Mais non tu ne te répètes pas Django!
En tout cas merci!
Et voilà comme promis le chapitre XII qui est long et intense. J'espère qu'il vous plaîra car moi, j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire.
Allez, bonne lecture!
Dénouement, Acte III
Chapitre XII : Destruction
Les Anges Noirs lancèrent leurs chasseurs dans une nouvelle vrille désespérée pour éviter les impitoyables chasseurs-bombes. Kern se cramponna à son manche de contrôle et pressa la commande de tirs quand il croisa à vive allure un de ces maudits appareils. L’explosion fut puissante et projeta une onde de force qui secoua le chasseur de Kern. Celui ci le stabilisa et partit dans une vrille incroyable, semant ses poursuivants.
Venant à la rescousse, ses amis prirent les chasseurs ennemis en tenaille et ouvrirent le feu. Une succession de boules rougeoyantes envahit l’espace, propulsant des débris à une vitesse phénoménale. Kern s’écria :
-Merci les gars !
-Pas de problème !
-Reformez les rangs, intima Tel tout en essuyant des gouttes de sueur qui perlaient sur son front.
Une nouvelle série d’explosion se fit alors ressentir, illuminant la noirceur intersidérale, forçant les visières des casques des Anges Noirs à se polariser. Tel comprit rapidement que les destructeurs vaisseaux bombes avaient du encore réussir à rattraper leurs cibles.
-C’est mal parti, jura le capitaine Ferlusien en virant de bord.
Lors de cette manœuvre, les Anges Noirs purent distinguer le gigantesque destroyer Kotorn qui continuait de pilonner inlassablement le Vengeur de Ferlus. Les multiples lasers venaient s’écraser avec une violence redoutable sur le croiseur Ferlusien qui commençait à tanguer sérieusement.
Soudain, les écrans déflecteurs du Vengeur de Ferlus rendirent l’âme, disparaissant dans un crépitement d’énergie bleuâtre.
-Nom de…, le Vengeur n’a plus ses boucliers !
Sentant la victoire proche, l’Anéantisseur continuait d’avancer, tirant sans cesse, se permettant même le luxe d’allouer certaines de ses batteries à repousser les petits chasseurs Ferlusiens qui tentaient de le harceler.
-Papa, cria Kern dans son unité com alors que des plaques entières de métal étaient arrachées à la structure du croiseur.
Kern était désemparé. Son père était à bord d’un vaisseau qui s’apprêtait à partir en poussière et il ne pouvait strictement rien faire pour empêcher cela. En proie à une colère immense, le jeune homme s’époumona :
-Je ne peux pas laisser mon père mourir maintenant !
-Kern, calme-toi, répondit Tel
Des lames roulèrent sur les joues de Kern qui rétorqua :
-Je ne l’ai pas sauvé de l’esclavage pour le voir mourir ! Je viens à peine de le retrouver !
-Mais tu ne peux rien faire ! rétorqua Eljy
Kern réfléchit à la vitesse de la lumière. Des sentiments contradictoires l’envahissaient, lui brouillant sa faculté de jugement. Enfin, il jeta un coup d’œil vers le Vengeur de Ferlus dont les lumières venaient de s’éteindre :
-Pardonne-moi papa !
Nathan Alle fut littéralement arraché de son siège lorsque les déflecteurs du croiseur Ferlusien furent anéantis brutalement. Il vola jusque dans un coin de la pièce et s’écrasa contre la paroi métallique. Meurtri de douleurs, il se releva avec peine alors qu’un nouvel impact ébranlait le Vengeur.
Nathan s’avança avec difficulté vers la baie d’observation, celle qui offrait une vue imprenable sur le chaos spatial qui se jouait devant ses yeux. L’Anéantisseur approchait, toujours plus déterminé à en finir, écrasant tout le monde par sa puissance destructrice. Nathan regarda Kell Kills qui était immobile, les yeux dans le vague :
-Nous ne survivrons pas, se contenta de dire le commandant.
-Vous avez fait ce que vous avez pu, répondit Nathan.
Kills le regarda et un léger sourire désabusé s’afficha sur son visage :
-Visiblement, ce n’était pas suffisant.
Une nouvelle secousse se fit sentir et les lumières du Vengeur s’éteignirent. Kell Kills expira bruyamment alors que la panique gagnait son équipage :
-Le prochain coup sera mortel.
