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[Achevé] L'Héritage - Vol. 1

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Messagepar LL-8 » Lun 29 Aoû 2022 - 8:39   Sujet: [Achevé] L'Héritage - Vol. 1

Heyo!
Ma dernière nouvelle remontant à un peu plus de deux ans, promis cette fois, je reviens avec un truc un peu plus long :transpire:

Après avoir testé des trucs et fait de (nombreuses) versions différentes, j'ai enfin réussi à aboutir à un truc qui me plaît bien. Vous me connaissez, cette fic' prend place dans le canon, mais je pique des éléments Legends quand j'ai envie (et quand ça fonctionne). J'en dis pas plus, mais j'espère que ça vous plaira !

Le prologue arrive lundi prochain :)


Sommaire

Prologue

Chapitre 1 - Chapitre 2 - Chapitre 3 - Chapitre 4 - Chapitre 5 - Chapitre 6 - Chapitre 7 - Chapitre 8 - Chapitre 9 - Chapitre 10 - Chapitre 11 - Chapitre 12 - Chapitre 13 - Chapitre 14 - Chapitre 15 - Chapitre 16

Épilogue
Modifié en dernier par LL-8 le Jeu 16 Fév 2023 - 10:20, modifié 26 fois.
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Messagepar L2-D2 » Lun 29 Aoû 2022 - 10:10   Sujet: Re: L'Héritage

Oh oh!! :think:

Vivement lundi prochain alors!! :cute:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Den » Lun 29 Aoû 2022 - 15:04   Sujet: Re: L'Héritage

Ouuuuh! C'est une excellente nouvelle!! :)

L'écriture de ton histoire est donc déjà terminée?

On peut avoir un petit synopsis, histoire d'avoir un peu plus l'eau à la bouche? :idea:

En tout cas, ton titre augure déjà du bien bon!

Si je le peux, je lirai chaque semaines les chapitres qui paraîtront. :wink:
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Messagepar Mandoad » Lun 29 Aoû 2022 - 18:37   Sujet: Re: L'Héritage

LL-8 de retour sur une nouvelle oeuvre ! Il va falloir que je passe voir ça le jour venu ! :oui:
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Messagepar LL-8 » Mar 30 Aoû 2022 - 13:40   Sujet: Re: L'Héritage

Den a écrit:On peut avoir un petit synopsis, histoire d'avoir un peu plus l'eau à la bouche? :idea:

Alors, euh... J'ai pas réussi à pondre un synopsis sans spoiler ce que je veux raconter alors bon... surprise lundi pro :paf:
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Messagepar Den » Mar 30 Aoû 2022 - 14:28   Sujet: Re: L'Héritage

Oui, c'est un exercice délicat de créer un synopsis qui ne spoile pas tout. Je comprends ta frustration. Bah! Je serai patient alors! :D

A lundi prochain, dans ce cas! :hello:
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Messagepar LL-8 » Lun 05 Sep 2022 - 17:23   Sujet: Re: L'Héritage

Hello à tous!
Comme promis, on commence avec le prologue de l'Héritage. Je vous emmène plus ou moins un an après la destruction de la première Étoile de la mort, sur Seswenna. J'espère que ça vous plaira !

L’HÉRITAGE


Prologue


1 ABY. Seswenna, Bordure Extérieure.

La coursive qui menait à la salle de contrôle était longue, beaucoup trop longue. Relativement étroite, elle surplombait les immenses fosses où s’activaient les droïdes du centre de tri des déchets de Seswenna. Situées en plein air et à proximité d’un centre de démantèlement de vaisseaux, les installations de la déchetterie du secteur se composaient de plusieurs larges réservoirs qui s’étendaient sur des kilomètres où l’on entreposait des déchets de toutes sortes que des droïdes automatisés venaient ensuite trier dans une sorte de ballet presque hypnotisant à regarder. Une série de passerelles traversaient l’air au-dessus de ces fosses et reliaient entre eux les différents compartiments. Seuls quelques individus organiques travaillaient sur place et assuraient une permanence depuis la salle de contrôle. Une telle organisation permettait une activité permanente, qui malheureusement ne suffisait pas à réguler le surplus de déchets auquel faisait face le secteur de Seswenna depuis plusieurs années.
Toutes ces questions politiques et écologiques, Azzio s’en fichait pas mal. Courant aussi rapidement qu’il le pouvait sur la passerelle étroite, il n’avait qu’une idée en tête : atteindre la salle de contrôle, s’y enfermer et espérer pouvoir atteindre la plateforme d’atterrissage par l’intérieur du petit bâtiment avant que ses poursuivants ne le rattrapent. La journée n’avait pourtant pas si mal commencé. Il avait rejoint Mud’jifar, le Twi’lek pour lequel il travaillait depuis quelques années désormais, pris ses ordres et accompagné son équipe sur Seswenna pour accomplir le travail qu’on lui avait confié. Du moment que le travail était bien fait et que l’argent tombait dans ses caisses, Mud’jifar n’était pas un patron contrariant. Aussi Azzio avait-il été surpris lorsque le Twi’lek avait découvert qu’il avait prélevé une petite quantité d’épices sur le dernier chargement qu’il avait escorté. C’était une quantité anecdotique de produit, mais Mud’jifar n’avait pas fait l’impasse sur le geste et Azzio avait vite compris que les trois mercenaires envoyés à ses côtés sur Seswenna étaient là pour s’occuper de lui et non pas pour récupérer une cargaison. Le jeune homme ne se souvenait pas précisément comment il en était arrivé à travailler pour Mud’jifar. Mais il savait que s’il n’atteignait pas très vite la salle de contrôle, sa carrière se terminerait beaucoup plus rapidement que prévu.
Sa veste en cuir gênant ses mouvements, il s’en débarrassa dans la fosse qu’il surplombait. Aussitôt, l’air frais de Seswenna s’engouffra dans sa chemise et un frisson lui parcourut l’échine. Il tenta de l’ignorer et poursuivit sa course avant de devoir s’arrêter brusquement. À l’autre bout de la coursive, un Weequay dont les trois tresses descendaient jusqu’en dessous de ses reins lui barrait le chemin, blaster au poing. Je me demandais où il était passé. Il tira dans sa direction et Azzio plongea pour éviter de se faire descendre. Bon sang. Se remettant rapidement sur pied, le jeune homme avisa un embranchement proche de lui et bifurqua, courant désormais au-dessus d’une fosse remplie de pièces provenant de droïdes tous plus différents les uns que les autres. Derrière lui, le Weequay aux trois tresses avait laissé la place à Bor, un Dévaronien à la peau étrangement violacée. Il était le chef de cette petite expédition qui tournait au fiasco total et il était déterminé à rattraper Azzio. Le jeune homme le connaissait bien désormais : c’était la plupart des cargaisons dont Bor s’occupait qu’il avait accompagnées comme homme de main. Il avait imaginé considérer le Dévaronien comme un ami mais ses espoirs se réduisaient à néant maintenant que ce dernier le poursuivait avec un blaster. Azzio accéléra le rythme en voyant que la voie était dégagée devant lui. Il comprit rapidement pourquoi c’était le cas : la passerelle se stoppait net et le jeune homme dut freiner des deux pieds pour ne pas se précipiter droit dans une mer de métal.
— Alors, on est coincé ?
La voix de Bor était grinçante, presque nasillarde. Le Dévaronien avait ralenti le rythme et s’approchait à pas lents d’Azzio, son blaster pointé dans la direction du jeune homme. Son long manteau en cuir noir flottait au vent, révélant une ceinture de munitions passée en travers de son torse. Une large cicatrice barrait le côté droit de son visage. Bor cochait décidément toutes les cases du stéréotype du pirate de l’espace dévaronien. Derrière lui, le Weequay aux trois tresses et son compagnon Zabrak se rapprochèrent, blaster à la main.
— T’aurais pas dû piquer dans les caisses, Azzio.
Le jeune homme déglutit. Il leva deux mains en signe d’apaisement :
— On peut discuter, Bor, dit-il d’une voix moins bien assurée qu’il le pensait.
Le Dévaronien leva un sourcil et Azzio s’engouffra dans la brèche.
— Ce n’était qu’une toute petite quantité, se justifia-t-il. Je vais rembourser Mud’jifar, j’ai juste besoin d’un peu de temps !
L’explication n’eut pas l’effet escompté. Bor fit tourner son blaster dans sa main avant de viser Azzio de nouveau, une lueur d’agacement dans ses yeux dorés.
— Le patron pense différemment, grinça-t-il.
— Elle en avait besoin, Bor ! La gamine, expliqua-t-il, elle en avait besoin. Les épices, ce sont aussi des médicaments, termina-t-il dans un souffle.
Il vit le Dévaronien hésiter, se demander si ce que ce que le jeune homme racontait était vrai ou bien inventé de toutes pièces. Mais Azzio disait la vérité. Il revoyait le visage de cette gamine, une Twi’lek qui ne devait pas avoir plus de sept ou huit ans. La peur dans ses yeux lorsqu’elle avait mentionné l’état de sa mère avait réveillé des sentiments enfouis profondément en lui. Il avait été tenté de l’ignorer mais il n’avait pas réussi. Il s’était senti obligé de l’aider à apaiser ses souffrances. Il n’avait pas imaginé qu’un simple geste comme celui-ci le conduirait dans cette situation. Malgré tout, il se plaisait à imaginer qu’il ne regrettait pas son geste. Bor, lui, ne fut pas convaincu par son explication.
— Fallait pas piquer dans les caisses, Azzio.
Et il tira. Le trait laser se logea dans l’épaule gauche du jeune homme qui hurla sous la douleur. Il posa immédiatement sa main droite sur la plaie qui commençait à saigner mais l’effet de brûlure que lui laissait ce tir le fit tituber. Il fit un pas de trop en arrière et perdit pied. Complètement déstabilisé, il tomba en arrière dans la mer de pièces détachées. L’atterrissage fut brutal et Azzio eut l’impression que chacune de ses vertèbres se désolidarisait du reste de sa colonne vertébrale. Il ne pensait plus à son épaule : c’était chaque centimètre de son corps qui lui faisait mal. Il ne sentait plus ses membres. Il n’était que douleur. Le souffle coupé, il leva une dernière fois les yeux une quinzaine de mètres plus haut. Bor était là, penché en avant, à vérifier qu’il ne bougeait plus. Il vit le Dévaronien ranger son arme puis faire signe à ses hommes avant de s’éloigner et de disparaître du champ de vision d’Azzio. Le jeune homme resta allongé, incapable de bouger, immobilisé par la douleur. Il y avait mieux, comme fin de carrière. Et il perdit connaissance.
Modifié en dernier par LL-8 le Dim 11 Sep 2022 - 10:31, modifié 2 fois.
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Messagepar Mandoad » Mar 06 Sep 2022 - 10:35   Sujet: Re: L'Héritage

First !

Que dire, que dire sur cette courte mise en bouche, si ce n'est que ton style est toujours aussi bon et appréciable. Les personnages sont bien présentés et il n'est nullement difficile de se les imaginer en face de nous. Pas de Jedi, pas de Rebelles, on est plus dans le milieu du citoyen lambda avec une touche de pègre et cela ne peut que fonctionner avec moi.

Tu nous présentes donc Azzio, un type qui semble tout de même avoir un grand coeur, prêt à aider quitte à savoir ce que cela risque de lui coûter, puis tu le balances au fond du gouffre. Cliffhanger classique, mais efficace et j'attends de voir qui le tirera de là et sur quoi tu vas partir.

J'a aussi dû chercher Seswenna dans la database. Un monde vierge d'infos dans le canon (si ce n'est l'origine d'un personnage qui a d'ailleurs un second prénom sonnant proche avec celui d'Azzio... coincidence ? héritage ? moi qui vais déjà trop loin ?), mais un monde qui a une certaine importance dans le Legends...

Bref, la suite !
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Messagepar L2-D2 » Mar 06 Sep 2022 - 12:30   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 1 lu !

Effectivement, un Chapitre moins long que ceux proposés par nos illustres autres auteurs sur le forum, mais non moins réussi pour autant ! Un personnage (le principal ?) finement caractérisé en quelques mots, une ambiance de vauriens (pas étonnant que cela plaise à Mandoad ! :lol: ), des vraiment vilains et un qui a bon fond, finalement, le tout servi avec un petit cliffhanger sympathique et un style fluide et très agréable à lire.

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar mareva_mae » Mar 06 Sep 2022 - 12:49   Sujet: Re: L'Héritage

Premier chapitre lu !

J'accroche bien pour le moment, la caractérisation du voyou qui semble être le personnage principal est parfaite, avec juste assez d'informations sur lui pour que l'identification fonctionne et de suspense pour avoir hâte de lire la suite. Je rejoins mes camarades sur ton style, que je découvre (mais j'ai prévu de lire Hajoo Nexu prochainement :cute: ) et qui est très agréable à la lecture. Tu as un talent certain pour faire passer les émotions de tes personnages et rendre compte de leur environnement sans se perdre dans de longues descriptions, bref, j'adore et je serai là pour la suite !

Une petite remarque au niveau de la forme ; peut-être, pour les prochains chapitres, pourrais-tu ajouter des espaces et séparer des paragraphes dans ton texte ? Même si le chapitre est court le format un seul bloc de texte est un peu trop compact pour faciliter la lecture.
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Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar LL-8 » Mer 07 Sep 2022 - 14:03   Sujet: Re: L'Héritage

Merci vos retours ! C'est effectivement court, mais c'est un prologue, la suite arrive vite :) Ravie de voir que vous accrochez pour le moment!

Mandoad a écrit:Pas de Jedi, pas de Rebelles, on est plus dans le milieu du citoyen lambda avec une touche de pègre et cela ne peut que fonctionner avec moi.

L2-D2 a écrit:une ambiance de vauriens (pas étonnant que cela plaise à Mandoad ! :lol: )

Loucass824 a écrit: (toujours un lien de près ou de loin avec le ton du camarade Mandoad j'ai l'impression)

Je ne vais pas mentir, j'ai puisé un peu d'inspiration chez le copain Mandoad pour cette mouture de l'histoire :siffle: Mais le fond sera un peu différent.

mareva_mae a écrit:Une petite remarque au niveau de la forme ; peut-être, pour les prochains chapitres, pourrais-tu ajouter des espaces et séparer des paragraphes dans ton texte ? Même si le chapitre est court le format un seul bloc de texte est un peu trop compact pour faciliter la lecture.

J'ai déjà essayé les espaces entre les paragraphes sur mes précédents textes, je suis pas fan. Mais je rajouterai des alinéas au prochain chapitre, ça devrait déjà mieux fonctionner. (Faudrait que je vois si on peut augmenter les interlignes sur le fofo).

Loucass824 a écrit:C'était court, mais bien sympa, une mise en bouche pour nous planter un petit ton et les amorces nécessaires. J'ai tenté de guetter des liens éventuels vers un autre de tes récits, au cas où... mais je n'ai rien vu. Hâte de voir un chapitre entier, voir de quoi ce récit sera fait !

:chut:

À lundi pro pour la suite!
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Messagepar Den » Mer 07 Sep 2022 - 15:55   Sujet: Re: L'Héritage

Oh! là! là! Je commence déjà à accumuler un peu de retard. Je lis ce prologue avant le weekend! :)
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Messagepar LL-8 » Dim 11 Sep 2022 - 10:27   Sujet: Re: L'Héritage

Hi everybody!
On n'a pas commencé le premier chapitre que je change déjà le jour de publication :paf: (désolée Den mdr). Du coup, pour des raisons de "faut pas que j'oublie de poster le chapitre", la publication se fera désormais le dimanche (pas que ça change grand chose pour vous :think: :D )

Sur ce, je vous laisse avec le premier chapitre !


Chapitre 1


1 ABY. Eriadu, Bordure Extérieure.

Azzio ne sut pas combien de temps s’était écoulé lorsqu’il réessaya d’ouvrir les yeux. Il ne savait pas où il était. La dernière image qu’il avait en tête était celle de Bor qui lui jetait un dernier regard méprisant depuis la passerelle avant de lui tourner définitivement le dos. Une série de bips discordants le ramena à la réalité. Un faisceau de lumière aveugla sa rétine.
— Ivee, laisse-le tranquille !
Par réflexe, Azzio tenta de se redresser, rapidement arrêté dans son élan par son dos qui lui arracha un grognement. Il se contenta donc de rester allongé et tourna la tête en direction de la voix qu’il avait entendue. Ses yeux s’habituèrent lentement à la luminosité ambiante. Il était couché sur une sorte de sofa sans rebord où avaient été posés un oreiller et une couverture chaude. Il portait toujours ses vêtements de sa dernière mission, sa chemise légère d’un bleu pâle faussement chic sur un pantalon trop serré pour lui. La pièce où il se trouvait était petite et carrée, sans autre source de lumière que quatre néons faiblards – un dans chaque coin. Les fenêtres avaient été obscurcies. Les murs, peints dans des teintes différentes de gris, étaient vierges de toute décoration. Vers ce qu’Azzio devina être la porte d’entrée se trouvait un petit meuble et de quoi cuisiner. Le minimum.
Le jeune homme finit par tourner la tête vers l’origine des bips. Sur le sofa, à sa droite, ses membres métalliques frémissants comme ceux d’un animal domestique, se tenait un petit droïde bipède à la tête rectangulaire et aux lentilles oculaires dépareillées. Il en avait déjà vu au marché noir. Ce genre de droïdes, destiné aux archéologues et autres explorateurs de la galaxie, se faisaient rares. Des bandes de peinture noire écaillée habillaient le métal blanc de sa coque. Il semblait le regarder d’un air curieux puis quitta le sofa en quelques bonds pour se placer sur l’épaule de la propriétaire de l’appartement.
D’un âge qu’il estimait proche du sien, elle avait des cheveux d’un brun presque noir, remontés sur le haut de son crâne en plusieurs fines nattes. Ses grands yeux, accordés à ses cheveux, l’observaient sans qu’il puisse leur associer une quelconque émotion. Vêtue d’un haut clair et d’un pantalon foncé retenu à la taille par une ceinture qui pouvait abriter un blaster, elle était assise sur un tabouret bancal, un genou remonté contre sa poitrine. Quelque chose en elle évoquait une maturité peu commune. Elle lui sourit comme on sourit à un enfant :
— Tu as de la chance qu’Ivee t’ait repéré, ajouta-t-elle. Sans lui, je n’aurais jamais deviné que tu étais vivant.
Azzio fronça les sourcils, essayant de tout emmagasiner. Cette fille et son droïde archéologue l’avaient donc tiré de la décharge. Il essaya de se passer une main sur le crâne, sans y parvenir. Son épaule le lançait toujours, mais ce n’était rien en comparaison de la douleur qui parcourait son dos. En face, celle qui l’avait tiré de la fosse reposa ses jambes au sol et appuya ses coudes sur ses genoux.
— Moi c’est Talia, dit-elle. Tu as un nom ?
Azzio s’éclaircit la gorge. Il lui semblait qu’il n’avait pas parlé pendant des jours. Combien de temps s’était-il écoulé depuis le fiasco sur Seswenna?
— Az… Azzio.
— Azzio, répéta Talia.
Le droïde archéologue à côté d’elle émit une série de bips qu’Azzio ne comprit pas. Il n’avait jamais pris le temps de perfectionner son binaire et n’en avait jamais vu l’utilité. Il le regrettait en entendant le bipède de métal qui visiblement parlait de lui.
— Non, ça ne ressemble pas à un prénom de la Bordure Extérieure, acquiesça-t-elle.
Azzio grimaça. Il craignait toujours que son patronyme n’en révèle trop sur ses origines et n’inspire pas la confiance. Sous l’Empire, les mondes du Noyau était devenu synonyme de richesse et de noblesse. Ces affirmations n’étaient pas nécessairement vraies, mais elles persistaient dans l’imaginaire commun. Mais son nom lui tenait à cœur. Il s’agissait de la seule chose qu’il n’avait pas changée lorsqu’il avait rejoint Mud’jifar et malgré tout, il ne comptait pas le faire maintenant. Par chance, celle qui s’appelait Talia n’avait pas l’air de nourrir de rancœur particulière envers les personnes originaires du Noyau. Elle changea de position ce qui, le nota Azzio, annonçait un changement de sujet.
— Ça fait deux jours qu’on t’a ramassé déjà et bon… disons que je n’ai pas… enfin…
Elle leva les yeux au ciel lorsque le petit Ivee sembla se moquer d’elle et désigna une petite porte à la gauche d’Azzio.
— La vapodouche est juste là, conclut-elle.
Le jeune homme ne lui en voulut pas. Avec son visage mal rasé, ses vêtements de plusieurs jours et l’odeur qui devait s’en dégager, il devait faire peur. Il sortait d’une décharge, après tout. Il décida de profiter de l’occasion pour se remettre les idées au clair. S’appuyant autant qu’il le pouvait sur son bras valide, il se hissa sur ses jambes avant de claudiquer sur un mètre en direction de la douche. Il avait mal et il lui semblait que son dos entier était en train de brûler. Il serra les dents, espérant pouvoir faire un pas de plus. La porte coulissa devant lui mais lorsqu’il passa un pied dans le petit local, un pic de douleur partit du haut de sa colonne pour se répercuter sous son bassin et sa jambe droite se déroba sous lui. Il tomba au sol face contre terre, incapable de se relever.
— Super, entendit-il derrière lui.
Les deux bras de Talia le relevèrent et l’appuyèrent dos contre le mur de la douche. Ses yeux croisèrent le regard d’Azzio. Le jeune homme eut peur d’y trouver de la pitié, du dégoût, de la gêne. Il ne lut rien de tout cela dans ces grands yeux sombres. La jeune femme avait déjà dû voir bien pire. Elle s’appliqua à lui retirer ses vêtements qu’elle chargea Ivee de détruire avec la couverture dans laquelle il avait dormi. Puis elle fit couler l’eau et entreprit de débarrasser sans réelle douceur la peau d’Azzio de la saleté accumulée. Le jeune homme, engourdi, se laissa faire sans protester. Elle finit par le sécher et l’aider à revêtir un pantalon utilitaire et une tunique de couleur brune. Ce n’était pas beau, mais c’était propre et intact. Elle voulut ensuite s’attaquer à sa barbe. Il leva son bras valide d’un geste mou qu’elle maîtrisa facilement et il dut se résoudre à la laisser raser son visage. Enfin, elle lui administra ce qu’il pensa être des médicaments en les lui injectant directement dans le bras. Il ne protesta pas. La douche fut si épuisante pour lui qu’elle fut obligée de l’allonger sur le sofa de nouveau, où Azzio s’endormit sans demander son reste.


