mademoiselle, votre ami est souffrant ! Plus on le laisse dans cet état plus il risque d'en ressortir avec de sérieuses séquelles ! Vous devez me faire confiance !
Léarra laissa planer un long silence avant de dire :
- Très bien... allez-y... mais s'il ne revient pas... je vous jure que vous êtes mort ! lança-t-elle en pointant son blaster sur Youne.
- J'en ai marre d'être menacé !! murmura-t-il tout en faisant l'injection, puis lorsqu'il eût finit, il expliqua : il devrait revenir à lui dans un petit moment...

Chapitre 4 : Révélations.


Kerran ouvrit les yeux. Il entendait comme une sorte de mélodie dont les notes ne cessaient jamais. Peut-être était-ce une sorte de voix, c'est ce qu'il imaginait en tout cas. Lorsqu'il se décida à se relever, il se sentit extrêmement ankylosé et il avait l'impression de peser une tonne. Quand il parvint à se mettre sur ses deux jambes, il regarda autour de lui : tout était blanc. Il n'y avait pas âmes qui vivent, pas de bâtiments ni même le moindre objet.
- Qu'est-ce que... dit-il en se tournant et retournant.
Il avança dans le décor immaculé avec de moins en moins de difficultés pour marcher. Soudain, le bruit étrange qu'il entendait cessa et il fût remplacé par des cris, des hurlements de femmes et d'enfants. Puis les bruits glacials de tirs de blasters. Plus il avançait, plus les sons changeaient, plus ils devenaient insupportables et terribles.
- Te voilà dans une phase importante de ton existence, fit une voix très calme, derrière lui.
Il se retourna :
- Où suis-je ?
- Tu n'as pas à le savoir, répondit posément la silhouette encapuchonnée.
- Qui êtes-vous ?
- Tu n'as pas à le savoir, réitéra la forme.
Kerran ne savait quoi dire ni demander.
- Tu n'as plus de questions. Tu n'essaies même plus de t'en poser, expliqua l'homme toujours d'un ton très calme, comme s'il devinait les pensées de Kerran. Tu aimerais savoir où tu es et en même temps tu ne le désires pas.
- ...Je... commença-t-il.
- Tu aimerais en savoir plus sur ceux qui t'ont enlevé.
- Oui... fit Kerran, comme une évidence.
- Tu parles au passé. Qui te dis qu'ils ne continuent pas au présent ?
- Vous...
- Non, je ne veux pas dire que je suis lié à ces personnes. Là où tu es en ce moment n'a pas de nom, répliqua l'homme calmement. Ceux qui t'ont enlevé, jamais tu ne les aurais connu, ceux sont eux qui t'ont trouvé.
- Où sont-ils ? osa demander Kerran.
- Actuellement ? Partout et nul part. Mais ils te guettent et te suivent. Tu dois aller sur Dantooine, tu trouveras certaines réponses... et même si ton esprit souffre, tu dois le laisser endurer car tu verras les choses d'une toute autre façon.
Kerran semblait quelque peu déconcerté.
- Et... ce qui est arrivé à Léarra... sa famille... le colis... le complot ?
- IL N'Y A PAS DE COMPLOT... rétorqua l'homme avec une voix légèrement plus grave mais un ton toujours calme. Ce qui arrive est pire. Elle trouvera bientôt ses réponses mais que tu le veuilles ou non, le massacre de sa famille est lié à ce colis. Vous êtes entrés au sein d'une histoire qui vous dépasse de beaucoup. Nul ne peut savoir si vous en sortirez indemne... Tu vas entreprendre une longue route... Kerran.
La voix s'évanouit lentement, tout comme l'homme encapuchonné...

- ...ça y est ! Il ouvre les yeux ! fit Léarra.
Sa voix résonna un instant dans la tête de Kerran, qui avait encore une vue troublée, et celui-ci émit un grognement, comme lorsqu'on le réveillait trop bruyamment après une soirée exagérément arrosée.
- Ow... fit-il en se relevant légèrement et en portant sa main droite à son front. J'ai mal au crâne... qu'est-ce qui s'est passé ?
Léarra le regardait avec un sourire :
- Tu as été blessé par la créature... tu as de la fièvre mais tu t'en es sorti ! expliqua-t-elle. Youne Tray t'a soigné... ajouta-t-elle en fixant l'homme.
- Quoi ? souffla Kerran. Mais..
- Oui, après ce que vous avez fait à mon principal sujet d'expérience j'aurais dû vous laissez mourir... commença Youne. Mais... on va dire qu'on m'a quelque peu... forcé la main.
Youne restait toujours éloigné du reste du groupe. Léarra avait constaté qu'il s'était reculé lorsqu'il soignait Kerran : durant tout ces moments il était resté suffisamment loin pour ne pas qu'on puisse distinguer son visage. La situation précédente ne s'étant pas prêté à la moindre interrogation, Léarra tenta dans savoir plus :
- Que vous est-il arrivé Youne... ? demanda-t-elle en fixant l'homme.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... répondit-il simplement, en reportant sa capuche sur son visage.
- Nous n'avons pas vu votre figure... pourquoi la cachez vous ? poursuivit-elle.
Youne Tray s'était retourné, puis il s'arrêta, immobile et expliqua :
- On m'a contacté... comme vous... avoua-t-il d'un ton grave. Les délires de votre ami n'étaient pas faux : on m'a payé pour placer cette bombe et faire en sorte que la bête vous tuent...
Léarra resta bouche bée devant les révélations de Youne, Kerran s'assit sur le lit d'opération où on l'avait couché puis il demanda :
- Pourquoi ça ? Pourquoi veulent-ils notre mort ?
- Vous en savez trop... continua Youne. Ils veulent faire disparaître jusqu'à votre existence sur les fiches de renseignement de la république. Ce n'est pas votre famille qu'ils voulaient tuer, fit-il en s'adressant à Léarra. C'était vous qui étiez ciblée. Ils ont dû essayer de vous abattre à plusieurs reprises s'ils m'ont contacté...
- Les chasseurs... souffla Kerran en regardant Léarra qui avait l'air sous le choc. Alors cette créature... qu'est-ce que c'est ?
- Il s'agissait bien d'une création génétique, mais je n'y suis pour rien. Ceux qui vous poursuivent sont très consciencieux et très intelligents : ils savent évaluer leur ennemis. Ils m'ont donné cette "bête" à garder plusieurs semaines avant que vous n'arriviez... raconta Youne. Ils ont dû prévoir un plan B à tout les pièges dont vous êtes sorti indemnes...
Kerran ne put s'empêcher de trouver ça réellement effrayant.
- Mais les choses ont mal tournées ici... la bête s'est échappée et a tué tout les criminels et autres "vermines" qui passait dans les Enfers. Jusque là, les autorités m'auraient offert une médaille si elle n'avait pas commencé à s'attaquer aux branchements de la "cité d'en haut" et qu'elle n'avait pas dévoré les opérateurs venu réparer. Jusqu'alors, ils ont envoyé des gens armés pour faire arrêter mes expériences mais la créature s'est toujours chargée d'eux. J'ai fini par me prendre d'affection pour elle, comme on peut en avoir pour un gizka ou un taun-taun.
- Où un rancor... émit Kerran d'un ton très sérieux. Qu'est-ce qu'elle est concrètement ?
- Je ne saurais vous dire... j'étais aussi là pour l'étudier... et il n'y a rien que vous puissiez connaître à quoi la comparer... rien d'approchant... Il doit s'agir d'une espèce croisée... compte tenu de son incroyable résistance à vos assauts... ajouta Youne, l'air soucieux.
Léarra s'avança vers Youne, elle semblait avoir été soulagé d'un poids, maintenant qu'elle en savait plus sur le mystère qui entourait les "gens du colis"... même si ce n'était pas encore satisfaisant.
- Tout ça n'explique pas le fait que vous restiez cacher... lança-t-elle.
- ... ça ne l'explique pas en effet. Tout ce que vous avez à savoir, c'est que j'ai tenté "certaine expérience" qui ont raté... mon visage vous écœurerait, ma chère, et vous effrayerait durant des jours... expliqua-t-il avec tristesse.
- Qu'est-ce que vous savez de ces gens ? demanda Kerran, revenant au sujet qui le préoccupait.
- Mais absolument rien ! J'ai été contacté comme vous ! Je ne pourrais rien vous dire qui puisse vous aidez je le crains... répondit Youne, visiblement sincère.
- Vous savez quelque chose sur le colis ? poursuivit Kerran.
- Pas tout à fait... souffla-t-il.
- "Pas tout à fait" ? répéta Léarra qui commençait à s'énerver.
- Laissez-moi m'expliquer... répondit-il. J'ignore pourquoi mais ils m'ont posé certaines questions sur Coruscant, l'attitude des gens ici, la politique, tout ça... Je crois que ce colis est une arme ou quelque chose dans ce goût-là... Ces individus ressemblent à des terroristes, je n'aurais jamais dû accepter leur marché mais quand je vois ce qui vous arrive et ce qui est advenu des autres, je ne peux que me résoudre à obéir.
- Des terroristes... C'est ce que je craignais... murmura Kerran. Mais pourquoi t'avoir demandé de le livrer près de Subterel ? Demanda-t-il en regardant Léarra.
- Ils veulent éviter d'attirer l'attention sur ce colis... déduisit Youne. Si je voulais faire transiter une arme biologique de Géonosis à Coruscant... je ferais des "sauts de puce" : Géonosis à Tatooine... etc jusqu'à Coruscant. Par la même occasion, le colis change de "mains" ce qui évite les fuites et dommages collatéraux...
- Et on élimine ceux qui ont eût ce colis entre les mains pour effacer les preuves... termina Kerran. ça ressemble bien à un complot... fit-t-il en en songeant soudain aux paroles de cet homme étrange dans son "rêve" : "Il n'y a pas de complot".
- Un complot ? s'étonna Youne. Oh non, mon amis, vous n'y êtes pas : c'est bien pire que ça. (Kerran fût surprit d'avoir un écho à ses pensées) Ces gens-là ne veulent pas juste changer de chef d'Etat ou changer de constitution... ils veulent détruire la République! D'après ce qu'ils avaient l'air de dire sur le colis... c'est une arme extrêmement puissante : elle ne détruirait pas simplement le sénat ou le bureau du chef d'Etat : elle anéantirait toute la planète !
- C'est encore pire que ce que j'imaginais... admit Kerran. Vous savez qu'elle est la prochaine "étape" du colis ?
Youne se précipita sur ses ordinateurs et saisit différentes données.
- Où avez-vous "reçu" ce colis ? demanda-t-il à Léarra.
- ...près de Rattatak, répondit-elle.
- ...Rattatak puis vous avez livrer "près" de Subterrel...
- Oui... dans un autre vaisseau de contrebande... expliqua Léarra.
Kerran ne comprenait pas pourquoi elle ne lui en avait pas parlé.
- Vous vous souvenez du nom de ce vaisseau ?
- Non... répondit Léarra assez rapidement.
- Il pourrait être sur la route de Sluis Van, Utapau ou Naboo... c'est plutôt vague.
- Il a un traceur... répliqua-t-elle. Vous pouvez peut-être le retrouver...
- ... ça risque d'être difficile...
- Alors on ne le rattrapera pas... fit Léarra en baissant la tête. Et ma famille ne sera pas vengée...
Kerran se rappela à nouveau son étrange rêve. Tout au moins, il croyait que c'était un rêve. Mais avant qu'il n'ouvre la bouche pour en parler, il pensa qu'il valait mieux garder cela pour lui et puis, une autre idée lui traversa la tête.
- Léarra, nous ne sommes pas venu ici pour rencontrer Youne Tray, sans vous vexer, mais pour trouver le type qui t'a parlé de ces gens... rappela-t-il.
Youne Tray détacha son regard de son écran et baissa la tête en marmonnant :
- Je crains que la créature ne l'ai dévoré... avant que vous n'arriviez, aucun de mes détecteurs n'ont trouvé de formes de vie... Si votre homme était bien là, il n'est plus qu'une des nombreuses victimes de la bête.
Kerran acquiesça :
- Oui, mais peut-être trouverons-nous un databloc... quelque chose qui nous mettra sur une nouvelle piste ! On doit essayer ! Allons-y ! s'emballa Kerran. On ne risque plus de tomber sur une autre créature n'est-ce pas ?
Youne se retourna comme s'il voulait cacher quelque chose :
- Non...

Chapitre 5 : La traque.

Le groupe avait laissé Youne Tray dans son laboratoire, bien que celui-ci avait décidé de quitter les bas-fonds puisqu'il n'avait plus rien à y faire. Ils arrivèrent dans un autre secteur, lui aussi, totalement désert. La bête avait réellement dû se charger de toutes les vermines (peu importe de quelle espèce) grouillante sous Coruscant. Kerran marchait en éclaireur, c'était bien la première fois depuis leur "marche" dans les bas-fonds. Il gardait son blaster à la main tout en avançant dans la pénombre : il avait remarqué qu'il y avait un peu plus de lumière dans ce secteur ce qui n'était pas sans lui déplaire. Ils n'avaient pas croisés de mutants, de droïdes ou de monstres similaires à la précédente créature, et cela malgré le ton mystérieux qu'avait prit Youne. Kerran avait envie de rester un peu seul, bien qu'à part Léarra et peut-être Man'Kcini, aucun ne lui parlait, ce qui était d'ailleurs plutôt étrange. Il songeait à cette curieuse vision, ce rêve ou quoique ce soit d'autre qui avait surgit des ténèbres pour le guider vers une voie qui lui semblait encore bien floue : Dantooine. Pourquoi Dantooine ? Pourquoi maintenant ? Quel genre de réponses allait-il y trouver ? Pourquoi avait-il eût cette étrange "vision" ? Et surtout ce qui l'effrayait encore plus : "qui vous dit qu'ils ne continuent pas dans le présent" avait dit cet homme étrange à propos des personnes qui avaient enlevé et torturé Kerran. Peut-être devait-il maintenant en parler au présent. Il ne voulait rien dire à Léarra, elle s'inquiéterait trop, demanderait trop de détails sur des choses qu'il n'avait aucune envie de se remémorer. Qu'en bien même il parvenait à s'en souvenir.
Kerran tourna sur la droite, le corridor déboucha sur un long couloir aux parois grises foncées, qui portaient des traces de tirs de blasters et diverses fissures. Le sol était incliné légèrement sur toute la longueur du corridor ce qui rassura Kerran qui avait hâte de retrouver la surface de la planète. Tout en montant, il songea également aux révélations de Youne Tray quant aux "gens du colis" : c'était bien ce qu'il avait imaginé, peut-être était-ce même pire. Ces gens étaient intelligents et ils prévoyaient chacun de leurs gestes. Bien qu'ils n'avaient pas prévu que Léarra n'aille pas sur Malastare ce jour-là, qu'elle aille chercher Kerran, qu'il la sorte indemne du combat en orbite de Tatooine et peut-être n'avaient-ils pas prévu que le groupe échappe à la bombe puis à la créature. Le sang de Kerran se glaça lorsqu'il imagina se qu'ils préparaient dans leur dos. Soudain, il eût même peur d'avancer, de crainte qu'un piège ne se soit glissé dans l'ombre. Et s'ils l'enlevaient, là maintenant ? Et si l'enfer reprenait ? Il avança tout serrant son poing gauche et son blaster de l'autre. Si quoique ce soit courrait vers lui en essayant de le tuer, il l'abattrait aussi vite, même si c'était un sith, un criminel ou une créature gigantesque.
Kerran était conscient que la traque avait commencé et qu'à présent, les choses allaient s'accélérer : maintenant que les pièges n'avaient pas fonctionné, "ils" allaient tout faire pour ne pas les perdre de vue et finiraient par les avoir. Une bataille avait été gagné, peut-être plusieurs, mais la guerre était loin d'être terminée. En remontant, il vit enfin ce que Léarra espérait au moins trouver : un bloc de données. Il le ramassa et l'alluma. En lisant rapidement les dernières notes, il comprit qu'il avait trouver ce dont ils avaient besoin : un peu d'espoir.

Léarra observait Kerran qui avançait seul au devant du groupe, son blaster à la main, mais il semblait perdu dans ses pensées. Tout comme elle. Elle se sentait coupable de ne pas avoir sauté à son cou lorsqu'il se réveilla de sa violente et fugace fièvre. Peut-être que ce n'était pas son genre finalement ou peut-être que les cris de Kerran l'avait quelque peu étonnée au point qu'elle ne savait plus comment réagir face à une telle situation. Devait-elle le rattraper pour lui demander pourquoi il lui avait cacher l'existence de Mary et de son fils ? Elle avait même du mal à formuler cette simple pensée dans son esprit. Kerran était devenu un vrai mystère à présent mais cela ne l'empêchait pas d'avoir encore ce frisson lorsqu'elle songeait à lui. Ils avaient maintenant une certaine complicité mais celle-ci était remise en question par les dires de Kerran lors de son délire paranoïaque. Elle songea qu'il s'agissait sans doute d'une blessure secrète et douloureuse que l'homme avait tenté de cacher. Peut-être ne devait-elle pas lui en parler. Probablement valait-il mieux faire comme si de rien n'était.
Elle se sentait honteuse, car elle avait cette jalousie qui grandissait en elle et elle se réprima plusieurs fois pour avoir cette attitude et ces pensées. Elle revint à la mort de sa famille, l'attentat contre eux et les révélations de Youne Tray qui avait confirmé les pires craintes de Kerran. Tout était lié. Ils effaçaient les traces de leur existence, le moindre témoin, le moindre intermédiaire disparaissait. Et c'était ce qu'elle était : un simple intermédiaire. Le complot ne tenait pas la route, pensa-t-elle, s'ils étaient si puissants, ils auraient fait en sorte qu'elle soit pourchassé par les autorités pour recel, pour trafic illégal ou même de tentative d'attentat. Il n'en était rien, ce qui prouvait qu' "ils" n'avaient aucune envie d'attirer l'attention même en dénonçant une pirate, même en créant de fausses preuves contre elle. Ils restaient dans l'ombre et comptaient bien le rester. Ils agissaient là, au nez et à la barbe de tout le monde sans que personne ne les voient pour autant. Pires que les Hutts, plus sombres que les sith, plus intelligents que les criminels de bases ou les contrebandiers. Mais qui étaient-ils ?
Elle espérait de tout cœur trouver celui qui l'avait mis en relation avec eux mais elle imaginait qu'il était déjà mort, comme bien d'autres intermédiaires. Peut-être que Kerran songeait à la même chose et espérait trouver un indice, même minuscule sur ce mystérieux groupe. Elle vit que le couloir qu'ils arpentaient maintenant remontait à présent vers la surface et elle comprit que son espoir avait été vain. A part Youne Tray, il n'y avait plus personne ici. Elle vit Kerran ramasser quelque chose par terre, celui-ci cria :
- Léarra ! J'ai trouvé quelque chose !
Elle courut pour le rejoindre et songea un instant à certains holofilms romantiques qu'elle avait pu voir. Elle sourit, constatant la bêtise d'une telle pensée. Lorsqu'elle arriva jusqu'à lui, elle avait légèrement rougit et cela ne manqua pas à Kerran :
- Bah... qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-il avec un sourire.
- Je... rien rien... répliqua Léarra en baissant la tête. Qu'est-ce que tu as trouvé ?
Il désigna le databloc en disant :
- Ceci... je pense qu'il appartenait à la personne qui t'as contacté... en tout cas ça y ressemble, compte-tenu de la note : "Ils m'ont doublé les salauds ! Ils vont voir qu'on ne se moque pas d'Argan Nosh !"
Léarra eût soudain comme un flash :
- Argan Nosh... oui... C'est lui ! s'exclama-t-elle.
- Il y a une autre note : "J'ai mis mes gars sur leurs traces, mais ce sont de véritables fantômes (...) Je fournirais mes rapports d'enquête à un chasseur de prime, ils sont bien plus capables que mes hommes de mains, si jamais j'en apprenais plus. (...) Mes gars ont été tués sur Naboo mais ils ont eu le temps de m'envoyer leur récit : il y avait un colis avec eux et ils ont pu entendre qu'ils restaient sur Naboo quelques temps, comme s'ils avaient un planning précis à respecter. Le dernier vaisseau à avoir été approché se nomme "Sabre Pourpre", un appareil de contrebande, ces imbéciles sont tombés dans le même piège que moi. J'espère que cette jeune femme est sortie indemne de sa livraison et j'ai............". La note s'arrête là... reprit Kerran. Visiblement, il a été dérangé... ou dévoré...
- Il était près de la sortie... peut-être a-t-il lâché son databloc et s'est mis à courir... déduisit Léarra.
- Probablement... donc il est encore en vie... fit Kerran avec un ton mystérieux. Mais ça n'a plus d'importance maintenant qu'on a ces informations... expliqua-t-il en mettant le databloc dans une poche de sa veste. La chasse continue !
Léarra sembla soudain inquiète :
- Tu crois que c'est une bonne idée ? ça ne leur a pas porté chance...
- Tu ne veux plus venger ta famille ? fit Kerran avec une pointe de colère, comme s'il s'agissait de sa propre famille.
- Si... mais...
- On rejoint le vaisseau et on s'occupe d'eux... souffla-t-il en reprenant sa marche.
Léarra resta silencieuse. Peut-être tenait-elle d'avantage à Kerran et que les "fantômes" qu'ils traquaient, étaient trop "puissants" pour eux. Le groupe remonta vers la surface et soudain, il y eût un bruit sourd puis le sol trembla violemment. Kerran se retourna doucement, comme si le son ne s'était produit que dans sa tête et il vit une épaisse fumée venant en contrebas. Son sang ne fit qu'un tour :
- Courrez ! Vite !! hurla-t-il, suivit de près par Léarra, Man'Kcini, Aze et An'Rose.
Un torrent de flammes arriva à vive allure vers eux tandis qu'il y avait des explosions le long du couloir.
Kerran et Léarra furent les premiers à atteindre la surface, le passage donnait sur une plate-forme et lorsqu'ils sortirent un tir de blaster les frôla de près. Ils se mirent à couvert derrière des caisses de métal et dégainèrent leurs armes.
- Ils sont coriaces, je te l'accorde ! lança Kerran en référence aux précédentes paroles de la jeune femme.
Man'Kcini les rejoignit tout en sortant deux blasters et en tirant plusieurs salves sur leurs attaquants. Kerran en tua deux, Léarra en toucha un à la jambe, Man'Kcini se chargea de le "finir" par un tir entre les deux yeux.
- Il en reste 5 ! constata Léarra.
Elle tira pour couvrir la sortie d'Aze mais lorsqu'An'Rose sortit à son tour, un des attaquants le blessa à la poitrine ce qui causa sa chute dans le tourbillon de flammes qui remontait comme une nuée ardente. Le sol trembla une nouvelle fois après une violente explosion qui envoya du feu vers le ciel pollué de la planète. An'Rose était mort, dévoré par l'enfer. Le sol se lézarda nettement juste en dessous de leurs pieds.
- On ne devrait pas rester là ! cria Kerran en abatant un attaquant. Le sol va s'effondrer !
Léarra acquiesça .
Man'Kcini tua deux autres ennemis tandis que Kerran roula à découvert et tira plusieurs fois, sans forcément viser, et en abattit un autre. Léarra, Man'Kcini et Aze sortirent à leur tour de derrière les caisses en tirant vers le dernier homme. Il tomba net. Et derrière eux, le sol d'effondrait littéralement : les Enfers n'existaient plus désormais .
- On ne doit pas rester ici... réitéra Kerran. Les autorités vont arriver... Nous devons retourner au vaisseau !
Léarra semblait un peu à bout de souffle ce qui attira l'attention de Kerran :
- Est-ce que ça va ? questionna-t-il.
- Oui... c'est juste que... An'Rose... fit-elle avec tristesse.
- Je comprend... répondit Kerran en la prenant dans ses bras. Je suppose que ce vieux fou de Youne est mort aussi... peut-être que c'était ça qu'il avait essayé de me cacher... "Ils" ont du poser un explosif et...
- Ou peut-être que c'est lui qui a activé cette bombe... avança Léarra. Peut-être avait-il la mission de nous tuer...
Kerran paraissait pensif. Décidément, ils avaient la mort aux trousses. Il avança vers le cadavre d'un des hommes qui les avaient attaqués et observa d'étrange détails.
- Qui a-t-il ? demanda Léarra avec inquiétude.
- Ils ont des visages humains... mais ils n'ont pas l'air de l'être... remarqua-t-il puis il se retourna vers elle. Ne restons pas là...
Kerran avait envie d'un petit moment de calme pour enfin parler à Léarra de tout ce qui était arrivé : le baiser, son délire et ses révélations. Il voulait savoir ce qu'elle ressentait, ce qu'elle imaginait même. Léarra n'attendait que cet instant privilégié pour discuter avec lui, semblait-il, espérant également lui faire part de certaines observations...

