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[CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 15 Mar 2017 - 12:33   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci L2. :jap:

L2-D2 a écrit: Y-aurait-il un lien entre ce Fehn et, au hasard, l'Amiral Willspawn ? :sournois:


:sournois:

L2-D2 a écrit:Les dialogues sont, comme d'habitude, percutants. On sent vraiment toute ta maîtrise dans ce registre ! :oui:


Merci ! :cute:

J'adore écrire les échanges entre les personnages, bien plus que les descriptions. :D
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Messagepar Den » Lun 03 Avr 2017 - 13:27   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Salut Jagen!!

Alors, voici la nouvelle mouture de ton histoire? Voyons voir ce que ça donne! :sournois: Mais avant tout, je tiens à féliciter Uttini pour cette magnifique couverture qu'il t'a dessiné. :)

Passons maintenant à ma critique. :diable:

Déjà, je te félicite pour ta connaissance de l'Univers StarWarsien. Certes, c'est la base pour écrire une fic de ce genre, mais quand même... C'est un gros point fort de ton premier chapitre. Viennent ensuite la caractérisation de tes personnages qui est vraiment excellente. Surtout concernant Jagen (normal, me diras-tu?). Je l'ai tout de suite pris en sympathie. Et on sent qu'il est promu à un destin hors du commun. Et pas seulement parce que j'ai lu la première mouture de ton histoire (ou était-ce la seconde?).

En tout cas, tu as parcouru un long chemin pour en arriver là, toi aussi, et je peux te rassurer sur un point: tu as vraiment progressé. Tes dialogues sont percutants et sonnent juste à l'oreille. On a plein d'informations sur ton univers, et la narration à la première personne est totalement maîtrisée, on a vraiment l'impression de s'être glissé dans la bottes de Jagen. On a aussi droit à un nombre hallucinant de références, c'en est grisant.

Bref, je ne vais pas en dire plus, tu l'auras compris, je suis réellement ravi de (re)découvrir l'histoire de Jagen Eripsa. :)

A bientôt pour la critique du chapitre 2 :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 04 Avr 2017 - 12:14   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Hello Den ! :)

Je suis ravi que ça te plaise... Et que tu aies constaté des progrès, ce qui était le but de cette réécriture d'ailleurs. ^^

Le coup de la première personne, c'est bien sûr inspiré d'I, Jedi... Il semble que c'est revenu à la mode ces dernières années d'ailleurs. Comme il y avait déjà une focalisation interne, je me suis dis que ça pourrait être un moyen de rendre le récit plus sympa. :cute:

J'espère que les chapitres suivants te satisferont tout autant... Et si jamais tu arrives au bout avant que je ne reprenne la publication (J'ai actuellement un stage enrichissant mais *très* demandeur en temps :D ) il y a toujours La Fédération Impériale qui t'attend ! ;)
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Messagepar Den » Mer 05 Avr 2017 - 10:38   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Oui, c'est vrai que la narration à la première personne donne un plus à ton histoire. Je me suis senti plus impliqué dans la vie de Jagen Eripsa.

Ok pour La Fédération Impériale. Quand j'en aurai terminé ici, j'irai jeter un coup d'oeil de ce côté-là. :wink:

Bonne continuation!

A bientôt!
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 11 Avr 2017 - 18:42   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Presqu'un mois... Mais avec mon stage qui me prend 50h/semaine (et me laisse définitivement épuisé quand j'en sors :transpire: ) difficile de trouver l'inspiration !

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Chapitre 6

Tour Astrell, Taris, Bordure Extérieure, douze jours AK.
 
Colonel Eripsa.
Bon sang.
À l’époque bénie de l’enfance, je rêvais de devenir explorateur… Ou holoacteur… Ou Jedi, peut-être ? Puis, à l’adolescence, j’ai eu des objectifs plus prosaïques. Je pensais reprendre le « business » familial : les affaires. Faire carrière dans TibannaCorp, et reprendre la société le moment venu.
Puis il y avait eu Tatooine… Et mon nouveau choix de carrière. Mes désirs s’étaient alors affinés. Je me voyais capitaine d’une petite frégate, sous les ordres d’Aiden, assurant la sécurité d’une voie commerciale. Je pensais prendre peu à peu du galon, puis, qui sait, accéder au sommet de la hiérarchie une fois l’âge mûr atteint.
Et me voilà colonel, à vingt-quatre ans seulement. Colonel et deuxième homme des Forces Armées de la République, missionné directement par le Chancelier Suprême pour affronter l’une des plus dangereuses coalitions de pirates ayant jamais écumé la galaxie.
Tout restait à accomplir. Il me fallait rebâtir une flotte à l’intégrité mise à mal par la disparition de deux cents cuirassés dernier cri et surtout de leur équipage expérimenté. À mesure que les jours passaient, je perdais mes derniers espoirs concernant Aiden et ses hommes. La tragédie que cela représentait… Je me tuais à la tâche pour tenter de l’oublier.
J’avais besoin d’hommes de confiance. Et qui de mieux pour cela que Jaim Helaw et Ait Convarion, mes anciens camarades de chambrée ? Ils étaient désormais sur Anaxes et Corulag pour sélectionner les jeunes talents qui constitueraient bientôt l’épine dorsale de ma flotte. Galieet et Tiken, eux, se chargeaient des académies de pilotage.
Et moi… Je me retrouvais sur Taris. Appuyé sur la barrière encadrant la plateforme d’atterrissage, j’observais les ruines de ce monde déserté depuis des millénaires, des décombres qui s’étendaient à perte de vue mais étaient à présent assaillis par d’immenses droïdes-ouvriers. Une tour, dont la pointe devait jadis percer les nuages, était démontée pièce par pièce par les laborieuses machines. D’autres engins se chargeaient du convoiement des matériaux récupérés vers la zone de triage, où certains étaient expédiés et d’autres recyclés pour servir à la reconstruction de cette planète autrefois ravagée par les Sith.
— Ça laisse songeur, n’est-ce-pas ? dit une voix dans mon dos.
Je souris en entendant ce timbre de voix reconnaissable entre mille.
— Salut, Theran, répondis-je en me retournant.
C’était bien mon cousin, tel que je le connaissais : grand, solidement charpenté, la mine confiante et joyeuse.
En fait, Theran était bien plus que mon cousin : mon frère de cœur. Alors qu’il n’avait que douze ans, ses parents avaient trouvé la mort dans un accident de dépressurisation. Il avait alors été recueilli par sa plus proche parente subsistante : ma mère, Palina. Elle avait aussi repris la direction de la Corporation jusqu’à la majorité de mon cousin – cinq ans plus vieux que moi.
— En effet, c’est très intéressant… commentai-je évasivement.
— Cela va bientôt faire un an que nous avons commencé les opérations, expliqua mon cousin en s’approchant. La tour où nous nous trouvons est la première achevée ; elle servira de siège à la Corporation d’ici quelques années, mais pour l’instant, c’est à la fois l’astroport, le centre médical, le centre de supervision du chantier…
— Un bâtiment multitâche.
— Exactement. Sinon, à part ça… Comment vas-tu ?
— Ça va, répondis-je brièvement.
Le regard que me lança Theran me fit comprendre qu’il n’était pas dupe.
— Bon, d’accord… J’accuse toujours le coup pour la flotte Katana. C’est pas facile…
— Il n’y a toujours aucune nouvelle ?
— Rien de plus que ce qui a été officiellement dévoilé. Deux cents cuirassés évanouis dans le vide stellaire sans aucun indice sur leur destination…
— Incroyable. Avec toutes les technologies que nous avons actuellement…
— Rien n’a fonctionné. C’est, au mieux, très suspect… Malheureusement, l’hypothèse du virus de Vjun tient la route.
— C’est terrible. Aiden Corona était un homme bien.
Mon cœur se serra en entendant le nom de mon mentor. Le spectre de ses dernières paroles me hantait toujours.
— Et maintenant, on a une grosse organisation pirate sur les bras, avec une menace de guerre ouverte…
— Et tu as été promu colonel.
Je le dévisageai avec étonnement.
— Depuis quand sais-tu lire le code des insignes militaires ?
— Mon chef de la sécurité vient d’Irmenu, répliqua-t-il avec un petit rire.
— Tout s’explique ! dis-je en riant également – les Irmeniens étaient connus pour leur goût immodéré des décorations martiales.
— Comme tu vois ! Bon, si tu m’expliquais la raison de ta venue et de celle de tes invités ?
Il m’invita à le suivre à l’intérieur d’un hall de belle facture ; je lui emboîtai le pas bien volontiers.
— Bel édifice, dis-je avec admiration en contemplant les lignes métalliques et lumineuses qui s’entrelaçaient le long des murs.
— Merci. Alors ?
— Kalpana m’a demandé de venir à bout de la Brigade Stellaire de Korsterck. Tu connais ?
— J’en ai entendu parler par le Bureau des Vaisseaux et des Services. Une note d’information aux armateurs, recommandant de se méfier de certains itinéraires et des cargos d’occasion. Ils sont si terribles que ça ?
— Plus encore. C’est un regroupement de pirates et d’esclavagistes…
— Laisse-moi deviner : tu n’as pas encore prévenu tante Pal.
— Non, mais je le ferai bientôt. Je viens de passer dix jours à négocier avec le Chancelier et le Conseil de Sécurité…
Nous venions d’arriver devant une flopée d’ascenseur ; Theran m’entraîna dans l’un d’eux.
— Qu’est-ce que ça donne ? me demanda-t-il quand le panneau se referma.
— Les crédits qui devaient être affectés à l’entretien des cuirassés Katana me reviennent, avec un budget supplémentaire pour l’achat de nouveaux bâtiments. J’ai déjà commandé des corvettes CR60 corelliennes et des Hammerheads NG-2 à Rendili StarDrive… Incom et Koensayr me fourniront en chasseurs.
— Beau boulot. Donc, les deux délégations…
— …Sont là pour les vaisseaux lourds, complétai-je aussitôt. Oui.
La cabine arrêta sa descente et le panneau coulissa pour nous laisser accéder à une antichambre élégante, bâtie dans le même style que l’étage d’où nous venions.
— J’aurais pu organiser la rencontre sur Coruscant, mais Loronar y a un important complexe… Je ne voulais pas donner avantage à l’un ou l’autre. Et j’ai eu une idée qui t’intéressera.
— J’ai hâte de voir ça, m’assura Theran.
Nous entrâmes dans la pièce située de l’autre côté de l’antichambre : une salle de conférence, où attendaient déjà quatre hommes discutant ensemble, un cocktail à la main.
— Bonjour messieurs, dis-je en m’approchant d’eux. Je suis le colonel Eripsa.
Mince, ça sonnait vraiment bien !
— Jagen, dit Theran, je te présente Filnis Kuat, de Kuat Drive Yards…
— Enchanté, dis-je en serrant la main d’un homme à peine plus âgé que moi, portant une tunique d’apparat noire et grise.
J’étais surpris de voir un homme pour représenter KDY ; la société kuati, très archaïque, était dominée par les femmes, les hommes n’y assurant qu’un rôle reproducteur. Malgré son nom, qui indiquait son appartenance à la famille fondatrice de cette colonie de Coruscant, c’était sans doute un représentant de vente se consacrant uniquement aux négociations avec les acheteurs militaires.
Kuat Drive Yards s’était forgé depuis quelques siècles une solide réputation de constructeur de navires de guerre. Il y a deux cents ans, leurs chantiers avaient lancé un modèle immense : la classe Procurator, première d’une nouvelle catégorie de croiseurs de combat. Bien plus puissants que le standard voulu par les Réformes de Ruusan – que nous autres militaires républicains étions décidément les seuls à respecter –, ils étaient achetés par les secteurs les plus riches pour lutter contre la piraterie. Récemment, la firme avait commencé l’assemblage d’un vaisseau de plus de huit kilomètres, formidable démonstration de ses capacités de production.
Un magnifique navire amiral, n’est-ce pas ?
Grand, imposant… Sans doute trop pour la lutte contre la piraterie. Je préférais de plus petits vaisseaux, rapides et maniables, soutenus par quelques navires de guerre déployant les chasseurs. 
— Moi de même, colonel, me répondit-il en souriant.
— … Je crois que tu connais déjà l’ingénieur Blissex…
— Nous nous sommes déjà rencontrés, dit le concepteur de vaisseaux.
— En effet, répondis-je en le saluant. Je vous croyais chez Rendili StarDrive ?
— Effectivement ! Mais nous avons des accords. Rendili ne peut pas produire de vaisseaux lourds, et Kuat préfère sous-traiter quelques appareils plus légers…
— Je l’ignorais.
Theron reprit la main.
— Et voici le président de Loronar, Seeth Rayse…
— C’est un plaisir de faire votre connaissance, me dit cet homme d’un certain âge, aux tempes blanchies par le temps, après que nous ayons échangé une poignée de main vigoureuse.
— Pour moi également.
— … Et son ingénieur principal, Bevel Lemelisk.
Lemelisk fut le plus distant des quatre, son regard me jaugeant froidement tandis que nous nous saluions respectivement.
Loronar était un autre acteur de poids sur ce marché encombré des constructeurs de vaisseaux. Plutôt habitués aux cargos lourds, les chantiers de la planète éponyme produisaient depuis peu des vaisseaux d’escorte très bien conçus pour des organismes privés. 
— Nous sommes donc tous là, déclarai-je en m’asseyant. Bien. Nous pouvons donc commencer. Je suppose que vous savez tous pourquoi je vous ai invités ?
Dans les deux camps, les participants hochèrent la tête. Assis à l’autre bout de la table, Theran les observait tour à tour avec intérêt.
— Ce marché pour des croiseurs de combat est essentiel pour notre effort de guerre contre la piraterie de la Bordure, rappelai-je malgré tout. J’ai besoin d’appareils suffisamment puissants pour que la Brigade Stellaire ne puisse pas rivaliser avec eux. Des vaisseaux lourds, avec une grande capacité de stockage pour les missions longues, et un complément de chasseurs conséquent. Vos deux sociétés ont répondu à ma demande... À vous de me présenter vos projets. Je vous écoute.
— Je suggère que la société Loronar commence, intervint Theran.
— Je suis d’accord, répondis-je en me tournant vers Lemelisk et Rayse, assis à ma droite.
Les deux hommes se concertèrent d’un regard, puis le dirigeant prit la parole :
— Merci pour cet honneur, colonel. Comme vous le savez sans doute, Loronar est l’une des firmes les plus avancées techniquement de la galaxie, et ce n’est pas sans raisons : nous investissons plus de la moitié de notre budget dans la recherche sur l’astronavigation, ce qui nous place largement devant nos concurrents.
— En termes de proportions, Seeth, déclara Kuat.
— En effet, Filnis, répliqua Rayse, piqué au vif. Ce que je voulais dire par là, c’est que nous consacrons énormément de fonds à la recherche pour proposer des produits techniquement élaborés à nos clients.
— En termes d’architecture des coques, commença Lemelisk, nous sommes partisans de la stratégie de l’aiguille. Un vaisseau long, étroit, capable de traverser les lignes ennemies pour renverser totalement la situation. Le croiseur de combat de classe Battlelance a été conçu dans cette optique.
L’ingénieur brancha son datapad à l’une des prises de la console holographique, puis entra plusieurs commandes pour enfin afficher une image tridimensionnelle de son vaisseau.
C’était un magnifique croiseur, je devais bien l’admettre. Deux virgule cinq kilomètres de long, quatre cents mètres de large, des chiffres impressionnants, je devais l’admettre. Sa silhouette très élancée disposait de deux avantages que je perçus immédiatement : la couverture optimale des flancs par des batteries n’ayant qu’un trait faible angle mort, et une surface frontale très réduite, limitant l’exposition du navire aux tirs de barrage que l’ennemi pourrait tenter d’opposer à l’avancée de ma flotte. Toutefois, quelques détails venaient noircir le tableau.
— Le classe-Battlelance que vous voyez là est l’aboutissement de cette stratégie. La puissance de feu latérale, couplée à l’organisation interne de l’alimentation, dépasse de loin tout ce qui a été élaboré jusqu’à présent sur des vaisseaux de cette taille.
— Mais la finesse de la ligne ne risque-t-elle pas de fragiliser la coque, et donc de rendre les générateurs plus exposés ?
— La coque a été hautement renforcée, me répondit Lemelisk. Cela suffit pour contrer ce désagrément.
— D’accord pour les générateurs, mais les antennes de communications et les senseurs ? dis-je en pointant quelques zones sur l’hologramme. Ils sont bien trop exposés. Et il n’y a pas d’armement frontal, ce qui est tout de même problématique sur un vaisseau devant enfoncer les lignes ennemies…
— Il est réduit mais convenable, se défendit l’ingénieur.
— Et le pont ? Il est inutilement exposé.
— C’est une demande de l’amiral Willspawn. Notre premier commanditaire.
— Vraiment ?
Je n’étais pas étonné qu’il veuille remplacer sa petite corvette par un vaisseau digne de ce nom. N’était-ce pas, après tout, ce que je voulais faire moi-même ?
— Nos chantiers sont en train d’assembler l’Oligarque, intervint Rayse. Ce sera très bientôt le plus puissant navire de votre flotte.
— Merveilleux, dis-je avec un sourire ironique. À présent, j’aimerais entendre les arguments de Kuat Drive Yards, si cela ne vous dérange pas.
— Merci, colonel, répondit le dirigeant de la société en inclinant la tête. Notre proposition, comme vous allez le découvrir dans quelques instants, adopte une philosophie radicalement différente de celle du vaisseau de Loronar. Mais avant, j’aimerais clarifier certains points. En premier lieu, la recherche. Notre budget à ce niveau est plus réduit que celui de nos concurrents, que ce soit en termes de proportions ou quantités. Mais nous commençons cette lacune en nous alliant avec les meilleurs : sur ce projet, par exemple, nous avons fait appel à Santhe/Sienar. L’autre point concerne nos moyens de production : la ceinture artificielle qui entoure Kuat est dotée des meilleures installations d’assemblage, capables de rivaliser avec celles des corelliens. Et ce n’est pas tout : à l’heure où je vous parle, nous négocions pour le rachat des sociétés gérant les usines de Fondor et de Rothana. Nous serons capables de vous livrer vite, et de vous fournir en permanence des cales sèches s’il s’avère que vous avez besoin de réparer vos vaisseaux.
— C’est une proposition alléchante, admis-je en hochant la tête en signe d’approbation. Alors, ce vaisseau ?
— Colonel, commença l’ingénieur Blissex, malgré la tragédie de la Flotte Katana, je reste un fervent partisan des techniques d’automatisation. Il me semble que vous vous êtes vous-même prononcé en faveur de cette technologie.
Je ne pouvais qu’approuver.
— Tant qu’elle est appliquée avec autant de parcimonie que sur le Forte Tête et sur les autres frégates de type Hammerhead NG-2, je resterai en effet favorable à l’emploi de l’automatisation pour limiter les besoins en équipage dans les postes qui ne le nécessitent pas, tels que la maintenance. Des superviseurs suffisent pour contrôler le travail des droïdes. Mais je pense que la perte du Katana a suffi à démontrer que l’asservissement de vaisseau à vaisseau n’est pas une bonne idée.
— Alors nous sommes d’accord. L’automatisation que vous avez évoquée en premier lieu reprend en fait la majeure partie des innovations testées sur les croiseurs Hammerhead. Je crois d’ailleurs que vous avez fait appel à Rendili StarDrive pour votre approvisionnement en vaisseaux de moyen tonnage.
— C’est exact, confirmai-je aussitôt. En vérité, j’ai essayé de faire travailler un maximum d’intervenants. Dans cette optique, Corellia Engineering Corporation fournira les corvettes, Rendili s’occupera effectivement des frégates, et Incom et Koensayr se partageront les chasseurs. Mais revenons à nos vaisseaux, si vous le voulez bien.
— Oui, bien entendu. Où en étais-je… Ah oui, l’automatisation. Elle a permis d’épargner un grand nombre d’effectifs sur la classe Arrow, qui ne nécessitera donc qu’un équipage réduit de mille deux cents hommes, répartis en trois équipes.
— Quels sont les chiffres par secteur ?
— Chaque équipe comporte cent quatre-vingt-seize artilleurs, cent six techniciens, vingt-quatre officiers de pont, trente-deux médecins, vingt chargés d’alimentation et le reste est réparti en divers postes d’importance secondaire, notamment la gestion des hangars.
— C’est un chiffre ridiculement bas, intervint Lemelisk d’une voix acerbe. Comment voulez-vous assurer la sécurité de tous les postes avec si peu d’hommes ?
— Ces chiffres ne comprennent pas les troupes additionnelles, répondit Blissex avec sérénité. 
— Tout de même…
— Cela me paraît très bien, déclarai-je avec assurance. Puis-je avoir un aperçu du vaisseau ?
— Bien entendu.
L’ingénieur inséra à son tour un datapad dans la console devant lui, et l’image tridimensionnelle du vaisseau de Loronar fut remplacée par celle du vaisseau de Kuat.
Le design qu’on me présentait désormais était bien plus équilibré que le précédent. Massif, certes, et cela ne faciliterait pas les manœuvres, mais sa structure paraissait bien plus solide que celle trop élancée du Battlelance.
— Alors voilà la classe Arrow… dis-je en poursuivant son observation.
— Oui, c’est le nom que nous lui avons donné. « Arrow » est la traduction aurabesh de « flèche », c’est-à-dire de la doctrine architecturale de Kuat Drive Yards. Comme vous pourrez le constater, les batteries lourdes sont équitablement réparties, ce qui permet de mener des tactiques d’attaque frontales mais aussi latérales. En outre, l’organisation triangulaire permet de placer le générateur au cœur du vaisseau, hors de portée de l’ennemi, et de consacrer l’espace alentour aux capacités de stockage et aux hangars.
— Quelles seraient leurs capacités ?
— Un escadron chacun, donc deux escadrons sur les hangars latéraux, un sur le ventral et un sur le dorsal. Je vous conseille cependant de réserver un des espaces aux navettes du personnel.
— J’en prends note. Et la coque ?
— Un alliage de duracier et de titanium. On fait mieux, mais généralement, on trouve pire. Et les générateurs de bouclier placés sur le pont devraient assurer une couverture optimale de la structure, et optimiser par la même occasion la couverture.
— Excellent. Je vois d’ailleurs que le pont est lui-même intégré dans la structure générale…
— Pas plus que pour notre vaisseau, se défendit Lemelisk.
— Les ascenseurs sont à la verticale de la salle de commandement, en effet, répondit Blissex.
— Ce qui permet un accès plus facile, achevai-je, pleinement convaincu. Bien joué.
Je me tournai alors vers les représentants de Loronar.
— Je regrette, messieurs, mais l’offre de Kuat Drive Yards est de loin celle qui me convient le plus.
Le silence s’abattit sur la salle. Le visage réjouis des Kuatis offrait un saisissant contraste avec celui de Lemelisk et de son supérieur.
— Je… Je comprends, Colonel, répondit Rayse, qui semblait foudroyé par la nouvelle.
— Cependant, il est probable que je fasse appel à vos compétences pour d’autres projets, si cela m’est permis. Merci de vous être déplacés.
Le directeur de Loronar et son ingénieur en chef se levèrent, nous saluèrent et sortirent de la salle. Il ne restait plus que Kuat, Blissex, Theran et moi.
La discussion devint alors plus tranquille et porta sur les détails du projet. Je voulais que mon futur croiseur soit le plus polyvalent possible, et qu’il puisse supporter à l’avenir de nombreuses modifications rendues essentielles par l’évolution des technologies. Puis nous discutâmes des besoins en équipage, en droïdes, et de nombreux autres points encore. Le soleil de Taris se couchait quand je sortis finalement de la salle de réunion ; Theran reste quelques minutes de plus pour régler une affaire qui nous tenait à cœur.
— Alors ? demandai-je en le voyant me rejoindre comme il l’avait fait plus tôt, au bord de la plateforme d’atterrissage de la tour.
— C’est signé, acquiesça-t-il d’un air satisfait. Tes croiseurs seront construits en métal tarisien.
— Excellent.
Les ruines de Taris étaient majoritairement constituées de métaux, le plus souvent des alliages plus riches que ceux employés aujourd’hui. Les nouveaux bâtiments, moins nombreux et moins élevés que ceux de la Taris antique, n’emploieraient jamais la totalité du duracier récupéré… Les excédents finançaient la reconstruction. Je souhaitais que le vainqueur de l’appel d’offres négocie avec Theran pour acheter ces métaux ; c’était ma contribution à ce projet. D’aucuns auraient considéré que cela tenait du conflit d’intérêt : mais je savais que de tels cas étaient légions dans l’administration républicaine. Je ne visais pas mon enrichissement personnel, ni même celui de Theran ; je voulais juste encourager un projet porteur d’espoir, un espoir qui manquait tellement à la galaxie.
— Excellent, répétai-je en observant les derniers rayons de l’astre solaire se refléter sur le paysage chaotique de ruines. Je dois retourner sur Coruscant pour en référer à Kalpana.  
— Où est le Jagen que je connaissais ? demanda alors laconiquement mon cher cousin.
— Je te demande pardon ?
— Je ne t’ai jamais vu aussi sûr de toi. On dirait que tu n’hésites plus... Et ne va pas me dire que ce sont tes nouvelles responsabilités ou la disparition de la flotte Katana qui te font réagir ainsi, ajouta-t-il en voyant que je me préparai à répliquer.
— C’est vrai, avouai-je finalement après – Ô ironie ! – un instant d’hésitation.
Les paroles de Theran provoquaient en moi un léger malaise ; il était sans doute celui qui me connaissait le mieux.
— Je ne m’en étais pas aperçu, mais je suis devenu assez… Autoritaire, froid, peut-être même calculateur. J’ai parlé de mon serment de vengeance à Kalpana quand il m’a promu. Je lui ai demandé de me donner le nom du coupable.
— Regrettes-tu cette promesse ? Rien ne t’oblige à la tenir.
— Si. Ma conscience me l’impose. Je ne peux pas m’empêcher de me sentir coupable.
— Et ton assurance ? D’où te vient-elle ?
— Je crois… Je crois que j’ai tendance à me prendre pour la République. À croire que tout repose sur moi… C’est un peu le but de l’entraînement, en fait ; nous donner le sens du devoir. Nous responsabiliser.
Puis, après quelques secondes, j’ajoutai :
— Et Aiden… Aiden s’est toujours comporté comme si j’étais la seule chance de la Flotte. Je crois qu’il voulait contrôler sa succession et qu’il me voyait comme le seul capable de contrebalancer Willspawn.
— Même si c’était le cas, cela te donne-t-il le droit de te comporter ainsi ? me taquina mon cousin.
— Ainsi ? répétai-je avec un sourire typiquement corellien.
— Comme un fieffé coruscantien jamais sorti du 500 Republica !
Nous rîmes de bon cœur à cette saillie.
— Par la Force, non, tout mais pas ça… Tu sais, à l’Académie, j’ai connu quelques Anaxsis… Enfin bref. En fait, Aiden avait tort. Que Willspawn prenne le pouvoir ne change rien ou presque. Je fais partie de la Flotte. Quand bien même reposerait-elle tout entière sur mes épaules, je ne serais pas le garant de la République. Les armées républicaines sont un bouclier ; mais un bouclier ne protège que d’un seul côté, et il a besoin qu’on le génère. Sans le peuple derrière nous, nous, les militaires, ne sommes rien. C’est pour cela que Willspawn ne sera guère plus dangereux que tous ceux qui sont venus avant lui.
— J’aime ce raisonnement. Surtout la métaphore du bouclier. Tu devrais dire à ton père de la lancer au Sénat…
— Il en serait capable !
— Bien sûr, c’est pour ça que je le suggère !
Je répondis par un sourire. Pas de doute, Theran savait comment me faire réagir.
— Pour la peine… dis-je en sortant une datacarte de ma poche droite. Je vais recommencer à jouer au militaire autoritaire. Prends ça et lis-le entièrement. Ce sont quelques instructions relatives à ton chantier…
Il haussa un sourcil.
— La Marine de la République tenterait-elle de prendre le contrôle des installations d’un entrepreneur privé ?
— C’est juste une petite requête… Et elle nous concerne. Tu comprendras en lisant.
Il acquiesça. Je lui lançai alors la carte, qu’il attrapa au vol. Il l’empocha et fit alors un salut militaire des plus approximatifs.
— Oui, colonel !
 
*  * 
  Coruscant, trois jours plus tard.
 
— Vous avez donc pris vos marques ? me demanda Kalpana en remuant le contenu de sa tasse.
— Je m’habitue, répondis-je en faisant de même.
Le chocolat chaud qu’on m’avait servi était encore trop brûlant pour que je puisse l’avaler.
— Vous avez reçu le rapport sur le marché avec Kuat ?
— Oui.
Le chancelier but une gorgée puis me regarda.
— Vous m’en demandez beaucoup. Le Département Financier approuvera le dossier… Mais le Conseil Législatif risque de le rejeter. Ce serait la deuxième infraction aux réformes de Ruusan en quelques mois. Willspawn ne voulait qu’un vaisseau ; vous, vous voulez en armer plusieurs.
— Excellence, vous m’avez demandé de détruire la Brigade Stellaire. Je m’y emploie.
— Les Réformes de Ruusan datent de près d’un millier d’années, et la close concernant la taille limite des vaisseaux de guerre n’a jamais fait l’objet de contestations.
— La situation…
— Elle pourrait être réglée autrement, me coupa Kalpana avec froideur.
La saillie poussa mon père, resté bien discret jusque-là, à intervenir.
— Je pense que Jagen a raison, dit-il en regardant le chancelier. Et je ne dis pas ça parce c’est mon fils. Avec cette directive, nous nous handicapons volontairement. Les vaisseaux lourds sont coûteux, c’est le genre d’investissement que ne peuvent pas réaliser les groupes illégaux…
— Si nous acceptons, si les dérogations deviennent la règle, comment pourrons-nous encadrer l’expansion militaire des consortiums commerciaux ? demanda Finis Valorum. La Guilde Marchande et la Fédération du Commerce réclament depuis des années le droit d’armer leurs cargos lourds. Si nous acceptons, la situation échappera vite à tout contrôle.
— Ce sont des pragmatiques, répondit Bail Antilles. Des marchands. Ils n’ont aucun intérêt à dépenser des fortunes en armement si nous sommes capables d’assurer leur sécurité.
— Ce qui demanderait un investissement bien trop important, rappela le chancelier. Nous ne pouvons pas protéger tous les convois.
Une idée me vint alors à l’esprit.
— Non, en effet, approuvai-je en repoussant légèrement ma tasse. Mais nous pouvons détruire le mal à la source… Trouver les bases pirates et les détruire. Pour reprendre une métaphore militaire, il s’agirait de trouver le bon équilibre entre boucliers, réacteurs et armement… Et cela pourrait passer par des concessions sécuritaires en direction des cartels. La possibilité de placer des batteries de défense sur leurs vaisseaux – des canons à ions, par exemple – en échange de l’autorisation pour armer les futurs croiseurs de classe Arrow.
Ils ne répondirent rien, se contentant de me fixer. Je sentais sur moi le poids de leurs regards : quatre des meilleurs hommes politiques de leur génération, jaugeant un militaire néophyte sur une proposition éminemment politique.
Puis, à ma grande surprise, Kalpana sourit.
— Le digne héritier d’Aiden, commenta-t-il doucement. Oui, cette idée pourrait fonctionner. Reste la question du financement…
— J’ai quelques pistes, tentai-je alors une fois encore.
Les yeux de mon père brillèrent de fierté et, pour la première fois depuis longtemps, j’oubliai nos différents… Du moins, l’espace d’un instant.
— Nous sous-traitons beaucoup de nos activités de maintenance à des docks privés, rémunérés à l’année. C’est un véritable gouffre financier. Pour ménager les susceptibilités des différents sénateurs, nous avons des forfaits dans chaque système ou presque… Il faudrait réformer cela. Concentrer nos efforts sur quelques bases que nous contrôlons vraiment au lieu de disperser nos fonds. Les économies d’échelle seront considérables.
— Nous risquons d’avoir quelques difficultés pour obtenir la majorité au Sénat, avec une proposition comme celle-là… indiqua Valorum.
— Les systèmes du Noyau y seront favorables, je pense, déclara mon père. Ce sont nos plus gros contributeurs…
— Je pense que ça passerait, approuva Antilles. La perte des contrats serait négligeable.
— Et si nous associons cette révision du budget avec la réforme sur l’armement, les cartels commerciaux nous soutiendront. Et la Bordure Extérieure avec eux. Par contre, la Bordure Médiane et les Colonies poseront problème.
— Et il restera toujours la question de l’emplacement des bases, indiqua Kalpana.
— Ord Mantell est sous le contrôle direct du Sénat, rappelai-je alors. Et nos installations y sont déjà largement développées. Tout comme Coruscant.
— Une base militaire sur Coruscant ? Ridicule ! jugea Valorum. Ce serait difficilement sécurisable, financièrement illogique et politiquement dangereux...
— En fait, je pensais à Centax.
La première lune de Coruscant n’avait jamais été colonisée. Dépourvue d’atmosphère, disposant d’un faible ensoleillement, elle était plus hostile encore que le monde-capitale. Et pourtant… Je sentais que ce caillou avait un important potentiel.
— Je souhaiterais y bâtir une base adaptée à nos nouveaux besoins. Les croiseurs pourraient s’y poser sans subir les dommages de la friction atmosphérique… Et il n’y aurait aucune contrainte de place ou de voisinage.
Kalpana acquiesça lentement.
— Comme je le disais, vous êtes bien l’élève d’Aiden. Lui aussi pensait à tout… Très bien, colonel. Si le Sénat y est favorable, vous aurez vos croiseurs, les crédits… Et Centax. 
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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 11 Avr 2017 - 20:47   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Lemelisk ! :love:
Que dire d'autre... Vivement la suite ?
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar mat-vador » Mer 12 Avr 2017 - 18:56   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Bon il n'y a plus la Flotte Katana :cry: mais je sens que notre colonel va avaler un repas saignant :sournois: . Les Pirates devraient rédiger leur testament..
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar L2-D2 » Mar 18 Avr 2017 - 15:04   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chapitre 6 lu !

