L'épreuve du Jedi, de David Sherman et Dan Cragg
Neeja Halcyon et Anakin Skywalker sont envoyés sur la planète Praesitlyn pour secourir les troupes du capitaine corsaire Zozridor Slayke, seuls Républicains à s'opposer aux hordes droïdes de Pors Tonith. Mais entre Neeja et Slayke, un lourd passif existe, qui risque bien de mettre la bataille en péril... et Anakin Skywalker, lui, va se retrouver pour la première fois aux commandes de légions entières de clones. A la clé, peut-être le poste tant convoité de Chevalier Jedi !
Première chose : oubliez la position chronologique du livre. Écrit pour s'insérer deux ans après la bataille de Géonosis, ce n'est clairement plus le cas aujourd'hui, avec un Anakin Skywalker promu Chevalier Jedi peu après la-dite Bataille. Au final, cela ne change pas grand chose au naufrage que représente ce roman, de toute façon.
Et pourtant, cela démarrait tellement bien ! Un roman où Anakin Skywalker fait équipe avec Neeja Halcyon, le père de Corran Horn, rien que ça !
Un lien se fait entre deux époques de romans, entre deux générations de personnages qui ont été confrontés aux mêmes doutes, aux mêmes infractions au code Jedi : bref, le terreau idéal pour nous livrer une caractérisation parfaite ! Ajoutez à cela un Zozridor Slayke charismatique au possible, et vous vous dîtes que vous êtes là face à une perle de l'
UE Legends, vous en êtes sûrs...
Et vous auriez grandement tort.
Car passées les premières pages, certes laborieuses mais qui se lisent, et au fur et à mesure que l'on s'approche de la bataille de Praesitlyn, on commence à se demander si les auteurs ne nous prendraient pas pour des imbéciles, à nous détailler les chaînes de commandement, les check-ups, les conditions de débarquement, la gestion du ravitaillement pour masquer finalement le vide abyssal de l'histoire. Et lorsque l'assaut démarre véritablement, c'est à n'y rien comprendre : si l'un de vous a saisi les stratégies des uns et des autres, qu'il n'hésite pas à m'envoyer un MP où à répondre sur le forum car je en crois pas avoir saisi pourquoi les armées agissaient ainsi, où elles en étaient, pourquoi elles n'attaquaient pas..
. De tout cela résulte au final un grand flou artistique, pour un assaut final de 10 pages et une bataille spatiale d'envergure qui en dure encore moins.
Et ce n'est pas du côté des nouveaux personnages que l'on trouvera matière à être satisfait. En effet, passé le sympathique Slayke qui n'existe malheureusement plus dès lors que les Jedi entrent en scène, on se retrouve entre Grudo le Rodien (waouh l'originalité du nom!), personnage sympathique mais expédié ad patres dès la moitié du roman, une Reija Momen dont la fin tombe comme un cheveu sur la soupe, un Pors Tonith en grand méchant machiavélique totalement caricatural, ou bien un couple de soldats tout aussi inintéressants. On rajoute à cela une Asajj Ventress en guest-star, présente sur la couverture et dont on attend l'arrivée fracassante dans le roman... pour se faire à l'évidence que sa présence se limitera à deux discussions par holotransmission avec Tonith et le compte est bon, n'en jetez plus, ça suffit... Mais en fait non ! Car à la toute fin, les auteurs se surpassent, et font intervenir Dark Sidious, dans le style typique de scène où le grand méchant, même s'il a perdu, ricane seul dans son coin, convaincu qu'en fait il a gagné et qu'il n'a pas fait tout cela pour rien !
Un roman inutile, qui ne valait, à l'époque, que pour le fait qu'à la fin, Anakin Skywalker était promu Chevalier Jedi. Aujourd'hui, avec la série
The Clone Wars, le roman fait un peu parti des pertes de l'
UE Légendes, de ces romans où on se demande où ils se situent, comment tout cela s'est réellement déroulé... Et au final, ce n'est pas bien grave.
En fait,
L'épreuve du Jedi, c'est avant tout celle du lecteur, qui se doit de faire preuve de patience en espérant en voir le bout.
Note : 30%