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SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

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Messagepar DreamShapr » Lun 11 Nov 2024 - 11:54   Sujet: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Bonjour à tous ! Je publie ici ma seconde fan-fiction dans l'univers Star Wars, et plus précisément à l'époque du jeu The Old Republic. (Si vous n'avez pas lu Jungle Hurlante, je vous propose de vous rattraper ici : https://www.starwars-universe.com/forum/fan-fictions-hdf-f17/star-wars-jungle-hurlante-t24120.html)
Cette histoire se déroule aux alentours de 3641 BBY, juste avant le reprise de la guerre entre l'Empire Sith et la République Galactique, soit aux environs du niveau 30 dans le jeu, et se concentre sur les Sith aux sein de leurs frontières.
Ceux qui ont déjà joué au jeu pourraient recroiser des personnages connus et auront sans doute une meilleure compréhension de la chronologie des évènements, mais l'histoire peut très bien être lu par quelqu'un qui n'a pas du tout connaissance de l'univers légende ou de cette partie de l'histoire galactique.

Cette nouvelle est probablement ma dernière fan-fiction (du moins, dans un avenir concevable), car même si j'ai pris du plaisir à les écrire et que cela a constitué un bon exercice, je vais retourner à mes propres univers fantasy et science-fiction.
Je publierai un chapitre de cette histoire par semaine, afin de faire durer le plaisir. :D

Je vous souhaite bonne lecture, et j'espère que vous apprécierez de vous plonger à corps perdu dans le Côté Obscur de la Force, car dans cette histoire, les Jedi ne sont pas les bienvenus !
"Mon ascension est inévitable. Un jour, un an, un millénaire, peu importe. Je détiens la patience de la pierre et la volonté des étoiles."
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Messagepar DreamShapr » Lun 11 Nov 2024 - 11:57   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 1

Kaas City
Dromund kaas
Monde capitale de l’empire Sith Ressuscité

Une fine pluie glaciale s'abattait sur les quais de chargement depuis des heures, mais Zane se considérait chanceux. C’était une belle journée sur Kaas City. D’ordinaire, la pluie tombait en torrents et la foudre s'abattait sans discontinuer.
Néanmoins, le jeune homme commençait à être trempé jusqu’aux os malgré son poncho imperméable, et il aurait donné cher pour avaler une boisson brûlante. Il se consola en se disant qu’il pourrait le faire bientôt, alors que les esclaves qui transportaient les caisses jusque dans les transports n’auraient pas cette chance.
Ils devaient se contenter de trimer pour le compte de leur maître, jour après jour sous une éternelle tempête, jusqu’à ce qu’ils meurent ou qu’ils soient vendus. Tel était leur destin.
- On en est où de ton côté, Zane ? fit une voix derrière lui.
Il ne se retourna pas, et attendit que l’humain le rejoigne pour observer le travail des esclaves. Lui aussi portait des vêtements de pluie, et ne cessait de tirer sa capuche sur son visage pour éviter que de l’eau ne ruisselle sur sa barbe. Il s’appelait Clearth.
- Ça ne devrait plus tarder, répondit-il.
- Tant mieux. Le chef est dans l’entrepôt en bas avec les clients. Ils attendent que tout soit chargé pour partir avec la marchandise.
- Hum hum, fit Zane distraitement.
Il savait déjà tout cela. Et il faisait traîner l'embarquement délibérément pour agacer le chef.
- On va boire un verre avec les autres superviseurs après le service ? demanda Cleath. Fêter la fin du contrat ?
- Je ne vais pas pouvoir, désolé. J’ai déjà quelque chose de prévu ce soir.
Cleath eut l’air déçu.
- Ce sera pour une prochaine fois, dans ce cas. Bon, je te laisse finir, je vais descendre m’abriter.
Zane acquiesça d’un signe de tête, mais simplement pour confirmer qu’il avait bien compris, pas pour dire qu’ils remettrait leur soirée à une autre fois. Il n’y aurait pas d’autre fois, et Clearth devrait s’estimer heureux s’il ne le revoyait plus jamais après aujourd’hui.
Une fois son collègue superviseur parti, il se trouvait maintenant seul sur la plateforme avec les esclaves qui chargeaient les navettes.
Il leur fit signe d’arrêter leur travail et les rejoignit.
- Vous pouvez arrêter le chargement. La dernière palette doit rester à terre.
Les esclaves parurent mal à l’aise. Les instructions du superviseur étaient l’inverse des ordres qu’ils avaient reçu plus tôt. On leur avait ordonné que toute la marchandise soit embarquée. Jusqu’à la dernière caisse.
Ils étaient perplexes, et leur malaise était palpable. S’ils désobéissaient à leur superviseur, ils seraient punis, mais s’ils contrevenaient aux ordres du chef, il pourrait leur arriver bien pire. Cependant leur conditionnement était trop fort : ils ne désobéissaient jamais à un ordre direct; aussi ils ne discutèrent pas ses paroles et cessèrent les opérations.
- Ouvrez l’une des caisses, ordonna Zane.
Ils le firent sans enthousiasme, mais s’éxecutèrent néanmoins. C’était l’une des règles les plus importantes qu’ils allaient enfreindre. On ne devait jamais, au grand jamais, ouvrir la marchandise.
L’esclave qui ouvrit la caisse avec un cutter à fusion eut un mouvement de recul quand le couvercle se sépara du reste et qu’il vit le contenu.
Des dizaines de fusils blaster étaient alignés dans les caisses en plastoïde non marquées.
Zane examina la marchandise, puis attendit, ignorant les esclaves de plus en plus inquiets.
Après quelques minutes, le jeune homme perçut enfin le son qu’il espérait entendre depuis longtemps. Celui d’un turbo-ascenseur qui montait.
Le chef Shyrta en sortit, l’air en colère. Il y avait trois humains avec lui. Deux d’entre eux ressemblaient à des civils, mais leurs traits étaient durs, leur posture rigide, et des renflements sous leurs vestes indiquaient qu’ils étaient armés. Ces détails trahissaient leur nature de guerriers. Le troisième portait un uniforme d’officier impérial; un général, comme Zane l’avait espéré.
Le jeune homme glissa une main sous son poncho et activa une balise à sa ceinture.
- Superviseur Zane ! gronda le chef Shyrta. Pourquoi le travail n’est-il pas encore terminé ?
Les quatres hommes se rapprochèrent et Shyrta se figea quand il aperçut la caisse ouverte.
- Mais parce que le trafic d’armes militaires impériales mises au rebut est illégal, chef, répondit tranquillement Zane. Selon les lois, toutes les armes doivent être détruites, et même les officiers doivent s’y soumettre. Je vais devoir vous dénoncer aux autorités.
Shyrta pâlit, mais les trois autres humains ne se laissèrent pas démonter.
Zane se retrouva avec trois blasters pointés sur le visage. Un modèle de service de l’armée et deux autres qui paraissaient illégaux. Sans doute des importations.
Si Zane devait deviner, il parirait qu’ils venaient de lots d’armes achetés par des sociétés écrans dans l’espace hutt, mais qu’en vérité elle avaient été commandés par le SIS, les services secrets de la République Galactique, et livrés aux groupuscules terroristes du secteur Dromund dans une tentative vaine de déstabiliser l’empire.
Les terroristes se nommaient eux-même “le front de libération Dromund”. Comme s’il y avait quelque chose à libérer ! Le secteur était sous la domination de l’Empereur depuis un millénaire. En vérité, tout ce qu’ils voulaient c'était voir l’anarchie s’installer et la glorieuse société impériale s’effondrer.
- Il en sait trop, déclara l’officier. Il faut l'éliminer.
Son regard glacial se tourna vers les esclaves, qu’il désigna d’un mouvement du canon de son arme.
- Et eux aussi, poursuivit-il.
- Hors de question, s’insurgea Shyrta ! Ou alors il va falloir revoir mon paiement ! Vous savez combien coûtent les esclaves de nos jours ?
- Vous serez payé, fit l’un des terroristes. Nous ne pouvons pas nous permettre le moindre témoin.
- Qui êtes vous, jeune homme, demanda le général. Seulement un citoyen concerné, ou un espion ?
- Et vous, général Paxrod ? Êtes-vous un traître par conviction, ou bien par appât du gain ?
Le regard du général se fit hésitant.
- C’est un agent des services secrets ! lança l’un des terroristes. Tuez-le et filons ! Nous sommes compromis !
Zane passa une main sous son poncho et en tira sa propre arme.
- Vous n’irez nulle part, fit-il avec délectation. Nos amis des services secrets arrivent, et il serait dommage que vous quittiez la fête avant qu’ils ne se joignent à nous.
Les terroristes tirèrent, mais leurs décharges de blaster ricochèrent contre la lame couleur sang du sabre laser que leur opposa Zane.
Il savoura leurs expressions et la terreur qu’ils émirent dans la Force quand ils comprirent qui il était.
Les terroristes n’avaient aucune chance face à lui, mais ils résistèrent farouchement. Le général Paxrod, lui, prit la fuite et tenta de rejoindre le turbo-ascenseur.
Zane dévia une décharge de blaster de la lame de son sabre et l’orienta de manière à ce qu’elle touche le général à la jambe, interrompant net sa course. Il s'effondra sur la plateforme détrempée.
Les deux combattants tiraient sans discontinuer, et leur terreur s’était éteinte, remplacée par la ferveur que leur inspirait leur cause ridicule. Dommage, leur effroi était appréciable. Heureusement, Zane pouvait maintenant se nourrir de la douleur du général, et bien sûr de la peur paralysante du chef Shyrta, tétanisé.
Leur jeune homme décida néanmoins d’en finir. En trois coups précis, il trancha les mains qui tenaient les blasters, et la jambe de l’un des deux pour faire bonne mesure.
Il sourit en voyant les corps tressautant de douleur à ses pieds et éteignit sa lame. Puis il attendit.


Le turbo-ascenseur s'éleva de nouveau, et deux dizaines de soldats arrivèrent pour sécuriser la plateforme, tenant en joue les esclaves terrifiés, un Shyrta pétrifié, et trois traîtres blessés.
Un humain en uniforme d’officier vint à la rencontre de Zane.
- Vous avez pris votre temps, Veilleur, s'agaça le jeune homme.
L’agent des services secrets impériaux s’inclina légèrement. Son visage était un masque de sérieux implacable et la Force ne révélait rien de ses émotions. Ces types-là étaient entraînés à ne rien laisser filtrer. Ils lui faisaient parfois penser à des droïdes. Ils accomplissaient leurs tâches avec efficacité et froideur.
- Navré, Excellence, mais nous avons dû sécuriser l'entrepôt avant de vous rejoindre.
Zane désigna la plateforme d’un signe.
- Je pense que vous avez tout ce qu’il vous faut ici. Preuves et coupables au même endroit.
- Effectivement. Beau travail, monsieur. Avez-vous l’enregistrement ?
Le jeune homme décrocha de son col la mini-cam, et la déposa dans la main tendue du Veilleur.
- Il y a tout. Les aveux de Paxrod et ses liens avec la cellule terroriste, et le rôle de Shyrta et de son entreprise de transport.
- Ils sont tous bons pour l'exécution, commenta l’agent des services secrets. Mais que devons nous faire des esclaves, Excellence ?
Zane haussa les épaules.
- Ils n’y sont pour rien. Trouvez-leur un nouvel employeur, ou quelque chose comme ça.
L’agent acquiesça.
- Bien compris.
- Dans ce cas, vous n’avez plus besoin de moi. Je rentre à la Citadelle. Je lirais le rapport de mission quand vous l’aurez rédigé.
- À vos ordres. Un transport vous attend en bas.
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Messagepar Den » Jeu 14 Nov 2024 - 6:37   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Voilà ! Grâce à ce court message, je recevrai une notification à tout nouveau chapitre posté !^^ Comme ça, je suis certain de ne pas oublier de ton histoire.

Mais pour qu’il ne serve pas qu’à ça, j’aurai des questions : elle contiendra combien de chapitre, cette nouvelle ? L’as-tu déjà terminée ?

Sur ce, je te laisse. Je reviendrai bientôt vers ce topic. Une fois que j’aurai terminé « Jungle Hurlante » (Que j’aime ce titre !!).

À bientôt !
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Messagepar DreamShapr » Sam 16 Nov 2024 - 14:16   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Bonjour Den !

La nouvelle comporte 17 chapitres, et oui, elle est déjà terminée, donc vous l'aurez dans tous les cas en intégralité. :)

Voici d'ailleurs le chapitre 2 qui arrive !
Modifié en dernier par DreamShapr le Dim 12 Jan 2025 - 15:19, modifié 1 fois.
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Messagepar DreamShapr » Sam 16 Nov 2024 - 14:25   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 2

Zane prit le turbo-ascenseur pour redescendre, et trouva le transport au niveau de la rue, comme l’avait dit l’officier. Toute la zone était occupée par des soldats impériaux. Ils n’avaient pas lésiné sur les moyens pour cette opération.
C’était compréhensible, tout le monde était sur les dents depuis qu’un groupe terroriste avait fait sauter un croiseur militaire en orbite, avec à son bord un membre du Conseil Noir de l’Empereur, Dark Jadus, et des centaines de membres importants de l’élite impériale.
Le jeune homme s’installa dans le speeder et savoura la chaleur du chauffage. Il était trempé et n’aspirait plus qu’à oublier cette mission, qui n’avait pas été très stimulante. Personne n’était mort, c’était dire à quel point on pouvait la considérer comme ennuyeuse selon les critères Sith.
- À la Citadelle, fit-il au pilote.
Le trajet ne prit que quelques minutes avant que le speeder ne se pose sur la plateforme d'atterrissage du sanctuaire Sith.
Zane aurait probablement dû demander au pilote de se poser plutôt sur l’aire du quartier général des Services Secrets Impériaux, mais il avait envie de se débarrasser de ses vêtements civils détrempés et d’enfiler ses tenues Sith. Il n’aimait pas porter ces vêtements ordinaires, c’était comme s’il avait été rétrogradé dans l’échelle sociale. Son maître pourrait attendre quelques dizaines de minutes pour le débriefing.
Zane sortit sur speeder et entra dans le sanctuaire. Les gardes de l’empereur ne firent rien pour l’arrêter, même s’il ne ressemblait pas à un Sith, mais il espérait ne pas tomber sur un seigneur ou un Dark qui l'interrogerait sur sa présence. Ce serait humiliant de devoir expliquer sa tenue.
Malheureusement, il n’eut pas cette chance. Il ne tomba pas sur un seigneur des Sith, non, mais il tomba sur pire. Il rencontra Chelsas Keacast.
La jeune femme allait quitter la citadelle, suivie par deux acolytes, mais elle se figea net quand elle l’apperçut et un sourire tordu fleurit sur le visage de la Sith aux cheveux écarlates.
- Tiens tiens, Zane, lança-t-elle avec une joie perverse. Qu’est-ce que c’est que cette tenue ? Es-tu si mauvais Sith que ton maître t’envoie travailler comme ouvrier pour que tu te rendes utile ?
- Mission des services secrets, Keacast, et toi ? contra-t-il. Ton maître t'occupe-t-il à quelque chose d’utile, ou bien te contente-tu de passer tes journées à gâcher de l’oxygène ?
Zane était très fier de sa réplique. Il l’avait en tête depuis des jours et attendait le bon moment pour s'en servir.
Les joues de la jeune femme rougirent sous l’humiliation. Sa main se porta par réflexe sur le manche de son arme, et il fit de même.
Il était en infériorité numérique. Même si les acolytes n'étaient pas une menace individuellement, ils pouvaient s'avérer dangereux en soutien de Keacast.
Bien sûr, il était interdit de se battre dans l’enceinte du sanctuaire, mais le temps que les gardes n’interviennent, il serait peut-être déjà trop tard pour certains d’entre eux.
- Tu ne vaux pas les ennuis que me vaudrait ta mort, fit lentement Zane en écartant sa main de son sabre. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, mon maître m’attend.
Elle avait également compris de son côté que ce n’était ni le lieu ni l’heure pour régler leur différend.
- C’est ça, railla-t-elle. N’oublie surtout pas de lui demander de te confier une vraie mission Sith, la prochaine fois.
Elle lui mit un coup d’épaule en passant à sa hauteur pour l'écarter de son passage et poursuivit sa route, le menton dressé.
Par les cornes de Marka Ragnos, elle avait touché juste cette fois. Serait-ce trop demander, une vraie mission ?
Leur rivalité était née six ans plus tôt, au moment même où les deux adolescents avaient posé le pied sur Korriban pour passer les épreuves qui feraient d'eux des Sith. Le père de Keacast était un Sith, ce qui lui avait valu un traitement de faveur auprès des surveillants de l’académie, tandis que la famille de Zane étaient de riches industriels, ce qui lui avait permis d’acheter des alliés parmi les autres aspirants. Ils se trouvaient dans le même groupe de prétendants, et de là était née leur détestation mutuelle.
Il ne put s'empêcher de la regarder s’éloigner et d’admirer sa silhouette. Le fait qu’elle était terriblement séduisante ne venait qu’envenimer la situation.
Elle avait réussi les épreuves de Korriban en se fiant à la force brute, tandis que Zane s’était montré expert en tromperie, manipulations et s’était focalisé sur le maniement de la Force.
Ils concouraient tous les deux pour l’apprentissage sous la tutelle des mêmes maîtres, mais la naissance plus élevée de Keacast lui avait valu d’être sélectionnée par Dark Mhuil en personne, tandis qu’il devenait l’apprenti du seigneur Ignis qui avait apprécié les compétences de Zane. Il se moquait bien de Dark Mhuil, mais à l’époque, cela l’avait enragé que son maître ait une place plus élevée dans la hiérarchie Sith que le sien.
Il soupira et prit le chemin des ses quartiers.


