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La Fédération Impériale [T2]

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 27 Mar 2022 - 22:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et voilà un nouveau chapitre ! Malheureusement, vous l'aurez remarqué, le rythme de publication est assez irrégulier en ce moment en raison d'une période très chargée, et ça ne s'arrangera pas à ce niveau avant début mai... :transpire:

Je vais quand même essayer de garder un rythme d'un chapitre toutes les deux semaines ! :cute:



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Chapitre 45

Le regard inquiet du messager présageait du pire. Anthara sentit son cœur s’accélérer tandis qu’elle s’approchait de l’homme, un lieutenant impérial dont le teint avait viré au gris, sans doute sous l’effet du stress.
— Le Grand Amiral Thrawn est en réunion avec le reste de l’état-major, lui apprit-elle en parlant à voix basse. Il a proscrit toute interruption.
— Je ne serais pas venu sans raisons valables, Capitaine, justifia le lieutenant en présentant une clé de données. J’ai avec moi un message urgent de catégorie Écarlate Suprême qui a été transmis au major Alstor par les Renseignements. Le major l’estime suffisamment important pour être remis dans les plus brefs délais au Grand Amiral, en dépit des consignes qu’il a pu donner.
C’était un récit plausible, jugea Anthara. Alstor, le responsable des communications, était le genre d’hommes qu’elle appréciait : taiseux mais efficace, pas le genre à vouloir faire parler de lui pour un rien. Un autre officier se serait déplacé en personne pour faire valoir son importance, mais lui avait préféré dépêcher un de ses assistants pour continuer la supervision de son équipe.
Toutefois, le lieutenant n’était pas habilité à entrer dans le saint des saints – la salle de réunion du Guardian. Anthara tendit la main.
— Confiez-moi ce message, ordonna-t-elle. Je vais le remettre immédiatement au Grand Amiral.
L’homme hésita.
— Je suis son aide de camp et sa subordonnée directe, rappela-t-elle d’une voix plus froide. Donnez-le-moi.
Le lieutenant sembla, l’espace de quelques instants, prêt à désobéir à cet ordre direct, mais il se ravisa et lui confia le petit cylindre métallique. Puis il salua, attendit qu’Anthara lui donne congé d’un signe de tête et repartit en direction du centre des communications.
La capitaine baissa alors les yeux sur l’objet qu’elle avait en main. Quelle catastrophe annonce-t-il encore… ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir.
Réempruntant la porte encadrée par deux stormtroopers par laquelle elle était sortie quelques instants plus tôt, Anthara traversa le couloir menant à la salle de conférences où s’entretenaient les officiers de la Fédération Impériale et de la Nouvelle République.
Lorsqu’elle y entra, la pièce était plongée dans l’obscurité, illuminée seulement par une projection holographique, ce qui n’était pas le cas lorsqu’elle était sortie. Elle n’eut aucun de mal à deviner de quoi il était question, même sans avoir entendu les dernières minutes de la discussion. Sur cette carte stellaire, les étoiles étaient disposées de façon particulièrement dense… Et les quelques noms qu’elle aperçut n’étaient pas hapiens, ce qui ne laissait que peu d’options sur leur origine.
Assis côte à côte, le Grand Amiral Thrawn et son homologue néo-républicain, l’Amiral de la Flotte Gial Ackbar, commentaient la vue détaillée du Noyau Profond qu’ils avaient sous les yeux.
— …difficulté est là, déclara le MonCal de sa voix râpeuse. Vos cartes sont extrêmement précieuses, mais elles datent d’au moins dix ans. Une goutte d’eau dans le grand océan du temps… Mais nous parlons d’une région galactique d’une extrême instabilité.
— Vous avez raison, confirma Thrawn. Plusieurs passages ont pu effectivement s’effondrer. Il faudra procéder à des reconnaissances avant de les emprunter, et s’assurer, pour l’accès menant à Byss, que les amplificateurs de voies hyperspatiales sont toujours opérationnels.
— La logique militaire voudrait qu’ils aient été désactivés pour isoler au mieux la capitale de l’Empereur d’éventuels attaquants.
— D’après les rapports dont j’ai eu connaissance, cela a effectivement été le cas pendant plusieurs années. Mais l’Empereur a désormais déployé une armée dans plusieurs secteurs galactiques. Il a besoin de liaisons logistiques sûres avec le reste des mondes sous son contrôle s’il veut pouvoir les contrôler efficacement. Nous pouvons supposer que la piste de Byss, au moins, demeure ouverte, à grands renforts de ces amplificateurs… Qui sont sans doute férocement protégés, bien sûr. Et il en va sans doute de même pour la voie reliant Byss à Kalist, qui est encore moins praticable.
— Faire passer notre flotte pourrait donc se révéler impossible…
— Mais nous pourrions créer notre propre voie, suggéra le Grand Amiral. Ou, en tout cas, la recréer.
Il fit un geste, et un fil écarlate se déploya sur la carte entre le Noyau et les Confins Ouest, traversant le Noyau Profond de part en part.
— Une prolongation de la piste de Byss ? questionna Ackbar.
— Mieux encore. La voie que vous voyez là part de Loedorvia et aboutit sur Coruscant en passant par Abanol, qui se trouve dans le même secteur que Byss.
— L’Empereur doit connaître cette piste… remarqua un officier néo-républicain.
— Oh, c’est certain, répondit Thrawn. La voie dont nous parlons est celle qui a été utilisée par le Général Grievous, dans les derniers jours de la République, pour frapper la capitale.
Il n’avait pas besoin de rappeler davantage de détails. Même Anthara, qui n’était pas née à l’époque, avait entendu parler de la bataille de Coruscant… Présentée par la propagande comme la première tentative des Jedi pour se débarrasser du Chancelier Suprême. C’était l’échec de la manœuvre de leur pion, Grievous, qui les avait poussés à recourir à une autre attaque, plus directe – celle qui avait justifié leur élimination.
Enfin, c’était le récit qu’elle avait longtemps cru… Et qui était probablement un tissu de mensonges. C’était ni plus ni moins que ce qu’avait dit Poldrei au Grand Amiral Thrawn, lors de leur dernier entretien. Palpatine adore accuser ses ennemis des crimes qui lui-même commet, afin d’en tirer des bénéfices une seconde fois.
— D’après les registres, la piste en question a été déclarée effondrée quelques mois après la proclamation de l’Empire. Mais j’ai suffisamment pratiqué l’exploration hyperspatiale pour savoir que ces « effondrements » ne sont jamais linéaires. Il serait sans doute possible, à grand renfort d’amplificateurs, de rouvrir cette voie et de nous en servir pour attaquer Byss.
Un commandant impérial s’avança légèrement sur son siège.
— Pardonnez cette interruption, Amiral, mais je suis sans doute le seul ici à avoir servi dans la Cinquième Armée Sectorielle dans les années qui ont suivi la Guerre des Clones, indiqua-t-il. J’ai vu Byss, et j’ai aussi patrouillé le long des stations de défense des dispositifs amplificateurs. L’endroit était déjà très fortement défendu, et je doute que l’Empereur ait laissé le moindre accès, la moindre faiblesse dans son dispositif défensif. La coupure des dispositifs amplificateurs pourrait par ailleurs piéger notre flotte tout entière dans une position dangereuse. Il s’agit sans doute d’un piège.
Il glissa un regard en direction d’Ackbar.
— Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois que l’Empereur laisse une voie hyperspatiale artificielle sans surveillance pour en tendre un…
— C’est exact, concéda le non-humain. Mais il ne vous aura pas échappé que nous avons finalement remporté la bataille d’Endor.
— Notre attaque sur Byss ne pourra pas être lancée avant d’avoir fortement affaibli ses forces de défense, trancha Thrawn. Nous allons devoir affaiblir peu à peu les positions de l’Empereur en harcelant ses lignes de front. Comme vous le savez déjà, Amiral Trier, c’est à vous et à l’amiral Nantz qu’il reviendra d’intervenir dans les Confins Ouest pour y fixer des unités de l’ennemi et leur infliger des pertes handicapantes.
— Ce sera fait, promit l’officier.
— Bien. Après notre départ de Brentaal, la flotte se dispersera pour mener ces raids multiples et forcer notre ennemi à diviser ses propres forces. Il nous faudra agir avec beaucoup de flexibilité.
— Tel que nous le connaissons, il ne tardera pas à réagir, enchaîna Ackbar. Il faudra être prêts à tout.
Avec un soupir, il fit un geste et la projection disparut. Aussitôt, la lumière revint, et le regard de Thrawn se posa sur Anthara qui n’avait pas osé reprendre sa place en pleine réunion.
— Capitaine Brenko… Avez-vous des informations complémentaires à nous apporter ?
— C’est possible, Amiral, répondit-elle en saluant. Un message codé de catégorie Écarlate Suprême, précisa-t-elle en lui présentant le cylindre de données.
Elle s’approcha de lui, sous les regards des autres officiers néo-républicains et fédéraux, afin qu’il puisse s’en saisir. Il attrapa la clé cryptée et l’observa avec attention.
— Nous pouvons vous laisser, si besoin, proposa doucement Ackbar.
— Vérifions d’abord si cela s’avère nécessaire.
Le Grand Amiral inséra le cylindre dans le port informatique prévu à cet effet, et la salle replongea aussitôt dans l’obscurité. La vue de la galaxie avait été remplacée par le symbole de la Fédération Impériale.
— Communication protocole Pacte-IV, annonça une voix désincarnée. Identification requise.
Thrawn échangea un regard avec son homologue néo-républicain. Ainsi qu’il l’avait soupçonné, il s’agissait bien d’un message concernant les deux factions.
— Ici le Grand Amiral Thrawn, Stratège de la Fédération Impériale, répondit-il en s’assurant de bien prononcer chaque mot. Code de reconnaissance Dronga, Kairan, Kallis, Gyndine.
— Identification confirmée.
Le logo disparut alors pour laisser apparaître la silhouette éthérée du directeur des Renseignements Impériaux en personne, Jahan Cross.
— Mes respects, Amiral, salua l’enregistrement. Des informations préoccupantes viennent d’être transmises à mes équipes concernant les forces ennemies. La flotte des Dévastateurs de Monde a quitté Kuat à 05.30 avec son escorte, ne laissant derrière elle qu’une garnison limitée. Selon les projections, sa trajectoire pourrait la mener vers Commenor. Nous nous en remettons à vous pour prendre toutes les mesures que vous jugerez nécessaires. Cross, terminé.
Un ensemble de documents sur les Dévastateurs de Monde, y compris les dernières informations évoquées par Cross, fut alors projeté au milieu de la salle. Anthara les observa avec inquiétude. Le concept même de ces vaisseaux la terrifiait. En face d’elle, le visage d’Ackbar se durcit.
— Il semblerait que l’Empereur ait décidé de repasser à l’action avant nous.
— De toute évidence, confirma Thrawn.
Ses yeux écarlates scrutèrent avec attention l’hologramme. Anthara se demanda ce qu’il pouvait bien y déceler.
— Commenor est bien toujours indépendante ? demanda-t-il aux Néo-Républicains.
— Aux dernières nouvelles, confirma l’un de leurs généraux, un humain d’âge mur aux traits secs. Nous y avions un temps une base de formation de nos pilotes, sur la lune de Folor, mais elle a été abandonnée lors de la campagne contre Zsinj. Les Commenoréens se sont montrés particulièrement précautionneux depuis Endor. Mais leur modèle diplomatique était Corellia, et nous avons vu ce que cela avait donné…
— Commenor n’est peut-être pas l’objectif final de cette flotte, ajouta Ackbar.
Il avait parlé doucement, mais d’une voix particulièrement dure qui inquiéta Anthara.
— Tout comme Brentaal, c’est un système de transit important, où plusieurs voies se croisent, poursuivit-il. C’est l’un des accès les plus indiqués pour gagner la Bordure Médiane… Kashyyyk, et, au-delà…
— Mon Calamari, comprit Thrawn.
Immobile et silencieux, il poursuivit sa contemplation de la projection.
— Vous pourriez bien avoir raison, admit-il finalement.
— L’Empereur a toujours voulu punir notre monde pour avoir été l’un des premiers à se rebeller, rappela Ackbar. Mon Calamari était l’une des cibles désignées de la première, puis de la deuxième Étoile de la Mort. Ce sera l’un des objectifs de ces Dévastateurs de Mondes, sans doute le premier qu’ils frapperont dans cette nouvelle phase de la guerre.
— C’est plausible, en effet.
— Nous devons les arrêter.
— Oui.
Mais ils oublient un détail essentiel. Le pouls battant, Anthara se décida à intervenir.
— Nous ignorons toujours comment les arrêter, rappela-t-elle. L’amiral Rogriss n’a pas relevé le moindre dommage qui leur ait été infligé lors de leur attaque sur Kuat. C’est comme s’ils étaient indestructibles…
— Aucun vaisseau n’est indestructible, indiqua l’officier néo-républicain qui était intervenu un peu plus tôt. C’est juste que vous n’avez pas encore trouvé la faille qui permettra de les détruire.
— Auriez-vous une idée sur la question, général Crespin ? demanda Ackbar.
— Rien de probant, Amiral, répondit l’homme. Mais je suis un pilote de chasseurs, et je sais que nos appareils sont parvenus plus d’une fois à détruire des engins impériaux qui étaient réputés invincibles. Ces Dévastateurs de Mondes sont juste une Étoile de la Mort dont nous ne connaissons pas encore le point faible. Une fois que ce sera fait…
— Il est vrai qu’une attaque par des escadrons de chasseurs est sans doute notre meilleure option face à ces engins, approuva Thrawn. Leurs faiblesses intrinsèques ne sont pas difficiles à identifier : ils sont plutôt lents et peu maniables. De plus, les chasseurs ne leur offrent pas la… Disons, la « nourriture » dont ils ont besoin pour renforcer leur attaque.
— Je suis d’accord, approuva Ackbar. Mais je ne suis pas certain qu’une opération menée uniquement par des chasseurs soit la solution.
Le Grand Amiral approuva d’un bref signe de tête.
— Nous devons mettre toutes les chances de notre côté. Je propose que nous fassions des Dévastateurs notre priorité, quitte à les poursuivre jusqu’à Mon Calamari s’il le faut.
— La flotte rassemblée à la station Exis ne serait-elle pas plus appropriée pour mener à bien cette mission ? demanda l’amiral Trier. Vu son positionnement actuel, elle pourrait agir bien plus rapidement que nous…
— L’amiral Bel Iblis aura besoin de tous les vaisseaux disponibles pour exécuter son plan. De notre côté, l’offensive que nous menons est plus flexible.
Thrawn se tourna alors vers Ackbar.
— Je propose que nous ne mobilisions que le Guardian et le Home One parmi nos vaisseaux capitaux. À eux deux, ils pourront emporter au moins cinq cents chasseurs dans les plus brefs délais. Nous les utiliserons comme base de lancement pour nos opérations en les gardant hors de portée des Dévastateurs et n’interviendrons qu’une fois les fours moléculaires désactivés. Les autres vaisseaux demeureront dans le Noyau et harcèleront les positions ennemies comme nous en avons convenu.
Ce fut au tour d’Ackbar d’acquiescer. Les deux commandants en chef réglèrent ensuite les détails des deux opérations conjointes. Les forces restantes dans le Noyau seraient placées sous le commandement conjoint de l’amiral Onoma et du commodore Harbid, qui serait promu au rang d’amiral à titre temporaire. Dans les faits, Onoma gèrerait la planification des raids, tirant profit de l’expérience qu’il avait acquise lors de la traque du Seigneur de guerre Zsinj. Harbid se chargerait davantage du soutien aux opérations décidées par l’amiral MonCal.
Celui-ci avait accepté ses nouvelles responsabilités sans enthousiasme, tant il aurait préféré participer à la protection de sa planète natale. Mais Thrawn et Ackbar demeurèrent fidèles à la ligne proposée un peu plus tôt par le Grand Amiral. Ils déterminèrent ensemble une liste d’escadrons à affecter aux vastes hangars du Guardian, certains provenant de garnisons planétaires situées dans des secteurs qu’ils allaient devoir traverser pour fondre sur leur cible.
Anthara observa les échanges avec un intérêt croissant. Elle s’était attendue, au début, à quelques frictions entre les deux chefs de guerre. Mais plus le temps passait et plus une synergie s’installait ; un tourbillonnement créatif où chacun apportait sa touche personnelle. La bonhommie naturelle d’Ackbar, au-delà de son aspect parfois un peu rustre, contrastait pourtant terriblement avec la raideur et la froideur de Thrawn. Mais ils étaient bel et bien une paire, à présent, et se trouvaient entièrement dédiés à la lutte contre un ennemi dont ils n’avaient pas encore pris toute la mesure.
Quand les derniers détails furent réglés, Ackbar plissa ses énormes yeux globuleux.
— Si nous échouons, c’en est fini de la Nouvelle République et, par ricochet, de la Fédération Impériale. Mais même si nous parvenons à arrêter les Dévastateurs, il nous restera encore beaucoup de chemin à faire avant de remporter la guerre…
— Vous souvenez-vous de nos parties d’échecs ? demanda alors Thrawn. C’en est une, et l’ennemi a l’avantage. Il peut nous mettre mat à chacun de ses coups.
Il se pencha légèrement en avant, appuyé sur la table de réunion.
— Tout l’enjeu, pour nous, est de survivre tout en lui prenant les pions qu’il expose pour nous piéger, de façon à réduire ses forces jusqu’au moment où nous pourrons le frapper au cœur.
Espérons juste, songea Anthara, que nous ne perdrons pas trop de nos propres pions dans la bataille…
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Messagepar L2-D2 » Mar 29 Mar 2022 - 14:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 45 lu !

Quel bonheur que de voir l'Amiral Ackbar et le Grand Amiral Thrawn interagir d'égal à égal ! Tu rappelles au passage la courte scène dans laquelle, alors ennemis, tous deux avaient joué aux échecs, et c'est véritablement de cela qu'il s'agit alors qu'ils élaborent ensemble la tactique qui va être utilisée contre les Dévastateurs de Monde et l'Empire des Ténèbres de Palpatine... et bien sûr, qui dit Ackbar dit référence à un "piège" ! :lol:

Ca faisait longtemps qu'un Chapitre n'avait pas été narré du point de vue d'Anthara, et j'avoue qu'on retrouve la jeune femme avec plaisir.

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 29 Mar 2022 - 19:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! :cute:

L2-D2 a écrit: Tu rappelles au passage la courte scène dans laquelle, alors ennemis, tous deux avaient joué aux échecs

Eh bien, non, en fait ! Au cours de cette fameuse scène, ils jouaient à un jeu assez proche, mais comprenant trois joueurs - Anthara étant la troisième. La partie à laquelle il est fait référence ici a eu lieu "hors-écran". :cute:

L2-D2 a écrit:Ca faisait longtemps qu'un Chapitre n'avait pas été narré du point de vue d'Anthara, et j'avoue qu'on retrouve la jeune femme avec plaisir.

On la reverra dans un petit moment ! Mais pour les prochains chapitres, ce sera retour à la station Exis... :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 08 Mai 2022 - 19:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Jagen Eripsa a écrit:Je vais quand même essayer de garder un rythme d'un chapitre toutes les deux semaines ! :cute:


Loupé ! :paf: Il aura donc fallu plus d'un mois pour avoir enfin la suite que voici... Bonne lecture ! :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 46

— Bien sûr que nous l’emporterons.
Carth ne voulait laisser paraître aucun doute en cet instant décisif. Oh, il en avait, bien sûr. Des tas. Comment aurait-il pu en être autrement, avec l’enchaînement d’événements des dernières semaines ? Toutes ses ambitions pour la Fédération, tout ce qu’il avait planifié pour en faire un régime stable et prospère, tout, oui, tout était remis en cause. Un troisième camp sortait du néant, les morts revenaient à la vie et les amiraux Thrawn et Ackbar se mettaient à travailler ensemble. La galaxie était vraiment sans dessus-dessous… Dès lors, comment avoir encore la moindre certitude ?
Mais il ne pouvait pas laisser ses états d’âme apparaître aujourd’hui.
Pas face au reste de la galaxie qui l’observait et l’écoutait via le réseau Holonet.
— Ce sera sans doute long, reprit-il. C’est le cas lorsque les forces en présence sont équilibrées. Il nous faudra du temps, et nous aurons sans doute à vivre des moments difficiles. Mais nous avons un objectif clair devant nous, et nous n’en démordrons pas.
— Les vétérans de la cause rebelle le savent mieux que quiconque, ajouta Leia Organa Solo. Nous avons connu des heures bien plus sombres, et pourtant nous avons fini par refonder cette République que nous appelions de nos vœux. Rien n’est impossible pour les êtres résolus…
Carth acquiesça doucement, sans quitter du regard le visage du journaliste qui les interrogeait, Leia et lui, en dépit des projecteurs aveuglants qui éclairaient leurs visages. Jaden Asdertov était du même âge que lui ; c’était un nom reconnu parmi les reporters hostiles à l’Ordre Nouveau, et néanmoins Carth avait déjà fait appel à lui quelques mois plus tôt pour un entretien qui avait eu un grand retentissement. C’était une chance pour eux qu’ils se trouve avec son équipe à bord des vaisseaux néo-républicains qui avaient rejoint la station Exis.
— Vous devez tout de même reconnaître que la dynamique n’est pas en votre faveur, les interpella-t-il. Les secteurs de Coruscant et Kuat sont tombés aux mains de l’ennemi à l’occasion d’opérations impressionnantes. Combien d’autres suivront ?
— Nous nous battrons pour qu’il y en ait le moins possible, répondit Leia. Les circonstances ont contraint nos régimes à se retirer de ces mondes pour limiter les pertes, civiles comme militaires, que des affrontements auraient pu occasionner.
— L’effet de surprise a été total, admit Carth. En l’absence d’informations sur nos assaillants, une retraite en ordre apparaissait comme le choix le plus sage. À présent, la situation est bien différente, car nous connaissons mieux nos ennemis.
— Justement, attaqua Asdertov, des rumeurs tenaces sont apparues sur l’identité du chef de ce qu’on appelle la Flotte du Noyau Profond. L’origine impériale de ce régime ne fait guère de doute, mais il se murmure même que c’est l’Empereur en personne qui le mènerait au combat.
Excellent timing, se réjouit Carth. Comme ils en avaient décidé en préparant l’entretien, Leia resta silencieuse pour le laisser répondre.
— C’est ce qu’indiquent aussi nos sources, en effet.
— Elles confirment que l’Empereur a survécu, alors que la Nouvelle République comme l’Empire avaient confirmé sa mort lors de la bataille d’Endor ?
— C’est plus ou moins cela. Les versions divergent : s’agit-il bien de lui, d’un clone, d’un esprit revenu d’entre les morts ? Difficile à dire. Et, en fait, peu importe.
—  « Peu importe » ? Consul Poldrei, ce que vous évoquez là…
— Oui, « peu importe », appuya Carth. Nous avons Palpatine face à nous, c’est un fait, alors peu importe par quel moyen il est arrivé là : notre devoir est de le combattre.
— Vous êtes pourtant le meneur d’une faction impériale.
— Et ? Oui, j’ai cru en l’Empire, tout comme je crois en la Fédération aujourd’hui. Aujourd’hui encore, je pense que certains aspects du régime étaient nécessaires pour ramener la paix après les tourments de la Guerre des Clones. Mais je distingue le système politique de l’homme qui l’a forgé à sa convenance, pour ses intérêts personnels.
— Pourriez-vous être plus précis dans vos accusations ?
— Bien sûr.
Carth se redressa légèrement pour montrer l’importance qu’il accordait à sa réponse.
— Palpatine a dirigé la République puis l’Empire pendant trente-six ans. Durant ce laps de temps, il a concentré entre ses mains des pouvoirs toujours plus importants au prétexte de ramener l’ordre et la sécurité dans la galaxie. Or, quel a été le résultat ? Une crise séparatiste, puis une guerre sanglante ; un nouveau régime, une répression à grande échelle, un nouveau soulèvement, des massacres, et même une planète entière anéantie d’un seul tir ! Ni ordre ni sécurité dans tout cela. Bien sûr, sa fortune, elle, a crû de façon exponentielle, tout comme celle des oligarques qui ont soutenu son régime personnel parce qu’ils y trouvaient leur intérêt.
— Une corruption organisée, donc…
— S’il n’y avait que ça ! Comme je l’ai dit, le règne de Palpatine a été marqué par les troubles… Mais il n’a pas fait qu’en profiter. Il les a créés.
Asdertov ne manqua pas d’afficher sa surprise. Bien, très bien, songea Carth. J’espère que tout le monde va écouter bien attentivement.
— Il a préparé avec minutie toutes les étapes qui lui ont permis d’accéder au pouvoir suprême en manipulant tout le monde. La crise de Naboo ? C’est lui qui l’a organisée en sous-main, en manipulant la faction néimoïdienne de la Fédération du Commerce pour qu’elle agisse selon ses souhaits. Rendez-vous compte, il a fait envahir la planète dont il était sénateur avec pour seul but de devenir Chancelier Suprême ! Après ces événements, il s’est lié au comte Dooku pour organiser une vague de protestation contre son propre régime. La scission de la République lui a fourni le motif nécessaire pour se maintenir au pouvoir deux ans de plus que ce que la Constitution Galactique prévoyait… Juste assez longtemps pour déclencher la Guerre des Clones, avec une armée qu’il a conçue spécialement pour tendre un piège à l’Ordre Jedi. Des milliards de personnes sont mortes, par sa faute, avant même qu’il ne devienne Empereur.
— Ce sont des thèses qui ont été évoquées par l’Alliance Rebelle puis la Nouvelle République… remarqua Asdertov avec un regard en coin en direction de Leia.
— Ce ne sont plus de simples thèses, trancha Carth. Nous avons des preuves – des écrits de la main même de Palpatine, attestant de ses manipulations. Il a trompé et trahi tout le monde, Républicains comme Impériaux, à seule fin d’établir un pouvoir absolu sur la galaxie.
— Mais il a aussi été aidé, souligna le journaliste. Il a reçu le soutien de nombreuses personnes, qui ont adhéré à ses thèses, y ont prêté leur concours… Des personnes qui pour certaines font aujourd’hui partie de la Fédération Impériale. N’étiez-vous pas vous-même Moff, Consul Poldrei ? Ne l’êtes-vous pas devenu après être lui être resté fidèle lors du soulèvement du Grand Amiral Zaarin ?
— C’est le cas, en effet. J’ai été abusé, comme beaucoup d’autres. Je ne dis pas qu’aucun Impérial n’a jamais suivi Palpatine en sachant pertinemment à quel point il était mauvais… Beaucoup l’ont fait, ou même le font encore aujourd’hui. Mais, en ce qui concerne mon cas personnel, je plaide l’aveuglement et le manque de discernement. Ma haine des Séparatistes, suite aux massacres commis sur ma planète pendant la Guerre des Clones, m’a entraîné dans une adhésion à l’Empire et un rejet de l’Alliance Rebelle. Mais nous parlons de l’homme qui est parvenu à faire du Jedi le plus prometteur de sa génération l’exécuteur de ses basses œuvres.
— À qui faites-vous référence ?
Cette fois, Carth garda le silence.
— À Dark Vador, répondit alors Leia. Avant d’être le serviteur de l’Empereur, c’était un chevalier Jedi, un héros de la Guerre des Clones nommé Anakin Skywalker… Et c’était mon père.
Nous y voilà. Carth se demanda ce que ressentaient tous ceux qui apprenaient la nouvelle à cet instant, partout dans la galaxie. Pour sa génération, Anakin Skywalker avait été l’un des emblèmes de la résistance aux Séparatistes, le Héros Sans Peur, l’un des rares Jedi à ne pas avoir été sali par la propagande impériale… Et, pour davantage de personnes encore, Leia Organa Solo et son frère étaient les symboles de la résistance à tout ce que Vador incarnait. De véritables lueurs d’espoir.
Le choc doit être immense. Mais il était nécessaire.
Il savait que le plus dur allait être pour Leia et son frère, car ils allaient à présent être contraints d’assumer leur héritage. Carth se promit de faire ce qui était en son pouvoir pour qu’ils n’en souffrent pas trop.
— Vous êtes la fille de Dark Vador ? dit Jaden Asdertov, réellement désarçonné.
Une fois encore, cette partie de l’entretien n’avait pas du tout été évoquée lors des préparatifs, et la surprise que manifestait le journaliste n’était pas feinte.
— J’ai été adoptée par Bail et Breha Organa à ma naissance, tandis que mon frère a été confié à des parents par alliance de notre père sur Tatooine, indiqua Leia. Luke n’a appris la vérité à notre sujet qu’après avoir entamé sa formation de Jedi et me l’a révélée à la veille de la bataille d’Endor. Ça a été un véritable choc, avoua-t-elle. Vador était pour moi l’incarnation du Mal. Il a attaqué mon vaisseau, massacré mes défenseurs, puis se trouvait sur la passerelle de l’Étoile de la Mort quand le Grand Moff Tarkin a ordonné la destruction d’Aldérande. Il m’a torturée, a fait de même avec mon époux et a mutilé mon frère – son propre fils.
— Palpatine a voulu faire d’Anakin Skywalker son arme, intervint alors Carth. C’était un adepte d’un ancien ordre de guerriers de la Force, les Sith. Des rivaux des Jedi, ennemis ancestraux de la République et dont le souvenir a perduré à travers quelques jurons bien connus.
— Vous connaissiez avant aujourd’hui l’identité de Vador ? demanda Asdertov.
— Je l’ai découverte il y a quelques mois, à travers des informations des archives impériales et le témoignage d’observateurs de l’époque, avoua le Consul. L’information a été confirmée par les écrits de Palpatine.
— Vador s’est rendu coupable de nombreux crimes, rappela le journaliste. Vous avez évoqué Aldérande, conseillère Organa, mais sa responsabilité est aussi engagée dans plusieurs bombardements, dans la répression des manifestations sur de nombreux mondes, dans la traque des derniers représentants de l’Ordre Jedi…
— Je le sais, répondit Leia avec gravité. Et je lui en ai toujours voulu. Mais, à présent, mon jugement est tempéré par ce que j’ai appris sur lui : sur sa chute et les raisons qui y ont conduit, ainsi que sur sa rédemption lors de la bataille d’Endor.
— Sa rédemption ?
— Il a vu mon frère résister aux appels de l’Empereur, puis être torturé par celui-ci… Et il s’est décidé à se retourner contre son maître, au prix de sa propre vie. C’est grâce à ce sacrifice que nous avons pu déjouer le plan de Palpatine et finalement remporter la bataille qui a conduit à la création de la Nouvelle République.
Carth laissa quelques instants de silence à Asdertov, afin qu’il puisse digérer l’information, puis enchaîna :
— Vous l’aurez compris, en vérité, le fait que le Palpatine qui nous fait face soit un clone ou un esprit revenu d’entre les morts n’a aucune importance. C’est de toute façon un être vicié que nous devons détruire définitivement pour assurer à la galaxie un avenir paisible. Sans cela, il y aura d’autres guerres, d’autres mondes détruits, d’autres familles déchirées.
— C’est tout le sens de ce Pacte, appuya Leia. Nos divergences idéologiques subsistent, de même que nos passifs respectifs et certains de nos griefs ; mais ils ne sont finalement que peu de choses face à la nécessité de s’unir pour faire face à notre ennemi commun.
— Et après ? demanda le journaliste. Si vous parvenez à remporter la victoire, les hostilités reprendront-elles ?
— Pas si nous pouvons l’éviter, répondit Leia.
— Et j’espère que nous le pourrons, ajouta Carth avec sincérité.
Asdertov pencha légèrement la tête.
— Nous parlons bien d’un traité de paix ?
— Il nous faut d’abord gagner cette guerre, assura la conseillère néo-républicaine. Si nous y parvenons, oui, nous pourrons envisager des discussions en vue d’un traité. Il nous faudra sans doute un certain temps pour obtenir des conditions acceptables pour chaque camp, mais nous y parviendrons, j’en suis certaine. C’est notre meilleur espoir de retour à la paix dans cette galaxie.
— C’est un projet encourageant, mais est-il réalisable ? Vous donnez le sentiment, Conseillère Organa, Consul Poldrei, d’être les deux pivots de ce Pacte. Mais vous pourriez très bien être victimes du conflit… Dès lors, que se passerait-il ?
— D’autres prendraient le relai, affirma aussitôt Leia.
Carth ne put qu’acquiescer et abonder dans le même sens.
— Pour ma part, je tiens à clarifier les choses : si je venais à décéder, cela ne signerait pas pour autant la fin de notre accord, ou même du régime que je représente. Que les choses soient claires : je ne suis pas la Fédération Impériale. De la même façon, le jour où nous trouverons un Empereur ou une Impératrice digne du trône, il ou elle ne sera pas plus la Fédération ; il n’en sera qu’une incarnation, symbolique certes, mais remplaçable.
— Vous avez déjà prévu votre succession ?
— Mon testament politique est rédigé, confirma le Consul.
En réalité, il ne s’y était attelé que très brièvement, dans les heures suivant le vote sur Orinda. Il avait désigné Firmus Dowes comme successeur de facto en lui conférant le titre de ministre plénipotentiaire, chargé de la gestion des affaires internes de la Fédération le temps de la guerre.
— Il demeurera valable le temps que durera cette guerre. Plus tard, quand nous pourrons enfin mettre en œuvre la Constitution fédérale telle qu’elle a été rédigée, cette succession sera définie par des règles précises afin de lever toute ambiguïté et d’éviter les guerres que nous avons trop connues au cours de la dernière décennie.
Il n’avait pas besoin d’en dire davantage : le souvenir des Seigneurs de Guerre était encore frais dans la mémoire de chacun.
Asdertov l’observa un bref instant, puis enchaîna avec une autre question.