Le groupe avait rejoint le Vulpture au moment où le soir commençait à poindre à l'horizon. Ils ignoraient combien de temps ils avaient passé dans les bas-fonds de la ville. A l'intérieur, Aze se chargea de réparer des dégâts mineurs causés par l'attaque des chasseurs TIE tandis que Man'Kcini était dans ses appartements pour prier, Léarra et Kerran étaient exactement comme ils l'avaient espéré : tout les deux seuls. Kerran faisait un scan approfondit du vaisseau, imaginant que leurs agresseurs avaient pu poser une autre bombe mais il ne trouvait pour l'instant rien, et heureusement. Léarra s'était assis juste à côté de lui et demanda d'un ton détaché :
- Où va-t-on alors ? Naboo ?
Kerran sortit de ses pensées et haussa les épaules :
- Je l'ignore...
- Tu l'ignores... je ne comprend pas, quand tu as lu le databloc tu as dit...
- Je sais ce que j'ai dit... répliqua Kerran. Seulement... il y a autre chose... je ne sais pas si je dois t'en parler... tu vas peut-être me prendre pour un fou...
Léarra sourit :
- C'est déjà le cas... ne t'inquiète pas...-elle constata qu'il restait sérieux et son sourire s'effaça- Je plaisante... tu peux tout me dire, tu sais... reprit-elle.
-Lorsque j'ai déliré... quand je me suis "endormi"... commença-t-il, Léarra semblait tendre l'oreille, espérant avoir des détails sur ce qu'il avait pu crier. J'ai eu... une vision... ou un rêve... je l'ignore... Une personne m'a parlé... raconta-t-il, Léarra semblait déçu mais restée néanmoins attentive. Il m'a dit d'aller sur Dantooine, que j'aurais la réponse à certaine de mes questions là-bas...
- Tu penses qu'on doit y aller ? demanda-t-elle.
- Oui... Mais j'espère juste ne pas me tromper...
Léarra laissa de côté ses sentiments, ses propres interrogations et décida de lui faire part de ce qu'elle avait pu constater :
- Kerran... tu sais, quand la bête a foncé sur nous... elle aurait dû nous atteindre depuis longtemps... mais c'est comme si elle reculait et luttait contre un champ d'énergie... Et tu étais le seul à avoir la main levée et....
- Quoi ? sourit Kerran, se retenant même d'éclater de rire. Tu crois que je suis un Jedi ?!
Léarra secoua la tête, très sérieuse :
- Non... mais en tout cas, tu es peut-être sensible à la Force... je n'ai pas d'autres explications que celle-là... et puis, il y a cette vision maintenant...
- Ce rêve... souligna-t-il.
- Cette vision, corrigea-t-elle.
- Rêve !
- Vision !
- Bref ! ça n'a rien de "spécial" d'avoir de l'intuition, toi-même tu en as ! ça ne veut absolument rien dire !
- Tu es le seul à avoir touché la bête d'aussi loin... tu nous as évité d'exploser par deux fois et tu as su que Youne nous cachait quelque chose...
- Ah bravo, maintenant je suis devin ! souffla Kerran. Et tu vas me dire que Dantooine est un sanctuaire de la Force et c'est là-bas, comme par hasard, que je dois aller ? Il y a des réponses à mes questions là-bas pas des réponses sur ma nature !
- Je ne vois pas ce qu'il y a d'insultant d'être un jedi ou même d'être sensible à la Force ! Pourquoi tu t'énerves ?
- Pour rien... répondit-il.
Léarra avait maintenant une autre question à lui poser, peu importe si ça n'avait rien à voir avec le sujet, il fallait qu'elle sache :
- Kerran... ça n'a aucun lien mais... est-ce que tu m'aimes ?
Kerran était soudain extrêmement sérieux, il avait même l'air gêné.
- Léarra... il y a eu beaucoup d'événements ces derniers temps... c'est arrivé comme ça... je... bredouilla-t-il.
- Bon... je suppose que c'est ta manière de me dire "non" ou d'éviter le sujet... répliqua rapidement Léarra. Merci beaucoup de ta franchise !
Elle se leva et dépassa la porte du cockpit.
- Léarra... appela-t-il calmement. Assieds-toi... je vais t'expliquer...
La jeune femme ne pouvait refuser d'en savoir plus et s'assit aux côtés de Kerran. Bien que cette fois, elle ne s'attendait pas à une déclaration. Celui la regarda tristement et raconta d'un ton glacial :
- J'ai été marié... Elle s'appelait Mary... Nous avons eu un enfant...
- Qu'est-il arrivé ?
- Ils sont morts... tout au moins, je le crois... j'ai vaguement le souvenir de leur décès mais je ne me rappelle rien... la fièvre m'a remémoré des détails mais pas tout... expliqua Kerran. C'est grave pour moi : tu te rends-comptes ?! Oublier sa femme et son fils !
- Il a du se passer quelque chose pour que tu les oublies... ce n'est pas de ta faute, j'en suis sûre... répondit Léarra avec un ton compatissant. Ne t'inquiètes pas... on trouvera les réponses que tu cherches... lorsqu'on sera sur Dantooine...
Kerran sembla encore plus soucieux.
- Dans cette "vision", l'homme me disait que ceux qui m'ont enlevé... continuaient de le faire au présent... c'est ce qui m'inquiète aussi... Parce-que je me rappelle maintenant de ce qu'ils m'ont fait... ils m'ont fait me rappeler d'eux, j'ai aussi vu des charniers, des corps entassés d'hommes, de femmes et d'enfants morts pour je ne sais quelle raison ! Léarra ! J'ai tout revu comme si j'y étais à nouveau ! Je voyais ça les yeux ouverts et même clos ! cria Kerran, des sanglots dans la voix. Je me suis mis à boire... à tout faire pour être le moins possible dans la réalité... je sais maintenant que je ne peux pas échapper à mon passé.
Léarra le prit dans ses bras, Kerran se laissa bercer par le parfum de la jeune femme. Il se sentit reposé dans ses bras et il espérait un jour qu'elle lui pardonne...

Le Vulpture vibra légèrement, les réacteurs principaux crachèrent des flammes et le vaisseau s'éleva dans les cieux de Coruscant. Il était comme une tâche noire dans la lumière, une forme hybride dans la pureté .
- Direction Dantooine ? demanda Léarra en se tournant sur Kerran qui avait perdu son légendaire rictus depuis plusieurs heures.
- Oui... Dantooine... souffla-t-il en tapant divers codes alors que le vaisseau avait quitté l'atmosphère de Coruscant.
Les lumières de la gigantesque planète-ville s'estompèrent devant celle des myriades d'étoiles en face d'eux. Leurs effets sur Kerran paraissaient s'être évanouit, il avait l'air hermétique à toutes choses. Son humour et son imparable arrogance ne semblaient plus exister non plus. L'ancien Kerran était comme mort, remplacé par un homme sérieux, mûr et torturé. Léarra ne pouvait s'empêcher de penser aux événements des Enfers et songea à ses propres observations : Kerran était-t-il un Jedi ? ou un "sensible à la Force" ? Est-ce que cette remarque qu'elle lui avait faite eût pour conséquence de le rendre plus sérieux ? plus sage ? plus mûr ? Léarra l'ignorait totalement. Elle devait se faire une raison : Kerran avait eu une femme et un enfant... et sans doute qu'il les aimait encore. Il n'y avait pas de place pour un autre amour, se dit-elle en baissant la tête.
- On passe en vitesse lumière ! cria Kerran dans le comlink interne du vaisseau, s'adressant à l'équipage tout entier.
Léarra sortit de ses pensées à cet instant.
- Est-ce que ça va ? demanda Kerran en fixant les différents écrans de contrôle tandis que l'appareil passait en hyperespace.
- Oui... laissa-t-elle échapper entre ses lèvres. Je... non, rien d'important...
Kerran la fixa quelques instant avant de revenir aux écrans :
- Personne ne nous poursuit... observa-t-il. Dantooine va nous permettre de nous reposer un peu... de retrouver nos repères et de préparer un "plan d'attaque"...
Léarra se tourna vers lui : il était toujours très sérieux.
- Un plan d'attaque ?
- Oui... de Dantooine nous essaierons de localiser le Sabre Pourpre... Mais il nous faut un plan d'attaque... une façon de procéder pour accoster ce vaisseau ou trouver le colis... s'il s'agit vraiment d'une arme, il pourrait la retourner contre nous... il faudra agir avec prudence, expliqua Kerran.
- Très bien... mais je te rappelle que nous n'allons pas sur Dantooine pour une cure, mais pour toi, fit Léarra. Voyons d'abord les choses que tu apprendras là-bas...
Kerran acquiesça :
- Tu as raison, excuse-moi... Je ne sais plus trop où j'en suis ces derniers temps...
- Je comprend, ne t'en fais pas... répondit Léarra d'une voix douce. Tu ferais mieux d'aller te reposer un peu... je vais prendre les commandes...
Kerran n'eût, étrangement, aucune envie de refuser une telle proposition :
- Très bien... appelle-moi au moindre problème... et à défaut, quand on sera en approche de Dantooine.
- D'accord, ne t'en fais pas...
Kerran sortit du cockpit et se dirigea vers une des pièces vides du vaisseau où était placée une couchette. Il s'allongea et ferma les yeux, presque instantanément. Léarra était maintenant seule, à nouveau. Elle pensa que c'était l'histoire de toute sa vie : Kerran la laisse seule, Kerran revient, Kerran la laisse seule... Elle espérait encore cacher ce qu'elle savait du Sabre Pourpre, après tout, peut-être qu'ils n'allaient pas monté à son bord. Mais elle songea surtout au seul homme de ses pensées : Kerran. Même absent, elle pouvait sentir sa présence à côté d'elle. Elle ferma les yeux : décidément, il était plus qu'évident qu'elle ne sortirait pas de cette histoire indemne...

Le hurlement de la prisonnière brisa le silence que les tirs de blasters avaient précédé. Un son rauque et terrible sonna dans le ciel tandis que le sol vibrait et gronda. A côté d'elle, une dizaine d'autres prisonniers avaient été solidement attachés. Leurs blessures avait l'air grave, l'un d'eux avait un oeil arraché et une autre n'avait plus de bras gauche. Ils ne criaient pas, ils restaient muets malgré leurs terribles blessures et il n'y avait que cette femme qui hurlait. Elle clamait :
- Kerran !! Ne fais pas ça !!
Les ténèbres effacèrent la scène puis un tir glacial de blaster résonna et le silence revint. Kerran ouvrit rapidement les yeux puis se releva en levant la main pour essuyer la sueur qui perlait de son front.
Un cauchemar... ce n'était qu'un cauchemar ! pensa-t-il. Reste calme Kerran...
Il sentit un souffle froid dans sa nuque et se retourna lentement.
- Pourquoi tu as fait ça... ? fit une forme lumineuse.
- Mary ? souffla Kerran, les larmes aux yeux. Non... c'est impossible !
- De la lumière, tu as tout oublié ; mais des ténèbres, tu as tout appris...
- Pourquoi est-ce que tu dis ça ? demanda Kerran. Pourquoi tu fais ça ? Je sais bien que tu n'es pas réelle...
- Tu n'en sais rien... répliqua la forme lumineuse dont le visage apparut légèrement. Je ne te fais pas peur ?
- J'ai vu des choses tellement pires que celles-ci... et ton visage reste la plus belle des choses... souffla-t-il. Pourquoi fais-tu cela ?
Mary baissa la tête :
- C'est la volonté de la Force... expliqua-t-elle, calmement.
- Quoi ? s'étonna Kerran.
- Pourquoi es-tu si distant avec Elle ? questionna Mary.
- Même si tu es devant moi en ce moment... j'ai dû mal à y croire... à cette "Force"... expliqua-t-il. Un jour j'ai sauvé cette fille sur Dantooine... je crois qu'elle s'appelait Vena... Je ne sais pas ce qu'elle est devenue mais je sais que les Jedi n'avaient pas apprécié que je la sauve et que...
- Te souviens-tu de qui tu étais à cette époque ? demanda Mary.
- Qui je ... quoi ? J'étais Kerran, un pirate, un...
- Non Kerran... tu ne l'étais pas, répondit-elle puis elle ferma les yeux. Je ne peux t'en dire plus... la Force te montrera la voie sur laquelle tu devras aller... tu trouveras tes réponses sur Dantooine...
Kerran se réveilla violemment, le sang glacé et il but plusieurs gorgées d'une boisson désaltérante.

Chapitre 6 : La voix des abymes.


Le Vulpture sortit de l'hyperespace à proximité de la planète Dantooine, ses quatre principaux réacteurs baissèrent de régime et l'appareil décèlera. Kerran arriva en trompe dans le cockpit :
- Tu devais me prévenir à l'arrivée sur Dantooine ! cria-t-il.
Léarra sembla surprise :
- Je t'ai appelé il y a quelques minutes... se justifia-t-elle. Tu dormais ?
Kerran s'assit en passant sa main sur son visage.
- Oui... enfin non... bredouilla-t-il . Je ne préfère pas en parler.
La planète était maintenant devant eux, l'éclat émeraude de ses plaines et le bleu profond de ses mers donnaient une impression étrange à Kerran, qui avait admiré la beauté artificielle de Coruscant. Il eût comme une impression de déjà-vu, rapidement effacée par ce "petit quelque chose" qui lui faisait remarquer qu'il n'avait pas voyagé depuis longtemps. L'appareil vira vers le spatioport principal de la planète, Kerran remarqua sur son écran l'enclave Jedi et l'impression de déjà vu revint aussi vite. Mais il préféra l'ignorer.
Léarra avait l'air vexée depuis leur conversation mais elle restait concentrée sur leur mission et remarqua :
- On pourrait parler de notre affaire aux Jedi, non ? Ils nous écouteront forcément...
- Ou pas... répliqua Kerran, visiblement il n'aimait guère cette idée.
- Ils ne vont pas nous juger ! continua Léarra. Et ...
- N'en parlons plus ! cria-t-il.
Léarra se leva et marcha jusqu'à la sortie du cockpit puis se retourna sur lui :
- Inutile d'être aussi sec... moi je ne t'ai rien fait ! C'est plutôt toi qui m'a, une fois de plus, blessée... fit-elle avec un ton attristé. Mais de ça aussi tu ne veux pas parler !
Elle sortit silencieusement, la porte d'accès claqua froidement et laissa Kerran face à lui-même. Qu'était-il devenu ? Il n'était plus que l'ombre de lui-même, plus qu'une image fade. Il y avait quelque chose en lui qui avait changé... quelque chose de profond, de fondamental. Il se sentait plus sombre et son âme semblait s'être évanouie avec ses souvenirs. Kerran se leva de son siège mais tomba à genoux, comme s'il n'avait plus aucune force et il sentit une brûlure qui s'intensifiait sur sa jambe gauche. Il releva son pantalon et constata qu'il y avait là un symbole. Ce n'était pas un tatouage, c'était une marque incandescente qui continuait de se consumer. Il cria de douleur. La souffrance était insupportable. Il frappa du poing contre le sol du vaisseau en priant pour que cela cesse.
- Tu approches de ta voie, Kerran... siffla une voix dans l'air.
Il jeta vaguement un oeil dans le cockpit et constata qu'il n'y avait personne.
- Qu'est-ce que... commença-t-il avant de crier à nouveau sous la douleur.
- La ferme ! Minable ! vociféra la voix. Tu dois endurer la souffrance ! Tu n'es pas aussi faible que ça ! Pas aussi faible que cette humaine misérable que tu trimbales avec toi de planètes en planètes !
La voix semblait se déplacer dans les airs tout en s'approchant de l'oreille de Kerran.
- Oh, je sais ce que tu te dis ! "Je suis fou, j'entend des voix, blabla"! Tu n'es pas plus fou que les gens qui t'ont suivi ! Tu es simplement perdu et tu attendais que je vienne te réveiller ! continua la voix. Tu ne te rappelles pas de moi, je veux bien le comprendre, tu ne te souviens pas de ton passé après tout ! Je n'ai donc pas à me sentir vexé !
- Qui êtes-vous ? demanda Kerran d'un ton froid, observant que le symbole avait cessé de se consumer.
- Ahahah ! cria la voix. Je dois bien avouer qu'il y a des années une telle situation aurait eu le don de me mettre en colère ! Mais aujourd'hui je trouve ça plutôt amusant ! Tu es là... désemparé... toi et tes souvenirs ! Toi et ton pitoyable "instinct de survie" !
Kerran fronça les sourcils comme s'il avait reconnu quelque chose.
- Tu t'en souviens n'est-ce pas ? poursuivit la voix. C'est la dernière chose que tu m'aies dite avant de me tuer ! Moi qui t'avais pourtant tout appris ! Moi, ton maître !! cria-t-il. Non, tu ne te souviens pas hein ? Ce qui me venge, il me semble, c'est de te voir dans un tel état ! Toi qui était si prometteur... toi qui était si puissant ! Bien trop puissant d'ailleurs... Je me dis aujourd'hui, avec le recul, que c'est bien nos règles pourtant... que tu as suivis...
- Nos... règles ? balbutia Kerran.
- Oui... les règles des Sith !
Kerran eût soudain le souffle court.
- Ahaha ! Et voilà, tu imagines que tu rêves ! Que c'est un autre cauchemar ! Une autre manipulation ! Mais je suis désolé de te dire que c'est bien la réalité ! Je "bloque" ta jeune amie, Léarra... elle n'accoura pas pour t'aider... Un sacré tempérament cette fille ! Bien qu'un peu trop docile avec toi depuis quelques jours ! ça aurait été une apprentie parfaite ! émit la voix. J'ai pu voir ta stupidité face à elle ! Toujours à ressasser le passé, Kerran ! Alors que l'avenir te tend les bras... elle ne réclame qu'un baiser, que de la passion, que d'un peu de sacrifice !
Kerran avait les larmes aux yeux.
- Vous... vous êtes...
- Ahahaha ! vociféra la voix. Tu es vraiment devenu faible, Kerran ! Je pensais que tu me faisais marcher ! la voix fit une pause puis continua : il était tant que je te réveille Arkerran, mon ancien apprenti !
- Je ne suis pas cet homme !
- Voiles-toi la face, peu importe ! Tu restes Arkerran !
- Les Sith ont disparu depuis des années !
Il y eût une longue pause.
- Nous devions faire notre retour... j'ai fomenté un plan contre la République et tu étais à mes côtés, mais tu m'as trahi après cette affaire avec ta femme... déjà à l'époque tu étais pitoyable !
- C'est vous qui avez préparé ce plan... vous l'avez légué à un groupe et...
- A vrai dire, je n'y suis absolument pour rien... mon plan était plus vindicatif... (Kerran fût comme électrocuté) si ces éclairs ne te rappellent rien, je te conseille vivement de marcher sur la Voie... au Nord Ouest, à 4 kilomètres de l'enclave Jedi... tu y trouveras de quoi te "souvenir".
Kerran souffrait maintenant de l'électrocution mais la voix semblait avoir disparue. Léarra arriva en trombe dans le cockpit et s'agenouilla devant Kerran :
- Oh non ! ça va ? Je suis désolée pour tout à l'heure je...
- Non... souffla-t-il en posant sa main sur sa joue. Tu avais raison...
Il s'approcha d'elle, ses lèvres touchant les siennes puis lui fit un rictus sombre :
- Je dois néanmoins partir seul... je dois comprendre... expliqua-t-il. Tu ne peux venir là où je vais...

