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Messagepar Den » Dim 26 Nov 2006 - 10:43   Sujet: 

Oui, elle est vraiment bien ta ff :lol:

[Edit staff : un MP c'est par MP, pas en demandant sur un topic à quelqu'un d'autre d'envoyer un MP contenant ceci ou celà, merci :roll: ]

Je ferai une critique plus développée de ta ff d'ici quelques jours
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Messagepar Chadax » Dim 26 Nov 2006 - 12:42   Sujet: 

yoyo2 a écrit:Il est si mauvais que ça mon chapitre ? :cry:

Il est très bien, mais je ne pense pas tout le temps à laisser un commentaire à chaque chapitre de chaque FF que je lis. :wink:

Et j'espère que tu posteras ta "remasterisation" ici aussi. :D ;)
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Messagepar yoyo2 » Dim 26 Nov 2006 - 13:06   Sujet: 

Merci, je suis rassuré. :D En fait, j'étais surtout inquiet pour Bossk, je ne suis pas sûr de ne pas en avoir fait trop, d'avoir exagéré son caractère. :perplexe:

Je pense plutôt que je devrais mettre la "remasterisation" ici, dans la rubrique Fan-Fic, quand j'aurais fini mon histoire, non?

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Messagepar Drogbar » Dim 26 Nov 2006 - 18:59   Sujet: 

j'ai tout lu d'un coup et je doit dire que je suis impressioné. J'attend la suite avec impatience.
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Messagepar yoyo2 » Mer 06 Déc 2006 - 20:49   Sujet: 

Merci, je suis content que ça t'ait plu :).

Je suis sur la suite, je la posterai normalement ce week-end, avant si j'ai le temps de la finir ;).

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Messagepar yoyo2 » Dim 10 Déc 2006 - 14:49   Sujet: 

Comme annoncé, voilà le chapitre 15 :).

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Messagepar yoyo2 » Dim 10 Déc 2006 - 14:52   Sujet: 

Chapitre 15

Bossk arriva devant l’immense porte de pierre, alluma une lampe, et contempla le symbole de la dynastie Sith.

«Nous y voilà », murmura-t-il dans un souffle.

Il se mit en quête d’une commande d’ouverture, un levier… Il ne trouva rien. Le mécanisme de cette porte lui était inconnu, il commençait à perdre patience. Après quelques minutes d’infructueuses recherches, il décida d’employer la force. En grommelant, il arracha violemment quelques explosifs de sa ceinture, et se mit à observer attentivement la paroi. Il plaça les trois détonateurs à l’intérieur de larges fissures, qu’il jugeait les plus susceptibles de faire céder l’entrée.

Après s’être assuré de son dispositif, le trandoshan recula d’une dizaine de mètres.

« Tant pis pour la discrétion », railla t-il, en actionnant un déclencheur à distance.

Aussitôt un bruit grave, sourd et prolongé, résonna dans tout le tombeau, comme un séisme, tandis qu’un épais nuage de poussière s’élevait, masquant la porte colossale. Le chasseur de primes ne bougeait pas, il attendait de pouvoir constater les résultats de son opération. Lorsque les dernières volutes de fumée disparurent, il observa le barrage de pierre. Il tremblait, les fissures continuaient de s’élargir sous la pression énorme du poids qu’elles supportaient. Puis le bruit s’arrêta subitement, et plus rien ne se produisit. Bossk pensa, l’espace d’un instant, que la porte ne cèderait pas. Mais brusquement, elle s’effondra dans un vacarme incroyable, en projetant des énormes blocs de granit de tous côtés. L’esclavagiste eut à peine la temps de se plaquer au sol, alors qu’un rocher traversait l’endroit où il se tenait une seconde plus tôt. Il attendit comme cela près d’une minute puis, quand enfin le calme revint, il se releva et réactiva sa torche. Il la dirigea vers l’entrée qu’il venait de dégager, par laquelle un TB-TT aurait presque pu passer.
Il ressentit un grand malaise lorsqu’il considéra les ténèbres, que l’écroulement de la porte avait dévoilées : sa lumière ne les écartait pas, tant elles étaient profondes !

Après une hésitation qu’il se reprocha, Bossk s’aventura dans un long, très long corridor, excessivement large et obscur. Il avait beau pousser l’énergie de sa torche au maximum, il restait dans le noir complet. Progressivement, sans qu’il s’en rende compte lui-même au début, il fixait un point, d’une luminosité très faible, rougeâtre, lointaine. Il était comme hypnotisé, il se raccrochait à la seule chose visible dans ce néant, et avançait inexorablement vers elle. L’air devenait de plus en plus glacé autour de lui, et les trandoshan sont particulièrement sensibles au froid. Heureusement pour lui, le chasseur de primes portait une combinaison qui régulait sa température interne, il ne souffrait pas des changements climatiques. Il continuait toujours d’avancer alors que, progressivement, il voyait la lumière se scinder en deux, et parvenait à les définir. Il s’arrêta un instant, prit d’un doute, devant ce qu’il savait désormais être des flammes. « Korriban mérite bien sa réputation », grogna-t-il en reprenant tout de même la marche.
Il ignorait totalement à quelle distance il se trouvait des deux lueurs, et n’ayant aucun élément de comparaison il ne parvenait pas, bien qu’elles semblaient relativement petites, à définir leur taille.

Soudain, un bruit sourd de mécanisme ancien résonna et, aussitôt, un espèce de halo apparut autour de ce que, jusqu’à maintenant, Bossk avait pris pour deux lanternes. Une lumière, d’un bleu pâle et froid, enveloppait d’une brume blafarde un escalier massif , gigantesque, en demi-cercle contre un mur, à moitié en ruines. Bossk leva les yeux, redoutant d’instinct ce qu’il allait voir. Les marches de pierre, crevassées mais toujours solides, formaient de grands arcs de cercle, qui se réduisaient au fur et à mesure. A la fin de la montée, contre une grande façade qui, certainement, devait être le fond de la sépulture, il pouvait voir deux chiens Sith, assis, immobiles. A côté d’eux se trouvaient deux grands candélabres, dont une seule de leur trois lumière était allumé, sur chacun d’eux. « C’était donc ça, les deux flammes », pensa Bossk. Cependant, il oublia bien vite les candélabres et les monstres : lorsque son regard gravit la dernière marche et s’arrêta sur un large trône qui semblait, autrefois, avoir été finement travaillé, sa respiration se bloqua.

Engoncé dans une épaisse armure sombre, elle-même enveloppée d’une cape écarlate, Marka Ragnos fixait son visiteur, ses mains posées sur les accoudoirs en signe de domination. Un casque noir lui recouvrait le crâne, et dessus se dressaient deux hautes cornes, vers l’avant, tournant vers l’extérieur à leur moitié. Devant ses larges épaules retombaient ses cheveux bruns, à travers desquels on pouvait, non sans effort, distinguer le pommeau d’une épée, certainement attachée derrière son dos.
Son visage était dur, et les traits et la bouche, tirée en un léger sourire, donnaient à son expression une subtile supériorité.
Bossk fut surpris : on lui avait décris un zabrak dément, en loques, mutilé et sale ; il avait en face de lui le plus grand Seigneur Noir de l’histoire, il n’en doutait pas. Le trandoshan planta enfin ses yeux dans les siens, en canalisant sa crainte. Le regard du Sith était empli de ténèbres, de ténèbres profondes qui paraissaient sans limite. Courageux ou téméraire, Bossk ne cilla pas pourtant. Il préférait de loin avoir un ennemi, aussi puissant soit-il, en face de lui, plutôt que d’errer dans le noir comme il avait eu à le faire. C’est alors que, d’une voix forte, Ragnos s’adressa à lui. Son timbre avait une dimension surnaturelle, il était puissant mais semblait lointain, tel un échos :

« bienvenue dans mon tombeau, mortel. »

Bossk lança aussitôt, troublé, en braquant son arme :

« un geste et tu es mort, sorcier ! »

Brusquement, sans se lever de son trône, Ragnos arracha des mains du chasseur de primes son fusil blaster, grâce à la Force. Il eut un léger rictus de mépris puis, d’un geste désinvolte, il projeta l’objet contre un mur.

« Je ne crois pas… », répliqua-t-il, alors que Bossk posait discrètement sa main sur sa ceinture. Le Sith fit un signe aux deux chiens qui l’encadraient, et aussitôt ils poussèrent un hurlement terrible.
D’un bond, ils entreprirent de dévaler l’immense escalier qui les séparait de leur cible. Le trandoshan dégaina sa vibrolame, et la plaça devant lui, en position de parade. Les monstres, arrivés en bas des marches, sautèrent vers lui.
Mais alors que l’esclavagiste se préparait au choc, il entendit deux tirs de fusil consécutifs. L’instant d’après, deux rafales d’énergie fauchaient les créatures, en pleine course. Emportés par leur élan, les cadavres s’écrasèrent quelques mètres plus loin.

Marka Ragnos, un peu surpris, déclara en se levant :

« Qui ose ? »

Quelques secondes plus tard, des bruits de bottes s’approchèrent, en provenance du couloir par lequel était venu Bossk. Progressivement, d’une démarche confiante, un hommes en armure mandalorienne émergea de l’obscurité. Masqué par un casque, qui commençait déjà à être redouté dans toute la galaxie, le chasseur de primes s’avançait, l’arme fumante au poing.

Le Seigneur sombre ne bougea pas, et l’interpella :

« à qui ai-je l’honneur ?»

Bossk ne se retourna pas vers son sauveur, au son de son EE-3 il l’avait déjà reconnu. Son sang bouillait de rage, et il tressaillit lorsqu’une voix, assurée et râpeuse, résonna dans l’immense tombeau :

« Boba Fett»
Modifié en dernier par yoyo2 le Mar 12 Déc 2006 - 19:32, modifié 1 fois.
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Messagepar Drogbar » Dim 10 Déc 2006 - 17:29   Sujet: 

J'adore! Mais je vois mal comment Boba va faire pour échapper à Marka Ragnos. J'attend donc impatiement la suite.
La paix n'est que la période séparant deux guerres.
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Messagepar yoyo2 » Dim 17 Déc 2006 - 16:30   Sujet: 

Merci du comm', mais qui te dit que Fett va s'échaper :P?

La suite est normalement prévue pour Noël.

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Messagepar yoyo2 » Mer 03 Jan 2007 - 12:34   Sujet: 

Bon on va dire pour les vacances de Noël :D !

Bon, sur ce coup mon retard est plus pégitime (si, si !), parceque je fais un chapitre (un peu^^) plus long.

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Messagepar yoyo2 » Dim 07 Jan 2007 - 17:48   Sujet: 

Voilà la suite, comme je l'avais dit plus longue (moins courte^^) que les précédentes.... J'espère qu'elle ne sera pas ennuyeuse pour autant, m'enfin c'est vous qui en jugerez :D .

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Messagepar yoyo2 » Dim 07 Jan 2007 - 17:58   Sujet: 

Chapitre 16

Boba Fett s’avançait lentement, sur ses gardes. Il posa son regard sur le Sith, qui le considérait calmement. En voilà un qui n’était pas inquiet !
Arrivé à hauteur de Bossk, Fett s’arrêta. Il tourna la tête vers le trandoshan, tandis que celui-ci gardait ses yeux rivés sur Ragnos. Visiblement, il affectait de ne pas avoir remarqué Fett, et le mandalorien savait pourquoi : il venait de lui sauver la vie, lui, son farouche rival. L’esclavagiste avait apparemment profondément ressenti l’insulte, et Fett était bien placé pour le comprendre. Son propre peuple avait, depuis la nuit des temps, rythmé son existence selon la même valeur, dans laquelle venait d’être blessé Bossk aujourd’hui : l’Honneur. Fett lui jeta son fusil blaster, qu’il avait trouvé sur son chemin, en déclarant simplement :
« On aura plus de chance de l’abattre à deux. On s’occupera du partage après. »

Fett remarqua les larges veines, sur l’avant-bras de Bossk, palpiter en gagnant du volume, et se découper juste sous la peau. Les yeux reptiliens, d’une lueur bestiale jaune orangée, s’exorbitèrent à ces paroles. Brusquement, ils se plissèrent et pivotèrent, scrutant le casque de guerrier mandalorien. L’homme sous le masque vit la puissante mâchoire se serrer de rage. Fett pensa tout d’abord que Bossk allait se jeter sur lui, mais il paraissait déployer un effort infini pour se contenir. Le trandoshan hocha simplement la tête en signe d’approbation, mais jeta un regard à Boba qui en disait plus long. « On règlera ça en même temps que la question du partage », semblait-t-il signifier.
Bossk sembla se calmer, et Fett reporta son attention sur le Sith.

