Le voilà, ce gros chapitre ! 16 pages sur mon Word, alors que la plupart sont entre 6 et 10... J'aurais presque pu le couper en deux !
<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>Chapitre 34 Le rêve l’avait ramenée dix ans en arrière, dans les coursives immaculées du
Tantive IV, son vaisseau, son refuge. Elle avait aimé cet appareil… La relation n’était pas aussi fusionnelle que celle que Han entretenait avec le
Faucon, mais elle s’y était toujours sentie à l’aise, en sécurité.
Pourtant, dans son sommeil, il s’était transformé en un piège mortel – celui qu’il était devenu au-dessus de Tatooine, quand le
Devastator l’avait capturé. Les hommes d’équipage n’arboraient plus l’uniforme d’apparat aldéranien, mais l’armure blanche des stormtroopers.
Elle les fuyait.
Une part de son esprit se souvenait de ce qui s’était passé ce jour-là : l’endroit où elle s’était cachée, dans les compartiments techniques du vaisseau, le blaster qu’elle avait sous la main, les soldats qu’elle avait abattus avant d’être touchée par des rayons paralysants… Mais là, elle se contentait de courir. Elle courrait, courrait et courrait encore dans un labyrinthe de couloirs. Elle courrait depuis si longtemps qu’elle aurait déjà dû atteindre la passerelle, ou le bloc réacteur… Mais ce
Tantive IV de cauchemar semblait avoir la taille d’un destroyer.
Puis, soudain, le décor évolua ; les panneaux immaculés se percèrent de fenêtres donnant sur d’impressionnants paysages de montagnes et de lacs. Elle sentit l’espoir l’étreindre, ainsi qu’une certaine nostalgie. Elle connaissait ces vues. C’étaient les paysages d’Aldérande qu’elle voyait là, les alentours du palais royal d’Aldera.
Et, là-bas, dans le couloir, avançant vers ce qu’elle savait être la plateforme d’atterrissage principale… La silhouette familière de Bail Organa.
Elle accéléra pour le rattraper. Elle avait tant de choses à lui dire…
—
Père ! L’interpellé se retourna, mais ses traits n’étaient pas ceux amicaux de feu le vice-roi. Ses contours se déformèrent, les lignes douces devenant des arêtes acérées, tandis que l’ombre remplaçait la lumière. C’était bien son père qu’elle avait en face d’elle, mais pas celui qui l’avait éduquée – plutôt son géniteur.
—
Je fais partie de toi, dit Dark Vador de sa voix dure, reconnaissable entre mille.
Tu ne pourras pas me fuir éternellement. Leia ouvrit les yeux, le souffle court, et se redressa dans son lit.
La première chose qu’elle remarqua alors, c’est qu’elle était seule. La cabine qui lui avait été attribuée à bord du
Mon Remonda était exigüe, mais elle disposait d’un lit double qu’elle avait pu partager avec Han. Or celui-ci n’était visible nulle part dans la pièce, et le rafraîchisseur adjacent semblait inoccupé. Elle devina qu’il était parti faire un tour, sans doute au mess des officiers ou dans la salle de repos des pilotes. Il connaissait bien son ancien navire-amiral, après tout.
C’est seulement ensuite qu’elle prit conscience du silence qui régnait.
Il n’y avait plus cette petite vibration continue provoquée par l’hyperpropulseur, ce bruit de fond auquel on s’habituait vite, certes – surtout quand on était habitué aux grincements et couinements du
Faucon –, mais qui manquait quant on ne l’entendait plus. Le croiseur était à l’arrêt, comprit-elle.
À peine avait-elle fait ce constat que la porte de sa cabine s’ouvrit, laissant entrer Siveline Jaderan.
— Ah, fit-elle en voyant Leia, vous êtes déjà réveillée, c’est parfait…
La conseillère aurait pu s’offusquer de cette intrusion dans ses quartiers privés alors qu’elle était censée dormir, mais elle y renonça en voyant le visage de Siveline.
— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle aussitôt. Nous ne pouvons pas être déjà arrivés…
Cinq jours s’étaient écoulés depuis le départ de Coruscant, une durée qui aurait pu être suffisante pour les mener sur Mon Calamari… S’il n’y avait pas eu plusieurs étapes pour récupérer les fuyards des autres systèmes du Noyau et protéger le départ de nombreux appareils civils vers d’autres mondes-refuges.
— Nous avons foncé droit au cœur d’une flotte impériale, répondit son assistante, l’air sombre.
Leia fit appel à son maigre entraînement Jedi pour garder son calme.
— Des interdicteurs nous ont extraits de l’hyperespace et nous empêchent de bouger.
— L’amiral Onoma va-t-il engager le combat ?
Siveline parut embêtée.
— Il… Il ne prendra pas l’initiative sans en référer à vous et aux autres Conseillers, expliqua-t-elle. Pour l’heure, les Impériaux restent statiques, ils se contentent d’attendre… et…
Elle ferma les yeux et soupira.
