Bientôt, le chapitre 16, avec le destin de Besna et la fin du projet inquisiteur. Après, je pense qu'on adoptera un rythme mensuel.
Un an, un mois, c'est un peu près la même chose, non ?
Je pense que tout le monde ou presque avait oublié l'existence de cette fan-fic. Il faut dire que je m'en étais pas mal lassé : le Règne de Grievous avait ainsi dégringolé à la fin de la liste des fan-fics, juste au bord du gouffre des Récits Inachevés. Ça faisait de la peine de le voir là.
Et puis, il y a quelques temps, j'ai a nouveau eu envie de me pencher sur cette histoire. Je vais pas faire la connerie d'annoncer un rythme comme la dernière fois. Je compte écrire les prochains chapitres quand l'envie viendra. Ainsi, même si le rythme est chaotique et franchement casse-bonbons, vous serez sûr d'avoir un récit écrit avec passion et amour. C'est également l'occasion pour moi de brosser mon intrigue, de la réfléchir, et de faire évoluer mon style.
Bref, comme dit il y a plus d'un an, ce chapitre 16 nous contera les suites des péripéties de Besna, jedi capturée par l'Empire, et de son rôle dans le projet Inquisitorius.
Bonne lecture, et que la Force soit avec vous !
Sommaire<<Chapitre précédentChapitre suivant>>Chapitre 16 :
Balade Nocturne
Besna était réveillée depuis un long moment déjà lorsque les clones vinrent la trouver dans sa cellule. A vrai dire, elle n’avait pas fermé l'œil de la nuit. Les quelques fois où elles s’étaient endormis, ces rêves avaient été peuplés de cauchemars où elle se revoyait tuer la jeune Tia. Elle se réveillait alors, le corps couvert de sueur.
Où vont-ils m'emmener cette-fois ci ? Se demanda-t-elle.
Allaient-ils encore la contraindre à exécuter un de ses frères ou sœurs jedi ? Elle serra machinalement les poings.
Les cinq clones étaient postés devant la cellule : l'un d'entre eux s'avança jusqu'à la porte énergétique.
– Reculez dans le fond, dos tourné, jedi.
Besna se leva.
Vont-ils m’exécuter ? Elle ne sentait pas chez eux cette sensation qu'éprouvait d'ordinaire les êtres conscients avant de commettre un meurtre. Il s'écoula quelques secondes avant qu'elle n'entende la porte de sa cellule se désactiver, et des bruits de bottes descendre les marches dans son dos. Un seul, d'après ce qu'elle avait entendu. Mais elle savait qu'au moindre écart, les quatre autres pourraient la tuer à vu depuis l'entrée.
– Déshabillez-vous, lança la voix à quelques mètres derrière elle, à moitié étouffé par le casque.
La falleen haussa un sourcil.
C'est une habitude dans cette prison... Elle saisit tout de même le bas de la tunique dont on l'avait vêtue et la passa au-dessus de sa tête avant de la jeter dédaigneusement dans un coin. Elle sentit un léger courant d'air sur ses écailles nues, sans que cela la gêne. Elle demeura immobile, les mains tendus le long du corps.
– Mettez-vous dos au mur, les mains en évidence.
Elle s'exécuta en fixant le mur. Elle entendit des pas s'approcher : une main gantée lui saisit le bras avant qu'une épaisse paire de menottes ne vienne lui emprisonner les poignets. Le clone lui saisit l'épaule et la fit tourner vers l'entrée.
– Maintenant avance, traîtresse ! Lui intima-t-il en lui agrippant l'épaule.
Elle sentit également un objet métallique se coller entre ses omoplates et qu'elle devina être le canon d'un blaster. A l'extérieur de sa cellule, le reste des clones l'attendait, deux de chaque côté de la porte. Elle sentit une pointe de stress particulière chez eux disposés à gauche.
– Où est-ce que vous m'emmenez ? Demanda-t-elle tout en grimpant les marches.
– Ça ne te regarde pas.