Il venait de se rasseoir sur son trône, et d’un geste élégant il réajustait sa cape. Il était vraiment très impressionnant dans son armure de guerrier, drapée dans des tissus écarlates qui l’enveloppaient largement. Sur son torse gonflé, par-dessus son épaisse cuirasse, un espèce de gros médaillon pendait, très lourd. Il était accroché au cou par une chaîne de couleur argentée, et luisait faiblement.
Fett continuait d’observer Ragnos, intrigué par cet être majestueux et terrifiant. Il cherchait, en vain, un point faible dans sa protection complexe. Le chasseur de primes, qui en connaissait pourtant un rayon en la matière, n’avait jamais rien vu de semblable à cet équipement.
Si l’on qualifiait le sien de lourd, celui de Ragnos l’était autrement plus ! Que ce soit par les épaulières, les jambières, les cubitières ou encore les cuissardes, d’un noir profond et d’une finition extrême, chaque parcelle de peau du zabrak était protégée. Seuls ses yeux étaient découverts, deux gouffres engloutis de ténèbres, reflétant l’impassibilité d’une supériorité infinie. Deux fines fentes permettaient au Sith de respirer, et des ciselures à sa voix de porter. Fett allait devoir faire preuve d’ingéniosité, il le savait, pour venir à bout de cet adversaire. Il jeta un coup d’œil à Bossk, frémissant dans l’attente du combat, puis il secoua légèrement la tête : et ce n’était pas cette brute qui ferait preuve de vivacité d’esprit.

Fett attendait que Ragnos agisse le premier, mais le Sith ne semblait pas pressé. Qu’importe, il saurait se montrer patient. Apparemment, ce n’était pas le cas de son compagnon : Fett nota l’énervement de Bossk et, sans quitter Ragnos du regard, il lui fit signe d’attendre.
Il ne prêta pas attention à la réponse que lui lança le trandoshan, car il venait de remarquer que sa cible avait bougé la main. D’un mouvement vif , le mandalorien leva son fusil. Ragnos s’immobilisa, insondable derrière son écran d’acier.
« Vous êtes perdu, déclara-t-il posément, tous les deux… »
Le Sith n’eut pas le temps de terminer sa phrase, qu’une explosion retentit soudain dans un coin de la pièce Son bruit fut étouffée par l’air pesant du tombeau, mais elle fut suffisamment forte pour projeter des morceaux de rocher dans toutes les directions. Fett, gardant toujours Ragnos en joue, se contenta de tourner la tête pour observer deux nouveaux venus. Assurant son chemin avec une lampe torche, un homme était apparu, protégé par un équipement gris et usé de mercenaire, le visage à moitié caché par un turban blanchâtre. A ses côtés, un droïde étrange émettait des bruits qui ne l’étaient pas moins. Grand et effilé, son corps se terminait par une tête cylindrique, qui pivotait de tous côtés à une vitesse déconcertante.
Le premier s’avança en balayant la fumée de ses mains, tandis que les capteurs visuels du second s’arrêtaient sur Fett et Bossk. Ces deux-là reconnurent immédiatement Dengar et IG-88, deux chasseurs de primes réputés. Bossk fit un pas dans leur direction.
« On est au complet, railla-t-il. Face à nous quatre, la cible n’aura aucune chance. »
Dengar secoua la tête de dédain.
« Qui te dit qu’on est ensemble, répondit-il en chargeant son arme.
_Ceci, rétorqua Fett en braquant la sienne. »
Dengar fit une grimace et s’arrêta alors que, sûr de lui, Fett reprenait :
« c’est un gros morceau, nous nous y mettrons à quatre. »
_25% de la prime représente une somme acceptable», souligna IG-88 de sa voix synthétique Il marchait dans leur direction, les sondant de ses détecteurs ; et ses pas résonnaient d’un bruit singulier de mécanique monotone.
Fette abaissa son fusil, sachant qu’il prenait un risque :
« nous sommes donc d’accord pour 25% », conclut-il, sachant parfaitement que chacun pensait l’inverse.
(Il lui paraissait évident que tous voudraient 100%, une fois Ragnos abattu.)
« Il faudra se montrer rapide, très rapide. »
Dengar eut un rictus, quand il songea au double sens de ses propos.

Malgré le manque flagrant de confiance, les quatre chasseurs de primes se retrouvèrent réunis, au pied de l’escalier qui menait à Ragnos.

Boba réfléchissait. Il se débrouillerait bien pour s’enfuir avec la prime après le combat. Il considéra ses alliés d’un instant, désormais rassemblés. Bossk était puissant, il le savait, mais manquait cruellement d’inventivité. Dengar, lui, était plus polyvalent, mais Fett pensait le monter facilement contre le trandoshan. Il se tourna ensuite vers IG-88. Lui-même avait tourné tous ses capteurs vers le mandaloriens, chacun testait l’autre. IG était apparu depuis peu dans le monde des chasseurs de primes, mais il était déjà craint. Il disposait d’un arsenal impressionnant, et de multiples gadgets intégrés à ses membres métalliques le rendaient imprévisible ; En outre, on racontait qu’il était doté d’une conscience et d’une intelligence plus complexe que n’importe quelle autre machine jamais crée. Il était capable d’imaginer des plans aussi subtils que dangereux, et avait paraît-il torturé à mort ses créateurs. Oui, assurément, c’était lui que Fett devait surveiller de près.

Les quatre… associés levèrent les yeux vers Ragnos, qui s’était levé de son trône. Il était grand, très grand même, de la taille d’IG-88.
« Que vous soyez seuls, deux ou quatre, le même sort attend chacun de vous ».
Il inclina légèrement la tête, et Fett devina le sourire cruel derrière le casque.
« Une mort certaine ».
Le Sith se mit à descendre les marches, d’un pas royal. Lentement, il attrapa le pommeau de son épée, attachée derrière son dos. Aussitôt, trois fusils et deux pistolets blaster pointèrent en sa direction. Ragnos s’immobilisa quelques secondes, puis fléchit très légèrement, prenant appui sur ses jambes. Seul IG-88 perçut le mouvement, et une fraction de seconde plus tard il en comprit sa raison.
« Feu », ordonna-t-il en appuyant sur la gâchettes de ses blasters, imité l’instant d’après par ses compères.
Mais c’était trop tard. Ragnos bondit vers eux, et évita de justesse les rafales d’énergie. Dans les airs, il dégaina sa massive Epée Sith, l’arme traditionnelle des anciennes dynasties. Les tirs le suivirent dans son envol, mais il les esquiva en se mouvant grâce à la Force.
Il atterrit, au milieu des chasseurs de primes, en frappant du poing le sol avec une puissance inouï. Il en résulta une onde de choc dévastatrice, qui déforma le terrain et fit voler les massives dalles de pierres, dans un périmètre de dix mètres. Cette onde de choc propulsa Fett et ses alliés, et ils furent ainsi séparés. Le mandalorien n’essaya pas de résister, il se laissa projeter et, grâce à un habile saut périlleux arrière, il retomba correctement. Il balaya la pièce de son regard, faiblement éclairée par la lumière vacillante des candélabres. Ragnos s’était redressé, il gardait sa lame à hauteur de son visage. Bossk et Dengar s’étaient rétablis, tandis qu’IG-88 avait disparu. « Il se sera certainement caché, pensa Fett, laissons-lui le temps de prendre une position favorable à une embuscade. »
Il mit à exécution ses pensées : il fit signe à ses coéquipiers, et tout trois mirent en joue Ragnos. Celui-ci réagit instantanément : il leva la main droite et, l’index et l’auriculaire tendus, il fit appel à la Force. Fett sentit qu’il fallait se dépêcher, et il pressa la détente… Du moins, il essaya. Alors qu’il allait faire feu, son EE-3 lui échappa des mains, comme attiré par une puissante gravité. Il suivit son arme du regard, et la vit s’envoler jusqu’à Ragnos. Elle lévita à côté du Sith, avec deux autres fusils semblables (Fett en déduisit que les armes de ses compagnons subissaient le même sort). Ragnos abaissa un doigt, et aussitôt elles explosèrent toutes les trois.
« foutu adepte de la Force », maugréa Fett en reculant. A peine eut-il fini sa phrase, qu’il se sentit soulevé de terre, par une énergie irrésistible et immatérielle qui le prenait à la gorge. Il s’éleva dans les airs, étouffé par cette adversaire invisible. Non, pas invisible, songeait Fett. Au poing levé de Ragnos, il avait su assez rapidement que le Sith se jouait de lui. Fett vit Dengar et Bossk dans le même état que lui, et corrigea le cours de ses pensées. Le Sith se jouait d’eux trois. La pression se faisait de plus en plus forte, l’air semblait se durcir autour de la trachée de Fett. Il ne paniquait pas, cependant, car il avait aperçut un éclat derrière le trône désormais vide. Lentement, IG-88 sortait de sa cachette, et dégainait un lance-grenades. Il se positionna et visa méticuleusement, sans le moindre bruit, puis il fit feu. Mais Ragnos, bien que dos au droïde assassin, sentit venir le coup.
Il fit volte-face, et étendit le bras devant lui. A moins d’un mètre, il stoppa le mortel projectile en invoquant la Force, obligé de relâcher cependant son étreinte sur Dengar, Bossk et Fett. Ils sentirent leur gorge se libérer, et retombèrent brusquement. Fett se releva promptement, à temps pour voir Ragnos exécuter un léger mouvement du poignet. La grenade, toujours suspendue dans les airs, exécuta une courbe dans l’espace, suivant la trajectoire d’une balle qu’on relance à la main puis, d’une pulsation, repartit d’où elle était venue. IG-88 ne bougea pas d’un millimètre, et Fett crut qu’il allait se faire pulvériser. Au lieu de ça, le projectile passa juste à côté de son buste, et alla exploser contre le mur.

Fett profita de cet instant de répit pour sortir sa vibro-lame de son étui. Il vit Dengar et Bossk en faire autant et, après un signe entendu, ils se jetèrent sur Ragnos. Celui-ci fit face au trandoshan, qui arriva le premier.
« CREVES » hurla Bossk en bondissant sur son ennemi.
Le Sith ne prit même pas la peine de se mettre en position de parade. A la grande surprise de Bossk, il rejeta sa massive épée en arrière, pour prendre de l’élan dans son attaque et, alors que l’esclavagiste abattait sa lame, il envoya dans celle-ci un coup d’une puissance extraordinaire. Bossk, pourtant si sûr de son coup, décuplé par son saut, ressenti une secousse dans tous ses membres. Le choc fut d’une telle violence, qu’il fut éjecté du combat, et vint percuter de plein fouet un pilier en ruines. Il s’écroula, inerte.

Fett avait tout vu, mais ne se laissa pas intimider. Synchronisé avec Dengar, ils faisaient face au Sith. Ils firent tournoyer leur lame, et l’abattirent de toute leur force. D’une main, Ragnos les bloqua avec son épée. Alors que Dengar tenait bon, Fett se dégagea vivement. Il exécuta un rapide demi-tour, et lança sa lame en arrière. Il atteignit la hanche de son adversaire, mais la vibro-lame rebondit sur son armure, sans même l’entamer.
Ragnos recula aussitôt sa jambe et, de son bras resté libre, il frappa Dengar à la tête. L’humain n’esquiva qu’en partie l’uppercut, qui le fit reculer en vacillant. Il revint à la charge avec Fett, et tout deux entamèrent une série d’attaques complexes.

Ils étaient bons combattants, et ne laissaient pas l’occasion à Ragnos de contre-attaquer. Cependant, ils ne parvenaient pas pour autant à percer ses défenses, et il déviait chacun de leur coup avec une frustrante facilité. Son épée était presque deux fois plus longue que les leurs, et au moins cinq fois plus large. Elle était aussi beaucoup plus lourde, et pourtant Ragnos la maniait avec souplesse et assurance. Fett, préparant chacun de ses coups avant de les porter, n’hésitait pas, n’attendait pas. Son style de combat, typique des mandaloriens, était très brutale, mais nécessitait une parfaite contrôle de soi et de des armes pour être efficace. Et Fett remplissait à merveille ces deux conditions, il appliquait méticuleusement les stratégies de duel. Cependant, il était perplexe. Quelque chose n’allait pas avec Ragnos, car la technique qu’il employait avec Dengar était, pour ainsi dire, normalement imparable face à un seul adversaire. Chacun frappait à des emplacement connu de l’autre, ils s’organisaient pour ne pas laisser de parade possible à Ragnos. Pourtant, à chaque fois il réussissait, en déviant une lame avec son bras surprotégé, ou en évitant le coup avant même qu’il soit porté. Il semblait toujours avoir une longueur d’avance, et Fett se demandait bien pourquoi. Il avait beau avoir entendu parler de la Force, en avoir vu - subit une démonstration cinglante, il n’y croyait qu’à moitié. Comment cela était-il possible ? Il reconsidéra Ragnos. Dans son armure impressionnante, se servant d’une épée à nul autre pareil, il était très puissant. Fett le savait, le Sith était loin d’être au maximum de ses capacités. Il ne cherchait pas à les tuer tout de suite, il ne faisait que parer, sans céder d’ailleurs ne serait-ce qu’un millimètre de terrain. Il ne bougeait pas énormément, il se protégeait avec aisance, en ne se servant presque que de ses bras. Sa longue cape était soutenu par deux épaulettes carrés, et de ce fait rendait plus intimidant encore son porteur. Elle ondulait avec élégance lors des mouvements amples et fins, puis se stabilisait, coulant sur le sol tel un flot de sang écarlate.