— Vous devriez venir voir sur la passerelle, se défila-t-elle. Ce sera plus simple que de vous l’expliquer.
Elle sortit, laissant Leia à nouveau seule. Elle enfila aussi vite que possible la tenue de combat qu’elle portait la veille – un souvenir de l’époque de la Rébellion –, vérifia dans son miroir que son visage était à peu près présentable, puis quitta la cabine à son tour.
La passerelle de commandement se trouvait deux ponts au-dessus de sa cabine. Lorsqu’elle y arriva, Leia vit qu’elle était la dernière attendue : Mon Mothma était déjà présente, en compagnie de Doman Beruss, la conseillère de Corellia, et de Borsk Fey’lya, le représentant de Bothawui. En plus de l’amiral Onoma, le capitaine du
Mon Remonda, le Commandeur Bel Iblis et les généraux Cracken, Rieekan et Drayson étaient présents. Et Han se trouvait aussi parmi eux, même s’il semblait toujours un peu décalé dans cet univers d’uniformes.
— Leia, dit simplement Mon Mothma en la voyant arriver. Nous sommes désolés de vous priver d’un repos bien mérité, mais la situation l’exige…
— Cela ne pose aucun problème, assura-t-elle. Même si je ne suis sans doute pas la mieux placée pour conseiller le commandement de la Flotte…
Elle glissa un regard en coin à Bel Iblis, qui laissa échapper un grognement.
— Il ne sera peut-être même pas question d’ouvrir le feu, dit-il. Un message tourne en boucle sur toutes les fréquences courte portée ouvertes. Un appel à des négociations en vue d’une trêve.
— De la part du commandant de la flotte ennemie ? demanda Leia, surprise.
— Plutôt du Consul Poldrei en personne.
Elle ne put s’empêcher d’être surprise.
— Poldrei ?
Cela expliquait en tout cas le comportement de Siveline. Elle explora rapidement la passerelle du regard et aperçut rapidement son assistante, nichée dans un coin, les bras croisés. Sa mère Athalée était avec elle.
— C’est un piège, grommela Han. Les Impériaux n’ont pas l’habitude de négocier.
— Je suis d’accord, admit Doman Beruss. Mais les temps changent, et les gens aussi. Nous ne pouvons pas rejeter toutes les possibilités sous prétexte qu’elles ne nous plaisent pas.
Leia resta néanmoins méfiante. Son mari pouvait parfois avoir un bon instinct pour ce genre de choses.
— Comment être sûrs qu’ils ne diffusent pas ce message pour gagner du temps et faire venir des renforts afin de nous anéantir ?
— Ils n’auraient pas besoin de ça, grinça Drayson.
Il la conduisit jusqu’à la baie d’observation pour la faire prendre conscience de la situation. Leia était d’ordinaire calme et posée, mais elle faillit lâcher un juron en apercevant les vaisseaux impériaux.
— Trois… Trois
cuirassés ? dit-elle, choquée.
— Le
Reaper, le
Gatherer et le
Guardian, confirma Drayson. D’après nos rapports, il s’agit des vaisseaux de commandement des amiraux Garind, Rogriss… et du Grand Amiral Thrawn.
Thrawn. Ici. Sur la passerelle, la tension venait de monter d’un cran.
— Et nous avons aussi identifié d’autres destroyers en couverture, dont le
Chimaera de l’amiral Pellaeon.
— Que dit le message ? demanda-t-elle.
L’amiral Onoma fit un signe de tête en direction d’un de ses opérateurs. Quelques instants plus tard, une voix qu’elle avait déjà entendue retentit autour d’eux.
—
Aux dirigeants de la Nouvelle République, ici le Consul Carth Poldrei, de la Fédération Impériale. Je souhaiterais rencontrer vos représentants à bord d’un de nos vaisseaux pour discuter des modalités d’une trêve qui pourrait nous être mutuellement profitable. Signifiez-moi votre réponse par comlink. Quelle qu’elle soit, nous n’engagerons pas d’hostilités si vous en faites de même. Aux dirigeants de la Nouvelle République… La diffusion de l’enregistrement fut interrompue.
— Les interdicteurs ont désactivé leurs puits de gravité cinq minutes après l’arrivée de notre flotte, leur apprit Bel Iblis. Je suppose que, si nous le voulions, nous pourrions nous enfuir et faire comme si cette escale n’avait jamais existé…
— S’il y a une véritable chance de trêve, nous devons la saisir, contra Mon Mothma.
— Et envoyer des représentants à bord d’un de leurs vaisseaux ? C’est risqué…
— La Rébellion était risquée dès le début.
— Là-dessus, nous sommes d’accord, approuva le Corellien. Mais pouvons-nous faire confiance à Poldrei ?
