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La Fédération Impériale [T2]

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Messagepar L2-D2 » Dim 17 Oct 2021 - 19:28   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 27 lu !

Coruscant est donc belle et bien tombée, et Corellia s'est ralliée à la flotte Impériale du Noyau, comme le précédent Chapitre l'annonçait... Et j'ai beaucoup aimé comment, dans ce Chapitre, tu nous montres la préparation à la bataille à venir :

Jagen Eripsa a écrit: — Le Haut Quartier Général a ordonné la mobilisation générale de nos forces sur toutes les zones à vingt parsecs des lignes de front. Toutes les permissions sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Obligation de tirer à vue sur les vaisseaux suspects qui refusent de s’identifier. Le Grand Amiral Thrawn a quitté Ord Trasi pour rejoindre Orinda et faire le point sur la situation avec le Consul Poldrei. J’imagine que nous aurons ensuite de nouvelles instructions.

C'est extrêmement crédible, je me suis imaginé entendre ça ! :jap:

Et comme les personnages, j'aimerai bien savoir comment Thrawn va réagir à tout cela. Et je me demande de plus en plus si, tôt ou tard, Carson ne va pas se rallier à l'Empereur, tiens, et si ce n'est pas Tierce qui va devoir "régler" la situation. Ni juge ni partie... Je me demande si cette discussion ne va pas servir plus tard... :think:

Et comme mat, je me demande si nous aurons des nouvelles de Luke ou de Mara !

Vivement la suite en tout cas ! C'est passionnant ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 18 Oct 2021 - 16:10   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux !

L2-D2 a écrit:Et comme les personnages, j'aimerai bien savoir comment Thrawn va réagir à tout cela. Et je me demande de plus en plus si, tôt ou tard, Carson ne va pas se rallier à l'Empereur, tiens, et si ce n'est pas Tierce qui va devoir "régler" la situation. Ni juge ni partie... Je me demande si cette discussion ne va pas servir plus tard... :think:

mat-vador a écrit:Coruscant est tombé comme on s'y attendait et certains pensent négocier au sein de la fédération impériale, n'est-ce pas daivan :sournois: ?

Pas sûr que poldrei et thrawn apprécient :whistle: !

Thrawn, allez savoir, mais Poldrei... C'est sûr que non :whistle:
N'oubliez pas que pour l'heure ils ne savent pas qui est derrière cette flotte. La révélation du retour de l'Empereur, et ce que Poldrei compte en faire, sera un point très important des chapitres à venir. Et, plutôt que Carson qui s'est montré jusqu'ici assez indépendant d'esprit, c'est plutôt Grodin Tierce qui risque de faire face à un désagréable dilemme...

L2-D2 a écrit:C'est extrêmement crédible, je me suis imaginé entendre ça ! :jap:

Merci ! :jap:

mat-vador a écrit:Et que devient Luke dans tout ça :roll: ?

L2-D2 a écrit:Et comme mat, je me demande si nous aurons des nouvelles de Luke ou de Mara !

Pas tout de suite, il faudra encore attendre quelques mois ! :cute:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 24 Oct 2021 - 6:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Allez, pour une fois, le chapitre est prêt dès le dimanche matin ! :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 28

La porte s’écarta, laissant apparaître un bureau dans lequel le Grand Amiral Thrawn s’engouffra, aussitôt suivi par son aide de camp.
Carth Poldrei se leva en les voyant entrer.
— Amiral Thrawn, merci d’être venu si vite, dit-il en venant lui serrer la main. Bonjour, capitaine Brenko, ajouta-t-il en se tournant vers elle pour la saluer à son tour.
— Excellence, répondit-elle respectueusement.
Son assistant les salua à son tour. Par curiosité, Anthara le toisa rapidement du regard ; il était plus jeune qu’elle, au point qu’il semblait tout juste sorti de l’Académie. Il ne portait pas l’uniforme des officiers impériaux, mais une tenue suffisamment proche pour y faire penser.
— Vous n’avez pas eu d’encombres pour nous rejoindre, j’espère ?
— Pas le moins du monde, assura Thrawn d’une voix froide et tranchante. Vous disiez avoir des informations sur la situation de Corellia.
L’attitude directe du Grand Amiral ne surprit pas Anthara. Il avait été d’une humeur glaciale depuis que les premiers rapports étaient tombés du Noyau, et plus encore depuis que le Consul l’avait prévenu six heures plus tôt.
Poldrei parut mal à l’aise à cette mention.
— La situation, comme vous dites, a évolué depuis mon appel. Je vous en prie, asseyez-vous.
Anthara obéit à l’injonction déguisée et s’installa en observant son ancien mentor. Il avait l’air fatigué… et agité. Elle ne l’avait vu qu’une seule fois dans un état similaire.
Après le désastre de la flotte Katana.
De plus en plus inquiète, elle s’enfonça dans son fauteuil et écouta.
— Quand nous nous sommes parlé, le directeur Cross venait tout juste de m’apprendre l’incursion de ces destroyers dans le système Corellien. Nous avions quelques premières données sur les vaisseaux, mais rien de plus. Le bureau du Diktat était alors injoignable… Mais nous sommes parvenus à établir une liaison il y a une heure.
Le ton avec lequel il l’annonçait n’avait rien d’engageant.
— Donc ?
Son visage se ferma.
— Jugez plutôt.
Il lança, depuis la console de son bureau, la projection holographique de sa conversation avec le nouveau Diktat corellien – une sorte de double maléfique du rebelle Han Solo – puis avec l’étrange homme nommé Sedriss.
À mesure que l’enregistrement avançait, Anthara sentit sa surprise, sa stupeur puis son effarement progresser.
Quand la lumière revint à l’issue de la diffusion, elle se trouva figée. À côté d’elle, le Grand Amiral Thrawn resta aussi immobile, et ne prononça pas le moindre mot.
Le silence dura. Cinq secondes. Dix… Vingt. Il devenait pesant. Anthara se décida.
— Vous croyez qu’il disait vrai ? Que l’Empereur est toujours vivant ?
— Le directeur Cross a posé exactement la même question, lui dit Poldrei. Et ma réponse aussi sera la même : oui. Je pense que c’est la vérité. Cela explique aussi bien l’union entre les Seigneurs de guerre que la disparition d’Ars Dangor et Sarcev Quest et leur pitoyable gestion du Conseil Intérimaire.
Il abattit le plat de sa main sur la table, avec un son sourd.
— Tous les problèmes que nous avons rencontré ces cinq dernières années s’expliquent d’un coup. J’ai toujours cru que c’était l’orgueil qui avait empêché Palpatine de désigner un héritier. Qu’il se pensait immortel. Le fait est… Eh bien, le fait est qu’il a ressuscité. Ça n’aurait jamais dû être possible, mais bon, ça l’est. Allez comprendre…
Il ferma les yeux un bref instant, avant de reprendre :
— Depuis cet entretien, nous sommes parvenus à recueillir quelques informations sur ce Sedriss. D’après nos banques de données, il s’appelle en réalité Qaga Lok… Un mercenaire moyen, condamné à mort pour le meurtre de plusieurs officiers de l’Empire, mais épargné sur requête expresse de l’Inquisitorius. Cross pense qu’il a sans doute tué lui-même l’ambassadeur Stefside – un crime qui ne restera pas impuni.
— Il est bon de savoir que le directeur Cross peut encore nous apprendre quelques informations, remarqua Thrawn d’une voix tendue. Nos Renseignements ont été particulièrement défaillants dans cette affaire.
— À sa décharge, Jahan Cross n’est directeur que depuis quelques mois, après avoir repris ce poste dans le contexte que vous savez. Et si, comme nous le soupçonnons, Ysanne Isard est encore vivante, ces… « défaillances », comme vous dites, peuvent facilement s’expliquer.
Le non-humain acquiesça brièvement.
— Ce fait mis à part, il y a une nouvelle donne stratégique qui mérite d’être étudiée, signala le Grand Amiral.
— Je suis d’accord, répondit Poldrei. Nous avons de nouvelles priorités, avec un nouvel ennemi.
— J’espère qu’il s’agit d’humour, répliqua Thrawn.
— Non.
Le regard du Consul était dur, le ton sans appel. Le non-humain plissa les yeux, ne laissant voir plutôt que deux fentes incandescentes.
— Vous ne comptez pas répondre affirmativement à l’ultimatum ?
— Je préférerais mourir que de me placer à nouveau sous les ordres de Palpatine, jura le Polcaphréen. Je ne vais certainement pas lui laisser la possibilité de prendre le contrôle de la Fédération en donnant simplement un ordre.
Thrawn le fixa encore plus intensément, si c’était possible.
— Je vois que vous avez déjà pris votre décision. Dans ce cas, pourquoi avoir convoqué un Conseil extraordinaire ?
— Originellement, pour discuter de la situation corellienne, rappela Poldrei. N’ayez crainte. Je soumettrai le problème à tous les participants de la réunion, et nous suivrons le choix de la majorité.
— Ce n’est pas ce que vous avez dit il y a quelques instants.
— Bien sûr que si. Ma décision personnelle est irrévocable. Je ne servirai pas Palpatine à nouveau. Si la Fédération choisit de se soumettre à l’Empire, je quitterai la Fédération.
Anthara, effarée, jeta un coup d’œil à son successeur pour observer sa réaction. Mais Ephin Saretti restait impassible, contemplant l’ex-Moff avec gravité. Sans doute avait-il déjà entendu ce discours.
— Pour aller où ? Rejoindre les Rebelles ?
— S’il le faut !
Le Consul avait presque crié ces derniers mots.
— Mon objectif, en créant la Fédération Impériale, était le retour à la paix. Le plus vite possible. Ce conflit dure depuis plus de dix ans, et la Guerre des Clones, avant cela… Quatre ans dans la galaxie entière, et sept autres années pour venir à bout des derniers vestiges de la CSI. Deux générations ont vécu leur vie d’adulte dans ce contexte. Mais, depuis Bilbringi et Kuat, nos citoyens avaient retrouvé un semblant de retour à la normale. De l’espoir…
Il s’interrompit brièvement.
— J’ai connu ça, à une époque. Quand l’Empire a été créé. J’avais l’espoir qu’il permettrait de mettre un terme à la Guerre des Clones, qu’on pourrait enfin retrouver la paix, l’ordre et tout ce qui va avec. Je croyais que Palpatine allait nous apporter tout ça. Vous connaissez la suite : Caamas, Gibad, Ghorman, Aldérande… Un désastre après l’autre. Et ce n’était que la partie visible de la nébuleuse. Aujourd’hui, je sais que Palpatine a provoqué la Guerre des Clones. La Confédération, l’armée clone… Il a tout créé pour parvenir à ses fins.
Poldrei plongea alors son regard gris acier dans celui de Thrawn. Il semblait guetter une réaction, mais le Grand Amiral resta impassible.
— C’est ce que racontent les Rebelles, lâcha finalement le Stratège. Une théorie parmi d’autres.
— Il s’agit de la plus stricte réalité.
— Auriez-vous des éléments pour le prouver ?
Pour toute réponse, le Consul ouvrit l’un des tiroirs de son bureau et en tira un petit objet recouvert d’une matière qui semblait être du cuir. Il le posa délicatement sur la surface en bois précieux.
— Des aveux écrits et circonstanciés, déclara-t-il. Ceux de Palpatine lui-même.
— Je vois.
Thrawn reste flegmatique, se contentant de jeter au livre un bref coup d’œil.
— Il s’agit d’un document des plus confidentiels, reprit-il.
— On peut toujours le rendre public, contra Poldrei.
Le non-humain fronça les sourcils.
— Ce serait une attaque en règle contre les origines de l’Empire. Vous avez déjà attaqué certaines des décisions de Palpatine et condamné la destruction d’Aldérande. Aller plus loin saperait encore davantage les fondements de notre légitimité, au profit de la Nouvelle République. Je ne peux pas l’accepter.
— Et vous préférez donc poursuivre avec un mensonge d’État ?
— S’il le faut. Si cela nous permet de renforcer l’Empire…
— La Fédération Impériale, corrigea Poldrei.
— L’un ou l’autre, s’agaça Thrawn. Je me suis rangé à vos côtés parce que vous me sembliez présenter la meilleure option pour combattre la Nouvelle République. Je ne suis plus certain que ce soit le cas.
— Vous seriez donc prêt à servir à nouveau Palpatine ? s’agaça l’ex-Moff.
— S’il le faut. Et vous pourriez faire de même, à condition de mettre de côté votre égo et votre fierté.
Anthara vit alors l'expression du Consul se durcir. Elle ne lui avait jamais vu cet air, ce regard effrayant qui semblait immunisé contre toute pitié. Surtout, elle n'avait jamais imaginé qu'il pourrait en gratifier Thrawn.
Puis elle sentit un frisson le long de son échine lorsqu'il posa ses yeux sur elle.
— Laissez-nous, capitaine Brenko, lui ordonna-t-il d'une voix glaciale. Et vous aussi, Ephin. Il est temps que le Grand Amiral et moi ayons une petite conversation... en privé.
Elle échangea un regard avec son remplaçant et, sans un mot, ils quittèrent aussi vite que possible la pièce, dont la porte coulissa derrière eux avec un bruit sourd.
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Messagepar mat-vador » Dim 24 Oct 2021 - 9:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Hoho conversation très tendue entre thrawn et poldrei... Avec des choix manifestement irréconciliables :( !!! La fédération impériale va probablement se déchirer dans un conflit fratricide si poldrei rend ses sources sur les méfaits de palpatine, publics !

La fin de la conversation ne présage rien de bon entre les deux hommes ! Et connaissant thrawn, j'ai bien peur que poldrei ne s'en sorte pas :( à moins que tu ne nous réserves une surprise :wink:


La suite :oui: !
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Messagepar Alfred M. » Dim 24 Oct 2021 - 12:10   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

J'attendais ce moment, il était impossible que Thrawn se retourne contre Palpy sans de (très) bonnes raisons et je me demandais comment t'allais tourner ça. Tu rends ça extrêmement bien, la façon de faire monter la pression, hâte de voir comment ça va tourner.
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Messagepar Dark Palgueïss » Dim 24 Oct 2021 - 23:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Trop bien, j'attendais la réaction de Thrawn et d'avoir son opinion sur Palpatine et son retour.

J'étais vraiment curieux et maintenant que je lis ça, je me rends compte que ça aurait été nul/pas cohérent qu'il se rallie tranquillou à Poldrei.

C'est un pragmatique aussi, je pense que l'idée de partir en guerre contre une immense flotte commandée par Palpy lui plait moyen
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 25 Oct 2021 - 9:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à tous ! Je vais attendre un peu avant de répondre à vos remarques... Jusqu'au prochain chapitre, qui dévoilera la seconde moitié de cet entretien au sommet ! :D
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Messagepar L2-D2 » Lun 25 Oct 2021 - 18:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 28 lu!

C'est brillant! :love:

On attendait la confrontation entre Thrawn et Poldrei, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est réussi! Pas sûr cependant que le Chiss se rallie si vite à Palpatine... aussi bien il n'attend que d'être convaincu par le Consul!

Vivement la suite pour la deuxième manche de cette passionnante discussion! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 25 Oct 2021 - 21:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! Rendez-vous dimanche prochain pour ça, le chapitre étant déjà presque entièrement écrit ^^
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 31 Oct 2021 - 10:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et voilà la deuxième partie de la discussion... :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 29

Carth déployait d'immenses efforts pour garder le contrôle de lui-même, alors qu'il s'était rarement senti aussi furieux qu'à cet instant. La proposition de Thrawn l'avait mis hors de lui.
— Je dirais bien que votre proposition stupide est née de votre manque total de sens politique, gronda le Consul. Mais je soupçonne autre chose, de bien plus sinistre.
— Je vous écoute, répondit Thrawn d'une voix égale, comme s'ils étaient en train de discuter cordialement autour d'un bon verre.
Le Polcaphréen s'appuya sur la table devant lui et planta son regard dans celui, écarlate, du Grand Amiral.
— Vous pouvez m’accuser de masquer mes objectifs, Thrawn, mais vous non plus vous n'avez pas été très honnête avec moi, commença Poldrei.
Il s’interrompit quelques instants, le temps de remettre de l’ordre dans ses pensées… Et de s’efforcer de se calmer un peu.
— Vous vous souvenez peut-être de notre excursion sur Jomark… Le jour où nous avons rencontré Joruus C’Baoth. Lorsque vous m'avez révélé que vous étiez à l'origine de la destruction du Vol vers l'Infini, vous m'aviez dit que l'Empereur avait requis la mort des Jedi. Je pensais qu'il s'agissait du chancelier Palpatine, tel qu'on l'appelait à l'époque, et j'étais surpris qu'il ait agi ainsi avant même la Guerre des Clones... Mais ce n'est pas un représentant officiel qui vous a contacté. Celui à qui vous avez été présenté se nommait Dark Sidious.
— C'est exact, confirma Thrawn. Mais je ne vois pas ce que cela a à faire avec notre affaire actuelle.
— Et votre interlocuteur, Kinman Doriana ? Et la composition de vos forces ? poursuivit Carth. Avec ce vaisseau, le Darkvenge ?
Cette fois, le nom sembla troubler le Grand Amiral ; mais il se reprit vite.
— Vous êtes bien informé, commenta-t-il.
— Je n’ai pas fait que mettre la main sur le journal personnel de Palpatine, l'informa alors Carth. Je l’ai lu, page après page. Je sais à présent ce qu'il a fait et, concernant votre premier contact, ce qui s'est passé. Les droïdes de combat, le vaisseau de la Fédération, le conseiller du Chancelier Suprême et Dark Sidious... Ce qui m'exaspère, c'est que vous, Thrawn, vous aviez déjà tous les éléments à son sujet depuis longtemps. Un être aussi intelligent que vous ne pouvait que comprendre le plan qui avait été mis œuvre. Je veux bien comprendre que la Guerre des Clones n'a pas eu, sur vous, l'impact qui a été le sien sur les gens de ma génération. Mais je ne parviens pas à comprendre que vous continuiez à soutenir Palpatine aujourd'hui.
— Je respecte mon devoir d’officier de l’Empire.
— Non. Il y a plus que ça.
Il ferma les yeux un bref instant, prit son inspiration et fixa à nouveau Thrawn. Le moment était venu de jouer son va-tout.
— Est-ce que c'est en rapport avec les Inconnus Lointains ?
Le visage du Grand Amiral se fit plus dur que jamais.
— Vous parlez de choses qui vous dépassent.
Son ton n’incitait pas à poursuivre la discussion, mais le Consul passa outre.
— Dans son journal, Palpatine n'y a fait que de simples allusions, insista Carth. Il n'y a rien de concret là-dessus, mais il laissait entendre que vous en saviez davantage...
Thrawn le fixa intensément pendant de longues secondes avant de répondre.
— Pas moi, pas personnellement. L'Empereur a eu vent de l'existence de ce peuple, et les miens s'y sont confrontés une fois. Mais cela remonte à plus de quarante ans.
— Les vôtres ? Dois-je comprendre...
Il inclina légèrement la tête.
— Les Chiss ?
— Oui.
Carth prit quelques instants de réflexion avant de continuer ses questions.
— Pourquoi ce nom ?
— Ils ne sont pas originaires de notre galaxie.
Le Consul fronça les sourcils.
— Vous parlez d’une civilisation des Régions Inconnues ? Comme les Ssi-Ruuks ?
— Non. Il s’agit de véritables extragalactiques.
— Vous en avez vus ? À quoi ressemblaient-ils ?
— Je n’ai eu accès qu’à des rapports classifiés établis après examen de cadavres partiellement ou totalement endommagés par le vide stellaire.
— Mais… ?
— Des humanoïdes. Plutôt grands et osseux, sans proéminence nasale. Ils pourraient presque passer pour des proche-humains ou même des humains défigurés.
Le portrait qui en était fait sembla presque banal à Carth, qui s’était attendu à des êtres aussi exotiques que les Duinuogwuins.
— Comment savoir s’ils n’en sont pas, alors ?
— Parce que leur technologie ne ressemble à rien qui soit connu au sein de cette galaxie, expliqua Thrawn d’une voix dure. Je ne sais même pas si on peut vraiment parler de « technologie », d’ailleurs… Il s’agit en fait de biotechnologies symbiotiques. Leurs vaisseaux, leurs armes, leurs armures… Tout est vivant.
Effaré, Carth s’appuya contre le dossier de son siège. Ça, par contre… Ce qu’il entendait là dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer. Il avait totalement oublié sa colère, à présent, fasciné qu’il était par ces nouvelles informations.
— Et leur puissance ? Les Chiss ont remporté la bataille, non ?
— C’est exact, confirma Thrawn. Mais il s’agissait d’un groupe d’éclaireurs, et il a failli anéantir le plus puissant corps expéditionnaire de la Flotte d’Expansion Chiss. Mon peuple n’avait pas affronté une telle menace pour sa survie depuis trois mille ans. Les dangers sont pourtant légions dans le secteur de l’espace où nous sommes établis. L’Empereur le sait. Il a mesuré depuis longtemps la menace que les Inconnus Lointains représentent.
Le Consul releva la tête.
— Et c’est ainsi qu’il vous a recruté, n’est-ce pas ?
— Il ne m’a « recruté », comme vous dites, que parce que nous avions des objectifs en commun. C’est déjà ce qui s’est produit dans l’affaire du Vol vers l’Infini.
Le regard du Grand Amiral s’assombrit.
— Je ne voulais pas tuer les Jedi, déclara-t-il. Ni les colons. J’étais parvenu à neutraliser les armes du vaisseau et à l’immobiliser. Il ne devait pas aller plus loin, au risque de tomber entre les mains des Inconnus Lointains et de leur fournir des renseignements très précieux sur cette galaxie. Je les tenais, mais le commandant du Vol vers l’Infini a décidé de s’en prendre à moi. Personnellement.
Quelques souvenirs de l’époque, d’une très vieille visite aux chantiers de Yaga Minor, s’imposèrent à Carth.
— Jorus C’Baoth.
Le Chiss acquiesça.
— Sans Kinman Doriana, je serais mort, résuma-t-il. Mais en me sauvant, Doriana a anéanti tout l’équipage – Jedi ou non – du Vol vers l’Infini. Il ne restait qu’une poignée de survivants, qui ont sans doute péri lorsque le vaisseau a été accidentellement détruit quelques heures plus tard.
Étrangement, Carth eut la sensation que Thrawn ne lui avait pas révélé tout ce qu’il savait à ce sujet. Mais il était prêt à lui laisser quelques secrets, pourvu qu’il révèle l’essentiel…
— Suite à cette affaire, Palpatine s’est adjoint vos services. En échange, j’imagine, de la protection de votre peuple ?
— Je ne l’ai rejoint que des années plus tard, après l’avènement de l’Empire. Mais cela a fait partie de notre accord initial, confirma Thrawn. Mais il s’agissait davantage d’une alliance. Même cette galaxie pourrait bien se révéler vulnérable à l’attaque que nous craignons.
— Mais si cela fait vraiment quarante ans que vous n’avez pas eu de nouvelles de ces envahisseurs…
Le Chiss acheva la question à sa place,
— Comment savoir s’ils n’ont pas choisi une autre cible ? Nous nous sommes posé la question. L’Empereur était persuadé que cette galaxie-ci était toujours leur objectif. D’où le renforcement de la puissance de feu de l’Empire et la création d’armes à même de leur résister.
Carth sentit son cœur s’accélérer. C’était une explication séduisante… Une raison parfaitement légitime pour expliquer la création de l’Étoile Noire et des autres engins de morts qui avaient été déployés par l’Empire au cours des dernières années. Face à la Rébellion, la station de combat avait fait l’effet d’un bulldozer attaquant un insecte… Mais face à une flotte d’envahisseurs extragalactiques, elle aurait pu faire effet du bouclier des peuples menacés.
Mais les faits demeuraient : l’Étoile Noire avait été utilisée non pas contre ces Inconnus Lointains, mais contre des populations rebelles ou assimilées…
Contre Aldérande.
— Tout de même, j’imagine mal qu’une armée patiente quarante ans avant de lancer son invasion.
— Nous ignorons beaucoup de choses sur ces êtres… Y compris leur rapport au temps. S’ils vivent plusieurs siècles ou davantage, ces quarante années ne représentent guère longtemps pour eux. Personnellement, à leur place, j’aurais mis à profit tout ce temps pour préparer mon attaque. Recueillir des informations. Infiltrer des espions. Attiser les divisions, déclencher des conflits mineurs pour divertir et affaiblir l’adversaire.
Une hypothèse logique, dut admettre Carth. Et guère rassurante. Mais elle s’avérait particulièrement éclairante sur certains points au sujet desquels il s’interrogeait depuis un certain temps.
— C’est pour cela que vous vous battez, comprit-il. Vous voulez détruire la Nouvelle République pour unifier la galaxie et offrir un front uni face à ces envahisseurs potentiels.
Thrawn le fixa plus intensément que jamais, et hocha brièvement la tête.
— Dans le même temps, vous voulez créer un nouveau pouvoir dans les Régions Inconnues pour empêcher les Inconnus Lointains de s’y installer. C’est le rôle de la « Main de Thrawn », n’est-ce-pas ?
Il s’attendait à ce que le Grand Amiral soit surpris de cette évocation, mais il ne montra cette fois aucun signe d’un quelconque étonnement.
— J’ignorais que ce sujet apparaissait dans le journal privé de l’Empereur, dit-il simplement.
— Il n’y est pas, répondit Carth. C’était plutôt dans les archives récupérées il y a des mois dans la base du Mont Tantiss. Mes analystes m’ont mis cette datacarte de côté – sans l’avoir lue, ne vous inquiétez pas. À la lumière de nos échanges d’aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi Voss Parck et Dagon Niriz ne sont pas revenus avec vous. Vous aviez besoin d’officiers de confiance pour tenir la flotte que vous avez encore là-bas…
— Ils ne sont pas les seuls. J’ai rassemblé dans les Régions Inconnues toutes les bonnes volontés que j’ai pu trouver, tous ceux qui avaient vu plus loin que les considérations politiques et les ambitions personnelles pour donner un véritable sens à leur service de l’Empire. Tout cela afin qu’un jour ces forces puissent s’unir avec celles de l’Espace Connu pour faire face à cette menace qui plane sur nous.
— Ce n’est pas Palpatine qui vous permettra d’y parvenir, assura Carth. Tout ce qu’il a toujours fait, c’est diviser. La Rébellion s’est créée à cause de ses actes et de ceux des hommes qui, comme Vador ou Tarkin, l’ont accompagné dans ses crimes.
— J’en ai conscience, répondit le Grand Amiral. J’aurais préféré m’en tenir à notre plan initial, mais les circonstances ont changé.
Les coudes sur son bureau, les mains jointes, le Consul réfléchit à la situation. Une opportunité se dessinait… Il décida de la saisir.
— Ce que vous me dites, c’est que la Fédération Impériale ne peut pas résister à la poussée de la flotte du Noyau Profond.
— Exactement.
— Et la Nouvelle République non plus. Pas alors que nous l’avons affaiblie.
— C’est également exact.
— Et les deux… ensemble ? Unis contre un ennemi commun ?
Pour la première fois ce jour-là, et peut-être même pour la première fois depuis que Carth le connaissait, Thrawn se départit de son flegme ; son visage laissa clairement apparaître sa surprise.
— Cela n’a aucun sens ! s’exclama-t-il. Ce n’est pas ainsi que nous réunifierons la galaxie !
— C’est une solution pour vaincre Palpatine, répondit le Polcaphréen. Et ça pourrait aussi être une option face aux Inconnus Lointains. Deux camps qui se tiennent en respect l’un l’autre, sont contraints de maintenir des dépenses militaires élevées… Et peuvent s’unir face à un ennemi commun. Bien sûr, il est possible que cette cohabitation ne dure pas. Le conflit pourrait reprendre… Mais dans ce cas-là, il suffirait de revenir à notre plan initial : patienter et renforcer notre puissance pendant que la Nouvelle République commet des erreurs, la laisser attaquer en premier… Et lancer ensuite une campagne pour la soumettre. Ce sera toujours une possibilité, une fois que Palpatine sera vaincu. Mais tant qu’il sera vivant, il continuera de semer les haines et la dissension.
Carth avait abattu toutes ses cartes ; il se leva, sans quitter Thrawn des yeux.
— Je ne vous demande pas de me donner votre réponse tout de suite, lui répondit-il. Vous avez encore quelques heures pour faire votre choix : revenir à l’Empire qui a échoué… Ou poursuivre l’aventure avec moi pour le refaçonner et en faire ce qu’il aurait toujours dû être. La décision vous appartient.
Et, sans ajouter un mot, il quitta son bureau, laissant derrière lui un Grand Amiral silencieux, visiblement en proie aux doutes.
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Messagepar mat-vador » Dim 31 Oct 2021 - 10:22   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Ouf pas de confrontation physique tragique :x ! Je me fais vraiment des idées des fois... En tout cas, je ne m'attendais pas à ce que les vongs soient mis tout de suite sur la table :sournois: !