Soudain, Fett découvrit une ouverture dans la garde de Ragnos. D’un geste habile, il le fit battre légèrement en retraite. Mais il s’était élancé en avant pour cela, et Ragnos lui envoya un violent coup de coude en pleine visière. Celle-ci tient bon, mais Fett fut plus sonné qu’il ne l’aurait cru. Il recula et s’accroupit, préférant reprendre ses esprits avant de se jeter à nouveau dans la mêlée. Il s’aperçut vite que ses senseurs étaient déréglés et perturbaient son champ de vision. Il leva la tête vers Dengar, qui à priori tenait bon. Craignant de le laisser trop longtemps seul face à Ragnos, et ainsi de perdre un combattant précieux, il entreprit de recalibrer les programmes de ses capteurs. Pendant qu’il pianotait de ses doigts un boîtier de commandes situé sur l’avant de son bras, il suivait le déroulement du combat. Seul, Dengar était désormais obligé d’adopter une position défensive, et Ragnos avait la ferme intention d’en profiter. Il accéléra ses gestes, ses mouvements se firent plus agressifs, et ses actions plus rapides. Ses enchaînements devenaient de plus en plus difficile à parer, et ses attaques gagnaient en puissance à chaque coup. Il ne se fatiguait pas pour autant : sa respiration était inaudible, et ses frappes étaient d’une fluidité sans défaut. Il se battait avec une telle efficacité, que bientôt son adversaire para ses attaques au dernier moment, évitant à chaque fois la mort de justesse. Fett remarqua le net avantage de Ragnos, et l’exténuation de son coéquipier. Il se redoubla de hâte dans sa réparation. « Grouilles-toi, murglac ! », lui jeta Dengar entre deux esquives. Fett ne répondit pas, mais hocha la tête. Il venait de terminer. Mais alors qu’il s’élançait pour venir en aide à son allié, il le vit voler devant lui et s’assommer contre un débris rocheux. Ragnos l’avait saisi au cou, et d’un douloureux coups de poing l’avait expulsé à cinq mètres. Fett s’arrêta dans son élan, se tourna successivement vers l’humain inanimé, puis vers le zabrak apparemment imbattable. Il poussa un soupir de détermination, puis bondit vers son adversaire. Le combat reprit mais, bien vite, Fett se trouva à son tour en difficulté. Ragnos appliquait la même technique qui avait terrassé Dengar : plus son adversaire perdait du terrain, plus il avait la possibilité d’accélérer ses mouvements. Fett était conscient de ce dangereux engrenage, et décida de ne pas commettre la même erreur que son prédécesseur. Défiant toue logique tactique, il se mit à son tour à réaliser des manœuvres offensives. Lui aussi, ses coups se firent plus brutes, mais toujours aussi subtils. Il réussit l’exploit de ne plus battre en retraite face au terrible zabrak, mais dû pour cela dépenser énormément d’énergie. Chaque action qu’il entamait lui arrachait un souffle, toujours suivi d’un deuxième en évitant la réplique de Ragnos.

Fett avait, durant quelques secondes après son subite changement de tactique, surpris Ragnos ; mais ce dernier s’était bien vite adapté, trop vite même… Il était toujours aussi stoïque, derrière sa carapace de métal et son masque d’acier. Il ne maniait que d’une main sa massive épée, mais la faisait virevolter avec style et élégance, presque avec désinvolture. Il demeurait muet à travers son casque, et Fett préférait ne pas voir l’expression de son visage : ces deux fins yeux noirs lui suffisaient amplement. Après moins d’une minute de combat, avec cette nouvelle configuration du chasseur de primes, il peinait déjà sérieusement. Ragnos s’en aperçut.
« Tu t’es vaillamment battu, mortel, déclara t-il sans s’arrêter dans ses gestes.
_Je te promets une mort rapide si tu te rends maintenant, rétorqua Fett en se baissant pour éviter la lourde lame.
_Une mort rapide, répéta le Sith dans un souffle. Toi, en revanche, que tu te rendes ou non ne changera rien… »
le zabrak effectua un mouvement tournant du poignet, et vint frôler de son arme le torse de son adversaire.
«…Dans les deux cas, acheva-t-il, elle sera d’une douleur infinie. »
Fett ne prêta pas attention à ces derniers mots, car il venait de remarquer une faille dans le jeu de jambes de Ragnos. Enfin, une possibilité s’offrait à lui. Tout se joua en une fraction de seconde, il lui fallait saisir sa chance. Il visa la jointure entre la cuirasse et l’épaulière gauche de Ragnos, point sensible de toutes les armures. Il élança sa jambe le plus loin possible en avant, ainsi que son bras droit, raidit au maximum, la vibro-lame dans son prolongement exacte. Le guerrier s’étira de tout son long dans un soubresaut splendide, et l’arme… réussit à percer la couche de métal plus fine, s’enfonçant profondément dans la chair du zabrak. Celui-ci ne broncha pas, il ne recula même pas, la lame toujours plantée dans son corps. Il se contenta, du membre dont l’articulation venait pourtant d’être quasiment broyée, de saisir Fett à la gorge. Le chasseur de primes se retrouva à cinquante centimètres dans les airs, agitant vainement ses bras pour se dégager. Ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait… Ragnos plia son coude, pour amener son ennemi juste devant lui. Leur casque se touchaient presque, et Fett pu –dû plonger intensément son regard dans celui de Ragnos. Les yeux du Sith, jusqu’ici si noirs, s’étaient teintés d’un rouge meurtrier. Une expression étrange s’en dégageait, où se mêlaient rage et stupéfaction. Le mandalorien avait réussi à faire perdre son sang-froid au Seigneur Noir des Sith, il ne pensait probablement pas qu’un mortel pouvait l’atteindre. Fett n’arriva pas à déglutir : la vengeance serait imminente.

C’était finit pour lui, Fett en était persuadé. Il tenta d’activer ses gadgets, mais Ragnos déviait chacun de ses mouvements. Il sentit l’étreinte se resserrer. Un éclat l’éblouit, juste au-dessus de Ragnos. Ca y est, il commençait à délirer…. Non, comprit-il soudain, il ne délirait pas. Il discerna, accrochée au plafond dans la pénombre, un allié que la tension du combat lui avait fait oublié : le droïde assassin IG-88. L’espoir envahit de nouveau Fett, tout n’était pas perdu. Il observa le robot qui pointait vers lui un épais tube de métal, dont le viseur et la méthode de visée ne faisaient aucun doute sur son origine : « un lance-missiles, songea Fett. Bah, je me laisserai porter par l’explosion ». Tandis qu’il réfléchissait en oubliant presque qu’il étouffait, il vit Ragnos froncer les sourcils. Surpris, Fett le vit s’approcher encore plus de lui…. Un éclair de lucidité traversa les pensées du mandalorien, et il se mit à secouer frénétiquement la tête. Mais il était déjà trop tard. Le Sith avait vu le reflet des senseurs visuels rouges du droïde, sur le casque de Fett. Il fit volte-face et, sans lâcher son emprise sur le chasseur de primes, en même temps que le robot faisait feu, il propulsa son épée dans sa direction. Le mortel projectile et l’épaisse lame allait se rencontrer, Fett en eut l’intuition infaillible… A raison ! Mais alors que la logique eût voulu que l’arme ancestrale fut désintégrée, elle trancha littéralement l’ogive de l’obus en deux. Il y eut bien une explosion, mais elle n’affecta pas l’épée le moins du monde. L’artefact devait peser plusieurs dizaines de kilos, il ne dévia pas de sa trajectoire. IG-88, dont les capteurs étaient brouillés par la fumée résultant de la collision, ne put prévoir le danger imminent. L’épée vint fracasser la pierre juste à côté de lui, et le plafond s’écroula dans un rayon de plus de quinze mètres. Fett vit son allié se faire écrasé dans sa chute, avant que son corps ne soit enseveli sous l’éboulis de roche. Un terrible bruit de métal broyé résonna dans la salle, puis… puis plus rien.

Le Sith rappela son épée à lui en usant de la Force, puis se retourna vers Fett, qu’il avait dû reposer à terre pour se concentrer sur IG-88. Le mandalorien avait repris confiance et, bien que toujours saisit à la gorge il avait, grâce à la diversion obtenue par le droïde, réussit à tendre son bras droit devant lui. Son index et son annulaire étaient repliés, en suspens au-dessus d’un bouton situé sur son gantelet.
« Bye bye », déclara-t-il de sa voix rêche. Avant que ton interlocuteur ait pu faire quoi que ce soit, il actionna son lance-flammes intégré. Une gerbe de feu continue jaillit de son arme dissimulée au niveau de son poignet, en direction du zabrak. Pris au dépourvu, celui-ci eut tout juste le temps de saisir son épée à deux mains, et de repousser avec elle le flux incandescent. Libéré, Fett activa sans perdre une seconde son jet pack. Son lance-flammes toujours dirigé vers son ennemi, il s’éleva rapidement, filant vers le passage que l’arme Sith avait ouverte dans l’épaisse voûte. Ragnos désormais hors de portée de son lance-flammes, il stoppa celui-ci, et baissa le dos. Pointant son jetpack vers le Sith, il lui envoya un des trois puissants missiles qui étaient attachés dessus. Il allait atteindre son échappatoire, mais il s’arrêta quelques instants, suspendus dans les airs. Il ne put s’empêcher de jeter un dernier coup d’œil en bas, vers Ragnos, qui avait esquivé d’un bond son explosif. Il poussa un soupir de rage :
« on se reverra bientôt », promit-il à sa première cible qu’il n’avait pas réussi à attraper.
Après cette menace, il ne demanda pas son reste, et disparut par le toit.

« Un adversaire de valeur… »

Marka Ragnos savait que le mandalorien ne reviendrait pas de si tôt, en tout cas pas sur Korriban. D’un geste brusque, il arracha la vibro-lame toujours fichée dans son os, avant de la jeter au loin. Il canalisa la Force pour stopper l’hémorragie, et pour panser le meurtrissure qui, somme toute, restait légère et ne l’handicapait que très peu. Il posa ensuite son regard sur les deux créatures qui l’avaient assailli, un humain et une espèce de reptile. Il pensa d’abord les éliminer, mais se ravisa : ils feraient de très bons sacrifices pour les rites… Il reviendrait les chercher après car, pour l’heure, il y avait plus urgent… bien plus urgent. Il se dirigea vers le mur derrière son trône. Là, des runes étaient gravées, dont la signification était connue seule des Seigneurs Noirs. Marka prononça des incantations secrètes, puis plaça sa main dans une anfractuosité. D’une faible pression, il actionna un mécanisme oublié. Des sons sourds s’échappèrent de l’intérieur de la façade, comme des sécurités qu’on déverrouille. Le calme revint quelques secondes, puis un bruit de vielle mais puissante mécanique retentit dans toute la construction, tellement important que la pierre trembla tout autour de Ragnos. Lentement, un gigantesque pan de mur se souleva devant lui, dans un vacarme grandiose. Ragnos sourit, constatant avec satisfaction l’excellence de l’architecture de son Empire : même après des millénaires laissée à l’abandon, elle fonctionnait toujours à merveille. Le Sith se redressa de toute sa hauteur et inspira profondément, lorsque la levée de la porte dévoila une allée bordée d’imposantes statues à l’allure royale. Elle baignait dans une très faible lueur bleutée, et semblait s’étendre à l’infini.

Portant fièrement son armure de chef guerrier et son casque aussi inquiétant que prestigieux, sa cape ondulant derrière lui, Marka Ragnos s’avança, dans un silence glorieux, d’une démarche impériale dans l’allée des Seigneurs Noirs…
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Messagepar Raven » Mer 07 Fév 2007 - 20:53   Sujet: 

elle est morte cette belle fic?
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Messagepar yoyo2 » Sam 10 Fév 2007 - 13:05   Sujet: 

Du tout du tout, le chapitre suivant est bien avance. Mais je dois faire des recherches pour éviter des incohérences avec l'UE :wink: .

Tu penses quoi du nouveau chapitre ? pas trop long ?

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Messagepar yoyo2 » Mar 27 Fév 2007 - 14:00   Sujet: 

Le chapitre est casiment terminé, mais because of vacances, je pourrai le mettre en ligne à la rentrée.

Bonnes vacances à tous !

