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Complots sur Coruscant: [terminé]

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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 23 Déc 2018 - 12:18   Sujet: Complots sur Coruscant: [terminé]

Bientôt sur vos écrans !
Vous en rêviez, Ve’ssshhh l’a fait !



Vous, adeptes de l’univers Legends, vous vous êtes souvent demandé comment la Galaxie avait vécu pendant la période obscure séparant la dernière aventure du Big Three de celle de l’arrière-petit-fils de Luke, le camé chasseur de primes Cade Skywalker ?
Mat-vador et son couple de Jedi un peu Sith (ou est-ce l’inverse?) s’étant brillamment chargés de la période post-Legacy, je me suis attelé à la tâche !


Et puis, en fidèles lecteurs des aventures de mes héros, vous attendez certainement des réponses à quelques questions cruciales :
- Sasha et Berylle vont-ils enfin se marier ?
- Comment se sont terminées les aventures du héros d’ « un trésor au bout de la route », le célèbre Pirate au Chapeau de Paille ?
- Quelle série à remplacé le Pirate dans le cœur des jeunes (et moins jeunes) Holospectateurs de la Galaxie ?
- Pourquoi Marek le Berel n’a-t-il plus un poil sur le caillou ? Cette fois, il vous le révèlera lui-même !




Et maintenant, une page de pub !


Kuat Propulsions et l’Association de Libre Échange du Bras de Tingel
sont fiers de vous présenter le dernier-né de leurs chantiers :

Le Herald of Free Enterprise , premier de sa classe

L’ultime descendant du célébrissime Destroyer de Classe Impérial intègre les plus récentes innovations technologiques, comme…




Une petite mise en bouche avant les fêtes?

Négociations secrètes.
Depuis plusieurs mois, le sénat se révélait incapable de choisir un nouveau chef d’état. Deux clans -deux partis- s’opposaient, chacun assez puissant pour contrer toute candidature, mais pas assez pour emporter le vote.
Jusqu’à ce que l’ex-sénateur Imax, invité du célèbre Talk-show d’Ogalan Berrit, ne mette les pieds dans le plat et les sénateurs au pied (oui, encore) du mur.


Spoiler: Afficher
Coruscant, 400 Republica
L'entretien entre les deux candidats était placée sous le sceau du secret. Deux adversaires irréconciliables en principe avaient enfin accepté de discuter. Le Bothan, Hek Krey'Tey, avait joué un rôle important dans la confédération indépendantiste pendant la seconde guerre civile. La Calamari Cildel était la figure de proue des loyalistes. Comme convenu, pour préserver le secret et faciliter les échanges, chacun n'avait amené qu'un seul conseiller.
Bar Damask, le financier Munn qui avait accepté d'héberger la rencontre dans son luxueux appartement de Coruscant, arbitrait aussi les débats. En temps normal, il n'aurait soutenu aucun de ces politiciens, mais le blocage était une catastrophe pour ses affaires.
- Même ces deux-là valent mieux que rien du tout, avait-il confié à un vieil ami.
Son principal partenaire financier avait approuvé :
- Ouais, Imax a raison, c'est très mauvais pour les affaires, tout ça ! Sans compter que toutes sortes de Mynocks osent ressortir des trous où ils s'étaient cachés. Ces deux-là au moins sont capables de chasser les nuisibles.
Puis il avait ajouté, sceptique :
- Mais faudra les tenir en laisse et la muselière bien serrée ! Pas facile !
- J'ai mon idée… Vous allez aimer !
Son interlocuteur avait aimé… Beaucoup !
- Pas bête , mais vous aurez du mal à le vendre à ses éventuels collègues.
- au contraire, il suffit de le présenter sous le bon angle ! Pour le reste, il suffit d'un peu de lobbying auprès des bonnes personnes…
- Dois-je en faire également ?
- Ne faites pas le naïf avec moi : je sais que vous menez déjà campagne.
- Je ne peux rien vous cacher !
- Rien… Sauf l'essentiel !
Pour mettre toutes les chances de son côté, le Munn avait aussi consulté les Jedi. Leur très prudente réponse ne l'avait pas surpris.

La discussion s'éternisait : on bloquait sur un “détail”.
- Résumons-nous : Vous avez établi avec vos conseillers et quelques sénateurs neutres, une plate-forme de gouvernement acceptable pour les deux partis. Vous êtes d'accord pour partager un triumvirat. Vous avez établi que le troisième devait être un Humain qui ne soit pas un sénateur (tous les candidats potentiels ayant refusé) peu impliqué dans les différentes factions, mais ayant des relations cordiales avec l'ordre Jedi, ce qui n'est pas votre cas. Pourquoi pas un Jedi, tout simplement ?

Les deux adversaires étaient bien d'accord sur ce point :
- Hors de question !
- Une réponse sans équivoque… Alors, qui ?
- Il nous faudrait un nom connu, pour rassurer les masses, suggéra le Bothan.
- Et l'amiral Darpa ? Proposa Go' Hota, le conseiller de Cildel.
- Il a une certaine expérience politique, est populaire après sa dernière campagne, a conservé ses contacts dans les forces Armées, y compris dans l'Empire. Il a déjà travaillé avec des Jedi, réfléchit à haute voix l'affairiste Horsk Krey'la, conseiller de Krey'Tey …

Les deux candidats hésitèrent un instant, mais les conseillers comprirent que c'était cuit.
- Trop… Rigide, fit Cildel
- Trop… Autoritaire, renchérit Krey'tey.
Et plus bas :
- Trop… Honnête !
Et vous risquez de vous faire éclipser et de jouer les seconds couteaux à ses côtés, pensèrent en même temps les trois autres.
Les conseillers avaient d'autres noms, mais aucun n'eut l'heur de convenir aux candidats. En dernier recours, Krey'la suggéra :
- Harn Bel Iblis ?
- Un corellien, Jamais ! Riposta Cildel
Go'Hota :
- Le futur sénateur de Junction?
- un de vos partisans cachés, riposta le Bothan !
- Jagged Fel ?
- Occupé ailleurs ! Et puis voulez-vous un chef d’état ou un nouvel empereur ?

Nouveau silence… Nouveau blocage. Damask jugea le moment opportun:
- J'ai peut-être une idée, suggéra le Munn. Mais non, vous allez me trouver stupide !
- Au point où nous en sommes…
- Dites toujours !

Comme il l’avait prévu, la proposition saugrenue du Munn ne souleva pas d’objection.
Le silence s'installa à nouveau. Le silence de la réflexion ;
- Pas si bête en fait, approuva enfin le conseiller Go' Hota qui ajouta :
- en y réfléchissant bien, il a plusieurs des qualités que nous recherchons.
- De plus, il est L'AMI de plusieurs Jedi ! Souligna Krey'Tey, pensif. Je pourrais même dire DU Jedi!

On prétendait que le grand maître des Jedi Luke Skywalker s'était personnellement chargé d'initier à la Force le jeune homme. D'autres pariaient sur sa défunte épouse, la maîtresse Jedi Mara Jade Skywalker.
- Et son secteur maintient une stricte neutralité, renchérit sa future collègue.
Les deux futurs coprésidents semblaient séduits par l'idée.
- Je le connais, l'apprécie énormément et il ne manque pas de talents, mais il n’a aucune véritable expérience politique, objecta Krey'la, très surpris de voir ce nom sortir du chapeau !
- Justement…

Le Munn ne termina pas sa phrase. Pour lui, un seul mot bien placé valait tout un discours !
Il savait ce que Cildel et Krey'Tey voulaient réellement :
- Justement : Jeune, sans expérience… Fit la Calamari
- Justement : Manipulable, insignifiant ! Le candidat idéal, compléta son -futur- collègue.
- Nous pourrions lui confier l'administration de Coruscant…
- …Avec de bons conseillers…
- … Soigneusement choisis…
- … ce serait une bonne expérience pour un futur vice-roi !
Le Munn nota la perplexité de son vieux camarade Krey’la et croisa son regard.
Le bothan avait-il la berlue ? Le Munn souriait-il ?
Impossible !
Damask lui fit un clin d’œil. Tous deux connaissaient la signification de cette mimique humaine.
Krey’la décida de se rallier à la proposition.
Cela pourrait être intéressant – et assez amusant- pensa-t-il, conquis par l’idée de son vieux complice.





Bonnes fêtes et à l'année prochaine!
Modifié en dernier par Ve'ssshhh le Dim 26 Jan 2020 - 21:01, modifié 32 fois.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar mat-vador » Lun 24 Déc 2018 - 13:53   Sujet: Re: Prochainement sur vos écrans

Ve'ssshhh a écrit:Mat-vador et son couple de Jedi un peu Sith (ou est-ce l’inverse?) s’étant brillamment chargés de la période post-Legacy,


Va falloir que je commence à l'écrire ce tome 4 :paf: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

Fics: Pius Dea, Jedi corellien, Les Origines de Jedi corellien
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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 02 Jan 2019 - 17:49   Sujet: Re: Prochainement sur vos écrans

Va falloir que je commence à l'écrire ce tome 4 :paf: !


Quoi, pas encore commencé? :shock:
T'es trop occupé avec Dark Talon, c'est ça?
Attention: l'abus de vapodouches est néfaste pour la santé ( surtout en compagnie d'une Sith)!

Ceci dit, avec Pius Dea, tu as déjà de l'ouvrage...




Tant que j'y suis... Un peu de pub!

Ve'ssshhh éditions et la Bright Stars Entertainment présentent:


Les Herrion, livre VI
Complots sur Coruscant : l'affaire des mouettes à béton

Une aventure de Berylle et Sasha


Le dernier tome des aventures de Venom&co donne enfin la vedette à...

- ... Et moi, je ne compte pas ? Les droïdes n'ont pas droit au générique, c'est ça?
- mais si, mais si, SyDney, te vexe pas, je corrige tout de suite :

Les Herrion, livre VI 
Complots sur Coruscant : l'affai…

- Et voila, on m'oublie encore ! Toujours la même chose : Jas est trop jeune, il compte pour du beurre,
et puis Jaden, il fait de la figuration, peut être ? Et nous les ….
- OK, OK, Jas, je vous mets tous les deux au générique, ça donne donc…
- X'ree participer aussi ! Veut être au gérénique !
- on dit : générique, X'ree. Et au point où j'en suis, je peux aussi bien…
- Et ton conseiller spirituel, tu le négliges ?
- d'abord, t'es le conseiller spirituel de Sasha, Marek, pas le mien !
Et puis c'est quoi ces récriminations ? C'est une révolte ?
- Non sire, c'est une rébellion !
- Ah ouais? Une rébellion, Marek? J'vais la mater, moi, cette rébellion ! J'vais me la jouer façon Tarkin, moi. J'ai des tas d'idées, moi ! :grrr:

:idea:

- Tiens, pense donc aux trucs désagréables qui pourraient t'arriver si je m'énerve et change le scénario : glisser sur une crotte de gummie, te faire prendre par la patrouille avec une cargaison d'épice, avoir affaire à Darth Krayt -et pourquoi pas Kylo Renn tant que j'y suis?-, te coltiner un gungan débile et gaffeur pendant toute l'histoire… :diable:
Alors, qu'est-ce que tu en penses ?
- … …
- Excellente réponse ! Bon, les autres, y a des réclamations ? Le bureau des pleurs est ouvert!
-…. …
- Je prends note ! Du coup, pour le titre, on va faire simple :
- Hihihiââârrr !
- Quoi encore ! J'ai dit mouette à béton, pas mouette à Lagaffe !
( coup de blaster)
- ah, tout de même !
- Crooot…
- La ferme, Croot !

Bon, ça suffa comme ci ! :evil:

Le titre définitif sera :


Complots sur Coruscant : l'affaire des mouettes à béton !


DES OBJECTIONS?
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Messagepar mat-vador » Mer 02 Jan 2019 - 18:20   Sujet: Re: Prochainement sur vos écrans

Ve'ssshhh a écrit:
DES OBJECTIONS?


Euh non non, aucune :transpire: ! Tant que je peux continuer à prendre des vapodouches :paf:
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Ve'ssshhh » Sam 05 Jan 2019 - 21:23   Sujet: Re: Prochainement sur vos écrans

mat-vador a écrit:
Euh non non, aucune :transpire: ! Tant que je peux continuer à prendre des vapodouches :paf:


Fais toi plaisir! :D
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Lun 07 Jan 2019 - 19:54   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: l'affaire des mouettes à béton

J'avais prévu de commencer samedi (ou dimanche), mais le prologue n'était pas prêt.
Le voici donc avec un peu de retard ( désolé pour le double post :transpire: )


Bienvenue à
« On parle de Tout ! »


Aujourd’hui, Ogalan Berrit reçoit : Missa Bobol, l’humoriste qui triomphe en ce moment sur la scène du grand Casino Barrage, Crow Meugnon, le célèbre peintre primitiviste et l’invité politique,
le Sénateur Imax




Le Talk show d'Ogalan Berrit  était très populaire sur Coruscant.
Un jeune couple d'expatriés herrians le suivait assidument depuis son appartement d'un niveau (relativement) modeste de la capitale galactique. Il faut dire que toutes les célébrités du moment se battaient pour avoir l'honneur de se faire cuisiner par la Media Star.
Nul n’ignorait que ses invités révélaient toujours bien plus d'eux-mêmes qu'ils ne l'auraient souhaité, mais les stars savaient bien que popularité et vie privée n’étaient pas souvent compatibles.
Au moins, Ogalan savait rester dans les limites de la décence.

Les politiciens, par contre, la fuyaient comme la peste : les sénateurs et responsables de l'Alliance Galactique n'oubliaient pas qu'elle avait récemment piégé le sénateur de Senex sur le sujet de l'esclavage.
Pourtant, une fois n'est pas coutume, c'est un vieux routier de la politique que recevait la Media-Star : l'ancien Impérator, puis sénateur Imax (1).
Les deux jeunes gens, qui l’avaient déjà rencontré, s’attendait à quelques-unes de ces déclarations fracassantes dont le représentant d’un lointain secteur de la bordure extérieure était coutumier.
Même épuisés par une longue journée de travail, ils n’auraient raté ça pour rien au monde.
- tu crois qu’il va parler de l’expansionnisme de ces fichus corpos, souffla la jeune femme en se serrant un peu plus contre son compagnon.
- Il ne va pas les rater ! Leurs ambitions inquiètent pas mal de monde. Même Junior (2)
- J’ai un peu froid, minauda sa compagne.
- Tu veux que j’aille te chercher un plaid ?
- Mais non, grand nigaud, fit-elle d’un ton exaspéré. Ton bras sur mes épaules suffira.
Le jeune homme s’exécuta promptement, tout en pestant in petto. : s’il avait pris l’initiative, il se serait fait enguirlander.
Ah, les filles ! Faut toujours qu’elles aient le dernier mot !


Berrit avait posé quelques questions anodines sur la carrière de l'ancien généralissime, d'autres plus embarrassantes sur le conflit qui l'avait opposé à l'Amber Star quinze ans plus tôt.
Imax avait répondu de bonne grâce, ajoutant même :
- le jeune Markus Vega an-Herrion et son épouse ont été des adversaires redoutables, responsables de mes pires insomnies, mais nos relations sont devenues assez cordiales avec le temps, peut-être même amicales. Pour la jeune Thalia, j'en suis convaincu, pour Markus… Nous savons tous deux qu'il est difficile de savoir ce qu'il pense, n'est-ce pas ?
- Il fut l'un de mes invités les plus coriaces, je le reconnais, fit la média star avec un sourire contrit.
Elle embraya très vite sur le sujet principal :
 - La décision de l'imperium Adaman a surpris et choqué beaucoup d'auditeurs. Choisir de quitter l'Alliance, n'est-ce pas excessif ?
- Je voudrais tout d'abord les rassurer : l'imperium reste un état associé et continuera à coopérer avec le gouvernement de l'Alliance dans de nombreux domaines, en respect du nouveau traité. Pourquoi avons-nous choisi cette option ? Je pourrais vous parler du sentiment d'abandon qui a prévalu dans la bordure extérieure lors de l'invasion des Vongs. Même aujourd’hui, d'innombrables mondes se sentent délaissés par un pouvoir central trop lointain, ignorant le plus souvent nos difficultés, peu enclin à tenir compte de nos spécificités. Nous espérions que l'Alliance instaurerait un meilleur équilibre entre les régions que ne l'avaient fait ancienne et nouvelle républiques. Un espoir déçu !
Pour la vieille république, la bordure extérieure était plus une source d'ennuis et de troubles qu'un territoire à développer. Pour l'empire de Palpatine, c'était une immense zone de ressources et de main d’œuvre – pour ne pas dire d'esclaves- où il puisait pour poursuivre ses projets titanesques. Malgré cela, malgré le racisme affiché de l'Ordre nouveau, nombre de peuples regrettent cette époque révolue où régnait, à défaut de liberté, l'ordre et une certaine sécurité (3). Que faut-il en conclure ? J'aimerais que vos auditeurs réfléchissent à cela.

Il leur laissa quelques secondes avant de poursuivre :
- La Rébellion, la Nouvelle république ? Elles ont puisé des forces dans ces territoires récemment conquis par l'empire et qui rêvaient encore à leur liberté perdue. Mais ensuite ? Plus rien, ou presque. L'imperium et ses voisins sont restés fidèles à l'Alliance quand la seconde guerre civile a éclaté. Et que constatons-nous ? Que les mondes qui se sont rebellés – a juste titre, oserai-je dire- obtiennent ce qu'ils désirent alors que nous sommes, une nouvelle fois, ignorés. Nous ne demandions pourtant qu'un peu de soutien face à nos entreprenants voisins de l'A.S.C – Je devrais parler de l'A.L.E...
- Précisons pour nos auditeurs, que vous parlez de L'Autorité du Secteur Corporatif et de son émanation, l'Association de Libre Échange du Bras de Tingel.
- Merci, Ogalan, j'avais négligé de le rappeler. Ce qui en découle ? Le gouvernement que je représentais au sénat a donc décidé de reprendre son destin en main, puisque le traité nous y autorise.
- cet isolement volontaire ne vous rend-il pas plus vulnérables , au contraire?
- Allez dire ça aux douze secteurs annexés par l'A.L.E sans que Coruscant ne lève le petit doigt.
- Il semblerait pourtant qu’ils aient librement rejoint l'Association de Libre Échange.
- Il semblerait, vu du Noyau… De plus près, nous avons une autre vision des choses. Qui se trompe ? À vos auditeurs d'en juger !
- Ils n'y manqueront pas ! Je sais par différentes sources que le problème préoccupe gravement nombre de sénateurs et de haut responsables de l'Alliance comme de l'Empire. Certains souhaiteraient une mission diplomatique, d'autres une intervention militaire. Mais toute action est impossible avec le conflit politique qui paralyse le sénat.

Berrit avait habilement amené la discussion où elle le voulait. Pour la grande majorité de ses auditeurs, la Bordure Extérieure aurait pu se trouver dans une autre galaxie : trop loin pour qu'on s'en préoccupe. Il était temps de renverser les points de vue :
- Vue de la Bordure Extérieure, justement, comment juge-t-on la situation politique sur Coruscant ?
Imax ne parut pas surpris par la question et exprima ses craintes :
- De la même façon qu'on doit la voir dans les mondes du Noyau : avec une certaine inquiétude !
L'incapacité du Sénat à désigner un nouveau chef de l'État laisse présager un blocage prochain des institutions que personne, sauf peut-être quelques ambitieux opportunistes, ne souhaite ! Même nos lointains mondes, membres de l'Alliance ou associés, en ressentiraient le contrecoup. Une raison de plus pour prendre quelque distance avec l'Alliance, diront les cyniques. Mais imaginer que cette grande et belle civilisation puisse sombrer dans le chaos m'attriste – nous attriste- profondément.

En abandonnant son siège au Sénat, l'ancien chef de guerre avait aussi abandonné la langue de bois.
Berrit s'engouffra dans la brèche.
- Au fil des votes, deux candidats qui ont fini par émerger  du lot. Que pensez vous  d'eux?
- Je les connais tous deux; chacun a ses qualités que j'apprécie et aussi un certain nombre de défauts. Comme tout responsable politique. Mais leur inimitié réciproque les dessert. Le plus désolant, je crois, c'est qu'ils sont remarquablement complémentaires. Ils pourraient faire une excellente équipe s'ils mettaient leurs rancœurs de côté. Au risque de surprendre, j'irai jusqu'à affirmer que leurs visions personnelles de la politique galactique ne sont pas si irréconciliables.

Il tut un instant, s'attendant à une objection… Qui ne vint pas.
Étonnant : il était rare que Berrit tolère un monologue ! Tant qu'il avait parlé au nom de son gouvernement, Imax s'était exprimé sur un ton calme et posé ; maintenant, il s'enflammant pour ses idées:
- Chacun a aussi la chance d'être soutenu par un groupe puissant et fidèle au Sénat. Une chance que n'ont pas eu leurs prédécesseurs qui pouvaient être destitués sur un caprice de l'auguste assemblée. Ils n'ont pas assez de voix pour être élus, mais bien assez pour contrer un vote de défiance si leurs groupes coopèrent. Le problème, c'est qu’ils sont les leaders de deux factions ayant des avis diamétralement opposés sur la gouvernance de l'Alliance et qu' une majorité de mes anciens collègues ne veut ni de l'une ni de l'autre !

Une moue tordue, un petit geste méprisant exprimèrent tout le bien qu'il pensait d'eux.
- Alors, pourquoi pas un candidat de cette majorité silencieuse ?
- Citez-moi un nom de personnalité à qui le poste n’a pas déjà été proposé et susceptible d'accepter et je vote tout de suite ! Pardon, je ne voterai plus, maintenant !
Il n'ajouta pas : « tous des froussards », mais son visage parlait pour lui.
- Je ne trouve pas… pas plus que nos illustres sénateurs. Et vous ?
- Mon opinion, purement personnelle, je le rappelle, c’est que nous…

Il braqua son regard sur l'holocam et pointa un doigt impérieux, donnant l'impression à chaque spectateur que l'injonction lui était adressée :
- VOUS avez besoin d'un gouvernement d'union, rassemblant toutes les factions. Une plate-forme de gouvernement minimale vaut mieux que pas de gouvernement du tout !
Il y avait une – faible- probabilité pour quelques spectateurs particulièrement obtus n'aient pas saisi. Aussi,
la média star précisa:
- Vous pensez donc à un triumvirat?
- Cela a déjà fonctionné ! Et maintenant, nous avons un traité pouvant servir de base à une coalition. Il serait stupide de ne pas en tirer parti !
- Seriez vous en train de vous adresser à nos deux candidats rivaux ?
- J'ignore s'ils suivent votre émission ; c 'est probablement le cas. S'ils m'écoutent, qu'ils réfléchissent à ceci : il vaut mieux partager le pouvoir que de le laisser se désagréger. Imaginez que cela arrive, à votre avis, combien de systèmes, combien de secteurs voudront suivre notre exemple ? »

Les spectateurs d' Ogalan Berit ne s’intéressaient que superficiellement à la politique galactique, mais elle ne regrettait pas de s'y être risquée : elle savait déjà que cette interview allait battre de nouveaux records d'audience et serait diffusée jusque dans la Bordure Extérieure. Des trillions de spectateurs suivaient le show ou le visionneraient dans les prochains jours. Encore une fois, un invité avait livré le fond de ses pensées.
Imax avait évoqué à demi-mot la dislocation possible de l'Alliance. Il avait également proposé une solution.
Elle laissa planer la menace quelques secondes avant d'introduire l'invité suivant, un humoriste qui commençait à se faire un nom. Lui aussi devrait donner son avis sur la crise gouvernementale, même si ce n'était qu'une bonne blague, une grosse gaffe ou un jeu de mots douteux.
- Mais d'abord, une page de pub !


Sasha Vega an-Herrion ne vivait pas la crise depuis un lointain monde de la bordure, mais de l'intérieur du sénat où il exerçait l'humble fonction d'assistant sénatorial. Il résuma à sa petite amie ce qu'il pensait des candidats :
- Un triumvirat ! Pffft! Qui serait assez bête pour essayer de bosser avec ces deux va-t-en-guerre ? Un truc à se faire hacher menu-menu !
- Pourtant, ce type a raison : toute la machine est en train de se gripper! Coruscant est administrée par le Chef de L’État, n’oublie pas !
Il y avait bien un chef de l'État mais, son mandat terminé, il se contentait d'expédier les affaires courantes. En priant ses dieux pour que le sénat le libère de cette corvée avant qu'une énième catastrophe galactique ne surgisse.
- Ton service en souffre ?

Berylle occupait un poste de haut niveau dans la police planétaire. Elle avait toujours voulu être flic et c'est à la Capitale qu'elle avait pu réaliser ses rêves d'enfance :
- Pas encore… Mais regarde toutes ces explosions dans des zones de maintenance : même les médias commencent à s'inquiéter !  Défaillances techniques à répétition ? Coïncidences ? Il aurait du y avoir une enquête des services planétaires, mais personne ne veut prendre la décision ! Heureusement, il n'y a pas eu de victime . Pour l'instant… Et toi, au Sénat ?
- C'est simple : les sénateurs ne font plus rien ! Enfin si, ils discutent ! En assemblée, dans les couloirs, en petit comité, dans les recoins obscurs, dans les toilettes. Des fois, ils se disputent  et en viennent aux mains ! Résultat : on n'est plus qu’une poignée à se démener pour faire avancer des dossiers urgents…
- Comme celui de ta bonne copine la sénatrice de Naboo ! Tu es l'assistant de Belek, pas de cette… Blondasse !
- Mais Belek soutient ce projet et… Dis, tu ne serais pas un peu jalouse, toi ? J’te signale que la “blondasse” est plus vieille que mam' ! Et si ça peu te rassurer, je l'ai vue sans son maquillage : c'est pas un cadeau !
- ah, parce que vous êtes assez intimes pour qu’elle te laisse la voir sans son maquillage ? En petite tenue de nuit, peut-être? C'est vrai que tu es son sauveur, son héros !

Sasha comprit qu'il n'aurait jamais le dessus ! Berylle pouvait être un abîme de mauvaise foi, quand elle décidait de le mettre à l'épreuve. Il tenta de changer de sujet :
- Tu es sûre que tu ne veux pas aller dîner quelque part ?
- Nan, trop crevée !
- Moi aussi, finalement !
- On trouvera bien autre chose à faire… Tu veux bien me gratter les pieds ? Ronronna-t-elle.
Déjà qu'elle prend presque tout le canapé…
Soupira le jeune homme qui obtempéra cependant avec plaisir : c'était généralement le prélude à d’autres formes de réjouissances. Surtout qu’ils étaient enfin seuls : son protégé X'ree (4) était rentré sur Herrion . Sasha faisait de son mieux pour l'éduquer, et il avait la Conscience pour l'aider, mais il y avait des choses que le petit Changeur ne pouvait apprendre que sur le tas, dans la Forêt !
Peu importe combien le boulot peut être harassant : on est ensemble !

Ils furent bientôt trop occupés pour suivre le programme. L'imposant droïde qui veillait sur eux éteignit l'holo-projecteur avant de s'éloigner discrètement.

Notes:
1 Il fut l'ennemi de l'Amber Star en 32/33, mais les relations se sont bien améliorées depuis ( voir : Venom et le seigneur de la guerre)
2 Markus junior, alias Venom
3 Un discours contestable ? Il faut savoir qu' Imax a été officier de la flotte impériale. :oui:
4 Avant de mourir, son mentor Ve'ssshhh lui a confié l'éducation de ce Berger juvénile



Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter cette tentative de politique-fiction à la sauce Star Wars
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Ven 18 Jan 2019 - 20:11   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: l'affaire des mouettes à béton

.

Chapitre 1 : Dans les coulisses du Sénat




L’envers du décor
Il était tard, mais Sasha avait enfin obtenu un rendez-vous avec le secrétariat général : s'il se montrait assez convaincant, le projet MediCart passerait à la prochaine session.
Les couloirs qu’ils empruntaient, strictement fonctionnels, n’arboraient rien du faste des halls prestigieux, ceux que les médias montraient au grand public.
La foule qui s’y pressait, malgré l’heure tardive, était celle des petites mains : secrétaires, assistants, techniciens, employés… Il en reconnut plusieurs, marchant d’un pas affairé vers quelque réunion importante, mais il eut l’impression que certains l’évitaient.
Mais certainement pas ce bon vieux Netoua Yé qui lui adressa un salut amical, aussitôt rendu.
Depuis des temps immémoriaux, le bonhomme se chargeait, avec ses droïdes (1), du ménage de la grande coupole. Les plus anciens prétendaient l’avoir toujours vu fidèle au poste, aussi immuable que les murs de l’antique bâtiment.
Une institution, le vieux Netoua Yé !

- Dis, tu ne trouves pas que tout le monde te regarde bizarrement, lui souffla SyDney.
Sasha, concentré sur ses arguments, n'avait rien remarqué, mais son droïde garde du corps avait les meilleurs senseurs -militaires- du marché et une Intelligence Artificielle qui le rapprochait plus des répliques humaines que des droïdes de protocole. SyDney était surtout une armure de combat autonome et il avait tendance à se montrer un peu trop protecteur : récemment, il s'était même débrouillé pour acquérir (on ne sait comment) un désintégrateur, arme totalement illégale.
«  On n'est jamais trop armé » telle était sa maxime.
Sasha se rendit plus attentif à son entourage. Comme toujours, des petits groupes conversaient (complotaient?) à voix basse. Mais ils se taisaient sur son passage et le suivaient du regard. Il fit un test : il fixa un de ces groupes et tous détournèrent le regard, gênés.
– Tu as raison ! c’est… Surprenant !
À tous les coups une rumeur, probablement désobligeante, circulait. Une de plus ! C’était le Sénat !
Le jeune homme s'y était accoutumé : demain, une nouvelle rumeur serait lancée et quelqu'un d'autre attirerait murmures et regards.

Le secrétariat général était comme une ruche où les ouvrières s 'affairaient en tous sens. Pourtant C4, le droïde de protocole du Secrétaire, vint à leur rencontre et annonça, encore plus obséquieux que d'habitude :
– Bienvenue, Prince ! Salutations, Honorable SyDney ! Le Sénateur Mon Caran va vous recevoir!
Un droïde de protocole, saluer officiellement un autre droïde ?
C'est que SyDney était un cas à part : quatorze ans plus tôt, lui et ses collègues s'étaient battus pour préserver l’indépendance de la planète Herrion. Les herrians, pourtant naturellement méfiants envers les droïdes, leur avaient accordé la citoyenneté assortie du titre très envié d' Honorable. Les herrians étaient également des cas à part : ils ne faisaient jamais rien comme les autres.
- Le sénateur Mon Caran ? Je croyais que…
Ça aussi, c'était surprenant : en général, un rendez-vous se prenait des semaines à l'avance. Et un simple petit assistant était reçu par un simple petit secrétaire !

Le sénateur de Chandrilla faisait de son mieux pour recevoir les solliciteurs, mais il avait accepté une tâche tellement ingrate et écrasante en prenant en main le secrétariat général, qu’il fallait être au minimum sénateur pour obtenir un entretien avec lui.
Sasha ne l'avait rencontré que trois fois, - il accompagnait alors Belek et Sharra Narberrie, la sénatrice du secteur Chommel- mais l’appréciait beaucoup. Cet humain discret et dévoué était devenu un rouage essentiel dans cette usine à gaz qu'était le sénat .
Le secrétariat général gérait l'ordre du jour des assemblés plénières, l'agenda compliqué des réunions de commission, organisait les prises de paroles, ménageait les susceptibilités, publiait lois et décrets, mais assurait aussi l’intendance de la grande maison. Un travail de Titan !

– Bonjour, Sasha ! Prenez un siège, voulez-vous ?
L'humain se leva avec un sourire pour lui serrer la main. Rien de surprenant, Mon Caran était comme ça avec tout le monde. Il avait l'air fatigué, comme d'habitude !
- Un instant, s'il vous plaît. C4, je voudrais…

En patientant, Sasha eut le temps d'explorer son environnement et de satisfaire sa curiosité d’espion (mal) repenti : un peu de désordre, des data-cartes éparpillées sur un bureau où trônait la maquette d'un destroyer stellaire : le Warhawk, de classe Rejuvenator, lut Sasha. Le vaisseau que Mon Caran avait commandé durant la guerre des Vongs. Il y avait une holo où on le voyait en grand uniforme avec des officiers supérieurs de l'Alliance ; le jeune homme en reconnut deux, les plus célèbres : le commandeur suprême Pellaeon, dirigeant de l'empire et le général Antilles, héros de la rébellion.

Mon Caran revint s'asseoir en s'excusant.
Sasha s’apprêta à présenter son dossier, mais une de ses intuitions le fit changer d’avis !
– Ce n'est pas pour discuter de l'inscription du projet Medicart que vous avez avancé notre rendez-vous, n'est-ce pas ?
–  Oh, ce projet sera inscrit à la prochaine assemblée plénière, j'y veillerai : il a été assez retardé comme ça ! Mais vous avez raison : c'est pour une autre raison que je vous reçois ! D’autres vont nous rejoindre, mais parlons un peu seul à seul, voulez-vous ?
Sasha, mal à l'aise se trémoussa dans son fauteuil : Il se sentait comme un garnement pris en faute. Mais quelle faute ?
– Est-ce que… Est-ce que cela a quelque chose à voir avec le comportement bizarre des gens sur mon passage ? J'ai fait quelque chose de…
L'humain éclata de rire !
– Oui, on peut dire que cela a un rapport. Et non, vous n'avez encore rien fait… Sinon vous rendre assez populaire dans cette maison.
– oh, ça…

Six mois plus tôt, en venant s'initier à la politique galactique, Sasha avait eu la ferme intention de rester bien tranquille dans son coin et de se confiner dans un rôle d'observateur impartial - quoiqu’assez indiscret ; c’était compter sans ce fichu complot qui avait bouleversé le Sénat il y avait quelques semaines. Le hasard l'avait mêlé à cette histoire et un coup de chance lui avait permis de dénouer la crise.
– Le hasard ?  Quel hasard? Tu as encore flairé la magouille et tu t'es précipité dedans avec délice, avait rétorqué SyDney !
Et Berylle avait renchéri :
–  déjouer les complots, c'est ton passe-temps favori, avoue-le !
– Avec toi, mon passe-temps favori serait plutôt de…
Ce qu'il lui avait murmuré à l'oreille avait réussi à faire rougir la jeune femme.

Mais là, c’est Sasha qui rougit sous le feu des questions indiscrètes. Certaines concernaient sa vie privée.
- Oh, je suis quasi célibataire en ce moment, admit-il, résigné.
- X'ree, le petit Berger que je suis chargé d'éduquer fait un séjour sur Herrion. Et mon amie Berylle… Elle est inspectrice-chef des services de la police planétaire, on partage un appartement, vous voyez…
- Je vois, fit le secrétaire général avec un discret sourire.
– Berylle a été envoyée en mission…
Sasha poussa un gros soupir avant de poursuivre :
- … Avec le titre d’inspectrice générale itinérante ! Une belle promotion, méritée selon moi, mais j'ai trouvé ça… Bizarre, Prématuré ! Et ce départ précipité : Nommée le matin, elle a embarqué l’après midi ! Elle a tout juste eu le temps de me prévenir et de préparer un sac ! Suspect, tout ça…
Le secrétaire général sembla approuver, mais rappela :
–  Précipité, mais compréhensible : la cour galactique de Justice a perdu trois de ses enquêteurs – dont le chef de mission, lors d’une opération : l’équipe était démoralisée, elle avait besoin de renforts et surtout,d’un nouveau chef, et vite !
- Oui, je sais que cette enquête sur un important trafic de bâtons de la mort est hautement prioritaire, que les militaires et le sénat coopèrent, mais… Mais revenons à la discussion. Quel est le vrai but de cette invitation ?
- Je tenais à savoir si vous étiez disponible pour un job, disons... Assez prenant!
– C’est un entretien d’embauche ? Fit Sasha, soudain sur ses gardes…
– On peut le voir comme ça… Même si ce n’est pas moi qui embauche.
– Parce que j'en ai déjà un, de job, et un autre encore plus chiant… Euh, pardonnez-moi, prenant, pour dans un an et des poussières !
– je pense que celui-ci serait une bonne initiation pour… Ah, oui, C4 ?
- Vos autres invités sont arrivés : j'ai pris la liberté de les installer dans le grand salon ! Votre bureau est bien trop modeste termina le droïde sur un ton de reproche.
- il est petit, mais j'y suis bien quand je travaille !
Une discussion récurrente, devina Sasha : on sentait les arguments battus et rebattus. Mon Caran n’aimait pas le faste.
D’autres invités ? Mais qu’est que j’ai encore fait ?



Six jours plus tôt, 400 Republica , Coruscant
Conversations secrètes.
L'entretien entre les deux candidats était placée sous le sceau du secret. Deux adversaires irréconciliables en principe avaient enfin accepté de discuter. Le Bothan, Hek Krey'Tey, avait joué un rôle important dans la confédération indépendantiste pendant la seconde guerre civile. La Calamari Cildel était la figure de proue des loyalistes. Comme convenu, pour préserver le secret et faciliter les échanges, chacun n'avait amené qu'un seul conseiller.
Bar Damask, le financier Munn qui avait accepté d'héberger la rencontre dans son luxueux appartement de Coruscant, arbitrait les débats. En temps normal, il n'aurait soutenu aucun de ces politiciens, mais le blocage était une catastrophe pour ses affaires.
- Même ces deux-là valent mieux que rien du tout, avait-il confié à un vieil ami.
- Ouais, Imax a raison, c'est très mauvais pour les affaires, tout ça ! Et tout un tas de Mynock osent ressortir des trous où ils s'étaient terrés. Ces deux-là au moins sont capables de les tenir à distance. Mais faudra les tenir en laisse et la muselière bien serrée, avait répondu l'autre, sceptique.
- J'ai mon idée… Vous allez aimer !
Son interlocuteur avait aimé… Beaucoup !
- Pas bête, mais vous aurez du mal à le vendre à ses éventuels collègues.
- au contraire, il suffit de le présenter sous le bon angle ! Pour le reste, avec un peu de lobbying auprès des bonnes personnes…
- Dois-je en faire également ?
- Ne faites pas le naïf avec moi : je sais que vous meniez déjà campagne pour un triumvirat. L'intervention d'Imax, par exemple…
- Je ne peux décidément rien vous cacher !
- Rien… Sauf l'essentiel !
Le munn en savait assez sur son vieux complice pour admettre qu'il n'arriverait jamais à cerner totalement le personnage. Pour mettre toutes les chances de son côté, Damask avait aussi consulté les Jedi. Leur réponse, quoique prudente, était celle qu'il attendait.

Damask, émergeant de sa rêverie, se concentra pour reprendre le fil de la discussion qui, fort heureusement pour lui, butait toujours sur le même point de blocage. Il reprit l'initiative :
- Résumons-nous : vous avez établi, avec vos conseillers et quelques sénateurs neutres, une plate-forme de gouvernement acceptable pour les deux partis. Vous êtes d'accord pour partager un triumvirat. Vous avez établi que le troisième devait être un Humain qui ne soit pas un sénateur (tous les candidats potentiels ayant refusé) peu impliqué dans les différentes factions, mais ayant des relations cordiales avec l'ordre Jedi, ce qui n'est pas votre cas. Pourquoi pas un Jedi, tout simplement ?
Les deux adversaires étaient bien d'accord sur ce point :
- Hors de question !
- Une réponse sans équivoque… Alors, qui ? Il nous faudrait un nom connu, pour rassurer les masses !
- Et l'amiral Darpa ? Proposa Go' Hota, le conseiller de Cildel.
- Il a une certaine expérience politique, est populaire après sa dernière campagne anti-pirates, a conservé ses contacts dans les forces Armées, y compris dans l'Empire. Il a déjà travaillé avec des Jedi, réfléchit à haute voix l'affairiste Horsk Krey'la, conseiller de Krey'Tey …

Les deux candidats hésitaient mais les conseillers comprirent que c'était cuit :
- Trop… Rigide, fit Cildel
- Trop… Autoritaire , renchérit le Bothan.
Et plus bas :
- Trop… Honnête !
Et vous risquez de vous faire éclipser et de jouer les seconds couteaux à ses côtés, pensèrent en même temps les trois autres.
Les conseillers avaient d'autres noms, mais aucun n'eut l'heur de convenir aux deux. En dernier recours, Krey'la suggéra :
- Harn Iblis ?
- Un corellien ? Jamais ! Riposta Cildel
Go'Hota :
- Le futur sénateur de Junction?
- un de vos partisans cachés, objecta le Bothan !
- Jagged Fel ?
- Occupé ailleurs ! Et voulez-vous un triumvir ou un empereur, répliqua assez agressivement le candidat Bothan.
Nouveau silence… nouveau blocage. Damask jugea le moment opportun :
- J'ai peut-être une idée… Mais non, vous allez me trouver stupide !
- Au point où nous en sommes… Dites toujours !
- Le jeune assistant du sénateur d'He'ran : Il est très apprécié des membres du sénat depuis qu'il a dénoué ce complot contre la représentante de Naboo et qu’il a réussi à calmer les esprits. Et c'est un Herrion ! Vous connaissez plus illustre, vous ?

Le silence s'installa à nouveau. Le silence de la réflexion.
- Pas si bête en fait, approuva enfin le conseiller Go' Hota, qui ajouta :
- en y réfléchissant, il a plusieurs des qualités que nous recherchons. Et puis, imaginez la réaction des médias : un ancien esclave, adopté par le patriarche d'une des plus anciennes familles de la galaxie, puis devenu Prince ! Cela va faire les gros titres et plaire aux masses ! Il est aussi connu pour avoir défendu sa planète lors d'une tentative de coup d'État, et à un très jeune age. Il était très populaire parmi la jeunesse, à une époque, rappelat-il, pas rancunier:
Il était alors dans l'autre camp et s’était fait rouler par le gamin et ses copains pilotes !
- De plus, il est l'ami de plusieurs Jedi, souligna Krey'Tey, pensif. Je pourrais même dire DU Jedi !
On prétendait que le grand maître des Jedi Luke Skywalker s'était personnellement chargé d'initier à la Force le jeune homme. D'autres pariaient sur sa défunte épouse, la maîtresse Jedi Mara Jade Skywalker.
- Et le secteur He'ran maintient une stricte neutralité, renchérit sa future collègue.
Les deux futurs coprésidents semblaient séduits par l'idée.
- Je le connais, l'apprécie énormément et il ne manque pas de talents, mais c'est un tout jeune humain sans grande expérience politique, objecta Krey'la, très surpris de voir ce nom sortir du chapeau !
- Justement…

Le Mun ne termina pas sa phrase. Pour lui, un seul mot bien placé valait tout un discours !
Il savait ce que Cildel et Krey'Tey voulaient réellement :
- Justement : jeune, sans expérience… Fit la Calamari
- Justement : manipulable, insignifiant ! Le candidat idéal ! Compléta son -futur- collègue
- Nous pourrions lui confier l'administration de Coruscant…
- …Avec de bons conseillers…
- … Soigneusement choisis…
- … ce serait une bonne expérience pour un futur vice-roi !
- Encore faut-il qu'il accepte !
- c'est un Herrion  et un herrian, il a un grand sens du devoir : Si suffisamment de sénateurs neutres le lui demandent, il pourrait se laisser convaincre, suggéra le Munn. J'en connais un certain nombre…
- … Un bon tiers de notre illustre sénat, à ma connaissance, répliqua finement la Mon Calamari
- J'ai aussi de quoi le convaincre, avança Krey'la, prenant la navette en marche tout en se demandant à quoi jouait son ami Munn :
Sasha ? Manipulable ? Insignifiant ? Comment peuvent-ils être si aveugles ? Et si on lui confie des responsabilités, il les assumera, même contre l'avis de ses conseillers ou de ses collègues ! Bar le connaît bien, pourtant !
- un excellent candidat, finalement ! Décida Cildel.
- Le candidat parfait, vous voulez dire ! Corrigea son collègue!
- Alors, sommes-nous d'accord, puisque ce détail est enfin résolu ?

Les deux futurs chefs d'État échangèrent un regard, puis donnèrent leur accord au grand soulagement de leurs conseillers.
- Nous ne pouvons le lui demander nous-mêmes, cela paraîtrait suspect. Pourriez vous vous en charger, ser Damask ?
- Je préférerais rester à l'écart, répondit le banquier, soudain sur la défensive. Mmmmh…. mais je peux suggérer son nom à certains de mes amis sénateurs. Ils feront le reste. Un détail, et non des moindres : il nous faut son accord !
Le futur triumvir à son conseiller.
- Krey'la, vous le connaissez bien, n'est-ce pas ? À vous de le convaincre !
- Go'hota vous aidera : il a de nombreux contacts dans la Grande Maison, rappela sa future collègue.

Plus tard, quand ils furent seuls, Krey'la fit part de ses doutes et réflexions au Munn et résuma:
- vous le connaissez aussi bien que moi : vous savez qu'il ne se laissera manipuler par personne !
La réponse fut courte. Bar Damask répéta :
- Justement…
Les '“Justement”' de Damask valaient vraiment un discours : chaque auditeur pouvait les interpréter selon ses propres convictions.
Krey'la avait la berlue ? Le Munn souriait-il ? Impossible !



Le matin même
Évidemment, il n'était pas question de faire une offre directe. Au Sénat, les tractations en coulisses commencèrent dès le lendemain. Il fallut encore cinq jours, alors qu’un nouveau vote approchait. Un vieux sénateur connu pour son influence et sa corruption prit finalement contact avec le sénateur Belek Lissant-Herrion. Une démarche si inhabituelle que celui-ci accepta de le recevoir immédiatement.
Borog Degog était un cas particulier : s'il était toujours prêt à accepter un pot-de-vin, son influence était telle qu'il pouvait se permettre de choisir le corrupteur. Pas seulement en fonction de l'offre financière, mais aussi en fonction de l’intérêt qu’il prêtait au projet qu’on lui demandait de soutenir ou de saborder.
Belek pensait que cela en faisait l'un des sénateurs les moins influençables. Il lui était même arrivé de soutenir un projet en échange d'un crédit symbolique ! Un philanthrope, Borog ? N’exagérons pas !
Néanmoins, Belek le reçut chaleureusement ; dans des moments difficiles, le sénateur de Caroli avait soutenu Herrion et le secteur He'ran (2) .
- Borog, Bienvenue dans mon modeste bureau ! Que me vaut le plaisir de cette visite impromptue ?

Borog expliqua et Belek dut s'asseoir pour ne pas tomber !
La journée serait longue, très longue, devina-t-il.
- j'étais au courant pour la rencontre et le bruit circulait qu'ils s'étaient mis d'accord pour leur collègue, mais…
Il en restait sans voix ! Mais l'idée faisait son chemin…
Il finit par déclarer :
- C'est peut-être un peu prématuré, il manque encore d'expérience, mais je sais depuis longtemps  qu'il est fait pour ça ! La question est : comment allez vous le convaincre ?
- le secrétaire général Mon Caran organise une réunion ce soir. Mais il veut le rencontrer d'abord.
- ça, c'est facile ! Il suffit de…
Belek dévoila son stratagème.
Passé le premier choc, il se rendit compte que la situation l’amusait beaucoup : pour une fois qu’il pouvait damer le pion à son assistant…
Le chélonien étira son long cou  et approuva:
- Excellente idée. Je me charge, avec l’aide de Mon Caran, d’organiser la réunion.Vous serez des nôtres, bien entendu.
C’était beaucoup moins amusant, tout à coup : Belek savait que son cousin et néanmoins assistant pouvait être assez soupe au lait quand on le contrariait.
Et là, il va en avoir, des contrariétés !


Notes
1 N’oublions pas son fidèle L2 D2 :wink:
2 Pas tout à fait gratuitement, rassurez-vous !


Bonne lecture!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 27 Jan 2019 - 18:01   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: l'affaire des mouettes à béton

.
Chapitre 2 : Entretien d’embauche





La gueule de l’emploi ?
Sasha suivit le secrétaire général vers la pièce ou attendaient les invités.
Un job ? Quel job ? Qu’est-ce qu’ils ont encore inventé, s’interrogea-t-il.
Il n’avait rien vu venir : tous ces politiciens étaient décidément trop retors, trop imprévisibles !
Je ne serai jamais comme eux, se promit-il.
Il y avait quelques visages familiers, et d'autres totalement inconnus ; Belek, l'air penaud, la sénatrice de Naboo -pardon, du secteur Chommel-, Borgis l’immense sénateur de Soze -un Berel ami de Marek-, et d'autres sénateurs qu’il ne connaissait que de vue. l’attendaient impatiemment, à en juger par leurs réaction à son entrée. Aucun n’appartenait aux deux factions en lice pour l'élection, nota-t-il.
C'est le Berel qui se chargea de lui expliquer la nature du job.
La première question du jeune homme n'eut rien d’original :
– Pourquoi moi ? Je ne suis même pas sénateur !

Sous son épais maquillage, il était difficile de deviner les pensées de Sharra Narberrie :
- Vous avez un réel talent de médiateur, Prince : beaucoup de mes collègues et moi-même ont été impressionnés par la facilité avec laquelle vous avez calmé les esprits, il y a deux mois !
- Et vous pensez que je vais pouvoir jouer les bons offices entre ces deux-là ? D’accord, j’ai surtout usé de la salive et du sourire, mais je vous rappelle qu’il y en a trois, de ces excités, que j'ai calmé en leur refaisant le portrait dans un couloir mal éclairé !
- Trois défis, trois duels, trois victoires. Aux poings, oserai-je dire, approuva un sénateur dont les écailles faciales avaient quelque chose de familier.
Il étendit son long cou qui semblait sortir d'une carapace et fixa le jeune homme :
- Sourires aux uns, défi aux autres : Vous avez appliqué à chacun la méthode la plus appropriée. C'est cela qui nous a impressionnés ! Le plus fort, c'est que ces trois jeunots au sang chaud (c'était le gros défaut des humains, selon le chélonien) ne vous en veulent même pas !
- On est même devenus assez copains, reconnut Sasha qui n'en revenait toujours pas.
Peut-être parce que ces jeunes sénateurs au sang chaud et leurs amis étaient peu ou prou de son age ?

Sasha reconnut enfin Borog Degog : il était le plus ancien sénateur, en place depuis les débuts balbutiants de la nouvelle république quarante ans plus tôt. Lent et placide en apparence, mais corrompu et manipulateur ; une vieille connaissance de grand-père…
Le jeune homme objecta :
–  Cildel et Krey'Tey n’accepteront jamais, en plus !
Le silence fut une réponse suffisante.
– Et toi, Belek, tu ne dis rien pour me sortit du piège ? On est cousins, tout de même !
– désolé, Sasha, je ne l'ai appris que tout à l'heure. Vraiment pas longtemps, je te jure. J'ai juste eu le temps de prévenir Markus senior (1).
– Et alors ?
– Et alors il a dit que ce truc sentait très mauvais mais que ça ne t'avait jamais arrêté ! Bref, il te fait confiance pour prendre la bonne décision ! Et moi aussi ! Franchement, c'est peut-être un peu tôt, mais tu es fait pour ça !
– Merci, j’apprécie, vraiment ! Vous auriez aussi pu dire : hors de question, ou tout simplement : non !
Sasha darda un regard noir sur son cousin, qui baissa la tête, avant de s'adresser à l'assemblée :
- Je ne vois toujours pas pourquoi vous voulez faire de moi votre candidat.
– Dans un entretien d’embauche, habituellement, ce sont les employeurs qui posent les questions, remarqua le Berel avec un grand sourire.

Sasha ne rendit pas le sourire. Il sentait monter une sourde colère : ces gens tournaient autour du pot.
Il répondit, peut-être trop agressivement :
– Oui mais moi, j'ai déjà un job : je peux me permettre d’être sélectif !
- d'après mes sources, vos futurs collègues sont enfin tombés d’accord sur un nom : le vôtre , l’éclaira Borog.
Le jeune herrian devina :
- Une marionnette, c'est-ce qu’ils veulent ?
Le Carolin adopta un registre plus familier  pour répondre:
- Je t'ai bien observé depuis ton arrivée, petit : c’est précisément ce qu’ils n’auront pas ! Et le vieux pirate ne t'a pas adopté sans raison ni mure réflexion, crois-moi ! Je le connais trop bien ! Tu lui as déjà prouvé qu’il avait bien choisi. Bref, nous tous ici pensons aussi que tu es le candidat idéal pour ce job, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons que tes futurs collègues.
- Et si je refuse ?
–  Toutes les institutions sont en train de se bloquer, Sasha, intervint Mon Caran. Nous avons enfin trouvé un compromis, mais il est fragile, très fragile… Rappelez-vous le discours d'Imax : certains ont pensé qu'il dramatisait la situation. Je suis bien placé pour affirmer que ce n'est pas le cas !
- Pensez-y Sasha : c'est peut-être le sort de l'Alliance que vous tenez entre vos mains ! Peut-être même que la galaxie ! Nous avons vraiment besoin de vous !

Pour me mettre la pression, il est aussi doué que Venom, pensa amèrement le candidat malgré lui. Il était bien conscient que tous les regards étaient braqués sur lui.
Les yeux pleins de foi et d'espérance de Borgis le Berel rappelaient assez ceux de Marek (2): Sasha détestait ce regard qui faisait peser le poids de toute la galaxie sur ses épaules.
Le Destin de la Galaxie ! Fichue superstition ! S'il faut, j'ai déjà fait ma part du boulot, moi ! J'ai fermé une brèche entre deux univers, moi ! J'ai re-mortalisé (3) une entité immortelle, moi ! Ça leur suffit pas ?
Apparemment non !
Mon Cara se fit rassurant :
- Nous ne vous demandons pas de gouverner la galaxie : si vous acceptez, vous serez chargé de Coruscant.
Vous aurez une administration efficace, il suffit de la tenir avec souplesse et fermeté : c'est une excellente préparation à la fonction de vice-roi.
Sasha était sceptique, mais il garda pour lui ses pensées :
Une administration efficace, ça existe ? Plus elles sont grosses et moins elles le sont ! Alors, celle d'une ville monde… Je préfère ne pas y penser.
- Pour les aspects politiques, il y a peu de chances que vous ayez à jouer les arbitres : Krey'Tey et Cildel se sont entendus sur un partage précis des tâches. Nous avons vraiment besoin de vous, insista Shandra Narberrie.
Là, Sasha avait une objection :
–  et si, malgré tout, ça se passe mal entre eux ?
– Casse leur la gueule, gamin, t'as ma permission , gronda le grand Berel (4).
– Au moins, tu serais couvert par l'immunité présidentielle, remarqua Belek.
- si je comprends bien, ce qu'ils attendent de moi, c'est d'être leur gentil petit toutou, et ce que vous attendez de moi, c'est que je tienne leur laisse très courte et les empêche d'aboyer trop fort ? C'est pas un peu contradictoire, ça ?
Borog Degog avait réponse à tout :
- Nous parlons politique, là : la politique, c'est précisément l'art de concilier l'inconciliable.
Et puis j'ai déjà observé des humains avec leurs animaux de compagnie : en général, je peine à comprendre qui est le maître et qui est le toutou.

Son instinct le pressait de hurler  : Noooooon !!
Pourtant, il s'entendit répondre :
– Je vais réfléchir… faut que je consulte… Je peux utiliser ta priorité holo, Belek ? J’ai jusqu’à quand pour me décider ?
– Hier, ce serait bien ! Mais disons, demain matin, ici ? Nous avons un vote dans la soirée, il faut que les candidatures soient déposées au moins six heures avant, suggéra le secrétaire général.
– Mouais… j'aurais quand même aimé savoir qui tire les ficelles en coulisses.
– Ce sera plus marrant si tu le découvres par toi-même, gamin !
Quand Borog parlait, on croyait entendre Grand-père ! Pas étonnant qu'ils soient copains ! Ou, plus probablement, le vieux routier du sénat appliquait la méthode appropriée à chacun de ceux qu 'il voulait convaincre.



Family bussines

Sasha retourna au bureau avec Belek.
– on est suivis, avertit SyDney, et je ne parle que de ceux qui essaient de se cacher.
– Par pas mal de gens en effet. Et depuis quand es-tu accompagné par des gardes à l'intérieur du sénat, Belek ?
– Ce n’est pas moi qu’ils accompagnent, c’est toi !
- ah bon, pourquoi ?
- Je ne sais pas, moi ! Probablement pour t'empêcher de casser la gueule à d'autres sénateurs ?
- très amusant ! Mais une bonne précaution: j'ai justement près de moi un sénateur qui a une fâcheuse tendance à retenir l'information et qui pourrait craindre pour son intégrité physique !
Une menace que Belek prit très au sérieux : quand Sasha était de mauvais poil, il était capable de tout !
- Ordre du secrétaire général ! Il n'aimerait pas que tu te fasses assassiner avant même d'avoir pu dire  oui !
- pas sûr que je dise oui, rappela le jeune homme.
Belek se tourna vers le droïde :
- tu prends les paris, SyDney ?
- Sasha n'aime pas que je parie : je gagne à tous les coups !
- ce que je n'aime pas, c'est que tu gagnes en trichant !
- cette fois, pas besoin de tricher : il faut juste que je trouve quelques gogos prêts à parier sur le non !
Sasha préféra ignorer : il avait plus important à faire !

Il n'avait pas besoin d'une liaison holo pour parler à certains de ses proches. Il avait été admis dans le réseau mental des Bergers d'Herrion, insectoïdes bienveillants et puissants dans la Force. Il était très tard ici, il ignorait quelle pouvait être l'heure à Herrion-Ville et ne voulait surtout pas réveiller sa cousine.
Par contre W'arrr, comme tous les Bergers, ne dormait que par très courtes périodes et seulement à moitié. Il répondit immédiatement à l'appel. Coup de chance, c'était la fin de la matinée et Thalia était disponible.
Enfin, pas trop de chance : X'ree et Jas, ses filleuls, ne purent s'empêcher de mettre leur grain de sel dans la conversation qui s'ensuivit. Évidemment, ils trouvèrent l'idée géniale, assez pour enflammer leurs imaginations d'adolescents.
W'arrr était plus réservé, mais surtout parce qu'il craignait pour la sécurité du jeune humain. Thalia  fut plus directe:
- Pourquoi me demander mon avis ? Tu vas accepter, je te connais : tu ne résisteras pas au plaisir de plonger dans la fosse aux rancors. Sauf que cette fois, ils pourraient te dévorer!

Sasha utilisa ensuite l'Holonet pour demander conseil à son père adoptif, Markus Herrion, qu'il appelait grand-père, car il avait été aussi adopté à 12 ans par un couple de fermiers herrians. Compliqué ? Encore plus, car sa mère adoptive Lisha était aussi la petite-fille longtemps cachée du patriarche.
Donc, en théorie, le vieux Markus était son arrière-grand-père. Mais il avait aussi donné son nom au garçonnet, ce qui en faisait techniquement son père ! De quoi donner la migraine à qui ignorait que depuis des millénaires, la famille Herrion adoptait des gens de talent qu'ils aient des parents en vie ou non !
Comme grand-père le ressassait à l’envie, « Eh, petit, Tu crois qu'une famille peut subsister pendant 25 000 ans sans recruter du sang neuf ? ‘
Pa' et ma' étaient là aussi, attendant l'appel avec Le Vieux. Comme ils étaient accompagnés du directeur Himron, chef de la sécurité planétaire, Sasha comprit qu'aucun n'était prêt à parier sur le non. Aucun doute : Himron travaillait déjà au renforcement de la sécurité du futur Triumvir.
La réponse de grand-père fut assez directe :
- Bah, tu as su dompter les comités herrians. À côté, le Sénat, l’Armée, la Flotte, ce sont tous des rigolos. Si tu le sens, vas-y !
Le Vieux ne plaisantait pas… Pas vraiment.
- Franchement, tous ces problèmes d’élection, la vacance du pouvoir, ça nous inquiète beaucoup, rappela pa’.
- Oui, les voisins ne parlent que de ça, renchérit ma’.
- C’en est à ce point, s’étonna le jeune homme, stupéfait.

Il en fallait beaucoup pour percer la carapace isolationniste des fermiers herrians, plus préoccupé par la météo et le cours du kaï que par la politique galactique !
- Oui, on en est là. Ça en rassurera plus d’un s’ils te savent aux commandes, rappela pa’.
Grand-père avait suivi l’échange et conclut :
- Bref , amuse-toi mais évite de déclencher une révolution comme la dernière fois, hein ? La Galaxie est assez mal en point, inutile d’en rajouter !
- Merci pour ce vote de confiance, soupira le jeune homme, un brin vexé
- Tu devrais t’en sortir, petit… Passées les premières grosses bourdes.
Markus Herrion coupa la communication avant la riposte cinglante que ruminait son fils adoptif.
- Trente à zéro pour le Vieux, souffla Belek au droïde, qui approuva.

Par contre, pas moyen de contacter Markus junior -alias Venom-, ancien pirate adopté lui aussi par le patriarche: il travaillait énormément, mais tout de même ! Il devait pourtant savoir ce qui se tramait au sénat : il payait assez de gens pour ça !
Il m'évite, c'est suspect !
Une énigme, Markus : contrairement à ce que tous pensaient, le Capitaine de l'Amber Star ne s'était pas précipité sur les secteurs libérés de la tutelle de leur vieil ennemi Malthus Verryn et de la défunte compagnie KMM.
Certes, il avait obtenu quelques contrats, pris le contrôle d'une assez modeste compagnie de transport, de deux stations de troisième rang, d'une autre plus grosse. Puis il avait acquis trois riches planètes agricoles -pour presque rien, avait-il argumenté-.
Acheter des planètes agricoles, un choix surprenant pour le dirigeant d'une puissante compagnie de transport ? Pas tant que ça : Sasha pensait que ces mondes étaient la clé de son nouveau projet ultra-secret.
Taggeco, l'un des trois fondateurs de la KMM (5) les avait glissées en douce dans la corbeille de mariage à cause de la main d’œuvre servile qui y trimait : très mauvais pour l'image de marque, ça !
La mega-corpo s'en était débarrassée à bon compte et n'avait nulle envie de les récupérer !

L'esclavage, un truc que Venom détestait ! Il avait lui-même été esclave. Ceci dit, sitôt affranchi, il ne s'était pas gêné pour acquérir le tout jeune Sasha et sa cousine Thalia. Bon d'accord, comme maître, il y avait pire et dès le début Sasha l' avait considéré plus comme un grand frère qu'autre chose.
Pour les planètes, Markus était donc passé par là : il n'y avait plus d'esclaves sur Biscuit I, II et III. Beaucoup étaient restés avec un salaire correct et un lopin de terre en prime, d'autres avaient choisi d'aller offrir leurs services ailleurs.
Chose étonnante, les bénéfices de la société d'exploitation n'avaient pas beaucoup baissé. Pour le reste, Markus se concentrait sur son investissement G.I.G dans la bordure médiane, qui était déjà très rentable et sur le développement de la HHB , une filiale basée dans l'empire que Thalia dirigeait d'une main de fer.
Il y avait aussi ce mystérieux projet qui l'amenait souvent sur Munnlist, le plus puissant centre bancaire de la galaxie.
Tiens, d'ailleurs : Bar Damask  est lui aussi injoignable!
Sasha flairait les complots à dix parsecs à la ronde et ses intuitions étaient souvent inspirées par la Force… Justement, une sensation familière titillait ce recoin de son esprit que son mentor Ve'ssshhh lui avait appris à «écouter ».
- Tiens, tiens ! Je crois que nous aurons bientôt une looongue conversation, tous les trois ! Promit-il d'un ton sinistre.


La tactique du Bothan
Un qui attendait son appel au contraire, c'était ce cher Krey'la. Bien entendu, il voulait que Sasha accepte !
N’était-il pas le conseiller principal d’un des candidats ?
Mais sa technique avait de quoi surprendre :
- J'espère que vous n'imaginez pas me manipuler comme une marionnette, votre patron et vous , attaque l’humain?
- Voyons, Sasha ! je ne peux parler pour Krey'Tey, mais moi, je vous connais : têtu et rebelle, incontrôlable !
- Auriez vous suggéré mon nom, par hasard ?
- Pas du tout, j'ai même émis des objections et je vous trouve trop jeune ! D'ailleurs, je reste convaincu que vos collègues vont vous croquer tout cru !
Voila qui a le mérite d'être franc, songea le jeune humain un peu vexé.
« On prend les paris ? » faillit-il répondre. Il évita in extremis de tomber dans le piège tendu.

Le Bothan continua d'un ton léger :
- Néanmoins, pour honorer notre vieille amitié, vous devriez accepter le poste : vous me rendriez un fier service car avec vous, je m'ennuierai moins lors de ces interminables réunions.
- Je serais ravi de vous rendre toutes sortes de services, mais dans ce cas…
- Alleeeez , pensez que cela vous offrira bien des occasions de taquiner Go'Hota !

Go'Hota était le principal assistant de Cildel au sénat et son porte-parole. Chacune de leurs rares rencontres (ils s'évitaient), s'était transformée en duel verbal. Ils avaient toujours un petit contentieux depuis que Sasha et l'escadron rouge l'avaient chassé sans ménagement du système Luma (Herrion était aussi connue comme Luma IV).
- Et puis, vous trouverez bien un petit complot à déjouer pour vous faire passer le temps. En ce moment, il n'y a rien de sérieux au sénat, rien qui soit digne de vos talents !
Plus absurde, comme arguments, il n'y avait pas ! Pourtant, Sasha était de plus en plus tenté !

Comme tous ceux qui le connaissaient, Krey'la savait bien que Sasha allait accepter. Inutile donc de rebattre des arguments maintes fois évoqués. Comme souvent chez les humains, ce n'était pas la raison, mais l'émotion qui empêchait son ami de se décider.
L’affairiste poursuivit un moment dans la même veine, alignant comme à la parade  des arguments aussi farfelus les uns que les autres, puis conclut, tentateur :
- Et ainsi, vous pourrez nous harceler sans cesse, vos futurs collègues, Go'Hota et moi-même pour savoir quel scélérat a proposé votre nom ! Je vous préviens, je résisterai jusqu’au bout !
Sasha avait un large sourire aux lèvres :
- Et vous, vous allez me harceler jusqu’à ce que je cède, n'est-ce pas ? Bon d'accord, vous avez gagné cette manche ! Vous pouvez aller triompher auprès de votre patron : j'accepte, vous avez bien entendu, j'accepte le poste ! Mais je vous préviens : c'est moi qui gagnerai la partie !!

Les Bothans n'avaient pas le triomphe modeste. Ceux de l'entourage de Krey'Tey surent que leur collègue et néanmoins concurrent avait à nouveau marqué des points, bien avant qu'il n'annonce solennellement son succès au nouveau triumvir : l'élection était certaine, maintenant !




Notes:
1 Le patriarche de la famille, alias «  vieux pirate » ou « Le Vieux », père adoptif de Sasha, ancien Capitaine de l'Amber-Star, ancien vice-roi du secteur He'ran. ( Retraité) Sasha l'appelle grand-père, vu la différence d'age .
2 Contrebandier, prêtre malgré lui, ami et conseiller spirituel de Sasha, Thalia, Venom et de quelques autres. Les Berels croient que la galaxie a un destin et que quelques « élus » y jouent un rôle important ! Le manque de foi de ses élus ne lui facilite pas la tâche !
3 Pardonnons-lui ce néologisme : on a rarement l'occasion de ravaler un être immortel au rang de simple mortel ! Voir : le Cœur d'Herrion.
4 Deux mètres, une taille normale pour un(e) berel adulte ! Le sénateur culmine à 2,4 m, c'est dire si Borgis domine les débats ! :wink:
5 Les deux autres étant RePlanetHab et Loronar (voir Venom et le seigneur de la guerre)


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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 05 Fév 2019 - 20:25   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 2

Un petit chapitre pour décrire la galaxie des années 47/48.
Encore une fois, c'est du Legends à la sauce à la Mante: j'ai extrapolé à partir du peu d'informations que j'ai trouvée sur cette période et introduit des secteurs de mon cru, apparus dans mes récits précédents

J'espère que la recette vous plaira :transpire:



Chapitre 3 : état des lieux




Votez Herrion ! ( nous avons du gâteau aux cinq nectars.)
Le lendemain, Sasha passa presque toute sa journée à signer des documents et à négocier les conditions de sa présidence. Pour être plus précis, il posa ses exigences et SyDney posa les siennes.
Dès qu’il s’agissait de la sécurité du futur coprésident, le droïde devenait un négociateur plus retors qu’un maquignon herrian et plus têtu qu’un Antel. D’autant plus qu’il était en contact permanent avec le directeur Himron et le Vieux, qui avaient des préoccupations identiques!

Puis, tout au bout de cette folle journée, le vote arriva.
Il fut sans surprise : même les sénateurs les plus hostiles à Cildel ou Krey’tey s’étaient lassés de ces querelles stériles, par ailleurs très mauvaises pour leurs affaires. Si le compromis péniblement établi ne satisfaisait vraiment personne, il avait le mérite d’exister !
Le vieux Borog Degog avait mis toute son influence sur le tapis pour convaincre les indécis : de fortes sommes avaient changé de mains en cette occasion. Qui étaient les généreux donateurs ?
Sasha avait son idée : Oui, nous aurons sous peu une très loooongue conversation, mon cher frère ! Quant à Bar Damask, ce scélérat…
Le jeune homme n’avait pas eu besoin de harceler ses futurs collègues pour deviner qui leur avait jeté son nom en pâture.

Il n’y eut donc aucun coup fourré, aucune objection de dernière minute : les résultats confirmèrent sans ambages l’adoption d’un triumvirat et de son projet politique.


*
**


L'Alliance Galactique, sa vie, son œuvre
C'était le premier briefing de Sasha dans la Salle des situations tactiques. Tous les pontes de l'Alliance étaient là, face à une tripotée d'amiraux conduits par l'amiral Gordin, nouveau chef d'état-major de la flotte. Les renseignements, représentés par le directeur Hoeack, et les services diplomatiques complétaient le podium.

Le futur ex- chef de l'État s'était assis un peu en retrait et se faisait très discret, probablement pressé de quitter enfin ses fonctions avant de se faire :
- destituer
- emprisonner
- assassiner
- transpercer par le sabre de sa jumelle
- posséder par une entité maléfique

(veillez rayer la (les) mention(s) inutile(s))



Ses collègues Triumvirs et leurs tripotées de conseillers (Sasha n'avait que Belek et SyDney) étant enfin arrivés, la réunion allait pouvoir commencer.
Pour l'instant, le jeune homme était fasciné par l'immense et très détaillée holo de la galaxie.
En principe, l'Alliance unissait fraternellement tous les peuples de la galaxie connue. En pratique, la situation était moins rose : le nouveau traité d'Anaxes étendait et complétait le statut d'État souverain associé en plus de celui d'allié.
La carte le montrait bien : au Nord, le bloc des secteurs des Vestiges de l'empire. Un bloc qui avait bien grossi : il n'y en avait que huit à la fin de la guerre civile, tous dans la bordure extérieure. Maintenant, l'empire était limitrophe de la Bordure Intérieure, un peu trop près de Coruscant au goût des amiraux
Sans compter leurs possessions des régions inconnues et leurs liens étroits avec l'empire de la Main et l'ascendance Chiss, se souvint le jeune humain.
Le vrai casse-tête politique et économique c'étaient les sept grands secteurs et les dizaines de systèmes impériaux enclavés dans les territoires de l'Alliance ou d'autres fédérations. En majorité des ralliements récents. La doctrine de « la victoire sans la guerre » comme l'avait appelée Jagged Fel avait eu du succès !
Le Nouvel Empire pesait lourd sur la scène stratégique et incluait Munnlist, le centre bancaire de la galaxie. Il était toujours considéré – en théorie- comme un allié mais menait sa propre politique.

