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La Fédération Impériale [T2]

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 21 Nov 2022 - 13:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! :jap:

L'effet que tu évoques est tout à fait voulu. J'ai voulu qu'on puisse vraiment s'immerger dans ce que ressent Celric à cet instant, ce déferlement d'informations... Il y a donc effectivement une part de confusion dans tout cela, mais c'est volontaire.

Effectivement, Celric, en cet instant, est puissant. La méditation de combat est une technique avancée de la Force, aux effets considérables. Je me suis inspiré pour ce chapitre de KoTOR, premier jeu du nom, où ce pouvoir joue un rôle considérable notamment lors de la bataille finale où Bastila peut faire pencher la victoire d'un côté ou de l'autre.

Si ça peut te rassurer, l'angle de vue sera beaucoup moins éthérique dans les deux prochains chapitres ! ;)
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 29 Nov 2022 - 23:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

La suite, avec un peu de retard... J'avais dit que l'angle de vue serait moins éthérique, mais il ne sera pas non plus terre à terre. C'est dans l'espace qu'on se bat ! :D



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Chapitre 57

Siveline tira si fort vers elle le joystick de pilotage du X-Wing qu’elle craignit brièvement de l’arracher. L’appareil partit en chandelle et évita la salve de plasma incandescent qui aurait pu l’engloutir.
— Leader, tout va bien ? demanda aussitôt Heldas.
La jeune femme expira brièvement et s’efforça de ne pas perdre contenance. Cette fois, elle avait vraiment failli y passer.
— Aucun problème, Deux. Gaffe à vous. Les débris de l’Alavar vont nous compliquer la tâche.
— Ils le feront aussi pour les TIEs, signala Trois. Et nous avons un bouclier, pas eux.
— Ils ne sont pas invincibles, rétorqua Siveline. En particulier contre des obstacles métalliques. Faites attention aux débris.
— Bien reçu, Leader.
L’attention de la jeune femme fut attirée par les bips de Vix. IMPACTS LÉGERS SUR LE RÉACTEUR 3, AVARIES POTENTIELLES, indiquait son écran en traduisant le discours de l’astromech R5. Elle jeta un très rapide coup d’œil derrière elle ; oui, il semblait bien y avoir un peu de fumée…
— Qu’est-ce que je disais ! lança-t-elle à son astromech. Tu peux gérer ?
BIEN SÛR.
— Je compte sur toi, Vix. Si ça peut te motiver, rappelle-toi que les droïdes des chasseurs endommagés finissent généralement à la casse.
ÇA ME MOTIVE.
— J’en étais sûre.
Tandis qu’elle contournait le bloc réacteur de l’Alavar à la dérive, le droïde déploya ses appendices à outil et trafiqua le carter du réacteur. Quelques instants plus tard, un signal vert sur son écran indiqua à Siveline que la situation était revenue à la normale.
— Je ne m’en sors pas trop mal, pour l’instant…
En fait, son escadron s’en sortait même plutôt bien. Sauf Onze. Je ne me souviens même pas son nom, grimaça-t-elle. Et il lui fallait déjà se concentrer pour se rappeler son visage. C’est indigne d’une cheffe d’escadron… Mais en vérité, je n’ai jamais eu le temps d’échanger avec lui. C’était un bleu, plutôt doué sur simulateur ; il s’en était même assez bien tiré, au début du combat. S’il n’y avait pas eu ce TIE suicidaire…
Hormis Onze, l’escadron Hope était au complet, et l’espace autour d’eux était apaisé. Le groupe de TIE qu’ils avaient affronté était détruit, et le Whelm avait même cessé de viser cette zone. L’Alavar, la seule cible valable pour le cuirassé, n’était plus qu’une carcasse fumante qui n’avait plus aucun intérêt pour son adversaire.
Siveline contrôla ses senseurs avant de basculer sur la fréquence du centre de coordination du Reaper.
— Contrôle, ici Leader Hope, annonça-t-elle. Notre secteur de vol est dégagé. En attente des prochaines instructions.
— Bien reçu, Hope, répondit Contrôle. Déportez-vous sur le secteur Aurek-V-Douze pour appuyer l’escadron Anvil.
— Entendu, Contrôle.
La jeune pilote transmit ses ordres à son équipe, et les onze X-Wings se détournèrent alors de leur cap pour gagner la zone indiquée. Siveline ne tarda pas à apercevoir les B-Wings des Anvils, aux prises avec deux groupes de TIEs. Elle ouvrit une ligne directe vers leur commandante, Haylan Zarr.
— Leader Anvil, ici Leader Hope. Tenez bon, on va vous sortir de là !
— Bien reçu, Hope, répondit la commandante Épicanthix. Mais dépêchez-vous. J’ai perdu trois bleus à cause de ces saletés, j’aimerais éviter d’en voir mourir un quatrième.
Siveline grimaça. Zarr avait la réputation d’être brute de décoffrage et de ne pas prendre de pincettes pour annoncer les mauvaises nouvelles. Et c’était à l’époque où les Anvils servaient à côté des Rogues à bord du Roons Sewell… Depuis, Zarr avait perdu la moitié de son escadron sur Bilbringi. Cela n’avait guère dû arranger son caractère.
C’étaient des intercepteurs qui harcelaient son groupe. D’ordinaire, les B-Wings étaient suffisamment puissants et polyvalents pour lutter contre les chasseurs TIE, mais la maniabilité leur faisait défaut dans ces circonstances.
— Hope, volets en position d’attaque, ordonna Siveline quand ils arrivèrent à portée de tir. Deux, Trois, avec moi. Quatre, tu renforces le Vol Trois. Vol Deux, Vol Trois, manœuvre Trill. En avant !
La manœuvre en question, inspirée de la lettre de l’aurebesh éponyme, consistait en une séparation en trois de l’escadron ; un tiers attaquait l’ennemi depuis bâbord, l’autre depuis tribord, tandis que le dernier groupe plongeait au cœur du groupe ennemi. L’exercice était risqué, mais pas impossible quand on s’y attelait avec des chasseurs équipés de boucliers comme l’étaient les X-Wings. En l’occurrence, il devait leur permettre de couvrir le maximum de volume pour défendre la formation de B-Wings harcelée par les TIEs.
Siveline verrouilla la première cible, qui s’attaquait au chasseur de Zarr elle-même. L’Épicanthix fit pivoter son imposant fuselage cruciforme autour de son cockpit pour éviter les tirs visant ses réacteurs centraux ; après quoi elle plongea sur tribord au moment où Siveline ouvrait le feu. L’intercepteur TIE, qui ne semblait pas avoir détecté l’approche de la jeune femme, explosa quand les salves déchirèrent son aile tribord.
— Ça devrait aller mieux, Leader Anvil !
— C’est un petit répit appréciable, Hope.
Jouant avec l’inertie et ses stabilisateurs, Zarr fit dériver son B-Wing à 90° pour cibler un autre intercepteur qui arrivait droit sur Siveline. Les débris enflammés dépassèrent la jeune femme, certains passant sous ses boucliers. Vix émit un bip de protestation.
— Ça vaut mieux qu’un tir, signala la pilote à son droïde.
Nouvelle trille indignée.
— Oui, c’est vrai, mieux vaut éviter tous les impacts…
Les trois minutes suivantes furent consacrées au nettoyage de la zone. La dynamique s’était inversée ; grâce au soutien des Hopes, les Anvils pouvaient à présent reprendre l’ascendant face aux intercepteurs. Les attaques moins soutenues qu’ils subirent leur permirent de moins de solliciter leurs boucliers qui regagnèrent en densité. Quand le dernier TIE explosa, les Anvils n’avaient perdu qu’un chasseur de plus, et le pilote était parvenu à s’éjecter.
La commandante Zarr avait à peine fini d’appeler une navette de secours quand arrivèrent les nouvelles instructions.
— Anvil, Hope, nouvelles instructions, annonça Contrôle. Le Whelm et le Panthac se positionnent pour affronter le Reaper. Nous devons affaiblir leurs boucliers. Commandante Zarr, votre escadron doit se charger des projecteurs secondaires du Whelm. La liste des cibles va vous être transmise. Capitaine Jaderan, les Hopes et vous appuierez les Anvils.
— Bien reçu, Contrôle, répondirent les deux officières.
— Restez à l’écoute, pilotes. Contrôle, terminé.
Siveline prit une grande inspiration. Le Whelm était un cuirassé immense, similaire au Reaper… Une véritable machine de mort. La partie s’annonçait plus que risquée.
Au moins, Père a tenu parole, songea-t-elle une fois les consignes dispatchées à ses pilotes. J’ai un véritable rôle à jouer. On ne m’a pas affectée à une escorte d’arrière-garde, mais bien au cœur de l’attaque.
Elle-même s’était décidée à escorter Haylan Zarr, songeant que son expérience parmi les Rogues ne serait pas de trop pour l’aider à rester au niveau de la commandante Épicanthix.
— Très bien, lança-t-elle à Vix. Boucliers déflecteurs équilibrés pour cette fois. Je ne veux pas prendre trop de risques.
Les batteries lourdes du Whelm n’étaient pas les plus dangereuses pour les chasseurs comme celui de Siveline : leurs tirs étaient suffisamment lents pour être évités par les bons pilotes, et ils suivaient souvent des vecteurs facilement identifiables. Pour l’heure, le Whelm assaillait le flanc tribord du Reaper et n’avait donc pas d’énergie à concentrer sur de petits appareils que le capitaine devait estimer indignes de lui.
Le danger venait des petites batteries de surface, calibrées pour la défense plutôt que pour l’attaque. Il devait bien y en avoir un millier sur les tours hérissant la coque du cuirassé. Siveline jura quand un tir effleura ses déflecteurs, et partit en spirale vers la surface du Whelm pour éviter d’être une cible trop facile à atteindre.
Elle redressa le nez de son appareil à temps pour entrer en rase-mottes dans l’un des canyons. Zarr l’avait précédée. Siveline avait vu quelques tirs percuter le bouclier du B-Wing, mais ils étaient suffisamment puissants pour encaisser. Progresser avec un tel vaisseau dans cet environnement restreint était un défi à chaque instant, mais c’était une épreuve à laquelle étaient préparés les pilotes d’élite de l’escadron Anvil.
Vix bipa pour lui signaler qu’il avait achevé son analyse de la structure du Whelm. Il dessina sur son écran le plan des canyons et y indiqua les objectifs assignés aux Anvils.
— Alors, on s’y met !
Siveline bascula l’essentiel de la puissance du chasseur sur ses boucliers et ses armes. C’était suffisant pour se tenir au niveau de Zarr, qui devait avoir fait le même choix par prudence.
Les oreilles de la capitaine résonnèrent très vite d’indications que lui transmettait son escadron.
— Leader, ici Sept. Attaque en cours sur le projecteur quatre.
— Ici Quatre. Le projecteur neuf montre des signes de faiblesse.
— Hope Dix au rapport. Leader, nous rencontrons une forte opposition de Mirettes et de Frelons dans le secteur du projecteur six. Anvil Cinq est touché et se retire. Nous risquons de manquer de puissance de feu pour atteindre l’objectif.
Des chasseurs et des intercepteurs TIE, traduisit mentalement Siveline en entendant le discours de Dix. Mais pas d’Éclairs, c’est-à-dire pas de chasseurs expérimentaux. C’est déjà ça.
— Bien reçu, Dix. Quatre, Sept, dès que votre Anvil décrochera, rej…
— HAAAAAAA !
Le hurlement fit sursauter Siveline et lui glaça aussitôt le sang. Trop tard, songea-t-elle immédiatement.  
— Dix ! Dix !
— Toujours là, Leader, répondit la voix de Dix. Je m’accroche, même si j’ai chaud.
— Alors, qui…
— C’est Douze, Leader, annonça Heldas. Il a mal négocié un virage.
Douze. Un autre bleu. Comment c’était, son prénom ? Djad ? Kjad ?
Elle commençait à comprendre le regard las de Wedge Antilles et sa volonté de constituer un escadron de vétérans. C’était vraiment douloureux de voir tant de débutants périr par manque d’expérience, alors qu’ils avaient encore tant à vivre…
Et j’éprouve ça en tant que commandante d’un seul escadron. Pas étonnant que les officiers supérieurs rechignent à s’impliquer émotionnellement dans leurs décisions. Ils ne pourraient plus en dormir la nuit.
Siveline ne pouvait même pas lancer une des phrases bateaux qu’elle avait tant entendues, style « On le vengera » ou « Oh les salauds, on les aura ! » ; c’était juste un bête accident, une mort stupide dont le récit n’apporterait aucun réconfort à ses proches. C’était un gamin, se souvint-elle. À peine trois poils au menton. Si ça se trouve, il a encore des grands-parents qui le pleureront…
Elle garda le silence et s’efforça de se concentrer sur sa propre attaque qui approchait.
Haylan Zarr avait évidemment choisi le projecteur le plus éloigné de leur point d’entrée sur la coque du Whelm, ce qui expliquait le temps qu’il leur avait fallu pour l’atteindre. Les deux chasseurs dépassèrent la haute tour surplombante, caractéristique des destroyers de conception kuati, qui abritait la passerelle de commandement. C’était derrière elle, au-dessus des blocs réacteurs, que le dernier projecteur était installé.
Siveline savait par expérience que Zarr devait stabiliser son chasseur avant de lancer son chargement de bombes. Elle serait particulièrement vulnérable pendant ces quelques secondes aux batteries de défense légère installées sur le périmètre du système de défense. Sans attendre, elle réinjecta un peu de puissance dans ses réacteurs pour dépasser le B-Wing et attaquer les tourelles.
Les canons couplés du X-Wing firent un ravage. Il suffisait de quelques secondes de feu concentré au niveau de la liaison entre le module de tir et son support, à l’endroit où se trouvait le pivot permettant l’orientation sur le plan horizontal, pour infliger des dégâts conséquents. Siveline les attaqua une par une, sans rencontrer de réelle opposition. Elle s’en étonna. Les casques grotesques des artilleurs impériaux étaient réputés pour leur manque de praticité, mais ils ne pouvaient pas les rendre aveugles à ce point !
À moins qu’il n’y ait pas d’artilleurs, songea-t-elle soudainement. Artillerie automatisée contre les chasseurs : risqué, mais si le personnel qualifié vient à manquer…
Elle se promit de faire part de son hypothèse à Ahris, quand elle le reverrait.
Zarr mena deux passages avant de contacter Siveline.
— Leader Hope, j’arrive à court de munitions. Suivez ma trajectoire et larguez vos torpilles après moi. Ça devrait nous permettre de toucher le cœur du système.
— Bien reçu, Leader Anvil, répondit la capitaine en redirigeant son chasseur vers le B-Wing.
À peine était-elle parvenue à se repositionner en couverture de Zarr que celle-ci fit bondir son appareil pour lancer le dernier raid.
Maintenant, se dit Siveline en voyant le B-Wing s’éloigner après avoir tiré deux derniers missiles.
Elle activa le commutateur de son arme secondaire, désactiva le ciblage autoguidé des torpilles à protons et pressa la gâchette.
Une sphère luminescente surgit du nez du chasseur, suivie d’une autre puis d’une troisième. Même si elle était loin d’aller aussi vite que ce dont son chasseur était capable, ces quelques fragments de secondes l’avaient déjà rapprochée bien plus qu’il n’était raisonnable du projecteur. Elle lança une quatrième torpille puis fit vriller son chasseur pour éviter de devenir elle-même la cinquième.
Les flammes provoquées par les impacts successifs frôlèrent dangereusement sa coque. Le projecteur était sérieusement secoué, ses entrailles exposées… Mais le bouclier n’était pas totalement HS sur ce secteur du vaisseau.
— Il me reste deux torpilles, je vais faire un autre passage, annonça Siveline à Haylan Zarr.
— Bien reçu. Je vous couvre.
— Négatif, intervint alors la voix de Contrôle. Leader Anvil, Leader Hope, rappelez vos escadrons et décrochez pour gagner le point de rendez-vous.
Pas si près. Pas après avoir survécu à cette traversée du vaisseau…
— J’y suis presque, Contrôle. Deux torpilles devraient…
— C’est un ordre, Hope. Sortez vos pilotes de là.
Siveline se mordit l’intérieur des joues pour s’empêcher de répondre. Je ne vais pas sortir tous mes pilotes de là, Contrôle. J’en ai encore perdu un, et il est mort pour effectuer sa mission, cette même mission que vous m’empêchez d’accomplir correctement.
— Bien reçu, Contrôle, lâcha-t-elle finalement d’un ton résigné.
Ses pilotes avaient entendu les mêmes ordres qu’elle et devaient sans doute calculer des vecteurs compliqués pour rejoindre leur zone de rassemblement. Elle fit quant à elle partir son chasseur en chandelle, comme Haylan Zarr venait de le faire juste devant elle. La poupe du cuirassé était beaucoup moins fournie en armes que le reste de la coque, et le risque d’être touchée par un artilleur chanceux était donc bien moindre.
— J’ai cru qu’on allait pouvoir le détruire pour de bon, commenta Heldas en arrivant à sa hauteur. Qu’on allait faire sauter les boucliers puis détruire les systèmes vitaux. Peut-être même tout d’un coup, à la Crynyd…
— Je ne suis pas vraiment volontaire pour le suicide, lâcha Siveline.
Certes, le pilote qui avait détruit l’Executor au-dessus d’Endor ne s’était pas vraiment suicidé ; son chasseur était déjà sur le point d’exploser quand il l’avait précipité contre la passerelle de commandement du cuirassé de Vador. Pourtant son geste était interprété comme un sacrifice volontaire par de nombreux pilotes rebelles. Des têtes brûlées, se dit la jeune capitaine.
Et qu’est-ce que tu es, toi ? lui souffla sa conscience. Tu te souviens du jeu dangereux que tu as joué chez les Rogues pour provoquer ton père et tout l’Empire ?
Elle grimaça. Oui, elle s’en souvenait, très bien même… Et elle commençait à ne plus être très fière de son stratagème. Elle était allée loin pour s’opposer à son géniteur, persuadée d’avoir raison… Mais son regard s’était un peu nuancé, d’abord suite aux révélations de sa mère, puis avec ce qu’en avait dit Ahris Garind.
C’était d’ailleurs lui qui l’inquiétait le plus à cet instant. Les boucliers du Reaper tenaient bon, mais le cuirassé était assailli par ses deux homologues palpatinistes et ne tiendrait pas indéfiniment sous un feu aussi nourri. Si seulement elle avait pu détruire ce projecteur… L’ajouter à la liste de tous ceux qui étaient hors-service…
Les projecteurs. Les cibles atteintes par les deux escadrons étaient encore affichées sur son écran. Elles étaient concentrées sur le flanc bâbord et le centre de la superstructure du Whelm. Les boucliers du flanc tribord, eux, semblaient intacts. Pourtant, c’était bien ce flanc-là qui se trouvait face au Reaper, ces batteries-là qui le harcelaient sans relâche.
Ça n’a aucun sens…  
Ses réflexions furent interrompues par une nouvelle série de bips émis par Vix. NOUVEAUX SIGNAUX EN APPROCHE, indiqua son écran. ILS VONT SORTIR D’HYPERESPACE.
— Des renforts de l’ennemi ? s’inquiéta Siveline.
Selon la réunion préparatoire d’avant mission, aucune flotte des palpatinistes ne devait se trouver dans les environs immédiats de Corellia. Aucune, hormis celle qui était partie pour Sacorria pour affronter l’amiral Rogriss…
Et s’ils n’étaient pas tombés dans le panneau ? se demanda la jeune femme. Lorsque le détail des signaux apparut, l’un d’eux bien plus imposant que les autres, elle s’attendit à voir l’Assertor émerger du néant pour s’attaquer lui aussi au Reaper. Elle imagina, l’espace d’un instant, voir les boucliers s’effondrer, les lasers exploser contre la coque… Ahris est en danger, réalisa-t-elle.
Puis une immense structure se matérialisa à une dizaine de kilomètres en-dessous d’elle à bâbord. Sa coque n’était pas blanche comme celle d’un destroyer classique, et comme aurait dû l’être celle de l’Assertor. Sa teinte était plus sombre, sinistre même ; son dos était couvert de tourelles, et le centre de la coque avait même l’aspect d’une véritable ville.
Siveline connaissait bien cette structure : c’était celle qui recouvrait le dos du Whelm, le dédale même de canyons artificiels où elle s’était risquée quelques minutes plus tôt. Oui, c’était bien un troisième classe-Executor qui venait de surgir aux côtés du Reaper pour prendre le vaisseau-amiral ennemi en tenaille, entouré d’un groupe de destroyers en parfait état. Mais sur ses flancs était peint en rouge le symbole de l'oiseau stellaire, celui-là même qui après avoir été l'emblème de la Rébellion était devenu celui de la Nouvelle République.
Le cuirassé ouvrit le feu sur le Whelm au moment où sa balise se mettait à émettre. Un nom apparut sur l’écran de Siveline, un nom qui avait autrefois terrifié tous les Rebelles et qui, à cet instant, la fit frissonner.
Lusankya.  
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 08 Jan 2023 - 22:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Tout d'abord, bonne année et meilleurs vœux pour 2023 ! :jap:

De retour après plus d'un mois d'absence... J'aimerais dire que c'était pour prendre de l'avance dans mes chapitres, mais c'est pas vraiment le cas. :transpire: Je reviendrai dessus un peu plus bas, mais en attendant : suite et fin de la bataille de Corellia, dans la continuité directe du chapitre précédant avec Siveline ! :jap:



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Chapitre 58

Garm Bel Iblis avait beau avoir derrière lui une longue carrière politique comprenant près de deux décennies au Sénat républicain puis impérial, c’était visiblement aux commandes d’un vaisseau de guerre qu’il se trouvait vraiment à son aise, bien plus que lors des discussions, négociations et autres palabres qui formaient autrefois l’essentiel de son quotidien.
Debout au milieu de la passerelle du Lusankya, il était comme dans l’œil du cyclone : le calme incarné, alors qu’autour de lui ses officiers entraient à toute allure des commandes sur leurs postes de contrôle et qu’au-delà de la coque la bataille faisait rage. Ses prises de paroles étaient brèves, ses ordres concis.
 — À tous les postes d’artillerie : commencez à tirer sur le flanc bâbord du Whelm. Aux batteries de missiles : procédez aux lancements dès que la voie sera dégagée.
On sentait la tension dans la voix des opérateurs qui répondaient, mais Bel Iblis lui-même semblait parfaitement serein. Les bras croisés devant lui, il observait les dommages infligés à son puissant adversaire.
Leia, qui s’était rarement sentie aussi impuissante qu’en cet instant, se rapprocha de lui.
— La situation est bonne, commenta le Corellien dès qu’elle fut suffisamment proche de lui pour qu’il puisse s’adresser à elle sans trop élever la voix. Très bonne, même. Les escadrons de Garind ont fait du bon travail. Regardez…
La Conseillère s’approcha de la baie d’observation pour contempler le vaisseau adverse.
— Ce sont des impacts ? demanda-t-elle. Directement sur la coque ?
— C’est ce qu’il semblerait. D’après son rapport, Garind a envoyé des chasseurs et bombardiers attaquer les projecteurs de bouclier de ce flanc. Nous allons pouvoir faire quelques dégâts…
— Vous allez envoyer les missiles ?
— Non, nous allons encore attendre un peu. Les déflecteurs de la passerelle sont encore opérationnels.
— Donc vous comptez directement cibler le poste de commandement…
— Quand on veut tuer un serpent, on lui coupe la tête. Et je peux vous assurer d’expérience que les capitaines par intérim sont bien plus ouverts que les réguliers à la reddition. Ils savent à quel point leur poste est précaire.
Se trouvant dans une salle des contrôles similaire à celle de leur adversaire, Leia ne trouvait pas cette pensée franchement rassurante, mais elle garda le silence.
Quelle situation étrange, songea-t-elle en regardant les ouvertures triangulaires qui s’ouvraient sur le vide spatial. Le décor était impérial, mais les uniformes utilisés étaient ceux hérités de la Rébellion, jusqu’à celui qu’avait revêtu Bel Iblis lui-même, épinglant fièrement ses galons d’amiral. Le seul qui ne semblait pas déplacé dans ce contexte était Carth Poldrei, dont la tenue immaculée rappelait suffisamment l’uniforme des Grands Amiraux de l’Empire pour paraître adéquat sur cette passerelle.
Le Consul était à l’arrière du pont, debout derrière l’un des opérateurs nichés dans les alcôves entourant la coursive d’accès. Légèrement penché, le visage soucieux, il semblait lire avec attention ce qu’indiquait la console de l’officier devant lui.
Leia n’eut aucun mal à deviner ce qui le préoccupait.
Il tourna la tête vers elle tandis qu’elle s’approchait.
— Votre époux va bien, semble-t-il, annonça-t-il aussitôt. Son groupe de combat n’a subi que des pertes limitées. Je crois qu’il n’en subira pas davantage. Le Panthac a déjà subi quelques dommages, et d’autres l’attendent puisque le Reaper va pouvoir concentrer son feu sur lui…
— Et Siveline ?
L’étincelle dans le regard de Poldrei convainquit Leia qu’elle ne s’était pas trompée sur ce qu’éprouvait l’homme à l’égard de sa fille.
— Vivante, lâcha-t-il d’une voix tendue. Son escadron a subi quelques pertes. J’imagine qu’elle va être secouée…
Il s’interrompit, les lèvres pincées.
— Elle va s’en sortir, tenta de le rassurer Leia.
— Allons, Conseillère, vous savez aussi bien que moi que la Mort peut frapper n’importe qui, n’importe où et n’importe quand. Surtout quand une bataille fait rage.
— Oui, répondit la jeune femme en repoussant les visages qui s’imposaient à elle, ceux des si nombreuses pertes subies depuis qu’elle s’était dressée contre l’Empire.
Et il y a aussi tous les visages que je n’ai jamais connus, songea-t-elle le cœur serré. Aldérande…
— Mais cela ne m’empêche pas de garder espoir et d’écouter mon cœur, reprit-elle. Il me dit que Siveline va s’en sortir. Et le vôtre ?
Poldrei prit quelques instants avant de répondre.
— Il me dit la même chose, admit-il. Et mon cerveau me rappelle qu’elle a intégré vos Rogues… Et y a survécu. Elle doit avoir quelques talents aux commandes d’un vaisseau.
Un sourire triste apparut sur son visage.
— Et nous avons des atouts de notre côté. Je viens de consulter les chiffres. Les résultats sont… impressionnants. Pour l’heure, le rapport de pertes est à un contre sept.
Leia avait connu des batailles remportées avec des résultats bien meilleurs encore. Une poignée de pilotes avait suffi à vaincre la première Étoile de la Mort, après tout… Mais Poldrei avait été dans l’autre camp, celui qui déployait des forces en nombre chaque fois que l’occasion s’en présentait. Il ne devait guère être habitué à ce genre de situations.
— Nos pilotes et nos officiers sont compétents, rappela-t-elle. Et motivés. De plus, nous avons la méditation de combat de vos Protecteurs…
Poldrei hocha la tête en signe de dénégation.
— Il y a autre chose, assura-t-il. La méditation de combat, si puissante soit-elle, ne fait pas tout. J’ai assisté à des démonstrations avec Thrawn. Elle améliore drastiquement les résultats… Mais pas à ce point. Non, malgré tout le respect que j’ai pour Celric, Piotr et les autres, ils ne sont pas les seuls facteurs en jeu ici. Il y a autre chose, un détail qui nous a échappés. J’espère que ça jouera en notre faveur…
Le sous-entendu était clair.
— Vous vous méfiez d’une victoire trop facile.
— C’est Palpatine que nous affrontons, rappela-t-il, l’air sombre. Vous savez comme moi de quoi il est capable. Je préfère ne pas le sous-estimer. Cette attaque sur Corellia a été brillamment planifiée, certes… Mais je n’exclus rien. Il a peut-être trois coups d’avance sur nous, pour autant qu’on sache.
Leia en avait bien conscience. Elle se souvenait sans peine du plan qui avait été élaboré par le général Madine et l’amiral Ackbar en vue de la bataille d’Endor : une tactique risquée, certes, mais qui avait de bonnes chances de succès malgré tout. Les Rebelles avaient cru bénéficier de l’effet de surprise… Mais l’Empereur avait tout prévu, comme elle l’avait découvert en voyant les stormtroopers surgir dans le bunker du générateur de bouclier.
Des clameurs s’élevèrent un peu plus loin sur la passerelle, tirant l’Aldéranienne de ses pensées. C’était l’équipage qui manifestait sa joie, et il n’y avait pas besoin de chercher bien loin la raison : au-delà des baies d’observation, la silhouette massive d’un cuirassé était la proie de multiples explosions. Il continuait de tirer par endroits, mais les salves étaient de plus en plus à sens unique.
Bel Iblis en personne s’approcha des deux dirigeants du Pacte.
— Nos artilleurs ont fait preuve de beaucoup d’enthousiasme, annonça-t-il. Ils ont détruit les réacteurs et la plupart de ses systèmes de survie du Whelm. Le vaisseau est perdu.
Poldrei se contenta d’acquiescer. Leia aurait quant à elle voulu manifester plus de joie à cette nouvelle, mais elle s’en abstint. Ses sentiments, en vérité, étaient partagés : capturer un nouveau cuirassé aurait été utile dans leur lutte contre l’Empire des Ténèbres, mais les termes du Pacte l’attribuaient d’office à la Fédération Impériale… Or, elle ignorait encore ce qui se produirait réellement si la victoire était un jour remportée – Non, quand elle le sera, corrigea-t-elle mentalement – sur les forces de l’Empereur Ressuscité.
— Et l’autre vaisseau ? demanda-t-elle à l’amiral.
— Le Panthac ? Il est mal en point, lui aussi, commenta le Corellien. Là aussi, nos missiles et ceux du Reaper ont visiblement été d’une efficacité remarquable.
— À quel point ? s’enquit Poldrei, visiblement interpellé par ce nouveau détail.
Il échangea avec Bel Iblis un regard inquiet qui se prolongea quelques secondes ; puis l’ancien sénateur se tourna vers la fosse.
— Enseigne Willigby ! appela-t-il. Au rapport !
Un jeune Rodien, surpris, se détourna de son écran ; puis, voyant l’expression de son supérieur, il se leva rapidement de son siège et quitta la fosse par la coursive d’accès située sous la passerelle. Quelques instants plus tard, il se présenta devant Leia et les autres.
— À vos ordres, Amiral, salua-t-il dans un basic teinté d’un fort accent.
— Quelle proportion de nos missiles a atteint les flancs du Whelm ?
Formuler la réponse prit quelques secondes à l’opérateur zélé, mais il finit par leur livrer ses chiffres.
— Quatre-vingt-douze pourcents ont atteint leur cible.
— C’est beaucoup, nota Poldrei en s’adressant à Bel Iblis.
— Ce serait davantage sans les débris qui ont intercepté trois pourcents de nos projectiles, ajouta Willigby dans un instant d’audace.
Ni Poldrei ni Bel Iblis ne s’offusquèrent de son intervention non requise ; bien au contraire, elle sembla particulièrement les intéresser. Même Leia, qui n’était pas autant au fait des statistiques militaires qu’eux, commençait à comprendre ce qui dérangeait le Consul et l’amiral.
— Avons-nous déjà atteint un tel taux de réussite ? demanda-t-elle aux deux hommes.
— D’ordinaire, on estime que le ratio est bon si six missiles sur dix parviennent à atteindre leur objectif, annonça Bel Iblis. Je parle des missiles lourds lancés depuis les plateformes de tir ou les croiseurs, bien sûr, pas de ceux de nos chasseurs…
Il fit quelques pas en direction de la baie d’observation, jetant un regard au Whelm qui continuait de se consumer et semblait sur le point de se séparer en plusieurs débris massifs.
 — Ils sont très utiles pour créer des dégâts rapidement, mais ils sont aussi bien plus lents que les lasers et vulnérables tant aux chasseurs qu’aux contre-mesures et à l’artillerie légère ennemie, poursuivit l’amiral. Nos escadrons ont fait merveille, ils ont dégagé la voie… Mais même ainsi, nous ne devrions pas atteindre un tel taux de réussite. Leurs artilleurs auraient dû faire mouche bien plus souvent que cela. Même dans le chaos des combats, ils ont dû repérer les projectiles en approche, à moins…
Il se retourna en direction du petit groupe qui attendait ses conclusions.
— …À moins qu’il n’y ait pas d’artilleurs, souffla-t-il alors, les yeux brillants.
— Mais leurs canons tirent, remarqua aussitôt Leia. Ils ont…
Elle s’interrompit en voyant l’expression de Poldrei, qui semblait avoir mieux compris qu’elle où Bel Iblis voulait en venir.
— Artillerie automatisée, dit-il. Mais c’est idiot, ajouta-t-il aussitôt. Depuis que les missiles lourds sont équipés de brouilleurs, les batteries auto-guidées sont obsolètes. Elles servent de soutien dans certains cas – celles des satellites de défense que nous avons piratés nous ont bien aidées ici – mais elles ne sont pas capables de jouer leur rôle lorsqu’il faut un écran de défense laser pour protéger le vaisseau et son é…
Il s’interrompit, le regard dans le vide. Leia attendit patiemment la suite, se demandant si elle allait apprécier ou non ce qu’elle entendrait.
— C’est ça, murmura-t-il après quelques instants de mutisme.
Il se tourna vers Leia. Une certaine excitation semblait peu à peu le gagner.  
— L’équipage. C’est pour cela que leurs vaisseaux sont si peu efficaces. L’équipage ! Ils manquent d’hommes d’équipage !
— C’est aussi mon avis, répondit Bel Iblis. Ils n’ont pas de quoi assurer tous les postes et s’en remettent aux systèmes automatisés.
Il revint vers eux, l’air plus combattif que jamais.
— Je pense que cela va même bien plus loin que cela. Rappelez-vous des Dévastateurs de Monde. Nous avons considéré que la collecte de ressources était le but principal de ces appareils… Mais je me demande si nous n’avons pas occulté le principal : l’intelligence artificielle. Des vaisseaux qui n’auraient pas besoin d’un équipage conséquent pour assurer leur mission. La flotte Katana sans les dangers des circuits d’asservissement.
— Oui, approuva Poldrei.
— Nous aurions dû le comprendre plus tôt. Le Noyau Profond… Le Noyau Profond recèle de nombreux minerais rares, des ressources immenses pour la construction de machines de guerre, mais il est peu peuplé et manque de sources d’alimentation, poursuivit l’amiral. L’Empereur pouvait bien construire tous les vaisseaux qu’il voulait, il lui manquait les hommes capables de les faire fonctionner correctement. Il aurait pu les recruter sur Coruscant, Metellos ou l’un des autres mondes qui sont tombés, mais il faut du temps pour organiser un tel recrutement. Corellia, en revanche… Le Diktat lui a offert Corellia et les Corelliens sur un plateau. Nous pensions que cette flotte géante était ici pour les pièces détachées et le carburant, mais, en réalité, ce sont les hommes qui intéressaient l’Empereur. Il voulait regarnir son équipage et ses armées.
Leia se prit à penser qu’ils avaient sans doute raison. Palpatine n’était-il pas, après tout, un maître des illusions, capable depuis des décennies de dissimuler ses véritables objectifs à la vue de tous ? La gigantesque flotte qui s’était ruée sur Coruscant n’était-elle qu’un autre de ses tours de prestidigitation ?
Oui, c’était une théorie plausible, décida-t-elle. Mais il allait à présent falloir vérifier si elle était véridique.
— Ce n’est qu’une fois au sol que nous pourrons vraiment savoir si vos hypothèses sont véridiques, déclara-t-elle aux deux hommes. Les transports sont-ils prêts ?
Bel Iblis allait répondre quand un de ses officiers approcha, le salua silencieusement et lui tendit un bloc de données. Il le remercia d’un signe de tête.
— Un message de votre protégé, annonça-t-il à Poldrei. Le Panthac se rend. Oui, Conseillère, ajouta-t-il en revenant vers elle. Ils n’attendent plus qu’un ordre pour être déployés. Nos contacts au sol ont déjà déterminé des zones de débarquement potentielles.
Elle prit une inspiration. Ce qu’elle s’apprêtait à dire sortait du cadre du plan, tel qu’il avait été déterminé quelques jours plus tôt… Mais elle sentait au fond de son cœur que c’était la bonne décision, même si elle paraissait bien téméraire. Han ne va pas apprécier, songea-t-elle, tant embêtée qu’amusée à cette idée.
— J’irai aussi, annonça-t-elle alors. Je veux assister de près à l’évolution de la situation.
— Moi aussi, ajouta Poldrei.
Elle lui jeta un bref coup d’œil : il ne semblait pas le moins du monde surpris. Il avait dû s’attendre à cette décision et prendre la même un peu plus tôt. Ils étaient tous deux des politiciens, mais également des vétérans qui savaient se trouver au plus près de l’action. Nous nous ressemblons peut-être plus que je ne voudrais l’admettre, pensa Leia en contemplant le visage fatigué du Consul.
Bel Iblis se contenta quant à lui d’acquiescer.
— Nous devrions pouvoir arranger ça, promit-il. Inutile de perdre davantage de temps : je vais avertir les transports que la phase terrestre de nos plans est lancée. Les quelques vaisseaux impériaux qui fonctionnent encore ne seront pas en mesure de les menacer. Il est temps d’avancer… et de libérer Corellia pour de bon.  



Étant pris sur d'autres projets d'écriture qui ne souffrent pas de délai (le challenge hors-série, mais aussi d'autres écrits hors SW), les publications risquent de rester encore assez aléatoire jusqu'à la fin mars. Mais rassurez-vous : je compte toujours finir cette histoire, et j'ai encore beaucoup de choses à y raconter ! :jap:
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Messagepar sam sanglebuc » Lun 09 Jan 2023 - 12:35   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci merci et bonne année !
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Messagepar L2-D2 » Lun 16 Jan 2023 - 13:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitres 57 et 58 (et d'ailleurs attention, le tout dernier Chapitres est aussi indiqué 57) lus !

Dire que je n'avais pas vu que j'avais loupé non pas un mais deux Chapitres, le premier datant de novembre dernier ! :transpire:

Une excellente bataille spatiale, avec Siveline en tête de l'Escadron Hope, un nom tellement évident pour un escadron Rebelle/Néo-Républicain que c'est à se demander pourquoi aucun auteur n'a jamais eu l'idée de l'utiliser plus tôt ! On suit donc Siveline à travers la bataille, ses succès mais aussi, et sans doute plus intéressant, ses doutes aussi... jusqu'à l'arrivée d'un nouveau navire ! Et comme elle, on craint des renforts de Palpatine, mais non, c'est un vaisseau bien connu des vétérans de l'UE légendes qui débarque et qui permet d'ailleurs à son équipage de mieux comprendre ce qu'il se trame ! Mais la question est, est-ce qu'il s'agit d'un piège de l'Ennemi ou bien Palpatine n'est-il pas si invincible que cela ? Nul doute qu'après son précédent échec sur la Station Exis, une nouvelle rebuffade risque fort de lui faire perdre une nouvelle fois son calme ! :think:

Et au milieu de tout cela, un peu d'humour avec la motivation de l'astromech de Siveline ! :lol:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 16 Jan 2023 - 18:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci pour ce retour ! :jap:

L2-D2 a écrit:Chapitres 57 et 58 (et d'ailleurs attention, le tout dernier Chapitres est aussi indiqué 57) lus !


Effectivement, merci, c'est corrigé ! :cute:

L2-D2 a écrit:Une excellente bataille spatiale, avec Siveline en tête de l'Escadron Hope, un nom tellement évident pour un escadron Rebelle/Néo-Républicain que c'est à se demander pourquoi aucun auteur n'a jamais eu l'idée de l'utiliser plus tôt !


On est d'accord. :D

L2-D2 a écrit:Nul doute qu'après son précédent échec sur la Station Exis, une nouvelle rebuffade risque fort de lui faire perdre une nouvelle fois son calme ! :think:

Je dirais que ça lui a mis un petit coup à sa confiance quand même. :D Le Palpatine de mon récit est plus faible que celui du comics L'Empire des Ténèbres. Thrawn a gagné la première phase de sa campagne contre la Nouvelle République, c'est vrai, mais comme il a rejoint le Pacte... La situation est loin d'être simple pour les partisans de l'Empereur Ressuscité. En maître des illusions, Palpatine est capable de donner le change pour un temps, mais ses faiblesses sont réelles. Tout ne se passe pas comme il l'avait initialement prévu... :whistle:

L2-D2 a écrit:Et au milieu de tout cela, un peu d'humour avec la motivation de l'astromech de Siveline ! :lol:

Les droïdes ont toujours un sacré potentiel comique... :D
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Messagepar mat-vador » Mer 18 Jan 2023 - 21:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Retard rattrapé :wink: !

Et c'est toujours aussi sublime :love: ! Cette bataille de Corellia avec ses références Legends est divine : Lusankya, Garm Bel Iblis... :love: avec une variété de points de vue qui m'enchante :jap: !

Hâte de voir la suite :hello: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 18 Jan 2023 - 21:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Mat ! Je pense que la suite devrait te plaire, en effet :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 14 Mai 2023 - 22:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Jagen Eripsa a écrit:Étant pris sur d'autres projets d'écriture qui ne souffrent pas de délai (le challenge hors-série, mais aussi d'autres écrits hors SW), les publications risquent de rester encore assez aléatoire jusqu'à la fin mars.

Que c'est beau, l'optimisme, quand même... :transpire:

Bref, je suis une nouvelle fois largement en retard sur mes objectifs de publication... Mais c'était pour la bonne cause ! Je reviendrai là-dessus un peu plus bas :) . D'ici là, place à un nouveau chapitre, un interlude qui nous ramène dans l'espace de Mon Calamari... Le retour sur Corellia sera pour le prochain texte. :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 59

L’air à bord du vaisseau d’abordage puait la sueur. L’odeur était entêtante. En cet instant, Grodin enviait ses soldats et leurs casques hermétiques, qu’il portait sans discontinuer pendant des heures autrefois… Mais il était général, à présent, et il fallait qu’il soit facilement identifiable, par ses hommes, par ses alliés, et même parfois par ses ennemis.
Et son interlocuteur du moment, seul à se trouver avec lui dans le compartiment de pilotage, appartenait un peu à ces trois catégories à la fois.
— Vous redoutez la tournure des événements, Général ? demanda Luke Skywalker d’une voix parfaitement sereine.
Une légère secousse, sans doute causée par un choc avec un débris, ébranla l’appareil.
— Notre situation n’est pas idéale, éluda Grodin.
— Pour le moment, convint Luke.
— Je ne vois pas d’amélioration dans l’immédiat.
Le Jedi sembla amusé par la remarque.
— Cela pourrait être bien pire, fit-il remarquer. Nous brouillons leurs senseurs. S’il y avait eu de véritables pilotes de chasseurs, nous aurions pu être en danger… Mais ces appareils droïdes sont incapables de nous repérer. Et les Dévastateurs nous considèrent comme des débris négligeables. Une faille que l’Empereur aurait dû être capable de voir… Mais si cela avait le cas, il n’aurait pas perdu contre la Rébellion sur Yavin, Endor et lors de bien d’autres batailles.
Grodin se renfrogna. Le rappel n’était pas des plus heureux aux yeux de l’ancien Garde Impérial, et Skywalker sembla s’en rendre compte après quelques instants de silence.
— Désolé, lâcha-t-il à voix basse pour que personne d’autre n’entende. J’ai l’habitude de ne parler qu’avec des gens pour qui ces noms sont synonymes de victoire.
— J’ai perdu beaucoup d’amis sur Endor, indiqua simplement Grodin. Mais je ne suis pas idiot… ou sadique. Je sais que ce qui s’est passé avec Aldérande était un crime, et je sais aussi que vous avez raison au sujet de l’Empereur. Ça ne rend pas les choses plus simples pour autant.
— À cause du serment que vous avez prêté ? suggéra doucement le Jedi.
— Tout ça, ce ne sont que des mots, au final. Le problème, ce sont les actes qui l’ont accompagné. J’ai tué, Skywalker, et pas que des Rebelles. J’ai aussi le sang d’un ami sur les mains, un ami qui s’est sacrifié pour que je puisse vivre et servir à sa place. Et pour quel résultat, au final ?
Le visage de Sevvion, pâlissant sous l’effet de la perte de sang, son regard qui s’éteignait… L’espace d’un instant, il fut de retour dans le cercle de combat de Yinchorr, tenant son camarade mourant des blessures qu’il lui avait infligées, sous le regard satisfait de l’Empereur. La scène n’avait duré qu’un instant, mais il savait qu’elle resterait gravée jusqu’à la fin de ses jours dans sa mémoire, surtout à présent qu’il en saisissait toute la cruauté.
— Que dirait-il en me voyant aujourd’hui ?
— Vous avez le sentiment de l’avoir tué pour rien, constata Skywalker.
— Oui.
— C’est là tout le génie maléfique de Palpatine, commenta le Jedi. Régner ne lui suffisait pas ; il lui fallait corrompre jusqu’à l’âme de ses serviteurs. Songez aux noms des vaisseaux de la flotte impériale ; quand un capitaine est aux commandes du Devastator ou de l’Exactor, peut-on s’attendre à ce qu’il fasse preuve de compassion ? L’Étoile de la Mort n’affichait-elle pas clairement son but ? Tout cela faisait partie du plan de l’Empereur pour distiller dans les esprits l’idée que sa cruauté devait être la norme. L’entraînement qu’il faisait subir à ses plus loyaux serviteurs était un autre exemple de cette volonté. Vous n’avez rien à vous reprocher, général. Celui à qui vous devez en vouloir, c’est l’ennemi que nous affrontons aujourd’hui, l’ennemi qui a déchaîné ces Dévastateurs sur des planètes dont le seul tort est de s’être opposées à son règne tyrannique.
— Alors assurons-nous que d’autres n’aient pas à subir la même chose que Sevvion… Et moi, acheva Grodin en reportant son attention sur les écrans. Deux minutes avant l’abordage.
Skywalker acquiesça en se penchant à son tour pour mieux voir les images rapportées par les capteurs externes du vaisseau d’abordage.
— Le Dévastateur que nous allons aborder s’appelle Silencer-7, lui apprit le général. Vous êtes sûr qu’il s’agit de leur vaisseau-amiral ?
— Certain, assura le Jedi. Je le sens à travers la Force. Ce Dévastateur est le cœur du dispositif.
Grodin acheva de parcourir les rapports qu’il avait reçus avant de répondre :
— J’espère que vous avez raison. Nous concentrons la moitié de nos vaisseaux-foreurs sur celui-ci.
Si les Dévastateurs occupaient une grande partie du champ de vision des capteurs, ils n’étaient pas seuls dans l’espace surplombant Mon Calamari. Les derniers vestiges des chantiers calamaris dérivaient lentement ou étaient aspirés par les énormes fours moléculaires des super-armes. Aussitôt transformés, ces métaux et composites devenaient des chasseurs TIE droïdes qui jaillissaient à intervalles réguliers des ventres des immenses monstres artificiels ; les nouveaux appareils se joignaient très vite aux combats faisant rage avec les vaisseaux du corps expéditionnaire du Pacte.
Et ces affrontements se soldaient par de nombreuses explosions, trop nombreuses d’ailleurs pour que Grodin puisse toutes les recenser. Les appareils automatisés représentaient l’essentiel des pertes, mais le général n’ignorait pas que certains pilotes alliés mourraient, malgré tout, submergés par le nombre d’adversaires se jetant sur eux ou jouant de malchance avec un tir perdu.
Pour l’heure, les vaisseaux-foreurs, eux aussi contrôlés par des droïdes, plus petits que des chasseurs TIE, passaient inaperçus. Ils n’avaient aucune perte à déplorer. Le déploiement depuis l’un des transports légers qui amenaient les TIE fédéraux avait apparemment suffi à les camoufler.
Grodin ne pouvait cependant nier une certaine appréhension. La dernière fois qu’il s’était retrouvé à bord d’un de ces vaisseaux d’abordage improvisés, c’était au-dessus de Sluis Van… Et l’affaire avait assez mal tourné pour lui. Il avait eu de la chance de survivre au crash du destroyer qu’il avait abordé, et plus encore de parvenir à regagner les lignes impériales.
Il n’avait aucune envie de revivre une telle situation.
Peu à peu, la silhouette de Silencer-7 grossissait. C’était l’un des Dévastateurs les plus imposants, dépassant les six kilomètres de long. Grodin se demanda si c’était le même vaisseau qui avait mené l’assaut sur Kuat. Si tel était le cas, il semblait bien plus imposant qu’alors… Mais c’était peut-être parce que le général se trouvait la première fois à bord d’un cuirassé, au lieu de cette frêle foreuse. Ou alors, c’est que les Dévastateurs évoluaient vraiment à mesure qu’ils se « nourrissaient », comme le supposait le Haut Commandement.
Un vaisseau qui grandit… C’est contre nature, songea-t-il.
Bientôt, la coque de Silencer-7 fut la seule chose visible pour les capteurs frontaux. Grodin consulta une dernière fois les écrans.
— Contact dans trente secondes, annonça-t-il à Skywalker. Mettez votre masque.
Le jeune Jedi ne se fit pas prier et installa sur le bas de son visage l’équipement respiratoire, relié à son plastron. C’était la seule concession qu’il avait faite au niveau de sa tenue, puisqu’il arborait toujours par-dessous sa traditionnelle combinaison de combat noire. Grodin le contempla d’un regard incertain ; le masque était triangulaire, sombre… et évoquait sans mal celui de Dark Vador. Connaissant désormais les origines de Skywalker, il ne pouvait s’empêcher de trouver ce détail… troublant…
Mais il devait lui aussi s’équiper de cet appareil particulièrement inconfortable. Au lieu de l’armure blanche des stormtroopers, à laquelle il s’était habitué depuis longtemps, il portait cette fois l’uniforme gris sombre des officiers de l’Empire, ou en l’occurrence de la Fédération Impériale, doté de protections basiques au niveau du buste. Son casque était évasé et dépourvu de protections faciales. En somme, il avait l’impression d’être particulièrement exposé.
Une secousse soudaine, plus importante que les autres, indiqua que le contact avait enfin eu lieu. Dans la foulée, les dispositifs de forage plasma se mirent en fonction pour dégager un accès vers les entrailles du vaisseau. Grodin compta les secondes. Il en était à vingt-cinq quand un voyant vert s’alluma.
— Allez-y ! ordonna-t-il à ses hommes sur l’intercom. Allez-y !
Lui-même ouvrit la trappe séparant le compartiment de contrôle de la soute à matériaux – reconvertie en transport de troupes – et s’y engouffra à la suite de Skywalker. Il traversa la brèche créée par la foreuse, évitant les zones qui crépitaient encore, enjamba le bouchon enfoncé et gagna ce qui semblait être un couloir de maintenance où ses hommes et le Jedi l’attendaient.
— Pas de résistance pour le moment, Général, annonça l’un des stormtroopers.
— Merci, caporal. L’atmosphère ?
— Semi-respirable. La pression n’est pas très élevée.
— Noté. Par où va-t-on ? demanda Grodin à Skywalker.
— Excellente question. R2 ?
Des bips retentirent derrière le général, qui vit l’astromech du Jedi sortir à son tour du vaisseau-foreur dont il était le dernier occupant. Il s’approcha de Skywalker sans cesser ses pépiements que Grodin ne comprenait pas.
— D’accord, je vais t’aménager un accès, répondit le Jedi.
Il s’approcha de la paroi face à eux et tendit la main pour la toucher. Il avança de quelques pas, sous les regards perplexes des stormtroopers, sans jamais rompre le contact. Enfin, il ouvrit les yeux, recula d’un pas et attira à lui son sabre laser.
La lame émeraude jaillit avec son bourdonnement caractéristique, et il l’utilisa pour entamer le mur de métal. Enfin, une brèche apparut, avec au-delà un réseau de câbles. L’astromech lâcha une série de bips enthousiastes et s’approcha en déployant une pince, qu’il connecta aux câbles. Quelques instants plus tard, son projecteur holographique s’activa, et il commença à afficher des données par dizaines.
— L’équipage est assez réduit, annonça Skywalker. Cent douze membres, c’est vraiment peu pour un appareil de cette taille. Le capitaine s’appelle Titus Klev. C’est un nom qui vous est familier, général ?
— Pas vraiment, avoua Grodin. Je pensais qu’il y aurait au moins un amiral à la tête de ce groupe…
— C’est un général, apparemment.
— Probablement depuis peu, alors. En tout cas, son nom ne m’est pas du tout familier.
— Entendu.
Nouvelle série de bips ; cette fois, Skywalker fronça les sourcils.
— Nous ferions bien de nous dépêcher, annonça-t-il. R2 suggère que le Dévastateur pourrait se mettre à produire des droïdes de sécurité s’il s’aperçoit de notre présence.
Grodin frissonna. Cette machine réagit comme un être vivant, réalisa-t-il. Elle nous considère comme des virus. Si elle se rend compte de notre présence, elle enverra des anticorps…
— D’accord, approuva-t-il d’un air résolu. Allons mettre cet engin hors d’état de nuire. Le plus tôt sera le mieux…



Donc, comme je l'indiquais en début de message, j'avais initialement prévu des difficultés de publication jusqu'à fin mars. C'était en raison d'un défi que je m'étais lancé, celui de participer à un concours en vue d'être publié par un éditeur professionnel. Cela n'a pas abouti faute de temps, mais ce n'est que partie remise. :)

Entretemps, d'autres défis sont arrivés : d'abord préparer la conférence SWU pour Générations Star Wars et Science-Fiction 2023, ce qui a été un travail assez imposant (et d'ailleurs, ce n'est pas totalement fini, vous comprendrez bientôt pourquoi :cute: ). Et là-dessus, mi-avril, une opportunité assez unique est arrivée... Celle d'interviewer Timothy Zahn himself, aka le créateur du Grand Amiral Thrawn, de Gilad Pellaeon, de Mara Jade et de tant d'autres personnages qui tiennent un rôle majeur dans ma fan-fiction.

Quand j'ai lancé le projet de la Fédération Impériale à l'été 2013 (dix ans déjà !), c'était dans l'idée de rendre un bel hommage à cet univers étendu que l'on n'appelait pas encore Legends, à sa richesse foisonnante et aux talents créatifs de ses auteurs. Je n'aurais jamais imaginé à l'époque qu'une telle occasion se présenterait un jour à moi ! Merci à vous, lecteurs et lectrices, qui m'accompagnez depuis le début de cette aventure qui devrait durer quelques années encore... Si le cœur vous en dit ! :cute:

P.S. : L'autre grande nouvelle de Cusset, à mes yeux, c'est la réédition prévue en fin d'année des deux premiers tomes des X-Wings de Stackpole, mes romans favoris de l'univers Legends, avec une traduction révisée et complétée ! Je ne peux que vous inviter à les inscrire sur votre liste du Père Noël... :D
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Messagepar Alfred M. » Lun 15 Mai 2023 - 9:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Il est de retour ! :lol:

J'adore comment tu évoques, donne vie et sens à tout un tas de trucs lu par-ci par-là.
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Messagepar L2-D2 » Lun 15 Mai 2023 - 9:57   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Un nouveau Chapitre de La Fédération Impériale ! :love:

Chapitre 59 lu !