— Il a organisé l’assassinat de plusieurs chefs impériaux, rappela Doman Beruss. Il pourrait bien être capable de faire pareil avec des délégués de la Nouvelle République.
Leia tourna son regard vers Athalée Jaderan.
— C’est dans ces moments-là que votre expertise sur le sujet nous est particulièrement utile, lui dit-elle avec un sourire triste.
La Polcaphréenne le lui rendit puis s’avança vers les conseillers.
— Carth a un sens très personnel de la moralité. J’ai lu les rapports sur cette « Opération Renaissance »… Il n’y a sans doute personne, ici, pour pleurer ces seigneurs de guerre, mais personne non plus n’aurait cherché à les tuer ainsi. Lui l’a fait. Mais je ne pense pas pour autant qu’il serait capable de s’en prendre à des négociateurs. Ce n’est pas
honorable…
— C’est aussi mon avis, approuva Mon Mothma.
— Je persiste à croire que ce n’est pas une bonne idée… soupira Cracken.
— Mais c’est la meilleure option que nous ayons, trancha Leia.
Elle en était convaincue, désormais. Pas seulement à cause de ce qu’avait dit Athalée ; plutôt en raison d’une conviction.
— Nous pourrions aussi nous enfuir, souligna Fey’lya.
C’était la première fois qu’il s’exprimait depuis le début de la conversation, et semblait particulièrement renfrogné. Il se faisait particulièrement discret ces derniers temps, depuis la bataille de Kuat et plus encore depuis Bel Iblis avait récupéré les attributions de Commandeur.
— Les Impériaux sont retors, rappela-t-il. Ils ont créé des preuves contre Ackbar et se sont servis de mon attachement à la Justice pour m’amener à manœuvrer contre notre chef militaire. Cette demande de trêve est sans doute une autre tentative de manipulation. Faisons-là échouer.
— Non, je ne pense pas, déclara Leia.
Ce n’était pas une simple conviction, réalisa-t-elle, mais un sentiment qui émanait de la Force. Une certitude s’imposa soudainement à son esprit.
— Je vais y aller, annonça-t-elle. J’ai déjà rencontré Poldrei et je n’ai pas peur de lui. Ces négociations doivent avoir lieu, et je pense être la mieux placée pour les mener.
Han grogna ostensiblement, mais Mon Mothma acquiesça.
— C’est aussi mon avis.
— Et j’approuve également, ajouta Doman Beruss.
Les regards se posèrent sur Fey’lya, qui grommela :
— Vous aurez été prévenue, Conseillère.
— Il faut aussi qu’un officier se joigne à vous, reprit Mon Mothma. Garm, je pense que vous conviendrez comme moi que vous devez rester ici.
— Nous sommes d’accord, confirma l’ancien sénateur corellien.
— Je pourrais accompagner la princesse lors de ce premier contact, suggéra alors le général Rieekan.
— C’est une bonne idée, approuva la Chandrilienne. Amiral Drayson, accepterez-vous de représenter la flotte ?
— Si tel est votre souhait, s’inclina son compatriote.
— Parfait.
— Deux Aldéraniens et un Chandrilien, commenta Borsk Fey’lya. Voilà qui envoie un message fort à Poldrei sur vos intentions.
Son mépris était évident. Pour lui, envoyer des représentants de ces deux peuples réputés pour leur pacifisme revenait à baisser les boucliers en plein siège : un acte de couardise et de capitulation. Mais c’était peut-être la meilleure solution dans le cas présent.
Nous n’allons quand même pas prendre un Ishori dans notre délégation pour lui faire plaisir… ! Mais Mon Mothma avait quant à elle une autre idée en tête.
— Vous avez tout à fait raison, conseiller Fey’lya, lui dit-elle avec une parfaite courtoisie. Votre présence au sein de la délégation sera la bienvenue.
À en croire la tête que fit le Bothan, il ne s’attendait
vraiment pas à une telle proposition.
— Conseillère Mothma, je ne suis pas sûr…
— C’est une mission diplomatique dangereuse, mais de première importance. Je comprends votre appréhension et votre crainte de commettre un impair diplomatique, mais je vous assure que votre talent pour déjouer les pièges politiques de nos ennemis sera très précieux lors de ces négociations.
Leia trouvait la situation plutôt amusante… Même si la perspective d’avoir Fey’lya dans les pattes lors de la rencontre ne l’enchantait guère.
Ses oreilles s’abaissèrent et il acquiesça à la demande.
— Très bien, soupira-t-il.
— Je viens, moi aussi, décida Han.
Cette fois, Mon Mothma se fit moins conciliante.
— Capitaine Solo, vous n’êtes pas un représentant officiel de la Nouvelle République, lui rappela-t-elle. Je respecte votre passé de héros de guerre et votre lien avec la conseillère Organa, mais cela ne saurait remplacer un véritable rôle au sein de notre état.