Lorsqu’Azzio rouvrit les yeux, le petit droïde archéologue avait disparu. Il ne se trouvait que Talia, toujours assise sur le même tabouret bancal, un genou remonté contre sa poitrine. Elle avait changé de tenue et portait désormais une tunique sombre sur un pantalon utilitaire coincé dans des bottes militaires. Elle avait relevé deux mèches sur le haut de son crâne, laissant le reste de ses cheveux ébènes tomber en cascade sur ses épaules. Azzio en déduisit qu’ils avaient dû changer de journée. Sur un petit plateau, elle avait déposé une assiette remplie d’une sorte de gruau peu appétissant et une boisson trouble.
— Il faut que tu manges, ordonna-t-elle à Azzio.
Le jeune homme se redressa comme il le pouvait. Il se surprit lui-même à pouvoir se tenir assis sans hurler à la mort. Il soupçonnait Talia de n’avoir pas mis que des médicaments dans l’injection qu’elle lui avait administrée. Il décida qu’après tout, cela lui permettait de ne plus sentir la moindre vertèbre de son dos et s’attaqua à son repas. Le gruau n’avait pas réellement de goût mais il se força à le terminer. Il devait reprendre des forces s’il voulait quitter cet endroit rapidement. Sa réflexion amena d’autres questions : Où était-il ? Et pourquoi cette fille l’avait-elle aidé ?
Ce fut ce moment que choisit l’unité BD pour réapparaître. Elle lança une série de bips que Talia écouta avec attention avant de se lancer dans un discours que la jeune femme ignora.
— Les centres de tri sont rarement ouverts au public, analysa-t-elle. Tu veux me dire ce que tu faisais dans cette fosse ?
Azzio but une gorgée de la boisson inconnue et le regretta aussitôt.
— Raisons personnelles, se contenta-t-il de répondre en essayant d’oublier le goût du liquide. Et toi ? Pourquoi tu m’as ramené ici ? Et qu’est-ce que tu faisais dans ces fosses, d’ailleurs ?
— Raisons personnelles, répliqua la jeune femme avec un regard de défi.
Ça commence bien. Azzio comprit que Talia ne lui donnerait rien de plus que ce que lui voudrait bien lui donner. Il n’était pas en position de force et il devait s’y résigner. Il tenta de se détendre et reposa son bol sur le plateau.
— On est toujours sur Seswenna ? demanda-t-il sur un ton qu’il voulait plus doux.
Il avait dû réussir à paraître moins tendu puisque la jeune femme laissa retomber sa jambe au sol et sembla moins crispée.
— Tu es à Eriadu City, expliqua-t-elle, dans mon… appartement.
— Eriadu… répéta Azzio.
Il n’était jamais venu sur cette planète. Il la connaissait de nom pour sa proximité avec Seswenna et son importance dans la Bordure Extérieure. Monde d’origine du Grand Moff Tarkin, elle avait gagné en renom lorsque le gouverneur avait décidé d’en faire la capitale de son sursecteur. Aussi, lorsque le gouverneur avait été assassiné sur la station spatiale de l’Empire, c’était toute une planète qui était entrée en deuil. Depuis, Eriadu se battait pour retrouver la gloire que Tarkin lui avait autrefois accordée, sans jamais réellement la retrouver. Mais toutes ces informations qui lui revenaient en mémoire ne lui disaient pas pourquoi cette fille avait décidé de le sauver et de s’occuper de lui comme elle le faisait, ni comment il allait se sortir de cet endroit. La douleur dans son dos commençait déjà à ressurgir et il savait qu’il ne réussirait pas à faire trois pas sans aide. En face, Talia sembla lire dans ses pensées et s’y accorder.
— Il va falloir qu’on t’emmène à l’hôpital, déclara-t-elle et Ivee acquiesça d’un trille affirmatif. Les antidouleurs que je t’ai injectés sont efficaces mais ils ne sont pas une solution définitive. Il faut que…
— Pas d’hôpital, se contenta de répondre Azzio en marmonnant.
Avec un peu de chance, Bor le croyait mort et donc Mud’jifar aussi. Ce qui signifiait que le gang du Twi’lek ne le recherchait plus et qu’il avait une occasion de s’en tirer et de repartir à zéro. Se rendre à l’hôpital maintenant signalerait son existence au monde et donc réduirait drastiquement ses chances de survie. Il n’expliqua rien de tout cela à Talia mais la jeune femme fut visiblement suffisamment futée pour deviner ce qui lui traversait l’esprit puisqu’elle se leva en soupirant avant de remettre une mèche de cheveux en place de ses doigts fins.
— Très bien, accorda-t-elle. Je connais quelqu’un.
Elle s’interrompit et se dirigea vers le fond de la pièce principale. Une porte coulissa, révélant les contours d’un lit aux draps défaits. Talia disparut dans la pièce et revint en poussant une sorte de fauteuil monté sur deux grosses roues. Azzio fronça les sourcils en constatant que l’objet ne comportait aucun système de répulsion. Il s’agissait d’un produit plus qu’archaïque. Il se demanda où la jeune femme avait bien pu dénicher un objet pareil avant de se faire la réflexion qu’elle avait très pu le trouver dans la même décharge d’où elle l’avait tiré. Après tout, la structure en métal du fauteuil montrait des signes d’oxydation. Les roues grinçaient et le cuir même du siège semblait être resté à la lumière des jours durant.
— Mais tu feras le voyage là-dedans, termina Talia en désignant le fauteuil. Il est hors de question que je te porte sur mon dos.


Ils prirent le train d’Eriadu City. Assis au milieu d’une masse d’individus, Azzio tenait aussi fermement qu’il le pouvait la rampe de sécurité de sa main droite. Le fauteuil n’était pas stable et la roue droite menaçait régulièrement de se dévisser. A ses côtés, Talia, qui avait revêtu une veste en cuir noir, s’assurait que personne ne le bouscule trop. Ivee était resté à l’appartement, visiblement trop occupé pour les accompagner. Il y avait peu d’espèces différentes dans le wagon qu’ils avaient emprunté. Ils étaient principalement entourés d’humains dont la majorité était des touristes venus visiter ce qu’on avait un jour appelé la « Coruscant de la Bordure Extérieure ». Ils doivent être déçus du spectacle. Par les fenêtres du train, on discernait mal les différents bâtiments de la capitale tant l’atmosphère polluée était jaunâtre. Et pourtant, Azzio pouvait voir les étrangers se précipiter pour admirer tel ou tel monument à la gloire de Tarkin. Au fond du wagon, il aperçut quatre stormtroopers dans leur armure blanche. Une manière de lui rappeler qu’il se trouvait sur une planète dévouée à la cause impériale. Comme pour accentuer sa réflexion, le train se retrouva à côtoyer de loin le palais du gouverneur. L’édifice, carré et monté sur plusieurs étages à la manière d’une pyramide, était à sa base entourée d’une chaîne de stormtroopers sur le qui-vive.
— La rumeur court que les storms sont là pour empêcher les gens de rentrer. Le palais regorgerait de secrets que Tarkin aurait cachés à la galaxie entière, expliqua Talia d’une voix basse, assez faible pour ne pas être écoutée par des oreilles indiscrètes. En réalité, ils font des travaux dans le palais et le chantier est interdit au public.
Azzio fronça les sourcils alors que les bâtiments du quartier suivant leur occultaient la vue. La seconde d’après, l’horizon se dégageait, révélant une imposante statue aux traits semblable à ceux du défunt gouverneur.
— Il est réellement traité en héros, murmura-t-il.
— Sur Eriadu, bien sûr, répondit Talia comme si c’était une évidence. C’est l’enfant de la planète.
Le train poursuivit sa route suffisamment longtemps pour que le dos d’Azzio se manifeste encore plus douloureusement. Chaque arrêt se répercutait dans ses vertèbres comme un coup de poignard. Enfin, le train s’arrêta une dernière fois et Talia poussa le fauteuil du jeune homme hors de leur moyen de locomotion. Un tout autre paysage se révéla à lui. Loin des bâtiments imposants à la mode du Noyau et des monuments à la gloire de l’Empire, il avait devant lui un quartier composé principalement d’immeubles plus élevés et taillés dans des matières moins nobles. Il s’agissait définitivement d’une zone plus populaire de la ville.
— Bienvenue à Eriadu City.


L’atelier d’Osis était beaucoup trop chargé. Si au centre le sol était dégagé pour laisser la place à un lit rudimentaire et une petite chaise, tout le reste de la pièce se voyait encombré d’étagères remplies de bouts de ferraille, de parties bioniques et de pièces détachées en tout genre. On ne voyait même plus la peinture des murs, dont on devinait qu’ils étaient ou avaient été gris. Une série de néons striaient le plafond et donnaient à l’ensemble une ambiance d’hôpital de rue. Le tout tenait dans une pièce pas plus grande que le salon de Talia. Osis n’était pas un homme, encore moins un humain et ne s’appelait pas vraiment Osis. Les cheveux gris, la peau marquée par le temps, Osistimandanays était originaire de Kiffex et avait émigré sur Coruscant lorsque les Anzatis s’étaient appropriés la planète avant de partir pour Eriadu peu de temps après la proclamation de l’Empire. Une bande de couleur cramoisie barrait ses deux yeux verdâtres. Elle raconta tout cela à Azzio en l’installant dans la couchette. Elle le débarrassa de sa tunique, puis fit de même avec son pantalon. Appuyée contre une étagère déjà bancale, Talia récupérait chacun des vêtements et observait la scène sans montrer aucune émotion.
Osis s’approcha pour examiner le corps du jeune homme et ce dernier se sentit obligé de s’éloigner, sans pouvoir vraiment le faire. Son dos lui faisait désormais réellement mal et il se sentait cloué à la couchette où la vieille Kiffar l’avait installé. Les mains ridées d’Osis ne tremblaient pas. Elle passa ses doigts sur le bras gauche d’Azzio et celui-ci secoua la tête. Il ne sentait rien. Puis elle l’aida à se mettre sur le côté et, pendant qu’il serrait les dents sous la douleur intenable, elle examina chacune de ses vertèbres. A chaque os, Azzio pouvait l’entendre soupirer de dépit.
— Il y a du travail, commenta-t-elle. Militaire ?
Le jeune homme se contenta de secouer la tête. Il n’avait pas forcément envie de se confier sur sa vie alors qu’il était en train de souffrir le martyr.
— J’ai un neveu dans l’armée, dit-elle. Infanterie. Enfin, il fait plus de figuration qu’autre chose, dit-elle d’un air moqueur.
Elle retourna complètement Azzio et le jeune homme lâcha un cri de douleur en sentant sa colonne vertébrale se vriller. La Kiffar ne releva pas et il l’entendit fouiller dans ses affaires pour revenir avec un outil en acier relativement long qu’il ne connaissait pas. Elle plaqua le métal froid contre sa peau et Azzio devina qu’elle le mesurait.
— Planète d’origine ? se contenta-t-elle de demander.
Elle aime économiser ses mots. Azzio se décida à jouer le jeu. Après tout, cela lui permettait de se changer les idées.
— Naboo.
— Ah ! Naboo, réagit-elle. J’ai cru comprendre que l’Empereur venait de là-bas, lui aussi. Ça devait être sympa, l’ambiance.
Azzio ignora la remarque. Il ne se mêlait pas de politique et il se fichait pas mal de partager son lieu de naissance avec l’Empereur. La planète revêtait une signification particulière pour lui et il n’y avait pas mis les pieds depuis six ou sept ans.
— Bon, ta colonne est foutue, annonça Osis sans autre préambule. Ton bras, ça va. Mais ton épaule… Je dois pouvoir trouver quelque chose pour la remettre en état, termina-t-elle dans un sourire carnassier.
Azzio frissonna. Il regretta un instant d’avoir refusé de se rendre dans un véritable hôpital. Mais il ne put qu’émettre un son guttural avant qu’Osis ne lui injecte un anesthésiant et l’endorme de nouveau.
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Messagepar Den » Dim 11 Sep 2022 - 13:18   Sujet: Re: L'Héritage

Ah là là ! Je suis en retard !! Comme d’habitude !! Mais j’ai enfin lu le prologue !! Il m’en aura fallu du temps, mais c’est maintenant chose faite ! Bien entendu, je ne me suis pas encore lancé dans le chapitre 1 posté tout à l’heure. Pour ça, il faudra patienter quelques jours, sinon, je ne serai pas Den ! :D

En tout cas, c’est un réel plaisir de retrouver ta plume si harmonieuse, tes mots si bien choisis, tes dialogues si réalistes, et tes descriptions si justes. Vraiment, c’est plaisant de se trouver devant de tels talents et de pouvoir interagir avec ces auteurs qui méritent vraiment leur place parmi le panthéon des créateurs SW.

Et sinon, qu’ai-je pensé de ce premier pas dans ta nouvelle histoire ?

Eh bien, on entre directement dans l’action mais sans être du tout perdu. Tes descriptions aidant à bien situer dans quel genre d’endroit s’est fourré le personnage principal. Oui, je sais que c’est le personnage principal, vu que j’ai entraperçu son nom dans le premier paragraphe de ton chapitre 1^^

De prime abord, Azzio m’a un peu fait penser à un autre personnage des FF SWU, j’ai nommé Jaden. Oui, ce même Jaden créé par l’illustre Mandoad avec qui tu as partagé une histoire, il me semble. Faudra que je reprenne toutes ces histoires et les termine un de ces quatre.:/ Mais finalement, il semble un peu plus doux que Jaden. Du moins, dans ce premier extrait. On verra ce qu’il en est après. Mais dès les premières lignes, j’ai su que j’allais apprécier ce vaurien, et l’histoire de la petite Twi’lek n’a fait que me conforter dans mon idée. C’est un vaurien, certes, mais un brave vaurien.^^

Les mercenaires, par contre, sont beaucoup moins sympathique. Mais j’ai été ravi de voir que tu avais choisi d’autres races que des races humaines pour peupler ce chapitre ! Un grand merci pour ça !
Je souligne également le nom du patron de Azzio : Mud’jifar, qui sonne tellement bien à l’oreille ! Et c’est pareil pour les deux autres personnages cités !

Donc, c’est une excellente histoire qui commence, d’une manière assez dramatique, je le concède, mais je suis sûr qu’Azzio s’en est sorti !^^
Une fois de plus, tu as réussi à ravir le lecteur que je suis avec un style incroyable et une histoire qui se présente sous les meilleurs auspices !

La question que je me pose est : Comment tout cela va se terminer pour Azzio, et quelle est ce mystérieux héritage du titre ?

La réponse bientôt, je suppose !

En tout cas, je te dis à la prochaine pour le chapitre 1 :)
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Messagepar Mandoad » Dim 11 Sep 2022 - 17:14   Sujet: Re: L'Héritage

Premier chapitre lu et sans surprise. j'ai beaucoup aimé.

On apprend donc qu'Azzio a survécu, mais est dans un sale état. Curieux de vois si ses blessures vont prendre une importance particulière dans ton histoire.
Tu nous présentes ensuite Talia et Ivee. Je sens que je vais très vite adorer ce duo là. Le personnage avec son droïde personnel, c'est le genre d'équipe que j'aime beaucoup. On ne sait, en revanche, pas vraiment pourquoi elle a sauvé un inconnu et l'a emmené jusqu'à Eriadu. Pure bonté ou désire-t-elle obtenir quelque chose ?

Dans tous les cas, tu nous places le contexte avec nos trois protagonistes maintenant sur une planète impériale et nul doute que cela ne leur rendra pas la tâche facile une fois qu'Osis, quatrième personnage du chapitre donc, aura joyeusement charcuté le pauvre Azzio.

Je reviendrai pour la suite !
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Messagepar LL-8 » Lun 12 Sep 2022 - 9:34   Sujet: Re: L'Héritage

Merci pour vos retours :jap:

Den a écrit:En tout cas, c’est un réel plaisir de retrouver ta plume si harmonieuse, tes mots si bien choisis, tes dialogues si réalistes, et tes descriptions si justes.

Rolala merci ! :oops: :jap:

Den a écrit:Je souligne également le nom du patron de Azzio : Mud’jifar, qui sonne tellement bien à l’oreille ! Et c’est pareil pour les deux autres personnages cités !

Ah cool ! Il y a certains noms sur lesquelles j'ai porté une attention particulière, celui-là en fait partie, contente qu'il te plaise !

Den a écrit:La question que je me pose est : Comment tout cela va se terminer pour Azzio, et quelle est ce mystérieux héritage du titre ?

Tout ce que je peux dire, c'est que le titre n'est pas choisi au hasard ^^

Mandoad a écrit:Je sens que je vais très vite adorer ce duo là.

Une des options avait été de donner un animal à Azzio, mais c'était handicapant à ce stade de l'histoire.
Je suis contente que tu aimes ! Je dois avouer que c'est l'annonce du tome 3 de Vauriens qui m'a donnée envie de me remettre à l'écriture. J'avais tenté des trucs qui n'avaient jamais abouti et j'avais lâché, mais relire ta plume à toi m'a donné envie de ressortir la mienne! (Et ce fut paradoxalement à la fois très simple d'écrire et une vraie galère - combien de fois j'ai retouché ce texte mdr)
Tu trouveras effectivement des ressemblances avec ta trilogie (les habitués de ta fic' en ont déjà pointées) mais promis, on prendra une autre direction que celle du Rebelle Rouge.

A+ pour la suite!
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Messagepar L2-D2 » Lun 12 Sep 2022 - 12:32   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 1 lu !

Un régal ! De nouveaux personnages, de nouveaux lieux, une visite d'Eriadu, l'ombre de feu le Grand Moff Tarkin qui plane au-dessus de la ville et un binôme prometteur. J'aime l'ambiance, le style, le fait de ne pas savoir vers où tu nous diriges !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mareva_mae » Lun 12 Sep 2022 - 19:55   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 1 lu !

J'aime toujours autant, notamment dans les ambiances que tu sais poser en quelques mots et tes descriptions courtes mais hyper évocatrices ! Les nouveaux personnages sont déjà attachants et avec ce qu'il faut de mystère pour que j'ai hâte d'être à dimanche prochain :cute:

Bravo pour cette entrée en matière très réussie en tout cas :D
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Messagepar LL-8 » Mar 13 Sep 2022 - 12:52   Sujet: Re: L'Héritage

Merci à vous pour vos retours! :jap:

Loucass824 a écrit:D'ailleurs, d'autres éléments m'ont donné une impression que ce récit semble avoir été pensé hors Star Wars d'une certaine manière.

Ressortirais-tu mes propres arguments contre moi? lol
Alors je t'assure que tout ce récit a été pensé comme partie entière du canon Star Wars. Mais comme dans tous mes récits, j'y apporte mes ref personnelles, ça se ressent toujours plus ou moins.
Pour l'anecdote, ce chapitre est quasi un copié-collé d'un chapitre écrit pour un RP Star Wars - mais j'aimais tellement Osis que je l'ai ramenée dans ma propre fic'.

Loucass824 a écrit:A voir en combien de chapitre tu as planifié ton récit, mais pour ma part si on en sait toujours aussi peu au bout du cinquième, ma patience va être mise à rude épreuve !

