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[NOUVELLE] Les aventures rocambolesques de Pilaf

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Messagepar Darkliser » Ven 12 Avr 2019 - 9:14   Sujet: [NOUVELLE] Les aventures rocambolesques de Pilaf

Bien le bonjour aux anciens et aux nouveaux :jap: , je reviens avec une nouvelle humoristique que j'avais écrite il y a longtemps.
Il n'y aura pas forcément de suite bien que la fin sous-entende le contraire, ceci dépendra de mon envie et de celles des lecteurs.
Je serais déjà satisfait si j'arrive à faire sourire :D .

Bonne lecture




1 Meurtre dans la baie de Folanda









Dans une galaxie très lointaine, il y avait un vaisseau qui approchait de sa destination : Ithor. La taille du cargo ne correspondait vraiment pas au nombre incroyable de pauvres âmes qu’il transportait. En effet, une cinquantaine de personnes se massaient ou s’amassaient où ils pouvaient et en cet instant, leur pouvoir était bien peu de chose.
Twi-Lek, Sullustain, Cathar, Trandoshan et bien d’autres races exotiques étaient représentés, à l’exception notable des Humains.
La petite Pilaf n’avait que dix ans, mais bénéficiait déjà d’une bonne présence d’esprit, pour compenser celle que sa mère n’avait pas. Du haut de sa taille réduite, elle n’apercevait que des fesses, des fesses et encore des fesses. Ainsi, ce n’était qu’à la suffocante odeur qu’elle devinait le nombre d’espèces représentées dans ce transport de troisième classe.
– Maman ! J’en ai marre de ma petite taille ! Les gens ne s’arrêtent donc jamais de péter ?

Une jeune Rodiennne d’une trentaine d’années (ces choses-là se savent, elles ne se voient pas) se retourna pour lui répondre, car oui, Pilaf n’était qu’une petite, mélange de lézard et d’insecte.
– Ma chérie ! Crois-moi quand je te dis que je te prendrais bien sur mes épaules, mais tu devrais supporter les relents de transpiration d’une bonne dizaine d’espèces réunie.

– Je ne comprends pas ! Quand j’ai réservé nos billets sur Rodia, la brochure montrait des places assises. Il n’y en a aucune ici !

Dacia repoussa un Trandoshan, un reptile humanoïde, dont les griffes baladeuses profitaient de la foule pour les poser sur sa poitrine et la prit dans ses bras. Observatrice, Pilaf repéra, dans la main de sa mère, quelques crédits républicains lesquels provenaient somme toute vraisemblance du Trandoshan. L’enfant sourit devant son opportunisme, Dacia saisissait toujours la moindre occasion de gagner des crédits. Malheureusement, elle était aussi douée pour les dépenser, à proportion inégale.
– Je suis désolée, ma chérie. J’ai annulé les réservations pour récupérer l’argent nécessaire à mon toilettage.

– Oh... tu avais encore des vers ? Moi, je me suis fait aux miens.

– La vie est ainsi faite pour les Rodiens. Ton père en avait, j’en ai, tu en as et même le Sénateur de Rodia. Quoiqu’avec tous ses crédits, j’imagine qu’il suit un traitement efficace sur la durée. Moi, je suis obligé d’acheter du vermifuge pour mon travail, tu comprends ? Mes clients ne seraient pas très satisfaits si je n’étais pas euh... propre.

Pilaf baissa ses antennes. Chez les Rodiens, il s’agissait d’un signe explicite de désapprobation, car la nature ne les avait malheureusement pas pourvus de sourcils ni de paupières par ailleurs.
– Je ne suis pas idiote, maman ! Où sommes-nous ?

– Bon d’accord. Nous sommes dans un transport clandestin dirigé par un contrebandier. Quel connard celui-là ! Il voulait profiter de la situation pour m’embrasser, mais j’ai ma dignité !