Ça donne envie de relire le vol vers l'infini, toutes ces références :P !

La suite :oui: ! Que va choisir thrawn ?
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Messagepar L2-D2 » Dim 31 Oct 2021 - 19:43   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 29 lu !

Décidément, tu fais feu de tout bois dans ce deuxième tome ! :shock:

Donc... comme prévu, la décision de Thrawn de se rallier à Palpatine n'est pas aussi automatique que cela. Mais ce qui n'était clairement pas prévu, c'est la façon dont Poldrei parviendrait à le faire douter ! Et donc les Yuuzhan Vong entrent dans l'intrigue (du moins, uniquement mentionnés pour l'instant, mais tout de même !), avec de beaux liens tissés avec les événements du roman Vol vers l'Infini... Quel plaisir ! :love:

Je ne sais que te dire de plus à part poursuivre sur ta brillante lancée !!! :jap:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar sam sanglebuc » Lun 01 Nov 2021 - 6:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Je ne pensais pas être encore là, quelques mois après avoir commencé à te lire. Cette période ne m'intéressait pas à priori, mais c'est tellement bien écrit et finalement passionnant.
Merci !
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 02 Nov 2021 - 10:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à tous ! :jap:

mat-vador a écrit:Ouf pas de confrontation physique tragique :x !

Les deux sont des combattants, mais c'est plus sur le terrain de l'esprit qu'ils sont dangereux... :sournois:

mat-vador a écrit:Ça donne envie de relire le vol vers l'infini, toutes ces références :P !

J'en ai relu une partie, oui, et je suis en train de reprendre Choix Décisifs à présent :transpire:

L2-D2 a écrit:Décidément, tu fais feu de tout bois dans ce deuxième tome ! :shock:

Cette série, je l'ai imaginée comme un hommage à l'UE Legends post-Épisode VI, mais je ne me limite pas à cette seule période pour mes références ! Il y a tellement d'éléments qu'il est possible d'impliquer, tellement de questions qui peuvent se poser... Les possibilités sont immenses !

L2-D2 a écrit:Donc... comme prévu, la décision de Thrawn de se rallier à Palpatine n'est pas aussi automatique que cela. Mais ce qui n'était clairement pas prévu, c'est la façon dont Poldrei parviendrait à le faire douter ! Et donc les Yuuzhan Vong entrent dans l'intrigue (du moins, uniquement mentionnés pour l'instant, mais tout de même !), avec de beaux liens tissés avec les événements du roman Vol vers l'Infini... Quel plaisir ! :love:

Vu leur importance dans la trame de l'UE Legends, je ne pouvais pas les laisser de côté... :sournois:

sam sanglebuc a écrit:Je ne pensais pas être encore là, quelques mois après avoir commencé à te lire. Cette période ne m'intéressait pas à priori, mais c'est tellement bien écrit et finalement passionnant.
Merci !

Merci à toi ! J'espère que la suite vous accrochera tous tout autant que ce début de deuxième tome... Car entre les parties suivantes et les tomes 3 et 4, j'ai encore beaucoup d'histoires à raconter ! :sournois:
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Messagepar Dark Palgueïss » Ven 05 Nov 2021 - 21:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Super chapitre qui apporte plein d'éclairages, non seulement sur Thrawn mais aussi sur l'Empire. On y apprend donc que si l'effort militaire de Palpatine a été si "démesuré" par rapport aux effectifs de la Rébellion c'était en fait pour se préparer à l'invasion des Vongs !

Et j'adore la façon dont Poldreï les nomme, les "Inconnus Lointains", on dirait des créatures de Lovecraft, appelées comme ça !
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 06 Nov 2021 - 12:45   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Palgueïss !

Dark Palgueïss a écrit:Super chapitre qui apporte plein d'éclairages, non seulement sur Thrawn mais aussi sur l'Empire. On y apprend donc que si l'effort militaire de Palpatine a été si "démesuré" par rapport aux effectifs de la Rébellion c'était en fait pour se préparer à l'invasion des Vongs !

C'est en tout cas l'hypothèse de Thrawn... :cute:

Dark Palgueïss a écrit:Et j'adore la façon dont Poldreï les nomme, les "Inconnus Lointains", on dirait des créatures de Lovecraft, appelées comme ça !

En fait, le terme n'est pas de moi, je l'ai repris de Vol vers l'Infini :transpire:
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Messagepar Dark Palgueïss » Sam 06 Nov 2021 - 14:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Jagen Eripsa a écrit: En fait, le terme n'est pas de moi, je l'ai repris de Vol vers l'Infini :transpire:


Ben en tout cas, c'est très très cool :lol:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 07 Nov 2021 - 18:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

J'espère que ce nouveau chapitre continuera sur la bonne lancée des précédents... :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 30

Pour la millième fois au moins depuis qu’il s’était assis sur ce siège, Celric se demanda ce qu’il faisait là.
Coincé entre un Moff et un général de l’armée impériale, il faisait partie des officiels invités à une grande réunion dont l’objet n’avait pas encore été révélé. Il devait toutefois être sérieux, devina-t-il en voyant les mines sombres du Consul et du Grand Amiral Thrawn, assis au bout de la grande table qui occupait le cœur de cette salle de conférence. À côté d’eux, le Grand Moff Disra fronçait les sourcils, posant son regard tour à tour sur les différentes personnes présentes.
Celric ne se sentait pas à sa place dans ce grand amphithéâtre où devait avoir lieu la rencontre. Il n’était qu’un jeune colonel, tout juste nommé qui plus est. Et voilà qu’on lui apportait le même genre de considération qu’à l’amiral Pellaeon, qui avait été de toutes les guerres depuis quarante ans, ou qu’au Moff Flennic, qui dirigeait Yaga Minor depuis une décennie. Ce n’était pas normal.
Mais Poldrei avait insisté, lorsqu’il était allé lui annoncer son arrivée sur Orinda.
Vous êtes le commandant d’une unité d’élite, qui est appelée à jouer un grand rôle au sein de la Fédération, avait-il insisté. Il faut qu’ils s’habituent à vous voir évoluer parmi eux.
Et il avait obéi, bien sûr.
Sa mère était présente, elle aussi. Tout comme Piotr. Poldrei les avait placés en retrait, comme observateurs. Elle était inquiète, Celric le sentait. Et il savait pourquoi. Ses sens de Jedi lui hurlaient que quelque chose n’allait pas. Ce n’était pas quelque chose d’immédiat, non… Mais ça n’en était pas moins dangereux.
Quelques sièges de la salle étaient encore vides quand le Consul se leva.
— Je pense que nous sommes tous là, annonça-t-il. Nous pouvons commencer.
Celric aperçut du coin de l’œil son Moff de voisin glisser un regard vers le fauteuil resté vide à côté de lui.
— C’est Furgan qui aurait dû être là, lui annonça un de ses homologues. Nous n’avons plus la moindre nouvelle de Carida depuis hier…
— Pourtant, les communications vont bien jusqu’au Noyau, grommela le voisin de Celric. J’en sais quelque chose. Vous connaissez le proverbe, Quadrip : il n’est pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…
Le jeune Protecteur Impérial avait entendu parler de Furgan : un Impérial pur et dur, pas vraiment un chaud partisan de la Fédération promue par Poldrei. Un comportement assez surprenant de la part d’un non-humain… Mais les Caridiens avaient généralement échappé aux purges infligées à d’autres espèces, du Noyau ou au-delà. Il avait fait partie des Moffs récemment nommés pour représenter le pouvoir impérial en lieu et place des gouverneurs planétaires.
— Vous croyez que son absence est liée au sujet du jour ? demanda le dénommé Moff Quadrip.
— Quoi d’autre ? répondit l’autre d’un air sombre. Vous n’avez peut-être pas reçu les mêmes consignes que moi, vu que le secteur Ojoster est assez éloigné des lignes de front. Moi, en revanche, j’ai quatre nouveaux destroyers qui viennent d’être affectés aux défenses planétaires d’Alsakan – juste au cas où la flotte qui a envahi Coruscant aurait envie de poursuivre sur sa lancée.
— On m’a dit qu’il s’agissait de vaisseaux de l’Empire…
— J’étais encore dans l’armée, sous les ordres de Rogriss, lors de la campagne qui a suivi la mort du seigneur de guerre Zsinj. Ackbar nous a fait mal, mais c’est Teradoc, ex-Impérial, qui a été le véritable obstacle vers notre victoire. Alors, la solidarité impériale… Je n’y crois plus vraiment. À mon avis, Furgan attend de voir comment la situation va tourner pour se rallier au vainqueur. Il va prétexter que des dangers pèsent sur sa précieuse Académie et que cela l’empêche de faire le voyage jusqu’ici.
Il n’ajouta pas un mot, incitant Celric à se reconcentrer sur le discours du Consul Poldrei, qui résumait la situation sur Corellia.
— …ainsi que le cuirassé de classe Executor Whelm, qui, comme vous le savez sans doute, était le vaisseau-amiral de la Première Flotte jusqu’à sa disparition, jusqu’ici inexpliquée. D’après nos repérages, encore très partiels, le Whelm est amarré aux chantiers spatiaux corelliens, tout comme une vingtaine d’autres destroyers. Impossible de savoir pour l’heure la raison de son accostage là, mais on peut raisonnablement estimer qu’il s’agit d’une opération de maintenance ou de ravitaillement, voire les deux à la fois.
Il fronça les sourcils.
— Suite aux premiers rapports sur la situation du secteur Corellien, plusieurs tentatives ont été effectuées pour tenter de joindre le gouvernement de Corellia et le représentant de la Fédération Impériale auprès de celui-ci, sans succès jusqu’à l’enregistrement que nous allons diffuser ci-après.
Le Consul marqua une pause.
— Je vous demande de garder le silence jusqu’à la fin de visionnage, ajouta-t-il. En dépit de ce que vous allez découvrir.
Sur cet avertissement, il lança la séquence.
Le malaise qu’éprouva Celric en voyant l’aplomb du nouveau Diktat se transforma en inquiétude quand apparut le dénommé Sedriss, puis en effroi quand il comprit le sens de son apparition.
Certes, les Jedi n’étaient pas sensés éprouver la peur. Mais Celric n’était pas tout à fait un Jedi. Et je doute que même le plus sage des Maîtres de l’ancien temps aurait pu rester impassible en apprenant que l’Empereur est parvenu à vaincre la mort.
Il n’en avait pas sous la main pour vérifier ; aussi, c’est vers sa mère qu’il se tourna pour juger de sa réaction. Elle semblait figée, et il sentit à travers la Force sa stupeur. Piotr, lui, ne cachait pas son inquiétude. Le reste de la salle était aussi partagé entre surprise, doute et effroi. Mais il n’y eut aucune manifestation de joie. Peu importe ce qu’ils lui devaient, les hommes et les femmes présents dans cette salle avaient servi Palpatine, l’avaient respecté… Mais pas aimé.
— Avant qu’on ne me pose la question, oui, je crois que ce Sedriss dit la vérité, annonça Poldrei d’un ton dur. Ce qu’il avance est à la fois délirant et terrifiant, mais c’est aussi l’hypothèse qui explique le mieux notre situation actuelle. Si Palpatine avait survécu à Endor, il n’aurait pas laissé l’Empire se déliter comme cela s’est produit. Et qui d’autre, s’il n’est pas de retour, pourrait fédérer autant de seigneurs de guerre ? Nous savons tous, ici, qu’ils ont été plus doués pour s’entretuer que pour s’unir.
Il se tut, son regard se fixant sur un point de la salle, deux rangs plus bas que Celric.
— Moff Flennic. Vous souhaitiez ajouter quelque chose ?
— Oui, Excellence, répondit l’homme concerné. Vous oubliez, je crois, une autre hypothèse. Sa Majesté aurait pu être capturée par les forces rebelles sur Endor et mise au secret depuis, jusqu’à une évasion récente qui lui aurait permis de reprendre la tête de nos forces dans le Noyau Profond.
— C’est une possibilité, accorda Poldrei. Toutefois, je doute de la solidité de cette hypothèse. La Nouvelle République n’avait aucun intérêt à garder Palpatine prisonnier sans le faire savoir. Si elle avait eu les moyens de le tenir captif – ce dont je doute très fortement –, elle en aurait sans doute profité pour organiser un procès afin de le juger pour tous ses crimes.
— Des crimes qu’ils lui imputent comme autant de fables, contra Flennic.
— Non, je ne crois pas.
Des murmures s’élevèrent de la salle, restée muette jusque-là. Au premier rang, face à Poldrei, une femme se leva. Elle était assez petite mais d’allure assez vive, ses cheveux roux tissés en un chignon sévère. Elle évoqua fugitivement à Celric les holos qu’il avait pu voir de la princesse Leia Organa.
— Consul Poldrei, nous savons tous ici que vous aimez particulièrement jeter l’opprobre sur les actions de l’Empire, commença-t-elle. Mais je pense que nous sommes plusieurs à regretter que vos discours se rapprochent de plus en plus de ceux des Rebelles, dont les mains sont elles aussi tachées de sang. Nous avons perdu des millions d’hommes dans cette guerre qu’ils ont déclenché.
— Vous avez en partie raison, madame Tagge, lui accorda le Polcaphréen.
Celric regarda l'intervenante à nouveau, avec davantage d'attention et, il devait l'admettre, de curiosité. Cilvia Tagge s'était fait connaître comme la créatrice du Souvenir Impérial, une association regroupant des vétérans de l'Armée Impériale et des proches de soldats disparus. Elle était aussi, depuis quelques semaines, la cheffe officieuse de l'opposition politique impérialiste aux partisans de Poldrei. Elle était probablement élue à l'Assemblée fédérale, tout comme son homologue des Fédéralistes, Firmus Dowes, installé à quelques sièges de là ; mais les résultats du scrutin qui s'était achevé quelques heures plus tôt avaient été gelés en raison de la situation, ce qui ne manquait pas de provoquer nombre de réactions sur le réseau Holonet.
— En partie seulement. Effectivement, les Rebelles ont tué des millions d’Impériaux… Et, comme vous l’indiquez, cela s’est produit dans un contexte de guerre. Il s’agissait essentiellement de cibles militaires. Objectivement, malgré mes désaccords avec la Nouvelle République, je dois reconnaître qu’elle s’est efforcée de limiter les pertes civiles sur les planètes qu’elle a attaquées. J’en veux pour exemple son travail pour la capture de Coruscant voilà quatre ans, un véritable bijou d’efficacité militaire.
— Des millions de personnes sont mortes suite à la prise du Centre Impérial, contra Cilvia Tagge.
— Des suites du virus Krytos, conçu par un général de l’Armée Impériale sur ordre de la directrice des Renseignements Impériaux, Ysanne Isard, rappela Poldrei. Le bilan de cette épidémie est malheureusement imputable à notre camp. Et ce n’est hélas pas la seule fois que cela s’est produit au cours de cette guerre. Aldérande en témoigne. Loin de moi l’idée d’en imputer la responsabilité toute entière à feu votre cousin, à mon ami Thalas Garind ou au million de soldats qui étaient à bord. Nous ne saurons jamais quelles ont pu être leurs responsabilités respectives dans cette triste affaire. Mais il y a eu, à un moment, la décision de détruire un monde désarmé peuplé de plus de dix milliards de civils pensants et d’innombrables autres vies, sans compter les richesses et merveilles, créées ou naturelles. Ce qui est certain, c’est que Wilhuff Tarkin a choisi la cible et ordonné de faire feu. Mais c’est une décision si grave, si énorme qu’il n’a pas pu agir ainsi sans l’aval de Palpatine.
Cette fois, Tagge ne répondit rien.
Poldrei ne s’arrêta pas là.
— Malheureusement, les crimes qui ont été commis pendant la guerre contre l’Alliance Rebelle ne sont pas les seuls qui peuvent être imputés à Palpatine. Je détiens à présent des preuves – signées de sa main – qui témoignent des crimes qu’il a commis en tant que Chancelier de la République.
La tension monta encore d’un cran dans la vaste salle. Un homme se leva, à quelques places de Flennic.
— Moff Thanis, vous avez la parole, annonça Disra.
— Merci à vous, lui répondit l’homme. Excellence, j’étais le commandant de la garnison du système Noonian à l’époque de la Guerre des Clones. J’ai combattu, comme vous, face aux armées droïdes de la Confédération. C’étaient des jours sombres, et en ces temps-là le Chancelier nous apparaissait à tous comme le flambeau de la résistance face au chaos que voulaient nous imposer le Comte Dooku et sa clique. C’est grâce à lui que nous avons pu sortir de cette période. Je pense que si crime il y a eu, ils étaient commis pour l’intérêt de la République dans un contexte qui doit être pris en compte.
Le Consul prit quelques instants avant de répondre.
— Je comprends vos sentiments, Moff Thanis. Je les ai moi-même éprouvés. Malgré mes désaccords avec la politique que menait Palpatine, j’avais du respect pour l’homme, précisément parce qu’il était celui qui avait redressé notre galaxie au moment où elle semblait au bord de l’effondrement. Aussi n’est-ce pas avec légèreté que je pose mes accusations de haute trahison. Il se trouve que je suis entré, il y a quelques mois, en possession d’écrits de la main même de Palpatine, qui étaient entreposés dans l’une de ses installations secrètes. Ils confirment ce que beaucoup d’entre nous savaient déjà, à savoir sa puissance. Si vous vous être retrouvé face à lui, sans doute avez-vous éprouvé ce sentiment d’écrasement si caractéristique. Il ne s’agissait pas seulement d’une vue de l’esprit. Palpatine était – est – un maître de la Force, plus précisément de la Force Obscure, au contraire des Jedi qui sont toujours, pour la plupart, restés fidèles à la Force Lumineuse. Il appartenait lui-même à un ordre secret, les Sith, qui a participé au cours des derniers millénaires à toutes les attaques d’envergure contre l’Ancienne République. Avançant masqué, il a comploté avec d’autres membres de son ordre pour détruire les Jedi et les institutions qu’ils protégeaient. Et pour y parvenir, il est allé jusqu’à déclencher un conflit – la Guerre des Clones.
— Le Comte Dooku a créé l’Alliance Séparatiste contre le Chancelier, rappela Thanis.
— Sur ordre de Palpatine lui-même, qui l’avait initié au Côté Obscur de la Force. La Guerre des Clones n’était qu’une supercherie, une vaste manipulation sanglante qui ne mérite que d’être dénoncée. Elle ne pouvait être gagnée ni par un camp ni par l’autre, seulement par l’homme qui manipulait les deux. L’homme qui, profitant du chaos, s’est proclamé Empereur.
Le Moff Flennic bondit à ces mots.
— Peut-être était-ce la meilleure solution pour en finir avec des décennies de décadence et d’hypocrisie, gronda-t-il, ses bajoues tremblant de colère. Vous oubliez un peu vite la situation de l’Ancienne République avant l’arrivée au pouvoir de l’Empereur : conflits locaux, corruption généralisée, révoltes, et un Ordre Jedi qui ne répondait à personne de ses actes.
— C’est sûr que la situation de la corruption s’est largement améliorée sous l’Empire ! lança une voix dans les gradins, s’attirant quelques brefs rires.
— J’ai une autre remarque à faire, si vous le permettez, intervint l’un des voisins de Flennic. Nous sommes des Impériaux. Notre devoir est de servir l’Empereur, peu importe le passé. Consul Poldrei, n’avez-vous pas vous-même fait assassiner plusieurs personnes pour créer la Fédération ?
Le Polcaphréen affichait en cet instant un regard grave. C’est un argument qui devait arriver à un moment ou un autre, songea Celric. Il n’éprouvait pas vraiment de compassion pour les Seigneurs de guerre morts, mais ce n’est pas pour autant que la méthode lui plaisait.
Ce fut néanmoins l’un de ses co-conspirateurs qui répondit.
— Si vous aviez côtoyé Ardus Kaine, Moff Woodbert, vous auriez su que sa paranoïa pathologique était dangereuse pour tous, déclara Disra. J’ai vu suffisamment d’hommes de qualité mourir à cause de cette situation. Je regrette qu’il ait fallu en arriver là, mais nous n’avions pas le choix : nous ne pouvions pas le neutraliser autrement.
Son visage se fendit d’une moue contrite ; toutefois, sous la surface, Celric ne percevait aucun remords émanant du Grand Moff.
— Je suis en paix avec ma conscience, moi aussi, ajouta Poldrei. Je ne suis pas fier de ce que j’ai dû faire, mais je préfère avoir le sang d’une poignée d’êtres plus ou moins respectables sur les mains plutôt que celui d’innocents qui seraient morts du fait de mon inaction.
— Vous reprochez pourtant à l’Empereur le type même d’actions que vous avez commises pour vous emparer du pouvoir ! gronda Flennic.
Poldrei se prépara à répondre à l’attaque, mais le voisin de Celric se leva alors et Disra intervint.
— Moff Faroda, nous vous écoutons.
— Merci. Moff Flennic, ne vous en déplaise, je préférerais que le débat sur les agissements passés de l’Empereur soit reporté à plus tard. La question qui importe aujourd’hui, c’est celle de la réponse de la Fédération à cet ultimatum. Une réponse qui m’intéresse particulièrement, car mon secteur est le plus proche de Coruscant, une cible idéale pour la flotte du Noyau Profond. Je pense que nous avons tous compris que le Consul Poldrei souhaite s’opposer au ralliement et préfère l’affrontement. J’en prends bonne note. Mais, dans ce cas, il s’agit d’une question militaire. Aussi, c’est du Grand Amiral Thrawn que j’attends une prise de position, en sa qualité de Stratège et commandant de toutes nos armées.
L’interpellé inclina brièvement la tête en direction du Moff, en signe de respect.
— Je comprends votre hâte, dit-il de sa voix claire et profonde. Je préfère toutefois, pour l’heure, réserver ma décision sur la ligne à adopter.
— Nous avons encore le temps de la réflexion, signala le Consul. Un peu moins de cinq heures.
Celric n’allait pas avoir besoin de ce délai pour décider de sa ligne de conduite. Il avait déjà pris sa décision… et une fois encore, elle rejoignait celle qui avait apparemment été choisie par Poldrei. L’autre Polcaphréen de la salle, l’amiral Garind, ne s’était pas encore exprimé. Pourtant, Celric n’avait aucun doute sur son choix.
— Amiral, si vous me permettez, intervint le général Bentarr en se dressant à son tour, je crois que la question est aussi de savoir si nous avons la capacité de nous battre. Nos forces se rangeront derrière vous, mais seront-elles suffisantes ?
— Une question pertinente, approuva le Secrétaire à l’Économie, Gavrius Gavrescu. Nous aurions beau jeu de rejeter l’ultimatum si nous ne sommes pas en mesure de défendre la Fédération ensuite.
— Les Rebelles sont parvenus à conquérir la galaxie à partir d’une flotille de chasseurs et quelques vaisseaux de ligne reconvertis, rappela alors l’amiral Pellaeon. Et nous avons avec nous le Grand Amiral Thrawn, qui a prouvé depuis son retour qu’il surclassait tous leurs stratèges… Et sans doute également ceux qui sont encore au service de l’Empereur. Si nous avons la volonté de vaincre, nous y parviendrons.
Celric vit alors Anthara Brenko et Ephin Saretti qui descendaient les marches de l’amphithéâtre en direction des trois meneurs de la séance. Tandis que Pellaeon poursuivait son argumentation, ils chuchotèrent quelques mots à l’oreille de Thrawn et Poldrei.
— …nouveaux appareils plus performants que jamais, souligna le commandant du Chimaera. J’ai moi-même pu constater leur efficacité à l’occasion de la bataille de Bilbringi. Grâce à l’action du Grand Amiral Thrawn, nous sommes sur le point de concilier les forces de l’Empire avec les atouts de la Rébellion pour former la flotte la plus efficiente de l’histoire de la galaxie. Rien à voir avec le déploiement en masse qui vient d’avoir lieu pour attaquer Coruscant. C’est impressionnant, certes, mais aussi un important gaspillage de ressources, et…
— Navré de vous interrompre, amiral Pellaeon, lui dit alors le Consul. Mais il y a de nouvelles informations à prendre en compte.
Celric sentit alors que la tension du Consul était montée d’un cran, tout comme celle de Thrawn.
— On dirait bien, ajouta Poldrei, que nous n’aurons pas autant de temps que prévu pour nous décider.
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Messagepar L2-D2 » Dim 07 Nov 2021 - 20:50   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 30 lu !