L'équipage resta à proximité du vaisseau tandis que Kerran traversait le spatioport vêtu d'un habit ample et un capuchon pour dissimuler son identité. Une petite cité était installée là depuis quelques années, Kerran constata le contraste entre cette ville et Mos Espa par exemple : tout semblait calme, aucune bagarre, aucun trouble de toutes sortes. Tout le monde ou presque saluait Kerran par un "bonjour étranger" ou un signe de main. Kerran répondait toujours d'un hochement de tête tout en empêchant une forme de colère d'exploser en lui. Il se sentait agacé et ne cessé de se battre contre lui-même : pourquoi s'énervait-il ? Il pensait aux paroles de cette voix, son soit-disant "ancien-maître" : Kerran était ou plutôt avait été un Sith. Il se refusait intérieurement à croire une telle chose.
Non. Il était simplement Kerran, un pirate, un contrebandier rien d'autre !
Mais au fond de lui, il sentait un sentiment fort, une rage qui commençait à naître, de plus en plus puissante. Sa passion pour Léarra ? Sa détermination à vouloir venger ses parents ? Son envie de détruire à jamais ceux qui l'ont enlevé et torturé. Ceux qui ont tenté de les tuer depuis le début de "l'affaire du colis". Il ressentait une tension forte qu'il interpréta finalement comme de la haine et jamais elle n'avait été plus forte qu'en ce moment.
- Hé toi ! L'étranger ! cria quelqu'un derrière lui.
Kerran se retourna calmement.
- File moi tes objets de valeurs et dépêche ! ordonna l'homme en regardant nerveusement autour de lui.
- Je vois que vous n'avez pas peur de l'autorité des Jedi... commenta Kerran. Même si votre nervosité aurait tendance à prouver le contraire... Vous feriez mieux de rentrer chez vous...
L'homme s'approcha de quelques pas de Kerran tout en pointant un petit blaster, à peine dissimulé, vers la poitrine de celui-ci.
- Fais pas l'andouille minable ! Files moi tes crédits !
Kerran sentit alors quelque chose de familier qui commençait à gronder en lui.
- Tu ferais mieux de rentrer chez toi... réitéra-t-il avec une voix plus sombre.
- T'essaies de me faire peur c'est ça ?! C'est MOI qui pointe une arme sur toi mon gars ! Pas l'inverse ! souffla l'homme entre ses dents.
Tout alla très vite.
Le blaster vola à plusieurs mètres derrière le criminel tandis qu'il recevait trois coups de poings bien placés. Sa gorge se serra, il commença à étouffer.
- Tsss tsss tsss... siffla Kerran. Misérable humain... Tu ignores à qui tu parles... continua-t-il calmement, d'un ton froid, laissant cette impression familière s'emparer de lui, la laissant l'envahir complètement : il se sentait comme de nouveau en vie.
Le criminel étouffait et parvint à prononcer quelques mots vagues :
- ...femme... malade... besoin... argent... soins...
Kerran relâcha la gorge du criminel et ne se rendit-compte seulement à cet instant qu'il avait utilisé la Force. Ses pensées le saisir : alors c'était vrai... alors il était bien un Sith !

Kerran restait figé devant cet homme, à terre, qui le dévisageait avec effroi. Sa rage en pleine ébullition, ses doigts tremblaient comme s’ils voulaient saisir quelque chose et Kerran imaginait que cette chose devait être un sabre-laser. Il voyait bien qu'il n'en avait pas, son blaster était de l'autre côté mais il restait sclérosé tandis que ses pensées défilaient dans son esprit.
Pourquoi voulait-il faire cela ? Pourquoi vouloir prendre un sabre laser ? Même une arme d'ailleurs. Sa rage grondait en lui, elle montait, affectait son sang et atteignait sa vue. Il sentait ce sentiment, comme un virus, infecter tous ses membres et ceux-ci se glaçaient dans l’instant. Kerran avait le regard vitreux et il restait immobile. Son agresseur comprit qu'il ne risquait plus rien à s'échapper devant les yeux du contrebandier : il se disait qu'il avait réellement des soucis mentaux. Il fit un mouvement pour se relever. Kerran le fixa aussitôt avec un regard d'acier, comme un droïde assassin implacable, et il leva sa main droite. Il étranglait cet homme sans aucun remords, malgré ses cris et malgré ses bribes de paroles : "aider... femme... argent". Kerran ne semblait même plus écouter. Il le fixait droit dans les yeux jusqu'à ce qu'il sentit le pouls du criminel s'éteindre.
Plusieurs personnes, qui avaient été alertées par les cris, coururent vers le cadavre du malfaiteur et l’un d’eux appela les Jedi en vociférant près d’un temple situé à proximité. Un maître Jedi à la bure brune foncée sortit du bâtiment et courut vers la foule qui s’était rassemblée en cercle autour du mort.
- Que s’est-il passé ! Cria le Jedi.
- Il y avait deux hommes ! Témoigna quelqu’un dans la foule.
- Oui ! Ils étaient deux ! Cria un second.
- Où est l’autre individu ? Demanda le maître avec un ton grave.
Cependant, la foule se contenta de bredouiller des « on l’ignore » tout en reprenant un brouhaha terrible. Chacun y allant de sa propre interprétation. Le maître Jedi resta immobile en fixant une petite ruelle et la Force l'attirait vers elle. Lorsqu’il parvint jusque dans l’étroite allée, il perçut un souffle glacé et compris de quoi il devait s’agir :
- Un sith... murmura-t-il pour lui-même.
Le maître suivit les traces de pas du regard, la Force lui révélant leur emplacements, et il commença à avancer. Il songea un instant à prévenir le Conseil mais il espérait pouvoir résoudre le « problème » seul. Les Sith n’avaient pas réapparu depuis longtemps, celui-ci ne devait être qu’un apprenti et donc, il ne devait pas être très puissant.
Kerran sentait la présence du Jedi, là, juste derrière lui. Alors il commença à accélérer le pas. La tension rendait ses muscles rigides, s’il devait courir, il tomberait sûrement et ses pensées augmentèrent cette pression. Pourquoi avait-il fait cela ? Pourquoi l’avait-il tué ? Il se rendait compte maintenant de ce geste terrible et des conséquences qui allaient en découler. Un maître Jedi était sur ses traces, les choses étaient mal parties et une pensée étrange traversa son esprit : il observa qu’il n’avait pas de sabre-laser. Une idée étrange, comme s’il souhaitait se battre intérieurement alors qu’il n’avait aucune envie de cela. D’un autre côté, il ne souhaitait pas se rendre. Il prit de la vitesse et arriva à la sortie du spatioport. Kerran arriva devant les immenses plaines de Dantooine, les collines émeraudes étaient éclairées par les rayons du soleil et faisaient scintiller les gouttes d’eau qu’une légère pluie avait déposées sur les herbes vertes. Il eût soudain une vision. Il se souvenait maintenant où se situait la Voie.
Il jeta un regard glacial derrière lui puis se mit à courir en utilisant la Force et s’enfonça dans les plaines verdoyantes.

Le maître Jedi s'arrêta net. Il se concentra, laissa la Force envahir son esprit et communiquer avec lui. Seulement, il ne "voyait" plus rien, comme si un voile s'était apposé devant ses yeux et il ne parvint plus à distinguer la réalité. Il était comme aveugle. Lorsqu'il fit quelques pas en arrière, sa vue revint et une pensée le fit tressaillir.
- Cette fois le Conseil doit être informé... souffla-t-il d'une voix profonde.
Et il se dirigea en courant vers le spatioport.

Chapitre 7 : La Voie de l‘ombre.

Kerran avançait calmement dans la plaine, tentant de ne pas attirer l’attention des chiens Kath qui dévoraient un Gizka non loin de lui. Les visions se répétèrent au fil de sa marche et il savait de mieux en mieux où il mettait les pieds : Il était sur la « Voie ». Nommée ainsi par un groupe Sith inconnu des autorités locales. C’était cette voie qu’un ancien Jedi avait arpentée et en était revenu transformé physiquement et mentalement. Elle était désormais la Voie de l’Ombre, la route des Sith et Kerran marchait sur cette voie. Pour lui, la seule chose qui comptait, c’était la vérité, ce qu’il allait enfin apprendre sur lui ainsi que son passé. Il dépassa un arbre à l’allure menaçant et arriva devant des ruines.
Non, ce n’était pas des ruines.
Il marcha lentement dans leur direction puis accéléra le pas... il courrait maintenant vers elles.
- Non ! Hurla-t-il, sans même se soucier des chiens Kath.
Il retira la mousse verte épaisse qui recouvrait ce qu’il avait cru être une roche. Kerran put y lire « domaine de Mary Ceria » et ces mots résonnèrent dans son esprit. Autour de lui, la nuit naquit du jour et il resta figé, à genoux, portant l’écriteaux comme un terrible fardeau.
La vision se dessina dans les volutes de nuages obscurs et bientôt il pu y voir des images.
Il faisait nuit. Mary Ceria et son fils était dehors, observant les étoiles avant d’aller dîner. Son jeune fils posait les sempiternelles questions sur les astres et elle tentait de lui expliquer par des mots simples.
Eux, ils étaient sur la colline d’en face. Leurs habits d’ébènes se camouflant dans les ténèbres de la nuit. Ils attendaient un signe, quelque chose qui leur feraient se décider à attaquer et le signe arriva. Le chef leva le poing et montra du doigt la direction de Mary et son fils.
Les lames rougeoyantes brillèrent dans l’obscurité. Les Sith se mirent à courir vers la demeure, brandissant leurs sabre-lasers en hurlant. Ils devaient s’abattre sur leurs victimes comme une tempête. Un tourbillon de lumière écarlate meurtrière. Mais quelque chose n’allait pas. Lorsqu’il vit cette femme hurler, ordonnant à son fils de rentrer à l’abri, Kerran ressentit quelque chose et cela le troubla profondément. Ses yeux s’humidifièrent et il ne put retenir ses larmes. De la compassion. Voilà ce qu’il ressentait. Il avait été élevé pour n’avoir qu’un cœur de ténèbres, de mort et de destruction. Et voilà qu’il découvrait que lui aussi était humain, avec toutes les faiblesses qu’on pouvait lui associer.
La scène sembla se ralentir. Il courut vers les autres Sith en criant de stopper l’attaque. Il les suppliait. Lorsqu’une main l’attrapa par l’épaule et qu’un poing vint heurter sa joue. C’était son maître, Dark Shemear, et son visage ne pouvait masquer sa profonde colère envers son apprenti.
- Misérable insecte ! Que t’arrive-t-il ?! Tu voudrais sauver cette femme ! Comme une de ces vermines de Jedi ?
Shemear s’avança, sabre à la main et le regardait maintenant avec dédain.
- Cette femme aurait pu être la tienne ! Cria-t-il. Elle t’aurait offert un descendant digne de notre sang !
Kerran perçut des cris d’hommes derrière lui. Puis il y eût des tirs de blasters.
- Regarde ! Des riverains tentent de leur porter secours... constata Shemear avec un rictus mauvais. Pitoyable... ils vont périr avec eux... (Il usa de la Force pour obliger Kerran à tourner la tête vers la scène.) Regarde ! Tout ce carnage inutile !
Les demeures situées à côté de celle de Mary prirent feu et leurs occupants sortirent en hurlant de terreur.
- J’adore ce son... pas toi mon fils ?! Lança Shemear en se tournant légèrement vers Kerran. La peur... transpirant sur chaque visage... Cette soudaine envie de survivre... cet instinct animal...
Les hurlements devinrent de pire en pire tandis que les tirs de blaster retentissaient dans la plaine.
- Que cela est plaisant à mes oreilles ! Poursuivit Shemear, jubilant. La terreur est le début du respect mon fils...
Il s’agenouilla à côté de son fils et continua d’une voix glaciale :
- Tu seras un grand Sith mon fils... Mais tu dois comprendre que je ne peux te traiter qu’en apprenti devant les autres membres de notre Conseil secret... Aucune préférence ne doit transparaître dans mes jugements. Essuie ses larmes et allons constater notre butin !
Kerran se releva avec difficulté, les jambes tremblantes et suivit son père.
- Je devrais me souvenir que tu n’as que treize ans... reprit-t-il. Tu n’observes pas les choses comme nous autres... tu ne discernes pas l’importance de notre tâche ! Bien sûr, ton cœur est comme le mien, mais apprendre nos règles, apprendre la voie des ténèbres n’a rien à voir avec le fait de la vivre. Et cette première excursion est pour toi une phase à franchir. Un « stade » à dépasser.
Ils arrivèrent devant une dizaine de prisonniers que les Sith gardaient en respect sous leurs lames rougeâtres. Dark Shemear s’avança juste devant un captif et alluma son sabre-laser. L’éclat brilla un instant dans le regard de Kerran, observant la scène avec des yeux écarquillés et Shemear reprit sa phrase :
- Ce stade... c’est celui de la compassion... expliqua-t-il. Tu ne dois plus ressentir que de la haine, cette chose que tous les êtres possèdent... cette chose fondamentale, ancrée en chacun de nous et que nous refusons de laisser s’exprimer librement ! (Il jeta un regard froid au prisonnier.) Nous accomplissons une tâche cruciale au sein de la Force... Nous supprimons les faibles et les mauvais écarts de cette société : les Jedi, les bienfaiteurs et que sais-je encore ! Cria Shemear en crachant par terre. Tout ça me donne envie de vomir !
Il désigna le prisonnier du doigt et continua :
- Que crois-tu savoir de lui ? Tu penses que c’est un homme bon simplement parce qu’il a voulu sauver cette femme ?! Tu fais erreur ! Corrigea-t-il. Je lis très clairement dans son cœur et dans son esprit : Viols, incestes et meurtres ! Voilà toutes les choses dont il est coupable ! Crois-tu qu’un Jedi viendrait l’arrêter ? Non, bien sûr ! Leur code interdit une intrusion dans les pensées de ces primitifs ! Vociféra-t-il en désignant l’homme. Et voilà où nous nous rendons utiles !
- Je vous en prie... ne me tuez pas... supplia l’homme en pleurant. J’avoue tout ! Oui, je suis coupable ! Je vous en prie !
Dark Shemear regarda son fils avec le plus grand sérieux.
- Voilà ce qu’ils sont tout juste capables de faire ! Observa-t-il. Supplier ! C’est pourquoi tu ne dois pas leur ressembler, mon fils ! N’implore jamais ton ennemi de ne pas te donner la mort que tu mérites ! C’est une preuve de faiblesse de ne pas regarder sa mort et ses actes en face !
Il posa les yeux sur l’homme, avec dédain et demanda :
- As-tu une famille ?
- J’ai... j’ai une... une femme et qu... quatre enfants... seigneur... ne me tuez pas ...
- Ahaha ! Ricana Shemear en regardant son fils puis il reprit une mine sombre et tout alla très vite.
Kerran ne vit que l’éclat du sabre-laser et le geste rapide de son père. La tête du prisonnier tomba, tranchée nette par la lame écarlate. Les autres captifs restèrent silencieux malgré leurs effroyables blessures. Dark Shemear fixa son fils avec un regard glacial :
- Prends ton sabre mon fils... ordonna-t-il.
Kerran décrocha l’arme de sa ceinture et déglutit avec peine.
- Tues-la ! Cria Shemear en désignant Mary.
Kerran alluma son sabre rouge tandis que des larmes coulaient le long de ses joues.
- Ne fais pas ça !
- Arkerran ! Reprit son père. Tu ne dois avoir aucune pitié ! Tues-la immédiatement !
Le jeune homme regarda autour de lui.
- Tues-la et je laisserais partir les autres ! Pressa Shemear.
- Kerran ! Ne fais pas ça ! Hurla la femme.
Les mots retentirent dans son esprit. Il les retiendrait à jamais.
- Ker... Kerran ? Balbutia-t-il comme pour apprendre un nouveau mot.
Mais il s’agissait simplement de son prénom. Il l’avait entendu de nombreuses fois mais jamais de cette manière. Il avait l’impression d’être humain. D’être comme les autres, alors que le prénom choisit par son père représentait tout ce qu’il haïssait.
Shemear perdait patience et, voyant son fils hésiter, décida de prendre les choses en main.
A nouveau, tout alla très vite. Trop vite. Kerran se sentit comme poussé par une force extérieure. Il y eût un cri étouffé, celui de la femme, puis le silence funèbre revint et son visage devint pâle. Kerran ne saisissait pas ce qu’il venait d’arriver. Il se recula et vit la lame de son sabre dans la poitrine de la prisonnière. Il tressaillit et fit tomber l’arme qui s’éteignit aussi vite.
- Je... C’est impossible... je n’ai..
- Je suis fier de toi mon fils... susurra Dark Shemear en affichant un rictus.
Kerran resta figé, observant le corps inerte de la belle Mary et sa blessure mortelle.
- On part ! Ordonna Shemear au groupe.
- Que fait-on des prisonniers ? Demanda un des Sith.
Shemear regarda froidement son fils en gardant son rictus :
- On ne laisse aucun survivant bien sûr... répliqua-t-il. Tuez-les tous !
Il s’éloigna tandis que les guerriers Sith tranchaient des têtes, plantaient leurs lames dans les chairs et certains utilisaient les blasters ennemis pour abattre les prisonniers. Ceux-ci mourraient plus lentement, ce qui devait sans doute les amuser. Kerran observa la scène, le sa
Modifié en dernier par Wan le Lun 17 Mar 2008 - 19:55, modifié 1 fois.
"Vous lisez une phrase formidable" (VMV)
Wan
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 19:46   Sujet: 