– Ah oui ! Je vois. Personne ne touche à ta bouche, mais le reste demeure porte ouverte, répliqua la petite Pilaf avec une insolence non dissimulée.

– Arrête de jouer sur les mots maintenant ! Nous arrivons à destination ! ordonna Dacia avec sévérité.

Les turbulences dues à la rentrée de l’atmosphère surpassaient de loin les faibles compensateurs inertiels du cargo. Pilaf aurait dû s’y attendre après avoir passé de nombreuses heures à subir la quasi-inexistence d’un système fiable de filtre à air.
De puissantes secousses ébranlèrent le vaisseau, obligeant tous leurs occupants à s’agripper à ce qu’ils pouvaient : antennes, cornes, lekkus, poils, cheveux, appendices divers et variés. Un Wookie à l’abdomen bien développé accomplit un exploit dans sa malchance. Il parvint à trouver assez de place pour tomber à la renverse. Étant donné que le natif de Kashyyyk était le principal pourvoyeur d’effluves fétides, Pilaf n’aurait eu aucun scrupule à se moquer de lui. Malheureusement, le corps gigantesque s’approchait d’elle, la minuscule Rodienne, à grande vitesse telle la mort venant déjà la délivrer de sa misérable vie terrestre. Mais Pilaf usa de sa petite taille pour sauter entre les jambes arquées d’un vieux Twi-Lek.
« Je refuse d’y passer ici et de cette façon ! »
Le Wookie ne fit finalement aucune victime, hormis à la sortie du vaisseau où il en lâcha une dernière pour la route. Le Trandoshan juste derrière ne put résister à cette ultime salve et s’évanouit sur la rampe.
Incrédule devant la scène, Pilaf se félicita de ne pas avoir tardé à descendre. Sa mère semblait penser de même.
– Maman ! Je ne savais pas que les voyages clandestins étaient si dangereux !

– Ma petite chérie, tu n’as encore rien vu des horreurs recelées par notre galaxie. Quand j’avais ton âge, je suis restée deux semaines prisonnière au milieu de l’espace parce que notre convoyeur n’avait pas entretenu l’hyperdrive. Je te passe les détails...



************************


Planète d’origine des Ithoriens, Ithor était un monde rempli de jungles luxuriantes et de terres agraires. Car rien ne faisait plus plaisir à un Ithorien que de semer et de regarder une plante pousser au soleil. Pilaf ne pouvait imaginer un passe-temps plus ennuyeux, mais elle dut admettre qu’après ses aventures malodorantes dans le cargo, l’air pur de la planète la rendait extatique.
La Baie de Folanda, nom donné à la cité flottante sur laquelle les deux Rodiennes se trouvaient, représentait avec force le désir obsessionnel des Ithoriens de faire corps avec la nature. Même ici, à plusieurs kilomètres d’altitude, ils avaient réussi à faire pousser une forêt imposante.
Les yeux de Pilaf s’agrandirent lorsqu’elle croisa une créature avec une tête en forme de marteau.
– Oui, ma chérie, c’est un Ithorien. Je ne suis pas xénophobe pour trois crédits, mais il faut reconnaître que ces créatures sont repoussantes, comparées à nous, les Rodiens.

– Alors que fait-on sur cette planète ?

Cette question valait par contre son pesant de crédits. Dacia soupira, l’air tendu, et se baissa au niveau de sa fille.
– Quand tu deviendras une jeune et belle adulte et que tu comprendras l’importance d’un emploi, tu sauras qu’il est parfois nécessaire de faire des choses qui nous dégoûtent. Ainsi, mon directeur, de l’entreprise « les Belles de Rodia », souhaite placer l’une de ses salariées sur cette planète.