Tu te demandais si ce Chapitre allait poursuivre sur la lancée des précédents ? Pour moi, la réponse est un grand OUI !

Image
(Désolé, je n'ai pas pu m'en empêcher ! :lol: )

C'est une nouvelle fois passionnant, et c'est vraiment plaisant de voir autant d'opinions pouvant être exprimées librement au sein d'un régime Impérial. Tout le monde semble se respecter et, surtout, respecter Poldrei et Thrawn - et à ce titre, la question du Moff Faroda au Chiss est non seulement légitime mais se fait aussi l'écho de celle du lecteur : que va faire Thrawn ? Lui-même semble encore l'ignorer, mais sa présence semble indiquer qu'il penche tout de même vers la Fédération, non ? :think:

Et la fin du Chapitre qui semble annoncer un nouveau bouleversement. Qu'a donc fait Palpatine, ce coup-ci ?

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Alfred M. » Dim 07 Nov 2021 - 20:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Excellent chapitre encore une fois, on a toujours hâte de savoir la suite !

Qu'est-ce que c'est beau ces réunions politiques où personne ne se coupe la parole, on sait qu'on est dans une fiction dans une galaxie lointaine, très lointaine :whistle: .
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Messagepar mat-vador » Dim 07 Nov 2021 - 22:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Et moi aussi, tout comme L2, je dis OUI !! :love: :love: :love: !!

Je plussoie L2 !!

Et pour la question qui se pose à la fin de l'extrait, je me demande s'il n'y a pas un lien avec les Dévastateurs de Mondes de Dark Empire :diable: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 08 Nov 2021 - 9:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à tous ! :cute:

L2-D2 a écrit:C'est une nouvelle fois passionnant, et c'est vraiment plaisant de voir autant d'opinions pouvant être exprimées librement au sein d'un régime Impérial. Tout le monde semble se respecter et, surtout, respecter Poldrei et Thrawn - et à ce titre, la question du Moff Faroda au Chiss est non seulement légitime mais se fait aussi l'écho de celle du lecteur : que va faire Thrawn ? Lui-même semble encore l'ignorer, mais sa présence semble indiquer qu'il penche tout de même vers la Fédération, non ? :think:

Ou qu'il prend la température... :siffle:

Alfred M. a écrit:Qu'est-ce que c'est beau ces réunions politiques où personne ne se coupe la parole, on sait qu'on est dans une fiction dans une galaxie lointaine, très lointaine :whistle: .

Cépafo. :paf:
Mais bon, c'est une assemblée avec un gros tiers de militaires, une moitié de Moffs et le reste des membres du gouvernement tout juste nommés, donc on va dire que la discipline prime :transpire:

mat-vador a écrit:Et pour la question qui se pose à la fin de l'extrait, je me demande s'il n'y a pas un lien avec les Dévastateurs de Mondes de Dark Empire :diable: !

Réponse la semaine prochaine... :siffle: :whistle: :sournois:
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Messagepar Dark Palgueïss » Jeu 11 Nov 2021 - 11:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Super chapitre. Y a de la mise au point là, ça vide son sac dans les réunions de la Fédération. Je me doutais bien quand même que Poldreï pouvait pas cracher sur Palpatine sans que ça froisse certains.

Et visiblement tout ce beau monde va devoir prendre leur décision plus rapidement que prévu. :sournois:

Une attaque soudaine ? :sournois:
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Messagepar sam sanglebuc » Jeu 11 Nov 2021 - 13:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Une chose me chiffonne, c'est le fait que Palpatine sur-arme pour protéger. Il est le méchant absolu normalement...
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 12 Nov 2021 - 10:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci pour vos retours ! :jap:

Dark Palgueïss a écrit:Super chapitre. Y a de la mise au point là, ça vide son sac dans les réunions de la Fédération. Je me doutais bien quand même que Poldreï pouvait pas cracher sur Palpatine sans que ça froisse certains.

Évidemment... Mais la réunion n'est pas finie. :D

sam sanglebuc a écrit:Une chose me chiffonne, c'est le fait que Palpatine sur-arme pour protéger. Il est le méchant absolu normalement...

Il est le méchant absolu. C'est l'interprétation de Thrawn que nous avons là, et Poldrei en doute, au moins partiellement. Les prochains chapitres apporteront aussi quelques éclaircissements là-dessus.

Pour ma part, mon interprétation, c'est que Palpatine sur-arme pour se protéger. Il se fiche que la galaxie soit ravagée par les Vongs s'il n'est plus là pour le voir. D'ailleurs, il ne révèle à personne ce qu'il sait, il ne prépare pas de plan B au cas où il échouerait, alors que Thrawn, lui, a passé sa vie à préparer les Régions Inconnues et son peuple à un affrontement avec cette menace. Les deux personnages ont un objectif commun, mais leurs raisons ne sont pas les mêmes, et c'est ce qui je trouve fait tout le sel de cette relation telle que Zahn l'a conçue.
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 14 Nov 2021 - 12:56   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

La séquence de la semaine : un peu d'action au milieu des parlottes ! :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 31