Chapitre 1 et il s'impatiente déjà... Tes questions auront des réponses dans les prochains chapitres :jap:

À dimanche!
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Messagepar LL-8 » Lun 19 Sep 2022 - 6:16   Sujet: Re: L'Héritage

Hello!
Après un week-end bien chargé, voici (en retard, mais vous aurez l'habitude :paf: ) le chapitre 2! J'espère que ça vous plaira! Bonne lecture ^^


Chapitre 2


1 ABY. Eriadu, Bordure Extérieure.

Le réveil fut douloureux. Toujours allongé sur la couchette miteuse de l’atelier d’Osis, Azzio ouvrit doucement les yeux, s’apprêtant à se faire assaillir par la lumière vive des néons. Mais il fut surpris de constater que la Kiffar n’avait laissé qu’une paire d’ampoules allumées dans le fond de la pièce, laissant le temps à ses yeux de s’habituer à la lumière ambiante. Par réflexe, le jeune homme voulut se redresser et le regretta aussitôt. Une douleur vive assaillit son dos et le força à rester allongé. L’espace d’un instant, il douta sérieusement des capacités d’Osis à le réparer comme elle le lui avait promis. Mais après quelques minutes couché sur le dos, la douleur commença à s’estomper et il devina qu’il ne s’agissait que d’un temps d’adaptation nécessaire. Doucement, il leva sa main gauche et tenta d’articuler ses doigts. Un frisson de soulagement le parcourut lorsqu’il vit son index et son pouce se rejoindre sans aucune difficulté. Les sensations lui revinrent petit à petit et un léger fourmillement parcourut sa paume avant de s’étendre doucement au reste de sa main. Azzio souffla. Il possédait toujours deux mains de chair. Voilà qui le rassurait.
Au fond de l’atelier, le jeune homme entendit un léger grincement et un rayon de lumière vive filtra dans l’atelier. On avait ouvert la porte. Azzio tendit le cou, sans réussir à deviner qui était à l’origine de ce grincement. Il reposa sa tête sur la couchette, fatigué par l’effort que ce geste lui avait demandé. Il était anxieux de savoir ce qu’Osis lui avait fait pour que le moindre mouvement lui tire autant d’énergie. Il tourna légèrement la tête et ses yeux parcoururent la salle. Elle n’avait pas tellement changé depuis la dernière fois qu’il l’avait observée. L’atelier ressemblait plus à celui d’un fabricant de droïdes ou de speeders qu’à celui d’un médecin. Azzio eut un mauvais pressentiment. Il fallait qu’il regarde son épaule, celle qui avait reçu un tir de blaster. Qu’avait fait Osis à son épaule ? Il allait tourner la tête mais n’en eut pas le temps. Une masse atterrit sur sa couchette, secouant tout le fin matelas et provoquant une nouvelle douleur dans la colonne vertébrale du jeune homme. Il jura et s’apprêtait à insulter copieusement la personne à l’origine de sa souffrance lorsqu’il s’aperçut qu’Ivee se tenait là, juste à côté de son bassin, et le fixait de ses yeux mécaniques. Avec un peu d’imagination, on aurait presque dit que le droïde le regardait d’un air curieux.
— Ah c’est toi… soupira Azzio.
Il tenta d’ignorer les signaux que lui envoyait son corps et se redressa légèrement. L’unité BD ne bougea pas, suivant chacun de ses mouvements attentivement. Azzio le remarquait pour la première fois, mais chacun de ses yeux était unique. L’un émettait une lueur bleutée au centre d’un cercle noir tandis que l’autre était sombre et était rattaché à une excroissance semblable à une longue-vue de quelques centimètres seulement. Une sorte de lierre peint à l’encre fine semblait remonter l’une de ses pattes mécaniques. D’où le nom. Le petit droïde le fixa un instant comme s’il l’analysait avant de sauter de la couchette et de disparaître par là où il était apparu. Azzio n’était pas certain de l’apprécier. Et le fait qu’il ne comprenait pas un seul de ses trilles n’aidait pas.
— Je vois que tu es réveillé.
Osis marchait d’un pas décontracté et s’approcha de la couchette. Elle avait troqué sa salopette de travail contre une tunique ample et claire qui tombait sur un pantalon ample lui aussi. Elle tenait à la main un verre rempli d’un liquide qu’Azzio devina être de la bière. Elle le posa à proximité et croisa les bras en observant le jeune homme.
— Des sensations ?
Azzio hocha lentement la tête.
— Je peux bouger mes doigts, confirma-t-il.
— Parfait.
La Kiffar s’approcha de lui et l’aida à se redresser. Azzio dut serrer les dents pour s’asseoir mais il y parvint finalement. Il s’immobilisa et la douleur s’atténua un peu. Il réalisa qu’il ne portait qu’un short un peu trop large pour lui. Bon sang, qu’avait fait Osis à son corps ?
— J’ai remplacé tes vertèbres, annonça la Kiffar sans autre préambule.
Ses doigts anguleux passèrent dans son dos et effleurèrent sa peau. Azzio frissonna. Il ne sentait la main d’Osis qu’à certains endroits et jura intérieurement en constatant que la Kiffar ne lui proposait pas de pouvoir regarder le résultat final. A quoi son dos ressemblait-il dorénavant ?
— C’est un alliage un peu particulier, poursuivit-elle. Sans rentrer dans les détails, c’était plus simple de tout changer. Je n’ai laissé que le sacrum et le coccyx. Dis-toi que ça ne cassera pas d’aussi tôt.
Azzio essaya d’intégrer les informations qu’Osis lui transmettait. Sa colonne vertébrale n’avait donc plus rien de naturel. Il observa la Kiffar qui le contemplait avec une pointe de fierté dans ses yeux. Y avait-il vraiment eu besoin de remplacer autant de choses ? Il la soupçonnait d’avoir voulu s’amuser un peu. L’idée lui donna la nausée. Lui avait-elle sauvé la vie ou bien avait-elle expérimenté des choses sur son squelette ? Alors qu’elle continuait d’examiner les bosses formées par ses nouvelles vertèbres, Talia rentra dans la pièce. Ses cheveux, nattés d’un côté, descendaient sur son épaule droite. Ivee était logé sur celle de gauche. Elle portait une pile de vêtements propres. Ses yeux s’écarquillèrent très brièvement lorsqu’elle aperçut Azzio avant de reprendre un air neutre. Le jeune homme fronça les sourcils. Il se dit tout d’abord qu’elle devait peut-être gênée de le voir ainsi avant de réaliser qu’après tout, elle l’avait bien entièrement douché quelques jours auparavant. Il comprit alors qu’elle pouvait voir son épaule gauche. C’est si grave que ça ? D’un mouvement sec, il pivota la tête pour pouvoir l’observer. Ses cervicales n’étaient pas prêtes et une douleur lui vrilla le crâne. Mais peu importe, il devait voir son épaule. Et il écarquilla les yeux en la découvrant.
— J’ai aussi changé ton épaule, précisa Osis d’un ton satisfait.
En effet, il n’y avait plus rien d’humain dans cette épaule. Partant de la base de son cou jusque cinq centimètres sous l’aisselle, une large plaque de métal noir arrondie avait été greffée à son bras. Il pouvait voir la chair encore boursoufflée s’insérer dans cette épaule artificielle. Il tenta de la bouger mais ne put que soulever son bras. La partie en métal ne répondait pas. Osis s’était-elle trompée ? Avait-elle touché un nerf ? Ces idées envahirent son esprit et Azzio se mit à respirer bruyamment. Il avait besoin de son bras. On ne survivait pas dans la galaxie avec un bras en moins. En tout cas, pas aussi facilement qu’avec deux bras.
— Pas de panique, intervint Osis. C’est le temps que ton cerveau fasse le lien. D’ici deux jours, ça devrait être bon.
Elle fit le tour de la couchette et vint poser ses doigts sur l’épaule de métal. La saisissant à deux mains, elle la fit bouger lentement et Azzio sentit que, très légèrement, il contribuait lui-même à l’effort.
— C’est une pièce de dernière génération, expliqua la Kiffar. Elle permet de garder les nerfs encore valides et de faire passer le sang dont a besoin le reste du membre pour fonctionner. Je n’ai fait que remplacer tes muscles. Ça m’a demandé moins de temps que pour ton dos, mais la précision requise est la même. Sectionne le mauvais nerf et c’est le pied qui ne répond plus.
Ses yeux s’illuminèrent tandis qu’elle parlait de son travail. Azzio respira un peu mieux. Visiblement, elle s’y connaissait un minimum. Il la soupçonnait toujours de s’être un peu trop amusée avec son dos, mais il devait reconnaître qu’il lui devait la vie. Au fond de la pièce, Talia s’était assise et était en grande conversation avec Ivee. Le regard d’Azzio s’attarda sur la jeune femme. Elle l’avait amené ici et lui avait sauvé la mise. Il ne comprenait pas pourquoi mais il se doutait que ce ne serait pas gratuit.
— Pour la douleur, il faudra du temps, conclut Osis, mais ça, ça devrait aider, dit-elle en jetant sur la couchette un petit flacon rempli de pilules de différentes couleurs. Et puis, ajouta-t-elle, tu es d’une constitution relativement exceptionnelle. Tu devrais t’en sortir.
Azzio saisit le flacon et le retourna entre ses doigts, ignorant la remarque sur sa constitution physique. Depuis son adolescence, il savait que son corps guérissait plus rapidement que la moyenne, mais il comptait sur les gélules d’Osis pour accélérer encore un peu le processus. Il y en avait une soixantaine, de deux couleurs.
— Une bleue le matin, une rouge le soir. Pas plus, sinon tu dormiras toute la journée. Mais pas moins, sinon l’acceptation de la greffe ne se fera pas correctement.
Azzio hocha la tête. Au fond, Talia se leva et disparut. Une sensation inexplicable s’empara de lui. Elle était le seul repère qu’il avait sur cette planète et étrangement, il n’était pas à l’aise seul avec la Kiffar. Il sortit ses pieds de la couchette et les posa au sol avant de tenter de s’appuyer dessus. À son grand soulagement, ses jambes semblèrent de nouveau capables de soutenir tout son poids. Il se leva tout à fait. Il chancela au départ mais finit par retrouver son équilibre. Un sourire étira ses lèvres. Il fit quelques pas sans tomber, puis se dirigea vers les vêtements et passa tant bien que mal la tunique que Talia avait apportée. Puis il pivota et fixa Osis. La Kiffar le regardait comme un savant fou regarde sa création infernale et le jeune homme sentit un frisson parcourir sa colonne vertébrale mécanique.
— Je dois combien ? demanda Azzio pour changer de sujet.
Il revêtit le pantalon utilitaire encore plié tandis qu’Osis reprenait sa bière en main.
— Talia s’est déjà occupée de ça, se contenta-t-elle de dire avant de quitter l’atelier.
Le jeune homme resta immobile une seconde. Rien n’était gratuit dans la galaxie. On devait toujours quelque chose à quelqu’un. Même les impériaux n’échappaient pas à cette règle. Ce qu’Azzio ne devait plus à Osis, il le devait désormais à Talia. La note augmentait et il n’avait plus aucun crédit sur lui. Son compte en banque avait probablement été vidé lui aussi à l’annonce de sa mort. Alors comment rembourserait-il sa dette ? Chaque chose en son temps. Il finit de s’habiller et se redressa en tentant d’étirer les muscles de chair qu’il lui restait. Il pouvait sentir les vertèbres de métal bouger doucement dans son dos et grinça sous la douleur. Il faudrait être patient et ce n’était pas son fort. Abandonnant l’idée de s’étirer un peu plus, il laissa la couchette dans son dos et se dirigea vers la sortie de l’atelier. La porte coulissa devant lui, révélant une lumière vive qui assaillit aussitôt ses yeux. Plaçant sa main droite en visière, il mit un pied dehors, puis un autre, et le contraste se fit.
Situé au cinquième étage, l’atelier donnait sur une sorte de balcon suffisamment large pour y faire tenir quelques chaises. Un petit muret surmonté d’une barre légèrement rouillée offrait une protection toute relative contre les risques de chutes. Partout où il regardait, Azzio voyait des immeubles du même acabit que celui où il se trouvait. Il repéra aussitôt le verre de bière d’Osis, désormais vide, posé sur une petite table ronde basse. Deux autres verres et un pichet d’eau y avaient été placés. Talia se trouvait là, elle aussi, accoudée à la barre, les yeux perdus dans le vague. Dans un coin, Ivee était replié sur ses pattes mécaniques, comme plongé dans l’analyse de quelque chose. Azzio l’ignora et alla se placer à côté de Talia. La jeune femme ne sembla pas surprise et ne réagit pas, se contentant d’indiquer l’un des verres vides.
— Osis a dit que tu devais prendre une pilule bleue maintenant.
Azzio se contenta d’acquiescer et sortit le flacon de sa poche avant de faire glisser le médicament dans sa main. Tandis qu’il se dirigeait vers la table et se servait un verre, il interrogea la jeune femme.
— Elle n’est plus là ?
— Elle avait des courses à faire, répondit simplement Talia.
Azzio haussa les épaules et avala la pilule, facilitant le trajet avec une large gorgée d’eau. Une fois le médicament ingéré, il retourna aux côtés de Talia. Il imita la jeune femme et laissa ses yeux dériver sur la rue et les façades des autres bâtiments mais les gens ordinaires qui y vivaient leurs vies ne l’intéressaient pas.
— Qu’est-ce que ça va me coûter ? demanda-t-il.
La jeune femme balaya la question d’un geste de la main.
— J’ai déjà tout vu avec Osis.
Mais Azzio ne se contenterait pas de cette réponse.
— Rien n’est gratuit.
— Je n’ai pas dit que c’était gratuit.
La réplique de la jeune femme le prit de court. Il se massa l’épaule par réflexe avant de se souvenir qu’elle n’existait plus réellement.
— Pourquoi ? se contenta-t-il de demander.
Il y eut une seconde de silence, puis Talia lui fit enfin face, un coude appuyé sur la rambarde. Ses yeux le dévisagèrent et Azzio y vit passer une lueur d’affection, d’attachement, qu’il ne comprit pas.
— Tu me fais penser à quelqu’un.
Ces sentiments qu’il voyait dans ses yeux, ils n’étaient pas pour lui. Elle l’avait sauvé en pensant à quelqu’un d’autre. Il se prit à le regretter, ce qui était ridicule. Si elle était naïve au point de sauver des gens sans raison valable, c’était son problème.
— Ce n’est pas une vraie raison, ça, dit-il pour confirmer à voix haute ce qu’il pensait.
Talia se contenta de hausser les épaules et il comprit que ce n’était définitivement pas pour lui qu’elle avait fait ce qu’elle avait fait.
— Dis-toi que la vie t’a offert une seconde chance. Profite du bonus, se contenta-t-elle de dire.
Sa voix était emprunte d’une nostalgie qu’Azzio ne lui connaissait pas. En même temps, je l’ai rencontrée il y a quoi… trois jours ? Pas besoin d’être sentimental. Il ne savait rien d’elle à part le fait qu’elle l’avait tiré des ennuis par pur sentimentalisme et qu’elle possédait un droïde plus agaçant que mignon. Il marqua une pause, réfléchissant à ce que la jeune femme lui avait dit. À vrai dire, il ne savait pas ce qu’il allait faire de cette deuxième chance qu’on lui avait donnée. Il n’avait pas vraiment prévu de devoir la saisir avec une seule épaule et une colonne vertébrale reconstituée. Il coula un regard vers Talia qui, toujours appuyée sur la rambarde rouillée de l’atelier, regardait les passants au bas de l’immeuble. Avait-elle une vie, en dehors de son appartement sombre ? Elle connaissait Osis, elle avait donc des relations, une certaine connaissance d’un milieu familier pour Azzio. Peut-être le laisserait-elle rester un peu ?
— Merci, se décida-t-il à dire.
La jeune femme se tourna et ses grands yeux sombres le fixèrent de nouveau. Elle pencha la tête légèrement sur le côté.
— Si tu tiens réellement à payer ta dette, je peux te trouver du travail, dit-elle.
Un léger sourire étira ses fines lèvres. Azzio devina que, derrière le sarcasme, il y avait une invitation à rester. Dans une galaxie où il ne faisait pas bon vivre, où les tensions politiques viraient à la guerre civile, il s’imaginait bien vivre un temps sur ce monde et garder profil bas pendant quelques années, loin de l’agitation de sa précédente vie. Son regard porta sur les balcons identiques à celui sur lequel il se tenait en face de lui. Là-bas, une famille commençait à préparer le déjeuner. Plus bas, une femme pendait son linge. Plus haut, un homme regardait un match en retransmission holographique et sa porte ouverte donnait un bon aperçu du déroulé de l’événement. C’est alors qu’il le vit. Ses trois tresses pendaient toujours dans son dos, et les petits anneaux qui les tenaient faisaient toujours autant de bruit lorsqu’ils s’entrechoquaient entre eux. Il se tenait sur un balcon un peu plus haut que celui où se trouvait Azzio, peut-être le sixième ou septième étage, et il regardait dans sa direction. Aussitôt, le jeune homme s’accroupit et se plaqua derrière le muret. Il ne savait pas si le Weequay l’avait aperçu ou non – à vrai dire il ne se rappelait même pas de son nom – mais il savait que si c’était le cas, il ne faudrait pas trente secondes avant que Mud’jifar ne l’apprenne et ne vienne personnellement l’égorger pour de bon. Il grinça des dents. Il ne tenait pas particulièrement à gâcher sa deuxième chance si tôt. Il leva la tête vers Talia, qui le regardait d’un air interrogateur.
— Je ne vais pas pouvoir rester.


Les portes du cargo AA-9 se refermèrent dans un fracas, ébranlant tout le vaisseau. Assis au sol dans un coin, Azzio observa les autres passagers. Il s’agissait principalement de personnes qui migraient vers les mondes du noyau. Tous tenaient dans une sorte d’immense salle commune ou les bagages servaient de sièges lorsque les vraies banquettes étaient toutes occupées. L’air y était saturé et les fenêtres inexistantes. Azzio repensa à Talia, qu’il avait laissée sur le quai avec son unité BD. Par il ne savait quel moyen, elle avait réussi à lui faire contourner les contrôles de sécurité du spatioport et à le faire rentrer dans un vaisseau de transport en partance pour Coruscant, la capitale de l’Empire. Selon la jeune femme, c’était le lieu idéal pour commencer une nouvelle vie, et pas besoin de crédits. Il était facile de se faire embaucher là-bas, de se faire des connexions, de recommencer à partir de rien. Tout ce qu’elle lui souhaitait, avait-elle dit. Il n’avait pu s’empêcher de remarquer l’air de déception qui avait effleuré son visage un instant en le voyant monter dans ce cargo. Ou bien l’avait-il imaginé ? Quelle importance, de toute façon. Je ne la reverrai jamais.
Le cargo se stabilisa et Azzio put le sentir en train d’amorcer son passage en hyperespace. Au moins, sur Coruscant, pas de Mud’jifar. Le Twi’lek opérait uniquement en Bordure Extérieure et Azzio doutait qu’il lui en veuille suffisamment pour venir le chercher jusque dans les mondes du Noyau. Certes, Azzio avait monté en grade à ses côtés, mais pas suffisamment. Il n’était qu’un rouage que Mud’jifar remplacerait rapidement. Et puis… L’arrêt brusque du vaisseau le sortit de sa réflexion. L’instant d’après, une voix masculine crachotait dans les haut-parleurs de la salle :
— Contrôle d’identité. Veuillez présenter vos papiers d’identification. Je répète : contrôle d’identité. Veuillez présenter vos papiers d’identification.
Azzio fronça les sourcils. C’était inhabituel pour l’Empire d’effectuer des contrôles sur un vaisseau où lesdits contrôles avaient déjà été effectués. Avaient-ils compris qu’il y avait un passager clandestin à bord ? Le jeune homme se blottit encore plus dans le coin où il avait élu domicile. Il suffisait de ne pas attirer l’attention. Il patienta, et enfin six stormtroopers firent leur entrée dans la salle. Ils s’immobilisèrent en plein milieu et balayèrent la salle du regard. Azzio retint sa respiration. Si je ne bouge pas, ils ne me voient pas, non ? Soudain, le premier stormtrooper s’immobilisa, le casque rivé dans sa direction. Puis il avança droit sur Azzio, sans aucune hésitation. Blast. Le jeune homme vit le soldat en armure blanche s’arrêter juste devant lui et baisser la tête pour le regarder.
— Azzio Solar ? Veuillez nous suivre, s’il vous plaît.
C’était une seconde chance de courte durée.
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Messagepar L2-D2 » Lun 19 Sep 2022 - 11:58   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 2 lu !

Ah oui, de sacrés changements physiques pour ce pauvre Azzio ! :shock: Et encore, je m'attendais à ce que l'aspect cyborg soit davantage poussé, quoique c'est déjà pas mal ce que tu en as fait !

Voilà un deuxième Chapitre extrêmement efficace ! Je m'attendais à ce qu'Azzio reste auprès de Talia mais en fait non (à moins que... ?). Le dernier passage est particulièrement prenant ! Azzio a-t-il été reconnu par son ancien patron, qui aurait des amis au sein de l'Empire ? Ou bien est-ce un "vrai-faux" cliffhanger, qui va se désamorcer tout seul ?

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Mandoad » Mar 20 Sep 2022 - 15:07   Sujet: Re: L'Héritage

C'est lu !

Très intéressant ce concept que d'avoir un cyborg comme protagoniste principal. On sent qu'il va falloir un petit moment pour qu'Azzio s'y habitue et je suis curieux de voir quel impact ces changements vont avoir sur lui.

