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La Fédération Impériale [T1][Achevé]

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Quels personnages principaux de La Fédération Impériale préférez-vous ? (Deux choix possibles)

Carth Poldrei
11
35%
Gilad Pellaeon
11
35%
Celric Tavill
6
19%
Derth Beny'lya
0
Aucun vote
Grodin Tierce
1
3%
Corran Horn
2
6%
 
Nombre total de votes : 31

Messagepar Jagen Eripsa » Mar 04 Fév 2020 - 23:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous ! Non, je ne suis pas parti en exil sur une planète lointaine... Mais une conjoncture compliquée entre boulots, vie personnelle et manque d'inspiration m'ont sacrément retardé. Ce chapitre avait été commencé il y a près de trois mois, mais j'ai mis longtemps à le finaliser (et je le trouve maladroit par moments, mais j'y reviendrai plus bas). La bonne nouvelle, c'est que j'ai quand même écrit d'autres passages ultérieurs entretemps, donc il ne devrait plus y avoir d'aussi longues attentes entre deux chapitres d'ici à la fin du premier tome. :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 151

— Restez au sol, ne bougez pas !
L’ordre tira aussitôt Grodin du sommeil. Sans ouvrir les yeux, il avait instantanément reconnu cette déformation sonore caractéristique des casques impériaux ; il ne fut donc pas surpris en découvrant un éclaireur impérial qui les tenait tous en joue, très vite rejoint par d’autres hommes revêtus d’armures impériales.
Dans son subconscient, il avait toujours associé cette vision à un soutien bienvenu. Mais la situation dans laquelle il se trouvait lui revint très vite, et il comprit aussitôt à quel point sa situation était périlleuse.
Il ne pouvait attraper aucune de ses armes sans se faire repérer. Et les Jedi avaient leurs pouvoirs neutralisés par ces étranges créatures qu’ils avaient amenés avec eux. Ils étaient à la merci de leurs assaillants.
Il examinait toutes les options encore à sa disposition quand une voix s’éleva du groupe de stormtroopers.
— Baissez vos armes !
L’ordre ne s’adressait pas aux dormeurs, mais bien à ceux qui venaient de faire irruption dans la grotte ; les rangs des soldats s’écartèrent et un homme arborant une barbe fournie mais mal entretenue, qui jurait avec son uniforme d’officier impérial, approcha d’eux.
— Par la Nébuleuse d’Oséon ! lança-t-il alors d’une voix qui parut familière au général. Grodin, c’est bien toi !
Il s’approcha et, à la faveur de la lumière émise par les éclaireurs, à laquelle ses pupilles s’adaptaient tant bien que mal, l’ex-Garde reconnut le nouveau venu.
— Daiven ! s’exclama-t-il. Toi !
— Moi, confirma son vieil ami en s’agenouillant.
C’était bien Daiven Carson, son ancien second dans la cellule impériale de Brentaal, qu’il avait vu pour la dernière fois sur cette même planète, avant son départ pour Sluis Van. Grodin avait vécu quelques moments difficiles depuis lors, mais ils semblaient n’être rien face à ce que Daiven avait semble-t-il enduré ; son visage était creusé et son costume, qu’il voyait maintenant de près, semblait rapiécé en de multiples endroits.
— Daiven ! s’exclama à son tour Celric Tavill en le reconnaissant.
Le colonel se tourna vers lui et découvrit avec plaisir la présence de son ancien protégé.
— Eh bien, on dirait que tu as le don pour te retrouver dans les endroits les plus dangereux de la galaxie, Celric ! Wayland est encore moins accueillante que les prisons bothanes, ces temps-ci…
— C’est ce qu’il semblerait, fit alors une troisième voix.
Daiven se tourna vers lui et pâlit en le reconnaissant. Sans un mot, il se tourna vers Grodin qui répondit, gêné :
— Ouais, la situation est… compliquée.
Luke Skywalker – car c’était évidemment lui – se redressa sans craindre les blasters impériaux qui s’étaient à nouveau levés.
— Nous sommes dans la même équipe, annonça aussitôt le général.
Son ami examina la scène du regard ; les sabres-lasers étaient clairement visibles. Ils étaient six, un pour chaque membre du commando – à l’exception de Grodin.
— C’est ce qu’on dirait, murmura-t-il.

* *
*
Une demi-heure plus tard, ils étaient tous assis autour d’une lampe : simili-Jedi et stormtroopers, réunis pour un conseil de guerre improvisé. Flynn s’occupait de servir à boire à tous ces hommes – et aux rares femmes – réunis dans cette grotte sombre.
— Du caf’, soupira Daiven avec un frisson de contentement. Du mauvais caf’, mais du caf’ quand même… Ça devait bien faire un mois que je n’y avais pas eu droit.
— Trente-neuf jours, en fait, Colonel, corrigea un des soldats.
— Si tu le dis, Patch ! Au bout d’un moment, j’ai arrêté de compter les jours.
Grodin était stupéfait.
— Ça fait trente-neuf jours que vous êtes en patrouille ?
— Une patrouille, si on veut ! répondit son ami.
Il s’efforçait de sourire, mais avec son visage mangé par la barbe, l’expression qu’il arborait était plutôt sinistre.
— Nous sommes plutôt « en fuite », si tu veux tout savoir. Le Mont n’est plus sous contrôle impérial.
— Les autochtones ?
— Racontez-nous tout depuis le début, intervint Skywalker.
Il avait parlé doucement, mais d’un ton ferme qui arracha un nouveau soupir à Daiven.
— Je suis le colonel Daiven Carson, affecté à l’entraînement des nouvelles recrues du mont Tantiss sur ordre direct du Grand Amiral Thrawn. J’ai avec moi des collègues entraîneurs, du personnel technique, et des bleus – des clones, si vous préférez.
Il jeta un regard en biais à Grodin.
— J’en suis moi-même un, mais avec pas mal d’heures de vol au compteur. Cela explique en partie ma position d’instructeur exclusif au sein de cette base, alors que la plupart des non-clones sont – excusez du terme – des « géniteurs ». J’ai été affecté à ce projet dès que le Grand Amiral a commencé à le mettre en place, tout comme le colonel – pardon, général – Tierce ici présent, qui nous a quittés par la suite. Mon supérieur était le colonel Selid, en charge de la supervision de l’ensemble de la base. L’opération était placée sous le sceau du secret, comme vous le savez sans doute déjà, et cela fonctionnait dans les deux sens : pour éviter d’attirer l’attention sur ce secteur, peu de transmissions nous ont été envoyées par le Haut Commandement. Les dernières informations que nous avons reçues avant que cette histoire ne commence concernaient une situation inquiétante, sur le Chimaera, endommagé après des combats sur Pantolomin.
Grodin acquiesça, resituant parfaitement l’évènement dans sa tête.
— Nous débattions entre officiers de ces nouvelles inquiétantes quand le Contrôle nous a prévenus de l’arrivée d’une navette. Elle avait tous les codes nécessaires et transportait à son bord une poignée d’officiers. Cela n’avait rien de surprenant ; le Grand Amiral nous envoyait régulièrement de nouveaux « modèles » pour diversifier la production de clones. Nous avons donc accueilli les nouveaux venus, et notamment leur commandant, le colonel Jovan Colmiss.
Du coin de l’œil, le général vit que le nom avait fait réagir ses « camarades » Jedi. La piste était donc bonne…
— Pendant les premiers jours, Colmiss n’a rien fait de suspect, précisa Daiven. Du moins, rien que nous ayons remarqué. Mais cette montagne est truffée de multiples cavernes, et en-dehors des casernes et du centre de clonage, il est facile de trouver des espaces discrets… Qu’avec un peu de chance, personne ne viendra inspecter.
Il but une nouvelle gorgée de caf’.
— C’est le capitaine Lankuro qui a découvert ce qui se passait. Un homme discret et solitaire, dans la fleur de l’âge, qui aimait parfois se promener dans les couloirs inoccupés… Et dans l’un d’eux, il est tombé sur de petits animaux morts. Récemment morts. Il en a récupéré un et est venu l’apporter au colonel Selid. J’étais en conversation avec lui à ce moment-là, et je me souviens très clairement l’avoir vu pâlir sur-le-champ. Selid était plutôt jeune, mais Thrawn lui avait accordé une certaine confiance pour gérer l’opération Tantiss et il faisait le travail avec beaucoup de zèle. Il m’a rapidement expliqué ce qu’étaient ces ysalamiris et pourquoi leur présence était indispensable. Puis il est aussitôt parti avec Lankuro pour voir le charnier de ses yeux.
Daiven ferma brièvement les yeux.
— Je suppose que les responsables avaient découvert cette intrusion et les attendaient. Tout s’est ensuite passé très vite. Dix minutes plus tard, les alarmes du Mont sonnaient et moi, dans le centre de contrôle, j’observais via les holocams un spectacle que je ne m’attendais pas à voir : des officiers impériaux armés de sabres lasers qui découpaient mes camarades et mes élèves. Il y avait avec eux un homme, que je n’avais encore jamais vu… Il ressemblait à un Jedi. Pas un dans votre genre, Skywalker, ajouta-t-il à l’intention du Rebelle, un de ceux de notre chère propagande impériale : une sorte de vieux sorcier, avec ses robes et sa barbe. Il balançait des éclairs à tout va. La situation était désespérée, alors j’ai fait ce qui me semblait être le mieux : j’ai ordonné l’évacuation et nous avons quitté la base par la grande porte pour nous réfugier dans la forêt. Et nous voici…
— Au moins, nous sommes sûrs qu’ils sont bien là, commenta alors Gladys avec un soupir.
Elle s’appuya contre Flynn qui lui enserra l’épaule d’une main ferme et rassurante.
— Il faut qu’on entre dans cette base, Daiven, annonça alors Celric.
Avec sa tenue de survie noire et ses cheveux coupés courts, il ressemblait beaucoup à Skywalker, et plus encore en cet instant où il affichait une gravité non feinte.
— Nous devons neutraliser ce vieil homme – Joruus C’Baoth – et tous ses disciples. C’est notre mission. Peux-tu nous y aider ?
— Ça fait plus d’un mois que j’attends une mission de secours, répondit le colonel. J’espérais qu’elle soit un peu plus conséquente, mais si vous êtes motivés… Entrer dans la montagne, ce sera facile. Même si notre fuite a été précipitée, nous avons pris quelques précautions. Rubek ?
Un stormtrooper se pencha légèrement en avant.
— En fait, c’est assez simple, commença-t-il.
Il avait ôté son casque, révélant le visage juvénile d’un cadet fraîchement émoulu de l’Académie. Grodin était persuadé qu’il aurait pu apercevoir, à la lumière du jour, quelques traces d’acné sur ses joues imberbes.
— Le colonel savait que nous n’avions aucune chance d’accéder aux hangars sans attirer l’attention de ces Jedi Noirs, alors il a ordonné que nous empruntions une autre sortie ; l’aération. Mais comme il voulait que nous puissions y entrer à notre guise, il m’a demandé de créer une porte cachée. Le système d’assainissement environnemental était la meilleure option.
— En somme, vous avez bricolé un accès à partir du système de gestion des égouts, résuma Mara.
— Nos ennemis sont persuadés que la mise à jour des codes de sécurité de la ventilation nous a rendus impuissants, confirma Daiven. Mais à chaque fois que les égouts sont purgés – et cela va vite, avec toutes ces cuves de clonage –, notre accès est dégagé et nous pouvons entrer… Ou recevoir des informations sur l’intérieur. Nous avons encore accès à une partie des caméras de surveillance du complexe, sans qu’ils s’en aperçoivent.
— Nous avons donc la solution au premier obstacle, lança Tierce avec une confiance renouvelée.
C’était l’étape qu’il craignait le plus, car il savait que l’entrée principale de la Montagne était lourdement gardée. Même avec une poignée de Jedi, il doutait sérieusement d’être capable d’en venir à bout…
— Une fois à l’intérieur, il nous suffira de gagner la salle du trône et nous trouverons ce C’Baoth.
— Je doute qu’il y soit, intervint son ami. Il n’y a plus rien dans ces salles. Tu étais déjà parti quand nous avons reçu les ordres… Poldrei a tout fait démonter. L’hologramme géant, les archives privées de l’Empereur… Il ne reste plus rien sur Wayland.
— Il suffit à C’Baoth d’un trône, comme sur Jomark… rappela Flynn.
— Il n’y est plus non plus. Et je doute que quiconque soit au sommet du Mont, en ce moment.
Il se redressa légèrement.
— Depuis que nous nous sommes échappés, nous changeons de position chaque jour, plusieurs fois par jour même, mais personne n’a tenté de nous poursuivre.
— Ils ne se sont pas aperçus de votre fuite ? s’étonna Skywalker.
— Je crois plutôt que ça ne les intéressait pas. Nous nous sommes connectés plusieurs fois au réseau interne du Mont, pour garder un œil sur leurs activités… Et nous avons découvert que ce n’est pas le sommet qui les intéresse, mais la base. C’est là qu’ils envoient tous leurs hommes et concentrent tous leurs efforts.
Du coin de l’œil, Grodin aperçut une expression choquée sur le visage de Mara Jade.
— Mais il n’y a que des salles condamnées, n’est-ce pas ? s’inquiéta-t-il.
— Non, répondit la jeune femme d’une voix ferme. J’ignore précisément ce qui peut se trouver à cet endroit…
Elle échangea un regard avec le Jedi assis à ses côtés.
— Ce dont je suis certaine, en revanche, c’est que ça ne signifie rien de bon pour nous.

* *
*
La marche vers le Mont repartit plusieurs heures plus tard, une fois le jour levé.
Grodin marchait à nouveau en tête, plus apaisé qu’auparavant. Il louait la chance qui les avait mis sur la route du groupe de Daiven. Son ami lui avait confié que cette caverne avait été l’un de leurs premiers refuges, mais que ses hommes et lui n’y étaient pas revenus depuis deux semaines… C’était une coïncidence heureuse qui les avait amenés à s’y retrouver au même moment.
Lorsqu’il avait fait cette remarque, Skywalker avait souri. Il n’y a pas de coïncidence, il n’y a que la Force.
Le général n’appréciait guère cette façon de voir les choses, qui d’ordinaire l’inquiétait plus qu’elle ne le rassurait. Mais il était prêt à laisser sa chance à la Force, si elle parvenait à le tirer vivant de ce merdier.
Ce qui n’était pas gagné. Si Mara Jade avait vu juste, la menace C’Baoth devait être réévaluée une fois encore – à la hausse.
La progression sur les contreforts du Mont était parfois difficile. Bientôt, la forêt se fit plus clairsemée, et l’inquiétude gagna le général ; dans ces conditions, un ennemi attentif n’aurait aucun mal à les repérer. Mais les Jedi Noirs qui entouraient C’Baoth ne semblaient pas plus rigoureux que leur maître quant à la protection de la base.
Ils approchaient de leur destination quand Daiven rejoignit le général à l’avant-garde.
— Je ne t’ai pas remercié d’être venu pour me sortir de là, dit-il à voix basse.
— On n’est pas encore tirés d’affaire, rappela Grodin, arrachant du même coup un sourire à son ami.
— Au moins, nous avons un espoir de nous sortir. Je voulais y croire, ne serait-ce que pour mes hommes, mais j’avais de plus en plus de mal à ne pas m’effondrer. J’espérais que quelqu’un s’apercevrait de la situation et que l’armée impériale débarquerait. Mais même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais pu imaginer que ce serait toi…
La formulation de la remarque surprit Grodin ; pris au dépourvu, il préféra changer de sujet.
— Daiven… Pendant que je tentais de rejoindre l’Empire, j’ai rencontré ton modèle.
— Mon modèle ? Tu veux dire…
— Ouais, le gars à partir de qui on t’a… Enfin, tu as compris.
— Et ? Tu as pu en savoir plus ?
— Il s’appelle Erv Lekauf. C’est un ponte de la sécurité chez Sienar, sur Corulag. Marié, avec un fils adulte… Et retraité de l’armée impériale. C’était un lieutenant de Vador.
— Il n’y a pas vraiment de points en commun, dans ce que tu dis, grinça Daiven. C’est bien la preuve que le clonage ne fait pas tout…
— Les Lekauf m’ont sauvé la vie et m’ont aidé à regagner l’Empire. Quand j’y repense, c’est grâce à eux que j’ai pu sauver Thrawn, et le vaisseau qu’ils m’ont offert nous a permis d’arriver sur Wayland…
Daiven ne répondit rien pendant un long moment, se contentant d’avancer en silence.
— Ce sont sans doute des gens bien, lança-t-il finalement.
Il n’en dit pas davantage, car ils avaient atteint leur objectif : une immense grille, au maillage serré, qui faisait l’effet d’une muraille infranchissable.
C’était leur entrée vers les profondeurs du Mont Tantiss.
L’ensemble du groupe se rassembla au pied de l’entrée. Le lieutenant Rubek faisait partie des derniers.
— Je peux déclencher une purge des égouts immédiatement, annonça-t-il, mais l’ordinateur central risque de détecter un dysfonctionnement. Rien de très grave, mais ça pourrait mettre la puce à l’oreille de nos ennemis…
S’il avait été seul, Grodin aurait sans doute fait le choix d’attendre. Mais il voyait bien l’inquiétude dans les rangs des Jedi.
Il n’y avait pas un instant à perdre.
— Lancez le processus, ordonna-t-il.
Pendant de longues minutes, rien ne se produisit, au point qu’il craignit un moment que l’opération ait avorté. Puis un claquement se fit entendre, et la grille se désolidarisa légèrement de la paroi, libérant un accès suffisant pour que des hommes puissent se glisser par-dessous et pénètrent dans le système d’aération du complexe.
La canalisation principale était large, mais elle rétrécissait à mesure que des embranchements secondaires conduisaient l’air dans les différents secteurs de la montagne. Mais Daiven connaissait l’endroit, et il les conduisit à un bon point de sortie avant que le conduit ne devienne impraticable.
C’était une salle de repos, qui disposait pour leur plus grand plaisir d’un accès au réseau de turboascenseurs du mont Tantiss.
Avant que les Jedi ne partent de leur côté, Grodin les prit à part.
— Comme convenu, nous allons poser les charges. Nous ne les activerons que si la situation a vraiment échappé à tout contrôle… Et vous n’aurez que dix minutes pour vous enfuir dans ce cas-là.
— Espérons que personne n’aura appuyé sur tous les boutons de l’ascenseur pour nous retarder, lâcha Piotr Paveller.
Celric Tavill lui asséna un coup de coude amical.
— Ne vous inquiétez pas, Général, nous remplirons notre part de la mission.
— Je l’espère, ajouta Mara Jade.
Elle semblait beaucoup moins enthousiaste que les deux garçons. Flynn et Gladys, eux, restaient impassibles.
Quant à sixième membre de la petite équipe… Il affichait toujours une sérénité déconcertante, malgré sa fatigue apparente – l’ysalamiri qu’il portait toujours l’empêchait de se soutenir avec la Force, comme il en avait l’habitude.
— Je croise les doigts pour vous, lança Grodin alors qu’ils entraient dans l’ascenseur. Et pour nous… Bonne chance à tous !
Skywalker fut le dernier à monter dans la cabine. Avant que les portes ne se referment, il se retourna et lança :
— Que la Force soit avec vous !
Les panneaux coulissèrent, escamotant son visage et laissant Grodin face à son propre reflet, déformé par le métal courbé. Ces quelques mots avaient fait rejaillir en lui des souvenirs qu’il pensait oubliés.
Il les avait déjà entendus. Il les avait même prononcés…
C’était à l’époque où il servait Ysanne Isard, quand il avait infiltré une des cellules rebelles de Coruscant.
La mission qui avait provoqué la mort des parents de Celric Tavill.
Mais cette fois, il est bien dans le même camp qu’un Jedi – et pas n’importe lequel : Luke Skywalker, l’assassin de l’Empereur.
Il frissonna, moins à cause de la fraîche température qui régnait à l’intérieur du Mont qu’en raison de son trouble interne.
Comment ai-je fait pour en arriver là ?




L2-D2 a écrit:Un Chapitre court mais qui est bien stressant, tant la discussion entre les deux bothans est tendue ! :shock: Beny'lya et Fey'lya ne passeront plus leurs vacances ensembles... :transpire:

Comme quoi, la famille... :transpire:

Alfred M. a écrit:Ce chapitre nous amene à voir à plus long terme que la bataille qui se prépare. Il est établi que Fey'lya ne tentera jamais un coup d'état militaire, ce n'est pas dans sa façon de faire. Mais ne nous façonerais-tu pas un personnage comparable capable de le faire :diable: .

Beny'lya n'a pas ce genre de scrupules, c'est certain. :D

* *
*


Petites précisions concernant la suite de la série : je n'ai pas du tout l'intention de laisser tomber la rédaction de cette saga, parce que j'y ai pris - j'y prends un véritable plaisir. Toutefois, je pense que je vais revoir mon mode d'écriture, pour faciliter la publication de chapitres et favoriser leur fluidité. Le rythme très cadré que je me suis imposé avec six personnages intervenant alternativement dans l'histoire avait des avantages, notamment celui de m'obliger à ne négliger aucun point de vue. Mais c'est aussi un inconvénient ; un Carth Poldrei aura toujours plus de choses à dire qu'un Grodin Tierce... Aussi, je penche pour un fonctionnement beaucoup plus fluide dans les prochains tomes. Il y aura plus de six points de vue, c'est certain - même si je conserverai six personnages "principaux" - mais il me restera d'autres détails à élaborer au fur et à mesure de l'écriture. :)
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Messagepar Darkliser » Mer 05 Fév 2020 - 10:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Si un jour, je me mets à lire les 151 chapitres, je crois que je mériterais la médaille du courage :ange:.
ça fait quand même plaisir de te voir retrouver le temps et l'inspiration pour écrire.

Bon courage !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 05 Fév 2020 - 10:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci Darkliser ! Peut-être vaut-il mieux attendre que la version mise en page sorte dans ce cas, ça sera plus agréable pour une découverte long format. :cute:
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Messagepar Alfred M. » Mer 05 Fév 2020 - 10:45   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Après tout ces efforts je trouve le résultat très concluant, qui me fait grandement douter vers quel direction on se dirige et donc donne encore plus envie de savoir la suite :lol: .

Pour l'alternance c'est assez impressionnant que t'ai pu rédiger tout ça avec un tel "handicap".
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 05 Fév 2020 - 11:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci Alfred ! Disons que c'est pour beaucoup dans les longs délais qu'il peut parfois y avoir entre deux chapitres... Et qui m'ont amené à prendre un an et demi de retard sur mon "planning" initial. Je devrais déjà être à la moitié du tome 2... :(
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Messagepar L2-D2 » Mer 05 Fév 2020 - 19:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 151 lu !

Jagen Eripsa a écrit:mais j'ai mis longtemps à le finaliser (et je le trouve maladroit par moments, mais j'y reviendrai plus bas)

Et bien, sincèrement, ça ne se ressent pas à la lecture. J'ai trouvé ça passionnant du début à la fin, tu résous finement le cliffhanger du dernier Chapitre de la team Tierce, et lorsque Daiven raconte la prise du Mon Tantiss par C'Baoth et ses ouailles, on a vraiment l'impression d'être là, assis face à lui, et de voir et d'entendre ce qu'il a vu et entendu. On serait dans un film qu'on entendrait les bruitages en arrière, et qu'on verrait peut-être des images éparses nous dévoiler le tout. C'est franchement super ! :oui:

Et le reste du Chapitre est au diapason. C'est franchement génial, et on sent bien toute la tension existante alors que les personnages se séparent, et qu'au vu des formulations, on en vient à se dire qu'il s'agit d'adieu... Mais pour qui ? :sournois:

Vivement la suite ! :oui:

Jagen Eripsa a écrit: Quant à sixième membre de la petite équipe… Il affichait toujours une sérénité déconcertante, malgré sa fatigue apparente – l’ysalamiri qu’il portait toujours l’empêchait de se soutenir avec la Force, comme il en avait l’habitude.

Donc on a Piotr Paveller, Celric Tavill, Flynn, Gladys, Mara Jade et Luke Skywalker, c'est bien ça ? Hmmm... d'ici à ce qu'il y ait un traître là-dedans, hein...
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 06 Fév 2020 - 21:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci L2 ! Réponse plus bas. :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 152

À cet instant, les hangars du Sewell ressemblaient à une immense fourmilière emplie de bruits de moteurs et d’odeurs d’huile en surchauffe. Sept escadrons au grand complet se préparaient pour un décollage prévu dès que le destroyer regagnerait l’espace réel. Les pilotes étaient donc sur le départ, et les mécaniciens s’affairaient autour de leurs appareils.
Les Rogues étaient installés dans le hangar le plus proche de la passerelle de commandement, au fond de cette tranchée centrale couverte par deux immenses panneaux métalliques qui se déployaient pour que les vaisseaux puissent sortir. La classe-Venator était réputée pour cette grande capacité d’accueil, mais elle constituait aussi une faiblesse critique : cette tranchée dorsale pouvait facilement être ciblée par les turbolasers ennemis.
D’où cet arrêt de la flotte, au milieu du vide sidéral, à quelques encablures de Bilbringi. C’était là que la flotte, et en particulier le Sewell, allait déployer ses escadrons. Les pilotes allaient accomplir la dernière heure de vol depuis leurs cockpits et fondre sur les chantiers dès leur sortie d’hyperespace.
Au pied de son X-Wing, peint aux couleurs des Rogues, Corran observait la technicienne qui procédait aux dernières vérifications de l’habitacle. La Rodienne consultait son pad à la recherche d’informations dissonantes.
— Alors ? demanda impatiemment le jeune Corellien, depuis le bas de l’échelle.
— On dirait que c’est bon, répondit-elle sans lever les yeux de son écran. Juste les stabilisateurs… Non, c’est bon, je n’ai rien dit. Votre appareil a été très bien entretenu.
— J’ai un très bon astromech, dit-il avec un signe de tête en direction de Whistler, qui bipa de contentement.
La Rodienne sourit – ou, du moins, fit le geste qui s’y apparentait pour son espèce.
— C’est Zraii qui s’occupait de votre escadron, avant, n’est-ce pas ? Les Verpines ont toujours eu un don avec la mécanique.
— Ça explique sans doute pourquoi il travaille avec FreiTek pour la conception de leurs nouveaux chasseurs !
Elle se releva et descendit la petite échelle à reculons, jusqu’à toucher le sol du hangar.
— Il paraît que ça s’annonce difficile, murmura-t-elle quand elle fut à côté de lui.
— C’est du sabacc, philosopha Corran. Soit nous arrivons avec une meilleure donne que l’adversaire… Soit il a le dessus.
— Alors croisons les doigts pour que la Force soit de notre côté…
Corran avait cet espoir, lui aussi. Le plan était risqué, il le savait, mais Ackbar s’était fait un nom en participant à ce genre de batailles – et en les remportant. Il savait comment se sortir des situations les plus risquées. Pourtant, le Mon Calamari avait été déstabilisé ces derniers mois, par l’irruption de Thrawn et ces grotesques accusations d’espionnage – moins crédibles encore que celles qui avaient touché Tycho.
Allait-il faire preuve de son génie habituel ? Corran ne pouvait que l’espérer.
Il grimpa dans son chasseur et initia aussitôt la procédure de démarrage des réacteurs. Whistler, déjà installé dans son logement, le salua d’un bip enthousiaste.
— T’as raison, moi aussi j’ai hâte d’en finir ! répondit le Corellien en s’installant à son aise.
Il effectua les vérifications habituelles et attendit que tous les pilotes soient installés dans leurs vaisseaux.
Contrôle, fit finalement la voix de Wedge sur l’intercom, ici Leader Rogue. En attente du lancement de mon escadron.
Bien reçu, Leader Rogue, répondit aussitôt Contrôle. Vous avez le feu vert. Bonne chasse !
Merci, Contrôle. Rogues, avec moi !
Corran attendit que les appareils devant lui aient décollé pour les suivre ; puis il lança son chasseur hors du hangar, gagnant la travée centrale du Sewell où il mit les pleins gaz pour jaillir hors du croiseur à la suite de ses coéquipiers.
Rogues, ici Leader, lança Wedge alors qu’ils se positionnaient. À vous !
Rogue Deux, tout est paré.
Tycho Celchu avait répondu immédiatement aux sollicitations de son commandant. Corran et lui avaient échangé, quelques heures plus tôt, sur leurs inquiétudes respectives concernant Coruscant. Leurs compagnes, Winter et Mirax, y étaient à cette heure. Elles étaient bien assez douées pour se sortir de n’importe quel pétrin – plus, sans doute, que leurs hommes – mais la menace que faisait peser Thrawn sur eux avait de quoi alarmer n’importe qui.
Rogue Trois en position.
Lyyr Zatoq, une Quarren nouvellement venue au sein des Rogues, avait pris la place de Pedna Scotian ; après sa convalescence, suite à la bataille de la flotte Katana, la Chev avait été transférée au sein d’un escadron d’essai détaché par la Nouvelle République auprès des ingénieurs de FreiTek, pour la mise au point du projet E-Wing. Corran n’avait pas encore échangé avec sa remplaçante.
Rogue Quatre, en attente.
Hobbie Klivian avait à peine prononcé ces mots avec son habituel ton mélancolique qu’une autre voix, beaucoup plus enjouée, prit le relais.
Rogue Cinq, paré au combat !
Wes Janson manifestait souvent, dans ses conditions, un enthousiasme revigorant pour ses camarades. Au début, Corran avait été désarçonné par le caractère infantile de son coéquipier, mais il avait appris à l’apprécier. Et il se souvenait quelquefois que Wes et Hobbie avaient été les premiers des Rogues actuels qu’il ait connus…
Rogue Six, paré.
Gavin avait beau demeurer le plus jeune de l’escadron, il était considéré comme un vétéran, à présent, surtout face aux Rogues plus récents. Trois ans de service l’avaient transformé en un pilote reconnu par ses pairs et un homme comblé par sa relation épanouie avec Asyr Sei’lar.
Rogue Sept, à vos ordres.
Myn Donos – le troisième Corellien de l’Escadron. Corran avait appris à l’apprécier davantage ces derniers mois. L’homme s’était montré bien plus fiable qu’il ne s’y était attendu.
Rogue Huit, quatre moteurs à plein régime.
Knysso Jooler, l’Iridonienne, avait aussi fait ses preuves. Elle s’était montrée courageuse et pleine de ressources, à la hauteur de la réputation des pilotes de l’escadron.
Rogue Neuf, conditions optimales, signala Corran à son tour.
Son ailier enchaîna immédiatement.
Rogue Dix, prêt.
Ooryl Qrygg, toujours aussi méthodique, volait légèrement en arrière du Corellien pour assurer sa couverture. Le jeune homme comptait beaucoup sur lui lors des combats, et le Gand ne l’avait jamais déçu.
Rogue Onze, prête à en découdre.
Au contraire d’Ooryl, Asyr Sei’lar privilégiait une agressivité toute bothane. Corran appréciait qu’elle la déchaîne contre ses ennemis plutôt que contre ses alliés – ce que ses congénères, comme Borsk Fey’lya ou Derth Beny’lya, avaient parfois tendance à oublier.
Rogue Douze, nous attendons le combat.
Khe-Jeen Slee était le pilote le plus récemment transféré au sein de l’escadron, après le départ de Siveline Jaderan. L’Issorien avait apporté avec lui une touche d’exotisme qui déroutait parfois Corran, mais dans le bon sens, en lui rappelant ses premiers temps en compagnie d’Ooryl.
Passage en hyperespace à mon signal, indiqua Wedge.
Seuls des clics accusèrent réception de l’ordre. L’heure était à la concentration pour les douze pilotes, installés aux commandes de leurs minuscules vaisseaux, au cœur d’une flotte comportant plusieurs dizaines d’escadrons et de nombreux vaisseaux lourds. Une impressionnante démonstration de force.
C’est du sabacc, se répéta Corran. Soit nous arrivons avec une meilleure donne que l’adversaire…
Soit il a le dessus.
Il n’eut pas le temps d’y penser davantage ; un voyant venait de s’allumer sur sa console. Il activa son commutateur au même instant que les autres pilotes. Les étoiles s’allongèrent, et il passa en vitesse lumière.




L2-D2 a écrit:Et bien, sincèrement, ça ne se ressent pas à la lecture. J'ai trouvé ça passionnant du début à la fin, tu résous finement le cliffhanger du dernier Chapitre de la team Tierce, et lorsque Daiven raconte la prise du Mon Tantiss par C'Baoth et ses ouailles, on a vraiment l'impression d'être là, assis face à lui, et de voir et d'entendre ce qu'il a vu et entendu. On serait dans un film qu'on entendrait les bruitages en arrière, et qu'on verrait peut-être des images éparses nous dévoiler le tout. C'est franchement super ! :oui:


Je suis vraiment ravi que ça passe bien, j'étais loin d'en être certain :transpire: Le récit de Daiven a été réécrit au moins une fois, et le chapitre a été un peu étendu lorsque je l'ai finalisé ; à l'origine, il devait s'achever devant l'entrée du Mont, mais les derniers paragraphes me sont venus à l'esprit pendant la rédaction et j'ai vraiment voulu les intégrer. :cute:

L2-D2 a écrit:Et le reste du Chapitre est au diapason. C'est franchement génial, et on sent bien toute la tension existante alors que les personnages se séparent, et qu'au vu des formulations, on en vient à se dire qu'il s'agit d'adieu... Mais pour qui ? :sournois:
:siffle:

L2-D2 a écrit:Donc on a Piotr Paveller, Celric Tavill, Flynn, Gladys, Mara Jade et Luke Skywalker, c'est bien ça ? Hmmm... d'ici à ce qu'il y ait un traître là-dedans, hein...

On parle des six qui se sont déjà dressés contre C'Baoth, quand même... :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Ven 07 Fév 2020 - 7:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 152 lu !

Raaaaaaah, je m'attendais à ce que ce Chapitre finisse ainsi, mais ça ne change rien : on a envie d'en savoir plus ! :grrr:

En tout cas, ce rappel de la composition de l'Escadron Rogue est le bienvenu ! Avec le grand nombre de personnages dans ton récit, ça permet de faire un point sans aucun doute nécessaire. Mais d'ici à ce que tu aies prévu que tous ne survivent pas à la bataille de Bilbringi qui s'annonce, il n'y a qu'un pas ! :sournois:

(Comment ça, je vois des traîtres ou des morts en sursis partout ? :transpire:)
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Messagepar Alfred M. » Ven 07 Fév 2020 - 8:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Que de teasing pour le E-Wing :love: ...et pour la bataille à venir :D .

Mais c'est toujours un plaisir de retrouver les Rogues en attendant :cute: .
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 09 Fév 2020 - 22:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux ! On enchaîne ! :cute:



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Chapitre 153

Au même instant, le Chimaera émergea de l’hyperespace aux abords des chantiers de Bilbringi.
Thrawn et Pellaeon étaient tous deux face à la baie d’observation qui ouvrait la passerelle de commandement sur l’espace, d’où ils pouvaient apprécier le dispositif de sécurité des chantiers navals. Douze destroyers étaient déjà en position ; ils étaient arrivés au cours de l’heure précédente et avaient déjà pris place.
Quatre croiseurs interdicteurs faisaient également partie de l’escadre de protection ; ils étaient positionnés à l’arrière de la flotte, près de la destination actuelle du Chimaera.
— C’est un rassemblement conséquent, commenta le commodore à l’intention de son supérieur.
Il avait toujours quelques doutes quant aux prévisions de Thrawn, car tous les indices concordaient pour indiquer que les Rebelles préparaient la défense de Coruscant et se contentait d’une petite contre-attaque de l’amiral Sovv en direction du Secteur Corporatif… Bien loin de Bilbringi.
Mais le Grand Amiral n’avait-il pas fait preuve, jusque-là, d’un instinct supérieur à celui de n’importe quel humain ?
Gilad n’avait jamais été un spéciste convaincu, comme tant de ses homologues impériaux, mais il avait baigné dans un milieu où la supériorité humaine était exaltée et revendiquée. Pourtant, depuis qu’il connaissait Thrawn, il avait dû admettre qu’un être non-humain pouvait se montrer plus intelligent, plus cultivé, plus charismatique – en somme, meilleur officier – que n’importe quel humain.
— Tous ces vaisseaux seront le mur sur lequel s’écrasera la vague rebelle, expliqua Thrawn. Après ce que nous avons fait sur Alsakan, nos ennemis sont sur la défensive. Leur attaque sera brutale, avec des forces en nombre. Nous aurons deux avantages. Le premier, d’ordre tactique, c’est notre position. Nous sommes les défenseurs ; nos vaisseaux seront déjà en place, prêts à bombarder leur vecteur d’approche. Le second est psychologique : ils pensent que leurs petites diversions ont fait leur effet, alors qu’il n’en est rien. Le doute est bien souvent le principal obstacle sur le chemin de la victoire.
Gilad jeta un coup d’œil à son supérieur, toujours aussi droit, les mains se rejoignant dans son dos. Il respirait la confiance en lui.
Avait-il seulement connu le doute au cours de sa mystérieuse existence ? C’était là une question à laquelle le commodore aurait aimé avoir une réponse.
Pourtant, Thrawn avait failli mourir. Ici-même, sur Bilbringi.
Le commodore frissonna en repensant à cet instant où ils avaient failli tout perdre. Il s’en était fallu d’un cheveu…
Un lieutenant s’avança vers eux.
— Le général Drost vient de nous contacter, Amiral, annonça-t-il à Thrawn. Il attend vos instructions.
Le non-humain acquiesça.
— Nous lui parlerons dans la salle stratégique, annonça-t-il. Venez, Commodore, ajouta-t-il à l’intention de Gilad.
Ils gagnèrent la petite pièce, située à l’arrière du pont, qui était complètement plongée dans l’obscurité. Lorsqu’ils y pénétrèrent, la table tactique installée au centre s’illumina, et la silhouette d’un officier impérial se matérialisa.
Mes respects, Amiral, Commodore, salua-t-il avec une raideur très militaire.
— Général Drost, répondit Thrawn avec un bref signe de la tête. Quelle est la situation ?
Les défenses de Bilbringi sont sur le pied de guerre, Amiral, comme vous me l’aviez ordonné. Mes vaisseaux-remorqueurs sont en train d’acheminer la dernière plateforme Golan à l’emplacement que vous aviez décidé ; elle sera prête d’ici douze minutes.
— Bien.
Amiral, je me permets d’attirer votre attention sur le fait que cette nouvelle configuration va laisser nos chantiers sans protection, ajouta Drost.
Le général avait pris un air contrit, tant il rechignait à remettre en cause les décisions de Thrawn. Mais il est de son devoir, en tant que commandant de cette garnison, de signaler ce genre de problèmes, comprit Gilad.
— Je prends bonne note de votre remarque, Général, répondit le non-humain. Soyez sans crainte ; vos installations principales ne seront pas la cible prioritaire des Rebelles. Ils auront d’autres problèmes à traiter en premier…
Mais un complément de vaisseaux pourrait…
— Vous en avez déjà un, le coupa Thrawn sans masquer son agacement. Le colonel Phennir et ses pilotes du 181[sup]ème[/sup] Escadron se chargeront d’abattre tous les chasseurs téméraires qui parviendraient à franchir notre première ligne. Nous n’avons qu’un seul escadron de Défenseurs, mais il est entre les mains de nos meilleurs pilotes. Vos installations ne courent aucun danger.
Drost ne chercha pas à le contredire.
Je vais ordonner à tous mes hommes de se tenir prêts à décoller à votre signal, dit-il en s’inclinant.
— Disposez.
Le général acquiesça, fit un geste et sa silhouette disparut. Thrawn se reporta alors sur la vue du futur champ de bataille qu’offrait la table tactique. Gilad l’observa également, analysant les positions des différents destroyers avec intérêt.
Il n’avait plus géré de véritable groupe de combat depuis la Guerre des Clones, à l’époque où il était le jeune et prometteur commandant du Leveler. Et il ne s’agissait alors que de croiseurs Acclamators, qui apparaissaient aujourd’hui comme de véritables antiquités à peine capables de transporter des troupes…
Sous le règne de Palpatine, Gilad avait refusé de participer aux jeux d’influence de la Cour et aux intrigues de l’État-Major. Il s’était contenté de commander son propre vaisseau… Et de le faire bien.
Mais Thrawn avait tout changé. Celui qui s’était longtemps satisfait du grade de capitaine avait retrouvé l’envie de faire mieux. Si une nouvelle opportunité de commandement s’offrait à lui… Cette fois, il l’accepterait.
Les destroyers représentés sous ses yeux étaient disposés en arc de cercle, pour encercler le vecteur d’approche que le Grand Amiral avait déterminé comme étant le plus probablement choisi par les Rebelles. Quatre stations Golan étaient également intégrées à ce dispositif défensif. Les chantiers de Bilbringi n’étaient pas visibles, mais Gilad savait qu’ils se situaient à une centaine de kilomètres derrière la ligne de front – ce qui, bien qu’étant relativement proche dans l’échelle des distances spatiales, devrait les mettre à l’abri des tirs perdus.
Les quatre croiseurs de classe Immobilizer étaient abrités derrière les stations spatiales, suffisamment détachés du reste de la flotte pour que les générateurs de gravité puissent fonctionner sans perturbations. Le Grand Amiral, comprit Gilad, avait tendu un filet dans lequel la flotte rebelle allait s’échouer avant d’atteindre sa cible.
Quant au dispositif PCG qui était selon Thrawn l’objectif principal de l’opération, il était lui aussi invisible, et pour cause : il avait été acheminé au cœur des chantiers, sous la garde du 181[sup]ème[/sup] Escadron qui se tenait prêt à décourager toutes les tentatives de vol.
— Le capitaine Brandei est-il en position ? demanda le Grand Amiral.
Gilad consulta son datapad avant de répondre.
— Oui, Amiral, ainsi que tout son groupe de combat.
— Parfait. Nous leur transmettrons le signal dès que le moment sera opportun…
Il se tut et resta immobile, l’air contemplatif.
— Savez-vous pourquoi je vous ai choisi, Commodore ? reprit-il finalement.
L’intéressé se tourna vers son supérieur, surpris par la question.
— Je vous demande pardon, Amiral ?
— Quand je suis revenu des Régions Inconnues, vous êtes le seul capitaine que j’aie contacté. Savez-vous pourquoi ?
— Non, Monsieur, avoua Gilad, intrigué.
— C’est à cause d’Endor. J’ai longuement étudié les rapports de la bataille. Quand l’amiral Strage a été tué, vous avez compris que le combat se transformait en déroute. Plutôt que de continuer à sacrifier des vaisseaux dans une bataille où vous n’aviez plus de chefs – une bataille que vous aviez déjà perdue –, vous avez fait le choix d’ordonner le repli. Un choix sage et humble, deux qualités trop rares au sein de l’Empire. Vous saviez que votre nom serait associé à cet acte, mais vous avez transmis l’ordre quand même.
— Avec une efficacité toute relative, rappela le commodore. Les grands amiraux présents ne m’ont pas suivi ; Teshik est resté de son côté, Takel et Makati sont retournés directement à Coruscant… Et dès notre arrivée à Annaj, la flotte s’est divisée. Blitzer Harrsk s’est proclamé Seigneur de Guerre, Adye Prittick a rejoint Sander Delvardus…
— Mais vous êtes resté, vous avez accompli votre devoir. Où sont-ils, tous, maintenant ? Ils sont morts, Commodore, ou ils vivotent dans les mondes obscurs du Noyau Profond. Et vous êtes là.
Il désigna la table tactique d’un geste de la main.
— Aujourd’hui, Commodore Pellaeon, nous avons l’occasion de venger l’humiliation d’Endor.
Gilad sentit sa gorge se serrer sous le coup de l’émotion.
— Merci, Amiral.
Thrawn ne répondit rien, retournant en silence vers la passerelle de commandement. Son second lui emboîta le pas.
Tous les officiers étaient à leur poste, effectuant soigneusement les dernières vérifications. Un véritable équipage de destroyer impérial, au meilleur de sa forme, se dit Gilad avec optimisme.
Que de chemin parcouru…
Arrivé à son poste de combat favori, face à la baie d’observation, le non-humain se saisit de son comlink.
— Ici le Grand Amiral Thrawn, annonça-t-il alors. Activez les interdicteurs.



L2-D2 a écrit:En tout cas, ce rappel de la composition de l'Escadron Rogue est le bienvenu ! Avec le grand nombre de personnages dans ton récit, ça permet de faire un point sans aucun doute nécessaire.

Il y a aussi le fait que le premier chapitre montrant l'escadron tout entier comportait déjà cet "appel". J'ai trouvé que ça faisait un écho sympathique. :cute:

Alfred M. a écrit:Que de teasing pour le E-Wing :love:

J'ai toujours adoré ce chasseur... :D

Je ne dirai rien sur la bataille, de peur de trahir des détails ! Mais j'espère que les prochains chapitres montreront que je peux toujours surprendre mes très chers lecteurs... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Mer 12 Fév 2020 - 11:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 153 lu!

Après la préparation néo-Républicaine, voilà une scène assez similaire du point de vue Impérial! Tout cela augure d'une bataille dantesque que j'ai hâte de lire!

Vivement la suite! :oui:
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Messagepar Alfred M. » Mer 12 Fév 2020 - 13:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je trouve sympa que tu fasses se rapprocher ainsi Thrawn et Pellaeon, ce qui est à la fois logique au vu de la façon dont il a été "buffé" par la suite (comme ont pu l'être Drayson ou Zsinj) et montre l'évolution de ton Thrawn, contrairement à l'original de Zahn qui méprise la plupart de ses subbordonés (sans parler des contrebandiers et Noghri).

Mais sinon globalement, je pense la même chose que L2... vivement la suite :transpire: .
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Fév 2020 - 19:13   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux ! Et puisque vous l'appelez si ardemment... La suite ! :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 154

Un léger sifflement d’air accompagna l’ouverture de la porte, incitant Carth à lever la tête du dossier qu’il examinait, assis à son bureau. Il vit alors Anthara avancer vers lui, un nouveau morceau de flimsiplast à la main.
— Cinq nouvelles unités ! annonça-t-elle vivement. Et pas des moindres.
— Dites-moi tout.
— Des destroyers.
— De classe Impériale ?
— Classe République, selon leurs identifiants.
Le Moff acquiesça doucement.
— Le nouveau bijou de Walex Blissex, indiqua-t-il. Les Renseignements m’ont fait parvenir une note à ce sujet.
— Doit-on s’en inquiéter ?
— Je vous le dirai quand je les verrai, lança-t-il en se levant de son fauteuil.
Il jeta un dernier coup d’œil à ses notes et quitta la pièce, suivant Anthara jusqu’à la passerelle de commandement du Gatherer. L’ambiance qui y régnait était plus pesante encore qu’à son départ : les techniciens ne levaient plus le nez de leur écran et les opérateurs ne soufflaient mot. Rogriss lui-même semblait perdu dans la contemplation de la flotte adverse.
— Eh bien, Teren ? demanda Poldrei en s’approchant de lui.
— La situation n’est pas à notre avantage, répondit l’amiral en se tournant vers le Moff. La puissance de feu de leur flotte dépasse la nôtre, à présent. Et ils contrôlent toujours la planète.
— Et en ce qui concerne l’avancée de nos troupes ?
— Elle est lente. Nous sécurisons chaque position capturée, aux dépens de la vitesse d’exécution du plan. La situation est plus problématique au sol, comme vous le savez. Nous ne pourrons pas compter sur cet atout-là.
Carth ne put qu’agréer.
— Nous ferons sans, alors. Selon Anthara, la Nouvelle République a déployé ses premiers destroyers de nouvelle génération.
— Effectivement.
Rogriss entra quelques commandes dans son datapad et la baie d’observation devant eux se transforma, affichant une vue agrandie d’un des secteurs qu’ils avaient en visuel.
— Ils sont encore dans un périmètre protégé, escortés par douze cuirassés d’ancienne génération.
— Ceux de la flotte Katana ?
— Possible. Ou des unités des forces de défense de Rendili.
— Ce serait logique.
Carth examina les appareils qu’il avait sous les yeux. S’ils reprenaient la structure approximative des destroyers de l’Ancienne République puis de l’Empire, cette lame triangulaire si caractéristique surplombée par une tour de commandement, les nouveaux vaisseaux de classe-République arboraient un aspect bien plus organique. Ils ne présentaient pas d’angles coupants, mais des arrondis trahissant une inspiration d’origine mon calamari. Ils présentaient toutefois un armement saillant, capable sans doute de rivaliser avec celui des destroyers de classe-Impériale pourtant plus imposants.
— Blissex a toujours eu beaucoup de talent, commenta-t-il en lisant les données sur les vaisseaux rapportées par les Renseignements et les batteries de senseurs du Gatherer. Bien plus que sa fille.
Il eut un léger rire.
— Vous savez combien les Rebelles comptent d’erreurs de conception sur nos destroyers de classe-Impériale ? Cent soixante-quatorze mille ! Et ce n’est sans doute pas loin de la vérité. Lira Wessex a toujours eu de l’ambition, mais pas le talent qui allait avec. Alors que son père... ! La classe-Victoire était absolument révolutionnaire, et fiable, avec ça. J’ai eu la chance d’en commander un, l’Eddicus, pendant de nombreuses années. Un vaisseau magnifique.
Carth resta quelques instants immobile, contemplant le vaisseau qui semblait suspendu dans l’espace.
— Je veux que nous en arraisonnions un, ordonna-t-il finalement.
— En arraisonner un ? répéta Anthara, désarçonnée.
— Quand nous aurions gagné la bataille, précisa le Moff. Je ne veux pas qu'ils soient tous détruits. Il faut au moins que nous en capturions un exemplaire... Nos ingénieurs pourront peut-être s'en inspirer.
Au regard que lui jeta la jeune femme, Carth se demanda un bref instant si des cornes de dévaronien venaient de lui sortir du crâne.
— Faites-moi confiance, lui dit-il en masquant à grand peine un sourire. Nous gagnerons cette bataille.
Carth avait conscience qu'il manipulait son aide de camp, et cela lui faisait éprouver un léger sentiment de remords. Anthara pouvait légitimement croire qu'il avait perdu le sens des réalités ; après tout, elle avait été le témoin privilégié de son coup de folie lors de la bataille de la flotte Katana. Et il l'avait menacée avec une arme.
L'équipage devait avoir de sérieux doutes, lui aussi. Les rapports alarmistes sur les adversaires plus nombreux que prévus et la bonne résistance des forces de sécurité locales encombraient les fréquences depuis plusieurs jours. L'ambiance à bord du Gatherer était au mieux morose, au pire... catastrophiste. Un observateur extérieur aurait pu croire que la bataille était déjà perdue.
Mais ce n'était pas le cas. Pas encore.
Et, si tout se passait bien...
Mais j’ai encore une tâche à accomplir pour que ce soit le cas.
— Quels sont vos ordres, Excellence ? l'interrogea Rogriss.
- Nous arrivons face à la flotte de la Nouvelle République, n'est-ce-pas ?
- Elle sera dans notre axe d'ici une heure.
- Parfait. Allons lancer les manœuvres. Ce sera une belle bataille !

* *

*


Au terme des préparatifs, Carth se sentit obligé de réviser son opinion : la bataille ne s'annonçait pas belle, mais sublime.
La perspective du combat l'excitait. Elle l'exaltait, même. Il n'avait pas connu un pareil engouement depuis le jour glorieux où les Séparatistes avaient été chassés de Polcaphran.
Il était bien le seul ou presque, sur la passerelle du Gatherer, à marquer un quelconque enthousiasme. Les visages étaient inquiets, les traits tirés, et les hommes plutôt silencieux. Les ordres étaient donnés à voix basse, sans entrain. Tout espoir semblait s'être envolé de ces faces grises, à peine plus colorées que les uniformes couleur cendre qui habillaient tous les opérateurs.
Seul Teren Rogriss affichait une impassible tranquillité ; mais il était après tout le seul, avec Carth, à avoir connaissance de l'intégralité de l'opération.
Aussi est-ce d'une voix parfaitement égale et maîtrisée qu'il lança l'ordre attendu :
— Coupez l'alimentation des amarres magnétiques.
Une secousse ébranla à l'instant même le cuirassé, qui se désolidarisa des chantiers navals pour se positionner avec les autres vaisseaux déjà en formation : une vingtaine de destroyers et autant de plus petits vaisseaux, qui seraient bientôt rejoints par une dizaine d'autres appareils qui étaient jusque lors amarrés derrière le Gatherer.
— À toute la flotte, ici l'amiral Rogriss, annonça alors le commandant à son groupe de combat. Calculez une trajectoire vers le cœur de la formation rebelle. Lancez vos réacteurs dès que les derniers vaisseaux seront en position, à vitesse minimale.
Il échangea un rapide regard avec le Moff, qui hocha doucement la tête.
— Concentrez toute votre puissance sur les écrans déflecteurs de proue et les défenses laser rapprochées.
Carth aperçut du coin de l'œil les visages stupéfaits des opérateurs assis derrière leurs consoles, dans la fosse de l'équipage.
— Stoppez la progression dès que l'ennemi ouvrira le feu, acheva Rogriss.
À côté de lui, Anthara tentait de masquer sa nervosité, mais elle y parvenait mal. Elle tenta de chasser une mèche rebelle en la casant derrière son oreille droite. Carth se tourna vers la console des senseurs.
— Prévenez-nous dès que les Rebelles commenceront leur progression, ordonna-t-il au lieutenant qui occupait le poste.
— À vos ordres, répondit l'homme sans quitter son écran des yeux.
— Vous croyez que le piège va fonctionner ? demanda doucement l'amiral.
— Il suffit qu'ils avancent un tout petit peu, répondit Carth. Ils sont vraiment à la limite...
— Le piège a échoué, signala alors Anthara.
— Vraiment ?
— Nous n'avons capturé qu'un seul canon à hypervélocité - et ils en ont coupé l'alimentation, comme pour les autres.
— Ils se sont donc privés de l'ensemble de leurs défenses sol-espace...
— Mais leur flotte est plus imposante que la nôtre. Et vous ne pourrez pas la bombarder, comme vous l’aviez prévu. Ils savent qu’ils ne craignent rien de ce côté-là s’ils approchent.
— Ils comptent donc uniquement sur leur supériorité numérique. C'est une faiblesse.
Ils se jaugèrent du regard un bref instant : le vétéran s'amusait de l'ignorance de son aide de camp, qui jugeait son supérieur incapable d'évaluer correctement la situation.
— Excellence, annonça alors l'opérateur des senseurs, la flotte rebelle vient à notre rencontre.
— Parfait ! répondit Carth en se tournant vers lui. Sont-ils entrés dans l’ombre hypespatiale de Kuat ?
— Ils y sont presque... Ça y est, les premiers vaisseaux ont franchi la limite.
Le Moff hocha la tête, son cœur s'accélérant soudainement. Un léger vertige le prit. L'instant de vérité...
Il appuya discrètement sur le commutateur du petit comlink qu'il avait attaché, des jours plus tôt, autour de son bras, directement au contact de la peau, et attendit.
Trois secondes s'écoulèrent avant qu'il ne ressente la secousse qu'il attendait.
Gardant l'air impassible, il s'efforça de croiser le regard de Rogriss, qui distribuait de nouveaux ordres. Quand il y parvint, il hocha légèrement la tête.
Quelques instants plus tard, une nouvelle secousse parcourut la passerelle : le Gatherer venait de s'arrêter, tout comme le reste de la flotte, car les vaisseaux d'avant-garde de Beny'lya avaient lancé l'assaut.
Les batteries longue portée n'avaient pas une grande puissance, mais elles suffisaient pour faire perdre en précision aux multiples détecteurs des croiseurs. Les chasseurs rebelles pouvaient donc se faufiler bien mieux dans les rangs de la flotte impériale, pour infliger des dégâts sur les zones moins protégées par les écrans déflecteurs.
Mais Teren Rogriss était formé à ce genre de tactiques, et il savait comment y répondre.
— Déployez immédiatement les chasseurs. Qu'ils couvrent nos arrières !
En lançant tardivement les escadrons, il espérait limiter les pertes dans les rangs des pilotes. Les combats allaient se concentrer sur des zones d'arrière-garde, où les TIEs seraient les seuls à recevoir un soutien de la part des artilleurs. D'ordinaire, les Rebelles compensaient cette situation par l'équipement supérieur de leurs appareils.
Mais les chasseurs embarqués du Gatherer et de sa flotte faisaient jeu égal avec les X-Wings et B-Wings si dévastateurs de la Nouvelle République. Les Traqueurs TIE, conçus à l'imitation des premiers, disposaient de boucliers déflecteurs et de torpilles à protons capables de faire des ravages dans les rangs ennemis. Carth avait ordonné que toute la production de ces appareils soit réservée à sa flotte, en prévision de cette attaque. Après tout, n'était-ce pas lui qui avait obtenu ces plans du Grand Moff Kaine, qui se les était appropriés ?
Les Défenseurs TIE possédaient le même armement, mais jouaient dans la catégorie supérieure. Ces appareils redoutables laissaient derrière eux un sillage sanglant, décimant les pilotes rebelles les uns après les autres. Leur présence suffisait généralement à faire renoncer les assaillants. Ils étaient chers, mais Carth avait mobilisé toute la production de l’usine de Polcaphran en vue de cette bataille. Il n’avait laissé qu’une poignée d’appareils au Grand Amiral Thrawn, qui bénéficiait sur Bilbringi d’une situation moins périlleuse qu’ici, sur Kuat, où un véritable déséquilibre s’était installé.
— Et les bombardiers, Amiral ? l’interrogea l’officier coordinateur.
— Qu’ils restent en attente, ordonna Rogriss.
Puis il s’approcha du Moff et chuchota :
— Le moment serait idéal…
— Patience, répondit Carth sur le même ton.
Mais il sentait lui aussi l’excitation le gagner.
— Bombardier dans le secteur D-9 ! signala alors un opérateur.
L’amiral réagit aussitôt.
— Abattez-les sur le champ !
Mais Poldrei repéra une file d’explosions sur la coque du Gatherer.
— Ils ont déjà commencé leur assaut, signala-t-il. Il n’y a pourtant pas d’objectifs dans ce…
Il jura en comprenant l’objectif des ennemis.
— Teren, dit-il en se tournant vers celui-ci, ces bombardiers n’essaient pas de détruire un objectif en particulier, mais de faire céder nos boucliers de proue !
— Vous avez raison, confirma Rogriss avant de se tourner vers un lieutenant. Augmentez l’alimentation des boucliers de proue.
— Nous risquons de perdre nos lasers de défense rapprochée, rappela l’homme.
— Peu importe ! Si ces Y-Wings parviennent à faire tomber nos protections, les lasers de la flotte rebelle nous infligeront des dommages considérables.
— Les batteries légères ne peuvent pas les abattre ? s’inquiéta Anthara.
— Ils volent trop près, soupira l’amiral.
Carth aperçut une explosion plus vive que les précédentes, qui avait éclaté loin au-dessus de la coque du vaisseau.
— Je crois que les Traqueurs sont arrivés, indiqua-t-il au reste de l’équipage. Avec un peu de chance…
De nouvelles gerbes de flammes vinrent renforcer ses espoirs.
— Nos pilotes les abattent un à un, confirma l’officier coordinateur. Nous les massacrons !
— Beny’lya gaspille ses pilotes, grommela le Moff. Il ne pouvait pas croire que nous ne réagirions pas !
— Mais nous avons perdu trois Défenseurs, lui confia Rogriss en regardant son datapad. Privés du soutien des Traqueurs, ils se sont retrouvés en infériorité numérique.
— Il faut que…
Un cri vif de l’opérateur des senseurs l’interrompit alors.
— Amiral, Excellence, nous avons un problème ! cria l’homme d’une voix où suintait la peur.
— Que se passe-t-il, lieutenant ? l’interrogea Rogriss.
— Les senseurs longue portée détectent des vaisseaux lourds en approche. De multiples vaisseaux, Monsieur. Les Rebelles reçoivent de nouveaux renforts !
Cette fois, la consternation se fit clairement entendre sur le pont. Le désarroi se lisait clairement sur certains visages, le désespoir sur d’autre. Anthara ferma les yeux, son abattement visible sur ses traits. En bon officier, Teren Rogriss demeura impassible.
Mais Carth, lui, se fendit d’un mince sourire.



Voilà un chapitre que je voulais livrer depuis un sacré bout de temps. J'ai commencé l'écriture de la première partie alors que je travaillais à la fin de la Partie 2, au point que le Gatherer n'avait pas encore son nom actuel ! :D

Alfred M. a écrit:Je trouve sympa que tu fasses se rapprocher ainsi Thrawn et Pellaeon, ce qui est à la fois logique au vu de la façon dont il a été "buffé" par la suite (comme ont pu l'être Drayson ou Zsinj) et montre l'évolution de ton Thrawn, contrairement à l'original de Zahn qui méprise la plupart de ses subbordonés (sans parler des contrebandiers et Noghri).

Je n'ai pas le sentiment que Thrawn soit particulièrement méprisant... Il est cassant, ça, oui, mais à part cela... Après, j'ai effectivement été influencé par les écrits ultérieurs de Zahn pour le portrait que je fais du Grand Amiral. :cute:
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Messagepar Alfred M. » Mer 12 Fév 2020 - 20:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

A voir maintenant qui va se battre en infériorité numérique :transpire: . Jusqu'à la prochaine vague de renforts :paf: .

Jagen Eripsa a écrit:Je n'ai pas le sentiment que Thrawn soit particulièrement méprisant... Il est cassant, ça, oui, mais à part cela... Après, j'ai effectivement été influencé par les écrits ultérieurs de Zahn pour le portrait que je fais du Grand Amiral. :cute:


Je veux dire dans la façon ou il traite tout le monde sans penser à les ménager. Les Noghri principalement mais aussi Pellaeon quand il lui dit "Vous avez perdu à Endor parce que vous étiez nuls". Mais il a toujours tendance à se concentrer sur un truc qu'il considère décisif et négliger les trucs aléatoires, les petits échelons.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 13 Fév 2020 - 22:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci Alfred ! À présent, la suite... Et quelle suite ! Un chapitre imaginé de longue, très longue date, que je rêvais de sortir depuis longtemps... :cute:



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Chapitre 155

Quelques jours plus tôt.

Le masque de la folie était devenu une seconde peau pour Ardus Kaine.
Assis derrière son bureau, dans la suite qu’il occupait à bord du Reaper, le Grand Moff ruminait les événements survenus depuis Endor. Cela lui arrivait souvent, ces derniers temps. Il tentait de déceler, dans ses souvenirs, le moment précis où la situation lui avait échappé.
Tout avait pourtant si bien commencé…
Ardus Kaine se targuait d’être le seul Seigneur de Guerre ayant réussi à vraiment résister à la Nouvelle République. Deux termes qu’il se refusait à employer, d’ailleurs. L’Empire était le seul héritier légitime de l’Ancienne République, et lui, Ardus Kaine, demeurait un Grand Moff, le plus haut de tous les dignitaires ayant survécu à ces années troublées.
L’Ordre Nouveau n’est pas mort, songea-t-il. Seulement l’Empereur…
Mais la survie du régime était en péril, à présent. L’Alignement de Pentastar était en danger de mort, et, Ardus Kaine le savait, c’était probablement de sa faute.
Sa première erreur avait été de traiter avec un Jedi Noir. Il savait pourtant, pour avoir côtoyé Vador et l’Empereur, que les utilisateurs de la Force étaient à manier avec précaution. Mais il s’était quand même compromis avec ce Jerec, et l’avait laissé se retourner contre lui.
L’attaque lui avait laissé des séquelles, physiques et morales, bien difficiles à résorber.
Kaine avait parfois des problèmes de mémoire, il le savait, mais son intelligence était redevenue similaire à ce qu’elle était autrefois. Le flair qui lui avait permis d’accéder au rang de Grand Moff demeurait intact.
C’est ce qui l’avait incité à refuser l’alliance offerte par Carth Poldrei.
S’il avait feint la cordialité lors de son premier entretien avec le Moff, c’était pour endormir sa méfiance. Il savait de longue date que le Polcaphréen était un libéral, mais il avait reçu sa défense de Thrawn – ce non-humain de malheur, qui avait déshonoré le grade Grand Amiral – comme une véritable trahison de l’Ordre Nouveau.
Puis ses Services Secrets avaient découvert que la fille de Poldrei, Siveline, avait intégré l’Escadron Rogue. Ardus Kaine vénérait le souvenir de son propre père, et regrettait souvent de n’avoir pas eu d’enfants pour poursuivre sa lignée. Que penser d’un homme dont la progéniture s’était jointe à l’ennemi ?
Il avait préféré s’en tenir à son plan initial, et il ne le regrettait pas. Il savait que l’Alignement pouvait se renforcer d’ici à une éventuelle guerre… Et qu’il pouvait la remporter.
Mais c’était à condition qu’il corrige ses erreurs, et notamment la pire de toutes.
Vilim Disra.
L’homme était un serpent, et le Grand Moff l’avait compris dès leur première rencontre. Mais c’était aussi un administrateur talentueux, et Kaine avait accepté cet état de fait jusqu’à ce qu’il comprenne que son subordonné n’avait qu’un seul maître.
Lui-même.
C’était après l’incident Jerec, pendant sa convalescence forcée. Le Grand Moff avait été la cible de deux tentatives d’assassinat. La première, grossière, avait été facilement déjouée ; mais ses services de sécurité avaient tellement pris confiance en eux qu’ils avaient négligé les indices menant à un second complot, qui avait failli réussir. Plusieurs hommes de confiance étaient morts, ce jour-là, dont son aide de camp de l’époque.
Il avait fallu les remplacer – et c’était le Moff de Sartinaynian qui lui avait proposé du personnel.
Avec le temps, Kaine avait compris que la manœuvre était parfaitement préméditée. Disra avait parfaitement prévu son coup. Le nouvel infirmier personnel du Grand Moff (le précédant faisait opportunément partie des victimes de l’attaque) avait ajouté à son traitement initial des produits psychotropes et des sédatifs.
Affligé d’un état de plus en plus précaire, Ardus Kaine avait ordonné de nouvelles analyses – et découvert le pot aux roses. L’infirmier avait été promptement exécuté.
Mais aucune preuve ne remontait à Disra.
Le Moff avait ensuite agi avec toujours plus de discrétion. Il avait fallu à Ardus Kaine une grande ingéniosité pour déceler la trahison qui avait caractérisé tous ses aides de camp depuis lors. C’était comme un éternel recommencement : il recrutait un nouvel officier pour le servir et découvrait, quelques jours, semaines ou mois plus tard, que l’homme était en contact avec de mystérieux intermédiaires pour le surveiller ou agir contre ses intérêts.
Et aucune preuve ne remontait jamais jusqu’à Disra.
Sous l’Empire, il aurait pu intriguer auprès de l’Empereur pour obtenir l’exécution immédiate du Moff scélérat. Mais l’Alignement de Pentastar reposait sur un équilibre plus fragile. S’il agissait ainsi contre le plus puissant de ses subordonnés, ses partenaires risquaient de craindre pour leur vie et d’intriguer contre lui.
La toile d’intrigues tissées par Disra menaçait de faire s’écrouler l’édifice auquel le Grand Moff avait consacré tant d’énergie.
Et il avait parfois l’impression de ne rien pouvoir y faire.
Un signal sonore le tira de sa méditation maussade. On tentait de le joindre sur sa ligne holocom privée.
Il l’activa d’un geste impatient.
— Ici Kaine, j’écoute.
Une silhouette se matérialisa face à lui, et il eut un hoquet de surprise. L’homme était vêtu d’un uniforme blanc pimpant où étaient fièrement accrochés ses galons de Grand Amiral, il portait haut ses épaulettes dorées, mais ce n’était pas Thrawn.
Il connaissait ce visage, et cette voix.
Bonjour, Ardus, mon vieil ami.
— Octavian ! s’exclama le Grand Moff.
C’était bien le Grand Amiral Grant, celui que les Rebelles avaient longtemps cru être, à tort, le « dernier Grand Amiral ».
Vous êtes surpris de me voir ?
— Je croyais que vous étiez toujours sur Rathalay, entre les mains de nos ennemis, répondit Kaine, suspicieux.
C’est ce qu’ils pensent, en effet, répondit l’homme de son habituel ton guindé. Mais il faut croire que les non-humains peuvent avoir leur utilité, après tout. Surtout ce mercenaire clawdite grassement rémunéré pour prendre mon apparence et vivre dans mes quartiers privés…
— Vous êtes parvenu à vous enfuir ?
— Dans des circonstances que je garderai secrètes, si vous le voulez bien. Nous pourrons peut-être en discuter plus tard, autour d’un bon verre de vert d’Aldérande, s’il vous reste encore de ce Palais-Aldera de l’an 4.
Le Grand Moff saisit la référence : Grant lui avait offert, peu de temps avant sa défection, une caisse de ce grand cru extrêmement prisé des connaisseurs.
— Cela peut s’arranger, promit-il, si vous me fournissez quelques explications.
Sur mon retour, je présume.
— Vous n’avez pas été capturé ; vous vous êtes constitué prisonnier, avec votre vaisseau.
Le Grand Amiral ne se laissa pas démonter par l’accusation.
C’est exact.
— Et vous souhaitez revenir maintenant.
Je me suis rendu aux Rebelles parce que j’avais perdu tout espoir. Ironiquement, cette campagne lancée par Thrawn et Poldrei m’a rendu des raisons de croire à une possible victoire. Il existe une fenêtre de tir – mince, certes, mais néanmoins présente – qui nous permettrait de réaliser notre devoir envers l’Ordre Nouveau. Comme vous l’avez sans doute déjà compris, la guerre va s’intensifier et laisser les deux camps exsangues. Je pense qu’en conjuguant nos efforts, nous pourrions être en mesure d’attaquer au moment opportun. Mais il faudra faire attention, car vous êtes en grand danger.
— En danger ? répéta Kaine.
J’ai mes propres sources au sein de l’Empire. Poldrei se méfie de vous. Il n’a pas digéré son incapacité à vous rallier à sa cause, pas plus que le fait que vous ayez débauché son aide de camp. Il vous fait surveiller et guette lui aussi la moindre opportunité qui pourrait se présenter. J’ai des détails supplémentaires, des noms à vous donner, mais je ne veux vous les remettre qu’en mains propres. Je crains que nos ennemis ne parviennent à les intercepter sans cela.
— Vous pourriez me rejoindre sur Sartinaynian.
Pas tant que vous n’aurez purgé votre entourage. Sans cela, je serais mort dès mon arrivée. La seule solution, Ardus, c’est que nous rencontrions discrètement. Avez-vous des pilotes de confiance ?
— J’en ai un, confirma Kaine. Cela suffit pour ma navette.
Excellent. Retrouvons-nous demain à l’emplacement de notre première rencontre. J’ai un vaisseau et des agents fiables qui pourront nous aider à vous protéger.
— Je l’espère.
La silhouette du Grand Amiral le salua, puis l’homme disparut et le silence revint dans la suite. Puis le Grand Moff se leva d’un coup et frappa son bureau du plat de la main.
Encore des trahisons ! Encore des traîtres ! tempêta-t-il intérieurement. Cela n’en finira-t-il donc jamais ?
Fort heureusement, s’il disait vrai, Grant était en mesure de l’aider. Peut-être même pouvait-il démasquer Disra – qui, supposait Kaine, était une fois de plus l’instigateur de ce complot.
Il ne mit guère longtemps avant de se décider et de sortir son comlink.
— Garind, je veux que l’on prépare ma navette sur le champ, ordonna-t-il aussitôt. Prévenez seulement Paldr, nous partirons seuls.
Oui, Excellence, répondit aussitôt son aide de camp. Où dois-je vous contacter si des affaires urgentes surviennent ?
— Nulle part. C’est un voyage privé.
Même s’il ne lui faisait pas totalement confiance, il appréciait Garind. C’était un garçon droit, travailleur et intelligent, un parfait représentant de la Haute Culture Humaine que le Grand Moff tentait de perpétuer. Kaine espérait sincèrement qu’il ne figurait pas sur la liste de Grant.
Sinon… Eh bien, il le ferait exécuter, lui aussi.

* *
*
À des parsecs de là, debout dans son luxueux bureau, le Prince-Amiral autoproclamé Delak Krennel observait l’horizon de Daplona, la capitale de Ciutric, le cœur du royaume dont il s’était emparé près de cinq ans plus tôt.
C’était une belle prise, mais il n’était pas vraiment satisfait de la façon dont il l’avait acquise. Le meurtre de Sate Pestage – ce vieillard débilitant, ce traître prêt à livrer Coruscant aux Rebelles – n’avait rien eu de glorieux. Tenir tête à Ysanne Isard était plus à son honneur, mais la Directrice des Renseignements Impériaux n’avait en réalité jamais agi contre lui. Non, vraiment, il manquait à Delak Krennel un coup d’éclat pour asseoir sa légitimité.
Il aurait rêvé de s’emparer de nouveaux mondes grâce à ses seules capacités stratégiques, et aux destroyers qui répondaient à ses ordres, mais sa position était trop précaire pour qu’il s’engage dans une telle aventure.
Ses yeux bleus s’étrécirent et il serra son poing de métal. Cette impuissance le mettait hors de lui !
Il aurait pu choisir de s’allier aux autres Impériaux et de profiter des récentes évolutions de la situation pour consolider son territoire. Ç’aurait été un choix logique, celui que ses hommes attendaient de lui. Mais un problème l’en empêchait.
Un problème à la peau bleue et aux yeux rouges.
Un problème nommé Thrawn.
Thrawn. Il avait envie de cracher à chaque fois qu’il entendait ce nom. Il avait servi le « Grand Amiral » dans les Régions Inconnues, et cette expérience le dégoûtait encore. L’être avait du talent, c’était indéniable. Mais il était non-humain, et se reposait bien trop sur ses prétendues « œuvres » d’art. Un non-sens pour Krennel, qui ne s’intéressait qu’au métal et aux hommes pour mesurer les forces de l’ennemi.
Leur « différent » stratégique avait dégénéré, et Krennel avait menacé de détruire l’une des œuvres avec une vibrolame. Thrawn n’avait eu qu’un geste à faire pour que son garde du corps noghri, Rukh, réagisse aussitôt.
Le Prince-Amiral massa l’extrémité de son bras mutilé, à l’endroit où la chair rencontrait le métal. Oui, il avait payé bien cher cette leçon…
Mais les choses avaient plutôt bien tourné pour lui, et il avait tiré de cette altercation des leçons intéressantes. Il n’était plus cet homme impulsif ; à présent, il songeait aux situations à plus long terme.
C’était ce qui l’avait incité à soutenir officieusement Thrawn, alors que son cœur brûlait d’envie de serrer cette main de métal autour du cou du Grand Amiral.
Bien sûr, il s’était contenté d’envoyer le strict minimum au non-humain et à son comparse Moff, mais il pensait s’être attiré, sinon leurs bonnes grâces, une indulgence appréciable. Toutefois, sa position était une fois encore précaire ; si la campagne tournait en leur faveur, Thrawn et Poldrei seraient en position de force pour exiger l’annexion de l’Hégémonie de Ciutric par l’Empire. S’ils échouaient, la Nouvelle République aurait le champ libre pour nettoyer la Galaxie des seigneurs de guerre subsistants – lui compris.
Je dois trouver le moyen de renforcer mes défenses, songea-t-il. Je dois faire de l’Hégémonie un gâteau trop gros pour qu’on l’avale – même avec le plus grand des appétits.
La tâche n’était pas simple, mais il la pensait réalisable si la guerre entre l’Empire et la Nouvelle République se poursuivait ainsi pendant quelques années. Les deux protagonistes s’affaibliraient, pendant que lui, au contraire, ne ferait que se renforcer…
La porte de son bureau siffla et l’homme qu’il attendait entra.
— Eh bien, Vict ? demanda-t-il en se retournant.
Le capitaine Darron était le commandant du Direption, un des destroyers de l’Hégémonie, mais c’était surtout son ancien aide de camp. Quand Krennel avait exécuté le capitaine Rensen, l’ancien commandant du Direption, pour insubordination, il avait choisi d’y nommer cet homme de confiance.
— Les nouvelles sont bonnes, dit-il en montrant la bouteille qu’il apportait.
Du rubis de Maléa, lut Krennel avec plaisir. Il était particulièrement friand de ce vin de la couleur du sang.
Et des yeux de Thrawn… Il chassa vite cette pensée malheureuse de son esprit.
Sans succès, hélas.
— Les Rebelles sont en panique, expliqua-t-il. Apparemment, Rogriss et Poldrei ont attaqué Kuat, et Thrawn menace directement Coruscant. Ils sont en train de perdre en quelques mois ce qu’ils ont mis des années à conquérir !
— Et c’est pour cela que vous amenez une si bonne bouteille ? répondit Krennel, perplexe. Si ce que vous dites se confirme, c’est assez inquiétant pour nous. Je n’imaginais pas que l’Empire pourrait se reprendre si facilement. Avec quelques victoires, ils pourraient revoir les termes de notre accord…
— En fait, c’est pour fêter un heureux événement, expliqua le capitaine. La famille Darron comptera bientôt un nouveau petit humain !
Le Prince-Amiral sourit face à l’enthousiasme de son ex-second.
— C’est assurément une bonne nouvelle.
— La meilleure qui soit. Cet enfant pourra grandir au sein d’un monde où il ne sera pas confronté perpétuellement aux non-humains, grâce à votre politique. Cela mérite bien un bon verre, n’est-ce-pas ?
Krennel fit un geste pour l’inviter à s’asseoir.
— Alors prenons-en un.

* *
*
Gaen Drommel n’avait aucun monde à contempler, pourtant il observait également des tours et des canyons de métal. Un spectacle qu’il avait aimé dès le premier jour, dès l’instant où il avait pris le commandement du Guardian.
C’était un cuirassé stellaire, semblable à l’Executor et au Reaper, l’un des rares vaisseaux de cette classe encore en service dans la galaxie, et il faisait la fierté de son commandant.
Drommel était un homme grand, au visage sévère à peine adouci par une barbe en collier aussi noire que ses cheveux courts. Partisan de longue date de l’Ordre Nouveau, il avait eu l’intelligence de se placer dans le sillage d’une des figures les plus en vues de l’Empire : le Grand Moff Tarkin en personne.
Avec son mentor, il partageait une conception de la Galaxie et une foi totale dans cette politique de la peur à outrance qui était passée à la postérité sous le nom de Doctrine Tarkin. Cette proximité avait permis au jeune Drommel de monter un à un les échelons de la flotte, malgré un talent qui ne sortait guère de l’ordinaire.
Même l’explosion de l’Étoile Noire au-dessus de Yavin n’était pas parvenue à entraver sa progression. Du moins, pas autant que celle de l’Étoile de la Mort en orbite d’Endor, quelques années plus tard.
C’était trop tôt, voilà tout. Gaen avait alors déjà dépassé la cinquantaine, mais il avait encore quelques échelons à gravir pour transformer ce beau commandement qu’était le Guardian en un véritable levier de pouvoir, comme pouvait l’être le Reaper pour Kaine.
Moff, Grand Moff… C’étaient là des positions dont Drommel s’estimait tout à fait digne, pour peu qu’il s’en donne les moyens.
Quand l’Empereur était mort, il n’y avait plus eu qu’un seul moyen pour progresser dans la hiérarchie impériale : devenir le chef de son propre Empire. N’était-ce pas, après tout, ce qu’avait fait Kaine ?
Dès que la nouvelle avait été rendue publique, il était retourné sur son monde natal, Oplovis, et il s’était proclamé seigneur de guerre. C’était, peu ou prou, le même cheminement que celui qu’empruntait Kaine au même moment.
Mais Drommel avait alors échoué.
La bataille de Tantive V avait été une catastrophe. Il avait perdu ses trois destroyers de soutien et son bijou, le Guardian, avait subi de graves dommages. Si bien que, depuis plus de cinq ans, le cuirassé stellaire était au repos dans le système de Soullex, au fin fond de l’Espace Sauvage.
Mais, bientôt… se prit à espérer Drommel.
Il n’avait jamais cessé de croire qu’il regagnerait un jour le devant de la scène galactique. Mais les dégâts du Guardian étaient tels qu’il aurait été trop vulnérable lors de nouveaux affrontements. Si bien que le Seigneur de Guerre avait choisi la patience. Il n’avait pas eu vraiment le choix, d’ailleurs ; le vaisseau était arraisonné à des installations de fortune, ce qui limitait la vitesse de réparation.
Le principal problème, c’étaient les pièces détachées. Bon nombre d’éléments du vaisseau avaient été irrémédiablement endommagés, et ils devaient absolument être remplacés avant de reprendre le combat. Les achats se faisaient via le marché noir, au compte-goutte pour ne pas attirer l’attention d’ennemis potentiels.
Mais le second de Drommel, le colonel Niovi, avait déniché deux mois plus tôt une nouvelle source d’approvisionnement, beaucoup plus prolifique ; et le Guardian serait, d’ici quelques heures, prêt au départ.
Enfin.
L’amiral vit justement Niovi arriver sur la passerelle.
— Alors, quand serons-nous prêts, Gastos ? l’interrogea-t-il.
— Dans trois heures, tout au plus, répondit le colonel. Les dernières soudures sont en cours d’achèvement… Il faudra quelques tests, bien sûr, mais nous devrions pouvoir partir d’ici à la prochaine rotation.
— Formidable… murmura le Seigneur de Guerre.
Il embrassa une nouvelle fois du regard cette puissante coque qui se déployait devant lui. Le Guardian avait été trop longtemps sa prison ; il allait redevenir sa fierté… et le symbole de sa puissance.
— C’est une chance que vous ayez découvert ce stock de pièces…
— En fait, ce n’est pas un véritable stock, corrigea Niovi. Il se trouve qu’à ma dernière expédition, j’ai repris contact avec un ami officier. Il travaille dans l’intendance au sein de l’Alignement de Pentastar, mais il aspire à mieux… Je l’ai « convaincu » que si certaines pièces destinées au Reaper nous parvenaient, il pourrait finir gouverneur d’une planète entière.
— Ou même d’un système ! Je suis d’humeur généreuse, Gastos. Et d’humeur belliqueuse aussi.
Il serra le poing.
— Alors… Qui subira le premier mon courroux ? La Nouvelle République… ou l’Empire ?
Niovi sourit en sortant son arme.
— En fait, j’avais une autre idée.

* *
*
Ils étaient quatre. Quatre stormtroopers venus en pleine nuit extraire leurs deux prisonniers des suites qu’ils occupaient au Grand Horizon, l’hôtel le plus prisé d’Orinda – fermé à toute clientèle depuis quelques semaines.
Le trajet s’était fait dans un silence total. Sarcev Quest avait reconnu son condisciple Ars Dangor, mais ils n’avaient pas été autorisés à communiquer par le sergent de l’escouade. L’homme avait menacé de les molester s’ils se faisaient remarquer.
En temps normal, Quest aurait réduit le présomptueux sergent en un petit tas de chair et d’os, mais il en était à présent incapable.
Ces créatures – ces ysalamiris – le privaient de la Force depuis le coup d’État de Poldrei. Sans accès au Côté Obscur, Quest n’était plus qu’un homme, un simple humain, ne faisant pas le poids face à des soldats de choc surentraînés.
Quelle déchéance pour la Main de l’Empereur…
Les deux proches de Palpatine furent conduits à un hangar où attendait une navette de classe Sentinelle, avec deux pilotes en tenue de vol.
— Ils sont à vous, leur annonça le sergent.
— Faites-les monter à bord, demanda l’un des hommes vêtus de noir.
Le sous-officier grommela mais s’exécuta. Dangor et Quest furent promptement poussés sur la rampe du vaisseau pour gagner la soute, équipée comme un transport de troupe. On leur apposa au poignet gauche des bracelets magnétiques, et l’un des pilotes appuya sur un commutateur.
Des liens énergétiques s’allumèrent, retenant les anciens conseillers attachés à leurs chaises.
L’autre pilote gagna la cabine, tandis que les stormtroopers quittaient le vaisseau.
Un seul homme demeura en compagnie des prisonniers. En l’observant, Quest comprit pourquoi ; il avait aperçu la structure nutritive d’un ysalamir.
— Où nous emmenez-vous ? demanda Dangor en entendant le vaisseau allumer ses moteurs.
Le pilote avait un casque, mais Quest devina qu’il souriait.
— Vous savez ce qu’on dit : la destination compte moins que le voyage…
Il entra dans le poste de pilotage ; Dangor se tourna aussitôt vers son condisciple.
— Sarcev, qu’a-t-il voulu dire ?
Le Jedi Noir soupira.
— Si vous n’avez pas compris, je ne peux rien pour vous, Ars.
— J’ai peur d’avoir compris.
— La peur ne vous sauvera pas, grommela Quest.
Lui comptait sur sa colère, mais il ne pouvait pas en faire usage.
Le pilote arrogant revint quelques minutes après le décollage, une fois la navette passée en hyperespace. Il s’installa près de l’ysalamiri et attendit.
Sarcev Quest, en silence, méditait sur les options qui s’offraient à lui, sans succès malheureusement… Jusqu’à ce qu’une vieille sensation lui revienne enfin.
Il ouvrit les yeux, guettant l’ysalamir. Mais la créature avait disparu ; le pilote avait emmené sa cage vers la cabine, dont il avait ouvert la porte.
— Eh, Hal ! s’exclama-t-il. Tu crois qu’il faut nourrir cette chose ?
Le cerveau de Quest se mit à réfléchir à toute vitesse. Il ne devait pas rater son coup. Il aperçut un objet qui convenait à son dessein.
Le pistolaser du pilote, abandonné sur un siège.
Il se saisit télékinétiquement de l’arme, résista à l’idée séduisante d’abattre son geôlier et tourna plutôt le canon en direction de la maudite créature.
Le premier coup de blaster détruisit la cage, le second transperça le petit reptile gisant au sol. Son gardien hurlait de douleur ; le rayon d’énergie l’avait touché à la jambe.
Sarcev ressentit sa douleur avec un double plaisir : celui de voir ce pédant souffrir, et celui d’être désormais assuré de la mort de l’ysalamir.
Le Côté Obscur jaillissait à nouveau en lui, flot bouillonnant qui ne demandait qu’à être déchaîné.
Grâce à lui, il attrapa le commutateur toujours attaché à la ceinture de l’homme et désactiva les entraves. Dangor jaillit de son siège comme s’il craignait que les menottes se réactivent ; mais Quest ne l’imita pas, préférant plutôt détruire définitivement la télécommande.
Puis il se leva et marcha doucement en direction du pilote blessé.
L’homme se tourna difficilement vers lui.
— Pitié… gémit-il.
Le Jedi Noir se saisit de lui grâce à la Force, et lui ôta son casque en usant des mêmes moyens. Ce n’était qu’un gamin humain, un peu vantard, à qui on avait confié une mission trop lourde pour lui.
Autrefois, quand il était à l’Agricorps – et plus encore avant, lorsqu’il aspirait à devenir Jedi –, Sarcev Quest aurait pu éprouver de la pitié envers lui.
Mais le Côté Obscur retenu trop longtemps en lui réclamait son tribut.
Il leva le bras en maintenant son étreinte télékinétique, comme Vador avait l’habitude de le faire. Mais il n’allait pas accorder au garçon une simple gorge écrasée.
Non, ce n’était décidément pas assez.
Avec la Force, il exerça une forte pression sur tous ses organes internes. Avec délectation, Sarcev sentit l’intestin se percer, le foie se dégorger de toute sa bile, les poumons qui cherchaient à sortir de la cage thoracique…
Il a failli à sa tâche par manque de réflexion, se dit-il. Aussi décida-t-il de faire grossir son cerveau. Encore vivant malgré tous les tourments subis, le jeune homme sentit la pression grimper dans sa boîte crânienne, jusqu’à ce que ses yeux sortent de ses orbites.
Puis il expira finalement, accueillant la mort comme une délivrance.
Son meurtrier, haletant, domina le corps supplicié. Ars Dangor vint se placer à ses côtés.
— C’est répugnant, lâcha-t-il d’une voix hautaine.
Quest enjamba la dépouille pour gagner le cockpit. Le pilote restant avait enlevé son casque ; c’était un humain un peu plus âgé que l’autre, aux cheveux blonds et d’une pâleur extrême – sans doute due à ce qu’il venait d’entendre.
— Eh bien, Hal, lui glissa le Jedi Noir d’une voix où perçait une joie mauvaise, on dirait que vos ordres de mission viennent de changer.
L’homme déglutit.
— Dites-moi ce que vous deviez faire et qui vous l’a ordonné, intima Quest.
— C’est un agent des Renseignements Impériaux… Mais je ne connais pas son nom, je vous le promets ! glapit le dénommé Hal. Il a dit qu’on nous amènerait deux prisonniers et qu’il faudrait les balancer dans le vide stellaire une fois dans l’espace profond. Rien d’autre ! Nous ne savions pas…
— Assez !
Dangor profita d’un instant de silence pour les rejoindre.
— À tous les coups, c’est Poldrei qui a essayé de nous faire tuer, lui annonça Quest. Nous étions sans doute trop menaçants pour lui…
— Peut-être est-il temps de le devenir vraiment, répondit le Conseiller Impérial. Cette farce a assez duré. L’Empire doit redevenir ce qu’il aurait toujours dû être.
Les deux hommes échangèrent un regard équivoque. Ils savaient tous deux ce que cela signifiait.
Quest se pencha donc vers le pilote.
— Dites-moi, Hal, si vous voulez vivre…
— Oui, oui, bien sûr !
— Ne m’interrompez pas ! cria le Jedi Noir en frappant sa victime.
Hal se recroquevilla sur son siège.
— Vous allez nous conduire sur Byss, dans le Noyau Profond, reprit Quest. Cette fois, vous servirez vraiment l’Empire.

* *
*
Le Prince-Amiral trinqua avec son ancien aide-de-camp à un futur radieux, pour l’Hégémonie et pour eux. Puis ils savourèrent leur breuvage.
Le rubis de Maléa exhalait un parfum absolument exquis, comme toujours, mais dès qu’il avala la première gorgée, Krennel lui trouva un arrière-goût légèrement amer.
Un deuxième essai avec ce vin d’habitude sucré se révéla pire encore.
Quelque chose ne va pas, comprit-il.
Il sentit soudainement des bouffées de chaleur le gagner, alors que la température ambiante de la pièce, il l’aurait juré, n’avait pas bougé.
La panique le gagna. Il tenta de se lever, mais un vertige l’interrompit dans son geste et il fut obligé de mettre un genou à terre.
Toujours assis à table, Darron contemplait les poussières nobles en suspension dans son verre, sans prêter attention aux déboires de son vis-à-vis.
— Le vin… haleta Krennel.
Le capitaine du Direption le regarda enfin.
Et ses yeux ne montrèrent aucune surprise.
— Ne vous inquiétez pas pour moi, Delak, lâcha-t-il. J’avais évidemment pris l’antidote avant de venir.
Le choc laissa le Prince-Amiral interdit, incapable de comprendre ce qui se passait.
— Je crois même que j’en avalerai une autre dose pour pouvoir savourer cette bouteille jusqu’à la dernière goutte, ajouta Darron.
Alors, Krennel saisit enfin la trahison dont il était victime. Il aurait voulu pousser un cri de rage et étriper le félon, mais tout ce qui sortit de sa gorge fut un horrible gargouillement. Incapable de commander à ses muscles, il retomba en arrière.
Il était mort avant de toucher terre.

* *
*
La cape et l’uniforme noir décoré de motifs or du Seigneur de Guerre avaient été percés par le coup de blaster, de même que sa poitrine désormais fumante.
Le corps s’abattit sur la passerelle, sous le regard stupéfait des membres d’équipage.
Ils se tournèrent vers Gastos Niovi, le colonel qui venait de tuer leur maître.
— Pourquoi ? lâcha l’opérateur des senseurs.
— Parce que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, Jurgen, lui répondit Niovi. À cause de lui, nous avons passé cinq ans coupés du monde, loin de nos familles. Et tout ce qu’il voulait nous offrir, en remerciement, c’est la poursuite de cette existence de parias, le risque de mort en plus.
Le dénommé Jurgen baissa le regard. C’était un vieil homme, respecté sur la passerelle pour son expérience, mais qui aurait dû regagner son foyer des années plus tôt si la guerre ne l’avait pas retenu.
Il acquiesça en signe d’assentiment.
Désormais commandant de facto du Guardian, le colonel s’approcha de la baie d’observation. L’endroit où Gaen Drommel avait tant aimé se tenir…
Il activa l’intercom du vaisseau.
— Ici Gastos Niovi, annonça-t-il. Notre exil est terminé.

* *
*
Krennel et Drommel n’avaient pas été les seuls à connaître la trahison, la douleur et la mort.
Partout, au sein de la Galaxie, les Seigneurs de Guerre et les dissidents impériaux passaient du statut de prédateur à celui de proie. Seuls ceux qui étaient demeurés inaccessibles, à l’abri dans le Noyau Profond, se trouvèrent épargnés.
Des Moffs dissidents comme Bliss Shargael ou Anton Fargger furent mystérieusement abattus par des tireurs d’élite qui semblèrent s’évanouir dans la nature. Leurs successeurs proclamèrent aussitôt le retour de leurs mondes sous le giron de l’Empire.
Les officiers Iolan Gendarr et Arndall Lott périrent ensemble, alors qu’ils discutaient de leurs futures attaques, lorsque la salle de réunion où ils se trouvaient se décompressa subitement. Le Reliance, vaisseau de Gendarr, changea alors de cap.
Les pirates ne furent pas épargnés. Le capitaine Lon Donell, qui suscitait la terreur chez les marchants indépendants du secteur Weneen, fut abattu dans le dos par le chasseur de primes Dengar, alors qu’il se trouvait incognito sur un marché de Jussafet IV. Leonia Tavira, qui s’était proclamée amirale et avait dérobé l’Invidious à l’amiral Teradoc, fut exécutée sur la passerelle de son vaisseau par ses hommes, à qui l’on avait promis l’absolution pour leurs crimes… et une substantielle récompense, s’ils remplissaient un autre contrat avant de rendre le destroyer à ses véritables maîtres.
Les spoliateurs de l’Empire payaient enfin le prix de leurs ambitions.

* *
*
Le dernier à périr fut celui qui avait été le premier d’entre eux.
La navette personnelle d’Ardus Kaine émergea à l’endroit prévu, en orbite de Marquarra, l’un des mondes les plus isolés de l’Alignement de Pentastar.
C’était là, à l’extrémité du secteur Prefsbelt, que le Grand Moff avait rencontré pour la première fois Octavian Grant, quelques jours après la bataille d’Endor.
Il se souvenait assez bien du spectacle de ces deux silhouettes massives qu’étaient l’Oriflamme et le bien plus impressionnant Reaper. Deux ombres immenses s’étendant sur ce monde rural. Deux chefs renommés se concertant avant de s’unir.
La reddition de Grant à la Nouvelle République avait porté un sérieux coup au moral de Kaine. Il s’était persuadé, à un moment, que le Grand Amiral avait agi ainsi pour éviter d’attirer l’attention sur l’Alignement, pour apaiser un temps les Rebelles. Qu’il s’était sacrifié pour que l’Ordre Nouveau survive.
C’était faux, bien entendu – mais l’image était belle.
— Paldr, vous voyez un vaisseau ? demanda Kaine à son pilote personnel.
— Il n’y a rien sur les scanneurs, Monsieur…
Le Moff fronça les sourcils. Grant était du genre ponctuel.
— Attendez… reprit Paldr. Il y a bien un vaisseau, mais très petit. Et il fonce droit sur nous !
— Activez les boucliers ! réagit aussitôt le Grand Moff.
Mais le mystérieux appareil ne les attaqua pas pendant qu’il approchait. Il les dépassa en les frôlant et poursuivit sa route à plus grande vitesse que la navette de Kaine. Celui-ci s’étonna du design de l’engin. C’était un vaisseau très étrange, plus haut que large, avec une flopée de réacteurs.
— Je l’aurais cru hostile… murmura-t-il.
Il vit alors le vaisseau lâcher une sorte de débris dans son sillage. Un petit objet lumineux.
Qui explosa dans un assourdissant vacarme. L’onde de choc bleutée fondit en un instant sur la navette, pulvérisant le cockpit et tous ses occupants.

* *
*
Une sonnerie de comlink tira le jeune homme de ses pensées. Son cœur s’accéléra, devinant que c’était l’appel qu’il attendait.
— Garind, répondit-il en activant l’appareil. J’écoute.
C’est fait, dit simplement une voix rauque.
Ahris ferma les yeux, partagé entre le soulagement et la tristesse.
— Merci, Fett, souffla-t-il avant de raccrocher.
L’heure du paiement arriverait plus tard, comme Carth l’avait convenu avec le chasseur de primes en échange de ses services. Les priorités étaient ailleurs, à présent.
Il quitta sa cabine, ruminant ce qui venait de se produire. Avec les mois, il avait appris à respecter Ardus Kaine. Jadis, l’homme avait été un bon officier, un gestionnaire compétent, un visionnaire même. Ahris n’était pas d’accord avec lui sur tout, notamment les questions de spécisme, mais il était forcé de reconnaître à l’homme ses mérites.
C’était le seul Seigneur de Guerre à avoir réussi. Dans une galaxie déchirée par les conflits, les habitants de l’Alignement avaient connu une paix relative au cours des cinq dernières années.
Oui, Kaine n’avait plus toute sa tête… Et Ahris essayait de se consoler en se disant que l’Opération Renaissance avait au moins permis de mettre un terme à ses souffrances – en plus de débarrasser la galaxie d’une poignée d’opportunistes qui ne manqueraient pas à grand-monde.
Mais quelque chose le dérangeait, à propos de cette maladie du Grand Moff. Il soupçonnait qu’il y avait davantage qu’une simple sénilité. Son instinct le lui soufflait.
Arrivé à sa destination, il frappa à la porte devant lui. Quelques instants plus tard, le panneau s’écarta, révélant l’occupant de cette cabine, l’une des plus luxueuses du vaisseau.
— Il est mort, lâcha Ahris.
Vilim Disra hocha doucement la tête.
— Quelle perte tragique pour l’Alignement de Pentastar.
Son visage était resté tout à fait passif. Il sortit de sa suite et emmena Ahris avec lui vers la passerelle de commandement.
Pendant qu’ils marchaient, le Polcaphréen observa le Moff de Sartinaynian. Il affichait une tranquillité que le jeune homme trouva désagréable. Disra avait exprimé trop peu de scrupules lors de la mise en place du plan. D’après ce que lui en avait dit Jahan Cross, qui s’était chargé de recruter plusieurs officiers tels que Darron ou Niovi, tous avaient exprimé une certaine hésitation à l’idée de trahir leur supérieur.
Disra, lui, s’était prêté de bonne grâce à cette affaire. C’était lui qui avait apporté à Ahris les clés de décryptage permettant d’accéder aux fichiers personnels de Kaine – ses enregistrements personnels, notamment. Le jeune homme avait ainsi pu découvrir les liens d’amitié entre le Grand Moff et Octavian Grant à travers leur correspondance archivée. Un masque holographique et une bonne interprétation avaient fait le reste.
Les deux hommes entrèrent sur le pont. L’officier de quart vint les accueillir.
— Excellence, Colonel…
— Le Grand Moff Kaine est mort, annonça de but en blanc Disra.
Il poursuivit, sans se soucier des expressions choquées sur les visages des membres de l’équipage.
— Dès cet instant, le colonel Garind assumera le commandement du Reaper et de toute la flotte de l’Alignement.
— C’est inacceptable ! s’insurgea le capitaine. C’est un officier de terrain, il n’appartient pas à la Marine !
— C’est exact, répondit le Moff en se tournant vers Ahris. Mais je dispose de pouvoirs militaires me permettant de conférer certains grades aux hommes qui en sont dignes. Félicitations, amiral Garind.
Le Polcaphréen salua, sans exprimer la moindre joie à cette nomination.
— Des objections ? demanda Disra au capitaine.
L’homme baissa la tête.
— Aucune, Excellence.
— Disposez.
L’officier s’éloigna honteusement. Ahris le regarda partir.
— C’est à vous de jouer, à présent, dit-il à son allié de circonstance. Souvenez-vous : il faut garder le secret le plus longtemps possible sur ce qui vient de se produire.
— Comme le veut notre plan, confirma Disra.
— Êtes-vous sûr de parvenir à garder les Douze en laisse ?
Le Moff le regarda comme s’il venait de poser une question particulièrement stupide.
— Vous avez bien prévu de laisser la moitié de la flotte à ma disposition ?
— Bien entendu, confirma Ahris avec un certain malaise.
L’ambition à peine masquée de Disra le dérangeait. Il était extrêmement utile pour la mise en place de cette opération, mais Carth va devoir le tenir à l’œil, à présent…
— Alors, faites-moi confiance, Amiral : les négociations ne dureront pas.

* *
*
Rassembler la flotte de l’Alignement sans laisser la nouvelle de la mort de Kaine se répandre n’avait pas été simple, mais Ahris y était parvenu. Il avait aussi déplacé l’imposant groupe de combat à travers l’espace impérial puis néo-républicain sans être repéré, en choisissant des routes plus longues mais moins fréquentées, et en effectuant les sauts depuis les abords des différents systèmes-étapes.
Il était finalement arrivé aux abords du secteur de Kuat quelques heures avant le moment fatidique, pour y trouver un assemblement hétéroclite de vaisseaux déjà en attente dans cette portion de l’espace profond.
Il y avait des destroyers, bien sûr. Ils étaient issus de la flotte de l’Hégémonie de Ciutric, comme le Reckoning et le Direption, ou de propriétaires indépendants, comme le Reliance ou l’Invidious.
Ils étaient accompagnés d’un assemblage hétéroclite de vaisseaux : croiseurs Carracks, Strike, frégates Lancer et autres corvettes en tous genres.
Et il y avait le Guardian, qui aurait été le plus imposant vaisseau de la flotte s’il n’y avait eu face à lui le Reaper, bien mieux entretenu lors de son service au sein de l’Alignement.
C’était une flotte plus puissante encore que celle qui avait assailli Kuat quelques jours plus tôt, et que les Rebelles avaient pensé avoir surpassée.
Leur présomption allait causer leur perte.
Ahris garda son comlink en main, arpentant le pont avec nervosité jusqu’à ce que le signal lui parvienne enfin.
Lâchant un soupir de soulagement, il accusa réception aussitôt et distribua ses ordres à toute la flotte, qui plongea quelques instants plus tard dans l’hyperespace.
Lorsqu’elle en ressortit, une poignée de minutes plus tard, Kuat était en vue. Mais entre la surface de la planète et le Reaper, se dressaient successivement les chantiers navals, le Gatherer, son groupe… et la flotte rebelle, dont Ahris ne voyait à présent que les réacteurs.
Il sourit. Tout s’était passé comme prévu.
Il activa son comlink et positionna l’émetteur sur une fréquence ouverte.
— Ici l’amiral Garind, à l’attention des forces impériales. Puis-je vous prêter assistance ?


Bon, déjà, je suis quasiment certain que c'est le chapitre le plus long que j'aie publié depuis le début de cette histoire. Je vérifierai, mais comme il fait 18 pages sur mon Word, alors que je tourne d'ordinaire entre 4 et 10 pages, je suis quasiment certain d'avoir raison. :transpire:

Ensuite, j'aimerais savoir si quelqu'un décèlera l'inspiration cinématographique aux sources de la construction de ce chapitre... :cute:

Alfred M. a écrit:Je veux dire dans la façon ou il traite tout le monde sans penser à les ménager. Les Noghri principalement mais aussi Pellaeon quand il lui dit "Vous avez perdu à Endor parce que vous étiez nuls". Mais il a toujours tendance à se concentrer sur un truc qu'il considère décisif et négliger les trucs aléatoires, les petits échelons.

Je suis d'accord pour les Noghris, mais concernant Pellaeon je ne l'avais pas vu ainsi... Je percevais plutôt le capitaine, vu son âge, comme un "élève" apprenant de Thrawn - chose que j'ai essayé de retranscrire dans cette histoire. À l'issue de cette quatrième partie, ce parcours initiatique n'a plus tellement lieu d'être, puisque Thrawn a, lui aussi, appris de Pellaeon. :cute:
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Messagepar Alfred M. » Ven 14 Fév 2020 - 10:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Le Seigneur de Guerre Ennix Devian


Faudra completer ça ;) . Parce que c'est un de ceux cultivant le plus le secret. Pareil pour Tavira qui est passée sous le radar à ce moment là (t'avais pas le droit de la tuer :cry: :grrr: :P ).

Jagen Eripsa a écrit:Ensuite, j'aimerais savoir si quelqu'un décèlera l'inspiration cinématographique aux sources de la construction de ce chapitre... :cute:


Le Parrain :cute: . Ca donne un côté maffieu à Carth, quoiqu'avec Disra il va avoir fort à faire :transpire: .

Bon, on a à faire à un chapitre énorme en plein de points, peut-être même un peu trop :transpire: . J'attends de voir comment la NR va réagir mais aussi Thrawn... (vu qu'il n'est probablement aps au courrant de tout) et notre ami sur Byss :sournois: . On encaisse plein de chose, mais en fait on en veut encore :lol: .
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Messagepar L2-D2 » Ven 14 Fév 2020 - 17:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitres 154 et 155 lus !

Pour le 154, début de la bataille de Kuat, avec une marine Néo-Républicaine en position de force et malgré cela, Poldrei est tranquille. Il n'a pas peur, et sait que tout va bien se passer. Tu retranscris bien cette hésitation des officiers sous son commandement, la certitude du Moff et dès le Chapitre suivant, on comprend pourquoi...

Car dans ce Chapitre 155, c'est la Purge ! :shock: Poldrei a pris les devants, et a tout prévu ! On comprend mieux pourquoi il se sent si sûr de lui : il lui suffit de gagner du temps avant que les renforts n'arrivent. Et quels renforts ! Je ne m'y attendais pas, c'est vraiment super à la lecture ! Alors oui, ce Chapitre est long, peut-être un peu trop, mais c'est tellement bien écrit que franchement, cela fonctionne sans problèmes ! Et du coup, comme Alfred, je me demande comment va réagir Thrawn, mais aussi une certaine personne sur Byss, une certaine personne qui va retrouver deux de ses chiens de garde les plus fidèles... :sournois:

Punaise, quel talent dans l'écriture ! Je me suis visualisé les scènes sans problèmes, m'imaginant presque une musique en arrière-fond alors que j'assiste à cette purge, oui décidément, c'est le mot !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Dark GaGa » Ven 21 Fév 2020 - 9:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon...

je crois que je m'attaque à une montagne (150 et quelques chapitres...). Je viens de commencer les premiers chapitres, c'est pas ma période préférée, mais l'ambiance crépusculaire post-Endor au sein de l'Empire est très bien décrite.

Sacré projet. Pour l'instant, ça suit la trame de l'UEL que je connais mais si j'ai bien compris, ça doit partir en infinities.

Edit: bon, du coup, je me suis enquillée les 70 premiers chapitres au taf entre deux dossiers... :siffle: j'aime beaucoup, c'est mieux que l'original et ça me réconcilie avec la postlo UEL.
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 23 Fév 2020 - 22:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous ! Réponses plus bas. :jap:



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Chapitre 156

Même privé de la perception que lui procurait d'ordinaire la Force par le pouvoir des ysalamiris, Celric ressentait un certain malaise en s'enfonçant dans le repaire secret de l'Empereur.
Déjà, dans le refuge, la description qu'en avait fait Mara l'avait impressionné... Et inquiété. Le Mont Tantiss était déjà une installation secrète ; que pouvait-il y avoir de si précieux pour que Palpatine fasse construire un labyrinthe, dans les profondeurs de la montagne, afin de l'y enfermer ?
La jeune femme l'ignorait. Elle n'était jamais entrée dans ce secteur du Mont. Elle doutait d'ailleurs que quiconque l'ait fait, hormis l'Empereur - qui avait, selon ses dires, fait exécuter le concepteur des lieux afin d'en préserver le secret.
Les équipes du Grand Amiral Thrawn avaient verrouillé l'accès à cette partie du complexe lorsqu'elles l'avaient remis en service. Mais le petit groupe de téméraires avait découvert à son arrivée des scellés brisés, laissés au sol sans égards, qui confirmaient les informations récoltées par le groupe de Carson.
C'Baoth s'était bien aventuré dans le repaire secret.
Et ils s'y étaient enfoncés à sa suite.
L'ambiance, déjà lugubre dans les cavernes supérieures de Mont Tantiss, s'était encore assombrie une fois la porte descellée franchie. Les habituelles parois composites avaient laissé place à des reliefs de pierre aux motifs mystérieux qui semblaient suinter le désespoir.
— Tout cela me semble très familier, avait murmuré Luke Skywalker.
Le problème, c'était la conception des lieux qui venait s'ajouter à la condition du petit groupe déjà éprouvé. Il était particulièrement difficile de se déplacer dans ce dédale inextricable sans l'aide de la Force. Celric percevait à présent à quel point il était dépendant de ses nouveaux dons. Et ses camarades ne s'en tiraient guère mieux. Seule Mara sortait du lot, grâce à sa brillante formation d'assassin.
C'était donc elle qui avait pris la tête du petit groupe. Elle n'hésitait pas à leur intimer d'interrompre leur avance, à chaque fois qu'elle devait passer un peu plus de temps avant de déterminer le chemin à suivre.
Ils progressaient depuis une quinzaine de minutes quand elle leur fit signe de s'arrêter sur-le-champ.
— Regardez, leur ordonna-t-elle en désignant l'une des parois.
Celric lui obéit et distingua à travers la pénombre une forme sombre sur la pierre. Il se dit que les motifs avaient été peints, d'une façon grossière, irrégulière.
Puis il comprit que ce n'était pas de la peinture.
— Par les Os noirs de l'Empereur...jura-t-il, tétanisé par l'horreur.
Mara s'approcha avec répugnance pour examiner la dépouille écrasée, veillant à ne pas déclencher le piège qui avait été fatal au pauvre homme.
— Il n'a sans doute pas eu le temps de souffrir, leur dit-elle pour tenter de les rassurer.
Elle examina la zone avec attention et désigna une dalle qui avait été marquée.
— Ne marchez pas sur celle-ci, ça doit être le déclencheur du piège.
Celric la contourna bien soigneusement.
— Je sais à quoi ces murs me font penser, dit Luke en rejoignant Mara. Yavin IV... Le Grand Temple qui a servi de base à l'Alliance lors de l'assaut contre la première Étoile Noire.
La Main fronça les sourcils.
— L'Empereur m'a dit qu'il avait pensé cet endroit comme un sanctuaire, lui répondit-elle.
— Un sanctuaire Sith ?
— Je suppose...
Elle garda le silence quelques instants
— En fait, ça ne manquerait pas de sens, reprit-elle. J'ai entendu des rumeurs selon lesquelles Palpatine aurait presque été soulagé par la destruction de Tarkin et de son jouet, parce qu'il voulait préserver Yavin IV...
— Tu y crois ?
— Les Impériaux vous ont attaqués quelques semaines plus tard avec une flotte d'envergure, des milliers d'hommes... Mais ils n'ont pas bombardé ces temples. Pourquoi... ? J'imagine que la rumeur avait du vrai.
— Ce qui signifie que l'endroit où nous sommes est le sanctuaire Sith de l'Empereur.
— Je sais.
La jeune femme paraissait découragée.
— J'ai vu de mes propres yeux l'étendue des pouvoirs de Palpatine. Je tremble à l'idée que C'Baoth ait pu mettre la main sur un artefact qui renforcerait ses propres capacités...
— Tout va bien se passer, lui promit Luke.
La réponse sembla apaiser les peurs de la jeune femme, même si Celric savait – et elle aussi, sans doute – que c’était une promesse pieuse.
Le soldat écrasé n’était pas le seul corps laissé à l’abandon dans le labyrinthe. Maintenant qu’ils arpentaient le secteur piégé, ils pouvaient voir de nombreuses dépouilles de ces malheureux, laissés là en guide d’avertissement pour les suivants.
L’odeur âcre des tunnels était devenue insupportable. Luke connaissait bien une technique permettant de s’épargner ce spectacle olfactif, mais avec les ysalamiris…
Ils avançaient ainsi, précautionneusement, depuis quelques minutes quand Flynn leur signala une lueur.
— Regardez, dit-il en tendant le doigt en direction d’un point pâle perçant à peine l’obscurité.
— Ça pourrait être un autre piège, lâcha Piotr.
— Où quelque chose de très intéressant… murmura Luke. Venez.
Il les conduisit prudemment vers la source de lumière, qui les détournait de la voie principale.
Ils entrèrent finalement dans une pièce circulaire, sorte d’arène aux marches de pierre où émergeaient de multiples socles. Chacun de ceux-ci était garni d’étranges objets d’aspect cristallin, mais qui semblaient aussi faits de métal – et qui étaient la source de cette lueur qu’ils pouvaient voir de loin.
Celric vit que Luke s’était figé.
— Tu sais ce que c’est ? lui demanda-t-il. De quoi s’agit-il ?
— Ce sont des holocrons, souffla le Jedi. Des dizaines d’holocrons…
Il s’approcha d’un cube dont émanait une lueur bleutée, mais s’interrompit en voyant qu’elle diminuait.
— Les ysalamiris pourraient les endommager, devina-t-il. Ce sont des objets qui existent via la Force…
Il parcourut la salle du regard et s’attarda sur un holocron dodécaédrique parfaitement régulier, aux reflets bronze.
— Je suis presque certain qu’il s’agit du Grand Holocron, le plus vénérable de tous les trésors Jedi. Je recherche tous ces objets depuis des années… Et Palpatine les avait cachés ici.
— Si on survit, on pourra les sauver, lui promit Mara.
Elle fronça les sourcils.
— D’ailleurs, s’ils sont si précieux, pourquoi C’Baoth et ses sbires ne s’en sont-ils pas emparés ?
C’était une question à laquelle ils n’avaient pas de réponse. Ils se détournèrent de la salle aux trésors et reprirent leur progression, qui était singulièrement facilitée par les corps laissés aux emplacements des différents pièges. Pour autant, le chemin était compliqué, alternant entre les niveaux pour les désorienter autant que possible.
— Peut-être ne sont-ils pas encore arrivés au bout, suggéra Flynn pour détendre l’atmosphère.
Malheureusement, les autres étaient trop concentrés pour s’amuser de sa remarque.
Ils finirent par déboucher dans une bibliothèque plus vaste que la salle aux holocrons. Les quelques appliques aux murs constituaient le seul éclairage de la pièce ; les rayonnages n’émettaient aucune lumière, contrairement à ce à quoi Celric était habitué.
Il s’approcha de celui à sa droite et l’effleura du bout des doigts ; il reconnut, avec surprise, la sensation très reconnaissable, à la fois douce et froide, du cuir. Il se rendit compte que les meubles contenaient des rangées d’objets dissociés.
Sa curiosité en éveil, il en attrapa un, qui s’ôta très facilement. C’était une petite brique, très légère, dont trois côtés étaient couverts de cuir et trois autres d’une étrange texture, très souple. Il découvrit que l’objet pouvait s’ouvrir, et vit que des caractères étaient écrits à l’intérieur.
— Ça alors ! s’exclama-t-il. Ce sont des morceaux de flimsi assemblés !
— Ce n’est pas du flimsiplast, expliqua Gladys en s’approchant. C’est… c’est bien une bibliothèque, mais une bibliothèque très ancienne. Et ça, ce sont des livres.
— Des livres non dynamiques ? s’étonna Flynn. Sans connexion à l’Holonet ou synchronisation à une banque de données ?
— Des livres traditionnels, lui expliqua sa petite amie. Ceux qui ont été créés avant que toutes ces technologies ne soient inventées. J’en avais vu un, une fois, avec mes parents, en visitant un musée sur les Zhells. Ça m’avait marquée.
— Ça me rappelle quelque chose, intervint Luke. Au cours de mes recherches, je me souviens avoir lu que les Sith choisissaient parfois d’autres supports que les holocrons pour transmettre leur savoir. Des gravures, parfois… Ou d’autres écrits physiques.
— Ça cadrerait bien ici, reprit Gladys. Les livres les plus récents utilisaient du flimsiplast, et ceux d’avant du papier, mais là… C’est du parchemin. Des morceaux de peau finement travaillés, ajouta-t-elle face aux regards perplexes qu’elle rencontra. Un des premiers supports d’écriture.
— Effectivement, ça fait très Sith, commenta Mara. Bon… Tout ça ne nous dit pas où est C’Baoth.
Luke désigna le fond de la salle, où l’on distinguait une double-porte close.
— Par là…
Ils franchirent les quelques mètres restants et poussèrent les lourds battants pour découvrir une nouvelle salle.
Ses hauts murs de pierre sombre faisaient penser à une crypte, mais les dimensions de l’ensemble et les massifs piliers qui partaient jusqu’à des hauteurs invisibles cassaient un peu cette impression. L’éclairage était similaire à celui de la bibliothèque, et ne procurait que peu de visibilité.
On distinguait vaguement une silhouette humaine, se tenant au fond de la pièce, assise sur un trône.
Mais ce siège ne ressemblait pas à ceux, faits de métal et de velours, qui avaient été disposés dans les salles d'audience de Palpatine, sur Coruscant, dans son palais d'été de Naboo ou à bord de l'Étoile de la Mort. La structure était en pierre : du marbre noir, luisant même dans la pénombre. Celric ne pouvait pas apprécier tous les détails à cette distance, mais il devina que l'objet était trop précieux pour ne pas être finement travaillé. L'artiste qui l'avait créé avait sans doute ciselé d'élégants motifs sur les flancs et le dossier, mais son œuvre demeurait pour l'heure cachée.
Quant à l'homme qui occupait ce haut fauteuil... Il n'avait plus grand-chose à voir avec les autres humains. La tête penchée en avant, barbe et cheveux mêlés et plus hirsutes que jamais, Joruus C'Baoth semblait somnolent. Pourtant, il se redressa alors qu'ils approchaient de lui.
Luke attrapa son sabre et l'activa ; la lame émeraude jaillit aussitôt, pointée vers le sol, prête à se déployer.
— Ainsi, vous êtes revenu à moi.
Les mots avaient été prononcés d'une voix caverneuse, qui rencontra un certain écho dans cette salle taillée au cœur du Mont Tantiss. À présent, grâce à la lueur émise par l'arme de Skywalker, Celric pouvait voir le visage du Jedi Fou. Sur Jomark, C'Baoth était déjà apparu âgé ; mais à présent, de grands sillons creusaient les parties visibles de son visage. Ses yeux devenus jaunes brillaient d'un éclat mauvais, qui était sans doute moins dû à une éventuelle colère qu'à sa démence profonde.
— Vous avez besoin d'aide, Maître C'Baoth, constata Luke. Nous pouvons vous l'apporter.
— Vraiment...
Il se fendit d'un rictus dédaigneux.
— Vous prétendez être un Jedi, Luke Skywalker, mais vous vous associez avec les ennemis de la Force : ces Impériaux qui se tiennent à vos côtés. Vous pactisez avec les forces qui ont détruit notre Ordre jadis afin d'abattre le seul espoir qui lui reste - le dernier Maître des Jedi, Joruus C'Baoth.
— Bel hypocrisie, commenta Mara. Ce n'est pas vous qui avez passé un pacte avec les Impériaux en premier ?
Le Jedi Fou se tourna vers elle.
— Ah, Mara Jade... Je vous ai vu vous agenouiller devant moi.
— Dans vos rêves et mes cauchemars, vieil homme, répondit-elle du tac au tac.
Le visage de C’Baoth se durcit.
— Vous finirez par m’appeler « Maître », et à ce moment-là vous le ferez de votre plein gré. Quant à vous, séides de l’Empire, je n’ai rien à vous dire, ajouta-t-il en s’adressant à Celric et aux autres apprentis. Vous avez intrigué contre moi malgré l’enseignement que je vous ai prodigué. Vous connaîtrez le courroux de Joruus C’Baoth, dernier Maître des Jedi.
Le Polcaphréen ne savait pas s’il devait s’amuser ou s’inquiéter du discours ampoulé du clone fou, qui réinterprétait les événements à sa manière sans semble-t-il se soucier de la moindre cohérence.
— Tu veux toujours le sauver ? demanda-t-il à Luke.
— J’en ai pas trop envie, moi… marmonna Piotr.
— Je crois que c’est sans espoir, soupira Skywalker. Mais je devais essayer.
— Ce qui m’inquiète, ce sont les autres, intervint Mara. Les apprentis qui ont suivi C’Baoth. Où sont-ils ?
— Juste là.
Celric se retourna en reconnaissant la voix. Jovan Colmiss, jusque-là dissimulé derrière un pilier, s’avançait vers eux en compagnie des autres renégats Impériaux. Les deux jeunes hommes se jaugèrent du regard.
— Tu as choisi le camp des perdants, Tavill.
Le Polcaphréen ne se laissa pas impressionner. Ce qu’il voyait à cet instant sur le visage de son ancien ami le confortait dans son choix.
Vêtu entièrement de noir, Jovan semblait avoir pris dix ans en quelques semaines à peine. Ses cheveux étaient striés de gris et son visage livide était fendu de quelques ridules, tandis que ses cernes rendaient son regard bien plus sombre qu’autrefois. Des ravages similaires à ceux qui avaient frappé C’Baoth, comprit Celric.
— Je n’en suis pas si sûr, répondit-il. Tu vois, dans notre camp, on a Luke Skywalker – le gars qui a battu l’Empereur et Vador, deux Sith qui ont régné sur la galaxie. Personne ne peut rivaliser avec lui.
L’intéressé tenta de protester.
— Ce n’est pas…
— Je suis d’accord, répondit Colmiss. Personne ne peut rivaliser avec Luke Skywalker.
Mais il ne semblait pas inquiet pour autant ; un étrange sourire narquois était apparu sur son visage fatigué, rendu d’autant plus sinistre. Il leva la main et fit un geste.
Alors, une silhouette fendit les rangs. L’homme était le seul à être revêtu d’une cape de voyage, qui masquait ses traits. Il ne la retira qu’en arrivant à la hauteur de Jovan ; Celric eut aussitôt un mouvement de recul, avant de sentir son cœur manquer quelques battements sous le coup de la surprise.
C’est impossible…
Pourtant, il était certain que ses yeux ne le trompaient pas. Et, même sans la Force, il savait que ses amis étaient aussi sous le choc.
Le sourire de l’ex-colonel Colmiss s’élargit.
— Personne, sauf peut-être Luke Skywalker lui-même, dit-il en désignant le clone qui leur faisait face.


Dark GaGa a écrit:je crois que je m'attaque à une montagne (150 et quelques chapitres...). Je viens de commencer les premiers chapitres, c'est pas ma période préférée, mais l'ambiance crépusculaire post-Endor au sein de l'Empire est très bien décrite.

Merci ! :jap: Pour tout dire, ce n'était pas non plus ma période préférée, au tout début ; j'étais plutôt prélogiste. Mais j'ai fini par être véritablement séduit par la richesse foisonnante de ce que l'UE Legends nous proposait pour ce moment de l'histoire galactique. :cute:

Dark GaGa a écrit:Sacré projet. Pour l'instant, ça suit la trame de l'UEL que je connais mais si j'ai bien compris, ça doit partir en infinities.

Tout à fait. :jap:

Dark GaGa a écrit:Edit: bon, du coup, je me suis enquillée les 70 premiers chapitres au taf entre deux dossiers... :siffle: j'aime beaucoup, c'est mieux que l'original et ça me réconcilie avec la postlo UEL.

Merci ! Ravi que ça te plaise ! :D

L2-D2 a écrit:Pour le 154, début de la bataille de Kuat, avec une marine Néo-Républicaine en position de force et malgré cela, Poldrei est tranquille. Il n'a pas peur, et sait que tout va bien se passer. Tu retranscris bien cette hésitation des officiers sous son commandement, la certitude du Moff et dès le Chapitre suivant, on comprend pourquoi...

Car dans ce Chapitre 155, c'est la Purge ! :shock: Poldrei a pris les devants, et a tout prévu ! On comprend mieux pourquoi il se sent si sûr de lui : il lui suffit de gagner du temps avant que les renforts n'arrivent. Et quels renforts ! Je ne m'y attendais pas, c'est vraiment super à la lecture ! Alors oui, ce Chapitre est long, peut-être un peu trop, mais c'est tellement bien écrit que franchement, cela fonctionne sans problèmes ! Et du coup, comme Alfred, je me demande comment va réagir Thrawn, mais aussi une certaine personne sur Byss, une certaine personne qui va retrouver deux de ses chiens de garde les plus fidèles... :sournois:

Moi aussi, je me le demande... :whistle:

L2-D2 a écrit:Punaise, quel talent dans l'écriture ! Je me suis visualisé les scènes sans problèmes, m'imaginant presque une musique en arrière-fond alors que j'assiste à cette purge, oui décidément, c'est le mot !

Merci ! Pour la petite histoire, j'écris tout en écoutant de la musique... Ça peut être du rock, pop-rock voire metal, mais dans le cas présent j'étais plutôt sur des B.O. :cute:

Alfred M. a écrit:Faudra completer ça ;) . Parce que c'est un de ceux cultivant le plus le secret. Pareil pour Tavira qui est passée sous le radar à ce moment là (t'avais pas le droit de la tuer :cry: :grrr: :P ).

Je donnerai quelques détails par la suite... Puisque cette "Purge", comme la dénomme si bien L2, n'a pas fini d'avoir des conséquences. :cute:
Et pour Tavira, j'étais certain que t'allais réagir comme ça, mais je l'ai quand même fait. :D

Alfred M. a écrit:Le Parrain :cute: . Ca donne un côté maffieu à Carth, quoiqu'avec Disra il va avoir fort à faire :transpire: .

Bien vu. :jap:

Alfred M. a écrit:Bon, on a à faire à un chapitre énorme en plein de points, peut-être même un peu trop :transpire: . J'attends de voir comment la NR va réagir mais aussi Thrawn... (vu qu'il n'est probablement aps au courrant de tout) et notre ami sur Byss :sournois: . On encaisse plein de chose, mais en fait on en veut encore :lol: .

Oh, si, Thrawn est au courant... Il fait partie de la poignée d'initiés qui ont préparé ça avec ce cher Moff. :cute:


Quant au prochain chapitre, il arrivera plus rapidement que celui-ci, puisqu'il est déjà écrit. :D
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Messagepar L2-D2 » Lun 24 Fév 2020 - 14:42   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 156 lu !

Ah, mais tu es déchaîné en fait ! On sent vraiment qu'on est dans le climax de cette première partie et ce, dans toutes les intrigues ! :love:

J'ai beaucoup aimé l'explication au relatif manque de réponse de l'Empire suite à la destruction de l'Etoile Noire : Palpatine voulait "épargner" le sanctuaire Sith de Yavin IV ! Simple, mais il fallait y penser ! :oui:

Il s'est dégagé de l'exploration des tréfonds du Mont Tantiss un léger air de L'avènement de Skywalker et de la découverte d'Exegol, j'ai trouvé ça plutôt bien fait, mais je ne sais pas si c'était volontaire ou non... :transpire: Dans tous les cas, on s'y croirait !

Et cette fin ! :love:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Alfred M. » Lun 24 Fév 2020 - 16:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

L2-D2 a écrit:J'ai beaucoup aimé l'explication au relatif manque de réponse de l'Empire suite à la destruction de l'Etoile Noire : Palpatine voulait "épargner" le sanctuaire Sith de Yavin IV ! Simple, mais il fallait y penser ! :oui:


Ca aurait été peu efficace de toute façon, les temples de Yavin IV étant parmi les rares édifices capables (qui a dit magie Sith ? :lol: ) de resister à des bombardements stellaires.

Très interessant l'histoire des holocrons, surtout que j'imagine que t'as prévu d'utiliser un tel setup. Bon par contre Luuke... j'avais esperé d'autres, mais faut avouer que c'est assez logique et dur d'imaginer C'Boath choisir Mara ou des gens qu'il ne connait pas comme Lumiya, Kyle Katarn ou Kam Solusar (cf la duologie de Paul Kemp). Mais y avait moyen de partir encore plus loin, aucune raison que Palpy ait pas d'échentillon de sang d'anciens Jedi/Sith ou même d'Anakin, OK, interet limité, mais ça m'aurait bien fait trippé :transpire: .
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 24 Fév 2020 - 18:42   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci messieurs ! Sans plus attendre, la suite ! :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 157

— Des renforts ? s’emporta Derth en entendant ce que lui annonçait son second. Comment ça, des renforts ?
Le capitaine Dar’stin ne fit même pas semblant de masquer son énervement.
— Oui, des renforts ! répondit-il sur le même ton que son supérieur. Mais ce n’est pas ça, l’important !
— Bien sûr que si, Dar’stin !
Le général bouillait de rage. C’était son heure de gloire qu’on lui volait !
Tout était pourtant si bien parti : l’échec des Impériaux face aux canons à hypervélocité, l’attaque des chasseurs républicains pour perturber les défenses impériales… Tout, oui, tout avait réussi comme il l’entendait ! Il était à deux doigts de capturer Poldrei pour de bon, cette fois, d’apparaître vraiment comme le sauveur de la Nouvelle République… Du peuple bothan…
Et voilà qu’un grain de sable venait bousiller cet engrenage si bien huilé !
— À quoi cela sert-il de décrypter les transmissions ennemies si nous ne pouvons même pas apprendre que des vaisseaux arrivent ? tempêta-t-il furieusement.
— Mais je ne suis même pas sûr que les Impériaux aient été eux-mêmes informés ! répondit le capitaine sur le même ton.
— Quoi ?
— Il dit vrai, général, intervint alors un officier depuis la fosse bâbord.
Derth se tourna vers le jeune imprudent, qu’il reconnut aussitôt : c’était le jeune Kre’fey. Il se tenait aux côtés d’un lieutenant des communications.
— Nous captons beaucoup de messages surpris chez nos ennemis, expliqua-t-il. Il y en a même beaucoup trop pour que les interceptions tous… Mais ils ont un point commun : les officiers ne savent pas d’où cette flotte est sortie !
— La belle affaire ! grommela Beny’lya. Tout cela n’est encore qu’une embrouille montée par Poldrei ! Il nous refait le même coup que sur Polcaphran !
Sa remarque sembla agacer au plus haut point le capitaine.
— Encore une fois, là n’est pas le problème, Général ! Notre première préoccupation, pour le moment, c’est la taille de cette flotte ! Non seulement nous ne sommes plus en supériorité numérique, mais ils ont deux superdestroyers !
Derth se figea. Non, c’est impossible…
— L’Empire n’a qu’un seul cuirassé, répondit-il en désignant d’un coup de menton le Gatherer, qui leur faisait face, une soixantaine de kilomètres plus loin.
— Plus maintenant, semble-t-il.
C’en était trop pour le général, qui quitta son poste face à la baie d’observation. Il gagna l’arrière de la passerelle de commandement et apostropha l’opérateur d’un terminal.
— Vous ! Je veux un rapport des senseurs, tout de suite !
Le jeune bothan ne se fit pas prier ; il entra les commandes nécessaires et se poussa pour laisser le général observer ses écrans.
En voyant les images, Derth comprit que Dar’stin ne lui avait pas menti. Le groupe de combat qui fonçait sur eux, à une centaine de klicks de leur poupe, était indéniablement conséquent. Au milieu d’une foule de vaisseaux plus petits – mais dont la plupart étaient déjà des croiseurs ou des destroyers –, on remarquait deux navires bien plus imposants, de plus grande taille même que le Gatherer. Ils appartenaient indéniablement à la même classe que le tristement célèbre Executor que l’Empire avait perdu lors de la bataille d’Endor.
— C’est impossible… souffla le général. Les Impériaux n’ont plus de cuirassés stellaires ! Tous les rapports sont formels !
L’enseigne se pencha pour lire les données collectées.
— Le premier est identifié sous le nom de Guardian
Derth échangea un regard avec Dar’stin, qui les avait rejoints.
— Il avait disparu depuis la bataille de Tantive IV, je crois, indiqua le capitaine. Ou Tantive V, peut-être…
— Et le second ?
— C’est le Reaper, Général.
Beny’lya ressentit cela comme un nouveau choc.
— Alors l’Alignement de Pentastar est venu au secours de Poldrei…
Il se sentait perdre ses moyens. Ça… Tout cela… Ce n’était pas comme ça que ça devait se passer !
— Regroupez les vaisseaux ! ordonna-t-il à Dar’stin. Nous ne devons pas les laisser isoler nos forces ! Ensemble, nous avons une chance de tenir…
— Nous devons…
— Général, une transmission en provenance du Reaper, annonça-t-on alors depuis la fosse tribord. Doit-on l’accepter ?
— Envoyez-là à l’arrière de la passerelle, répondit Beny’lya en se dirigeant aussitôt vers l’écran en question.
Il sentait à cet instant un mince espoir poindre en lui. En préparation de l’invasion de l’Alignement de Pentastar, malheureusement avortée après la déroute de Polcaphran, il avait compilé plusieurs rapports sur Ardus Kaine. Il se sentait capable d’appuyer sur les points sensibles de la psychologie du Moff, surtout si – comme l’indiquaient certains rapports – il avait été psychologiquement fragilité au cours des dernières années. Peut-être pouvait-il l’effrayer et le forcer à rebrousser chemin.
Mais ses espoirs s’évanouirent quand il vit le visage qui s’affichait sur l’écran face à lui.
Général Beny’lya, je vous salue.
Ce n’était pas Ardus Kaine ; de cela, Derth était certain. L’homme en question était jeune, avec des cheveux clairs, un teint pâle et un regard de duracier. Mais ce qui frappa le Bothan, c’est que cet humain ne lui était pas inconnu ; il lui semblait familier.
Je suis le colonel Ahris Garind, commandant du Reaper et des forces de l’Alignement de Pentastar, poursuivit le nouveau venu.
— Garind… répéta doucement Derth. Garind…
La lumière se fit alors dans son esprit agité.
— Garind ! Vous êtes l’assistant de Poldrei ! Celui qui m’a répondu sur Polcaphran !
Le jeune homme se fendit d’un mince sourire.
Je suis honoré de constater que vous vous souvenez de moi, Général.
— Je me souviens surtout de votre humour déplacé, répondit Derth avec hargne. J’avais juré de vous le faire payer.
Je crains que ce ne soit pas pour aujourd’hui. Vous êtes en infériorité numérique. Les forces de la Nouvelle République sont puissantes, mais elles sont encerclées et elles seront détruites. L’honneur m’oblige de vous inviter à vous rendre, pour éviter un bain de sang inutile au résultat couru d’avance.
— L’honneur, dites-vous ? Vous croyez vraiment que je vais tomber dans ce piège ? Il n’y a pas d’honneur à se comporter en lâche !
Il y en a à sauver des vies.
— L’important n’est pas là, siffla Beny’lya. Le seul objectif d’un véritable guerrier, c’est de détruire ses ennemis, coûte que coûte. Et je jure, sur la tête de chaque membre de mon équipage, de chaque membre de ma flotte, que je vous détruirai, vous et votre Moff.
Il fit un signe de la main en direction de l’opérateur pour qu’il coupe la transmission. Sur la passerelle, un silence de mort régnait malgré le bruit diffus des machines et celui, atténué, des simulateurs qui permettaient de s’immerger dans l’ambiance de la bataille.
— Nous allons nous battre ! cracha Beny’lya en direction de ses bothans. Nous allons nous battre, et nous allons les vaincre ! Ou nous mourrons en essayant !
Il regagna à grands pas son poste près de la baie d’observation, sous les regards stupéfaits des officiers et enseignes, qui avaient tous stoppé leurs activités.
— Général, intervint Dar’stin en revenant à son niveau, nous avons une autre possibilité. En virant à bâbord, nous devrions parvenir à atteindre un point d’où nous pourrions sauter en hyperespace avec la plupart de nos vaiss…
Il n’eut pas le temps d’achever son explication : Beny’lya venait de se retourner et de le frapper violemment au visage. Le capitaine tomba sur la passerelle, évitant de justesse une chute au fond des fosses. Il était sonné, son museau en sang.
— Incapable ! rugit le général. C’est ça, votre conseil ? Fuir ? Encore une fois ? Laisser à Poldrei et à toute son engeance la satisfaction de m’avoir vaincu ? Plutôt crever !
Laissant Dar’stin se traîner sur le sol métallique, qu’il teintait en écarlate, Beny’lya se tourna vers l’espace. Le Gatherer n’était plus qu’à une cinquantaine de kilomètres de lui, à présent.
— À nous deux, chutta, jura-t-il entre ses crocs.



L2-D2 a écrit:Ah, mais tu es déchaîné en fait ! On sent vraiment qu'on est dans le climax de cette première partie et ce, dans toutes les intrigues ! :love:

Le dernier chapitre, c'est le 166, faut bien que je clôture toutes mes histoires :D

L2-D2 a écrit:J'ai beaucoup aimé l'explication au relatif manque de réponse de l'Empire suite à la destruction de l'Etoile Noire : Palpatine voulait "épargner" le sanctuaire Sith de Yavin IV ! Simple, mais il fallait y penser ! :oui:

C'est une hypothèse que j'avais lu je ne sais où, ça m'avait plu ^^

L2-D2 a écrit:Il s'est dégagé de l'exploration des tréfonds du Mont Tantiss un léger air de L'avènement de Skywalker et de la découverte d'Exegol, j'ai trouvé ça plutôt bien fait, mais je ne sais pas si c'était volontaire ou non... :transpire: Dans tous les cas, on s'y croirait !
Oui... Alors... On va éviter de parler des choses qui fâchent, d'accord ? :transpire:
(Plus sérieusement, ce labyrinthe a été évoqué pour la première fois dès le sourcebook de la trilogie Thrawn. Originellement, la scène devait se dérouler dans les niveaux supérieurs, mais ils avaient perdu de leur intérêt avec le retrait de la carte galactique et de nombreux autres éléments... Donc quand j'ai redécouvert ce labyrinthe au cours de mes recherches documentaires, j'ai décidé d'en faire le nouveau centre de l'intrigue C'Baoth.)

Alfred M. a écrit:Très interessant l'histoire des holocrons, surtout que j'imagine que t'as prévu d'utiliser un tel setup. Bon par contre Luuke... j'avais esperé d'autres, mais faut avouer que c'est assez logique et dur d'imaginer C'Boath choisir Mara ou des gens qu'il ne connait pas comme Lumiya, Kyle Katarn ou Kam Solusar (cf la duologie de Paul Kemp). Mais y avait moyen de partir encore plus loin, aucune raison que Palpy ait pas d'échentillon de sang d'anciens Jedi/Sith ou même d'Anakin, OK, interet limité, mais ça m'aurait bien fait trippé :transpire: .
La duologie de Kemp, ça fait partie des rares histoires auxquelles je pige quedalle, donc je ne me serais pas aventuré là-dedans :transpire: Je suis resté assez près du matériel d'origine quand même, afin de conserver une certaine cohérence. :cute:
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Messagepar Ve'ssshhh » Lun 24 Fév 2020 - 19:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'ai enfin rattrapé un retard de lecture conséquent.
Il faut dire que tu ne m'as pas aidé en sortant tous ces chapitres en rafale :grrr: :wink: !
Mais il est vrai que les évènement se précipitent et qu'une trop longue attente serait frustrante.

On se bat sur Bilbringi - ça je m'y attendais-, mais aussi autour de Kuat, avec une flotte surprise en prime: ça, c'est le double effet Poldrei!
L'affrontement va commencer sous ( et non dans) le mont Tantiss, et là je ne m'attendais pas à une telle équipe. Ni à ce labyrinthe Sith parsemé de pièges à la Indiana Jones.

Luuke est bien présent. Mara Jade va-t-elle pouvoir satisfaire à l'injonction de l'empereur ?
Les Ysalamiri de l'équipe vont-ils jouer un rôle ou le Jedi Fou a-t-il une parade?
Je suppose - j'espère- que nous le saurons bientôt...
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 24 Fév 2020 - 19:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci Ve'ssshhh ! :jap:

Ve'ssshhh a écrit:Il faut dire que tu ne m'as pas aidé en sortant tous ces chapitres en rafale :grrr: :wink: !

En toute franchise, j'ai vraiment hâte de finir... 5 ans et demi, ça fait vraiment long quand même. :D

Ve'ssshhh a écrit:Luuke est bien présent. Mara Jade va-t-elle pouvoir satisfaire à l'injonction de l'empereur ?
Les Ysalamiri de l'équipe vont-ils jouer un rôle ou le Jedi Fou a-t-il une parade?
Je suppose - j'espère- que nous le saurons bientôt...

D'ici quelques chapitres, oui... Et ce sera sans doute le plus difficile à écrire, parmi tous ceux qu'il me reste à rédiger :transpire:
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Messagepar Alfred M. » Lun 24 Fév 2020 - 20:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

En général dans SW, les officiers qui font n'importe quoi sont démis de leurs fonctions, souvent de manière expéditive. Qui vote pour Kre'fey amiral ? :lol:

En tout cas la tension monte de tous les côtés et je pense qu'il y a encore de nombreux et savoureux chapitres avant que ça ne commence à retomber :) .
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Messagepar L2-D2 » Mar 25 Fév 2020 - 18:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 157 lu !

Bon, ça y est, on a perd Beny'lya ! :transpire:

C'est encore une fois finement joué, finement écrit, et on continue dans la montée en tension du climax avec un Amiral Néo-Républicain prêt à tout pour abattre ses ennemis, même à sacrifier son vaisseau, son équipage et sa propre vie pour cela. pas sur cependant que le dit-équipage laisse les choses se dérouler ainsi...

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Dark GaGa » Lun 02 Mar 2020 - 16:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Ah y est, j'ai tout rattrapé :lol:

Je réitère, ça me réconcilie avec la postlogie Legends. Je retrouve bien la trame des romans, avec des améliorations, c'est à dire la synthèse de ce qui est sorti après (dont la prélo).
Ce qui me plait, c'est qu'on se détache du Big Three pour aborder un point de vue plus impérialo-centré. Leia n'apparait qu'en figurante, Solo idem, Luke un peu moins. l'aspect infinities avec Thrawn qui sauve son cul avec les Noghris me ravit. J'ai toujours détesté la mort de ce personnage dans le roman et je lui souhaite de survivre.

J'aime beaucoup les deux bothans, rancuniers, sournois et terriblement efficaces. Ils font d'excellents antagonistes ne autant pour les impériaux que pour la NR.

Poldrei et Pellaeon sont des impériaux comme j'aime voir, avec des valeurs et du plomb dans le crâne. Des grandes idées. J'aime beaucoup le poids très encombrant que fait penser le souvenir de l'Empereur sur leurs vies et leurs projets. Thrawn, de base est un bon personnage, là il est mieux exploité.

Je suis pas très fan de Celric et de Corran Horn, par contre. Donc je passe assez vite dessus.

En tout cas, très beau projet, très ambitieux dans la durée et la synthèse. C'est très bien écrit, c'est prenant. J'ai hâte de voir ce que ça va donner.
Si le nombre de chapitre m'avait fait reculer, je regrette maintenant qu'il y en ait pas assez. :D
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Messagepar Dark Palgueïss » Mer 11 Mar 2020 - 11:22   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Ca y est j'ai rattrapé mon retard !

Sacrés chapitres, beaucoup d'événements et de rebondissement. J'ai l'impression qu'entre la bataille de Kuat et le piège de Thrawn on se dirige vers une large victoire de l'Empire :sournois:

C'est peut être finalement Palpatine qui posera le plus de problème :sournois:

D'ailleurs j'ai bien cru que c'était lui qui était derrière l'assassinat des seigneurs de guerre, j'ai eu une grosse surprise en voyant que c'était Carth :D

Par contre, ma mémoire m'a encore joué des tours. Carth a un Super Star Destroyer ? J'avais oublié, moi j'en étais resté au Bellator qu'il avait à la bataille de la Flotte Katana. Depuis quand il a un Executor ?

Et Derth envisageait un duel avec ça ? :transpire:

D'ailleurs en parlant de lui, ça sent bon la mutinerie :sournois:
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Messagepar Alfred M. » Mer 11 Mar 2020 - 12:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Dark Palgueïss a écrit:Par contre, ma mémoire m'a encore joué des tours. Carth a un Super Star Destroyer ? J'avais oublié, moi j'en étais resté au Bellator qu'il avait à la bataille de la Flotte Katana. Depuis quand il a un Executor ?


Le Bellator est un super destroyer, mais un petit... le plus petit connu à ce jour. Juste 7,2 km de long :lol: .
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Messagepar Dark Palgueïss » Dim 15 Mar 2020 - 10:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Alfred M. a écrit:
Dark Palgueïss a écrit:Par contre, ma mémoire m'a encore joué des tours. Carth a un Super Star Destroyer ? J'avais oublié, moi j'en étais resté au Bellator qu'il avait à la bataille de la Flotte Katana. Depuis quand il a un Executor ?


Le Bellator est un super destroyer, mais un petit... le plus petit connu à ce jour. Juste 7,2 km de long :lol: .


Aaaah d'accord. Pour moi "super destroyer" = Executor.

Mais je connais le Bellator, je joue à Thrawn's revenge :sournois:


Sinon pour ce qui est des derniers chapitres, j'ai bien aimé le passage sur le temple Sith et l'explication/théorie de Mara Jade qui dit que si l'Empire n'a pas bombardé Yavin IV, c'est pour épargner le temple qui s'y trouvait.

C'est une explication (inventée par toi ?) qui est bienvenue, car si je me trompe pas, c'était une petite faille scénaristique de l'UEL : Vador ne bombarde pas Yavin alors qu'il pourrait, sans raison vraiment valable (de mémoire en tout cas). En plus il me semble que l'UE mettait ça sur le compte d'un Vador un peu bête, ou en tout cas mauvais stratège, ce qui m'a jamais plu, vu que j'ai toujours cru que justement c'était un bon tacticien. :pfff:

Bref en tout cas, bon dialogue :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 17 Mar 2020 - 22:58   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à toute et à tous ! :D Navré pour le délai, mais les semaines passées ont été très chargées... Et celles à venir s'annoncent aussi compliquées. :transpire:

Je répondrai à tous vos messages plus bas, mais pour l'heure place au récit ! :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 158

Ancien commando, Grodin Tierce n’avait rien d’un nain. Pourtant, en cet instant, il se sentait vraiment minuscule.
Il était déjà entré dans la chambre de clonage, à l’époque où il était affecté au Mont Tantiss, mais c’était la première fois qu’il l’observait avec ce regard : celui d’un soldat faisant face à une forteresse qu’il doit prendre d’assaut.
La gigantesque caverne faisait plus d’une centaine de mètres de hauteur et la moitié de largeur. Au centre se trouvait une immense tour, vraisemblablement l’alimentation. Les parois minérales étaient masquées par des enfilades de cylindres de clonage, qui ne s’interrompaient qu’à de rares endroits pour laisser accès à la dizaine de portes desservant la chambre.
Et chacune de ces cuves contenait un homme.
Grodin s’était approché de l’une d’elles pour observer l’occupant inerte. Il avait vu un adolescent, un humain d’environ quinze-seize ans, dont le bas du tronc était enserré dans un support blanc qui devait contrôler son alimentation et sa croissance. Le garçon semblait dormir, apaisé.
— À ton avis, c’est un clone de qui ? demanda-t-il à Daiven.
Il se tourna vers son ami et aperçut le malaise qu’il éprouvait face à ce spectacle. Il est venu au monde dans un cylindre tel que celui-ci, se souvint Grodin. Remettre les pieds ici ne doit pas être simple.
Quant aux autres membres du commando, ils étaient réellement nés ici. C’est sans doute pour moi que cette mission est le moins difficile, comprit l’ex-Garde avec une pointe de découragement.
Daiven lui donna néanmoins une réponse.
— Il est jeune, mais je dirais que c’est un clone de Narghom. J’imagine que C’Baoth préfère se fier à un unique modèle, celui qu’il connaît le mieux.
Grodin acquiesça ; l’explication était tout à fait logique.
— Ne les laissons pas s’éveiller, alors.
Les hommes en gestation dans ces cuves étaient peut-être innocents, mais le général soupçonnait le Jedi Fou de façonner leurs esprits avant même qu’ils ne s’éveillent. Il ne voulait prendre aucun risque.
— Il faut que nous coupions l’arrivée d’air, expliqua Daiven. Normalement, dans leur état, ils ne devraient pas réagir… Mais je ne peux pas te le certifier. Et même en agissant ainsi, il nous restera le problème des cuves elles-mêmes – il faut les détruire pour que C’Baoth ne puisse pas s’en servir, au cas où nos amis Jedi perdraient la partie.
C’était effectivement le plan qu’ils avaient mis au point, ensemble, mais Grodin hésitait encore à l’appliquer. Le Mont Tantiss, il le savait, était la clé de voûte des plans de conquête du Grand Amiral Thrawn. Le détruire risquerait de sérieusement entraver l’essor impérial.
D’un côté, la trahison envers l’Empire, de l’autre, celle de mes compagnons d’armes.
Il détestait faire face à ce genre de dilemme.
Mais il devait admettre qu’ils tenaient une occasion unique pour déloger C’Baoth du Mont. S’ils échouaient cette fois, il pourrait devenir bien plus difficile d’atteindre le Jedi Fou, et les installations en général. Ils ne devaient pas négliger l’opportunité qui s’offrait à eux – quand bien même elle sonnerait la fin de la reconquête qui venait tout juste de débuter.
Il préféra écarter ces pensées inquiétantes de son esprit pour se concentrer sur des aspects plus pratiques ; c’était ce qui lui réussissait le mieux.
— Tu as une idée de la marche à suivre ? demanda-t-il à son ami. Parce que je doute d’avoir suffisamment d’explosifs pour « neutraliser » toute cette installation.
Daiven fronça les sourcils.
— Tu n’avais pas prévu le coup ?
— J’ai des charges au baradium, expliqua Grodin, mais en nombre assez réduit.
Il fit un geste en direction de la tour centrale.
— Pas assez pour détruire ça.
— Qui sait, avec une réaction en chaîne…
— On ne va pas miser là-dessus, quand même !
— Et pourquoi pas ? Ça a bien réussi aux Rebelles.
— Oui, bon, d’accord, grommela l’ex-Garde. Mais je ne veux pas miser seulement là-dessus.
— Général ? l’interpella alors une voix dans son dos.
Il se retourna et découvrit l’un des hommes de son petit groupe, tenant en plus de son arme un datapad. Il portait une armure intégrale, si bien que son visage était invisible, mais il était un peu plus petit que Grodin. Il ne s’agit pas de mon clone, se dit-il avec un vague soulagement.
— Qu’y a-t-il, soldat ?
— Conformément à vos ordres, nous avons investi le centre de commandement. Nous n’avons rencontré aucune résistance.
Le général fronça les sourcils.
— Ils n’avaient personne là non plus ?
Daiven s’avança.
— Nous savions qu’ils avaient envoyé des hommes dans le laboratoire secret de l’Empereur… Mais pas tout, quand même !
— Nous les avons trouvés, Colonel, lui répondit le soldat. Ils sont dans les casernements.
Il lui tendit le datapad.
— Voyez plutôt…
Grodin se pencha légèrement pour observer l’écran. Les images semblaient provenir d’un système de surveillance. La vidéo avait été prise dans un réfectoire, et il sembla de prime abord à Grodin qu’elle n’avait rien de particulier… Jusqu’à ce qu’il regarde dans le détail.
Les soldats qui s’animaient sous ses yeux ressemblaient à des droïdes mal réglés. Ils tendaient leurs assiettes pour que les automates les remplissent, mais ils ne les positionnaient pas au bon endroit, de fait que la moitié du contenu finissait sur le sol… Sans que ça les dérange le moins du monde. Ils répétaient tous à l’identique ces gestes maladroits, et présentaient cette même démarche amorphe, ces visages inexpressifs.
— Le reste de ce que nous avons récupéré est du même acabit, expliqua le soldat d’une voix où perçait l’indignation – malgré son statut de clone, il avait déjà commencé à se forger un caractère. Des corps sans vie sont laissés sur le sol sans que personne n’y prête attention.
Le général acquiesça pensivement. Cette passivité de la garnison leur facilitait le travail, mais, à y réfléchir, cela pesait bien peu face à ce qu’il éprouvait en voyant ce comportement.
« Terreur » semblait être encore trop faible pour décrire les sensations qu’il ressentait à cet instant. Pourtant, il avait vu plus que son lot d’horreurs et de combats, et se considérait comme un homme endurci. Mais cette privation totale d’intelligence… Cette destruction méthodique de tout ce qui faisait de ces hommes, certes clonés, mais hommes quand même, des êtres pensants… Tout cela avait de quoi donner des sueurs froides au plus téméraire des braves.
S’il éprouvait les mêmes sentiments, Daiven le cachait très bien. Son regard s’était durci en observant l’atroce vidéo, et sa voix était résolue lorsqu’il s’adressa à son ami :
— Tu sais à quoi ça me fait penser ? Les droïdes de combat, les vieux modèles séparatistes. Même si je suis né après la Guerre des Clones, j’en ai affronté quelques exemplaires récupérés par des pirates ou des seigneurs de guerre locaux avant mon transfert chez les Stormcommandos. Souvent, les modèles dont ils disposaient étaient issus de vieux stocks, et ils les reliaient à des ordinateurs plus vieux encore. Je me souviens en particulier d’un Kaffranéen très ambitieux qui en avait récupéré plusieurs milliers mais ne disposait que d’un seul terminal… La machine était incapable de diriger autant d’éléments indépendants. Ça a été l’un des combats les plus simples de ma vie ! Les droïdes avaient au moins quinze secondes de retard sur chacune de nos actions, elles s’abattaient parfois entre elles et étaient incapables de nous infliger le moindre dommage. Je n’ai pas perdu le moindre soldat ce jour-là.
Ses narines frémirent d’indignation.
— C’Baoth a fait de ces hommes des droïdes de combat à ses ordres. Il leur a retiré toute forme de libre-arbitre, toute autonomie en violant l’intimité et l’intégrité de leur esprit. Mais il a surestimé ses propres capacités. Il est incapable de leur assurer une vie normale, incapable de les faire vivre comme de véritables humains.
Ce diagnostic interpella Grodin.
— Si tu dis vrai, cela signifie que nous avons grandement surestimé la menace qu’il représente, déclara-t-il.
La remarque lui valut un regard perplexe.
— Ce que nous voyons là ne te semble pas suffisamment dangereux ?
— Moins qu’un Jedi fou capable de contrôler des armées entières à des années-lumière de distance. C’est l’hypothèse que nous retenions jusqu’à présent…
Il embrassa du regard le centre de clonage, songeant à toutes les possibilités qu’il offrait.
— C’Baoth pourrait bien produire cent mille clones entre ces murs, il serait incapable de les soumettre tous. Il ne peut vraiment « piloter » qu’un homme, voire un petit groupe d’êtres identiques. C’est effrayant, certes, mais ça signifie aussi que le complexe peut être repris.
— Tu plaisantes, j’espère… souffla Daiven.
— Tu sais comme moi ce que ces installations représentent pour l’effort de guerre impérial. Pourquoi irions-nous les détruire alors que notre adversaire est incapable de les utiliser ?
— Il n’a pas forcément besoin de la Force pour endoctriner des jeunes clones. Tu…
Il hésita, ferma un instant les yeux puis reprit, d’une voix fatidique :
— Tu ne peux pas comprendre ce que ressent un clone qui vient de naître adulte.
Grodin soutint quelques secondes le regard de son ami.
— C’est vrai, admit-il finalement avec plus de douceur qu’il ne s’y attendait. Explique-moi.
— Tes premiers pas, tu les fais en sortant de la cuve, avec un corps d’homme déjà développé alors qu’il n’a pas encore servi. Ce que tu sais, les instincts, les connaissances… Tout cela vient d’une instruction rapide que tu as ingéré sans en avoir conscience lors de ton développement. Comme un droïde qu’on aurait programmé. Quand je suis né, j’étais prêt à croire tout ce qu’on me disait : que le Centre Impérial est couvert de jardins, que le feu gèle ou que Palpatine, en plus d’être le champion de la liberté, correspond aux standards de la beauté galactique.
Voyant que son ami tressaillait, il ajouta :
— Tu vois… Toi aussi, tu as été soumis à un conditionnement, différent certes, parce que tu étais déjà adulte, mais qui a laissé des traces dans ton esprit. C’Baoth n’a pas besoin d’être un Jedi pour détruire l’esprit de jeunes clones. Nous ne pouvons pas laisser ce centre entre ses mains.
La démonstration était convaincante, Grodin devait en convenir. Mais il continuait de redouter la réaction qui pourrait être celle des autres Impériaux, et du Grand Amiral Thrawn en particulier, en apprenant que le centre de clonage avait explosé.
Il n’avait pas le choix, pourtant : même s’il restait un espoir que la situation s’arrange, que les Jedi parviennent à neutraliser C’Baoth, il lui fallait se préparer pour le cas contraire.
Il se tourna vers le soldat qui avait observé l’échange sans intervenir, mais certainement pas sans écouter.
— Puisque nos adversaires ne défendent pas la place, autant déployer les grands moyens. Investissez l’armurerie et ramenez-moi tous les explosifs que vous pourrez trouver !



Il m'a fallu pas mal de temps pour rédiger ce chapitre, qui a été une fois encore largement modifié dans sa trame. Il devait y avoir de l'action, j'ai préféré de la réflexion. :D

Alfred M. a écrit:En général dans SW, les officiers qui font n'importe quoi sont démis de leurs fonctions, souvent de manière expéditive. Qui vote pour Kre'fey amiral ? :lol:


Il est encore trop jeune. :whistle:

Alfred M. a écrit:En tout cas la tension monte de tous les côtés et je pense qu'il y a encore de nombreux et savoureux chapitres avant que ça ne commence à retomber :) .


Pas tant que ça ! Mon planning va jusqu'au chapitre 166... Et ce premier tome sera fini ! :D

L2-D2 a écrit:C'est encore une fois finement joué, finement écrit, et on continue dans la montée en tension du climax avec un Amiral Néo-Républicain prêt à tout pour abattre ses ennemis, même à sacrifier son vaisseau, son équipage et sa propre vie pour cela. pas sur cependant que le dit-équipage laisse les choses se dérouler ainsi...

:siffle:

Dark GaGa a écrit:Je réitère, ça me réconcilie avec la postlogie Legends. Je retrouve bien la trame des romans, avec des améliorations, c'est à dire la synthèse de ce qui est sorti après (dont la prélo).

Merci GaGa ! Je suis ravi que ça te donne une meilleure image des vieux romans de l'UEL. Les remettre en valeur, c'était clairement le but de mon projet. :cute:

Dark GaGa a écrit:Ce qui me plait, c'est qu'on se détache du Big Three pour aborder un point de vue plus impérialo-centré. Leia n'apparait qu'en figurante, Solo idem, Luke un peu moins. l'aspect infinities avec Thrawn qui sauve son cul avec les Noghris me ravit. J'ai toujours détesté la mort de ce personnage dans le roman et je lui souhaite de survivre.

C'était la volonté, en effet... Il y aura quelques évolutions de ce côté-là, mais je compte poursuivre le centrage de l'histoire sur des personnages plutôt pro-Impériaux. :cute:

Dark GaGa a écrit:J'aime beaucoup les deux bothans, rancuniers, sournois et terriblement efficaces. Ils font d'excellents antagonistes ne autant pour les impériaux que pour la NR.

C'était le but... Il faut toujours avoir quelques méchants bien méchants sous la main, ça peut servir ! :D

Dark GaGa a écrit:Poldrei et Pellaeon sont des impériaux comme j'aime voir, avec des valeurs et du plomb dans le crâne. Des grandes idées. J'aime beaucoup le poids très encombrant que fait penser le souvenir de l'Empereur sur leurs vies et leurs projets. Thrawn, de base est un bon personnage, là il est mieux exploité.

Je suis pas très fan de Celric et de Corran Horn, par contre. Donc je passe assez vite dessus.

Je vais encore exploiter ce poids du souvenir, je peux te le garantir. :D

Dark GaGa a écrit:En tout cas, très beau projet, très ambitieux dans la durée et la synthèse. C'est très bien écrit, c'est prenant. J'ai hâte de voir ce que ça va donner.
Si le nombre de chapitre m'avait fait reculer, je regrette maintenant qu'il y en ait pas assez. :D

Merci ! C'est vrai que l'ampleur fait un peu peur de prime abord... Et c'est aussi très effrayant, pour moi, de me retourner et de voir que j'ai écrit autant de pages... :transpire:

Dark Palgueïss a écrit:Sacrés chapitres, beaucoup d'événements et de rebondissement. J'ai l'impression qu'entre la bataille de Kuat et le piège de Thrawn on se dirige vers une large victoire de l'Empire :sournois:

Une victoire totale ? :siffle:

Dark Palgueïss a écrit:Par contre, ma mémoire m'a encore joué des tours. Carth a un Super Star Destroyer ? J'avais oublié, moi j'en étais resté au Bellator qu'il avait à la bataille de la Flotte Katana. Depuis quand il a un Executor ?

Bon, Alfred a très bien répondu. ^^

Dark Palgueïss a écrit:Et Derth envisageait un duel avec ça ? :transpire:

J'ai envie de dire : pourquoi pas ! J'ai détruit un nombre assez conséquent de classe-Executor sur Imperial Civil War avec des pertes minimes. Ce sont de gros vaisseaux pas très manœuvrables, il suffit de lancer des chasseurs en masse - genre, avec dix Quasar Fire - pour détruire leurs boucliers et leurs réacteurs puis de faire sortir une poignée de croiseurs et de corvettes à la poupe pour une attaque en mode poursuite, et le tour est joué. :cute:

Dark Palgueïss a écrit:Sinon pour ce qui est des derniers chapitres, j'ai bien aimé le passage sur le temple Sith et l'explication/théorie de Mara Jade qui dit que si l'Empire n'a pas bombardé Yavin IV, c'est pour épargner le temple qui s'y trouvait.

C'est une explication (inventée par toi ?) qui est bienvenue, car si je me trompe pas, c'était une petite faille scénaristique de l'UEL : Vador ne bombarde pas Yavin alors qu'il pourrait, sans raison vraiment valable (de mémoire en tout cas). En plus il me semble que l'UE mettait ça sur le compte d'un Vador un peu bête, ou en tout cas mauvais stratège, ce qui m'a jamais plu, vu que j'ai toujours cru que justement c'était un bon tacticien. :pfff:

Je crois bien avoir lu cette théorie quelque part dans les romans de l'UEL (et j'aurais parié sur un de ceux de l'Académie Jedi :transpire: ), et ça m'avait bien plu car ça cadrait avec le passé Sith de l'endroit. :oui:

Allez, je vais me remettre à la rédaction de la suite pour attendre moins d'un mois cette fois ! :transpire:
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Messagepar Alfred M. » Mer 18 Mar 2020 - 9:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Il m'a fallu pas mal de temps pour rédiger ce chapitre, qui a été une fois encore largement modifié dans sa trame. Il devait y avoir de l'action, j'ai préféré de la réflexion. :D


J'ai justement fini de relire cette scene dans le roman original et je peux donc qu'approuver :D . Très bon chapitre qui laisse entrevoir un futur évoqué dans The Last Command.

Jagen Eripsa a écrit:Il est encore trop jeune. :whistle:


Rabat-joie :o :D .

Jagen Eripsa a écrit:Pas tant que ça ! Mon planning va jusqu'au chapitre 166... Et ce premier tome sera fini ! :D


Curieux de voir comment tu vas boucler tout ça en 8 chapitres... y en aura surement un/des gros :transpire: .
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Messagepar L2-D2 » Ven 20 Mar 2020 - 19:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 158 lu !

Ah, je me disais que tôt ou tard, l'explosion du centre de clonage déstabiliserait C'Baoth ou ses sbires... mais peut-être pas au final ! :paf: Au final, ce sont peut-être Luke, Mara ou Celric qui risquent de se demander pourquoi leurs alliés n'accomplissent pas leur mission, des alliés qui ont finalement peut-être l'envie de conserver le complexe de clonage indemne... :sournois:

Vivement la suite, on sent qu'on se rapproche de la fin ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 01 Aoû 2020 - 21:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Ouais, je suis toujours là. :paf:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 159

Corran comprit que la situation avait mal tourné dès que l’alarme anticollision de son chasseur résonna dans le cockpit.
Mais ce n’est qu’une poignée de secondes plus tard, lorsque le dispositif de sécurité obligea son appareil à réintégrer l’espace réel, qu’il prit conscience du désastre.
Par les Neuf Enfers !
Les Rogues avaient suivi les instructions du commandement de la Nouvelle République, ils s’étaient fiés aux discours pleins d’assurance qui leur certifiaient que non, jamais l’Empire ne serait en mesure de comprendre les desseins de la Flotte.
Mais les amiraux s’étaient trompés… Thrawn avait parfaitement vu clair dans leur jeu.
Ce type est incroyable ! J’aimerais le rencontrer, lui serrer la main… et le tuer ensuite, bien entendu !
Quelques secondes de plus suffirent à comprendre à quel point le Grand Amiral s’était révélé habile. Les forces de la Nouvelle République avaient émergé de l’hyperespace au cœur d’une flotte impériale parée à les accueillir. Les senseurs du X-Wing repéraient déjà une dizaine de destroyers de classe Impériale, une poignée d’autres croiseurs de plus petite taille, ainsi que des stations de combat Golan, réputées pour leur résistance.
Corran imagina un instant que l’ordre de faire demi-tour allait être donné ; mais il réalisa que pas moins de quatre croiseurs Interdicteurs avaient été déployés et empêchaient la flotte de se replier.
Vos instructions, Leader Rogue ? fit la voix de Tycho Celchu.
Un instant, Deux, répondit Wedge.
Il reprit la parole une vingtaine de secondes plus tard.
Rogues, la récupération du piège gravifique ne pourra survenir qu’une fois que nous aurons neutralisé les défenses qui empêchent nos vaisseaux légers de passer, annonça-t-il. Nous allons secouer la station Golan qui s’en prend au Mon Karren. Coordonnées un-deux-cinq, un-sept. Si nous l’amochons, nous aurons peut-être une ouverture vers les chantiers navals…
À condition que ces chasseurs TIE nous laissent passer… marmonna Hobbie.
Les écrans affichaient effectivement une nuée d’appareils se précipitant vers la flotte néo-républicaine. Des chasseurs et des intercepteurs, d’après les senseurs. Ce constat soulagea légèrement Corran ; il avait craint d’affronter des modèles plus avancés.
Tout en dirigeant son appareil vers l’objectif, il déploya les ailerons-S en position d’attaque et vérifia l’alimentation des boucliers. Dans un combat comme celui qui s’annonçait, la prudence imposait de conserver une puissance équivalente pour les écrans de poupe et de proue, car les coups pouvaient venir de partout.
Comme les vaisseaux avaient été sortis de l’hyperespace par des Interdicteurs, leur formation était plus compacte que prévue, et certains appareils qui auraient dû se trouver en retrait étaient pris au beau milieu de la nasse. En chemin, l’escadron passa sous la partie centrale d’une frégate médicale Nébulon B-2 que des TIE attaquaient déjà. Les pilotes lâchèrent quelques tirs pour soulager un peu l’équipage, qui semblait déjà dépassé. Les Impériaux se dispersèrent aussitôt. Corran serait volontiers parti à leur poursuite, mais les chasseurs n’étaient qu’une menace de seconde zone par rapport à la plateforme Golan Mk.II qui pilonnait la coque du Mon Karren. L’aile bâbord du liner reconverti présentait déjà des traces de suie noircie qui étaient autant d’impacts ayant déjoué les écrans de protection.
Vol Deux, lâchez vos torpilles sur le générateur de bouclier, ordonna Wedge quand ils furent en vue de leur objectif. Vol Trois, vous prenez les défenses à tribord. Vol Un, avec moi à bâbord !
Comme ses ailiers, Corran accusa réception des instructions et dirigea son appareil vers les batteries lourdes. À l’inverse de nombreuses plateformes de défense, la série Golan était dès l’origine conçue pour un usage militaire. Les trois versions avaient un aspect similaire : un assemblage massif de duracier renforcé bardé d’armes capables de tenir à distance des croiseurs de bonne taille. Des destroyers statiques, songea Corran. Et comme les autres, ils n’aiment pas les chasseurs.
La première attaque des X-Wings se révéla infructueuse, mais permit à Corran d’observer la réaction des artilleurs qui manœuvraient les défenses de la station. Ils aimeraient beaucoup nous ajouter à leur tableau de chasse, mais ils ont des ordres. Si leurs canons tentaient parfois de cueillir au vol un chasseur, ils ne déviaient jamais beaucoup de leur cible. Le Mon Karren laissait désormais apparaître des blessures béantes sur son flanc, menaçant dangereusement son intégrité.
Leader, avec un peu de soutien, on devrait arriver à faire une ouverture, annonça la voix de Myn Donos.
Bien reçu, lui répondit Wedge. Vol Trois, changez d’objectif.
Corran accusa réception avec un clic sur le canal de communication, et poussa les réacteurs de son appareil pour plonger à pleine vitesse sous le ventre de la station. Le générateur de bouclier se trouvait là, au cœur de la superstructure… Et il affichait déjà quelques dommages, causés par le Vol Deux.
— Dégagez la zone, la cavalerie arrive ! annonça le Corellien en expédiant ses torpilles.
Ooryl, Asyr et Khe-Jeen firent de même, et les huit projectiles vinrent s’écraser sur la même zone d’impact, surchargeant temporairement les écrans protecteurs. Le Vol Deux expédia ses propres missiles sur la brèche.
Attention, ça va exploser ! les prévint Gavin.
Corran ne se fit pas le dire deux fois et remonta vers le flanc tribord avant que la déflagration ne survienne, pour découvrir que l’Honneur de Derelia, une frégate d’assaut modifiée, était en train de lui mâcher le travail. Privées de déflecteurs, les batteries de la plateforme Golan ne faisaient pas le poids face aux armes intactes du vaisseau qui les pilonnait à courte portée. Scrutant la coque des yeux, Corran rechercha une tourelle qui aurait échappé aux artilleurs de l’Honneur quand la voix de Wedge s’éleva une nouvelle fois du communicateur.
Rogues, nouveaux ordres. Un groupe important de chasseurs arrive droit sur la flotte. Nous allons les attaquer par les flancs.
— Vol Trois, avec moi, dit aussitôt le lieutenant.
Il examina sur ces écrans les données en provenance de la zone ciblée et laissa échapper un sifflement en découvrant la masse d’appareils en action. Ils formaient un véritable nuage de plus d’une centaine de chasseurs, et chacun volait si près de ses congénères qu’il semblait impossible de les distinguer individuellement au sein de cette nasse.
Même pas besoin de cibler, on est sûrs d’en toucher plein en tirant à l’aveugle ! s’exclama Wes Janson.
C’est une tactique complètement illogique, s’étonna Asyr Sei’lar.
Elle n’eut même pas besoin d’ajouter que cela ne ressemblait guère à Thrawn.
Pas tant que ça, corrigea Gavin. Nos croiseurs ne les visent pas, ils concentrent leurs armes sur…
— Les plateformes, acheva Corran.
Il sentit une vague de frissons descendre le long de sa colonne vertébrale. Dans une bataille rangée, les vaisseaux lourds s’occupaient rarement des petits appareils, qui ne représentaient aucune menace pour eux… exception faite des bombardiers.
— Leader, reprit Corran, je crois que ces chasseurs ne sont pas ce qu’ils prétendent être ! Est-ce qu’on peut avoir des relevés plus précis ?
Les TIEs avaient passé la première ligne des défenses néo-républicaines. Quelques intercepteurs s’étaient déjà détachés de la formation pour affronter les escadrons qui s’étaient portés à leur rencontre.
Bien vu, Neuf, répondit Wedge. Contrôle a transmis de nouvelles informations. Des appareils non-identifiés sont cachés au cœur de la formation. Je répète, TIEs classe inconnue en approche.
Classe inconnue. Ces mots renforcèrent l’appréhension de Corran. Il ne se souvenait que trop bien de la déconvenue infligée par les Défenseurs TIE de Cademimu…
Il fallait donc s’attendre à un combat acharné. Résigné, il vérifia une nouvelle fois ses paramètres et ajusta sa prise sur sa commande de tirs.
Les Rogues allaient arriver à portée de tirs quand la formation explosa.
Même s’il était sur ses gardes, le Corellien ne put s’empêcher d’être surpris quand les chasseurs et les intercepteurs se mirent à partir dans toutes les directions, comme les débris d’un navire qui viendrait d’exploser. Dans ce chaos, il lui fallut quelques instants pour distinguer les mystérieux appareils.
Il finit par en distinguer un, puis un autre, pour deux de plus… Pour finir par compter quatre escadrons au grand complet, filant tous dans la même direction.
C’étaient indéniablement des TIEs, avec leurs panneaux solaires latéraux et leur verrière convexe caractéristique, mais ils présentaient un aspect profilé assez inédit pour des créations de Sienar. Et cette nacelle allongée n’était pas destinée au confort des pilotes, devina Corran. Il s’agissait là d’un modèle inédit de bombardier, doté d’un armement dévastateur.
— Vol Trois, avec moi, dit-il sur l’intercom. Il est temps d’ajouter ces nouveaux bourdons à notre tableau de chasse !
Mais la réaction des appareils, lorsqu’ils virent les X-Wings fondre sur eux, montra qu’ils n’avaient pas grand-chose à voir avec les « bourdons » originels, ces bombardiers tellement lents qui opéraient d’ordinaire dans la flotte impériale. La manœuvre d’évitement que réussit l’ennemi visé par Corran aurait pu être celle d’un X-Wing de dernière génération. Le premier passage du Vol Trois fit chou blanc, et, non contents d’éviter leurs tirs, certains appareils adverses avaient riposté.
— Asyr, ça va ? s’inquiéta Corran en voyant une alerte apparaître à côté de son indicateur sur l’écran de son ordinateur de bord.
J’ai un stabilisateur endommagé, répondit la Bothane. Mon astromech s’en charge.
En temps normal, Corran aurait préféré l’écarter du champ de bataille le temps d’effectuer les réparations. Mais un escadron d’intercepteurs se portait à présent à leur rencontre, et ils allaient avoir besoin de tous les appareils disponibles pour en venir à bout et poursuivre les bombardiers… Avant qu’ils ne causent trop de dommages à la flotte.
Il cibla son premier adversaire et l’abattit aussitôt. Du coin de l’œil, il vit Ooryl faire de même. Les pilotes qu’ils affrontaient avaient de bons appareils, mais quelques instants d’observations suffirent à Corran pour comprendre qu’ils n’étaient pas au niveau habituel des escadrons d’intercepteurs impériaux. Les meilleurs hommes étaient visiblement aux commandes des bombardiers, et c’était suffisamment inhabituel pour être inquiétant.
De fait, s’ils ne faisaient pas le poids face aux Rogues, les intercepteurs jouaient bien leur rôle en les retardant. Les cibles prioritaires s’éloignaient toujours plus en direction du cœur de la flotte, où se trouvaient les vaisseaux de soutien.
Entre deux manœuvres, Corran pouvait apercevoir distinctement la silhouette du plus proche d’entre eux. Le Sewell, comprit-il, était le premier objectif des bombardiers.
Les Néo-Républicains se battaient comme des lions face à des adversaires plus nombreux qu’eux. Les TIEs, dépourvus de boucliers, étaient désavantagés dans un combat aussi dense, et il arrivait parfois qu’ils soient détruits par un tir perdu de leurs propres alliés. Mais ils faisaient parfois mouche. Pris entre deux ennemis qui déchaînaient leurs armes sur lui, le X-Wing de Khe-Jeen Slee se transforma en boule de feu et partit en vrille. Le non-humain poussa un hurlement sur la fréquence de l’escadron avant de se taire à jamais.
Corran déglutit. Une nouvelle perte. Il n’avait pas eu le temps de sympathiser avec l’Issorien, et il ne le pleurait pas comme il l’aurait fait pour Wedge, Tycho, Gavin ou Ooryl… Mais c’était quand même un de ses camarades, et, plus encore, un camarade qui se trouvait sous ses ordres.
Je n’ai rien pu faire, dit Asyr Sei’lar dans un souffle.
— On peut le venger, répondit sombrement le lieutenant.
De fait, les deux appareils responsables de la mort de Khe-Jeen ne survécurent que quelques instants à leur victoire. Ils étaient les derniers à portée, remarqua Corran. Les TIEs qui n’avaient pas été détruits par les Rogues s’étaient enfuis, à la recherche de cibles à leur portée.
D’une impulsion sur le gouvernail, le X-Wing qui avait longtemps porté les couleurs de la CorSec repartit vers le Sewell, qui s’illuminait déjà sous l’effet des premières bombes.
Corran poussa les réacteurs à leur maximum pour rejoindre le vaisseau, mais il en était encore loin et ne put assister qu’en spectateur impuissant au bombardement de la coque par les escadrons. Le premier sembla n’avoir fait qu’érafler la peinture, mais le passage du deuxième, sur le flanc bâbord, laissa apparaître de sérieux dégâts.
Le troisième visa directement la tranchée centrale, suivi par le quatrième escadron – le seul à avoir subi des pertes, grâce au Vol Deux de l’escadron Rogue qui talonnait ses arrières.
Quand le dernier bombardier remonta en piqué pour dépasser la double passerelle de commandement, Corran pensa, l’espace d’un instant, que l’attaque avait échoué. Mais ses espoirs étaient vains. Le destroyer était trop vieux, ses boucliers trop dépassés, sa coque trop usée.
Dans un éclair aveuglant, le Sewell explosa.



Plus que six chapitres ! J'aimerais bien les finir rapidement, à condition de ne pas retomber dans une grosse panne d'inspiration comme celle que j'ai subi ces derniers mois... :pfff:

L2-D2 a écrit:Ah, je me disais que tôt ou tard, l'explosion du centre de clonage déstabiliserait C'Baoth ou ses sbires... mais peut-être pas au final ! :paf: Au final, ce sont peut-être Luke, Mara ou Celric qui risquent de se demander pourquoi leurs alliés n'accomplissent pas leur mission, des alliés qui ont finalement peut-être l'envie de conserver le complexe de clonage indemne... :sournois:

J'ai longtemps hésité sur ce qui allait se produire au Mont Tantiss... Hâte de voir ce que vous allez tous penser de ça ! :sournois:
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Messagepar Alfred M. » Dim 02 Aoû 2020 - 8:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Ouais, je suis toujours là. :paf:


:love:

Traumatisant cette deuxième mort de Sewell, ça me rappelle qu'on avait perdu aussi notre Venator, le Phénix durant cette même campagne. Faut croire que les Cimeterre sont moins bon pour défendre que pour attaquer... Non l'équipage n'a rien à voir la-dedans :o .

En tout cas super comme d'hab, on croirait relire le premier chapitre de Isard's Revenge :D .
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Messagepar L2-D2 » Lun 03 Aoû 2020 - 18:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 159 !

Ça fait plaisir de te retrouver ! :oui:

Et comme le dit Alfred : on est en plein tome des X-Wings, là. Et dans ses meilleures parties qui plus est ! La bataille est âpre, violente, et la charge des TIE qui au dernier moment s'éclipsent pour laisser apparaître les derniers-fabriqués de ces TIE est visuellement très réussie et immersive ! :shock:

Et plus que 6 Chapitres, fichtre ! J'ai hâte de lire ça... et en même temps, j'ai très peur que certains personnages n'y survivent pas ! :chut:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 07 Aoû 2020 - 21:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour vos retours messieurs ! :jap: Réponses plus bas, après ce court chapitre. :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 160

La passerelle du Chimaera s’illumina brièvement sous l’effet du souffle de la déflagration, jetant une lueur ardente sur les visages des membres d’équipage. Ils restent néanmoins impassibles, constata Gilad avec fierté. La discipline de fer appliquée sur la passerelle de commandement le comblait d’aise. De bleus, ses hommes étaient devenus des vétérans au cours de cette campagne. Il regrettait un peu que ce ne soit pas de son fait, mais ce sentiment n’était rien à côté du… du plaisir – non, ce terme n’était pas trop fort – qu’il éprouvait en servant le génie qui avait sauvé l’Empire.
Thrawn avait encore vu juste. Le Grand Amiral avait parfaitement analysé les motivations des Rebelles, et tout aussi bien deviné les choix qu’ils allaient faire. Cela tient de la magie, songea le commodore en approchant de leur supérieur.
— Ils ont déjà perdu un destroyer... dit-il d’une voix à peine suffisante pour que le non-humain l’entende.
— Leur plus vieux vaisseau, rappela le Grand Amiral. C’est une perte plus symbolique qu’autre chose.
Comme à l’ordinaire, il ne faisait preuve d’aucun triomphalisme ; toutefois, un mince sourire se fit jour sur son visage.
— Les symboles ont néanmoins leur importance. Le Sewell accueillait jusqu’ici plusieurs escadrons d’élite… dont les Rogues faisaient partie. Leur moral devrait en prendre un coup. Quant aux autres Rebelles, cette destruction semée au cœur même de leur flotte va leur rappeler leur propre fragilité.
Il se tut un instant, puis ajouta :
— Et les débris vont compliquer leurs manœuvres, bien sûr.
Gilad ne put qu’acquiescer.
— Quelle sera notre prochaine cible ? Un de ces croiseurs MonCal ?
— Les destroyers ne concentreront pas leurs tirs sur un vaisseau en particulier, expliqua le Grand Amiral. Que chaque capitaine se choisisse une cible et la tienne en respect ; nos bombardiers se chargeront de les appuyer.
Le commodore transmit les ordres, avant de reprendre :
— Les Cimeterres TIE se sont révélés aussi prometteurs qu’attendu.
— En effet, approuva Thrawn. Le major Bren a parfaitement conçu leur potentiel destructeur et il a su en tirer le meilleur parti.
Sans quitter du regard les combats, il ajouta :
— Nous aurons besoin d’hommes comme lui pour la suite de notre campagne.
Le sous-entendu était évident, mais Gilad préféra demander une confirmation.
— Dois-je l’ajouter à notre registre des modèles de clonage ?
— Oui, faites-le, approuva le non-humain. Nous l’affecterons au mont Tantiss à la prochaine rotation.
Le Grand Amiral se détourna finalement de la baie d’observation et se dirigea vers le poste des senseurs, tandis que son second restait à son poste, lisant à grande vitesse les rapports qui lui étaient transmis.
— Quels sont les dommages signalés par le Brohmas ? entendit-il demander.
— Importants, Amiral, répondit une autre voix. Le vaisseau a perdu tous ses écrans de protection et l’intégralité de la coque n’est plus assurée dans six compartiments du flanc bâbord.
Gilad passa immédiatement au relevé d’informations transmis par les officiers du destroyer de classe Victoire Mk.I, l’un des doyens de la flotte, pour y lire des nouvelles similaires. Le vaisseau était attaqué par un détachement rebelle qui avait déjà neutralisé les défenses de la station Golan la plus proche.
— Ordonnez au capitaine du Brohmas de se replier, décréta Thrawn en direction de l’officier des communications. Le Défenseur Ossarthi et le Fierté de Sabraxas couvriront sa retraite. Dites au capitaine Brandei que le moment est venu pour le déploiement du groupe Un, et transmettez-lui les coordonnées actuelles du Brohmas. Les autres détachements devront rester en réserve et attendre mes instructions.
L’enseigne envoya le message sans se faire prier, tandis que Gilad suivait du regard le départ de l’antique destroyer du champ de bataille, protégé par deux croiseurs Carrack qui s’arrangeaient pour protéger de leur masse les zones les plus vulnérables du vaisseau endommagé. Il n’avait plus le moindre doute, à présent. La stratégie du Grand Amiral était la bonne. Déployer seulement la moitié de la flotte impériale au début de la bataille et garder l’autre partie en réserve lui avait un temps paru téméraire... Alors même qu’il doutait que les Rebelles se jettent les bras ouverts dans ce piège. Maintenant qu’ils y étaient pris jusqu’au cou, la justesse de la réflexion du non-humain s’imposait à lui.
Les plateformes de combat étaient un atout défensif : solides, bien armées, elles tenaient en respect la plupart des agresseurs conventionnels – pirates, contrebandiers voire de petits seigneurs de guerre – tout en ne faisant pas le poids face à une flotte militaire bien entraînée. Dans le cas présent, elles constituaient un soutien intéressant pour les destroyers déployés par le Grand Amiral et permettaient d’économiser une ressource très précieuse en situation de bataille : le temps.
Le Brohmas, illuminé par les incendies qui parsemaient la partie bâbord de sa coque – conséquences de l’oxygène qui fuyait par les brèches – était à mi-chemin des chantiers navals quand deux destroyers, bien plus massifs, émergèrent de l’hyperespace à son ancien emplacement.
— Le Judicator vous transmet ses salutations, Amiral, annonça l’officier des communications. Le capitaine Brandei attend vos ordres.
— Qu’il concentre ses armes lourdes sur les vaisseaux capitaux rebelles les plus proches, décréta Thrawn. Il n’y a pas besoin de manœuvres plus habiles pour l’instant.
L’astuce était ailleurs, songea le commodore. En remplaçant un destroyer d’ancienne génération par deux autres bien plus puissants, le Grand Amiral ne faisait pas que renforcer leur puissance de feu ; il portait un coup au moral de l’ennemi. Arrivée après arrivée, les Rebelles allaient s’approcher du désespoir.
Pour finir par réaliser que leur défaite était inexorable.
La sagesse dictait à Gilad de conserver un semblant de prudence. Le rapport de forces dans les cieux d’Endor avait été bien plus à l’avantage de l’Empire, et les Rebelles avaient pourtant gagné la bataille. Mais son cœur lui disait que cette fois-ci, les choses allaient être différentes.
Après tout, cette fois-ci, le Grand Amiral Thrawn était aux commandes.



Plus que six chapitres ! Oui, en fait, je me suis gouré dans mes calculs la dernière fois... Le dernier chapitre est un chapitre "Gilad". :cute:

Alfred M. a écrit:Traumatisant cette deuxième mort de Sewell, ça me rappelle qu'on avait perdu aussi notre Venator, le Phénix durant cette même campagne. Faut croire que les Cimeterre sont moins bon pour défendre que pour attaquer... Non l'équipage n'a rien à voir la-dedans :o .

Je connaissais pas, faudra que j'écoute ça à l'occasion :lol:

Alfred M. a écrit:En tout cas super comme d'hab, on croirait relire le premier chapitre de Isard's Revenge :D .

J'en suis ravi, merci ! :jap: Faut dire que je l'ai lu et relu pour préparer ce chapitre... :transpire:

L2-D2 a écrit:Et comme le dit Alfred : on est en plein tome des X-Wings, là. Et dans ses meilleures parties qui plus est ! La bataille est âpre, violente, et la charge des TIE qui au dernier moment s'éclipsent pour laisser apparaître les derniers-fabriqués de ces TIE est visuellement très réussie et immersive ! :shock:

Merci ! Je me suis inspiré d'une scène d'un film d'il y a quelques années que j'avais beaucoup apprécié... :cute:

L2-D2 a écrit:Et plus que 6 Chapitres, fichtre ! J'ai hâte de lire ça... et en même temps, j'ai très peur que certains personnages n'y survivent pas ! :chut:

:siffle:
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Messagepar L2-D2 » Sam 08 Aoû 2020 - 17:41   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 160 lu !

Un Chapitre peut-être un peu court en effet mais très réussi et qui est finalement le pendant Impérial du précédent ! Il est très réussi, la tactique de Thrawn semble imparable, et l'arrivée des nouveaux bâtiments Impériaux semble définitivement sceller le destin de la flotte républicaine... et j'apprécie particulièrement les références à Endor, qui montrent une nouvelle fois le traumatisme qu'a été cette bataille pour l'Empire !

Plus que 6 Chapitres, donc ? Vivement la suite alors ! :oui:
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Messagepar Alfred M. » Sam 08 Aoû 2020 - 19:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale

La bataille suit son chemin et c'est l'occasion de retrouver un personnage peu connu de l'UEL, Tomax Bren dont j'avais fait une petite biographie.

Jagen Eripsa a écrit:Je me suis inspiré d'une scène d'un film d'il y a quelques années que j'avais beaucoup apprécié... :cute:


Faut croire que j'arriverais pas toujours à identifier tes inspirations :lol: .
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 09 Aoû 2020 - 16:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous ! Réponses après cette suite :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 161

Un silence de mort avait accompagné l’arrivée de la nouvelle flotte. La tension, sur la passerelle du Gatherer, avait rendu l’air étouffant.
Puis le message d’Ahris Garind était arrivé, rompant le silence. Carth y avait aussitôt répondu.
— Avec plaisir, Amiral, dit-il en feintant le flegme.
Intérieurement, il jubilait ; mais il ne pouvait pas laisser l’équipage voir qu’il avait douté, jusqu’au dernier moment, de la réussite de son plan.
Les hommes de la fosse n’avaient pas cette contrainte. Leur soulagement se transforma en une liesse bien peu digne d’une passerelle de cuirassé stellaire, mais Carth le leur pardonnait volontiers pour cette fois.
Seules trois personnes restèrent de marbre : l’amiral Rogriss et lui-même s’attendaient à l’arrivée de ces renforts, et la surprise était chez eux remplacée par la satisfaction.
Mais Anthara… Anthara demeurait figée, dans un état de choc qui interpella le Moff.
— Vous saviez, lâcha-t-elle finalement d’une voix si basse que lui seul put l’entendre.
— Bien sûr, répondit-il sans rien laisser paraître de ses sentiments.
Il savait que ce qu’il avait à lui dire allait sans doute mal passer.
— Ahris… Ahris n’a jamais cessé de travailler pour vous, comprit-elle. Vous m’aviez dit qu’il souhaitait s’émanciper et travailler auprès du Grand Moff Kaine… C’était faux.
— Ahris a toujours compris que mon ambition était de faire renaître l’Empire de ses cendres, expliqua-t-il. Mais pas l’Empire que nous avons connu, vous et moi ; plutôt l’idéal impérial qui a séduit les orphelins et les vétérans de la Guerre des Clones. Un modèle de stabilité où les citoyens jouiraient malgré tout d’une certaine liberté, surtout dans leur quotidien. Mais pour y parvenir, je devais déjà faire cesser nos divisions.
Il désigna la flotte qui prenait position derrière les lignes rebelles.
— Tous ces vaisseaux que vous voyez là appartenaient à des Seigneurs de Guerre, tout comme celui à bord duquel nous nous trouvons, d’ailleurs. Ils étaient entre les mains d’hommes qui souhaitaient les utiliser pour leur propre bénéfice, pas pour celui de la Galaxie. Ils étaient indignes de confiance, et ils en ont payé le prix.
— Les Seigneurs de Guerre ? répéta-t-elle en pâlissant. Vous leur avez volé ces vaisseaux ?
— Les hommes morts n’ont plus besoin de se déplacer.
Il vit alors qu’elle le regardait d’un œil neuf, et que l’inquiétude qui l’habitait encore quelques instants plus tôt, quand elle considérait ses décisions comme insensées, avait été remplacée par la peur.
Il aurait voulu la rassurer, mais certaines paroles devaient d’abord être prononcées.
— Ahris et moi avons décidé de l’Opération Renaissance il y a des mois de cela, quand nous avons compris que les négociations lancées avec Ardus Kaine allaient droit dans le mur. Dès le début, je m’en suis ouvert à Derran Fahl qui a listé quelques hommes de confiance qui ne faisaient pas partie des circuits traditionnels… Quand il est mort, c’est l’un d’eux, Jahan Cross, qui a repris l’affaire. Et j’ai moi-même acheté les services de Fett pour nous aider à mettre au point la partie opérationnelle du plan. Cela m’a coûté une fortune, suffisamment sans doute pour acheter un ou deux destroyers neufs dernier cri, mais voilà le résultat : grâce à une poignée d’idéalistes désormais riches ou, plus souvent de lieutenants facilement corruptibles, la division de l’Empire a pris fin.
— Par une série de meurtres…
— Appelez ça comme vous voulez, répliqua-t-il, cinglant. Les remords que je pourrais éprouver pèsent peu face à ce résultat : une réunification qui aurait coûté infiniment plus de vies et nous aurait affaiblis alors que nous sommes à présent renforcés.
Il jeta un coup d’œil au-delà de la baie d’observation pour surveiller la progression de la flotte rebelle. Elle ne battait pas en retraite, comme la sagesse l’aurait voulu ; mais il s’y était attendu. L’amiral Rogriss positionnait à présent ses vaisseaux pour résister autant que possible au feu ennemi.
— Vous vous êtes joué de moi, reprit Anthara, qui visiblement avait encore de la rancœur à évacuer. En tant qu’aide de camp, j’étais censée vous aider à préparer des opérations de ce genre…
— Et vous l’avez brillamment fait, répondit Carth. L’expérience m’a appris que la meilleure manière pour jauger un homme, c’est d’observer les sentiments qui lui portent ses subordonnés. Je ne pouvais pas laisser quiconque deviner ce que je préparais ; il fallait que vous doutiez de moi, que cela se sente, que nos officiers discutent de leurs inquiétudes pour que nos adversaires – qu’ils soient de la Nouvelle République ou dissidents de l’Empire – ne devinent pas ce qui se tramait. Maintenant, remballez votre orgueil, voulez-vous ? Nous avons une bataille à gagner.
Elle aurait pu poursuivre ses protestations, mais elle comprit que le moment de s’épancher était terminé. Elle se raidit et salua.
— J’attends vos ordres, Excellence.
— Ce ne sont plus les miens qu’il faut suivre, répliqua le Moff, mais ceux de notre commandant militaire. Qu’en dites-vous, Teren ? ajouta-t-il en se tournant vers celui-ci.
— Beny’lya fait preuve d’une ténacité toute particulière compte tenu de la situation, répondit posément l’amiral. Pas un seul de ses vaisseaux n’a dérivé de son cap initial.
Carth fronça les sourcils.
— Tiendrons-nous le choc ?
— Nous aurons des pertes s’ils maximisent l’alimentation de leurs batteries lourdes, mais dans ce cas ils perdront en vélocité et la flotte de l’amiral Garind les rattrapera.
Le Moff acquiesça doucement.
— C’est un jeu auquel ils sont sûrs de perdre.
— Oui, mais le général semble être du genre à ne pas accepter la défaite. S’il se repliait, il aurait une chance de sauver la majeure partie de ses forces… Mais la sagesse ne semble pas être son lot.
— Beny’lya a attaqué Polcaphran, rappela Carth avec dureté. Il a attaqué une station civile. Il a failli me capturer, moi, et il a tué le gouverneur Harkusy. Il a suffisamment sévi comme ça. Si nous avons une occasion de détruire l’Ar’kai, saisissons-la.
L’amiral se fendit d’un léger sourire.
— Avec plaisir.
Puis, se tournant vers la fosse bâbord, il reprit :
— Puissance maximale sur les boucliers de proue et les canons lourds. Ordonnez à tous les artilleurs et à nos bombardiers de cibler les réacteurs de la flotte adverse.
Carth se rapprocha de lui, son regard fixé sur le destroyer qui se rapprochait inexorablement.
— À vous l’honneur, lui glissa Rogriss.
— Vous êtes le commandant.
— Peut-être apprécierez-vous de donner l’ordre, rétorqua son ami. Une dernière fois.
Le Polcaphréen prit le comlink que l’amiral lui tendait. Il le contempla un bref instant, l’esprit parcouru par mille pensées ; mais cet instant fugace ne dura pas, et sa voix était ferme et déterminée quand il s’exprima face à l’instrument.
— Feu à volonté.



Alfred M. a écrit:La bataille suit son chemin et c'est l'occasion de retrouver un personnage peu connu de l'UEL, Tomax Bren dont j'avais fait une petite biographie.

En vérité, c'est toi qui m'avait glissé ce nom dans une de tes réponses, c'est là que j'en ai appris davantage sur le bonhomme...

Alfred M. a écrit:Faut croire que j'arriverais pas toujours à identifier tes inspirations :lol: .

Il s'agit d'un film de 2013, avec trois acteurs que j'apprécie beaucoup. :cute:

L2-D2 a écrit:Un Chapitre peut-être un peu court en effet mais très réussi et qui est finalement le pendant Impérial du précédent ! Il est très réussi, la tactique de Thrawn semble imparable, et l'arrivée des nouveaux bâtiments Impériaux semble définitivement sceller le destin de la flotte républicaine... et j'apprécie particulièrement les références à Endor, qui montrent une nouvelle fois le traumatisme qu'a été cette bataille pour l'Empire !

Ravi que tous ces éléments te plaisent... Endor reste et restera la grande défaite de l'Empire, une de ces batailles d'ampleur qui jouent le destin d'États comme peuvent l'être, dans nos histoires, Bouvines, Waterloo ou Sedan, et donc ce traumatisme restera effectivement vivace pour les Impériaux encore longtemps...
Cela étant, les Rebelles sont en train de s'en créer un à leur tour. :whistle:

L2-D2 a écrit:Plus que 6 Chapitres, donc ? Vivement la suite alors ! :oui:

Pour le moment, je m'accroche à mon planning, reste plus qu'à croiser les doigts pour que je tienne le rythme... J'ai des chapitres plutôt plus longs que les précédents qui viennent, là ! :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Mar 11 Aoû 2020 - 18:51   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 161 lu!

Passionnant! Et ça y est, Poldrei à dévoilé ses cartes, et sa main est solide! :shock: Beny'lya à du souci à se faire...

Vivement la suite! Il ne reste plus beaucoup de Chapitres qui, en plus, semblent se répondre les uns les autres! J'ai hâte! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 15 Aoû 2020 - 12:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci L2 ! :jap: Effectivement, comme tu dis, Poldrei a quelques atouts... Maintenant, il est temps de prendre des nouvelles d'une autre fine équipe avec la suite directe du chapitre 156 !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 162

L’apparition du clone sembla pétrifier Luke, mais Mara prit aussitôt la relève.
— Finement joué, C’Baoth, lança-t-elle de sa voix tranchante. Comme vous ne pouviez pas avoir le vrai, vous vous êtes rabattu sur la copie ?
Un rictus déforma le visage du Jedi Obscur.
— Peut-être suis-je un clone, comme l’a dit votre ami, Mara Jade. Mais cela ne change rien à mon devoir. L’Ordre des Jedi renaîtra comme mes visions me l’ont montré – avec un Skywalker pour le guider. Grâce au trophée que l’Empereur conservait ici – cette main que vous avez perdue sur Bespin, Luke Skywalker –, j’étais en mesure de créer un disciple et de la façonner à mon image. Ainsi, quand mon temps sera venu, Luuke Skywalker prendra ma place à la tête des Jedi et leur rendra leur place naturelle.
Celric se sentit prodigieusement agacé par ce discours.
— Vous racontez n’importe quoi, lâcha-t-il sans quitter des yeux Jovan Colmiss et les autres acolytes, qui n’avaient toujours pas activé leurs armes. Les Jedi étaient les serviteurs de l’Ancienne République et les protecteurs de la population. C’est l’exact opposé de ce que vous voulez.
— Vous avez bien appris vos leçons, Celric Tavill, lui répondit C’Baoth. Mais vous les avez mal comprises, comme l’Ordre jadis. C’est ce qui a causé sa perte. Les Jedi auraient dû avant tout servir la Force. Et servir la Force… C’est s’assurer que sa volonté soit faite sur les mondes et dans l’infini des cieux.
— Ce débat me fatigue, grommela Mara.
Elle jeta un coup d’œil à Luke, et vit qu’il était toujours chancelant.
— D’accord, fermier, je vais régler le sort de ta contrefaçon à ta place, dit-elle en lui posant une main rassurante sur l’épaule. Toi, occupe-toi de ce vieux fou, d’accord ?
Elle brandit son sabre et les autres l’imitèrent, Luke en dernier. Mais cela ne fit que sourire Colmiss.
— Allons, nous ne sommes pas idiots. Vous êtes sans doute bien mieux entraînés à vous battre sans la Force que nous ne le sommes. Mais le Maître avait prévu que vous viendriez avec vos créatures… Nous en avons tué tellement que nous les connaissons bien, à présent. Et nous comprenons surtout les faiblesses qu’ils entraînent.
Il porta alors la main à sa ceinture et en décrocha une grenade. Celric sentit son sang se glacer dans ses veines.
— Repliez-vous ! cria-t-il à ses amis alors que Jovan Colmiss jetait l’engin. Vite !
Sans télékinésie, il était illusoire de vouloir repousser le souffle de l’explosion. Il leur fallait impérativement se mettre à l’abri. Ils sortirent de la salle bien plus vite qu’ils n’y étaient entrés et regagnèrent la bibliothèque.
Ils se mirent à l’abri derrière les murs juste à temps. Le tumulte et l’onde de choc causés par la grenade étaient à peine retombés que des bruits de tirs se firent entendre. Les acolytes tiraient sur la paroi derrière laquelle ils s’étaient abrités.
— Il leur faudra du temps pour percer ça… dit Piotr.
— Le problème, c’est surtout qu’on ne peut pas les attaquer, raisonna Mara. Le coup des ysalamiris, c’était une bonne idée à la base, mais ils ont compris comment contrer ça. Il faut qu’on s’en débarrasse.
— On va tuer ces pauvres bêtes ? s’attrista Gladys.
Celric comprenait la peine qu’elle affichait. Les ysalamiris n’étaient peut-être pas les créatures les plus attachantes qui soient, et leurs pouvoirs ne les rendaient guère sympathiques aux Jedi, mais ils les avaient aidés à approcher de la montagne.
— On pourrait les balancer sur l’ennemi, suggéra Piotr.
— Sur C’Baoth… murmura Mara.
— Ce serait cool, ouais !
— Je peux le faire, assura Flynn. Je… J’imagine que ça ne doit pas être très différent du gravball…
L’ex-Main jeta un coup d’œil à Luke, qui était toujours apathique, et acquiesça.
— Si ça le neutralise, on aura une fenêtre pour intervenir. Vas-y.
Flynn acquiesça et prit les sacs qu’ils lui tendirent. Il ferma les yeux un bref instant, puis les rouvrit et jaillit devant l’ouverture pour jeter les projectiles improvisés en direction de C’Baoth.
C’était un bon lancer, pour autant que Celric puisse en juger, et il provoqua quelques éclats de stupeur de l’autre côté - ainsi qu’un hurlement inhumain, émis par le Jedi Fou en sentant sa connexion à la Force s’évanouir.
Alors qu’il lançait son cri, ses adversaires, débarrassés de leur handicap, se précipitèrent dans la pièce à leur tour. Celric réactiva son sabre et courut vers Colmiss, qui eut à peine le temps de parer le coup.
— C’était très agressif, ça ! commenta le Jedi Obscur, sarcastique.
La couleur écarlate de sa lame donnait à son visage un aspect sanglant.
— Serais-tu en colère contre moi, Celric ?
— Je fais ce qui doit être fait, répondit le Polcaphréen sans tomber dans le piège tendu par son adversaire.
Colmiss rompit le contact pour frapper à son tour, mais Celric para avec aisance. Le flot de la Force, qu’il sentait à nouveau couler librement en lui, l’aidait à garder l’esprit clair et serein. Il lui semblait qu’elle lui glissait des conseils et des indications à l’oreille. Jovan ne pourra te faire aucun mal. Laisse-le sombrer dans sa hargne et retourne-la contre lui au moment opportun.
Il avait à présent une conscience parfaite de son combat, mais aussi des autres affrontements autour de lui. Mara livrait la bataille la plus féroce, repoussant avec virtuosité les assauts d’un Luuke Skywalker qui, s’il n’était pas aussi habile que l’original, restait extrêmement dangereux. Le vrai Luke, de son côté, était clairement en-dessous de son niveau habituel. Il s’était joint à Gladys et Flynn pour les appuyer dans leur affrontement contre les autres Jedi Obscurs, dont aucun n’avait le niveau du clone ou de Jovan.
Celui-ci déchaînait son agressivité d’une manière effrayante. S’il avait porté les premiers coups, Celric était maintenant contraint de rester sur la défensive. Son adversaire veillait à ne lui laisser aucune ouverture. Sa lame verte était son seul bouclier face à ce tourbillon flamboyant qui faisait vaciller sa confiance. Jovan maniait son arme avec dextérité, il était forcé de l’admettre. Et il avait de la puissance ; une force incroyable, qui instilla le doute dans le cœur du jeune Polcaphréen. Il sentait, coup après coup, qu’il devait céder du terrain. Une ou deux fois, il dut faire un pas en arrière pour éviter que les lames entrechoquées ne lui brûlent le visage. Mais, surtout, c’était la violence de chaque frappe qui le contraignait à se replier, progressivement.
L’affrontement avait commencé deux minutes plus tôt, et voilà qu’il se retrouvait une fois encore dans la bibliothèque. Plusieurs ouvrages étaient tombés lorsque la grenade avait explosé dans la salle du trône, et ils faisaient à présent office de pièges dangereux pour Celric, qui devait prendre garde à ne pas trébucher. Jovan ne serait que trop heureux de profiter de cette opportunité.
Je ne peux pas continuer très longtemps à ce rythme, songea le Polcaphréen. Tôt ou tard, je risque de faire une erreur qui me sera fatale... Il me faut une diversion.
S’en remettant à son instinct, il fit la première chose qui lui venait à l’esprit - un acte qui lui aurait semblé vain et même ridicule s’il y avait réfléchi.
Aidé de la Force, il envoya un livre à la tête de son adversaire.
Il avait agi si vite et façon si spontanée que Jovan Colmiss ne sentit pas l’attaque venir. Le petit pavé recouvert de cuir le frappa à l’œil gauche, lui faisant avorter sa dernière attaque.
Saisi par une soudaine inspiration, Celric évita la lame de son adversaire et frappa de la sienne.
Le grognement de douleur du Jedi Obscur se changea en un hurlement, et il tomba à terre en se tordant de douleur.
Sans s’en rendre véritablement compte, Celric avait exécuté un parfait double cho mai : son adversaire avait été privé d’un seul mouvement de sabre de ses deux mains. Il gisait à présent au sol, sans défenses. Le jeune Polcaphréen leva à nouveau son arme... Et interrompit son geste.
Jovan n’est plus une menace, souffla une petite voix dans sa tête. Il ne peut plus t’attaquer.
Mais il vit toujours, rétorqua une autre partie de son âme. Tant que ce sera le cas, il restera une menace – il cherchera à se venger pour ce que tu viens de lui faire.
Celric secoua la tête. L’envie qui lui venait, celle de mettre un terme définitif à ce danger, était contraire à son éthique et portait tous les signes du Côté Obscur. Et il avait le résultat de cette tentation sous les yeux...
Jovan était allongé sur le dos, à présent. Des larmes coulaient de ses yeux, mais ses iris brillaient toujours d’un jaune iridescent.
— Tu vas me tuer ? souffla-t-il d’une voix où l’arrogance avait laissé place à la confusion.
— Je devrais, peut-être... répondit Celric sans en penser un mot.
— Tu n’en serais pas capable, assura Jovan avec hargne. Tu es trop faible pour ça...
La remarque surprit le jeune homme. Que gagnait sa victime, en le provoquant ainsi ?
Un regard de plus lui suffit pour comprendre.
La mort, comprit-il. Sa mort. Il pense sans doute que tout est fini pour lui, à présent. Il a perdu ses mains... Ses rêves de pouvoir et de domination se sont révélés moins puissants que mon attachement à la Lumière. Il a trahi l’Empire, son serment, et il est désormais impuissant. Tout ce qu’il peut espérer, c’est une mort rapide.
C’était un peu trop facile au goût de Celric. Outre sa trahison, Jovan avait commis des crimes, ici, sur Wayland... Et il devait en répondre.
À l’aide de la Force, le Polcaphréen attrapa à nouveau le livre qui l’avait aidé, et le balança sur la tempe droite de Jovan, qui tomba aussitôt dans l’inconscience.
Il fit ensuite venir le livre à lui et constata, avec surprise, qu’il s’agissait de l’ouvrage qu’il avait ouvert un peu plus tôt, sans prendre le temps de le lire. Quelque chose, en lui, soufflait que l’ouvrage avait son importance. Ne lui avait-il pas sauvé la vie, après tout ?
Mais avant qu’il ne puisse l’ouvrir, un cri de rage retentit et le tira de sa contemplation. S’avisant qu’il n’avait que trop traîné, il glissa le livre dans sa poche et repartit, sabre en main, vers la salle principale.
C’était Joruus C’Baoth qui venait de donner de la voix, en contemplant la chute de son dernier champion. Luuke Skywalker venait de s’effondrer, la poitrine transpercée par la lame de Mara. Plus loin, les autres étudiants qu’il avait corrompus gisaient, morts. Le commando Jedi n’avait subi aucune perte, même si Flynn semblait blessé au flanc. Tous faisaient désormais face au clone fou, qui regagnait son trône pas à pas, sans leur tourner le dos.
La Force apprit à Celric ce qu’il avait déjà deviné ; si C’Baoth s’était levé de son siège, c’était pour tuer les ysalamiris. Sans doute avait-il brisé à la main le corps des fragiles créatures, car il ne portait pas de sabre, et encore moins de blaster. Son arme la plus terrible, après tout, était la puissance de son esprit.
Et c’est elle qu’il s’apprêtait à déchaîner.
Celric, rejoignant ses camarades, sentit l’atmosphère devenir électrique alors que le Jedi Fou prenait la parole.
— Vous avez peut-être défait mes apprentis avec vos séides et leurs jouets, Luke Skywalker, mais c’est une victoire éphémère, car vous êtes bien peu de choses face à la puissance de la Force.
Le Jedi s’avança ; il semblait avoir retrouvé sa contenance et son assurance. Celric le vit échanger un regard avec Mara, et remarqua qu’elle aussi semblait plus forte, davantage encore qu’elle ne l’était quelques instants plus tôt. Curieusement, elle paraissait aussi apaisée.
— Vous vous frottez à des pouvoirs que vous ne maîtrisez pas, annonça Luke. Ils vous détruiront si vous les employez.
Le visage de C’Baoth se tordit en un rictus de rage si forcé qu’il en était presque ridicule.
— Non, tonna-t-il. C’est vous qu’ils vont détruire !
Il leva alors les mains et fit jaillir de ses doigts des éclairs qui partirent en direction de ses adversaires. Celric réagit promptement en levant son arme pour absorber l’énergie, et vit du coin de l’œil que les autres faisaient de même.
Le phénomène ressemblait à ce qu’il avait vu en ce jour fatidique sur Jomark, celui de l’affrontement qui avait provoqué la destruction du Haut Château. La foudre de C’Baoth était puissante, abondante, mais ressemblait peu, d’après Luke, à celle qu’avait employé contre lui l’Empereur. Elle était bien plus chaotique, bien plus mouvante... Pendant qu’ils marchaient vers la montagne, Mara leur avait parlé des enseignements de Palpatine à ce sujet. Lui utilisait une technique Sith, et déchaînait une manifestation pure du Côté Obscur. C’Baoth, lui, n’était pas un Seigneur Noir... Mais un clone atteint de folie. Si dangereux qu’il soit, il faisait pâle figure face à l’ancien dirigeant de la galaxie.
Le Jedi Fou persistait pourtant. Il ne disait plus rien, concentré qu’il était sur son objectif de destruction. Les volutes d’énergie obscure tourbillonnaient autour de lui, mais s’avéraient inefficaces face aux Jedi et à leur volonté. Pourtant, il continuait, déchaînant toujours plus de sa hargne et de sa haine.
Avec horreur, Celric observa le vieux corps de C’Baoth qui se transformait sous l’effet des pouvoirs qu’il manipulait. La peau se plissa, ce qui le fit ressembler davantage à l’Empereur pendant quelques instants ; mais le processus ne s’arrêta pas là. Des fumerolles s’échappaient de sa chair, qui se mit à fondre tandis que sa carcasse était illuminée par son réseau sanguin, qui prit la couleur même des éclairs de Force. Sa peau se dessécha, craquela et tomba par endroits.
Alors, comme son enveloppe corporelle le lâchait, C’Baoth s’abandonna totalement au Côté Obscur, changeant sa matière défaillante en énergie pure. Comprenant ce qui allait se produire, Celric eut tout juste le temps d’en appeler à la Force pour se protéger de l’explosion.
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Messagepar Alfred M. » Sam 15 Aoû 2020 - 13:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Super chapitres, ça sent vraiment la fin là :transpire: .

Ah ces Jedi, toujours à provoquer pour que leurs adversaires commettent des erreurs :D .

J'attends de voir comment ce bouquin va payer plus tard dans l'histoire :cute: .
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Messagepar L2-D2 » Sam 15 Aoû 2020 - 15:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 162!

Je crois que j'ai arrêté de respirer pendant ma lecture! :paf:

Ce fut intense et incroyable! On sent vraiment que la fin est proche et, comme Alfred, je me demande ce que contient ce fameux livre...

Vivement la suite! :ange:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 15 Aoû 2020 - 21:18   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci messieurs ! :jap: J'espère que vous retrouverez la même intensité dans le chapitre qui vient... :D

Rédigé d'un trait, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps... Tout comme le fait de poster deux chapitres dans la même journée ! :paf:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 163

La secousse, plus forte que toutes celles qui l’avaient précédé, déséquilibra Derth et l’obligea à poser un genou à terre.
Prenant appui sur le sol de la passerelle, il se redressa aussitôt.
— Rapport des dégâts ! aboya-t-il.
Il fallut quelques instants pour qu’il obtienne une réponse.
— Nous avons perdu tous nos boucliers de poupe, annonça finalement un des officiers de pont. Nos réacteurs sont vulnérables, à présent.
C’était une mauvaise nouvelle, assurément, d’autant que ça laissait aussi l’arrière de la passerelle exposé aux salves ennemies.
Le général bouillait intérieurement. Les deux cuirassés stellaires qui harcelaient leurs arrières jouaient avec son vaisseau comme un prédateur s’amusant avec une proie déjà condamnée.
Il jeta un coup d’œil à son second, qui restait obstinément muet depuis son humiliation. Dar’stin avait eu raison, bien sûr ; il aurait fallu réagir immédiatement pour sauver l’Ar’kai et le reste de la flotte. Mais il restait un paramètre que le capitaine n’avait pas pris en compte.
Borsk Fey’lya n’était pas du genre à pardonner les offenses. Un général victorieux pouvait peut-être lui tenir tête… Mais un perdant, jamais.
Je suis déjà mort, réalisa Derth avec fatalisme. Que ce soit sous le feu de l’Empire ou du fait de mon cousin, ma fin est actée.
Alors autant inscrire mon nom en lettres de feu dans l’histoire galactique.
Il regarda autour de lui et fit le compte. Il y avait vingt mille des siens à bord de l’Ar’kai, et le double dans les autres vaisseaux de la flotte. Soixante mille Bothans en tout. Que représentent les Martyrs, à côté de ça ? Des broutilles.
Ses yeux se posèrent sur le Gatherer qui lui faisait face. Poldrei, songea-t-il. Ce foutu Moff. C’était avec lui que ses ennuis avaient commencé, dans les cieux de Polcaphran. Un épisode qui semblait remonter à une éternité. Finir avec lui ferait sens…
Oui… se dit-il avec résolution. Ce ne serait plus une débâcle pour la Nouvelle République, mais un sacrifice glorieux… La victoire aurait un goût amer pour l’Empire. Et mon peuple… Mon peuple y gagnerait un nouvel héros.
Dis comme cela, le sacrifice de soixante mille Bothans – et de dizaines de milliers de représentants d’autres espèces, dont il n’avait cure – semblait parfaitement justifié.
Il se tourna vers l’opérateur chargé des réacteurs, qui s’efforçait de bander son bras blessé. Un geste bien inutile…
— Augmentez la puissance de nos propulseurs, ordonna-t-il implacablement. Mettez le cap sur la passerelle du Gatherer. Nous allons la heurter à pleine puissance pour détruire le vaisseau du même coup.
N’entendant pas de réponse, il se tourna vers le Bothan. C’était un jeune, dont il ignorait même le nom. Il semblait terrorisé.
— Me suis-je bien fait comprendre ?
— Vous voulez détruire le vaisseau et tout l’équipage ? s’alarma alors Dar’stin.
Derth serra le museau en entendant son second.
— Je veux que ces ordres s’appliquent à toute la flotte, corrigea-t-il. Les Impériaux vont peut-être gagner cette bataille, mais les larmes qu’ils verseront en voyant leurs pertes leur ôteront toute envie de la célébrer.
Puis, revenant vers l’opérateur, il aboya :
— Qu’est-ce que vous attendez pour ob…
Une douleur soudaine, au flanc droit, l’empêcha d’achever sa phrase. De son esprit, soumis en l’espace d’un instant à une multitude de stimulus, il n’émergea qu’une seule pensée claire : nous avons été touchés. La passerelle est détruite. Il tomba à terre.
Il savait à quoi s’attendre : l’aspiration violente, les flammes, le froid glacial de l’espace. Il se prépara à tout cela.
Mais rien ne se produisit. Sur la passerelle, rien ne semblait avoir bougé… Hormis lui.
Ce fut seulement en entendant la voix de son second qu’il comprit.
— À toutes les unités, ici le capitaine Dar’stin. La bataille est perdue. Repliez-vous vers le point de rendez-vous Mern. À toutes les unités, je répète, repliez-vous.
Puis, d’une voix moins formelle, il ajouta :
— Fog’gar, a-t-on une chance de sortir d’ici en un seul morceau ?
— J’ai bien peur que non, Capitaine. Les Impériaux ont déjà commencé à cibler nos systèmes de propulsion. L’Ar’kai sera très vite immobilisé.
— Alors, le vaisseau est perdu. Pad’son, quel est l’état de nos capsules d’évacuation ?
— La plupart sont intactes pour le moment. Les hangars n’ont pas trop de dégâts, eux non plus… On pourrait rejoindre les vaisseaux qui se replient, je pense, voir nous cacher sur la planète.
— On va privilégier la première solution. Kuat n’est pas bien grande… Et je pense que les Bothans n’y auront pas bon accueil dans les prochains temps. Allez-y. Lancez l’évacuation du navire.
— Que fait-on du général ? demanda une nouvelle voix.
— Nous allons le laisser à ses rêves, répondit Dar’stin.
Rassemblant ses forces, Derth parvint enfin à se retourner.
— Traître… laissa-t-il échapper en accrochant le regard de son second.
L’insulte ne sembla pas émouvoir le capitaine.
— Je préfère vous trahir vous que mon équipage, répondit-il.
Le général aurait aimé répondre, mais le déclenchement de l’alarme de bord à cet instant obéra ses chances de se faire entendre.
— Quittez tous vos postes, ordonna Dar’stin. Vous aussi, Kre’fey ! Inutile de nous encombrer avec sa carcasse. Il sera bientôt mort, comme il le souhaitait. Et, avec un peu de chance, nous ne le rejoindrons pas aujourd’hui !
— Oui, Capitaine !
Un à un, puis plus rapidement, les opérateurs se levèrent et abandonnèrent la passerelle. Seul Dar’stin restait immobile, passant d’un poste à l’autre pour jeter un dernier coup d’œil aux relevés. Sa dernière étape fut le terminal de sécurité, où il ôta la capsule de mémoire qui contenait tous les relevés de l’ordinateur de bord.
Puis il revint vers son ancien supérieur, qui luttait pour rassembler ses forces. Il le contempla de haut, puis se pencha à son oreille.
— Votre cousin vous salue bien, glissa-t-il rapidement.
La rage qui animait Derth grimpa encore d’un cran, et, poussé par l’adrénaline, il tenta d’attraper le traître, qui échappa sans peine à la tentative. Se redressant, Dar'stin le regarda une nouvelle fois, sans cacher son mépris.
Et lui cracha au visage.
D’un revers de main, le général tenta d’essuyer le mucus qui s’était pris dans ses poils. Son geste maladroit ne parvint qu’à l’étaler.
Votre cousin vous salue bien.
Derth aurait voulu poursuivre Dar’stin, qui quittait à présent la passerelle, mais il en était incapable. Il n’arrivait pas à se relever. Était-ce l’état de choc qui l’avait paralysé ainsi ? Sa blessure lui semblait être plutôt au flanc…
Je ne suis pas encore mort, se dit-il. Son traître de second avait peut-être surestimé ses blessures. Je peux encore m’en sortir, se dit-il en tentant une fois encore de se redresser.
Curieux. Quelques instants plus tôt, alors qu’il était encore doté de la pleine intégrité de son enveloppe corporelle, il n’avait que la mort en tête. À présent, trahi, bafoué, humilié et laissé gisant sur le pont de son propre vaisseau, il voulait vivre.
Votre cousin vous salue bien.
Je veux surtout me venger, comprit-il.
Mais il ne pouvait compter sur personne pour punir le crime qu’avait ordonné Borsk. Son propre équipage ne venait-il pas de le regarder se faire abattre sans rien faire, et de s’enfouir en le laissant agoniser ?
Des traîtres. Tous des traîtres, autant qu’ils sont.
Il bascula à nouveau sur le ventre, une position plus favorable où il pouvait plus facilement prendre appui sur des objets…
Une nouvelle explosion le rappela brutalement à la réalité de sa situation.
Cette fois, c’était bien la passerelle qui avait été frappée de plein fouet. Elle n’était pas détruite, du moins pas encore ; mais des terminaux surchargés explosèrent, tandis que des éléments du plafond s’abattaient sur le sol.
Plusieurs d’entre eux s’abattirent sur Derth.
Il ressentit la douleur et s’en réjouit presque ; il était toujours vivant. En prévision de telles situations, les plaques qui venaient d’être détruites avaient été conçues pour être légères et ne pas provoquer trop de blessures.
C’était néanmoins beaucoup pour un Bothan si gravement blessé, même doté de sa condition physique. Il lui fallut deux bonnes minutes pour se dégager entièrement. Quand ce fut fait, il rampa le long de la piste centrale de la passerelle, en direction de la baie d’observation. Il comptait se servir des montants pour se relever.
Une tactique gagnante. Avec des appuis aussi solides, il put se redresser, petit à petit, et voir comment la situation avait évolué.
C’est là que ses derniers espoirs s’envolèrent.
Plusieurs morceaux manquaient déjà sur les flancs de l’Ar’kai. Le squelette du vaisseau était apparent par endroit, suite à l’action combinée du Reaper et du Guardian, qui le dépassaient à présent, l’un à bâbord, l’autre à tribord.
Quant au Gatherer, il était à portée de tirs… Mais il n’avait à présent aucune chance de le heurter de plein fouet.
Des escadrons de bombardiers approchaient pour venir parachever le travail des cuirassés. Derth voyait grossir leurs silhouettes grossières, dépourvues d’élégance. C’était décidément une façon bien pitoyable de mourir, pensa-t-il avec dépit.
Tout le contraire de ce qu’il avait toujours voulu.
Son désespoir et sa haine s’entendaient dans le dernier cri de défi qu’il lança à la face de la galaxie.



Quant au livre... Je vais faire durer un peu le mystère... :sournois:
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Messagepar Alfred M. » Dim 16 Aoû 2020 - 9:59   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Même si on s'en doutait, là on est à peu près sur que Beny'lya ne reviendra pas dans la suite :transpire: . Petite tristesse de voir ce perso qu'on a suivi pendant si longtemps disparaitre mais je doute pas qu'un tout aussi intéressant va le remplacer :D .
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Messagepar L2-D2 » Dim 16 Aoû 2020 - 18:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 163 lu !

Rédigé d'un trait ? Ça ne se voit pas, tant la lecture est fluide !

En tout cas, voilà l'un des protagonistes qui a vu son sort être réglé. Qui pour le remplacer dans la deuxième partie ? Un de ses congénères mentionné dans cet extrait et qui est déjà intervenu précédemment, ou rien à voir ? :sournois:

Vivement la suite, ça devient haletant là ! :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 17 Aoû 2020 - 17:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour ces retours, ravi que ça vous ait plu ! La suite, de suite !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 164

Grodin se releva avec difficulté, les membres endoloris. Il ne s’était jamais senti aussi las, aussi vite.
— Tout le monde est en un seul morceau ? demanda-t-il en craignant la réponse.
Plusieurs soldats répondirent par l’affirmative, même si leur voix était encore hésitante.
— J’ai connu des jours meilleurs, grommela Daiven en se redressant à son tour. C’était quoi, ça ?
Le général n’avait pas la réponse. Il n’avait jamais rien connu d’aussi étrange que cette vague d’énergie bleue qui les avait parcourus de part en part. Ses membres étaient intacts, mais il se sentait à présent nauséeux, l’estomac retourné.
Il hocha la tête en signe d’impuissance.
— Est-ce que tu as eu comme moi l’impression que ça venait des profondeurs de la montagne ? l’interrogea Daiven.
— Tout s’est passé si vite…
— Quoi que ce soit, c’est lié aux Jedi, insista le colonel. Nous devons vite terminer ce que nous avons à faire et partir d’ici au plus vite.
Grodin acquiesça ; c’était la décision la plus raisonnable, il en convenait sans peine.
Leur travail était de toute façon presque achevé. Il ne restait plus qu’une poignée de charges à placer sur le stabilisateur énergétique central, ce qu’ils firent en moins de cinq minutes.
Il était en train d’installer la dernière quand Daiven reçut un appel. Il s’isola pour répondre, soucieux, suivi du regard par Grodin qui s’inquiétait des éventuelles nouvelles qu’il pouvait recevoir. C’était sans doute l’équipe du centre de commandement qui tentait de le prévenir de nouvelles évolutions.
— Alors ? lui demanda-t-il lorsqu’il revint.
— Nous devons nous dépêcher, éluda Daiven.
Grodin vérifia l’adhérence de la dernière bombe, testa la synchronisation du détonateur avec sa télécommande et releva la tête.
— On y est.
— Alors ne perdons pas un instant.
Le général lui confia la télécommande, leva le bras et activa le comlink à son poignet.
— À toutes les unités, abandonnez vos positions et rendez-vous au hangar.
Eux-mêmes quittèrent le centre de clonage avec les hommes qui les avaient aidés, non sans que Grodin jette un dernier coup d’œil par-dessus son épaule avant de franchir la porte.
Pourvu qu’on n’ait pas besoin de le détruire…
La progression dans les couloirs du Mont lui sembla plus rapide qu’à l’aller. Plus sinistre, aussi, parce qu’il savait maintenant ce qu’étaient devenus les soldats dont l’absence l’avait surpris.
Il éprouvait quelques vagues remords à ce sujet. C’Baoth avait détruit l’esprit de ces hommes, mais c’était lui, Grodin Tierce, qui allait mettre un terme à leur vie.
Ce ne sont que des clones, s’asséna-t-il mentalement pour tenter de ne plus y penser.
Peine perdue. Daiven aussi, lui soufflait une petite voix dans sa tête.
Heureusement, son dilemme n’allait plus être bien long. Ils arrivèrent vite dans le hangar pour découvrir qu’on les y avait précédés.
Il y avait l’équipe du centre de commandement, en peloton bien serré, mais aussi le commando Jedi. Les quatre Impériaux, l’ancienne Main de l’Empereur et Luke Skywalker étaient revenus entiers de leur périple dans les profondeurs du Mont Tantiss. Ils avaient même un prisonnier – un jeune homme en tenue noire d’exercice, à qui il manquait les deux mains – et des sacs bien plus pleins que lorsqu’ils étaient descendus.
— Votre mission a été fructueuse, à ce que je vois, commenta Grodin en laissant échapper un sourire.
— On peut dire ça, répondit Skywalker, éreinté mais visiblement soulagé.
— C’est à vous que l’on doit cette drôle d’explosion bleue ?
— L’énergie obscure qui habitait C’Baoth a été libérée quand il est mort, expliqua le Jedi. Il s’est passé la même chose avec l’Empereur…
Voyant que cette mention faisait perdre sa bonne humeur à Grodin, il enchaîna :
— Et vous ? Des problèmes avec la garnison ?
— Aucun, répondit le général. Nous contrôlons parfaitement la situation. C’Baoth mort, le Mont Tantiss peut repasser sous le contrôle de l’Empire.
Il s’attendait à ce que Skywalker s’y oppose, lui ordonne de s’en tenir au plan, ou même lève son arme. Il l’aurait presque souhaité, à vrai dire. Se battre contre un Jedi lui aurait donné l’impression de faire honneur à son serment.
Et il savait que Skywalker n’aurait eu aucune chance. Pas contre un peloton complet de stormtroopers, ainsi que quatre Impériaux et une ex-Impériale doués de la Force qui, il en était certain, seraient d’accord avec lui pour défendre les intérêts de l’Empire.
Mais il ne s’attendait pas à ce que l’opposition vienne de son propre camp.
— Non, entendit-il dans son dos.
Le ton était tranchant, sans appel. Grodin se retourna doucement et vit que Daiven avait sorti la télécommande permettant de déclencher le compte à rebours des détonateurs.
— Montez tous dans les vaisseaux, ordonna-t-il en levant la main qui tenait l’objet pour que tout le monde puisse le voir. On évacue.
— Tu as perdu la tête ? l’apostropha Grodin. Nous avons repris le contrôle de la situation !
— Cet endroit est trop dangereux pour continuer à fonctionner.
— Oui, trop dangereux pour nos adversaires ! gronda le général en tirant son arme de son holster. Depuis quand sers-tu la Nouvelle République, et plus ton propre camp ?
— Je suis un fils de l’Empire, Grodin, répondit Daiven avec un calme glaçant. Plus que tu ne le seras jamais. L’Empire m’a fait naître, et depuis j’ai passé chaque instant de ma vie à me battre pour lui. Peux-tu seulement concevoir cela ?
— Ce n’est pas…
— J’ai vu trop d’hommes nés comme moi mourir au service d’officiers qui les méprisaient, poursuivit le colonel. Il est temps que les décideurs envoient leurs propres enfants au combat, pour qu’ils aient réellement conscience du coût de leurs décisions, pour qu’ils sentent pour de bon le sang sur leurs mains.
Je pourrais le battre, se dit Grodin. C’est un ancien Stormcommando, mais j’ai fait partie de la Garde Impériale. La meilleure unité jamais constituée. Si quelqu’un peut le vaincre, c’est moi.
Mais est-ce que j’en ai envie ?
Il se trouvait face à un dilemme. D’un côté, sa loyauté envers l’Empire, son attachement au respect des ordres.
De l’autre, un ami.
— Ne m’oblige pas à faire ça, supplia-t-il Daiven.
— Je ne t’oblige à rien, lui répondit ce dernier. Tu peux choisir de me laisser faire. Tu as vu comme moi ce qui s’est produit ici… Ce que nos supérieurs ont laissé faire. Je ne veux pas que ça se reproduise. Ces cuves doivent disparaître.
— Ça me va, intervint Celric Tavill.
Il avait l’air exténué, comme tous les Jedi, et affichait une gravité nouvelle.
— Pour ma part, j’en ai soupé des clones, ajouta plus cavalièrement le plus jeune du lot, Piotr Paveller. Donc je vote pour aussi.
Se sentant dépassé, Grodin se tourna en direction des soldats.
— À qui obéirez-vous ?
— Vous êtes le général, répondit l’un des stormtroopers.
Mais même les filtres de son casque ne pouvaient masquer la réticence dans sa voix. Ils se sont battus aux côtés de Daiven… C’est lui qui les a sauvés. Sans cela, ils auraient fini comme ces espèces de goules sans cervelle qui attendent encore dans la Montagne.
Cherchant à gagner du temps, le général se tourna vers Skywalker.
— Je n’interviendrai pas, déclara posément celui-ci.
Il ne semblait pas effrayé par l’arme que Grodin braquait sur lui.
— C’est une affaire interne à l’Empire qui ne me concerne pas, poursuivit-il. Autrefois, les Jedi se sont impliqués dans les affaires de la République, et le prix à payer s’est révélé immense… Aujourd’hui, j’ai rempli mon rôle contre C’Baoth. Le destin de cette montagne, c’est à vous de le régler, en âme et conscience.
La sérénité avec laquelle il avait parlé déconcertait le général, qui baissa malgré lui son blaster.
— Tu es prêt à en assumer toutes les conséquences ? demanda-t-il à Daiven.
— Ce n’est pas forcé qu’il y en ait, répondit son ami. Il n’y aura que nous à être informés de ce qui s’est réellement passé ici.
— C’est de la haute trahison, rappela Grodin.
— Seulement si on le découvre.
S’avouant vaincu, le général ferma les yeux.
— D’accord, dit-il. Allons-y.
Il se laissa entraîner vers l’une des navettes. Derrière lui, Daiven fermait la marche, affectant toujours un calme presque surréaliste.
Il l’affichait toujours quelques minutes plus tard, quand, après avoir décollé, le vaisseau passa en vol stationnaire à une cinquantaine de kilomètres du Mont Tantiss.
D’une pression du doigt, geste simple, anodin, presque insignifiant, le colonel Daiven Carson réduisit en poussière l’atout qui devait permettre à l’Empire de gagner la guerre.



L2-D2 a écrit:Rédigé d'un trait ? Ça ne se voit pas, tant la lecture est fluide !

En fait, c'est généralement meilleur quand je rédige ça d'un seul coup... C'est que j'ai été porté par une vague d'inspiration. :transpire: Et puis, il y a eu un travail de réflexion avant. Ça doit bien faire au moins deux ans que je sais à quoi doivent ressembler ces derniers chapitres. :transpire:

Alfred M. a écrit:Même si on s'en doutait, là on est à peu près sur que Beny'lya ne reviendra pas dans la suite :transpire: . Petite tristesse de voir ce perso qu'on a suivi pendant si longtemps disparaitre mais je doute pas qu'un tout aussi intéressant va le remplacer :D .

L2-D2 a écrit:En tout cas, voilà l'un des protagonistes qui a vu son sort être réglé. Qui pour le remplacer dans la deuxième partie ? Un de ses congénères mentionné dans cet extrait et qui est déjà intervenu précédemment, ou rien à voir ? :sournois:

Vous allez être surpris. :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Lun 17 Aoû 2020 - 18:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 164 lu !

Oh punaise ! :shock: Excellente, sublime dernière phrase !

Alors là, j'avoue que je ne m'y attendais pas. Je pensais bien que nous aurions droit à un "épilogue" suite à l’affrontement contre C'Baoth, avec le retour de la focalisation sur Tierce, mais pas à la décision prise dans ce Chapitre ni à ce qu'elle se déroule ainsi ! Du coup, je me demande si tout cela était prévu par Poldrei et/ou Thrawn... :?

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Alfred M. » Lun 17 Aoû 2020 - 19:57   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'étais sûr que cette question allait se poser, je pensais que le complexe allait être détruit mais la façon dont c'est fait m'a surpris dans le sens où il n'y a pas eu de mort (j'avais imaginé que tu pourrais faire mourir Tierce, mais ça commencerait à recoller trop à la timeline d'origine :lol: ).

Allez, next, t’arrête pas :cute: .
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