— Je me fiche de votre baratin, s’énerva Han. Il est hors de question que je laisse Leia se jeter toute seule dans les bras des Impériaux …
— Je ne serai pas seule, répliqua la concernée, un peu agacée par la façon qu’avait son mari de la surprotéger. Nous serons quatre représentants…
— Je ne vais pas rester là !
— Si la situation l’exige, si !
— Conseillère Organa, capitaine Solo, permettez-moi de vous proposer une solution, intervint Bel Iblis.
Leia se tourna vers le vieux Corellien. S’il semblait parfaitement stoïque de façade, elle sentit qu’il s’amusait de la situation… et qu’elle l’intéressait bien au-delà de ce qui aurait dû être.
— Capitaine Solo, vos états de service en tant que général de l’Alliance Rebelle puis de la Nouvelle République pourraient parler en votre faveur si nous décidons de vous réintégrer au Haut Commandement, déclara-t-il. Vous pourriez ainsi participer à ces négociations, en tant que mon représentant personnel.
Pour une fois, Han demeura sans voix.
— Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, cingla Leia.
Son mari la fusilla brièvement du regard.
— J’accepte, lâcha-t-il en direction de Bel Iblis.
Le Commandeur sourit.
* *
*
Douze Défenseurs TIE escortèrent le
Faucon sous la superstructure du
Guardian jusqu’au hangar principal. Les appareils portaient des marques rouges, caractéristiques des vaisseaux du 181
ème Escadron – l’élite de l’Empire.
— Je n’aime pas les voir si près, grommela Han.
Elle lui jeta un bref coup d’œil. Elle n’était pas habituée à le voir dans cet uniforme de général. À l’époque d’Endor et dans les mois qui avaient suivi, Han n’avait jamais vraiment abandonné ses vieilles tenues de pilote de cargo de contrebande, même s’il y accrochait de temps en temps les galons qu’il portait officiellement. Ce n’est que lorsqu’il avait pris le commandement de la force anti-Zsinj qu’il s’était astreint à porter, plus ou moins souvent, la tenue officielle des chefs de la Nouvelle République. Et comme elle était alors en mission dans l’Amas de Hapès, elle n’avait guère eu le temps de l’admirer, habillé ainsi. Et ce qu’elle observait là ne lui déplaisait pas.
Mais c’était moins l’emballage que l’homme qui faisait battre son cœur. Un gentil vaurien, comme il s’était lui-même décrit, avec ses airs roublards et sa grande gueule. Rien qui ne correspondait au portrait du prince charmant qu’elle s’était imaginée épouser, jeune fille… Il était parfois agaçant, mais ses bons côtés l’emportaient largement.
Le
Faucon acheva son voyage sous le ventre du
Guardian et entra dans le hangar qui avait été préparé pour son arrivée. Au moins deux cents soldats en armure blanche attendaient en rangs impeccables. Une démonstration purement impériale, à l’ancienne… Un rappel des origines de la Fédération.
Mais il y avait aussi quelques silhouettes moins régulières, dont une sur le visage de laquelle Leia distingua fugacement un bleu intense et un éclair écarlate…
Elle frissonna.
— Nous ne pouvons plus faire marche arrière, à présent, dit-elle tandis que Han enclenchait la procédure d’atterrissage.
Il lui lança un regard incrédule.
— Tu ne veux pas dire…
— Non, répondit-elle sans le laisser finir. C’était juste une remarque, comme ça. Je sais que mon choix est le bon.
Il ne semblait pas plus convaincu. Elle le laissa terminer et ils sortirent du cockpit pour rejoindre les autres délégués.
Rieekan et Drayson semblaient assez sereins, mais Fey’lya cachait mal sa nervosité. Son dégoût également. Il n’avait pas caché son peu d’enthousiasme à l’idée de devoir voyager à bord d’un
Faucon Millenium bien plus déglingué que tous les transports qu’il avait pu emprunter ces dernières années.
À sa décharge, Han ne s’était pas montré plus joyeux à l’idée de le prendre comme passager.
— Nous pourrions toujours prétendre que la coque s’est fissurée et qu’il a été éjecté dans l’espace, avait-il chuchoté à Leia au moment du décollage. Le
Faucon est parfois un peu capricieux, un accident est si vite arrivé.
Elle n’avait pas pu s’empêcher de sourire à cette idée… Même si elle en avait un peu honte.
Leia prit la tête du petit groupe et enclencha l’ouverture de la rampe d’accès.
Elle s’abaissa dans un nuage de vapeur et vint s’appuyer, sans doute un peu plus fortement qu’il n’aurait fallu, contre le sol brillant du hangar. La Conseillère descendit la première, et se retrouva face à un petit groupe d’Impériaux qui avaient approché.
Leia n’eut aucun mal à identifier celui de tête.
— Conseillère Organa, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à bord du
Guardian, la salua Carth Poldrei.