Je m'attendais à ce qu'il reste un peu plus longtemps avec Talia et Ivee, mais cela reste possible qu'on les revoie. J'aimais bien ce duo et j'ai souri plusieurs fois quand le droïde parle en binaire, car cela me rappelait mes premiers problèmes initiaux avec Zoomer . :D

Le dernier paragraphe accroche bien pour nous faire attendre la suite et pauvre Azzio qui, à peine un ennui placé derrière lui, se retrouve face à un nouveau problème.

En tout cas, c'est une histoire que j'ai toujours du plaisir à suivre et content d'avoir lu que la publication de mon tome 3 t'ait donné envie de t'y remettre. On y aurait perdu dans le cas contraire. :wink:
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Messagepar mareva_mae » Mer 21 Sep 2022 - 9:44   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 2 lu !

Comme pour les premiers, c'est toujours écrit avec autant de finesse et de maitrise. La transformation physique d'Azzio est décrite avec brio, j'ai hâte de voir si son nouveau corps lui pose des problèmes d'adaptation par la suite.

Un peu triste que notre protagoniste quitte déjà Ivee et Talia, mais ce n'est peut-être qu'un aurevoir ! J'ai beaucoup aimé le fait que Talia aide Azzio car "il lui rappelle quelqu'un", à voir c'était juste un élément de background sur son passé ou un mystère qui pourrait refaire surface ? :think:

Hâte de lire la suite :D
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Messagepar LL-8 » Dim 25 Sep 2022 - 16:49   Sujet: Re: L'Héritage

Ohayô gozaimasu! Je suis à l'heure!
Merci beaucoup pour vos retours! Pas eu le temps de répondre dans la semaine alors je le fais en balise spoiler :

Spoiler: Afficher
L2-D2 a écrit:Je m'attendais à ce qu'Azzio reste auprès de Talia mais en fait non (à moins que... ?).

:chut:
Mais j'aime bien voir que ce personnage était plutôt apprécié alors qu'elle n'est apparue que dans 2 chapitres ^^

Loucass824 a écrit: je me sens plus dans du cyberpunk que dans du Star Wars.[...] Même les termes associés à l'éclairage, et tant d'autres détails, me font penser à du cyberpunk.

Il y a clairement du cyberpunk dans mes influences. C'est un genre que j'aime énormément, et Star Wars s'y prête très très bien. C'est aussi pour ça que je disais que j'ai testé des trucs que je fais pas d'habitude dans cette fic'. Contente que ça plaise ! Mais sans trop spoiler, on reviendra sur du plus classique (tout en testant d'autres trucs mdr).

Loucass824 a écrit: Mais des indices ici et là ! "Il guérissait plus rapide que la normale" serait-il vraiment un simple contrebandier ?

Monsieur est observateur! Je ne dirai que ceci : :chut:

Loucass824 a écrit: Tout de même étonné qu'un minion de son ancien chef soit déjà présent ici. Peut-être Azzio a-t-il divagué, mais si c'est vrai, c'est surprenant qu'il soit déjà sur sa trace...

On est dans la tête d'Azzio effectivement. A-t-il vraiment vu son ancien collègue ou bien est-il simplement parano ? Tout est possible (on est dans le même secteur, dans un quartier visiblement pas regardant sur la qualité de la population...)

Mandoad a écrit:Très intéressant ce concept que d'avoir un cyborg comme protagoniste principal.

Je teste, je teste ! On verra si ça fonctionne!


Sur ce, étant plutôt team "je vous laisse découvrir le chapitre sans trop en dire", je vous souhaite une bonne lecture!


Chapitre 3


1 ABY. Malastare, Bordure Médiane.

— Il est en retard.
Adossé à la carlingue de son vaisseau, Carth observait les environs. Derrière lui, les premières roches rougeâtres imposantes des Gorges commençaient à apparaître, formant des couloirs sombres et peu engageants. Devant lui, la ville pointait à quelques kilomètres. On pouvait distinguer les contours des édifices en pierre qui la composait. Et entre les deux, une large plaine où l’herbe avait des difficultés à pousser s’étalait à perte de vue. Le sol était sec et chaud. Il n’y avait rien de très plaisant dans l’endroit qu’ils avaient choisi pour se retrouver. Le ciel, menaçant, annonçait la pluie et les orages, mais les nuages ne semblaient pas vouloir déverser toute l’eau qu’ils retenaient.
— Patience, mon ami.
Carth leva les yeux au ciel en se tournant vers le Nautolan à la peau bleue qui avait parlé. Koi’Koi était décidément d’un calme à toute épreuve que le jeune homme trouvait presque agaçant. Il portait une tunique d’un brun clair sur un pantalon légèrement plus foncé et tenait à la main le manteau sans manche qu’il avait ôté lorsque les températures avaient augmenté. Âgé d’une cinquantaine d’années désormais, le Nautolan était l’un des amis les plus expérimentés de Carth. Sa sagesse parlait pour lui et pas une mission à laquelle il avait participé n’avait été un échec grâce à sa capacité à toujours prendre la meilleure décision possible. Il avait été un pilier dans la vie du jeune homme depuis de nombreuses années désormais – depuis l’avènement de l’Empire, en réalité. Celui qu’il appelait simplement Koi avait été un père, un ami et un mentor : il l’avait pris sous son aile et l’avait aidé à vivre dans une galaxie dominée par un Empire peu clément. Et aujourd’hui, une fois encore, il était à ses côtés pour l’accompagner dans sa mission, même si, dorénavant, c’était Carth qui dirigeait les choses.
Le jeune homme, de son côté, ne s’était pas départi de son long manteau sombre, recouvrant un pantalon utilitaire et une paire de bottes noires. La chaleur ne le gênait pas. Ses cheveux bruns légèrement drus, nattés et retenus par un élastique sur le haut de son crâne, retombaient sur ses épaules à la manière des tentacules de Koi. Trois fines chaînes pendaient autour de son cou, chacune arborant un pendentif différent. Il écarta l’un des pans de son manteau et posa une main sur la blaster qui y était caché.
— Et s’il parle ?
Koi resta serein, le visage tourné vers la ville qui dépassait de l’horizon.
— Il ne parlera pas, affirma-t-il.
— Comment tu le sais ?
— On ne serait pas là pour en discuter s’il l’avait fait, répondit le Nautolan.
Carth ne put s’empêcher de grincer des dents.
— Et moi je te dis que j’ai un mauvais pressentiment.
Cette fois, Koi ne répondit pas et Carth sentit qu’il esquivait la discussion. Il ne voulait pas entretenir la possibilité que leur informateur les trahisse. Seulement, il était plus que probable que ce soit le cas : il était en retard et ça ne lui arrivait jamais d’ordinaire.
— Tu m’as toujours dit de faire confiance en mes tripes ; eh bien voilà ce qu’elles me disent, mes tripes : il a parlé, ou alors il s’est fait coincer.
— Donne-lui encore un peu de temps, se contenta de dire Koi.
Carth soupira. Il lui accordait cinq minutes. Pas plus. S’il n’est pas là, on remballe. Inutile de prendre des risques.
— J’ai entendu dire que les taxes sur la Route Hydienne avaient augmenté, commenta Koi sans autre préambule.
— Sans le Sénat pour les réguler, ça ne m’étonne pas, réagit Carth.
Et ce n’était qu’une partie du problème. L’Empire était en guerre contre l’Alliance et ne le cachait pas, ce qui avait un impact direct sur l’économie de milliers de mondes. Si les secteurs de l’aéronautique et de l’armement n’étaient pas concernés, ceux de l’agriculture et du tourisme en pâtissaient grandement. Et c’était sans compter sur la pègre qui profitait du chaos général pour augmenter ses activités.
— Vu sa position, je pense que Malastare est particulièrement touchée, analysa Koi.
Carth était d’accord avec lui. Depuis que l’Empire avait été mis en place, Malastare avait perdu le droit de maintenir ses fameuses courses de modules et avait vu son chiffre d’affaire lié au tourisme et au domaine culturel chuter grandement. Cette histoire de taxes qui augmentaient n’allait pas aider la planète.
— Il faudra s’attendre à ce que le ravitaillement nous coûte cher, cette fois, déplora-t-il.
Koi acquiesça. C’est alors qu’un bruit leur fit tourner la tête à tous les deux. Un speeder approchait dans leur direction. Étrangement, il ne semblait pas venir de la ville.
— Le voilà, dit Koi.
Carth s’éloigna de son vaisseau et s’approcha du Nautolan. Il se campa sur ses deux jambes, prêt à dégainer si besoin. Mais le speeder qui s’approchait se révéla être celui qu’il connaissait bien désormais : un véhicule vieux de plus de vingt ans à la peinture verte passée et aux graffitis de plus en plus en colorés. À son bord, un Gran vêtu d’une chemise bouffante d’un bleu luxuriant. Ses trois yeux jetaient des regards peu sereins à droite et à gauche. Il sortit du speeder sans cesser de regarder autour de lui. Carth resta méfiant. Qu’est-ce qui pouvait l’angoisser à ce point ?
— Comment vas-tu, Ronell ? demanda Koi en s’approchant d’un air amical.
Le Gran posa enfin ses yeux sur les deux compagnons et son regard se teinta de colère. Il leva un doigt accusateur.
— Non mais sérieusement, dit-il d’une voix à la fois stressée et énervée, qu’est-ce qui vous prend de venir ici ? Vous vous rendez compte des risques que vous me faites prendre ? J’ai dû faire cinq kilomètres de plus pour être sûr de ne pas être suivi !
Carth leva une main en signe d’apaisement.
— On était dans le coin, dit-il.
Son explication ne satisfit pas le Gran.
— Vous êtes des grands malades, lâcha-t-il. Alors quoi, ça y est, vous avez réussi à détruire une station, et vous vous sentez invincibles ?
Carth ne répondit pas. Il ne voulait pas agacer Ronell plus qu’il ne l’avait déjà fait. Et puis, visiblement, le Gran avait besoin de dire des choses.
— Vous n’avez aucune idée de la répercussion de cet attentat sur les gens du peuple, ni l’enfer que vous leur faites vivre par vos actions !
Il semblait réellement sur les nerfs. Dans ces cas-là, Carth préférait s’effacer et laisser Koi gérer la situation, ce qu’il fit.
— Allons, Ronell, dit le Nautolan avec un sourire en coin, on ne peut pas dire que tu fasses réellement partie du peuple.
En face, l’autre demeura interdit. Ronell travaillait pour le gouvernement de la planète. Il n’avait pas obtenu ce poste grâce à des qualités hypothétiques de travailleur modèle, non, mais plutôt parce que ses parents faisaient partie de la noblesse Gran depuis de nombreuses générations et qu’ils avaient sympathisé avec le Moff qui s’occupait de leur planète. Il n’y avait aucun honneur dans le parcours de Ronell. Aussi, lorsque Carth et Koi l’avaient repéré en train de parier à une course illicite de modules, ils n’avaient pas hésité à faire de lui leur informateur sur Malastare. Jusqu’à présent, le Gran s’était révélé un pion facilement manipulable, mais Carth craignait que ses craintes ne le poussent à commettre un faux pas.
— Tu as simplement peur que l’Empire ne te découvre, poursuivit Koi.
— Tiens-toi au rôle que nous t’avons donné, intervint Carth, et tout ira bien.
Ce n’était pas exactement vrai, mais c’était ce qu’il avait besoin d’entendre. Cela eut l’effet escompté et le jeune homme vit Ronell se calmer peu à peu et reprendre ses esprits. Il enchaîna rapidement :
— Des mentions de nous dans les conversations du palais ?
Ronell secoua la tête.
— Pour le moment, tout ce qui les préoccupe, c’est l’augmentation des taxes, assura-t-il.
Mais sa voix tremblait et Carth sentit rapidement que le Gran ne disait pas tout. Koi eut le même sentiment puisqu’il se rapprocha un peu plus de Ronell. Ce dernier fit un pas en arrière.
— Les taxes, c’est tout ? demanda Koi.
Le Nautolan arborait son habituel sourire mais sa voix laissait présager des menaces si le Gran ne dévoilait pas tout ce qu’il savait. Ronell dut le comprendre puisqu’il leva les deux mains en signe d’apaisement devant lui :
— Bien sûr qu’ils ont parlé des rebelles, dit-il d’une voix mal assurée. Mais c’était simplement pour envoyer des renforts sur Cymoon !
Carth plissa des yeux, cherchant à savoir si le Gran disait la vérité ou non. Il en eut la confirmation lorsque Koi s’éloigna, laissant Ronell respirer. Ils n’ont pas trouvé notre base. L’Alliance avait réussi à installer un centre d’opération sur Malastare quelques mois auparavant. La base était récente et il était vital que les autorités locales ne la détectent pas afin de lui laisser le temps de s’installer réellement. À priori, c’était le cas, et Carth pouvait enfin souffler. Il avait rejoint l’Alliance à ses débuts, trois ans plus tôt, et malgré la retentissante victoire de ce groupe, il sentait que l’union n’était pas encore totale. Ils avaient besoin de petits succès comme celui-ci, de choses stables sur lesquelles s’appuyer pour poursuivre leur œuvre. Surtout depuis que leur avancement dans la Bordure Médiane avait été stoppé net par l’Empire depuis quelques jours.
— Merci pour ces informations, Ronell, reprit Koi. Nous te recontacterons par les moyens habituels.
Le Gran ferma ses trois yeux de soulagement.
— Plus jamais vous ne mettez les pieds ici !
Alors qu’il s’éloignait et remontait dans son speeder, Carth ne put s’empêcher de sourire. Ils n’avaient pas besoin de Ronell simplement comme informateur. Le plan allait plus loin : ils allaient faire de lui le nouveau responsable en chef des renseignements de Malastare. Ainsi les communications de l’Alliance avec la base sur la planète seraient plus sécurisées. Mais ça, le Gran ne le savait pas encore. Maintenant qu’il était plus ou moins sûr de sa loyauté, Carth se donnait deux mois pour lui annoncer.
— J’ai un mauvais pressentiment.
La voix de Koi était inhabituellement grave. Carth se mit immédiatement sur le qui-vive. Le Nautolan se tourna vers lui, une once d’inquiétude dans les yeux.
— On devrait le suivre.


Pixelito avait des airs de Theed avec ses dômes et ses bâtiments tout en rondeur. Il suffisait d’ôter la subtilité des naboos et l’eau claire qui coulait à flot et on aurait pu se croire sur l’un des plus beaux mondes du Noyau. Il y avait du monde dans les rues. Ce devait être jour de marché et les artères principales étaient envahis de Dugs, Grans et humains ayant décidés d’aller voir ce que les artisans et agriculteurs de leur planète avaient à leur proposer. Ayant abandonné leur vaisseau à quelques mètres de la ville, Carth et Koi marchaient d’un pas pressé. Le pressentiment du Nautolan n’était pas anodin et les deux acolytes avaient appris à s’y fier en toutes circonstances. Les yeux rivés sur le petit datapad qu’il tenait à la main, Carth avançait avec détermination dans la rue, évitant de rentrer dans les gens grâce à la seule présence de Koi.
— Il s’est arrêté, annonça-t-il.
— Où ? demanda Koi.
Carth analysa rapidement la carte.
— Troisième rue à droite.
Les deux pressèrent un peu plus le pas, écartant Dugs et Grans de leur passage avant d’arriver à la rue indiquée sur le datapad. Ils s’y précipitèrent. Il s’agissait plus d’une ruelle que d’une rue, en réalité, et personne ne s’y trouvait. Personne, à part Carth et Koi.
— Là-bas, fit le Nautolan.
Carth suivit le regard du Nautolan pour découvrir Ronell, avachi à terre. Le Gran, qu’ils avaient quitté en pleine santé, gisait à terre, à moitié appuyé contre le mur, un minuscule trou écarlate en plein milieu de la poitrine. On est arrivés trop tard. Le jeune homme s’approcha. Koi était déjà accroupi à côté du Gran et secouait la tête. Il était mort. Carth constata qu’il ne portait plus rien de valeur sur lui.
— Un vol qui a mal tourné, murmura-t-il. Tu es vraiment débile, Ronell.
Il grinça des dents. Il se sentait triste pour le Gran, bien sûr, mais il enrageait surtout de perdre sa seule possibilité de placer quelqu’un à leur cause dans les services de renseignement. Ils avaient travaillé pendant deux ans sur ce projet et ils y avaient passé un temps et une énergie considérables. Voir tous ses efforts anéantis en quelques minutes le dépitait.
— Ce ne sont pas des amateurs, fit la voix de Koi.
Une main posée sur la poitrine immobile de Ronell, le Nautolan désigna la plaie d’un doigt.
— C’est propre et efficace. C’est une mise en scène : on veut nous faire croire qu’il s’agit d’un vol qui a mal tourné mais en réalité, c’est une exécution.
Carth déglutit. Évidemment.
— À mon avis, il s’agit des troupes de choc de l’Empire, poursuivit Koi. Il va falloir dire à la base de faire profil bas pendant quelques temps.
— On peut peut-être encore trouver quelqu’un…
Koi se redressa tout à fait et fit face à Carth. Il le dépassait d’une dizaine de centimètres seulement, mais c’était suffisant pour imposer son autorité. Il posa une main sur l’épaule du jeune homme, comme il avait l’habitude de le faire lorsque celui-ci était encore adolescent.
— Il faut admettre notre défaite, Carth, dit-il d’une voix calme.
Le jeune homme se força à rester muet. Ce n’était pas une petite défaite. C’était l’anéantissement de deux ans de travail. Et cela ne passait pas.
— Transmets les informations à la base. Notre informateur a été découvert et ils doivent rester prudents le temps que les choses se calment. Quant à nous, nous ferions mieux de quitter la planète afin de ne pas mettre nos compagnons plus en difficulté.
Carth hésita à lui faire remarquer que c’était lui, le plus gradé des deux, mais il s’abstint. Koi avait raison. Ils devaient s’en aller le plus rapidement possible avant que l’Empire ne comprenne qui ils étaient et ne mettent la main sur eux. Il rangea son datapad et sortit un communicateur crypté. En face de lui, Koi croisa les bras.
— Nous avons d’autres batailles à mener, Carth.
Le jeune homme se contenta de hocher la tête. Bien sûr qu’ils avaient d’autres batailles à mener. Dès son retour, on lui confierait une autre mission. On oublierait rapidement cet incident. Il devait faire de même. Mais lui, il aimait que les choses soient bien faites. Qu’elles réussissent. Il soupira et chassa ces idées de sa tête. Pour le moment, ils devaient quitter Malastare. Il s’occuperait du reste plus tard. Il jeta un regard vers Koi, lui faisant comprendre qu’il était prêt. Alors le Nautolan tourna les talons vers l’extrémité de la ruelle et Carth lui emboîta le pas.
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Messagepar mareva_mae » Lun 26 Sep 2022 - 15:37   Sujet: Re: L'Héritage

Loucass824 a écrit:Autre chose surprenante... A la manière d'une Mareva qui avait publié sa fic sur Obi-Wan avant que la série Kenobi n'arrive, tu nous sers un récit qui mine de rien est plutôt proche d'Andor. Ma question est : diable mesdames, avez-vous vos entrées chez Disney ?! Lol pour que vos récits sortent à des intervalles si calculés ? Ou bien il ne s'agit que d'opportunisme, pour surfer sur la hype. Bigre, vous avez plusieurs trains d'avance sur les autres... Lol il n'en demeure pas moins que tu as moins de chance. Là où Kenobi était médiocre, tu sembles devoir faire face à une série d'un autre calibre. Mareva a gagné sa confrontation. Seras-tu en mesure de le faire ? La tâche va être ardue ! Oui je sais, je rajoute gratuitement de la pression dans le plus grand des calmes...

Pour être honnête, j'ai commencé à publier ma fan fiction alors que l'écriture n'était pas terminée pour que ça sorte avant Kenobi, en effet... mais plus parce que je pensais ne pas en avoir le courage si la série était déjà sortie. Bon finalement je suis plus que tiède sur le rendu de la série, mais pas de calcul, juste de la lâcheté :paf:

Et je vois ce que tu veux dire, en effet il y a une vibe très Andor dans l'Héritage :D Mais est-ce qu'on est forcément obligée de se mettre en compétition avec un récit officiel à l'écran ? Parce que franchement certes on peut tisser des parallèles, mais les fan fictions restent des œuvres à part entière, écrites pour se faire plaisir, non ? :cute: Je sais que dans le cas du Jedi et la Sorcière, je ne voulais pas "faire mieux" que Kenobi mais juste raconter quelque chose qui me trottait dans la tête depuis longtemps et que j'avais besoin de coucher sur le clavier.

Sinon chapitre lu !

J'ai bien apprécié le changement d'ambiance et la découverte de deux nouveaux personnages, mais peut-être que ça manque de liant avec le reste de l'histoire ? Je me doute bien que tout vas se regrouper à un moment, mais avec une publication hebdomadaire, c'est dommage de ne rien avoir (ou alors rien de trop évident pour mon petit cerveau) qui nous permette de voir le lien avec ton héros, laissé d'ailleurs en mauvaise posture. Ca pourrait être un simple détail ou évocation, mais ça m'a un peu manqué sur ce chapitre.