Youne secoua la tête :
- Non ! Pas moi... fit-il mystérieusement sans répondre vraiment à la question. Mais que faites-vous là alors ?! Je pensais que vous faisiez partit du groupe qui tente d'arrêter mes travaux...
- On est pas là pour ça non... on cherche quelqu'un... commença Kerran.
- Et on dirait que vous avez trouver quelqu'un... répondit Youne.
- ...bizarre encore cette impression de déjà vu... répliqua Kerran. Peut-être bien... continua-t-il. Mais c'est presque sûr que votre créature l'ait dévoré...
Léarra s'approcha de Kerran et lui souffla à l'oreille :
- On devrait continuer à avancer... ce n'est pas lui que j'ai rencontré...
Ce susurrement donna un frisson à Kerran, parcourant son échine et le parfum de la jeune femme troubla ses sens durant un instant. Puis il revint à lui :
- Je pense au contraire qu'il va nous suivre bien gentiment... au cas où un autre de ses "bébés" ne sortent d'une bouche d'aération ! lança-t-il amèrement. Je me demande si vous ne faites pas parti du complot après tout !
- Quoi ?
- C'est vous qui avez placé cette bombe n'est-ce pas ? Vous qui avez éteint l'éclairage et libéré ce monstre ! Et qui sait, vous nous avez peut-être tous attirés ici ! Cria Kerran, perdant littéralement son sang froid .
Il s'approchait en pointant son arme plus prêt encore de Youne avec ce regard qui laissait entendre qu'il allait tirer .
- Mais qu'est-ce qu'il t'arrive Kerran ? questionna Léarra, abasourdie de le voir dans un tel état.
- Ne t'approche pas Léarra ! Il nous a tendu un piège ! Il sait très bien qui nous sommes !
La sueur coulait le long de l'échine de Kerran qui, glacial, continuait à pointer l'arme sur Youne tout en ayant un regard d'acier.
- Avouez-le ! hurla-t-il. Avouez-le ! Vous nous avez entraîné ici ! C'est vous qui avez tout manigancé ! C'est vous qui avez tué sa famille ! (il montra Léarra du doigt tout en criant) C'est vous qui m'avez enlevé! Vous m'avez fait me souvenir de tout ! Vous m'avez torturé ! Avouez-le ou vous êtes mort !
La dernière réplique de Kerran glaça le sang de Léarra tandis qu'elle voyait en lui un tout autre homme... un individu sûrement capable du pire, y comprit de tuer. Elle observa que des larmes avaient commencé à naître dans les yeux de celui-ci.
- Je ne comprends rien à ce que vous me dîtes ! commença Youne, visiblement inquiet pour sa vie, il faisait tout pour calmer son "agresseur". Je ne vous connais même pas... comment voulez-vous que...
- Menteur! Menteur ! Menteur ! répéta Kerran en perdant patience. C'est vous, vous m'avez fait me souvenir ! continua-t-il d'hurler. Ma femme ! Mon fils ! Vous m'avez fait me souvenir ! vociféra-t-il à nouveau. Je vais vous descendre !
Léarra resta sous le choc des révélations de Kerran . Elle observa néanmoins une chose étrange sur son visage dont la sueur continuait à couler, de plus en plus abondante : son regard n’était plus celui de l’homme qu’elle connaissait et il était devenu extrêmement pâle.
- Je vais vous...
Kerran tomba net sur le sol glacial et humide des bas-fonds. Léarra s'abaissa rapidement :
- Kerran ! cria-t-elle en le retournant doucement vers elle. Il est brûlant ! constata-t-elle en posant sa main sur le front de l'homme.
Youne Tray s'approcha à son tour et l'ausculta, bien que l'analyse était vaine puisqu'il savait déjà ce que Kerran avait :
- C'est une violente fièvre... (il leva un pan de la veste de Kerran et remarqua une tâche de sang qui continuait d'accroître) C'est une vilaine plaie... fit-il en retirant le vêtement de Kerran. Elle est dû à la bête... ses griffes sont empoisonnées, il a dû être blessé lors du combat !
- C’est logique non ? Pourquoi ne s'en est-il pas rendu compte ? demanda Léarra très inquiète, qui tentait d'arrêter l'hémorragie avec un morceau de tissus qu'elle avait sorti d'une de ses poches.
- La créature vous blesse mais en plus du venin, elle vous injecte un antidouleur... ce qui fait que vous ne remarquez ni ne sentez votre plaie ! expliqua Youne.
- Vous pouvez le soigner ? s'enquit Léarra.
- Oui... et assez rapidement... j'ai dans mon labo un antidote qui le remettra sur pieds rapidement.
- Où est-il ? questionna Léarra.
- Par là-bas ! Sur la droite ! Venez ! cria Youne.
Léarra fit signe à Man'Kcini et An'Rose de l'aider à porter Kerran. Et ils suivirent Youne dans les couloirs sombres du secteur Ar-171. Il se retourna sur elle, voyant qu'elle avait l'air perturbée par ce qu'elle avait pu voir et entendre.
- Ne vous en faites pas... il va s'en tirer... rassura Youne. La fièvre le fait délirer... et a aussi causé son soudain changement d'humeur...
- Et ce qu'il a dit ? demanda Léarra espérant presque que l'homme lui mente.
- Je crains que le reste n'appartienne réellement à son subconscient... ce n'est pas dû au délire... expliqua-t-il visiblement désolé.
- Je vois... souffla Léarra en baissant la tête.
- MARY !!! Cria soudain Kerran en s'agitant .
- Tray ! pressa la jeune femme.
- Nous arrivons ! Le laboratoire est juste ici ! répliqua-t-il.
Man'Kcini et An'Rose posèrent Kerran sur une table et Youne Tray coura vers une étagère de métal duquel il sortit une seringue.
- Tenez-le ! ordonna-t-il aux autres.
- Attendez ! cria Léarra. Qu'est-ce qui nous prouve qu'il n'avait pas raison ? Vous ne nous avez pas parlé de la bête, de la coupure des lumières et de la bombe !
Youne secoua la tête :
- Ce n'est pas le moment mademoiselle, votre ami est souffrant ! Plus on le laisse dans cet état plus il risque d'en ressortir avec de sérieuses séquelles ! Vous devez me faire confiance !
Léarra laissa planer un long silence avant de dire :
- Très bien... allez-y... mais s'il ne revient pas... je vous jure que vous êtes mort ! lança-t-elle en pointant son blaster sur Youne.
- J'en ai marre d'être menacé !! murmura-t-il tout en faisant l'injection, puis lorsqu'il eût finit, il expliqua : il devrait revenir à lui dans un petit moment...

Chapitre 4 : Révélations.


Kerran ouvrit les yeux. Il entendait comme une sorte de mélodie dont les notes ne cessaient jamais. Peut-être était-ce une sorte de voix, c'est ce qu'il imaginait en tout cas. Lorsqu'il se décida à se relever, il se sentit extrêmement ankylosé et il avait l'impression de peser une tonne. Quand il parvint à se mettre sur ses deux jambes, il regarda autour de lui : tout était blanc. Il n'y avait pas âmes qui vivent, pas de bâtiments ni même le moindre objet.
- Qu'est-ce que... dit-il en se tournant et retournant.
Il avança dans le décor immaculé avec de moins en moins de difficultés pour marcher. Soudain, le bruit étrange qu'il entendait cessa et il fût remplacé par des cris, des hurlements de femmes et d'enfants. Puis les bruits glacials de tirs de blasters. Plus il avançait, plus les sons changeaient, plus ils devenaient insupportables et terribles.
- Te voilà dans une phase importante de ton existence, fit une voix très calme, derrière lui.
Il se retourna :
- Où suis-je ?
- Tu n'as pas à le savoir, répondit posément la silhouette encapuchonnée.
- Qui êtes-vous ?
- Tu n'as pas à le savoir, réitéra la forme.
Kerran ne savait quoi dire ni demander.
- Tu n'as plus de questions. Tu n'essaies même plus de t'en poser, expliqua l'homme toujours d'un ton très calme, comme s'il devinait les pensées de Kerran. Tu aimerais savoir où tu es et en même temps tu ne le désires pas.
- ...Je... commença-t-il.
- Tu aimerais en savoir plus sur ceux qui t'ont enlevé.
- Oui... fit Kerran, comme une évidence.
- Tu parles au passé. Qui te dis qu'ils ne continuent pas au présent ?
- Vous...
- Non, je ne veux pas dire que je suis lié à ces personnes. Là où tu es en ce moment n'a pas de nom, répliqua l'homme calmement. Ceux qui t'ont enlevé, jamais tu ne les aurais connu, ceux sont eux qui t'ont trouvé.
- Où sont-ils ? osa demander Kerran.
- Actuellement ? Partout et nul part. Mais ils te guettent et te suivent. Tu dois aller sur Dantooine, tu trouveras certaines réponses... et même si ton esprit souffre, tu dois le laisser endurer car tu verras les choses d'une toute autre façon.
Kerran semblait quelque peu déconcerté.
- Et... ce qui est arrivé à Léarra... sa famille... le colis... le complot ?
- IL N'Y A PAS DE COMPLOT... rétorqua l'homme avec une voix légèrement plus grave mais un ton toujours calme. Ce qui arrive est pire. Elle trouvera bientôt ses réponses mais que tu le veuilles ou non, le massacre de sa famille est lié à ce colis. Vous êtes entrés au sein d'une histoire qui vous dépasse de beaucoup. Nul ne peut savoir si vous en sortirez indemne... Tu vas entreprendre une longue route... Kerran.
La voix s'évanouit lentement, tout comme l'homme encapuchonné...

- ...ça y est ! Il ouvre les yeux ! fit Léarra.
Sa voix résonna un instant dans la tête de Kerran, qui avait encore une vue troublée, et celui-ci émit un grognement, comme lorsqu'on le réveillait trop bruyamment après une soirée exagérément arrosée.
- Ow... fit-il en se relevant légèrement et en portant sa main droite à son front. J'ai mal au crâne... qu'est-ce qui s'est passé ?
Léarra le regardait avec un sourire :
- Tu as été blessé par la créature... tu as de la fièvre mais tu t'en es sorti ! expliqua-t-elle. Youne Tray t'a soigné... ajouta-t-elle en fixant l'homme.
- Quoi ? souffla Kerran. Mais..
- Oui, après ce que vous avez fait à mon principal sujet d'expérience j'aurais dû vous laissez mourir... commença Youne. Mais... on va dire qu'on m'a quelque peu... forcé la main.
Youne restait toujours éloigné du reste du groupe. Léarra avait constaté qu'il s'était reculé lorsqu'il soignait Kerran : durant tout ces moments il était resté suffisamment loin pour ne pas qu'on puisse distinguer son visage. La situation précédente ne s'étant pas prêté à la moindre interrogation, Léarra tenta dans savoir plus :
- Que vous est-il arrivé Youne... ? demanda-t-elle en fixant l'homme.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler... répondit-il simplement, en reportant sa capuche sur son visage.
- Nous n'avons pas vu votre figure... pourquoi la cachez vous ? poursuivit-elle.
Youne Tray s'était retourné, puis il s'arrêta, immobile et expliqua :
- On m'a contacté... comme vous... avoua-t-il d'un ton grave. Les délires de votre ami n'étaient pas faux : on m'a payé pour placer cette bombe et faire en sorte que la bête vous tuent...
Léarra resta bouche bée devant les révélations de Youne, Kerran s'assit sur le lit d'opération où on l'avait couché puis il demanda :
- Pourquoi ça ? Pourquoi veulent-ils notre mort ?
- Vous en savez trop... continua Youne. Ils veulent faire disparaître jusqu'à votre existence sur les fiches de renseignement de la république. Ce n'est pas votre famille qu'ils voulaient tuer, fit-il en s'adressant à Léarra. C'était vous qui étiez ciblée. Ils ont dû essayer de vous abattre à plusieurs reprises s'ils m'ont contacté...
- Les chasseurs... souffla Kerran en regardant Léarra qui avait l'air sous le choc. Alors cette créature... qu'est-ce que c'est ?
- Il s'agissait bien d'une création génétique, mais je n'y suis pour rien. Ceux qui vous poursuivent sont très consciencieux et très intelligents : ils savent évaluer leur ennemis. Ils m'ont donné cette "bête" à garder plusieurs semaines avant que vous n'arriviez... raconta Youne. Ils ont dû prévoir un plan B à tout les pièges dont vous êtes sorti indemnes...
Kerran ne put s'empêcher de trouver ça réellement effrayant.
- Mais les choses ont mal tournées ici... la bête s'est échappée et a tué tout les criminels et autres "vermines" qui passait dans les Enfers. Jusque là, les autorités m'auraient offert une médaille si elle n'avait pas commencé à s'attaquer aux branchements de la "cité d'en haut" et qu'elle n'avait pas dévoré les opérateurs venu réparer. Jusqu'alors, ils ont envoyé des gens armés pour faire arrêter mes expériences mais la créature s'est toujours chargée d'eux. J'ai fini par me prendre d'affection pour elle, comme on peut en avoir pour un gizka ou un taun-taun.
- Où un rancor... émit Kerran d'un ton très sérieux. Qu'est-ce qu'elle est concrètement ?
- Je ne saurais vous dire... j'étais aussi là pour l'étudier... et il n'y a rien que vous puissiez connaître à quoi la comparer... rien d'approchant... Il doit s'agir d'une espèce croisée... compte tenu de son incroyable résistance à vos assauts... ajouta Youne, l'air soucieux.
Léarra s'avança vers Youne, elle semblait avoir été soulagé d'un poids, maintenant qu'elle en savait plus sur le mystère qui entourait les "gens du colis"... même si ce n'était pas encore satisfaisant.
- Tout ça n'explique pas le fait que vous restiez cacher... lança-t-elle.
- ... ça ne l'explique pas en effet. Tout ce que vous avez à savoir, c'est que j'ai tenté "certaine expérience" qui ont raté... mon visage vous écœurerait, ma chère, et vous effrayerait durant des jours... expliqua-t-il avec tristesse.
- Qu'est-ce que vous savez de ces gens ? demanda Kerran, revenant au sujet qui le préoccupait.
- Mais absolument rien ! J'ai été contacté comme vous ! Je ne pourrais rien vous dire qui puisse vous aidez je le crains... répondit Youne, visiblement sincère.
- Vous savez quelque chose sur le colis ? poursuivit Kerran.
- Pas tout à fait... souffla-t-il.
- "Pas tout à fait" ? répéta Léarra qui commençait à s'énerver.
- Laissez-moi m'expliquer... répondit-il. J'ignore pourquoi mais ils m'ont posé certaines questions sur Coruscant, l'attitude des gens ici, la politique, tout ça... Je crois que ce colis est une arme ou quelque chose dans ce goût-là... Ces individus ressemblent à des terroristes, je n'aurais jamais dû accepter leur marché mais quand je vois ce qui vous arrive et ce qui est advenu des autres, je ne peux que me résoudre à obéir.
- Des terroristes... C'est ce que je craignais... murmura Kerran. Mais pourquoi t'avoir demandé de le livrer près de Subterel ? Demanda-t-il en regardant Léarra.
- Ils veulent éviter d'attirer l'attention sur ce colis... déduisit Youne. Si je voulais faire transiter une arme biologique de Géonosis à Coruscant... je ferais des "sauts de puce" : Géonosis à Tatooine... etc jusqu'à Coruscant. Par la même occasion, le colis change de "mains" ce qui évite les fuites et dommages collatéraux...
- Et on élimine ceux qui ont eût ce colis entre les mains pour effacer les preuves... termina Kerran. ça ressemble bien à un complot... fit-t-il en en songeant soudain aux paroles de cet homme étrange dans son "rêve" : "Il n'y a pas de complot".
- Un complot ? s'étonna Youne. Oh non, mon amis, vous n'y êtes pas : c'est bien pire que ça. (Kerran fût surprit d'avoir un écho à ses pensées) Ces gens-là ne veulent pas juste changer de chef d'Etat ou changer de constitution... ils veulent détruire la République! D'après ce qu'ils avaient l'air de dire sur le colis... c'est une arme extrêmement puissante : elle ne détruirait pas simplement le sénat ou le bureau du chef d'Etat : elle anéantirait toute la planète !
- C'est encore pire que ce que j'imaginais... admit Kerran. Vous savez qu'elle est la prochaine "étape" du colis ?
Youne se précipita sur ses ordinateurs et saisit différentes données.
- Où avez-vous "reçu" ce colis ? demanda-t-il à Léarra.
- ...près de Rattatak, répondit-elle.
- ...Rattatak puis vous avez livrer "près" de Subterrel...
- Oui... dans un autre vaisseau de contrebande... expliqua Léarra.
Kerran ne comprenait pas pourquoi elle ne lui en avait pas parlé.
- Vous vous souvenez du nom de ce vaisseau ?
- Non... répondit Léarra assez rapidement.
- Il pourrait être sur la route de Sluis Van, Utapau ou Naboo... c'est plutôt vague.
- Il a un traceur... répliqua-t-elle. Vous pouvez peut-être le retrouver...
- ... ça risque d'être difficile...
- Alors on ne le rattrapera pas... fit Léarra en baissant la tête. Et ma famille ne sera pas vengée...
Kerran se rappela à nouveau son étrange rêve. Tout au moins, il croyait que c'était un rêve. Mais avant qu'il n'ouvre la bouche pour en parler, il pensa qu'il valait mieux garder cela pour lui et puis, une autre idée lui traversa la tête.
- Léarra, nous ne sommes pas venu ici pour rencontrer Youne Tray, sans vous vexer, mais pour trouver le type qui t'a parlé de ces gens... rappela-t-il.
Youne Tray détacha son regard de son écran et baissa la tête en marmonnant :
- Je crains que la créature ne l'ai dévoré... avant que vous n'arriviez, aucun de mes détecteurs n'ont trouvé de formes de vie... Si votre homme était bien là, il n'est plus qu'une des nombreuses victimes de la bête.
Kerran acquiesça :
- Oui, mais peut-être trouverons-nous un databloc... quelque chose qui nous mettra sur une nouvelle piste ! On doit essayer ! Allons-y ! s'emballa Kerran. On ne risque plus de tomber sur une autre créature n'est-ce pas ?
Youne se retourna comme s'il voulait cacher quelque chose :
- Non...

Chapitre 5 : La traque.

Le groupe avait laissé Youne Tray dans son laboratoire, bien que celui-ci avait décidé de quitter les bas-fonds puisqu'il n'avait plus rien à y faire. Ils arrivèrent dans un autre secteur, lui aussi, totalement désert. La bête avait réellement dû se charger de toutes les vermines (peu importe de quelle espèce) grouillante sous Coruscant. Kerran marchait en éclaireur, c'était bien la première fois depuis leur "marche" dans les bas-fonds. Il gardait son blaster à la main tout en avançant dans la pénombre : il avait remarqué qu'il y avait un peu plus de lumière dans ce secteur ce qui n'était pas sans lui déplaire. Ils n'avaient pas croisés de mutants, de droïdes ou de monstres similaires à la précédente créature, et cela malgré le ton mystérieux qu'avait prit Youne. Kerran avait envie de rester un peu seul, bien qu'à part Léarra et peut-être Man'Kcini, aucun ne lui parlait, ce qui était d'ailleurs plutôt étrange. Il songeait à cette curieuse vision, ce rêve ou quoique ce soit d'autre qui avait surgit des ténèbres pour le guider vers une voie qui lui semblait encore bien floue : Dantooine. Pourquoi Dantooine ? Pourquoi maintenant ? Quel genre de réponses allait-il y trouver ? Pourquoi avait-il eût cette étrange "vision" ? Et surtout ce qui l'effrayait encore plus : "qui vous dit qu'ils ne continuent pas dans le présent" avait dit cet homme étrange à propos des personnes qui avaient enlevé et torturé Kerran. Peut-être devait-il maintenant en parler au présent. Il ne voulait rien dire à Léarra, elle s'inquiéterait trop, demanderait trop de détails sur des choses qu'il n'avait aucune envie de se remémorer. Qu'en bien même il parvenait à s'en souvenir.
Kerran tourna sur la droite, le corridor déboucha sur un long couloir aux parois grises foncées, qui portaient des traces de tirs de blasters et diverses fissures. Le sol était incliné légèrement sur toute la longueur du corridor ce qui rassura Kerran qui avait hâte de retrouver la surface de la planète. Tout en montant, il songea également aux révélations de Youne Tray quant aux "gens du colis" : c'était bien ce qu'il avait imaginé, peut-être était-ce même pire. Ces gens étaient intelligents et ils prévoyaient chacun de leurs gestes. Bien qu'ils n'avaient pas prévu que Léarra n'aille pas sur Malastare ce jour-là, qu'elle aille chercher Kerran, qu'il la sorte indemne du combat en orbite de Tatooine et peut-être n'avaient-ils pas prévu que le groupe échappe à la bombe puis à la créature. Le sang de Kerran se glaça lorsqu'il imagina se qu'ils préparaient dans leur dos. Soudain, il eût même peur d'avancer, de crainte qu'un piège ne se soit glissé dans l'ombre. Et s'ils l'enlevaient, là maintenant ? Et si l'enfer reprenait ? Il avança tout serrant son poing gauche et son blaster de l'autre. Si quoique ce soit courrait vers lui en essayant de le tuer, il l'abattrait aussi vite, même si c'était un sith, un criminel ou une créature gigantesque.
Kerran était conscient que la traque avait commencé et qu'à présent, les choses allaient s'accélérer : maintenant que les pièges n'avaient pas fonctionné, "ils" allaient tout faire pour ne pas les perdre de vue et finiraient par les avoir. Une bataille avait été gagné, peut-être plusieurs, mais la guerre était loin d'être terminée. En remontant, il vit enfin ce que Léarra espérait au moins trouver : un bloc de données. Il le ramassa et l'alluma. En lisant rapidement les dernières notes, il comprit qu'il avait trouver ce dont ils avaient besoin : un peu d'espoir.