Elle le connaissait déjà, bien sûr, mais elle le trouva changé. Ce n’était pas que sa nouvelle tenue d’apparat, immaculée, qui ressemblait suffisamment à un uniforme impérial pour prêter à confusion. Il semblait avoir vieilli de dix ans depuis leur dernière rencontre sur Bimmisaari. Son expression semblait chaleureuse, mais elle vit aussi des marques de fatigue, de lassitude… et peut-être même d’inquiétude.
— Merci d’avoir accepté ces discussions, lui dit-il.
— Je suis heureuse que vous les ayez proposées, Consul Poldrei, répondit-elle en serrant la main qu’il lui tendait.
— C’était la meilleure solution, compte tenu des circonstances.
Il s’écarta pour révéler le reste de sa délégation.
— Permettez-moi de vous présenter le Stratège de la Fédération, le Grand Amiral Thrawn…
Leia retint son souffle. Le visage du non-humain semblait taillé dans la glace la plus dure, et son expression ne faisait rien pour arranger ce sentiment de froideur qu’il dégageait. Seuls ses yeux écarlates semblaient dégager un peu de chaleur dans son apparence.
Han le lui avait décrit, bien sûr, bien sûr, mais se retrouver face à l’être qui avait renversé le conflit entre l’Empire et la Nouvelle République… C’était déstabilisant.
— Mes hommages, Excellence, dit-il en inclinant légèrement la tête.
— C’est un honneur de vous rencontrer, Amiral, répondit-elle avec courtoisie.
Poldrei lui présenta ensuite l’amiral Pellaeon.
— Notre dernière rencontre remonte à bien longtemps, signala-t-elle en le saluant.
Pellaeon fronça les sourcils.
— Vous avez meilleure mémoire que moi. J’ignorais que nous nous étions déjà vus...
— Nous n’avons pas été formellement présentés à l’époque. Mon père vous tenait pour l’un des officiers les plus prometteurs de la Flotte. J’avais dix ans... Vous étiez venu assister à la Grande Réunion annuelle d’Aldérande, au Pavillon Royal.
— Je me souviens, répondit Pellaeon avec calme, et peut-être même une certaine tristesse. D’une certaine façon, je préférerais avoir oublié.
— Voici l’amiral Rogriss, reprit Poldrei en lui désignant un officier d’âge mûr, au regard acéré.
— Mes respects, Conseillère, dit celui-ci en inclinant la tête.
Elle répondit à ces salutations et à celles que lui adressa l’amiral Garind, le dernier des officiers de la délégation, puis présenta le groupe qui l’accompagnait. Les échanges furent cordiaux, même si le sourire de Poldrei lorsqu’il serra la main de Fey’lya lui parut quelque peu forcé. Il n’avait sans doute pas oublié l’attaque de Polcaphran et feu le général Beny’lya… Mais il eut la sagesse de ne faire aucune remarque, surtout en présence de deux Aldéraniens.
Le seul incident à signaler fut plutôt positif, et survint à la fin des présentations, quand Han se retrouva face à Teren Rogriss. Il se permit un sourire enjoué.
— Ravi de pouvoir enfin vous féliciter de vive voix, s’exclama-t-il. Cette manœuvre lors de la bataille de Vahaba était une sacrée prouesse !
— Je vous remercie, répondit l’amiral sans masquer le contentement qu’il éprouvait à cette évocation. De mon côté, je ne peux que saluer la raclée que vous avez infligée à Zsinj un peu plus tard ce jour-là sur Selaggis. Je regrette presque de ne pas avoir été là pour voir ça !
— Il a fallu attendre un peu plus longtemps pour être débarrassé pour de bon de ce dictateur d’opérette et de son
Poing d’Acier. C’est qu’il était coriace, l’animal ! Mais j’ai fini par l’avoir.
Il sembla s’apercevoir que tous les regards s’étaient tournés vers lui.
— Désolé, dit-il avec un regard en coin pour Leia. Je ne vais rabâcher plus longtemps les oreilles de tout le monde avec notre engagement contre cette vieille fripouille…
— En réalité, général Solo, intervint Carth Poldrei, notre affaire de ce jour a infiniment plus à voir avec ce qui s’est passé contre Zsinj que vous ne l’imaginez…
Il les invita à le suivre dans une salle préparée pour l’occasion et les conduisit dans le dédale de coursives du cuirassé. Il y avait de l’activité, constata Leia ; des soldats qui patrouillaient, des techniciens qui s’affairaient, des droïdes pressés. Mais tous s’écartaient sur le passage du groupe.
Poldrei les invita à entrer dans ce qui était, semble-t-il, les quartiers privés du Grand Amiral Thrawn, puis dans une salle juste à l’entrée de ceux-ci. L’endroit avait été emménagé comme un salon de grand standing, avec des fauteuils blancs d’apparence confortable. Sur trois côtés, des baies affichaient des vues de l’espace : les cuirassés et destroyers de la flotte fédérale sur les flancs, mais aussi les vaisseaux de la Nouvelle République dans le lointain, au-delà de la proue. Il s’agissait sans doute d’écrans plutôt que de véritables baies, mais l’effet était tout de même saisissant.