Sinon les personnages sont bien caractérisés, le cadre posé avec brio, hâte de lire la suite :cute:
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Messagepar Mandoad » Lun 26 Sep 2022 - 18:18   Sujet: Re: L'Héritage

C'est lu !

Très bon chapitre qui vire assez sur Andor apparemment. On quitte donc notre Azzio (c'est surprenant et frustrant, mais on l'accepte :D ), la pègre et la souffrance pour un bon duo d'espions rebelles. Cela s'annonce intéressant d'avoir deux histoires pour le moment non liées.

Je suis curieux de voir où cela va amener. Un conflit contre l'Empire dans lequel Azzio sera mené (d'un côté ou de l'autre) ou quelque chose de plus nuancé ?

À voir !
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Messagepar L2-D2 » Lun 26 Sep 2022 - 21:26   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 3 lu!

Alors contrairement à mes petits camarades, je n'ai pas vu "Andor" donc je ne vois évidemment pas la ressemblance avec la série... ce qui ne m'a pas empêché de grandement apprécier ma lecture! On laisse de côté Azzio, auquel finalement je m'étais vite habitué, mais nul doute qu'il va faire sa réapparition tôt ou tard ! :sournois: Et à la place, un duo de nouveaux personnages, des Rebelles! Hâte de voir ce que cela va donner!

Vivement la suite! :oui:
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Messagepar LL-8 » Mar 27 Sep 2022 - 9:56   Sujet: Re: L'Héritage

Merci pour vos retours!

Loucass824 a écrit:Ah c'est cruel de nous laisser dans le flou au sujet d'Azzio ! Sans compter que ces persos ne semblent pas reliés directement à lui de près ou de loin, pour l'instant. Carth, la ref à KoTOR, je ne peux que valider.

Je n'ai pas souvent fait de récits à multiples points de vue, mais j'avais envie de changer. Et pour Carth, la référence est entièrement assumée et prendra du sens aussi ^^

Loucass824 a écrit:Mais ce que je trouve intéressant, c'est qu'ils ont tout l'air d'espions. Pas d'uniformes, un look toujours aussi cyberpunk (que veux-tu, si en plus tu confirmes mes dires...)

C'était l'effet recherché, contente de voir que ça fonctionne!

Loucass824 a écrit:Mais plus sérieusement, je retrouve une petite touche de ressemblance avec Andor malgré tout.

J'ai moi-même été surprise par l'ambiance cyberpunk de Andor, mais tu verras qu'on partira dans une autre direction. Je prends tout de même la remarque comme un compliment! ^^

mareva_mae a écrit:Peut-être que ça manque de liant avec le reste de l'histoire ? Je me doute bien que tout vas se regrouper à un moment, mais avec une publication hebdomadaire, c'est dommage de ne rien avoir (ou alors rien de trop évident pour mon petit cerveau) qui nous permette de voir le lien avec ton héros, laissé d'ailleurs en mauvaise posture. Ca pourrait être un simple détail ou évocation, mais ça m'a un peu manqué sur ce chapitre.

Pour le coup, ces personnages n'ont rien en commun donc une référence à Azzio n'aurait absolument pas fait sens. L'importance de ce chapitre se révélera dans la suite! C'était nécessaire de les introduire maintenant ^^

Mandoad a écrit:On quitte donc notre Azzio (c'est surprenant et frustrant, mais on l'accepte :D )

L2-D2 a écrit:On laisse de côté Azzio, auquel finalement je m'étais vite habitué

Je suis contente de voir que ce personnage vous a plu et fonctionne!

Sur ce, à dimanche pour la suite!
See ya!
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Messagepar LL-8 » Dim 02 Oct 2022 - 10:44   Sujet: Re: L'Héritage

Buongiorno!
Petit chapitre aujourd'hui mais on avance dans l'histoire :) J'espère que ça vous plaira!
Bonne lecture ^^


Chapitre 4


1 ABY. Vaisseau impérial, localisation inconnue.

Assis sur une chaise de métal depuis de longues minutes, Azzio s’appuya contre le dossier de métal et ses vertèbres artificielles firent un bruit qui résonna dans toute la pièce. Il se mordit l’intérieur de la joue et attendit que le son se dissipe avant d’observer la salle dans laquelle on l’avait enfermé. Il s’agissait d’une simple pièce carrée aux murs de métal poli sombres et froids. Il pouvait presque apercevoir son reflet dedans. Pour tout mobilier, on avait disposé au centre une table noire et deux chaises, de métal elles aussi. Sur la table se trouvait un petit appendice où les mains menottées d’Azzio étaient attachées depuis qu’on lui avait demandé de s’asseoir ici. Il y avait quelque chose de réellement angoissant à se retrouver dans cette pièce. Azzio se sentait oppressé de toutes parts, incapable de penser clairement. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi inquiet. Même lorsque Bor avait pointé son blaster dans sa direction, il avait gardé un semblant de sérénité. Mais cette fois, c’était différent. L’Empire l’avait attrapé et il avait désormais tout pouvoir sur lui. Si les individus qu’il allait rencontrer décidaient qu’il ne ressortirait pas vivant de cette pièce, alors ce serait le cas. Cette simple pensée lui donna des frissons dans le dos.
Il ne savait même pas où il était, précisément. Les stormtroopers qui l’avaient arrêté ne lui avait pas parlé de tout le trajet. Ils s’étaient contentés de saisir son flacon de pilules et de l’emmener sur une navette. Ils avaient ensuite atterri sur un vaisseau beaucoup plus gros – un destroyer, probablement – et Azzio avait été promené menotté dans des couloirs aseptisés tous plus semblables les uns aux autres avant d’être enfermé dans cette fameuse pièce qu’il avait déjà observée sous tous les angles. Il soupçonnait les deux soldats qui l’avaient accompagné d’être postés devant la porte. Il n’y avait donc aucune échappatoire de ce côté-là. Azzio bougea légèrement la tête à droite et à gauche afin d’étirer ses cervicales, sans grand succès. Son dos et son épaule recommençaient à lui faire mal et rester assis les bras tendus en avant n’arrangeait rien.
Il essaya de comprendre ce qui lui avait valu d’être arrêté. Certes, il était passager clandestin à bord de ce cargo de transport, mais si cela avait réellement été la raison de son arrestation, on l’aurait probablement conduit au spatioport où la police d’Eriadu aurait pris le relais. On devait donc être lui après pour une autre raison. Et ce ne pouvait être que ses liens avec Mud’jifar. Le Twi’lek n’était pas le baron du crime le plus puissant de la galaxie mais il commençait à se faire une réputation. Ses relations s’étendaient et son influence se faisait plus grande de jour en jour. L’Empire tenait probablement à endiguer ce phénomène avant que Mud’jifar ne soit trop important. Mais que venait donc faire Azzio là-dedans ? Bor avait tenté de le tuer sans même négocier. Il était clair que Mud’jifar ne voulait plus de lui dans son organisation. Alors pourquoi se servir d’Azzio ? À moins que ce ne soit un moyen de pression.
La porte coulissa, interrompant sa réflexion. Il tourna la tête pour voir un stormtrooper pénétrer dans la pièce d’un pas lent. Son armure différait de celle des soldats qui avaient arrêté Azzio. Au lieu d’être blanche, elle était noire. Son casque, à la fine visière rougeâtre, se rapprochait de celui des soldats classiques. Une épaulière rouge surmontait son côté droit. Il portait une sorte de kama noir et rouge, proche de celui des Mandaloriens. Il ne portait pas d’armes mais Azzio repéra plusieurs holsters et des petites sacoches qui devaient servir à abriter l’équipement nécessaire. Sa démarche, assurée et lente, confirmait son statut important : probablement un commandant. Il fit le tour de la table pour se positionner face à Azzio et croisa les bras en l’observant. Son casque masquait les expressions de son visage mais le jeune homme devina qu’il prenait plus de temps qu’il n’en fallait. Quelque chose l’avait perturbé. Mais quoi ? Azzio ne le saurait jamais. Le soldat vêtu de noir tira la chaise à lui et s’assit avant de poser ses deux mains sur la table. Une fois de plus, le jeune homme se sentit observé. Mal à l’aise, il attendit que le soldat rompe le silence. Il fallut attendre encore un peu avant que ce ne soit le cas.
— Azzio Solar, fit une voix déformée par le vocodeur.
Le jeune homme se redressa par instinct. La voix de l’homme était relativement grave mais également emprunte d’expérience. L’entendre prononcer son nom ne rassura pas Azzio. Il inspira, mal à l’aise. Devant lui, le soldat plaça un petit objet rond sur la table et l’activa. Une image holographique en trois dimensions apparut entre eux. Azzio y vit son portrait flotter et tourner sur lui-même. Son nom, son âge et ses récentes activités y apparaissaient aussi et le jeune homme sentit son malaise augmenter. Son historique n’était pas des plus glorieux.
— J’imagine que tu sais pourquoi tu es ici.
Azzio s’étonna de la familiarité de son interlocuteur. Certes, il était plus jeune mais il s’adressait à lui presque comme s’il le connaissait. Dans sa voix pointait un soupçon de dédain que le jeune homme ne put s’empêcher de noter. Il haussa les épaules en tentant d’ignorer la douleur que lui provoquait celle de gauche.
— Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je ne fais plus partie du gang de Mud’jifar depuis longtemps.
Le soldat croisa les bras.
— Longtemps n’est pas le terme que j’aurais utilisé.
Sa voix était calme, posée. Il était clairement moins impressionné par la présence d’Azzio que le jeune homme ne l’était de la sienne.
— Je vais aller droit au but, dit-il. L’Empire a besoin que tu lui rendes un service.
Azzio leva un sourcil.
— Et pourquoi je vous aiderais ?
— Mud’jifar ne sait pas encore que tu es en vie, fit l’autre. Il ne tient qu’à toi que les choses restent ainsi.
Évidemment. Il serra le poing. Pourquoi avait-il volé cette poignée d’épices en premier lieu ? Rien de tout cela ne serait arrivé s’il n’avait pas absolument tenu à aider cette petite. Lui qui ne le faisait jamais, il avait fallu qu’il joue les chevaliers au grand cœur. Et maintenant, l’Empire le tenait et pouvait faire ce qu’il voulait de lui. Si Mud’jifar venait à apprendre qu’il était en vie, il n’arrêterait pas avant de l’avoir tué et Azzio ne passerait pas un jour sereinement.
— Nous avons besoin que tu infiltres cette organisation, commença le soldat en noir sans autre préambule.
L’image holographique changea et une série d’individus relativement semblables apparut. Il s’agissait d’individus qu’Azzio ne connaissait pas. Il nota un humain et un Besalisk, sans plus de renseignements sur eux. Seul le nom de leur groupe flottait au-dessus de leurs têtes : Jester. Azzio fronça les sourcils. Il ne devait pas s’agir d’une grosse organisation. Leur nom ne lui disait rien, de même que la tête de ceux qui la composait.
— Jester est le nom de leur chef, poursuivit le soldat.
Le portrait de l’individu en question, un humain aux cheveux roux bouclés et à la barbe fournie, se mit au premier plan, éclipsant ceux de ses compagnons. Azzio le détailla un instant. S’il n’y avait pas eu cette large cicatrice qui barrait son front, il n’aurait jamais deviné que cet homme était le leader d’une organisation criminelle. De plus, son groupe ne portait visiblement pas de réel nom et ils n’étaient pas connus dans le métier. Pourquoi l’Empire s’intéressait-il à une organisation de bas-étage sans réelle influence dans la galaxie ?
— Comme tu l’as peut-être deviné, cet homme et sa soi-disant organisation n’ont aucune valeur pour l’Empire. Ce qui nous intéresse, ce sont les contacts qu’ils ont pu tisser avec d’autres groupes.
Azzio reconstitua ce qu’on lui demandait de faire. Il devait donc infiltrer ce gang et noter les différents contacts qu’ils pouvaient avoir. À priori, rien de bien compliqué. Alors pourquoi lui demander à lui ? Pourquoi ne pas envoyer l’un de leurs agents ? Il leva les yeux vers le soldat et formula sa question :
— Pourquoi moi ?
En face, l’agent de l’Empire ne répondit pas immédiatement. Azzio le vit réfléchir et hésiter, malgré le masque qui les séparait. L’espace d’un instant, il se demanda qui était l’homme sous ce casque sombre. Quelque chose chez ce soldat lui paraissait presque familier. C’était absurde, complètement loufoque et probablement le résultat d’un stress beaucoup trop important. Devant lui, la projection holographique repassa sur son propre portrait et interrompit le cours de ses pensées.
— Azzio Solar, énuméra finalement le commandant. Vingt-deux ans, ancien membre du gang de Mud’jifar et coupable de douze crimes et trente-cinq délits, tous référencés dans notre base de données. Ton profil est plus crédible que ce que nous pourrions créer.
Azzio occulta la description de son parcours pour se pencher un peu plus sur ce que l’Empire connaissait de son ascendance. Il fit la moue en se rendant compte qu’à part sa planète d’origine, ils ne savaient rien. Il avait espéré l’espace d’un instant pouvoir retirer un quelconque profit de ce marché forcé avec l’Empire, mais il n’en était rien. Cela dit, ils étaient toujours en capacité de révéler sa survie à Mud’jifar à tout moment. Azzio décida d’essayer de leur tenir tête.
— Et si je refuse ? dit-il avec un certain aplomb.
La réponse du soldat se fit beaucoup moins attendre. Il sortit de l’une de ses petites sacoches accrochées à sa ceinture le flacon de pilules d’Azzio et le tint devant lui entre ses doigts gantés.
— Il existe de nombreux moyens de convaincre les gens, se contenta-t-il de dire.
Tu parles d’un choix. Malgré la déformation du vocodeur, Azzio pouvait sentir toute la menace qui planait sur lui. Et puis, la vue du flacon avait ravivé en lui les douleurs qu’il avait pourtant oubliées en discutant avec l’impérial. La projection holographique s’éteignit et le stormtrooper en armure noire posa le flacon à mi-chemin entre lui et Azzio.
— Mais si tu collabores, nous ferons en sorte que le gang de Mud’jifar ne soit plus un problème.
Il y avait donc un réel intérêt dans tout ça. Azzio inspira avant d’essayer une nouvelle fois d’étirer ses cervicales, sans succès. Il avait l’impression que le métal se rouillait et que son organisme n’arrivait pas à gérer les corps étrangers qu’Osis lui avait implantés. Qu’il aide l’Empire ou non, il n’aurait pas une vie tranquille. Et puis, il avait besoin de ses médicaments.
— Je vais vous aider, lâcha-t-il.
Le masque en face de lui resta impassible, mais Azzio aurait pu jurer de voir le soldat sourire. Il se promit qu’une fois sorti de cette pièce, il se renseignerait sur cette catégorie de stormtroopers. Il n’en avait jamais vu et quelque chose lui disait qu’il avait affaire à quelqu’un de pas banal. Laissant le flacon sur la table, l’impérial se leva et se dirigea du même pas lent et imposant vers la porte. Alors qu’il allait quitter la pièce, il se retourna une dernière fois vers Azzio.
— Nous resterons en contact.
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Messagepar mareva_mae » Lun 03 Oct 2022 - 19:05   Sujet: Re: L'Héritage

Hello, chapitre 4 lu !

Bon tu m'as bien rabattu mon caquet, je n'ai même pas eu à attendre une semaine pour que ma critique soit effacée en un chapitre parfaitement écrit, qui lie nos nouveaux personnages à l'intrigue globale et notre protagoniste. Rien à dire sinon des compliments, un chapitre court certes mais qui prépare la suite et nous offre une scène d'interrogatoire (enfin... de mission forcée plutôt) croustillantes. Je suis bluffée par ton talent pour camper des personnages, comme ce stormtrooper dont la posture, les dialogues et la prestance suffisent en quelques lignes à le caractériser. Très très hâte de la suite donc :oui:
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Messagepar L2-D2 » Mar 04 Oct 2022 - 13:37   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 4 lu !

Ah ! Azzio est de retour ! J'en suis ravi ! Et on commence donc à voir où les choses vont aller, tout comme l'on comprend mieux le précédent Chapitre du coup, qui nous présentait une cellule rebelle. Il y a du potentiel là-dessous !!! :sournois:

Mais même remarque que Loucass sur le... deathtrooper ? Première fois me semble-t-il que l'on voit l'un d'eux réellement s'exprimer. Et surtout, il y a un je ne sais quoi qui pourrait donner l'impression qu'ils se connaissent, tous les deux. Est-ce le tutoiement direct ? La faon de s'exprimer ? Je n'en sais rien, mais j'ai eu une curieuse sensation à la lecture. Je verrai bien !

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar LL-8 » Mar 04 Oct 2022 - 14:15   Sujet: Re: L'Héritage

Merci pour vos retours réguliers ! :jap:

Loucass824 a écrit:Azzio qui est satisfait de voir que l'Empire ne sait pas grand chose sur lui en définitive.

"Satisfait" n'est pas le mot qui me vient à l'esprit lorsqu'un personnage fait la moue... :transpire:

mareva_mae a écrit:Je suis bluffée par ton talent pour camper des personnages, comme ce stormtrooper dont la posture, les dialogues et la prestance suffisent en quelques lignes à le caractériser.

Merci! :oops:

L2-D2 a écrit:Mais même remarque que Loucass sur le... deathtrooper ?

Je ne dirai rien, mais des détails dans ma description pourraient te donner tort... ou pas ? :sournois:
J'ai adoré Vauriens et Hors-la-loi mais je ne vais pas pomper tout la fic' de Mandoad quand même, namhéo :grrr: :lol:

L2-D2 a écrit:j'ai eu une curieuse sensation à la lecture.

Azzio a eu la même, mais ça s'expliquera !

A+ pour la suite!
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Messagepar ShamanWhills » Mar 04 Oct 2022 - 15:28   Sujet: Re: L'Héritage

Salut à toi :hello:

J'ai lu tous tes chapitres. C'est vraiment super bien écrit dit donc, le niveau est élevé entre toi, Loucass824 et Mareva :shock:

Une fic sans Jedi ni Sith en pleine période Alliance Rebelle VS Empire Galactique. Intéressant et en même temps déroutant vu qu'on est habitué à voir et lire l'aspect "magique" de Star Wars (Force, Jedi/Sith, etc...). Tes persos sont tous bien caractérisés et ton héros semble prometteur. Je pense qu'on reverra la fille qui l'a aidé, elle est mystérieuse, a éprouvé une émotion ou un sentiment au-delà de la pure amitié envers ton héros sans savoir ce que c'est et est même triste de son départ. Je veux en savoir plus sur elle :D

PS: que représente ton avatar ? Quelle race et quel est son nom (si c'est un personnage faisant partie de l'univers Star Wars) ?

Bon courage pour la suite :hello:
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Messagepar Mandoad » Mar 04 Oct 2022 - 18:51   Sujet: Re: L'Héritage

C'est lu !

Très intéressant en tout cas. Je ne m'attendais pas forcément à un recrutement d'Azzio par l'Empire, mais cela promet d'être intéressant, car cela va mener à un récit d'infiltration et d'espionnage donc. J'aime bien.

Je note aussi le léger moment d'arrêt du Trooper, qui en dit beaucoup, tout comme son apparence. Pas de Force impliquée, ni de Jedi ? Honnêtement, vu le type que tu nous proposes j'ai un petit doute sur le fait que cela reste le cas tout le long de l'histoire. :sournois:

Vivement la suite !
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Messagepar LL-8 » Mer 05 Oct 2022 - 21:12   Sujet: Re: L'Héritage

Merci beaucoup pour vos retours! :jap:

ShamanWhills a écrit:J'ai lu tous tes chapitres.

Bienvenue par ici, ravie de te compter parmi mes lecteurs! Et merci beaucoup pour les compliments :jap:

ShamanWhills a écrit:Une fic sans Jedi ni Sith en pleine période Alliance Rebelle VS Empire Galactique. Intéressant et en même temps déroutant vu qu'on est habitué à voir et lire l'aspect "magique" de Star Wars

Ce n'est pas la première fois que j'écris sans forcément impliquer de forceux. J'aime bien cette partie de Star Wars mais j'aime beaucoup m'intéresser aussi à ceux qu'on voit moins dans les films. C'est avec ces personnages que je m'éclate :D

ShamanWhills a écrit:PS: que représente ton avatar ? Quelle race et quel est son nom (si c'est un personnage faisant partie de l'univers Star Wars) ?

C'est un personnage que j'avais créé pour le RP de SWU "Mission: Mastaria". J'ai quitté l'aventure il y a un moment mais j'aime toujours autant mon perso (dessiné par Niobi pour l'occasion!) et c'est devenu mon avatar sur SWU.
C'est une Arkanienne - j'avais développé son background, si tu veux le lire, c'est par ici : Anya Opsoo

Mandoad a écrit:Pas de Force impliquée, ni de Jedi ?