Léarra observait Kerran qui avançait seul au devant du groupe, son blaster à la main, mais il semblait perdu dans ses pensées. Tout comme elle. Elle se sentait coupable de ne pas avoir sauté à son cou lorsqu'il se réveilla de sa violente et fugace fièvre. Peut-être que ce n'était pas son genre finalement ou peut-être que les cris de Kerran l'avait quelque peu étonnée au point qu'elle ne savait plus comment réagir face à une telle situation. Devait-elle le rattraper pour lui demander pourquoi il lui avait cacher l'existence de Mary et de son fils ? Elle avait même du mal à formuler cette simple pensée dans son esprit. Kerran était devenu un vrai mystère à présent mais cela ne l'empêchait pas d'avoir encore ce frisson lorsqu'elle songeait à lui. Ils avaient maintenant une certaine complicité mais celle-ci était remise en question par les dires de Kerran lors de son délire paranoïaque. Elle songea qu'il s'agissait sans doute d'une blessure secrète et douloureuse que l'homme avait tenté de cacher. Peut-être ne devait-elle pas lui en parler. Probablement valait-il mieux faire comme si de rien n'était.
Elle se sentait honteuse, car elle avait cette jalousie qui grandissait en elle et elle se réprima plusieurs fois pour avoir cette attitude et ces pensées. Elle revint à la mort de sa famille, l'attentat contre eux et les révélations de Youne Tray qui avait confirmé les pires craintes de Kerran. Tout était lié. Ils effaçaient les traces de leur existence, le moindre témoin, le moindre intermédiaire disparaissait. Et c'était ce qu'elle était : un simple intermédiaire. Le complot ne tenait pas la route, pensa-t-elle, s'ils étaient si puissants, ils auraient fait en sorte qu'elle soit pourchassé par les autorités pour recel, pour trafic illégal ou même de tentative d'attentat. Il n'en était rien, ce qui prouvait qu' "ils" n'avaient aucune envie d'attirer l'attention même en dénonçant une pirate, même en créant de fausses preuves contre elle. Ils restaient dans l'ombre et comptaient bien le rester. Ils agissaient là, au nez et à la barbe de tout le monde sans que personne ne les voient pour autant. Pires que les Hutts, plus sombres que les sith, plus intelligents que les criminels de bases ou les contrebandiers. Mais qui étaient-ils ?
Elle espérait de tout cœur trouver celui qui l'avait mis en relation avec eux mais elle imaginait qu'il était déjà mort, comme bien d'autres intermédiaires. Peut-être que Kerran songeait à la même chose et espérait trouver un indice, même minuscule sur ce mystérieux groupe. Elle vit que le couloir qu'ils arpentaient maintenant remontait à présent vers la surface et elle comprit que son espoir avait été vain. A part Youne Tray, il n'y avait plus personne ici. Elle vit Kerran ramasser quelque chose par terre, celui-ci cria :
- Léarra ! J'ai trouvé quelque chose !
Elle courut pour le rejoindre et songea un instant à certains holofilms romantiques qu'elle avait pu voir. Elle sourit, constatant la bêtise d'une telle pensée. Lorsqu'elle arriva jusqu'à lui, elle avait légèrement rougit et cela ne manqua pas à Kerran :
- Bah... qu'est-ce qu'il t'arrive ? demanda-t-il avec un sourire.
- Je... rien rien... répliqua Léarra en baissant la tête. Qu'est-ce que tu as trouvé ?
Il désigna le databloc en disant :
- Ceci... je pense qu'il appartenait à la personne qui t'as contacté... en tout cas ça y ressemble, compte-tenu de la note : "Ils m'ont doublé les salauds ! Ils vont voir qu'on ne se moque pas d'Argan Nosh !"
Léarra eût soudain comme un flash :
- Argan Nosh... oui... C'est lui ! s'exclama-t-elle.
- Il y a une autre note : "J'ai mis mes gars sur leurs traces, mais ce sont de véritables fantômes (...) Je fournirais mes rapports d'enquête à un chasseur de prime, ils sont bien plus capables que mes hommes de mains, si jamais j'en apprenais plus. (...) Mes gars ont été tués sur Naboo mais ils ont eu le temps de m'envoyer leur récit : il y avait un colis avec eux et ils ont pu entendre qu'ils restaient sur Naboo quelques temps, comme s'ils avaient un planning précis à respecter. Le dernier vaisseau à avoir été approché se nomme "Sabre Pourpre", un appareil de contrebande, ces imbéciles sont tombés dans le même piège que moi. J'espère que cette jeune femme est sortie indemne de sa livraison et j'ai............". La note s'arrête là... reprit Kerran. Visiblement, il a été dérangé... ou dévoré...
- Il était près de la sortie... peut-être a-t-il lâché son databloc et s'est mis à courir... déduisit Léarra.
- Probablement... donc il est encore en vie... fit Kerran avec un ton mystérieux. Mais ça n'a plus d'importance maintenant qu'on a ces informations... expliqua-t-il en mettant le databloc dans une poche de sa veste. La chasse continue !
Léarra sembla soudain inquiète :
- Tu crois que c'est une bonne idée ? ça ne leur a pas porté chance...
- Tu ne veux plus venger ta famille ? fit Kerran avec une pointe de colère, comme s'il s'agissait de sa propre famille.
- Si... mais...
- On rejoint le vaisseau et on s'occupe d'eux... souffla-t-il en reprenant sa marche.
Léarra resta silencieuse. Peut-être tenait-elle d'avantage à Kerran et que les "fantômes" qu'ils traquaient, étaient trop "puissants" pour eux. Le groupe remonta vers la surface et soudain, il y eût un bruit sourd puis le sol trembla violemment. Kerran se retourna doucement, comme si le son ne s'était produit que dans sa tête et il vit une épaisse fumée venant en contrebas. Son sang ne fit qu'un tour :
- Courrez ! Vite !! hurla-t-il, suivit de près par Léarra, Man'Kcini, Aze et An'Rose.
Un torrent de flammes arriva à vive allure vers eux tandis qu'il y avait des explosions le long du couloir.
Kerran et Léarra furent les premiers à atteindre la surface, le passage donnait sur une plate-forme et lorsqu'ils sortirent un tir de blaster les frôla de près. Ils se mirent à couvert derrière des caisses de métal et dégainèrent leurs armes.
- Ils sont coriaces, je te l'accorde ! lança Kerran en référence aux précédentes paroles de la jeune femme.
Man'Kcini les rejoignit tout en sortant deux blasters et en tirant plusieurs salves sur leurs attaquants. Kerran en tua deux, Léarra en toucha un à la jambe, Man'Kcini se chargea de le "finir" par un tir entre les deux yeux.
- Il en reste 5 ! constata Léarra.
Elle tira pour couvrir la sortie d'Aze mais lorsqu'An'Rose sortit à son tour, un des attaquants le blessa à la poitrine ce qui causa sa chute dans le tourbillon de flammes qui remontait comme une nuée ardente. Le sol trembla une nouvelle fois après une violente explosion qui envoya du feu vers le ciel pollué de la planète. An'Rose était mort, dévoré par l'enfer. Le sol se lézarda nettement juste en dessous de leurs pieds.
- On ne devrait pas rester là ! cria Kerran en abatant un attaquant. Le sol va s'effondrer !
Léarra acquiesça .
Man'Kcini tua deux autres ennemis tandis que Kerran roula à découvert et tira plusieurs fois, sans forcément viser, et en abattit un autre. Léarra, Man'Kcini et Aze sortirent à leur tour de derrière les caisses en tirant vers le dernier homme. Il tomba net. Et derrière eux, le sol d'effondrait littéralement : les Enfers n'existaient plus désormais .
- On ne doit pas rester ici... réitéra Kerran. Les autorités vont arriver... Nous devons retourner au vaisseau !
Léarra semblait un peu à bout de souffle ce qui attira l'attention de Kerran :
- Est-ce que ça va ? questionna-t-il.
- Oui... c'est juste que... An'Rose... fit-elle avec tristesse.
- Je comprend... répondit Kerran en la prenant dans ses bras. Je suppose que ce vieux fou de Youne est mort aussi... peut-être que c'était ça qu'il avait essayé de me cacher... "Ils" ont du poser un explosif et...
- Ou peut-être que c'est lui qui a activé cette bombe... avança Léarra. Peut-être avait-il la mission de nous tuer...
Kerran paraissait pensif. Décidément, ils avaient la mort aux trousses. Il avança vers le cadavre d'un des hommes qui les avaient attaqués et observa d'étrange détails.
- Qui a-t-il ? demanda Léarra avec inquiétude.
- Ils ont des visages humains... mais ils n'ont pas l'air de l'être... remarqua-t-il puis il se retourna vers elle. Ne restons pas là...
Kerran avait envie d'un petit moment de calme pour enfin parler à Léarra de tout ce qui était arrivé : le baiser, son délire et ses révélations. Il voulait savoir ce qu'elle ressentait, ce qu'elle imaginait même. Léarra n'attendait que cet instant privilégié pour discuter avec lui, semblait-il, espérant également lui faire part de certaines observations...

Le groupe avait rejoint le Vulpture au moment où le soir commençait à poindre à l'horizon. Ils ignoraient combien de temps ils avaient passé dans les bas-fonds de la ville. A l'intérieur, Aze se chargea de réparer des dégâts mineurs causés par l'attaque des chasseurs TIE tandis que Man'Kcini était dans ses appartements pour prier, Léarra et Kerran étaient exactement comme ils l'avaient espéré : tout les deux seuls. Kerran faisait un scan approfondit du vaisseau, imaginant que leurs agresseurs avaient pu poser une autre bombe mais il ne trouvait pour l'instant rien, et heureusement. Léarra s'était assis juste à côté de lui et demanda d'un ton détaché :
- Où va-t-on alors ? Naboo ?
Kerran sortit de ses pensées et haussa les épaules :
- Je l'ignore...
- Tu l'ignores... je ne comprend pas, quand tu as lu le databloc tu as dit...
- Je sais ce que j'ai dit... répliqua Kerran. Seulement... il y a autre chose... je ne sais pas si je dois t'en parler... tu vas peut-être me prendre pour un fou...
Léarra sourit :
- C'est déjà le cas... ne t'inquiète pas...-elle constata qu'il restait sérieux et son sourire s'effaça- Je plaisante... tu peux tout me dire, tu sais... reprit-elle.
-Lorsque j'ai déliré... quand je me suis "endormi"... commença-t-il, Léarra semblait tendre l'oreille, espérant avoir des détails sur ce qu'il avait pu crier. J'ai eu... une vision... ou un rêve... je l'ignore... Une personne m'a parlé... raconta-t-il, Léarra semblait déçu mais restée néanmoins attentive. Il m'a dit d'aller sur Dantooine, que j'aurais la réponse à certaine de mes questions là-bas...
- Tu penses qu'on doit y aller ? demanda-t-elle.
- Oui... Mais j'espère juste ne pas me tromper...
Léarra laissa de côté ses sentiments, ses propres interrogations et décida de lui faire part de ce qu'elle avait pu constater :
- Kerran... tu sais, quand la bête a foncé sur nous... elle aurait dû nous atteindre depuis longtemps... mais c'est comme si elle reculait et luttait contre un champ d'énergie... Et tu étais le seul à avoir la main levée et....
- Quoi ? sourit Kerran, se retenant même d'éclater de rire. Tu crois que je suis un Jedi ?!
Léarra secoua la tête, très sérieuse :
- Non... mais en tout cas, tu es peut-être sensible à la Force... je n'ai pas d'autres explications que celle-là... et puis, il y a cette vision maintenant...
- Ce rêve... souligna-t-il.
- Cette vision, corrigea-t-elle.
- Rêve !
- Vision !
- Bref ! ça n'a rien de "spécial" d'avoir de l'intuition, toi-même tu en as ! ça ne veut absolument rien dire !
- Tu es le seul à avoir touché la bête d'aussi loin... tu nous as évité d'exploser par deux fois et tu as su que Youne nous cachait quelque chose...
- Ah bravo, maintenant je suis devin ! souffla Kerran. Et tu vas me dire que Dantooine est un sanctuaire de la Force et c'est là-bas, comme par hasard, que je dois aller ? Il y a des réponses à mes questions là-bas pas des réponses sur ma nature !
- Je ne vois pas ce qu'il y a d'insultant d'être un jedi ou même d'être sensible à la Force ! Pourquoi tu t'énerves ?
- Pour rien... répondit-il.
Léarra avait maintenant une autre question à lui poser, peu importe si ça n'avait rien à voir avec le sujet, il fallait qu'elle sache :
- Kerran... ça n'a aucun lien mais... est-ce que tu m'aimes ?
Kerran était soudain extrêmement sérieux, il avait même l'air gêné.
- Léarra... il y a eu beaucoup d'événements ces derniers temps... c'est arrivé comme ça... je... bredouilla-t-il.
- Bon... je suppose que c'est ta manière de me dire "non" ou d'éviter le sujet... répliqua rapidement Léarra. Merci beaucoup de ta franchise !
Elle se leva et dépassa la porte du cockpit.
- Léarra... appela-t-il calmement. Assieds-toi... je vais t'expliquer...
La jeune femme ne pouvait refuser d'en savoir plus et s'assit aux côtés de Kerran. Bien que cette fois, elle ne s'attendait pas à une déclaration. Celui la regarda tristement et raconta d'un ton glacial :
- J'ai été marié... Elle s'appelait Mary... Nous avons eu un enfant...
- Qu'est-il arrivé ?
- Ils sont morts... tout au moins, je le crois... j'ai vaguement le souvenir de leur décès mais je ne me rappelle rien... la fièvre m'a remémoré des détails mais pas tout... expliqua Kerran. C'est grave pour moi : tu te rends-comptes ?! Oublier sa femme et son fils !
- Il a du se passer quelque chose pour que tu les oublies... ce n'est pas de ta faute, j'en suis sûre... répondit Léarra avec un ton compatissant. Ne t'inquiètes pas... on trouvera les réponses que tu cherches... lorsqu'on sera sur Dantooine...
Kerran sembla encore plus soucieux.
- Dans cette "vision", l'homme me disait que ceux qui m'ont enlevé... continuaient de le faire au présent... c'est ce qui m'inquiète aussi... Parce-que je me rappelle maintenant de ce qu'ils m'ont fait... ils m'ont fait me rappeler d'eux, j'ai aussi vu des charniers, des corps entassés d'hommes, de femmes et d'enfants morts pour je ne sais quelle raison ! Léarra ! J'ai tout revu comme si j'y étais à nouveau ! Je voyais ça les yeux ouverts et même clos ! cria Kerran, des sanglots dans la voix. Je me suis mis à boire... à tout faire pour être le moins possible dans la réalité... je sais maintenant que je ne peux pas échapper à mon passé.
Léarra le prit dans ses bras, Kerran se laissa bercer par le parfum de la jeune femme. Il se sentit reposé dans ses bras et il espérait un jour qu'elle lui pardonne...

Le Vulpture vibra légèrement, les réacteurs principaux crachèrent des flammes et le vaisseau s'éleva dans les cieux de Coruscant. Il était comme une tâche noire dans la lumière, une forme hybride dans la pureté .
- Direction Dantooine ? demanda Léarra en se tournant sur Kerran qui avait perdu son légendaire rictus depuis plusieurs heures.
- Oui... Dantooine... souffla-t-il en tapant divers codes alors que le vaisseau avait quitté l'atmosphère de Coruscant.
Les lumières de la gigantesque planète-ville s'estompèrent devant celle des myriades d'étoiles en face d'eux. Leurs effets sur Kerran paraissaient s'être évanouit, il avait l'air hermétique à toutes choses. Son humour et son imparable arrogance ne semblaient plus exister non plus. L'ancien Kerran était comme mort, remplacé par un homme sérieux, mûr et torturé. Léarra ne pouvait s'empêcher de penser aux événements des Enfers et songea à ses propres observations : Kerran était-t-il un Jedi ? ou un "sensible à la Force" ? Est-ce que cette remarque qu'elle lui avait faite eût pour conséquence de le rendre plus sérieux ? plus sage ? plus mûr ? Léarra l'ignorait totalement. Elle devait se faire une raison : Kerran avait eu une femme et un enfant... et sans doute qu'il les aimait encore. Il n'y avait pas de place pour un autre amour, se dit-elle en baissant la tête.
- On passe en vitesse lumière ! cria Kerran dans le comlink interne du vaisseau, s'adressant à l'équipage tout entier.
Léarra sortit de ses pensées à cet instant.
- Est-ce que ça va ? demanda Kerran en fixant les différents écrans de contrôle tandis que l'appareil passait en hyperespace.
- Oui... laissa-t-elle échapper entre ses lèvres. Je... non, rien d'important...
Kerran la fixa quelques instant avant de revenir aux écrans :
- Personne ne nous poursuit... observa-t-il. Dantooine va nous permettre de nous reposer un peu... de retrouver nos repères et de préparer un "plan d'attaque"...
Léarra se tourna vers lui : il était toujours très sérieux.
- Un plan d'attaque ?
- Oui... de Dantooine nous essaierons de localiser le Sabre Pourpre... Mais il nous faut un plan d'attaque... une façon de procéder pour accoster ce vaisseau ou trouver le colis... s'il s'agit vraiment d'une arme, il pourrait la retourner contre nous... il faudra agir avec prudence, expliqua Kerran.
- Très bien... mais je te rappelle que nous n'allons pas sur Dantooine pour une cure, mais pour toi, fit Léarra. Voyons d'abord les choses que tu apprendras là-bas...
Kerran acquiesça :
- Tu as raison, excuse-moi... Je ne sais plus trop où j'en suis ces derniers temps...
- Je comprend, ne t'en fais pas... répondit Léarra d'une voix douce. Tu ferais mieux d'aller te reposer un peu... je vais prendre les commandes...
Kerran n'eût, étrangement, aucune envie de refuser une telle proposition :
- Très bien... appelle-moi au moindre problème... et à défaut, quand on sera en approche de Dantooine.
- D'accord, ne t'en fais pas...
Kerran sortit du cockpit et se dirigea vers une des pièces vides du vaisseau où était placée une couchette. Il s'allongea et ferma les yeux, presque instantanément. Léarra était maintenant seule, à nouveau. Elle pensa que c'était l'histoire de toute sa vie : Kerran la laisse seule, Kerran revient, Kerran la laisse seule... Elle espérait encore cacher ce qu'elle savait du Sabre Pourpre, après tout, peut-être qu'ils n'allaient pas monté à son bord. Mais elle songea surtout au seul homme de ses pensées : Kerran. Même absent, elle pouvait sentir sa présence à côté d'elle. Elle ferma les yeux : décidément, il était plus qu'évident qu'elle ne sortirait pas de cette histoire indemne...

Le hurlement de la prisonnière brisa le silence que les tirs de blasters avaient précédé. Un son rauque et terrible sonna dans le ciel tandis que le sol vibrait et gronda. A côté d'elle, une dizaine d'autres prisonniers avaient été solidement attachés. Leurs blessures avait l'air grave, l'un d'eux avait un oeil arraché et une autre n'avait plus de bras gauche. Ils ne criaient pas, ils restaient muets malgré leurs terribles blessures et il n'y avait que cette femme qui hurlait. Elle clamait :
- Kerran !! Ne fais pas ça !!
Les ténèbres effacèrent la scène puis un tir glacial de blaster résonna et le silence revint. Kerran ouvrit rapidement les yeux puis se releva en levant la main pour essuyer la sueur qui perlait de son front.
Un cauchemar... ce n'était qu'un cauchemar ! pensa-t-il. Reste calme Kerran...
Il sentit un souffle froid dans sa nuque et se retourna lentement.
- Pourquoi tu as fait ça... ? fit une forme lumineuse.
- Mary ? souffla Kerran, les larmes aux yeux. Non... c'est impossible !
- De la lumière, tu as tout oublié ; mais des ténèbres, tu as tout appris...
- Pourquoi est-ce que tu dis ça ? demanda Kerran. Pourquoi tu fais ça ? Je sais bien que tu n'es pas réelle...
- Tu n'en sais rien... répliqua la forme lumineuse dont le visage apparut légèrement. Je ne te fais pas peur ?
- J'ai vu des choses tellement pires que celles-ci... et ton visage reste la plus belle des choses... souffla-t-il. Pourquoi fais-tu cela ?
Mary baissa la tête :
- C'est la volonté de la Force... expliqua-t-elle, calmement.
- Quoi ? s'étonna Kerran.
- Pourquoi es-tu si distant avec Elle ? questionna Mary.
- Même si tu es devant moi en ce moment... j'ai dû mal à y croire... à cette "Force"... expliqua-t-il. Un jour j'ai sauvé cette fille sur Dantooine... je crois qu'elle s'appelait Vena... Je ne sais pas ce qu'elle est devenue mais je sais que les Jedi n'avaient pas apprécié que je la sauve et que...
- Te souviens-tu de qui tu étais à cette époque ? demanda Mary.
- Qui je ... quoi ? J'étais Kerran, un pirate, un...
- Non Kerran... tu ne l'étais pas, répondit-elle puis elle ferma les yeux. Je ne peux t'en dire plus... la Force te montrera la voie sur laquelle tu devras aller... tu trouveras tes réponses sur Dantooine...
Kerran se réveilla violemment, le sang glacé et il but plusieurs gorgées d'une boisson désaltérante.

Chapitre 6 : La voix des abymes.