Quel plaisir que de voir Taris ailleurs qu'à l'époque de l'Ancienne République ! Et Bevel lemelisk en guest-star de luxe, ça ne se refuse pas ! :oui:

Tu continues comme d'habitude à manier les différentes époques de la chronologie, les caractéristiques des vaisseaux sans aucun souci pour le lecteur, rappelant à l'occasion le passé de Jagen ou ses différences d'opinion avec Willspawn, afin que tout demeure clair dans l'esprit du lecteur. Du coup, c'est le cas, ce qui permet de mieux appréhender ce passage obligé des constructeurs de vaisseaux qui font tout pour que leur bébé soit choisi... tout en intégrant cela avec le contexte de la prélogie, notamment l'armement de la Fédération du Commerce.

Franchement, c'est du bel ouvrage. j'aime. Et je suis prêt à attendre la suite encore un mois s'il le faut ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 20 Mai 2017 - 18:59   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

L2-D2 a écrit:Franchement, c'est du bel ouvrage. j'aime. Et je suis prêt à attendre la suite encore un mois s'il le faut !


T'aurais pas dû me dire ça. :paf:



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Chapitre 7

Forte Tête, en attente dans le système Corell, vingt-six jours AK (Après Katana).
 
En moins d’un mois, le coup mortel porté par la disparition de la flotte Katana avait été atténué : l’avenir était en marche, et je participais à sa construction. Un nouveau cap : la livraison prochaine de mon vaisseau-amiral. Un nouvel objectif : la destruction de la Brigade Stellaire.
Et l’exécution de ma vengeance.
Fort heureusement, Kuat avait déjà presque achevé l’assemblage d’un vaisseau-témoin, qui devait à l’origine servir de porte-étendard à leur flotte de défense. Quelques modifications suffiraient à en faire mon arme de prédilection, la lame que je planterais dans le cœur de ces maudits pirates, comme le ferait un chevalier Jedi…
L'ouverture de la porte qui séparait la salle de briefing du couloir principal du Forte Tête me tira de mes pensées. 
— Jagen, lança Galieet en entrant, son datapad à la main, j'ai du nouveau pour vous. 
— Dites-moi tout, répondis-je en faisant pivoter mon siège pour lui faire face.  
— La brigade des Douanes du système Corbantia a repéré un convoi non-autorisé à proximité d’un de leurs mondes inhabités. D’après le B.V.S., il s’agit de vaisseaux recherchés en raison de leur implication dans l'attaque du Kungavay, la semaine passée. 
J’acquiesçai sans dire un mot. Le Bureau des Vaisseaux et des Services, entité indépendante en charge des immatriculations galactiques, tenait le registre de tous les appareils recherchés par la République, les Hutts ou tout autre commanditaire pour actes de piraterie. Leurs données étaient des plus fiables. Je devais donc m’y fier.
Je sentais l’occasion de frapper un grand coup : l’attaque du Kungavay avait fait du bruit, beaucoup de bruit. Ce cargo prototype de classe Lucrehulk, gigantesque en comparaison des autres convoyeurs actuellement en usage dans le commerce galactique, avait été la cible la semaine passée d'un assaut de pirates affiliés à la Brigade Stellaire de Korsterck. Si les forces de sécurité de la Fédération avaient tant bien que mal réussies à mettre fin à l'abordage, le vaisseau avait subi d'énormes dommages et perdu une grande partie de sa cargaison.
— D'autres vaisseaux sont-ils au courant ? 
— L'information vient de nos services de renseignements. Les données n'ont donc été transmises qu'à nous et à Willspawn. 
Je poussai un soupir de résignation.  
— Il serait peut-être temps de calmer nos différents avec l'amiral, pour qu'on puisse enfin travailler comme il le faudrait. Contactez sans plus tarder l'Oligarque.  Ce sera l'occasion de voir si j'ai eu tort ou pas de choisir le projet de Kuat…  
— Tout de suite.  
Galieet sortit immédiatement, me laissant à nouveau seul dans la salle de briefing. Après quelques instants de réflexion, je me levai de mon confortable siège et me dirigeai vers le placard où étaient rangées les bouteilles d'alcool. Je me servis un brandy corellien bien corsé, accompagné de glaçons dans un verre en cristal naboo. Le breuvage était fort, mais il m'aida à patienter en attendant la confrontation. Elle ne tarda pas : quelques instants à peine après que j’eus avalé la première gorgée, la sonnerie du comlink de la table holographique retentit dans la salle presque vide. J’appuyai sur le bouton et m’installai dans mon siège, alors que la représentation holographique apparaissait. 
— Bonjour, amiral Willspawn, dis-je pour amorcer la conversation. 
— Bonjour, colonel Eripsa, répondit mon « cher » supérieur. Que me vaut cet honneur ? ajouta-t-il sur un ton ironique. 
— Je souhaitais vous parler des informations que nous venons tous deux de recevoir.   
— Ah, ça... Je me doutais bien que vous réagiriez tôt ou tard. Ce ne sont que des pistes, Eripsa. En attaquant dès maintenant, nous risquons de bouleverser tout le travail effectué en amont par les équipes du Renseignement. 
— Mais cela enverrait un message fort à ces groupuscules, rétorquai-je aussitôt. Ceux qui cherchent à nous déstabiliser.... 
— C'est vrai. Nous pouvons... Disons, tenter quelque chose. Mais il faudra les faire prisonniers, pour pouvoir en tirer tous les renseignements possibles. 
Je le fixai avec méfiance : ce n’était pas dans ses habitudes de capituler si facilement. 
— Vous pensez réellement ce que vous dites ? 
— Je n'ai pas pour habitude de plaisanter sur des sujets aussi graves, répondit-il d'une voix tranchante. Je sais que l'amiral Corona vous a monté contre moi, mais quoi qu'il vous ait dit, souvenez-vous que je reste avant tout un officier de la République, avec tout le sens du devoir que cela impose.  
— Entendu, amiral, répondis-je  sans sourciller, surpris par la détermination de Willspawn. 
— Bien. Puisque nous sommes d'accord sur la nécessité d'une opération - même si je garde quelques réticences, comme je l'ai exposé plus haut - mettons au point notre stratégie. 
— Oui, amiral. Je pense qu’une prise en tenaille serait efficace. À partir de leur trajectoire passée, mon navigateur, le lieutenant Hurieegh, pourrait extrapoler leur destination la plus probable. Votre flotte leur bloquerait le passage, et mes vaisseaux arriveraient par derrière pour les encercler. Nous pourrions alors capturer la majorité des pirates présents, et ceux qui essayeraient de s'enfuir seraient sous la menace de nos escadrons.  
— Avec mon croiseur, je pourrais essayer de percer leur formation... Et aborder leur vaisseau amiral pour récupérer leurs données avant qu'ils ne les détruisent. 
— Excellente idée. Et un transpondeur, aussi. Histoire de pouvoir percer plus facilement leurs codes de cryptage à l'avenir.  
— Quelles forces pouvez-vous engager, Eripsa ? Vous n'avez que le Forte Tête à disposition, me semble-t-il.  
— C'est inexact, amiral. Deux croiseurs Hammerhead NG-2 ont été livrés il y a deux jours aux capitaines Helaw et Convarion. J'ai aussi réussi à réquisitionner cinq corvettes CR-50 aux chantiers de Corellia. Je pourrais les utiliser pour les prendre de vitesse.  
— Et les chasseurs ? 
— Je n'en ai malheureusement aucun. Mais il y a un hangar à bord de chaque croiseur Hammerhead. Je pourrais essayer de réquisitionner un ou deux escadrons dans les bases à proximité ; je pense notamment à la garnison de Dyttiz VII, qui n'en a pas vraiment besoin... 
— Faites-le. Une fois que vous aurez obtenu leurs points de chute probables, transmettez-les-moi. Je vous communiquerai en retour les horaires fixés. Willspawn, terminé. 
La silhouette de l’amiral disparut, me laissant à nouveau seul.
— Galieet, dis-je en enclenchant le micro de l’interphone, pourriez-vous me transférer le dossier sur la Brigade Stellaire ? J’aimerais l’examiner de plus près.
— C’est comme si c’était fait.
Le lieutenant ne me fit pas attendre, et le rapport en question apparut sur l’écran du terminal situé devant moi.
La lecture du dossier était des plus instructives. La Brigade Stellaire de Korsterck était une organisation assez récente dans une nébuleuse criminelle où des cartels plurimillénaires comme le Soleil Noir ou l’Échange concentraient la majeure partie des activités. Sa fondation remontait à sept ans seulement ; ses dirigeants étaient les membres d’équipages d’un cargo d’épices nommé Blood Angel, qui s’était fait connaître par un taux extrêmement bas de pertes. Le contremaître, Trenik Fehn, avait cette année-là déclenché une mutinerie contre son supérieur, jugé trop souple. Sous son commandement, le Blood Angel avait pris un tout autre cap ; ils étaient devenus marchands d’esclaves, pirates, et la contrebande était désormais leur activité la moins rentable. L’organisation s’associa à d’autres barons du crime, tels que Gardulla – la Hutt cherchait à se jouer du Soleil Noir, celui-ci l’importunant depuis bien longtemps – qui leur assurèrent des bases sûres dans la Bordure Extérieure. Les profits avaient permis à Fehn d’armer d’autres vaisseaux, qui furent confiés à ses lieutenants les plus fidèles. C’est pour cette raison que la destruction du Blood Angel, avec Fehn à son bord, ne leur fut pas fatale. La Brigade Stellaire avait survécu à la disparition de son fondateur ; et elle avait pris une ampleur si conséquente que la République en faisait à présent sa cible prioritaire.
Et, pour ne rien arranger, j’avais un compte personnel à régler avec eux.
 
*  * 
  — Mes hommes sont parés, Jag, me lança le double holographique de Jaim Helaw. Tous les chasseurs sont à bord.
— Parfait. Peuvent-ils se déployer rapidement ?
— Nous sommes en train de les manœuvrer légèrement pour que ce soit le cas. Tu tiens le coup ?
— Ça va, répondis-je un peu abruptement.
Vu l’air qu’il affichait, il ne semblait guère convaincu par cette réponse flagrante. J’étais sans doute pâle comme un mort… Jaim était mon ami depuis cinq ans, je lui devais la vérité.  
— C’est juste que… Ça va être mon baptême du feu.  
— Tout comme pour moi et Ait. D’ailleurs, il devrait déjà t’avoir appelé, s’il n’était pas en train de conter fleurette à la zabrak de la base au sol.
— Il est incorrigible. Dis-lui d’envoyer un signal au Forte Tête quand il sera prêt.
— Entendu. Nous passerons en hyperespace dès que tu l’ordonneras. Que la Force soit avec toi, Jag.
— Et avec toi aussi, Jaim.
M’éloignant de la table d’où la silhouette holographique de mon ami venait de disparaître, je me dirigeai vers la baie vitrée s’ouvrant sur l’immensité de l’espace, plongé dans ses pensées.
Pendant une dizaine de minutes, ce fut le calme absolu : puis je me trouvai perturbé par l’arrivée de Galieet.
— Tout est en place, déclara le Givin en prenant place à mes côtés. Il n’y a même plus de quoi mettre un vingt-cinquième d’astromécano dans notre hangar, mais nos chasseurs pourront très vite être déployés.
— Espérons que tout va bien se passer comme prévu.
— Nous ne le saurons qu’en prenant part au combat.
— En parlant de cela, j’ai du nouveau pour vous, colonel, dit la voix d’Horsk Tre’far dans leur dos. Le capitaine Convarion est prêt.
— Dans ce cas, nous le sommes tous, répondis-je avec détermination. Informez l’amiral Willspawn de notre départ et transmettez l’ordre à toutes nos troupes.
— Entendu, colonel.
— Il ne devrait y avoir qu’une à deux minutes entre notre arrivée et celle de Willspawn, expliqua le jeune militaire à son second. Il va attirer les croiseurs ennemis vers lui, et nous allons les prendre à revers, afin de les encercler.
— Espérons qu’ils n’aient pas bougé…
— Selon nos informateurs, le convoi est censé rester en orbite de Corban III jusqu’à la prochaine rotation. Nos adversaires pensent y être en sécurité.
— Il peut s’agir d’un piège.
— Pour eux, Galieet, pour eux. Lançons l’opération.
Alors que nous franchissions la barre de l’hyperespace, je me détournai de la baie et allai m’asseoir à mon poste. J’avais voulu paraître sûr de moi devant le lieutenant Hurieegh et mon équipage rassemblé, mais le doute me rongeait atrocement. Et si tout cela n’était effectivement qu’un piège qui nous serait destiné ? Auraient-ils pu établir une stratégie de cette ampleur ? Qu’est-ce qui nous attendait au bout de ce tunnel lumineux ?
Je chassai ces pensées inquiétantes de mon esprit ; il était trop tard pour faire demi-tour, de toute façon.
— Nous serons en position dans une minute standard, annonça Galieet à l’ensemble du pont, après un long moment de silence studieux.
— Prépare-toi à enclencher les moteurs subluminiques, ordonnai-je en réponse. Nous allons devoir nous rapprocher de leur flotte le plus vite possible pour en neutraliser un maximum avant qu’ils ne s’attaquent à Willspawn.
— Ils s’allumeront dès notre retour dans l’espace réel, indiqua le Givin. 
Il avait à peine énoncé ces mots que le tourbillon de lumière s’interrompit, laissant place à la vision d’une planète se détachant de la noirceur de l’univers, à proximité de laquelle dérivait une flotte.
Nullement impressionné par le spectacle qui s’offrait à moi, j’appuyai sur le comlink intraflotte.
— À toutes les unités, passez en vitesse d’attaque, ordonnai-je d’une voix dure qui était plus destinée à masquer ma crainte qu’à me faire obéir.
Du coin de l’œil, je vis les tourelles latérales de nos corvettes de soutien se déployer vers la proue du navire. Les canons des frégates Hammerhead sortirent également de leurs sas d’entretien et se dressèrent fièrement vers la formation ennemie. Un bruit sourd indiqua que les portes du hangar du vaisseau s’étaient ouvertes, permettant aux chasseurs d’en sortir. Nous étions parés au combat.
— Jagen, dit soudainement Galieet, je trouve la zone étonnement calme. Et ce n’est pas l’arrière des vaisseaux que nous voyons là…
Inquiet, j’examina ce qui nous faisait face de plus près. Je ne mis guère de temps à constater qu’il avait raison.
— Ce sont les flancs de leurs… Mais…
Je ressentis un étrange calme, presque fataliste.
— Willspawn n’est pas arrivé, dis-je d’une voix sépulcrale.
Les contours d’un blanc pâle du visage de Galieet laissèrent échapper une expression de panique lorsqu’il se tourna vers moi.
— J’ai… J’ai envoyé le message…
— Je sais, Galieet, répondis-je, résolu. Nous verrons ce qui a loupé plus tard. Pour l’heure, occupons-nous de survivre.
Faisant de nouveau face à la flotte ennemie, je l’observai plus en détail. Les vaisseaux étaient entrés en mouvement et pivotaient lentement. Ils seraient bientôt sur nous.
— Il est trop tard pour remettre l’opération. Nous allons devoir nous débrouiller seuls, malgré notre infériorité numérique.
Une nouvelle fois, j’enclenchai le comlink intraflotte et m’éclaircit la voix.
Je veux tous les chasseurs en couverture des frégates, intimai-je à mes escadrons. Une fois que nous serons à portée de feu, débordez sur les côtés et neutralisez-les par revers. Nous soutiendrons la majeure partie de leur puissance de feu, mais nous ne pourrons pas tenir longtemps. Désactivez en priorité leurs batteries lourdes. Les frégates et les corvettes concentreront leurs tirs sur un seul vaisseau à la fois.
Une série de confirmations de réception se firent entendre sur le canal général.
— Colonel, je viens de recevoir un message crypté de l’Opportuniste, fit la voix de l’opérateur Tre’far dans mon dos. L’amiral Willspawn a été retardé, mais il devrait être là d’ici dix minutes 
— Alors, ce seront les dix minutes les plus longues de nos vies, déclarai-je laconiquement.
L’avance vers la formation ennemie me parut effectivement interminable, malgré sa relative brièveté. Suivant du coin de l’œil notre progression, je consultais mon datapad, et notamment les données techniques sur les appareils ennemis. Bien vite, je vis que nous disposions d’un avantage non négligeable que nous pouvions sans doute exploiter.
— Nos batteries ont une meilleure portée que la leur, expliquai-je rapidement à Galieet. Nous devrons donc faire feu dès que nous atteindrons la limite de la zone de tir. L’astuce consistera ensuite à maintenir cette distance limite pour éviter de subir des dommages trop importants.
— Cela va demander un renforcement des boucliers, répondit mon second. Je ne suis pas sûr que nous parvenions à les maintenir très longtemps.
— Nous exposerons un flanc seulement et nous débuterons une manœuvre d’encerclement. Leurs tirs feront moins de dégâts si nous parvenons à les disperser. En outre, nous les maintiendrons en orbite et aucun ne s’échappera.
— C’est parfait… sur le flimsiplast, tempéra-t-il, peu convaincu. Espérons que cela marchera.
— Ça va marcher, assurai-je plus pour moi-même que pour les autres.
Les vaisseaux ennemis étaient désormais à portée de tir. Sans que j’aie besoin de donner le moindre ordre, les canonniers bien entraînés de la flottille ouvrirent le feu sur les appareils adverses, prenant bien soin de ne désactiver que les armements et les réacteurs. La récupération de données sur la Brigade Stellaire étant la clé de la mission, la désintégration n’était pas envisageable.
Sur le Forte Tête en pleine rotation, tout reposait à présent sur Thnod Jurgan. L’artilleur gérait l’ensemble des tourelles lourdes automatisées avec une certaine allégresse. Plusieurs vaisseaux ennemis furent mis hors de combat avant même d’atteindre la zone de tir, bloquant ceux qui les suivaient et les obligeant à progresser avec prudence. Cependant, la supériorité numérique adverse restait écrasante.
Me tenant toujours debout au centre du pont comme si j’étais au cœur d’un maelström en furie, je vis passer au-dessus de ma frégate les premiers chasseurs républicains. Ces Z-95 Headhunter étaient rapides et maniables, comparés aux autres modèles en usage dans la flotte. Ils avaient aujourd’hui un avantage décisif : la formation ennemie ne comprenait aucun intercepteur.
Mais cela ne décourageait pas les pirates de la Brigade Stellaire. Leurs appareils étaient en effet équipés d’une multitude de tourelles légères et précises, parfaites pour mettre un terme à cette menace. Avant qu’ils n’aient pu réagir à cette menace, deux de nos chasseurs furent vaporisés, les corps de leurs pilotes dérivant dans l’espace. Comprenant le danger dans lequel ils étaient, les pilotes républicains changèrent de tactique. Ils se divisèrent en deux groupes, l’un destiné à survoler à ras la coque des croiseurs, tandis que l’autre passait en-dessous. Les tourelles pirates furent obligées de cesser le feu, chaque tir raté risquant d’affaiblir un peu plus leurs propres défenses.
Le vaisseau de tête de la formation ennemie était un antique appareil kuati, ancêtre aujourd’hui méconnu des classes Mandator. Bien plus petit que ces monstres-là, il restait néanmoins imposant, faisant plus de deux fois la taille du Forte Tête. Il était visiblement mal entretenu, plutôt obsolète : contre l’Opportuniste, il n’aurait pas tenu dix minutes. Cinq contre mon futur croiseur. Mais il était largement de taille contre ma frégate. Pas étonnant que les lâches capitaines de la Fédération aient préféré rendre les armes plutôt qu’affronter un ennemi aussi bien armé.
Les batteries du destroyer rugirent dès nous fûmes à sa portée. Plusieurs alarmes se déclenchèrent à bord de mon Hammerhead. Je tentais tant bien que mal de garder mon calme : paniquer n’aurait fait qu’accentuer nos chances de défaite.
— Concentrez le tir sur les réacteurs pendant que nous nous retirons ! ordonnai-je pour gagner du temps.
L’attaque était un échec : nous ne pourrions pas venir à bout d’ennemis de cette importance. Restait à sauver ce qui pouvait encore l’être…
Le mastodonte tirait sur tout ce qui était à sa portée des salves dévastatrices. Des cris paniqués montaient à présent du comlink intraflotte, augmentant ma tension. Les larmes aux yeux, je vis une des corvettes CR-50 exploser après des tirs particulièrement violents.
— Non… murmurai-je, tétanisé.
Ce fut à ce moment que d’autres avertisseurs se firent entendre sur le pont, porteurs d’espoir pour une fois ; comme dans les holofilms classiques, la flotte arrivait, juste avant qu’il ne soit trop tard.
— WILLSPAWN ! criai-je alors.
De toute ma récente carrière, jamais je n’avais été aussi content de savoir l’amiral proche de moi. L’Opportuniste, le croiseur fabriqué par Loronar, étendait sa silhouette longitudinale vers la formation pirate, ses batteries verrouillées en position de tir.
L’arrivée du groupe de combat allié redonna espoir à mes hommes, en même temps qu’elle déconcertait les pirates. Je profitai de ce moment de répit pour donner de rapides instructions.
— Neutralisez les réacteurs de ce cuirassé ! intimai-je à mes troupes. Nous devons à tout prix les empêcher de se retirer !
La flotte pirate, de toute évidence, ne pensait plus qu’à ça. L’inversion du rapport de force, aidée par la combativité remarquable de mon groupe de combat, en dépit de la menace qui avait pesé sur lui, avait fait comprendre aux officiers de la Brigade Stellaire que leur chance avait tourné. Plusieurs vaisseaux tentèrent de s’éloigner de la masse de la planète, mais ils furent bloqués dans leur élan par plusieurs croiseurs corelliens lourdement armés du groupe de Willspawn ; d’autres pensèrent au contraire que l’atmosphère les protégerait, mais les groupes de Jaim et d’Ait les empêchèrent de s’échapper. Enfin, ceux qui restaient au cœur du groupe eurent la désagréable surprise de voir l’Opportuniste entrer dans la masse, ses batteries réduisant à l’impuissance tous les réacteurs encore opérationnels.
En cinq petites minutes, tout était fini.
 
*  * 
  Le combat n’avait au final duré qu’un quart d’heure ; cependant, à mes yeux, il avait été bien plus dévastateur. Aussi me trouvai-je surpris de voir Trevor Willspawn me féliciter chaleureusement alors que j’entrais sur la passerelle de commandement de l’Opportuniste.
— C’est une belle victoire, déclara sans détour l’amiral. Nous avons récupéré la cargaison volée à la Fédération, et, plus important encore, nous nous sommes emparés des données de la Brigade Stellaire. Nos objectifs sont remplis.
— Merci, amiral, répondis-je d’un air las. Cependant, je ne me sens pas en droit de fêter cela.
Je ne cessais de penser à mes pilotes morts, et à la corvette réduite en cendres. Je me sentais coupable ; après tout, j’étais celui qui avait suggéré cette attaque. Je portais l’entière responsabilité de ce qui s’était passé.
Alors, à ma grande suprise, Willspawn me regarda d’un œil compréhensif. Pour la première fois, je le vis sous un jour nouveau : compatissant, et non comme méprisant.
— Ce ne sont ni les premières, ni les dernières pertes de la Flotte, dit-il d’un ton laconique. Mais ces hommes savaient ce pourquoi ils s’étaient engagés. Ils connaissaient les risques du combat.
— Mais j’ai donné…
— Vous avez donné des ordres, me coupa-t-il abruptement. Vous n’avez pas demandé qu’ils soient tués. C’est le résultat du choix d’un officier ennemi, ou même d’un simple artilleur. Pas le vôtre.
Il s’interrompit quelques secondes et laissa son regard courir sur le pont tout autour de lui.
— Vous me faites penser à Aiden, lâcha-t-il enfin. Lui aussi avait besoin de ce sentimentalisme exacerbé, de cette culpabilité surfaite. Mais au final, nous ne faisons qu’exécuter les ordres. Ce sont les bureaucrates, les vrais coupables. Ceux qui dirigent réellement notre flotte. Ils m’appellent « Commandeur Suprême » ; la belle blague ! Je n’ai aucun pouvoir effectif, je dois suivre les ordres du Conseil de Sécurité comme un chien kath en laisse. Il y a une vingtaine d’années, on m’a envoyé avec un petit groupe de combat affronter quelques contrebandiers. Ils ne cherchaient pas le conflit avec la République ; mais quand nous sommes arrivés, ils n’ont pas eu d’autre choix que de se défendre. Seulement, ils étaient en supériorité numérique, et nous avons été vaincus. Je n’ai moi-même été épargné que par la loyauté de mon second, qui m’a entraîné avec lui dans une capsule de sauvetage. Nos vaisseaux étaient détruits. Mon jeune frère était lieutenant sur l’un d’eux, et n’a jamais pu en réchapper.
L’amertume qui se dégageait de lui était sincère, et je compris que cette blessure n’avait jamais vraiment cicatrisé.
— Je… Je suis désolé, tentai-je maladroitement.
— Vous ne devez pas, parce que vous n’y êtes pour rien, comme pour la bataille d’aujourd’hui. Ce sont les huiles qui nous ordonnent d’agir qui sont les vrais coupables. Qui nous sacrifient inutilement. Si un jour vous vous trouvez à ma place, pensez-y, et ne vous faites pas mener à la baguette. Résistez à leurs volontés. Imposez votre vision des choses. Et, en définitive, souvenez-vous de ce vieux proverbe tionese : On n’obtient pas la victoire sans sacrifice.
J’acquiesçai sans rien dire de plus. L’amiral me tendit un verre d’alcool ; je l’acceptai et le bus d’un trait. Sa dernière phrase me revenait sans cesse dans l’esprit. On n’obtient pas la victoire sans sacrifice.
Mais je m’étais engagé dans une lutte à mort contre la Brigade Stellaire, pour de nobles et moins nobles raisons. Je n’avais pas le droit d’échouer. La victoire était mon objectif…
Que faire ?



mat-vador a écrit:Les Pirates devraient rédiger leur testament..

Oh, ils sont retors... Durs à digérer...
L2-D2 a écrit:Quel plaisir que de voir Taris ailleurs qu'à l'époque de l'Ancienne République !

J'adore cette planète depuis le premier KoTOR, mon meilleur moment de TOR était sans doute l'exploration des ruines bombardées de la ville... Retrouver l'épave de l'Endar Spire... :love:
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Messagepar mat-vador » Dim 21 Mai 2017 - 19:41   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

La guerre ne fait que commencer.. espérons qu'il va l'emporter sans subir de lourdes pertes :sournois: !
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Messagepar L2-D2 » Lun 22 Mai 2017 - 6:09   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:T'aurais pas dû me dire ça. :paf:

Non mais en fait, j'aime bien avoir raison !

Chapitre 7 lu !

Beaucoup aimé ce Chapitre qui dévoile une facette totalement inattendue et franchement bienvenue de Willspawn, beaucoup plus intéressant que la description qui était faite de lui jusque là ! Bon, j'avoue, j'ai bien cru que son retard était tout simplement une leçon qu'il voulait donner au colonel Eripsa, lui montrer qui était le patron en le laissant volontairement dans la panade... sauf que ce n'est pas le cas. Le personnage est nettement plus tourmenté que prévu, ce qui promet de bien belles interactions avec notre héros par la suite. Et ça, c'est cool ! :oui:

Sinon, j'ai repéré quelques "vestiges" de l'ancienne mouture du texte :

Jagen Eripsa a écrit:M’éloignant de la table d’où la silhouette holographique de son ami venait de disparaître, je me dirigeai vers la baie vitrée s’ouvrant sur l’immensité de l’espace, plongé dans ses pensées.
[...]
— C’est parfait… sur le flimsiplast, tempéra-t-il, peu convaincu. Espérons que cela marchera.
— Ça va marcher, assurai-je plus pour lui-même que pour les autres.

Première phrase, c'est "mon ami", et dernière réplique, "assurai-je plus pour moi-même que pour les autres", non ?

La suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 22 Mai 2017 - 7:29   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci pour ces retours ! :jap:
mat-vador a écrit:La guerre ne fait que commencer.. espérons qu'il va l'emporter sans subir de lourdes pertes :sournois: !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OqaKKO5d68g[/youtube]



L2-D2 a écrit:Beaucoup aimé ce Chapitre qui dévoile une facette totalement inattendue et franchement bienvenue de Willspawn, beaucoup plus intéressant que la description qui était faite de lui jusque là ! Bon, j'avoue, j'ai bien cru que son retard était tout simplement une leçon qu'il voulait donner au colonel Eripsa, lui montrer qui était le patron en le laissant volontairement dans la panade... sauf que ce n'est pas le cas. Le personnage est nettement plus tourmenté que prévu, ce qui promet de bien belles interactions avec notre héros par la suite. Et ça, c'est cool ! :oui:


Effectivement, Willspawn a ses motivations, ses convictions, et au final ce qui nous a été présenté de lui jusque lors tenait surtout de la caricature... ! Il est amiral, quand même.

Et merci pour ces corrections, j'ai toujours deux-trois trucs qui m'échappent lorsque je réécris les passages. :transpire:
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Messagepar Zèd-3 Èt » Mer 24 Mai 2017 - 21:38   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

J'ai enfin le temps de commenter !
Donc, comme l'a dit L2, Willspawn se révèle nettement plus intéressant qu'escompté. Tu l'as rajouté dans cette version ou c'était prévu depuis le début (j'ai pas lu les versions précédentes) ?

Et maintenant... La suite ! La suite ! La suite ! La suite ! (Pour vous donner une idée de ce qu'il se passe dans ma tête, faut imaginer un réfectoire plein de gamins qui tapent des mains sur les tables parce qu'il y a plus de dessert)
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 30 Mai 2017 - 8:49   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci pour ton comm' ! :jap:
Ce Willspawn-là est issu de la version précédente et est effectivement beaucoup plus intéressant que le tout premier, hélas inspiré par une connaissance... :transpire:



<< Chapitre précédent << Sommaire >> Chapitre suivant >>

Chapitre 8

Freedom Messenger, en transit dans l’hyperespace, cent douze jours AK.
 