La voix triste et résignée de sa mère s’insinua dans le cœur de Pilaf, laquelle regretta déjà le cargo. S’il y avait bien une chose qu’elle détestait, c’était de la voir souffrir.
« Vivre ici pendant des années... » pensa la petite Rodienne, horrifiée.
Elle s’imaginait aller à l’école en compagnie d’une horde de jeunes Ithoriens plus accrocs aux plantes qu’à toutes autres choses.
Si seulement sa mère voulait bien apprendre un autre métier... mais Dacia restait toujours sourde aux propositions d’emplois sur l’Holonet que Pilaf lui clamait régulièrement.
« Elle répond inlassablement qu’elle ne sait rien faire de ses dix ventouses ! Et elle se permet de me faire la morale sur l’importance du travail ? Non, mais on croit rêver... »
– Il s’avère que les Ithoriens aiment aussi rencontrer d’autres espèces de la galaxie, précisa Dacia.

– Mais pourquoi toi ? Nous étions très bien sur Rodia, non ?

– C’est compliqué à expliquer... même moi je ne suis pas sûr d’avoir tout compris. Ramon Solus, le PDG, a marmonné des mots comme « mondialisation du marché » ou « faire des économies dans le domaine contraceptif », révéla Dacia d’un air hésitant.

Pilaf n’était qu’une petite Rodiennne, mais se félicitait d’avoir hérité d’une intelligence supérieure à celle de sa mère. C’était toujours elle qui s’occupait de la paperasse administrative, de faire les courses ou bien d’organiser des rencontres en lignes avec des Rodiens fortunés. Tout cela, elle le faisait pour Dacia, mais aussi pour s’offrir un rayon de soleil dans son propre avenir si sombre à l’heure actuelle. Fille d’une mère au compte en banque au contenu volatile, Pilaf n’avait jamais pu intégrer une école. Était-il besoin de préciser que les institutions publiques de Rodia n’avaient jamais investi le moindre crédit dans l’enseignement ? C’était compréhensible pour une espèce telle que les Rodiens dont la société s’était toujours basée sur la chasse et les guerres. Les parents préféraient généralement inscrire leurs enfants dans les trop nombreux camps estampillés Chasse et Pêche.
Pilaf n’était pas idiote.
Le module « Chasse » englobait l’ensemble des techniques imaginables pour traquer une proie. Celui de la « Pêche » regroupait toutes les inventions et gadgets permettant de capturer telle ou telle créature, douée de conscience ou pas. En clair, Rodia ne formait les siens qu’aux métiers de chasseur de primes, garde du corps ou encore mercenaire.
D’aussi longtemps qu’elle se souvienne, Pilaf n’avait jamais désiré mettre son intellect au service d’une cause si barbare, voire stupide.
« Nom : Pilaf adresse : 5, rue du dépotoir diplôme : Baccalauréat de Chasse et Pêche.
Si la honte d’un tel CV ne me tue pas, les métiers qu’il permet, oui... » avait intérieurement ironisé la Rodienne, alors âgée de cinq années standard.
Quant à sa mère, elle n’avait cure de l’avenir de son propre sang et la destinait sans doute à prendre le relai dans « les Belles de Rodia ».
C’était évidemment intolérable ! Pour quelqu’un de normalement constitué du moins.
Pilaf avait entrepris d’occuper son temps libre à la Grande Bibliothèque de Rodia avec des hololivres et sa solitude. Aucun Rodien ne s’y rendait jamais, ce qui l’avait enorgueilli et doté d’importantes connaissances au fil des années.
Un jour peut-être, ces efforts seraient récompensés par un destin digne de ce nom...
Tel était Pilaf...
Une petite Rodienne de dix ans, futée et naïve, cultivée et ignorante.
Parce qu’elle ne connaissait pas la réalité, en dehors de Rodia. Sa vie était figée et le resterait probablement.
« J’en ai plus qu’assez de cette parodie ! Pourquoi faire semblant de ne rien comprendre ? »
Sa décision prise, Pilaf ignorait tout de l’incroyable et rocambolesque cascade d’évènements qui en découlerait.
– Mais maman, c’est simple ! Ramon Solus souhaite diminuer ses coûts d’investissement en supprimant l’achat de pilules de contraception pour ses employées. Il vous déploie donc dans la galaxie pour satisfaire les besoins des autres espèces ! Tu saisis, m’man ? Ne me demande pas d’être plus explicite, car ce ne serait pas politiquement correct de poser une telle question à une enfant.