Au nord-est, le secteur corporatiste était devenu le centre économique d'un empire commercial : l'Association de Libre Échange du Bras de Tingel regroupait maintenant une quinzaine de secteurs. Et les corpos avaient de l'appétit. À tel point que l'imperium Adaman avait accepté de s'allier avec ses anciens ennemis de l'alliance Hexastars. Et le secteur Berck était sur le point de rejoindre la nouvelle confédération. Il était probable que, dans ce cas, les dangereux Kurii sortent de leur isolement forcé. Que des ennemis aussi irréductibles acceptent de laisser leurs vieilles rancunes de côté en disait long sur leurs inquiétudes.
Markus junior, qui avait des contacts amicaux avec plusieurs clans Kurii, avait probablement œuvré à cette réconciliation. L'Amber Star était bien implantée là-bas et il n'avait pas l'intention de se faire déposséder par les corpos.

Plus au sud, l'Espace Hutt -bénéficiant lui aussi du statut d'Allié,- ne s'était pas officiellement agrandi, mais les Hutts contrôlaient en sous-main les trois confédérations (membres associés) qui bordaient leurs frontières Est  et les routes ancestrales qui menaient jusqu'au noyau. Comme ils l'avaient toujours fait, d'ailleurs.
Encore plus au sud, si l'espace Bothan était resté membre à part entière de l'Alliance, c'était au prix de nombreuses concessions : selon le traité, les secteurs membres bénéficiaient d'un bien plus large autonomie qu'avant. En résumé, l'Alliance à proprement parler ressemblait à la vieille République : le Noyau, les colonies, la zone d'expansion et la bordure intérieure en constituaient le cœur. Mais de très larges portions des bordures médiane et extérieure avaient préféré l' autonomie encore plus large conférée par le statut d'associé, à l'image de l'Imperium Adaman ou de la confédération Hexastar. Les vieux clivages existaient toujours !

Sasha s'installa prudemment entre ses deux collègues : il avait promis de les empêcher d'aboyer trop fort, n'est-ce pas ?
L’amiral Gordin fit un topo très détaillé sur l’état des forces de l’Alliance. Vraiment très détaillé.
Trop détaillé : malgré sa vigilance, le jeune humain fut à deux doigts de s’endormir quand l’Amiral débita de sa voix monocorde la liste des problèmes de recyclage des déchets rencontrés par les vaisseaux et stations de la Seconde Flotte.
Heureusement pour lui, les interventions fréquentes de Cildel – les vaisseaux étaient sa grande passion- , le tiraient régulièrement de sa somnolence.

En comparaison, le briefing des services de renseignement laissa le jeune président sur sa faim : si l'empire et les hutts étaient très surveillées, les renseignements semblaient avoir peu à dire sur l'ALE.
Bien entendu, il y avait eu un topo sur le Dominion Senex-Juvex ou sur l'indépendance de Rothana (1) - Sasha nota au passage la grande satisfaction de son collègue Bothan-, et même des nouvelles de la lointaine Ascendance Chiss.
Mais, à en croire Hoeack, les corpos commerçaient bien sagement. L'amiral affichait une moue sceptique, tout comme les coprésidents mais aucun ne broncha, remarqua le jeune homme.

- En matière de renseignements, Krey'Tey ne compte que sur ses Bothans et Cildel ne jure que par les militaires, lui confia plus tard Beleck. Ils n’ont aucune confiance en Hoeack. Si Krey’Tey le pouvait, il le ferait remplacer immédiatement et -dans ce cas particulier-, Cildel le laisserait faire.
- Alors, s’ils sont d’accord, pourquoi…
- Parce qu’il est le chouchou d’une fraction influente du sénat. Tout est affaire de compromis, Sasha.
- Mouais… Des services de renseignements pas fiables ? Ça commence bien !
Pfft ! On dirait que j’en sais plus qu’eux sur la situation dans la Bordure.
- Ah bon ?
- Oui, grâce à Eiren (2) et à mes contacts dans l’A.S.C.
Belek leva un sourcil étonné, puis se souvint.
- ah, c’est vrai : tu a AUSSI fait un stage là-bas. Mais je croyais que tu ne fréquentais plus Eiren, depuis que Berylle et toi…
- Hé, ho, vous allez enfin me lâcher avec cette histoire ? C’est du passé : on n’avait que dix-sept ans, tu sais ? J’ai l’impression d’entendre Berylle, là !
SyDney intervint avant que son partenaire ne s’échauffe trop :
- Pour ta gouverne, Beleck, je suis toujours en contact avec Sylver, le SyD d’Eiren. Et les nouvelles du secteur Berk sont assez inquiétantes.
- ah, oui, j’oubliais ! Un source d’information très précieuse.

Sasha, un peu calmé, en revint au sujet :
- Enfin, ils ont été très courtois : pas un mot de travers, c'est rassurant! Soupira l'élu de fraîche date. Bon, faut que j’aille rencontrer mon équipe. Enfin, l’équipe que mes chers collègues ont choisie pour moi.
- T’inquiète : Mon Caran a eu son mot à dire dans l’affaire, il a fait le tri.
- Correction : les conseillers que mes chers collègues et le secrétaire général ont choisis pour moi.
- Eh ben, t’es de bon poil, aujourd’hui, constata Beleck qui, s'échauffant lui aussi, éleva le ton: 
- Écoute : il te fallait bien une équipe pour commencer, non ? Il y a des gens très bien, dans le lot, tu sais ? Et s’ils ne plaisent pas à sa Grâce le Prince d’Herrion, il n’aura qu’à les virer à grands coups de pieds dans le… Heu, derrière.
Même quand il s’énervait, Beleck veillait à conserver un langage châtié : il n’était pas sénateur pour rien !
- Je n’y manquerai pas, promit son ex-assistant.
- Et sinon, je le ferai pour lui, renchérit le droïde !
Beleck savait que SyDney en était capable ; il frissonna en imaginant les conséquences politico-juridiques d’un tel esclandre.



Notes
1 Dont les chantiers appartenaient à Kuat
2 Eiren Berk’Alava, Hermian(ne), est une vieille connaissance de la famille. Venom lui a même confié un SyD. À Dix-sept ans, Sasha et elle (elle était plutôt fille à l’époque) ont… :oops: Mais :chut: , c’est un sujet sensible (surtout quand Berylle est dans les parages).

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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 13 Fév 2019 - 22:54   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 3

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Chapitre 4 : des débuts difficiles



Des biscuits et des vargs

Il était tard. Les somptueuses salles de réunion, les luxueux bureaux des étages supérieurs s'étaient vidés. Le Premier Secrétaire du cabinet présidentiel aimait ces moments de calme où il pouvait consulter en paix les dossiers les plus importants. Il avait deux bureaux : l'officiel, immense et luxueux où il recevait les visiteurs important et un autre, beaucoup plus modeste, qu'il avait transformé en un nid douillet propice à la réflexion. S'il n'était plus tout jeune, son esprit restait clair et acéré.
À condition de pouvoir réfléchir en silence !
Un bruit incongru vint troubler sa réflexion. À cette heure tardive, si les permanences des étages inférieurs grouillaient toujours d'employés - on y travaillait en continu : la planète, comme la galaxie, ne dormait jamais-, il n'y avait habituellement que des droïdes d'entretien dans ces couloirs. Non, pas que des Droïdes :
le triumvir, qui s'était retiré pour la nuit dans ses appartements tous proches, était de retour dans son bureau .

Curieux, le vieil homme s'approcha prudemment, se souvenant de leur première rencontre : Gersen Capra d'Anaxes avait entamé sa collaboration avec le triumvir (on disait Président) Vega an-Herrion par une gaffe monumentale. Sur le moment, il avait cru que cette collaboration durerait moins d'une heure ! 
Arrivant un peu en retard et essoufflé à la première réunion du cabinet présidentiel, il avait croisé dans l'élévateur un jeune homme qui semblait un peu perdu. Ils étaient seuls avec un imposant droïde d'un modèle inconnu. Le vieux conseiller avait d'abord, mine de rien, discrètement vérifié que le jeunot portait bien le badge approprié et supposé qu'on avait affecté un nouveau stagiaire aux services présidentiels. C'est à dire, en pratique à lui ! Il avait en effet la manie de prendre sous son aile tous les petits nouveaux et de faire de son mieux pour les acclimater.
Ils auraient pu me prévenir, avait-il bougonné dans sa barbe.
Toujours aimable, il avait entamé la conversation.
- alors, jeune homme, c''est la première fois ?
- pas tout à fait, mais jamais à ce niveau avait machinalement répondu le jeune humain.
Capra avait pris son air le plus bienveillant :
- ah, bien sûr, vous avez déjà effectué quelques stages…
il avait fait un clin d’œil avant d'asséner, d'un ton solennel :
- mais ici, c'est la présidence !
Puis, désireux d'en savoir plus -il n'avait même pas reçu de CV-, il avait demandé :
- Puis-je savoir quels stages ?
Le jeune homme avait semblé interloqué, puis s'était détendu pour répondre avec le sourire :
- Oh, j'ai travaillé deux ans dans le cabinet Hokko, KKKz, Arsen et associés. Et avant cela, il y a assez longtemps, maintenant, j'ai bossé quelques semaines au conseil du vice-roi d'Herrion. J'ai fait aussi pas mal de commercial dans le secteur corpo, entre autres…
Gersen avait cru comprendre :
Ah, c'est donc ça : à tous les coups, un jeune parent du triumvir !
- Un cabinet fort prestigieux, avait-il approuvé. Seriez vous un parent de notre nouveau triumvir ?
Nouveau sourire vite effacé. Le jeune homme avait répondu avec un grand sérieux :
- on peut dire ça, en effet… Conseiller… 
- Capra, Gersen Capra, secrétariat général… J'ai été nommé ce matin – tout cela est un peu précipité- mais nous avons une bonne équipe, vous verrez : vous y serez comme chez vous !
- Je n'en doute pas…
- puis-je savoir votre nom, jeune homme ?
Celui-ci allait répondre quand les portes de l'élévateur s'étaient ouvertes, alors que le chambellan annonçait d'une voix de stentor :
- le président Sasha Vega an-Herrion, Prince d'Herrion ! Le conseiller Capra !
Même encore aujourd’hui, il se souvenait du comportement étrange de ce droïde – SyDney, avait-il appris- qui semblait se payer sa tête ! À ce moment, Capra aurait bien voulu se cacher dans un trou !

Pourtant, cela n'avait jamais affecté leurs relations : le jeune dirigeant n'avait jamais abordé le sujet, ni ne s'était permis la moindre plaisanterie. En fait, il traitait son conseiller avec le respect dû aux aînés (ah, l'éducation herrianne!) mais aussi avec beaucoup d'affection. Une affection que le vieil homme n'avait aucun mal à lui rendre. Il faut dire que fidèle à ses habitudes, le vieux routier de la politique et de l'administration avait pris le politicien débutant sous son aile. À plusieurs reprises, il lui avait discrètement signalé quelques grosses bourdes et s'était permis d'en corriger de petites sans rien dire à personne.
Des débutants, il en avait vu défiler beaucoup depuis que l'Alliance existait. Des militaires, des sénateurs tout juste sortis de leur trou et même quelques Jedi (l'un d'eux avait très mal tourné, d'ailleurs).
Mais ce débutant-là apprenait vite et ne commettait jamais deux fois la même erreur. Et il les assumait sans chercher à en rejeter la faute sur un sous-fifre.


Dilemmes.
Capra passa son nez à la porte -ouverte- du bureau présidentiel faiblement éclairé.
L'impressionnant droïde qui donnait l'impression de porter une armure complète l'avait probablement repéré et identifié avant même qu’il ne passe la porte. Près des grandes baies vitrées, il surveillait le trafic nocturne. Il se contenta d'un signe de tête et revint à sa surveillance sans rien dire. Pourtant le jeune homme, alerté par quelque signal, releva la tête de ses écrans et demanda :
- Bonsoir, oncle Gersen (1)! Toujours au bureau, à cette heure ?
- Je pourrais vous poser la même question. À mon age on dort peu, mais vous êtes trop jeune pour veiller aussi longtemps.
Le droïde approuva de la tête :
- ah, tu vois ? Fit-il ?
Puis s'adressant au vieux conseiller, il ajouta :
- Je n'arrête pas de le lui répéter, mais il est encore plus têtu qu'un antel !
- Je n'arrivais pas à dormir, soupira le jeune homme. Trop de soucis.
- Ahh… puis-je savoir…

Il s'interrompit en sentant un frottement contre son mollet. L'un de ces grands lézards à six pattes qui accompagnaient partout le Président – Fatty, devina Capra- venait quémander une caresse, que l'humain lui accorda bien volontiers. Au début, il s'était inquiété de la présence dans les bureaux de deux de ces dangereux animaux. Il s'était renseigné : ces longues mâchoires remplies de crocs était parmi les plus puissantes du règne animal ! Au point, disait-on, de pouvoir broyer du métal.
Il avait vite trouvé un moyen de les amadouer.
- Fatty vous aime beaucoup, fit le jeune homme amusé. Même si dans son cas, on pourrait parler de corruption.
- J 'ai hélas négligé de faire provision de biscuits avant de venir aux nouvelles. Mais j'en ai une boite pleine dans mon bureau. Accompagné d'un bon thé des Monts Brumeux, c'est souverain contre les insomnies, proposa-t-il, tentateur.
Une offre que le Varg approuva en claquant des mâchoires. Ces animaux semblaient comprendre beaucoup de choses .
«  il ne leur manque que la parole », avait-il un jour affirmé 
«  Mais ils parlent à qui sait les entendre», avait répondu Sasha.
Le président réfléchit un instant puis se leva après avoir placé ses écrans en veille.
- Qui pourrait résister à un thé des Monts Brumeux ?
Peu de gens connaissaient cette plante dont on faisait infuser les feuilles, mais Gersen avait appris que le jeune homme en buvait. Mais comment connaissait-il …
Le jeune homme répondit à la question muette :
- Mon frère est un grand amateur de thé, en particulier celui de Sri Kanlaï. Je crois même qu'il a acheté une plantation.
- Votre frère… Le Capitaine de l'Amber Star ?
- Markus, oui ! Lui peut travailler presque toute la nuit et être frais et dispos au matin. Et travailler sur dix dossiers à la fois, en prime.
- vous admirez beaucoup votre frère, n'est-ce pas ?
- Je crois qu'on peut le dire ainsi, fit le jeune homme, soudain sur la défensive.
- mais vous n'êtes pas votre frère… Vous avez vos propres qualités que nous sommes nombreux à apprécier ici.


Il se tut, laissant son supérieur à ses réflexions pendant qu'ils parcouraient le long couloir.
En rejoignant son bureau, Capra aperçut brièvement un droïde SD-X qui disparut aussi vite.
Sa puissante famille et son redoutable frère avaient bien fait les choses : le jeune dirigeant était protégé, mais pas seulement par la garde présidentielle. Il valait mieux : celle-ci avait une fâcheuse propension à arrêter ceux qu'elle était censée protéger.
Encore qu'avec le zélé colonel Civol aux commandes, les risques étaient limités ; le conseiller n'aimait guère Civol mais reconnaissait sa compétence et son dévouement.

Le président, confortablement installé dans un profond fauteuil, accepta une tasse de thé et un biscuit. Speedy et Fatty acceptèrent avec une grâce toute aristocratique «  quelques » biscuits.
Ces animaux savaient se tenir en société et se comportaient toujours avec une grande dignité.
Le jeune homme éclata soudain de rire et l'un des vargs -Speedy- lui adressa une mimique curieusement humaine, du genre « je te l'avais bien dit ! ». Gersen leva un sourcil curieux et le président devança la question.
- Speedy apprécie vos efforts pour préserver sa dignité. Même s'il est prêt à la mettre de côté pour quelques biscuits de plus ! Il n'a pas tort : ils sont délicieux !
- Ils sont l’œuvre d'un artisan réputé de Coronet, qui fait aussi de fabuleux macarons ! Je vous en ferai livrer quelques boîtes, si vous le souhaitez. Une pour vous, les autres…
Ces animaux comprenaient vraiment tout, reconnut le conseiller, qui avait capté toute l'attention des deux vargs. Son invité confirma :
- Oui, ils comprennent. Mais ils savent surtout lire au plus profond du cœur de nous autres, simples humains ! Ce qu'ils ont vu dans le vôtre leur a plu.
Capra ne sachant pas s'il s'agissait d'un compliment, il préféra rester cois.
Caché derrière sa tasse et la vapeur qui s'en élevait, le vieil homme observa le plus jeune qui commençait enfin à se détendre. Celui-ci parcourut d'un regard curieux le capharnaüm qu'était le bureau privé de son secrétaire. Il n'y était jamais entré auparavant. Une pièce encombrée de meubles sculptés et de souvenirs éclectiques qui en disait long sur son hôte. Une dent de Rancor, un jeu d'échec (la version 2D) en bois, la holo d'un keffi superbement harnaché et de son jeune cavalier. Un fils ? Un neveu ?
Un neveu ! Et je connais ce garçon ! L'ancien aide de camp de l'amiral Darpa !
Aux dernières nouvelles, le lieutenant Capra s'initiait au commandement à bord d'un patrouilleur. S'il était aussi doué que le prétendait Darpa, il ne tarderait pas à commander quelque chose de plus gros. Quant au bureau de son oncle…
Un nid douillet ! Il vous ressemble, oncle Gersen. On s'y sent… Bien. À l'abri… J'aime !

Le conseiller sentit que le moment était propice
- Me confierez-vous la cause de vos insomnies, Prince ?
- Sasha !
- Qu'est-ce qui vous ramène à votre bureau si tard dans la nuit, Sasha ?
- Ce projet de percement d'une nouvelle voie souterraine dans le district 109. Dix millions d'habitants à déplacer ! De pauvres gens qui n'ont pas les moyens de s'offrir un logement dans les niveaux supérieurs. Certains m’ont adressé une pétition en ce sens. Selon la conseillère Akasta, ce quartier n'est qu'un repaire de criminels et le lieu de toutes sortes de trafics, mais…
Sasha se tut et le vieil homme en profita :
- Mais vous doutez de ses paroles…
- Oui, un peu au début, mais j'ai consulté les dossiers de la police. Assez pour comprendre qu'elle avait sérieusement édulcoré son rapport : c'est encore pire que ce qu'elle m'a expliqué !
J'ai l'impression que mes conseillers croient que je suis en sucre et que je vais fondre à la première pluie…
- Ils ont l'habitude de traiter avec des dirigeants qui, comme vous, n'y connai…

Le vieil homme s'interrompit brusquement, conscient d'avoir encore gaffé.
- … Comme moi, n'y connaissent rien, termina le président.
Il eut une grimace découragée, puis poursuivit :
- La vérité sort de la bouche des secrétaires… Je me demande si je ne devrais pas…
Le vieil homme ne le laissa pas finir :
- Mais vos prédécesseurs, trop occupés par les affaires galactiques, ne se souciaient guère de Coruscant.
Pour vos conseillers, votre poste est une nouveauté. Il leur faudra du temps pour s'y habituer et en comprendre les avantages. Pour commencer, vous êtes leur voix au sénat et face à vos collègues. Vous êtes la voix de Coruscant ! Une voix que les milliards d'habitants de ce monde s'étaient toujours vus dénier
En voyant les yeux du jeune homme briller à nouveau, le vieux conseiller comprit qu'il avait rattrapé sa gaffe.
J'ai failli le pousser à la démission, s'admonesta-t-il. Quand apprendrai-je à tenir ma langue ?
Le président rumina un moment, puis reprit où il s'était arrêté :
- Non, le problème, c'est qu'il n'y a pas que des criminels, là-bas. Ils sont très minoritaires ! Pardonnez-moi si je vous froisse, mais j'ai l'impression que ces administrateurs ne savent rien des difficultés de…
- C'est vrai pour la plupart d'entre nous, mais pas pour Akasta : elle a grandi dans un de ces bas-fonds. Sa mère a été arrachée à sa famille sur Ryloth pour aller danser dans un bouge ! Croyez-moi, notre conseillère en connaît un bout sur la misère et le crime.
- Oh ! Ce n'est pas dans son dossier.
- Non, car elle a eu assez jeune la chance de changer de vie. Quelle est l'utilité de cette voie ?
- ah, c'est ce qui cause mes insomnies : elle permettrait de désenclaver un autre bas-fond qui en a bien besoin : il donnerait accès à l'air, aux ressources, aux emplois… Mais le prix à payer est trop lourd ! Il doit y avoir une autre solution !
- Je comprends votre dilemme…
Un dilemme qui n'aurait pas effleuré la majorité des prédécesseurs du jeune humain. Capra comprit qu’il y avait autre chose :
- Gardez ça pour vous, oncle Gersen, mais je me méfie de certains de mes conseillers. Et pas seulement parce qu'ils m'ont été imposés par mes chers collègues !

Le vieil homme se tut, cherchant le meilleur moyen de s'exprimer… Son regard croisa celui de Fatty. Et trouva la solution. Cela paraissait absurde, mais…
- Dis-moi, Fatty, as-tu sondé le cœur d'Akasta ? Est-elle digne de confiance, selon toi ?
L'animal pencha la tête de côté et retroussa ses babines dans un rictus qui ressemblait à un sourire. Speedy quant à lui, hocha la tête à la manière d'un humain.
Ils n'avaient pas besoin de parler pour s'exprimer, admit le vieil homme qui reprit :
- Vous voyez ? Vos amis lui font confiance. Quant à moi, je peux affirmer qu'elle est très compétente.
- Mais pas toujours honnête…
- Ce qui ne vous choque pas vraiment, n'est-ce pas ?
- Moui… J'ai connu pire ! Mais la pétition ? Même si je leur réponds que cette voie est indispensable…
- … répondez leur aussi que vous veillerez personnellement à ce que les résidents soient relogés dans les meilleures conditions. Et faites le savoir à Akasta. Elle est censée exécuter vos ordres, vous savez ?
Sasha, plongé dans ses réflexions, avala son thé à petites gorgées puis acquiesça.
- Vous avez raison ! …. Mmhh, il se fait vraiment tard ! Je vais essayer de dormir un peu. Vous aussi devriez aller vous coucher, oncle Gersen !
- Il est bientôt l'heure, en effet !

Le vieil homme raccompagna son hôte et le salua. Il était rassuré : le pres… Sasha semblait rempli d'une nouvelle résolution. Plus question de démission !
Une démission qui, à ce stade, aurait été un désastre galactique selon Mon Caran. Le sénateur lui avait demandé de soutenir le triumvir débutant . Krey'Tey et Cildel le lui avaient carrément ordonné.
Ils n'ont pas encore bien saisi le potentiel de leur collègue, se dit-il.
Un potentiel qu'il avait l'intention de cultiver, avec ou sans ordres. Il procédait toujours ainsi avec ses stagiaires. C'est sans doute la raison pour laquelle, malgré ses gaffes, on lui affectait les éléments les plus prometteurs.
Juste avant de partir, Speedy qui s'était attardé tourna sa longue tête vers lui. Et lui fit un clin d’œil !
Capra, sidéré, revint à sa console pour fermer sa session.Un message prioritaire clignotait.
Prioritaire ? Il était envoyé par un des fournisseurs du secrétariat avec le titre : «  remplacement des distributeurs de kav » !
Il l'ouvrit pourtant en fronçant les sourcils, lut les premières lignes, grogna, puis combina son sceau personnel et un long mot de passe pour décrypter la suite, qui le laissa pantois. Sous le choc, il dut s'asseoir : ce n'était pas la première fois qu'il avait affaire à Deep Blue, le plus secret des services secrets. Sash… Le président n'avait pas encore ses codes, sinon il aurait reçu le scandoc directement.
- Comme s'il n'avait déjà pas assez de soucis ! marmonna le vieil homme qui décida cependant de ne pas transmettre le message sur le champ : le jeune humain avait besoin de dormir et il n'y avait pas urgence.
Il rédigea un message, y inclut le rapport de Deep Blue et le verrouilla à l'aide de son sceau. Il serait le premier à apparaître sur la console du président demain matin. Capra lui dirait le reste.
Le vieil homme se sentit bien fatigué tout à coup et il se hâta de rejoindre ses proches appartements. Lui aussi avait ce douteux privilège : habiter à deux pas du boulot.
Demain serait une rude journée !


Notes:
1 Non, Capra n’est pas de la famille : sur Herrion, le terme « oncle » est souvent une marque d’affection et de respect envers un ainé.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Jeu 21 Fév 2019 - 19:18   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 4

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Chapitre 5 : Comment va Coruscant ? Pas très bien, merci !




Un rendez-vous tardif 
Les mois avaient passé, mais il y avait toujours autant de dossiers en retard. Ils s'étaient accumulés lors de la période d'interrègne. Malgré l'heure tardive, le Président était toujours à son bureau quand 5CPO annonça :
–  L'inspecteur général Demknot est arrivé.
– Fais entrer, CeePee !
Speedy et Fatty (qui n'avait pourtant pas beaucoup de graisse) relevèrent à peine la tête quand le duro entra. Un bon signe, mais Sasha n'avait pas eu besoin d'eux pour accorder sa confiance à l'ancien supérieur de Berylle. Il y a longtemps, alors qu'il effectuait un stage dans un cabinet juridique, sa compagne lui avait fièrement présenté son patron : pas difficile de comprendre qu’elle l’admirait et Sasha s'était vite lié d'amitié avec le duro.
- heureux de vous revoir, inspecteur !
Ils s’étaient revus plusieurs fois, avant que Berylle ne soit envoyée au loin.
- C'est devenu très difficile de vous rencontrer, Président !
- Oh, laissez tomber : en privé, c'est toujours Sasha. Et oui, j'ai d'eeeeexcellents conseillers qui font tout pour filtrer mes contacts avec les niveaux inférieurs de mon administration. Je suppose qu'ils veulent m'éviter les soucis… Capra m'a ménagé un petit moment de répit, mais nous avons peu de temps avant qu'un fouineur ne vienne aux nouvelles. Lors de notre dernière communication, Berylle m’a dit que c'était urgent .

Trois mois qu’ils ne se voyaient plus : Berylle et son équipe spéciale galopaient d'un bout à l'autre du secteur zéro pour mettre un terme à un trafic de Bâtons de la Mort, une drogue qui faisait des ravages à tous les niveaux de la société Coruscanti. Elle avait remporté quelques succès avec des saisies spectaculaires, le démantèlement d'un atelier de conditionnement et récemment l'arrestation d'un gros revendeur qui se croyait protégé par ses relations. C'était comme essayer de vider l'océan Fury à la petite cuillère. Mais surtout, elle était loin !
Et dire que je suis revenu sur Coruscant pour être avec elle !
- Pardonnez-moi de l'avoir sollicitée : c'était mon dernier recours. J'irai donc au plus court ! Mes collègues des services techniques ont un problème, qui ne cesse de s'amplifier : il se produit des défaillances, de plus en plus fréquentes, dans les systèmes de maintenance de différents niveaux. Rien de trop grave pour l'instant, il y a de nombreuses redondances ! Mais ces incidents se multiplient et le phénomène semble s'accélérer. Ils nous ont demandé de l'aide. Nous avons d'abord cru à une coïncidence : une étude statistique nous a démontré le contraire…
- Berylle m'en avait parlé. J'ai d'ailleurs demandé une enquête aux services techniques. Pas de nouvelle ! Des composants défaillants ? Un défaut d'entretien ?
- D'après l'enquête des services techniques - elle a bien été effectuée- rien de tout cela : selon l'incident, le matériel défaillant peut être ancien ou neuf, l'entretien bâclé – il y a eu deux cas reconnus- ou parfaitement exécuté. De plus, les systèmes défaillants sont de nature très variée, et certains ne partagent aucun composant en commun. Mais vous avez probablement reçu une copie du rapport !
- Mon secrétariat a probablement reçu une copie du rapport. Un de mes conseillers, ou l'un de ses conseillers a probablement lu le rapport. Mais il a probablement négligé de m'en faire part. Vous connaissez la référence ?
Le Duro la lui transmit.
- Ah, voilà !… Verrouillé ? On va voir ça ! J'ai un code prioritaire, que je sache … Il semblerait que non! Mais je ne m'avoue pas vaincu !

Le visage assombri, le jeune président se décida pour des méthodes plus radicales.
Il fallut employer un des '‘petits gadgets’' fournis par Venom pour y arriver.
- d'accord… Je vais le lire attentivement, croyez-moi ! La conclusion ? Évidemment : l'ingénieur général recommande une enquête criminelle ! Que vous avez diligentée, je suppose ?
- Que l'inspecteur général senior Keres Lambert a diligentée, officieusement sous couvert des lois anti-terroristes. C'était le seul moyen sans une saisine officielle.
- Et ?
- Certains indices laissent supposer qu'il s'agit effectivement d’une affaire criminelle, peut-être bien du terrorisme. Voici ses conclusions, qu’il n'a même pas essayé de transmettre par la voie officielle.

- Quelle serait la procédure à suivre ?
- après une saisine de l'administration présidentielle, c'est à dire vous, « constitution d’une cellule d'enquête chapeautée par un des douze inspecteurs généraux juniors ou un inspecteur général par intérim nommé à cet effet, cette cellule ayant autorité sur tous les districts de la planète ».

Demknot connaissait la procédure, aucun doute ! Par cœur !
- cela me semble approprié. Qui se chargera de l'enquête ?
- Vous pourrez le désigner vous-même dans la liste jointe, ou laisser choisir l'inspecteur senior. J'aurais bien un nom à vous proposer, mais…
- Berylle ?
- L'inspectrice générale itinérante serait un bon choix, que ce cher Keres approuverait : il n'a pas du tout aimé qu'on lui force la main avec cette mission anti-drogue hors de sa juridiction.
- Une mission qui tombait à point nommé : Berylle aurait réussi à m'empêcher de me jeter dans la fosse aux rancors ! Mais un choix que je ne peux faire : on y verrait du favoritisme. Pire, imaginez les gros titres : « le Président ne peut se passer de sa petite amie. »
- C'est dommage, elle aurait été…
- Un choix que je ne peux faire, mais que quelqu'un d'autre peut faire à ma place. Et vous n'avez même pas besoin d'une saisine administrative pour commencer à enquêter. Vous l'aurez, bien sur, mais un mandat judiciaire ferait tout aussi bien l'affaire, au début. Voici comment nous allons procéder…

Sasha n'avait tout de même pas passé deux ans dans un cabinet juridique Coruscanti sans avoir appris un ou deux trucs ! Avant de partir, l'inspecteur général se permit un conseil, que Sasha promit de suivre.
- Oui, trois mois, c'est suffisant pour savoir ce que valent les gens. J'y pensais, justement ! Je crois que je vais accélérer le mouvement. D'ailleurs, je vais avoir besoin d'un nouveau…
Demknot savait que ses collègues allaient approuver la « suggestion » - même si elle avait tout d’un ordre- du président. Il prit congé, sachant que sa suggestion à lui serait également suivie. La colère froide du jeune humain ne laissait aucun doute à ce sujet : le conseil du lendemain serait chaud. Brûlant, même.



Petit dej' au palais présidentiel : conseiller grillé au menu !

Selon Gersen Capra, le président était un homme chaleureux, qui aimait le contact et la discussion.
Au début ses conseillers, presque tous très expérimentés, avaient tenté de le prendre de haut. Ils s'étaient vite rendu compte que le ton paternaliste ne passait pas et qu'il ne s'en laissait pas compter. La plupart avaient fini par tomber sous le charme.
Le président avait rapidement imposé son style : les réunions commençaient d’une manière informelle, autour d’un buffet où chacun se servait à volonté. Il n’omettait de saluer personne et échangeait volontiers quelques mots sur des sujets triviaux : la famille, les enfants, le contrôle météo et ses caprices. C'était le bon moment pour placer une suggestion, poser une question, aborder un problème technique… Ensuite, au travail ! Il parlait peu, écoutait beaucoup, intervenait avec beaucoup de pertinence. Gersen pensait qu’il était difficile de lui mentir, mais certains de ses collègues s'y essayaient parfois…
Mais pas aujourd'hui : ce matin, le président se comportait différemment : il semblait sombre et résolu. Capra, qui commençait à le connaître, devina qu’il était en colère. La foudre allait tomber ! Tous l'avaient senti, plusieurs devinaient qui elle allait frapper.
Non, Capra n'était pas le seul à avoir senti le temps se gâter : le buffet se vida rapidement et tous se hâtèrent de s'installer. Sauf un qui n'en eut pas le temps :
-Terk Ker'Tey !

Le président n'avait pas élevé la voix, mais elle semblait charrier des blocs de carbonite...
réfrigérante, pensa le vieux conseiller.
Le pelage du bothan se hérissa sous l'apostrophe.
- Inutile de vous asseoir… vous êtes viré !
Nouvelles ondulations du pelage : colère, orgueil…
- impossible ! Mon oncle ne vous laissera jamais…
- Il s'en lave les mains, votre oncle ! J'ai contacté le président Krey'Tey ce matin, et je lui ai expliqué vos… Incartades. J'ignore encore s'il s'agit d'incompétence ou si vous aviez des intentions malhonnêtes, mais ignorer les appels des services de l'inspection générale ou escamoter des dossiers, pire encore : tenter de m'empêcher d'y accéder…

Le Président, dont la voix était montée crescendo, s'interrompit avant de commencer à crier.
Il reprit plus calmement :
- Allez vider votre bureau, votre successeur ne va pas tarder. Et allez ensuite pleurer chez votre oncle, si vous l'osez : je crois qu'il a beaucoup de questions à vous poser !

À voir comment ses poils s'affaissaient dans une attitude de pénitence, pas difficile de deviner que le bothan indélicat allait partir sans demander son reste. Et certainement pas pour aller se plaindre à son oncle !
- Speedy ?
Le varg se leva à l'appel de son nom et vint se faire gratter le menton…
- Tu accompagnes ce gugusse à son bureau, et si jamais il s'avise d'emporter autre chose que ses affaires personnelles…
Le varg fixa le fautif, découvrit ses crocs impressionnant et claqua ses mâchoires. Dans le silence qui régnait, il en fit sursauter plus d'un. Puis il suivit de près le bothan qui s'éclipsait. Le président afficha un sourire carnassier  qui ressemblait assez à celui de ses vargs:
- voyez-vous, il est assez difficile de me mentir, même si certains d'entre vous s'y sont amusés. Mais il est impossible de dissimuler quelque chose à un varg !
Il sembla écouter quelque chose :
- il fallait qu'il essaie, évidemment !

Le bureau de Ker' (il était douteux qu'il ose avant longtemps se réclamer du clan Etey) était tout proche ; le silence absolu régnant, on entendit nettement le glapissement de douleur qui suivit et un bruit de tissu déchiré.
- Chambellan, vous serait-il possible d'aller récupérer une data carte dans l'ancien bureau de notre ex-conseiller à la sécurité ? Speedy vous indiquera laquelle.
Il revint aux conseillers pétrifiés ;
– ah, ne vous l'avais-je pas dit ? Nous sommes en contact mental, mes amis vargs et moi ! Ils m'avaient pourtant prévenu que Ker' n'était pas fiable ! Et ils ne se trompent que très rarement !
Il ménagea un silence, le temps que tous assimilent l'information.
- Chers collaborateurs, voilà maintenant trois mois que nous travaillons ensemble. Il me semble que c'est une période d'observation raisonnable : vous savez maintenant comment je fonctionne et je vous ai quant à moi bien observés. Il est donc temps pour vous et moi d'avoir un entretien individuel qui, j'en suis certain, nous sera à tous grandement bénéfique. Ensuite je procéderai probablement à quelques petits ajustements. Ces entretiens revêtent donc une grande importance pour vous comme pour moi. Ne les prenez pas à la légère. Conseiller Capra, voici un projet de planning : consultez-le et n'hésitez pas à me proposer des modifications. Ces entretiens commenceront sitôt après le déjeuner. J’ai prévu une demi-heure pour chacun, mais que ceux qui le souhaitent n'hésitent pas à demander une prolongation.

Le chambellan revint avec plusieurs data cartes et murmura quelque chose à l'oreille du président qui acquiesça. Speedy le suivait, serrant dans sa gueule, comme un trophée, un lambeau de ce qui avait été une luxueuse robe de cérémonie. Le varg semblait très content de lui !
Le chambellan introduisit un nouveau venu, un duro.
La veille, le président avait conclu ainsi :
- d'ailleurs, je vais avoir besoin d'un nouveau conseiller à la sécurité. C'est typiquement le genre de poste où j'aurais besoin de quelqu'un que je connais bien et en qui j'ai une totale confiance. Quelqu'un de compétent, aussi. Je me demande bien qui…
L'inspecteur était assez intelligent pour décoder le message et le transmettre à son supérieur.
La preuve :
–  j'aimerais vous présenter l'inspecteur général Demknot, mon nouveau conseiller à la sécurité, détaché à ma demande du bureau de l'inspection générale : il m’a semblé logique de placer à ce poste un vrai professionnel. Des remarques ? fit-il d'un ton qui n’en appelait aucune.
–  Cette réunion est terminée !



le conseil des triumvir.
Le soir même, alors que les triumvirs se retrouvaient pour leur réunion bi-décadaire, la présidente Cildel semblait amusée (surtout par la mine déconfite de son collègue Bothan)
–  Alors, notre jeune collègue s'essaie au coup d'État ?
– Tout juste une révolution de palais ! Trois conseillers virés, un rétrogradé, quelques promotions… pas de quoi faire les gros titres.
– Cet individu ne fait plus partie de ma famille, annonça brutalement Krey'Tey, qui jusque-là avait gardé un silence contrit.
Sasha se contenta de répondre sobrement d'un signe de la tête : quand un Bothan s'humiliait, il valait mieux ne pas l'enfoncer, et encore moins faire preuve de compassion.
On sentait la tension dans l'air. Krey'la détourna la tête sous prétexte de fouiller dans ses documents, Go'hota jugea opportun de se servir un verre d'eau, Capra… Capra rêvassait…
Craignant une remarque ironique de Cildel, qui ne perdait jamais une occasion pour harceler son collègue et néanmoins adversaire, Sasha s'attaqua au conseiller Go'hota. Il tenait en effet à garder une stricte neutralité envers ses collègues. Il se tourna vers lui et lui fit un clin d’œil :
– Je m'améliore, vous ne trouvez pas ? La dernière fois que j'ai destitué des conseillers, il a fallu repeindre les murs et remplacer la moquette !

Go'Hota, qui buvait pour se donner contenance manqua de s'étouffer !
Oui, il se souvenait : il avait visionné un enregistrement clandestin des locaux de ReHab, peu après la “destitution”. C'était gore, en effet !
Il avait pensé se servir de ces détails sanglants dans la bataille juridique qui avait opposé Rehab à la planète Herrion après l'insurrection : Ce jour-là, un petit démon qui venait juste d'avoir treize ans avait tué lui-même une bonne dizaine d'employés de ReHab! Blaster lourd et vibro-lames, quoi de plus salissant ?

Ses espoirs de procès s'étaient révélés vains : le vieux vice-roi avait déployé tout un arsenal de mesures allant d'une armée d'avocats au sabotage pur et simple, en passant par la corruption et les tueurs à gages. Un autre démon du nom de Venom l'avait convaincu de détruire l'enregistrement. Une famille terrifiante !
L'incident détourna l'attention de Cildel et laissa au Bothan le temps de se reprendre. Son conseiller Horsk Krey'la ne cachait pas son amusement, Cildel semblait perplexe, Capra, promu premier conseiller, se demandait s'il avait raté quelque chose.

La réunion commença.
– Le traité commercial avec la guilde du commerce Neïmodienne…
C'était l'affaire de Krey'Tey, mais ses collègues étaient régulièrement informés. Ils savaient bien que les bothans en seraient les principaux bénéficiaires, mais Cildel le soutenait car cet accord faisait partie de leur stratégie pour étrangler économiquement et politiquement l’agressif et conquérant Dominion Senex-Juvex et ses alliés d’Eriadu. Ces secteurs ayant ouvertement repris leurs vieilles pratiques esclavagistes, le jeune humain ne pouvait qu’approuver lui aussi.

Quand ce fut son tour, Sasha informa ses collègues des développements de «  l'affaire des pannes » et des mesures qu'il avait prises.
- Les médias s'agitent beaucoup au sujet de cette affaire, remarqua Krey'tey, vous ne pourrez pas les tenir à distance très longtemps.
Sa collègue renchérit :
- Un communiqué de la présidence ne suffira pas non plus. Pour le grand public, vous êtes encore un inconnu : il est temps de vous présenter devant eux. Et devant les journalistes.
- Oui, ils veulent voir et entendre un président concerné, ferme et réactif.
- une conférence de presse, comprit leur jeune collègue.
Poussant un gros soupir, il marmonna :
- eh bien, quand il faut y aller…
Krey'tey ajouta :
- Sasha, faites bien attention : cet imbécile de Javis Tyrr vous a dans son collimateur.
- Ah, lui ? J'ai une petite idée pour régler la question.





Face aux médias
- … Et c'est pourquoi j'ai saisi l'inspection générale afin qu'elle diligente une enquête avec tous les moyens qu'elle jugera nécessaire.
- Cela ne fait-il pas double emploi avec le mandat judiciaire que vient de délivrer le juge Gortag ?
- Pas du tout, Xander ! Il est assez courant que l'enquête de sécurité soit doublée d'une enquête judiciaire, du moment que des personnes physiques ou morales ont été lésées. Ces deux procédures ne se concurrencent pas, elles se complètent. Il existe d'ailleurs un protocole qui encadre ce genre de situation.
- le juge Gortag n'est qu'un simple juge de district : pourquoi a-t-il chargé l'Inspection générale, qui a une compétence planétaire, de mener l'enquête ? En a-t-il le droit ?

Il fallait bien qu'il y ait un journaliste futé dans le troupeau ! Sasha fit une réponse prudente :
- c'est une bonne question que je me suis également posée, Xander. Je ne prétends pas maîtriser les méandres du système judiciaire Coruscanti, mais mon service juridique m'assure que c'est possible.
- Et que pensez vous de la nomination de l'inspectrice générale Sirius pour mener l'enquête judiciaire ?
- C'est le choix du juge Gortag, approuvé par l'Inspection Générale.
- Comment un petit juge peut-il passer avant la Cour de Justice Galactique ? L'inspectrice avait été détachée auprès de cette haute juridiction pour une mission spéciale !

Xander Ulori voyait des magouilles partout. Il se trompait rarement. Sasha lui tendit la perche :
- La justice est, dans son principe, indépendante du pouvoir exécutif. Mon devoir de réserve me contraint donc à garder pour moi mes hypothèses et réflexions à ce sujet, Xander. Vous êtes un journaliste d'investigation : menez donc votre propre enquête ! Je suis très impatient de savoir, quand je lirai votre article, si nous arrivons aux mêmes conclusions.
Et voila ! J'en connais qui vont être bien emmerdés. Ils vont regretter d'avoir éloigné ma Berylle ! Elle m'aurait dissuadé de m'impliquer dans ce merdier galactique !

Un autre demanda :
- qui se chargera de l'enquête administrative ?
- l'inspectrice Sirius mènera de front les deux enquêtes : le fameux protocole, vous comprenez… Dender ?
Le président, qui n’avait pas assez révisé sa leçon, avait dû faire appel à sa puce mémoire ; Dender Strool, chroniqueur criminel au Coruscant Enquirer.
Aïe, il connait Berylle
- j’ai couvert plusieurs de ses enquêtes, je ne doute pas de ses compétences, mais n’était-elle pas mieux employéé dans ses fonctions précédentes ?
- La question peut se poser, en effet : l'inspectrice menait avec beaucoup de succès une campagne dans tout le sursecteur zéro contre ce fléau mortel qu'est le trafic de drogue, en particulier la distribution de Bâtons de la Mort. Ce poison responsable de tant de drames est aussi un terreau fertile pour le crime organisé qui gangrène notre capitale ! Son remplacement à ce point de la campagne ne peut que perturber la dynamique qu'elle avait insufflée à ce qui est, je pèse mes mots, une véritable guerre contre le crime !
Je souhaite d’ailleurs beaucoup de réussite à Gram Ilbert, son successeur, dont nous connaissons la compétence, la probité et la persévérance… autres questions ?
- Selon certaines sources, les Jedi seraient impliqués dans ces sabotages ! Vous qui leur mangez dans la main, vous ne risquez pas de les dénoncer !
- Ce cher Javis Tyrr ! Heureux de constater que vous avez récupéré votre accréditation ! Cela ne semblait pas évident après une condamnation pour espionnage !

Sasha, tout sourire, salua le trouble-fête. Son fair-play arracha quelques rires nerveux aux représentants des médias. Grâce à une « fuite », ils savaient qui avait autorisé «  l'ennemi des Jedi » à assister à la conférence.
Tyrr ne semblait guère apprécié de ses collègues et le jeune homme avait la ferme intention de lui ôter toute crédibilité.
- Pour répondre à votre question : il semblerait que nous n'ayons pas les mêmes sources. Les vôtres vous ont trompé plusieurs fois, me suis-je laissé dire : vous comprendrez que je préfère me fier aux informations rassemblées par les services compétents. De vrais enquêteurs, des gens sérieux. Et aucun Jedi parmi eux, je vous le garantis !

Il attendit qu’une expression indignée apparaisse sur le visage du « journaliste » pour ajouter, conciliant :
- Néanmoins, si vos Hahemm… Informateurs anonymes… Souhaitent faire part de leurs découvertes, ils peuvent appeler – anonymement - le numéro qui défile sur vos écrans ! Autre question ?

Il y eut bien sûr la question indiscrète posée, est-ce un hasard, par la correspondante de la licence All Stars (une production de Bright Star Entertainment spécialisée dans les potins sur les célébrités).
- Ma chère Amya, votre question est d'ordre privée, donc assez indiscrète. Néanmoins… Sachez que si le président se désole de voir la guerre contre la drogue retardée, le petit humain égoïste que je suis également avoue se réjouir du retour de sa, comme vous dites, ‘petite amie’.

L'un dans l'autre, Sasha pensait s'en être bien tiré, malgré l'intervention de cet imbécile de Tyrr. L'accréditer était une bonne idée, malgré tout. Il ne pourrait accuser la présidence de le tenir à l'écart et feindre d'être persécuté par le régime. Par contre, Sasha avait bien l'intention de le ridiculiser à chaque conférence.
- Il a une bonne tête de gungan, celui-là , confia-t-il à son droïde.
- il a une bonne tête d'emmerdeur, surtout : avec lui, tu vas aux devants des ennuis, répliqua SyDney.
- Et que veux tu que je fasse ? Le désintégrer ?
- Une option réalisable : j'ai tout le matos dans l'armurerie.
SyDney ne plaisantait pas ; il ne plaisantait jamais sur les questions de sécurité.



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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 05 Mar 2019 - 20:25   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 5

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Chapitre 6: enquêtes





Demandez le programme !
Sasha avait enfin eu l’occasion de prendre son petit déjeuner avec sa Berylle. Ces derniers jours avaient été fort chargés pour l’un comme pour l’autre, mais là, ils avaient pu rentrer tôt tous les deux et avoir une vraie soirée et une vrai nuit ensemble, sans appel intempestif, sans message urgentissime bipant sur la console. Un agréable intermède en amoureux conclu par un vrai p’tit dej’ herrian, le tout sans évoquer une seule fois le boulot.
Sasha savait déjà que Berylle avait pris en main sa nouvelle équipe qui, pour l’instant, commençait juste à démêler l’écheveau de l’affaire. La plupart des pistes s’étaient révélées des impasses, néanmoins, elle affirmait avoir progressé.
- J’y vais ! On se voit à la réunion !
Un court baiser, et elle partit pour ses bureaux.

Sasha ayant le douteux privilège d’habiter sur son lieu de travail, il avait un peu plus de temps.
Assez peu, en fait : 5PO annonça l’arrivée du Premier Conseiller.
- Ah, oncle Gersen, vous m’apportez la liste des corvées quotidiennes. Une tasse de Kav ? Du thé ? Une part de gâteau aux cinq nectars ?
Le vieil humain semblait un peu fatigué. Il accepta un thé et une part de gâteau.
Sasha se doutait bien qu’il devait cet intermède tranquille à l’anaxéen, qui avait dû détourner les appels urgents vers sa propre console. Et, probablement menacer ses collègues des pires représailles s’ils osaient déranger le Président.
Sasha le regarda droit dans les yeux et se contenta d’un :
- Merci pour tout, oncle Gersen. Alors, qu’avons-nous au programme ?



Une enquête surprenante.
Sasha avait institué une réunion décadaire avec les responsables de chacun des grands services planétaires. Certains de ses conseillers avaient estimé qu’il les court-circuitait, autrement dit qu'il ne leur faisait pas confiance. Les autres étaient satisfaits d'avoir la compagnie de leur patron – et son ferme soutien- quand ils devaient faire preuve d'autorité.
Sa phrase favorite ? « il me semble quant à moi que le conseiller « **** » a été assez clair ! »
Pour les services de police, Demknot  avait répondu favorablement à la proposition  :
- J'allais vous le suggérer.

Enfin, services de police… Coruscant était une cité monde qui s'étendait aussi à la verticale,
un véritable mille-feuille. Il en allait de même pour les forces de l'ordre.
Le corps des Inspecteurs Généraux avait été créée après la Reconstruction pour mener des enquêtes de portée planétaire, comme l'affaire des défaillances techniques qui commençait à faire du bruit.
Leur juridiction pouvait même s'étendre au système, voire au Secteur tout entier. Après la dissolution du G.A.G (1) du colonel Jacen Solo à la fin de la seconde guerre civile – dont elle avait repris certaines missions- cette unité d'élite avait pris de l'importance et attirait les meilleurs éléments.
Comme Berylle, pensa le président.

Après les premières fuites dans les médias, ils avaient fini par passer à deux réunions par décade.
L'inspectrice générale (par intérim) faisait son rapport à ses collègues :
-… Très probablement un virus ! Comme la mémoire s'autodétruit à chaque fois, c'est difficile de l'identifier, mais l'analyse exhaustive des quelques fragments que nous avons pu récupérer ne laisse que peu de doute. Mes techniciens – elle passa sous silence le fait qu'elle avait embauché un ‘slicer’ surdoué bien connu dans la pègre- ont pu récupérer quelques bribes du code. Pas assez pour développer une parade, malheureusement.
- Avez vous pu déterminer comment ce virus a été introduit dans les systèmes ?
- C'est notre souci principal, en ce moment : nous avons pu établir qu'il ne circule pas par le réseau de la Maintenance et que la grande majorité des systèmes ne sont heureusement pas contaminés. Nous avons cherché à trouver, avec l'assistance de la Maintenance, un lien de causalité entre tous les incidents : aucune corrélation n'a pu être établie.
Elle rappela :
- Bien entendu, plus les incidents se multiplient, plus nous aurons de chances d'en dégager une.
Nous avons cependant trouvé une corrélation : un de mes enquêteurs, l'inspecteur StKKKiK a eu l'idée de rechercher des liens avec d'autres incidents à proximité, notamment avec les systèmes de surveillance dans les rares cas où il y en avait un.

Berylle se tut, le temps de trier ses notes et, soupçonna Sasha, de ménager le suspense :
- Et c'est là que nous avons quelque chose d’intéressant : à chaque fois, peu avant l'accident, ces systèmes sont tombés en panne. La panne la plus longue n'a pas dépassé trois minutes, la moyenne se situant à soixante-trois secondes.
- Ce qui laisse suggérer une intervention directe par un droïde ou un biologique, conclut Sasha.
- Et une organisation très structurée, avec probablement des complices dans les services concernés, martela Lambert, manifestement satisfait. Là, nous avons des pistes!
- Mais, objecta Berylle, cela va nécessiter un gros travail d’enquête et de recoupements, et je n’ai…
- … Pas assez d’enquêteurs, je sais. Mais cela me donne un prétexte pour mettre le pôle financier et les enquêtes internes dans le coup ! Avec votre accord, monsieur le Président.
- Vous pensez à de la corruption ? Vous avez ma bénédiction, Lambert. Et sinon ?
- nous recherchons actuellement, sur les lieux des incidents les plus récents, des particuliers qui auraient remarqué ou enregistré quelque chose d'utile. Mais c'est un travail minutieux et long. Et nous n'avons toujours aucune idée des objectifs recherchés par le ou les saboteurs.
- et si…

Sasha venait d'avoir une de ses intuitions… Il aurait préféré l'avoir à la maison, seul à seule avec l'inspectrice de son cœur.
Pourquoi maintenant ?
- Et si ? Demanda Berylle qui avait reconnu les symptômes.
- Peut-être que la réponse ne se trouve pas dans le sabotage en lui-même, dit-il lentement, mais…
Dans l'intervention de l'équipe de réparation !
- c'est une possibilité parmi des milliers d'autres. À ce stade, monsieur le président, il serait prématuré d'émettre des hypothèses, rappela prudemment Keres Lambert.

Berylle et Demknot étaient d’un tout autre avis. Ce dernier intervint :
- Pas si sûr. Cela fait près de cinq décades que je côtoie le président tous les jours : j'ai pu constater qu’il a parfois des … intuitions. Des intuitions remarquablement pertinentes!
- Parfois ? Il en a tout le temps, marmonna Berylle, et il ne se trompe que très rarement… une fois sur cent, je dirais…
- la Force serait-elle avec vous ? demanda l'inspectrice Karima qui savait que le Président, tout comme elle, était un ami des Jedi.
- Mouais… Disons plutôt qu'elle me rend parfois visite, et qu'elle a toujours de bons tuyaux, répliqua Sasha qui se sentait un peu gêné d'étaler ses petits secrets au grand jour.
Il tenta de mettre un peu de légèreté dans ses propos:
- Disons que c'est une indic comme tout policier en rêve : fiable et fidèle !
- Et il a été entraîné, sur Herrion, mais aussi par le grand maître Jedi Luke Skywalker en personne à devenir un bon officier traitant, révéla Berylle sur le même ton.
Pourquoi maintenant ! Et Berylle qui en rajoute !
Sasha était un peu agacé.

En tout cas, citer le plus illustre des Jedi fit son petit effet. Si Berylle avait parlé des Bergers, on ne l'aurait pas prise au sérieux : qui connaissait les Bergers d'Herrion ? Personne ! Le Président eut envie de se faire tout petit sous le feu des regards de ses subordonnés.
- Dans ce cas… Berylle, vous devriez inclure cette hypothèse dans vos recherches, conclut l'inspecteur général senior.
- Nous nous y mettons tout de suite !

Sasha se maudissait encore de s'être trahi avec cette histoire d’intuitions :
- euh, vous gardez ça pour vous, hein ? Déjà que Javis Tyrr me considère comme une marionnette des Jedi…
Lambert répondit pour ses subordonnés :
- Nous resterons muets, monsieur le président. Mais pourquoi lui avoir rendu son accréditation ? Vous n'y étiez pas obligé.
- Disons que je préfère l'avoir face à moi qu'en train de comploter dans mon dos. Et puis ainsi, je peux le ridiculiser à chaque conférence : cela fait bien marrer ses collègues.
- Vous jouez à un jeu dangereux, monsieur le président.
Sasha haussa les épaules, fataliste :
- Peut-être bien ! Mais je joue à ça depuis ma huitième année. C’est devenu une seconde nature, chez moi.

L’inspectrice Karima se pencha en avant, une question sur le bout des lèvres. Elle n’était pas la seule : depuis son élection, tout un tas de rumeurs circulaient sur son passé. Et ces gens étaient des flics, curieux par nature. Karima avait même appartenu aux services de renseignement !
Il se mordit la lèvre, pestant contre lui-même :
Aïe ! Encore trop parlé ! Je suis bon pour un interrogatoire en règle !
- Il y a toutes sortes d’histoire à votre propos… Certaine paraissent…
Berylle interrompit Kerina :
- C’est vrai… Toutes celles que vous avez entendues : les pirates, l’esclavage, l’espionnage… L’insurrection d’Herrion… Tout est vrai ! Mais je crois que le président a un rendez-vous avec les responsables de CoruFrais, Happy Steaks et des mondes agricoles.
- Oh j’ai failli l’oublier celle-là, s’empressa d’annoncer Sasha, avec un regard reconnaissant à sa compagne.

Il aurait préféré l’oublier, elle promettait d’être difficile. Il ajouta d’un ton résigné -et parfaitement sincère-:
- L’approvisionnement alimentaire de Coruscant est un vrai casse-tête logistique, un cauchemar, devrais-je dire. Gentils êtres…
Il se leva et fit une courbette.
- Bon courage, monsieur le Président !


note:
1 Garde de l'Alliance Galactique



Bonne lecture!
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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 13 Mar 2019 - 22:50   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 6

Quelles sont les probabilités de rencontrer, lors d'une promenade dans un quartier populaire de la Ville-Monde, des personnes que l'on aurait pu croiser à Herrion Ville ou qui connaissent des proches? Très inférieures, assurément, à celles de traverser sans bobo un champ d'astéroïdes.
Pourtant...
Coïncidences? qui a parlé de coïncidences?
Dans une galaxie régie par la Force ( ou par l'auteur de ces lignes :wink: ), les coïncidences existent-elles?



Chapitre 7 : rencontres



Balade en amoureux.
Pour les Coruscanti de la haute société, le niveau 1225, c'était déjà les bas-fonds. Pourtant, on en était encore loin : ici, on ne risquait pas d'être attaqué par une de ces créatures étranges issue de la vong-formation ; si l'on ne profitait déjà plus de la lumière du Soleil, on voyait fréquemment des patrouilles de police, des droïdes le plus souvent. Il y avait bien quelques gangs, mais les vrais malfrats qui tâchaient de passer pour d’honnêtes et respectables citoyens, les empêchaient de faire trop de bêtises.
Le 1225, ce n'était pas la misère, mais on était aussi très loin du luxe des niveaux supérieurs. Ce bloc de quelques dizaines de kilomètres carrés situé à proximité du district Sénatorial avait été miraculeusement épargné par les Vongs, puis par les séismes et les volcans provoqués par l'entité maléfique Abeloth. Petits employés, artisans ou simples ouvriers y trouvaient à se loger pour des prix enfin raisonnables. Néanmoins, ce n'était pas un lieu de promenade idéal pour un couple exerçant de hautes responsabilités ;

Le problème avait été de semer les gardes. Heureusement, Sasha et Berylle avaient été bien formés. Gardes du corps et agents envoyés depuis Herrion par le directeur Himrom, droïdes SD-X offerts par Markus, officiers et gardes présidentiels, on se bousculait presque pour assurer la sécurité du Président. Une protection plutôt étouffante et carrément contre-productive quand il s'agissait de rencontrer un informateur craintif.
- il veut te parler en personne, avait-elle affirmé.
- il est clean ?
- Comme peut l'être un contrebandier. Mais il m'a déjà aidée et selon moi, c'est quelqu'un de bien.
- D'accord ! Tu te souviens des procédures anti-filature ?
- Qu'est-ce que tu crois ?

Ils n'étaient pas partis sans soutien : c'est W'arr qui avait envoyé Fatty et Speedy. les plus efficaces de ses protecteurs avec SyDney, selon Sasha !
Évidemment, alors qu'il arpentait, sur le chemin du retour, ce niveau pauvre et réputé mal-famé avec un droïde et deux animaux de compagnie, le jeune couple se savait suivi – de loin- par d'autres protecteurs plus discrets. Déjà Sasha, alors qu’il n'était qu'un modeste assistant sénatorial, s'était rendu compte que le gentil couple assez âgé de l'appartement d'en face n'était pas ce qu'il semblait être.
Depuis l’élection, le directeur Himron avait considérablement renforcé son équipe. Pour chaque garde du corps officiel (il y en avait six), il devait y avoir au moins deux agents « officieux » !
Protéger les membres de la famille, qu'ils soient sur Herrion ou ailleurs, c'était aussi son boulot.

Tout en marchant, ils commentaient les informations offertes par un vieux Nautolan coureur d'espace.
- Encore un copain de Grand-père ! Très intéressante, son histoire de cargaison de contrebande, commença Sasha.
- surtout quand il s'agit de composants parfaitement légaux et peu taxés. Des composants utilisés dans les systèmes victimes de pannes, rappela sa compagne. Surtout quand les mêmes sont fabriqués, pour pas beaucoup plus cher, dans un secteur industriel de Coruscant.
- Donc, pourquoi les faire venir de si loin? Et clandestinement, en plus ? Une entreprise malhonnête aurait peu à gagner et beaucoup trop à perdre : les contrats d’État n'ont rien de mirifique, mais sont une rente pour ceux qui les décrochent.
- Dommage que notre contact n'ait finalement pas eu le contrat suivant.
- Pas pour nous : il ne nous aurait rien dit, sinon !
- L'ennuyeux, c'est qu'il ignore qui a décroché le nouveau marché ! On aurait pu tracer les pièces !
- tu vois que mon intuition concernant les réparateurs était bonne !
- ça, c’est pas encore prouvé ! Certains indices concordent, mais il en faut plus pour…
- Mouais, tu veux pas l’admettre, mais j’ai raison. J’ai toujours raison ! Ailleuuuh !
C'est quoi, cette manie de me pincer ? On dirait Thalia !
- c'est elle qui m'a appris ! Sois donc plus modeste !
- à vos ordres, inspectrice ! Tiens, je crois qu'on aurait dû prendre à droite au dernier carrefour.
- il fait bien sombre, ici !

Si profond, on était toujours dans l'ombre des titanesques immeubles et la seule lumière était artificielle. Mais dans cette étroite ruelle, plusieurs spots étaient cassés.
- c'est pas un endroit classe, mais c'est chez nous ! Fit une jeune voix.
- et on prélève des taxes sur les visiteurs, rigola un autre.
Ils étaient nombreux, dans l'ombre :
- Je ne me savais pas si rouillé, murmura Sasha à sa compagne. Ils nous ont cernés.
- Tes Vargs n'ont pas bronché : ils ne doivent pas être si dangereux…
- Il n'y a pas de souci, assura SyDney, on va régler ça en douceur. J'ai téléchargé des fichiers de la police de district avant de partir, j'ai identifié la bande !
- Ah bon ? Fit Sasha, ironique.
- tu vas voir ! Laisse faire et admire !

Le “chef de bande” s'avança : silhouette malingre, sinon famélique, pas très grand, pas plus de seize ans.
- Eh, toi, le droïde, pousse-toi et laisse-moi parler à ton maître ! Eh, attends ! Tu es… vous êtes…
Le garçon changea d'attitude, partagé entre crainte et admiration, et se fendit d'une petite courbette !
- ça alors ! Un SyD ? Ici ? Dans les bas-fonds ?
Un jeune rodien trapu protesta :
- Depuis quand tu fais des courbettes à un droïde ? Dis-lui de se pousser du chemin, à ce tas de fer…
- Ta gueule Mork, c'est un SyD, un droïde de combat ! Il pourrait te trancher en dix morceaux avant que t'aie le temps de dire ouf ! Pardonnez-le, honorable SyD, Mork, c'est une grande gueule, mais…
- Il n'y a pas d'offense ! Il ne sait pas encore ce dont je suis capable.
SyDney se voulait rassurant, cependant…
- Vous voulez voir mon arsenal ? Regardez !

Sydney fit en sorte de les impressionner sans les effrayer et sortit lentement, dans un sinistre crissement métallique sa lame d'avant-bras gauche. Comme, en même temps, il déployait son blaster de poignet droit et ses mini-missiles d'épaules, il fit grosse impression.
- Mork, c'est ça ? Eh bien, mon garçon, je suis effectivement un droïde de combat et un garde du corps. Et non, votre arsenal ne fait pas le poids : L'arme à projectiles que tu caches dans ton dos ou le mini blaster très fatigué que ton camarade garde dans sa manche ne suffiraient même pas à égratigner ma peinture ! Quant à vos frondes et vos billes de métal...
- Un SyD, c'est un SyD !
Une voix encore plus jeune venait de l’interrompre. Aucune crainte, mais joie et surprise mêlées  ; une fillette se faufila au premier rangs, un grand sourire aux lèvres. Elle se fendit d’une petite révérence typiquement herrianne.
- Bonjour, monsieur SyD, moi c'est Lirra
- bonjour, demoiselle Lirra, je suis SyDney !
- On dit pas monsieur, on dit Honorable, corrigea le chef ! Eh, attendez ! Vous avez dit SyDney ? Alors, vous… il s'adressa à Sasha et fit une courbette encore plus profonde.
- Votre Grâce… je ne savais pas… Et vous avez amené vos Vargs ! Des Vargs, c'est des Vargs !

Il les admira, mais se garda bien d'en approcher. Fatty inclina la tête vers Sasha, l'air de dire : « tu vois, pas de quoi s'inquiéter ».
- je sais que cette jolie demoiselle s'appelle Lirra, ce jeune rodien Mork, mais…
- Darren, je m'appelle Darren, votre Grâce, monsieur le Président !
- et tu connais les SyDs et les usages d'Herrion ?
- Je suis allé à l'école à Herrion-ville, troisième district ! On était dans un camp de réfugiés, le T76, mais maman a trouvé un job chez madame Mimba, vous imaginez ! Alors on est allé à l'école du district et pas à celle du camp ! On aurait pu rester, mais il y a quatre ans, Maman a voulu qu'on rentre à la maison !
- elle est morte, expliqua simplement la fillette... Quand la terre a tremblé, la tour où était son bureau est tombée. On est tous seuls, maintenant !
- on se débrouille ! Répliqua fièrement son frère !

À en juger par sa maigreur, on pouvait en douter. SyDney laissa la petite bande admirer un moment son arsenal, puis décida de tout ranger.
- Un droïde de combat ! J'en avais jamais vu ! Souffla le garçon au mini blaster
- Et c'est une armure, en plus ! Quand le Prince se glisse dedans, à eux deux, ils sont invincibles ! Ils ont exterminé toute une armée !
- Nous avons eu un peu d'aide, rappela Sasha !
- Et vous, madame, vous êtes qui ? Demanda Lirra, curieuse.
Sasha allait dire : « c'est ma petite amie », mais il corrigea :
- C'est l'inspectrice générale Sirius !
- Une inspectrice ? Une Flic ? Vous êtes là pour les disparitions ?
- Bah, personne ne s’intéresse aux enfants perdus ! Alors, quand ils disparaissent, les rupins, ils disent juste : bon débarras. Grommela Mork.
- vous ne connaissez pas un endroit tranquille où on pourrait manger un morceau ? Tu nous présenteras tes amis et vous nous parlerez de ces disparitions !
- Y a Belden, il fait une super tourte ! Des fois, il nous donne des restes.
- Des fois ? Presque tous les jours, corrigea le gamin au blaster. Mais il veut pas nous voir passer par-devant même quand on a des sous, alors sans argent…
- Et si c'est moi qui offre ?
- Il fera un peu la gueule, mais il a… Il n'a jamais craché sur les crédits !

En retournant à des ruelles mieux éclairées, Sasha fit un tour d'horizon. Comme il s'en doutait, ils n'étaient pas seuls. Alors qu'il jetait un œil dans une étroite venelle, un droïde se révéla une fraction de seconde puis disparut à nouveau. Un des deux SD-X de Venom, l'autre ne devait pas être loin ! Il leur avait pourtant ordonné de rester au palais pour couvrir leur escapade !
- tous pareil, ces droïdes ! Marmonna-t-il dans sa barbe ! Ils n'en font qu’à leur tête !
- non, c'est moi qui leur ait dit de nous rejoindre ! je suis un SyD, d'accord, mais j'ai quand même quelques limites : je ne peux pas vous mettre tous les deux à l'abri, en cas de coup dur !
Berylle lui parla à voix basse :
- Allons Sydney, tu me déçois : tu crois que j'aurais amené le Président avec moi dans les bas-fonds sans prendre quelques précautions ?
- tu veux parler du drone de surveillance qui nous suit depuis le niveau supérieur, ou du soi-disant camé qui parle tout seul au coin de la rue ?
- T'as vu que ceux-là ? Tu me déçois vraiment !
Pour confirmer, un petit droïde éboueur bipa ironiquement.
- C'est bien ce que je dis : ils n'en font tous qu'à leur tête ! J'croyais que c'était moi, le Boss, bougonna le Président.
 Pas de réponse : Berylle faisait sa maline et SyDney boudait !



La cantina de Belden
Nourrir une horde affamée coûtait cher, mais Sasha avait un bon salaire, à défaut d'un job sympa. Le Patron, Belden, fit effectivement la gueule en voyant les gamins dépenaillés s'installer aux meilleures tables, mais ses yeux brillèrent quand Sasha sortit ses plaques de crédit !
- qu'est-ce que je vous sers ?
-Tout ce qu'ils veulent ! Ah, pour moi ? Ce sera un Black Hole et il paraît que votre tourte n'est pas mal. Berylle ?
- Une Jax pétillante, sans sucre ajouté !
- Tiens, depuis quand tu éprouves le besoin de soigner ta ligne ?
- Je suis en service, n'oublie pas, chuchota-t-elle furieusement !

Darren, Mork, Jonais (le garçon au blaster) et une fille chat à la toison rousse s'installèrent avec eux.
- Bon, si vous nous parliez de ces disparitions.
Lirra s'installa d'autorité sur les genoux de Sasha.
- Bon, il y a d'abord eu Brandee, une rodienne, elle était de notre bande.
- Ouais, elle rêvait de devenir Jedi ! T'imagines ! Complètement frappée ! Jedi ? Pas pour les loqueteux !
Morck semblait être le sceptique -et le cynique- de la bande.
- N'empêche : elle en faisait des trucs bizarres : elle t'a bien sauvé la mise, une fois, rappela Darren.
- Ouais, c'est vrai… Elle était douée, reconnut le sceptique. Un jour, elle est partie avec un gars qui prétendait la faire entrer au temple Jedi ! Tu parles : c'est un escroc du 1113. Et comme niveau qui craint, y a pas pire ! On l'a jamais revue!
- Tu le connais ?
- Ouais, un humain, un grand, votre age, j'dirais, il se fait appeler Backplate !
- du niveau 1113, donc
Berylle prit l'interrogatoire en mains:
- tu as parlé de plusieurs disparitions.
- Oui, juste après, il y a eu Jolee, un gentil petit : son truc, c'était de mendier, et ça marchait super bien ! Il vous regardait, et crac ! Z'étiez cuit et vous sortiez une pièce, ou même une plaque ! Il bossait avec un vieux qui disait être son grand-père. Lui, il a carrément été enlevé, je les ai vus : ils ont tabassé le vieux et ont mis Jolee dans un sac ! Les flics – les locaux, bien sur- se sont pas dérangés, même pas les droïdes !
- et le vieux ?
- Salement amoché, le vieux ! Je crois qu'il est toujours dans un dispensaire au 1250. Un truc tenu par des bénévoles, X-aid, un truc comme ça !
- X-ADE, tu veux dire ?
- Oui, c'est ça !
- Je connais : ils sont en contact avec Justice Pour Tous ! J'irai les voir. Tu connais d'autres cas ?
- Pas directement ! Mais des fois, on se rencontre, au Forum du 1254 ! Et oui, certaines des bandes que je connais ont perdu des leurs.
- Toujours des enfants ?
- Oui… Sauf… Sauf Saroong ! Lui c'est un grand, mais un peu… Simplet. Mais j'y pense parce que, lui aussi, il avait le truc ! Le truc du Jedi, je veux dire !
Sasha aperçut du mouvement à l'entrée:
- euh, Berylle… on va avoir de la visite : ils m'ont retrouvé !
Jonais n'avait pas tout compris:
- qui, les flics ? Vous êtes en fuite ?
- non, pire : mes gardes du corps ! Ils confondent leur job avec celui de nounou ! Et en plus, je risque de me faire engueuler !
- Ouh, la ! À la revoyure !