Coincé entre ma couchette et celle du dessus, j’étais en train de lire un traité militaire sur mon datapad dans ma minuscule cabine lorsque Galieet entra d’un pas vif. Plongé dans mon texte, je ne l’entendis pas immédiatement, et sursautai quand il finit par se racler la gorge (Les Givins sont horriblement osseux, je vous laisse imaginer l’horrible bruit que cela fait… Peut-être pire encore que l’indémodable craie sur ardoise !) pour signaler sa présence.
— Par la Force, Galieet,…
— Vous m’avez demandé de vous avertir avant la sortie de l’hyperespace. Nous n’allons pas tarder.
Je jetai un dernier coup d’œil à mon datapad pour terminer la phrase que j’étais en train de lire ; une fois ma lecture achevée, je verrouillai l’écran et le posai dans mon tiroir.
— Je te suis.
En sortant, je vis la tête de l’ambassadrice Brenn’TOR passer à travers la porte de sa chambre, mitoyenne de la mienne – et légèrement plus grande.
— Nous allons arriver, Madame, déclarai-je poliment.
— Je serai là dans quelques instants, promit-elle aussitôt.
Nous nous engageâmes dans le couloir principal du vaisseau, avant de nous plaquer dans une embrasure chacun ; malgré notre faible corpulence, Galieet et moi fûmes obligés d’en arriver là pour laisser passer Thnod Jurgan, qui se précipitait à l’arrière, une caisse de matériel dans les mains. Le métal était d’un froid glacial, et la position, très peu confortable.
— Je serai bien content d’en finir avec cette coquille de nojja, grommelai-je après que l’artilleur soit passé.
— Les réparations sur le Forte Tête devraient s’achever d’ici la fin du mois, répondit mon second avec son habituelle assurance tranquille, qui me déconcertait parfois.
— Le Knight’s Blade sera mieux encore, répliquai-je avec engouement.
L’espace d’un instant, Galieet ne répondit rien ; puis il reprit, alors que nous approchions du pont :
— Il faudra que nous ayons une discussion à ce sujet.
Surpris par son ton sombre, je voulus lui répondre ; mais nous étions parvenus sur le pont, et les portes s’ouvrirent devant nous.
La pièce était à l’image du vaisseau : exiguë. Je n’étais d’ordinaire pas sujet à la claustrophobie, mais là, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un certain malaise à l’idée d’être coincé sur cette passerelle minuscule… Les deux sièges de pilotage étaient inoccupés, car le transit hyperspatial ne nécessitait pas d’opérateur présent en permanence. Nous nous y assîmes ; nos cylindres d’accréditation nous permirent de déverrouiller les contrôles et de reprendre le commandement du vaisseau.
Nous achevions nos manœuvres lorsque Sofis Brenn’TOR entra, suivie de Horsk Tre’far qui s’assit sur un strapontin près de la console des senseurs. L’ambassadrice mandatée par le Sénat était une Caamasie plutôt jeune, recouverte d’une fourrure ambrée qui couvrait jusqu’à son visage, où brillaient deux yeux d’un bleu intense. 
— Nous allons entrer dans le système Korda, annonçai-je alors.
— Je m’en réjouis, répondit-elle.
Je devais admettre qu’elle m’intriguait. Les Caamasis constituaient un peuple prestigieux, mais leur renommée ne venait pas de leurs capacités martiales. Ils étaient connus depuis la nuit des temps pour leurs talents de diplomates. Il se dégageait d’eux une aura prompte à désamorcer la plupart des conflits évitables… Ce qui expliquait sans doute la présence de l’ambassadrice Brenn’TOR à notre bord.
— Capitaine, dit alors le Bothan, j’activerai nos batteries de détection dès que nous serons sortis de l’hyperespace.
— Excellent, répondis-je avec un léger sourire. Madame l’ambassadrice, nous serons très bientôt dans le système Korda. Souhaitez-vous entamer les discussions dès lors, ou doit-on se placer en orbite stationnaire autour de Korda VI le temps que vous vous prépariez ?
— Nous contacterons tout de suite les Kordiens, décida-t-elle en me regardant. La situation dramatique de leur monde nécessite que nous débutions dès que possible les négociations. Le recrutement de mercenaires mandaloriens par les rebelles constitue en soi un sujet d’inquiétude.
— Comme vous dites, grimaçai-je.
C’était effectivement un signal bien belliqueux pour une faction dissidente qui se déclarait « ouverte » à des négociations de paix.
Une sonnerie familière s’échappa du haut-parleur du tableau de bord.
— Sortie de l’hyperespace, déclara Galieet. Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un…
Il abaissa une des nombreuses manettes du panneau de contrôle et les étoiles revinrent à leur forme normale. En face de nous, la surface brune et tachetée de Korda VI remplissait l’essentiel de la baie vitrée.
Nous étions arrivés à bon port. Je me tournai alors vers l’ambassadrice.
— Pouvez-vous me mettre en contact avec les autorités kordiennes ? demanda-t-elle
— Immédiatement, répondis-je. Horsk, c’est à vous de jouer.
L’opérateur bothan s’en chargea aussitôt, et la silhouette trapue d’un Kordien apparut sur l’écran qui surplombait le poste de pilotage. La créature déclara quelque chose dans une lanque qui n’était certainement pas du basic.
— C’est du Sy Bisti, expliqua l’ambassadrice.
— Avons-nous besoin d’un traducteur ? m’inquiétai-je alors.
— Je le parle couramment, nous rassura-t-elle. Mais je m’étonne que cela n’ait pas été précisé lors des négociations préalables.
— Ce n’était pas prévu ? demandai-je en fronçant les sourcils.
Bien que connaissant d’autres langues que le Basic, je m’étonnais que des négociations puissent être menées dans un autre dialecte que le langage galactique standard… Et plus encore que cela soit fait sans prévenir l’un des intervenants. Ce n’était qu’un détail, certes, mais cela m’interpella.
— L’intermédiaire parlait parfaitement le basic… expliqua-t-elle. Il doit s’agir d’un simple malentendu.
Malgré cette explication, je me sentais encore mal à l’aise, sans arriver à déterminer pourquoi.
— Galieet, à toi l’honneur.
— Contrôle de vol kordien, ici le SDR Freedom Messenger, en mission diplomatique dans votre système, énonça le Givin. Veuillez nous transmettre les coordonnées de la piste prévue pour notre arrivée.
Le contrôleur répondit une nouvelle fois en Sy Bisti, puis ajouta quelques mots qui ne nous étaient vraisemblablement pas destinés et que nous eûmes du mal à entendre.
— Qu’a-t-il dit ? demandai-je précipitamment.
— Que nous sommes les bienvenus, et il nous a demandés de patienter, répondit Brenn’TOR, surprise par mon empressement.
— Non, après ça !
— Je n’ai pas très bien entendu, mais c’était quelque chose comme « Ils sont arrivés »…
— J’ai un mauvais pressentiment, marmonnai-je en vérifiant les relevés.
Tout était calme ; nous étions visiblement seuls, perdus autour de la planète.
Et pourtant…
— Galieet, enclenche les boucliers, ordonnai-je immédiatement. À tous les membres d’équipage, ajoutai-je en activant le comlink interne, je répète, à tous les membres d’équipage ! Tout le monde aux stations de combat ! Je répète, tout le monde aux stations de combat !
Je fermai la ligne et jurai à haute voix.
— Par la Force ! Mais qu’est-ce qui m’a pris d’accepter cette mission ? Un croiseur consulaire ! Un foutu croiseur consulaire quasiment désarmé ! Qu’est-ce qui m’a pris ?
— Colonel, s’énerver n’aidera en rien, me dit calmement Brenn’TOR.
— Ambassadrice, nous sommes en danger, nous devons…
— Avec un tel comportement, vous risquez de faire échouer les négociations.
À ce moment précis, une sonnerie monta du poste de Tre’Far, derrière le sénateur. L’écran des senseurs clignotait rapidement.
— Je crois que les négociations n’auront jamais lieu, madame, déclara l’opérateur bothan avant de se mettre à terre.
Quelques nanosecondes plus tard, le vaisseau fut secoué de part en part comme un vulgaire jouet dans les mains d’un enfant. L’ambassadrice, déséquilibrée, atterrit sur le dos de Horsk, qui jura bruyamment de douleur. Ma pauvre tête heurta la vitre avant du cockpit ; l’espace d’un instant je ne vis plus que des étoiles, réelles et imaginaires.
Je devais reprendre mes esprits… Et la situation en main.
— Tiken ? Tiken ? lançai-je alors dans le comlink
— < Eh bien, je suis toujours en un seul morceau, si c’est ce que tu veux savoir >, grogna le Sullustéen dans sa langue natale – il savait que je la comprenais.
— Grâce à la Force. Quelle est la situation ?
— < Attends…Kol’yan, qu’est-ce que tu as sur tes écrans ? … Ah… Bon, on va faire avec. Donc, colonel, le missile a percé la paroi du réacteur tribord. On risque clairement l’explosion si on s’en sert. Et l’hyperdrive est H.S. >
— Fantastique.
J’appuyai un peu plus mon dos contre le dossier de mon siège, une manie attrapée sur les simulateurs de vol de l’Académie et que je répétais à chaque poussée de stress.
— Horsk ?
— Oui, colonel ? demanda le Bothan en se relevant difficilement, aidé par l’ambassadrice.
— Y-a-t-il un vaisseau dans les parages ?
— Non, les senseurs ne captent rien et n’ont rien repéré… Sauf la torpille, bien entendu.
— Donc, ce missile vient du sol.
— On dirait que le contrôle aérien a des progrès à faire en matière d’accueil des visiteurs…
— Ou que le gouvernement local a choisi son camp. Ils seront bientôt là.
— Que veulent-ils ? demanda Brenn’TOR, avec son calme à toute épreuve.
— Pas nous détruire, en tout cas. Non, si c’est ce qu’ils voulaient, ils auraient visé le pont. Je crois que nous allons passer du statut de négociateurs à celui de négociés.
— Des otages ?
— Pour vous, sûrement, répondit sombrement Jagen. Pour nous, rien n’est moins sûr. Mais l’équipage du Forte Tête ne se rendra pas sans combattre.
À ce moment, la porte du pont s’ouvrit, laissant apparaître un Thnod Jurgan en tenue de combat, visiblement déboussolé.
— Colonel, qu’est-ce qui…
— Thnod, vous tombez bien ! Nous allons sans doute être abordés. Peut-on se défendre.
— Difficilement, répondit Jurgan avec une grimace. Franchement, colonel, ça va être très compliqué. Les coursives sont étroites mais il y a si peu d’aspérités et de matériel que nous ne pourrons pas installer de barricades.
— C’est ce que je craignais, déclarai-je en soupirant.
Une seule solution me venait à l’esprit, à présent. Nous savions qu’une batterie sol/espace nous ciblait et était en mesure de nous atteindre ; il fallait donc se mettre à l’abri au plus vite.
— Attachez vos ceintures.
— Mais où va-t-on ? demanda Galieet, dérouté. Nous n’avons plus d’hyperdrive, et il n’y a pas d’autre planète dans…
Son regard se posa sur Korda VI, dont la masse brune semblait avaler le vide spatial.
— Oh, non… Ne me dites pas que…
— Je ne le dirai pas, alors, répondis-je avec un petit rire nerveux. Mais on va se « poser » quand même.
J’enclenchai alors les réacteurs et corrigeai la trajectoire de façon à nous placer en orbite décroissante.
— Avez-vous déjà effectué cette manœuvre ? demanda l’ambassadrice.
— Une vingtaine de fois, répondis-je avec assurance.
— Sur les simulateurs de l’Académie, devina Galieet.
— C’est pareil, dis-je après quelques instants. J’ai réussi à chaque fois… Enfin, sauf quand j’ai heurté cette foutue montagne, mais c’était de nuit en l’absence de radar, alors ça ne compte pas.
Voyant que cela ne les rassurait pas, j’ajoutai :
— J’ai l’intuition que c’est notre seule solution. Il est hors de question que nous tombions aux mains de l’ennemi.
Je me saisis ensuite du comlink du tableau de bord.
— Tiken, peux-tu m’écouter attentivement ?
— < Je n’ai que ça à faire. >
— Tant mieux. Bon, on va tenter de se poser…
— < Tu n’y arriveras pas. Un des répulseurs manque à l’appel. Celui qui était sur le moteur tribord, bizarrement. Si ça n’a pas court-circuité les autres – ce dont je doute – ce sera une manœuvre trop aléatoire pour avoir une quelconque chance de réussite. >
— Je m’en doutais. Peux-tu vider le réservoir tribord ?
— < J’ai déjà commencé. C’est devenu bien trop instable pour être sûr. >
— Bien. Évacue la zone centrale, avec tes hommes. C’est bien l’infirmerie qui est dans le compartiment bâbord ?
— < À l’opposé de la salle des droïdes, oui. >
— Envoie les droïdes à l’infirmerie et placez-vous-y tous.
— < Qu’est-ce que tu as en tête, colonel ? >
— Je vais nous faire atterrir sur le flan bâbord.
— < En somme, on se crashe ? >
— … Oui.
— < Ça me va. Attache bien l’ambassadrice, elle ne va pas apprécier. >
— Je ne lui ai pas demandé son avis, répondis-je avant de couper la ligne.
Je jetai aussitôt un coup d’œil derrière moi.
— Bon, j’ai deux nouvelles, lançai-je aux autres personnes présentes sur le pont. La bonne, c’est que le voyage est enfin terminé… La mauvaise, c’est qu’il va s’achever de manière un peu abrupte.
Comme mon trait d’humour ne détendit guère l’atmosphère, je poursuivis aussitôt :
— Je vais tout faire pour préserver à la fois les soutes ventrales, l’infirmerie sur le flanc bâbord et les relais de communication sur le toit, tout en veillant à ne pas percer les réservoirs de la poupe, car l’énergie pourrait très bien être la clé de notre survie. Donc, je vais être obligé de nous coucher sur le flanc. Par souci de sécurité, je vais couper le générateur de gravité artificielle dans quelques instants. Attachez-vous donc bien à vos sièges respectifs.
L’ambassadrice Brenn’TOR, dont la fourrure avait légèrement pâli, s’approcha du flanc bâbord et se sangla à l’un des sièges normalement destinés aux membres des patrouilles de sécurité.
— Je commence la descente, déclarai-je en m’adressant via l’interphone à tout le vaisseau.
— < Nous sommes tous en position, colonel >, répondit Sovv. < J’ai enclenché les semelles magnétiques de nos droïdes. >
— Bonne idée. Je coupe le générateur de gravité.
J’enclenchai aussitôt le commutateur alimentant la gravité artificielle en énergie. Immédiatement, je ressentis une étrange sensation : une grande légèreté, l’impression que tous mes organes flottaient dans mon corps… Ce qui n’arrangeait en rien ma nausée balbutiante. J’étais terrifié à l’idée de ce que je m’apprêtais à faire. C’était le point de non-retour ; une fois dans l’atmosphère, il serait impossible de faire demi-tour. Nous serions coincés sur la planètes.
Peut-être aurait-il été plus sage d’attendre la suite des événements avant de prendre une telle décision. J’en avais conscience. Mais je savais aussi que je ne pouvais pas laisser l’ambassadrice Brenn’TOR entre les mains d’un groupe hostile. Sans compter toutes les autres vies – dont la mienne, quand même ! – qui m’étaient confiées. Je n’avais aucune envie de finir comme monnaie d’échange… Ou mort, ou, pire encore, esclave.
Des flammes incandescentes se formèrent autour de la proue du vaisseau, gênant partiellement la visibilité ; nous venions d’entrer dans l’atmosphère. Le noir presqu’absolu de l’espace laissa sa place au flou le plus total. La couleur brune et verdâtre de la planète emplissait notre champ de vision ; à cette distance, je compris qu’elle était issue du mélange entre la brume…
Et le feuillage des forêts.
— Tiken ! lançai-je aussitôt sur le comlink. On a un problème. Cette foutue planète est couverte de forêts !
— < Qu’est-ce que t’attends ? Tire ! >
Il avait raison, évidemment : c’était le seul moyen à ma disposition pour éviter un choc pulvérisant purement et simplement la proue de l’appareil – et tous les passagers du cockpit, moi y compris, avec.
Je mis quelques instants à me rappeler de l’emplacement des commandes de tir… Enfin, de ce qui lançait des lasers sur ce vaisseau consulaire. Les armes de la corvette ne valaient même pas leur poids en ferraille. Ce n’était qu’un tas de boue couvert de peinture rouge, avec un nom pompeux et rien de plus.
Mais ce n’était pas le moment de critiquer le Freedom Messenger – qui de toute façon n’en avait plus pour longtemps. J’ouvris le feu sur la zone où je dirigeais l’appareil. Quelques salves lasers s’échappèrent de l’avant de l’appareil et allèrent frapper les arbres loin devant nous. J’aurais sans doute fait mieux avec un bon blaster à répétition, mais bon… Je continuai la manœuvre à intervalles réguliers, tout en veillant à corriger notre trajectoire et à redresser le nez du vaisseau. Je réduisis peu à peu les moteurs, puis les rallumai finalement une dernière fois juste avant le choc ; je mis les pleins gaz pour qu’ils soient placés à la verticale, à quatre-vingt-dix degrés de leur position habituelle. Le sol était sur ma droite et se rapprochait à chaque seconde.
Galieet semblait prier. L’espace d’un instant, je m’interrogeai sur ses croyances. Que pouvait donc vénérer un peuple obsédé par les mathématiques ? Quelle était donc leur conception de la vie après la mort ? Pensaient-ils être réincarnés par exemple ?
Et en quoi ? En équation ? Cette perspective m’effrayait. J’aurais préféré disparaître…
Pourtant, je fus pris d’une soudaine envie de l’imiter.
Si le choc précédent avait déjà ébranlé le vaisseau, celui qui se produisit alors était hors-compétition. Plusieurs bruits sourds anéantirent le silence qui s’était installé dans les dernières secondes de la chute, et provoquèrent de nouveaux incendies mineurs sur la coque. Mais ce qui m’effraya par-dessus tout était la vue des arbres qui se rapprochaient. Tout en priant pour que ma vie ne s’arrête pas là, sur ce foutu caillou perdu loin du Noyau, je redémarrai l’alimentation des armes. Ajustant en vitesse les canons, j’ouvris une dernière fois le feu. Les arbres encore intacts devant nous prirent feu et certains furent même déchiquetés…
Et ceux qui ne l’étaient pas se trouvèrent fauchés par la corvette. Chaque souche se fit sentir. Je percevais tous les chocs dans ma chair, malgré mes attaches.
Puis, au bout de quelques centaines de mètres, le vaisseau s’immobilisa et le silence revint. 
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Messagepar L2-D2 » Mar 30 Mai 2017 - 9:39   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chapitre 8 lu !

Cool, une petite semaine depuis le précédent Chapitre ! :)

Je l'avoue : il m'a fallu du temps pour situer le Chapitre, à tel point que je me suis demandé si je n'en avais pas loupé un, ou si tel événement n'était pas mentionné plus tôt... Le petit bond dans le temps (nous sommes une centaine de jours après le Chapitre 7, si j'ai bien suivi) m'a du coup un peu perdu. :neutre: Après, je me suis "recalé" tout seul, pas de problèmes, mais j'ai trouvé cela un peu maladroit, peut-être.

Après, au niveau du contenu du Chapitre lui-même, c'est toujours aussi bon. On sent le piège se refermer sur le vaisseau consulaire de Jagen, les nouveaux personnages sont bien présentés, le crash est parfaitement retranscrit (on s'y croirait !), et c'est amusant de lire ça alors que hier, tu nous as mis un événement dans la même veine dans la Fédération Impériale ! :D

Dernier point, qui n'est certes pas spécifique à ton récit : je trouve dommage de ne pas rester uniforme dans le choix des langues pour les vaisseaux. En deux lignes de dialogues entre Jagen et son second, tous deux font référence au Forte Tête puis au Knight's Blade, et du coup, à la lecture, ça fait bizarre. D'ailleurs, très bon teaser de la part du Givin, dont on attend maintenant la conversation sur le vaisseau ! :oui:

En bref : la suite ! :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 30 Mai 2017 - 9:56   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:
L2-D2 a écrit:Je l'avoue : il m'a fallu du temps pour situer le Chapitre, à tel point que je me suis demandé si je n'en avais pas loupé un, ou si tel événement n'était pas mentionné plus tôt... Le petit bond dans le temps (nous sommes une centaine de jours après le Chapitre 7, si j'ai bien suivi) m'a du coup un peu perdu. :neutre: Après, je me suis "recalé" tout seul, pas de problèmes, mais j'ai trouvé cela un peu maladroit, peut-être.


Je comprends ce sentiment. À l'origine, les Chroniques n'étaient qu'un recueil de petites histoires sans trop de lien les unes par rapport aux autres. J'ai rajouté un peu de liant dans les dernières versions, mais il y a toujours quelques "sauts", et c'est pour cette raison que les dates sont toujours précisées. ;)
L2-D2 a écrit:Après, au niveau du contenu du Chapitre lui-même, c'est toujours aussi bon. On sent le piège se refermer sur le vaisseau consulaire de Jagen, les nouveaux personnages sont bien présentés, le crash est parfaitement retranscrit (on s'y croirait !), et c'est amusant de lire ça alors que hier, tu nous as mis un événement dans la même veine dans la Fédération Impériale ! :D


En fait, je me suis fait la même remarque là en écrivant, mais c'est juste une coïncidence. :transpire:
L2-D2 a écrit:Dernier point, qui n'est certes pas spécifique à ton récit : je trouve dommage de ne pas rester uniforme dans le choix des langues pour les vaisseaux. En deux lignes de dialogues entre Jagen et son second, tous deux font référence au Forte Tête puis au Knight's Blade, et du coup, à la lecture, ça fait bizarre. D'ailleurs, très bon teaser de la part du Givin, dont on attend maintenant la conversation sur le vaisseau !
:oui:


Par contre, ce qui est spécifique, c'est l'explication in-Universe que j'ai pu trouver. :D
Il y a de bons noms français et des fois où les noms anglais sont meilleurs. Le Lame du Chevalier, par exemple, je trouve que ça n'aurait pas été top (pis ça n'aurait pas repris mes initiales :whistle: ). Donc j'ai choisi d'utiliser un nom anglais. Je considère que le français et l'alphabet latin sont le "basic", et l'anglais ainsi que l'alphabet SW de "l'aurabesh", davantage utilisé pour nommer les vaisseaux lourds par exemple. Je pars du principe que dans les noms de vaisseaux, l'aurabesh est encore largement utilisé. C'est pour cette raison que je peux aussi alterner entre TIE Defender et Défenseur TIE. ^^
(Par contre, je n'utiliserai pas le terme "Aile-X' :D )
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Messagepar L2-D2 » Mar 30 Mai 2017 - 10:01   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:Par contre, ce qui est spécifique, c'est l'explication in-Universe que j'ai pu trouver. :D
Il y a de bons noms français et des fois où les noms anglais sont meilleurs. Le Lame du Chevalier, par exemple, je trouve que ça n'aurait pas été top (pis ça n'aurait pas repris mes initiales :whistle: ). Donc j'ai choisi d'utiliser un nom anglais. Je considère que le français et l'alphabet latin sont le "basic", et l'anglais ainsi que l'alphabet SW de "l'aurabesh", davantage utilisé pour nommer les vaisseaux lourds par exemple. Je pars du principe que dans les noms de vaisseaux, l'aurabesh est encore largement utilisé. C'est pour cette raison que je peux aussi alterner entre TIE Defender et Défenseur TIE. ^^
(Par contre, je n'utiliserai pas le terme "Aile-X' :D )

Ah oui, je reconnais que l'explication se tient ! :)
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 30 Mai 2017 - 10:02   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chapitre très réussi sur le fond, mais j'ai quelques remarques sur la forme :
"je vous laisse imaginer" --› Je ne sais plus si tu t'es déjà adressé ainsi au lecteur, mais si non, peut-être faudrait-il tourner la phrase autrement ?
"La pièce était à l’image du vaisseau : exiguë." --› exiguë se rapporte à la pièce, je crois, pas au vaisseau ?
En passant, le décompte avant de sortir de l'hyperespace est en chiffres au lieu d'être en lettres.
"sa langue natale – Il savait que je la comprenais." --› La majuscule à il
"Peut-on se défendre." --› Tu as oublié le point d'interrogation.
"Et maintenant, évacue" --› Le Sullustéen n'a pas encore fini de vider le réservoir, "ensuite" conviendrait mieux, je pense.
D'ailleurs, le Sullustéen vouvoie Jagen avant de le tutoyer, c'est bizarre.

Pour les sensations en apesanteur, je te conseille de regarder la dernière vidéo de la chaîne e-penser.

Trois petites remarques sur le fond, quand même :
1) Je suis surpris que le Kordien n'ait pas coupé la communication avant de rapporter à ses supérieurs.
2) Pourquoi Jagen a-t-il eu le pressentiment que ça allait mal tourner alors que rien ne le laissait présager ? Ou alors, il est prescient ? Si c'est le cas, il va falloir expliquer pourquoi il n'a pas rejoint les Jedi...
3) Il préfère être mort qu'esclave ?

Jagen Eripsa a écrit:Bon, j’ai deux nouvelles, lançai-je aux autres personnes présentes sur le pont. La bonne, c’est que le voyage est enfin terminé… La mauvaise, c’est qu’il va s’achever de manière un peu abrupte.

Madagascar 2 ?

Vivement la suite !
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 30 Mai 2017 - 11:06   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

L2-D2 a écrit:Ah oui, je reconnais que l'explication se tient ! :)


Merci ^^

Zèd --> Je suis pas sur mon ordi là, donc il faudra que je reprenne toutes tes remarques, mais à vue d'oeil elles se justifient. ^^
Y a quelques apartés avec les lecteurs, pas nombreux, mais quelques-uns. ;)

Zèd-3 Èt a écrit:1) Je suis surpris que le Kordien n'ait pas coupé la communication avant de rapporter à ses supérieurs.

Il a estimé que ce n'était pas nécessaire. Ce n'est pas une espèce de penseurs retors, elle est plutôt simple d'esprit ^^

Zèd-3 Èt a écrit:2) Pourquoi Jagen a-t-il eu le pressentiment que ça allait mal tourner alors que rien ne le laissait présager ? Ou alors, il est prescient ? Si c'est le cas, il va falloir expliquer pourquoi il n'a pas rejoint les Jedi...

Joker. :whistle:

Zèd-3 Èt a écrit:3) Il préfère être mort qu'esclave ?

Ouais. Il a déjà été brièvement esclave, par le passé, et cette expérience l'a vraiment traumatisé...
Cette détestation ultime de l'esclavage fait partie de son caractère.

Zèd-3 Èt a écrit:Madagascar 2 ?

J'avoue, je me suis tordu de rire la fois où j'ai vu cette scène. :lol:
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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 30 Mai 2017 - 11:13   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:Je suis pas sur mon ordi là, donc il faudra que je reprenne toutes tes remarques, mais à vue d'oeil elles se justifient. ^^

8)

Jagen Eripsa a écrit:Y a quelques apartés avec les lecteurs, pas nombreux, mais quelques-uns. ;)

OK, je ne m'en souvenais plus.

Jagen Eripsa a écrit:Joker. :whistle:

Mmmh... Nope :P

Jagen Eripsa a écrit:Ouais. Il a déjà été brièvement esclave, par le passé, et cette expérience l'a vraiment traumatisé...
Cette détestation ultime de l'esclavage fait partie de son caractère.

Ah oui, j'avais oublié aussi... C'est à cause du rythme de parution ! Et oui, ceci est un message subliminal pour te pousser à nous poster la suite avant qu'on oublie tout :D
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Messagepar mat-vador » Mar 30 Mai 2017 - 19:08   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

J'avoue que j'ai été surpris par l'écart scénaristique entre le dernier extrait et l'avant dernier extrait. Notre cher colonel sort tout juste d'une bataile spatiale difficile contre La Brigade Stellaire et.. se retrouve crashé sur Korda VI (c'est pas la même planète où se fait tuer Jaster Mereel le mentor de Jango Fett?) :shock: .

Mais c''est si bien écrit qu'on te pardonne :sournois: vilain garnement.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 30 Mai 2017 - 20:23   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci pour la lecture et le comm' ! :jap:

mat-vador a écrit:J'avoue que j'ai été surpris par l'écart scénaristique entre le dernier extrait et l'avant dernier extrait. Notre cher colonel sort tout juste d'une bataile spatiale difficile contre La Brigade Stellaire et.. se retrouve crashé sur Korda VI (c'est pas la même planète où se fait tuer Jaster Mereel le mentor de Jango Fett?) :shock: .