Mais dès que Pilaf termina sa phrase, elle comprit son erreur. Il y avait des années qu’elle lui jouait la comédie et qu’elle se retenait de lui jeter la vérité au visage. Car s’il y avait une chose que Dacia détestait, c’était qu’on lui rappelle à quel point la nature n’avait pas beaucoup œuvré sur son quotient intellectuel.
– Quoi ? Tu oses insulter ta mère, Pilaf ? Tu insinues que je suis aussi bête qu’un gizka ? beugla-t-elle d’une voix suraiguë, le rouge lui montant aux joues.

– Mais non, maman ! Je voulais juste... tenta Pilaf, ses yeux à multiples facettes embués de larmes.

Mais personne ne pouvait raisonner Dacia à l’heure actuelle. Un souvenir traumatisant remonta des tréfonds de son être jusqu’à inonder complètement son cerveau.


**********



Cela se passait quatre années auparavant, par une belle et chaude nuit d’été, sur Rodia. L’orée de la jungle s’étalait devant Pilaf, les crapauds coassaient leurs chants nuptiaux et les sons mélodieux des battements d’ailes de moustiques à la recherche de victimes arrivaient délicieusement à ses oreilles. Elle aimait ces insectes, car ils suçaient le sang de chaque créature de la galaxie, mais pas celui des Rodiens... allez savoir pourquoi.
Pilaf appréciait cet instant, car pour une fois, elle ne rentrerait pas dans ce taudis que Dacia appelait « sa maison ». Non, cette fois-ci, elle dormirait dans une villa cossue au bord d’un étang avec une vue féérique depuis la fenêtre de sa chambre. Avec un peu de chance, peut-être même que le client de sa mère voudrait faire de cette dernière l’une de ses femmes ?
Plus bas, elle repéra Dacia, magnifique dans sa nuisette, en compagnie de Danzo. Le couple se glissa sans un bruit dans l’étang, l’équivalent d’une piscine chez quelques rares espèces de la galaxie. Pilaf ne distinguait que nenni dans la quasi-obscurité de la nuit, mais elle entendait les deux amants se murmurer des paroles inaudibles.
Heureuse, la petite Rodienne revint dans sa chambre provisoire et se glissa dans le lit. Les minauderies de Dacia et la voix plus virile de Danzo lui parvenaient toujours. Évidemment, elle avait oublié de fermer la fenêtre alors elle s’y rendit en bougonnant des borborygmes ensommeillés.
– Espèce d’ours mal léché ! J’avais parfaitement saisi le sens de ta blague ! Tu me prends pour qui ? Une idiote délurée sortie tout droit d’un asile !

Entièrement réveillée, Pilaf entendit des éclaboussements et des gémissements de mauvais augure. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, ni pourquoi sa mère vint dans sa chambre avec une lueur psychotique dans ses yeux à facettes.
Ensuite, ses souvenirs se résumaient à quelques flashbacks concernant les visites impromptues et mal embouchées d’inspecteurs de la police rodienne. De toute évidence, ils n’étaient pas parvenus à confondre Dacia.


***********



« Maman n’est pas si conne en réalité »
Maintenant, Pilaf jouissait d’assez de maturité pour comprendre la face cachée de Dacia : celle de la meurtrière psychopathe.
Quand la gifle partit dans sa direction, la fillette s’enfuyait déjà, loin de l’astroport, avec sa maman à ses trousses.
– Reviens ici, petite peste ! Je vais t’apprendre à manquer de respect à ta mère !