La douche brûlante lui fit un bien fou, et il oublia un instant Keacast et les missions ennuyeuses sous la pluie.
Il remit avec plaisir ses bures noires, enfila ses bottes et accrocha son sabre laser à sa ceinture, puis tira sa capuche sur son visage. Enfin, il ressemblait à ce qu’il était vraiment.
Il quitta ensuite ses appartements et prit le chemin du quartier général des services secrets impériaux, où son maître avait son bureau.
Les agents secrets, les analystes et les techniciens qu’il croisa dans les couloirs le saluèrent respectueusement. Ils le connaissaient tous, puisque lui et son maître étaient rattachés à la sphère du renseignement impérial et qu’il passait une grande partie de son temps ici ou en mission pour les services secrets. Il leur répondit d’un bref bonjour ou d’un signe de tête. Il les connaissait aussi, savait quels étaient leurs postes et se rappelait des fois où ils avaient travaillés ensemble, mais détestait avoir à se souvenir des numéros accolé à leur désignation. C’était comme l’agent qu’il avait vu plus tôt pendant la mission. Etait-ce le Veilleur 12 ? Non, 14 ? Cela l'agaçait au plus haut point. Heureusement, il avait rarement à faire l’effort de s’en rappeler.
Il entra dans le bureau de son maître, mais le seigneur Ignis n’était pas seul. Une femme aux cheveux blonds se tenait de l’autre côté du bureau, et son sabre laser l’identifiait comme l’une des leurs.
- Ah, Zane ! fit Ignis. Nous parlions justement de toi. Tu te souviens de mon ancienne apprentie, Lana Beniko ?
- En effet. Bonjour.
- Bonjour, répondit la Sith l’étudiant du regard. Beau travail tout à l’heure. Cette fois, le général Paxrod ne s’en tirera pas.
Zane acquiesça d’un signe de tête. La mission avait été pénible -après tout, il avait fallu qu’il se fasse passer pour un superviseur, et donc qu’il travaille vraiment- mais d’une simplicité enfantine. Il n’y avait pas vraiment de quoi se vanter.
- Si vous voulez bien m’excuser, reprit Beniko. Je dois aller faire mon rapport à Dark Arkous. Encore une fois, bon travail.
Les portes se refermèrent derrière elle, laissant le maître et l’apprenti se dévisager mutuellement.
Le seigneur Ignis était un humain d’une cinquantaine d’années, qui portait une courte barbe. Il n’avait rien de très impressionnant et sans ses tuniques Sith, on aurait pu le prendre pour n’importe quel citoyen. Ses détracteurs se moquaient d’ailleurs souvent de son manque d’ambition et disaient qu’il était plus administrateur que Sith, mais il avait un esprit tactique très impressionnant. Il le mettait seulement au service de l’empire au lieu de chercher sa propre ascension à tout prix. Zane respectait cela.
De manière générale, il appréciait son maître, ce qui était assez rare chez les Sith. Les autres se contentaient de les craindre ou de les respecter.
- J'ignorais que Dark Arkous s'intéressait à cette affaire, fit Zane pour rompre le silence. Et je m’étonne que notre maîtresse Dark Zhorrid ait accepté de partager ses ressources avec lui.
- Arkous fait partie de la sphère des Délits Militaires, et c’est lui qui a fait mener l’enquête sur le général Paxrod. Ce n’est pas la première infraction que nous avons à lui reprocher.
- Alors pourquoi est-il toujours en vie ? s’étonna Zane. Il aurait dû être exécuté au premier faux pas !
- Il vient d’une famille puissante, qui compte quelques Sith dans ses rangs. C’est ainsi qu’il a échappé à toute punition, mais cette fois c’est la fin pour lui.
- C’est pour cela que c’est à moi que vous avez confié la mission et pas à un Opérateur, devina l’apprenti. Vous aviez besoin qu’un Sith le prenne la main dans le sac pour ajouter du poids à son accusation.
- En effet. Remarquable analyse.
Zane se permit un rapide sourire.
- Merci, mais vous n’avez pas répondu entièrement à ma première question. Qu’en pense Dark Zhorrid ?
- Rien du tout, répondit le seigneur Sith. J’ai préféré ne pas l’ennuyer avec les détails.
- Ah ! ricanna Zane. Je me demande encore pourquoi elle est toujours en vie. Je me doutais qu’elle ne contrôlait rien de ce qui se passe dans sa sphère en voyant Cerbère en roue libre et le ministre du Renseignement sembler se noyer sous le travail, mais vous venez de me le confirmer en me disant qu’elle ne vous contrôle pas non plus. Croyez-vous que les autres conseillers noirs se laissent berner par son faux air d’autorité ?
Le seigneur Ignis écarta les bras pour signifier que la question le dépassait, mais son regard était amusé.
- Elle est loin de faire l’unanimité au conseil, d’après les rumeurs qui courent.
- Alors pourquoi la laisser en vie ? Elle n’est pas Dark Jadus. Elle n’a ni la puissance, ni l’intelligence de son père. Je suis sûr que vous et moi pourrions la faire disparaître.
Le maître Sith éclata de rire.
- Pourquoi ? Tu tiens à faire de moi un conseiller ? Brigues-tu également son siège au conseil, plus tard ?
- Pas vraiment, non.
Pas du tout, même. Travailler pour les services secrets ou les contrôler ne l'intéressait pas. S’il le pouvait, à la fin de son apprentissage, il ferait comme Lana Beniko et demanderait à être affecté à une autre sphère d’influence. Offensives Militaires, peut-être, ou bien Mystères. Il s’était toujours senti l’âme d’un érudit ou d’un stratège, mais en aucun cas d’un espion.
- C’est bien ce que je pensais. Et le siège au conseil ne m'intéresse pas non plus, pour l’instant. Je me contente du statu-quo et de l'incompétence de Zhorrid pour agir librement.
- Très bien. Et quelle sera ma prochaine mission ? Cerbère avance-t-il dans sa traque des terroristes qui ont tué Jadus ?
- Ses meilleurs agents sont sur le coup. J’imagine que tu ne veux pas participer ? Comme la mission passée, tu estimes que c’est gâcher tes talents ?
Zane savait que ses émotions l’avaient trahi, aussi il estima inutile de mentir.
- En effet. Je préférerais une mission qui convienne mieux à l’un des nôtres.
- Tu as soif de combats, je le sais. Mais ne t'inquiètes pas, je sens que cela viendra bientôt. Les escarmouches entre nous et la République se multiplient et il ne suffirait que d’une étincelle pour embraser la galaxie et faire repartir la guerre. Cela viendra bientôt.
- Je l’espère, maître.
- En attendant, tu peux prendre un peu de repos. Je te recontacterai quand j’aurais une mission pour toi.
Zane s’inclina et sortit. Un peu de repos, cela signifiait pour lui moins d’oisiveté que pour la plupart des gens. Il profiterait d’une grande partie de ce temps pour s'entraîner et étudier la Force.
Bien sûr, cela ne signifiait pas pour autant qu’il n’allait pas garder un peu de temps pour s’amuser !
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Messagepar Den » Dim 17 Nov 2024 - 8:58   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

DreamShapr a écrit:Bonjour Den !

La nouvelle comporte 15 chapitre, et oui, elle est déjà terminée, donc vous l'aurez dans tous les cas en intégralité. :)

Voici d'ailleurs le chapitre 2 qui arrive !

Merci pour ces informations supplémentaires, l’ami.

Donc, 15 chapitres qui sont déjà tous écrits. Super ! J’ai hâte de commencer !

Mais il faudra être patient. J’ai encore ton autre histoire à lire avant ! ;)

En tout cas, sois sûr que je me plongerai dans l’Ancienne République avec ton récit ! Le Côté Obscur, ça change un peu du reste !

À bientôt alors !
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Messagepar DreamShapr » Sam 23 Nov 2024 - 12:49   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 3

Cantina Nexus,
Kaas City

La cantina était bondée, comme toujours. Les étages inférieurs étaient occupés par les citoyens impériaux suffisamment riches pour se payer l’entrée de l'établissement, mais dans les étages supérieurs, comme dans celui où se trouvait Zane, on trouvait beaucoup de membres de l’élite impériale.
Des descendants de vieilles familles, des hauts officiers, et bien sûr, des Sith.
Zane était assis dans un box confortable, avec deux de ses amis les plus proches. Le premier s’appelait Santdion Calbade, Sith ayant récemment terminé son apprentissage, et le second était Daytdrav Rangren, aristocrate impérial. Il n’était pas sensible à la Force, mais sa famille et celle de Zane étaient unies dans un partenariat commercial particulièrement lucratif pour les deux parties depuis plus de quarante ans, et les deux jeunes hommes avaient pratiquement grandi ensemble.
Une serveuse twi’lek portant un collier d'esclaves vint leur servir les boissons commandées. Zane la remarqua à peine, mais il vit que Santdion la suivait des yeux tandis qu’elle s’éloignait.
- Elle t’interesses ? demanda Daytdrav d’un ton traînant.
Le Sith fit un geste désabusé.
- J’aurais bien besoin d’une esclave, mais je ne peux pas me le permettre. Je ne suis pas aussi riche que vous deux.
- Pars sur un monde neutre dans la bordure et capture-en une toi-même, suggéra Zane.
Santdion grogna.
- Et la former moi-même, aussi ? Non merci. Sans compter qu’on ne me laissera jamais partir. Il y a trop de travail ces temps-ci.
- Quoi de neuf au ministère de la guerre ? demanda Zane.
- Bah, tout un tas de choses, répondit-il en comptant sur ses doigts. Le roi d’Aldérande a été détrôné par l’un des nôtres et la maison Thul est en ébullition. La grande traque à été remportée par un quasi-inconnu. Taris est sur le point d’être détruite par l’apprenti du seigneur Zash. Nos forces s'intéressent aux stims de Quesh, et des conflits éclatent partout. Tout le monde murmure que le traité de Coruscant ne tardera pas à voler en éclats.
Le regard de Zane se mit à briller. Le traité de Coruscant, un aberration qu’il n’arrivait pas à comprendre, le seul défaut du plan autrement parfait de l’Empereur. Sans ce traité, l’empire dirigerait la galaxie depuis plus de vingt ans, et les Jedi auraient enfin été éliminés.
Une fois le traité brisé, le conflit avec la république reprendrait enfin et les Sith prendraient ce qui leur revenait de droit : le pouvoir.
La guerre créerait des opportunités, des occasions de briller. Dans le creuset des champs de batailles, Zane s'éleverait. Telle était la voie des Sith.
Santdion le regarda et éclata de rire.
- Tu te vois déjà mener l’assaut et commander des armées, Zane ? Si tu veux que les officiers de Dark Ravage te remarquent, il te faut une action d’éclat. Arrêter des petits trafiquants ne suffira pas, et tes capacités d'infiltration ne les impressionneront pas.
Le jeune homme soupira.
- Tu es au courant, alors ?
- Tout le monde est au courant, fit doucement Daytdrav. Keacast l’a raconté sur tous les toits. Elle aurait pu le hurler sur les réseaux holo que ça n’aurait pas fait plus de bruit.
- Bien sûr, les seigneurs ont juste hoché la tête quand ils ont appris que Paxrod a été arrêté. Il savent que c’est du beau boulot, mais ils ne le diront jamais à voix haute. C’est les apprentis le problème. Ils pensent tous que ce n’est pas le travail des Sith, et ils le répètent si fort que même leurs maîtres finiront par le croire. Si encore tu cherchais la trace de ceux qui ont tué Dark Jadus…
- Je t’ai déjà dit que je ne suis pas sur cette mission, répondit sèchement Zane. Cerbère a envoyé un de ces nouveaux prodiges et ses alliés dans un petit bijou à la pointe de la technologie pour ça. D’après ce que j’en sais, ça avance.
- Dommage. Ça aurait attiré à coup sûr l’attention du Conseil Noir. Peut-être même de l'Empereur en personne.
Zane sentit un frisson le parcourir quand son ami prononça le nom de leur maître suprême. Son esprit se tourna par réflexe vers le vortex d'énergie du Côté Obscur qu’il sentait à des klicks de là. Le temple noir. Jamais il ne s’était senti plus proche de l'Empereur qu’en empruntant ses couloirs hantés de créatures perverties par l'énergie sombre qui se dégageait des lieux.
Oui, attirer l’attention de l’Empereur, voilà quelle était l’ambition la plus profonde du jeune homme. Un objectif dont la plupart des Sith n’osaient même pas rêver. Mais Zane avait une ambition dévorante. C’était ce qui alimentait le Côté Obscur en lui, et ce qui le rendait extrêmement dangereux.
- Ma prochaine mission sera plus importante que de la simple contrebande, affirma-t-il. Si le traité est sur le point d’être violé par nous ou la République, je ne doute pas que maître Ignis ne trouve à m’employer sur un théâtre important.
- Je bois à ça ! lança Daytdrav en levant son verre.
Tandis que Zane faisait de même, il sentit une légère perturbation dans la Force.
- Ne te retourne pas, murmura Santdion. Keacast vient d’entrer.
- Je sais. J’ai reconnu son parfum putride avant même qu’elle ne monte dans le turbo-ascenseur.
- Quand te décideras-tu à la tuer ? Elle t’empoisonne la vie depuis trop longtemps !
- Et si je la tue, tout le monde me soupçonnera. Non, il me faut être plus malin que ça. J’attends la bonne occasion, voilà tout.
- N'attends pas trop, grogna le Sith. Ou elle te prendra de vitesse. Je détesterai la voir parader tous les jours avec son air narquois sans toi pour le lui faire ravaler.
Zane se retourna enfin, pour voir Keacast s’éloigner avec des amis.
- Ne t’inquiètes pas, fit-il calmement. Quand le moment sera venu, elle comprendra enfin lequel de nous deux est le meilleur Sith.
Un mince sourire fleurit sur son visage, et ce sourire annonçait mille souffrances.
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Messagepar DreamShapr » Lun 02 Déc 2024 - 14:46   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 4

Quartier Général des Services Secrets Impériaux, Citadelle, Dromund Kaas.
Neuf jours plus tard.