:chut:

À dimanche pour la suite!
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Messagepar ShamanWhills » Mer 05 Oct 2022 - 21:56   Sujet: Re: L'Héritage

Bienvenue par ici, ravie de te compter parmi mes lecteurs! Et merci beaucoup pour les compliments :jap:


Je te remercie pour ton accueil et de rien pour les compliments :)

C'est une Arkanienne - j'avais développé son background, si tu veux le lire, c'est par ici : Anya Opsoo


Je ne savais pas qu'on pouvait faire du RP sur le forum. J'ai lu le background de ton perso, il est intéressant. Ce serait cool que tu puisses l'intégrer dans ta fan-fiction :wink:

À Dimanche pour la suite :hello:
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Messagepar LL-8 » Dim 09 Oct 2022 - 11:03   Sujet: Re: L'Héritage

Annyeonghaseyo!
@ShamanWhills ça va être compliqué d'intégrer Anya Opsoo dans ma fic', étant donné que ce personnage est censé vivre quelques centaines d'années avant l'époque de l'Empire :transpire:

Sur ce, voici la suite! J'espère que ça vous plaira!


Chapitre 5


1 ABY. Daiyu, Bordure Extérieure.

Azzio leva sa main gauche devant lui et ouvrit puis ferma ses doigts avant de répéter l’opération une deuxième fois. Il allait le faire une troisième fois lorsqu’il réalisa que l’Aqualish posté à quelques mètres de lui le fixait d’un air interloqué. Azzio laissa retomber sa main le long de son corps. Il ne savait même pas pourquoi il tenait encore à vérifier que sa main fonctionne correctement. Une partie de lui était toujours anxieuse de perdre l’un de ses membres, même si le travail qu’Osis avait effectué sur son épaule était remarquable. Les sensations étaient presque toutes revenues et les pilules avaient grandement diminué la douleur. Il commençait à acquérir de nouveaux automatismes. Son corps lui redevenait familier et ses mouvements retrouvaient la fluidité qu’ils avaient avant que Bor ne décide de lui tirer dessus. C’était désormais dans sa tête qu’il devait travailler ; accepter que son épaule et la moitié de son dos étaient dorénavant faits de métal et qu’il n’était plus tout à fait entièrement humain. Peut-être que c’était pour cette raison qu’il tenait tant à faire bouger ses doigts, pour se prouver que finalement ce n’était que des parties minimes de lui qui avaient changé.
— Hé, regarde où tu vas !
Azzio leva la tête juste à temps pour éviter un Dug vêtu d’une tunique un peu trop longue qui arrivait en face de lui. Il s’écarta rapidement sur le côté et vit le petit être passer devant lui en agitant l’un de ses pattes d’un air réprobateur.
— Arrête les bâtons de la mort, sliimoo !
Azzio ignora l’insulte du Dug, qui poursuivit son chemin dans les rues aux néons criards de Daiyu. La planète rappelait Nar Shaddaa au jeune homme. Ses rues sombres et malfamées où l’on essayait de vous vendre des caisses de bâtons de la mort à chaque tournant et où il valait mieux ne pas se promener avec trop de choses de valeur sur soi étaient éclairées par des enseignes fluorescentes toutes plus variées les unes que les autres. Azzio ne se sentait pas dépaysé. Il en avait passé, du temps sur la Lune des Contrebandiers. L’Empire y était moins présent que sur Daiyu et les bâtiments s’étendaient sur plusieurs niveaux, mais l’atmosphère y était essentiellement la même. Au moins, sur Daiyu, Mud’jifar ne risquerait pas de le trouver. Azzio s’enfonça dans l’artère principale de la ville. Il y avait du monde à cette heure-là. La soirée ne faisait que commencer et, si le soleil s’était déjà couché, la ville elle, venait de s’éveiller. Cela faisait quatre jours que l’Empire avait parachuté Azzio dans la capitale avec seulement quelques crédits en poche, un communicateur et un objectif : entrer en contact avec Jester. Certes, le soldat en armure noire lui avait donné quelques informations de base. Après tout, l’Empire surveillait ce petit groupe depuis quelques temps déjà, et Azzio connaissait donc le nom de ses membres et le numéro du hangar où il stockait sa marchandise. Mais c’était relativement peu pour quelqu’un qui souhaitait intégrer l’organisation d’une manière qui n’éveille pas les soupçons.
— Tu as l’air perdu, mon chou.
Azzio s’arrêta, stoppé net dans sa progression par une jeune femme en tenue plus que suggestive. Il nota immédiatement l’enseigne qui clignotait derrière elle. Un Zabrak déjà bien éméché était en pleine conversation avec une Twi’lek qui n’avait visiblement pas besoin d’être très persuasive. Azzio secoua légèrement la tête et leva les deux mains devant lui. Il n’avait jamais été client de ces endroits-là et il ne commencerait pas aujourd’hui. La jeune femme fit la moue et allait accoster quelqu’un d’autre mais il la retint par le bras.
— Cinquante crédits pour toi si tu me dis où je peux trouver le bar du Porg Déplumé.
La jeune femme le regarda d’un air perplexe.
— Tu dois vraiment t’ennuyer dans ta vie pour aller dans un endroit pareil, commenta-t-elle.
Azzio ignora le jugement qu’elle portait sur lui et leva un sourcil dans l’attente d’une réponse. La jeune femme haussa les épaules.
— Si tu y tiens vraiment… Il faut que tu tournes à droite après La Cave du Rancor, indiqua-t-elle en désignant le bout de l’artère centrale. Continue sur deux-cent mètres environ. Il y a une boutique fermée ; c’est juste après. Tu ne pourras pas le louper, ajouta-t-elle en reniflant d’un air de dédain.
Azzio la remercia d’un hochement de tête et sortit les crédits avant de les déposer dans le creux de la main de la jeune femme. Elle lui jeta un dernier regard, cette fois plus appuyé.
— Si tu vois Odav, dit-elle d’un ton sérieux, dis-lui qu’il peut aller se faire voir.
Azzio hocha la tête et la jeune femme le quitta, visiblement satisfaite. Il l’observa aborder un autre passant, un Twi’lek, tout en se promettant intérieurement de ne jamais transmettre sa commission. Il reprit alors sa route et s’enfonça dans la foule. Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait seul sur un monde sans travail ni logement. Il se revoyait à quinze ans, sur Naboo, lorsque le pensionnat dans lequel il était avait enfin décidé de le renvoyer. Cela faisait six mois que sa mère avait été emportée par la maladie et Azzio ne s’en était pas remis. Il avait essayé de s’intégrer mais le manque d’empathie des encadrants l’en avait rapidement dissuadé. Et puis finalement, ils en avaient eu assez de lui et l’avaient mis dehors. Ils avaient attendu un peu, comme si les six mois écoulés les déchargeaient de toute responsabilité. Il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir. Lui-même ne savait pas ce qu’il aurait fait à leur place. Tout jeune qu’il était, il s’était alors retrouvé à errer dans les rues de Theed, à dormir sous les ponts la nuit en se blottissant contre les pierres en espérant trouver un peu de chaleur, en vain. Il était loin le temps où Naboo pouvait se targuer de prendre soin des plus démunis. Et puis des garçons dans la même situation que lui l’avaient pris sous son aile jusqu’à ce que, il ne se souvenait plus exactement comment, il rencontre Mud’jifar et que le Twi’lek lui propose de travailler pour lui.
Azzio aperçut l’enseigne de La Cave du Rancor et tourna à droite, s’extirpant au passage de ses souvenirs. La situation avait changé. Il n’avait pas le temps de patienter que Jester le remarque et veuille bien l’accepter dans son groupe. Il avait observé ses hommes, leurs allées et venues depuis le spatioport. Ils finissaient inévitablement la soirée au Porg Déplumé. Azzio comprenait que l’Empire ait pu les tracer aussi finalement. Ces individus avaient des habitudes bien ancrées auxquelles ils ne dérogeaient que rarement. Et pourtant, malgré un apparent amateurisme, l’organisation semblait bien rodée et certains détails échappaient complètement à Azzio. Il n’avait pas réussi à déterminer qui étaient leurs clients, par exemple. Jester semblait être un homme prudent et Azzio avait compris qu’il n’arriverait pas à lui faire croire n’importe quoi. Alors il lui demanderait directement de l’embaucher. C’était audacieux, mais après tout, Azzio n’avait rien à perdre.
La rue devint rapidement plus sombre à mesure que le jeune homme s’éloignait de l’artère principale. Les néons ultra lumineux disparurent un à un et Azzio se retrouva dans une ruelle sombre et peu engageante. Il aperçut alors un local complètement abandonné. Il s’agissait probablement d’un ancien poste de stormtroopers. Le jeune homme passa devant sans y prêter attention. Il lui semblait toujours improbable que l’Empire tente de maintenir sous son contrôle des mondes aussi imprévisibles tels que Daiyu ou Nar Shaddaa. Ces territoires-là vivaient en-dehors de toute loi et ce n’était pas trois garnisons de soldats qui changeraient les choses. Et pourtant, l’Empire s’acharnait. Azzio le soupçonnait d’avoir une part dans les trafics et de financer la guerre contre les rebelles grâce aux recettes du marché noir. Mais rien n’avait jamais été démontré. Azzio, lui, avait fini par s’en ficher pas mal. Il avait vécu en-dehors des lois, lui aussi. La situation actuelle de la galaxie ne l’atteignait pas. Que l’Empire et les Rebelles se tapent dessus, cela lui importait peu. Il avait compris depuis longtemps que seule sa survie comptait.
Il vit alors une enseigne en mauvais état qui clignotait à quelques mètres de lui. Un dessin grossier d’oiseau rondouillard accompagnait quelques lettres en aurebesh dont les couleurs ne luisaient plus. La porte de la cantina était ouverte et des éclats de rire en sortaient. Il y avait du monde et la soirée ne faisait que commencer. Après une minute de réflexion, Azzio inspira et pénétra dans le bar. La pièce principale n’était pas très grande. Circulaire, elle comportait un large comptoir et quelques tables, rondes elles aussi, disposées un peu à la va-vite. Il y avait une scène, mais elle était vide. La décoration était sommaire : quelques plantes qui avaient besoin d’être arrosées trônaient sur certaines tables et une affiche invitant à rejoindre la marine impériale dont les coins étaient abîmés avait été placardée sur un mur à la va-vite. Il y avait du monde mais, lorsqu’Azzio pénétra dans la pièce, le silence tomba comme une pierre. Le jeune homme analysa rapidement les individus qui se présentaient à lui.
Ils étaient cinq : une femme, deux hommes, un Besalisk, et le barman. Tous le regardèrent d’un air méfiant et Azzio comprit qu’il avait interrompu une soirée privée. Il les observa rapidement. La plupart portaient des habits de travail tachés par la poussière et la suie. Il s’agissait probablement d’ouvriers, ce qui expliquait en partie l’amateurisme que le jeune homme avait pu constater dans leur travail. Pour quelle raison Jester avait-il décidé de travailler avec ces gens ? Venait-il lui-même de ce milieu ? Azzio attarda alors son regard sur le seul individu qui sortait du lot. Installé au centre de la pièce sur une chaise un peu plus confortable que les autres, il tenait un verre d’alcool fort entre ses doigts. Ses cheveux blonds et longs avaient été rattachés en un chignon sur le haut de son crâne et sa barbe fournie cachait le bas de son visage. Ses yeux, petits et vifs, le fixaient avec attention. Sans correspondre entièrement au portrait que l'Empire lui avait fourni, Azzio en déduisit qu’il s’agissait de Jester, le chef de toute cette bande.
— Tu t’es trompé d’endroit, mon gars, fit l’homme.
Sa voix était grave, bourrue, sans raffinement aucun. On était loin de la prestance et du charisme que Mud’jifar pouvait avoir, loin de l’idée qu’Azzio se faisait de ce fameux Jester. Il redressa les épaules.
— Je viens d’arriver sur Daiyu et on m’a dit que je pourrais trouver du travail ici, tenta-t-il d’une voix assurée.
— On n’embauche pas.
Il n’avait pas hésité une seule seconde. Azzio le vit poser son verre sur la table et se lever lentement pour venir se placer face à lui. Le jeune homme se retint d’écarquiller les yeux en mesurant à quel point l’homme était grand.
— Et tu ferais bien de te tirer d’ici.
Aucune finesse. Azzio maintint sa position et soutint son regard.
— Je connais une chose ou deux sur le métier, dit-il.
L’autre ne l’écoutait pas.
— Je le dirai pas deux fois, moucheron.
Azzio sentit que son objectif lui filait entre les doigts. Il avait cru que ce Jester était un homme réfléchi et qu’il pourrait lui faire entendre raison mais visiblement, l’homme ne faisait pas dans la délicatesse. Il n’avait peut-être pas choisi la meilleure approche, tout compte fait. Il tenta le tout pour le tout et désigna le Besalisk du doigt.
— Je pourrais lui filer un coup de main, dit-il.
Le Besalisk lui lança un regard surpris. Il le cachait bien mais Azzio avait tout de suite remarqué qu’il n’était pas bien en point. Il ne savait pas contre quelle maladie il se battait en particulier mais le traitement l’affaiblissait au point que sa main tremblait lorsqu’il essayait de porter son verre de bière à ses lèvres. Et un tremblement de cette ampleur, c’était handicapant pour viser et tirer. Il allait avoir besoin de renfort mais, au vu de l’effectif réduit de cette équipe, l’aide ne pourrait venir que de quelqu’un d’extérieur. Malheureusement, le fameux Jester n’était pas de cet avis. Sa patience avait visiblement atteint ses limites et il leva la main pour empoigner Azzio par le col.
— Odav.
La voix qui venait de s’exprimer était sans appel tout en étant calme et posée. Azzio vit le molosse qui le tenait par sa chemise se figer et le laisser reposer pied à terre sans broncher. Celui qui s’appelait en réalité Odav retourna s’asseoir sans s’arrêter de fixer Azzio d’un œil mauvais. Le jeune homme l’ignora et se concentra sur le barman qui l’observait depuis son comptoir. Azzio ne l’avait pas analysé, cataloguant à tort comme un employé celui qui semblait réellement diriger les choses ici. Ses cheveux roux étaient légèrement bouclés et sa barbe fournie était bien taillée. Il portait une tunique ajustée d’un vert sombre élégant sans être des plus raffiné et avait passé un torchon à son bras. Azzio remarqua alors la large cicatrice légèrement boursoufflée qui barrait son front et qui avait retenu son attention sur les hologrammes du soldat impérial. Il avait devant lui le véritable Jester.
— Tu dis que tu peux l’aider ? demanda-t-il en désignant le Besalisk d’un mouvement de tête.
À la façon dont l’homme le jugeait du regard, Azzio comprit que l’entretient d’embauche avait commencé à son entrée dans la cantina. Il décida de jouer franc-jeu. Il connaissait le milieu et c’est pour ça que l’impérial l’avait choisi. Autant mettre à profit son expérience.
— Il ne tirera pas droit tant que son tremblement ne sera pas arrêté, analysa-t-il, ce qui n’est pas pratique pour quelqu’un qui est censé protéger la marchandise. C’est mon domaine, ajouta-t-il. J’ai besoin d’un travail, et je peux filer un coup de main.
Un reflet passa dans les yeux de Jester et Azzio le vit passer une main sous le comptoir. Il en sortit une bouteille vide qu’il posa devant lui.
— Prouve-le, dit-il. Vaya, donne-lui ton arme.
La femme de l’équipe s’exécuta. Azzio prit le blaster en main, une arme légère mais de basse qualité ; il avait déjà tenu mieux dans sa vie. Il croisa le regard de Jester et comprit que l’homme avait choisi ce blaster-là pour les mêmes raisons qu’Azzio le trouvait difficile à manier. Le jeune homme n’était pas le meilleur tireur de la galaxie, mais il pouvait se targuer d’avoir des réflexes et des capacités dépassant la moyenne. C’est dans tes gènes, lui avait un jour dit Bor. Azzio avait beau ne pas être convaincu de la véracité de ces propos, il devait reconnaître qu’il avait toujours eu une certaine facilité dans les arts martiaux. À lui de se montrer à la hauteur cette fois-ci. Il leva l’arme devant lui, ajusta son angle, visa avec les deux yeux… et tira.
La bouteille explosa sous les yeux de Jester qui ne bougea pas d’un centimètre. Un silence suivit, qui parut à Azzio comme une éternité. Puis l’homme aux cheveux roux partit dans un rire franc.
— Tu as vu ça, Badok ? Tu as un digne successeur !
Le Besalisk imita son patron et bientôt le rire gagna les cinq membres du groupe y compris le fameux Odav. Azzio n’arrivait pas à déterminer s’ils se moquaient ou s’ils s’amusaient de la situation sans arrière-pensée mais il ne s’en souciait pas. Il vit Jester quitter son comptoir et se planter devant lui alors que le reste de son équipe partait dans une discussion des plus animées.
— J’ai effectivement besoin d’un homme de plus, dit-il, mais ne crois pas que parce que tu sais bien viser, tu as tous les droits.
Azzio soutint le regard de l’homme. Il retrouvait là la prudence qu’il avait pu observer dans certains détails des opérations de cette petite organisation. Jester était définitivement le plus expérimenté.
— Sicar t’aura à l’œil, ajouta-t-il en désignant l’homme chauve d’un mouvement de main, et sois assuré que je vérifierai d’où tu viens.
— Je cherche juste un travail, répondit Azzio. Mon passé ne regarde que moi.
Il se revit dire la même chose à peu de mots près sur Naboo, âgé de quinze ans. À l’époque, cela avait fonctionné, mais il doutait que Jester se satisfasse de cette explication qui n’en était pas une. Cependant, l’homme ne broncha pas. Au contraire, son regard s’adoucit presque, comme s’il avait réussi à voir par-delà les barrières qu’Azzio s’était forgées. Il se contenta finalement de coller son torchon dans les mains de jeune homme.
— Bienvenue dans l’équipe, dit-il. Il y a une bouteille brisée à nettoyer.
Modifié en dernier par LL-8 le Mer 12 Oct 2022 - 10:12, modifié 1 fois.
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Messagepar ShamanWhills » Lun 10 Oct 2022 - 10:20   Sujet: Re: L'Héritage

Salut à toi :hello:

ça va être compliqué d'intégrer Anya Opsoo dans ma fic', étant donné que ce personnage est censé vivre quelques centaines d'années avant l'époque de l'Empire :transpire:


"Rien n'est vrai, Tout est Permis" :D

Chapitre lu!

Azzio (que je prends tout le temps pour Ezio :transpire: ) est en quête pour trouver le fameux leader recherché par l'Empire. Apparemment cette recherche a été super rapide! Au vu de l'importance de l'ennemi, je m'étais attendu à ce qu'il soit tout en haut de la hiérarchie de son organisation et difficile à trouver, mais là, tu présentes Jester comme quelqu'un qu'on peut croiser facilement dans la rue.

L'embauche a été rapide dit-donc (et l'entretien facile apparemment) :transpire: Il ne reste plus que pour la taupe à faire son boulot pour l'Empire mais je pense que les difficultés vont survenir prochainement, le boss est quand même suspicieux et il y aura fort à parier que des mises à l'épreuve visant la moralité de ton héros arriveront.
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Messagepar L2-D2 » Lun 10 Oct 2022 - 10:31   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 5 lu !

Je suis vraiment mauvais parfois : il m'a fallu tout le Chapitre pour me rappeler d'où je connaissais ce nom de Daiyu ! C'est la planète de l'épisode 2 de Kenobi, bon sang, j'aurai du m'en souvenir plus tôt !

Et j'aime beaucoup le nom du bar : le Porg Déplumé, je trouve ça génial ! :lol:

Pour le reste, Azzio a réussi son entretien d'embauche, comme il le pense dans ce Chapitre. Bien joué pour lui, mais le plus dur reste sans doute à faire !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Mandoad » Lun 10 Oct 2022 - 16:58   Sujet: Re: L'Héritage

C'est lu!

Ah Daiyu, tu as utilisé cette fameuse planète avant que j'en aie l'occasion. Je dois avouer, que cela me démange depuis que j'ai vu la série, car son ambiance est tellement dans ce que j'affectionne. :D

Je suis toujours curieux car Azzio semble toujours relativement éloigné de Carth et son groupe, mais on avance lentement avec le cyborg qui trouve sa cible et parvient à se faire engager. Je note également le petit commentaire sur ses réflexes supérieurs à la moyenne qui n'est sûrement pas anodin.

Bref, la situation se met en place gentiment et, pour le moment, j'attend de voir où tu vas nous entrainer. :sournois:

Je reviendrai !
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Messagepar LL-8 » Mer 12 Oct 2022 - 10:12   Sujet: Re: L'Héritage

Merci beaucoup pour vos retours!

ShamanWhills a écrit:Azzio (que je prends tout le temps pour Ezio :transpire: )

La consonance italienne est voulue :D

L2-D2 a écrit: il m'a fallu tout le Chapitre pour me rappeler d'où je connaissais ce nom de Daiyu ! C'est la planète de l'épisode 2 de Kenobi, bon sang, j'aurai du m'en souvenir plus tôt !

