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Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + ou -)

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Messagepar mat-vador » Sam 23 Déc 2017 - 23:12   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Voici la suite et fin de cette chronique sur le procès de Liars Tissan accusé de parricide :) !

Le flot de vives conversations entre les Sorcières de Dathomir et les dathomiriens de la Montagne Qui Chante, reprit. Tandis que Liars essuya ses yeux verts et gris, rougis par le chagrin et l'épreuve qu'il avait du encore une fois revivre.
Sa mère, s'approcha rapidement de lui.
Il releva la tête, lorsqu'elle lui demanda :
- Liars, as-tu tué ton père ?
Il soutint sans ciller son regard triste, comme il l'avait déjà fait quand elle l'avait déjà interrogé peu après la bataille de Dathomir. Et sa réponse ne varia pas d'un iota.
- Non.
La lassitude perçait dans son souffle.
- Je suis désolée, rien de tout cela ne serait arrivé si j'étais restée auprès de toi et de ton père, pour assumer mon rôle de mère, reconnut-elle.
- Vous n'êtes pas responsable de mes erreurs et des siennes, lui répondit son fils qui se leva de son banc et lui prit la main. Vous avez fait ce que vous aviez cru être le seul choix pour moi et pour lui. Je suis sûr qu'il l'aurait compris, s'il avait ouvert les yeux.
Elle approuva d'une inclinaison du menton, avant de reporter son attention vers Sethnah Khai.
- Continuez à prendre soin de mon fils, lui fit promettre la matriarche de la Montagne Qui Chante.
- Comptez sur moi, lui jura la jeune amazone aux cheveux blancs.
L'ancienne Dame Noire du Sith Unique s'éloigna juste avant que l'audience ne reprit. Liars remarqua que son accusatrice bothane n'avait pas bougé d'un cil. Elle semblait marquer une certaine impatience à vouloir en finir.
- La parole est à la Jedi Kensha, annonça solennellement la magistrate sullustain.
- Merci, votre honneur.
De sa main cybernétique, elle montra sans hésiter le jeune Jedi corellien errant, qui ne détourna pas les yeux. Résolu cette fois à affronter les évènements.
- Avec votre permission, je souhaite rappeler certains faits qui ont déjà été établis et grâce à cela vous prouver la culpabilité du renégat Liars Tissan.
Elle brandit un datapad devant elle, et effleura délicatement l'écran tactile pendant quelques instants. Elle énuméra ainsi les informations en aurebesh qui défilèrent devant ses traits félinoïdes.
- Le corps de Davok Tissan a donc été découvert, le lendemain de l'incident de la Salle des Démonstrations, à 5 heures du matin, heure locale de Coronet. Par son plus proche collaborateur, Attemprass Separ.
Qui n'était autre que Dark Nehor, un Seigneur Noir du Sith Unique, pensa Liars. La bothane d'ailleurs, ne se priva de rappeler brièvement ce détail. Qui ne surprit pas les juges, contrairement à l'ensemble des dathomiriens rassemblés autour d'eux.
- Le corps a été envoyé au centre médical principal de Coronet, pour une autopsie. Qui a confirmé les premières constations faites sur le lieux du crime. Davok Tissan a été victime d'un arrêt cardiaque et les brûlures visibles sur sa peau correspondent à celles qui sont causées par des Eclairs de Force. Utilisés comme le savez, par les adeptes du Coté Obscur.
Les muscles du jeune Tissan se raidirent, devinant les prochains mots qu'elle allait asséner. Et il ne fut pas déçu de les entendre.
- Et nous savons tous que Liars Tissan a été apprenti Sith sur Dromund Kaas, pendant trois ans. Pour moi, il ne fait aucun doute qu'il a appris le versant obscur de la Force. Qu'il a utilisé pour assassiner son père et pour déconnecter les holocams de son bureau.
Sethnah bondit sur ses pieds et s'écria:
- Objection, votre honneur ! Rien ne prouve sur les holocams que Liars ait utilisé les éclairs de Force.
- Objection rejetée, répondit la juge Numb. Poursuivez, jedi Kensha.
Se mordant les lèvres de dépit, Sethnah se rassit sans paraître remarquer le rictus satisfait de la Jedi non humaine.
-J'ai terminé sur ce point, votre Honneur. Je tenais seulement à ajouter, qu'après son retour au Temple de Coruscant, le comportement de Liars Tissan est devenu plus étrange qu'il ne l'était déjà auparavant. Par exemple, il s'est mis à pratiquer une nouvelle forme de combat au sabre laser, le Vaapad. Une technique de prédilection des Sith. Tous les miens qui l'ont fréquenté de près ou de loin, vont le confirmeront.
Un flottement parcourut l'assistance. Les paroles faisaient écho, à ce qui s’était passé quelques jours plus tôt, peu avant la bataille de Dathomir, à l'Arène des Os entre Liars Tissan et sa demi-sœur, la Sorcière de Dathomir Azrayna Djo. Ils s'étaient battus en duel et il avait manqué de la tuer, sous l'influence du Coté Obscur.
Le jury de ce tribunal était entièrement composé d'autochtones. Et le poids de cet événement risquait de peser lourd dans la balance, au moment où ils devraient rendre leur verdict.
Après avoir planté cette vibrolame, la bothane finit par reculer d'un pas en arrière.
- J'ai terminé, votre Honneur.
- Merci, Jedi Kensha, signala la sullustain. La parole est à la Défense.
De nouveau, la jeune dathomirienne aux cheveux blancs fut debout et ses yeux sombre d'amande dédaignèrent superbement la bothane.
Elle croisa les bras, sa cape sith flottant dans le vent, qui souffla toujours aussi légèrement dans cette vallée des Monts de l'Oubli.
- Je suis surprise par l'attitude de la Jedi Kensha. Si elle a droit à ce qualificatif de Jedi, bien entendu.
La réaction de la bothane fut virulente devant ce ton condescendant, et c'était sans doute ce que Sethnah recherchait.
- Je ne me laisserais pas insulter par une Sith, dut-elle renier le Coté Obscur. Encore moins si c'est une descendante de Vestara Khai.
Nateska Numb la rappela sévèrement à l'ordre.
- Vous n'avez pas la parole, Jedi Kensha. Perturbez une fois encore cette audience et vous serez exclue des débats.
La mutilée de Vanquo se le tint pour dit, tandis que Sethnah reprit sa plaidoirie.
- Ce que je voulais dire, continua-t-elle imperturbable, c'est que je ne m'attendais pas à ce que des Jedi souhaitent condamner des personnes, simplement sur des soupçons. Car c'est bien le problème de ce dossier, il n'est fondé que sur des suppositions.
Maître Horn joignit ses mains, l'une dans l'autre.
- Sethnah Khai, vous devez reconnaître vous-même que les holocams montrent clairement l'accusé Tissan maltraiter son père.
- Maltraiter ne signifier pas tuer, répliqua-t-elle sans se démonter. Et je connais le véritable coupable de ce meurtre. Il s'agit de Dark Nehor, ou si vous préférez d'Attemprass Separ.
Au nom de l'ancien collaborateur de son père, Liars sentit la surprise des trois juges, imprégner les courants de la Force. Masya Tissan Djo, qui avait du certainement croiser le chemin de ce sinistre personnage du temps où elle appartenait à la confrérie du Sith Unique, ne manifesta aucune émotion.
Quelques murmures furent échangés entre les Sorcières et les hommes de la Montagne Qui Chante.
- Rien ne prouve que ce Seigneur Sith était présent à la tour de Novatech Galactic Industry, ce soir-là, fit observer le maître Jedi corellien.
- Rien ne prouve qu'il n'y était pas, contra Sethnah avec vigueur. Il m'a avoué de lui-même, quand j'étais entre ses mains sur Corellia, qu'il avait achevé le père de Liars.
- Pourquoi vous l'aurait-il dit, à vous ? Insista le chevalier impérial Asron Socle.
- Pourquoi ne l'aurait-il pas dit ? J'étais sa prisonnière et Liars était censé se rallier de nouveau au Sith Unique, en m’exécutant au passage. Ce qu'il n'a pas fait.
Liars continuait de guetter discrètement la moindre trace d'émotion, qui s'évaderait à travers le pelage facial de la Jedi bothane. Son regard en effet, en disait long sur l'inimitié qui l'opposait à celle qui recrutée par Dark Sarbanon.
Ceux qui détenaient le sort de Liars Tissan entre leurs mains, prirent le temps d'analyser les informations délivrées par la descendante de Vestara Khai, avant que Terrax Horn ne reprit la parole.
- Nous ne voyons pas clairement Liars Tissan tuer son père de ses propres mains, admit-il. Mais toujours est-il qu'il était avec Davok Tissan, très peu de temps avant sa mort. Que les holocams le montrent en train d'user de la Force contre lui. Et n'oublions que Liars avait été abandonné par son géniteur dans une décharge, pendant son enfance. Ce qui lui donne un mobile, pour vouloir se venger. Et passer à l'acte, rappela-t-il d'un ton posé.
Sethnah ne sut comment réagir face à l'objectivité de maître Horn, qui mettait en avant la potentielle dangerosité de son compagnon. Ce dernier la vit serrer les poings, prise de court par cet argumentaire, désarmée.
- Il existe donc une forte probabilité, qu'il l'ait tué. D'autant plus que le passé de l'accusé ne plaide pas en sa faveur. Il est notamment responsable de la mutilation de la Jedi Kensha sur Vanquo.
La jeune femme aux cheveux blancs n'y trouva rien à redire et elle se résigna à se rassoir, avant d'accrocher les yeux verts et gris du jeune humain grand et maigre.
- Liars, je suis désolée, fit-elle penaude.
- Tu as fait tout ce que tu as pu, la rassura-t-il en prenant sa main. Je dois assumer mes erreurs, seul, et les payer. Tu n'as pas à aller en prison avec moi.
- La promesse, que je t'ai fait faite à ce propos, n'était pourtant pas une parole en l'air.
Elle se pencha brusquement, pour coller ses lèvres aux siennes et ils s'abandonnèrent à cet instant de grâce, qui consacra tout ce qu'ils avaient traversé et enduré ensemble. Sur Dromund Kaas et ailleurs. Rien d'autre ne comptait qu'eux deux, et peu importe que les juges et le reste du public les surprirent ainsi.
La juge sullustain toussa quelques instants après, pour les rappeler à l'ordre, et ils consentirent à contre-cœur à s'écarter l'un de l'autre.
- S'il ne reste rien d'autre à ajouter, commença la magistrate envoyée par Coruscant, la cour va maintenant statuer..
- Un instant, votre Honneur, je demande la parole.
Le cœur du jeune corellien bondit de joie, en reconnaissant cette voix familière. Un autre chevalier de l'ordre prestigieux, du même âge que lui, traversa la foule des dathomiriens. Un homme blond, aux traits presque enfantins, aux yeux verts émeraude, de grande taille, vêtu des habits beige caractéristiques des serviteurs du Coté Lumineux, se présenta au premier rang.
Exan Skywalker, le meilleur ami de Liars lorsqu'ils étaient padawans. Le fils de Cade Skywalker ne prit pas garde, aux regards appréciateurs de certaines Sorcières de Dathomir, qui l'étudiaient sous les angles et semblaient le trouver à leur goût.
Exan croisa le regard de son ancien camarade, qui reprit espoir tout comme Sethnah. Exan lui avait déclaré peu après la victoire contre Abeloth, qu'il repartait vers le Noyau de la Galaxie, pour réfléchir. D'après le disque holographique qu'il tenait dans sa paume, nul doute qu'il avait fait un peu plus que réfléchir.
- Votre Honneur, j'apporte ici la preuve de l'innocence de Liars Tissan.
L'expression de la chevalier bothane ne dissimulait aucune ambiguïté sur ce qu'elle éprouvait. Elle était furieuse.
Nateska Numb, la juge principale, le dévisagea longuement.
- Très bien, accepta-t-elle. Nous vous écoutons, Jedi Skywalker.
La bothane se figea, lorsqu'elle le vit s'approcher devant les juges. Serrant les dents, pour contenir sa fureur exponentielle.
- Comme maître Horn, ici présent, s'en souvient, la Jedi Kensha et moi-même sommes intervenus, il y a trois mois, avec les Jedi corelliens et la CorSec, à la tour de Novatech Galactic Industry. Pour déjouer un complot Sith visant à déstabiliser l'ensemble des gouvernements de l'Alliance Galactique et de l'Empire. Cette conjuration était menée par Attemprass Separ, dont l'autopsie a révélée un taux de midi chloriens, anormalement élevé.
Exan ne douta pas un seul instant, qu'il monopolisait enfin l'attention de tous.
- Des fouilles complémentaires ont été conduites par les autorités corelliennes, au bureau de cet individu, qui se révélait être un Seigneur Noir du Sith Unique, du nom de Dark Nehor.
- Nous savons tout cela, venez-en au fait, Jedi Skywalker, le pressa avec une certaine impatience la sullustain.
- Je pense depuis un certain temps que Liars faisait un coupable bien idéal. Car il y a bien une inconnue que personne n'a souhaité prendre en compte : la présence de Sith infiltrés sur Corellia. Et comme il a continué à faire un bouc émissaire parfait en guise de paratonnerre, personne même parmi les Jedi et les Chevaliers Impériaux, les dirigeants de l'Alliance et de l'Empire n'a pris garde à la véritable menace qui a failli tous nous balayer.
Chaque personne avait bloqué sa respiration, comprenant à quelle menace très récente le jeune défenseur de Liars faisait allusion. Et Exan semblait reprocher à beaucoup de monde, leur manque de lucidité. Qui avait failli laisser une nouvelle fois Abeloth, tenter de détruire la galaxie.
- Il est certain que Liars est entouré par l'obscurité, mais en tant que Jedi, il est de notre devoir d'ouvrir notre cœur les uns aux autres. C'est ce que Liars et moi avons fait l'un pour l'autre. Et c'est ce qu'ont fait, je n'en doute pas, maître Horn et maître Socle.
Les deux juges et serviteurs de la Force, ainsi interpellés, demeurèrent impassibles.
- Si personne n'est convaincu de sa sincérité, voici ce qui achèvera de vous persuader.
Il montra alors le disque hlographique, qu'il détenait dans sa paume.
- Je suis retourné sur Corellia, peu après notre victoire contre Abeloth, à l'ancienne tour de Novatech Galactic Industry, aujourd'hui à l'abandon. Dans le bureau de Davok Tissan, j'ai trouvé un dispositif d'holocam caché, qui a échappé sans mal aux enquêteurs locaux. Et qui a enregistré tout ce qui s'est passé après le départ de Liars Tissan. Je l'ai apporté au siège de la CorSec, où maître Gunta a pu en vérifier l'authenticité.
Le jeune chevalier soutint le regard de la magistrate sullustain.
- Avec votre permission, je souhaiterais vous visionner cet holovid.
- Accordé, fit la juge.
Exan l'alluma et Davok Tissan réapparut en trois dimensions. Assis à son bureau, et visiblement perdu dans ses pensées. Puis il s'agita subitement, ouvrant un tiroir pour en retirer une feuille de flimsi et un stylu. Tous virent le fantôme du père de Liars, ce dernier plus ému que les autres, commencer à rédiger une lettre.
Avant d'interrompre sa tâche et de lever la tête. Qui masqua une certaine contrariété.
- Il n'est pas interdit de frapper avant d'entrer.
- Je devais m'entretenir avec vous de sujets importants, monsieur le directeur.
Cette voix, Liars sentit sa colère enfouie au plus profond de lui, sa haine habituelle des Sith, se réveiller en lui comme un brasier ravivé. Il avait reconnu ce ton mielleux, celui d'Attemprass Separ, alias Dark Nehor, qu'il avait abattu sur Corellia, dans le bureau même où son père avait trépassé.
La silhouette de son ennemi apparut dans le champ de l'holoprojecteur, sa face d'aigle sournois, jaugeant Davok Tissan, comme si ce dernier était sa proie.
Davok Tissan lui reprochait, sans mâcher ses mots, l'échec survenu dans la Salle des Démonstrations du ministère corellien de l'innovation et de la recherche. À quoi son plus proche associé de l'époque, lui répondit que le but visé n'était autre que la mort d'Exan Skywalker. Puis d'autres révélations s'enchaînèrent à un rythme éffréné: pas de doute, Attemprass Separ avait choisi d'en finir avec le créateur de Novatech Galactic Industry, ce soir funeste.
Un assassinat prémédité.
La conversation entre les deux hommes emprunta ainsi un tour plus dramatique. Tout le monde vit le père, les yeux exprimant l'effroi, se lever et repousser brusquement sa chaise.
- Vous êtes l'un d'entre eux, vous êtes un Sith !
Dark Nehor garda un calme terrifiant. Et Liars vit ensuite son paternel reprendre un semblant de sang froid, acceptant l'idée qu'il allait bientôt mourir. Après que son proche collaborateur se soit présenté sous sa véritable identité, son père se mit en position de défense, avec pour seule arme dérisoire, son stylu.
Qu'est-ce qu'il croyait pouvoir accomplir, face à un maître du Coté Obscur ? Ce dernier leva la main, le soulevant aisément grâce à la Force, comme s'il n'était que d'un poids insignifiant. Davok Tissan luttait contre l’Étreinte de Force qui l'emprisonnait et le faisait souffrir.
Insensible à ses gémissements et se repaissant de sa douleur, le Seigneur Noir du Sith Unique lui confia un des secrets que Liars avait fini par découvrir.
- Votre femme, votre Masya dissimulait l'une des nôtres. Son véritable nom était Dark Entiam, Dame Noire du Sith Unique. Elle était chargée d'infiltrer votre entreprise, en gagnant votre confiance.
Ces paroles provoquèrent des murmures à peine réprimés dans le public. Et Liars qui connaissait pourtant lui-même cette vérité depuis un certain temps, entendit à peine les paroles suivantes. Grâce au lien qu'il avait crée dans la Force avec Sethnah, il percevait son émotion, comme si c'était la sienne.
Puis la sentence de mort fut prononcée impitoyablement par le serviteur du Sith Unique.
- Grâce à votre contribution, nous allons semer le chaos, la mort, la souffrance et le désespoir à travers cette galaxie, pour la remodeler à notre image. Éternelle et unie. Pour vous en remercier à jamais, je vous offre un aperçu de cette douleur. Avec mes compliments et ceux du Sith Unique. Et hurlez tant que vous voudrez, personne ne vous entendra.
Les éclairs fourchèrent des doigts du Sith, pour frapper son père, dont les hurlements de douleur devinrent pareils à ceux de déments. Ce fut à cet instant, que Exan éteignit l'holovid. Devant cette mise à mort, personne ne demeura insensible. Ces images d'une exécution programmée, furent éprouvantes pour tous. Liars et sa mère, les premiers.
Même son accusatrice bothane, ne cacha pas le bouleversement qui déformait ses traits félinoïdes. Sous le coup du choc, ses oreilles équines s'étaient couchées en arrière.
- Je n'ai rien d'autre à ajouter, votre Honneur, conclut finalement le descendant de la plus illustre dynastie de Jedi.
Lorsque l'agitation du public s'apaisa d'elle-même, la juge sullustain reprit sa contenance. Liars en profita pendant un bref instant, pour sonder l'opinion de la foule à son encontre. Le vent avait tourné en sa faveur. Cela se voyait aux regards et aux sourires que lui adressèrent certains dathomiriens et des Sorcières de Dathomir. Ceux-là le considéraient comme un héros après les combats livrés à la Colline de l'Autel.
- Au vu de ces nouveaux éléments, la cour va maintenant statuer...
- Un instant, coupa sèchement la bothane. Je n'ai pas l'intention de m'opposer à la décision du tribunal sur ce point, mais je refuse que cela constitue un blanc seing pour tous les actes répréhensibles de Liars Tissan, passés et futurs.
Et pour appuyer son propos, elle leva sa main artificielle bien en vue et martela le sol avec sa jambe cybernétique. Le souvenir de Vanquo, qu'elle avait récolté par la faute du jeune corellien grand et maigre.
Nateska Num lui répondit patiemment :
- Nous prendrons tous les éléments en compte, Jedi Kensha. L'audience est suspendue.
Les trois juges se rapprochèrent, pour se mettre d'accord sur une sentence commune. Aussitôt rejoints par la matriarche de la Montagne Qui Chante, et la Jedi Kensha. Apparamment, un arrangement allait être décidé. Liars et Sethnah savaient qu'ils ne tarderaient pas en connaître la teneur exacte.
Exan Skywalker retrouva le jeune couple, qui s'empressa de lui exprimer toute sa reconnaissance.
- Les Skywalker ont le sens du timing, grogna son plus proche camarade du Temple de Coruscant.
- Et de la justice, répliqua le jeune chevalier blond. Cela m'a pris plus de temps que prévu, mais j'ai enfin trouvé ce que je cherchais.
- Merci pour tout ce que vous faites, lui fit la descendante de Vestara Khai.
Il inclina le menton dans sa direction, pour répondre à son sourire.
- Je dois retourner le plus vite possible sur Coruscant, indiqua Exan. Les relations avec Corellia deviennent de plus en plus tendues, et le Haut Conseil pourrait avoir besoin de moi, comme diplomate. Je ne reste pas pour le verdict, mais je suis certain, maintenant qu'ils feront preuve de clémence à ton égard.
Il ramena son capuchon sur le crâne, tandis que l'ancien apprenti de Dark Kamiya lui souhaita :
- Que la Force soit avec toi, camarade.
Et Exan s'éloigna rapidement, fendant la foule pour s'y fondre complètement. Certaines Sorcières de Dathomir tentèrent d'attirer son attention, mais il ne répondit pas à leurs sollicitations. À leur grand désappointement.
Après une discussion vive et animée entre sa mère et la Jedi bothane, les trois juges reprirent leur place, s'apprêtant à rendre la sentence que tous attendaient. L'holocam, qui assurait la retransmission du procès, se plaça en un battement de paupières, devant le jeune visage fin aux pommettes creuses de l'accusé.
Le flot des conversations s'estompa rapidement en quelques secondes avant que la magistrate sullustain ne s'empara d'un de ses datapads.
- La cour va rendre son verdict. À la question de savoir si l'accusé Liars Tissan est coupable du meurtre de son père, cette cour a répondu non.
Sethnah enroula son bras autour de celui de son compagnon, soulagée.
- À la question de déterminer la responsabilité de Liars Tissan dans le fiasco de la mission de Vanquo, cette cour a répondu oui.
Le jeune Jedi errant baissa les yeux vers ses mains entravées par les menottes paralysantes. Son amie aux cheveux blancs accrocha son regard. Elle possédait une telle sérénité.
- À la question de savoir si l'accusé bénéficie de circonstances atténuantes, cette cour a répondu oui. En conséquence de quoi, suite à l'arrangement conclu entre la Jedi Kensha et la matriarche de la Montagne Qui Chante, nous condamnons Liars Tissan à quatre mois d'exil sur Dathomir. Il sera assigné à résidence, pendant tout ce temps, au village du clan de la Montagne Qui Chante et devra porter en permanence des menottes paralysantes, en gage de bonne foi.
Sethnah et Liars s'étreignirent dans les bras, l'un de l'autre. Et leur joie fut partagée par l'ensemble des autochtones. Kensha resta de marbre.
- L'audience est levée, conclut alors la sullustain.


