Ohé, y a quelqu'un ??
Bref, étonnament mon aller-retour de vendredi dernier s'est bien passé (avec même 20 minutes d'avance au retour ! Incroyable, ca peut pas être Air France, j'ai du me gourrer d'avion...), j'ai donc du attendre dimanche dernier pour finir TUF.
Est-ce que TUF est le meilleur
NOJ ? Difficile à dire, c'est le seul volume que j'ai lu en V.O.
En plus, soyons clair, je n'ai pas eu de grande révélation, étant donné que j'avais lu en long en large et en travers les critiques à sa sortie en VO, il y'a déjà un certain temps. Mais c'est de la bonne !
Jamais on n'avait suivi l'action autant de l'intérieur de la société Vong. D'ailleurs, attendez-vous à des surprises concernant leur rapport à la religion : c'est vraiment le point le plus étonnant, auquel les autres bouquins, assez pauvres sur le sujet, ne nous avaient pas préparé. Contrairement à ce qui a été pronostiqué sur le topic en question de SWU, les YV sont à peu près tous croyants, à l'exception de Nom Anor et Shimmra. Même les prêtres, qui voient pourtant l'envers du décor, à l'instar de Harrar, ont des convictions religieuses profondément ancrées et inébranlables, convictions que les Jedi se gardent bien de remettre en cause, eux qui finalement assimilent les dieux YV à la Force.
Par ailleurs, Luceno a un talent certain pour faire durer les batailles spatiales et terrestres (qui occupent une bonne part du bouquin) : ça commence par un camp de prisonniers dans la jungle de Selvaris tout droit sorti du Pont de la Rivière Kwai, enchaîne avec l'attaque de Mon Camalari, à qui perd gagne, bataille qui se déplace tout naturellement au-dessus de Coruscant où l'apparition de Zonama Sekot vient bouleverser la donne. L'intrigue avec le virus Alpha Red est remarquablement intégré à l'ensemble, et on regrettera juste le rôle pour le moins réduit tenu par les Jedi dans la défense de la planète, qui pouvait très bien se passer d'eux et n'a finalement jamais été sérieusement menacée par le virus. Il faut en fait plus y voir un symbole, les Jedi s'ouvrant à la Force Unificatrice par le biais de leur liaison symbiotique avec les vaisseaux sekotans, liaison qui aura eu le mérite de rappeler l'humilité à certains et de les remettre sur la bonne voie.
Le morceau d'anthologie est certainement la prise de Coruscant, où rien ne nous est épargné. Les commandos, le Duryam et tout plein de grosses bébêtes, Jacen et son Vong-sense..., les alliances entre castes et/ou commandos de l'alliance vont et viennent au cours de ce roman aussi sûrement que la loyauté de Nom Anor, fidèle serviteur et proche confident de Shimmra qui n'hésite pas trois pages plus loin à prendre la tête des hérétiques. Là où il manoeuvrait dans les précédents romans pour servir ses intérêts, c'est maintenant pour sa propre survie qu'il agit, et rien ne lui est épargné : chacune de ses apparitions est un grand moment tragicomique, et chacun de ses actes pour rétablir une situation compromise ne fait que l'enfoncer un peu plus dans une voie sans issue, à sa grande consternation. Il restera néanmoins fidèle à lui même jusqu'à ses derniers instants. Un grand personnage, quoi qu'on en dise, et pourtant je n'avais pas compté parmi ses inconditionnels jusqu'ici.
Pour ce qui concerne le duel final, on revient en terrain connu, avec trois Jedi contre des ennemis plus nombreux et plus puissants dont ils viennent néanmoins à bout dans un environnement en perpétuel balancement de droite à gauche... j'avoue m'être cru à un moment dans un jeu vidéo, un peu façon dernier niveau de Streets of Rage (ça rappellera quelque chose aux plus anciens d'entre vous). Enfin, inutile de bouder son plaisir, même si la facilité des Jedi face à des adversaires nouveaux et sensés être encore plus forts à de quoi laisser pantois, surtout si on se rappelle le mal qu'ils avaient eu dans Vector Prime pour en tuer un... Bref, Luke décapite Shimmra mais se fait mortellement blesser (qui y a cru trente secondes ?) et Jacen se débarasse d'Onimi de façon pour le moins originale. Qui a dit bizarre ?
Mais le talent de Luceno ne s'arrête pas là. Si tout ce qui précède est bon, voire très bon, sans crier au génie toutefois, en revanche certaines des scènes de l'épilogue, quoiqu'un peu court (30 pages pour un cycle de 19 romans), sont parmi les mieux écrites de tout l'
UE SW. Ca sonne vrai, quoi, surtout grâce à des dialogues vraiment inspirés. A ce titre, la scène où les membres de la ligue des contrebandiers trinquent avec Wedge et Tycho est un monument du genre ! Quel dommage vraiment que Luceno n'ait pas pu approfondir cet épilogue, en revenant plus en détails sur la libération des autres mondes majeurs et en donnant la parole aux réfugiés, insurgés,... quitte à faire un bond de quelques mois pour présenter la situation à la fois au sein de l'alliance et sur Zonama Sekot, un peu à la façon du retour triomphal des Hobbits qui libèrent la Comté à la fin du Retour du Roi.
Mais c'est là chipoter, ce livre enterre de toute façon sans coup férir les quatre qui le précèdent en laissant néanmoins un goût amer : d'une part, ben ça y est, c'est fini (pas pour longtemps, avec la trilo Dark Nest et la série de 9 romans à suivre, mais ce sera plus pareil, et l'interview de Sue, Shelly et Lucy à la fin de TUF n'est pas faite pour me rassurer), et d'autre part, quel gâchis que ce
NOJ.
En étant gentil, on va dire que 9 livres sur 19 valent le coup, dont grosso modo 3 seulement sur toute la deuxième moitié. Et que de promesses non tenues ! Il aura fallu attendre 18 bouquins pour vraiment comprendre le rapport des Vongs à leur dieux et découvrir leur société. Passée la mort d'Anakin, plus rien de dramatique, une majorité des héros s'en sort et au final, malgré une tentative pour introduire des nouvelles têtes, on retrouve encore et toujours les mêmes. On tourne en rond alors que le début laissait envisager des modifications plus spectaculaires.
- Lord Vader...
- Yes, Master ?
- RISE TO SUBMISSION ! I'M STILL BENEATH IN THE SOIL !!