:siffle:

Il y aura encore quelques sauts scénaristiques comme celui-là... Entre des "arcs" à la façon de The Clone Wars, sauf que tout sera dans l'ordre. :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 06 Juin 2017 - 16:20   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Un nouveau chapitre en approche, suite directe du précédent ! Accrochez-vous, car c'est un gros morceau de 18 pages Word au format SWU. :D



<< Chapitre précédent << Sommaire >> Chapitre suivant >>

Chapitre 9

Le cockpit était plongé dans l’obscurité. Les débris avaient recouvert la proue du Freedom Messenger et l’alimentation électrique était coupée. Encore un peu étourdi par la violence du choc, j’entrepris de me désangler. Mes premières tentatives se révélèrent infructueuses : le mécanisme avait souffert du crash. Je réussis finalement à passer le harnais en mode manuel puis à le défaire.
Encore étourdi par la violence du choc, je décidai de venir en aide aux autres. Galieet avait un peu de mal avec les sangles, lui aussi, mais Horsk s’était relevé et aidait l’ambassadrice Brenn’TOR.
Le vaisseau tout entier était presque silencieux ; seuls quelques craquements de métal se faisaient entendre par moment. Mais je craignais l’imminence d’un incendie ; malgré les précautions prises pour vider les réservoirs exposés au choc, il pouvait subsister du combustible… Suffisamment pour détruire l’épave. Nous devions nous hâter d’évacuer les lieux.
Puisque le vaisseau était à la renverse, il fallût que nous marchions sur les murs. Tâche peu aisée, étant donné la configuration étroite des coursives : impossible d’avancer debout, il fallait se pencher. Évidemment, moi, je me pliais presque en deux… Thnod et Galieet étaient bien embêtés, eux aussi.
Alors que nous arrivions au niveau du sas, j’entendis le bruit d’autres pas devant nous. Quelques secondes plus tard, des silhouettes apparurent, avec au premier plan celle reconnaissable entre mille de Tiken.
— Ça va ? demandai-je calmement, malgré mes craintes.
L’équipage du Forte Tête était devenu ma seconde famille. Même si je savais que la séparation était proche – mon commandement prendrait fin dès la mise en service de mon futur croiseur kuati –, je tenais absolument à ce que tout aille bien pour eux.
— Rien de cassé, répondit Kol’yan, le second twi’lek de Tiken. Mais on a été secoués.
— Il faut qu’on sorte, ajouta un homme derrière lui.
— Je suis d’accord, approuvai-je immédiatement. Mais l’alimentation est coupée… Nous sommes coincés dans cette foutue carcasse.
— Il y a des outils dans la soute, annonça Thnod. On devrait pouvoir se débrouiller.
Il nous fallut quelques minutes pour exhumer du fatras de caisses quelques outils bien utiles. Je me retrouvai finalement avec un marteau pneumatique à fixation magnétique, que j’appliquai contre le sas d’accès bâbord – le seul encore à l’air libre.
Trois coups et la porte fut projetée en l’air comme un vulgaire morceau de ferraille. Décidément, les CR-20 ne rendaient guère hommage aux capacités de l’ingénierie corellienne…
— Bien pratique, marmonnai-je en voyant le panneau retomber au sol dans un grand fracas.
Je tournai la tête d’un côté comme de l’autre ; nous étions arrivés dans une clairière plutôt vaste. Sur ma droite, la fumée obscurcissait la trace brûlée provoquée par le vaisseau pendant sa chute. Elle devait bien faire plusieurs centaines de mètres et se perdait dans les bois. 
J’aidais ensuite les autres à sortir de la carcasse. Galieet était encore un peu secoué, mais il semblait quand même en assez bon état. Les autres souffraient de contusions ou avaient leur uniforme abîmé ; la toge de l’ambassadrice Brenn’TOR était tâchée par du liquide de refroidissement.
Après l’équipage vinrent les droïdes (Enfin, ceux qui avaient survécu au crash) et les caisses de matériel. Il y avait de l’équipement de secours, des vivres, des outils et quelques armes. Je décidai également de prélever certaines pièces sur le croiseur, qui de toute façon n’était plus en état de voler. Une idée m’était venue à l’esprit et je voulais l’expérimenter.
Il nous fallut trois heures pour mener à bien ces tâches et monter un camp de fortune – sommaire mais nécessaire.
C’est après l’achèvement de ces manœuvres nécessaires que l’ambassadrice vint me trouver, alors que j’examinai mon datapad. Sofis Brenn’TOR nous avait aidés autant que possible, ce qui était tout à son honneur ; la plupart de ses collègues n’auraient sans doute pas bougé le petit doigt pour nous assister.
— Je sais pourquoi vous venez, déclarai-je en l’entendant arriver – c’était la seule à ne pas avoir de bottes.
— Nous n’avons toujours pas vu de traces de ceux qui ont abattu notre vaisseau, dit-elle de sa voix toujours calme. 
Je lui montrai une pile de tuyaux soigneusement empilés, à cinq mètres de nous.
— En voici la raison.
Elle fronça les sourcils.
— Je ne comprends pas. Ce ne sont pas des pièces pour les abris ?
— Les tôles conviendront mieux… Mais ces tuyaux servent déjà.
— Vous manquez de clarté.
— Nous, bien sûr, nous savons ce qu’ils sont – des morceaux de ferraille sans aucune valeur. Mais vu de l’orbite… Depuis un satellite d’observation…
— Vous voulez dire qu’ils évitent l’assaut parce qu’ils pensent que des missiles les attendent ?
— Précisément. Enfin… L’assaut aérien uniquement. Ils arrivent par le sol.
D’un grand geste de la main, je lui montrai la forêt alentour.
— Lors de notre chute, je n’ai aperçu aucune ville aux alentours. De là à déduire qu’il n’y en a pas, il n’y a qu’un pas… Que je ne franchirai pas. Ils savent sans doute où nous sommes. Mais la forêt est dense, et leur camp de base sûrement éloigné. Ils mettront au minimum une journée ou deux avant d’arriver.
— Pouvons-nous contacter la République pour obtenir de l’aide ?
Je la regardai, gêné. Je m’attendais à la question, mais la réponse… Eh bien, elle ne me plaisait pas.
— Nous pourrions sans doute si le relai du vaisseau était intact, et… Malheureusement… L’antenne a été arrachée lorsque je me suis « posé ».
Elle tenta de conserver son optimisme à toute épreuve.
— Notre absence de signal pourrait tout aussi bien les alerter.
— D’ici là, je veux connaître le terrain pour savoir comment les affronter.
Je me dirigeai vers un coffre métallique à proximité de moi et l’ouvris. Les affaires qu’il contenait étaient étonnement bien rangées, malgré le crash. C’était une tenue de combat : un plastron de plastoïde gris et un casque qui me couvrait le dessus et l’arrière du crâne. J’enfilai les deux avant de convoquer tout l’équipage.
— Votre attention s’il vous plaît, criai-je pour être entendu parmi les conversations. La nuit tombera sûrement bientôt, et je préfère ne pas être pris par surprise demain matin. Nous allons donc nous diviser en deux groupes. Je mènerai le premier, qui comprendra aussi Thnod, Ren et Horsk, aux alentours de la zone pour repérer des points de repli stratégique, et peut-être poser quelques balises de repérage courte portée. Le second, sous les ordres de Galieet, découpera les plaques de blindage du Freedom Messenger pour monter un bâtiment de fortune. Rien de bien solide, mes amis, mais je veux que nous soyons prêts.
Je montrai du doigt un petit escarpement de rochers qui trônait au milieu de la clairière.
— Voilà l’endroit où vous installerez notre campement. Programmez les droïdes d’entretien pour qu’ils creusent un double réseau de tranchées. Renforcez-les avec les chutes de tôles, et installez les générateurs derrière. Si possible, épargnez les tourelles et laissez-les en fonctionnement. Messieurs, en avant !
Nous nous séparâmes en deux groupes. Le mien s’apprêtait à partir quand Brenn’TOR revint vers moi, en me faisant signe qu’elle voulait me parler seul à seul.
— Colonel, j’aimerais vous poser une question.
— Je vous écoute.
— Avec ces défenses, avons-nous une chance de nous en sortir ?
Je la regardai étrangement ; en fait, j’espérais que mes hommes n’étaient pas aussi perspicaces qu’elle.
— Pas la moindre, avouai-je sans ambages. Nous ne sommes qu’une dizaine d’hommes… Et pas des soldats. Nous avons face à nous des mercenaires mandaloriens, des indigènes, peut-être quelques pirates… Je veux juste disposer des défenses nécessaires pour négocier.
— Alors…
— Je préfère proposer des crédits que de perdre un homme. Les crédits, ça se récupère.
Et, sans lui laisser le temps de répondre, je m’éloignai pour retrouver mon escouade prête au départ.
Thnod, Ren et Horsk avaient déjà récupéré quelques balises sur les droïdes endommagés lors du crash. Bien utilisées, elles pouvaient nous prévenir de l’approche de l’ennemi.
— Couvrez-moi, leur ordonnai-je avant de franchir l’orée de la forêt.
J’essayais de me montrer déterminé, calme même, mais il y avait un je-ne-sais-quoi dans l’air… Je me sentais mal à l’aise. Mon instinct m’indiquait qu’on nous guettait déjà. Un prédateur était à l’affût, et nous étions sa cible.
Ce sixième sens m’avait aidé à me tirer de quelques mauvais pas, par le passé. Je n’avais plus qu’à espérer qu’il en soit de même ce jour-là…
Si les abords de la clairière étaient marqués par les traces de notre atterrissage forcé, il n’en allait pas de même pour le reste des bois. Les arbres arboraient des couleurs chaudes, assez différente des arbustes que j’avais l’habitude de voir dans les serres de Bespin et de Coruscant. Ici, la nature était sauvage, plus encore que sur Corellia qu’on considérait pourtant comme un monde préservé. Je n’avais jamais vu ça. La voûte au-dessus de nous était faite d’un mélange si artistique de rouge flamme et de jaune doré que cela aurait pu être le chef d’œuvre d’une quelconque civilisation antique aujourd’hui disparue.
— Les arbres ont-ils tous cette couleur dans la nature ? demandai-je à Thnod, qui marchait à mes côtés.
— Ce sont des feuillus brentaaliens, m’expliqua-t-il sans cesser de surveiller les alentours. Ça se voit à la forme des feuilles ; ils ont dû être importés ici il y a longtemps. D’habitude, ils sont verts, mais nous devons approcher du déclin de l’année ; sans doute la plus belle saison, mais aussi la plus dangereuse, à cause des feuilles qui tombent. Restez sur vos gardes.
En y regardant de plus près, je compris le sens de son avertissement : nous marchions sur un tapis végétal légèrement pourrissant, composé de feuilles plus ternes que celles qui restaient encore sur les arbres. Il était épais et légèrement humide, une texture qui me rappelait celle d’une éponge de Galitari après une cuisson vapeur. Si vous ne connaissez pas ce succulent mets aldéranien, je ne peux que vous le conseiller… À déguster avec un bon vin vert de la même planète.
— C’est embêtant, lâcha Horsk, qui inspectait le sol du regard. Les traces ne restent pas visibles très longtemps, parce que le sol est en perpétuelle mutation. Je ne saurais dire si quelqu’un est passé par ici récemment. Tenez, ici, par exemple.
Il désignait un carré de sol absolument quelconque à mes yeux.
— Le sol a été enfoncé par quelque chose d’assez lourd, mais il est impossible d’en déterminer la forme ; ovale, circulaire ou même triangulaire !
Il se dirigea vers un autre creux léger.
— Là, en revanche, c’est clairement une empreinte de bo…
Il se passa alors tellement de choses que j’eus du mal à comprendre de quoi il en retournait. Une forme sombre tomba sur Horsk qui laissa échapper un grognement étouffé ; deux surgirent des fourrés sur notre droite et deux autres d’arbres sur notre gauche. Tous tenaient fermement un blaster en main.
— Lâchez vos armes et couchez-vous au sol !
J’échangeai un regard avec Thnod, et je vis alors la peur dans ses yeux. Ce n’était pas dans son habitude de réagir ainsi.
— Qui êtes-vous pour nous menacer ? lançai-je en tentant de manifester un peu de courage.
Mais l’un des hommes approcha et me porta un coup au côté avant de me faire trébucher. J’entrevis son casque, et, à ma grande horreur, une visière caractéristique. En forme de T, elle inspirait la terreur à la Galaxie depuis plusieurs millénaires.
Les Mandaloriens étaient déjà là.
Les autres firent moins de difficultés que moi et s’allongèrent au sol.
— Allez prévenir le Mand’alor, lança l’un des guerriers à un autre.
— « Le » Mandalore ? chuchotai-je à Thnod. Ce n’est pas une planète ?
— Nous nommons notre principal monde Manda’yaim, m’apprit-il à voix basse. Le Mand’alor est le chef de notre peuple.
— Donc s’il est là, c’est qu’il ne s’agit pas de simples mercenaires, devinai-je aussitôt.
— C’est ce qu’on dirait…
Quelques minutes passèrent, puis le messager revint en compagnie d’un nouvel homme. Les plaques argentées de son armure ressortaient sur sa combinaison d’un bleu profond ; deux blasters pendaient à sa ceinture.
— Voyons ce qu’on a, lança-t-il d’une voix déformée par le filtre de son casque.
— On dirait que ce sont des soldats républicains, dit un des guerriers.
— Pas sûr qu’ils méritent de se faire appeler « soldats » ! s’esclaffa un autre.
— La République n’a pas d’armée, lâcha leur chef d’une voix dure.
— Vous vous trompez, lançai-je avec aplomb.
Il tourna sa tête vers moi ; à cause du casque, je ne pouvais pas voir ses yeux, mais j’eus l’impression qu’il me jaugeait du regard.
— Vraiment ? lâcha-t-il d’une voix basse, presque menaçante. Vous pensez que quelques vaisseaux lourds et des grades pompeux suffisent à faire une armée ?
— Notre objectif est le maintien de l’ordre et la protection de la paix, répliquai-je. C’est bien plus proche de ce qu’est une armée qu’un assemblage de brutes tendant une embuscade à une mission diplomatique.
— Vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Il fit alors la dernière chose à laquelle je m’attendais : il enleva son casque.
Son visage me surprit. Le Mand’alor était bien plus jeune que je ne le pensais, probablement plus que moi ; son teint mat et ses cheveux noirs longs et bouclés lui donnaient un air juvénile qui ne s’accordait pas avec l’armure massive qu’il portait.
Son regard était dur. Presque usé. Il avait vu des choses terribles et cela l’avait durablement marqué. Mais malgré cette patine déposée par les événements, il restait aussi dur que l’acier – Inflexible.  
— Vous pensez que mes troupes ont attaqué votre vaisseau ? me demanda-t-il.
Sa voix était plus chaude qu’avec le casque, mais elle demeurait ferme malgré tout.
— Qui d’autre ? Les Kordiens ? Ils n’ont pas la technologie nécessaire pour ça.
— Vous ignorez beaucoup de choses, c’est évident. Mais je ne vais pas combler vos lacunes. Silas ?
Un guerrier s’avança.
— Nous allons vérifier leurs identités. Connecte-toi au registre du Département Judiciaire.
— Une minute ! intervins-je aussitôt. Comment pouvez-vous avoir accès à ces données ?
— Je suis celui qui pose les questions, indiqua le Mand’alor.
Il n’en dit pas davantage. Pendant quelques instants, nous restâmes ainsi, attendant que le dénommé Silas établisse l’accès avec la base de données des agents de la République. L’espace d’un instant, il orienta son datapad vers moi pour capter mon identité.
— Je l’ai, lança le guerrier en s’adressant à son chef. Colonel Jagen Tarsus Eripsa. Né sur Bespin. Père sénateur du secteur Anoat et du Corridor d’Ison, mère présidente de TibannaCorp. Passé par l’Académie d’Anaxes.
Cela ne fit qu’arracher un reniflement de dédain au Mand’alor. Ce qui, naturellement, avait le don de me mettre hors de moi.
— Vous vous croyez meilleur ? lui assénai-je en dépit de toute prudence.
— Oui, me répondit-il simplement.
Je n’étais pas du genre à me vanter, ou si peu. Mais je n’acceptai pas non plus qu’on me rabaisse en prétendant que je n’avais pas mérité ma situation ! Anaxes ne s’obtenait pas sans efforts (du moins, quand on n’était pas soi-même Anaxsi) et je n’étais pas responsable du statut de mes parents. Le reste, j’en étais même fier. Mes prénoms étaient ceux de mes aïeux – mon grand-père maternel, Jagen Astrell, et mon grand-père paternel, Tarsus Eripsa, hélas tous deux décédés prématurément. Et être né sur Bespin, l’une des plus belles colonies corelliennes, n’avait rien de honteux. 
— Jango, lança alors un autre guerrier, regarde celui-là.
— Qu’y-a-t-il, Miles ? demanda le Mand’alor en se tournant vers l’homme qui lui était indiqué.
— C’est un Jurgan, cracha le dénommé Silas.
Une lueur de haine apparut dans le regard de Jango – une haine profonde, viscérale, qui n’était pas sans me rappeler celle que je vouais aux esclavagistes qui avaient inspiré ma carrière de militaire.
— Un aruetiise… De ce clan de traîtres…
— J’ai quitté mon clan, se défendit Thnod avec autant de vigueur que possible, compte tenu des circonstances. Je n’ai plus rien à voir avec les miens.
— Ah ouais ? Comment être sûr que tu n’es pas un espion des Death Watchs ?
Le mépris latent dans ses mots me décida à intervenir. Tout cela sentait le jugement expéditif à plein nez.
— C’est un de mes hommes.
— Ça reste à voir, répliqua le chef des Mandaloriens.
— Il est à mes côtés depuis plusieurs mois. Je lui fais confiance.
Jango me jaugea du regard.
— Vous êtes prêt à vous porter garant de lui ?
— Et de chacun de mes hommes, acquiesçai-je aussitôt.
Il continua à m’observer ainsi, pendant près d’une minute, avant de rendre enfin sa décision.
— Ramassez vos armes, nous ordonna-t-il. Sauf vous, Jurgan. Si vous faites le moindre geste suspect, je vous abats.
— Que comptez-vous faire de nous ? demandai-je, étonné.
— Vous ne manquez pas d’aplomb… constata-t-il, presque approbateur. Votre vaisseau s’est écrasé près d’ici, n’est-ce pas ? Nous allons nous y rendre et retrouver le reste de votre équipage. Ensuite, nous aviserons.
— Comment savez-vous que nous ne sommes pas les seuls survivants ?
— Logique. Si c’était le cas, vous auriez pris votre matériel de survie avec vous, plutôt que de l’abandonner sans surveillance.
C’était plutôt bien raisonné, je devais l’admettre.
— Allez, guidez-nous.
Je fis quelques pas avant de m’arrêter aussitôt.
— Et pourquoi vous amènerais-je à notre campement ?
— Nous ne sommes pas vos ennemis, me répondit le Mand’alor.
— Ça reste à voir.
— Plus vous perdez de temps ici, moins nous en aurons pour nous préparer à l’arrivée de notre véritable adversaire ! s’énerva-t-il alors.
J’acquiesçai silencieusement. Mon instinct me soufflait qu’il disait la vérité. Après une centaine de mètres de progression, alors qu’il se trouvait à mes côtés, je lui dis à voix basse :
— Nous sommes ici parce que le gouvernement kordien a demandé un négociateur pour traiter avec des mercenaires mandaloriens.
— Et vous avez été abattus par un missile dès que vous avez parlé avec le contrôle spatial, répondit Jango d’un ton sec. Nous l’avons vu sur nos scopes.
— Vrai.
— Korda est un immense piège, et nous sommes tombés dedans les premiers.
— Mais un piège tendu par qui ? demandai-je en écartant une branche à hauteur de tête.
— Les Death Watch.
— Connais pas.
— Ce sont des dissidents mandaloriens, m’expliqua-t-il avec une amertume palpable dans la voix. Il y a quelques années, un protecteur du nom de Jaster Mereel – notre Mand’alor – a décidé d’un code de conduite de notre peuple. Il n’a pas eu que des alliés. Certains de nos clans se sont détournés de lui : Vizsla, Reau… Jurgan. Ils ont formé un groupe nommé Death Watch, destiné à rendre aux Mandaloriens ce qu’ils estiment être « notre fierté »…
— C’est-à-dire ?
— Une place galactique de premier choix. En temps qu’ennemis de la République.
— Génial… marmonnai-je sans joie. Il ne manquait plus que ça. Nous sommes loin de votre secteur, signalai-je alors.
— Il y a trois mois, nous avons été recrutés pour une mission de sécurisation sur ce monde. Une opération de routine… Sur le flimplast. C’était en fait un piège tendu par les Death Watch et leurs alliés au gouvernement de Galidraan. Jaster Mereel a été tué. Nous sommes parvenus à évacuer les blessés et les morts, mais j’ai choisi de rester ici avec une poignée de guerriers pour faire payer TOR Vizsla.
— Et vous faites ça depuis trois mois ?
— Nous les avons harcelés comme possible. Mais ils ont reçu des renforts récemment… Et nous ne faisons plus le poids. Maintenant, je cherche à sortir mes hommes de là.
— Et nous pourrions être votre porte de sortie, devinai-je aussitôt.
— Tout juste.  
Nous approchions du camp, mais personne ne semblait avoir repéré notre approche. Cela m’agaça considérablement. L’équipage du Forte Tête était sans conteste efficace et gérait parfaitement bien le vaisseau, mais au sol, ils étaient aussi à l’aise qu’une bande quarrens sur Tatooine.
— Il y a quelque chose ! entendis-je finalement alors que nous n’étions plus qu’à quelques dizaines de mètres de notre objectif. À vos postes !
Je ne reconnus pas la voix qui lança l’ordre, et c’était tant mieux pour son propriétaire. En plus de ne pas monter la garde correctement, il signalait sa position à un éventuel ennemi…
Au moins, le travail avait avancé en notre absence. Un campement de fortune avait été aménagé contre la petite falaise que j’avais désigné comme fond du campement. À sa base se trouvaient plusieurs rangées de panneaux de duracier, devant lesquels des tranchées censées empêcher le passage avaient été creusées. Les droïdes avaient fait un travail net et rapide. Plusieurs plaques avaient été abaissées pour établir un pont de fortune, que nous empruntâmes pour entrer.
— Je ne vous félicite pas pour votre vigilance, grondai-je en pénétrant dans l’espace entre les tentes tout juste montées. Les Kordiens auraient pu attaquer pendant mon absence.
— Ce ne sont pas les Kordiens qui nous inquiétaient, dans l’immédiat… répondit Galieet en sortant d’une des tentes.
Il jeta un regard suspicieux à Jango, qui se tenait toujours à mes côtés.
— Les capteurs étaient activés, ajouta-t-il avec un lourd sous-entendu.
Ils étaient donc informés de notre capture par les Mandaloriens depuis le début. Mais comme il ne s’agissait que de balises radar légèrement perfectionnées, il leur manquait le plus important : le son.
— La situation a évolué, déclarai-je sans ambages. Nous devons parler à l’ambassadrice Brenn’TOR
Elle apparut alors, sortant de la même tente que Galieet.
— Je suis à votre disposition.
Elle s’adressa alors à Jango.
— Je suis l’ambassadrice Sofis Brenn’TOR, native de Caamas et mandatée par la République Galactique. C’est un plaisir de vous rencontrer.
— Jango Fett, répondit l’autre en serrant la main que Brenn’TOR lui tendait.
Il ne fit pas mention de sa qualité de Mand’alor, et je la gardais par-devers moi, même si cette omission titillait ma curiosité.
— Vous êtes toujours aussi polie face aux inconnus armés ?
— La courtoisie est la base de la bonne entente dans la galaxie, répondit l’ambassadrice avec un sourire. Et cela n’a jamais tué personne.
— Vous seriez surpris…
— Je souhaite qu’il n’y ait pas de malentendu entre nous : sommes-nous à présent vos otages ?
— Non.
Brenn’TOR ne sembla pas surprise.
— Bien. Dans ce cas, peut-être pourrions-nous poursuivre cette discussion à l’intérieur ?
Elle nous invita à entrer dans la tente, étonnamment bien meublée. Elle était occupée par de petits fauteuils légers mais élégants et confortables, ainsi que par une table de bois véritable. Je reconnus le mobilier de la capsule diplomatique située sur la partie ventrale du Freedom Messenger. Cette partie-là du vaisseau était particulièrement blindée… La corvette appartenait au Sénat, après tout. Et les politiciens préféraient généralement être à l’abri pendant que le petit personnel affrontait les risques du métier.
Fett nous exposa toute la situation, dans une version plus détaillée que ce qu’il m’avait raconté. Il nous parla des Death Watch, de leur chef, Vizsla, de la guerre qu’il menait et des pertes que les Véritables Mandaloriens – ceux de Jango – avaient subies. Ils n’avaient plus de vaisseau capable de franchir les défenses kordiennes… Seule une intervention du Département Judiciaire pouvait mettre rapidement un terme à cette situation.
Nous convînmes d’une alliance.
L’ambassadrice Brenn’TOR aurait souhaité négocier avec nos adversaires pour stopper le conflit sans effusion de sang. Mais ni moi ni Jango n’y étions vraiment favorables, et elle dut se ranger à notre avis.
Fett n’avait que peu de guerriers avec lui, mais il battit le rappel des patrouilles envoyées pour repérer l’avancée des Death Watch… Et pour chasser. Coincés depuis trois mois, les Mandaloriens ne disposaient plus de rations suffisantes pour tenir sans un apport local… De notre côté, il restait bien quelques provisions, mais si cette situation s’éternisait, nous serions ravis d’avoir des compléments.
Grâce à l’accès Holonet du satellite kordien piraté par les Mandaloriens, un signal de détresse fut émis. La base républicaine la plus proche était loin, beaucoup trop pour intervenir à temps – d’autant que je connaissais bien la réactivité relative de notre administration centrale… Aussi, je proposai de le transmettre à mon cousin Theran via sa ligne de com privée. La Corporation Astrell disposait d’une force de défense privée, et Taris était dans un secteur proche. Si quelqu’un pouvait intervenir à temps, c’était bien lui.  
Le reste de la journée fut consacré aux derniers travaux du camp. Par chance, le réservoir du vaisseau n’avait pas explosé, ce qui nous permettait de disposer d’un potentiel énergétique très confortable. Le vaisseau lui-même avait été quelque peu réaménagé pour servir de retranchement. Sa tourelle de défense, ridiculement faible dans l’espace, était au sol une arme formidable que nous installâmes sur le flanc, non sans quelques difficultés.
Les Mandaloriens travaillèrent aux côtés de mes hommes. Je me pris à les observer. J’étais fasciné – je le suis d’ailleurs toujours – par leur sens de l’organisation. Ils n’avaient ni grades formels, n’échangeaient que peu d’instructions et semblaient plutôt obéir à l’habitude qu’autre chose. Ayant été élevé dans un système très réglementé, où la hiérarchie était si importante, cette répartition des tâches, volontaire et non-imposée, me semblait impossible. Mais les Mandaloriens semblaient en faire la règle : chacun faisait le maximum pour le groupe, sans se préoccuper des instructions décidées par un quelconque chef, et cela m’impressionnait.
Mais ils avaient bien un leader. Fett. Jango Fett. Cet homme… Il dégageait quelque chose, une aura de charisme. L’efficacité des supercommandos lui était (au moins en partie) due. Il était jeune, sans doute plus que moi, mais son expérience écrasait mes maigres états de service. J’appris par la suite qu’il était né pauvre et que sa prise d’armes était le résultat du meurtre de sa famille ; mais, portant le titre de Mand’alor, il entrait dans une logique pluri-millénaire, un pouvoir qui nous dépassait de beaucoup lui et moi. C’était un descendant des Zhells héritier de la puissance des Taungs, et en cela il m’était largement supérieur.
Mais, pour l’heure, je voyais aussi en lui un sacré enquiquineur.
En fin d’après-midi, je me retrouvai à l’extérieur du campement. Là, quelques Mandaloriens entraînaient au tir des membres de l’équipage, plus habitués à se battre avec des ordinateurs qu’avec des blasters. Je repérai Galieet, à qui le dénommé Silas enseignait le port des armes de poing. Le Givin se montrait attentif, mais ses talents limités dans ce domaine semblaient exaspérer son instructeur.
— Et dire que vous appelez ça des « guerriers »…
Je me retournai ; Fett avait remis son casque, mais il restait reconnaissable.
— Non, des soldats, répondis-je calmement. Mettez-le aux commandes d’une corvette, et vous verrez ce qu’il vaut…
— Ce n’est pas ce que j’appelle se battre, répondit-il avec dédain.
— Vraiment ? Alors, qu’est-ce donc ? Un plaisir ?
— Un jeu. Tout se passe à distance, avec un incroyable sentiment d’impunité. Les boucliers, les canons longue portée… Tout cela n’a rien d’un véritable combat.
— Vous vous trompez, Fett. Vous ne savez pas ce que l’on ressent aux commandes d’un vaisseau spatial, quand on a des vies à sa charge et peu de chances de s’en sortir en cas d’erreur.
— Sur le champ de bataille, on n’a pas non plus de deuxième chance. Cours vite, tire bien, ce sont les règles que l’on peut suivre.
— Dans l’espace, c’est plus une question d’unité. Ce n’est pas le nombre, mais la cohésion qui fait la force. Un simple chasseur, bien employé, peut avoir plus d’importance qu’un croiseur mal placé.
— Non. Dans ce genre de batailles, le vainqueur est celui qui a la plus grosse flotte. N’est-ce pas pour cela que vous avez fait construire votre destroyer ?
Ainsi, Fett était au courant pour le chantier du Knight’s Blade.
— Vous êtes bien informé pour quelqu’un qui est coincé sur ce caillou depuis trois mois…
— J’ai de bons informateurs. Alors ?
— Il y a du vrai, et du moins vrai. L’armement lourd est un atout, mais c’est surtout le blindage et la capacité d’accueil des chasseurs qui m’ont intéressé.
— Pour que d’autres puissent aller se faire massacrer à votre place ?
Piqué au vif, je répliquai :
— Je ne laisse pas volontairement mes hommes dans un merdier, moi.
Il mit quelques instants avant de répondre.
— Vous êtes un beau parleur. Fort en mots, mais sans rien derrière.
— Je doute que vous valiez mieux.
— Vous méritez une bonne correction.
Un défi ? Voilà qui était tentant. Il était en bonne forme, mais amaigri par ses mois passés sur Korda. De mon côté, je manquais un peu d’entraînement, mais je pouvais me targuer d’avoir de bons réflexes.
— Entendu, répondis-je avec un sourire confiant. Blasters en position paralysante ?
— Je pensais à un vrai duel. À l’ancienne.
Il fit signe à l’un de ses hommes et lui cria quelque chose dans leur langue. En réponse, le soldat lui apporta ce qui ressemblait à une vibrolame assez brillante.
— Beskad, déclara Jango en exposant l’arme. Vous n’en avez pas, bien entendu. Mais une vibrolame fera l’affaire.
— Entendu, dis-je en sentant mon assurance fondre comme neige au soleil. Et au niveau des protections ?
— Combinaison de combat. Rien de plus.
— On arrête au premier sang, donc…
— Exact.
Il commença à retirer ses plaques de blindage, tandis que j’ôtai mon plastron. L’ambassadrice Brenn’TOR s’approcha alors de moi.
— Ne pouviez-vous pas faire autrement ? me demanda-t-elle.
— Pardon ?
— Ce duel est risqué. Quel que soit le vainqueur, il ne l’aura emporté qu’en battant son adversaire. C’est le genre de situations qui engendrent rancœur, susceptibilité et jalousie. Un cocktail qui pourrait être fatal à notre toute jeune alliance.
— Vous voulez que je perde ?
— Je n’ai pas dit ça.
— Mais vous le pensez.
— Colonel, en mon for intérieur, j’espère que vous parviendrez à régler ce différend dans le respect de chacun. Et sans blessure.
— Si je ne le fais pas, nous perdrons totalement le respect des Mandaloriens. Ils ne jurent que par la force…
— Et vous aurez l’occasion de montrer la vôtre très vite. Nos ennemis approchent…
Je restai silencieux, l’espace de quelques secondes. Derrière moi, Fett avait fini d’ôter son équipement et m’attendait avec une impatience croissante.
— Il sera trop tard, lâchai-je alors avant de me détourner de l’ambassadrice.
Je revins vers mon rival alors qu’elle s’éloignait vers le camp. Prévenu par les Mandaloriens, quelques-uns de mes hommes avaient approché. Galieet, à peine remis de sa dure séance d’entraînement, me tendit une vibrolame en restant silencieux. Je pris l’arme et la soupesai : elle était légère, et la poignée confortable. La portée était sensiblement la même que pour le beskad, ce qui me donnait un avantage sur Fett, à l’allonge réduite.
Tiken me fila une tape sur l’épaule en me souhaitant bon courage ; quant à Thnod, il me chuchota quelques derniers conseils à l’oreille.
— Il est habitué à se battre en armure et cela va jouer sur la force qu’il met dans ses déplacements. Il pourrait être déséquilibré s’il cherche à donner un coup trop puissant… Il faut donc le forcer à attaquer en premier…
— Merci, lui répondis-je à voix basse avant de m’éloigner.
Je me trouvai finalement face à Fett, l’épée en main. J’adoptai une posture vaguement Jedi, selon mes critères – et ceux de mes holofilms favoris : les deux mains sur la garde, la lame légèrement inclinée et de biais, prêt à frapper.
— Prêt ? me lança-t-il alors.
— Allons-y.
Il ne fit aucun geste, et je ne me précipitai pas non plus, gardant à l’esprit les conseils de Thnod. Cette passivité sembla l’agacer ; il se mit marcher sur le côté, et je l’imitai aussitôt, comme pour délimiter l’arène circulaire dans laquelle allait avoir lieu le combat. Nous fîmes un, deux puis trois tours, sans qu’aucun de nous ne passe à l’attaque.
Puis, soudainement, tout accéléra.
J’eus le sentiment qu’il allait attaquer une fraction de seconde avant de le voir prendre appui sur son pied gauche pour se propulser vers moi, le beskad en avant. Je m’écartai aussitôt et n’évitai sa lame qu’à quelques milimètres ; je répliquai alors par un grand balayage qui s’acheva quand nos deux armes se heurtèrent. Tout s’était déroulé extrêmement vite, mais ce n’était que le début du duel.
Nous reprîmes position sur nos appuis, et, l’adrénaline aidant, nous passâmes à l’attaque. Fett avait du talent, c’était indéniable ; mais je me débrouillai pour éviter ses coups et tentai d’y répliquait, sans trop de succès d’ailleurs.
Le Mand’alor était bien plus proche de moi, à présent, aussi puis-je essayer une manœuvre hasardeuse ; me protégeant de son épée avec ma propre lame, je me jetai sur lui pour l’entraîner au sol, dans la poussière et les cendres.
La manœuvre le surprit et il tomba, avec moi.
— Fierfek ! lâcha-t-il en heurtant la terre séchée.
Il tenta de m’assener un coup de poing, que j’évitai une fois encore de justesse.
Le deuxième m’atteignit en pleine poitrine.
Fett ne le savait pas, mais je gardai là un médaillon familial – un emblème de ma famille en argent, renforcé de pigments d’un bleu nuit magnifique, issu des coquillages kegyssens de la mer des As sur Corellia, non loin du domaine de Tayrili. C’était une tradition familiale, et je ne m’en séparais jamais.
La force du poing du guerrier heurtant le métal dur logé sur mon torse : c’était là un cocktail redoutable sur le papier, et qui effectivement nous neutralisa tous les deux.
Nous nous retrouvâmes côte-à-côte au sol, moi tentant de reprendre ma respiration, lui massant ses phalanges endolories.
— C’est… un… haletai-je difficilement.
Fett m’interrompit soudainement.
— Taisez-vous, m’intima-t-il avec dureté.
Je lui obéis. Je n’entendis que le sang taper dans mes oreilles, ou du moins était-ce que je crus un instant. Retrouvant peu à peu mes esprits, je sentis alors que les vibrations venaient de l’extérieur, et non de l’intérieur de mon corps.
Un tir de blaster retentit, suivit par un horrible rugissement.
— Au nom de la Force, lançai-je alors, qu’est-ce que…
Des commandos mandaloriens sortirent alors des arbres en courant, tirant derrière eux avec acharnement. Je me relevai aussitôt, persuadé que les Death Watch nous avaient déjà retrouvés.
Mais au lieu de soldats en armure, c’est une immense créature qui surgit de la forêt à leurs trousses, emportant deux arbres sur son passage. Elle était d’aspect vaguement lézardesque, avec une collerette osseuse et des vertèbres apparentes ; une vision de cauchemar incarnée. Une lueur de folie brillait dans ses yeux jaunâtres.
Une Mandalorienne, à l’armure dorée, se retourna et jeta une grenade pour le monde. Voyant que l’explosion ne le ralentissait pas, elle reprit sa course.
Les Mandaloriens en fuite se précipitèrent vers nous, et la bête les suivait. Nous n’avions aucune chance de rejoindre à temps le camp de fortune et ses maigres protections. Fett jura et attrapa les deux pistolets blasters qu’un de ses hommes lui lança avant de faire feu sur la tête de la bête. Thnod faisait de même avec son blaster… Et le mien.
J’étais désarmé.
— Galieet ! Tiken ! Courez ! Faut qu’on se mette à l’abri !
Ils ne se firent pas prier. Par instinct, juste avant de démarrer, je ramassais ma vibrolame, pourtant bien futile face à ce monstre.
Mais ces mouvements attirèrent l’œil de la bête, qui incurva légèrement sa trajectoire vers ces nouvelles proies, moins dérangeantes que celles couvertes de métal et armées de blasters.
Je n’avais aucune chance de courir assez vite pour lui échapper, aussi décidai-je de rester là pour focaliser son attention.
— Colonel ! hurla Thnod en me faisant signe de partir.
Le feu concentré des Mandaloriens ne parvenait pas à pénétrer la cuirasse d’écailles du monstre, ni même à le ralentir. La seule solution pour moi était de me jeter sur le côté au moment de son passage et de compter sur son élan pour qu’elle s’éloigne de moi.
Alors que la bête n’était plus qu’à quelques mètres, je me rendis compte que j’avais sous-estimé sa largeur…
Je sentis le choc dans tout mon corps. La bête me cueillit au moment où je sautais sur ma gauche, et me catapulta sur sa tête où j’heurtais son horrible collerette.
Étourdi, écorché, mais globalement indemne, je me retrouvai derrière ses yeux et relativement à l’abri de son courroux sauvage. La Force m’avait sauvé, sans que je ne sache ni comment ni pourquoi.
Mon uniforme était déchiré et se prenait dans les écailles de la bête. D’une main, je sentis la dureté de la collerette osseuse, de l’autre…
De l’autre, je sentis de la chaleur, et une surface lisse, presque douce.
Je posai mon regard sur cette zone, derrière les plaques frontales. Elle était dégagée, vulnérable, et je disposai d’une lame !
Je pris mon arme et en positionnai la pointe au milieu de cette surface de chair accessible. La bête grogna et tenta de relever la tête.
J’appuyai et ma lame s’enfonça dans son crâne comme dans du beurre.
Le monstre poussa un rugissement de douleur et se débattit, m’envoyant valser dans les airs une fois encore. Alors que je me réceptionnai tant bien que mal, je le vis trébucher et s’abattre sur le sol.
J’allais sans doute avoir des bleus sur toute la surface du corps, mais je me sentais étrangement bien. Je vis Fett et ses hommes approcher prudemment de la bête, tandis que Thnod accourrait pour m’aider à me relever.
— Vous êtes indemne ? me demanda-t-il en m’attrapant la main.
— Plus ou moins, répondis-je avec une grimace.
— Vous avez eu de la chance. Beaucoup de chance.
Fett l’entendit et approcha lentement.
— Je suis d’accord avec le renégat, annonça-t-il.
Thnod se tendit mais ne répondit pas.
— C’est une sorte de zakkeg local, expliqua le Mand’alor en désignant le monstre. Un prédateur que nous avons visiblement dérangé sur son territoire et qui cherchait à nous le faire payer.
— C’est ce que j’ai cru comprendre, ouais… marmonnai-je.
L’ambassadrice Brenn’TOR arriva très vite, accompagnée par Galieet et Tiken.
— Vous allez bien, constata-t-elle en me voyant debout.
— Je m’en suis tiré.
— J’en conclus que l’affaire du duel est réglée ?
J’hésitai sur la réponse à avoir. Techniquement, le combat s’était achevé sur un match nul…
À ma grande surprise, ce fut Fett qui répondit.
— Je retire ce que j’ai dit. Même si c’est le résultat d’une chance éhontée, tuer une de ces bêtes demande… Un certain sang-froid.
C’était un appel à la conciliation, et je m’empressai de le saisir.
— Et garder ses hommes en vie pendant trois longs mois sur une planète aussi hostile que celle-ci mérite à coup sûr le respect. Vous aviez raison, Madame, ajoutai-je en direction de Brenn’TOR. Le duel n’était pas la meilleure des solutions…
Elle eut un sourire amusé. 
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Messagepar L2-D2 » Mar 06 Juin 2017 - 18:37   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chapitre 9 lu !

