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La Fédération Impériale [T1][Achevé]

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Quels personnages principaux de La Fédération Impériale préférez-vous ? (Deux choix possibles)

Carth Poldrei
11
35%
Gilad Pellaeon
11
35%
Celric Tavill
6
19%
Derth Beny'lya
0
Aucun vote
Grodin Tierce
1
3%
Corran Horn
2
6%
 
Nombre total de votes : 31

Messagepar L2-D2 » Dim 09 Sep 2018 - 15:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 120 lu !

Quel plaisir de retrouve La Fédération Impériale ! :love:

Toujours aussi bon, toujours aussi prenant, toujours aussi riche en révélations (la République sait désormais que l'Empire fabrique des clones), en théories (hey, ils ont plutôt bien vu pour la tentative d'assassinat sur Thrawn) et en caméos qui font plaisir (la présence de Traest Kre'Fey) !

Là, pour le coup, j'ai encore plus hâte que d'habitude de lire la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Zèd-3 Èt » Dim 09 Sep 2018 - 18:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Tu sors. :P

Tu me dis tout le temps ça, en ce moment... Déjà Alzheimer ? :ange:
Quand un ouvrier a travaillé dix-huit heures, quand un peuple a travaillé dix-huit siècles et qu'ils ont, l'un et l'autre, reçu leur paiement, allez donc essayer d'arracher à cet ouvrier son salaire et à ce peuple sa République !
Victor Hugo
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Messagepar kamikaze7233 » Mar 11 Sep 2018 - 18:10   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Lu !

Un nouveau chapitre tout à fait intéressant, autant dans les nouvelles (comme l'avancement des renseignements républicains) que dans les insatiables ambitions nourries par le général bothan... :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Sep 2018 - 20:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous ! La suite va nous permettre d'en apprendre davantage sur ce qui s'est produit... Et ça commence dès maintenant ! :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 121

C’était la cinquième fois que Grodin achevait de compter les rivets sur les murs de la cellule d’interrogatoire, et il venait d’arriver une fois encore au même compte. L’exercice était répétitif, abrutissant, mais il lui permettait de se concentrer sur autre chose que sa situation actuelle.
Il envisageait de se lancer dans un sixième comptage quand le panneau bloquant la pièce se souleva, laissant entrer un rayon de lumière.
— …peut-être dangereux… fit une voix d’homme assez grave.
— Je ne pense pas, répondit une autre. Je suis même sûr que non. Restez ici.
— Oui, capitaine.
Un officier apparut alors dans l’encadrement : grand, solidement bâti, avec sa moustache grise proéminente, Gilad Pellaeon fit son entrée. Par réflexe, Grodin se leva – avant d’être ramené sur son siège par ses menottes à faisceau. Pellaeon serra les dents et tourna la tête vers la gauche.
— Lieutenant Ardiff, coupez les sécurités.
— Oui, capitaine.
Aussitôt, Grodin sentit ses entraves disparaître, tandis que l’officier s’approchait de lui.
— Colonel, dit alors Pellaeon, je tiens à m’excuser pour ce traitement ingrat…
— Ce n’est pas l’important, l’interrompit l’ex-Garde.
Théoriquement, en tant que colonel, Grodin était le supérieur de Pellaeon ; mais son rôle symbolique de bras droit de Thrawn lui accordait à présent un rang particulier, en-dehors de la hiérarchie officielle – celui qu’avait Vador aux côtés de l’Empereur à une époque.
— Le Grand Amiral est-il vivant ?
Le capitaine ne répondit pas immédiatement ; il s’installa sur le siège en face de Grodin, de l’autre côté de la table sur laquelle il s’était reposé pendant ses longues heures de captivité.
— Oui, dit enfin Pellaeon. Pour l’instant. Il n’est pas tiré d’affaire.
Grodin acquiesça en baissant les yeux. Pendant toutes ces heures, il avait craint que son geste se soit révélé trop tardif et inutile… Et ce n’était pas le cas.
Pas encore.
— Nos médecins l’ont examiné pendant plusieurs heures sans être certains de la procédure à suivre. Le… sacrifice… de Rukh lui a indéniablement sauvé la vie. Mais il a quand même été gravement touché, et son métabolisme…
Il hocha la tête de dépit.
— Il n’a jamais donné de détails sur son espèce, ce qui nous a contraints à procéder à des examens approfondis pour comprendre son métabolisme. Fort heureusement, il ne semble pas allergique au bacta.
Il tapota nerveusement sur la table.
— Dans la confusion, les officiers de sécurité du Chimaera ont suivi les procédures, ce qui explique votre captivité.
— Je le comprends parfaitement, répondit Grodin. Vous avez donc pu vérifier mon identité…
— Grâce à notre banque de données biométrique, confirma Pellaeon. Nous avons pu vous retirer de la liste des tombés au combat… À mon grand plaisir, je dois l’avouer. Nous avons besoin d’hommes comme vous, et plus encore après les derniers événements.
— Vous ne parlez pas que de l’attentat, comprit Tierce.
— Non, en effet, dit tristement le capitaine. Nous venons d’apprendre que la Nouvelle République a capturé la flotte Katana.
Grodin écarquilla les yeux.
— La flotte Katana ?
— Et ce n’est pas le pire… Nous avions un corps expéditionnaire sur place, sans doute plus puissant que celui des Rebelles, mais le Moff Poldrei semble avoir décidé unilatéralement de la retraite, sans que nous sachions encore pourquoi. Je ne vous cache pas qu’entre ça, et la tentative d’assassinat sur le Grand Amiral Thrawn…
— Je suis prêt à vous apporter toute l’aide nécessaire, promit Grodin.
— Pour l’heure, il s’agit surtout de nous permettre de comprendre ce qui s’est produit. Je vous écoute.
Tierce rassembla ses souvenirs avant de répondre.
— J’attendais votre arrivée devant mon vaisseau, dans le hangar du Chimaera, quand j’ai repéré la silhouette familière d’un ancien collègue. J’ai voulu le saluer, mais il n’a pas réagi et a fait comme s’il ne me voyait pas.
Il marqua une pause.
— Je crois que j’ai senti que quelque chose n’allait pas, et c’est ce qui m’a décidé à le suivre. Mais il m’a pris de vitesse dans le couloir menant aux ascenseurs, et j’ai dû attendre une autre cabine… Quand je suis sorti, je l’ai vu en train de tirer sur le Grand Amiral et le Noghri. Je n’ai pas hésité.
— Vous avez pu déterminer son identité ?
— Oui, bien sûr, répondit Grodin, étonné par la question. Je n’ai pas côtoyé Osvalt pendant très longtemps, mais il était assez reconnaissable…
— Où l’avez-vous rencontré ?
— Quand j’étais affecté au projet du mont Tantiss.
Grodin hésita à en dire plus ; mais, de ce qu’il savait, Pellaeon était le plus proche collaborateur du Grand Amiral Thrawn, et il paraissait improbable qu’il n’ait pas été informé de cette opération.
— Au centre de clonage…
— Le centre de clonage… répéta doucement le capitaine.
— Mais il a été affecté ailleurs avant mon départ, se rappela Tierce. Peut-être savez-vous où… ?
Le regard de Pellaeon se durcit.
— Oui. Mais cette information est sensible… Et confidentielle, précisa-t-il aussitôt.
Puis, sur un ton plus conciliant, il ajouta :
— Je suis désolé, colonel Tierce, mais il n’y a que le Grand Amiral Thrawn et le Moff Poldrei qui seraient en droit de vous en dire davantage. Sachez juste que cet attentat semble indiquer que quelque chose a très mal tourné…
— « Quelque chose » qui l’a transformé, peut-être ?
— Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
— Cette attaque était le fait d’un amateur, pas d’un stormcommando aguerri, expliqua Grodin. S’il avait voulu infiltrer le navire pour tuer le Grand Amiral, Narghom se serait montré bien plus malin… Il ne m’aurait pas ignoré, pour éviter d’éveiller mes soupçons. Il aurait agi de manière plus radicale, avec des armes plus puissantes, de sorte que le Noghri n’ait pas le temps de réagir. La menace, c’était lui… Et il aurait gardé un peu de concentration pour prévoir les menaces immédiates, au moins tant que sa mission n’était pas accomplie. Ce n’était pas Narghom Osvalt, le cerveau de cette opération… Il n’en était que l’exécutant, et un exécutant à peine plus autonome qu’un droïde ménager. On lui a fait subir quelque chose.
Pellaeon le contempla silencieusement pendant tout ce discours, puis pendant une poignée de secondes après qu’il eut terminé.
— Je vois que la réputation des Gardes Impériaux n’est pas usurpée, conclut-il. Oui, vous avez raison. Tout ce que vous venez de dire recoupe mes informations – et mes craintes. Seulement, je dois vous ordonner de taire cela… Au moins jusqu’à ce que le Grand Amiral ou le Moff Poldrei ne vous autorisent à en parler.
— Je comprends, dit-il, résigné.
— Pour l’heure, je propose que vous restiez à bord du Chimaera, en tant qu’officier des forces de sécurité. Un poste qui sera sans doute temporaire… Mais tant que le Grand Amiral ne sera pas rétabli, je préfère mettre tous les atouts de notre côté. Cette attaque n’était peut-être pas la dernière.
— Je suis d’accord, acquiesça Grodin.
— Alors, colonel, qu’en dites-vous ?
Tierce dut se retenir de sourire : enfin, il retrouvait un rôle familier.
— Prêt à reprendre du service.
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Messagepar mat-vador » Jeu 13 Sep 2018 - 12:01   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Lu!

Grodin Tierce monte en grade, voilà sa carrière relancée :wink: ! Et Pellaeon qui ne manque pas de trouver l'attitude de Poldrei déroutante :sournois: après le fiasco de la Flotte Katana.

La suite!
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Messagepar L2-D2 » Jeu 13 Sep 2018 - 13:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 121 !

Thrawn est donc loin d'être tiré d'affaire, et la Nouvelle République vient de remporter un grand coup avec la flotte Katana... mais nul doute que lorsque le Chiss se remettra, sa vengeance sera terrible, et que Poldrei aura à répondre de ses actes ! Et qu'est-ce que tout cela à voir avec le projet de clonage de Wayland ?

A moins que la tentative d'assassinat n'ait été organisé par Joruus C'Baoth ! :idea:

On sent qu'on approche de la fin de ce Tome I ! Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Alfred M. » Jeu 13 Sep 2018 - 15:24   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Excellent, des petites infos distillés par-ci par là. Pellaeon va-t-il défendre les intérêts de Thrawn suffisamment le temps qu'il se remette ou se ranger temporairement derrière quelqu'un d'autre ? On attends avec impatience la suite :sournois: .
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Messagepar Dark Palgueïss » Ven 14 Sep 2018 - 16:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Yes la suite de la Fédération Impériale !

On retrouve en plus Derth, qui, au risque de passer pour un monstre, me plaît de plus en plus. :whistle: Avec la Flotte Katana, la Nouvelle République semble avoir un avantage décisif sur l'Empire, et Derth se laisse même aller à des rêves de conquêtes plus vastes, et d'une gloire bien méritée, et on souhaite tous qu'il l'obtienne ! :lol:

Sinon, question "bête" qu'est ce que la Flotte Katana a de si puissant ? Parce que, si j'ai bien suivi, ok c'est 200 cuirassés, mais ils sont vieux, non ? J'imagine qu'ils ne valent pas un Star Destroyer ?

Le chapitre sur Tierce est très bon aussi, on saluera la reconnaissance des officiers impériaux : "il a sauvé le Grand Amiral, jetez le au cachot !"

Thrawn toujours entre la vie et la mort, Poldreï qui soulève quelques interrogations, la Nouvelle République qui semble avoir l'avantage... que de suspens !

La suite, vite ! (sans commander).
Dark Palgueïss
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 14 Sep 2018 - 21:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous ! J'apporterai la réponse à une question en-dessous de ce chapitre... Qui, je l'espère, va vous intéresser. :sournois:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 122

— Par les Neuf Enfers, Wedge ! C’est insupportable ! s’exclama Corran.
L’interpellation eut l’effet désiré : le commandant s’arrêta net dans sa ronde infernale.
— Tant que ça ?
— Qrygg trouve votre comportement inquiétant, répondit Ooryl d’un ton hésitant.
— Ça l’est, confirma Asyr. Et c’est stressant, aussi…
Tycho, le seul autre pilote n’appartenant pas au Vol Trois présent ici, en sa qualité de commandant en second de l’escadron, se contenta de hocher la tête.
Seule Siveline ne réagit pas.
Elle devait avoir senti les regards hostiles que Wedge avait dardé sur elle à plusieurs reprises depuis qu’ils attendaient ensemble, dans cette petite salle de réunion du Sewell. Tous les cinq tours, ou presque, le commandant ralentissait légèrement pour lui jeter un coup d’œil pas franchement amical.
Depuis la bataille, Wedge n’était plus tout à fait le même. Le si pragmatique commandant de l’escadron Rogue semblait perpétuellement en colère, et il n’était pas difficile d’en comprendre la raison.
Corran ignorait encore pourquoi, mais il avait compris que l’étrange numéro de Siveline – la simulation de détresse, puis l’appel à l’aide sur une fréquence ouverte – avait un rapport avec la retraite des forces impériales. Comme Wedge l’avait pressenti quelques semaines plus tôt, la jeune femme n’avait pas été tout à fait franche avec eux ; et, même si la surprise leur avait été favorable, il ne se faisait pas d’illusions.
Dans d’autres circonstances, ces cachotteries auraient pu leur coûter la vie.
Mais le sujet n’avait pas encore été abordé. À leur retour sur le pont d’envol du Sewell, Wedge avait consigné Siveline dans ses quartiers avant de demander à tout l’escadron de taire ce qui s’était passé. Ils avaient obéi et, depuis deux jours, la jeune femme était restée mutique et isolée, jusqu’à manger dans sa chambre les plateaux qu’Asyr lui apportait.
Et elle était restée là jusqu’à cette fameuse convocation, survenue une heure plus tôt.
À présent, elle attendait là, avec son groupe et deux officiers muets et nerveux. Wedge ne tarda pas à reprendre ses cent-pas, au grand dam de Corran.
La situation perdura ainsi jusqu’à ce que l’une des portes de la salle coulisse, laissant entrer un homme d’âge mur en combinaison de vol. Il retira son casque et, avec surprise, le jeune Corellien reconnut en lui le général Cracken.
— Navré pour le retard, dit d’emblée l’officier en posant son couvre-chef sur une table. Beny’lya m’a retenu plus longtemps que je ne l’aurais cru.
— Vous êtes venu, c’est le principal, répondit Antilles.
— Pash m’a fait comprendre que c’était assez urgent.
Wedge avait sans doute contacté le fils du général, ancien pilote de l’escadron, dès leur retour à bord du Sewell. Corran avait entendu dire que ses As faisaient partie du groupe de combat rassemblé à la hâte pour l’expédition de la flotte Katana.
— Vous vouliez donc me parler, Commandant…
Il jeta un coup d’œil circulaire dans la pièce, son regard s’arrêtant l’espace d’un instant – très révélateur – sur Siveline.
— Je suppose que vous avez déjà deviné ? dit alors Wedge d’une voix froide, où perçait une dureté qui ne lui était guère familière.
Le général se tourna vers lui.
— Et je pense que vous avez oublié à qui vous parlez.
— Je m’en souviens très bien. Mais vous devriez également vous rappeler de notre passif. Chaque fois que je me suis impliqué pour vous soutenir, vous n’avez pu que vous en féliciter. Mon montage parallèle pour la prise de Coruscant… Et l’intervention des Spectres pour déjouer l’opération Funérailles. Mais quand l’inverse s’est produit – quand vous, et le Haut Conseil, êtes intervenus dans le fonctionnement de l’escadron – les résultats n’ont jamais été bons. Que ce soit avec Erisi Dlarit ou lors de la Guerre du Bacta.
— Cette fois, les choses ont été différentes, dit Cracken avec un calme surprenant.
— Elles auraient pu très mal tourner ! s’emporta Wedge. Vous avez mis mes hommes en danger !
— Tous les risques étaient calculés.
— De quoi parlez-vous ? intervint Corran.
Il se doutait bien des contours de l’affaire, mais il voulait recevoir des explications claires de la part des deux officiers. Il n’aurait sans doute pas été convoqué si Wedge avait l’intention de garder l’affaire secrète.
Ce fut d’ailleurs Antilles qui prit la parole, en regardant la jeune femme mutique et stoïque dans le fond des yeux.
— J’ai demandé à un contact…
— Vous voulez dire Winter, intervint Cracken en jetant un coup d’œil à Tycho qui leva les mains comme pour se protéger.
— Tout comme vous, je protège mes sources, répliqua Wedge. J’ai donc demandé de faire quelques recherches au sujet de Siveline pour vérifier sa relation avec l’amiral Barton. Je m’attendais à beaucoup de choses, mais ce que j’ai découvert est bien au-delà.
Il fit un signe de tête à son second, qui sortit alors un holodisque pour afficher une projection. Quatre silhouettes, deux hommes et deux femmes, apparurent alors au milieu d’eux. Ils s’animaient, semblaient saluer une foule invisible. On aurait presque cru qu’il s’agissait de salutations royales, adressées depuis un balcon à une foule éperdue d’admiration ; pourtant, leurs vêtements tenaient davantage de la tenue de combat classique que du manteau de cérémonie. Le plus grand était un homme de solide carrure, aux cheveux clairs et au maintien assuré, qui avait passé son bras autour de la taille d’une jeune femme dotée d’une grande chevelure de même couleur. Le second couple se tenait un peu en retrait, main dans la main. Ils affichaient une expression étrange ; l’homme, de taille moyenne, semblait pris par l’émotion et tremblait légèrement, presque imperceptiblement, tandis que sa compagne semblait presque vouloir se cacher derrière les deux autres. Elle souriait, mais, aux yeux de Corran, sa joie apparaissait presque feinte.
Il avait l’impression de l’avoir déjà vue. Il jeta un coup d’œil à Siveline et se souvint alors.
C’était sa mère.
— Les héros de Polcaphran, commenta Tycho. Les chefs de la Résistance qui chassa les Séparatistes de la planète à la fin de la Guerre des Clones.
— Y-a-t-il besoin qu’on en dise davantage ? demanda Wedge.
Corran comprit qu’il s’adressait à la fois à Cracken et à Siveline. Et ce fut cette dernière qui répondit la première. Elle avait semblé tétanisée, presque hypnotisée par l’image ; mais la réaction de son commandant la tira de cette transe.
— Que faut-il que je vous dise, commandant ? dit-elle d’un ton vif, agressif. Que Carth Poldrei est mon père ? Voilà, c’est fait.
Corran eut un mouvement de recul et se tourna vers l’holoimage pour détailler l’homme qui se tenait à côté de la mère de son équipière. Avec stupeur, il reconnut les traits plus jeunes du Moff. Son regard en particulier attira l’attention du pilote ; c’était le même que celui de Siveline Jaderan.
Non, corrigea-t-il mentalement. Siveline Poldrei.
Wedge se tourna vers Cracken.
— J’attends vos explications, général.
— Je ne suis pas tenu de vous en donner, commandant, répliqua le natif de Contruum.
Ils se jaugèrent du regard pendant quelques secondes, qui parurent interminables, avant qu’il ne reprenne :
— Néanmoins, compte tenu de vos états de service… Et de la situation actuelle… Je vais vous éclairer. En premier lieu, oui, mademoiselle Jaderan a été placée dans votre escadron à dessein. Nous espérions que sa présence dans une formation emblématique la rendrait plus repérable pour les agents impériaux, et que l’information parviendrait jusqu’à Carth Poldrei lui-même. Ce qui s’est produit – même si les circonstances étaient bien différentes de ce que nous supposions. En deuxième lieu, je ne suis pas à l’origine de ce plan.
— Qui, alors ?
— Moi, intervint Siveline.
Elle semblait s’être ressaisie ; son regard s’était fait aussi tranchant que le duracier de ses yeux gris. Avec cette expression, elle ressemblait plus encore à son père.
— L’idée est de moi, insista-t-elle.
— C’est plus compliqué que cela, corrigea Cracken. Lorsque nous nous sommes intéressés de près au Moff Poldrei, après la bataille d’Ord Mantell, nous avons découvert des rapports disciplinaires classés, inscrits dans son dossier des Archives impériales. Lors de l’examen de ces éléments, il est apparu que le principal témoin des événements était un ancien officier impérial, passé à la Rébellion – un certain Leight Barton.
Wedge et Tycho échangèrent un regard entendu.
— Nous avons posé quelques questions à l’amiral, suffisamment pour qu’il soit intrigué et découvre la raison de notre intérêt pour Poldrei. Il nous a alors appelés à bord de son vaisseau où il nous a présentés Siveline, et leur plan pour déstabiliser Poldrei.
— Mais pourquoi trahir son propre père ? demanda alors Asyr, interloquée.
De ce que Corran connaissait de la société bothane, le lien filial avait un sens particulier, très différent des autres relations familiales. Dans un monde où le double-jeu régnait, parents et enfants ne pouvaient agir l’un contre l’autre. Le parricide et l’infanticide étaient, sur Bothawui, les deux seuls crimes encore punis de la peine capitale.
— Parce que c’est un salaud ! siffla Siveline. Une ordure, une vraie, un Impérial pur jus. Vous n’imaginez pas ce que j’ai vécu par sa faute… Je n’étais qu’une enfant quand ma mère a été obligée de fuir sa planète pour se protéger de lui. J’ai grandi en la voyant souffrir à cause de son passé, isolée de tous ses amis… Et lui gravissait les échelons de l’Empire… Jusqu’au sommet. Je ne pouvais pas le supporter. Alors, quand j’ai compris qu’il y avait moyen d’agir contre lui, je n’ai pas hésité. Leight – mon beau-père – pensait que ma présence pourrait le déstabiliser. Moi, j’en doutais sérieusement... Mais on dirait qu’il a eu raison, non ?
Elle semblait être à la limite de l’hystérie, mais cela n’impressionna pas Wedge, qui demanda à Cracken :
— Qui d’autre est au courant ?
— Peu de personnes, répondit le général. Les proches de mademoiselle Jaderan... L’amiral Barton, bien sûr... Et moi.
— Le Conseil Provisoire ?
— La princesse Leia semble avoir deviné ce qui se passait, admit Cracken. Elle l’a sous-entendu à son retour de Sluis Van...
Il fit une petite grimace.
— Et elle n’a pas caché ce qu’elle en pensait.
— Au sein de la flotte, sinon ? L’amiral Ackbar, peut-être ? Ou Beny’lya ?
— L’amiral était sous séquestre jusqu’à peu, rappela le général. Quant à Derth Beny’lya...
Il posa un regard inquiet sur Siveline.
— Il ne doit jamais apprendre votre identité, mademoiselle Jaderan.
— Pourquoi s’intéresserait-il à moi ? répondit-elle, bravache.
— Il faut que vous compreniez une chose : il n’a aucun scrupule, et il voue une haine toute particulière à votre géniteur depuis cette affaire de Polcaphran qui a failli lui être fatale. S’il venait à prendre connaissance de votre filiation, il n’hésiterait pas un seul instant à vous utiliser… À vous faire du mal. Personne ne doit l’apprendre. Pas avant le bon moment.
Wedge releva la tête.
— Vous aussi, vous avez prévu de l’utiliser. Encore une fois.
— Je n’ai pas de leçon à recevoir, répliqua Cracken. Ce stratagème a marché au-delà de nos espérances. Nous avons la flotte Katana ! Poldrei est vulnérable et Thrawn est peut-être mort, alors je ne laisserai pas vos scrupules nous priver d’une possibilité de victoire.
Là-dessus, il se leva, attrapa son casque et se dirigea vers la porte. Avant qu’elle ne s’ouvre, il se retourna et pointa un doigt incisif vers Siveline.
— Souvenez-vous : Beny’lya ne doit pas le savoir.
Il enfila alors son déguisement et disparut dans la foulée. Le panneau coulissa derrière lui, laissant les Rogues seuls entre eux.
— C’était instructif, commenta Asyr.
Elle se tourna vers son équipière.
— Pourquoi ne rien nous avoir dit ?
— Ce n’est pas le genre de secrets qu’on peut révéler comme ça, répondit la jeune humaine. Grandir en étant la fille d’un officier impérial est déjà compliqué… Mais quand ce… monstre… devient proéminent dans ce qui reste de l’Empire…
Ses yeux gris brillaient ; elle essuya un embryon de larmes avant de poursuivre :
— Et je suis une Rebelle. Je ne voulais pas que vous remettiez ma loyauté en cause.
— Ooryl a… J’ai du mal à comprendre, dit le Gand, hésitant. Les humains attachent-ils tant d’importance au lien filial ?
— C’est un lien affectif, un lien fondateur, confirma Corran.
Comme d’habitude, son cœur fut balancé entre plusieurs sentiments, tandis qu’il s’égarait vers le souvenir de Hal Horn. La nostalgie d’abord, celle de ces années passées côte-à-côte, puis la tristesse et la colère face à cette mort évitable. Une pointe de ressentiment, aussi, pour les secrets que ce père modèle lui avait caché : son héritage Jedi, ce nom, Valin Halcyon, qu’il avait camouflé. Et tant de respect, d’admiration, pour avoir gardé le silence pendant si longtemps, pour lui avoir permis de grandir sans inquiétudes dans une époque terriblement hostile.
Tycho soupira.
— Ce qui est fait est fait, dit l’Aldéranien. Wedge, tu as poussé Cracken dans ses retranchements, cette fois…
— Je n’avais pas le choix, répliqua Antilles en haussant les sourcils. Ose dire que ça t’a déplu !
Celchu eut un petit rire.
— D’accord, c’était plutôt bien joué. Surtout à la fin. Il a presque avoué qu’il comptait utiliser Siveline encore une fois...
— À la base, dit-elle, Cracken comptait révéler mon existence au grand public après quelques missions. Histoire de montrer que même les enfants des « héros » de l’Empire se battent contre lui… Mais Leight avait d’autres idées. Il connaissait… Enfin, il l’a connu, Lui. Et il prétendait que… qu’Il perdrait pied s’Il apprenait ma présence face à Lui. Visiblement, c’est ce qui s’est produit.
— Alors, tu es une otage, comprit Asyr. Une otage volontaire, mais une otage quand même.
— Je n’aime pas ça, fit Wedge en secouant légèrement la tête. Ce sont des méthodes d’Impériaux, pas les nôtres.
— Ce rôle, je l’ai choisi, Commandant, intervint Siveline.
Corran sentit qu’elle rassemblait ses forces pour reprendre pied émotionnellement parlant. Il ne subsistait, dans son esprit, qu’une ombre diffuse de doute, un fantôme méritant à peine d’être mentionné.
— Je veux être l’instrument de Sa chute.