Les Sorcières de Dathomir et les hommes dathomiriens retournèrent à leurs occupations habituelles, sur ordre de leur matriarche. Cette dernière vint revoir son fils et sa compagne, devant la Fontaine de Vie.
- Ne t'inquiète pas, tu t'y feras, dit-elle au jeune homme. Même si tu ne deviendras jamais vraiment un dathomirien.
Il tira machinalement sur ses menottes, avec un faible sourire.
- Cela ne risque pas d'arriver. Mais cela me fait tout de même un drôle d'effet, de laisser les Sith jouer dans leur petit coin.
La jeune dathomirienne aux cheveux blancs arbora une expression farouche, tout en resserrant son capuchon sith autour de sa tête.
- Quand tu auras purgé ta peine, on s'occupera d'eux à nouveau. Surtout si les primes des hutts sont toujours aussi croustillantes.
L'ancienne Dame Noire du Sith Unique laissa transparaître sa satisfaction sous ses tatouages faciaux sith ridés.
- Si j'ai bien compris, dit Masya Tissan Djo, vous restez avec nous.
- Je n'ai pas abandonné mon homme sur Dromund Kaas, et je n'ai pas l'intention de m'y mettre aujourd'hui.
La veuve de Davok Tissan remit sa capuche sombre sur son crâne, laissant néanmoins échapper quelques mèches poivre et sels.
- Pour une descendante de Vestara Khai, je ne m'attendais pas à une telle loyauté de votre part. Étant donné la réputation de votre famille, même au sein du Sith Unique.
La jeune femme hocha du menton, avant qu'elle ne vit un Jedi corellien dans la force de l'âge, et au visage rubicond, s'approcher derrière la chef de clan. Cette dernière, qui avait senti sa présence, pivota d'une pièce, pour lui faire face.
- Matriarche, fit-il.
- Maître Horn, en quoi puis-je vous être utile ?
Le chef des Jedi corelliens adressa un salut bref et respectueux envers les deux jeunes gens, qui le lui rendirent.
- Eh bien, je voudrais que vous me parliez de cette Fontaine de Vie, déclara-t-il en montrant de la main l'obélisque blanc, plein de majesté.
- Un prétexte, pour me parler seul à seul, maître Horn.
Celui-ci afficha une mine décontenancée, devant l'affirmation de Masya Tissan Djo.
- En fait, votre visage me rappelle celui d'une jeune Sith qui a tenté de m'assassiner sur Corellia, il y a plus de vingt ans standard. Une tentative dont j'ai réchappé de peu. Peut-être savez-vous quelque chose à ce sujet ?
Ce fut au tour de la chef de clan de devenir gênée.
- Vous ne vous trompez pas, maître Horn, avoua-t-elle finalement. J'avais été chargée par Dark Nihl de vous éliminer. Souhaitez-vous me faire un procès ?
Son ton était empreint d'ironie amère, avant que Terrax Horn ne balaya l'air d'un geste vague de la main.
- Cela n'en vaut pas la peine, répondit-il doucement. Il est évident qu'aujourd'hui vous êtes devenue différente de qui vous étiez autrefois. Vous êtes pardonnée. Maintenant parlez-moi un peu de la Fontaine de Vie.
Il lui offrit son bras par courtoisie, et elle accepta d'y apposer sa main.
- Avec plaisir.
Liars et Sethnah jugèrent tous deux, qu'il était temps de leur accorder une certaine intimité. Ils s'éloignèrent discrètement vers la sortie du village, demeurant sur la voie principale. Glissant un coup d'oeil par dessus leur épaule, ils virent que ces deux anciens ennemis commençaient à s'apprécier. Peut-être le début d'une complicité, voire quelque chose de bien plus sérieux. À en juger par les sourires qu'ils échangeaient, une affinité semblait naître entre eux deux.
La Force pouvait avoir décidément de ces caprices.
- Je crois que ta mère a trouvé un troisième mari, plaisanta Sethnah.
- En espérant qu'il ne connaisse pas une mort prématurée et violente, répliqua-t-il sur le même ton.
Une bothane à l'air grognon familier, s'interposa devant eux. Une Jedi, aux prothèses cybernétiques, remplaçant son bras droit et sa jambe gauche, qui ne pouvait être autre que Kensha.
- J'espère que vous vous soumettrez au jugement, qui a été rendu ici, Tissan. J'aimerais ne pas avoir à vous courir après.
- Ne vous faites pas de souci, je veillerais à ce qu'il ne commette pas de bêtises, lui fit sèchement la jeune amazone aux cheveux blancs.
Les deux femmes échangèrent un regard froid, preuve qu'elles ne s'appréciaient guère l'une et l'autre.
- Si vous le dites, grinça la non humaine, retroussant ses babines qui dévoilèrent des crocs féroces, en guise de sourire. Je vais saluer Maître Horn et votre mère, pardon la matriarche de la Montagne Qui Chante. Ensuite, je partirais enquêter avec le Chevalier Impérial Asron Socle sur des rumeurs persistantes, mentionnant un Seigneur Sith opérant depuis Bothawui.
- Dommage que je ne puisse pas participer à la fête, soupira Liars, qui tenta d'écarter ses poignets menottés en vain. Bonne chasse, en tout cas.
Elle les contourna et passa devant eux, remplacée par une femme dévaronnienne, qui surgit devant les deux anciens adeptes du Sith Unique, en brandissant un micro sous leur nez, comme s'il s'agissait d'une friandise que l'on offrait à son animal de compagnie.
Une holocaméra flottait à quelques centimètres de sa tête, son photorécepteur braqué sur les deux anciens apprentis Sith. Qui n'étaient pas vraiment d'humeur à accorder la moindre interview.
- Je suis Mattea K'Lon, envoyée spéciale d'Holonet Coruscant News. Êtes-vous satisfait de la sentence du tribunal, Liars Tissan ?
Prudent, ce dernier lâcha seulement :
- Sans commentaires.
- Nous avons tous remarqué que Exan Skywalker vous a tiré d'un mauvais pas. Êtes-vous proche de la famille Skywalker ?
- Je ne sais pas. Et vous, vous êtes amie avec eux ?
Découragée par la mauvaise volonté du jeune corellien, la reporter se rabattit sur la jeune femme. Qui ne tenait pas à lui faciliter la tâche, non plus.
- On prétend que vous êtes une descendante de Vestara Khai. Vous et votre petit ami, vous vous considérez comme des Sith repentis ?
- Mêlez-vous de ce qui vous regarde, répliqua-t-elle sèchement.
Mais cette journaliste ne semblait pas prête à lâcher le morceau, si facilement. Elle désirait ramener sur Coruscant, la révélation du jour ou quelque chose d'approchant.
- Avez-vous l'intention d'intégrer l'Ordre Jedi ? Ou pourquoi pas les Chevaliers Impériaux ?
- Je le ferais le jour où j'épouserais un furbolg. Maintenant si vous ne tenez pas à ce que je vous montre ce que nos maîtres Sith nous ont appris sur Dromund Kaas, à moi et à Liars, je vous conseille de déguerpir, très vite.
Devant cette fin de non recevoir, Mattea comprit de toute évidence qu'elle ne mettrait à jour rien d'exceptionnel. Elle consentit à s'écarter, la mine dépitée.
Le jeune couple fut hélé, quelques instants après, par une petite voix aiguë, derrière eux. Qui provenait d'une petite fille, portant la tenue des Sorcières de Dathomir, à la chevelure couleur cendre. Ilaya s'arrêta, son regard fier soutenant ceux du jeune couple. Tissan reconnut le sabre laser de Nehor, qui se balançait à sa ceinture. Un cadeau qu'il avait concédé à cette gamine, au fort tempérament.
- Je suis heureuse que vous soyez innocenté, dit-elle à Liars. Mais n'allez pas croire que je vais vous serrer dans mes bras.
- T'inquiète pas, gamine, cela ne m'a pas traversé l'esprit. Je n'ai jamais aimé les sales gosses de ton espèce, de toute façon, ajouta un peu rudement le jeune humain grand et maigre.
La jeune enfant conserva son flegme dathomirien.
- Si vous tentez de vous échapper, le prévint-elle en lui souriant, je demanderais à Grand Pas de vous ramener par la peau des fesses.
Au moment où elle acheva sa phrase, une ombre obscurcit un bref instant la lumière du ciel de Dathomir, tandis qu'ils sentirent le sol trembler sous leurs pieds. Une haleine fétide, peu hygiénique, fouetta la nuque des deux jeunes adultes, qui se retournèrent vers un rancor. La bête reptiloïde à la silhouette trapue et voutée comme celle d'un vieillard, dotée d'un immense crâne plat, les étudiait de ses deux yeux carnassiers, situés de part et d'autre de sa tête.
Le toutou d'Ilaya ne possédait guère un aspect très engageant.
- Je crois qu'il a compris le message, Ilaya, lui lança l'ancienne apprentie de Dark Sarbanon. Même si ses manières laissent parfois à désirer, il n'est pas idiot.
Ilaya émit un grognement sceptique, avant de tendre la main vers son animal, qui s'inclina dans sa direction. Sa petite main frêle caressa la peau écailleuse et rugueuse, avant qu'elle ne se détourna, en l'emmenant dans son sillage.
- Viens, Grand Pas, allons voir si Sono t'a trouvé à manger.
Liars et Sethnah reprit leur marche. Malgré cet exil imposé par l'Alliance Galactique et l'Ordre Jedi, tous deux pouvaient envisager un peu plus sereinement leur avenir. Et prendre un peu de recul.
Ils levèrent les yeux vers le ciel, encombré de nuages ternes, qui masquait le reflet pâle et lointain des quatre lunes, gravitant autour de la planète.
Le jeune corellien sentit grâce à ses perceptions surnaturelles, que quelqu'un l'observait de façon un peu trop insistante. Il tourna la tête, et ses yeux verts et gris se portèrent sur une jeune Sorcière de Dathomir, blonde, qui l'observait avec gourmandise.
Sethnah la remarqua aussi et freina le pas, en glissant à l'oreille de son amant corellien.
- Je crois qu'elle aimerait te mettre dans son lit.
Il avait reconnu celle qui lui avait fait des avances, peu avant la bataille contre Abeloth.
- Oh, non, encore elle, soupira-t-il. Il y a des dathomiriens qui feraient l'affaire mieux que moi, n'est-ce pas ?
- Sauf qu'aucun d'entre eux n'est un Jedi.
Il exhiba ses menottes.
- Et ça, cela risquerait de la gêner, tu ne crois pas ?
- Pas le moins du monde, lui expliqua-t-elle avec un sourire léger. Les hommes ont longtemps été réduits en esclavage et certaines coutumes ont du rester tenaces.
Il leva les yeux, regrettant de ne pas pouvoir affronter des graines de Sith tatouées, sabre laser à la main. Là au moins, les choses étaient moins compliquées.
- Ben, je ne suis pas pressé de vérifier si elles sont encore appliquées. Quoiqu'elle te demande, dis-lui non.
- D'accord, je vais me gêner, fit-elle avec un sourire en coin.
La jeune autochtone s'approcha et avisa la descendante de Vestara Khai d'un salut de la main.
- Bonjour, Soeur Sethnah, j'aimerais savoir si je pouvais louer ton mâle pour la nuit. Contre cinq peaux de lézard kwi. S'il est d'accord, bien sûr.
Cette fois, le jeune corellien ne se retint pas de lui livrer le fonds de sa pensée.
- Vous me traitez comme du bétail et vous vous souciez de mon avis, s'étrangla-t-il de colère. La logique des Sorcières de Dathomir est vraiment déroutante.
Et visiblement, la jeune femme ne semblait pas comprendre d'où provenait le malentendu.
- À la demande de la matriarche, nous tentons d'adoucir nos coutumes, lui déclara-t-elle d'un ton presque candide. Les Sœurs de la Nuit se seraient moqué de ton opinion. Et le prix que je propose à ta maîtresse, prouve que tu as une grande valeur à mes yeux.
Elle en parlait, comme s'il ne s'agissait que de la pluie et du beau temps.
- C'est une offre très généreuse, fit Sethnah avec tact, mais le moment est mal choisi. Mon homme et moi avons eu notre compte d'émotions pour aujourd'hui.
- D'accord, nous en reparlerons plus tard. Bonne journée.
Elle lança un sourire aguicheur au jeune corellien, qui comprit qu'elle ne lui tenait pas rigueur de ses propos. Et aussi qu'elle ne le lâcherait plus d'une semelle, à l'avenir.
Non, décidément, les Sith lui manquaient. Au moins, après les avoir tués, il n'en perdait pas le sommeil. Cela l'enchantait bien plus, que d'avoir aux trousses, une Sorcière de Dathomir qui le considérait plus comme un reproducteur que comme une personne.


FIN

A la prochaine pour une nouvelle chronique :hello: !
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Messagepar mat-vador » Lun 01 Jan 2018 - 17:25   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonjour, voilà une chronique (un OS cette fois :diable: ).

Jedi corellien: Les revenants


Cette histoire se déroule deux mois après les évènements liés au tome 2 Jedi corellien: Abeloth, la Malédiction de Dathomir


Bordure Extérieure, secteur de Quelii, Dathomir, territoire des Soeurs de la Nuit
Deux mois après la bataille de Dathomir et la défaite d'Abeloth


La jeune Sœur de la Nuit Kylai se demandait si la captivité et la défaite pouvaient imprégner sa salive d'une acidité encore plus amère. Elle l'avait déjà ressentie, lorsque son clan, allié à la Porteuse de Chaos, avait été décimé à la bataille de la Colline de l'Autel, deux mois auparavant.
Elle et les siennes dominaient Dathomir, depuis la conclusion de l'ancienne alliance avec le Sith Unique, il y a des décennies. Ce pacte avait été dissous dans leur récente défaite conjuguée à celle d'Abeloth.
Et elles étaient redevenues des parias sur leur propre monde, recluses avec leurs esclaves hommes aux plaines de l'Infini, à proximité du Temple de l’Étoile. Récemment promue à la tête de ses Sœurs en lieu et place d'Aryona, tombée à la Colline de l'Autel, elle était parvenue à les maintenir unies autour de sa personne.
Puis les Sith, qui les avait abandonnées à leur sort, étaient revenus. Ils avaient notamment profité du récent redéploiement des derniers croiseurs de l'Alliance Galactique encore en orbite, pour atterrir cette nuit.
Deux navettes Fury étaient apparues dans l'obscurité claire et étoilée, pour disparaître ensuite quelque part sous le couvert de la forêt de pins. Dont elles disputaient l'hégémonie avec le clan rival de la Montagne Qui Chante.
À ce retour imprévu, elles avaient repris espoir. Kylai s'était tout de suite dépêchée de convoquer quarante Sœurs parmi les plus loyales, pour se porter à leur rencontre. Et tomber dans une embuscade, qu'elle aurait du voir venir.
Dans cette grande clairière où étaient rangés les vaisseaux Sith, une vingtaine de guerriers dirigés par Dark Osirias, leur étaient tombés dessus, les désarmant en une poignées de secondes avec une facilitée déconcertante. Leurs lances et épées antiques n'avaient pas fait le poids face aux sabres laser à lame rouge sang.
Kylai elle-même avait été jetée à terre et étourdie, par un éclair du Seigneur Noir du Sith Unique. Et torturée quand elle avait voulu continuer le combat. Avant d'admettre enfin que toute résistance était vaine et futile.
Maintenant, elle et ses Sœurs se trouvaient assises à terre, les poignets et les chevilles immobilisés par de lourdes chaînes. Encerclées par les combattants du Coté Obscur, dont certains passaient entre les rangs épars, pour prévenir toute tentative de rébellion. La jeune chef de clan, rousse, ignorait ce qu'elle supportait le moins entre la morsure des fers, et le rictus suffisant du jeune Seigneur Sith humain qui commandait les siens.
Ce dernier savoura, quelques instants de plus, sa facile victoire avant que sa voix rauque et puissante, portée par la Force, ne se propagea autour des sombres magiciennes. Tout en ignorant, devant lui, les yeux bleus et froids de la jeune autochtone, qui ne se résignait pas vraiment à sa position de captive.
- Il y a un siècle, vos aïeules ont été défaites et capturées par la Tribu Perdue des Sith, lors de la Crise d'Abeloth. À l'endroit même où nous venons de vous vaincre, clama-t-il, ses yeux jaunes brillant d'un éclat insolent.
Dark Osirias sentit leur colère enfler brusquement dans ses perceptions.
- Si nous vous avons battues si facilement, poursuivit-il, c'est parce que vous n'avez toujours été que des sauvages mal dégrossies, qui ont perdu leur temps à n'effleurer que la surface du Coté Obscur. Ce que vous avez appelé dans votre profonde ignorance, les Arts Sombres d'Allya. Si vous avez été épargnée, c'est parce dans le passé, vous vous êtes montrée utiles pour le Sith Unique. Et vous pourriez l'être encore.
- Dans ce cas, pourquoi nous imposer cela ? L'interpella sèchement Kylai.
Elle lui montra ses entraves métalliques, et Osirias lui répondit avec condescendance :
- Nous souhaitons nous assurer de votre bonne volonté. Votre destin, à partir de maintenant, est lié au nôtre. Vous et les vôtres recevrez un enseignement Sith, qui vous guérira de certains de vos préjugés concernant les hommes. Nous allons vous emmener au-delà des étoiles, loin de cette fange, que vous nommez Dathomir et vous offrir une plus grande compréhension, un plus grand savoir. La puissance suprême.
Les séduisants traits de la jeune dathomirienne farouche se tordirent en une grimace de dédain.
- Vous auriez pu le demander gentiment, Seigneur Osirias. Ou devons-nous comprendre, moi et mes Sœurs, que vous avez un grand besoin de recrues ?
- Plus que vous ne le pensez, Sœur de la Nuit. Par le passé, nous nous contentions de vos esclaves mais je crains que cela ne soit plus suffisant.
Si elle n'était pas tombée dans cette position de vaincue, Kylai aurait pu sourire de cette réponse. Le Sith Unique semblait avoir encaissé de lourdes pertes depuis la précédente bataille, qui avait eu lieu sur leur monde, deux mois avant.
Une situation dont elle et les siennes pourraient profiter, pour prendre leur revanche contre ces êtres inférieurs, qui osaient les humilier. Encore fallait-il que ses Sœurs soient convaincues de cette opportunité, et cette hypothèse n'était pas certaine de se réaliser.
Elle sentit grâce à ses dons innés de la Magie d'Allya, que tout comme elle, aucune de ses compagnes n'était enthousiasmée par cette perspective alléchante de gloire promise. Quelque part, à plusieurs mètres derrière elle, l'une d'entre elle fit savoir haut et fort, le mécontentement de toutes.
- Va crever en enfer, sale pourceau de mâle inférieu... Argh !
Sur un ordre imperceptible de son maître, un guerrier encapuchonné, proche de la forte tête, tendit la main et un éclair de la Force crépita en fourchant. Frappant comme un poing de poing, le torse de la Sœur de la Nuit, dont la protestation s'étrangla dans un cri de douleur indistinct.
Toutes les autres se le tinrent pour dit. Dark Osirias arbora un sourire cruel à travers ses sinistres tatouages faciaux rouges et noirs, satisfait d'avoir réaffirmé son autorité.
- Tenez-vous tranquilles, mesdames, et vous vous éviterez des souffrances inutiles. Bien, il est temps de repartir, embarquez-les à bord des navettes.
Pour donner l'exemple à ses consœurs, la jeune Sœur de la Nuit se leva. Et d'après les cris et les geignements étouffés dans son dos, elle comprit qu'elle avait été la seule à le faire volontairement. Les autres femmes autochtones furent toutes impitoyablement frappées à coups de poing et de pieds, par leurs geôliers, qui les obligèrent ensuite à se mettre en ligne, devant les deux navettes, à la rampe d'accès abaissée.
Kylai serra la mâchoire, pour masquer la déchirure de quitter ce monde sauvage et dur, dans lequel elle s'était pourtant épanouie.
Une puissante présence frappa les perceptions de tous les sensitifs. Elle surprit le Seigneur Sith, agripper le sabre laser à sa ceinture, tout en tournant la tête dans toutes les directions. Elle savait que cette signature ne provenait pas d'un de ces hors mondes bestiaux tatoués.
Kylai fouilla fiévreusement, le couvert des pins, éclairés par l'éclatant reflet des quatre lunes de Dathomir. Et tous se figèrent, quand une voix s'éleva autour d'eux, tranchante comme une vibrolame.
- Aucune graine de Sith ne partira d'ici.
Simultanément, vingt lames énergétiques, aussi ensanglantées que le soleil couchant, prirent vie, dispersées dans toute la clairière. Les guerriers du Coté Obscur étendirent leur conscience autour d'eux, pour démasquer plus précisément le ou les nouveaux intrus. Qui ne tardèrent pas à se faire connaître.
Deux silhouettes se matérialisèrent, comme surgies même des ténèbres, derrière le Seigneur Noir du Sith Unique. Celle d'un jeune humain grand et maigre, vêtu des habits verts propres aux Jedi natifs de Corellia, accompagné d'une jeune femme aux cheveux blancs, accoutrée comme une sith. Leurs visages déterminés étaient baignés par le halo de leurs lames lumineuses, verte couleur rubis ou rouge couleur d'une étoile mourante.
Des murmures naquirent entre les Sœurs de la Nuit, captives. Kylai, entendit l'une des siennes, souffler, d'une voix animée.
- Ce sont eux, Boucles de Neige et le Jedi Vert !
Dark Osirias mugit de fureur, en reconnaissant les deux renégats, honnis par l'intégralité du Sith Unique : Liars Tissan et Sethnah Khai. Il pointa vers eux, l'extrémité ardente de son sabre laser, en persiflant.
- Vous auriez du rester dans le trou, qui vous servait de refuge, à la Montagne Qui Chante, bande de traîtres. J'apporterai vos têtes, à mon maître, Dark Sarbanon.
- Ton maître n'aurait jamais du t'envoyer, ici, lui répliqua la jeune descendante de Vestara Khai, qui attrapa le manche de son fouet laser.
Un long ruban de feu, serpenta au-dessus de son crâne, cinglant l'air dans un crépitement électrique avant que son compagnon corellien ne lui demanda:
- Je me charge du grand manitou, Sethnah, occupe-toi des autres crétins.
La jeune guerrière continua d'agiter son fouet laser, avant de croiser les yeux verts et gris du jeune homme.
- Si je ne suis pas trop gourmande, je te laisserais quelques morceaux.
Malgré les ombres, la clarté des quatre lunes de Dathomir permit à ses yeux sombre d'amande d'apercevoir, le sourire malicieux du corellien, qui s'élança l'instant d'après contre le Seigneur Noir du Sith Unique.
À la seconde où la lame d'Osirias bloqua la sienne, la jeune Sœur de la Nuit, Kylai, suivit du regard le Saut de Force qu'effectua Sethnah Khai. Son corps athlétiques aux courbes agréables, recouverte de sa combinaison rouge écarlate de combat, éclipsa un instant les étoiles et les disques lunaires. Juste avant qu'elle n'atterrisse, au milieu des prisonnières enchaînées. Et deux de leurs geôliers Sith, qui tentèrent de l'empaler avec leurs sabres laser.
Elle leur tournait le dos et ne prit pas la peine de se retourner, pour leur faire face. Elle se contenta de tordre son poignet, et la lanière enflammée dessina une longue ellipse dans son dos. Décapitant aisément les deux guerriers Sith, qui avaient méjugé la portée de son arme.
Dix combattants du Sith Unique, brandissant haut leur arme, convergèrent vers elle pour en finir. Les autres demeurèrent en arrière, pour tenir en respect les Sœurs de la Nuit, qui s'étaient lancées des regards de connivence. En nombre insuffisant, toutefois, pour espérer les contrôler.
Kylai jugea que le moment était propice pour agir. Elle tendit les mains, tout en récitant un Sort de Saisie en paecien. Attirant dans sa paume, la poignée grossière du sabre laser d'un des deux Sith tombés.
La lame d'énergie écarlate se déploya dans un bourdonnement bas, brisant ses chaînes aux mains et aux pieds. Elle libéra de la même façon, cinq de ses Sœurs les plus proches d'elle, qui récupérèrent leurs armes, jonchant le sol. D'un ton sec, elle leur déclara :
- Sœurs, battez-vous pour notre liberté ! Que la malédiction d'Allya retombe sur nos bourreaux !
Les cinq magiciennes, adeptes des Arts Sombres d'Allya, se jetèrent comme des furies sur le premier Sith à leur portée, une twi'lek, qui poussa un glapissement d'agonie, lorsqu'elle fut renversée et transpercée par les armes blanches.
Elle expirait à peine, qu'elles s'attaquèrent derechef à l'ennemi suivant. Un devaronien, à tête de diablotin, qui en embrocha une avec son sabre laser, avant de succomber à son tour. Kylai délivra deux autres Sœurs de la Nuit, avant d'observer tour à tour, les deux anciens apprentis du Sith Unique.
Deux autres cadavres de Sith gisaient aux pieds de la descendante de Vestara Khai, qui maintenait à distance grâce à son fouet et son sabre laser à la poignée en griffe de rancor, les autres adversaires à une distance raisonnable. Kylai la vit bloquer un éclair de Force, avant de s'intéresser au Jedi Vert, qui ferraillait toujours avec le Seigneur Sith.
Ce dernier contenait non sans mal, le jeune homme grand et maigre, qui avait pris comme à son habitude, la mesure de son ennemi. Osirias avait rapidement cédé du terrain, devant le Vaapad de l'ancien élève de Dark Kamiya. Dont les coups se montraient désarticulés, tels les tentacules d'un Sarlacc. Liars en profita pour toiser son adversaire.
- Je me souviens que tu avais essayé de me tuer, quand tu était avec Krivias, lui rappela le corellien.
- En effet, tu avais besoin de cette traînée albinos pour te protéger, lui répliqua l'autre en parant difficilement une frappe verticale. Seul, tu n'as jamais rien représenté, de toute façon.
Tissan baissa la tête pour esquiver un éclair de Force, qui fourchait dans sa direction. Il releva sa lame verte émeraude pour l'absorber.
- Pour un moins que rien, j'ai un joli palmarès, se vanta-t-il avec nonchalance. J'ai tué mon ancien maître sur Coruscant, l'assassin de mon père sur Corellia et d'autres Sith aussi minables que toi, sur Balmorra ou Zeltros. Ah non, pour Zeltros, c'est Sethnah qui s'en est chargée.
Il projeta son pied dans la poitrine du jeune Sith humain. Ce dernier sentit une de ses côtes se briser sous l'impact et la douleur fut telle que sa respiration fut coupée. L'oxygène qu'il aspirait, lui causa une souffrance immense qui lui donnait l'impression d'être poignardé de partout.
Tout en reculant, pour éviter la décapitation, il crut discerner une lueur jaune briller dans les pupilles vertes et grises du corellien.
Il lui cracha ces mots, en même temps que le sang qui remontait dans sa gorge.
- Tu ne peux pas te renier, Liars Tissan. L'obscurité ne cesse de te guetter, rejoins le Sith Unique et nous t'apprendrons à accepter ta véritable nature. Cesse de te fuir toi-même.
- Dark Nehor m'a déjà proposé cette offre. Tu es en retard.
Les mots assénés mortellement ne laissèrent à Osirias, aucune issue de secours possible. Il était diminué physiquement, et même s'il ne l'était pas, il demeurait dépourvu face au Vaapad de l'ancien apprenti Sith.
Celui-ci le pressa méthodiquement, sans lui laisser la moindre chance de se reprendre.
- J'ai entendu dire que la dernière expédition des chevaliers impériaux sur Dromund Kaas avait cette fois abouti, lança-t-il en repoussant au loin la lame rouge écarlate. Enfin presque, je peux savoir où le Sith Unique a déménagé ? Korriban, Ziost, Khar Delba ?
- Les morts n'ont pas besoin de savoir, Jedi.
- Ne parle pas de choses dont tu ne sais rien, Osirias. Mais ne t'inquiète pas, tu rejoindras bientôt en enfer ton ami Krivias. Et ton sabre rejoindra la collection de Vedo le Hutt.
Le jeune Seigneur Noir, ancien protégé de Dark Nihl, tenta de contre attaquer. Avant de reculer de nouveau en direction des navettes Fury. Il réalisa alors qu'il lui restait une dernière porte de sortie: il lui suffisait de courir vers la rampe d'accès, après s'être débarrassé de ce maudit Jedi Vert, bien sûr.
D'un sourire narquois, ce dernier lui fit savoir qu'il avait deviné ses intentions.
- Je ne suis pas sûr que Dark Sarbanon serait ravi de te revoir revenir, les mains vides. Il te le ferait payer très cher. Il vaudrait mieux que tu meurs de ma main, ce sera indolore, je te le promets.
- J'ai entendu parler de ce que tu as fait sur Vanquo, Tissan. Je refuse de me rendre, ne serait-ce que pour te faire plaisir.
- Dans ce cas, j'accepte de te tuer avec grand plaisir.
Affaibli, Osirias parvint cependant à dévier successivement deux coups fatals, en direction de son cou et de son abdomen. Avant que Liars ne lui transperça la rotule, de son épée de lumière. L'adepte du Sith Unique s'écroula un genou à terre, puis Liars lui fendit la boîte crânienne de haut en bas. Son ennemi chavira sur le dos, sa moitié de figure cautérisée.
Le jeune corellien, une fois son duel gagné, se retourna. Pour assister à une scène de chaos. La moitié des Sœurs de la Nuit avait été délivrée de leurs chaînes, et portait assistance à sa compagne Sethnah Khai. Pour l'aider à écraser les partisans du Coté Obscur, encore debout.
Quand le dernier d'entre eux expira moins d'une minute plus tard, la gorge tranchée, il vit Kylai aboyer en paecien, l'ordre de libérer les sombres magiciennes encore emprisonnées. Ce qui fut exécuté, pendant Sethnah se dépêcha de rejoindre son amant.
Ce dernier rangea son arme et ramassa celle d'Osirias, avant qu'elle ne l'étreignit fougueusement pour lui accorder un baiser ardent.
- Tu ne m'as laissé aucun reste, lui fit-il remarquer.
- Je n'étais pas la seule à être gourmande, répondit-elle en glissant un coup d’œil par dessus son épaule.
Les Sœurs de la Nuit avaient perdu dix des leurs, dans l'affrontement bref mais violent qui les avaient opposés à leurs anciens alliés du Sith Unique. Certaines d'entre elles regroupèrent leurs cadavres tandis que d'autres fouillèrent sans scrupules ceux des combattants hors monde, récupérant leurs sabres lasers et autres outils technologiques dont elles étaient dépourvues, telles que les comlink.
Ils virent tous deux, s'avancer une jeune femme aux traits séduisants mais distants, sa longue chevelure rousse, camouflant à peine la froideur de ses yeux bleus. Contrairement à ses autres consœurs, son visage ne comportait aucune stigmate de vaisseau sanguin éclaté, trahissant l'usage excessif des Arts Sombres de la Magie d'Allya.
Elle les salua à peine et interrogea sans aucune once d'amitié :
- Pourquoi nous avoir aidées? Qu'espérez-vous de nous ?
- On ne vous a pas appris à dire merci? Lui rétorqua le jeune corellien sur le même ton.
La descendante de Vestara Khai utilisa le lien qui les reliait tous deux dans la Force, pour l'inciter à se calmer.
- Si nous vous avons aidées, c'est parce qu'il y a déjà assez de Sith qui pullulent dans toute la galaxie. Nous ne souhaitons pas que leurs rangs grossissent. Et comme Liars te l'a fait justement remarquer, cela ne coute rien de dire merci.
Une envie de meurtre étincela dans les yeux de Kylai, alors qu'elle agita la main. Aussitôt une quinzaine de Sœurs de la Nuit les encerclèrent, des vibrolames et autres armes de corps à corps, brillant dans la nuit éblouie par les quatre lunes de Dathomir. Les deux anciens apprentis entendirent aussi distinctement le claquement des crans de sûreté de blaster, que l'on déverrouillait.
- Redis-moi pourquoi nous vous serions reconnaissantes, Boucles de Neige. Qu'es-ce qui nous empêche d'en finir avec vous deux ?
Elle fut surprise de ne discerner aucune trace de désarroi sur leur expression. Le jeune Jedi errant se contenta de montrer le ciel de l'index.
- Si vous souhaitez connaître la réponse à cette question, je vous suggère de lever les yeux.
C'est ce qu'accomplit d'instinct, la jeune Soeur de la Nuit. Elle remarqua, tout comme ses consœurs, la silhouette grossière d'un vaisseau de contrebande, se découpant dans l'horizon étoilé, évoquant l'aspect d'un oiseau de proie pataud. Les quatre lunes illuminaient distinctement les os sanglants peints sur sa coque de duracier.
- Cade Skywalker, rugit Kylai entre ses deux.
- Ravi que vous compreniez la situation, lui déclara-t-il. Les canons laser du Mynock sont braqués sur vous. Tentez quoi que ce soit, et vous regretterez que les Sith eux-même ne vous aient pas achevées.
Kylai ordonna en paecien aux siennes, de baisser leurs armes. Liars sentait dans la Force qu'elle se donnait beaucoup de mal, pour garder son sang froid.
- Que voulez-vous ? Leur fit-elle.
- Que vous libériez tous vos esclaves, sans exception, répondit-il sans préambules. En échange, rien ni personne n'empiètera plus sur votre territoire.
Kylai lâcha dans un grognement bestial.
- Libérer tous nos esclaves ? Autant nous demander de nous faire manger par nos rancors !
- Si vous y tenez tant que ça, ce ne serait pas plus mal, décocha-t-il comme pique.
- Dans ce cas, intervint Sethnah pour apaiser les esprits échauffés, libérez seulement ceux qui sont en trop mauvais état pour vous servir.
La jeune chef des Sœurs de la Nuit la considéra avec dédain.
- Mes Sœurs et moi y survivrons, mais nous récupérons les armes et ces deux vaisseaux, proposa-t-elle en désignant d'un doigt impérieux, les navettes Sith Fury, sagement rangées derrière le jeune couple.
Liars et Sethnah se concertèrent du regard, avant que le jeune corellien ne poursuivit cette négociation.
- Je garde ce sabre laser, dit-il en montrant l'arme d'Osirias. Quant aux navettes, elles vous appartiennent, mais seulement désarmées. Et hors d'état de décoller.
Ses perceptions détectèrent la répugnance de la dathomirienne maléfique devant ce contre marché. Il la sentit se raidir dans la Force, comme prête à lui sauter à la gorge.
- Marché conclu, lâcha-t-elle à son grand soulagement.
Le vaisseau de l'ancier contrebandier et Jedi à la réputation sulfureuse, Cade Skywalker, s'était rapproché un peu vers le sol. Masquant davantage le ciel. Ce qui l'avait sans doute encouragée à accepter.
Sethnah saisit la poignée en forme de griffe de rancor, de son sabre laser, reculant vers les deux vaisseaux immobiles. Elle l'activa et passant devant les navires immobiles, brisa l'affut des canons laser. Sa silhouette bien taillée et la lame rouge écarlate disparurent ensuite derrière les carcasses et les Sœurs de la Nuit écoutèrent sans mal, les gémissements métalliques émis par le duracier, travaillé à coups de sabre laser.
La jeune guerrière aux cheveux blancs revint ensuite vers son compagnon, lui annoncer que les vaisseaux avaient été arrangés.
- Nous n'avons plus rien à faire ici, lança le jeune corellien. Adieu.
- Au plaisir de ne plus vous revoir, lui rétorqua Kylai.
Les Soeurs de la Nuit les laissèrent partir, et leurs regards pesèrent longuement sur les deux jeunes gens, avant ces derniers ne se fondirent sous le couvert des pins, plongés dans l'ombre des ténèbres.