Grodin inspectait le matériel d’un groupe de combattants en partance pour une section éloignée des chantiers navals quand son comlink bipa dans sa poche.
— Tierce, répondit-il en attrapant l’appareil.
Général, ici le lieutenant Mart. L’amiral Rogriss vous demande de toute urgence sur la passerelle.
— Je n’ai pas terminé ce que j’ai à faire ici…
C’est une urgence, répéta l’homme. Des vaisseaux non-identifiés sont sortis de l’hyperespace. L’amiral veut que le colonel Carson et vous soyez présents le temps que nous puissions comprendre leurs intentions.
L’ex-Garde fronça les sourcils. Il n’avait pas fait carrière dans la Flotte, certes, mais il savait que « vaisseaux non-identifiés » rimait rarement avec « bonne surprise ».
— Très bien, j’arrive.
Il accrocha l’appareil à sa ceinture et se tourna vers le major Korri, le commandant du détachement dont il vérifiait les derniers préparatifs.
— Restez là jusqu’à mon retour, ordonna-t-il alors. Profitez-en pour vous assurer qu’il ne reste pas un grain de poussière sur les équipements de vos hommes.
L’homme se raidit et salua.
— Bien, général.
Grodin ne s’attarda pas plus longtemps et quitta à grandes enjambées cette soute du Gatherer qui avait été transformée en camp de base pour l’occasion. Il rejoignit le système de navigation interne du vaisseau qui le conduisit, en cinq minutes à peine, jusqu’au centre névralgique du cuirassé.
Quelques instants plus tard, il fit son entrée sur le pont, où Daiven l’avait déjà précédé. L’amiral Rogriss était un peu plus loin, appuyé sur une table holographique où étaient projetées des représentations de l’espace de Kuat, qui défilaient à toute vitesse.
— Alors ? demanda Tierce en s’approchant de son ami. Qu’est-ce que ça donne ?
— Aucune idée, avoua Daiven. Je viens d’arriver. Je prenais un peu de repos quand Mart est venu me tirer de mon lit sans une explication.
Il étouffa un bâillement.
— Dans un sens, j’espère que ce n’est pas un exercice, marmonna-t-il. Sinon, je risque de balancer ce pauvre lieutenant dans le premier sas que je trouverai…
— Ça n’a pas l’air, répondit sombrement Grodin. Apparemment, nous avons de la visite.
— Quel genre ?
Le général allait répondre qu’il n’en savait rien, mais Rogriss le devança.
— Des vaisseaux qui ne m’inspirent pas confiance, leur dit-il. Venez, tous les deux. Je veux avoir votre avis.
Ils s’approchèrent de la table où étaient projetés les premiers relevés des vaisseaux-éclaireurs fédéraux. Grodin essaya de comprendre les différents schémas. L’un représentait le point d’entrée des « visiteurs » dans l’espace kuati ; un vecteur inhabituel, selon les commentaires inscrits, qui étaient peut-être ceux de Rogriss lui-même. Un autre décrivait le déploiement des défenses déployées par l’amiral pour protéger le périmètre des chantiers, et un troisième le complétait avec l’état des chantiers eux-mêmes, affichant notamment les batteries qui avaient été remplacées comme possible pour pallier aux destructions effectuées lors de la prise des lieux. Quant au quatrième, il représentait un vaisseau d’allure aussi massive qu’un nerf et moitié moins gracieux.
— Nos intrus ? demanda Grodin en désignant le schéma en question.
— La structure vous est familière ?
— Pas le moins du monde, répondit le général avec un haussement d’épaule. Mais rien ne ressemble tant à une brique qu’une autre brique.
— Sauf que nous avons ici cinq briques de trois kilomètres de long chacune, rétorqua Rogriss.
— Elles se dirigent vers nous ?
— Oui, mais pas très vite…
Rogriss soupira.
— J’espérais vraiment que vous pourriez m’aider à identifier ces machins avant que je ne fasse mon rapport à Orinda. Je vais avoir l’air malin…
— Je ne suis pas un concepteur de vaisseaux, se défendit Grodin.
— Non, mais vous avez passé tellement de temps aux côtés de Palpatine que vous avez peut-être vu…
— Je n’étais pas là à chaque fois qu’un Seigneur de guerre venait présenter sa dernière idée saugrenue à l’Empereur.
— Ce n’est pas un Seigneur de guerre qui est derrière cette incursion.
Il se tut soudainement, semblant craindre d’en avoir trop dit. Et c’était le cas. Grodin fronça les sourcils.
— Comment ça, pas un Seigneur de guerre ?
— Qui d’autre ? renchérit Daiven.
Rogriss garda le silence pendant quelques instants.
— Autant vous le dire, vous finirez par l’apprendre d’une façon ou d’une autre, soupira-t-il finalement. La Fédération a reçu un ultimatum… Un ultimatum de la part d’un émissaire qui dit agir au nom de Palpatine. D’un Palpatine revenu d’entre les morts.
Grodin se trouva incapable de parler, guettant dans le regard de l’amiral le moment où il révélerait qu’il s’agissait d’une blague. Mais il n’y avait rien d’autre qu’une sombre résignation.
Ce fut Daiven qui prit la situation en main.
— Quel émissaire ? Qu’a-t-il dit ?
— Un type qui s’appelle Sedriss, et qui a assassiné l’ambassadeur Stefside, détailla Rogriss. Un Jedi Obscur, apparemment. Il a intimé au Consul de proclamer l’annexion de la Fédération par l’Empire. Poldrei ne veut pas céder, mais il a besoin d’un certain consensus dans les rangs pour imposer ses vues… C’est la raison pour laquelle il y a une importante réunion, en ce moment, sur Orinda…
— Je connais ce Sedriss, intervint Grodin.
L’image s’était imposée à son esprit, bien nette, comme s’il l’avait vue la veille : celle d’un jeune homme effronté, décidé à défier le souverain de l’Empire Galactique…
— C’est l’Inquisitorius qui l’avait capturé, raconta-t-il. Il a été emmené devant l’Empereur un jour où je surveillais la salle du Trône. Sa Majesté lui a offert une alternative aux poursuites dont il faisait l’objet.
Il s’était plutôt amusé avec lui, en fait. Grodin se souvenait encore des mots de l’Empereur. Nous allons jouer à un jeu, avait-il dit, un sourire aux lèvres. Un duel. Si tu me vaincs, tu seras libre de partir – libre même de me tuer. Mais si tu perds… Tu me serviras avec une loyauté absolue, sous peine d’une mort aussi cruelle que douloureuse.
Sedriss – Qaga Lok – avait perdu, bien sûr. Nul ne pouvait vaincre l’Empereur.
Pas même la Mort, apparemment.
— Il s’est mis à son service.
— Donc ça confirme les informations du directeur Cross, acquiesça Rogriss. C’est toujours ça de pris… Je vais transmettre à Orinda. Merci, Tierce.
Il s’éloigna pour donner quelques consignes. Dès qu’il fut sûr de pas être entendu, Daiven se tourna vers Grodin.
— Écoute, j’imagine que ça doit être difficile, commença-t-il dans un murmure, mais ne t’en fais pas, d’accord ?
— Ce n’était pas un successeur de l’Empereur que Kanos me demandait de rejoindre, répondit Tierce. C’était l’Empereur lui-même.
Sa voix était distante, son regard perdu dans le lointain. Il se sentait nauséeux. Son serment… Il s’était parjuré… Comment avait-il pu…
— Je sais que ça doit être perturbant, insista Daiven. Mais tu ne lui dois plus rien. On ne sait pas encore ce qu’il en est. Si ça se trouve, il est mort. Et s’il ne l’est pas, il s’est caché pendant des années en abandonnant le reste de la galaxie à son sort, alors qu’il aurait pu mettre un terme aux conflits fratricides des Seigneurs de guerre. La Fédération l’a fait.
Grodin ne répondit pas.
— Tu as déjà trop sacrifié pour cet homme, reprit son ami avec une voix plus dure. Rappelle-toi de Sevvion.
L’ex-Garde sentit un coup au cœur. C’était un coup bas de la part de Daiven : lui rappeler son partenaire d’entraînement, sur Yinchorr, l’homme avec qui il s’était battu, sous le regard de l’Empereur… L’homme qui, par amitié – Non, corrigea-t-il intérieurement, par amour – s’était laissé tuer afin de prouver la soumission de Grodin à son Maître.
Tu l’as fait parce que tu ne voulais pas m’abattre, songeait Tierce. Alors que tu aurais pu sans problème. Et maintenant, regarde-moi : complètement perdu, alors que j’avais voué ma vie à une cause…
Ou plutôt, à un homme.
Que dois-je faire ?
Rogriss ne s’était pas aperçu des tourments internes de Grodin et de l’aide que tentait de lui apporter Daiven. Il revint vers eux d’un pas rapide, le visage encore plus tendu que lorsqu’il était parti.
— Je vais entrer en contact avec Orinda, annonça-t-il. Venez avec moi, au cas où il y aurait des questions pour vous.
Ils acquiescèrent et le suivirent sans un mot ; du coin de l’œil, Daiven continuait de guetter les réactions de Grodin, qui tâchait de ne rien laisser paraître de ses tourments internes.
Ils s’arrêtèrent devant une table de projection. Rogriss s’installa dans le champ de l’holocapteur, tandis que les deux autres officiers s’installaient en retrait, invisibles des interlocuteurs de l’amiral.
Ceux-ci apparurent quelques instants plus tard. Grodin n’eut aucun mal à les identifier. Le Grand Amiral Thrawn était particulièrement reconnaissable, bien sûr, et il connaissait bien le visage du Consul Poldrei pour avoir échangé avec lui à plusieurs reprises. Quant au troisième, il avait observé, derrière son casque de Garde Écarlate, sa nomination en tant que Moff. Il retrouvait aujourd’hui Vilim Disra vêtu d’un uniforme de Grand Moff.
Ce fut Poldrei qui prit la parole.
Nous vous recevons bien, Teren. L’assemblée vous écoute.
Vous pouvez faire votre rapport, ajouta Thrawn.
— Merci, Excellences, répondit Rogriss. À 17.34 heure locale, les senseurs longue distance de Kuat ont détecté l’arrivée de plusieurs vaisseaux de grande taille dans le Quadrant 37, à proximité de la lune Bador. Leur vecteur de provenance pourrait indiquer qu’ils viennent de systèmes inhabités de la Bordure Médiane, mais il se pourrait aussi qu’il s’agisse d’une façon de brouiller les pistes. Un escadron d’Éclaireurs TIE a été dépêché à distance raisonnable pour recueillir des informations complémentaires.
Un aperçu desdits vaisseaux apparut au-dessus de la table.
— Leurs relevés montrent que nous n’avons pas à faire à des vaisseaux uniformes, mais présentant une architecture similaire avec des divergences faisant penser à celles qui existent entre les croiseurs Calamari d’une même classe. L’armement semble être assez réduit ; pas de batteries lourdes détectées pour l’heure, seulement des canons légers qui ne semblent pas de taille pour affronter quoi que ce soit de plus imposant qu’une corvette.
Il désigna du doigt les appendices sur la partie inférieure des superstructures.
— Il semblerait qu’il s’agisse de répulseurs de haute puissance, destinés à un vol en atmosphère. La plupart des vaisseaux de cette taille ne sont d’ordinaire pas conçus pour évoluer si proche de la surface et restent, au plus bas, dans la stratosphère s’ils n’ont pas l’assistance d’une nacelle adaptée.
Il pointa ensuite une autre zone, à l’avant des vaisseaux.
— Il pourrait s’agir d’un hangar pour des vaisseaux de soutien, mais en l’absence de données complémentaires, c’est impossible à confirmer. Les informations sont difficilement interprétables en raison de la présence d’un bouclier haute densité, sans doute plus puissant que ceux que nous déployons habituellement sur nos vaisseaux de combat. Les relevés sont perturbés. Pour la même raison, nous pouvons difficilement estimer l’importance de l’équipage… et des passagers.
Vous supposez qu’il s’agit de transports de troupes, comprit Thrawn.
— C’est l’hypothèse que je considère comme la plus probable, approuva Rogriss. Le blindage pourrait permettre à ces vaisseaux de passer sans aucun problème nos lignes de défense pour atteindre la surface de la planète et y déployer des forces d’occupation. Notre garnison est majoritairement concentrée dans les chantiers et à bord de nos destroyers ; nos troupes au sol sont réduites, du fait de notre coopération avec le gouvernement kuati et de la faible résistance des citoyens à notre occupation.
Il fit un geste, et les vaisseaux disparurent pour laisser apparaître une vue en temps réel de Kuat et des forces qui l’entouraient. Les cinq points rouges dénotaient par rapport à tous les autres, bleus. Mais ils se dirigeaient malgré tout vers cette nuée, comme s’ils ne craignaient pas le danger.
Et ce n’est jamais bon signe, songea Grodin.
— Nous avons contacté ces vaisseaux pour leur demander de s’identifier et préciser leurs intentions, expliqua l’amiral. Nous n’avons pas obtenu de réponse. Ils poursuivent actuellement leur progression en direction du Quadrant 12, un segment des chantiers navals défendu par le groupe de combat Esk. Le capitaine du Borosk, Jan Millarvus, a reçu pour instruction d’ouvrir le feu dès que ces vaisseaux seront à portée en veillant à ne pas rester sur leur trajectoire. Le groupe de combat Forn se joindra à lui pour assurer un rapport de force suffisant pour notre camp.
C’était une décision raisonnable, estima Tierce. Le Borosk était un croiseur de classe Praetor Mk.II issu de l’ancienne flotte de l’Alignement de Pentastar, tout comme le Muunilinst, vaisseau de commandement du groupe Forn. Des monstres de duracier capables de faire face à la plupart des menaces.
Ils ne semblaient pourtant pas effrayer les étranges appareils qui se dirigeaient vers Kuat.
Bien au contraire.
L’alerte intervint quelques minutes plus tard. Orinda suivait toujours la situation en temps réel, mais le commandant du Gatherer conférait avec ses subalternes sur l’évolution de la situation.
— Amiral !
Rogriss, en pleine conversation avec le capitaine Herkiss – groupe de combat Cresh –, se tourna vers le lieutenant Mart qui venait vers lui, visiblement paniqué.
— Qu’y-a-t-il ?
— Ils accélèrent, Monsieur ! Ils accélèrent !
Grodin et Daiven échangèrent un regard. Ce n’était décidément pas bon signe.
Ils s’élancèrent rapidement vers le pont à la suite de l’amiral, qui courait presque.
Le Gatherer s’était suffisamment rapproché des groupes de combat Esk et Forn pour leur porter assistance si le besoin s’en faisait sentir. Les silhouettes du Borosk et du Muunilinst étaient à présent bien visibles ; on apercevait aussi les destroyers et croiseurs qui les assistaient. Quant à leurs assaillants, ils étaient plus difficiles à voir, du fait de la teinte sombre de leur coque.
Mais ils se rapprochaient bien à grande vitesse, taches d’obscurité dans la clarté des étoiles. Soudain, Grodin vit une nouvelle lueur apparaître à la proue des vaisseaux. Rougeâtre. Un frisson glissa le long de sa colonne vertébrale.
— Ce ne sont pas des hangars… murmura-t-il.
Daiven avait compris, lui aussi.
— Des fournaises moléculaires. Comme celles des vaisseaux miniers ou des droïdes de construction sur Coruscant…
Il se tourna vers Rogriss.
— Les vaisseaux risquent d’être dévorés !
L’amiral semblait stupéfait.
— On n’a jamais vu une telle taille de…
Il ne finit pas sa phrase, préférant attraper son comlink.
— Ici Rogriss, dit-il dans l’appareil. Groupes de combat Esk et Forn, ouvrez le feu ! Et ne restez pas sur la trajectoire de ces machins !
Aussitôt, l’enfer se déchaîna sur les assaillants, illuminant leurs carlingues noires d’une pléthore d’étincelles. Mais les dommages infligés n’étaient que superficiels ; les vaisseaux devaient sans doute disposer de bons boucliers, en plus de leurs coques renforcées.
Rogriss semblait surveiller simultanément ce qu’il pouvait voir depuis la baie d’observation et ses écrans de contrôle, donnant de nouveaux ordres aux vaisseaux de sa flotte à toute vitesse.
Gladius, déviez votre trajectoire vers le cap Alpha-Kesh-Douze. Provocator, un ennemi se dirige droit sur vous. Dirigez toute la puissance vers vos réacteurs.
Le croiseur en question, un Acclamator Mk.II, mit quelques instants avant d’obéir.
Provocator, pleine puissance sur les réacteurs ! insista Rogriss. Sortez-vous de là !
Mais il était trop tard pour le vaisseau. Dans un déchaînement d’éclairs et de flashs lumineux, un mastodonte ennemi attaqua son flanc. L’assaillant était plus large que le croiseur n’était long, et Grodin eut l’impression d’assister à l’une de ces scènes de la vie marine, où un gigantesque prédateur des profondeurs gobe une proie incapable de lui échapper.
Le Provocator fut avalé, morceaux par morceaux, par son adversaire.
Sur la passerelle du Gatherer, un silence de mort se fit soudain. Grodin n’avait aucun mal à deviner les pensées des personnes présentes. Certes, le Provocator n’avait rien de très menaçant, mais même un vaisseau de cette taille mettait en général un bon quart d’heure à être détruit…
Là, il n’avait fallu que quelques secondes.
— S’il s’attaque au Gatherer… marmonna Daiven.
— À tous les chasseurs, détruisez les réacteurs ! ordonna Rogriss, visiblement furieux. Empêchez ces machins d’avancer le temps que les vaisseaux lourds se mettent à l’abri !
Mais un nouveau problème se fit jour ; d’autres points rouges, plus petits, venaient de faire leur apparition sur l’écran de suivi stratégique. Ils semblaient jaillir du mastodonte qui avait avalé le Provocator.
— Des chasseurs, comprit Rogriss. Il ne manquait plus que ça…
Il semblait y en avoir une nuée entière, et très vite la passerelle raisonna des avertissements de commandants d’escadrons.
— Leader Forn-Delta, transmettez-nous un visuel des appareils ennemis ! ordonna l’amiral à un moment.
Il se tourna vers les autres officiers.
— Nous détectons très peu de signes de vie en provenance de ces dévoreurs de vaisseaux, expliqua-t-il. Ils ne devraient pas pouvoir lancer autant de chasseurs…
— …Sauf s’il s’agit de droïdes, acheva Daiven.
Rogriss acquiesça d’un bref coup de tête.
— Dévorer des croiseurs entiers pour en faire des chasseurs droïdes… C’est vraiment une idée perverse, dit le colonel. Brillante, mais perverse.
Malheureusement pour la flotte fédérale, les appareils massifs qui les attaquaient étaient bien plus rapides et maniables qu’ils ne le laissaient paraître. Deux autres croiseurs disparurent dans les instants qui suivirent, puis ce fut le cas de l’Astyanax, un destroyer de classe Secutor. Deux dévoreurs l’attaquèrent par l’arrière, chacun sur un flanc, dévorant d’abord les réacteurs qui lui auraient permis de s’enfuir avant de gober le reste de la structure, ne laissant que quelques débris derrière eux.
Dans la panique, deux destroyers de classe Impériale se percutèrent, projetant des débris autour d’eux. Endommagés, les deux vaisseaux furent très vite engloutis à leur tour.
Trente-sept mille hommes d’équipage à bord de chacun de ces appareils, songea Grodin, glacé. Nous avons déjà perdu plus de cent mille soldats en à peine quelques minutes, et nous ne leur avons pas infligé la moindre perte.
Rogriss semblait désormais animé d’une fureur glacée. Il leur montra les images qui lui avaient été transmises des chasseurs, toujours plus nombreux, qui étaient déployés par les attaquants. Si leur structure de leur cockpit ressemblait à celle des TIEs classiques, elle en différait toutefois au niveau de la verrière, qui semblait avoir été remplacée par un grand capteur écarlate. Quant aux ailes, elles semblaient très petites, avec une forme en U orientée vers la proue de l’appareil.
— Ils ressemblent furieusement aux chasseurs Vautours de l’armée séparatiste, commenta l’amiral.
Grodin ne put qu’acquiescer.
Si les vaisseaux les plus petits pouvaient déjà difficilement résister aux dévoreurs, les plus imposants se trouvaient en situation difficile. Après quelques minutes de bataille, trois des dévoreurs s’attaquèrent au Borosk.
Le visage du capitaine Millarvus apparut sur l’écran de Rogriss.
Amiral, nous ne pouvons pas…
— Abandonnez le vaisseau, ordonna le commandant de la flotte. Et surchargez le réacteur. Avec un peu de chance, cela donnera une indigestion à ces monstres…
Mais il ne semblait pas y croire lui-même. Millarvus non plus, d’ailleurs. Il salua une dernière fois et disparut.
En silence, les trois hommes observèrent les dévoreurs exécuter leur triste œuvre. Ils mirent plus de temps que pour les autres vaisseaux ; mais très vite les entrailles du Borosk devinrent visibles.
Un immense flash jaillit soudainement du vaisseau endommagé.
Grodin savait que les réacteurs de la classe Praetor étaient particulièrement réputés pour leur puissance. L’explosion de l’un d’eux, au cours de la Guerre des Clones, avait déclenché une réaction en chaîne qui avait rendue inhabitable la planète Pammant. Il s’agissait alors d’un vaisseau de première génération, alors que le Borosk appartenait à la deuxième. Mais la déflagration projeta néanmoins des débris à une vitesse incroyable dans toutes les directions et, pour la première fois, les dévoreurs semblèrent hésiter. Des incendies semblaient avoir éclaté sur leurs coques.
Mais il n’y avait pas qu’eux qui avaient été endommagés. Le souffle avait atteint les chantiers navals de Kuat, et l’immense anneau planétaire semblait fortement secoué.
Les batteries de défense orbitale de la superstructure qui étaient encore en état de le faire ouvrirent le feu ; mais leur puissance était toujours insuffisante pour infliger de véritables dommages aux dévoreurs, qui les prirent pour cibles.
Rogriss ne semblait pas en croire ses yeux.
— Ils s’attaquent aux chantiers…
Il échangea un regard avec Tierce et Carson.
— J’ai étudié leur structure lorsque Carth et moi avons attaqué la planète. Ils demeurent plus fragiles qu’on ne pourrait le croire. Ce qu’ils vont faire là risque bien de détruire toutes les capacités de production de Kuat.
Son expression se durcit.
— Des superarmes, des destructions de masse inutiles… Cette fois, plus de doute ; c’est bien Palpatine qui nous attaque.
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Messagepar mat-vador » Dim 14 Nov 2021 - 15:17   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !

Oui !!!!!!! :love: :idea: ! Les dévoreurs de mondes enfin ! Je pense que la fédération ne va tarder à comprendre que leur situation est critique ! J'ai comme l'impression que Coruscant ne va pas réaliser ce qui va leur tomber dessus :sournois: !

Vivement la suite :oui: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 14 Nov 2021 - 15:35   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci pour ton retour Mat ! :jap:

mat-vador a écrit:J'ai comme l'impression que Coruscant ne va pas réaliser ce qui va leur tomber dessus :sournois: !

Heu... Coruscant, ça leur est déjà tombé dessus, sauf que c'était la super-flotte et pas les Dévastateurs de Mondes... Là Palpatine tient déjà la planète, ça n'aurait pas de sens de la détruire :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Dim 14 Nov 2021 - 23:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 31 lu!

J'ai rarement été autant scotché lors de ma lecture! Les Dévoreurs portent décidément bien leur nom... quelle horreur! :shock:
Si Tierce se demandait si rejoindre Palpatine était son devoir, ce Chapitre s'est chargé de lui rappeler qu'honneur et devoir sont deux choses distinctes...

Vivement la suite! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 15 Nov 2021 - 10:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 !

L2-D2 a écrit: Les Dévoreurs portent décidément bien leur nom... quelle horreur! :shock:

Ce sont les Dévastateurs de Mondes (World Devastator en V.O.) leur véritable nom, "Dévoreurs" est juste un surnom que leur donnent les personnages, puisqu'ils ne connaissent pas leur dénomination officielle... :cute:
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Messagepar L2-D2 » Lun 15 Nov 2021 - 10:58   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Ah okay ! Merci pour la précision du coup (oui, je n'ai pas lu Dark Empire... ni La Croisade noire... je me demande ce que je fais là du coup ! :paf: )
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Alfred M. » Lun 15 Nov 2021 - 11:50   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Les Dévastateurs de Mondes sortent du bois bien plus tôt que dans la timeline originale. Les voir à l'oeuvre me donne envie de rejouer à Ascendancy. Je suis curieux voir comment tu (via la Fédération ou la NR) va faire pour t'en débarasser. Dark Empire propose deja deux méthodes et j'ai lu une fanfic où A'baht en devellope une autre :transpire: .

L2-D2 a écrit:Ah okay ! Merci pour la précision du coup (oui, je n'ai pas lu Dark Empire... ni La Croisade noire... je me demande ce que je fais là du coup ! :paf: )


Pour te donner envie, voici la magnifique couverture de l'issue 2 Devastator of Worlds :

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 15 Nov 2021 - 16:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Alfred !

Alfred M. a écrit:Les Dévastateurs de Mondes sortent du bois bien plus tôt que dans la timeline originale. Les voir à l'oeuvre me donne envie de rejouer à Ascendancy. Je suis curieux voir comment tu (via la Fédération ou la NR) va faire pour t'en débarasser. Dark Empire propose deja deux méthodes et j'ai lu une fanfic où A'baht en devellope une autre :transpire: .

Il faudra un petit moment pour trouver la solution ! :sournois:

L2-D2 a écrit:Ah okay ! Merci pour la précision du coup (oui, je n'ai pas lu Dark Empire... ni La Croisade noire... je me demande ce que je fais là du coup ! :paf: )

C'est bien, ça confirme qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu ces œuvres pour apprécier ma réinterprétation. :D

Alfred M. a écrit:Pour te donner envie, voici la magnifique couverture de l'issue 2 Devastator of Worlds :

C'est vrai qu'elle est réussie celle-là... :cute:
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Messagepar Dark GaGa » Jeu 18 Nov 2021 - 16:05   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Je rattrape mon retard, ce T2 est whaou. Un subtil équilibre des forces en présences, attaque, contre attaque, avec en toile de fond la montée de menaces promptes à tout renverser. Une oeuvre magistrale qui mixte UEL et UEO en prenant le meilleur des deux, voilà ce que j'aimerais lire en publication officielle. Une littérature politiquement mature, qui gère ses intrigues et personnages multiples, qui pose ses enjeux de façon subtile et les dénoue à la manière d'un joueur d'échec. Là, on joue au niveau d'une galaxie, dans la cour des grands.

Petit détail qui m'a fait tilter à la lecture, c'est la partie finances publiques, vu que c'est mon métier, un état ne doit pas être en excédent, ça veut dire qu'il prélève trop et se comporte comme prédateur de son économie, même chez les libs. Faut pas oublier qu'en analyse financière, la dette crée la richesse et rembourser ses dettes, c'est s’appauvrir (oui, c'est contre-intuitif, surtout en macro), mais bon, vu son mode de financement et de politique économique, il est difficile de qualifier la fédération impériale d'état. Peut-être en devenir, mais ça ressemble plus à un acteur privé d'où sa quête du rendement.
Par contre, j'aimerai bien voir le gueule de Palpou quand il verra qu'on lui a piqué son petit butin privé :diable:

Un incontournable qui fait passer les publis officielles pour de la sous-litté. Super boulot et hâte de lire la suite.
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 18 Nov 2021 - 21:10   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci GaGa ! :jap:

Dark GaGa a écrit:Un subtil équilibre des forces en présences, attaque, contre attaque, avec en toile de fond la montée de menaces promptes à tout renverser. Une oeuvre magistrale qui mixte UEL et UEO en prenant le meilleur des deux, voilà ce que j'aimerais lire en publication officielle. Une littérature politiquement mature, qui gère ses intrigues et personnages multiples, qui pose ses enjeux de façon subtile et les dénoue à la manière d'un joueur d'échec. Là, on joue au niveau d'une galaxie, dans la cour des grands.

Dark GaGa a écrit:Un incontournable qui fait passer les publis officielles pour de la sous-litté. Super boulot et hâte de lire la suite.