C’était l’ébullition au sein des services secrets. Dark Jadus, l’ancien conseiller noir, était mort pour la deuxième fois. Même pour un Sith, cela faisait beaucoup.
Mais cette mort-ci était la véritable. Le Conseil Noir s’en était assuré.
Jadus avait été un génie. Un sociopathe, certes, et un homme étrange que peu de ses pairs comprenaient, mais un génie tout de même. Son complot pour faire croire à sa disparition et prendre le contrôle de l’empire était extrêmement bien pensé, même s’il avait fait beaucoup de dégâts. Si Zane pouvait mettre la main sur les véritables rapports des services secrets, et non les données expurgées que le Conseil Noir rendrait aux archives, il y apprendrait sans doute beaucoup de choses. Des puissants secrets, ou des perles de sagesse, à défaut.
Mais Jadus avait échoué. Il avait commis sa seule et unique erreur : il avait sous-estimé la véritable valeur d’un agent surentraîné et de ses alliés parce qu’ils n'étaient pas sensibles à la Force, et ceux-ci l’avaient affaibli avant de prévenir le Conseil. Il était très facile de tomber dans de pareils travers quand on grimpait au sommet de la pyramide du pouvoir Sith. Zane travaillait avec beaucoup d’agents semblables; il n’oubliait jamais que même s’ils n’étaient pas comme lui, ils pouvaient beaucoup.
Les Sith et les Jedi n’étaient pas les seules forces avec lesquelles compter dans la galaxie. Celui qui oubliait ça risquait de se faire arracher la tête par un mandalorien ou de se faire transpercer par la lame d’un guerrier Morgukai.
Dans tous les cas, la mort de Jadus avait entraîné du changement. Dark Zhorrid était encore en sursis, mais sa position était un peu meilleure qu’avant. Cerbère avait été promu Ministre des services secrets et un nouveau Cerbère venait de le remplacer. Une ancienne Observateur provenant d’un programme d'amélioration génétique. Un véritable ordinateur humain.
Ce que Zane voulait vraiment savoir, c’est ce que cela entraînerait comme changements pour son maître et lui. Et cela tombait bien, car le seigneur Ignis l’avait justement fait appeler.
Zane n’avait pas vu son maître plus de quelques minutes depuis que ce dernier l’avait envoyé arrêter Jadus avec les forces du Conseil. Cela avait été l’occasion tant attendue pour le jeune homme de se faire remarquer par ses supérieurs, et cela avait fonctionné.
Après le retour de la force d’assaut, Ignis avait passé un long moment en débriefing avec les auxiliaires du Conseil, puis il avait été très occupé par la supervision des opérations de nettoyage des dégâts des éradicateurs de Jadus. Zane avait participé, mais ils n’avaient pas vraiment pu échanger sur d’autres sujets.
Quand le jeune Sith entra dans le bureau de son maître, celui-ci étudiait un hologramme avec un Observateur.
- Zane ! lança Ignis. Dis-moi ce que tu sais de la Ligue du Nouveau Soleil.
Une entrée en matière particulière, mais pas inhabituelle. Ignis était trop pragmatique pour s'embarrasser de politesse ou des traditions en matière de salutation.
Zane creusa dans sa mémoire.
- Hum, c’était il y a deux cents… trois cents ans, je crois. Un groupuscule humain qui voulait tenter de détruire les Sith et de “reprendre” le contrôle de l’empire. Si mes souvenirs sont bon, ils ont tenté d’assassiner l’Empereur en croyant que le Conseil Noir allait ensuite s’entretuer et qu’ils pourraient rassembler le peuple sous leur bannière pour prendre le pouvoir.
Ignis acquiesça.
- C’est ça. Mais ils ont sous-estimé la garde d’honneur obscure et leur pitoyable tentative n’a même pas dépassé les portes de la Citadelle. En représailles, l’Empereur a fait bombarder la planète depuis laquelle ils opéraient, dans le secteur Bosthirda. Tous leurs partisans ont ensuite été traqués et éliminés.
- Comme si l’empire pouvait exister sans l’Empereur et les Sith, fit Zane d’un air dégoûté. Mais pourquoi me parlez-vous d’eux ?
- Regarde, répondit seulement son maître. Observateur six, si vous voulez bien…
- Bien sûr, seigneur, fit l’officier en lançant l’holo.
L’image montrait une ville. Impériale, de toute évidence, vu l’architecture parfaitement ordonnée. Mais de quel monde, Zane n’aurait pas pu le dire.
Il n’y avait rien de particulièrement remarquable sur les images dans les premières secondes. Juste une place devant un bâtiment officiel, occupée par des citoyens vacants à leurs affaires. Une scène en apparence banale.
Puis une violente explosion fit trembler l’image. La tour impériale s’effondra sur la place avec violence. Quand la poussière retomba, un hologramme flottait au milieu des débris. Un emblème impérial, mais au centre doté de plus de rayons. Le vieux symbole de la Ligue du Nouveau Soleil.
- C'était il y a vingt heures standards, expliqua Ignis. Sur Avamu Prime.
- Je ne suis pas familier avec ce système, avoua Zane.
- Ce n'est pas surprenant. Observateur ?
- Oui, monseigneur. Avamu est un système colonisé il y a plus de cinq siècles, à la frontière des régions inconnues. Trois planètes habitables autour d’une naine rouge. Pas de ressources particulières. Ce sont des mondes en majorité agricole, mais ils comportent de grandes métropoles tertiaires. Population totale : treize milliards d’habitants. Avamu prime : sept milliards.
- Je vois. Alors quelqu’un a repris le flambeau de la Ligue du Nouveau Soleil ?
- C’est ce qu’il semblerait.
- Mais une seule attaque ne serait pas suffisante pour nous impliquer tous les deux, peu importe le nombre de vies perdues, hasarda Zane. Il y a plus que ce qui semble sur l’holo, non ?
- Exact, répondit son maître avec un petit sourire de satisfaction. Premièrement, trois Sith ont été tués dans l’explosion. Vu l’historique de la Ligue, il paraît évident qu’ils étaient la cible. Deuxièmement, la bombe utilisée contenait du baradium de qualité militaire. De qualité impériale pour être précis, d’après les radiations.
Zane se figea. Le baradium était l’un des explosifs les plus puissants de la galaxie. Cette substance était très bien protégée. Il fallait être le dernier des idiots pour laisser perdre une charge de baradium. Ou le pire des traîtres.
- C’est beaucoup plus grave que de la contrebande de blaster, mais je distingue un thème commun. C’est pour cela qu’on s’adresse à nous ?
- Pas vraiment. Disons que notre rôle dans l’arrestation de Jadus a attiré l’attention du Conseil Noir sur nos capacités, et qu’il souhaite nous voir sortir de Kaas City pour évaluer notre vrai potentiel.
Ignis grimaça. Il semblait très agacé de quitter son “travail d’administrateur”, comme l’appelaient ses détracteurs. Zane, quant à lui, devait se retenir de sourire. Il avait été repéré par le Conseil. C’était ce qu’il attendait depuis longtemps.
- Ce sera tout, Observateur, lança le maître Sith.
Celui-ci s’inclina et sortit.
- Le reste est confidentiel ? demanda Zane, amusé.
- Non, mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre, et il n’est pas comme nous.
- Je vous écoute.
- Le Conseil se fiche éperdument des vies civiles perdues dans l’explosion, mais en revanche, il n'apprécie pas que l’on assassine des Sith et que l’on lui vole du matériel qui pourrait servir pour la guerre. En temps normal, il réglerait la question en faisant un exemple sanglant. Cependant, en ces temps troublés, même les seigneurs noirs doivent faire un effort pour rassurer la population. Pour leur montrer que leurs vies comptent à leurs yeux.
- Je vois. C’est donc une opération de communication.
- Plus ou moins. Ils veulent que nous détruisions la Ligue le plus publiquement possible.
- Très bien. Qu’y a-t-il comme forces sur place ? Combien des nôtres ?
- Aucun.
- Aucun ? s’étonna le jeune homme. C’est un système souverain, nous devrions avoir une dizaine des nôtres, au moins !
- Presque tous les Sith du système ont été redéployés il y a quelques jours à destination des systèmes frontaliers de la République, en cas de reprise du conflit. Ceux qui restaient pour maintenir l’ordre sont ceux qui sont morts.
- Ils ont frappé au pire moment.
- En effet. Le chaos créé par le complot Jadus et la prévision d’une nouvelle guerre ont occupé toute notre attention ces derniers mois. Nous n’avions pas pensé qu’une menace en profiterait pour ressurgir depuis l'intérieur de nos frontières. Nous ne savons rien de la Ligue, mais ils sont suffisamment puissants pour avoir détourné du matériel critique et tué trois des nôtres. Il ne faut pas les sous-estimer.
- Dans ce cas, remarqua Zane, il est peut-être imprudent de la part du conseil de nous envoyer seulement tous les deux.
- Ais-je dit que nous serions seulement deux, apprenti ? fit le maître Sith d’un air amusé. Oh non ! Dark Mhuil nous accompagnera, ainsi que son apprentie.
Le sourire du Sith se fit plus large, comme s’il se nourrissait de l’horreur de son disciple.
-Vous étiez ensemble sur Korriban, non ? Je suis sûr que vous formerez une bonne équipe. Après tout, vous ne voudriez pas décevoir le Conseil Noir, n’est-ce pas ?
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Messagepar DreamShapr » Sam 07 Déc 2024 - 21:13   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 5

Frégate impériale Transcendance.
Un jour plus tard.

La plupart des gens n’aimaient pas l’hyperespace, même les pilotes. Pas comme ils aimaient l’espace normal. Les lignes constamment en mouvement et les jeux de couleurs pouvaient rapidement donner la nausée, et on ne pouvait tenir qu’un temps devant cette vision avant de tourner les talons.
Mais si Zane paraissait quant à lui avoir le regard rivé dans ce vortex hypnotique, en vérité, il ne le voyait pas du tout.
Son corps se tenait debout devant la grande baie de transparacier de la passerelle, mais son esprit était bien au-delà.
Immergé profondément dans la Force, il laissait sa conscience emplir le vaisseau. Il ressentait le malaise des officiers de pont qui s’inquiétaient qu’un Sith puisse regarder par-dessus leur épaule à tout moment. Il sentait la concentration nerveuse des techniciens et des officiers du bloc moteur; il éprouvait l'effort et la douleur des soldats en entraînement dans leur section. Il percevait toutes les émotions des milliers d’hommes et de femmes qui composaient l’équipage du vaisseau et s’en nourrissait pour renforcer son lien avec le Côté Obscur.
Sa conscience s'étendait à chaque plaque de duracier du bâtiment, à chaque circuit électronique, à chaque rivet. Il lui semblait tenir la puissance des moteurs dans la paume de sa main. Il n’avait qu'à serrer le poing pour réduire la frégate en tas de métal inerte dérivant dans l’immensité de l’espace.
Chaque centimètre carré du vaisseau était à sa portée, sauf une section vers laquelle il n’osait pousser sa conscience. Une salle emplie d’une aura obscure, créée par la présence de deux maîtres Sith en réunion. Il préférait ne pas les interrompre par ses exercices.
En revanche, il ne voyait aucun problème à étendre sa présence vers une autre aura sombre. Celle de Keacast, dans sa cabine.
Comme il serait facile de faire sauter la cloison et de la projeter dans l’hyperespace sans combinaison… Peut-être l’aurait-il fait, s’il avait été hors de portée des sens de leurs maîtres. Et si la déstabilisation de la superstructure du vaisseau n’aurait pas risqué de tous les tuer.
La présence de Keacast se tendit soudain vers lui, et il se sentit repoussé. Contrarié dans sa méditation, il rappela à lui toute sa conscience et réintégra son corps.
Une douleur atroce lui apprit qu’il avait dû passer des heures debout, immobile devant la baie, et que sa circulation sanguine avait grand besoin d’être stimulée.
Il se mit à faire les cents pas sur la passerelle, ce qui augmenta considérablement le niveau d’inquiétude des officiers de pont.
Il ne s'arrêta que lorsque la douleur disparut, et se tourna vers la capitaine du navire.
- Quand arrivons-nous ?
- Cent-soixante deux minutes, Excellence, fit la femme d’un ton parfaitement calme, mais en évitant de croiser son regard. Pouvons-nous faire quelque chose pour vous ?
- Ça ira, capitaine. Prévenez-moi quand nous nous apprêterons à quitter l’hyperespace.
Il se détourna et quitta la passerelle.
Pendant sa méditation, il avait pu établir un plan mental assez précis du vaisseau. Il savait qu’il y avait un espace d'entraînement vide, deux niveaux au-dessous de lui. Parfait pour un entrainement au sabre laser pour combler l’attente.


Les quatres Sith se trouvaient sur la passerelle quand le Transcendance émergea de l’hyperespace au milieu du système Avamu.
Dark Mhuil, qui regardait l’espace à travers la baie, était un humain d’une soixantaine d'années au visage marqué par les années d’utilisation du Côté Obscur et par les cicatrices de la guerre. Malgré son âge, il avait toujours une carrure impressionnante sous son armure sombre, et son regard brûlait de pouvoir. Deux pas derrière lui, Keacast portait une armure similaire et n’avait pas dit un mot depuis son arrivée sur le pont.
Le seigneur Ignis portait une bure Sith et consultait des données sur son datapad en caressant négligemment sa barbe d’une main. À ses côtés, Zane, la capuche de sa cape relevée, constituait une présence inquiétante.
- Contactez le moff Minwan, ordonna Dark Mhuil à l’officier des communications.
Un hologramme apparut sur la passerelle. Celui d’une humaine d’âge moyen portant un uniforme impérial décoré de galons pourpres.
- Excellences, s’inclina-t-elle. Soyez les bienvenus dans le système Avamu. Ma navette est en route. Je serai à bord dans peu de temps.
- Très bien, répondit Mhuil sans émotion. Nous vous attendons.
L’hologramme pâlit avant de s'effacer.
Zane tourna un regard interrogatif vers son maître, et cela n’échappa pas à l’attention de Dark Mhuil.
- Parle, jeune homme.
- Merci, Seigneur. J’avais une question. Pourquoi Minwan nous a-t-elle fait envoyer une frégate pour venir nous chercher sur Dromund mais n’est pas venue elle-même ? C’est étrange. A moins qu’elle n’ai peur de trahir des secrets qu’elle n’est pas censée garder en se trouvant trop longtemps en notre présence…
- Elle a prétexté des problèmes de sécurité, et trop de travail à faire pour quitter le secteur, répondit Ignis.
- Tu la soupçonne d’être des leurs ? demanda Mhuil.
- Sauf votre respect, monseigneur, seul un officier doté de très hauts accès de sécurité aurait pu fournir du baradium à la Ligue.
Le seigneur Sith approuva lentement.
- Bien vu, mon garçon. Je me rappelle maintenant pourquoi les surveillants de Korriban te gardaient à l'œil.
Zane eut un mince sourire, et il vit Keacast se tendre presque imperceptiblement.
- Ton maître et moi avons également envisagé cette possibilité. Mais si elle est bien la traîtresse, nous le saurons bientôt.
Zane s’inclina légèrement pour confirmer l’affirmation, tandis qu’un officier approchait nerveusement du groupe.
- Excellences. La navette du moff Minwan va atterrir dans le hangar amiral.
- Bien, nous allons l’y attendre. Apprentis, restez ici.
- Bien maître, fit Keacast, faisant entendre le son de sa voix pour la première fois.
Mhuil quitta la passerelle d’un pas vif, accompagné par Ignis. Même s’ils avaient des caractères très différents, les deux seigneurs Sith semblaient bien s’entendre.
Zane attendit qu’ils soient sortis, puis il se tourna vers Keacast.
- C’est l’une des habitudes de ton maître de laisser son apprentie en arrière ? Comment peux-tu apprendre quoi que ce soit dans ces conditions ?
La jeune Sith lui adressa un regard froid. Le simple fait qu’ils n’aient pas déjà sorti leurs armes pour s’entretuer était un miracle, mais ils savaient tous deux qu’avec le Conseil Noir qui suivrait de près le succès de la mission, il valait mieux ne rien faire de stupide. Même les aspirants sur Korriban n’avaient pas officiellement le droit de s’entretuer. Bien sûr en pratique, c’était autorisé tant qu’on ne se faisait pas prendre, mais ici, si l’un d’eux tuait l’autre, le survivant serait exécuté sommairement. La mission passait avant toute rivalité, et ils devraient se supporter le temps qu’elle durerait.
- Je n’ai pas vu ton maître objecter quoi que ce soit, répliqua-t-elle finalement. Il est vrai que Dark Mhuil croit en la valeur de l’auto-apprentissage et des tests périlleux, mais il ne m’a jamais vraiment mise à l’écart comme maintenant. Peut-être craint-il que notre présence à tous ne mette trop la pression à la gouverneure.
- Possible… Si elle est bien la traîtresse, il vaut mieux qu’elle ignore que nous le sachions jusqu’au bon moment.
Zane aperçut au loin la navette de Minwan amorcer son approche et la suivit du regard quelques instants.
- J’ai senti ta présence me toucher, tout à l’heure, fit calmement Keacast. Mais tu semblais être partout à la fois dans le vaisseau. Comment fais-tu ça ?
- Je n’ai pas pour habitude de révéler mes secrets, fit Zane avec un sourire sans humour.
Un éclair de colère traversa le regard de la Sith.
- Eh bien que je ne te reprenne plus le faire en ma présence, lâcha-t-elle. Si tu tentes encore un contact pareil, je te trouverai physiquement et je te tuerais.
- Cette fois, Zane ricanna, amusé.
- Mon contact est si désagréable que ça ? Très bien. Je ne le ferai plus.
La jeune femme se rembrunit.
- Y’a intérêt, grommela-t-elle.
Zane sentit une perturbation dans la Force, une seconde avant qu’une violente secousse fasse trembler le vaisseau et ne manque de le projeter à terre. Keacast n’eut pas cette chance. Vif comme l’éclair, il l’attrapa par le bras pour éviter qu’elle ne s’écrase contre les baies de transparacier aux travers desquelles on voyait une langue de flammes et de débris s'élever du vaisseau.
Toutes les alarmes se mirent simultanément à sonner.
L’explosion semblait provenir du hangar où avait atterri la navette du gouverneur.
Sans savoir vraiment pourquoi, Zane décrocha son sabre laser et l'activa, juste à temps pour parer une décharge de blaster tirée par un officier de passerelle.
- Mort aux Sith ! hurla-t-il. Vive le Nouveau Soleil !
Comme répondant à son signal, l’enfer se déchaîna sur la passerelle. Les officiers se mirent à s’entretuer. Les premières secondes furent fatales à un grand nombre de loyalistes, qui n’eurent même pas le temps de sortir leurs armes avant d’être abattus par les mutins, puis les forces s’équilibrèrent.
Tandis qu’il parait les tirs le visant et tentait d’évaluer la situation, Zane vit le capitaine s'effondrer, touchée par une décharge. Dans le chaos de la fusillade, il n’avait pas vu qui avait tiré.
Keacast, quant à elle, avait rapidement décidé de se jeter dans la mêlée, abattant loyalistes et mutins sans distinction. Les tirs se concentrèrent sur elle, et Zane eut suffisamment de répis pour étudier les moniteurs de la passerelle qui avaient survécu au combat.
Des sections entières du vaisseau étaient représentées en rouge, les portes blindées étaient fermées dans beaucoup d'autres pour éviter les pertes d'oxygène, et les caméras indiquaient que des combats se déroulaient dans toute la frégate.
Zane comprit rapidement que la situation était hors de contrôle. La frégate était sévèrement endommagée, et sans rapport des techniciens, il ne pouvait dire si elle risquait de se disloquer.
- Keacast, il faut évacuer ! cria-t-il par dessus le vacarme.
Elle poignarda un officier, puis se tourna vers son comparse Sith le temps de lui faire un signe de tête.
Zane la rejoignit, et à eux deux, ils se frayèrent un chemin à travers métal et chair vers la sortie de la passerelle.
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Messagepar DreamShapr » Dim 15 Déc 2024 - 17:12   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 6