* *
*
L’entretien était terminé depuis un quart d’heure, et toute l’assistance s’était réunie autour d’un buffet improvisé dans le salon d’observation transformé en studio holo quand Carth parvint à s’éloigner des conseillers venus le congratuler pour glisser quelques mots à l’oreille de sa co-interviewée.
— Je pense que nous avons bien réussi cet exercice, lui dit-il. Toutes mes félicitations.
— Merci, répondit-elle avec un bref sourire. Cela faisait longtemps que je ne m’y étais pas livré. Je craignais de ne pas arriver à votre niveau.
— Je n’ai jamais douté que vous y parviendriez. Vous tenez cela de votre mère. C’était une oratrice hors pair… J’ai assisté à la conférence qu’elle avait donné sur Polcaphran, à l’époque de la crise séparatiste. Elle avait été tout bonnement remarquable : conviction, puissance rhétorique, habilité verbale… Elle semblait avoir tous les dons.
— J’aurais aimé la connaître, soupira la jeune femme. Et comprendre mieux ce qui a pu se produire avec mon père…
— Je m’en doute, oui.
— Je sais qu’à présent je vais devoir assumer pleinement ma filiation, ajouta-t-elle d’une voix résolue. Luke y a consenti, mais il sait comme moi que ce sera difficile.
— Ça l’aurait été plus encore si Palpatine avait dévoilé cela avant vous, assura Carth. D’autant que nous avons encore de nombreuses batailles devant nous. Suffisamment pour laisser voir à tous votre héroïsme et éclipser l’image de votre père.
Elle le regarda d’un air amusé, mais ne semblait pas trop y croire.
Le Consul pensait pourtant chacun de ses mots.
Il avait admiré Anakin Skywalker et respecté Dark Vador, tout comme il avait été impressionné par Padmé Amidala. Il retrouvait en Leia Organa Solo certaines des qualités de ses parents, et d’autres qui lui étaient propres.
Ainsi que cette énergie qui lui rappelait un peu celle d’Athalée lorsqu’ils s’étaient connus.
Elle aurait fait une excellente Impératrice, songea-t-il avec une pointe de regret.
Il y avait songé. Longtemps. Elle correspondait parfaitement à l’image qu’il se faisait du futur occupant du Trône Impérial. Malgré sa jeunesse, elle avait déjà fait les preuves de sa vive intelligence et de son grand cœur ; autant de valeurs qui étaient pour lui essentielles chez le titulaire qui serait choisi. Si le Grand Amiral Thrawn avait fini par vaincre militairement la Nouvelle République, son accession au Trône aurait pu être un gage de réconciliation à même de panser les plaies d’une galaxie fracturée. De par sa filiation avec Vador, elle aurait même eu une certaine légitimité auprès des Impériaux les plus traditionnalistes.
Oui, elle aurait été une titulaire parfaite… S’il n’y avait eu un détail.
La Force.
Carth avait menti en disant que la nature de leur ennemi était secondaire. En réalité, il était effrayé par l’idée d’un Palpatine revenu d’entre les morts. Ces pouvoirs étaient contre-nature. Les Jedi avaient de bonnes intentions, certes… Mais le pouvoir corrompait.
Il lui fallait donc un candidat dépourvu de tout lien avec la Force.
Qui sait, je trouverai peut-être un jour la perle rare…
Mais ce ne serait pas Leia Organa Solo.
Il s’approcha de la table la plus proche et prit deux verres déjà remplis. Il en tendit un à la jeune femme et fit mine de trinquer avec elle.
— Vous verrez, promit-il. Très bientôt, nous infligerons à l’Empereur une déculottée qui lui fera regretter le jour où il a entendu parler de votre famille !
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Messagepar mat-vador » Dim 08 Mai 2022 - 21:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Et ça m'a manqué sacrément :love: ! Les Dévastateurs de Monde sont en route pour infliger des dégats militaires importants aux Mon Calamari ! Carth et Leia réaffirment leur union, et ça semble de bon augure !

Toujours épaté par les nombreuses références savamment glissées sur notre univers étendu :cute: !

La suite :oui: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 10 Mai 2022 - 15:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Mat ! :jap:

mat-vador a écrit:Toujours épaté par les nombreuses références savamment glissées sur notre univers étendu :cute: !

J'essaie, j'essaie... ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 12 Mai 2022 - 12:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 46 lu !

Une interview passionnante et tu nous dévoiles au passage qui Poldrei aurait pu imaginer sur le trône Impérial... et c'est d'une habilité politique redoutable ! :shock:

mais ce qui a le plus retenu mon attention, finalement, c'est l'utilisation de ce mot, oligarque, lorsque tu parles des laquais de Palpatine, un mot qui malheureusement résonne tristement dans nos oreilles en raison de l'actualité...

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 12 Mai 2022 - 18:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! :jap:

L2-D2 a écrit:Une interview passionnante et tu nous dévoiles au passage qui Poldrei aurait pu imaginer sur le trône Impérial... et c'est d'une habilité politique redoutable ! :shock:

N'est-ce-pas... :sournois:

Deux questions cependant : Leia le découvrira-t-elle un jour ? Et qui occupera finalement le trône... ? :sournois: ²

L2-D2 a écrit:mais ce qui a le plus retenu mon attention, finalement, c'est l'utilisation de ce mot, oligarque, lorsque tu parles des laquais de Palpatine, un mot qui malheureusement résonne tristement dans nos oreilles en raison de l'actualité...

Je glisse souvent dans mes textes des références à l'histoire ou à l'actualité, une pratique qui est d'ailleurs courante dans l'Univers Étendu Legends, voire même dans la saga SW. En l'occurrence, je trouve que ce terme s'imposait quand on voit le profil des Tarkin, Tagge et autres courtisans du premier cercle impérial... Le parallèle tout entier s'imposait, d'ailleurs, même si l'histoire des tyrans prêts aux pires crimes pour se maintenir au pouvoir est vieille comme le monde...
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 23 Mai 2022 - 22:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

J'aurais dû poster ce chapitre hier, mais j'ai préféré profiter d'un moment de lecture au soleil... :D Voilà donc la suite !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 47

Cette fois, Siveline en avait assez.
Cela faisait deux jours que son frère était parti avec sa famille vers son nouveau refuge. Sa mère étant occupée par ses fonctions, elle ne passait presque plus de temps dans leur cabine, et la jeune femme se retrouvait donc seule, à accomplir des tâches répétitives pour lesquelles elle éprouvait de moins en moins d’intérêt.
La veille, elle avait visionné l’entretien de son père et de Leia avec le journaliste d’Holonet News Edition. Et elle avait fini profondément contrariée.
La grande annonce, celle qui avait apparemment choqué la galaxie entière, avait eu un effet tout à fait différent sur elle. Elle connaissait la vérité depuis des mois. En fait, depuis le jour où son père avait utilisé cette information comme un moyen de pression contre Organa Solo.
Un moyen de pression pour la contraindre elle, Siveline, à quitter la mission dans laquelle elle s’était sentie la plus épanouie des femmes.
Aussi décida-t-elle, après une nuit d’un sommeil agité, de quitter ses quartiers pour se mettre en quête de Leia.
Elle savait où trouver la Conseillère : une réunion stratégique était programmée un peu plus tôt. Il y aurait des officiers en nombre et quelques décideurs politiques, dont Leia.
Et Carth Poldrei.
Siveline avait une certaine appréhension à cette idée, mais elle se sentait néanmoins prête pour cette confrontation. Pourtant, à mesure qu’elle progressait vers la salle, croisant des dizaines d’Impériaux et de Néo-Républicains vaquant à leurs occupations, elle sentit à nouveau ses craintes de petite fille poindre en elle.
Oui, son père lui faisait peur. Il lui avait fait peur, viscéralement. Le rapport de force n’était plus le même aujourd’hui, bien sûr, mais les sentiments étaient chose irrationnelle.
Ses pensées l’accaparaient tellement qu’elle faillit ne pas reconnaître l’homme qu’elle croisa dans le dernier couloir avant la salle de réunion.
— Eh bien, tu as l’air bien pensive !
Elle écarquilla les yeux et se tourna vers l’homme. Il semblait tiré à quatre épingles avec son uniforme de général néo-républicain, si éloigné de la combinaison de vol orangée dans laquelle elle l’avait presque toujours vu.
— Wedge ! salua-t-elle en s’efforçant de chasser ses soucis de son visage. Désolée, j’avais la tête ailleurs…
— Oui, c’est ce que je disais, répondit le chef de l’Escadron Rogue avec un sourire. Ça va ?
— On fait aller, lâcha laconiquement la jeune femme. Et toi ? Tu as participé à la réunion ?
— C’est un bien grand mot, assura-t-il. J’étais plus un observateur qu’autre chose. Je suis encore un peu impressionné par le fait de me retrouver là, avec toutes les huiles… Ma seule intervention a été de suggérer que nous faisions témoigner deux de mes pilotes sur les systèmes de défense de Corellia.
— Corran et Myn, je suppose ?
— Gagné, admit Wedge. On me pose des questions sur le sujet, mais je suis bien incapable d’y répondre convenablement. Mis à part deux petites incursions après Yavin et Endor, ça fait quinze ans que je n’ai pas mis les pieds dans le secteur… Ce n’est pas comme si j’avais encore de la famille à visiter, ajouta-t-il avec une grimace.
— Avec le passé dans la CorSec de l’un et l’ancienne appartenance de l’autre aux forces de défense, ils doivent pouvoir apporter quelque chose, convint Siveline. Leia est encore là-bas ?
— Oui.
Il hésita, puis reprit :
— Elle devait régler quelques détails avec l’amiral Garind. Ton… Ton père est là, lui aussi.
— Je m’en doute…
Ils échangèrent un regard entendu.
— Ne t’en fais pas, ajouta-t-elle, je n’ai pas de blaster sur moi.
— Et les grenades ? demanda-t-il ironiquement.
— Restées dans ma cabine. C’est plus prudent pour tout le monde.
Elle soutint son regard quelques instants.
— Tu le crois, quand il parle de son rejet de ce qu’a été l’Empire ?
Wedge fit mine de réfléchir quelques instants.
— Ouais, admit-il finalement. Tu sais, Siveline, j’ai bossé avec pas mal d’anciens Impériaux. Des officiers, et même des pilotes. Il y a eu Biggs et Hobbie, d’abord, puis Tycho et d’autres encore… J’ai même volé avec Soontir Fel, l’as des as de la Chasse Impériale. Je crois qu’il aurait bien aimé ton père, lui…
— Et ?
— Tous ont fini par ouvrir les yeux sur ce que l’Empire était devenu sous l’impulsion de Palpatine. Certains ont mis plus de temps que d’autres. Je ne les juge pas. En fait, ton père me fait un peu penser aux commandants des premiers temps de la Rébellion. Ça se voit qu’il a travaillé avec Jan Dodonna.
Siveline acquiesça doucement. Elle savait que c’était un compliment précieux dans la bouche de Wedge Antilles, l’un des plus fidèles partisans du général rebelle qui était devenu depuis peu l’un des conseillers stratégiques du Pacte.
— Je vais demander à réintégrer l’Escadron Rogue, annonça alors Siveline.
Wedge prit acte d’un signe de tête.
— Pourquoi pas, en effet. Nous avons récupéré Hobbie et Myn, mais il nous manque toujours un pilote. Tu pourrais réintégrer facilement nos effectifs.
Elle le remercia d’un sourire.
— Souhaite-moi bonne chance, alors !
— Je dirais même mieux : que la Force soit avec toi, Siv.
Il lui adressa un signe de tête en guise de salut, puis s’éloigna, laissant la jeune femme seule face à ce qu’elle devait faire.
Après une profonde inspiration, elle se remit en marche, avançant jusqu’à entrer dans la salle de réunion.
La première personne qu’elle aperçut était Ahris, qui lui faisait face ; il était derrière un projecteur holographique allumé. Siveline reconnut la silhouette éthérée d’un cuirassé stellaire, sans doute celle du Reaper que le jeune officier commandait. À sa droite, Leia observait elle aussi le vaisseau. Athalée était près d’elle, légèrement en retrait.
Quant à la quatrième personne présente… C’était bien lui.
Son père.
— …réaménagé pour en faire une salle de travail, expliquait Ahris à ses deux interlocuteurs. Vos cabines privatives seront installées dans le couloir adjacent. C’est un secteur sécurisé, facilement verrouillable et peu exposé aux attaques extérieures…
— Stop !
Siveline s’arrêta net. Elle n’avait pas vu les deux gardes qui encadraient la porte ; un stormtrooper impérial et un soldat néo-républicain. C’était visiblement l’Impérial qui l’avait interpellée, car les lèvres de l’autre homme étaient visibles et elles ne semblaient pas avoir bougé.
Les autres occupants de la pièce se tournèrent vers elle tandis que le stormtrooper lui demandait de décliner son identité.
— Laissez, Lieutenant, intervint alors Leia. C’est mon assistante.
— Sauf votre respect, Madame…
— Lieutenant, laissez-la passer.
Il y avait dans cette voix une certaine raideur, peut-être même une menace à peine voilée. Siveline se retint de grimacer.
Le soldat s’écarta et, pour la première fois depuis près de vingt-cinq ans, elle pu contempler le visage de son père, en chair et en os.
Les années avaient prélevé un lourd tribut sur le visage de Carth Poldrei. Ses traits étaient bien marqués, à présent, et ses cheveux, s’ils demeuraient fournis, avaient tourné au poivre et sel. Mais il ressemblait encore à l’homme qui avait hanté ses souvenirs.
— Siveline, dit-il d’une voix étonnamment neutre.
— Père, répondit-elle avec froideur.
Ils se défièrent du regard en silence, observés avec inquiétude par Athalée. Siveline remarqua que son vis-à-vis avait les mêmes yeux qu’elle, avec ce gris acier si particulier, où les émotions transparaissaient si peu.
— Je vais vous laisser… lança alors Leia avec prudence.
— Ce ne sera pas nécessaire, assura Siveline.
Elle rompit le contact visuel avec son géniteur pour se tourner vers la Conseillère.
— En fait, c’est vous que je venais voir. J’ai entendu vos déclarations, sur l’Holonet. C’était courageux, mais, pour moi, c’était surtout libérateur. Le chantage à la sauce Vador ne tient plus.
Elle décocha une œillade furieuse à son père, qui serra les dents.
— J’ai été injustement écartée de l’Escadron Rogue, reprit Siveline. Je veux le réintégrer.
— Je peux difficilement en décider seule…
— Je suis sûre que vous pouvez intervenir auprès de vos partisans dans le Haut Commandement pour agir en ma faveur. Vous l’avez bien fait pour me mettre sur la touche.
— Je ne vous ai contrainte à rien, rappela Leia. Vous avez accepté de votre plein gré. La situation est différente, cette fois.
— Parce que vous ne voulez pas vous fâcher avec lui, n’est-ce pas ? devina Siveline, avec un mouvement de la tête pour désigner son père, qui était resté immobile jusque-là.
Cette fois, il répondit, les sourcils froncés.
— Je n’ai aucune autorité sur les affectations au sein de la Nouvelle République, dit-il d’un ton contrarié. Pas même sur ton dossier.
— Et donc, tu n’irais pas trouver un autre moyen de faire pression sur la Nouvelle République pour que je sois encore sur la touche ? Tu serais d’accord pour que je retourne sur le front ?
Elle regarda à nouveau dans les yeux l’homme qu’elle avait tant haï. Qu’allait-il trouver cette fois pour l’empêcher de se battre ? Un compromis ? Un autre chantage ? Irait-il jusqu’à menacer l’alliance qu’il avait lui-même conclue ?
Elle le vit hocher doucement de la tête.
— C’est ton droit, dit-il à voix basse.
Siveline resta interdite, ne sachant pas quoi répondre tant elle était surprise. Elle écarquilla les yeux sous le coup de la surprise, ce qui sembla amener un sourire fugace sur le visage de son père. Mais il reprit très vite un air des plus sérieux.
— J’ai aussi cherché à me battre, quand j’avais ton âge, lui apprit-il. Je ne t’empêcherai pas de t’engager – d’ailleurs, tu es majeure, donc je n’ai plus mon mot à dire…
Il grimaça.
— Et de toute façon, ce n’est pas comme si j’avais jamais eu la moindre décision à prendre à ton sujet, n’est-ce pas ?
Il glissa un regard en direction d’Athalée. Siveline vit sa mère trembler légèrement. Mais il n’y avait pas de haine dans les yeux de Carth Poldrei ; seulement les vestiges d’une douleur depuis longtemps présente, et devenue un peu coutumière.
Ce qui n’empêcha pas sa fille de l’égratigner une fois encore.
— Ce n’est pas le discours que tu tenais jusqu’ici… C’est ta faute si je n’ai pas pu m’approcher du cockpit d’un chasseur depuis des mois.
Nouvelle grimace de la part du Consul.
— La situation était très différente, se justifia-t-il. Nous étions dans des camps opposés, et mon pouvoir n’était pas encore consolidé… Mes rivaux politiques auraient pu t’utiliser contre moi, te faire du mal rien que pour m’atteindre. Et j’aurais pu être responsable de ta mort. Je voulais juste te protéger de cela. À présent, nous sommes confrontés à un monstre qui nous tuera tous, rien que par vengeance. Donc je préfère que tu sois en mesure de te défendre, même si l’idée de te voir risquer ta vie ne m’enchante guère.
— En somme, tu pensais à tes intérêts avant de songer à ce que moi, je voulais, résuma Siveline.
Cette fois, l’agacement était visible sur le visage de Poldrei. Bien. Fissure un peu ta coquille. Montre qui tu es vraiment.
— J’aurais pu être responsable de ta mort, répéta-t-il. Tu ne peux même pas imaginer ce que c’est. Pas tant que tu ne l’as pas vécu. Moi, je le sais.
Il baissa le regard un instant. Quand il releva la tête, Siveline crut voir ses yeux briller.
— Ma famille est morte parce que mes amis et moi avons voulu exprimer notre opinion. D’ailleurs, mes amis aussi l’ont payé de leur vie. J’ai même été contraint de tuer l’un d’eux. Je sais ce que ça fait. J’y ai survécu, grâce à ta mère, grâce à Thalas et Lyn – il jeta un coup d’œil en direction d’Ahris – mais je n’étais plus vraiment le même.
Il se tourna vers Athalée, l’air agacé.
— Je croyais que tu lui avais expliqué ce qu’il en était ?
— Je l’ai fait, se défendit son ex-femme.
— Et elle ne peut pas comprendre pourquoi je préférerais mourir que d’être responsable de la mort de ma propre fille ?
Il abattit sa main droite sur l’holoprojecteur avec un bruit sourd. L’appareil vacilla sous le choc. Il grogna brièvement, puis se tourna vers Siveline.
La jeune femme avait envie d’aller un peu plus loin, mais elle sentait que son père était au bord de la rupture, et surtout que sa mère se montrait de plus en plus désapprobatrice. Leia et Ahris semblaient gênés de se retrouver au milieu de cette dispute familiale.
Elle reste silencieuse, ne sachant que faire. Son père grommela à nouveau.
— Et butée comme un shaak, avec ça ! Je n’avais vu personne d’aussi obstiné depuis… Depuis…
Il hésita et redevint silencieux, l’air troublé. Siveline décida d’en profiter.
— Je peux donc réintégrer l’Escadron Rogue ?
— Nous avons besoin de tous les pilotes disponibles, assura Leia. Mais pas forcément au sein des Rogues. Beaucoup d’unités auraient encore plus besoin de renforts, et, si tu veux garder l’anonymat…
— Veuillez m’excuser, Conseillère, mais ce n’est pas forcément la meilleure solution, intervint alors Ahris Garind.
Il se retrouva aussitôt au centre de l’attention, mais cela ne semblait pas le gêner, bien au contraire.
— Nous avons besoin de symboles d’union, de réconciliation. Le Consul et vous-même en avez convenu il y a quelques minutes à peine. Vous aviez suggéré la possibilité d’installer des escadrons de pilotes néo-républicains à bord du Reaper pour incarner cet accord entre nos camps. Mademoiselle Jaderan pourrait très bien être la commandante d’une de ces unités.
— Et donc placée sous vos ordres directs, comprit aussitôt Leia.
— Lors des opérations de combat, oui, admit Ahris. Mais vous auriez la préséance dans toutes les autres situations, cela va de soi.
Il sembla pourtant à Siveline que ce n’était pas ce qu’avait voulu dire Leia. Peut-être avait-elle cette impression à cause du sourire en coin que la Conseillère tentait de cacher, mais qui restait bien visible pour qui la connaissait.
— Cela me semble être une bonne idée, finit-elle par lâcher avec prudence. Mais c’est à vous que la décision revient, Siveline.
La jeune femme acquiesça avec gravité, observant les réactions de son père et de sa mère. Elle remarqua avec surprise qu’ils se concertaient du regard avant de répondre.
Ils acquiescèrent doucement, chacun leur tour. Ce n’était pas nécessaire pour qu’elle prenne sa décision, mais elle se sentait confortée en les voyant d’accord ainsi. Elle réalisa alors avec stupeur qu’elle accordait à présent une importance à l’avis de son père.
Mais le chemin sera encore long, se dit-elle. Elle se tourna vers Ahris.
— Je suis à votre service, Amiral, lui annonça-t-elle , reconnaissante envers cette proposition.
Il lui retourna son sourire.
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Messagepar sam sanglebuc » Mar 24 Mai 2022 - 4:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Toujours aussi plaisant à lire !
Ben: "Tu n'es pas seule"
Rey: "Toi non plus"
# JE SUIS KYLO - REYLO VIVRA !
sam sanglebuc
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Messagepar Alfred M. » Mar 24 Mai 2022 - 10:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Les daddy issues de Siveline sont pas forcément ma thématique préférée (merci Mass Effect pour l'overdose :paf: ) mais tu parviens quand même à captiver mon attention. Vivement la suite.

Jagen Eripsa a écrit:Mis à part notre petite incursion pour aider le général Madine à déserter, juste après Yavin, ça fait quinze ans que je n’ai pas mis les pieds dans le secteur…


Techniquement Wedge est retourné sur Corellia juste après Endor (avec Luke) dans le comics Rogue Leader mais je comprends que tu preferes parler du jeu Rogue Squadron et une de ses missions les plus marquantes.
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Messagepar L2-D2 » Mar 24 Mai 2022 - 13:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 47 lu !

J'aime beaucoup la dynamique qui se dessine depuis quelques Chapitres entre Leia et Poldrei, les voir se parler d'égal à égal sans (trop d') animosité, et là, ça continue avec Siveline entre les deux, qui ne sait finalement plus quoi dire, dont la relation avec son père progresse sensiblement dans ce Chapitre, dont le destin est modifié afin que, peut-être, on la retrouve à nouveau chez les Rogues... Très intéressant à lire, très bien traité, parfaitement crédible : je valide !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 24 Mai 2022 - 17:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à tous ! :jap:

Alfred M. a écrit:Les daddy issues de Siveline sont pas forcément ma thématique préférée (merci Mass Effect pour l'overdose :paf: ) mais tu parviens quand même à captiver mon attention. Vivement la suite.

Si ça peut te rassurer, le personnage va avoir d'autres sujets d'attention. :D
Et j'ai jamais joué à Mass Effect, donc je loupe une référence, là ^^'

Alfred M. a écrit:Techniquement Wedge est retourné sur Corellia juste après Endor (avec Luke) dans le comics Rogue Leader mais je comprends que tu preferes parler du jeu Rogue Squadron et une de ses missions les plus marquantes.

Ah oui, j'avais complètement zappé ce comics ! Merci de me le rappeler, je vais reformuler ça. :cute:

L2-D2 a écrit:J'aime beaucoup la dynamique qui se dessine depuis quelques Chapitres entre Leia et Poldrei, les voir se parler d'égal à égal sans (trop d') animosité, et là, ça continue avec Siveline entre les deux, qui ne sait finalement plus quoi dire, dont la relation avec son père progresse sensiblement dans ce Chapitre, dont le destin est modifié afin que, peut-être, on la retrouve à nouveau chez les Rogues... Très intéressant à lire, très bien traité, parfaitement crédible : je valide !