Pilaf éprouvait bien trop de peur pour se retourner et croiser l’expression, sans doute effrayante, du visage rodien de Dacia.
Elle parvint à la forêt de la jungle de la baie de Folanda, laissée à l’état sauvage par les Ithoriens afin de préserver son écosystème. Il n’y avait même pas de barrières, seulement un écriteau tordu prévenant d’un danger quelconque. Pilaf s’enfonça dans la toison aux mille feuilles et, au bout d’un moment, trouva le courage de jeter un regard en retrait.
Dacia n’était plus là...
Sans doute s’était-elle perdue, bien que Pilaf ignore comment étant donné la linéarité de sa course. Calmée, la fille de prostituée leva ses antennes vers le ciel, signe explicite chez les Rodiens qu’elle était aux aguets. Elle entendit des hurlements lointains puis des bruits de feuilles et de branchages repoussés avec violence.
Quoique se soit, ça se rapprochait !
Dacia surgit non loin de Pilaf, suivie de très près, par un monstre de plusieurs mètres de hauteur : un Rancor.
– Dépêche-toi, m’man ! Vite ! cria Pilaf. Naaaaan !

Mais le destin répondait : si, si !
Sa mère trébucha sur une racine qui émergeait vicieusement du sol. Aussi opportuniste que pouvait l’être Dacia, le Rancor se jeta sur elle et la dévora en un instant.
Quant à Pilaf, elle demeurait figée devant cette vision d’horreur. Comment Dacia avait-elle pu mourir ainsi ? Habituellement, les prédateurs ne s’intéressaient pas aux Rodiens, car ils avaient trop de v...
– Iiiiirk ! Glapit mignonnement la petite Rodiennne quand le Rancor la goba tout rond.

Décidément, elle n’y comprenait rien, sauf qu’elle finirait en excréments sans réaction de sa part.
Alors qu’elle glissait dans le gosier gluant, rempli de filets méphitiques de salive, Pilaf usa de ses ventouses pour stopper sa descente aux enfers, juste avant l’orifice d’entrée dans l’œsophage. Malgré tout, elle pleura toutes les larmes de son corps chétif. Pourquoi la vie était-elle si injuste ? Pourquoi fallait-il qu’une petite Rodienne innocente comme elle finisse à la casserole, pour ainsi dire ? Et maman ? Où était-elle ? Se faisait-elle déjà digérer ? Si seulement, elle avait appris à se servir de ses dix ventouses, elle aurait peut-être pu aussi s’accrocher dans la gorge du Rancor.
Mais les larmes ne furent pas les uniques choses à sortir de son corps. Elle sentit ses entrailles se contracter avec force, ainsi que le contact répugnant des vers parasites avec sa peau. Ils descendaient le long de ses jambes, puis tombaient, droit dans l’œsophage pulsant.
Rendu perplexe puis affolé par cette défense aussi imparable qu’inespérée, le Rancor ressentit des chatouillements, puis bientôt des picotements dans son estomac. Par le biais de vomissures malodorantes, il parvint à se débarrasser de ce « petit chat dans la gorge », mais s’efforça de conserver le reste du repas en lui. Toutefois, une vérité inaltérable dans le temps et l’espace s’imposa dans son esprit pataud.
« Le Rodien... c’est fini pour moi ! J’aurais dû écouter papa et maman. »
Il baissa sa gueule repoussante vers la petite Pilaf qui peinait à se remettre sur pieds.
Qui eut cru que des parasites sauveraient cette proie du puissant prédateur qu’il se plaisait à penser être ?
Apeuré, il s’enfuit vers son antre, laissant la miraculée.
Le Rancor l’ignorait encore, mais les rumeurs de son exploit traverseraient les cieux et les étoiles et il serait connu pour être le seul prédateur à avoir dévoré un Rodien.