J'ai beaucoup aimé cette planète, et elle correspondait mieux aux besoins narratifs que Nar Shaddaa tout en remplissant la même fonction.

L2-D2 a écrit:Et j'aime beaucoup le nom du bar : le Porg Déplumé, je trouve ça génial ! :lol:

Merci :lol:

Loucass824 a écrit:Toujours difficile à comprendre, de même que la manière dont tu sembles nous souhaiter bonjour, bonsoir ou que sais-je encore en début de chapitre !

Je dis juste bonjour :D Jusque là on a eu de l'anglais, du japonais, de l'italien, et du coréen (en romanisé, parce que les kanjis et le hangeul je maîtrise que dalle). Pas d'indices dans ces différentes langues, juste un délire que j'entends bien continuer jusqu'au bout :paf:

Loucass824 a écrit:Peut-être pas détecté, mais je persiste, c'est un forceux. Je vis et meurs avec mes prévisions !

Je note tes prévisions, à voir si elles se confirmeront!

Loucass824 a écrit:Un passage insiste sur le fait qu'il se désintéresse des soucis des autres, obnubilé par sa survie... J'y vois là plutôt un type qui a une piètre opinion de lui-même, car je pense toujours que l'aide qu'il voulait apporter à la gamine twi'lek, ce qui l'a mis dans cette galère, est tout sauf anodin. Sa nature va finir par se révéler. Sans devenir un modèle de vertu, mais devenir un type qui veut bien faire malgré tout, malgré des erreurs, de ne pas respecter la loi ou la morale en toute occasion, ect. Oui, je sais, je continue à accumuler les projections, c'est ainsi...

À priori, tu es plutôt fin dans tes analyses :chut: Merci en tout cas, c'est toujours intéressant de voir ce que les autres dégagent de ce qu'on écrit!

Loucass824 a écrit:Pourrait-on avoir le nombre total de chapitre prévu pour ta fic, ou bien s'agirait-il d'une info qui en dirait trop sur la longueur des arcs narratifs, ect...?

Nope :chut: :D

Loucass824 a écrit:Et avant de terminer... Je ne soulève presque jamais les erreurs, fautes ou quoique ce soit. Mais là...
il devait reconnaître qu’il avait toujours eu une certaine facilité dans les arts de combats.

Arts martiaux !!!

Pardon! Je vais modifier ça.

Mandoad a écrit:Ah Daiyu, tu as utilisé cette fameuse planète avant que j'en aie l'occasion.

First! :paf:

Encore merci et sur ce, rendez-vous dimanche prochain!
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Messagepar LL-8 » Dim 16 Oct 2022 - 17:38   Sujet: Re: L'Héritage

Hallo!
Voici la suite de l'Héritage! J'espère que ça vous plaira!

Chapitre 6


1 ABY. Nur, Bordure Extérieur.

Pieds ancrés au sol, le dos bien droit, les mains dans le dos, CT-451-46 regardait l’horizon qui s’offrait à lui depuis le petit balcon de ses quartiers. Partout où son regard se posait, il y avait de l’eau. Nur était l’exact opposé de la planète dont elle était le satellite, Mustafar. L’atmosphère de la planète était brûlante, cella de sa lune d’une fraîcheur déconcertante. Mustafar était un monde de feu, Nur était couverte d’eau. Mustafar débordait d’énergie, était en constante activité, piégeait ses visiteurs. Sa lune, quant à elle, était d’un calme à toute épreuve. Car il n’y avait pas de vagues sur Nur. On était loin des océans déchaînés de Kamino où CT-451-46 avait passé son enfance. Ici, les nuages étaient moins menaçants et même une occasionnelle pluie n’animait pas la surface aquatique. Ici, CT-451-46 avait gagné une réputation mais surtout, il avait gagné un nom : Njoka. Un nom qui n’évoquait rien à ceux qui l’entendaient, mais un nom qui revêtait une signification particulière. Un nom qu’en réalité, il gardait pour lui.
Le clone observa le mur sombre à sa gauche. L’humidité ne l’avait pas entamé. On avait appelé ce lieu la Forteresse des Inquisiteurs, mais il était loin, le temps où ces individus faisaient régner l’ordre et la peur dans ce bâtiment. Les Jedi avaient fini par disparaître de l’Empire, et avec eux leurs opposés. Le Grand Inquisiteur était mort cinq ans auparavant et ses subordonnés avaient subi le même sort au cours des années qui avaient suivies. L’Inquisitorius en lui-même avait fini par être démantelé il y avait deux années de cela. Les unités de Purge Troopers qui restaient avaient été réassignées à d’autres services et la Forteresse avait été utilisée pour d’autres projets. Le Seigneur Vador y avait toujours des actifs mais cela faisait longtemps que Njoka ne l’avait pas vu venir sur place. On le disait complètement focalisé sur la traque des leaders de la rébellion. Cela n’étonnait qu’à moitié le soldat : la victoire qu’avait eu cette alliance sur l’Empire un an auparavant n’était pas acceptable. Lors de la bataille de Yavin, ils avaient perdu une arme essentielle, certes, mais ils avaient aussi perdu une pièce maîtresse de leur gouvernement. Le Gouverneur Tarkin était le deuxième homme après l’Empereur, le bras droit, l’homme de terrain. Sa disparition se faisait sentir, surtout dans l’armée.
Njoka abandonna la vue monotone de la surface de Nur pour rejoindre l’intérieur de ses quartiers. Ses appartements n’étaient pas très grands ; tout juste une pièce principale et une salle d’eau, mais ils lui suffisaient amplement. Les murs, froids et gris, restaient dans le style de la Forteresse. Le clone observa son armure noire posée sur une couchette sommaire. Lui et son escouade étaient les derniers Purge Troopers en service. Si les Inquisiteurs avaient disparu et que l’Ordre Jedi était éteint définitivement, il restait parfois des survivants qui avaient échappé à l’œil vigilant de l’Empire. C’est là que Njoka et ses hommes intervenaient. Ils traquaient les quelques poussières que l’Inquisitorius avait oublié dans sa chasse aux Jedi. Mais les cibles devenaient rares et de plus en plus fréquemment, on assignait le clone et son escouade à des missions de renseignements contre l’Alliance. Njoka ne se plaignait jamais. Il avait un rôle au sein de cet Empire et il ne lui appartenait pas de décider lequel. De plus, il était notoire que les rebelles sympathisaient avec les utilisateurs de la Force. Le clone n’oubliait pas son objectif premier : éliminer jusqu’au dernier de ces traîtres.
Il revêtit le bas de sa combinaison. Noire, près du corps, elle garantissait que les différentes parties de son armure s’ajustent bien sur lui. Son reflet attira son regard. Il n’y avait pas de miroir dans son appartement, simplement un mur si poli que le clone en était venu à l’utiliser comme tel. Il se redressa et s’observa un instant. Il n’était pas si vieux – il entamait sa trentième année. Seulement, son corps ressentait les effets du temps différemment. Ce n’était pas un jeune homme de trente ans qu’il voyait dans le mur poli, mais un homme à la barbe blanchissante d’une soixantaine d’années. Et cette vue le répugnait. Elle faisait naître à chaque fois en lui une colère sourde, une haine pour ses créateurs, pour ceux qui avaient décidé qu’ils avaient le droit de jouer avec sa vie pour le bien d’une République corrompue jusqu’à la moelle. Ces gens l’avaient amputé de la moitié de sa vie au nom d’une guerre qu’il n’avait même pas faite, pour des peuples qu’il n’avait même pas rencontrés. Mais plus que cela, il haïssait l’homme que cela faisait de lui. Un homme que l’Empire aurait déjà mis au rebut s’il n’avait pas autant travaillé sur lui-même. Il observa son corps sec, ses muscles tendus. Autant d’efforts qu’il n’aurait jamais dû avoir à fournir aussi tôt dans sa vie. Car si ses réflexes étaient toujours aussi bons grâce à la sélection génétique qu’avaient opérée les Kaminoans, il devait travailler pour que son corps puisse suivre son esprit.
Il passa une main sur son visage, où un large tatouage rouge barrait son œil droit depuis le front jusqu’à la mâchoire avant de se masser légèrement la nuque, où un autre tatouage, celui-ci beaucoup plus gros, prenait racine avant de s’étendre tout le long de sa colonne vertébrale sous la forme d’un serpent-dragon pourpre. Ce souvenir-là, il n’avait pas envie de s’attarder dessus. Il retira sa main, passa le reste de sa combinaison avant de commencer à placer les différentes parties de son armure. Il mit ensuite sa cagoule et tenait son casque en main lorsqu’il accrocha son propre regard dans la surface du mur poli. Là où autrefois il voyait le regard de ses semblables, il apercevait désormais le visage d’un tout autre homme. Un jeune homme au même regard sombre que lui. Azzio Solar. Ce n’était censé être qu’un appât pour attraper une cible plus importante, un pion que le soldat voulait utiliser pour aller dans les endroits où lui ne pourrait pas mettre les pieds. Une infiltration aussi longue n’était pas envisageable pour son escouade et Solar était un parfait compromis : un bon à rien avec suffisamment de passif pour avoir un point de pression et pas d’attaches pour le freiner dans sa mission. Un élément dont on pourrait se débarrasser plus tard. Et puis Njoka avait révisé son jugement.
La première chose qui l’avait frappé chez lui avaient été ses yeux et l’éclat qui brillait dans son regard. Le même qu’il avait vu chez ses semblables, le même qu’il avait eu autrefois. Et cet éclat l’avait perturbé. Le jeune homme n’avait à priori rien d’extraordinaire, mais ce que Njoka avait vu en lui avait éveillé des doutes, des soupçons. Il avait commencé à rechercher plus en détails le passé de ce Solar, sans trouver quoi que ce soit d’intéressant. Et pourtant, les doutes subsistaient. Le soldat inspira lentement. Il était à ce qu’il savait le dernier clone encore en vie, à servir un Empire qui lui avait trouvé un but. Il avait un héritage à léguer. Et si ce garçon se révélait être ce qu’il pensait, alors Njoka en ferait son successeur.


La salle de réunion des Inquisiteurs n’appartenait plus aux Inquisiteurs que de nom. Lorsque l’Inquisitorius avait définitivement disparu, la plupart des installations qui leur avaient été dédiées avaient été réassignées à d’autres groupes. Leurs quartiers de commandement avaient été laissés à Njoka et ses hommes. L’Empire avait beau clamer que les Jedi n’étaient plus – et en un sens, il disait vrai, les adeptes de cet Ordre déviant n’étaient plus qu’un lointain souvenir dans l’opinion publique – la traque du moindre survivant était une priorité dans les ordres de mission des Purge Troopers. Cette organisation avait un jour tenu la galaxie dans sa main et en avait profité pour la modeler à son image. Il était d’importance vitale que jamais plus cela ne se reproduise. L’Empire avait mis un terme aux abus de l’Ordre Jedi et Njoka veillerait à ce que cela reste ainsi.
Vêtu de son armure intégrale, Njoka marchait d’un pas assuré dans les couloirs aseptisés de la Forteresse. Il ne croisa qu’une paire de sous-officiers en uniforme vert-olive qui s’arrêtèrent pour le saluer avant d’arriver à l’entrée de la salle de réunion. Aussitôt, les portes coulissèrent et Njoka entra, découvrant la large table de réunion, les sièges disproportionnés qui l’accompagnaient et les hommes de son escouade installés de part et d’autre de la pièce. Le clone nota aussitôt qu’aucun d’eux ne portait son casque. Lui ne l’ôta pas. Il s’agissait plus pour lui d’un symbole que d’une réelle protection, même si cela avait permis de maintenir son identité secrète durant toutes ces années. Ses hommes, eux, savaient qui il était et d’où il venait, mais ce n’était pas le cas du reste des militaires avec qui Njoka avait eu l’occasion de travailler, et il tenait à ce que cela reste ainsi. Il était notoire que les clones vieillissaient plus vite et la réputation qu’il s’était bâtie pâtirait d’une telle révélation. En revanche, ses hommes avaient été recrutés parmi les troupes d’élites de la marine et ne voyaient visiblement pas la nécessité d’un tel anonymat.
Les portes se refermèrent derrière le commandant et aussitôt, les quatre hommes se redressèrent et saluèrent avant que Njoka leur indique d’un signe de tête qu’ils pouvaient reprendre leurs positions. Le clone ne perdit pas de temps.
— Des nouvelles de l’atout ? demanda-t-il.
Ce fut Archie qui lui répondit. Assis à la table sur le siège le plus proéminent de la pièce, le soldat blond avait les yeux rivés sur un datapad.
— Il a pris contact avec le groupe, expliqua-t-il. Il vient de nous envoyer ses premières informations.
— Parfait, fit une voix sarcastique dans le fond de la salle. Ça ne lui a pris que quatre jours.
Njoka tourna lentement la tête vers le soldat qui venait de parler. Il s’agissait de Neuf, l’un des jumeaux de l’escouade. Seule sa crête et son bouc le différenciait de son frère, Huit. Les deux portaient des implants cybernétiques au visage censés améliorer leurs perceptions sensorielles, qui partaient de leurs arcades sourcilières pour descendre sur la pommette de leurs joues et remonter vers les deux tempes. Tous deux avaient un goût prononcé pour la violence et leurs performances physiques n’avaient d’égales que leur tendance au meurtre. Neuf, moins froid et méthodique que son frère, gardait tout de même le profil d’un psychopathe pathologique. Njoka ne savait pas comment ces hommes en étaient arrivés à servir l’Empire ni comment ils avaient réussi à rester au sein d’une organisation aussi ordonnée que l’armée impériale. Il ne connaissait même pas leurs véritables noms, si toutefois ils en avaient un. En revanche, il avait gagné le respect des deux soldats et un simple mouvement de tête coupa Neuf dans son élan. Njoka le vit regarder au sol sans dire un mot. Cela le satisfit et il reporta son attention sur Archie.
— Garde-le à l’œil, dit-il en parlant de l’atout. On ne fait que commencer.
Le soldat acquiesça et Njoka leva les yeux vers le dernier membre de son escouade. Le teint sombre, ses cheveux drus tressés et relevés sur le haut de son crâne, Sly n’avait rien du profil typique du Purge Trooper. Trop porté sur l’humour, trop peu ordonné… Il n’aurait pas été le premier choix de Njoka. Mais la qualité de ses tirs et l’extrême précision dont il pouvait faire preuve avait convaincu le clone qu’il s’agissait d’un élément indispensable de son escouade.
— Et le Twi’lek ? demanda le commandant.
— Rien à signaler de ce côté-là. Mud’jifar n’a aucune idée que Solar est en vie, répondit son subordonné.
Njoka acquiesça.
— Bien. Fais en sorte que les choses restent ainsi. Il ne faudrait pas qu’il vienne compromettre nos opérations.
Ni la suite. La mission se déroulait somme toute relativement bien. Njoka se tourna vers Huit, adossé à un siège de la pièce. Le soldat au teint pâle jouait avec une lame aiguisée qu’il s’amusait à faire tourner et retourner entre ses doigts gantés. Le regard de Njoka ne lui fit pas arrêter son manège. De toute son escouade, Huit était le plus instable et donc le plus dangereux.
— Qu’en est-il de notre objectif principal ?
Un rictus mauvais étira les lèvres du soldat et son regard de glace se posa sur la visière du clone. Mais il reprit rapidement une expression neutre.
— Aucune nouvelle, dit-il finalement. Le canal que nous avions piraté n’est visiblement plus utilisé.
— Ils ont probablement compris qu’il s’agissait de nous, renchérit Neuf. Ils ont dû abandonner la fréquence.
Njoka grinça des dents.
— Continuez de surveiller leurs communications. Ils finiront par lâcher quelque chose, ou bien Solar nous apportera les informations dont nous avons besoin.
La mention du nom de leur atout fit tiquer Huit. Njoka le remarqua sans s’arrêter dessus mais il se promit qu’il creuserait la question. D’un geste, le clone mit fin à la réunion de son escouade.
— Cette mission sera longue, mais tenez-vous prêts. Les choses peuvent se déclencher au moindre moment, conclut-il.
Les quatre hommes acquiescèrent d’un seul mouvement et Njoka les vit quitter la pièce un à un. Il ne resta bientôt plus qu’Archie, qui se dirigea vers son supérieur. Le jeune homme était le bon élève de son escouade – le plus jeune aussi. Il ne remettait jamais ses ordres en question et Njoka savait qu’il pouvait compter sur lui en toutes circonstances. Il tendit un holodisque à son commandant.
— C’est tout ce que j’ai pu trouver. Solar est un homme discret, c’est difficile de reconstituer son passé, dit-il.
Njoka se saisit du petit objet et le fit tourner entre ses doigts, tentant de cacher sa fébrilité.
— Mais vous trouverez des choses intéressantes, termina le soldat.
Njoka se contenta d’acquiescer d’un mouvement de la tête, laissant Archie quitter la pièce. Il gardait les yeux rivés sur l’holodisque. Enfin, Solar allait lui livrer ses secrets.
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Messagepar GTZL1 » Dim 16 Oct 2022 - 18:14   Sujet: Re: L'Héritage

Lu !

Très bonne description de la Forteresse Inquisitorius à cette période de l'Empire :oui:. On ressent vraiment cette ambiance impériale carrée, sombre et en même temps que ce lieu n'est si important que par le passé (à l'image de l'Empire, finalement, qui ne cesse de s'ossifier avec le temps, accentuant sa chute).
Par contre, il me semble que Nur et Mustafar sont les deux une lune d'une géante gazeuse (en tout cas, certains plan de ROTS et TROS montrent clairement Mustafar comme une lune).


Sache également que si je ne poste pas de retour après chaque chapitre, je suis ton récit depuis le début et qu'il me plaît beaucoup pour l'instant. Vivement la suite !
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Messagepar L2-D2 » Lun 17 Oct 2022 - 11:56   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre 6 lu !

Le voilà, ce lien qui semble se dessiner entre le Purge trooper et Azzio ! Reste à savoir si c'est bien ce que j'ai compris, ou non, et ce que cela implique... :think:

Quel plaisir de retrouver la forteresse des Inquisiteurs en tout cas ! Plaisir pour le lecteur en tout cas, peut-être moins pour les personnages ! :paf:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar LL-8 » Mar 18 Oct 2022 - 9:35   Sujet: Re: L'Héritage

Merci beaucoup pour vos retours!

Bienvenue par ici @GTZL1 ! Merci beaucoup pour ton retour ^^

GTZL1 a écrit:Par contre, il me semble que Nur et Mustafar sont les deux une lune d'une géante gazeuse (en tout cas, certains plan de ROTS et TROS montrent clairement Mustafar comme une lune).

Alors le wookiee du canon et du legends en parle comme d'une petite planète coincée entre deux géantes gazeuses. J'avoue que je me suis basée sur cette explication. Nur serait donc la lune de Mustafar. Après, si un expert passe dans le coin, je veux bien une confirmation !

GTZL1 a écrit:Sache également que si je ne poste pas de retour après chaque chapitre, je suis ton récit depuis le début et qu'il me plaît beaucoup pour l'instant. Vivement la suite !

Merci ! Ravie de te compter parmi mes lecteurs :oui:

L2-D2 a écrit:Quel plaisir de retrouver la forteresse des Inquisiteurs en tout cas !

J'avais bien aimé ce lieu, le retrouver dans Kenobi m'a donné envie de l'exploiter un peu plus.

Loucass824 a écrit:Alors tout d'abord une question : les clones, c'est courant à ce moment ?

Non. Les clones sont au rebut depuis les débuts de l'Empire. En revanche, la dernière ligne de production (qui n'a donc pas vu la guerre, qui sort tout juste de Kamino) est transformée en Purge Troopers, des clones (mais personne ne sait que ce sont des clones) au service de l'Inquisitorius pour traquer les derniers Jedi. On en retrouve pour la première fois dans Fallen Order, puis dans les comics Darth Vader, Lord of the Sith et dans Kenobi. Donc on sait qu'ils sont encore en service en 9BBY. Je pars du principe qu'avec la disparition de l'Inquisitorius, ils ont cessé d'exister, sauf l'unité de Njoka en raison de son efficacité.

Loucass824 a écrit:Pas de risque de trop être largué, et cela plante un contexte pertinent pour la suite.

Tant mieux, ça faisait partie de mes objectifs!

Loucass824 a écrit:Je pense que c'est le but, car c'est Njoka l'enjeu ici.

Exactement. J'en profite pour présenter les membres de l'escouade, mais le point de mire reste Njoka.

Loucass824 a écrit:En parlant de ressenti, ce n'en est pas un ici avec le Cyberpunk présent dans les implants que se sont ajoutés les deux jumeaux psychos !

Totalement! Tu l'as bien compris, il y a de fortes influences cyberpunk (le genre, pas le jeu) dans ce récit ^^

Sur ce, à dimanche pour la suite!
Modifié en dernier par LL-8 le Lun 07 Nov 2022 - 19:45, modifié 1 fois.
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Messagepar Mandoad » Mar 18 Oct 2022 - 14:35   Sujet: Re: L'Héritage

C'est lu! Et encore une fois très très très bon chapitre. En fait, sans doute mon préféré pour le moment.

La confirmation qu'on a bien un Purge Trooper et, bien plus intéressant, qu'il s'agit du dernier clone encore en service apparemment. Plus d'Inquisiteurs donc et c'est ainsi une nouvelle fois qu'il est mis sur la touche, devant s'acquitter d'autres missions par défaut. La plongée dans ses pensées et la vision qu'il a de lui-même est intéressante. Quant à ce que ses pensées sur Azzio sous-entendent, je me réjouis de voir si je vois juste, car c'est un aspect que j'avais bien aimé dans ce que proposait Karen Traviss (où comment suggérer mon idée, sans la donner directement :D ).

Impatient de découvrir la suite, mais ce chapitre n'a fait que décupler mon intérêt. :oui:
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Messagepar ShamanWhills » Mar 18 Oct 2022 - 20:09   Sujet: Re: L'Héritage

Chapitre lu!

Un Clone Purge Troopers, la Forteresse de l'Inquisitorius... C'est du lourd tout ça.

Azzio serait-il un Clone lui aussi? Ce serait étonnant mais s'il ferait partie de la même génération que le leader du groupe, cela expliquerait l'envie de ce dernier de faire de sa cible son héritier...

C'est intéressant de montrer la rancoeur, la frustration, la colère et la psychologie d'un Clone et enfin le fait qu'il pense à des concepts propre aux races humaines et aliens (choix de vie, libre-arbitre, etc...). Le vieillissement accéléré (surement une assurance vie des Sith pour s'en débarrasser dès leur rôle joué à la perfection) nous permet de nous rendre compte que malgré son âge interne (30 ans) et son corps qui en présente le double, le gars est sur le point de mourir et qu'il ne peut pas se permettre de perdre du temps, d'où le fait qu'il entre de suite dans le vif du sujet dès son entrée dans la salle.

Niveau agencement et disposition du texte c'est bien, j'ai l'impression de lire un livre.

Hâte de lire la suite. Bonne chance :hello:
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Messagepar LL-8 » Mer 19 Oct 2022 - 9:21   Sujet: Re: L'Héritage

Merci à vous deux pour vos retours !

Mandoad a écrit:En fait, sans doute mon préféré pour le moment.

Ooooh merci! :jap: J'espère que la suite sera à la hauteur!

Mandoad a écrit:Quant à ce que ses pensées sur Azzio sous-entendent, je me réjouis de voir si je vois juste, car c'est un aspect que j'avais bien aimé dans ce que proposait Karen Traviss (où comment suggérer mon idée, sans la donner directement :D ).

Je ne suis pas super familière avec son travail, mais il y a des idées qu'elle avait suggérées concernant les clones que je préfère à celles que le canon a mis en place. Tu me diras si tes théories se confirment stp!

ShamanWhills a écrit:Niveau agencement et disposition du texte c'est bien, j'ai l'impression de lire un livre.

Merci beaucoup! :jap:

À dimanche pour la suite!
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Messagepar mareva_mae » Jeu 20 Oct 2022 - 17:51   Sujet: Re: L'Héritage

Hello, j'avais pris un peu de retard mais j'ai lu tes deux nouveaux chapitres :)

J'aime toujours autant, ce que tu développes autour de Azzio (à la fois sur sa nouvelle mission et ses origines potentielles) est captivant, j'ai vraiment hâte de voir où ton histoire va aller. Le rythme est parfait, l'atmosphère toujours bien posée, bref, un régal :cute:

Décidément, ton récit me confirme pourquoi je suis venue poster et lire ici, ça fait super plaisir de lire des fanfics avec une si belle plume ♥
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Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar LL-8 » Dim 23 Oct 2022 - 22:46   Sujet: Re: L'Héritage

Olà!
Merci mareva pour ton retour!
Sur ce, on est encore dimanche, voici la suite!


Chapitre 7


1 ABY. Daiyu, Bordure Extérieur. Neuf semaines plus tard.

Le soleil se couchait sur la capitale de Daiyu. Les rayons orangés baignaient de leur lumière chaleureuse les petits bâtiments, donnant presque une atmosphère paisible à la ville. Installé à l’avant du camion speeder, sur le siège passager, Azzio regardait défiler la rue, attentif au moindre mouvement. Lentement, les habitations et enseignes touristiques laissaient la place à des quartiers plus industriels, à des hangars pour la plupart encore remplis d’ouvriers qui travailleraient encore jusque tard dans la nuit pour gagner à peine de quoi survivre. Le jeune homme rabattit son veston sur lui. Le speeder roulait à bonne allure et il avait sous-estimé la fraîcheur qui s’installait maintenant que le soleil disparaissait à l’horizon. A côté de lui, Sicar pilotait l’engin avec nonchalance. Moustache au vent, le mercenaire au crâne chauve ne se préoccupait pas réellement de ce qui l’entourait. En tout cas, c’était l’impression qu’il donnait. Car au cours des semaines passées à ses côtés, Azzio s’était aperçu que l’homme cachait bien son jeu. Il était aux aguets en permanence et sa main n’était jamais loin de son blaster. Après Jester, c’était probablement le membre du groupe le plus expérimenté.
Azzio avait fini par s’intégrer presque totalement à la bande de Jester. Il avait fallu quelques semaines pour prouver qu’il pouvait réellement apporter quelque chose, mais finalement, son utilité avait été validée par tous les membres. Azzio remplaçait donc Badok à temps complet. Le Besalisk, trop handicapé par le tremblement de ses membres qui ne faisait que s’intensifier, était condamné à gérer les affaires administratives du groupe. Quant au jeune homme, il avait gagné sa place auprès du reste des membres. Même Odav le tolérait à ses côtés. Le mercenaire, dont le style bourru entravait sa capacité de communication, était installé dans la partie arrière du camion speeder et veillait sur la marchandise. L’accord avait été conclu la veille par Jester et le petit groupe s’en allait donc effectuer la transaction.
Azzio avait tout d’abord vu ces gens comme une organisation débutante, qui cherchait ses marques dans un monde où les codes étaient à la fois inexistants et bien établis. Mais ce qu’il avait pris pour de l’amateurisme était en réalité tout autre chose. Il s’agissait de sentiments, de liens affectifs. Dans le monde de la pègre, cela s’apparentait à une faiblesse, mais ce groupe semblait en tirer une certaine force. Ils fonctionnaient comme une famille et Jester en était le patriarche bienveillant. Ses contacts au sein de Blastech Industries lui permettait de disposer d’un stock quasi permanent et donc de garantir du travail à ceux sous ses ordres. Il avait accepté de garder Badok dans son organisation quand d’autres chefs – tels que Mud’jifar – auraient décidé de s’en débarrasser à la première occasion. Azzio n’était pas certain que son équipe y gagnait en efficacité mais cela lui valait la loyauté sans faille de ses subordonnés, une denrée rare en ces temps troublés. Le jeune homme s’était presque attaché à ces gens. Il regrettait de devoir ce nouveau travail à l’Empire. Cette vie aurait pu lui plaire. Car Jester et les siens travaillaient pour subvenir à leurs besoins. La gloire et le pouvoir ne les intéressaient pas. Ce qui se passait hors de Daiyu ne les concernait pas. Et Azzio y avait pris goût.
On frappa trois coups à la paroi qui séparait la remorque des places avant et une voix grave peu raffinée extirpa Azzio de ses pensées.
— On a un sniper qui nous a dans sa ligne de mire à trois heures, fit Odav.
Azzio saisit l’information et mit aussitôt la main à son blaster. Prenant appui sur un coin du siège, il pivota de manière à pouvoir surveiller le flanc droit de leur véhicule. Il repéra rapidement le sniper en question. Le reflet des rayons rasants du soleil se reflétant dans sa lunette l’avaient trahi. Azzio porta son communicateur à sa bouche.
— Sniper à trois heures. En observation pour le moment.
— Bien reçu, fit la voix de Vaya dans l’appareil.
Azzio savait que la mercenaire était postée en observation au point de rendez-vous avec Jester. En somme, ils occupaient le même rôle que le sniper qui gardait un œil sur eux depuis plusieurs minutes. Les deux groupes s’observaient. Azzio n’avait pas mémorisé toutes les informations que Badok avait données sur leur client du jour. Il savait seulement qu’il s’agissait d’un groupe et non pas d’individus au portefeuille fourni qui avait besoin d’armes non répertoriées par l’Empire. Cette fois, le client était un plus gros poisson et, au vu des moyens employés, il était prudent. Le speeder poursuivit sa route sans encombre, Azzio gardant un œil sur les environs. Le sniper s’était contenté de les suivre à bonne distance. À l’approche de la zone désaffectée des quartiers industriels, il avait complètement disparu.
Cette zone avait été autrefois utilisée par une entreprise de sous-traitance pour la fabrication d’éléments essentiels des moteurs sublumuniques. Azzio ne savait pas à quel moment précisément l’endroit avait été abandonné – peut-être au moment de la guerre – mais d’après Vaya, cela faisait au moins vingt-cinq ans que personne n’y mettait plus les pieds. Les bâtiments avaient pour beaucoup été laissés tels quels. Ils avaient du potentiel et certaines machines étaient encore sur place, mais la dangerosité grandissante de la planète avait dû dissuader d’éventuels repreneurs de s’y installer. La zone, éloignée du contrôle impérial, offrait un espace sécurisé pour les transactions de Jester. C’était systématiquement là qu’il donnait rendez-vous à ses clients lorsqu’il s’agissait de gros acheteurs. Cela éveillait moins l’attention, mais Azzio continuait de croire qu’un point fixe de vente n’était pas une excellente idée. C’était sûrement à cause de cet élément-là que l’Empire les avait à l’œil et que le soldat en noir avait pu fournir autant d’informations à Azzio sur ce groupe. Mais il gardait ses réflexions pour lui. Il ne voulait pas se trahir.
Cela faisait un peu plus de deux mois qu’Azzio côtoyait Jester et ses hommes. Deux mois qu’il transmettait toute information qu’il jugeait importante à l’homme qui l’avait réellement recruté. Seulement, le soldat ne se montrait pas bavard. Visiblement, la mission n’avait pas encore réellement débuté. Cela inquiétait Azzio. Il s’attachait à ces gens. Si l’Empire lui demandait de les trahir, il n’était pas sûr de s’y résoudre. Il secoua la tête. Il devait arrêter de se mentir à lui-même. Sa survie avait toujours compté en premier. Désobéir à l’Empire reviendrait à se condamner à mort. Il se connaissait. Il savait quelle décision il prendrait.
— On arrive.
Azzio reçu l’information de Sicar et se prépara. Ils pénétraient dans la cour désormais vide d’un des bâtiments de fabrication. Le portail, plié et rouillé, était grand ouvert et le camion speeder passa sans aucune difficulté. Au sol, la végétation tentait de reprendre le dessus sur un bitume bien installé. Par endroit, elle y arrivait presque, et le revêtement craquait pour laisser apparaître quelques brins d’herbe. Des caisses rongées par l’humidité étaient empilées dans un coin et quelques véhicules, pour la plupart gagnés par la rouille, avaient été abandonnés à côté de la façade du bâtiment. Au centre de la cour trônait un speeder en état de fonctionnement. Quatre individus se tenaient à côté : un Twi’lek, deux Rodiens et un Zabrak. Azzio les analysa rapidement. Tous étaient armés. Seul le Zabrak – le chef, visiblement – semblait ne pas en posséder, mais le jeune homme imagina qu’il avait caché une vibrolame ou un blaster sous sa veste. Il était se tenait droit, campé sur ses deux jambes, les mains croisées devant lui. Le menton haut, il observa le speeder alors que Sicar s’arrêtait à quelques mètres de lui. Azzio ne prit pas de risques et sortit son blaster de son holster. Ces gens exhibaient leurs armes dans le but de leur faire peur, il devait montrer qu’il n’était pas intimidé. Ils étaient en minorité numérique, certes, mais le jeune homme pouvait compter sur le renfort de Jester et Vaya, cachés quelques parts dans les ruines.
Sicar sortit à son tour, sans se presser. Il rejoignit l’arrière du speeder et en sortit deux caisses à l’aide d’Odav. Les deux hommes amenèrent le chargement devant le Zabrak, qui l’examina rapidement.
— Deux caisses de DC-15S, comme convenu, et cinq E-11. Tout y est.
La transaction aurait dû être simple. Le chargement était là, l’Empire ne les avait pas repérés. Mais le Zabrak fit la moue et Azzio sentit que quelque chose n’allait pas.
— Je vous en donne quinze mille crédits.
Azzio faillit s’étouffer. C’était moins de la moitié convenue. À sa gauche, Sicar ne broncha pas.
— Cinquante mille, ou je reprends ma marchandise, se contenta-t-il de dire sur un ton calme.
Le Zabrak eut un rictus mauvais.
— Cinquante mille ? Pour cette vieillerie ? Ça fait combien de temps que les DC-15S ne sont plus en service ? Dix, quinze ans ?
— Seize ans, précisa un des Rodiens.
— Seize ans ! Et vous vous attendiez à ce que je paye le prix fort ?
Il partit dans un grand éclat de rire, imité par ses compagnons. Azzio se retint de répliquer. Il n’était pas là pour mener les négociations. En revanche, il se tenait prêt à tirer.
— Tout à fait, plus le dédommagement pour les risques encourus, acquiesça Sicar.
— Si vous tenez à les acheter à la baisse, vous n’avez qu’à essayer les surplus militaires impériaux, renchérit Odav avec une pointe de sarcasme.
La remarque stoppa net la moquerie du Zabrak. Il fusilla du regard les trois coéquipiers.
— Je crois bien que je ne vais rien payer du tout, lâcha-t-il entre ses dents.
Deux autres Zabraks sortirent de derrière le bâtiment, tous deux équipés de fusil blaster. Azzio raffermit la prise sur sa propre arme. Leurs chances de survie venaient de légèrement diminuer. Il s’attendait à ce que Sicar négocie quand un trait laser provenant des toits abattit le Rodien sans autre sommation. Aussitôt, le groupe des acheteurs s’affola et commença à tirer dans tous les sens. Azzio ne s’attarda pas et se mit à couvert derrière le bloc moteur du speeder avant de s’appliquer pour ajuster son tir. Odav vint se plaquer à côté de lui, haletant. En revanche, aucune nouvelle de Sicar. Le mercenaire avait disparu. Azzio décida de ne pas s’en préoccuper. Il se retourna et tira deux fois, atteignant le Twi’lek à la jambe. Un nouveau tir de sniper l’abattit pour de bon. Puis ce fut au tour d’Odav de se mettre à découvert. Il tira à l’aveugle avant de se rabattre, sans n’avoir rien touché. À vrai dire, Azzio comptait sur Vaya et Jester pour les sortir de là. Les deux tirs venant de leur position avait fait mouche les deux fois. Ils avaient l’avantage sur tout le groupe. Seuls, Azzio et les autres n’auraient pas fait long feu face à six mercenaires surarmés. Il inspira avant de se retourner une nouvelle fois, prêt à viser une nouvelle cible mais se figea avant d’aller au bout de son geste. Les acheteurs étaient tous au sol. Le jeune homme compta les victimes pour vérifier que les six étaient bien là avant de se relever doucement. Sicar était là, lui, aussi, assis derrière une caisse. Il se tenait le flanc gauche et Azzio devina que tous les tirs de leurs adversaires n’avaient pas été perdus. Il vit Odav se précipiter vers lui mais Sicar leva une main pour le rassurer.
— Je vais bien, dit-il. C’est juste une éraflure.
Azzio n’était pas certain de cette dernière affirmation mais il se garda d’émettre ses réserves lorsqu’il vit le visage inquiet d’Odav. Il était rare de voir le molosse manifester des émotions mais visiblement, il tenait aux membres de son équipe.
— Quel gâchis.
Azzio reconnut la voix de Jester et tourna la tête pour voir le chef du petit groupe quitter le bâtiment pour se diriger vers ses hommes. Il envoya d’une main Vaya administrer les premiers soins à Sicar et toucha du pied le corps du Zabrak. Celui-ci resta inanimé au sol.
— Je déteste quand les choses se terminent comme ça, murmura-t-il.
Il s’accroupit et observa la victime pendant un instant.
— Il ne devait pas avoir trente ans, commenta-t-il.
Azzio rangea son blaster. Il n’avait pas fait attention à l’âge du Zabrak. Dans ce métier, on ne faisait pas de vieux os, c’était admis. Que Jester s’y attarde ne faisait que souligner à quel point cet homme était en décalage avec la profession qu’il exerçait. Il se releva et désigna le speeder de leurs clients d’un mouvement de bras.
— Vérifie s’ils avaient amené les crédits, demanda-t-il à Odav. On récupère leurs armes et ce qu’il y a de valeur et on s’en va.
Azzio acquiesça et se baissa pour se saisir du fusil blaster du Twi’lek qu’il avait abattu.
— On en a terminé ici pour aujourd’hui, lâcha Jester.


La chambre dans laquelle Azzio logeait se situait au niveau inférieur du Porg Déplumé, à quelques couloirs seulement des cuisines du bar. Le jeune homme devait composer avec tantôt les odeurs alléchantes des plats chauds, tantôt les relents peu appétissants de friture et autres senteurs froides. L’appartement en lui-même n’était pas bien grand, mais il suffisait pour une personne. Il se composait d’une grande chambre où étaient disposés une couchette légèrement rembourrée, une petite table et un réchaud. Une porte dans le fond de la pièce donnait sur une salle d’eau étroite. Installé sur la seule et unique chaise en métal de la pièce, Azzio contemplait le communicateur posé sur la table que lui avait laissé les impériaux. Il n’avait rien à communiquer aujourd’hui, ce qui semblait être le cas depuis de nombreux jours désormais. Que pensait le soldat en noir de cet état de fait ? Doutait-il de son utilité ? Il ne prenait jamais l’initiative de le contacter. Le ferait-il s’il y avait changement de plan ? Le jeune homme en doutait. Il n’était qu’un pion dans les mains de personnes mieux informées que lui et sa vie dépendait des renseignements qu’il enverrait à cet homme – s’il s’agissait bien d’un homme. Quelque chose dans le souvenir qu’il avait du soldat lui faisait douter de son humanité.
On frappa légèrement à la porte et Azzio s’empressa de ranger le communicateur dans le pan de sa tunique. La porte coulissa et le jeune homme découvrit Jester. L’homme ne s’était pas changé depuis l’échec de la vente. Il avait dû rester avec Sicar. Le mercenaire n’était pas gravement blessé mais son état avait tout de même nécessité des soins qui avaient pris du temps. Il n’entra pas tout à fait dans la pièce, mais garda un pied en dehors, empêchant la porte de se refermer. Il lança une petite bourse sur la table qui atterrit dans un bruit de métal. Azzio l’ouvrit et y découvrit une poignée de crédits.
— Voilà ta part, l’informa Jester. Tu as bien réagi aujourd’hui.
Azzio le remercia d’un signe de tête et envoya la bourse sur sa couchette. Jester ne bougea pas. Visiblement, il n’en avait pas terminé avec lui.
— Lorsque tu es arrivé, je ne te faisais pas confiance, déclara-t-il.
Azzio hocha la tête. Il n’avait pas besoin qu’il le lui rappelle. Il se souvenait du regard inquisiteur de Sicar durant les deux premières semaines de son intégration. Le mercenaire au crâne chauve ne l’avait pas lâché, surveillant ses moindres gestes. Il avait épluché son passé et questionné le jeune homme. Visiblement, il n’avait rien trouvé qui ne lui convienne pas, puisqu’Azzio était toujours là deux mois plus tard.
— Tu t’es rendu utile au service de l’équipe, poursuivit Jester. Les autres t’apprécient et ils savent que tu ne les lâcheras pas.
— Merci, se contenta de répondre Azzio.
— Je ne sais pas ce que tu fuis, reprit l’autre, mais si tu décidais un jour de rester pour de bon parmi nous, sache que tu as ta place. Et je pense qu’en conséquence, il est temps que tu sois impliqué dans les activités plus importantes de notre organisation.
Azzio leva un sourcil. Il se doutait que les ventes qu’il avait pu faire jusque-là ne suffisaient pas pour maintenir leur entreprise à flot. Jester avait réussi à le maintenir à l’écart sans qu’il ne le ressente vraiment. Mais ce temps était révolu. Il allait découvrir qui étaient leurs plus gros clients.
— On fait une transaction dans deux jours. Tu m’accompagneras avec Odav et Vaya.
— Et Sicar ?
— Il a besoin de repos. Il restera au Porg Déplumé avec Badok.
Le jeune homme acquiesça.
— Repose-toi, conclut Jester en retournant dans le couloir. On part pour l’Anneau de Kafrene demain matin.
La porte se referma, laissant Azzio seul avec ses pensées et son communicateur. Il hésita un instant à activer le petit appareil mais le visage haineux de Mud’jifar apparut, dissipant rapidement ses doutes. Il sortit le communicateur des pans de sa tunique et l’alluma. Il s’écoula une longue minute avant qu’une voix masculine au phrasé particulièrement rigide se fasse entendre.
— J’écoute.
Azzio inspira.
— J’ai des informations.
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