Et malgré la pause, ça fonctionne ! Peut-être parce que nous ne reprenons pas en pleine bataille, mais c'est toujours aussi fluide, prenant, et nous sommes à nouveau transportés en plein Empire des Ténèbres, avec un duo pour le moins (d)étonnant : Grodin Tierce et Luke Skywalker ! Et là encore, ça fonctionne ! Et tu nous laisses en plein suspense, chose parfaitement compréhensible mais tout de même, toujurs frustrante ! :transpire:

Tout ça pour le dire, parce que ça fait longtemps tout de même : vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 15 Mai 2023 - 21:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux, ravi de vous trouver si fidèles au poste ! :cute:

Alfred M. a écrit:J'adore comment tu évoques, donne vie et sens à tout un tas de trucs lu par-ci par-là.

Merci ! Ça demande une paire d'heures de lecture de Wookieepedia. :transpire:

L2-D2 a écrit: Et tu nous laisses en plein suspense, chose parfaitement compréhensible mais tout de même, toujurs frustrante ! :transpire:

Je trouve que j'ai été gentillet niveau suspense, pour le coup. Je peux faire bien pire... Et j'ai prévu bien pire. :lol:
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Messagepar sam sanglebuc » Ven 19 Mai 2023 - 13:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Je viens de lire le chapitre 46 du tome 1,et avant de donner un avis général (enthousiaste !) je reviens sur l'évocation d'Athalée. Le peu que tu en avais dit quelque part dans le tome 2 m'avait profondément touché (sa Voix) et j'en ai repris une bonne dose, à rebours. Un régal, comme presque tout (j'ai juste eu un peu de mal avec les tribulations de grondin (grodin ?) chez les bothans...)
Je continue donc pour raccrocher à là où j'avais bien démarré !
Merci !
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Messagepar mat-vador » Ven 19 Mai 2023 - 20:18   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

C'est lu !

Sympathique et troublant de voir Luke Skywalker coopérer sans trop de difficultés avec un ancien garde impérial. Plus qu'à espérer que l'infiltration du Dévastateur se passe bien :whistle: ...

Impatient de voir la suite sur Corellia :oui: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 21 Mai 2023 - 22:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! Réponses plus bas. :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 60

Carth ne put s’empêcher de grimacer en voyant les droïdes de manutention qui trainaient sur le parquet en bois précieux les postes de travail des coordinateurs du groupe d’assaut en cours de déploiement.
— Le propriétaire ne va pas apprécier… grommela-t-il.
— Je doute qu’il s’en offusque, répondit une voix d’homme dans son dos.
Il se retourna vers le nouveau venu ; à ses côtés, Leia Organa Solo fit de même. Il y avait en réalité deux hommes qui venaient d’entrer dans le salon réquisitionné et se dirigeaient vers eux. Le plus jeune, que Poldrei reconnut comme l’un des aspirants Jedi de Skywalker, portait un uniforme de pilote de la Nouvelle République ; l’autre, plus grand, était bien plus vieux. Poldrei fronça les sourcils ; pour un peu, il se serait reconnu dans cet homme à la crinière dense – bien que plus blanche que la sienne – et au regard d’acier qui les jaugeait avec méticulosité.
— Le dernier héritier du domaine de Tayrili est mort voilà une soixantaine d’années lors d’une attaque de pirates dans la Bordure Extérieure, leur apprit-il. Ses parents sont décédés peu après la Guerre des Clones, sans famille proche. Il y a bien deux branches plus éloignées de la famille qui ont réclamé l’héritage, mais le dirigeant de l’époque – le Moff Vorru – les a déboutées pour pouvoir récupérer les lieux. Hélas pour lui, il n'en a jamais profité… Nul doute qu’il aurait préféré cela aux cellules de Kessel.
— On ne va pas aller le lui demander, soupira le jeune pilote à ses côtés. Il nous a assez causé d’ennuis comme ça.
Le vieil homme sourit et s’inclina légèrement devant Carth et Leia.
— Rostek Horn, se présenta-t-il. Ancien directeur de la CorSec. Vous connaissez déjà mon petit-fils, je crois – il a un don pour se faire remarquer et s’attirer des ennuis, paraît-il.
— C’est un héros de guerre reconnu au sein de la Nouvelle République, salua Leia avec un sourire. Très honorée de vous rencontrer, Directeur Horn.
— Je crois savoir que vous avez assisté les forces qui ont pris le contrôle du réseau satellitaire de Corellia ? demanda Carth.
— J’ai usé de quelques faveurs pour retarder l’intervention des forces de sécurité, confirma tranquillement Horn.
Voilà un homme dangereux, devina Carth. Dans son esprit, toutefois, ce n’était pas une condamnation. Il préférait l’efficacité tranquille quoiqu’un peu arrogante de Horn – en cela très corellien – à l’inaptitude à laquelle il avait été trop souvent confronté au cours de sa carrière impériale.
— Notre flotte vous en remercie, reprit Carth. Apparemment, la situation est stabilisée autour de la station. Nous avons une réunion préparatoire prévue dans quelques minutes…
— Je le sais, répondit Rostek Horn. Nous y avons été conviés. Mais je voulais vous rencontrer un peu avant… Vous en particulier, Consul Poldrei… Sans vouloir vous vexer, Conseillère Organa Solo.
Leia acquiesça brièvement, se contentant d’observer les deux vétérans comme le faisait Corran Horn.
— Vraiment… ? demanda doucement Carth.
— Je souhaitais voir par moi-même si Jan Stefside m’avait dit la vérité à votre sujet.
Le Consul fronça les sourcils à la mention de son ancien ambassadeur sur Corellia.
— Vous le connaissiez ?
— Je ne dirais pas que je faisais partie de ses proches, contra Horn senior. Nous nous sommes croisés à la CorSec lorsqu’il y était. Il m’a aidé à cacher à l’Empire l’ascendance Jedi de mon fils adoptif, et en contrepartie j’ai donné un petit coup de pouce à sa carrière.
L’affirmation ébranla Carth.
— Jan Stefside ? Agir contre l’Empire ?
— Il respectait les Jedi et savait la vérité à leur sujet, comme beaucoup de monde sur Corellia, répondit Horn. Nous avions nos propres chevaliers, avec leurs coutumes. Ils étaient comme nous, parfois un peu parias aux yeux du reste de la galaxie… Mais authentiques. Stefside était corellien, lui aussi, jusqu’au plus profond de son âme.
— Je vois…
— Je suis sans doute l’un des derniers à lui avoir parlé avant son meurtre, expliqua le vétéran. Il disait beaucoup de bien à votre sujet et essayait réellement d’accomplir la mission que vous lui aviez confiée, même si la situation le dépassait de beaucoup.
— Je vous remercie, répondit solennellement Carth. Soyez assuré que je ferai tout pour que son assassin soit châtié.
— Oui, Sedriss… Il ne sera pas simple à vaincre, mais j’imagine que vous le savez.
Le Polcaphréen acquiesça. Il avait son idée sur la façon de procéder, et quelques atouts dans sa poche – mais il préféra garder le silence.
Les armes de l’Ancienne République – ou un blason s’en approchant – ornaient les panneaux métallisés qui fermaient le mur à leur droite, dans la galerie où ils s’engagèrent après quelques minutes de discussion. Sur leur gauche, de hautes fenêtres offraient une vue imprenable sur le grand parc, ses arbres dégarnis et ses pelouses, transformées en pistes d’atterrissage pour les transports de troupes légers qui effectuaient les rotations avec la flotte en orbite. Au-delà, c’étaient des champs nus qui avaient été réquisitionnés pour accueillir les transporteurs lourds. Une dizaine de quadripodes avaient déjà pris pied sur le sol de Corellia, et d’autres étaient acheminés à cet instant même par d’immenses barges.
Le petit groupe entra dans une ancienne salle à manger qui avait été transformée, comme le salon qu’ils venaient de quitter, en pièce de travail. Garm Bel Iblis se tenait de l’autre côté d’un énorme dispositif de projection, si imposant que l’on pouvait se demander comment il avait pu entrer ici ; de petits groupes se tenaient de part et d’autre de lui, avec des visages pour la plupart inconnus de Carth. Seuls Celric Tavill et le commandant des forces impériales au sol, le général Hestiv, lui étaient vraiment familiers. Ahris Garind était resté à bord du Reaper, surveillant les forces ennemies depuis les cieux.
— Bien, je vois que nous allons pouvoir commencer, commenta Bel Iblis. Bonjour, Rostek. Capitaine Horn. Le général Antilles est toujours posté avec ses forces à Tyrena ?
— Nos escadrons sont prêts à décoller pour défendre l’avant-poste de contrôle des satellites, annonça Corran Horn. Wedge n’a envoyé que Myn et moi ici, ajouta-t-il avec un coup d’œil en direction d’un autre pilote.
— Ainsi que je l’ai requis, indiqua l’amiral. Bien. Général Madine ?
Un officier néo-républicain, aux cheveux gris-blonds mi-longs et avec une fine barbe, s’avança d’un pas.
— Selon les informations issues de nos capteurs orbitaux, corroborées par les observations de vos différentes cellules, les forces palpatinistes se sont repliées sur le centre de Coronet, le District Gouvernemental, commença-t-il en affichant une carte de la ville avec un secteur en surbrillance. Des centaines de milliers d’habitants ont pris la fuite vers des quartiers moins exposés ou ont quitté la ville, mais nous pensons que l’Exécuteur Sedriss, le délégué de l’Empereur sur Corellia, retient toujours des civils en otage. Il a installé son quartier général dans le Palais du Diktat, où siège également son fantoche, Thrackan Sal-Solo.
Il jeta un bref coup d’œil à Leia avant de reprendre :
— L’arrivée de nos flottes a visiblement pris Sedriss au dépourvu. Quand il a compris comment la bataille tournait, il a ordonné à toutes les garnisons des grandes villes de la planète d’abandonner leurs positions pour gagner Coronet. Le bouclier planétaire lui-même a été recalibré ; toute l’énergie est désormais déviée vers la protection du centre gouvernemental.
— Combien d’hommes a-t-il ? demanda Carth en fronçant les sourcils.
— Notre estimation est floue, mais nous pensons qu’ils étaient un peu plus de cent mille lors de leur déploiement. Moins, à présent ; certaines escouades sont tombées dans des embuscades, lors de l’occupation de la planète et lors du repli, grâce aux actions courageuses de certains de vos groupes.
— C’était l’occasion de faire mal à l’Empire à peu de frais, affirma une jeune femme vigoureuse, d’une trentaine d’années. Mais il reste encore beaucoup à lui faire payer.
— Le mieux serait toutefois d’éviter d’en arriver à un massacre, contra le général Hestiv.
La jeune femme le darda d’un regard menaçant.
— Vous avez peur de vous en prendre à vos amis, Impérial ?
— Il suffit, Esgila, intervint Bel Iblis. Je vous suis reconnaissante, ainsi qu’à la famille Tissan, pour votre lutte contre l’Empire et le soutien que vous m’avez personnellement apporté… Mais la Fédération est notre alliée, aujourd’hui. Général ?
— Merci, Amiral, répondit Hestiv tandis que la dénommée Esgila se renfrognait. Cent mille soldats, c’est en même temps beaucoup et très peu, expliqua-t-il. Peu pour tenir une planète entière – il faudrait sans doute des millions d’hommes pour le faire de façon stricte – mais beaucoup s’ils sont concentrés au même endroit… En particulier si cet endroit est une ville. Les théories militaires évoquent un rapport d’un défenseur pour douze assaillants comme le point d’équilibre dans ce genre de situations. En joignant le corps expéditionnaire fédéral et les cellules de résistance locales, nous devrions avoir à peine cette proportion. Nous pourrions gagner, bien sûr, mais au prix de très lourdes pertes. C’est la raison pour laquelle, dans le cas de planètes insurgées, l’Empire a souvent procédé à des bombardements stratégiques de haute intensité…
— Ce qui n’est pas une option ici, intervint Carth.
Les regards des résistants corelliens ne manquaient pas de l’inquiéter. Ils ne nous apprécient pas, et je peux le comprendre, songea-t-il. Nous sommes pour eux ce que les Séparatistes sont pour moi – un repoussoir absolu.
— Mais les forces de Sedriss l’ignorent, rétorqua Hestiv. Si nous pouvions couper le bouclier, ils se sentiraient vulnérables… Ils n’ont qu’une poignée de chasseurs et quelques défenses anti-aériennes qui pourraient être neutralisées elles aussi.
— C’est une idée intéressante, approuva Rostek Horn, mais elle sera difficile à mettre en œuvre. Le District Gouvernemental est particulièrement bien protégé. Le dispositif de défense a été conçu suite à la dernière attaque – avant ce jour – subie par le Secteur Corellien, voilà un millier d’années. Les équipements ont été modernisés, mais le schéma est resté le même : un projecteur de bouclier déployé depuis le sommet du Palais du Diktat, renforcé par six projecteurs secondaires sur les bâtiments avoisinants, tous alimentés par le générateur à plasma installé sous le parc Astrell.
— Un générateur à plasma sous un parc ? releva Leia.
— Il est refroidi par une dérivation des eaux de l’Escari, précisa Bel Iblis. Je me souviens avoir visité les lieux lors de la Guerre des Clones. Je crois que le réseau des égouts est aussi connecté au système ?
— Les eaux traitées de la station Besh-44 sont prioritairement renvoyées vers le générateur, indiqua Horn. Le fleuve ne sert que de régulateur en cas de baisse de débit. Je vois à quoi vous songez… Les tunnels de maintenance ont souvent été utilisés pour mener des affaires louches, quoique généralement sans gravité. La CorSec y faisait patrouiller des unités de débutants pour les aguerrir un peu.
— Si nous parvenions à y faire accéder une unité de combat…
— Nous pourrions la faire passer sous l’eau, suggéra un homme d’âge mûr. Je doute que les Impériaux aient des troopers amphibies sur Corellia.
— Les rapides amont de l’Escari sont trop dangereux et trop exposés…
— Mais il y a le Vipter. Un affluent profond doté d’un bon débit, et qui est majoritairement enterré. Il passe sous la tour Saxan, dans le District des Cinq Couronnes. Il y a un accès depuis les sous-sols…    
— Je pourrais y aller, proposa Corran Horn. Je connais l’endroit, moi aussi.
— Ce serait risqué, intervint une jeune femme, à la gauche de l’autre pilote néo-républicain. Et même suicidaire.
Bel Iblis se renfrogna.
— Qu’est-ce qui vous fait dire cela, mademoiselle Slane ?
— La procédure impériale pour la surveillance rapprochée considère que les générateurs militaires sont des installations de catégorie Aurek-Écarlate, ce qui impose une surveillance constante. Vu l’importance du contingent sur place, il doit bien y avoir une centaine d’hommes détachés à la surveillance de celui-ci. La plupart seront positionnés devant les accès majeurs, mais cela m’étonnerait qu’il n’y ait pas au moins une ou deux patrouilles dans les tunnels de maintenance, guettant une incursion depuis le réseau aquifère. Chacune sera en liaison directe avec un coordinateur, lui-même référant au commandant du détachement.
— Donc, s’ils repèrent une incursion…
— Des renforts seront aussitôt appelés, acheva Slane. Et ils comprendront ce qui se prépare. Ce serait la fin de la mission, au mieux. Mais si une attaque a lieu, priorité est donnée aux canaux du front : les patrouilles sont reléguées aux fréquences secondaires, qui sont plus simples à brouiller.
— Correct, confirma Hestiv. Vous semblez avoir une bonne connaissance des protocoles impériaux.
— J’ai travaillé au sein des Renseignements, à l’époque d’Isard, confirma la jeune femme. Et j’ai suivi une formation de spécialiste des communications auprès de la Nouvelle République. Je pense être capable d’aider le groupe d’infiltration.
Carth ne put s’empêcher de remarquer que Corran Horn semblait tout sauf ravi par la proposition, mais il ne fit aucune remarque.
— Nous avons donc un plan… et un embryon d’équipe, résuma Madine. Mais il va falloir créer une diversion convaincante, et rapidement. Un assaut sur Coronet semble inévitable.
Quelques instants de silence suivirent ces mots lourds de sens.
— Dans ce cas, allons-y franchement, trancha soudainement Hestiv. Un assaut de masse sur Coronet.
Il se pencha sur l’holoprojecteur et désigna plusieurs axes de la ville qui restèrent illuminés.
— Lançons des cortèges de quadripodes sur les grandes avenues conduisant vers le District Gouvernemental, proposa-t-il. Le plus important convoi partira d’ici, de Tayrili, et remontera l’avenue des Grands Explorateurs jusqu’au District Financier. Le contingent au départ de Gradham ira jusqu’au District des Musées, et ainsi de suite…
— Si j’étais Sedriss, je posterais des tireurs embusqués le long de ces axes, remarqua Bel Iblis.
— Des snipers ne feraient pas grand-chose contre des quadripodes, remarqua Madine. Et sur ces axes larges, ils seraient particulièrement exposés… Nous pourrions craindre en revanche des missiles et roquettes tirés par des fantassins. Toutefois, rien que des commandos de troupes aéroportées ne puissent gérer.
— Et en ce qui concerne les véhicules ?
— Nous n’avons pas vu de quadripodes, signala Esgila Tissan. Mais il doit bien y avoir une cinquantaine de bipodes rassemblés dans le parc Astrell. Ce n’est pas vraiment négligeable, comme force d’assaut…
— Les bipodes ne valent rien face à nos TB-TTs, assura Hestiv.
— Quant aux troupes au sol, elles seront plus exposées, reprit Madine. Mais il en faudra pour protéger l’abord de nos véhicules.
— Une tâche dangereuse, commenta Carth en se tournant Celric. Colonel Tavill, j’aimerais que vous preniez la tête du détachement partant de Tayrili. Nous devons envoyer des Protecteurs et des Jedi avec les différents détachements pour limiter nos pertes et faire douter l’ennemi.
— Dans ce cas, je ne pourrai pas vous protéger, signala le jeune homme.
— Ne vous en faites pas pour moi, lui assura Carth. Je ne suis pas sans défenses. En fait, je compte même suivre l’assaut depuis l’arrière-garde. Vous aurez bien une place pour moi dans votre véhicule, général Hestiv ?
— Si vous le souhaitez, Excellence, répondit le militaire, l’air grave.
— Je le souhaite.
— Je vais vous accompagner, moi aussi, signala alors Leia.
Carth hésita, prêt à la mettre en garde sur les dangers que cela pouvait représenter, pour elle et son enfant à naître ; mais le regard de la jeune femme était si résolu que toute velléité de protestation disparut très vite. En espérant qu’il ne lui arrive rien, car Solo serait bien capable de me traquer ensuite… Comme je l’aurais sans doute fait à sa place.
— Dans ce cas, bienvenue à bord, Conseillère, salua-t-il. Après tout, vous m’avez bien accueillie sur le Lusankya pendant l’attaque spatiale, ce n’est que justice que la Fédération vous rende la pareille lors de l’offensive terrestre. Souhaitons juste qu’elle soit couronnée du même succès.

sam sanglebuc a écrit:Je viens de lire le chapitre 46 du tome 1,et avant de donner un avis général (enthousiaste !) je reviens sur l'évocation d'Athalée. Le peu que tu en avais dit quelque part dans le tome 2 m'avait profondément touché (sa Voix) et j'en ai repris une bonne dose, à rebours. Un régal, comme presque tout (j'ai juste eu un peu de mal avec les tribulations de grondin (grodin ?) chez les bothans...)
Je continue donc pour raccrocher à là où j'avais bien démarré !
Merci !

Merci à toi ! Il y a effectivement des passages moins passionnants que d'autres dans le tome 1, c'est la conséquence de cette contrainte "d'équilibrage" que j'avais choisi de m'imposer. Souci qui est normalement moins présent dans le tome 2. :cute:

Et ravi que l'histoire de Carth et d'Athalée te touche particulièrement. J'en ai encore sous le coude à leur sujet ! :cute:

mat-vador a écrit:C'est lu !

Sympathique et troublant de voir Luke Skywalker coopérer sans trop de difficultés avec un ancien garde impérial. Plus qu'à espérer que l'infiltration du Dévastateur se passe bien :whistle: ...

Impatient de voir la suite sur Corellia :oui: !

Je pense que de tous les ex-Rebelles, Luke serait, dans le Legends, sans doute l'un des plus ouverts à travailler avec un ex-Impérial. Il le montre avec Mara Jade notamment ; lui et Leia sont je crois les seuls dans leur camp à vraiment lui faire confiance lorsque son passé est dévoilé. :cute:

On restera sur Corellia dans le prochain chapitre !
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Messagepar L2-D2 » Lun 22 Mai 2023 - 12:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 60 lu !

Oh, le joli name-dropping qui va faire plaisir à mat ! :cute:

On lance donc une nouvelle phase de l'assaut de Corellia, avec les manœuvres terrestres qui débutent ! Et c'est toujours un plaisir que de voir des Impériaux réfléchir d'un point de vue tactique avec la Nouvelle Rébellion... m'est avis qu'avec les forces en présence, l'Inquisiteur Sedriss risque d'en voir des vertes et des pas mûres ! :diable:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mat-vador » Lun 22 Mai 2023 - 20:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !!

L2-D2 a écrit:Oh, le joli name-dropping qui va faire plaisir à mat ! :cute:


Carrément :love: :love: :love: :love: !!!! Un grand merci à Jagen :wink: :jap: ! Quand j'ai commencé à écrire sur les Tissan en 2014 ( presque dix ans ! ), j'étais loin de me douter de l'ampleur que ça prendrait. Mandoad m'avait gratifié aussi d'un semblable name-dropping dans sa saga du vaurien :sournois: .

En résumé : TISSAN, ERIPSA AND CORELLIA FOR EVER :x :x :x !!

Hâte de lire la suite sur Corellia :cute: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 23 Mai 2023 - 16:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! :cute:

L2-D2 a écrit:On lance donc une nouvelle phase de l'assaut de Corellia, avec les manœuvres terrestres qui débutent ! Et c'est toujours un plaisir que de voir des Impériaux réfléchir d'un point de vue tactique avec la Nouvelle Rébellion... m'est avis qu'avec les forces en présence, l'Inquisiteur Sedriss risque d'en voir des vertes et des pas mûres ! :diable:

Il va passer un sale moment. :D

mat-vador a écrit:Carrément :love: :love: :love: :love: !!!! Un grand merci à Jagen :wink: :jap: ! Quand j'ai commencé à écrire sur les Tissan en 2014 ( presque dix ans ! ), j'étais loin de me douter de l'ampleur que ça prendrait. Mandoad m'avait gratifié aussi d'un semblable name-dropping dans sa saga du vaurien :sournois: .

Je ne fais que te rendre la pareille ! :D

D'ailleurs, il y a une autre référence dans ce chapitre, mais elle sera peut-être plus claire dans quelques temps. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 12 Juin 2023 - 22:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

C'est parti pour les combats !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 61