Le Vulpture sortit de l'hyperespace à proximité de la planète Dantooine, ses quatre principaux réacteurs baissèrent de régime et l'appareil décèlera. Kerran arriva en trompe dans le cockpit :
- Tu devais me prévenir à l'arrivée sur Dantooine ! cria-t-il.
Léarra sembla surprise :
- Je t'ai appelé il y a quelques minutes... se justifia-t-elle. Tu dormais ?
Kerran s'assit en passant sa main sur son visage.
- Oui... enfin non... bredouilla-t-il . Je ne préfère pas en parler.
La planète était maintenant devant eux, l'éclat émeraude de ses plaines et le bleu profond de ses mers donnaient une impression étrange à Kerran, qui avait admiré la beauté artificielle de Coruscant. Il eût comme une impression de déjà-vu, rapidement effacée par ce "petit quelque chose" qui lui faisait remarquer qu'il n'avait pas voyagé depuis longtemps. L'appareil vira vers le spatioport principal de la planète, Kerran remarqua sur son écran l'enclave Jedi et l'impression de déjà vu revint aussi vite. Mais il préféra l'ignorer.
Léarra avait l'air vexée depuis leur conversation mais elle restait concentrée sur leur mission et remarqua :
- On pourrait parler de notre affaire aux Jedi, non ? Ils nous écouteront forcément...
- Ou pas... répliqua Kerran, visiblement il n'aimait guère cette idée.
- Ils ne vont pas nous juger ! continua Léarra. Et ...
- N'en parlons plus ! cria-t-il.
Léarra se leva et marcha jusqu'à la sortie du cockpit puis se retourna sur lui :
- Inutile d'être aussi sec... moi je ne t'ai rien fait ! C'est plutôt toi qui m'a, une fois de plus, blessée... fit-elle avec un ton attristé. Mais de ça aussi tu ne veux pas parler !
Elle sortit silencieusement, la porte d'accès claqua froidement et laissa Kerran face à lui-même. Qu'était-il devenu ? Il n'était plus que l'ombre de lui-même, plus qu'une image fade. Il y avait quelque chose en lui qui avait changé... quelque chose de profond, de fondamental. Il se sentait plus sombre et son âme semblait s'être évanouie avec ses souvenirs. Kerran se leva de son siège mais tomba à genoux, comme s'il n'avait plus aucune force et il sentit une brûlure qui s'intensifiait sur sa jambe gauche. Il releva son pantalon et constata qu'il y avait là un symbole. Ce n'était pas un tatouage, c'était une marque incandescente qui continuait de se consumer. Il cria de douleur. La souffrance était insupportable. Il frappa du poing contre le sol du vaisseau en priant pour que cela cesse.
- Tu approches de ta voie, Kerran... siffla une voix dans l'air.
Il jeta vaguement un oeil dans le cockpit et constata qu'il n'y avait personne.
- Qu'est-ce que... commença-t-il avant de crier à nouveau sous la douleur.
- La ferme ! Minable ! vociféra la voix. Tu dois endurer la souffrance ! Tu n'es pas aussi faible que ça ! Pas aussi faible que cette humaine misérable que tu trimbales avec toi de planètes en planètes !
La voix semblait se déplacer dans les airs tout en s'approchant de l'oreille de Kerran.
- Oh, je sais ce que tu te dis ! "Je suis fou, j'entend des voix, blabla"! Tu n'es pas plus fou que les gens qui t'ont suivi ! Tu es simplement perdu et tu attendais que je vienne te réveiller ! continua la voix. Tu ne te rappelles pas de moi, je veux bien le comprendre, tu ne te souviens pas de ton passé après tout ! Je n'ai donc pas à me sentir vexé !
- Qui êtes-vous ? demanda Kerran d'un ton froid, observant que le symbole avait cessé de se consumer.
- Ahahah ! cria la voix. Je dois bien avouer qu'il y a des années une telle situation aurait eu le don de me mettre en colère ! Mais aujourd'hui je trouve ça plutôt amusant ! Tu es là... désemparé... toi et tes souvenirs ! Toi et ton pitoyable "instinct de survie" !
Kerran fronça les sourcils comme s'il avait reconnu quelque chose.
- Tu t'en souviens n'est-ce pas ? poursuivit la voix. C'est la dernière chose que tu m'aies dite avant de me tuer ! Moi qui t'avais pourtant tout appris ! Moi, ton maître !! cria-t-il. Non, tu ne te souviens pas hein ? Ce qui me venge, il me semble, c'est de te voir dans un tel état ! Toi qui était si prometteur... toi qui était si puissant ! Bien trop puissant d'ailleurs... Je me dis aujourd'hui, avec le recul, que c'est bien nos règles pourtant... que tu as suivis...
- Nos... règles ? balbutia Kerran.
- Oui... les règles des Sith !
Kerran eût soudain le souffle court.
- Ahaha ! Et voilà, tu imagines que tu rêves ! Que c'est un autre cauchemar ! Une autre manipulation ! Mais je suis désolé de te dire que c'est bien la réalité ! Je "bloque" ta jeune amie, Léarra... elle n'accoura pas pour t'aider... Un sacré tempérament cette fille ! Bien qu'un peu trop docile avec toi depuis quelques jours ! ça aurait été une apprentie parfaite ! émit la voix. J'ai pu voir ta stupidité face à elle ! Toujours à ressasser le passé, Kerran ! Alors que l'avenir te tend les bras... elle ne réclame qu'un baiser, que de la passion, que d'un peu de sacrifice !
Kerran avait les larmes aux yeux.
- Vous... vous êtes...
- Ahahaha ! vociféra la voix. Tu es vraiment devenu faible, Kerran ! Je pensais que tu me faisais marcher ! la voix fit une pause puis continua : il était tant que je te réveille Arkerran, mon ancien apprenti !
- Je ne suis pas cet homme !
- Voiles-toi la face, peu importe ! Tu restes Arkerran !
- Les Sith ont disparu depuis des années !
Il y eût une longue pause.
- Nous devions faire notre retour... j'ai fomenté un plan contre la République et tu étais à mes côtés, mais tu m'as trahi après cette affaire avec ta femme... déjà à l'époque tu étais pitoyable !
- C'est vous qui avez préparé ce plan... vous l'avez légué à un groupe et...
- A vrai dire, je n'y suis absolument pour rien... mon plan était plus vindicatif... (Kerran fût comme électrocuté) si ces éclairs ne te rappellent rien, je te conseille vivement de marcher sur la Voie... au Nord Ouest, à 4 kilomètres de l'enclave Jedi... tu y trouveras de quoi te "souvenir".
Kerran souffrait maintenant de l'électrocution mais la voix semblait avoir disparue. Léarra arriva en trombe dans le cockpit et s'agenouilla devant Kerran :
- Oh non ! ça va ? Je suis désolée pour tout à l'heure je...
- Non... souffla-t-il en posant sa main sur sa joue. Tu avais raison...
Il s'approcha d'elle, ses lèvres touchant les siennes puis lui fit un rictus sombre :
- Je dois néanmoins partir seul... je dois comprendre... expliqua-t-il. Tu ne peux venir là où je vais...

L'équipage resta à proximité du vaisseau tandis que Kerran traversait le spatioport vêtu d'un habit ample et un capuchon pour dissimuler son identité. Une petite cité était installée là depuis quelques années, Kerran constata le contraste entre cette ville et Mos Espa par exemple : tout semblait calme, aucune bagarre, aucun trouble de toutes sortes. Tout le monde ou presque saluait Kerran par un "bonjour étranger" ou un signe de main. Kerran répondait toujours d'un hochement de tête tout en empêchant une forme de colère d'exploser en lui. Il se sentait agacé et ne cessé de se battre contre lui-même : pourquoi s'énervait-il ? Il pensait aux paroles de cette voix, son soit-disant "ancien-maître" : Kerran était ou plutôt avait été un Sith. Il se refusait intérieurement à croire une telle chose.
Non. Il était simplement Kerran, un pirate, un contrebandier rien d'autre !
Mais au fond de lui, il sentait un sentiment fort, une rage qui commençait à naître, de plus en plus puissante. Sa passion pour Léarra ? Sa détermination à vouloir venger ses parents ? Son envie de détruire à jamais ceux qui l'ont enlevé et torturé. Ceux qui ont tenté de les tuer depuis le début de "l'affaire du colis". Il ressentait une tension forte qu'il interpréta finalement comme de la haine et jamais elle n'avait été plus forte qu'en ce moment.
- Hé toi ! L'étranger ! cria quelqu'un derrière lui.
Kerran se retourna calmement.
- File moi tes objets de valeurs et dépêche ! ordonna l'homme en regardant nerveusement autour de lui.
- Je vois que vous n'avez pas peur de l'autorité des Jedi... commenta Kerran. Même si votre nervosité aurait tendance à prouver le contraire... Vous feriez mieux de rentrer chez vous...
L'homme s'approcha de quelques pas de Kerran tout en pointant un petit blaster, à peine dissimulé, vers la poitrine de celui-ci.
- Fais pas l'andouille minable ! Files moi tes crédits !
Kerran sentit alors quelque chose de familier qui commençait à gronder en lui.
- Tu ferais mieux de rentrer chez toi... réitéra-t-il avec une voix plus sombre.
- T'essaies de me faire peur c'est ça ?! C'est MOI qui pointe une arme sur toi mon gars ! Pas l'inverse ! souffla l'homme entre ses dents.
Tout alla très vite.
Le blaster vola à plusieurs mètres derrière le criminel tandis qu'il recevait trois coups de poings bien placés. Sa gorge se serra, il commença à étouffer.
- Tsss tsss tsss... siffla Kerran. Misérable humain... Tu ignores à qui tu parles... continua-t-il calmement, d'un ton froid, laissant cette impression familière s'emparer de lui, la laissant l'envahir complètement : il se sentait comme de nouveau en vie.
Le criminel étouffait et parvint à prononcer quelques mots vagues :
- ...femme... malade... besoin... argent... soins...
Kerran relâcha la gorge du criminel et ne se rendit-compte seulement à cet instant qu'il avait utilisé la Force. Ses pensées le saisir : alors c'était vrai... alors il était bien un Sith !

Kerran restait figé devant cet homme, à terre, qui le dévisageait avec effroi. Sa rage en pleine ébullition, ses doigts tremblaient comme s’ils voulaient saisir quelque chose et Kerran imaginait que cette chose devait être un sabre-laser. Il voyait bien qu'il n'en avait pas, son blaster était de l'autre côté mais il restait sclérosé tandis que ses pensées défilaient dans son esprit.
Pourquoi voulait-il faire cela ? Pourquoi vouloir prendre un sabre laser ? Même une arme d'ailleurs. Sa rage grondait en lui, elle montait, affectait son sang et atteignait sa vue. Il sentait ce sentiment, comme un virus, infecter tous ses membres et ceux-ci se glaçaient dans l’instant. Kerran avait le regard vitreux et il restait immobile. Son agresseur comprit qu'il ne risquait plus rien à s'échapper devant les yeux du contrebandier : il se disait qu'il avait réellement des soucis mentaux. Il fit un mouvement pour se relever. Kerran le fixa aussitôt avec un regard d'acier, comme un droïde assassin implacable, et il leva sa main droite. Il étranglait cet homme sans aucun remords, malgré ses cris et malgré ses bribes de paroles : "aider... femme... argent". Kerran ne semblait même plus écouter. Il le fixait droit dans les yeux jusqu'à ce qu'il sentit le pouls du criminel s'éteindre.
Plusieurs personnes, qui avaient été alertées par les cris, coururent vers le cadavre du malfaiteur et l’un d’eux appela les Jedi en vociférant près d’un temple situé à proximité. Un maître Jedi à la bure brune foncée sortit du bâtiment et courut vers la foule qui s’était rassemblée en cercle autour du mort.
- Que s’est-il passé ! Cria le Jedi.
- Il y avait deux hommes ! Témoigna quelqu’un dans la foule.
- Oui ! Ils étaient deux ! Cria un second.
- Où est l’autre individu ? Demanda le maître avec un ton grave.
Cependant, la foule se contenta de bredouiller des « on l’ignore » tout en reprenant un brouhaha terrible. Chacun y allant de sa propre interprétation. Le maître Jedi resta immobile en fixant une petite ruelle et la Force l'attirait vers elle. Lorsqu’il parvint jusque dans l’étroite allée, il perçut un souffle glacé et compris de quoi il devait s’agir :
- Un sith... murmura-t-il pour lui-même.
Le maître suivit les traces de pas du regard, la Force lui révélant leur emplacements, et il commença à avancer. Il songea un instant à prévenir le Conseil mais il espérait pouvoir résoudre le « problème » seul. Les Sith n’avaient pas réapparu depuis longtemps, celui-ci ne devait être qu’un apprenti et donc, il ne devait pas être très puissant.
Kerran sentait la présence du Jedi, là, juste derrière lui. Alors il commença à accélérer le pas. La tension rendait ses muscles rigides, s’il devait courir, il tomberait sûrement et ses pensées augmentèrent cette pression. Pourquoi avait-il fait cela ? Pourquoi l’avait-il tué ? Il se rendait compte maintenant de ce geste terrible et des conséquences qui allaient en découler. Un maître Jedi était sur ses traces, les choses étaient mal parties et une pensée étrange traversa son esprit : il observa qu’il n’avait pas de sabre-laser. Une idée étrange, comme s’il souhaitait se battre intérieurement alors qu’il n’avait aucune envie de cela. D’un autre côté, il ne souhaitait pas se rendre. Il prit de la vitesse et arriva à la sortie du spatioport. Kerran arriva devant les immenses plaines de Dantooine, les collines émeraudes étaient éclairées par les rayons du soleil et faisaient scintiller les gouttes d’eau qu’une légère pluie avait déposées sur les herbes vertes. Il eût soudain une vision. Il se souvenait maintenant où se situait la Voie.
Il jeta un regard glacial derrière lui puis se mit à courir en utilisant la Force et s’enfonça dans les plaines verdoyantes.

Le maître Jedi s'arrêta net. Il se concentra, laissa la Force envahir son esprit et communiquer avec lui. Seulement, il ne "voyait" plus rien, comme si un voile s'était apposé devant ses yeux et il ne parvint plus à distinguer la réalité. Il était comme aveugle. Lorsqu'il fit quelques pas en arrière, sa vue revint et une pensée le fit tressaillir.
- Cette fois le Conseil doit être informé... souffla-t-il d'une voix profonde.
Et il se dirigea en courant vers le spatioport.

Chapitre 7 : La Voie de l‘ombre.

Kerran avançait calmement dans la plaine, tentant de ne pas attirer l’attention des chiens Kath qui dévoraient un Gizka non loin de lui. Les visions se répétèrent au fil de sa marche et il savait de mieux en mieux où il mettait les pieds : Il était sur la « Voie ». Nommée ainsi par un groupe Sith inconnu des autorités locales. C’était cette voie qu’un ancien Jedi avait arpentée et en était revenu transformé physiquement et mentalement. Elle était désormais la Voie de l’Ombre, la route des Sith et Kerran marchait sur cette voie. Pour lui, la seule chose qui comptait, c’était la vérité, ce qu’il allait enfin apprendre sur lui ainsi que son passé. Il dépassa un arbre à l’allure menaçant et arriva devant des ruines.
Non, ce n’était pas des ruines.
Il marcha lentement dans leur direction puis accéléra le pas... il courrait maintenant vers elles.
- Non ! Hurla-t-il, sans même se soucier des chiens Kath.
Il retira la mousse verte épaisse qui recouvrait ce qu’il avait cru être une roche. Kerran put y lire « domaine de Mary Ceria » et ces mots résonnèrent dans son esprit. Autour de lui, la nuit naquit du jour et il resta figé, à genoux, portant l’écriteaux comme un terrible fardeau.
La vision se dessina dans les volutes de nuages obscurs et bientôt il pu y voir des images.
Il faisait nuit. Mary Ceria et son fils était dehors, observant les étoiles avant d’aller dîner. Son jeune fils posait les sempiternelles questions sur les astres et elle tentait de lui expliquer par des mots simples.
Eux, ils étaient sur la colline d’en face. Leurs habits d’ébènes se camouflant dans les ténèbres de la nuit. Ils attendaient un signe, quelque chose qui leur feraient se décider à attaquer et le signe arriva. Le chef leva le poing et montra du doigt la direction de Mary et son fils.
Les lames rougeoyantes brillèrent dans l’obscurité. Les Sith se mirent à courir vers la demeure, brandissant leurs sabre-lasers en hurlant. Ils devaient s’abattre sur leurs victimes comme une tempête. Un tourbillon de lumière écarlate meurtrière. Mais quelque chose n’allait pas. Lorsqu’il vit cette femme hurler, ordonnant à son fils de rentrer à l’abri, Kerran ressentit quelque chose et cela le troubla profondément. Ses yeux s’humidifièrent et il ne put retenir ses larmes. De la compassion. Voilà ce qu’il ressentait. Il avait été élevé pour n’avoir qu’un cœur de ténèbres, de mort et de destruction. Et voilà qu’il découvrait que lui aussi était humain, avec toutes les faiblesses qu’on pouvait lui associer.
La scène sembla se ralentir. Il courut vers les autres Sith en criant de stopper l’attaque. Il les suppliait. Lorsqu’une main l’attrapa par l’épaule et qu’un poing vint heurter sa joue. C’était son maître, Dark Shemear, et son visage ne pouvait masquer sa profonde colère envers son apprenti.
- Misérable insecte ! Que t’arrive-t-il ?! Tu voudrais sauver cette femme ! Comme une de ces vermines de Jedi ?
Shemear s’avança, sabre à la main et le regardait maintenant avec dédain.
- Cette femme aurait pu être la tienne ! Cria-t-il. Elle t’aurait offert un descendant digne de notre sang !
Kerran perçut des cris d’hommes derrière lui. Puis il y eût des tirs de blasters.
- Regarde ! Des riverains tentent de leur porter secours... constata Shemear avec un rictus mauvais. Pitoyable... ils vont périr avec eux... (Il usa de la Force pour obliger Kerran à tourner la tête vers la scène.) Regarde ! Tout ce carnage inutile !
Les demeures situées à côté de celle de Mary prirent feu et leurs occupants sortirent en hurlant de terreur.
- J’adore ce son... pas toi mon fils ?! Lança Shemear en se tournant légèrement vers Kerran. La peur... transpirant sur chaque visage... Cette soudaine envie de survivre... cet instinct animal...
Les hurlements devinrent de pire en pire tandis que les tirs de blaster retentissaient dans la plaine.
- Que cela est plaisant à mes oreilles ! Poursuivit Shemear, jubilant. La terreur est le début du respect mon fils...
Il s’agenouilla à côté de son fils et continua d’une voix glaciale :
- Tu seras un grand Sith mon fils... Mais tu dois comprendre que je ne peux te traiter qu’en apprenti devant les autres membres de notre Conseil secret... Aucune préférence ne doit transparaître dans mes jugements. Essuie ses larmes et allons constater notre butin !
Kerran se releva avec difficulté, les jambes tremblantes et suivit son père.
- Je devrais me souvenir que tu n’as que treize ans... reprit-t-il. Tu n’observes pas les choses comme nous autres... tu ne discernes pas l’importance de notre tâche ! Bien sûr, ton cœur est comme le mien, mais apprendre nos règles, apprendre la voie des ténèbres n’a rien à voir avec le fait de la vivre. Et cette première excursion est pour toi une phase à franchir. Un « stade » à dépasser.
Ils arrivèrent devant une dizaine de prisonniers que les Sith gardaient en respect sous leurs lames rougeâtres. Dark Shemear s’avança juste devant un captif et alluma son sabre-laser. L’éclat brilla un instant dans le regard de Kerran, observant la scène avec des yeux écarquillés et Shemear reprit sa phrase :
- Ce stade... c’est celui de la compassion... expliqua-t-il. Tu ne dois plus ressentir que de la haine, cette chose que tous les êtres possèdent... cette chose fondamentale, ancrée en chacun de nous et que nous refusons de laisser s’exprimer librement ! (Il jeta un regard froid au prisonnier.) Nous accomplissons une tâche cruciale au sein de la Force... Nous supprimons les faibles et les mauvais écarts de cette société : les Jedi, les bienfaiteurs et que sais-je encore ! Cria Shemear en crachant par terre. Tout ça me donne envie de vomir !
Il désigna le prisonnier du doigt et continua :
- Que crois-tu savoir de lui ? Tu penses que c’est un homme bon simplement parce qu’il a voulu sauver cette femme ?! Tu fais erreur ! Corrigea-t-il. Je lis très clairement dans son cœur et dans son esprit : Viols, incestes et meurtres ! Voilà toutes les choses dont il est coupable ! Crois-tu qu’un Jedi viendrait l’arrêter ? Non, bien sûr ! Leur code interdit une intrusion dans les pensées de ces primitifs ! Vociféra-t-il en désignant l’homme. Et voilà où nous nous rendons utiles !
- Je vous en prie... ne me tuez pas... supplia l’homme en pleurant. J’avoue tout ! Oui, je suis coupable ! Je vous en prie !
Dark Shemear regarda son fils avec le plus grand sérieux.
- Voilà ce qu’ils sont tout juste capables de faire ! Observa-t-il. Supplier ! C’est pourquoi tu ne dois pas leur ressembler, mon fils ! N’implore jamais ton ennemi de ne pas te donner la mort que tu mérites ! C’est une preuve de faiblesse de ne pas regarder sa mort et ses actes en face !
Il posa les yeux sur l’homme, avec dédain et demanda :
- As-tu une famille ?
- J’ai... j’ai une... une femme et qu... quatre enfants... seigneur... ne me tuez pas ...
- Ahaha ! Ricana Shemear en regardant son fils puis il reprit une mine sombre et tout alla très vite.
Kerran ne vit que l’éclat du sabre-laser et le geste rapide de son père. La tête du prisonnier tomba, tranchée nette par la lame écarlate. Les autres captifs restèrent silencieux malgré leurs effroyables blessures. Dark Shemear fixa son fils avec un regard glacial :
- Prends ton sabre mon fils... ordonna-t-il.
Kerran décrocha l’arme de sa ceinture et déglutit avec peine.
- Tues-la ! Cria Shemear en désignant Mary.
Kerran alluma son sabre rouge tandis que des larmes coulaient le long de ses joues.
- Ne fais pas ça !
- Arkerran ! Reprit son père. Tu ne dois avoir aucune pitié ! Tues-la immédiatement !
Le jeune homme regarda autour de lui.
- Tues-la et je laisserais partir les autres ! Pressa Shemear.
- Kerran ! Ne fais pas ça ! Hurla la femme.
Les mots retentirent dans son esprit. Il les retiendrait à jamais.
- Ker... Kerran ? Balbutia-t-il comme pour apprendre un nouveau mot.
Mais il s’agissait simplement de son prénom. Il l’avait entendu de nombreuses fois mais jamais de cette manière. Il avait l’impression d’être humain. D’être comme les autres, alors que le prénom choisit par son père représentait tout ce qu’il haïssait.
Shemear perdait patience et, voyant son fils hésiter, décida de prendre les choses en main.
A nouveau, tout alla très vite. Trop vite. Kerran se sentit comme poussé par une force extérieure. Il y eût un cri étouffé, celui de la femme, puis le silence funèbre revint et son visage devint pâle. Kerran ne saisissait pas ce qu’il venait d’arriver. Il se recula et vit la lame de son sabre dans la poitrine de la prisonnière. Il tressaillit et fit tomber l’arme qui s’éteignit aussi vite.
- Je... C’est impossible... je n’ai..
- Je suis fier de toi mon fils... susurra Dark Shemear en affichant un rictus.
Kerran resta figé, observant le corps inerte de la belle Mary et sa blessure mortelle.
- On part ! Ordonna Shemear au groupe.
- Que fait-on des prisonniers ? Demanda un des Sith.
Shemear regarda froidement son fils en gardant son rictus :
- On ne laisse aucun survivant bien sûr... répliqua-t-il. Tuez-les tous !
Il s’éloigna tandis que les guerriers Sith tranchaient des têtes, plantaient leurs lames dans les chairs et certains utilisaient les blasters ennemis pour abattre les prisonniers.
"Vous lisez une phrase formidable" (VMV)
Wan
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 19:56   Sujet: 