Nathan le savait. Mais l’entendre dire lui procura une immense douleur car c’est à ce moment là qu’il comprit qu’il ne reverrait jamais son fils. Le vieux Alle jeta un coup d’œil vers l’espace, là où son fils continuait à en découdre, affrontant des myriades de chasseurs déterminés à lui ôter la vie.
-Courage, fiston.
Alors que Nathan s’apprêtait à l’inéluctable, se préparant comme il le pouvait, tentant de repenser aux plus beaux moments de sa vie, une succession de puissantes décharges laser vinrent s’écraser sur les déflecteurs de l’Anéantisseur, le forçant à ralentir l’allure.
-Qu’est ce que c’était que ça ? s’écria Kills les yeux agrandis par la surprise.
Soudain, une voix grave se fit entendre dans le système de communication du Vengeur de Ferlus :
-Ici le Général Bel Iblis, à bord du Pacificateur. On dirait que nous arrivons juste à temps.
Kell n’en crut pas ses yeux et ses oreilles. Il se précipita vers une baie d’observation qui se trouvait à tribord et vit alors deux immenses croiseurs de la Nouvelle République qui venaient de sortir de l’hyperespace et qui n’avaient pas tardé à harceler de tirs l’Anéantisseur.
Kills se précipita sur son unité com et lança :
-Si vous saviez à quel point je suis content de vous voir !
-Désolé, on a mis un peu de temps mais l’essentiel est que nous soyons arrivés.
-A qui le dîtes vous !
Bel Iblis marqua un temps d’arrêt avant d’ajouter :
-L’Amiral Ackbar, qui dirige le Soleil des Etoiles, vient tout juste d’envoyer ses Ailes X au combat. Je vais en faire de même.
-L’amiral Ackbar est ici ? s’écria Kills qui ne revenait toujours pas de l’arrivée inespérée des renforts de la Nouvelle République.
-Lui-même !
-Alors je crois que l’espoir en la victoire vient de changer de camp.
-Croyez bien que j’en suis très heureux.
Dyk Men crut que son cœur de reptiloïde allait s’arrêter de battre quand il vit les deux vaisseaux de la Nouvelle République le prendre pour cible. Un vent d’inquiétude s’empara du personnel de l’Anéantisseur, ce qui força Men à hurler :
-Tirez en priorité sur les renforts Républicains. Ils représentent le plus gros danger potentiel.
Un terrible affrontement s’engagea alors entre les trois bâtiments de guerre qui commencèrent à s’échanger à un rythme infernal de puissantes décharges d’énergie. Et pour la première fois depuis le début de la bataille, la structure de l’Anéantisseur fut secouée par des impacts majeurs. Alors que Dyk Men se stabilisait comme il le pouvait, celui ci marmonna :
-Je ne laisserai personne me voler ma victoire !Personne !
Les Ailes X de la Nouvelle République se déployèrent majestueusement et se précipitèrent au cœur de l’affrontement, ne tardant pas à démontrer leur aisance et leur maniabilité lors des combats spatiaux. Un flot ininterrompu de lasers se déversa sur les chasseurs Kotorns qui furent momentanément déstabilisés, ce qui permit aux forces Républicaines de les abattre les uns après les autres. Une multitude de chasseurs partit en poussière, se désintégrant après une spirale meurtrière.
Mais les chasseurs-bombes restants ne tardèrent pas à recevoir de nouveaux ordres électroniques. Ils se rassemblèrent et se jetèrent sur les forces Républicaines. Celles ci se défendirent aussitôt, conscient du danger. La bataille qui s’engagea ressembla alors à un complexe jeu d’évitements, de poursuites et de tirs. Pendant près de cinq minutes, l’espace ne fut qu’explosions et détonations, soit celles des chasseurs alliés rattrapés par la puissance destructrice des vaisseaux-bombes soit celles des forces Kotorns, anéanties avec précision et dextérité par la coalition Républico-Ferlusienne.
Au milieu de ce déluge de feu et de flammes, les Rogues et les Anges Noirs slalomaient tout en tirant, créant un véritable barrage de lasers autour de leurs appareils. Mak vit un chasseur Kotorn enflammé le frôler à une vitesse stupéfiante avant de se désagréger. Puis il dut faire piquer son propre chasseur pour éviter une carcasse carbonisée et errante. Mak reprit le contrôle de son appareil, anéantit un chasseur-bombe qui l’avait prit pour cible puis rejoignit le reste de son escadron qui se dirigeait à présent vers l’immense destroyer Kotorn.