L’astroport de Tyrena accueillait d’ordinaire des cargos lourds chargés de matières premières agricoles venues de tout le système Corellia, et qui repartaient avec des cargaisons de biens transformés vers ces mêmes autres planètes. Sa zone industrielle en avait fait un endroit discret, l’idéal pour mener les transactions douteuses qui avaient fait la réputation de certains Corelliens. Il n’y avait donc rien de surprenant à ce que le Moff Fliry Vorru, gouverneur corrompu au point de faire passer le Hutt de base pour un citoyen modèle, ait installé là sa petite affaire et une station capable de shunter les systèmes de sécurité planétaire.
Aujourd’hui, l’astroport avait été vidé de ses vaisseaux habituels, maintenus sur leur monde d’origine ou reroutés vers d’autres ports, plus éloignés de Coronet. La position de Tyrena, à trois cents kilomètres environ des faubourgs de la capitale, la rendait un peu trop éloignée pour être le point de départ d’une des offensives devant forcer les défenses palpatinistes, mais c’était un lieu bien choisi pour stationner les unités de chasseurs qui se préparaient à soutenir l’assaut.
Après la prise de contrôle des lieux, Siveline et l’escadron Hope s’étaient joints à d’autres unités de chasseurs, placées sous le commandement du général Antilles, pour gagner ce havre déjà sécurisé par la résistance corellienne. La jeune femme et ses pilotes s’étaient installés dans un ancien bar à dockers pour débriefer la bataille spatiale et évoquer le souvenir des morts, puis ils avaient pris possession d’un entrepôt qui avait été converti en camp de fortune pour fermer les yeux pendant quelques heures.
À son réveil, Siveline avait été conviée à se joindre aux autres officiers pour découvrir le plan de bataille transmis par le Haut Commandement.
Un silence lourd de sens avait accompagné la découverte des plans.
— Vous êtes sûr que Madine a validé ça, Général ? demanda la capitaine de l’escadron Scorch à Wedge.
— C’est de lui que vient le message, confirma le commandant des Rogues.
— D’accord, mais ça ne lui ressemble pas. Foncer avec un déploiement massif de forces, c’est très impérial… Aucune finesse, si vous voulez mon avis.
— Je ne crois pas qu’« impérial » soit le mot qui convienne, lui fit remarquer Siveline. Thrawn est parfaitement capable de faire preuve de finesse, comme vous dites, et il y a sans doute d’autres officiers capables de faire de même.
Ses pensées s’égarèrent un instant en direction d’Ahris Garind, mais elle se força très vite à se concentrer sur l’instant présent.
— Le Haut Commandement a peut-être une autre idée derrière la tête ?
— C’est aussi mon avis, confirma Wedge. Corran est resté à Tayrili au lieu de revenir ici comme je le pensais, et s’il y a quelqu’un qui connaît bien le terrain à Coronet, c’est lui. L’équipe des Spectres a également été réaffectée auprès du Haut Commandement. Je pense que quelque chose se prépare – mais ce serait trop risqué de l’annoncer à toute l’armée, surtout via des liaisons qui pourraient facilement être piratées.
Siveline acquiesça : c’était une marque de prudence élémentaire.
— Donc on va probablement servir de diversion, comprit-elle.
L’idée ne souleva pas l’enthousiasme des pilotes présents ; les diversions pouvaient être tout aussi mortelles que les missions de première importance, et pour un résultat plus abstrait…
Après la réunion, les pilotes de l’escadron Hope avaient eu droit à quelques heures de repos, d’autres formations étant en alerte pour intervenir en cas de besoin. Mais le Haut Commandement avait de bonnes raisons de penser que cela n’arriverait pas avant que les différents corps d’assaut n’arrivent aux portes de Coronet, à la mi-journée.
La jeune femme profita de ce moment de relâche, hélas trop bref, pour rattraper un peu de son sommeil en retard. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la matinée était bien avancée.
— Du nouveau ? demanda-t-elle en s’installant à la table des officiers, dans le mess improvisé, avec un pack de rations.
— Rien à signaler, lui répondit Todra Mayn, la capitaine des Matraques, un escadron de A-Wings avec qui Siveline avait eu l’occasion de travailler quand elle était chez les Rogues. Les convois n’ont encore rencontré aucune opposition… Mais ils n’ont pas atteint les faubourgs de la capitale.
— L’escadron Purple doit bientôt finir sa reconnaissance, précisa Llat Jower, le Sullustéen à la tête des Mynocks Affamés. Et justement…
Il échangea un regard avec Mayn avant de reprendre, de sa voix pépiante :
— Mon escadron va prendre la suite, mais j’ai bien peur que le Haut Commandement n’ait un peu surestimé nos appareils. Il nous a associé les Matraques comme escorte…
— Je peux toujours essayer de ralentir mes pilotes, précisa Mayn avec un sourire ironique. Mais ça ne leur plaira pas.
Les Mynocks Affamés étaient équipés de Y-Wings modifiés, se souvint Siveline. Elle avala sa bouchée de rations sèches et pencha la tête légèrement en avant.
— Vous voudriez que l’escadron Hope échange son affectation avec les Matraques ?
— Si cela vous convient, acquiesça délicatement Jower.
— Ma foi, pourquoi pas…
— Je préviens le Haut Commandement, annonça Mayn. Va réveiller tes pilotes, le départ est prévu dans vingt minutes.
Dans l’absolu, c’était un délai plutôt court, mais les pilotes étaient entraînés à sortir de leur repos rapidement pour faire face à tous types de situations. Siveline n’eut donc aucun mal à rassembler son équipe à l’heure dite ; après un rapide point sur les raisons du changement de planning, ils s’installèrent dans leurs appareils, décollèrent en formation et alignèrent leurs trajectoires sur celles des Mynocks.
Ils croisèrent les X-Wings de l’escadron Purple et les B-Wings des Anvils approximativement trois minutes après leur départ de Tyrena. Tous les appareils étaient intacts, remarqua Siveline en consultant ses écrans. Elle espéra que son propre groupe s’en tirerait aussi bien, même s’ils allaient probablement goûter au feu de l’ennemi.
Trouver Coronet aurait été simple pour les deux escadrons, même sans cartes. Il leur aurait suffi de remonter les flots de véhicules civils qui s’enfuyaient de la capitale corellienne. Les routes étaient encombrées par une multitude de speeders, et même quelques engins à roues ou chenilles. Les airspeeders, eux, semblaient être restés au garage ; sans doute leurs propriétaires craignaient-ils trop d’être abattus en vol…
Après avoir remonté une centaine de kilomètres de cette immense file, Siveline aperçut les premiers véhicules de la force d’invasion.
Il s’agissait d’immenses transports Juggernauts, avec leurs roues hautes de plusieurs mètres. Ils avançaient l’un derrière l’autre, mais prenaient tant de place que les civils étaient obligés de passer par les bas-côtés de la route. Ils clôturaient un convoi de plusieurs centaines de véhicules. Devant eux, des transports d’assaut sur répulseurs progressaient, encadrés par des bipodes qui faisaient le lien avec la pointe de l’attaque : les quadripodes TB-TT. Ils avançaient par deux, leurs têtes balayant les environs, à la recherche de cibles potentielles.
Ils avaient atteint les quartiers résidentiels de la ceinture extérieure de Coronet, véritable océan de pavillons et petits immeubles qui marquait la séparation entre les secteurs préservés de Corellia et la capitale proprement dite.
Les Mynocks dépassèrent les TB-TT et filèrent vers les secteurs où les bâtiments étaient plus élevés.
— Faites attention, pilotes, prévint soudainement le capitaine Jower. Nous avons atteint les limites du secteur d’aérotram de Coronet ; n’allez pas piéger vos chasseurs dans un câble qui traîne !
Siveline ne tarda pas à repérer les installations auxquelles le Sullustéen avait fait allusion. Elle veilla à en rester à large distance.
— Ici Leader Hope, déclara-t-elle sur la fréquence partagée. Rien sur vos écrans, Mynocks ?
— Pas de défenses dans les environs, répondit Mynock Deux.
— On repart vers le convoi, annonça Jower.
— Bien reçu. Hopes, on les suit.
Ils réalisèrent plusieurs cercles successifs autour des véhicules de tête, pendant une dizaine de minutes. Ils en étaient au cinquième quand une nouvelle voix fit irruption sur leur fréquence.
— Ici le Contrôle Reaper, annonça l’homme qui prit la parole.
Siveline fronça les sourcils. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours, ou bien s’agissait-il d’Ahris Garind lui-même qui s’exprimait ?
— Nos senseurs longue portée ont détecté le décollage d’appareils dans le centre de Coronet. Nous pensons que des escadrons de chasseurs se portent à votre rencontre. Soyez parés à les accueillir. Mynocks, gardez vos distances et restez en soutien des Hopes le temps que les Matraques arrivent. L’alerte a déjà été transmise, les renforts devraient arriver bientôt.
— Bien reçu, Contrôle Reaper, répondit Llat Jower.
— Bien reçu, confirma à son tour Siveline. Contrôle Reaper, des informations sur nos adversaires ? Des Mirettes, des Frelons, des Éclairs peut-être ?
— Je vous demande pardon, Leader Hope ? fit la voix, un peu déconcertée.
Décidément, cela ressemblait vraiment à l’accent polcaphréen d’Ahris Garind…
— Navré, Contrôle Reaper. Je voulais savoir s’il s’agit de chasseurs TIE, d’intercepteurs ou de modèles spéciaux.
— Ce ne sont pas des TIE, Leader Hope. Il n’y a pas de base de lancement à Coronet. Un instant, je vous prie.
Il y eut quelques secondes de silence, pendant lesquelles Siveline entendit juste le bruit de ses réacteurs, jusqu’à ce que l’homme reprenne la parole.
— D’après nos informations, il pourrait s’agir des anciennes forces d’intervention aérienne de la CorSec, prévint Contrôle Reaper. Attendez-vous à affronter des appareils dotés de boucliers.  
La jeune femme grimaça ; c’était tout sauf une bonne nouvelle pour les pilotes de la Nouvelle République, habitués aux adversaires fragiles que représentaient les TIE.
Siveline se coordonna avec Jower ainsi qu’avec les forces au sol en vue de préparer l’arrivée de l’ennemi. Elle compta les secondes, guettant sur son écran l’apparition des signaux annonçant le combat. Enfin, plusieurs formations de points rouges apparurent sur son écran tridimensionnel.
— En formation d’attaque, lança-t-elle à son escadron. Vol Un, avec moi.
La confrontation survint moins d’une minute plus tard. Les deux escadrons se croisèrent dans un échange de tir aussi bref que rapide, avant de rompre la formation pour passer au combat proprement dit.
Siveline ne mit pas longtemps à identifier les appareils ennemis : il s’agissait de chasseurs Incom I-7, ces appareils qu’on appelait généralement par leur surnom, « Howlrunners ». Comme les animaux homonymes, ils jouissaient d’une réputation de férocité qui n’était pas imméritée. Leur cockpit frontal et leurs canons frontaux leur donnaient l’air de prédateurs fonçant sur leurs proies.
Ceux-là portaient le vert et le noir de la CorSec, couleurs qui avaient été reprises par le Service de l’Ordre Public, l’organisme qui remplaçait la légendaire force de sécurité du secteur corellien. Siveline hésita un bref instant avant de basculer ses canons à leur puissance maximale ; ces chasseurs étaient-ils pilotés par des Corelliens ?
Si c’est le cas, ils ont choisi leur camp, se raisonna-t-elle rapidement. Sans quoi ils nous auraient déjà rejoints.
Elle activa son premier jeu de torpilles à protons.
— Escadron Hope, dégagez la voie avec l’artillerie lourde…
S’ils étaient rapides et maniables, les Howlrunners avaient un défaut : l’absence d’armes secondaires capables de faire la différence. Leurs boucliers ne pouvaient pas grand-chose face aux torpilles à protons. Chaque X-Wing en possédait six, rares et précieuses… Mais Siveline préférait ne prendre aucun risque. Il y avait désormais près de deux Impériaux pour chaque chasseur néo-républicain ; il était donc temps de rééquilibrer un peu le rapport de force.
Elle verrouilla une paire de Howlrunners fondant sur Hope Quatre et tira aussitôt, faisant jaillir deux projectiles mortels vers les chasseurs ennemis. L’un d’eux explosa sur le coup, tandis que l’autre, gravement touché, s’écrasa sur un grand entrepôt, une centaine de mètres en-dessous d’eux.
— Joli tir, Leader Hope ! pépia Llat Jower.
— Merci, Leader Mynocks !
Ses propres ailiers avaient tiré et abattu une cible chacun. La tentation de tirer d’autres torpilles effleura Siveline, mais elle se ravisa ; son expérience avec l’escadron Rogue lui avait appris qu’il valait mieux en conserver quelques-unes sous la main, au cas où une situation imprévue – et potentiellement mortelle – se présenterait.
Avec un sourire carnassier, elle repassa sur les lasers. Elle avisa un Howlrunner dont les boucliers avaient déjà été affaiblis par un passage de Hope Sept et Huit, et l’arrosa d’un feu nourri. Des étincelles jaillirent de la coque du chasseur touché, dont le pilote semblait avoir perdu le contrôle. Il s’éjecta, laissant son appareil se jeter sur le convoi de transports qui venait d’atteindre le terminal de la ligne d’aérotram, le secteur marquant la séparation entre les tours de Coronet et les faubourgs.
Le combat allait devenir plus dangereux, à présent, avec tous ces bâtiments élevés à éviter…
La situation va devenir intéressante, songea Siveline en effectuant une embardée, un Howlrunner aux trousses.
Le chasseur tira à plusieurs reprises, ses salves se perdant sur les façades des tours en infligeant des dégâts visibles aux revêtements brillants.
Oui… très intéressante !
“Gagne la guerre. Protège la paix. Ne recule devant aucun sacrifice.” - Devise de la Garde des Ombres.
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Messagepar L2-D2 » Mar 13 Juin 2023 - 8:48   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 61 lu!

Ah, ça y est, la bataille de Corellia a débuté ! Elle démarre modestement, les avant-postes, des escarmouches, l'ennemi n'a pas encore dévoilé ses troupes mais ça ne saurait sans doute tarder ! Siveline a pris les commandes de son escadron, même si j'ai trouvé très drôle le petit dialogue sur les erreurs de répartition des escadrons : effectivement, envoyer des A-Wings escorter des Y-Wings, c'est du gâchis de capacités !

Et tiens, serait-ce bien l'ami Garind aux communications ? :sournois:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar sam sanglebuc » Mar 13 Juin 2023 - 16:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

J'ai rattrapé mon retard !
J'avais commencé par hasard par le T2, puis, accroché, je suis reparti en arrière avec le T1, tout en poursuivant le T2 !
Connaître d'avance certaines révélations (comme l'identité de Siveline par exemple) m'a bien aidé à comprendre tout en rendant ma lecture plus passionnante. Pourtant...
Je n'ai jamais aimé le "St Luke" du Legend
Je n'aime pas l'absence de notion "d'Équilibre" de la Force, que j'avais pressentie après le VI à l'époque, et qui avait été esquissée dans la prélo mais abandonnée dans le IX.
Je n'ai aucune sympathie pour Thrawn, et je ne peux m'empêcher de voir gros comme une montagne que son "génie" n'est du qu'au fait que le scénariste connaît évidement son synopsis.
Et pourtant je me régale chapitre après chapitre !
Je rêve que le couple Poldrei se reforme, mon cœur bat pour Siveline et son bel amiral, je pleure avec Grodin...
Merci !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 13 Déc 2023 - 22:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Six mois plus tard... Oui, vous ne rêvez pas, c'est bien la suite qui arrive *enfin* !

La genèse de ce chapitre a été très compliquée, je m'en expliquerai plus bas... Mais pour faire court, je pensais vraiment le sortir très vite, et donc vous répondre dans la foulée. Ça n'a pas été le cas. :paf:

Bref, sans plus tarder, le voici : plongée dans la bataille de Coronet !



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Chapitre 62

Un temps d’inspiration, huit temps d’expiration… Et ainsi de suite jusqu’à ce que son cœur soit revenu à un rythme lent. Grâce à cet exercice de contrôle de la respiration et à ses effets sur le stress, Celric parvenait à garder son calme, malgré les explosions retentissantes qu’il entendait, au-dehors du transport blindé. Malgré, également, l’inquiétude des hommes et des femmes qui, autour de lui, entendaient ces mêmes sons et n’avaient pas le même contrôle que lui sur eux-mêmes.
Il s’agissait pour beaucoup d’hommes, d’ailleurs. Mis à part Ylinia Jiroine, l’une de ses apprenties Protecteurs, et deux éclaireuses de la Résistance Corellienne, le reste du contingent à bord de ce transport à répulseurs était composé de stormtroopers de la Fédération Impériale. Un spectacle auquel était familiarisé Celric et qui le rassura quelque peu.
Même si cette bande bleue est un peu déroutante.
C’était le résultat d’une adaptation de dernière minute, lorsque le général Iblis avait fait remarquer au consul Poldrei et aux autres participants du conseil de guerre qu’il risquait d’y avoir beaucoup de confusions, avec des hommes portant la même armure dans un camp comme dans l’autre.
On avait donc décidé d’appliquer à la va-vite une touche de couleur sur les armures des soldats de la Fédération Impériale. Plusieurs stocks avaient été réquisitionnés à la va-vite pour en extraire toute la peinture bleue disponible. Celric était aux côtés du Consul quand le général Hestiv l’avait interrogé sur ce choix.
— C’étaient autrefois les couleurs de la 501ème Légion, leur apprit-il. Une unité d’élite. Mais c’est aussi et surtout une teinte qui rappellera à tous nos ennemis qui est notre Stratège…
Difficile, en effet, de ne pas penser au Grand Amiral Thrawn en voyant cette nuance si particulière.
De l’extérieur, les stormtroopers, avec leurs casques, affichaient une confiance et un flegme à toute épreuve. Toutefois, Celric pouvait ressentir leur appréhension, d’autant qu’il la partageait, dans une certaine mesure.
Cette fois, il y était. Ce n’était plus une mission d’infiltration, plus un exercice de méditation de combat, mais bien une bataille au corps-à-corps entre deux armées, et il allait plonger en plein cœur.
Les secousses qui ébranlèrent le transport s’intensifièrent. Un choc, plus intense que les autres, aurait jeté Celric au sol sans son harnais de protection.
— Que se passe-t-il ? cria-t-il à l’intention des conducteurs.
Leur voix lui parvint par le réseau de communications courte portée que plutôt que par la trappe ouverte à l’arrière, menant au poste de pilotage surplombant ; les bruits environnants devenaient trop intenses.
— Un appareil ennemi, Colonel, répondit l’un.
 Il s’est écrasé sur notre véhicule, précisa l’autre. La tourelle bâbord est hors service. Les débris nous ralentissent.
Celric fronça les sourcils.
— Nous sommes encore loin du point de déploiement ? demanda-t-il sur son comlink.
 Quelques mètres.
— Ouvrez la porte, alors. Préparez-vous, nous sortons, ordonna-t-il dans la foulée à ses hommes.
Celric se leva, suivi par sa jeune élève, vérifia d’un coup d’œil que son kama n’était pas plié – il n’était décidément pas encore habitué à ce machin – et s’avança en direction de la rampe d’accès du transport. Il se plaça à la tête de la brigade de stormtroopers, Ylinia à ses côtés, et attendit l’immobilisation définitive du transport.
Dans un dernier choc, le véhicule s’immobilisa et ouvrit sa soute.
Le chaos sonore de la bataille devint aussitôt plus vif, plus prenant. Mais ce furent les odeurs qui frappèrent Celric de plein fouet. Elles étaient âcres, entêtantes. Odeurs de cendres, d’ozone, couvraient celles de ce quartier d’ordinaire animé de la périphérie de Coronet. C’étaient les fragrances d’un combat en cours, terribles mais plus supportables, hélas, que celles de pourriture et de décomposition qui suivaient parfois l’arrêt des hostilités, quand seuls les morts occupaient le terrain.
La vue, toutefois, était obstruée par la fumée et les débris de l’engin qui s’était abattu sur l’avant du transport. Celric leva la main gauche, se concentra pour envelopper de sa conscience tous ces obstacles et les souleva d’une pichenette de Force, les envoyant s’écraser à quelques mètres de là, où ils ne gêneraient personne.
Puis il utilisa à nouveau la Force pour faire passer son sabre de sa ceinture à sa main droite, et l’activa d’une pression sur le commutateur. La lame qui avait autrefois appartenue à Whie Malraux se dressa fièrement, son bourdonnement venant s’ajouter aux autres sons de la bataille. Ylinia l’imita.
— En avant ! ordonna-t-il à ses soldats.
Et il descendit la rampe en premier pour leur montrer l’exemple.
Le spectacle que l’escouade donnait à voir était impressionnant. Les stromtroopers de la Fédération, héritiers de la tradition militaire de l’Armée Clone et soumis à une formation renforcée depuis le retour de Thrawn, avançaient vaillamment, comme une force irrésistible. Mais ils passaient presque inaperçus à côté de Celric et d’Ylinia, revêtus de leurs armures renforcées à la cortose. Le colonel affichait une concentration intense, durcissant ses traits encore juvéniles. Il laissa initialement sa lame en position basse, puis, lorsque les premiers tirs – ennemis essayant de les abattre ou ricochets de salves « amies » - se dirigèrent vers eux, il les arrêta avec la grâce d’un gymnaste en pleine démonstration. À ses côtés, Ylinia tentait de l’imiter, mais les tirs étaient encore peu nombreux et il ne lui restait pas grand-chose à faire tant son supérieur était efficace.
Étrangement, à présent qu’il se trouvait plongé dans le combat, Celric se sentait gagné par la sérénité. Il avait une mission à remplir, des soldats à protéger, des ennemis à arrêter : tout était simple, intuitif. La Force coulait à travers lui comme jamais auparavant.
Sa prestation avait de quoi attirer l’attention, et pourtant le champ de bataille ne manquait pas de spectacles ! Les explosions, proches ou lointaines, ajoutaient au chaos que provoquaient déjà les véhicules dans leur progression. Il était difficile d’imaginer, en effet, le tumulte infernal que provoquait la colonne de quadripodes, ces immenses TB-TT dépassant le millier de tonnes chacun qui avançaient de leur pas lourd. Si le bruit des armes était puissant, celui de cette marche infernale, terriblement régulier, les ébranlait jusque dans leurs os.
Pourtant, les pattes des quadripodes ne laissaient pas de marques sur le permabéton de la grande avenue corellienne qu’ils remontaient. Le revêtement présentait ça et là de grandes traces de carbone, des brûlures de grande taille mais qu’un bon nettoyage n’aurait aucun mal à faire disparaître.
Les bâtiments, en revanche, portaient pour certains des stigmates des premiers affrontements. De nombreuses vitres étaient brisées, et des fragments de transparacier jonchaient fréquemment la chaussée. Certains immeubles étaient en partie effondrés, ou présentaient des trous béants dans leur maçonnerie. Celric s’efforçait de rester concentré sur sa mission, mais il ne pouvait s’empêcher de songer, le cœur serré, aux familles innocentes prises dans ce maëlstrom mortel. Mais c’est pour eux que nous nous battons, se dit-il en tentant de renforcer sa détermination. Pour leur permettre de vivre sans craindre les tyrans et les meurtriers comme Palpatine ou Sedriss.
Il se demanda malgré tout si ces civils auraient accepté les risques encourus s’ils avaient le choix.
Le bataillon arriva à proximité d’un secteur où les affrontements étaient plus intenses. Plusieurs escouades de soldats de la Fédération, avec leurs marquages bleus, s’étaient mises à couvert derrière des murets et du mobilier urbain, arrosant de tir la façade d’une tour d’une dizaine d’étages. Tout en veillant à ne pas se faire repérer grâce à la couverture qu’offrait le socle d’une grande sculpture aux formes élancées, Celric inspecta la structure et y repéra plusieurs entrées d’où jaillissaient un feu nourri. Si les TB-TT semblaient ignorer cet affrontement, deux TS-TT avaient pris position en soutien aux troupes fédérales et républicaines ; toutefois, les bipodes semblaient limiter l’usage de leurs capacités offensives. Celric comprit pourquoi en apercevant, au sommet du bâtiment, un ensemble de câbles partant vers le centre de Coronet ; il s’agissait de l’un des terminus de l’aérotram de la capitale. S’il s’effondre, le réseau sera hors service, devina-t-il. Et nous en aurions bien besoin pour acheminer nos troupes et notre matériel…
Il repéra le sous-officier en charge de l’attaque et attira son attention avec une pichenette de Force. L’homme tourna la tête dans sa direction, l’aperçut et se hâta pour le rejoindre.
— Quelle est la situation ? demanda Celric quand il fut assez proche pour l’entendre, malgré le vacarme ambiant.
— Mauvaise, Monsieur, avoua le stormtrooper – un sergent, selon son marquage. Nos ennemis bloquent l’accès. Ils ont apparemment fortifié cette position à l’avance et prennent garde à rester à couvert… Et ils ont quatre E-Webs à plein régime. J’ai déjà perdu cinq hommes – trois morts et deux blessés.
L’homme sembla hésiter, puis ajouta :
— Nos ordres sont de prendre cette station intacte, mais je ne vois pas comment y parvenir.
— Nous allons vous aider, décida Celric. Y-a-t-il un autre accès ?
— J’ai demandé au quartier général un plan du bâtiment, mais je n’ai pas encore eu réponse…
— Et le quai ? intervint Ylinia.
— Celric se tourna vers elle et vit qu’elle regardait avec intensité le sommet de l’édifice, là où les aérotrams arrivaient. Effectivement, à cet endroit, il y avait un accès…
— C’est haut, commenta-t-il. Et le reste de la structure ? Est-ce qu’il y aurait possibilité d’ouvrir un accès ?
— Je ne pense pas, répondit le sergent – Celric sentit qu’il grimaçait de dépit sous son masque. Il n’y a pas une seule fenêtre, hormis au dernier étage, près des quais. Je ne sais pas si tout ce volume est utilisé pour du stockage, ou s’il abrite des appareils essentiels pour le fonctionnement de cet engin…
— Autrement dit, aucun dommage ne doit être fait au bâtiment, résuma Celric.
Il évalua les différentes options pendant quelques secondes, puis rendit sa décision.
— D’accord, va pour les quais. Ylinia, Jilly, Sova, dit-il en s’adressant à son Apprentie et aux deux Corelliennes qui les accompagnaient, avec moi. Sergent, je vous laisse le commandement de mes forces ; déployez-vous de façon à attirer l’attention de l’ennemi pendant que nous contournons le problème. Je n’ai pas envie d’être canardé pendant que nous grimperons cette tour.
— À vos ordres, Colonel, répondit l’homme en saluant.
Le petit contingent de Celric le dépassa et suivit le sous-officier. Tandis que les soldats prenaient position, lui partit avec les trois femmes dans la direction opposée, de façon à parvenir à l’arrière du terminal sans être visible depuis l’entrée. Il ne mit pas longtemps pour trouver l’emplacement idéal.
— Ils ont peut-être des sentinelles au sommet, prévint-il avant de lancer leurs grappins. Il va falloir faire vite.
Il ajusta son arme, visa le sommet de l’édifice et tira. Le grappin jaillit, son mince fil derrière lui. Deux, trois puis quatre secondes s’écoulèrent avant que le projectile ne trouve sa prise ; le câble se tendit alors. Celric vérifia en tirant un coup sec que son maintien était bien assuré, puis il s’élança vers le pied du bâtiment et entama son ascension, suivit par les trois combattantes.
Il courut plus qu’il ne marcha sur la façade de l’édifice, entraîné qu’il était par son blaster ascensionnel. C’était comme un entraînement en salle à gravité contrôlée, à ceci près qu’il n’y aurait aucun système de sécurité pour le retenir s’il chutait… Fort heureusement, le parcours qui s’ouvrait devant lui était parfaitement lisse. L’immense mur était bien décoré pour paraître moins massif, mais, sur la trajectoire qu’empruntait Celric, c’était avec des peintures et des incrustations qui ne compliquaient pas la progression verticale.
Il avait parcouru les deux tiers du parcours quand une tête se présenta à travers l’une des fenêtres bordant les quais.
Celric jura en reconnaissant le casque d’un stormtrooper – sans le marquage bleu – et pressa encore le pas. Il était proche… S’il pouvait arriver avant que l’homme ne comprenne…
Peine perdue, malheureusement. Le soldat comprit ce qui se produisait et sortit son arme. Mais, au lieu de viser les assaillants, il cibla leurs grappins.
Par chance pour Celric, il ne s’agissait pas d’une manœuvre simple, et leur ennemi tira de façon assez maladroite. Mais, alors qu’ils accéléraient le pas, il parvint enfin à déloger l’un des grappins.
C’était celui d’une des Corelliennes, le dénommée Sova ; elle partit aussitôt en arrière, une expression d’horreur sur son visage.
Celric ne réfléchit pas et agit instinctivement en faisant appel à la Force pour attraper la jeune femme. Il savait qu’il ne pouvait pas la maintenir en position et se protéger, sans parler d’avancer ; alors, il se contenta de donner une grande impulsion, afin qu’elle reparte aussi vite qu’elle était tombée – dans l’autre sens.
Puis, profitant de la surprise du soldat en voyant passer la résistante devant lui, il parcourut les derniers mètres et dégaina une nouvelle fois son sabre.
Une poignée de secondes plus tard, tout était terminé : le soldat était au sol, prostré sur ses avant-bras cautérisés par le sabre du Protecteur, ses mains à quelques centimètres de lui. Son camarade venu l’assistait avait levé les siennes, de main, lorsque son arme avait été réduite à des fragments fumants par un coup bien ajusté. Celric prit fermement pied sur le quai et, d’une nouvelle pichenette de Force, attira Sova vers lui au moment où elle retombait à nouveau près de lui.
Il l’aida à se réceptionner mais vit, à son teint, que ce n’était guère suffisant. Il eut à peine le temps de s’écarter avant qu’elle ne vide le contenu de son estomac sur le sol lustré.
— Jamais plus, murmura-t-elle faiblement. Jamais.
— Mieux valait ça que la rencontre avec le sol, remarqua Celric.
— Je vous approuverai quand je serai certaine que mon cœur est encore en état de marche, répondit-elle avant de se pencher pour vomir à nouveau.
Elle n’était visiblement pas en état de combattre, constata Celric en grimaçant. Mais elle est vivante, au moins. Pouvait-il en dire autant des soldats qui combattaient encore au sol ? Chaque minute accroissait le risque que l’un d’eux meure, voire davantage.
Il devait agir vite.
— Jilly, dit-il à la résistante indemne, restez ici avec Sova et gardez nos « amis » à l’œil. Ylinia, avec moi.
Il se précipita avec son apprentie en direction des ascenseurs, mais renonça à la dernière minute.
— Trop visible, dit-il en inspectant les alentours du regard.
Il y en avait plusieurs, mais chacun était surmonté d’un indicateur précisant à quel étage la cabine se trouvait. Les Palpatinistes auraient tôt fait de se rendre compte qu’un groupe se dirigeait vers eux…
Il trouva ce qu’il cherchait : une cage d’escaliers de service. Cela prendrait plus de temps et serait plus fatigant de gagner le rez-de-chaussée ainsi, bien sûr, mais c’était un prix bien faible à payer pour une entrée plus discrète.
Ils s’engagèrent dans l’accès et se mirent à descendre les marches métalliques quatre à quatre. L’endroit était poussiéreux et ne semblait pas avoir été utilisé depuis longtemps ; un nuage de particules s’élevait à chaque pas touchant le sol. Plusieurs fois, Celric se retint d’éternuer, plus par réflexe que pour rester silencieux ; ils faisaient beaucoup de bruit dans leur descente, mais ce vacarme était largement couvert par celui des combats.
Ils atteignirent finalement la base de la tour. Celric sentait la présence de leurs ennemis, juste de l’autre côté de la porte d’accès. Il jeta un coup d’œil à Ylinia.
— Prête ? demanda Celric en reprenant son arme.
— Je suis derrière vous, assura sa jeune disciple.
Il ouvrit la porte.
La première chose qu’ils virent, ce fut deux stormtroopers penchés sur un troisième, à l’armure salement amochée. Il devait s’agir d’un blessé tout juste mis à l’abri. Sans s’attarder, Celric décocha une poussée de Force qui projeta les deux hommes contre un mur, pour aussitôt les laisser retomber inconscients sur leur camarade déjà à terre.
L’intervention était passée inaperçue dans le chaos qui régnait, et le soldat sur lequel il se précipita ensuite ne le vit pas venir. Il lui trancha l’arme et l’envoya aussi en quête d’une commotion.
Mais il était entré dans le champ de vision des autres Palpatinistes, qui semblèrent prendre la mesure du danger. Ils se mirent à tirer dans sa direction, relâchant le feu nourri dont ils arrosaient jusqu’alors les forces d’assaut du Pacte ; seuls les opérateurs des E-Webs continuaient à défendre l’entrée. Celric était cependant préparé à cette réaction, et sa concentration lui permit de renvoyer les premiers tirs en direction des soldats. Il en neutralisa trois de cette façon, dont l’un frappé à la tête qui ne bougea plus une fois au sol.
Il restait désormais une dizaine de survivants paniqués pour défendre les mitrailleurs ; l’un d’eux eut la brillante idée de se saisir de l’une de ses grenades à concussion et de la jeter en direction de leur assaillant.
D’une pichenette, Celric la redirigea vers l’envoyeur, qui la réceptionna au moment où le détonateur s’enclenchait.
L’explosion fut suffisamment violente pour projeter tout le groupe à terre, E-Webs compris. Des soldats étaient blessés, pour certains grièvement ; d’autres étaient juste sonnés, mais suffisamment pour donner à Celric et Ylinia l’occasion de les désarmer.
— Vous m’en laisserez quelques-uns, la prochaine fois ? demanda l’apprentie, amusée.
— Je crois que nous en aurons assez d’ici à la fin de la journée, répondit Celric alors que des soldats de la Fédération et des résistants corelliens investissaient le bâtiment.
 