La pauvre fillette, elle, ressentait un désespoir encore plus grand que lorsque Dacia refusait à la chaîne des offres d’emploi. Désormais, elle était livrée à elle-même. Elle devrait supporter sans sa mère toutes les vicissitudes de la vie. Pilaf maudit la présence de ces damnés vers intestinaux, il aurait mieux valu qu’elle meure...
La Rodiennne s’éloigna du champ de bataille à petit pas hésitant, sa tunique souillée par les diverses sécrétions du Rancor.

Est-ce que son existence ne serait pas plus facile sans avoir à s’occuper de son irresponsable mère ?
Il était toutefois trop tôt pour se poser ce genre de questions. Tout ce qu’elle désirait pour l’instant, c’était évacuer cette affreuse planète remplie de monstres et d’écologistes à la noix. Alors Pilaf courut sans jamais se retourner...



**********



De retour au spatioport, la petite Pilaf commençait à reprendre ses esprits. Si elle voulait quitter Ithor pour toujours, il lui fallait dénicher une somme raisonnable de crédits. Malheureusement, la seule façon rapide et efficace qu’elle connaissait était celle dont sa mère n’hésitait jamais à utiliser : vendre son corps au plus offrant.
Mais la fillette n’avait que dix ans, puis suivre les traces de Dacia n’était jamais entré dans ses projets.
Elle trouverait un moyen grâce à sa Psychée plus développée que la normale dans la galaxie. La Rodienne s’assit dans un coin, à l’entrée du spatioport, et réfléchit.
Curieux à la vue de cette jeune souillonne, un Ithorien se porta sa rencontre :
– Bonjour petit être doué de conscience ! Que fais-tu ici sans tes parents ? Tu t’es perdue ?

– On ne peut rien vous cacher, monsieur. Qui êtes-vous ? demanda Pilaf, fixant l’alien avec dégoût (bien que sur un visage de Rodien, cette expression soit invisible).

– Je me nomme Opo Chano et je suis un haut-fonctionnaire de cette magnifique cité, symbole de l’amour de la nature et de l’idéologie pacifique des Ithoriens. Mais suis-je stupide ? Tu ne dois pas comprendre un traître mot de ce que je raconte.

« Que tu crois... »
Les paroles d’Opo allumèrent une petite ampoule à l’intérieur du cerveau de Pilaf.
Cet abruti d’Ithorien venait juste de lui révéler que son peuple, en plus d’être écologiste, n’était qu’un pitoyable ramassis de pacifistes. En clair, il y avait probablement autant de policiers ici que Pilaf n’avait de poils sur le corps. En théorie, Opo Chano avait des crédits, beaucoup de crédits et surement une somme rondelette sur lui. En pratique, la Rodienne lui flanqua un coup de pied précisément où cela fait mal. Elle tenait cette technique de sa mère qui en usait fréquemment pour se débarrasser des clients outrepassant les termes d’un contrat.
Opo s’effondra sur le sol en se tordant de douleurs, les mains repliées sur ses bijoux de famille fracassés. Quant à Pilaf, elle ne se fit pas prier pour lui faire les poches.
« Je ne me suis pas trompée... », songea la Rodienne à la vue de trois épaisses liasses de crédits.
Afin d’alléger sa conscience, elle n’en subtilisa que deux. Cela suffirait à couvrir plusieurs voyages en deuxième classe si d’aventure, elle ne trouvait pas immédiatement de vol vers Rodia.
Pilaf amorça un geste pour se rendre dans le spatioport, mais se ravisa.
Elle venait de comprendre une vérité essentielle.
À l’image de sa mère, les adultes étaient des andouilles qui la sous-estimeraient à cause de son jeune âge. À titre d’illustration, Opo Chano n’avait pas vu le coup venir, il ne s’était jamais méfié d’elle.
« Ce type à la tête en forme de marteau fait probablement partie des clients fortunés dont maman se serait occupée. Elle vivrait toujours, sans eux et ce Ramon Solus, le PDG des Belles de Rodia ! Nous serions en sécurité sur Rodia ! »
Pilaf s’empara de l’ultime liasse d’Opo et le laissa en proie en sa souffrance, sans scrupule.
Elle était encore trop jeune et ses idées de vengeance demeuraient irréalistes à l’heure actuelle. Néanmoins, ces noms resteraient gravés dans sa mémoire :
« Le Rancor, Ramon Solus, les Ithoriens... »
Elle veillerait à se les répéter mentalement chaque fois avant de dormir.