Ravi que la dynamique Carth/Leia te plaise, ça va rester le cœur de ce second tome. :jap:
Effectivement, Siveline évolue, lentement mais sûrement ! Et cette évolution ne passera pas par les Rogues. On reverra des membres de l'escadron très vite, mais elle n'en fera pas partie. :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 05 Juin 2022 - 20:22   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et voici le nouveau chapitre ! À présent, la situation va s'accélérer... :D



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Chapitre 48

La lame fendit l’air à une vitesse stupéfiante, contraignant Celric à se contorsionner pour l’éviter.
— Bien ! s’exclama-t-il. Belle attaque !
Ylinia Jiroine lui répondit d’un sourire, avant de frapper à nouveau. Cette fois, Celric para d’un revers de son sabre et les deux lames azur s’entrechoquèrent dans un crépitement sonore.
Le plus simple, pour le jeune Protecteur, aurait pu être de maintenir son adversaire dans cette position. Il avait l’avantage de la force brute et de l’expérience.
Le problème, c’est qu’Ylinia n’agissait pas seule.
Il repoussa la lame de son élève de façon à la faire reculer et bougea pour éviter l’attaque sur son flanc gauche, avec un coup de son sabre pour détourner celui de Corran Horn de son objectif potentiellement létal.
Le Corellien grogna en constatant son échec.
— J’y étais presque ! grommela-t-il, dépité.
— Presque, confirma Celric. Mais pas tout à fait.
Il le contraignit également à reculer, de sorte que ses deux adversaires se retrouvèrent côte-à-côte, près de la limite de l’espace qu’ils avaient délimité pour s’entraîner.
Leurs armes étaient réglées à leur puissance minimale, et ne risquaient normalement pas d’entraîner des dommages permanents. Mais les contacts risquaient malgré tout d’être douloureux, voire d’abîmer un peu leurs tenues… Et Celric, qui portait l’uniforme des Protecteurs, tenait à ce que son armure reste impeccable.
Il jeta un bref regard au reste du hangar vide qui avait été convertit en salle d’entraînement improvisée. Piotr Paveller, ses deux lames dégainées, affrontait lui aussi un duo d’adversaires, deux jeunes aspirants Protecteurs. Flynn Tharon et Gladys Sarn travaillaient ensemble face à une autre paire d’élèves. Du côté des Néo-Républicains, Mara Jade et Kyle Katarn, les deux seuls à avoir une expérience décente en la matière, entraînaient également des recrues à l’utilisation de cette arme noble mais exigeante qu’était le sabre laser.
Ils s’étaient tous réunis ici pour attendre le Conclave Jedi qui devait avoir lieu sous peu, suite à l’Appel. C’était justement la raison de l’absence de Luke à cette séance : il avait rejoint le République, vaisseau amiral de la flotte néo-républicaine de la station Exis, pour rencontrer quelques-uns des premiers arrivants et s’assurer de leur qualité de Jedi. Lysie Tavill s’était joint à lui, car elle pensait être en mesure d’identifier certains de ses anciens condisciples. Kam Solusar avait fait de même pour repérer d’éventuels infiltrateurs impériaux.
La rencontre devait poser les jalons de l’Ordre Jedi restauré, et surtout permettre au Pacte de passer enfin à l’action après plus de deux semaines de conciliation entre la Nouvelle République et la Fédération Impériale. Le bruit du lancement d’une offensive courait dans les couloirs de la station ; on parlait même du lancement d’une campagne coordonnée par les amiraux Thrawn et Ackbar.
Nous en saurons bientôt plus, je suppose.
Celric revint vers ses deux opposants, dont les profils étaient à la fois différents et complémentaires. Ylinia était plus vive et plus offensive, ce qui n’était pas surprenant puisque c’était Piotr qui s’était chargé de l’entraîner lors des précédentes séances. Corran était plus réfléchi dans ses attaques. Il maîtrisait bien les trois cercles de défense et parait ou bloquait à merveille les coups. Il était en revanche plus hésitant quand il s’agissait d’attaquer. Non, pas hésitant, corrigea mentalement Celric. Plus économe. C’est un pilote, après tout. Il guette l’ouverture qui pourrait se présenter, la faille dans les boucliers.
Leur synergie naissante était intéressante, mais il fallait avant tout les forcer à jouer des rôles qu’ils maîtrisaient moins pour les préparer à toutes les situations.
— On va changer les rôles, annonça donc Celric. Corran, tu vas mener l’attaque ; Ylinia, tu l’épauleras. Moi, je défendrai.
— Je croyais que le but était de nous préparer à affronter des Jedi Obscurs, remarqua le Corellien.
— Précisément !
— Mais Luke et Kam ont expliqué pas plus tard qu’hier qu’il fallait avant tout savoir se défendre. Les Jedi Obscurs sont généralement des adversaires agressifs, rapides, puissants, et il faut d’abord savoir les contenir avant de les attaquer.
Effectivement, c’était plus ou moins ce qui avait été expliqué la veille. Une vision à laquelle Celric souscrivait, mais qui était caduque dans la situation présente.
— Aujourd’hui, vous avez l’avantage numérique pour vous, expliqua-t-il. Vous devez en tirer profit pour ne pas laisser à votre opposant une chance de s’échapper. Il vous faut donc apprendre à travailler de façon coordonnée, en forçant votre cible à se fatiguer pour pouvoir la capturer plus facilement.
Il redressa sa lame.
— La plupart du temps, les duels sont rapides. Ce sont des exercices épuisants qui font très vite apparaître les différences de niveau entre les combattants.
Il tendit alors la main gauche, et un second sabre, jusque-là accroché à sa ceinture, vint s’y nicher. Il activa également la lame, elle aussi azur mais plus courte.
— Je vais tenter de résister le plus longtemps possible à vos assauts, tandis que vous essaierez de me mettre hors de combat. Voyons combien de temps cela vous prendra.
Il recula de deux pas sans les quitter des yeux, et vit avec satisfaction qu’ils échangeaient un regard pour se coordonner.
S’immergeant autant qu’il le pouvait dans la Force, Celric se fondit dans le combat, bougeant ses bras pour se protéger avant même que les coups adverses ne partent. Il n’avait même pas à songer à ce qu’il devait faire tant son instinct agissait pour lui. Il songea néanmoins que ses progrès en la matière étaient impressionnants par rapport au niveau qu’il avait un an plus tôt. L’entraînement reçu sur Jomark, puis les leçons de Luke et l’affrontement du mont Tantiss… Tout cela avait contribué à le forger, à en faire un combattant capable de tenir tête à deux novices enthousiastes sans céder.
Pas encore de quoi affronter un Seigneur Sith, mais un bon début quand même.
Leurs échanges duraient depuis déjà une dizaine de minutes quand la présence d’un nouvel arrivant poussa Celric à interrompre l’entraînement.
— Stop ! ordonna-t-il à ses adversaires. Vous avez bien combattu, mais je suis attendu ailleurs.
Il se tourna vers l’homme qui attendait derrière la limite de la zone de combat.
— En fait, le capitaine Horn est également demandé, annonça Ephin Saretti.
L’assistant du Consul Poldrei, dans sa tenue impériale standard mais sans galons – il n’appartenait plus à l’Armée Impériale –, inclina légèrement la tête.
—  Tout comme vous, capitaine Katarn, ajouta-t-il en se tournant vers l’instructeur néo-républicain. Bien sûr, si vous avez besoin de vous rafraîchir légèrement avant…
La proposition n’était pas superflue après un entraînement aussi intense, et les trois hommes regagnèrent leurs cabines pour se changer. Ils retrouvèrent Saretti quelques minutes plus tard devant la porte d’accès à la salle de réunion qui était devenue le centre névralgique de la station.
— Ils vous attendent, annonça-t-il en s’écartant.
« Ils », en l’occurrence, ce n’étaient pas seulement le Consul Poldrei et la Conseillère Organa, le duo qui coordonnait le Pacte depuis cette base improvisée. Les deux dirigeants étaient installés derrière une table de conférence. Des militaires étaient aussi présents, certains en retrait et d’autres du côté de Celric, à commencer par le colonel Farlander, un officier et pilote sensible à la Force que le jeune homme avait croisé au moment de l’Appel.
— Ah, vous voilà ! lâcha le Consul. Bien, commençons. Prenez place…
— Je suis navrée de vous avoir convoqués de façon si cavalière, enchaîna Leia Organa Solo lorsqu’ils furent installés. Mais nous avons une affaire à régler de toute urgence si nous voulons avancer.
Elle jeta un coup d’œil à Poldrei, puis regarda brièvement Celric, qui se redressa légèrement sur son siège.
— La renaissance prochaine de l’Ordre Jedi nous oblige à songer à la place que nous voulons donner à la Force dans nos sociétés, reprit-elle. La Fédération a choisi sa propre voie en créant le corps des Protecteurs Impériaux. La Nouvelle République n’avait pas de tels projets ; cependant, le risque serait que les combattants sensibles à la Force dans ses rangs soient avant tout catalogués comme des Jedi… Ce que nous souhaitions avant tout éviter.
— Nous ne voulons pas retrouver la situation de la Guerre des Clones, intervint Poldrei. Avant cela, l’Ordre était respecté partout dans la Galaxie. La guerre l’a rendu impopulaire, voire même haï, chez les Séparatistes. Et Palpatine s’est ensuite arrangé pour retourner les vestiges de la République contre lui. Un coup de maître, il faut le reconnaître… ajouta-t-il avec une grimace sans équivoque.
— Exactement, approuva la Conseillère. Nous avons donc négocié, au sein du Pacte et à l’intérieur même de nos camps, pour trouver la solution adéquate. La dissolution des Protecteurs a été envisagée – Celric retint son souffle – mais elle n’a pas été retenue. Le Conseil Provisoire a donc choisi d’entériner la création d’une nouvelle unité, les Défenseurs de la République.
Celric approuva le nom d’un hochement de tête distrait. Il commençait à deviner où Leia Organa Solo voulait en venir.
— Les Défenseurs de la République seront des membres de notre armée, dotés de pouvoirs de la Force… Mais ils seront aussi des Jedi.
— Tout comme les Protecteurs Impériaux, précisa Poldrei. La neutralité de l’Ordre Jedi sera officiellement reconnue par les deux camps.
Il lâcha un bref soupir.
— Ce n’était pas ce que je prévoyais à l’origine, admit-il, mais il faut se rendre à l’évidence : nous devrons rendre les Jedi intouchables pour éviter qu’ils ne se retrouvent une fois encore au cœur d’un jeu politique d’où ils sortiraient broyés. Je suis conscient de la valeur des Jedi et de ce que nous leur devons, mais je ne sais pas qui me remplacera à la tête de la Fédération… Cette personne n’aura évidemment pas le même vécu que moi, les mêmes expériences, les mêmes convictions… Le même respect pour l’Ordre…
— C’est la solution la plus sûre, insista Leia.
— Oui, effectivement. Celric, dit Poldrei en se tournant vers son jeune compatriote, vous êtes bien sûr confirmé dans vos fonctions.
— Merci, Excellence, salua l’interpellé en inclinant la tête avec déférence. J'essaierai de faire de mon mieux.
— Pour la Nouvelle République, la désignation a été plus complexe, reprit Organa Solo. Luke ayant choisi de se consacrer à l’Ordre, il nous fallait choisir un autre commandant…
Elle se tourna vers l’officier que Celric avait remarqué en entrant.
— Colonel Farlander, nous aimerions vous confier ce rôle.
Ledit colonel haussa un sourcil.
— C’est un honneur, Conseillère. Et si vous m’en estimez digne… Je l’accepte.
— Pour être tout à fait franche, nous avons envisagé d’autres noms, admit la jeune femme avec un sourire d’excuse. Le capitaine Horn est lui aussi un héros de guerre aux talents reconnus…
Elle se tourna vers Corran.
— …mais votre engagement au sein de la Nouvelle République est peut-être un peu trop récent, et vous n’avez pas encore commandé beaucoup d’unités, précisa-t-elle.
— C’est exact, admit humblement le Corellien.
— Quant à vous, capitaine Katarn, vous êtes celui qui avez le plus d’expérience en matière de Force…
— Pour être franc, je m’en serais passé… signala l’intéressé.
— …mais vous êtes plutôt un solitaire, alors que nous avons besoin de quelqu’un qui a le sens du commandement. Toutefois, nous souhaiterions que vous jouiez un rôle, tous les deux, au sein des Défenseurs.
— De quelle façon ? demanda Corran.
— Pour vous, il s’agirait de commander l’escadron des pilotes de l’unité.
Celric le vit remuer légèrement sur sa chaise.
— Et donc quitter les Rogues ? insista-t-il avec un regard en direction d’un officier que Celric n’identifia pas, mais qui semblait un peu embêté par la proposition, lui aussi.
— Oui, admit Organa Solo. À terme, nous espérons dépêcher des Gardiens dans différents corps d’armée… Mais une unité d’élite permettrait de servir de vitrine… Tout comme les Rogues le sont pour notre Flotte.
— Ça se tient… admit Corran, visiblement à regret.
— Nous ne pourrons sans doute rien mettre sur pied avant la fin du conflit, si cela peut vous rassurer, précisa la Conseillère avec un sourire. Par contre, capitaine Katarn… Kyle… Nous avons besoin de votre expérience pour former des agents capables d’agir en solitaire en terrain hostile.
— Et ce « nous » implique également la Fédération, précisa Poldrei. Au moins jusqu’à la fin du conflit. Je sais que vous avez quelques griefs envers l’Empire…
— C’est vrai, admit le commando. Mais je suis un homme pragmatique. Vous n’êtes pas vraiment un partisan de Jerec… Vous avez même fait descendre son sponsor.
— Je…
Poldrei lâcha un soupir.
— Bon, admettons. La situation avec Ardus Kaine était un peu plus complexe que cela, mais bon…
Il se redressa légèrement.
— L’essentiel, c’est que vous semblez tous prêts à faire votre devoir. Et nous allons avoir besoin de combattants dévoués pour ce qui se prépare. Amiral Bel Iblis, nous vous écoutons.
Il s’était tourné vers l’un des officiers en retrait, un humain de grande taille avec une imposante moustache et une crinière de longs cheveux blancs retombant sur ses épaules.
— Merci, Excellence, répondit l’homme d’une voix solennelle. Certains d’entre vous ici le savent déjà : nous préparons actuellement la première offensive d’ampleur du Pacte, qui doit nous permettre de reprendre l’intégralité du Secteur Corellien.
Celric retint son souffle. Il avait eu vent de certaines rumeurs, mais l’entendre confirmer de façon aussi directe était une nouveauté pour lui. Il commençait à mieux comprendre la raison de sa présence.
— Après le renversement du Diktat, les chantiers de Corellia sont devenus l’un des principaux ports de ravitaillement de la flotte palpatiniste dans la Galaxie, reprit Bel Iblis. D’après nos informations, les forces présentes en orbite sont conséquentes ; une cinquantaine de destroyers et pas moins de trois cuirassés stellaires, le Whelm, le Panthac et l’Assertor.
Il fit un signe de la main, et la lumière baissa pour permettre à toutes les personnes présentes d’observer les hologrammes projetés au centre de la pièce. Les positionnements des différents vaisseaux apparurent.
— Ce sera un combat difficile, annonça Bel Iblis. Nous avons réfléchi à une façon d’éloigner une partie de la flotte impériale, mais cela ne sera pas simple. Notre objectif est de faire croire à l’ennemi que nous voulons prendre position autour du Secteur Corellien avant d’attaquer son cœur.
— Nous sommes en bonne voie pour y parvenir, signala Poldrei. L’attaque de l’amiral Nantz contre leur convoi de ravitaillement a désorganisé leurs plans. Notre indicateur l’a confirmé.
— Et cela nous a fait gagner un temps précieux avant le lancement de cette flotte vers ses nouveaux objectifs, confirma Bel Iblis. Sans doute deux semaines.
Corran leva alors la main.
— Oui, capitaine Horn ?
— Excusez-moi, Amiral, mais ne faudrait-il pas justement attendre que la flotte ait quitté Corellia avant de passer à l’attaque ? demanda l’aspirant Jedi. On peut supposer qu’elle finirait par se diviser, à un moment ou un autre.
— Oh, oui, elle le ferait, confirma Bel Iblis. Et nous perdrions sans doute Fondor, Sullust, Sluis Van et d’autres mondes essentiels à notre effort de guerre. Même sans invasion, ces cuirassés pourraient faire des dégâts considérables contre nos installations stratégiques. Il faut les détruire avant que cela ne se produise. Bien sûr, Corellia est une excellente base pour eux. Les défenses de la planète sont puissantes…
— Et il y a ce Jedi Obscur, intervint une nouvelle fois Poldrei. Sedriss.
— J’allais y venir, répondit l’amiral avec une pointe d’agacement. Un agent de l’Empereur, maîtrisant la Force, est présent sur place. Il y en a peut-être d’autres, pour autant que nous sachions. Ce sera donc le rôle de nos Défenseurs et Protecteurs, et des Jedi qui seront volontaires, bien sûr, de se charger de les neutraliser.
Poldrei sembla vouloir ajouter quelque chose, mais le plissement des yeux de Bel Iblis le dissuada de parler.
— Colonel Tavill, ajouta le Corellien en se tournant vers Celric, j’ai entendu dire que vous aviez travaillé une technique de la Force améliorant les capacités des troupes pendant les batailles.
Le jeune homme acquiesça.
— La méditation de combat… C’est le clone fou, C’baoth, qui nous y a entraînés. Piotr, Flynn et Gladys savent aussi comment s’en servir.
— Excellent. Nous en aurons besoin, car le camp d’en face a peut-être lui aussi un atout du genre, et il n’hésitera pas à l’employer.
Celric acquiesça avec gravité.
— Les défenses planétaires demeurent pour l’heure notre principal problème. Nous manquons d’informations récentes à leur sujet. C’est la raison pour laquelle nous vous avions convoqué, capitaine Donos, précisa Bel Iblis en se tournant vers un homme en uniforme de pilote. Le général Antilles – il désigna l’un des officiers présents à ses côtés – m’a appris que vous étiez un ancien des Forces armées corelliennes. Quant à vous, capitaine Horn, vos antécédents au sein de la CorSec vous ont peut-être donné quelques indications…
Donos s’avança pour répondre, tandis que Celric essayait de regarder discrètement le légendaire Wedge Antilles, leader du non moins célèbre Escadron Rogue. Évidemment, se dit-il. C’est l’homme qui semblait embêter de voir Corran promu à de nouvelles fonctions. Il a perdu un élément de valeur pour son équipe. Un souvenir fugace l’amena alors à sourire. Dire que je les ai combattus tous les deux à la bataille d’Ord Mantell, et que je m’en suis sorti vivant !
— J’ai servi dans une équipe au sol, pas dans la défense spatiale, expliqua Donos. Mais j’en connaissais les grandes lignes. La dernière fois que je suis allé sur Corellia, j’ai remarqué que le réseau de satellites de défense s’était grandement densifié.
— C’était à quel moment ? Avant de rejoindre la Nouvelle République ?
— Non. J’y suis retourné il y a un an.
Bel Iblis haussa un sourcil.
— Vous avez pu passer les contrôles du Diktat, malgré votre statut de pilote de l’Escadron Rogue ?
— C’est…
Donos semblait embêté.
— J’ai une bonne amie sur place, lâcha-t-il finalement. Elle m’a aidé à franchir les douanes grâce à une fausse identité pour moi et mon vaisseau. Ça n’a rien d’exceptionnel sur cette planète.
— Non, en effet, confirma Bel Iblis. Les contrebandiers font pareil depuis des siècles. Sous l’Ancienne République, la CorSec se plaignait déjà du manque d’efficacité de la surveillance passive. Mais il me semblait que les systèmes informatiques avaient été remplacés après l’arrestation du Moff Vorru…
— C’est le cas, intervint Corran. Mais les nouveaux ont rapidement été craqués. Mon père et mon grand-père l’évoquaient souvent. Mais cela fait partie de la stratégie sécuritaire de Corellia. Les défenses satellitaires doivent prévenir un assaut de grande envergure, comme celui que vous envisagez ; à la CorSec d’intercepter la contrebande.
— Alors, le plus simple serait peut-être de faire appel à un contrebandier, signala une nouvelle voix.
Elle venait d’un autre homme en tenue crème d’officier de la Nouvelle République. Il sembla familier à Celric, qui le reconnut finalement au bout de quelques instants d’observation. Han Solo, après tout, était plus connu avec sa tenue de capitaine civil qu’avec l’uniforme qu’il portait ce jour-là.
— Pourriez-vous préciser vos propos, amiral ? demanda Bel Iblis.
— C’est simple, non ? Toute cette opération a été pensée depuis le début comme une attaque purement militaire, expliqua Solo. L’espace, puis le sol. Mais nous pourrions peut-être envisager de faire l’inverse : prendre le sol, puis l’espace.
— Vous oubliez les cuirassés, rappela alors Poldrei. Même si vous parveniez à trouver la clé pour passer à travers les satellites, je doute que les senseurs des vaisseaux ne repèrent pas nos transports… Et ils seraient toujours en mesure de bombarder nos troupes au sol. Corellia a un bouclier planétaire, mais il serait incapable de résister à un assaut d’une telle puissance.
— Je ne pensais pas à débarquer avec des chars, des compagnies de soldats et tout le reste. Juste une prise de contrôle des centres névralgiques. Je ne suis pas très familier des protections du système ; j’étais trop jeune pour y prêter attention, à l’époque où je traînais dans le coin, et j’ai plus bossé dans l’espace Hutt par la suite. Mais s’il s’agit vraiment d’un système automatisé, alors il y a un programme, quelque part, sur un serveur informatique. Et les contrebandiers du coin ont découvert comment le neutraliser.
— Donc, il nous faudrait trouver un contrebandier corellien, résuma Poldrei.
— Et un qui sache comment neutraliser ce système, ajouta Bel Iblis.
— Et tout ça le plus rapidement possible, sans attirer l’attention de l’Empire.
Celric sentit alors une certaine appréhension, voire de la détresse, juste à côté de lui. Il tourna légèrement la tête et vit que le visage de Corran s’était tendu.
Pourtant, il se leva quelques instants plus tard.
— J’ai peut-être l’homme qu’il vous faut, annonça-t-il. Mais ça ne va pas vous plaire.
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Messagepar Uttini » Dim 05 Juin 2022 - 20:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Faut que je lise ça dès que j'ai un peu de temps...ça m'a l'air sympa.
Un mensonge peut faire le tour de la terre le temps que la vérité mette ses chaussures — Mark Twain
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Messagepar mat-vador » Dim 05 Juin 2022 - 20:55   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Retard rattrapé :P !

La petite Siveline qui réintégre un escadron, ça fait plaisir :oui: !! La petite confrontation avec papa :transpire: ... mais j'ai adoré surtout la partie briefing ! J'aime énormément quand ça parle de tactique, de stratégie militaire :love: :love: ! Et évidemment les nombreuses références Legends :x :x :x :x !

J'ai ma petite idée sur "l'homme qu'il vous faut " :whistle: : Booster Terrik ?

Vivement la suite :oui: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar L2-D2 » Mar 07 Juin 2022 - 17:10   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 48 lu !

Un Chapitre de malade ! :love:

Un sacré game-changer, comme on dit ! Entre un entraînement commun aux Impériaux et aux Néo-Républicains, la fondation d'une nouvelle unité d'individus sensibles à la Force mais affiliés à la Nouvelle République (donc il y aura 3 factions d'individus sensitifs dans la galaxie... 4 en tenant compte de l'Empire de Palpatine, en fait !), la présence de Han Solo dans son uniforme crème (et là, je vois l'illustration le représentant dans l'Essential Reader's Companion), la mission imminente sur Corellia : du tout bon !

Et je pense au même suspect que mat, tiens. A voir si tu nous prépares un petit twist de derrière les fagots ! :think:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 07 Juin 2022 - 20:51   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à tous ! :jap:

Uttini a écrit:Faut que je lise ça dès que j'ai un peu de temps...ça m'a l'air sympa.

J'espère que ça te plaira ^^ Mais à la limite, si tu dois commencer le premier tome, je te conseillerais d'attendre quelques mois... ^^

mat-vador a écrit:La petite Siveline qui réintégre un escadron, ça fait plaisir :oui: !! La petite confrontation avec papa :transpire: ... mais j'ai adoré surtout la partie briefing ! J'aime énormément quand ça parle de tactique, de stratégie militaire :love: :love: ! Et évidemment les nombreuses références Legends :x :x :x :x !

Et c'est pas fini niveau briefings ! :D

L2-D2 a écrit:Un sacré game-changer, comme on dit ! Entre un entraînement commun aux Impériaux et aux Néo-Républicains, la fondation d'une nouvelle unité d'individus sensibles à la Force mais affiliés à la Nouvelle République (donc il y aura 3 factions d'individus sensitifs dans la galaxie... 4 en tenant compte de l'Empire de Palpatine, en fait !), la présence de Han Solo dans son uniforme crème (et là, je vois l'illustration le représentant dans l'Essential Reader's Companion), la mission imminente sur Corellia : du tout bon !

On est clairement et définitivement entrés dans l'Infinities, donc oui, ça évolue, et ça va se poursuivre dans cette direction. :D

mat-vador a écrit:J'ai ma petite idée sur "l'homme qu'il vous faut " :whistle: : Booster Terrik ?

L2-D2 a écrit:Et je pense au même suspect que mat, tiens. A voir si tu nous prépares un petit twist de derrière les fagots ! :think:

Nan, ce coup-ci pas de coup fourré, c'était effectivement assez prévisible. :D
Mais sera-t-il seul ? Et surtout, quel sera son prix ? :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 19 Juin 2022 - 21:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

La suite !