-Et les gars, je me trompe ou vous avez décidé de tous nous tuer ? demanda le jeune homme dans son unité com.
Concentré sur son objectif, Tel répondit en fronçant les sourcils :
-Les croiseurs Républicains vont avoir besoin d’aide pour anéantir ce destroyer. Nous pouvons leur prêter mains fortes en harcelant notre adversaire commun.
-Mais c’est dangereux !
Eljy ne put s’empêcher de pouffer de rire :
-Je ne sais pas si tu sais mais dans le coin depuis le début de la bataille, cela craint pas mal. Alors, le danger, je crois qu’il est un peu partout autour de nous !
-Bon ça va, j’ai compris, je vous suis.
-Ce serait bien si on avait du renfort à ce titre d’ailleurs, ajouta Wedge Antilles dont la voix ne trahissait aucune inquiétude.
«Il a dû en voir d’autre » pensa pour lui même Mak.
-Rogue Leader, il semble que le reste de nos forces soit aux prises avec les forces ennemies. Certes le combat est acharné mais en faisant cela, ils nous dégagent la voix vers notre cible prioritaire, lança Corran.
-Peut-être mais plus on est nombreux, plus je suis rassuré, répondit Wedge avec un petit sourire.
C’est alors qu’un escadron de X-Wings sortit des soutes du Soleil des Etoiles et se dirigea à pleine vitesse vers la formation que réalisaient les Anges Noirs et les Rogues. Une voix que Wedge connaissait bien se fit entendre :
-Votre offensive contre le destroyer ennemi nous semble prometteuse. Permettez que l’on se joigne à vous.
-Garik, quel bon vent t’amène par là ?
-Le vent de la guerre je le crains. Mais tous ensemble, je ne doute pas que nous puissions ramener la paix.
Tel ouvrit son unité com et fit :
-Escadron Spectre, soyez le bienvenu.
-Trop aimable, Anges Noirs leader.
-Bien, si on allait détruire ce foutu vaisseau, proposa Tel.
-On vous suit avec plaisir, rétorqua Garik Loran.
Les trois escadrons plongèrent aussitôt vers l’Anéantisseur alors que celui ci était aux prises avec les deux croiseurs de la Nouvelle République, s’échangeant des décharges de lasers qui striaient l’espace de traînées colorées.
Sur Ferlus, la matinée qui commençait était baignée de soleil. Un chaud soleil qui réchauffait les cœurs et les âmes et qui tentaient de lutter contre l’anxiété qui s’était une nouvelle fois emparée de la population.
Car celle ci savait, qu’à des milliers de kilomètres de là, son armée était engagée dans une terrible bataille. Un conflit qui déterminerait de l’avenir de Ferlus. Le peuple était derrière ses soldats. Le peuple croyait en ses pilotes et en ses guerriers, comme il croyait en Wellan Bossel.
Celui ci était en train de réajuster sa belle tenue dans son appartement privé. Il se positionna devant un miroir et se coiffa rapidement, s’arrêtant quelques secondes pour expirer lentement. Ces conflits incessants l’épuisaient moralement et physiquement. En tant que dirigeant, il se devait d’être celui qui prenait les décisions cruciales quant à l’avenir de sa planète. Mais décider d’envoyer ses hommes à la guerre était quelque chose de difficile, qui méritait mûres réflexions et qui ne cessait de tarauder l’esprit longtemps après.
« Ais je bien fait ? » pensa Bossel en ajustant la ceinture en cuir de son pantalon. Il ne pouvait encore le dire. On l’avait prévenu il y a près d’une heure et demi que son armée avait engagé le combat contre les forces Kotorns. Bossel n’en savait pas plus même s’il allait rapidement remédier à cette carence. Il devait en effet se rendre au centre de commandement armé de Ferlus, situé sous la terre, dans un complexe réseau de galeries bétonnées. C’était depuis ce centre névralgique que le Premier Conseiller Ferlusien pourrait suivre l’évolution des combats. En espérant que cette évolution serait positive pour l’armée Ferlusienne.