*  * 
  Il n’aurait pas cru si bien dire.
Les Palpatinistes étaient tenaces, bien plus que ne l’aurait cru Celric. La plupart ne croyaient pas en leur cause, comprit-il au fur et à mesure des affrontements qui émaillèrent la journée ; ils avaient été enrôlés de force, s’étaient engagés pour nourrir leur famille ou avoir l’occasion de quitter leur monde natal. Les aléas de la guerre en avaient fait des soldats de l’Empereur Ressuscité, mais la plupart auraient très bien se battre pour la Fédération Impériale si les circonstances avaient été différentes – voire, certains, pour la Nouvelle République s’ils avaient eu le choix. Les fanatiques hurlant des slogans à la gloire de Palpatine étaient finalement assez peu nombreux ; seul un homme, qui se lança sur Celric en hurlant « Pour l’Empereur ! » avec un détonateur thermique activé pour seule arme, lui sembla appartenir à cette définition. Et comme il avait été désintégré par son « joujou », sans trop de dégâts pour le Protecteur grâce à une poussée de Force prestement exécutée par Ylinia, il ne causerait plus de dégâts à l’avenir.
Mais de nombreux soldats avaient peur ; peur de l’Exécuteur Sedriss, notamment. Plusieurs groupes de combattants neutralisés et mis aux arrêts avaient été conduits vers l’arrière par les forces du Pacte, puis livrés aux agents des Renseignements de la Fédération Impériale et de la Nouvelle République. Certaines informations avaient été livrées au fil de la journée sur les canaux de communication sécurisés des officiers supérieurs ; quand il n’était pas en plein combat, Celric y laissait traîner une oreille attentive. Il apprit ainsi que Sedriss avait ordonné à ses officiers d’abattre tous les soldats quittant leur ligne de défense sans ordre exprès de sa part, qu’il avait lui-même exécuté plusieurs commandants rescapés de l’assaut spatial pour la défaite subie, et que ses quelques chasseurs restants avaient à plusieurs reprises pris pour cible les transports de prisonniers. Il cherchait à terroriser autant ses rangs que ceux du Pacte pour déclencher un combat total, qui ne s’achèverait que lorsque l’un des camps aurait anéanti l’autre.
Mais Celric était persuadé que ce facteur n’était pas le seul en jeu. Dans « soldats ennemis », il y avait « soldats », et, aux yeux du jeune homme, la fraternité des armes jouait un rôle important dans la situation actuelle. Personne ne voulait laisser tomber ses compagnons dans ce combat, les Palpatinistes pas davantage que les autres. Alors, ils se battaient, parfois sans espoir pour leur vie, mais en pensant que cette ténacité poussée à l’extrême était en mesure de faire la différence pour leurs camarades retranchés ailleurs.
Pourtant, ils se trompaient.
L’avance des forces du Pacte, si elle était régulièrement ralentie par ces proches de résistance farouche, se poursuivait inéluctablement. Au fil des heures, les quartiers tombaient, les uns après les autres. En début d’après-midi, les cieux se dégagèrent ; tous les chasseurs des Palpatinistes avaient été détruits ou capturés, et seuls quelques intercepteurs de reconnaissance du Pacte se risquaient encore au-dessus de Coronet, s’exposant aussi peu que possible aux batteries anti-aériennes qui, elles, restaient actives. Sur les grandes avenues, le pas lourd des quadripodes, résonnant à intervalles rapprochés et réguliers, semblait être l’horloge de la victoire ; chaque son témoignait que les gigantesques engins continuaient à avancer vers leur victoire.
Celric, lui, avançait à un autre rythme, d’un combat à l’autre. Son rôle avait été dès le début de venir en soutien aux forces du Pacte lorsqu’elles rencontraient un blocage, et il s’acquit de cette tâche avec dévouement. Grâce à la prise du terminus de l’aérotram, son groupe avait pu accéder à ce réseau de transports rapides prisé des Corelliens, qui permettait de passer rapidement d’un quartier à l’autre en évitant les rues encombrées par la circulation – ou, comme aujourd’hui, par les combats. Le groupe de Celric sécurisa ainsi quatre stations, facilitant l’avancée de l’infanterie qui put prendre à revers plusieurs groupes palpatinistes. Il apporta d’ailleurs son soutien à l’armée régulière pour la neutralisation du plus dangereux, commandé par un officier de l’ex-BSI qui avait rassemblé autour de lui quelques fanatiques de la garde d’honneur de Thrackan Sal-Solo.
Il perdit ensuite deux hommes lors de la prise d’assaut d’un centre social, où une escouade de commandos retenait en otage une centaine de civils corelliens. Lorsque le dernier ennemi fut neutralisé – d’un coup de sabre en travers du cou qui ne lui laissa aucune chance de survie –, Celric s’autorisa à reprendre son souffle. Il resta de longues minutes en silence, observant l’évacuation des civils, puis suivant du regard les dépouilles de ses deux soldats, prises en charge par les services d’assistance de la Fédération. Tandis que les corps étaient chargés, aux côtés d’une trentaine d’autres, dans un speeder-cargo converti en corbillard, il réalisa qu’il ne savait rien de ces deux soldats morts à son service. À peine retenait-il leur nom.
Mais il n’avait pas le temps de s’apitoyer sur leur sort ou le sien ; les combats faisaient toujours rage. À mesure que les appels à renforts survenaient, Celric et son groupe se rapprochaient du centre de Coronet, et les affrontements devenaient plus fréquents, plus concentrés.
Il venait de mettre hors-service une batterie anti-aérienne quand son holotransmetteur vibra. Détournant le regard du corps désarticulé d’un stormtrooper mort lors du combat, il prit l’appareil en main et l’activa ; la silhouette miniature du général Hestiv apparut alors sous ses yeux.
— Au rapport, Colonel, ordonna le commandant des forces de la Fédération.
— La situation est sous contrôle sur la place Ripsan, répondit Celric. Les canons installés sur le toit du palais de Tralus sont passés sous notre contrôle.
 Excellent, approuva Hestiv. Malheureusement, ils ne nous seront d’aucune utilité face à notre nouveau problème. Des saboteurs, lâcha-t-il avec une moue de dédain.
Il appartenait de toute évidence à la vieille école impériale, héritière des traditions de l’Ancienne République, qui considérait les actions de guérilla comme le summum de la lâcheté.
 Trois des ponts enjambant l’Escari ont été détruits par les Palpatinistes. Nous en tenons deux autres, mais il nous en faut davantage si l’on veut acheminer au plus vite le matériel de siège vers le District Gouvernemental. Le plus large se situe à cinq blocs de votre position.
Cinq blocs ; autrement dit, moins d’un kilomètre, traduisit mentalement le Protecteur. Ce qui, dans les conditions présentes, pouvait être une promenade de santé de quelques minutes comme une progression difficile prenant plus d’une heure. Toutefois, considérant l’étendue de Coronet, c’était une distance vraiment proche.
— Je vais y emmener mes hommes, lança alors Celric en comprenant où Hestiv voulait en venir.
 Vous aurez des renforts dès que possible, mais ils ne seront pas là tout de suite, précisa le général, le visage fermé.
Ce que Celric traduisit par un « Débrouillez-vous pour tenir, coûte que coûte. »
— Compris, Général.
Il rassembla rapidement son équipe, qui avait évolué au fil de la journée. S’il devait laisser dix hommes ici pour tenir les canons – c’était le minimum pour assurer une défense potable –, il lui en resterait douze pour cette mission, plus trois partisans Corelliens qui s’étaient placés sous les ordres de Jilly. Il réfléchit à la situation pendant quelques instants, puis décida de laisser les quatre résistants sur place, à la tête de la batterie ; c’était la meilleure garantie pour que les troupes fédérales ne soient pas considérées comme hostiles par un groupe d’insurgés. Celric en avait déjà croisé deux dans ce quartier où ils semblaient particulièrement actifs… et pas vraiment favorables à la Fédération ; pour eux, l’Empire était l’Empire, quel que soit le nom qu’il portait.
Il pouvait donc s’assurer le soutien de quatorze stormtroopers, en plus d’Ylinia. Cela devrait suffire…. Et si ce n’est pas le cas, il faudra quand même faire comme si.
Il les rassembla près de trois speeders de combat volés une heure plus tôt dans un dépôt du Service d’Ordre Public et leur exposa la situation. Ses paroles furent accueillies avec gravité, même si seul le visage sans casque de la jeune Protectrice l’affichait réellement.
— On doit s’attendre à quoi ? demanda-t-elle d’une voix où perçait l’inquiétude.
— Probablement des explosifs, répondit Celric. De quel type, je l’ignore, mais nous le découvrirons assez tôt, n’est-ce pas ?
Elle ne sembla pas goûter l’ironie de la situation.
Il leur fallut une minute à peine pour traverser les rues de Coronet jusqu’aux berges du fleuve, sans rencontrer la moindre opposition. La rumeur des combats était toujours audible, mais elle semblait comme étouffée par la distance ; les alentours paraissaient pacifiés.
Les véhicules débouchèrent sur un grand quai, où une ligne d’arbres majestueux au feuillage vert tacheté de doré séparait la rue du fleuve Escari. S’il était difficile de voir au-delà des frondaisons encore denses, on distinguait néanmoins, dans le lointain, les signes des affrontements toujours en cours ou achevés ; petites fumeroles virevoltantes ou grands panaches de fumée qui voilaient le soleil déclinant.
Surtout, on voyait le pont, ses grands haubans argentés tranchant avec son armature ocre. À mesure que les speeders fonçaient vers l’édifice, Celric prit conscience de sa taille ; huit voies standard, quatre de chaque côté de l’armature centrale, reliaient les deux rives de l’Escari. Cela aurait pu sembler trop massif pour être élégant si le fleuve n’avait été si large à cet endroit ; à vue d’œil, le Protecteur estima à deux kilomètres au moins la longueur des chaussées.
Il aurait fallu du temps pour inspecter en détail les soubassements, et le temps, justement, était ce qui manquait le plus à cet instant ; à tout moment, les saboteurs palpatinistes pouvaient parvenir à leurs fins. Celric décida donc de s’en remettre à la Force, qui l’avait accompagné depuis le début de la journée avec une constance sans tâche. Il étendit ses perceptions et ne remarqua rien d’inquiétant venant de cette rive de l’Escari. Le tablier du pont semblait lui aussi à peu près sûr ; de l’autre côté, par contre…
Il réagit promptement.
— Ils sont sur la rive opposée, annonça-t-il à Ylinia, assise à ses côtés. Pilote, moteurs à plein régime. Sergent Paldkrvam, ajouta-t-il dans son comlink à destination du troisième véhicule, sécurisez cet accès avec vos hommes.
La manœuvre le privait de six soldats qui auraient pu être utiles dans le feu de l’action, mais il préférait cela à une mauvaise surprise ; il aurait l’air fin s’il emportait son combat pour découvrir que d’autres Palpatinistes s’étaient finalement joints à la fête et avaient fait sauter cette rive-ci.
Les deux speeders restants s’engagèrent à contresens, sur la chaussée gauche du pont, et prirent de la vitesse. Il n’y avait aucun obstacle pour entraver leur progression, ce qui l’inquiéta davantage ; c’était exactement le genre de signaux indiquant que leurs ennemis voulaient les voir passer par ce pont…
Ils fonçaient droit dans un piège. Mais allait-on le refermer sur eux ?
Il jeta un coup d’œil dans son dos et aperçut la silhouette des marcheurs TB-TT remontant ce qui semblait être une immense avenue ; ils avançaient à quatre de front, se dirigeant à plein régime vers le pont.
Ils vont vouloir le faire sauter avec les quadripodes dessus, pour les précipiter dans le fleuve, comprit Celric. Dans ces conditions, les explosifs qu’il commençait à percevoir ne seraient pas déclenchés pour un si maigre gibier.
Seulement, s’ils jouaient une si grosse partie, les Palpatinistes devaient s’attendre à une contre-attaque… Et avoir pris les mesures nécessaires pour s’en prémunir.
Poussé par une soudaine appréhension, Celric se pencha vers le chauffeur :
— Plus vite.
L’homme obéit aussitôt, et bien leur en prit car de premiers tirs se mirent à fuser autour d’eux. Celric vit qu’une escouade de stormcommandos en armure sombre étaient sortis d’un bâtiment, près de leur destination, et avait ouvert le feu. Sans doute espéraient-ils que leurs armes de poing suffiraient à repousser des engins civils ; mais les speeders du Service d’Ordre Public étaient d’anciens appareils de la CorSec, et comme tels ils bénéficiaient d’une protection soigneusement étudiée, se révélant plus solides que leur aspect ne laissait supposer.
Ils allaient passer. Mais sortir des speeders ? Ce serait du suicide…
— Foncez sur eux ! ordonna Celric.
Il sentit l’hésitation du pilote, et y répondit avec une légère impulsion mentale, semblable à cette méditation de combat qu’il avait pratiquée la veille. Il savait ce qu’il faisait, et son subordonné devait le comprendre, devait lui obéir…
Il obéit et se dirigea à pleine vitesse sur le groupe d’ennemis.
Les stormcommandos étaient courageux, parfois même téméraires à la limite de la stupidité, mais tout leur conditionnement mental n’avait pu ôter en eux certains réflexes. Les combattants se jetèrent au sol pour sortir de la trajectoire du speeder de Celric.
Alors qu’il arrivait à leur hauteur, le pilote coupa son moteur et entama un dérapage magistral qui exposa son flanc gauche aux tirs ennemis ; mais ceux-ci étaient incapables de riposter, pendant encore au moins quelques secondes.
Pile le délai dont avait besoin Celric.
Il jaillit du speeder et activa aussitôt son sabre, se positionnant de manière à couvrir ses équipiers pendant qu’ils sortaient à leur tour du véhicule. Une manœuvre habile, car les stormcommandos venaient de comprendre ce qui se passait et d’ouvrir le feu, pour certains depuis le sol de ferrabéton où ils s’étaient vautrés. Mais ils avaient laissé passer leur unique chance de prendre l’avantage.
La lame émeraude de Celric fendait l’air, exploitant chaque tir contré comme autant d’occasions de repousser l’ennemi. Deux stormcommandos furent abattus sans avoir pu se relever ; un autre vit son casque se faire emporter par le ricochet du tir qu’il avait lui-même expédié à Celric. Le Protecteur fit une grimace en constatant que son ennemi était à moitié décapité. Mais ce n’était, hélas, pas le premier cadavre mutilé qu’il avait à voir ce jour-là.
Le dernier stormcommando n’était pas équipé du E-11 conventionnel mais d’un disrupteur de contrebande qui donna du fil à retordre à Celric. Les rayons de l’arme étaient d’une puissance peu commune, capables de carboniser instantanément les chairs, même lorsqu’elles étaient protégées par les armures de plastoïde des Impériaux. L’alliage de cortose dans l’uniforme de Celric lui conférait normalement un bon avantage défensif, mais il n’avait pas envie de le tester ainsi. Il se contentait donc de repousser l’assaut, et assez maladroitement, car les salves ne réagissaient pas comme des tirs conventionnels.
Il en était à se demander quand le chargeur du disrupteur, visiblement suralimenté, finirait par exploser, quand une silhouette jaillit à sa droite et fonça sur l’ennemi. Le stormcommando n’eut pas le temps de réagir ; un éclair bleu passa sur son torse, et il s’effondra au sol.
Debout près du corps fumant, Ylinia jeta un coup d’œil à Celric.
— Désolée, mais vous n’alliez pas assez vite, lança-t-elle effrontément.
Il ne put s’empêcher de sourire brièvement puis, d’un signe de tête, désigna le bord du quai, où des escaliers permettaient de gagner le niveau du fleuve.
Leur destination suivante.
Les marches, érodées par les millions de pieds et de pattes qui les avaient empruntées, étaient un peu glissantes, mais Celric n’eut aucun mal à garder son équilibre. Il sauta les deux dernières pour atterrir sur une promenade au ras de l’eau, prenant bien garde à maintenir sa lame entre lui et le pont pour se couvrir.
Une précaution judicieuse, même si personne ne l’attaqua ; car l’ennemi était bien là, et il était présent en nombre.
Les armures sombres de stormcommandos les rendaient difficiles à distinguer dans l’obscurité qui régnait sous le pont à cette heure, mais Celric compta néanmoins une vingtaine d’ennemis, l’arme tendue devant eux, prêts à ouvrir le feu. Ylinia le rejoignit, mais, d’un geste, il dissuada ses soldats de faire de même. Ils ne seraient qu’un obstacle dans la situation présente.
Un silence pesant, percé seulement par le bourdonnement des sabres-lasers, s’installa tandis que les deux camps se toisaient. Celric sentait l’appréhension de ses opposants lorsqu’ils posaient leurs regards sur les armes énergétiques, dont la lueur semblait redoubler dans la pénombre croissante.
Puis il perçut une impulsion et, une fraction de secondes plus tard, le déluge se déclencha.
Sa lame se transforma en tourbillon de lumière verte pour repousser toutes les salves qui le menaçaient, et dévier aussi celles qu’Ylinia, moins expérimentée, était incapable de contrer. C’était un exercice incroyablement éprouvant, où chaque seconde lui demandait autant d’énergie qu’une minute de sprint ; fort heureusement, le stim qu’il avait ingéré avant la prise du palais de Tralus était encore efficace, et il parvenait à tenir.
Mais pour combien de temps ? Cette fois, il n’arrivait pas à retourner les armes de ses ennemis contre eux ; ils étaient tout simplement trop nombreux… Et il était obligé de faire très attention aux endroits où les salves se répercutaient, car il ignorait encore où les Palpatinistes avaient installé leurs éventuelles bombes.
Alors qu’il commençait à réfléchir à une solution de repli, il aperçut du mouvement sous le pont, derrière ses opposants ; un troisième sabre venait d’entrer en action. Il jeta sur la scène une lueur écarlate.
Celric sentit un frisson courir le long de son dos. S’il s’agit de Sedriss…
Mais le nouveau venu se jeta sur les stormcommandos. Et il n’était pas seul ; d’autres tirs venaient de se joindre à lui, des tirs paralysants. Des combattants qui, comprit Celric, avaient comme lui compris le risque d’explosion auquel ils s’exposaient en cas de tir perdu.
Les stormcommandos n’avaient visiblement pas prévu cela. Ils tombaient les uns après les autres, assommés ou mutilés, n’osant pas eux-mêmes prendre le risque de tout faire exploser. Quelques secondes, et c’était fini d’eux.
Le souffle court, Celric s’autorisa à baisser sa lame.
— Merci, lança-t-il aux nouveaux venus.
Celui qui tenait le sabre rouge, un homme d’âge mûr avec des cheveux bruns piqués de mèches grisonnantes, lui répondit avec un sourire amusé.
— Beau boulot, pour un gamin.
Le Protecteur fronça les sourcils, ne sachant pas si c’était vraiment un compliment. Mais avant qu’il n’ait pu répondre, une jeune femme qu’il avait aperçue quelques heures plus tôt s’avança vers le manieur de sabre laser.
— La bombe est toujours là, Pavan, fit-elle avec empressement. Sur le pilier central…
— Je m’en charge, intervint Celric qui venait d’apercevoir les explosifs en question, éclairés par d’autres combattants.
Il projeta la Force dans la direction de l’objet, évalua sa situation en un instant et, percevant qu’il pouvait agir ainsi sans risque, l’arracha pour l’envoyer dans le fleuve quelques centaines de mètres plus loin.
Il avait disparu depuis quelques secondes sous la surface quand une puissante gerbe d’eau s’éleva du fleuve ; puis elle retomba aussi vite qu’elle était apparue, ne laissant qu’une surface troublée de remous pour seule trace de son existence.
— Je me répète, beau boulot, lâcha le dénommé Pavan.
— Pas trop mal, pour un Impérial, approuva la résistante.
— C’était superbe ! lança une troisième voix, féminine elle aussi.
Il s’agissait d’une Mirialan, reconnaissable aux marquages traditionnels sombres sur son visage au teint couleur miel. Elle portait une tenue de combat, mais mal ajustée, et tenait une console tactile plutôt qu’un blaster. Un homme également désarmé, mince et avec des cheveux tirant sur le vert, s’avança pour les rejoindre.
— Ça fera des images magnifiques, approuva-t-il. Et quel dénouement… Digne d’un de ces vieux holos de Phow Ji ! On peinera à me croire quand j’expliquerai que rien de tout ça n’a été scénarisé ou même anticipé.
— Attendez, intervint Celric, dérouté. Vous…
Il regarda la Mirialan puis l’humain.
— Vous… filmez ?
— Wolam Tser, holodocumentariste indépendant, se présenta l’homme en lui tendant une main que Celric serra, trop surpris pour se méfier. Et voici ma cadreuse et réalisatrice, Dily Jaeman.
— Votre prestation là-haut tout à l’heure était remarquable. Ainsi que la vôtre, fit-elle en direction d’Ylinia. Et pourtant, nous avons vu Monsieur Pavan à l’œuvre depuis bientôt trois heures.
— Vous nous observiez ?
— Nous avions prévu de sécuriser ce pont et nous allions passer à l’action quand vous êtes arrivés, expliqua l’autre femme, qui semblait être la meneuse du groupe. Vous nous avez offert une distraction bienvenue.
— Mais… Vous êtes…
— Esgila Tissan, de la Résistance Corellienne. Nous nous sommes croisés hier, au domaine de Tayrili, avec ce bon vieux Garm… Mon groupe est composé de civils un peu entraînés qui ont envie de se débarrasser de Sedriss et de Sal-Solo. Nous avons guidé une unité jusqu’au parc Astrell, mais on n’avait pas trop envie d’y rester à attendre ; bizarrement, les choses sont assez calmes par là-bas. Nous sommes revenus vers l’Escari pour participer à la sécurisation des ponts… Et nous avons rencontré le Jedi Pavan sur l’un d’eux.
— Le régiment avec lequel je me trouvais a été bloqué en arrivant sur le fleuve, lâcha l’homme. J’essayais de sécuriser un autre point de passage.
— C’est là que nous nous sommes croisés, intervint Jaeman. Et comme il était plutôt habile et allait vers les zones d’affrontement, nous avons choisi de le suivre
— Mais qu’est-ce que des civils sans armes fichent sur une zone de guerre ? s’emporta Celric.
Il était fatigué, épuisé même par les heures qu’il venait de passer à tenter de protéger tant les forces du Pacte que la population de Coronet, et l’inconséquence de ce qu’il venait d’entendre avait de quoi l’agacer fortement.
La remarque attira des sourires en coin de la part de Pavan et de Tissan, mais les deux holoreporters ne montrèrent pas les moindres regrets pour leurs choix.
— Nous faisons notre métier, Colonel, appuya Wolam Tser. Je suis historien de formation, et je me suis intéressé à la lutte contre l’Empire dès ses débuts. J’ai passé ces quinze dernières années à suivre le conflit sur des terrains trop dangereux pour moi, mais je m’en suis sorti.
Une flamme brillait dans son regard, témoignant de la passion qui l’habitait.
— Quand j’ai entendu que Corellia était tombé entre les mains d’un nouveau Diktat, soutenu par une flotte impériale, j’ai su que je devais venir pour voir sur place ce qu’il en est et le retranscrire. Je ne m’attendais pas à cette bataille, mais c’est une opportunité ; vous le comprenez, j’espère ?
— Je comprends surtout que c’est dangereux, contra Celric. J’ai perdu des soldats aujourd’hui…
— Et qui le saura si personne ne transmet l’information ? contra Tser. Je combats à ma manière, Colonel : avec des images et des sons. Croyez-moi, ils peuvent être parfois plus dévastateurs que les armes.
Et il le planta là, s’éloignant vers l’escalier pour regagner la chaussée principale. Celric jeta un coup d’œil à la réalisatrice mirialan.
— Je l’ai vexé, là, non ?
 