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Chapitre 49

En tant que général, Grodin avait théoriquement un rang équivalent à l’homme qui lui faisait face. Il bénéficiait également de l’avantage qui lui conférait l’aînesse, et plus que largement d’ailleurs ; il aurait presque pu être le père de son interlocuteur.
Pourtant, il se contentait d’écouter sans broncher les ordres transmis par Ahris Garind.
— Le Stratège s’inquiète de l’évolution de la situation, expliquait le jeune amiral, les bras posés sur son bureau presque vierge d’objets. Comme vous avez pu le constater vous-même sur Kuat, ces armes déployées par Palpatine sont d’une capacité de nuisance et de dévastation peu commune
L’ex-Garde ne put qu’acquiescer en attendant de voir où le Polcaphréen voulait en venir.
— En concertation avec son homologue reb… néo-républicain, l’amiral Ackbar, le Grand Amiral Thrawn a décidé de faire de la destruction des Dévastateurs de Mondes son objectif prioritaire. Le Guardian et le Home One, ainsi que leurs vaisseaux auxiliaires, suivent à distance les Dévastateurs en prenant garde à rester hors de leur portée.
— Ça paraît sage, lâcha Grodin qui n’avait pas oublié le sort du Borosk et du Muunilinst, en dépit de leurs formidables capacités offensives.
— Comme vous dites. Selon eux, un vaisseau d’une taille supérieure à une frégate n’aurait aucune chance d’échapper à une destruction rapide. Des corvettes anti-chasseurs, capables de détruire les appareils déployés par les usines internes des Dévastateurs, seraient la meilleure solution pour les approcher.
— Ça semble plausible…
— Sauf que nous ne voulons pas seulement les approcher, nous voulons les détruire, rappela Garind. Leur infliger des dommages considérables, jusqu’à l’anéantissement total.
— Oui, bien sûr…
Garind l’observa en silence. Il semblait le jauger du regard. Ne sachant pas comment réagir, Grodin préféra lui laisser l’initiative.
— Général Tierce, nous aurons besoin de vos compétences pour mener cette attaque, annonça finalement l’amiral.
C’était ce que l’ex-Garde soupçonnait depuis le début de la conversation. Ce qu’il redoutait, même. Il n’avait aucune envie de se retrouver à nouveau face à ces super-armes. Il décida de jouer la carte de la prudence.
— Je vois.
Il tapota des doigts l’accoudoir de son fauteuil, avant de reprendre :
— Je suis actuellement affecté à la conduite d’une des opérations au sol sur Corellia…
— Considérez que c’est réglé. Nous avons davantage besoin de vous à bord du Guardian.
— D’autres seraient plus capables de mener cette opération…
— Le Grand Amiral a spécifiquement requis vos services. Vous avez après tout participé au succès de Sluis Van.
Le nom alarma aussitôt Grodin.
— Vous prévoyez un abordage ?
— C’est l’hypothèse privilégiée à cette heure. Le blindage et les boucliers des Dévastateurs semblent résister à des assauts d’une grande violence. Une attaque plus ciblée sur des systèmes internes pourrait en revanche avoir un impact considérable. N’oubliez pas que nous sommes à présent coalisés avec les anciens Rebelles… Ils s’y connaissent en destruction de super-armes, et ils ont raison sur un point : dès que l’on peut passer le blindage initial, elles deviennent facilement destructibles. Ces Dévastateurs ont sans doute le même point faible que les Étoiles de la Mort : un besoin énergétique immense qui rend leurs réacteurs instables.
— Ça se tient, admit le général. Mais mon unité au sol…
— Si certains de vos hommes vous semblent convenir au travail qui se prépare, sélectionnez-les. Ils gagneront le Guardian avec vous. Les autres resteront dans l’unité initiale et seront placés sous l’autorité d’un nouveau commandant.
— Ah. Bien.
— Le colonel Carson, en particulier, semble tout à fait indiqué pour cette mission…
— Oui…
Grodin ferma un instant les yeux, pour trouver en lui-même le courage d’exprimer ce qu’il pensait. Quand il les rouvrit, la question jaillit de sa bouche :
— Est-ce une façon de m’écarter de Celric Tavill ?
Garind ne répondit pas immédiatement, et son visage était resté impassible, mais le général devina qu’il avait vu juste.
— Le Consul Poldrei est… contrarié par cet incident, admit-il finalement. Comme vous le savez, des Jedi affluent actuellement vers notre station. Le colonel Tavill doit représenter auprès d’eux un modèle de ce que la Fédération peut offrir comme avenir… Ce qui s’est passé avec vous est fâcheux, car cela le perturbe. En soi, même s’il appréciait Edwin Tavill, le Consul ne vous reproche pas directement sa mort ; il a conscience que vous ne faisiez que votre devoir. Mais il souhaiterait effectivement s’assurer que vous ne recroiserez pas Celric Tavill avant longtemps.
L’amiral hésita, puis ajouta :
— À titre tout à fait confidentiel… Nous espérions que votre expérience de Garde, l’entraînement que vous avez subi pour obtenir votre rang, aurait pu former la base d’une formation au combat que vous auriez dispensée aux Protecteurs Impériaux. Maintenant, bien sûr, ce n’est plus envisageable…
— Ça n’aurait pas été opportun, assura Grodin.
De cela, au moins, il était certain. Il ne pouvait pas imaginer d’environnement plus éloigné de l’image qu’il se faisait des Jedi que le cercle de duel de Yinchorr et ses fantômes.
— Si vous le dites… Cependant, ne voyez pas tout du mauvais côté, Général. Vous avez une occasion en or de prouver une nouvelle fois votre valeur au Grand Amiral Thrawn, vous et le colonel Carson… Ce qui sera bien utile le jour où le récit véritable des événements du Mont Tantiss lui parviendra aux oreilles.
Grodin ne répondit rien, se contenant de regarder son interlocuteur dans les yeux. Le secret aurait dû être gardé par le Consul Poldrei et lui seul. Décidément, Garind savait beaucoup de choses… Trop, sans doute, pour que cela n’enclenche pas quelques alertes dans le cerveau du général. Il avait vu trop de courtisans du temps où il revêtait l’habit rouge pour ne pas reconnaître un ambitieux quand il en voyait un.
— Vous avez raison, répondit-il prudemment.
L’amiral acquiesça et lui remit les documents concernant la navette qui lui était affectée, prête au départ sous deux heures. Puis il congédia Grodin, qui regagna ses quartiers afin d’empaqueter ses rares affaires.
Mais, en chemin, il fit étape à la cabine de Daiven pour le prévenir de la tournure des événements.
— Au moins, on retourne au combat, répondit son ami en haussant les épaules lorsqu’il lui apprit quelle était leur nouvelle mission. Je n’en pouvais plus d’être coincé ici.
— Sauf qu’on nous envoie face à ces énormes machins qui ont déboulé sur Kuat, rappela Grodin. Ce ne sera pas une promenade de santé.
— Bah, ça fait partie des risques du métier.
— Tu ne t’inquiètes vraiment pas ?
Daiven ne répondit pas tout de suite, continuant en silence de rassembler ses affaires en vue de les empaqueter.
— Bien sûr que je m’inquiète, finit-il par répondre. J’ai vu de quoi ces choses étaient capables. Mais on peut tout aussi bien mourir d’un accident lors d’une mission de routine… Alors, quitte à risquer ma vie, autant le faire pour quelque chose en quoi je crois.
Il y avait dans sa voix une pointe d’amertume qui alerta Tierce.
— Je crois que je comprends où tu veux en venir…
— Pourquoi ai-je été créé, Grodin ?
L’ex-Garde se mordit les lèvres, ne sachant quoi répondre à la question posée de façon si abrupte.
— Les gens comme toi existent pour exister, poursuivit Daiven. Votre existence est le fruit des hasards de la nature, d’un concours de circonstances, d’une rencontre, d’une alchimie… Mais certainement pas liée à un but. Moi, si. On a sélectionné mes gènes pour créer un soldat efficace et obéissant. Un droïde de chair, voilà comment on m’a imaginé. Prêt à faire le sale boulot. Seulement… Seulement, je suis capable de réfléchir par moi-même, de voir au-delà de ma mission. Je pense. J’ai des sentiments. Et plus le temps passe, plus je comprends que la raison pour laquelle j’ai été créé est contraire à tout ce à quoi j’ai fini par croire.
— C’est l’entretien de Poldrei et Organa Solo qui t’a mis dans cet état, n’est-ce-pas ? devina Grodin.
— J’y pensais déjà avant, mais oui, ça n’a pas arrangé la situation.
Daiven plongea son regard dans celui de son ami.
— Toi aussi, tu étais dans un sale état, quand tu as appris pour Palpatine.
— C’est vrai.
— Il m’a fallu un peu plus de temps pour être affecté à ce point, mais tu vois que ça a fini par m’arriver…
— Ouais.
— Comment tu as fait pour t’en remettre ?
Ce fut au tour de Grodin de prendre son temps avant de répondre. Pouvait-il inventer quelque chose de plausible ? Ça lui semblait bien difficile. Au combat, il était capable d’innover, d’agir de façon complètement imprévisible de façon à prendre l’ascendant sur l’adversaire. Avec les mots, c’était une autre affaire.
De plus, Daiven méritait de connaître la vérité.
— Je ne m’en suis pas remis, avoua-t-il finalement.
Le colonel, qui empilait ses maillots dans son sac de voyage, interrompit son geste.
— Vraiment ?
— Ouais. Mais j’essaie de ne pas y penser. Je me focalise sur l’instant présent. Ça me permet d’éviter de ressasser sans arrêt mes erreurs, de me demander comment j’ai pu me retrouver là… Je crois que c’est ce dont on a tous besoin : aller de l’avant. Je pense qu’on est beaucoup dans ce cas-là. Même les Rebelles. On en a tué des tas, quand même, et maintenant on se bat ensemble.
— C’est vrai… On est dans le même vaisseau, à présent.
Daiven referma d’un geste sec son sac de voyage.
— Et il est temps de le montrer. Passons à l’action.
Grodin ne pouvait qu’approuver. Après tout, se battre était ce qu’il savait faire de mieux.
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Messagepar L2-D2 » Lun 20 Juin 2022 - 9:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 49 lu !

Hmmm... Tierce et Carson qui repartent en mission, ça c'est cool. Et contre les Dévastateurs de Monde en plus, la mission se rapproche et c'est tant mieux !

Mais je m'interroge sur le devenir de Tierce à l'issue de tout ceci. Et sur Garind, aussi, qui lui rappelle donc l'aspect "courtisan" de la cour de Palpatine. Il menace juste ce qu'il faut, l'amiral. Et Tierce semble un peu fataliste, à accepter son sort avec une forme de résignation. Mais pour combien de temps ? Sera-t-il amené à recroiser Kir Kanos, tiens ? :think:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar sam sanglebuc » Mar 21 Juin 2022 - 19:33   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Contrairement à certaines séries, on prend ici le temps de rencontrer les personnages; ha ! Ça fait du bien.
Ben: "Tu n'es pas seule"
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 03 Juil 2022 - 19:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! Réponses plus bas. :jap:

Et, d'ici là, un nouveau chapitre... Qui sera sans doute le seul d'ici à fin juillet, vu que je vais m'éloigner un peu de mon ordinateur. :cute:

J'espère pouvoir revenir ensuite à mon rythme hebdomadaire qui a rarement été respecté depuis le début de cette partie... :whistle: :transpire:



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Chapitre 50

Même sans faire usage de la Force, Leia pouvait sentir croître l’agacement de Carth Poldrei.
— Je veux récupérer l’Aventurier Errant, martela Booster Terrik pour ce qui lui semblait être la cinquantième fois.
— Je pense l’avoir compris, répondit le Consul. Mais je vous ai déjà livré ma réponse et elle ne varie pas : le Virulence a repris du service au sein de la Flotte impériale, après d’importants travaux de réfection.
— Moi aussi, j’en avais fait, des travaux, et vos gars…
— Nos équipes ont récupéré un destroyer capturé en temps de guerre, signala Poldrei. D’accord, vous l’aviez volé à la flotte privée d’Isard, mais il compte quand même comme une possession impériale. Le Liberté du commandant Yonka, qui était dans une situation similaire, a été remis à nos forces en vertu des accords d’échange du Pacte.
— Je ne suis pas membre de la Nouvelle République ! tonna le contrebandier. Ce qu’ils ont signé ne me regarde pas !
— Je reconsidérerais mes propos, si j’étais vous. Votre statut de citoyen de la Nouvelle République vous protège. Si vous étiez citoyen impérial, voire d’un monde indépendant, vous seriez à cette heure accusé de piraterie et enfermé dans une de nos prisons.
— Il a raison, Booster, signala alors Talon Karrde à son partenaire en affaires. Inutile d’indisposer nos amis du Conseil Provisoire.
Il inclina légèrement la tête en direction de Leia, avec une déférence qui n’était pas sans charme. Cet homme était un séducteur, elle le savait. Par certains aspects, il lui rappelait Han. Mais, comme ce dernier, il était bien davantage que ce qu’il voulait paraître. Malgré son air de mauvais garçon de l’espace rangé des vaisseaux, Karrde avait l’habileté d’un vrai politicien. Il aurait pu être sénateur, s’il l’avait voulu, réalisa Leia. Mais il a sans doute davantage de pouvoir – et moins d’ennuis – ainsi.
Il s’était plus ou moins imposé comme conseiller de Booster Terrik dans ses négociations avec le Pacte, même s’il agissait plutôt comme un intermédiaire. La Conseillère devinait toutefois que son intervention n’avait rien de désintéressé.
— Je refuse de me faire dépouiller, insista le vieux contrebandier. J’ai des droits sur ce vaisseau, et des informations qui le valent bien.
Le problème, c’est qu’il a raison, songea Leia avec un profond embarras.
L’objectif fixé par l’amiral Bel Iblis avait été d’obtenir des codes permettant de contourner les défenses automatiques de Corellia. Mais Terrik pouvait leur offrir mieux : les plans du système de défense et des codes permettant d’en prendre le contrôle depuis une station de surveillance isolée à l’est de Coronet.
— Ça paraît trop beau pour être vrai, avait remarqué Leia.
Terrik s’était fendu d’un rire sonore.
— N’est-ce-pas ? Mais vous sous-estimez le pouvoir de la corruption, Conseillère. C’est cette vieille canaille de Flirry Vorru qui était le Moff de la planète à l’époque où ce système a été mis en service. Vous le connaissez : il a toujours eu quelques combines en route. Il travaillait déjà avec le Soleil Noir sur des opérations de contrebande qui rapportaient gros. Disposer de ce poste de contrôle dérivé était un sacré atout pour lui : il suffit d’une équipe réduite pour prendre la main sur le système de défense et assurer le passage des vaisseaux concernés. Moins de pattes à graisser parmi les contrôleurs officiels, plus de bénéfices à la sortie.
Karrde avait ensuite proposé de mettre à disposition son meilleur craqueur de codes pour reprogrammer le système de défense. Avec un peu de chance, il serait même possible de l’utiliser pour attaquer les vaisseaux palpatinistes.
Un atout inespéré, et donc inestimable.
Leia cherchait donc comment amadouer Booster Terrik et son associé ; mais Poldrei passa à l’attaque avant qu’elle n’ait pu envisager une stratégie.
— Et vous, capitaine Karrde ? Que comptez-vous retirer de cette affaire ?
— Ma participation est purement amicale et liée à l’estime que j’ai pour Booster, assura l’élégant vaurien avec un geste d’apaisement.
Terrik grommela ostensiblement.
— Lequel m’a offert une participation à son entreprise en échange de mon soutien dans cette épreuve, ajouta Karrde.
— Vous auriez donc des parts de son vaisseau, s’il parvient à l’obtenir.
— Effectivement. À dire vrai, il faut que je pense à l’avenir de mon équipe. Le commerce de fournitures indisponibles…
— La contrebande, corrigea Leia en haussant un sourcil.
— Tout juste. Cette activité s’accommode mal des régimes plutôt libéraux que vous ambitionnez, et encore moins des périodes de paix. Le commerce d’objets rares mais légaux, comme les antiquités ou les œuvres d’art, est à la fois moins risqué et bien plus lucratif. Quant au négoce d’informations, il a l’avantage de ne requérir que peu de places.
— Vous pensez donc utiliser le vaisseau du capitaine Terrik comme base d’opérations.
— Tout juste. Toutefois, un arrangement est toujours possible. J’appréciais particulièrement mon ancienne base de Myrkr…
Le visage du Consul Poldrei demeura impassible, mais Leia sentit nettement son trouble au sein de la Force. Derrière son visage impassible, le Polcaphréen était réellement inquiet.
— Myrkr est une zone d’exclusion impériale, rappela-t-il d’une voix soigneusement contrôlée.
— Ça ne m’a pas échappé.
— Je m’en doute. Et il ne vous aura pas échappé non plus, j’imagine, que les ysalamiris sont une ressource bien trop stratégique pour être accessible à tout un chacun.
— Bien sûr.
L’explication était plausible, constata Leia. Mais je suis certaine qu’il y a autre chose. Quelque chose que Carth Poldrei tient absolument à garder secret. C’était en tout cas ce que la Force lui soufflait.
Elle avait aussi le sentiment que cela ne risquait pas de lui porter préjudice ; aussi décida-t-elle d’aller de l’avant et de remiser cette information dans un petit coin de sa tête.
— Capitaine Terrik, je crois me souvenir que vous avez géré une station spatiale, pendant la guerre du Bacta, suggéra la Conseillère. Je suis sûr que nous pourrions trouver un arrangement…
— Et me refiler ce vieux tas de ferraille ? ricana le contrebandier en désignant du pouce le plafond. Merci bien ! Je rendais service à Wedge, c’est tout. J’ai l’étoffe d’un aventurier, pas d’un administrateur casanier.
— Alors ce sera un vaisseau, lâcha Poldrei. Mais pas un destroyer impérial.
Terrik se tourna vers lui.
— Vous allez me refiler quoi ? Un Acclamator à moitié rouillé ? Un Venator datant de la Guerre des Clones ?
— Vous n’êtes pas loin, mais vous vous trompez de camp, répondit le Consul. En prenant possession du Secteur Corporatif, la Fédération a mis la main sur un ensemble de vaisseaux lourds séparatistes. Nous pouvons vous céder un classe-Lucrehulk en échange de vos informations.
Leia se mordit discrètement les joues. C’était particulièrement osé, et même assez discourtois de la part de Poldrei de proposer des vaisseaux qui, selon les termes du Pacte, ne lui appartenaient plus.
— C’est vieux, lâcha Terrik.
— Mais solide. Avec des besoins en équipage réduits… et une capacité de stockage inégalée.
— Acceptez, Booster, conseilla Karrde. Vous savez que vous n’obtiendrez pas mieux, même en insistant.
— J’aurais dû demander un cuirassé stellaire…
— Vous seriez parvenu au même résultat.
Le Corellien soupira.
— Très bien, dit-il en s’enfonçant un peu dans son siège. Vous aurez vos codes et toutes les informations qui vont avec…
Ils passèrent la demi-heure suivante à négocier les détails de la transaction, puis remirent les cartes de données récupérées aux équipes du général Cracken. Ce n’est que lorsqu’ils quittèrent le bureau de celui-ci que Leia trouva l’occasion de dire le fond de sa pensée à son homologue.
— Vous êtes très généreux avec les biens des autres, lui fit-elle remarquer.
L’ex-Moff resta silencieux pendant de longues secondes.
— La Fédération va engager un million de soldats dans la bataille de Corellia, déclara-t-il finalement. Sans compter les équipages de nos vaisseaux de guerre, qui vont au moins faire doubler ce nombre. Et tout cela pour une planète qui vous reviendra après la bataille. Vous serez donc d’accord pour dire que ma générosité n’est pas à sens unique.
— Je ne voulais pas remettre en question votre aide, contra Leia.
— Qu’alliez-vous faire de ces vaisseaux ? Les vendre à la ferraille ? Nous savons tous deux que vous n’auriez pas pu les intégrer dans votre flotte régulière, pas au moment où vous souhaitez la moderniser. L’ère de la Rébellion est terminée.
— Tout de même…
— D’ailleurs, l’idée n’est pas de moi mais de Thrawn, poursuivit le Consul. Quand j’ai appris que Talon Karrde s’était invité aux négociations, je l’ai averti. Il avait déjà eu affaire à lui et a assez bien cerné l’homme. Ses analyses étaient remarquablement pertinentes… Comme toujours, devrais-je dire. Ah, Celric !
Leia se tourna pour regarder dans la même direction que lui et vit arriver le jeune chef des Protecteurs Impériaux, dans son armure élégante.
— Navré de vous interrompre, Excellences, les salua-t-il. Luke m’a demandé de vous signaler que la plupart des participants sont arrivés et que les derniers seront là dans quelques minutes.
— Nous arrivions justement, répondit Poldrei avec un regard en coin en direction de Leia. Passez devant.
Le Protecteur salua de façon formelle, mais un peu maladroite, comme s’il était encore mal à l’aise dans son uniforme rutilant. Il est jeune, songea la Conseillère. Pas autant que Luke et moi au moment de la bataille de Yavin… Mais jeune quand même pour quelqu’un qui doit porter de telles responsabilités.
Elle l’appréciait néanmoins. Même s’il avait vécu des moments difficiles – mais qui n’était pas dans ce cas, après trois décennies de guerre ? –, il avait su garder une certaine naïveté, une candeur rafraîchissante, un optimisme revigorant.
— Votre mère a retrouvé certaines de ses connaissances ? lui demanda Leia avec douceur tandis qu’ils entraient sur la passerelle d’observation où la réunion devait se tenir.
— Des gens qu'elle avait croisé, répondit Celric en regardant la foule bigarrée qui s’était réunie là.
Depuis l’entrée qu’ils avaient empruntée, en surplomb, ils pouvaient l’observer en détail. Elle était principalement composée d’humains. À ce qu’elle avait compris, nombre de Jedi ayant survécu avaient appartenu à l’espèce majoritaire, se cachant parmi la foule de leurs semblables. Il y avait hommes et des femmes dans des tenues civiles et militaires, pour certains des officiers qui étaient présents en tant qu’observateurs. Elle échangea un bref signe de tête avec l’amiral Garind, qui discutait avec un Protecteur semblant encore plus jeune que Celric. Elle repéra aussi Luke, un peu plus loin, discutant avec une poignée d’inconnus.
— Quelques-uns, reprit Tavill. Mais la plupart de ses amis sont morts lors de l'assaut du Temple. Les Jedi qui sont là...
Il laissa sa phrase en suspens.
— Pour ma part, je n'en reconnais aucun, lâcha Poldrei, qui regardait la scène les mains dans le dos, une expression indéfinissable, peut-être un peu nostalgique, sur le visage. Ce qui n'a rien d'étonnant. La plupart ont l'air d'avoir mon âge, ou moins encore. Les Jedi qui se sont distingués au cours de la Guerre des Clones étaient pour la plupart des vétérans, des gens qui auraient pu servir de ralliement à un mouvement contre-impérial et que Palpatine a voulu à tout prix...
Il n'acheva pas sa phrase. Leia vit que son regard s'était fixé sur un point derrière elle ; elle se retourna et aperçut l'être qui avait surpris son homologue. Un imposant Whipid à la fourrure argentée venait de faire son entrée sur la passerelle d'observation, et sa tenue traditionnelle ne laissait aucun doute sur sa qualité.
— Oh, bon sang, souffla le Consul. Lui, je le connais.
Et ce qu'elle ressentait au sein de la Force chez le Polcaphréen confirmait bien son trouble. Sans prononcer un mot de plus, il se dirigea vers le nouvel arrivant, et Leia le suivit par curiosité.
Le Whipid les vit s'approcher et resta là à les attendre. La Conseillère connaissait un peu les êtres de son espèce pour en avoir côtoyé quelques-uns à l'époque de la Rébellion, et elle savait qu'ils avaient le sang chaud et une patience assez limitée. Mais ce n'était pas ce qu'elle percevait chez lui, bien au contraire : ce Jedi semblait parfaitement fidèle aux préceptes de sérénité de l'Ordre.
Poldrei se plaça face à lui et s'inclina légèrement.
— Vous êtes le général K'Krukh, n'est-ce pas ?
La question arracha ce qui semblait être un petit rire au Whipid.
— Il y a longtemps qu'on n'avait pas utilisé ce grade pour me désigner, répondit-il d'une voix grave aux résonances profondes.
— Les vieilles habitudes, dit le Consul avec un sourire d'excuse avant de désigner son accompagnatrice. Vous connaissez sans doute la Conseillère Leia Organa Solo de la Nouvelle République, au moins de réputation...
— J'ai passé les trois dernières décennies à me tenir aussi éloigné que possible du reste de la galaxie, répondit K'Krukh. Mais j'ai beaucoup appris depuis que j'ai quitté mon isolement ces derniers jours, et je sais qui vous êtes, ajouta-t-il avec un signe de tête en direction de la jeune femme. J'ai combattu aux côtés de votre père à quelques reprises. Savoir ce qui lui est arrivé m'attriste... Mais je me réjouis qu'il ait, finalement, retrouvé la voie de la Lumière.
— Merci, répondit Leia avec sincérité. C'est un honneur de faire votre connaissance.
— Pour ma part, je suis Carth Poldrei. J'ai servi sous vos ordres sur Saleucami, poursuivit Poldrei. Très brièvement, bien sûr. Je faisais partie du Corps de formation des officiers de terrain qui a été dépêché sur place pour sécuriser la planète après la victoire.
— À la fin de la guerre, se souvint le Jedi.
— Oui. Mais je vous connaissais déjà avant, précisa le Consul. J'étais assez admiratif de la façon dont vous aviez défié l'Ordre au début du conflit, en refusant de mener des troupes au combat dans une guerre qui vous semblait échapper à toute logique. Et la suite a démontré que vous aviez vu juste, avant les autres.
— J'aurais préféré me tromper, admit calmement K'Krukh. Mais il est impossible de changer le passé. On peut seulement s'efforcer de construire un avenir meilleur.
— C’est ce que je m’efforce de faire, assura Poldrei.
Ils échangèrent encore quelques paroles polies avant que Luke n’arrive pour accueillir le vétéran Jedi. Son intervention amusa Leia. D’ordinaire, c’était elle, la maîtresse des cérémonies dont son frère était l’invité d’honneur. Mais elle ne se plaignait pas de cette inversion des rôles. Elle savait à quel point la renaissance de l’Ordre Jedi tenait à cœur à Luke, et elle était décidée à l’y aider, à sa façon.
En organisant le rendez-vous, ils s’étaient mis d’accord sur un protocole un peu officiel, qui marquerait formellement le début de cette nouvelle aventure dans laquelle ils s’engageaient. Quelques holocams étaient présentes, avec une poignée de journalistes sélectionnés avec soin par les dirigeants du Pacte pour suivre les événements de la station Exis et ceux qui viendraient ensuite.
Les objectifs étaient fixés sur le podium et ne manquèrent rien du premier intervenant.
— Quand je ne serai plus, le dernier des Jedi tu seras.
La voix de Luke résonna clairement dans la salle devenue silencieuse.
— Voici ce que maître Yoda m’a déclaré, peu avant sa mort. C’était, vous l’imaginez bien, un poids énorme qui s’abattait sur mes jeunes épaules. Nous étions juste avant la bataille d’Endor. L’Empereur Palpatine dirigeait encore l’essentiel de la galaxie, avec mon père à ses côtés. La situation semblait désespérée.
Mais nous avions récupéré Han, songea Leia, un sourire en coin en repensant à leurs retrouvailles.
— Yoda m’avait cependant donné une instruction, reprit Luke. Transmets ce que tu as appris. Il m’a fallu du temps pour savoir comment le faire. Du temps, et de nombreuses recherches, qui m’ont permis de trouver aussi des alliés. Aujourd’hui, me voilà devant vous : les Jedi de demain… Et ceux d’hier, aussi, qui ont retrouvé le chemin de leur devoir.
Sa gestuelle était moins celle d’un discours officiel que d’un prêche religieux, tant il croyait avec conviction à chacun des mots qu’il prononçait. En cet instant, Luke dégageait un charisme qui étonnait jusqu’à sa sœur qui l’observait avec attention.
— Je sais quelles sont vos craintes. Vous ressentez, comme moi, le sentiment d’un danger imminent, mais aussi celui d’un nouvel espoir. L’Ordre Jedi restauré – le Nouvel Ordre Jedi – durera, quelles que soient les forces des Ténèbres qui tenteront d’en éteindre la flamme. Nous tirerons la leçon des erreurs du passé, nous tenterons de ne pas en commettre d’autres à l’avenir, et nous irons de l’avant pour le bien de cette galaxie.
Une fois les applaudissements éteints – ils avaient duré plus d’une minute –, le jeune Jedi céda la place au Consul Poldrei. Leia l’écouta tout en préparant sa propre intervention.
— Je ne peux qu’approuver les propos de maître Skywalker, déclara le Polcaphréen. Nombre d’entre vous, en particulier parmi ceux qui ont survécu à l’Ordre 66, s’étonneront de voir un ancien officier impérial tel que moi parler du respect qu’il éprouve envers les Jedi. De fait, les rancunes existent et sont tenaces. C’est là tout le génie maléfique de l’homme que nous affrontons à présent. Avant la Guerre des Clones, les agents du Département Judiciaire et les Jedi travaillaient main dans la main. Je n’en faisais pas partie à cette époque, mais les vétérans que j’ai côtoyés m’en ont parlé avec une certaine nostalgie.
Il adressa un signe de tête à un homme au fond de la salle, installé avec une poignée d’autres officiers des deux camps, que Leia identifia comme étant l’amiral Pellaeon.
— Lorsque le conflit a éclaté, Palpatine a manœuvré avec une habileté remarquable. Il a fait des Jedi, qui étaient jusqu’alors les gardiens de la paix, les meneurs de cette guerre. Au sommet de la hiérarchie, sous le feu des projecteurs également. Ils sont réellement devenus les symboles du conflit, tandis qu’en arrière-plan, les soldats et les officiers qui se battaient avec autant de courage étaient rejetés dans l’oubli. De cette façon, Palpatine gagnait sur les deux tableaux : les Jedi perdaient l’affection d’une part importante de la population, tandis que le corps des officiers se mettait à éprouvait de la rancœur à leur sujet. Et il y en eut bien peu, effectivement, pour protester contre l’Ordre 66 ou pour se rebeller dans les premiers jours de l’Empire. Même ceux qui ont ouvert les yeux par la suite – cette fois, il regarda en direction de vétérans rebelles, au premier rang desquels Adar Tallon et Jan Dodonna – ont servi un temps dans les rangs de l’Empire après le massacre des Jedi. Je sais que, pour beaucoup d’entre vous, il sera difficile de passer outre les fractures nées à cette époque. Pour ceux qui ont été trahis et traqués, il sera difficile de faire à nouveau confiance à quelqu’un qui a revêtu l’uniforme gris ou l’armure blanche de l’armée impériale.
Il releva légèrement la tête.
— Mais nous devons passer outre, ensemble, si nous voulons…
Il s’interrompit, le regard tourné vers sa droite. Leia bougea légèrement pour apercevoir du mouvement dans la foule à ce niveau-là. Elle vit alors plus distinctement le visage de l’élément perturbateur ; c’était l’amiral Garind, un comlink à la main, qui se dirigeait vers le podium des orateurs.
— Excellence, nous avons un problème, annonça-t-il en émergeant de la foule.
Poldrei acquiesça brièvement.
— Une attaque ?
Leia se mordit discrètement les lèvres. Une attaque, de fait, n’aurait rien eu de surprenant. C’était même l’un des buts de la réunion : pousser l’Empereur à agir de façon inconsidérée, irréfléchie, en lançant ses forces pour détruire ses ennemis éternels. Un contingent important de la flotte avait été positionné à quelques minutes-lumières de là, prêt à intervenir pour aider les vaisseaux défendant la station Exis si le besoin s’en faisait sentir.
— Pas celle que nous attendions, répondit Garind. Les senseurs longe distance ont détecté un vaisseau, seul, petit gabarit – pas plus gros qu’une corvette, au plus.
— Un seul appareil ? répéta Poldrei, visiblement surpris.
Leia échangea un regard avec son frère. Tout cela ne lui disait rien qui vaille.
Elle se tourna vers les officiers et vit qu’ils avaient déjà réagi. L’une des baies d’observation s’opacifia pour devenir un écran représentant le point d’émergence supposé de l’ennemi.
La Conseillère se mit à compter les secondes. Elle n’avait pas atteint les dix quand l’image se brouilla pour laisser apparaître le vaisseau.
Enfin, le vaisseau…
Leia sentit son cœur accélérer. Les dimensions étaient celles d’une petite corvette, et les formes rappelaient les canonnières corelliennes des débuts de la Rébellion… Mais ce n’était pas un vaisseau.
Seulement un missile.
Elle se tourna vers son frère et vit son regard résolu, tandis que Poldrei, lui, était clairement effrayé.
— Il faut le faire abattre ! ordonna-t-il à Garind.
— J’ai déjà donné des instructions, répondit l’amiral.
De fait, sur l’écran, les vaisseaux fédéraux et néo-républicains avaient ouvert le feu, tirant leurs salves plasmiques et ioniques en direction du projectile à hyperdrive.
Mais rien ne semblait pouvoir l’arrêter, et il fonçait toujours vers sa cible – la station, évidemment – en frôlant les coques des croiseurs et destroyers, sans se préoccuper de leurs attaques qui étaient comme des piqûres d’insectes sur son blindage.
— Les rayons tracteurs ! lança Poldrei.
— Ils ne serviront à rien, intervint alors K’Krukh qui s’était rapproché d’eux.
Leia le vit échanger un regard avec son frère.
— La Force, comprit Luke. Seule la Force pourra l’arrêter.
La jeune femme espéra qu’il avait vu juste. Il ferma les yeux et tendit la main devant lui, dans une direction qui aurait pu paraître approximative mais qui était – elle le ressentait – celle du missile fonçant sur eux.
K’Krukh l’imita. Puis Celric, et une poignée d’autres Jedi.
Leia repensa alors au récit que son frère lui avait fait de son entraînement avec Yoda. Le vénérable Jedi avait su montrer à Luke comment utiliser ses pouvoirs pour soulever un chasseur embourbé.
La taille ne compte pas, avait-il proclamé.
Mais il avait aussi dit autre chose, plus tard, avant de mourir. Une phrase que Luke avait lui-même répétée, sur Endor, en avouant à sa sœur ses véritables origines.
La Force est puissante dans notre famille.
Leia se joignit alors aux autres Jedi, s’abandonnant pour la première fois à cet héritage qu’elle avait longtemps redouté. Elle tendit la main, ferma les yeux et sentit son esprit se joindre à celui de tous les autres êtres de Lumière présents.