Dark Palgueïss a écrit:Sinon, question "bête" qu'est ce que la Flotte Katana a de si puissant ? Parce que, si j'ai bien suivi, ok c'est 200 cuirassés, mais ils sont vieux, non ? J'imagine qu'ils ne valent pas un Star Destroyer ?


Ils sont vieux d'un demi-siècle environ (ce qui n'est pas si élevé dans la galaxie SW, ils sont plus récents que le Faucon par exemple), même si leur conception est antérieure. Mais ils ont surtout un immense aspect symbolique : ils incarnent le dernier sursaut de l'Ancienne République avant la Guerre des Clones, une dernière démonstration de puissance qui finit en catastrophe.

L'enjeu, ce que cherchent à obtenir les deux camps, c'est une sorte de filiation spirituelle avec cet ancien régime.

Pour le reste, je ne vais pas trop vous en dire, pas avant de vous avoir livré les deux prochains chapitres qui seront aussi les derniers de cette partie 3. ^^
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Messagepar Alfred M. » Ven 14 Sep 2018 - 23:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Bon comme je m'en doutais, l'ami Wedge ne se laisse pas encore berner par une jolie jeune femme dans son escadron. Mais bon après Shira, Erisi et Gara, il est un peu échaudé :transpire: . D'ailleurs notre charmante reine du bacta est citée :love: . Le coup est plus organisée que je ne l'imaginait, l'ami Cracken ayant toujours quelques coups d'avances. J'ai quand même du mal à imaginer qu'il puisse ressortir la carte Siveline avec autant d'impact que la première fois mais nous verrons... bientôt ? :oops: Allez, la suite :transpire: .

Jagen Eripsa a écrit:Corran avait entendu dire que ses As faisaient partie du groupe de combat rassemblé à la hâte pour l’expédition de la flotte Katana.


Finalement l'ami Carth a peut-être bien fait de se replier, Varth et le fougueux Cracken Junior auraient fait beaucoup de dégâts :lol:

Jagen Eripsa a écrit:Et je suis une Rebelle.


Ma petite si tu t'es pas engagé avant la Bataille d'Endor, tu n'en es pas une :o . Mais y a pas de honte, Corran n'en est pas un non plus :whistle: .
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Messagepar L2-D2 » Sam 15 Sep 2018 - 18:58   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 122 lu !

Waouh, sacrée révélation ! Ce Chapitre est extrêmement bien écrit (oui, encore plus que les autres, ce qui n'est pas peu dire) et la discussion/confrontation qui nous est narrée ici est prenante et très stressante !

Vivement la suite, là je suis tenu en haleine ! Tu finis très bien cette troisième partie ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Dark Palgueïss » Dim 16 Sep 2018 - 9:54   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Quel chapitre ! Enormes révélations ! Je ne dirai rien de plus pour ne pas spoiler, mais quel plaisir cette fic !
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 29 Sep 2018 - 14:16   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous pour votre fidélité ! Allez, c'est parti pour l'avant-dernier chapitre de cette troisième partie ! :cute:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 123

La couleur azurée du bacta haute qualité – l’un des meilleurs lots subsistant dans les réserves de l’Empire – assombrissait la peau nue du Grand Amiral Thrawn, qui flottait inconscient dans la cuve réparatrice. Dans la pénombre de la salle de soins, le capitaine Pellaeon l’observait avec inquiétude, comme il l’avait fait si souvent ces dernières heures.
Nous sommes passés si près de la catastrophe… Cette phrase, il se la répétait sans cesse depuis que les médics avaient livré leur dernier diagnostic.
Thrawn allait s’en tirer.
Il n’y avait aucune certitude dans ce genre de cas, et c’était plus vrai encore dans un gars aussi particulier que celui-ci – Ils ignoraient encore beaucoup de choses au sujet de la physionomie du Grand Amiral. Mais tous les signes étaient encourageants. Il allait rester une semaine en traitement intensif, pour se prémunir de toute complication, puis deux autres en convalescence, pour s’assurer de sa bonne forme. Des jours, des heures perdues à un moment où le temps comptait plus que tout pour l’Empire.
Mais le Grand Amiral avait survécu. C’était déjà une chance en soi.
Pellaeon sentit soudainement une présence à ses côtés. Il se tourna et le vit ; c’était le Moff Poldrei. Il s’était sans doute approché doucement, sans faire le moindre bruit, pour contempler cet étrange spectacle.
— Ainsi, c’est donc vrai, dit-il dans un murmure.
Le capitaine acquiesça.
— Hélas…
— J’ai reçu votre message dès que nous avons réintégré l’espace normal, poursuivit le Moff. Dites-moi, Gilad : comment va-t-il ?
— Aussi bien que possible, compte tenu des circonstances. Les brûlures ont été conséquentes, et le traitement cryothérapeutique ne s’est pas révélé très efficace.
— Vraiment ?
— Nos spécialistes pensent que cela est dû aux caractéristiques de son espèce. Ils ont analysé son génome ; il est d’origine humaine, mais avec des signes d’adaptation qu’ils attribuent à un milieu hostile, sans doute une atmosphère glacée.
— D’où la résistance au froid.
— Exactement.
Poldrei fit un pas pour se rapprocher de son interlocuteur, puis demanda, doucement :
— Que s’est-il passé ?
Pellaeon baissa la tête et ferma les yeux.
— Ce que nous craignions depuis le début.
— C’Baoth, comprit le Polcaphréen.
— C’Baoth, confirma le capitaine.
Il tendit la main pour effleurer la surface de verre de la cuve ; c’était un geste qu’il avait souvent eu pour s’assurer de la réalité de la situation. Avec ses nuances de bleu, la cuve lui faisait trop penser à un hologramme.
— Le colonel Tierce a identifié l’assaillant. Il s’agissait d’un ancien commando que le Grand Amiral avait affecté à l’opération Jomark.
— Est-on sûrs qu’il agissait sous l’ordre de ce clone fou ?
— J’en suis certain. Après avoir vérifié son identité, j’ai visionné à plusieurs reprises les vidéos de l’attaque pour comparer avec les indications fournies par Tierce. Narghom Osvalt était un professionnel… Mais cette attaque n’a pas été préparée. C’est totalement incohérent. Alors, j’ai remarqué un détail qui m’avait échappé. Juste avant que le colonel n’intervienne, Osvalt s’est arrêté.
— Arrêté ?
— Vous vous souvenez des vieux droïdes de combat de la Fédération ? Ceux qui étaient soumis à un ordinateur central ?
— Je préférerais les oublier, répondit Poldrei avec une moue dégoûtée.
— Eh bien, il s’est comporté de la même façon qu’eux en cas de panne. Il s’est arrêté, comme s’il était incapable d’aller plus loin.
— C’est étrange…
— Il l’a fait à la limite du champ émis par l’ysalamir que portait le Grand Amiral.
Une étincelle de compréhension brilla dans les yeux de Poldrei.
— Il était… « télécommandé ».
— Oui.
— Je crains que la rupture de son isolement forcé n’ait pas arrangé l’état mental de C’Baoth, murmura le Moff. Mais ce… S’il est vraiment capable…
— C’est effrayant.
— Très.
Le capitaine sentit que le moment était venu de parler avec franchise. Thrawn inconscient, il devait assumer son rôle par intérim – et parler avec Poldrei d’égal à égal.
— Carth, nous devons agir.
— Je suis d’accord. Malheureusement, je n’ai aucune idée de l’endroit où il peut se cacher.
Il soupira.
— Je gardais un… agent… sur place.
— Nous le soupçonnions. Le Grand Amiral avait aussi envoyé quelqu’un.
— Je le sais, répondit le Moff, légèrement amusé. Il se trouve que Celric – c’est son nom – m’a contacté juste après notre dernier entretien. Il craignait que les choses ne dégénèrent et prévoyait de passer à l’action pour neutraliser C’Baoth – avec l’aide de Skywalker.
Gilad fut vaguement agacé à l’idée que Poldrei avait agi seul, sans concertation avec le Grand Amiral ; puis il se souvint qu’on parlait du Jedi Fou, et son ressentiment s’évapora aussitôt.
— Vous pensez qu’il y est parvenu ?
— Non. C’Baoth a survécu et cette attaque de représailles le prouve.
Il serra les dents.
— J’ignore ce qu’il est advenu de Celric et des autres étudiants. Je n’ai pas reçu la moindre nouvelle. J’ose espérer que Skywalker était en mesure de tenir tête à ce Jedi cloné… Malheureusement, si ce que nous soupçonnons au sujet d’Osvalt est vrai, le danger était plus grand encore que nous ne l’avions estimé.
— Une vraie catastrophe…
— Oui.
Le Moff fit quelques pas, et soudain son visage émergea de la pénombre pour être éclairé par les systèmes de survie de la cuve bacta. Gilad remarqua alors ses grands cernes et le teint terne de sa peau. Il semblait ne pas avoir fermé l’œil depuis plusieurs jours.
— À présent, nous pouvons seulement attendre son prochain mouvement, et tenter de le débusquer à ce moment-là. Je pense que sa pensée n’est pas très cohérente. Il n’a pas de connaissances stratégiques, aucune intelligence stratégique. Sans la Force, il serait incapable de survivre. Malheureusement…
— Je vois ce que vous voulez dire. Ce n’est pas le genre d’adversaires que nous avons l’habitude d’affronter.
— Pas vraiment, non.
— Les hommes et les vaisseaux ne suffisent pas, reprit Gilad.
Les vaisseaux. Concentré sur Thrawn, il avait presque oublié l’autre sujet qu’il devait aborder avec le Moff.
— Même la flotte Katana n’aurait rien pu y changer, ajouta-t-il d’un ton lourd de sous-entendus.
Le visage de Poldrei s’affaissa davantage ; des années entières de lassitude se firent jour sur ses traits.
— J’ai tout donné à l’Empire, dit-il avec douceur, mais sans pouvoir occulter une petite pointe d’amertume. Tout. Vous savez ce que c’est : vous vous engagez en pensant retrouver votre liberté à la fin de la guerre, puis les actions continuent, et vous vous retrouvez pris dans un engrenage infernal dont vous ne pouvez plus vous extirper.
— J’étais volontaire dès avant la Guerre des Clones, indiqua Gilad. La Marine était une vocation chez moi, dès l’enfance.
— Moi, j’aspirais à retrouver la vie civile… Mais je ne voulais pas que la guerre revienne sur ma planète. Alors je n’ai pas rangé mon uniforme… J’ai donné trente ans de ma vie à l’Empire. Sans permissions ou presque. Je n’ai pas à me plaindre : contrairement à beaucoup d’autres – à mes amis Thalas et Lyn, par exemple – je suis toujours en vie. Mais il y a une chose que je ne sacrifierai jamais.
Il s’interrompit quelques instants, les yeux brillants.
— La vie de mes enfants.
Il se tourna vers le capitaine, qui vit clairement les larmes cette fois.
Carth Poldrei pleurait.
— Elle était là, Gilad. Ma fille, Siveline… Dans le camp de nos ennemis. Je savais qu’ils n’allaient pas se rendre. J’ai tout de suite compris que si je persistais… Elle mourrait. Et je n’ai pas pu le supporter.
— J’ignorais que vous aviez une fille, répondit doucement Pellaeon.
Il n’avait jamais vu le Moff dans cet état émotionnel. Quelle différence avec l’homme si sûr de lui qui s’était affiché sur les canaux Holonet de la Nouvelle République quelques jours plus tôt !
— C’est une histoire douloureuse, avoua Poldrei en tentant de se ressaisir. J’ai rencontré mon épouse pendant la Guerre des Clones… Et notre relation a été assez intense.
Malgré la situation, cette évocation lui arracha un mince sourire, qui disparut aussitôt.
— Intense jusqu’au chaos, en fait. Notre situation était assez… compliquée. Et je n’étais… Mes cicatrices avaient beaucoup de mal à se refermer.
Il se tut quelques instants, avant de reprendre :
— Un jour, il y a presque vingt-cinq ans, à mon retour sur Polcaphran, j’ai découvert notre maison vide, sans le moindre mot d’explication. Elle était partie en emportant nos deux enfants.
— Vous n’avez jamais su ce qu’elle était devenue ? s’étonna Pellaeon.
— Si. Quelques jours plus tard, j’ai découvert que mon mariage avait été effacé des registres. J’ai été… divorcé… sans mon consentement.
— J’ignorais que c’était possible.
Poldrei eut un petit rire sans joie.
— Quand on a le bras aussi long que Leight Barton, on peut faire ce qu’on veut de l’administration.
Pellaeon fronça les sourcils.
— Barton ? Vous voulez dire…
— Oui. Il avait rencontré ma femme et s’était mis en tête de l’épouser, cracha Poldrei. Et elle a accepté. Je l’ai appris à mon retour en service. Nous nous connaissions déjà, Barton et moi… Et nous n’étions pas vraiment en bons termes. Après ça, évidemment, j’aurais été capable de le tuer à mains nues.
— Puis Barton a rejoint la Rébellion…
— Non, c’était plus tard, beaucoup plus tard. Sa trahison n’a eu lieu qu’il y a onze ou douze ans… Et à ce moment-là, il s’était déjà lassé d’Athalée, et elle s’était réfugiée loin de la guerre.
Il soupira.
— Je les espérais à l’abri, elle, Thalas et Siveline… Et j’ignore totalement comment ma fille a pu se retrouver engluée dans ce bourbier. Mais j’ai réfléchi à ce qui s’est passé.
Il releva la tête.
— Siveline était membre de l’escadron Rogue. Je doute que ce soit un hasard. Les pilotes d’Antilles sont les meilleurs de la Nouvelle République – peut-être même de la galaxie. Même si j’aimerais croire qu’elle a obtenu cette place par son talent, je soupçonne une manœuvre beaucoup moins avouable… Et qui me surprend de la part de nos ennemis. J’imagine que Barton est impliqué, d’une façon ou d’une autre. Il me le paiera.
Il avait retrouvé une certaine distance, une froideur bien différente de l’état qu’il affichait quelques instants plus tôt.
— Mais ce ne sont pas eux qui m’inquiètent. Les Néo-Républicains, j’en fais mon affaire… Non, le problème, ce sont nos « alliés ». La mort de Derran Fahl nous place dans une situation délicate ; nul doute que le Conseil Intérimaire tentera d’imposer un de ses hommes de paille à la tête des Renseignements.
Il s’assit sur le banc, face à la cuve où flottait Thrawn, et Gilad fit de même.
— S’ils découvrent la vérité sur Siveline, et sur ce qui vient de se produire, je devrai quitter mon poste. Tout ce que nous avons bâti jusqu’ici s’effondrera du même coup. Cela ne doit pas se produire.
— Je suis d’accord.
— Je sais ce qu’il faut que je fasse… Mais je vais avoir besoin de votre aide, avoua le Moff.
Le capitaine l’observa, évaluant ce qu’il venait de voir, ce qu’il savait de Poldrei… Et mesurant tout cela à l’aune de ses propres sentiments vis-à-vis de ses fils, Mynar et Vitor, qu’il n’avait pourtant jamais vus.
Aurais-je sacrifié la flotte Katana pour eux ? se demanda-t-il alors en son for intérieur. La réponse fusa aussitôt. Oui. Sans hésiter.
Ce ne sont que des vaisseaux…
— Entendu, répondit-il finalement. Dites-moi tout.
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Messagepar Alfred M. » Sam 29 Sep 2018 - 15:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Encore beaucoup de révélations :sournois: . Bien joué à ceux qui penchaient pour la piste C'Baoth, moi j'ai toujours du mal à comprendre son intérêt là-dedans.

Côté Poldrei, s'il y a bien une personne qui peut l'écouter sur ce sujet là, c'est Pellaeon... mais il s'est peut-être renseigné avant de s'engager sur cette voie :sournois: . Je viens d'ailleurs de (re)lire la première apparition de Vitor Reige dans l'UEL :) .

Allez la suite et fin :lol: .
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Messagepar L2-D2 » Dim 30 Sep 2018 - 18:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 123 lu !

Avant-dernier de cette partie, donc... et cela se ressent dans l'intensité du dialogue entre Poldrei et Pellaeon. Les choses sont dites, assumées, expliquées des deux côtés. Et on s'en prend plein la figure ! Thalas ! La flotte Katana ! C'Baoth qui attente à la vie de Thrawn ! :shock:

Et on sent qu'une alliance et un respect nouveaux se sont établis entre les deux hommes... Est-ce bientôt l'heure de la Fédération Impériale qui donne son titre à ton récit ? :sournois:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Dark Palgueïss » Lun 01 Oct 2018 - 14:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Encore un très bon chapitre ! On a le droit à un gros soulagement en apprenant que Thrawn ne décedera pas, puis à une belle scène entre Poldrëi et Pellaeon.

Tout ça est très bien, et nous donne envie de voir la suite :D
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Messagepar Dark Palgueïss » Lun 01 Oct 2018 - 16:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Ah et sinon : aujourd'hui je suis tombé sur cet article : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d% ... C3%A9riale

Y-a-t-il un rapport avec TA fédération impériale, ou aucun ? :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 05 Oct 2018 - 18:03   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous ! Comme d'habitude, j'ai envie de vous répondre dès que je vous vois poster les messages... Et comme d'habitude, je me retiens en me disant que ça m'incitera à poster le chapitre plus vite. Donc si je ne réponds à pas vos questions et vos remarques tout de suite, dites-vous que c'est parce que j'essaie de vous livrer un nouveau chapitre au plus vite... :transpire:

Allez, c'est parti !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 124

L’ombre s’étendait sur Orinda.
À travers les fenêtres du large couloir où il avançait désormais, Carth pouvait apercevoir les dernières lueurs de la couronne solaire briller à l’horizon, projetant une lueur rougeoyante sur les tours qui hérissaient la capitale planétaire.
La couleur du sang, songea le Moff avec une pointe de lassitude. Combien de temps encore vais-je devoir encore le faire couler ? Est-ce que j’aurai enfin droit à la paix ?
Il cacha sa détresse à son entourage. Les deux stormtroopers derrière lui ne l’inquiétaient pas ; mais il ne voulait pas alarmer Anthara, qui le gardait à l’œil depuis les événements de la flotte Katana.
Rien d’étonnant à cela, après tout. J’ai levé mon arme sur elle…
Il aperçut le reflet de la jeune femme dans une des vitres. Pour l’heure, elle avançait d’un pas réglementaire, son uniforme tiré à quatre épingles, tenant dans sa main droite une mallette essentielle pour la bonne exécution du plan du jour. Une parfaite aide de camp, en somme.
— Restez à moins de trois mètres de moi, lui ordonna-t-il.
— Je n’y manquerai pas, assura-t-elle avec aplomb.
L’assurance toute militaire qu’elle affichait avait un effet apaisant sur Carth, qui commençait à vraiment l’apprécier. Elle était douée, et efficace. Certes, il préférait toujours Ahris, très doué pour comprendre les rouages de la politique, quand Anthara était avant tout une militaire ; mais les circonstances étant ce qu’elles étaient, il était ravi d’avoir déniché une jeune femme aussi compétente – en suivant, bien sûr, les conseils de son ancien aide de camp.
Elle a l’âge de Siveline, se souvint-il alors.
Une fois encore, ses pensées se tournèrent vers sa fille, vers Thalas, et vers Athalée. Il n’y avait qu’elle qu’il parvenait à imaginer. Son fils avait trois ans la dernière fois qu’il l’avait vu, et sa fille venait à peine de naître. Aujourd’hui, ils étaient adultes… Mais Athalée, elle, avait quelques années de moins que lui. Elle doit être magnifique, se dit-il avec un vague à l’âme. Je suis sûr que les années n’ont en rien altéré sa beauté. Les soucis, peut-être un peu…
Quel sombre crétin je suis.
Il déglutit discrètement.
Non. Il ne faut plus y penser. Pas maintenant. Il faut se concentrer sur le reste. Ce que j’ai accompli sur Polcaphran. La nouvelle dynamique que je suis parvenu à créer, avec Thrawn. Ce que je peux apporter à la galaxie.
Dans les couloirs, son petit groupe ne croisa personne. Il y avait veillé. La réunion devait avoir commencer une demi-heure plus tôt, à l’horaire qu’il avait lui-même fixé – et auquel il ne s’était volontairement pas tenu. Les conseillers et leur entourage étaient déjà réunis dans la salle principale du complexe – réaménagée en espace de réunion, sur son ordre, depuis sa dernière visite dans cet ancien hôtel huppé. Personne ne le verrait arriver.
Et, mieux encore, personne ne verrait arriver sa garde.
Ils arrivèrent finalement en vue de leur destination ; deux grandes portes en transparacier fumé, laissant à peine passer la clarté mourante du jour qui s’achevait.
— Nous y sommes, dit-il avec solennité.
Il jeta un coup d’œil à Anthara, qui acquiesça aussitôt.
— Il est temps d’en finir, ajouta-t-il alors.
Et, sans plus attendre, il avança ; les panneaux coulissèrent devant lui, et il put finalement entrer dans la salle de réunion.
Ils étaient déjà tous installés, et en discussions, autour d’une grande table qui semblait minuscule en raison de l’immensité de la salle. À une distance raisonnable, des serviteurs et des officiers attendaient de nouvelles instructions. Au-delà de la grande baie vitrée en face de lui, le ciel virait à l’orange, et les collines sombraient dans le sommeil.
Le moment parfait, songea-t-il alors, le cœur serré par l’émotion.
Le voyant entrer, Firmus Dowes se tut et se leva, aussitôt imité par Jan Stefside ; puis ce fut au tour de Gavrius Gavrescu. En quelques instants, tous les conseillers furent debout, ou presque, car Ars Dangor et Sarcev Quest n’avaient pas bougé. Assis face à l’entrée – et donc à Carth –, ils avaient le visage plongé dans l’ombre.
— Vous voilà donc, lâcha finalement le chef du Conseil Intérimaire, brisant du même coup le silence inconfortable qui s’était installé.
— Exactement, répondit Carth en avançant.
Il prit garde à ne pas s’éloigner trop d’Anthara, mais la jeune femme avait bien compris ses instructions. Elle le suivit aussitôt et vint se placer derrière lui tandis qu’il s’asseyait dans un fauteuil libre, face à Dangor et Quest.
— Me voilà devant vous, ajouta-t-il en promenant son regard à gauche et à droite pour observer les autres participants.
— J’imagine que vous avez requis ce rassemblement pour répondre à certaines rumeurs qui nous sont parvenues… ? poursuivit calmement Dangor.
— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
— La flotte Katana, grinça Quest en le foudroyant du regard.
— Je n’ai pas entendu de rumeurs à ce sujet. Il n’y a que des faits.
— Peut-être pourrez-vous nous les rappeler ? suggéra alors Xandel Carivus d’un ton conciliant.
— Mais certainement, dit Carth en inclinant légèrement la tête pour saluer la proposition. La Nouvelle République vient de prendre le contrôle des cuirassés de la flotte Katana.
— Une flotte impériale était bien présente ? demanda Dangor.
— Oui.
— Vous l’étiez également ?
— Tout à fait.
— Et vous avez ordonné le retrait.
— De toute évidence.
Carth prenait un certain plaisir avec cette joute verbale, déconcertante pour ses adversaires.
— C’est une trahison, gronda Sarcev Quest en prenant un air menaçant.
Poldrei acquiesça lentement.
— Oui… Oui, effectivement, il y a eu trahison. Mais elle n’est pas de mon fait.
Sa voix se durcit alors, et il y insuffla toute la froideur dont il se sentait capable.
— La flotte Katana ? Deux cents cuirassés obsolètes, symboles d’un des derniers échecs de la République. J’ai choisi de ne pas sacrifier la flotte capturée sur Sluis Van pour les récupérer. Ils n’en valaient pas la peine.
— Nos forces étaient supérieures ! tonna alors le général Wessel.
Il se leva, les mains appuyées sur la table.
— C’est scandaleux ! Proprement scandaleux ! Vous avez fui comme un lâche !
Carth tourna doucement la tête vers lui.
— Moi, un lâche ? Taisez-vous donc, général. Je n’accepterai ce mot que de la part de ceux qui ont risqué leur vie pour défendre une cause. Pas des fils de Moffs arrivés ici à cause de leur nom.
Wessel devint écarlate, mais Dangor lui fit signe de se rasseoir et de se calmer.
— Alors ? demanda le chef du Conseil. Où est la trahison ?
— Moi, j’ai ai vu une, gronda soudainement Sarcev Quest. Votre léchage de bottes en direct sur l’Holonet… Vous avez souillé la mémoire de de l’Empereur.
Le rire qui s’échappa alors de la bouche de Poldrei ressemblait davantage à un grincement qu’à un signe de joie.
— Souiller la mémoire de Palpatine ! s’exclama-t-il en surjouant son amusement. Mon pauvre Sarcev… J’en serais bien incapable. Elle est déjà suffisamment noire comme ça.
— Blasphème !
— Réalisme, contra Carth. Votre précieux Empereur n’était rien d’autre qu’un tyran ivre de pouvoir.
Les mains posées à plat sur la table, il inclina légèrement la tête, sans quitter Quest des yeux.
— J’ai commandé un inventaire de ses archives personnelles. À mesure qu’il progresse, je découvre un homme qui était bien loin de l’image de protecteur de la paix qu’il a voulu se forger. Il a peut-être mis un terme à la guerre des Clones, mais ce qu’il a fait ensuite était bien du niveau des atrocités de Dooku ou Grievous. La destruction d’Aldérande ? Il l’a assumée. Tarkin ? Son pouvoir était bien moindre qu’on a voulu le croire. Ses méthodes pour asservir de nouveaux mondes, pour réduire en esclavage des peuples entiers ? Manipulations, chantage, trahisons. Plus je creuse, plus mon dégoût s’accentue... J’ai le sentiment d’avoir servi un homme qui ne le méritait pas. Alors ne venez pas me parler de souillure. La seule qui me préoccupe, c’est celle qui risque de tâcher à jamais l’histoire de l’Empire si nous ne nous détachons pas à jamais de l’ombre méphitique de cette vieille crapule avide de puissance.
À l’issue de son discours, tous les conseillers le regardaient avec ébahissement. Aucun n’osa bouger, si ce n’est Quest.
— Vous êtes allé trop loin, souffla-t-il avant de lever la main, les doigts tendus vers le Moff.
Le cœur de Carth s’accéléra. C’était l’instant décisif.
Le Jedi Noir resserra doucement le poing ; mais l’exaltation sur ses traits laissa place à la panique quand il constata que ses pouvoirs restaient sans effet sur sa cible.
— Effectivement, répondit Poldrei. Je suis allé trop loin, bien trop loin pour vous.
Il dut se retenir pour ne pas regarder la mallette apportée par Anthara, qui contenait le support nutritif d’un jeune ysalamir que lui avait remis Pellaeon à l’issue de leur entrevue – en compagnie d’une poignée d’autres. Ces créatures fascinantes étaient décidément bien utiles…
Il joignit les mains devant son visage, tandis que Quest restait hagard, basculant peu à peu dans la panique.
— La trahison que je mentionnais plus tôt concerne le Grand Amiral Thrawn, reprit Carth comme si de rien n’était. Il a été victime d’une tentative d’assassinat.
Il balaya une nouvelle fois du regard la petite assemblée.
— Cette embuscade a été préparée soigneusement. Le tueur avait accès à des informations sensibles, et il n’a pu agir seul. J’ai la conviction que l’un d’entre vous est impliqué.
Il eut du mal à ne pas sourire en voyant la consternation apparaissant sur leurs visages. Ils étaient si prévisibles… Oh, la plupart avaient sans doute rêvé de se débarrasser du brillant Grand Amiral. C’était un sport courant, au Conseil : les complots et autres luttes internes particulièrement coûteuses en ressources. Toutes sortes de choses que Carth voulait voir disparaître. À présent, il allait en avoir la possibilité.
— Ces actes sont trop graves pour être ignorés, poursuivit-il d’une voix toujours égale. Une enquête va être menée pour déterminer quelles sont les responsabilités.
Il les connaissait, bien sûr. Il les avait partiellement devinées.
Il avait parlé à Celric Tavill avant la rupture de contact avec Jomark, et il lui avait donné le feu vert pour neutraliser C’Baoth… Et il lui avait parlé de Thrawn, en route vers Bilbringi. Si embuscade il y avait eu, c’était sans doute à cause de cet échange, probablement intercepté. C’était en tout cas l’hypothèse que privilégiait Carth. L’autre – qui impliquait que Celric avait révélé ces informations contre son gré – lui faisait froid dans le dos.
Quoi qu’il en soit, la responsabilité était sans doute sienne. Mais il était le seul à le savoir, pour l’heure, et il comptait bien s’en servir. Thrawn avait survécu, après tout… Rien n’empêcher de faire fructifier cette… « péripétie ».
— Vous ne pouvez pas enquêter sur les autres conseillers, rappela alors Carivus.
— C’est exact, confirma Carth. C’est pour cela que je dissous le Conseil sur-le-champ.
La nouvelle ne paralysa pas très longtemps les autres membres de la réunion, qui basculèrent aussitôt dans les interpellations et l’invective. Peu étaient ceux capables de garder leur calme ; en cela, ils imitaient Poldrei, qui ne se laissa pas démonter par l’hostilité qui s’abattait soudainement sur lui. Ceux qui gardaient leur calme échangeaient des regards nerveux.
Après quelques secondes surréalistes, Carth leva la main droite.
C’était le signal.
Toutes les portes de la salle, de l’accès principal aux issues de secours en passant par les entrées de service, s’ouvrirent alors pour laisser passer une nuée de stormtroopers. Plusieurs d’entre eux portaient sur leurs épaules un ysalamir, à la façon de Thrawn ; c’était une mesure imposée par Poldrei pour les protéger des pouvoirs de Quest. Ils fondirent sur lui et le neutralisèrent sans ménagement.
— Vous n’avez pas le droit ! glapit Dangor tandis que d’autres mains se saisissaient de lui.
— Peu importe, répondit Carth. Je le fais.
Plusieurs conseillers tentèrent de s’enfuir, et les hommes de Carth durent user de leurs armes. Des rayons bleus paralysants en jaillirent ; sitôt neutralisées, les cibles furent emportées avec une célérité surprenante.
— Vous nous conduisez en prison ? demanda Carivus en se levant de lui-même.
Deux stormtroopers s’approchèrent de lui et l’encadrèrent, mais sans l’entraver.
— Vous allez être conduits dans vos quartiers, où vous serez consignés jusqu’à la fin de l’enquête, expliqua le Moff en saluant d’un signe de tête sa coopération. Vous n’aurez pas le droit de communiquer avec l’extérieur, mais vous pourrez regarder autant d’holovids et consulter autant de datalivres que vous le souhaiterez.
— Une prison dorée reste une prison, lâcha un autre conseiller, sans que Poldrei parvienne à voir de qui il s’agissait.
— Vous êtes toujours en vie, répondit-il avec un sourire diffus.
Il fallut quelques minutes pour vider la salle de ses occupants indésirables. Une fois la tâche achevée, les stormtroopers disparurent à leur tour, aussi vite qu’ils étaient entrés, laissant Carth seul avec Anthara et leurs quelques alliés.
— À présent, notre collusion ne sera plus un secret pour quiconque, remarqua Firmus Dowes en haussant un sourcil.
— Je crois bien que le moment était venu, répondit Carth avec une gravité nouvelle. Beaucoup d’éléments ont été occultés du rapport transmis par le capitaine Pellaeon au Conseil…
— Volontairement ? demanda Gavrius Gavrescu, intrigué.
— Sur mon ordre. L’attaque a bien fait une victime : Derran Fahl.
Dowes et le baron échangèrent un regard entendu, tandis que Jan Stefside se contenta de lâcher un soupir.
— Cela explique donc son absence ici, dit Gavrescu. Il avait toujours été si ponctuel que je m’étonnais de ne pas l’avoir vu.
— Oui, hélas. C’est une lourde perte pour nous… Et pour l’Empire. Sa disparition nous place dans une situation dangereuse.
— Le Conseil aurait dû choisir le nouveau chef des Renseignements, devina Stefside. Et il n’aurait sans doute pas épousé nos vues sur l’avenir… Nous risquions d’échanger un allié contre un danger. N’est-ce pas ?
— C’est exactement mon analyse, confirma Carth.
— Donc vous avez choisi d’agir le premier pour garder l’avantage.
Le sourire de Poldrei s’élargit légèrement.
— En effet.
— Et cette histoire d’enquête ? Un simple prétexte ?
— Disons qu’elle risque à terme de partir dans une toute autre direction… C’est un problème que nous règlerons en temps utile. Pour l’heure, j’ai voulu sécuriser nos arrières.
— C’était risqué… Une manœuvre très corellienne, en fait. Vous êtes sûr d’être de Polcaphran ?
— Vous n’avez pas le monopole de l’audace ! s’amusa Carth. Bien ! À présent, nous allons pouvoir entamer les choses sérieuses. Tout ce qui doit nous préoccuper, à présent, c’est le futur, et rien d’autre. Puis-je compter sur vous ?
Ses trois interlocuteurs acquiescèrent.
— Excellent. Nous allons devoir mettre toutes nos compétences au service de l’avenir.
Il se tourna d’abord vers le représentant du Diktat corellien.
— Jan, votre double-allégeance est problématique… Accepterez-vous de rester ambassadeur ?
— Sans problème, répondit Stefside. Je pense que je vais avoir du travail pour rassurer le Diktat, après votre coup de force du jour…
Carth se retint à grand-peine de rire. S’il savait… !
— Parfait, répondit-il simplement, avant de se tourner vers Dowes et Gavrescu. Pour vous deux, nous aurons moins de problèmes. Gavrius, je compte vous confier les clés de notre reconstruction économique.
— Quels sont les objectifs ? demanda le baron.
— Relancer le commerce interne, réorganiser notre production de vivres, de biens de consommation… Et d’armes. Les informations des archives personnelles de l’Empereur nous ont permis de découvrir d’immenses fonds cachés. Une partie d’entre eux ont déjà été employés pour l’acquisition de vaisseaux auprès de l’Alignement de Pentastar, mais il en reste. Beaucoup. Je compte sur vous pour les faire fructifier. Montrez que nos mondes sont bien vivants, et que le régime qui émerge a l’intention de les développer davantage !
— C’est un défi intéressant… J’accepte votre proposition.
— Et pour vous, Firmus, j’ai gardé un rôle spécial.
— Je vous écoute, lui dit le gouverneur de Cademimu, intéressé.
— Je souhaite faire appel à vos compétences de légiste pour concevoir notre avenir. Vous aurez le contrôle de ce qui reste de l’administration impériale pour vous aider.
— Vous voulez dire… Une révision de la Constitution impériale ?
— Je pensais même repartir de zéro.
Le Moff se redressa alors dans son fauteuil, l’air solennel.
— Comprenez-moi bien : ce que j’ai déclenché aujourd’hui ne peut être arrêté. En écartant les derniers conseillers de Palpatine du pouvoir, j’ai signé la mort de l’Empire. Une mort définitive. Peu importe que nous en gardions encore le nom : dans les faits, les derniers liens avec ce qu’il était il y a seulement cinq ans viennent d’être coupés. L’Empire agonise, et il disparaîtra bientôt. La question qui se pose, c’est celle de son héritage. Je pensais chacun des mots que j’ai prononcés au sujet de Palpatine. Son ombre est encore présente, et elle ne nous laisse pas beaucoup d’options. Si nous échouons – et il y a une probabilité non-négligeable pour que ce soit le cas –, la galaxie reviendra toute entière à la Nouvelle République, un régime instable qui ne tardera pas à basculer dans une nouvelle guerre civile. Si nous parvenons à triompher des épreuves… Alors, et seulement alors, nous pourrons proposer à tous une troisième voix, entre la faiblesse des ex-Rebelles et la tyrannie de l’ancien Empire.
— Mais comment y parviendrons-nous ? demanda alors Dowes.
— En mettant de côté nos ambitions personnelles, répondit Carth. Nous aurons besoin d’un Empereur… Un jour. Mais ce ne sera pas l’un d’entre nous.
— Thrawn, alors ? demanda Gavrescu.
— Non plus. Je pense que la monocéphalie de l’Empire a accéléré sa chute. À mon avis, nous devrions avoir un chef politique issu d’une chambre législative – comme le Chancelier de jadis – en cohabitation avec un chef militaire – tel que le Grand Amiral Thrawn – et un chef symbolique : l’Empereur, un empereur apprécié et non craint. Un triumvirat, en somme, un régime bien plus stable et équilibré qu’autrefois.
— C’est une vision intéressante, admit Dowes, et dans la continuité de ce que vous nous aviez déjà exposé.
— J’affine mes idées à mesure que le temps passe, confia Poldrei avec un petit rire. Et cette bonification a du bon. Je suis désormais convaincu que mon offensive sur Kuat sera la clé de la victoire. La puissance de la planète n’est plus ce qu’elle fut, mais elle demeure un symbole puissant.
— Quand lancerez-vous votre attaque ?
— Une fois que le Grand Amiral sera remis de ses blessures, c’est-à-dire dans un mois.
Il hocha la tête avec gravité.
— Un mois, mes amis… Un mois, et nous pourrons entamer le dernier acte de notre plan. Alors…
Sa bouche laissa apparaître un rictus dans joie.
— …Il sera temps d’en finir pour de bon avec l’Empire.


Ainsi s'achève la partie 3 de ce premier tome.



Alfred M. a écrit:Encore beaucoup de révélations :sournois: . Bien joué à ceux qui penchaient pour la piste C'Baoth, moi j'ai toujours du mal à comprendre son intérêt là-dedans.

Un être psychologiquement instable agit-il toujours selon ses intérêts ? :cute:
Cependant, le sieur C'Baoth, s'il peut agir instinctivement, a aussi quelques ambitions que nous découvrirons bientôt. :sournois:

Alfred M. a écrit:Je viens d'ailleurs de (re)lire la première apparition de Vitor Reige dans l'UEL :) .

Ah, la bataille de Bastion... :cute:

L2-D2 a écrit:Est-ce bientôt l'heure de la Fédération Impériale qui donne son titre à ton récit ? :sournois:

Disons qu'on s'en rapproche. Mais je sais exactement à quel moment elle naîtra... J'ai imaginé cette scène depuis le début. :sournois:

Dark Palgueïss a écrit:Ah et sinon : aujourd'hui je suis tombé sur cet article : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d% ... C3%A9riale

Y-a-t-il un rapport avec TA fédération impériale, ou aucun ? :transpire:

À la base, aucun, mais j'ai moi aussi découvert l'existence de ce projet pendant mes recherches préliminaires (j'en avais d'ailleurs parlé sur la page 1 de ce topic ^^). Donc ce n'est pas ce qui m'a donné l'idée, mais je trouve le concept fichtrement intéressant. :oui:
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Messagepar L2-D2 » Ven 05 Oct 2018 - 18:27   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 124 lu !

On a l'impression de voir une fin de saison de série télévisée tant les choses se précipitent... et promettent du bon, du très bon même ! :oui:

Là, Poldrei a réalisé un mini coup d'état tout de même... mais il est si artistiquement fait ! :lol:

C'est toujours aussi bon de lire La Fédération Impériale ! Vivement la suite, et le début de la quatrième partie de ce premier tome ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Alfred M. » Ven 05 Oct 2018 - 19:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Un être psychologiquement instable agit-il toujours selon ses intérêts ? :cute:
Cependant, le sieur C'Baoth, s'il peut agir instinctivement, a aussi quelques ambitions que nous découvrirons bientôt. :sournois:


Il est pas si instable qu'on aime bien à le dire et agit toujours de façon relativement logique, sinon Thrawn n'aurait pas pu le cerber et travailler avec lui :wink: .

Bon sinon un très bon final qui je sens va avoir une grosse importance pour la suite. Nos guignols de services ne sont pas à sous-estimer :cute: .
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Messagepar mat-vador » Ven 05 Oct 2018 - 20:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'ai lu les derniers extraits et mon impression pour résumer: whaouh!

Dans les derniers dialogues, le plan de Poldrei est en marche! un triumvirat :love: !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Dark Palgueïss » Sam 06 Oct 2018 - 19:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit: — Moi, un lâche ? Taisez-vous donc, général. Je n’accepterai ce mot que de la part de ceux qui ont risqué leur vie pour défendre une cause. Pas des fils de Moffs arrivés ici à cause de leur nom.


Ouch... y a des oreilles qui ont dû siffler...




Jagen Eripsa a écrit:— Souiller la mémoire de Palpatine ! s’exclama-t-il en surjouant son amusement. Mon pauvre Sarcev… J’en serais bien incapable. Elle est déjà suffisamment noire comme ça.
— Blasphème !
— Réalisme, contra Carth. Votre précieux Empereur n’était rien d’autre qu’un tyran ivre de pouvoir.
Les mains posées à plat sur la table, il inclina légèrement la tête, sans quitter Quest des yeux.
— J’ai commandé un inventaire de ses archives personnelles. À mesure qu’il progresse, je découvre un homme qui était bien loin de l’image de protecteur de la paix qu’il a voulu se forger. Il a peut-être mis un terme à la guerre des Clones, mais ce qu’il a fait ensuite était bien du niveau des atrocités de Dooku ou Grievous. La destruction d’Aldérande ? Il l’a assumée. Tarkin ? Son pouvoir était bien moindre qu’on a voulu le croire. Ses méthodes pour asservir de nouveaux mondes, pour réduire en esclavage des peuples entiers ? Manipulations, chantage, trahisons. Plus je creuse, plus mon dégoût s’accentue... J’ai le sentiment d’avoir servi un homme qui ne le méritait pas. Alors ne venez pas me parler de souillure. La seule qui me préoccupe, c’est celle qui risque de tâcher à jamais l’histoire de l’Empire si nous ne nous détachons pas à jamais de l’ombre méphitique de cette vieille crapule avide de puissance.


Euh... personne ne l'a prévenu que Palpatine était encore vivant en fait ? :transpire: :transpire: :transpire: :transpire:


Pour le reste, le chapitre est excellent. Il est assez jouissif de voir Carth s'imposer ainsi, et mettre au pas ces ordures du conseil.

Je suis cependant un peu dubitatif sur son projet : l'idée d'un triumvirat, ça sonne pas mal, mais je vois d'ici toutes les possibilités de trahisons et coups bas entre les trois détenteurs du pouvoir. :whistle:

Ceci dit, c'est toujours mieux qu'un Empire dirigé exclusivement par Palpatine. :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 07 Nov 2018 - 22:40   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à tous pour vos retours ! Le moment est venu d'entamer la quatrième partie, la dernière de ce premier tome... Et même si l'on s'achemine vers le dénouement, elle comportera encore son lot de surprises. :sournois:

Bien sûr, la Fédération Impériale ne s'achèvera pas pour autant ; le récit se poursuivra, mais différemment. Tout n'est pas encore fixé, mais je devrais normalement ne garder que la moitié des "points de vue" actuels... Tout en gardant six. Trois hommes, et trois femmes ! La parité donc, et je vous assure que la façon dont ce sera amené ne sera pas du tout artificielle. :D

Et ces révélations ne présagent en rien du sort des personnages que nous suivons actuellement... Je conserve une totale marge de manoeuvre. :sournois:

Allez, sans plus tarder, entrons dans le vif du sujet !