Ceux-ci mourraient plus lentement, ce qui devait sans doute les amuser. Kerran observa la scène, le sang glacé et les larmes aux yeux. Le carnage cessa enfin tout comme les cris des pauvres malheureux.
Il eût un frisson. Un sentiment puissant naquît en lui. Peut-être avait-il toujours été là mais jamais il ne l’avait ressenti de la sorte. Le souffle glacial s’emparait de lui, entièrement et ses yeux prirent la couleur de la braise. Il émit un grognement de rage qui résonna dans la Force comme le tonnerre. Son père se retourna.
- Tu apprends vite... mon fils... fit-il simplement avec un sourire.
Kerran savait maintenant ce qu’était ce souffle : c’était la puissance du côté obscur et désormais il n’y avait plus de barrières pour retenir l’inévitable. Son sabre bougea légèrement puis quitta le sol pour s’envoler dans la paume de main. Il sentit le métal froid du manche entre ses doigts et activa la lame couleur sang.
- C’est toi qui l’a tué ! Hurla-t-il à son père. Tu m’as poussé par la Force !
Dark Shemear se retourna en levant les mains :
- Que voulais-tu que je fasse ? Tu étais incapable de te décider ! Il fallait que je te donne un petit coup de pouce... tu ne te sens pas mieux maintenant ? Répliqua froidement son père.
- Non ! Je ne me sentirais bien qu’après ta mort !! Vociféra Kerran en bondissant sur Shemear, son sabre en position d’attaque.
Deux Sith contrèrent la lame avant qu’elle ne touche leur chef. Kerran recula en faisant virevolter son sabre autour de lui, comme un tourbillon de mort, et il s’attaqua aux guerriers Sith. Après plusieurs esquives, Kerran trancha le bras et enfonça la lame laser dans le cœur de l’un d’eux. Il s’abaissa rapidement, échappant à l’attaque du second et il lui sectionna les jambes pour ensuite l’empaler sur le sabre-laser du premier qu’il avait rallumé par la Force. Il laissa retomber les corps ainsi que l’arme. Brandissant son épée en position de défense.
- Impressionnant... fit son père en applaudissant. Du haut de tes 13 ans tu as abattu deux de mes meilleurs guerriers... observa-t-il. Je vois que tu n’as pas perdu de temps... tu es passé de faible à surpuissant !
Kerran attaqua son père en criant mais celui-ci le contra en allumant son sabre en un éclair. Les cinq autres Sith prirent la relève : d’abord deux puis trois et cinq ! Chaque combattant intervenant dans le duel à mort ajoutaient à la rage de Kerran. Les lames s’entrechoquaient, virevoltaient et se frappaient avec une force toujours décuplée.
Kerran se débarrassa d’un des guerriers en lui retirant son arme d’un coup de sabre et en l’étranglant par la Force tandis qu’il contrait les attaques des quatre autres Sith. Il en fit tomber un autre et saisit son sabre-laser au vol. Tournoyant dans les airs avec ses deux sabres-lasers, le jeune garçon de 13 ans se transforma en véritable tueur Sith et tua brusquement un autre des combattants de son père . L’endoctrinement de celui-ci avait porté ses fruits, semblait-il. Un des guerriers scinda un des sabres de Kerran en deux et celui-ci fit volte-face en lui envoyant une décharge d’électricité. Le Sith alla s’écraser dans une des maisons en feu. Kerran émit un grognement terrifiant. Il étreignit sa haine, embrassa la puissance du côté obscur et envoya sa lame sur un ennemi. Celle-ci trancha le guerrier en deux et dans un mouvement expéditif, Kerran coupa la tête du dernier Sith. Les corps étaient éparpillés autour du jeune homme et il fixa son père d’un air glacial.
- Vous n’avez plus de gardes du corps à présent ! Cria-t-il. Plus aucun guerrier Sith !
Shemear secoua la tête avec un rictus :
- Ils n’ont jamais été des Sith ! As-tu déjà vu l’un d’entre eux utiliser la Force ?! Lança-t-il. Nous étions les seuls ! Tu crois vraiment que j’aurais pris la responsabilité de briser la « règle des deux » ? Cria-t-il. Tu as réussi ton épreuve... tu m’as même battu... j’avais 15 ans lorsque j’ai passé cette épreuve avec mon père et je vois que j’ai eu raison de te soumettre à ce test plus jeune....
Kerran le regarda avec effroi puis il prit un air plus sombre encore :
- Tu as tué cette femme innocente ! Tous ces gens ! Tu vas le payer ! Cria-t-il à son père en rallumant son sabre-laser.
- Tu veux me tuer ?! S’étonna-t-il. C’est moi qui t’ai élevé ! Moi qui t’ai entièrement façonné ! Vois ce que tu es devenu grâce à moi !
- Justement père... je suis tout ce que je déteste : votre image !
Le jeune homme fondit sur Shemear et bientôt le grésillement des sabre-lasers déchira le silence funeste des plaines de Dantooine.


Chapitre 8 : Le dernier Sith.

Les lames des sabres crépitaient dans les ténèbres. Kerran donna plusieurs attaques que son père esquiva mais avec difficultés. Il le regardait avec un calme olympien :
- Tu as vite progressé... mon fils... mais tu as oublié une chose : c'est moi qui t'ai appris tout ce que tu sais ! Cria-t-il en parant trois nouvelles attaques extrêmement violentes.
Kerran recula de quelques pas en brandissant son épée dont l'éclat donnait à son visage un air plus terrible encore. Ses yeux étaient toujours de braise et sa figure paraissait être déformée par sa colère. Il avait l'air d'un monstre plutôt que d'un être humain. Il tournoya et enchaîna avec des attaques plus précises : manquant d'éborgner son père.
- Je le reconnais... tu es digne de ton père... répliqua-t-il avant de rabattre à nouveau son sabre contre celui de Kerran. Mais tu es bien jeune... et tu n'arriveras jamais à me battre !
Les pensées de Kerran filèrent à la vitesse de la lumière et il comprit qu'il devait faire une chose que son père ne lui avait pas apprise. Il devait improviser. Il s’immergea complètement dans la Force et le temps parut s’arrêter. Il plaça ses mains vers la terre de la plaine et usa de la Force. Le sol se souleva en dessous des pieds de Shemear.
- Qu’est-ce que ...? Fit-il avant de se laisser entraîner par le terrible tremblement de terre qu’avait provoqué Kerran.
Celui-ci bondit à nouveau et attaqua son père, comme pour un ultime moment de bravoure. Ils disparurent tous les deux, ensevelis sous terre et le calme revint dans la plaine.
Soudain, ils ressortirent : Kerran portait son père par le col puis il le relâcha par terre et pointa son sabre sur lui.
- Tu as perdu, père ! Cria-t-il.
- C'est ce que je vois en effet... répliqua Shemear. Je suis fier de toi... mais ce n'est pas ça qui la ramènera ni tous ces gens !
- Je sais père... j'ai retenu la leçon... souffla Kerran d'un ton grave.
- Alors pourquoi veux-tu me tuer ?! Vociféra-t-il.
- L'instinct de survie... fit froidement Kerran avant de donner un coup de sabre.
Shemear était mort, celui qui jadis s'appelait Arkerran était maintenant le dernier des Sith et celui-ci tomba à genoux tout en éteignant son sabre. Il adressa des paroles silencieuses aux victimes de cette nuit...

Kerran revint au présent. La vision l'avait profondément marqué et il comprit enfin pourquoi ce lieu était si important. Son subconscient avait transformé sa propre histoire en une légende : un Jedi qui devint un Sith lorsqu'il revint de la Voie de l'Ombre. Son prénom qu'il avait changé en Kerran simplement parce-que cette femme l'avait appelé ainsi et de cette manière, il vivrait sans cesse avec le souvenir de cette scène. Il aurait ce fardeau à vie. Il avait abandonné ses habits de Sith ainsi que son sabre. Il avait choisit de devenir contrebandier simplement parce-qu'il ne pouvait accepter que ses propres ordres et ses propres envies. Sans doute étaient-ce les réminiscences de la formation de son père.
Son esprit avait déformé d'autres réalités : Mary était devenue sa femme pour que son souvenir soit à jamais plus blessant, plus terrible que nul autre. Il s'était volontairement créé ces plaies comme pour se punir d'un geste qu'il n'avait, finalement, pas commis directement. Alors il était un Sith... même s'il ne semblait plus être ce jeune garçon de 13 ans. Finalement, ces "blessures volontaires" avaient servi de barrière. Il s'était créé un passé pour ne plus jamais redevenir le "digne fils de son père".
- Tu connais maintenant la vérité, mon fils... fit la voix spectrale de Shemear. Tout ce que tu as fait... Tous tes efforts pour contrer ta véritable personnalité !
- Je ne suis plus ton fils ! Je suis simplement Kerran et...
- Épargnes-moi tes répliques stupides ! Dans la vision que j'ai générée pour toi, j'ai fait en sorte que tu reviennes ici, sur ces lieux et que tu te souviennes !
- Pourquoi tu m'as dit que Mary était ma femme ? Demanda Kerran.
- Ahaha ! Au départ, c'est ton problème ! J'ai simplement utilisé les "bases" de ce que tu pensais savoir de ton passé pour t'attirer ici. Et tu auras beau dire tout ce que tu veux. Tu as arpenté la Voie de l'Ombre et ton cœur est maintenant celui d'un Sith ! Peu importe ce que tu pourras dire ou faire ! Tu ne peux effacer ce que tu sais maintenant ! Tu as même dépassé mes espérances en tuant cet homme... maintenant tu es poursuivi et les Jedi mettront vite la main sur toi ! Ils sont tenaces ! Et tu es désarmé...
- ... ça se pourrait... répliqua Kerran entre ses dents. Mais de toute façon je ne compte pas me battre...
- Tu comptes peut-être te rendre ? Demanda Shemear avec colère. Non ! Un Sith ne se rend pas ! Sous la pierre couleur rouille... tu trouveras ton sabre-laser... Tu l'as enterré là après ma mort...
Kerran s'approcha de la roche et la souleva par la Force. Il s'agenouilla et récupéra une boite rectangulaire où il avait placé son sabre. Il posa ses doigts dessus puis le saisit et enfin le porta devant lui en l'allumant. Sa lame rougeoyante lui rappela des souvenirs parfois bons, comme lorsqu'il avait terminé la construction de son arme et des moins bons comme le massacre du "village".
- Je le prend... mais je ne m’en servirais pas contre un Jedi ! Cria Kerran à son père.
Mais il n’eût aucune réponse. Il accrocha le sabre à sa ceinture et le dissimula sous son habit. Il repartit en direction du spatioport en tentant de trouver une solution pour échapper à ses poursuivants Jedi.

La cité semblait en état d’alerte : des bénévoles avaient formé une véritable petite milice et parcouraient les rues pour retrouver l’assassin Sith. Le spatioport avait toujours été calme et on chassait le moindre trouble paix. Les criminels de toutes sortes étaient les pires choses qui pouvaient arriver. Cependant, un Sith dépassait de loin les événements habituels et les Jedi avaient requit l’aide de toute la population.
Kerran progressait dans les ruelles en se cachant de coin en coin. Il découvrit une habitation dont la porte d’accès était ouverte et pénétra à l’intérieur. Il utilisa la Force pour confondre les habitants et mis la main sur des habits ternes : tout ce qu’il lui fallait pour se fondre dans la population.
Il se concentra pour maintenir un rythme cardiaque stable et il se lança dans la foule en gardant la tête baissée. Il progressait rapidement dans les ruelles en mouvement du spatioport et reconnaissait le hangar où se trouvait le Vulpture. Soudain, un homme l’arrêta. Kerran ne savait pas ce qu’il devait faire. Son coeur commença à s’emballer, des gouttes de sueur froides coulèrent le long de son dos et il tentait vainement de reprendre son calme. Ses pensées le dépassèrent malgré tout.
Il regarda nerveusement autour de lui. Il fallait une ruelle déserte pour se débarrasser du corps si jamais il commençait à avoir des soupçons, si jamais il alertait la population et par la même occasion, les Jedi. Il fallait l’entraîner dans un endroit désert. Oui. Ensuite, l’éliminer rapidement, sans un bruit, pas même un souffle et rejoindre aussi vite le Vulpture. Enfin, quitter cette planète définitivement.
- Vous êtes un Jedi pas vrai ?! demanda l’homme.
La tension qui pesait sur Kerran cessa en un instant.
- Euh... oui... balbutia-t-il.
- Alors pourquoi vous allez dans cette direction ! C’est par là-bas que c’est arrivé ! cria l’homme.
- Je vais inspecter ce hangar au cas où le Sith se serait caché dans un vaisseau ou...
- Très bien... non mais vous avez raison il faut être vigilant ! s’en alla-t-il.
Kerran soupira de soulagement et se dirigea rapidement vers le Vulpture.

Il courut rejoindre le poste de pilotage mais il constata qu’il n’y avait personne dans l’appareil. Il regarda dans les appartements de Léarra : personne. Lorsqu’il gagna le cockpit, il vit quelque chose qui n’avait rien à faire là. Quelque chose qui avait l’apparence d’une boîte métallique et qui semblait se « mouvoir » intérieurement. Lorsqu’il arriva devant elle, quelque chose se déclencha et émit un bip.
- Bonjour, Kerran. Vous êtes revenu de votre petite « excursion » et vous n’avez trouvé personne ici. Léarra ainsi que votre équipage de bras-cassé est actuellement à mon bord... Au moment où vous écoutez ce message, vous avez exactement 15 minutes pour atteindre l’orbite de la planète où se trouve mon vaisseau : le Sabre Pourpre. Il me semble que vous le connaissez déjà...
Le message se coupa et Kerran se précipita sur les commandes de l’appareil. Le vaisseau décolla en trombe. Tandis qu’il ignorait les messages de la tour de contrôle, Kerran tenta de se concentrer en utilisant la Force. -- Faites qu’il ne lui arrive rien... Faites qu’il ne lui arrive rien... répéta-t-il.

Chapitre 9 : Ultimatum.

Le Vulpture arriva en orbite de Dantooine et il commença son approche vers le Sabre Pourpre. C’était un gigantesque vaisseau, semblable aux cargos spatiaux de la Nouvelle République et Kerran fit plonger son appareil dans le hangar principal. Il remarqua une dizaine d’hommes armés, sans doute là pour l’escorter jusqu’à leur chef et il enclencha l’atterrissage. Kerran sortit assez rapidement, son cœur jouant un véritable hymne de guerre et dissimula rapidement son sabre-laser aux yeux des soldats.
- Veuillez nous suivre sans résistance ! cria l’un d’eux.
Kerran acquiesça et se laissa guider dans les méandres du vaisseau. Après une longue marche à travers les corridors, ils arrivèrent dans une vaste salle où siégeait un homme d’à peu près l’âge de Kerran. Et à ses côtés, il vit Léarra menottée et au regard en larmes.
- Je vois que tu n’as pas perdu de temps pour sauver ta copine... souffla l’homme. Je suis Hashar, capitaine du Sabre Pourpre...
- Ravi de te connaître... mais nous ne sommes pas là pour les présentations... fit Kerran avec un ton glacial. Qu’est-ce que tu veux ?
Hashar se leva et marcha à côté de Léarra.
- Tu as raison... les présentations sont inutiles... Je sais déjà qui tu es... Arkerran ! cria Hashar.
Kerran parût stupéfait.
- Comment connaissez-vous mon nom ?
L’homme se retourna et expliqua :
- J’étais là... il y a de cela des années... commença-t-il avec froideur. Lorsque tu as tué ma mère devant mes yeux !
Kerran déglutit avec difficulté. Ses jambes semblaient ne plus tenir et il se retint de ne pas tomber.
- Il... il n’y avait aucun survivant... rappela-t-il, déboussolé.
- Tu préférerais ça, hein ?! Tu serais pas là en face de moi ! Tu n’es pas capable de me regarder en face, misérable ! (Kerran releva les yeux sur Hashar, l’air triste) Les Sith ont tué tout le monde... Ils l’ont cru... j’ai réussi à m’échapper ! J’ai marché des heures, fait face à des chiens Kath en me disant à chaque instant qu’une créature finirait par me dévorer ! Mais un vieux pirate m’a aidé puis élevé et j’ai juré sur la mort de ma mère que je tuerai l’homme qui l’avait tuée !
Kerran sembla réellement affecté.
- Alors tu veux me tuer ? Vas-y... mais laisse l’équipage... laisse Léarra...
Hashar secoua la tête :
- Oh non ! Tu vas subir la même chose que moi... tu vas voir la personne que tu aimes le plus mourir sous tes yeux ! cria-t-il avec colère. Emmenez-les !!