Après qu'ils aient mis une distance respectable entre eux deux et les Sœurs de la Nuit, Liars saisit son comlink pour entrer en contact l'équipage du Mynock. La voix de Cade Skywalker résonna après quelques parasites :
- Bon boulot, Tissan. Je ne crois pas que les Sith reviendront sur Dathomir de sitôt.
- Merci encore pour le coup de main, réagit le jeune corellien. Il ne reste plus qu'à s'assurer que les Sœurs de la Nuit tiendront parole.
- Moi et mes amis, cela nous regarde. Quant à toi, Tissan, je te rappelle que tu es assigné à résidence au Clan de la Montagne Qui Chante et que tu n'es pas censé te balader comme cela te chante.
Le natif de Corellia croisa le regard de la descendante de Vestara Khai. Avec un sourire, celle-ci exhibait une paire de menottes paralysantes sous son nez. Il rompit la communication après avoir assuré:
- Compris, nous rentrons maintenant. Tissan, terminé.
Il rangea son comlink, avant Sethnah ne se rapprocha de lui.
- Il est temps de remettre tes bracelets, vilain garçon.
- Dis, cela ne peut pas attendre ? Depuis mon procès, je n'ai pas eu les mains libres depuis trop longtemps.
- N'oublie pas que cela fait partie de ta peine, que tu n'as qu'à moitié purgée.
D'une inclinaison impérieuse du menton, elle lui demanda silencieusement de tendre ses mains. Il s’exécuta dans un soupir résigné.
Le duracier mordit ses poignets, de nouveau entravés.
- Je vais finir par croire que tu adores honorer les coutumes locales, despote esclavagiste.
Elle le reprit d'un ton léger.
- Si je voulais honorer les coutumes locales, je t'aurais mis une laisse autour du cou, vilain garçon.
- Finalement, les Soeurs de la Nuit t'ont très bien éduquée.
Elle lui flanqua une bourrade amicale dans les côtes, avant d'enrouler galamment son bras autour du sien. D'un pas vif, ils passèrent entre les pins, leurs pas étouffés par le silence nocturne.
- Combien nous rapportera le sabre d'Osirias ? Lui demanda-t-il à voix basse.
- Si les primes de Vedo le hutt n'ont pas varié, cela nous rapporterait deux millions de crédits. Que tu ne pourras pas toucher sans mon accord, tant que ta peine n'aura pas expirée.
Il lâcha un nouveau soupir.
- Les femmes de Dathomir sont vraiment cruelles.
- Nous avons seulement une autre manière de voir les choses. Ce qui ne plait pas à tous les hommes, bien entendu.
Elle l'embrassa sur la joue, ce qui rasséréna Liars, qui se convainquit que son sort était loin d'être le pire dans cette galaxie.



FIN

Voilà j'espère que cela vous a plu! à la prochaine :hello: !
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Messagepar Ve'ssshhh » Lun 01 Jan 2018 - 19:48   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Wahhh! DEUX MILLIONS le sabre Sith! ils paient bien ,les Hutt! Ils embauchent toujours? J'suis candidat!
Parce que les Sith, ils sont à tout le monde, non? Pourquoi ce seraient toujours les mêmes qui s'amusent?

Déjà, ils ont l'obligeance de venir se faire massacrer sur place, offrant au grand maigre une permission de sortie en plein milieu de sa peine, mais aussi un peu d'exercice et une saine distraction !
Alors, si en plus de s'amuser il touche une fortune, c'est carrément trop inzuste! :cry:

PS: à propos de ces navettes fury, j'ai un mauvais pressentiment :siffle:
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
Ve'ssshhh
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Messagepar mat-vador » Dim 07 Jan 2018 - 20:29   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Ve'ssshhh a écrit:Wahhh! DEUX MILLIONS le sabre Sith! ils paient bien ,les Hutt! Ils embauchent toujours? J'suis candidat!
Parce que les Sith, ils sont à tout le monde, non? Pourquoi ce seraient toujours les mêmes qui s'amusent?

Déjà, ils ont l'obligeance de venir se faire massacrer sur place, offrant au grand maigre une permission de sortie en plein milieu de sa peine, mais aussi un peu d'exercice et une saine distraction !
Alors, si en plus de s'amuser il touche une fortune, c'est carrément trop inzuste! :cry:

PS: à propos de ces navettes fury, j'ai un mauvais pressentiment :siffle:


Oui, tout le monde peut s'amuser avec les Sith :P ! Mais il faut d'abord prendre une assurance vie, on ne sait jamais!

Tiens à propos, il est temps de publier un OS!

Jedi corellien: la Conversation

cette histoire se déroule entre le tome 2 et le tome 3 de la saga Jedi corellien

Dathomir, Monts de l'Oubli, village du clan de la Montagne Qui Chante
Trois mois après la défaite d'Abeloth

Pour Sethnah Khai, la nuit s’annonçait douce bien que fraîche. Le ciel était dégagé et laissait briller sous la forme de minuscules points scintillants, les lointaines étoiles qui symbolisait la lumière éternelle protégeant la galaxie de sombres ténèbres.
Des ténèbres qui avaient été vaincues sur Dathomir même, trois mois lors d'une gigantesque bataille opposant les Jedi, l'Alliance Galactique, l'Empire et le clan de la Montagne Qui Chante aux sbires du Sith Unique et aux Soeurs de la Nuit. Les adeptes du Coté Obscur de la Force avaient eu l'intention de ressusciter une créature millénaire datant des Célestes, les bâtisseurs de la galaxie. Abeloth, la Porteuse de Chaos.
Mais ce plan avait été déjoué et la bataille remportée de justesse. Depuis la paix était revenue, les Sœurs de la Nuit vivaient recluses sur les Plaines de l'Infini et le Sith Unique avait été chassé d'un monde stratégique d'importance dans lequel ils puisaient auparavant une partie de leur recrutement.
La jeune dathomirienne aux longs cheveux blancs soyeux comme la neige furtive du début de printemps qui s’amoncelait sur les sommets des Monts de l'Oubli, déambulait entre les huttes rustiques endormies. Elle reçut au passage les hommages des Sorcières du clan et des hommes qui patrouillaient dans le village pour assurer leur protection.
Des témoignages de respect qu'elle leur rendit, bien que Sethnah ait davantage l'apparence d'une Sith que d'une Jedi. La faute certainement à ses tatouages faciaux sinistres qui zébraient sa figure si finement dessinée et à sa cape sombre qui flottait dans son sillage par dessus sa combinaison moulante de combat rouge écarlate.
Le fait que son amant soit un Jedi corellien attiré par le Coté Obscur de la Force devait y certainement aussi pour quelque chose. Ses yeux sombre d'amande s'attardèrent sur la hutte dans lequel dormait Liars Tissan, qu'elle avait laissé pour sa petite promenade nocturne. Accusé du meurtre de son père sur Corellia, le jeune homme qu'elle avait rencontré jadis sur Dromund Kaas avait été heureusement innocenté au terme d'un procès éprouvant. Mais à cause de la rancune tenace d'une Jedi bothane du nom de Kensha, il avait été cependant condamné à une assignation à résidence pendant quatre mois dans le village même du clan. Avec en prime l'obligation de porter des menottes paralysantes aux poings en guise de bonne foi. Ce que le corellien avait fini par accepter malgré cette atteinte à son amour-propre.
Elle ne tarderait pas à le rejoindre bientôt après qu'elle se soit recueillie devant la Fontaine de Vie. Elle s'arrêta peu après devant un majestueux obélisque blanc qui se dressait orgueilleusement sur la place centrale du village.
Même plongée dans l'obscurité, la surface de la Fontaine de Vie resplendissait d'une blancheur immaculée. Une chaleur positive emplie de paix et de calme en émanait et éloigna la fraîcheur qui avait engourdi les membres de l'ancienne apprentie de Dark Sarbanon.
Quelqu'un souhaite vous parler, Sethnah Khai.
Elle ne vacilla pas lorsque l'artefact protecteur de la Montagne Qui Chante la sonda avec un tentacule psychique.
- Qui ? Fit-elle d'un ton neutre.
Elle rabattit le capuchon sombre sur ses épaules juste avant que la Fontaine de Vie ne lui répondit.
Quelqu'un qui a aussi affronté la Porteuse de Chaos. Quelqu'un qui appartient à votre lointain passé et a rejoint la Force bien avant votre naissance.
Elle plissa les yeux, indécise sur les propos sibyllins de l'artefact.
Acceptez-vous de lui parler, Sethnah ?
Elle se demandait quel mystère pouvait se cacher derrière la création de la Fontaine de Vie, en un endroit aussi reculé que les Monts de l'Oubli. Mais cela pouvait attendre pour le moment, elle devait d'abord décidé de l'opportunité de cette requête. Son instinct aiguisé par l'usage de la Force la persuadait que cela pouvait être important.
- J'accepte, affirma-t-elle avec détermination.
Le halo dans lequel baignait la Fontaine de Vie s'intensifia insensiblement jusqu'à devenir aveuglant pour les pupilles sombres d'amande de Sethnah. Lorsque cette lueur diminua de nouveau pour retrouver son seuil initial d'éclat terne et insignifiant, une silhouette translucide fantomatique s'était matérialisée devant elle.
Celle d'une séduisante jeune femme brune qui arborait sur ses traits d'étranges tatouages ciselés, d'origine inconnue. Elle portait des robes sith qui ne laissaient aucun doute sur l'allégeance au Coté Obscur de la Force qu'elle avait contracté autrefois.
De plus, un autre détail intriguait la jeune dathomirienne aux cheveux blancs. Dans ses yeux brillaient des noyaux d'amande sombre, voilà pourquoi Sethnah ressentait une étrange familiarité avec cette inconnue qui la toisait avec une froideur distante.
Elle savait alors à qui elle avait affaire lorsqu'elle remarqua la petite cicatrice qui saillait au coin de sa bouche. Et qui pouvait passer pour un rictus narquois au premier abord.
- Vestara Khai.
L'ancienne esclave des Soeurs de la Nuit avait craché ce nom avec tout le mépris qu'elle digérait au fonds d'elle même.
- Bonsoir Sethnah, répondit l'apparition avec un sourire hautain. Il était temps que nous ayons cette conversation. Je suis heureuse que tu saches qui je suis, nous ne perdrons pas de temps.
- Oui, vous êtes la première raison qui me vienne à l'esprit pour convaincre quiconque de ne pas devenir un Sith.
Le sourire de Vestara disparut devant la vindicte de sa descendante.
- Tu ne sais rien de moi, alors je ne te permets pas d'avoir des présupposés douteux sur ma vie.
- Ne craignez rien, j'en sais bien plus sur vous que vous n'en savez sur moi. Grâce à l'holocron que vous avez laissé sur Dromund Kaas, j'ai appris comment vous avez dupé l'Ordre Jedi en prétendant aimer un des leurs.
Sous le coup de cette pique, les traits de Vestara Khai grimacèrent d'indignation outrée. Sethnah comprit qu'elle avait touché un point sensible.
- Cet homme dont tu parles, je l'ai sincèrement aimé.
- Cela ne vous a empêché pas de le trahir, fit remarquer Sethnah acerbe.
De la nostalgie et du regret pouvaient se lire sur l'expression blafarde de l'aïeule depuis longtemps disparue.
- Il me fallait suivre mon propre chemin et c'est un choix qu'il a compris lorsque nous nous sommes retrouvés.
- Et je me satisfais qu'il vous ait tuée, rajouta Sethnah qui voulait enfoncer le clou.
Le fantôme de Vestara ne masquait rien d'autre qu'une déception amère avant de redevenir indéchiffrable.
- C'est avant tout de toi et de ton avenir dont je souhaitais te parler, Sethnah.
- Je n'ai pas besoin de vos conseils.
Vestara hocha la tête avec une attitude presque infantilisante.
- Ma pauvre fille, tu n'as pas encore assez vécu longtemps pour en apprendre autant que moi sur la Force et la galaxie. Après avoir été tuée par Ben Skywalker, la Fontaine de Vie a accepté de recueillir mon esprit pour me donner une occasion de me racheter.
- J'ai le sentiment que c'est un échec complet, je ne crois pas cela vous ait rendu meilleure.
Le fantôme de la Sith native de Kesh s'avança de nouveau d'un pas.
- De là où je réside, continua-t-elle imperturbablement, j'ai pu assister à l'ascension du Sith Unique et à la débâcle des gouvernements démocratiques et faibles. Grâce à la Fontaine de Vie, aucun des évènements qui ont traversé le temps et les lieux ne m'est inconnu.
Sethnah ne cessait de se pincer la lèvre inférieure, fulminant d'impatience devant ce qu'elle considérait comme une perte de temps. Il lui tardait d'abréger cet échange qui commençait à réveiller son écœurement envers le passé de sa propre famille.
- Je t'ai vue naître Sethnah et grandir dans la douleur. Je nourrissais l'espoir que tu te montres digne de l'héritage que j'ai laissé et que tu ne sois pas victime des mêmes faiblesses que tes parents.
- Ne parlez pas de mes parents devant moi, commença à rugir la fière dathomirienne aux cheveux blancs. Les Sith et les Sœurs de la Nuit ne leur ont pas laissé l'occasion de prouver qu'ils possédaient une incroyable bonté en eux. Jamais je ne suivrai votre exemple.
- Si tu continues sur cette voie, Sethnah, tu souffriras. Et ce n'est pas ce que je souhaite pour toi.
En signe de mépris devant ces paroles qui ne l'atteignaient pas, Sethnah renifla bruyamment.
- Je me moque de souffrir tant que je suis certaine que je ne deviendrais pas comme vous. Mais amusons-nous un peu, ajouta l'ancienne esclave des Sœurs de la Nuit. Que devrais-je faire pour ne rien endurer?
- Pour commencer, que tu délaisses ce corellien minable et médiocre qui n'est jamais parvenu à se livrer totalement au Coté Obscur, serait un bon début.
- Dites donc, ce n'est pas de moi dont vous parlez, j'espère.
Ces derniers mots venaient d'être lancés avec véhémence par un jeune humain brun grand et maigre vêtu des robes vert marécages d'un Jedi corellien. Liars soutenait de ses yeux vert et gris le regard du fantôme qui concentra toute son attention sur lui.
L'apparition ne put se retenir de ricaner en remarquant les menottes paralysantes qui encerclaient ses poignets.
- Voici donc le Jedi Vert, se moqua-t-elle, le grand ennemi du Sith Unique et de la Porteuse de Chaos. Muselé comme un animal de compagnie.
- J'ai accepté de me plier à quelques obligations, répondit-il dignement. Mais je doute que le terme obligations ait le moindre sens pour vous.
Furieuse de la pique décochée par l'ancien apprenti de Dark Kamiya, le fantôme de Vestara se détourna de nouveau vers Sethnah Khai qui demeura de marbre. Au plus profond d'elle-même, elle était ravie que Liars vienne se ranger à ses cotés car cela lui conférait un soutien moral non négligeable.
Et elle se sentait à asséner le coup de grâce à cette apparition indésirable qui évoquait un passé familial trouble qu'elle avait renié définitivement.
- C'est ta dernière chance, Sethnah. Fais le bon choix, car je ne réapparaitrai plus devant toi.
- J'ai déjà choisi, il y a longtemps, répondit la jeune dathomirienne avec une conviction mature et forgée par les épreuves. Bien avant que je n'entende parler de vous, bien avant que je ne rencontre Liars.
Elle serra la main de celui-ci dans la sienne et il lui rendit cette connivence d'une légère pression des doigts.
Le minois translucide de Vestara Khai ne possédait plus rien de séduisant car la fureur déformait ses traits. Et tordait cette petite cicatrice qui saillait du coin de ses lèvres.
- Puisque c'est ainsi, j'espère que quelqu'un aura l'occasion de vous le faire payer, lança-t-elle.
- Ouais, fit Liars, ben évitez plutôt de faire des promesses que vous ne serez pas capable de tenir. Comme tous les autres murglaks du Sith Unique, en fait.
L'aïeule leur décocha un regard furieux et lâcha un grognement rageur avant de disparaître dans un flash aveuglant. Croyant à une attaque, ils s'étaient raidis instinctivement en posture de combat. Sethnah avait saisi ainsi la crosse en forme de griffe de rancor de son sabre laser puis sut qu'elle ne risquerait rien.
- Bon débarras, lâcha-t-elle en riant.
Liars l'accompagna en s'esclaffant, tandis qu'elle rangea son arme sous sa cape. La Fontaine de Vie les sonda de nouveau avec un tentacule psychique.
Vous avez résisté à la tentation et donc réussi cette épreuve. Je sais que je pourrai vous accorder toute ma confiance à l'avenir. Une autre épreuve viendra plus tard.
Les deux anciens élèves du Sith Unique échangèrent des coup d’œil indécis avant de réaliser que l'apparition de Vestara Khai sous la forme d'un fantôme de Force était destinée à mesurer leur intégrité.
- De quelle autre épreuve parlez-vous ? Demanda le jeune corellien.
Ils n'obtinrent cette fois aucun écho. La Fontaine de Vie semblait bien décidée à garder certains de ses secrets.
Devant ce silence éloquent, le couple s'éloigna main dans la main et inspira profondément l'air frais des montagnes dont leurs narines humaient la senteur doucement épicée de la forêt de pins située en contrebas.
La sérénité dans ces Monts de l'Oubli correspondaient en cet instant à la paix auxquels ils aspiraient tous deux.
Sethnah brisa le mur du mutisme la première.
- Tu sais, je crois que je vais acheter une cage.
- Une cage ? S'étonna-t-il. Pour quoi faire, au juste ?
- Pour t'enfermer dedans et t'éviter ce genre d'escapade nocturne. Même si tu as le droit de te balader dans le périmètre du village.
- Cet excès de zèle montre que tu tiens plus des Sœurs de la Nuit que de Vestara Khai, plaisanta le corellien. Fille Despote, va.
Elle lui flanqua une bourrade énergique mais amicale dans les côtes.
- Continue d'être insolent, Vilain Garçon et je te vends à la Collectionneuse.
Ce surnom désignait une des Sorcières de la Montagne Qui Chante qui avait des vues sur le jeune Jedi errant et tentait de le posséder en proposant à Sethnah un étalage de peaux de lézards kwi en échange ce qui aurait fait d'elle la femme la plus riche du coin.
Une proposition qu'elle avait déclinée jusque là.
- Rien ne presse, grogna-t-il dans sa barbe.
- Allez courage, lui lança-t-elle. Plus qu'un mois à tenir.
Il leva ses mains menottées devant lui.
- Oui, je commence vraiment à trouver le temps long, soupira-t-il.

FIN

Voilà, on va dire que c'est pour fêter le nouvel an! j'espère que cela vous a plu :cute: ! à la prochaine!
Modifié en dernier par mat-vador le Mar 28 Avr 2020 - 6:48, modifié 1 fois.
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Messagepar mat-vador » Lun 15 Jan 2018 - 12:52   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir, je vous publie un nouveau OS très court! Ce récit va parler d'un chevalier impérial de Legacy :diable: , je vous laisse découvrir lequel.

Jedi corellien: le prisonnier de Bastion


cette histoire se déroule en même temps que les évènements liés au tome 2 de Jedi corellien: Abeloth, la Malédiction de Dathomir, c'est-à-dire 164 ans après la bataille de Yavin IV.


Bordure Extérieure, Espace Impérial, Bastion, palais impérial


Même pendant les pires heures de la Seconde Guerre Sith Impériale, les jardins de Pellaeon avaient toujours constitué un havre de paix et de quiétude, pour les chevaliers impériaux depuis Jagged Fel. Les gigantesques serres n'entretenaient maintenant plus qu'une solitude morne depuis le coup d’État de l'usurpateur Ossus Nekun.
Ce dernier, Grand Moff impérial, avait fomenté un complot contre Marasiah Fel, qui n'avait qu'à moitié abouti. L'impératrice avait péri dans l'explosion de son droïde Gladus Annihilators, de l'entreprise Novatech Galactic Industry et le trône de Bastion était tombé entre ses mains.
Mais le prince héritier Sinas Fel avait échappé à l'attentat, avec certains fidèles et avait rallié en quelques heures la totalité de la Marine et de l'Armée, hormis celles de Bastion, bien entendu. Le monde capital était donc assiégé depuis trois mois standard.
Devant les défenses imprenables, le blocus piétinait et c'est pourquoi le jeune prétendant légitime au trône de l'Empire avait décidé d'envoyer des agents, pour tenter d'infiltrer et d'affaiblir les forces de l'usurpateur.
Comme tant d'autres avant lui, le chevalier impérial Ganner Krieg s'était porté volontaire, il y a deux semaines standard. Sa mission était de contacter les cellules de résistance locales sur Bastion et de coordonner leurs actions de sabotage et de guérilla urbaine. Une stratégie qui aurait été payante si les Sith n'avaient pas été de la partie.
Les adeptes du Coté Obscur, dont Nekun n'était que la marionnette, l'avait capturé avec un groupe de hauts responsables dissidents, qu'il devait rencontrer pour s'assurer de leur loyauté à l'égard du véritable héritier.
Voilà dix jours standard qu'il était emprisonné au milieu des Jardins de Pellaeon, à l'endroit même où l'empereur Fel III méditait. Agenouillé tel un condamné attendant un supplice, qui tardait. Il tira une énième fois sur les électroliens, qui lui immobilisaient les bras dans le dos. Pour tester leur solidité une énième fois.
Ce qui le handicapait le plus, était cette cagoule Sith appelée le Masque des Tourments, imprégnée de l'énergie du Coté Obscure. L'objet maléfique lui recouvrait entièrement la tête, à l'exception des deux orifices qui lui permettait de voir devant lui, les bambous encadrant les nombreuses allées qui convergeaient là où il se tenait.
Le Masque des Tourments l'empêchait de respirer convenablement et brouillait ses pensées. L'empêchait de percevoir la vie et la lumière qui stagnait autour de lui. Cet artefact de torture l'empêchait de ressentir l'espoir. Accentuant l'impression d'abandon et de désespoir, qui menaçait de noyer ses pensées. Il se sentait desséché, comme un naufragé abandonné dans ces terribles déserts de Ryloth, appelées les Terres Illuminées.
Dame Menati, cette Sith twi'lek, qui le retenait captif, lui avait raconté qu'une Jedi Noire du nom d'Asajj Ventress l'avait utilisé sur un chevalier Jedi de la Guerre des Clones, Obi Wan Kenobi. Pendant la captivité de ce dernier sur Rattatak.
Il leva la tête vers le dôme de transparacier qui recouvrait les Jardins de la résidence des Fel. Ganner Krieg distinguait dans le ciel nocturne, les silhouettes triangulaires des destroyers Pellaeon, fidèles à Sinas Fel, qui bloquaient les voies d'accès à la planète assiégée. Là haut, quelque part, la femme qu'il aimait, Azlyn Rae, se tenait aux cotés du prince héritier, pour superviser le siège en cours.
Malgré le Masque des Tourments, il étendit sa conscience vers elle pour toucher son esprit. Et reçut en réponse un écho dans la Force. Elle savait qu'il était en vie. Si proche et si lointaine à la fois.
Il tira sur ses entraves, cette fois, pour tester la réaction des deux guerriers Sith encapuchonnés qui se dressaient derrière lui, comme des statues impassibles. Et ne fut pas vraiment déçu.
Un éclair de Force le foudroya dans le dos, engourdissant sa colonne vertébrale d'une souffrance indescriptible. Le faisant s'affaisser sur lui-même, ses muscles abdominaux se contractant par réflexe.
Il se redressa et reprit une respiration un peu plus régulière. Avant de repérer la présence d'un puissant sensitif à proximité.
- Les Chevaliers Impériaux aiment tester leurs limites. Vous avez tort de continuer à vous faire des illusions, Ganner Krieg.
Le timbre agréable de cette voix soyeuse provenait d'une jeune twi'lek à la peau bleue, en combinaison noire moulante de combat. Elle avait surgi d'une allée, telle une ombre furtive, entre les deux guerriers Sith, qui s'écartèrent en la saluant.
La poignée d'un sabre sith, se balançant à la ceinture, clarifia son allégeance au Sith Unique.
- Et vous, Dark Menati, vous êtes la favorite du nouvel empereur Nekun I. À force de venir me voir à ce rythme là, il pourrait se poser des questions, ironisa-t-il par dessus son épaule.
- Ce qu'il ignore ne peut lui faire de tort, répliqua-t-elle froidement.
La Dame Noire du Sith Unique contourna les deux sbires, pour se placer devant le chevalier impérial et s'accroupir à sa hauteur. Plongeant ses yeux d'un intense bleu turquoise dan ses iris verts couleur rubis.
- Vous êtes seul au milieu de vos ennemis, Ganner Krieg, déclara-t-elle. Ossus Nekun veut vous exécuter, et je l'en ai empêché jusque là.
- Dissuadé, vous voulez dire. En faisant étalage de vos charmes, je présume.
Le sarcasme aigre doux de l'impérial s'émoussa sur le visage inexpressif de la jeune Sith.
- Êtes-vous disposé à me dire où se cachent les derniers chefs de la résistance de Bastion ?
- Je ne sais rien à ce sujet, pas plus que ce matin, répondit-il imperturbable.
- Votre entêtement vous honore, chevalier. Mais vous ne trompez personne. Le Masque des Tourments ronge votre détermination, ce n'est plus qu'une question de temps avant que vous ne cédiez.
Krieg ne répondit rien, cette fois. Car elle disait vrai, ce masque affaiblissait sa résistance et sa foi en la Lumière de la Force. Pour le moment son amour pour Azlyn Rae lui permettait de tenir, mais pour combien de temps encore...
- Nous pouvons nous entraider l'un l'autre, maître Krieg, avant d'en arriver à cette extrémité. Si vous acceptez de m'aider en me livrant le refuge des renégats, vous vous rendriez service. Et vous rendriez service à la population de Bastion. Qui souffre beaucoup plus des actes de la résistance que des soldats de Nekun.
Ces derniers mots se révélaient être inexacts. Les civils de Bastion, fidèles dans leur cœur à la dynastie Fel, souffraient non pas à cause de la rébellion anti-Nekun elle même, mais de la répression et des privations, infligées par un rationnement inhumain, imposé par l'usurpateur. Plus exactement, par les Sith.
Ganner Krieg ne la reprit pas sur ce point, car il savait mieux que personne que cela s'avèrerait inutile face à une Dame Noire du Sith Unique. Qui aimait se régaler de la souffrance d'autrui. Rien ne pouvait aider ces malheureux. Hormis une libération de Bastion, par la force militaire. Qui n'était pas près d'arriver.
- Si vous coopérez, maître Krieg, je pourrais même vous faire profiter de mes charmes, que vous méprisiez un instant auparavant.
Sur cette phrase, elle palpa d'un air intéressé le menton de l'expérimenté Chevalier Impérial, qui ne se laissa pas prendre à ce numéro peu subtil.
Il lui ricana au nez, avec dédain.
- Vous devez être désespérée pour en arriver là, Dame Menati. Sans vouloir vous offenser, je préfère encore avaler un steak de gizka avarié. Si vous voyez ce que je veux dire.
Une grimace de fureur déforma les traits de la twi'lek, qui retira sa main. Un brasier jaune sang familier dansa dans ses prunelles, tandis que sa voix s'était débarrassée de sa musique séduisante.
- Pitoyable, lâcha-t-elle d'un ton glacial. À croire que les chevaliers impériaux sont aussi stupides que les Jedi. Il vous sera difficile de sortir de là, je le crains. Tôt ou tard, le Masque des Tourments vous contraindra à avouer.
- Vous risquez d'attendre longtemps, Ma Dame, répliqua-t-il avec insolence.
Elle se releva avec souplesse pour reprendre le chemin qu'elle avait emprunté pour parvenir jusqu'à sa proie. Avant de s'engager de nouveau sur la même allée, elle lui lança :
- Les Sith obtiennent toujours ce qu'ils désirent, maître Krieg et c'est une leçon qu'il est temps que vous réappreniez.
Elle adressa une inclinaison du menton de connivence aux deux guerriers Sith, qui étendirent la main en direction de Ganner Krieg. Les éclairs de Force fourchèrent de leurs phalanges, pour s'enrouler autour du corps du vétéran, qui se contorsionna sur le sol, ses cris de douleur étouffés par le masque de torture Sith.
Elle reprit lentement sa marche en savourant, tel un nectar, les souffrances du chevalier impérial. Comme le lui avait appris son ancienne Maîtresse, Dark Talon. Au fur et à mesure qu'elle s'éloigna, les hurlements de sa victime ne devinrent plus que des murmures rauques, asphyxiés par la végétation des Jardins de Pellaeon.


Elle arpenta les couloirs du palais impérial, sévèrement gardés par les stormtroopers d'Ossus Nekun. Dont elle croisa fortuitement le chemin. Ils s'arrêtèrent l'un face à l'autre, et la Dame Noire du Sith Unique étudia brièvement la tenue officielle de celui qui s'était autoproclamé maître de l'Empire et dont elle était officiellement la courtisane favorite.
L'usurpateur du trône impérial était simplement revêtu d'une toge couleur cyan, recouverte d'une armure pectorale en aridium. Une tenue prestigieuse qui masquait à peine l'insignifiance de cet homme de taille moyenne d'une cinquantaine d'années, aux yeux gris terne et à la peau rugueuse. Un sentiment qui se renforça lorsque Ossus Nekun, prenant un air majestueux le faisant passer pour ridicule, lui demanda :
- Avez-vous achevé Ganner Krieg ?
- Non, répondit-elle instantanément.
Les sourcils de son interlocuteur se rapprochèrent soupçonneux.
- Pourquoi ? Insista-t-il.
La Sith twi'lek se retint de lever les yeux au ciel.
- Parce qu'il est nous plus utile vivant que mort. Comme otage, précisa-t-elle, à bout de patience.
- Les otages sont un gaspillage de ressources, qui nécessitent une garde permanente. J'ai ordonné son exécution.
Elle se comporta avec lui, comme une mère avec son enfant, ajoutant :
- Il représente cependant une source d'informations importante, votre Majesté. Il ne tardera pas à trahir ses amis de la résistance, ce n'est qu'une question de patience.
Il pointa un doigt impérieux vers elle, oubliant qu'il avait affaire à une Sith.
- Nous avons assez perdu de temps, je suis l'empereur de Bastion et tout le monde doit m'obéir ! Même vous.
Il s'écroula tout à coup sur les genoux, ses deux mains tentant d'arracher un étau invisible enserrant sa gorge. La twi'lek avait levé la main, utilisant la Force pour bloquer sa trachée. Sa voix d'habitude suave prit une intonation acérée. Tandis que la lumière jaune de l'enfer chassa la surface de l'eau claire et apaisée de ses prunelles.
- Vous êtes empereur, parce je vous le permets, corrigea-t-elle, sans pitié. N'oubliez pas ce que vous devez au Sith Unique. Nous vous avons aidé à écarter certains Moffs, et même à éliminer Antarès Draco Fel. Et l'impératrice Fel IV.
Dame Menati fit un autre geste de la main, appelant deux stormtroopers qui se postèrent derrière elle, au garde au vous. Laissant l'usurpateur se relever et se masser la gorge, endolorie par l’Étranglement de Force. Le regard teinté de crainte respectueuse.
- Sa Majesté Ossus Nekun est épuisée, déclara-t-elle aux deux soldats impériaux recouverts de leur armure blanche intégrale. Veuillez le raccompagner dans ses appartements.
L'intéressé semblait avoir compris qui règnait véritablement sur Bastion.
- Ah, je dois prévenir sa Majesté, reprit-elle d'un ton soyeux, que je viens de donner l'ordre de rafler toutes les familles du quartier des Erudits. Et de les exécuter. Sans oublier que puisque nous sommes assiégés, il est important que nous préservions nos ressources en diminuant encore les rations quotidiennes. Les civils devront se serrer la ceinture.
Ossus Nekun se redressa, comme s'il venait d'être piqué par une vipère kodashi. Il battit vivement des paupières, en réalisant la gravité des initiatives de la Dame Noire du Sith Unique.
- Mais, mais, balbutia-t-il, tout le monde va croire que c'est moi qui ai donné l'ordre !
- Bien sûr, répondit-elle dédaigneusement, et ils vous maudiront encore davantage. C'est uniquement à cela que vous servez.
Choqué par cet aveu, Nekun se laissa escorter par ses gardes, sans opposer la moindre résistance. Avec un sourire triomphant en coin, la twi'lek l'observa s'éloigner. Elle savait qu'elle n'avait rien à craindre de lui. Ossus Nekun s'accrocherait à n'importe quel prix aux miettes de pouvoir qu'il croyait détenir.
Et il s'était trop impliqué dans les crimes des Sith sur Bastion pour rebrousser chemin. Son destin était lié à celui de Dame Menati, qui faisait de lui ce qu'elle voulait. Il n'était qu'un pantin entre ses mains. Le visage officiel de la répression qu'elle exerçait contre les opposants, qui osaient s'élever contre lui.
Elle continuerait à s'assurer que d'autres obstacles ne barreraient pas sa route. Pour affirmer à jamais la victoire et la grandeur du Sith Unique.


FIN

Voilà, j'espère que cela vous a plu! à la prochaine :hello: !
Modifié en dernier par mat-vador le Mar 28 Avr 2020 - 6:54, modifié 1 fois.
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Messagepar mat-vador » Lun 22 Jan 2018 - 21:41   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir, voici le début d'une nouvelle longue chronique: le Secret des Sotav

Jedi corellien: le secret des Sotav


Bordure Extérieure, Jabiim, ville de Kelstab, environ 158 ans après la bataille de Yavin IV, domicile de la famille Sotav



Les mauvaises langues prétendaient qu'il pleuvait tellement sur Jabbiim, que les plats possédaient un arrière goût de gadoue. Ou de duracier rouillé. Voire les deux.
Savoir si ce mythe contenait un fonds de vérité, n'était pas ce qui le préoccupait le plus Travis Sotav en cet instant. Le jeune étudiant à l'académie scientifique de Kelstab, à l'allure malingre accentuée par ses traits taillés à la serpe et des cheveux blonds et gras, se tenait debout au milieu de la salle à manger.
La famille de Travis habitait un quartier résidentiel, parmi les plus en vue de Kelstab. En témoignage de leur réussite et de leur statut, les Sotav s'étaient attribués le dernier étage de la plus haute tour de la ville planétaire. Une façon de signifier qu'ils dominaient leurs concitoyens de leur poids et de leur influence.
Ce jour là comme tous les autres jours, les nuages assombrissaient le ciel de Jabiim, déversant son trop plein d'amertume sur les silhouettes urbaines et ternes de Kelstab. Et les gouttes de pluie rythmèrent les pensées du jeune humain au physique ingrat, qui attendait patiemment que les deux autres membres de sa famille, assis à une longue table daignent lui accorder la moindre attention.
Un homme trapu au visage sec, qui dégustait une collation, releva la tête vers lui. Âgé d'une cinquantaine d'années, il n'était autre que Merwan Sotav, le père de Travis.
Président de la Banque Centrale de Jabiim et actionnaire majoritaire de la plupart des sociétés de la planète, ce patriarche estimé avait crée un mouvement nationaliste politique influent et militant pour l'autonomie de la planète vis-à-vis de l'Alliance Galactique.
Ce mouvement avait pour nom Liberté pour Jabiim. Et s'inspirait du parti politique Progrès pour le peuple corellien.
Son influence était telle que les membres du gouvernement jabiimien lui mangeaient dans la main. C'est bien pour cela qu'à défaut d'affection, Travis le respectait. Au contraire du deuxième individu, assis à la même table, qui s'amusait avec une courtisane twi'lek à la peau magenta, assise sur ses cuisses et vêtue d'une robe ample et sombre.
Qu'il voyait pour la première fois, comme d'habitude. À croire que son stupide et arrogant frère aîné changeait aussi souvent de vêtement que de galante compagnie. Des gloussements aigus retentirent lorsque ce dernier, grand et bien constitué, palpa de sa main épaisse la poitrine avantageuse de sa partenaire du jour avec un rire gras.
Travis fut soulagé de constater qu'il n'était plus le seul à trouver l'attitude de son frère déplacée. Il surprit son père, en train de lever les yeux au plafonds, comme pour y quérir un secours quelconque. Avant qu'il ne se décida à accorder un entretien à son fils cadet.
- Tu disais que tu avais des nouvelles importantes à nous annoncer, fit Merwan Sotav.
Travis s'éclaircit la gorge.
- En effet, père. Je viens d'obtenir mon diplôme de Mathématiques appliquées aux sciences techniques galactiques. Avec la plus haute mention.
Travis devinait qu'il n'obtiendrait rien d'autre que le silence. Dans le meilleur des cas. Il n'y avait jamais eu de franche proximité avec son père. Encore moins avec son frère aîné, Deniam Sotav qui émit un sifflement moqueur.
- Tu as entendu ça, ma jolie ? Mon frangin est un génie !
La twi'lek se tourna vers le jeune cadet, avec un air effronté.
- Il ressemble à un rat womp ratatiné, commenta-t-elle d'une voix lointaine.
Sa remarque fut ponctuée par le rire rauque de Deniam, qui lança à Travis.
- Elle pense que tu est très moche pour un humain.
- Je crois que j'avais compris, merci, répondit sèchement l'intéressé.
Travis comprit plus que jamais qu'il ne pouvait évidemment compter sur l'intervention de son père. Merwan Sotav avait repris son goûter, appelant un droïde protocolaire qui lui servit une coupe de champagne jabiimien. Visiblement désintéressé, pour ne pas dire étranger à ce qui se passait.
Le jeune fils cadet de vingt ans n'était qu'un intrus indésirable au sein de sa propre famille.
- Moche et inutile, reprit Deniam.
C'en fut trop pour Travis qui ne put s'empêcher de lui répliquer, acerbe :
- Puisque tu es si génial dans tous les domaines, Deniam, explique-moi comment tu as pu te faire pincer bêtement par les Forces de Sécurité, pour cette histoire de racket.
Il fut au comble du ravissement, lorsque le visage de poupon de son aîné s'empourpra de rage.
- Je vais t'apprendre le respect, sale avorton, cracha-t-il. Attends un peu que je t'écrase comme une bouse de wampa.
- Assez, Deniam.
La voix de Merwan Sotav avait tonné comme la tempête, qui soufflait sur Kelstab. Le patriarche s'était de nouveau penché en avant, après avoir congédié le droïde serviteur. Et ses yeux couleur d'ambre sombre fixèrent intensément son fils cadet.
Ce dernier avait l'étrange et désagréable impression d'être sondé. Comme si son père tentait de lire dans ses pensées. Cela arrivait à chaque fois qu'ils se tenaient face à face. Cette façade de banquier débonnaire et d'homme d'affaires redoutable et avisé dissimulait un mystère qui lui semblait aussi opaque que le ciel de Jabiim.
Merwan Sotav joignit ses mains avant de poursuivre, le visage dénué de la moindre émotion.
- De toute manière, je crois que ton frère ne restera pas longtemps parmi nous, n'est-ce pas ?
Il en savait plus qu'il ne le devait, cela ne laissait aucun doute. Travis, pour cette raison, avait toujours éprouvé une vague appréhension dans ce genre d'échanges avec son père. Ce dernier ne lui inspirait pas seulement du respect, mais aussi une crainte diffuse.
Travis Sotav lissa son veston d'un geste sec de la paume, pour masquer sa nervosité. Tandis que Deniam préféra s'abandonner aux caresses de sa concubine, qui l'étreignait par le cou.
- En effet, reconnut-il. Je pars aujourd'hui pour le Noyau, passer un entretien d'embauche à Novatech Galactic Industry. En espérant que tout se passera bien.
- Ne t'inquiète pas pour cela, j'ai discuté avec Attemprass Separ. Nous nous sommes arrangés pour qu'il n'y ait pas de complication.
Au ton distant et froid, le jeune jabiimien comprit que son géniteur ne lui avait pas rendu un service que n'importe quel père aurait offert volontiers à un fils.
C'était, ni plus ni moins, une invitation expresse à partir. Et à ne pas revenir avant longtemps. Des adieux seraient superflus, l'heure était venue de crever l'abcès.
- Je ne pense pas que vous me manquerez beaucoup, père.
Le patriarche se renfonça dans son siège, sans baisser les yeux.
- Je me souviens de la honte que tu as infligé à notre famille, lorsque tu m'as annoncé que tu as été réformé des Forces de Sécurité de Jabiim pour inaptitude physique. J'aurais peut-être du t'abandonner dans une décharge comme Davok Tissan l'a fait avec son propre fils. Si je ne l'ai pas fait, c'était uniquement pour éviter un scandale.
Comme il l'avait toujours fait, Travis encaissa sans broncher. Une ultime fois. Si Deniam lui avait été préféré, c'était parce qu'il était l'aîné et qu'il présentait bien mieux que lui. Deniam Sotav était désigné pour succéder à son père.
Plongé dans ses études, Travis avait accepté cette situation. Et il lui tardait plus que jamais de quitter ce foyer qui n'avait jamais été le sien.
- Donc je ne crois pas que ton frère et moi te regretterons beaucoup, conclut le banquier sans remord.
Ils étaient d'accord tous les deux sur ce point. Il n'y avait rien d'autre à ajouter. Le jeune étudiant jabiimien embrassa d'un dernier regard, tout ce qu'il s'apprêtait à laisser derrière lui. Les membres de sa soi disant famille, cette twi'lek courtisane et cette vision de Kelstab noyée par l'averse torrentielle.
Les gouttes de pluie qui s'abattaient sur la ville planétaire, étaient une mélodie bien plus douce que les aléas de sa vie écoulée sur Jabiim. Toutes ces années passées à guetter le moindre signe d'affection, de confiance ou de respect de la part de son père. En vain.
Finalement, il n'aurait pas de regrets à rejoindre l'aérotaxi garé en bas de l'immeuble, chargé de tous ses bagages. De gagner le statioport et de quitter sa planète natale.
Il tourna les talons vers la sortie, dans une indifférence générale.


Lorsque Travis disparut de la pièce, pour un voyage sans retour, Merwan Sotav se tourna vers son fils aîné, qui s'amusait toujours avec sa petite amie d'un jour. Le patriarche attendit que deux droïdes serveurs terminent de débarrasser la table, pour attirer son attention.
- Il faut qu'on parle, Deniam. De choses sérieuses, seul à seul.
- Ça ne peut pas attendre, papa ? Fit Deniam, qui ne semblait pas apprécier cette intrusion paternelle.
- Non, insista Merwan d'un ton qui n'admettait pas de réplique. Tu vas dire au revoir à ta charmante amie puisque nous devons parler de choses privées.
La twi lek le fusilla du regard avant de se lever et de saluer son amant éphémère d'un ton enjôleur.
- On se voit tout à l'heure, trésor ?
- D'accord, poupée, répondit Deniam.
De nouveau la voix du patriarche sonna la fin de la récréation.
- Pour le bien de tous, je vous suggère de ne plus remettre les pieds ici, madame, lança-t-il à la non humaine. Et vous feriez bien de suivre ce précieux conseil amical.
La twi'lek écarquilla les yeux et secoua nerveusement ses lekkus, visiblement effrayée par la dureté et la froideur qui se manifestaient dans le regard du banquier. Qui demeurait bien droit, le ton courtois. Elle devint subitement consciente qu'elle devait prendre ces mots pour ce qu'ils représentaient vraiment.
Une menace.
- Comme vous voudrez, monsieur Sotav.
Elle préféra ne pas jeter un dernier regard envers son cavalier, qui l'observa s'éloigner avec regret. Lorsque les battants se refermèrent derrière elle, Merwan Sotav se mit debout, repoussant sa chaise en arrière. D'un geste impérieux, il intima à son fils aîné d'en faire autant et de le rejoindre devant la baie de transparacier.
Ce que ce dernier exécuta, déployant son mètre quatre vingt. Il se rangea aux cotés de son géniteur, qu'il dépassait d'une bonne tête. Leur reflet dans le transparacier offrait un contraste saisissant entre ce visage rond d'enfant immature et celui anguleux d'un oiseau prédateur impitoyable, rompu à la compétition financière.
- Ce n'était pas correct de lui parler ainsi, papa, tenta de lui faire remarquer Deniam.
Le banquier écarta son propos d'un geste dédaigneux du bras.
- Tu connais à peine cette fille, répondit-il. Comme la centaine que tu as amenée sous mon toit jusqu'ici, alors ne me fais pas croire que ta relation avec cette twi'lek arriérée était sérieuse. Et si je l'ai congédiée de manière cavalière, c'est parce que j'ai des projets. Et que tu en fais partie.
Merwan en profita pour tendre la main vers sa coupe de champagne jabiimien, avant de poursuivre:
- Jusqu'ici, j'ai toléré toutes tes dépravations et toutes tes bêtises. Comme cette stupide histoire de racket que je suis parvenu à étouffer. Si je me suis pris cette peine, c'est parce que je t'estime loyal contrairement à Travis. Une qualité qui te permettra enfin d'honorer ta famille. D'honorer le nom des Sotav.
Il appuya un coup d’œil en direction de son fils, qui préférait fixer dans le vide, le triste et monotone panorama urbain. Plutôt que d’affronter son père dans les yeux. Ce dernier sembla se satisfaire de son absence de réponse. Ou plutôt de critique.
- Et pour commencer, je te présenterais à une femme convenable. Et pas l'une de ces potiches que tu collectionnes, pour prouver ta virilité. Même si c'est peut-être l'une des seules qualités dont tu sembles être pourvu.
Il porta lentement sa coupe de champagne à ses lèvres, la vidant à moitié.
- Je suppose que tu connais Haïka Harkennen.
Un grognement étouffé de la part de Deniam, lui prouvait que la perspective de rencontrer la personne qu'il venait de nommer, ne l'enchantait pas particulièrement.
- La fille du président de Rendili Stardrive? Fit le jeune jabiimien.
- Au moins, tu n'es pas dépourvu de culture générale, c'est déjà ça, commenta son père avec condescendance. Mantor Harkennen nous a invités à diner dans sa résidence de campagne, près de Kelstab. C'est un abruti congénital, mais ton union avec sa fille nous permettra d'acquérir de l'influence hors de Jabiim. Elle n'a pas le physique d'une danseuse zeltronne de cabaret, mais un de ses cousins est membre du sénat galactique sur Coruscant. Sans parler du fait qu'elle a été correctement éduquée.
Merwan contempla le fonds de son verre, peu surpris par l'absence d'enthousiasme de Deniam, qui continuait de fixer obstinément l'horizon sombre et maussade, qui semblait augurer de la couleur de son avenir. Triste et monotone.
Le patriarche réprima un sourire discret, à l'idée que son fils allait affronter de nouvelles responsabilités, qui trancheraient avec sa vie dissolue dans la débauche. Il reposa sa coupe, qu'il venait de vider d'un trait.
- Je ne suis pas fait pour cela, papa, avoua le jeune homme.
- Je ne te laisse pas le choix, Deniam, coupa sèchement le banquier. Je t'ai sorti d'un mauvais pas à l'académie scientifique de Kelstab, et la moindre des choses serait de me renvoyer le turbo ascenseur. Si tu refuses de m'obéir, il me suffit de toucher un mot aux bonnes personnes. Et le lendemain, tu deviens plus insignifiant qu'un droïde sans circuits au fonds d'un broyeur à ordures.
L'aîné de la fratrie pivota vers son père, et resta étonné par cet ultimatum brutal. Et déglutit lorsqu'il devina que son terrible géniteur ne plaisantait pas. Merwan Sotav avait en effet acquis la réputation de quelqu'un dont il était recommandé de ne pas entraver le chemin.
Deniam s'inclina alors devant sa volonté.
- Je servirais ma famille, de mon mieux.
Son mélange de lassitude et de résignation fut accueilli avec satisfaction par le chef de famille.
- J'espère qu'à partir de maintenant, tu ne t'écarteras plus du droit chemin et que tu ne causeras plus de honte à notre famille. Avant de quitter Kelstab pour rejoindre nos hôtes, je vais t'emmener avec moi au meeting de Liberté Pour Jabiim, pour te confronter à la vie réelle. Et que tu cesses de te reclure dans ta bulle d'autosatisfaction futile et d'illusions.
Merwan surveilla le ciel toujours encombré de ce manteau sombre et impénétrable, qui bloquait depuis une semaine les rayons du soleil purificateur.
- Nous partons dans une demi heure. Va te préparer.
Ces mots signifiaient à Deniam qu'il devait se retirer. Ce que ce dernier comprit sans mal.
- Je ne vous décevrais plus, père.
D'une inclinaison favorable du menton, le patriarche au profil d'aigle éclaireur lui indiqua silencieusement qu'il disposait de nouveau de toute sa confiance. Deniam Sotav, résolu apparemment à mieux l'honorer comme il venait de le promettre, quitta la salle à manger à pas feutrés.
Le banquier se laissa absorber par le temps lugubre, qui semblait être la norme sur Jabiim. Les gouttes de pluie s'écrasèrent sur la baie de transparacier, brouillant les lumières urbaines de Kelstab et les traces ionisées des propulseurs des airspeeders.
Merwan Sotav murmura alors ces mots, rythmés par l'éclatement des perles liquides sur le transparacier :
- Oui, Deniam, je veillerais à ce que tu ne me déçoives plus. Aussi longtemps que je serais Dark Scarpa.
Et dans ses iris ambrés, s'embrasa les flammes de la destruction. Révélant sa véritable nature.
- Un Empire Unique, un Sith Unique.

Voilà, j'espère que ça vous a plu :sournois: !à la prochaine :hello: !
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Messagepar mat-vador » Lun 29 Jan 2018 - 20:35   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonjour, voici la suite de cette chronique sur la famille Sotav!

Six ans plus tard, Dathomir, Monts de l'Oubli, village du clan de la Montagne Qui Chante, quatre mois et demi après la défaite d'Abeloth..


- Je vous assure, maître Travis, que je suis parfaitement fonctionnel.
- Deux précautions valent mieux qu'une, Sono.
La carapace couleur cuivre du droïde protocolaire ayant autrefois appartenu aux Tissan, gisait sur le sol en pièces détachées, pour faciliter le travail du jeune jabiimien, qui consistait à nettoyer la poussière encrassant les circuits intégrés du majordome mécanique.
Ainsi les fils dépassant de la structure, apparaissaient aux yeux de quelques Sorcières de Dathomir et de gardes dathomiriens impassibles, rangés devant la Fontaine de Vie. Observant le spectacle, interrompant ainsi pour quelques instants leurs tâches quotidiennes.
Le jeune homme petit et menu, au visage taillé à la serpe, se redressa, essuyant la sueur de son font d'un revers de la main. Il agita l'hydroclé dans un tic nerveux, étudiant le nettoyage qu'il venait de terminer et qui lui avait gâché au moins une heure standard de son temps.
Puis il s'attela à remettre en place l'armure du robot majordome avec soin.
- Je me sens mieux, merci maître Travis, le remercia Sono. Maîtresse Ilaya vous en saura gré.
Ces derniers mots amusèrent Travis. S'il l'entretenait, c'était à la demande d'Ilaya, cette gamine dathomirienne que lui et sa femme Azrayna, fille de la matriarche de la Montagne Qui Chante et demi-soeur de Liars Tissan, avaient adoptée.
Enfin plutôt sur l'ordre de cette petite fille, qui s'affirmait comme une prometteuse Sorcière de Dathomir et qui s'adressait involontairement à Travis comme s'il était son domestique et non son père adoptif. Ce que ce dernier tentait de lui expliquer encore et encore depuis le début.
- Avez-vous des nouvelles de maître Liars et de maîtresse Sethnah ?
Sono faisait allusion aux deux renégats du Sith Unique dont il avait partagé l'existence pendant quelques mois. Liars Tissan, le Jedi corellien errant et sa compagne aux cheveux blancs, Sethnah Khai.
- Oui, répondit-il, ils m'ont envoyé un holovid avant hier. Dans lequel ils racontaient avoir éliminé un Sith sur Ralltiir.
- Leur avez-vous rappelé que le mercenariat au service des Hutt est quelque peu risqué ?
Depuis leur fuite de Corellia, sept mois auparavant, le jeune couple atypique traquait les Sith et leurs agents un à un dans toute la galaxie. Avec beaucoup de réussite agrémentée de quelques mésaventures qui auraient pu leur coûter cher.
Vedo du clan Hutt des Anjiliac Atirue les rémunérait bien pour cela, leur permettant aussi de solder par la même occasion leurs comptes avec le Sith Unique.
- Une bonne dizaine de fois. Mais il n'existe pas plus entêtés qu'un corellien et une Sorcière de Dathomir.
Il termina de remettre en place délicatement la carapace cuivre du droïde de protocole. Une jeune Sorcière de Dathomir aux yeux verts, grande et athlétique, aux cheveux auburns enroulés autour de son cou comme une écharpe, s'approcha et ordonna en paecien aux autres guerrières et à leurs supplétifs de reprendre leur ronde. Il s'agissait d'Azrayna Djo, la femme de Travis. La finesse de ses traits rappelait celle de son demi frère, le Jedi Vert Liars Tissan.
Ils échangèrent un regard de connivence, avant qu'elle ne s'appuya sur son bâton électrique, qu'elle brandissait dans la main. Elle disparut entre les huttes, poursuivant sa patrouille solitaire.
Une enfant autochtone au port fier et orgueilleux, qui portait la tenue en peau de reptile des guerrières locales, s'avança vivement. Elle passa une main raide dans ses cheveux couleur cendre, tandis que Travis remarqua le sabre laser sith qui pendait à sa ceinture. Un cadeau du Jedi Vert.
Ilaya toisa celui qui n'était autre que son père adoptif. Officiellement.
-Alors, c'est fini ? Fit-elle d'un ton impérieux.
La gamine croisa ses bras devant elle, avant que le jabiimien ne lui réponde:
- Oui, il est de nouveau disponible.
- Je suis à vos ordres, maîtresse Ilaya, renchérit Sono.
- Parfait, dit la petite dathomirienne. Va à la réserve et aide Travis à préparer un gâteau de Dhyscate.
- Rhyscate, corrigea le compagnon d'Azrayna qui avait compris qu'elle parlait de ce fameux dessert corellien.
Elle lui adressa un sourire malicieux.
- En fait, je le savais. C'était seulement pour vérifier que tu étais bien réveillé, Travis.
Elle s'en alla, tandis que Sono emprunta le chemin des réserves d'un pas zélé et maladroit. Travis rassemblait alors ses outils, dans la caisse posée à coté de lui, quand une voix troubla ses pensées.
Travis Sotav.
Il sursauta, croyant que quelqu'un l'avait appelé. Se tournant dans toutes les directions, il s'aperçut immédiatement que personne ne lui accordait la moindre attention. Il secoua la tête, son imagination lui jouait probablement des tours.
Travis Sotav.
Instinctivement, il fixa la Fontaine de Vie, intrigué. L'obélisque blanc qui se dressait au milieu du village, brillait d'un éclat plus aveuglant encore qu'un instant avant. Comme une invitation. Alors le jeune jabiimien laissant son matériel, s'approcha de l'étrange artefact protecteur du clan. Il avait entendu parler des légendes qui couraient sur ce vestige. Par exemple, que les sensitifs à la Force pouvaient communier avec. Ce qui n'était pas le cas de Travis.
Il progressa lentement avec précaution et lorsqu'il fut à portée, il posa la main sur sa surface lisse comme du verre. Et manqua de s'écrouler à genoux, lorsqu'une énergie pareille à celle qui alimentait les étoiles de la galaxie submergea ses cellules. Il ressentit le fourmillement de la vie et une explosion de ses sens. Plus exactement une grande compréhension de son environnement, de ce qui constituait les fondements de l'univers.
C'était à la fois enivrant et écrasant. Il se força à calmer les battements de son cœur. Lorsque de nouveau la Fontaine de Vie le contacta.
Travis.
Tout à coup, sans qu'il put l'empêcher, des images de son passé refoulé jaillirent de sa mémoire. Le faisant chanceler et gémir.

Kelstab, autrefois...

Les deux frères jouaient ensemble avec un bonheur inégal. À première vue, leur différence d'âge ne sautait pas aux yeux. Pas pour Merwan Sotav qui regardait sa progéniture, avec un grand sourire paternel.
Le trio s'épanouissait dans le salon, devant la grande baie de transparacier, qui leur offrait Kelstab illuminée par une des rares éclaircies, qui chassait les nuages de Jabiim. Le jeune banquier, assis dans un confortable fauteuil en bois de wroshyyr, consultait son datapad, avant de lever les yeux vers une jeune femme aux cheveux bruns.
Elle arrivait derrière lui et le contourna pour se placer dans son champ de vision. Le sourire que lui adressa Merwan s'évanouit brusquement lorsque sa femme, Latifa Sotav, dardait sur lui un regard chargé d'hostilité et de gravité.
Elle ne prit pas garde au petit garçon blond de cinq ans, qui s'écriait :
- Maman, Deniam a encore piqué mes jouets !
- C'est pas les tiens ! Hurla le frère aîné, qui mit hors de portée une figurine représentant un soldat de l'Alliance Galactique.
Leur dispute et leurs cris laissèrent leurs parents indifférents, alors qu'ils se mesuraient du regard. L'épouse aux traits fermés, déclara.
- Il faut qu'on parle, Merwan.
- D'accord, ce soir, lui proposa son mari. Quand les enfants seront couchés.
- Cela ne peut pas attendre.
Son étrange détermination poussa finalement Merwan à poser son datapad, sur la table basse à coté de lui.
- De quoi s'agit-il ?
- J'ai découvert que tu n'es pas celui que tu prétends être, lui avoua-t-elle sans détour. Je t'ai fait une prise de sang à ton insu, tu as un taux de midi chloriens anormalement élevé.
- C'est donc ma sensibilité à la Force qui te pose problème ?
Le jeune banquier fortuné se tint sur ses gardes lorsqu'elle soupira :
- Si ce n'était que ça. Qui est donc ce Seigneur Nihl que tu contactes en catimini ?
L'attachement qui se lisait encore dans les yeux de Merwan Sotav disparut pour laisser place à une froideur distante. Comme lorsque deux personnes se croisent pour la première fois sans s'être connues auparavant.
Le mari tomba alors le masque, se sachant démasqué.
- Que comptes-tu faire alors ? Lui demanda-t-il calmement.
- Je refuse que mes fils deviennent comme toi. Des monstres. Des Sith.
D'un ton détaché, il répliqua tout en surveillant du coin de l'oeil les deux enfants qui continuaient de se disputer.
- Ils serviront le Sith Unique, même s'ils n'ont pas de lien avec la Force.
- Sauf si je préviens les autorités, l'avertit-elle. Et les Jedi. Je sauverais Deniam et Travis contre toi.
Merwan se leva et d'une voix sans chaleur martela :
- Tu as été une bonne épouse, Latifa, dommage que tu aies outrepassé ton rôle. Tu ne me laisses pas le choix.
L'ombre de la terreur tira les traits de la jeune femme, lorsque les flammes jaunes dansèrent dans les iris d'ambre de celui qui fut son mari. Elle ne recula cependant pas, gardant une dignité impassible. Et ne versa pas une larme, sachant qu'elle ne reverrait plus ses deux fils, inconscients du drame qui se scellait.
- Maman, Deniam veut pas rendre mes jouets ! S'écria encore Travis.
- C'est pas les tiens, grogna l'autre d'une voix plus rauque en repoussant son cadet brutalement de l'avant bras.
Malgré elle, Latifa croisa le regard de Travis. Celui dont le caractère lui ressemblait le plus au sien. Innocent.
- Pas devant les enfant, je t'en prie. Épargne-leur au moins ça, Merwan, le supplia-t-elle.
- Tu es toi-même responsable de cette situation, lui rappela-t-il impitoyablement. Et puisque je n'ai plus de secrets pour toi, tu peux m'appeler par mon vrai nom, Dark Scarpa.
Avec un rictus cruel, il étendit la main vers elle et savoura son angoisse, qui imprégnait son expression. Avant que le Seigneur Noir du Sith Unique n'invoqua la Force pour broyer son cœur à distance. À l'aide de sa télékinésie, il immobilisa les ventricules de ce muscle essentiel, qui cessa tout à coup de pomper le sang dans son corps.
Le regard apeuré de Latifa se figea, tandis qu'elle plaqua ses deux mains sur sa poitrine, comme pour empêcher vainement l'inévitable de se produire. Le visage blême, elle s'écroula à genoux, en tendant une main implorante vers lui. Il ne lui décocha qu'un regard dédaigneux.
- Mer... wan.
Son souffle semblait provenir d'une fosse fraîchement creusée.
- Ne t'inquiète pas pour les enfants, lui ricana-t-il. S'ils s'en montrent dignes, ils seront éduqués comme des Sith. Ta dernière tâche est d'emporter mes secrets dans ta tombe.
Elle s'étendit comme une masse sur le flanc et ses yeux vitreux privés de la lumière de la vie fixèrent Travis, qui les trouvait effrayants. Le petit garçon ne put en détourner le regard.
- Maman ? Fit-il, désarçonné.
- Dis papa, lança à son tour Deniam. Que fait maman ? Elle joue ?
Le jeune banquier leur adressa un sourire protecteur, et s'accroupit près d'eux, leur masquant le cadavre frais de sa femme. Il leur ouvrit ses bras et ils vinrent se blottir contre lui, instinctivement.
- Bien sûr que c'est un jeu. Tout va bien.
Travis s'écarta ensuite de son père et surprit la braise jaune de l'enfer vaciller dans ses prunelles. Une couleur qui lui paraissait peu naturelle et lui fit parcourir des frissons dans le dos.
- Tout ira bien, continua Merwan d'un ton énigmatique.

Voilà j'espère que cela vous aura plu! à la prochaine :hello: !
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Messagepar mat-vador » Lun 05 Fév 2018 - 19:14   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir voici la suite de cette chronique, le secret des Sotav :diable: !

Dathomir, le présent...

Travis recula en chancelant, dans un hurlement de frayeur libéré. Il cligna vivement des yeux, comme s'il se réveillait d'un cauchemar. Il savait que sa mère était morte lorsqu'il était enfant, mais il ne se souvenait plus des circonstances. Un trou noir.
Une amnésie dont la Fontaine de Vie l'avait guéri. Il reprit son souffle, alors qu'une Sorcière de Dathomir se précipita vers lui, alarmée.
Azrayna Djo agrippa son mari par l'épaule.
- Travis, tout va bien ?
Le jeune jabiimien fixa l'obélisque blanc du clan de la Montagne Qui Chante, avec un mélange de crainte et de respect. L'éclat de son épiderme avait de nouveau pâli, avant que l'artefact ne toucha de nouveau son esprit.
Votre père arrive bientôt, pour vous. L'heure de votre épreuve approche.
Son père. Le Seigneur Sith qui avait tué sa mère, embrigadé son frère aîné pour le pousser à la lutte armée contre le gouvernement central de Jabiim et l'Alliance Galactique. Et l'avait rejeté, lui, Travis Sotav, sans doute parce qu'il s'était révélé moins malléable que Deniam.
Celui qui avait toujours été un étranger pour lui, refaisait surface. Il s'appuya sur l'épaule de sa compagne dathomirienne, qui le dévisageait anxieusement de ses yeux verts.
Alors il lui raconta tout ce que la Fontaine de Vie lui avait révélé. Et lorsqu'il eut terminé, elle s'exclama, en ayant repris une contenance flegmatique propre aux femmes autochtones :
- Ton père, un Sith !? Tu en est certain ?
- Je ne crois pas que la Fontaine de Vie mente. Et puis ta mère a été une Sith, elle aussi, lui fit-il remarquer.
Elle hocha la tête en signe d'approbation, comprenant qu'il faisait allusion au passé de la matriarche du clan, Masya Tissan Djo. Qui n'était autre que la mère de Liars.
Elle planta plus fermement son bâton électrique dans le sol.
- Je dois informer ma mère et elle préviendra l'Alliance Galactique, dit-elle d'un ton résolu.
- Non, trancha-t-il en soutenant son regard posé.
Elle haussa les sourcils, surprise de la dureté qui imprégnait la voix de son mari frêle.
- Je me chargerais moi-même de lui, continua-t-il. Je dois laver mon singe sale en famille.
- Ton père est un Seigneur Sith, Travis. Tout ce que tu gagneras, c'est de te faire tuer.
- Justement, j'aurais besoin de l'aide du clan.


Émergeant de l'hyperespace, la navette personnelle de Merwan Sotav surgit devant le croiseur Scythe de l'Alliance Galactique qui protégeait les abords du disque bleu verdoyant, la planète Dathomir. Le vaisseau de guerre manœuvra, pointant vers lui sa poupe à tête de marteau pour lui bloquer la route.
Le banquier jabiimien ouvrit un canal de transmission sans hésiter.
- Vaisseau inconnu, déclinez votre identité et l'objet de votre venue, lui ordonna un marin de l'Alliance Galactique.
Il s’exécuta et la réponse laconique d'un soldat ennuyé par la routine lui parvint :
- Vous avez l'autorisation d’atterrir au statioport, quai numéro 3.
Merwan, dont le visage d'aigle rompu aux délicates transactions financières dissimulait un Seigneur Noir du Sith Unique dépourvu de pitié, s'empara de nouveau des manettes, faisant plonger sa navette sous la silhouette pataude du croiseur de combat, en direction de cette planète isolée de la Bordure Extérieure.
Sur laquelle résidait son fils cadet, Travis Sotav, le dernier membre de la famille qui lui restait. Il repensa au cadavre froid de Deniam Sotav, qu'il avait achevé dans cette ruelle sordide de Kelstab sur Jabiim. L'aîné s'était révélé d'une certaine utilité, jusqu'à la bataille de Dathomir. Mais son incompétence doublée d'une stupidité sans nom avait fini par menacer ses projets et ceux du Sith Unique. Il avait appris lors de son apprentissage sur Korriban, à ne prendre aucun risque.
Et il venait aujourd'hui sur Dathomir pour ramener Travis. Ou pour le tuer si ce dernier refusait de l'accompagner. Cette pensée ne le révulsa même pas. Après tout, il avait fait payer à sa femme, le prix de la trahison. Elle avait découvert ce qu'il était et voulait le dénoncer.
La nuit spatiale parsemée d'étoiles figées laissa place, à un horizon apaisé. Celui d'une mer de forêts s'étendant à perte de vue et s'opposant aux nuages, qui formaient une frontière floue et brumeuse.
Le statioport apparut et sa structure de duracier et de permabéton jura sévèrement avec le sommet des pins. Une anti chambre comparée aux gigantesques statioports de la Cité Galactique de Coruscant comme Eastport et Westport.
Il entama les manœuvres d'approches, ralentissant et faisant pivoter son vaisseau au dessus de la plate forme d'appontage. Avant qu'il ne se posa délicatement et qu'il ne vérifia que son sabre laser était camouflé dans la manche de l'uniforme des Forces de Sécurité de Jabiim, qu'il avait choisi de revêtir pour la circonstance.
Il se dirigea vers l'écoutille et déploya la rampe d'accès, qu'il dévala à pas vifs. Pour se retrouver face à deux femmes à l'aspect farouche. Des Sorcières de Dathomir.
Ses perceptions lui permirent de ressentir la Force qui palpitait en elles. Ce que ces ignares incultes nommaient la Magie d'Allya.
Le serviteur du Sith Unique savait qu'elles utilisaient leurs pouvoirs pour le sonder. Il n'ignorait pas que dans le cadre des accords conclus avec l'Alliance Galactique et l'Empire, les clans de Sorcières avaient obtenu le droit d'administrer le statioport.
Inutile de préciser qu'elles portaient la tenue en peau de reptile, caractéristique de leur culture. Une jeune femme encapuchonnée, de taille moyenne et à la peau mate, s'approcha de quelques pas, en brandissant une lance électrique.
- Vous êtes Merwan Sotav ? Demanda-t-elle d'un ton neutre.
Il inclina seulement le menton.
- Le contrôleur de l'Alliance Galactique nous a prévenues, que vous veniez pour affaires personnelles. Pouvez-vous préciser lesquelles ?
- Je suis venu pour voir mon fils, Travis Sotav. Il réside dans le village du clan de la Montagne Qui Chante.
La jeune femme échangea un regard de connivence avec sa consœur plus grande et âgée, dont le capuchon laissait échapper quelques mèches de cheveux blancs. Cette dernière saisit un comlink et marmonna un dialecte dathomirien, dont le sens échappait au banquier jabiimien.
Elle le rangea quelques secondes après et les deux jeunes femmes l'étudièrent longuement du regard, immobiles comme des statues. Avant de s'animer.
- Pardon pour l'attente, nous devions être certaines de votre sincérité, reprit la plus jeune des deux Sorcières. Je suis Sœur Nem et voici Sœur Ngola, nous appartenons au clan des Collines Rouges.
Merwan enregistra silencieusement cette information. Les rapports qu'il avait reçu de Dark Sarbanon, confirmaient bien que les clans de Sorcières se reconstituaient avec l'aide de la Montagne Qui Chante depuis la bataille de Dathomir.
Et leurs méfiances provenaient de leur crainte de voir de nouveau surgir les Sith qui avaient assujetti la planète pendant des décennies.
- Je vais vous guider jusqu'au clan de la Montagne Qui Chante, qui habite dans les Monts de l'Oubli. Sœur Ngola va les avertir de votre arrivée.
La jeune Sorcière passa devant sa consœur et le jabiimien lui emboîta le pas. Il s'aperçut que la seconde femme le jaugeait de haut en bas, avec un sourire intéressé. Elle semblait le trouver à son goût.
Il sentit son regard peser dans son dos, avant que Nem ne lui demanda :
- Vous savez monter un rancor?
- Il n'y en a pas, là d'où je viens. Mais j'ai la réputation d'apprendre vite.