Oui, je sais, je vous laisse un peu sur un cliffhanger... :sournois:

sam sanglebuc a écrit:Contrairement à certaines séries, on prend ici le temps de rencontrer les personnages; ha ! Ça fait du bien.

C'est l'idée de ces chapitres un peu plus intimistes, même s'il y en a peut-être moins que dans le premier tome. ;)

L2-D2 a écrit:Mais je m'interroge sur le devenir de Tierce à l'issue de tout ceci. Et sur Garind, aussi, qui lui rappelle donc l'aspect "courtisan" de la cour de Palpatine. Il menace juste ce qu'il faut, l'amiral. Et Tierce semble un peu fataliste, à accepter son sort avec une forme de résignation. Mais pour combien de temps ? Sera-t-il amené à recroiser Kir Kanos, tiens ? :think:

Je dirai juste que tu te poses de très bonnes questions, mais que je ne peux y répondre au risque de spoiler la fin de ce tome. :sournois:
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Messagepar Alfred M. » Lun 04 Juil 2022 - 9:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Ayé le Canon Galactique est opérationel.
Finalement Booster ne récupérera pas son vaisseau... du moins pas dans l'immédiat :transpire: .
Et le retour d'un personnage que tout le monde aime bien faire revenir.
Encore un bon chapitre, je vais profiter de l'intermede pour me faire L'Avenement de l'Amiral que j'ai mis sur ma liseuse.
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Messagepar L2-D2 » Lun 04 Juil 2022 - 18:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 50 lu !

Etait-ce voulu pour le Chapitre 50 ? Toujours est-il qu'il se passe plein de choses dans ce Chapitre ! :shock:

Superbe apparition de Booster Terrik, chouette discussion entre Leia et Poldrei (j'aime beaucoup les quelques répliques sur la générosité des uns et des autres, je les ai trouvées très crédibles !), Luke qui prend la parole, qui lance son Nouvel Ordre Jedi (que d'émotion ! :love: ) et le retour de l'incroyable K'Krukh, en chair et en os ! :love: En voilà un personnage fantastique, avec des nouveaux liens de ton récit avec les comics Republic ! Ca donnerait presque envie de refeuilleter le tome 9 du Clone Wars de Delcourt, à la recherche de Jagen Eripsa, justement, dans l'une des cases en arrière-plan sur Saleucami (à la manière d'une Mara Jade dans Le Retour du Jedi) ! :think:

Et on termine avec un cliffhanger dont on se doute de la résolution... à moins que le Chapitre 51 ne ressemble à ça :

Spoiler: Afficher
Chapitre 51

Malgré tous leurs efforts, les pouvoirs cumulés des utilisateurs de la Force présents ne purent rien faire. Le missile progressait bien trop vite pour pouvoir être stoppé.
La station Exis explosa dans un déluge de feu, vaporisant instantanément tous les individus présents.

FIN

:lol:

Plus sérieusement, voir Leia se joindre aux autres utilisateurs de la Force fait plaisir !

Vivement la suite ! :oui:

Dans l'attente, profites-en bien, bonne coupure, repose-toi et reviens-nous en forme et surtout avec plein d'idées pour la suite de ce Tome 2 ! :cute:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mat-vador » Lun 04 Juil 2022 - 20:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Et j'ai kiffé le retour de notre K'kruhk :love: :love: ! J'ai tellement adoré ce Jedi dans la série Républic et Legacy aussi :transpire: ... grosse émotion de le voir interagir avec notre Carth.

Le fameux Canon Galactique en action :sournois: ! Suspense...

Bonne vacances à toi :oui: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 05 Juil 2022 - 8:06   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à tous ! Ravi de voir que le retour de ce cher vieux Whipid vous plaît tant. :cute:

mat-vador a écrit:Et j'ai kiffé le retour de notre K'kruhk :love: :love: ! J'ai tellement adoré ce Jedi dans la série Républic et Legacy aussi :transpire: ... grosse émotion de le voir interagir avec notre Carth.

J'avais aussi beaucoup apprécié sa présence dans ces séries, en particulier la case avec son introduction dans Legacy. :cute:

L2-D2 a écrit:Etait-ce voulu pour le Chapitre 50 ?

Même pas ! :transpire:

L2-D2 a écrit:Ca donnerait presque envie de refeuilleter le tome 9 du Clone Wars de Delcourt, à la recherche de Jagen Eripsa, justement, dans l'une des cases en arrière-plan sur Saleucami (à la manière d'une Mara Jade dans Le Retour du Jedi) ! :think:

De Carth Poldrei plutôt, non ? :D

L2-D2 a écrit:Et on termine avec un cliffhanger dont on se doute de la résolution... à moins que le Chapitre 51 ne ressemble à ça :

Spoiler: Afficher
Chapitre 51

Malgré tous leurs efforts, les pouvoirs cumulés des utilisateurs de la Force présents ne purent rien faire. Le missile progressait bien trop vite pour pouvoir être stoppé.
La station Exis explosa dans un déluge de feu, vaporisant instantanément tous les individus présents.

FIN

:lol:

Non, je vais quand même développer un peu plus. :D

Alfred M. a écrit:Finalement Booster ne récupérera pas son vaisseau... du moins pas dans l'immédiat :transpire: .

Il en aura un autre qui vaudra largement le coup. :wink:

Alfred M. a écrit:Encore un bon chapitre, je vais profiter de l'intermede pour me faire L'Avenement de l'Amiral que j'ai mis sur ma liseuse.

Il va quand même falloir que je la termine, cette histoire... :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Mar 05 Juil 2022 - 9:50   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Jagen Eripsa a écrit:De Carth Poldrei plutôt, non ? :D

Mais oui bien sûr ! J'ai confondu avec notre bon Amiral des Chroniques de la Marine Républicaine appel du pied pour la suite ! ! :siffle:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 14 Aoû 2022 - 19:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Le retour de la Fédération Impériale, épisode je-ne-sais-plus-combien ! Avec un chapitre tout frais, qui a été écrit d'une traite en plus ou moins quatre heures de temps. :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 51

Au cœur du système Beshqek, en orbite au-dessus de la planète Byss, le Canon Galactique venait de connaître son tir inaugural.
Il n’y avait pourtant pas d’effervescence dans le centre de commandement. Les opérateurs de l’arme, comme la plupart des hommes de l’armée impériale, étaient habitués à masquer toutes leurs émotions, et ils s’y astreignaient d’autant plus assidûment lorsqu’ils se trouvaient, comme aujourd’hui, sous le regard de leurs supérieurs.
En particulier quand le plus important d’entre eux se trouvait là.
L’Empereur Palpatine ne leur prêtait pourtant pas la moindre attention. Debout sur la plateforme qui surplombait la passerelle de commandement, entouré par quatre Champions de la Garde Impériale, il semblait observer la superstructure longiligne, bien plus imposante que la plupart des destroyers qui croisaient aux alentours. Mais son esprit, en réalité, était ailleurs.
Dans le système Teedio. Face à la station Exis.
Il avait suivi à travers la Force le projectile lancé quelques heures plus tôt dans l’hyperespace. Équipé de ce qui se faisait de mieux en matière d’hyperpropulseurs, il avait traversé des dizaines de systèmes à l’insu de tous, en particulier des Néo-Républicains et des Impériaux séditieux. Palpatine avait senti tout cela, sa sombre volonté accompagnant l’arme jusqu’à destination. Il l’avait sentie émerger de l’hyperespace bien avant que l’ingénieur en chef et superviseur de l’arme, Umak Leth, ne lui signale que l’impact était imminent.
Ils étaient là, il le sentait.
Les Jedi.
Oh, il en resterait peut-être quelques-uns après ce jour. Une poignée. Bien moins qu’après l’Ordre 66…
L’Empereur sentit les pathétiques attaques des vaisseaux coalisés. Rien d’inquiétant pour le missile. Chaque projectile représentait un investissement de plusieurs millions de crédits… mais cela valait largement le coup. Ils étaient protégés par des boucliers à rayonnement de dernier cri qui garantissaient une explosion au moment opportun.
Et il ne tarderait pas à arriver.
Il perçut la terreur de milliers d’âmes, et cette sensation renforça sa hâte d’en finir. D’achever ce qu’il avait entamé trente ans plus tôt.
Il ressentit soudainement la présence d’autres esprits au sein de la Force. Les Jedi, bien sûr. Il s’y était attendu.
Il allait enfin avoir une occasion de leur prouver la toute-puissance du Côté Obscur.
 
*  * 

 
Sous le regard stupéfait des dignitaires et officiers terrifiés présents sur la passerelle d’observation de la station Exis, les Jedi entrèrent dans une transe qui devait protéger chacun des êtres présents à bord. Tous, du vénérable maître K’Krukh au plus humble des apprentis Protecteurs Impériaux, se concentrèrent pour résister à la tempête ténébreuse qui accompagnait le missile fonçant sur eux.
Mais deux êtres ressortaient au cœur de ce maëlstrom de lumière. Luke Skywalker et sa sœur, Leia Organa Solo, étaient au centre de l’assemblée physique, mais aussi de son équivalent spirituel. 
Même pour Luke, qui avait pourtant acquis en dix ans une expérience respectable en tant que Jedi, ce qui se produisait en cet instant avait quelque chose d’inédit. Autant dire que sa sœur peinait bien plus encore à comprendre ce qui lui arrivait. Leia percevait la Force comme jamais auparavant, imprégnant le moindre fragment de son corps, la moindre parcelle de son âme. Elle coulait à travers elle comme le flot furieux d’une rivière gonflée par un violent orage. C’était… C’était… C’était trop. Trop de choses à la fois pour qu’elle soit en mesure de le décrire. Trop pour qu’elle puisse l’expliquer.
Elle ressentit néanmoins, au cœur de la tempête, une nouvelle présence qui se joignait au combat contre le Côté Obscur. Elle semblait à la fois proche et familière et, pour un peu, elle l’aurait prise pour celle de Han. Son époux, resté à bord de son croiseur, n’était pas très loin, et il devait sûrement être extrêmement inquiet en cet instant, l’accompagnant de ses pensées… Mais il n’était pas sensible à la Force, surtout pas à ce niveau-là d’affinité.
Une solution s’imposa dans l’esprit de Leia, folle, vraiment folle, et pourtant la seule qui soit réaliste.
C’est mon enfant, comprit-elle. Le fils que je porte.
Elle savait que c’en était un. Elle comprit aussi, en cet instant, qu’il était très différent de Jacen et Jaina, qui étaient pourtant eux aussi dépositaires de l’héritage de la lignée Skywalker. Leur puissance était sans commune mesure avec celle de leur frère à naître.
Leia sut alors comment elle allait devoir l’appeler. Un seul nom semblait convenir.
Han ne va pas apprécier, songea-t-elle fugacement.
Mais ce n’était pas le moment de s’en préoccuper. Si elle voulait que cet enfant voie le jour, il lui fallait remporter, aujourd’hui, ce combat. Il fallait qu’elle soit en mesure de repousser cette attaque.
Elle jeta cette détermination nouvelle dans le combat mental qu’elle menait aux côtés du reste de l’Ordre nouvellement restauré.
 
*  * 

 
Ils auraient déjà dû céder.
Dark Sidious, le plus puissant des Seigneurs Sith de l’histoire galactique, s’étonna de la résistance dont faisaient preuve les Jedi. Ils n’étaient pas si nombreux, et pourtant, ils parvenaient à lui tenir tête…
Ils auraient déjà dû céder. Mais ils tiennent.
Il n’eut aucun mal à deviner qui menait le mouvement. Les enfants de Vador. Le pathétique Anakin Skywalker, qui croyait tellement être l’Élu, celui qui mettrait un terme à l’existence des Sith. Qui est mort en croyant qu’il m’avait tué. Mais je suis là, Vador, songea l’Empereur avec un rictus. La Mort a plié le genou devant moi, comme tu l’as fait en ton temps. Et comme tes enfants auraient dû le faire pour ne pas mourir.
Oui, de toute évidence, c’étaient eux qui se trouvaient au cœur de cette résistance qu’on lui opposait. Il n’avait aucun mal à sentir que le missile avait ralenti sa course, qu’elle s’était même stoppée. L’opérateur qui le lui annonça aurait autant pu parler dans le vide tant son information était inutile pour l’Empereur.
Ils pensent qu’ils peuvent gagner contre moi, songea Palpatine, sa rage se décuplant rien qu’en ébauchant en esprit cette idée. Il est temps de leur montrer l’ordre naturel des choses.
Car il n’avait pas, jusque-là, déployé toute sa maîtrise des arts obscurs. L’énergie sombre qui régnait dans la galaxie afflua vers lui à son appel :  il en était devenu l’unique vecteur, le catalyseur, le seul capable de la déchaîner.
Même les Gardes expérimentés qui l’accompagnaient s’éloignèrent d’un pas quand ils virent les volutes d’énergie qui commençaient à jaillir de lui. Umak Leth, lui recula de plusieurs, horrifié par ce qu’il voyait. Palpatine savait quel était le prix à payer pour ces pouvoirs. Il s’en était déjà acquitté autrefois.
Le corps cloné qu’il avait investi après Endor était bien plus jeune que son enveloppe naturelle détruite par Vador, mais il avait vieilli à grande vitesse au cours des cinq dernières années. Les pouvoirs du Côté Obscur prélevaient leur dû, il l’avait toujours su. Mais ce n’était rien comparé à ce qui se produisait en cet instant. Sa chair fumait, se tordait, se flétrissait comme elle l’avait fait jadis, face à Mace Windu, dans le Bureau Exécutif de la Chancellerie. À l’époque, cependant, c’était surtout l’illusion masquant la dégradation de ses traits qu’il avait fait disparaître ainsi : il avait ôté son masque respectable pour laisser apparaître le prédateur en lui, se servant de l’excuse du combat contre le Grand Maître de l’Ordre pour tromper Skywalker sur sa nature.
Cette fois, c’était bien l’énergie qu’il manipulait qui le réduisait à l’état de carcasse fumante. Le processus était douloureux, à un niveau qui aurait été insupportable pour le commun des mortels ; mais il était Dark Sidious, le Seigneur Sombre des Sith, l’être le plus puissant de cette galaxie. Il pouvait supporter tout cela. La douleur n’était qu’un carburant de plus destiné à alimenter sa rage incandescente.
Oui, dans quelques instants, il allait l’emporter.
 
*  * 

 
Leia perçut l’inquiétude de son frère une fraction de seconde avant de sentir à son tour le nouveau déchaînement de Force Obscure qui s’abattait sur eux.
Elle ressentait la rage de leur adversaire, sa haine inextinguible, sa soif d’un pouvoir absolu, sans limite aucune. Aucun doute : il n’y avait contre eux ni Inquisiteurs, ni autres Jedi Sombres, rien si ce n’est un homme : l’Empereur Palpatine.
Son admiration pour Luke monta d’un cran lorsqu’elle songea que son frère s’était dressé, seul, sur Endor, contre le tyran doté d’un tel pouvoir. Elle pensa à tous les Jedi qui avaient agi autrefois pour tenter de le détruire ; elle songea même à son père, ou plutôt à ses pères. Bail Organa, qui avait l’un des premiers à défier le monstre dans l’arène qui l’avait permis d’accéder aux plus hautes fonctions, le Sénat. Et Anakin Skywalker, qui était mort pour le vaincre et offrir à la Galaxie le répit dont elle avait besoin.
Palpatine avait tué les deux, et maintenant c’est à elle qu’il tentait de s’en prendre.
Elle n’allait pas le laisser faire.
La seule chose qui peut disperser les Ténèbres, c’est la Lumière.
Ces mots, c’était la voix de Luke qui les avait prononcés. Le jeune maître Jedi s’adressait à ses condisciples à travers la Force, et Leia s’imprégna de chacun de ses mots.
Vous ressentez les désirs de l’Ennemi. Mort. Destruction. Pouvoir. Il est égoïste… Et il est seul. Plus seul que nous ne le serons jamais. Nous n’agissons pas seulement pour sauver nos vies. Elles ont une grande valeur, mais au même titre que celles de toutes les autres personnes présentes à bord de cette station, et de tous les habitants de la Galaxie… C’est pour cela que nous devons l’emporter. Il ne peut en être autrement. Nous sommes le bouclier face à l’Obscurité qui menace de déferler. Nous devons l’arrêter, ici et maintenant.
Leia sentit l’espoir revenir en elle en entendant ces paroles, mais aussi une certaine appréhension. Luke avait raison. S’ils échouaient maintenant, c’en était fini des Jedi… Et c’était aussi la fin de l’espoir face à Palpatine. Il était tout simplement trop puissant pour être vaincu par quelqu’un ne maîtrisant pas la Force comme ils le faisaient. Il serait libre de s’en prendre à tout un chacun…
Et Jacen et Jaina seraient vulnérables.
Armée d’une résolution nouvelle, Leia se jeta dans la lutte de plus belle. Elle percevait aussi la détermination de ses congénères. Maître K’Krukh était d’un calme impressionnant pour un Whipid, et il semblait insuffler au groupe toute la sérénité qui lui avait été inculquée par des décennies de méditation. La fougue, elle, venait des plus jeunes, en particulier du binôme composé par Celric Tavill et Piotr Paveller. Les jeunes Protecteurs Impériaux étaient déterminés à l’emporter et ne cédaient pas un pouce de terrain mental à l’Ennemi. Leur hargne n’était cependant pas de la colère : c’était plutôt une manifestation de volonté dans son expression la plus pure, un jusqu’au-boutisme qui ne souffrait aucune contradiction, un comportement qui n’était pas si différent de celui des premiers Rebelles qui avaient commencé le combat contre l’Empire, à l’époque où le rapport de force était à un contre un million.
Nous allons l’emporter, comprit Leia. Il ne peut pas en être autrement.
L’obscurité déferlait pourtant toujours sur eux, mais elle ne les faisait plus reculer ; au contraire, chaque nouvelle salve semblait renforcer la puissance du bouclier qui s’y opposait.
Au milieu de ce combat invisible, le missile s’était figé, à une centaine de mètres à peine de la station Exis. Leia ayant les yeux fermés, elle ne pouvait le voir ; mais il était l’objet de l’attention constante des autres personnes présentes sur la passerelle, du moins celles qui n’avaient pas fui inutilement vers les capsules de sauvetage. Le projectile tremblait sous l’effet des puissances se concentrant autour de lui, et l’on en venait à redouter qu’il n’explose sans même percuter sa cible.
Mais, soudainement, l’espace sembla se distendre autour de lui. C’était un phénomène inconnu pour les observateurs, et nombre d’entre eux auraient souhaité questionner les Jedi à propos de ce qu’ils voyaient.
Cela n’aurait pourtant pas été d’une grande utilité. Leia et les autres n’en savaient pas plus à ce sujet. Ils percevaient bien la présence d’un nouveau phénomène, mais ce n’était pas vraiment obscur, cette fois… Et pas vraiment lumineux non plus d’ailleurs.
Avant qu’ils aient pu formuler la moindre hypothèse à ce sujet, le missile se volatilisa sans exploser, comme s’il n’avait jamais existé. Privée de support sur lequel s’exercer, la tempête obscure s’évanouit.
Fourbue comme si elle venait de se battre une journée entière, Leia mit quelques instants à ouvrir les yeux. Elle aperçut alors de nombreux visages complètement perdus… Dont celui de son frère.
Puis, avant qu’ils aient pu échanger la moindre parole, une nouvelle perception les submergea ; le chaos, la destruction de masse.
Le missile ne s’était visiblement pas volatilisé ; il avait explosé, mais ailleurs.
— Une planète ? demanda-t-elle aux plus expérimentés des Jedi.
— Je ne crois pas, répondit Luke.
Un autre humain, d’une cinquantaine d’années, hocha la tête.
— Ou alors, c’est une planète peu peuplée…
— Non, répondit fermement K’Krukh en s’approchant d’eux. J’ai perçu la destruction d’Aldérande. C’était sans commune mesure avec ce qui vient de se produire. De nombreux êtres sont morts… Mais bien moins que si une planète, pleine de vie animale et végétale, avait été touchée. Non, c’est une sensation que j’ai déjà éprouvée par le passé… Sans doute une station spatiale… Et quelque chose d’autre. Vous songez à la même chose que moi, maître Skywalker ?
— Je pense, oui.
Luke fronça les sourcils.
— Ça m’a rappelé Endor.
 
*  * 


Haletant, fumant, l’Empereur se redressa, appuyé contre la rambarde de la passerelle d’observation. Umak Leth s’approcha doucement.
— Votre Majesté…
Il ne prêta pas attention à l’homme. Son esprit était encore concentré sur le combat qu’il venait de livrer… Et qu’il avait perdu, contre toute attente.
— Nous… Nous avons perdu le contact avec le projectile.
L’ingénieur tremblait et semblait à deux doigts de la crise de nerfs. Sans doute redoutait-il la punition qu’il savait inévitable. Mais Palpatine n’en avait cure. Il serait mort, dans quelques instants, avec tous les occupants du Canon Galactique, lui-même compris.
Malgré sa fatigue, Sidious était encore capable de mobiliser ses pouvoirs les plus précieux. Il ne lui fallut qu’une poignée de secondes, et heureusement.
À une vitesse défiant tout ce dont les hyperpropulseurs étaient capables, le projectile tiré contre la station Exis percuta le Canon Galactique. Palpatine entendit la structure de métal se fendre, se déchirer, exploser, il sentit l’air s’échapper, la chaleur, la douleur, les cris des autres occupants…
Mais tout cela était tellement secondaire pour lui.
Son corps détruit, il lui fallait en retrouver un nouveau. Certes, il était cette fois en orbite d’un monde où ses précieuses sauvegardes l’attendaient, alors qu’il avait dû traverser la moitié de la Galaxie depuis Endor lors de sa première mort. Mais les distances physiques n’avaient en fait pas une grande importance dans cette épreuve. Elles n’étaient rien au sein de la Force. Le plus redoutable, pour lui, était l’attraction que représentait le Chaos pour toutes les âmes sombres comme la sienne. Il sentait l’appel des Seigneurs Sith d’autrefois. Viens prendre ta place à nos côtés, Sidious, disaient-elles. Rejoins-nous pour connaître une autre forme d’éternité. Mais il ne le voulait pas. Il méprisait ses prédécesseurs qui avaient cédé à cet appel, qui s’étaient montrés incapables de déjouer la Mort. Il ne voulait pas leur ressembler. C’était de l’orgueil de sa part, mais aussi une forme de peur, car il savait qu’il retrouverait là son ancien maître, Plagueis, les apprentis qu’il avait trahis… Et sans doute certaines autres victimes parmi les utilisateurs de la Force Obscure dont il s’était débarrassé dans sa marche vers le pouvoir absolu.
Il lutta, lutta et lutta encore, jusqu’à finalement parvenir à repousser cette attraction.
L’obscurité qui l’entourait devint alors moins marquée : il la reconnut comme étant celle du monde physique. Oui, il avait retrouvé un corps, et ses yeux étaient fermés.
Il les ouvrit. La lumière l’éblouit ; elle n’était pourtant pas très prononcée, et teinte d’un verdâtre qui donnait à tous les humains qu’il voyait des airs de cadavres. C’étaient pourtant de jeunes hommes, en pleine forme, avec une peau lisse et de beaux cheveux roux ondulés.
D’autres clones, prêts pour un usage ultérieur si besoin, flottant dans des cuves, comme lui en cet instant.
Il n’avait pas l’intention d’y rester. D’une poussée de force, il brisa la vitre qui le séparait de l’air libre. Le liquide de stase s’écoula sur le sol de la chambre de clonage. Palpatine arracha son masque respirateur et sauta hors de la cuve, complètement nu. Ses pieds atterrirent sur du transparacier brisé ; c’était douloureux et le fit saigner, mais cela s’apparentait à une chatouille quand on avait traversé ce qu’il venait de traverser.
Un regard au chrono affiché sur l’un des terminaux gérant les cuves lui apprit qu’il s’était écoulé six jours depuis sa mort. Il se dirigea vers le placard près de la sortie, qui contenait des robes et des chaussures spécialement préparés pour de telles occasions. Il y prit de quoi s’habiller, l’enfila rapidement et sortit.
Le couloir l’amena rapidement à une porte, encadrée par deux immenses Sentinelles qui s’agenouillèrent lorsqu’il passa. Un aéropage de courtisans attendait un peu plus loin ; ils vinrent à sa rencontre dès qu’ils le virent.
— Majesté… commença le premier d’entre eux, Sate Pestage. Nous sommes tellement heureux de vous revoir parmi nous…
— Les pertes ? le coupa Palpatine d’une voix tranchante.
Le vieil homme, qui approchait des quatre-vingt-dix ans, s’arrêta net.
— Elles sont importantes, annonça alors une femme qui passa au premier rang. Le Canon Galactique est détruit, comme vous l’aviez sans doute deviné, Votre Altesse. Mais l’explosion a aussi sérieusement endommagé les chantiers navals de Byss. Plusieurs vaisseaux ont été intégralement détruits et l’Eclipse a subi des dégâts critiques. De multiples débris entravent la navigation…  
Pestage lança un regard furieux à celle qui venait d’annoncer toutes ces mauvaises nouvelles. Sans doute craignait-il un accès de colère de l’Empereur. Ou peut-être n’était-ce qu’un souvenir de sa haine envers Ysanne Isard. La Directrice des Renseignements Impériaux avait été à l’origine de la cabale contre lui, cabale qui avait abouti au meurtre de son clone sur Ciutric IV quelques mois à peine après Endor. Ironie de l’histoire, Isard aussi s’était servie d’un clone d’elle pour faire croire à sa mort. Le double y avait échappé face à l’escadron Rogue, pour finir assassiné lors de la prise de pouvoir de Poldrei… Sur Ciutric IV, également.
Les deux étaient en disgrâce et le savaient, mais ils espéraient également que leurs états de service leur permettraient un jour de regagner la faveur impériale. Ils n’avaient pas compris, cependant, que l’Empire des Ténèbres n’était pas l’Empire Galactique, même si le chef était similaire. Privés de la moindre sensibilité à la Force, ils ne valaient rien au sein du Culte du Côté Obscur qui avait pris le pouvoir.
De fait, c’est un Adepte qui les écarta pour s’agenouiller devant son maître.
— Nous avons aussi perdu l’ingénieur Leth et quatre de vos Gardes : Ledd, Mimbble, Groszn et Jax, annonça Savuud Thimram.
Comme si je me souciais de leurs noms, ou même de leur existence, songea Palpatine. Les Gardes avaient rempli leur rôle en mourant au service de leur souverain ; quant à l’ingénieur, il avait échappé à bien pire que la mort. Il aurait pu subir le même sort que Bevel Lemelisk, le créateur de l’Étoile de la Mort. Sidious s’était livré sur lui à des expériences inédites… Il l’avait torturé au-delà de ce que l’être humain pouvait supporter. Et il en était mort. Plusieurs fois, même. Chaque fois, le Sith avait réincarné l’âme de son serviteur dans un nouveau corps cloné. Un moyen de s’assurer de sa loyauté… Et de son efficacité.
Mais je n’ai eu ni l’un ni l’autre, songea avec irritation l’Empereur. La seconde Étoile de la Mort a été détruite avec autant de facilité que la première.
La situation était toutefois bien différente cette fois, se dit Sidious en s’installant dans son trône. Leth n’avait pas démérité. Les Dévastateurs de Monde étaient en route pour Mon Calamari et allaient y prouver toute leur puissance dévastatrice en exterminant une race qui avait trop défié l’Empire. Quant au Canon Galactique… Eh bien, il avait fait ce qu’on attendait de lui. Le problème était autre.
Les Jedi.
Oui, c’étaient bien eux qui avaient fait échouer l’Empereur. J’ai sous-estimé leur Force, comprit-il avec colère. La dernière fois, Skywalker était avec moi. Cette fois, ses enfants sont décidés à me défier. Ils ont rassemblé tout ce qu’ils ont pu trouver, tous ceux qui ont bien voulu se joindre à eux.
Pour me détruire.
La menace était réelle. Il savait que ce n’étaient pas vraiment les Jedi qui avaient anéanti le Canon Galactique. Le combat avait juste provoqué… autre chose. Il ne pouvait définir avec certitude de quoi il s’agissait, mais avait reconnu cette étrange sensation qui avait ébranlé la Force.
La dernière fois qu’il l’avait ressentie, il n’était encore qu’un apprenti œuvrant avec son maître, Dark Plagueis, à bouleverser l’équilibre galactique. Ils y étaient parvenus, et la Force avait réagi.
Ils n’avaient découvert que dix ans plus tard le résultat de cette réaction : le bouleversement avait provoqué la naissance d’Anakin Skywalker. L’élu.
Ce n’était pas exactement ce qui s’était produit cette fois. L’espace et le temps avaient été distordus, comme une réponse aux pouvoirs déployés par l’Empereur. Il devait se le tenir pour dit : la Force n’allait pas accepter qu’il déploie une telle puissance, sous peine de les retourner contre lui.
Mais il lui fallait pourtant détruire les Jedi. Même s’il rechignait à l’admettre et ne l’avouerait jamais publiquement, ils étaient une menace pour lui. Les légendes de l’Ordre parlaient des anciennes techniques utilisées par des maîtres comme Nomi Sunrider pour couper les utilisateurs de la Force Obscure de leurs pouvoirs. Un tel châtiment pourrait se révéler fatal pour Sidious, puisqu’il l’empêcherait sans doute de faire appel aux techniques qui lui permettaient de tromper la Mort…
Il était donc hors de question pour lui d’attaquer de front les Jedi à nouveau. Il se reposerait sur ses adeptes pour les vaincre. Mais eux n’allaient pas le laisser en paix, il le savait. Il allait être traqué, inlassablement traqué.
Qu’ils viennent, décida-t-il. Byss était une forteresse inexpugnable. Les Sentinelles n’étaient qu’une des nombreuses armes qu’il pouvait déjà déployer pour faire face aux assaillants. Et il était en mesure d’en créer d’autres. Beaucoup d’autres.
Sa bouche se tordit en un rictus de haine et de joie mauvaise mêlés.
Qu’ils viennent.
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Messagepar L2-D2 » Dim 14 Aoû 2022 - 22:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 51 lu!