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Partie 4 - L'Ultime Commandement


Chapitre 125

À la vitesse de la lumière, le destroyer Chimaera fendait l’hyperespace en direction de sa cible.
La passerelle d’observation du vaisseau était presque vide. C’était une zone isolée, située entre les deux générateurs de boucliers, qui permettait de manœuvrer le navire en cas de panne des senseurs. Quelques terminaux y étaient installés, mais ils restaient en sommeil la quasi-totalité du temps, en-dehors d’une poignée d’exercices au scénario catastrophe. En situation de combat, deux officiers venaient s’y installer, mais la salle était généralement vide.
L’endroit idéal pour un entraînement improvisé, en toute discrétion.
— Tu peux toujours déclarer forfait, si tu veux, lança Celric en observant son adversaire.
La proposition fit sourire Piotr Paveller.
— Déjà fatigué ? L’âge, peut-être ?
— Ce n’est pas parce que je suis sorti de l’adolescence que je ne suis plus bon à rien, s’amusa le Polcaphréen, qui venait tout juste de fêter ses vingt ans. Au contraire, même…
Ils avançaient chacun de leur côté, sans quitter l’autre du regard, délimitant ainsi une arène circulaire de cinq ou six mètres de diamètre.
Ils tournèrent et tournèrent encore, les sens en alerte. Sans quitter des yeux Piotr, Celric le sondait via la Force. Il savait que le jeune garçon faisait la même chose, de son côté. C’était de bonne guerre.
Mais Paveller était impatient. Il allait passer à l’action le premier… Comme à chaque fois.
Soudain, il sentit une brève pression mentale – exactement le signe qu’il attendait. Aussitôt, il plongea sa main droite sur son flanc gauche et décrocha son sabre laser, et, tout se mettant en garde, il activa l’arme, prêt à contrer la frappe.
Qui ne vint jamais.
Voyant le sourire de Piotr s’élargir, il ressentit un frisson le long de son dos. C’était une feinte ! Il est parvenu à me faire croire qu’il allait attaquer !
— Un peu tendu ? demanda son jeune adversaire, narquois.
— On n’a pas la journée, Piotr…
— Comme tu voudras.
D’un geste fulgurant, il dégaina à son tour et passa à l’action.
La frappe diagonale fulgurante aurait pu couper Celric en deux, mais il parvint à la dévier au prix d’un effort conséquent. Mais son adversaire revint aussitôt à la charge avec la grâce d’un duelliste aguerri. Il avait fait des progrès incroyables depuis leur retour dans l’espace impérial, un mois plus tôt, après le désastre de Jomark. Ses talents croissaient à une vitesse peu commune.
Ils avaient d’abord craint de ne pas pouvoir progresser dans l’art du duel sans l’aide de Luke Skywalker… Mais en apprenant qu’ils avaient survécu à la confrontation avec C’Baoth, le Moff Poldrei s’était personnellement investi dans leur entraînement.
Nous ne pouvons pas ignorer la menace que ce Jedi fou représente, avait-il confié lorsqu’il les avait reçus dans son bureau de Polcaphran. Il n’a donné aucun signe de vie depuis l’attaque d’Osvalt contre Thrawn, mais je crains que ce ne soit que le calme avant la tempête…
Entre les instructeurs spécialisés dans le corps-à-corps et les enregistrements holographiques exhumés par les archivistes personnels du Moff, ils avaient eu tout le nécessaire pour améliorer leur maîtrise du sabre. L’entraînement était éprouvant, mais terriblement enrichissant. Peu à peu, ils avaient identifié leurs capacités respectives et les affinités qu’ils entretenaient l’un et l’autre avec les différents styles de maniement de l’arme. Celric, plutôt axé sur la défensive, se débrouillait plutôt bien avec la Forme III, le Soresu, qui lui permettait de se protéger de toutes les attaques ou presque. Elle lui était particulièrement utile face à un adversaire aussi agressif que Piotr, au style fluide et offensif. Il variait de technique selon les moments ; à certains moments, il privilégiait les acrobaties de l’Ataru, à d’autres il préférait l’élégance du Makashi. Et, non content de s’essayer à ces formes – respectivement IV et II –, il tentait lors de certains exercices d’avoir recours au Jar’Kai, une variante à deux sabres.
Elle m’a été très utile sur Jomark, avait-il expliqué. Manier deux armes m’a sans doute sauvé la vie, mais sur le coup j’aurais préféré y être mieux préparé. Maintenant, je vais pouvoir l’être.
Pour l’heure, il ne brandissait qu’une seule lame, écarlate – le sabre qui était le sien depuis le début de son entraînement. Elle fondait sur Celric, qui parait avec la sienne, émeraude.
Les enchainements se suivaient et se ressemblaient, les coups latéraux laissant place aux coups verticaux, et inversement. C’était un combat acharné, entre deux duellistes qui commençaient à bien se connaître.
Soudain, Celric sentit des vibrations à son poignet ; la distraction lui coûta cher, puisqu’il abaissa sa garde une fraction de secondes, un laps de temps suffisant pour que Piotr puisse effectuer un Cho Mai. Tavill sentit la décharge irradier dans son avant-bras droit et poussa un cri où se mêlaient surprise et douleur. Il lâcha son arme, et la lame verte disparut.
— Désolé ! s’exclama aussitôt le jeune Galidréen, qui éteignit son arme sur-le-champ. Je pensais…
— Ça va, le rassura Celric. Tout va bien.
De fait, tout n’allait pas bien. À puissance minimale, les sabres ne provoquaient qu’un petit choc sans gravité ; mais dans un combat en conditions réelles, il aurait tout simplement perdu sa main. Il devait apprendre à ne pas se laisser distraire aussi facilement.
De nouvelles vibrations, à son poignet, le ramenèrent à la réalité ; il accepta alors la communication entrante, et la silhouette miniature de la lieutenante Brenko apparut en suspension au-dessus de l’appareil.
— Au rapport, annonça-t-il.
Il était temps, lâcha-t-elle avec froideur.
Dès son arrivée à bord du Chimaera, il avait compris que Brenko ne l’appréciait pas. Elle devait sans doute encore lui en vouloir de son petit mensonge destiné à parler directement au Moff Poldrei, à la veille du combat contre C’Baoth sur Jomark. Pour une militaire aussi portée sur les règlements, c’était une ruse impardonnable…
À moins qu’elle n’appartienne tout simplement à ces Impériaux méfiants envers tout ce qui rappelait de près ou de loin l’ancien Ordre Jedi.
— Nous sommes en entraînement, expliqua-t-il.
Vous y étiez. Nous sortirons de l’hyperespace dans vingt minutes. Votre présence est donc requise sur la passerelle de commandement.
Celric sentit sa gorge se serrer.
— Nous arrivons.
Il éteignit son communicateur et regarda Piotr, qui acquiesça doucement. Ils se dirigèrent vers le coin où ils entreposaient leurs affaires, s’épongèrent soigneusement le visage avec des serviettes. Bien que courte, leur séance d’entraînement avait été intense.
Sans un mot, ils quittèrent la passerelle d’observation et prirent le chemin de la passerelle. Ils ne parlèrent pas pendant le trajet. La tension était trop présente pour qu’ils soient d’humeur à bavarder.
Ils n’étaient pas les seuls à être tendus. Le Chimaera était un vaisseau bien tenu, avec un équipage discipliné, mais l’ambiance qui régnait aujourd’hui allait bien au-delà. Pour un apprenti Jedi comme Celric, il était facile de ressentir cette excitation froide, diffuse et troublante.
Piotr et lui arrivèrent sur le pont bien avant la sortie de l’hyperespace. Le capitaine Ardiff était en poste, s’entretenant avec l’un des artilleurs. Les voyant entrer, il les salua d’un signe de tête.
Ils attendirent quelques minutes avant que le Haut Commandement ne fasse son entrée. Le commodore Pellaeon arriva le premier pour prendre le relai d’Ardiff, qui officiait comme commandant suppléant du navire. Les deux hommes échangèrent quelques mots avant que le second ne regagne ses quartiers pour se reposer – ou du moins tenter de le faire.
Puis vinrent Thrawn et Poldrei, côte-à-côte, en pleine discussion.
Le Grand Amiral avait revêtu son habituel uniforme blanc. Sa peau était peut-être plus pâle qu’autrefois, et il paraissait légèrement amaigri ; mais c’était bien peu de choses au final quand on pensait qu’il avait frôlé la mort. Il portait sur l’épaule cette étrange créature, cet ysalamir si mystérieux que lui avaient décrit Luke et Mara.
À ses côtés, Poldrei, bien que plus petit, n’affichait que force et confiance en soi. Celric s’était entretenu plusieurs fois avec le Moff depuis qu’il était devenu Lieutenant-Général de l’Empire, notamment pour lui relater les événements survenus sur Jomark. Mais il n’avait rien ressenti à son sujet, et pour cause ; il ne se déplaçait jamais sans être protégé par un ysalamir. C’Baoth faisait planer sur le Haut Commandement une terreur immatérielle, insaisissable.
Derrière eux, à quelques pas, la lieutenant Brenko tenait une mallette équipée de répulseurs. C’était, soupçonnait Celric, la tanière de l’ysalamir de Poldrei. En entrant sur la passerelle, elle l’inspecta avec attention, et foudroya Tavill du regard lorsqu’elle l’aperçut.
— Nous sommes presque en position, annonça Pellaeon. Nous émergerons au niveau du point de rendez-vous dans une minute.
Et, comme pour souligner ces paroles, les sirènes d’avertissement se déclenchèrent, appelant chaque navigateur à son poste.
— Voyons donc cela, déclara Poldrei en approchant de la baie d’observation.

Et, comme prévu, quelques instants plus tard, le Chimaera émergea de l’hyperespace au cœur d’une imposante flotte impériale.
Il y avait là une centaine de vaisseaux en tout, dont quinze destroyers de classe Impériale qui allaient être le fer de lance de l’attaque imminente. Les navires étaient rassemblés dans l’espace profond, hors de portée des détecteurs néo-républicains – mais à cinq minutes-lumière à peine de leurs cibles.
Le spectacle qu’ils offraient avait de quoi couper le souffle. Celric ressentit un frisson le long de son échine ; même s’il s’était attendu à le contempler, le voir de ses yeux même était une toute autre affaire.
Il était tellement captivé qu’il ne remarqua pas tout de suite que Poldrei s’était arraché à sa contemplation pour se tourner vers lui.
— Magnifique, n’est-ce pas ? lui dit le Moff avec un mince sourire.
— Impressionnant, Monsieur, répondit le jeune homme en se ressaisissant.
— C’est un beau rassemblement, commenta Thrawn en venant vers eux, Pellaeon à ses côtés.
Le commodore semblait prêt à le rattraper, au cas où il serait victime de quelque faiblesse.
— Mais il reste minime par rapport à ce que l’Empire pouvait faire autrefois, acheva le Grand Amiral. Ce seul secteur disposait de cinq fois plus de destroyers pour assurer sa sécurité, à une époque où la Rébellion n’était rien de plus qu’une rumeur. Notre puissance reste très relative.
— La Nouvelle République n’a guère plus dans notre zone, rappela Poldrei.
— Je sais. Mais elle est sur son terrain, à présent. Elle dispose de défenses solides.
— Votre plan…
— Mon plan requiert une minutie absolue.
Il plongea son regard ardent dans ceux des deux simili-Jedi.
— Établissez la connexion.
Un vocabulaire tellement banal, pour l’acte qu’ils s’apprêtaient à faire… Mais Celric se contenta d’obéir, gardant par-devers lui ses pensées.
— À vos ordres.
Piotr répondit la même chose. Simultanément, ils s’installèrent en tailleur sur le sol glacé de la passerelle. C’était une position enseignée par Luke, qui n’imaginait sans doute pas alors ce qu’ils allaient en faire…
Chasse ces pensées de ton esprit, s’ordonna-t-il mentalement. Si tu fais bien ton travail, les pertes seront limitées et cette guerre finira au plus vite.
C’était ce mantra qu’il se répétait mentalement chaque fois que ses doutes revenaient. Que ce soit par conviction, à cause de son histoire personnelle ou de son amitié pour Luke, il n’avait pas envie de s’en prendre aux Rebelles. Ou du moins, plus envie. Mais avait-il le choix ? Polcaphran était son foyer, et la planète demeurait impériale. Une situation qui, si l’on se fiait aux derniers développements, n’était pas près de changer…
Il ferma les yeux et projeta son esprit dans la Force. Comme à chaque fois, l’immensité des possibilités offertes par cette énergie cosmique le dérouta. Comme il était facile de céder aux tentations d’un tel pouvoir ! Il comprenait mieux, à présent, les contes que lui racontait sa mère sur les héros déchus. Il comprenait aussi pourquoi tant d’étudiants de C’Baoth s’étaient laissé séduire. Il comprenait, certes, mais il n’acceptait pas.
Il dériva mentalement dans le vide cosmique, à la recherche d’une présence familière. Il finit par en sentir deux : Flynn Tharon et Gladys Sarn. Aidé par Piotr, qui joignit ses forces aux siennes, il parvint à entrer en contact avec eux.
— C’est fait, annonça-t-il alors sans ouvrir les yeux, pour conserver toute sa concentration. Ils sont déjà en position.
— Bien, répondit la voix suave du non-humain. Lieutenant, communication pour l’ensemble du commandement.
Toujours plongé dans l’obscurité, Celric imagina Thrawn s’éloigner de quelques pas – qu’il distingua à peine, tant il était concentré – pour descendre dans la fosse bâbord, jusqu’au poste du responsable des liaisons.
— Ici le Grand Amiral Thrawn, annonça-t-il au bout de quelques instants. Messieurs, préparez-vous et synchronisez vos chronos. Le Bellicose… Capitaine Aban : trois minutes.
À vos ordres.
— Le Judicator, capitaine Brandei. Quatre minutes cinquante.
Oui, Excellence.
— Le Right to Rule, capitaine Garrol. Deux minutes.
Nous sommes parés.
— Le Stormhawk…
Il inventoria ainsi une dizaine d’autres vaisseaux avant de s’adresser à nouveau à Celric.
— Envoyez le signal. Maintenant.
Le jeune homme obéit, faisant jaillir cette impulsion mentale si particulière de lui à destination de ses amis. Il sentit presque aussitôt une autre décharge d’énergie spirituelle – la réponse qu’il attendait.
— C’est fait.
— Opération déclenchée, ordonna alors Thrawn.
Celric aurait donné cher pour observer les manœuvres du passage en hyperespace, et la tension grandissante sur les visages des membres d’équipage. Il ne pouvait qu’en percevoir l’écho au sein de la Force, une aura de plus en plus oppressante, à mesure qu’ils approchaient de leur cible.
Il lutta pour ne pas être déconcentré lorsque les alarmes retentirent à nouveau. C’était à lui, et à Piotr, qu’incombait le maintien du lien mental ; de leur côté, Flynn et Gladys avaient déjà fort à faire. Le destroyer émergea de l’hyperespace
— Maintenant, nous allons voir quelle sera leur réaction… marmonna Poldrei.
— La réponse ne devrait guère se faire attendre, estima Pellaeon.
Soudain, le lien se brisa, et Celric rouvrit les yeux.
— Je ne les sens plus !
— Nos senseurs ont-ils détecté quelque chose ? demanda le commodore en se tournant vers la fosse de l’équipage.
— Des échanges paniqués, mais aucune explosion à la surface, répondit un opérateur.
— Ils doivent être en pleine phase d’approche, devina Thrawn. Vous ne feriez plus que les déconcentrer, à présent.
Tavill acquiesça et se releva, doucement. L’exercice, bref mais intense, lui avait beaucoup coûté en énergie ; il comprenait à présent la fatigue intense qu’avait manifesté C’Baoth à l’issue de certains de leurs entraînements.
Les jambes chancelantes, il s’appuya contre la baie panoramique, et contempla pour la première fois Anaxes.
La Défenseure du Noyau.
Ce monde servait déjà de forteresse inébranlable à l’Empire d’Azure avant même que la République ne soit fondée. Il s’y était ensuite rallié, devenant au fil des millénaires le monde de prédilection des hauts gradés navals.
— Moi aussi, j’étais impressionné la première fois que je suis venu ici, confia alors Poldrei, qui avait une nouvelle fois remarqué l’air contemplatif de Celric.
— La première fois seulement ? demanda Piotr, oubliant toute retenue.
— Oui, confirma le Moff. Ensuite, j’ai rencontré des Anaxsis.
Il eut une grimace peu agréable.
— Quand la Marine Impériale a été organisée, la moitié environ des officiers étaient des natifs des collines de Sirpar ou d’anciens élèves de la Citadelle. Des commandants compétents, sans doute, mais qui ne voyaient pas d’un très bon œil les parvenus dans mon genre.
— Nous avons un premier contact, annonça Pellaeon. Le Right to Rule a engagé le combat avec la flotte de défense d’Axum.
— Quels effectifs ? demanda aussitôt Thrawn.
— Trois croiseurs reconvertis et une dizaine de vaisseaux plus légers. Douze, très précisément. Cinq frégates et sept corvettes, classes diverses.
— Exactement les chiffres que nous avions, commenta Poldrei d’un air entendu.
Thrawn darda sur lui un regard ardent.
— Nous en avons déjà discuté, lança-t-il. La fiabilité de certaines informations n’implique pas que nous pouvons faire confiance à votre contact.
— Je le sais, répondit le Moff. Mais ajoutez cela aux codes qu’il dit détenir de la part de Derran Fahl lui-même… C’est un faisceau d’éléments qui m’incitent à croire ce qu’il dit.
— Vous allez bien vite en besogne.
— Peut-être. Mais nous avons besoin de quelqu’un pour tenir les Renseignements avant qu’ils se retournent contre nous.
Le Grand Amiral se mordit les lèvres, avant de lâcher :
— Entendu.
Poldrei salua sa petite victoire d’un signe de tête.
— Je pense que nous ne le regretterons pas.
Deux étincelles apparurent alors au loin, signe de la sortie d’hyperespace de nouveaux navires.
— Au rapport, ordonna Pellaeon à son équipage.
— Deux frégates, classe MC-30, annonça le responsable des senseurs. En approche vers notre position.
— Les renforts de la Nouvelle République, commenta Poldrei. C’est généralement à ce moment-là que les choses deviennent dangeureuses…
Celric se souvenait suffisamment bien du briefing pour deviner pourquoi. Anaxes était réputée pour la puissance de ses défenses sol-espace, des canons capables d’infliger d’importants dégâts aux vaisseaux capitaux. Mais leur utilisation était plus que parcimonieuse : immobiles, attachés au sol, ils représentaient une cible idéale pour les destroyers ennemis. De plus, leur utilisation imposait une désactivation au moins partielle du bouclier planétaire. Ils n’étaient donc, le plus souvent, que des soutiens lors de combats spatiaux, quand les forces de défense pouvaient attirer l’attention de l’adversaire.
— Ils devaient être de l’autre côté de la planète, acheva le Moff.
— Ils ne sont pas de taille contre notre groupe, assura Thrawn.
Il consulta le chrono à son poignet.
— D’autant qu’Anaxes ne devrait pas tarder à capituler…
Son regard dériva vers son allié.
— …si votre analyse de la situation était exacte.
— Elle l’est, l’assura Poldrei sans trembler.
Les deux chefs de l’Empire se jaugèrent du regard ; même s’ils étaient imperceptibles au sein de la Force, Celric sentait la tension qui émanait de cette confrontation. Ce n’était pas de la haine, de la détestation ou tout autre sentiment hostile ; leur comportement était plutôt l’héritage de trente ans de survie en milieu impérial, un environnement où la confiance était un luxe que les ambitieux ne pouvaient se permettre.
— Commandant ! intervint alors un enseigne, brisant ce duel silencieux.
Il s’adressait à Pellaeon, mais Poldrei et Thrawn se tournèrent également vers lui, ce qui diminua considérablement son assurance.
— Nous… Nous sommes parvenus à nous connecter à des satellites de sécurité… Nous pouvons avoir des images de la Citadelle.
— Diffusez-les sur les écrans de la passerelle, ordonna le commodore. Et surveillez l’approche de ces frégates !
— À vos ordres.
Les vues apparurent très vite sur différentes parois autour d’eux. Elles montraient un imposant complexe, de conception ancienne mais qui comportait malgré tout des détails rappelant l’esthétique impériale. En recoupant les angles, Celric comprit qu’il observait une structure en forme de U, enserrant une très large place sur plusieurs niveaux où l’on pouvait distinguer de grandes allées bordées de statues et de colonnes.
C’était la puissante Citadelle d’Anaxes, un complexe dont les origines remontaient à l’Empire d’Azure et qui accueillait les principales institutions de la planète. Ses tours les plus élevées, de plusieurs centaines de mètres de haut, étaient bien plus récentes : l’ensemble avait su évoluer au fil des siècles, servant l’Ancienne République de ses origines à son déclin, et passant sous domination impériale dès les débuts de l’Ordre Nouveau.
Aujourd’hui, la Citadelle allait connaître une nouvelle page de son histoire.
Et quelle page !
Le Grand Amiral consulta une nouvelle fois son chrono.
— Ils ne devraient plus tarder, à présent, estima-t-il.
Ils patientèrent en silence. Sur le pont, tout le monde retenait son souffle ; ceux qui ne guettaient pas l’avancée des ennemis ou n’étaient pas occupés à une tâche essentielle observaient ce théâtre improvisé où rien ne semblait encore bouger.
Puis les images semblèrent devenir floues, et, soudainement, des taches grises apparurent, plus nombreuses à chaque seconde. Elles devinrent plus précises, laissant apparaître des nuances, des formes bien déterminées, des lignes dures et élégantes.
En quelques instants, un destroyer était surgi du néant.
— Maintenant, nous allons savoir… murmura Pellaeon.
Poldrei sourit.
— Ils ne le détruiront pas, assura-t-il.
— C’est ce que vous pensez, rappela Thrawn.
— J’en suis convaincu, assura le Moff. Aucun Anaxsi ne voudrait détruire un destroyer de classe Victoire, et encore moins l’Arlionne.
Il désigna l’écran qui montrait le mieux le vaisseau d’un coup de menton.
— C’était le destroyer de Terrinald Screed au cours de sa traque de la flotte Bulwark… Une traque qui s’est achevée ici même ! De toute l’histoire récente de ce monde, c’est l’épisode le plus glorieux, celui dont les Anaxsis sont le plus fiers !
Celric espérait de tout cœur que le Moff avait raison, car Flynn et Gladys étaient à bord de ce navire – et ils devaient être épuisés par la prouesse qu’ils venaient de réaliser.
Le Grand Amiral Thrawn avait exhumé – Celric ignorait d’où – des prototypes de manteaux-boucliers, capables de rendre des objets invisibles pour l’œil et les senseurs. Une technologie de pointe, plus perfectionnée que les manteaux de camouflage traditionnels, qui pouvaient encore être détectés par les meilleurs équipements… Mais qui souffrait d’un défaut majeur. Le manteau-bouclier pouvait rendre invisible son utilisateur, mais il le laissait aussi aveugle sur tous les plans. Il était impossible de guider un vaisseau équipé de cette technologie.
Heureusement, la Force n’était pas soumise à ce genre de limites.
Le plan était collectif. Thrawn avait imaginé l’utilisation des « Jedi Impériaux » pour pallier les handicaps induits par les manteaux-boucliers, afin d’utiliser ces derniers pour infiltrer un navire sur la cible ennemie, avant la levée des défenses ennemies. Poldrei était intervenu sur le choix de la cible, et du navire à équiper pour l’occasion.
Ils allaient maintenant savoir si cette association était judicieuse.
— Contact dans quatre minutes, annonça Pellaeon.
Sur les écrans, le destroyer ne bougeait pas. Les répulseurs additionnels, ajoutés en même temps que les manteaux-boucliers, fonctionnaient à plein régime, faisant vibrer l’air autour d’eux.
— Trois minutes.
— Nous avons une demande de liaison, annonça alors un enseigne.
— Qui donc ? dit aussitôt Poldrei en se tournant vers lui.
— Un membre du gouvernement d’Anaxes. Il souhaite s’adresser directement au Grand Amiral Thrawn.
L’appelé échangea un regard avec le Moff, qui cachait à peine son triomphe. Celric n’avait même pas besoin de la Force pour sentir son enthousiasme orgueilleux.
— Félicitations, amiral, lança-t-il avec aplomb. L’Empire d’Azure est à nous.



L2-D2 a écrit:On a l'impression de voir une fin de saison de série télévisée tant les choses se précipitent... et promettent du bon, du très bon même ! :oui:

Je suis amateur de quelques bonnes séries politiques... Mes premières ébauches de Carth Poldrei étaient très inspirées d'un personnage emblématique, que les scénaristes viennent de tuer suite aux graves conneries de son interprète. :transpire:

Alfred M. a écrit:Il est pas si instable qu'on aime bien à le dire et agit toujours de façon relativement logique, sinon Thrawn n'aurait pas pu le cerber et travailler avec lui :wink: .

Dans les livres, son état mental se dégrade à mesure que sa puissance augmente. Je pars du principe que le contact avec de nombreux apprentis accélère sa montée en puissance... C'Baoth est ici une menace plus importante que dans les livres de Zahn, sans doute. :jap:

mat-vador a écrit:Dans les derniers dialogues, le plan de Poldrei est en marche! un triumvirat :love: !

:oui:

Dark Palgueïss a écrit:Je suis cependant un peu dubitatif sur son projet : l'idée d'un triumvirat, ça sonne pas mal, mais je vois d'ici toutes les possibilités de trahisons et coups bas entre les trois détenteurs du pouvoir. :whistle:

Tout dépend des personnes qui occupent la place, j'imagine. Personne n'a encore le tiercé gagnant - enfin, sauf moi, bien sûr. :D
Et s'il y a des péripéties... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Jeu 08 Nov 2018 - 8:49   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 125 lu !

Ah ! Après un mois d'absence, on retrouve La fédération Impériale pour un excellent Chapitre, long et riche en enseignements sur le nouveau statut de l'Empire ! La technique du lien mental entre les sensitifs Impériaux à la Force me rappelle ce que les auteurs avaient fait des jeunes Chevaliers Jedi lors de la saga du Nouvel Ordre Jedi... une référence que je valide ! :oui:

En tout cas, ce Chapitre permet à l'Empire de remporter une nouvelle victoire. La République a vraiment du souci à se faire !

Jagen Eripsa a écrit:Tout n'est pas encore fixé, mais je devrais normalement ne garder que la moitié des "points de vue" actuels... Tout en gardant six. Trois hommes, et trois femmes ! La parité donc, et je vous assure que la façon dont ce sera amené ne sera pas du tout artificielle. :D

Allez, je joue : je mise un billet sur Mara Jade, Carth Poldrei et Celric Tavill. Les autres... je ne sais pas encore !
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Alfred M. » Jeu 08 Nov 2018 - 9:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Sacré conclusion, j'étais sur d'avoir à faire à l'attaque de Kuat mais c'est une cible tout aussi ambitieuse que tu nous proposes là. Les impériaux sont au cœur du Noyau maintenant, en plein espace Néo-Républicain (ce qui laisse plus de liberté à la NR pour gérer le problème). Mais ça leur aura coûté cher en révélant l'un de leur meilleur atout. Vivement la suite :) .