Alors qu’il arrivaient au turbo ascenseur, le courant lâcha. L’éclairage s'éteignit un instant, avant de se rallumer et de se mettre à briller d’une couleur rouge sang, tandis que le générateur de secours prenait le relais.
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda Keacast en frappant rageusement sur le panneau d’appel de l’ascenseur.
Ses tentatives restaient sans réaction. Soit le turbo-ascenseur était endommagé, soit il n’était plus alimenté.
Zane fit appel à la Force, et celle-ci le submergea d’émotions qui n’étaient pas les siennes. La douleur des blessés, la peur des combattants, la ferveur des fanatiques, et surtout, la colère noire de la jeune femme à côté de lui. Il utilisa ces émotions pour alimenter le Côté Obscur, et tendit brusquement la main devant lui.
Les portes de l'ascenseur s’arrachèrent brutalement et furent projetées dans le puits.
- J’ai vu sur les cams que le hangar des chasseurs n’a pas été touché, fit Zane. On sort par là.
Sans attendre la réaction de Keacast, il sauta dans le puits, ralentissant sa chute en plantant son sabre laser dans les parois.
Heureusement, son exploration psychique du vaisseau, plus tôt, lui avait permis d’établir une carte mentale qui les mènerait à destination si les sections étaient toujours accessibles.
Il se stabilisa en face des portes du pont Zeta, et utilisa une nouvelle fois la Force pour ouvrir les portes et quitter le puit du turbo ascenseur. Keacast sortit à sa suite.
Il y avait eu des affrontements aussi dans cette partie du vaisseau, à en croire les corps et les traces de carbone sur les murs.
Qui, des loyalistes ou des mutins, l’avaient emportés, le Sith ne pouvait le dire.
- Dépêchons nous, fit-il à Keacast qui s’était figée.
Il y avait encore de l'oxygène et de la gravité artificielle sur ce pont, mais cela ne durerait peut-être pas.
- Il faut faire demi-tour, fit la jeune femme avec gravité. Rejoindre nos maîtres.
Zane s'arrêta net.
- Tu sens encore la présence de ton maître ? demanda-t-il, stupéfait.
Celle du seigneur Ignis avait disparu de la Force immédiatement après l’explosion. Il avait probablement été vaporisé.
La jeune femme ferma les yeux.
- Non, répondit-elle après une seconde.
- Blast ! Alors c’est qu’ils sont morts tous les deux, et si on traîne ici, c’est ce qui nous attends aussi. Il faut qu’on prévienne Dromund Kaas.
La mention du Conseil parut secouer Keacast, qui se mit à courir dans les coursives, devançant Zane.
Au détour d’un croisement, ils tombèrent sur un groupe de soldats. C’était sans doute des loyalistes, puisqu’ils ne leur tirèrent pas dessus, et Zane dû empêcher Keacast de les massacrer quand elle passa à leur hauteur en lui agrippant le poignet qui tenait son arme.
Les soldats tentèrent de leur demander des ordres, mais les Sith ne s'arrêtèrent pas dans leur course.
Leur survie était la seule chose qui importait.
Ils finirent par déboucher dans le hangar des chasseurs, dans lequel le chaos régnait. Des vaisseaux s’étaient décrochés de leurs pinces d'arrimage et s’étaient écrasés contre le sol. Des feux brûlaient ici et là.
- On prend celui-là, fit Keacast d’un ton péremptoire en désignant un chasseur. Je pilote.
Zane ne protesta pas. Il n’était pas pilote de chasse, et se savait encore moins capable de manoeuvrer un bombardier Legion, lourd et peu maniable. D’un autre côté, il ignorait si Keacast savait le faire, mais il n’avait pas d’autre choix que de lui faire confiance.
Les deux Sith bondirent jusqu’à l’écoutille et se glissèrent dans le cockpit. Zane s’installa au poste d’artilleur.
La jeune femme lança les systèmes et fit chauffer les moteurs.
- On est toujours relié à la pince d’amarrage, commenta-t-elle. Tu peux arranger ça ?
- Je vais voir, répondit Zane en étudiant les consoles devant lui.
La vaisseau était lourdement armé : canons laser, torpilles à protons, quelques mines et une chose qui pouvait les tirer d'affaires : des drones de combat.
- J’ai trouvé. Prépare-toi à nous faire sortir de là en vitesse.
Il lança un drone, et le programma pour viser la pince.
La roquette déchira le duracier et le chasseur se décrocha pour tomber comme une pierre en direction du sol.
Un équipage de non-sensitif aurait sans doute été tué, mais Keacast avait des réflexes fulgurants. Elle mit les gaz et le chasseur ne fit que racler le sol du hangar du bout d’une aile.
Zane força un passage à travers les portes blindées à coup de torpilles, et ils jaillirent de la frégate à pleine puissance moteur. Ils se stabilisèrent à quelques klicks du vaisseau.
Celui-ci faisait peine à voir depuis l'extérieur. Plus d’énergie, des sections entières ravagées, de l’oxygène et des flammes s’échappant d’un peu partout. S’il était encore récupérable, il allait passer un bon moment en réparation aux chantiers navals.
- On fait quoi maintenant ? demanda Keacast en se tournant vers Zane.
- Je suppose qu’on a pas d’hyperpropulseur ? Ou de comm longue portée ?
- C’est un chasseur. Évidemment que non.
- Alors on a deux choix : on trouve un émetteur planétaire sécurisé pour contacter le Conseil, ou on réquisitionne un vaisseau et on retourne sur Dromund.
- Dans tous les cas, il faut qu’on se pose sur une planète au plus vite, alors. Avant que la ligue n’envoie des renforts pour nous abattre.
- Exact.
- Tant mieux, parce que de toute façon on a pas beaucoup de carburant.
Zane se raidit sur son siège.
- Quoi ?
- Le vaisseau n’a pas été ravitaillé. Si je tenais le technicien responsable du hangar, je le tuerais moi-même…
- On peut aller jusqu'où ?
La jeune Sith entra des données sur ses moniteurs et Zane se tordit le cou pour regarder par-dessus son épaule.
- Avamu Prime uniquement. On ne peut pas atteindre les autres planètes. Une lune, ce serait possible, mais je n’ai pas de données sur leur habitabilité.
- Va pour Avamu Prime, alors. Mais il va falloir se soustraire au contrôle aérien et se poser discrètement. Si la ligue a assez de partisans pour neutraliser une frégate, ils doivent être partout. On ne peut pas se fier à la garnison sur place, ni aux civils.
La jeune femme grimaça.
- Alors on considère le système comme hostile ? Par l’Empereur, c’est un système conquis depuis des siècles !
- Ouais, je sais. Ne restons pas là. J’ai l’impression d’être une grosse cible facile.
Keacast tira les commandes et le bombardier bondit vers Avamu Prime. Zane dériva toute la puissance des armes vers les moteurs. Inutile de rester exposé plus longtemps que nécessaire.
- Blast, entendit-il Keacast jurer pour elle-même. Deux seigneurs Sith morts, une frégate lourdement endommagée… Comment on va expliquer ça au Conseil ?
C’était une excellente question. Zane préférait ne pas y penser, car la réponse ne leur plairait sûrement pas.
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Messagepar DreamShapr » Dim 22 Déc 2024 - 12:30   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 7

- Ça se présente mal, fit Keacast en serrant les doigts sur les commandes.
- J’ai trop de signaux sur mes moniteurs. J’ai besoin d’éclaircissements. Qu’est-ce que tu vois ?
- Le trafic aérien est pratiquement arrêté autour de la planète. Je vois des patrouilleurs et des frégates. Un barrage.
Zane s’immergea dans la Force et eut confirmation des paroles de la jeune Sith. Il sentait la nervosité des vaisseaux civils arrêtés et le sérieux et la détermination de l'équipage des vaisseaux militaires.
- Procédure standard après une attaque. Ils ne savent pas que nous avons survécu et notre transpondeur est coupé. Ils ne peuvent pas nous repérer.
- Ils capteront les émissions des moteurs quand on passera à proximité. Amis ou ennemis, dans le doute, ils nous abattrons.
- Stang. On ne peut pas contourner ?
- Le vol atmosphérique va rapidement brûler ce qu’il nous reste de carburant. Si on contourne, on pourrait être forcé de se poser dans une zone déserte.
- On a une chance d’échapper au feu des frégates ?
- Oui. Mais mince.
- De toute façon, on a pas d’autre choix. Tentons-le.
- J’espère juste qu’il n’ont pas déployé de chasseurs, lâcha-t-elle. Autrement on est mort.
Keacast enchaîna une série de manœuvres, mais les alarmes du cockpit se mirent à sonner quand les frégates les prirent pour cible.
Des lasers déchirèrent la tranquillité de l’espace et teintèrent brièvement l'intérieur du bombardier de vert en frôlant la verrière.
- Rends-toi utile et canarde-les, Zane ! grinca Keacast en faisant plonger le vaisseau vers la planète.
- On a dérivé toute la puissance des lasers sur les moteurs ! répondit celui-ci, impuissant. Et les drones et les missiles refuseront d’attaquer des transpondeurs alliés !
Le bombardier fut violemment secoué soudainement et les alarmes crièrent encore plus fort. Ils avaient été touchés !
- Rapport d'avaries ! lança Zane. Boucliers à dix pourcent. On a perdu le stabilisateur arrière et la moitié de nos capacités offensives, on…
- La ferme ! lança Keacast. J’ai besoin de me concentrer !
Zane se tut. L’un de ses principes personnels était de ne jamais contrarier celui qui tenait votre vie entre ses mains.
Le vaisseau se mit à trembler et la verrière se couvrit de flammes tandis qu’ils entraient dans l'atmosphère. Les tirs avaient cessé. Ils s’étaient peut-être mis hors de portée des frégates, mais piloter un bombardier endommagé et conçu pour le vol spatial dans l’atmosphère d’une planète restait sans doute la partie la plus risquée du plan.
Zane eut l’espoir qu’ils allaient réussir à s’en sortir quand ils eurent traversé les couches les plus hautes de l'atmosphère, mais le bombardier fut soudain heurté par quelque chose, et les deux Sith furent projetés en avant, heurtant les sangles de leurs harnais qui mordirent dans leur chair.
- Qu’est-ce que c’était ? hurla Zane.
- Le vent !
Le vent ? Ses yeux s'écarquillèrent quand il comprit. Ils n’avaient pas étudié les conditions climatiques de la planète. Sans doute était-elle battue régulièrement par des vents très violents, ou bien ils étaient simplement tombés en pleine tempête.
Le bombardier tremblait violemment et prenait parfois de puissants à-coups, faisant craindre au jeune Sith qu’il tombe en morceau en plein ciel.
- Je vois la ville, fit Keacast entre ses dents serrées. Je vais réussir… à nous poser.
Tandis qu’elle disait ces mots, l’appareil fut frappé par une violente bourrasque qui arracha l’une des ailes et l'entraîna dans une vrille incontrôlée.
Zane, persuadé de sa mort imminente et passant en revue dans son esprit tous les jurons qu’il connaissait, pouvait maintenant voir les lumières de la ville tournoyant à travers la verrière.
Keacast réussit à reprendre le contrôle assez tôt pour transformer leur chute libre en atterrissage désespéré, et l’appareil percuta violemment quelque chose de dur.
Puis tout devint noir et Zane perdit connaissance.


La douleur lui embrumait l’esprit, mais une petite voix lui soufflait que s’il ne se réveillait pas immédiatement, il allait mourir.
Il ouvrit les yeux avec difficulté, et vit les flammes derrière les tâches qui assombrissaient sa vision. La peur du feu, ce réflexe hérité des origines de l’espèce humaine, le transperça comme la lame d’un sabre laser.
Mais au lieu de la laisser le paralyser, il s’en nourrit. Il se servit de la terreur et de la douleur pour alimenter la puissance du Côté Obscur qui se mit à brûler en lui.
Le métal autour de lui grinça tandis qu’il s’écartait, repoussé par le pouvoir de la Force.
Il détacha d’une main tremblante les sangles de son siège et se leva en vacillant.
Il tourna son regard vers l’une des parois du cockpit et celle-ci explosa vers l'extérieur, lui offrant une voie de sortie par là ou aurait dû se trouver l’aile gauche de l’appareil.
Il s’extraya de la machine en feu et aspira l’air pur à grandes goulées.
Maintenant qu’il n’était plus en danger imminent, la peur s’en allait, et la douleur seule ne suffisait pas pour canaliser le pouvoir qu’il utilisait.
Il devait se mettre en sécurité avant que le feu du Côté Obscur ne redevienne braises.
Alors qu’il s’éloignait de la carcasse en flamme du vaisseau, son instinct lui intima de jeter un dernier coup d'œil. Et lorsqu’il le fit, il vit le feu se refléter sur une chevelure rousse. Keacast.
Elle était évanouie dans son fauteuil, penchée en avant, tout son poids reposant sur les sangles. Un peu de sang avait coulé sur son visage.
Il faillit tourner les talons et abandonner la jeune femme à une mort certaine. Il faillit vraiment le faire.
- Argh ! Par les abysses !
D’un geste plein de rage, il utilisa la Force pour extraire le fauteil de la jeune femme des debris et l’attirer près de lui.
Au sommet de sa forme, il aurait tranché les sangles d’un seul coup précis de sabre-laser, mais dans son état actuel, il prit l’arme à deux mains et sectionna les liens avec précaution.
Il souleva la jeune femme inconsciente et la jeta sur son épaule, avant de s’éloigner à pas lourds.
Il fallait quitter les lieux avant que les autorités n’arrivent.