Ils échangèrent quelques mots durant le périple, à travers une forêt de pins silencieuse. Voyager à dos de rancor s'avérait être assez confortable, la selle amortissant parfaitement la démarche pesante des grands prédateurs reptiliens.
L'esprit des deux montures à l'apparence féroce était contrôlé par la dathomirienne, qui ouvrait la marche devant lui. Tous ses sens aiguisés par sa maîtrise de la Force fouillaient les environs, à la recherche de la moindre menace potentielle. Elle n'était pas anxieuse, seulement vigilante.
Il jugea à propos d'entamer la discussion.
- Vous ne craignez pas les Sœurs de la Nuit ? Demanda-t-il.
Elle glissa par-dessus son épaule.
- Elles se terrent dans les Plaines de l'Infini, autour du Temple de l’Étoile. Depuis leur débâcle aux cotés des Sith hors monde et de la Porteuse de Chaos, elles font profil bas.
Discrètement, pour ne pas éveiller l'attention de sa guide, Merwan projeta sa conscience autour de lui pour vérifier ses dires. Il ne sentit que l'essence de la faune et de la flore fourmiller.
- Les seules choses qu'on ait à craindre sont les furbolg.
- Les furbolg? Fit-il, curieux.
- Des petits primates qui vivent dans les arbres, expliqua-t-elle. Seuls, ils sont inoffensifs mais extrêmement dangereux en meute. Ils tuent leurs proies par lapidation.
Le Sith crut déceler un sourire discret qui flottait sur ses lèvres.
- Mais rassurez-vous, les rancors suffiront à les tenir à distance.
Il lui rendit son sourire, tout en pensant qu'il n'aurait aucun mal à se débarrasser de ces furbolgs. Ou de cette Sorcière, si elle se montrait trop curieuse. Elle murmura une phrase en paecien, et la monture qu'elle chevauchait émit un mugissement grave et rauque, qui se répercuta aux alentours. L'adepte du Sith Unique acquit la certitude que leur randonnée n'en serait que plus paisible.
Il ne leur fallut qu'une demi journée pour atteindre les contreforts déchiquetés des Monts de l'Oubli. Émergeant de la forêt dans un craquement de bois martyrisé, le banquier et sa guide ne pouvaient qu'admirer le sommet des crêtes dentelées, qui bouchait l'horizon.
Devant eux un sentier serpentait en s'enfonçant dans une vallée, qui devait certainement abriter le village de la Montagne Qui Chante. Et à son commencement, patientait une dizaine d'autochtones au milieu desquelles il reconnut son fils cadet, Travis Sotav.
Ses vêtements grossiers de laine cachaient mal sa silhouette émaciée, qui contrastaient avec la carrure athlétique des sept gardes dathomiriens, tenant leur fusil blaster en bandoulière.
- Vous êtes attendu par la matriarche elle-même. C'est un grand honneur qui vous est accordé, lui déclara sa guide des Collines Rouges.
Le regard du Seigneur Noir du Sith Unique s'arrêta sur une femme entre deux âges, vêtue comme une Sith. Un détail qu'il jugeait d'autant plus troublant, lorsque des tatouages faciaux féroces émergèrent de l'ombre de son capuchon.
Elle s'avança et les interpella, lorsque les étrangers parvinrent à portée de voix.
- Bienvenue sur le territoire du clan de la Montagne Qui Chante, je suis la matriarche Masya Tissan Djo.
Il se figea, en entendant ce nom. Cela ne pouvait pas être une coïncidence.
Tissan.
La mère de ce Jedi Vert Liars Tissan, renégat des Sith au même titre que cette méprisable Sethnah Khai. Un instant, sa main le démangea car il brûla d'accomplir un geste qui lui aurait valu les félicitations de Dark Sarbanon en personne. En finir avec cette femme qui ne pouvait être que Dark Entiam, la veuve de Davok Tissan et qui ne semblait pas avoir deviné sa vraie nature.
Il se persuada que ce n'était pas le bon moment. Et qu'il n'était pas venu pour cela.
Il descendit à flanc de rancor, prenant garde de ne pas user de la Force. Puis il se présenta devant la chef de clan.
- Enchanté, Mère de clan, je suis Merwan Sotav de Jabiim, dit-il avec respect. Je souhaiterais parler à mon fils.
Le jeune homme petit et frêle se rapprocha à son tour, suivie d'une jeune autochtone armée d'un bâton électrique, qui lui saisissait la main. Certainement sa compagne. Son fils cadet et héritier de la famille Sotav avait osé s'unir avec une sauvage.
- Heureux que vous vous souveniez de moi, père. Je vous ai donc manqué en fin de compte.
Le ton distant de Travis éclaira son père sur les sentiments qui l'animaient. Il lui serait difficile de convaincre son fils de revenir avec lui dans le foyer familial.
- Peut-on parler dans un endroit intime ? Lui demanda-t-il.
Travis chercha le regard de sa femme Azrayna, qui lui glissa :
- Tu es sûr que cela ira ?
Le jeune jabiimien lui serra le coude doucement, en guise de réponse. Qui signifiait qu'elle ne devait pas s’inquiéter. Puis il passa devant son père, en lui indiquant de le suivre.
Tous les regardèrent s'éloigner vers la forêt, avant que Masya n'ordonna en paecien à la jeune guerrière Nem des Collines Rouges de retourner au statioport. Celle-ci fit demi tour avec les deux rancors, dépassant en quelques pas les deux Sotav.
Avant que la matriarche ne pivota vers sa fille, qui lui adressa un regard entendu.
- Nos Soeurs se tiennent prêtes à intervenir, dit Azrayna.
- Tu aurais du l'accompagner, lui reprocha sa mère. Je n'aime pas savoir mon beau fils en compagnie d'un tel individu.
- C'est lui qui a insisté.
Elle fit danser devant elle son bâton électrique. Puis la jeune Sorcière aboya aux gardes de se déployer autour d'elle.
- Mais je veillerais à ce qu'il ne lui arrive rien. J'ai déjà tué des Sith à la Colline de l'Autel.
L'expression de l'ancienne Dame Noire du Sith Unique se rembrunit.
- Si Merwan Sotav est bien celui que l'on pense, tu ne devrais pas le sous estimer, la prévint-elle.

Voilà j'espère que cela vous a plu :sournois: ! à la prochaine :hello: !
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Messagepar mat-vador » Mar 13 Fév 2018 - 18:50   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir, voici la suite et fin de cette chronique :sournois: !

Le banquier de Kelstab attendit d'avoir gagné les premiers pins, pour entamer la conversation avec son fils cadet. Qui n'avait pas daigné lui accorder, ne serait-ce qu'un regard à la dérobée. Son expression restait fermée, les dents serrées comme s'il endurait un calvaire.
Pas de quoi nourrir davantage les illusions de Merwan, qui tenta cependant sa chance.
- J'ai beaucoup pensé à toi, tu sais, Travis.
Le jeune natif de Jabiim n'émit qu'un grognement sceptique. Il continua de s'enfoncer obstinément dans les bois, pour tenter d'échapper à son géniteur qui demeurait sur ses talons. Il se décida finalement à ralentir le pas quelques instants après.
Et à l'affronter dans les yeux.
- Vous vous n'êtes pas donné tellement de mal pour prendre de mes nouvelles. Je repense aux évènements de Corellia, d'il y a sept mois. J'ai été détenu et torturé à la tour de Novatech Galactic Industry par les Sith.
Dark Scarpa sentit l'hostilité à peine dissimulée du jeune homme. En fin de compte, il faisait preuve d'une personnalité plus affirmée que son frère aîné Deniam. Il avait droit à son respect.
- Et je ne parle pas de la bataille qui a eu lieu ici, contre Abeloth, une espèce d'horrible divinité antique. Enfin je ne vous apprends rien. Là aussi, vous êtes demeuré absent à cause de vos affaires qui ont du être prenantes.
Puis il lui asséna comme un coup de vibrolame :
- Je ne crois pas que vous soyez venu pour le simple plaisir de me revoir.
Les sous entendus que Travis laissait échapper se révélaient explicites et vagues à la fois. Comme si son fils voulait lui faire comprendre qu'il était au courant de quelque chose. Pour le découvrir, il n'avait pas d'autre choix que de jouer franc jeu.
- Tu as raison. Je suis venu te demander de revenir avec moi, pour qu'un jour tu reprennes ma succession.
- Demandez à Deniam, vous l'avez jugé plus qualifié que moi pour cela, ironisa le jeune homme.
Son père ne se départit pas de son impassibilité.
- Ton frère est mort, je suis désolé, lui avoua-t-il.
Scarpa sentit le choc qui avait frappé son fils, sous le coup de cette tragique nouvelle. Ce dernier se reprit cependant, tandis que ses sourcils s'arquèrent sous le coup du soupçon.
- Comment est-ce arrivé ? Demanda-t-il.
Merwan hésita quelques secondes avant de choisir les mots justes.
- Les Forces de Sécurité ont découvert son corps dans une ruelle de Kelstab. Les légistes en ont conclu à un arrêt cardiaque. La cause est inconnue.
Le regard de Travis brilla d'un éclat encore plus hostile.
- Étrange, lâcha-t-il au bout de deux secondes d'un ton mortellement calme. N'est-ce pas un arrêt cardiaque qui est censé avoir tué ma mère ?
C'était une question qui n'attendait aucune réponse. Dark Scarpa comprit que le censé avait été appuyé comme une accusation à mots couverts. Il décida de feindre l'innocent.
- Précise ta pensée, fils, lui intima-t-il.
Il avait déjà prévu ce que son fils allait lui déclarer. Et cela n'avait plus d'importance, puisqu'il n'hésiterais pas à lui forcer la main. Ou à le tuer.
- Je sais ce que vous êtes vraiment, cracha vivement l'ancien salarié de Novatech Galactic Industry. Vous êtes un Seigneur Noir du Sith Unique et vous avez assassiné ma mère devant moi et mon frère. Que vous avez aussi assassiné pour je ne sais quelle raison.
Le jeune jabiimien prévoyait que son père le traite de fou ou cherche à nier tout en bloc. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir un sourire rider davantage ses traits.
- Comment l'as-tu découvert ? Et qui d'autre est au courant ?
- Peu importe.
Brusquement Merwan fit glisser la poignée de son sabre laser, dissimulée dans la manche de son uniforme militaire, jusqu'à son poing. Une lame rouge, à la couleur sang trop familière à Travis Sotav, se déploya dans un sifflement funeste qui résonna comme un gong sinistre. Tandis qu'une lueur jaune maléfique brilla dans les prunelles de cet individu qui n'était autre que son père.
Il ne s'étonna guère de ressentir la même terreur que son frère et sa mère, terrorisés dans leur dernier instant.
- Maintenant, Travis, je te laisse le choix. Tu quittes cette planète de sauvages avec moi, pour rentrer sur Jabiim et honorer ta famille. Ou je te montre comment nous traitons nos ennemis, au sein du Sith Unique.
- C'était ce que ma mère représentait pour vous? Répliqua son fils hargneusement. Une ennemie ?
L'ombre d'un regret passa sur le front de Merwan sans que cela n'atténua l'éclat de la braise dans ses iris.
- J'aimais Latifa bien plus que tu ne peux l'imaginer. Mais elle a commis une erreur en se mêlant de ce qui ne la regardait pas. Il y a des secrets qui doivent rester cachés. Ta mère m'a trahi.
- Non, c'est vous qui l'avez trahie. Sans oublier que vous avez manipulé Deniam et que vous m'avez rejeté.
Le jeune homme dégaina un blaster qu'il pointa droit sur la poitrine de son géniteur.
- Si elle avait su bien avant qui vous étiez, cela l'aurait sauvée.
- Elle est morte, Travis. Tu dois assurer ton avenir, pour ton bien.
- J'ai déjà choisi.
Son père agit si rapidement, qu'il comprit à peine ce qui se passait. Jusqu'à ce qu'il vit que l'affut de son blaster gisait au sol. Sectionné proprement par la lame énergétique.
Il laissa tomber le reste de son arme inutile, en faisant comprendre silencieusement à son père qu'il ne reviendrait pas sur sa décision. Le Seigneur Sith avait repris à l'identique sa posture nonchalante.
- Tu voulais comprendre pourquoi j'ai tué ton frère. Comme tu l'as deviné, je l'ai poussé à prendre la direction de la rébellion contre l'Alliance Galactique et ses larbins du gouvernement central de Jabiim. Un rôle qu'il a su parfaitement assumer avec mon aide jusqu'à sa reddition à l'amiral Anj Dahl, qu'il a mal anticipée. C'est là que j'ai compris que sa loyauté ne suffirait pas à pallier son incompétence et sa stupidité.
Dark Scarpa étendit la main vers son fils cadet et celui-ci fut soulevé du sol par une puissance irrésistible. Son corps se retrouva alors comprimé par les mailles d'un filet invisible, qui se resserra peu à peu sur lui, lui causant une douleur de moins en moins supportable.
Le banquier se montra insensible à ses gémissements étouffés.
- À défaut de loyauté, j'espérais que tu ferais preuve de bon sens. Mais tu en es complètement dépourvu comme ta mère. Ce n'est pas grave, je créerais une autre famille, bien plus fidèle.
- Vous n'en aurez pas l'occasion, lui lança une voix féminine derrière lui.
Le Sith relâcha l’Étreinte de Force, laissant son fils s'écrouler au sol. Avant de se tourner à demi vers la jeune Sorcière de Dathomir, Azrayna Djo, entourée de sept dathomiriens qui formaient un demi cercle autour de l'adepte du Coté Obscur. Épaulant leur fusil blaster dans sa direction.
La guerrière soutint les yeux jaunes pendant de longs instants.
- Si vous vous rendez, vous aurez droit un procès équitable, lui annonça-t-elle.
D'un regard entendu, elle ordonna à son mari de s'écarter hors de portée. Ce que ce dernier s'empressa de faire sans discuter.
- Vous n'avez réussi qu'à provoquer d'autres morts, sorcière, lança Merwan Sotav.
Azrayna Djo dont la peau picota sous l'effet de l'électricité accumulée dans l'air, cria à ses supplétifs de se préparer à ouvrir le feu. Mais ces derniers n'eurent même le temps de s'assurer qu'ils avaient ôté le cran de sûreté.
Des arcs bleutés jaillirent subitement des mains du banquier de Jabiim, pour frapper les deux dathomiriens les plus proches de lui. Les éclairs d'énergie sombre les traversèrent de part et d'autre, provoquant l'effroi chez leurs autres compagnons.
Travis, horrifié par la scène, vit les deux malheureux danser comme des marionnettes enflammées. Leurs beuglements de douleur et d'impuissance endolorirent ses tympans, avant que leurs cadavres fumants ne se recroquevillèrent sur le sol.
Aussitôt après les tirs de blaster des cinq autres s'abattirent sur le Seigneur Noir du Sith Unique. Un bouclier rouge écarlate l’enveloppa à demi, renvoyant tour à tour les rafales vers leurs expéditeurs. Qui s'écroulèrent l'un après l'autre, un trou cautérisé dans la poitrine.
Les extrémités du bâton électrique de la jeune Sorcière crachèrent des étincelles, avant qu'elle ne s'élança à l'attaque. Son mari jabiimien la vit atterrir avec grâce et souplesse, devant son géniteur qui bloqua une frappe en biais, avec son sabre. Le manche du bâton glissa sur la lame énergétique et le Sith comprit alors qu'il ne pourrait pas le sectionner à cause du phrik qui l'enrobait.
Elle enchaîna plusieurs coups hauts alternant avec l'une et l'autre extrémité. Dark Scarpa en tant qu'expert reconnut une variante du Jar Kai mêlée à du Makashi, reconnaissable à ses frappes longues et subtiles. Un art du combat travaillé et perfectionné, malgré sa jeunesse.
Scarpa recula de deux pas, pour mieux préparer sa riposte. En s'aidant de la patience et du labeur défensif du Soresu, qui lui permit d'endiguer un peu le flot de ses offensives décuplées. Travis assista à une attaque défense, son père tournant méthodiquement autour de la jeune femme, pour déceler une faiblesse qu'il pourrait exploiter.
Il s'appliquait à dévier du mieux qu'il pouvait les offensives hors de portée. Elle lui décochait sans prévenir un coup de botte dans le flanc, lui arrachant un grognement de surprise. Profitant de sa confusion, elle s'engouffra dans la brèche en l'atteignit à l'épaule du bout de son arme. La décharge pénétra dans le tissu de son uniforme, et il délivra un cri de rage bestial qui effraya jusqu'à Travis lui-même.
Dark Scapra invoqua au plus profond de son âme noire, cette haine à laquelle l'avait familiarisée son professeur sur Korriban. Et la Sorcière de Dathomir fut brutalement renversée par une Vague de Force, telle une brindille soufflée par la bourrasque. Elle se releva à peine, que des éclairs de Force fourchèrent en cascade vers elle et l’enveloppèrent.
Sous les yeux du jeune jabiimien impuissant qui s'écria :
- Azrayna !
Elle fut de nouveau projetée à terre, contre une souche de pin, inconsciente. Scarpa tendit la main, invoquant la puissance de son esprit. Pour ployer l'arbre et le faire s'écraser sur l'amazone neutralisée.
Dans un craquement de bois torturé, le pire allait se produire lorsque inexplicablement, le tronc valdingua loin de la dathomirienne pour se fracasser dans un bruit de tonnerre, contre d'autres pins. Une silhouette féminine et encapuchonnée, armée d'un sabre laser sith allumé venait de surgir devant le jeune humain pétrifié.
Masya Tissan Djo.
Elle arracha son capuchon de la tête, laissant à découvert son visage marqué des stigmates du Sith Unique, encadré par des cheveux poivre et sel. Ses yeux verts traduisaient une détermination furieuse.
- Je vous suggère d'affronter un adversaire de votre niveau, Seigneur Scarpa, lança la veuve de Davok Tissan.
- Cela faisait longtemps Dame Entiam. Les rapports racontant que vous étiez vivante n'ont pas menti.
Il fit danser sa lame, dans le but d'intimider la matriarche.
- Je ne porte plus ce nom, répliqua-t-elle. Le Sith Unique a tué un homme que j'ai aimé et respecté, le père de Liars. Et vous avez tourmenté mon fils trop longtemps.
- J'étais seulement venu pour mon fils, mais Dark Sarbanon sera ravi d'apprendre votre disparition. Vous auriez du rester à l'écart.
- Pas quand on menace ma fille, sabre laser à la main.
Elle le sentit accumuler la Force en lui, tandis que la flamme dans ses yeux s'intensifia en signe d'une attaque imminente. L'ancienne Dame Noire du Sith Unique s'arcbouta devant cette perspective, son sabre laser rabattue devant son torse. Les éclairs fourchèrent en de long filaments torturés dans un craquement pareil à la foudre qui déchirerait le ciel.
Ils s'émoussèrent sur sa lame sith, tandis que Scarpa hurla comme une malédiction :
- J'ai détruit tous ceux qui s'opposaient à moi sur Jabiim. Même quand il s'agissait de ma propre famille !
Travis Sotav devina enfin la folie fanatique qui dévorait son père. Qui se lisait dans son regard meurtrier et corrompait son âme. Merwan Sotav n'était pas un serviteur du Coté Obscur, il le personnifiait. Au même titre que tous les Sith.
Il se tourna vers la matriarche et il comprit aux traits crispés et concentrés de sa figure qu'elle ne parvenait pas à endiguer cette vague de fureur. Ses défenses seraient bientôt submergées, si les autres Sorcières du clan n'accouraient pas à temps. Il fouilla frénétiquement l'ombre des pins des yeux, en vain.
Il savait pourtant ce qui arriverait si la chef de la Montagne Qui Chante succombait. Ce serait le tour d'Azrayna puis le sien.
Sans réfléchir, il rampa vers le fusil blaster le plus proche de lui, le ramassa, l'épaula et visa le torse de son père. Il ferma les yeux et pressa la détente. Une fois.
Il rouvrit les paupières et surprit son père en train de chanceler avant de reprendre son équilibre. Une plaie calcinée déformait son flanc. Ses yeux qui fusillèrent son fils cadet, trahissaient un hébètement hagard avant qu'il ne vomit :
- Tu n'es qu'un fils indigne !
Il se tourna vers lui, levant son sabre laser pour l'abattre sur celui qu'il avait renié. Une lance se ficha dans son dos entre ses omplates, coupant son élan. Une blessure mortelle qui raidit ses traits de douleur, tandis que ses yeux emplis de haine pure fixaient son fils, avant que la braise néfaste qui les animait, ne s'éteignit.
Il s'effondra face contre terre, tandis qu'une jeune Sorcière blonde suivie de consœurs, apparut et se précipita vers la matriarche, pour s'enquérir de ses ordres.
- Mère ?
- Je vais bien, la rassura-t-elle. Occupez-vous de nos morts et des armes, et ramenez-les au village.
Les guerrières s'affairèrent autour des corps des gardes dathomiriens tombés au champ d'honneur avant de les emporter. Deux d'entre elles se portèrent au chevet d'Azrayna qui fut tirée de son inconscience. La jeune femme qui ne souffrait que de brûlures superficielles se précipita ensuite vers son mari, qu'elle étreignit vigoureusement.
Ils considérèrent le cadavre du Seigneur Sith d'un bref coup d’œil.
- Je suis navrée pour ton père, lui accorda-t-elle.
- Cela ne pouvait pas finir autrement, confia-t-il. Je devais faire justice à ma mère.
La matriarche s'approcha pour lui demander :
- Vous souhaitez l'enterrer ?
- Non, il ne mérite pas de sépulture, martela-t-il durement.
Elles ne parurent pas étonnées de son attitude. Il ramassa le sabre laser de son père, le soupesant dans sa main, indécis sur ce qu'il devait en faire. La matriarche prit congé du couple, disparaissant entre les pins pour rejoindre l'abri des Monts de l'Oubli.
Azrayna s'avança vers son homme, sentant dans la Force le conflit qui le déchirait à propos de l'arme aussi maudite que son ancien propriétaire. Et Travis Sotav prit finalement sa décision.
Quoi qu’ait été son père, il ne pouvait l'effacer d'un revers de la main et poursuivre son existence sur Dathomir comme si rien ne s'était passé. Comme s'il avait eu le bonheur de s'épanouir dans une famille digne de ce nom là.
Ce sabre laser était tout l'héritage qui restait de sa famille. Il était le dernier des Sotav. La Sorcière de Dathomir lui prit la main et il releva la tête vers elle.
- Tu sais, je comprends maintenant pourquoi Liars et Sethnah mènent la vie qu'ils ont choisie, déclara-t-il. Les Sith ne méritent pas la compassion.
- Mais tant qu'on gardera nos cœurs envers les uns et les autres, nous ne deviendrons jamais comme ton père, répondit-elle.
Travis sourit. Il n'aurait pas mieux conclu.


FIN

Voilà j'espère que cela vous a plu! à la prochaine :hello: !
Modifié en dernier par mat-vador le Mar 28 Avr 2020 - 17:26, modifié 1 fois.
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Messagepar mat-vador » Mar 27 Mar 2018 - 20:57   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir, je vous publie le début d'une nouvelle chronique sur Sethnah Khai qui aura affaire à une organisation militaire, abordée par Timothy Zahn dans sa duologie Main de Thrawn :wink: .

C'est parti!

Jedi corellien: Le serment d'Emberlene

ce récit se déroule après le tome 3 Jedi corellien: Projet Léviathan

un mois après les batailles de Corellia et de Bastion
Région d'Expansion, Emberlene

Sethnah Khai attarda ses yeux sombre d'amande sur les tours de duracier d'Emberlene City qui hérissaient l'horizon lointain. Patientant devant l'écoutille du Baroudeur, garé sur l'un des quais du statioport principal, elle distinguait au loin la ziggourat qui abritait le Conseil des Onze, l'organe exécutoire d'Emberlene.
Elle attendait d'ailleurs un de leurs délégués qui devait bientôt l'accueillir. Le gouverneur en personne. La jeune dathomirienne revêtue de ses robes sith dont elle ne s'était guère séparée malgré sa défection du Sith Unique, vérifia machinalement une enième fois que nul ne pourrait accéder à son cargo corellien sans les bons codes. Ses sens aiguisés la prévinrent subitement qu'un groupe d'individus s'approchait d'elle.
Elle se détendit lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait d'une délégation officielle, composée de quatre personnes. Une vieille femme, certainement la gouverneur d'Emberlene, à en juger par l'uniforme sombre et austère qui la recouvrait de la tête aux pieds. Ses cheveux blanchis par l'âge et la sagesse étaient coiffés en macarons enroulés près de ses tempes.
Bien que digne, elle affichait une taille petite et frêle qui la faisait paraître fragile, compensée cependant par une assurance qui forçait le respect. Elle était entourée de trois jeunes femmes à l'allure athlétique, habillée chacune d'une combinaison noire de combat, d'une cape ample et d'un capuchon de même acabit. Leur allure martiale ne laissait aucun doute quant à leur fonction principale de garde du corps.
L'ancienne apprentie de Dark Sarbanon remarqua le blaster qui pendait à leur ceinture, ainsi que les bolas énergétiques dont les filaments entouraient leur hanche.
Des Mistryls. Des femmes humaines autochtones appartenant à une confrérie qui portait le même nom, le bras armé du Conseil des Onze depuis la tragédie qui les avait frappés lors des dernières années de l'Ancienne République. Des mauvaises langues prétendaient qu'elles ne cessaient d'offrir leur services comme mercenaires à quiconque susceptible de servir les intérêts d'Emberlene depuis la Guerre des Clones.
Son hôte la salua d'une révérence que Sethnah lui rendit d'une inclinaison raide du menton.
- Bienvenue sur Emberlene. Je suis ravie que vous ayez accepté de venir, madame Khai.
- Je ne suis censée arriver que deux jours plus tard, gouverneur I'thyr. À propos de ce contrat que votre gouvernement doit signer avec l'entreprise que je codirige.
- Je m'attendais à ce que votre homme vous accompagne.
- Cela aurait manqué de discrétion, notre entrevue doit demeurer secrète. Comme votre appel si pressant me l'avait fait comprendre.
L'emberlenienne approuva en silence avant de l'inviter à la suivre. La compagne de Liars s'apprêtait à lui emboîter le pas lorsqu'une des Mistryl se mit en travers de son chemin. Sethnah dévisagea avec surprise la jeune garde aux cheveux brunx et à la peau mate qui lui faisait face.
- Un instant, lui intima celle-ci. Vos armes, je vous prie.
- Ce n'est pas nécessaire, intervint rapidement I'thyr. Je réponds d'elle, Ocala.
- Les lois sont les lois, madame la gouverneur. Sans oublier que votre invitée est une ancienne Sith.
- Vous assurez ma sécurité, je vous demande donc...
Sans daigner se retourner, la Mistryl la coupa sèchement.
- J'assure votre sécurité mais je rends des comptes au Conseil des Onze, pas à vous.
Les deux autres Mistryls se déployèrent autour de leur camarade, alors que Dame I'thyr accorda un air navré à la dathomirienne. La descendante de Vestara Khai sentit la tension électriser ses perceptions. Elle ignorait si cela provenait d'une méfiance naturelle ou d'une hostilité cachée.
Les deux autres gardes du corps avaient glissé leur main sous leur manteau, parées à se servir de leurs armes.
Le séjour sur Emberlene promettait..
Elle remit les crosses de son fouet et de son sabre laser en forme de griffe de rancor à Ocala qui s'écarta l'instant d'après pour la laisser passer. Puis elle rejoignit Dame I'thyr qui sortait du statioport étroitement encadrée par ses gardiennes.
Devant, les attendaient trois landspeeders. Deux d'entre eux étaient trapus et bien armés, l'un garé devant, le second derrière un landspeeder bien plus grand et luxueux. Ils étaient garnis de Mistryls lourdement pourvus de fusil blasters.
Sethnah et l'escorte du gouverneur d'Emberlene s'installèrent dans le landspeeder officiel dont la coque portait les armoiries de la planète. Ils démarrèrent sans perdre de temps et gagnèrent en quelques minutes l'une des avenues principales qui menaient droit au cœur d'Emberlene City.
La capitale planétaire de ce monde isolé de la Région d'Expansion témoignait d'une ébullition ordinaire de cette fin de journée où les citoyens quittaient la monotonie de leur labeur quotidien pour s'attarder auprès des divers commerces.
La jeune dathomirienne n'accorda qu'un coup d’œil distrait à la foule qui s'agglutinait de part et d'autre de l'avenue parsemée de bustes de marbre blanc pâle qui représentaient des visages encapuchonnés.
Sethnah croisa le regard amusé d'I'thyr, assise à ses cotés, qui semblait deviner ses pensées.
- Nous l'appelons l'Allée des Statues.
- On se demande pourquoi, ironisa la codirectrice de Novatech Galactic Industry.
- Aussi connue sous le nom de Voie des Souvenirs dans notre dialecte natal, poursuivit l'autochtone imperturbablement. Nous honorons la mémoire de tous les hommes et femmes qui ont contribué à la grandeur d'Emberlene.
- Dont des Mistryls, fit-elle remarquer.
La jeune femme aux cheveux blancs guetta les réactions des gardes du corps, y compris Ocala, qui se tenait dans son dos. Par le biais de la Force, elle perçut qu'elle avait éveillé son attention.
- En effet, approuva I'thyr. Depuis la Guerre Totale de l'Hyperespace, les Mistryls protègent nos concitoyens.
- J'ai entendu dire que les Mistryls avaient obéi aux visées expansionnistes du Conseil des Onze pendant la Guerre des Clones. Pas vraiment ce que l'on peut appeler de la légitime défense.
Cette fois, elle détecta nettement le raidissement des Mistryls du landspeeder à qui ces paroles franches n'avaient guère échappé. Ocala se pencha en avant.
- Nous avons commis à cette époque une très grave erreur, confia la chef de patrouille emberlenienne. Et l'Empire nous l'a fait payer très cher en envoyant des mercenaires nous attaquer, ce qui a bien failli nous anéantir.
- Et depuis ce temps, nous pratiquons une politique isolationniste, expliqua la gouverneur. C'est pourquoi nous avons jusqu'à maintenant toujours préféré régler nos problèmes par nous-même.
Sethnah demeura silencieuse mais elle avait pris soin de noter que Dame I'thyr avait insisté sur le jusqu'à maintenant. Elle commençait à comprendre qu'on l'avait fait venir pour une raison très sérieuse.
Elle décida de relancer la conversation.
- Aucun membre du Conseil des Onze n'est au courant de ma présence, ici ? Demanda-t-elle avec prudence.
- Nous avons pris toutes les précautions nécessaires. Bien entendu, les personnes informées de votre arrivée officieuse ont présenté certaines difficultés.
En d'autres termes, la jeune femme avait compris qu'elle n'était pas forcément la bienvenue. Il lui fallait donc faire profil bas en espérant qu'elle ne serait pas aussi connue que dans le reste de la galaxie.
- En temps normal, intervint alors Ocala qui la toisa du regard, je vous aurai dénoncée aux autorités. Comme vous avez du le comprendre, nous préférons que les étrangers n'interfèrent pas dans nos affaires.
Le ton de la Mistryl était enrobé d'une froideur hostile. Au moins, la dathomirienne était fixée sur ses dispositions à son égard. Elle préféra ne pas relever la remarque, pour ne pas risquer d'attiser son animosité.

Voilà j'espère que cela vous plaira! à la prochaine :hello: !
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Messagepar mat-vador » Dim 15 Avr 2018 - 20:51   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir, voici la suite de cette chronique!

Droit devant eux, la ziggourat abritant le siège du conseil des Onze et le quartier général des Mistryls se dressait sur ses bases. Sa silhouette évoquait une puissance en sommeil, qui avait appris à supporter sans faillir les tragiques évènements qui avaient déchiré la galaxie comme les dernières guerres Sith Impériales.
Sa couleur terne possédait une nuance sinistre, comme si la longue solitude que Emberlene s'était infligée lui pesait. Les habitants de la cité eux-même semblaient vouloir fuir l'édifice, donnant l'impression qu'une malédiction l'avait frappé. Les Mistryls inspiraient autant la crainte que le respect.
Il ne leur restait plus que quelques centaines de mètres à parcourir et Sethnah Khai rajusta alors son capuchon noir plus étroitement sur la tête, soucieuse de préserver son anonymat.
- Une chambre vous a été accordée dans les quartiers des Mistryls, lui dit I'thyr. Normalement, le Conseil des Onze ne reçoit aucun visiteur. Le dernier à avoir bénéficié d'un tel privilège n'est autre que le Grand Maître Kol Skywalker, lorsque le Haut Conseil Jedi a tenté de normaliser les relations entre l'Alliance Galactique et notre monde au début de la Guerre Sith Impériale.
- Je vous remercie chaleureusement de m'accorder un tel honneur, la remercia poliment l'ancienne apprentie de Dark Sarbanon.
La Mistryl Ocala étouffa un rire moqueur à l'oreille de la jeune femme.
- Discrétion oblige, vous n'entrerez pas par la grande porte. Alors oubliez tout de suite le tapis rouge, madame la codirectrice de Novatech Galactic Industry. Mais vous avez de la chance, les Onze ne sont pas en session.
Soupirant d'impatience, la descendante de Vestara Khai se tourna à demi sur son siège pour soutenir les yeux noisette de la jeune autochtone.
- Quel est votre problème, Ocala ? Demanda-t-elle en serrant les dents.
- Vous êtes une ancienne Sith, lui répondit la garde du corps spontanément. Et les mignons de Dark Krayt ont tué beaucoup d'innocents.
- En quoi cela vous concerne-t-il ? Vous n'étiez même pas née.
L'ancienne esclave des Sœurs de la Nuit tentait de maîtriser l'irritation qui la gagnait. I'thyr mit fin à cette querelle.
- Nous arrivons. J'espère que vous savez sauter en marche.
La doyenne donna l'ordre de ralentir, en veillant à ne pas attirer l'attention des badauds. À leur insu, l'utilisatrice de la Force se glissa avec agilité hors du véhicule, alors qu'il leur restait moins de deux cent mètres à parcourir. Elle fut immédiatement imitée par la chef de patrouille, qui passa devant elle pour la guider.
La dathomirienne jeta un coup d’œil par dessus son épaule, observant l'escorte qui reprenait le chemin menant vers le Conseil des Onze. Elle espérait que la gouverneur ne s'attirerait pas d'ennuis et elle-même pas davantage. Quelque soit les raisons qui l'avaient amené sur ce monde farouche et en retrait, sa marge de manœuvre demeurait réduite.
Ocala l'emmena dans une ruelle qui contournait la ziggourat sur le coté puis ils en empruntèrent une seconde qui conduisait directement à l'arrière de l'imposant édifice. La dathomirienne, pourtant élevée à la dure par les Soeurs de la Nuit et dans une moindre mesure par le Sith Unique, ne put s'empêcher de se pincer le nez devant des relents d'excréments qui semblait provenir du permabéton rugueux.
L'entrée secondaire était sévèrement gardée par une escouade de six Mistryls armées de fusils blaster qu'elles pointèrent instinctivement sur la jeune femme aux cheveux blancs. Avant de les abaisser sur un geste impérieux de la main d'Ocala.
- Rien à signaler, décurionne ? Fit celle-ci à l'une d'entre elle qui s'était avancée à sa rencontre.
- Non, madame. Pas un rat womp en vue.
La décurionne composa ensuite le code qui protégeait l'entrée. Et donnait directement accès à un turbo ascenseur. Lorsque les battants se refermèrent derrière Sethnah et Ocala, l'ancienne élève de Dromund Kaas rabaissa son capuchon.
- Si j'ai bien observé, votre confrérie est exclusivement composée de femmes, fit-elle remarquer.
- Oui, confirma Ocala, mais les hommes ne sont pas pourtant écartés de la protection de la planète. Ils composent l'essentiel de nos forces de sécurité.
La dathomirienne sentit la gravité peser davantage sur ses épaules lorsque le turbo ascenseur grimpa en flèche.
- Il n'y a aucune tension ?
- Aucune, pour la simple raison que les Mistryls sont leurs supérieures hiérarchiques. Ils nous servent d'auxiliaires.
Les mots de l'emberlenienne ne reflétaient que des certitudes fortement ancrées. Son attitude rappelait celle des Sorcières de Dathomir.
- C'est mieux ainsi, vous ne croyez pas ?
- Humpf, si vous le dites, lâcha l'ancienne esclave des Sœurs de la Nuit d'un air sombre. Et le Conseil des Onze ?
- Il a subi quelques ajustements. Jadis, seules les femmes avaient le droit de siéger, maintenant il contient six hommes et cinq femmes. Une erreur, selon mon opinion.
L'ancienne apprentie du Sith Unique ne releva pas cette fois l'observation.
Le turbo ascenseur freina et les déposa dans un large couloir où patrouillaient quelques Mistryls qui dissimulaient leurs armes sous leur manteau. Leurs traits étaient fermés et impavides, Sethnah surprit tout de même une intense concentration lorsque deux la toisèrent de haut en bas. Leur supérieure les rassura d'un hochement de tête.
- Vous semblez en état de siège, ajouta son hôte.
- Cela dure depuis la première Guerre Sith Impériale, lui répondit la jeune emberlenienne. À cause de l'instabilité chronique qui se perpétue dans les territoires de l'Alliance Galactique et de l'Empire. Selon la constitution, les Onze se sont fait octroyer les pleins pouvoirs après la déclaration de guerre de l'Empire à l'Alliance Galactique.
- Et il n'y a pas eu d'abus ni de protestations ? S'étonna la descendante de Vestara Khai. Lorsqu'on dispose des pleins pouvoirs, il est très tentant de les garder pour soi.
- Sur Coruscant ou chez les Sith, peut-être. Mais pas ici.
Le couloir qu'ils parcouraient lentement, offrait sur leur droite une vue large sur le panorama urbain d'Emberlene City.
- Qu'est-ce qui vous rend meilleurs ? Insista Sethnah.
- Nous considérons que l'honneur n'est pas une chose dérisoire. Voici votre chambre.
Sa guide lui montra de l'index, le battant qui barrait l'entrée de sa chambre. Elle la laissa franchir le seuil et Sethnah Khai put mesurer ainsi la valeur de l'hospitalité des Mistryls. La petite pièce disposait d'un confort on ne peut plus spartiate, du strict minimum vital.
La jeune dathomirienne s'avança vers la baie qui lui offrait une vue plongeante vers les canyons du centre d'Emberlene City. Ocala posa les armes de la jeune femme sur la table basse, à coté de son lit.
- Désolée de ne pas avoir prévue de spa, madame la codirectrice, marqua-t-elle avec ironie.
- Je peux me contenter de peu, lui répondit la visiteuse. La première chose que les Sœurs de la Nuit m'ont apprise à coups de fouet avant de me vendre au Sith Unique.
L'emberlenienne grimaça sous le coup de cette révélation impulsive.
- Je l'ignorais. Mais vous êtes tout de même devenue l'une des leurs.
- Pas par conviction, il a d'abord fallu que je me batte pour survivre avant de déserter.
- Tardivement.
Sethnah se détourna finalement du panorama pour affronter l'hostilité latente de la Mistryl.
- Le Conseil des Onze m'a-t-il donc fait venir de si loin pour me juger sur mon passé?
- C'est Dame I'thyr qui vous a fait venir, corrigea l'autochtone. Pas le Conseil des Onze. Si j'étais vous, je frôlerais les murs.

Voilà j'espère que ca vous a plu! à la prochaine :hello: !
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Messagepar mat-vador » Mar 01 Mai 2018 - 9:42   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Salut! je vous publie la suite de cette chronique!

La dathomirienne se passa les doigts sur ses tatouages faciaux sith qui ciselaient son visage en forme de lames courbées. Pour ne pas oublier ce que le Sith Unique avait tenté de faire d'elle et de son amant laissé sur Corellia, Liars.
- J'ai renié les Sith définitivement.
- Vraiment ? S'écria Ocala d'un ton sceptique. Même ici, nous connaissons la réputation de la famille Khai depuis la Crise d'Abeloth.
Le teint pâle de la jeune femme se colora davantage sous le coup de l'indignation. Elle ne supportait pas que la réputation de sa famille lui soit de nouveau jetée en pleine figure.
- Cette chambre appartenait à ma mère avant que le Sith Unique ne la tue, expliqua-t-elle. Si je vous la prête, c'est uniquement sur l'ordre de la Légate.
- Toutes mes condoléances.
La politesse de la descendante de Vestara Khai ne suscita que le mépris de la Mistryl.
- Gardez vos condoléances pour vous, je vais prévenir la Légate de votre arrivée.
Le battant coulissa derrière elle, laissant une Sethnah Khai plutôt désarçonnée par la froideur de l'emberlenienne. Elle espérait vraiment que son séjour se déroulerait mieux qu'en cet instant. Elle décida de se changer les idées en se confiant à la personne qu'elle aimait plus que tout au monde.
Elle saisit un disque holographique sous son manteau sith et composa une fréquence. Elle patienta quelques secondes avant que la minuscule représentation tridimensionnelle d'un jeune humain grand et maigre, au visage fin et osseux, ne se matérialisa devant sa figure.
Il laissa transparaître un sourire malicieux sur ses lèvres, presque conspirateur.
- Alors tu t'amuses bien, Fille Despote ?
L'instant d'après, sa compagne avait remisé dans un coin de son esprit tous les soucis de la journée. Elle lui répondit d'un ton faussement nonchalant:
- Je n'ai pas eu droit au meilleur accueil de toute la galaxie, Vilain Garçon. Quelles sont les nouvelles de Corellia ?
- Oh, rien de spécial.
Le sourire du jeune corellien s'élargit de manière peu naturelle, la rendant plus sévère à son égard. Elle le soupçonnait de lui faire des cachotteries, comme à son habitude.
- Bon, raconte avant que je me fâche.
- Hum, euh, Namneyen a encore fait des siennes, avoua-t-il en hésitant. Lors d'un match de holoball contre les Hyènes de Sacorria, elle s'est battue avec un garçon de l'équipe adverse et lui a cassé deux dents. Tout à l'heure, j'ai du interrompre une réunion du conseil d'administration pour rencontrer le directeur de son collège. Et aussi les parents que j'ai promis d'indemniser.
- Que fait-elle en ce moment ?
- Anubis l'aide à finir ses devoirs. Je l'ai privée de sortie jusqu'à ce que tu reviennes.
Elle approuva d'une inclinaison du menton.
- Au fait, la vieille peau t'a dit ce qu'elle te voulait sur Emberlene ? Reprit-il, préférant changer de sujet.
- Pas encore, mais je pense que je le saurais bientôt.
- À tout hasard, tu as senti la présence de Sith ? Vu la position d'Emberlene à l'écart des principales routes hyperspatiales, cela pourrait être une bonne base de repli.
- Possible, mais je n'ai rien senti de particulier.
Sur ces mots, elle projeta ses perceptions autour d'elle pour repérer les effluves de noirceur qui trahissaient les signatures des utilisateurs du Coté Obscur. Elle ne détecta finalement que la présence d'une personne qui se trouvait derrière la porte et s'apprêtait à entrer.
- Je te tiens au courant, que la Force soit avec toi, Liars.
- Fais attention à toi, Sethnah, la prévint-il.
Elle avait rangé son outil de transmission au moment où une autre femme vêtue d'un uniforme pourpre pénétra dans la chambre. Les rides naissantes qui sillonnaient son front, recouvert de cheveux bruns coupés grisés par l'expérience, indiquaient que la nouvelle venue était bien plus âgée, environ d'une soixantaine d'années.
L'autorité naturelle qui émanait de sa silhouette droite et rigide ne laissait donc aucune doute sur sa place dans la hiérarchie militaire des Mistryls. Elle tendit une main amicale et Sethnah ne fut pas prise au dépourvu par sa poigne de duracier lorsqu'elle la lui serra.
- Je suis la Légate Valma Sinken, commandante des Mistryls. Heureuse que la Centurionne Ocala et Dame I'thyr vous aient menée à bon port, Sethnah Khai. Bienvenue sur Emberlene.
- Merci, je serai honorée de pouvoir vous aider.
La Légate la contourna pour s'asseoir sur une chaise, près du lit. Elle l'invita à faire de même avant de commencer.
- Comme la Centurionne Ocala et Dame I'thyr ont du certainement vous l'expliquer, nous avions l'habitude de régler nos affaires sur Emberlene nous-même.
Son sourire trahissait par une crispation au coin des lèvres une grande anxiété.
- Mais l'affaire qui m'a amenée ici, enchaîna Sethnah, vous échappe.
Valma exprima un grand soulagement.
- Précisément, nous pensons en fait que le Conseil des Onze ait pu être infiltré par des agents Sith. Ou du moins qu'ils en aient corrompu certains membres.
- Vous avez des preuves de ce que vous avancez ?
La chef des Mistryls secoua la tête en signe de dénégation.
- Pas vraiment de preuves fermes, concéda-t-elle. Tout a commencé lorsqu'après les batailles de Corellia et de Bastion, j'ai émis devant le Conseil des Onze dont je suis membre l'éventualité que les Sith tentent de faire de notre monde, un des bastions de leur influence dans la Région d'Expansion.
- Emberlene ne présente en soi que peu d'intérêt stratégique, votre monde est trop éloigné des routes hyperspatiales.
- C'est précisément parce que notre monde ne présente pas d'intérêt pour l'Empire ou l'Alliance Galactique que le Sith Unique voudrait s'y fortifier. En évitant d'attirer l'attention.
- Je perçois une très grande inquiétude chez vous.
Cette fois, la Légate ne put retenir un rire décontracté, en apparence.
- Peu de choses vous échappent, Sethnah Khai. Si le Sith Unique se contentait seulement de placer des espions ou des pions dans des entreprises de moindre importance dans notre cité, cela ne m'empêcherait pas de dormir. Mais nous parlons du Conseil des Onze.
Un début de vérité éclaira les pensées de la jeune dathomirienne. Un début de vérité qui commençait à l'angoisser aussi.
- Si le Conseil des Onze tombe sous leur influence...
- Ils contrôleront aussi les Mistryls, ce qui veut dire qu'ils pourront les utiliser pour lancer des raids de piraterie sur les routes hyperspatiales les plus proches ou dans les systèmes avoisinants. Comme à la fin de la Guerre des Clones.
- Une instabilité potentielle qui tarderait à se résorber, à cause des crises politiques actuelles au sein de l'Alliance Galactique et de l'Empire. Je crois que j'ai saisi la gravité de votre problème, Légate Sinken.
- Nous vous avons contacté à l'insu des Onze grâce à votre réputation. Tous ne cessent de prétendre que Liars Tissan et Sethnah Khai sont les meilleurs traqueurs de Sith de toute la galaxie. Comme nous tenions à notre indépendance, il était impensable de faire appel à des Jedi ou des chevaliers impériaux. Je suis étonnée que votre compagnon ne vous ait pas accompagnée.
- Diriger Novatech Galactic Industry engendre de nouvelles responsabilités.
Sethnah prenait conscience des risques que la Légate des Mistryls avait osé prendre compte tenu de sa position. C'était une marque de confiance à son égard, non négligeable.
- Comment le Conseil a-t-il réagi lorsque vous avez évoqué la question des Sith ?
- Beaucoup se sont montrés sceptiques même s'ils ont reconnu ce qu'une telle menace faisait peser sur Emberlene. La réaction qui m'a le plus choquée a été celle du Vénérable.
- Le Vénérable ? Fit Sethnah, curieuse.
- Le chef du Conseil, en d'autres termes l'homme le plus puissant d'Emberlene. Et le plus respecté, il a toujours fait preuve d'une grande sagesse. Mais ce jour-là, il m'a accusé de vouloir semer le doute et la confusion au sein de nos concitoyens. J'ai trouvé ses propos d'une violence inhabituelle tant sur la forme que sur le fonds.
- Vous avez donc prise des mesures, suite à cet incident, en déduisit la jeune femme.
- Son comportement m'avait bien plus qu'intriguée, reconnut la Légate. Enquêter fait partie des prérogatives des Mistryls. J'ai donc demandé à deux de nos Sœurs de le filer et de le mettre sur écoute.
L'intuition et la Force signalaient à Sethnah Khai qu'elle approchait du point d'achoppement de l'histoire. Valma Sinken avait tourné la tête vers la porte, craignant peut-être que la conversation ne soit entendue.
- Il y a quatre jours standard, le corps de la première Sœur a été découvert en plein milieu de l'Allée des Statues. Celui de la seconde, plusieurs heures plus tard au milieu de la nuit, devant l'entrée principale de notre quartier général.
Elle exhiba dans sa paume un datapad qu'elle offrit à la descendante de Vestara Khai. Cette dernière parcourut les caractères en aurebesh, les signes du basic, le langage universel de la galaxie qu'elle fit défiler de haut en bas.
- Voici le rapport détaillé de l'autopsie qui a été menée il y a deux jours. En résumé, les lésions et les blessures qui y sont présentées ne correspondent pas à celles qui proviennent de blaster ou d'autres armes énergétiques comme les sabres laser. Mais seraient plutôt de nature, hum comment dire, surnaturelle.
- Surnaturelle ?
- Il semblerait qu'elles aient été foudroyées par un orage. Or il n'en y a pas eu depuis deux mois standard, voilà pourquoi je sollicite votre expertise.
- Il faudrait que je voie les corps pour en avoir la certitude mais il est possible qu'elles aient été tuées par des éclairs de Force. Cela confirmerait la présence d'un Sith sur Emberlene, même si je ne perçois pas sa signature.
- Est-il vrai qu'un sensitif à la Force peut masquer sa nature à quelqu'un d'autre d'équivalent? S'enquit Valma.
- Oui, confirma la jeune invitée, c'est la première chose que j'ai apprise sur Dromund Kaas. Il est probable que des adeptes du Sith Unique se cachent parmi les Mistryls.
Elle posa le datapad sur son lit, se réservant le reste de la lecture pour plus tard.
- Impossible, chacune d'entre elle a fait l'objet d'un test de midi chloriens qui s'est révélé négatif. Et leurs antécédents ont été passés au peigne fin, aucun risque de ce coté.
- Reste alors le Conseil des Onze. Avez-vous informé quiconque de l’enquête que vous avez diligenté sur le compte du Vénérable ?
-Non, personne. Officiellement, il n'y a pas d’enquête.
La jeune dathomirienne aux cheveux blancs étendit de nouveau ses perceptions pour tenter à la fois de sonder l'atmosphère des lieux et l'avenir. Un sentiment de complot et d'oppression humait ses sens aiguisés par sa formation de Dromund Kaas.
- Parlez-moi donc du Vénérable, encouragea-t-elle.
- C'est quelqu'un que je connais de longue date. Son nom est Léopoldex Oppia et il dirige le Conseil des Onze depuis plus de vingt ans.
- Vingt ans ? S'étonna vivement Sethnah devant cette longévité politique suspecte. Il n'y a pas eu d'élections depuis ?
- Si, bien entendu. Jusqu'à ce qu'il arrive au terme de ses trois mandats successifs. Ensuite il est parvenu par un référendum populaire à se faire nommer Vénérable à vie cinq ans auparavant. Le Conseil des Onze et le parlement ont été mis devant le fait accompli.
Une profonde lassitude fit soudainement vouter les épaules de l'emberlenienne. Les rides se creusèrent davantage sous le coup d'une tristesse amère.
- Vous avez été amants ? Demanda alors Sethnah, qui ressentit un élan de compassion pour elle.
- Il y a très longtemps, lorsque nous étions jeunes et insouciants. C'était un homme bien différent de ce qu'il est devenu aujourd'hui.
Instinctivement, la jeune dathomirienne pensa à son compagnon qui était resté sur Corellia pour superviser l'entreprise paternelle. Elle se rassura en songeant que Liars Tissan n'avait jamais recherché à exercer un pouvoir sur autrui, même lorsqu'il invoquait le pouvoir du Coté Obscur. Tant qu'elle ne l'abandonnerait pas, il ne basculerait pas.
- Je me suis laissée aveuglée, alors que j'ai su finalement qui il était devenu vraiment. Un égoïste rongé par l'ambition.
- Vous continuez pourtant à ressentir des sentiments très forts pour lui, lui fit remarquer doucement l'ancienne apprentie de Dark Sarbanon.
- Une part de moi l'aime toujours, et espère retrouver celui qu'il était autrefois.
- Vous espérez non pas que je l'arrête, mais que je l'aide ?
Un sourire résigné illumina faiblement les traits de la chef des Mistryls. Elle pensait visiblement que le Vénérable n'était pas responsable de ses propres actes. Du moins en partie.
- Oui, avant qu'il ne commette l'irréparable. Croyez-vous que c'est un hasard s'il a contacté votre entreprise Novatech Galactic Industry ? Fit Valma.
Elle laissa sa question en suspens, laissant le soin à Sethnah Khai d'interpréter ses derniers mots. Ce qui le glaça le sang de cette dernière lorsqu'elle eut peur de comprendre.
- Il se réarme pour se préparer à la guerre, en cherchant à s'approvisionner de Gladus Annihilators, lâcha-t-elle dans un souffle.
Elle évoquait ces même machines auxquels Liars et Sethnah elle-même avaient été confrontés à de nombreuses reprises par le passé. Si le Vénérable se trouvait être manipulé par un Sith, cela pouvait devenir très dangereux pour la stabilité du système.
- Ce serait la pire des choses pour Emberlene, reconnut la vétéran Mistryl. Si la guerre éclate avec nos voisins, cela ne manquera pas de provoquer une intervention militaire de l'Alliance Galactique ou de l'Empire. Et de risquer la destruction de notre monde comme le Sith Unique a tenté de le faire avec Corellia et Bastion.
Le soleil disparaissait peu à peu derrière les sommets d'Emberlene City. La nuit allait chasser le jour, comme l'obscurité qui menaçait d'engloutir ce territoire de la Région d'Expansion. L'étincelle de détermination qui brillait dans les yeux sombres d'amande de la jeune femme était la seule arme capable de repousser cette obscurité.
- Je vous aiderai du mieux que je pourrais, promit-elle. Si le Vénérable est lui-même innocent, je l'aiderai aussi.
Comme pour sceller la fin de l'entretien, la Légate des Mistryls lui serra la main et Sethnah Khai put ressentir la chaleur de sa reconnaissance.
- Merci, je sais maintenant que j'ai raison de me fier à vous. À demain.
- À demain.
Valma Sinken s'éclipsa et la jeune dathomirienne fut livrée à sa solitude. Un voile sombre recouvrait maintenant Emberlene City et elle usa de la Force pour allumer le nano projecteur de sa chambre. Une douce lumière blafarde éclaira dans son ensemble, alors qu'elle dégrafait son manteau Sith dévoilant une combinaison de combat rouge écarlate.
Elle s'assit sur le sol en tailleur devant la baie pour entrer en méditation, posant devant elle les crosses de son sabre laser et de son fouet laser. Se vidant de toute pensée et de toute émotion qui interférerait avec les flux de la Force, une technique Jedi qu'elle avait apprise instinctivement à maîtriser sur Dromund Kaas à l'insu des maîtres du Sith Unique.
Avant qu'elle ne rencontre Liars.
Elle se heurta presque aussitôt à un écran psychique lorsqu'elle tenta d'étendre dans toute la capitale la clairvoyance de sa conscience. Une lune sombre qui éclipsait les rayons ardents d'un soleil au zénith.
Elle rouvrit les paupières, préoccupée que la Légate ait vu juste sur un point. Un Sith se cachait bien quelque part dans Emberlene City. Si elle tentait de le localiser avec précision, elle augmentait les chances de se faire repérer. Elle devrait trouver une autre approche, plus discrète qui ne mettrait ni elle ni quique ce soit d'autre en danger. Mais le temps lui était compté, elle n'était censée rencontrer officiellement le Conseil des Onze que après demain.
Il lui fallait résoudre cette enquête délicate demain au plus tard. Elle se leva, convaincue qu'elle parviendrait pas à trouver le sommeil. Elle avisa l'ordinateur installé sur une table de travail collée au mur de l'autre coté de sa chambre.
Elle s'assit et l'activa pour consulter les dernières nouvelles quotidiennes qui circulaient sur le réseau holonet local, en rapport avec la politique récente du Conseil des Onze. Cela lui grappillerait une bonne partie de la nuit.
Dormir n'était pas son premier souci pour l'instant.