Darren siffla et toute la bande s'égailla.
- Zut, je n'ai pas eu le temps de leur donner mon code comm !
- Je leur ai donné le mien, répliqua SyDney : je suis plus accessible.
- J'ai donné le mien à cette fille, l'informa Berylle
- Et moi, j'ai tagué Lirra. Je me suis dit que ça pourrait …
- Monsieur le président, je vous retrouve enfin ! Mais qu'est-ce qui vous a pris de vous échapper comme ça !
Sasha prit le temps de finir son Black Hole avant de répondre ; il valait mieux pour l'officier.
- Civol, je comprends que vous soyez stressé, mais vous me parlez encore une fois ainsi et je vous trouve un job plus tranquille : garde du corps du délégué de l'Alliance sur Hoth !
- Mais… Il n'y a pas de délégué sur Hoth...
- Il faut vite réparer cette lacune! J'ai quelques emmerdeurs dont j'aimerais me débarrasser:  vous pourriez les accompagner, pour les protéger… C'est un coin dangereux, Hoth !
- Mais, monsieur le président…
- Civol !
La voix du président charriait autant de glace qu'un blizzard sur Hoth.
- Attendez dehors, j'arrive !
- Tu as vu comme il m'a regardée ? Il va tout me mettre sur le dos !
- Il n'a pas intérêt ! Hoth, c'est très bien en été. Belden ! L'addition, s’il vous plait !
- Il n'y a pas d'été, sur Hoth !
- On ne peut pas tout avoir : la neige et la chaleur ! T'imagine qu'il y a des gens qui paient pour glisser sur des pentes enneigées ?
- Monsieur le président ? L'addition ! Ma p'tite dame, il y a bien un été sur Hoth : des fois, la température peut monter jusqu’à moins vingt ! Et moi qui vous parle, j'ai vu le thermomètre monter à moins dix-huit : la canicule ! Qu'est-ce que je fais des restes ?

Président ou non, Belden était un gars très terre-à-terre. Sasha suggéra:
- La bande à Darren viendra les chercher… Par la porte de derrière ! Et ne les faites pas payer pour ça !
Le tenancier ne s’offusqua même pas :
- Bien entendu, vous avez déjà payé ! Je les aime bien, ces loqueteux, mais je tiens un établissement respectable ! Et pour votre gouverne, j'estime que quand je leur donne des restes, ils doivent payer, ne serait-ce qu’un millicred symbolique ou bien rendre un petit service. J'ai des convictions religieuses, moi !
- Un petit service ? Rendez-m’en un et dites-moi ce que vous savez sur ces disparitions.
- Pas grand-chose, sauf pour le petit Jolee ; adorable ce gamin, même si mendier c'est mal !
J'ai appelé personnellement les flics, ce jour-là : ils ne se sont même pas dérangés !

Voyant Berylle sourciller, il précisa :
- Les flics locaux, m’dame! Pas d’offense, hein? Ce sont pas les super enquêteurs qu’on voit à la holo -comme vous-, ceux-là ! Eux, avec de tous petits salaires, un boulot merdique et peu d’espoir de promotion, ils acceptent facilement les petits cadeaux, vous voyez… Et donc, d'habitude, quand un commerçant appelle, ils viennent ! Sinon, adieu les étrennes !
Moi par exemple, j’leur offre deux fois par an le repas de la confrérie ! Quarante convives !
- Donc, ils auraient dû venir ?
- Sauf si quelqu'un d’autre les a payés. Margrav le Leec par exemple, c'est lui le caïd du quartier. Et je suis persuadé que ce sont des gars de sa bande qui ont tabassé le vieux Jolinar.
- le humm, grand-père de Jolee ?
- C'est son arrière-grand-père, vous savez ! Quand on vit dans la rue, on tient pas longtemps, sans famille ou sans amis.
Sasha en avait assez vu et entendu pour jauger le bonhomme : dur dehors, tendre à l’intérieur.
Il intervint :
- Eh bien, ces loqueteux ont maintenant un autre ami : moi ! S'il y a un problème que vous ne pouvez pas résoudre, voici un code comm’ : SyDney vous répondra. Pas de problème religieux avec les droïdes ?
- Aucun, Président ! Je suis même un fan de ces deux-là !

Au mur, une image 2D d'un droïde de protocole doré flanqué d'un petit droïde astromech. Sasha repéra aussi une image de groupe prise sur Hoth, à en juger les tenues et le décor. Les gens sur la photo n'avaient rien de soldats rebelles !
Et l'un d'eux était très grand et massif. Plutôt des…
- … Contrebandiers ?
- J'ai pas mal roulé ma bosse avant de monter ma cantina, répondit prudemment le bonhomme.
- Chacun arpente la route à sa façon, le rassura le jeune homme: j'ai eu moi-même un parcours compliqué.
- C'est ce que j'ai entendu dire, sourit enfin le tenancier.
- Ce crâne chauve, il me rappelle quelqu’un. Un Berel ?
- Ouais, Marek, qu'il s'appelait ! C'est lui qui m'a branché sur la religion !
- Marek, conseiller spirituel et contrebandier ! «  J'voulais pas être prêtre, moi, j'voulais courir l’espace et devenir pirate »!
- tout à fait ça ! Belle imitation. Alors comme ça, vous connaissez Marek ?
- Ouais, c'est mon conseiller spirituel. Enfin, à temps partiel : toujours dans le métier, Marek !
- ça fait un moment que…

Ses gardes, dehors, devaient s'impatienter, mais qu'ils attendent ! Comme Sasha l’avait deviné, Belden se révéla, une fois apprivoisé, un gars chaleureux et volubile : il avait des tas d’anecdotes sur Marek et d’autres contrebandiers célèbres.
Quand ils sortirent enfin, quelqu'un avait appelé les médias.
- Ah! Bon d'accord .
Sasha se tourna et dit, assez fort :
- Délicieuse, votre tourte, Belden ! Presque aussi bonne que celle que fait ma mère !
- Pourquoi tu dis ça , chuchota Berylle.
- Autant lui faire un peu de pub. Et en plus, c'est vrai ! Souris, ma chérie ! On s'est juste offert une petite sortie en amoureux !
Avec son meilleur sourire « spécial médias », il fit un grand bonjour de la main aux badauds assemblés avant de s'engouffrer dans le speeder qui attendait.
- Tu sais, je n'ai pas vraiment juridiction pour m'occuper de cette affaire. Je vais me renseigner, bien sûr !
- Et moi, je pense que je vais mettre les Jedi sur le coup : des jeunes sensibles à la Force qui disparaissent, voilà qui va les intéresser Et puis… Non, ce serait une drôle de coïncidence si…
- Encore une intuition ?
- Chais pas : ça me titille, mais…
- « Dans une galaxie régie par la Force, les coïncidences n'existent pas ! ». C'est pas toi qui m’a sorti ça, un jour ? Tu devais avoir quinze ans !
- À quinze ans, on a des certitudes ! À vingt-sept, elles se sont un peu émoussées !




Bonne lecture!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 24 Mar 2019 - 21:13   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 7

De nouveaux protagonistes font leur apparition. L'un d'eux sera familier à mes lecteurs. L'autre... Toute ressemblance avec un personnage de série n'aurait rien de fortuit. Et non, je ne me lance pas dans un crossover. C'est juste un clin d’œil.
Enfin, presque... :sournois: :wink:



Chapitre 8 : Le retour du padawan




Un flic et demi
Les Jedi, prévenus par Sasha, devaient avoir conservé une certaine influence car Berylle fut officiellement chargée de l'enquête sur les enlèvements. Une discrète recherche lui avait permis de relever quinze cas de disparitions suspectes. Il y en avait peut-être d'autres.
Une affaire suffisamment inquiétante pour que le Temple lui envoie un Jedi.
Ils étaient peu nombreux dans la capitale. L'affaire Abeloth avait laissé des traces. De plus, le grand maître Skywalker, qu'elle avait rencontré pour la première fois à treize ans, préférait garder ses troupes à l'écart de la politique. Elle ne pouvait lui donner tort.
Maitre Kardoon, qui menait la petite équipe restée sur Coruscant, l'avait contactée pour obtenir des informations supplémentaires. Il lui avait promis son appui, mais s'était montré très vague sur la nature de cette aide.
- J'ai une idée, mais je dois en discuter avec le grand maître.

Elle était justement en réunion avec la modeste équipe rassemblée pour l'enquête, quand on lui annonça :
- Inspectrice ? Un jeune humain demande à vous voir ; il prétend être un Jedi !
Brogon avait mis dans son annonce tout son dédain : parce que le visiteur était jeune, humain ou Jedi ? Trois bonnes raisons de s'attirer le hautain dédain de Brogon. Il y en avait beaucoup d'autres. Brogon rimait avec bougon.
- faites-le entrer !
Elle reconnut l'apprenti, maintenant padawan, qui avait accompagné Jas et Sasha dans le secteur corpo.
- Jaden ? C'est toi ? Tu as bien grandi ! Maître Skywalker s'est chargé personnellement de cette affaire ?
– Non, Inspectrice, je travaille en solo, cette fois ! Enfin, presque...
Berylle fronça les sourcils : Jaden était très débrouillard, mais il n' avait pas encore quinze ans !
– Ah, bon, mais… heu, tu n'es pas un peu… Jeune ? Il n'y avait pas de chevalier disponible ?

Elle avait sur les bras une quinzaine d'enlèvements et on lui envoyait un Padawan ? Celui de maître Luke, mais tout de même !
– Un jeune sensible à la Force, justement : exactement ce que vos ravisseurs recherchent ! Je vais travailler sous couverture : vous pouvez sûrement m'indiquer une de ces bandes de gamins des rues ? Après, à moi de me faire adopter !
- un appât ?

Cette idée la révulsait. Elle oubliait qu'elle n'avait que douze ans quand elle s'était lancée dans une guerre secrète contre ReHab avec Sasha et leurs copains.
C'était pas pareil : on était toute une bande et on avait nos familles et les SyD pour nous protéger !
Elle réfléchit une minute : s'ils décidaient de poursuivre ce stupide projet, les Jedi pouvaient très bien se passer de son accord. L'inspecteur Tak Dods n'était pas très chaud non plus, mais il suggéra :
- Vérifions d'abord qu'il s'agit bien de jeunes sensibles à la force. Nous avons retrouvé le dénommé Jolinar (1), l'arrière-grand-père d'un des disparus. D'après les medics de X-ADE, il y a quelque chose de bizarre en lui. Peut-être que ce jeune Jedi pourrait m'accompagner et me faire bénéficier de ses perceptions ?
- C'est une excellente idée, trancha l'inspectrice, avec un regard appuyé à son subordonné.
Elle était sceptique à l'idée d'infiltrer un si jeune être, fut-il un Jedi. L'avis de Dods compterait beaucoup. Et aussi celui d'un Président très, très occupé. Si elle arrivait à le joindre !



Un drôle de mendiant
Les locaux étaient délabrés, l'équipe médicale semblait exténuée, mais le dispensaire tournait comme une horloge et le matériel était de qualité. Marmis Yogo, la responsable, débordait d'une énergie communicative.
- Le vieux Jolinar (1) ? Oh, ses blessures sont guéries, il a cicatrisé bien vite pour un humain aussi âgé : il est vraiment très vieux, vous savez ? Et malade, aussi : une tumeur qui semble en rémission. Je n'arrive pas à comprendre comment il a pu survivre aussi longtemps dans la rue ! Une seule chose semble le maintenir, l'espoir de voir un jour son petit-fils à l'abri du mauvais sort.
Elle se tut quelques secondes, puis expliqua :
- En fait, il voulait partir à sa recherche, mais l'ai convaincu d'attendre votre visite. Que la police ait ouvert une enquête l'a beaucoup étonné. Je lui ai aussi expliqué qu’elle serait suivie de près par « Justice pour tous ».
- Je suis au courant : son représentant m’appelle deux fois par jour, expliqua l'inspecteur avec un brin de résignation.
- Et ce jeune humain est ?
- Jaden Lok-Risant Je suis en stage d'observation, j'accompagne l'inspecteur partout, c'est passionnant !
Jaden avait essayé, mais la Poliane ne se laissa pas prendre au piège des vêtements civils du garçon.
- Un Jedi ? En stage dans la police ?
- Ah, oui, c'est vrai que votre peuple sait nous reconnaître. En réalité, les Jedi aussi s’intéressent à cette affaire : vous vous souvenez de cette série de meurtres dont de jeunes êtres sensibles à la Force  ont été victimes? Le grand maître Skywalker s'inquiète d'un possible imitateur.
- Je comprends ; vous êtes justement un jeune être sensible à la Force. Un appât ! Cette méthode me semble peu éthique.
- Je ne suis pas sans défense, contrairement aux disparus. Et je ne serai pas seul, n'est-ce pas inspecteur Dods ?
- L'inspectrice Sirius n'a pas encore accepté…
- Elle le fera : elle était plus jeune que moi quand elle s'est lancée dans l'espionnage, avec Sasha et leurs copains ! Si on allait parler à monsieur Jolinar ?

Jaden remarqua dès le départ que quelque chose clochait. Tout vieux et usé qu’il parût, Jolinar était en excellente forme. Et surtout, pour ses sens de Jedi, il n'était pas seul !
Un rapide coup d’œil lui confirma que la médic était au courant et que cela ne semblait pas la perturber.
Il décida de remettre à plus tard ses révélations fracassantes : après tout, l’être double n’avait rien d’hostile.
L’inspecteur Dods savait interroger un témoin : en quelques questions, il obtint un récit détaillé de l’enlèvement et une description assez précise des kidnappeurs. Le vieil homme avait une très bonne mémoire et un sens aigu de l’observation, mais il y avait autre chose : le vocabulaire, était celui qu’aurait employé un flic ou un officier des renseignements.
Dods s’abstint de creuser la question, comprenant qu’il s’agissait d’un sujet sensible : il avait d’autres questions plus urgentes. Sur le commanditaire, par exemple :
Jolinar était également persuadé que Margrav, le Caïd du quartier était dans le coup. Mais, selon lui, il travaillait pour quelqu'un d'autre.

- Margrav ne s’intéresse qu'à ses petits trafics minables, il n'a aucune ambition : même s'il y a une certaine ressemblance, c'est un Leec, pas un Hutt.
- On prétend que Jolee a des talents particuliers, insinua le policier.
- oh, ça, oui ! Il sait toujours qui va lui donner une pièce ou qui va passer sans feindre de le voir. Et quand il y a un coup dur, il le sent venir. Il peut se cacher, aussi : quand une bande de mauvais gars déboulent et s'amusent à maltraiter mendiants et loqueteux, ils s'attaquent à tout le monde, sauf à nous. Ils nous voient, mais c'est comme si on n'existait pas. Il fait l'avoir vu pour le croire.
Mais pas cette fois ! Il est doué, mon Jolee et futé, avec ça ! Mais encore trop jeune pour s'en sortir seul, oui, trop jeune !
Cette fois, Jaden intervint :
- c'est pour cela que vous avez accepté votre… Compagnon : pour tenir encore un peu, le temps qu'il grandisse,
Il venait de comprendre.
- quel compagnon ? De quoi parles-tu, petit ?
- Vous mentez très bien, monsieur Jolinar, fit le garçon avec un sourire engageant. Mais j’ai senti votre… Ami dès que je vous ai vu.

Il tenta d’atteindre mentalement l’autre Jolinar et perçut un écho en réponse.
Le vieil homme sembla se désintéresser de la conversation, marmonnant comme s'il débattait en lui-même. Un signe de sénilité ? Pas du tout !
Il releva la tête et parla d'une autre voix.
- Vous nous avez percé à jour, jeune Jedi. Oui, mon partenaire humain et moi avons un accord. J'ai la capacité de prolonger sa vie et d'améliorer sa santé, mais j'ai besoin d'un hôte pour survivre.
- Une sorte de… parasite, suggéra l'inspecteur.
- Un symbiote : nous nous rendons mutuellement service et mon hôte est volontaire !
Et, pour information, j'aime beaucoup Jolee, moi aussi : Il a senti ma présence, mais n'a pas peur de moi !
- J'ai entendu parler de votre race, intervint la Poliane, qui ne semblait pas surprise. Certains ne demandent pas leur avis à leurs « hôtes » et prennent le contrôle sans ménagement. Je sais que vous n'êtes pas ainsi et que vous avez un effet bénéfique sur votre partenaire. Sinon, je vous aurais chassé depuis longtemps.
- Vous saviez ? demanda l'inspecteur
- secret médical ! Je vous ai donné tous les indices qu'il m'était permis de donner. Ce jeune Jedi avait compris, lui.
- Oui, mais juste parce que la sensation m’était familière, sinon cette présence m’aurait échappée, je pense, tempéra Jaden, intrigué. Je ne sais ni d’où ni comment, mais…

Changement de voix, le vieil humain revenait :
- Jolinar n'est pas mauvais, lui ! Oui, oui, je te laisse finir.
La voix changea à nouveau :
- Il y a longtemps, des colons, des humains, s’installèrent sur notre planète. Leurs déprédations ont entraîné l'extinction de notre race hôte. De plusieurs races. Certains ont estimé avoir le droit d'investir ces ennemis et de les retourner contre leur peuple. Une guerre s'ensuivit, que nous perdîmes, et nous fûmes traqués et massacrés à travers toute la galaxie. Mon peuple est presque éteint, et les survivants se cachent où ils peuvent. Dans les bas fonds de Coruscant, par exemple : la misère y est si grande, les soins médicaux presque inaccessibles…
- Pas difficile de trouver des volontaires, suggéra le flic ?
- Parmi les humains ? Non !
- vous vous appelez Jolinar, vous aussi ? Drôle de coïncidence !
- C'est mon hôte qui a choisi de porter mon nom et de rebaptiser son arrière-petit-fils  Jolee. Mais je dois me retirer : il n'est pas bon que je garde le contrôle trop longtemps.
Le vieil homme revint :
- Mon nom… était trop lourd à porter. J'étais recherché jadis, haï de tous. Et ma petite-fille, la mère de Jolee, en a payé le prix. Je dois partir, je dois le retrouver. Il est tout ce qui me reste, mon seul espoir de rédemption. Il n'y a aucun mal en lui, vous comprenez ?

Jaden comprenait… Que c'était une mauvaise idée. Il en avait une meilleure :
- Et où irez vous, tout seul ? Frapper à la porte de Margrav ? Pour qu’il vous fasse encore rosser, ou pire ? Moi, j'ai un meilleur moyen !
- Je sais encore me servir d'un blaster, je sais où trouver ce qu'il faut pour…
Il écouta sa voix intérieure :
- Oui, oui ! Lequel, mon garçon ?
- Vous aurez besoin d'aide pour mendier, non ? J'apprends vite, vous savez ? Et bientôt le bruit se répandra  que votre nouveau partenaire est sensible à la Force. Nous verrons bien qui viendra, alors. Et peut-être que là, vous pourrez prouvez que vous savez toujours manier la pique de force, le blaster et le détonateur thermal.
Laissez à l'inspecteur Dods le soin d'interroger Margrav, c'est un très bon enquêteur ! Et sa patronne, l'inspectrice générale Sirius ne lâche jamais l'affaire !
L'inspecteur répondit :
- Vous non, plus semble-t-il, jeune Jedi. Je vous préviens, elle n'aimera pas que vous lui forciez la main.
- Et alors, qu’est-ce que je risque ? Une fessée ? Elle va peut-être me priver de gâteau aux cinq nectars ? Pas grave, Sasha me refilera une part en douce !
- Sasha, demanda le vieil homme ?
- Son amoureux, le Président, quoi ! C'est un copain ! Bon, si on y allait, monsieur Jolinar ?
Celui-ci se décida  et prit l’affaire en main:
- Jolinar, tout court, fiston ! Et pour l'instant, tu n'as pas le profil : il faut te trouver quelques fripes usées mais pas trop pourries. Auriez vous ça dans vos réserves, dame Medic ?




L’enquête coruscanti

Les recherches de Dods s'avérèrent décevantes : les flics locaux firent preuve d'une maladresse et d'une mauvaise foi qui relevaient de l'obstruction pure et simple. Margrav, prévenu, lui glissa entre les doigts.
Selon ses sbires, il était « parti en voyage d'affaires ». L'agression ?
- J'me souviens pas !
- c'est l'heure de manger ?
- Vous pouvez répéter la question ?

Le tout avec un air niais et des sourires qui ne pouvaient signifier qu'une chose : ces malfrats étaient protégés et le savaient. Leur feinte stupidité enragea l'inspecteur Dods qui ordonna l'arrestation de trois d'entre eux : un dénommé Belden, restaurateur de son état, lui avait indiqué l' holo-cam de surveillance d'un entrepôt voisin de sa cantina. Celle-ci les avait enregistrés en pleine action. Ses droïdes embarquèrent les trois prévenus et il rentra seul au QG, appréhendant son entretien avec sa patronne.
C'est pourquoi il attaqua le premier :
- vous avez un nouveau droïde, inspectrice ?
Celui-ci s'autorisa à se présenter lui-même :
- SD-X 154, droïde garde du corps, affecté à la protection de l'inspectrice générale par intérim Sirius.
- Inspectrice suffira, rappela la jeune femme, avant d’expliquer à son subordonné :
- Une idée saugrenue du président. Il vient de recevoir tout un stock de SD-X et il s'est empressé de m'envoyer 154 ! Votre rapport, Tak ?
Dods relata sa visite dans les bas fonds. Comme il le craignait, la conclusion ne plut guère à sa supérieure .

- Et vous l'avez laissé partir, Inspecteur Dods ?
La voix de l'inspectrice charriait des glaçons, mais son subordonné ne se laissa pas intimider :
- J'ai fini par admettre que c'était la seule solution, Berylle : je me suis partout heurté à la loi du silence  et on ne peut compter sur les agents locaux, ils sont totalement corrompus. La pègre est impliquée dans cette affaire et à un niveau bien supérieur à celui d'un petit chef de gang comme Margrav.
Il aurait été stupide de laisser passer cette occasion ! Et, pour répondre à la question que vous n'avez pas encore posée, Berylle, il a réussi à me convaincre.
- Je déteste qu'on me force la main !
- c'est-ce que je lui ai dit, mais la perspective d'une fessée ou d'être privé de gâteau aux cinq nectars ne semblait pas l'effrayer. Par ailleurs, il m'a avoué avoir un… Euh, ange gardien pour veiller sur lui. Un chevalier Jedi, probablement ?
- Cela m'étonnerait : celui-ci se serait présenté avec le garçon, ce qui aurait rendu mon approbation quasi automatique.
- Quand j'y réfléchis, il a parlé d'un ''ange d'ombre et de lumière''. Drôle de formulation.
- Cela me fait penser à quelqu’un, pourtant ! 154 , un commentaire? Est-ce que, par hasard, l’un de tes collègues récemment arrivé ne serait pas…
- SD-X 045 (2) faisait partie des renforts, inspectrice, confirma le droïde.
- Et Sasha est au courant ?
- Il m'a donné l'ordre de vous rapporter cette information si vous posiez la question, inspectrice.
- Seulement si je posais la question, hein ? Ah, ces Herrion ! Il n'y en a pas un pour racheter l'autre !
Cela me suffit ! Eh bien, on n'a pas un, mais DEUX gros soucis ! Je prenais les Jedi pour des gens sérieux, moi ! Mais à quoi pensent-ils ?
- En général, ils savent ce qu'ils font ; Ah, il y a autre chose. J'ai juré à Jaden de n'en parler qu'à vous. Et vous au président, mais en privé seulement.




Notes
1 Ce nom m'est familier... Mais où ai je bien pu l'entendre? :perplexe:
2 C'est le garde du corps attitré ( le pauvre!) de Jas H Vega-Herrion, qui se trouve être le meilleur copain de Jaden.


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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 31 Mar 2019 - 12:41   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 8

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Chapitre 9 : espèces en danger !




De la sauvegarde des mouettes à béton et de ses conséquences.
Sasha avait été surpris par la livraison : treize SD-X ! Il en avait bien assez de deux ! Douze nouveaux droïdes (il ne comptait pas 045) : la preuve que son frère Markus avait eu vent de quelque chose et avait jugé bon de renforcer sa protection. SyDney avait approuvé, comme d'habitude.
Markus en sait autant, sinon plus que moi ! C'est à lui qu'on devrait confier les services de renseignement  de l'Alliance! Non, mauvaise idée : il en ferait vite SES services de renseignement personnels.
Un soupçon lui vint :
Qui sait si ce n'est pas déjà fait ? Peu probable : ils seraient beaucoup plus efficaces si c'était le cas !
Bon, c'est pas tout ça : allons serrer des mains et discuter de sujets frivoles! J'ai horreur des mondanités !

La réunion de l'association pour la préservation des Mouettes à Béton rassemblait en fait tout le gratin de la société Coruscanti (autrement dit, à les écouter, de toute la bonne société galactique). Quel que soit le thème, œuvre de charité, ouverture d'un nouveau musée ou, comme ici, préservation d'une espèce menacée, c'étaient toujours les mêmes têtes, toujours les mêmes conversations vaines et mondaines. Ceux qui se passionnaient aujourd’hui pour la mouette, s'enthousiasmeraient demain pour les primitifs circuits binaires d'AMTEl ou pour la reprise des dangereuses courses de pod-racers sous prétexte d'une respectable tradition historique. À en juger par les montagnes de victuailles, les litres de boissons exotiques, les dizaines de serveurs, la ‘participation’ de rigueur pour assister à un tel raout ne devait pas rapporter grand-chose aux "œuvres"!
Rien à voir avec une réunion de comité Herrian ! Et me voilà reparti pour une soirée chiante à mourir, pesta le jeune président. Alors que je pourrais être avec Tim et Kas au concert des Angels of the Yellow King !

Ses amis sénateurs – ceux qu’il avait défiés en duel quelque mois plus tôt- avaient réussi à avoir des places dans une célèbre boîte de nuit des bas-fonds. Ils adoraient tous trois ce groupe de Death Star Trash venu de la cité basse de Taris.
Évidemment, Civol, pour une fois soutenu par tout le conseil, avait imposé son véto. À la place, son conseiller en communication avait suggéré un dîner de charité !
Le genre de soirée qui ne plaisait qu'à son équipe de sécurité : au moins, pendant ce temps, leur protégé ne risquait pas sa vie avec son inspectrice adorée.
D’ailleurs, j'ai l'impression que ces invitations se multiplient ces temps ci ! C'est suspect !

Son conseiller, Miq Flarty, avait vraiment beaucoup insisté et avait préparé un joli discours. Sasha le lui avait fait remanier quatre fois avant de se déclarer satisfait.
Ça lui apprendra !
Le président réussit à s 'extraire d'un groupe conversant gravement du dernier peintre à la mode, un certain Crow Meugnon : « Mais oui, il peint avec ses doigts et des pigments naturels, à la lueur d'une lampe à huile, à même la roche brute ou le perma-béton. Ses Animaux Sauvages sont d'un réalisme, ma chère… ».
Plus loin, le baron Kloo faisait le beau devant un parterre de jeune gens aussi riches et écervelés que lui. Sasha, qui l’avait salué en entrant, se garda bien d’approcher et laissa le jeune coq à sa basse-cour à bijoux.
Et ce sont ces volailles qui font l’opinion ! Désolant !

Il avisa un petit humanoïde isolé, vêtu d’un costume de louage qui lui allait assez mal.
Il semblait un peu perdu et, comme le président, s’ennuyait visiblement.
- Vous ne semblez guère apprécier la soirée, Docteur… Avram ?
- j'avais cru comprendre que je trouverais ici des collègues ornithologues et des amateurs éclairés prêts à financer mon projet de création de nids, euh… Président… Vega an-Herrion ? Vous êtes le Président ?
- eh, oui ! Je sais, ça fait toujours un choc quand on voit un dirigeant si jeune.
- au contraire, au contraire, la jeunesse est toujours pleine d'énergie et de projets, c'est la vie même ! contrairement à ces êtres.
- ils sont comme les Fyrrens de mon monde : voletant sans autre but que de jouer, piailler, montrer leurs beaux atours.
- ah, Herrion ! Dans ma jeunesse, j'y ai passé plusieurs années merveilleuses. J'avais obtenu une bourse pour étudier les relations symbiotiques entre les oiseaux nectars et…

Le docteur Avram pouvait être passionnant et il le démontra quand Sasha l'entreprit sur ces fameuses mouettes à béton.
- Alors, elles sont victimes d'un simple changement dans la composition des matériaux de construction ? Une minuscule modification de la recette du béton ? Ce changement a-t-il une importance quelconque  pour la qualité des constructions?
- il semblerait que oui ! La nouvelle formule résiste mieux aux limaces de durabéton. C'est pourquoi mon but n'est pas d'obliger les ingénieurs à…
Un quart d'heure plus tard, Sasha avait compris : Avram avait une solution toute bête, facile à mettre en œuvre.
- Cela mérite d'être essayé : tenez, voilà le numéro de mon secrétariat privé. Il est assez difficile de me joindre par la voie standard. Prenez rendez-vous et nous en reparlerons lors de la réunion des ingénieurs généraux. Veuillez m'excuser, mais j'aperçois quelqu'un à qui je souhaite parler depuis un moment et qui fait de son mieux pour m'éviter.
À force de me voir refiler son numéro à toutes sortes de gens, Sydney va finir par perdre patience et me balancer du cinq centième étage ! Tant pis : je sais que lui, au moins, me transmettra ces appels !
- n'est-ce point un Munn ?
- tout à fait ! Ce cher Bar Damask, dignement piégé dans la foule. Impossible de le rater, cette fois !

Néanmoins, Sasha s'arrangea pour l'approcher par surprise : des fois qu’il tente de s'enfuir en décollant avec un jet pack…
Du coin de l’œil, il constata que le colonel Civol l'avait remplacé auprès du docteur Avram. Comme d'habitude, il faisait du zèle et le pauvre ornithologiste en serait quitte pour un interrogatoire serré.
- alors Bar, votre participation financière ne vous est pas resté en travers de la gorge ?
- Ah, Sasha ! Je n'ai rien payé : j'ai subtilisé une invitation. Je suis le roi des pique-assiettes !
Le Munn était richissime, mais foncièrement, compulsivement, avare. Souvenirs de sa jeunesse fauchée ?
Les munns n'étaient pas non plus portés sur l'humour mais, dans ce domaine, Bar le surprenait toujours. Plaisantait-il ou était-il aussi ennuyeusement sérieux que d'habitude ?
- Je n'ai jamais eu l'occasion de vous remercier de vive voix pour m'avoir si aimablement téléporté dans ce merdier.
- c'est assez normal : j'ai tout fait pour vous éviter ! Je craignais une réaction violente de votre part quand vous apprendriez mon rôle dans la création du triumvirat . Mais j'apprécie vos remerciements : je savais que cela vous plairait.

Ce n'était pas ce que Sasha avait voulu dire. Le Munn avait-il pris la déclaration du jeune homme au premier degré ou faisait-il encore de l'humour ? Avec un autre Munn que Bar, Sasha aurait penché pour la première hypothèse.
- Je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez sorti mon nom du chapeau.
- La conjoncture devenait très mauvaise pour les affaires : le Triumvirat était la solution, mais il nous fallait quelqu'un de calme, sérieux et dévoué qui soit aussi capable de tenir ses collègues en laisse. Ou de saisir la tête de l'un pour taper sur celle de l'autre jusqu’à ce qu'ils se décident à être raisonnables : tout votre portrait, Sasha !
- je n'ai pas encore testé la résistance des crânes bothans ou mon calamari (qui doit être assez mou), mais j'ai justement devant moi un spécimen de crâne munn…
- et sur quelle tête le testeriez vous ?
- Je pensais à mon frère Markus : lui aussi se débrouille toujours pour être absent quand j'appelle la famille. Très suspect !
- Ah ! Vous plaisantiez, comme je le supputais : car outre qu’il est absent aujourd’hui, il est bien trop rapide et fort pour se laisser bombarder ainsi !
- Mais il a participé à votre petit complot.
- Complot est un mot excessif. Je l'ai consulté ! Et son analyse et la mienne ont été identiques : cet humain pourrait être un Munn !

Les munns respectaient énormément Markus, capable non seulement de parler leur langue mais aussi de comprendre leurs complexes formules économiques qui donnaient le tournis à des mathématiciens chevronnés. Bar Damask n'était pas du tout repentant ; en fait, il semblait très fier de ses manigances. Sasha, qui l'appréciait malgré le sale tour dont il avait été victime, le quitta à regrets quand le Porte-parole de l'association vint le chercher : c'était bientôt l'heure des discours.

Le jeune homme décida de modifier le sien en fonction de ce qu’il avait appris ce soir. L'inspiration lui venait. Il avait appris très jeune à convaincre un public exigeant : comparés aux présidents de comités Herrians, aux questeurs ou à l'Assemblée planétaire, ces gens n'étaient que des antels prêt à accepter leurs œillères et à se laisser guider là où il le voulait. Et il avait la Force pour l'aider. Il allait pouvoir faire une pierre deux coups : préserver les mouettes et promouvoir son projet de fondation pour les enfants des rues.
Tiens, Civol n'essaie même pas d'approcher du Munn, remarqua-t-il. 
Il faut dire que celui-ci avait le bras long et qu'il pouvait procurer à un colonel trop curieux une affectation encore plus déplaisante que Hoth !
Sasha n'était pas pressé de rentrer : Berylle, débordée de travail, avait prévu de dormir à son bureau.
Et dire que j'ai magouillé pour qu'elle rentre sur Coruscant, pensa-t-il amèrement.
Puis une pensée lui rendit sa bonne humeur :
Accrochez-vous, Bar ! Ce soir, vous sortirez votre data-pad et vous vous délesterez d'une partie de son contenu !

Miq Flarty, qui trainait derrière le podium – en cas de panne présidentielle ?- fut fort marri, car le président improvisa la quasi-totalité de son discours. Et encore plus marri de constater que celui-ci, par ailleurs fort émouvant, atteignit le but recherché. Ces rupins pleins aux as et généralement peu généreux donnèrent sans compter, non seulement pour le projet du docteur Avram, mais aussi pour la fondation que son patron avait décidé de créer en faveur des enfants sans abri de la Capitale.
- Si maintenant on doit s’occuper de tous les va-nu-pieds et de toutes les bestioles de cette fichue planète, s’indigna-t-il plus tard auprès d’un de ses collègues.
Il ne s’agissait que de sauver la face et de préserver sa réputation de cynique : plus ému qu’il ne l’aurait imaginé, il avait lui-même sorti une clé de crédits !
Il était surtout intrigué :
- J’ai suivi tous ses discours – j’en ai écrit un certain nombre- et jamais il n’a été aussi… Oh, il s’en sort honnêtement, mais hier soir… C’est comme si le poète Rotvic Oguh (1) lui avait soufflé les paroles à l’oreille !



Note:
1 Ce poète et écrivain fut sénateur aux débuts de la République. Ses discours engagés face à l’auguste assemblée sont passés à la postérité


Bonne lecture!
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Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 09 Avr 2019 - 19:43   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 9

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Chapitre 10 : Une dure journée de travail (première partie).




Des nouvelles de la maison

Le président semblait troublé, ce matin. Plutôt que de se joindre à son équipe autour du buffet, il s'était isolé face à la baie vitrée, une tasse de kav à la main. Gersen Capra constata que ses Vargs avaient remarqué  le changement d'humeur. Il ignorait qu'ils avaient fait leur rapport à qui de droit.
Sasha ruminait de sombres pensées :
[ … Et j'ai peut-être abusé, hier soir. Utiliser la Force pour embobiner ces gens…]
[ Pour ouvrir leur cœur et les convaincre de participer à une bonne cause], rappela Wa’rrr, qui ajouta, taquin :
[Même si je crois déceler une certaine mesquinerie dans le tour que tu as joué à ce pauvre Munn.]

Sasha, embarrassé, ne sut d’abord que répondre. Puis il comprit que le Berger plaisantait.
Celui-ci poursuivit :
[ tu n'avais pas prémédité ce discours, n'est-ce pas?]
[ J'ai tout changé à la dernière minute. Mon conseiller en communication boude encore, lui qui s’était décarcassé pour me pondre un joli discours. Mais ça m’est venu comme ça… ]
[ "Accepte les dons que te fait la Force et suis son inspiration , toujours tu resteras du côté lumineux"… c'est bien tourné, n'est-ce pas ? Mais tellement vrai ! Je ne sais quel maître Jedi a pondu cette maxime, mais V'essshhh n'aurait même pas eu besoin de mots pour te faire savoir que tu as bien fait !]

Les conseillers virent un sourire se dessiner. Le président semblait s'être soulagé d'un grand poids.
[Merci ! Je me sentais… Coupable !]
[Tu es rassuré ? C'est une bonne chose : Speedy et Fatty commençaient à s'inquiéter, et tes conseillers cherchaient déjà un abri.]
[ J'ai été un peu dur avec eux, il y a quelque temps. Moi qui voulais instaurer une ambiance familiale !]
[ tu as réussi, je pense. Mais rappelle-toi qu'ici, c'est toi le Vieux! Tu as déjà assisté à ses coups de gueule.]
C'était le surnom (officieux, sauf pour Venom), de grand-père Markus.
[ J'y ai même eu droit, une ou deux fois.]
[ et l'as tu moins aimé ou respecté pour ça?]
[ Non. Au contraire. Tu es vraiment décidé à me remonter le moral, aujourd’hui!]
[ j'appelais aussi pour te prévenir : tu vas avoir une visite.]
[ Je m'en suis un peu douté quand j'ai inspecté le contingent de SD-X que Markus m'a envoyé en renfort. Ces renforts sont-ils vraiment nécessaires, d'abord ?]
[ Oui ! Je ne suis pas doué pour les prémonitions, mais K'reeeell, du district des cascades…]
[ Oui, je me souviens de lui]
[ Il a fait quelques rêves inquiétants. Je crois donc qu'ils te seront utiles, ces droïdes: il y a des gens dans ton entourage, dans ceux qui devraient te protéger, qui…]
[ Je suis au courant. Je leur prépare une petite surprise pour contrer celle qu'ils croient me faire. Tu sais, il y a encore quelques services qui fonctionnent, dans ce foutoir qu’est l’administration de l’Alliance. Le contre-espionnage, par exemple.]
[Une surprise, hein ?]

Le Berger ne pouvait sourire, mais son « frère » humain (1) sentit son amusement.
[Ne tarde pas trop, dans ce cas. Ah, dans un autre registre, tu auras peut-être bientôt d'autres visiteurs : des hommes de loi. Toute une troupe a débarqué ici et ils vous cherchaient, Markus, Thalia, les enfants et toi. Comme ils n'ont trouvé personne, pas même le Vieux, ils risquent de te tomber dessus !]
[ argh ! encore un procès ? Ne me dis pas qu’ils se sont tous planqués pour me laisser porter le chapeau !]
[ pas du tout : Markus est sur Munnlist pour travailler, toujours sur son mystérieux projet. Il peut être très secret.]
[ Oh, j'ai deviné, va ! Il se prépare à créer sa propre banque d'affaires : il en a marre de se faire lâcher par les financiers au moindre pépin]
[Je ne comprends rien aux affaires et à la finance ! On a confiance en quelqu'un, ou pas : c'est simple, pourtant ! Thalia est soi-disant en tournée dans l'empire. Mais d'après les quelques contacts que nous avons eu, elle ferait plutôt la tournée des cantinas mal famées]
[aïe ! Elle recrute ? Ça sent les emmerdes ! Mais où?]
[ Aucune idée ! Quant aux jumelles, elles sont parties sur le Diamant Bleu avec Alcor et leur grand-père. Au programme, une visite sur Nouvelle Nippa et un gros câlin à leur maman-lait!]

Seules Jaïna et Masha (2) pouvaient considérer une prédatrice agressive de près de 3 mètres comme une nounou ! Sasha sentait le coup fourré, mais W'arrr ne lui laissa pas le temps de la réflexion :
[ Pour en revenir à ces hommes de loi, leurs intentions ne semblent pas hostiles, mais tout ce que le régent a pu en tirer c'est qu'ils appartiennent à un cabinet spécialisé dans les successions et qu’ils souhaitaient présenter leurs condoléances à la famille.]
[ Un héritage ? Mais de qui ? S'il faut, il n'y a que des dettes à éponger ! Eh, attends, tu as dit : LE régent ? Ma' est en voyage, elle aussi?]
[ Tu es absent depuis trop longtemps : on est en pleine récolte du Kaï (3), ici !]
[ ah, déjà ? Mais alors, quel pigeon Merson a-t-il pu trouver pour… Nooonnn, pas possible, ne me dis pas que…]
[ Et si, tu parles au régent W'arrr ! Il paraît qu’il y a des précédents]
[ Toutes mes condoléances ! Mais à y réfléchir, c'est tout à fait logique : les herrians ont toujours préféré que les régents soient de la famille]
[ la famille ? Je ne l'avais pas envisagé comme ça ! Je te laisse, j'ai une réunion de comité]
[ Bon courage!]
Sasha sortit un sourire du type ‘grand-père bienveillant’ et se retourna pour annoncer.
- si nous nous mettions au travail ?



La relève de la Garde
Sydney vitupérait en rentrant au palais :
- standardiste, secrétaire particulier, et me voilà coursier ! Je suis un droïde de combat, moi ! Un garde du corps est inutile s'il s'éloigne de son protégé !
Il savait pourtant pourquoi Sasha l'envoyait courir ici et là : il y avait si peu de gens en qui il avait une confiance absolue. Le droïde n'eut aucun mal à passer la sécurité extérieure ou celle du grand hall et se dirigea vers l'entrée privée du Triumvir. Ses senseurs détectèrent une anomalie et il ralentit pour jauger la situation. Alerté, il enclencha les enregistreurs. Un groupe de gardes, des nouveaux, empêchaient l'accès de l'élévateur à deux individus : un humain et, c'était étonnant, un Etti. En effet , ces humanoïdes du secteur corpo quittaient rarement leur planète.
- mais nous avions pris rendez vous. Je suis l' avocat du triumvir Vega an-Herrion et…
- veux pas le savoir, vociféra le chef des gardes (il portait les galons de sergent), on n'entre pas sans MA permission.
Comme l'humain essayait encore, il le bouscula brutalement et annonça à ses hommes :
- On va leur faire comprendre qui est le boss, ici !
Sydney se décida à intervenir :
- certainement pas vous, sergent ! Puis-je vous aider, gentils êtres ? Je suis le droïde de sécurité personnel du Président.
- comment qu'il me cause, le tas de ferraille ! Tu vas voiAhrrrr.

Tu vas voir quoi ?
L'avocat humain, au vu de l’incapacité momentanée du garde présidentiel à terminer sa déclaration, jugea préférable de s’adresser au droïde.
- Ser Homman Loxyn, du cabinet Hokko, KKKz, Arsen et associés. Nous nous sommes déjà rencontrés, honorable SyDney. Puis-je vous présenter mon honorable confrère Hettir, du cabinet Xoxan, Vorn et associés ? Il arrive directement d'Etti IV.
- Je me souviens de vous, ser Loxyn. Enchanté, gentils êtres. Vous disiez avoir pris rendez vous ?

L'avocat avait été le tuteur de Sasha lors du stage que celui-ci avait effectué dans le cabinet juridique.
- Le secrétaire général du président a eu la gentillesse de nous ménager un rendez-vous, ce qui est bien aimable alors que nous venons pour une affaire privée. Excusez-moi : je crois que le sergent essaie de dire quelque chose.
- Il veut probablement confirmer que l'accord personnel du secrétaire général et premier conseiller Capra lui suffit amplement, n'est-ce pas sergent ?

Le sergent avait surtout du mal à trouver sa respiration. Normal, avec cinq doigts en alliage hyper résistant enserrant son cou. Selon les senseurs du droïde, suite à l'usage de substances illicites, ce pseudo militaire avait perdu le sens des réalités. D'ailleurs, ses pieds ne touchaient plus le sol (4).
Le droïde ne lui laissa pas le temps de reconnaître ses torts:
- Sergent, l'analyse de votre haleine montre des résidus d'éthanol, de synthex et autres substances qui sont proscrites pendant le service ou totalement interdites à un agent de sécurité. Sachez que j'ai envoyé un enregistrement complet de vos excès et de mon analyse chimique aux services concernés.
SyDney lui laissa le temps d’assimiler ces paroles, puis conclut :
- Je suis par ailleurs en contact direct avec le Président qui n'apprécie pas d'être dérangé ni qu'on moleste ses invités. Veuillez répondre à l'appel de votre comlink.

Le sergent put enfin respirer normalement, retrouver le plancher des Banthas et mobiliser assez de ses cordes vocales endolories pour subir le savon de son supérieur. Pas ce blanc-bec de lieutenant Maresc, non, c'était le Colonel en personne : mauvaise journée en perspective.
Ayant réglé ce petit problème de discipline, Sydney en revint aux nouveaux venus :
- Le président vous présente toutes ses excuses, gentils êtres. Il est assez occupé- il vient de décider d'une inspection inopinée dans les quartiers de la garde- mais, s'il vous est possible de patienter un peu, il vous invite à déjeuner dans sa suite personnelle. Si cela vous convient, je vous y conduirai en personne.

Aucun des gardes, blêmes, les doigts crispés sur leurs armes, n'avait esquissé le moindre geste. Peut-être à cause des mini-missiles d'épaules déjà pointés dans leur direction ?
- soldats, j'ai aussi un message pour vous : si vous tentez encore une fois de pointer votre arme sur un invité du président ou sur moi même, le président vient de m'autoriser à vous exec… à ouvrir le feu sans sommation . Par ailleurs, trois d'entre vous ont également consommé de l'alcool pendant le service :
POSEZ IMMÉDIATEMENT CES ARMES !!

Quand un droïde lourdement armé vous hurle des ordres avec une voix de sergent instructeur, il faudrait être stupide pour désobéir ! Ils ne l'étaient pas tant que ça finalement, et eurent le bon réflexe : déposer leurs armes et s'éclipser.
Un seul fit le malin, mais avec sa voix enrouée, les menaces tombèrent à plat :
- On se reverra, droïde !
- je serais ravi de reprendre cette conversation là où nous l'avions laissée, sergent !

Sydney fit un dernier tour d'horizon. L'altercation avait attiré des curieux que la scène semblait amuser. Des membres du petit personnel qui semblaient se réjouir de la déconfiture des gardes. Certains se permirent quelques applaudissements. Le droïde salua de la tête et s'attira des saluts joyeux et des encouragements.
- en général, les organiques ne se réjouissent pas de voir un droïde humilier d'autres organiques, transmit-il à Sasha.
- Ce qui signifie que ces nouveaux gardes ont déjà réussi à se faire détester. Il va falloir passer à la phase II.
- Je suggère d'aller directement à la phase III
- non, ils ne feront rien tant que Krey'Tey et Cildel ne seront pas au loin. Mais c'est pour très bientôt.
- et ton inspection ? Comment est le Colonel?
- Doux comme un Woomp avec moi, un varg en furie pour ses hommes. La récolte est bonne.
- tant mieux ! Mais tu devrais le descendre tout de suite : s'il a recruté des lourdauds pareils sous prétexte de renforcer ta sécurité, c'est qu'il mijote quelque chose!
- Patience, SyDney, je sais que tu te méfies de lui et qu'il a fait quelques gaffes, ces derniers temps. Mais peux-tu m'expliquer comment un officier à la carrière impeccable, brillant, loyal et dévoué peut se mettre à déconner d'un coup ?
- ça s'est déjà vu !
- alors explique-moi pourquoi Speedy et Fatty n'ont pas donné l'alerte ? Moi non plus, d'ailleurs , je ne sens rien de spécial: ce gars trop zélé est loyal. 95 % du temps.
- Ce sont les 5 autres pourcents qui en font une menace ! Il pourrait bien être mêlé à ce que tu sais.
- Possible, mais il manque encore une pièce au puzzle. Écoute : gardons un œil sur lui et s'il déconne encore…
- … je m'occupe de lui !
Sasha préféra laisser couler : SyDney était implacable face aux menaces pesant sur son partenaire.
Celui-ci s’adressa, avec une courbette, aux hôtes du président :
- Si ces messieurs veulent bien me suivre.
- Et maintenant, me voila majordome, pesta-t-il dans la liaison privée.



Notes:
1 Ils sont, avec Thalia et X’ree, le Berger juvénile, les héritiers de Ve’ssshhh.
2 Les filles de Thalia et Markus sont nées sur un monde colonisé par les dangereux Kurii. « Accident » ou « initiative diplomatique » de leur père ? Les filles y ont gagné une impressionnante marraine, par ailleurs matriarche d'un des plus puissants clans de l'espèce et Venom une alliance plus solide que n'importe quel traité.
3 Lisha est fermière avant tout, et la récolte du kaï, c'est sacré : il y a même des vacances scolaires !
4 Là, il n'y est pour rien : SyDney se prend parfois pour Dark Vador.


Bonne lecture!
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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 02 Juil 2019 - 14:27   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 10

I'm back!

Tout de suite, la suite: un bref intermède dans une dure journée.



Chapitre 11 : Ah, la famille !




Condoléances !
- Je me suis permis d'installer vos invités dans le petit salon et de leur servir une collation, Prince, annonça le droïde serviteur SSE-4c.
Le droïde venu d'Herrion avait été présenté comme le serviteur personnel du Prince… Qui n'en avait jamais eu ! Nul doute qu'Himron ait veillé personnellement à sa programmation.
Lui aussi en fait parfois un peu trop, mais il est bien plus habile et dévoué que Civol !
- Tu as bien fait ! Je ne pensais pas arriver si en retard. J'espère qu'ils ne se sont pas trop impatientés.
- pas du tout : Votre autre invité a accepté de leur tenir compagnie.
- mon autre invité ?

Sasha aurait pu reconnaître cette voix même au cœur d’une bataille. Il en resta pantois : il s’attendait certes à sa visite, mais tout de même !
- Mais comment es-tu rentré ? Aucun point de contrôle n'a signalé ton passage ?
- Tu sais que tes services de sécurité ne sont pas fiables ?
Répondre à une question embarrassante par une autre question ? Typique de Jas, ça !
Détourner la conversation également :
- Ces gentils êtres venaient pour nous annoncer le regrettable décès d'Amaltia Verryn et régler les détails de sa succession.
- Et nous avons été fort soulagés de rencontrer ce jeune homme, car nos confrères ne l'avaient pas trouvé sur Herrion. Bonjour Sasha !
- bonjour, Homman ! Cela faisait longtemps ! Et ton estimé confrère est ?
- Hettir, du cabinet Xoxan, Vorn et associés, Etti IV.
- Bienvenue chez moi ! Amaltia Verryn ? J'avoue ne pas la connaître. Serait-elle apparentée à Malthus Verryn ?
L’Etti expliqua, avec la gravité qui seyait à son office :
- Elle était sa fille adoptive. Un beau geste de la part de ser Verryn, car la pauvre être était gravement handicapée. Pour tout dire, elle ne pouvait survivre qu'avec une assistance médicale lourde. Pour couvrir les coûts considérables engendrés par les traitements, il lui avait transféré une grande partie de ses biens. La majeure partie de ses biens connus, ajouterai-je. Évidemment, vu l'état de sa pauvre fille, il s'était chargé personnellement de gérer sa fortune.
- Quelle belle âme, cousin Malthus, ironisa Jas.
Il avait tout de suite pigé l'astuce :
- Et je suppose que, du coup, les biens de la demoiselle ont échappé à la proscription qui a frappé notre cousin après sa tentative ratée de coup d'État.
- Vous supposez bien, jeune humain. Mais il fallut les efforts conjugués de cinq cabinets d'avocats parmi les plus prestigieux pour réussir à préserver cette fortune.
- Et aussi quelques accidents mortels parmi les nouveaux dirigeants de l'ASC, me suis-je laissé dire, souffla Homman Loxyn, toujours bien informé.
- Je ne sais s'il y a un lien de cause à effet, mais les autres membres du conseil ont soudain décidé d'arrêter les poursuites, confirma Hettir  d'un ton neutre.
Il ajouta:
- Il est vrai que nombre de responsables doutaient de la véracité de ce coup d'état : en effet, pourquoi essayer de s'emparer de ce qu'on possède déjà ?
- Voilà qui en dit long sur l'influence de cousin Malthus dans le secteur corpo, médita Jas. Je parie que les dirigeants actuels se disent amis de notre cousin, pas vrai Sasha ?

Sasha, affamé, lorgnait sur la collation préparée par SSE-4c. Tous s'étaient servis, surtout Jas d'ailleurs. Il préleva une part de tourte.
- Les amiraux de la Flotte avaient prédit qu'il reprendrait bien vite le contrôle de l'ASC et de ses territoires, confirma-t-il.
L'etti exprima ses doutes :
- Je pense qu'ils se trompent : votre cousin s'est vengé de ses accusateurs et a préservé ses biens, mais semble avoir abandonné toute idée de contrôler le Directoire. Il a actuellement d'autres hobbies, dit-on !
Hettir se resservit lui aussi, prélevant la dernière part au grand dam de Jas qui lorgnait dessus depuis un moment. Mais il retrouva sa bonne humeur quand le droïde réapparut avec un grand plateau de desserts !
Sasha, en hôte attentionné, attendit que ses invités se soient servis pour prélever un macaron au Pak Pak, en commentant :
- Moui… Je suppose qu'il veut bien laisser les enfants s'amuser avec ses vieux joujoux tant qu'ils ne font pas de bêtise, mais cela durera-t-il ?
Il croqua dans son dessert, appréciant le goût acidulé, fit passer avec une gorgée de jus de kilao, puis s’interrogea :
- la pauvre Amaltia ne semble pas avoir survécu très longtemps à la déchéance de son père.
- moins de six mois, hélas ! Un stupide accident : son système d'assistance respiratoire s'est arrêté. Une panne d'énergie qui a frappé toute une ville ! Quel scandale !
- En quoi cela nous concerne-t-il, Jas et moi ?
- Malthus Verryn avait pris la précaution de faire établir un testament ; du bon sens, considérant l'état de sa pauvre fille. Dans la dernière version enregistrée, cependant, les légataires avaient changé ; le jeune Jas, ses sœurs, ses parents et quelques fondations figurent parmi les bénéficiaires comme dans le précédent, et pour des sommes considérables. Mais il semble bien que vous soyez devenu l'héritier principal.
- ah…

Sasha manqua de s'étoffer avec son kilao !
Homman profita de l’occasion pour reprendre la main :
- Comme vous avez confié à notre cabinet la défense de vos droits dans plusieurs affaires et la gestion de certains de vos biens, Hettir a pris contact avec nous. Je me suis permis d'étudier ce testament et j'ai mis une équipe de spécialistes dessus : il y a quelques conditions assez peu contraignantes, mais c'est incontestable : vous devenez l'un des hommes les plus riches de la galaxie.
- comme si je n'avais pas assez d'emmerdes ! J'avais bien besoin de ça, soupira le richissime président, en consultant le data-pad que lui tendait son ancien mentor.
La liste des biens lui arracha un hoquet de surprise.

Jas avait bien entendu : il héritait, lui aussi !
- et moi, et moi, j'peux savoir ?
- Bien sur, jeune homme. Il faut comprendre que votre part est bien moins considérable que celle de vos parents. Dans votre cas, il ne s'agit pas de biens, mais d'une somme assez réduite, quoique suffisante pour un jeune garçon. Une petite gratification et un modeste cadeau.
- Combien ? Cinquante ? Ah, non ? Bon, quarante, alors… quoi, même pas trente crédits ?
- Ce serait plutôt dix…
- oh, deux mois d'argent de poche ? Pas si mal… J'ai des copains qui n'ont même pas ça en un an !
- … Dix millions de crédits !

Il n'y avait que peu de choses ou de gens capables de clouer le bec au fils de Thalia. Apparemment, un Etti y parvenait très bien ! Jas réagit enfin, alors qu'un sourire se dessinait lentement sur son visage :
- deux millions de mois… 166 666 ans et des poussières…
- tiens, ça me rappelle que cousin Firmus (1) me doit encore environ 10 000 ans d'argent de poche ! Heureusement, grand-père a accepté de passer mon euh, emprunt aux pertes et profits !
Se souvint Sasha qui ne touchait alors que l'énorme somme de deux crédits par mois .

Heureusement, un gobelet de jus de kilao et une part de tourte chez madame Mimba, ne coûtaient que dix cents.
- j'arriverai jamais à dépenser tout ça, moi, conclut Jas qui avait pourtant de l'imagination !
Sur Herrion, même un enfant de la richissime famille devait apprendre à se contenter de peu… Sous le choc, il faillit oublier l’autre aspect du legs :
- Et le cadeau ?
- Un des vaisseaux de la flottille de transport de Ser Verryn. Vous pourrez ainsi aller où vous le désirez dans cette galaxie. Avec l'autorisation de vos parents, il va sans dire !
- Un vaisseau…
Pour Jas, cela valait tous les millions !
Quant au président, il se contenta d’une remarque sibylline :
- Eh bien, on peut dire que cousin Malthus sait choisir le bon moment pour offrir ses cadeaux !

Sasha et Jas promirent de passer au cabinet pour régler tous les détails. Homman repartit d'autant plus satisfait de son « intercession bénévole » que Sasha lui avait suggéré à demi-mots qu'il pourrait avoir à gérer une partie du pactole.
Jas n'avait guère changé depuis la dernière fois : à quatorze ans et demi, il semblait aussi gamin qu'à treize et faisait gringalet parmi ses copains. Une fausse impression : une grosse brute qui lui avait cherché noise l'avait appris à ses dépens.
Le docteur Terak prédisait cependant une grosse poussée de croissance dans peu de temps.
- bon, à nous ! Que fais-tu là et comment as-tu échappé à l'attention de la sécurité ?


Invisible Boy
Jas avait vaguement espéré que son parrain allait oublier. Il tenta une manœuvre dilatoire :
- Tiens, où est SyDney ? Je l’ai à peine entrevu, je pensais qu’il était parti te rejoindre ?
- En réunion : il a convoqué tous les agents de sécurité pour « resserrer les boulons », comme il dit. Il a raison : on entre ici comme dans un moulin !
- ah, il doit leur passer un sacré savon, fit le garçon, feignant de ne pas comprendre l’allusion.
Devant le regard sévère de son parrain, il précisa tout de même :
- Ben, je suis passé pour dire bonjour, bien sûr ! Et aussi pour récupérer 045, il est bien arrivé, j'espère ?
Voyant Parrain croiser les bras et taper du pied, il préféra développer un peu :
- En fait, je fais mon stage ! Tu sais, le stage d'observation ? Maintenant, il est recommandé de le faire hors planète, il y a une bourse pour ça. La plupart des copains ont choisi Hyborria, Franca ou Gothica, mais moi, ça me disait trop rien ! Donc, j'ai choisi les Jedi !
- Et qu'ont dit tes parents ?
- Pa' a fait la grimace : il les aime bien, mais… Enfin, tu sais !
Markus n'était pas trop chaud pour voir un de ses enfants sensibles à la Force rejoindre l'ordre Jedi .
- Ma' a dit : « un stage ? Pourquoi pas ? Je pourrais en parler à ma copine Jaïna ! »
Et ils ont consulté W'aaarr, qui m’entraîne comme Héraut et il a dit : « C'est une très bonne idée, ça !» Bref, j'ai rejoint une académie mobile. Ça tombait bien, Luke et Jaden y étaient aussi.

Il ne lui serait pas venu à l'idée de parler du grand maître Jedi, ou simplement de maître Luke. Jas avait un problème avec les titres. N'avait-il pas un jour salué le commandeur suprême de la flotte impériale par un simple : « salut, Jag »  devant tous ses officiers et Moffs ? Il faut reconnaître que le commandeur suprême, loin de se vexer, avait répondu : « Yo, Jas ! »
- cela ne me dit pas ce que tu fais sur Coruscant.
- eh ben, Jaden a décroché sa première mission solo – il va bosser avec Berylle, tu crois ça ?- et je me suis proposé pour faire le soutien ! Juste une petite mission d'infiltration : facile, tu faisais déjà ça à huit ans !
- Et ton père a accepté ?
- Ben, il m'a bien envoyé 045, non ?
- Lui as-tu tout bien expliqué ?
- Je suis peut-être passé un peu vite sur certains détails.

L'autre problème de Jas, c'était qu'il était viscéralement incapable de mentir à quelqu'un qu'il aimait. Enfin, si la question était directe et précise : il savait profiter de la moindre faille pour rester dans le flou ou l’ambiguïté la plus totale, comme son père.
Mais aucun des deux n'arrivait à tromper Sasha :
- je réitère ma question : comment as tu fait pour déjouer la sécurité ? Ma garde est en dessous de tout, mais il y a quand même des holo-caméras ! Et les agents d'Himron ? Tu sais, eux t'auraient laissé passer, s'ils avaient su !
- oh, tout ça, c'est à cause d'un nouveau gadget de pa' : la combinaison Defel, ça s'appelle ! C'est…
- Je connais les Defels …

Ces créatures déformaient et manipulaient la lumière jusqu’à se rendre – presque- invisibles.
- … mais ne me fais pas croire que ta superbe combinaison multifonctions noire est autre chose que ce qu'elle semble être. Et ou t'as mis tes chaussures ?
Jas était affalé pieds nus dans le luxueux sofa. Il indiqua le sol :
- Dessous ! je voulais pas l’abîmer, ton précieux fauteuil. Il est d'ailleurs très confortable ! Ce ne serait pas du cuir de…
- Au fait ! Il va falloir que je retourne au boulot !
Jas comprit qu'il ne pourrait esquiver. Il réussit à retomber sur ses pattes :
- Comme j’allais l'expliquer avant que tu ne m'interrompes grossièrement, j'ai étudié cette combi et j'en ai conclu qu'avec mes pouvoirs sur la lumière, je pouvais faire pareil. Hypothèse confirmée quand j'ai pu observer un Defel. Bref, plutôt que de briller, je m'efface. Et ça marche même pour l'odeur !

Il était en train de le démontrer : il devint transparent, puis d'un coup, disparut.
Speedy et Fatty ne s'étaient pas laissés berner et le suivirent de la tête quand il se déplaça subrepticement. Sasha aussi sentait sa présence à travers la Force.
- je sais quand même où tu es !
- Oui, mais je ne suis pas encore passé à la phase 2. Et maintenant ?

Les deux Varg, perturbés, avaient perdu la piste. Sasha ne sentait plus qu’un relent, une trace de sa présence, sans doute grâce à leurs liens affectifs. Un étranger n'aurait rien senti !
Il fixa l'endroit d'où elle semblait provenir et affirma :
- très impressionnant !
- tu trouves ? Fit une voix derrière lui. C'est Luke qui nous a appris ce truc, à Jaden et moi. Ça s'appelle : Dissimulation de Force ! Pratique, non ? Jaden est devenu super fort en cache-cache: tu ne le trouves jamais. et il m'aurait repéré du premier coup, lui!
- Je ne suis pas très puissant dans la Force, admit son parrain.
- Moi non plus, mais du coup c'est plus facile de se cacher!

Sasha en doutait. Mais les enfants de Venom semblaient défier les lois de la physique. Seulement les lois connues, il devait bien y avoir d'autres que les scientifiques ignoraient, supposa-t-il.
- Et où comptes-tu t'infiltrer ?
Jas réapparu entre les vargs qu'il entreprit de caresser. Ceux-ci le connaissaient bien et se laissèrent grattouiller sous le menton.
- Chez tes copains du 1225, tiens ! C'est déjà fait : je me suis arrangé pour me faire éjecter d'un cargo sur une plate-forme mal famée où ils vont chiper dans les containers.
- peu vraisemblable : un navigant t 'aurait plutôt confié aux services douaniers.
- pas quand la moitié de la marchandise n'est pas déclarée, voyons ! C’était très réaliste : le capitaine me tenait par le col et la culotte et m'a balancé sur un tas d'ordures. J’ai fait un beau vol plané. Surtout que c’était un Berel ! Un des gars de Marek ! Bref, j’ai joué le passager clandestin qui voulait voir du pays. Darren a reconnu mon accent - j'ai un peu forcé la dose- et on a sympathisé : il m’a même indiqué où aller pour admirer le temple Jedi, le sénat et le palais présidentiel sans me faire repérer ! Et j'ai promis de revenir les voir si je n'arrivais pas à trouver un job comme mousse sur un cargo en partance.
- Un échec probable ?
- Et oui ! Pas sympas, les capitaines de cargo !



C'est du sucre en poudre !
Avant de retourner bosser, Sasha passa quelques appels depuis le centre com’ installé par la sécurité intérieure (celle d'Herrion, pas celle de Coruscant) et bourré de gadgets à la Venom.
- bonjour, je suis le président Vega an-Herrion ! Maître Kardoon serait-il disponible ? J'attends… Non, surtout, ne le dérangez pas en pleine méditation ! Mais s'il pouvait me rappeler quand il aura terminé, dites-lui que c'est à propos de notre dernière conversation. Non, il sait comment me contacter… Oui, à sa convenance… je vous remercie !
- et d'un ! Oui, bonjour, C4… De même ! Je voulais juste confirmer mon rendez-vous avec le sénateur Mon Caran … Très bien, à tout à l'heure !
- et de deux ! Lando ? Bonjour, c'est Sasha ! J'appelais juste pour savoir si tu avais pu trouver ces infos… Ah, c'est parfait, Merci !
… Non, la routine, une réunion chiante en chasse une autre. Ah, tiens, j'y pense, je viens d'avoir la visite de deux avocats et je risque de me retrouver avec un gros truc sur le dos !
… Non, pire, un héritage ! Tendra s'y connaît en production et distribution de produits frais, non ? J'aurais bien besoin d'une experte qui pourrait veiller sur une petite boite pour moi, une association, quoi ! ….
Le nom de la boîte ? CoruFrais
… Allô, Lando, pourquoi tu tousses ?
… Oui, reprends ton souffle ! On se voit tout à l'heure !
- c'est quoi, Corufrais ? Demanda Jas.
- bof, la plus grosse entreprise de production et de distribution alimentaire de la planète. Juste quelques millions de tonnes de bouffe par jour ! Ah, zut, j'aurais dû lui parler de VeraGel, HappySteak et des mondes de la ceinture agricole.
- je crois qu'il a déjà du mal à avaler ton CoruFrais.
- tu as raison, à chaque jour suffit sa peine. Au moins, j’aurai de bonnes nouvelles à annoncer à ma prochaine réunion avec les services d’approvisionnement. Figure-toi que cette fichue planète était à deux doigts de la pénurie alimentaire ! Tout ça parce que, depuis que cousin Malthus les a abandonnées, ses entreprises sont dirigées par des rapaces ou des incapables. J’vais faire le ménage, moi ! Enfin, je compte sur Tendra pour le faire !
- T’as raison, notre cousin sait toujours choisir le bon moment, rigola le garçon.
- Mouais… ça signifie surtout qu’il rôde encore autour de nous, corrigea son parrain, le visage assombri. Bon, SyDney a terminé, j'y vais ! Tu seras là à mon retour ?
- j'aimerais bien, ton appart’ est super confortable. Mais ce serait plus réaliste si je dormais quelques nuits dans la rue ou des entrepôts, non ?
- C'est toi qui vois ! Mais si tu te fais coincer, évite de donner mon nom, veux-tu ? J'ai un job sérieux, moi, j'parle pas aux loqueteux !

Il y avait à peu près une chance sur un milliard pour que Jas se fasse coincer, mais celui-ci comprit que Parrain le faisait marcher. Il afficha un grand sourire pour répliquer :
- Tous pareil, ces rupins : dès qu'ils ont un ou deux sous planqués sous le matelas...
- et oui ! Bon, j'y retourne ! J'ai des tas de réunions sur mon agenda. Dont une avec Berylle…
- Sympa !
- … et tous ses collègues !
- Pas sympa !




Note
1 En 33, Firmus Berk Alava Herrion avait été recruté par les représentants de ReHab pour présider un comité exécutif à leur dévotion. Sasha avait réussi à le discréditer mais, pas rancunier, l'avait aidé à payer ses dettes.



Bonne lecture!
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Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 16 Juil 2019 - 17:22   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 11

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Chapitre 12 : une dure journée, la suite !




Et ça continue...
Berylle présentait à ses collègues les avancées de son enquête. Le président de son cœur s'était invité à la réunion, bien entendu.
- C'est l'incident le plus récent et le dernier recensé depuis douze jours standard. Nous avons eu beaucoup de chance : l'entreprise voisine, Sezor Yyun a été victime de trois cambriolages en un mois. Son gérant s'est donc décidé à installer un système de surveillance high-tech. Un système qui n'avait pas encore été enregistré par les services ad-hoc au moment de l'incident. Pour une fois que les lenteurs administratives sont utiles ! Par chance, il avait fait appel à un détective privé de classe R pour l'installation. Un de mes informateurs : celui-ci a eu la bonne idée de me faire parvenir l'enregistrement. Comme à chaque fois, tous les systèmes de surveillance – tous les autres, devrais-je dire- avaient été déconnectés. Voilà ce que nous avons reçu :

Pour une banale holocam de surveillance, l'image était très correcte ; l'assemblée découvrit une petite silhouette encapuchonnée s'approchant de la tourelle de maintenance. Une petite silhouette que les passants, une vingtaine pourtant, semblaient ignorer totalement. L'holocam montra l'intrus en train d'ouvrir une trappe, mais il était impossible de voir ce qu'il faisait.
- Un jawa ? Demanda quelqu'un . Que cachait cette trappe ?
- Une broche de connexion au système informatique… Avez vous remarqué l'attitude des passants ? Tous ceux que nous avons pu retrouver jurent n'avoir rien remarqué.
Au moment de partir, la silhouette s'était retournée et l'holocam avait pu saisir un visage. Un visage humain.
- nous l'avons identifié, non sans mal. Tu vois Sasha, tu aurais dû faire confiance à ton intuition : ce jeune humain sensible à la Force et manifestement capable de passer inaperçu dans la foule a été enlevé par des malfrats il y a seize jours.
Berylle avait renoncé à tout formalisme. Sasha avait vu le portrait :
- Jolee ?
- Les deux affaires étaient biens liées, finalement !
Berylle n'en avait pas fini :
- Autre intuition qui a tapé dans le mille : les réparateurs ! C'est à se demander à quoi servent les enquêteurs ! On demande à môssieur le Président et pouf ! Enquêter résolue !