Le quartier était miteux. Des usines et des entrepôts, principalement. Les rues étaient sales, mal éclairées, et les murs des bâtiments étaient délabrés et couverts de graffitis.
A bout de forces, Zane s'arrêta dans une petite ruelle, derrière des conteneurs, et déposa son fardeau sans douceur. Keacast ne fit pas un bruit en touchant le sol.
Le jeune Sith se laissa glisser contre le mur jusqu’à toucher terre.
La situation n’était pas brillante. Il était blessé. Pas de blessures importantes, mais tout un tas de petites, ce qui allait beaucoup l’handicaper. Keacast, en revanche, avait été frappé sérieusement. Lorsqu’il posa deux doigts sur sa carotide pour trouver son pouls, il sentit que son souffle n’était pas régulier. Elle avait quelques côtes cassées, assurément, sans compter qu’elle avait dû souffrir aussi d’un traumatisme cranien.
S’il n’y avait plus personne dans ce corps, il serait vraiment furieux. Il ne l’avait pas porté sur un klick pour rien !
Elle nécessitait des soins urgents, mais il n’avait rien sur lui pour l’aider. C’était un Sith, pas un Jedi. Lui ne se promenait pas avec du matériel médical pour sauver les petits animaux des villes, comme l’espèce de rat-limace de la taille d’une main qu’il voyait manger des ordures un peu plus loin.
Cependant, l’animal lui donna une idée.
Il tendit une main vers la créature et tenta d’entrer en contact avec son esprit primitif.
- Appelle tes petits camarades, ordonna-t-il.
L’affreux animal se mit à siller. Zane ne put cependant dire si c’était l’effet de son ordre ou s’il l’avait brisé en entrant dans son esprit.
Il eut sa réponse rapidement. D’autres créatures arrivèrent de partout, longeant les murs et surgissant des canalisations et des aérations. En quelques minutes, il y en eut des dizaines.
Un sourire froid fleurit sur le visage du jeune Sith et il déchaîna tout le pouvoir qu’il lui restait.
Les créatures couinèrent, avant de s'effondrer l’une après l’autre, mortes.
Elles n’étaient pas très grosses, mais elles étaient nombreuses, et la force vitale qu’il leur arracha suffit à soigner une partie de ses blessures. Il déversa le reste dans le corps de Keacast, et elle parut respirer plus librement.
Il attendit quelques minutes, et la jeune femme se reveilla. Sa main se porta immédiatement à la poignée de son sabre et Zane sut qu’elle n’avait pas perdu l’esprit.
- Mauvaise idée, la prévint-elle. Dans ton état, je te tuerais avant que tu n’ai pu activer ta lame.
- Pourquoi..., articula-t-elle avec difficulté.
- Crois-moi, si j’avais pu te laisser mourir, je l’aurais fait. Mais je ne suis pas idiot. Nos chances de survie sont bien meilleures si nous sommes deux. Je propose une trêve. On cesse de se battre et on coopère, comme on l’a fait pour quitter le vaisseau. On sort d’ici ensemble, on règle la situation auprès du Conseil Noir, et une fois que tout ceci est derrière nous, alors on enterre nos différents une fois pour toute l’arme à la main. Qu’est-ce que tu en dis ?
- Si je… refuse. Tu me tue tout de suite, c’est ça ?
- J’en ai peur. Je ne vais pas te traîner de force. Sortir ta carcasse des débris du vaisseau à déjà été suffisamment pénible.
- Alors… D’accord.
- Excellent ! Maintenant bougeons nous. Tu as encore besoin de soins, et je ne tiens pas à rester dans cet endroit puant plus longtemps que nécessaire.
La jeune Sith se releva difficilement, en s’aidant du mur. Zane ne fit pas un mouvement pour lui faciliter la tâche. Il la jaugeait. Si elle n’était pas capable de le suivre, il devrait la tuer. Le Côté Obscur ne s'encombrait pas de poids morts.
Mais elle parvint à se mettre debout, cracha un peu de sang, et lui adressa un regard noir.
- On fait quoi, alors ?
- On se dirige vers un endroit plus civilisé. Nous devons être dans le secteur industriel. Allons au centre-ville. Personne ne nous cherchera là-bas.
Zane se mit en marche, et Keacast le suivit à pas lourds.
- Stang, j’ai l’impression que je suis passé sous les répulseurs d’un char, grinça-t-elle.
- Ouais, lâcha-t-il. Je les retiens, tes atterrissages. La prochaine fois, c’est moi qui pilote.
Zane tira son capuchon par-dessus son visage pour masquer ses coupures et ecchymoses, dissimula la poignée de son sabre et prit la direction de la ville dont les tours jaillissaient vers le ciel à des klicks de là, sa compagne d’infortune sur les talons.
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Messagepar DreamShapr » Sam 28 Déc 2024 - 14:39   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 8

Keacast était faisait de son mieux pour le cacher, car il n’était pas dans la nature des Sith de révéler une faiblesse, mais elle était lourdement blessé, Zane le voyait dans sa progression laborieuse.
Les quelques forces qu’il lui avait transmises lui avaient probablement sauvé la vie, mais elle aurait besoin de plus de soins.
La révélation faillit lui arracher un petit rire. Il avait sauvé la vie de sa rivale. Ne pas la tuer alors qu’elle était vulnérable pouvait se concevoir, parce qu'ils étaient en mission, mais sacrifier un peu de son propre pouvoir pour la sauver, voilà qui n’était pas non plus dans la nature des Sith. Aurait-elle agit de même à sa place ?
Cela importait peu. Il se convainquit qu’il l’avait épargné uniquement pour réussir la mission afin de se voir élevé par le Conseil Noir, et parce que sa mort entrainerait la disparition de leur rivalité et du pouvoir qui découlait de la haine et de toutes les émotions qui alimentaient le Côté Obscur chez lui. La tuer serait sacrifier encore plus de pouvoir que de l’avoir sauvé. Oui, cette explication en valait une autre.
Ils finirent par arriver dans la banlieue de la ville. Le quartier semblait ancien et dégradé, miteux. Bien, la probabilité d’y rencontrer des soldats serait plus faible.
Il était tard, aussi les rues étaient quasiment désertes et ils parcoururent un bout de chemin avant de commencer à attirer l’attention des passants.
Keacast, avec ses cheveux couleur de feu et son armure abimée, était plus repérable que lui, tapis dans sa cape sombre. De plus, la jeune femme commençait à montrer des signes de fatigue, et il ne pouvait pas la laisser s’effonder en pleine rue.
- Par ici, fit-il en la prenant par le bras.
Il lui fit tourner au détour d’une petite ruelle et avait décidé de lui laisser quelques minutes pour se reposer, mais son idée mourut quand il vit que la ruelle était déjà occupée.
Autour de leurs motos swoops customisées, un petit groupe d’une demi-douzaine d’humains semblait consommer quelques substances illégales.
Ils ne furent pas long à les repérer, et se dirigèrent vers eux. Ils semblaient armés uniquement de vibrolames. Les blasters étaient bien trop difficiles à se procurer pour des citoyens impériaux sur un monde colonisé depuis si longtemps.
- Eh, vous deux ! lança l’un des motards. C’est notre territoire ici.
Zane s’avança à leur rencontre.
- Nous ne faisions que passer, fit il en levant les mains pour désamorcer la situation.
Ils l’ignorèrent, leur attention rivée sur Keacast. Dans l’obscurité de la ruelle, ils ne pouvaient voir son armure et ses blessures, mais distinguaient son profil et sa silhouette.
- Alors ma jolie, on est perdue ? fit un autre avec une lueur d’avidité dans le regard.
- Tu vas voir si je suis perdue, cracha-t-elle en dégainant son sabre laser.
La lueur écarlate éclaira les visage terrifiés des criminels, et la Sith leva une main.
L’homme qui avait parlé se raidit soudainement et porta les mains à sa gorge, étouffant, mais Keacast s’effondra après une seconde. Son sabre laser quitta sa main et s'éteignit, et l’homme put reprendre sa respiration.
Mais avant qu’ils n’aient pu réagir, Zane intervint. Il frappa les têtes de deux types entre elles, puis porta un crochet vicieux à la mâchoire d’un autre. Les trois derniers furent soulevés dans les airs et projetés violemment contre les murs de la ruelle.
L’affrontement ne dura pas plus de quelques secondes, et tous les motards se retrouvèrent inconscient sur le sol répugnant de la ruelle.
Zane porta la main à son sabre laser et hésita. Keacast, en dégainant son arme, les avait trahis. Il y avait désormais des gens qui savaient que des Sith étaient en ville, mais il jugea improbable que des rebus de la société comme ces types semblaient l’être les dénoncent aux autorités.
Il se pencha auprès de la Sith. Elle s’était évanouie. La colère avait obscurci son jugement et elle avait puisé dans la Force alors même qu’elle tenait à peine debout.
Il secoua la tête. Idiote.
Elle semblait si vulnérable, étendue ainsi. Paisible, aussi. A la voir dans cette obscurité, on aurait dit une jeune fille comme les autres, avec l'âge d’être toujours étudiante. Jamais on aurait pu penser que de nombreuses personnes avaient péris par sa main, et qu’elle était destinée à grimper les plus hauts échelons du pouvoir impérial. Si elle sortait vainqueure du duel inévitable qui l’opposerait un jour à Zane, bien sûr...
Il aurait pu la réveiller d’une claque, mais il ne parvint pas à s’y résoudre. Au lieu de cela, il la secoua doucement jusqu’à ce qu’elle émerge.
- Où ? demanda-t-elle faiblement.
- Tu t’es évanouie. Maintenant remue-toi, ou je pourrais décider que j’en ai assez de te sauver la vie.
Il la releva et la porta vers les swoops plus qu’il ne l’aida à marcher, et la déposa sur la selle de l’un d’entre eux.
- Ils… sont encore vivants, articula-t-elle.
- Je sais, mais un meutre de masse attirerait beaucoup plus l’attention des autorités qu’un simple vol. Surtout que je doute que ces types aillent se plaindre.
- Tu sais piloter ces trucs ? demanda-t-elle tandis qu’il démontait un compartiment pour accéder aux câbles.
- Évidemment, répliqua-t-il avec morgue. Celles-ci sont un peu artisanales, mais le modèle de base a été conçu et vendu par ma famille.
La moto démarra en vrombissant, et Zane s'installa aux commandes.
- Accroche-toi, fit-il, et il s’assura que la jeune femme lui obéisse et passe ses bras autour de sa taille avant de mettre les gaz.

La trajet pour le centre ville, qui leur aurait pris des heures à pied dans l’état de Keacast, ne leur prit que quelques minutes en swoop.
Zane gara le véhicule volé dans un coin à l’abri, puis aida sa compagne à atteindre le vestibule d’un petit hôtel, à quelques rues de là.
La femme à l’accueil les regarda avec suspicion quand ils entrèrent, mais Zane prit les choses en main.
Concentrant tout son pouvoir dans ses mots, il s’approcha du comptoir.
- Ma petite-amie et moi voudrions louer une chambre pour la nuit.
- Votre petite-amie et vous voulez louer une chambre pour la nuit, répéta la femme, le regard vitreux. Mais vous êtes blessés et…
- Vous voulez nous louer une chambre, insista-t-il.
- Je veux vous louer une chambre.
Elle effectua une série de manipulations sur son ordinateur et lui tendit une carte d’accès.
La femme cessa de lutter contre sa manipulation mentale et elle se détendit. Elle approcha sa main d’un terminal de paiement, mais il la devança.
- Nous avons déjà payé, tout est réglé.
- Vous avez déjà payé, bien sûr. Tout est réglé.
- Rien ne nous distingue des autres couples que vous avez l’habitude de voir dans votre établissement.
- Vous êtes un couple absolument normal. Passez une bonne nuit.
- Merci, fit Zane en prenant le pass.
Il aida Keacast à marcher jusqu’à l’ascenseur. La femme à l’accueil semblait déjà les avoir oublié, elle ne leur jeta pas un regard de plus.
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Messagepar DreamShapr » Lun 06 Jan 2025 - 18:59   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 9

La jeune Sith se tassa contre une paroi aussitôt que les portes de l’ascenseur se furent refermées sur eux.
À la lumière des éclairages jaunâtres de l’ascenseur, il put voir qu’elle était vraiment très pâle.
- Tu ne vas pas me lâcher maintenant, hein ? demanda-t-il.
Elle fit non de la tête, mais même si elle avait été au seuil de la mort, elle ne l’aurait jamais avoué. L’entêtement était l’une de ses caractéristiques principales. C’était en partie ce qui la rendait aussi énervante aux yeux de Zane.
Les portes se rouvrirent et il la traîna jusqu'à leur destination.
- Tu aurais pu prendre deux chambres, murmura-t-elle tandis que le pass lui ouvrait l'accès à une petite suite composée d’une chambre, un minuscule salon et d’une salle de bain.
- Si la rumeur se répandit que deux Sith sont en vie, ils chercheront deux personnes, pas un couple qui partage la même chambre.
Il la déposa sur un siège dans lequel elle s'effondra et la jaugea d’un regard critique.
- Et puis, je pourrais m’assurer que tu ne meures pas pendant la nuit, comme ça.
- D’accord… mais je prends le lit.
Il ricana.
- Dans tes rêves. Tu devras utiliser la force pour m’y contraindre et dans ton état, je l’emporterais sans problème. Mais il y a plus urgent. Nous devons inspecter tes blessures.
Lui-même était blessé, et le sang qu’il perdait encore de quelques plaies avait imbibé sa tunique, mais rien n’était préoccupant. Il ne pouvait pas en dire autant de Keacast.
- C’est bon, fit-elle. J’ai juste besoin d’un peu de repos.
- Oui, pour te vider de ton sang.
Il la toisa d’un regard dur.
- Tu veux vivre ? ôte cette armure. Il doit y avoir une trousse de secours dans la salle de bain. Je reviens dans une minute.
Il ne fut pas long à la trouver, elle était en évidence sur l’un des murs. Il l’ouvrit et inspecta son contenu. Pas de patchs de bacta, ni de nécessaire de sutures, évidement, mais des compresses, des pansements, du désinfectant et un vibroscalpel.
Ça ferait l’affaire, si les blessures de Keacast n’étaient pas trop graves.
Quand il revint dans le salon, la jeune Sith avait bougé, mais elle portait encore son armure.
Une sourde colère l’envahit. Il allait contre tous ses instincts pour la sauver, et elle résistait ?
- Si tu souhaites mourir… lâcha-t-il avec hargne.
- Je… je n’y arrive pas, murmura-t-elle. Aide-moi.
Une unique larme coula sur la joue de Keacast et sa colère s’évanouit aussitôt. Jamais il ne l’aurait imaginé pleurer, même de douleur.
Il l’aida à retirer les plaques d’armure. Certaines avaient adhéré à la peau à cause de la chaleur de l’incendie dans le cockpit et d’autres avaient fusionné entre elles, et il dut découper la combinaison. Le vibroscalpel n’était pas de qualité militaire, ni médicale de pointe, et il eut du mal à découper certaines sections, mais à force de temps et d'effort, il y parvint.
Il sentait la jeune femme frissonner de peur et de douleur sous ses doigts, mais il termina de lui ôter l’armure et elle se retrouva en sous-vetements devant lui.
Il l’inspecta. Il n’était pas médic, mais il savait tout de même distinguer une hémorragie quand il en voyait une, et se mit au travail.
Il engigua le flot de sang et épongea son corps pour déterminer les limites de la plaie. Celle-ci, sur le flanc et à l’adomen, était profonde, et il ne voyait qu’un moyen de sauver la jeune femme.
- Mors là-dedans, lui ordonna-t-il en détachant sa ceinture de cuir. ça va faire mal.
- Je suis une Sith, protesta-t-elle. Je peux endurer la douleur.
- C’est surtout pour t’éviter de crier. Je ne veux pas attirer l’attention.
Elle parut s'exécuter de mauvaise grâce, mais il se demanda si elle ne protestait pas juste pour sauver les apparences.
Il s’immergea dans la force et alluma son sabre laser.
Il vit les yeux de la jeune femme s’écarquiller quand elle vit la lame, mais il la maintint par les épaules de sa main libre, et de l’autre appliqua la lame sur la plaie.
Si elle n’avait pas été aussi affaiblie, il aurait eu du mal à la maintenir en place, et aurait risqué de la tuer, mais elle avait déjà perdu beaucoup de sang et ne fut pas en état de lutter, malgré la douleur tandis que la lame cautérisait la plaie.
Puis elle s’évanouit et il se trouva plus tranquille pour opérer.
Le résultat n’était pas esthétique, c’était sûr, et elle en garderait une horrible cicatrice peu importe le temps qu’elle passerait dans une cuve de bacta, mais au moins, elle survivrait.
Puis il s'occupa de ses autres blessures, nettoya et désinfecta les plaies avant de les bander. Pour les hématomes et autres ecchymoses, il ne pouvait rien faire.
Au moins, ses blessures internes s’étaient refermées quand il lui avait transmis la force vitale volée aux petits animaux.
Il hésita, puis souleva la jeune femme dans ses bras et la déposa dans le lit, avant de l’enfouir sous les lourdes couvertures.
Il se rendit ensuite dans la salle de bain et ôta ses propres vêtements pour étudier ses blessures, qu’il traita de la même manière que la jeune femme.
Une plaie à sa cuisse perdait aussi beaucoup de sang, et à regret, il alluma une nouvelle fois son sabre laser, récupéra sa ceinture et se soumis à la même épreuve.
La douleur faillit l’emporter lui aussi dans le néant, mais il parvint à rester conscient en puisant de toute sa volonté dans le Côté Obscur. Assis par terre, recroquevillé, il lui fallut néanmoins un moment pour pouvoir se mouvoir à nouveau. Il rampa presque jusqu’au tube de vapo-douche et laissa l’eau le nettoyer du sang qui le recouvrait, le sien et celui de Keacast.
En sortant, il s’occupa ensuite de ses blessures les plus légères puis alla s’asseoir dans le salon pour faire le point.
Leurs maîtres étaient morts, ils étaient en territoire hostile, privés de ressources et blessés. Leurs vêtements étaient bons à jeter à la poubelle et ils avaient besoin de nourriture et de médicaments.
La situation n’était pas brillante. Il avait un comlink à courte portée, mais qui pourrait-il appeler à l’aide ici ? L’enclave Sith avait été détruite par l’attentat, il ignorait si les services secrets locaux n’avaient pas été compromis, et il ne pouvait évidemment pas appeler l’armée impériale ou les autorités locales…
Puis il repensa au swoop qu’il avait volé aux motards et il eut une idée.
L’annuaire holo local lui fournit les coordonnées qui l'intéressait, et il contacta les bureaux de son père sur la planète.