Kerran se réveilla, il avait mal au crâne, sans doute avait-il été drogué mais il parvint à se relever. Il constata qu’il était dans le Vulpture. Une voix résonna dans sa tête. Celle d’Hashar qui se tenait devant lui, faisant de grands signes de la main et affichant un vaste sourire.
- Hé ho ? ça y est ? Tu es sortis du gaz ? Bien ! Nous allons pouvoir commencer !
Hashar se reculant en présentant des mains le décor :
- Nous voilà réunis dans ton cher vaisseau ! Dans quelques minutes, il aura atteint sa destination : une zone déserte de l’espace sur la route de Rimma non loin d’Utapau... et..
- Pourquoi ? parvint à dire Kerran dont le visage semblait anesthésié.
Hashar sourit et répondit :
- Tu te demandes pourquoi n’est-ce pas ? Pourquoi cette mise en scène ? Eh bien, je veux que l’on croit à un accident... un terrible accident... expliqua-t-il. Et je trouvais l’idée très intéressante... qu’en dis-tu ?
Il donna un coup de poing à Kerran qui tomba à terre.
- Vois tout ce que j’ai accompli depuis ton meurtre ! Vois comme j’ai évolué ! Toi tu es resté le même minable ! Il lui redonna un violent coup de pied dans les côtes. In-sec-te !
Kerran cracha du sang mais ne semblait pas avoir envie d’utiliser son arme.
- Regardes-toi ramper ! Ta Force t’as abandonné ! (Il se tourna vers un coin du vaisseau et fit un geste de la main) Et voici ta chère Léarra... la « victime » de cette petite histoire. L’appât qui t’a fait venir jusqu’à moi... (Il désigna la jeune fille qui était tenue par deux soldats) Ce visage innocent... elle savait pourtant qui j’étais ! Elle savait tout du Sabre Pourpre et de son capitaine !
- Léarra... souffla Kerran.
Elle le regarda d’un air désolé mais ne pouvait rien répondre. A quoi cela aurait-il servit de toute façon ?
- Léarra... répéta-t-il.
- Léarra ! Léarra ! fit Hashar en riant. Tu es pathétique !
Il s’agenouilla à côté de Kerran et décrocha son sabre-laser que la chute avait « révélé ». Puis il se releva d’un air décidé et alluma le sabre.
- Tout comme elle !
Et il planta la lame dans le corps de Léarra qui hurla et trembla. Les gardes la tenaient avec fermeté pour ne pas qu’elle s’évanouisse sous le coup de la douleur.
- LEARRA !! s’époumona Kerran.
- Elle est déjà morte, Sith ! Tout comme toi ! (Hashar regarda vers ses hommes ) Mettez-lui un masque respirateur... et à lui aussi. Je veux qu’ils vivent le plus longtemps possible après la dépressurisation du vaisseau... Faites-nous sortir de l’Hyperespace...
Kerran leva la main vers Léarra comme pour la saisir, l’aider ou la sauver. Cependant, Hashar lui écrasa le bras contre le sol tout en secouant son sabre-laser et son blaster devant lui :
- Tu aimerais pouvoir t’en servir, n’est-ce pas ? fit-il en riant.
Les yeux de Kerran prirent la couleur de la braise, à nouveau, tandis qu’il sentait une créature grandir en lui et le digne fils du côté obscur fit voler son sabre-laser jusqu’à sa paume. La lame rougeoyante trancha le bras de Hashar qui hurla de plus belle, envoyant le blaster de Kerran vers le cockpit. Les deux soldats dégainèrent leurs blaster trop tard et leurs têtes volèrent de part et d’autre de la pièce. Le comlink d’Hashar sonna plusieurs fois et, lorsque l’équipage du Sabre Pourpre comprit se qu’il venait d’arriver, les lasers commencèrent à heurter la coque du Vulpture.
Les explosions déchirèrent la coque, les vitres se brisèrent et Kerran vit Man’Kcini tomber dans l’espace infini. L’Enfer avait commencé. Il rampa néanmoins jusqu'à Léarra et lui souffla :
- Je t’aime...
- Moi aussi... Kerran...
Il y eût soudain un vrombissement et comme le son d’une voix qui ne cessait de garder la même note. Kerran leva les yeux en se demandant ce qui arrivait maintenant. Les tirs cessèrent et furent presque immédiatement suivit par une terrible explosion.
Le Sabre Pourpre et son équipage n’était plus, dévasté par un vaisseau beaucoup plus gros ou plus puissant. Kerran avait reprit son aspect normal et se lança dans de vaines hypothèses : la Nouvelle République ? Un autre vaisseau pirate ? Les Jedi ? Non. Personne de ceux-là n’aurait anéanti un vaisseau aussi rapidement et avec une telle puissance. Encore moins aussi froidement.
Des débris du Sabre Pourpre volèrent à proximité du Vulpture qui vibra presque toutes les secondes. Puis, il cessa. Il n’y avait plus que les bruits des explosions, des fissures dans les vitres qui ne tenaient plus et le son terrible de ce vaisseau inconnu juste au-dessus d’eux.
La tête de Kerran frappa le sol glacé. C’était la fin cette fois. Ses yeux se fermèrent.

- Remettez-le debout ! cria une voix rauque.
Une grande force souleva le corps de Kerran, le bouscula à tel point qu’il réouvrit les yeux et dévisagea les étrangers. Ils avaient l’aspect d’êtres humains mutilés, portant des tatouages de formes inconnues sur presque tout le corps et leurs dents étaient pareilles à celles des pires créatures de la galaxie.
- Qui êtes... commença Kerran.
- La ferme jeedaï ! cria un des étrangers.
- Je ne suis pas un... reprit-t-il.
- La ferme j’ai dit ! réitéra l’humanoïde.
Ils le placèrent devant un homme dont Kerran reconnu la silhouette filiforme et son étonnement fût indéfinissable.
- Vous... vous êtes... Youne Tray ! fit-il stupéfait.
- Récupérez ces monceaux de cadavres... ordonna-t-il à ce qui semblait être des soldats. Nous les donnerons à nos bêtes... Puis il revint à Kerran : Vous insultez ma race à chaque fois que vous prononcez mon nom aussi... humainement ! cria-t-il. Je m’appelle en réalité Yun’Tray !
Kerran arriva péniblement à dire :
- Je... je ne comprend pas...
Yun’Tray fit une grimace qui paraissait être un sourire. Puis il leva son doigt et le pressa très fort contre sa tempe. Il y avait comme une créature vivante sur le visage de Yun’Tray qui se détacha des pores de sa peau et glissa jusqu’au sol.
– Par la Force qu’est-ce ... cria Kerran.
– Ceci est ce que nous appelons un grimage Ooglith, expliqua Yun’Tray qui se retourna en révélant sa véritable apparence : un être sans nez, à la mâchoire cassé et aux blessures plus profondes les unes que les autres.
– « Nous » ? demanda Kerran.
– Nous sommes la plus grande plaie qui se soit abattue sur votre galaxie, fit Yun’Tray d’une voix rauque et glaciale. Bien que mes supérieurs ne nous décriraient pas ainsi.
– Vous êtes... « les gens du colis »...?
– Exact, Jeedaï... siffla-t-il. Ce jeu était très amusant pour nous. Une partie de stratégie à chaque instant avec des cobayes réfléchissant au-delà de nos espérances. Nous vous avons testé chaque seconde... en particulier vous, Kerran. Nous vous enlevions sans cesse et nous recommencions à vous placez devant un nouveau mystère, une nouvelle énigme à résoudre... Saisissant cette manière dont vous résolviez ces problèmes. Nous avons dû revoir notre plan d’invasion par votre faute ! Notre agent, Yomin Carr est déjà bien infiltré dans vos rangs et lorsque le moment sera venu, il nous donnera le signal et tout commencera alors. Notre Croisade absolue ! cria Yun’Tray.
– Vous m’avez torturé... vous m’avez fait me souvenir...
– Nos méthodes n’ont pas été spécialement créées pour vous voyons ! Vos souvenirs ne dépendaient que de votre subconscient et il nous était impossible d’en créer. Vous vous êtes fait cela tout seul en somme. Ce qui a également généré un certain respect de mes supérieurs envers vous... votre façon de vous torturer par l’esprit... vous pourriez presque devenir l’un des nôtres ! Après vous avoir trouvé, vous et votre amie... il ne nous manquait plus que des imbéciles en quête de fortune. C’est incroyable comme votre galaxie en regorge ! Tous prêts à anéantir leur propre peuple pour quelques... comment dit-on... « crédits » ? Nous effacions ensuite nos traces, tuant à tour de bras les insectes comme vous, jusqu’à la famille de cette petite. Et nous avions déclenché ce que nous attendions tellement : le désir de vengeance ! Impossible avec vous ! Aucune famille, aucun lien, aucune attache ! Il y avait bien cette fille mais elle avait déjà une grande place dans notre plan ! Une pièce maîtresse pour ainsi dire...
Kerran n’avait plus qu’une question :
– Qui a-t-il dans ce « colis »...? parvint-il à dire, usant de la Force pour ne pas s’évanouir.
Yun’Tray sourit d’un air meurtrier.
– Ce colis contient un générateur de trou noir... et il a été placé dans l’espace juste devant votre vaisseau. Quand je vous disais que vous aviez le respect de mes supérieurs : on aurait pu vous tuer froidement, comme les autres, mais « ils » n’en avaient pas l’intention et désiraient d’avantage voir les dégâts que leur arme allait causer. Vous allez donc pouvoir l’expérimenter !
Yun’Tray commença à s’éloigner puis se tourna légèrement :
– J’aurais voulu que votre galaxie soit anéantie entièrement par cette arme... mais... finalement, nous avons décidé de vous détruire à petit feu... tout en colonisant vos planètes... C’est bien dommage ! Mes supérieurs s’en mordront peut-être les doigts ! (Il regarda vers ses deux soldats) Injectez-lui de quoi lui faire tout oublier... j’ai hâte de le voir paniquer devant la situation... Bon voyage, Kerran !
La voix s’éteignit lentement dans son crâne et il perdit connaissance.


Chapitre 10 : Sacrifice.

Le vaisseau pirate décrivit un long virage sur la droite au moment où l'un de ses réacteurs explosa, perturbant le calme glacial de l'espace. Vomissant des flammes et des débris de métaux brûlants dans le vide. Alentour, il n'y avait rien, pas même un navire à accoster, même si Kerran ne pensait pas à cela à cet instant. Non, il scrutait les ténèbres en espérant voir n'importe quel type de vaisseau sortir de l'hyperespace et venir le secourir.
Mais il n'y avait rien, pas un vaisseau. Pas même une planète. Il savait qu'il était sur la voie commerciale de Rimma, quelque part près d'Utapau (sûrement) mais le fait que ce secteur de l'espace était désert l'inquiétait profondément. D'autant qu'il s'agissait d'une voie commerciale usitée.
Il portait un masque respirateur, qu'il avait dû enfiler avant que l'explosion n'ait déchiré la coque et entraîné une fuite massive de l'air. Il constatait également qu'il n'avait plus son blaster et qu'il avait un mal de tête violent. Lorsqu'il retira son front de la vitre en transparacier, il vit qu'il perdait du sang abondamment à cet endroit. Il garda la sensation glacée quelques instants avant qu'elle ne s'évanouisse lorsqu'il posa sa main droite sur sa plaie ensanglantée et qu'il conclut qu'il s'agissait d'une légère entaille. Rien de grave à côté de la situation du vaisseau : l'incendie gagnait du terrain, le carburant s'échappait dans l'espace et la trajectoire incertaine de l'appareil était plus qu'inquiétante. D'autant qu'il se souvenait d'un champ d'astéroïde situé non loin de là.
Kerran paraissait sortir de sa torpeur et commença à avancer vers le cockpit. Il trébucha et manqua de se blesser à la main. Il comprit que ses jambes ne lui répondaient plus mais au lieu de jeter un œil sur elles, il rampa dans les morceaux de verres et de métal. Oubliant la douleur, il progressait péniblement sur le sol dévasté du vaisseau. Diverses explosions secouaient le bâtiment en perdition, la détermination de Kerra était bien ancrée : peu importait ce qui arrivait, peu importait cette odeur de gaz, de carburant et de matière brûlant dans tous les coins. Peu importait tout ça. Étrangement, il n'avait qu'une idée en tête : rejoindre le cockpit. Pourquoi ? Il l'ignorait. Peut-être allait-il pouvoir avoir un aperçu de ce qui venait d'arriver à son vaisseau. Il voulait connaître la vérité avant de mourir et dans le même temps, peut-être allait-il pouvoir savoir s'il y avait d'autres survivants à part lui. Tout en contenant sa douleur, il avançait en faisant un rapide point de ce qu'il savait, c'est-à-dire peu de choses : il y a une dizaine de minutes, peut-être moins, lui et son équipage sortaient de l'hyperespace et ensuite.... Ensuite l'enfer.
L’explosion avait fait s’effondrer des installations et des poutres de métal écrasaient à présent la belle Léarra. Sa respiration devenait lente et les battements de son cœur ralentissaient. Kerran sentait tout cela dans la Force. Il était profondément lié à elle. A jamais.

Léarra finit son récit dans un glacial cri de douleur. Kerran, les larmes aux yeux ne savait plus quoi faire ni quoi dire. Elle le regarda et lui fit un léger sourire :
- Je te rappelle quand même que c'est MON vaisseau, Kerran... je... je l'ai gagné à la loyale... murmura-t-elle.
- Oui, répondit-il la voix chargée de sanglots. Oui tu l’as gagné... mon amour...
Elle continua de lui sourire. Elle caressait son visage de son regard, jusqu’à ses lèvres et ses yeux se fermèrent. Sa respiration disparut dans les ténèbres. Ces mêmes ténèbres qui envahissaient le vaisseau et les pensées de Kerran. Il pleura devant le corps de sa belle amante et voulut mourir à son tour. Il supplia la Force de le tuer maintenant mais rien ne vint. Soudain, il y eût comme un murmure, une voix : celle de Léarra.
– C’est mon vaisseau maintenant... disait-elle et sa voix résonna encore et encore dans l’esprit de Kerran.
Il prit une grande inspiration et, en retenant ses larmes qui ne cessaient de couler, rampa avec détermination jusqu’au cockpit. Il retrouva son blaster mais ne le saisit pas. Il retrouva même son sabre-laser qu’un des gardes de Yun avait dû jeter par-là en pensant qu’il s’agissait d’une pièce de réparation. Lui non plus, il ne le saisit pas. Il se hissa sur son siège et constata la monstrueuse arme qui se dessinait juste devant lui. Un générateur de trous noir qui allait bientôt faire sa basse besogne. Kerran chargea des torpilles à protons et mit toute la puissance sur les canons lasers. Il fit accélérer le Vulpture dont un des réacteurs explosa et disparut dans l’espace. Il avança de plus en plus vite sur l’arme extraterrestre en tirant, envoyant une pluie de laser sur le générateur. Il y eût quelques explosions à la surface. Mais ce n’était pas assez. Le vaisseau fonça dessus, l’arme l’avala littéralement et Kerran souffla, s’adressant à l’au-delà :
- Pour toi, Léarra...
Et il lança les torpilles à protons qui déchirèrent la carcasse du générateur. Celui implosa entraînant la destruction du Vulpture et la mort de son unique passager... Le gigantesque croiseur Yuuzhan’Vong sembla observer la scène puis bondit en Hyperespace. Yun’Tray avait commis une erreur. Sans doute allait-il maintenant la payer de sa vie.


Épilogue :

L'air étouffant de la planète brûlait sa poitrine et son sable ardent estompa en quelques instants la douleur de ses blessures, les rendant presque inexistantes -ce qui lui parut plus qu‘étrange-. Il se releva, tenant à peine sur ses jambes, puis il jeta un regard autour de lui : il se trouvait sur une plage déserte. Quelqu’un approcha et fit :
- Tu as entreprit un long voyage jusqu’à nous... Kerran...
Soudain, les ténèbres de son passé, ceux qui l’avaient dévoré depuis plusieurs années, n’étaient plus que poussière. Remplacés par une puissante lumière. Celle des trois soleils de cette planète inconnue. Il ne savait plus rien. Il ne voulait plus rien savoir. Était-ce la réalité ? Était-ce cela la Mort ? Il ne pouvait répondre à aucune de ces questions.
Il y eût alors dans l’air un parfum qu’il reconnaissait entre mille mais il ne pouvait pas y croire. C’était impossible. Pourtant, lui-même était là. Il se tourna vers la silhouette féminine :
- Bonjour, Kerran... fit Léarra. Est-ce que ça va ?
Kerran resta bouche bée et tandis qu’il fixait le visage de la belle Léarra, quelque chose arriva lentement sur lui. Il ne vit que les ténèbres et rien de plus.
Désormais, plus rien ne serait comme avant...


A suivre...

Star Wars- Living Force - Épisode 2.........................
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Wan
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 20:08   Sujet: 

Remerciements :

:D Eh oui, je vois pas pourquoi y'en aurait pas :D

Aux forumeurs qui m'ont donné leur avis sur cette histoire et dont je n'ai malheureusement pas le temps de re-citer ici :lol: .

Remerciements particuliers à Nostil pour les corrections d'orthographes et ses avis :wink: ainsi qu'à Den pour ses corrections (aussi), suggestions et avis. Deux lecteurs réguliers de cet épisode qui m'ont motivé pour écrire la suite... et la suite... et la suite :D

Merci donc ^^ et je félicite les créateurs du site "Holonet" qui aide vraiment beaucoup :D .
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Messagepar Code 44 » Lun 17 Mar 2008 - 21:20   Sujet: 

alors je tenais à te féliciter !
N'étant pas fan du NOJ, tu as néamoins réussi à m'accrocher ! Alors bravo !

Sur ce, je retourne à la mienne de fic :D
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Messagepar Wan » Lun 17 Mar 2008 - 22:26   Sujet: 

Ah bah merci, ce compliment est très sympa' :D
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Messagepar Den » Mar 18 Mar 2008 - 9:59   Sujet: 

Voilà, j'ai relu ton histoire du début à la fin! Et j'avoue qu'elle est vraiment des plus plaisante!
J'ai particulièrement appréciés tous les rebondissements des derniers chapitres!
Moi, je dis qu'ici, il y a une excellente fic! Qui à le mérite d'être sans prétention et pourtant si intéressante!
Bravo!
Vivement un épisode II :lol:
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Messagepar Wan » Mar 18 Mar 2008 - 11:23   Sujet: 

Merci bien :lol:


L'épisode deux prendra un peu de temps puisque je travaille activement sur la série en Bd "Vis Ma Vie de Vador" et puisqu'on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, j'aurais peut-être encore moins de temps libre d'ici là... Il va donc falloir patienter un peu :D


Merci beaucoup pour tes compliments qui me vont droit au coeur :lol: D'autant que cette histoire n'avait finalement que peu de base (je connaissais juste la fin et certain détails) et que beaucoup de passages sont venus au "feeling" :D . May The Force Be With You !
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Messagepar ZAPHOX67 » Mer 26 Mar 2008 - 16:26   Sujet: 

Slt Naga!

Bien écoute bravo! je viens de lire dans la journée toute t'as FF, et je la trouve excellente.
L'histoire est bien construite et plaisante à suivre, bref que du bonheur :)

Vivement la suite... encore bravo... et @ + de te lire

Z67 :wink:
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Messagepar Wan » Mer 26 Mar 2008 - 17:12   Sujet: 

Ah bah merci^^

Elle a été écrite au "feeling"(:lol:) et la suite arrive (bientôt) en comics... (héhé)


Merci d'avoir lu en tout cas et de ton avis ! May The Force Be With You !
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Messagepar Django » Mer 26 Mar 2008 - 18:41   Sujet: 

Salut NagaSadowMaster,

Je viens de copier la totalité de ta FF. Je vais la lire un peu plus tard. Par contre j'ai vu sur le post que le tome 2 serait sous forme de comic. Ayant vu la couverture que tu as faite, ne pourais-tu pas en faire une pour le tome 1.

@ plus
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Messagepar Den » Mer 26 Mar 2008 - 18:47   Sujet: 

Je plussoie Django! Une couv' Une couv'! :lol:
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Messagepar Wan » Mer 26 Mar 2008 - 19:02   Sujet: 

Un jour peut-être... :D (à l'autre hé, on dirait une réponse à la George Lucas... prétentieux ! mdr)

Plus sérieusement :
Le premier volume devrait être adapté en comics.... donc il y aura bien une couverture un jour... :D mais j'en ferais une un peu avant quand même... mais avec toutes les choses que je fais... je ne peux pas encore vous promettre de dates précises... :D


Patience Jedi... :ange:
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Messagepar Minos » Mar 01 Avr 2008 - 22:55   Sujet: 

Lu à mon tour.

Histoire plaisante, au sens où c'est plutôt bien écrit. Les dialogues font mouche, y'a de la narration, de l'explicatif, de l'instrospection, tout, quoi ! En plus, y'a de l'imagination derrière, avec des rebondissements sympas....jusqu'à la toute fin.

Dans la forme, y'a parfois des choses un peu gênantes, comme les non-dits du passé. Bon, une fois qu'on connait la fin, on sait pourquoi il y a ces non-dits, mais ils "sonnent" bizarrement quand on les lit sur le coup. C'est juste "il se souvient", ou "il se souvient pas", mais sans qu'il s'attarde vraiment à ce type de réflexion.
Reste quelques fautes, surtout de conjugaison (mauvaises terminaisons et quelques temps impropres).
Et il manque parfois quelques phrases quand tu as reposté l'intégralité de l'histoire à la fin du topic.

Je lirais la suite avec plaisir !
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Messagepar Wan » Mer 02 Avr 2008 - 9:17   Sujet: 

Merci tout d'abord d'avoir lu et d'avoir donné ton avis :D

Les "non-dits" cultivent le mystère mais à force (et comme je le disais dans un de mes coms) "le mystère tue le mystère" : au bout d'un moment, on a l'impression qu'en fait il ne sait rien ou qu'il a de vagues souvenirs qui n'apportent pas grand chose... mais le but étant de révéler certaine choseà la fin (ou vers la fin...) je ne voyais pas trop comment faire... .

Pour les fautes (bien que cette version ai été corrigée) c'est mon grand défaut (ce qui me console c'est que beaucoup de grands scénariste -je n'en suis pas forcément un, c'est pas ce que je dit :) - en font peut-être plus...)... ça en plus d'autres chose. :cry: Pour les temps impropres comme pour beaucoup de fautes bêtes : c'est le fait d'aller vite, le fait d'être pris "plus par ce que j'écris que par le fait de corriger les fautes qui sont dedans" (c'est en gros ce que nous disait notre prof de philo, elle insistait même pour qu'on corrige notre dissert' en lisant " l'envers" paragraphe par paragraphe... :D Pour les autres fautes, j'appelle ça des "fautes d'automatisme"... comme si vous aviez appris dès le début que Star Wars s'écrivait Stars Warz et qu'à force, ça se soit "intégré" à votre mémoire au point que lorsque vous écrivez "Star Wars" ça vous paraît faux... c'est peut-être bizarre, mais c'est comme ça... mais les fautes étant plus une honte pour moi plus qu'autre chose, j'essaierais de faire plus gaffe :D


Merci en tout cas^^ (pour les phrases manquantes, c'est possible, je croyais qu'il n'y avait pas de différence entre les versions postées et celles que j'ai... je me suis trompé...^^ je verrai comment régler ça...)

Pour la suite, ça sera en comics (voir la partie Fan Art) mais pour l'instant, c'est en phase d'amélioration et je retravaille plusieurs grosses erreurs...
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