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Messagepar bioman » Lun 02 Avr 2007 - 13:51   Sujet: 

je viens de lire toute ton histoire dun coup, c'est génial, vivement la suite, par contre, boba fett n'est pas un peu jeune pour être déjà là (il ne devrait avoir que 12-13ans)
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Messagepar yoyo2 » Lun 02 Avr 2007 - 15:33   Sujet: 

Merci de tes encouragements :), et bienvenue sur SWU !

En fait l'histoire se déroule plusieurs années après la Revanche des Sith : donc Boba est est jeune homme :wink: .

Le prochain chapitre arrivera *normalement* bientôt, mais je préfère ne plus donner de date :oops: .

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Messagepar Minos » Jeu 05 Avr 2007 - 12:19   Sujet: 

Voilà, j'ai enfin pris le temps de tout lire !

Très chouette histoire ! Au départ, à la fin de chaque court chapitre, il y a un peu trop de cliffhangers, je trouve, mais ce défaut (qui n'en ait pas un mais un avis personnel, d'ailleurs) disparaît au fil de l'histoire.
Yoda est bien rendu, je trouve. Je suis un peu déçu par Vador, un peu trop influençable par Yoda, et surtout par Sidious...d'accord, il sait à qui il a à faire, mais le voir paniqué me titille...le manque d'habitude de le voir dans une telle position, j'imagine !
Tes gardes rouges sont très bien rendus, je trouve, ainsi que le combat avec les chasseurs de primes.

Vivement la suite, en tout cas ! :)
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Messagepar Den » Lun 09 Avr 2007 - 14:15   Sujet: 

A y est, avec un peu...beaucoup de retard, j'ai lu tout ça! Une bonne ff, j'apprécie surtout le dernier chaptire, très intriguant! Les personnages sont très bien rendu, mention spéciale à Yoda! Pour Vader, il est vrai que je l'aurai fait un peu plus indépendant... vis-à-vis de Yoda surtout. Par contre pour ce qui est de l'influence que Sidious a sur lui, je trouve ça bien moi :o
Pour ce qui est des gardes rouges, j'adore!
Seul bémol, je préfére quand il y a un peu plus de descriptions... Mais c'est une préférence personnelle... Et j'ai aussi eu un peu de mal avec Agen au début, mais par la suite, je m'y suis habitué.
Une bonne fic donc, et je regrette de ne pas l'avoir lue plus tot
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Messagepar ilu » Lun 09 Avr 2007 - 15:34   Sujet: 

Pfiou.. Tout lire d'un coup, c'est fatiguant, mais c'est plaisant :lol:

Bravo, et que la suite arrive vite :P
Arrête de contempler les étoiles. Rejoins-les!
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Messagepar yoyo2 » Mar 24 Avr 2007 - 15:58   Sujet: 

Merci de vos commentaires, j'ai tâché d'en prendre compte dans le nouveau chapitre, que je poste ce soir normalement.

Pour Vador, je me suis plutôt calqué sur sa personnalité à la fin de l'épisode III que sur celle de ANH. Mais je prends soigneusement en note tous vos commentaires, car je modifie au fur et à mesure les chapitres du début (pas sur le forum hein :P) en vue du moment où posterai définitivement mon histoire dans la section FF (si je suis pris :oops: ).

Voili voilou, bonne aprem' à toutes et à tous :) ,

yoyo
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Messagepar yoyo2 » Mar 24 Avr 2007 - 23:30   Sujet: 

Chapitre 17 : la chambre des éternels

Marka Ragnos, fièrement, marchait dans l’allée des Seigneurs Noirs. Cette vaste pièce, oblongue, était cependant très basse : reposant sur de colossaux piliers flanqués de contreforts, les pesants arcs en plein cintre donnaient un aspect primitif mais massif à l’ensemble, comme si ce couloir avait été creusé à même le roc. Une lumière bleutée, épaissie de poussière, semblait s’écouler des murs, car Ragnos pouvait distinguer les démons sculptés des chapiteaux… Mais il observait de bien plus nobles figures. Il regardait les statues qui l’encadraient : il scrutait tous les Seigneurs Noirs de l’Empire des Sith, figés dans une pose majestueuse de guerrier. Il sentait une puissance, démesurée, envahir son esprit… C’était la puissance de tous ces maîtres du côté obscur, qui nourrissait ses ténèbres d’une constance telle, qu’il avait l’impression de pouvoir la palper. Et plus il s’enfonçait parmi eux, plus en lui croissait cette énergie mystique, qu’il devait canaliser avec fermeté pour ne pas qu’elle le dépasse. Plus il s’avançait aussi, plus il reculait dans l’histoire, et il pouvait ainsi observer, avec un grand intérêt, l’évolution inverse des allures, des armes et des armures. Au fil de sa progression, elles étaient de plus en plus imposantes, et force lui fut de constater qu’elles étaient aussi plus impressionnantes. Il était arrivé suffisamment loin dans le passé, pour voir les traditionnelles épées qu’avaient brandi fièrement, jusqu’à la guerre avec la République, les Seigneurs sombres. A sa grande satisfaction, il ne vit plus de sabres lasers accrochés à leur ceinture. Il avait toujours vu d’un mauvais œil ces lames d’énergie chétives, dont certains prototypes avaient commencé à apparaître à la fin de son règne. Il leur avait toujours préféré les colossales épées Sith, à même de canaliser l’énergie du côté obscur…
Ragnos continuait ainsi à progresser, confrontant les époques, sans manquer de remarquer les plus grands de ses semblables. Soudain, une statue au visage qu’il connaissait bien attira son attention. A sa coiffe caractéristique de son époque, et surtout à son expression intelligente et ambitieuse – que le sculpteur avait reproduite à merveille, il reconnut immédiatement celui qu’il haïssait le plus, pour avoir causer la ruine de l’Empire.
Marka s’avança vers son successeur direct à la tête des Sith, et le dévisagea longuement. Il se rappela, il y a cinq mille ans, comment, à sa mort, ce Sith avait obtenu le pouvoir par ses ingénieuses tromperies. Il se rappela que lui-même l’avait mis en garde contre les luttes internes et sa soif de pouvoir, en vain…
« Naga Sadow, déclara Ragnos avec dédain. Si seulement tu m’avais écouté… »

L’attention de Ragnos fut attirée par un autre Seigneur, juste après Sadow. Bien plus grand que celui-ci, et plus impressionnant encore, le Sith figé dans sa gloire se démarquait des autres, de par son aura de suffisance confiante et de puissance inébranlable. Ragnos s’approcha de lui avec respect et, exactement de la même taille, il respira les ténèbres ô combien familières qu’il émanait.
Pendant de longues minutes, Ragnos s’admira ainsi, à travers ce roc qui immortalisait son siècle de règne. Il se plongea dans son propre regard, que la magie Sith avait rendu quasiment véritable. Il vit toute sa vie défiler, son duel contre Simus pour gagner le pouvoir, puis ses actions et ses manœuvres plus ou moins politiques pour le conserver.
Il posa ensuite ses yeux sur l’énorme épée sur laquelle, avec aisance, les deux larges mains de pierre semblaient s’appuyer, et dont la lame parfaitement perpendiculaire au sol venait effleurer le socle de granit. Les yeux de Ragnos s’allumèrent : la règle voulait que, à sa mort, l’arme la plus puissante du Seigneur Noir soit intégrée à la statue qui le représenterait, dans l’allée des Seigneurs Noirs. C’était d’ailleurs en partie de cette tradition, qui avait transcendé les siècles, que cette voie légendaire tirait sa puissance, dont Ragnos avait senti l’essence couler dans ses veines, dès qu’il y avait pénétré.

Marka décrocha de son dos l’épée Sith standard qu’il avait retrouvée dans la salle du trône, et la jeta par terre avec indifférence. Ses yeux fixaient intensément sa propre épée, bien plus puissante. Avec une certaine émotion, il l’attrapa avec poigne et, comme elle s’était solidement attachée à la pierre de la statue au fil des siècles, il dû l’arracher d’un geste ferme. Enfin, il la retrouvait… Il la saisit à deux mains et, comme il l’avait fait jadis avant chacun de ses combats, il la saisit au dessus de sa tête, son immense lame pointée comme pour un appel. Aussitôt une décharge extrêmement douloureuse lui parcourut le corps, et lui arracha un cri de rage. Il avait oublié à quel point la faculté de canalisation de son arme était développée et, dans cette allée résonnante de puissances, le côté obscur était tel qu’il semblait pulser dans ses veines. L’épée récoltait toute cette haine, des éclairs d’énergie furieuse la parcouraient. Ragnos resta ainsi quelques secondes puis, rassasié de ténèbres, il mit fin au rite. Ravi d’avoir constater que son épée était toujours opérationnelle, il l’accrocha derrière son épaule et, d’une confiance débordante, il reprit son avancée.

Les visages qu’il voyait était de plus en plus étranges, et leur expression de plus en plus brute. Marka Ragnos se rappelait les légendes et des exploits de ceux qu’ils connaissaient quand, émergeant de ses pensées, il s’arrêta soudainement. Devant lui, de part et d’autre d’une porte qu’il n’avait encore jamais franchie, se trouvaient les deux être considérés comme les fondateurs de l’Ordre Sith. A droite, Xendor, qui avait vécu il y a vingt-cinq mille ans, avait une expression complètement effacée par le temps. Les matériaux de la construction de sa statue étaient en effet différents et, n’ayant aucune représentation de lui, les artisans n’avaient pu les rénover.
Ragnos le considéra un instant. Il ne s’agissait pas vraiment d’un Sith, mais il avait été ni plus ni moins que le premier Jedi sombre de toute l’histoire de la galaxie. Marka Ragnos inclina légèrement la tête en signe de respect. C’était cet homme qui était à l’origine du grand schisme des Jedi, qui avait éclaté en une guerre civile d’un siècle, et qui avait conduit à l’exil des renégats. Mais Xendor n’était pas allé jusque là, il avait été tué dans les batailles, et c’était Ajunta Pall qui l’avait remplacé à la tête des Jedi déchus. Ragnos se tourna vers l’autre statue, qui représentait un homme enveloppé d’une cape et d’une capuche. Pall et ses fidèles s’étaient réfugiés sur Korriban, pour échapper à la République, et là ils y avaient découvert une espèce primitive, mais pratiquant une magie tirée du côté obscur : les Sith. Les autochtones considérèrent les renégats comme des dieux, et ceux-ci les asservirent pour débuter la construction d’un Empire, qui ferait trembler toute la galaxie. Ragnos s’inclina à nouveau. Ajunta Pall s’était autoproclamé Seigneur Sombre suite à l’asservissement de Korriban, devenant ainsi le premier Seigneur Noir des Sith. Et ces deux statues, dans une gloire éternelle, faisaient face à toutes les autres et, au bout de l’allée, il semblait qu’elles allaient s’engager, côte à côte, parmi la haie d’honneur des Seigneurs Noirs.

Ragnos observa longtemps les deux piliers de son Ordre, et médita sur leurs actions. Etaient-ils plus grands que lui ? Ils avaient défié les Jedi, certes, et avaient su utiliser le sang des Sith pour fonder leur Empire : et cela méritait toute son estime. Il s’approcha de la statue de Xendor, et constata d’un grattement que le matériau s’effritait. Il secoua légèrement la tête. Ils avaient bâti l’Empire des Sith, mais ce n’était certainement pas eux qui le relèveraient. Une exclamation de suffisance lui échappa. C’était lui qui avait réussi à revenir d’entre les morts, lui seul, parmi tous ces monarques. L’avenir des Sith reposait entièrement sur ses épaules, et face à cette constatation les exploits du passé importaient peu. Marka eut un geste vague à cette pensée. C’était bien vrai : aussi puissant qu’ils aient été, Xendor et Ajunta Pall étaient des hommes du passé ; lui seul incarnait l’avenir… Fort de sa vérité immuable, Ragnos s’approcha de la porte, encadrée par les deux doyens. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été ouverte, une épaisse couche de poussière la recouvrait. Ragnos la balaya de ses mains, et observa des ornements qui, bien qu’oblitérés, étaient encore visibles. Ils représentaient des scènes de bataille, sans doute issues du Grand Schisme.
Marka n’en apprit pas plus, et de sa paume il épousseta la partie supérieure centrale de la porte. Un large sourire apparut sur ses lèvres. Il effleura doucement les symboles usés gravés sur la porte, puis il recula d’un pas. Dans l’excavation où se trouvait l’entrée, il chercha du regard la commande d’ouverture. La retrouvant sous un voile de particules déposées au fil des ans, il plaqua sa main contre une espèce de dalle hérissée de très courtes épines de métal. Il appuya ses doigts effilés contre les extrémités -encore pointues malgré le temps , qui s’enfoncèrent dans sa peau basanée. Le mécanisme était en fait imprégné du côté obscur, et savait reconnaître un Seigneur Noir s’il goûtait son sang… «s’il est toujours en état de marche », grogna Ragnos. Tandis qu’il sentait son sang être aspiré, il lut les inscriptions gravées : Il n’y a pas de douleur, il y a la Force.
Il s’agissait d’un extrait du Code Sith, l’un des seuls en commun avec celui des Jedi. Marka sourit à cette pensée : de toute façon, la douleur qu’il ressentait en ce moment était bien trop insignifiante pour qu’il recoure à la Force. Seul cet horrible bruit de succion le révulsait.
Au bout de moins d’une minute, le son caractéristique d’une sécurité qui se déverrouille résonna dans la pierre. Ragnos retira brusquement sa main ensanglantée, et observa la porte. Très lentement, les deux lourds battants s’ouvrirent vers l’extérieur, faisait chuter dans leur roulement sourd un amas de poussières.
Ragnos inspira très profondément, en devinant dans la pénombre la pièce circulaire. Se forçant à rendre sa marche moins arrogante, il pénétra cependant sans hésiter dans le lieu le plus sacré de l’Ordre Sith : la Chambre des Eternels…