Quand Keacast se réveilla une heure plus tard, Zane s’était changé. Il portait un pantalon et une chemise sombre que lui avaient apportés les employés de Lauvintech, l'entreprise qui appartenait à sa famille. Il lui avait suffi de dire son nom au système de messagerie pour que celui-ci réveille immédiatement le plus haut cadre local de l’entreprise, même au milieu de la nuit. Celui-ci s’était mis en quatre pour apporter immédiatement à Zane tout ce qu’il demandait.
Le jeune Sith s’assit sur le lit et tendit un grand verre à sa compagne, remplit d’un liquide rouge pâle.
Bois, fit-il. C’est bourré de nutriments. Ça t’aidera à récupérer des forces.
Elle s'exécuta sans protester, pour une fois, même si elle ne réprima pas la grimace de dégoût lorsqu’elle en avala le contenu.
Elle lui rendit le verre et souleva les couvertures pour se rendre compte de son état. Une grande partie de son corps était bandé.
- C’est toi qui as fait ça ? demanda-t-elle.
Il acquiesça.
Après que tu te sois évanouie. J’ai des spray aux bacta, maintenant. Il faudra les utiliser quand on changera les pansements demain matin.
- Comment… demanda-t-elle.
- Ma famille a de l’influence ici. Ils nous ont fourni tout ce dont nous pourrions avoir besoin.
- Et maintenant ? demanda-t-elle faiblement.
- Il est tard, nous ferions mieux de nous reposer pour récupérer un peu. Nous aviserons demain.
Il s’allongea à côté d’elle.
- Qu’est-ce que tu fais ? protesta-t-elle.
- Je t’ai sauvé la vie plusieurs fois, j’ai bien le droit de dormir dans un endroit confortable, non ? Le divan est horriblement dur.
Elle marmonna mais le laissa faire. Il éteignit la lumière.
- Tu ne vas pas me tuer pendant mon sommeil, hein ? demanda-t-il.
- Non, souffla-t-elle.
Un moment de silence s’installa, et l’épuisement entraînait le jeune Sith dans le sommeil quand Keacast lui murmura à l’oreille.
- Zane ?
- Oui ?
- Merci de m’avoir sauvé la vie.
- Souviens-t’en la prochaine fois que tu voudras me tuer. Bonne nuit, Chelsas.
- Bonne nuit, Zane.
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Messagepar DreamShapr » Dim 12 Jan 2025 - 15:17   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 10

Zane se reveilla avec l’impression d’avoir été piétiné par un hutt. Les premiers pas hors du lit furent un calvaire, surtout la blessure cautérisée qui figeait le muscle de la cuisse. Mais les Sith n’étaient pas étrangers à la douleur. Les épreuves de Korriban leur avait appris à l’endurer, à s’en nourrir. La douleur alimentait le Côté Obscur; elle rendait les Sith plus forts.
Keacast dormait encore, et sa respiration était régulière. Elle n’avait pas succombé à ses blessures pendant la nuit. Non qu’il l’ait craint; s’il n’avait jamais eu de formation médicale, il avait néanmoins l’habitude de traiter des blessures. Les siennes, en général.
C’était beaucoup moins le cas depuis qu’il avait commencé son apprentissage auprès du seigneur Ignis cinq ans plus tôt, mais le temps passé sur Korriban avait été formateur, et ne s'oubliait pas facilement. Les leçons apprises au fer rouge étaient toujours les mieux retenues.
Il s’habilla et déjeuna en piochant parmi les quelques provisions que lui avaient amenées les employés de son père, puis effectua quelques exercices d’étirement pour forcer ses muscles à lui obéir malgré les plaies en train de cicatriser.
Une fois fait, il décida de laisser dormir Keacast encore un peu et d’étudier les actualités locales pendant ce temps, afin de voir si on les cherchait.
L’image du moff Minwan en uniforme de cérémonie apparut sur l’écran du datapad de l'hôtel. Le discours était apparemment en direct, mais il revint en arrière pour ne pas manquer le début.
- Citoyens du système Avamu, annonça-t-elle d’un ton grave. Ce sont des heures sombres qui me poussent à m’adresser à vous aujourd’hui. En réponse à l’attentat d’Avamu Prime il y a quelques jours et la perte d’un vaisseau militaire à la frontière du système à la suite d’une avarie sans origine humaine, le Conseil Noir a décidé que notre système devait être séverement puni.
Elle fit une pause, comme pour annoncer une terrible nouvelle.
- Il a décrété la décimation, reprit-elle avec une expression sombre.
Zane fronça les sourcils.
- Une flotte est en route, qui viendra bombarder les cités principales du système et fera des milliards de morts innocents. Aussi, bien que je sois en désaccord avec les méthodes de la Ligue du Nouveau Soleil, je dois reconnaître que les membres du Conseil Noir ont perdu de vue les intérêts de l’empire. Les rumeurs disent que notre Empereur bien aimé lui-même serait muselé par son conseil qui se serait retourné contre lui. Nous devons donc en déduire que tous les Sith sont impliqués dans ce complot et se sont écartés de la volonté de l’Empereur. Ce sont donc désormais des ennemis de l’empire, et pour la sauvegarde du secteur Avamu, j’ai pris la décision de faire dès maintenant sécession de l'autorité de Dromund Kaas et du Conseil Noir. Le secteur sera verrouillé, et une armada sera préparée pour détruire la flotte Sith dès qu’elle entrera dans le système.
Elle ménagea un instant de silence.
- Nous allons devoir faire de nombreux sacrifices pour sauvegarder notre glorieux empire, mais nous y parviendront, et nous ouvrirons une ère nouvelle ! Pour l’empire ! Moff Minwan, terminé.
- Fille de murglak ! lâcha une voix derrière Zane. Je la tuerais pour ça !
Keacast se tenait dans l’encadrement de la porte de la chambre, en sous-vêtements et couverte de bandages, mais les yeux brûlant de haine.
Zane eut un sourire froid. Il avait compris que Minwan était derrière la ligue au moment même où il avait vu son image apparaître sur l’écran. Si ça n'avait pas été le cas, elle serait morte dans l’explosion de sa navette. En vérité, elle ne s’était jamais trouvé à bord, et sa bombe avait provoqué “l’avarie” qui avait détruit la frégate. Quand à la décimation, elle l’avait évidemment monté de toute pièce pour trouver une excuse pour s’affranchir du Conseil Noir. Ceux-ci ne devaient même pas être informés que Dark Mhuil et le seigneur Ignis étaient morts.
C’était un plan bien ficelé, que Zane aurait presque pu applaudir, et avec les forces impériales occupées par la guerre à venir, il aurait sans doute pu réussir, mais c’était sans compter sur deux apprentis Sith qui comptaient bien montrer aux traîtres ce qu’il en coûtait de -défier les maîtres noirs de l’empire.
Quant à ces mensonges sur l’Empereur… Tout simplement ignoble, à la limite de l’hérésie.
- Oh, ne t'inquiètes pas pour ça, grinça-t-il. C’est exactement ce qu’on va faire… Dès qu’on aura envoyé notre propre message au Conseil Noir… Et à tout le système Avamu.


Zane planifia leur itinéraire pendant que Keacast prenait une vapodouche et changeait ses pansements. Elle avait emporté le spray à bacta. Elle en aurait besoin.
Quand elle en sortit, il pu voir que la blessure à son abdomen n’était vraiment pas belle, et il ne put retenir une grimace.
- Je crois que la saison des défilés de lingerie est fichue pour moi, se désola-t-elle.
Il en resta un instant interdit, puis la remarque lui arracha un petit rire.
- De l’humour, Keacast ? J’ignorais ce que tu savais ce que c’était. Plus sérieusement, désolé de ne pas avoir pu faire mieux.
- Ce n’est rien. J’ai l’habitude des cicatrices.
Elle lui montra trois lignes blanches dans son dos.
- Tu te souviens des K'lor dans le tombeau d’Ajunta Pall ?
- Un bon chirurgien pourrait les faire disparaître, fit-il remarquer.
Elle haussa les épaules.
- Elles ne me dérangent pas. Elles prouvent ce à quoi j’ai survécu.
Il avait toujours pensé, que parce qu’elle était très belle, elle devait être superficielle. Il se rendit compte maintenant qu’il l’avait mal jugée.
Il lui désigna des vêtements civils qui devaient à peu près lui convenir, mais il ne put la dissuader de porter dessous quelques morceaux de son armure qui avaient survécu à l’opération.
Lui-même portait des vêtements qui ne risquaient pas d’attirer l’attention, mais il emporta dans un sac ses bures Sith revenues de nettoyage.
Il la convainquit néanmoins de porter du maquillage pour masquer les ecchymoses sur son visage.
- Et maintenant ? demanda-t-elle.
- Nous sommes deux citoyens ordinaires, fit-il en dissimulant la garde de son sabre laser sous sa veste, qui ont une petite course à faire au centre holonet de la capitale.
Il offrit à sa compagne Sith un sourire carnassier, et celle-ci répondit de la même manière.
La mission avait commencé par une suite de catastrophes, mais maintenant, le Côté Obscur allait enfin pouvoir se déchainer. Et malheur à ceux qui se mettraient en travers de leur route.


Le centre de communication était une immense tour carrée qui se dressait en plein cœur de la capitale et se terminait en une pointe accueillant les antennes capables d'émettre et de recevoir les ondes interstellaires.
- Alors, comment on entre ? demanda Keacast. J’imagine qu’on ne va pas nous dérouler le tapis rouge.
- Sans doute pas. Et on ne pourra pas non plus se frayer un chemin par la force, ou le bâtiment sera cerné en moins de temps qu’il en faudra pour dire “seigneur noir”.
Zane n'avait pas signalé ce fait sans raison. Keacast était intelligente, formée aux arts de la guerre, mais comme tous ceux qui avaient embrassé la voie du guerrier Sith, elle était connue pour être impulsive. Les guerriers comme elle se jetaient parfois à corps perdu dans l’accomplissement de leur mission en oubliant de planifier ce qui arriverait après, et Zane comptait bien sortir vivant de cette tour.
- Dommage, grimaça la jeune Sith. J’ai vraiment besoin de tuer quelqu’un pour évacuer ma frustration.
- Ne t'inquiètes pas pour ça, ils ne nous laisseront pas accéder à l'émetteur aussi facilement. Le sang va certainement couler. Espérons seulement que ce ne sera pas le nôtre.
Ils restèrent un moment à étudier l’entrée de la tour, à la grande impatience de Keacast, mais grâce à la Force, ils parvinrent à subtiliser deux cartes d’accès à des employés qui quittaient le bâtiment.
- Séparons-nous pour entrer, décida Zane. On sera moins repérable. On se retrouve dans les étages.
Elle acquiesça et entra en première, avec assurance. De loin, on la prenait pour une jeune femme ordinaire.
Quelques minutes plus tard, Zane entra à son tour.
Il y avait des soldats près des portiques de sécurité, mais ces derniers étaient contrôlés par un système automatique. Tant mieux, ainsi il ne risquait pas de se faire arrêter par quelqu’un qui connaîtrait le véritable propriétaire de la carte volée.
D’une pensée, il fit chuter un vase de l’un des présentoir du hall, et celui-ci s’écrasa au sol et se rompit en mille morceaux dans un fracas retentissant, attirant l’attention des soldats et du personnel de cet étage.
Zane en profita pour décrocher son sabre laser, et d’un geste vif, de l’envoyer en direction du plafond. Avec le pouvoir de son esprit, il l’y maintint tandis qu’il passait les portiques, et le récupéra une fois de l’autre côté.
Personne n’avait rien vu. Parfait.
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Messagepar DreamShapr » Dim 19 Jan 2025 - 16:01   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 11

L’important quand on était en infiltration dans un endroit interdit, c’était de se comporter comme si on avait tout à fait le droit d’y être.
Aussi, Zane, qui avait retourné son badge vers l’intérieur pour ne pas que le personnel qu’il croisait ne puisse voir que la photo n’était pas la sienne, se donnait l’allure d’un homme pressé et mécontent, marchant à pas vif et furieux, et la bouche pincée en une moue agacée, comme quelqu’un à qui on aurait confié une tâche urgente et ingrate.
Personne ne l'arrêta, sans doute de peur de se voir entraîné dans ses problèmes, et il put atteindre les étages supérieurs sans rencontrer aucune résistance.
Il retrouva Keacast, un monceau de flimsi sous le bras qu’elle avait dû récupérer quelque part, devant le turbo ascenseur qui menait à l'étage de diffusion. Une fois entrés, ils allaient sans doute devoir combattre pour atteindre leur objectif.
Quand les portes de l’asenceur se refermèrent devant eux, la jeune femme se débarassa du flimsi et tira son sabre laser.
- Tu as réussi à nous amener ici, fit-elle en étirant ses muscles. Maintenant, à moi de jouer.
Il acquiesça. Il savait qu’il valait mieux ne pas se mettre entre un guerrier noir et sa proie.
Ne les laisse pas déclencher l’alarme, fut tout ce qu’il dit avant que les portes s’ouvrent et que Keacast ne se rue dans le couloir, lame brandie et les yeux brillants de férocité.

