Tiens, je réponds... deux ans et demi plus tard !
Une histoire de Saint-Valentin, de Judd Winick et Paul Chadwick
Peu de temps avant la bataille de Hoth et alors que l'Alliance Rebelle est en train de s'installer sur Hoth, Han et Chewbacca acceptent de convoyer à la surface de la planète gelée deux vaisseaux jumeaux. Désireuse de se rendre à la surface elle aussi, Leia s'impose à bord du vaisseau piloté par Han, au grand désespoir du Corellien qui aurait largement préféré piloter seul. Mais lorsqu'une tempête de neige éclate et que Chewie est porté disparu, Han et Leia vont pour la première fois laisser tomber leur jeu de dupes et, peut-être, admettre enfin les sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre...
C'est une tradition dans les comics US : régulièrement, les éditeurs publient des one-shots lors des fêtes et autres événements culturels ; c'est notamment le cas lors des fêtes de Noël, à la manière des épisodes des séries TV mais aussi pour la Saint-Valentin, comme dans le cas qui nous intéresse ici. Généralement, il s'agit d'un numéro aussi vite lu qu'il a été conçu, n'apportant rien aux personnages qu'il exploite, se contentant de surfer sur une période de l'année pour espérer se vendre.
C'est dire si cette Histoire de Saint-Valentin à la sauce Star Wars a de quoi surprendre.
Car au scénario, on retrouve le Judd Winick de la grande époque, alors l'un des auteurs les plus prolifiques du début des années 2000. Réputé très bon dialoguiste, il le confirme ici avec des répliques magnifiquement ciselées et taillées pour les personnages. Si Luke fait de la figuration, Han et Leia sont parfaits et fidèles à eux-mêmes, parfaitement réussis, au point qu'on a l'impression d'entendre Carrie Fisher et Harrison Ford se disputer à bord du
Faucon Millenium. Alors évidemment, le numéro est très léger, bien sûr, il ne peut comporter LE baiser que tout le monde attend... et pourtant, la magie opère.
C'est d'autant plus le cas qu'aux crayons, Paul Chadwick livre une prestation très travaillée. Si le style de dessins fait un peu rétro, certains de ses visages sont très ressemblants aux acteurs – même si l'honnêteté me force à dire que d'autres sont bien peu réussis... Mais c'est surtout l'encrage et la colorisation qui tirent leur epingle du jeu ici, avec une véritable exploitation de la palette graphique en fonction des sentiments ressentis par les personnages.
Sans aller jusqu'à être une perle de l'
UE Légendes, ce court récit ravira les amateurs du couple Han/Leia, et les autres se régaleront des échanges verbaux entre les deux protagonistes. La mise en scène légèrement « old school » renforce cette impression d'avoir affaire à une véritable petite histoire de Star Wars.
Ah, Judd, pourquoi ne t'es-tu pas retrouvé sur la série
Empire ?
Note : 80%