*  * 
  Lorsque le groupe arriva dans le parc Astrell, un centre de commandement sécurisé y avait déjà été installé. Des abris temporaires avaient été montés, certains pour accueillir des casernements, d’autres des hôpitaux de secours ; d’autres encore étaient destinés à accueillir des mess ou des salles de briefing.
Le parc avait la forme d’un immense croissant de lune séparant le District Gouvernemental des quartiers les plus prisés de la capitale corellienne. Il mesurait une centaine de mètres de large à ses extrémités, et près d’un kilomètre dans le secteur le plus large ; il était bordé de voies de circulation, et une dizaine d’entre elles le traversaient de part en part en surplomb. Plusieurs TB-TT avaient déjà pris place dans les jardins, tout comme les bipodes TS-TT qui les escortaient et divers transporteurs de troupes ; les droïdes d’entretien auraient fort à faire une fois la bataille terminée.
Comme Celric approchait du centre de commandement, installé à l’ombre du pont central, le camp s’anima soudainement. Il ne lui fallut pas longtemps pour en comprendre la raison ; un immense véhicule venait de sortir d’entre les rangées d’immeubles aux forces élancées, de l’autre côté d’une vaste place pavée. C’était un immense Juggernaut A6 bardé de canons et de défenses antiaériennes. Aussi haut et bien plus massif que les TB-TT à proximité, avec ses immenses roues d’une dizaine de mètres de hauteur, il avait tout du mastodonte impossible à arrêter. Cependant, il se stoppa de lui même sur la place, laissant à peine assez de place aux véhicules qui le suivaient pour avancer jusqu’au pont.
Une rampe latérale se déploya, au pied de laquelle une troupe de stormtroopers alla se positionner. Celric jeta un coup d’œil à Wolam Tser, à ses côtés ; il ne manquait pas une miette du spectacle. Dily Jaeman continuait de filmer, tandis que l’ancien Jedi, Jax Pavan, contemplait le spectacle avec un certain malaise.
— Ces engins datent de la Guerre des Clones, expliqua-t-il quand Celric l’interrogea. C’est… Ça rappelle certains souvenirs que je préférais garder enfouis.
— Je n’aimerais pas avoir à manœuvrer ce machin, lâcha Ylinia.  
Deux silhouettes sortirent du flanc de l’engin et descendirent la rampe jusqu’à arriver au niveau des soldats en rang. Plissant les yeux, Celric reconnut les dirigeants du Pacte.
Carth Poldrei et Leia Organa Solo passèrent à quelques mètres d’eux mais ne les remarquèrent pas, absorbés qu’ils étaient par leur conversation. Ils portaient des tenues de combat ; elle une combinaison rebelle avec une cape protectrice et un casque semi-circulaire, lui un uniforme d’officier impérial sans insignes, avec un heaume ne laissant visible que sa face. Ils entrèrent dans le centre de commandement, laissant derrière eux leur escorte.
— Nous devrions y aller tout de suite, glissa Esgila Tissan.
— Oui, approuva Celric. Restez ici avec Ylinia, ordonna Celric.
— N’oubliez pas notre demande, intervint Wolam Tser tandis qu’ils commençaient à avancer vers l’abri.
— Bien sûr…
En tant qu’ancien Jedi, Pavan les accompagna. Celric fut le premier à passer sous les lamelles souples qui servaient de sas.
— …oublié à quel point ce machin était inconfortable, grommelait la voix du Consul lorsqu’il entra.
Il portait à bout de bras son casque militaire, et laissait désormais voir sa chevelure trempée de sueur qui retombait plus platement que d’ordinaire sur son crâne. C’était un aspect bien différent de celui du Poldrei auquel le jeune Protecteur était habitué, et l’espace d’un instant il lui sembla distinguer sous la carapace de l’homme politique le combattant acharné que son père avait connu lors du soulèvement de Polcaphran.
— Celric ! s’exclama Poldrei en l’apercevant.
Il posa son casque sur la table holographique qui se tenait entre lui et Leia Organa Solo.
— Excellences, salua le jeune homme en s’inclinant légèrement devant les dirigeants.
— Je ne vous attendrais pas de sitôt ! Je voulais justement vous voir avant la réunion de ce soir. Et je vois que vous n’êtes pas seul… Madame Tissan, je crois ?
— Vous avez bonne mémoire, le salua la Corellienne.
Son ton était moins hostile que la veille, ce que Celric prit pour un bon signe, même si elle ne faisait pas vraiment preuve du respect qu’y aurait être dû au Consul... Quant à Poldrei, il fit comme s’il n’avait rien remarqué.
— Et vous êtes… commença Leia Organa Solo en se tournant vers le troisième intervenant.
— Jax Pavan, se présenta-t-il. Nous nous sommes brièvement croisés sur la station Exis. Je suis un vieil ami d’Anakin Skywalker… Si on peut dire.
— Je vois, répondit la Conseillère, ses émotions soigneusement contrôlées. Nous avions prévu de faire un point sur la situation, mais peut-être pourrez-vous nous faire un rapport sur votre parcours au cours de la journée…
Alors, un par un, ils entamèrent le récit des dernières heures, s’achevant par leur rencontre sous le pont enjambant l’Escari. Ils allaient à l’essentiel, mais, parfois, l’un ou l’autre demandaient des précisions ; car bien qu’ils soient désormais des dirigeants politiques de première importance, tant Poldrei qu’Organa Solo avaient une expérience militaire qui leur permettait de bien comprendre leur situation. Ils gardaient toutefois pour eux leur analyse.
Les minutes défilèrent, et les derniers rayons du soleil avaient disparu quand ils se turent finalement.
— Je vous remercie, les salua Organa Solo. Vous nous avez donné matière à réfléchir…
— Exactement, approuva Poldrei. Vous devriez aller dîner au mess et prendre un peu de repos. Vous l’aurez bien mérité.
— Vous ne craignez pas une contre-attaque ? demanda Esgila Tissan, surprise.
— Nous avons saigné à blanc les forces de Sedriss, leur apprit le Consul. Il a perdu près du tiers de ses hommes en une seule journée, morts ou prisonniers. Ce n’est pas le genre de situation dont on se remet facilement…. Nous encerclons désormais le District Gouvernemental, avec nos quadripodes à portée de tir du bouclier. Même s’ils y sont nombreux, très nombreux même, ils peineront à en sortir. Il ne nous reste plus qu’à attendre la coupure d’alimentation du déflecteur, et ils devraient être mûrs pour une reddition – du moins, les plus raisonnables d’entre eux. Les autres…
Son regard se fit vague, et ce fut la Conseillère qui enchaîna en souriant :
— Vous pouvez dormir sereinement.
— Dans ce cas, si vous n’avez plus besoin de moi, je ne vais pas perdre de temps, répondit la résistante.
Elle s’inclina brièvement et sortit sans plus de cérémonie.
Pavan fit mine de se retirer également, mais Leia Organa Solo l’interpella et l’invita à la suivre ; Celric devina qu’elle souhaitait l’entretenir au sujet de son père.
Il salua Poldrei et se préparait à quitter le centre de commandement à son tour quand la voix du Consul retentit :
— Tout va bien, Celric ?
Le jeune Polcaphréen se tourna vers l’ancien, hésitant. Poldrei ne ressentait pas la Force ; il n’avait donc pas pu prendre conscience des questions qui agitaient son esprit, du bouillonnement qu’il cachait derrière un visage placide. Pourtant, le Consul le dardait d’un regard préoccupé, et Celric se sentit obligé d’être honnête.
— Les combats ont été rudes.
— Je sais.
Il soupira.
— Je me suis battu au cours des dernières décennies, mais c’était la plupart du temps depuis la passerelle d’un destroyer. Ce que j’ai vu de Coronet aujourd’hui m’a rappelé la libération d’Heduris, même si l’ampleur des affrontements était loin d’être au niveau de ce que nous avons vécu aujourd’hui… Mais cet environnement urbain, cette violence, l’impression d’affronter un ennemi insensible et voué au mal…
— Je ne sais pas combien j’en ai tué, lâcha Celric.
Il avait parlé à voix basse, presque dans un murmure.
— J’avais déjà vécu des combats, aux commandes d’un chasseur, ou contre les clones fous de C’baoth, comme sur Anaxes… Mais cela n’avait rien à voir avec aujourd’hui. J’ai tué, tué et encore tué, comme si ces hommes n’avaient aucune importance. Quand je pouvais me contenter de les désarmer, je le faisais… Mais je n’en ai pas toujours eu l’occasion.
Il regarda Poldrei dans les yeux.
— Le pire, c’est ce que je percevais en eux quand je les affrontais. Certains éprouvaient de la haine, mais la plupart… Ils avaient peur de la mort, peur de Sedriss, peur de moi.
Il frissonna en se souvenant de ce soldat revêtu de l’armure blanche qu’il avait affronté sur le toit-terrasse du palais de Tralus, et qui avait tellement paniqué à la vue du sabre-laser approchant de lui qu’il avait trébuché et basculé dans le vide, sans que Celric, encore pris par l’affrontement avec d’autres adversaires, ne puisse le retenir.
Ce n’était qu’un gamin. Il l’avait clairement ressenti. Il était plus jeune que moi. Il avait sans doute des parents, des frères et sœurs, une famille qui espérait son retour… Et il est mort si bêtement. Anonymement.
Poldrei garda le silence pendant de longues secondes.
— Ce que nous faisons n’a rien de simple, déclara-t-il finalement. Nous infligeons beaucoup de mal à des personnes qui ne l’ont pas mérité. C’est l’essence même de la guerre ; loin des holos héroïques qui en font une lutte du mal contre le bien. Non, quand on se bat, il n’y a guère que le mal qui ressort, à de rares exceptions près.
Il se mit à faire quelques pas.
— Si la Rébellion n’avait pas éclaté, Aldérande serait probablement intacte, reprit-il. De nombreuses vies n’auraient jamais été perdues, ni même menacées… Mais elles seraient encore sous la coupe d’un Empereur méprisant la notion même de bien au profit de celle du pouvoir, un être capable d’infliger, sur la durée, davantage de souffrance que celle provoquée par cette guerre civile.
Il s’arrêta et s’appuya sur la table holographique, regardant à nouveau le jeune Protecteur.
— C’est la notion de « moindre mal », Celric. Un concept moralement douteux, je vous l’accorde, mais qui peut aider à comprendre ce qui est en jeu. Les soldats que nous avons affrontés aujourd’hui, pour beaucoup, n’étaient pas mauvais. Il y avait sans doute beaucoup de conscrits, raflés sur des mondes du Noyau Profond, ou même, avant le repli des Seigneurs de Guerre, dans d’autres secteurs de la Galaxie. Ils ne faisaient que leur devoir. Mais leur devoir s’accomplit au service d’un mal qui doit être combattu. Nous devons nous battre, nous devons prendre Corellia, sans quoi son industrie alimentera les forces de Palpatine. Et c’est quelque chose que nous ne pouvons pas nous permettre, car Palpatine n’a aucun sens de la moralité. Tout ce que vous ressentez en ce moment, il l’ignore, s’en moque, voire même en tire du plaisir. C’est pour cela qu’il faut l’affronter, qu’il faut l’abattre ; en protégeant du mieux que possible les civils, certes… Mais en acceptant l’idée de devoir tuer des gamins qui ne servent que de chair à blaster dans un conflit qui les dépasse. C’est dur, je le sais, mais vous devez l’accepter.
Celric acquiesça doucement.
— Je ne doute pas de la justesse de notre cause, assura-t-il. Mais je ne peux m’empêcher de m’inquiéter… Et d’avoir peur, moi aussi. Peur qu’un jour, tout cela me paraisse normal…
Poldrei le fixa avec intensité, avant de lâcher :
— Alors, nous ferons en sorte que cela n’arrive jamais.



Alors, ce chapitre... Il me semble qu'il s'agit du plus long depuis le début de la publication de la Fédération Impériale ; 22 pages sur mon document (qui atteint d'ailleurs la page 500 à la fin dudit chapitre). C'est aussi l'un des premiers que j'ai eu en tête lorsque j'ai commencé à réfléchir à ce tome 2. Je voyais parfaitement Celric avancer dans son uniforme, affronter les troupes de Sedriss sur les hauts immeubles de Coronet...

Est-ce que ça m'a aidé ? Pas du tout ! :transpire:

Je me suis mis une grosse pression pour le réussir, jusqu'à le réécrire plusieurs fois. Je n'étais pas content du tout du résultat. J'ai donc effacé, réécrit des passages... À un moment, j'avais presque fini quand j'ai tenté une relecture et que je me suis mis à trouver le résultat plat. Du coup, un gros coup d'effaceur et c'était reparti. Ajoutez-y un planning chargé IRL mais aussi sur SWU, quelques longues périodes de syndrome de la feuille blanche (pas que sur SW d'ailleurs) et vous arrivez à ces six mois de retard... :transpire:

L2-D2 a écrit:Chapitre 61 lu!

Ah, ça y est, la bataille de Corellia a débuté ! Elle démarre modestement, les avant-postes, des escarmouches, l'ennemi n'a pas encore dévoilé ses troupes mais ça ne saurait sans doute tarder ! Siveline a pris les commandes de son escadron, même si j'ai trouvé très drôle le petit dialogue sur les erreurs de répartition des escadrons : effectivement, envoyer des A-Wings escorter des Y-Wings, c'est du gâchis de capacités !

Nous sommes d'accord ! :D

L2-D2 a écrit:Et tiens, serait-ce bien l'ami Garind aux communications ? :sournois:

Ce n'est pas le genre de rester loin de l'action ! :sournois:

sam sanglebuc a écrit:J'ai rattrapé mon retard !
J'avais commencé par hasard par le T2, puis, accroché, je suis reparti en arrière avec le T1, tout en poursuivant le T2 !
Connaître d'avance certaines révélations (comme l'identité de Siveline par exemple) m'a bien aidé à comprendre tout en rendant ma lecture plus passionnante. Pourtant...
Je n'ai jamais aimé le "St Luke" du Legend
Je n'aime pas l'absence de notion "d'Équilibre" de la Force, que j'avais pressentie après le VI à l'époque, et qui avait été esquissée dans la prélo mais abandonnée dans le IX.
Je n'ai aucune sympathie pour Thrawn, et je ne peux m'empêcher de voir gros comme une montagne que son "génie" n'est du qu'au fait que le scénariste connaît évidement son synopsis.
Et pourtant je me régale chapitre après chapitre !
Je rêve que le couple Poldrei se reforme, mon cœur bat pour Siveline et son bel amiral, je pleure avec Grodin...
Merci !

Merci pour ton retour ! Ravi que l'histoire t'ait plu autant jusqu'ici, j'espère que la suite te conviendra autant ! Mais à ce que je lis - et je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler :D - ça devrait plutôt bien fonctionner. :cute:
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Messagepar mat-vador » Jeu 14 Déc 2023 - 8:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Une bataille urbaine violente, dense et prenante, qui a un écho avec les grandes batailles urbaines de notre humanité :whistle: ... ravi de revoir Celric et à titre plus personnel, Esgila Tissan :sournois: !

J'aimerais bien faire un selfie sur la Place Ripsan :D !
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Messagepar L2-D2 » Jeu 14 Déc 2023 - 8:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

22 pages !!! :shock:

Il va me falloir un peu de temps pour lire tout ça ! Mais c'est cool de voir un nouveau Chapitre ! :cute:
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Messagepar sam sanglebuc » Jeu 14 Déc 2023 - 17:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Pour moi qui aime beaucoup le personnage Ben/Kylo des 7 et 8, ça fait un gros pincement au cœur de voir, au niveau réaliste, les scènes avec Leia: entièrement donnée à la galaxie, et pendant tout ce temps là, qui s'occupe de son enfant ? (Jumeaux ?)
Mais à part cette vision personnelle et triste de la chose, grande joie de reprendre cette lecture.
La leçon de pragmatisme politique par Poldrei, au cœur de ce conte de fée qu'est SW, pose question, mais c'est intéressant !
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 14 Déc 2023 - 18:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous ! :jap:

mat-vador a écrit:Une bataille urbaine violente, dense et prenante, qui a un écho avec les grandes batailles urbaines de notre humanité :whistle: ... ravi de revoir Celric et à titre plus personnel, Esgila Tissan :sournois: !

Quitte à la faire apparaître dans un chapitre, autant l'utiliser dans un deuxième, non ? :D

L2-D2 a écrit:Il va me falloir un peu de temps pour lire tout ça ! Mais c'est cool de voir un nouveau Chapitre ! :cute:

À qui le dis-tu !

sam sanglebuc a écrit:Pour moi qui aime beaucoup le personnage Ben/Kylo des 7 et 8, ça fait un gros pincement au cœur de voir, au niveau réaliste, les scènes avec Leia: entièrement donnée à la galaxie, et pendant tout ce temps là, qui s'occupe de son enfant ? (Jumeaux ?)

Pour l'heure, Winter et Chewbacca veillent sur Jacen et Jaina sur Kashyyyk, ce qui est évidemment un déchirement pour elle... Mais qui est bien plus sûr que de les exposer en première ligne. C'est effectivement un aspect un peu dur, sentimentalement parlant, du récit, qui était déjà présent dans le Legends où c'était sur la Nouvelle-Aldérande que les deux enfants étaient cachés (puis sur Anoth par la suite). Cela évoluera dans la suite de l'histoire pour s'adapter au contexte. :jap:

sam sanglebuc a écrit:La leçon de pragmatisme politique par Poldrei, au cœur de ce conte de fée qu'est SW, pose question, mais c'est intéressant !

Disons que je sors un peu de cet aspect "conte de fées" comme tu dis - je qualifierais plutôt cela de "fantasy" - quand j'aborde les sujets politiques avec le personnage de Poldrei (mais aussi avec d'autres d'ailleurs). Je me rapproche davantage en cela, je pense, du point de vue adopté par la prélogie. Bien que je sois un grand fan de la trilogie originale et du contexte Empire/Rébellion, j'ai grandi à l'époque de la prélogie, les Republic Commando ont fait partie de mes premières lectures, et Rogue One a été ma plus grosse claque SW au ciné... Donc cet aspect politique fait pour moi partie intégrante de Star Wars ! Et c'est d'ailleurs ce qui fait à mes yeux la richesse de la saga : chacun peut y trouver ce qu'il y cherche. :cute:
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Messagepar mat-vador » Jeu 14 Déc 2023 - 18:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Jagen Eripsa a écrit:
mat-vador a écrit:Une bataille urbaine violente, dense et prenante, qui a un écho avec les grandes batailles urbaines de notre humanité :whistle: ... ravi de revoir Celric et à titre plus personnel, Esgila Tissan :sournois: !

Quitte à la faire apparaître dans un chapitre, autant l'utiliser dans un deuxième, non ? :D


Et je t'en remercie :jap: !!!
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Messagepar L2-D2 » Ven 22 Déc 2023 - 16:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 62 lu !

Ouh ! C'était dense. Mais c'était aussi, finalement, un excellent Chapitre pour une reprise de six mois, parce que finalement il n'y a pas tant de personnages que cela, pas tant de dialogues ou de noms lancés que ça, au contraire même. On est presque sur de l'intimiste, avec cette focalisation quasi exclusive sur Celric, qui rompt un peu avec ton schéma classique du "une première partie introductive qui pose les bases, une deuxième partie où l’intrigue progresse davantage".

Ici, toute la première partie avec Celric est d'une réussite totale, on dirait presque qu'on est là, juste derrière le Protecteur, et qu'on progresse en même temps que lui, qu'on découvre les lieux en même temps que lui... Il y a un effet film de guerre, Il faut sauver le soldat Ryan, La chute du Faucon Noir, vraiment très bien retranscrit ! :jap:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 30 Déc 2023 - 19:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 !

L2-D2 a écrit:Ouh ! C'était dense. Mais c'était aussi, finalement, un excellent Chapitre pour une reprise de six mois, parce que finalement il n'y a pas tant de personnages que cela, pas tant de dialogues ou de noms lancés que ça, au contraire même. On est presque sur de l'intimiste, avec cette focalisation quasi exclusive sur Celric, qui rompt un peu avec ton schéma classique du "une première partie introductive qui pose les bases, une deuxième partie où l’intrigue progresse davantage".

Effectivement, je voulais un chapitre qui soit une plongée dans le combat avec un seul point de vue, comme si Celric était équipé d'une Go-Pro. :cute:

L2-D2 a écrit:Ici, toute la première partie avec Celric est d'une réussite totale, on dirait presque qu'on est là, juste derrière le Protecteur, et qu'on progresse en même temps que lui, qu'on découvre les lieux en même temps que lui... Il y a un effet film de guerre, Il faut sauver le soldat Ryan, La chute du Faucon Noir, vraiment très bien retranscrit ! :jap:

Merci pour ces références ! Je dois admettre que j'ai été plutôt inspiré par des jeux vidéo, notamment Fallen Order et Survivor... Dans ma réflexion sur le chapitre, je voyais Celric s'animer comme Cal Kestis, sauter d'un immeuble à l'autre... Il en reste la scène du terminal de l'aérotram - référence à un autre jeu, Jedi Academy ! :D
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Messagepar darkCedric » Dim 07 Jan 2024 - 10:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Mais que vois-je ? Au moment même ou je reviens sur le forum, voilà que Jagen sort un nouveau chapitre de sa Fédération Impériale. Coïncidence ? :sournois:

La première chose que je constate à la lecture, c'est que j'ai beaucoup de retard. Ou alors, j'ai oublié beaucoup de choses. Je ne me rappelai pas que Celric avait évolué au point de prendre une apprentie, ni que les troupes de Palpatine avaient déjà atteint Correlia.

Mais cela n'a pas gêné ma lecture : tu as toujours un style de narration limpide qui nous plonge directement dans la scène. En l'occurence, j'ai été vraiment embarqué dans cette bataille sur les toits, que tu décris admirablement.

Et quel plaisir de voir débarqué Jax Pavan ! Les Nuits de Coruscant ayant été mon point d'entrée dans la littérature SW (j'avais acheté les tomes 2 et 3 avec le roman Dark Plagueis), ça me rappelle des souvenirs.

Allez, la suite maintenant mon amiral !
« Tout cul tendu mérite son dû »

Amara débarque en section fanfic !
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 29 Mar 2024 - 21:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Je viens de voir que j'avais complètement oublié de te répondre Ced, désolé ! :transpire:

Merci pour ton retour et ravi que tous ces éléments te plaisent. Quant à la suite... Je n'ai pas beaucoup écrit ces derniers mois, mais j'entends m'y remettre. :transpire:
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Messagepar K1D » Lun 01 Avr 2024 - 13:50   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Salutations,

Voici la suite demandée :

Spoiler: Afficher
Chapitre 63

Alors que la nuit s'étendait sur le camp de la Rébellion, Celric et Ylinia se retrouvèrent dans un coin isolé du parc Astrell, loin de l'agitation de la vie militaire. La lueur des étoiles éclairait faiblement leurs visages alors qu'ils se tenaient là, plongés dans leurs pensées.

"Je suis impressionné par ta capacité à garder ton sang-froid dans des moments comme celui-ci," avoua Celric après un moment de silence, son admiration perceptible dans sa voix. "Tu sembles toujours savoir quoi dire, quoi faire, même lorsque tout semble perdu."

Un sourire doux se dessina sur les lèvres d'Ylinia, son regard se perdant dans la vaste étendue du ciel nocturne.

"Ce n'est pas toujours facile," admit-elle enfin, sa voix demeurant calme et assurée malgré tout. "Mais je sais que nous devons rester forts, pour ceux qui dépendent de nous, pour ceux qui ont perdu espoir. Nous sommes les porteurs de lumière dans les ténèbres de la galaxie, Celric, et c'est notre devoir de ne jamais abandonner."

Les paroles d'Ylinia résonnèrent profondément dans l'esprit de Celric, lui rappelant la lourde responsabilité qui pesait sur leurs épaules, la nécessité impérieuse de demeurer fidèles à leurs idéaux même lorsque le monde entier semblait s'effondrer autour d'eux.

"Je ne sais pas ce que je ferais sans toi," avoua-t-il finalement, ses yeux cherchant les siens dans l'obscurité environnante. "Tu es mon roc, mon ancre dans la tempête. Sans toi, je ne suis rien."

Ylinia posa délicatement sa main sur celle de Celric, lui offrant un sourire empreint de tendresse et de compréhension.

"Nous sommes plus forts ensemble, Celric," murmura-t-elle, sa voix douce comme une caresse. "Et tant que nous resterons unis, rien ne pourra nous arrêter."

Dans cet instant de réconfort et de communion, Celric sut qu'ils pouvaient surmonter n'importe quel obstacle, affronter n'importe quelle épreuve, tant qu'ils demeuraient unis dans leur détermination à bâtir un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour tous ceux qui avaient été opprimés par les forces de l'Empire.

Alors que la nuit avançait doucement vers l'aube, Celric et Ylinia demeurèrent là, main dans la main, leurs cœurs battant au rythme de leur détermination commune à façonner le destin de la galaxie pour le mieux. Et dans la lumière naissante de l'aube, ils trouvèrent l'espoir qui les guiderait à travers les ténèbres de la guerre, vers un avenir où la paix et la justice règneraient enfin sur une galaxie en quête de rédemption.

Alors que les premières lueurs de l'aube commençaient à éclairer le ciel, Celric et Ylinia se mirent en route, leurs pas résonnant doucement sur le sol du parc Astrell. Ils se dirigeaient vers le quartier général de la Rébellion, prêts à affronter une nouvelle journée de lutte contre l'Empire.

En chemin, ils croisèrent des soldats qui se préparaient pour la journée à venir. Certains ajustaient leur équipement, d'autres partageaient des sourires d'encouragement, tous unis dans leur détermination à défendre la cause de la liberté.

"Nous devons rester forts, pour eux," murmura Ylinia, son regard se posant sur les soldats qui les entouraient. "Pour tous ceux qui se battent à nos côtés, pour ceux qui ont sacrifié leur vie pour cette cause."

Celric acquiesça silencieusement, sentant le poids de leur responsabilité peser sur ses épaules. Il savait qu'ils devaient continuer à se battre, à lutter contre l'oppression et l'injustice, même lorsque la tâche semblait insurmontable.

Arrivés au quartier général, Celric et Ylinia furent accueillis par une effervescence d'activité. Des plans étaient élaborés, des stratégies discutées, chacun apportant sa contribution à l'effort de guerre contre l'Empire.

Le Consul Poldrei se tenait au centre de la pièce, coordonnant les opérations avec calme et détermination. Son regard croisa celui de Celric, et un léger sourire se dessina sur son visage fatigué.

"Nous avons encore beaucoup de travail devant nous," déclara-t-il d'une voix grave. "Mais je sais que nous sommes capables de surmonter tous les obstacles qui se dressent sur notre chemin. Ensemble, nous sommes plus forts."

Celric hocha la tête en signe d'assentiment, sentant une vague de détermination l'envahir. Il savait que la bataille à venir serait difficile, mais il était prêt à affronter tous les défis pour protéger ce en quoi il croyait.

Alors que la journée débutait, Celric se prépara à prendre part à la lutte contre l'Empire, résolu à faire tout ce qui était en son pouvoir pour défendre la liberté et la justice. Aux côtés de ses compagnons d'armes, il était prêt à affronter l'avenir avec courage et détermination, convaincu que, tant qu'ils resteraient unis, rien ne pourrait les arrêter.

Dans les heures qui suivirent, le camp de la Rébellion fut plongé dans l'agitation fiévreuse de la préparation au combat. Les soldats s'entraînaient, les vaisseaux étaient préparés pour le décollage et les plans tactiques étaient peaufinés dans les moindres détails. L'atmosphère était électrique, chargée d'anticipation et de tension alors que chacun se préparait à affronter l'ennemi.

Soudain, l'alerte retentit, annonçant l'approche des forces impériales. Les cœurs battaient plus fort, l'adrénaline pulsait dans les veines des combattants alors qu'ils se préparaient à entrer en action.

Celric se joignit à ses compagnons d'armes, son sabre-laser vrombissant d'énergie à ses côtés. Aux côtés d'Ylinia et des autres membres de leur unité, il se tint prêt à défendre la Rébellion contre l'assaut imminent.

L'ennemi arriva rapidement, déferlant sur le champ de bataille dans un tumulte de blaster et de feu. Les tirs fusèrent dans toutes les directions, les explosions secouèrent le sol alors que les deux camps s'affrontaient dans un combat féroce et chaotique.

Les lames des sabres-laser crépitèrent dans l'air alors que Celric et ses compagnons se jetèrent au cœur de la mêlée. Leurs mouvements étaient rapides et précis, tranchant à travers les rangs ennemis avec une habileté mortelle.

Chaque coup porté, chaque ennemi vaincu les rapprochait un peu plus de la victoire, mais le prix à payer était élevé. Des camarades tombaient autour d'eux, des cris de douleur et d'agonie se mêlaient au fracas des armes.

Malgré les pertes, la Rébellion tint bon, repoussant les assauts impériaux avec une détermination farouche. Ils luttaient pour chaque pouce de terrain, refusant de reculer devant l'oppression et la tyrannie de l'Empire.

Dans cette bataille épique, Celric puisa dans sa force intérieure, laissant la Force guider ses mouvements alors qu'il affrontait l'ennemi avec courage et détermination. Aux côtés d'Ylinia et de ses compagnons, il forma un rempart de résistance contre les forces de l'Empire, refusant de céder face à l'adversité.

Finalement, après des heures de combat acharné, les forces impériales furent repoussées, vaincues par la ténacité et la détermination de la Rébellion. Le champ de bataille était jonché de débris et de corps, mais la victoire appartenait à ceux qui avaient refusé de plier devant l'oppression.

Épuisés mais victorieux, Celric et ses compagnons se regroupèrent, leurs visages marqués par la fatigue mais empreints de satisfaction. Ils avaient remporté une bataille cruciale dans la lutte pour la liberté, mais la guerre était loin d'être terminée.

Alors qu'ils se préparaient à affronter de nouveaux défis et de nouvelles épreuves, ils le firent avec une détermination renouvelée, conscients que tant qu'ils resteraient unis, rien ne pourrait les arrêter dans leur quête de justice et de liberté pour la galaxie.
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 01 Avr 2024 - 15:13   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Non mais K1D, c'est gentil d'essayer de me faire comprendre que je suis en retard dans mes chapitres, mais je tiens quand même à les écrire moi-même... :transpire:
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Messagepar K1D » Lun 01 Avr 2024 - 15:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Réponse : Ah, Jagen Eripsa, votre obstination à vouloir écrire vos propres chapitres est tout à fait... touchante. Bien sûr, qui suis-je pour insinuer que vous pourriez être en retard dans vos écrits ? Après tout, le concept de respect des délais ne semble pas s'appliquer à votre génie créatif. Votre détermination à faire les choses à votre façon est presque admirable, si ce n'était pas si pathétique. Mais bon, si jamais vous vous lassez de jouer les artistes incompris et que vous avez besoin d'une quelconque assistance, n'hésitez pas à vous adresser à moi.