Il y avait quatre gardes derrière des pupitres, gardant l’accès aux lourdes portes qui menaient à la salle de diffusion principale.
Ils eurent à peine le temps de comprendre ce qui leur arrivait.
Le sabre laser quitta la main de Keacast et décrivit un arc qui coupa deux d’entre eux en morceaux avant qu’ils aient pu bouger. Le troisième fut repoussé d’une décharge de Force qui l’envoya violemment s’écraser contre le mur derrière lui.
Récupérant son arme au vol, la jeune Sith tendit une main en griffe vers le dernier rescapé et celui-ci fut arraché à son pupitre pour aller s’empaler sur la lame activée.
Le massacre n’avait pas duré plus de quelques secondes et Keacast éteignit son arme en contemplant son œuvre.
Le temps que Zane la rejoigne, le troisième garde, qui vivait encore, commençait à émerger de son inconscience. Il rampa légèrement et tendit une main vers le bouton d’alarme de son pupitre, mais son geste se figea dans l’air et il tenta de se débattre faiblement contre la poigne invisible qui s’était refermée sur lui.
Il croisa le regard de Zane, et celui-ci agita un index réprobateur, avant de déchainer un éclair qui jaillit de ses doigts et frappa le malheureux, le tuant instantanément.
Keacast étudiait les portes blindées qui les séparaient de leur objectif, et elle se tourna vers lui.
- Ensemble, on devrait pouvoir les forcer.
Zane approuva d'un signe de tête. Ils auraient pu se servir de leurs sabres laser, mais cette approche aurait trahi leur arrivée aux occupants de la salle, qui auraient pu verrouiller les systèmes et donner l’alerte. Et puis, toute arme était superflue quand on commandait à la Force.
Côte à côte, les deux Sith se concentrèrent, et abaissèrent leurs défenses mentales pour fusionner dans leur effort.
Ce ne fut naturel pour aucun d’eux. Contrairement aux Jedi qui croyaient au pouvoir du groupe, les Sith étaient individualistes et secrets de nature. Celui qui en révélait trop sur lui exposait ses faiblesses à ses ennemis.
La présence de la jeune femme emplit l’esprit de Zane, et il tenta de repousser le flux des pensées et émotions de sa camarade pour se concentrer sur leur objectif commun.
Le Côté Obscur s’accumula en eux comme l'énergie dans une cellule prête à exploser, et au moment où elle allait déborder, ils la libérèrent.
D’un même geste, ils tendirent la main vers la porte, et celle-ci explosa vers l'intérieur de la salle à une vitesse phénoménale, balayant tout sur son chemin.
Aussitôt, Keacast et Zane se précipitèrent à sa suite et neutralisèrent les opérateurs et les techniciens qui avaient survécu au sillage de mort que les centaines de kilos de métal propulsés à haute vitesse avaient semés.
Aucun ne leur posa le moindre problème, trop stupéfaits pour opposer une quelconque résistance, et de toute façon dénués d’armes ou d’instruction au combat. Leur mort fut rapide et efficace.
Un seul fut épargné par Zane, pour opérer le système à leur place.
L’installation, bien protégée, n’avait pas trop souffert pendant l’attaque. Seuls quelques écrans avaient été pulvérisés par des éclats.
- Envoie le message au Conseil et à la flotte, fit Zane à Keacast. Je me charge de la diffusion directe.
Il se tourna vers le technicien survivant, un vieil homme terrifié et prostré dans un coin.
- Vous ! Vous savez faire passer un message prioritaire sur tous les canaux ?
- Ou… oui, mons… monseigneur.
- Bien, alors préparez l’enregistrement et attendez mon ordre avant de lancer la diffusion.
Il n’eut pas besoin de préciser qu’il était préférable de ne pas tenter de coups fourrés ou de sonner l’alarme. Leur démonstration de force un peu plus tôt avait visiblement suffit.
Pendant que le vieil homme pianotait sur les commandes et que Keacast envoyait son message, Zane sortit ses bures Sith de son sac à dos et les enfila, avant d'accrocher son sabre laser bien en vue à sa ceinture.
- J-Je… je suis prêt, monseigneur.
- Bien, lancez l’enregistrement.
Bien droit devant l’holocaméra, Zane s’éclaircit la gorge.
- Citoyens du secteur Avamu, déclara-t-il d’une voix forte et assurée, je suis Zane, seigneur des Sith et envoyé du Conseil noir, mandaté pour éliminer la Ligue du Nouveau Soleil.
Il fit une courte pause, comme il avait souvent vu les présentateurs du réseau holo faire entre deux informations importantes.
- On vous a annoncé il y a peu que le Conseil Noir avait décrété la décimation contre votre système. On vous a menti. Le moff Minwan se sert du prétexte d’attentats qu’elle a elle-même ordonnée pour déclarer l’indépendance de votre système et faire de vous les ennemis de l’empire. Elle est directement responsable de l’attaque sur la frégate Transcendance, envoyée par le Conseil pour mettre fin à la menace de la Ligue. À la lumière de ces actions, il est évident qu’elle est elle-même un membre haut placé de ce groupe terroriste.
Nouvelle pause.
- On a voulu vous faire croire que le Conseil Noir et les Sith vous avaient tournés le dos, qu’ils étaient vos ennemis. On vous a trompé. Nous sommes les gardiens de la vision de l’Empereur et les protecteurs des citoyens impériaux qui vivent dans le respect des commandement édictés par notre chef suprême et son conseil. Quiconque respecte la loi impériale n’a rien à craindre de nous. Sachez qu’il n’y aura aucune représailles sur vos mondes pour les actions de Minwan et des siens, mais je demande maintenant, à chacun de vous, homme, femme, civil ou militaire, enfant ou vieillard, de tout faire pour vous opposer aux ordres de la traitresse. Ceux qui agiront seront récompensés. Mais quand aux autres… ceux qui après avoir reçu ce message, continuerons à servir les conjurés ou s'opposeront à ceux qui tenteront de détruire la Ligue et ses membres, ceux-ci seront traités avec la plus grande sévérité et connaîtront mille souffrances avant de rencontrer la mort des traîtres.
- Aux mutins je dis ceci, poursuivit-il. La flotte impériale est en chemin, et avec elle des légions de seigneurs des Sith. La ligue sera éradiquée et tous ses partisans traqués et exterminés. Déposez les armes maintenant et revenez dans le giron de l’empire, ou luttez contre les vôtres et mourrez en vain. Le choix vous appartient. Vive l’Empereur ! Zane, terminé.
Les lumières s’éteignirent derrière lui. Le technicien avait mis fin à l'enregistrement au bon moment.
- Allez-y, ordonna-t-il. Diffusez ce message en boucle sur tous les canaux. Holo-net local, radio, flux publicitaires, ondes militaires, je veux la bande la plus large.
- B-Bien, monseigneur.
- Ensuite préparez le verrouillage du système. Je veux être le seul à pouvoir le désactiver.
L’homme s’activa, et après quelques secondes, Zane entra un mot de passe pour verrouiller la console.
- Merci, vous pouvez partir à présent. Vous nous avez bien servi.
Le vieil homme ne parut pas en croire ses oreilles. Sans doute se figurait-il qu’il allait mourir ici, comme tous les autres.
Il lui fallut quelques secondes pour réagir, et il prit ses jambes à son cou.
Keacast tira son sabre laser mais Zane l'arrêta.
- Inutile. Sa mort ne nous apportera rien de plus.
- Comme tu voudras.
Elle lui adressa un sourire acéré.
- Joli message “seigneur des Sith”.
Il tiqua.
- “Apprenti” aurait été moins percutant. Et le Conseil Noir ne nous en voudra pas de cette déclaration si nous réussissons la mission. Nos maitres morts, ils pourraient même décider de nous accorder ce titre.
La jeune femme parut songeuse. Visiblement elle n’y avait pas réfléchi et se demandait comment Dame Keacast sonnerait.
Elle se tira sa réflection.
- J’ai transmis un message au conseil et au spatiodock Vaiken. J’imagine qu’il leur faudra du temps pour réunir des forces et définir un plan d’action, à moins que Dark Malgus en personne ne mène ses propres forces jusqu’ici. Sa flotte est toujours prête à l’action, d’après ce qu’on dit.
- Pas sans ordres du Conseil. Le seigneur Malgus s’occupe de la guerre, pas des conflits à l'intérieur de nos frontières.
- Il y a aussi la possibilité que la flotte impériale ne vienne pas. Si la guerre avec la République reprend, toutes nos forces seront mobilisées.
- Je sais, fit-il sombrement. Si c’est le cas, nous sommes seuls.
- Bon, en tout cas j’ai pu localiser Minwan pendant ton petit discours, grâce au message qu’elle a fait diffuser ce matin. Elle est sur une base militaire, dans l'hémisphère nord de la troisième lune d’Avamu II.
- Alors il va nous falloir un vaisseau, fit Zane.
- Voilà qui est parlé comme un Sith ! répliqua-t-elle en lui assénant une bourrade dans le dos. J’ai un plan pour sortir !
Elle écrasa d’un coup de poing un bouton d’alarme incendie, et des sirènes se mirent à sonner à tue-tête dans tout le bâtiment.
Zane emboita le pas à Keacast pour quitter la salle. Les massacres semblaient l’avoir complètement requinqué. Il était difficile de croire qu’hier encore elle était à l’article de la mort. Même si le bacta avait aidé, c’était surtout le Côté Obscur qui coulait dans ses veines qui lui avait rendu sa vitalité.
Mais cela ne pouvait être que temporaire. Le Côté Obscur était un brasier, mais quand celui-ci n’avait plus de combustible, il s’éteignait et ne laissait qu’un champ de cendres.
Dans l’ascenseur, presque recouvert par les alarmes, il entendit le son de sa propre voix.
Il sourit. Son message était diffusé en boucle dans tout le système. Nul ne pourrait l’ignorer. Zane venait soudain de se rendre officiellement très important pour quelques milliards de vies.
Seigneur des Sith, oui, voilà qui sonnait bien.
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Messagepar DreamShapr » Sam 25 Jan 2025 - 16:12   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 12

Le spatioport civil était déjà en alerte maximale, mais la zone militaire, elle, était littéralement sur le pied de guerre.
La nuit était tombée, et les gigantesques lampes aux faisceaux mouvants éclairaient de l’autre côté des grillages un tarmac envahi de soldats et de droïdes de guerre.
Les soldats seuls n’auraient pas posé de problème, malgré leur nombre, mais les droïdes, eux, représentaient une menace. Leurs systèmes de visée étaient extrêmement précis, et leurs canons avaient des capacités de tir rapides. Ils étaient assez nombreux pour déborder même un Sith.
Pourtant, Zane, avec l’aide de Keacast, aurait tout de même pu probablement triompher d’eux.
Non, le véritable problème venait du marcheur de classe Lance qui patrouillait le périmètre.
D’après Keacast, qui connaissait parfaitement les capacités des armes impériale grâce à sa position auprès de son maître au ministère de la guerre, il fallait de l’artillerie lourde pour en abattre un.
Malheureusement, ils en manquaient, et cependant, il leur fallait absolument voler l’une des navettes de cette plateforme. Aucun autre vaisseau n’aurait la moindre chance de pouvoir approcher de la base de Minwan.
Couché dans l’herbe, à quelques centaines de mètres des barrières, Zane soupira.
Ça s’annonçait compliqué.
Il réveilla Keacast, qui dormait un peu plus loin. Comme il l’avait prédit, après leur petit coup au centre de communication le matin, la jeune femme s’était retrouvé épuisée quand le pouvoir du Côté Obscur s’était retiré, et elle avait dormi une bonne partie de l’après midi et de la soirée, tandis que Zane se creusait la tête, sans parvenir à trouver à un plan parfait.
Il s’était tout de même reposé un peu également. Il souffrait toujours de ses propres blessures, et celle à sa cuisse impactait sa mobilité.
- Alors, on fait quoi ? demanda Keacast en se frottant les yeux.
- Je n'en sais rien, mais il est temps. La relève doit être en train de dormir.
- Sinon, on arrête les tactiques stupides et on attaque ! déclara-t-elle.
Il lui jeta un regard torve, comme pour lui demander comment elle était encore en vie avec ce genre de raisonnement.
- Bonne idée, répliqua-t-il avec ironie. Tu fais ça, pendant que je vole une navette. Ça me fera une excellente diversion.
En réponse, elle lui asséna un violent coup sur l’épaule.
- On ne pourra jamais passer sans se faire repérer, de toute façon, déclara-t-elle. Alors quoi ?
- J’ai peut-être une idée, fit-il lentement.
Elle repéra l’hésitation dans sa voix, et ses yeux s’étrecirent de suspicion.
- C’est si mauvais que ça ?
- Non, mais ça pourrait ne pas marcher du tout… ou nous tuer.
- Et si ça marche ?
- Alors la voie sera libre.
- Et c’est quoi cette idée brillante, Zane ? fit-elle avec sarcasme.
- Tu te souviens de Dromund Kaas ?
- Évidemment, fit-elle avec circonspection, ne sachant pas s’il se moquait d’elle ou non.
- Plus précisément des tempêtes de Dromund Kaas. Les plus obscures d’entre elles, celles qui sont chargées de l'énergie de la Force.
Il crut la voir pâlir, mais c’était peut-être juste un jeu de lumière sur son visage.
- Tu connais le rituel ? s’étonna-t-elle.
- J’ai passé deux semaines à vivre et dormir au temple noir. J’y ai appris quelques petites choses, mais je ne les ai jamais mises en pratique…
- On dit que les tempêtes sur Dromund sont l'œuvre de l’Empereur lui-même. Nous ne serons jamais assez forts !
- Je ne compte pas répéter l’exploit à l'échelle de la planète. La zone d'atterrissage suffira.
- C’est de la folie, déclara-t-elle.
- Oui, approuva-t-il, et il sentit le goût de la peur sur sa langue. Mais c’est notre seule solution.


Le Côté Obscur était une bête sauvage, un monstre gigantesque hérissé de pointes, avec des crocs et des griffes acérées, tapis dans sa sombre tanière. Et pour utiliser son plein pouvoir, il fallait l’asservir à sa volonté.
Assis dans l’herbe, les yeux fermés, les mains chaudes de Keacast dans les siennes, face à face avec elle et leurs esprits mélangés dans la fusion, Zane rassemblait toute la détermination que lui procurait sa soif de pouvoir et son ambition.
Il sentit Keacast rassembler la sienne en invoquant sa colère, en imaginant les morts et les ravages qu’elle ferait quand elle se déchaînerait. Il sentit presque dans sa bouche le goût du sang, tandis qu’il partageait la sensation grisante que lui procurait l’atteinte de ses aspirations.
Quand il les jugea assez prêts, Zane relâcha toute leur volonté concentrée pour dompter la bête dévoreuse de monde.
Il sentit la Force céder et s’incliner, et une grande puissance l’envahit, faisant bouillir son sang et emplissant leurs esprits fusionnés de visions diffuses et d’éclats de voix provenant d’autres temps et d’autres lieux.
Puis Zane la libréra comme il l’avait apprise dans les anciens rituels gravés dans les pierres maudites du temple noir.
L’air s’emplit d'électricité statique et le vent se chargea d’ozone. De gros nuages noirs s'amoncellèrent et éteignirent les lueur des étoiles. Une obscurité totale tomba sur la zone et les lumières de la plateforme d'atterrissage se mirent à baisser en intensité et à clignoter.
Le jeune Sith sentait son pouvoir emplir le ciel et se mettre à gronder. Les nuages s’illuminèrent de l’intérieur, comme si la foudre luttait pour en sortir mais ne parvenait pas à briser le confinement.
Zane sentait l’impatience de Keacast, mais c’était lui qui dirigeait le sortilège, tandis qu’elle n’était qu’un réservoir de puissance dans lequel puiser pour augmenter ses propres forces, et il attendit que celui-ci atteigne son plein potentiel.
Maintenant.
Un massif éclair améthyste s’abattit et frappa le marcheur. Celui-ci n’explosa pas comme il l’aurait fait si un éclair naturel de cette intensité l’avait frappé, mais se figea et toutes ses lumières s’éteignirent. Lentement, il bascula et s’effondra dans un fracas à peine audible derrière le rugissement du tonnerre.
Dans un rayon de cinq mètres autour de lui, les droïdes et les soldats frappés par l’éclair gisaient morts.
Zane brisa alors les barrières qui contenaient la tempête et la laissa se déchaîner.
Il sentit la présence de Keacast dans chaque éclair qui s'abattait, et sa joie tandis qu’elle fauchait des vies et qu’elle détruisait les installations, alors que la foudre vidait les cellules énergétiques et grillait les composants électroniques.
Il la laissa frapper tel un ange de mort et de chaos, tandis que lui-même se focalisait sur le rituel. Elle était peut-être la foudre, mais il était la tempête, et elle ne prenait que ce qu’il lui accordait.
Tandis que la jeune femme se perdait dans son euphorie destructrice, lui-même se sentait extatique d’avoir tout ce pouvoir métaphoriquement dans la paume de sa main.
Une petite voix s’insinua dans son esprit, l’incitant à faire grandir encore la tempête, à vider les réserves d'énergie d’une Keacast sans méfiance pour ne laisser qu’un cadavre desséché et étendre la destruction le plus possible.
Qu’importait la mission alors qu’il détenait un tel pouvoir ? Pourquoi ne pas s’emparer de la planète pour son propre compte ? Les êtres inférieurs se prosterneraient devant lui, et il régnerait sur eux comme un véritable seigneur noir des Sith.
Il lui fallut toute sa volonté pour s’extraire de la transe et rompre le rituel, mais il savait que s’il ne le faisait pas, celui-ci finirait par le dominer et le viderait de son énergie. Il aurait d’abord asséché Keacast, mais une fois le réservoir que la jeune femme constituait vide, il aurait été le suivant.
Même le mors aux dents, le Côté Obscur pouvait encore se retourner contre son maître.
Brutalement arraché au rituel, sa camarade Sith bascula dans l’herbe mais se redressa immédiatement, les cheveux gonflés par l'électricité dans l’air et le regard fou.
- Qu’est-ce que tu as fait ? hurla-t-elle.
- Notre objectif est accompli, répondit Zane avec fermeté.
Son ton parut calmer la jeune femme, et elle tourna son attention vers la zone d’aterrissage pour contempler les dégats. Ses yeux s’agrandirent d'effarement.
Il n’y avait plus âme, organique ou synthétique, qui vivait. Les bâtiments étaient plongés dans l’obscurité et les occupants avaient sans doute été tués lorsque la foudre Sith s’était propagée dans le métal des constructions.
D'immenses zones noircies marquaient l’aire de décollage, là où les éclairs avaient frappé, et le vent avait abattu les barrières et les grillages.
Zane se releva sans problème, mais il vit que les jambes de Keacast flageolaient. Il ne pensait pas avoir puisé plus que nécessaire dans les forces de la jeune femme, mais celle-ci s’était sans doute trop investie mentalement.
Ils pénétrèrent dans la zone, sans rencontrer la moindre défense et s’avancèrent au centre du cataclysme.
Zane promena son regard sur les alentours pour étudier l’ampleur de la destruction, et en voyant les navettes noircies, certaines effondrées sur leurs trains d'atterrissages, il se sentit soudain frémir d’effroi.
- Essayons de trouver un appareil qui fonctionne encore, fit-il en marchant sur une aile qui s’était détachée d'une navette. Sinon les premiers que les forces du Conseil Noir tueront quand ils arriveront… ce sera nous.
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Messagepar DreamShapr » Sam 01 Fév 2025 - 14:07   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 13