Jagen Eripsa a écrit:Le moment est venu d'entamer la quatrième partie, la dernière de ce premier tome... Et même si l'on s'achemine vers le dénouement, elle comportera encore son lot de surprises. :sournois:


:love:

Jagen Eripsa a écrit:Bien sûr, la Fédération Impériale ne s'achèvera pas pour autant ; le récit se poursuivra, mais différemment. Tout n'est pas encore fixé, mais je devrais normalement ne garder que la moitié des "points de vue" actuels... Tout en gardant six. Trois hommes, et trois femmes ! La parité donc, et je vous assure que la façon dont ce sera amené ne sera pas du tout artificielle. :D


Format comics confirmé :whistle: . Bon ben je peux pas dire que la possibilité de voir Corran remplacé par Siveline me rende jouasse mais, j'attends de voir, surtout pour les autres (rien que si tu tapes dans ce qui existe déjà y a de quoi faire :transpire: ). Carth est indéboulonnable, il faut garder le Bothan (si tu te soucis de la parité faut penser aux non-humains :whistle: ) et Celric semble avoir un destin important... Petit à petit les personnages originaux prennent le pouvoir :lol: .
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Messagepar Jagen Eripsa » Jeu 08 Nov 2018 - 20:19   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci messieurs ! :jap:

L2-D2 a écrit:Ah ! Après un mois d'absence, on retrouve La fédération Impériale pour un excellent Chapitre, long et riche en enseignements sur le nouveau statut de l'Empire ! La technique du lien mental entre les sensitifs Impériaux à la Force me rappelle ce que les auteurs avaient fait des jeunes Chevaliers Jedi lors de la saga du Nouvel Ordre Jedi... une référence que je valide ! :oui:

C'est une source d'inspiration, en effet. :jap:

Alfred M. a écrit:Sacré conclusion, j'étais sur d'avoir à faire à l'attaque de Kuat mais c'est une cible tout aussi ambitieuse que tu nous proposes là.

Un de mes mondes préférés. :cute:

Alfred M. a écrit:Mais ça leur aura coûté cher en révélant l'un de leur meilleur atout.

Heu... Là, je te suis pas. Y a rien de nouveau qui soit révélé... :transpire:

L2-D2 a écrit:Allez, je joue : je mise un billet sur Mara Jade, Carth Poldrei et Celric Tavill. Les autres... je ne sais pas encore !


Alfred M. a écrit:Format comics confirmé :whistle: . Bon ben je peux pas dire que la possibilité de voir Corran remplacé par Siveline me rende jouasse mais, j'attends de voir, surtout pour les autres (rien que si tu tapes dans ce qui existe déjà y a de quoi faire :transpire: ). Carth est indéboulonnable, il faut garder le Bothan (si tu te soucis de la parité faut penser aux non-humains :whistle: ) et Celric semble avoir un destin important... Petit à petit les personnages originaux prennent le pouvoir :lol: .


Y a de l'idée... :sournois:
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Messagepar Alfred M. » Jeu 08 Nov 2018 - 21:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Heu... Là, je te suis pas. Y a rien de nouveau qui soit révélé... :transpire:


Ok, je croyais que c'était la première utilisation (si on excepte les taupes, où personne a eu le temps de comprendre) du manteau bouclier, au moins de manière aussi visible et indiscutable.

Dans l'original, Thrawn était bien plus subtil et prudent avec son utilisation (d'abord les taupes, puis les attaques à travers les boucliers planétaires, avant enfin d'utiliser les astéroïdes et ainsi coincer la NR dans une situation d'urgence et la forcer à tomber dans son piège - alors que là, la NR va prendre son temps pour développer des dispositifs anti-cloaking).
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 09 Déc 2018 - 18:13   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Enfin ! :transpire:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 126

Le constat était sec, tranchant, et il sonna aux oreilles de Derth Beny’lya comme un aveu d’impuissance absolument intolérable.
— Comment ça, un handicap ?
Le général Cracken ne se départit pas de son calme.
— Tant qu’elle ne sera pas complètement opérationnelle, la flotte Katana demeurera un handicap, répéta-t-il, l’air impassible.
Debout au milieu des dignitaires du Conseil Provisoire et du Haut Commandement, le chef des Renseignements de la Nouvelle République ne laissait rien paraître de son état mental. Il n’était pas impressionné par cette assemblée de militaires et de politiciens qui se réunissait ainsi pour la première fois depuis la réintégration de l’amiral Ackbar dans ses fonctions. Le MonCal, seul membre des deux organes de direction, présidait d’ailleurs la séance ; mais c’est vers Mon Mothma que Cracken tourna son regard, et c’est elle qui lui répondit d’un discret signe de tête avant de prendre la parole.
— Nous aimerions beaucoup entendre votre analyse, Général.
— Je vous remercie, Madame, répondit-il avec un mince sourire qui disparut presqu’aussitôt. Notre situation est toujours précaire, sur un plan militaire, expliqua le chef des Services Secrets Néo-Républicains. Bien que nos combattants soient expérimentés, il leur manque encore les armes et la logistique qui ont permis à l’Empire de se montrer si efficace au lendemain de la Guerre des Clones. Il bénéficiait de l’héritage de l’Ancienne République et des leçons de la Guerre des Clones. Notre position est plus fragile. Le fer de lance de notre flotte est composé de croiseurs civils convertis ou de vaisseaux pris à l’ennemi.
Le conseiller Wookiee, Kerrithrarr, posa une question que son droïde de protocole traduisit aussitôt.
— Ne disposons-nous pas de davantage d’installations que l’Empire, à présent ?
— C’est exact, concéda Cracken, mais il reste plus difficile à subvenir à nos besoins en pièces détachées. La logique impériale était celle de la standardisation, parfois poussée à l’extrême, mais qui leur permettait sans doute de mieux équilibrer leurs approvisionnements. Nous n’avons pas cet avantage. Nous devons livrer aux chantiers de réparation des pièces moncals, corelliennes, rendiliennes, kuaties… Et que sais-je encore ! Dans le cas présent, pour remettre en état la flotte Katana, nous avons besoin d’éléments spécifiques… En deux cents exemplaires. C’est un défi pour une structure comme la nôtre, qui reste davantage habituée à la « débrouille » qu’aux travaux de pointe. Il nous faudra donc un certain temps avant que les cuirassés soient réarmés.
— N’y-a-t-il pas moyen de remettre à plus tard certains ajustements ? demanda Doman Beruss, la représentante des Corelliens.
— Hélas non, lui répondit son compatriote, le général Bel Iblis.
Récemment réintégré au commandement néo-républicain, il était en théorie le commandant de la flotte.
— Selon nos ingénieurs, le plus difficile ne sera pas la remise en état mécanique, mais le remplacement des circuits électroniques de chaque navire. La sécurité passe avant tout. Les circuits asservis ont prouvé leurs dangers.
— D’autant que la plus grande menace n’est pas un saut dans l’inconnu, cette fois, intervint Cracken. Nous ignorons ce que contenaient les archives de l’Empereur à ce sujet. Peut-être disposait-il d’un moyen… Des codes et des procédures, j’imagine… Capable de prendre le contrôle de la flotte toute entière.
— C’est fort probable, approuva l’amiral Ackbar.
Le MonCal, réintégré quelques semaines plus tôt dans ses fonctions, désigna de sa grande main palmée Bel Iblis.
— Vos vaisseaux devront également être reconfigurés, général, annonça-t-il. Le risque que souligne le général Cracken est tel que nous ne devons pas le négliger. L’Empire s’est montré jusqu’ici capable d’exploiter la moindre faiblesse.
— Ce qui signifie une immobilisation sur Rendili, comprit le Corellien.
— Le temps qu’il faudra, en effet.
— Et plus nous attendrons, plus nous risquerons une autre attaque, comme celle de Sluis Van, remarqua Derth. D’autant que l’Empire ne se gênera plus pour gaspiller ses forces, maintenant qu’il dispose d’une armée de clones.
Il lui sembla alors qu’un voile obscur s’abattait sur la petite assemblée ; il avait abordé la question sensible, celle qui était dans tous les esprits depuis un mois.
— Nous ne savons pas encore s’ils ont vraiment une armée, tempéra Cracken.
Il hésita, avant d’ajouter :
— Mais ils ne tarderont pas à l’avoir, c’est certain.
Il échangea un regard avec Mon Mothma, qui lui fit signe de continuer.
— Nos laboratoires ont confirmé que les tissus prélevés étaient âgés de moins de deux mois. L’Empire est donc parvenu à mettre la main sur des cylindres Spaarti et à les exploiter au maximum de leurs capacités.
— Et la psychose des clones ? demanda Beruss.
— On ne sait pas s’ils y sont sujets, avoua Cracken. Mais je doute que les Impériaux aient investi autant pour déployer des unités défectueuses.
— Investi ? répéta Jenssar SoBilles, de Duro. Vous avez des pistes à ce niveau-là ?
— Des estimations seulement. Les installations de clonage, et les cylindres Spaarti en particulier, nécessitent un approvisionnement particulier, une quantité énorme d’énergie avec des citernes entières d’éléments nutritifs… Pour autant, l’intérêt du clonage reste dans la quantité d’hommes qu’il permet de déployer. Une usine trop petite n’aurait aucun intérêt. Donc… Pas plus de cinquante mille cylindres, mais pas moins de dix mille, je pense.
— Avec deux mois de gestation.
— Un, plutôt. Un petit mois. Les modules d’apprentissage accéléré sont utiles, mais il faut sans doute un entraînement complémentaire avant tout déploiement. Quoi qu’il en soit, le problème reste le même ; les vaisseaux en cale sur Rendili sont vulnérables à des unités d’abordage, ce qui nous impose de maintenir une garnison pleinement opérationnelle sur place – au détriment de nos autres opérations, jusqu’à ce que tout soit prêt.
Le discours était raisonnable ; trop, sans doute, aux oreilles de Beny’lya que ce manque d’ardeur martiale dégoûtait. Tous, conseillers comme militaires, ne lui semblaient être que des ruminants tout juste capables de défendre leur pré carré.
Lui, en bon Bothan, en prédateur, préférait l’offensive.
— Malheureusement, nous ne sommes plus les maîtres du temps, attaqua-t-il en se levant de son siège.
Il s’appuya sur la table, adoptant une position d’attaque.
— Après quatre années sur la défensive, de reculade en reculade, l’Empire est repassé à l’attaque. Nous l’avons constaté sur Ord Mantell, puis sur Sluis Van. Avec la flotte Katana, nous n’avons échappé à la catastrophe que de justesse. À chaque fois, nos adversaires ont donné le timing, et nous n’avons fait que subir. Les rôles se sont inversés. Il n’appartient qu’à nous de reprendre l’avantage ! Mais pour cela, il faut avoir de la volonté. La Nouvelle République en a-t-elle ?
Kerrithrarr rugit alors avec férocité ; ses cris furent aussitôt traduits par son droïde assistant.
— Le conseiller Kerrithrarr vous assure que son envie de combattre l’Empire n’est pas entamée.
Le Wookiee attrapa alors l’interprète et le secoua sérieusement.
— Je suis un droïde de protocole ! se défendit la machine, dont le vocalisateur crépitait à cause de la violence des mouvements. Ma programmation m’interdit de proférer des menaces de mutilation et de mort quand il est possible de trouver une traduction plus pacifi-i-i-i-que !
Sa tête se détacha alors, s’abattit au sol dans un bruit métallique et roula dans un coin de la salle.
— Je déteste quand ça m’arrive… lâcha-t-il, dépité.
Ce fut alors le discret représentant d’Elom au sein du Conseil Provisoire, Verrinnefra B'thog Indriummsegh, qui prit la parole.
— Je doute que les menaces, ou les insinuations, nous aident à avancer.
— Je suis d’accord, approuva alors Borsk Fey’lya.
Derth jeta un regard méprisant à son cousin, qui ne se démonta pas. Il n’y avait, cette fois encore, rien de surprenant dans le comportement qu’il observait.
Malgré son manque criant de courage, Borsk s’était toujours vu comme un héros. Héros fondateur de la Nouvelle République, aux côtés de Mon Mothma, de Leia Organa, de Gial Ackbar… Autant de poids lourds dont la popularité l’éclipsait, à son grand dépit… Et héros du peuple bothan. Sans doute imaginait-il, à une époque, qu’apparaître comme le protecteur, le conseiller de Beny’lya renforcerait cette image sur Bothawui. Mais il s’était trompé. La capture de la flotte Katana avait fait de Derth le nouveau héros de son peuple, une puissance montante…
Une menace pour l’aura de Fey’lya.
Borsk ne voulait pas d’un vainqueur, songea Beny’lya avec amertume. Il avait besoin d’un martyr, pas d’un rival.
— Prendre des risques et exposer les territoires déjà regagnés sur l’Empire ne nous amènera à rien pour l’instant. Nous savions, en nous lançant dans cette guerre contre l’Empire, qu’il y aurait des moments plus compliqués que d’autres. En voilà un.
Derth se rassit, sans tenter de masquer son agacement.
— Alors, nous ne ferons rien ?
— Ai-je dit cela ? Nous devons simplement renforcer nos propres forces. Nous contrôlons toujours plus de mondes que l’Empire… Les dégâts infligés aux chantiers de Sluis Van sont presque réparés, et nous pouvons compter sur de nombreuses autres installations.
— Sans compter le programme Nouvelles Classes, ajouta Doman Beruss.
— Il faudra bien cinq ans avant qu’il soit opérationnel, intervint l’amiral Ackbar. Nous pouvons espérer le déploiement des premiers MC-90 d’ici un an, mais pas plus tôt.
— Et les destroyers de classe République ? Ils sont plus avancés, me semble-t-il ?
— Quelques modèles sont sur le point d’être achevés, mais les autres verront leur assemblage retardé, expliqua Bel Iblis. Ils sont fabriqués sur Rendili, ne l’oubliez pas…
— Nous ne pouvons pas construire une stratégie sur des déploiements encore hypothétiques, soupira Ackbar.
— Donc, il faut attendre, conclut SoBilles.
— Et la Première Flotte ? demanda Derth. Je n’ai pas entendu parler du moindre engagement depuis des mois…
— La Première Flotte est indispensable, répondit Cracken. Nous ignorons tout de la situation dans le Noyau Profond, et de la menace qui y demeure. De nombreux Seigneurs de Guerre en déroute se sont repliés dans cette zone : Harrsk, Teradoc, Delvardus et j’en passe. Des hommes qui se détestaient déjà à l’époque où ils se partageaient la galaxie. Qui sait ce qui a pu se produire, alors qu’ils sont concentrés sur une zone aussi restreinte ? Ils peuvent s’être entretués depuis leur disparition. Ou, autre possibilité, une immense flotte impériale se rassemble entre deux supernovas et se prépare à nous tomber dessus. Il manque au moins trois cuirassés et un millier de destroyers dans l’inventaire que nous avions dressé. Et, pour l’heure, nous ne savons pas du tout ce qu’ils ont pu devenir. Non, la Première Flotte est indispensable là où nous l’avons laissée. C’est bien pour cela que l’amiral Nantz n’est pas parmi nous, et qu’il reste en permanence auprès de ses forces en patrouille.
Il y eut alors une sonnerie de comlink, et il sortit un appareil de sa poche.
— Excusez-moi, dit-il avant de s’éloigner.
Ce fut alors Mon Mothma qui prit la parole.
— Nous n’avons pas entendu votre avis, Leia.
Organa Solo tressaillit en entendant son nom. Elle était restée à l’écart depuis le début de la réunion, plus observatrice qu’à l’accoutumée. D’après les rumeurs, elle approchait du terme de sa grossesse ; même si elle était toujours assise, Beny’lya pouvait apercevoir son ventre proéminent, qui comme chez les autres mammifères – bothans compris – indiquait effectivement que la gestation était bien avancée.
— Je crains de ne pas être de très bon conseil à ce sujet, se défendit-elle.
— Votre avis compte pour nous, l’assura la présidente du Conseil. En particulier pour moi.
La princesse hocha la tête avant de répondre.
— Nous ne pouvons pas nous permettre d’attaquer, mais attendre sans agir serait sans doute pire. L’Empire va agir. Les troubles signalés sur Orinda et Bilbringi montrent que nos ennemis connaissent eux aussi des tensions internes. Il faut en profiter pour consolider nos positions.
— Je suis d’accord, annonça alors l’amiral Ackbar. Nous avons déjà commencé à mener des opérations de ce genre.
— Vous parlez des attaques contre les avant-postes impériaux ? demanda Derth.
— Précisément. Nous avons ciblé plusieurs planètes encore tenues par les Impériaux, et d’autres secteurs où nous savons qu’ils opèrent. Nous limiterons ainsi les besoins en garnisons dans les régions totalement pacifiées. Nous avons repris les bases qui leur ont servi lors de l’attaque sur Sluis Van, et nous avons une flotte en route vers Qat Chrystac pour briser définitivement le blocus impérial.
— Je croyais que vous deviez vous en charger, général ? demanda alors Mon Mothma à Bel Iblis.
— J’ai confié l’offensive au général A’baht, avec l’accord de l’amiral Ackbar.
— Le récent ralliement de Dornea a été une lueur d’espoir dans cette période difficile, rappela le MonCal. Confier cette offensive au principal commandant dornéen nous aidera à valoriser cette réussite diplomatique. D’autant que A’baht est un bon officier, très expérimenté.
— Vous avez bien fait, approuva Leia. L’aide des Dornéens nous avait été précieuse sur Endor.
— Mais vous ne parlez que de petites escarmouches, tempéra Beny’lya. Des combats d’arrière-garde alors qu’il nous faudrait une percée.
— Il en faudrait aussi une pour les Impériaux, répondit Leia. Ne surestimons pas leur force ; ils sortent de cinq ans de guerres intestines. Le plus grand silence règne sur l’état de santé de Thrawn, mais nous savons que Poldrei a incarcéré ses adversaires politiques. À présent, il doit asseoir son pouvoir… Et il lui faudra donc une victoire. Une grande victoire. Nous pouvons être certains qu’il lancera une offensive, tôt ou tard, et qu’elle visera un symbole fort.
— Je crains qu’ils ne l’aient déjà fait, intervint alors le général Cracken.
Le Contruuméen revenait vers la table, plus pâle que lorsqu’il l’avait quittée.
— L’Empire vient de lancer une offensive coordonnée sur plusieurs systèmes, annonça-t-il à la petite assemblée. Les forces de l’amiral Rogriss sont entrées dans le Secteur Corporatif. Dans le même temps, une autre flotte a investi le secteur d’Axum. Des détachements ont frappé chaque monde habité. À l’heure où je vous parle, Anaxes négocie sa reddition.
Les annonces firent l’effet d’une douche froide sur l’assemblée ; puis chacun voulut prendre la parole en même temps.
— Comment les Impériaux ont-ils pu organiser une telle opération sans que vous ne le sachiez ? s’insurgea SoBilles.
— La perte d’Anaxes, c’est une porte ouverte directement sur Coruscant ! s’emporta Beruss. C’est le commencement de la fin !
— Absolument pas, répondit Ackbar, catégorique. C’est, au plus, la fin du commencement… Jusqu’à présent, nous progressions sans rencontrer une opposition à la hauteur de ce que pouvaient déployer les Impériaux. Soyez heureuse qu’ils ne parviennent à contre-attaquer que maintenant !
— Il faut répliquer sans plus tarder et prendre d’assaut leurs mondes sans défense ! insista Bel Iblis. Ordonnez aux chantiers navals de doubler, de tripler leurs efforts !
— C’est la seule solution ! approuva Derth en se joignant à la cohue. Il n’y a qu’ainsi que nous pourrons éviter une véritable débâcle !
La voix claire de Mon Mothma s’éleva alors, reconnaissable entre toutes.
— Leia, vous allez bien ?
Derth tourna son museau en direction de la conseillère, qui semblait foudroyée par la nouvelle. Elle avait pâli, et s’appuyait sur la table pour se soutenir. Lentement, avec toute la dignité dont elle était capable, elle releva la tête pour regarder la dirigeante de la Nouvelle République.
— Je… Je crois qu’il faut que j’aille au centre médical, lâcha-t-elle difficilement.
— Les jumeaux ? demanda doucement Mon Mothma.
Leia hocha la tête.
— Oui. Je crois qu’ils arrivent.



Alfred M. a écrit:Ok, je croyais que c'était la première utilisation (si on excepte les taupes, où personne a eu le temps de comprendre) du manteau bouclier, au moins de manière aussi visible et indiscutable.


Avec les taupes, c'est la deuxième. Mais dans les livres Ackbar comprenait assez vite que l'Empire disposait d'un manteau bouclier.

Alfred M. a écrit:Dans l'original, Thrawn était bien plus subtil et prudent avec son utilisation (d'abord les taupes, puis les attaques à travers les boucliers planétaires, avant enfin d'utiliser les astéroïdes et ainsi coincer la NR dans une situation d'urgence et la forcer à tomber dans son piège - alors que là, la NR va prendre son temps pour développer des dispositifs anti-cloaking).


La stratégie du bouclier d'Ukio était possible grâce à un élément dont Thrawn, ici, ne dispose plus : C'Baoth. Celric et les autres, même unis, ne peuvent pas déployer la même puissance, la même précision. Et pour l'anti-cloaking, j'en doute fortement, vu que ce n'était pas au point dans le Legends dix ans plus tard. :neutre:
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Messagepar Alfred M. » Dim 09 Déc 2018 - 20:04   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Enfin ! :transpire:


Yippee ! :D

Beny’lya, check.

Une réunion de crise parfaitement retranscrite, j'adore. Vivement la suite :love: .

Jagen Eripsa a écrit: — J’ai confié l’offensive au général A’baht, avec l’accord de l’amiral Ackbar.
— Le récent ralliement de Dornea a été une lueur d’espoir dans cette période difficile, rappela le MonCal. Confier cette offensive au principal commandant dornéen nous aidera à valoriser cette réussite diplomatique. D’autant que A’baht est un bon officier, très expérimenté.


Ok A'baht rentre dans la danse plus tôt que prévu. Vas-t-il faire péter un super destroyer pour annoncer la couleur ? :lol:

Jagen Eripsa a écrit: — Absolument pas, répondit Ackbar, catégorique. C’est, au plus, la fin du commencement…


Sacré Win... Ackbar :lol: .

Jagen Eripsa a écrit:Avec les taupes, c'est la deuxième. Mais dans les livres Ackbar comprenait assez vite que l'Empire disposait d'un manteau bouclier.


Ok faut vraiment que je les relise... en VO :cute: .

Jagen Eripsa a écrit:Et pour l'anti-cloaking, j'en doute fortement, vu que ce n'était pas au point dans le Legends dix ans plus tard. :neutre:


Pourtant c'est une vieille techno et ça fait partit de l'équipement standard de certain vaisseaux :neutre: . Rien ne semble empêcher d'en produire avec le temps.
Modifié en dernier par Alfred M. le Dim 09 Déc 2018 - 20:26, modifié 1 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 09 Déc 2018 - 20:25   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci pour ce retour ! :jap:

Alfred M. a écrit:Ok A'baht rentre dans la danse plus tôt que prévu. Vas-t-il faire péter un super destroyer pour annoncer la couleur ? :lol:


Il apparaît sur le devant de la scène, mais aucune date précise sur l'adhésion de Dornea à la NouvRep n'est donnée dans le Legends, de toute façon. :sournois:

Alfred M. a écrit:Pourtant c'est une vieille techno et ça fait partit de l'équipement standard de certain vaisseaux :neutre: . Rien ne semble empêcher d'en produire avec le temps.