Il s'est fait attendre, ce Chapitre... mais quel plaisir à la lecture! Quelle réussite, quelle plume! Quelle belle narration! Je me suis régalé à suivre ce duel à distance entre les défenseurs de la liberté et Palpatine! Palpatine qui recule mais ne cède pas! Néanmoins le voilà qui va se le tenir pour dit : ce ne sera pas si facile que cela! :sournois:

Vivement la suite! :oui:
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Messagepar mat-vador » Ven 19 Aoû 2022 - 20:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre lu !

Ah, ce cher Palpou qui m'avait manqué ! Ce duel de volonté à distance entre Jedi et Sith, un régal :wink: ! La suite augure du bon, un parallèle sympa avec Dark Empire :diable: !

La suite :oui: !
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Messagepar sam sanglebuc » Sam 20 Aoû 2022 - 4:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Je n'aime toujours pas cette période post ROTJ, mais c'est passionnant à lire !
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 21 Aoû 2022 - 18:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous trois ! Réponses plus bas. :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 52

Les alarmes de bord, assourdissantes, occultaient la plupart des autres bruits de la passerelle de commandement du Guardian. Le cuirassé stellaire n’avait plus que quelques instants avant son entrée dans l’espace de Boonta, et sa capitaine tenait à s’assurer que chaque membre de l’équipage était prêt à accomplir la mission qui lui était assignée.
Elle-même se tenait face à la baie d’observation, entre les deux fosses où étaient gérés les principaux systèmes de contrôle du gigantesque vaisseau.
— Retour dans l’espace réel imminent ! annonça l’opérateur de vol. Passage en vitesse subluminique dans cinq, quatre…
Au moment où il achevait son énumération, le tourbillon caractéristique de l’hypesespace qui avait accompagné leur voyage s’évanouit pour laisser voire le vide parsemé d’étoiles de la Bordure Extérieure.
— Déployez les escadrons, ordonna aussitôt Anthara. Formation Kesh-3.
— À vos ordres, capitaine, répondit l’officier de liaison avec les chasseurs.
La formation en question plaçait deux TIE standards en escorte de chaque bombardier. Les intercepteurs et autres appareils de pointe allaient quant à eux partir en avant-garde afin d’abattre le plus d’ennemis lors de leur premier passage, soutenus par des corvettes Lancer spécialement adaptées à la lutte anti-chasseurs.
— Où en sont les senseurs ? demanda alors la commandante du Guardian. Les appareils ennemis sont toujours dans le système ?
— Analyse en cours, répondit la chargée d’analyse depuis son poste.
— Contactez immédiatement le contrôle spatial de Boonta, décida Anthara en s’adressant au responsable des communications. Jusqu’à ce que nous en sachions en plus, gardez les batteries longue portée en alerte prioritaire et les armes de proximité en astreinte. Concentrez les boucliers autour des points critiques de la superstructure. Je ne veux pas de mauvaise surprise !
Nous en avons déjà eu assez au cours de ce fichu voyage, ajouta-t-elle mentalement pour elle-même.
Le temps que ses ordres soient exécutés, elle s’approcha de la baie d’observation pour effectuer un rapide contrôle visuel. Rien, remarqua-t-elle avec inquiétude. Rien de visible, en tout cas. Soit ils sont déjà partis, soit ils sont sur une autre face… Soit ils ne sont pas encore arrivés.
Les renseignements de la Nouvelle République étaient pourtant formels : Boonta était la destination la plus probable pour les Dévastateurs de Monde, après leur escale sur Bimmisaari.
— Capitaine, Contrôle Boonta est en ligne, annonça alors le lieutenant en charge des communications.
— Très bien, connectez-nous.
L’opérateur s’exécuta ; dans le même temps, le son de l’alarme s’atténua pour ne devenir qu’un bruit de fond qui semblait lointain.
— Contrôle Boonta, ici la force d’intervention spéciale Cresh du Pacte, capitaine Anthara Brenko, commandante du Guardian. Nous sommes à la poursuite d’une flotte hostile qui se dirigeait vers votre monde. Quel est votre statut ?
— Capitaine Brenko, nous vous mettons en relation avec le gouverneur Irkka. Restez en ligne, s’il vous plaît.
— Ils sont polis, au moins, remarqua doucement un des hommes de la fosse, suscitant quelques rires.
Anthara les foudroya du regard et ils se raidirent. Elle comprenait la remarque de son subalterne, la volonté de détendre l’atmosphère très tendue de la passerelle – mais ce n’était pas du tout le moment de rire.
Une diode clignotante sur le terminal des communications indiqua que l’interlocuteur souhaitait un échange holographique. La capitaine acquiesça et se plaça dans la zone d’effet de la caméra tridimensionnelle. Dans le même temps, l’image du gouverneur se forma au-dessus du projecteur. Anthara retint de justesse une grimace : c’était un Hutt.
— La bienvenue sur Boonta, lança le non-humain d’une voie gutturale. Ravi de vous accueillir sur mon monde. Ou plutôt, le serais, sans l’attaque que nous venons de subir.
 — Gouverneur Irkka, je suis la capitaine Anthara Brenko, se présenta l’officière en espérant que son flegme tiendrait le temps de la conversation. Nous sommes à la poursuite…
— Oui, oui, on l’a dit à moi. C’est ce que vous prétendez. Mais vous croire ?
Anthara n’était pas spécialiste de la morphologie des Hutts, mais celui qui lui faisait face semblait être un spécimen assez jeune… Et plutôt énervé, à en croire son visage et son ton. À mesure qu’il s’énervait, son basic se faisait plus brouillon, témoignant de sa connaissance assez approximative de la langue commune galactique.
— Vos chasseurs ! cracha-t-il. Les mêmes que ceux qui escortaient les engins qui ont détruit ma station de réparation. Des centaines de milliers de crédits envolés ! Des investissements perdus ! Des dettes non remboursées !
— Je compatis, répondit la capitaine en tentant de garder son calme. Qu’en est-il de la garnison de la Nouvelle République ? Elle avait reçu l’ordre d’évacuer la zone… Elle a dû vous prévenir de ce qui arrivait…
— Partis ! Comme les autres Impériaux !
— Nous ne sommes pas dans le même camp, assura Anthara. Nous les traquons justement…
— C’est ce que vous dites ! Mais comment croire vous ? Je ne connais pas vous !
— Gouverneur Irkka…
— Gouverneur, vous me connaissez sûrement, moi.
La voix qui s’était élevée dans le dos de la capitaine fit taire les vociférations du Hutt. Il sembla même à la jeune femme qu’il avait légèrement pâli, pour autant qu’un Hutt en soit capable.
Revêtu de son uniforme immaculé, le Grand Amiral Thrawn s’avança vers l’holoprojecteur.
— Gr… Vous…
— Trêve de bavardages, intima le Stratège de la Fédération. À moins que les forces adverses aient détruit tous vos capteurs planétaires, et je doute qu’elles en aient pris le temps, vous avez des relevés qui peuvent nous aider à confirmer que la flotte des Dévastateurs de Monde a pris la direction de Jabiim. Transmettez-les-nous dans les plus brefs délais.
— Oui… Oui, comme voulez vous
— Je vous laisse en contact avec nos opérateurs qualifiés pour régler ces détails pendant que nous préparons notre départ.
Il s’éloigna sans un mot de plus à destination du gouverneur. Anthara hésita un instant, puis s’engagea à sa suite.
— Les Hutts devraient apprendre à ne pas mépriser leurs interlocuteurs, lâcha le Grand Amiral alors que la capitaine se portait à sa hauteur. Leur orgueil leur a déjà coûté un empire, mais ils persistent dans leurs erreurs comme s’ils n’en avaient jamais tiré la moindre leçon.
— Ils sont réputés pour leur arrogance, répondit la jeune femme.
— L’arrogance doit être dosée. Mon peuple n’hésite pas à faire preuve d’assurance. Certains prennent cela pour de l’arrogance, mais il y a une différence cruciale entre les deux : l’assuré a toutes les cartes en main, tandis que l’arrogant fait comme s’il les avait. Le gouverneur Irkka a oublié un peu vite que vous êtes la commandante d’un vaisseau capable de réduire en cendres son misérable tas de cailloux.
C’est bien la première fois que je le vois tenir un discours aussi long et passionné avec moi, remarqua Anthara. Était-ce parce qu’il s’était senti lui-même insulté par les remarques du Hutt ? Ne souhaitant pas lui poser directement la question, la capitaine ne pouvait que le supposer.
 Une chose était néanmoins certaine : elle enviait cette capacité qu’avait Thrawn à impressionner ses adversaires avec juste quelques mots et une apparition. Elle résolut de travailler de toutes ses forces pour acquérir un jour, à son tour, une réputation capable de fermer le clapet de tous les Hutts de la galaxie.
Le Grand Amiral longea la baie d’observation, ses yeux ardents ne cessant pas d’observer Boonta, planète jaunâtre, terne, parcourue de vastes canyons, un monde dont Anthara n’aurait sans doute jamais entendu parler s’il n’avait été l’une des étapes des Dévastateurs de Monde dans leur progression vers Mon Calamari.
— Nous ne sommes donc pas parvenus à les rattraper, une fois de plus, lâcha-t-elle à destination de son officier supérieur. C’est le même scénario que sur Kashyyyk et Bimmisaari : à chaque fois, ils émergent de l’hyperespace, détruisent quelques installations orbitales et repartent aussitôt.
— La récurrence est frappante, admit Thrawn sans la regarder.
— Espérons que l’amiral Ackbar aura plus de chances sur Jabiim.
Le Commandeur Suprême de la Nouvelle République avait emmené son vaisseau et son escorte de chasseurs et de corvettes directement en direction de cette planète, laissant au Guardian le soin de vérifier la situation sur Boonta.
— Ce sera difficile, répondit Thrawn. Il faut absolument que nos forces arrivent après les Dévastateurs pour éviter d’être débordées et détruites. L’amiral Ackbar en a conscience, et je suis certain qu’il fera le nécessaire pour éviter à ses forces de prendre des risques déraisonnables. Nous allons prendre la piste de Jabiim, comme prévu, mais de là nous partirons directement sur Mon Calamari.
— Ne pouvons-nous pas aller directement à destination ?
— Jabiim est sur la route la plus courte, explique Thrawn. De plus, nous y avons rendez-vous avec l’équipe d’abordage du général Tierce. Il se trouve que j’ai quelques questions à lui poser…
Il se tourna alors vers sa subalterne.
— La station Exis a été attaquée voici quatre heures. Je viens tout juste d’en être informé, et c’est la raison pour laquelle j’ai interrompu votre entretien avec ce charmant gouverneur Hutt.
— Attaquée ? répéta Anthara.
Elle se serait inquiétée si elle n’avait pas vu le Grand Amiral aussi calme.
— Oui, attaquée, confirma-t-il. Mais pas avec des forces conventionnelles… Juste un missile hyperspatial. Il me semble que c’est un concept d’armement sur lequel travaillaient les bureaux d’étude de l’Empereur et du Grand Moff Tarkin voilà quelques années. C’était surprenant, finement joué… Mais cela a échoué.
— Si la flotte était déployée et a agi à temps…
— Elle a tenté de le détruire, apparemment, mais sans succès. Non, l’Empereur a lancé une attaque arrogante – nous y revenons, une fois encore – en pensant que personne ne pourrait le contrer. Mais il y avait au même moment quelques dizaines de Jedi, proto-Jedi et Protecteurs Impériaux à bord de la station. D’après Poldrei, ils ont retenu le projectile juste avant l’impact et sont parvenus à le faire disparaître, sans qu’eux-mêmes sachent comment.
La capitaine écarquilla les yeux.
— Effectivement, ça n’a pas dû plaire à l’Empereur.
— J’en suis persuadé…
— L’attaque sur Corellia est-elle maintenue ?
— Plus que jamais.
Anthara acquiesça doucement.
— Une belle victoire galvaniserait nos forces.
— Et nous allons en avoir deux, annonça Thrawn. Corellia et Mon Calamari.
— Vous êtes certain que le général Tierce trouvera les failles des Dévastateurs ?
— C’est possible. Mais il ne sera pas seul. Cette attaque sur la station Exis m’a rappelé un détail que j’avais jusqu’ici négligé sur les super-armes de l’Empereur. Peut-être voyez lequel, capitaine ?
Il aimait réellement la mettre à l’épreuve. Anthara y avait originellement vu une forme d’arrogance – une fois encore –, mais elle réalisait à présent que c’était une manière de lui enseigner ce qu’elle devait apprendre, une manière parfois un peu humiliante, certes, mais qui visait à faire d’elle une officière toujours plus compétente.
Elle prit quelques instants pour réfléchir. Les super-armes de l’Empereur, avait dit Thrawn. Elle n’en connaissait que peu. Il y avait bien eu quelques projets expérimentaux, mais ils étaient généralement restés secrets, même après leur destruction par la Rébellion. Y avait-il un point commun entre les deux Étoiles de la Mort et ce missile auquel venait d’échapper le Pacte ?
La réponse jaillit soudainement dans son esprit.
— Skywalker, répondit-elle. Il était présent à chaque fois que l’une d’elles était détruite.
— Il a fait preuve d’un grand talent dans ce domaine, admit Thrawn. Les Jedi en général pourraient être d’une grande aide contre les Dévastateurs.
— Vous pensez demander leur aide, Amiral ? s’enquit Anthara.
Le Grand Amiral se fendit d’un nouveau rictus amusé.
— C’est déjà fait.



L2-D2 a écrit:Il s'est fait attendre, ce Chapitre... mais quel plaisir à la lecture! Quelle réussite, quelle plume! Quelle belle narration! Je me suis régalé à suivre ce duel à distance entre les défenseurs de la liberté et Palpatine! Palpatine qui recule mais ne cède pas! Néanmoins le voilà qui va se le tenir pour dit : ce ne sera pas si facile que cela! :sournois:

Ce sera compliqué pour un camp comme pour l'autre ! :sournois:

mat-vador a écrit:Ah, ce cher Palpou qui m'avait manqué ! Ce duel de volonté à distance entre Jedi et Sith, un régal :wink: ! La suite augure du bon, un parallèle sympa avec Dark Empire :diable: !

Il y en aura, mais on va s'éloigner toujours plus du canon Legends. ;)

sam sanglebuc a écrit:Je n'aime toujours pas cette période post ROTJ, mais c'est passionnant à lire !

Merci ! Qui sait, peut-être qu'à la fin du récit tu parviendras à l'apprécier. ^^
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Messagepar mat-vador » Dim 21 Aoû 2022 - 20:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Après l'attaque avortée du Canon Galactique, les alliés du Pacte préparent la riposte :sournois: ! Prochains objectifs : Corellia et Mon Calamari :oui: !

Voir les Hutt se faire remettre à leur place me procure un grand plaisir :diable: ! Après tout, c'est pas comme si ils avaient déjà pris des raclées de la part des Contispex pendant l'ère Pius Dea :transpire: .

J'ai hâte de voir tes extraits sur Corellia et notamment tes références UE Legends et à propos d'une certaine famille Eripsa, prestigieuse et lointaine :D !

La suite :oui: !
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Messagepar Alfred M. » Lun 22 Aoû 2022 - 14:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Bon ben j'ai lu le 52 avant le 51 mais c'est pas bien grave. Toujours aussi plaisant à lire, j'aime beaucoup ta caractèrisation de Palpy. L'idée que la naissance d'Anakin soit une réponse au retour de l'Empereur est géniale. Le retour à l'envoyeur du missile me laisse un peu dubitatif par contre. Mais ce qui m'énerve au plus au point c'est de faire revenir de la mort un personnage (souvent un antagoniste) pour ne rien faire avec (et faire du retcon quelque chose plus débile que l'incohérence). Les deux pires étant à mon gout Shadowspawn et Pestage qui meurent en 5 ABY mais reviennent à la vie pour justifier qu'ils soient mentionné dans un guide... Leurs morts avaient une signification dans les oeuvres où elles se produisaient alors que leur histoire confuse (et entremélée) après les événements de 5 ABY n'a à mon sens aucun interet. Voilà c'était une des rares fois où vous me verrez raler face à la continuité Legends (hors de l'influence de TCW bien sur). Du coup d'un côté j'ai envie de que tu fasses quelque chose de ce personnage pour changer, d'un autre le voir encore risque de m'énerver à nouveau :transpire: .
Bien sur ce n'est pas le cas d'Isard car Stackpole en avait fait l'antagoniste d'un roman (de plus). Mais je m'étonne de la voir revenir sans avoir tenté de reprendre son joujou :whistle: .
Et finalement je note que tu as évacué la problématique du sabotage des clones avec son instigateur.
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 22 Aoû 2022 - 16:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! :jap:

mat-vador a écrit:Voir les Hutt se faire remettre à leur place me procure un grand plaisir :diable: ! Après tout, c'est pas comme si ils avaient déjà pris des raclées de la part des Contispex pendant l'ère Pius Dea :transpire: .

J'ai failli en dire un mot, vu que Boonta a fait partie des planètes ciblées, mais ç'aurait été un peu hors propos. :transpire:

mat-vador a écrit:J'ai hâte de voir tes extraits sur Corellia et notamment tes références UE Legends et à propos d'une certaine famille Eripsa, prestigieuse et lointaine :D !

Je pense que tu seras surpris. :siffle:

Alfred M. a écrit:Bon ben j'ai lu le 52 avant le 51 mais c'est pas bien grave. Toujours aussi plaisant à lire, j'aime beaucoup ta caractèrisation de Palpy.

J'en suis ravi ! C'est un personnage qui n'est pas facile à écrire pour moi. Comme beaucoup d'auteurs, j'ai tendance à parfois m'identifier un peu à mes personnages, ou en tout cas à les identifier un peu à moi... Ce n'est pas du tout le cas avec Palpatine. :transpire:

Alfred M. a écrit:L'idée que la naissance d'Anakin soit une réponse au retour de l'Empereur est géniale.

Après tout, la naissance du premier Anakin était déjà une réponse de la Force aux Sith. :cute:

Alfred M. a écrit:Mais ce qui m'énerve au plus au point c'est de faire revenir de la mort un personnage (souvent un antagoniste) pour ne rien faire avec (et faire du retcon quelque chose plus débile que l'incohérence). Les deux pires étant à mon gout Shadowspawn et Pestage qui meurent en 5 ABY mais reviennent à la vie pour justifier qu'ils soient mentionné dans un guide... Leurs morts avaient une signification dans les oeuvres où elles se produisaient alors que leur histoire confuse (et entremélée) après les événements de 5 ABY n'a à mon sens aucun interet. Voilà c'était une des rares fois où vous me verrez raler face à la continuité Legends (hors de l'influence de TCW bien sur). Du coup d'un côté j'ai envie de que tu fasses quelque chose de ce personnage pour changer, d'un autre le voir encore risque de m'énerver à nouveau :transpire: .
Bien sur ce n'est pas le cas d'Isard car Stackpole en avait fait l'antagoniste d'un roman (de plus). Mais je m'étonne de la voir revenir sans avoir tenté de reprendre son joujou :whistle: .

Aloooors... Comment dire... Je suis d'accord ? :whistle:
Les retours d'entre les morts m'ont toujours un peu énervés sur cette période de l'UEL. Avec Palpatine, ils sont parvenus à nous trouver une justification qui tient la route, ils ont construit d'autres références dans l'UEL autour de ce sujet, donc finalement je trouve que ça passe. Thrawn, le retour qui n'a pas eu lieu, mais qui était surtout envisagé au final comme une sauvegarde en vue de la lutte contre des ennemis autrement plus redoutable que les Rebelles, je trouve aussi que ça fonctionne.
C'est avec Isard que j'ai décroché. J'aime beaucoup Stackpole, mais l'histoire de clone était de trop, elle n'était pas nécessaire. Elle était parvenue à survivre, point. Le roman aurait pu fonctionner comme ça. Avec Pestage, ça devient même ridicule (sa mort sur Ciutric dans les comics était parfaite). Pour Shadowspawn, je suis assez dubitatif sur le personnage dans son ensemble, donc...
Tout ce que je peux dire sur la suite, c'est que Pestage et Isard ont un destin qui est déjà écrit, et que dans mon récit, ils regretteront sûrement de ne pas être morts au combat. :sournois:

(Pour le joujou en question, elle l'aurait sans doute souhaité, mais la situation est différente dans cette histoire puisque la mort de sa clone a eu lieu en parallèle de la bataille de Bilbringi. Et les choses sont allées très vite ensuite. ;) )

Alfred M. a écrit:Et finalement je note que tu as évacué la problématique du sabotage des clones avec son instigateur.

Je dirais même que j'ai atomisé le problème. :D
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Messagepar L2-D2 » Lun 22 Aoû 2022 - 21:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 52 lu !

Ah oui, je ne m'étais pas fait la remarque lors de ma lecture du précédent Chapitre, mais Thrawn n'était pas là lors de l'attaque de la station Exis, puisqu'il était déjà parti en mission ! C'était évident, pourtant ! Et si la discussion avec le Hutt (qui parle basique, c'est original !) est intéressante, c'est bien la deuxième partie, avec ce qui s'annonce comme bataille spatiale - et surtout l'implication de Luke Skywalker dedans - qui a retenu mon attention ! :think:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 23 Aoû 2022 - 17:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! :jap:

L2-D2 a écrit:la discussion avec le Hutt (qui parle basique, c'est original !)

Si je me souviens bien du Legends, la plupart des Hutts sont capables de parler en basic, c'est juste qu'ils estiment cela indigne d'eux. :cute:
(Et puis il y a Ziro, dans The Clone Wars, qui ne parle que basic ! :transpire: )

Pour la bataille, on en saura plus au prochain chapitre. :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 30 Aoû 2022 - 18:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Le chapitre de la semaine a pris un peu de retard parce que je bossais dimanche, mais le voici enfin ! :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 53