– Pourquoi est-ce que j'ai besoin d'être nue ?
– Ça, c'est pour notre petit plaisir !
Le petit rire qu'il émit lui fit pousser un soupir d'exaspération. Elle entendit la porte de sa cellule se refermer.
– Tu te souviens peut-être pas, mais tu nous as mis au tapis lors de notre premier jour ici, jedi.
– Faut dire qu'elle est plutôt musclée, commenta l'un des deux clones de droite.
Besna se souvenait parfaitement de cet épisode. Le clone qui la tenait par le bras et semblait prendre plaisir à son entreprise devait être celui dont elle avait déboîté la mâchoire.
On lui fit signe d'avancer vers la droite. Les deux clones qui se trouvaient de ce côté ouvrirent la marche quelques pas devant elle, et les trois autres la suivaient. Besna sentit le poids du blaster s'évanouir de son dos tandis que son géôlier mettait quelques pas entre elle et lui. Elle tâcha toutefois de garder une allure lente, et d'éviter les longues enjambées pour rester près de lui.
– En tout cas, les gars de la 7e avaient raison ! Intervint une voix dans son dos.
– Ils l'ont vu ? Demanda un autre devant elle au moment où ils prenaient un embranchement.
– Ouais, ils étaient allés la voir se doucher pendant leur pause. Il paraît que le commodore Cerid était là aussi.
– Coeur de Glace ? Elle a réussi à le réchauffer ?
Plusieurs d'entre eux s'esclaffèrent. Besna se contenta de serrer les poings : la simple mention de ce nom lui avait provoquer un frisson glacial dans la nuque.
– En tout cas, on a du bol, commenta un autre avec ironie, ceux de la septième l'ont vu que de dos.
– On devrait peut-être passer dans leur secteur alors...
Elle entendit la voix de « Machoire » à proximité de son oreille
– Je vous savais pas aussi partageur, les gars. De toute façon, on a des ordres. Pas de détour.
Les clones émirent des grognements de déception, mais ne discutèrent pas. La falleen ne leur prêta pas attention, regardant discrètement autour d'elle. Ils n'avaient croisés aucune autre patrouille pour l'instant. Depuis sa cellule, ils étaient partis sur la droite, avant de tourner à gauche, deux fois à droite, tout droit, puis à droite. Tous les couloirs se ressemblaient, avec leurs lignes droites et leur teinte grisâtre ; la structure presque labyrinthique semblait faite pour égarer les éventuels fuyards. Ils prirent de nouveau à droite, dans un petit couloir exigu. Besna sentit la Force lui murmurer. Elle détendit ses cervicales dans un craquement parfaitement perceptible.
– On s'étire, jedi ? Ricana un clone à l'avant en tournant la tête vers elle.
Pour toute réponse, elle projeta brusquement sa tête en arrière. Derrière elle, il y eut un bruit de verre brisé suivit d'un bref cri. Le clone qui riait un instant auparavant réagi au quart de tour et leva son blaster dans sa direction, avant que sa jambe ne frappe son tibia et que son genou trouve le point faible entre son casque et sa plaque pectorale. Son collègue fut plus lent à réagir : Besna lança la Force dans sa direction, le projetant violemment contre le mur gauche dans un bruit d'os brisés.
– Prenez- la vivante ! Hurla Mâchoire derrière elle.
Besna sentit son poids dans son dos : d'une poussée sur ses jambes, elle se propulsa dans les airs. La falleen aperçut le clone en-dessous d'elle, tête en bas, avant de retomber dans son dos, ses mains entravés lui emprisonnant le cou. Elle tira violemment en arrière tout en fléchissant ses jambes. Il y eut un horrible bruit de craquement et le clone s'écroula. D'un mouvement agile, elle pivota sur elle-même pour éviter les tirs paralysants que lui destinaient les deux clones restants et projeta le corps dans leur direction. Celui lui laissa assez de répits pour s'élancer vers eux : deux coups et elle fut débarrassé d'eux.