Nope. Les dispositifs anti-cloaking que tu cites fonctionnent avec des dispositifs de camouflage standards, ceux produits avec du stygium par exemple (ou avec le vaisseau furtif de TCW, ep. 2x17). Les vaisseaux qui les utilisent sont camouflés, mais c'est tout. Le manteau-bouclier, c'est un cran au-dessus. Le vaisseau est imperméable à toutes les détections, mais il devient par la même occasion aveugle à tout ce qui l'entoure. Le dispositif crée une bulle autour du vaisseau, et il faut la traverser pour pouvoir découvrir le contenu... C'est ce qui explique pourquoi les TIE et les taupes à l'intérieur du cargo fantoche sont indétectables. Le fonctionnement est assez bien décrit dans la Main de Thrawn. :)
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Messagepar Alfred M. » Dim 09 Déc 2018 - 20:29   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:Il apparaît sur le devant de la scène, mais aucune date précise sur l'adhésion de Dornea à la NouvRep n'est donnée dans le Legends, de toute façon. :sournois:


Si dans la Crise de la Flotte Noire c'est dit et confirmé par l'EGtW il me semble (13 ABY).

Jagen Eripsa a écrit:Nope. Les dispositifs anti-cloaking que tu cites fonctionnent avec des dispositifs de camouflage standards, ceux produits avec du stygium par exemple (ou avec le vaisseau furtif de TCW, ep. 2x17). Les vaisseaux qui les utilisent sont camouflés, mais c'est tout. Le manteau-bouclier, c'est un cran au-dessus. Le vaisseau est imperméable à toutes les détections, mais il devient par la même occasion aveugle à tout ce qui l'entoure. Le dispositif crée une bulle autour du vaisseau, et il faut la traverser pour pouvoir découvrir le contenu... C'est ce qui explique pourquoi les TIE et les taupes à l'intérieur du cargo fantoche sont indétectables. Le fonctionnement est assez bien décrit dans la Main de Thrawn. :)


Oui mais ce dont je parle, c'est le piège à cristaux gravifiques, le truc prévu pour être utilisé sur les astéroïdes. Et c'est confirmé dans The Final Prophecy que ce truc fonctionne sur les manteaux boucliers.
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 09 Déc 2018 - 20:32   Sujet: Re: La Fédération Impériale

On en voyait en fonction de ces machins-là ? :transpire:
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Messagepar Alfred M. » Dim 09 Déc 2018 - 20:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Jagen Eripsa a écrit:On en voyait en fonction de ces machins-là ? :transpire:


Non, le but est quand même que la NR en ait plus sous la main pour qu'ils soient obligés de tenter d'en piquer à l'Empire :transpire: .

“I wish they hadn’t lost that CGT array of yours [Bel Iblis] out at Svivren. We could sure have used it here.”
Leia nodded. Crystal gravfield traps, originally designed to zoom in on the mass of sensor-stealthed ships from thousands of kilometers away, would be ideal for this job. “I thought Intelligence had a lead on another one.”
“They’ve got leads on three,” Rieekan said. “Problem is, they’re all in Imperial space.”


Après tu peux expliquer comme tu veux que la NR en ait pas sous la main, ça restera dans ce que Zahn proposait je pense :cute: .
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Messagepar L2-D2 » Lun 10 Déc 2018 - 12:34   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 126 lu !

Réunion de crise pour la Nouvelle République, brutalement interrompue par deux nouvelles, l'une bonne (la naissance des enfants de Leia ! :cute: ) et l'autre nettement moins (l'Empire lance une contre-offensive d'envergure ! :shock: ).

Tes dialogues sont toujours aussi finement ciselés, c'est un régal de voir les manigances, les jeux de pouvoir et les revirements dans la relation entre Beny'lya et son cousin Borsk. Elle n'est jamais ce que l'on croit et repose sur un équilibre bien précaire... et d'ici à ce que le premier finisse par éclipser le second, il n'y a qu'un pas ! :sournois:

Quelques idées sur la suite, également, avec cette inquiétude Néo-républicaine concernant ce qu'il se trame au sein du Noyau Galactique...

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 10 Déc 2018 - 14:07   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci L2 ! :cute:

L2-D2 a écrit:Tes dialogues sont toujours aussi finement ciselés, c'est un régal de voir les manigances, les jeux de pouvoir et les revirements dans la relation entre Beny'lya et son cousin Borsk.


:jap:

L2-D2 a écrit:Elle n'est jamais ce que l'on croit et repose sur un équilibre bien précaire... et d'ici à ce que le premier finisse par éclipser le second, il n'y a qu'un pas ! :sournois:


C'est ce que nous verrons... :sournois:

L2-D2 a écrit:Quelques idées sur la suite, également, avec cette inquiétude Néo-républicaine concernant ce qu'il se trame au sein du Noyau Galactique...


:sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 25 Jan 2019 - 17:26   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Je sens que je vais finir par me faire appeler Minos moi... :transpire:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 127

Le speeder blindé filait à toute vitesse le long de la route bordée d’arbres, escorté par quatre éclaireurs à motojet. Le convoi voyait défiler les villas et les domaines plurimillénaires qui se toisaient les uns les autres, au sein de cette région, la plus riche de ce monde et l’une des plus prestigieuses de la Galaxie. Les collines de Sirpar abritaient depuis des temps immémoriaux l’élite militaire de la République, les familles ayant donné naissance aux prestigieux amiraux de la flotte qui avaient organisé en premier la Marine Impériale.
La verdure dominait. Des grands arbres-parasols aux petits buissons, ils semblaient envahir chaque espace non exploité par les habitants des lieux ; et il en restait, malgré le prix exorbitant des surfaces. C’était tout ce qui faisait le charme de Sirpar : ces coins sauvages entre deux parcelles savamment entretenues, où les ceps de vigne s’alignaient sous le soleil agréable de l’après-midi.
C’est si différent de Brentaal… songea Grodin Tierce en observant ce paysage enchanteur.
L’air qu’il arborait n’échappa pas à son invité.
— C’est la première fois que vous venez sur Anaxes, n’est-ce pas ? devina Dernim Holt.
— J’étais déjà venu à la Citadelle, corrigea Tierce. Mais c’est ma première visite dans les collines de Sirpar.
— Ici, nous avons pour habitude de dire qu’il s’agit du plus bel endroit de la Galaxie.
Il eut un sourire ambigu.
— C’est faux, naturellement. Notre univers recèle bien d’autres merveilles. Disons que c’est la nôtre…
— Quand on grandit dans un tel endroit, il doit être difficile d’en partir.
— Détrompez-vous. Le climat familial, l’envie d’aventures, le poids des traditions… Il existe de multiples raisons de prendre le large, Général.
Général. Il n’était pas encore habitué à ce qu’on s’adresse ainsi à lui. C’était… grisant. Mais aussi gênant, par moments.
« La juste récompense pour votre intervention », lui avait indiqué Poldrei en lui annonçant sa promotion. D’accord, il avait sauvé la vie de Thrawn. Mais c’était en tuant un autre homme, un ancien camarade qui, à ce qu’il avait compris, était plutôt victime que coupable.
Narghom a subi un lavage de cerveau, se dit-il. Et celui qui est capable de reprogrammer un Stormcommando peut sans doute faire la même chose avec un Garde Royal. J’aurais pu être à sa place.
Il se morigéna intérieurement. Depuis quand éprouves-tu de la culpabilité, Tierce ? Les sentiments n’ont pas leur place pendant le service. Et tu vis pour servir.
— Quelle était la vôtre ? demanda-t-il alors pour donner le change.
Holt haussa les épaules.
— C’était la façon la plus simple de gagner ma croûte.
— Je ne suis pas certain que vous en ayez vraiment eu besoin…
L’ancien amiral fit une moue silencieuse qui voulait tout dire en même temps.
Le paysage continua à défiler pendant une vingtaine de minutes, dévoilant de nouveaux manoirs et d’autres panoramas aux multiples teintes émeraudes. Puis un imposant complexe de bâtiments apparut à l’horizon, perché sur une hauteur surplombant les domaines environnants. À quelques kilomètres, la route se transforma en rampe, et le speeder commença son envol vers la Citadelle.
— Nous allons arriver, annonça-t-il à l’ancien amiral. Préparez-vous.
— Je suis toujours prêt pour une petite visite à la Citadelle.
— Vous devriez la trouver un peu changée depuis votre dernière visite.
— Je n’y ai pas remis les pieds depuis la prise de commandement de la Nouvelle République l’an dernier.
— C’est ce que je disais…
Grodin reporta son attention sur l’impressionnant édifice, dont il distinguait toujours plus de détails : les différences de couleur entre les fondations antiques et les extensions plus récentes, les lignes droites des ouvertures anciennes tranchant avec les courbes des portes et fenêtres ajoutées par la suite… C’était un incroyable amalgame de styles architecturaux, un panorama sur l’évolution de l’architecture galactique au fil des millénaires.
Le speeder entra dans le complexe par la majestueuse porte des Anaxsis, appelée ainsi car elle donnait accès aux plus prestigieux domaines des collines de Sirpar. Après une centaine de mètres à couvert, le vaisseau entra sur la Place d’Armes, le cœur de la Citadelle, dont la surface était plus vaste qu’un destroyer impérial.
C’était un autre vaisseau, à peine moins imposant, qui trônait au-dessus d’elle aujourd’hui ; un destroyer de classe Victoire que Dernim Holt contempla d’un regard étrange.
— C’est rudement bien joué, pour un parvenu… murmura-t-il sans parvenir à masquer totalement son émotion.
Le speeder s’éleva en direction de la coque du croiseur, mais interrompit vite son ascension pour rejoindre une plateforme d’atterrissage où il s’arrêta finalement. Les portes s’ouvrirent, et Grodin sortit le premier.
— Suivez-moi, Amiral, ordonna-t-il alors que quatre stormtroopers venaient à leur rencontre.
Du coin de l’œil, il observa l’application du protocole d’escorte par les soldats, qui venaient les encadrer, Holt et lui. Il connaissait ces procédures : il les avait appliquées un nombre incalculable de fois.
À présent, il n’était plus l’escorte, mais l’escorté…
Il se laissa guider vers leur destination finale. Sa précédente visite expresse à la Citadelle – lors d’un déplacement officiel de l’Empereur, vingt ans plus tôt – était trop lointaine pour qu’il se remémore le plan des couloirs. Il remarquait cependant, comme la fois précédente, que l’esthétique soignée que les Anaxsis s’étaient efforcés de donner à l’édifice n’empêchait pas l’endroit d’être facilement défendable en cas de combats au blaster. La Citadelle portait bien son nom.
La dernière porte était gardée non pas par des stormtroopers, mais par deux jeunes hommes revêtus d’une combinaison de combat intégralement noire, et portant l’un comme l’autre une arme cylindrique aisément identifiable.
Comme à chaque fois qu’il croisait Celric Tavill (et c’était devenu courant depuis un mois), Grodin éprouva un sentiment diffus de culpabilité ; si ce gamin était orphelin, après tout, c’était – en partie – à cause de lui.
— Vous pouvez entrer, annonça-t-il avant un sérieux légèrement surjoué. Ils vous attendent.
Tierce acquiesça et suivit Dernim Holt à l’intérieur de ce qui était jadis le bureau du Doyen, le directeur de l’ancien Collège Naval d’Anaxes, à l’arrêt depuis l’arrivée de la Nouvelle République. Si le poste de travail, qui bénéficiait d’un point de vue magnifique sur toute la Citadelle, était pour l’heure inoccupé, il n’en allait pas de même pour la table de réunion qu’ils découvrirent sur leur droite, et où les attendaient le Grand Amiral Thrawn et le Moff Poldrei.
— Vous voilà donc, commenta le Polcaphréen, laconique.
Grodin ne put s’empêcher de remarquer qu’il avait gagné quelques rides au cours des dernières semaines.
Holt ne répondit pas à la remarque, et se contenta d’un salut très militaire.
— C’est un honneur, déclara-t-il en s’asseyant, tandis que Grodin prenait place à l’écart.
— Vous ne savez pas pourquoi nous vous avons convoqué, contra le Grand Amiral.
Les traces de sa récente convalescence étaient encore visibles sur son visage, plus émacié qu’autrefois ; mais son regard incandescent n’avait rien perdu de son étrange aura.
— J’ai quelques idées sur la question, répliqua Holt, mais je souhaitais en fait souligner à quel point je suis heureux de vous rencontrer si tôt. Vous contrôlez Anaxes depuis six… Sept heures, peut-être ?
— Le temps est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre, répondit Poldrei d’un ton acerbe.
— J’en ai conscience.
— Vous disiez avoir des hypothèses sur les raisons de votre convocation, dit Thrawn. Énoncez-les.
L’ancien amiral acquiesça.
— Anaxes est une planète fière mais malmenée ces dernières années. La disgrâce sous Palpatine, puis la fermeture du Collège Naval et la relocalisation de la capitale sur Axum lors de l’arrivée de la Nouvelle République… Si l’Empire veut regagner le cœur et la loyauté d’une population historiquement impliquée dans les forces spatiales, il faut des décisions fortes, et des intermédiaires de confiance. Vous devrez donc nommer un Anaxsi à la tête de la planète ; mais la plupart ayant été écartés avant Endor, vous manquez de grands noms… Donc un ancien amiral, issu de la maison la plus prestigieuse des Collines de Sirpar, lié à un ancien héros de la campagne des Confins Ouest, conviendrait parfaitement. Et comme je n’ai jamais été compromis avec les Rebelles, au contraire de mon cousin Arhul, je reste un choix acceptable.
Il sourit furtivement, puis ajouta :
— À quel point suis-je proche de la vérité ?
Thrawn mit quelques instants avant de répondre.
— Assez proche, admit-il.
Puis il jeta un coup d’œil à Poldrei et ajouta :
— Je comprends mieux pourquoi vous avez suggéré son nom.
Cette fois, Holt parut réellement surpris.
— Comment ?
— Il a bien un tempérament anaxsi, commenta le Moff. L’arrogance, le sentiment de supériorité…
— Je ne comprends pas, avoua Holt. Vous suggérez mon nom, puis vous me dénigrez ?
— C’est moi qui ai suggéré que nous fassions appel à un gouverneur local, précisa Thrawn, glacial.
Les mains jointes effleurant son menton, il développa sa pensée :
— Je m’apprête à déclencher une offensive généralisée contre la prétendue Nouvelle République et ses positions le long de la Voie Perlemienne. La reconquête d’Anaxes n’est qu’un prélude – une épine dans la cuirasse édifiée par nos adversaires dans le Noyau. Un tel déploiement stratégique nécessite des vaisseaux, des bases de ravitaillement… Et des officiers compétents, tout en étant parfaitement loyaux. De tels hommes sont hélas trop rares. Nous avons donc besoin de rallier des intermédiaires locaux qui pourront rétablir l’autorité impériale dans les territoires repris. Vous serez, si vous l’acceptez, l’un d’entre eux.
— De mon côté, ajouta Poldrei, je ne fais que conseiller le Grand Amiral en lui présentant quelques noms qui pourraient convenir. Quitte à faire fi, par la même occasion – et pour le bien de l’Empire –, de mes griefs passés… Même envers vous, Dernim.
— Je vois, répondit Holt. Je vous en remercie, Carth.
Les traits du Polcaphréen se raidirent.
— Cela ne vous dispense pas d’user de ma titulature.
— Veuillez m’excuser, Excellence. Votre proposition est indéniablement intéressante. Quelles seront les retombées pour Anaxes ? Le gouvernement sectoriel sera-t-il rapatrié ici ?
Thrawn et Poldrei échangèrent un regard.
— Non, finit par répondre le Moff. Le choix d’Axum par les Rebelles était en fait assez logique, même s’il a été perçu comme une sanction par les Anaxsis. Nous ne reviendrons pas dessus.
— Mais nous pourrions accorder un statut spécial à Anaxes, ajouta Thrawn. De nature militaire. La planète deviendrait la principale base de notre flotte dans le Noyau. Sans compter, évidemment, la réouverture du Collège Naval que je souhaite effective au plus vite.
— Je pense que nous pouvons obtenir un consensus, admit Holt. Les autres familles influentes devraient soutenir activement un tel plan.
— Magnifique, commenta Thrawn d’une voix où perçait une légère ironie. La direction des affaires civiles vous est donc échue dès à présent. Pour l’heure, les affaires militaires seront gérées par le général Tierce, ici présent.
Entendant son nom, Grodin se leva, le cœur battant.
— Le général Tierce supervisera l’organisation de la défense sectorielle, jusqu’à ce que tout soit prêt, ajouta le Grand Amiral.
Holt acquiesça.
— Très bien, dit-il. Alors, commençons sans tarder.

* *
*


Les négociations et préparatifs se poursuivirent pendant près d’une heure. Grodin ne prit que très peu la parole ; il était mal à l’aise et ne se sentait pas vraiment à sa place dans ce genre de discussions. Oui, il savait commander ses hommes ; mais il le faisait sur le terrain avant tout. Il n’était pas de son ressort de planifier des opérations à grande échelle… Du moins, jusqu’à aujourd’hui.
Quand tout sembla prêt, Holt prit congé. Grodin allait le suivre, mais Poldrei lui intima d’un geste silencieux de rester à leurs côtés.
— Vous souhaitiez me parler, Excellence ? demanda-t-il aussitôt.
Ce fut Thrawn qui lui répondit.
— Contrairement à ce que nous avons dit au gouverneur Holt, votre présence ici ne durera pas.
— Je ne comprends pas.
— Le renforcement de notre présence sur Anaxes n’est qu’une diversion pour camoufler les préparatifs d’une autre attaque. Vous réquisitionnerez la moitié des hommes arrivant – les meilleurs du lot – et vous les préparerez pour des combats en milieu urbain.
Tierce sentit son cœur s’accélérer. Il y avait songé, bien sûr, en posant le pied sur Anaxes… Un assaut si audacieux ne pouvait que camoufler une autre opération, plus importante encore.
— Pour… une attaque sur Coruscant ?
Cette fois, ce fut Poldrei qui sourit.
— C’est donc la première chose qui vous vient à l’esprit.
— La plus évidente, confirma Grodin, qui ne voyait pas où le Moff voulait en venir.
— Espérons alors que les Rebelles seront aussi peu créatifs que vous, le tança alors le Grand Amiral. Coruscant est un objectif à long terme. Pour l’heure, quand le signal vous sera donné, vous rejoindrez les forces du Moff Poldrei pour son assaut sur Kuat.
Le général hocha la tête en signe de consentement.
— À vos ordres. Combien de temps ai-je à ma disposition ?
Les deux chefs de l’Empire échangèrent un bref regard, avant que Thrawn ne réponde.
— Deux semaines.



Allez, une bonne nouvelle : le prochain chapitre est quasiment écrit ! :transpire:
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Messagepar L2-D2 » Ven 25 Jan 2019 - 17:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 127 lu !

Après une pause, je te dis à chaque fois la même chose : c'est toujours aussi bien ! Je vais finir par manquer de compliments ! :lol:

Tierce est donc promu général, voilà une nouvelle différence avec les Légendes... et j'ai bien aimé l'exposé de Holt qui se vante devant Poldrei et Thrawn, avant de comprendre qu'il n'est en fait qu'un sous-fifre, et qui ignore encore qu'il n'est qu'un chiffon rouge lancé aux forces de la Nouvelle République pour attirer leurs regards vers son secteur! :paf:

Et en fin de Chapitre, une nouvelle bataille se prépare. J'ai hâte de la suivre, d'autant plus que j'imagine que l'escadron Rogue ne sera pas loin de Kuat, comme par hasard ! A moins que ce ne soit la flotte de Beny'lya... :sournois:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 26 Jan 2019 - 21:08   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci L2 ! :cute:

L2-D2 a écrit:Tierce est donc promu général, voilà une nouvelle différence avec les Légendes... et j'ai bien aimé l'exposé de Holt qui se vante devant Poldrei et Thrawn, avant de comprendre qu'il n'est en fait qu'un sous-fifre, et qui ignore encore qu'il n'est qu'un chiffon rouge lancé aux forces de la Nouvelle République pour attirer leurs regards vers son secteur! :paf:


Et encore... Ont-ils tout révélé de leurs intentions à Grodin ? :sournois:

L2-D2 a écrit:Et en fin de Chapitre, une nouvelle bataille se prépare. J'ai hâte de la suivre, d'autant plus que j'imagine que l'escadron Rogue ne sera pas loin de Kuat, comme par hasard ! A moins que ce ne soit la flotte de Beny'lya... :sournois:


Difficile à prédire est l'avenir... :sournois:
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Messagepar Ve'ssshhh » Sam 26 Jan 2019 - 21:44   Sujet: Re: La Fédération Impériale

J'ai enfin rattrapé mon retard :transpire: ( et relu quelques chapitres pour me remettre dans le bain)!

Toujours aussi passionnant!
Même si l'on est définitivement entré dans l'infinity, les personnages de Zahn sont restés fidèles à ceux du roman et tu as si habilement intégré les tiens qu'on pourrait croire qu'ils appartiennent à l'histoire originale.

Revenons au dernier chapitre
Jagen Eripsa a écrit :
Et encore... Ont-ils tout révélé de leurs intentions à Grodin ? :sournois:


Thrawn, dévoiler ses plans plus que nécessaire? J'en doute. :sournois:
Et puis ce pauvre Tierce bombardé général? il est certainement plus compétent qu'un Jar Jar Binks :wink: , mais il doute lui-même de ses capacités dans ce domaine: même en supposant que le grand amiral estime qu'il en a le potentiel, il n'a jamais été entrainé pour ça...
Oui, il savait commander ses hommes ; mais il le faisait sur le terrain avant tout. Il n’était pas de son ressort de planifier des opérations à grande échelle… Du moins, jusqu’à aujourd’hui.