Voilà, j'espère que cela vous plait! à la prochaine :hello: !
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Messagepar mat-vador » Ven 18 Mai 2018 - 21:20   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir voilà la suite de la chronique uniquement centrée sur la belle et redoutable Sethnah, illustre descendante de Vestara Khai :sournois: !

Le lendemain matin, la dathomirienne qui avait dormi peu et était plongée dans une transe réparatrice pour réparer le manque de sommeil détecta la présence de la Légate qui approchait à grand pas. Celle-ci était animée d'une vive nervosité palpable à travers la Force: un événement grave ou impromptu avait du se produire.
Valma Sinken entra, toujours drapée dans son uniforme pourpre de commandement. Une micro seconde avant son irruption, Sethnah avait bondi sur ses appuis et attrapé son manteau Sith pour s'en vêtir.
L'expression de la chef des Mistryls demeurait lisse, mais ce n'était qu'une apparence.
- Un troisième cadavre ? Demanda la jeune femme qui attachait ses armes à la ceinture.
- Non, encore heureux. Mais le Conseil des Onze est au courant de votre présence, ici. Le Vénérable vient de réunir tous les autres Sages et vous a convoquée.
- Je risque d'avoir des problèmes.
- Je ferai tout pour que vous n'en ayez pas, lui assura Valma.
Dans le couloir, la Centurionne Ocala les attendait, accompagnée de deux autres subalternes Mistryls. Elle montra d'un doigt impérieux le sabre laser et le fouet laser dont les poignées se balançaient contre la hanche de Sethnah.
- Seules les Mistryls ont le droit d'être armées dans la salle des Onze, expliqua-t-elle.
Sethnah n'opposa aucune difficulté et se laissa escorter jusqu'au turbo ascenseur le plus proche. Le groupe atteignit rapidement le dernier étage du bâtiment, là où se hissait ce qui commandait la destinée d'Emberlene depuis longtemps.
Des escouades de Mistryls quadrillaient le couloir qui y menait, fusil blaster en bandoulière, le capuchon rabattu sur leur tête. Un déploiement de force impressionnant mais qui semblait habituel sur Emberlene. Deux de ces femmes guerrières étaient postées au fonds du corridor, barrant l'entrée du Conseil aux indésirables.
L'une d'elles s'avança à leur rencontre, les stoppant net d'un geste de la main. Elle brandit un scanner et le promena tour à tour de haut en bas devant la Légate, la Centurionne Ocala puis devant la dathomirienne. Elle s'écarta lorsque le test s'avéra négatif.
La salle du Conseil des Onze était une grande pièce carrée de trente mètres de coté. Là aussi, une demi douzaine de Mistryls aussi immobiles que des statues veillaient pour assurer la sécurité de ses membres, qui étaient tous présents. Comme Ocala l'avait raconté à Sethnah, à l'exception du Vénérable, une stricte parité avait été établie.
Elle les dévisagea rapidement, alors que les conseillers l'étudiaient en silence avec un mélange de curiosité et de distance. Ils savaient évidemment qui elle était. Les femmes qui siégeaient, étaient elle-même d'anciennes Mistryls, comme en témoignait leur raideur caractéristique militaire. Preuve que malgré cet ajustement évoqué hier par Ocala, les Mistryls conservaient sur Emberlene une influence politique considérable.
La dathomirienne porta alors ses yeux sombres d'amande, pour scruter l'homme qui se tenait debout, dos à la baie de transparacier. Frêle et longiligne, sa figure traduisait une austérité distante, illustrée par ce bouc qui ornait le bas de son menton. Ses traits saillants et rugueux étaient davantage durcis par un regard froid qu'elle adressa à Valma Sinken, lorsqu'elle prit place au Conseil sur la gauche de Sethnah.
- Merci de nous avoir rejoints, Légate Sinken, vous et votre invitée, lança le Vénérable Léopoldex Oppia.
Le ton courtois contenait du fiel vomi en direction de la descendante de Vestara Khai, qui se sentait clairement ciblée. Elle parvint à garder un grand détachement, preuve d'une maîtrise acquise lors de sa formation sur Dromund Kaas où inimitié, trahison et jalousie étaient son lot quotidien parmi ses condisciples du Sith Unique.
- Je remercie les Onze d'accepter de me recevoir.
Elle espérait déstabiliser le Vénérable en lui montrant qu'elle ne se laisserait pas intimider facilement.
- Nous vous avons convoquée, corrigea-t-il d'un ton plus tranchant. Car nous désirons connaître la véritable raison de votre venue sur Emberlene.
Sa demande exprimait une certitude inébranlable mais il était hors de question de dévoiler la vérité. Elle choisit le déni et par conséquent l'affrontement.
- Les membres de ce Conseil ont-il oublié qu'ils m'ont invitée en tant que codirectrice de Novatech Galactic Industry, pour discuter d'un contrat de vente ?
- N'aggravez pas votre cas, Sethnah Khai. La discussion de ce contrat n'aura lieu que demain, pourquoi êtes-vous arrivée hier?
- J'ignorais qu'une loi interdisait de visiter Emberlene.
Un picotement désagréable et trop familier électrisa sa nuque. Un froid glaça son épiderme, toute sensation lumineuse d'optimisme et d'harmonie s'effaçant subitement pour laisser place à une obscurité rampante qui s'insinua dans les moindres recoins de la salle.
Le Sith était parmi eux, mais Sethnah ne parvenait pas à localiser sa provenance jusqu'à ce qu'elle étendit ses perceptions. Le Vénérable semblait être la source de la perturbation, mais la signature qu'il émettait était anormale, enfin différente d'un guerrier Sith ordinaire.
- Je pourrais vous faire arrêter à cause de votre passé de Sith, la Constitution d'Emberlene m'en donne le droit, insista Oppia.
- Je ne doute pas que vous sachiez user de la Constitution comme bon vous semble. Je ne répondrais à votre question que quand vous aurez répondu à la mienne.
Le visage du Vénérable laissa paraître une hostilité de plus en plus apparente.
- Je suis la Constitution! Beugla-t-il. Vous vous croyez être mon égal ?
- Il faudra bien vous y résoudre si vous souhaitez traiter avec l'entreprise que je codirige, répondit-elle d'un flegme tout à fait dathomirien. D'ailleurs à ce propos, j'ai profité de la nuit pour consulter les articles de l'holonet local ainsi que les dossiers secrets défense. Si vous souhaitez m'arrêter pour piratage, ne vous privez pas.
Sans doute trop outré par tant d'audace, Léopodex Oppia garda le silence. Tous les conseillers guettaient sa réaction, qui tardait à venir. Sethnah sentait sa rage fulminer en lui et eut le sentiment que son véritable visage sauterait aux yeux de tous. Elle poussa son avantage, tout en s'assurant que Ocala ne s'éloignait pas. La Mistryl conservait en effet ses armes, dont elle aurait besoin dans le pire des cas.
Elle croisa le regard de Valma Sinken, qui l'implorait des yeux avec prudence. La Légate souhaitait que son ancien amant demeure épargné autant que possible.
- J'irais droit au but, conseillers. L'homme à qui les Onze ont confié les rênes de votre monde, a passé une importante commande d'armes de poing à Blastech Industry, deux semaines auparavant. Ainsi qu'à Mandalmotors pour l’achat de navette d'assaut Tra'kad.
Cette fois des cris d'indignation et de stupeur résonnèrent dans la salle du Conseil. L'un d'eux, un homme chauve et imberbe aux formes arrondies s'exclama :
- Est-ce vrai, Vénérable ?
- Non, c'est un mensonge ! Savez-vous à qui vous avez affaire? rugit le mis en cause. À une vulgaire criminelle Sith ! Regardez ses tatouages !
La commandante des Mistryls se leva d'un air solennel.
- Vénérable, l'Alliance Galactique et l'Empire ont enquêté sur elle et sa probité ne peut être mise en cause. Par contre, la vôtre...
Le sous-entendu fut si évident que l'individu protesta de plus belle.
- Le peuple d'Emberlene m'a choisi et je refuse de trahir leur confiance !
- Les accusations de Sethnah Khai sont tout de même d'une grande gravité, fit remarquer une conseillère qui se leva à son tour. Une enquête doit être ouverte pour faire la lumière sur tout cela.
- On peut gagner du temps si le Vénérable accepte de répondre à ces accusations, modéra la jeune dathomirienne qui tenait à garder ouverte une porte ouverte à Oppia conformément au vœu de la Légate.
Elle sentit sans mal que ce dernier n'allait pas saisir cette main tendue, bien au contraire. Il se comportait exactement comme ceux qui craignaient de perdre le pouvoir qu'ils avaient acquis. Elle insista une nouvelle fois.
- Contre qui Emberlene s'apprête-t-il à entrer en guerre, Vénérable ?
- Vous n'avez pas à le savoir, vous ne représentez aucune autorité, Sith, cracha-t-il avec un mépris.
- Mais nous si, contra Valma Sinken.
Le chef du Conseil des Onze se tourna vers la Légate des Mistryls et la jeune dathomirienne fut frappée par la haine qui flamboyait dans son regard. Qui ressemblait à celle d'un Seigneur Noir du Sith Unique et elle frissonna lorsqu'elle perçut que la perturbation qui troublait les flux de la Force s'amplifia.
- Je soumets au Conseil des Onze, la mise aux voix d'une motion de suspension des fonctions du Vénérable en attendant que la vérité sur ses agissements éclate.
- Traîtresse ! Vous avez tout manigancé depuis le début !
La Légate se rassit, le visage maussade. Ce défi à l'encontre de celui qu'elle avait aimé autrefois lui avait été très pénible. Celui-ci, comprenant enfin que la situation lui échappait, chercha fébrilement parmi les conseillers un soutien quelconque.
Il réalisa qu'il n'en aurait aucun.
- Mistryls, ordonna-t-il, arrêtez les membres du Conseil sur le champ !
La sommation ne reçut aucun écho de la part des femmes guerrières qui se contentèrent de rester à leur poste.
- Les Mistryls servent Emberlene, pas un homme qui a confondu son ambition avec les intérêts de son peuple, déclara sentencieusement la Légate. Qui est pour la suspension des fonctions du Vénérable et sa mise en accusation ?
Tous les conseillers levèrent la main sans hésiter. Devant la totale unanimité, il fut inutile de demander qui s'opposait à cette motion.
- Mistryls, au nom d'Emberlene et du Conseil des Onze, faites votre devoir, commanda Sinken.

Voilà j'espère que cela vous a plu! à la prochaine pour la suite et fin de cette chronique sur les fameuses Mistryls :sournois: !
Modifié en dernier par mat-vador le Mar 28 Avr 2020 - 17:43, modifié 1 fois.
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Messagepar mat-vador » Sam 29 Sep 2018 - 21:34   Sujet: Re: Les Chroniques de Jedi corellien; série de OS (enfin + o

Bonsoir, je vous publie la fin de la dernière chronique!

La Centurionne Ocala adressa un geste ferme à deux gardes qui s'approchèrent pour encadrer le Vénérable. Tous s'attendaient à ce qu'il se résigna à son sort mais il prit tout le monde de court en brandissant un objet ayant l'apparence d'une araignée en or. Un rubis rouge sang brillait d'une lueur funeste au milieu de sa structure.
Sa présence dans la Force évoquait celle d'un trou noir.
Une amulette Sith.
- J'aurais du faire appel plus tôt à la sagesse de Lord Caspax pour purger le Conseil de la sédition qui le pourrissait de l'intérieur. Comme je l'ai fait pour ces deux idiotes que vous avez envoyé pour m'espionner, Légate Sinken.
Une lueur jaune malfaisante d'une incandescence que Sethnah ne connaissait que trop bien, enflamma les pupilles du Vénérable.
- Je suis l'avenir d'Emberlene et j'écraserai tous ceux qui s'opposeront au mien!
Les deux Mistryls ôtèrent le cran de sûreté de leur fusil blaster, et raidirent leur prise sur la crosse.
- Posez ça immédiatement ou nous ouvrons le fe...
Des éclairs fourchèrent subitement de l'amulette du Coté Obscur pour traverser le corps de la plus proche, qui mourut instantanément. La descendante de Vestara Khai sentit sa souffrance soudaine se noyer dans le néant.
La seconde eut le temps d'envoyer deux tirs, absorbés par l'amulette qui avait investi entièrement sa puissance dans le corps de Léopoldex Oppia. Elle subit le même sort et Valma Sinken cria en réaction aux autres guerrières :
- Mistryls, feu à volonté !
L'emberlenien se retourna sans hésiter vers elle, Sethnah le vit s'apprêter à faire s'abattre sur la Légate tout le poids de sa rage. L'ancienne apprentie de Dark Sarbanon tendit la paume dans sa direction, invoquant une Poussée de Force qui le rejeta en arrière contre la baie de transparacier qui résista à l'impact.
Les conseillers en profitèrent pour se réfugier derrière les combattantes qui s'alignèrent en rang, leur arme braquée sur le porteur de la relique de Dark Caspax. Elles déclenchèrent sur un ordre sec d'Ocala des tirs de barrage, pour submerger les défenses du Vénérable possédé. Aucun des rayons mortels ne l'atteignit cependant, soit déviés soit repoussés vers des Mistryls qui s'écroulèrent au sol, touchées.
La Centurionne saisit un comlink dans son poing.
- Ici, Ocala. Nous avons besoin de renfort dans la salle du Conseil, alertez les forces de sécurité !
Trois Mistryls lévitèrent soudainement, leurs pieds quittant le sol. Oppia utilisa le pouvoir de l'amulette de Caspax pour les agripper à distance et les envoyer s'écraser contre le mur, les assommant sur le coup. Une autre qui avait rangé son fusil en bandoulière pour attraper son bola énergétique fut foudroyée mortellement par les éclairs Sith.
Sethnah Khai observait la scène, ayant d'abord jugé bon de ne pas s'en méler pour ne pas être accusée d'ingérence. D'autres combattantes autochtones surgirent en renfort, mais il devint clair pour la jeune dathomirienne qu'elles n'étaient pas vraiment préparées à affronter cette menace d'après l'état de leurs pertes.
Elle, si.
Elle rappela à l'aide de la Force, son sabre laser, que détenait Ocala qui ne protesta pas étant donné la gravité de la situation. La lame rouge écarlate se déploya dans un crépitement bas, le halo baignant les tatouages faciaux qui trahissait son ancienne allégeance au Sith Unique. Elle s'élança devant les Mistryls décimées par la puissance de l'artefact sith.
- Reculez ! Leur intima-t-elle.
Comme elle l'avait prévu, elle attira toute l'attention de Léopoldex Oppia qui dévia contre elle toute la malédiction de Caspax. Elle releva son arme devant sa poitrine, les éclairs mortels s'émoussant sur sa lame lumineuse.
- Vous.
Sa voix n'avait plus rien de commun avec celle du mortel dont le lointain Seigneur Sith de l'Empire de Vitiate avait pris le contrôle. Ses yeux flambaient d'un brasier provenant de l'enfer même, l'essence contenue dans cette amulette toucha l'esprit de la compagne de Liars.
Si jeune et si puissante dans la Force, je pourrais tant t'apprendre. Je peux t'aider à forger ton propre destin et le rendre aussi glorieux que celui de ton aïeule Vestara Khai.
Sethnah ne céda pas à la tentation, et elle ricana intérieurement.
Vous ne vous adressez pas à la bonne personne, Caspax.
Pauvre idiote, j'étais le premier confident de L'Empereur Vitiate lorsque nous nous établîmes sur Dromund Kaas. Je pourrais t'écraser comme un insecte, si je le pouvais.
- Alors faites-le au lieu de parler.
Le rubis rouge incrusté dans l'araignée d'or serrée dans la paume brilla d'un éclat presque aveuglant lorsque l'esprit de Dark Caspax intensifia son attaque. Qui manqua cette fois d'arracher le sabre laser des mains de la dathomirienne, qui douta de pouvoir contenir encore longtemps cette offensive.
Ocala s'avança alors, profitant de la diversion provoquée par l'ancienne étudiante de Dromund Kaas pour agripper son bola énergétique. Elle accomplit un rapide mouvement circulaire avec son bras et le lâcha vers le Vénérable. L'arme constituée de plusieurs lanières électrifiées terminés par de pesantes boules de duracier s'enroula autour des deux mains de Oppia.
Les éclairs se résorbèrent mais il n'avait pas lâché son amulette. La Centurionne lança alors le fouet laser à la descendante de Vestara Khai, qui l'attrapa avec sa main libre. L'extrémité du ruban de feu claqua en se tendant et trancha le poignet qui enserrait l'amulette de Caspax.
Léopoldex Oppia rugit d'un hurlement de douleur en serrant son moignon et Sethnah eut la confirmation qu'il ne possédait aucune affinité avec la Force. Il recula contre la baie de transparacier alors que les Mistryls encore debout le braquaient de leur blaster.
- C'est fini, rendez-vous Vénérable, l'encouragea-t-elle.
Elle s'approcha après avoir rangé son fouet laser à la ceinture, tout en restant sagement à distance. Elle n'ignorait pas par expérience que toute bête aux abois demeurait dangereuse.
- Jamais ! Éructa-t-il d'un ton rauque.
Une sphère métallique au voyant rouge clignotant de plus en plus rapidement s'était matérialisée dans sa main valide. Un détonateur thermique.
- À terre ! S'écria Valma Sinken.
La jeune femme aux cheveux blancs eut seulement le temps d'invoquer un bouclier de Force avant que l'explosion ne désagrégea le malheureux et ne souffla la baie de transparacier derrière lui. Une odeur âcre de chair calcinée piqua ses narines lorsqu'elle se redressa indemne comme tous les autres pour constater qu'il ne restait plus rien de celui qui avait régné sur Emberlene pendant nombre d'années.
L'explosion l'avait désintégré jusqu'à la dernière cellule. Elle entendit murmurer dans un souffle étouffé :
- Léo...
Des larmes fines perlèrent sur les joues de la Légate, qui exprimait le remords de ne pas avoir pu sauver un homme qu'elle avait aimé. Sethnah posa une main réconfortante sur son épaule.
- Il a fait son choix, vous n'en êtes pas responsable. Aviez-vous déjà vu cet artefact en sa possession?
Valma reprit une contenance professionnelle.
- Non, mais cela expliquerait beaucoup de choses.
Des Mistryls qui avaient survécu à l'affrontement prodiguèrent des soins de base à leurs camarades blessées avant l'arrivée de droïdes médicaux. D'autres évacuèrent les autres conseillers pour les mettre en sécurité.
Sethnah continuait d'entendre une voix permanente dans la Force qui l'appelait. Elle s'accroupit pour ramasser l'amulette de Caspax qui avait roulé à ses pieds. Lorsqu'elle crispa ses doigts dessus, une chaleur sinistre vivifia ses cellules. La source de pouvoir provenait du cristal enserré dans la carapace de l'araignée, son éclat variant de manière trop intermittente.
Elle l'ôta alors que Caspax troubla ses pensées.
Je pourrais tellement t'offrir plus.
- On m'a déjà fait cette promesse, grogna-t-elle.
Elle usa de la Force pour broyer le joyau en une fraction de seconde, le cri de l'antique Seigneur Sith se réverbérant dans ses sens avant de se taire à jamais. Elle avait appris aux cotés de Liars à éliminer les Sith et tout ce qui les représentait.
- Vous avez détruit un indice important, lui fit remarquer Valma.
- Je ne laisse rien au hasard, même si nous ne nous découvrons probablement jamais comment Oppia a pu l'acquérir. Cet artefact a suffisamment causé de dégâts, vous ne croyez pas ?
La Légate marqua son approbation d'une inclinaison du menton, d'un air sombre et entendu.


Sethnah pensa à l'appel qu'elle avait reçu de Liars alors qu'elle s'approchait du hall principal du quartier général des Mistryls, le lendemain matin qui succédait à l'élimination de la plus grande menace ayant pesé sur Emberlene.
Le jeune corellien lui avait confié avoir ressenti une perturbation dans la Force suite au lien psychique qui les liait tous les deux depuis Dromund Kaas. Elle lui raconta comment le Vénérable avait été démasqué et la résistance qu'il avait opposé à sa mise sur la touche avec l'aide de l'amulette de Caspax.
- D'où venait cette amulette? S'était enquis le fils de Davok Tissan.
- Cela n'a plus d'importance, je l'ai détruite. Pour le reste, l’enquête des Mistryls vient seulement à peine de recommencer, cette affaire les regarde maintenant.
- Et pour le contrat que tu devais signer aujourd'hui ?
- Annulé.
Elle l'entendit s'éclaircir la gorge.
- C'est peut-être mieux ainsi, reprit-il. D'ailleurs à ton retour, je comptais discuter avec toi d'un sujet très important.
- D'accord, à plus tard.
Elle rangea son comlink et s'arrêta devant les lourds battants blindés qui protégeaient le hall des Cérémonies. Les deux gardes Mistryls qui en surveillaient l'entrée, la laissèrent franchir le seuil sans la contrôler.
La jeune dathomirienne vit les célèbres guerrières d'Emberlene parfaitement alignées en rang, traduction de leur discipline militaire, le visage tourné vers une estrade flottante où l'attendait la Centurionne Ocala.
D'un signe de la main, celle-ci l'invita à la rejoindre et Sethnah s'empressa de contourner le rassemblement sur le coté avant de grimper sur la plate forme animée par les répulseurs anti gravitationnels. La Centurionne l'accueillit en lui serrant la main d'un sourire franc, preuve qu'elle la considérait comme son égale. La descendante de Vestara Khai avait été contactée par la Légate Sinken qui lui avait affirmé que les Mistryls allaient lui rendre un hommage mérité pour son exploit de la veille.
La jeune femme se souvint qu'elle avait insisté avec une gravité soutenue et qu'un refus de sa part l'aurait offensé. Les Mistryls avaient un sens de l'honneur strict et elles semblaient tenir à lui exprimer toute leur reconnaissance.
Ocala fixa alors l'ensemble des soldates d'élite réunies et sa voix se répercuta alors aux quatre coins du Hall des Cérémonies.
- Mistryls, Garde-à-vous !
Un seul et unanime claquement sec de talons lui répondit. La rigueur de leur pose forçait le respect de n'importe qui. Sethnah comprenait maintenant pourquoi elles avaient inspiré la crainte dans les systèmes voisins de la Région d'Expansion à la fin de la Guerre des Clones.
-Sœurs, nous sommes présentes en ce lieu pour honorer la bravoure de Sethnah Khai. Elle a risqué sa vie lorsque les conseillers ont mis un terme aux fonctions du Vénérable. Malgré les pertes que nous avons subies, elle a sauvé bien d'autres vies en se battant comme n'importe laquelle d'entre nous. Grâce à elle, Emberlene a été sauvée du plus grand danger auxquelles nous avons été confrontées dans notre histoire.
Les visages encapuchonnées de chacune d'elle n'exprimaient aucune réaction visible.
- Selon notre code, comment allons-nous témoigner notre reconnaissance à Sethnah Khai ? Appuya Ocala qui avait marqué une pause.
- Par le Serment Perpétuel, répondirent-elles en chœur, avec une conviction inébranlable.
La Centurionne semblait approuver.
- Qu'il en soit ainsi. Au nom d'Emberlene, nous nous engageons à servir Sethnah Khai et Liars Tissan ainsi que leurs descendants jusqu'à ce que la galaxie soit engloutie dans un trou noir. Le jurez-vous ?
- Nous le jurons, s'exclamèrent-elles.
Ainsi fut prononcé le Serment d'Emberlene.


FIN

Voilà j'espère que cette histoire vous aura plu comme toutes les autres chroniques! J'en ai encore d'autres en réserve mais je vais temporiser un peu quand même!

d'ici là, à la prochaine :hello: !
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