chausson jedi a écrit:on deviendra des acteurs de second niveau
Il y a un contexte intéressant par rapport à ça :
- L'ESA a abandonné une exploration spatiale solitaire. Son budget de 14,4 milliards d'euros sur 4 ans (2020-24) représente 3,6 milliards d'euros par an (schématiquement).
- la réticence gouvernementale américaine et les coupes budgétaires régulières. La NASA a dépensé l'équivalent 135 à 150 milliards de dollars actuels d'Apollo 11 à Apollo 17, sur 3 ans, soit l'équivalent de 45 à 50 milliards de dollars actuels par an. Même si certaines économies d'échelle ont pu être mise en place, il n'en demeure pas moins qu'en comparaison le budget actuel de la NASA est ridicule. Pour 2020, il était seulement d'environ 20 milliards de dollars. De plus, le financement américain est
particulièrement complexe et un projet illustré par une volonté politique (absente en Europe) peut quand même être entravé par un budget mal voté.
- la privatisation et la sous-traitance croissante des projets de la NASA (et d'autres agences spatiales d'ailleurs) s'explique par ce que je disais juste au-dessus
Dans ce contexte, les petites agences spatiales émergent plus facilement du quasi "monopole" américain. Et les entreprises de télécommunications, ou bien, des pays de tous les horizons peuvent accéder à l’espace à moindre coût.
En restant sur l’exemple de Space X, petite liste non exhaustive –
or USA – des pays ou entreprises étrangères ayant bénéficié de leurs services :
- l'agence spatiale argentine
- l'agence spatiale canadienne
- l'agence spatiale sud-coréenne
- l'agence spatiale turkmène,
- l'organisation spatiale de Taïwan
- GFZ, le service fédéral, PTScientists (Allemagne),
- Arabsat (Arabie Saoudite),
- BTRC (Bangladesh),
- Bulsatcom (Bulgarie),
- TéléSat (Canada)
- KT, l'armée de Terre de Corée (Corée du Sud),
- Nilesat (Égypte).
- Hispasat (Espagne),
- EutelSat (France),
- AsiaSat (Hong Kong)
- Telkom, PSN (Indonésie),
- SpaceIL et IAI (Israël),
- JSat, SKY Perfect JSAT, ispace (Japon),
- SES (Luxembourg),
- Norsk Romsenter (Norvège),
- Es'hailSat (Qatar),
- Thaicom (Thaïlande),
- Türksat (Turquie),
- Kacific (multiple).
Sans compter tous les satellites qui ne sont pas directement financés par les pays concernés mais dont ces derniers bénéficient par location/prestation/etc.
Et on l'a vu, Space X a été (et est toujours) financé plus ou moins directement par l'État Américain.
C'est un peu caricatural de dire que les contribuables américains paient de façon indirecte pour que le Bangladesh puisse lancer des satellites à moindre frais...
mais en tout cas c'est le revers de la médaille de la diminution de leur budget attribué à la NASA et donc une opportunité pour réduire l'écart entre l'ESA par exemple, et la NASA. Le budget ne fait pas tout. Si avec moins de moyen on peut faire pareil ou mieux, alors c'est gagné. Mais l'ESA n'a de toute façon pas d'ambition de compétition pour le moment. Serait-ce vraiment bénéfique de faire cavalier seul ? Ne dépendre de personne serait une bonne chose, mais l'argent manque toujours. Peut-être que la donne changera pour l'ESA d'ici 10 ans...