Waouh le pavé ! :love:

Le Chapitre m'a définitivement confirmé que je n'entravais finalement pas grand chose à la chronologie des Mandaloriens dans l'UE : les Vizla, Fett, Death Watch, les éventuels liens avec The Clone Wars et ce qu'il se passe dans Rebels... il faudra que je trouve le courage de me plonger dans tout cela sérieusement un jour ! :x

Sinon, un très bon Chapitre, vraiment. La présence de Jango Fett apporte un véritable plus au récit, en offrant un adversaire de valeur et d'envergure au Colonel Eripsa, mais comme ce dernier est trop fort, même Fett ne peut le vaincre... :whistle:

Une fois de plus, tout cela est fort bien écrit, narré, mis en scène, et les "twists" (la capture qui n'en est pas une, le duel et sa conclusion) font mouche. Encore une fois : bravo pour cette maîtrise de ton intrigue et pour la qualité d'écriture, toujours présente ! :oui:

Là, je suis très impatient de lire la suite !
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 06 Juin 2017 - 18:42   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Lu aussi !
'achement bien, ce chapitre ! Les Mandaloriens :love: Jango :love: Le duel :love:
:love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 06 Juin 2017 - 20:01   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci pour vos retours ! :jap:

L2-D2 a écrit:Le Chapitre m'a définitivement confirmé que je n'entravais finalement pas grand chose à la chronologie des Mandaloriens dans l'UE : les Vizla, Fett, Death Watch, les éventuels liens avec The Clone Wars et ce qu'il se passe dans Rebels... il faudra que je trouve le courage de me plonger dans tout cela sérieusement un jour !


C'est vraiment très compliqué au niveau des dates... Mais là je reste sur le Legends uniquement. Pas de The Clone Wars. ^^

L2-D2 a écrit:Sinon, un très bon Chapitre, vraiment. La présence de Jango Fett apporte un véritable plus au récit, en offrant un adversaire de valeur et d'envergure au Colonel Eripsa, mais comme ce dernier est trop fort, même Fett ne peut le vaincre... :whistle:


Dans les précédentes versions, Jagen était vainqueur... Mais là, un ex-aequo avec le duel interrompu par la bête me semblait fonctionner davantage. :D
Rassurez-vous, il y aura des explications convaincantes par la suite... J'ai d'ailleurs déjà disséminé un indice dans ce chapitre, mais seuls les lecteurs très très attentifs des Nuits de Coruscant pourront le trouver ! :sournois:

L2-D2 a écrit:Une fois de plus, tout cela est fort bien écrit, narré, mis en scène, et les "twists" (la capture qui n'en est pas une, le duel et sa conclusion) font mouche. Encore une fois : bravo pour cette maîtrise de ton intrigue et pour la qualité d'écriture, toujours présente ! :oui:


Merci bien ! :jap:
Zèd-3 Èt a écrit:Lu aussi !
'achement bien, ce chapitre ! Les Mandaloriens :love: Jango :love: Le duel :love:
:love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love: :love:


Que d'amour, que d'amour ! :D

J'avoue, c'est un peu méchant d'avoir découpé la suite comme ça, à ce moment-là, juste avant la bataille... Alors je vais faire un effort et tenter de vous la livrer d'ici une semaine. :D
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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 06 Juin 2017 - 20:09   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:J'ai d'ailleurs déjà disséminé un indice dans ce chapitre, mais seuls les lecteurs très très attentifs des Nuits de Coruscant pourront le trouver ! :sournois:

Je l'ai loupé, alors, parce que je n'ai pas lu la trilogie.

Jagen Eripsa a écrit:Que d'amour, que d'amour ! :D

Mais c'est mérité :D

Jagen Eripsa a écrit:Alors je vais faire un effort et tenter de vous la livrer d'ici une semaine. :D

Vivement dans une semaine, alors :cute:
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Messagepar mat-vador » Mar 06 Juin 2017 - 20:37   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Eh ben voilà le petit Jango! Enfin à l'époque où il avait encore toute sa tête (référence à la bataille de Géonosis où il se fait décapiter) :D : Très mauvais jeu de mots je reconnais, c'est par où la sortie :whistle: ?

Jagen s'est bien débrouillé lors de son ptit dudu et je suis toujours en extase devant tes connaissances de l'UE Legends et de sa mise en valeur!

Bref la suite :jap: !
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Messagepar L2-D2 » Mer 07 Juin 2017 - 9:05   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:Rassurez-vous, il y aura des explications convaincantes par la suite... J'ai d'ailleurs déjà disséminé un indice dans ce chapitre, mais seuls les lecteurs très très attentifs des Nuits de Coruscant pourront le trouver ! :sournois:

Ah, j'ai beau avoir lu la trilogie, je n'ai pas vu d'indice... mais je n'ai toujours pas lule dernier tome de la série, ceci explique peut-être cela...

Sinon, j'ai l'impression que ça fait deux fois que Jagen a des "pressentiments" qui se confirment. Alors, Forceux ? Ou doté d'un instinct au-dessus de la moyenne ? :sournois:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 07 Juin 2017 - 9:24   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

mat-vador a écrit:Eh ben voilà le petit Jango! Enfin à l'époque où il avait encore toute sa tête (référence à la bataille de Géonosis où il se fait décapiter) :D : Très mauvais jeu de mots je reconnais, c'est par où la sortie :whistle: ?

Jagen s'est bien débrouillé lors de son ptit dudu et je suis toujours en extase devant tes connaissances de l'UE Legends et de sa mise en valeur!

Bref la suite :jap: !


Merci beaucoup ! :D
L2-D2 a écrit:Ah, j'ai beau avoir lu la trilogie, je n'ai pas vu d'indice... mais je n'ai toujours pas lule dernier tome de la série, ceci explique peut-être cela...


C'est dans le tome 3, mais c'est un tout petit détail et il très difficile de faire le lien. ^^

Sinon, pour l'anecdote, Brenn'TOR est un personnage que j'ai inventé il y a quelques semaines, pendant la rédaction de ce chapitre (sur lequel je suis resté bloqué un bon moment). À l'origine, c'est Finis Valorum qui devait être le négociateur envoyé avec Jagen, mais finalement j'y ai vu l'occasion d'introduire une Caamasi, ce que je voulais faire depuis un petit moment. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 17 Juin 2017 - 16:48   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Cela aura pris un peu plus de temps que prévu, mais comme d'habitude sur cette histoire, c'est un gros morceau, à peine plus court que le précédent. :D



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Chapitre 10

Trois jours durant, nous nous préparâmes à l’arrivée des Death Watch.
La stratégie de terrain constituait une part importante des enseignements prodigués au sein de l’Académie d’Anaxes. Pendant mes cinq années passées à la Citadelle, j’avais eu les meilleurs professeurs de la Galaxie dans ce domaine, des experts de la théorie ainsi que des intervenants ayant parfois mis en œuvre quelques tactiques avancées. Le légendaire colonel Bellilier, par exemple, nous avait présenté sa manœuvre lors de la bataille de Sanaroz contre les esclavagistes zygerriens. C’était dans cette discipline que nous avions le plus de professeurs non-humains, et à raison : la différence d’espèces impliquait également des schémas de pensée divergents, et donc des solutions sortant de l’ordinaire pour chaque problème. De nombreux fonds étaient alloués à cette matière, si bien que nous disposions de tables holographiques dernier modèle et des ordinateurs de calcul parmi les plus perfectionnés. En théorie, quand un cadet obtenait son diplôme de l’Académie, il était capable de surpasser sans le moindre effort un orphelin ayant grandi au sein d’une bande de mercenaires en armure.
En théorie.
Ce raisonnement ne tenait pas compte d’une caractéristique essentielle à l’élaboration de toute stratégie victorieuse : l’expérience. La formation ne pouvait pas nous préparer totalement à la réalité du combat.
Je décidai donc de confier à Fett le commandement opérationnel de la bataille. Il connaissait les armes, le terrain et, plus important encore, l’ennemi. Ses hommes étaient les meilleurs ; les miens ne pouvaient servir qu’en soutien, en opérant avec les armes récupérées sur le Freedom Messenger.
Il décida de fortifier notre position précaire et d’organiser la défense en plusieurs lignes, comme je l’aurais fait – mais lui fit preuve de davantage de sens pratique et d’adaptation aux conditions du terrain. Le blindage démonté sur le vaisseau renforça les tranchées creusées par les droïdes d’entretien reprogrammés ; il positionna aussi les tourelles de façon à cueillir l’infanterie ennemie dès qu’elle émergerait de la forêt. Une tâche rendue plus facile par les informations dont nous disposions sur l’avancée de nos adversaires ; massés autour d’un excavateur de minerai reconverti en char et transport de troupes, ils avançaient lentement et ne faisaient aucun détour. Les scies circulaires montées à l’avant de leur véhicule traçaient un sillon visible – de très loin – dans la mer d’arbres qui nous entourait.
Et moi dans tout cela ? Je me sentais mieux que jamais. Malgré l’imminence du combat, j’étais enthousiaste et plein d’optimisme. Mon uniforme avait été endommagé par le zakkeg kordien, mais je l’avais avantageusement remplacé par une armure de fortune montée grâce au concours des Mandaloriens. Ils avaient décidé de nous prêter leurs pièces de rechange pour que nous puissions améliorer notre protection. Une décision généreuse, mais aussi pragmatique ; ils avaient besoin de notre soutien pour l’emporter, comme nous étions dépendants du leur.
Nous allions aborder ce combat de la meilleure façon possible. Aussi avais-je du mal à comprendre l’énervement de notre nouveau leader en apprenant l’arrivée imminente des Death Watch.
— Shab ! gronda Jango en frappant sur la table de fortune installée dans la tente de commandement. Un jour de plus, et nous aurions eu le temps de finaliser nos surprises !
— Nous en avons déjà beaucoup pour Vizsla, rappela Myles, son second officieux. Nous allons lui tendre un piège dont il ne réchappera pas. Les tranchées-leurres, les capteurs thermiques, le champ de mines…
— Cela fait beaucoup, approuvai-je aussitôt.
— Votre mécanicien wookiee nous a bien aidés.
— Chwarrok est du genre doué, répondis-je en souriant.
— Nous pourrions en faire plus ! intervint Fett.
— Nous pourrions toujours en faire plus, mais ce n’est plus le moment. Vizsla sera là demain à l’aube. Nous n’y pouvons rien…
— Si on le retardait…
— Cela nous coûterait des hommes et du matériel. Mauvaise opération.
— De toute façon, il viendra à nous, ajoutai-je en soupirant. Son plan est évident : il veut capturer l’ambassadrice Brenn’TOR et l’utiliser comme otage. D’après ce que vous m’en avez dit, ce n’est pas le genre d’homme qui renonce…
— Je l’ai cru mort pendant des années, lâcha Jango. Des années, et il est revenu pour tuer Jaster. Effectivement, renoncer n’est pas dans ses habitudes.
— Je ne le laisserai pas capturer à l’ambassadrice. Je suis prêt à tout pour l’en empêcher.
— Même à mourir ?
Étrangement, la question me prit au dépourvu. Elle était pour le moins… troublante.
La mort. Je n’y avais jamais vraiment pensé, pas depuis cet horrible moment où j’avais échappé aux esclavagistes, cet instant où Thyrs Onasi s’était éteint sous mes yeux… J’avais occulté cette question de mon esprit. Même lors de la bataille de Corban III, quelques mois plus tôt, j’avais occulté cet aspect des combats. Cela me semblait… futile, presque inutile. Pouvait-on être prêt à la fin, au néant ? Sans doute pas. La preuve, c’est qu’on cherche tous ou presque à s’en préserver. Et, même lorsqu’elle finit par frapper… On se tourne vers la religion, les croyances. Nous autres Corelliens avions Neuf Enfers, chacun dédiés à un péché particulier, et un Paradis pour ceux sans rien à se reprocher. La veille, Galieet m’avait parlé de l’Équation, cette grande œuvre mathématique régissant le destin de l’univers, et cette idée selon leurs âmes défuntes avaient pour mission de la compléter. Les Jedi eux-mêmes ne pensaient-ils pas que les morts se fondaient dans leur mystérieuse « Force » ?
— Non.
Je relevai les yeux et affrontait son regard.
— Non, je ne suis pas prêt à mourir. Je n’ai pas l’intention de laisser votre Vizsla ou un de ses laquais s’en prendre à moi. Et je ne veux pas non plus qu’ils puissent s’en prendre à mes hommes.
Fett eut un mince sourire.
— Alors on va vous y aider.
La nuit venant, nous fîmes les derniers préparatifs. La question de l’arme devait être résolue. L’entraînement de l’Académie d’Anaxes ne portait que sur des armes de défense rapprochée. Mais un simple pistolet ne pouvait guère faire le poids pendant une bataille en règle. Jango en avait deux : des modèles modifiés, plus lourds et davantage perfectionnés que ceux des officiers de la République. Mais ce mode de combat ne pouvait convenir qu’aux personnes entraînées à les manier simultanément. Je m’étais donc équipé d’un fusil standard, une carabine E-7 de chez Blastech qui traînait dans la remise du Freedom Messenger : par chance, elle n’avait pas trop été endommagée lors du crash. Un mécanicien mandalorien l’avait remise en état. L’arme était longue et, partant de là, impressionnante, mais elle faisait pâle figure à côté de certains blasters à répétition que portaient les commandos. Mais au moins je réussissais à la manier. Et en cas de problème, je gardais quand même mon pistolet d’officier.
La nuit fut courte : nous nous réveillâmes dès l’arrivée des premiers rayons du soleil. Les forces des Death Watch n’étaient plus qu’à cinq kilomètres, l’affaire de deux heures sur un terrain aussi difficile que celui-ci.
Après un léger repas, nous prîmes position selon le plan de bataille décidé par Jango et Myles. Je gagnai la troisième tranchée creusée autour du camp de base. Au nombre de cinq, elles formaient un cercle presque complet qui n’était interrompu que par le petit escarpement rocheux où nous avions établi notre camp de base. À une centaine de mètres de là, l’épave du Freedom Messenger gisait sur son tapis de cendres. Le croiseur consulaire offrait à présent une ressemblance frappante avec un cadavre qui serait resté trop longtemps à l’air libre ; on remarquait en effet moins les dégâts du missile que les pièces qui manquaient, tels des morceaux de chair arrachés par des charognards, démontés par les droïdes pour former une muraille de fortune autour du camp.
Tous les combattants étaient retranchés sur les quatre dernières tranchées, à l’exception de deux ou trois éclaireurs qui opéraient en avant-garde depuis la première. Fett était aux commandes de la deuxième, Myles de la quatrième, tandis que Thnod Jurgan se chargeait de la cinquième.
À mes côtés, il y avait une majorité de Mandaloriens ; je reconnus parmi eux la guerrière à l’armure dorée que j’avais aperçue trois jours plus tôt. Je réalisai que, contrairement à de nombreux autres, je ne l’avais vue qu’avec son casque. Quelques-uns de mes propres hommes, dont Chrwarrok et Ren Jorvis, étaient aussi là. Nous avions tous une armure lourde, même le wookiee qui avait accepté une plaque de blindage sur le torse. Les autres étaient restés en retrait, autour de Jurgan.
Les deux tourelles anti-chasseurs récupérées sur le Freedom Messenger pouvaient selon toute logique nous préserver de l’infanterie ennemie. Elles avaient finalement été placées sur l’éperon rocheux derrière le camp. Tern Hoovys et Jos Geraan s’en occupaient, protégés par tout un détachement de Mandaloriens placés sous le commandement du dénommé Silas.
L’ambassadrice Brenn’TOR était au cœur du dispositif de défense. Les droïdes étaient parvenus à creuser une cavité au cœur de l’éperon rocheux, une sorte de galerie souterraine menant à une caverne naturelle où elle avait pu se retrancher en compagnie de Galieet et de Tiken. Avant notre départ, elle s’y était enfermée afin de se protéger de toute percée éventuelle.
Nous étions prêts à nous battre : il ne manquait plus que l’ennemi à affronter.
Nous perçûmes les premiers signes de son approche après une demi-heure d’attente environ. Le bruit lointain d’un véhicule lourd, bientôt suivi par le son des pas martelant le sol. Pas une marche en ordre, mais l’avance désordonnée d’une nuée d’hommes et de femmes en armure.
Puis ils surgirent des arbres.
Je savais que Vizsla disposait d’un char de combat, mais je ne m’attendais en aucun cas à cela. L’engin qui nous faisait face était monumental, bien plus impressionnant que les appareils de combat de la République, et équipé d’armes lourdes qui, fort heureusement, semblaient avoir été endommagées au cours des affrontements antérieurs.
C’était effectivement un ancien engin minier, de conception antérieure aux taupes mécaniques utilisées aujourd’hui. Il avait dû être abandonné sur Korda VI par une grande compagnie minière, telle que la TaggoCo ou la Corporation Minière Gran, suite à une tentative infructueuse de s’emparer des richesses du sous-sol de la planète. Il n’existait que peu de vaisseaux capables d’emporter un véhicule de cette taille, d’où leur assemblage habituellement effectué une fois à destination.
Entre les mains de Vizsla, c’était une arme de destruction massive.
Heureusement, son existence était tout sauf une surprise. Jango y avait déjà été confronté et il avait un plan pour s’en débarrasser, une fois pour toutes.
— On suit le plan de base, annonça-t-il sur le canal général. Lancez les roquettes.
Je ne pus m’empêcher de sourire. Cette phrase banale était plus qu’un simple ordre : c’était aussi un code, que les Death Watch n’allaient pas pouvoir déchiffrer à temps.
Plusieurs missiles jaillirent de la quatrième tranchée, derrière moi. Les filtres anti-bruits de mon casque protégèrent mes tympans, mais tous mes amis n’eurent pas la même chance et certains grimacèrent même de douleur en entendant le bruit assourdissant des lance-roquettes.
Heureusement pour eux, il n’y eut qu’une seule vague de tirs.
Les projectiles suivirent une trajectoire balistique presque parfaite. Les canons du char et les blasters des commandos renégats se tournèrent rapidement dans leur direction – si rapidement que je demandai alors si la transmission n’avait pas déjà été décryptée. Les salves de lasers n’eurent aucun mal à se débarrasser des missiles, et ce malgré leur vitesse.
Le premier assaut des défenseurs était apparemment un échec.
— Ouvrez le feu ! ordonna alors le Mand’alor.
Plusieurs hommes des Death Watch, qui tournaient encore leurs yeux vers le ciel, furent fauchés sans pitié par les premiers tirs. Mais les autres se ressaisirent vite et visèrent les commandos mandaloriens de la deuxième tranchée. Heureusement, ils bénéficiaient de l’abri précaire d’une simple levée de terre. Je ne pouvais guère les soutenir, le risque d’un tir ami étant bien trop grand dans ces conditions.
Puis le char entra en action. Une décharge s’abattit sur ma tranchée, à cinq mètres sur ma gauche. Le souffle me renversa ; pourtant, j’étais chanceux, car deux Mandaloriens qui se trouvaient au point d’impact furent carbonisés sur le coup. Deux carcasses fumantes : c’était tout ce qui restait d’eux quand les débris retombèrent.
Je me relevai, animé par une rage nouvelle. Je n’en avais jamais ressenti de telle ; j’avais envie de me jeter sur la Death Watch toute entière et de l’attaquer au corps-à-corps, d’enfoncer une vibrolame dans chacun de leurs corps pouilleux et d’exposer ainsi leurs entrailles à l’air libre. Ma colère était ardente, et prête à jaillir.
J’avais envie de leur faire mal.
De les faire souffrir.
Ma respiration s’accentua brutalement, et je pris conscience que mon état était tout sauf normal. Je me forçais à m’abaisser derrière la levée de terre, et appliquai aussitôt toute la force de mon esprit pour calmer mes émotions. Je ne pouvais pas laisser tomber mes alliés maintenant. Je n’allais pas laisser cette rage prendre le pas sur ma volonté.
Seul le sang-froid allait pouvoir me sortir de ce merdier.
Je me redressai et saisit mon arme ; j’ajustai aussitôt un soldat ennemi qui, inconscient du danger planant sur lui, se précipitait vers la première tranchée abandonnée par les éclaireurs. Je le touchai à la gorge, et il s’effondra dans la boue du champ de bataille. L’être qui le suivait – un Togorien, à ce que j’en vis – ne prit même pas la peine de le contourner et le piétina sans ménagement. D’autres cibles se présentaient à moi ; les salves épisodiques du char avaient clairsemé nos premières lignes, et nos adversaires en profitaient pour avancer autant que possible. J’en choisis un et l’abattit.
— Et de deux ! criai-je pour motiver mes hommes.
Puis la situation changea brutalement.
Ce fut d’abord un bruit sourd, puissant, faisant penser au grondement d’un volcan.  Puis il y eut la lumière : une onde aveuglante qui provenait de l’intérieur du char, un rideau de feu contenu par le blindage en duracier renforcé de l’appareil. Enfin, le choc arriva, quand le monstre de métal, incapable de résister plus longtemps à la pression qui déchirait son corps de l’intérieur, explosa en projetant des débris aux alentours.
Je sentis le soulagement poindre au creux de ma poitrine. La première phase de notre stratégie était un franc succès. Profitant de la diversion que nous lui avions offert et des talents naturels de son peuple, Horsk Tre’far était parvenu à poster une charge explosive à la verticale du générateur d’énergie de l’engin. J’espérais qu’il avait rempli sa mission en restant sain et sauf.
La destruction de l’extracteur reconverti en char ne poussa pas les troupes des Death Watch au repli. Bien au contraire, nos assaillants se trouvèrent stimulés ; ils ne pouvaient plus couvrir leur retraite, et la victoire était désormais leur seule échappatoire. Leur hargne, décuplée, les poussait à se battre plus férocement encore. Heureusement pour nous, ils manquaient toujours de coordination. Il y avait bien quelques renégats mandaloriens parmi eux, mais le gros des troupes était constitué de mercenaires issus de la fange galactique.
 Ils lancèrent quelques grenades à concussion dans les tranchées ; l’une d’elles fit sortir Fett de son abri, sans le blesser heureusement. Protégé par quelques-uns de ses fidèles, il put se relever sans dommages supplémentaires.
— Il est temps de se replier ! ordonna-t-il sur le canal général. Évacuez les deux premières tranchées !
J’étais à présent en première ligne, ma position renforcée par les troupes de Jango et les éclaireurs survivants. Le petit groupe autour de Fett ne me rejoignit pas ; le Mand’alor les emmena jusqu’à la barricade de duracier, élevée avec le blindage de notre corvette crashée, qu’ils contournèrent pour prendre pied sur l’éperon rocheux qui surplombait leur camp et rejoindre la forêt qui s’étendait derrière. Une telle manœuvre revêtait des habits de lâcheté aux yeux des Death Watch, et pourtant…
— Phase Deux du plan enclenchée ! déclara Jango dans son comlink.
— Je suis prêt, annonçai-je à mon tour.
À mon poignet, derrière un cache de plastacier, le déclencheur des pièges avait été fixé sur la plaque de blindage de l’armure. Je me préparai à appuyer dessus.
Devant moi, il n’y avait plus que des commandos des Death Watch, qui cherchaient à prendre place dans les tranchées abandonnées pour se protéger du pilonnage régulier effectué par Tern et Jos. Ils étaient parvenus, sans que je sache comment, à ne pas attirer l’attention du char lorsqu’il était encore actif. Personnellement, j’aurais d’abord ciblé la tourelle en fonctionnement pour protéger mon infanterie ; mais le défunt pilote des Death Watch avait peut-être estimé que ses adversaires les plus dangereux étaient les Mandaloriens.
Plusieurs officiers s’engouffrèrent à leur tour dans les tranchées. Je choisis ce moment pour activer le piège.
Les droïdes qui avaient creusé les tranchées avaient installé dans les parois basses des deux premières de petits réservoirs de matière inflammable : un mélange entre l’essence subsistante des réservoirs du Freedom Messenger, des produits d’entretien et quelques autres liquides tout aussi sympathiques. L’impulsion que je lançai ouvrit les couvercles, et le contenu put se déverser à travers la terre, l’imbibant avant de l’emporter au fond de la tranchée. Les Death Watch virent cet étrange phénomène, mais n’eurent pas le temps de réagir.
À mes côtés, Ren Jorvis lança alors une grenade à fragmentation, qui explosa en l’air. Les débris incandescents retombèrent sur les tranchées imbibées.
Une gerbe de feu s’éleva de la seconde, à l’extrémité droite ; puis la même chose se produisit au centre de la première. Avant même qu’ils ne comprennent dans quel piège ils étaient, les hommes des Death Watch se retrouvèrent pris dans une nasse de boue incandescente et de flammes vives.
Le spectacle était tout bonnement insoutenable, et je regrettai d’avoir pris mon petit déjeuner. L’espace d’un instant, j’eus même pitié de mes ennemis et de leur sort horrible : la chaleur, l’essence et la boue chauffée à blanc s’infiltraient sous leur armure, infligeant des ravages rapides. Quelques-uns s’extirpèrent des tranchées et tentèrent d’enlever leurs prisons de métal de leur corps ; mais leurs gestes étaient brouillés par la douleur et la perte de leurs sens. Ils moururent tous avant d’avoir pu y parvenir. D’autres essayèrent de se rouler sur le sol, mais cela ne faisait qu’accélérer leur trépas.
Une peur soudaine s’empara de moi lorsque je sentis un liquide chaud se répandre à mes pieds ; plein d’appréhension, je baissai les yeux et vit une flaque jaunâtre aux contours indistincts. Tournant la tête vers sa source, je vis un de mes hommes plié en deux, qui dégobillait sur place. 
Je comprenais aisément son malaise. J’étais vraiment à deux doigts d’en faire autant.
Mais je ne pouvais pas me permettre une telle déconcentration. Les Death Watch survivants repartirent à l’assaut, en prenant bien soin d’éviter les tranchées. Même après deux déconvenues, ils restaient supérieurs en nombre, avec trois fois plus d’effectifs que nous et nos alliés mandaloriens. Et nous reculions toujours davantage, sous le feu de nos ennemis.
Je sentais que nos chances de remporter la bataille s’amenuisaient peu à peu, à mesure que nos hommes tombaient. Les Mandaloriens payaient le plus lourd tribut et comptaient plusieurs morts ; mes hommes d’équipage s’en sortaient relativement mieux, parce qu’ils étaient jusqu’à présent moins exposés. Chwarrok avait quelques brûlures sur son pelage, mais tous étaient en vie.
Comme pour me contredire, une grenade atterrit dans la tranchée à trois mètres de moi, aux pieds de Ren Jorvis. Je tournai la tête vers lui, et vit dans les yeux de mon mécanicien qu’il avait compris ce qui allait se passer.
L’explosion fut relativement légère comparée à bien d’autres depuis le début de la bataille, mais elle suffit à remplir sa besogne, projetant des fragments de métal dans le torse et l’abdomen de Jorvis. J’accourus immédiatement, tout en me sachant parfaitement impuissant.
— Ren ! Ren !
Il ne répondit pas. Ses yeux étaient ouverts, dans une dernière expression de résignation mêlée de stupeur, mais ils ne voyaient plus. Je compris qu’il était mort.
Ce n’était pas celui que je connaissais le mieux à bord du Forte Tête. Il n’était pas très bavard, loin d’être parmi les plus sociables de l’équipage. Mais c’était l’un de mes hommes, un de ceux placés directement sous mon commandement, le premier que je perdais au cours d’un combat.
Il n’aurait jamais dû mourir là, comme un pantin désarticulé, sur ce tas de boue infâme qu’on osait nommer planète. Pas dans un combat d’un autre âge, d’une sauvagerie que je croyais disparue…
— Ne restez pas planté là !
La voix, rendue impersonnelle par le projecteur vocal du casque, était celle de la mystérieuse guerrière mandalorienne à l’armure dorée. Tirant avec son blaster sur les adversaires qui approchaient, elle saisit mon épaule pour me forcer à me relever.
— Nous devons rejoindre le camp !
— D’accord, acquiesçai-je en attrapant mon arme. Je vous couvre.
D’un ordre bref sur la fréquence générale, j’ordonnai à l’ensemble des combattants de rejoindre l’espace derrière les barricades. Je n’eus guère besoin de me répéter : la plupart reculèrent en courant, canardant les Death Watch qui approchaient toujours.
Heureusement pour nous, les mercenaires que nos ennemis avaient placés en première ligne avançaient maintenant avec circonspection, redoutant un nouveau piège aussi cruel que le précédent.
Une fois derrière les panneaux de duracier, j’envoyais l’ensemble des combattants dans la caverne artificielle. Je dus arracher Tern et Jos à leur tourelle, qu’ils rechignaient à quitter ; rendus fous de colère par nos pertes, ils voulaient les faire payer au centuple à nos assaillants. Mais cela ne rentrait pas dans la troisième phase du plan.
Alors qu’il ne restait qu’une poignée d’hommes à faire entrer dans la galerie – l’ambassadrice Brenn’TOR avait ouvert l’accès à son repaire –, l’avant-garde des Death Watch entra dans le camp. Jurant entre mes dents, je tirai sur celui qui semblait être le chef. Mieux entraîné que la plupart de ses hommes, il évita la salve et répliqua avec une grande précision.
Le tir me frappa au bras gauche.
La douleur lancinante se répandit aussitôt dans tout le membre touché, et je ne pus retenir un cri. Ma vision était obscurcie par la souffrance, mais je vis malgré tout un fusil – celui du commandant – se pointer vers ma tête.
Bien. Au moins, cela allait être bref.
J’entendis le bruit de la décharge, mais à ma grande surprise je ne ressentis aucune douleur. Et pour cause : le commandant s’effondra, tirant un dernier coup qui vint frapper le casque de la guerrière dorée qui venait de me sauver la vie.
Avec un juron, elle retira son heaume de beskar devenu inutile, et je vis enfin son visage.
Je n’en avais jamais vu de tel.
Nourri aux clichés sur les Mandaloriens et leur culture, je me représentais les Mandaloriennes comme des femmes rustaudes, des paysannes des mondes reculés vêtues d’une armure, ne prenant guère soin de leur beauté naturelle. Mais la femme que j’avais sous les yeux avait des traits fins, si élégants qu’ils l’auraient rendue immanquable lors d’une de ces réceptions données par le Sénat : elle éclipsait en élégance les actrices de renom qui faisaient les gros titres des holomagazines.
Ses traits étaient donc fins, mais aussi doux, suffisamment pour ne pas être coupants. Ils servaient d’écrin à deux yeux d’un bleu digne des plus belles mers des planètes océaniques. Malgré leur couleur, une passion ardente les animait. Son nez, tout en finesse, surplombait une bouche d’un rouge passionnel.
J’étais comme foudroyé.
Malheureusement, je n’avais guère le temps de la contempler davantage, car nos ennemis reprirent une fois encore l’offensive. Nous battîmes en retraite vers les « catacombes » creusées par les droïdes. Avant de nous enfoncer dans l’obscurité, j’entrevis le visage des assaillants observant avec suspicion face à ce qu’ils suspectaient être un nouveau piège.
Comme ils avaient raison…  
La descente se fit rapidement, et en silence. Progresser dans une obscurité quasi absolue avait quelque chose d’effrayant, mais je me sentais stimulé par l’idée que les Death Watch n’allaient pas tarder à nous poursuivre.
Nous parvînmes finalement dans l’anfractuosité naturelle où nous devions nous rassembler. Je vis Galieet et Tiken approcher de moi à toute allure.
— J’ai bien cru que vous étiez perdu ! s’exclama mon second, son visage encore plus chagriné que d’ordinaire.
— C’est passé à deux doigts, répondis-je en montrant mon bras meurtri.
Le blaster avait creusé un profond sillon, exposant mon biceps gauche à vif. La douleur était vive, mais l’adrénaline m’aidait à tenir. Pour l’instant.
Une Mandalorienne approcha à vive allure et se jeta dans les bras de ma sauveuse.
— Su cuy’gar, Van’ika, ner vod ! dit-elle en la serrant un bref instant. Je m’inquiétais de ne pas te voir revenir.
— Je suis là, Rav’ika, répondit l’autre avec un sourire. En parfaite forme.
Il n’y avait plus d’issue, plus de retraite possible, désormais. La quarantaine de combattants rescapés pointèrent leurs armes vers le chemin d’accès, et nous attendîmes ensemble dans un mutisme presque absolu.
Nous entendîmes au loin des explosions, des bruits de blasters et des hurlements, puis tout retomba en un silence lourd de conséquences. Enfin, des pas se firent entendre, et plusieurs soldats, les nerfs à vif, enlevèrent le cran de sécurité de leurs fusils.
À ce moment-là, quelques silhouettes solitaires apparurent à l’entrée de la caverne. L’homme à leur tête retira son casque. Il regarda d’un air étonné le comité d’accueil.
— Franchement, dit Jango, vous vous attendiez à qui ?
 
