DarkNeo a écrit:HanSolo a écrit:Mais en général quand on t'embauche, il vaut mieux tenir compte de tes qualités & de tes défauts dès le départ ...
C'est aussi un peu plus compliqué que ça. C'est pas Kennedy et ce qu'elle sait des producteurs dès le départ le problème. Ce sont comment les choses évoluent en cours de tournage.
Il y a tout de même un moment ou l'on ne peut pas se voiler la face : lorsque tu engage un duo de réalisateurs qui sont réputé pour laisser le plus de place possible a l'improvisation et briser le quatrième mur, tu sait parfaitement dans quoi tu t'engage. Kennedy a voulu faire un coup marketing : des personnalités comme Gareth Edwards, Rian Johnson et Miller et Lords sont très éloigné de l'image des Yes Man et Abrams avait réussi a relever la franchise Star Trek de ses cendres : il s'agissait de livrer une image dynamique de Lucasfilm, qui allait prendre des risques et offrir des films très différents les un des autres afin de maintenir la tradition créatrice de Star Wars. Le problème, c'est que Kennedy n'a pas assumer jusqu'au bout.
Après, je ne jetterais pas la pierre a Lord et Miller, car au final, l'on ne saura jamais si leur vision du film était bonne ou mauvaise. Le produit final porte quand même en partie leur marque, notamment sur le nombre d'easter egg impressionnant aussi bien a la série qu'à la culture populaire. La seule chose dont on peut être certaine, c'est que cela a sans doute envoyer un mauvais message au cinéphile, car licencier des réalisateurs pour "différent créatifs", c'est comme les boites de jeu-vidéo qui justifie l'échec d'un de leurs titre avec l'expression consacré "n'a pas rencontrer son public" (au hasard : Metal Gear Survive et Dawn of War III), l'on peut ainsi éviter la remise en question de ses propres erreurs et passer a autre chose. Les initiés ne sont pas dupe, mais le grand public, qui fait l'essentiel des ventes, n'y verra que du feu (encore que Konami avec MG Survive, j'en doute...)
Soit dit en passant, on a quand même l'exemple d'un film blockbuster qui a construit son image autour de cette liberté d'improvisation et d'action et qui est parvenu a s'offrir une bonne réputation, c'est Thor Ragnarok. Le film est le plus gros succès de la série "Thor" avec 853 millions de recette mondiale, soit sans doute plus que Solo. Donc contrairement a ce qu'affirme Kennedy, la démarche d'un Blockbuster laissant la place a une certaine forme d'improvisation et visant clairement un ton de dérision, voire d'autodérision, peut fonctionner et être bien accueillit par le public.
La question qu'il convient maintenant de ce poser, c'est est-ce que cette démarche était transposable a Star Wars, ou le public a saluer le Réveil de la Force, un film conservateur sans aucune prise de risque, pour se diviser profondément sur les Derniers Jedi, entreprise de déconstruction du mythe. Peut-on prendre le risque de faire un film Star Wars sur un ton différent de celui de la trilogie originale ? Si la réponse est oui, la décision de Kennedy était stupide : il aurait mieux valut finir le film, quitte a, si elle n'y croyait pas trop, limiter le budget de promotion afin d'éviter de perdre trop d'argent. Si c'est non, alors engager Howard était sans doute la meilleure décision possible, car le crash du film était assuré et elle a limiter la casse.