Marka Ragnos avança dans l’obscurité complète, sans détourner la tête de l’endroit qu’il devinait être le centre. Tout autour de lui, il sentit à travers la Force des présences très vagues, comme éloignées, endormies. Il s’arrêta après avoir atteint le milieu de la pièce, essayant de distinguer quelque chose. Ayant déjà vécu l’expérience qui l’attendait, il calma son esprit avant de déclarer fermement, d’une vois amplifiée par la résonance :
« Me voici, Marka Ragnos »
Il ferma ensuite les yeux, et laissa la Force qui imprégna subitement cette endroit couler en lui. Il se sentit alors traverser par un courant, qui circula dans son sang, jusqu’au bout de ses membres… Partout en son être, il perçut des puissances incroyables, qui s’agitaient furieusement, répandant la souffrance dans toutes ses artères. Son esprit même fut atteint par une vague de douleur atroce, comme si ils cherchaient à l’éprouver. Il se força à rester droit quand le fluide guérit sa main meurtrie… en la cautérisant avec la douceur d’un sabre laser. Le Sith savait qu’il subissait une analyse, pour sa crédibilité il se devait de ne montrer aucune faiblesse. Il ne broncha pas, même lorsque l’intensité des forces, devenue tellement puissante, l’empêcha de soulever sa cage thoracique. Alors qu’il commençait à manquer d’air, et qu’il sentait ses autres muscles s’affaiblir à chaque seconde, Ragnos se sentit brusquement libéré. Le fluide disparut dans la Force aussi subitement qu’il était apparu, se dispersant en une multitude d’éclats partout dans la salle.

Il avait réussi, il le savait, et un message psychique le lui confirma. Ragnos redressa le menton, et lança avec assurance :

« Ajunta Pall, Dark Bane, Dark Andeddu, Naga Sadow, Ludo Kressh, Freedon Nadd et Exar Kun, j’en appelle à vous ! »

Au fur et à mesure qu’il prononça les noms, des spectres transparents apparurent, d’une clarté bleutée qui lui révéla le lieu où il se trouvait. C’était une pièce en forme de demi-sphère, quoiqu’un peu plus haute que large. Contrastant avec l’Allée des Seigneurs Noirs, elle était bien plus spacieuse et moins étouffante ; et si la lumière avait été un peu plus vive, Ragnos aurait pu admirer la splendide fresque qui ornait la magnifique voûte octopartite. Il aurait ainsi remarqué que nombre d’événements marquants de l’Histoire Sith y figuraient, notamment son duel avec Simus. En outre, il aurait vu la signature (un « D » entrecroisé d’un « L ») qui se taillait la part belle de l’ogive massive, et en aurait déduit (car lui aussi était intrigué par la différence flagrante entre cette architecture et celle de l’allée) que la Chambre des Eternels avait été reconstruite -ou du moins totalement rénovée- par Dark Lefpi, le Sith le plus artiste de l’histoire. Mais la faible lueur des centaines d’holocrons n’étaient pas suffisantes pour lui révéler ces merveilles architecturales ; elle lui permettait tout juste de se savoir au milieu de la salle, entouré de gradins qui s’élevaient au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient du cercle centrale. Lévitant au-dessus, à des degrés différents mais tous face à Ragnos, six revenants se matérialisaient, d’une clarté plus ou moins nette.
Marka inclina la tête, et commença d’une voix -faussement- chargée de nostalgie.
« Merci d’être venu. Cela fait si longtemps…
_Nous avons répondu à ton appel », répondit un esprit enveloppé d’une simple cape. Il était le seul à ne pas porter d’armure, et son expression était la plus calme, la plus impassible. Ses mains, croisées dans ses longues manches pendantes, ajoutaient à son allure léthargique. Sa voix également était nonchalante, mais d’une nonchalance en réalité étudiée, plus solennelle qu’indolente :
« Nous espérons que la venue d’un authentique Seigneur Noir tel que toi lèvera le voile nébuleux, sous lequel dorment depuis trop longtemps les Sith.
_ Je vous remercie de cet accueil. »

Un Sith au visage sournois et au sourire vicieux, au crâne nu où ressortait le relief de larges veines, grogna. La colère brillait sans ses yeux, et son état de fantôme atténuait à peine son expression hypocrite. C’était bien sûr Naga Sadow, dans une magnifique et lourde armure de guerre (la même qu’il avait porté, cinq mille ans avant, lors de sa guerre contre la République). Son spectre était certainement le plus lumineux de tous, témoin de sa présence encore importante dans la Force. Malgré cela, ses contours vaporeux et l’uniformité monotone de la couleur –un bleu pâle et livide- empêchaient de distinguer les détails de son équipement. Néanmoins, l’énorme pierre précieuse, incrustée dans un large motif sur le devant de sa cuirasse, rappelait l’opulence dans laquelle vivaient les Sith à l’époque de Sadow ; il avait d’ailleurs allégué cette décadence à sa volonté belliqueuse, affirmant que l’Empire végétait et mollissait de ne plus conquérir de nouvelles terres. Il avait été l’un des prétendants à la succession de Ragnos, et avait souhaité assujettir de nouveaux mondes – ce qu’il ne savait pas encore être la République.
Quoiqu’il en soit, il vit d’un mauvais œil le retour de son prédécesseur à la tête de l’Empire. Crainte, peur que ces plans machiavéliques –car Naga Sadow manigançait toujours des plans machiavéliques, même après sa mort-, peur donc que ses plans soient compromis, ou simple rancune ? Ragnos s’interrogeait, lorsque Sadow maugréa :
« de quel droit viens-tu troubler notre repos ? »
Marka s’attendait à une pareille réaction.
« Mais du droit que me confère le titre de Seigneur Noir, Sadow. L’heure est grave, et la survie de notre ordre est menacée.
_Marka Ragnos, déclara Naga Sadow sur un ton hostile, le corps où ton esprit réside n’est pas le tien. Comment as-tu fait pour réussir un rite que personne d’autre n’a…
_La magie Sith a toujours été la spécialité de Seigneur Ragnos, coupa Ludo Kressh avec une pointe d’admiration dans la voix. Maître, cela fait si longtemps que j’attends votre retour…

Ragnos accueillit avec un hochement de tête le soutien de Kressh. Ce Sith aussi avait été un des aspirants au trône, laissé vacant lors de la mort de Ragnos… Portant également une armure, il revêtait par-dessus une longue robe de cérémonie, celle qu’il avait entre autre portée lors des rites funéraires de Marka Ragnos. Il était en outre coiffé d’un haut casque, et de la face avant inférieur, au niveau du front, trois hautes cornes s’élançaient, deux de chaque côté arrondies à la base, et une autre au centre, plus courte, cerclant une gemme. (Elle avait sans doute dû être magnifique par le passé, mais désormais elle n’échappait pas au bleu livide et homogène de tous les fantômes Sith).
Fervent admirateur de Marka, Kressh était très conservateur, et s’était opposé dès le début aux projets guerriers et ambitieux de Sadow.

Ragnos considéra ces deux Sith qui, à sa propre mort il y a cinq mille ans, s’étaient déchirés pour l’héritage de son pouvoir. L’un était traditionaliste, l’autre progressiste, et Kressh et Sadow n’avait jamais partagé qu’une haine viscérale et réciproque…
Lors de leur duel, Ragnos était revenu sous forme spectrale, pour les mettre en garde contre leurs stériles querelles, et pour leur conseiller l’union face aux menaces extérieures à l’Empire de Korriban. Marka grinça des dents…Sadow ne l’avait pas écouté. Suite à de nombreuses manipulations politiques, il avait réussi à s’emparer du titre de Seigneur Noir, et avait provoqué le plus grand affrontement qui ait jamais eu lieu dans la galaxie : la Grande Guerre de l’Hyperespace, menée par les Sith contre la République. Mais Sadow avait fini par être défait, et ses quelques fidèles survivants avaient péri lors de son retour dans l’espace Sith, où Kressh lui avait tendu une embuscade. Tout l’Empire Sith s’écroula à ce moment, et tandis que Ludo Kressh périssait dans une dernière fourberie de son ennemi juré, Sadow s’enfuyait sur Yavin IV…
Tandis que Ragnos retenait ses regards noirs à Sadow, le grand Ajunta Pall reprit la parole :
« nous aimerions beaucoup entendre le récit de votre retour… »

Marka narra alors le hasard par lequel Sidious avait retrouvé son holocron, dans lequel son esprit était alors endormi. Il évoqua le combat des quatre Jedi face à l’Empereur, la perturbation dans la Force qui l’avait réveillé, puis raconta comment il avait pris possession du corps d’Agen.
« …C’est ainsi que je suis revenu. »

Un silence se fit suite à son histoire, puis Sadow demanda d’une voix soupçonneuse :
« Si tu maîtrisais déjà de telles pratiques de réincarnation pendant ton règne, pourquoi ne pas nous les avoir enseignées ?
_Parce qu’il perdait déjà assez de temps à déjouer tes mesquineries politiques, répliqua Dark Andeddu. »

Ragnos se tourna vers celui qui, juste avant lui, avait porté la couronne du Seigneur Noir. Son armure était tout aussi imposante que celle des autres, mais comportait très peu de fioritures décoratives. Andeddu était grand, et avait toute les caractéristiques physiques du guerrier Sith. Même s’il était réduit à cette situation spectrale, on devinait toujours le puisant et musclé combattant, au regard sévère et dur. Il n’avait jamais été son maître, mais c’était lui qui avait véritablement découvert le potentiel de Ragnos, en lui apprenant les rouages du pouvoir. Andeddu l’avait senti prédestiné à le succéder sur le trône, se rendant bien vite compte d’ailleurs qu’il était encore meilleur que lui. Ragnos sourit intérieurement. Il n’avait même pas eu le temps de tuer Andeddu, que lors de son accident mortel sa nomination à la tête de l’Empire s’était imposée. Mais même si Ragnos s’estimait supérieur, la sagesse que lui avait enseignée Maître Andeddu lui avait été précieuse, et c’était pour cela qu’il l’avait appelé aujourd’hui.

Il reprit, impassible :
« Le plan que j’ai élaboré commence à se mettre en place : il a pour but de ressusciter littéralement notre glorieux Empire.
_Ressusciter ? » s’indigna Dark Bane, un homme robuste, avec de larges cernes noirs sous les yeux soulignant son expression de brutalité.