La foule présente sur la plateforme d’observation était encore plus dense qu’elle ne l’avait été quelques heures plus tôt, au moment de l’attaque. En dépit des deux Protecteurs cadets en armure qui l’encadraient, Carth avançait difficilement. Oh, les gens s’écartaient à son passage dès qu’ils l’apercevaient, bien sûr, mais encore fallait-il qu’ils le distinguent. Or la rumeur des conversations était si intense que les personnes présentes concentraient toute leur attention à tenter de déchiffrer ce que leur disaient leurs interlocuteurs, ce qui n’était pas une mince affaire.
Carth prenait donc son mal en patience. De toute façon, sa présence n’était pas encore requise au podium, car il restait un dernier détail à régler avant de démarrer la réunion de préparation de l’attaque.
Il avança donc par étapes, saluant tel ou tel groupe.
— Commandant Xerlys, c’est cela ? lança-t-il à un officier impérial qui lui parut légèrement familier. Félicitations pour votre manœuvre à la bataille de Shorim, ajouta-t-il quand l’autre eut confirmé. J’ai lu les rapports, c’était à la fois audacieux et élégant, une belle prouesse.
Plus loin, c’est un édile rebelle qu’il reconnut.
— J’ai été très impressionné par votre politique de réindustrialisation de Tejar-III, gouverneur Rocclith, le salua-t-il. Assurément de beaux résultats économiques. Et ces condensateurs à haute densité, quelles performances !
Ces petites phrases, glissées ici et là, forçaient parfois un peu trop sur les compliments pour être réellement sincères, mais elles permettaient au Consul de renforcer sa position. Il montrait à autant de personnes possibles qu’il s’intéressait à elles, qu’il les observait… Et les surveillait. Il n’y avait rien de tel pour garantir la fidélité.
Alors qu’il se rapprochait peu à peu du podium, il croisa un officier dont il suivait réellement la carrière, et pour cause.
— Tout se passe bien, Ahris ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
Il lui était parfois difficile de déterminer ce que pensait réellement son filleul et ex-assistant. Si le jeune amiral savait sourire et même plaisanter, c’était toujours avec une certaine retenue. Son père savait aussi garder ses distances, songea Carth¸ mais Ahris a poussé la maîtrise de ses émotions à un stade supérieur. Il a un contrôle sur lui-même bien supérieur à la moyenne… Et largement meilleur que le mien.
— Un peu d’appréhension, lui confia son protégé. Rien d’anormal avant une bataille. Surtout quand on connaît les enjeux et les paramètres de celle-ci.
— Ce n’est jamais simple, confirma Carth en songeant à sa propre expérience.
— La bataille de Kuat était aussi décisive, mais nous avions l’avantage du nombre et de la surprise. Cette fois, les forces seront équivalentes, et la surprise… Eh bien, nous ne pourrons pas être certains que cela a fonctionné avant le début des combats.  
Le Consul acquiesça. Oui, l’assaut sur Corellia était un pari risqué. Mais s’ils l’emportaient, ils donneraient à leur cause un nouvel élan bienvenu.
Ahris s’approcha.
— Tu veux parler à Siveline ? demanda-t-il à voix basse. Elle était près du buffet quand je l’ai laissée, à discuter avec Antilles. Elle doit lui demander des conseils avant d’affronter sa première bataille à la tête d’un escadron, j’imagine.
Carth jeta un coup d’œil à son comlink avant de répondre. Le signal qu’il attendait ne s’était pas encore affiché sur l’écran.
— Je dois encore avoir quelques minutes devant moi, répondit-il en acquiesçant. Je vais aller voir comment elle va…
Ahris acquiesça et le suivit du regard pendant quelques instants, tandis qu’il s’éloignait pour gagner l’endroit où il pensait Siveline.
Carth trouva effectivement sa fille là où son filleul le lui avait indiqué, près du buffet où rafraîchissements et collations – sommaires, selon les critères impériaux – étaient proposés en attendant le début de la réunion. Elle discutait avec deux hommes vêtus de l’uniforme crème des officiers néo-républicains. Le Consul reconnut Antilles, mais pas le second qui semblait plus âgé. Après avoir fait signe à son escorte de rester à l’écart, il s’approcha de Siveline, remarquant une fois de plus sa ressemblance avec sa propre sœur, qui était décédée au même âge.
— Je venais voir si tout se passait bien, annonça-t-il alors à sa fille. Je sais que c’est parfois un peu difficile de passer…
Il s’interrompit en voyant le regard tendu de Siveline. Il se demanda ce qu’il avait mal fait. C’était compliqué, pour lui, de savoir comment s’adresser à elle après tant d’années d’absence. Il cherchait comment rattraper le coup, mais aussi à comprendre pourquoi Antilles semblait également mal à l’aise, quand le troisième officier prit la parole.
— Ça faisait longtemps, Carth.
Cette voix… Le Consul sentit une vague de frisson remonter le long de sa colonne vertébrale. Cette voix, il ne l’avait pas entendue depuis longtemps.  Pas loin d’un quart de siècle, en fait. Mais il la connaissait bien.
Il se retourna pour faire face à l’homme et ses craintes se virent confirmées.
— « Longtemps » est une notion très relative, lâcha-t-il alors. Dans le cas présent, un siècle ou deux ne m’auraient pas paru de trop avant de vous revoir, Barton.
Leight Barton se fendit d’un rictus moqueur. Celui que Carth connaissait si bien et détestait tant.
— Allons, nul besoin de véhémence ! Nous sommes dans le même camp, à présent.
— Raison de plus pour me méfier, répliqua le Polcaphréen. La dernière fois que vous m’avez causé du tort, nous portions le même uniforme.
Sa main droite le démangeait. Il hésitait sur la marche à suivre : la serrer en un poing qui enlèverait de la face de l’Anaxsi toute cette morgue qu’il haïssait ? Prendre le petit blaster de défense qui était caché dans sa manche et lui repeindre le visage au carbone ? Ou peut-être diriger son arme vers l’entrejambe, le point où les blessures pouvaient être les plus douloureuses sans être mortelles… Chacune de ces options était tentante.
Mais il était le Consul. Même s’il en brûlait d’envie, même si personne n’oserait l’arrêter… Il ne pouvait pas se comporter comme un lieutenant ivre. C’était indigne de son rang.
La seule arme à sa disposition était donc sa verve. Un atout dont Leight Barton était également doté.
— Et nous en avons chacun changé depuis, signala l’Anaxsi. Vous avez également atteint le grade d’amiral, je crois ?
— À la même époque que vous, confirma Carth.
— Ce qui est remarquable, compte tenu des… difficultés… que vous avez rencontré.
Le Polcaphréen serra les dents. Tu les connais bien, n’est-ce pas, Barton ? C’est toi qui les as provoquées.
— J’ai toujours détesté perdre du temps.
— Effectivement… Et vous n’en êtes pas resté là, bien sûr. Moff, membre du Conseil Intérimaire, et maintenant Consul ! C’est une magnifique progression. Qui aurait pu imaginer qu’un petit affréteur de cargos finirait par diriger l’Empire ?
Cela aurait pu être un compliment si Leight Barton n’avait pas prononcé ces mots de la voix traînante qu’il prenait lorsqu’il se lançait dans les sarcasmes.
— La différence entre vous et moi, Barton, c’est que si vous étiez né affréteur de cargos, vous le seriez resté, le tacla Carth. Et je vous rappelle au passage que l’Empire dont vous parlez n’existe plus. C’est la Fédération Impériale, à présent, un régime que j’ai conçu et qui fera ses preuves. Soyez-en certain.
La rebuffade ne déstabilisa pas son opposant.
— J’ai hâte de le voir à l’œuvre.
Carth se retint de répondre. Il préféra jeter un nouveau coup d’œil à son comlink, et y vit cette fois l’indicateur qu’il attendait.
Il se tourna vers les observateurs de cet échange à fleurets mouchetés.
— Général Antilles, je crois que nous sommes attendus, lâcha-t-il. Siveline, ajouta-t-il en regardant sa fille dans le blanc des yeux, je te souhaite bonne chance. Que la Force soit avec toi.
Et, sans un mot de plus en direction de Leight Barton, il fit signe à son escorte de lui ouvrir la voie jusqu’au podium central.
L’amiral Bel Iblis y grimpa en compagnie de Leia Organa Solo quelques instants avant que Carth n’arrive. Wedge Antilles s’était arrêté au premier rang, où il prit place en compagnie de ses homologues néo-républicains et fédéraux.
— Bien, je crois que nous sommes tous en place, commença le Corellien en s’avançant.
Il s’appuya sur le pupitre devant lui.
— Depuis 09.00, c’est-à-dire depuis quatre minutes, l’ensemble des communications en partance de ce système sont brouillées, annonça-t-il. Il est donc possible de vous expliquer l’opération qui sera déclenchée à compter de 13.30, à savoir l’invasion du Secteur Corellien.
Il y eut quelques chuchotements dans les rangs des officiers subalternes qui n’avaient pas encore eu vent de la cible visée, mais Bel Iblis n’en tint pas compte et fit un signe en direction de la régie. Derrière lui, une carte du secteur en question apparut, accompagnée d’une liste de vaisseaux accompagnés de leur profil.
— Comme vous pouvez le voir, l’Empire des Ténèbres a fait de Corellia sa principale base d’approvisionnement dans le Noyau Sud. Nous savons, grâce un informateur présent sur place, qu’il y prépare une nouvelle offensive qui doit frapper les deux voies hyperspatiales corelliennes, mais aussi des mondes stratégiques pour nos forces, tels que Fondor et Sullust, voire Sluis Van. Bien évidemment, nous ne pouvons pas laisser tomber ces mondes aux mains des palpatinistes. Et ils ne tomberont pas.
Trois vaisseaux bien plus imposants que les autres s’illuminèrent derrière Bel Iblis.
— L’ennemi compte désormais soixante-quatre destroyers dans le seul système des Cinq Mondes, principalement de classe Impériale-I et II, mais aussi de classe Victoire-II. La plupart sont positionnés en orbite même de Corellia et s’assurent que la planète est imprenable. Mais la plus grande menace est sans doute constituée par ces trois cuirassés. Le Panthac est un classe Mandator-III : douze kilomètres de long et des batteries lourdes assez nombreuses pour tenir tête à des assauts de grande envergure. Situation similaire pour l’Assertor, vaisseau de tête de la classe du même nom, qui fait trois kilomètres de plus mais emprunte peu ou prou la même structure. Quant au Whelm, il s’agit d’un classe Executor identique à celui que nous avons ici.
Carth jeta un coup d’œil au Reaper qui croisait effectivement à quelques kilomètres de là, projetant son ombre massive sur une partie de la flotte du Pacte.
— Nous n’avons pas la puissance de feu pour affronter ces cuirassés simultanément, pas sans risquer des pertes trop lourdes pour nous permettre de remporter d’autres batailles. Il va donc falloir séparer les unités ennemies. Nous pensons qu’une attaque sur un système proche pourrait faire l’affaire.
Une planète brilla à son tour sur l’hologramme.
— Nous avons sélectionné le monde de Sacorria, reprit Bel Iblis. C’est une colonie corellienne d’importance mineure, mais qui a l’avantage de pouvoir constituer un bon point de départ pour des raids sur le système principal. Par ailleurs, il abrite la prison de Dorthus Tal, un lieu de détention de grande ampleur où le Diktat a toujours aimé envoyer ses opposants politiques. L’amiral Rogriss, ici présent, attaquera ce monde dans deux jours, à 07.30 heure standard galactique, en compagnie de l’amiral Sovv et de leurs flottes respectives. La présence du Gatherer devrait convaincre nos ennemis qu’il ne s’agit pas d’une petite diversion mais bien d’une opération de conquête. La procédure classique, dans ce genre de cas, est d’envoyer un détachement conséquent afin d’éviter la constitution d’une nouvelle base ennemie. Bien sûr, il est possible qu’elle ne soit pas respectée… Mais dans ce cas, nous attaquerons aussi Duro et Nubia pour les convaincre que nous sommes là pour y rester. Tôt ou tard, la flotte palpatiniste devra se diviser et nous offrira l’ouverture nécessaire pour frapper.
La vue évolua pour se centrer sur le seul Système Corellien.
— Si l’attaque initiale sur Sacorria fonctionne, les vaisseaux ennemis en alerte devraient avoir quitté leur base en une demi-heure au plus. À leur insu, nous positionnerons notre flotte à quinze minutes-lumière du système, juste au-delà des capteurs longue portée. Nos agents sur Corellia surveilleront la situation et seront prêts à donner le signal nous permettant d’attaquer. C’est un choix risqué, je le sais… Mais nous sommes certains, cette fois, qu’il n’y a pas d’Étoile de la Mort fonctionnelle pour nous attendre.  
Des données apparurent aux côtés des planètes affichées, les plus nombreuses s’affichant près de Corellia.
— Voici une estimation des forces qui devraient subsister. Nous pensons que le Whelm et le Panthac devraient être maintenus en orbite de Corellia, tandis que l’Assertor sera envoyé contre le Gatherer, moins puissant. Ils surveilleront les vaisseaux actuellement en maintenance dans les chantiers corelliens, qui sont également protégés par le système de défense satellitaire de la planète… C’est du moins ce qu’ils pensent.
De nouveaux indicatifs surgirent aux côtés de tous les mondes présentés par l’hologramme.
— Afin de prendre l’ennemi au dépourvu et d’ajouter de la confusion dans son camp, nous déclencherons une attaque simultanée des cinq mondes en divisant nos forces pour frapper l’ennemi durement là où il est le plus faible. Le groupe de combat de l’amiral Pellaeon assurera la libération des mondes de Sélonia et Drall, et celui de l’amirale Bell se chargera des Mondes Jumeaux, Talus et Tralus, ainsi que de Centerpoint.
Carth acquiesça doucement. Il savait que le choix des officiers, l’un fédéral, l’autre néo-républicaine, ne devait rien au hasard. Tout d’abord, il s’agissait de deux Corelliens. Ensuite, Gilad Pellaeon allait libérer les mondes non-humains du système pour démontrer une fois encore que la Fédération n’était pas l’Empire, en particulier sur les questions spécistes. L’amirale Bell serait quant à elle une excellente ambassadrice auprès des colons des trois races natives qui peuplaient les Mondes Jumeaux et la petite colonie installée sur la station Centerpoint.
— Le gros de l’offensive sera assuré par les amiraux Solo et Garind, au-dessus de Corellia. Le déploiement rapide des chasseurs pour toucher les points critiques du Whelm et du Panthac sera la clé pour nous assurer la victoire contre ces deux vaisseaux. La tâche du Reaper, le seul de nos cuirassés qui soit capable de rivaliser avec le Whelm, est d’attirer à lui la majeure partie du feu ennemi le temps que la flotte palpatiniste se soit éloignée des chantiers. Pour ma part, je coordonnerai l’attaque à distance, jusqu’à ce que mon intervention devienne nécessaire.
Carth se retint de sourire. Quel que soit l’officier en charge de la défense de Corellia à ce moment-là, il n’allait pas du tout apprécier la surprise qui lui était réservée…
Il jeta aussi un regard à Ahris. Comme ses homologues, il semblait parfaitement calme, déterminé. Il allait pourtant avoir à accomplir la tâche la plus dangereuse lors de l’ouverture des hostilités. Carth savait que l’intervention de Celric Tavill et des autres Protecteurs, avec leur méditation de combat, permettrait sans doute de limiter les dégâts ; mais ils n’étaient pas à l’abri d’une mauvaise surprise de la part de l’Empire des Ténèbres, qui n’en avait pas été avare jusque-là.
En bon Corellien, Bel Iblis se fichait des probabilités et préférait compter sur son agressivité à toute épreuve pour déstabiliser l’ennemi. Carth ne pouvait que souhaiter que cela fonctionne.
— Nous aurons besoin de vous tous pour que ce plan réussisse, conclut l’amiral. Conseillère Organa Solo, je vous en prie.
Il s’écarta du podium pour laisser parler la jeune femme. Elle aussi semblait parfaitement calme, alors que son époux allait risquer sa vie une fois encore dans une opération risquée. Mais c’est aussi le cas de ma fille, songea Carth. Siveline sera aux premières loges pour cette bataille. Espérons qu’elle est aussi douée qu’elle le prétend…
Il ne pouvait pas se contenter de penser que la chance seule suffirait. Par expérience, le Consul savait que les malheurs ne frappaient pas que les autres.
— C’est un moment décisif que nous nous apprêtons à vivre, commença Leia. Pour de nombreux combattants de la Rébellion puis de la Nouvelle République, Corellia était jusqu’ici un foyer resté trop longtemps inaccessible. Et je sais que de nombreux fidèles de la Fédération Impériale ont été choqués par la trahison subie par leur ambassadeur auprès de ce monde. J’espère qu’à partir d’aujourd’hui, Corellia deviendra un nouveau symbole : celui de l’union des anciens ennemis au sein du Pacte, de leur engagement, de leur dévouement et même de leur sacrifice pour donner naissance à un monde meilleur. La voie de la victoire finale, du retour de la paix, s’ouvre maintenant.
Elle s’écarta et tourna la tête vers Carth, qui la salua brièvement avant de prendre à son tour la parole. Il balaya rapidement la salle du regard afin de mesurer l’effet des précédentes paroles. Son homologue avait fait appel à l’espoir, mais il était bien placé pour savoir que cela ne suffisait pas pour remporter une guerre. Il fallait aussi de la hargne, parfois jusqu’à la sauvagerie, pour obtenir la défaite de l’ennemi.
— Voici quelques heures, Palpatine a déclenché une attaque contre cette station. Il a essayé de tous nous anéantir : vous, moi, l’ensemble des personnes présentes dans ce système. Mais il a échoué. D’après les informations à notre disposition, c’est sa super-arme qui a été détruite, c’est sa flotte en orbite de Byss qui a été désorganisée, c’est lui qui a fait un pas vers sa chute.
Carth remercia une fois encore mentalement le dissident qui les informait des mouvements ennemis, de la composition des différentes garnisons et même des rapports venus du Noyau Profond. Mais il risque sa vie à nous remettre de tels rapports, songea-t-il avec inquiétude. S’il est vraiment sur Corellia, il faudra veiller à l’y récupérer au plus vite pour éviter qu’il ne soit démasqué.
— Aujourd’hui, il n’y a plus personne qui puisse douter de l’engagement plein et entier de la Fédération Impériale aux côtés de la Nouvelle République dans cette lutte à mort contre l’ancien Empereur. Nous sommes unis pour détruire une fois pour toutes le tyran et s’assurer qu’il meure pour de bon. Je comprends ceux qui ont peur : Palpatine a déjà démontré jusqu’où pouvait aller sa cruauté. Mais souvenez-vous que si nous n’agissons pas maintenant, ce sont nos enfants, nos petits-enfants et leurs enfants après eux qui auront à subir son joug. Je ne l’accepte pas. Je vous jure, au nom de la Force, de la Fédération, de ma famille et de tout ce qui m’est cher que je n’aurai pas de repos jusqu’à ce que Palpatine ait été détruit. Nous pouvons y arriver, nous pouvons le vaincre, et cela commencera sur Corellia. Nous lui montrerons qu’il n’est pas invincible, pas infaillible, et qu’il n’est au final qu’un humain comme les autres, rien de plus.
Il n’y avait pas d’applaudissements ; cela aurait été inconvenant avant la bataille. Mais Carth sentait que ses mots avaient visé juste.
— À vos vaisseaux, conclut-il. Il est temps de commencer à gagner cette guerre.
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Messagepar mat-vador » Mar 30 Aoû 2022 - 20:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Alors, ca y est, on y est :shock: ! Corellia, cette planète chère à nous deux :oui: ! Est-elle enfin prête à être libérée :sournois: ? Les forces de Palpatine sont conséquentes, ça sera pas de la tarte :whistle: ! Et on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise, surtout si quelqu'un se met à utiliser la Station Centerpoint :diable: ... ca mettrait un sacré bordel, là !

La suite :oui: !
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Messagepar L2-D2 » Mer 31 Aoû 2022 - 10:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 53 lu!

La bataille de Corellia s'annonce! Et un beau casting s'est réuni pour y participer! Alors effectivement, on peut supposerait Palpatine pourrait être sur la défensive vu ce qu'il vient de se prendre... à moins que cela ne l'ait mis encore plus en rogne, et auquel cas... :think:

Vivement la suite! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 06 Nov 2022 - 23:22   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Oui oui, c'est bien un nouveau chapitre... Et c'est un petit miracle vu mon niveau d'inspiration depuis trois mois. :transpire:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 54

— Des questions ? demanda Siveline pour conclure son intervention.
Il n’y en avait pas. Soit elle avait tout expliqué convenablement, soit les membres de son nouvel escadron avaient confiance en elle et en leurs chefs… soit ils étaient trop timides pour réagir.
Elle n’aurait su dire quelle option était la bonne.
L’escadron Hope avait perdu son commandant et trois autres pilotes lors de l’évacuation de Kaikielius, planète à laquelle il était rattaché jusqu’alors. C’était une unité composée de jeunes talents des académies de pilotage ouvertes par la Nouvelle République après la bataille d’Endor. Des hommes et des femmes de différentes espèces, qui n’avaient pas plus d’expérience que leur jeune commandante. Elle avait toutefois sur eux l’avantage de son passage par l’escadron Rogue… Et de sa filiation, désormais assumée, bien qu’elle continue à user du nom de Jaderan. C’était suffisant pour impressionner des débutants, si doués soient-ils.
— Très bien, reprit-elle. Je vous conseille de vous reposer. Programmez vos chronos pour vous réveiller demain à 04.00 au plus tard. Je vous veux frais, combattifs et efficaces lorsque nous nous jetterons dans la mêlée !
— On le sera, promit la lieutenante Heldas, numéro deux de l’escadron.
C’était l’une des rares recrues dont la jeune commandante connaissait le nom et avait bien mémorisé les traits. Il va falloir que je m’intéresse davantage à mes autres pilotes. Mais cela attendrait la fin de la bataille à venir.
— J’en suis certaine, assura-t-elle avec un sourire. Puisse la Force être avec nous !
Les paroles rituelles résonnèrent dans la petite salle de briefing de l’escadron. Les pilotes se levèrent, et la salle se vida par petits groupes. Seul un homme portant une veste de vol un peu usée et une casquette aux motifs éclectiques resta à sa place. La visière de son couvre-chef empêchait Siveline de bien distinguer ses traits.
— Je ne me souviens pas de votre nom, pilote… avoua-t-elle en plissant légèrement les yeux.
La remarque le fit sourire. Il se leva finalement et ôta sa casquette ; Siveline rougit en le reconnaissant.
— Ahr… Amiral ? lâcha-t-elle, surprise. Je pensais que vous étiez sur la passerelle pour les derniers préparatifs avant le départ.
— Nous avons encore une petite heure devant nous, répondit calmement Ahris Garind. Je n’ai pas résisté à l’envie de venir voir comme tu t’en tirais pour ton premier briefing de cheffe d’escadron.
— Oh, j’ai dû être remarquable, dit-elle d’un ton grinçant. Je ne me suis même pas aperçu que j’avais un pilote en trop.
Elle consulta le registre sur son datapad. Elle était pourtant persuadée de ne pas avoir fait d’erreur…
— En fait, l’une de tes recrues a eu quelques légers soucis de santé. Rien de grave, il devrait être rétabli à temps pour la bataille… Mais l’occasion était trop belle.
— Ils ne se sont aperçus de rien ?
— J’ai donné des ordres clairs.
Siveline grimaça. Elle avait effectivement trouvé une salle bien calme à son arrivée, très attentive pendant qu’elle parlait…
— Ne blâme pas ton équipe, reprit Ahris. Tu es la commandante de l’escadron Hope, mais je suis le capitaine de ce vaisseau et l’amiral de cette flotte. Ils ont le sens de la hiérarchie, mais ils te respectent.
— Comment en être certaine ?
— Ils ont vu que je te respectais, moi.
Mais est-ce vraiment du respect ? se demanda Siveline sans oser poser la question à voix haute. Oui, il ne l’avait pas interrompue, encore moins contredite… Cependant, elle n’appréciait que moyennement cette façon de s’introduire dans la réunion à son insu.
Ahris dut voir son malaise, car son visage se fit soudainement plus inquiet.
— Je suis désolé si tu trouves que c’était déplacé. J’aurais peut-être dû venir avec mon uniforme, de façon plus officielle… Mais je pensais que cela te dérangerait peut-être. Je croyais que tu préférerais cette façon de faire. Si ce n’est pas le cas, je te prie de me pardonner.
— Vous pensiez que je perdrais mes moyens ?
— Tu l’aurais sans doute fait, assura Ahris. C’est naturel. Moi aussi, je n’étais pas très à l’aise la première fois que j’ai exercé un commandement, quand j’étais encore à l’académie. Et plus tard, lors de ma première réunion en tant que colonel sur Polcaphran. Et même lorsque je suis devenu capitaine du Reaper… À chaque fois, c’étaient de nouvelles responsabilités et l’appréhension de ne pas être à la hauteur de la tâche. L’expérience permet de comprendre que ce n’est pas vrai. Nous sommes tous des débutants, à un moment ou un autre.
C’était effectivement assez proche de ce que Siveline avait ressenti en préparant cette réunion puis en la conduisant, mais elle n’avait pas envie de l’admettre.
— L’heure avance, constata Ahris en jetant un coup d’œil à son chrono. Est-ce qu’assister au départ de la flotte depuis la passerelle de commandement t’inciterait à me pardonner ?
Il avait dit cela d’une voix très sérieuse, mais avec ce petit sourire en coin qu’il avait déjà, durant leur enfance, quand il venait d’avoir une idée brillante pour chiper des sucreries dans le garde-manger de ses parents ou avait élaboré un plan pour regarder un holo avec elle et Thalas, après l’heure du coucher.
— Ce serait un début, lui répondit-elle, partagée entre la nostalgie et la curiosité.
Il remit sa casquette sur la tête et l’invita à le suivre. Ils croisèrent quelques groupes de pilotes qui les saluèrent brièvement, deux escouades en patrouille devant lesquels ils s’écartèrent et même un quarteron d’officiers qui les ignorèrent.
— On va passer par mes quartiers, expliqua-t-il une fois quand les portes de la cabine du turbotrain se refermèrent sur eux.
Il inséra dans le terminal de sécurité un cylindre d’accès qui, supposa Siveline, devait leur permettre d’atteindre sans aucun arrêt leur destination.  
— Il faut que je me change…
— C’est vrai que vous n’avez pas tout à fait l’air d’un amiral, Amiral.
— Nous sommes tous les deux, lui signala-t-il avec un regard en coin. Inutile de me donner des grades ou du vouvoiement. Je te donne toute latitude pour me parler franchement.
— À ta guise, répondit la jeune femme. Ou est-ce que tu as trouvé cette vieille fripe que tu as sur le dos ?
La remarque lui arrache un nouveau sourire.
— Oh, elle m’appartient…
— Tu plaisantes ? Elle doit être plus vieille que toi !
— C’est possible !
— Tu dois bien toucher des émoluments avec ton grade pimpant, non ?
— Si la question est de savoir si j’ai les moyens de me payer une veste neuve, la réponse est oui, assura Ahris. Mais celle-ci est spéciale, un collector. Elle a appartenu à Esher Taïvzon…
— Je suis sensée connaître ?
— C’était un grand pilote de fonceur, expliqua le jeune homme, le regard brillant. Le meilleur. Le seul humain à être passé sous la barre des cinq minutes trente sur la Lancée des Rancors, la plus risquée des pistes du circuit du Braxant. Gamin, j’avais un poster de lui dans ma chambre. Un jour, mon père m’a emmené le voir à une course qui avait lieu sur Borosk, près de la garnison où il était en poste. Il était fascinant. Il y avait une vente caritative, après ça, organisée pour les réfugiés de la Guerre des Clones. Alors, il m’a acheté cette veste à prix d’or et me l’a offerte.
— Et tu l’as emportée ici ? s’étonna Siveline. Tu ne l’as pas laissée sur Polcaphran ?
— J’ai vendu la maison de mes parents voilà des années, lui apprit-il. À mon retour de l’académie. Je n’ai gardé que quelques affaires qui m’ont accompagnées chez ton père… Et j’ai repris trois ou quatre trucs lorsque je suis parti pour l’Alignement de Pentastar, parce que mon ralliement devait faire vrai. C’est toujours utile, une vieille veste… Et une casquette bigarrée aussi. Tu l’as vu par toi-même : à bord d’un vaisseau de guerre, le regard des êtres s’attarde plus sur les uniformes que sur les visages.
Siveline le regarda, et en cet instant, elle trouvait qu’il n’avait plus grand-chose d’un amiral. C’était plutôt un gamin blondinet, des étoiles dans les yeux. Ce n’est pas pour sa valeur qu’il a conservé cette veste, songea-t-elle. C’est un morceau de son passé, un souvenir de son père.
Mais lorsqu’il sortit de sa cabine, quelques minutes plus tard, le garçon avait laissé place à un officier, à la veste repassée, aux chaussures impeccablement cirées et à la chevelure peignée. Et lorsqu’il entra sur la passerelle de commandement, les commandos de marine de chaque côté de l’entrée se mirent au garde-à-vous.
— Amiral sur le pont ! annoncèrent-ils à l’équipage.
Ils se mirent en rang pour l’accueillir. Dans la fosse, les opérateurs étaient debout, eux aussi, jusqu’à ce qu’il leur fasse signe de reprendre leur poste.
Il y avait aussi une poignée d’officiers supérieurs du navire qui attendaient là. L’un d’eux tiqua en la voyant marcher deux pas derrière l’amiral Garind, et chuchota quelque chose à l’oreille de son voisin. La réponse qu’il reçut, brève et apparemment sèche, l’incita à se taire.
— Messieurs, les salua Ahris en arrivant. Je gage que nous sommes prêts ?
— Nous le sommes, confirma celui qui était visiblement son second.
— Bien. Dites-moi, Capitaine, tous les vaisseaux sont-ils en place ?
— Ils le sont, Amiral. Le Chimaera a envoyé le signal de synchronisation temporelle. Notre groupe sera prêt à passer en vitesse lumière à l’heure choisie.
— Parfait.
Du fait de son expérience, l’amiral Pellaeon avait été placé à la tête de la première partie de l’opération, même si ce n’était pas son destroyer qui allait mener l’attaque mais bien le Reaper d’Ahris Garind.
Celui-ci parla encore quelques minutes avec ses officiers, puis régla son comlink de façon à s’adresser à tout l’équipage.
— Votre attention s’il vous plaît, annonça-t-il d’une voix forte qui résonna sur le pont, amplifiée par les hauts-parleurs disséminés dans tout le cuirassé. Ici l’amiral Garind. L’heure est venue de quitter notre retraite temporaire pour retrouver le combat. Pour la première fois, la Nouvelle République et la Fédération Impériale vont porter le feu contre notre ennemi commun, dans le Noyau dont il croyait nous avoir chassés. La campagne qui commence s’annonce longue, dangereuse. Certains d’entre nous y affronterons d’anciens compagnons d’armes, ou se battront pour libérer des planètes qu’ils ont été contraints de fuir. Pour tous, ce sera une épreuve. Mais j’ai confiance en vous. Je sais que vous ferez honneur à ce vaisseau. Ahris Garind, terminé.
Il raccrocha l’appareil à sa ceinture et jeta un coup d’œil aux fosses de l’équipage.
— Commencez le décompte, ordonna-t-il.
Un officier s’en chargea. L’amiral, lui, s’était de nouveau tourné vers la baie d’observation, Siveline à ses côtés.  
Vus de dos, ils semblaient tous deux contempler l’immensité de l’espace. Pourtant, au moment où les étoiles s’allongèrent pour devenir un tunnel de lumières chatoyantes, c’était bien sur le visage de la jeune femme que le commandant du Reaper avait posé son regard.



mat-vador a écrit:Lu !

Alors, ca y est, on y est :shock: ! Corellia, cette planète chère à nous deux :oui: ! Est-elle enfin prête à être libérée :sournois: ? Les forces de Palpatine sont conséquentes, ça sera pas de la tarte :whistle: ! Et on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise, surtout si quelqu'un se met à utiliser la Station Centerpoint :diable: ... ca mettrait un sacré bordel, là !

La suite :oui: !


Merci Mat !

Effectivement, ça serait un sacré bazar, mais heureusement personne ne soupçonne encore l'utilité de cette station. :D

L2-D2 a écrit:Chapitre 53 lu!

La bataille de Corellia s'annonce! Et un beau casting s'est réuni pour y participer! Alors effectivement, on peut supposerait Palpatine pourrait être sur la défensive vu ce qu'il vient de se prendre... à moins que cela ne l'ait mis encore plus en rogne, et auquel cas... :think:

Vivement la suite! :oui:


Merci L2 !

Réponse dans les prochains chapitres... Même si l'on a encore un rapide détour à faire avant d'atteindre Corellia ! :cute:
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Messagepar L2-D2 » Lun 07 Nov 2022 - 10:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 54 lu !

Déjà, c'est, comme à chaque fois, un plaisir de retrouver La Fédération Impériale !

Sympathique Chapitre entre Siveline et Ahris ! J'ai trouvé leur relation amicale et qui pourrait presque dériver sur... autre chose, à tel point que je m'attendais à les voir s'embrasser ! On arrive néanmoins aux prémices de la bataille, avec un bien bon discours de l'Amiral en guise de motivation pour les troupes ! :oui:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar sam sanglebuc » Lun 07 Nov 2022 - 12:15   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

J'aime toujours autant les relations entre les personnages !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 08 Nov 2022 - 13:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! :cute:

L2-D2 a écrit:Sympathique Chapitre entre Siveline et Ahris ! J'ai trouvé leur relation amicale et qui pourrait presque dériver sur... autre chose, à tel point que je m'attendais à les voir s'embrasser !