En privé, Sasha lui aurait tiré la langue et fait une horrible grimace. Il se retint juste à temps !
Elle reprit :
- Sept compagnies différentes, plusieurs équipes, plusieurs milliers d'interventions et pourtant, un point commun ! Ces neuf techs, tous humains. À chaque fois, au moins l'un d'entre eux était présent. Dans soixante-sept cas, ils y étaient tous ! Cinq d'entre eux ont changé trois fois d'entreprise !
- sur quels systèmes ont-ils travaillé ensemble, demanda Demknot ?
- Gestion de l'énergie, systèmes de niveau A+. Leur défaillance simultanée serait très ennuyeuse, mais n'aurait aucune conséquence dramatique. Par contre, tous ces travaux ont eu lieu dans des zones contiguës au district sénatorial. Surtout dans le 17.
- Et les autres sites ? insista Demknot.
- Ils sont dispersés sur toute la planète de manière aléatoire. Trop aléatoire pour être vrai !
- Surprenant, fit Keres Lambert.
- Plus surprenant encore, nous avons retrouvé l'un des techs. Un camé notoire : Ryll, Bâtons de la mort, superSynth, j'en oublie ! À ce stade il plane en permanence, pourtant il a réussi à donner le change à son travail. C'est par pur hasard que son chef d'équipe l'a vu acheter un bâton de la mort dans un bar et l'a viré. Nous avons le témoignage du responsable :
La holo montra un proche humain entre deux ages :
«  Personne n'avait rien remarqué : un technicien sérieux, minutieux, très compétent. Un peu renfermé, cependant : il ne s'est pas fait un seul ami. J'ai été extrêmement surpris de le trouver dans cet état ».
- Avez-vous pu interroger le suspect ?
- Nous l’avons fait, non sans mal. Il a bien accepté de collaborer, mais ses réponses se sont révélées des plus confuses. Pour tout dire, il semble voyager très loin de la réalité, comme vous allez pouvoir en juger.
Elle lança un nouvel enregistrement, en précisant :
- morceaux choisis : l’interrogatoire complet dure huit heures – si l’on peu dire-, mais je vous épargne des heures de divagations, dont un plaidoyer décousu et répétitif pour la légalisation des bâtons de la mort.

L’humain n’avait, selon son identification qu’une trentaine d’années, mais il paraissait beaucoup plus vieux : peau flasque et crevassée, cernes noirs sous les yeux. Des yeux vagabonds qui ne pouvaient se poser plus d’une seconde sur son interrogateur. Le moindre bruit, le moindre mouvement, et son regard s’égarait. Il parlait d’une voix lente, comme endormie :
**

«  Z'avez pas un peu de Synth ? Devriez essayer, de si belles couleurs ! Partout ! Même dans le noir.… »
« Mon boulot… J'suis un bon tech, moi, quand j'plane pas ! Mais j'plane tout le temps ! »
( Fou rire interminable, l'enregistrement coupe, puis reprend plus tard).
« Le Boulot, oui, oui… Bonne paye ! De quoi acheter… Ah, oui ! J'y allais, au boulot, même pas en retard ! Mais, c'est marrant... »
(il rit, longuement)
«  J'me souviens même pas de ce que j'y faisais, pas du tout, du tout, du… »
**

- C'est à peu près tout ce que nous avons pu tirer de ses délires. Après examen, les medics l'ont jugé incapable de tout travail minutieux. Depuis des mois, sinon des années.
- Nous avançons, mais toujours dans le brouillard, constata le Prez, un peu fatigué.
Et sa journée n'était pas finie, loin de là !
Mais la réunion suivante sur son agenda surchargé promettait d’être une parenthèse amusante.



Ulysse, reviens !
- Bonjour, c'est moi N0-N0 le petit robot d'entretien multifonctions. Un p'tit clou ?
Mignon, le petit droïde rouge, avec ses quatre membres grêles, son corps et sa tête cylindriques à qui les grands capteurs optiques donnaient un regard attendrissant. Marrante, l'espèce de poignée qui dépassait au-dessus. Efficace, la petite machine, comme elle le démontra pour une douzaine de tâches habituellement dévolues aux peu ragoûtants droïdes souris.
Le secrétaire présidentiel Capra, le premier intendant et le chef de la sécurité accompagnaient le président pour cette démonstration :
- ils sont vraiment mignons, ces petits droïdes, on dirait des jouets d'enfants !
- Il semblerait qu'ils aient déjà vos suffrages, conseiller Capra ! Je reconnais qu'ils sont plus attrayants que ces fichus droïdes souris et leurs spécifications sont vraiment alléchantes. Mais pardonnez-moi, Lando, les changer tous coûterait une fortune ! Sans compter la programmation spécifique de certaines de nos souris !

Nul n'ignorait dans le groupe qu'une poignée des droïdes souris étaient spécialement équipées pour détecter des espions Vongs sous leur camouflage vivant. Une idée géniale de Calrissian dont les entreprises avaient racheté les droits de fabrication : comment repérer, parmi des centaines de milliers d'exemplaires en service, ceux qui avaient les senseurs spéciaux et la programmation adaptée ?
En principe, les Vongs restaient sagement exilés sur Zonoma Sekot. Mais était-on certain d'avoir repéré tous les infiltrés ? Certains jusqu’au-boutistes considéraient que la guerre n'était pas terminée, après tout !
- Nous n'aurions aucun mal à adapter ces petits droïdes N0-N0, si nécessaire. Le secrétariat général du sénat en a déjà commandé cinq cents à titre expérimental. Je reconnais qu'ils sont encore un peu chers, mais en cas de production en grande série, leur prix ne dépassera guère celui du modèle actuel, précisa Calrissian.
- Avec eux, pas besoin de reprogrammation permanente, assura l'intendant, ils sont bien plus polyvalents. Avec leurs mini-bras pouvant accepter toutes sortes d'outils, ils pourraient même remplacer en partie nos antiques droïdes Pit ! De plus, ils seront beaucoup mieux tolérés. Tolérés n'est pas le mot : appréciés semple plus approprié, n'est-ce pas, Capra ?
Le président était toujours sceptique :
- Mouais… Mon gros souci, c'est combien vos services vont en '‘perdre’' accidentellement, et combien vont se retrouver dans des chambres d'enfants à côté du Gentil Petit Bantha et du Rancor Affamé ?

Il fallut beaucoup d'insistance et les assurances répétées de Lando concernant la sécurité antivol, paraît-il inviolable, pour convaincre un président soucieux d’équilibrer son budget.
Civol lui-même avait des arguments convaincants ; il faut dire que les droïdes-souris spéciaux étaient programmés pour repérer tout comportement anormal, pas seulement celui des Vongs. Il affirma que les mignons petits droïdes, une fois reprogrammés par ses services, seraient plus efficaces.
Il ignorait que la série N0-N0 007 que Sasha allait commander était déjà conçue pour les besoins du contre-espionnage. Seuls Lando et Capra étaient au courant. Pour le président, le secret était une seconde nature .
Pour que celui-ci consente à signer une commande de 1500 exemplaires, il fallut que l'astucieux conseiller Capra lui suggère de prélever les crédits sur la ligne budgétaire 128, une sorte de fourre-tout à la disposition des triumvirs.
- ma foi, c'est la ligne budgétaire spéciale caprices ! Y a pas de raison que je n'en profite pas, moi aussi ! Fit remarquer Sasha en apposant son paraphe.
Il nota le bref éclat de satisfaction, suivi d'un tout aussi bref instant d'égarement dans les yeux du pauvre Civol.
SyDney avait raison : quelque chose ne tournait pas rond dans la tête de l'officier.

La ligne 128 ? réservée à Alpha Blue, le plus secret des services secrets, reconverti en spécialiste du contre-espionnage. Celui qui avait lancé l'alerte quelques mois plus tôt. Le seul sur lequel Sasha savait pouvoir compter, bien qu'on n'en connaisse aucun membre.
Quoique… À bien y réfléchir, Lando… Lando sait beaucoup de choses, n'est-ce pas ? Bon, maintenant, le plus dur : rencontrer les collègues. Pourvu qu’ils évitent de s’écharper, cette fois…
Il devait reconnaître que c’était de plus en plus rare : le bothan et la calamari parvenaient maintenant à discuter calmement sans que fusent les invectives – tout au moins au début- et s’accordaient même parfois sur certains sujets.
Généralement pour me rappeler mes erreurs, soupira le jeune humain.



  … encore et encore…
Une dure journée ne pouvait se conclure que par une longue réunion.
Coïncidence ? Cildel et Sasha se retrouvèrent dans le même élévateur.
- ainsi, vous étiez censé utiliser ma tête pour faire rentrer un peu de sagesse dans celle de Krey'Tey ! Un procédé assez inefficace, je n'ai pas d'os dedans.

Sasha avait appris à déchiffrer le comportement de la Calamari : elle s'amusait.
- décidément, il faut toujours se méfier des oreilles indiscrètes, soupira-t-il ! Qu'y puis je si vous vous êtes montrés assez raisonnables, contrairement à ce que certains craignaient ?
- Vous avez réussi à garder nos laisses courtes. Très courtes. Comme ce banquier munn et ses amis sénateurs l’avaient prévu.
- Je l'avais aussi prévenue que vous étiez très doué pour égorger les gens avec une vibro-lame, intervint Go'hota, très sérieux, lui !
Sa patronne le rappela à l'ordre.
- du calme, Harvik !
- égorger quelqu'un ? Ça fait très longtemps que… Ah, pardon, il y a eu ce sorcier Dolorien, sur Verranna (1) ; une méthode totalement inefficace, dans son cas : il a continué à bouger et à m'attaquer, figurez-vous ! Et une décapitation n'a fait que déplacer le problème. Une vrai plaie, ces sorciers !

Sasha adorait taquiner Go'Hota qui rendait coup pour coup et sa collègue semblait apprécier leurs joutes oratoires ; mais cette fois, Cildel semblait songeuse. Elle revint au sujet initial :
- à l'évidence, nous n'avons pas eu ce que Damask nous a si habilement vendu…
- Désolé si je vous ai déçue, mais…
- … Mais je crois cependant que nous avons fait une bonne affaire. D'autant plus que vous allez bientôt vous retrouver seul aux commandes.
- Alors, vous y allez vous-même ?
- Les Chiss n'aiment pas négocier avec les sous-fifres. Je vous laisse Go'Hota : quand vous n'êtes pas en train de croiser le fer, vous vous entendez plutôt bien.
Alors pourquoi Sasha avait-il l'impression qu'elle essayait de s'en débarrasser ?
Pendant la réunion, Sasha parla des problèmes d'approvisionnement – en cours de résolution, affirma-t-il-, Krey'Tey de son voyage vers Rothana– le traité Neïmodien n'attendait plus que les signatures-, Cildel des avantages d'un contact direct avec les Chiss.

Krey'Tey reprit la parole, tandis que Cildel commentait à voix basse:
- Grâce à notre médiateur, les troubles dans le secteur Mytaranor semblent s'apaiser : la guilde des Marchands de la planète Mytaranor…
- la guilde des marchands d'esclaves, n'ayons pas peur des mots…
-… a signé un accord avec Kashyyk : les marchands s'engagent à ne vendre aucun Wookie, sur là planète ou en tout autre de leurs zones d'opération et à restituer à son peuple, moyennant une modeste récompense, tout Wookie qui leur serait proposé. En échange, les Wookies s'engagent à ne plus perturber les marchés.
- quel dommage !

Quelques mois plus tôt, les Trandoshans avaient repris leur activité favorite : enlever des Wookies isolés et lancer des raids sur leurs colonies les moins protégées. Mais ils avaient commis l'erreur de vouloir les vendre sur Mytaranor, et les marchands avaient fait l'erreur d'accepter. Un peu trop près de Kashyyk, le marché !
Les Wookies avaient réagi violemment, mais pas comme d'habitude : ils avaient trouvé des alliés, engagé des mercenaires et lancé des raids sauvages sur les convois et sur la planète elle-même.
- Nous avons pu identifier une partie des contingents mercenaires, originaires de Tabor…
- … qui, est-ce un hasard, avait été désertée un peu plus tôt par certains groupes esclavagistes au profit de Mytaranor, justement !
-… mais nous sommes toujours incapables d'identifier l'origine de la flotte qui les a appuyés et de certains des participants aux raids.

Sasha se garda bien de dévoiler ce qu'il savait. Il y avait eu un problème avec les Garougs (2) : certains clans, pourtant bien cachés sur des mondes plus ou moins sauvages avaient été attaqués. Quelques marchands mal avisés avaient découvert que ces métamorphes, surtout les louveteaux encore faciles à dresser, pouvaient avoir une valeur marchande. Ils avaient obtenu on ne savait où les coordonnées de ces mondes.
Arvea était proche du secteur Mytaranor et quand Markrr le Garoug avait appris que des louveteaux y avaient été vendus, il avait mobilisé sa flotte privée, battu le rappel des clans, de ses amis et alliés et scellé un accord avec les Wookies.
Sasha se doutait bien que son frère Markus, le très occupé capitaine de l'Amber Star, avait donné un coup de main  discret : vaisseaux, mercenaires (il recrutait souvent sur Tabor), renseignements, accidents mortels, etc. Il y avait eu récemment une épidémie de morts subites chez certains ‘entrepreneurs indépendants’, précisément ceux qui avaient cru – à tort, avaient juré les rares survivants- que les Garougs avaient une valeur marchande. Du Markus tout craché : il n'aimait pas qu'on fasse du mal à ses amis, Venom ! (3)

Cildel avait des opinions bien arrêtées :
- Nous aurions plutôt dû les laisser exterminer ces criminels.
Cette fois, Sasha sortit de sa neutralité :
- ne le prenez pas mal, Hek, mais je suis entièrement d'accord avec Cildel.
- Compte tenu de votre passé, je ne peux guère vous le reprocher, Sasha ! Mais n'oubliez pas que c'est le sénat qui crée les lois. Notre travail, c'est de les faire respecter et de veiller à leur application. Je ne parlerai pas des États souverains associés. Les Hutts, par exemple : nous n'avons aucun droit de nous immiscer dans leurs affaires intérieures. Ce n'est pas le cas de Mytaranor, j'en conviens.
Sauf que ces « agences de placement » savent fort bien exploiter les failles de la loi pour rester en conformité. Nous avons cependant des leviers : une loi interdit les raids planétaires sans déclaration de guerre formelle.
Il marqua un silence avant de poursuivre :
- Devais-je envoyer la flotte sur Kashyyyk pour appréhender les Wookies qui se sont rendus coupables de tels raids ? J'ai préféré offrir notre médiation.
Fixant son regard sur Cildel, il poursuivit :
-Des sub-adultes ont été arrachés à leur foyer et transportés hors de leur monde et de leur secteur. Voila un levier sur lequel nous pouvons jouer ; j'ai saisi la cour de justice Galactique et des enquêtes ont été ouvertes. Avec beaucoup de chance, certaines aboutiront.
Krey'Tey cherchait à convaincre sa collègue autant que Sasha, et celle-ci finit par acquiescer. Le Bothan en avait une autre pour le jeune humain :
- La politique, Sasha, c'est souvent l'art de trouver le moins mauvais compromis.
Celui-ci se sentait impuissant devant les misères de la Galaxie, mais il finit pas acquiescer, lui aussi .

La réunion s’achevait, mais il avait comme un goût amer dans la bouche. Il rassembla ses papiers et se leva.
- Sasha, pouvez vous m'accorder une minute encore ?
D'abord Cildel, maintenant Krey'Tey ?
Celui-ci attendit qu'ils soient dans l'élévateur pour parler. Tout le monde avait tendance à utiliser l'élévateur pour des conversations privées. Tentant pour les curieux et les indiscrets : un micro est si vite posé -Sasha se souvenait avoir utilisé pour cela des micros organiques et une petite sarbacane. C'était certainement pour ça qu'ils étaient scannés dix fois par jour – parfois plus- par la sécurité.
Le bothan attaqua tout de suite :
- Je ne voulais pas en parler devant Cildel, mais… Je me suis demandé qui avait incité les Wookies à changer de méthode. Savez vous que l'Amber Star vient de conclure un joli contrat de fret avec eux? Avec, à la clé, la construction d'une nouvelle station qui, compte tenu de l'état de guerre permanent entre Kashyyyk et Trandosha sera lourdement armée.
Votre frère est lui aussi très doué pour se glisser entre les failles de la loi. Et il a un sens de la justice assez particulier. Une autre bonne raison pour nous de rester en retrait et se contenter de compter les points, n'est-ce pas ? Dans ce cas précis, j'ai compté avec un certain… Plaisir.

Ainsi, le bothan savait pour les ‘accidents’. Son habileté imposait le respect, tout comme son obstination à faire rentrer quelques notions de « real politic » dans le crâne de son jeune collègue, qui trouva l'occasion de l'en remercier:
- Vous savez, j'apprends énormément avec Cildel et vous. Cela fait longtemps que je voulais vous remercier de vos efforts et de la patience dont vous avez fait preuve pour me former : je suis vraiment un débutant en politique.
- Je ne l'aurais pas imaginé au début, mais vous méritez amplement nos efforts. Je voulais aussi vous dire, Sasha, que c'est un plaisir de travailler avec vous ! Déjà, vous avez réussi à nous réconcilier Cildel et moi. Et je suis rassuré de vous savoir à la barre pendant notre absence.
- justement, j'ai un petit souci…
- Votre officier de sécurité, le colonel Civol?
Un Bothan se devait de tout savoir.
- s'il n'y avait que lui ! Je vais régler ça, mais j'aurais besoin de…



….C’est que le début...
Fidèle à sa promesse, Berylle ne révéla rien des confidences de Jolinar pendant la réunion. Mais elle n'aurait pas dû attendre qu'ils soient couchés pour en parler au Président de son cœur. Aussi crevés qu'ils soient, ils avaient des projets pour la fin de soirée. Mais quand son homme se redressa brusquement dans le lit, elle comprit que son timing avait été très mauvais et qu'elle pouvait dire adieu aux réjouissances prévues.
- c'est ça ! La dernière pièce du Puzzle ! S'exclama-t-il, avant de quitter le lit pour sa console comm.
- Mais qu'est-ce que j'ai dit ?
Il lui fallut un moment, mais elle trouva toute seule :
- Mon tech toxicomane ! Mais oui ! Mais quel rapport avec un puzzle ?

S'avisant que Sasha était parti sans se rhabiller, elle passa sa robe de chambre et lui apporta la sienne. Il tapait frénétiquement sur le clavier de sa console hyper-sécurisée et continua à le faire quand elle lui tendit le vêtement.
- Quel puzzle ?
Il fit un petit geste « une minute », termina sa série de messages et les envoya. Il répondit en s'habillant :
- qu’est-ce qui peut transformer un chef de la sécurité farouchement loyal et beaucoup trop zélé en un traître et conspirateur, à ton avis ?
- Civol ? Civol, lui aussi ? Je peux t'aider ?
- oui ! pendant que j'envoie ces messages, tu pourrais contacter…
- n'empêche ! Tu sais ce type, avec ou sans symbiote, il n'est pas clair !
- toi, t'as parlé à SyDney !
- Pourquoi, il t'a dit la même chose ?
- mmmh… Il me materne trop et voit le danger partout.
- Le plus souvent, il a raison. Et mon instinct de flic le classe suspect, ton Colonel. Bon, j'appelle qui ?




Notes:
1 Voir : Le Cœur d'Herrion
2 Une race de métamorphes dont Markrr «  frère de sang » de Venom, est un représentan
3 Il a aussi embauché un certain pirate weequay, qui… (prochainement sur vos écrans).


BONNE LECTURE!
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 04 Aoû 2019 - 20:54   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 12

Après un petit robot débarqué de l'Odysseus, c'est un détective venu de Terra 2014 qui vient faire un caméo... :transpire:


Chapitre 13 : Des mouettes et des mendiants



Au niveau 1225, rien de nouveau !
- Une petite pièce ? S'il vous plaiiiit ! Pour soigner mon grand-père malade.
Jaden avait dégainé son regard de chiot battu, Jolinar avait toussé comme si ses poumons allaient lâcher dans la minute, rien n'y fit : L'humain bedonnant en longue robe de velours Arunien passa sans même leur faire l’aumône d'un regard.
- Ah, zut, je croyais avoir trouvé le truc, cette fois , marmonna le garçon.
- Tu t'en sors très bien ! Mais un marchand de Tyverr s'estime trop haut pour consentir à entendre ou regarder la vermine ! Essaie plutôt avec ceux-là.

Un groupe approchait, deux humains, trois duros, combinaisons de travail portant les stigmates d'une dure journée de labeur. Ils semblaient plutôt joyeux et inattentifs aux misères de la rue. En passant, un des Duro jeta un bref regard sur le duo et Jaden s'engouffra dans la brèche :
- Une petite pièce, puissant seigneur ?
- Puissant seigneur ? Eh, Mako, tu nous aurais caché tes liens avec les Herrion ?
Mako tira de sa bourse quelques piécettes (des millicrédits) et les fit claquer dans l'écuelle en prenant de grands airs, ce qui fit rire les autres, sauf un, qui balança une pièce plus grosse en remarquant :
- eh ben, il tient à ses sous durement gagnés, le puissant seigneur ! Tiens, petit ! De la part d'un humble ouvrier ;
- Puissiez vous toujours avoir du travail, des patrons compréhensifs et une bourse bien remplie,  Ô humble ouvrier !
- une bénédiction ? Ma foi, c'est toujours bon à prendre ! Fit le duro en riant à son tour.
Les autres suivirent l'exemple, apportant leur modeste écot.
Le groupe s'éloigna, non sans que le Duro qui se prenait pour un seigneur, un peu gêné, ait lâché quelques piécettes de plus.
- Moi aussi, je ne suis qu'un humble ouvrier, commenta-t-il, fataliste. Mais j'ai une famille à nourrir !
- Le don venu d'un bon cœur vaut les plus grands trésors, répondit Jaden en s'inclinant.
- Tu vois ? Tu as su ouvrir leur cœur, Tu t'en sors très bien !
- eh, mais c'est une pièce de cinq crédits ! Ça, alors !
- cache-la dans tes vêtements, ne laisse que les millicreds ! Ceux-là viennent de toucher leur paie et vont fêter ça. Ils donnent toujours un peu, dans ces cas-là. Mais tu as raison, cinq crédits, c'est énorme !

Pour Jaden, l'apprentissage n'était pas aussi simple qu'il l'aurait cru : mendier, c'était un vrai métier ! Un couple d'humains âgés approchait. Un peu d'humour ? Ça semblait marcher.
- une petite pièce, les amoureux ?
Au regard tendre et surpris qu'ils échangèrent, il comprit qu'il avait visé juste. Et un demi-crédit, un ! Le métier rentrait !

Plus tard, alors qu'ils avaient rejoint leur minuscule local sans confort, Jas passa avec une requête particulière émanant du Président en personne. Jolinar promit d'y réfléchir. Jas n'attendait guère mieux et prit congé , non sans commenter :
- Douillet, chez vous ! Mon entrepôt n'est pas mal, mais il y a un peu trop de courants d'air ! A plus !



Detect minable de classe R
L'inspectrice générale était folle de rage : quelqu'un avait informé cette fouine malfaisante de Tyrr de la visite du jeune Jedi !
- Les Jedi mènent leur propre enquête, grand bien leur fasse, cracha-t-elle à la holo du déplaisant personnage ! J'espère surtout qu'ils n’interféreront pas avec MON enquête ! J'ai horreur de voir des amateurs  saloper mon travail! En plus, ils m’ont envoyé un gamin ! Pfft, un gamin ! J’l’ai vite renvoyé chez maman, çui-là ! Des amateurs, vous dis-je !
- Je me suis pourtant laissé dire que vous connaissiez personnellement le très controversé Luke Skywalker.
- Ouais, et alors ? Tant qu'il mène ses affaires de Jedi et ne se mêle pas des miennes ! Chacun de son côté et les petits banthas seront bien gardés !

Elle se fit conspiratrice pour chuchoter :
- Euh, d'ailleurs, si vous savez ce qu'ils manigancent… C'est vrai, je les aime bien, mais j'aimerais tout de même les garder à l’œil, vous voyez…
L'imitant, le Journaliste se fit très mystérieux :
- Je ne peux révéler mes sources, vous le savez bien… mais je verrai ce que je peux faire.
Puis il coupa la communication.
- Pfoouuu ! Vous croyez que je l'ai convaincu ?
- En partie au moins. Vous avez parfaitement simulé la colère, répondit le conseiller Demknot.
- j'étais en colère !
- Il ne nous reste plus qu'à trouver qui…
- Je sais déjà : Brogon ! Ses relevés de comm sont éloquents et il déteste les Jedi !
- Brogon ! Je vais le faire virer avec pertes et fracas !
- Humm j'en rêve, c'était un fidèle de X'lal, et j’ai le sentiment qu’il mange à pas mal de râteliers. Mais cela pourrait nous être utile : par exemple, une fois ses « correspondants » identifiés, nous pourrions l’utiliser pour balancer un peu d'intox ...
- à Tyrr ?
- Et à d'autres : il pense avoir trouvé un bon moyen d'arrondir ses fins de mois. Autant en tirer parti.
- Vous feriez une bonne recrue pour nos services secrets.
- J'ai une certaine expérience : nous avions douze ans quand Sasha m'a recruté dans le sien.

Le communicateur bipa à nouveau.
- tiens, quand on parle du rancor…
- inspectrice, un appel de la Mouette : il voudrait vous rencontrer.
- Où donc, Brogon ?
- Endroit habituel, dans six heures.
- Merci, Brogon, vous êtes un chou !
Difficile d'imaginer qu'elle lui en voulait à mort !
- la Mouette, demanda Demknot ?
- le détect minable de classe R que vous m'avez confié, celui qui se balade partout avec sa mouette à béton apprivoisée.
- Ah oui, un certain Foule… Dee Foule.
- Lui même !
- Un brave gars, mais pas très courageux et un peu trop porté sur le whisky corellien ! Finalement, votre manie du secret est bien utile, ma petite Berylle !
- Vous racontez tout à Sasha, oncle Saker ? Il faut que j'aille voir mon indic !
- Mais… Six heures ?
- Encore un code. Ma manie du secret, fit-elle avec un grand sourire.




Le retour des Mouettes à Béton !
Sasha arriva avec beaucoup de retard à la réunion : la conseillère Akasta avait tenu à lui faire visiter le chantier de construction de la nouvelle voie Express du district 109, et il avait insisté pour rencontrer des habitants expulsés et s'enquérir des conditions de leur déménagement. II avait, de manière impromptue, partagé le frugal déjeuner d'une des familles. Un changement de programme qui avait enchanté les médias mais chamboulé la routine de ses agents de sécurité, faisant enrager le colonel Civol. Mais celui-ci semblait avoir appris la diplomatie :
- Monsieur le président, je me dois de vous rappeler les risques que vous encourez en ne suivant pas le protocole : des terroristes auraient pu profiter de l'occasion pour…
- Allons, Colonel, comment auraient-ils pu préparer un attentat alors que nous avons totalement improvisé ? La surprise, Civol ! La surprise et l'inattendu sont les meilleures protections !
L'officier avait eu à nouveau ce regard égaré avant de s'incliner.

- Désolé pour mon retard, gentils êtres ! Un rendez-vous imprévu, vous savez ce que c'est ?
- Le repas était-il agréable ? Demanda l'ingénieur général Bolok
- Boaf, poly-amidon et végéviande ! Ça aurait pu me rappeler les mines de Verranna, mais l'ambiance familiale m'a ramené aux repas à la ferme, sur Herrion. Donc oui, agréable au final. Mais comment savez-vous ?
- les médias ont fait leur une sur l’événement.

La réunion était importante, car elle permettrait de tester en conditions réelles le détecteur de symbiotes.Finalement, mettre en place le dispositif avait été très compliqué : si Jaden décelait facilement la présence des symbiotes, il n'en était pas de même d'autres Jedi, même des chevaliers. Il avait fallu faire appel à Marmis Yogo, la medic polianne pour trouver la bonne méthode, un mélange de technologie sophistiquée et d'intuition Jedi qui avait nécessité de nombreux essais. Deux décades frustrantes pendant lesquelles Sasha s'était trop souvent demandé qui, dans son entourage, n'était pas seul dans sa tête. Maintenant, il avait une nouvelle assistante, une jeune padawan qui avait pigé le truc. Celle-ci scannait discrètement les hauts responsables assemblés ainsi que leurs assistants, apparemment sans résultat. Une bonne nouvelle !

Sasha avait enfin réussi à glisser le projet du docteur Avram à la fin de l'ordre du jour. Celui-ci était en train de présenter son programme, par ailleurs très technique et très bien ficelé, quand une petite lumière clignota sur la tablette du président : Gin avait détecté une activité. Il fit un signe et elle partit lui chercher une tasse de Kav. En posant la tasse, elle murmura :
- le conférencier !
Dissimulant difficilement sa surprise, il contacta SyDney, debout derrière lui, par leur liaison privée.
- tu as entendu ?
- Oui, il sera suivi à son départ ; en attendant, surveillons les gens à qui il parle, surtout s'ils s'approchent de trop près.
- tu penses que la créature pourrait en profiter pour envahir un autre hôte ?
- l'occasion rêvée d’embaucher un ingénieur général, tu ne penses pas ?

L’Opération « Nid Douillet » fut assez facilement entérinée, surtout après que le Conseil eut découvert qu’elle était intégralement financée par des dons.
Du moment qu’on ne perturbait pas le sacro-saint équilibre du budget, plusieurs des ingénieurs présents acceptèrent même de donner un peu de leur temps libre pour en faciliter la réalisation.
- Enfin une réunion qui se termine sous d’heureux auspices, souffla le président à son assistante.
Il avait tout lieu d’être satisfait : le protocole de détection était enfin opérationnel et les mouettes étaient sauvées !
La séance officiellement levée, plusieurs personnes vinrent parler à Avram, étroitement surveillé par SyDney, Sasha et la padawan. Mais si le symbiote n'essaya pas de se transférer, Sasha remarqua cependant un détail. Il s’en ouvrit à l'ingénieur général Bolok:
- Vous connaissiez le docteur Avram ?
Celui-ci confirma avec chaleur :
- Nous étions de bons amis, dans notre jeunesse. Nous avons travaillé ensemble pendant des années, puis nous nous sommes perdus de vue quand il a décidé de changer de carrière : il semble aussi doué en ornithologie qu'il l'était en physique des champs d'énergie.
- En physique des champs d'énergie, vraiment ?
- C'était un génie, un pur génie, intervint un autre- un humain nommé Aiffel-. Mais ses recherches ont pris un tour assez dramatique : un seigneur impérial – je vous parle de l'époque de la guerre civile, enfin la première, les a exploitées, et ce pauvre Arus avec, pour développer une nouvelle arme. Agus s'est enfui et a réussi à faire capoter le projet, mais il a opéré un changement de carrière radical. Je ne suis pas expert en ornithologie, mais il semble avoir réussi dans celle-ci également
- Vous avez raison, Touur : il s'est montré tout aussi passionné par ses oiseaux. Je l'ai croisé dans un astroport à son retour d'Herrion ! Je ne l'avais jamais vu aussi heureux, renchérit Bolok.
- Bizarre qu'il ressorte maintenant son projet pour les mouettes à béton, rappela un Elonim. Je croyais qu'il avait abandonné il y a trois ans. On se demande bien pourquoi, c'était en bonne voie !
Sasha avait lu sa biographie :
- Maintenant que j'y pense, il n'a rien publié ces trois dernières années. Pourtant, il a été très productif avant ! Champs d'énergie… Quel domaine, en particulier ?
- L'interaction de certains champs avec le système nerveux ! À l'époque, il en espérait de grandes avancées médicales. Malgré ses recherches prématurément interrompues, il y en a tout de même eu de petites.
Sasha rumina ces informations, puis:
- Quel dommage qu'il ait abandonné ! Quoique les mouettes à béton pourraient avoir une opinion différente, n'est-ce pas ? 
Quelques rires fusèrent.

Dès qu'il fut seul, il appela Berylle, l'informa de ce qu'il venait d'apprendre et suggéra une piste :
- nous pensions à un sabotage, mais si l'on envisage une autre utilisation de ces systèmes de gestion de l'énergie, quel serait leur point commun ?
- Je vais faire lancer une simulation. L'ingénieur général Bolok est-il fiable ?
- oui, Gin l'a scanné.
- Gin ? La petite blondasse ?

Sasha esquiva : Berylle n'avait un problème avec les blondes (les brunes, les bleues et les rousses, aussi !) que quand elles tournaient autour de son mec. Elle était comme ça depuis que Eiren (elle était alors plutôt fille) et lui…
- bref, Bolok est clean et il s'y connaît en gestion de l'énergie. Je te laisse, Jas essaie de me contacter et il insiste, tu le connais !



au niveau 1225, ça bouge enfin !
La Conscience était un réseau bien pratique. Surtout pour couper court à une interminable dispute !
[ Jas ? Vous avez terminé le déménagement?]
[ Ouais ! Faut dire qu'il n'y avait pas grand-chose à déménager. Et qu'ils comptaient changer d'adresse bientôt, de toutes façons : dans leur petit monde, rester trop longtemps au même endroit, c'est attirer les ennuis ! Ce petit entrepôt est bien plus sain que leur impasse humide et enfumée, et j'ai résolu le problème des courants d'air en déplaçant quelques caisses et containers]
[et comment tu leur a vendu ça ? Un entrepôt est censé être sous surveillance ?]
[j'ai piraté le système et ouvert des accès pour chacun. Et comme c'est du stockage longue durée, le locataire ne risque pas de venir nous embêter]
[Oh, il vous laissera tranquille! Je me suis renseigné : il purge une peine de 30 ans sur Kesselrine !]

,Jas avait déjà trouvé un usage à son héritage : il avait tant apprécié ce local bien placé (il y avait dormi clandestinement pendant trois jours) qu'il l'avait sous-loué, pas très cher d'ailleurs, pour six mois ! Il s'était piraté lui-même, en quelque sorte. Un garçon honnête, Jas ! Un peu trop pour la famille !
D'ailleurs, Sasha, propriétaire des trente entrepôts (l'héritage) avait encaissé l'argent sans sourciller ni d'ailleurs en informer son filleul ou le pensionnaire de Kesselrine.
Aucun remord : les affaires sont les affaires et les fyrren (1) se font plumer !
[ Darren a beaucoup apprécié ma technique et cela lui a donné de l'ambition.]
On sentait comme une réticence chez le trop honnête garçon.
[ Quand on est sous couverture, il faut savoir faire des arrangements avec sa conscience] lui rappela sévèrement l'expert. [ Où en sommes nous avec Jolinar ? Parce que là, ça urge : on a un expert en armes énergétiques exotiques déguisé en ornithologiste impliqué dans la magouille. Et c'est un brave type quand il n'est pas sous contrôle ! Bref, explique bien à notre ami que certains de ses congénères complotent contre le gouvernement et que si ça pète, je ne pourrai faire la différence entre bon et méchant. Dis lui aussi que son contact peut choisir l'heure et l'endroit et que je viendrai seul avec SyDney, si ça peut le rassurer.]

[ d'ac, je transmets ! Tu sais, Jaden l'a presque convaincu…]
[ Des nouvelles de son enquête?]
[ Ouais : Backplate a refait surface et s'est renseigné sur les exploits de Jaden. Je vais le filer discrètement quand il…]
| Et tu laisserais ton copain sans protection ? Tu t'es chargé de le couvrir, tu l'as promis à maître Skywalker !]
[ Oh… Je n'avais pas pensé…]
Jas était sous le choc, sur le point de pleurer.
[ Allez, tu n'es pas le seul à s’être un peu emballé, tu sais ! C’est arrivé même à des pros ! Même à moi ! Tu dois juste garder à l'esprit ton objectif principal, et tout ira bien !]

Sasha attendit un commentaire qui ne vint pas. Il devina qu’autre chose tourmentait son filleul :
[ Quant à Backplate, ne t'inquiète pas, il y a un moment que Berylle l'a placé sous surveillance]
[ D'accord, d’accord… Euh…. Lirra tousse. Beaucoup]
C’est donc ça !
[ elle a de la fièvre ?]
[ oui ! Darren joue les durs et refuse de l'emmener chez X-ADE - il a peur qu'ils la confient à un orphelinat- mais il est inquiet. Moi aussi.]
[ tu dois faire un diagnostic. Discrètement. Tu as eu une formation de secouriste à l'école et tu peux puiser des infos dans la Conscience : certains Bergers en connaissent un bout sur la santé humaine. D’ailleurs, ils pourront t’aider s'il le faut. Ensuite…]
[ensuite?]
Jas angoissait un peu.
[ Ensuite, deux solutions : soit ce n'est pas trop grave, et tu iras voler les médicaments nécessaires...]
[Voler ? Mais… Je…]
[ Voler ! Ta couverture, n'oublie pas ! Et si c'est grave… Je m'occupe de la suite.]
[ tu n'enverrais pas…]
[ J'enverrai probablement SyDney, ils ont confiance en lui]
[ Et toi qui me rappelais qu'il fallait garder l'objectif en tête : SyDney, son boulot, c'est de te protéger, pas de faire tes courses ! Tu sais qu'il est très mal chaque fois qu'il est loin de toi?]

Sasha n'avait pas pensé à ça.
[ Touché ! Alors… SyDney viendra… Avec moi dedans!]
[ Ouais, trop facile ! J'te laisse, je dois réviser mes connaissances médicales!]


Note:
1 Oiseau herrian aux plumes multicolores très appréciées des habitants. Pas très futé, il se laisse facilement piéger : même quand il a déjà été pris et délesté d’une partie de sa parure, il retient rarement la leçon.



Bonne lecture!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 13 Aoû 2019 - 22:03   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 13

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Chap 14 : Les amis de mes amis...



Rencontre du troisième type (du premier et du second aussi !)
Ses collègues se préparaient à partir et Sasha était débordé. L'appel ne pouvait plus mal tomber.
[ Sasha, c'est Jas, tu vas être contacté! Maintenant !]
[ Maintenant ? Ça tombe très mal, j'ai un gros rendez-vous, je ne peux pas décommand...]
[ Ton contact, c'est ton rendez-vous ! Ou plutôt, il va te mener à ton contact. Son mot de passe, c'est : « vibro-lame ». Le tien, « Blaster lourd »!]
[ Très original. Ton idée?]
[ Celle de ton contact, il paraît. Ah, sois ferme: il va insister pour te voir seul, mais SyDney doit t'accompagner quoi qu’il arrive, c'est important ! Joue le jeu, il en a besoin pour sa couverture ! J’te laisse, j’suis en plein casse!]
Un casse ? Jas ? Il prend sa couverture très au sérieux, on dirait ! Ou alors…
Sasha n’eut guère le temps d’y réfléchir , car le chambellan annonça son prochain visiteur :
- Président, le conseiller Go'hota est là
- faites entrer !
Go'hota ? Personne n'a pensé à le scanner, celui-là !

- monsieur le président… Vous semblez contrarié de me voir. Pourtant, je vous l’assure, je n'ai pas de vibro-lame sur moi. D'ailleurs je n'ai jamais été doué pour égorger les gens.
Sasha se força à sourire :
- contrairement à moi ? Mais vous pourriez avoir un blaster lourd dans cette mallette ?
- qui sait ? Il paraît que Blastech a sorti un nouveau modèle très compact. Par malchance, cette mallette ne contient que les codes d'urgence, et vous seul avez la clé numérique.
- Parfait, je vais l'ouvrir.
- Pardon, président ! La procédure : de quand date le dernier scan de ce bureau ?
- Euh… De quand SyDney ?
- 24 heures ! C'est anormal, il y aurait du y en avoir eu trois depuis.
- Dans ce cas, Monsieur le président, nous devons trouver un endroit sécurisé.
- pas ici : il y a eu trop de négligences, ces derniers temps !
Le conseiller de Cildel fit mine de réfléchir :
- Je crois savoir où aller, monsieur le président ! Il y a des salles de crise au dernier sous-sol. Elles sont scellées après chaque scan.
- Donc, même si elles ne l'ont pas été récemment…
- … Leur statut est toujours valide. M'accompagnerez-vous ?
- Très bien, SyDney et moi vous suivons.
- Excusez-moi encore, mais pour des raisons de procédure, ce droïde…
- … Va partout où je vais !
- Vos gardes du corps…
- Mon garde du corps, c'est SyDney ! Mais s'ils sont bien sages, ils peuvent nous accompagner.

Pour bien marquer le coup, il se rassit à son bureau. Le conseiller céda, apparemment contrarié :
- Bien, monsieur le président ! Mais la procédure…
- … Est respectée : ce droïde a une priorité AAA++, Go'Hota, c'est une des conditions que j'ai posées pour accepter le job ! 
- Ah ! Je l'ignorais, monsieur le président. Allons-y, si vous le voulez bien .

***

Go'hota attendit que la salle soit à nouveau scellée pour actionner le brouilleur de sa mallette.
- Nous pouvons parler librement, mais le temps nous est compté.
- a quoi jouez vous, exactement ?
- Mon… Partenaire est un agent double : nous étions censés vous attirer ici et lui devait vous infester. Évidemment, ce maudit droïde…
- Surveillez vos paroles, intervint SyDney !
Bref sourire du conseiller :
-… vous surveille de trop près ! C'est-ce qui figurera dans le rapport de Jeleck : pour vous contrôler, il faut trouver un moyen d'éloigner le droïde.
- Jeleck ? Votre symbiote ? Ça, alors ! Et dire que j’ai fait scanner tous mes collaborateurs !
- Mais pas ceux de vos collègues, sourit l’humain ( ou était-ce le symbiote?) Ainsi, la rumeur sur votre nouvelle assistante disait vrai… Une Jedi !
Comment sait-il cela ? J’espère qu’il n’est pas abonné à l’émission de ce crétin de Javis Tyrr ?
Le président préféra esquiver :
- Des rumeurs sur ma jeune et jolie stagiaire, il en court un paquet : l’une d’elle m’a valu une pénible scène de ménage ! Mais comment se fait-il que…
- Je suis malade, monsieur le président : le syndrome d'anT-jazan. Incurable. Mortel, mais après une très longue déchéance mentale. Je n'ai pas peur de mourir, je peux rester stoïque face à la douleur, mais devenir fou, puis idiot…Et j'ai des enfants, certains sont encore jeunes. Ah, Jelek veut vous parler.

La voix changea :
- nous n'avons que peu de temps : empruntez la porte de derrière, elle n'est plus scellée, et quelqu'un vous mènera à l'un de nos Anciens. Il a plus de mille ans. Le doyen de mon peuple, l'un des rares, sinon le seul à avoir conservé son hôte original. Sachez que les partisans de la violence sont une minorité chez nous.
Je pourrais vous dire que les souffrances qu'ils ont endurées expliquent leurs actions, mais ce n'est probablement pas une excuse. J'ai réussi à gagner leur confiance, nous sommes donc assez bien informés.
Nous en reparlerons plus tard… Si l’Ancien m’y autorise. Allez, vous avez moins d'une heure.

Le palais présidentiel avait été rebâti sur les ruines de l'ancien, lui-même reconstruit sur les ruines du palais impérial : il y avait en dessous bien des salles et bien des passages ignorés et certains accès théoriquement condamnés ne l'étaient plus.
Le doyen s'y était aménagé un coin confortable et douillet. C'était un petit être ridé, aux grands yeux et aux longues oreilles poilues. Pour Sasha, qui avait visité le musée Jedi et écouté les histoires de Luke Skywalker, cet être ressemblait beaucoup au vieux maître qui avait formé son ami… Il ne put s'empêcher de poser la question :
- Yoda ? Il y a très longtemps, rencontré, je l'ai ! Jeune, il était. Aidé à me cacher, il a ! Jirel, mon nom, est !
Le petit être fit un clin d’œil et poursuivit plus simplement :
- nos espèces sont effectivement assez proches. Mais différentes. J'ignore s'il avait un symbiote. La Force suffit à expliquer sa longévité.
- et votre symbiote explique la vôtre.
- C'est une Co-évolution. Cela nous différencie de l'espèce de Yoda, je pense. Je crois. Je l'ignore, en fait.
Par ailleurs, nous ne raisonnons pas en termes d'hôte ou de symbiote : vous avez face à vous deux êtres vivants, mais une seule conscience.
- Mais certains ont trouvé de nouveaux hôtes.
- l'instinct de survie est le plus fort. Mais nous parlons bien de survie : les humains et quelques très rares races font des hôtes convenables pour la partie Tia-er de notre race. Mais des hôtes imparfaits.

Sasha comprit, même sans intuition.
- La reproduction ?
- elle n'était possible qu’avec la partie Re-ait de notre race. Dont je suis l'un des très rares survivants. Trop vieux, beaucoup trop vieux.
- Il y a des techniques, le clonage par exemple.
- Certains d'entre nous y ont travaillé, certains essaient encore, mais il est probablement trop tard.
- Je connais quelqu'un qui en connaît un bout, question clonage.
- Votre frère ? Bien plus que vous ne croyez ! Mais vous n'êtes pas venu pour ça.
- C’est vrai : je dois en savoir plus sur ce complot, je dois l'arrêter avant qu’il ne soit trop tard !
- Je comprends : il est de votre intérêt de…
- Vous ne comprenez pas ! Cette cabale frise l’amateurisme, elle est déjà vouée à l’échec : trop de gens impliqués, trop d’objectifs divergents. Mais le déclenchement des opérations provoquerait désordres et chaos dont souffriraient des innocents. D’ailleurs, qu’ils réussissent ou non, vos « amis » se retrouveraient à découvert et paieraient eux aussi les pots cassés. Tout votre peuple en pâtirait. Les seuls gagnants seraient ceux qui les manipulent en coulisses.
- j’en suis douloureusement conscient, jeune humain. Le désespoir entraîne souvent des actes désespérés. Je vous aiderai… Si vous vous engagez à préserver les miens.
Sasha s’attendait à cette requête.
- m’engager ? Je ne peux que vous promettre de faire tout mon possible pour qu’il en soit ainsi.
- Go’hota – qui pourtant ne vous aime guère – affirme que vous êtes un homme de parole. D’autres sources m’ont affirmé la même chose. Je me contenterai de cette promesse.

Le vieil être ferma les yeux, puis annonça :
- Jelek vous dira tout ce qu'il sait, mais il ne connaît qu'une partie du plan. Tout semble très cloisonné et on ne lui fait pas suffisamment confiance.
- J’en sais déjà pas mal, toute information sera utile. Autre problème : j'ai des hôtes involontaires, mais j'ai aussi le problème de leurs symbiotes. Que dois-je en faire ? Les faire extraire serait révéler au grand jour votre existence . Je ne crois pas que ce soit la bonne option. Pour préserver le secret, si tel est votre souhait, j'ai besoin de votre aide.
- Et comment envisagez vous de procéder ?
- eh bien, vous pourriez déjà m'expliquer…

Sasha apprit beaucoup de choses. Il vit l'une de ces créatures protéiformes qui, une fois dans l'hôte, dispersaient leurs cellules dans tous les organes. Ce qui expliquait leurs talents de guérisseurs.
J'suis bête, j'avais imaginé une sorte de serpent ou de ver tapi dans le cerveau ! Et pourquoi pas des yeux qui brillent, tant que j'y étais ?

Il apprit aussi que les êtres suffisamment puissants dans la Force pouvaient rejeter leur hôte au bout de quelques heures et étaient très difficilement contrôlables.
- Alors, pourquoi vouloir m'infester ? Je ne suis pas un Jedi, mais…
- Peut-être l'ignorent-ils? Peut-être que quelques heures leur suffisent ?
- Mouais, peut-être ne suis-je pas assez puissant. Tiens, pourquoi Jaden arrive facilement à vous repérer, alors que c'est plus compliqué pour les autres Jedi ?
- Compliqué ? Pas pour tous : Yoda avait lu en moi comme dans un livre. D'après Jolinar, ce jeune Jedi est très doué. Mais j'ai une autre hypothèse à vous proposer : nous n'avons aucune peine à nous reconnaître entre nous, mais certains de nos anciens hôtes y parviennent aussi. Jaden a peut-être accueilli un temps l'un des nôtres ; pas un des revanchards, sinon il se serait méfié. Au contraire, il a immédiatement fait confiance à Jolinar.
- Mmmmhhh... Jaden m'a raconté un jour qu'il avait été très malade, enfant. Une de ces saloperies venues de Neïmodia. On le croyait perdu, mais il s'est miraculeusement rétabli.
- virus et parasites sont une des plus grosses exportations de Neïmodia ! Cela explique probablement le caractère Neïmodien : atteindre l'âge adulte est un exploit pour eux ! Oui, cela pourrait être ça… Une personne de son entourage, un médecin… Beaucoup de médecins apprécient d'avoir un symbiote. Est-ce pour aider leur prochain ou par peur de la maladie ? Je l'ignore.

Sasha rentra juste à temps pour aller saluer le départ de ses collègues.




Hissez le pavillon !
Les navettes avaient rejoint les deux destroyers et ceux-ci venaient de sauter en hyper-espace.
- Bon, ben, voilà ! C'est moi le seul et unique Prez ! Je hisse le drapeau noir et j'ordonne le sac de la Ville, ou j'attends encore un peu ?
La jeune Gin pouffa, mais les conseillers Capra et Go'hota ouvrirent de grands yeux étonnés.
Sasha, faussement indigné, les admonesta :
- Ben quoi ? Vous n'avez jamais suivi les aventures du Pirate au Chapeau de Paille ? Même pas l'épisode culte de son retour ? On le croyait mort, mais il revient pour donner un coup de main au prince Shashha et à son droïde Syddley ? Quel manque de culture !
Capra eut un sourire nostalgique :
- Je reconnais mon ignorance, monsieur le président : peut-être est-ce l'age. Les héros de ma jeunesse maniaient le sabre laser. Jusqu’à ce qu'ils deviennent les méchants des séries, traqués par le courageux seigneur Vador  et les vaillants troopers de la 501e!
- Et vous, Civol ?
- Je n'ai jamais suivi la série, mais j'en ai entendu parler. Et je crois déceler des similitudes : Shashha, Sasha, Sydney, Syddley…
- Ouais… j'ai détesté cet acteur qui me volait la vedette ! En plus, tout le monde me disait que je ressemblais à Tyk Startide ! Ce… Ce… Cette fillette qui prenait la pose avec une épée de pacotille ! J'ai failli aller lui rendre visite, moi, pour lui expliquer comment on maniait vibro-lame et blaster lourd ! J'avais même prévu d'en amener un vrai, chargé à bloc, pour faire une petite démonstration dans sa maison et refaire un peu la déco. Jusqu’à ce que j'apprenne qu'il n'était qu'une holo-création, un simulacre  crée à partir de DEUX acteurs! Quelle déception !

Go'Hota avait certainement une remarque désobligeante sur le bout des lèvres, mais il garda le silence. La présence de Civol , ou plutôt de son hôte devait l'inhiber.
- Le faux acteur était mignon, mais le droïde était une vrai caricature, fit remarquer SyDney 
Puisqu’on était dans les souvenirs, la jeune Gin rappela:
- Il y a eu trois saisons supplémentaires, puis la production a lancé les inénarrables aventures de Petit Bantha et Rancor Affamé.
Là, Go'Hota, qui avait des enfants encore jeunes, se retrouva en terrain familier :
- Les petits ont adoré, se souvint-il, et les grands aussi ! Il y en a vraiment pour tous les publics ! Mes enfants sont toujours fans, même les plus âgés. Moi aussi, d’ailleurs, avoua-t-il.

SyDney coupa court à la séquence nostalgie:
- ah, Sasha ! Belden vient d'appeler : il voudrait savoir si tu peux passer pour manger un bout de tourte et discuter du bon vieux temps avec quelques potes à lui.
- Pas de rendez-vous avant 14:00, n'est-ce pas, oncle Gersen ?
- Plutôt 14:45, monsieur le président ; le Syndicat des marchands d'eau a annulé : ils ont une gréve sur les bras !
- Parfait ! Civol, vous avez cinq minutes pour organiser une escorte. Et discrète, hein ? Si j'aperçois un seul de vos gars, il est muté au 1313 !
Il attendit que tout le monde se disperse pour demander sur la liaison privée.
- Quels potes?|
- Un grand chauve, qu'est-ce que tu crois ? Il a dû sentir le danger, tu le connais!|
- Marek ! Pfffff! De quoi il se mêle ?|
- Il s'inquiète pour toi ! Il t'aime, tu sais?|
- J'adore Marek, c'est pas ça, mais il en fait parfois un peu trop, non?|
- Je ne crois pas : il fait ce qu'il doit faire!|

Sasha laissa tomber : quand il s'agissait de sa protection, SyDney estimait qu'on n'en faisait jamais assez ! Il avait une autre question :
- Pourquoi l'as-tu annoncé à haute voix et pas sur la liaison privée ?|
- parce que Marek est trop connu pour passer inaperçu : il est surveillé de près par tous les services, des douanes à la sécurité présidentielle en passant par les renseignements impériaux. Si tu essaies de t'éclipser en douce, Civol saura vite où tu vas et foutra un merdier pas possible pour te retrouver. Ou tenter de te neutraliser, qui sait ? Bref, autant le laisser faire son boulot|
- Ouais, logique…|

Que répondre de plus ? L'inconvénient d'avoir un droïde futé, c'est qu'il est souvent trop futé.
Le Speeder arrivait déjà , un engin banalisé à la peinture défraîchie qui ne dénoterait pas dans les bas niveaux. Quand il ne complotait pas ou n'essayait pas de jouer au papa, Civol était un grand professionnel.

Bonne lecture!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 21 Aoû 2019 - 22:32   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 14

.


Chapitre 15 : … Sont les amis de mes amis.




Rencontre du quatrième grand type. Très grand, le type !
Le géant avait trouvé un fauteuil assez solide pour recevoir son postérieur. Il n'était pas seul : Un Bothan, un rodien et deux humains l'accompagnaient ; Sacha salua d'abord Belden , l'hôte de la réunion, respectant la tradition herrianne
- Tiens, salut Marek, ça faisait longtemps ! Je crois que j'ai déjà vu deux de tes amis, sur une image prise sur Hoth - où tu aurais mieux fait de te couvrir la tête-, mais nous n'avons pas été présentés.
- Tu veux sûrement parler de Tycho Gand et Garm Honder ? Ce sont surtout des potes de Belden, mais on a déjà bossé ensemble. Et les amis de mes amis…
- … Sont aussi mes amis. Bonjour, messieurs. Et mes deux autres futurs amis sont ?
- Feeloo est originaire d’Équator-city, il bosse pour moi ; Rey'Dey lui a raconté, il y a peu, une drôle d'histoire. Nous avons pensé que tu aimerais l'entendre, toi aussi !

Marek se tourna vers ses collègues :
- Ah, je ne vous ai pas présenté ! Les gars, ce droïde, c'est SyDney ! Je le cite en premier pour vous prévenir du danger : il a tendance à traiter au désintégrateur les menaces contre son partenaire, mêmes potentielles, bien que ce soit interdit dans 400 millions de systèmes.
Le droïde tint à préciser :
- Interdit c’est vrai, mais c'est toi qui me l'a vendu, j'te rappelle !
- Moi aussi, j'ai tendance à désintégrer ceux qui menacent mes protégés ! Et pour finir, mes amis, voici Sasha, un des meilleurs espions et infiltrateurs que j'aie jamais rencontré ! Il est tellement doué qu'il a réussi à se faire élire coprésident de cette foutue Alliance Galactique !
- Shhhht ! Le crie pas sur tous les toits ! J'suis en mission secrète ! J'enquête de l'intérieur pour comprendre comment une administration peut fonctionner aussi mal !
- Et alors, tu as trouvé ?
- J'ai une piste sérieuse : il semblerait que tout le monde passe plus de temps à comploter qu'à faire son travail. Ce n'est un début, mais j'y arriverai !
- Je n’en doute pas. Tiens, puisqu’on parle de complot…Vas-y, Rey'Dey !
Le bothan s’exprima avec une certaine désinvolture :
- Oh, c'est juste une affaire de transport sans licence ! Néanmoins, trois détails vous intéresseront peut-être…
Encore un qui aime se faire prier, pensa le président, qui décida de répondre sur le même ton :
- Ah oui, les détails. Le diable se cache dans les détails. Quoi, par exemple ?
- la marchandise, déjà : convertisseurs d'énergie, émetteurs d'ondes Thêta, systèmes informatiques exotiques…
- Ondes Thêta ? Ça me dit quelque chose ...
Marek précisa :
- Les médecins utilisent ce genre de petit appareil pour traiter certaines déficiences mentales, des problèmes de sommeil, des psychoses…
Sasha examina soigneusement ses ongles :
- Passionnant ! Quoi d’autre ?
- Sauf que les émetteurs que j'ai transportés sont gigantesques ! Et les convertisseurs pourraient absorber l'énergie d'un générateur de croiseur lourd !
Là, il cessa de feindre l’ennui :
- Influence des rayonnements sur le cerveau des êtres intelligents ! Pourquoi ne suis-je pas surpris ?
- j'en déduis donc que vos avez une idée du lieu de livraison ?
- Ici, sur Coruscant ? Quel district ? Pas loin d’ici, je parie.
- Pas loin du tout : le 17. Presque tout le personnel qui a réceptionné la marchandise était constitué d'humains, ce qui m'a surpris – à cause du commanditaire surtout- mais il y avait un petit humanoïde aux grands yeux qui semblait être le chef…
- Peau gris-bleue, larges écailles sur le crâne, à peu près cette taille (Sasha leva la main à hauteur de sa poitrine) !
- C'est ça !
- Ce cher Docteur Avram ! Il ne fait pas que dans la préservation des mouettes à bétons, celui-là ! Il nous reste le commanditaire.
- Les manutentionnaires l'appelaient docteur Madt. Le commanditaire ? Tek Ker', autrefois du clan Etey !

Le bothan prit le temps d’étudier la réaction de son interlocuteur avant de poursuivre : pour sûr, il avait attiré l’attention de l’humain !
- Je croyais qu'il bossait pour son oncle et je pensais en tirer quelques petits privilèges, vous voyez ?
Quand j'ai appris que vous l'aviez destitué et que son clan l'avait banni, je me suis posé des questions ! Surtout après le bannissement, vous comprenez bien ! C'est plutôt rare, chez nous ! Je l'ai retrouvé et je lui ai posé mes questions ! Pas gentiment ! Il m'a raconté une histoire de dette, une grosse, contracté auprès d'un Hutt de Firola, un certain… ahhh !
- Zangra ?
Rey’Dey, visiblement très satisfait, confirma :
- Ouais, c'est ça ! Il a prétendu que ce Zangra lui avait présenté un type, un humain du secteur corpo, qui serait prêt à rembourser sa dette s'il faisait quelques boulots pour lui. L'un de ces boulots, c'était de trouver un contrebandier capable de livrer certains produits légaux, mais sans aucune déclaration de douane : ma spécialité ! Ah, il m'a aussi avoué qu'il avait craint pour sa vie quand son oncle l'a placé à vos côtés pour garder un œil sur vous, mais que finalement ça arrangeait bien son bienfaiteur.
Je ne savais pas quoi faire de ça. J'ai appris récemment que Tek était mort brutalement. Selon ma source, ce n'est pas un accident. Alors, quand j'ai su que vous connaissiez Marek, j'en ai parlé à mon camarade Feeloo… Tenez, cette carte contient tous les détails des livraisons.
- Je ne saurais trop vous remercier : vous venez de me livrer la dernière pièce d'un puzzle ! Génial, j'ai encore devancé Berylle !
- Mes révélations n’étaient pas une surprise pour vous, soupçonna le bothan.
- Pas totalement… Mais elles éclairent quelques zones encore obscures.
- L’implication de Bonadan, par exemple ?
- Je pressens que la contrebande n’est pas votre seul métier…
- Eh, je suis un bothan, rappela le contrebandier à temps partiel.
- à l’évidence. Hmmm, vous pourriez livrer du personnel et du matériel sur Coruscant en évitant les douanes ? Ce pourrait être utile…

Sasha chercha le regard de Marek, y lut son assentiment et poursuivit :
- … Très utile ! Enfin, si vos tarifs restent raisonnables, bien sûr !
- Raisonnables ? C'est de la contrebande !
- Je comprends bien que vos tarifs ne soient pas les mêmes qu'une compagnie standard, cependant…
Marek crut bon d’avertir son associé :
- Méfie-toi, Rey'Dey, c'est un Herrion : il connaît les prix du marché parallèle ! Lui et sa famille pratiquent depuis des siècles. Et pour marchander, accroche-toi !
- Des siècles ? Je suis jeune, moi, pas comme toi qui es centenaire !! Mon cher Rey'Dey, j'aurais juste besoin…
Le Bothan partit avec un nouveau contrat et la mine un peu déconfite : il avait le sentiment d'avoir trouvé son égal en marchandage. Lui qui était né sur une colonie agricole affirma par la suite :
- Cet humain aurait dû vendre des bestiaux : il aurait fait passer de vieilles carnes pour des reproducteurs primés !
Il exagérait toujours : sa marge restait des plus confortables.

Sasha partagea une tourte avec son ami Marek : lui prit une part, le Berel tout le reste. Il essaya d'éviter certains sujets, comme ceux impliquant sa sécurité  car dans ces cas-là, il serait seul contre deux : Marek et SyDney, toujours d'accord !
Il parla cependant du complot, assez pour comprendre que son ami en savait déjà beaucoup. Et il partageait ses soupçons :
- Je suis certain que Rey'Dey bosse effectivement pour ton collègue. Contrebandier et espion, c'est compatible, non ?
Il engloutit un énorme morceau avant de livrer le fruit de ses cogitations:
- Donc Rey'dey surveillait Ker'Tey. Il a enquêté quand ton ex-conseiller a déconné, informé son boss et a finalement reçu l'ordre de te refiler l'info. Il en a profité pour te tester au passage. Tu as remarqué son air satisfait quand il est parti? Parti faire son rapport, n'en doute pas!
Il vida un pichet de vin pour faire passer.
- C'est bien le genre de Krey 'Tey, ça : il te laisse faire le sale boulot mais garde un œil sur toi, au cas où il devrait reprendre les commandes. Tu as besoin d'un coup de main ? De renforts ?
- Mouais, c'est à SyDney que tu devrais poser la question : si je dis non merci, il va sûrement me contredire.
Le droïde corrigea :
- En fait, entre les SD-X que Venom a envoyés en renfort, la trentaine d'agents supplémentaires venus d'Herrion, les deux unités antiterroristes de Berylle et toutes les petites surprises que Sasha a prévues, on risque même de se bousculer.
Ce droïde avait vraiment l'esprit de contradiction ! Il reprit :
- Par contre, Jas est tout près d'ici avec son copain Jaden et une bande de gamins en grand péril. Si tu pouvais garder un œil sur eux, discrètement, bien sûr ...
Devant la surprise du Berel, il précisa :
- Jaden sert d’appât et Jas le couvre, mais je crois qu'il faudrait étoffer le dispositif de soutien : Berylle commence à manquer de personnel et les flics locaux ne sont vraiment pas fiables. Il faudrait aussi protéger les gamins des rues qui les hébergent : ça pourrait chauffer, tu comprends. Belden te dira le reste, il est au courant !
- Jas est ici ? Je le croyais au temple Jedi ?
Sasha balança, ironique :
- Oh, C'est pas loin : 8 km en ligne droite ! Et 1500 mètres plus haut !
Le Berel, la mine déconfite, se serait arraché les cheveux s’il en avait eu.
- Jas est ici ! Pas étonnant que mes nuits soient pleines de cauchemars ! Oh, Destinée, que t’ai-je fait pour que tu m'aies confié ces deux-là !
- Eh ben l'un des deux va retourner dans son confortable palais plein de comploteurs : j'ai un rendez-vous dans vingt minutes.
- D'abord, il faut que vous écoutiez mes camarades, intervint Belden.

Tycho Gand et Garm Honder avaient pris le temps de jauger le jeune homme avant de se décider. Ils n'étaient pas seulement des contrebandiers. Et les nuits de pleine lune, sur leur monde natal, ils étaient tout autre chose.
À la fin, SyDney ne put s'empêcher de faire remarquer :
- Je te l'avais bien dit !
Sasha soupira : plus tard, ce serait au tour de Berylle de triompher ! 



Fin de soirée tranquille.

Sasha avait convié Bar Damask à dîner. Le Munn était quelqu'un de très occupé, mais le Président n'avait eu aucun mal à l'attirer dans son antre : il avait suffi de prononcer les mots milliards et crédits dans la même phrase. Bar savait tout de l'héritage, évidemment !
- Je suis bien embêté, avoua l’humain : il y a plusieurs fonds d'investissement qui me semblent très mal gérés. Et je suis bloqué ici ! Il me faudrait quelqu'un de compétent pour s'en occuper.
Le Munn était dans son élément :
- Le plus menacé est le fond Q.T.33, sur Etti IV. Malthus Verryn avait placé à sa tête un homme de paille, un incapable, car il s'en occupait lui-même.
Il fit mine de réfléchir.
- Mmmmhhh… Il se trouve qu'une de mes banques d'investissements – son personnel est très compétent- pourrait s'en charger… Moyennant un certain pourcentage: je ne dirige pas une œuvre de charité, moi !

Manifestement, son don « spontané » pour celles de son interlocuteur lui était resté en travers de la gorge.
La négociation fut rude, mais les futurs associés finirent par trouver un compromis satisfaisant.
Pour l'un des deux, au moins, grimaça le jeune humain. Bah, chacun son tour !
Les affaires réglées, la conversation dériva sur des sujets plus anodins.
Bar savait beaucoup de choses : il avait commencé sa carrière de Munn fauché comme courtier en informations et avait toujours ses réseaux. Il serait plus juste de dire qu'il les avait considérablement développés. Sasha avait d'ailleurs l'intention de lui soutirer quelques renseignements au passage. Après tout, Damask devait bien ça à sa famille : un jour, un jeune munn sans le sou avait fait la connaissance d'un jeune pirate qui, lui, avait une très grosse tire-lire. Il lui avait vendu des informations et, en retour, s'était vu proposer une offre qu'il ne pouvait pas refuser. Venom, pas encore Markus junior, n'y connaissait alors rien en placements mais savait déjà que l'argent planqué dans un coffre était de l'argent perdu. Pour Bar, ç’avait été le tremplin vers les hautes sphères de la finance. Il gérait encore des sommes considérables appartenant à Markus, comme le vénérable fonds Corusca.
Berylle était arrivée entre temps, mais ne se mêla pas à la discussion et partit prendre un bain. Elle revint alors que le duo en terminait. C'est donc à elle que le droïde serviteur s'adressa :
- Votre dernier invité est là, Inspectrice !
Pour une fois, Jas s'était annoncé et avait officiellement franchi tous les barrages en distribuant ses bonsoirs et ses aimables sourires .
***

Quelques heures plus tôt, il avait contacté Sasha à travers la Conscience.
[ Je peux passer ce soir?]
[ Tu n'assures pas la couverture de Jaden?]
[ Non, inutile, il est au temple Jedi pour la nuit : Luke a convoqué une assemblée.]
[ Pas bon pour sa couverture, ça!]
[ C'est pas pour ça qu'il y est allé : Jolinar a fait un malaise, il est au dispensaire du 1250. Sa tumeur ! Jolinar a de plus en plus de mal à la contrôler. Jaden voulait ramener un guérisseur]
[ah, c'est grave?]
[La médic a traité la tumeur, c'est moi qui ai payé les medocs, -c'est très cher et ils sont fauchés chez X-ADE-, mais c'est juste un répit : deux, trois mois, au mieux]
[ Je croyais que ça se guérissait?]
[Pris a temps, oui, toujours à condition de pouvoir s’offrir le traitement. La Medic me l'a expliqué : maintenant, c'est trop tard, elle peut juste retarder l'échéance. Jolinar vivait dans la rue, sans un sou ni aucune assistance médicale. Même son symbiote n’y arrive plus ; pourtant, sans lui, il serait mort depuis longtemps.]
[Et Lirra ?]
[ Comme tu l'avais dit : les médicaments ont fait tomber la fièvre et calmé la toux, et elle s'est guérie toute seule ! Elle gambade partout, on dirait pas qu'elle était brûlante de fièvre il y a trois jours!]
[ un virus, c'est souvent comme ça, surtout chez les enfants! Bon, je te laisse, j'ai encore une réunion]
***


Bar Damask se retourna pour saluer le garçon :
- ah, bonsoir, Jas !
Le Munn poursuivit dans son complexe langage binaire et, comme il s’y attendait, Jas lui répondit sur le même ton. Damask et ses collègues s’étaient souvent demandé pourquoi Thalia traînait son fils récalcitrant à chaque réunion sur Munnlist. Jusqu’à ce qu’ils comprennent que le gamin répétait à sa mère tout ce qu’ils se disaient en aparté.
Le duo revint à un langage plus compréhensible pour les deux pauvres humains handicapés du cerveau qui leur tenaient compagnie. Damask révéla :
- Je sais pourquoi Jas a eu quartier libre : le grand maître Skywalker souhaite toujours que les Jedi restent éloignés de la politique de l'Alliance, mais il a finalement consenti à ce qu'une petite délégation reste au Temple. Je crois qu'il veut faire le point pour savoir s'il doit continuer.
- Et quel est votre pronostic ?
- Je pense qu'ils resteront tant que vous serez président, Sasha ! Skywalker vous estime énormément, et il n'est pas le seul. Ensuite… Qui sait ?
Berylle tenta sa chance :
- Vous semblez si bien informé, ser Damask. Si je ne craignais pas d'abuser…
Le Munn était dans d'excellentes dispositions. Sasha venait de lui parler argent, de beaucoup d'argent !
- Vous n'abusez pas, chère inspectrice, bien au contraire !

Berylle s'engouffra dans la brèche.
Quand ils étaient enfants, Sasha expliquait à ses apprentis espions : «  il faut toujours suivre la piste de l'argent ! ». Dans le domaine financier, le Munn était le meilleur indi… euh, honorable correspondant qu'elle pouvait trouver.
L"humain découvrit à cette occasion – et avec un peu de dépit- que son inspectrice adorée en savait autant que lui sur le mystérieux matériel importé en contrebande.
Bon, match nul, alors ! Mais j'ai encore un petit secret.
Le Munn était très bien informé et s'attendait manifestement à ces questions - dont il avait évidemment les réponses-. Mieux, Il laissa entendre qu’il était au courant pour le complot et même pour certaines contre-mesures que Sasha mettait en œuvre. Il offrit même son aide !
- Avec ce que vous nous avez appris, nous avons tout ce qu'il faut pour agir. Ah, si ! C'est un peu en marge de l'affaire, mais je serais curieux de savoir qui a mêlé Zangra le hutt, caïd de Firola à cette affaire. Et que viennent faire les corpos dans cette histoire ?
- ah, toujours l'argent ! Il a une odeur qu'un bon limier peut remonter. Je m'en occupe, ne serait-ce que parce que je soupçonne certains de mes concurrents d’être derrière tout ceci…
Berylle profita des bonnes dispositions du financier :
- à propos d'argent, savez-vous quelle est la nouvelle source de financement de ce journaliste anti-Jedi ? Ses généreux donateurs ne se cachent pas en principe, mais nous sommes tombés sur un montage financier très opaque. Depuis quelques semaines, il dépense sans grand discernement des sommes folles pour des informations fantaisistes et invérifiables.

Aïe ! J'aurais peut-être dû lui en parler, pensa le Prez, qui tenta une diversion
- Quel est le problème ? C'est plutôt bon pour les Jedi…
- … mais pas pour toi, tu es sa tête de gungan…
- Bof, tu sais, selon les sondages 87,3 % de ses holospectateurs sont persuadés qu'il présente une émission humoristique ! Notre lanceur d'alerte fait rire au lieu d'effrayer ! Plus personne ne le prend au sérieux ! Je peux supporter ça.
Jas et Damask suivaient la conversation d'un air impassible. Trop impassible : Jas aurait déjà dû apporter son grain de sel. Savait-il ?
- Le problème, c'est qu'il paie un de mes agents pour lui balancer les progrès de mon enquête, révéla Berylle !
Re-aïe, je n'avais pas pensé à ça ! Corruption de fonctionnaire, ça peut aller loin…
Le munn intervint, toujours sérieux:
- Les dieux rendent imprudents ceux qu'ils veulent perdre. Je me renseignerai, ma chère Berylle.