*  * 
  Les vaisseaux de la Corporation Astrell arrivèrent le lendemain matin, menés par mon cousin Theran lui-même. Les transports se posèrent à l’écart du champ de bataille, loin des cendres, du sang et de la boue.
Nous avions passé plusieurs heures à enterrer nos morts. Ren Jorvis fut enterré selon les coutumes de son monde natal, Brentaal, sur un lit de pierres que nous recouvrîmes d’un panneau de duracier. J’allais devoir avertir sa famille, qui pourrait venir le rechercher ou choisir de le laisser reposer ici, sur le lieu où il était tombé.
C’était, par miracle, le seul membre de l’équipage du Forte Tête à être tombé au combat, même si nous étions quelques-uns à être salement amochés. Les Mandaloriens avaient pour leur part payé un lourd tribut ; sur la centaine de commandos présents au début de la bataille, trente avaient perdu la vie. Ils furent inhumés dans une tombe commune, et, selon les coutumes de leur civilisation, des plaques d’armure furent prélevées pour honorer leur mémoire.
Les Death Watch furent incinérés sur un immense bûcher dressé par leurs rares survivants, capturés lorsque Jango les avait attaqués par derrière.
Grâce à des armes à projectiles équipées de silencieux, le Mand’alor était parvenu à neutraliser silencieusement un certain nombre de mercenaires, jusqu’à un dernier combat dont il était ressorti assez facilement vainqueur. Mais il restait amer et dépité : TOR Vizsla avait survécu.
Le leader des Death Watch n’était même pas présent sur le champ de bataille.
Nous le découvrîmes en interrogeant les prisonniers. Ils nous mirent également sur la piste d’un mystérieux fournisseur, qui leur avait livré les armes nécessaires pour convertir l’extracteur de minerai en véhicule de guerre. En explorant les vestiges du char improvisé, nous retrouvâmes quelques restes marqués d’un logo que je connaissais bien : un poing rouge dressé vers le ciel, entouré de lignes compliquées.
La Brigade Stellaire de Korsterck armait la Death Watch.
— Jango pense que j’étais la véritable cible de cette attaque, ajoutai-je avec amertume pour conclure l’exposé que je faisais à mon cousin.
J’étais habillé d’une tunique assez simple, le bras gauche en écharpe. Un droïde médical m’avait bien examiné, mais j’avais choisi de laisser le bacta à ceux qui allaient vraiment en avoir besoin.
— Il suppose que la Brigade Stellaire a appris quelle mission m’a confié Kalpana et qu’elle va tout faire pour se débarrasser de moi.
Theran se gratta le menton, ses yeux observant le champ de bataille.
— Et tu en penses quoi ?
— Je ne veux pas y croire. Je n’ai été affecté à cette mission que la veille du départ. La Brigade Stellaire ne pouvait pas l’apprendre à temps…
— Pas sans une complicité interne.
— Même comme ça. Ma présence ici tenait du hasard. Mon équipage a été affecté au Freedom Messenger trois heures avant le départ.
Je donnai un coup de pied dans une petite pierre dépassant du sol : elle s’envola sur quelques mètres et rebondit sans bruit.  
— Mais nos services informatiques ont pu être piratés, repris-je en serrant le poing. Ce sont des pirates. Peut-être comptent-ils dans leurs rangs des « technopirates » ? Des craqueurs capables de s’infiltrer dans notre système de communication ?
— C’est possible…
— En tout cas, ils ont perdu, tranchai-je en faisant quelques pas. Mais ce n’est pas grâce à nous. Les Mandaloriens ont tout fait… C’en est même un peu humiliant.
— Mieux vaut être humilié que mort.
— Ouais, c’est sûr, répondis-je avec un rictus. Mais cela n’empêche… Il nous faut une force d’intervention au sol.
— Cela va à l’encontre des réformes de Ruusan.
— Je sais. Mais on ne peut pas rester bloqués à cause de lois vieilles de mille ans.
— Il y a l’Ordre Jedi.
— Ce n’est pas son rôle. Nous sommes la République, bon sang ! Regarde ce qui vient de se passer sur ce monde. Un foutu gouvernement planétaire d’un monde minable s’est permis d’attaquer un de nos vaisseaux diplomatiques, mais s’écrase face à la flotte d’un conglomérat financier !
— Mes frégates leur ont fait beaucoup d’effet.
— Cette affaire n’est pas terminée, je te le garantis. Les Kordiens paieront.
Le comlink accroché à ma ceinture bipa.
— Fett, devinai-je aussitôt. Il voulait que nous ayons une dernière discussion avant le départ.
Theran acquiesça et me suivit dans ma marche vers le camp de base, où je retrouvai bientôt l’ambassadrice Brenn’TOR et le Mand’alor, accompagné d’une jeune femme que je reconnus aussitôt.
— Tu connais déjà Vanya Cadera, me dit Fett avec un mince sourire.
— Effectivement, confirmai-je alors en souriant. Je n’ai pas encore eu l’occasion de vous remercier pour votre aide…
— J’aurais préféré ne pas avoir à le faire, répondit-elle avec un regard impénétrable.
Je m’immobilisai. Qu’avait-elle donc voulu dire ? Mais Brenn’TOR enchaîna aussitôt :
— Colonel, le Mand’alor Fett avait une proposition à vous faire.
— Quel genre ? demandai-je en me tournant vers lui.
— Nous avons un ennemi commun, commença-t-il. Toi. Moi. La République. Les Mandaloriens. Si les Death Watch travaillent avec la Brigade Stellaire, alors nous devons faire la même chose de notre côté.
Je le regardai avec étonnement.
— J’imagine que ces trois derniers jours ont changé ton opinion des Républicains ?
— Et toi, tu as revu la tienne sur les Mandaloriens ? répliqua-t-il du tac au tac.
Je souris. L’attente, le combat commun, le soulagement de la victoire et la tristesse des pertes avaient créé une sorte de complicité entre nous. Ces piques me rappelaient mes discussions avec Ait et Jaim…
— Ouais, plutôt.
— Je ne peux pas me déclarer ouvertement en faveur de la République, reprit-il sur un ton plus sérieux. Parmi les clans qui n’ont pas encore choisi un camp dans cette guerre, nombreux sont ceux qui rejettent férocement la République et tout son système. Une alliance les jetterait dans les bras de Vizsla.
J’acquiesçai doucement.
— J’imagine la tête que feraient nos chers sénateurs en apprenant un tel accord… Tu penses à quoi ? Un lien informel ?
— C’est plus ou moins ce que j’avais en tête. On partage les informations, en toute discrétion. Nos moyens sont assez complémentaires, et avec un soutien par-ci, un autre par-là, on devrait obtenir de bons résultats.
— D’accord. Le problème, c’est que les Renseignements risquent de s’en apercevoir.
— Si j’en crois ce que j’ai vu, les Mandaloriens sont les bienvenus au sein de ta flotte…
Je suivis son regard et m’arrêtai sur la jeune femme qui l’accompagnait. Un frisson parcourut alors mon échine dorsale.
— Tu… Euh, vous… accepteriez de vous enrôler sous mes ordres ?
— Vous avez visiblement besoin de quelqu’un qui vous couvre vos arrières, répondit-elle, amusée.
Devant ma perplexité béate – j’avais l’impression de vivre un rêve éveillé –, elle poursuivit :
— J’ai une certaine expérience des armes énergétiques et physiques. Je sais piloter un chasseur, je possède les bases en astronavigation et quelques techniques de close-combat peu connues dans le milieu. Cela vous rassure-t-il ?
— Je crois plutôt que vous me faites encore plus peur qu’avant, plaisantai-je alors.
Mauvaise idée : elle ne comprit pas le second degré et reprit de plus belle :
— Mon clan compte parmi les plus favorables à la Tsad Droten, votre République. Le Mand’alor m’offre l’occasion de la servir tout en protégeant les miens, et j’ai bien l’intention d’accepter.
— Udesii, Van’ika, intervint Jango. C’était une blague. Le colonel est nu nuh’la, mais il l’ignore.
— Je suppose que c’est une remarque sur la qualité de mon humour ? Bref, passons. Mademoiselle Cadera, que vous le vouliez ou non, il sera toujours difficile de communiquer les informations. Les Renseignements observent de près les transmissions passées à bord des vaisseaux de la flotte, à plus forte raison après les derniers événements…
— C’est faisable, intervint alors Theran.
Il semblait prendre plaisir à observer la discussion : je le voyais sur son visage, même si j’étais incapable de dire pourquoi.
— Il suffirait de passer par des relais autonomes. Il y en a de plus en plus… Le Clan Bancaire en possède, tout comme la Fédération du Commerce et deux-trois autres organisations.
— La Corporation Astrell en fait partie ?
— Pas encore, mais c’est à l’étude. Les frais d’exploitation de l’Holonet sont tellement prohibitifs…
— Nous n’avons pas besoin de tous vos moyens technologiques, trancha Fett. Nous avons le dadita. Un code qui nous permet de communiquer facilement sur n’importe quelle fréquence.
L’assurance qu’il manifestait me décida.
— Entendu.
— Il faudra que cet accord reste secret.
— Mes hommes ne parleront pas.
Je me tournai vers la négociatrice caamasi.
— Ambassadrice, je sais que je n’ai pas autorité sur vous, mais…
— Il est inutile de vous en faire, répondit-elle avec un sourire énigmatique. Mon peuple s’est toujours voué à agir pour le mieux. Cet accord est une bonne décision.
— Alors tout est réglé, répondis-je avant de prendre mon inspiration.
Je me tournai vers la jeune femme qui m’avait tant impressionné la veille.
— Mademoiselle Cadera, bienvenue dans la Flotte de la République.
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Messagepar L2-D2 » Dim 18 Juin 2017 - 14:58   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chapitre 10 lu!

Ah, ça y est, on a enfin l'apparition d'un des deux personnages féminins de la couverture! Donc, rien que pour ça, la lecture vaut le coup! :oui:

Mais comme d'habitude, le Chapitre ne se limite pas à cela, bien au contraire! Veillée d'armes où on sent toute la tension accumulée depuis le crash, puis superbe bataille terrestre qui prend aux tripes et conclusion qui introduit donc Vanya Cadera de fort belle manière : quel Chapitre! :love:

En résumé : j'ai adoré! Et des Chapitres comme celui-là, j'en veux toujours plus... la suite! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Zèd-3 Èt » Dim 18 Juin 2017 - 16:12   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Personne n'en tient jamais compte (sauf moi), donc je voudrais juste dire que s'il faut deux heures aux Death Watch pour parcourir cinq kilomètres, Jagen ne pouvait pas les voir la veille au soir, rapport à l'horizon. Même en montant dans les arbres (disons que ça l'amène à vingt mètres du sol, et je suis généreux), il ne pourra voir qu'à seize kilomètres autour de lui (source). La nuit fut courte, mettons six heures. Six fois cinq, trente kilomètres, plus les cinq que les DW devaient encore parcourir à l'aube, trente-cinq. Donc la veille au soir, les DW étaient hors de vue. CQFD. Voilà, c'était Monsieur Casse-c... :D

Je m'en vais maintenant me livrer à l'une de mes activités favorites : le chipotage :sournois:
Jagen Eripsa a écrit:au cours des affrontements antérieurs

J'aurais plutôt dit "d'affrontements". Le des sous-entends qu'on sait de quels affrontements tu parles (contraction de de les, les étant un pronom défini).

Jagen Eripsa a écrit:Évacuez les deux premières tranchées !

Sauf que la première à déjà été évacuée, tu l'as dit plus tôt.

Jagen Eripsa a écrit:mes hommes d’équipage s’en sortaient relativement mieux
Jagen Eripsa a écrit:tous étaient en vie

Ça, c'est pas "relativement", c'est "nettement" mieux.

Jagen Eripsa a écrit:j’ordonnai à l’ensemble des combattants de rejoindre l’espace derrière les barricades

Du coup, ils abandonnent trois tranchées d'un coup, si j'ai bien compris ?

Jagen Eripsa a écrit:vous… Accepteriez

Pas de majuscule à "accepteriez".

Voilà, j'ai fini. La suite ? :D
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 18 Juin 2017 - 18:24   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci pour ces retours ! :jap:
L2-D2 a écrit:Ah, ça y est, on a enfin l'apparition d'un des deux personnages féminins de la couverture! Donc, rien que pour ça, la lecture vaut le coup! :oui:


Et la petite dernière arrive dans le prochain chapitre. :cute:

L2-D2 a écrit:Mais comme d'habitude, le Chapitre ne se limite pas à cela, bien au contraire! Veillée d'armes où on sent toute la tension accumulée depuis le crash, puis superbe bataille terrestre qui prend aux tripes et conclusion qui introduit donc Vanya Cadera de fort belle manière : quel Chapitre! :love:

En résumé : j'ai adoré! Et des Chapitres comme celui-là, j'en veux toujours plus... la suite! :oui:


Les prochains chapitres seront un peu différents, ce seront plus des "one-shots" jusqu'à un nouvel arc narratif. :cute:

Zèd --> Tu veux chipoter ? Je vais contre-chipoter... :diable:

Zèd-3 Èt a écrit:Personne n'en tient jamais compte (sauf moi), donc je voudrais juste dire que s'il faut deux heures aux Death Watch pour parcourir cinq kilomètres, Jagen ne pouvait pas les voir la veille au soir, rapport à l'horizon. Même en montant dans les arbres (disons que ça l'amène à vingt mètres du sol, et je suis généreux), il ne pourra voir qu'à seize kilomètres autour de lui (source). La nuit fut courte, mettons six heures. Six fois cinq, trente kilomètres, plus les cinq que les DW devaient encore parcourir à l'aube, trente-cinq. Donc la veille au soir, les DW étaient hors de vue. CQFD. Voilà, c'était Monsieur Casse-c... :D


Une fort belle observation, je dois l'admettre... Mais il y a un oubli de taille : même dans notre monde si peu technologique, les drones de reconnaissance, ça existe. :D

Zèd-3 Èt a écrit:J'aurais plutôt dit "d'affrontements". Le des sous-entends qu'on sait de quels affrontements tu parles (contraction de de les, les étant un pronom défini).


L'UEvore chronique connaît au moins un de ces affrontements, puisque le véhicule en question apparaît dans Jango Fett: Open Seasons #2. :cute:

Zèd-3 Èt a écrit:Sauf que la première à déjà été évacuée, tu l'as dit plus tôt.

C'est un dialogue sortant de la bouche de Jango qui, lui, n'a peut-être pas vu que toute la première tranchée était évacuée. :whistle:

Zèd-3 Èt a écrit:Ça, c'est pas "relativement", c'est "nettement" mieux.


Le "relatif" se rapporte au fait que, quand même, ils sont beaucoup moins exposés que les Mandos. Donc c'est un peu normal qu'ils n'y ait aucun mort (ou presque), juste quelques blessés, ça signifie pas qu'ils sont meilleurs que les guerriers.

Zèd-3 Èt a écrit:Du coup, ils abandonnent trois tranchées d'un coup, si j'ai bien compris ?


Exact ! Les tranchées devaient ralentir l'ennemi, pas l'arrêter... La clé de voûte du plan, c'est bien la fuite vers les "catacombes". :cute:

Zèd-3 Èt a écrit:Pas de majuscule à "accepteriez".

Objection retenue. :jap:

Zèd-3 Èt a écrit:Voilà, j'ai fini. La suite ? :D


Pas tout de suite mais assez vite quand même. :D
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Messagepar Zèd-3 Èt » Dim 18 Juin 2017 - 18:36   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:Tu veux chipoter ? Je vais contre-chipoter... :diable:

Vas-y, je t'attends :diable:

Jagen Eripsa a écrit:Une fort belle observation, je dois l'admettre... Mais il y a un oubli de taille : même dans notre monde si peu technologique, les drones de reconnaissance, ça existe. :D

Dans ce cas, précise-le :P

Jagen Eripsa a écrit:L'UEvore chronique connaît au moins un de ces affrontements, puisque le véhicule en question apparaît dans Jango Fett: Open Seasons #2. :cute:

Oui, mais l'histoire est racontée du point de vue de Jagen qui, lui, ne le sait pas.

Jagen Eripsa a écrit:C'est un dialogue sortant de la bouche de Jango qui, lui, n'a peut-être pas vu que toute la première tranchée était évacuée. :whistle:

Donc le chef ne sait pas comment le champ de bataille évolue ? Ses lieutenants ne lui font pas de rapports sur l'évolution de la bataille ? Mouais...

Jagen Eripsa a écrit:Le "relatif" se rapporte au fait que, quand même, ils sont beaucoup moins exposés que les Mandos. Donc c'est un peu normal qu'ils n'y ait aucun mort (ou presque), juste quelques blessés, ça signifie pas qu'ils sont meilleurs que les guerriers.

Mouais, bon, OK. Je t'accorde celui-là.

Jagen Eripsa a écrit:Exact ! Les tranchées devaient ralentir l'ennemi, pas l'arrêter... La clé de voûte du plan, c'est bien la fuite vers les "catacombes". :cute:

Et donc pour toi, abandonner trois tranchées d'un coup, ça fait gagner plus de temps que de les lâcher une à une ?

Jagen Eripsa a écrit:Pas tout de suite mais assez vite quand même. :D

Cool !
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
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Messagepar mat-vador » Lun 19 Juin 2017 - 18:15   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Mademoiselle Cadera? Je ne sais pas pourquoi mais je pense que c'est un très bon augure pour Jagen (Le héros principal, pas l'auteur :sournois: .

Ce pourrait être un coeur à prendre, qui sait? :siffle: (avec une petite vapodouche où Jagen serait euh comment dire familiarisé avec les hum coutumes mandaloriennes concernant hum hum les corps à corps) :D . Tienvogh, sors de ce corps! (Je parlais de moi :lol: ).

Plus sérieusement, le récit nous tient en haleine dans ces moments d'action décisifs. Rien à redire sur le style.. en résumé Lu et Approuvé par La Mat-Vador Galactic Compagny (Je sais, j'ai un de ces egos :D !).
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 26 Juin 2017 - 22:26   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Je vous réponds en-dessous de ce message ! :jap:



<< Chapitre précédent << Sommaire >> Chapitre suivant >>

Chapitre 11

Destroyer de classe Arrow Knight’s Blade, chantiers navals de Kuat, cent trente jours AK.
 
Deux semaines après mon départ de Korda, le Knight’s Blade fut enfin achevé.
Kuat Drive Yards avait travaillé d’arrache-pied pour terminer l’assemblage du prototype – le premier des trois vaisseaux en cours de fabrication avant même que je ne passe ma commande. Les modifications structurelles apportées dans l’urgence n’avaient rien changé à la date de livraison finale. Les Kuatis savaient faire du bon travail.
Il n’y eut aucune cérémonie lorsque j’en pris livraison. La dernière fête du genre, donnée pour le lancement de la flotte Katana, était encore dans tous les esprits… Filnis Kuat se contenta de me présenter les différentes sections du vaisseau, encore vide ou presque de personnel naviguant.
Mais j’attendais malgré tout un hôte de marque.
Six heures après mon arrivée à bord, une navette diplomatique aux marquages très spéciaux entra dans le système Kuat et se dirigea vers le seul hangar du Knight’s Blade déjà en service.
En temps normal, une telle visite aurait provoqué bien plus de chamboulement. On aurait convoqué l’ensemble des troupes au repos dans le hangar, et on leur aurait ordonné de se ranger par catégorie, selon un ordre bien défini, jusqu’à remplir la quasi-totalité de l’espace disponible. On aurait ensuite envoyé les escadrons dans l’espace pour escorter la navette diplomatique. Elle aurait atterri devant les militaires, et, à ce moment-là, pendant que la rampe serait descendue, les officiers supérieurs se seraient avancés pour saluer leur invité de marque.
Mais aujourd’hui, j’étais seul pour accueillir l’homme le plus important de la Galaxie.
— Bienvenue à bord, Excellence, le saluai-je quand il apparut en haut de la rampe.
— Merci, Jagen, répondit-il en rejoignant le sol du hangar.
Il jeta un coup d’œil autour de lui.
— Dites-moi, c’est un grand vaisseau que je vois là ! Le Katana ne disposait pas de pont d’envol aussi important…
— Il était deux fois plus petit, rappelai-je aussitôt. Mais il y avait deux cents vaisseaux comme celui-là. Pour l’heure, le Knight’s Blade est seul. Tant que l’Ion Storm et le Sharp Knife ne seront pas achevés, nous ne disposerons que d’un seul vaisseau de la sorte. Mais un excellent vaisseau, concluai-je en bombant le torse.
J’avais pour l’occasion revêtu mon nouvel uniforme, à la coupe standard mais aux couleurs pimpantes. Le bleu sombre tranchait avec le blanc immaculé de mon pantalon de toile. Cela me rendait visible, et aisément repérable, dans une mer d’habits gris et noirs. J’étais le commandant de ce vaisseau, et je voulais que cela se voie.
D’un geste, j’invitai Kalpana à me suivre. Je le guidai ensuite à travers le vaisseau, jusqu’à ce que nous parvenions à mes quartiers. Dans cet espace, j’avais fait installer un bureau et une petite salle de réunion, où nous nous installâmes.
— J’ai lu le rapport sur Korda, m’annonça-t-il en s’asseyant dans un confortable fauteuil ergonomique qui s’adapta aussitôt à sa morphologie. Mais j’aurais préféré l’entendre de vive voix.
— Je suis désolé, Excellence. Comme vous le savez peut-être, j’étais attendu sur Rendili avant d’être affecté à la mission Korda… Mon équipage et moi devions travailler avec l’ingénieur Blissex sur quelques modifications structurelles sur la classe Hammerhead NG-2.
— Ils y sont toujours ?
— Non, dus-je admettre. Je leur ai donné à tous une permission. La mort de Ren Jorvis, le stress du combat…
Kalpana hocha doucement la tête.
— La menace pourrait donc être pire encore que nous ne l’imaginions.
Je pris une inspiration.
— Excellence, j’ai besoin d’une force de frappe terrestre.
— C’est impossible, répondit-il aussitôt.
— Nous n’avons pas le choix. Le pacte entre la Brigade Stellaire et les Death Watch est inquiétant… Je crains que les pirates ne tentent de s’emparer de planètes entières. Nous ne pouvons plus uniquement nous reposer sur les Jedi ou les brigades d’intervention des Douanes.
Kalpana me regarda longuement, d’un air insondable.
— Je ne peux pas proposer une telle mesure en tant que Chancelier, me dit-il finalement. Mais il y a un sénateur, au sein des Militaristes, qui ne sera que trop heureux de nous aider. Accepter une telle motion pourrait apaiser les tensions politiques autour de notre défense.
— Cinq mille hommes et une centaine de véhicules ? suggérai-je alors.
— Entendu, soupira le Chancelier. La situation va de plus en plus mal au Sénat. Le parti de la Bordure est toujours plus virulent. Ses représentants nous accusent de négliger la moitié de la Galaxie… Et ils ont peut-être bien raison. Les insurrections se multiplient, et nous ne pouvons rien faire. À présente, des pirates s’attaquent sans crainte de représailles à un de nos croiseurs diplomatiques. Ils tentent de capturer une ambassadrice de la République… et n’hésitent pas à employer des armes de guerre pour ça.  Ce n’est pas normal.
Il sortit de sa poche droite un holoprojecteur miniature, le posa sur mon bureau puis l’activa. Une sphère constellée de lumière apparut.
— Reconnaissez-vous cette planète ? demanda-t-il alors.
— Coruscant, répondis-je sans hésiter.
— Ce n’est pas le cas, même si elle y ressemble, dit le Chancelier avec un léger sourire. Il s’agit de Denon, seconde planète la plus peuplée de la Galaxie. On la distingue généralement par la couleur d’un mauve profond de son espace proche, due aux gaz particuliers qui s’échappent de son soleil.
— J’y suis allé une fois, précisai-je en observant la sphère. En quoi nous intéresse-t-elle ?
— Les Renseignements ont capté une transmission lapidaire qu’ils sont parvenus à déchiffrer partiellement. Nous pensons que la Brigade Stellaire s’apprête à attaquer un convoi de la Fédération du Commerce qui passera dans ce système demain.
— Je vois.
— L’information est hautement confidentielle. La Fédération n’a pas été placée dans la confidence par crainte d’éventuelles fuites. L’opération devra donc être menée en toute discrétion.
— Nous pouvons faire croire à une coïncidence, assurai-je aussitôt. Une démonstration dans l’espace de Denon pour le lancement du Knight’s Blade… Une démonstration qui tournera à l’affrontement dès que les cibles seront repérées.
— Alors faites ainsi. Vous y serez à temps ?
— Tout l’équipage devrait avoir embarqué d’ici un quart. Nous préparerons le départ dès que mes officiers seront là.
— Bien.
Il me fixa avec intensité.
— Jagen, cette fois, vous n’avez pas le droit à l’erreur.
*  * 
*  
  Un vaisseau spatial n’est qu’un gigantesque être vivant où le métal remplace la chair et les os. Sur chaque titan de l’espace, des « organes » accomplissent les mêmes fonctions que ceux communs à la plupart des espèces vivantes. Le réacteur est le cœur du système ; les senseurs, ses yeux, et les antennes, ses oreilles. Le réservoir peut être comparé à un gigantesque estomac, et la fosse à ordures… Enfin, vous voyez ce que je veux dire par là. Suivant ce raisonnement, le centre névralgique d’un croiseur n’est autre que la passerelle de commandement.
Lors de notre entrevue sur Taris, j’avais suggéré à Walex Blissex plusieurs modifications structurelles d’importance. Le résultat final défiait toutes mes espérances.
Le pont s’étendait sur trois niveaux. En bas, une fosse à la mode Kuati, en arc de cercle, rassemblait les opérateurs techniques coordonnant les batteries laser, lance-missiles et les différents rayons tracteurs. Venaient ensuite deux niveaux plus aérés, s’ouvrant sur une immense baie de transparacier renforcée par des montants de duracier triangulaires. Sur le niveau central, les postes de mes principaux lieutenants étaient organisés en arc de cercle autour d’une sorte de podium central depuis lequel je commandais le navire. Des marches me rejoindre les niveaux inférieurs ou, de l’autre côté, de rejoindre directement ma cabine privée. À l’arrière de la passerelle, deux portes donnaient sur une coursive et menaient aux ascenseurs ; à bâbord, un accès permettait de rejoindre la salle tactique, tandis que les communications étaient installées à tribord.
Pour gérer cette installation, je devais compter sur une équipe de commandement complètement renouvelée.
J’avais espéré compter sur l’aide de Galieet pour assurer le commandement du Knight’s Blade, mais il refusa mon offre. Cette décision, il l’avait prise il y a plusieurs semaines, mais il ne me l’annonça qu’à notre retour de Korda. Il allait donc prendre le commandement du Forte Tête, entouré de ma vieille équipe et de quelques petits nouveaux qui allaient bientôt être recrutés. L’équipe à la tête du Knight’s Blade allait donc être totalement inédite.
Pour conserver un lien direct avec les Mandaloriens, j’offris à Vanya Cadera de devenir ma responsable de la sécurité. Elle reçut le grade de lieutenante et le commandement d’une force d’intervention de cent hommes, capable d’assurer le maintien de l’ordre à bord du navire et de nous défendre lors d’éventuels abordages. Elle devait également superviser les infirmiers et techniciens chargés d’intervenir sur les zones d’impact.
La navigation était assurée par un duro, le lieutenant Jonk Yuri. Né sur Tralus, dans le secteur Corellien, il avait fait ses classes à Coronet auprès de mes compatriotes, parmi les meilleurs pilotes de la Galaxie. Je comptais sur lui pour amener le Blade sur la meilleure des trajectoires… Et tant pis pour la peur inconsciente que son visage m’inspirait.
Les armes étaient sous le contrôle d’un chagrien, Gurian Quémelda. Ce natif de Champala m’avait été recommandé par le Département Judiciaire pour son sang-froid à tout épreuve. Ce poste venait couronner une carrière jusqu’ici exemplaire d’artilleur sur des vaisseaux des Douanes.
 Le profil de Syal Rodan était le plus atypique. Pas son profil physique (bien que très avantageux, je ne pouvais que l’admettre) mais son expérience professionnelle. Originaire de Commenor, elle avait été poussée par son père à rejoindre ses deux frères aînés dans l’administration planétaire. Masi elle s’était rebellée contre cette voie toute tracée en rejoignant l’académie de Presfsbelt IV, la meilleure école pour pilotes de chasseurs de la Galaxie. Hélas, un accident lors d’un entraînement l’avait privée d’une partie de ses réflexes et elle avait dû se rabattre sur une carrière civile. Après quatre ans sur les navires de la White Nebula Line, elle s’était portée volontaire pour intégrer le personnel naviguant des nouveaux croiseurs lancés après la disparition de la flotte Katana. Cette battante-née, capable de tirer profit de toutes les situations, allait se charger des relais de communication et des senseurs, poste hautement stratégique s’il en est.
Parmi tous ces lieutenants, il y en avait un qui allait servir comme mon second. Eshaan Vandrast était né sur Coruscant, ou plutôt devrais-je dire dans Coruscant. Il avait grandi dans le Corridor Écarlate, un secteur à la triste réputation, loin de la surface la planète-ville où j’évoluais pendant mes jeunes années. Mais il s’était hissé au plus haut niveau par son intelligence et sa rigueur, qui l’avaient distingué jusqu’à lui offrir une bourse pour l’Académie Militaire de Curamelle. Il venait d’en sortir major de sa promotion. Revers de la médaille, il avait tiré de ce parcours une certaine rigidité, pas forcément compatible avec mon tempérament corellien.
Ils étaient tous à leur poste lorsque je fis mon entrée sur le pont, quinze minutes avant notre arrivée en orbite de Denon.
— Repos, ordonnai-je en m’asseyant dans mon fauteuil. Bien. Du nouveau en mon absence ?
— Rien à signaler, colonel, me répondit Syal en faisant glisser une mèche de sa chevelure blonde derrière son oreille droite. Aucun contrordre pour le moment.
— J’ai demandé à mes hommes de se tenir prêts à intervenir, indiqua Vanya en croisant les bras. Mais je doute que nous puissions faire grand-chose si les pirates s’emparent d’un cargo de la Fédération.
— Les armes sont prêtes à l’emploi, signala Quémelda. Offrez-moi une cible et mes artilleurs la dézingueront.
— Parfait, commentai-je avec un sourire satisfait. Il ne reste plus qu’à repérer le convoi de la Fédération que la Brigade a choisi de cibler.
— Je vais contacter le contrôle planétaire, dit aussitôt Rodan.
C’était effectivement nécessaire. Comme Coruscant, Denon attirait de très nombreux vaisseaux en provenance de toute la Galaxie. Les matières premières et les aliments arrivaient depuis la Bordure, et repartaient sous la forme de produits manufacturés en tous genres. La planète était riche, très riche.
— Il y en a trois en transit dans le système, déclara finalement Syal. A-t-on des indications plus précises ?
— Non. Et de leur côté ?
— Un convoi alimentaire qui arrive, deux d’objets transformés qui repartent.
— Quel genre d’objets ?
— Quatre cargos de speeders Denanco pour Corulag. L’autre convoi part pour Turudeen.
— Connais pas.
— Un monde récemment colonisé, dans la Bordure. La Fédération va y livrer des équipements de première nécessité – systèmes de régulation calorifique, droïdes d’entretien, etc.
— On élimine la nourriture, décidai-je aussitôt. Les équipements, ils peuvent les écouler sur le long terme…
— Pourquoi attaquer ici ? demanda alors Eshaan.
D’un geste, je l’invitai à continuer.
— S’ils s’intéressaient au convoi pour Turudeen, alors il leur serait plus facile d’attaquer une fois à destination. Un monde récemment colonisé dispose rarement de défenses suffisantes contre les pirates. Corulag, en revanche… La sécurité y est plus renforcée qu’ici. Leurs forces de défense ne sont pas réputées pour faire dans la finesse.
— Bien raisonné, lui concédai-je. Yuri, cap sur notre nouvel objectif.
— Reçu.
— Lieutenante Rodan, demandez aux forces de défense de Denon de se joindre à nous. Ensuite, mettez-moi en relation avec le capitaine du convoi.
— À vos ordres. Le nom de son vaisseau vous plaira peut-être. Le Luuk’Nak
— Plaît-il ?
— C’est du neimie, grommela Jonk. « Moisissure Céleste ».
— Très poétique, dis-je en jetant un coup d’œil à mon navigateur.
Il semblait vraiment remonté contre les Neimoidiens, des proches-duros réputés pour leur sens des affaires. À sa décharge, je devais admettre que cette espèce inspirait peu de sympathie. Longtemps cantonnée au secteur bancaire et à l’établissement de comptoirs sur de nombreux mondes jugés hostiles, elle gagnait depuis quelques années déjà en importance au sein de la Fédération du Commerce, le plus puissant cartel commercial de la Galaxie. D’où, sans doute, ce nom plutôt atypique et franchement pas ragoûtant.
— Nous l’avons en ligne, colonel, m’annonça alors Syal.
— Merci. Ici le colonel Jagen Eripsa, des Forces Armées de la République.
La silhouette verdâtre d’un gradé neimoïdien, équipé d’un grand chapeau et d’épaulettes de commandement, apparut sur l’écran de mon terminal. Quand il prit la parole, ce fut en Basic, avec un fort accent.
— Salutations. Je suis le capitaine Nute Gunray de la Fédération du Commerce. Je vous écoute, colonel.
— Capitaine Gunray, nous craignons la présence de pirates dans le secteur. Votre convoi…
Je ne pus même pas achever ma phrase. Dans le lointain, je vis l’éclat caractéristique de rayons lasers briller brièvement. L’image de Gunray disparut.
— Contact ! signala aussitôt Syal.
— À tous les artilleurs, niveau d’alerte maximal, ordonna aussitôt le lieutenant Quémelda.
— Nous devons récupérer le contact avec Gunray ! ordonnai-je aussitôt. Lieutenant Vandrast ?
— Colonel ?
— Les forces de nos alliés de Denon ? Quelles sont-elles ?
— Une centaine de chasseurs, pour la plupart trop loin pour nous aider. Nous allons peut-être avoir un escadron avec nous, et deux corvettes. Ils seront sur la zone dans cinq minutes.
— On fera avec.
Le Knight’s Blade fonçait à présent vers le combat en cours. Les pirates semblaient affronter le convoi de la Fédération en face-à-face, ce qui allait nous obliger à dépasser celui-ci pour pouvoir cibler l’ennemi.
Je décomptai mentalement les secondes nous séparant du début de l’affrontement. Mais j’en escomptais encore une bonne trentaine quand les premières secousses retentirent.
— Echuta ! jurai-je sous l’impact. Ils sont déjà à portée ?
 — Négatif, répondit Vandrast, les dents serrées. Ce sont les croiseurs de la Fédération qui nous ciblent.
Je marquais un temps d’arrêt.
— Quoi ?!? m’écria-je quand je compris enfin ce qui se passait. Savent-ils à qui ils s’attaquent ?
— Tous leurs signaux sont bloqués, me rappela mon second.
— Nous avons des marquages spécifiques sur la coque ! Aux couleurs de la République !
— Eux aussi.
Nous avions à présent en visuel les vaisseaux des pirates. Je les examinai du regard et comprit la confusion des artilleurs de la Fédération.
— C’est une blague ? Des croiseurs diplomatiques modifiés et d’anciennes frégates de classe Protector ?
— Des rebuts, comprit Vandrast. Ces vaisseaux auraient dû être reconvertis…
— Je confirme, intervint Syal. Regardez ! Cette frégate est le Valachan Archil, l’ancien vaisseau de commandement du colonel Bellilier. Elle aurait dû être désarmée il y a deux ans, lors du retrait des classe-Protector.
Visiblement, cela n’avait pas été le cas. Je contemplais le Valachan Archil et les autres frégates issues de la même classe d’un œil pensif. Un vaisseau de ce genre avait autrefois détruit le Blood Angel, tuant Thyrs Onasi au passage…
— Colonel, nous serons à portée de tir dans quelques secondes, m’annonça Quémelda.
— Ouvrez le feu dès que possible.
Le chagrien acquiesça et transmis les ordres à ses hommes. Quelques instants plus tard, les batteries du Knight’s Blade ouvrirent le feu sur nos adversaires.
Il fallait voir ce spectacle, digne des plus beaux spectacles pyrotechniques ! Un véritable déluge de lumières mortelles, s’abattant sur les coques des vaisseaux pirates. Visuellement, ça en jetait.
Mais l’efficacité n’y était pas.
Les pirates avaient senti le retournement de situation et se repliaient déjà. Les frégates Protector couvrirent la retraite des vaisseaux plus petits jusqu’à ce qu’ils atteignent la zone de passage en vitesse-lumière. Nous tentâmes de les poursuivre, mais en vain.
Heureusement, les artilleurs de la Fédération, conscients de leur erreur, avaient cessé de nous bombarder. Tout bien considéré, nous nous en tirions plutôt bien.
— Les communications sont rétablies ! annonça Syal lorsque nos ennemis disparurent.
Effectivement, je vis le visage du capitaine Gunray réapparaître peu à peu sur mon écran. Je ne connaissais pas bien les Neimoidiens, mais ses éclats de voix semblaient tout sauf ravis.
— …pidement dans leur piège ! beugla-t-il sur la liaison. Ils vont tout emporter !
— Il a parlé d’un piège ? s’inquiéta Eshaan.
— Calmez-vous ! ordonnai-je aussitôt à mon interlocuteur. Que se passe-t-il ? De quel piège parlez-vous ?
— Cette attaque n’était qu’une diversion !
Ces mots jetèrent un froid sur le pont. Je jetai un coup d’œil à Syal, penchée sur ses écrans et qui pâlissait à vue d’œil.
— Il y a un autre contact confirmé, lâcha-t-elle finalement. Le convoi de Turudeen est abordé.
Ignorant les frissons qui me parcouraient le dos, je tentai de conserver mon sang-froid.
— Corrigez le cap pour que nous nous portions à leur secours.
— Oui, colonel, répondit aussitôt Jonk Yuri.
— Il sera trop tard, soupira Eshaan à mes côtés.
— Capitaine Gunray, dis-je en revenant vers l’écran, pourquoi diable la Brigade Stellaire attaque-t-elle ce convoi ? Pourquoi risquer l’affrontement pour des vivres et des droïdes ménagers ?
Le neimoïdien me jaugea avec le plus grand mépris.
— Ce n’est pas de votre ressort.
Il coupa aussitôt la communication. Je me tournai vers mes lieutenants.
— Pourquoi ai-je l’impression que nous sommes passés à côté d’un détail important ? 


Zèd-3 Èt a écrit:Oui, mais l'histoire est racontée du point de vue de Jagen qui, lui, ne le sait pas.


Bien sûr que si, puisque Jango lui en a parlé. :cute:

Zèd-3 Èt a écrit:Donc le chef ne sait pas comment le champ de bataille évolue ? Ses lieutenants ne lui font pas de rapports sur l'évolution de la bataille ? Mouais...

De mon point de vue, quand on est plongé dans le chaos de la bataille comme l'est Jango à ce moment-là, on peut louper une ou deux infos...
Zèd-3 Èt a écrit:Et donc pour toi, abandonner trois tranchées d'un coup, ça fait gagner plus de temps que de les lâcher une à une ?


Oui, parce qu'à ce moment-là le but n'est plus de gagner du temps (comme c'est le cas pendant l'attaque du char) mais simplement de les attirer dans le piège.

mat-vador a écrit:Mademoiselle Cadera? Je ne sais pas pourquoi mais je pense que c'est un très bon augure pour Jagen (Le héros principal, pas l'auteur :sournois: .


Les choses seront-elles si simples ? :whistle:

mat-vador a écrit:(avec une petite vapodouche où Jagen serait euh comment dire familiarisé avec les hum coutumes mandaloriennes concernant hum hum les corps à corps)


Pas mon style... J'agis avec plus de subtilité. :D
mat-vador a écrit:Plus sérieusement, le récit nous tient en haleine dans ces moments d'action décisifs. Rien à redire sur le style.. en résumé Lu et Approuvé par La Mat-Vador Galactic Compagny (Je sais, j'ai un de ces egos :D !).
:jap:
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Messagepar L2-D2 » Mar 27 Juin 2017 - 9:39   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chapitre 11 lu !

Ah, il y a surement quelque chose d'autre derrière l'attaque des vaisseaux de la Fédération... :sournois: Et en plus, on continue avec les guest-stars, en l'occurrence Nute Gunray ! :D

Encore un très bon Chapitre donc, avec la présentation des membres d'équipage importants du Knight's Blade et ensuite, pas de repos pour les braves : tu les plonges direct en pleine bataille ! Le fait que le vaisseau de la Fédération les prenne d'abord pour cible est bien trouvé et apporte un rebondissement inattendu. Bref un très bon Chapitre, plus court que les précédents (et d'une certaine façon plus digeste), qui renforce la dangerosité des pirates. Super ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Zèd-3 Èt » Mar 27 Juin 2017 - 10:18   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Lu ! Gunray en force ! Par contre, il y a un paquet de nouveaux personnages... encore... C'est pas évident de les reconnaître, je te l'avoue. J'ai moi aussi bien aimé la confusion des Neimodiens entre le Knight's Blade et les pirates, c'est un rebondissement sympa dans la bataille et qui permet d'introduire le fait que les pirates ont accès à d'anciens vaisseaux républicains... Y a-t-il un traître ?

Tout l’équipage devrait avoir embarqué d’ici un quart. --> Un quart de quoi ?
Des marches me rejoindre les niveaux inférieurs ou, de l’autre côté, de rejoindre directement ma cabine privée. --> La phrase me semble bizarre...

Jagen Eripsa a écrit:Bien sûr que si, puisque Jango lui en a parlé. :cute:

Effectivement... Mais je trouve que c'est plus fluide avec "d'affrontements". Après, tu fais ce que tu veux :neutre:

Jagen Eripsa a écrit:De mon point de vue, quand on est plongé dans le chaos de la bataille comme l'est Jango à ce moment-là, on peut louper une ou deux infos...

Mais là, il s'agit d'infos importantes ! Si le général d'une armée ne sait pas où sont ses hommes, comment peut-il gérer le champ de bataille ? Dans un cas comme ça, où ça fait cinq minutes (à vue de nez) qu'il a ordonné à ses hommes d'évacuer la première tranchée, il devrait supposer que c'est fait.

Jagen Eripsa a écrit:Oui, parce qu'à ce moment-là le but n'est plus de gagner du temps (comme c'est le cas pendant l'attaque du char) mais simplement de les attirer dans le piège.

Ça ne m'a pas paru limpide à la lecture...

Jagen Eripsa a écrit:Pas mon style... J'agis avec plus de subtilité. :D

Tiens, une femme mystérieuse qui garde tout le temps son casque... Je me demande à quoi elle ressemble... OH BEN ÇA ALORS, C'EST UNE BEAUTÉ FATALE ! QUELLE SURPRISE ! Ce genre de subtilité ? :siffle:
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Messagepar L2-D2 » Mar 27 Juin 2017 - 11:09   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Ah, je viens de penser : avec Syal Rodan, la couverture de ce tome 1 est-elle complète ? :whistle:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mat-vador » Mar 27 Juin 2017 - 18:49   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Ah Nute Gunray, l'incapable et le couard que nous aimons détester :sournois: ! Dans l'extrait il fait honneur à sa réputation, ca fait plaisir à revoir :D ..
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

Fics: Pius Dea, Jedi corellien, Les Origines de Jedi corellien
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 30 Juil 2017 - 16:45   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci pour vos commentaires ! C'est l'heure de la reprise aussi pour les Chroniques. Je vous répondrai en-dessous de ce nouveau chapitre, plein de références... et de révélations. :sournois:



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Chapitre 12

Spatioport Ecclessis Figg, Bespin, cent quarante-deux jours AK.
 
Le sas devant lequel j’attendais s’ouvrit et l’air frais de l’extérieur s’engouffra dans le vaisseau. Je le humais et reconnut son odeur si particulière, inimitable, pareille à nulle autre dans la galaxie.
Enfin. Après quatre jours sur un vaisseau de ligne entre le Noyau et les Colonies, et quelques heures interminables à bord de la navette hors d’âge qui m’amenait ici depuis Anoat, j’étais enfin de retour chez moi.
Bespin.
Le crépuscule s’avançait déjà sur la Cité des Nuages, la magnifique plateforme suspendue où j’avais passé mes premières années. Les lueurs du soleil de Bespin se reflétant sur les strates de gaz Tibanna et la fine couche d’atmosphère respirable où je me trouvais – la fameuse « Zone de Vie » – tournaient au rouge-orangé avec quelques nuances écarlates. Un spectacle magnifique qui m’émerveillait toujours, malgré les centaines de fois auxquelles j’y avais assisté.
Je descendis la rampe du vaisseau et rejoignis la piste. Les douaniers contrôlèrent brièvement mes bagages et mon identité. Celui qui me scanna la rétine eut une drôle d’expression en voyant mon nom apparaître à l’écran. Je fis comme si de rien n’était ; j’étais habitué à ce genre de réactions.
Les Eripsa étaient présent sur Bespin depuis plus de trois mille ans, bien avant qu’Ecclessis Figg ne bâtisse la Cité des Nuages. Pendant la Guerre Froide entre la République et l’Empire Sith, l’amiral Heiran Eripsa – mon ancêtre direct – avait découvert cette géante gazeuse et ses incroyables gisements de gaz Tibanna. Bespin était devenu une précieuse source de carburants pour les croiseurs de la République. Après la victoire, les petites installations précaires installées au cours du conflit avaient laissé la place à une installation bien plus ambitieuse : Tibannapolis, un véritable mastodonte de métal maintenu en suspension par une centaine de réacteurs vrombissant en permanence. La planète était à cette époque entièrement dédiée à l’industrie, et administrée depuis la capitale du secteur, Anoat. Ma famille se partageait alors entre ce monde et Corellia. 
L’idée géniale d’Ecclessis Figg reposait sur les nombreuses découvertes techniques effectuées depuis les Réformes de Ruusan. Un immense stabilisateur portait la structure, immense soucoupe occupée par une ville des plus esthétiques au sommet. Des hôtels, des casinos s’étaient installés sur l’impulsion du bâtisseur corellien, donnant à la Cité des Nuages son lustre actuel et une réputation solide après trois cent cinquante ans d’existence. Bespin était devenu le véritable cœur du secteur Anoat, la planète éponyme ayant peu à peu été abandonnée.
Les deux principales sociétés de la planète, TibannaCorp et Bespin Motors, appartenaient toujours à ma famille. Mon père les dirigeait autrefois, avant d’être rappelé au Sénat pour remplacer mon défunt grand-père. Il n’avait jamais caché avoir préféré cette première vie à celle de représentant du secteur Anoat. Ma mère assurait donc depuis quinze ans la direction des filiales de notre holding sur Bespin.
Sortant de la douane, je me retrouvai sur l’esplanade du spatioport. Elle était assez étroite ; nous étions sur une cité flottante, où chaque place se devait d’être exploitée. Quelques aérobus permettaient de rejoindre les différents quartiers de la ville. Je montai dans celui menant au Promontoire des Beldons, le cœur de la Cité des Nuages.
L’appareil attendit encore quelques passagers puis s’éleva dans les airs. Nous passâmes d’abord devant le majestueux Casino Central et les hôtels de tourisme installés aux alentours du spatioport, où de nombreux visiteurs venaient dépenser des sommes folles pour « s’amuser ». Ce n’était pas dans les habitudes des Bespins de venir dans ces établissements, sauf pour y travailler. Puis l’aérobus s’engagea dans le Quartier Administratif où était bâtie la résidence du baron-administrateur. Il s’agissait aux dernières nouvelles d’Ypronias Figg, un descendant d’Ecclessis Figg, un homme plein de bon sens et de bonhommie. Du moins était-ce ainsi lors de ma dernière visite. Le système politique local avait toujours été assez compliqué, et malgré mon attachement à Bespin je ne m’y étais jamais intéressé en profondeur.
Puis nous arrivâmes au Promontoire des Beldons.
Les sièges de TibannaCorp et de Bespin Motors étaient installés là. Il ne s’agissait bien sûr que de la partie émergée de l’iceberg, puisque la majeure partie des installations des deux firmes sur la planète étaient ailleurs, dans les entrailles de la Cité des Nuages ou sur de petites plateformes indépendantes. Au sommet de la tour de TibannaCorp, on trouvait un petit complexe résidentiel privé – la demeure de ma famille sur Bespin, avec son jardin suspendu, privilège rare sur ce monde si artificiel.
 Plusieurs plateformes étaient visibles depuis le sol. Sur l’une d’elles, je vis un petit vaisseau corellien recouvert d’une peinture bleu foncé, avec quelques marquages argentés. J’étais absolument ravi de le voir posé là. Le Domus était l’appareil de mon père, celui qui dans mon enfance me permettait de voyager d’un monde à l’autre. D’aucuns l’auraient qualifié de « disgracieux » ; mais moi, je ne voyais en lui que les souvenirs tendres ou doux-amer d’une époque d’insouciance révolue, et cela me comblait de l’observer à nouveau.
Je pénétrai dans le hall du bâtiment et me dirigeai aussitôt vers l’ascenseur privé. Après un bref contrôle vocal, la porte s’ouvrit et je montai dans la cabine, qui m’emmena vers le dernier niveau.
Quelques instants plus tard, la paroi devant moi s’ouvrit et m’offrit un panorama que je connaissais bien, même si je ne l’avais pas revu depuis bien longtemps. Des murs blancs où s’étalaient quelques élégants motifs élancés, un mobilier d’apparence aérienne et quelques marches çà et là menant vers les couloirs de la résidence. Au fond, une baie vitrée laissait entrevoir les plantes soigneusement entretenues du jardin suspendu.
Je fis un pas vers l’intérieur, et le sas se referma derrière moi. J’entendis alors un léger piétinement de pas, et une femme apparut dans l’encadrement d’une des portes donnant sur le hall. Palina. C’était la plus formidable de toutes. Des larmes perlaient sur son visage si doux, mais elle les retint ; elle n’aimait pas se répandre en sanglots. Elle était forte, si forte, et c’était là un trait que j’avais toujours admiré chez elle.
 — Bonjour, M’man, dis-je avec un grand sourire. Ton fils est rentré.
 
*  * 
  — Tu devrais te remplumer un peu, Jag, me dit ma mère en sortant un plateau chargé de douceurs de l’autocuiseur. Et remplacer ces droïdes-cuistots de la Flotte…. Ils n’ont vraiment pas l’air de faire du bon travail…
Je tendis la main vers un plat déjà refroidi, amusé. Ma mère était une redoutable businesswoman, avec des milliers d’employés sous ses ordres, mais cela n’empêchait pas son côté corellien de ressortir de temps à autre. Elle avait toujours aimé cuisiner, particulièrement pour son fils unique – pour mon plus grand plaisir.
— Merci, M’man, marmonnai-je en attrapant un petit-four. Pour les gâteaux et le conseil.
— Ce n’est rien, ce n’est rien. Sinon, côté cœur ?
Je lui jetai un regard désespéré. Elle était du genre à aller directement au cœur des choses, quitte à paraître insensible pour qui ne la connaissait pas.
— Rien de neuf, malheureusement.
— Allons, ne raconte pas de bêtises, tu n’as jamais su me mentir. Tu as quelqu’un en vue ?
Je ne répondis pas. Oui, je ressentais quelque chose pour quelqu’un. Vanya. Plus directe encore que ma mère, froide et même agressive… Mais bon sang, je n’avais encore jamais éprouvé de tels sentiments pour quelqu’un !
— C’est compliqué, éludai-je.
Elle n’insista pas, à mon grand étonnement. Ce n’était pas dans ses habitudes de lâcher l’affaire.
— Entendu, soupira-t-elle. Et comment va Theran ?
— Très bien. Il était en pleine forme la dernière fois que je l’ai vu. Le projet sur Taris avance magnifiquement bien.
Elle sourit.
— C’est un Astrell, après tout. Il réussit tout ce qu’il entreprend.
Nous entendîmes alors un bruit de sas étouffé par la distance nous séparant de l’entrée.
— En parlant de la famille… Tu ferais bien d’aller voir, me dit-elle d’un air étrange.
Je lui jetai un regard surpris.
— Ce n’est que Papa.
Nous avions beau être réconciliés, je n’étais pas du genre à lui sauter au coup dès qu’il arrivait. Notre passif restait trop lourd pour une telle familiarité.
— Vas-y, insista-t-elle.
Je décidai de lui obéir, et, l’esprit plein de questions, je rejoignis le hall, traversant la salle à manger où les droïdes de service mettaient le couvert. Je remarquai alors qu’il y avait quatre assiettes, et non trois.
Intrigué, je sortis de la pièce et parvint dans le hall. Il y avait bien deux personnes attendant là : mon père était l’une d’elles.
L’autre… Sa silhouette était voûtée par les années et son visage semblait aussi ridé que celui de maître Yoda. Mais, comme pour le célèbre Jedi, il se dégageait de lui une énergie sereine et une intelligence de haut niveau. J’étais toutefois surpris de le retrouver ici, si loin de Corellia.
— Oncle Astor ?
Il se tourna vers moi, ses fines lèvres pincées, comme à l’accoutumée. Nous avions un vague air de famille, mais guère plus. Techniquement, Astorgyan Eripsa était mon arrière-grand-oncle, le frère cadet de mon arrière-grand-père Cyrion Eripsa. Du haut de ses quatre-vingt-quinze ans, il était le doyen de cette branche de la famille.
— Bonjour, Jagen, me dit-il de sa voix lente et posée.
— Bonjour, fils, ajouta mon père en me donnant une tape sur l’épaule alors que j’approchai pour saluer Astorgyan.
— Euh, ouais, b’jour, lui répondis-je brièvement. Oncle Astor, je suis surpris de vous voir ici, sur Bespin…
— Il était temps que je voie de mes propres yeux nos installations sur cette planète. C’est un bel endroit, mais ça ne vaut pas Corellia.
— Rien ne vaut Corellia, répondis-je en souriant.
Ma mère nous rejoignit sur ces mots, laissant la gestion du repas à nos droïdes ménagers. Elle ne semblait pas du tout surprise par la présence de notre invité. Nous prîmes ensemble un verre, discutant de tout et de rien, avant de nous installer à table. Ce n’est qu’au dessert que la discussion se fit plus sérieuse.
— La Fédération du Commerce va exploiter l’affaire de Denon, expliqua mon père en se servant une tranche de glace aux fruits. L’occasion est trop belle.
— Il n’y a eu aucune annonce sur la cargaison volée, remarqua Astorgyan. Seulement l’annonce d’un pillage.
— Le convoi pour Turudeen n’était qu’une couverture, expliquai-je alors.
Je connaissais les détails de l’affaire depuis mon dernier entretien avec le chancelier Kalpana, quelques heures après la bataille.
— Les vaisseaux transportaient le stock de monnaies physiques de la Fédération pour l’année écoulée. Tous les revenus de leurs opérations dans la Bordure Extérieure, avec les Hutts et les systèmes indépendants… Tout cela en or, argent, aurodium… La Brigade Stellaire a mis la main sur un véritable trésor.
— La Fédération n’a que ce qu’elle mérite, trancha Astorgyan. Ces revenus étaient imposables et elle a tenté de les rapatrier en douce sur Aargau. La faute lui revient.
— Le problème, repris-je alors, c’est que ces sommes vont maintenant enrichir l’emprise financière de la Brigade. Elle pourra acheter plus facilement des armes et des fournitures avec ces monnaies intraçables…
— Le problème est avant tout politique, expliqua mon père. La Fédération pourrait se rapprocher des Militaristes et de leur politique agressive…
— « Politique agressive » ? répétai-je alors. Avec des rebuts comme ceux de la Brigade, c’est la conduite qu’il faut avoir. Je ne suis pas un grand fan de Tarkin et de sa bande, mais sur ce coup-là, ils ont raison.
— Tu parles sans savoir. La souffrance de la Bordure est là, c’est ce qui donne naissance à des monstres comme ceux de la Brigade…
— Foutaises ! Ce sont des opportunistes. Et d’abord, que connais-tu à ce que ressens la Bordure ? Toi et tes amis, vous restez planqués sur Coruscant, dans vos bureaux de luxe, pendant que d’autres sont sur le terrain à votre place !
— Tu dis n’importe quoi.
— Ah ouais ? On parle d’un « Parti du Noyau » pour vous désigner. C’est cool, comme appellation. Très représentatif de gens qui s’intéressent à la Bordure.
— Les problèmes qui l’agitent ne se règlent pas avec des vaisseaux et des armes.
— Non, mais ça aide, le contrai-je. Ensuite, il faut de la volonté, et de l’action. Un type comme Theran fait davantage de bien que les beaux-parleurs dans ton genre.
En voyant la réaction de ma mère, je compris que j’étais allé trop loin. Je me tus, et me forçai à prendre un air contrit.
— Je comprends mieux pourquoi tu m’as demandé d’être présent, dit alors doucement Astorgyan.
Il s’adressait à mon père.
— Il ne m’écoute pas.
— Parce qu’il n’a pas encore tous les éléments en main, Saron.
— Quels éléments ? intervins-je alors.
Ces allusions ne me plaisaient guère.
Mon arrière-grand-oncle m’observa en silence, pendant un long moment, tandis que les droïdes de service débarrassaient la table. Puis il prit la parole.
— Palina, pourriez-vous nous laisser, s’il vous plaît ? demanda-t-il alors.
— Elle est au courant, intervint alors mon père.
Cette réponse ne sembla guère plaire à Astorgyan.
— C’est une erreur, Saron. Nous ne pouvons pas trop nous permettre d’ébruiter cette histoire. Le secret est notre meilleure protection.
— De quoi parlez-vous, tous ? demandai-je alors, interloqué.
Je n’imaginais pas que mes parents puissent avoir un quelconque secret pour moi, surtout pas un de l’ampleur que semblait avoir celui qu’ils partageaient avec Astorgyan.
— Le moment est venu pour que tu apprennes la vérité sur l’histoire de notre famille, déclara mon arrière-grand-oncle. Saron, apporte-le.
Mon père se leva sans un mot et sortit de la pièce. Il revint quelques instants plus tard, portant un petit tas de chiffons dans ses bras. Il le posa sur la table, devant moi.
— Ouvre-le, m’ordonna-t-il alors.
Je le fis, précautionneusement. Je m’attendais à un objet fragile, de cristal peut-être, sans la moindre idée de ce que cela pouvait bien être ; certainement pas à ce que je vis alors.
La première image qui me vint à l’esprit en voyant cet objet, ce fut celle de ma première rencontre avec les Mandaloriens sur Korda. Immédiatement, j’eus une pensée pour Vanya, mais elle s’estompa bien vite tant mon esprit était focalisé sur cet objet dont je ne comprenais pas le sens.
Cela ressemblait à la face avant des buy’ce mandaloriens, mais ce n’était pas un casque, tout au plus un masque. Le métal qui le constituait était terni, mais apparemment assez épais et solide ; sans doute une variété de blindage. La visière qui le barrait semblait opaque. Mais le plus fascinant était sans doute ce que je ressentis dès le premier regard ; un étrange mélange de fascination, de répulsion…
…Et d’appartenance.
— Qu’est-ce que c’est ? demandai-je alors.
— Une relique du passé, déclara Astorgyan. Ce heaume a jadis été forgé par les Néo-Croisés mandaloriens, à l’époque de la Guerre des Sith. Il a connu une existence mouvementée, jusqu’à ce qu’une équipe envoyée par Vilian Eripsa ne le retrouve abandonné sur Yavin IV, en présence d’autres artefacts.
— Je ne comprends pas, avouai-je alors.
— Prends-le en main, me conseilla mon père.
Je lui obéis. Mais dès que ma peau effleura le métal glacé du masque, il se produisit un phénomène qui me prit de court.
D’innombrables images se pressèrent devant mes yeux. Je vis deux flottes immenses se déchirer dans les cieux d’un monde mort ; mais entre ce spectacle et moi se dressait la silhouette géante d’un combattant mandalorien. L’instant d’après, j’étais face à une silhouette nimbée d’obscurité devant laquelle je pliais le genou ; puis une gigantesque station spatiale apparut au-dessus d’une étoile en fusion. Je distinguai le visage d’une femme, puis une série de mondes qui passèrent à la vitesse de la lumière. Des lames énergétiques s’entrechoquèrent à toute vitesse, formant un incroyable kaléidoscope qui semblait m’emporter hors de mon corps…
— Jagen ! Jagen !
La voix de ma mère me ramena dans le monde réel. Je repris conscience ; j’étais affalé sur ma chaise et je haletais rapidement. Un mot se forma alors dans mon esprit, et je compris qu’il était la réponse à cette énigme.
— Revan.
Je me redressai comme possible.
— C’était le masque de Revan.
— Effectivement, approuva Astorgyan.
— Je n’ai jamais vu une telle réaction, fit alors une voix dans mon dos.
C’était mon père ; il s’était levé pour venir à mon secours si cela devenait nécessaire.
— Pour ma part, j’en ai entendu parler, même si je n’y ai jamais assisté.
— Tu t’attendais à quoi ? demandai-je à mon père.
— Un frisson, comme celui que j’ai eu quand j’ai moi-même touché le masque. Rien de plus.
— Qu’est-ce que cela signifie, mon oncle ? dis-je alors en revenant vers Astorgyan.
Il eut un sourire étrange, et ses yeux brillèrent quand il me répondit finalement :
— Que nous sommes les Héritiers de Revan.
 
*  * 
  — Revan a vécu il y a quatre mille ans, énonçai-je en faisant les cents pas.
— C’est exact, approuva Astorgyan.
Il était installé dans un fauteuil du petit salon, tout comme mes parents. La nuit était tombée à l’extérieur, et la seule lueur éclairant la pièce provenait de l’aquarium géant devant lequel je me trouvais ; il diffusait une douce lumière bleutée.
— Donc, il a eu des milliers de descendants depuis cette époque ! poursuivis-je alors.
— Des millions, peut-être même des milliards, confirma alors mon arrière-grand-oncle. Mais ce n’est pas l’important. Je ne parle pas de descendance, mais d’héritage. C’est une notion très différente. Ta mère compte Revan parmi ses ancêtres, mais elle n’est pas pour autant son héritière.
— C’est vrai ? demandai-je en me tournant vers elle.
— À ce qu’en dit Astorgyan, me répondit-elle en haussant des épaules. C’est lui le spécialiste.
— D’accord. Donc, la différence… ?
— C’est plus qu’une simple question de sang, déclara le vieil homme. L’héritage, c’est bien plus que ça… Que connais-tu de l’histoire de Revan ?
— Pas mal de choses, dus-je admettre.
Pendant mon enfance, la légende de Revan avait été l’une de ces histoires stimulant mon imagination et illuminant mes rêves. Le thème du héros déchu trouvant finalement sa rédemption était immortel.
— Tu sais donc qu’après avoir été dévoyé, Revan devint le champion du Mal et s’attaqua à la République.
— Oui, je le sais.
— Les historiens s’entendent pour dire que sa campagne fut brutale mais extrêmement ingénieuse. Revan ne détruisait pas de monde pour le plaisir de démontrer sa puissance, comme le fit son apprenti, Malak ; il préférait la subtilité et le maintien en place des systèmes politiques locaux, unifiés sous sa bannière. Mais ils ignorent ses véritables motivations…
Je tendis l’oreille. Revan était considéré comme un maître-tacticien, l’un des rares non-républicains – même si cette question était parfois sujette à débats – que nous avions étudié à l’Académie d’Anaxes, avec le Grand Moff Odile Vaiken de l’Ancien Empire.
— Il entendait renforcer la République, et non la détruire. Il avait pris conscience de la menace que faisait peser l’Empire Sith sur nous. Il fit semblant de se rallier à nos ennemis, adopta leurs méthodes, bascula du Côté Obscur de la Force – et faillit donc se perdre lui-même. Mais il fut capturé et sa mémoire effacée par les Jedi, au nombre desquels se trouvait Bastila Shan.
— Je connais l’histoire, signalai-je alors. Shan et Revan tombèrent amoureux et détruisirent la Forge Stellaire, puis il disparut peu après la victoire et ne réapparut jamais.
— C’est inexact. La mémoire lui revenant, il se souvint quel danger pesait sur la République et décida de l’affronter, seul. Mais il fut capturé par l’Empereur et devint l’un de ses trophées… Et il resta ainsi pendant trois cents ans.
— Vivant ?!? demandai-je alors, dérouté.
— Vivant ! Et il le resta jusqu’à ce qu’une équipe de la République le sauve.
— Une équipe qui comprenait Leight Astrell, le héros de Tython, précisa Palina avec un regard appuyé.
— Et neveu de l’amiral Heiran Eripsa, comme vous semblez l’oublier, très chère, précisa Astorgyan sur un ton doucereux. Ils étaient tous deux des descendants de Revan, comme le comprit celui-ci en les rencontrant.
— Attendez, pause, intervins-je alors. Quand Revan a-t-il eu des descendants, du coup ? 
— Bastila était enceinte quand il est parti dans les Régions Inconnues pour combattre les Sith, expliqua mon arrière-grand-oncle. Elle donna naissance à Vaner Shan, qui n’hérita pas des pouvoirs de ses parents. Il devint plus tard sénateur de Coruscant puis Chancelier Suprême.
— D’accord.
— Il épousa Emess la fille unique du sénateur de Corellia. C’était alors un vieil homme, rescapé de la guerre civile qui avait embrasé notre planète – comme souvent dans notre histoire – pendant la campagne des Mandaloriens, des décennies plus tôt. Il était le dernier de sa lignée pourtant plurimillénaire… Le dernier des Eripsa.
— Donc…
— Vaner et Emess eurent trois enfants, Bress, Reesa et Tanion. Ils formèrent une famille heureuse jusqu’à l’accession de Vaner à la chancellerie. Les temps étaient troublés… Des courants séparatistes agitaient la République… Et l’appartement familial des Shan fut la cible d’un attentat.
Il baissa les yeux et je l’observai, le cœur battant. Cette histoire m’était complètement inconnue, et je sentais pourtant toute son importance.
— Emess fut tuée sur le coup. La chambre de Tanion, qui n’était encore qu’un bambin, bascula dans les entrailles de la planète et l’on ne trouva jamais trace de l’enfant. Mais Bress et Reesa, qui avaient le potentiel nécessaire pour devenir des Jedi, se trouvaient avec leur grand-mère Bastila au moment du drame. Dans l’urgence, Vaner et elle décidèrent de séparer les enfants. Reesa, qui avait le plus grand potentiel, devint une Jedi et donna naissance à une grande lignée de serviteurs de l’Ordre. Sa descendante Satele Shan en fut même la dirigeante, pendant la Guerre Froide.
— Et Bress ? demandai-je avec un léger soupçon.
— Il fut envoyé auprès de son grand-père, sur Corellia, et prit le nom d’Eripsa. Pour le vieux Galatius, c’était l’occasion de transmettre tout son patrimoine à un membre de sa famille, ce qui n’aurait pas été possible si Bress avait embrassé son héritage Jedi.
J’acquiesçai lentement.
— D’accord. Je comprends mieux, à présent…
— Bien. Heiran Eripsa était donc le chef de cette famille quand Revan fut libéré, au cours de la Guerre Froide. Par le biais de Satele Shan, il parvint à le contacter et à organiser une rencontre commune. C’est à ce moment-là que Revan leur transmit ses instructions…
— Aurek Bleu, compris-je alors.
Ces deux mots provoquèrent une vive réaction de la part de mon père et d’Astorgyan.
— Heiran a fondé cette organisation sur ordre de Revan.
— Comment sais-tu cela ? me demanda vivement le vieil homme. Comment peux-tu même connaître son existence ?
— J’ai donc raison ?
— Jag, il faut que tu répondes, insista mon père.
— Aiden, lâchai-je finalement. Aiden Corona. Il en était le chef et m’en a parlé juste avant de disparaître.
Ils échangèrent un regard sous l’œil perplexe de ma mère.
— Aurek Bleu était effectivement la première pierre de l’édifice, confirma Astorgyan. Pendant sa captivité, Revan avait été sujet à de nombreuses visions concernant les siens. Il savait que l’alliance des trois branches issues de son fils pourrait avoir une chance de défaire le Mal.
— Les « trois » branches ? répétai-je aussitôt.
Je n’étais pas un mathématicien chevronné, mais je savais quand même compter sur mes doigts.
— Tanion avait effectivement survécu à l’attentat, comme ils le découvrirent alors, expliqua mon arrière-grand-oncle. Il fut recueilli par une famille des bas-fonds de Coruscant et vécut là pour le restant de sa vie. Quand Satele et Heiran entamèrent leurs recherches, ils découvrirent que son unique descendant encore en vie était un jeune garçon d’une vingtaine d’années… Appartenant à l’équipage d’Heiran !
— J’imagine qu’il a dû être aussi surpris que moi en apprenant son héritage, dis-je en souriant.
— Il ne l’a jamais su, répondit Astorgyan avec gravité. Mais Heiran s’est arrangé pour le protéger, et, avant le combat qui lui a coûté sa vie et celle de tous ceux présents à bord de son vaisseau, il lui a confié une mission pour l’éloigner.
— Et nous n’avons jamais retrouvé la moindre trace de lui, compléta mon père. Ou de ceux de sa famille. Rien. Nada.
— Donc la prophétie de Revan ne s’est jamais réalisée, déduisis-je alors.
— Pas que nous le sachions. Mais nous sommes restés des champions de la République. C’est là le véritable héritage de Revan. La conviction que tant que l’un de nous se dressera contre l’obscurité, nous parviendrons à tenir le mal à distance.
J’acquiesçai lentement, la tête chargée de questions. Il y en eut une qui flottait particulièrement distinctement dans mon esprit et je sentis que je devais la poser :
— Bress avait le potentiel Jedi de ses grands-parents. Même s’il s’est caché, pour ses descendants… Comment cela se fait-il qu’aucun Eripsa ait jamais intégré l’Ordre ?
— Parce que nous ne le voulions pas, me dit Astorgyan avec un air goguenard. Quand Galatius a recueilli son petit-fils, il a vite compris que cet héritage occulte risquait de précipiter la chute de sa Maison. Il a donc mis en place un stratagème pour nous rendre indétectables des Jedi et des Sith.
Il porta la main à son cou et tira sur la chaîne qui y pendait pour attraper le pendentif qu’il portait blotti contre sa poitrine. Une amulette bleue et argentée, frappée aux armes de notre famille.
J’avais exactement le même objet autour de mon propre cou.
— Et voilà ! s’exclama-t-il alors. L’idée de génie de Galatius.
— Un bijou ?
— Chacune de ces amulettes comporte des tissus de taozin, expliqua mon père. Des vers géants qui vivaient jadis sur la lune de Va’art et qui sont presque indétectables au sein de la Force.
— Il n’y a que quelques fibres de tissus enchâssées dans chaque amulette, compléta Astorgyan. Notre présence n’est donc pas masquée, seulement amoindrie. Cela dit, ce dispositif est plus une tradition qu’autre chose, aujourd’hui. Je n’ai jamais été en mesure de ressentir la Force, et je ne crois pas que cela ait été différent pour Saron.
Mon père le confirma d’un signe de tête. Mais je restai de marbre. La Force… L’essence mystique qui donnait aux Jedi leurs pouvoirs… Était-ce cela qui m’avait tiré de plusieurs mauvais pas ces derniers temps ? Les pressentiments, les intuitions, tout me venait donc de cet héritage lointain ?
— Grand-père ne devait pas y être sensible non plus, déclarai-je alors. Sinon, il aurait évité le Duro.
Je frissonnai en y repensant. Je n’avais que dix ans quand mon grand-père, Tarsus, sénateur d’Anoat avant mon père, avait été assassiné par un psychopathe Duro sur l’avenue des Fondateurs du Noyau, à quelques pas du Sénat.
— Pourquoi avons-nous quitté Aurek Bleu ? demandai-je ensuite. Aiden avait fait allusion à des difficultés…
— Un sacré euphémisme, grinça Astorgyan. Notre chef de clan avait basculé à l’ennemi.
— Quel ennemi ?
— Le seul qui compte vraiment. Les Sith.
Je sentis un frisson parcourir le long de mon échine dorsale.
— Qu-quoi ?
— Au cours des Mille Ans d’Obscurité, beaucoup de choses sont allées de travers dans la galaxie, commenta mon arrière-grand-oncle. Quelques années avant Ruusan, Fierdon Eripsa était sénateur du Secteur Corellien et a noué quelques contacts… Disons, louches avec des figures de la pègre. On l’a finalement retrouvé mort dans son bureau.
— Assassiné ?
— Plutôt un suicide, sans doute dû à ses dettes. Il en avait laissé beaucoup. Il laissa derrière lui deux fils, Halrich et Galan, à qui il avait confié ses secrets et laissé ses ennuis. Haldrich prit le pari de se cacher, tandis que Galan repartit sur Corellia pour rebâtir la fortune de la famille depuis Tayrili. Le premier finit par atterrir dans l’espace occupé par les Sith. Et avec son potentiel…
Astorgyan n’achevant pas sa phrase, je le fis pour lui.
— Il fut enrôlé par les Sith.
Il confirma d’un hochement de tête las.
— Il prit le nom de Keldarn et rejoignit la Confrérie des Ténèbres de Kaan. Il leur livra Bespin et tout le Corridor d’Ison. Pire encore, il trahit Aurek Bleu en livrant le nom de tous ses informateurs présents sur le territoire des Sith. Galan décida de prendre ses distances avec le mouvement pour qu’un tel événement ne puisse pas se reproduire. Il lui fallut plus de dix ans pour s’en remettre et rassembler une flotte capable de vaincre son frère. Il ne parvint à le tuer que lors de l’assaut final sur Ruusan.
— Il a tué son propre frère… murmurai-je, choqué.
Je n’en avais pas eu, à mon grand regret. J’avais toujours rêvé d’avoir un compagnon de jeu, grand ou petit, quelqu’un qui soit pour moi un mentor ou un disciple dans l’apprentissage de la vie. Et cet ancêtre, Galan, avait été obligé de tuer le sien…
J’en frissonnai.
— Ça fait beaucoup de choses à assimiler, me dit Astorgyan, compréhensif.
— Nous sommes tous passés par là, assura mon père.
Je leur fis signe que ça allait.
— Je… Je vais aller me reposer, dis-je finalement. Je crois que ça sera plus clair dans ma tête demain.
Je jetai un dernier coup d’œil au masque de Revan, posé sur la table. Il semblait me regarder.
Je détournai le regard et me dirigeait vers la porte. Arrivé sur le seuil, une dernière question me vint à l’esprit.
— Cette fameuse « troisième branche »… Vous n’avez pas cité son nom.
— C’est vrai, admit Astorgyan. Mais n’oublie pas qu’il peut parfaitement avoir changé depuis.
— Oui, bien sûr, éludai-je aussitôt. Toutefois, ce serait un premier indice…
— L’origine en est assez… Amusante, même si ce n’est pas tout à fait le mot qui convient… Tanion Shan a été retrouvé par de pauvres hères des bas-niveaux, dans une petite cour étroite où il ne pouvait avoir pénétré que depuis en-haut, en « marchant dans les cieux »… C’est de là qu’est venu le nom qu’ils lui ont donné.
— Et qui est… ?
— Skywalker. Ils l’ont appelé Skywalker. 



mat-vador a écrit:Ah Nute Gunray, l'incapable et le couard que nous aimons détester :sournois: ! Dans l'extrait il fait honneur à sa réputation, ca fait plaisir à revoir :D ..


On en a pas fini avec le Neimie... J'aime bien ce personnage, malgré lui dira-t-on. :D

L2-D2 a écrit:Ah, je viens de penser : avec Syal Rodan, la couverture de ce tome 1 est-elle complète ? :whistle:


Exactement ! :jap:

Zèd-3 Èt a écrit:Lu ! Gunray en force ! Par contre, il y a un paquet de nouveaux personnages... encore... C'est pas évident de les reconnaître, je te l'avoue. J'ai moi aussi bien aimé la confusion des Neimodiens entre le Knight's Blade et les pirates, c'est un rebondissement sympa dans la bataille et qui permet d'introduire le fait que les pirates ont accès à d'anciens vaisseaux républicains... Y a-t-il un traître ?


Ah ah ! Bonne question ! Nous le verrons dans les prochains chapitres... :sournois:

Zèd-3 Èt a écrit:Tout l’équipage devrait avoir embarqué d’ici un quart. --> Un quart de quoi ?


C'est du vocabulaire maritime. ;)

Zèd-3 Èt a écrit:Des marches me rejoindre les niveaux inférieurs ou, de l’autre côté, de rejoindre directement ma cabine privée. --> La phrase me semble bizarre...

En fait, c'était "Des marches me permettaient" :transpire:
Je corrige, merci ;)

Zèd-3 Èt a écrit:Tiens, une femme mystérieuse qui garde tout le temps son casque... Je me demande à quoi elle ressemble... OH BEN ÇA ALORS, C'EST UNE BEAUTÉ FATALE ! QUELLE SURPRISE ! Ce genre de subtilité ? :siffle:


C'était pire dans les premières moutures. :ange:

L2-D2 a écrit:Ah, il y a surement quelque chose d'autre derrière l'attaque des vaisseaux de la Fédération...


Tu as la réponse à présent ^^
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Messagepar mat-vador » Dim 30 Juil 2017 - 18:07   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Oh punaise, cet extrait! :shock:

Là, les mots me manquent, je ne sais plus quoi dire! que de révélations en tout cas, sur le passé de Jagen :x ! cde quoi en perdre la tête..

Surtout la dernière ligne :diable: OMG!
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Darth Eluar » Dim 30 Juil 2017 - 19:35   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

:shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock:
Ahem... *Prend un peu de temps pour s'en remettre*
Est ce que j'ai déjà commenté par ici ? Il ne me semble pas mais j'ai la flemme de vérifier. :transpire: Pourtant je lis cette histoire depuis que tu as commencé cette nouvelle publication. :transpire:
Euh bah alors dans le doute, commentaire général : j'aime beaucoup, tu écris très bien, c'est clair que tu sais mener ton intrigue. :oui: Et les références à l'Ancienne République ! :love:

Et justement dans ce chapitre... :love: Revan, la famille Shan, même le héros de Tython ! Tu sais me parler ! :love:
Que de révélations, j'ai du mal à m'en remettre, ça faisait longtemps que je n'avais pas poussé autant de petits cris de surprise à la suite tout seul dans ma chambre (surtout le dernier). :transpire:
J'ai hâte de voir toutes les implications qu'auront ces révélations ! :oui:
Vivement la suite ! :jap:
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Messagepar L2-D2 » Dim 30 Juil 2017 - 21:25   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chapitre 12 lu ! Que dis-je ? Dévoré ! :love:

J'avoue, à quelques moments, j'ai failli décrocher lors de l'établissement de l'arbre généalogique des Eripsa, mais qu'est-ce que c'était bon ! Qu'est-ce que ça valait le coup de poursuivre la lecture ! Tant de révélations, de rebondissements... peut-être même un peu trop, d'ailleurs, tant Jagen est désormais beau, talentueux, rusé, meneur d'hommes, et maintenant sensible à la Force, étant donné que sa lignée remonte à Revan lui-même !!! :shock:

Une fois de plus, tu confirmes ton excellente maîtrise de l'UE, tout en l'adaptant à ton propos... et l'idée des trois lignées rappellent les dynasties des mérovingiens, carolingiens, les royaumes des pères étant scindés entre ses fils (oui, tout s'emmêle, mais c'est ta faute aussi, à nous pondre des Chapitres comme celui-ci !)

Et tout ça, c'est sans compter les ultimes lignes, qui nous assènent un ultime coup de massue ! Franchement, bravo ! :love:

Là, on ne peut qu'attendre la suite... qui sait si Jagen ne pourrait pas partir à la recherche des derniers représentants de cette troisième lignée ? :sournois:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 30 Juil 2017 - 22:39   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci à tous pour ces commentaires enthousiastes. :cute:

mat-vador a écrit:Là, les mots me manquent, je ne sais plus quoi dire! que de révélations en tout cas, sur le passé de Jagen :x ! cde quoi en perdre la tête..


Pour la petite histoire, j'avais prévu deux "spin-offs" sur mes livres, se déroulant en plein coeur de l'Ancienne République. L'un aurait dû suivre Heiran et Vilian Eripsa sous l'ère The Old Republic.
Spoiler: Afficher
Heiran Eripsa était veuf depuis le sac de Coruscant et plutôt du genre opposé au chancelier Janarus. Il nouait une alliance de circonstance avec la sénatrice Saresh de Taris, alliance qui finissait par devenir "charnelle", dirons-nous. :whistle: Puis elle le trahissait en l'abandonnant au moment où les Sith s'apprêtaient à lancer une arme nucléaire sur Aldérande. Il finissait par se sacrifier avec son navire pour sauver la planète, un événement auquel j'ai déjà fait référence depuis le début de ce livre.
Vilian était son fils, et était entré sous pseudo dans l'armée, prenant pour prénom Tayrili (Le nom du domaine des Eripsa sur Corellia)
et pour nom Astrell, celui de son oncle par alliance (Ancêtre de la mère de Jagen). Son intrigue suivait peu ou prou le scénario du Soldat dans The Old Republic, avec un climax sur Corellia où Tayrili défendait ardemment son foyer face à l'envahisseur Sith.
Et on aurait retrouvé les éléments entourant Tanion (autrefois prénommé Kinan, mais ça devenait trop évident :whistle: ) tels que présentés dans ce chapitre. :cute:

L'autre se déroulait pendant les Mille Ans d'Obscurité, mais je n'avais pas autant d'idées à son sujet.

Mais comme il y avait finalement peu de chances que je parvienne à écrire ces histoires, j'ai décidé de les intégrer par petits éléments dans le présent récit. ;)

Darth Eluar a écrit::shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock:
Ahem... *Prend un peu de temps pour s'en remettre*
Est ce que j'ai déjà commenté par ici ? Il ne me semble pas mais j'ai la flemme de vérifier. :transpire: Pourtant je lis cette histoire depuis que tu as commencé cette nouvelle publication. :transpire:
Euh bah alors dans le doute, commentaire général : j'aime beaucoup, tu écris très bien, c'est clair que tu sais mener ton intrigue. :oui: Et les références à l'Ancienne République ! :love:

Et justement dans ce chapitre... :love: Revan, la famille Shan, même le héros de Tython ! Tu sais me parler ! :love:
Que de révélations, j'ai du mal à m'en remettre, ça faisait longtemps que je n'avais pas poussé autant de petits cris de surprise à la suite tout seul dans ma chambre (surtout le dernier). :transpire:
J'ai hâte de voir toutes les implications qu'auront ces révélations ! :oui:
Vivement la suite ! :jap:


Content de voir que le suspens était bien mené ! :cute:
Dans les précédentes versions, Jagen apprenait la vérité de la bouche de son père, après des épreuves inspirées d'Indiana Jones et la Dernière Croisade qui n'avaient rien de bien starwarsien. J'ai donc choisi de faire intervenir l'arrière-grand-oncle Astorgyan, que j'avais créé pour la suite de l'histoire. J'ai même établi une petite généalogie des Eripsa pour mon usage personnel, histoire de ne pas s'y perdre ! :cute:

L2-D2 a écrit:J'avoue, à quelques moments, j'ai failli décrocher lors de l'établissement de l'arbre généalogique des Eripsa, mais qu'est-ce que c'était bon ! Qu'est-ce que ça valait le coup de poursuivre la lecture ! Tant de révélations, de rebondissements... peut-être même un peu trop, d'ailleurs, tant Jagen est désormais beau, talentueux, rusé, meneur d'hommes, et maintenant sensible à la Force, étant donné que sa lignée remonte à Revan lui-même !!! :shock:


Ah, mais c'est sûr que c'est trop... :D
Cette histoire reste une fic' "de jeunesse", avec un personnage qui reste un peu trop proche du Mary-Sue, le héros parfait. De ce point de vue-là je préfère le développement de mes personnages dans La Fédération Impériale, où ils ont bien plus d'aspérités, surtout pour Carth Poldrei qui n'a pas fini d'en étonner...
Mais est-il tout ce que tu dis ? Beau, je ne crois pas l'avoir écrit, et il peut très bien avoir un visage quelconque. Je ne l'ai pas envisagé comme un mannequin. :cute: Talentueux... Il a du talent, mais manque encore largement d'expérience. Son engagement sur Denon n'a pas été un franc succès... Il est proche de ses hommes, c'est certain, mais la qualité qui lui prévaut encore plus à ce niveau-là est de bien savoir s'entourer. On va dire que c'est un trait hérité de son ancêtre Revan ^^
Quant à la sensibilité à la Force... C'est le dernier vestige de ma toute première mouture du personnage, un jeune orphelin né sur Fresia et apprenti Jedi de Luke Skywalker, qui finissait par affronter son frère apprenti d'un seigneur Sith (Tiens tiens :whistle: ) pour défendre la République de Bespin (Oui, j'aime cette planète) face aux forces de l'amiral Thrawn (Tout était déjà là. :paf: ). J'ai eu beaucoup d'hésitations à ce sujet. Jagen a-t-il les capacités d'un Jedi ? Il en a développé quelques talents, mais le potentiel n'est pas le même. C'est juste un atout dans sa manche, davantage un outil qu'autre chose.
Il a surtout sur lui le poids d'une malédiction familiale, celle de ce devoir hérité et qui devient de plus en plus difficile à remplir. Et ça se verra dans les prochains chapitres. ;)

L2-D2 a écrit:Une fois de plus, tu confirmes ton excellente maîtrise de l'UE, tout en l'adaptant à ton propos... et l'idée des trois lignées rappellent les dynasties des mérovingiens, carolingiens, les royaumes des pères étant scindés entre ses fils (oui, tout s'emmêle, mais c'est ta faute aussi, à nous pondre des Chapitres comme celui-ci !)

Étant un historien de coeur, un amateur passionné de généalogie royale et autres sujets concernant la royauté française, je ne peux qu'être flatté que tu compares mon histoire à cela ! Mais si référence il y a, elle est en l'occurrence involontaire. :cute:

L2-D2 a écrit:Là, on ne peut qu'attendre la suite... qui sait si Jagen ne pourrait pas partir à la recherche des derniers représentants de cette troisième lignée ? :sournois:


Voilà une bonne question ! :sournois:
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Messagepar Super-Bern » Dim 30 Juil 2017 - 23:05   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Bon, bon, bon... Je ne lis pas tes fan-fictions, mais je lis les commentaires. Et il semble qu'en plus d'écrire de très bons chapitres, tu intègres à tes histoires plein de références et de révélations qui rendent ton univers vraiment vaste et intéressant. Je t'envie d'avoir ce talent, tu te débrouilles à merveilles. :D De ce que j'ai vu, je verrais bien La Fédération ou Les Chroniques en série TV Live. :whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 31 Juil 2017 - 10:12   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci Super-Bern ! J'aimerais bien aussi voir mes histoires en série TV Live, mais je doute que Lucasfilm soit intéressé... Cela dit, si on me propose de scénariser un contenu officiel, j'accepterai sans problème. :whistle:
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Messagepar Zèd-3 Èt » Lun 31 Juil 2017 - 11:00   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Très bon chapitre, j'ai beaucoup aimé ! Toujours aussi bien écrit :jap:
Par contre :
L2-D2 a écrit:Jagen est désormais beau, talentueux, rusé, meneur d'hommes, et maintenant sensible à la Force, étant donné que sa lignée remonte à Revan lui-même !!! :shock:

Légèrement too much, je suis d'accord avec L2 :neutre:

Tu dis avoir fait un arbre génialement logique, on pourrait le voir ? Parce que j'avoue que j'avais un peu de mal à suivre :transpire:

Jagen Eripsa a écrit:Pour la petite histoire, j'avais prévu deux "spin-offs" sur mes livres, se déroulant en plein coeur de l'Ancienne République. L'un aurait dû suivre Heiran et Vilian Eripsa sous l'ère The Old Republic.
L'autre se déroulait pendant les Mille Ans d'Obscurité, mais je n'avais pas autant d'idées à son sujet

Mais comme il y avait finalement peu de chances que je parvienne à écrire ces histoires, j'ai décidé de les intégrer par petits éléments dans le présent récit. ;)

Dommage, ça aurait pu etre sympa...

Jagen Eripsa a écrit:Ah, mais c'est sûr que c'est trop... :D
Cette histoire reste une fic' "de jeunesse", avec un personnage qui reste un peu trop proche du Mary-Sue, le héros parfait.

Gary Stu, pas Mary Sue. Ou alors c'est un transgenre ?
Et, oui c'est un peu trop de talents pour une seule personne, mais c'est aussi ce qui fait le charme de cette histoire, je trouve :cute:

Jagen Eripsa a écrit:Quant à la sensibilité à la Force... C'est le dernier vestige de ma toute première mouture du personnage, un jeune orphelin né sur Fresia et apprenti Jedi de Luke Skywalker, qui finissait par affronter son frère apprenti d'un seigneur Sith (Tiens tiens :whistle: ) pour défendre la République de Bespin (Oui, j'aime cette planète) face aux forces de l'amiral Thrawn (Tout était déjà là. :paf: ).

Euh... On va dire que tu as progressé, depuis...

Jagen Eripsa a écrit:Jagen a-t-il les capacités d'un Jedi ? Il en a développé quelques talents, mais le potentiel n'est pas le même. C'est juste un atout dans sa manche, davantage un outil qu'autre chose.

À ce sujet, j'ai beaucoup aimé le coup du taozin :oui:
J'avais complètement oublié cette bêbête qui te dissimule dans la Force sans atténuer ton lien avec elle. Bien joué ! :jap:

À "bientôt" pour la suite ! Tu prends des cours avec Minos ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 31 Juil 2017 - 11:35   Sujet: Re: [CdlMR] Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci Zèd ! :jap:

Zèd-3 Èt a écrit:Tu dis avoir fait un arbre génialement logique, on pourrait le voir ? Parce que j'avoue que j'avais un peu de mal à suivre :transpire:


Je l'ai sur de vieilles feuilles volantes, faudrait que je le mette au propre... :transpire:
J'en ai bien une autre version, légèrement obsolète mais surtout spoiler, qui traîne quelque part sur le forum... Mais je ne dirai pas où. :whistle:

Zèd-3 Èt a écrit:Dommage, ça aurait pu etre sympa...


Mais long, trop long ^^

Zèd-3 Èt a écrit:Gary Stu, pas Mary Sue. Ou alors c'est un transgenre ?


Il était 23h passé, je n'avais plus en tête le nom de "Gary Stu", beaucoup moins célèbre que "Mary Sue". :P

Zèd-3 Èt a écrit:Et, oui c'est un peu trop de talents pour une seule personne, mais c'est aussi ce qui fait le charme de cette histoire, je trouve :cute:

Je dois l'admettre. :cute:

Zèd-3 Èt a écrit:Euh... On va dire que tu as progressé, depuis...

J'avais quand même inventé le VBMF, pour Véhicule Blindé Multi-Fonctions, un genre de Juggernaut ultra-blindé ultra-puissant ! :D

Zèd-3 Èt a écrit:À ce sujet, j'ai beaucoup aimé le coup du taozin :oui:
J'avais complètement oublié cette bêbête qui te dissimule dans la Force sans atténuer ton lien avec elle. Bien joué ! :jap:

Merci ! Je cherchais une explication cohérente à cette absence de détection, et c'est en relisant les Nuits de Coruscant il y a trois mois que j'ai trouvé ces fameux médaillons... J'avais envisagé des poils d'ysalamaris dans un premier temps, mais ça me semblait moins efficace. :cute:

Zèd-3 Èt a écrit:À "bientôt" pour la suite ! Tu prends des cours avec Minos ?

Nous aimons tous deux les punchlines de qualité. :siffle:
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