A ce moment là, la sonnerie de la porte d’entrée se fit entendre, tirant Bossel de ses réflexions. D’un pas rapide, il traversa le salon qui avait été totalement refait après l’affrontement que celui ci avait subi lorsque des pirates Neylanais, à la solde de Konn Keveers, étaient parvenus à enlever Bossel.
Le Premier Conseiller ouvrit la porte et découvrit la mine radieuse du Commandant Elyn Deylla. Celle ci était magnifique avec ses traits fins, ses yeux bleus pétillants et ses somptueux cheveux blonds attachés en chignon. Elle lança d’une voix douce :
-Etes vous prêt Premier Conseiller ?
-Oui. Des nouvelles de la bataille ?
-Le dernier rapport que nous avons reçu était plutôt…inquiétant. Apparemment, les Kotorns ont déployé une armée monumentale.
Cette information sembla perturber Bossel qui fronça les sourcils. Puis il regarda de nouveau Deylla et demanda :
-Le Général Sanders n’est pas avec vous ?
-Non. Il m’a dit qu’il nous rejoindrait au Centre de Commandement le plus rapidement possible.
-Très bien. Allons-y alors.
Bossel et Deylla sortirent de l’appartement du Premier Conseiller et retrouvèrent dans un vaste hall luxueusement décoré, Dick Nillis ainsi que deux gardes lourdement armés. Nillis, prenant très à cœur son rôle d’assistant, se précipita vers Bossel et s’exclama :
-Premier Conseiller, je sais que vous êtes pressé mais il faudrait vraiment que vous signiez ce…
-Plus tard ! J’ai des choses bien plus importantes à penser, maugréa le dirigeant Ferlusien.
-Très..très bien, bafouilla Nillis.
Sur ces mots, le petit groupe sortit du magnifique building dans lequel habitait Bossel.
Enton Doll et Alek Solan étaient adossés à un mur en pierre qui faisait le coin d’une large rue. Les deux membres du groupe Supplice, engoncés dans des vêtements qui dissimulaient au maximum leur allure de Kotorn, tentaient d’adopter une attitude la plus neutre possible.
Pour la quatrième fois depuis qu’ils étaient arrivés, Doll se pencha légèrement et regarda dans la direction de l’entrée de l’immeuble dans lequel résidait leur cible.
-Soit patient mon ami, Bossel ne va pas tarder à se montrer.
-Je ne voudrai pas le rater. C’est notre meilleure opportunité.
-Ne t’inquiète pas. Nous allons l’avoir.
A son tour, Solan regarda le lieu où ils espéraient pouvoir tendre l’embuscade. Un speeder blindé attendait patiemment devant le hall d’entrée du building, protégé par deux gardes armés qui ne semblaient pas avoir repéré les deux terroristes.
Le moment idéal pour frapper serait celui où Bossel sortirait du bâtiment, soit quelques instants avant qu’il ne puisse s’abriter dans le speeder blindé.
-Oui, ça va marcher. Je le sens, je le sais ! murmura Solan en affichant un sourire carnassier
-Alek, chuchota Enton Doll.
-Qu’y a t-il ?
-Tu as conscience que même si nous parvenons à assassiner Bossel, jamais nous ne retrouverons les membres de notre groupe.
-Justement, faisons cela en leur souvenir. Pour leur honneur, s’exclama Alek en serrant le poing droit.
-Entendu.
A ce moment précis, des bruits de pas et de conversation se firent entendre. Les deux terroristes comprirent alors que leur cible venait d’arriver en terrain dégagé. Ils n’avaient plus beaucoup de temps pour agir.
-Allons-y. Courage !
-Pour Kotorn, jura Enton.
Alek se contenta d’hocher de la tête puis lui et son complice dégainèrent deux blasters longs noirs. D’un pas décidé, ils sortirent de leur cachette et se dirigèrent vers le petit groupe que menaient le Commandant Deylla.
Les Anges Noirs, les Rogues et les Spectres anéantirent sans problème un groupe de chasseurs Kotorns, qui voyant que l’association de chasseurs alliés se dirigeaient vers l’Anéantisseur, avait décidé de leur barrer la route.