Je rougis, là. :oops:
La suite arrivera dimanche ! Et la partie 1 sera finie avant la fin de l'année. :cute:

Dark GaGa a écrit:Petit détail qui m'a fait tilter à la lecture, c'est la partie finances publiques, vu que c'est mon métier, un état ne doit pas être en excédent, ça veut dire qu'il prélève trop et se comporte comme prédateur de son économie, même chez les libs. Faut pas oublier qu'en analyse financière, la dette crée la richesse et rembourser ses dettes, c'est s’appauvrir (oui, c'est contre-intuitif, surtout en macro), mais bon, vu son mode de financement et de politique économique, il est difficile de qualifier la fédération impériale d'état. Peut-être en devenir, mais ça ressemble plus à un acteur privé d'où sa quête du rendement.
Par contre, j'aimerai bien voir le gueule de Palpou quand il verra qu'on lui a piqué son petit butin privé

Merci pour cet éclairage ! Ma connaissance de l'économie est un peu rudimentaire, donc c'est bien d'avoir l'avis d'une connaisseuse... :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 21 Nov 2021 - 10:52   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Le chapitre de la semaine ! :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 32

L’assemblée avait observé dans un silence lourd de sens la destruction des vaisseaux de la flotte de défense de Kuat. Lorsque l’épave du Muunilinst, à moitié dévorée, s’abattit contre l’anneau planétaire, Carth se tourna vers Thrawn et échangea avec lui un regard. Le Chiss comprit le message.
— Amiral Rogriss, appela-t-il en direction de la projection, ordonnez immédiatement à vos vaisseaux de se retirer de l’espace de Kuat. Évacuez tous les hommes et les matériels que vous pourrez vers Brentaal.
La silhouette éthérée de l’officier apparut. La douleur qui se lisait sur ses traits serra le cœur de Carth. L’amiral était devenu un ami, et il comprenait bien ce qu’il éprouvait en cet instant, après avoir vu mourir en si peu de temps tant de ses équipages. Le plus difficile était sans doute de vivre ce drame à l’endroit même où il avait été humilié, quelques années plus tôt, par la Nouvelle République. La reconquête de Kuat lui avait permis, pour un temps, d’exorciser ce traumatisme. Mais tout était à refaire, à présent.
Un moment, il sembla sur le point de contester l’ordre de son supérieur, mais très vite sa discipline profondément ancrée prit le dessus.
Bien, amiral. Je vous contacterai une fois la retraite terminée.
Il disparut à nouveau, et la vue de Kuat avec lui. Carth sentit qu’il devenait à nouveau le point focal de l’assemblée.
C’est un désastre, songea-t-il, et ils savent que je l’ai indirectement provoqué.
Ils ignoraient même à quel point cette assertion était vraie. Palpatine avait attaqué quelques minutes à peine après l’expiration de l’ultimatum – la véritable heure, pas celle dont étaient informés les participants à la réunion. Un châtiment rapide et marquant. Pas de doute, c’est bien lui qui est à la manœuvre.
Carth connaissait bien l’anneau orbital de Kuat depuis qu’il l’avait attaqué, aussi savait-il que les dégâts qui venaient de lui être infligés étaient potentiellement dévastateurs. Une réaction en chaîne était possible, un dérèglement de la trajectoire de rotation, plus que probable… Et une dislocation, envisageable. La capacité industrielle de la planète allait peut-être se voir réduite à néant.
Ce n’était peut-être pas ce qu’avait souhaité l’Empereur, mais c’est ce qu’il avait provoqué avec cette attaque. Et Carth comptait bien l’utiliser contre lui.
— Je crois qu’après ce que nous venons de voir, la question de l’acceptation de cet ultimatum ne se pose plus, commença-t-il. Palpatine a voulu nous donner un avant-goût de ce qui nous attend si nous nous dressons contre lui. Pour ma part, je suis horrifié, bien sûr, par ce qui vient de se produire. Mais je suis aussi d’autant plus déterminé à me dresser pour que la Fédération survive et ne se soumette pas à nouveau au règne de la terreur. La doctrine Tarkin et ses massacres préventifs vient de prouver une nouvelle fois son infamie, en provoquant la destruction de capacités industrielles majeures de notre galaxie, sans compter des innombrables morts que cette attaque va faire. Ma décision est donc irrévocable : je me dresserai contre Palpatine, quoi qu’il en coûte.
Le discours ne manqua pas de faire réagir.
— Mais peut-on résister à une telle puissance ? demanda l’un des généraux présents.
— Vous allez conduire tous nous conduire à la mort ! l’accusa le Moff Woodbert. L’Empereur lâchera sur nous une flotte de ces nouveaux engins pour réduire en miettes nos défenses, il nous capturera et nous fera exécuter pour trahison !
— Lâches ! rugit le général Bentarr. C’est une défaite, oui, mais pas encore la débâcle ! Les armes invincibles n’existent pas, Yavin et Endor l’ont prouvé. Ils ont attaqué par surprise sur un terrain qu’ils avaient choisi. Deux avantages qu’ils n’auront pas forcément la prochaine fois.
Il se tourna vers le Grand Amiral Thrawn en quête de soutien.
— N’importe qui peut être vaincu si les circonstances s’y prêtent, confirma le Chiss d’une voix solennelle. Mais il importe d’avoir autant d’atouts que possible avant de se lancer dans la bataille. Avant l’affrontement qui vient d’avoir lieu sur Kuat, le rapport de force était déjà en faveur de l’Empereur. Il s’est aggravé.
— Vous recommandez donc d’admettre que nous ne faisons pas le poids ? insista Bentarr.
Carth observa avec inquiétude le non-humain. Avait-il été suffisamment convaincant lors de leur entretien quelques heures plus tôt ? Il l’espérait vivement. Sans Thrawn, ses projets n’avaient plus de raison d’exister.
Le Grand Amiral lui jeta un regard rapide avant de répondre au général.
— Le Consul Poldrei a proposé une solution qui permettrait de garantir l’indépendance de la Fédération tout en nous offrant des chances de remporter la victoire.
Il lui adressa un signe de tête pour l’inciter à prendre la parole. Le cœur battant, Carth s’adressa à l’assemblée.
— Un vieux proverbe, que vous avez sans doute tous entendu, dit que les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Ce n’est pas toujours vrai. Mais aujourd’hui, la menace est telle que nous devons redéfinir notre politique à l’égard de la Nouvelle République. Je compte ouvrir des pourparlers avec ses dirigeants pour obtenir au pire une trêve… Au mieux un pacte qui nous permettra de lutter ensemble contre Palpatine.
Le Consul ne s’attendait pas à ce que son idée rencontre du soutien. Aussi ne fut-il pas surpris de la vague de protestations qui s’éleva des gradins.
— C’est une trahison ! gronda le Moff Woodbert.
— Je l’avais dit ! fulmina le Moff Flennic. Vous voulez faire de nous des Rebelles !
— Inacceptable ! tonna un officier que Carth ne reconnut pas.
— Allons, vous avez vu ces vaisseaux, tenta de les raisonner le Moff Faroda. Je n’aime pas non plus cette idée, mais nécessité fait loi… La question de cette alliance ne se pose même pas.
— Face à une telle démonstration, la question se pose plus que jamais, jugea un officier que Carth ne connaissait pas.
Il allait répondre quand Disra lui passa une feuille de flimsi, sur laquelle quelques mots et un nom étaient inscrits.
— Secrétaire Carivus, à vous la parole, déclara-t-il alors.
— Merci, Excellence, répondit le délégué à la Justice.
Son ton était suave, à la limité de l'obséquiosité, mais suffisamment clair pour attirer l’attention de l’assemblée.
L’homme se leva et se tourna vers les Moffs les plus impérialistes.
— Je comprends vos hésitations, leur dit-il d’un ton compatissant. Je dois admettre que je suis également surpris par la proposition du Consul Poldrei. Toutefois, je me dois d’appuyer cette idée. Il ne s’agit pas tant de morale ou de grands principes que de survie. Ceux qui ici ont côtoyé la Cour pendant les grandes heures de l’Empire se souviennent sans doute de l’ambiance qui y régnait, des complots, des intrigues et des luttes d’influence. Le Grand Jeu. Si l’Empereur a survécu pendant toutes ces années, il ne fait aucun doute que le Grand Jeu s’est lui aussi poursuivi. Quels mondes ont donc obtenu en apanage les courtisans restés au pied du Trône ? Yaga Minor ? Lorrd ? Ciutric ? Les mondes que vous gouvernez, pour certains depuis des années, pourraient bien vous être arrachés pour être distribués à quelques idiots qui ont su être au bon endroit au bon moment. Et nous n’aurons aucun espoir de voir cette situation changée, car elle a été créée par l’Empereur lui-même, un Empereur qui est apparemment immortel. S’il n’est pas vaincu maintenant, il poursuivra son règne indéfiniment. Avec la Fédération, en revanche, nous savons ce que nous avons actuellement, et nous savons que nous pouvons être écoutés. Le Conseil des Moffs, l’État-Major, l’Assemblée fédérale… Une hiérarchie claire existe, et des possibilités d’avancement. S’il faut s’allier avec les Rebelles pour préserver cela, soit ! Peu importe, car nous serons toujours capables de nous montrer plus forts qu’eux. Ce n’est pas le cas avec l’Empereur.
Carth dut admettre que ce discours était pertinent et seyait bien au public de l’assemblée. Carivus avait déployé des trésors de cynisme, mais il s’adressait après tout à une assemblée où les Moffs tenaient une place importante…
— Merci, Secrétaire Carivus. Moff Faroda ?
Le gouverneur sectoriel d’Alsakan s’était levé pour prendre la parole.
— Excellence, commença-t-il, je souhaiterais savoir quels seraient les contours d’un accord avec la Nouvelle République.
— Globalement, il s’agirait d’un statu quo territorial, répondit immédiatement Carth. La reconnaissance des conquêtes du Grand Amiral Thrawn serait un préalable à toute discussion. Je souhaite également obtenir le retour dans notre giron des nombreux destroyers capturés par la Nouvelle République depuis Endor, afin qu’ils viennent renforcer notre flotte. En échange, nous libérerons les prisonniers et les vaisseaux pris aux batailles de Kuat et de Bilbringi.
— Et pour les mondes du Noyau Profond ? Et ceux repris par l’Empereur et sa flotte ?
— Il me semble prudent de ne pas vendre l’oreille du gundark avant de l’avoir tué, remarqua le Consul avec un sourire.
— Le sort de Coruscant…
— Il est assez amusant, Moff Faroda, de voir le représentant d’Alsakan s’inquiéter du sort de Coruscant. Vous en conviendrez avec moi, j’espère…
Il y eut quelques petits rires à cette évocation de la rivalité plurimillénaire entre ces deux mondes, qui s’étaient affrontés lors de dix-sept guerres dévastatrices.
— Mon objectif reste d’obtenir un accord équilibré, reprit Carth sur un ton plus sérieux. Je sais que ma proposition peut choquer nombre d’entre vous, mais je vous assure que ma doctrine reste, aujourd’hui comme toujours, la même. Je n’accepterai aucune soumission ou vassalisation de la Fédération Impériale. Je persiste à croire que la Nouvelle République n’est pas la solution politique aux divisions qui troublent notre galaxie, pour la simple et bonne raison qu’elle porte en elle les germes de dissension qui ont fait éclater l’Ancienne République. Mais ma conviction est aussi que nous ne devons surtout rien faire contre elle, si ce n’est nous protéger. Les peuples des innombrables mondes qui nous entourent doivent bien percevoir la Fédération comme une promesse de paix, et pas comme le responsable des maux qui agiteront la Nouvelle République à l’avenir. Quand elle s’effondrera, nous serons là, prêts à accueillir ceux qui auront besoin de notre protection.
Il y eut cette fois des applaudissements, dont ceux du Moff Faroda qui se rassit alors, l’air satisfait. Disra profita de leur atténuement pour s’exprimer.
— Je propose que nous passions au vote des différentes propositions, lança-t-il à l’assemblée.
Il y eut quelques voix qui s’élevèrent des gradins, tandis que les Moffs et officiers discutaient avec leurs voisins de leur vision de la situation. Carth décida de les imiter en s’adressant à voix basse au Grand Amiral Thrawn.
— Ces « dévoreurs »… souffla-t-il. Ils étaient conçus pour détruire du métal, et rien d’autre.
Le sous-entendu était clair : ils étaient la démonstration formelle que la théorie du Grand Amiral Thrawn sur l’objectif initial des Étoiles Noires ne tenait plus.
Carth fixa le visage du Chiss, qui, sans le regarder, hocha légèrement la tête.
— Je sais, murmura-t-il.
Les échanges se firent moins bruyants, et Disra reprit la parole.
— Que ceux qui sont en faveur d’un ralliement à l’Empereur lèvent la main.
Il y eut des coups d’œil entre les participants, qui se surveillaient les uns les autres pour savoir comment voter. Le Moff Woodbert fit mine de lever la main, mais son voisin le Moff Flennic retint son geste et l’incita à attendre.
Carth eut du mal à croire ce qu’il voyait. Personne n’avait soutenu le ralliement !
Et je doute que ce soit ma seule personnalité qui les ait convaincus de me suivre, se dit-il lucidement. Reste à savoir si ce qui a le plus influé leur choix : le discours de Carivus, ou les images de Kuat ?
Peut-être cette dernière option était-elle la bonne. La séquence avait été réellement choquante, d’autant plus que la victoire de Kuat avait été, avec celle simultanée à Bilbringi, le moment-clé de fondation de la Fédération, un triomphe à célébrer après cinq ans de déroutes.
Carth espérait en tout cas que les plus de cent mille hommes qui y avaient laissé la vie en quelques minutes n’étaient pas morts en vain. Il sentait ce drame peser sur sa conscience, parce qu’il en était le responsable, au moins indirectement. Mais je suis fidèle à moi-même, pensa-t-il pour se rassurer. Je n’ai jamais hésité à me salir les mains pour faire ce qui est nécessaire pour le bien de tous. Cette falsification est peut-être moins honorable encore que l’assassinat d’un tyran ou de seigneurs de guerre, mais elle est sans doute le premier pas sur le chemin d’une paix durable. Rien que pour cela, ça valait le coup d’essayer.
Et Thrawn n’avait pas levé la main non plus. La partie est gagnée. Les vieilles habitudes de l’Empire perduraient encore au sein de cette assemblée : nul n’allait défendre – au moins ouvertement – une position qui risquait de le faire passer pour un traître aux yeux des dirigeants de la Fédération.
— Ceux qui sont opposés au ralliement… Et à une tentative d’accord avec la Nouvelle République…
Cette fois, le Moff Flennic dressa le bras. Woodbert l’imita, ainsi qu’une floppée d’autres Moffs et quelques officiers. Une poignée de politiques, aussi, au premier rang desquels Cilvia Tagge. Le Grand Moff Disra s’était, lui aussi, exprimé en faveur de cette position. Carth en prit note, sans animosité.
— Et ceux qui sont pour l’ouverture de négociations.
Cette fois, les bras levés furent beaucoup plus nombreux. Certains votaient ainsi par peur, sans doute, mais d’autres le faisaient par loyauté. Galfri Faroda avait l’air de ceux-là. Et il y avait même une poignée qui devaient agir par conviction, devina Carth en voyant que le voisin du Moff d’Alsakan, Celric Tavill, votait lui aussi pour cette option.
Et Thrawn avait aussi donné son accord.
Disra se tourna vers le droïde-greffier pour confirmer formellement ce qui était déjà clair.
— L’option trois a recueilli le plus de voix, l’informa le secrétaire artificiel de la séance.
Il y eut quelques applaudissements, mais la plupart des visages étaient graves. Le Grand Moff se tourna vers Carth, qui sentit son cœur accélérer.
— Consul Poldrei, déclara-t-il, cette assemblée vous donne mandat pour négocier une trêve avec la Nouvelle République et ses dirigeants. Nous ne pouvons qu’espérer que vous y parviendrez… avec des conditions acceptables.
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Messagepar L2-D2 » Lun 22 Nov 2021 - 14:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 32 lu !

Passionnant, comme toujours ! Et la situation promet : j'imagine que Poldrei en personne va mener les négociations avec Leia et son assistante... :siffle: J'apprécie également le lien entre les "Dévoreurs" et le fait qu'ils ne sont clairement pas conçus pour éventuellement nuire aux Vong, ce qui avait poussé Thrawn à se rallier à Palpatine.

Vivement la suite ! C'est véritablement passionnant ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 23 Nov 2021 - 10:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! :jap:

L2-D2 a écrit:Et la situation promet : j'imagine que Poldrei en personne va mener les négociations avec Leia et son assistante... :siffle:
Oui et non. :sournois:

L2-D2 a écrit:J'apprécie également le lien entre les "Dévoreurs" et le fait qu'ils ne sont clairement pas conçus pour éventuellement nuire aux Vong, ce qui avait poussé Thrawn à se rallier à Palpatine.
Mais est-ce le seul fait qui a conduit Thrawn à se rallier ? Réponse dans le prochain chapitre... :siffle:
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Messagepar L2-D2 » Mar 23 Nov 2021 - 11:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Double suspense ! J'adore ! :sournois:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 28 Nov 2021 - 22:22   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Et voilà, le dernier chapitre de cet "arc Orinda" ! La semaine prochaine, nous entrerons dans la dernière ligne droite de cette première partie... :sournois:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 33

— Pensez-vous que nous pourrons être sur place à temps ?
Carth Poldrei, l’air nerveux, s’était adressé à Thrawn, mais le Grand Amiral jeta un coup d’œil à son assistante. Anthara se raidit en sentant les regards de toutes les personnes debout dans le petit salon se concentrer sur elle.
— Le Guardian sera prêt au départ dans une heure, répondit-elle. Il nous faudra deux jours et demi de voyage jusqu’à Donovia. La flotte reb… néo-républicaine devrait encore être là-bas lorsque nous arriverons, si elle respecte son plan de vol.
— C’est quand même étrange de sa part de naviguer si proche de nos lignes…
Cette fois, ce fut le Grand Amiral qui répondit.
— Leur objectif est Mon Calamari, rappela-t-il. Ils prennent un itinéraire moins fréquenté, mais qui aura le mérite d’être plus difficile à tracer pour leurs éventuels poursuivants. Ce n’est pas complètement illogique de leur part.
— Je vois, répondit Poldrei. Vilim, vous êtes sûr de ne pas souhaiter participer à la rencontre ?
Le Grand Moff Disra hocha négativement la tête.
— Ce ne serait pas vous rendre service. J’ai un certain passif avec les Rebelles, et ma présence ne les incitera pas à vous faire confiance. Je vais retourner sur Sartinaynian pour coordonner les Moffs dans cette période difficile.
— Assurez-vous de leur loyauté, lui intima Thrawn. Nous ne voulons pas d’un autre Furgan.
Anthara grimaça. Avant que ne commence la réunion, la nouvelle du ralliement du Moff de Carida à l’Empereur Ressuscité était parvenue au Consul, au Stratège et au Grand Moff via le directeur Cross. Et c’était peu dire qu’ils l’avaient mal digérée… En particulier Thrawn, qui avait vu s’envoler les promesses de renforts de la part de la meilleure académie d’infanterie de l’Empire. L’information avait été gardée secrète pour ne pas encourager d’autres défections.
Disra se contenta de sourire.
— Je me contenterai de vous rappeler, amiral, que l’élévation de Furgan au rang de Moff a été appuyée par le Consul Poldrei. Je n’étais pas en mesure de m’y opposer.
— J’ai commis une erreur, trancha l’interpellé. On ne m’y reprendra pas. Furgan paiera pour cette trahison, comme tous ceux qui marcheront sur ses traces. Assurez-vous que le Moffs en aient conscience.
— Un exemple leur ouvrira les yeux. Nous pourrions en faire un avec ce cher Wolstun…
— Le Moff Woodbert s’est exprimé sans réfléchir, répliqua Poldrei. Je ne lui en veux pas. Assurez-vous juste qu’il n’agisse pas de façon aussi inconsidérée.
Le Grand Moff acquiesça. Ephin Saretti, lui, s’approcha du Consul.
— Tout le monde est presque en place…
— Parfait. Je fais un dernier passage dans ma loge et j’arrive. Ephin, allez en régie pour vous assurer que les équipes sont bien opérationnelles. Vilim, je vous souhaite un bon retour chez vous…
— Merci, Excellence, répondit Disra en inclinant légèrement la tête.
Il sortit par l’une des portes, Poldrei et Saretti par une autre. Le silence se fit soudainement dans la pièce, laissant Anthara plongée dans ses pensées.
Ce que ne manqua pas de remarquer Thrawn.
— Vous avez l’air bien soucieuse, constata-t-il.
Elle se ressaisit avec un frisson.
— Je vous prie de m’excuser, Amiral. J’étais… pensive.
— Il n’y a aucun mal à se concentrer sur un sujet, pourvu qu’il soit valable. Quelle est donc cette réflexion qui vous occupe ?
Anthara hésita.
— C’est… Enfin… Tout paraît si irréel, Monsieur. Je veux dire… L’Empereur est vivant, il vient d’attaquer Kuat, et nous allons nous battre contre lui en nous alliant avec les Rebelles ! C’est… déroutant.
— Les circonstances évoluent, résuma Thrawn avec son flegme habituel.
— Je le sais, mais… C’est rapide. Et je ne comprends pas ce qui se passe. Je m’attendais presque à vous voir vous opposer à la motion du Consul… Mais vous avez soutenu Poldrei.
— Exact.
— Pourtant, vous disiez exactement le contraire lorsqu’il vous a parlé de la situation dans son bureau !
— C’est vrai.
— Est-ce lui qui vous a fait changer d’avis ? Ou est-ce l’attaque ordonnée par l’Empereur ?
Elle craignit un instant d’être allée trop loin. Mais Thrawn ne parut pas s’offusquer de sa liberté de ton. Il semblait même plutôt amusé.
— Un peu des deux, j’imagine.
— Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il a fait ça. Attaquer Kuat. Je veux dire, stratégiquement, je comprends… Mais pourquoi avant la fin de l’ultimatum ? Il a jeté dans le camp de Poldrei des hommes qui auraient pu le soutenir !
Cette fois, le Grand Amiral se fendit d’un sourire visible.
— Oh, il ne l’a pas fait. Il a attendu une réponse jusqu’à la dernière minute de l’ultimatum, puis a attaqué Kuat en représailles à notre silence.
— Il restait cinq heures…
— Ça, c’est ce que Carth Poldrei voulait nous faire croire.
Il fallut à Anthara quelques instants avant de comprendre le sous-entendu de son supérieur.
— Il a trafiqué l’enregistrement, comprit-elle. Il a fait en sorte de modifier l’heure pour que l’Empereur réagisse pendant que le débat avait encore lieu.
— C’est exactement cela, confirma Thrawn. Il est sans doute entré en contact avec les autorités corelliennes bien plus tôt qu’il ne nous l’a fait croire. En agissant ainsi, il espérait forcer la main de l’Empereur et rallier tous les hésitants. Ce qui s’est produit, d’ailleurs, comme il l’espérait, même s’il n’envisageait sans doute pas l’ampleur du désastre.
— Mais… Depuis quand…
— Je soupçonnais une manœuvre du genre depuis notre entretien. Quelques vérifications me l’ont confirmé. Je possède encore quelques accès secrets dont Poldrei lui-même n’a pas idée.
— Donc, pendant l’assemblée… Au moment du vote…
Anthara était éberluée par le détachement dont semblait faire preuve le Grand Amiral.
— Vous auriez pu tout révéler !
— Bien sûr. Si j’avais voulu saboter définitivement toute l’autorité de la Fédération Impériale, je l’aurais fait. Mais ce n’était pas mon objectif.
Il fronça les sourcils.
— Bien qu’il se refuse à l’admettre, Carth Poldrei n’est pas sans points communs avec Palpatine. Les complots, la manipulation, les actions brutales font partie de leur conception de la politique. Pourtant, notre cher Consul a raison sur un point : l’Empereur ne peut plus espérer unifier cette galaxie. Il est allé trop loin pour avoir encore un avenir « politique ». Il peut gagner cette guerre, bien sûr, mais d’autres révoltes suivront… Il les réprimera avec une brutalité qui donnera à d’autres l’envie de se soulever, dans un cercle infernal de violences vaines… Poldrei veut construire quelque chose, sans chercher à diviser pour mieux régner. Je peux lui donner sa chance. Bien sûr, il comprendra le moment venu que je n’ai pas été dupe de sa mascarade… Et il me sera redevable d’avoir gardé le secret.
Anthara n’était pas totalement convaincue.
— Êtes-vous certain de pouvoir vous fier à lui ? Je veux dire… Souvenez-vous de la flotte Katana, de vos soupçons concernant ce qui s’est passé sur Wayland… Il pourrait encore trahir vos intérêts et faire passer les siens avant tout.
— Oh, je ne doute pas que sa décision est, au moins en partie, motivée par l’envie de se rapprocher de sa famille. Ce n’est pas forcément un problème. Plus un homme de pouvoir a de proches, plus son adversaire peut exploiter de faiblesses potentielles lors d’un affrontement. Espérons pour Poldrei et les siens que nous n’en arriverons pas là. Mais je ne le pense pas.
Thrawn eut une moue pensive.
— En fait, je crois que nous nous comprenons mieux aujourd’hui qu’avant l’ultimatum de l’Empereur. Il sait quels sont mes objectifs, et que m’aider à y parvenir ne peut que servir les siens.
La capitaine ne trouva rien à y redire.
Quelques instants plus tard, un assistant vint chercher le Grand Amiral Thrawn pour qu’il puisse se joindre au Consul. Anthara quitta les coulisses pour gagner l’espace en plein air réservé au public du Théâtre des Fondateurs.
C’était là, à l’endroit même où il avait proclamé la Fédération Impériale, que Poldrei avait choisi de s’exprimer sur les résultats de l’assemblée qui s’était achevée une heure plus tôt. La jeune femme le connaissait suffisamment bien pour deviner qu’il cherchait à utiliser la symbolique des lieux et à inscrire son discours du jour dans la continuité de celui qu’il avait prononcé ici quelques mois plus tôt. Les premiers rangs étaient occupés par des représentants officiels – qui pour beaucoup avaient été présents lors du concile – mais aussi de journalistes. Anthara en reconnut certains de vue pour les avoir côtoyés à l’époque où elle était l’assistante de Poldrei. D’autres lui étaient familiers à cause de leur renommée ; c’était le cas de Jaden Asdertov, dont l’entretien avec le Polcaphréen avait eu un retentissement considérable.
Quelques holocams flottaient au-dessus de la foule, scrutant avec attention le podium qui se dressait au centre de la scène.
Poldrei fit son entrée, mais il n’était pas seul. Comme lors de l’assemblée, il était encadré par le Grand Amiral Thrawn et le Grand Moff Disra, qui se placèrent légèrement en retrait tandis qu’il s’avançait pour prendre la parole depuis le podium.
— Merci à toutes et à tous pour votre présence ici aujourd’hui, commença-t-il. J’aurais préféré vous retrouver dans des circonstances plus réjouissantes… Mais les événements nous rattrapent et la Fédération doit y répondre.
Son visage se fit grave.
— Vous avez sans doute, pour la plupart, entendu parler des événements de Corellia. Je peux confirmer à cet instant que la planète est tombée aux mains, non pas de la Fédération Impériale ou de la Nouvelle République, mais d’un troisième camp : une coalition de seigneurs de guerre de l’Empire réfugiés dans le Noyau Profond. Les informations qui nous sont parvenues sont encore parcellaires, mais une certitude demeure : le représentant de la Fédération dans le système Corellien, Jan Stefside, a été assassiné sans autre forme de procès.
Il laissa planer quelques secondes de silence.
— À cet acte odieux s’ajoute un ultimatum de la part de cette nouvelle faction. Elle réclame notre annexion pure et simple pour la soutenir dans son effort de guerre contre la Nouvelle République. Afin de faire la démonstration de sa détermination, elle a lancé une attaque contre le monde de Kuat. Notre garnison a été vaincue et se retire actuellement vers nos lignes. L’ampleur précise de nos pertes reste encore à mesurer, mais nul doute qu’elles sont lourdes.
Il redressa le menton dans une posture de défi.
— La chute de Corellia et de Kuat, au moment même où la Nouvelle République perdait Coruscant, montre que cet ennemi n’est pas à prendre à la légère. La prudence nous inciterait à accepter ses termes, sa domination, et à se ranger à ses côtés. L’honneur, la raison, la colère nous ont incité à refuser cette solution. La Fédération Impériale a été créée pour offrir à la galaxie un régime stable et le retour de la paix… et de la liberté, une certaine liberté de s’exprimer, de s’informer, de faire ses propres choix. Autant de notions que rejette visiblement cette résurgence du vieil Empire. Elle a prouvé, en l’espace de quelques jours, sa capacité à faire rejaillir ce qu’il y avait de pire dans le régime de Palpatine. La destruction en masse, l’attaque aveugle, les massacres. Nous n’avons constaté jusqu’ici que cela. En vérité, ce n’est pas l’Empire qui nous a attaqués, mais une version corrompue, dégénérée même, un Empire des Ténèbres.
Il sait comment capter son auditoire, constata Anthara en observant la salle, silencieuse et attentive.
— Face à une telle menace, nous rechercherons dans les jours à venir toutes les solutions à notre portée pour assurer la sauvegarde de la Fédération Impériale et de ses peuples – ou plutôt, son peuple, devrais-je dire.
Il se tut finalement, et pendant plusieurs secondes l’auditoire resta immobile, guettant une nouvelle prise de parole. Puis une main se leva dans les premiers rangs.
— Oui, madame… ?
— Kats Limnel, de la Tribune Fédérale, annonça une jeune femme. Excellence, connaît-on l’identité du chef de cet « Empire des Ténèbres », comme vous l’appelez ?
— Pas avec certitude, répondit Poldrei. Un nom a bien été avancé lors de l’ultimatum, mais nous ne pouvons pas certifier que notre interlocuteur ait été tout à fait honnête sur le sujet… Tant que nous n’aurons pas davantage de certitudes à ce sujet, je préfère taire l’identité de notre ennemi.
Anthara ne fut pas surprise par la réponse. Le Consul avait abordé le sujet en présence de Thrawn et Poldrei, juste après la réunion. Tous avaient convenu que des vérifications supplémentaires s’imposaient.
— Gavin Templar, d’Holonet News Edition, annonça un autre journaliste. Ma question s’adresse au Grand Amiral Thrawn. Les images de la chute de Coruscant ont choqué beaucoup de nos holospectateurs, au sein de la Nouvelle République comme de la Fédération Impériale. La flotte fédérale est-elle en mesure de résister à une flotte de cette ampleur ?
Poldrei lui cédant la place, le Stratège s’avança jusqu’au pupitre.
— Le rapport de force est une des variables de la situation, déclara-t-il, mais beaucoup d’autres entrent en compte. Si Coruscant est une prise symbolique, il s’agit toutefois d’une planète difficile à défendre. Ce n’est pas le cas de nos mondes-forteresses du Noyau, qui disposent de bonnes défenses que nous avons renforcées après leur reconquête. L’Alliance Rebelle a prouvé qu’une petite force de combattants décidés frappant l’ennemi à ses points faibles était capable de remporter de grandes victoires. À nous de montrer que nous pouvons également employer ces tactiques.
Disra manifestant sa volonté de prendre la parole, Thrawn se retira devant lui.
— Nos gouverneurs sectoriels ont la situation en main, assura-t-il. Ils connaissent leurs forces et savent comment les employer avec une efficacité maximale. Et ce ne sont pas là leurs seuls talents. Ils seront, je le pense, en mesure d’assurer le fonctionnement optimal de notre administration pour soutenir l’effort de guerre du Grand Amiral Thrawn.
— Les jours à venir seront décisifs pour déterminer la tournure que prendra cette guerre, conclut Poldrei en reprenant sa place. Mais une chose est certaine : notre choix était le seul possible pour maintenir l’intégrité de la Fédération Impériale. Je vous remercie.
Il s’éloigna du pupitre, Thrawn et Disra toujours avec lui. L’intervention avait été courte, mais suffisamment riche pour déclencher son lot de conversations quand la scène fut vide. Anthara ne bougea pas, regardant les holocams s’envoler de l’amphithéâtre.
Repensant aux mots qu’elle venait d’entendre, elle dut admettre que, pour une fois, elle était d’accord avec Poldrei.
Les jours à venir allaient bien être décisifs…
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Messagepar mat-vador » Dim 28 Nov 2021 - 22:53   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Retard rattrapé !!