Elle ne jeta qu'un bref regard aux cinq corps et s'agenouilla près de celui qui lui avait passé les menottes et qui gisait devant elle, la nuque brisée. Elle prit la légère carte d'un bleu-gris et la passa dans la fente des menottes : il y eut comme une légère pulsion électrique et elles tombèrent au sol Elle se massa un instant les poignets avant de lui palper le corps. Il n'y avait pas de plans du bâtiment dans les couloirs : pour ce repérer, les clones devaient...
Ah voilà ! L'objet de forme ronde tenait dans la paume de sa main. Sur son écran, elle pouvait voir un plan en deux dimension de la prison.
Je dois retrouver les autres, mais je vais avoir besoin de mon sabre, réfléchit-elle. Il devait y avoir une armurerie à proximité : c'était sans doute là-bas qu'ils garderaient son arme. Ses doigts commencèrent à détacher l'armure du clone avec habilité. Il serait plus simple d'y accéder sans se faire remarquer...
Elle tourna brusquement la tête : seul ses réflexes de jedi lui permirent de survivre. Le tir de blaster passa à côté de son crâne et vint éclater contre le mur.
– Tuez-là ! Cria l'un des clones qui venait de surgir de l'angle du couloir.
Besna se releva brusquement et tendit la main. Un blaster vola jusqu'à sa paume. D'un habile mouvement, elle se retourna et ouvrit le feu : deux clones tombèrent au sol. Elle courût dans la direction opposée. Elle se retourna à moitié dans sa fuite, tirant dans la mélée. Ses tirs tuèrent un troisième clone. Les autres disparurent de son champ de vision alors qu'elle tournait. La falleen pouvait sentit son pouls tendit qu'elle courait à grande enjambée. Derrière elle, elle entendit les pas de ses poursuivants. Elle jeta un regard dans son dos, juste à temps pour voir un casque blanc apparaître à l'angle, bientôt suivit d'une paire de jambes. Elle tira dans sa direction, le toucha au thorax. Mais déjà, il disparaissait de son champ de vision.
Ses yeux se portèrent sur sa carte : l'armurerie était seulement à quelques intersections de là. Le hurlement strident d'une alarme ne tarda pas à résonner tout autour d'elle. La falleen força le pas. Elle continuait à jeter des regards derrière elle, même si ces poursuivants semblaient l'avoir perdue.
Elle arriva bientôt jusqu'à une intersection. Devant elle, le couloir continuait en ligne courbée. A sa droite, un autre plus court s'ouvrait, débouchant sur un troisième qui le coupait perpendiculairement. L'armurerie devrait ensuite se trouver un peu plus loin à gauche. Elle se figea : des bruits de pas, provenant de ce troisième couloir.
Une patrouille. Elle se colla vivement contre le mur, juste à côté du couloir de droite. Sa main tenait solidement son arme, le bras tendu près de son visage. Prudemment, elle jeta un coup d’œil. A l'autre bout du couloir, elle vit passer la patrouille. Ils devaient être une bonne vingtaine, marchant deux par deux. Aucun ne jeta un simple regard au couloir qui s'ouvrait à leur droite. Par chance, ils revenaient de l'armurerie.
Elle les vit rapidement disparaître. Elle s'engagea d'un pas léger dans le corridor, et passa sa tête dans l'angle. Elle regarda la patrouille de dos : lorsqu'ils furent suffisamment éloigné, elle s'élança dans la direction opposée. La Force se fondit dans ses jambes, la propulsant encore plus rapidement et rendant son environnement presque flou autour d'elle. L'alarme sifflait toujours à ses oreilles. Du coin de l’œil, elle aperçut une caméra de sécurité, qui disparût rapidement derrière elle. Les surveillants derrière leur écran n'avaient du voire d'elle qu'une forme verte et floue, s'ils l'avaient vu...