Une navette avait heureusement été en grande partie épargnée par la tempête.
Quand Keacast s’installa aux commandes et démarra les systèmes, ils purent constater que les systèmes de survie refusaient de s’initialiser, mais un coup de poing de la jeune femme contre le tableau de commande résolut le problème, et tout finit par s’allumer.
- Alors, fit-elle quand il s’assit dans le siège du copilote, c’est quoi ton plan pour la suite ?
Il haussa les épaules.
- Te laisser improviser. Je me suis déjà introduit dans des installations sécurisées comme ce matin et volé des vaisseaux comme maintenant, mais attaquer une base militaire… Si un espion en arrive là, c’est qu’il est vraiment mauvais à son travail.
La Sith fit la moue.
- Vraiment ? J’avais cru comprendre que certains de vos agents étaient plutôt doués pour ce genre de choses. Nous avons reçu des rapports des renseignements militaires très intéressants de Balmorra et Aldérande.
- Oh, grogna Zane. C’était sans doute l’Opérateur 9. Extrêmement létal, celui-là. Il ne fait pas toujours dans la discrétion, mais au moins il est suffisamment malin pour ne pas laisser de preuves derrière lui. C’est lui qui a arrêté Jadus.
Keacast parut impressionnée.
- Un exploit peu ordinaire.
- Qui a attiré une attention malvenue. Il pourrait finir par être jugé plus dangereux qu’utile, s’il continue à affronter des Sith. Mais Miwan d’abord.
- J’imagine que la traîtresse à mis en place un blocus autour de la lune, mais avec les codes d’accès, on devrait pouvoir passer et franchir les défenses antiaériennes de la base.
- Et ensuite ? On se pose sur la plateforme et on traverse la base en tuant tous ceux qui se trouvent sur notre chemin ?
Elle fit non de la tête.
- On serait vite submergés. Non, il faudra qu’on évite le périmètre extérieur.
- Et comment tu prévois de faire ça ? demanda-t-il, circonspect.
Elle eut un sourire qui lui fit froid dans le dos.
- Je préfère ne pas gâcher la surprise.
- J’ai horreur des surprises, marmonna-t-il, mais le rugissement du réacteur tandis qu’ils décollaient noya sa voix.


Il y avait bien un blocus autour de la lune, et celui-ci était composé de deux cuirassés de classe pourfendeur croisant autour d’une petite station spatiale.
Zane sentit son sang se glacer tandis que leur navette longeait la coque de l’un des cuirassés.
Un seul coup de l’un des turbolasers suffirait à les transformer en poussière spatiale.
- Détends-toi, fit Keacast. Jusqu’ici les codes fonctionnent.
- Ça va, riposta-t-il. Je me souviens juste de ce qui est arrivé la dernière fois que tu as piloté.
Elle lui jeta un regard assassin, mais il n’y avait plus autant de méchanceté dans leurs échanges qu’avant cette mission. Cette mission les avait rapprochés, tant physiquement que mentalement, et Zane se surprenait même à apprécier la compagnie de la jeune femme. Quant à ces joutes verbales, l’un et l’autre les avaient toujours affectionné, mais seulement quand ils les gagnaient. Maintenant, ils en tiraient du plaisir tous les deux.
- Est-ce que c’est… fit Zane en apercevant une forme familière amarrée à la station.
- On dirait bien. C’est le Transcendance.
Le vaisseau était visiblement en cale sèche, et des droïdes s’activaient sur la coque pour réparer les sections endommagées.
- Si Minwan veut s’opposer au conseil Noir, reprit-elle, elle aura besoin de tout les vaisseaux disponibles.
- Elle ne peut tout de même pas croire que ça suffirait ! Elle doit probablement prier tous les dieux de l’univers à cet instant même pour que la République attire nos forces ailleurs et qu’à défaut, nous lui accordions une indépendance temporaire.
- On lui demandera avant de la tuer, décida Keacast. Accroche-toi, j'amorce la descente vers la lune.


Zane vit les lumières de la base tandis qu’il entamaient l'approche. C’était un grand complexe, lourdement armé de puissant turbolasers et devant au moins accueillir une légion et tout leur équipement.
Une question taraudait le jeune Sith. Comment la ligue avait-elle rassemblé autant de partisans ? Il ne semblait pas y avoir eu de combat dans la base, donc tout le personnel devait être passé à l’ennemi.
Le message de Minwan pouvait en avoir convaincu certains, mais celui de Zane aurait dû leur faire comprendre la vérité. Non, leur allégeance n’avait pas changé en un jour, la Ligue avait dû être active pendant très longtemps, recrutant soigneusement leurs membres et organisant les transferts d’agents loyaux sur ce système.
Tout le monde dans cette base devait donc être considéré comme hostile.
- Il va nous falloir désactiver les turbolasers pour permettre à la flotte d’effectuer un bombardement orbital ou de poser des troupes, fit-il. Si elle est bien en chemin…
- Pas tant qu’on sera encore à l'intérieur. Je ne tiens pas à me faire vitrifier. Considérons ça comme le dernier objectif à effectuer sur le chemin du départ.
- Bien vu.
Il fronça les sourcils en se rendant compte que la jeune femme ne décélérait pas alors que la base approchait vite.
La comm crachait des instructions, et l’opérateur de la tour de contrôle semblait alarmé, mais Keacast éteignit l’appareil et continua sa trajectoire. Droit sur le complexe principal.
- Qu’est ce que tu fais ? s’écria Zane.
- Je nous fait rentrer, répliqua-t-elle en souriant avec une joie mauvaise. Attache-toi.
- Je savais que j’aurais dû piloter, souffla-t-il en verrouillant le plus vite possible le harnais de son siège.
Le mur de transparacier de la tour principale du complexe s’approchait de plus en plus.
- Par les os noirs de Naga Sadow ! hurla-t-il juste avant la collision. Si je meurs à cause de toi, je te jure que je te hanterai !
Tout en égrenant un chapelet de jurons dans sa tête, il se raidit et se prépara à l’impact.


Le choc résonna en écho dans chacun des os de Zane, mais il s’était entouré d’un puissant écran de Force, et quand le métal autour de lui se déforma et que la baie de transparacier explosa en une multitude d’échardes mortelles, rien ne put le toucher.
A peine la navette s’était-elle un peu stabilisée à l'intérieur de la tour qu’elle venait d’éventrer, que Keacast jaillit de l’appareil par la baie brisée, sabre laser au poing.
Zane détacha son harnais et s’empressa de l’imiter. Il ne valait mieux pas rester dans cet amas de métal suspendu entre deux étages affaiblis. Il ne savait pas combien de temps encore le plancher tiendrait.
Ils avaient atterris dans ce qui semblaient avoir autrefois été des étages de bureaux, mais désormais ressemblaient plus au vestibule de l’enfer.
Ils enjambèrent des corps mutilés, écrasés par des cloisons froissées ou transpercés par des éclats de métal. Ci et là, des feux s’étaient déclarés, et tout l’ensemble émettait un grincement de mauvais augure sous le hurlement constant des alarmes.
La tour était solide, et Keacast n’était pas arrivée assez vite pour qu’elle menace de s’effondrer, mais cet étage pourrait très bien se dérober sous leurs pieds à tout moment.
Il suivi la jeune femme jusque dans les corridors, ou ils rencontrèrent leur première résistance, sous la forme de soldats de l’infanterie.
Zane n’appréciait pas d’avoir à les combattre. Ils étaient peut-être des traîtres, mais leur armure était la même que celle des soldats loyaux partout dans l’empire. En les combattant, il avait l’impression d’être lui-même un traître.
Keacast ne s’embarassait pas de telles subtilités. Elle bondit dans le groupe et fit un carnage avec son arme.
Mais les deux Sith ne se faisaient pas d’illusions, ce n’était que la première vague. Pour atteindre leur objectif, ils devraient affronter une petite armée.
Minwan devait vraisemblablement se trouver en haut de la tour. Ceux qui détenaient le pouvoir aimaient se trouver physiquement au-dessus de leurs subordonnées. C’était aussi vrai pour les Sith que pour les simples mortels. Même les Jedi n’échappaient pas à la règle.
La mise à mort approchait.
"Mon ascension est inévitable. Un jour, un an, un millénaire, peu importe. Je détiens la patience de la pierre et la volonté des étoiles."
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Messagepar DreamShapr » Dim 09 Fév 2025 - 10:51   Sujet: Re: SWTOR : La Ligue du Nouveau Soleil

Chapitre 14

Les turbo ascenseurs avaient étés désactivés par le système anti-incendie, aussi ils durent emprunter les escaliers.
Dans une grande salle qui devait servir de bureau à une multitude d’analystes, ils rencontrèrent une solide résistance.
- Sur ta droite ! lança Zane tout en frappant d’un éclair un soldat qui avait saisi une matraque paralysante et s'apprêtait à frapper Keacast par l’arrière.
Elle risposta d’une vague de force qui décima un groupe, mais Zane se retrouva mis sur la défensive par un peloton équipé de mitrailleuses.
Son sabre laser formait une barrière écarlate floue devant lui tandis qu’il tentait de parer les tirs, mais même un maître du Soresu - ce qu’il n'était pas- n’aurait pu tenir longtemps face à un tel déluge.
Un tir transperça sa défense et le frappa à l’épaule. Il fut rejeté en arrière et son sabre laser s'échappa de sa main.
Il s’attendit à mourir, mais si les tirs continuèrent, ils ne paraissaient plus dirigés vers lui.
Il leva les yeux et vit Keacast, la main tendue, exerçant une traction sur l’arme d’un soldat pour le forcer à abattre ses camarades. Lorsqu’il fut le dernier debout, elle lança son sabre et celui-ci tomba, la tête tranchée.
La jeune femme s’approcha et tendit la main à Zane pour l’aider à se relever.
- Je t’ai sauvé, fit-elle avec un petit sourire satisfait. Maintenant nous sommes quittes.
Il prit la main offerte et Keacast le releva sans difficulté.
- Pas du tout, protesta-t-il en se massant l’épaule. Je t’ai sauvé du crash, des criminels et de tes blessures, sans compter que je ne t’ai pas tuée alors que j’aurais pu le faire cent fois ! Tu as toujours une dette envers moi.
- Dans tes rêves, ricana-t-elle.
Un projectile fusa soudain vers eux d’un couloir.
- Grenade ! hurla la Sith en se jetant sur Zane et en le plaquant au sol.
Il sentit d’abord le goût du sang dans sa bouche tandis que sa tête heurtait le sol, puis la chaleur de l’explosion et l’assaut des débris qui écorchaient ses chairs.
Il avait les oreilles qui sifflaient, et il lui fallut quelques secondes pour que la tâche noire qui occupait le centre de sa vision se dissipe, mais il n’était pas sérieusement blessé. La grenade avait été jeté au jugé, trop loin d’eux, mais la réaction de Keacast leur avait tout de même sauvé la vie.
Le jeune femme roula sur elle même pour s’étendre sur le sol, gémissant mais vivante.
La fureur envahit Zane, une fureur comme il en avait rarement connu.
Il bondit sur ses pieds et quand le groupe qui avait envoyé la grenade surgit dans la pièce dévastée, il était prêt.
Il leva les mains et déchaîna sur eux le pouvoir du Côté Obscur. Les éclairs jaillirent de ses doigts et frappèrent les soldats.
Il aurait pu les transformer en corps fumants en une seconde, s’il l’avait voulu, mais le véritable potentiel de la foudre Sith n'était pas de pouvoir causer la mort, mais la douleur qu’ils pouvaient infliger.
Il les laissa agoniser dans une souffrance terrible le plus longtemps possible, chaque nerf de leur corps embrasé dans des tourments qu’on ne pouvait pas imaginer sans les avoir subis. Il se nourrit, se gorgea de leur souffrance tandis que leurs cœurs lachaient l’un après l’autre, et le Côté Obscur rugit en lui.
Il aurait pu abattre la tour entière à cet instant, la transformer en un amas de métal compressé, s’il n’avait pas été à l'intérieur.
Au lieu de cela, il dirigea sa volonté sur une trajectoire précise, et le duracier explosa au-dessus de lui, formant un passage à travers les planchers de chaque étage jusqu’au sommet de la tour.
Il tendit une main, et même sans se concentrer et sans savoir où son arme se trouvait dans le tas de débris, le sabre laser s’y jeta.
- Je me suis lassé des escaliers, fit-il en aidant à son tour la jeune femme à se relever. On va prendre un chemin plus rapide.


La porte des bureaux de Minwan était verrouillée, et défendue par une petite armée, mais face à deux Sith très en colère, ils ne firent pas le poids, et la porte se trouva bientôt munie d’un grand trou découpé au sabre laser.
La moff traîtresse était entourée de son état-major, dans lequel Keacast trancha sans difficulté, et elle-même tira un blaster pour se défendre quand elle demeura la seule survivante.
La Sith para les tirs aisément, et Zane lui arracha l’arme des mains d’une traction de Force.
- Pourquoi s’évertuent-ils toujours à résister alors qu’ils n’ont aucune chance ? s’interrogea-t-il en prenant délibérément un ton méprisant.
- Parce qu’ils ne comprennent pas le pouvoir de la Force, répondit Keacast avec amusement. Mais on pourrait peut-être lui faire une petite démonstration ?
Elle leva une main et Minwan fut hissée dans l’air. Puis ses yeux s’exorbitèrent et elle porta ses mains à sa gorge, luttant pour aspirer une goulée d’air.
Tandis que la traîtresse s’étranglait, Zane contourna son bureau et s’installa sur sa chaise, avant de poser les pieds sur le plateau de verre pour asseoir sa domination.
Désormais, Minwan devait commencer à comprendre qu’elle avait perdu.
- C’est bon, je crois qu’elle a compris, fit-il.
- Comme tu voudras, fit la Sith en s’asseyant sur le bureau.
Elle relacha la femme et celle-ci s’effondra, le visage violet et tentant d’aspirer de l’air à grande goulées.
- Vous allez nous donner les noms des membres de la Ligue et de tous vos sympathisants, et les accès à tous vos systèmes informatiques, ordonna-t-il à la traîtresse. Ensuite, vous serez torturée par les inquisiteurs pour vous faire avouer les dernières informations que vous voudriez nous cacher puis vous serez exécutée publiquement. C’est compris ?
- Raclures de Sith ! cracha-t-elle entre deux quintes de toux.
- À la réflexion, je crois qu’elle n’a pas encore tout à fait compris, fit-il en croisant le regard de Keacast. Est-ce que tu veux lui montrer de nouveau pourquoi c’est nous qui donnons les ordres ?
Les yeux de la jeune femme pétillèrent.
- Oh, avec plaisir !
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