Seul le mur de l’entrée ne reproduisait pas cet effet. Il n’était pas nu pour autant : quelques œuvres d’art y étaient accrochées. Elles étaient de grande qualité, remarqua Leia. Avec un pincement au cœur, elle aperçut le
Crépuscule des Kiliks. Elle échangea un regard avec Han et comprit qu’il avait remarqué le tableau végétal, lui aussi.
Au moins, il n’y a plus le moindre mystère quant aux difficultés que nous avons pu rencontrer à l’époque, songea-t-elle. C’était toujours un souvenir particulier. Cette épopée sur Tatooine l’avait amenée à reconsidérer le regard qu’elle portait sur son père, mais elle avait failli perdre Han plus d’une fois dans leur quête pour récupérer la toile végétale.
Elle est toujours intacte, se dit-elle pour se remonter le moral.
Au moins, Thrawn est un esthète méticuleux. Ils s’installèrent dans les fauteuils, Fédéraux d’un côté et Néo-Républicains de l’autre.
— Comme je le sous-entendais dans le hangar, la collaboration entre le général Solo et l’amiral Rogriss dans la traque du seigneur de guerre Zsinj n’est pas étrangère à ma proposition de rencontre, reprit Poldrei. À l’époque, sans en référer à vos supérieurs, vous avez tous deux pris une décision qui s’imposait et qui vous a permis de l’emporter. La même situation se présente à nous aujourd’hui.
— Zsinj est mort depuis plus de deux ans, rappela le général Rieekan.
— Je l’espère, dit Poldrei avec gravité.
— Il s’est pris un missile Arakyd en pleine tête, assura Han d’un air bravache. Je vois mal comment il pourrait se relever après ça !
— Veuillez me pardonner pour mon scepticisme, général Solo, mais j’ai eu mon content de mauvaises surprises ces dernières semaines. Cela dit, vous aussi.
— Nous avons perdu la plus grande partie de nos positions dans le Noyau, confirma Leia. Dont notre capitale. De votre côté, j’imagine que l’émergence d’un pouvoir impérial rival n’est pas une bonne nouvelle…
— Si ce n’était que ça, soupira Poldrei. La situation a largement empiré depuis votre départ de Coruscant. La flotte qui vous a attaqués ne regroupait pas tous les vaisseaux de l’ennemi. D’autres ont déferlé sur Corellia et pris le contrôle du secteur. Le Diktat a été renversé et notre ambassadeur assassiné. Enfin, des super-armes ont attaqué nos défenses sur Kuat, infligeant des dégâts considérables. L’amiral Rogriss, ici présent, a organisé la retraite de nos forces vers Brentaal pour préserver ce qui pouvait l’être de la furie dévastatrice de nos assaillants. À l’heure où je vous parle, l’anneau planétaire de Kuat se désagrège, et ses débris provoquent des dégâts considérables à la surface de la planète. Il faudra des années pour la remettre en état, et plus encore pour que les chantiers puissent à nouveau produire – si tant est que cela se produise un jour. Notre situation n’est pas aussi désespérée que la vôtre, mais elle n’est pas très brillante non plus…
— Notre situation n’est pas désespérée, contra l’amiral Drayson.
— Il y a toujours de l’espoir, admit le Consul. Mais votre retraite sur Mon Calamari et celle de l’amiral Nantz vers Fondor témoignent des difficultés que vous connaissez. Certes, vous avez désormais Garm Bel Iblis à la tête de vos forces, un choix sans doute plus avisé que celui de l’amiral Sovv, mais je ne suis pas certain que cela suffise à renverser le cours des choses.
— Vous semblez remarquablement au fait de notre situation, remarqua Fey’lya. Vous parvenez à nous intercepter loin des systèmes habitués, sur une voie hyperspatiale secondaire…
— Combien de vaisseaux civils avez-vous entraînés avec vous dans votre fuite de Coruscant ? Cinq mille ? Dix mille ? Il n’y a rien d’étonnant à ce que l’un d’eux vous ait vendus. Ce qui devrait plutôt vous inquiéter, c’est que d’autres que nous pourraient avoir vent de la même information… et agir en conséquence.
Leia décida de reprendre la conversation en main.
— Cette faction du Noyau Profond, dit-elle. Avez-vous la moindre information à son sujet ? Savez-vous qui la dirige ?
— Je n’ai pas de preuves concrètes, répondit Poldrei. Juste les paroles d’un fou et l’intuition qu’il a dit vrai. Toutefois, cette hypothèse cadre avec les faits que nous connaissons…
— Alors, qui…
— Palpatine.