Des négociations vont donc être ouvertes avec la Nouvelle République, pour unir toutes les forces contre Palpy !!! J'ai bien aimé les discussions au plus haut sommet de la Fédération et notamment la référence à la vieille rivalité entre Alsakan et la République en des temps très lointains... et comment le sénateur d'Alsakan se fait moucher :sournois: ! Bien joué :wink: !!

Reste à savoir ce que vont donner les négociations avec la NR, mais je suis optimiste ! Ce sera super tendu niveau confiance et bonne volonté, mais ca devrait le faire !

Vivement la suite :oui: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 29 Nov 2021 - 20:09   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci Mat ! :cute:

mat-vador a écrit:Reste à savoir ce que vont donner les négociations avec la NR, mais je suis optimiste ! Ce sera super tendu niveau confiance et bonne volonté, mais ca devrait le faire !

Début de réponse dans le prochain chapitre (qui sera plutôt long) ! :cute:

mat-vador a écrit:J'ai bien aimé les discussions au plus haut sommet de la Fédération et notamment la référence à la vieille rivalité entre Alsakan et la République en des temps très lointains... et comment le sénateur d'Alsakan se fait moucher :sournois: ! Bien joué :wink: !!

Décidément, tu aimes vraiment Alsakan... :D
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Messagepar L2-D2 » Mar 30 Nov 2021 - 16:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 33 lu !

Alors là, c'est curieux mais je ne m'étais jamais fait la remarque du fonctionnement des médias presse dans la galaxie Star Wars ! :transpire:

Je veux dire que là, on a clairement une conférence de presse... et c'est quelque chose, non seulement qu'on n'a pas l'habitude de voir dans cette galaxie, mais comme je disais sur lequel je ne m'étais jamais posé de questions. Pour moi, il y avait les médias "républicains" et les médias "impériaux", pas de propagande hein ! Mais je ne m'étais jamais dit que les médias étaient communs aux deux régimes, c'est tout (je ne sais pas si je suis clair en fait, en me relisant j'ai l'impression que non, pourtant ce que je veux dire est très clair dans ma tête ! :lol: )

Alors comme ça, Thrawn a vu clair dans le jeu de Poldrei. Bon, pas de surprises après tout, c'est de Thrawn dont on parle ! Mais je trouve ça malin comment tout ceci rapproche finalement ces deux personnages, après nous avoir donnés parfois (volontairement ?) l'impression que le Consul et le Stratège allaient partir dans des camps opposés suite à certains passages de la fin du tome I ou du début du 2. La situation entre les deux était tendue... et curieusement, alors que galactiquement ça se tend, entre eux cela s'apaise. C'est bien vu.

Et un prochain long Chapitre, ça promet. Je suis curieux de voir la réaction Néo-Républicaine, tiens. Je n'imagine pas Leia rejeter de but en blanc la proposition de Poldrei... Mais Leia n'est pas la Nouvelle République. :think:

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 30 Nov 2021 - 20:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 !

L2-D2 a écrit:Alors là, c'est curieux mais je ne m'étais jamais fait la remarque du fonctionnement des médias presse dans la galaxie Star Wars ! :transpire:

Je veux dire que là, on a clairement une conférence de presse... et c'est quelque chose, non seulement qu'on n'a pas l'habitude de voir dans cette galaxie, mais comme je disais sur lequel je ne m'étais jamais posé de questions. Pour moi, il y avait les médias "républicains" et les médias "impériaux", pas de propagande hein ! Mais je ne m'étais jamais dit que les médias étaient communs aux deux régimes, c'est tout (je ne sais pas si je suis clair en fait, en me relisant j'ai l'impression que non, pourtant ce que je veux dire est très clair dans ma tête ! :lol: )


C'est très clair. :cute:

Les médias sont un aspect assez peu exploré de la galaxie Star Wars parmi d'autres : l'alimentation, la santé du quotidien, les divertissements... C'est dans ces petits détails qu'on voit qu'il s'agit à la base d'une œuvre de fantasy et pas de science-fiction. :cute:

Forcément, il s'agit là d'un sujet qui m'intéresse, déformation professionnelle :whistle: , donc je vais l'aborder à quelques reprises, en particulier dans ce tome 2.

Pour cette histoire de médias "non communs", je pense que tu as tout à fait raison et que c'est le cas dans l'UE Legends. Pendant la Guerre Civile Galactique, les Rebelles n'ont pas vraiment les moyens d'avoir une presse, et l'Empire a la sienne, aux ordres... On peut penser qu'une Nouvelle République victorieuse aurait veillé à ne pas laisser reparaître les titres qui ont collaboré avec son ennemi. C'est ce qui s'est passé en France à la Libération : les titres d'avant 1940 qui existent encore aujourd'hui ont survécu parce qu'ils avaient cessé de paraître avant novembre 1941 (l'invasion de la "zone libre"). De grands noms de la presse de l'époque, comme Le Temps, ont ainsi disparu... Mais le vide a vite été comblé par la presse née de la Résistance.

Pour en revenir à notre galaxie très lointaine, je suis parti sur le principe que tu évoquais d'une presse séparée. Mais Poldrei a fait des ouvertures à ce sujet dès le tome 1, en accueillant un journaliste affilié à l'Alliance Rebelle pour un entretien qui a eu un important retentissement. Dans mon esprit, la proclamation de la Fédération Impériale s'est accompagnée d'une libéralisation de la presse sur son territoire, avec l'autorisation de la diffusion des canaux néo-républicains. Une décision qui a pris la Nouvelle République au dépourvu. :D

L2-D2 a écrit:Alors comme ça, Thrawn a vu clair dans le jeu de Poldrei. Bon, pas de surprises après tout, c'est de Thrawn dont on parle ! Mais je trouve ça malin comment tout ceci rapproche finalement ces deux personnages, après nous avoir donnés parfois (volontairement ?) l'impression que le Consul et le Stratège allaient partir dans des camps opposés suite à certains passages de la fin du tome I ou du début du 2. La situation entre les deux était tendue... et curieusement, alors que galactiquement ça se tend, entre eux cela s'apaise. C'est bien vu.


Merci ^^

L2-D2 a écrit:Et un prochain long Chapitre, ça promet. Je suis curieux de voir la réaction Néo-Républicaine, tiens. Je n'imagine pas Leia rejeter de but en blanc la proposition de Poldrei... Mais Leia n'est pas la Nouvelle République. :think:


Bien raisonné. :D
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 05 Déc 2021 - 11:12   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Le voilà, ce gros chapitre ! 16 pages sur mon Word, alors que la plupart sont entre 6 et 10... J'aurais presque pu le couper en deux ! :D



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 34

Le rêve l’avait ramenée dix ans en arrière, dans les coursives immaculées du Tantive IV, son vaisseau, son refuge. Elle avait aimé cet appareil… La relation n’était pas aussi fusionnelle que celle que Han entretenait avec le Faucon, mais elle s’y était toujours sentie à l’aise, en sécurité.
Pourtant, dans son sommeil, il s’était transformé en un piège mortel – celui qu’il était devenu au-dessus de Tatooine, quand le Devastator l’avait capturé. Les hommes d’équipage n’arboraient plus l’uniforme d’apparat aldéranien, mais l’armure blanche des stormtroopers.
Elle les fuyait.
Une part de son esprit se souvenait de ce qui s’était passé ce jour-là : l’endroit où elle s’était cachée, dans les compartiments techniques du vaisseau, le blaster qu’elle avait sous la main, les soldats qu’elle avait abattus avant d’être touchée par des rayons paralysants… Mais là, elle se contentait de courir. Elle courrait, courrait et courrait encore dans un labyrinthe de couloirs. Elle courrait depuis si longtemps qu’elle aurait déjà dû atteindre la passerelle, ou le bloc réacteur… Mais ce Tantive IV de cauchemar semblait avoir la taille d’un destroyer.
Puis, soudain, le décor évolua ; les panneaux immaculés se percèrent de fenêtres donnant sur d’impressionnants paysages de montagnes et de lacs. Elle sentit l’espoir l’étreindre, ainsi qu’une certaine nostalgie. Elle connaissait ces vues. C’étaient les paysages d’Aldérande qu’elle voyait là, les alentours du palais royal d’Aldera.
Et, là-bas, dans le couloir, avançant vers ce qu’elle savait être la plateforme d’atterrissage principale… La silhouette familière de Bail Organa.
Elle accéléra pour le rattraper. Elle avait tant de choses à lui dire…
Père !
L’interpellé se retourna, mais ses traits n’étaient pas ceux amicaux de feu le vice-roi. Ses contours se déformèrent, les lignes douces devenant des arêtes acérées, tandis que l’ombre remplaçait la lumière. C’était bien son père qu’elle avait en face d’elle, mais pas celui qui l’avait éduquée – plutôt son géniteur.
Je fais partie de toi, dit Dark Vador de sa voix dure, reconnaissable entre mille. Tu ne pourras pas me fuir éternellement.
Leia ouvrit les yeux, le souffle court, et se redressa dans son lit.
La première chose qu’elle remarqua alors, c’est qu’elle était seule. La cabine qui lui avait été attribuée à bord du Mon Remonda était exigüe, mais elle disposait d’un lit double qu’elle avait pu partager avec Han. Or celui-ci n’était visible nulle part dans la pièce, et le rafraîchisseur adjacent semblait inoccupé. Elle devina qu’il était parti faire un tour, sans doute au mess des officiers ou dans la salle de repos des pilotes. Il connaissait bien son ancien navire-amiral, après tout.
C’est seulement ensuite qu’elle prit conscience du silence qui régnait.
Il n’y avait plus cette petite vibration continue provoquée par l’hyperpropulseur, ce bruit de fond auquel on s’habituait vite, certes – surtout quand on était habitué aux grincements et couinements du Faucon –, mais qui manquait quant on ne l’entendait plus. Le croiseur était à l’arrêt, comprit-elle.
À peine avait-elle fait ce constat que la porte de sa cabine s’ouvrit, laissant entrer Siveline Jaderan.
— Ah, fit-elle en voyant Leia, vous êtes déjà réveillée, c’est parfait…
La conseillère aurait pu s’offusquer de cette intrusion dans ses quartiers privés alors qu’elle était censée dormir, mais elle y renonça en voyant le visage de Siveline.
— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle aussitôt. Nous ne pouvons pas être déjà arrivés…
Cinq jours s’étaient écoulés depuis le départ de Coruscant, une durée qui aurait pu être suffisante pour les mener sur Mon Calamari… S’il n’y avait pas eu plusieurs étapes pour récupérer les fuyards des autres systèmes du Noyau et protéger le départ de nombreux appareils civils vers d’autres mondes-refuges.
— Nous avons foncé droit au cœur d’une flotte impériale, répondit son assistante, l’air sombre.
Leia fit appel à son maigre entraînement Jedi pour garder son calme.
— Des interdicteurs nous ont extraits de l’hyperespace et nous empêchent de bouger.
— L’amiral Onoma va-t-il engager le combat ?
Siveline parut embêtée.
— Il… Il ne prendra pas l’initiative sans en référer à vous et aux autres Conseillers, expliqua-t-elle. Pour l’heure, les Impériaux restent statiques, ils se contentent d’attendre… et…
Elle ferma les yeux et soupira.
— Vous devriez venir voir sur la passerelle, se défila-t-elle. Ce sera plus simple que de vous l’expliquer.
Elle sortit, laissant Leia à nouveau seule. Elle enfila aussi vite que possible la tenue de combat qu’elle portait la veille – un souvenir de l’époque de la Rébellion –, vérifia dans son miroir que son visage était à peu près présentable, puis quitta la cabine à son tour.
La passerelle de commandement se trouvait deux ponts au-dessus de sa cabine. Lorsqu’elle y arriva, Leia vit qu’elle était la dernière attendue : Mon Mothma était déjà présente, en compagnie de Doman Beruss, la conseillère de Corellia, et de Borsk Fey’lya, le représentant de Bothawui. En plus de l’amiral Onoma, le capitaine du Mon Remonda, le Commandeur Bel Iblis et les généraux Cracken, Rieekan et Drayson étaient présents. Et Han se trouvait aussi parmi eux, même s’il semblait toujours un peu décalé dans cet univers d’uniformes.
— Leia, dit simplement Mon Mothma en la voyant arriver. Nous sommes désolés de vous priver d’un repos bien mérité, mais la situation l’exige…
— Cela ne pose aucun problème, assura-t-elle. Même si je ne suis sans doute pas la mieux placée pour conseiller le commandement de la Flotte…
Elle glissa un regard en coin à Bel Iblis, qui laissa échapper un grognement.
— Il ne sera peut-être même pas question d’ouvrir le feu, dit-il. Un message tourne en boucle sur toutes les fréquences courte portée ouvertes. Un appel à des négociations en vue d’une trêve.
— De la part du commandant de la flotte ennemie ? demanda Leia, surprise.
— Plutôt du Consul Poldrei en personne.
Elle ne put s’empêcher d’être surprise.
— Poldrei ?
Cela expliquait en tout cas le comportement de Siveline. Elle explora rapidement la passerelle du regard et aperçut rapidement son assistante, nichée dans un coin, les bras croisés. Sa mère Athalée était avec elle.
— C’est un piège, grommela Han. Les Impériaux n’ont pas l’habitude de négocier.
— Je suis d’accord, admit Doman Beruss. Mais les temps changent, et les gens aussi. Nous ne pouvons pas rejeter toutes les possibilités sous prétexte qu’elles ne nous plaisent pas.
Leia resta néanmoins méfiante. Son mari pouvait parfois avoir un bon instinct pour ce genre de choses.
— Comment être sûrs qu’ils ne diffusent pas ce message pour gagner du temps et faire venir des renforts afin de nous anéantir ?
— Ils n’auraient pas besoin de ça, grinça Drayson.
Il la conduisit jusqu’à la baie d’observation pour la faire prendre conscience de la situation. Leia était d’ordinaire calme et posée, mais elle faillit lâcher un juron en apercevant les vaisseaux impériaux.
— Trois… Trois cuirassés ? dit-elle, choquée.
— Le Reaper, le Gatherer et le Guardian, confirma Drayson. D’après nos rapports, il s’agit des vaisseaux de commandement des amiraux Garind, Rogriss… et du Grand Amiral Thrawn.
Thrawn. Ici. Sur la passerelle, la tension venait de monter d’un cran.
— Et nous avons aussi identifié d’autres destroyers en couverture, dont le Chimaera de l’amiral Pellaeon.
— Que dit le message ? demanda-t-elle.
L’amiral Onoma fit un signe de tête en direction d’un de ses opérateurs. Quelques instants plus tard, une voix qu’elle avait déjà entendue retentit autour d’eux.
Aux dirigeants de la Nouvelle République, ici le Consul Carth Poldrei, de la Fédération Impériale. Je souhaiterais rencontrer vos représentants à bord d’un de nos vaisseaux pour discuter des modalités d’une trêve qui pourrait nous être mutuellement profitable. Signifiez-moi votre réponse par comlink. Quelle qu’elle soit, nous n’engagerons pas d’hostilités si vous en faites de même. Aux dirigeants de la Nouvelle République…
La diffusion de l’enregistrement fut interrompue.
— Les interdicteurs ont désactivé leurs puits de gravité cinq minutes après l’arrivée de notre flotte, leur apprit Bel Iblis. Je suppose que, si nous le voulions, nous pourrions nous enfuir et faire comme si cette escale n’avait jamais existé…
— S’il y a une véritable chance de trêve, nous devons la saisir, contra Mon Mothma.
— Et envoyer des représentants à bord d’un de leurs vaisseaux ? C’est risqué…
— La Rébellion était risquée dès le début.
— Là-dessus, nous sommes d’accord, approuva le Corellien. Mais pouvons-nous faire confiance à Poldrei ?
— Il a organisé l’assassinat de plusieurs chefs impériaux, rappela Doman Beruss. Il pourrait bien être capable de faire pareil avec des délégués de la Nouvelle République.
Leia tourna son regard vers Athalée Jaderan.
— C’est dans ces moments-là que votre expertise sur le sujet nous est particulièrement utile, lui dit-elle avec un sourire triste.
La Polcaphréenne le lui rendit puis s’avança vers les conseillers.
— Carth a un sens très personnel de la moralité. J’ai lu les rapports sur cette « Opération Renaissance »… Il n’y a sans doute personne, ici, pour pleurer ces seigneurs de guerre, mais personne non plus n’aurait cherché à les tuer ainsi. Lui l’a fait. Mais je ne pense pas pour autant qu’il serait capable de s’en prendre à des négociateurs. Ce n’est pas honorable
— C’est aussi mon avis, approuva Mon Mothma.
— Je persiste à croire que ce n’est pas une bonne idée… soupira Cracken.
— Mais c’est la meilleure option que nous ayons, trancha Leia.
Elle en était convaincue, désormais. Pas seulement à cause de ce qu’avait dit Athalée ; plutôt en raison d’une conviction.
— Nous pourrions aussi nous enfuir, souligna Fey’lya.
C’était la première fois qu’il s’exprimait depuis le début de la conversation, et semblait particulièrement renfrogné. Il se faisait particulièrement discret ces derniers temps, depuis la bataille de Kuat et plus encore depuis Bel Iblis avait récupéré les attributions de Commandeur.
— Les Impériaux sont retors, rappela-t-il. Ils ont créé des preuves contre Ackbar et se sont servis de mon attachement à la Justice pour m’amener à manœuvrer contre notre chef militaire. Cette demande de trêve est sans doute une autre tentative de manipulation. Faisons-là échouer.
— Non, je ne pense pas, déclara Leia.
Ce n’était pas une simple conviction, réalisa-t-elle, mais un sentiment qui émanait de la Force. Une certitude s’imposa soudainement à son esprit.
— Je vais y aller, annonça-t-elle. J’ai déjà rencontré Poldrei et je n’ai pas peur de lui. Ces négociations doivent avoir lieu, et je pense être la mieux placée pour les mener.
Han grogna ostensiblement, mais Mon Mothma acquiesça.
— C’est aussi mon avis.
— Et j’approuve également, ajouta Doman Beruss.
Les regards se posèrent sur Fey’lya, qui grommela :
— Vous aurez été prévenue, Conseillère.
— Il faut aussi qu’un officier se joigne à vous, reprit Mon Mothma. Garm, je pense que vous conviendrez comme moi que vous devez rester ici.
— Nous sommes d’accord, confirma l’ancien sénateur corellien.
— Je pourrais accompagner la princesse lors de ce premier contact, suggéra alors le général Rieekan.
— C’est une bonne idée, approuva la Chandrilienne. Amiral Drayson, accepterez-vous de représenter la flotte ?
— Si tel est votre souhait, s’inclina son compatriote.
— Parfait.
— Deux Aldéraniens et un Chandrilien, commenta Borsk Fey’lya. Voilà qui envoie un message fort à Poldrei sur vos intentions.
Son mépris était évident. Pour lui, envoyer des représentants de ces deux peuples réputés pour leur pacifisme revenait à baisser les boucliers en plein siège : un acte de couardise et de capitulation. Mais c’était peut-être la meilleure solution dans le cas présent. Nous n’allons quand même pas prendre un Ishori dans notre délégation pour lui faire plaisir… !
Mais Mon Mothma avait quant à elle une autre idée en tête.
— Vous avez tout à fait raison, conseiller Fey’lya, lui dit-elle avec une parfaite courtoisie. Votre présence au sein de la délégation sera la bienvenue.
À en croire la tête que fit le Bothan, il ne s’attendait vraiment pas à une telle proposition.
— Conseillère Mothma, je ne suis pas sûr…
— C’est une mission diplomatique dangereuse, mais de première importance. Je comprends votre appréhension et votre crainte de commettre un impair diplomatique, mais je vous assure que votre talent pour déjouer les pièges politiques de nos ennemis sera très précieux lors de ces négociations.
Leia trouvait la situation plutôt amusante… Même si la perspective d’avoir Fey’lya dans les pattes lors de la rencontre ne l’enchantait guère.
Ses oreilles s’abaissèrent et il acquiesça à la demande.
— Très bien, soupira-t-il.
— Je viens, moi aussi, décida Han.
Cette fois, Mon Mothma se fit moins conciliante.
— Capitaine Solo, vous n’êtes pas un représentant officiel de la Nouvelle République, lui rappela-t-elle. Je respecte votre passé de héros de guerre et votre lien avec la conseillère Organa, mais cela ne saurait remplacer un véritable rôle au sein de notre état.
— Je me fiche de votre baratin, s’énerva Han. Il est hors de question que je laisse Leia se jeter toute seule dans les bras des Impériaux …
— Je ne serai pas seule, répliqua la concernée, un peu agacée par la façon qu’avait son mari de la surprotéger. Nous serons quatre représentants…
— Je ne vais pas rester là !
— Si la situation l’exige, si !
— Conseillère Organa, capitaine Solo, permettez-moi de vous proposer une solution, intervint Bel Iblis.
Leia se tourna vers le vieux Corellien. S’il semblait parfaitement stoïque de façade, elle sentit qu’il s’amusait de la situation… et qu’elle l’intéressait bien au-delà de ce qui aurait dû être.
— Capitaine Solo, vos états de service en tant que général de l’Alliance Rebelle puis de la Nouvelle République pourraient parler en votre faveur si nous décidons de vous réintégrer au Haut Commandement, déclara-t-il. Vous pourriez ainsi participer à ces négociations, en tant que mon représentant personnel.
Pour une fois, Han demeura sans voix.
— Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, cingla Leia.
Son mari la fusilla brièvement du regard.
— J’accepte, lâcha-t-il en direction de Bel Iblis.
Le Commandeur sourit.