:whistle: :siffle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 13 Nov 2022 - 21:37   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

La suite !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 55

Les Dévastateurs de Monde étaient finalement parvenus jusqu’au système Calamari.
Le Guardian et le Home One avaient pris position derrière Iceberg Quatre, la planète la plus éloignée des soleils binaires qui éclairaient le monde natal des Mon Cals et des Quarrens. L’opportunité de prendre position près de Sep Elopon avait été étudiée puis rejetée par les amiraux Thrawn et Ackbar ; les trente-deux lunes qui orbitaient autour de cette géante gazeuse auraient été la couverture idéale pour leurs adversaires s’il leur prenait l’envie d’attaquer la force d’intervention venue à la rescousse du monde aquatique.
Pour l’heure, si les artilleurs restaient sur le qui-vive, à l’affût d’éventuelles menaces, les vaisseaux amiraux ne semblaient guère en danger dans l’immédiat. D’après les projections qu’Anthara avait sous les yeux, les Dévastateurs concentraient leur attaque sur les installations orbitales de Mon Calamari.
La jeune capitaine devait concéder qu’ils accomplissaient leur tâche avec une méticulosité qui était tout à leur honneur. Une à une, les plateformes orbitales étaient dévorées, jusqu’au moindre débris.
Si l’ambiance était lourde sur la passerelle du Guardian, elle devait l’être plus encore sur le Home One.
— Il va falloir des années pour revenir à nos capacités de production antérieures, constata l’hologramme de l’amiral Ackbar d’une voix amère.
— Nous avons fait évacuer vos ouvriers, vos ingénieurs et même les vaisseaux qui pouvaient l’être, contra sèchement Thrawn.
— Je le sais. Cela n’empêche pas ce spectacle d’être douloureux.
— Nous ne pourrons pas les arrêter avant que l’équipe d’abordage ne soit au complet. Vos Jedi devraient entrer dans le système d’ici une heure, s’ils n’ont pas été retardés. Pour le reste, nous comptons sur le général Tierce.
L’interpellé acquiesça brièvement. Lui et son assistant, le colonel Carson, avaient effectué leur jonction avec la flotte lors de l’étape de Jabiim. Arrivés plusieurs heures avant la flotte, ils avaient assisté en spectateurs au passage des Dévastateurs dans le système… Et à leur raid aussi bref que dommageable sur la planète.
— Nous devons nous concentrer sur leur retardement, insista Ackbar. Vos transports sont-ils prêts ?
— Capitaine ? demanda Thrawn en se tournant vers Anthara.
La jeune femme jeta un bref coup d’œil à son datapad.
— Nos porte-chasseurs seront en position de saut dans deux minutes, annonça-t-elle. Nous pouvons compter sur un déploiement d’ici six. Huit pour les bombardiers.
Le Grand Amiral acquiesça.
— Les bombardiers devraient nous permettre de les ralentir un peu, déclara son homologue MonCal. Mais ce sont les chasseurs qui auront le rôle principal. Les senseurs de Dac sont formels : les Dévastateurs déploient toujours plus de chasseurs à chaque minute qui passe. Si on ne les arrête pas…
— Oui, il faut les détruire au fur et à mesure, concéda Thrawn. C’est la seule méthode que peuvent employer des chasseurs droïdes pour espérer surpasser des pilotes sensibles. J’imagine que vous avez consulté comme moi les archives de la Guerre des Clones…
— J’y ai participé.
— Les rapports républicains indiquaient que les chasseurs de l’armée clone n’ont jamais perdu le moindre engagement d’appareils légers quand le rapport de force était inférieur à un contre trente.
— Mes professeurs évoquaient un rapport d’un contre quinze, glissa Anthara en se remémorant les cours de l’Université de Corulag.
— Ils incluaient les affrontements tardifs d’après la fin officielle du conflit. Le déploiement des clones Spaarti, de moindre qualité que ceux de Kamino, associée au fait que les combats incluaient des appareils droïdes de dernière génération, ont fait évoluer le rapport de force. Nos pilotes sont des recrues bien entraînées, pour certains des vétérans aguerris. Les cerveaux droïdes de nos adversaires sont peut-être meilleurs que ceux de l’époque, mais je doute qu’ils les surclassent au point de renverser l’équilibre.
Thrawn se pencha sur la table tactique qui retranscrivait la situation en orbite de Mon Calamari.
— Vous avez dit que vous aviez donné l’ordre de déployer tous les appareils en réserve sur votre monde.
— Y compris les escadrons d’appareils expérimentaux, confirma Ackbar. Les V-Wings resteront dans l’atmosphère pour protéger les cités flottantes, mais les E-Wings sont opérationnels pour des combats spatiaux.
— Tenez-les prêts. Qu’ils rejoignent nos chasseurs dès qu’ils seront déployés.
Un signal clignotant sur sa tablette attira l’attention d’Anthara.
— Amiral, les transporteurs sont parés au saut.
— Excellent. Donnez-leur l’ordre.
Elle transmit aussitôt l’instruction et vit les appareils disparaître sur son écran.
Ils attendirent dans un silence tendu l’indicateur annonçant l’arrivée des porte-chasseurs à destination. Ils embarquaient une partie des TIE du Guardian, ceux dépourvus d’hyperdrive. La moitié environ des chasseurs avait été remplacée par les nouvelles générations : Traqueurs, Défenseurs ou Cimeterres. Mais il restait encore des dizaines d’escadrons à bord qui en étaient dépourvus, et il fallait pouvoir les déployer sur un terrain distant d’une façon qui ne mettrait pas en danger le cuirassé.
Les transporteurs jaillirent de l’hyperespace à l’endroit prévu, à deux cents kilomètres des Dévastateurs. Avec eux venait une volée de chasseurs et de bombardiers qui, rejoints par les TIE, se lancèrent en direction des super-armes de l’Empereur.
Tout autour de la salle tactique, une vingtaine d’écrans se mirent à retransmettre les vues transmises par les escadrons. Anthara leur jeta un coup d’œil. Cela se déroulait à des millions de kilomètres, mais c’étaient leurs pilotes… Et ces chasseurs qu’ils allaient affronter… Ils étaient si nombreux…
Le général Tierce avait pâli en apercevant les images des Dévastateurs. Cela ne manqua pas d’inquiéter la jeune capitaine. Un ex-Garde de l’Empereur n’était pas si facilement impressionnable. Ce qu’il avait vu sur Kuat et Jabiim devait l’avoir profondément choqué.
— Assaut en cours sur Silencer-4, annonça l’un des commandants des escadrons de bombardiers de la Fédération.
— Nous rencontrons une forte résistance¸ annonça l’un des groupes d’intercepteurs. L’adversaire est en surnombre.
— Isolez les communications des bombardiers, ordonna Thrawn. C’est bien le capitaine Bren qui nous a contactés ?
— Affirmatif, Amiral.
— Mettez-nous en liaison. Capitaine Bren ?
— À vos ordres, Amiral, répondit l’homme qui s’était exprimé un peu plus tôt.
— Capitaine, le blindage des Dévastateurs est trop épais pour être détruit par vos bombes. Concentrez vos attaques contre les systèmes les plus exposés.
— Visez aussi les répulseurs, conseilla Ackbar. S’ils en sont privés, ils ne pourront pas attaquer le sol. Jabiim l’a bien montré.
— Bonne idée, approuva Thrawn. Mais concentrez d’abord vos tirs sur les générateurs de boucliers dorsaux. S’ils sont détruits, nos chasseurs et les défenses laser restantes pourront vous soutenir dans votre assaut contre les répulseurs.
— Bien reçu, Amiral. Nous visons les boucliers.
— Contactez-nous dès que vous aurez des résultats.
Anthara s’attendait à en voir rapidement. Tomax Bren était l’un des meilleurs pilotes de la Fédération, et son escadron Mort Blanche avait servi à bord du Chimaera pendant toute la campagne de Thrawn, depuis Ord Mantell jusqu’à Bilbringi. Même s’il s’attaquait à un gros morceau, il pouvait réussir.
Car les Dévastateurs n’étaient pas invincibles. Jabiim l’avait montré.
En arrivant dans le système, comme ils l’avaient fait à Boonta, les super-armes s’étaient acharnées sur les installations spatiales. Mais le commandant de la garnison néo-républicaine sur place avait choisi de riposter, et ses défenses sol-espace étaient entrées en jeu.
Elles n’avaient que légèrement endommagé l’un des Dévastateurs, mais cela avait suffi pour attirer l’attention de tout le groupe. Ils étaient donc entrés dans l’atmosphère pour anéantir toute forme de résistance à la surface.
La garnison néo-républicaine n’avait eu aucune chance, mais elle s’était battue avec honneur. Et, dans le feu de l’action, elle était parvenue à détruire les répulseurs de l’un des appareils, qui s’était aussitôt écrasé en laissant un cratère d’impact de plusieurs kilomètres de diamètre au sol.
L’atmosphère de Jabiim était connue pour ses orages aux fortes charges électriques, et c’était peut-être cela qui avait affaibli les boucliers au point de rendre ce vaisseau vulnérable. Ils n’auraient pas cet avantage dans l’affrontement en cours. Mais c’était néanmoins un bon signe, une lueur d’espoir.
Aussi Anthara ne fut-elle pas aussi surprise qu’elle aurait pu l’être quand Bren les recontacta une dizaine de minutes plus tard.
— Les boucliers de Silencer-4 sont H.S., annonça-t-il d’une voix plus tendue que lors du précédent appel. Le générateur flotte à la dérive. Nous aimerions poursuivre l’assaut, mais toutes nos bombes à protons ont été utilisées. Permission de nous ravitailler ?
— Allez-y, autorisa Thrawn. Les escadrons Besh-6 et Cresh-3 vont prendre le relais.
Il donna aussitôt les ordres aux deux formations.
— Nous allons les avoir, assura-t-il à Ackbar. Sans répulseurs, ils n’iront pas au sol, mais ils seront également incapables de se mouvoir assez vite dans l’espace.
— Puissiez-vous avoir raison, répondit le MonCal, l’air sombre.
Trois Dévastateurs avaient entamé une minute plus tôt leur descente vers la surface de son monde natal. Les natifs étaient certes des amphibiens, mais une partie de leurs cités flottaient… Et elles accueillaient des représentants venus d’autres mondes.
Les dégâts s’annonçaient considérables.
— Répulseur tribord avant détruit, annonça Leader Besh-6 trois minutes plus tard.
— Attaquez l’arrière, ordonna Thrawn.
— À vos ordres, Amiral.
— C’est une guerre d’usure que nous menons là, Capitaine, lâcha le non-humain.
— Oui, Monsieur.
— Nous les aurons.
En était-il réellement convaincu ? Anthara voulait le croire. Ce n’était pas le genre du Grand Amiral de se bercer d’illusions…
Mais il n’a jamais eu à affronter ce genre d’ennemis, chuchota une petite voix dans un coin de son esprit. Les Rebelles faisaient preuve de davantage de subtilité et de moins de force brute. Là… Ce sont des super-armes, des instruments conçus pour ôter tout espoir à leurs adversaires. Nous étions plutôt du côté de ceux qui les utilisaient, jusqu’ici.
— Leader Besh-6, appela Thrawn deux minutes plus tard, où en êtes-vous ?  
— Nous concentrons notre feu sur la cible, Amiral, répondit l’homme. Mais ils ripostent !
— Ils ripostent ? Je croyais que ces Dévastateurs n’avaient pas d’armes de proximité ?
— Amiral, je jurerais qu’ils n’en avaient pas il y a encore cinq minutes, mais là…
Qu’avait dit le rapport de Wessex ? se rappela alors Anthara. Adaptatifs. Ils sont adaptatifs.
— Besh-6, détruisez le répulseur tribord arrière et repliez-vous, ordonna Thrawn. Vous couvrirez les bombardiers de Mort Blanche lors du prochain assaut.
— À vos ordres, Am… Boucliers ! Boucliers ! Bouc…
Un hurlement glaçant vint couvrir ces derniers mots. Anthara vit la surprise apparaître sur le visage de son supérieur…
Et l’effroi.
Thrawn était effrayé.
— Rapport de situation.
Il ne fut pas long à établir. Sur le datapad d’Anthara, tous les signaux liés à l’escadron Besh-6 avaient disparu. Elle hocha négativement de la tête, trop choquée pour parler.
Le Grand Amiral se tourna vers l’hologramme d’Ackbar.
— Vous avez entendu ?
— Oui, répondit le MonCal en se tournant vers un de ses hommes. Rapport des senseurs planétaires sur le vaisseau Silencer-4 ?
La réponse ne fut pas longue à arriver.
— Dommages minimes signalés, Amiral. Le répulseur avant droit est hors-service, mais les boucliers sont opérationnels.
— Ils se réparent eux-mêmes… murmura Thrawn.  
— Ces engins semblent sortis des récits d’horreur qu’échangent les pilotes spatiaux, marmonna Tierce. Nous ne pourrons pas les vaincre comme cela.
Anthara vit qu’Ackbar – l’être qui avait assailli une Étoile de la Mort avec ses croiseurs – semblait désespéré, que Thrawn, le brillant Grand Amiral, Thrawn lui-même paraissait perdu.
— Nous n’avons plus le choix, lâcha-t-il. Espérons que les Jedi arriveront vite. Si ces Dévastateurs ne sont pas très vite détruits de l’intérieur, ils nous détruiront tous.
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Messagepar L2-D2 » Lun 14 Nov 2022 - 12:57   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 55 lu !

Hélas ! Je ne m'attendais pas à ce que la dream team Ackbar-Thrawn soit si vite rendue impuissante par les Dévastateurs de Monde ! :shock: Bon, je ne pensais pas qu'ils allaient les surclasser dès le premier affrontement mais là... tu as bien rendu la mise en scène de Thrawn qui semble pâlir à mesure que l'affrontement progresser. :jap: Il ne reste plus qu'à espérer que, lorsque les Jedi arriveront, ils pourront renverser la tendance...

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Alfred M. » Lun 14 Nov 2022 - 17:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Tomax Bren :love:

Et dans une revisite de la Bataille de Mon Calamari qui parle autant au gamer qu'au lecteur de comics !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 14 Nov 2022 - 20:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux ! :jap:

L2-D2 a écrit:Je ne m'attendais pas à ce que la dream team Ackbar-Thrawn soit si vite rendue impuissante par les Dévastateurs de Monde ! :shock:

C'est une arme particulièrement redoutable :transpire: Contrairement aux Étoiles de la Mort qui misent sur la destruction pure, les Dévastateurs gagnent en force à mesure qu'ils détruisent. Le concept même de l'arme est pervers...

Ne t'en fais pas, ils se montreront bien plus brillants par la suite ! :D

Alfred M. a écrit:Tomax Bren :love:

Et dans une revisite de la Bataille de Mon Calamari qui parle autant au gamer qu'au lecteur de comics !

Il me fallait un pilote de bombardiers, autant choisir le meilleur. :D

Pour ton second point, en l'occurrence, c'est plus le gamer en moi qui a parlé ! J'ai refait la bataille en question pour préparer ce chapitre. :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 20 Nov 2022 - 21:11   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Nouveau chapitre !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 56

Une brève inspiration. Huit secondes d’expiration. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que toute trace d’anxiété ait disparu.
Celric ne se considérait pas comme particulièrement sujet au stress… Même si sa vie avait connu ces derniers mois son lot de moments tendus. Mais en cet instant, les exercices de respiration conseillés par Luke lui semblaient être le meilleur moyen de patienter. La technique était simple, et d’une efficacité remarquable pour relâcher sa tension et évacuer ses troubles.
Pourtant, en cet instant, elle montrait ses limites. Celric ne pouvait tout simplement pas évacuer le poids de ses responsabilités.
Il sentit l’homme qui approchait avant de l’entendre, et ouvrit les yeux quand il se trouva face à lui.
— Colonel, nous réintégrerons l’espace réel dans quatre minutes.
C’était un jeune lieutenant de l’équipage du Reaper. Il avait la peau ambrée et les cheveux noirs et crépus, mais si l’on omettait ces traits il ressemblait beaucoup à l’homme qu’était Celric avant… Avant les Jedi, avant C’baoth, avant la Fédération, avant l’attaque de Polcaphran. Avant tout ça, ce « ça » inextricable qu’était devenue sa vie, loin de la simplicité de son existence passée.
— Merci, Lieutenant, lui répondit-il avec un signe de tête.
Il était même peut-être un chouïa plus vieux que lui… Mais tellement insouciant.
La vie de millions d’êtres, de milliards peut-être, ne dépendait pas de lui. Celric, par contre, avait cette responsabilité.
Garind l’avait installé dans la salle de commandement auxiliaire du Reaper, située au cœur de la superstructure du cuirassé. Il avait accès à des reproductions fidèles, actualisées en temps réel, de ce que voyaient les officiers de la passerelle principale. L’équipe de secours avait déjà pris place derrière les différents terminaux, ses membres étant prêts à prendre le relais en cas de destruction du centre de commandement où siégeait l’amiral.
Celric pouvait avoir accès à toutes les informations dont disposait l’amiral. Il avait accepté tous ces atouts par acquis de conscience ; mais, en réalité, il n’en avait pas besoin. Seule comptait la Force, et elle résonnait au plus profond de lui en cet instant. L’appréhension venait de son cerveau, qui mesurait les forces en présence, évaluait les chances et les risques ; mais dans son cœur il ne ressentait que de la certitude.
Il allait réussir. Faire ce qu’on attendait de lui.
Celric n’était pas le seul utilisateur de la Force au sein du groupe d’assaut. Piotr allait utiliser lui aussi la méditation de combat, mais aux côtés de l’amiral Pellaeon qui attaquait Drall et Sélonia. Gladys Sarn utilisait le même pouvoir, mais au sein du groupe d’assaut de l’amiral Rogriss sur Saccoria. Quant à Corran Horn, il serait également de la partie mais en tant que pilote de l’escadron Rogue. « C’est peut-être la dernière fois que je me battrai en tant que Rogue Neuf », avait-il déclaré lorsqu’il avait dû justifier son choix. « Autant que ce soit pour libérer mon monde natal. »
Et il y avait les autres : les recrues à peine formées, ainsi que quelques anciens Jedi également, qui se trouvaient avec Poldrei et Organa Solo. Mais ils n’auraient aucune influence sur le bon déroulement des combats… Pour l’instant.
Les secondes défilaient, et Celric savait qu’il allait devoir être opérationnel dès les premiers instants. Il s’assit en tailleur sur la travée centrale, sans tenir compte des regards emplis de curiosité des opérateurs auxiliaires. Après un nouveau cycle respiratoire, il ferma les yeux et s’ouvrit à la Force.
Un torrent d’informations s’engouffra dans son esprit, non, un fleuve plutôt tant le flux était massif et puissant. Il percevait la présence de chacun des hommes à bord du Reaper, et même de ceux qui évoluaient à bord des autres vaisseaux de la force d’assaut. Il ressentait l’appréhension, la détermination, le courage ou la haine qui les mouvaient en cet instant. Il voyait par un million d’yeux, entendait par un million d’oreilles ; et pourtant son esprit n’était pas submergé par ce déferlement de perceptions.
Tout ce pouvoir était grisant. Mais Celric s’en méfiait. Il n’avait pas oublié ce dont était capable Joruus C’baoth, ce dont il s’était rendu coupable. Il avait déjà été soumis à cette tentation, et il y avait résisté ; cela ne changerait pas cette fois-ci.
Il perçut le navigateur du Garven Dreis, l’un des destroyers de classe République, qui lançait le décompte précédant la sortie de l’hyperespace. Il vit celui du Stalwart, un classe Impériale-II de la Fédération, qui abaissait le levier désactivant l’hyperdrive.
Et, soudain, un autre déferlement de perceptions. La surprise. La peur. L’effroi du capitaine du Whelm lorsqu’il comprit que l’attaque des renégats sur Saccoria n’était qu’une diversion qui les prenait au dépourvu, en plein réapprovisionnement dans les chantiers corelliens. La terreur de celui du Panthac en réalisant que le vaisseau menant l’attaque adverse était plus imposant que le sien… Et son soulagement, bref et relatif, lorsqu’il se souvint qu’il avait un autre cuirassé à ses côtés.
Puis Celric se retrouva sur la passerelle du Reaper. Il percevait le calme froid, la détermination implacable de l’amiral Garind. Il ne put s’empêcher d’éprouver un peu de curiosité. Il ne s’était jamais risqué à sonder l’ancien aide de camp de Poldrei, mais, en l’occurrence, c’était un élément essentiel de la flotte d’attaque… Et il comprenait pourquoi. L’esprit d’Ahris Garind était en cet instant dépourvu de toute émotion, et il réfléchissait à une telle vitesse que Celric aurait pu le confondre avec le processeur d’un droïde. Il était entièrement focalisé sur sa tâche et comptait assurément la mener à bien.
Il lança des ordres à ses officiers, mais le jeune Protecteur les ressentit plus qu’il les entendit. Une nouvelle vague d’effroi, mêlée de confusion. Les cris résonnaient au sein de la Force. Mais que fait-il ? se demandait un artilleur. Les tourelles… Les tourelles ! songeait le navigateur d’une petite corvette. Tir ami, tir ami, tir ami ! hurla un pilote avant d’être réduit à néant.
Les forces d’occupation de l’Empire des Ténèbres venaient de perdre le contrôle du système de défense satellitaire.
C’était le moment idéal pour que Celric entre réellement en jeu. La méditation de combat ne servait pas uniquement à améliorer les performances d’un vaisseau ou d’une flotte. C’était aussi un moyen d’exalter ses troupes… Et d’influer sur celles de l’adversaire.
Faites ce que vous pouvez, avait dit Garind. Même si vous nous faites gagner un ou deux pourcents d’efficacité, ce sera toujours ça de pris.
S’il n’avait été entièrement concentré sur le plan éthérique, Celric aurait souri. Ce sera bien plus qu’un ou deux pourcents.
Tous les ingrédients étaient rassemblés, il n’appartenait plus qu’à lui d’agir. Il raviva le courage des soldats du Pacte, du plus insignifiant planton en alerte par crainte d’un abordage au plus audacieux des commandants : l’amiral Solo en personne. Assis derrière sa console à l’arrière de la passerelle du Bria Tharen, il manœuvrait son groupe de combat de façon à ce que ses destroyers ne subissent jamais pleinement le feu du Panthac. Il comptait profiter de leur vitesse pour se rapprocher de la poupe du classe Mandator-III et la pilonner de toute leur puissance de feu. Il gardait un œil sur le Warmonger, un classe Tector de l’ennemi qui semblait bien menaçant mais se débattait avec les Rogues et les tourelles de défense. Il glissa un bon mot qui fit sourire son équipage.
Dans le même temps, Celric percevait l’esprit du commodore à la tête du Panthac. Drakk, il s’appelle Drakk. La bravoure ne faisait pas partie de ses qualités. Il n’était pas très ambitieux non plus, ni particulièrement rusé. C’était un homme des plus banals, parvenu à un tel rang parce qu’il ne faisait pas d’ombre à ses supérieurs, et en cet instant il doutait. Il servait l’Empereur Ressuscité, il servait son Exécuteur, Sedriss, mais ni l’un ni l’autre ne semblaient avoir prévu ce qui venait de s’abattre sur eux : la flotte rebelle, les dissidents, les satellites piratés. Il doutait et il avait peur. Celric n’avait pas besoin d’agir beaucoup pour le pousser à la panique. L’homme se tenait sur la passerelle de commandement de son vaisseau au même endroit que le Protecteur au sein du centre de contrôle auxiliaire du Reaper. Il était visible de tous les opérateurs, dans les fosses et les alcôves à l’arrière, lorsque sa voix se mit à dérailler et ses larmes à couler. Il n’avait fallu qu’une pichenette en comparaison des efforts que Celric déployait en cet instant, mais cela avait suffit à briser le moral des quarante personnes chapeautant tous les systèmes du Panthac.
Mais il n’y avait pas que les mastodontes qui comptaient. Les chasseurs tourbillonnaient comme des essaims d’insectes dans le ciel de Corellia, mais des insectes rivaux, carnivores, cannibales, en pleine lutte de territoire. Celric effleura brièvement l’esprit de Corran Horn, de façon à ne pas le déconcentrer. Mais cela semblait presqu’impossible. Les Rogues et lui étaient dans leur élément naturel. Leurs X-Wings, ailerons déployés, poussaient leurs réacteurs à fond et manœuvraient pourtant avec une agilité peu commune. Le général Antilles gardait un œil sur toutes ses recrues, s’inquiétant autant pour les petits nouveaux que pour ses vieux amis, mais cela ne l’empêchait pas de désintégrer régulièrement des TIE adverses. Tycho Celchu, lui, raisonnait d’une façon très différente, plus mécanique, qui rappela à Celric ce qu’il avait ressenti quelques instants plus tôt au contact d’Ahris Garind.
J’ai eu beaucoup de chance, lorsque je les ai croisés dans le ciel d’Ord Mantell, réalisa Celric. Il le savait, bien sûr, mais c’était la première fois qu’il comprenait pleinement le danger qu’il avait couru lors de cet affrontement. Si la Force n’avait pas été avec moi, je ne serais plus qu’un tas de cendres dérivant dans l’espace à cette heure…
Ce destin, c’était celui qui attendait de nombreux pilotes de TIE. Le jeune homme avait l’expérience de ces chasseurs, il savait à quel point les modèles standards pouvaient être dangereux. Le moindre tir mal placé, et ils partaient en vrille pour exploser l’instant d’après… Tous les pilotes en avaient conscience, d’ailleurs. Mais la plupart refusaient de se l’avouer. Il le leur suggéra inconsciemment. Quelques-uns de leurs adversaires, se dit-il, désarmeraient peut-être leur appareil et chercheraient à se rendre. Les autres auraient l’esprit perturbé par ces pensées parasites et piloteraient un peu moins bien.
Celric effleura un autre esprit qui lui sembla familier. Une femme, comprit-il, et jeune. Siveline Jaderan, devina-t-il. La fille de Poldrei. Sa ressemblance physique avec le Consul était une chose, mais les similitudes mentales semblaient plus frappantes encore : force, détermination, mais aussi un zeste de sauvagerie, aussi profondément enfoui qu’il était dévastateur lorsqu’il surgissait. Pour l’heure, elle canalisait son caractère avec efficacité et semblait plutôt bien se débrouiller.
  — Colonel, l’amiral vous fait rappeler qu’il attend votre recommandation pour donner le signal.
La voix était celle du lieutenant qui l’avait interpellé un peu plus tôt. Elle perturba la concentration de Celric, mais sans la rompre totalement.
— Entendu, marmonna-t-il avant de se replonger dans sa méditation.
Son esprit vaquait d’un point chaud à l’autre. L’ennemi commençait à connaître ses premières pertes majeures. Le Pecivas, un vieillissant classe Victoire-II, avait un défaut de surchauffe sur ses boucliers bâbords arrière ; Celric incita les artilleurs de l’Impavide à y concentrer leurs tirs pour faire céder l’ensemble du système défensif du destroyer obsolète. La coque ne mit guère de temps à céder, et le Protecteur ressentit alors des centaines, des milliers de morts simultanées au sein de la Force.
Il sentit une larme couler le long de son visage. C’étaient peut-être des ennemis… Mais il n’y avait pas que des serviteurs du Mal dans le camp d’en face. Il le savait. Il avait ressenti brièvement le dégoût qu’inspirait l’Empereur Palpatine chez un jeune conscrit de Ralltiir membre de l’équipe de maintenance du réacteur principal tribord du Pecivas. Sa famille était tombée en se battant contre l’Empire. Lui venait de donner sa vie, bien malgré lui, pour servir sa version pervertie. C’était un destin terrible, et le jeune Polcaphréen sut qu’il s’en souviendrait. Il garderait son nom en mémoire, se jura-t-il.
L’empathie était nécessaire pour Celric. Elle lui permettait de garder conscience de ce qu’il faisait, de ne pas perdre de vue les raisons qui le poussaient à utiliser la Force ainsi. Pour la Galaxie, songea-t-il. Pour qu’un jour il n’y ait plus d’autres Hevon Liatnik qui aient à souffrir pour le seul bien de Palpatine. Pour qu’un jour nous puissions connaître la paix, pour de bon.
Et son effort était de toute façon nécessaire pour limiter les pertes que subissait son propre camp. Il y en avait. La frégate Alavar avait cru que la présence du Reaper lui suffirait pour passer inaperçue tandis qu’elle se dirigeait vers la poupe du cuirassé Whelm, mais un artilleur zélé la repéra et ouvrit le feu. Avant que Celric ne puisse intervenir, d’autres l’avaient imité. Il tenta de les faire changer de cible, mais ils étaient trop concentrés pour être sensibles à son influence. L’Alavar ne tarda pas à voir son blindage noircir puis partir en lambeaux incandescents.
Le Whelm, d’ailleurs, remarqua Celric, avait avancé en direction du Reaper. Les deux vaisseaux appartenaient à la même classe, et leurs escortes de destroyers étaient équivalentes elles aussi ; mais le Whelm pouvait compter sur l’appui du Panthac, qui représentait toujours un défi de taille malgré le harcèlement qu’il subissait de la part du Tharen de l’amiral Solo. Quant aux satellites de défense, les plus dangereux n’étaient plus une menace, et leurs débris commençaient déjà à refroidir. Le commandant de la flotte ennemie devait être certain de l’emporter. Celric percevait ses réflexions. Si nous détruisons ce cuirassé, le reste de la flotte se dispersera…
Ce faisant, les vaisseaux capitaux ennemis s’éloignaient des chantiers navals où ils étaient stationnés un peu plus tôt.
Celric ouvrit les yeux. L’officier subalterne qui effectuait la liaison avec la passerelle principale était toujours là, attendant visiblement l’ordre qu’il allait lui donner.
— Nous y sommes, Lieutenant, lui indiqua-t-il. Ils bougent. Vous pouvez prévenir l’amiral.
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Messagepar L2-D2 » Lun 21 Nov 2022 - 12:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 56 lu !

Un Chapitre relativement court mais extrêmement dense à la lecture. Sans aller jusqu'à dire que je l'ai trouvé confus, disons qu'il se montre exigeant et qu'il faut rester bien concentré sur sa lecture ! Je ne sais pas si l'effet est volontaire, mais qu'il soit conscient ou non, il est efficace et somme toute assez logique avec la gigantesque bataille qui se met en place, sur différents fronts, à différents niveaux. Bon, je trouve Celric peut-être un peu trop efficace pour un relativement jeune Forceux mais, ma foi, on n'aura qu'à dire que la méditation générale augmente les capacités de chacun ! :think:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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