À l’intérieur du spatioport, elle se sentit déjà plus à l’aise et passa sans encombre deux gardes Ithorien inoffensifs. C’était là le moins que l’on puisse dire.
Aucun blaster ne venait orner le ceinturon de leur uniforme douanier. Café à la main, ils se contentaient de débattre sur la vitesse d’éclosion d’une plante exotique rapportée par un de leur collègue. Bref, cette conversation brillait par son extrême nullité et inutilité. Pilaf se demandait même si elle était digne d’une éventuelle retranscription à l’écrit.
En revanche, un groupe de Twi-Leks à l’air futé transportait une caisse dans leur dos. Une fiole remplie d’un liquide jaunâtre tomba de cette dernière sans que personne s’en aperçoive. Curieuse, Pilaf la prit et le rangea dans ses fripes toujours aussi fétides. Elle ignorait ce qu’était au juste cette substance, mais vu les précautions prises par les Twi-Leks, ce devait être illégal et donc forcément précieux.
Quoi qu’il en soit, la fillette jeta un coup d’œil dans les hangars de la baie d’amarrage et repéra un vaisseau dont le propriétaire réglait quelques détails administratifs.
– Bonjour m’sieur ! se présenta la Rodienne en essayant d’avoir l’air misérable.

– Yo petite ! À te voir, je suppose que tu es une pauvre orpheline à la recherche d’une échappatoire à sa triste condition ? Et avec... (il huma l’air ambiant) une odeur de merde pour compléter ce tableau déjà pas bien alléchant.

C’était une première pour Pilaf, jamais elle n’avait encore vu d’Humains sauf en holovids. Cette espèce ne se rendait jamais sur Rodia, elle s’estimait trop pour ça. Ce spécimen affichait des dents d’une blancheur éclatante, une mâchoire carrée et dégageait surtout une aura d’assurance désinvolte. La petite Rodienne ignorait le pourquoi du comment, mais elle était séduite par cet homme. Peut-être que dans son enfance, marquée par une série de traumatismes due à sa mère et par l’absence de père, elle voyait en lui un substitut possible ?
Ainsi Pilaf oublia que tous les adultes étaient juste des ahuris.
– Je veux aller sur Rodia, là-bas il n’y a ni pacifiste, ni écolos béats ! J’ai des crédits, je peux payer !

– Mais c’est qu’il y a moyen qu’on se comprenne. Comment t’appelles-tu, petite ?

– Pilaf.

L’homme leva un sourcil étonné.
– Quel est donc l’abruti de parent qui t’a donné un nom pareil ? Cela fait trop manga... enfin bon passons. Moi, c’est Mito, Beau Mito et simplement Beau pour les intimes.

– D’accord. Alors où allez-vous et pour combien ? demanda la fillette.

Beau réfléchit un instant et détailla Pilaf de l’extrémité des antennes jusqu’aux pieds, ce qui prit peu de temps.
– Allez ! Je te fais ça pour seulement cinquante crédits, mais c’est bien par ce que tu tires sur ma corde sensible. Figure-toi que je possède un contact sur Rodia que je n’ai pas revu depuis un bail. Du coup, c’est l’occasion ou jamais de rentrer chez toi, petite.

– Merci monsieur Beau... vous êtes gentil, minauda Pilaf. Auriez-vous par hasard d’autres habits à ma taille ?

L’Humain lui fit signe d’embarquer sans omettre son sourire étincelant.
– Si tu as les crédits, je pourrais tout te trouver à bord de ma vieille antiquité de l’espace. Foi d’honnête contrebandier !



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