* *

*

Douze Défenseurs TIE escortèrent le Faucon sous la superstructure du Guardian jusqu’au hangar principal. Les appareils portaient des marques rouges, caractéristiques des vaisseaux du 181ème Escadron – l’élite de l’Empire.
— Je n’aime pas les voir si près, grommela Han.
Elle lui jeta un bref coup d’œil. Elle n’était pas habituée à le voir dans cet uniforme de général. À l’époque d’Endor et dans les mois qui avaient suivi, Han n’avait jamais vraiment abandonné ses vieilles tenues de pilote de cargo de contrebande, même s’il y accrochait de temps en temps les galons qu’il portait officiellement. Ce n’est que lorsqu’il avait pris le commandement de la force anti-Zsinj qu’il s’était astreint à porter, plus ou moins souvent, la tenue officielle des chefs de la Nouvelle République. Et comme elle était alors en mission dans l’Amas de Hapès, elle n’avait guère eu le temps de l’admirer, habillé ainsi. Et ce qu’elle observait là ne lui déplaisait pas.
Mais c’était moins l’emballage que l’homme qui faisait battre son cœur. Un gentil vaurien, comme il s’était lui-même décrit, avec ses airs roublards et sa grande gueule. Rien qui ne correspondait au portrait du prince charmant qu’elle s’était imaginée épouser, jeune fille… Il était parfois agaçant, mais ses bons côtés l’emportaient largement.
Le Faucon acheva son voyage sous le ventre du Guardian et entra dans le hangar qui avait été préparé pour son arrivée. Au moins deux cents soldats en armure blanche attendaient en rangs impeccables. Une démonstration purement impériale, à l’ancienne… Un rappel des origines de la Fédération.
Mais il y avait aussi quelques silhouettes moins régulières, dont une sur le visage de laquelle Leia distingua fugacement un bleu intense et un éclair écarlate…
Elle frissonna.
— Nous ne pouvons plus faire marche arrière, à présent, dit-elle tandis que Han enclenchait la procédure d’atterrissage.
Il lui lança un regard incrédule.
— Tu ne veux pas dire…
— Non, répondit-elle sans le laisser finir. C’était juste une remarque, comme ça. Je sais que mon choix est le bon.
Il ne semblait pas plus convaincu. Elle le laissa terminer et ils sortirent du cockpit pour rejoindre les autres délégués.
Rieekan et Drayson semblaient assez sereins, mais Fey’lya cachait mal sa nervosité. Son dégoût également. Il n’avait pas caché son peu d’enthousiasme à l’idée de devoir voyager à bord d’un Faucon Millenium bien plus déglingué que tous les transports qu’il avait pu emprunter ces dernières années.
À sa décharge, Han ne s’était pas montré plus joyeux à l’idée de le prendre comme passager.
— Nous pourrions toujours prétendre que la coque s’est fissurée et qu’il a été éjecté dans l’espace, avait-il chuchoté à Leia au moment du décollage. Le Faucon est parfois un peu capricieux, un accident est si vite arrivé.
Elle n’avait pas pu s’empêcher de sourire à cette idée… Même si elle en avait un peu honte.
Leia prit la tête du petit groupe et enclencha l’ouverture de la rampe d’accès.
Elle s’abaissa dans un nuage de vapeur et vint s’appuyer, sans doute un peu plus fortement qu’il n’aurait fallu, contre le sol brillant du hangar. La Conseillère descendit la première, et se retrouva face à un petit groupe d’Impériaux qui avaient approché.
Leia n’eut aucun mal à identifier celui de tête.
— Conseillère Organa, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à bord du Guardian, la salua Carth Poldrei.
Elle le connaissait déjà, bien sûr, mais elle le trouva changé. Ce n’était pas que sa nouvelle tenue d’apparat, immaculée, qui ressemblait suffisamment à un uniforme impérial pour prêter à confusion. Il semblait avoir vieilli de dix ans depuis leur dernière rencontre sur Bimmisaari. Son expression semblait chaleureuse, mais elle vit aussi des marques de fatigue, de lassitude… et peut-être même d’inquiétude.
— Merci d’avoir accepté ces discussions, lui dit-il.
— Je suis heureuse que vous les ayez proposées, Consul Poldrei, répondit-elle en serrant la main qu’il lui tendait.
— C’était la meilleure solution, compte tenu des circonstances.
Il s’écarta pour révéler le reste de sa délégation.
— Permettez-moi de vous présenter le Stratège de la Fédération, le Grand Amiral Thrawn…
Leia retint son souffle. Le visage du non-humain semblait taillé dans la glace la plus dure, et son expression ne faisait rien pour arranger ce sentiment de froideur qu’il dégageait. Seuls ses yeux écarlates semblaient dégager un peu de chaleur dans son apparence.
Han le lui avait décrit, bien sûr, bien sûr, mais se retrouver face à l’être qui avait renversé le conflit entre l’Empire et la Nouvelle République… C’était déstabilisant.
— Mes hommages, Excellence, dit-il en inclinant légèrement la tête.
— C’est un honneur de vous rencontrer, Amiral, répondit-elle avec courtoisie.
Poldrei lui présenta ensuite l’amiral Pellaeon.
— Notre dernière rencontre remonte à bien longtemps, signala-t-elle en le saluant.
Pellaeon fronça les sourcils.
— Vous avez meilleure mémoire que moi. J’ignorais que nous nous étions déjà vus...
— Nous n’avons pas été formellement présentés à l’époque. Mon père vous tenait pour l’un des officiers les plus prometteurs de la Flotte. J’avais dix ans... Vous étiez venu assister à la Grande Réunion annuelle d’Aldérande, au Pavillon Royal.
— Je me souviens, répondit Pellaeon avec calme, et peut-être même une certaine tristesse. D’une certaine façon, je préférerais avoir oublié.
— Voici l’amiral Rogriss, reprit Poldrei en lui désignant un officier d’âge mûr, au regard acéré.
— Mes respects, Conseillère, dit celui-ci en inclinant la tête.
Elle répondit à ces salutations et à celles que lui adressa l’amiral Garind, le dernier des officiers de la délégation, puis présenta le groupe qui l’accompagnait. Les échanges furent cordiaux, même si le sourire de Poldrei lorsqu’il serra la main de Fey’lya lui parut quelque peu forcé. Il n’avait sans doute pas oublié l’attaque de Polcaphran et feu le général Beny’lya… Mais il eut la sagesse de ne faire aucune remarque, surtout en présence de deux Aldéraniens.
Le seul incident à signaler fut plutôt positif, et survint à la fin des présentations, quand Han se retrouva face à Teren Rogriss. Il se permit un sourire enjoué.
— Ravi de pouvoir enfin vous féliciter de vive voix, s’exclama-t-il. Cette manœuvre lors de la bataille de Vahaba était une sacrée prouesse !
— Je vous remercie, répondit l’amiral sans masquer le contentement qu’il éprouvait à cette évocation. De mon côté, je ne peux que saluer la raclée que vous avez infligée à Zsinj un peu plus tard ce jour-là sur Selaggis. Je regrette presque de ne pas avoir été là pour voir ça !
— Il a fallu attendre un peu plus longtemps pour être débarrassé pour de bon de ce dictateur d’opérette et de son Poing d’Acier. C’est qu’il était coriace, l’animal ! Mais j’ai fini par l’avoir.
Il sembla s’apercevoir que tous les regards s’étaient tournés vers lui.
— Désolé, dit-il avec un regard en coin pour Leia. Je ne vais rabâcher plus longtemps les oreilles de tout le monde avec notre engagement contre cette vieille fripouille…
— En réalité, général Solo, intervint Carth Poldrei, notre affaire de ce jour a infiniment plus à voir avec ce qui s’est passé contre Zsinj que vous ne l’imaginez…
Il les invita à le suivre dans une salle préparée pour l’occasion et les conduisit dans le dédale de coursives du cuirassé. Il y avait de l’activité, constata Leia ; des soldats qui patrouillaient, des techniciens qui s’affairaient, des droïdes pressés. Mais tous s’écartaient sur le passage du groupe.
Poldrei les invita à entrer dans ce qui était, semble-t-il, les quartiers privés du Grand Amiral Thrawn, puis dans une salle juste à l’entrée de ceux-ci. L’endroit avait été emménagé comme un salon de grand standing, avec des fauteuils blancs d’apparence confortable. Sur trois côtés, des baies affichaient des vues de l’espace : les cuirassés et destroyers de la flotte fédérale sur les flancs, mais aussi les vaisseaux de la Nouvelle République dans le lointain, au-delà de la proue. Il s’agissait sans doute d’écrans plutôt que de véritables baies, mais l’effet était tout de même saisissant.
Seul le mur de l’entrée ne reproduisait pas cet effet. Il n’était pas nu pour autant : quelques œuvres d’art y étaient accrochées. Elles étaient de grande qualité, remarqua Leia. Avec un pincement au cœur, elle aperçut le Crépuscule des Kiliks. Elle échangea un regard avec Han et comprit qu’il avait remarqué le tableau végétal, lui aussi. Au moins, il n’y a plus le moindre mystère quant aux difficultés que nous avons pu rencontrer à l’époque, songea-t-elle. C’était toujours un souvenir particulier. Cette épopée sur Tatooine l’avait amenée à reconsidérer le regard qu’elle portait sur son père, mais elle avait failli perdre Han plus d’une fois dans leur quête pour récupérer la toile végétale. Elle est toujours intacte, se dit-elle pour se remonter le moral. Au moins, Thrawn est un esthète méticuleux.
Ils s’installèrent dans les fauteuils, Fédéraux d’un côté et Néo-Républicains de l’autre.
— Comme je le sous-entendais dans le hangar, la collaboration entre le général Solo et l’amiral Rogriss dans la traque du seigneur de guerre Zsinj n’est pas étrangère à ma proposition de rencontre, reprit Poldrei. À l’époque, sans en référer à vos supérieurs, vous avez tous deux pris une décision qui s’imposait et qui vous a permis de l’emporter. La même situation se présente à nous aujourd’hui.
— Zsinj est mort depuis plus de deux ans, rappela le général Rieekan.
— Je l’espère, dit Poldrei avec gravité.
— Il s’est pris un missile Arakyd en pleine tête, assura Han d’un air bravache. Je vois mal comment il pourrait se relever après ça !
— Veuillez me pardonner pour mon scepticisme, général Solo, mais j’ai eu mon content de mauvaises surprises ces dernières semaines. Cela dit, vous aussi.
— Nous avons perdu la plus grande partie de nos positions dans le Noyau, confirma Leia. Dont notre capitale. De votre côté, j’imagine que l’émergence d’un pouvoir impérial rival n’est pas une bonne nouvelle…
— Si ce n’était que ça, soupira Poldrei. La situation a largement empiré depuis votre départ de Coruscant. La flotte qui vous a attaqués ne regroupait pas tous les vaisseaux de l’ennemi. D’autres ont déferlé sur Corellia et pris le contrôle du secteur. Le Diktat a été renversé et notre ambassadeur assassiné. Enfin, des super-armes ont attaqué nos défenses sur Kuat, infligeant des dégâts considérables. L’amiral Rogriss, ici présent, a organisé la retraite de nos forces vers Brentaal pour préserver ce qui pouvait l’être de la furie dévastatrice de nos assaillants. À l’heure où je vous parle, l’anneau planétaire de Kuat se désagrège, et ses débris provoquent des dégâts considérables à la surface de la planète. Il faudra des années pour la remettre en état, et plus encore pour que les chantiers puissent à nouveau produire – si tant est que cela se produise un jour. Notre situation n’est pas aussi désespérée que la vôtre, mais elle n’est pas très brillante non plus…
— Notre situation n’est pas désespérée, contra l’amiral Drayson.
— Il y a toujours de l’espoir, admit le Consul. Mais votre retraite sur Mon Calamari et celle de l’amiral Nantz vers Fondor témoignent des difficultés que vous connaissez. Certes, vous avez désormais Garm Bel Iblis à la tête de vos forces, un choix sans doute plus avisé que celui de l’amiral Sovv, mais je ne suis pas certain que cela suffise à renverser le cours des choses.
— Vous semblez remarquablement au fait de notre situation, remarqua Fey’lya. Vous parvenez à nous intercepter loin des systèmes habitués, sur une voie hyperspatiale secondaire…
— Combien de vaisseaux civils avez-vous entraînés avec vous dans votre fuite de Coruscant ? Cinq mille ? Dix mille ? Il n’y a rien d’étonnant à ce que l’un d’eux vous ait vendus. Ce qui devrait plutôt vous inquiéter, c’est que d’autres que nous pourraient avoir vent de la même information… et agir en conséquence.
Leia décida de reprendre la conversation en main.
— Cette faction du Noyau Profond, dit-elle. Avez-vous la moindre information à son sujet ? Savez-vous qui la dirige ?
— Je n’ai pas de preuves concrètes, répondit Poldrei. Juste les paroles d’un fou et l’intuition qu’il a dit vrai. Toutefois, cette hypothèse cadre avec les faits que nous connaissons…
— Alors, qui…
— Palpatine.
Le nom avait jailli de la bouche du Consul, cinglant comme une sentence. Leia aurait voulu croire qu’il blaguait, mais il semblait parfaitement solennel, tout comme les officiers impériaux qui l’accompagnaient. À ses côtés, Rieekan et Drayson échangèrent un regard perplexe, Borsk Fey’lya ne cachait pas son incrédulité, et Han…
— Au cas où vous ne seriez pas encore au courant… Il est mort. Sur Endor. Vous savez, la bataille, la deuxième Étoile de la Mort, tout ça.
— En êtes-vous certain, général Solo ?
— Luke l’a vu de ses propres yeux : Vador a jeté l’Empereur dans un puits menant au générateur, puis il y a eu ces énergies obscures…
— Pourquoi Dark Vador aurait-il fait cela ? l’interrompit Rogriss.
Il semblait abasourdi, et les autres officiers semblaient eux aussi surpris. Thrawn était particulièrement intéressé, même si cela ne se voyait guère sur son visage ; il fallait à Leia ses sens de Jedi les plus aiguisés pour percevoir la moindre émotion émanant du Grand Amiral, doté d’un contrôle de lui-même dépassant tout ce qu’elle avait connu jusqu’alors.
Poldrei, lui, devinait sans doute ce qui s’était produit.
— Là n’est pas la question, recentra-t-il. Si Luke Skywalker jure que Palpatine est mort sur Endor, je veux bien le croire. L’ennui, c’est qu’il n’est, apparemment… Eh bien, il n’est plus mort.
— Vous êtes certain de ce que vous avancez ? demanda Leia.
Il la regarda dans le blanc des yeux.
— Je vous l’ai dit, je n’ai pas de preuves matérielles… Seulement ce qu’a dit le Jedi Obscur qui a assassiné mon ambassadeur sur Corellia. Mais c’est la seule explication logique, à mon sens, pour expliquer que des seigneurs de guerre se détestant cordialement – les frères Teradoc et Harrsk, par exemple – aient pu mettre leurs forces en commun pour une opération de l’ampleur de celle de Coruscant. Sur le comment, je suppose qu’il s’agit d’une technique issue de sa maîtrise de la Force… Et peut-être de quelque chose en lien avec le clonage. Nous avons découvert, lors de notre capture de Ciutric, un clone d’Ysanne Isard qui a été abattu par mes hommes. Si la Directrice des Renseignements Impériaux a eu recours à ce genre de méthodes, qui sait ce que Palpatine a pu faire ?
— Supposons que cela soit vrai, intervint Borsk Fey’lya. Vous êtes des Impériaux. Ne devriez-vous pas vous rallier à lui, comme les autres seigneurs de guerre ?
Les traits du Consul se durcirent.
— Vous allez un peu vite dans vos associations, Conseiller Fey’lya.
— Je ne fais que souligner que l’option qui me semblait la plus logique.
— Il faut se méfier de la logique, lui répondit l’amiral Garind. La logique, par exemple, m’inciterait à penser que Derth Beny’lya n’a pas agi de son propre chef lorsqu’il a attaqué Polcaphran et que quelqu’un – sans doute un proche – a appuyé son action en sous-main. Et se retrouve donc, pour le moins, complice des crimes de guerre qu’il a commis lors de son attaque.
Poldrei appuya les propos de son protégé d’un signe de tête. Leia devait admettre que cette intervention relevait du bon sens ; toutefois, elle ne devait pas oublier que Fey’lya était dans son camp, et qu’il relevait de son devoir d’ambassadrice de le défendre.
— Il n’empêche, Consul Poldrei, que vous étiez moins véhément à l’égard de l’Empereur lors de notre dernière rencontre sur Bimmisaari.
Le Polcaphréen ne nia pas.
— Vous aviez raison ce jour-là, répondit-il. Dans ce que vous avez dit sur sa responsabilité dans le déclenchement de la Guerre des Clones. J’ai eu accès, dans les archives impériales, à des éléments…
Les yeux mi-clos, comme accablé par la lassitude, il laissa échapper un soupir.
— Ce que j’ai découvert dépasse tout ce que je pouvais concevoir. Il a tout organisé, jouant un coup contre l’autre jusqu’à ce qu’il soit en mesure d’anéantir tous ses ennemis. L’ampleur de sa trahison est au-delà de l’entendement. Nous avons tous été ses pions.
Il échangea un regard avec les autres Impériaux. Ce fut Pellaeon qui enchaîna :
— J’étais le commandant d’un petit croiseur de combat, le Leveler, expliqua-t-il. J’ai affronté mon lot de combats et j’y ai survécu. Certains de mes amis n’ont pas eu cette chance. J’ai eu quelques victoires, mais aussi des défaites. L’une des plus terribles d’entre elles eut lieu sur Merson. Toutes nos forces au sol ont été massacrées par les Séparatistes. Il n’y a pas eu le moindre survivant.
Il baissa la tête.
— J’ai eu accès au journal personnel de Palpatine, révéla Poldrei. Il regorge d’informations sur ses manœuvres pendant le conflit. Merson en est un exemple des plus frappants. Les deux Jedi qui dirigeaient le contingent terrestre risquaient de démasquer ses machinations… Aussi a-t-il décrété l’anéantissement de tout leur bataillon, en livrant des informations sur l’attaque au Comte Dooku. Si Gilad n’avait pas battu aussi vite en retraite, il serait tombé, lui aussi.
Il serra les poings.
— Mes parents, mon frère et ma sœur, ma compagne et mes amis, ainsi que des milliers d’autres personnes sont mortes sur mon monde à cause de cette guerre. Tout cela à cause des ambitions d’un seul homme. Alors, je vous prie de croire que je n’ai pas la moindre intention de lui livrer la Fédération. Je préférerais largement le tuer de mes propres mains. Mais j’en suis évidemment incapable, alors la meilleure option à mes yeux consiste à travailler à sa chute, par tous les moyens possibles.
Leia percevait sa conviction inébranlable, sa foi dans ces mots, et sut qu’il était sincère. Très bien, se dit-elle. Voyons jusqu’où il sera capable d’aller.
— Vous nous suggérez donc une trêve, reprit-elle.
— Une cessation totale des hostilités, confirma Poldrei. Nous conserverions nos positions d’avant l’irruption de cet « Empire des Ténèbres »… Les lignes qui étaient stabilisées depuis la proclamation de la Fédération. Pas d’affrontements entre nos forces.
— C’est une solution qui me semble raisonnable.
Le Consul parut se détendre un peu et se permit même un demi-sourire.
— Si c’est réellement Palpatine que nous affrontons, il ne suffira pas d’être raisonnables. Il s’agira d’être inspirés.
Il jeta un rapide coup d’œil à Thrawn avant de plonger à nouveau son regard dans celui de Leia.
— C’est pour cette raison que je vous propose d’aller plus loin, avec la création d’un Pacte entre la Nouvelle République et la Fédération Impériale.
— Un Pacte, répéta la conseillère, surprise.
La proposition la prenait au dépourvu. Une trêve, oui, mais ça ?
— Comment le concevriez-vous ?
— Comme une alliance militaire adaptée aux circonstances. Chaque faction continuerait d’administrer son territoire, mais nos forces seraient unies sous la direction d’un commandement unique afin de porter la lutte contre Palpatine.
Leia jeta un coup d’œil en direction de Thrawn. Espérait-il vraiment que les forces de la Nouvelle République se mettraient sous ses ordres ?
La réciproque est aussi valable, se dit-elle. Les Impériaux pourraient très bien refuser d’obéir à d’anciens Rebelles.
Les guerres exacerbaient les sentiments, bons comme mauvais. Elle le savait. La camaraderie née au cours des heures les plus sombres n’était semblable à nulle autre. Et les rivalités se finissaient souvent dans le sang. Le projet de Poldrei semblait plus qu’utopique…
Pourtant, il y croyait.
La Conseillère décida de l’interroger plus en avant.
— Quelles seraient les conditions de ce Pacte ?
— La restitution à nos forces de tous les destroyers, croiseurs et chasseurs qui ont été acquis par la Nouvelle République depuis Endor, indiqua Poldrei. En échange, nous vous rendrons les appareils et les équipages capturés lors des batailles de Kuat et Bilbringi, ainsi que le général Dodonna, libéré sur Ciutric. Nous constituerons plusieurs flottes, chacune commandée par une paire d’officiers : l’un Néo-Républicain, l’autre issu de la Fédération Impériale. Enfin, la Nouvelle République devra reconnaître officiellement le contrôle par la Fédération Impériale de la Voie Perlémienne et de toutes les planètes situées au nord galactique de celle-ci.
Leia sentit ses congénères se tendre, en particulier l’amiral Drayson. Elle comprenait bien pourquoi : son monde, Chandrila, était précisément sur la Voie Perlémienne… Et il s’agissait aussi de la planète de Mon Mothma.
Par ailleurs, Coruscant elle-même se trouvait à l’extrémité de cette route hyperspatiale.
C’est inacceptable, songea-t-elle par réflexe. Toutefois, repassant rapidement les paroles du Consul dans sa tête, elle réalisa que souscrire à cette option ouvrirait la voie à une coexistence, si ce n’est amicale, du moins pacifique…
La paix était peut-être à leur portée, à condition que la Nouvelle République soit prête à en payer le prix.
— Je vois, dit-elle avec diplomatie. Toutefois, la décision ne m’appartient pas. Il faut que j’en réfère aux autres membres du gouvernement.
Poldrei acquiesça.
— Je me doute que vous avez beaucoup d’éléments à discuter, et des personnes à convaincre… Faites le nécessaire. Nous attendrons votre réponse.
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Messagepar Alfred M. » Dim 05 Déc 2021 - 13:00   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Excellent comme d'habitude et avec toujours plus de référence. Toujours un plaisir de voir Leia mener des négociations (on compte sur sa persuasion de Force pour rappeler que le Lusankya a été détruit à Thyferra ou au moins que ce n'est pas un destroyer :paf: ). Sans parler de Han qui est réactivé :D .
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Messagepar mat-vador » Dim 05 Déc 2021 - 14:38   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Lu !!