Je me demande ce que mijotent Poldrei et Thrawn...
Cela aurait-il quelque chose à voir avec ses clones? Un général ubiquitaire, voila qui pourrait semer la confusion dans les rangs adverses...
.
Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?
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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 29 Jan 2019 - 21:46   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci Ve'ssshhh ! Je te répondrai plus bas. :jap:



<<Chapitre précédant<< Sommaire >>Chapitre suivant>>

Chapitre 128

L’explosion secoua le X-Wing, provoquant une embardée.
Fais attention, Neuf !
Corran serra les dents avant de répondre. La salve avait percuté un débris à quelques mètres à peine de son chasseur. C’est pas passé loin.
— Bien reçu, Leader ! Mais ce croiseur mord encore !
Plus pour longtemps, répondit Myn Donos. Knysso, avec moi.
Les deux chasseurs, arrivant sur le vecteur qu’avait emprunté le Vol Trois quelques instants plus tôt, lâchèrent leurs torpilles sur la frégate Lancier qui harcelait l’escadron Rogue. La déflagration emporta la batterie qui venait de causer quelques frayeurs à Rogue Neuf.
— Merci, Myn !
C’est toujours un plaisir, Neuf.
— Vol Trois, nouveau passage. On vise les réacteurs.
Négatif, Neuf, intervint Wedge. C’est la cible des Défenseurs. Notre rôle se borne à leur ouvrir la voie et les couvrir…
Ce fut alors Asyr qui intervint :
Ils ne devraient pas plutôt s’attaquer au destroyer ?
Je crois que le général n’a pas besoin d’aide, répondit Tycho. Il se débrouille très bien tout seul.
Il avait raison, de toute évidence. Le croiseur Dauntless du général A’baht pilonnait, depuis une distance respectable, le destroyer Victoire de l’Empire qui commandait le blocus de Qat Chrystac. Le vaisseau du Dornéen, ancien liner reconverti au début de la Guerre Civile Galactique, n’était pas plus puissant que son adversaire, conçu dès l’origine pour la guerre. Mais il bénéficiait du soutien appréciable du Sewell et de ses batteries lourdes ; le capitaine Varzatti soutenait A’baht là où le besoin s’en faisait sentir.
C’est un travail d’orfèvre, pensa Corran, impressionné, en observant la danse de mort des vaisseaux néo-républicains. Des orfèvres de la destruction. A’baht frappe à chaque fois là où le destroyer pourrait prendre l’avantage, pour l’empêcher de donner la pleine mesure de ses capacités. Mais il ne détruit pas…
Il veut capturer le vaisseau !
Il reporta son attention sur des affaires plus pressantes, et notamment les B-Wings des Défenseurs qui s’apprêtaient à passer à l’attaque sur la frégate Lancier. Ces vaisseaux longilignes avaient beau être la réponse de l’Empire à la supériorité tactique de la chasse rebelle, celui-ci n’allait pas faire long feu. Il se battait assez mal, depuis le début des hostilités, et le coup de chaud que venait de subir Corran était le moment le plus sensible de la dizaine de minutes écoulées. À la décharge du capitaine, il devait manœuvrer un vaisseau en piteux état, dont les plaques de blindage mal assorties témoignaient de réparations de fortune effectuées en l’absence des pièces nécessaires.
L’Empire éprouvait depuis longtemps, sur Qat Chrystac et partout où il maintenait sa présence dans les mondes alentours, des difficultés pour son ravitaillement. Les mondes néo-républicains étaient plutôt bien défendus, ou trop pauvres pour qu’une attaque vaille la peine d’être lancée. Pour ces équipages perdus à des milliers de parsecs de la ligne de front, il n’y avait ni permissions, ni confort quel qu’il soit ; seules les vivres et fournitures de première nécessité, ainsi que l’approvisionnement en carburant, continuaient d’être fournis à ces petits détachements.
Si j’avais été le Commandeur Suprême des Impériaux, il y a longtemps que j’aurais ordonné à ces contingents de se replier, songea Corran.
Fort heureusement pour lui, il n’occupait pas ce rôle. Sa seule mission était d’empêcher cette frégate de fuir… Et il comptait bien la réussir.
— Rogue Neuf à Leader Défenseurs. Général, vous pouvez y aller, nous couvrons vos arrières.
Bien reçu, répondit le général Salm. En approche.
Corran retint un sourire. Autrefois, il aurait baissé la puissance de ses moteurs au minimum, ou presque, pour ne pas distancer l’escadron de bombardiers commandé par le vétéran d’Endor. Mais c’était à l’époque où Horton Salm et ses pilotes volaient sur des Y-Wings ; à présent, les B-Wings qu’ils employaient étaient bien plus dynamiques.
Je n’ai jamais aimé les Y-Wings, songea-t-il alors. Comment les avais-je appelés, sur Folor… ? « Des porcs aveugles, lents et moches ! »
Il tapota la carlingue de son vaisseau. Pas aussi rapide qu’un A-Wing, pas aussi puissant qu’un B-Wing, mais capable de remplir n’importe quelle mission !
Il vit plus qu’il n’entendit les Défenseurs larguer leurs projectiles sur la frégate Lancier ; vingt-quatre torpilles à protons s’abattirent simultanément sur les réacteurs du petit vaisseau, sans que celui ne puisse réagir.
Le bruit que retranscrivirent les synthétiseurs audios du chasseur à cet instant, lui, ne put être ignoré.
Quand le calme revint et que les lueurs de l’explosion se dissipèrent, tout l’arrière de la frégate avait été vaporisé ; il ne restait à la place qu’un nuage de débris minuscules, à peine plus grands que des assiettes. La Lancier partit à la dérive dans le vide stellaire.
Je crois que Qat Chrystac va compter un nouveau satellite, commenta Wes Janson.
Il n’y avait plus de menaces dans l’environnement immédiat de l’escadron. Les vaisseaux impériaux restants tentaient de s’éloigner le plus rapidement possible de la planète qu’ils assiégeaient sans renforts depuis trois ans. Parmi eux, une poignée de transports évacuant le personnel de la station orbitale et les troupes terrestres d’élite qui avaient été opposées aux Néo-Républicains sur cette planète infernale, couverte de champs de lave radioactive.
Trois vaisseaux se détachèrent du groupe au moment où il allait se trouver hors de portée ; des croiseurs Strike, qui se portèrent à la rescousse du Victoire, lequel répondait toujours coup pour coup aux salves du général A’baht. L’affrontement risquait de tourner court pour la Nouvelle République.
Corran passa sur la fréquence de l’escadron.
— Wedge…
J’ai vu, répondit aussitôt le leader. Rogues, en formation. On y va.
Rogues, ici Contrôle Sewell, entendit-on alors. Négatif. Gardez vos positions.
Il y eut un flottement de quelques secondes, où les chasseurs poursuivirent chacun dans leur direction.
Contrôle, ici Rogue Deux, annonça Tycho. Confirmez.
Je confirme mon ordre, capitaine Celchu, intervint alors une nouvelle voix.
Elle était grave, presque rauque, mais inspirait une certaine confiance. Corran ne l’avait jamais entendue, mais il devina instantanément à qui elle appartenait.
Mettez-vous en position à douze kilomètres et attendez le signal.
Bien reçu, général, répondit Wedge. Rogues, vous savez ce que vous avez à faire.
Corran ne se fit pas prier. Etahn A’baht était un nouveau venu dans les forces de la Nouvelle République, mais sa réputation le précédait. Les vétérans se souvenaient encore de ses manœuvres audacieuses à la bataille d’Endor, et les autres avaient entendu parler de la résistance victorieuse de Dornea et de sa Marine aux forces impériales, pendant plus de vingt ans. Récemment, les Dornéens commandés par A’baht avaient chassé les derniers Impériaux du secteur Dominus ; la nouvelle avait été en concurrence avec la capture de la Flotte Katana sur les holocanaux d’information. La visite de l’amiral Ackbar, tout juste libéré, avait permis de sceller le rapprochement entre Dornea et la Nouvelle République.
Voyons s’il est aussi bon qu’on le raconte…
Les transports étaient déjà passés en vitesse-lumière quand les croiseurs Strike arrivèrent à portée de tir de leurs adversaires. Ils ouvrirent le feu sans tarder, accompagnant le Victoire qui repassa à l’offensive. À distance, les Rogues, les Défenseurs et tous les autres escadrons déployés observaient, impuissants.
Puis il y eut une poignée de flashs dans le lointain, et la donne changea complètement.
Cinq nouveaux vaisseaux venaient d’émerger de l’hyperespace à une très courte distance des appareils impériaux. Ils ressemblaient vaguement aux traditionnelles CR90 corelliennes, mais Corran comprit d’emblée qu’il s’agissait d’un autre type de vaisseaux. Il s’apprêtait à demander lesquels quand la réponse lui fut apportée :
Des canonnières dornéennes Braha’tok, indiqua Hobbie Klivian. Je n’en avais pas vu depuis Endor…
Nouvelles instructions, annonça alors A’baht. Tous les chasseurs se portent en couverture de l’escadre. Neutralisez les armes et les réacteurs, mais préservez l’intégrité des coques.
Il n’eut pas besoin de le répéter deux fois ; les chasseurs se mirent en branle, leurs volets d’attaque déployés. Tous avaient hâte d’en découdre.
Corran jeta un coup d’œil sur son écran de position. Oui, tous avaient hâte d’en découdre… Et l’une d’entre eux plus que les autres. Siveline était restée silencieuse et appliquée, aujourd’hui. Et rien d’inquiétant ne s’était produit. Mais – Était-ce dû à ses sens de Jedi, ou à sa formation d’enquêteur CorSec ? – il continuait à redouter la présence de la jeune femme et les conséquences que cela pourrait entraîner pour l’escadron.
Mais la mission était sur le point de s’achever – les croiseurs Strike fumaient déjà suite à l’attaque des Braha’toks – et ils étaient tous vivants. Il décida de remiser dans un coin de sa tête les tracas causés par Siveline et de se concentrer sur l’instant présent.
Somme toute, c’est une bonne journée.



Ve'ssshhh a écrit:Même si l'on est définitivement entré dans l'infinity, les personnages de Zahn sont restés fidèles à ceux du roman et tu as si habilement intégré les tiens qu'on pourrait croire qu'ils appartiennent à l'histoire originale.


Merci, ça veut dire que je remplis un de mes objectifs ! :jap:

Ve'ssshhh a écrit:Et puis ce pauvre Tierce bombardé général? il est certainement plus compétent qu'un Jar Jar Binks :wink: , mais il doute lui-même de ses capacités dans ce domaine: même en supposant que le grand amiral estime qu'il en a le potentiel, il n'a jamais été entrainé pour ça...

Il a reçu un entraînement d'élite, en tant que Garde Royal. C'est déjà l'une des formations les plus exigeantes de la Galaxie... Ce n'est sans doute pas un génie de la planification de campagnes sectorielles, mais il a certaines compétences, et surtout une proximité très forte avec ses hommes.

Ve'ssshhh a écrit:Je me demande ce que mijotent Poldrei et Thrawn...
Cela aurait-il quelque chose à voir avec ses clones? Un général ubiquitaire, voila qui pourrait semer la confusion dans les rangs adverses...


Début de réponse dans le prochain chapitre... :sournois:
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Messagepar L2-D2 » Mer 30 Jan 2019 - 7:31   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 128 lu !

Une bonne petite entrée en matière pour l'escadron Rogue dans cette quatrième partie !!!

Si on retrouve avec plaisir un Corran Horn toujours aussi bien maîtrisé, et aux réflexions et analyses très "Stackpoliennes", c'est la présence du Général A'baht, transfuge de La crise de la flotte noire et qui fait donc une apparition au combat bien plus tôt que prévu... et c'est tant mieux ! D'autant plus que le Général ne cherche pas à anéantir ses adversaires mais à capturer leurs vaisseaux, des vaisseaux qui ainsi rallieront la flotte de la Nouvelle République, c'est bien vu.

Et j'ajouterai que ça fait plaisir de voir une victoire nette et éclatante de la Nouvelle République. M'est avis que ça ne va malheureusement pas durer... :sournois:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Alfred M. » Mer 30 Jan 2019 - 9:42   Sujet: Re: La Fédération Impériale

A'baht et Salm :love: .

Content que ça reprenne (du coup j'ai eu deux chapitres d'un coup :transpire: ) et de retrouver les persos qu'on aime :) .

Sinon, c'est moi où ils parlent de commandement sectoriel alors qu'ils contrôlent qu'une planète du secteur :? .
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 30 Jan 2019 - 19:30   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci à vous deux ! :jap:

L2-D2 a écrit:D'autant plus que le Général ne cherche pas à anéantir ses adversaires mais à capturer leurs vaisseaux, des vaisseaux qui ainsi rallieront la flotte de la Nouvelle République, c'est bien vu.


C'est une option que je vois nettement plus adaptée à l'Alliance Rebelle - et la Nouvelle République - que la vaporisation classique... Quand la supériorité est si évidente, autant donner à l'ennemi une chance de se rendre honorablement plutôt que de le pousser dans ses retranchements et de provoquer ainsi des pertes supplémentaires... Dans les deux camps. Pour des jusqu'au-boutistes comme les Impériaux ou les Séparatistes, c'est certes plus compliqué... Mais dans le contexte de la Fédération, cette méthode pourrait bien retrouver un certain succès ! :sournois:

L2-D2 a écrit:Et j'ajouterai que ça fait plaisir de voir une victoire nette et éclatante de la Nouvelle République. M'est avis que ça ne va malheureusement pas durer... :sournois:


Nous verrons. :sournois:

Alfred M. a écrit:Content que ça reprenne (du coup j'ai eu deux chapitres d'un coup :transpire: ) et de retrouver les persos qu'on aime :) .


Et c'est pas fini ! :D

Alfred M. a écrit:Sinon, c'est moi où ils parlent de commandement sectoriel alors qu'ils contrôlent qu'une planète du secteur :? .


Carth Poldrei, au chapitre 125, a écrit:— Félicitations, amiral, lança-t-il avec aplomb. L’Empire d’Azure est à nous.


Pour moi, ça semblait évident que le secteur entier basculait à la suite d'Anaxes, mais faudra peut-être que je modifie deux-trois trucs pour que ce soit bien clair. :transpire:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 03 Fév 2019 - 14:47   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Next !



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Chapitre 129

D’un coup vif de son sécateur, Gilad sectionna la brindille naissante sur le tronc de l’arbre miniature.
Il recula pour admirer le résultat. Le bonsaï lui sembla parfaitement équilibré, sauf pour une petite partie de feuillage qui gâchait l’harmonie de l’ensemble. Il ne lui fallut que quelques instants pour corriger ce défaut et obtenir le résultat qu’il souhaitait. Le seul défaut qui à son sens gâchait ce tableau était la lumière, trop artificielle, du placard de sa cabine, mais il ne pouvait pas faire autrement.
C’était son « jardin secret ». Il aimait le double sens que l’expression prenait ici. Ce petit plaisir solitaire qu’il avait découvert quelques semaines plus tôt était rapidement devenu addictif.
Il avait découvert cette pratique dans le bureau du commandant de Bilbringi.
Il n’y a pas un seul végétal à moins d’un parsec d’ici, avait expliqué le général Drost en voyant que Gilad s’y intéressait. J’ai grandi sur un monde vert, et cet arbuste me permet de garder un lien avec ma terre nourricière…
Pour Pellaeon aussi, c’était un moyen de garder un lien avec ses racines corelliennes… Et d’évacuer sainement toutes les contrariétés qui venaient avec son nouveau statut.
Poldrei l’avait promu amiral à titre temporaire, pour expédier les affaires courantes, le temps que Thrawn se rétablisse. C’était désormais chose faite ; mais Gilad n’était pas redevenu simple capitaine du Chimaera. En tant que commodore, il avait désormais des responsabilités de commandement qui s’étendaient bien au-delà de son seul vaisseau.
Bien sûr, tant que Thrawn serait à bord, rien ne changerait vraiment. Mais combien de temps cela durerait-il ? Le raisonnement du Moff était limpide : l’Empire – Du moins, ce qu’il en restait – avait besoin d’officiers de qualité et ne pouvait se permettre d’en affecter deux au même vaisseau.
Si vous aviez eu un minimum d’ambition, Gilad, vous seriez déjà un véritable amiral, avait déclaré Poldrei ce jour-là. Ce sera bientôt le cas. Nous ne pourrons pas nous passer indéfiniment de vos talents.
L’idée était tentante, bien sûr. Mais Gilad savait qu’il éprouverait un pincement au cœur en voyant Thrawn quitter le Chimaera. Sous son commandement, le destroyer s’était fait un nom, que la galaxie toute entière connaîtrait bientôt.
Il concentra à nouveau son attention sur le bonsaï, examinant chaque feuille pour détecter toute trace de maladie ou de carences. Mais il fut interrompu dans son examen par la sonnerie de son comlink.
— Pellaeon, dit-il en répondant.
Commodore, ils sont de retour, annonça alors la voix du capitaine Ardiff.
À la faveur d’une récente réorganisation des effectifs, il était devenu le numéro trois du vaisseau, ne devant plus répondre qu’à Thrawn et Pellaeon lui-même. Une belle promotion pour ce lieutenant efficace.
— Je les attendrai dans les quartiers du Grand Amiral, répondit-il avant d’interrompre la transmission.
Il observa quelques instants, en silence, l’arbre miniature ; il espérait y puiser de quoi apaiser son esprit. Puis il se leva et quitta sa cabine, appréhendant toujours la confrontation à venir.
Il arriva vite dans la cabine de Thrawn et ouvrit la porte avec son pass sécurisé. Par réflexe, il s’arrêta lorsque la porte se referma derrière lui ; c’était d’ordinaire à ce moment précis que Rukh surgissait de l’ombre pour se livrer à son habituelle inspection.
Mais il était seul, dans cette cabine, et le Noghri n’était plus qu’un corps refroidi, stocké comme pièce à conviction dans une des soutes hermétiques du Chimaera.
Il poussa un soupir. Lorsqu’il était vivant, Rukh était pour lui une contrariété, une créature à peine intelligente qu’il voyait tout juste bonne pour les basses œuvres. Mais il devait reconnaître que le petit être hideux avait eu un comportement digne d’admiration.
Il rejoignit le fond de la cabine et observa Anaxes. La nuit était tombée sur la planète, mais l’on distinguait encore le complexe de la Citadelle, tâche de lumière au cœur de l’obscurité des collines de Sirpar. Il resta là, l’esprit errant, jusqu’à ce que la porte s’ouvre à nouveau.
Thrawn et Poldrei entrèrent en silence. Ils étaient seuls, ou du moins semblaient-ils l’être ; mais Gilad savait bien que ce n’était pas le cas.
— Vous êtes déjà là, constata le Grand Amiral.
Pellaeon salua, comme il l’avait l’habitude de le faire.
— Nous avons reçu des nouvelles de la Source Delta, déclara-t-il aussitôt.
Pendant sa convalescence, Thrawn leur avait révélé, à lui et au Moff, la véritable nature de cet « espion » si pratique au cœur du Palais Impérial. Le système d’enregistrement biologique créé avec les arbres du Grand Corridor était une merveille d’efficacité, et un outil extrêmement utile pour la planification stratégique.
— Les Rebelles ont attaqué Qat Chrystac et mis nos forces en déroute, poursuivit-il. Plusieurs transports ont semble-t-il eu le temps de s’échapper, mais nos vaisseaux d’escorte ont été capturés par l’ennemi.
L’ardeur du regard de Thrawn grimpa d’un cran en intensité. Pellaeon le connaissait suffisamment, à présent, pour savoir que c’était le signe d’un accès de colère intense. Mais comme toujours avec le Grand Amiral, la réaction fut en tout point mesurée.
— Laissez-nous, demanda-t-il simplement.
Gilad ne réagit pas, et parvint même à ne pas sursauter quand quatre stormtroopers en armure noire se matérialisèrent sous ses yeux.
Cette garde invisible avait été déployée pendant la convalescence du non-humain pour assurer une nouvelle sécurité, plus stricte que l’ancienne sans être étouffante. Les équipements furtifs de ces « shadowtroopers » faisaient partie des trésors retrouvés dans les immenses salles de stockage du Mont Tantiss, au milieu d’autres trésors de l’Empereur.
Ils saluèrent et sortirent sans le moindre bruit.
— Se sont-ils montrés efficaces ? demanda Gilad quand la porte se referma derrière eux.
— Plutôt, oui, répondit Poldrei. Personne ne s’est aperçu de leur présence. Ni nos deux simili-Jedi, ni même Tierce – sans doute plus doué qu’eux pour l’observation. Tant qu’ils restent dans le champ d’action des ysalamiris, ils sont indétectables.
— Ne changez pas de sujet, intervint alors le Grand Amiral.
Sa voix était cassante, signe de son énervement.
— Ce recul est un nouveau contretemps regrettable, dit-il en dardant Poldrei d’un regard entendu.
— Je n’y suis pour rien, se défendit le Moff.
— L’escadron Rogue était présent, n’est-ce pas ?
— Mais puisque je vous dis que je n’en sais rien ! s’énerva Poldrei.
À son regard fuyant, Pellaeon comprit qu’il était mal à l’aise.
— Ce serait donc une simple coïncidence, dit le Grand Amiral.
— De toute évidence.
Ils se toisèrent quelques instants, mais sans que l’un prenne l’ascendant sur l’autre. Thrawn était impressionnant, mais Poldrei, comme s’en souvenait Gilad, avait servi aux côtés de Vador. Il en fallait davantage pour intimider un ancien lieutenant du Seigneur Noir…
— Le problème, poursuivit Thrawn, c’est qu’il intervient après une série de reculs et d’abandons qui laissent à penser que l’Empire a perdu toute combativité.
— Vous faites référence à mes instructions pour le retrait du secteur Dominus ? devina le Moff. Je ne les regrette pas. Teren Rogriss avait besoin de ces vaisseaux pour entrer dans le Secteur Corporatif. Loin de nos lignes, ils ne servaient à rien.
— Le dispositif avait son utilité, mais elle vous a échappé, semble-t-il.
— Quelle utilité ? Dépenser des fortunes pour ravitailler des groupes éloignés trop affaiblis pour agir ?
— Mobiliser des troupes rebelles dans des secteurs pour dégarnir les autres, corrigea le Grand Amiral. Nos forces dans le secteur Dominus tenaient à distance les Dornéens et faisaient peser une menace sur Mon Calamari et les chantiers annexes. Sur Qat Chrystac, nous empêchions l’exploitation des ressources planétaires, tout en gardant un accès à la route commerciale de Rimma.
— Mais qu’est-ce que cela représente ? se défendit Poldrei. Vous avez reçu le message de Teren : l’Autorité du Secteur Corporatif est ouverte à une alliance !
Cette nouvelle sembla du plus grand intérêt pour Gilad, puisque le SecCorp contrôlait plus de trente mille systèmes habitables et était réputé pour la puissance de son industrie, notamment militaire.
— C’est une bonne nouvelle, n’est-ce-pas ? demanda-t-il.
— Une excellente nouvelle, et une étape supplémentaire dans mes plans. À terme, nous intégrerons la flotte de l’ASC à nos propres forces. Une foule de vaisseaux, dont deux cents et quelques destroyers Victoire bien entretenus… Autrement plus dangereux que des cuirassés hors d’âge !
Nous y sommes. Gilad soupira intérieurement. Depuis le rétablissement de Thrawn, les événements de la flotte Katana planaient sur chaque discussion entre le Grand Amiral et le Moff. Piques, allusions, mesquineries… C’en devenait pesant.
— Nous aurions pu avoir les destroyers et les cuirassés, souligna le non-humain, acerbe.
— À terme, cela n’aura plus aucune importance, réplique Poldrei.
— Le moindre petit détail peut faire la différence entre la défaite et la victoire. Souvenez-vous de la bouche d’aération de l’Étoile Noire…
— Je m’en rappelle très bien, figurez-vous…
— Alors vous devriez comprendre que face à des adversaires comme les Rebelles, nous ne pouvons pas nous permettre la plus petite négligence qui soit. Ces gens ont conquis les trois-quarts de la galaxie en cinq ans ; c’est une performance que nul n’avait accompli depuis bien longtemps.
— Je sais. Ils ont su canaliser la répulsion qu’inspirait l’Empire pour mener à bien leur entreprise de dislocation de notre puissance. Mais, comme vous le savez, j’ambitionne de leur retirer cette arme redoutable. Ils vont eux aussi connaître la division…
— Vous ne parlez que du plan politique, s’agaça Thrawn. Mes ambitions sont militaires.
— Mais la politique n’est qu’une forme de combat parmi d’autres. Sans doute la plus économe en termes de moyens, et la plus efficace sur le long terme.
— Je maintiens qu’elle n’est rien sans une puissance concrète. Or c’est précisément le but poursuivi par les escarmouches que nous soutenions jusqu’à présent : agacer les Rebelles et les obliger à diviser leurs forces. Exactement la méthode qu’ils ont eux-mêmes employé face à nous.
Il laissa échapper un soupir et, l’espace d’un instant, les séquelles de l’attentat dont il avait été victime se firent plus visibles : le teint pâli, les traits plus tranchants, presque émaciés, et surtout le regard baissant en intensité.
— Nous sommes dans une impasse, constata-t-il. L’Empire ne peut avoir deux Commandeurs appliquant chacun sa propre méthode.
— Je suis d’accord, approuva Poldrei.
Lui aussi semblait troublé. En observant leur confrontation, Gilad se sentait presque gamin. Ils ne sont pas comme le commun des mortels, songea-t-il. Leurs pensées ne s’arrêtent pas au quotidien. Ils se projettent loin… Le Grand Amiral me l’a déjà montré par le passé, avec ses manœuvres peu orthodoxes mais couronnées de succès. Poldrei est sans doute du même bois ; pas tout à fait identique, certes, mais il y a une énergie similaire qui se dégage de ces deux-là.
— Vous êtes le Grand Amiral, déclara le Moff. Les affaires militaires vous reviennent.
Thrawn inclina légèrement la tête.
— Ce qui vous laisse la gestion de notre politique intérieure, n’est-ce pas ?
— C’est exact, acquiesça Poldrei. Il va y avoir beaucoup à faire… Mais après Kuat. J’insiste pour mener personnellement l’attaque.
Gilad observa attentivement la réaction du Grand Amiral. Il ne semblait pas énervé, seulement un peu las.
— Entendu, répondit-il finalement. Vous superviserez l’opération avec Rogriss ?
— C’est ce qui est prévu. Le Gatherer sera de la partie. Un appât de choix…
— À condition que les Rebelles y mordent, tempéra Thrawn.
— Et qu’ils ne l’avalent pas, ajouta Pellaeon. L’Empereur aussi a voulu les attirer dans un piège. Et ça a donné Endor…
— Ce sera un gros morceau, trop gros pour qu’ils puissent l’avaler, leur assura Poldrei.
— À condition que l’opération Renaissance fonctionne, rappela le Grand Amiral. Ce qui est loin d’être certain. Il y a trop de variables en jeu pour que vous puissiez affirmer que tout se déroulera comme prévu.
— L’opération Renaissance se passera comme je l’ai planifié, jura le Moff. J’ai confié son exécution aux meilleurs. Tout ira bien.
— Votre assurance fait plaisir à voir, soupira Thrawn. Quoi qu’il en soit, votre opération sur Kuat va attirer l’attention de la Rébellion.
Il se dirigea vers son siège de commandement et y prit place ; en quelques gestes, il afficha une vue réduite de la galaxie, flottant entre lui, Poldrei et Pellaeon.
— La prise d’Anaxes et de son système… L’offensive remontant la voie Perlemienne depuis le Secteur Corporatif… Tous ces éléments vont leur faire penser que nous préparons une autre offensive.
— Coruscant, devina Poldrei.
— Oui. En s’installant au Palais Impérial, le gouvernement rebelle a perdu l’avantage du secret… et de la mobilité. S’il veut montrer qu’il est voué à persister, il lui faut tenir le Centre Impérial coûte que coûte. Nous allons donc le forcer à y concentrer ses troupes et ses vaisseaux. Nous présenterons l’attaque sur Kuat comme une diversion. La quantité de vaisseaux que vous allez y engager soutiendra cette version.
— C’est vrai, reconnut le Moff. Et vous ? Que ferez-vous ?
— Je poursuivrai l’offensive entre la voie Hydienne et Coruscant. Brentaal… Chandrila… Corulag… Grizmallt… Et Alsakan.
— Alsakan… répéta Poldrei. La rivale historique de la capitale.
— Et à une heure d’hyperespace seulement. Une fois la planète prise, j’y déploierai un groupe d’assaut conséquent, mais insuffisant pour attaquer Coruscant.
— Vous comptez les attirer dans un piège ?
— Ce serait dommage de ne pas profiter de la crédulité que vous leur prêtez. Mais ce n’est pas sur Alsakan qu’ils viendront.
— Vraiment…
— Un vieil adage dit que « la meilleure défense, c’est l’attaque ». Ils finiront par s’en souvenir.
Assis comme auparavant dans son fauteil, il affichait à nouveau une calme détermination. Son visage, remarqua Gilad, avait retrouvé des signes de vigueur ; à cet instant, c’était comme s’il n’avait jamais été frappé par le pion de C’Baoth.
— À ce moment-là, je les attendrai.
— Parce que la Source Delta vous dira où les trouver ? supposa le Moff.
— Parce qu’il n’y a qu’un seul endroit où ils pourront frapper.
Il se tourna vers Pellaeon et, reprenant des accents de commandement, il ajouta :
— À partir de maintenant, Commodore, à chaque fois que nous entrerons dans un système, vous ordonnerez à vos navigateurs de calculer le trajet le plus rapide pour Bilbringi.
— Ce sera fait, amiral, répondit Gilad en abaissant la tête avec humilité.
Cette fois, c’est bien le Thrawn que je connais…
— Bilbringi, répéta Poldrei. Eh bien, pourquoi pas… Sur Kuat, je serai le marteau qui les frappera au cœur ; tandis que vous, sur Bilbringi, vous serez l’enclume sur laquelle ils écraseront leurs espoirs. Ça me va.
— L’analogie est plaisante, commenta Thrawn. Mais prenez garde à ce qu’un clou nommé Escadron Rogue ne se positionne pas entre vous et votre cible.
Le Moff se mordit les joues. Lui aussi semblait déterminé ; mais il émanait de lui d’autres sentiments. Dans son regard brillaient la tristesse et la rage.
— Ça, dit-il, j’en fais mon affaire.
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Messagepar Alfred M. » Dim 03 Fév 2019 - 15:14   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Que de teasing pour la suite :love: . Mais s'attaquer à des mondes fortifiés du Noyau, même pour une feinte il va falloir faire attention... surtout si nos grains de sable favoris se mêlent à ça :transpire: .