Dark Bane avait vécu quatre mille ans après Ragnos, et sa conception des Sith était légèrement différente. Son allure aussi. Sa mâchoire carrée et ses traits brutaux dissimulaient bien une intelligence vive et une grande perspicacité. Néanmoins, il était le seul dans cette salle à ne pas avoir connu la grande époque des Sith, avant la Grande Guerre de l’Hyperespace, et de ce fait il avait beaucoup de mal à juger un Sith issu de cet âge d’o.
Sidious et Vador étant ses héritiers sur de longues générations, il s’indigna :

« Il n’y a nul besoin de le ressusciter !
_Que voulez-vous dire, s’étonna Ragnos.
_N’avez-vous pas senti les perturbations dans la Force ? L’ordre des Jedi s’est éteint, et l’intensité de leur essence même s’affaiblit chaque jour davantage. Le Côté Obscur n’a jamais été plus puissant que maintenant… »
Les autres Sith paraissaient moins convaincus. Ragnos, lui, ne comprit pas tout de suite de quoi parlait Bane. Lorsque la réponse évidente le frappa, il ne put retenir une exclamation de mépris :
« Vous n’êtes pas sérieux, j’espère ?
_Au contraire, et les faits sont de mon côté. Là où votre Empire a toujours échoué, ma règle a porté ses fruits : et aujourd’hui, alors que toutes les armées de Sadow n’y sont pas parvenues, Dark Sidious et Dark Vador se sont emparés de la République. C’est notre victoire… »
Ragnos sentit monter la colère. Il la connaissait, cette « règle » que Dark Bane avait instauré, alors qu’il y a mille ans l’ordre Sith avait été de nouveau proche de l’anéantissement complet. « Un maître, un apprenti », stipulait-elle, afin d’éviter les lutes internes de pouvoir, qui avait toujours causé la ruine de l’Empire. Marka Ragnos avait appris l’existence de Bane seulement ces derniers jours, en étudiant les artefacts des tombeaux. Il avait accompli de grandes choses, mais l’édification de cette loi n’en faisait selon lui pas partie. Il contint la révulsion que lui inspirait ce dogme ridicule, et resta stoïque :
« Vous appelez ça une victoire… Deux Jedi déchus prennent le contrôle, et vous appelez ça une victoire…
_Je ne vois que ça comme conclusion objective, renchérit Bane avec un éclair de défi dans l’œil.
_vraiment… Ainsi donc, vous considérez que ces deux hommes, qui n’ont jamais mis les pieds sur Korriban, qui n’ont jamais respecté nos traditions et qui seront effacés de l’histoire d’ici quelques décennies, sont préférables à l’instigation d’un nouvel Empire, fort et puissant, qui clamera lui haut et fort le nom de Sith ?
_Nous pourrons…
_ Vous ne pourrez rien du tout, coupa Ragnos, car Sidious est terrorisé par nos véritables valeurs. Nos règles, nos coutumes et notre Code l’indiffèrent : seule son propre pouvoir l’intéresse.
_Parce que vous êtes motivé par autre chose ? »
Ragnos savait qu’Ajunta Pall lui poserait cette question…. Il lui avait aussi préparé une réponse :
« Le véritable problème n’est pas là : par le pouvoir de Sidious, vous n’obtiendrez rien, si ce n’est sombrer davantage encore dans l’oubli ; tandis qu’à travers le mien, vous retrouverez le vôtre, et ensemble nous rebâtirons l’avenir ! »
Freedon Nadd, qui s’était tu jusque là, poussa un rictus ironique, gardant toujours la tête baissée, masquant ainsi son visage. Ragnos savait pourquoi ; il savait pourquoi son fantôme était plus faible que les autres, pourquoi ses contours étaient très indistinct, et pourquoi son rire sonnait creux…. Il savait pourquoi l’esprit de Freedon Nadd était proche du néant. Pourtant le fantôme gardait, du moins pour l’instant, une certaine prestance dans son armure, qui tranchait singulièrement avec celle des autres. Elle était celle des souverains d’Ondéron, dont Nadd avait été le Roi il y a bien longtemps.
D’une voix très sèche et à peine audible, comme s’il eût été sur le point de s’éteindre, il parla avec difficulté :
« Regagner ma force à travers le pouvoir d’un mortel… J’ai déjà monté un plan semblable… Qui provoqua la Grande Guerre des Sith, et… »
Nadd se redressa pour dévoiler son visage, où plutôt son crâne, car plus un seul lambeau de chair n’y était attaché. Ragnos fronça les sourcils ; même s’il ne s’agissait que d’une vision, le spectre d’un Sith reflétait sa puissance dans la Force. Celui de Freedon était vacillant, et dans ses orbites vides régnaient seul un néant absolu. Quand le fantôme reprit la parole, Marka put y lire la peur, terrible et dévorante, de ce gouffre de ténèbres au bord duquel l’esprit de Nadd chancelait.
«.. et me valut presque l’anéantissement complet. J’ai mené Exar Kun sur les voies du côté obscur, dans le but de me réincarner au travers de ses pouvoirs. Et vous savez ce qu’il m’en a coûté ».
Ragnos s’en souvenait bien, en effet, puisqu’il avait par la suite lui-même sacrer Seigneur Noir Exar, sous forme spectrale (grâce au pouvoir d’une amulette). Ce Jedi déchu avait détruit l’esprit de Nadd, pour régner seul sur les Sith et les guerriers massassis de Yavin IV. Marka avait toujours une profonde estime pour Kun, qui avait été l’un des plus violents et puissants guerriers parmi tous les Seigneurs Noirs. Mais il avait fini par échouer face aux Jedi… Ragnos leva soudain la main en direction de Nadd :
« Attendez… Pourquoi Kun n’est pas ici ?
_Parce qu’il n’est pas mort, ricana Nadd ».
Marka fut frappé de stupeur, mais face au stoïcisme de ses interlocuteurs il devina une nuance :
« Voulez-vous dire qu’il est vivant ?
_Le terme est un peu… fort, railla Freedon.
_A vrai dire, poursuivit Ajunta Pall, il a réussi à utiliser les secrets laissés par Sadow sur Yavin IV, pour enfermer son âme dans les pyramides canalisant le côté obscur. Il a ainsi survécu, laissé pour mort par les Jedi il y a plus de quatre mille ans…
_Quatre mille ans, répéta Ragnos en réfléchissant. Et quel stratagème a-t-il en tête ?
_Nous l’ignorons, répondit Dark Andeddu. Il est resté muet à tous nos appels.
_Nous devrons donc compter sans lui, conclut Marka, d’un geste d’impatience.
_Marka Ragnos, dit Sadow, et si vous nous exposiez tout de suite votre plan, plutôt qu de rester à ressasser le passé ?
Car c’est bien pour là que vous êtes là, n’est-ce pas ?
_En effet… »

Ragnos prit une profonde inspiration : un des moments clefs de son plan était arrivé. S’il n’arrivait pas à être convaincant, tout était perdu.
« Contrairement à ce qu’on pourrait penser, commença-t-il, le contrôle de la galaxie n’a jamais été aussi facile à obtenir que maintenant. Et ce pour une raison bien simple : au plus fort de notre règne, la République était protégée par des milliers de Jedi. Aujourd’hui, il n’en reste plus assez pour remplir cette salle.
_Venez-en au fait, s’impatienta Sadow.
_Coruscant n’a donc jamais été aussi vulnérable que maintenant.
_Je rappelle à Maître Ragnos, rétorqua Dark Bane, que l’époque où nous pouvions nous lancer en guerre contre la Capitale est révolue.
_Evidemment, répondit Ragnos avec un geste de mépris. Je parle d’une attaque insidieuse.
_Insidieuse, répéta Bane en croisant les bras.
_Parfaitement. Nous n’avons jamais tenté, par le passé, de forcer une ascendance sur le Chancelier suprême –aujourd’hui Empereur. Et pour cause, nous émanions bien trop d’énergie pour que les Consulaires Jedi ne nous démasquent pas. Mais aujourd’hui, ils ne sont plus là pour nous barrer la route.
_Vous semblez oubliez, remarqua Bane, Sidious et Vador…
_Exact, coupa Ragnos. Sidious et Vador, voilà les deux seules figures capables de repousser nos tentatives de contrôle psychique.
_Ce qui nous conduit à une impasse, railla Bane, qui était fermement décidé à discréditer Ragnos auprès des autres Sith. Les « deux seules figures capables de repousser nos tentatives de contrôle psychique » sont justement les deux qui détiennent la galaxie au creux de leurs mains…
_ Il est vrai que Sidious serait difficile à « convaincre », et comme je suis devenu l’ennemi numéro un de l’Empire j’aurais encore plus de mal à l’approcher… Et c’est précisément dans ce but que Vador servira. J’ai senti de la confusion lors de mon combat avec lui, et je ne doute pas de pouvoir le persuader de m’emmener jusqu’à Sidious. »

« Un moment, objecta Ajunta Pall, qui s’était contenté d’écouter attentivement jusqu’à maintenant. » Il n’avait pas bougé, son visage toujours caché par sa capuche. Ragnos détestait de pas pouvoir considérer le visage d’un interlocuteur, car il était très habile pour y déceler les moindres tiques dénotant un quelconque sentiment.
« Seigneur Pall ? »
Ragnos masqua son inquiétude. Ajunta Pall était, avec Sadow, celui qu’il jugeait le plus perspicace et le plus vif d’esprit. Or, parce qu’il avait sans doute lui-même quelque plan étrange en tête, Sadow s’était d’emblée opposé à lui. En revanche, Ragnos avait compté sur le soutien d’Ajunta, et il craignait que celui-ci ait découvert la faille…
Pourtant, il se contenta pour l’instant d’une simple remarque :
« Seigneur Ragnos, d’après vos paroles, vous seriez capables de réaliser sans aide extérieure tous vos dessins. En quoi intervenons-nous dans vos plans ?
_A vrai dire, répondit Ragnos soulagé, vous ne m’auriez été d’aucun secours, si j’avais encore à ma disposition mon sceptre d’Akuma. Avec lui, j’aurais sans nul doute pu décupler suffisamment mon pouvoir de persuasion, afin de m’assurer les services de Vador. Malheureusement, vous savez comme moi où il se trouve…
_… Dans le labyrinthe aux reliques, conclut Ajunta, qui comprit soudain où Ragnos voulait en venir. »

Le Labyrinthe était un lieu plus secret encore que sacré, où étaient entreposés les plus puissantes armes, les plus mortels artefacts, et les plus sombres parchemins ayant appartenus à chaque Seigneur Noir. A la mort du Sith suprême, jusqu’à deux objets du défunt pouvaient être apportés dans le Labyrinthe. Afin de garder secret l’emplacement de cet endroit, les massassis qui transportaient les reliques étaient les mêmes qui, le jour suivant, étaient sacrifiés lors de l’inhumation. Quant à tous les autres qui, par intention ou par hasard, découvraient les plans cachés du Labyrinthe dans le Palais de la capitale Ziost, ils étaient immédiatement condamnés à mort. C’est ainsi qu’était gardé secret l’emplacement de ce lieu mystique, et le sang qu’il répandit lui valut bientôt le nom de Labyrinthe des Morts. Certaines légendes Sith racontent que ce surnom est dû aux malheureux qui, n’ayant pas eu la chance d’être exécutés par leurs semblables suite à leurs découvertes, se sont aventurés dans le Labyrinthe : corrompus par l’énergie mystique de ce lieu, ils en seraient restés prisonniers pour l’éternité. Maintenus entre la vie et la mort par une puissante magie, ils erreraient dans les couloirs du labyrinthe, condamnés à protéger les trésors qu’ils ont tentés de piller.

«C’est cela même, reprit Ragnos, le Labyrinthe aux reliques. Je souhaite que vous m’en révéliez l’emplacement. En outre, vous savez tout comme moi que pour y accédez, un Seigneur Noir a besoin de l’approbation d’au moins trois autres Sith de la Chambre des Eternels. Et c’est pour ça que je suis là. »
Il s’arrêta une seconde, mais préféra tout demander d’une seule traite :
« de plus, j’aurais besoin du Collier D’illusions de Sadow, ainsi que de sa bague de Contrôle »

Sadow ouvrit de grands yeux. Il retroussa ses lèvres en une moue de dédain, et son visage anguleux se roidit :
« Vous pensez vraiment que nous allons accepter ? »
Il secoua la tête.
«… que je vais accepter ?
_A vrai dire, trois voix me suffiront pour passer l’entrée, ainsi que pour déverrouiller le coffre qui détient tes artefacts.
_Seigneur Ragnos, demanda Andeddu, j’ai bien compris à quoi vous servirait le Collier d’Illusions. Mais la bague ?
_Il est évident qu’il cherche à renforcer son pouvoir, gronda Bane.
_Pas exactement. Elle me servira à lire avec aisance dans les pensées de Sidious, ce qui nous permettra de prévenir un éventuel soulèvement de sa volonté, une fois que nous le posséderons. »
Sadow poussa un rictus arrogant.
« Ainsi, le grand Marka Ragnos s’abaisse à demander l’aide de Naga Sadow ?
_Je ne remets pas en cause tes dons de magiciens », répondit Ragnos. Il ajouta avec froideur :
« simplement, ils ne t’ont pas empêché de détruire notre civilisation. »
Sadow ravala sa hauteur.
« Les ténèbres t’emportent ».
Puis, comme rassuré, il retrouva son ardeur. Avec un sourire mesquin, il plaqua sa main contre son front :
« que m’arrive-t-il, s’écria-t-il d’une voix volontairement mièvre. Je sens que ma mémoire défaille, car la formule qui permet l’accès à la bague de contrôle m’échappe soudain… »
Ragnos saisit l’occasion. Il étendit le bras devant lui, et d’un geste fort éloquent il exécuta un mouvement latérale majestueux, comme pour balayer la remarque puérile de son détracteur.
« Ce n’était qu’un atout, pas une nécessité. Et le coffre dans lequel se trouve le Collier des Illusions peut, lui, être ouvert avec l’autorisation de n’importe quel Seigneur Noir. »
Tandis que Sadow affichait un étrange sourire, Ragnos se tourna vers les autres fantômes :
« si ces esprits ont conservé un tant soit peu de clairvoyance, je ne doute pas qu’ils acceptent, après ce que j’ai à leur dire, de m’aider dans mon entreprise.
_Expliquez-vous, s’enhardit Freedon Nadd, que la crainte de l’anéantissement rendait favorable à n’importe quelle proposition.
_La chose est fort simple, répondit Ragnos. Vous ne pourrez pas espérer de réincarnation sans mon aide, et je ne peux accéder à mon sceptre sans la vôtre. Vous avez besoin de moi et moi de vous. »
Le zabrak baissa le bras :
« Révélez-moi l’accès au Labyrinthe, et en contrepartie je m’engage, une fois ma puissance retrouvée, à vous trouver à chacun un hôte réceptif à la Force.
_Quand bien même vous nous procureriez des corps susceptibles de nous accueillir, s’enquit Freedon Nadd, il faudrait également que vous vous chargiez d’une partie du rite. »
Ragnos approuva :
« bien entendu… Le pouvoir d’Akuma me permettra de vous donner à chacun la source d’une nouvelle vie, et…
_…Il y a deux détails cependant qu’il vous reste à expliquer, coupa Bane, sceptique. Premièrement, où comptez-vous trouver ces êtres à même de supporter notre ascendance ? Vous semblez oublier que les Jedi sont morts, et le corps de Sidious ne supporte déjà que trop mal son propre pouvoir…
_…Ce qui nous laisse une option, conclut Marka : partir à la recherche d’adeptes sensibles à la Force, et à celle des Jedi survivants.
_Le plan de Seigneur Ragnos n’est pas sans risque, mais il reste réalisable, soutint Ludo Kressh. »
Ragnos se tourna vers ce soutien auquel il s’attendait. Aujourd’hui encore, Kressh semblait encore capable de lui obéir presque aveuglément.