Selon toute probabilité, il savait déjà qui était le dieu en question. Sasha soupçonna que ses deux invités se moquaient de lui et rigolaient bien. En silence !
SSE-4c vint annoncer de sa voix distinguée que le dîner était servi, le tirant de cette situation embarrassante. Encore une fois, le cuisinier s'était surpassé. Ce n'est pas parce que des comploteurs s'apprêtent à renverser le gouvernement et à semer le chaos qu'il faut se laisser aller, non ?

Bien plus tard, au moment des confidences sous la couette, Sasha apprit que même son petit secret n'en était pas un pour sa compagne.
C'est encore un match nul ! Bah, c'est mieux ainsi !Tant qu’elle ne me soupçonne pas pour l’affaire Tyrr...
Puis il oublia cette compétition alors qu'un autre match, plus physique, s'organisait dans le lit .



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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 11 Sep 2019 - 15:57   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 15

c'est court, mais c'est tout ce dont je suis capable en ce moment...
si j'ai laissé passer des fautes, n'hésitez pas à me le signaler.



Chapitre 16 : Invasion





Trafics (de) clandestins 

Le bothan recompta ses plaques de crédit en retournant à son vaisseau. Son impressionnant passager s’était montré fort généreux, bien plus que prévu au contrat. Comme il s’en doutait, un de ses congénères l’attendait, caché dans l’ombre du cargo.
*- Alors ?
- alors ? Une nouvelle livraison réussie, une affaire très profitable pour un vieux bothan qui... *
L’autre hérissa son pelage en signe d’irritation et l’interrompit :
*- … ce que je veux savoir c’est…
Pas de quoi impressionner le contrebandier qui ne se gêna pas pour interrompre son interlocuteur :
- … si vous allez devoir risquer votre précieuse fourrure ? Pas de panique : les gens que je viens de débarquer sont à même de régler le problème, je les ai bien étudiés pendant le trajet. Et leurs contacts connaissent, je ne sais comment, les vieux passages scellés que nous avions rouverts en cas de pépin. Mmmhh… Voilà qui mérite une enquête approfondie. En attendant, lieutenant, gardez vos troupes en alerte aux cas où : les ordres viennent de qui-vous-savez (1) !*

Gagner un gros paquet de crédits et rabattre le caquet d’un subordonné ambitieux dans la même journée, ça n’a pas de prix ! Rey’Dey, affichant une imitation convaincante d’un sourire humain, remonta dans son cargo et décolla. Alors que le jour se levait sur cette partie de la ville-monde, son vaisseau se glissa dans le flot ininterrompu de véhicules.
Il n’avait pas l’intention de quitter Coruscant, pas tout de suite. On pouvait avoir encore besoin de lui. Et puis il était curieux, comme tout bothan qui se respecte, et cette journée promettait d’être riche en événements.

* traduit du bothan



Un palais en révolution!
(Quelques heures plus tard)
Le conseil matinal s'achevait quand on entendit un grand remue-ménage dans le vestibule.
- Chambellan, pourriez vous, s'il vous plaît…
Le chambellan partit aux nouvelles et revint peu après.
- La sécurité et la garde ont bouclé toutes les issues et ont arrêté les sénateurs Timias et Kas Dinn qui tentaient d'obtenir un rendez-vous. Le capitaine Tersen prétend qu'ils venaient vous assassiner.
Sasha fronça les sourcils ; un imprévu ! Ces jeunes sénateurs, les membres les plus en vue de la '‘nouvelle vague’' étaient de ses amis. A tous les coups, ils avaient entendu parler du complot et tentaient de l'avertir !
- Tim et Kas, m'assassiner ? Voilà une idée saugrenue ! Où est Civol ?
- D'après Tersen, le colonel Civol est très occupé à réorganiser votre protection, mais il viendra vous faire un rapport d'ici une heure.
- Il était temps qu’il fasse le ménage dans ses rangs ! Sydney, tu veux bien aller t'assurer qu'ils sont bien traités ? Les gardes te craignent depuis l'affaire du Sergent Maddex !

SyDney ne bougea pas immédiatement. Il tourna la tête vers son maître et sembla résister à l'ordre, comme si celui-ci allait à l'encontre de sa programmation . C'était comme s'il était plongé dans ses pensées. Puis il céda enfin :
- à tes ordres !
Il sortit, accompagné de deux des SD-X.
- Votre droïde semble avoir du mal à s'éloigner de vous, remarqua Go'Hota.
- Il est chargé de ma protection, pas de celle de ces deux têtes brûlées. Mais je suis à l'abri, ici.
- Cela n’est guère prudent, objecta le conseiller de Cildel, d’une voix hésitante, comme si les mots ne voulaient pas sortir.
Sasha balaya la table du regard. Deux de ses conseillers échangèrent un regard inquiet, puis semblèrent soulagés quand Go’GHota s’interrompit, apparemment victime d’une quinte de toux.
Décidément, je suis bien mal entouré, constata-t-il, évitant de croiser le regard de ses complices.
Jeleck était censé profiter de la première occasion pour infester le président et au moins deux conseillers étaient au courant !
L’humain, son symbiote et Sydney avaient parfaitement joué leur rôle dans ce petit jeu de dupes.
J’espère juste qu’à la fin de cette journée, je ne serai pas le fyrren de la farce !

[ Bouge, bouge : soldats partout, partout dans Hall la Présidence]
X'ree s'exprimait plus correctement d'habitude, mais recommençait à parler bébé quand il était très excité.
Le petit changeur avait réussi, cette nuit, à regagner clandestinement l’appartement de son tuteur.
Il avait bien grandi, mais était toujours aussi fort pour se cacher : l'espion idéal ! Tirant parti de ses aptitudes
Sasha l’avait posté en sentinelle dans le Grand hall, un lieu où les cachettes étaient nombreuses et les risques limités.
À condition qu’il ne fasse pas d’imprudence ! Jas, Jaden, et maintenant X’ree, trois ados inconscients mêlés aux conflits des grands ! Ô destinée, que t’ai-je fait pour que tu m'aies confié ces trois-là !
Pour le coup, il se sentait vraiment dans la peau de Marek !

Il se reprit et et consulta ses notes :
- dernier point à l'ordre du jour : que donnent les négociations de ma distinguée collègue avec les Chiss, conseiller Go'hota ?
Go'hota fut assez long : son symbiote avait reçu l'ordre de garder tout le monde dans la salle de réunion jusqu’à ce que Civol arrive. Sasha ayant changé l'ordre du jour, tenir une heure sur le sujet était une mission impossible. Il restait plus d’un quart d'heure quand il termina.
Lequel des deux va intervenir pour gagner encore un peu de temps ? À moins que…
Sasha n’en doutait pas : en dernier recours, le Capitaine Tersen trouverait un prétexte pour les retenir dans la salle du conseil.
- Merci pour ce bref exposé, Go'Hota. Plus de question… Très bien, je déclare… Oui, conseiller Grumpeth ?
- eh bien, je… Hummm J'aimerais soumettre à cette assemblée un point de procédure, humm, certains penseront qu'il s'agit d'un détail, mais…
- Cessez de marmonner dans votre barbe! Aux faits, Grumpeth, allez aux faits !
- L'article 462-127 c de la nouvelle loi de taxation…

Rien à dire, le Conseiller Juridique savait retomber sur ses pattes - qu'il avait fort courtes par ailleurs. Il avait un peu cafouillé au début de son improvisation, mais sa connaissance parfaite des longs et ennuyeux articles de loi lui permettait de les réciter de mémoire. Sasha fit un tour d'horizon : la plupart des conseillers s'impatientaient et masquaient difficilement leur ennui.
Horten Quash, conseiller au contrôle météo, surveillait la porte du coin de l’œil.
Un de plus ! Speedy et Fatty ne s'étaient pas trompés.
Sasha se leva avec un sourire d'excuse ;
- Continuez, continuez, j'en ai pour une minute.
Il se dirigea vers les sanitaires. « SyDney » intervint sur la liaison privée :
- Civol vient d'arriver|
-Je suis prêt|
- ils ont emmené les deux sénateurs à l'extérieur : un speeder les attendait. Nous sommes cernés… Canons électro-magnétiques|
-Ne prends pas de risques, Sly, ne leur donne pas de raison de tirer. Attendez les renforts|

SyDney, le vrai, attendait dans le placard à droïdes des toilettes ; un peu vexé, tout de même.
- Sly, enfin SyD 125 est un bon comédien, tu ne trouves pas ?
- Son imitation était assez convaincante…
Sydney semblait… distant.
- Quoi, c'est le placard à droïdes qui t'a déplu ?
- c'est assez humiliant pour un droïde de combat !
- Bah, ne fais pas ta chochotte, j'ai connu pire ! Une fois, en mission pour Venom, j'avais des miliciens aux trousses : j'ai dû me planquer dans une benne à ordures pendant une journée entière. Bonjour l'odeur ! Et la honte quand les reapers m'ont récupéré ! Tu imagines les réflexions du sergent Wolf ? Et à l'époque, c'était lui mon chef direct !
Sasha sentit la tristesse l'envahir : il n'aurait pas dû parler de Wolf (2). La blessure due à sa mort n'était toujours pas refermée. SyDney le sentit et s'efforça de remonter le moral de son partenaire :
- J'imagine ! Je l'ai entendu quelques fois : Il était assez créatif pour les remarques assassines. Sur ce point, le lieutenant Tiger est sa digne héritière !
Ah, Civol et sa garde rapprochée viennent d'entrer !

Le colonel, sans doute irrité de ne pas trouver son protégé dans la salle, retrouva ses manières autoritaires pour beugler:
- Président Vega an-Herrion, ici le colonel Civol ! Veuillez revenir immédiatement dans la salle de réunion !
- ça y est, il nous repique une crise, marmonna l’interpellé avant de hausser la voix pour répondre :
- Voila, voilà, y a pas l'feu ! Je me lave les mains et j'arrive !

… …


Les envahisseurs

Dans les couloirs du palais, de petits droïdes aux couleurs pimpantes attendaient des commandos venus d’ailleurs .
Ils étaient mignons comme tout avec leurs grands yeux et leur drôle de poignée sur la tête, mais ils guidaient les guerriers et droïdes avec une efficacité toute professionnelle. La section Abel devait prendre le contrôle de l'élévateur 45c.
- Six gardes : mercenaire frigyens ; Blasters d'assaut, grenades coombs. Attention : ils cachent toujours un mini-blaster et une lame au creux des reins, deux lames rétractables au bout des bottes. Ils se servent des deux mains pour tirer ou lancer. Voici leur dispositif de défense…

Le petit droïde rouge avait une voix attendrissante et les gardes qu'il servait se sentaient en confiance avec lui. Une confiance imméritée : le petit espion en savait beaucoup trop sur eux.
Le sergent répartit ses troupes pour l'attaque et attendit que tous soient en place. La seule difficulté était de devoir travailler en silence.
- Des frigyens, hé ? Parait qu'ils sont pas mauvais ! Assaut !

Deux minutes plus tard, il bougonna :.
- Mouais… Un peu surfaite, leur réputation !
Tandis que le sergent essuyait sa lame, son caporal objecta :
- Ils n'étaient pas mauvais, sergent, mais nous on est les Reapers !
- C'est bien vrai ! Abel à W : 45C vert ! Je répète : 45c vert !
- W à Abel : compris ! Retranchez-vous et gardez la position : des Vertils (3) arrivent !
- Abel à W : compris, on va les enfumer ! Eh, petit, tu sais comment fermer ces portes coupe-feu ?
- affirmatif, sergent ! Vous voulez que je les ferme immédiatement ?
- Nooon ! On va attendre qu'une partie de nos invités soient dans le hall pour leur faire la surprise. Tu fermeras à mon signal !
- Une surprise ? J'adore les surprises ! Compris, sergent ! Un petit clou ?
- Non merci, petit ; jamais de clou entre les repas, ordres du docteur !

… …


Mante attacks
Une mante de deux mètres de haut arpentait les couloirs obscurs du centre de sécurité souterrain et ses pattes ravisseuses gainées de métal crissaient sinistrement quand elle les frottait machinalement. De redoutables fauves aux longs museaux l’encadraient, claquant çà et là leurs mâchoires remplies de crocs.
Une meute qui aurait certes paru plus terrifiante s’il n’y avait eu ce joli petit droïde rose ( avec sa poignée en forme de nœud papillon sur la tête) perché sur la carapace du monstre.
Néanmoins, face à ces envahisseurs, un garde présidentiel en maraude n’aurait pas fait de vieux os. Il n’aurait probablement laissé aucune trace de son existence brutalement interrompue. Mais aucun ne patrouillait dans les couloirs : la garde - et ses auxiliaires frigyens- était trop occupée à prendre le contrôle du bâtiment pour « renforcer la sécurité » du président. Du coup, la salle de surveillance et l’état-major étaient très mal défendus.

Quand la commandante de la section Bebel se glissa près d’elle, la mante s’exprima en basic :
- Pourquoi considèrent-ils toujours leur QG comme un sanctuaire inviolable ?
- Ben : pour nous faciliter la tâche, Wa’rrr, répliqua très sérieusement la lieutenant Tiger.
Elle et la créature connaissaient un petit humain qui s’était emparé du QG de ses ennemis avec l'aide d'un tech, de six droïdes et de beaucoup d'astuce. Et ils avaient fait prisonnier le Big Boss de l’organisation.
Un humain en tenu de medic des services d’urgence s’approcha du monstre et chuchota :
- Il y a trois symbiotes parmi le personnel.
- Bien, marquez-les pour un tir paralysant. Ensuite, ce sera à votre « équipe médicale » de jouer. Tout le monde est prêt ? Oh, attendez… L'officier en uniforme vert, sur la gauche : évitez-le! Mes Vargs et moi allons nous en charger ! Assaut !




Notes
1 Vous aussi, j’espère. Non ? Ce n’est pas un sorcier maléfique, en tous cas.
2 Le chef des Reapers, grand ami de Sasha, tué au combat lors des événements contés dans « le coeur d’Herrion »
3 ces bébêtes voraces sont le fléau des paysans herrians, qui n'ont pas droit aux pesticides et doivent se contenter de fumigations à base de plantes.


Bonne lecture
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Ven 27 Sep 2019 - 20:30   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 16

Je ne sais pourquoi, j'ai la manie de finir mes posts par BONNE LECTURE!
c'est pourtant avant que vous commenciez que je devrais vous le souhaiter :perplexe:


Chapitre 17 : Un Sith s’est perdu !




Revenez plus tard, c'est occupé !
À l'entendre vitupérer, Civol devait être bien chaud, là !
Sasha décida de le taquiner encore un peu :
- Ouais, ouais, j'arrive ! Décidément, Civol, vous êtes de plus en plus désagréable ! Vous tenez tellement à visiter Hoth ? Si c'est juste parce que vous avez un besoin urgent, dites-le au lieu de râler !
Un gargouillis étouffé fut sa seule réponse !

SyDney visionnait les caméras espion.
- Là, t'as décroché le jackpot : il est au bord de l'apoplexie! Il t’envoie deux malabars. Tiens, y a ce cher sergent Maddex ! Tu l'avais pas viré ?
- J'te les laisse : amuse-toi, je dois contacter W'arrr et Jas !
Maddex avait retrouvé sa voix :
- eh, le prez, ou tu nous suis gentiment ou bien tu…
- Tu quoi, sergent ? Rien à dire ? Moi qui me faisais un plaisir de reprendre notre conversation !

Les grandes douleurs sont muettes, c'est sans doute pourquoi Maddex ne put répondre : la main mécanique s'était resserrée autour de son neuro fouet qu'elle broyait lentement. Le problème du sergent, c'était que sa propre main faisait tampon entre le concasseur et l'objet. Même chose pour celle qui tenait un blaster. Son petit camarade, lui, ne souffrit pas : le coup de manchette du droïde lui avait brisé la nuque dès son entrée.
Pendant que son droïde s’amusait, Sasha s’était renseigné :
- Bon, ça y est, W'arrr a pris le contrôle de la salle de surveillance, mais les combats se poursuivent autour. Les Reapers ? Les Reapers moissonnent
- les élévateurs ?
- ils sont bien élevés.
- Ha, Ha, Ha ! Et Jas ?
- il a réussi à embarquer clandestinement dans le speeder des kidnappeurs.

Le garçon l’avait prévenu un peu plus tôt : les truands du caïd local étaient passés à l’action. Comme prévu , fidèle à sa fonction d’appât, Jaden n’avait opposé qu’une faible résistance aux ravisseurs.
- Dans ? Dehors, tu veux dire ! J’te parie qu’il s’est agrippé à la carrosserie.
- Ce ne serait pas la première fois. Espérons qu’ils vont bien dans le 17/2, comme le pense Berylle. Parce que s’ils ont plusieurs planques, ça va devenir compliqué à gérer. Bon, t'as pu conclure ta petite discussion avec le sergent Maddex ?
- Il n'est pas très bavard, mais peut encore être utile.

Maddex, inconscient, n'était retenu que par la poigne du droïde. Dehors, une partie des gardes s'étaient rassemblés devant la porte des sanitaires,tandis que les autres évacuaient les conseillers
- Tous les civils sont sortis, annonça SyDney !
- Bon, j'y vais ! Tu m’suis ?
- non, c’est le sergent qui te suit. Pas vrai sergent ?
Ce dernier, réduit à l’état de marionnette, hocha la tête.
Sasha sortit en protestant :
- OK, OK, Sergent, j’vous laisse la place, inutile de me bousculer ! Alors, Civol, je peux savoir à quoi vous jouez ? Et votre ex-sergent Maddex, là : si je l'ai viré, c'est pas pour qu'il vienne squatter les toilettes présidentielles ! Il pourrait aller soulager ses envies pressantes ailleurs.
S'il fut surpris, le Colonel ne le montra pas. Il eut un sourire cruel :
- Sasha Vega an-Herrion, vous êtes en état d'arrestation pour haute trahison !
Sasha, indigné, répondit :
- Ah, bravo ! Maintenant vous me piquez mes répliques ! Et vous n'avez pas gardé un seul témoin ?
ça, c'est de l'amateurisme ou je ne m'y connais pas ! J'espérais mieux d'un traître comme vous !

Civol, estomaqué ne sut quoi répondre. Son sourire s'effaça.
Sasha l'avait déstabilisé, il en profita :
- Et Go'Hota, il est où ? Je pensais qu'il marchait avec vous comme Grumpeth et Quash?
Civol fut doublement surpris : Sasha dut admettre qu'il n'y avait pas que son symbiote dans le coup. Le Colonel était pleinement conscient de ses actes.
SyDney et le garoug avaient raison.
Civol tenta de reprendre l’initiative :
- Je suis sérieux, je ne joue pas !
- Moi non plus : je vous ai vu venir de loin, vous et vos amis comploteurs ! Le bâtiment est cerné par les flics, des bothans de Krey'Tey et la Garde du Sénat. Je contrôle tous les accès à cet étage et au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, il y a un bouclier entre nous.

Civol se reprit assez vite et retrouva un sourire cruel en sortant une vibro-lame.
- Un bouclier ? C'est tout juste bon pour les armes à énergie, pas pour…
- oh, c'est surtout au cas où les flics derrière vous rateraient leur cibles, répliqua Sasha en levant les mains.
Il y eut bien deux abrutis pour se retourner ! Sasha en profita :Sling sling, sling , sling, chantèrent ses petites aiguilles en volant joyeusement vers leurs cibles. Ça slinguait* aussi du côté de SyDney.
- mais vous avez raison, les projectiles peuvent passer : les aiguilles Bronash, par exemple, hein SyDney ?

Sasha montra ses injecteurs de poignets, cachés jusque-là dans les manches ; SyDney, lui, les avait intégrés au milieu de ses missiles d'épaule : cela lui évitait une reprogrammation de son système de visée.
Sydney, lâchant enfin sa pauvre victime -qui s’affala mollement dans l’entrée des sanitaires- se plaça entre la '‘menace’' et lui.
Une menace devenue très relative, selon le président.
- bof, je préfère les blasters ! On les a tous eu ?
- Sauf Civol et peut-être un autre, un rapide ! Pas un problème : ils viennent d’être rétrogradés au rang de simple mortels.
Simples mortels ou pas, une menace était une menace pour le droïde :
- Je les dégomme ?
Civol avait dévié les aiguilles, tandis que ses petits camarades s'effondraient l'un après l'autre : l’effet du paralysant n’était pas immédiat. Un sergent était indemne : par une réaction fulgurante, il avait réussi à esquiver les projectiles.
- Voyons, laisses-en un peu pour les autres ! Nos amis viennent de perdre leurs pouvoirs, te dis-je !
- Oui, mais toi aussi, du coup ! Je les désintègre !

Difficile de raisonner un droïde de combat en mode protection, d’autant plus que Civol, un instant désorienté, levait sa vibro-lame. Il se figea en fixant le canon camus de l’arme pointée sur lui.
- eh, mais c’est illégal, ça, protesta-t-il !
Sasha, se gardant bien de sourire devant la mine indignée -et passablement inquiète- du comploteur, confirma avec le plus grand sérieux :
- Dans quatre-cent millions de systèmes, au moins. Mais n’ayez pas d’inquiétude : si SyDney se voit contraint de l’utiliser, je le rendrai légal ! Bon, trêve de plaisanteries : Inspecteur général Demknot, c'est à vous !
Celui-ci ne se fit pas prier :
- Colonel Civol ! Au nom de la Cour de Justice du district sénatorial, vous êtes en état d'arrestation  pour haute trahison!
- Encore un qui me pique mes répliques ! Alors Civol, que pensez vous de notre petite surprise ?

C'est fou ce qu'on peut planquer dans les placards à droïdes, surtout lorsqu’ils ont un double accès : trois droïdes SD-X et un petit groupe de policiers conduits par Demknot en personne étaient sortis du bureau de celui-ci, pourtant vide l'instant d'avant.
Le jeune prez ne put s’empêcher de fanfaronner :
- Vous aviez en partie raison, Civol : l'un de nous deux était bien un traître ! La cour de justice a tranché ! Colonel, si j'ai fait retarder votre arrestation, c'est parce que je voulais savoir si vous jouiez un rôle conscient dans cette affaire ou si vous étiez manipulé. Je vous croyais con mais loyal. Toutes mes excuses : vous n'êtes ni l'un ni l'autre.




Les Sith perdus de la tribu perdue.
Civol et le sergent furent rapidement maîtrisés par les droïdes et les flics. Il est vrai que deux de ces derniers portaient un Ysalamir sur leurs dos. Le petit groupe avait ainsi pu échapper à la vigilance des Sith et, en approchant, les priver de leur connexion à la Force. L’ aspect de ces deux policiers semblait un peu négligé avec leurs barbes hirsutes et leurs ongles qui ressemblaient presque à des griffes. Même le dos de leurs mains était couvert de poils.
Heureusement, ils gardaient leurs bouches fermées, car on aurait pu y découvrir des crocs.
Ah, ces garougs ! Dès qu'ils s'énervent un peu… Civol a été bien avisé de ne pas résister quand il a compris que la Force l'avait abandonné. Son sang et ses tripes auraient bousillé la moquette !
- Vous avez été extrêmement habile, Civol, au point de tromper mes Vargs et mon instinct ! Mais pas SyDney, non pas SyDney : il a vu clair dans votre jeu, lui !

Civol eut un sourire mauvais , mais se montra bon perdant:
- Lorsque vous avez été élu, je me suis renseigné sur vous et j'ai découvert vos capacités. J'ai compris que vous pourriez ruiner mes plans avec vos monstrueux amis. Il suffisait d'une seconde de relâchement, et vous m'auriez démasqué ; alors je suis resté à l'écart jusqu’au moment où j'ai pris Ker'Tey la main dans le sac et remonté la piste jusqu’à ses commanditaires. Nous avons vite pactisé, ils ont compris les avantages d'une alliance. Moi j'y ai gagné un moyen d'agir en dissimulant mes intentions et aussi mes sentiments. Sans compter tous ces jeunes êtres sensibles à la Force qu'ils devaient me livrer à la fin de leurs opérations !
Mon plan était parfait : Un de mes sous-fifres a dû commettre une erreur.
- C'est minable de rejeter la faute sur les autres ! J'étais au courant depuis un bon moment pour votre coup d'État, Civol ou qui que vous soyez: le contre-espionnage s'est révélé à la hauteur de sa tâche. Au moins un service fonctionne, dans cette fichue administration ! Ils se méfiaient de vous depuis que vous êtes ''revenu'' de votre mission sur Tanaab. Je suppose que le vrai Civol y a connu une fin malheureuse ? Et dire que je vous prenais pour une victime innocente!

Sasha observa le faux colonel  avec une moue sceptique avant de reprendre:
-Alors, vous êtes bien un Sith de la Tribu Perdue ?
- Mais pas un cador, si vous voulez mon avis, intervint l'un des policiers.
Tycho Gand avait belle allure en uniforme. Bien qu'il n'en ait pas eu l'occasion, il semblait s'être entièrement épilé le visage et les mains depuis son arrivée (1).
Sasha n’était pas d’accord : il raisonnait en espion !
- il sait se dissimuler dans la Force, tromper et manipuler les gens : c'est déjà pas si mal. Je n'y ai vu que du feu ! Finalement, vous êtes très fort, Civol ! Et comme vous êtes très fort, vous aurez droit à la cellule de confinement et à la cage d'énergie. Bonjour chez vous !

Sasha eut un appel sur son comlink :
- Prince ? Ici l'agent Canopus : le Grand Vestibule est sous contrôle. Nous arrivons.
- Compris, Canopus ! Beau travail ! Nous vous attendons.
Comme l'avait prophétisé SyDney, il y avait tellement d'agents Herrians, de flics, de garougs et autres Reaper qu'on en arrivait presque à se bousculer. Ceci dit, vu le pedigree de certains comploteurs…
Les deux Sith furent emmenés, étroitement surveillés, remplacés par Canopus et deux de ses agents ;

- Ah, attendez, encore un appel, fit le herrian, qui écouta le message avant de compléter son rapport: il y avait un autre Sith dans la salle de contrôle ! Heureusement, il ne faisait pas le poids face à un Gardien.
- Un Gardien ? demanda Demknot
- W'aarrr, un Berger d'Herrion. Il vaut bien un maître Jedi ! Répondit fièrement l'agent d'Himron.
Sasha reprit :
- pour sûr, et il a eu l'occasion de s'entraîner sur des guerriers noirs Doloriens !   Et… Oui, Canopus
- Vos conseillers sont sains et saufs et nous rejoindront sous peu, mais le conseiller spécial Go'Hota a été séparé du groupe et reste introuvable.
Sasha le rassura :
- Il a filé, ses amis l'ont aidé. Avec un peu de chance, il rejoindra le secteur 17 et les autres comploteurs.
- Avec un peu de chance ? Releva Demknot..
- Il m'a surpris en suivant ses petits camarades. Je ne le savais pas si courageux : il a activé le traceur que je lui avais confié. Et oui, Demknot, il bosse pour moi ! Enfin, disons que ses objectifs et les miens coïncident pour le moment. Et le reste, où en sommes nous ?

L’inspecteur général et conseiller présidentiel prit le relais de l’agent herrian :
- Deux complots en même temps, ce n'est pas facile à gérer ! D'abord, le coup d'État : avant la coupure des communications, la garde sénatoriale avait arrêté six sénateurs et quelques représentants plus une bonne cinquantaine d'employés. Nous procédons actuellement à un coup de filet dans la pègre Coruscanti: les Sith avaient trouvé un bon moyen de financer leurs opérations.
- Les bâtons de la mort ?
- Entre autres. En ce qui concerne les Sith, nous coopérons avec les Nettoyeurs de monsieur Gand. Pour les putschistes présents dans le bâtiment présidentiel, je suppose que vos agents s'en occupent ?
- On les a tous eu, ou presque ! Il manque deux ou trois têtes, déclara Canopus. Nous les traquons !
- tant mieux, parce que si nous avons sérieusement réduit le périmètre d'investigation, nous avons encore cinq localisations possibles pour cette fameuse arme ! Malheureusement, les kidnappeurs du jeune Jaden ont réussi à semer nos agents ! Mais le chevalier Jedi Larke affirme pouvoir le pister.
- Il y en a un autre qu'ils n'ont pas repéré : on a donc une double chance de les avoir. Et si Go'Hota et les kidnappeurs vont au même endroit, ça fait trois !
- vous avez d'autres petites surprises comme celles-là en réserve ?
- Pas d'autre, pour l'instant! Autre chose ?
- nous avons coincé Backplate, une dizaine de malfrats ayant participé aux disparitions et nous avons procédé à 77 arrestations parmi des responsables de haut rang : systèmes de surveillance, services sociaux, flics locaux, et même des gens de chez nous ! Ceux-là, on aimerait s'en occuper nous même, si c'était possible…
- J'comprends ! Vous gênez pas, surtout ! Mais faites vite : grâce à Civol, j'ai pu décréter l'état d'urgence, mais ça ne va pas durer !

Le duro acquiesça et reprit son rapport :
- Merci, monsieur le président. Par ailleurs, nous avons des équipes prêtes à empêcher toute intervention sur les relais d'énergie trafiqués. Bolok a réussi à simuler des dysfonctionnements dans leurs systèmes de contrôle  clandestin: s'ils veulent agir, il leur faudra venir les réparer et on les coincera !
- Les communications extérieures sont rétablies, annonça un agent.
- Bien, bien, tout cela prend une bonne tournure. Ah, Capra, vous voici de retour ! Pas trop éprouvé par toutes ces émotions ?
- Je dois être un peu blasé : c'est mon cinquième coup d'État, monsieur le président ! La routine. J'étais surtout inquiet pour vous, mon garçon !
- Je vais très bien, oncle Gersen, grâce à tous ces braves êtres. Puisque vous êtes là, pourriez vous contacter le secrétaire général du sénat, s'il vous plaît ? Voyons où ils en sont !
- bien entendu, monsieur le président !

Le vieux conseiller s'approcha d'une console avec la vivacité d'un jeune homme. Il semblait très heureux du dénouement de l'affaire : Sasha l'avait informé de l'avancée du complot, mais pas de toutes les contre-mesures qu'il avait déployées.
Ce garçon a vraiment la manie du secret, se dit-il . Tant mieux,je préfère les bonnes surprises aux mauvaises !
- Oh, un appel d'urgence de l'État-major de la Flotte ! C'est leur quatrième tentative en une heure et demie.
- quoi ? Ils viennent aux nouvelles ? Il serait temps ! Répondez donc, dites leurs que je suis très occupé.
Capra prit la communication, écouta, fronça ses blancs et broussailleux sourcils.
- Monsieur le président, vous devriez vraiment prendre cet appel !




Notes:

* je suppose qu'on ne peut qualifier ce mot de néologisme? :transpire: Mais je trouvais qu'il swinguait bien :siffle:

1 Les garougs sont des métamorphes. Ils ont tendance à « oublier » de maintenir leur apparence humaine quand ils sont excités.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Jeu 10 Oct 2019 - 20:31   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 18

Sur Coruscant, une crise en chasse une autre...
Bonne lecture!


Chapitre 18 : Du rififi dans la Bordure






Les Em… bêtements, ça vole en escadrille ?
Les militaires n’avaient pas été très bavards et le président, qui avait d’autres soucis, était quelque peu irrité en entrant dans la salle tactique du QG de la Flotte.
En temps normal, il se serait tranquillement installé, entouré de ses conseillers, dans sa salle de crise douillettement blottie au cœur du palais, et c’est l’amiral Gordin – ou son adjoint- qui se serait déplacé.
Mais cette journée promettait d’être tout sauf normale : le palais était en pleine révolution et certains conseillers étaient sur le point de troquer leurs luxueux bureaux contre d’autres, beaucoup plus petits et assurément moins confortables !
Une crise dans la Bordure Extérieure, tiens donc ! Si après ça quelqu’un ose me parler de coïncidence…
- alors, c'est quoi le problème ? Si on pouvait faire vite, j'ai déjà une grosse crise sur les bras ! Oh !

La holo de la galaxie s'était figée sur cette région de la bordure extérieure située entre voie Hydienne et route commerciale Perlemienne, tout près du secteur corpo. Une zone dont les triumvirs avaient beaucoup discuté ces derniers temps.
- Ils n’auraient pas pu attendre un peu, ceux-là ? Alliance Hexastars contre A.L.E (1) ! On s’y attendait, non ?
- En effet, Président. Mais le conflit a eu des développements imprévus et bien plus inquiétants, annonça l'amiral Gordin.
- Ah oui, je vois que les enclaves impériales proches sont aussi en alerte rouge. C'est effectivement très inquiétant, mais ce sont des territoires associés, pas des secteurs de l'Alliance. Où se situe le vrai problème ?
- Les problèmes ne se limitent pas à la Perlémienne : des secteurs de la voie Hydienne, assez éloignés d’Hexastars, mais proches de l’A.L.E sont également concernés. En fait, tous les accès au Secteur corpo semblent concernés !
Le général V'tak et la maîtresse Jedi Jeela sont en ligne, ils vont pouvoir vous expliquer.

L'amiral de la flotte s'exprimait de manière neutre, trop détachée. Il laissa la parole à ses correspondants.
D'accord : Il va d'abord me tester. Je connais cette Jeela, mais comment s’est-elle retrouvée mêlé à cette affaire ?
C’est un officier d’une race indéterminée qui apparut dans la holo :
- Président Vega an-Herrion, mes respects. Je suis le général V'tak, commandant de la force 77. Mon unité est chargée de traquer les groupes pirates le long de la Voie. Suite à un appel prioritaire envoyé de Telos IV, je me suis rendu sur place avec quelques-uns de mes vaisseaux. Nous sommes tombés, non sur des pirates, mais plutôt sur une situation de quasi-guerre civile…

Il ménagea un court silence avant de révéler:
- … Et, plus ennuyeux, sur un contingent de vaisseaux de guerre de l'A.L.E.
- Ennuyeux me semble être un peu léger : nous pourrions parler d’invasion. Surtout s’il s’agit de leurs nouveaux destroyers.
- Non monsieur le président: juste trois de leurs vieux Victory peu armés. C'est néanmoins bien suffisant face à la flotte du secteur, même renforcée de mes unités. Et j’ai employé ce terme car leur amiral a prétendu escorter une ambassade de l’A.L.E -ou une délégation commerciale-, ce n’est pas clair.
- Oh, dans le secteur corpo, c’est plus ou moins la même chose ! Que s'est-il donc passé sur Telos ?
- Maîtresse Jeela était sur place, elle va tout vous expliquer.
Une Twi’lek apparut aux côtés du général.
- Président ? Avez vous pris des cours de pilotage, depuis notre dernière rencontre ?

Sasha reconnut la Jedi qu'il avait un peu secouée lors de la Bataille d'Herrion, au cours d'une plongée particulièrement mouvementée vers la planète. Après l’atterrissage, tout aussi acrobatique, elle avait gentiment mis en doute ses qualités de pilote.
- je me suis entraîné, maîtresse Jeela ! Maintenant, j'arrive à redresser encore plus bas !
- encore plus ? À 50 cm près, nous étions dans l'eau !
- nous reparlerons plus tard de mes talents de pilote. Que faites-vous sur Telos et que se passe-t-il exactement?
- Deux communautés du secteur, désirant régler pacifiquement un conflit, avaient demandé mon arbitrage. Nous devions nous retrouver en terrain neutre, et le ministre des relations extérieure de Telos IV avait offert ses services. Mais, arrivée sur place, point de ministre ! Je me suis vite aperçue que je n'étais pas la bienvenue. Pour faire court, le gouvernement local et celui du secteur s'apprêtaient à résilier leur adhésion à l'Alliance et à rejoindre l'A.L.E.

- Rien que ça ! Hummm, d’après le nouveau traité, c’est légal. Si les procédures sont respectées !
- En principe, oui, mais ces gens étaient pressés de conclure. Très pressés, au point de négliger ces procédures.
J'ai eu beau expliquer que je n'étais pas mandatée par le gouvernement de l’Alliance, les autorités m'ont mise aux arrêts et au secret. Ne souhaitant pas envenimer la situation, je n'ai pas résisté. Je tiens à préciser que j’ai été fort bien traitée.
Elle se tut quelques secondes, jeta un regard furtif, un peu gêné, au général :
- J'ai tout de même été contrainte d'intervenir en voyant un groupe pacifique de protestataires -comprenant surtout des sub-adultes- violemment pris à partie par des éléments armés non identifiés. C'est à ce moment que j'ai lancé mon appel à la TF 77.
- Mais ce n’étaient pas des pirates, objecta le président.
- à ce moment je l’ignorais, d’autant plus que des rumeurs faisaient état de l’arrivée de vaisseaux de guerre inconnus.
V’tak vint à son secours :
- C’était assez plausible, car il y a eu des agressions similaires sur des mondes proches de Telos; des planètes peu peuplées et mal protégées, il est vrai, admit-il.
- Ce qui n’est pas le cas de Telos… Mais peu importe, continuez !
Nouvel échange de regards : ces deux-là se connaissaient visiblement.
Tiens, tiens…

- Entre temps, reprit Jeela, la situation avait évolué : il semble que seuls des officiers de haut rang de la flotte sectorielle aient été au courant du changement d'allégeance. D'autres officiers, loyaux à l’Alliance, les ont démis de leurs fonctions et ont repris le commandement.
Même situation chez les civils : il semblerait qu’il y ait eu une scission au sein du gouvernement local, suivi de l’arrestation de plusieurs ministres pour, je cite, « corruption et trahison ». Le nouveau premier ministre, celui qui m’avait invitée, a immédiatement réaffirmé la loyauté de la planète envers l'Alliance.
- ils ont lancé un appel à l'aide aux autres secteurs et à l'Alliance, intervint le général. Motif : tentative d'invasion. Depuis, les secteurs Xappyh, Tinquay et le Secteur-I ont fait de même. Mes informations sont très fragmentaires, mais il semble que des événements similaires se soient déroulés dans au moins trois secteurs supplémentaires.
L’amiral commenta :
- Hydienne, Perlémienne, cela ressemble à une offensive en tenaille. Les corpos ont déjà « rallié » les secteurs Aparo, Wyl et Chorlian, ils voudraient contrôler les principales voies d’accès à leur territoire
- Nous nous en doutions, rappela Sasha. C’est la méthode qui me surprend. Et aussi cette réaction rapide et généralisée des loyalistes. Bizarre, bizarre… Borvus et Korvus … C’est – officiellement- dans l’Espace sauvage, ça !

V’Tak connaissait bien le quadrant nord-est :
– Tout comme Hexastars et leurs alliés. En fait, l’empire les a officiellement annexés un peu après Yavin, mais les imps n’ont jamais eu l’occasion d’envoyer une force d’occupation, encore moins des administrateurs. Seul le secteur d’Imax s’est officiellement rallié, juste avant Endor .
l’amiral prit le relais :
- Qu’en est-il de ces vaisseaux de l'A.L.E ?
- ils se sont retirés vers les confins du secteur Kwymar, amiral, et affirment maintenant n'avoir été appelés par le gouvernement sectoriel que pour empêcher une attaque de l'alliance Hexastars.
- Si loin de chez eux ? Y a-t-il réellement des Hexastars dans le secteur ?
- D'après les officiers de la flotte sectorielle, quelques vaisseaux de guerre non identifiés – peu nombreux- ont été repérés. Très probablement des éclaireurs. Peut-être des Hexastars, mais dans ce cas, ils ont dû faire un sacré détour : l’ALE garde bien ses frontières.
Peut-être pas si bien que ça. Ils ne peuvent pas garder les voies qu’ils ne connaissent pas, n’est-ce pas ?
Lors de la guerre du kobacite, oncle Alcor avait retrouvé pour Markus junior les coordonnées d’une ancienne et discrète route esclavagiste reliant voies Hydienne et Perlémienne (2).

Le général avait quelques images. Sasha reconnut immédiatement les vaisseaux. Aux dernières nouvelles, ils rôdaient dans le secteur Mytarranor, très loin de là. Que faisaient-ils dans les parages ?
Ah, c'est vrai : Nouvelle Nippa fait partie d'Hexastars.
Ce monde proche du secteur corpo, jadis débarrassé par Venom d'un groupe de pirates -pas des amis à lui-, avait été ouvert à la colonisation. Sous l'impulsion bienveillante de Markus et Thalia, de nombreux réfugiés de la guerre des Vongs, dont beaucoup de nippans, s'y étaient installés. Il faut dire que ce monde était bien plus accueillant que la dangereuse Nippa ! Le couple avait promis aux colons qu'aucun ennemi ne les approcherait à moins de cent parsecs.
Je comprends pourquoi Thalia fait la tournée des cantinas mal famées : elle recrute encore des corsaires ! Et Markus a envoyé ses chers croiseurs ! Mais non ! Ces vaisseaux sont légèrement différents de ceux de Venom. Bizarre, bizarre !
Il ne connaissait qu'un seul chantier construisant de tels vaisseaux .



Le Vicomte vous salue bien !
Le général reprit la parole :
- Monsieur le président, il semblerait que je sois l'officier le plus haut gradé dans le secteur. Le plus haut gradé qui ne soit pas mort accidentellement ou gardé au frais dans une cellule. Bref, les officiers loyalistes me demandent de prendre le commandement.
- Cela me semble logique ! Restez en ligne, général : je dois consulter l'amiral  Gordin!
- à quel sujet, Président, demanda celui-ci dès que l’image se figea.
- d’abord, comment se fait-il que nous n'ayons entendu parler de rien ? Nous avons bien des services de renseignement sur place !
- nous en avons, en principe. Les rapports n'indiquaient rien d'inquiétant.
- Dans cinq secteurs, peut-être plus ? Impossible !
- ce qui ne nous laisse qu'une seule possibilité.
- Corruption !
- corruption et négligence : toute cette partie de la galaxie est devenue zone grise pour les renseignements. Pour vous citer un exemple, nous en savons bien plus sur les manigances de l'empire. Je ne vous reproche rien, monsieur le président, cette branche du gouvernement n'entre pas dans vos attributions, mais…
- … mais j'aurais dû insister plus auprès de mes collègues après les remarques que vous avez faites lors des briefings !
- vous avez au moins essayé.
- Et nous nous retrouvons avec une situation explosive et potentiellement très contagieuse ! Bien, commençons par ce que nous savons : l'Empire.
- Comme vous le voyez, il y a plusieurs systèmes enclavés. Leurs défenses ont été renforcées récemment. Et six destroyers prépositionnés ici, dans le système Uit. Par ailleurs, nous savons aussi que l'emp... Le commandeur suprême Fel est actuellement dans le système Ahha – encore un système enclavé- avec des forces conséquentes et son nouveau Cuirassé.

Gordin avait la liste complète des vaisseaux et de leurs commandants. Il y avait au moins une branche des renseignements qui faisait son travail !
- Ils ne sont pas loin, donc ! Je parie que vous savez même ce que ce cher Jag a pris à son petit dej' ! J'plaisante ! Il était informé de ce qui se tramait, lui ! Autre chose ?
- Des œufs de kalnar brouillés avec du miel de Cheops et des tartines de pain frais… J’plaisante ! J’ai effectivement d’autres informations venant d'une source privée généralement fiable -quoique je me sois méfié, au début- ; je ne peux vous en dire plus, à moins d'un ordre direct, confirmé par le Sénat.
Bref, les secteurs Borvus et Bellam sont au cœur du conflit ; ils subissent de fortes pressions pour rejoindre l'A.L.E, mais certains de leurs mondes ont fait appel à leurs voisins du secteur Berk, qui lui-même a formé récemment une alliance défensive avec ses voisins. L'A.L.E s'est montrée très entreprenante, ces derniers temps.
- Ils ont de beaux destroyers tous neufs, la tentation était grande de s’en servir!

Des infos s'affichèrent sur les écrans. Sasha repéra vite quelques détails révélateurs qui réveillèrent sa légendaire intuition.
- Très fiable, votre informateur : il sait même que mon grand-père est dans le secteur ? Sans être indiscret, qui a certifié votre source ?
- L'amiral Darpa, mais…
- Shhht, n'en dites pas plus ! J'ai compris ! Autre question : nous devons répondre au général V'tak. L'estimez vous capable de commander une force multi-sectorielle comprenant éventuellement des bâtiments lourds ? Des destroyers stellaires, par exemple ? Vous comprenez, il est sur place et faire venir quelqu'un d'autre…

- … Prendrait trop de temps. Mmmmhhh… V'tak connaît bien la zone et a tissé des relations cordiales avec nombre d’officiers et de gouvernants locaux.
Sasha sentit comme une hésitation.
- Mais ?
- Mais il a parfois tendance à interpréter les ordres… Disons, à sa guise. Sinon, il pourrait commander une Flotte, il a les capacités et l'expérience nécessaires. Mmmmh… Je peux gérer ça ! D’accord, monsieur le président, il a sa promotion !
- Super, voilà qui va bien nous faciliter la tâche. Qu’avons-nous de gros à lui envoyer en renfort ?
- Il y a un groupe de trois Rejuvenator à Junction…
- … Bien, mais plus gros !!

L'amiral soupira : ces civils pensaient toujours que plus un vaisseau était gros, plus il était efficace.
- Je n'ai pas de Death Star en stock, en ce moment : un défenseur Stellaire de classe Vicomte (3), c'est assez gros ? L'Ebaq IX revient d'un chantier de standard III sur Mon Calamari. Il est dans le Gordian Reach, près de Yavin, pour un exercice et quelques essais. Il n'est pas encore opérationnel à 100 %, cependant. Ce n'est pas si ennuyeux, ce ne sont que des broutilles.

Sasha avait entendu parler de ça quelque part. Un des briefings de l'Amiral ? Il aurait dû l'enregistrer avec son système espion ! Heureusement, SyDney était là, il l’interrogea sur leur liaison privée (4):
- Standard III ?|
- Un programme de remise à niveau des ‘Vicomte’ : Modernisation des turbo-lasers lourds, boucliers à régénération. Standard III, parce que l'Ebaq IX est le plus récent de la série : il intégrait déjà des modernisations|
- merci ]
Le président reprit à haute voix:
- Standard III ? Ah, oui, un truc avec les turbo-lasers et les boucliers, c'est ça ? Désolé, je ne me souviens pas des détails, fit-il avec un sourire contrit.
- Content que vous vous en souveniez ! mes briefings semblent avoir sur vous un effet soporifique! C'est cela: augmentation de la portée de l'armement et boucliers de nouvelle génération.

- tricheur, balança le droïde, toujours sur la liaison privée.
- et c’est toi qui dit ça, riposta son partenaire. Souviens-toi d’un certain  devoir sur l’art herrian (5)…

Il reporta son attention sur l’amiral :
- Il n'est pas trop loin, finalement ! Est-ce un hasard ?
- Pas tout à fait : quelqu'un a pris la peine de m'avertir que des ennuis arrivaient ! Et puis le Gordian Reach est l'endroit idéal pour organiser un exercice.
- Les gens prévoyants choisissent une bonne assurance. Il pourrait rejoindre la voie Hydiene à Junction ? Combien de temps ?
- Il peut aussi rejoindre directement Telos en coupant par Ord Radama. Comptez deux jours à pleine vitesse.
- c'est parfait ! Les Rejuvenators pourraient suffire, mais votre gros joujou est impressionnant et c'est ce qui compte : tout le monde croit qu'un aussi gros vaisseau est invincible. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que sa taille anesthésie le sens critique de ceux qui le voient !
- Je n'arrête pas de le répéter à mes officiers ! J'ai également déjà constaté ce travers chez de nombreux politiciens !
- Moi y compris ?
- Je l'ai cru un instant. Je me suis trompé, semble-t-il.
Sasha fit un geste vague de la main.
- Mmmm ! Son escorte ?
- Légère : trois escorteurs d'escadre et un vieux croiseur MC90. Rassurez-vous, d'ici à son arrivée, j'aurai étoffé ça ! Mais croyez-vous qu'il soit nécessaire de…
- Nous le saurons bientôt, autant être prêts. Central com' ? J'aurais besoin d'établir quatre liaisons en priorité maxi : d'abord, le commandeur suprême Fel à bord du Droit De Régner, ensuite les responsables de l'A.L.E et de l'alliance Hexastars.
- Dans quel ordre, président ?
- Le premier qui répond ! Ah, et le plus difficile… Une minute. Amiral, donnez les ordres et reprenez contact avec V'tak pour l'informer de sa promotion, voulez-vous ?

Des qu’il fut seul, il se connecta à la Conscience :
[ Thalia, j'ai besoin de te parler, c'est urgent]
[ Mmmmm... Quoi ? Sasha ? Tu sais l'heure qu'il est?]
[ L'heure de te secouer et d'appeler Markus pour lui dire que je veux lui parler. TOUT DE SUITE ! Et qu'il n'essaie pas d'esquiver, cette fois ! Il a une heure pour me communiquer ses coordonnées et accepter l'appel prioritaire du QG de la Flotte. Message compris?]
[ Oui, oui, je m'en occupe tout de suite ! Qu'est-ce que tu es devenu autoritaire, en grandissant]
[ Plains-toi : c'est toi qui m'a montré comment faire! Ah, ne te presse pas de rameuter tes amis à tête de mort : ça pourrait être inutile. Allez, au boulot, t'auras qu'à te recoucher après !]

Sasha se concentra ensuite sur le discours de l'Amiral : celui-ci était en train de mettre un collier et une laisse au cou du général. Il aurait pu résumer ça par : « pas d'action offensive sans ordre express, mais défendez-vous si on vous attaque », mais les militaires avaient des procédures et un langage à part.
- Sasha ?
- Oui, SyDney ?
- j'ai tes coordonnées.
- Ce fut rapide. Pour un peu, je dirais que Markus attendait mon appel ! Donne-les au central com' ! Ah, dis leur qu'il devra attendre son tour.

L'amiral avait fini et ses subordonnés transmettaient ses ordres aux forces qu'il rassemblait. Sasha décida que deux laisses valaient mieux qu'une :
- Maîtresse Jeela ?
- Oui, président ?
- puis-je compter sur vous pour assister le général V'tak de vos conseils ?
- S'il est prêt à les accepter.
- il l'est, n'est-ce pas général ?
- Bien entendu, à vos ordres, monsieur le président !
- Ah, et conduisez prudemment, surtout : maîtresse Jeela a l'estomac fragile et lors des évolutions serrées… Enfin, c'est votre passerelle ! Vous devez avoir des équipes de nettoyage ? Vega an-Herrion, terminé !

La situation était grave, raison de plus pour rigoler un coup quand c'était possible.
Établir une liaison holo vers l'autre bout de la galaxie prenait du temps et, après avoir consulté l'Amiral qui avait suffisamment à faire, Sasha s'offrit une petite sieste. Sa journée avait commencé très tôt et promettait de s’éterniser.



notes
1 Association de Libre Échange du bras de Tingel : une émanation de l'Autorité du Secteur Corporatif.
2 Markus s’en est servi pour évacuer son précieux kobacite au nez et à la barbe de ses ennemis.
3 17 000 m, 2000 turbolasers lourds... Le Vicomte, prototype de la classe, était plus petit (3000 m)
4 Rappel : Sasha a des implants neuraux qui lui permettent de fusionner avec son droïde, mais aussi de communiquer à distance.
5 Voir « Le Cœur d’Herrion »
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 20 Oct 2019 - 20:38   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 18

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Chapitre 19 : protégez-moi de mes amis...



Téléphone rouge
Le Président dormait comme un bébé quand SyDney le secoua:
- Le ‘Droit de régner’ est en ligne. Le commandeur suprême Jagged Fel sera prêt dans trois minutes. Toi aussi, j’espère ?
Sasha grommela une réponse inaudible, lissa ses cheveux, rajusta sa tenue, retint un bâillement et s'avança sous les projecteurs.
- Commandeur…
- Président… Que puis-je pour vous, Sasha ?
- Oh, juste un petit renseignement. Trois fois rien, une broutille : vous comprenez, mes amiraux s'inquiètent de la situation sur la voie Hydienne et voudraient mobiliser la Flotte au grand complet. Alors je me suis dis que, comme vous étiez tout près, vous pourriez peut-être les rassurer ?

Sasha fit mine de lire des données, sembla impressionné, puis reprit d'un air patelin :
- Dites, il a l'air sympa, votre nouveau yacht ! Mais n'est-il pas un peu surdimensionné ? Ce ne doit pas être facile de trouver un hangar assez grand pour le garer.
Jag eut un instant de flottement mais se reprit assez vite : il avait acquis une certaine expérience politique. Il choisit donc d’adopter le ton léger de son interlocuteur, et esquiva la vraie question d’un geste désinvolte :
- Je sais, mais que voulez-vous, c'est une question de prestige ! Un peu comme le Hun de votre grand-père !
- Touché !
Au temps où Grand-père Markus dirigeait l'Amber-Star, son navire amiral était un croiseur de 600 mètres luxueux, mais surtout puissamment armé. Jag, satisfait d'avoir fait mouche, reprit :
- Un peu grand certes, mais quel confort ! On pourrait percuter accidentellement un destroyer stellaire qu'on ne s'en apercevrait même pas ! Et quel espace ! suites luxueuses, salles de conférence immenses, cuisines dirigées par l'un des meilleurs chefs de la galaxie, on pourrait y accueillir un congrès !
- il paraît que l'Ebaq IX possède aussi ce genre de commodités. Hélas, je suis trop loin pour le rejoindre avant qu'il n'arrive à Telos IV. Euh, amiral, ils n'ont pas supprimé tout ça pour installer ces nouveaux turbo-lasers, j'espère ?
… Ah, très bien, je suis rassuré !

Bref instant de surprise, mais Jag était bien informé, lui aussi :
- oui, je me suis laissé dire que les défenseurs stellaires de classe Vicomte, même ceux au standard III, étaient très confortables pour qui veut voyager loin. Telos IV, avez vous dit ? Quelle coïncidence : je me rends justement dans un secteur pas si lointain, Borvus, vous connaissez ? Les gens du coin ont demandé ma médiation pour régler un petit différent. Et comme j'ai beaucoup de place à bord…
- Assez pour les délégations de l'A.L.E et de l'alliance Hexastars ?
- Tiens, comment avez vous deviné ?
- Oh, l'intuition sans doute ! Donc, vous allez juste régler un simple petit différent entre voisins ?
- Tout à fait : je suis persuadé qu'il y a toujours moyen de régler à l'amiable ce genre de petit problème de voisinage.
- Je devrais donc pouvoir rassurer mes amiraux : l'Ebaq IX et sa flotte devraient suffire à jouer les pompiers en cas d'incendie. Inutile d'appeler des renforts, n'est-ce pas ?
Le Commandeur suprême eut un petit sourire crispé, mais hocha la tête.
Un geste que Sasha répéta pour sceller l’accord muet. Il n’en avait pas fini :
- Ah, avant de vous laisser profiter de votre luxueuse suite, je vous informe que je comptais appeler moi aussi nos amis, juste pour leur rappeler que leurs problèmes de clôture ne devraient pas déborder sur leurs voisins.
- Encore une coïncidence : je me souviens leur avoir dit à peu près la même chose ! Et comme ils semblaient sensibles à mes arguments et que le maintien de la paix me tient beaucoup à cœur, je leur ai proposé ma médiation.
- Je me disais, aussi ! Tiens, j'y pense : il se trouve que je connais une Jedi qui, encore une coïncidence, n'est pas loin. Peut-être pourrais-je la convaincre de vous assister ?
- il se trouve que j'ai aussi une Jedi, tout près, qui veut bien m'assister. Et ce n'est pas une coïncidence !
Mais ne dit-on pas que deux Jedi valent mieux qu'une ? D'ailleurs, si nous en avons fini, je crois que la Jedi de mon cœur m'attend… Au fait, j'ai cru comprendre que vous étiez très occupé ? Par de petits soucis de sécurité ?

Argh, il sait ! Et il me balance ça, l’air de rien, à l’improviste.
Le président opta pour une réponse désinvolte :
- Bof, la routine : quelques comploteurs, quelques traîtres, quelques terroristes. Tout juste de quoi égayer de mornes journées de paperasse !
- C'est fou, toutes ces coïncidences ! Surprenant tout de même que ça arrive précisément en ce moment, n'est-ce pas ?
- Ah bon, pourquoi ? C'était Précisément le bon moment, je trouve ! Saluez Jaïna de ma part et amusez-vous bien ! Vega an-Herrion, terminé !
Le commandeur fit un petit salut amical, avec un grand sourire satisfait, puis la communication fut coupée.

Sasha resta silencieux quelque secondes puis se tourna vers Gordin.
- Alors, amiral ?
- Si je puis me permettre, Président, vous m'avez fait penser à deux gamins jouant à qui pisse le plus loin.
- c'est bien imité, n'est-ce pas ? Jag n'en a pas l'air, mais il sait faire preuve de finesse. En entrant dans mon jeu, il dédramatisait la situation. Et puis, il me connaît, il connaît même les herrians : il sait que chez nous plus la situation est grave, plus le ton est léger !
- Cependant, l’arrivée de l’Ebaq IX l’a fait tiquer…
- Il s’attendait visiblement à ce que nous soyons trop occupés ici.
- Pensez-vous qu’il ait un lien avec la tentative de coup d’état ?
- Nooon… Pas son style et Jaïna ne l’aurait pas laissé faire : elle fait bien plus que l’assister, vous savez ? D'autant plus qu'il sait que c'est moi qui pisse le plus loin : je peux mobiliser bien plus de gros vaisseaux que lui !
- N'empêche… Il est fort bien renseigné ! Trop, à mon goût !
- Ouais… Déjà, nous aurions dû proposer cette médiation avant lui ! Fichus services de renseignement !! C'est pas mon boulot, mais tant pis, je vais m'en occuper et faire le ménage : je déteste vivre dans un appart’ sale ! Ils vont m'entendre, mes colocs, en rentrant de vacances !

Cette déclaration incongrue ne prit pas l'amiral au dépourvu :
- Je vois : plus la situation est grave…
Il n'en dit pas plus, sourit et fit un signe. Le lieutenant du central comm qui attendait son autorisation, annonça :
- Les représentants de l'A.L.E sont en ligne. Ils exigent de vous parler tout de suite !
- Ils exigent ? Quelqu'un aurait une tasse de Kav ? Et une part de ce cake que j'ai vu dans la salle de repos, si c'est pas abuser ? Amiral, ça vous dit de m'accompagner ? J'insiste !
ILS EXIGENT ? Dites leur de patienter, que l'amiral et moi sommes trop occupés à mobiliser la première flotte pour sanctionner une violation de frontières !
- Mais la première flotte est à… Président ? Amiral ?
- Vous avez vos ordres, lieutenant !
- bien, Amiral !
Sasha s'installa confortablement et l'amiral fit le service ;
- hummm délicieux, ce cake !
- Je ferais part de votre appréciation à mon épouse. Puis-je savoir…
- J'ai choisi la première flotte parce qu'elle est loin, justement ! Mais ils se diront que si nous sommes prêts à réagir violemment ailleurs…
- … nous pourrions faire la même chose chez eux. Une menace indirecte.
- D'autant plus que le vice-directeur Malaki sait que je crains pas de recourir à la force quand c'est nécessaire. Ou qu'on m'a un peu trop irrité. Ce qui est le cas, entre nous soit dit.
Vraiment très bon ! Puis-je abuser ?
- N'hésitez pas à vous resservir !
-Mmmmh, Merchi !
Le président prit tout son temps pour déguster sa deuxième part.
- Je crois que nous les avons faits assez mariner… Ah, observez bien ses réactions.
- qu'allez vous faire ?
- parler très vite et très fort  pour lui clouer le bec ! Lieutenant, connexion !




Réunion d' actionnaires
Un humain à l'air hautain apparut sur la holo ; il attaqua immédiatement.
- Herrion ! Si vous croyez pouvoir influencer…
Sasha savait écouter les gens – parfois avec une patience digne d'un ange- mais là, il n'avait pas l'intention d'être poli. Il se doutait bien que la tentative de putsch de Civol avait été téléguidée depuis Bonadan, et ça le mettait en rogne. Il ne laissa aucune chance à son interlocuteur :
- Malaki, Je suis pressé, j'ai un gros souci dans le Sud et un autre encore plus gros sur Coruscant. Alors, JE parle et VOUS écoutez ! Il semblerait que plusieurs de VOS destroyers Victory se soient égarés à l'intérieur de MES frontières. C'est assez logique, compte tenu de la vétusté de leurs systèmes !
J'ai donc donné mission aux flottes sectorielles concernées de les assister et de les guider sur le bon chemin, à savoir la voie Hydienne, direction Bonadan ou tout autre chantier capable de les réparer. Si vous préférez, je peux les envoyer directement à la casse. Ne me remerciez pas, j'adore rendre service ! Et s'ils ont toujours des problèmes de navigation dans 48 heures, Ils pourront toujours se rassembler et suivre l'Ebaq IX, il est assez gros pour qu'on ne le perde pas de vue, n'est-ce pas ?

Malaki, désarçonné par la tirade ne put que répéter :
- L'Ebaq IX ?
- Un défenseur stellaire de classe Vicomte, 17 000 mètres sans les antennes. Je l'ai envoyé quand J'ai appris que le ‘Droit de régner’ rôdait dans les parages, mais j'ai contacté le commandeur suprême Fel et il m'a rassuré sur ses intentions. Puisque mon Cuirassé est dans le secteur, autant qu'il se rende utile, n'est-ce pas ? Peut-être souhaitez-vous qu'il les raccompagne jusqu’au secteur Borvus ?
- Je vous vois venir, Herrion ! Vous voulez peser sur notre différend pour aider vos amis de Berk et d'Hexastars.
- Je n'ai aucune intention de me mêler de votre petit différend, Malaki ! Je vous rappelle que j'ai des amis -vous excepté- et des intérêts dans les deux camps. De toutes façons, vous allez perdre. J'essaierai bien de vous expliquer pourquoi, mais je n'ai aucune sympathie pour vous. Donc je me contenterai de vous voir vous débattre de loin !

Et pour bien enfoncer le clou, il ajouta :
- Dommage, je risque d'y laisser des plumes, moi aussi. Nous aurons tout le temps, plus tard, de discuter de votre incompétence au Conseil Exécutif. Pour l'instant, mes fonctions actuelles me prennent trop de temps, et sont d'ailleurs totalement incompatibles avec un siège au conseil. Je crois que je vais nommer Markus junior pour me représenter. Il saura faire le ménage. Président Vega an-Herrion, terminé !
Au signal, le lieutenant coupa la transmission. Sasha eut le temps de voir le visage du corpo se décomposer : la menace avait fait mouche : contre ces charognards, Venom faisait un parfait épouvantail !

- Il n'a pas vraiment eu droit à la parole, mais je n'ai pas saisi la moitié de la conversation, commenta l'amiral.
- oh, j'ai fait un héritage, récemment. Un gros ! Que des emmerdes, je n'avais pas besoin de ça ! Mais j'ai effectivement droit à un siège au conseil de l'A.S.C. Quoique là-bas, entre avoir le droit et avoir…
Sasha haussa les épaules: il réglerait ça plus tard. Il avait d'autres urgences :
- L'idée de base, c'est qu'il soit convaincu de retirer ses vaisseaux. Il en aura besoin s'il est assez stupide pour aller au conflit. Qu'il perdra, c'est évident ! En tout cas, il n'a pas été surpris de me voir aux commandes. Un bon point pour lui !
- Ou alors, il est très bon comédien. L'ALE, perdre ? Pourtant, le rapport des forces…
- Bon comédien, Malaki ? Je vous garantis que non ! Les forces ? Plus tard, amiral, nous avons encore des appels à passer. Lieutenant ?
- Le comité de défense de l'A.D.H est en ligne.




Pressions amicales.
Il y avait du monde sur la Holo : un comité !
Il reconnut l'un des membres – qui n'avait aucune raison d'être là- et comprit d'où venaient les croiseurs aperçus par les vaisseaux du secteur Kwymar
Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? Pourrait pas rester tranquille à la maison et élever sa marmaille ?
- bien le bonjour, gentils êtres ! Je souhaitais vous rencontrer pour… Mais puis-je savoir qui sera votre porte-parole ? Je connais plusieurs des membres de ce comité et je crois reconnaître la matriarche Lune-De-Sang mais…

Normal, qu'il la reconnaisse : une énorme prédatrice, toute en griffes et en crocs ! Et dire que ses nièces la considéraient comme leur nounou !
Un humain assez âgé s'avança.
- Ah, sénateur Imax ! Je vous ai vu à la holo, dans le Show d'Ogalan Berrit. Sachez que je vous en veux !
L'homme fut surpris par cette attaque personnelle si peu diplomatique.
- moi ? Mais pourquoi ?
- Parce que vous m'avez plongé dans les ennuis jusqu’au cou en lançant l'idée d'un triumvirat ! Regardez où j'en suis, maintenant avec vos suggestions si futées !

Imax, amusé, se permit un bref sourire. Il se souvint à temps qu'il avait rencontré le prince d'Herrion en personne, à bord du Miracle, juste avant la bataille d'Herrion. Le président essayait de le déstabiliser, en mélangeant reproches et flatteries, mais il était trop expérimenté pour se laisser manipuler ainsi. Il contre-attaqua : :
- Je ne peux m'excuser, Président Vega an-Herrion : c'était la seule option raisonnable !
Et vous désigner aussi, sans fausse flatterie. Notez aussi que je ne suis plus sénateur depuis que l'Imperium Adaman a changé de statut ; en échange, on m'a sollicité pour présider l'état-major de notre petite alliance défensive.
- Défensive ? Releva Sasha, dubitatif.
- Nous n'avons guère les moyens de nous attaquer à nos puissants voisins, reconnaissez-le.
- Je n'en suis plus si sur ! Il semblerait que plusieurs de vos vaisseaux rôdent à l'intérieur de nos frontières.
- Des appareils de reconnaissance, tout au plus. Des rumeurs insistantes – que nos vaisseaux ont justement confirmées- faisaient état de la présence de destroyers de l'ASC dans des secteurs voisins des nôtres - et d'autres plus éloignés. Ajoutez à ça la volonté de ces mêmes secteurs de rejoindre l'ALE… Il y avait de quoi nous inquiéter.

Son explication se tenait. Et Sasha se doutait bien que les corpos avaient dû se montrer très – trop - entreprenants pour que les habitants de Chappe, Verellia, Koban et Marma, décident de s'allier avec leur ancien ennemi. Markus et Thalia avaient probablement offert leurs bons offices. Sinon, comment expliquer la présence des Kurii dans cette coalition ? La dernière fois qu'ils avaient fait une virée dans les secteurs alors dirigés par Imax, ils n'avaient pas laissé un bon souvenir.
Faut dire qu'ils ont bouffé tous crus un sacré paquet de citoyens  Andamans (1)! Pires que les Ewoks !
- Je vous rassure tout de suite, la présence de vos… éclaireurs n'est plus nécessaire : Les gouvernements locaux ont changé d'avis en même temps que de dirigeants. De plus j'ai pris des dispositions pour faire raccompagner ces destroyers malencontreusement égarés
- Égarés ? Ai-je bien entendu égarés ?
- Les exigences de la diplomatie, vous comprenez. Ce sont ces mêmes exigences qui me poussent à considérer vos croiseurs « tête de pioche » comme de simples éclaireurs ;
- touché ! C'était, je le reconnais, de la reconnaissance armée ! Ah, nous préférons les appeler : « croiseurs V », c'est plus élégant !
- très bien armée, alors ! Je les ai déjà vus en action (2), rappelez-vous: des chasseurs de 400 mètres ! J'aimerais que nous en profitions pour préciser…
- Eh, petit, depuis quand tu dis plus bonjour à ton tonton Markrr (3) ? T'as perdu tes bonnes manières ?
- Markrr, là, c'est à ce C****** de Président de cette P***** d'Alliance Galactique que tu parles ! Tu saisis la nuance ou je dois te faire un dessin ?
- je saisis, MONSIEUR LE PRÉSIDENT ! Désolé, je vous avais pris pour quelqu’un d'autre. Je ferme ma gu... Pardon, je veux dire : je me tais.
- ouvre plutôt ta grande gueule pour me dire ce que tu fais là. Tu n'es plus sur Arvea ?
- Le problème d'Arvea, c'est que j'ai eu des mots avec les Trandoshans ! Tu sais combien ils peuvent être rancuniers, MONSIEUR LE PRÉSIDENT ! En plus je me suis retrouvé avec toute la famille à la maison et pour tout arranger j'ai un paquet d'orphelins sur les bras (4). Bref, j'ai décidé qu'un déménagement pour une maison plus grande et un quartier mieux fréquenté s'imposait. J'ai loué quelques gros transports, chargé les meubles et vogue la galère !

L'énigme était enfin résolue. Le prez avait vu des holos de Nouvelle Nippa : les Garougs allaient s'y sentir comme chez eux !
- je vois ! J'espère que votre nouvelle maison vous convient ! Je disais donc que j'aimerais que nous en profitions pour préciser…
- Ce que tu es devenu autoritaire en grandissant, Sasha !
- toi, tu n'as pas changé, Eiren (5)! Je devrais dire… Pardon, tu peux tourner un peu la tête vers la gauche… merci ! Prince Eiren.
- Ooooh Sasha, tu es si futé ! Il y a si peu de gens qui comprennent le truc !
- tu me l'as expliqué quand nous avions treize ans.
- Tu étais si mignon à l'époque ! Maintenant, tu es carrément beau !
- Et je suis en couple, Eiren, désolé. C'est Berylle qui a gagné !
Sasha marmonna en aparté :
- ça y est elle… Il boude, maintenant !
- Sasha, tu n'as vraiment pas été gentil avec…
- Ta gueule, Markrr ! BON, JE PEUX EN PLACER UNE ? Je connais tous vos trucs, ne l'oubliez pas !

Sasha obtint enfin le silence :
- Bon, je termine et je simplifie : vos croiseurs « tête de pioche », vos super Gladiator (6) et autres frégates droïdes, à la niche ! Enfin, de votre côté de la frontière, c'est simple à comprendre, non ? Sinon, je vous envoie mon gros toutou à moi ! Et il est beaucoup, beaucoup plus gros que les vôtres ! Capice ?
- Oui, oui, Sasha, on a pigé !
Markrr était bien humble, tout d'un coup… Le temps que le lieutenant coupe la transmission, on l'entendit expliquer à la Matriarche Kurii :
- Quand il est en rogne comme ça, vaut mieux s'écraser : il te boufferait toute crue, et moi, moi il m'utiliserait comme cure-dents…

il y eut un long silence dans la salle. Certains avaient un drôle de regard.
- Quoi ? (un officier proche sursauta)
il réussit à se calmer un peu.
- Le sénateur Borog Degog vous dirait qu'il faut appliquer à chacun la méthode appropriée.
Ceux-là me connaissent trop : ils savent comment me déstabiliser. Ou plutôt, ils croient savoir…
Vous avez vu comme Eiren m'a fait du charme ? Typique d'une ado... Enfin d'UN ado en ce moment.

Le prince hermian approchant de la trentaine, cette déclaration surprit l’amiral ; Sasha éclaira sa lanterne :
- Il faut comprendre que les hermians, avec leur double système reproducteur, ont une maturité très retardée. Bref, il essaie les mêmes trucs que quand nous avions dix-sept ans. Ça marchait à l'époque, mais j'ai grandi. Pas elle, enfin lui ! Bon, je m’y perds ! Le truc, c'est que je les connais mieux qu'ils ne me connaissent !
- Celà, je l'ai bien compris, le rassura l'amiral. Par ailleurs, je comprends mieux certaines plaisanteries qui circulent sur votre compte.
- Comme ?
- Celle qui dit que vous avez été élu pour tenir les deux roquets en laisse et les empêcher d'aboyer trop fort.
- une plaisanterie assez désobligeante pour mes collègues qui ont bien plus de finesse politique que je n'en aurai jamais ! Cette crise en est la preuve : ce n’est pas par hasard qu’ils m’ont laissé seul à la barre...
- je ne fais que répéter ce que j'ai entendu. Mais pour la finesse politique, je crois que vous vous sous-estimez. Vous avez une façon bien à vous d'utiliser un cuirassé : il a déjà fait son travail, alors qu'il n'est pas encore sur place !
- C’est pour cela que je voulais du gros : « un Vicomte, c’est  dix-sept mille mètres de diplomatie ! » Mais je ne vous apprends rien, n’est-ce pas ?
Un argument que l’amiral avait jadis employé pour défendre son budget devant la commission des finances du sénat.
- quant à notre gros toutou, il lui reste le plus difficile : empêcher une guerre désastreuse !





Notes:
1 Voir « Venom et le seigneur de la guerre »
2 Lors de la bataille d'Herrion ( voir : le Cœur d Herrion)
3 Rappel: Le propriétaire des fameux croiseurs ( entre autres cf. note 6).
4 Chapitre 7
5 Prince (ou princesse) Eiren Berk'Alava, représentant(e) du secteur Berk. Quand ils avaient 16/17 ans, Sasha et elle (elle était plutôt fille à ce moment) ont… Enfin, euh :oops: … Oh, et puis, demandez à Berylle ! :diable:
6 Lors de son déménagement, Markrr n'a pas oublié d'emporter ses (gros) joujoux .

.
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Messagepar Ve'ssshhh » Mer 30 Oct 2019 - 22:01   Sujet: Complots sur Coruscant: chap 20

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Bonne lecture!



Chapitre 20 : La guerre en promo !




L’amiral Gordin tiqua en entendant parler de guerre :
- Je ne comprends pas : entre vos – hum- pressions amicales et la médiation musclée de l’Empire, ce différend ne devrait pas dégénérer en conflit.
Sasha approuva :
- C’est ce que j’espère. Disons qu’il y a une forte probabilité que l’affaire se règle sur le tapis vert. Néanmoins… Rappelez-vous que nous avançons en aveugles dans cette partie de la galaxie. Je crois savoir qui a fait échouer la sécession de huit secteurs au moins, mais qui sait si d’autres protagonistes ne tirent pas les ficelles en coulisses ? Et puis il faut tenir compte des susceptibilités ou des ambitions de chacun. Un mot de travers, une exigence inacceptable… Je connais les loustics !
- Loustics ? Je suppose que ce terme pourrait convenir à la Matriarche ou au dénommé Markrr, mais le sénateur Imax ou le vice-directeur Malaki me semblent être des gens raisonnables.
- Des gens raisonnables, j’en conviens, mais soumis à d’immenses pressions. Malaki, dans cette affaire, joue sa place au Directoire. Bref, il suffirait de peu de choses pour allumer le brasier, et le Secteur Corpo ne se remettrait pas de cette guerre.

L’amiral fronça les sourcils : le président ignorait manifestement que le rapport de force était très favorable à l’A.L.E. N’avait-il pas écouté ses rapports ? Son irritation perça dans sa question :
- pourquoi persistez-vous à dire que l'A.L.E va perdre ? Elle est assez puissante militairement et économiquement pour écraser l'Alliance Hexastars en quelques jours !
- Je sais : deux cents destroyers tous neufs contre… Quoi ? Trois pour les hexastar ? Militairement parlant, vous avez raison. N’oubliez pas cependant les fameux croiseurs V. Quant à ces frégates droïdes, elles sont l’inconnue dans l’équation …
Oui, les corpos écraseraient ces maigres forces en bataille rangée, si l'A.D.H jouait le jeu. Ce qu'un stratège comme Imax ne fera jamais.
Les corpos comptent sur une campagne rapide qui, économiquement, est leur seule option. L'Alliance va mener une guérilla, jouer la montre et l'usure. Imax sait faire, et ses alliés -ce loustic de Markrr, entre autres-, sont encore plus forts à ce jeu.
Surtout si, comme je l'ai appris récemment, ils recrutent des corsaires pour harceler le secteur corpo. Imaginez: des dizaines de milliers de cargos bourrés de marchandises entrent et sortent chaque jour du secteur! Ils vont s’enrôler en masse! Tiens, je les verrais bien faire un petit détour par Cantonica pour faire sauter la banque!
Et si la situation se dégrade trop, l'empire pourrait y mettre son grain de sel…

Il fixa l'amiral jusqu'à ce que celui-ci acquiesce, puis reprit :
- En fait, ce n'est pas une question de puissance militaire, mais d'économie. Quelque chose que mes deux collègues ont compris bien avant moi, soit dit en passant. Je pige mieux le sens de leurs actions récentes. Tenez, est-ce que quelqu'un sait ce qui fait tourner le secteur corpo ?
- L'argent ?
- l'argent fait tourner toutes les économies. Plus spécifique !
- Le commerce ?
- il est présent partout… Oui, capitaine… Astune ?
- La consommation !
- Bravo, capitaine : la consommation ! Et sa petite copine publicité ! Ou comment susciter l'envie de changer de comlink tous les six mois, de speeder tous les deux ans, de rendre un objet obsolète simplement parce que la mode a changé !
Revenons à notre promo du mois: une guerre courte, une bonne petite campagne victorieuse, n'importe laquelle des innombrables agences publicitaires corpos peut la vendre au gogo moyen, qui se précipitera pour acheter des bons de guerre en espérant un joli bénef !
Mais pour l'individu lambda, une trop longue guerre, même loin de chez lui, cela signifie…
- Qu'il devra se serrer la ceinture ?
- encore bravo, capitaine Astune ! Or, quand une démocratie doit partir en guerre, le citoyen qui s'y est préparé, la resserre en se disant que c'est pour la bonne cause. Quand une tyrannie part en guerre, le… Sujet, déjà résigné et qui n'a pas voix au chapitre, rajoute un cran supplémentaire à une ceinture déjà bien serrée. Mais que se passe-t-il quand un centre commercial entre en guerre et que les rayons se vident, capitaine ?
- J'ai compris : les clients vont voir ailleurs !
- Et pour le centre commercial, plus de bénéfices, mais des pertes. Et s'il persiste, la faillite ! Non, les corpos ont trop à perdre et pas assez à gagner. S'ils s'obstinent, crise économique, récession, krach boursier… Ils ne sont pas stupides à ce point. Enfin, je l’espère.
Parce qu’il y a beaucoup plus grave : avec nos économies interconnectées, la crise et la récession frapperaient aussi l'Alliance ! L'empire en souffrirait, quoique dans une moindre mesure. Nous n'avons vraiment pas besoin de ça !

Un grand silence suivit cette déclaration. Même les militaires avaient des notions d’économie galactique.
Le capitaine astuce… Pardon Astune, osa demander :
- Ce… Malaki sait-il cela ?
- Contrairement à ce que je lui ai dit, ce n'est pas un imbécile incompétent. Son coup de force a échoué : aucun des secteurs qu'il convoitait ne s'est « spontanément » rallié. Ces annexions lui auraient été utiles pour assurer ses arrières, mais ce n’est pas son objectif principal. Tout ce qu'il peut faire, c'est sauver la face et marquer quelques points. S’il annexe Borvus et Korvus sans réaction de notre part – et ils n’appartiennent pas à l’Alliance Galactique- il triomphe et peut poursuive ses projets.
- Qui sont ?
- Continuer l’œuvre de Malthus Verryn, je suppose. Il voulait créer un glacis protecteur autour des domaines corpos avant une expansion illimitée dans l’espace sauvage. Le conseil exécutif a manifestement repris l’idée: ils ont un besoin pressant de nouvelles ressources et l’empire a bloqué leur expansion vers le Nord.
Malaki pense probablement que le sénat ne fera pas preuve d’autant de fermeté. Il a probablement raison.
- du bluff, alors !
- Du bluff aussi dans l'autre camp. En fait, tout le monde bluffe, nous y compris !
- mais alors, l'Ebaq IX ?
- quand tant de vaisseaux sont sur le pied de guerre, il suffit d'un petit incident, et tout explose. Notre cuirassé et celui de l'empire seront alors les deux seuls à pouvoir calmer le jeu ! Et je préférerais que l'empire reste à l'écart. J'espère que Jag a bien saisi le message : nous, c'est le poing de fer et lui, le gant de velours. J'aurais préféré l'inverse, mais c'est trop tard !

Sasha se tut un instant, balaya du regard le cercle d'officiers attentifs puis, certain d'être bien écouté, asséna fermement :
- J'ai dit que nous ne nous en mêlerions pas. J'ai menti : si la guerre éclate, nous irons l'arrêter, coûte que coûte. C'est comme un incendie : il faut l'étouffer avant qu'il ne prenne de l'ampleur, sinon ce n'est pas seulement la maison qui brûlera, mais le quartier, la ville !
Voila pourquoi nous devons nous assurer que cette guerre n'aura pas lieu !

Les militaires approuvèrent cette manifestation de fermeté, mais un colonel rappela :
- Il reste le sénat. Acceptera-t-il…
- L’état d’urgence a été proclamé à cause de cette tentative de coup d’état. J’ai les pleins pouvoir, là !
Je les garderai tant que mes collègues – ou plutôt leurs partisans au sénat- me soutiendront. Et ils le feront jusqu’à résolution de cette crise, je viens d’en avoir confirmation par l’un de mes contacts.
- Si je comprends bien, vos coprésidents vous font confiance et vous ont donné carte blanche, osa affirmer le colonel.
- je dirais plutôt qu’ils se sont arrangés pour me refiler le bébé et garder les mains propres. Pensez-y : en cas de fiasco, ils mettront ça sur le compte de mon manque d’expérience.
- Je comprends : il leur suffira de vous désavouer. Des politiciens !
- Des vrais de vrai !
Pas comme moi, pensa-t-il. Finalement, ils l’ont eue, leur marionnette ! Tiens, à propos de marionnettiste…
- Et vous avez compris tout cela en si peu de temps, s’extasia un officier -un commodore, cette fois-.
- J'ai été un peu long à démarrer, vous ne trouvez pas ? Pourtant, comme vous avez pu le constater, je connais bien tous les protagonistes ! La fatigue, sans doute !

Il n’avait pas l’intention de les inquiéter en dévoilant les manigances des Sith ou en parlant de l’arme psychique qui menaçait une bonne partie de la planète.
Cette guéguerre, à côté, c’est du bantha poodoo !

L'amiral reprit la main : il n'allait pas être réduit au silence par la piétaille, tout de même !
- Il reste une question : le complot de l'ALE était pourtant bien parti et nous n'avions rien vu venir : pourquoi a-t-il échoué ?
- Je crois que la question n'est pas quoi, mais : qui ?
Il se tourna vers le central com’.
- Il me reste un appel à passer !
- Au Capitaine de l'Amber Star ?
- Oui. À votre source si bien renseignée ! Mon frère ! Lieutenant ?

L’officier des communications transpirait abondamment et tirait nerveusement sur son col.
- Le capitaine de l'Amber Star est en ligne, il s'impatiente et… Il ne m'a pas menacé, mais…
- Il vous a fait le coup des yeux qui tuent ? Pas de panique, il essaie juste de vous mettre la pression.
Donnez-lui satisfaction, Lieutenant !

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Messagepar Ve'ssshhh » Lun 11 Nov 2019 - 21:25   Sujet: Complots sur Coruscant: chap 21

Chapitre 21 : protégez-moi de ma famille…



In Cauda Ven(en)om
Markus était fort crédible en homme d'affaires très occupé :
- Ah, Sasha, j'espère que c'est Vraiment important ; je suis au milieu de négociations difficiles, et…
- Bonjour, Frérot, moi aussi je suis content de te voir. Tu es pressé ? Faisons vite ! D'abord, merci pour les infos que tu as fait passer à l'amiral Gordin ! Ne l'engueule pas, j'ai deviné tout seul !
- De rien, j’adore rendre service. C’est tout ? Parce que si tu n’appelles…
-… Maintenant, moi aussi je suis curieux. Si tu m'expliquais tes magouilles du côté de Borvus, Bellam, Kwymar et… au moins sept autres secteurs ?

Markus laissa tomber son rôle de businessman surbooké pour s'indigner :
- Des magouilles ? C'que tu peux être froissant, quand t'es en rogne ! Des magouilles !! C'est l'A.L.E qui a magouillé ! Moi j'ai juste rendu quelques services à des amis, d'honnêtes et loyaux citoyens de l'Alliance qui…
- Tu n'es donc pour rien dans ces accidents mortels dont la Jedi Jeela vient de m'informer à l'instant ?
- Moi ? Tu me connais, non ?
Il était l’image même de l'innocence !
- Oui, justement. Seconde question : comment as-tu été informé de tout ceci ?

L'attitude désinvolte fit place à un mortel sérieux :
- Tu veux plutôt savoir comment TU n'as pas été informé de tout ceci ? D'abord, négligence et laisser-aller, et pas seulement au niveau local. Bref: les agents de terrain, les bons en tout cas, se sont sentis abandonnés. Tu es pourtant bien placé pour savoir qu'un bon agent doit avant tout être débrouillard, autonome, capable d'initiatives. Ce qui signifie que ses supérieurs doivent savoir le cajoler, le brosser dans le sens du poil tout en étant capables de le tenir en laisse jusqu’au moment où il faut lâcher les fauves.
- ouais, tu as longtemps joué à ça avec moi !
- J'avais mes raisons : parce que de l'autonomie à l'indépendance, il n'y a qu'un pas. Que certains ont franchi : à défaut de considération, ils ont accepté l'argent, énormément d'argent. Et ils ont travaillé dans l'ombre pour leurs nouveaux patrons tout en berçant de belles paroles leurs anciens maîtres. Dont certains étaient achetés depuis longtemps, soit dit en passant !
- D'accord, j'ai compris ! C'est pas mon boulot, mais il va falloir que je me charge de ça ! Comme si je n'avais pas déjà assez à faire. Maintenant, comment tu as su, toi ?
Markus approuva d’un signe de tête :
- Il serait temps de faire le ménage ! Comment j’ai su ?
Il se pencha légèrement, pour planter son regard dans celui de son frère :
- D'abord, contrairement à tes collègues et toi, je veille de près sur mon modeste réseau  et je te rappelle que l'Amber Star est très présente dans ces secteurs. Nous avons quelques contacts dans les gouvernements, l'administration et pas mal d'honorables correspondants.
- tu en as partout !
- Mouais, n'exagérons pas tout de même ! Bref, mes -humm !- correspondants se sont vite rendus compte que quelque chose clochait.
Dans une station, un astroport, les informations et les rumeurs circulent vite : ils n'ont guère eu de mal à découvrir le pot-aux-roses.
- Je devine : un agent qui a déjà trahi pour du fric n'a plus aucune loyauté. Faites-lui une offre conséquente, et il balancera tout !
- Exactement ! T’as compris pourquoi je te tenais à l’œil ?
Sasha préféra laisser couler :
- Tu aurais pu nous prévenir…
- J'ai envoyé quelques signaux de fumée, sans résultat : tes services secrets sont vraiment à chier. Alors j'ai tenté de les court-circuiter et refilant mes infos à l'amiral . Mais il s'est montré très circonspect, au début. Je ne lui en veux pas : j'ai jamais su y faire avec les militaires. Ils se méfient, d'instinct. Ils n'ont pas tort.
- et moi ?
- Toi ? Tu en avais déjà assez sur les bras ! Donc, vu que j'avais beaucoup à perdre, je me suis résigné, à contre-cœur, à régler ça moi même. Tout en finesse : quelques infos bien placées, un coup de pouce aux bonnes personnes…
- … Un ou deux accidents…

Markus répondit un peu trop vite :
- Quels accidents ? Jamais entendu parler ! Bref, d'honnêtes et loyaux officiers et citoyens des mondes et secteurs concernés ont pu faire leur devoir. Rien de plus !
- mouais. Reste le merdier de Borvus et Bellam. Je n'ai pas besoin de te rappeler les enjeux.

Le ton se durcit ; dans les yeux et la voix de Markus, Venom se manifestait:
- Tu viens de le faire. Alors, mettons les choses au point: je les connais aussi bien que toi, et les risques aussi, mais je te rappelle que Borvus, Bellam et les sept secteurs d'Hexastars sont hors de ta juridiction. Par contre, l'Amber Star y a des stations, mes enfants ont la JaMaJa, et j'ai juré aux colons de Nouvelle Nippa qu'aucune menace ne les approcherait à moins de cent parsecs. Moi non plus, je ne veux pas d'une guerre. Laisse-moi m'occuper…
- Soit ! Mais si l'incendie éclate, leur statut changera, de gré ou de force : je prendrai mes responsabilités et malheur à qui tentera de m'arrêter. Suis-je assez clair ?

Cette fois, Venom semblait être partout : il se manifestait aussi dans les yeux et la voix de Sasha.
Chez Markus, il exprima un instant la colère, puis l'attitude changea… La colère -feinte ?- s’effaça et les yeux pétillèrent de ce qui pouvait être du plaisir ou de l'amusement. Puis vint… De la fierté ?
- Je crois bien, oui, dit-il simplement, alors qu’un sourire se dessinait sur son visage.
Un silence, puis :
- J'ai toujours dit que quand on te mettait un peu la pression, tu étais capable de trucs incroyables !
Sasha cacha son soulagement.
- J'ai eu un bon prof, et ça fait vingt ans que je l'observe !
- Que tu m'épies, oui ! T'as toujours été un petit fouineur : t'as l'espionnage dans le sang !
- si je t'épiais, gamin, c'est parce que tu étais mon modèle. Ma référence absolue ; j'ai beaucoup appris de pa' et ma', de grand-père et de V'essshhh aussi, mais c'est toi que je m'efforce toujours d'égaler, grand-frère !

Markus savait cacher ses sentiments, mais pas à Sasha qui devina que son grand-frère était heureux de cette déclaration, qui n’avait rien de prémédité. L’aîné se fit pensif :
- Mouais… ce n'est pas moi qui t'ai appris à gouverner. Vu que tu as commencé tôt, je dois admettre que tu as ça dans le sang : tu es vraiment fait pour ce job !
Sentant l’embarras de son cadet, il réalisa qu’ils avaient eu de nombreux auditeurs : certaines confidences ne devraient se faire que dans l’intimité.

Il reprit donc son costume d’homme d’affaires pour changer de sujet :
- Ah au fait, pour ce qui est de ton affaire en cours… Tu veux que je règle les petits détails embarrassants ? Ou alors, tu t'en charges toi-même ?
Sasha, saisissant la perche tendue, prit le temps de la réflexion. L’occasion de se ressaisir et de ré-endosser son rôle de chef d’état :
- Ouais Je préfère la seconde option, si ça ne te dérange pas !
- Les pauvres : tu es pire que moi ! Capitaine Vega an-Herrion, terminé !



Fin de crise ?

Dans la salle d'opérations, pas un bruit!
- Pfouuuu !
Sasha exprima bruyamment son soulagement puis, pensif, rejoignit le silence général.

Enfin, il se décida :
- Maintenant, au moins, si nous devons intervenir, il ne nous restera qu'un gros morceau : l'empire. Il faut espérer que Jag a vraiment compris le message.
- Je dirais que si le ton était différent, le message était tout aussi clair, commenta l'amiral.
- Oh, Il a compris, aucun doute, et Howler, son Moff favori aussi. Le problème, c'est que quand il voyage, il confie la boutique aux plus loyaux et compétents, mais embarque avec lui les radicaux et les traîtres en puissance, histoire de les garder à l’œil. La question est : est-il parvenu à faire rentrer mes avertissements dans leurs crânes obtus ?
- Il semble assez doué pour ça : il en a tout de même éliminé un certain nombre, ces derniers temps. J'y pense : nous n'avons reçu aucun rapport sur ces accidents mortels. Et certainement pas de la Jedi Jeela.
- nous n'avons pas encore reçu ces rapports, nuance ! Quoique V'tak y ait fait une brève allusion. Mais vous avez entendu comme moi : Markus a nié en avoir connaissance. Je dirais qu'il a paru raisonnablement surpris.
- Ah, c'est pour ça que vous avez autant insisté. Pensez-vous que je devrais aller en témoigner ?
- bof, il y a peu de risque : après le fiasco de l’Accusation lors des poursuites intentées par la Cour de Justice, un proc’ ne s’attaquera à Markus que s’il a des preuves en durabéton et des dizaines de témoins irréprochables. Et puis, si jamais cela s'avérait nécessaire, je saurai convaincre mes collègues qu'une bonne amnistie générale éviterait bien des tracas !

L'amiral se permit un sourire avant de poursuivre :
- Encore une chose qui me chiffonne : ce complot visant à prendre le contrôle de l'État venait à point nommé pour L'A.L.E : une drôle de coïncidence, n'est-ce pas ?
- Quelle coïncidence ? Vous avez entendu Jag, il ne croit pas plus que moi à une coïncidence ! C'est un complot : des sommes énormes ont changé de main ! Tant mieux, d'ailleurs : on pourrait penser le contraire, mais l'argent n'est pas si difficile à pister. Y a une grosse limace sur Firola, par exemple, que j'aimerais bien rencontrer  en privé!
Le président, un mauvais sourire au visage, médita un instant sur cette rencontre, puis reprit :
- Enfin ! Malaki n'y est peut-être pour rien, mais j'en connais deux ou trois dans son entourage qui… Je finirai par savoir qui et quoi. Ensuite…
- Si j'ai bien compris, vous voulez vous charger vous-même des euh… Sanctions ?
- Mon frère Markus l'a dit : dans ce domaine, je suis pire que lui !

Devant l’expression surprise de plusieurs officiers – mais pas de l’Amiral, qui avait probablement lu le dossier des Renseignement- SyDney combla les blancs :
- Avez vous entendu parler du chef de projet Marcona ? Oui ? Vous savez peut-être qu'il a échangé perpète et travaux forcés sur Herrion contre dix ans dans une cellule confortable sur Gothica.
- Je crois me souvenir qu'il a coopéré avec la justice et qu'il a obtenu un accord avantageux, nota le capitaine Astune.
- Pas tant que ça : quand il est sorti de prison, il y a cinq ans, il s'est aperçu que sa fortune s'était évaporée, qu'il était couvert de dettes et que personne ne voulait l'embaucher.

Sasha intervint :
- C'est la faute à ReHab : ils se sont retournés contre lui et l'ont poursuivi au civil !
- La faute à ReHab ? J’étais là, sur Gothica, lors de la signature de l’accord amiable qui mettait fin aux poursuites judiciaires. Je me souviens de la tête de Go Hota et de ses avocats quand le gamin qui leur avait fait tant de misères est venu les trouver en leur rappelant que c'était leur « chef de projet » qui avait tout fait foirer. Tu leur a même rappelé les articles de loi qu'ils pourraient utiliser ! Même ton grand-père n'en revenait pas !
- C'est ainsi, je suppose, que la fortune de Marconna a fondu en frais de justice et en dommages et intérêts. Et qu'il a perdu toute possibilité d'embauche, suggéra Astune.
Sasha le fixa droit dans les yeux pour asséner d’une voix tranchante :
- C'est faux : je lui ai trouvé un super job sur Raxus prime : il trie des déchets sur des montagnes d'ordures. À ce rythme, dans 15 000 ans, il aura remboursé ses dettes. Ça lui apprendra : il n'aurait pas dû couper un doigt à Berylle ! Et il a presque tué Ve'ssshhh !

L’officier, pas intimidé pour deux sous, répliqua :
- Je vois : vous êtes encore plus féroce que votre frère.
- Quand on menace les miens, je suis pire ! Bon, j'ai une autre crise sur les bras ! Je vous confie le bébé, amiral. Et fiez-vous à votre source : il ne vous dira que ce qu'il veut bien, mais il ne vous mentira pas !
Il transmit à son droïde :
- cet Astune est bien trop malin et trop bien renseigné, non ?
- Nous savions déjà que Venom avait infiltré la flotte, suggéra SyDney.
- Lui, ou un autre : à surveiller, donc. De près !

Sasha se doutait bien que son frère ne lui avait pas tout dit. Il était probablement au courant depuis le début de tous les tenants et aboutissant de l'affaire : son « petit » réseau couvrait en fait toute la galaxie. Il aurait probablement pu étouffer dans l’œuf tous ces complots, mais il ne l'avait pas fait.
«  tu me connais, tout en finesse : quelques infos bien placées, un coup de pouce aux bonnes personnes… »
Un ou deux tuyaux aux gars du contre-espionnage ? Aux garougs de l'équipe des Nettoyeurs ?
Et les Symbiotes loyalistes ? Jirel, leur doyen, avait avoué connaître Markus.
Bref, il avait placé ses pions et laissé son petit frère faire le sale boulot et récolter les honneurs…
Il m'a encore manipulé !

Loin de lui en vouloir, Sasha ne pouvait s'empêcher de l'admirer.
La question était : qu'allait-il y gagner, lui ? Pas bien difficile de deviner : les nouveaux dirigeants des secteurs de l'Alliance qui avaient failli tourner casaque sauraient se montrer reconnaissants envers l'Amber Star : contrats de fret, concessions minières…
Quant aux secteurs extérieurs, nul doute que Jagged Fel et Markus se les étaient partagés depuis longtemps : ces deux-là s'entendaient comme larrons en foire !
Il en fit part à son partenaire:
- Je me demande comment ils vont négocier la paix entre Hexastars et l'ALE. Il faudrait être bien naïf pour croire que Jag est neutre dans cette affaire !
- La galaxie est remplie de naïfs, conclut sentencieusement SyDney.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Jeu 21 Nov 2019 - 18:33   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 21

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Chapitre 22 : … Je m’occupe de mes ennemis




Prise d’otages
District 17, Quartier général provisoire de l'unité spéciale des otages
Sasha avait confié tous ses bébés à des gens sûrs : Canopus et W'aaar au palais, Capra et Demknot à l'administration, Gordin aux affaires galactiques.
N'empêche que c'est encore moi qui ai dû changer les couches !

Tous, sauf un.
- désolé du retard : une crise galactique du côté du secteur corpo. Alors, si j'ai bien compris, Go'Hota vous a mené tout droit à leur repaire ? Brave garçon : il a battu Jas et Jaden d'un fil ! Alors, où en sommes nous ?
- La phase IV s'est déroulée comme prévu, monsieur le président. Toutes les cibles ont été traitées, nous avons procédé à 3864 arrestations et 42 suspects ont été placées en chambres d'isolement en attendant que les équipes médicales puissent les traiter, annonça l'inspectrice générale Sirius.
- les 67 unités de gestion ont été déconnectées du réseau et les comploteurs n'ont plus assez d'énergie pour alimenter leur arme secrète, poursuivit l'ingénieur général Bolok.
- En êtes vous certain ?
- Nos estimations se basent sur la liste de matériel que l’inspectrice Sirius a pu obtenir : nous avons une idée précise de ce que ces machines consomment, rappela l’ingénieur.
- Ah oui, évidemment, fit Sasha qui se sentait un peu bête.
- Cependant, un gros problème persiste.
- Les terroristes se sont retranchés dans l'unité de conversion AC 17-2 798, poursuivit un commandant des unités d'intervention de la police planétaire. Et ils menacent de tout faire sauter.
- Monsieur le président, je vous présente le commandant Morja de l'unité spéciale des otages. Car ils ont des otages, signala Berylle.
- Commandant Morja… Des otages, disiez vous ?
- Ils ont annoncé qu'ils détenaient les sénateurs Timias et Kas Dim et le conseiller présidentiel Go'Hota. Plus les employés de l'unité de conversion, monsieur le président, confirma l'officier.
- Plus un Padawan et un nombre indéterminé de jeunes êtres sensibles à la Force, rappela un jeune chevalier Jedi en robes vertes.
- Vous êtes ?
- Elim Larke, chevalier Jedi, monsieur le président.
- ah, oui : sur Verranna, vous accompagniez maîtresse Jeela n'est-ce pas ? Désolé de ne pas vous avoir reconnu de suite, mais je n'étais pas au meilleur de ma forme à cette époque. Mes félicitations pour votre promotion. Tiens, je viens justement de lui parler : elle garde un œil pour moi sur cette crise galactique. Vous parliez d'explosion ?
- L'explosion de cette unité causerait de très graves dommages à toute la section 17-2 où vivent environ 424 millions de citoyens. Reprit Bolok.
- En clair ?
- Des milliers de morts, plusieurs millions privés d’énergie et de ressources, des milliards de crédits pour tout remettre en ordre. Nous sommes en train de détourner tout le réseau, ce qui réduira considérablement les dégâts, mais il y a un vieux puits d'énergie géothermique en dessous, ce sera suffisant pour faire beaucoup de victimes. Dont les terroristes, les otages… et nous !
-Les négociations ?
Morja reprit:
- Au point mort : ils n'arrêtent pas de répéter que la mort est leur seule option. Nos négociateurs ont du mal à garder le contact. Ils ont aussi du mal à les croire : ils pensent que leur interlocuteur joue avec eux
- Ils ne se sont toujours pas fait sauter. Ils gagnent du temps. Ils préparent quelque chose ?
- Nous sommes parvenus à cette conclusion. Il ne nous reste qu'une option, l'intervention !

Berylle approuva. Elle n'était pas du genre à mettre en danger la vie d'otages. Si elle en était là… Sauf que !
Le commandant Morja exposa le problème :
- Monsieur le président, un éventuel assaut se heurte à trois obstacles : le premier, c'est que nous n'avons toujours aucune idée de ce qui se passe à l'intérieur. Nous n'avons pas réussi à introduire un œil espion. Et le Jedi Larke ne parvient pas à entrer en contact avec son camarade à l'intérieur.
- Je n'arrive tout simplement pas à percevoir quoique ce soit à l'intérieur, renchérit celui-ci. Quelque chose bloque la Force.
- Deuxième obstacle : ce convertisseur est bâti comme une forteresse. Les murs et le toit sont conçus pour résister à un tir de turbo-laser, les portes de l'entrée principale possèdent un blindage de classe 4, les deux autres accès sont aussi bien protégés.Nous avons de quoi découper n'importe quel blindage, mais les hostiles nous verront venir de loin et auront tout le temps de mettre leurs menaces à exécution.



Deus ex-machina
- Et en passant par les vieux conduits d'énergie désaffectés qui rentrent dans le Bunker ?
- Jas ? Où étais tu, demanda le chevalier Jedi Elim Larke.
Berylle s’interrogea :.
- Comment as tu fait pour rentrer ?
Elle n’espérait pas de réponse claire, mais il y avait des agents et des troupes à toutes les issues.
Comme elle s’y attendait, Jas esquiva en posant une autre question :
- Vous savez que ces conduits étaient assez larges pour faire passer cinq commandos de front ? Ils sont si vieux que je parie qu'ils ne sont pas sur les plans, sinon vous y auriez pensé, n'est-ce pas Moja ? Et personne ne surveille l'accès. Il y a bien un champ protecteur, mais je peux facilement le couper.

Le commandant ne connaissait pas ce Jas qui le traitait comme une vieille connaissance, tout en écorchant son nom. Il ne l'avait pas vu rentrer et ses commandos ne l'avaient pas averti de son arrivée, ce qui ne manquait pas de l’intriguer. Sasha ne lui laissa pas le temps de réagir.
- Commandant, voici mon neveu Jas H Vega-Herrion. Il fait un stage chez les Jedi et travaille avec le Padawan infiltré Jaden Lok-Rissant. Jas, j'en déduis que tu es entré dans ce bâtiment.
- évidemment : mon boulot c'est de couvrir Jaden, non ?

Jas se glissa devant le commandant interloqué et s'intéressa au plan holo.
- Effectivement, votre plan est incomplet. Les conduits, ou ce qu'il en reste, sont là, là et là ! Ils arrivent dans cette pièce qui devait être le collecteur du puits. De là, quatre accès mènent au niveau supérieur. Deux sont verrouillés – trop rouillés-, mais j'ai débloqué les autres. Si tu veux quatre accès, Moja, vous devrez avoir le matos pour faire sauter ces vieux sas pourris !
L’officier, pragmatique, laissa passer : ce gamin pouvait l’aider à débloquer la situation. Il l’encouragea d’un geste de la main. Jas, conscient qu’il avait capté l’attention de tous, ne se fit pas prier :
- La machine est ici, au niveau 3, les deux sénateurs sont retenus dans cette petite pièce avec Go'hota. Les sub-adultes sont retenus dans cet autre local, c'est une sorte de dortoir, et Jaden est avec eux. Il fait profil bas. Pas le choix, il n'a plus accès à la Force et ils le surveillent étroitement. Ils le soupçonnent d'être un Jedi. On ne sent plus la Force, là-dedans ! J'ai trouvé ça très désagréable, mais pour un Jedi comme toi, Elim, ce doit être carrément flippant !

Elim Larke ne se prenait pas pour de la bouse de Bantha et il n'avait rencontré- brièvement- Jas que deux fois. Mais titres, grades et autres marques de respect ne faisaient manifestement pas partie du vocabulaire du garçon.
Le chevalier, en bon Jedi, fit donc un immense effort sur lui-même pour se mettre au niveau.Après tout, il était logé à la même enseigne que le commandant.
- Avez-vous… As-tu une idée de ce qui masque la Force ?
- une petite, mais pas eu le temps de vérifier : y a urgence.
Berylle, t'as raison : ils gagnent du temps. Ils sont en train de démonter leur machine et la mettent en caisses ! Elim : j'ai entendu deux gars qui disaient qu'il était temps d'aller nourrir les bêtes. Ils allaient vers un local très surveillé, j'ai pas pu vérifier; mais s'il y a un problème avec la Force, c'est de là qu'il vient, je l'ai bien ressenti !
- peut-être un terme péjoratif pour les otages, suggéra Morja qui en avait entendu de pires.
- Les otages, ils étaient déjà en train de s'empiffrer. Avec les plats cuisinés que vous leur avez fait livrer. Vous les auriez pas drogués, des fois ? Alors c'est raté ! Les terroristes se contentent de barres nutritives, ils sont pas cons ! Ce qui me rappelle que…
Sydney avait anticipé :
- attrape !
Jas cueillit au vol les deux barres de concentré nutritif, en ouvrit une et croqua.
- Mouais : ça vaut pas le Kaï séché.

Il n'en engloutit pas moins la première barre. Au moins, il était assez bien élevé pour se taire en mangeant. Cela offrit aux autres l'occasion d'en placer une :
- des bêtes : Ysalamiri! Ennuyeux, très ennuyeux ! Ils tenaient vraiment à ce que les Jedi ne soupçonnent rien, fit remarquer le chevalier. Nous somme pourtant très peu nombreux sur Coruscant !
- c'est peut-être pour contrôler leurs prisonniers sensibles à la Force, suggéra Berylle.
- C'est surtout une bonne assurance contre leurs peu fiables alliés Sith ! On vient d'en coincer trois, dont mon propre chef de la sécurité, résuma Sasha.

Jas n'eut pas l'air surpris : W'aarr avait du le tenir au courant. Il avala sa dernière bouchée, but une gorgée d'eau puis reprit, en ouvrant la seconde barre :
- vu la taille des caisses, soit ils sortent par la grande porte…
il croqua dans la barre, mâchouilla puis avala avant de reprendre :
- … mais je n'ai pas l'impression qu'ils soient stupides… Soit il ne leur reste que le puits. Désolé, je ne suis pas descendu voir.

Moja – pardon, Morja- savait utiliser toutes les ressources disponibles, fut-ce un gamin sans gêne surgi de nulle part :
- Ces terroristes, combien étaient-ils ?
- J'en ai compté vingt-deux, mais je n'ai pas tout visité. Il y en a bien deux, trois, ou plus que j'ai dû rater. Je n'ai pas pu tout explorer, mais j'ai entendu parler et rire dans les couloirs, en descendant voir ces accès : au moins trois, comme je vous ai dit ! Dans ce couloir, ici, ou celui-là. Plus ceux qui pourraient se cacher dans le fameux local.
- De quelle espèce ?
- Ben… à part un rodien et un petit humanoïde aux grands yeux – j'crois que c'est lui, le chef-, tous sont humains. SyDney ? T'en as encore ? C'est pas terrible, mais j'ai la dalle.
Le commandant fit un signe à un de ses agents.
- Encore quelques questions, mon garçon, et je t’offre un menu galaxy-size de chez Biscuit-Baron.
L'agent hocha la tête et s'éloigna en dégainant son comlink.
L'estomac de Jas gargouilla à cette idée et il parut soudain très attentif.

Morja se fit plus précis et Jas répondit en lorgnant vers l’entrée.
- Eh, garçon, sois patient : le livreur utilise une mobiquet, pas un téléporteur. J'ai presque fini :
as-tu vu les trois techs de l'Unité ? Parmi les otages, peut-être ? Ils ont des combinaisons bleues.
- Pas parmi les otages. Ni les terroristes.
- OK… Caméras de surveillance ?
- Partout, sauf en bas : tous les couloirs des niveaux inférieurs sont désaffectés. Mais je n'ai vu personne surveiller des écrans, sauf ceux des caméras externes.
- Les écrans sont dans le local technique, intervint l’ingénieur Bolok. Dans un des couloirs que ce jeune humain a désignés : celui-ci !
- Bien, nous considérerons donc les techs comme complices jusqu’à nouvel ordre. Une équipe s'en chargera. Si nous parlions de l'armement.

Sourire malin de Jas : il y avait pensé, évidemment ! Un sourire qui ressemblait trop à celui, si irritant, de son père. S’ils furent plusieurs à envisager l’administration d’un bon coup de pied au c… Au derrière, les adultes surent se maîtriser : ils avaient encore besoin de lui.
- Le rodien a une vibro-hache. Une grosse, et c'est pas pour couper du bois ! Les autres ? Les gardiens des enfants ont des bâtons électriques et n'hésitent pas à d'en servir. J'ai vu des armes à projectiles : des MP7-X modifiés, j'dirais, -pas le modèle standard en tout cas-, et un joli paquet de vibro-lames. Un sacré arsenal : une arme excellente en milieu fermé, le MP7-X !
- pas de blasters, donc ! Je m'en doutais ! Voila qui confirme votre hypothèse, Ingénieur général Bolok. Vérifions : de quelle couleur sont les coupleurs d'énergie ?
- ça dépend : devant, ce sont des oranges, mais ceux du fond sont rouges, du vieux matos ! Eh, mais ça veut dire…
Morja confirma :
- Que nous ferions mieux de laisser les blasters à la maison! C'était le troisième problème, monsieur le Président. Mais j'ai de quoi le surmonter.
Jas, excité par cette révélation, mima les conséquences, gestes et bruitages à l'appui :
- Pas de blaster, c'est sûr ! Sinon, un tir mal placé et Poooouuuchhhhh ! Plus de bunker !
- Sans toutes les catastrophes que la planète à subies ces dernières décennies, ce poste aurait été remplacé, commenta l'ingénieur général. Mais comme il a survécu à tout, contrairement à bien d'autres, il nous est toujours utile.
Le puits lui-même est en sommeil depuis des siècles, mais le bâtiment nous sert de relais pour alimenter toute la section 172-B, Nous n'avons jamais eu le temps ou la possibilité de remplacer les rouges 

L’estomac de Jas protesta bruyamment.
- une dernière : comment as-tu réussi à rentrer et sortir du bâtiment ? Et surtout à passer inaperçu dedans ? Tu as suggéré que tu étais sensible à la Force, mais elle ne pouvait t'aider. Alors ?
Jas tenta d'esquiver :
- Je peux me glisser dans des endroits trop petits pour toi, Moja.
- Mais pas trop petits pour un œil-espion.

Jas serra les lèvres, embarrassé. Il n'aimait pas parler de ses talents. Il était censé les avoir rendus à la Forêt.
Sasha vint à son secours :
- Jas ne veut pas parler de ça, il l'a promis à son père. Secret industriel, vous comprenez ?
- Son père ?
- Le Capitaine de l'Amber Star, Markus Vega an-Herrion. Mais si vous insistez, il peut vous donner les détails ultra-secrets d'une certaine combinaison que ses labos…

Venom avait une réputation. Notamment celle de faire taire -de manière définitive- les indiscrets.
- Ah… Non, non, non, inutile ! Dis-moi, pourrais-tu reporter tes indications sur le plan et faire un schéma de ces fameux conduits et de ces accès secrets ?
- Bien sur !

Jas s'attela à la tache en compagnie de son gargantuesque repas. Le commandant avait eu la bonne idée de commander un léger en-cas pour tous les autres  -il n'est pas recommandé de lancer un assaut en pleine digestion-, et il commença à bâtir un plan d'attaque.
Il n'était pas trop chaud pour intégrer le Président et Jolinar à la première vague, mais le Prez ne lui laissa pas le choix :
- Le blindage de SyDney peut résister à tous les MP7X de la galaxie, trafiqués ou non. Et pour l'armement, on a ce qu'il faut, hein SyDney ?
Le Droïde s'ouvrit, dévoila une partie de son arsenal et sortit une arme d'apparence primitive.
- Fusil double effet construit sur Nippa ! Tire au choix une salve de 50 micro-billes de bronzium, où un projectile à tête plate qui ne perforera pas votre armure, commandant, mais vous enverra voler à 5 mètres !Faible pénétration, mais fort pouvoir d'arrêt ! Contrairement à ce que certains prétendent, nous ne sortons pas le blaster lourd au moindre prétexte !
- personnellement, j'ai toujours eu un faible pour le Bronash, affirma Sasha qui releva ses manches pour exhiber ses lance-aiguilles.
- intéressant, mais évitons les solutions radicales. Moi aussi, j'ai des MP7X modifiés : ils tirent des containers de gelée Bork, entre autres. Si vous êtes sages, je vous en prêterai un !
Sasha encaissa :
- C'est moi le Prez, et voilà comment on me traite, souffla-t-il à sa compagne.
- C’est bon pour toi : tu as un peu la grosse tête, en ce moment, riposta-t-elle !
- Jas, aussi, si on va par là…-
- Son tour viendra. Attends, il reste le cas de Jolinar.


Berylle avait présenté le vieil homme comme l'un de ses observateurs rémunérés (Un indic officiel) et un ancien des forces de maintien de l'ordre. Une grossière simplification : c'était, selon elle, du maintien de l'Ordre Nouveau. Elle avait un argument imparable :
- Jolinar saura reconnaître tous les suspects à appréhender en priorité, il travaille la dessus depuis 'des mois !
- Je suis peut-être vieux, mais je sais encore me servir d'un MP7X ou d'une pique de force, si besoin est, intervint fermement le vieil homme.
Il avait parlé avec une autorité qui impressionna les auditeurs.

Le commandant l’ayant pris au mot, Jolinar fit une petite démonstration. Les forces de police conservaient des piques pour le maintien de l’ordre.
Sasha, confiant en son intuition, l’imagina sans peine en armure rouge, avec cape assortie et pique de force.
Morja fut également impressionné :
- D'accord : vous maîtrisez votre sujet et saurez vous défendre… Si besoin est ! Mais vous et monsieur le Président restez en arrière lors de l'assaut initial.
- Cela me convient parfaitement ! J'ai passé l'age et je ne ferais que perturber les automatismes de vos équipes.
Ils échangèrent un regard de connivence et se tournèrent vers le Président. À contrecœur, Sasha accepta.



Deus ex(pulsé)
- Si vous voulez que je vous ouvre la porte, je ferais p't'être mieux d'y aller, suggéra Jas qui avait englouti son « petit » casse-croûte. J'ai rechargé les accus, j'suis à bloc, là !
Il ne s'attendait pas à une rebuffade :
- je ne saurais trop vous remercier pour vous si précieuses informations, jeune homme, Mais votre présence n'est pas nécessaire : l'ingénieur général Bolok peut désactiver à distance les champs protecteurs.
- Mais, je…
- Par ailleurs, même si vous êtes doué pour les missions clandestines, vous n’êtes pas équipé pour un assaut frontal. Votre… combinaison… n'est pas une protection suffisante Désolé, mon garçon, mais je ne peux détacher des agents pour assurer votre protection.

Morja craignait surtout que le garçon prenne un mauvais coup ; il se voyait mal expliquer au père pourquoi il avait laissé le fils se faire tuer. À condition de survivre assez longtemps pour pouvoir se justifier.
- Mais j'ai pas besoin de protection ! Je peux…
- Je vais être plus clair : c'est un non ferme et définitif !
- Mais…

Jas quêta l'appui de son parrain qui lui répondit d'une grimace et d'un geste d'impuissance et transmit via la Conscience :
- Si tu insistes, tu vas le braquer encore plus ! Il est fichu de te faire enfermer pour ta propre sécurité. Je sais très bien que tu n'en feras qu'à ta tête, mais…]
Jas n'avait pas envie d'écouter. Il quitta la salle en vitupérant et tapant du pied.
- Il veut se débrouiller tout seul, le Moja ? Ferait mieux de plus avoir de questions à poser, le Moja ! Protection insuffisante, ah ouais…Je lui en donnerai, moi de la protection…
- Je préfère lui infliger une blessure d'amour-propre que de le voir blessé par une vibro-lame, se justifia le commandant, qui envoya un agent garder un œil sur le garçon.
Sasha pensa un instant à le prévenir, mais se ravisa. Il se concentra sur le plan d'attaque. Rien à dire, Moja -ah zut, Morja- était au sommet de son art. Alerté par un détail, il se pencha vers Berylle :
- Dis, tu as vu 045, toi ?
- pas depuis un moment.

Il ne fallut guère de temps au commandant pour tout organiser:
- Bien, les équipes G et C sont en place pour la diversion. B, E et K ont sécurisé les tunnels  Lieutenant Brun , le vous confie nos deux invités. Messieurs, vous entrerez avec l'équipe E derrière les équipes D et A . Inspectrice, vos enquêteurs et vous pourrez entrer avec la seconde vague. Des questions ? Bien ; je vous souhaite…
- TADAAAAM !
Tous se tournèrent vers la source du vacarme. Sasha réagit le premier :
- Très chouette, ton armure, Jas. Mais n'est-elle pas un peu… Voyante ?



... Une armure? Quelle armure? Il n'a tout de même pas subtilisé celle de son papa?
Pour le savoir, il faudra attendre le prochain chapitre.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 01 Déc 2019 - 22:03   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 22

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Des gros soucis de connexion, ces derniers jours...


Chapitre 23 : Le raid



Le (demi-)Mandalorien
Jas n'avait pas d'armure mandalorienne, Sasha en aurait juré.
Celle-ci ressemblait à une version réduite de celle que le Mandalore avait offerte à Venom. Si rutilante de chrome qu'on se voyait dedans. Sasha approcha avec l'intention de vérifier son hypothèse.
[ Très réussie, ton illusion ! Mais tu aurais dû choisir des couleurs moins voyantes]
- Aouch ! Mais c’est dur, ton truc !!! Oauhhhh !
Il n' aurait pas dû frapper l'épaule de Jas avec tant d’enthousiasme ;
- Ben, oui, c'est du beskar : y a pas plus solide ! Qu' est-ce que tu croyais ? Que c'était une illusion, un des gadgets de ma combi ? Côté illusions, t'as encore rien vu ! Tu trouves ça trop voyant ? Et maintenant ?
L'armure prit la couleur de l'uniforme des flics.
- ça, j'ai rajouté, ce n'était pas d'origine ! Alors, Moja ? Satisfait ?
- Toujours pas ! Sergent Kullen, voulez vous raccompagner…
- Pourtant j'ai d'autres super options, regardez : caméléon !
L'armure de Jas, qui s'était laissé acculer contre le mur, prit la teinte exacte de celui-ci.
- Non, toujours pas convaincu, je vois… Et là ?

Il n'y avait plus personne contre le mur. Le sergent et ses hommes tâtonnèrent en vain.
Un rire aigrelet, une voix venue de nulle part :
- hé, Moja ! Le dernier arrivé paie le dessert !
Sasha soupira, résigné :
- c'était inévitable, je suppose : par certains côtés, il est pire que son père.
- Jedi Larke, pouvez vous localiser ce… Ce sale garnement ?
- Désolé, commandant Morja ! Il a disparu de ma vision. Mais comment ?
- Demandez donc à votre patron, Larke, c'est lui qui a appris ça à Jas. À défaut de savoir où il est, nous savons où il va, fit Sasha, pratique. Bon, je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai pas envie de lui payer un dessert, à ce… garnement. Termina-t-il d'un ton sombre.

En vérité, il avait plutôt envie de se marrer.
Je suis vraiment en train de tourner politicard, moi ! Borog Degog, tu n'as plus rien à m'apprendre !!
Berylle trouva un moyen de se glisser à ses côtés et murmura :
- Où a-t-il eu cette armure ?
Sasha répondit à son oreille, sur le même ton :
- Sais pas ! S'il faut, il vient juste de la fabriquer.
- comment ça, fabriquer ? Il n'a tout de même pas démonté…
- O45 ? Déjà, ce droïde ne contient pas de Beskar et jamais il ne lui ferait ça ! Non, je crois que pour Jas, lumière, énergie, matière, c'est du pareil au même.
Sasha pouvait affirmer ce genre de chose d'un air si détaché… Il s'expliqua, d'un air blasé :
- Quand tu as affaire à un des Indestructibles, si tu veux rester saine d'esprit, le mieux est de te convaincre que tout est possible, même l'impossible !

Berylle se contenta d'une moue sceptique.
Elle avait déjà travaillé avec des Jedi, elle avait vu de ses yeux les incroyables pouvoirs que la Force leur conférait. Elle doutait que les enfants de Markus et Thalia soient aussi puissants qu'un maître Jedi en pleine possession de ses moyens.
Elle devait cependant reconnaître que Jas et ses sœurs étaient vraiment bizarres !




Call of Duty ?
SyDney s'était connecté aux mini-holocams des groupes d'intervention qui progressaient dans les sous-sols de l'unité de conversion ; Le duo pouvait suivre les opérations en direct :
- Aurek au rapport , l'accès un est libre et… dégagé ! J'envoie un œil espion !
- Besh au rapport , l'accès deux est libre et… dégagé ! Espion déployé !
- Krill au rapport, accès N°3 toujours verrouillé. Équipe d'ouverture en place.

Sasha vit deux spécialistes placer des sondes sur le sas, puis commencer à percer, avec …
- Un foret mécanique ? Dis, SyDney j'ai bien vu ?
- Confirmé. La signature d’un cutter plasma se repère de loin, tu sais ?
Sasha ne put répliquer :
- Dorn au rapport , l'accès N°4 est verrouillé et… Terriblement rouillé. Ce sera difficile de débloquer le mécanisme. Non, impossible d'agir en douceur, c'est confirmé ;
-ici Horus, intervint le commandant Moja. Krill, vous pouvez ouvrir ?
- Krill, mécanisme débloqué, je confirme, nous pouvons ouvrir.
- de Horus à tous : variante Houjix. Dorn, préparez-nous une entrée bien bruyante !

L'équipe D venait de se voir attribuer un rôle de diversion.
- ça y est, ils sont dedans, annonça le lieutenant. 
Les troupes progressaient lentement, inspectant chaque pièce et recherchant d'éventuels pièges ou alarmes, toujours précédées de leurs micro-caméras. Ils recherchaient aussi un certain boîtier, qui… L'équipe Besh le trouva et l'un des techs se brancha dessus.
- Jas nous aurait prévenu, s'il avait vu des pièges, non ?
Sasha trouvait ça trop long.
- cela fait partie de la procédure, c'est dans leur manuel, les défendit le droïde, qui venait de consulter celui-ci ; Et puis, ils se sont déjà fait surprendre, tu sais ? Moja a survécu de justesse à un véhicule piégé quand il était jeune. L'otage y est resté !
Les Syds semblaient pouvoir se mettre en réseau avec n'importe quelle base de donnée, n'importe où dans la galaxie.
- toi, tu t'es encore connecté à une base de donnée théoriquement inaccessible.
- Perdu : Essaie encore une fois ! La base est accessible depuis le QG et tu m'as refilé une priorité AAA++, j'te rappelle !
- Je l'aurai un jour, je l'aurai !
- Autre chose ?… Je peux ? 

Cela faisait longtemps que Sasha testait les limites de son droïde, il ne les avait toujours pas trouvées. Parfois, il se disait que SyDney n'était pas son droïde mais que lui était l'humain de SyDney.
C'est pas faux ! Peu importe, après tout : SyDney… c'est SyDney !
La prudence finit par payer : l'équipe Krill trouva les techs de l'unité de conversion : ils jouaient au Sabacc, leurs MP7X à portée de main ! Des otages, eux ? Non, mais bientôt des prisonniers entravés, bâillonnés et emportés vers l'arrière. S'ils avaient surveillé leurs écrans, ils auraient bien vu qu'ils montraient une image fixe. Maintenant, c'étaient les flics qui pouvaient tout voir !

- Des amateurs, jugea Sasha
- Des idéalistes, des fanatiques, compléta le lieutenant Brun. Mais ils sont imprévisibles, c'est en cela qu'ils sont dangereux. Nous avons le feu vert ! Avançons !
- Besh en position !
- Aurek en position !
- Krill, en position !
- Diversions, Grek et Cresh !
Ces deux groupes commencèrent une approche pas très discrète des portes principales du bâtiment, évidemment surveillées par les assiégés:
- ils attaquent, cria quelqu'un !
Quelques-uns se précipitèrent pour voir, ils n'avaient pas pris leurs armes : des amateurs. Mais d'autres étaient sur le qui vive, prêts à tirer : ceux-là savaient se battre.
Ils eurent droit à une nouvelle distraction : un vacarme, une explosion, montant des profondeurs.
- ils attaquent par les puits !
Le rodien garda son sang-froid :
- Vous deux, ramenez les otages, vous, les enfants : ils n'oseront pas tirer ! ET RÉCUPÉREZ VOS ARMES, BANDE D'IDIOTS !!!

- Et maintenant, ça va chauuuffeeeer (1), vociféra Sasha qui, toujours loin de l'assaut, devait se contenter de visionner les holocams des équipes de tête.
- vous avez oublié votre chapeau de paille, fit remarquer le lieutenant Brun , pince sans rire!
Enfin un officier qui a de la culture, se réjouit le président « pirate ».



Aurebesh attaque !
Sasha avait tort : ça n'allait pas chauffer, ça chauffait déjà : Krill et Aurek étaient déjà en action.
Ils devaient sécuriser les otages. Les terroristes étant distraits par les diversions, ils n'eurent pas trop de travail :
- Aurek, Otages sécurisés ! Deux Hostiles neutralisés.
Il y eut des tirs. Les deux humains que le rodien avait envoyés pour ramener les politiciens n'eurent pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait
- Correction : quatre hostiles, je répète quatre, neutralisés !

Krill se retrouva au chômage technique : gardiens à terre, des nez et mâchoires cassées, des… Dents répandues sur le sol. Quelqu'un les avait précédés. Ils comprirent en arrivant au dortoir des jeunes sensitifs : s'interposant entre les enfants et une potentielle menace, un jeune Jedi en posture de combat avec un bâton électrique dans chaque main, un droïde SD-X et une silhouette en armure, poings levés, montaient une garde vigilante.
Rencontrer brutalement un poing ou un casque en beskar n'est pas bon pour la santé. Pas trop grave pour des gens dont le symbiote aurait commencé les réparations, mais les gardiens n'en avaient pas : tant pis pour eux ! Jas détestait les grands qui font du mal aux petits !
- Krill au rapport : les enfants sont sains et saufs ! Quatre Hostiles neutralisés. Pas par nous ! Et… patron, vous allez devoir payer le dessert !
- Ah, quel dommage, fit Sasha, hypocrite.
Son groupe remontait toujours vers les niveaux habités.

La troisième équipe avait le travail le plus dur :
- Besh, nous sommes au contact ! Les caisses sont sous contrôle, trois Hostiles neutralisés. Tous les hostiles restants sont dans le hall d'entrée. Ils n'ont plus accès aux coupleurs ! je répète, coupleurs hors de leur portée.

Les tireurs expérimentés de l'unité d'intervention ne prenaient pas de risques et cinq hostiles supplémentaires tombèrent avant que les autres ne se mettent à l'abri. Malheureusement :
- Besh, correction : ce ne sont pas les bonnes caisses, je répète pas les bonnes caisses !
Le chef de l'escouade harangua les terroristes restants, tant qu'ils étaient sous le choc du brutal assaut :
- Police planétaire ! Vous êtes cernés ! Vous n'avez plus aucune chance de vos échapper ! Rendez-vous immédiatement !

Comme pour marquer le coup, les coupleurs d'énergie s'éteignirent et, au bout du hall, les lourdes portes d'entrée commencèrent à s'ébranler. Bientôt, les équipes Grek et Cresh pénétrèrent dans le bâtiment, avançant à l'abri de deux boucliers montés sur des droïdes à chenilles. Les deux équipes contournèrent par la droite le puits géothermique béant. Ce faisant, ils laissèrent une échappatoire aux terroristes, qui auraient pu se glisser vers la sortie par la gauche : une maladresse apparente, mais soigneusement préméditée,
Les assiégés étaient peut-être des amateurs, mais ils ne tombèrent pas dans le piège et se retranchèrent derrière de grandes caisses.
Dans la fièvre du combat, nul ne fit attention aux ombres volantes qui entrèrent à la suite des policiers. Il y avait pourtant de nombreux nids accrochés aux hautes parois du bunker. Des parois en durabéton ancienne formule.




Prémonitions
Au palais, W'aar et tous les protagonistes du contre coup d'État s’entretenaient avec le sénateur Mon Caran, venu s'informer de la situation. Demknot venait de faire un bilan des arrestations et le Garoug (il ne s'était pas présenté ainsi) Tycho Gand avait résumé l'avancement de la chasse aux Sith. W'aarr était en train de résumer son combat contre l’un d'eux quand il s'interrompit, tête penchée, semblant écouter quelque chose.
- Pardonnez-moi, il faut que je rejoigne Sash... Le président immédiatement.

Les Bergers ne ressentaient pas les émotions comme les humains, mais il savait comment mettre un ton d'urgence et une pointe d'inquiétude dans sa voix.
- Un problème, s'enquit le sénateur.
- Un danger potentiel… J'ai senti une menace directe. Je me trompe peut-être, mais autant aller vérifier.
Il parla dans son comlink :
- Lieutenant Tiger, j'aurais besoin d'un peloton pour une opération extérieure… Qui d'autre ? Vous savez bien qu'il est très doué pour se fourrer dans les ennuis !
- Sasha cherche toujours les ennuis. Il les trouve souvent ! Affirma X'ree, pas peu fier d'assister à une réunion avec les chefs.
- c'est bien vrai : il semble prendre un malin plaisir à dénicher des complots partout où il va, approuva le sénateur.

W'arrr réfléchit à haute voix :
- Il nous faut un moyen de transport ! Ser Ho'Tey, vous serait-il possible de nous trouver des véhicules banalisés pour 35 personnes armées en guerre? Quelque chose d'assez discret…
- Bien entendu, rétorqua le bothan, un cousin du co-président, qui décrocha son comlink.
- Je ne connais pas les lois locales. Ce déploiement en dehors du palais est-il légitime ? Sinon, j'irai seul !

Mon Caran prit la peine d'y réfléchir :
- Le président ayant décrété l'état d'urgence et vous ayant mandaté pour assurer sa sécurité, je n'y vois aucune objection…Oui, conseiller Capra ?
- Il serait avisé de fournir une ID prioritaire à l'équipe : le coin doit grouiller de flics.  Oups, pardon, voilà que je parle comme Sash… pardon, le président. Enfin, ce n'est qu'une suggestion...
- Mais un bon conseil : établissez les ordres et signez, Demknot et vous, je contresignerai au nom du sénat.
- dois-je moi aussi préparer une équipe ? J'ai rencontré Sash... le président et il m'a l'air d'être un grand garçon, par ailleurs très bien protégé. Vous ne seriez pas aussi inquiet pour quelques truands, demanda Tycho Gand.
- je ne sais… ma seule certitude c'est que je DOIS y être. Mais vous avez raison : il vaut mieux être prêts !
- Nous allons manquer d'Ysalamirs, mais nous avons d'autres ressources utiles ! Deux de mes gars vous accompagneront !
Le sourire du « flic » découvrit un râtelier impressionnant qui, le sénateur l'aurait juré, n'était pas visible un instant plus tôt. Des dents, ça ? Plutôt des crocs.
Les vargs ne s'y trompèrent pas : Speedy, Fatty, Greedy et Jaws lui adressèrent leur propre version du sourire carnassier.
- Une belle chasse en perspective !



Note:
1 Le cri de guerre du célèbre pirate au chapeau de paille. Sasha connaît par cœur tous les épisodes.


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Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 08 Déc 2019 - 20:30   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 23

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CHAPITRE 24 : Le retour des mouettes à béton





Leurs Retrouvailles 
Sitôt arrivé Jolinar, indifférent à l'agitation, se dirigea vers le dortoir. Équipé et casqué, le MP7-X sur la poitrine, seule sa longue pique de force le distinguait des autres flics. Ils ne l'utilisaient habituellement – et avec de nombreuses restrictions- que lors des émeutes ou des mouvements de foule. Le SD-X qui le suivait, 046, venait renforcer son collègue.
Jaden, Jas et le droïde avaient relâché leur garde et un seul flic gardait la porte.
- On va bientôt les évacuer par une porte latérale, nous attendons le feu vert des démineurs, expliqua-t-il à celui qu'il prenait pour un des agents de l'inspectrice.
- Très bien, je voulais juste m'assurer que…
- Papy !! C'est Papy !!
Le vieil homme qui venait de relever son casque eut juste le temps de s'accroupir et d'écarter les bras pour recevoir le petit missile qui lui fonçait dessus !
- Oui, je suis la, mon petit ! Mon Jolee, que je suis heureux de te voir !
- tu es venu ! Tu es venu me sauver, je leur avait bien dit !

Il se tourna fièrement vers les autres gamins, l'air de dire : vous voyez bien !
- Oui, mon Jolee, je suis venu ! Tout ça c'est grâce à Jaden, tu sais ? Il a été très courageux : il s'est laissé kidnapper pour nous guider jusqu’ici !
Ils se parlèrent un moment à voix basse, sous l’œil ahuri du flic de garde. Puis il y eut un crépitement dans son écouteur.
- Jolinar ? C'est Sasha. Jolee va bien ?
- Très bien, merci !
- Pourriez vous le laisser à la garde des garçons et venir nous rejoindre ? Nous avons besoin de vos compétences, ici ! Je voudrais éviter le bain de sang.
- j'arrive, monsieur le président !
Jolee avait entendu, il ne doutait de rien :
- tu vas aller punir les méchants qui nous ont enlevés ?
Il se tourna vers les autres.
- mon papy, il est peut-être vieux, mais c'est un grand guerrier !
Il se détacha lui-même des bras de son grand-père, non sans regret et lui ordonna :
- allez, papy, vas leur montrer que c'est toi le plus fort !
Son arrière grand-père joua le jeu :
- j'y vais ! Ils vont voir qui c'est Jolinar, moi, je te le dis ! Jaden, je te le confie !
Il expliqua à son arrière petit-fils :
- Lui et son copain Jas sont aussi de grands guerriers, tu sais ? Et très malins, aussi : Jaden s'est laissé attraper exprès par les méchants pour qu'ils nous mènent à cet endroit !
- Bien sur, grand-père ! Je le protégerai, promit Jaden
Une affirmation que le garçonnet prit à la lettre, car il se glissa sous le bras du jeune Jedi.
Puis le vieil homme s'adressa au flic ébahi :
- pourquoi croyez-vous que j'ai accepté de reprendre du service, à mon age ? J'avais la meilleure des raisons !

Il ne mit pas longtemps à rejoindre Sasha/SyDney, accompagné de Sly (SyD 125) et de deux SD-X.
Sasha aurait préféré qu'ils aident au nettoyage au palais, mais ils étaient ses gardes du corps. Morja avait approuvé, ajoutant :
- vous n'en auriez pas d'autres, des fois ?
Voir le président risquer sa vie n'était bon ni pour son moral ni pour son estomac. Sasha s'était bien gardé de répondre : qu’aurait dit le flic s’il avait su qu’il en restait dix au palais ?
- Alors ?
- il y en a une dizaine qui se sont retranchés au fond, derrière ces containers. J'ignore qui porte, enfin, vous voyez ce que je veux dire et qui...
Sasha/SyDney était un peu à l'écart et parlait tout bas, mais on ne sait jamais.
- Vous avez leur trombine ? Bien ! Pas le rodien, c'est certain ! Lui, c'est Arell, l'autre c'est Hodell, celui-là… Je ne suis pas sur de l'identité, mais oui ! Et, bien sur, Irghall ! Vous connaissez son hôte.
- Avram ! Mais je me demande s'il n'était pas volontaire.
- Avec Irghall, c'est possible.
- Et les autres ?
- non aucun, j'en suis certain !
- ça correspond à leur attitude : des professionnels, fit remarquer Berylle, arrivée entre-temps avec ses enquêteurs et SD-X 154 qui ne la lâchait pas. Le rodien est recherché pour divers méfaits, dont trois meurtres. Nous faisons une recherche sur les autres. Pourriez vous parler aux vôtres ?
- Je suis là pour ça, répondit le vieil homme d'une voix changée :
- Arrhell, Irg'hall, Teskaa Maa Jol'nar ! T'ejen ka ja fruuuuu ! Ollk erku tesk !
- hé qu'est-ce qu'il raconte, le flic, gronda le Rodien, soupçonneux !
- il dit qu'ils savent tout. Il veut nous parler, répondit quelqu'un.
- Alors qu'il parle en Basic !
- Nell seda roona rodiu ?
- Tiens, tu parles rodien, Berylle (1) ?
- Et oui ! Reee no laa Reedlooo, Ishiii Lee Coruscant, fiva rodia ker ?

Elle traduisit à voix basse :
- préfères-tu une confortable cellule sur Coruscant ou la mort sur Rodia ? C'est-ce qui arrivera si on l'extrade.
- réfléchis à ma proposition, Reeedloo, elle est très avantageuse ! Cria-t-elle en basic.
- Qu'est-ce qu'elle t'a offert, la flic, fit un des truands d'une voix soupçonneuse.
Une dispute éclata :
- poursuivez, Jolinar, ils sont occupés !
Celui-ci parla longuement et traduisit les réponses.
- Ils disent qu'ils ne voulaient tuer personne, jusque obliger le sénat à nous rendre notre monde. Et aussi rendre service à leur mécène : Il n'était pas prévu d'utiliser la machine ici, ils voulaient s'en servir pour chasser les colons de Itikitaï. Utilisée à faible puissance, elle provoque des cauchemars, des hallucinations et a un effet hypnotique : ils voulaient faire croire aux colons que notre monde était hanté. Mais quelqu'un a promis de recréer nos hôtes d'origine et ils ont accepté le marché.
- ils sont prêts à tout déballer, on dirait…
- Je les ai accusés de vouloir provoquer un massacre, ce qui les a horrifiés : nous ne sommes pas des assassins, même si nous pouvons tuer sous l'effet de la colère.
- que voulaient-ils obtenir en utilisant la machine à plein régime ?

Jolinar demanda, la réponse fut courte.
- Prendre le contrôle d'assez de sénateurs pour faire voter des lois, et de la population pour qu'elle les accepte ; excusez-moi, je dois me retirer : ce n'est pas bon pour mon hôte.
- Berylle, parle encore au rodien, j'ai une idée.



Démineurs
Il partit retrouver le commandant Morja et le Jedi Larke, qui préparaient l'évacuation. Larke avait été formé par la CorSec. Avec ou sans Force, il savait gérer ce genre de situation
- Où en sommes nous ?
- les deux portes latérales sont piégées et ils n'ont pas fait semblant ! Si nous avions essayé de forcer le passage, l'assaut aurait tourné à la catastrophe.
- Et le local des Ysalamiri?
- Piégé, lui aussi, grimaça le Jedi. Chaque support de vie est muni d'explosifs.
- pas bon, ça ! Mais pourquoi les piéger ? Pour qu'on ne puisse pas les sortir ? Tout ça pour un ou deux Jedi ?
- C'est une commande à distance, intervint le sergent Tholan, démineur. Soit l'un des comploteurs retranchés l'a, soit…
- C'est quelqu'un d'autre, mais qui ?

Morja rappela ses objectifs :
- Ma priorité, ce sont les otages. Le hall est toujours bloqué, j'ai pensé utiliser les boucliers mobiles, mais il faudrait que mes agents portent les enfants, ce qui signifie seulement quatre à la fois. Ils sont vingt et un, ce serait trop long et compliqué : je vais les faire passer par les tunnels, tant pis ! Ils sont déjà en bas. Nous sommes en train de sécuriser l'itinéraire : lumières, longes de sécurité, passerelles etc.
- Vous avez raison : Civol m'a dit que les Sith comptaient s'approprier les enfants !
Larke, préoccupé, intervint :
- Oui, c'est leur style ! J'ai demandé des renforts, mais nous sommes très peu nombreux, vous savez bien pourquoi !
Sasha s’inquiétait aussi, pensant à voix haute :
- Tant qu'ils ne sont pas en sécurité… C’est décidé, j'appelle d'autres amis ! Ils sont équipés pour  lutter contre ce type de menace.
Sydney avait déjà pris contact avec Tycho Gand. La conversation fut courte.
- Il s'apprêtait à nous rejoindre, transmit-il sur la liaison privée. Ils n'ont pas d'Ysalamiri -Tous sont pris ailleurs-, mais W'arr l'accompagne avec un peloton de Reapers.
- W'arr avec des garougs ? Ça promet : lui aussi est capable de bouffer du Sith au petit déjeuner ! Enfin une bonne nouvelle !
- Tout dépend de leur nombre ! Je crois qu'on devrait appeler quelqu'un d'autre, suggéra le droïde, toujours sur la liaison privée, il n'est pas loin.
Sasha hésita tout de même une seconde avant de consentir.
- moi qui voulais le laisser en dehors du coup, c'est raté !
SyDney contacta Marek :
- Il est déjà en route : ses gars ont repéré une forte concentration de truands qui arrivent par les niveaux inférieurs et il les suit !
Des nouvelles inquiétantes, que le président s’empressa de divulguer aux deux autres :
- J’ai deux nouvelles ! La mauvaise, c’est qu’on va avoir de la visite : des criminels se rassemblent en masse dans les bas-fonds et ils sont tout près ! Combien pariez vous qu'ils connaissent l'existence des conduits et qu'ils seront bien accompagnés ?

Morja réalisa que son option n'était pas peut-être pas la bonne et décrocha son comlink:
- Les Tunnels ? S'ils connaissent leur existence… Lieutenant Brun : alerte maximale, préparez-vous à une attaque venue de l' extérieur ! Je vous envoie des renforts !
Il réfléchit à haute voix :
- Trop tard pour les faire remonter. Nous devrions peut-être tous les rejoindre ? Les couloirs et les salles inférieures nous procureraient abris et obstacles , mais nous serions coincés entre deux feux.
- Et la bonne nouvelle, s’enquit le Jedi ?
- c’est que les amis qui les ont repérés vont les suivre. Ils sont nombreux, ont la puissance de feu de croiseur et des flingues de concours.
- Ah, encore des pirates, marmonna Larke qui avait de la culture !
- Nan, des contrebandiers, cette fois, rigola le président.

Sasha rappela ensuite :
- à vous de voir, mais pas question de leur laisser la Machine ! Elle est toujours entre les mains des terroristes. Sergent, les charges des portes latérales sont elles aussi télécommandées ?
- Oui et non, les détonateurs réagissent aux chocs brutaux ou à l'ouverture, mais ils peuvent être désamorcés à distance.
- Donc, on ne peut pas sortir par là ! Il ne reste que les tunnels et l'entrée principale. Mais si nos ennemis ont la clé, eux peuvent rentrer ! Dans ce cas, faites en sorte qu'ils ne puissent pas être désamorcés. Et sinon… vos démineurs ont aussi des explosifs, je suppose ?
- De quoi faire sauter plusieurs sas !
- Oui ? Alors, pourquoi ne pas préparer une petite surprise à nos assaillants? Par exemple, placer quelques charges dans les couloirs d'accès aux portes ? Avec toutes les saloperies que vous avez désamorcées dans votre carrière, vous devriez pouvoir nous concocter des trucs sympas.
Le Sergent consulta son supérieur qui acquiesça.
- Je pense, oui ! Mais, président, où avez-vous donc appris tout ça ?
- à la pire des écoles.
Larke intervint :
- Et les Ysalamiri ? Jaden et moi serions plus efficaces sans eux !
- Mmmhhh… Les Sith aussi ! Ce vide de Force rétablit l'équilibre en faveur de nos agents – Oui, je sais Larke, moi aussi je trouve ça désagréable- mais nos ennemis seraient bien plus handicapés que nous.

Sasha comprit vite que son idée était bancale.
- Mais non : nous devons partir de l'hypothèse qu'un de leurs complices les a piégés et qu'ils peuvent les neutraliser à volonté. Mmmmh, vous avez raison : si on ne peut pas les désamorcer, on peut toujours les faire sauter avant eux ! Cela vous donnerait, ainsi qu'à Jaden, un petit avantage et nous un préavis. Peut-on le faire sans que tout explose ?
- Je vais vérifier, promit le démineur !
- Président, Il est temps pour vous de quitter les lieux ! Passez par les portes principales, les inspecteurs , leurs transports et leurs droïdes vous escorteront en lieu sûr.
Si Morja faisait preuve d'autorité, c'est qu'il se voyait déjà coincé entre deux feux avec ses otages ET un président qui aurait dû être en sécurité dans un central ops bien protégé !
Le Jedi était du même avis :
- Le commandant a raison, Président.
- D'accord, d'accord ! Mais Je m'occupe d'abord de cette fichue machine ! Prêtez-moi trois snipers, des spécialistes du container de gelée.
Avec un gros soupir, et une sourde envie d'étrangler le jeune politicien, Morja obtempéra. Il fut bien tenté d'user de la force pour évacuer le prez, mais l' « armure » était un sérieux obstacle à ses projets. Selon ses informations, elle résistait même à un voire plusieurs tirs électro-magnétiques. Si seulement il avait su que SyDney était tout à fait disposé à obtempérer !



Les Oiseaux
Sasha expliqua son plan aux snipers, revint en vitesse et attendit qu'ils se placent pour intervenir. Il se plaça à découvert, armant ses lance-aiguilles.
- Avram ! Docteur Avram ! Je suis le président Vega an-Herrion, vous savez le petit jeune à qui vous avez raconté votre séjour sur Herrion.
- Je me souviens de vous… Et de votre droïde, fut la réponse méfiante.
- J'ai besoin de votre coopération : Vos alliés Sith vont attaquer et vous savez bien ce qu'ils feront de votre machine, s'ils s'en emparent ! Un engin de destruction massive, comme à l'origine, comme le voulait le Moff Terkel !
- Nooon ! Il ne faut pas, il ne faut pas !
C'était un hurlement de désespoir.
- il ne faut pas ! Je me rends, nous nous rendons !
- Parle pour toi, mauviette, gronda le rodien.

Ni Sasha ni les snipers n'eurent le temps de réagir : un revers de hache et le petit ornithologiste s'effondra. Le Rodien n'eut pas le temps de parader ou de doubler son coup : quelque chose de gris se détacha du haut plafond et vint percuter sa tête. Un volatile ! Un oiseau gris béton, bientôt suivi par deux, quatre, dix congénères ! Les mouettes avaient un bec dur et acéré et les coups désordonnés du rodien ne fendaient que de l'air. Il hurla quand l'une des bêtes creva l'un de ses grands yeux, tenta de fuir en vain ses assaillants… Sa fuite – ou l'assaut concerté des volatiles- le mena au puits béant dépourvu de toute rambarde. Il chuta, et son long hurlement se fit de plus en plus ténu
Leur vengeance accomplie, les mouettes s'égaillèrent, sauf une qui se posa près du petit humanoïde mortellement blessé.

Berylle, qui s'était avancée à couvert derrière l'armure, tira deux fois avec le fusil nippan, utilisant les micro projectiles des cartouches vertes, Détonations assourdissantes, grêle de billes de bronzium sur les caisses : ayant obtenu toute leur attention, l'inspectrice hurla  aux terroristes et malfrats retranchés:
- Vous vous rendez ! Tout de suite ! Sinon je rappelle nos amies ailées !
Le bluff fonctionna : les symbiotes avaient déjà jeté leurs armes, les autres entendirent les micro-billes cribler les caisses qui les abritaient et le mur derrière, se souvinrent du hachis qu'était devenue la tête du rodien, Une mort horrible : un blaster aurait fait moins de dégâts, pensèrent-ils.
- D'accord, on se rend !
- Qu'est-ce qui t'a pris ? On y était presque ! La négociation, tu connais ? Gronda-telle.
- plus le temps : on va avoir de la visite et ce ne sont pas des amis ; Y en a toute une armée ! On peut toujours se tirer par les tunnels, mais pas en leur laissant cette machine
- T'aurais dû me prévenir ! Une armée, tu dis ? Ce fusil va encore servir !
Sasha avait eu le tort de le lui faire essayer sur Herrion. Elle adorait cette arme. Un arme de fermier ?

- Jolinar, pouvez vous demander…
Mais vieil homme filait déjà rejoindre les enfants ; il savait que les Siths les convoitaient. Il fut rejoint par le Jedi !
- bon, tant pis ! Morja ! Il faut faire sauter la machine : Il vous reste de quoi faire Boouuum ?
- Boumm ? Tu veux dire exploser ?
- Que Capra ou que ce salopard de Civol ne reconnaissent pas la citation, mais toi ?
- ah, encore une allusion à ta série favorite ! Désolée, moi j'ai toujours préféré Princesse Tina et ses amis ! Tiens, justement, elle avait un fusil de ce genre. Enfin, un Outlander de la Czerka, mais c'est tout comme…

Sasha/SyDney, comprenant qu'ils ne récupéreraient pas leur fusil fétiche, firent passer les chargeurs à Berylle et quelques cartouches supplémentaires.
- Cartouches vertes, les meilleures contre les manieurs de sabre. Et un chargeur de jaunes, au cas où. Moi, j'ai trouvé mieux !
Sasha/SyDney entreprirent de délester les prisonniers de leurs chargeurs, vérifièrent les projectiles – des perforants- et récupérèrent, non pas deux, mais trois MP7-X. Un dans chaque main, l'autre fixé magnétiquement sur la poitrine. Sly se contenta de sortir un blaster à tube multiples et un fusil nippan. L'un des SD-X (222) le récupéra, son collègue (333) se servit dans le stock laissé par les prisonniers
- Vous aussi, équipez-vous, ordonna le duo aux enquêteurs de Berylle.
- On peut utiliser des blasters maintenant, vous savez : les tech ont arrêté l'installation, objecta l'inspecteur Dods
- Un Sabre Sith entraîné peut dévier un tir de blaster avec son arme, Mais un chargeur complet de ces engins ? 20 coups par seconde, qui dit mieux ? à moins que vous ayez les mêmes blasters que Sly ! répliqua le Prez.
- vingt coups à la seconde lui aussi, se vanta le droïde. Vous croyez qu'ils pourront tout dévier ?
- Et s'il y a un maître Sith ? S'interrogea Berylle.
- Ah là, c'est plus pareil ! J'ai cru comprendre que certains pouvaient arrêter les tirs de blaster. Et renvoyer à l'expéditeur un chargeur complet de ces projectiles, je suppose ! Un maître Sith ? Si vous croyez à quelque dieu, c'est le moment de prier pour qu'une armée de Jedi soit cachée dans les parages. Des maîtres, si possible. Ou les Solo/Skywalker au grand complet !

Comme les démineurs tardaient à arriver, Sasha avisa la vibro-Hache du Rodien.
- Tant pis, on va les réduire en miettes nous-mêmes, ces machines !
En récupérant l'objet, Sasha se rendit compte qu'Avram vivait encore… Le Symbiote !
- Médic, un médic !
- Inutile… Irg'hall a essayé, souffla le mourant. Il s'épuise inutilement, souffla le mourant.
- Nous pouvons toujours le sauver, lui : nous avons des containers…
La voix changea, parlant avec plus de force.
- Pour y rester enfermé pour l'éternité ? Je périrai avec mon hôte, il en est digne ! Avram est quelqu'un de bien ! Il a compris notre désespoir, il aurait pu me résister, mais il a coopéré quand je lui ai expliqué que je ne voulais pas d'un massacre. Nous n'aurions jamais dû écouter ce corpo. Et encore moins les Sith ! Il veut vous parler…
Avram était un idéaliste :
- Leur lutte est légitime, il faut cesser ce saccage, tous ces mondes dévastés, partout…
Il se tut, ferma ses grands yeux. La mort était proche. Mais il avait encore un lien avec la vie . Il braqua ses grands yeux sur le volatile qui semblait le veiller:
- Les mouettes… mes pauvres mouettes… vous allez tout arrêter, maintenant…
- pourquoi donc ? L'argent est là, le projet a été approuvé : les mouettes méritent bien de survivre ! Elles prouvent chaque jour que la vie peut s'adapter à tout !
Sasha sentit de la reconnaissance dans les yeux du petit ornithologiste, puis la vie les quitta…
Quelque chose, comme une gelée s'écoula des blessures, puis elle noircit et se figea. Il ne resta plus qu'une poussière couleur de cendres. La mouette poussa un cri déchirant, observa un instant Sasha/SyDney puis prit son envol.
- Adieu, Avram ! Puissiez vous être un Fyrren insouciant, dans votre prochaine vie. Ou une mouette à béton, si vous préférez ! Elles vous avaient déjà adopté, semble-t-il.
Sasha n'y adhérait pas lui-même, mais nombre d'herrians croyaient en la réincarnation. Dont, secrètement, (cela faisait vraiment très bouseux herrian) sa mère adoptive.



Le réveil de la Force

Il y eu comme une pétarade et Sasha sentit la Force revenir. Il se rendit compte combien elle lui avait manqué.
[Ils arrivent… les tunnels!] ça, c'était Jas !
[ attention aux portes latérales] Là, c'était W'aar, [attention, elles sont piégées] prévint-il.

Morja avait été obligé de diviser ses forces ; s'il en avait envoyé un maximum avec le lieutenant Brun, deux équipes protégeaient le président et les sénateurs qui avaient usé de leur autorité pour rester «  au nom du sénat ». Sasha ayant décrété l'état d'urgence, ils avaient argué que le sénat, ou ses représentants, c'est à dire eux, devaient être informé en permanence de la situation. Espérant secrètement pouvoir participer à l'action, Tim et Kas avaient récupéré leurs blasters, que leurs gardiens avaient confisqué. Deux vraies têtes brûlées, ces augustes sénateurs ! Pas étonnant que Sasha et eux s'entendent si bien !
Go'Hota, plus prudent mais plus expérimenté avait puisé lui aussi dans l'énorme stock d'armes à projectiles.

- L'entrée principale est sécurisée. Huit Reapers viennent d'arriver pour renforcer mes agents et leurs droïdes. Pour l'évacuation, j'ai deux blindés : l'un était prévu pour évacuer les otages, l'autre pour les prisonniers. J'aurais dû faire garder les autres portes aussi, regretta Berylle.
- T'as pas assez de monde pour ça. Ces portes sont piégées. Et puis tes droïdes, aussi débrouillards soient-ils, ne sont pas conçus pour les batailles rangées. C'est moi qui aurais dû demander une compagnie de gardes, ou des Reapers ! Ou garder avec moi tous nos SD-X ! Si tes gars tiennent la place, on aura au moins une porte de sortie au cas où !
- au cas où ? Nous n'avons plus rien à faire ici !

Une puissante explosion lança le début des hostilités. Il y eut un silence, puis des hurlements qui ressemblaient à des cris de guerre. Puis, plusieurs détonations, d'autres hurlements… de douleur cette fois.
- Hé, Hé, ils vont courir beaucoup moins vite, je crois. Morja ?
- Le couloir sud s'est effondré : personne n'y passera sans matériel lourd pour déblayer. Ils ont réussi à ouvrir la porte nord, mais n'ont pas détecté les pièges ; Les cris de douleur venaient de là. Nous pouvons tenir.
- Vos démineurs sont des terroristes qui s'ignorent ! Nous sabotons cette machine et on y va ! SyDney ?
Les droïdes avaient ouvert les caisses. SD-X 154 s'occupa du calculateur principal en développant son sens artistique : le métal et les circuits fondus avaient la cote en ce moment dans les galeries d'art. Sasha/SyDney testèrent avec enthousiasme leur vibro-Hache sur divers instruments dont ils ignoraient totalement le rôle.
- Les enfants, on arrête de jouer, vous avez tout cassé ! Allez, on se replie !
- Sûr : elle va beaucoup moins bien marcher, maintenant, lâcha un président très content de lui. On s'en va !

L'enquêteur Bakir avait une ouïe très développée et de longues oreilles. Des bruits bizarres en provenance du puits le poussèrent à s'en approcher ; Sly le suivi, ses capteurs à l’affût. Quand le raffut cessa, ils comprirent d'où venaient ces échos bizarres et donnèrent l'alerte :
- Trop tard ! Le puits !! Il y a du monde dans le puits !!
En guise de confirmation, quelque chose en surgit, s'éleva haut dans les airs et vint s'écraser non loin de Berylle et de son homme.
- ça vole, les rodiens, demanda-t-elle en reconnaissant le truand à la hache.
- pas que je sache ! D'ailleurs, il a totalement raté son atterrissage.

De vastes plate-formes sur répulseurs surgirent du puits. Et dessus, des silhouettes bipèdes, mais aussi…
- d'où elles viennent, ces… monstruosités ?
Certaines semblaient vaguement humaines, d'autres…
- Des bas-fonds. Il y a toute une faune bizarre là-dessous ; Nous y sommes descendus en force, une fois, pour capturer un criminel. C'était… Horrible ! Mais pas autant que ça !
- Ouais ! On dirait que les Sith sont aussi doués que les Doloriens pour apprivoiser les monstres.


Le problème, c'est qu'ils étaient entre eux et la sortie.
En bonne enquêtrice, Berylle était douée pour les déductions :
- Alors là, on est mal !
- Très mal ! Confirma son compagnon.
- Tu vois, tu aurais dû me laisser emporter mon désintégrateur, lui reprocha son droïde.


Note:
1 Moi pas! Toutes mes excuses pour ce yaourt. :transpire:

.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 15 Déc 2019 - 17:35   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 24

J'essaie de reprendre un rythme de publication régulier.
Dans ce chapitre, un indice sur l'origine de l'armure de Jas et un nouveau venu:

Chapitre 25 : Des Sith, des bêtes et… « Qui c'est çui-là ? »



Le bout du tunnel ?
Dans la salle des collecteurs, le problème était différent :
- il y a toute une troupe qui arrive par le tunnel central, signala le Jedi . Celui que nous devions emprunter.
- il est en meilleur état que les autres, rappela le lieutenant Brun. Mais qu'est-il arrivé aux agents et droïdes de garde à l'extérieur ?
- Je… Ne les sens plus, désolé.
- Ils nous paieront ça ! Mais notre priorité est d’assurer la sécurité des otages.
- Il suffirait de peu de monde pour leur barrer le passage, rêva tout haut le chevalier.
- ouais, sauf qu'il y a des tunnels de service tout le long du parcours. Le dernier , à trente mètres, est intact : il relie les TROIS tunnels, rappela Jas qui avait un peu exploré le coin.
- Bon, mauvaise idée…
- on remonte ? suggéra le sergent Kullen.
- Avec les enfants ?
- J'ai rien dit, mauvaise idée !
- On pourrait se retrancher derrière ces plots qui tapissent la salle, réfléchit le lieutenant, mais il faut trouver un abri pour les enfants. Cette cavité, Aurek 5 ?
- pas très profonde, lieutenant, mais elle fait un coude… Ouais, il y a assez de place. Mais ceux qui les défendront auront du mal à se planquer !
Larke avait la solution :
- Des obstacles ? On peut en créer, hein, Jaden ?

Les deux Jedi armèrent leurs sabres lasers et en usèrent. Leurs victimes ? Les fameux plots, des colonnes d'un mètre cinquante de haut. Jaden était doué pour faire léviter des objets, et le chevalier Larke était encore plus fort. Ils placèrent deux plots en croix dans la cavité et érigèrent une sorte de barricade autour.
- waow, z'êtes fort, admira le jeune herrian.
- Voila  de quoi abriter les enfants et leurs protecteurs, mais qui s'en chargera ? Interrogea le chevalier corellien.
Jaden et Jas échangèrent un clin d’œil : Jolinar évidemment !
Un ancien Garde Royal (1) formé par Dark Vador pouvait affronter n'importe quoi. Mais, aussi fort soit-il, il ne pourrait tenir seul. Et il était vieux. Pour l’assister, Jas avait une idée.
Les deux SD-X le suivaient comme ses ombres et avaient abandonné les enfants. Normal, ils étaient ses gardes du corps, pas ceux de Jolinar ou des petits. Il savait comment les convaincre :
- Les gars, il FAUT que vous protégiez ces enfants. S'il leur arrivait quelque chose, je serais complètement… DÉTRUIT ! Termina-t-il avec des trémolos dans la voix
046 prit la déclaration au pied de la lettre et assura immédiatement :
- Nul ne leur fera du mal !
045 prit plusieurs secondes pour répondre :
- nous les protégerons, concéda-t-il avec comme… du regret.
C'est qu'il connaissait le loustic et ses embrouilles : il veillait sur lui depuis des années !
- Merci, les gars : vous me sauvez la vie !

Après ça, même 045 rejoignit les enfants sans tergiverser. La scène avait eu plusieurs témoins, dont quelques flics amusés. Et Jaden :
- Toi, tu sais parler aux droïdes !
- Oh, 045 est plus futé que ça et il me connaît bien ! Il ne s'est pas laissé avoir, mais il sait bien qu'il y a des moments où il est plus un handicap qu'un avantage pour moi : pas assez rapide.

Jaden approuva, mais cette déclaration laissa les flics perplexes.
Tout monde partit préparer les défenses.
Jas s'était adossé à l'un des plots intacts. Comme il n'avait pas remis son casque, les flics qui allaient et venaient sentirent sa tension. Jas était morose et inquiet, mais surtout, il passait ses options en revue à la stupéfiante vitesse des Indestructibles. Son armement, par exemple : il avait imité son parrain et adopté les lances aiguilles. Un à chaque poignet, vingt aiguilles en tout : un peu juste. Il pouvait récupérer blasters et couteaux dans sa cache secrète qui le suivait partout :
- Ils étaient sacrément forts, Ceux-qui-Brillent (2)! Non, pas d’arme mortelle ! Plus jamais !
Il avait d'autres trésors, heureusement !
L’entendant marmonner et se méprenant sur son attitude, le sergent Kullen lui demanda avec sollicitude :
- t'as un peu peur, mon gars ? Tu sais, t'en as assez fait : tu peux rejoindre les enfants pour les protég…
Jas explosa :
- Oui, j'ai peur, voilà ! Il va falloir que je me batte et dans le feu de l'action, je risque de devoir tuer quelqu’un ! Je ne veux tuer personne, moi !

Jaden jeta un œil au chevalier qui acquiesça, le laissant régler le problème.
Jas savait motiver les droïdes, mais le padawan savait motiver le Jas ; il le connaissait bien.
C'est pourquoi il suggéra  d'abord:
- tu sais, on est assez nombreux pour les combattre. Protéger les enfants c'est Trrrès important. C'est pour eux que nous sommes la !
Son copain à moitié convaincu, il lui offrit une autre option:
- mais nous aurions surtout besoin d'en savoir plus sur ces intrus. Nous aurions besoin d'un éclaireur.

Comme le padawan l'avait prévu, le visage de Jas s'illumina !
- Et je pourrais aussi les retarder un peu. Ou les obliger à se diviser en plusieurs groupes pour me courir après ?
Puis le jeune herrian sourit plus largement :
- Et puis, bonne nouvelle : des renforts arrivent par le tunnel ! Si on tient assez longtemps, ils seront pris entre deux feux.
- Des renforts, demanda Jaden ?
[ Bonjour, les garçons ! N'ayez pas peur, tonton Marek arrive]
Jaden avait accès au réseau de communication des Bergers depuis la bataille d'Herrion. Mais Marek ? Lui aussi ?
- Oncle Marek, ses gars et tous les volontaires qu'il a pu rassembler ! Ils ont la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours ! Et moi, J'te dis que j'ai l'arme idéale pour faire plein de misères à ces méchants !

Pas peu fier d'avoir placé une des répliques cultes du Pirate au Chapeau de Paille, il exhiba son arme suprême. Elle ne payait pas de mine : un solide élastique tendu entre les bras d'une fourche, un manche et une extension qui s'appuyait sur l'avant-bras. Le sergent objecta :
- ça ? Mais c'est juste un jouet de garnement (3). Tu vas leur lancer des pierres ?
- Une pierre lancée par ce jouet peut faire très mal, mais j'ai mieux, beaucoup mieux, sourit le garçon avant de remettre son casque. Tout l'arsenal de la Forêt Herrianne. Et j'peux vous dire qu'elle sait s'occuper des intrus, la Forêt ! Jaden, on reste en contact, j'y vais !
- Eh, garçon, tu ne devrais…

Mais Jas leur avait refait le coup de la disparition. Jaden s'efforçant de maîtriser un accès d'auto-congratulation, le rassura:
- Laissez tomber, sergent : Jas, c'est… Jas ! Nous avons besoin de ces informations et il sera beaucoup plus à l'aide dans ce genre de mission.
Jaden avait retrouvé cette tranquille assurance, non dénuée de fermeté, des Jedi aguerris.
L'idée que des êtres aussi jeunes que Jas ou Jaden participent au combat répugnait visiblement au policier. Passe encore pour le padawan – il savait que par le passé, des apprentis encore plus jeunes que celui-ci avaient combattu lors de dures batailles, mais le gamin en armure n'était pas un Jedi, lui ! Ni même un vrai mandalorien, malgré son déguisement.
Jedi ou non, l'idée de voir des enfants se mettre en danger le révoltait, mais le regard tranquille et assuré du padawan le convainquit de garder pour lui son opinion. Quelque chose le chiffonnait encore. Jaden devina :
- Son jouet ? Croyez-moi, ils vont regretter qu'il n'ait pas plutôt choisi un désintégrateur !

Le lieutenant Brun donna ses ordres, puis :
- Agent Jolinar ? Pouvez vous défendre le refuge des enfants ? Je vous confie mes droïdes: ils ne peuvent utiliser d'armes létales, mais ils défendront la position jusqu'au bout, n'est-ce pas Z 1128 ?
- Nous ferons notre devoir, lieutenant. 045 et 046 nous accompagnent et n'ont pas nos limitations, confirma le droïde.
- Jedi Larke ? Il me semble que vous et votre jeune camarade devriez vous tenir en retrait, au début. Je suis certain que nos assaillants apprécieront d'autant plus la surprise : Je vous laisse choisir le meilleur moment !
- Mmmh… Il y a des Sith avec eux : je sens leur présence et ils doivent sentir la nôtre. Néanmoins, je crois que cette corniche, juste au-dessus des tunnels serait un bon endroit pour attendre !



Plus haut, plus chaud !
- planquez- vous !
- et où veux-tu qu'on se planque ?
Derrière les droïdes, qui avaient créé une ligne de défense, il n'y avait pas beaucoup d'abris !
- Des bêtes, des Sith, des tireurs d'élite ! Manquait plus que ça !
Sydney repéra l'un des tireurs et lui envoya deux mini-missiles. Sly en fit autant.
- Deux de moins : maintenant, les autres vont hésiter à tirer à découvert.

Sauf qu'ils craignaient plus les Sith et leurs monstres que les missiles. Mais cela permit au moins aux flics d'aller rejoindre Morja et ses deux unités près de la cage d'escalier. L'élévateur était mort depuis longtemps, remplacé par simple trou dans le plancher
SyDney transmit :
- Bon, ça n'a pas marché ! On fait quoi, Sasha ?
- tu gères le combat, j'ai peut-être une idée/.

Le président appela sur son comlink intégré :
- Bolok ? Toujours sur la ligne ?
- Je suis la : Tenez bon, on m'a averti que des renforts arrivaient.
- Génial ! Mais il faut faire vite . Pourriez vous rétablir l'énergie dans le hall des coupleurs ? Juste les oranges, ce serait bien.
- Rétablir l'énergie, oui ! Mais les coupleurs ont été coupés manuellement, par sécurité. Pour rétablir les coupleurs, il suffit de relever les deux manettes oranges et ne pas toucher à la rouge. Je pourrai ensuite tout relancer instantanément
- Parfait ! Où sont ces manettes ?
- Au fond du hall, dans un boîtier sur la gauche.
- Je vois le boîtier…
Il était loin, mais avec les binoculaires intégrées de SyDney, ce n'était pas un problème.
- … Mais il est de l'autre côté du hall ; il y a des tireurs, des Sith et des monstres des bas-fonds entre nous ! Une solution de rechange ?
- non, désolé !

Ils avaient rejoint l'abri précaire des couloirs et de la cage d'escalier. Morja et ses gars n'étaient pas loin, ils défendaient l'accès à la porte latérale. Berylle utilisait son blaster pour riposter : pas assez précis, le fusil nippan.
- Alors, tu as une solution ? Demanda-t-elle.
- Foireuse : il faudrait passer derrière nos ennemis ! Quoique… Avec les propulseurs dorsaux, SyDney et moi…
- Négatif, trancha le droïde : nous pouvons encore tous nous réfugier dans les étages inférieurs et rejoindre les autres : les couloirs seront plus faciles à défendre.

SyDney avait dit non : essayez donc de faire bouger une armure automotrice quand elle ne le veut pas. Sasha ne pouvait lui en vouloir : le boulot de son droïde, c'était de le protéger, pas de le lancer dans une mission suicide.
Ah, si seulement je maîtrisais mieux la Force, je pourrais…
Comme un murmure dans son esprit :
[ Qui t'a dit que tu ne pouvais pas, Cha'aaa'Xa? (4) ]
[Ve'ssshhh ? C'est toi ?] (5)
[ Tu Peux le faire, Parrain : Ma' a déjà réussi à déplacer des petits objets, alors pourquoi pas toi ?]
Jas ne pouvait s'empêcher d'écouter et d'ajouter son grain de sel, même dans une conversation privée.
[Il a raison, frère, si tu crois que c'est impossible, ça l'est ! Mais dis-toi que c'est le moment ou jamais de croire le contraire]
ça, c'était W'aarrr, qui ajouta :
[ Tu n'es pas seul : à travers la Conscience, les Bergers sont avec toi, puise dans leurs forces.]
Sauf que Sasha ne les sentait pas, ses frères Bergers…
Bon, s'il dit qu'ils sont là…
- Bolok ? Tenez-vous prêt.
|- Tu ne vas tout de même pas…
- Tais-toi et bas toi, j'ai besoin de me concentrer|
La Force est avec moi, la Force est avec moi, la Force…


Sasha les voyait bien, ces deux manettes orange, il fallait juste…
À nouveau cette sensation familière : un grand et chaud manteau recouvrant ses épaules, l'isolant de la peur, du bruit, de la fureur des combats. Il se souvint d'une leçon de Ve’ssshhh, quand il n'était qu'un gamin :
- Si tu lui fais confiance, si tu crois en elle, la Force sera ton alliée…
Le jeune Sasha, qui n'arrivait pas à entrer en méditation à cause de ce fichu caillou sous ses fesses s'était senti flotter, quitter le sol. Il avait toujours cru que c'était son maître qui…
Il les voyait, ces manettes. Il se voyait lui-même, la main posée dessus, il ne restait plus qu'à…
Clonk !


- Envoyez le jus, Bolok, maintenant !
C'était SyDney, avec la voix de son partenaire.
Les trois Sith sentirent venir les ennuis : d'un bond fantastique, ils rejoignirent leurs combattants à l'avant. Mais leurs monstres… Ils se débattirent en hurlant dans un crépitement d'énergie déchaînée. Se retrouver dans le faisceau d'un coupleur de cette puissance est très mauvais pour la santé, et une odeur nauséabonde de chair brûlée se répandit. Les monstres qui s'étaient trouvés entre deux coupleurs ressentaient de violentes décharges et, paniqués, hors de tout contrôle fonçaient stupidement vers un faisceau ou se battaient entre eux. Certains sautèrent dans le puits.
Sasha y prêtait à peine attention ; toujours enveloppé de sérénité, il se concentra sur les Sith qui avaient activé leurs sabres rouges.

Il n'y en avait plus que deux, face à eux.
Le troisième, leur chef, était aux prises avec un nouveau venu. Un Zabrak.
Mais d'où venait-il , celui-là?
Lame rouge, lame violette s'entrecroisaient dans un duel sans merci. Fasciné, il oublia un instant la menace pour suivre les duellistes qui s'affrontaient avec d'incroyables acrobaties. Puis la Force l'alerta : les deux Sith restants s'apprêtaient à…
| – Ils vont attaquer, transmit-il à son partenaire ! C'est le moment ! Si on reste là, ils vont finir par nous avoir, avec ou sans monstre !
SyDney perçut nettement le changement d'esprit de son partenaire et arriva aux mêmes conclusions :
- Oui, cette fois, nous y allons partenaire!| Reste concentré, je m'occupe du reste. |
le SyD transmit par télémétrie ses ordres aux droïdes et ordonna aux organiques, avec la voix de son partenaire.
- Couvrez-nous ! Et dégommez-moi ces tireurs ! Berylle, reste à couvert, surtout !
La sentant prête à se lever, fusil nippan au poing, il corrigea :
- OK, OK ! derrière moi, alors ! ON Y VA !



Notes:
1 Il a probablement fait quelques confidences aux garçons : mendier ensemble, ça rapproche !
2 Ils ont créé la Forêt et ses immenses arbres-archives, mais aussi le Cœur d’Herrion… Un micro univers ! (Voir  mon récit: « le cœur d’Herrion » )
3 Les gamins des bas fonds qu’il a récemment fréquentés s’en servent pourtant contre leurs agresseurs ( chap 7)
4 Fils (spirituel) dans le langage des Bergers d'Herrion
5 Ve'ssshhh est mort depuis plusieurs mois. Mais : « il n'y a pas de mort, il y a la Force »
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 22 Déc 2019 - 23:17   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 26

Abandonnons provisoirement Sasha pour retrouver, beaucoup plus bas, son filleul qui a choisi un drôle d'endroit pour se lancer dans le...

Chapitre 26 : Jardinage


Un peu plus tôt, dans le conduit central


Le tunnel de l’horreur
Jas progressait en silence : s'il avait « éteint la lumière », autrement dit, s'il était indétectable par les sens et par la Force, ce n'était pas pour se faire repérer en faisant du bruit ! Il n'avait pas mis longtemps à élaborer sa stratégie : attaquer de front, c'était stupide alors qu'il pouvait se laisser dépasser.
Il atteignit le premier tunnel de service reliant les trois conduits et réfléchit à ses options :
Il avait emprunté celui de droite, très endommagé, pour revenir dans le bunker après avoir fait son rapport à ce traître de Morja. Pensant à juste titre qu'il ne serait pas surveillé, il s'était faufilé non sans mal entre les décombres, mais l'accès était impraticable pour une forte troupe. Celui de gauche ? Quelques éclaireurs de Morja l'avaient exploré. Malgré des passages délicats, les méchants pouvaient l'emprunter.
Le tunnel central, il a dit, Enim !
Il s'y engagea donc, tous ses sens en éveil.
Il repéra les éclaireurs de loin : bruit de pas, halètements, sueur. Pas de lumière, ils devaient avoir des visières amplificatrices. Jas, lui, n'en avait pas besoin : il voyait même leur chaleur. Ils avançaient comme en environnement hostile : deux couraient en rasant les parois, s’accroupissaient, inspectaient l'obscurité devant eux, armes prêtes à tirer, puis, au signal, les deux postés à l'arrière les dépassaient en courant. Ils s'attendaient à un piège. Ils se savaient attendus : logique, sinon pourquoi les lumières-guides se seraient-elles éteintes d'un coup ?
Il se colla à la paroi, se retrouva dedans et les laissa passer. Il ressortit, avança en déposant ici et là quelques surprises puis, au troisième conduit de service, en grande partie éboulé, comme le second, il retrouva son camouflage et l'abri de la roche – le tunnel devait traverser une montagne ou une colline à cet endroit- pour guetter l'arrivée du gros de la troupe.

Il avait oublié de venir (1), ou bien le Sith qui marchait devant s'en était servi comme exemple pour les autres :
« prenez du poids, perdez la vie » un bon slogan pour surveiller sa ligne, non ?
Il y en avait un paquet, de tueurs. Jas en compta une bonne cinquantaine, en majorité des truands mal armés et mal protégés.
En tout cas, ce grand type à la peau violette ne pouvait être qu'un Sith : il n'avait même pas pris la peine de sortir son sabre , négligemment glissé à la ceinture et marchait comme si tout devait s'aplatir devant lui.
Un seul? Ils ne doutent de rien !
Ce gars semblait assez fort pour le repérer s'il ne faisait pas assez attention : Jas transmit ses infos à son copain, retrouva l'abri de la pierre et attendit.
Ouah, ils sont un paquet, mais… pas autant qu'ils le devraient, d'après le message d’ oncle Marek. Bizarre !
Jas ressortit derrière eux, choisit ses projectiles avec soin, arma sa fronde pour un premier tir. Il ne visa pas les derniers intrus mais, profitant d'un espace, deux rangs devant. Il sentait l'impatience des petits voraces et leur faim
Oui, mes petits, attendez encore, vous allez vous régaler.
Son projectile partit, frappa le haut du tunnel, se brisa et libéra ses passagers. À la vitesse du Venom (l'éclair ne va-t-il pas assez vite, pour les Indestructibles ?), il en tira deux autres et retourna se camoufler. Inutile : la troupe eut bientôt trop à faire.
Allez-y les petits, piquez, sucez, faites-les tourner en bourrique !

La grande majorité des petits insectes suceurs de sang injectent une salive anesthésiante pour ne pas se faire repérer puis écraser par leur dîner. Sauf dans la Forêt d' Herrion : les Pique-Feu servaient de premier avertissement pour les intrus : Jas entendit les cris et les jurons des guerriers assaillis par de -vraiment- minuscules ennemis affamés à la morsure terriblement douloureuse.
Il émergea de sa cachette, arma à nouveau sa fronde. Ceux qui n'avaient pas été assaillis avaient réagi en s’accroupissant, recherchant l'ennemi qui… Tchac, Tchac ! Deux essaims de plus vinrent leur tenir compagnie. Le Sith était trop loin devant, dommage !
Puis il entendit un hurlement de rage et le tunnel fut envahi d'éclairs violets. Jas sentit ses petits amis disparaître, grillés par dizaines. Il ressentit aussi la puissance du Côté Obscur.
Ah, Mer… Zut, il y a un autre Sith, et un balèze.


Celui-ci se porta jusqu’au dernier rang et d'un geste, ralluma l'éclairage. Difficile de dire sa race, avec ses tatouages rouges et noirs. Il scruta longuement le tunnel, comme si… Il secoua enfin la tête, puis se détourna :
- Un piège. Il y en aura d'autres. Avançons, nous avons assez perdu de temps !
Jas n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Il n'avait jamais eu d'aussi bonnes raisons d'avoir peur. Il resta un bon moment dans la pierre rassurante, sans bouger.
Il m'a senti ! Juste une fraction de seconde, il m'a senti! Et quel pouvoir : même les sorciers Doloriens n'étaient pas aussi…

Puis il se reprit : ses amis comptaient sur lui. Il devait les prévenir, sans se faire repérer, si possible. Ce Super-Sith était-il capable de détecter la Conscience ?
Tant pis, je dois essayer!
[ Jaden, préviens tout le monde : deux Sith arrivent, et il y en a un qui balance des éclairs et il est balèze ! C'est sûrement un Big Boss ! (2)]
Se faufilant non sans mal à travers les décombres du conduit de service, il rejoignit le tunnel parallèle qu’il avait emprunté il y a quelques temps pour rejoindre Jaden, puis fit de son mieux pour rejoindre le conduit suivant avant l’ennemi.
Par chance, là aussi, l’éboulis laissait un passage trop petit pour ces gros costauds, mais pas pour lui :
c’était parfois utile d’être un peu petit pour son age.
Il put rejoindre le tunnel central à temps pour sentit ses surprises se réveiller : les flaques dans lesquelles il les avait déposées devinrent des mares gluantes qui s'étendirent devant la horde, piégeant quelques assaillants.
Alors, comment vous les trouvez mes Mares-Blob ?
Il ne s'attendait pas à une réponse, qui résonna dans les tunnels comme dans son esprit :
- Tes blagues de petit avorton ne m'amusent pas ! Pas du tout ! Vois ce qui arrive à ceux qui me défient !

Le Sith avait réussi à le repérer ! Jas, estomaqué, obéit et ressortit de la pierre pour voir. Ce qu'il vit, c'est un mur de flammes. Ce qu'il entendit, ce furent les cris d'agonie des assaillants piégés dans sa glu. Ce qu'il sentit…
Ce n'était pas toujours bien d'avoir un odorat hyper sensible.
- Il les a brûlés ! Ses propres soldats ! Il les a brûlés !
Terrifié, il détala en lançant l'alarme :
[Jaden, c'est un super big boss ! Un super-méchant ! Planque-toi, planquez-vous!]


Carton Rouge !
Son copain était un vrai Jedi, il savait garder son sang-froid :
[ Compris, Jas ! Nous l'avons senti quand il a déchaîné son pouvoir  : c'est probablement un Sabre, pas un maître : Elim et moi, nous pouvons gérer]
Jaden se voulait rassurant, mais devina que cela ne suffirait pas. Il s'interrompit une seconde, jeta un œil sur son camarade Jedi. Larke, devinant ses intentions, lui apporta son soutien. En se concentrant, ils parvinrent à atténuer la terreur du garçon (3).
Quant il sentit que la panique de Jas refluait enfin, il reprit :
[Elim veut savoir si tu as un moyen de fermer les tunnels latéraux au passage : cela serait vraiment utile]
Les tunnels !
À la vitesse fantastique où Jas courait, il faillit les dépasser, les tunnels ! Il freina, manquant déraper sur la surface humide.
Sa peur miraculeusement reléguée dans un recoin de son esprit, il put à nouveau réfléchir sereinement:
[C’est vrai que ceux-là sont presque intacts… Oui, je crois… J'ai tout un stock de graines. C'est le moment d'essayer le truc que Luke nous a montré!]

Jadis, les novices qui ne pouvaient devenir Padawan étaient envoyés dans l'AgriCorps où ils utilisaient la Force pour… Faire pousser des plantes : Jas avait adoré apprendre ça !
Et pourquoi pas des Filles Barbelées ? En plus, quand on les brûle, elles durcissent !
Un petit détour dans sa réserve secrète, puis il s'avança dans le tunnel à sa gauche (4) et y déposa quelques graines. Il enleva son casque, s'accroupit et ferma les yeux…
Consistor Sato, il avait dit Luke. Croissance végétale, en langage profane.
Et ce n'étaient pas n'importe quelles graines : des graines de la Forêt ! Jas rouvrit les yeux et, satisfait et admiratif, vit les jeunes pousses croître et grandir.
Comment elles font ? Il n'y a même pas de lumière !
Il les vit s'avancer dans l'étroite canalisation, grossissant à vue d’œil tandis que poussaient sur leurs tiges…
Ce ne sont pas des épines, ça , mais des sabres : la serpe d'oncle Henryn a une lame plus petite !
Il fonça pour faire de même dans l'autre tunnel, mais là, mauvaise nouvelle : son ouïe hyper sensible entendit au loin…
[ Jaden, je crois qu'il y a du monde dans le tunnel de dr… De gauche, votre gauche], corrigea-t-il à temps. Puis il refit son petit numéro avec les graines.
Au moins ils ne pourront pas se rejoindre ! Ah, s'il n'y avait pas ce super méchant qui me flanque les jetons… Qu'est-ce qu'il ferait, Pa' ?

Oui, même Venom l'invincible connaissait la peur, la frousse, la pétoche! Mais lui…
Se souvenant d’une des aventures que son pa’ lui avait contées, Jas sourit  : oui, il savait exactement comment son père aurait géré sa peur.
Il lui aurait fait face, lui aurait ri au nez. Il en aurait fait une force (5).
Jas posa ses dernières graines en plein milieu du grand tunnel, se reconnecta à la Force et vit, satisfait, les jeunes pousses de Lianes Chasseresse grandir à toute vitesse ! Il se redressa, bien calé sur ses jambes, mains en porte-voix et cria en direction de la troupe toute proche :
- Eh, monsieur Sith, Pour ton instruction, Petit + Avorton, c'est un Pléonasme ! Si tu veux finir maître de la galaxie, faudrait apprendre à causer mieux le basic !

Il remit son casque et fila  avant la riposte: courageux, mais pas téméraire !
Il se faufila entre les lianes en pleine croissance qu'il venait de semer et qui s'écartèrent poliment pour le laisser passer.
-Sympa, les Filles !
Il voulait jeter un œil à cet autre groupe. Son petit défi l'avait remonté à bloc !
L'autre troupe était beaucoup moins fournie, mais…
[ Jaden, encore un Sith dans le tunnel de gauche ! Ho, il n'a pas l'air beaucoup plus vieux que nous, mais il a dégainé son sabre]
[ d'accord ! Trois contre deux, on fait mieux ! Dis, il est loin, Oncle Marek?]

Celui-ci répondit :
[ je ne sais pas, les garçons. Mais il y a eu le feu, par ici, et la piste est encore chaude]
[ T'est pas loin, alors ! Tu fais partie de la Conscience, oncle Marek?]
[ Depuis longtemps : un cadeau de mon ami Ve’ssshhh!]
[ Ah, d'accord ! Je m'occupe du bébé Sith et de ses copains et je vous rejoins!]
[ Jas, pas d'impr...]

Jas avait coupé la liaison.
J'adore oncle Marek, mais il me prend encore pour un bébé !
Le jeune – un apprenti ?- l'avait senti, probablement lors de la discussion. Il avait fait stopper ses troupes et balançait son sabre, indécis
J'ai bien fait de couper la liaison.
Jas vérifia que cette fois, il se cachait bien de la Force et se concentra sur son futur adversaire. Les autres Sith étaient trop balèzes pour lui, mais celui-là était... Très vigilant !
Heureusement, l'un des malfrats qui l'accompagnaient s'impatienta :
- Eh , petit, arrête de jouer avec ton sabre, tu vois bien qu'il n'y a pers…

Il ne faut jamais contredire un Sith ! La leçon était trop tardive pour le Rodien coupé en deux. Mais le jeune sabreur avait relâché sa vigilance et Jas était déjà sur lui, redevenant visible -et dur,- juste avant l'impact. Son épaule blindée percuta la cage thoracique de son adversaire dans un placage qui n'avait rien de réglementaire. Le Sith alla cogner contre la paroi.
Il en a perdu son sabre, dis donc !
Jas ne lui laissa pas le temps de se reprendre : puisque l'autre tenait encore debout, le mur l'empêchant de tomber, et qu'il était pile à la bonne hauteur, il lui servit son attaque favorite :
coup de boule  (6)! Oups ! Le casque !  ça doit faire encore plus mal, avec!
Heureusement, pas d’arbitre ou de prof dans les parages !
Son tempérament de justicier lui avait déjà causé pas mal d’ennuis dans la cour de récré ou lors de matches...
Avec sa vitesse fantastique, Jas avait déjà récupéré le sabre, l'avait activé et menaçait les sous-fifres avant qu'ils n'aient eu le temps de réagir. Tout ce qu'il percevait chez ces gens, c'était la surprise et l'incrédulité.
Tenant toujours le sabre, il leur expliqua poliment :
- Je crois que vous vous êtes égarés, gentils êtres. La sortie, c'est de l'autre côté !
Il pointa obligeamment la lame dans la bonne direction.
Un mandalorien miniature surgi de nulle part et maniant un sabre Sith ? Un Sith aux yeux révulsés, bouche béante et pissant le sang ? Un camarade coupé en deux ? Pas d'hésitation :
- On s'en va, on se tire !
Ils rasèrent la paroi pour rester hors de portée.
- Hep là ! Vous oubliez pas quelque chose, les p'tits clous ?

Ils s'échangèrent des regards perplexes. Jas expliqua obligeamment :
-Vos armes : vous feriez mieux de les laisser ici !
Le sabre pointa vers le sol, et elles dégringolèrent.
- Et sortez du tunnel lentement, les mains bien en vue, il y a peut-être des flics armés et en colère au bout !
Ils fuirent sans demander leur reste.
Jas vérifia tout de même que son adversaire n'était pas en danger de mort :
pas de fracture du crâne … trauma crânien ? Possible ! Deux côtes cassées, d'autres fêlées: il aurait besoin d'une cuve Bacta, mais ça peut attendre.
En secouriste entraîné, il prit le temps de placer sa victime en position de sécurité.
Il appela Jaden, mais diffusa son message au public  :
[Et un Sith de moins, un ! Eh, monsieur super-vilain-Sith pas beau, tu m'entends ? Ton bébé Sith, là, il va avoir besoin d'un dentier ! Ah, et d'un nouveau nez, aussi!]

Un nouveau défi pour remplacer l'autre.
D'autant que Jas n'était pas très sûr, pour cette histoire de pléonasme.
Pas besoin de l'entendre, pour sentir sa rage, à l'autre tatoué !
Puis, à l'aide du sabre, il trancha dans l'armement au sol : inutile de prendre des risques, lui aurait rappelé son père. Dans la salle des plots, la bagarre avait commencé : on l'entendait d'ici.
- J'garde ton coupe-choux en souvenir ! Pas d'objection ?


Notes:
1 Il n'est pas gros ! Juste un peu enveloppé !
2 Probablement une référence à son Holo-jeu préféré : l'Attaque des Rakghoules !
3 Jaden maîtriserait-il la méditation de combat ? Non, mais il a du potentiel. Un jour, peut-être...
4 Celui à sa droite à l'aller, attention aux méprises !
5 Markus a probablement enjolivé l’histoire pour se mettre en valeur, mais..
6 Jas porte le maillot N°10 au street-ball :wink:



Bonne fêtes!
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Mar 31 Déc 2019 - 22:45   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 27

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Chapitre 27 : l’assassin




Ici aussi, ça chauffe !
Sasha/SyDney quitta son abri précaire et s’avança, côte à côte avec Sly : leurs boucliers activés offraient aux SD- X et à Berylle les meilleures conditions pour tirer.
Sasha, connecté à la Force comme il ne l'avait jamais été – sauf peut-être lors de son discours d'adieu à Ve’ssshhh- se concentra sur le Sith de gauche. Il suivit son intuition pour ouvrir le feu avec ses MP7X, tandis que SyDney gérait bouclier et missiles.
Leur adversaire était fort : il dévia deux projectiles de sa lame et bondit à l'écart. Mais les armes dans les mains de Sasha semblaient anticiper sa trajectoire tandis que SyDney tirait des missiles. Profitant d’une infime fenêtre d'un centième de seconde ouvertes par son partenaire, le droïde fit également feu de son blaster de poignet.
. Lui aussi semblait capable d'anticiper. Leur fusion mentale lui donnait-il accès à la Force ?
Pourtant, le Sith esquiva ou renvoya les tirs des SD-X, esquiva encore ceux de Berylle et passa à l'offensive, Il tendit la main et deux droïdes partirent à la renverse. Berylle gémit et sembla ébranlée, mais la poussée visait surtout Sasha/SyD’ qui résista. Encore un bond et il serait sur eux !
Surpris par de nouveaux tirs -les renforts?_ le sabreur à la peau violette hésita, et ne put totalement esquiver le nuage de micro-billes tirées par Berylle.
Bizarrement, Sasha sentit la douleur de son adversaire quand quelques projectiles s'enfoncèrent dans sa cuisse.
Il comprit surtout qu'un être puissant dans la Force avait ralenti le Sith, leur offrant cette infime chance. W'aarr était là !!
[ Finis le travail, Sasha, je ne pourrai le retenir longtemps].
Le Sith, perturbé, cherchait d'où provenait cette attaque ; un bref instant d’égarement dont profita le trio. Cette fois, ce furent deux perforantes de Sasha, droit dans la poitrine. Berylle ne prit aucun risque et vida deux cartouches de plus tandis que Sasha – ou plutôt ses mains qui semblaient savoir quoi faire- s'attaquait déjà à l' autre.
Il prit vaguement conscience que ses troupes, plutôt que de tirer à couvert, les avaient suivis et que des nouveaux venus s’étaient joints aux inspecteurs et à ces deux têtes brûlées de sénateurs !
Le Sith de droite, attaqué de tous côtés, tomba également : Sly avait apporté la bonne arme et les Reapers étaient là !
Même un bon guerrier peut être submergé par le nombre, et ses adversaires n'étaient pas les premiers venus. Soudain…
- Quoi, c'est fini ?

Le troisième Sith était tombé sous la lame violette du zabrak.
Sasha sentit la Force refluer, tandis qu'il sortait de cet étrange état de conscience où elle l'avait mené. À nouveau, il sentait ses mains tenir les armes. Il se souvenait de chacun de ses choix, mais pas en avoir laissé tomber une, chargeur vide, pour récupérer la troisième.
- Alors c'est ça… C'est-ce que ressent un Jedi quand… Go'hota, attention !
Le conseiller avait suivi et fait le coup de feu, lui aussi. Il était bien derrière Sasha/SyDney, mais un peu trop sur la gauche. Le duo le bouscula et encaissa la rafale à sa place.
- J'avais bien dit que ma cuirasse arrêtait les projectiles, fit remarquer le droïde après avoir réduit le tireur au silence d'un tir de missiles. Il ajouta :
- Si ses camarades au sol faisaient le mort comme lui, maintenant, ils n'ont plus besoin de faire semblant ! Alert… Kzzzztttt !

La cuirasse arrêta aussi le projectile suivant, mais celui-ci se colla sur la poitrine du droïde.
Un bruit électronique, comme une décharge et Sasha se rendit compte que SyDney était hors service. Lui aussi, par la même occasion !
Le Zabrak, apparemment insensible aux tirs qui convergeaient déjà vers lui, avait réactivé son sabre. Il avait une nouvelle cible.
Une voix crissante à l'autorité incontestable ordonna :
- RECULEZ ! RECULEZ TOUS ! Nous nous chargeons de celui-ci !
W'aarr avança, avec ses Vargs et deux énormes loups. Sasha/SyDney fut saisi et porté vers l'arrière. Des Reapers, bien entendu.
Ils avaient fait la jonction avec les défenseurs commandés par Morja .
- Alors, Cap'tain, vous n'avez pas trouvé de benne à ordures pour vous planquer, cette fois ?
Sasha reconnut la voix moqueuse du lieutenant Tiger. Cette fille ne ratait jamais l'occasion de lui rappeler ses plus brillants exploits ! Elle décrocha l'objet de la poitrine de SyDney ;
- pratique, ce gadget ! Venom va adorer ! Il…



Un Berger, une meute, un Zabrak...
Le Zabrak lança un avertissement :
- Laissez-moi passer ! Je n'ai rien contre vous ! N'essayez pas de m'empêcher de détruire ma cible !
- Ahhhh ! Un Assassin ! Nous avions flairé votre présence près du palais.
Cela ressemblait à un grondement sorti d'une gueule faite pour mordre et non parler, mais c'était tout à fait compréhensible. Les garougs « sentaient » les sensitifs à la Force.
- Quant à moi, je n'ai rien détecté : vous avez réussi à vous dissimuler même à vos petits camarades, remarqua W'arrr qui se porta en avant, accaparant l'attention.
Il ajouta :
- Merci pour votre aide, d'ailleurs !

Cela amusa l'inconnu :
- Quelle aide ? Ce Sith débile était sur mon passage. Il paraît qu'il y a une prime coquette pour ces bras cassés ? Dommage, compte tenu de ma mission, il serait mal venu de la réclamer. Quant à vous, ne me retardez pas d'avantage, où votre mort sera lente et douloureuse.
- La vôtre sera rapide !
- Un Berger, c'est ça ? Vous allez m’assommer avec votre crosse ? Ou m'envoyer votre troupeau de Woomps pour me submerger sous leur laine ?
Insensible à la moquerie, W'arrr dégaina un objet de sa ceinture et activa une lame blanche. Puis il étendit ses pattes ravisseuses gainées de métal. Le berger débonnaire venait de se métamorphoser en un inquiétant prédateur.
- Prise de guerre ! Voyons si vous êtes meilleur que les guerriers Doloriens que j'ai affrontés sur Herrion .

L'assassin (Sith?), peu impressionné, se concentra néanmoins sur le Berger dont il sentait la puissance dans la Force. Il ne fit pas grand cas des fauves qui se déployaient : quatre Vargs, deux Garougs. Peut-être ignorait-il qu'il avait à faire à des êtres intelligents, sensibles à la Force et capables de chasser en meute ?

En arrière, SyDney s'agita :
- Bzzzt... Bleep..  Zoon… Un, diiiii… Dzzzzt Un, crrt deux… Un, Deux… Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son Varg… Fonctions vocales rétablies. Tiens, lieutenant Tiger ? Inutile de nous porter, je peux marcher ? J'ai raté quelque chose ?
Son partenaire organique ironisa :
- Bah, rien du tout : un assassin Sith qui voulait me trucider… Mais peut-être était-ce toi qu'il visait ?
- Très amusant ! On va aider W'arrr ?

Malheureusement, le veto tomba comme un couperet :
- Il a dit de rester en arrière : vous obéissez ! Tous les deux !
Ils répondirent d'une même voix :
- à vos ordres, lieutenant Tiger !
Le Sith présumé (1) maniait maintenant deux sabres à lame violette face à l'éclat blanc de celle de W'arr. Sasha savait manier une vibro-lame, mais n'y connaissait rien en combat au sabre laser et n'aurait pu mettre un nom sur leurs techniques respectives.
Le style du Zabrak était tout en agressivité, ses attaques semblaient désordonnés… Imprévisibles.
- Mouais, pas tant que ça, commenta le jeune humain : il défend surtout de la droite et attaque de la gauche.

W'arrr, dans un style très physique et vif, n'était pas avare de bonds, de virevoltes, d'esquives, faisant courir son adversaire dans l' « enceinte » de combat cernée par ses fauves. Ceux- ci, toujours en mouvement, guettaient le moment de porter le coup fatal, devina le président, qui les connaissait bien.
C'est l’instant que choisit le Zabrak pour inverser son style.
Aïe ! Pas si prévisible !
W'arrr, en difficulté, gêné par le mouvement surprenant des deux lames, venait de recevoir un coup ! Speedy, Fatty, Dodger et Jaws foncèrent et obligèrent l'assassin à battre en retraite. Quand il voulut s'en prendre à Fatty, le vrombissement d'une lame blanche tout près de sa tête l'obligea à faire face. Le varg se retira avec un bout de tissu déchiré dans la gueule ; un bout de pantalon, découvrant un mollet ensanglanté.
- Juste une égratignure, constata le Berger.
- pareil pour vous, on dirait. Je vous ai sous-estimé : vous avez réussi à esquiver mon attaque. Une erreur que je ne commettrai plus.
- L’expérience se nourrit de l’erreur, approuva le M’luur.. Comment trouvez vous mes… Woomps ?
- Je suis terriblement déçu : pas beaucoup de laine ! Des crocs affûtés, par contre !

Un Sith faisant de l'humour ?
Il joignit les pommeaux de ses deux sabres qui ne firent plus qu'un et entamèrent un mouvement de rotation hypnotique.
Sasha savait bien qu'ils auraient du en profiter pour se replier, mais tout le monde était figé, fasciné par le terrible duel. Rassuré, il constata que Go'Hota se réveillait. La collision avec SyDney l'avait assommé et il avait dû lui aussi être porté vers l'arrière. Il était tout pâle, verdâtre même. Il se releva et gagna en titubant la cage d'escalier.
Pourvu qu'il ne gerbe pas dans le passage qu'on doit emprunter, j'ai horreur de ça !

W'aarr gagnait du temps :
- Y aurait-il moyen de savoir pourquoi vous êtes ici ? Êtes vous un Sith ?
- Peuh ! Sith, Jedi, que des fanatiques ! Je n'en ai plus rien à faire. Ma présence ? Rien de personnel : je remplis un Contrat, c'est tout. Vous me gênez. Défendez-vous !

W'arr fit plus que se défendre et reprit ses attaques virevoltantes, esquivant ou reculant après chacune. On avait l'impression qu'il voulait désorienter son adversaire en le faisant courir dans sous les sens. Mais l'autre tenait bon, appliquant la même technique pour esquiver une attaque vicieuse des Garougs, immédiatement suivi d'une offensive des Vargs. Son double sabre tournoya, repoussant les assaillants. Il était encerclé, mais ne semblait pas sur le point de paniquer. Il surprit W'aar en feintant une attaque puis changea de cible en une fraction de seconde : un des garougs hurla de douleur sous la morsure d'une lame violette et le Zabrak fit un bond immense qui l'éloigna de la meute… Il se retrouva près des grandes portes. Il leva ses bras pour faire tournoyer ses lames, puis s'interrompit, semblant écouter quelque chose. Contre toute attente, il désactiva ses sabres et les sépara.
- Il semblerait que le contrat soit caduc. Mon commanditaire vient d'annuler, mais il a eu le bon goût de verser la prime prévue. Merci pour ce combat passionnant, Gardien W’arrr.. J'aurai plus de respect pour les Bergers à l'avenir. Et pour leurs « Woomps » aussi !
Il s'inclina brièvement puis… disparut !
Sasha, aidé par la Force, vit sa silhouette floue courir à une vitesse phénoménale vers la sortie.
- C'était qui, ce type ?

Il courut comme les autres vers le Garoug blessé, allongé sur le flanc, qui grogna :
- Restez à l'écart ! Ce n'est rien ! Ça guérit déjà !
Les Garoug régénéraient vite, pas autant que Venom tout de même.
W'aarr regardait vers les portes :
- Il est doué. Et son style fait appel au Vaapad. Il puise dans le côté obscur, mais… pas à fond. Étrange.
- et il sait beaucoup de choses sur nous, remarqua Sasha. Il a facilement neutralisé SyD’, t’a qualifié de Gardien, il sait ce qu’est un woomp...
- Mais il a sous-estimé mes vargs et ignorait la nature de nos amis.
Il se tourna vers le garoug blessé, qui se redressait prudemment :
- Vous le connaissiez ?
Celui-ci répondit d'une voix plus humaine :
- Totalement inconnu ! Si vous souhaitez enquêter, cherchez plutôt dans le milieu des chasseurs de prime et des tueurs à gages. Il en a le style. Et les propos.
- Sa remarque sur la prime ? Mais ce n'est qu'un tueur professionnel : le problème, c'est que quelqu'un t'en veut à mort, Sasha !
Berylle frémissait à cette idée.
- Des tas de gens m'en veulent à mort ! Mais on dirait que le commanditaire a changé d'avis !
- Il pourrait changer d'avis à nouveau, rappela W'aarr !
- Je ne pense pas.

Go'hota était de retour, il semblait aller mieux. Sasha garda pour lui ses soupçons : il voulait régler ça en douceur. Il préféra changer de sujet et demanda à Tiger qui couvait le conseiller d'un œil soupçonneux :
- Qu'est-ce que vous foutez là ? Je vous croyais à la Présidence ?
W'arrr répondit à sa place :
- La Force m'a prévenu d'une menace. Nous nous étions répartis pour nettoyer les portes latérales, mais j'ai mis du temps à comprendre d'où venait l'attaque principale, s'excusa le Berger. Ce mystérieux assassin mis à part, vous vous en êtes bien sortis ! Tu vois, La Force est avec toi !
- Et les Bergers d'Herrion, aussi : je crois que sans la Force qu'ils m'ont offerte…
- Rien du tout, à part le soutien moral : la Conscience est un réseau de communication, pas un coupleur d'énergie !
- Mais alors, ce que tu m'as raconté…
- J'ai un peu… disons arrangé la vérité : tu avais juste besoin de confiance  en toi et en la Force. Tu oublies trop souvent que le legs de Ve’ssshhh n’est pas seulement spirituel.
- C’est vrai que ces derniers mois, tu es devenu beaucoup plus fort pour les intuitions, remarqua Berylle, pensive. Mais j’ignorais que la Force pouvait se léguer.
- Moi aussi… Faudra que j’en parle à Luke, un de ces jours… Il a peut-être une explication ?

Devant l'air ahuri du jeune homme, W’arrr préféra changer de sujet :
- Alors, c'est çà, un Sith ? Pas terrible. Je suis déçu !
- En dessous de tout, tu veux dire ? L'autre semblait beaucoup plus fort, il a résisté un bon moment à ce Zabrak. Mais je n'ai pas suivi le combat, trop occupé !
- Cet assassin est très puissant : je n'aurais pu l'affronter seul, confirma W'aarr. Mais sans son intervention, vous n'auriez pu résister.
- Ouais, ce Zabrak nous a bien rendu service. Dois-je le rappeler pour lui offrir la prime ?
- Qu'il vienne donc la chercher au QG ! J'ai justement quelques questions à lui poser, menaça Berylle.

Pour éviter des explications, Sasha, qui pensait avoir les réponses, poussa du pied le Sith qu'il avait abattu. Avec beaucoup d'aide, reconnut-il :
- M’est avis que ces deux-là ont dû soudoyer l'examinateur pour avoir leur diplôme ! J'ai vu des apprentis Jedi hauts comme ça faire mieux !
- Comme toi avec ta licence de pilote professionnel ?
Berylle aimait l'asticoter avec cette histoire.
- Quoi, ma licence ? J'ai pas triché, moi, j'ai…

Sasha s'interrompit brusquement, terrassé par une violente douleur. Hors de SyDney, il serait tombé. En le voyant se plier en deux et porter la main à sa poitrine, Berylle hurla :
- Sashaaaa ! Medic, un Medic, viiiite !
Il reprit son souffle.
- Un Medic, oui, mais pas pour moi… Jaden, c'est Jaden ! Meeerde, Jaden !
Un court instant pour rassembler ses pensées, puis il expliqua :
- Son adversaire l'a transpercé… Il vit encore ! Il a besoin d'aide ! De la Force ! SyDney… W'arr !



Note
1 comme ils disent, dans les journaux.

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Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 05 Jan 2020 - 21:43   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 27

attention, une révélation capitale (et capillotractée) dans ce chapitre!


Chapitre 28 : Requiem pour un Sith *




Le Sith et le Padawan.
Après un dernier regard inquiet à sa victime – qui semblait salement amochée - , Jas se mit en mode “accéléré” et fonça tête baissé vers la salle des plots où le combat avait commencé. Vraiment tête baissée : il se fit tirer dessus en arrivant, par ses propres alliés.
J'suis pas repassé en invisible, quel débile !
Heureusement il allait si vite que les tirs passèrent au loin. Il sauta du tunnel, fit un roulé-boulé tout en disparaissant de nouveau, puis trouva un abri précaire : une alcôve peu profonde creusée contre le mur. Il prit le temps de faire un tour d'horizon, ce qui lui prit un bon centième de seconde.
Les combats semblaient se dérouler au ralenti.
Mais non, c'est moi qui suis toujours en accéléré.
À en juger par l'empilement de corps au débouché du tunnel, les Sith avaient lancé un assaut direct, sans aucune considération pour la vie de leurs complices. Mais le résultat était là : le maître affrontait seul les deux Jedi, qui semblaient en difficulté, tandis que le Sabre et quelques-uns de ses soldats -ils étaient bien mieux équipés que les truands tombés au champ d'horreur - s'avançaient comme en terrain conquis vers le refuge des enfants.
Pourquoi les flics ne ripostent pas ?

Pour deux raisons, constata-t-il : d'abord, ils ripostaient, mais au ralenti !
Non, c'est moi qui...
Ensuite, des Snipers postés dans le tunnel les obligeaient à rester à couvert. Un des agents, qui s'était un peu redressé pour mieux viser, se prit une décharge de blaster. Jas le vit encaisser la décharge, partir lentement, trop lentement en arrière, vit sa bouche s'ouvrir lentement, trop lentement, dans un cri de douleur.
Horrifié, Jas repassa en vitesse « normale » : finalement, les tueries étaient plus supportables quand tout se passait trop vite.
Non, si je veux arrêter ça, il faut…
Jas dut se forcer, mais les combattants ralentirent à nouveau.
Non, c'est moi qui…
Il arrêta son plan d'action ;
D'abord les Snipers. Ensuite, aider les Jedi. Parce si le super-Sith gagne… Les enfants ? Tous les autres les protègent.
Le Sith violet ne devait pas être si fort puis qu’il se contentait de dévier les tirs tout en envoyant ses troupes au casse-pipe.
Oui, les snipers d’abord !
Une fois les tireurs neutralisés, les flics pourraient riposter plus facilement.
Il donna le signal : & Chasser, attaquer &
Les Lianes Chasseresses qu'il avait fait pousser s'étaient camouflées, sur son ordre, au passage de la troupe : elles sortirent de leur nid...
Ils étaient cinq, allongés au bord du tunnel ou agenouillés un peu en arrière. L'un d'eux sentit quelque chose chatouiller son mollet ; concentré, il resta de marbre, mais… Deuxième frôlement qu'il ne pouvait plus négliger. Quelque chose de froid et gluant s'enroulait autour de…
Sur Herrion, les Lianes chassaient à l'approche : elles s'avançaient lentement, discrètes, sournoises, cachées dans la végétation. Jusqu'au moment de…
- Haaaaaahhhh !
Le hurlement de terreur sembla s'éloigner vers le fond tandis que le sniper était traîné à plat ventre vers le repaire de la plante.
C'est comme à la pêche : on ferre et on ramène…
Les lianes avaient déjà choisi une nouvelle cible :
- qu'est-ce que… Où est passé Doss ? aaaaahhh ! Au secouuurs, Aidez Mmmmh
Là, c'était l'une des lianes qui venait de bâillonner une proie trop bruyante… Et de deux ! Les Snipers avaient arrêté de tirer.
- Il y a quelque chose ! Quelque chose dans le Noiaaaaah…
Le hurlement s'éloigna vers le fond
Trois !
Encore des hurlements, puis le silence : Quatre, cinq ! Menace écartée ! Il était temps d'arrêter la chasse :
& amis arrivent ! Pas toucher &
Pas trop de risque, les lianes ayant eu leur quota de proies : ce n'étaient pas des gloutonnes et leur digestion était très lente. Les snipers ne risquaient pas grand-chose dans l’immédiat.

Jas, à nouveau solide (et visible) fonça vers la menace principale, non sans tirer des aiguilles paralysantes sur les ennemis à sa portée : Il ne risquait pas de les rater : ils avaient beau courir, pour lui, c'étaient des cibles immobiles ! Il tira aussi – sans succès - sur le Sabre Sith.

Son maître et les Jedi qu’il affrontait semblaient les seuls à ne pas être au ralenti.
Jas comprit que quelque chose n'allait pas : le Sith, sabre à la main, semblait jouer avec ses adversaires. Et si Larke était son plus dangereux opposant, c'est Jaden qu’il…
Larke partit en arrière, balayé par une salve d'éclairs et Jaden…
- Tu vas payer pour ton insolence et tes moqueries, petit Jedi !
Eh, mais non, mais non, c'est moi qui…
- Nooon !

Jas voit toute la scène en direct, comme au ralenti :
Jaden, transpercé par la lame rouge, Jaden qui… Le Sith qui éteint son sabre et se réjouit, concentré sur sa proie :
- Non, tu ne vas pas mourir tout de suite, tu vas avoir le temps de le regretter…Tu vas goûter à mon…Mais…Mais...
Malgré la souffrance, le padawan relève la tête et braque ses yeux dans ceux de son bourreau sidéré. Son sabre revient dans sa main et s'active. Jaden a décelé la charge suicidaire de son copain et rassemblé ses dernières forces pour détourner l'attention du Sith : un succès !

Jas avait toujours le sabre du bébé Sith mais, choqué, avait retrouvé une vitesse normale.
L'autre, même accaparé par l'incroyable défi du padawan, le sentit venir, et... Trop tard !
Le garçon voulait vraiment couper ce monstre en deux, mais au dernier moment, il dévia sa lame, produisant trois morceaux de Sith.
- Au ras des fesses ! C'est mieux, non ?
Un dernier revers trancha le sabre déjà réactivé et la main qui le tenait. Un coup sur la nuque, du tranchant de la main (renforcée de Beskar) et le méchant partit au pays des cauchemars.
- Voila, comme ça, tu te sentiras plus proche de Dark Vador ! Jaden, t'as vu ça ? On l'a eu ! Ça va, Jaden ?
Son ami grièvement blessé, mourant peut-être, usa ses dernières forces pour répondre :
- Beau… Travail… D'équipe

Jas se désintéressa totalement des combats. Il ne vit pas la pique de force du vieux Jolinar créer une barrière si infranchissable que même le Sith violet dut reculer. Il ne vit pas ses droïdes protéger le vieil homme de toute leur puissance de feu. Il sentit à peine une forêt de tentacules et trois sabres laser le survoler.

Il ne vit pas une énorme botte blindée envoyer voler à un mètre un gros morceau de Sith coriace et revanchard et c'est à peine s'il entendit le grondement caractéristique d'un blaster à tubes multiples finissant le travail. Marek n'aimait pas qu'on touche à ses protégés, ça non ! Il reconnut enfin la voix grave et puissante du Berel … Marek qui lui parlait. Que disait-il ?
Aucune importance :
- Mareeeek, aide-le, s'il te plaît, Il va mouriiiiir ! C'est de ma fauuuute !
Il y avait beaucoup d'agitation, dans la grande salle : des morts, des blessés, il y en avait partout ! Mais Jas, agenouillé, serrant son copain contre lui, sentait le cœur ralentir, le souffle s'éteindre, le corps se relâcher.
- Non, Jaden, ne meurs paaaaas!



Miracle !
Une main sur son épaule. Maître Kardoon était là.
- Il n'est pas mort, il s'est mis en transe pour ralentir l'hémorragie.
Des mains nimbées d'une lumière bleutée palpèrent le corps…
- Ses blessures sont graves, très graves, je ne sais…
- ÉCARTEZ-VOUS ! LAISSEZ-MOI PASSER !

La voix recelait une telle autorité que tous obtempérèrent. Ce n'était pourtant qu'un vieil homme serrant son arrière-petit-fils d'une main et brandissant une pique de force dans l'autre .
- Jaden ne mourra pas, Jas, je te le jure ! Laisse-moi le tenir.
Jas avait bien du mal à desserrer son étreinte.
- Allons, garçon. Tu veux que ton ami vive ?
Encore cette autorité naturelle, mais sur un ton adouci. Jas obéit.
Le vieil homme se pencha sur le garçon.
Il va lui faire du bouche-à-bouche ?
Jas avait appris cette technique archaïque à l'école : archaïque, mais elle sauvait encore des vies.
Non, c'est pas ça,
Jas savait ce qui venait d'arriver : Jolinar a changé d'hôte

Jolinar ( l'humain) se redressa, mais c'était un vieil homme seul. Et malade.
- Jolinar, vous lui avez… Mais vous, vous risquez de…
- Shhht, mon gars !
Un rapide coup d’œil au petit Jolee, et Jas se tut.
- Certaines choses doivent arriver ; on peut les retarder, mais elles sont dans l'ordre naturel. Tu le sais, tu nous as accompagnés au dispensaire ; Maître Jedi, il va avoir besoin de l'aide de guérisseurs pour récupérer. Et d’une cuve bacta.
- Si vous avez besoin d'aide, maître Kardoon, W'arrr et moi sommes volontaires.

Sasha, qui venait d'arriver, voulut s'agenouiller près du blessé, mais une grosse voix l'en empêcha :
- Sasha ! Tu ne t'es pas trop exposé, j'espère !
- Meeuuuh non, Marek, tu me connais ! J'suis un modèle de prudence et de…
- Ouais, c'est ça ! Bientôt tu vas me dire que tu t'es planqué pendant toute la bagarre !
- Mais oui ! J'étais planqué dans SyDney ! Hé !
- Planqué dans SyDney en première ligne ? P'tit con !
Là, le commandant Morja - qui avait peut-être pensé la même chose mais s'était interdit de le dire -, se sentit obligé d'intervenir :
- Monsieur, je ne sais qui vous êtes, mais vous parlez au Président de l'Alliance, tout de même !
Pas de quoi arrêter la fureur du Berel :
- Et alors ? Il serait empereur de la galaxie que je me réserverais quand même le droit de lui botter le cul quand il fait l'imbécile. Vous savez pourquoi je n'ai plus un poil sur le caillou ? À force de m'arracher les cheveux en voyant ces morveux prendre des risques insensés. Et puis, commandant, je vous rappelle qu'un président de l'Alliance n'est pas censé faire le soldat en première ligne !
- Là, je ne peux qu'approuver !

Le commandant n'était pas le seul à le penser, les regards des autres étaient assez éloquents. Sasha, un peu mortifié, préféra répondre à Marek :
- Eh, j’étais juste venu superviser une importante opération de police : on n'était pas censés se retrouver sur un champ de bataille, je te ferais remarquer !
- Mouais ! Faut reconnaître que quand tu ne plonges pas avec délice dans les emmerdes, ce sont les emmerdes qui te sautent dessus. Et Jas… Jas ! Moi qui te croyais un garçon raisonnable !

Mais Jas n'en avait cure : une seule obsession : son copain que maître Kardoon avait enveloppé d'un cocon de lumière. W'aar lui donnait un coup de main, ainsi que la padawan Gin. Sasha les rejoignit. Puis Larke, quoique bien secoué par les éclairs du Sith, apporta sa contribution.
Un long -très long- moment plus tard, Kardoon annonça :
- Voila ! Nous ne pouvons faire mieux pour le moment et mes talents de guérisseur sont limités, mais je crois que nous pouvons nous montrer raisonnablement optimistes. Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, monsieur Jolinar…
- Jolinar tout court !
Le vieil homme eut une longue quinte de toux. Il tenait son petit-fils comme s'il n'allait plus jamais le lâcher.
- Jolinar ! … Mais cela semble très efficace. Cela l'a sauvé, et aussi sa capacité à se placer en transe d'hibernation. J'ignorais qu'il avait autant progressé.
- C'est Luke qui nous a appris ce truc, précisa fièrement Jas.
Chevalier, maître, grand-maître, peu importe : Jas se foutait des titres !


Sasha s'éloigna un instant avec Morja et écouta le rapport du lieutenant Brun, qui résuma le combat et conclut :
- Trois tués, monsieur : Boron, Steddi. Et le sergent Kullen…
Sasha vit le commandant pâlir. Apparemment, le sergent et lui travaillaient ensemble depuis longtemps. Le lieutenant poursuivit :
- Huit blessés, dont deux graves. Les pertes auraient été bien plus importantes sans notre mini-mandalorien. Il nous a débarrassé, je ne sais comment, des Snipers qui nous canardaient depuis le tunnel, paralysé au moins huit de nos assaillants, a - entre autres exploits -, coupé un Sith en trois, non quatre morceaux…
- Mphhh... Je me suis trompé. Et je crois que je lui dois un dessert… Président ?
- Jas, peux-tu venir un moment ?
Jas avait ôté son casque (à cause de cette fichue buée qui embrumait la visière). Il avait les yeux rouges et les joues humides.
- Jas, le commandant Morja voudrait te remercier pour… Mais qu'est-ce que tu as ? Il va mieux, Jaden, il va s'en sortir, surtout grâce à toi…
- C'est ma fauuuute !
Le fier guerrier se remit à pleurer.
- Ta faute, mais tu ne pouvais pas…
- J'ai pas arrêté de le narguer, ce sale tatoué ! Ça l'a tellement énervé qu'il a décidé de se venger. Mais ce barjot a cru que c'était Jaden qui… Beuaaaaah, parrain, c'est de ma fauuuute !

Surprise, Morja devança parrain et prit le garçon dans ses bras.
- C'est toujours difficile, Jas ! C'est toujours difficile d'envoyer des amis au combat. C'est encore plus dur de les voir tomber.
Jas releva la tête :
- Le sergent Kullen, c'était votre ami ?
Ainsi, Jas avait entendu. L'officier confirma gravement, puis ajouta :
- Le sergent Kullen a fait son devoir et c'est une consolation pour moi de savoir qu'il n'est pas mort pour rien. Il a contribué à sauver ces enfants, comme toi, comme tous mes hommes. Au combat, il y a des morts, dans les deux camps. Ton ami aussi a fait son devoir et il aurait affronté ce Sith avec ou sans tes défis. Il ne s'est pas battu pour rien lui non plus : il t'a offert une diversion qui…
J'y pense : Tu aurais pu le tuer, ce Sith, mais tu t'es contenté de le neutraliser. Tu n'aimes pas tuer, n'est-ce pas ? Et tu voudrais que personne ne meure ?
Jas, les larmes traçant des sillons sur ses joues rougies, acquiesça.
- Tu es très fort, mais tu n'as pas ce pouvoir ; Personne ne l'a ! Personne ! Nous faisons tous de notre mieux et c'est déjà bien faire.

Jas rumina un moment, puis s'avisa soudain de quelque chose.
- Tuer personne… Aïe, les Snipers ! Il faut que je les récupère avant que… Vous sauriez pas où trouver de la viande, beaucoup de viande ? Elles les relâcheront, si j'insiste un peu, mais elles méritent bien une petite récompense. Et ce serait mieux qu'elles soient occupées si du monde emprunte encore ce tunnel !
- Qui ça, Jas ?
- Mes lianes chasseresses : J'en ai semé dans le tunnel et elle se sont fait un nid ! Faut que je récupère ces snipers avant qu'elles ne commencent à les digérer ! Ah, et aussi, avant d'oublier, il y a un jeune Sith un peu amoché à environ trente mètres dans le tunnel de gauche. J'crois bien qu'il a un trauma crânien, faudrait envoyer du monde !
Quelqu'un, en uniforme de flic mais aux insignes différents, le rassura:
- Nous l'avons repéré, Jas, on s'en occupe.
- T'es qui, toi ? Un cousin de tonton Markrr ?
- Très lointain, alors ! Mais on se connaît, oui !
- bon, je vais parler a mes lianes !

Sasha lui promit :
- Je te trouve de la viande. Il y en a des tonnes, en haut. Ça pose un problème si elle est un peu cuite ?
- Aucun, sauf qu'elles digèrent plus vite ! Merci parrain ! J'reviens vite !
Il s'en fut en courant (à vitesse normale)
- Un sacré numéro, votre filleul !
- Attendez d'avoir rencontré ses sœurs ! Elles sont encore plus bizarres !
- Un autre sacré numéro, ce Jolinar, fit remarquer le lieutenant Brun. Je n'ai jamais vu quelqu'un manier la pique de force comme il l'a fait. Pour autant que je sache, les seuls qui en étaient capables…
- Oui… Mais tout cela c'est le passé, lieutenant. Quoi qu'il ait été avant, Jolinar est un vieil homme mourant. Un héros qui a lui aussi sauvé ces enfants.
- Un passé vieux de plus de quarante ans, monsieur le président, je n'étais même pas né. Il n'y avait pas d'offense de ma part, juste de la curiosité.
- Moi aussi, j'aimerais bien savoir. Mais s'il veut emporter son secret dans la tombe, qu'il en soit ainsi.
- à vos ordres, monsieur le président !
- J'espère bien, lieutenant ! Bon, la viande ! Mmmhhh à bien y réfléchir, elle doit être toxique, cette bidoche des bas-fonds ! Ah, mais j'ai mieux, beaucoup mieux !

Le maître Jedi approcha d'eux et Sasha oublia un instant son problème d'intendance.
- Ah, maître Kardoon, que pensez-vous de ces Sith ? Ceux que nous avons combattus en haut – à part un- n'étaient pas très doués. Et ceux-ci ?
- Celui à la peau violette était un Sabre. Assez bon, mais un débutant : Gin aurait pu le vaincre seule ! Celui que Larke, Jaden et Jas ont affronté était plus fort, mais pas un maître, à mon avis.
- C'est bien ce que je pensais : juste des pions dans un jeu plus complexe.
- vous pensez aux événements en cours sur la Voie Hydienne ?
- Je pense si fort que ça ?
Sasha eut un sourire forcé, mais le Jedi lui rappela :
- Jeela nous a tenus au courant. Je devine que vous ne croyez pas plus que nous à une coïncidence ?
- J'en ai la certitude. J'ai mis des gens sur le coup. Le seul truc qui me rassure, c'est que c'est trop maladroit pour du Verryn. Ou alors, ce n'était qu'une diversion. Ça aussi, je le saurai bientôt. Pardonnez-moi un instant, il faut que j'achète un stock de bidoche pour Jas et ses copines affamées. Et de quoi nourrir tout ce petit monde.

Le directeur du HappySteacks le plus proche reçut une grosse commande urgentissime avec une adresse de livraison pour le moins bizarre. D'autant plus bizarre qu'en sus des Paniers pique-nique Happy traditionnels, il y avait assez de bidoche crue pour nourrir un régiment. Mais les ordres venaient d'en haut et deux droïdes flics en motojet attendaient déjà pour escorter la marchandise.
- On, dirait qu'il a le bras long, le nouveau propriétaire, fit-il remarquer à son droïde secrétaire.



Rancunes
Il restait un problème à régler avant de retourner s'occuper de la crise galactique : Il devait dissiper un doute.
- Alors, Go'Hota, remis de vos émotions ?
- Je crois que je suis trop vieux pour ces conneries…
- Vous vous êtes pourtant jeté dedans tête baissée. Vous étiez plus prudent, dans le temps.
- j'étais plus prudent il y a quelques mois. À force de vous fréquenter, j'ai dû attraper quelques-uns de vos tics.
- Quoi, vous avez envie d'apprendre à vous servir d'une vibro-lame ?
- cela pourrait servir, finalement

Go'Hota était plongé dans ses pensées. Il avait des regrets qu'il ruminait depuis près de quinze ans :
- vous savez, quand je suis arrivé dans le système Luma, avec ma flotte… J'ai été tenté d'attaquer tout de même. J'avais de gros atouts et, malgré les pertes, j'aurais pu passer en force. J'avais des renforts pas loin, vous le saviez ? Des vaisseaux de guerre et l'équivalent de trois divisions. Il me suffisait d'établir une tête de pont… Nous aurions fini par gagner.
- Trois divisions ? Ne regrettez rien : vous auriez pu conquérir la planète, et après ? Herrion avait déjà vécu une occupation, qui s'est transformée en génocide. Cette fois, ils étaient prêts. Armés, entraînés, en colère. Une guérilla organisée, planifiée…
Vous savez, certains immeubles étaient déjà piégés, l'astroport… eh bien, l'astroport était miné ; Et vous n'imaginez pas le nombre de snipers, saboteurs, spécialistes en attentats et autres assassins que vous auriez eu sur le dos ! M'est avis que vous n'auriez pas survécu longtemps : en cas d’invasion, les snipers avaient ordre de dégommer l'état-major ennemi en priorité. Et s’ils étaient tous aussi doués que ma mère…
Ce devait être pareil pour les autres spécialistes. Je l'ignorais , bien sûr, quand j'ai donné l'ordre de mobilisation.
Mais si je ne l'avais pas fait, si j'avais capitulé et signé…

Sasha rassembla ses pensées avant de poursuivre :
- Les Herrians sont très respectueux des institutions et des règles qu'ils ont votées : ils auraient probablement observé la situation un moment avant de se résoudre au conflit.
Vous vous seriez posés sans anicroche, vous auriez déployé vos troupes sans incident. Et leur ressentiment aurait grandi jusqu'au point de non-retour : la veille, ils vous saluent poliment et envoient des pétitions au comité ad-hoc – le comité exécutif dans ce cas. Puis quelques esprits s'échauffent, vous en arrêtez deux ou trois et boum ! Le lendemain tout le monde vous tire dessus ! Ils sont comme ça, mes herrians !
- Vous allez me dire que vous m'avez sauvé la vie en m'obligeant à renoncer ? Ça ferait deux fois, alors.
- Pas moi ! Plutôt votre prudence, votre instinct, peut-être. Ce que je veux dire, c'est que vous avez pris la bonne décision. Cette fois-là et aujourd’hui aussi. Tout le monde commet des erreurs, surtout quand le jugement est pollué par de vieilles rancunes. Moi le premier, et je me dois de vous présenter mes excuses pour la façon dont je vous ai traité.

Il vit le visage passer de la surprise à la compréhension, puis à la honte alors que le conseiller réalisait que… Sasha confirma d'un petit signe de tête.
Oui, je sais… Je sais tout ! Je sais maintenant que ce n'est pas ton symbiote qui a pris le contrôle pour rappeler le tueur. C'était bien ta décision ! Mais je devine aussi que quelqu’un d’autre a su exploiter tes rancœurs, que j’ai bêtement attisées avec mes taquineries !
Il était conscient d’être le principal responsable de la situation. Qui avait pu en profiter? Qui pouvait vouloir se débarrasser de lui ? Il avait bien une idée, mais ce n’était pas le moment.
S’il avait bien joué, son conseiller – ou le symbiote de celui-ci- finirait par tout lui avouer.
Puis il reprit comme si de rien n'était :
- Bon, faut que j 'aille voir où en est cette crise sur la voie Hydienne. J'aurai bientôt besoin de vos compétences, mais prenez votre temps pour vous remettre de vos émotions.
Go'hota, comme paralysé, comprit qu'il était pardonné. Il lui fallut une bonne minute pour se décider. Il emboîta le pas à son président.


Mais ils trouvèrent une situation tactique apaisée : L’ombre de l’Ebaq IX – qui n’était pourtant pas encore sur place - , avait suffi à calmer les esprits et tout le monde avait préféré obéir sagement.
Des négociations commenceraient sous peu, sous l’égide du commandeur suprême de la flotte impériale.
- Nous devrions peut-être envoyer un observateur, suggéra Go’Hota.
- J’y serais bien allé moi-même, mais…
Ses collègues étant absents, il ne le pouvait pas. Et puis :
- Mmmhhh ! C’est du ressort du sénat, ça, il me semble. Timias et Kas ? Cela aurait l’avantage de tenir ces bavards éloignés du sénat le temps de finir le ménage et de planquer les cadavres embarrassants.
- Humm ! Ces têtes brûlées auront besoin d’un chaperon. Comme vous, d’ailleurs.
- Merci bien, mais j’ai déjà oncle Gersen et SyDney ! Vous seriez volontaire pour les accompagner  ?
- Ma foi… être otages ensemble, ça rapproche !
Go’Hota était encore mal à l’aise auprès de celui qu’il avait voulu faire assassiner, comprit ce dernier. Cette mission diplomatique lui laisserait un peu de temps pour digérer.
- j’arrange ça avec Mon Caran.


note:
* Jas l'a composé spécialement pour lui. :siffle:
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 12 Jan 2020 - 17:33   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 28

On s'approche doucement de la fin, mais il reste quelques petits problèmes...
Ah, j'ai tenté l'infobulle en remplacement des notes de bas de page. Qu'en pensez-vous?

Chapitre 29 : Pourparlers de paix.





Le nouveau « yacht » de l'Emp… du commandeur suprême.
Le « droit de Régner » flottait dans l'espace au large d'une étoile sans planète ; le nouveau joujou du commandeur suprême Jagged Fel était escorté par vingt destroyers ultra-modernes qui paraissaient minuscules en comparaison. Minuscules aussi, les vingt destroyers tout aussi modernes de l'A.L.E.
- Juste une petite garde d'honneur pour notre navire amiral, avait négligemment justifié Fel, hôte de la conférence.

La flotte de l'Alliance Hexastars n'était pas aussi impressionnante : un vieux mais toujours redoutable cuirassé Keldabe encadré par deux destroyers légers - une version très agrandie de l'antique Gladiator -, et deux frégates d'assaut qui avaient dû faire les beaux jours de la rébellion. Le reste n'était que croiseurs, moyens ou légers et poussières stellaires  . Plus inquiétant, il y avait tout de même neuf de ces croiseurs « tête de pioche » dont les formidables performances avaient fait pencher la balance des forces aux batailles de Verranna, Herrion et plus récemment, de Mytaranor.
Et surtout ces nombreuses « frégates », plus lentes mais tout aussi puissantes : peut-être aurait-il fallu les classer parmi les croiseurs. Un modèle inconnu. D'où venaient-elles ?
Silence radio total, aucun bavardage sur les ondes, elles ne livraient aucun indice. Elles s’étaient rangées en impeccables colonnes de dix. Il y avait – pour l’instant – douze colonnes.

- Des frégates, affirma le Capitaine Procyon  ! De nouvelles recrues de la JaMaJa. Vous savez, elles font partie de l'héritage Verryn.
- Des vaisseaux droïdes ? C’est ce que prétendent les délégués de l’A.L.E, s’était inquiété le commandeur suprême.
Procyon défendait les intérêts des enfants Vega-Herrion et de Nouvelle Nippa à la conférence. Il confirma :
- Oui, elles sont entièrement automatiques, même si elles sont un peu plus efficaces avec un équipage réduit. L’IA du bord est franchement impressionnante ! Demandez au premier secrétaire Imax : il a affronté leurs ancêtres il y a une quinzaine d'années. De bonnes petites machines, bien combatives !
- J’en ai entendu parler, annonça Fel.
- Mmmmhhh au fait, Jagged, ne vous inquiétez pas trop s'il en rapplique d'autres : l'ordre de rappel a été lancé un peu tard et elles ont tendance à se regrouper. Franchement, j'aurais aimé qu'il en reste plus d'une centaine pour protéger Nouvelle Nippa, mais elles ont l'instinct grégaire. Heureusement, certaines sont restées, sinon il y en aurait déjà plus de deux cents ici.
- Leur silence et leur immobilité inquiètent les représentants de l'A.L.E. Ils se demandent si elles sont bien sous contrôle.
Procyon s'esclaffa :
- Ces corpos auraient peur de leur ombre ! Moi, je m’inquiéterais plutôt si elles quittaient leur formation de parade pour se placer en ordre de bataille, pas vous ? Mais oui, elles obéissent assez bien. La question que les corpos ne vont pas manquer de poser, c'est : à qui !
- C'est drôle, j'allais poser la même question : à qui ?
- Surprise ! Mais vous comprendrez vite !
- Je me contente de transmettre, répondit le commandeur suprême, amusé. Si nous commencions ? Les observateurs de l’Alliance sont arrivés.
- Bonne idée, ainsi nous pourrions en finir avant le souper, bailla le vieux Markus Herrion, peu avare de bons conseils amicaux à ses connaissances des deux camps. Les filles ne devraient pas veiller trop tard et la Matriarche… Je ne sais pas vous, mais je préférerais en avoir fini avant qu'elle n'ait un petit creux.
- Pas de souci, j'ai assez de steaks frais pour nourrir toute une horde de ces créatures, répliqua le prévoyant Emp... Commandeur suprême de l'Empire. Et vos petites-filles me semblent tout à fait capables de l'amadouer.
- Mouais... Ou bien de l'imiter : ce sont de vraies sauvageonnes !






Conférence de paix ?
Le commandeur suprême avait présidé suffisamment de conférences de ce genre  pour savoir que la première rencontre ne serait que le prélude aux vraies discussions. Il savait à quoi s’attendre :
Des déclarations de principe, des menaces voilées ? Il y en aurait de la part des deux camps. Et Fel savait déjà ce qu’ils diraient !
Les corpos voulaient « associer » les secteurs Borvus et Bellam à leur « zone de libre échange » et les faire « bénéficier » de la protection de leurs nouveaux destroyers.
Dans leurs déclarations, ils vanteraient les avantages qu’il y avait à rejoindre « volontairement » leur alliance commerciale et ouvriraient généreusement leurs portes aux Hexastars. Mais : « laissez tomber Borvus et Bellam, sinon… » 
Les coalisés répliqueraient en expliquant point par point ce qu’ils pensaient du meeeerveilleux paradis corpo et où ces derniers pouvaient se carrer leurs beaux destroyers. En langage diplomatique, bien entendu ! Tous concluraient par : «  mais laissez tranquilles nos amis de Bellam et Borvus, sinon… »

Le tout répétés ad nauseum par chaque délégué. Et il y en avait beaucoup !
Il y aurait quelques variantes, bien entendu : certains corpos parleraient de tarifs privilégiés, de routes sans taxes ni douane, de transferts de technologie.
Et qui sait, de ventes privées ou de carte de fidélité, s’amusa Jagged Fel.
Pour tromper son ennui, il attendait beaucoup du Garoug mal dégrossi en uniforme chamarré, un certain Markrrr ; avec un peu de chance, celui-ci se permettrait des propos plus crus et assurément moins diplomatiques.
Quant à la monstrueuse matriarche qui trônait en bout de table, elle était l’inconnue dans l’équation. Les connaissant trop bien, il doutait que les fillettes sagement assises sur ses genoux suffisent à la calmer en cas d’esclandre.
Jaïna et Masha sont plutôt du genre à jeter de l’huile sur le feu, se souvint-il.
Il était très heureux d’avoir fait encadrer le trio par deux Jedi, d’autant plus que sa Jaïna à lui était la marraine des jumelles et qu’elle avait une certaine influence sur ses filleules.
Malheureusement pour lui comme pour les observateurs de l’Alliance, tout se passa comme il l’avait prévu, en pire : même le Garoug fit preuve de courtoisie et employa un langage raffiné : quelle déception !
Pourtant, son général kaleesh l’avait prévenu que son vieux camarade métamorphe pouvait faire preuve de subtilité (2)



Les fauves montrent les crocs !
Jagged Fel commençait à s'ennuyer ferme -et il n’était pas le seul - quand un petit incident vint détourner l’attention : les fillettes, - qui avaient décroché depuis longtemps -, jouaient avec une tablette qui émettaient d’énormes « blong ! » à intervalles réguliers. À chaque fois, elles gloussaient et se chuchotaient à l’oreille des mots inaudibles mais peu discrets.
Un comportement qui irrita un certain Jero Stuk, haut secrétaire à la normalisation (3), un humain gras, rougeaud et transpirant que les fillettes interrompaient dans son discours.
Quand celui-ci osa s’en plaindre, la Matriarche « Lune de Sang » prit la parole pour une déclaration que le droïde de protocole impérial refusa tout net de traduire !

Ce furent les jumelles qui s'en chargèrent. Entendre ces voix enfantines débiter ces monstruosités avec le plus grand sérieux glaça le sang de plus d'un délégué. D'autres, comme Markrr, se permirent un sourire : n'était-ce pas une sorte de recette de cuisine  qu’elles récitaient de leurs voix haut perchées? Avec Jero Stuk dans le rôle principal : celui du plat de résistance !
Jag intervint :
- Masha, inutile de détailler la préparation de la sauce, je crois que le secrétaire Stuk a compris. Et s’il vous plaît, les filles : pourriez vous baisser le son de votre tablette ?
Un regard à sa chère et pas toujours tendre épouse, et Jaïna chuchota quelque chose aux jumelles.
- Oui, oui, oncle Jag, on la met en silencieux. C’est juste qu’on est contentes quand de nouvelles copines arrivent ! Et leurs grands frères viennent aussi ! Ça, c’est super !

Malaki explosa
- Des copines, maintenant ! Mais pourquoi a-t-on autorisé ces gamines sans éducation à….
La matriarche gronda en montrant ses crocs, le coupant net dans sa diatribe. Masha (ou était-ce Jaïna?) en profita  :
- D’abord, on représente la JaMaJa ! Vous êtes un méchant, monsieur Malaki ! Et pas poli, en plus !
Jaïna (ou était-ce Masha?) menaça :
- Oui, nous aussi on est des déléguées ! Et on a le droit de parler ! Si vous continuez comme ça, on va venir chez vous avec nos copines pour vous apprendre les bonnes manières, pas vrai, maman-lait ?
Hurlement approbateur de l'énorme et rusée prédatrice .
- Mais quelles copines, à la fin, s’emporta un corpo!

Malaki, son regard braqué sur celui d’Imax avait déjà compris !
Jag avait observé les réactions lors de l’échange. Et noté - comme le vice-directeur - que, côté hexastars, personne n’avait été surpris par ces déclarations intempestives.
- Je crois qu’elles font allusion à ces fameuses frégates droïdes, suggéra-t-il.
Il recevait, en direct sur sa console, les informations de la passerelle. Et avait noté que «« Blonk ! » correspondait plus ou moins à l’arrivée d’un nouveau contingent.
- Et … Nous en sommes à combien, s’enquit le sénateur Timias.
- Oh, quatre-vingts depuis le début des discussions.
Il balaya la table du regard :
- Humm… Tous ayant pris la parole, je suggère une interruption de séance, le temps d’une collation. Oui, matriarche, il y a du Stuk, pardon du steak de Nerf cru au menu.

Il consulta les chefs de délégation, toujours figés dans leur duel non verbal. Puis le Corpo salua son vis-à vis d’un signe de tête, salut aussitôt rendu. Il aurait fallu être naïf pour croire que l’incident avait été spontané. Malaki ne l’était pas et avait saisi le message transmis par les fillettes et la Matriarche lors de cette petite comédie.
Elles avaient dû bien s’amuser en répétant leurs rôles !
- Oui, je pense que le moment est bien choisi, approuva le corpo.
- Je le pense aussi, confirma Imax.
- Dans ce cas… La séance est suspendue !

Le chef de l’empire avait appris, au cours d’innombrables négociations tendues, l’importance de ces moments conviviaux et des conversations informelles qui s’y nouaient :
- On va enfin avancer, souffla-t-il aux observateurs de l’Alliance.
Les deux sénateurs approuvèrent, tout comme le vieux Markus Herrion ; quant à Go-Hota, il précisa :
- et moi, je me charge de leur rappeler ce qui les attend s’ils ne se montrent pas raisonnables.
Tous savaient qu’il parlait d’un molosse nommé Ebaq IX et de sa meute !

Oui, que faut-il pour convaincre une organisation agressive de réduire ses ambitions ?
Un rapport des forces en train de changer ? Quatre-vingts nouvelles frégates venaient de se ranger aux côtés des autres !
Peut-être, mais : deux cents destroyers de 1600 mètres tous neufs, c'est bien mieux que deux cents frégates de 400 mètres, non ? Soixante fois mieux, au bas mot !



Jump in the line !
Peut-être que les corpos auraient dû écouter les bons conseils d'un vieux renard qui leur susurrait à l’oreille des mots comme : guerre d'usure, corsaires, déprédations, insécurité, explosion des coûts, pertes abyssales, récession, faillite ? Peut-être un peu.
Quant aux menaces puériles de deux fillettes pendant la conférence ?
Allez donc ! Comment les prendre au sérieux ?
La preuve était devant leurs yeux : les gamines, politique et négociations déjà oubliées, dansaient maintenant au rythme d'un tube à la mode !

Les vrais motifs d’inquiétude ne manquaient pas : les deux gardes du corps des jumelles Vega an-Herrion , par exemple. Armure rouge, armure verte, mandaloriens chargés par leur père, le nouveau Mandalore, de protéger les gamines.
- Oui, nous sommes des amis de la famille, et puis ça fait un bail qu'on est clients. De très bons clients, rappela le vieux Herrion.
Son propre garde du corps, armure noire et flammes chrome, approuva gravement de la tête. Malgré une paie intéressante, il aurait préféré une rupture des négociations suivie d' une bonne petite guerre : ces pourparlers l'ennuyaient.
Si les mandaloriens se mêlaient au conflit, l’affaire deviendrait délicate.
Mais, bon : avec deux cents destroyers au top de la technique militaire…


Ils avaient bien du mérite à rester immobiles et stoïques, les deux protecteurs en armure, à voir une terrifiante matriarche Kuri s'essayer à la danse, imitant Masha et Jaïna.
Une race inquiétante, les Kurii : des prédateurs conquérants qu'il avait fallu jadis calmer à l'aide de destroyers : ils avaient accepté de rester sages dans leur amas stellaire et de remplacer, sur leurs immenses vaisseaux, les hyper-propulseurs performants - offerts jadis par Malthus Verryn - par des modèles généralement utilisés comme système de secours.
- Des hyper-propulseurs de classe 1, il y en a des centaines sur le marché parallèle, avait rappelé l'aimable et vénérable conseiller. Et ils auraient tôt fait de les installer sur leurs croiseurs-oeufs. Avec ça, le secteur corpo, c'est la porte à côté.
Mais il en fallait plus pour impressionner un chef d'ét... de corporation, fort de ses deux cents nouveaux destroyers déjà opérationnels et de cent autres presque achevés.

La princesse - elle était plutôt fille depuis un bon moment - Eiren Berk'Alava entra dans la danse aux côtés des fillettes. Pas de doute, l’art de la chorégraphie avait fait partie de son éducation : elle esquissa de nouveaux pas que les danseuses ne tardèrent pas à imiter.
Un peuple bizarre, les Hermians : des artistes et parfumeurs reconnus, mais terriblement combatifs et agressifs quand on les provoquait.
Le Garoug bondit à son tour dans la ligne. Oui, il savait danser et ne se débrouillait pas trop mal. Oui, Il faudrait tenir compte de ses talents tactiques et surtout de ses vaisseaux, destroyers et croiseurs V.

Oui, mais : Deux cents destroyers tous neufs – bientôt trois cents - et deux cents Victory pas encore bons pour la casse, vous dis-je ! 

Par contre, ce qui se déroulait au-delà de la baie vitrée inquiétait vraiment les corpos.
Dès que les jumelles avaient commencé à danser, les lignes impeccables qui comprenaient maintenant trois cents frégates et vingt croiseurs lourds – huit cents mètres au bas mot- avaient commencé à bouger. À danser, semblait-il, au rythme des pas des petites, comme si elles étaient…
- dirigées par les mouvements de ces petites pestes… Souffla un Corpo, incrédule et atterré.
- Eh oui, c'est à elles que leur père a confié le commandement. Leur frère est sur Coruscant, avec son parrain et les Jedi, vous le saviez ? Ce qui m'intrigue, c'est qu'elles n'ont même pas besoin de console ou de télécommande révéla, imperturbable, le capitaine Procyon. Pour un peu, je dirais qu'elles les contrôlent… par un lien mental !
- Un lien mental, vous dites ? Ces machines de mort réagissent aux humeurs de deux fillettes ?
Procyon jouait mal l’indifférence ::
- Ben oui, pourquoi ? Et vous avez raison : ce sont de vraies petites pestes !
Jagged Fel, médusé, commenta :
- Markus a offert des frégates et des croiseurs à ses filles ? Pour leur dixième anniversaire ?

Un anniversaire qu'il n'avait pas oublié : sur les conseils de son aide de camp, Il leur avait offert d'attendrissants mini-droïdes No-No de Tendrando arms, qui faisaient fureur sur Coruscant comme espions (version 007 uniquement), mais surtout comme compagnons de jeu !
Des petits robots qui, présentement, dansaient aux côtés de leurs maîtresses.

Markus Herrion apporta une nouvelle fois son grain de sel :
- Mon fils a toujours aimé les cadeaux originaux : il m'a offert un couple de Nazguls de Nippa pour mon quatre-vingt-treizième anniversaire. Il est allé les capturer lui-même. Charmantes bêtes, malgré leur dard venimeux. C'est l'attraction vedette de mon parc zoologique sur Hyborria.
- Rien à dire : quelles que soient ses origines, c'est un Herrion, un vrai : il a ce petit côté excentrique et féroce propre à la famille. Si nous reprenions les négociations, conclut le commandeur suprême qui semblait hésiter entre franc amusement et vague inquiétude.

Les menaces des jumelles ? Finalement, il fallait les prendre très au sérieux. Imaginer que la sécurité du secteur corpo dépendait de l'humeur de gamines capricieuses…
Imax, Markrr, Eiren ? Des adversaires redoutables, mais assez prévisibles pour les stratèges de la flotte de l’A.S.C . Mais comment prévoir le comportement de ces petites furies ? Elles pouvaient, sur un caprice, décider d’abandonner la bataille pour aller délivrer les fathiers et les petits esclaves de Canto Bight. Ou de venir s’amuser avec leurs « copines » et leurs « Grands frères » dans les centres commerciaux de Bonadan ou des autres mondes du secteur Corpo. Dans tous les cas, ce serait un désastre !
D’autant plus que ces machines, conçues pour Malthus Verryn, connaissaient forcément tous les accès secrets au Secteur ! Impossible de tous les surveiller, à moins de leur affecter la totalité des tous nouveaux et très coûteux destroyers

Le vice-directeur Malaki, soudain conscient d’un rapport de force moins avantageux qu’il ne le croyait, décida de renoncer à quelques-unes de ses exigences. Il fut soulagé d'apprendre que les membres de l'Alliance Hexastar n'étaient pas opposés à des accords commerciaux bien ciblés et se contenta de ces petits poissons : au moins ne rentrerait-il point bredouille à la maison !



Notes: ben... voir les infobulles (en vert)
Juste un problème: je n'ai pas pu introduire un smiley :perplexe: dans la bulle 3
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 19 Jan 2020 - 21:52   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 29

Cette histoire touche à sa fin...


Chapitre 30 : Un discours ! Un discours !


quelques mois plus tard

Le sénat, extraits du discours annuel sur l'état de l'Alliance
.
Transcription rédigée par l'honorable Leon Zeltron, professeur d'histoire contemporaine à l'université d'Herrion Ville, et présentée par celui-ci devant l'assemblée générale du Comité pour la préservation de l'Histoire.
N.B Les commentaires et descriptions du transcripteur sont encadrés par les caractères { et }

En présence des triumvirs, des délégués des états associés et du commandeur suprême Jagged Fel, représentant les territoires impériaux.
Après les interventions des présidents Krey'Tey et Cildel, fin du discours du président Vega an-Herrion.


Début de transcription


 - … à l'heure qu'il est, la réorganisation de nos services de renseignements est donc achevée. J'ose espérer que ses nouveaux responsables ne me tiendront pas trop rigueur d'avoir testé leur loyauté avec des détecteurs de mensonge pas très orthodoxes. 

{rires dans l'assistance. Dans la loge réservée à la famille, deux de ces « détecteurs de mensonges » relèvent la tête et montrent les crocs dans ce qui ressemble plus à un sourire carnassier qu'à une menace.}

 - Je pense qu'il y a d'autres leçons à tirer du différent qui a opposé l'Association de Libre Échange du Bras de Tingel à l'alliance défensive de la nébuleuse Hexastars : c'est sans surprise que j'ai appris que les secteurs Borvus et Bellam avaient choisi de rejoindre l'alliance Hexastars.
Est-ce un signe ? Plutôt que de nous rejoindre, celle-ci a souhaité conserver son statut d'État souverain associé.
J'aimerais surtout attirer votre attention sur les secteurs voisins. Parmi ceux qui ont été, disons, tentés de rejoindre … Mmmmh « librement » l'Association de Libre Échange, les cinq qui faisaient déjà partie de notre communauté ont choisi, sans surprise, d'y rester.
Mais trois autres ont préféré rejoindre l'Empire. J'en profite pour saluer son représentant parmi nous … 

{Jagged Fel, commandeur suprême de la Flotte impériale (selon certains, Empereur) fait un petit salut de la tête. Sourire carnassier digne d'un varg }

 - Je vous invite, chers collègues, chers sénateurs, à réfléchir longuement sur les raisons de ce choix et ce qu'elles impliquent quant à la façon dont les mondes éloignés perçoivent notre politique. Quand, lors d'un talk-show, l'ex-sénateur Imax a lancé l'idée d'un triumvirat, il s'est aussi fait le porte-parole de tous ces mondes éloignés que trop de gens ici dans le Noyau, considèrent encore comme des mondes-frontières, forcément barbares et sans loi. Il a fait part de leurs inquiétudes, de leurs attentes, de leurs espoirs. Ses prédictions se sont matérialisées et pourtant, chers collègues, chers sénateurs, les états en conflit ont su faire preuve d'assez de maturité politique pour résoudre eux-mêmes, par la négociation, leurs différends. Une leçon que je vous invite à méditer, dans la conduite de votre politique future. Une politique qui continuera à me préoccuper lorsque j'exercerai mes nouvelles fonctions. Je sais que certains parmi vous regretteront mon départ…
{tonnerre de sifflements et d’applaudissements dans le secteur réservé aux membres du groupe parlementaire ' La Nouvelle Vague' couvrant de nombreux applaudissements plus discrets}.

 - … mais que beaucoup plus seront soulagés de me voir m’éloigner quelque peu de la scène politique galactique… 
{Rires et quelques applaudissements}
 - … vous devez comprendre qu'il y a urgence : je passe sur les appels pressants de l'actuel vice-roi, sur la motion de rappel votée conjointement par l'assemblée sectorielle et cinquante-cinq assemblées planétaires, - merci aux autres mondes qui se sont contenté d'un gentil courrier- pour attirer votre attention sur les nombreux messages que je reçois chaque jour. Je n'en citerai qu'un qui vous permettra de comprendre les terribles pressions qui s'exercent sur moi: 

{Le président déplie ce qui semble être du véritable papier artisanal.}
-  en fibres de Red Grass , précise-t-il.
{Il lit et commente:}
« Au prince d'Herrion, Palais présidentiel, Coruscant, Secteur Zero. »
- C'est une appellation courante dans les mondes éloignés.
«  De Jin Cassiopeus, ferme du Puits noir, district des plaines rouges, Herrion, secteur He'ran
Cher cousin… »
- Renseignement pris, nous avons effectivement un parent commun, qui vivait sur Nippa il y a un peu plus de 300 ans : nous sommes donc cousins au dix-septième degré. Ou serait-ce au dix-huitième ?
{Nouveaux rires}
«  Je ne sais pas combien de temps vous comptez vous la couler douce à la capitale, mais ici, nous sommes nombreux à attendre avec impatience votre retour aux affaires. Franchement, près de quinze ans de congés, c'est abuser ! »
- pour ceux qui l'ignorent, il y à près de quinze ans, j'ai exercé pendant quelques semaines les fonctions de régent et vice-roi par intérim. Je me trouvais franchement trop jeune pour le job, d'où le fameux congé que j'ai d'ailleurs eu du mal à obtenir.  {le président venait alors d'avoir treize années standard}

« Nous avons vraiment besoin de quelqu’un capable de reprendre en main ces enf… Humm je vais censurer ! … de comités qui tournent en rond en se léchant mutuellement le… euh, censuré, expression typique d'un fermier du district des plaines rouges… Tenez, par exemple, figurez-vous que je suis en conflit avec mon enf… Censuré ! De voisin qui a construit sa clôture là où il n'aurait pas dû. Et que ces emp… Censuré !!! du Comité des bornes et limites se tournent les pouces au lieu de l'obliger à la déplacer.
Alors, il serait temps que vous vous remuiez les… Miches… Oui, ça peut passer. Et reveniez au pays pour exercer enfin un job sérieux !
Cordialement, votre cousin Cassiopeus »

 - quelques explications sur ce texte : tout d'abord, comme j'en vois qui ricanent, je suis prêt à assurer devant un détecteur de mensonges qu'il est parfaitement authentique. Et que j'en ai reçu bien d'autres du même tonneau, quoi que plus… politiquement corrects. J'aurais pu vous lire celui du Syndicat Industriel d'Hyborria, mais il n'avait pas le… charme direct de celui-ci. Ils sont un peu rudes, dans le district des plaines rouges. Certains oseraient dire : mal dégrossis !
Donc, prenons le cas de cousin Cassiopeus. Il y a de forte chances, au passage, que son – euh censuré- de voisin soit aussi un cousin. Comprenez bien que quand on possède un modeste lopin de trois hectares, 247,482 mètres carrés, c'est important ! Vital, même !
Je crois pouvoir affirmer qu'au moment où je tenterai de convaincre ces Emp… Ces très sages, très prudents et très timoré membres du comité des bornes et limites de faire rectifier cette clôture, je me souviendrai avec nostalgie du temps béni où je me la coulais douce en arbitrant de simples petits conflits sectoriels ou en gérant une modeste planète où il n'y avait, la dernière fois que j'ai vérifié, que 485 642 129 conflits de propriété  enregistrés! 
{ rires et tonnerres d’applaudissements… Plusieurs minutes passent avant que le silence ne revienne}

 - il y a au moins du positif : je vais pouvoir profiter plus souvent des bons petits plats de ma maman ici-présente
{quelques rires et de discrets applaudissements en direction de la loge de la famille. La Vice-reine ( par intérim) salue de la main avec un grand sourire. Le Président scrute maintenant du coin de l’œil ses deux collègues qui semblent un peu tendus. Selon la rumeur, ils auraient recommencé à se disputer au sujet de sa succession. Aussi, il les aurait fermement avertis de son intention de proposer un candidat. J'ai pu constater personnellement qu' ils n'avaient aucune idée de ce qu'il avait préparé }

- mais revenons-en à ce siège que je libère et dont vous allez devoir choisir le nouvel occupant
Je suggère d'ailleurs à mon successeur de le faire remplacer : il est franchement inconfortable. Quand vous m'y avez installé, je n'étais qu'un débutant sans expérience, par chance moins naïf que certains l'espéraient. En un an, grâce à la patience et aux efforts de mes chers collègues, j'ai beaucoup appris ! J'ose croire que j'ai enfin appris le métier pour lequel vous m'avez élu.
Permettez-moi un instant de vous faire part de quelques réflexions, nées de ma toute fraîche expérience. Débutant, j'ai commis un certain nombre de bourdes, j'ai négligé certains détails inquiétants qu'un politicien expérimenté aurait probablement vus. Je me suis donc interrogé sur les qualités et l'expérience nécessaires à un triumvir :

- tout d'abord, il me semble qu'il devrait être un vieux routier de la politique, connaissant à fond les rouages de cette noble institution, mais familier aussi de toutes ces ficelles que l'on tire en coulisse…
{de nombreux regards se posent sur le sénateur Borog Degog qui a un recul et rétracte son cou dans un mouvement de repli chélonien 1.}
 - Mais il… Ou elle doit aussi savoir faire preuve de diplomatie, piloter les réunions et commissions avec tact et fermeté.
{Les regards se portent sur la sénatrice du secteur Chommel, mais le président a d'autres surprises}
 - quoi d'autre ? Il serait utile aussi de maîtriser les rouages de l'appareil militaire…
{C'est le nouveau sénateur du secteur Azur, l'amiral Darpa, qui fait maintenant l'objet de l'attention générale. De nombreux sénateurs ont compris que le triumvir s’apprêtait à proposer un candidat à sa succession. }
 - Que dire de la gestion au jour le jour d'une administration parfois rétive, de la maîtrise d'un planning serré, de ces triviaux mais vitaux problèmes d'intendance ?
{Murmures dans l’assemblée. Ils sont de plus en plus nombreux à regarder en direction de la loge centrale ]

 - ah, si nous avions dans cette auguste assemblée un être rassemblant non pas une ou deux, mais toutes ces qualités ! Mais peut-être… Peut-être qu'il se cache parmi nous, trop humble et trop modeste pour solliciter les votes ? Ou dirais-je trop sage pour se fourrer volontairement dans un tel merdier 2 ?
{ murmures et discussions au sein de l'assemblée.}

{ le Président (initiales V-a-H par la suite), s'adresse en aparté au Porte-Parole, qui préside la séance :}
 - je crois qu'ils ont compris ! 
{Réponse de son interlocuteur} :
 - moi aussi, j'ai compris !
{Le président V-a-H consulte ses collègues triumvirs : eux aussi ont compris. Approbation de la tête du président krey'Tey, qui semble résigné. La présidente Cildel regarde le candidat désigné avec les signes d'une profonde réflexion.]
 - Je… Nous devrions pouvoir travailler avec lui.
- vous nous aviez pourtant prévenus qu'à la fin, vous gagneriez la partie , souligne le Bothan.

{ Dans les loges, le sénateur Degog se lève et, sans rien dire, impose le silence}
 - je propose aux votes de cette assemblée le sénateur de Chandrilla, Mon Caran.
{ Silence absolu. La sénatrice du secteur Chommel se lève}
- Mon Caran est celui que nous cherchons !
{Tour à tour, les sénateurs des secteurs de Soze, d'He'ran, de Corellia, approuvent ; puis c'est le sénateur du secteur Azur qui se lève} :
 - Le sénateur de Chandrilla doit offrir sa candidature !
{ la proclamation de l'Amiral Darpa résonne comme un ordre. Des sénateurs, de plus en plus nombreux se lèvent et proclament : « Mon Caran !! »
Le porte-Parole, président de séance intervient :}

 - Monsieur le secrétaire général ? Il me semble que nous ne sommes pas loin de l'unanimité.
{ le secrétaire général adresse un lourd regard de reproche au président V a-H :}
 - ai-je le choix ?
{[Le président V a-H, répond avec un sourire suffisant :}
 - je ne crois pas, j'ai fait tout ce qu'il faut pour ça !
{Le secrétaire général :}
- rappelez-moi, à l'avenir, de ne plus essayer de vous forcer la main !
V-a-H :
- je n'y manquerai pas ! Ah, n'oubliez pas de faire remplacer ce siège : c'est votre C.. (censuré par le transcripteur) qu'il vous faudra poser dedans !

Fin de transcription.



… …


Un président à la retraite, c'est possible ? 3
Maintenant qu'il avait réussi à détourner l'attention, Sasha pouvait épier en douce tout ce petit monde. Les loges des invités, d'abord : celle des Jedi restait obstinément vide, mais deux Jedi – non, trois- partageaient celle de la famille ; celle du sénateur Belek, en réalité. Luke Skywalker, assis à côté du Patriarche, montrait ainsi qu'il était venu à titre privé, non pour la politique. Jaden, debout derrière avec son copain Jas était flanqué d'un tout jeune apprenti qui ne le quittait pas. Jolee, Jas et Jaden avaient accompagné le vieux mendiant dans ses derniers moments. La tumeur que Jolinar le symbiote n'arrivait plus à bloquer avait emporté l'ancien Garde Impérial. Celui-ci s'était éteint en paix, heureux de savoir que l'avenir de son arrière-petit-fils et du symbiote était assuré et qu'ils allaient rester ensemble un moment : Maître Skywalker avait finalement donné son accord à Jaden qui souhaitait continuer à héberger Jolinar.

Grand-père, en grand uniforme de l'Amber Star et toutes ses décorations bien en vue, avait tenu à assister au triomphe de son héritier politique. Il s'était un peu assoupi pendant le discours de politique générale - la faute en incombait plus à un repas un peu arrosé avec quelques vieux amis sénateurs qu'à son age vénérable - , mais avait retrouvé toute son attention au moment de la conclusion. À sa droite, dans un uniforme identique mais arborant l'étoile ambre pour seule décoration, un autre héritier, celui à qui il avait confié la grande passion de sa vie, sa chère Amber Star.
Venom avait écouté tous les discours avec une grande attention et avait dégainé son sourire canaille au moment où son frère avait piégé Mon Caran. Pa' quant à lui, avait revêtu son plus beau costume pour célébrer l’événement. Il semblait plutôt satisfait.
Thalia, Ma' et les enfants occupaient les premiers rangs, aux côtés de Belek. Si elles avaient choisi des robes de soirée presque identiques, Thalia arborait crânement son chapeau de paille sur lequel était épinglé le blason de la HHB.
La reine des pirates était aussi la marraine des Moffs et généraux de l'empire !
Thalia traitait avec les dignitaires impériaux comme elle traitait avec les pires criminels de la galaxie :
«  Parce que tu trouves qu'il y a une différence, toi ? Tes Moffs, y en a qui sont un peu graves, avoue ! » avait-elle rétorqué à Jagged Fel alors qu'il le lui reprochait.

Autre loge, celle des hauts responsables de l'administration, inspecteur généraux en tête. Berylle siégeait parmi eux, bien qu'elle ait présenté sa démission : Merson lui avait offert un job très intéressant dans le secteur He'ran : coordinatrice des polices planétaires avec ses propres équipes à compétence sectorielle, et même une petite flotte pour les cas difficiles.
C'est vrai que ça manquait ! Il est surtout prêt à tout pour me forcer à rentrer à la maison !

Tout en haut, dans les coursives réservées au public, quelques centaines de gamins excités étaient encadrés par des bénévoles. Difficiles à reconnaître à cette distance, mais un crâne chauve dépassait très largement du lot. Marek, refusant de s'afficher avec la famille
-  Moi, un contrebandier notoire, vu en public avec des Nobles, tu n'y penses pas, avait-il affirmé.
Mais il avait trouvé moyen de s'inviter, prétextant un coup de main à son pote Belden.
Il va falloir que je surveille ma fondation de près, même si Marek a promis son soutien. En tout cas, j'ai peut-être trouvé des parents à Darren et Lirra. Et ici, sur leur monde !

Il n'y avait pas tant d'Herrians vivant sur Coruscant, mais ce couple un peu âgé qui habitait dans l'appartement voisin de celui qu'il avait partagé avec Berylle avait souvent exprimé le vœu d'adopter des enfants. Les premières rencontres s'étaient bien passé et Lirra avait immédiatement adopté Corran et Anara. Eux aussi avaient souffert de l'occupation : ils y avaient perdu leur fille unique et Anara la possibilité d'enfanter à nouveau.
Et ils sont bien partis pour rester des années dans la capitale : la nouvelle assistante de Belek, cousine Karra, va emménager dans notre ancien appart !
Karra était l'une des petites-filles d'Alcor Procyon et le couple travaillait pour la sécurité intérieure d'Herrion. Le directeur Himron estimait que la protection des membres de la famille était de son ressort, où qu'ils vivent.

Près de lui, on préparait les votes.
Le vote de confiance confirma les triumvirs pour un an
Ça ne me concerne plus, j'ai démissionné et je ne suis pas sénateur.
Une démission dûment enregistrée par le secrétariat général, comme le confirma Mon Caran.
Restait donc un triumvir à élire. C'est le moment que choisit Borog Degog pour proposer une motion .
Sasha grommela:
- Et allez, même quand ils sont d'accord, faut toujours qu'il y en ait un qui fasse le malin ! Ce n'était pas vraiment le moment, Borog ! Eh, attendez… C'est bien mon nom qu'il a prononcé ?

Sasha assista impuissant à un vote imprévu. Il croisa le regard malicieux du futur ex-secrétaire général et comprit qu'il n'avait rien d'improvisé :
- Sénateur à vie ? C'est quoi ce binz ? Ça n'existe pas ! Et de quel secteur, d'abord ? Lui demanda-t-il.
- Shhht ! Nous sommes en plein vote, là ! Il y a des précédents, je vous ferais parvenir un dossier détaillé !
- Mouais : et je ne peux même plus me venger de ce sale coup, j'ai déjà tiré toutes mes cartouches !
Mon Caran n'ayant jamais vu un fusil nippan, il peina à comprendre la métaphore.

Le Porte-Parole annonça les résultats :
- à l'unanimité, moins deux abstentions, le président Vega an-Herrion est élu sénateur à vie, avec les droits et devoirs afférents.
- Mais je ne veux pas remplacer Belek, moi ! J'ai un secteur à diriger, moi ! Comment vais-je faire pour…
Mon Caran lui souffla :
- c'est un titre honorifique, monsieur le Président. Il permet de résoudre un problème récurrent : que faire des anciens présidents, ceux qui n'ont pas été destitués et jugés ?
- Depuis que l'Alliance existe, ils ne se bousculent pas au portillon !
- Justement : nous avons changé cela en réduisant à deux ans la durée du mandat, avec un vote de confiance au milieu, et en rendant la procédure de destitution beaucoup plus difficile. Le coup d'État permanent, c'est fini !
Le Porte-parole en rajouta une couche :
- Ceci dit, puisque vous êtes là, monsieur le sénateur, vous allez devoir participer au prochain vote.
- Faites gaffe, j'me sens capable de voter pour vous, Sarmedon !
- Le vote est libre, monsieur le sénateur !

Un peu plus tard, le Porte-parole annonça les résultats du décompte des voix :
- … Et Sarmedon, une voix ! Merci, monsieur le sénateur. Abstentions : une. Mon Caran, élu à 99,7 % des suffrages !
De sa voix la plus solennelle, il proclama :
- Le Sénateur Mon Caran est élu coprésident de l'Alliance Galactique !
- Pfoouuu ! Enfin libre, fut le seul commentaire du jeune homme. Bon, ben c'est pas tout ça, j'ai la famille qui m'attend !
Il marmonna dans sa barbe naissante 4 :
- À tous les coups, ils vont trouver un prétexte pour m'engueuler !



Dans ce chapitre, un modeste hommage à David Eddings et à sa trilogie des joyaux. L'aviez-vous remarqué?

.
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Messagepar Ve'ssshhh » Dim 26 Jan 2020 - 21:00   Sujet: Re: Complots sur Coruscant: chap 30

Chapitre 31 : deux frères



Sasha s’était inquiété trop vite : en guise de reproches, il y eut des sourires, des embrassades et des tapes dans le dos. En quittant la loge, Grand-père s'appuya lourdement sur les bras de ses fils adoptifs pour cheminer dans les couloirs. Comme s'il en avait besoin ! C'était plutôt un prétexte pour s'afficher à leurs côtés.
Cela ne dura pas : il fut bien vite accaparé par quelques vieilles connaissances, et Sasha se retrouva là où il voulait : près de son frère. Ils prirent un peu de distance.
- Alors ?
- Joli, ton discours. Et Mon Caran est un bon choix même si j'avais un autre candidat.
- Ah bon ? Qui ça ?
- Marenda, d'Atrivis.
- Mouais, il était aussi sur ma liste : t'aurais dû m'en parler !
- on n'a pas pu comparer nos notes, ces derniers temps. Mon Caran fera l’affaire.
Sasha fronça les sourcils : Markus avait une énorme influence dans le secteur Atrivis et Marenda lui devait beaucoup. S’il pouvait s’accommoder d’un autre choix…
Des datari feront l’affaire, c’est ça ?
Mais il choisit une approche plus neutre :
- Ah… fit-il simplement .
Markus eut un sourire entendu :
- Hé, quoi ? Tu crois que j’ai aussi acheté ton favori ? Ben non ! Il arrive que, parfois, un mec honnête fasse mieux le boulot attendu que toutes les marionnettes qu’on croit pouvoir contrôler. J’en ai un exemple près de moi !
Son cadet préféra changer de sujet :
- Alors, ta banque, c'en est où ?
- L'opération est bouclée. J'avais pensé à l'annoncer à la réception, ce soir.
- Je comprends pourquoi tu as acheté ces planètes : Ajoutées à celles que la compagnie possédait déjà et, maintenant que tu t' es assuré de leur sécurité, c'est une bonne garantie pour les investisseurs. Enfin, pour les petits épargnants !
- Les petits épargnants ont souvent plus de bons sens que ces institutions qui leur « vendent » des produits financiers dont elles tirent presque tous les bénéfices. Avec moi, plus d'intermédiaires qui se sucrent au passage !

Le Capitaine de l'Amber Star savait comment pensait l'investisseur lambda : peu importe que le modèle financier soit parfait (ça, c'était bon pour les Munn et les gros financiers), ce que voulait, par exemple, cousin Cassiopeus de la ferme du Puits Noir pour placer ses petites - très petites- économies, c'était du solide, du concret, du rassurant : des planètes, par exemple !  Ou la participation, même symbolique, du vénérable fonds Corusca – une institution- et de quelques grandes familles des colonies et du noyau.
Sasha, lui, savait comment son frère raisonnait : informé depuis longtemps des manigances des corpos, Markus (ou son alter ego Venom) avait profité de la tentative d'annexion pour renforcer ses positions le long de la voie hydienne. Il avait manœuvré l'A.S.C et probablement l'alliance Hexastars pour obtenir ce qu'il voulait. Et Jagged Fel avait été son complice. Un complice bien récompensé.

Pour l'ex-triumvir, ce n'était pas une hypothèse, mais une certitude:
- Tu as même réussi à impliquer ce débile de baron Kloo, qui l'est encore plus que ne l'était son père ! Figure-toi qu'il m'a appelé pour me demander conseil !
- Bien sûr, je le lui ai suggéré: il t’admire, surtout depuis que tu es devenu président : tu imagines, il truffe tous ses discours de « mon ami, le président Vega an-Herrion » ou de «  Ce Cher Sasha… Oui, le président, nous sommes de vieilles connaissances… »
- Nous ne nous sommes rencontrés que deux ou trois fois ! Tu n'as eu aucun mal à le manipuler, n'est-ce pas ?
- Non, c'est toi qui l'as fait, merci ! Et je sais comment, il me l'a raconté.
- bah, c'était pour son bien !
- Tout à fait : ses hommes d'affaires – qui sont loin d'être débiles- l'ont compris. Ils ont immédiatement vu les avantages financiers qu'il retirerait de mon offre, mais il fallait le convaincre de prêter son illustre nom pour que MOI, j'en tire profit.
- Tu t'es servi de moi et de bien d'autres pour arriver à tes fins. Même de ce pauvre Malaki.
- il a cru être plus malin que nous : tant pis pour lui !

Sasha le connaissait trop pour lui en vouloir, ça l'amusait plutôt. Markus le comprit :
- Décidément, tu lis en moi comme dans un livre ouvert. Je n'avais parlé des détails à personne.
- ça fait vingt ans que je t'observe : j’arrive généralement à percer des intentions et deviner tes combines.
Là, tu y a été un peu fort, tout de même. Imagine ce qui aurait pu arriver si...
- Quelqu’un n’avait pas réagi comme prévu ? J’avais quelques plans de rechange. Et puis, tu sais bien que je suis le clone du plus grand manipulateur de l'histoire de la galaxie !

Là, Sasha en resta stupéfait, une stupéfaction qui se transforma en satisfaction ; d'habitude, son frère adoptif faisait tout pour minimiser sa parenté avec le défunt Empereur. Peu de choses faisaient peur à Venom, mais l'idée qu'il puisse un jour se comporter comme son maléfique original le terrifiait.
Combien de fois il l'avait entendu dire : «  un clone, oui, mais très, très, très modifié, alors ! D'ailleurs tout le monde dit que je ne lui ressemble pas. » Il ne pensait pas à l'aspect physique mais au caractère.
C'est bien, tu commences à t'accepter tel que tu es. Et je sais pourquoi tu fais tout ça !

Venom poursuivit sur sa lancée :
- Et puis moi, je t’avais toi : t’es nettement plus fiable que Vador, Tarkin ou tous ces comploteurs qui grouillaient dans son entourage.!
Sasha lisait vraiment dans son frère comme dans un livre ouvert ! C'est pourquoi il préféra remettre la conversation sur des rails plus solides :
- j'ai trouvé que cet héritage arrivait vraiment à point nommé.
- ah bon ?
- Comme le cadeau de Jas : le Miracle, tu parles ! Il adore ce vaisseau et encore plus l'une des membres d'équipage. Encore une coïncidence ? Quand es-tu allé sur Etti IV ?
- Jamais en personne.

Depuis un moment, certains faits titillaient la curiosité de Sasha. Dans une partie familière de sa conscience, s'ébauchait un semblant de réponse. Il suivit son intuition :
- Ah, OK ! Je peux te poser une question indiscrète?
- Pose toujours : il n'y a que les réponses qui le sont.
- Tes enfants ont des capacités exceptionnelles. Incroyables serait plus exact. Tiens, j'y pense : l'armure de Jas est elle un cadeau de Stian ou l'a-t-il fabriqué à partir de rien ?
- à partir de rien ? L'énergie, ce n'est pas rien ! En fait, c'est Talon qui la lui a offerte.
- Pourtant, il ne l'avait pas avec lui, et 045 non plus, j'en suis certain !
- Jas a découvert un endroit où il range ses petits trésors. Un endroit accessible de partout. Enfin, pour lui.
- Un endroit hors de cet univers ? Un micro-univers, peut-être ? Comme celui enfermé dans le Cœur ?
- Quelque chose comme ça, mais c’est plus ancien : un bibelot qu’il a trouvé en explorant les ruines des cités anciennes. Le mode d’emploi était dans les archives de la Forêt. D’après lui, les enfants de ceux-qui-brillent en utilisaient tous les jours.
- quoi, une sorte de cartable ?
- Il a parlé de coffre à jouets. Ces gens maîtrisaient des savoirs qui nous sont inaccessibles ! Si seulement je pouvais…
Mettre la main sur ces connaissances, mmmh ?

Si Venom en rêvait, il préféra revenir à des considérations plus pratiques :
- Enfin, son « coffre » est beaucoup plus grand dedans que dehors, comme le Cœur. Il l'appelle la Chambre des Secrets et il prétend qu'il n'est pas le seul à y stocker des trucs. Mais ce n'était pas ta question indiscrète ?
- la voilà : tes enfants semblent défier les lois de la physique alors que tes capacités semblent bien modestes en comparaison. Étonnant, non ? À moins que… Alors, voilà ma question : en combien d'endroits peux-tu être en même temps ?
- Un seul, comme tout le monde !

Sasha fut déçu : soit sa belle hypothèse était fausse, soit son frère lui mentait.
Il y eut un silence, puis :
- Ce n'est pas comme ça que ça marche : c'est plutôt du temps partagé ! Il me faut un support physique avec qui je partage un lien , quelque chose à « habiter »: clone, androïde ou même ordinateur !
- et les projections, comme le font les jumelles ?
- mes projections ne sont pas terribles, mais j'y travaille avec les filles et selon elles, je progresse
Et pour répondre à ta question : au-delà d'une douzaine d'incarnations simultanées, je deviens un peu trop lent et j'ai l'air d'un débile qui cherche ses mots. Je suis rapide, mais pas à ce point ! Tu comprends, je passe très vite d'un hôte à l'autre, mais il n'y a qu'un seul esprit ! Par contre, la distance ne compte pas !
- Donc, corriger un testament sur Etti IV…
Venom acquiesça :
- juste avant la correction, le cabinet juridique a acquis un nouveau droïde d'archivage : j’en ai profité. Je n'ai pas changé grand-chose, tu sais : nous étions déjà très bien placés sur la liste. J'ai juste changé le nom de l'héritier principal.
- ah ! C'était qui, au départ ? Thalia ? Toi ? Grand-père ? Pas Merson, tout de même ?
- Jas ! Il est trop jeune pour ça. Et surtout trop honnête pour s'occuper d'une telle fortune !
- Moi pas, apparemment ! Et toi non plus, d'ailleurs !
- Hé, j'ai déjà plein de fric ! Et tout un tas de technologies en réserve dans MA Chambre des Secrets à Moi :

Sasha l'avait visitée, même s'il ignorait sa localisation. Le Grand Entrepôt de l'Empereur était beaucoup plus encombrant que la réserve de Jas : le monarque avait été un collectionneur maladif des connaissances et des technologies de cette galaxie et de plusieurs autres. Sur ce point son clone, même modifié, lui ressemblait beaucoup.
Markus reprit :
- Et puis, l'Amber Star, c'est un défi que je me suis lancé.
- Et tu n'as pas envie de le réussir en trichant, n'est-ce pas ?
- non, je ne veux pas tricher ! Pas pour ça. Je veux que le Vieux soit fier de moi.

C'était ça, la vrai motivation de Venom, ce qui le faisait avancer : Pas le pouvoir, non ! Juste que ses proches soient heureux. Et fiers de lui. Jamais une telle idée n'avait dû effleurer Palpatine.

- il l'est déjà, tu sais ? Et depuis longtemps !
- Alors, je veux qu'il soit encore plus fier ! De nous tous !
- On y arrivera : Tout ce qu'on a fait jusque-là, c'était juste un entraînement !
Le plus fort, c'est que ce n'était pas une vantardise !

Venom avait lui aussi une question sur le bout de la langue :
- Au fait, t'as trouvé quelque chose sur ce mystérieux assassin ?
- J'ai trouvé le commanditaire…Rien à voir avec notre affaire. Il m'en voulait parce que je lui ai fait un sale coup il y a longtemps. De la rancune longtemps ruminée. C'est réglé, même si je garde un œil sur lui.
- Mouais, ça m'étonnerait qu'il essaie à nouveau : T'es devenu aussi fort que moi pour transformer tes ennemis en amis. Mais le commanditaire du commanditaire ?
Markus savait déjà pour Go'Hota. Comme il ne l'avait pas fait éliminer, c'est qu'il partageait l'opinion de son frère. Ce n'était pas ce qu'il voulait savoir.
-J’me suis occupé de lui. À ma façon !
- Ah, il vit encore, fit Venom, déçu.
Il avait son idée :
- Tu savais que ton Go’hota détestait les Jedi ?
- et qu’il était en contact avec ce crétin de Javis Tyrr ? Je l’ai découvert… Encore un dont j’ai sous-estimé le pouvoir de nuisance.
- Ah… Alors, c’est bien…
La mine sombre, Sasha avoua :
- Ouais ! Au départ, juste deux mecs aigris qui se montent le bourrichon et ruminent leurs humiliations en vidant une bouteille… Et regarde ce que ça donne ! J’ai besoin de personne pour me créer des ennemis ! D’une certaine façon, le commanditaire, c’est moi !

Un court silence :
- Non, c’est vraiment moi : c’est MON fric qui a servi à payer le Zabrak! C’est en remontant les transactions financières que j’ai découvert le pot-au-roses. Belle leçon d’humilité, hein ?
- On fait tous des bourdes. Regarde les ennuis que m’a causés l’ex juge Bean ! Heureusement, parfois la chance est de notre côté. Qu’est-ce que tu as appris sur lui ?
Sasha fit durer le plaisir, et mentit un peu :
- sur le Zabrak ? Rien ! Si ! Des traces de quelques-uns de ses contrats précédents : il aime la difficulté, ce gars ! Et il ne prend pas aussi cher que certains prétentieux qui trustent le marché.
- Rien ? Dommage… Si tu en apprends plus…
- … Je te fais signe ! Tu veux l'embaucher, hein ?
Sasha connaissait trop bien son frère.
- si Thalia ne lui met pas la main dessus avant moi…
- Encore un de vos concours ?
- Mmmmh ! Elle en a déjà deux d'avance !
Venom laissa échapper un gros soupir résigné.

Sasha cacha son plaisir. Bien sûr qu'il savait comment le contacter !
Ouais, tu l'auras pas, celui-là ! Je me le garde pour moi, c'est MON Zabrak.
Après tout, un chef d'État avait parfois besoin d'un homme de main discret et efficace !




Épilogue :Jas recrute.

Dans la salle d'attente V.I.P de l'astroport du district sénatorial, Jas faisait un peu la gueule.
Il avait offert à Jaden et Jolee de les raccompagner sur Ossus avec son vaisseau.
Oui, SON vaisseau, le Miracle d'Herrion 1 !
Mais il avait été fort déçu en constatant que l'équipage était constitué d'anciens de l'Amber Star. C'est qu'il s'était accoutumé à l'ancien équipage, celui de Verryn. Surtout à UNE membre d'équipage, pensa Jaden.
La mère de Jas, Dame Thalia, était à l'origine de ce changement : elle avait prétexté qu' un ancien équipage de Malthus Verryn ne pouvait être assez fiable pour SON FILS ! Elle avait tenu à sélectionner elle-même le personnel qui allait veiller sur SON FILS et à inspecter le vaisseau de fond en comble.
Mais si elle avait pris prétexte de la sécurité, ses motivations étaient toutes autres.
Un signe qui ne trompait pas : elle avait accepté une sullustaine et une gossam, mais certainement pas de Zeltrone, encore moins de twi'lek ! Pas assez convenables pour SON FILS, ces jolie dames !
Il y avait bien la cuisinière, une brave herrianne de la campagne 2, mais elle était deux fois grand-mère !

Le Capitaine Markus avait cédé à son épouse sur toute la ligne, se contentant d'adresser à son fiston une grimace et un clin d’œil appuyé. Mais juste avant de laisser les garçons, il avait soufflé en catimini ;
- l'équipage est incomplet, tu vas devoir recruter. Sois très à cheval sur les références, surtout !

Ils étaient enfin partis, mais Jas ne semblait pas pressé d'embarquer. Il avait senti comme une promesse dans les paroles de son père.
- oui, c'est vrai, il manque les deux hôtesses du bord, le taquina Jaden. D'ailleurs, le poste n'est toujours pas pourvu, si j'ai bien compris ?
- Mouais… Le Miracle n'est plus le même sans… Cath !
S'il avait commencé sa phrase d'un ton mélancolique, la fin reflétait plutôt une joyeuse surprise. Jaden suivit son regard.
Elle se faufilait entre les tables, vêtue d'une combinaison multi-fonctions toute simple, un grand sac de spacienne sur le dos. Mais même en scaphandre spatial crasseux, cette fille aurait été la classe incarnée. Sa copine, juste derrière, n'était pas mal non plus.
- Ouah… commenta sobrement le jeune Jedi.
- Bonjour, Cap'tain ! Vous n'auriez pas un job pour une… Deux coureuses d'espace, par hasard ? Nous sommes très polyvalentes et avons de très bonnes références.

Jas resta d'un calme olympien.
- ça dépend… Puis-je voir ces références, mademoiselle ?
- Les voici .
Elle se pencha, le haut savamment dégrafé de sa combi laissant deviner…
… Ce que Jaden ne put s'empêcher de considérer comme ses deux meilleures références !
Jas, imperturbable, lut attentivement le datapad.
- Tout cela me semble en règle… Ces recommandations sont fort élogieuses.
Il fit mine de réfléchir, l'espace d'une fraction de seconde, puis rendit son verdict :
- Très bien, vous pouvez embarquer. Contrat standard de l'Amber Star : double solde plus les primes ! Présentez-vous au commandant Zaior, nous partons sous peu.
Il semblait très pressé d'embarquer, tout à coup.
Le petit Jolee qui avait hâte de commencer sa formation de Jedi, s'impatientait, se demandant pourquoi on attendait si longtemps.
Il crut avoir compris:
- On peut y aller maintenant, c'est bon ? Elles ont l'air très gentilles, ces dames… Ce sont nos pilotes ?




FIN
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
Jedi SWU
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