Du coup tu m'as bien surpris avec les nouveaux gardes du corps de Thranw :D .

Et chapeau pour l'explication de Dornea qui rejoint la NR quatre avant la date normale.
Alfred M.
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 03 Fév 2019 - 20:36   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci Alfred ! :jap:

Alfred M. a écrit:Mais s'attaquer à des mondes fortifiés du Noyau, même pour une feinte il va falloir faire attention... surtout si nos grains de sable favoris se mêlent à ça :transpire: .


C'est ce que nous verrons très bientôt... :sournois:

Alfred M. a écrit:Du coup tu m'as bien surpris avec les nouveaux gardes du corps de Thranw :D .


Tant mieux, faut bien que ça arrive encore de temps à autre ! :D

Alfred M. a écrit:Et chapeau pour l'explication de Dornea qui rejoint la NR quatre avant la date normale.


:jap:
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Messagepar L2-D2 » Lun 04 Fév 2019 - 7:21   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 129 lu !

Ouch ! Voilà un Chapitre dialogué extrêmement dense, dans lequel Thrawn et Poldrei s'affrontent à demi-mots, chacun reconnaissant la valeur de l'autre tout en étant gêné par ses mouvements... et le pauvre Pellaeon au milieu de tout cela ! Lorsque la crise éclatera entre les deux hommes, je me demande bien quel camp il rejoindra ! :sournois:

J'avoue que lorsque Thrawn annonce que leur relation à Poldrei et lui est dans une impasse, j'ai cru que tu allais partir dans une scission entre les deux hommes, chacun partant fonder son propre morceau d'Empire ! :shock: Mais non, les voilà qui accepte de se faire confiance à nouveau et de s'en remettre chacun à la stratégie de l'autre afin que la sienne fonctionne.

Donc la feuille de route de l'Empire est tracée. Reste à savoir si elle va s'appliquer comme les deux hommes l'espèrent. On en viendrait presque à le leur souhaiter, mais en tant que lecteur, j'ai hâte de voir où tu vas nous embarquer ! :oui:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar Jagen Eripsa » Mar 05 Fév 2019 - 23:02   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Merci L2 ! Je te répondrai après ce chapitre... Ce chapitre.

C'est un de ces morceaux du récit que j'ai imaginés bien longtemps à l'avance. Je pense que mes premières ébauches remontent à un ou deux ans... C'est un moment que j'avais hâte d'atteindre. J'espère que l'effet sera réussi. :cute:



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Chapitre 130

Carth se tenait seul, debout, observant de loin le champ de confinement qui barrait l’entrée du hangar du Gatherer.
Nous y voilà, songea-t-il en frissonnant.
Mais ce n’était pas l’air froid de la baie qui le mettait dans cet état ; il pensait surtout à l’épreuve à venir, qui lui semblait mille fois plus redoutable que la plus terrible des batailles auxquelles il avait pu être confronté.
— Un vaisseau de la Nouvelle République vient d’entrer dans le système, annonça Anthara en approchant de lui. Il a demandé l’autorisation d’accoster.
Il se retourna brièvement, et vit qu’elle avait emmené une escouade complète de stormtroopers avec elle.
— Vous la lui avez donnée, n’est-ce pas ?
— Conformément à vos instructions, répondit-elle, une pointe de scepticisme dans la voix.
— Bien. Laissez-moi, alors.
Elle ne bougea pas d’un poil. Carth attendit quelques secondes avant de reprendre :
— Vous m’avez entendu, Anthara ?
— Oui, Excellence. Je m’inquiète juste pour vous.
— Oh, vraiment…
Il lui jeta un coup d’œil et aperçut son visage, réellement anxieux.
— Je sais parfaitement ce que je fais, assura-t-il.
— Ce sont nos ennemis, Monsieur. Ils pourraient très bien vous enlever ou attenter à votre vie…
— C’est ce que vous feriez, vous, à leur place… ?
Elle mit quelques instants avant de répondre.
— Vous êtes notre principal chef politique, à présent. Le Grand Amiral Thrawn et vous représentez des cibles de premier plan.
— Cela ne répond pas vraiment à ma question.
— Les enjeux pourraient justifier une telle action.
— Mais nos adversaires ne pensent pas comme vous, répliqua-t-il. Pour eux, l’honneur et le respect de la parole donnée comptent. Remettre en cause ces fondamentaux handicaperait leur crédibilité… Et c’est, à l’heure actuelle, le seul ciment qui tienne leur Nouvelle République en place.
Il soupira.
— Je ne crains rien, actuellement.
L’image de Thrawn blessé, flottant dans sa cuve de bacta, s’imposa alors à son esprit.
— En tout cas, pas de leur part.
— Mais êtes-vous sûr que...
— Vous pensez comme une militaire, Anthara, l’interrompit-il. Et c’est pour ça que je vous ai offert ce poste. Vous êtes efficace et vous avez du potentiel, j’en suis certain. Mais il est bien possible que nous ne puissions plus travailler ensemble très bientôt, vous et moi.
La nouvelle sembla la foudroyer sur place, son teint sombre se voilant d’une pâleur qu’il ne lui avait jamais vue.
— Ai-je fait quelque chose de mal, Excellence ? demanda-t-elle doucement.
— Le Grand Amiral Thrawn et moi sommes parvenus à un accord, expliqua-t-il. Après l’offensive de Kuat, je lui laisserai l’entière gestion des affaires militaires. Mon rôle deviendra uniquement politique. Et ce serait gâcher vos talents que de les employer dans ce domaine où vous ne vous épanouissez pas. N’ai-je pas raison ?
— Je… Je souscris à votre analyse, répondit-elle. Mais je l’interprète aussi un peu comme… Une sorte de désaveu.
Il lui adressa un sourire qui se voulait rassurant.
— C’est plutôt un constat. Mon rôle ne se limite pas à faire changer l’Empire ; il faut aussi que je forme la jeune génération avant de lui remettre les clés, dit-il, avant d’ajouter, avec gravité : C’est ce que j’ai déjà fait avec Ahris. Moi, je ne suis là que pour donner une impulsion. C’est avec d’autres que vous prendrez votre envol.
Une analogie s’imposa alors à son esprit.
— Je n’ai pas encore trouvé le parfait padawan, s’amusa-t-il. Ahris est comme son père : d’un autre calibre. En le gardant éternellement à mes côtés, en l’empêchant de prendre son envol, j’aurais eu le sentiment d’avoir trahi la mémoire de mon vieil ami, en ne faisant pas ce qu’il fallait pour son fils. Votre cas est différent, Anthara. Je pense que vous avez tout ce qu’il faut pour devenir, dans une décennie ou deux, l’une des têtes pensantes de notre flotte… Tout, sauf le professeur adéquat.
— Et vous pourriez arranger ça ? demanda-t-elle, une lueur étrange dans le regard.
— Je le ferai, promit-il, solennel.
Elle inclina la tête avec reconnaissance.
— Merci, Monsieur. Et… bonne chance.
D’un geste, elle indiqua aux stormtroopers la sortie du hangar ; direction qu’elle emprunta elle-même, à leur suite, laissant Carth seul avec ses pensées.
De la chance… ? Je vais en avoir besoin.
Son cœur s’accéléra quand il vit la silhouette d’un vaisseau apparaître au loin. Ce n’était pas une navette impériale, mais un appareil nubien rapide. Il n’était pas chromé comme pouvaient l’être certaines variantes naboo, mais présentait des formes élancées dotées d’une certaine élégance.
L’appareil passa le champ de confinement du hangar et amorça sa descente, tandis que les battements devenaient presque douloureux dans la poitrine du Moff.
Les patins touchèrent le sol en douceur, et la passerelle d’accès se déploya dans la foulée.
Il est encore temps de tout arrêter, songea-t-il dans un accès de panique. Courir, demander à un officier de pont de se charger de la faire partir… Éviter la…
Elle apparut alors au sommet de la rampe, silhouette irréelle dans ce cadre triste.
Elle n’avait pas changé, ou si peu. Quelques touches de gris dans ses cheveux châtains, peut-être ; quelques fines rides sur le visage. Sa taille s’était légèrement enrobée, mais elle restait élancée. Elle descendit de la navette d’un pas vif, sous le regard d’un Poldrei paralysé.
— Bonjour, Carth, dit-elle en posant le pied sur le hangar. Ça faisait longtemps.
Il dut déglutir avant de répondre.
— Bonjour, Athalée.

* *
*
— Assieds-toi, je t’en prie.
— Merci.
Que c’est banal, songea-t-il en prenant place à son tour.
— Tu as fait bon voyage ?
Vingt-cinq ans que nous ne nous sommes pas vus, et c’est tout ce que j’arrive à dire ?
— C’était assez court, tu sais, répondit-elle en souriant. Nous ne sommes qu’à quatre heures de Coruscant.
— Un voyage hyperspatial n’est jamais anodin, se justifia-t-il. Il peut toujours y avoir toutes sortes de… contrariétés…
Elle se fendit d’un sourire moqueur.
— Comme un destroyer de l’Empire prêt à attaquer ?
Il répondit par une grimace.
— Ce genre de choses, oui.
— J’imagine qu’il aurait suffi que je dise : « Je suis madame Jaderan, demandez au Moff Poldrei, il me connaît bien ! », ou une autre phrase de ce genre. C’est la vérité, n’est-ce pas ?
Son cœur s’accéléra. Oui, il avait été bien près de donner de telles instructions ; en fait, il l’aurait sûrement fait s’il n’avait pas craint d’alerter Thrawn par la même occasion.
— Tu as été surprise par mon… « invitation » ?
Elle soupira ostensiblement.
— Je m’attendais à ce que ça arrive, tôt ou tard. Par contre, je ne m’imaginais pas que tu ferais passer cela par le comlink personnel de Leia Organa Solo. C’était assez gonflé, même venant de toi. Tout le monde se demande comment tu as pu obtenir le numéro.
— Comment vont les enfants ? demanda-t-il, dans une tentative maladroite pour changer de sujet.
Il ne voulait pas aborder les conditions dans lesquelles il avait récupéré cette information ; il aurait risqué d’impliquer la Source Delta.
— Je crois que tu as croisé Siveline plus récemment que moi, répondit-elle aussitôt.
— Nous ne nous sommes pas vraiment… vus…
— Je sais.
— Elle va bien ? Elle est indemne ?
— Oui. Elle n’a rien eu. C’était un leurre, Carth.
Il sentit son cœur se serrer.
— J’avais fini par le comprendre, avoua-t-il. À force d’y repenser… Mais sur le coup, j’en étais bien incapable. Entendre son nom… Écouter sa voix… Ça m’a ôté toutes mes capacités de réflexion. Ce n’est qu’ensuite que j’ai compris qu’elle avait agi sciemment, pour me manipuler.
— Elle t’en veut, Carth.
— Elle n’est pas la seule, répondit-il avec amertume. Et Thalas ? Est-il dans le même état d’esprit ?
— Il est plus raisonné, expliqua-t-elle. Bien sûr, il a souffert de ton absence, mais en grandissant il a compris les tenants et les aboutissants. Ce n’est pas du tout le même tempérament que sa sœur. Il déteste la guerre… Et les armes.
Elle eut un nouveau sourire, plus franc cette fois.
— Il gère une petite flotte de cargos, des appareils de fret.
Il comprit l’allusion, et sourit à son tour.
— Tradition familiale, dit-il. Il marche sur les traces de son grand-père. Comment a-t-il fait pour trouver les fonds ?
— C’est un jeune homme très motivé. Il a rassemblé les fonds pour acheter un vaisseau et il s’est lancé. Il a cofondé une société d’affrètement et a épousé une de ses associées.
— Mais… Il n’a pas trente ans !
— L’époque est aux opportunités à saisir immédiatement… Et Catlin est une fille très bien.
Elle hésita, avant d’ajouter :
— Elle va bientôt accoucher de leur premier enfant.
Carth sentit une nouvelle vague d’émotions le submerger. C’était surtout du bonheur, ainsi qu’une certaine nostalgie de l’époque où il rêvait, lui aussi, d’une vie simple et rangée qu’il n’avait jamais pu atteindre. En cet instant, le Moff de Polcaphran, le Lieutenant-Général de l’Empire, l’ancien officier de la Marine Impériale, tous avaient disparu ; il ne restait qu’un père esseulé. Ses larmes étaient des larmes de joies mêlées de tristesse, car s’il se félicitait de l’heureux événement à venir, il regrettait tous ceux auxquels il n’avait pu assister.
— Je vais être grand-père… murmura-t-il, les yeux humides.
— Oui… Le temps passe.
— Non, tu ne comprends pas, répondit-il.
Le barrage qui retenait ses sentiments depuis tant d’années prenait l’eau de toutes parts et menaçait de rompre à tout moment.
— Je vais être grand-père, parce que mon fils va devenir père… Mon fils ! La dernière fois que je l’ai vu, ce n’était qu’un enfant !
— C’était il y a presque un quart de siècle, dit-elle avec froideur.
— Et je ne l’ai pas vu depuis tout ce temps-là. Tu ne réalises pas ce que ça représente pour un père.
— J’imagine que ça va être ma faute ?
— Tu es partie… Tu les as emportés…
— Avais-je un autre choix ?
— Nous aurions pu discuter… Trouver un arrangement…
— Mais c’est toi qui m’a frappée, Carth.
Le mot fatidique avait été lâché, et il se prit de plein fouet.
— JE T’AI DEMANDÉ DE ME PARDONNER !
Dans sa colère, il bondit de son siège ; s’appuyant sur son bureau, il fixa Athalée dans les yeux.
— Je t’ai demandé – Non, je t’ai supplié même – de bien vouloir me pardonner. Tu sais que je n’étais pas moi-même. Ce… Ces…
Il vit le regard dur de son ex-femme, et sa résolution fléchit en même temps que sa colère se transformait en honte et en dégoût de lui-même. Il se rassit lentement.
— Je n’étais pas moi-même, reprit-il d’une voix caverneuse pleine de regrets. Tu sais pourquoi j’ai commencé à prendre de l’épice… Cette foutue blessure…
— Mais tu aurais pu arrêter, répondit-elle fermement. Cela faisait cinq ans, Carth. Cinq ans !
— Mon corps avait guéri, mais mon esprit…
— Oh, cesse de parler comme ça !
Il acquiesça, prenant quelques secondes de pause avant de reprendre :
— Tu as sans doute mieux récupéré que moi, Thalie. Pendant des mois, des années, je passais mes nuits à voir mes amis, ma famille… Tous ceux qui sont morts ce jour-là. Je les ai tous perdus d’un coup. Et je t’avais, toi…
Il la regarda une fois encore. Elle n’avait pas changé, ou presque ; quelques fines rides, un teint légèrement moins rose, et quelques fioritures dans le genre.
— Je t’aimais, je t’ai toujours aimé, je t’aimerai toujours… Mais dans ces moments-là, c’était difficile. Je revoyais notre rencontre… Et cette horrible, cette atroce journée. Je revoyais les crimes de ton oncle… Et je me revoyais aussi, moi, en train de l’exécuter.
— Tu en as éprouvé du remords ? demanda-t-elle, surprise.
— Je n’ai pas changé d’avis sur le sujet. Il devait mourir. Mais… Je suis celui qui a appuyé sur la détente. Et je me souviens parfaitement du regard qu’il t’a lancé avant que je ne tire. Tous ces souvenirs me tourmentaient. Thalie… Je… Je ne pouvais pas t’en parler. C’était trop dur, trop difficile. Et j’avais l’épice, cette putain d’épice…
Il frissonna en y repensant.
— Sur le coup, pendant la guerre, ça semblait être une bonne idée. Lyn était d’accord, en tout cas. Mon muscle était trop abîmé pour que je puisse me battre sans un antalgique. Et comme nous n’avions pas de bacta… Ensuite, il y a eu l’addiction. Une fois mon bras soigné, j’aurais dû arrêter. Mais j’en avais, je savais comment m’en procurer… Et quand j’en prenais, j’oubliais. Tout. Ma douleur. Mes souvenirs les plus durs.
Il hocha la tête de dépit.
— Quand je suis parti pour les Confins Ouest, c’est aussi devenu un moyen d’échapper au quotidien… Et de déverser ma rage sur les derniers Séparatistes. Mais ça ne s’est pas passé comme je l’espérais. Je n’étais qu’un parvenu aux yeux de nombreux autres officiers de carrière. J’avais un grade subalterne en étant plus âgé qu’eux, et je ne sortais d’aucune prestigieuse académie… Il y en a eu, des moqueries. Et Barton était le pire. Son nom, ses origines sur Anaxes… Ah, il en était fier ! Moi, je n’étais qu’un type moyen, venu d’un monde paumé de la Bordure. Je devais m’écraser face à eux, tu comprends ? Puis j’ai été pris… On m’a suspendu… Et je suis revenu. Tu étais là, tu m’attendais. J’aurais dû me soigner, à ce moment-là… Mais je pensais qu’en reprenant une vie normale, comme autrefois, j’aurais peut-être une chance de décrocher tout seul… Puis il y a eu ce soir fatidique. La pire erreur de ma vie.
Leurs regards se croisèrent.
— Je ne t’ai pas demandé de m’excuser, mais de me pardonner. L’excuse, c’est logique. Et, logiquement parlant, rien ne peut excuser la façon dont je me suis conduit envers toi. Rien. Mais le pardon… Il vient du cœur. Je sais que c’était difficile, mais… Je suis quand même parti, ce soir-là… J’ai commencé mon traitement. Ça a pris trois mois. Et que s’est-il passé, quand je suis rentré ? J’ai découvert la maison vide. Tu étais partie. Avec les enfants. Sans laisser le moindre mot.
Alors, pour la première fois, il vit une lueur de remords dans les yeux – les si beaux yeux – d’Athalée. Mais elle disparut aussitôt, sans laisser de traces.
— Je ne voulais pas que ça recommence, se défendit-elle. Je ne pouvais pas le supporter. Tu avais changé, Carth.
— Alors tu es partie avec Leight Barton. Le type que je détestais le plus dans toute la Galaxie…
— Je l’ignorais, à ce moment-là. Ce n’était qu’un officier particulièrement galant… Il l’est resté, d’ailleurs. Nous ne sommes pas restés mariés très longtemps, mais il a toujours été prévenant… Et quand il a rejoint la Rébellion, il m’a prévenue pour que je puisse me cacher.
— Quant à moi, tout ce que j’ai eu, c’était l’annonce de mon divorce. Tu avais profité de ma convalescence pour rompre notre mariage.
— C’était la meilleure chose à faire, Carth. Pour le bien des enfants.
— Tu ne m’a jamais laissé les revoir. Tu ne m’as rien laissé, en fait…
— Et il ne te restait que l’Empire.
Il acquiesça doucement.
— Je m’y suis consacré. Corps et âme. Mais ce n’était pas ma première option… Quand je suis rentré… J’ai fouillé toute la maison à ta recherche, pour trouver la moindre trace de toi… Et il n’y en avait pas. Alors je suis redescendu dans le salon, et j’ai ouvert le tiroir secret de la table basse. Tu t’en rappelles de ce tiroir, j’imagine ? C’est celui où je rangeais mon vieux blaster. Je l’ai pointé sur ma tête. Thalie, je l’ai vraiment pointé… Et je suis resté des heures comme ça. Je n’ai pas tiré, mais j’étais à deux doigts. Et tu sais ce qui m’a retenu, ce jour-là ? Ce n’était même pas l’amour que j’éprouvais pour toi. C’était la haine. Je ne voulais pas donner raison à des ordures comme Barton.
Il y eut un long passage silencieux. Carth se sentait vidé, libéré d’un grand poids qui avait longtemps pesé sur ses épaules ; jamais il n’avait eu le courage d’évoquer ces moments difficiles jusqu’à cet instant.
— Tu te souviens au moins du sujet de notre dispute, le soir où… Ce soir-là ? demanda Athalée.
— Je ne me souviens que du coup, avoua-t-il.
— J’étais allé chez une amie, ce jour-là. Elle avait entendu des bruits… Des rumeurs sur les actions de l’Empire. Elle prétendait que Caamas avait été détruite sur ordre de Palpatine. Quand je suis rentrée, je te l’ai dit. Tu n’as pas apprécié. Je t’ai dit que les Impériaux ne valaient pas mieux que les Séparatistes, et… Tu n’as vraiment pas apprécié.
Il eut un rire sans joie, à la grande surprise d’Athalée.
— C’est sans doute vrai, dit-il, dégoûté. J’ai vu tellement de saloperies ces dernières années… Et depuis que j’ai accès aux archives de l’Empereur, c’est encore pire. Un véritable monstre de perversité. Tu avais raison. L’Empire n’avait rien à envier aux Séparatistes, niveau cruauté… Et je pense que je le savais déjà. Je le savais, mais je ne voulais pas l’admettre.
— Alors, pourquoi es-tu resté ? demanda-t-elle, déconcertée.
— N’est-ce pas évident ? Je n’avais nulle part où aller. