Bonsoir à tous, comment ça va ?
Allez hop, on poursuit avec notre petite Yanila

!
Chapitre 17Yanila s’écarta du lit dans lequel reposait le cadavre de Hanthur Valahi. La braise qui noyait ses iris mauves avait disparu lorsque le feu glacial du Côté Obscur s’apaisa en elle. Elle enfila de nouveau sa robe, remit ses escarpins aux pieds. Elle vérifia autour d’elle qu’elle n’avait laissé aucun indice qui permettrait aux enquêteurs des Forces de Sécurité de remonter jusqu’à elle.
Elle reprit en mains le comlink qu’elle avait rangé dans le sac seau.
- 2-B-1, tu me reçois ?
- Ah, maîtresse Yanila. Tout se passe bien ?
- J’ai éliminé Valahi. Tu as piraté les systèmes de sécurité ?
- C’est la chose la plus élémentaire que j’ai jamais accompli, répondit le droïde sphère qui semblait vexé. J’ai effacé des holocams de sécurité, toute trace de votre présence pour éviter toute question indiscrète.
Elle regarda par la baie de transparacier, le droïde qui venait d’apparaître à sa hauteur, ses photorécepteurs luisant d’une lueur écarlate. Au bout d’un de ses appendices, un scalpel laser fut activé pour découper une partie de la vitre d’un mouvement circulaire.
Il fit tomber le morceau à l’intérieur de la chambre, l’ouverture était assez large pour permettre à la jeune fille de sortir. Elle s’accroupit sur le sommet du droïde sphère, en précaire équilibre, évitant de baisser la tête vers le fonds des canyons de duracier, à travers les couloirs aériens des aéronefs. Elle se tourna pour fixer le corps de Valahi et celui de sa concubine endormie. Cette dernière porterait le chapeau pour ce que les enquêteurs interpréteront comme un accident cardiaque fatal. Les conclusions ruineraient pour longtemps la réputation de Valahi et de sa famille. Les Praji et le Chancelier Suprême ne seraient plus inquiétés.
Le crime parfait.
Elle usa de la Force pour remettre le morceau de vitre à sa place et 2-B-1 s’empressa de souder avec son chalumeau intégré, les bords afin que l’opération passe inaperçue.
- Madame Damask a réquisitionné pour vous un véhicule, maîtresse Yanila. Il vous attends quinze niveaux plus bas.
- Amènes-moi y discrètement, 2-B-1.
Ils descendirent, perdant de l’altitude le long de la tour, à l’écart des voies de circulation aériennes, pour ne pas attirer l’attention de quiconque. Yanila usa de la Force pour garder son équilibre, et ne pas éprouver le moindre vertige, malgré le vent violent qui fouettait sa silhouette fine et athétique.
Ils arrivèrent dans une ruelle discrète et peu passante, à un niveau médian affichant un seuil de sécurité acceptable. Elle sauta à pieds joints, parvenant à préserver ses chevilles malgré les escarpins qu’elle chaussait.
Ils débouchèrent dans l’avenue, bondée de passants dont aucun ne leur prêta la moindre attention. 2-B-1 se dirigea vers l’airspeeder décapotable garé contre un snack sullustain, deux cents mètres devant eux. Sur la banquette arrière, était posé un sac de voyage contenant des affaires, qu’elle fouilla fiévreusement. Le bout de ses doigts toucha à travers la masse de tissu sombre, un objet cylindrique à la carapace chrome. Une arme familière qui n’était autre qu’un sabre-laser.
Elle le dégagea et le soupesa avant de faire remarquer :
- C’est le sabre de Dark Sakar.
- En effet, le vôtre était malheureusement indisponible après votre dernier entraînement. Madame Damask estime que vous en aurez besoin dans votre prochaine mission.
- Où se trouve la sénatrice Cesima ?
- Non loin d’ici, dans le 500 Republica. Madame Damask vient de m’envoyer les coordonnées que je transfère dans le tableau de bord.
2-B-1 lévita au-dessus des manettes et intégra les données à l’aide d’un de ses appendices dans l’ordinateur de navigation. Yanila monta à bord et ordonna à son droïde de mettre en marche, le pilotage automatique.
Le véhicule s’éleva rapidement pour tutoyer de nouveau les niveaux supérieurs du 500 Republica. 2-B-1 s’assura de la trajectoire et de l’assiette de l’airspeeder qu’il garda discrètement à l’écart des couloirs aériens pour permettre à la zeltronne de s’installer sur la banquette arrière, d’empoigner le sac de voyage qui contenait une combinaison moulante de combat.
Elle le vêtit à la place de sa robe, ôta les escarpins pour chausser des bottes antidérapantes et fit de même pour les boucles d’oreille et la tiare. Elle vérifia l’état du sabre-laser de Sakar. La garde était longue et épaisse, adoptée à la morphologie du Sith togorien qui avait été le mentor de Dark Mungol, jusqu’à ce que celle-ci l’abatte sur Nar Shaddaa pour le remplacer. Si elle devait en faire usage, elle devrait le tenir à deux mains. Inconfortable, mais elle ferait avec.
Ils arrivèrent peu après, en vue d’une tour cachée parmi tant d’autres, reconvertie en hôtel particulier. Cela ne ressemblait en rien à un bâtiment officiel, comme une ambassade. Ce qui ne signifiait pas que la sécurité serait moins élevée. Yanila reprit le pilotage manuel, entament des cercles autour de l’immeuble. Elle projeta sa conscience, et détecta des centaines de signatures dans la Force.
Comme elle le pressentait, la sénatrice Cesima était bien protégée. Elle stationna l’airspeeder, éteignant les phares à l’ombre d’une autre tour adjacente.
- Je doute que cela soit judicieux de passer par l’entrée principale, maîtresse Yanila.
Quinze étages plus bas, une plate forme d’appontage marquait en effet l’accès le plus visible de l’hôtel, gardé par une vingtaine de gardes.
- Non, ce ne serait pas judicieux.
Elle n’avait pas oublié de sitôt, la peur de Valahi devant la fourberie de Cesima. La présence de celle-ci était imprégnée de froideur, d’un besoin irrésistible d’infliger sa cruauté contre autrui comme son infortuné telbun. Elle se plongea davantage dans les courants de la Force et ressentit un écho familier.
Elle pointa un index vers le sommet de la tour.
- Elle est quelque part là-haut, indiqua-t-elle à 2-B-1. Dresse-moi un plan des lieux.
- Oui, maîtresse.
Le droïde se connecta à distance aux archives du bâtiment et matérialisa une holocarte. Elle scruta les schémas en trois dimensions rapidement avant de demander.
- Le niveau de sécurité doit être maximal, souffla-t-elle.
- Je peux le voir à travers l’une des holocaméras de sécurité.
De nouvelles images flottèrent devant la figure de la zeltronne, qui illustraient la présence de gardes kuati dans les couloirs des derniers étages. Elle remarqua qu’il y en avait trois dans le corridor qui menait à la suite personnelle de la sénatrice, au dernier étage.
- Je ne peux y accéder que par le balcon. Je dois savoir s’il y a des détecteurs de mouvement ou volumétriques.
- Le seul moyen de le savoir est de constater sur place, maîtresse.
Elle hocha la tête, tandis que le droïde éteignit les images. Elle se mit aux commandes de l’airspeeder, et glissa silencieusement à la propulsion minimale vers le sommet de l’immeuble, appartenant aux kuati. Yanila banda ses muscles, brûlant de passer à l’action et d’en finir avec la sénatrice.
Elle serra les doigts autour de la lourde poignée du sabre-laser de Sakar, après avoir freiné le véhicule à deux mètres de l’objectif. Elle invoqua la Force, se propulsant dans les airs avant d’atterrir sur la balustrade, accroupie et attendant de guetter le moindre frémissement inhabituel qui indiquerait une alarme déclenchée. Mais les courants de la Force demeuraient paisibles, ne renvoyant aucune onde négative.
2-B-1 lévita à sa hauteur, trahissant de ronronnement mécaniques bas. Il scanna le balcon et repéra les capteurs de mouvements et de bruits, au-dessus de la baie de transparacier fermée. Il les désactiva en piratant les systèmes de sécurité avant de signaler à la jeune Sith :
- La voie est libre, maîtresse.
- Prépare-toi à m’évacuer quand je le dirai. On reste en contact comlink, tu t’occupes des systèmes de sécurité, nous ne devons laisser aucune trace.
Elle posa les pieds au milieu du balcon et ouvrit la baie, en agitant la main gauche. Elle attendit quelques secondes mais la Force ne transmit aucune perturbation. Avant d’entrer, l’essence de la sénatrice brilla, accompagnée de celle d’une autre créature emplie de désespoir. Certainement le telbun soumis aux caprices cruels de sa maîtresse.
La suite de Cesima était une grande chambre, la plus étendue de l’hôtel. Malgré l’obscurité profonde dans laquelle la pièce était plongée, Yanila distingua clairement les meubles, les tableaux, les dorures qui décoraient les murs et le plafonds. Sur la droite, un lit à deux places était occupé par la dignitaire qui dormait paisiblement, un sourire ravi aux lèvres.
Sur le marbre, gisait le mirialan entièrement nu, recroquevillé en position fœtale dont les sanglots étouffés résonnaient doucement devant la zeltronne. Une laisse le reliait à la tête du lit par le cou et la Sith ne put se retenir d’éprouver de la pitié pour sa misérable condition. Elle lui rappelait ce qu’elle était jadis, ce qu’elle n’avait pas oublié complètement encore.
Mais elle n’était plus Zeviya, elle avait une mission à accomplir. Elle prit alors le temps de considérer la scène et le profit qu’elle pouvait en tirer, tout en rangeant le sabre à la ceinture. Une idée lui vint qu’elle prit le temps de mûrir. Elle s’élança ensuite à pas feutrés vers le mirialan dont elle attira l’attention en lui touchant l’épaule doucement.
Le non humain hoqueta de surprise et il se tourna sur le dos, agrandissant les yeux lorsqu’il croisa le regard de la jeune Sith. Bien que ses cordes vocales aient été coupées par sa maîtresse, il ouvrit la bouche pour tenter de crier, effrayé par son apparition.
La zeltronne se montra plus prompte, plaquant sa main sur sa bouche et lui agrippant l’un des poignets pour le maîtriser. Grâce à sa pratique martiale approfondie, elle parvint à le renverser sur le ventre et à l’immobiliser.
- Chut, murmura-t-elle à son oreille. Je ne te veux aucun mal.
Elle secréta des phéromones à son égard, ce qui l’apaisa immédiatement. Lorsqu’elle fut certaine qu’il ne tenterait rien, elle le libéra et le laissa se redresser. Sous le choc de l’adrénaline et de la peur, le telbun s’assit sur le marbre lentement, avant d’oser croiser son regard alors qu’elle se tenait accroupie, face à lui.
- Ça ira ? J’espère que je ne t’ai pas blessé.
Il hocha la tête de droite à gauche, indiquant qu’il la comprenait bien que privé de la parole.
- Je ne suis pas là pour toi, je suis là pour elle.
Le mirialan toujours hébété, se mit à triturer la laisse qui l’enchaînait au lit. De l’autre bras, il s’entourait, conscient de sa nudité et de sa vulnérabilité. La honte l’emplissait de nouveau, lui faisant détourner du regard.
- Elle te fait souffrir, n’est-ce pas ? Elle abuse de toi grâce à l’inhibiteur de volonté, elle t’oblige à faire des choses qui te déplaisent… elle te fait des choses que tu ne voudrais pas qu’elle te fasse. Les autres telbun sur Kuat sont certainement mieux traités que toi, par les familles nobles autre que les Cesima.
Il tira sur la laisse, en signe de malaise puis voulut s’écarter d’elle.
- Je sais ce que tu ressens, j’ai vécu le même malheur que toi, insista-t-elle. J’ai été réduite en esclavage, rien ne m’a été épargné.
Elle lui prit délicatement le visage dans un geste maternel… ou séducteur ? Toujours est-il que l’éphèbe mirialan ne détourna pas les yeux d’elle. Il la considérait avec intérêt, comme si elle était de sa famille.
- Si tu m’aides, je peux t’aider.
Il émit un grognement guttural, tout en bougeant les lèvres. Il semblait vouloir dire « comment ».
- Ta maîtresse détient une datapuce, que lui a donné Valahi. Tu sais de quoi je parle, n’est-ce pas ? Lui demanda-t-elle.
Il inclina le menton avec vivacité.
- Peux-tu me dire où elle est rangée ? Fit-elle avec espérance.
Il grogna faiblement et elle fronça les sourcils, indécise. Son instinct lui dicta qu’il ne coopérerait pas aussi aveuglément. Ce mirialan n’était pas stupide, il désirait quelque chose en retour. Yanila le devina aisément.
- Si je te retire l’inhibiteur de volonté, tu me le diras ?
Il se mit à japper de joie. Il se redressa tout en lui montrant de l’index, l’arrière de la nuque, là où était implanté le système de soumission. La zeltronne se plaça avec souplesse derrière lui, posant ses mains autour de sa tête.
Le retirer serait délicat mais faisable. Elle devait prendre garde à ne rien endommager de son système nerveux si elle voulait le garder fonctionnel. La jeune Sith ferma les paupières, s’engouffrant profondément dans les méandres de la Force. Son esprit se tendit vers la masse de neurones derrière lesquelles était dissimulé l’inhibiteur de volonté. Elle se rendit compte que le dispositif avait été installé de telle sorte qu’il était impossible de l’ôter avec les moyens technologiques actuels, y compris les plus avancés.
Mais la Force lui permettrait de réaliser l’impossible.
- Ça risque d’être douloureux. Serre les dents, le prévint-elle.
La terreur du telbun emplit ses sensations, jusqu’à les saturer. Mais cela ne lui brouilla pas les sens, au contraire. Elle en tira le pouvoir nécessaire pour se connecter davantage au Côté Obscur. Malgré elle, ses yeux mauves furent inondés par la marée jaune funeste.
Elle tendit son esprit vers la nanopuce, écartant délicatement les neurones sans les endommager. Elle s’en saisit, l’enveloppant dans un filin invisible puis le remonta jusqu’à la surface de la nuque, nanomètre par nanomètre.
Le mirialan demeurait pétrifié par la crainte de devenir un légume végétatif. Ce qui lui facilita la tâche. Elle émit par intermittence quelques phéromones, pour le tranquilliser.
Elle atteignit finalement l’objectif, lorsque la nanopuce fut retirée de la nuque du mirialan. Elle ne la distingua pas clairement mais elle sentait l’inhibiteur niché au creux de sa paume. Elle ferma brusquement le poing et le broya à l’aide de la Force.
Le mirialan se massa la nuque d’une main hésitante, épongeant les quelques gouttes de sang qui coulaient. Il était indemne.
- Tu es libre, lui annonça Yanila.
Il mit du temps à comprendre ce que cela signifiait avant que la joie et le soulagement ne l’envahissent. Il tint parole en lui montrant le tiroir de la table basse au milieu de la pièce. La zeltronne allongea quelques foulées pour l’ouvrir. Elle retint un rugissement féroce lorsqu’elle y découvrit la datapuce qu’elle recherchait.
Elle devait trouver un moyen de saboter les preuves qui y étaient contenues mais elle ne pourrait le faire que dans un lieu plus adéquat. Elle revint vers le mirialan, s’accroupissant de nouveau face à lui avec un large sourire charmant.
- Merci, lui chuchota-t-elle.
Elle lui accorda une bise et elle le sentit sursauter à ce léger contact charnel. Il la fixait, envoûté par son aura.
- Tu veux que je te retire cette laisse ?
Elle n’attendit pas sa permission, attrapant la laisse à deux mains et la déchira à la force de ses bras. Le telbun la regardait avec encore plus d’admiration, alors qu’elle l’aidait à se remettre debout. Il l’enlaça subitement, empli de reconnaissance.
Elle le serra contre elle, écourtant cette étreinte peu après. Il s’écarta de la jeune Sith qu’il regardait avec émotion. Il émit quelques grognements rauques à son intention. Yanila l’interpréta comme un « merci infiniment ».
- Que vas-tu faire de ta liberté ? Demanda-t-elle.
Le mirialan secoua la tête, pris de court. Oui, cette liberté toute fraîche… il ne savait pas quoi en faire. Quant à Yanila, elle n’oubliait pas pour autant ses priorités. Elle considérait la sénatrice Cesima toujours endormie du sommeil des justes. Sur ses lèvres, s’étirait ce sourire de la matrone qui avait été comblée par son esclave.
- Elle t’a beaucoup fait souffrir, rappela la zeltronne au telbun. Regarde comme elle dort paisiblement, tu trouves cela juste ?
Elle lui montrait sa tortionnaire de la main. Le non humain suivit son mouvement, elle le surprit en train de serrer les poings lorsqu’il fixait la kuati. Ses traits étaient contractés par la rage, qui irradiait les perceptions de la jeune fille.
- Ne retiens pas ta colère, elle est légitime. Je la ressens aussi, comme si c’était la mienne, ajouta-t-elle en se plaçant dans son dos. Depuis que tu lui appartiens, tu n’as jamais eu droit à une nuit paisible. Elle t’a tout enlevé. Tu ne l’as pas mérité, tu es d’accord ?
Le mirialan se raidit sans quitter la sénatrice des yeux. Yanila sentait sa soif de meurtre grandir et lui engourdir l’esprit.
- La vie qu’elle t’a volé, tu devrais la lui reprendre. Tu sais quoi faire.
Elle recula pour le laisser agir. Il s’avança d’un pas lent mais déterminé, se penchant pour arracher un morceau de drap et le rouler en boule. Il se dirigea au niveau de la tête de Cesima, puis lui attrapa subitement la mâchoire inférieure pour lui ouvrir la bouche et lui fourrer le morceau de tissu au fonds de la gorge.
Vani Cesima ouvrit les yeux, extirpée de son sommeil. Elle ne comprit pas ce qui se passait avant que le mirialan libéré de son contrôle, ne serra ses doigts autour du cou. La sénatrice paniquée, se débattit violemment et griffa le visage du telbun avec ses ongles. Dans le même temps, ses jambes le frappèrent au flanc et à l’abdomen. Mais malgré son envie de vivre, la haine du mirialan était bien trop forte.
Yanila accentua cette émotion ardente à l’aide de ses phéromones, tandis qu’elle sentait la résistance de la sénatrice faiblir inexorablement. La chambre résonnait des hurlements étouffés qui percèrent à travers la porte. Un de ses gardes l’entendit et vint toquer à la porte.
- Madame, tout va bien ?
La zeltronne jura entre ses dents, réalisant que le temps commençait à lui manquer. Elle éleva le poing en guise d’étau invisible, broyant en un battement de cils la trachée de la dignitaire, qui expira dans un râle rauque. À cet instant, le garde kuati entra finalement dans la chambre, allumant les nanoprojecteurs. La lumière baigna la pièce, lui permettant de saisir la scène du crime. Le mirialan hagard devant le cadavre de la sénatrice étranglée, croisa son regard.
Le kuati pesta dans son dialecte avant de dégrafer le holster pour dégainer son blaster.
- Toi, écarte-toi d’elle !
Yanila qui avait reculé contre le mur, juste à côté de la porte, se détacha subitement de sa cachette pour l’intercepter. Elle devait faire vite, les deux autres kuati dans le couloir avaient entendu le cri de leur camarade et arrivaient bientôt.
Elle le frappa avec la crosse du sabre-laser entre les omoplates pour le déséquilibrer. Le kuati tomba sur un genou, lâchant le blaster par terre. Yanila ne le laissa pas se reprendre, l’assommant du tranchant de la main à la tempe.
- Pas un geste !
Les deux kuati avaient surgi dans la chambre de la défunte sénatrice, blaster au poing. La zeltronne fit semblant d’obtempérer, levant les bras comme pour se rendre, bien que cela ne fut pas son intention. Elle agita les doigts sans crier gare, invoquant la Force pour leur arracher l’arme. Les kuati hurlèrent leur surprise quand les blasters furent tractés loin d’eux, avant que Yanila ne fit volte-face pour les confronter.
Elle gifla le visage du garde à sa droite d’un mouvement du pied tournoyant, le faisant vaciller. Le second beugla dans son comlink :
- Intruse dans la chambre de la sénatrice ! Je répète, intruse…
Elle détendit sa jambe gauche à hauteur de son menton pour le cogner à la figure, le faisant culbuter au sol. Mais la Force qui bouillonnait dans ses perceptions, ne la trompa pas. L’alarme avait été donnée.
Le garde encore debout tenta de riposter à coups de poing, mais il se révéla trop lent pour la jeune fille, qui passa sous sa garde et l’assaillit au plexus solaire. Il hoqueta le souffle coupé puis elle l’étala pour de bon, d’une paume ferme au nez. Elle assomma d’un coup de botte à la tête, le dernier kuati qui se redressait.
Elle en avait terminé ici. Les renforts ennemis ne tarderaient pas à débarquer en force. Elle décrocha son comlink de la ceinture.
- 2-B-1, je dois évacuer ! S’écria-t-elle. Tu es prêt ?
- J’arrive, maîtresse.
Les reflets de l’airspeeder percèrent à travers la baie de transparacier, à hauteur du balcon. Elle jeta un coup d’œil vers le mirialan, prostré devant le cadavre de la sénatrice qu’il avait étranglé de ses mains.
Elle songea d’abord à l’abandonner ici. Après tout, elle avait accompli sa mission haut la main et il porterait le chapeau de ce meurtre. Sauf que ce ne serait pas aussi simple… elle avait neutralisé les trois gardes kuati sans les tuer et le mirialan bien que muet, pourrait leur fournir des informations précieuses sous la torture. Une dignitaire de Kuat assassinée dans la Cité Galactique, sa Maison ne laisserait jamais passer cela.
Elle n’avait pas d’autre choix que de l’emmener. Ce qui la soulageait du fardeau de culpabilité, en passant. Était-elle gagnée par les scrupules ?
- Viens avec moi !
Elle fonça vers le balcon, l’agrippant au passage par le poignet. Le mirialan surpris par sa vigueur, trébucha pour suivre le rythme. À l’instant où ils sortirent, les kuati entrèrent dans la chambre et les repérèrent.
Les plus proches dégainèrent leur blaster tandis que les autres s’enquirent de l’état de leurs trois camarades, groggy mais indemnes. Yanila couvrit le mirialan qui sauta maladroitement à bord du véhicule depuis le balcon. Elle le suivit aussitôt, au milieu des tirs de blaster qui l’encadraient étroitement. Deux traits ardents la touchèrent aux hanches et à la cuisse, elle serra les dents pour maîtriser la douleur.
S’affalant dans le siège de pilote, elle prit une seconde pour constater la gravité de ses blessures, qui demeuraient heureusement superficielles. Le mirialan s’était allongé dans la banquette arrière, pour se mettre à couvert.
- 2-B-1, passe-moi les commandes !
Le droïde s’exécuta et elle s’empara des manettes pour faire bondir le véhicule, sous les rafales déchaînés des gardes kuati.
Voilà, j'espère que cela vous a plu !
Allez, à la prochaine

!