« Il reste un problème. »
Ragnos regarda Naga Sadow. Ses yeux brillaient de rancœur. Le relief de ses veines quasiment saillantes vibrait de fureur sous sa peau diaphane, et une grimace de rage impuissante accentuait son expression vengeresse. Malgré tout, force fut de reconnaître à Ragnos que, parmi tous les autres Sith, c’était celui qui avait la plus grande émanation dans la Force.
« En effet, poursuivit l’instigateur de la Grande Guerre de l’Hyperespace, comment pouvons-nous être sûrs que vous reviendrez, après avoir pénétré dans le Labyrinthe ? »
Le moment qui pouvait être fatidique venait d’arriver. Ragnos vit que tous les autres regards lui posaient la même question. Feintant d’être touché dans sa dignité, il en profita pour rappeler à tous qui il était…
« Qui es-tu, commença-t-il sur on ton tranchant, pour mettre en doute ma parole ? J’ai passé ma vie à diriger mon Empire, en étendant ses frontières jusqu’aux limites de la République ! »
Marka gonfla sa poitrine musclée, tandis que sa cuirasse, lentement et majestueusement, se soulevait et s’abaissait au rythme de son souffle puissant.
«Les Sith ne furent jamais plus puissants qu’au terme de mon siècle de règne, poursuivit-il en étendant le bras, je les ai menés jusqu’aux sommets de la Gloire et du Pouvoir. Ziost était plus riche que jamais, et ma domination n’avait pas d’obstacle… »
Il leva le poing en l’air, écartant sa cape d’un revers persuasif :
« aujourd’hui, je me réveille pour prendre à nouveau la tête de l’Empire, et je le conduirai jusqu’à un nouvel âge d’or ! »
Bafouant toutes les traditions Sith ancestrales, Ragnos franchit le cercle où il se trouvait, et entreprit de monter les gradins où reposaient les holocrons. D’un pas vif et assuré, il s’approcha de Sadow incrédule, et vint se planter devant lui. Il le toisa de toute sa hauteur, et le pointa d’un index menaçant :
« quant à toi, tu n’es rien d’autre qu’un fourbe opportuniste, tu as récupéré par tes sournoiseries le trône que j’avais conquis par l’Honneur. A toi seul, tu as causé la ruine de tout ce que j’avais bâti. »
Ragnos se tut quelques instants, restant dressé face à Sadow. Il croisa les mains derrière son dos, et se pencha avec un sourire méprisant :
« tu es le maillon faible de la chaîne. »
D’un geste, Ragnos balaya la figure immatérielle de Sadow, pire affront qui puisse être fait à un Sith. Puis il tourna les talons, et tandis que l’image de Sadow sidéré se reformait il déclara :
«Tu n’es pas digne de porter le titre de Seigneur Noir. »
Fort de l’étonnement général, Ragnos descendit les marches, et se plaça à nouveau dans le cercle, face au concile de fantômes. Les Sith semblaient avoir plutôt été impressionnés par son courage, mais Sadow ne l’entendait pas de cette oreille :
« sacrilège, vociféra-t-il, blasphème ! Comment oses-tu enfreindre nos lois les plus sacrées ! »
Ragnos leva la tête impérieusement :
« Silence, vermine ! Etre de cher et de sang, je n’en conserve pas moins mes privilèges que me valent mon ancien et présent titre de Seigneur Noir ! Tu n’as pas plus d’autorité sur moi que lorsque je t’avais sous ma coupe. »
Marka plissa ses yeux noirs. Décuplant son éloquence, sa colossale et magnifique stature contrastait avec l’état flou des fantômes. Que ce soit par sa splendide armure noire, sa souple cape écarlate, son ténébreux casque ciselé de mille et uns symboles inquiétants, ou plus particulièrement encore son insigne rouge sang témoignant du titre suprême de Seigneur Noir des Sith, la fierté grandiose de Ragnos, débordante de vie, jurait singulièrement avec le mort et morne orgueil des fantômes, translucide d’oubli.
« L’autorité des morts ne prévaut pas sur celle des vivants ».
A cette phrase impudente, un virulent débat s’engagea parmi les spectres.
« Ils mériteraient d’être enfermé dans la Pierre des Ames, criait Bane sans pourtant oser regarder Ragnos.
_Il ne nous aidera pas s’ils nous estime inférieurs, renchérissait Nadd.
_Pourtant, rétorquait Kressh, sa témérité pourrait accomplir à nouveau de grandes choses…
_Marka Ragnos est orgueilleux, approuvait Ajunta Pall, pas fou. Il sait que l’aide de Seigneurs Noirs serait précieuse…
_…Il la méprise pourtant, maugréait Bane… »
Pendant plusieurs minutes, les monarques débattirent ainsi, et ils semblaient avoir complètement oublié la présence de Ragnos. L’un d’entre eux ne le quittait pas des yeux cependant, et restait silencieux. C’était Naga Sadow. Il maintenait son regard sur Ragnos, frémissant de rage et d’indignation. Marka soutint sans vaciller sa colère muette, et la lui rendait bien. Mais alors qu’ils s’observaient avec défiance, une lueur d’étonnement traversa l’espace d’un instant le visage de Naga Sadow. Ragnos n’en comprit pas la raison, mais aussitôt la figure du spectre s’assombrit d’une jouissance étrange, ce qui ne présageait rien de bon.
« Ragnos n’a toujours pas répondu à ma question, s’exclama finalement Sadow, masquant sa rancœur. Comment pouvons-nous être sûr qu’il reviendra du Labyrinthe ?
_Tenez-vous vraiment à remettre ma parole en cause , répondit Ragnos, surprit que Sadow prenne le risque d’être ridiculisé à nouveau.
_Non pas, s’enquit le spectre en inclinant la tête avec une condescendance malveillante. Je voulais simplement vous donner le moyen de vous assurer ma voix et, à n’en pas douter, celle des autres.
_Je vous ai déjà donné mon point de vue là-dessus, riposta Ragnos.
_Cependant, ajouta Bane, vous mettriez ainsi un terme aux derniers doutes qui planent sur votre volonté réelle. »
Ragnos commençait à s’impatienter de ce jeu ridicule, et cette fois-ci son irritation n’était pas feinte :
« Je suis las de tout ceci, et je languis de votre réponse. Concertez-vous, et sachez que je n’ai pas d’autre garantie que ma parole.
_Je vois, déclara Sadow qui semblait satisfait. »
Le fantôme se tourna vers ses semblables.
« Seigneurs, si vous le voulez bien, je demande que ceux qui le souhaitent se retirent quelques instants pour délibérer.
_Su vous le souhaitez, répondit Pall… Seigneur Ragnos ?
_A votre guise.
_Bien. Nous reviendrons dans un instant. »
A ces mots, Ajunta Pall disparut, imité l’instant d’après par Dark Andeddu, Dark Bane et Naga Sadow. Restèrent Ludo Kressh et Freedon Nadd. Le premier déclara aussitôt, en inclinant la tête :
« Seigneur, je vous suis.
_Bien, se contenta de dire Ragnos. Et vous, Seigneur Nadd, que comptez-vous faire ? »
L’esprit Sith, qui ressemblait plus à un cadavre fantasmagorique qu’à un Seigneur Noir, respirait la crainte et le désespoir. Nadd redoutait de sombrer dans les ténèbres, au-dessus desquelles son âme vacillait depuis trop longtemps déjà. Il tourna vers Ragnos son visage squelettique et ses deux orbites vides, et répondit d’une voix stridente et haletante, qui semblait se dissoudre dans l’air, et dont la décomposition donnait des échos de plus en plus aigus.
« Lorsque le néant vous agrippe à la jambe, pour vous entraîner vers une nuit éternelle plus sombre que la mort, rien n’a plus d’importance. »
Ragnos fut surpris des paroles de ce Sith, qu’il ne connaissait du reste que de réputation. Il le fut encore plus, lorsque le revenant s’approcha de lui, et qu’il put sentir le froid glacial qu’il exhalait :
« Oui, reprit-t-il de son timbre multidimensionnel, je suis prêt à vous suivre »
Il se rapprocha davantage encore, et Ragnos interdit crut voir l’âme de Freedon Nadd, titubante, au fond des abysses de ses deux cavités béantes, où les ténèbres avaient depuis longtemps remplacé les yeux.
« Mais je vous promets que si vous me trahissez, je vous verrai mourir avant de m’éteindre ».
Stupéfait, Ragnos n’eut pas le loisir de répondre, que déjà l’esprit de Nadd se dématérialisa. Le Sith se remit bien vite ce cette étrange conversation, et attendit le retour des autres seigneurs, en silence en compagnie de Kressh.
Avant que la dernière volute de fumée bleu de Nadd ne se soit dissipée, un esprit réapparut juste à côté de Ludo. Avant même que Ragnos ait pu regarder le nouvel arrivant, celui-ci déclara d’une voix claire et triomphante :
« je vous apporte la troisième voix… »
Quand Marka vit le sourire amer qu’affectait Naga Sadow, il ne saisit pas tout de suite le sens de ses paroles. Lorsqu’il comprit que son opposant lui apportait son soutien, il n’y crut d’abord pas.
« Plaît-il, demanda-t-il, dubitatif. »
Le sourire de Sadow s’élargit.
« En outre, je vous donne la permission d’emporter avec vous le Collier d’Illusions et la bague de contrôle. »
Ragnos pressentit le piège instantanément.
« Quel mesquinerie prépares-tu encore ? »
Sadow posa une main ployée sur son hausse-col, et répéta avec un sourire en coin :
« comment oses-tu mettre ma parole en doute ? Mais après tout, si tu ne veux pas de mon aide…
_Je l’accepte… Mais si jamais tu me trompes, même la mort ne pourra te sauver de ma vengeance. »

Et Ragnos, ayant obtenu ses trois voix, partit vers le mur du fond de la Chambre des Eternels. Sur la surface usée de la paroi, son ombre se découpait sans netteté, vacillante comme la lueur des spectres blafards. Arrivé devant ce qui semblait être une impasse, il tendit la main. Il la passa sur un pilastre à deux mètres du sol, et l’arrêta sur une sorte de gargouille à la gueule ouverte. Il effleura le monstre vétuste, puis appuya un index sur une de ses canines, restées étrangement pointues malgré les siècles. Il murmura quelques paroles rituelles, et aussitôt les deux orbites de la créature de pierre s’allumèrent, avec le bruit d’une torche qui s’embrase. La subite lueur fit fermer ses yeux un instant à Ragnos, qui recommença à prononcer d’antiques incantations. Lorsqu’il reporta son regard sur la bête, il la vit non sans stupeur serrer sa mâchoire, qui lui perça le doigt avec un craquement sonore. Ragnos passa outre la douleur, et continua ses formules. Il savait le rite durer plusieurs minutes.