La porte de l'armurerie apparut bientôt devant ses yeux. Elle n'était pas gardée. La falleen se tourna vers le panneau de contrôle. Au-dessus des principaux boutons se trouvait un mécanisme prenant la forme du symbole de la République. La falleen sentit la joie montée en elle : ce nouvel Empire n'avait pas encore effacé toutes traces de la République et des jedi. Elle leva la main et utilisa la Force : le mécanisme sembla s'extraire du tableau, tourna plusieurs fois sur lui-même avant de reprendre sa place. Une lumière verte clignota et la porte s'ouvrit. La falleen se glissa à l'intérieur...
Cinq clones l'attendaient, leurs blasters pointés sur elle. Ils n'étaient pas seuls : un garde rouge semblable à ceux qui gardaient auparavant le chancelier était parmi eux, une pique de force à la main.
Un piège !Besna n'eut pas le temps de réfléchir : elle sauta sur le côté derrière une étagère remplie de blaster, et profondément enfoncée au sol.
Les tirs qui lui étaient destinés touchèrent la porte dans un bruit de tonnerre. A quatre pattes, elle se déplaça rapidement à couvert, tirant à l'aveuglette derrière elle. Les décharges de blasters sifflaient au-dessus de sa tête. Elle se remit debout et d'un bond, sauta par-dessus l'obstacle pour se réceptionner au milieu d'une autre rangée d'étagères.
Son blaster cracha une décharge en direction d'un clone qui n'avait pas eu le temps de se mettre à couvert, le touchant à la jambe. Mais déjà, les autres resserraient leur prises autour d'elle. Une décharge la toucha à l'épaule, là même où se trouvait son tatouage qui prouvait son appartenance aux gardiens du Temple. La douleur la fit grincer des dents, mais elle ne s'en soucia pas longtemps.Elle jeta un coup d’œil scandalisé à son épaule blessée, et à la trace noirâtre qui avait souillé le symbole. Elle tourna vivement la tête, se souvenant que le moment était mal choisi. Trop tard.
Une décharge lui vrilla la main, et son blaster tomba au sol. La falleen analysa rapidement la situation, se jeta dans un rayons de l'étagère : elle sentit le fatras d'armes et d'objets métalliques lui griffer les écailles du dos, avant qu'elle ne tombe de l'autre côté. Elle entendit les pas autour d'elle, et aperçut deux soldats déboucher devant elle.
Je suis perdu, pensa-t-elle.
Soudain, elle ressentit une émanation à proximité. Une énergie familière. La sienne. Elle sentit son corps se détendre, et la Force lui murmurer paisiblement à l'oreille. Elle tendit la main. Il y eut un bruit à proximité, avant qu'un objet de forme cylindrique ne vienne rejoindre sa paume. D'un saut, la falleen se redressa. Ses doigts trouvèrent le bouton d'activation d'eux même et la lame jaune de son sabre surgit devant son visage. Elle était redevenu maître du combat.
Les clones ouvrirent immédiatement le feu : la falleen leur renvoya leur tir dans la poitrine. D'un pas vif, elle pivota vers deux autres clones qui s'avançaient dans son dos. Elle décapita le premier et enfonça sa lame dans le torse du second.
Le garde écarlate ne tarda pas à surgir d'une rangée d'étagère, sa pique de Force pointée vers le torse de la falleen. La surface de ces armes étaient parcourus d'énergie, infligeant des décharges électriques, et leur permettant également de ne pas être coupée au contact d'un sabre laser. La plupart des piques de force étaient incapacitantes, mais Besna pouvait sentir qu'une décharge de cette pique là pouvait la tuer.
Elle esquiva son premier coup, puis visa la tête. Le garde intercepta l'attaque.
Celui là n'est pas du même moule que les autres. Besna recula légèrement : l'autre s'avança vers elle, la pique en avant. D'un mouvement de l'avant bras, la falleen fit tourner son sabre. Le garde l'intercepta au niveau de sa poitrine, mais ne put bloquer la seconde lame. Il y eut un grand bruit de métal froissé et son adversaire lâcha sa pique qui roula au sol. Il demeura un instant figé ; puis son buste se sépara de son bassin et les deux morceaux s'effondrèrent.