Le nom avait jailli de la bouche du Consul, cinglant comme une sentence. Leia aurait voulu croire qu’il blaguait, mais il semblait parfaitement solennel, tout comme les officiers impériaux qui l’accompagnaient. À ses côtés, Rieekan et Drayson échangèrent un regard perplexe, Borsk Fey’lya ne cachait pas son incrédulité, et Han…
— Au cas où vous ne seriez pas encore au courant… Il est mort. Sur Endor. Vous savez, la bataille, la deuxième Étoile de la Mort, tout ça.
— En êtes-vous certain, général Solo ?
— Luke l’a vu de ses propres yeux : Vador a jeté l’Empereur dans un puits menant au générateur, puis il y a eu ces énergies obscures…
— Pourquoi Dark Vador aurait-il fait cela ? l’interrompit Rogriss.
Il semblait abasourdi, et les autres officiers semblaient eux aussi surpris. Thrawn était particulièrement intéressé, même si cela ne se voyait guère sur son visage ; il fallait à Leia ses sens de Jedi les plus aiguisés pour percevoir la moindre émotion émanant du Grand Amiral, doté d’un contrôle de lui-même dépassant tout ce qu’elle avait connu jusqu’alors.
Poldrei, lui, devinait sans doute ce qui s’était produit.
— Là n’est pas la question, recentra-t-il. Si Luke Skywalker jure que Palpatine est mort sur Endor, je veux bien le croire. L’ennui, c’est qu’il n’est, apparemment… Eh bien, il n’est
plus mort.
— Vous êtes certain de ce que vous avancez ? demanda Leia.
Il la regarda dans le blanc des yeux.
— Je vous l’ai dit, je n’ai pas de preuves matérielles… Seulement ce qu’a dit le Jedi Obscur qui a assassiné mon ambassadeur sur Corellia. Mais c’est la seule explication logique, à mon sens, pour expliquer que des seigneurs de guerre se détestant cordialement – les frères Teradoc et Harrsk, par exemple – aient pu mettre leurs forces en commun pour une opération de l’ampleur de celle de Coruscant. Sur le comment, je suppose qu’il s’agit d’une technique issue de sa maîtrise de la Force… Et peut-être de quelque chose en lien avec le clonage. Nous avons découvert, lors de notre capture de Ciutric, un clone d’Ysanne Isard qui a été abattu par mes hommes. Si la Directrice des Renseignements Impériaux a eu recours à ce genre de méthodes, qui sait ce que Palpatine a pu faire ?
— Supposons que cela soit vrai, intervint Borsk Fey’lya. Vous êtes des Impériaux. Ne devriez-vous pas vous rallier à lui, comme les autres seigneurs de guerre ?
Les traits du Consul se durcirent.
— Vous allez un peu vite dans vos associations, Conseiller Fey’lya.
— Je ne fais que souligner que l’option qui me semblait la plus logique.
— Il faut se méfier de la logique, lui répondit l’amiral Garind. La logique, par exemple, m’inciterait à penser que Derth Beny’lya n’a pas agi de son propre chef lorsqu’il a attaqué Polcaphran et que quelqu’un – sans doute un proche – a appuyé son action en sous-main. Et se retrouve donc, pour le moins, complice des crimes de guerre qu’il a commis lors de son attaque.
Poldrei appuya les propos de son protégé d’un signe de tête. Leia devait admettre que cette intervention relevait du bon sens ; toutefois, elle ne devait pas oublier que Fey’lya était dans son camp, et qu’il relevait de son devoir d’ambassadrice de le défendre.
— Il n’empêche, Consul Poldrei, que vous étiez moins véhément à l’égard de l’Empereur lors de notre dernière rencontre sur Bimmisaari.
Le Polcaphréen ne nia pas.
— Vous aviez raison ce jour-là, répondit-il. Dans ce que vous avez dit sur sa responsabilité dans le déclenchement de la Guerre des Clones. J’ai eu accès, dans les archives impériales, à des éléments…
Les yeux mi-clos, comme accablé par la lassitude, il laissa échapper un soupir.
— Ce que j’ai découvert dépasse tout ce que je pouvais concevoir. Il a tout organisé, jouant un coup contre l’autre jusqu’à ce qu’il soit en mesure d’anéantir tous ses ennemis. L’ampleur de sa trahison est au-delà de l’entendement. Nous avons tous été ses pions.
Il échangea un regard avec les autres Impériaux. Ce fut Pellaeon qui enchaîna :
— J’étais le commandant d’un petit croiseur de combat, le
Leveler, expliqua-t-il. J’ai affronté mon lot de combats et j’y ai survécu. Certains de mes amis n’ont pas eu cette chance. J’ai eu quelques victoires, mais aussi des défaites. L’une des plus terribles d’entre elles eut lieu sur Merson. Toutes nos forces au sol ont été massacrées par les Séparatistes. Il n’y a pas eu le moindre survivant.
Il baissa la tête.
— J’ai eu accès au journal personnel de Palpatine, révéla Poldrei. Il regorge d’informations sur ses manœuvres pendant le conflit. Merson en est un exemple des plus frappants. Les deux Jedi qui dirigeaient le contingent terrestre risquaient de démasquer ses machinations… Aussi a-t-il décrété l’anéantissement de tout leur bataillon, en livrant des informations sur l’attaque au Comte Dooku. Si Gilad n’avait pas battu aussi vite en retraite, il serait tombé, lui aussi.
Il serra les poings.
— Mes parents, mon frère et ma sœur, ma compagne et mes amis, ainsi que des milliers d’autres personnes sont mortes sur mon monde à cause de cette guerre. Tout cela à cause des ambitions d’un seul homme. Alors, je vous prie de croire que je n’ai pas la moindre intention de lui livrer la Fédération. Je préférerais largement le tuer de mes propres mains. Mais j’en suis évidemment incapable, alors la meilleure option à mes yeux consiste à travailler à sa chute, par tous les moyens possibles.
Leia percevait sa conviction inébranlable, sa foi dans ces mots, et sut qu’il était sincère.
Très bien, se dit-elle.
Voyons jusqu’où il sera capable d’aller.
— Vous nous suggérez donc une trêve, reprit-elle.
— Une cessation totale des hostilités, confirma Poldrei. Nous conserverions nos positions d’avant l’irruption de cet « Empire des Ténèbres »… Les lignes qui étaient stabilisées depuis la proclamation de la Fédération. Pas d’affrontements entre nos forces.
— C’est une solution qui me semble raisonnable.
Le Consul parut se détendre un peu et se permit même un demi-sourire.
— Si c’est réellement Palpatine que nous affrontons, il ne suffira pas d’être raisonnables. Il s’agira d’être inspirés.
Il jeta un rapide coup d’œil à Thrawn avant de plonger à nouveau son regard dans celui de Leia.
— C’est pour cette raison que je vous propose d’aller plus loin, avec la création d’un Pacte entre la Nouvelle République et la Fédération Impériale.
— Un Pacte, répéta la conseillère, surprise.
La proposition la prenait au dépourvu. Une trêve, oui, mais
ça ?
— Comment le concevriez-vous ?
— Comme une alliance militaire adaptée aux circonstances. Chaque faction continuerait d’administrer son territoire, mais nos forces seraient unies sous la direction d’un commandement unique afin de porter la lutte contre Palpatine.
Leia jeta un coup d’œil en direction de Thrawn. Espérait-il vraiment que les forces de la Nouvelle République se mettraient sous ses ordres ?
La réciproque est aussi valable, se dit-elle.
Les Impériaux pourraient très bien refuser d’obéir à d’anciens Rebelles. Les guerres exacerbaient les sentiments, bons comme mauvais. Elle le savait. La camaraderie née au cours des heures les plus sombres n’était semblable à nulle autre. Et les rivalités se finissaient souvent dans le sang. Le projet de Poldrei semblait plus qu’utopique…
Pourtant, il y croyait.
La Conseillère décida de l’interroger plus en avant.
— Quelles seraient les conditions de ce Pacte ?
— La restitution à nos forces de tous les destroyers, croiseurs et chasseurs qui ont été acquis par la Nouvelle République depuis Endor, indiqua Poldrei. En échange, nous vous rendrons les appareils et les équipages capturés lors des batailles de Kuat et Bilbringi, ainsi que le général Dodonna, libéré sur Ciutric. Nous constituerons plusieurs flottes, chacune commandée par une paire d’officiers : l’un Néo-Républicain, l’autre issu de la Fédération Impériale. Enfin, la Nouvelle République devra reconnaître officiellement le contrôle par la Fédération Impériale de la Voie Perlémienne et de toutes les planètes situées au nord galactique de celle-ci.
Leia sentit ses congénères se tendre, en particulier l’amiral Drayson. Elle comprenait bien pourquoi : son monde, Chandrila, était précisément sur la Voie Perlémienne… Et il s’agissait aussi de la planète de Mon Mothma.
Par ailleurs, Coruscant elle-même se trouvait à l’extrémité de cette route hyperspatiale.
C’est inacceptable, songea-t-elle par réflexe. Toutefois, repassant rapidement les paroles du Consul dans sa tête, elle réalisa que souscrire à cette option ouvrirait la voie à une coexistence, si ce n’est amicale, du moins pacifique…
La paix était peut-être à leur portée, à condition que la Nouvelle République soit prête à en payer le prix.
— Je vois, dit-elle avec diplomatie. Toutefois, la décision ne m’appartient pas. Il faut que j’en réfère aux autres membres du gouvernement.
Poldrei acquiesça.
— Je me doute que vous avez beaucoup d’éléments à discuter, et des personnes à convaincre… Faites le nécessaire. Nous attendrons votre réponse.