Soudain, il sentit réapparaître derrière lui Ajunta Pall, Dark Bane et Dark Andeddu. Il ne se retourna pas, mais sentit le regard pénétrant d’Ajunta sur son dos. L’éclair d’intelligence et l’inhabituelle agitation de Pall le lui aurait confirmé s’il lui avait jeté un coup d’œil : le plus ancien des Seigneurs Sith avait comprit. Ragnos se hâta alors dans ses paroles.
Les revenants virent que la décision avait été prise sans eux, et Ajunta, sortant de sa tranquille placidité, aurait foudroyé Sadow et Kressh du regard s’il avait eu des yeux. Chose qu’il n’avait pas faite depuis le début, il décroisa ses bras, et pointa vers eux un index ganté réprobateur. Son capuchon empêchait cependant toujours de voir son expression.
« Vous lui avez donné votre permission, demanda t-il d’une voix froide et amère qu’on ne lui connaissait pas.
_Oui, je n’estimais pas nécessaire une délibération, avoua fièrement Ludo. »
_ pas nécessaire, répéta Pall, de plus en plus glacial. »
Sadow serra les dents.
« Lui avez-vous dit où était le Labyrinthe, demanda Pall.
_Pourquoi, répondit Ludo hébété, pourquoi me…
_Répondez ! »
Sadow déglutit.
« Il ne reviendra pas. »
Kressh comprit soudain, et en se tournant vers Ragnos il conclut dans un souffle :
« S’il savait déjà où était l’entrée du Labyrinthe…
_…c’est qu’il en connaît la sortie », acheva Sadow .

Pall éclata en une colère monstrueuse, qu’il ne chercha même pas à contrôler, car il savait que sa dernière chance de retrouver le pouvoir était en train de s’échapper. Il ne se contint plus, et ses mains tremblaient de rage :
« Espèces de crétins, cria-t-il, à quoi vous servent ces millénaires s’ils ne vous ont pas apporté plus de sagesse qu’un nourrisson massassi ! Vous n’avez donc pas saisi l’erreur de Ragnos ? Elle était pourtant évidente ! »
Des éclairs de haine commencèrent à se former autour de ce Sith surpuissant.
« Oui, comment aurait-il pu savoir que le Collier d’Illusions se trouvaient dans un coffre, et que nous tous pouvions l’ouvrir ? »
Dans sa rage, il fit exploser une arabesque du plafond.
« Plus d’une fois, ces yeux ont dérivé vers l’entrée du Labyrinthe ! »
Ajunta Pall leva les deux mains au ciel, et crispa ses poings de rage impuissante :
« Il ne fallait pourtant pas tant de clairvoyance pour comprendre qu’il avait découvert les plans du Labyrinthe avant de venir ici ! »
Ludo Kressh, impressionné devant Ajunta qu’il n’avait jamais vu comme ça, ne perdit pas son calme pour autant.
« Il nous a donc menti, et s’il connaît la sortie du Labyrinthe il ne repassera pas par ici… Il avait juste besoin de nous pour lui autoriser l’accès…
_Bien vu, imbécile… »
Tous ici avaient beau avoir été Seigneur Noir, il y avait encore une certaine hiérarchie entre eux, non officielle mais palpable. Ajunta Pall était incontestablement au sommet, en tant que premier Seigneur Sombre de l’Histoire, et Kressh n’osait répondre, baissant la tête. Une rage folle s’emparait d’Ajunta, ces siècles de rancœur et de haine canalisés jaillissaient enfin ; et la trahison déclencha chez lui un phénomène assez inexplicable chez un Sith aussi sage, mais qui était sans doute la conséquence de plus de vingt-quatre mille ans de ténèbres dans ce tombeau. Toute son arrogance et a fierté se réveillèrent, décuplant sa colère, et il entra dans une frénésie plus grande qu’il ne l’aurait voulue. Son spectre devenait de plus en plus lumineux, bien davantage encore que celui de Sadow, et tandis qu’il sentait le côté obscur le traverser de toute part il en invoqua la puissance. L’énergie qui véhiculait autour de lui était telle qu’elle se matérialisait, de puissant éclairs s’échappaient de ces mains. Tous les autres restaient médusés de voir leur doyen s’abandonner encore à la haine, la laissant le dominer au lieu de la contrôler. Son expression était toujours masquée par sa capuche, et Sadow se dit que cela valait mieux…
Kressh cependant risqua une parole :
« Maître, vous ne devriez pas… »
Bien mal lui en prit. Pall se retourna brusquement vers lui, et au milieu de son visage plongé dans les ténèbres, ses deux yeux s’allumèrent d’une lueur rouge terrifiante, qui fit reculer d’un pas Ludo Kressh. Un tourbillon de Force commença à l’entourer, parcouru de décharges d’énergie croissante. Alors que Ragnos regardait par-dessus son épaule, sans cesser son rite qui touchait à sa fin, il vit les deux yeux écarlates se fixer sur lui. Cette fois, il n’avait pas besoin des traits de son visage pour savoir qu’Ajunta Pall était vraiment, vraiment furieux… Marka le vit alors exploser littéralement de rage. Dans un cri de fièvre destructrice, il étendit ses deux bras vers Kressh, et déclara d’une voix métamorphosée, au timbre surnaturel, et à la puissance démesurée qui fit trembler les murs tout entier :
« Ajunta Pall sait exactement ce qu’il doit faire… »
A cette phrase, il déchaîna sur l’esprit de Kressh toute sa puissance ancestrale, sous forme d’une tempête d’éclairs qui submergea le Sith. Ludo tenta bien de lui opposer sa propre puissance, mais il fut dépassé par cet ouragan de Force. Dans un hurlement de terreur mêlé d’incompréhension, il regarda une dernière fois les yeux étincelants d’Ajunta Pall. Puis, l’énergie obscur le pénétra, et il la perçut avec effroi le dévorer de l’intérieur. L’instant d’après, Ludo Kressh n’était plus.

Loin de se calmer, haletant, Ajunta Pall se tourna ensuite vers Naga Sadow… ou du moins vers l’endroit que son spectre occupait la seconde d’avant. Sans demander leur reste, tous les fantômes Sith s’étaient retirés, préférant laisser Ragnos face à face avec Ajunta. Celui-ci, au summum de sa furie, était entouré et pénétré par un flux obscur grondant, crépitant d’éclairs. Sous ces bourrasques violentes, sa longue cape volait furieusement, si bien qu’on ne savait plus où était son corps, ses bras ou ses jambes ; seule sa tête restait stationnaire dans ce véritable tourbillon d’éclairs et de tissus, et lorsqu’un long pan de sa cape claquante la masquait furtivement, elle réapparaissait toujours aussi effrayante et immobile, comme l’épicentre de toute cette tourmente cyclonique ; et l’obscurité dans laquelle elle était plongée ne faisait qu’étinceler davantage ses yeux effroyables, qui auraient pétrifié n’importe qui d’autre que Ragnos. Sa voix phénoménale retentit à nouveau, couvrant le tumulte de la tempête qu’il déchaînait.
« Quel dommage, Marka Ragnos, tu aurais pu réaliser de si grandes choses. »
Celui-ci savait qu’il avait encore besoin juste de quelques secondes pour cela, car maintenant qu’il avait fini ses incantations, il fallait encore que le mécanisme réagisse. Il savait aussi que, dans son état de concentration et de contact avec la Force, il n’était pas prêt à repousser le tout puissant Ajunta Pall. Mais il savait aussi que son interlocuteur était dans une telle transe de violence, qu’il avait une chance de gagner le temps nécessaire…
« Ajunta Pall, je respecte votre sagesse, mais elle est dépassée. Le temps est à l’action, pas aux règlements de compte.
_Je vous laisserais la vie sauve, répondit Pall qui s’approchait dangereusement, volant parmi les éclairs, si je vous croyais capable de redresser l’Empire. Mais vous êtes comme tous ceux qui ont causé sa ruine : un opportuniste incapable »
Ces mots, venant de celui qu’il respectait le plus, touchèrent Ragnos dans son orgueil, car il les sentait sincères.
Il ne réprima pas un rictus de dédain :
« moi, lança t-il sur un ton de défi, je n’ai pas été vaincu par les Jedi, et ne me suis pas abaissé à m’exiler pour leur échapper. »
C’était précisément ce qu’il ne fallait pas faire. Au moment même où la porte basse s’ouvrait, et que Ragnos s’y engouffrait à moitié avec une exclamation triomphante, Ajunta lui envoya une volée d’énergie. Marka fit volte-face, et au dernier moment tendit ses deux mains en avant, invoquant le côté obscur pour repousser les mortelles décharges. Il parvint à bloquer l’attaque, et la fulguration vint exploser contre un pilastre. Avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit, Ajunta lui envoya une deuxième vague, cette fois-ci continue. Ragnos para à nouveau, mais il était assailli avec une telle véhémence, que sa défense accaparait toute son énergie et toute son attention. Pourtant, il le savait –et Ajunta le savait aussi-, il serait hors d’atteinte une fois qu’il serait dans le Labyrinthe.
« Ajunta, cria-t-il pour couvrir le grondement des éclairs, je dois t’annoncer à regret ma sortie. »
Pall poussa un cri de rage, et redoubla de vigueur :
« Tu n’iras nul part, vermine ! »
La brusque augmentation de l’intensité de l’assaut fit grimacer Ragnos, et elle ne lui laissait pas le temps de refermer la porte qui le séparait maintenant de son ennemi. Même derrière son casque, Pall devinait la peine qu’il avait à le combattre. Son spectre devenait de plus en plus distinct, et Ragnos eut l’impression que ses vêtements eux-mêmes se coloraient, témoin du comble de la puissance d’Ajunta. Le légendaire Sith se redressa de toute sa hauteur, et accentua encore son pouvoir.
« Croyais-tu pouvoir tromper le plus grand des Seigneurs Noirs ? »
Ragnos ne répondit pas tout de suite, la barrière de Force qu’il entretenait requérait toute sa concentration.
Soudain, à la grande surprise d’Ajunta, il cessa d’alimenter sa protection psychique. La redoutable énergie l’aurait alors tué, s’il n’avait effectué un vigoureux bond dans le couloir qu’il avait ouvert, se servant juste du début du choc des éclairs avec son armure pour se projeter à une dizaine de mètre. Pendant sa chute, il saisit vivement son épée, l’empoignant fermement de sa main droite. Il entendit une nouvelle décharge approcher, plaqua l’épaisse lame sur son dos, et atterrit dos à Ajunta, qui se tenait juste derrière la porte du Labyrinthe. A l’instant même où son genou toucha le sol, la décharge vint percuter son épée d’une violence telle, qu’il fut obligé de s’appuyer de son bras gauche par terre, pour ne pas céder. Mais une fois la première secousse passée, il retrouva son aplomb, et leva son même bras à hauteur de sa tête, continuant de repousser les éclairs de sa puissante lame.

A son cri de fureur, il imagina assez bien l’expression d’Ajunta Pall en ce moment...

Avec un signe de l’index, il utilisa finalement la Force pour refermer la porte sur un Seigneur Sith écumant de rage impuissante.

Succédant au grésillement des derniers éclairs, un silence absolu emplit l’endroit étrange où se trouvait Ragnos. Il se redressa, rajusta sa cape. Ce lieu n’a pas suffisamment d’énergie pour permettre à un spectre d’y survivre. Il raccrocha son arme sur son dos, et éclata d’un rire méprisant. Non, Pall est prisonnier de la Chambre des Eternels.

Sans se retourner, le zabrak répondit à la dernière réplique d’Ajunta :

« les chaînes du tombeau ne sauraient retenir "le plus grand des Seigneurs Noirs"… »

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Modifié en dernier par yoyo2 le Sam 28 Avr 2007 - 12:36, modifié 2 fois.
Une journée sans éclat de rire est une journée perdue ! (c'est y pas vrai, ça ? :D)
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Messagepar yoyo2 » Mar 24 Avr 2007 - 23:33   Sujet: 

Ayé, il est un poil plus long que les autres. (Pour une fois, le retard était justifié :oops: ) J'espère qu'il n'est pas ennuyeux pour autant :P.

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Messagepar Minos » Mar 01 Mai 2007 - 10:58   Sujet: 

Pas ennuyeux du tout, au contraire !
J'ai trouvé très intéressante l'utilisation de tous ces grands seigneurs noirs, et ton style est assez abouti (à part un "tique" à la place d'un "tic" :D ).
Je trouve dommage qu'on n'utilise pas assez les artefacts Jedi et Sith d'antan dans nos récits, et suis donc d'autant plus ravi que tu le fasses ! :)
Minos
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Messagepar Darkliser » Ven 17 Aoû 2007 - 0:09   Sujet: 

elle est morte cette fic?
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Messagepar chloe_123 » Ven 24 Aoû 2007 - 2:57   Sujet: 

Ses pour quand cette suite :wink: j'ai trop hate parce j'aime ben la fasons que tu écrit tu détail magnifiquement les scenes
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Messagepar Darkwilliam » Ven 24 Aoû 2007 - 10:09   Sujet: 

Conformément à ce qui est demandé dans la charte, si tu pouvais faire un effort sur l'orthographe, ça serait bien! Merci! :wink:
Merlin: Elias, sauras-tu répondre à cette énigme: qu'est ce qui est petit et marron?
Elias: Un marron.
Merlin: Oh putain il est fort ce con!
Darkwilliam
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