Besna regarda un instant les corps autour d'elle et désactiva son sabre. Elle jeta un coup d'oeil à son épaule brûlée. Elle la toucha de la main, émit un petit bruit. Un grand fracas lui fit tourner la tête. Le clone qu'elle avait touché à la jambe tentait en vain de ramper jusqu'à un blaster. D'un geste de la main, elle envoya l'arme à l'autre bout de la pièce et s'agenouilla devant lui.
– Où sont les autres jedi ? Lui demanda-t-elle avec un geste de la main.
– Je...Je...
Elle refit le même geste, en puisant d'avantage dans la Force pour augmenter la suggestion mental. Le clone hésita un instant :
– Dans...Dans une cellule, lâcha-t-il d'une voix pâteuse.
– Où se trouve cette cellule ?
– Secteur 11, section 38.
La falleen baissa un instant les yeux sur la carte qu'elle tenait toujours fermement dans sa main et consulta la section indiquée.
– C'est un cul-de-sac.
– O...oui. La cellule forme le cul-de-sac.
La falleen pouvait sentir qu'il ne mentait pas.
– Très bien, merci.
D'un geste sec, elle lui asséna la garde de son sabre sur le crâne, l'assommant. Puis, d'un pas rapide, elle sortit de la pièce.
L'endroit indiqué se trouvait presque à l'extrémité opposée de la prison. Besna s'attendait à tomber sur d'autres patrouilles, mais il n'en fut rien.
Tout cela n'est pas normal... Elle secoua légèrement la tête, chassant la pointe d'inquiétude. Le couloir n'était ni trop large ni trop petit, mais particulièrement long. A son extrémité, Besna aperçut la cellule et son bouclier énergétique rougeâtre. A l'intérieur, elle sentit une présence qu'elle connaissait bien. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et elle s'élança à pleine vitesse. La forme sombre, dos au mur de la cellule, se leva vivement.
– Besna ! S'exclama Bant Eerin. Tu es vivante ! Et... Qu'est-ce que tu fais dans cette tenue ?
– Je t'expliquerai plus tard, répondit la falleen en riant de soulagement.
La mon-calamari semblait épuisée et une solide paire de menottes semblable à celles que Besna portait auparavant lui emprisonnait les mains devant elle. Mais - la Force soit louée - elle était vivante !
– Où sont les autres ? l'interrogea Besna.
– Ils les ont emmené il y a un moment déjà. Du moins, ceux d'entre nous qui étaient encore vivants.
Besna sentit sa poitrine se serrer. Elle repensa à la jeune Tai qu'elle avait été contrainte de tuer pour abréger les souffrances. Ainsi, ces camarades avaient eu à faire le même choix.
– Je vais te sortir de là, lui promit Besna en posant la main sur le bouclier.
Son regard parcourut le plafond et les parois autour, cherchant un détail.
– L'énergie de ce bouclier doit provenir de quelque part. Si je peux couper le transmetteur d'én... Bant !
La mon-calamari se retourna vivement. Un cercle venait de s'ouvrir du plafond, révélant une tourelle. Celle-ci se mit immédiatement à cracher ses rayons ardents. Besna vit avec horreur les tirs pourfendre son amie et s'écraser contre le bouclier. La mon-calamari poussa un bref râle, les yeux écarquillés, avant de s'effondrer contre la barrière d'énergie. Besna s'entendit pousser un cri. ses genoux cédèrent sous elle et elle tomba en avant. Ses lèvres s'ouvrirent sur un murmure, sa main toujours posée contre le bouclier.
– Bant...
– Tu devrais plutôt t'intéresser à ton sort, plutôt que de pleurer sur cette misérable créature, ricana une voix derrière elle.
La falleen se redressa vivement. Elle connaissait cette voix... Elle sentit un grand froid l'envahir, qui n'était pas dû à sa température corporelle. Elle se retourna. Var avançait vers elle, les mains dans le dos. Le pau'an ne portait plus sa tunique de gardien du Temple, ni même la tunique de prisonnier qu'il avait la dernière fois qu'elle l'avait vu, mais un uniforme gris renforcé à la poitrine, aux épaules et aux jambes par une armure nuit. Le rougeâtre de certaines zones de son visage notamment sous ses paupières, et qui tranchait avec sa couleur grisâtre, ressemblait plus que jamais à du sang. Il souriait, dévoilant ses dents pointus. Mais ce n'était pas ce qui effrayait Besna : elle pouvait sentir le côté obscur émaner de lui.
Le pau'an s'arrêta à quelques mètres d'elle, et la détailla des pieds à la tête.
– Tu t'es vraiment échappée comme ça ? Quel courage...
La falleen alluma son sabre et les deux lames illuminèrent le couloir de leur éclat jaunâtre.
– C'est toi qui l'a tué, n'est-ce pas ?
Le pau'an se contenta de rire.
– C'est pour ça qu'elle était restée là : pour que tu la voie mourir. Elle ne méritait pas de s'élever.
– Et j'imagine que c'est aussi toi qui m'a facilité l'accès jusqu'ici, en ne mettant pas de patrouilles sur mon chemin. De même que tu savais que j'irai à l'armurerie.
Un test, encore, songea-t-elle amèrement.
– Je te connais depuis tes années, Besna. Je sais comment tu fonctionnes : ça n'a pas été compliqué de prévoir tes mouvements. Malgré tout ce qui c'est passé, tu restes fidèle aux idéaux jedi.
La falleen s'avança de quelques pas et lui fit fièrement face, le sabre tendu vers le bas. Ses yeux plongèrent dans ceux maintenant jaunâtres de celui qui était auparavant un des siens.
– Contrairement à toi, lui jeta-t-elle d'un ton de mépris. Tu as préféré rejoindre l'Empire pour sauver ton existence, rejoindre ceux là même qui ont tué tes frères et sœurs, ta famille...
– Ce n'est pas qu'une question de survie, lui répondit-il en faisant les cent pas devant elle. L'Empereur m'a montré ce qu'était le véritable pouvoir. La colère, la haine, le plaisir de tuer... Toutes ces émotions que les jedi nous ont appris à contenir. Cette puissance pure et libératrice !
Tout en parlant, sa main gauche effectuait de lents gestes circulaires, comme ceux d'un orateur récitant un discours appris par cœur.
– Le côté obscur n'apporte pas le pouvoir, seulement l'illusion de la puissance. Var, je t'en prie...
– Tu ne sais pas de quoi tu parles Besna. Mais tu le découvrira bientôt.
Sans avertissement, il se jeta sur elle. Il lui fallu juste un bond pour couvrir la distance entre eux. Besna leva son sabre juste à temps pour parer. Elle se courba pour éviter son prochain coup, sentit la lame de plasma jaune frôler son dos.
Elle se jeta sur le côté pour atterrir, accroupie, dans son dos. Mais Var avait déjà pivoté pour intercepter son sabre. La falleen fixa le visage de son adversaire derrière leurs deux sabres entrechoqués. Il semblait tirer un vrai plaisir de cet affrontement. D'un brusque mouvement de son arme, le pau'an la repoussa en arrière. Besna mit quelques pas de plus entre eux, le souffle court.
Il a toujours été rapide...– Je sens que je vais vraiment prendre plaisir à ça, rit l'ancien jedi en faisant jouer son sabre à deux lames.
Son arme de garde du Temple. Besna chassa cette pensée de sa tête. Elle devait se concentrer sur le combat.
Il est dos au bouclier à présent. Il faut que j’arrive à l'acculer. Elle suivit des yeux le pau'an qui marchait en demi-cercle devant elle. Le couloir était suffisamment large pour qu'il essaye de la contourner. Il souriait toujours, les yeux en proie à une flamme qui ne semblait pouvoir s'éteindre.
– Var, il n'est pas encore trop tard.
Le pau'an se dirigeait maintenant vers son flanc gauche, un sourire de prédateur sur le visage.
– Tu n'y crois pas, n'est-ce pas ?
Non, je n'y crois pas.
Elle sauta dans sa direction, tout en projetant une vague de Force vers lui. Le pau'an fut projeter en arrière : il se réceptionna presque à l'horizontal, les jambes fléchies et le torse près du sol, tandis que sa main gauche griffait le sol. Il se redressa, juste à temps pour réceptionner avec son sabre la lame que Besna lui destinait, avant de contre-attaquer.
La falleen para ses coups, tout en essayant de le faire reculer. Le pau'an sauta sur le côté, en visant son flanc droit. Besna bloqua l'attaque, juste à temps pour voir le pied de son adversaire pivoter vers elle. Elle n'eut pas le temps de l'esquiver et sentit le coup la frapper en dessous des côtes. Le choc la fit reculer de quelques pas, et son dos heurta le sol. Elle vit Var fondre sur elle dans un mouvement circulaire de son arme. Ses jambes se remirent aussitôt en action : elle fit un salto arrière, esquivant la lame de Var qui fendit le duracier du sol. Sans attendre, le pau'an repassa à l'attaque en faisant tournoyer son sabre.
D'un mouvement agile, la falleen dévia le coup d'une lame et, se glissant sur son flanc, fit pivoter son sabre. Sa deuxième lame le toucha à l'épaule, imprimant une entaille de métal fondu sur sa plaque d'armure. La falleen se retourna, prête à porter le dernier coup. D'un seul coup, le pau'an pivota , la posture courbée, tel un prédateur. Toute trace de plaisir avait quitté son visage maintenant crispé par la rage. Dans un cri, il plongea sur elle, visant sa poitrine.
Besna intercepta sa lame de peu, sentit la chaleur du plasma sur sa peau. La tactique de var avait complètement changé, comme si la colère l'avait rendu plus rapide. Besna recula vivement en direction du couloir sous son avalanche de coup. Elle bloqua un nouveau coup d'un mouvement en avant. Elle sentit son pied faillir, perdit légèrement l'équilibre. Ce fut assez.
Elle vit brièvement la deuxième lame de var remonter vers elle, puis un éclair jaunâtre. Un cri de douleur franchit brièvement ses lèvres. Ses yeux écarquillés se portèrent un instant sur le moignon fumant de son bras gauche. Son avant bras était tombé à ses pieds, ses doigts serrant toujours son sabre.
Elle fut violemment projeté en arrière : sa tête heurta le mur dans un grand bruit. Elle vit des mouches voler devant ses yeux, le sol se ruer à sa rencontre. Puis, le noir.
***
Son univers était toujours sombre.
Je suis vivante, pensa-t-elle. Elle avait conscience de son corps, même s'il lui semblait lointain, et de la Force qui coulait en elle. Elle n'arrivait pas à bouger, pour le moment. Elle perçut des bribes voix, confuses, qui parlaient.
– Dizaine de clones... Impressionnant... Nox... Pression cardiaque...Pas tardé...
– Forte... Sera parfaite...
Je connais cette voix, se rendit-elle compte. C'était celle de Var. Les souvenirs de leur affrontement lui revinrent en mémoire. Le pau'an devait la tenir prisonnier. La première voix lui était inconnue.
Elle sentit le sang remonter vers son visage. Lentement, sa conscience sembla reprendre des forces. Au prix d'un grand effort, elle battit des paupières. La lumière lui brûla les yeux. Elle ne distinguait rien d'autre qu'un grand brouillard luminescent.
– Elle commence à se réveiller, déclara une grande forme floue devant elle. Vous aviez raison, seigneur, elle est forte.
– Ne vous l'avais-je pas dit, conseiller ? Intervint la deuxième forme qui devait être Var. Elle est la seule d'entre eux à s'être échappée.
– Nous allons nous occuper d'elle. L'Empereur reçoit ces congénères en ce moment même.
Sa vue commença à s'éclaircir et elle put bientôt contempler son environnement. Elle se trouvait dans une pièce sombre, dont la seule lumière provenait d'un projecteur quelque part au-dessus d'elle. D'après ce qu'elle pouvait ressentir, elle était attachée à ce qui ressemblait à un fauteuil médical. Var se tenait à quelques mètres d'elle, et la fixait en souriant. A côté de lui se trouvait l'humain le plus étrange que Besna ait jamais vu. Sa peau pâle laissait voir les nombreuses veines bleuâtres qui lui parcourait le cou et le visage. Son aspect dégingandé était particulièrement grotesque.
Une légère douleur lui fit baisser les yeux vers son bras gauche.
Mon bras gauche. Une équipe de petits droides chirurgiens étaient occupés à rattachés son bras sectionné. Leurs petites aiguilles et lasers de précision rattachaient les nerfs et la chair, ne laissant comme souvenir de son amputation qu'une balafre zébrée et dépourvue d'écailles qui faisait le tour de son bras.
– Bienvenue parmi nous, Besna Winsum, se présenta l'humain en prenant compte de son réveil. J'espère que votre sommeil a été réparateur.
– Vous auriez pu me rhabiller, commenta la falleen d'un ton railleur.
– Nous avions d'autres priorités sur le moment, comme sauver votre bras, répondit-il en s'approchant près d'elle.
Besna ne répondit pas, examinant son corps d'un bref coup d'oeil. Soudain, elle se figea. Son regard se déporta vers son épaule gauche. Il n'y avait aucune blessure, aucune marque. Rien que ses écailles vertes. Besna écarquilla les yeux d'horreur et sentit la colère montée en elle.
– Mon tatouage ! Vous l'avez effacé !
– Vous n'en aurez plus besoin à l'avenir, lui dit-il d'une voix calme.
– Qu'est-ce que vous voulez de moi ?
– L'Empire a besoin de serviteurs maîtrisant la Force et d'une loyauté certaine pour assurer sa sécurité. C'est dans ce but que notre bien aimé Empereur a lancé le projet Inquisitorius.
Besna se contenta d'un rire amer.
– Vous croyez vraiment que je vais servir Palpatine ?
– Pourquoi croyez-vous avoir survécu à la purge, là où tant de jedi ont péri ? Lui lança-t-il L'Empereur vous a étudié et vous a personnellement choisi bien avant ces événements, parce qu'il savait que vous seriez parfaits.
Sa main saisit la falleen à la mâchoire, se retira vivement lorsqu'elle faillit lui sectionné un doigt d'un coup de dents.
– Plutôt mourir, cracha-t-elle.
L'humain la fixa un moment.
– Ils disent tous cela au début, sourit-il.
Ses doigts pianotèrent sur une console à proximité. Besna vit aussitôt des pattes munies d'aiguilles et de faisceaux électriques surgir du fauteuil et se refermer sur elle.
Une violente décharge lui traversa le corps, la faisant sursauter et trembler. Puis, vint la douleur. C'était comme si des miliers d'aiguilles lui transperçait le corps. En même temps, elle avait l'impression de brûler, et de se faire mordre par le froid. Ses doigts s'agitaient, griffant les accoudoirs. Ses dents s'entrechoquaient. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle luttait. Quelques secondes ? Quelques minutes ? Quelques heures ?
Puis soudain, ce fut comme si un mur en elle tombait. Son corps entier se tendit, sa poitrine bascula vers l'avant et elle hurla à pleins poumons.
Notes :
1. Var n'est autre que le Grand Inquisiteur de Rebels. Il est déjà apparu dans les chapitres 6 et 13.
2. Le grand humain est Shilaeb Redun, un personnage original. L'Empereur l'a nommé à la tête du projet Inquisitorius durant le chapitre 15.
3. Bant Eerin était déjà apparue dans les chapitre 12 et 13. Dans l'
UEL, c'était une amie de jeunesse d'Obi-Wan Kenobi.