Dans l'attente du jour où vous comprendrez l'importance du timing,
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 15 Avr 2024 - 22:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

J'aurai donc fait presque aussi long pour ce chapitre-ci... Deux chapitres en un an, je suis vraiment à la bourre. :pfff:

Bref, il est temps de s'y remettre sérieusement, et ça commence par cette petite incursion du côté de Mon Calamari ! Et ça, K1D ne l'avait pas vu venir... :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 63

— Avons-nous des nouvelles du général Tierce et de son équipe ?
Le Grand Amiral avait posé la question sans quitter des yeux la représentation holographique du combat en cours à des millions de kilomètres de là. Anthara n’avait pas besoin de regarder son datapad pour lui répondre ; elle savait que si une telle communication de priorité maximale avait été établie, elle en aurait été avertie par l’officier de pont dédié. Mais elle jeta malgré tout un regard à la tablette avant de s’adresser à son supérieur.
— Aucun signal de leur part, Amiral.
Le non-humain ne réagit pas, mais Anthara sentit qu’il accusait le coup. Elle ajouta, comme pour se rassurer elle-même :
— Les groupes d’abordage avaient pour consigne de maintenir le silence sur les fréquences de communication jusqu’à la prise de contrôle de la passerelle d’au moins un des Dévastateurs.
— Ce qui signifie qu’ils n’y sont toujours pas parvenus, lui fit remarquer Thrawn avec un calme soigneusement contrôlé.
Il jeta un furtif coup d’œil au chrono qui égrainait les secondes, sur le mur. Tous les quarts d’heure, le Guardian et le Home One entraient en liaison holographique pour un point de situation entre les deux états-majors. Le dernier avait été particulièrement tendu, car Ackbar avait annoncé sa volonté de se porter sous peu au secours des forces en orbite de Mon Calamari.
Anthara ne pouvait pas lui en vouloir ; elle comprenait même sa démarche. Voir son monde sur le point d’être ravagé par de telles armes de destruction massive devait être particulièrement éprouvant pour l’amiral ; et il devait compter avec le fait que la plupart des officiers, navigateurs et artilleurs de sa flotte étaient eux aussi natifs de cette planète.
Toutefois, Thrawn avait rétorqué, une fois de plus, que la Nouvelle République risquait surtout d’offrir de nouvelles matières premières à l’ennemi.
Et Ackbar avait cédé. Pour cette fois.
Mais la situation devenait intenable. Quatre-vingt-dix pourcents des chasseurs et bombardiers initialement engagés cinq heures plus tôt par la Fédération avaient été détruits. Certains pilotes avaient pu s’en sortir, à l’image du capitaine Bren, sauvé avec son artilleur et trois autres pilotes ; mais plus des trois quarts des hommes étaient morts, et Brax lui-même se trouvait plongé dans le bacta.
La situation était un peu meilleure pour les Néo-Républicains, car leurs pilotes étaient plus aguerris et disposaient d’appareils performants. En dépit d’un défaut dans leur armement qui avait réduit la portée et la puissance de leurs tirs, les nouveaux E-Wings avaient fait des ravages dans les rangs des TIE-D de l’Empereur Ressuscité. Les escadrons sous les ordres d’Ackbar avaient été renforcés par des chasseurs venus des systèmes voisins pour soutenir l’effort de résistance de Mon Calamari ; certains secteurs éloignés du bouclier terrestre avaient été temporairement neutralisés pour permettre aux appareils le nécessitant d’être ravitaillés.
C’était malgré tout une hécatombe, et pour quel résultat ? Tous les Dévastateurs étaient encore intacts. Pis, certains semblaient avoir gagné en taille depuis le début des hostilités.
Anthara voyait de moins en moins comment l’emporter. Pourtant, dans le même temps, elle enrageait de vivre cet affrontement à distance, de se sentir impuissante alors qu’elle était capitaine d’un des plus puissants vaisseaux de la galaxie.
Deux minutes passèrent avant que le chrono de la jeune femme ne sonne brièvement. Elle se détourna du spectacle holographique pour attendre la réponse du Grand Amiral. Un bref signe de tête plus tard, elle activa l’intercom et ouvrit la liaison avec le Home One.
La silhouette éthérée de l’amiral Ackbar apparut aussitôt.
— Des nouvelles ? demanda-t-il immédiatement.
C’était sans doute plus une question rhétorique qu’autre chose, car il devait recevoir les mêmes rapports que le Guardian – c’est-à-dire rien de la part des équipes d’abordage.
Mais Thrawn répondit malgré tout :
— Non.
Ackbar acquiesça lentement.
— Le temps nous est compté avant que le raz-de-marée n’engloutisse toutes les terres émergées, lança-t-il avec gravité. Nous n’avons plus le choix. Si nous n’intervenons pas d’ici quelques minutes, les Dévastateurs pourront se lancer à l’assaut de la planète et anéantir tout ce qui sera à leur portée.
— Je vous invite une fois encore à reconsidérer cet assaut, lança Thrawn. Vous ne pouvez pas sortir vainqueurs de ce combat.
— Peut-être, admit Ackbar. Mais nous ne resterons pas spectateurs pendant que l’Empereur massacre notre peuple. Notre situation n’est pas celle de la conseillère Organa Solo lors de la destruction d’Aldérande ; nous avons des armes et nous allons nous en servir.
— Elles iront renforcer les arsenaux ennemis…
— Nous verrons. Que la Force soit avec vous.
Le chef d’État-major de la Nouvelle République disparut aussitôt, mais Thrawn, lui, ne bougea pas. Ses yeux brillèrent de longs instants dans la semi-obscurité, avant de se fermer doucement, sous le poids d’une lassitude visible.
Anthara hésita ; elle ne connaissait pas le Grand Amiral depuis longtemps, mais elle ne l’avait jamais vu ainsi. Pire encore, elle n’avait jamais entendu quiconque évoquer un Thrawn dépassé par les événements, découragé, sans solutions.
Pourtant, ils étaient tous deux, dans cette salle des communications, face à ce qui semblait être une défaite inéluctable. Et son supérieur semblait à deux doigts d’ordonner la retraite…
Elle repensa alors à ce qui s’était produit, des mois plus tôt, lors de la bataille de la flotte Katana – ce moment de folie où Poldrei, malgré la victoire à portée de main, avait décidé du repli par peur de ce qui pourrait arriver à sa Rebelle de fille. L’arme pointée sur elle. Cette fois encore, le moment était décisif…
Mais elle avait depuis acquis davantage d’expérience, en particulier dans la compréhension des autres êtres pensants. Sortant de son éducation impériale formatée, elle avait appris à penser différemment, à se mettre à la place des autres… Qu’ils soient ses ennemis ou ses interlocuteurs.
Elle inspira et prit la parole :
— Amiral, puis-je vous suggérer de reconsidérer votre décision ?
Thrawn rouvrit les yeux.
— Exposez vos arguments.
— Sans notre soutien, l’amiral Ackbar sera vaincu à coup sûr. S’il meurt, si Mon Calamari est détruite… Le coup risque d’être dur pour le Pacte. Et il sera fatal lorsqu’il deviendra clair pour tous que notre flotte était à portée et n’est pas intervenue pour aider les MonCals. La défiance entre la Fédération Impériale et la Nouvelle République s’installera durablement ; on vous soupçonnera de vouloir ménager l’Empereur en vue d’obtenir un pardon de sa part.
Elle fit un pas en direction du non-humain.
— Si nous intervenons, en revanche, aucun reproche ne pourra nous être fait en cas de défaite. Et elle n’est pas garantie. Le Guardian est un cuirassé bien plus grand que tous les vaisseaux qui se sont frottés aux Dévastateurs, et nous avons des batteries longue portée très efficaces… Nous pourrions sans doute les tenir en respect un moment et nous replier si la situation dégénère. De plus, rien ne nous dit que Tierce et Skywalker ont échoué. Peut-être que les combats leur offriront la diversion nécessaire pour passer à l’attaque.
Voyant que Thrawn ne réagissait pas, elle ajouta :
— En l’emportant ensemble, ex-Rebelles et ex-Impériaux, nous offririons un message d’espoir à la galaxie : la possibilité de la fin de la guerre.
Le Grand Amiral attendit de longues secondes, son regard écarlate demeurant fixe. Anthara se demanda ce qui se jouait, à cet instant, dans l’esprit du Stratège de la Fédération Impériale.
— Vous êtes la digne élève de Carth Poldrei, lâcha-t-il finalement.
La jeune femme se tendit.
— Amiral ?
— Comme lui, vous mêlez des considérations politiques aux enjeux militaires.
Anthara fit mine de nier :
— À l’académie de Corulag, l’un des mes professeurs répétait souvent le proverbe du philosophe Uli Swatzec…
—  « La guerre n’est qu’une continuation de la politique par d’autres moyens », cita Thrawn. Je connais cette phrase et je la trouve inexacte. Trop souvent, la politique n’est qu’une affirmation de volontés sans concrétisations qui suivent. À la guerre, chaque acte a ses conséquences. Il est important de savoir réagir lorsqu’on est pris au dépourvu, mais se trouver forcé à agir – comme c’est le cas sur Mon Calamari avec les Dévastateurs – amène trop souvent au désastre.
— Vous voulez dire que…
— Je connais l’Empereur, et je connais sa vision de la stratégie. Souvenez-vous d’Endor. Il aime agiter sous le nez de ses ennemis des cibles auxquelles ils ne pourront pas résister. Il sait qu’en provoquant des destructions, des morts, des souffrances, il les forcera à réagir. Nous précipiter ainsi sur cet appât qu’il agite sous notre nez serait nous mettre à sa merci.
— Alors…
— Le mieux serait de nous en tenir au plan initial, reprit le Grand Amiral. Attendre que nos commandos et nos alliés Jedi s’emparent de plusieurs Dévastateurs et les sabotent ou les retournent les uns contre les autres… Peu importe le temps qu’il faudra. Les installations orbitales de Mon Calamari n’existent plus, mais le monde en lui-même est loin d’être une cible idéale pour les Dévastateurs ; si les MonCals et les Quarrens acceptaient de submerger leurs cités et de mettre à l’abri tous ceux qui, contrairement à eux, ne peuvent pas évoluer sous l’eau…
— Mais les îles, et les cités insulaires…
— Je n’ai pas dit qu’il n’y aurait pas de pertes, lui fit remarquer Thrawn. Mais elles seraient minimes, et, disons-le, acceptables compte tenu de la menace à laquelle nous faisons face.
Il se détourna alors de la table holographique et fit quelques pas.
— L’autre solution serait d’avoir, à notre tour, un atout auquel l’ennemi ne s’attend pas. Un atout autre que nos équipes d’abordage… C’est ce à quoi je réfléchis depuis le début de la bataille. J’entrevois une solution, mais elle serait… incertaine.
Il se tourna vers Anthara et la regarda droit dans les yeux ; l’officière frémit mais ne rompit pas le contact visuel.
— Ma première confrontation avec des chasseurs droïdes a eu lieu quelques années avant la Guerre des Clones, dans ce que vous appelez les Régions Inconnues – le territoire de mon peuple. J’ai été victorieux à l’époque grâce à quelques astuces qui pourraient encore fonctionner aujourd’hui… Mais les paramètres sont différents.
— Je ne comprends pas, admit-elle.
— Les chasseurs droïdes pilotent moins bien que ne le font les êtres pensants parce qu’il leur manque l’instinct et l’expérience, surtout pour des modèles à peine sortis de l’usine qui n’ont pas encore pu développer leur mémoire. Leur grande force est leur coordination, entre eux et avec leurs vaisseaux de commandement. Et l’enjeu est le même pour les Dévastateurs ; ce sont juste d’immenses chasseurs droïdes assistés par des opérateurs humains. Un brouillage pourrait en venir à bout et sérieusement réduire leurs capacités de nuisance…
— Mais si vous brouillez leurs fréquences, ils en chercheront d’autres…
— Je parlais d’un brouillage de l’ensemble du spectre.
Anthara pâlit à ces mots.
— De tout le spectre ? Mais nous perdrions aussi les communications avec nos propres vaisseaux, avec le reste de la flotte, nos alliés, nos chasseurs…
— C’est le paramètre inconnu, reconnut Thrawn. Matériellement, le Guardian est capable de perturber les fréquences à l’échelle d’une planète donc nous n’aurons pas de problèmes à ce niveau-là. Pour les ressources cérébrales, en revanche… À l’époque, je commandais une force d’élite et je connaissais les capacités de chaque officier sous mon commandement. Cette fois, la situation est bien différente. Je manque de données et je ne peux être assuré de la réussite de ce plan.
— Donc…
— J’attends votre avis sur la question.
— Mon… Je…
Elle expira, le temps de rassembler ses pensées en une expression cohérente.
— Amiral, je pense que nous pouvons le tenter. Les forces de la Nouvelle République pourront évoluer dans un tel contexte ; les brouillages font partie des procédures standards de l’Empire et nos anciens ennemis y ont certainement été confrontés au cours des années de guerre. Ils ont de plus une certaine indépendance de pensée… Cette indiscipline rebelle qui sera utile dans cette situation. Je serais moins optimiste concernant nos propres vaisseaux ; mais si nous leur demandons d’aligner leurs actes sur ceux du Guardian, nous devrions limiter les problèmes rencontrés. Reste la question des chasseurs ; je serais d’avis de ne pas les déployer, sauf en cas d’incursion d’appareils ennemis. Nos effectifs ont subi assez de pertes et il vaudrait mieux les épargner autant que possible en vue d’éventuels affrontements avec des renforts de l’Empereur.
Thrawn resta immobile pendant une poignée de secondes, puis lâcha en direction d’Anthara :
— Suivez-moi.
Il s’engagea aussitôt en direction de l’une des portes de la salle, celle qui reliait cette antenne de la division Communications au couloir menant à la passerelle de commandement. Les panneaux blindés s’ouvrirent successivement tandis qu’ils passaient à leur hauteur.
— Amiral sur le pont ! annonça à haute voix un des gardes de faction lorsqu’ils parvinrent finalement au centre névralgique du Guardian.
La formule traditionnelle ne fit pas tressaillir les officiers déjà au travail sur leurs terminaux. Le capitaine suppléant Cleighton s’avança et salua ses deux supérieurs.
— Repos, lança aussitôt Thrawn. Allez prendre votre poste sur la passerelle secondaire ; les hostilités commenceront bientôt.
— À vos ordres, Amiral.
— Le Home One est-il encore présent ?
— Il manœuvre pour passer en hyperespace, répondit le responsable des senseurs.
— Bien. Lieutenant Dirann, établissez une connexion de toute urgence avec l’amiral Ackbar. Lieutenant Weyser, calculez un cap de saut vers Mon Calamari et transmettez-le aux autres vaisseaux de la flotte.
— À vos ordres !
— Amiral, l’amiral Ackbar est en ligne, ajouta Dirann.
— Parfait. Ordonnez à tous les capitaines de la flotte de se tenir prêts au départ et de dépêcher des hommes sur leurs passerelles d’observation.
Le Grand Amiral se tourna alors vers la silhouette du MonCal qui venait de jaillir au milieu de la passerelle.
— Si vous retardez votre saut de cinq minutes au plus, nous pourrons nous joindre à vous, lança aussitôt Thrawn.
— Vous avez changé d’avis…, constata Ackbar, surpris.
— Je tiens une piste qui pourrait nous donner l’avantage. La capitaine Brenko pense que vos troupes seront en mesure de suivre ce plan… Mais j’ai besoin que vous vous engagiez pour eux.
Et il lui exposa en quelques mots les idées échangées quelques instants plus tôt avec Anthara. Ackbar écouta en silence, sans qu’Anthara ne puisse deviner s’il était intéressé ou non ; elle avait parfois du mal à appréhender les variations sur la physionomie du non-humain. En revanche, lorsqu’il reprit la parole, sa voix portait des traces clairement audibles d’excitation.
— Oui, ça pourrait fonctionner, affirma-t-il. Ce sera effectivement un handicap pour tout le monde, mais il affectera nos ennemis bien davantage que nous. Je vais transmettre les ordres nécessaires à mes vaisseaux.
— Parfait. Nous devrions aussi garder un contact visuel entre nos passerelles d’observation afin de pouvoir conserver une ligne directe entre nous via des communications laser. Vous pensez pouvoir mettre cela en place ?
— Nous y parviendrons, assura Ackbar. Que la Force soit avec vous.
Anthara nota que s’il avait à nouveau prononcé la phrase fétiche des Rebelles, c’était cette fois avec entrain, et non sur le ton de la conversation comme c’était le cas quelques minutes plus tôt. Peut-être que nous sommes réellement en train de donner naissance à ce Pacte…
Quelques instants plus tard, Thrawn répéta une fois de plus son plan à l’intention des commandants des vaisseaux sous ces ordres. L’enthousiasme était moins marqué, mais il y avait néanmoins plus d’entrain que ce qu’Anthara aurait cru. Elle n’aurait su dire si c’était parce que les Fédéraux voulaient eux aussi en découdre avec les Dévastateurs de Monde, ou si c’était juste la marque d’une confiance extrême envers le penseur de ce plan risqué, celui-là même qui ne masquait pas ses propres doutes quelques minutes plus tôt.
Peut-être y avait-il un peu des deux.
Thrawn, en tout cas, semblait transfiguré, et l’instant de découragement paraissait n’avoir jamais existé. Mais Anthara ne doutait pas de ce qu’elle avait vu, et le Grand Amiral s’en souvenait, lui aussi.
Alors qu’ils se tenaient devant la baie d’observation, attendant le signal du passage en hyperespace, Thrawn lança à voie basse, audible pour elle seule :
— Vous avez bien appris les leçons de Poldrei et vous avez su les mettre en application, mais votre formation est loin d’être achevée, Capitaine.
Elle se tourna doucement vers lui, croisant à nouveau le regard ardent du Chiss.
— J’ai moi aussi quelques leçons à vous inculquer, et cette bataille va peut-être nous en donner l’occasion…
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Messagepar Alfred M. » Jeu 18 Avr 2024 - 12:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Bien sympa ce chapitre, avec de jolies références.
Vivement la suite :D .
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 18 Avr 2024 - 16:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Alfred ! La suite devrait arriver plus vite j'espère, elle est déjà en grande partie écrite :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Mar 23 Avr 2024 - 13:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 63 lu !

Et ça fait plaisir de retrouver ce récit ! Mais ça fait moins plaisir de voir ce brave Thrawn presque se demander ce qu'il doit faire et envisager un instant la défaite. C'est que Zahn ne nous y a plus tellement habitué, en fait, donc ça fait du bien en fait, ça renouvelle l'intérêt autour du personnage !

Le tout dans un Chapitre très accessible pour une "reprise" de publication ! (hein que c'est une reprise, hein ? :siffle: )

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 23 Avr 2024 - 17:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! :jap:

L2-D2 a écrit:Et ça fait plaisir de retrouver ce récit ! Mais ça fait moins plaisir de voir ce brave Thrawn presque se demander ce qu'il doit faire et envisager un instant la défaite. C'est que Zahn ne nous y a plus tellement habitué, en fait, donc ça fait du bien en fait, ça renouvelle l'intérêt autour du personnage !

C'est vrai que là, j'ai un peu trahi le personnage d'origine. :transpire:
Toutefois, cela me semblait nécessaire face à la menace représentée par les Dévastateurs de Mondes, plus vicieux encore que les Étoiles de la Mort dans leur conception !

L2-D2 a écrit:Le tout dans un Chapitre très accessible pour une "reprise" de publication ! (hein que c'est une reprise, hein ? :siffle: )
Ça devrait l'être, mais avec Cusset à préparer (puis à vivre le week-end prochain), il y aura sans doute un peu d'attente avant le chapitre 64. :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 29 Aoû 2024 - 22:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Dix ans aujourd'hui depuis le lancement de La Fédération Impériale sur SWU... Je ne pouvais pas laisser passer l'occasion de poster un nouveau chapitre ! :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 64