Mal leur en prit, dans un déluge de feu, les vaisseaux ennemis tombèrent les uns après les autres, atteint par la redoutable précision de tirs des Anges Noirs et des Ailes X. Sans même changer de cap, les alliés slalomèrent entre leurs adversaires tout en tirant, créant rapidement un amas de cendre et de débris surchauffés. Le plus dur restait donc d’éviter les morceaux de métal qui étaient propulsés dans leur direction. Mais là encore, les Ferlusiens et les Républicains parvinrent à s’en sortir admirablement. Même si ce fut parfois au prix de frayeur. Comme lorsque le chasseur de Corran obligé de partir dans une vrille vers la gauche, frôla l’appareil piloté par Garik.
Celui ci ne sembla pas s’inquiéter outre mesure quand il aperçut le chasseur de Corran s’approcher irrémédiablement, tournoyant sur lui-même, avant de disparaître sous son chasseur et de réapparaître de l’autre côté.
-Ca t’amuse Rogue 9 de jouer avec les ennemis ?
-Arrête, j’ai bien failli y passer ce coup là. Heureusement que j’ai mes réflexes de Jedi.
-Et bien, tu penseras à remercier Luke en rentrant sur Coruscant alors…affirma Wedge
Corran n’eut pas le temps de répondre, car juste devant lui, les Anges Noirs détruirent deux chasseurs-bombes qui se précipitaient vers eux. La formation de chasseurs traversa les flammes en expansion avant que celles ci ne disparaissent rapidement par manque d’air.
La voix de Tel se fit alors entendre. Elle semblait particulièrement sereine même si Corran savait pertinemment que les chasseurs Ferlusiens avaient subi des dégâts dans la bataille et que seuls leurs boucliers solides avaient pu les protéger jusqu’à maintenant de la fureur meurtrière de l’affrontement.
-Notre cible est droit devant. Quelqu’un a un plan d’attaque ?
Wedge regarda pendant quelques instants l’Anéantisseur qui était toujours aux prises avec le Soleil des Etoiles et le Pacificateur, s’échangeant à un rythme soutenu des puissantes décharges de lasers. La plupart allaient s’écraser avec violence sur les boucliers respectifs des immenses vaisseaux de combat, révélant ainsi l’aura bleutée qui les entouraient.
Même si l’Anéantisseur était bien plus massif que ses adversaires Républicains, ceux ci étaient deux et tentaient donc en conséquence de prendre en tenaille leur cible commune, qui se devait de combattre sur deux fronts à la fois. Cette manœuvre habile de la Nouvelle République empêchait l’Anéantisseur de diriger par exemple toute sa puissance protectrice vers sa proue.
Mais Wedge comprenait très bien que les deux croiseurs Républicains n’allaient pas pouvoir tenir éternellement. La puissance de feu du destroyer Kotorn était considérable et à ce rythme effréné, les déflecteurs du Pacificateur ou du Soleil des Etoiles céderaient bientôt. Il fallait agir avant et il fallait le faire vite.
L’arrivée des renforts avait perturbé les forces Kotorns qui avaient du se réorganiser en conséquence. Cette transition leur avait coûté chère mais à présent, elles faisaient de nouveaux fronts bien que le déploiement de force Républicain les poussaient de plus en plus à des actes héroïques ou démentiels.
-Alors, personne n’a de plan ? On ne va pas quand même se précipiter dans la gueule du loup sans avoir prévu quelque chose! lança de nouveau Tel.
Wedge répondit alors :
-Nous devons agir vite avant que l’espoir en la victoire ne change de nouveau de camp. Nos chasseurs sont équipés de torpilles à protons, servons-nous-en.
-Pas les nôtres, précisa Kern qui semblait s’être quelque peu remis des frayeurs qu’il avait eu en début d’affrontement.
Et pour cause, le Vengeur de Ferlus était bien à l’abri derrière les croiseurs de la Nouvelle République et ne craignait pas grand chose pour le moment.
-Alors vous devrez faire diversion. Attirez la puissance de feu du destroyer Kotorn sur vous, occupez les batteries qui ne pilonnent pas nos croiseurs, cela nous permettra d’obtenir un bon angle de tirs et de balancer toutes nos torpilles où nous le voulons.
-C’est risqué mais j’accepte. De toute façon, nous n’avons pas réellement le choix, observa Tel.
-Je ne te le fais pas dire, répondit Garik.
-Bien…nous n’aurons probablement qu’une seule occasion de réussir. Alors bonne chance les amis.
-Que la Force soit avec vous, fit Corran avec un sourire.
-Ouais, je crois que c’est de circonstance, ajouta Tycho l’air inquiet.
A bord de l’Anéantisseur, un officier de pont se précipita auprès de Dyk Men qui avait le regard fixé sur les deux croiseurs de la Nouvelle République. Les impacts constants de laser commençaient à sérieusement ébranler la structure de l’Anéantisseur qui résistait bien malgré tout.
-Monsieur…
-Qu’y a t-il ? vociféra Men en se retournant
-Je…je suis obligé de vous avertir qu’un groupe de chasseurs se dirige vers nous. Il semble déterminé à en découdre.
Pendant quelques secondes, Men réfléchit à ce que venait de lui dire son officier. Un groupe de chasseurs ne pouvait pas représenter une menace sérieuse pour son vaisseau. Mais il fallait tout de même se méfier.
-Allouez les batteries tribords à leur destruction.
-A vos ordres.
-Et tenez-moi au courant de l’évolution de la situation.
-Bien monsieur.
Aussitôt Dyk Men porta son attention sur ses adversaires directs. La situation ne tournait pas à son avantage et il ignorait s’il parviendrait à remporter la victoire. Une goutte de sueur ruissela sur sa peau écailleuse et Men sentit les battements de son cœur s’accélérer.
Menant l’assaut, les Anges Noirs se retrouvèrent enfin à distance de tirs des batteries de l’Anéantisseur. Aussitôt celles ci se mirent en marche, crachant des décharges énergétiques.
-Evitez les ! hurla Tel
Les Anges Noirs dessinèrent des figures complexes pour éviter les assauts ennemis et plongèrent sur l’immense destroyer Kotorn, relevant le nez de leur appareil au dernier moment, frôlant la structure métallique du vaisseau.
-Donnons le temps aux Rogues et aux Spectres d’agir !
Les Anges Noirs virèrent de bord et accélérèrent, toujours harcelés par les salves adverses qui menaçaient de les atteindre à tout moment. Les membres tremblants devant tant de pression, Eljy envoya son chasseur dans une boucle incroyable, à décrocher l’estomac des pilotes les plus aguerris. Cette manœuvre audacieuse lui permit d’éviter deux décharges destructrices. Mais il n’évita pas la troisième.
L’impact eut lieu au niveau de l’aile bâbord. Malgré les boucliers, le choc fut violent et envoya valdinguer le chasseur dans une vrille incontrôlée. Alors que tout tournait autour de lui et que des alarmes hurlaient dans tout le cockpit, Eljy hurla :
-Je suis touché ! Je n’ai presque plus de boucliers.
Les lasers fusaient tout autour du petit chasseur, manquant de le détruire à tout moment.
-Je suis perdu ! cria de nouveau Eljy qui n’arrivait pas à reprendre le contrôle de son appareil.
-Tiens bon, j’arrive ! s’époumona Zook.
Ignorant le danger, le jeune Ferlusien vola à la rescousse de son ami, passant en rase motte juste au dessus des batteries lasers qui tentaient de le descendre lui et ses amis. Il rejoint Eljy et mit littéralement son chasseur dans la ligne de tirs ennemie. Eljy, le cœur battant la chamade, la sueur coulant dans ses yeux et la peur de mourir lui tenaillant le ventre s’écria :
-Dégage de là, tu ne peux rien faire pour moi !
-Je ne te laisserai pas mourir.
C’est alors qu’une salve destinée au chasseur en perdition d’Eljy frappa de plein fouet celui de Zook qui trembla sous l’impact. Catapulté comme un vulgaire pantin, le petit vaisseau frôla celui d’Eljy à quelques centimètres, arrachant un cri de surprise au pilote.
-Zook !cria t-il
-Je n’ai plus de bouclier et je crois que je perds du carburant !
En effet, un liquide transparent, qui se transformait aussi tôt en glace, s’échappait du vaisseau piloté par Zook.
-Retire-toi ! hurla à son tour Tel qui s’approchait.
-Pas avant la fin de notre mission, rétorqua sur un ton calme Zook
Les batteries de l’Anéantisseur entrèrent de nouveau en action, forçant les Anges Noirs à se lancer dans des manœuvres désespérées pour retarder une mort certaine.
-Mais bon sang, qu’est ce qu’ils foutent ? s’époumona Tel à l’intention des Rogues et des Spectres.
-Ils passent à l’action, répondit Kern.
Tel tourna la tête et vit qu’effectivement, les Ailes X venaient de se précipiter sur l’Anéantisseur, profitant de la diversion dangereuse des Anges Noirs.
-Ne nous décevez pas maintenant les gars, murmura le capitaine de l’escadron Ferlusien.
Toutes les Ailes X expédièrent simultanément deux torpilles à protons qui foncèrent vers le destroyer Kotorn, laissant derrière eux une traînée ionisée.
-Prends ça enfoiré ! s’écria Wes Janson alors qu’il pressait le bouton de mise à feu.
L’amas de torpilles parcourut en quelques secondes la distance qui le séparait de l’Anéantisseur et s’écrasa avec une violence inouïe sur la proue du destroyer. Une explosion et une onde de choc phénoménales se propagèrent et ébranlèrent le vaisseau, anéantissant par la même occasion les déflecteurs avant.
-On dégage de là !hurla Tycho
-Général Bel Iblis, Amiral Ackbar, c’est à vous de jouer, s’écria Wedge dans son unité com.
Presque aussitôt, les deux croiseurs de la Nouvelle République concentrèrent leur puissance de feu sur la proue sans protection de l’Anéantisseur.
Sur Ferlus, Enton Doll et Alek Solan se précipitèrent vers le petit groupe de Ferlusiens. Ils brandirent leurs blasters et ouvrirent aussitôt le feu. Les deux gardes qui protégeaient le speeder n’eurent pas le temps de réagir et furent abattu. Ils s’écroulèrent sur le sol au moment où Elyn Deylla s’écriait :
-Attention !
Wellan Bossel n’eut pas vraiment le temps de comprendre ce qu’il se passait. Il vit deux individus accourir vers lui, l’arme à la main et commencer à tirer à tout va. Tout sembla se passer au ralenti.
Elyn dégaina son blaster et riposta aussitôt, tentant de forcer les terroristes Kotorns à se replier. En vain. Ils semblaient déterminer à lutter jusqu’à la mort. Les deux derniers gardes qui accompagnaient Bossel ripostèrent à leur tour, mais l’effet de surprise était encore dans le camp Kotorn.
Enton Doll visa l’un des gardes avec une extrême précision et le descendit du premier coup tandis que son acolyte en faisait de même avec le second soldat. Il ne restait plus que Wellan Bossel, accompagné de Deylla et de Dick Nillis.
Le commandant des forces armées Ferlusiennes se précipita vers le speeder blindé qui attendait toujours et en ouvrit la porte tout en tirant. Elle se retourna une fraction de seconde pour crier à l’attention de Bossel :
-Montez dans le speeder !
Wellan se mit à courir. Il n’était plus qu’à trois mètres d’un abri providentiel. Mais les terroristes comprirent la manœuvre que tentait d’adopter le Premier Conseiller. Doll s’écria :
-Il va nous échapper ! Alek, abat-le ! Abat-le !
Solan pointa son blaster noir vers sa cible et appuya sur la gâchette. Tournant la tête dans sa direction, Bossel comprit qu’il ne pourrait éviter d’être tué. Contractant ses muscles, s’attendant à l’inéluctable, Bossel vit soudain Dick Nillis bondir devant lui, faisant barrage de son corps. Le laser le heurta en pleine poitrine et l’assistant s’écrasa lourdement sur le sol, les yeux écarquillés de terreur et de souffrance.
Désespéré, Bossel bondit en avant et pénétra dans le speeder blindé au moment ou Doll tentait à son tour de l’abattre. D’un geste violent, Elyn referma la porte du speeder, restant pour sa part à l’extérieur. Elle visa Solan et tira deux fois. A découvert, le terroriste ne put s’abriter à temps. Les tirs le frappèrent en plein abdomen et le forcèrent à basculer en arrière. Il tomba sur le sol goudronné, laissant filer son blaster.
-Alek ! hurla Enton
Celui ci, investi par la rage de vaincre, sortit un détonateur thermique de sa poche, l’activa et l’envoya tout près du speeder ou était abrité Bossel. Même blindé, le véhicule ne résisterait jamais à l’explosion.
-Nom de…, jura entre ses dents Deylla.
C’est alors que rampant sur ses bras, Dick Nillis se dirigea vers le détonateur, le saisit et le fit rouler avec les forces qui lui restaient vers Enton Doll.
Celui ci, surpris par le geste du Ferlusien, fut incapable de bouger. Il regarda Nills dans les yeux. L’assistant afficha un sourire qui disait clairement « vous avez échoué » avant que sa tête ne retombe lourdement sur le sol.
L’explosion fut puissante et propagea une boule de feu qui catapulta Doll en arrière. Le terroriste, affreusement brûlé mais vivant heurta le sol trois mètres plus loin. Elyn attendit que les flammes s’éteignent avant de se précipiter vers le terroriste qui gisait sur le sol. Elle entendit Bossel qui sortait du speeder derrière elle et la suivait de peu.
Deylla se pencha sur Enton Doll qui la regarda alors que ses yeux devenaient vitreux.
-Qui vous a envoyé pour cet attentat ? Qui ?
Doll afficha un petit sourire qui rendait étrange avec ses lèvres tuméfiées et brûlées, avant de répondre :
-Vous risquez… d’être surprise.
-Dîtes moi qui était le leader du groupe Supplice ! Allez !
Et Enton Doll lui dit.
Alors que le terroriste avait fini par mourir, Deylla se releva lentement, n’osant pas croire ce qu’elle venait d’entendre. Elle se retourna vers Bossel qui avait également tout entendu et qui semblait très perturbé.
-Vous…pensez que c’est vrai ? demanda enfin Elyn
-Il n’y a qu’un seul moyen de le savoir. Trouvez le et vérifiez si les accusations de ce terroriste étaient fondées.
-Très bien.
-Et si cela s’avère vrai, démettez-le de ses fonctions et arrêtez-le !
-A vos ordres.
Au moment où Elyn partait en courant, les forces de sécurité et de secours arrivaient sur le lieu de la tentative d’attentat. Bossel s’approcha alors de Dick Nills et constata que son assistant était mort. Une larme roula sur les joues du Premier Conseiller Ferlusien.
Au-dessus de Kotorn, dans la noirceur de l’espace, le Soleil des Etoiles et le Pacificateur harcelaient sans relâche l’Anéantisseur qui commençait à tanguer irrémédiablement. Des pans entiers de métal surchauffés étaient arrachés à la structure de l’imposant destroyer, alors que celui ci tentait tant bien que mal de se défendre.
-Finissons-en ! fit simplement Bel Iblis à bord du Pacificateur.
Dyk Men fut catapulté contre le plafond quand une décharge violente frappa de plein fouet son vaisseau. Alors que des alarmes rugissaient un peu partout à bord de l’Anéantisseur, Men se releva avec difficulté, le dos meurtri.
Il constata avec angoisse que la panique régnait à bord du destroyer et que certains Kotorns pensaient à se diriger vers les capsules de sauvetage.
-C’est impossible, je ne peux pas échouer !
Alors que l’Anéantisseur commençait à pencher sérieusement sur sa droite, Men vit avec un mélange d’atterrement et de peur une salve surpuissante réduire en miette la proue de l’Anéantisseur.
Une immense boule de feu rougeoyante se créa et engloutit la superstructure du destroyer, se propageant de niveau en niveau, à une vitesse stupéfiante. La dernière chose que vit Dyk Men fut les flammes qui s’apprêtaient à l’engloutir à jamais :
-Noooooooooooon !
Il ressentit une immense chaleur, une douleur incommensurable, puis…plus rien ! Ses rêves de victoire venaient de partir en fumée.
Les Anges Noirs étaient encore très proches de l’Anéantisseur quand celui ci commença à se désintégrer petit à petit :
-On dégage de là !fit Tel
Les chasseurs virèrent de bord et commencèrent à s’éloigner au moment où une ultime explosion monumentale déchiquetait à jamais le destroyer Kotorn.
Tel sentit la boule de feu qui le rattrapait inéluctablement, il perçut l’onde de choc qui le poursuivait inlassablement pour ébranler son chasseur puis enfin il vit les flammes qui cernaient irrémédiablement son appareil.
-Tiens bon !
Serrant les poings, Tel parvînt à s’extirper des flammes et à s’éloigner de la zone dangereuse. En proie à une immense joie, il hurla :
-Waouuuuuuh, on l’a eu !
Alors que Tel réintégrait son escadron au grand complet, les immenses débris de ce qui avait été l’Anéantisseur commencèrent à tomber dans l’atmosphère de Kotorn…
Dans l'Acte IV du Dénouement, je vous promets encore du grand spectacle. Histoire de finir la bataille en beauté.