Sacré extrait, j'avoue que j'attendais enfin ces négociations avec impatience !!! Une discussion riche où l'on sent la volonté d'aller de l'avant et d'en finir avec tonton Palpy :sournois: !

Pas sûr que la NR accepte facilement les conditions de Poldrei et notamment de renoncer à Coruscant ! La Route Commerciale Perlemienne, ce n'est pas rien quand on sait que cela a déjà été l'enjeu de violents conflits dans les temps lointains de l'Ancienne République :whistle: ...


Et comme Alfred, ces références au Legends sont un régal pour les papilles, enfin pour les yeux... bref, tu m'as compris :transpire: ! Et notamment la débâcle de Merson où Palpatine a fait preuve d'un machiavélisme fou :diable: , dire que j'ai relu avant-hier le comics Les Meilleures Lames avec Ronhar Kim :wink: ...

Il serait temps d'avoir des nouvelles de Luke, son absence va finir par se faire remarquer :sournois: !


La suite :oui: !
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 05 Déc 2021 - 17:33   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci à vous deux !

Alfred M. a écrit:Toujours un plaisir de voir Leia mener des négociations (on compte sur sa persuasion de Force pour rappeler que le Lusankya a été détruit à Thyferra ou au moins que ce n'est pas un destroyer :paf: ).

:whistle: :siffle:

Alfred M. a écrit:Sans parler de Han qui est réactivé :D .

Il va faire mieux que ça. Bel Iblis a des projets pour lui... :sournois:

mat-vador a écrit:Pas sûr que la NR accepte facilement les conditions de Poldrei et notamment de renoncer à Coruscant ! La Route Commerciale Perlemienne, ce n'est pas rien quand on sait que cela a déjà été l'enjeu de violents conflits dans les temps lointains de l'Ancienne République :whistle: ...

Elle sera bien présente dans la suite de l'histoire aussi !

mat-vador a écrit:Et comme Alfred, ces références au Legends sont un régal pour les papilles, enfin pour les yeux... bref, tu m'as compris :transpire: ! Et notamment la débâcle de Merson où Palpatine a fait preuve d'un machiavélisme fou :diable: , dire que j'ai relu avant-hier le comics Les Meilleures Lames avec Ronhar Kim :wink: ...

Une de mes histoires préférées pour cette période. Les machinations de Palpatine, Pellaeon pendant la Guerre des Clones... Impossible de passer à côté !

mat-vador a écrit:Il serait temps d'avoir des nouvelles de Luke, son absence va finir par se faire remarquer :sournois: !

On ne le reverra pas dans cette partie. :cute:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 09 Déc 2021 - 13:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Chapitre 34 lu !

Et ouch, c'est dense ! Effectivement, tu aurais pu le couper en deux ! Mais bon, vu que c'est toujours aussi passionnant à lire, ça passe sans problèmes. Très belle scène de négociations, avec un Han Solo qui apporte un peu d'humour et nous fait sourire, et un couple Han-Leia qui fonctionne du tonnerre : c'est vers ça que la psotlogie aurait du se diriger, pas nous les faire rompre nonmaisoh ! :grrr:

Mais je m'égare ! Poldrei abat ses cartes et ce qu'il propose dans son Pacte est très intéressant sur le plan scénaristique pour des Chapitres à finir (et tiens tiens, Han reprend du galon dans la chaîne de commandement, comme c'est étrange... :think: Une collaboration entre Solo et Rogriss en approche ?). Mais encore faut-il que la Nouvelle République accepte le deal, ce qui n'est pas dit !

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 12 Déc 2021 - 22:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale [T2]

Merci L2 ! Je te réponds plus bas. :cute

Allez, c'est parti pour un chapitre un peu particulier... Pour la petite histoire, il a été réécrit entièrement aujourd'hui parce que la version originale ne me plaisait pas assez. :transpire:



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Chapitre 35

Assise sur l’un des sièges de l’antichambre de la salle de réunion du Mon Remonda, Siveline ruminait ses pensées quand elle entendit le panneau de la porte coulisser.
Elle releva aussitôt la tête, tout comme sa mère, assise à côté d’elle.
Leia venait de sortir. Les deux femmes se levèrent et vinrent à sa rencontre.
— C’est fait, annonça-t-elle. Le Conseil approuve les négociations en vue d’une alliance.
Athalée acquiesça doucement, l’air prudemment satisfaite, mais sa fille poussa un soupir.
— C’est une erreur, lâcha-t-elle. Et même une idiotie.
— Surveille ton langage, lui intima Athalée.
— Je ne fais que dire la vérité, répliqua Siveline. Mon père n’a rien d’un partenaire fiable. Les seigneurs de guerre impériaux l’ont découvert à leurs dépens. Mais la Nouvelle République n’en a visiblement pas tiré la moindre leçon…
— Siv…
Leia fit un geste d’apaisement.
— Nous avons au contraire pris en considération ce qui s’est passé lors de l’Opération Renaissance, leur expliqua-t-elle. Le risque d’une trahison existe, nous le savons. Mais la conjoncture est telle qu’il vaut mieux cette possibilité que la certitude d’une défaite…
— Ce qu’il raconte sur le retour de Palpatine pourrait être un piège, suggéra Siveline.
— J’aimerais le croire, admit la Conseillère. Mais mon instinct me souffle le contraire.
Elle leur fit signe de la suivre tandis qu’elle se dirigeait vers la sortie.
— Par-dessus tout, j’aimerais avoir des nouvelles de Luke, confia-t-elle. Cela fait des semaines qu’il s’est enfoncé dans le Noyau Profond pour enquêter… Je m’inquiète de ce qui a pu lui arriver. Il est en vie, je le sais, mais est-il libre ? Va-t-il trouver un moyen d’échapper à l’Empereur ? Je ne peux qu’espérer sans rien faire… et je n’aime pas ça !
— Il s’est déjà sorti des griffes de Palpatine une fois, rappela Athalée. Il l’a vaincu sur Endor.
— Pas tout à fait.
Elle se tut. Siveline fronça les sourcils.
— Le jour où j’ai rencontré votre frère, il a parlé de ce qui s’était produit là-bas, se rappela-t-elle. Il disait qu’il voulait « rétablir la vérité ». C’est de cela que vous voulez parler ?
Leia acquiesça.
— Il n’a pas vaincu l’Empereur, avoua-t-elle. C’est notre père qui l’a détruit – en se sacrifiant pour sauver Luke.
Siveline et sa mère échangèrent un regard.
— Il n’est donc pas en mesure de l’affronter seul… souffla Athalée.
Elles franchirent le palier qui séparait le secteur de commandement des quartiers des invités.
— Luke a beaucoup gagné en puissance depuis six ans, rappela Leia. Mais malgré tout… Il m’a confié qu’il s’était senti parfaitement impuissant ce jour-là. Je doute qu’il puisse réussir sans aide.
— Et la Fédération peut apporter le soutien en question, comprit Athalée. Avec les combattants qui ont participé à la destruction de Joruus C’Baoth.
— Je l’espère. Au-delà de ça, l’entraide avec Poldrei devrait nous permettre un combat plus égal face aux forces qui déferlent du Noyau Profond. Même Borsk Fey’lya a été contraint de l’admettre. Le seul problème concerne les exigences territoriales, mais le Conseil m’a donné mandat pour négocier sur ce point., Nous allons faire quelques contre-propositions qui, je l’espère, seront accueillies favorablement.
— Croisons les doigts.
Siveline ne dit rien. Elle n’aimait pas cette idée, mais n’avait aucune proposition alternative à faire.
— Au sujet de Carth, reprit Athalée, il y a une autre chose que vous devriez savoir. S’il a réellement découvert des indices sur la responsabilité de Palpatine dans le déclenchement de la Guerre des Clones, vous pouvez lui faire confiance pour le combattre de toutes ses forces. Notre peuple a été traumatisé par le conflit, et lui plus que tout autre. Cet état s’est traduit chez lui par une haine dévorante contre tous les Séparatistes. Cela l’a conduit à devenir un des chefs de notre Résistance, mais aussi l’homme qui a tué de sa main le dictateur de la planète – mon oncle Palder. Nous… Nous nous aimions déjà, à cette époque. Il savait qui j’étais… Et je lui avais demandé la grâce de mon oncle. Il ne l’a pas accordée parce qu’il le tenait pour responsable de l’irruption de la guerre sur Polcaphran. Alors, s’il a réellement mis la main sur des preuves présentant Palpatine comme l’instigateur de la Crise Séparatiste et de la Guerre des Clones… Sa haine à son égard doit être ardente.
— Cela correspond à ce que j’ai senti chez lui, admit Leia. Mais c’est toujours bon de l’entendre. Cela confirme ma décision.
Arrivant à la porte de ses quartiers, la Conseillère prit congé d’elles et leur donna rendez-vous quelques heures plus tard. Mère et fille se dirigèrent vers la cabine qui leur avait été affectée.
— Il faut que tu arrêtes de te comporter comme une enfant, lança Athalée à sa fille lorsque la porte fut refermée. Tu fais sans arrêt passer tes sentiments personnels avant l’intérêt général. C’est un comportement très égoïste.
— Moi, au moins, je ne fais pas comme si rien ne s’était passé, répondit Siveline avec véhémence. Tu le défends sans arrêt !
— Ce qui s’est passé, justement, est du passé.
— Il t’a frappée !
La jeune femme, en colère, se laissa tomlber sur son lit.
— J’étais là. C’est le seul souvenir que j’ai de lui aujourd’hui.
— C’est arrivé une fois, rappela Athalée. Une gifle. Ce jour-là, il a dépassé les bornes. Il le sait.
— Mais tu lui trouves des excuses !
— Je rétablis la vérité. Tu n’as que cette image de ton père à l’esprit, alors qu’il a toujours été bien plus. Il n’était pas lui-même ce jour-là.
— Ben voyons !
— Carth n’aurait jamais agi ainsi dans son état normal, insista Athalée. Mais à cause de l’épice…
Siveline fit un grognement dédaigneux.
— Ce que Leight racontait était donc vrai. Un drogué à l’épice…
Le regard de sa mère se durcit.
— Quand t’a-t-il dit cela ?
— Il y a des années. Il m’a raconté comment il l’avait surpris en pleine consommation d’une dose et comment il s’était arrangé pour le faire suspendre.
Athalée soupira.
— Il y a du vrai là-dedans, admit-elle. Mais la situation était bien plus complexe que cela…
— Tu vois : encore des excuses !
— Ton père consommait de l’épice à cause de moi.
Cette fois, Siveline ne trouva rien à répondre. Elle se contenta de regarder sa mère. Lui trouver des excuses passe encore, mais endosser elle-même la responsabilité…
Athalée ne lui laissa pas le temps de poursuivre sa réflexion.
— Au cours de la Guerre des Clones, ton père est tombé dans une embuscade et a été gravement blessé, expliqua-t-elle. C’était en partie ma faute… Je l’ai tiré de là et ramené à Lyn et Thalas. Il fallait intervenir pour le soigner, mais nous manquions de tout. Nous n’avions pas de bacta ou de kolto sous la main, aucun anesthésiant classique… Nous lui avons donc administré une dose d’épice de synthèse que nous avions récupérée lors d’un détournement de marchandises pour lui permettre de tenir le coup. Ça a fonctionné.
Elle s’assit face à sa fille, de manière à la fixer dans les yeux.
— L’addiction était presque instantanée avec ce produit. Ton père a toujours eu un mental solide, mais le manque… C’était trop difficile à affronter, surtout dans le contexte où nous nous trouvions. Nous avons donc passé une sorte d’accord : il continuerait à en prendre tant que durait la guerre, puis suivrait une cure de désintoxication une fois la paix revenue.
Elle laissa échapper un soupir las.
— Là-dessus, Polcaphran a été libérée, Carth a rejoint la flotte de la République… Qui est devenue l’Empire peu de temps après. La lutte contre les vestiges de l’armée des Séparatistes se poursuivait, et, dans le même temps, le nouveau régime montrait peu à peu son vrai visage. Il m’inquiétait. Tout à sa haine des Seps, Carth ne voyait pas ce qui se produisait. Les années passant, mes reproches à cet égard se sont faits plus insistants… Jusqu’à ce fameux jour.
Siveline regarda sa mère, une expression indéchiffrable sur son visage.
— Tu ne me l’avais jamais dit.
— Peut-être parce que j’ai un peu honte de mon rôle dans cet engrenage, avoua Athalée. J’ai pris la bonne décision, la seule que je pouvais prendre – mais je sens encore un peu coupable pour cela. Après notre départ, Carth a vécu une période difficile… Mais il a enfin pu se défaire de son addiction. C’était l’électrochoc qui lui manquait.
— Mais il n’a jamais cherché à nous retrouver après.
— Il n’a jamais vraiment eu les moyens de le faire, à l’époque. J’avais rencontré Leight Barton, et j’ignorais encore qu’il connaissait Carth et ce qu’il lui avait fait subir… Je ne l’ai découvert que bien plus tard.
— C’est pour cela que vous vous êtes séparés, comprit Siveline.
— En grande partie, éluda Athalée. Leight m’a menti et a tout fait pour m’éloigner de Carth. J’ai été naïve… Il ne me voulait pas de mal, mais il le détestait, lui. J’ai mis du temps à le comprendre… J’ai commis des erreurs.
Mère et fille échangèrent un long regard.
— Oui, sans doute, finit par dire Siveline. Mais tu as fait ce que tu pensais être bon pour nous préserver, Thalas et moi. Tu étais là pour nous… Pas lui.
— Ton père t’aime, assura Athalée. Et tu le sais. Sinon, tu n’aurais pas fait connaître ta présence lors de la bataille de la flotte Katana…
— Je pensais que ça le déstabiliserait, justifia sa fille. Et c’est ce qui s’est produit.
— Parce qu’il ne pouvait pas supporter l’idée d’être responsable de ce qui pouvait t’arriver. Il a fait ce qu’il estimait nécessaire, quitte à diminuer les chances qu’avait son camp de l’emporter. Penses-y.
Siveline aurait voulu répondre quelque chose à cette injonction, mais elle ne trouva rien à dire. Pour la première fois dans sa vie d’adulte, ses certitudes à propos de son père vacillaient.
Il n’a pas vaincu l’Empereur. C’est notre père qui l’a détruit – en se sacrifiant pour sauver Luke.
Les mots de Leia, quelques minutes plus tôt. Vador, symbole de l’Empire et de ses crimes, avait trouvé la rédemption en voulant protéger les siens.
Père a servi Vador, exactement comme je sers Leia aujourd’hui, songea Siveline. Est-il possible que leurs destins soient, une fois de plus, parallèles ?
Siveline l’ignorait. Mais elle sentait naître dans son cœur le secret espoir de s’être trompée sur l’homme qu’elle détestait depuis si longtemps.
Une chose était certaine, cependant : elle allait devoir se confronter à lui très prochainement.



Le dernier chapitre de la première partie arrivera dimanche prochain ! :cute:

L2-D2 a écrit:Très belle scène de négociations, avec un Han Solo qui apporte un peu d'humour et nous fait sourire, et un couple Han-Leia qui fonctionne du tonnerre : c'est vers ça que la psotlogie aurait du se diriger, pas nous les faire rompre nonmaisoh ! :grrr:
On est d'accord... Mais bon, ça allait bien avec le reste. :whistle:

L2-D2 a écrit: (et tiens tiens, Han reprend du galon dans la chaîne de commandement, comme c'est étrange... :think: Une collaboration entre Solo et Rogriss en approche ?)
Mieux encore. Mais je n'en dis pas trop, je préfère garder un peu de suspense... Notamment pour Mat qui, je le sens, va particulièrement apprécier les deux parties à venir. :whistle: :siffle:
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