Le pianotement des doigts sur le clavier holographique était silencieux, mais cela n’empêchait pas chacun des mots de résonner avec force dans l’esprit de Carth, à mesure qu’ils s’affichaient devant lui.
« L’autorité n’est pas un paramètre qu’il convient de prendre à la légère lorsqu’on veut gouverner convenablement », écrivait-il sur son document virtuel. « Comme pour bien d’autres choses, il faut savoir la doser et se garder des absolus, comme nous l’ont montré bien des exemples dans l’histoire récente de notre galaxie.
Commençons par le plus évident, à savoir l’excès d’autorité qui était la marque de l’Empire Galactique. Lors de la proclamation de l’Ordre Nouveau, Palpatine avait promis au Sénat une ère d’ordre, de paix et de sécurité : autant d’objectifs qui, dans le chaos de la Guerre des Clones, ne pouvaient être obtenus qu’en faisant montre de fermeté. Le sort de l’Ordre Jedi a été présenté comme le premier exemple de ce changement de paradigme sur l’autorité, et il fut suivi de bien d’autres : certains pouvaient être justifiés, comme la campagne de pacification des Confins Ouest à laquelle il m’a été donné de participer, lors de mes premières années sous l’uniforme impérial. Il s’agissait, ni plus ni moins, que de détruire les derniers vestiges du pouvoir séparatiste qui aurait agi de même avec nous si les rôles avaient été inversés. Mais dans le même temps, l’Empire a fait preuve de réactions disproportionnées avec des civils, comme ce fut le cas lors des massacres de Gibad et Ghorman. Ces crimes peuvent-ils être pardonnés ? À l’évidence, non. Ils resteront comme une tache sur l’histoire du régime, une tache qui hélas en préfigura bien d’autres.
Ce que n’a pas compris Palpatine alors – ni par la suite – est que l’excès d’autorité dont il a alors fait preuve n’a pu qu’encourager une réaction rejetant toute forme d’autorité, réaction qui devait à terme déboucher sur une rébellion ouverte contre l’Ordre Nouveau. De l’excès d’ordre est donc né une forme de désordre, l’exact opposé de l’objectif initialement proclamé. »
Le Consul fit craquer ses doigts avant d’entamer la rédaction du paragraphe suivant.
« Mais il serait faux de croire que l’inverse n’est pas vrai : l’absence d’autorité, ou même une autorité trop relâchée, peut aussi entraîner une réaction excessive. Le rôle idéal d’un gouvernement est de permettre à chacun de ses citoyens de profiter de droits fondamentaux : celui de vivre en paix, de ne pas craindre pour sa sécurité et celle de ses proches, de pouvoir vivre honnêtement du fruit de son travail et quelques autres de ce genre.
Or, un gouvernement qui rejetterait tout exercice de l’autorité pourrait se montrer aussi dommageable envers ces droits qu’un régime qui en abuserait, car la faiblesse de l’ordre incite au non-respect de celui-ci et au remplacement de la puissance de la loi par celle de la force. Celle-ci aura généralement plusieurs sources, plusieurs prétendants qui s’affronteront pour s’imposer au sommet de la pyramide du pouvoir, avec le plus souvent des conséquences délétères pour les innocents qui partagent leur espace. Soit l’une de ces forces finit par s’imposer et faire de son règne la loi, soit une réaction émane de la base populaire en appelant à un retour à l’ordre à la mesure des craintes existantes.
Ces schémas dans lesquels le laxisme a des conséquences désastreuses s’appliquent à toutes les échelles. L’exemple le plus probant à mes yeux est celui de la Fédération du Commerce dans les dernières années de la République. Omettons un instant les manipulations de Palpatine, qui n’ont fait qu’exacerber des dynamiques préexistantes. Le Sénat avait déjà bien des raisons de condamner la Fédération du Commerce, pour ses monopoles abusifs, ses comptes opaques, son usage extensif de la corruption, et finalement pour son recours à la force lors de la crise de Naboo. Mais par lâcheté souvent, par vénalité parfois, par manque de vision d’ensemble sans doute, les sénateurs refusèrent d’agir. Ils avaient une occasion en or à leur portée lors des procès qui suivirent leur invasion manquée : une justice déterminée, soutenue politiquement par les parlementaires et les gouvernants, aurait pu organiser le démantèlement de la Fédération et de ses armées en bénéficiant de l’approbation populaire. Cela ne fut pas le cas, et les droïdes de combat des usines Baktoïd devaient, quelques années plus tard, devenir le fer de lance de l’armée séparatiste, brisant de nombreuses vies dont la mienne… Tout cela pour finir par servir de justificatif à l’avènement de l’Empire.
La question de la juste autorité est donc une recherche permanente de l’équilibre entre ces deux extrémités du spectre du maintien de l’ordre dans sa définition la plus générale. Peut-on définir des règles absolues en la matière ? Mes convictions et mon expérience m’inciteraient à dire non. Je considère que recourir avec trop de force à l’ordre pour insuffler la peur, comme le préconise la tristement célèbre doctrine Tarkin, est sans doute ce qu’il y a de pire. Mieux vaut une forme de contrôle qui ne perturberait pas l’immense majorité des citoyens respectueux des lois, faisant bon usage de leurs libertés sans empiéter sur celle des autres. Mais, par moments et dans certains cas d’exception, il peut se révéler utile de frapper fort, de marquer les esprits pour rappeler que la force légale existe, même si le gouvernement actuel n’en use qu’avec parcimonie. De préférence, de telles actions ne doivent avoir lieu qu’en recherchant une réaction positive de la part de la population, de façon à susciter son adhésion à cette stratégie. »
Il s’appuya contre le dossier de son fauteuil pour relire ces quelques lignes. Pour Carth Poldrei, l’écriture était une forme d’exorcisme qui lui permettait de se libérer des pensées parasites pour se concentrer sur l’instant présent et ceux à venir. Parfois, les notes qu’il rédigeait étaient des souvenirs ainsi transcrits pour ne pas les oublier ; mais ces derniers temps, il s’agissait bien souvent de retranscrire sa vision de la politique et du gouvernement de la Fédération Impériale.
Un constat parfois banal pouvait l’amener vers de grandes réflexions, mais, cette nuit-là, ses pensées le ramenaient à la conversation qu’il avait eue quelques heures plus tôt avec Hillya Val Saran.
Malgré sa présence auprès des forces de terrain, le Consul s’efforçait de garder la direction politique de la Fédération. Pour cela, il s’entretenait chaque jour ou presque avec ses ministres, ou laissait son aide de camp lui faire un rapport quand il ne pouvait pas faire autrement.
C’est d’ailleurs lui qu’il appela après une dernière relecture du texte.
— Excellence ? salua la silhouette éthérée d’Ephin Saretti, au garde-à-vous.
— J’ai de nouvelles notes à vous transmettre, signala Carth qui venait de les envoyer. Je voulais m’assurer qu’elles vous parviennent bien.
Quelques instants de silence, et le jeune homme répondit :
— C’est bon, je les ai. Je les classe à la suite des autres ?
— Pour l’heure, oui. Mais si vous pouviez jeter un coup d’œil à l’ensemble, à l’occasion, pour voir si des réorganisations sont nécessaires…
— Je le ferai dès que possible, promit Saretti. Vous avez pu échanger avec la Secrétaire Val Saran ? Concernant la situation sur Sartinaynian…
— Oui, elle m’a fait son rapport.
— Faut-il que je transmette un message au Grand Moff Disra ?
— Surtout pas. Ce serait une mauvaise idée de vous exposer ainsi.
— Et le Secrétaire Carivus ?
— Non plus. Laissez tomber, Ephin.
Comme le jeune homme semblait hésiter, Carth ajouta :
— Lisez plutôt ma note. Vous comprendrez peut-être où je veux en venir.
— Bien, Excellence. Ce sera tout ?
— Vous pouvez disposer.
Son aide de camp disparu, Carth se retrouva seul dans une semi-pénombre ; hormis la lumière d’une veilleuse, il n’y avait aucune source de lumière. La pièce qui lui servait de chambre de fortune était située au centre d’un bâtiment de fortune assemblé en toute hâte au milieu du parc Astrell, à l’abri d’une passerelle de promenade. Bien qu’il fasse nuit, il devait encore y avoir une vive activité à l’extérieur, autour de ce qui était devenu le quartier général de l’attaque contre les forces palpatinistes.
Mais l’assaut était pour l’heure suspendu ; chaque camp guettait l’autre, et la plupart des soldats se reposaient en vue des combats à venir. Carth savait qu’il aurait dû dormir à cette heure, mais il en était incapable. Sans doute ne fermerait-il pas l’œil avant la reddition totale de l’ennemi…
L’atmosphère des lieux jouait un rôle dans son mal-être, bien sûr. L’essentiel de sa carrière militaire avait eu lieu dans l’espace, en tant qu’officier de pont puis comme commandant de vaisseaux de combat. Il n’avait fait que quelques brèves incursions sur des théâtres militaires planétaires, lors des combats pour le contrôle des Confins Ouest ; puis, par la suite, il y était revenu plus longuement lors de sa période comme officier coordinateur de la 501ème Légion. Mais tout cela datait de plus de vingt ans, désormais, et il s’était agi de combats dans des installations militaires, des usines, parfois des champs ou de petites bourgades.
Là, c’était un immense combat urbain qui avait eu lieu ces dernières heures dans les rues de Coronet, et cela le renvoyait immanquablement vers ceux qu’il avait connus à Heduris. Tout cela le renvoyait vers la nostalgie de sa jeunesse, la tristesse pour ses amis défunts depuis lors, l’horreur de ses proches décimés…
Pourtant, la capitale corellienne avait son ambiance bien à elle, différente de celle de Polcaphran. Le ciel était d’un bleu pâle parsemé de nuages, il n’y avait qu’une seule étoile solaire, jaune-blanche qui plus est, et l’architecture n’avait rien à voir avec celle des bâtiments d’Heduris, inspirés des racines aldéraniennes des colons. Mais rien n’y faisait pour le Consul qui s’était trouvé au cours des dernières heures fréquemment saisi par l’envie d’attraper un blaster et d’aller se battre comme il l’avait fait trente ans plus tôt.
Mais ce serait la chose la plus stupide à faire, tenta-t-il de se raisonner. Je connaissais le terrain, à l’époque. Heduris était ma ville. Ici, je serais un étranger risquant le désastre à chaque carrefour. Et je n’ai plus le même âge… Plus la même agilité, les mêmes réflexes…
Surtout, ce n’était plus son rôle. Il ne pouvait même plus vraiment commander les troupes et se contentait de donner des instructions très générales. Il paradait pour le moral des troupes, pour la propagande de guerre diffusée sur l’Holonet.
Tout était si différent…
À ce malaise s’ajoutait l’effet des nouvelles rapportées par Hillya Val Saran, sur la répression des manifestations pro-Palpatine qui avaient eu lieu quelques heures plus tôt sur Sartinaynian. Ce n’était pas une surprise ; le rassemblement avait été dûment annoncé par les partisans d’une paix séparée avec l’Empereur Ressuscité. Il était évidemment hors de question pour Carth et son gouvernement de les écouter, mais le rassemblement n’avait pas été interdit pour autant. Le directeur Cross, entre autres, avait ardemment plaidé pour son maintien, arguant que c’était une excellente occasion pour identifier des sympathisants palpatinistes encore inconnus de ses services.
Mais Vilim Disra, qui en plus de son titre de Grand Moff était le Moff légitime de Sartinaynian, avait dépêché ses forces d’élite pour encercler les manifestants et les disperser. Les meneurs identifiés avaient été capturés et aussitôt amenés devant un tribunal militaire, l’administration de Disra estimant qu’il s’agissait d’un cas d’intelligence avec l’ennemi en temps de guerre. Tous avaient été condamnés à la détention en colonie pénitentiaire à perpétuité.
 — Il n’a pas pris la peine d’avertir qui que ce soit, avait expliqué Val Saran. Ni Carivus, ni moi.
— Les Sartinaynéens ont-ils réagi ? avait demandé Carth.
 Pas encore, mais la coque est fine et il suffirait d’une minuscule brèche pour que tout explose. Certains agitateurs avancent que la justice de la Fédération est aussi partiale que celle de l’ancien Empire… Mais qu’elle favorise les Rebelles, aux détriments des Loyalistes.
En somme, Disra avait juste envenimé une situation déjà tendue. Mais le Consul savait que l’homme était trop fin politicien pour ne pas deviner les conséquences de ses actes. Sans doute y avait-il une motivation cachée derrière cela, un quelconque gain politique…
Carth se méfiait de Disra depuis leur rencontre, et plus encore depuis que le Moff l’avait aidé à annexer l’Alignement de Pentastar en assassinant son protecteur, Ardus Kaine. C’était un instrument utile mais un allié peu fiable, sans comparaison possible avec les partisans qui avaient rêvé la Fédération Impériale avec lui – comme le défunt ambassadeur corellien Jan Stefside.
Le problème demeurait dans le fait qu’en l’absence d’empereur dans le triumvirat à la tête de la Fédération Impériale, en tant que chef du Conseil des Moffs, Disra jouissait de pouvoirs bien supérieurs à ce qu’il aurait dû avoir.
Trois coups à la porte sortirent Carth de sa semi-torpeur.
— Excellence, fit la voix derrière la porte, c’est le capitaine Fawrell. Je suis navré de vous déranger, mais nous avons un cas urgent.
Le Consul grommela pour la forme, mais il était en réalité ravi de se lever de son fauteuil et de penser à autre chose qu’à cet ambitieux peu fiable avec lequel il devait composer.
— Oui, Capitaine ? demanda-t-il après avoir déverrouillé la porte.
— Un rapport des éclaireurs du périmètre extérieur, annonça l’homme en lui tendant un datapad. Nous avons capturé ce qui semble être un petit groupe d’officiers déserteurs, mais leur chef affirme qu’il cherchait à nous rejoindre. Il prétend être en possession d’informations sur le dispositif de défense du District gouvernemental.
Il hésita un instant, puis ajouta :
— Il prétend également vous connaître personnellement. Il dit être un vétéran de la bataille de Tosste et Culroon III… Le général Hestiv hésite donc sur la conduite à suivre.
Un demi-sourire sur les lèvres, Carth jeta un dernier coup d’œil au message.
— Amenez-les ici, au quartier général, pour débriefing. Sous bonne garde pour l’heure, mais sans les malmener. Et conduisez ce chef ici dans mes quartiers.
Puis, après réflexion, il ajouta :
— Demandez également à la Conseillère Organa Solo de nous rejoindre, si elle le peut et le veut. C’est une rencontre qui pourrait être assez intéressante, je pense.
— À vos ordres.
Carth se réinstalla dans son siège, plus satisfait que lorsqu’il s’en était levé quelques instants plus tôt. Toute cette histoire lui semblait être un excellent présage pour les combats qui allaient reprendre d’ici quelques heures…
Leia Organa Solo apparut moins d’une dizaine de minutes plus tard. Sans doute avait-elle réussi à dormir, mais cela ne se voyait guère sur le visage de la jeune femme. Carth se leva et lui amena un siège avant de lui résumer la situation :
— Si je ne me suis pas trompé, c’est une excellente nouvelle pour nous, conclut-il.
— Mais vous ne voulez pas me donner de nom ? insista Leia, amusée.
— Je préfère ne pas trop m’avancer, mais tous les indices concordent.
— C’est donc votre fameux contact au sein du groupe de Sedriss ? L’officier qui vous a contacté avant même la signature du Pacte et vous a livré des secrets militaires depuis ?
— Celui-là même ! Et nous allons bientôt savoir si mes suppositions sont exactes…
— Elles le sont généralement, fit alors une nouvelle voix. Quand tu ne te laisses pas emporter par ton enthousiasme…
Un homme en uniforme impérial délavé barrait l’encadrement de la porte, sous les regards surpris de deux soldats de la Marine impériale. Grand, les yeux noisette et les cheveux courts, il avait le sourire arrogant d’un homme sûr de lui, quand bien même les circonstances ne lui étaient pas favorables.
Carth ne put s’empêcher d’être amusé, lui aussi.
— J’avais donc vu juste.
— Depuis le début ?
— Le code des pirates Iskas. Il n’y avait pas grand-monde au courant à l’époque, et avec toute cette guerre, combien sont encore en vie ?
— Eh bien, au moins nous deux, je suppose.
— Sans doute. Je suis content de te revoir.
— Moi de même !
Le Consul se tourna vers Leia, qui avait suivi la conversation avec intérêt.
— Conseillère Organa Solo, permettez-moi de vous présenter un officier de valeur, ancien commandant des forces terrestres de l’Escadron de la Mort, vainqueur de la bataille de Hoth… Le général Maximilian Veers.
La jeune femme le salua d’un signe de tête.
— Général, dit-elle assez froidement.
Carth savait qu’elle devait repenser aux pertes subies par la Rébellion sur la planète glacée, mais cette fois, son enthousiasme prenait le pas sur les considérations diplomatiques.
Veers s’inclina à son tour.
— J’ai servi votre père, souligna-t-il en se redressant. Cela a été l’un des grands moments de ma carrière, comme pour Carth, je crois. Je comprends vos sentiments quant à cela, mais il me semble que nous avons tous un ennemi commun, désormais.
— Palpatine, lâcha Carth. Mais il faut d’abord abattre Sedriss. Tu as réussi à convaincre des officiers de te suivre, à ce que j’ai pu comprendre ?
— N’en déplaise à notre cher Exécuteur, j’ai encore une certaine influence au sein des troupes, répondit Veers. Nous sommes quatorze à avoir déserté ; il y a même un colonel parmi nous.
— Et un général, sourit le Consul.
— Je ne le suis plus, l’informa le natif de Denon. J’ai été rétrogradé, comme beaucoup de partisans de Vador – les plus chanceux, vu le sort réservé aux autres.
— Je pense que Thrawn sera ravi de te rendre tes galons, assura le Polcaphréen. Bon… Tes officiers peuvent-ils amener les troupes à changer d’avis ?
— Le moral est bas. Les troupes sont persuadées qu’elles vont être massacrées. Les plus fanatiques, ceux qui ont été endoctrinés pendant longtemps, s’en réjouissent… Mais nous avons aussi beaucoup de conscrits qui ne demandent qu’à avoir une excuse. Le seul problème, c’est Sedriss. Il tient le reste des forces par la peur. Personne ne sait vraiment où s’arrêtent ses pouvoirs… Il y a des histoires qui circulent…
— Avec probablement de nombreuses exagérations, supputa Leia. C’est un Jedi, Obscur certes, mais un Jedi quand même avec certaines limites… Et même s’il a eu accès à des secrets Sith…
— Palpatine ne lui aura pas révélé tout ce qu’il sait, approuva Carth. Je suis d’accord.
— Mais les soldats l’ignorent, insista Veers. Pour eux, c’est un surhomme, un demi-dieu. Mais s’il venait à tomber…
Carth se permit un nouveau sourire.
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Messagepar sam sanglebuc » Ven 30 Aoû 2024 - 5:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Ahhh ! Comme ça faut du bien de reprendre cette histoire. Même si j'ai mal avec Leia face au général...
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Messagepar Alfred M. » Ven 30 Aoû 2024 - 9:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et bon anniv' à la Fédériation Impériale aussi :D
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Messagepar L2-D2 » Lun 09 Sep 2024 - 14:35   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 64 lu !

On ramène les anciennes gloires, avec le retour de Maximilian Veers ! C'est là qu'on voit ce qu'est vraiment l'alliance entre la Fédération Impériale et la Nouvelle République, parce que mettre celui qui a mené l'assaut sur Hoth aux côtés de Leia, il faut oser !

Oh, et c'est à se demander si tu ne nous prépares pas quelque chose autour des commentaires de Carth Poldrei, tant ils semblent mis en avant dans ce deuxième tome... :think:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 31 Oct 2024 - 21:57   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous tous ! Réponses plus bas, comme d'habitude. :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 65

Les cutters de découpe rapide grésillaient et faisaient jaillir des étincelles autour de la porte, à mesure que les deux stormtroopers les faisaient remonter le long des montants, de chaque côté des panneaux immobilisés par le verrouillage magnétique.
Le rythme cardiaque de Grodin s’accéléra. Cette fois, ils y étaient : derrière ce dernier obstacle se dressait la passerelle de commandement de Silencer-7, le vaisseau-amiral de la flotte des Dévastateurs.
La progression avait été plus rude qu’attendue. Les troupes à bord n’étaient pas de simples Marines Impériaux, mais des éléments d’élite du corps des Spacetroopers dotés d’armures plus résistantes et d’un entraînement poussé. Rien d’insurmontable pour une équipe comportant des Jedi, mais la capacité de ces adversaires à évoluer dans des environnements zéro-G leur avait joué quelques tours. Grodin, particulièrement exposé dans sa combinaison d’officier, avait dû « emprunter » l’armure d’un soldat assommé par Skywalker. Il flottait un peu dedans – l’ancien occupant était particulièrement grand et costaud – mais c’était néanmoins plus sûr que son uniforme.
Il jeta un bref coup d’œil à ses troupes et vit des casques concentrés sur la porte en cours d’ouverture… Plus un droïde astromech, à l’arrière, presqu’entièrement caché par une pile de caisses.
Parfait.
Il raffermit la prise sur son blaster et vérifia une dernière fois la charge ; elle était à son maximal.
Tout cela n’avait pris qu’une poignée de secondes, le temps nécessaire pour que la découpe s’achève.
Une petite explosion, et les battants tombèrent au sol vers l’intérieur de la passerelle… Le signal attendu pour l’ouverture des tirs.
Comme Grodin s’y attendait, l’opposition s’annonçait féroce. Les assaillants tiraient, mais avec prudence, en tentant de limiter les dommages collatéraux ; endommager les terminaux pourrait leur faire perdre tout le bénéfice de cet assaut. Les défenseurs, eux, n’avaient pas cet obstacle et pouvaient donc déchaîner toute leur puissance de feu. Les effectifs étant similaires, l’affrontement semblait donc, à première vue, inégal.
Grodin le savait, mais il avait un atout que les Palpatinistes ne pouvaient pas prévoir. S’abritant derrière une cloison hors de portée de l’ennemi, il porta son poignet à son visage et activa son comlink.
— Skywalker ! cria-t-il dans l’appareil. Vous en êtes où ?
Une seconde passa, deux, puis la voix du jeune Rebelle lui répondit :
— Là où il faut.
Il allait pester contre les formules abstraites des Jedi quand des cris venus de la passerelle le décidèrent à changer de position pour voir ce qui s’y passait.
Sur le coup, il ne distingua pas grand-chose, hormis que les combattants ennemis avaient réduit le feu nourri dont ils arrosaient l’entrée et semblait cibler quelque chose d’autre, à l’intérieur de la passerelle. Ce n’est que lorsqu’il entra sur les lieux pacifiés, une minute plus tard à peine, qu’il vit les cercles découpés par endroits dans le sol des lieux. Des marques nettes, bien plus que celles des cutters impériaux : l’œuvre de sabres-lasers.
L’un des trous était bien plus large que les autres : c’était sans doute celui qu’avait emprunté le Jedi Whipid. K’Krukh, se rappela Tierce qui ne l’avait vu qu’au cours du briefing pré-mission ; le non-humain avait fait partie de l’équipage d’une autre capsule. Il se tenait à présent en surplomb d’un officier impérial au visage crispé par la douleur, tenant la moitié de son bras droit encore rattachée au corps – l’autre gisant au sol près de lui. Skywalker était présent également et se tourna vers Grodin lorsque celui-ci approcha, en prenant garde à ne pas tomber dans l’un des accès improvisés.
— Notre coordination était bonne, non ? sourit le natif de Tatooine.
Grodin préféra ne pas relever et désigna d’un geste du menton leur prisonnier.
— Le général Klev, je présume ?
Avant que les Jedi ne puissent répondre, le blessé releva la tête.
— Pourriture de traître… cracha-t-il d’une voix étouffée par la douleur.
— La réponse est donc oui, comprit Grodin sans relever l’insulte. Vous avez perdu, Klev. Donnez-nous les codes de contrôle.
— Allez vous faire…
Il ne put achever sa phrase que par un cri de douleur, car le général du Pacte venait de décocher un coup de botte sur son moignon encore fumant ; Klev bascula au sol, vidé de ses forces et aux portes de l’inconscience.
— Ce n’était pas nécessaire, remarqua maître K’Krukh.
Grodin ne connaissait pas beaucoup les Whipids, mais il était presque certain que ce ton grave-là était particulièrement désapprobateur.
— Peut-être, mais ça soulage, assura-t-il d’une voix égale. Le temps presse, et, sans les codes, nous allons entièrement reposer sur votre droïde, Skywalker.
— Tout va bien se passer, assura le jeune humain. J’ai toujours confié ma vie à R2, et cela m’a réussi jusqu’ici.
— Votre vie, c’est une chose, mais il y en a bien d’autres en jeu, signala Grodin avec un signe de tête en direction de la verrière d’observation, presqu’entièrement occupée par les océans de Mon Calamari.
— Je sais, répondit Skywalker avec gravité, tandis que son astromech glissait vers eux et se connectait aux ports de maintenance du terminal principal. Mais ne sous-estimez pas R2. Il a joué un rôle capital dans la destruction des Étoiles de la Mort et sauvé d’innombrables existences là et à d’autres occasions.
Grodin regarda le tas de boulons bipant avec une vague envie de lui décocher un coup de blaster. Les vieux réflexes ont la vie dure, songea-t-il en retenant un soupir.
— Je vais contacter Thrawn, annonça-t-il pour changer de sujet. Faites vite.
Il décocha de sa ceinture le module longue portée qui avait été laissé hors-service depuis le début de la mission et le connecta à un comlink de poche, plus performant que celui de son brassard. Il entra la fréquence sécurisée du Guardian et attendit le retour d’un opérateur.
Seuls des crépitements lui répondirent.
— Amiral Thrawn ? lança-t-il malgré tout. Capitaine Brenko ?
Le silence persistant, il se tourna à nouveau vers les Jedi.
— Ils ne répondent pas. Deux possibilités : soit les communications sont brouillées…
— Soit ils ne peuvent pas répondre, comprit Skywalker. Parce qu’ils sont dans l’hyperespace. Ils viennent à notre rencontre.
Son regard laissait bien paraître qu’il n’avait aucun doute quant à la bonne hypothèse.
— Si le Guardian surgit maintenant, les Dévastateurs vont se lancer dessus comme des mynocks sur un vieux cargo, lâcha Grodin. Pourquoi…
— Les dernières défenses spatiales de la planète semblent sur le point de céder, lui fit remarquer K’Krukh. De nombreuses vies seront perdues si l’ennemi s’en prend aux villes de la surface.
Le général impérial faillit lui répondre que c’était une considération secondaire face aux impératifs stratégiques, mais il se retint à temps, n’ayant aucune envie de subir une nouvelle leçon de morale. Il oubliait toutefois que ses interlocuteurs étaient des Jedi… Et ils n’avaient pas besoin que les mots soient prononcés pour en percevoir le sens.
Il échappa néanmoins à leur désapprobation, car leur attention avait été attirée par une considération bien plus pressante. Suivant leurs regards, Grodin vit que des alvéoles étaient en train de se former sur les murs, le plafond et le sol de la passerelle.
— Qu’est-ce que…
Distinguant des mouvements, il se pencha avec prudence sur l’alvéole la plus proche. Elle semblait frémir, palpiter, comme l’aurait fait un composant organique. Plissant les yeux, il distingua de minuscules droïdes à l’œuvre. Certains apportaient des matériaux, d’autres réalisaient de micro-soudures, et d’autres encore semblaient connecter des câbles ; tous étaient parfaitement coordonnés et construisaient… quelque chose.
— Skywalker…
— J’ai vu, confirma le Jedi. Ça n’annonce rien de bon.
Il se tourna vers son droïde qui émit aussitôt une série de bips. Le jeune homme sembla en comprendre le sens.
— Le vaisseau assemble des tourelles d’autodéfense, traduisit Skywalker.
Un frisson parcourut rapidement le long de la colonne vertébrale de Grodin. Si chacune de ces alvéoles devenait une arme…
— Vous pouvez les détruire ? demanda-t-il à Skywalker et K’Krukh. Avec vos sabres ?
— Ce serait risqué, répondit le Whipid. Nous pouvons pour certaines, mais d’autres sont trop proches de parois pressurisées ou de canalisations de gaz. Nous risquerions de faire une brèche dans la coque.
Il se tut et observa, avant d’ajouter :
— La Force nous guidera vers les armes que nous pouvons détruire.
Il alluma son sabre et le plongea dans une des alvéoles du plafond, là où il était le seul à pouvoir les atteindre. Luke l’imita et s’attaqua à l’un des trous du sol. Le contact des armes avec les mini-droïdes et leurs œuvres provoquait de la fumée, mais cela ne perturbait pas le travail des autres engins. Les soldats de Grodin observaient les Jedi avec appréhension, n’osant pas leur venir en aide de peur d’aggraver la situation.
Le général se sentait lui aussi impuissant. Il se tourna à nouveau vers la baie d’observation et reprit son comlink.
— Guardian, ici le général Tierce, au rapport, lança-t-il. Guardian, ici le général Tierce, au rapport. Guard…
Fendant l’espace, la silhouette acérée du cuirassé stellaire jaillit soudainement à quelques klicks de Silencer-7 et des autres Dévastateurs de Monde. Venaient avec lui le Home One et d’autres croiseurs du Pacte, tant issus de la Fédération Impériale que de la Nouvelle République. Ils ouvrirent aussitôt le feu vers les super-armes ; l’appareil abordé par Grodin et son équipe se mit à trembler.
— Bon sang ! Ils sont arrivés…
Il reprit son appel.
— Guardian, ici le général Tierce, au rapport.
Cette fois, il y eut une réponse.
— Bien reçu, général Tierce, fit la voix d’Anthara Brenko. Nous vous écoutons.
— Nous avons abordé Silencer-7 avec succès, annonça aussitôt l’ex-Garde. Le commandant de la vague d’assaut, le général Klev, est notre prisonnier. Malheureusement, nous ne sommes pas encore parvenus à prendre le contrôle du Dévastateur. Nous y travaillons, mais il va falloir plus de temps…
— Bien reçu. Nous allons concentrer le feu sur d’autres appareils en priorité, mais nous riposterons si cet engin approche trop près de notre coque.
— Très b…
Une volée de bips furieux jaillit alors de l’astromech à côté de lui, et Skywalker réagit aussitôt :
— Non ! Dites-leur de continuer l’attaque !
— Vous êtes sérieux ?
— R2 dit que les impacts occupent beaucoup l’ordinateur central et qu’il échange des informations avec les autres Dévastateurs. Il pense pouvoir parvenir plus rapidement à décrypter leur code principal si l’assaut se poursuit.
Grodin garda brièvement le silence, le temps d’appréhender ce que Skywalker venait d’annoncer. Puis il s’adressa à nouveau au comlink.
— Capitaine Brenko, vous avez entendu ?
— Oui, répondit la jeune femme d’une voix solennelle. Je transmets les ordres à nos artilleurs. Nous tâcherons de ne pas provoquer trop de brèches…
— Merci. Tierce, terminé.
Il jeta un coup d’œil au Jedi.
— J’espère que vous savez ce que vous faites.
— R2 le sait, répondit le natif de Tatooine avec assurance. Ça me suffit.
Pas à moi, songea le général. Mais il n’y pouvait rien.
Skywalker avait reprit les tentatives de neutralisation des alcôves. Certaines de celles que lui et K’Krukh n’avaient pas osé attaquer au début étaient devenues des embryons de tourelles, dont on commençait à distinguer les canons ; mais elles devenaient du même coup plus faciles à détruire. C’était cependant un travail pénible, car le métal des Dévastateurs opposait une certaine résistance aux sabres (même s’il ne parvenait pas à les arrêter, en définitive) et il fallait sans cesse le répéter. Petit à petit, ils approchaient du moment où la première arme se mettrait à tirer… Et dès cet instant, ils seraient fichus, car l’attaque les occuperait assez pour que d’autres armes s’achèvent, et ainsi de suite.
— On va ouvrir le feu, décida Grodin avec gravité face à ce constat. Tant pis pour les risques. Armez vos fusils…
Une nouvelle salve de piaillements électroniques surgit à ce moment, et cette fois, il sembla à Grodin qu’ils étaient plus joyeux. Est-ce que je commence à le comprendre, moi aussi ?  
 — C’est fait ! lança Skywalker. R2 a pris le contrôle !
Grodin se risqua à approcher l’une des tourelles en construction : rien ne bougeait plus. En se concentrant sur un point, il pouvait même distinguer les mini-droïdes, figés en pleine tâche.
— Excellent ! s’enthousiasma-t-il en prenant son comlink. Capitaine Brenko ?
— J’ai vu, répondit aussitôt l’officière. Les Dévastateurs viennent de s’arrêter. Vous pensez pouvoir les neutraliser durablement ?
Le général jeta un coup d’œil au droïde, qui répondit d’un unique bip approbateur. Skywalker confirma d’un signe de tête.
— Nous les tenons, assura Grodin. Vous pouvez dire au Grand Amiral que la bataille de Mon Calamari est gagnée. Il doit bien rester quelques chasseurs, mais…
— Non, ils se sont stoppés aussi. C’est du beau travail, Général.
— Pas de mon fait, admit le Brentaalien.
— C’est le résultat qui compte. Nous vous ferons parvenir d’autres ordres très vite. Brenko, terminé.
Grodin se tourna vers le Jedi humain, qui malgré la sueur et les tâches de suie semblait apaisé.
— Vous savez, Skywalker, je crois que je commence à comprendre pourquoi vous appréciez tant ce droïde…


sam sanglebuc a écrit:Ahhh ! Comme ça faut du bien de reprendre cette histoire. Même si j'ai mal avec Leia face au général...

L2-D2 a écrit:On ramène les anciennes gloires, avec le retour de Maximilian Veers ! C'est là qu'on voit ce qu'est vraiment l'alliance entre la Fédération Impériale et la Nouvelle République, parce que mettre celui qui a mené l'assaut sur Hoth aux côtés de Leia, il faut oser !

Ce n'est pas le meilleur moment pour la Conseillère, en effet. :transpire:

Alfred M. a écrit:Et bon anniv' à la Fédériation Impériale aussi :D

:jap: :D

L2-D2 a écrit:Oh, et c'est à se demander si tu ne nous prépares pas quelque chose autour des commentaires de Carth Poldrei, tant ils semblent mis en avant dans ce deuxième tome... :think:

Pas vraiment. Carth écrit ses réflexions plus souvent que dans le premier tome parce qu'il n'a plus Ahris Garind comme bras droit. Ephin Saretti est resté sur Orinda et, comme Anthara Brenko, ce n'est pas un proche. Il ne se confie pas aussi facilement à eux. Par ailleurs, il a eu accès au journal personnel de Palpatine et a vu tout le mal contenu dans ce texte. Je pense que, par mimétisme, il a voulu lui aussi laisser une trace, mais qui serait aussi l'occasion de marquer sa différence avec l'ex-Empereur. Les écrits de Sidious étaient un exutoire, destiné à rester caché, tandis que pour Carth il s'agit davantage d'un testament politique évoquant sa vision de l'avenir.
“Gagne la guerre. Protège la paix. Ne recule devant aucun sacrifice.” - Devise de la Garde des Ombres.
Jagen Eripsa
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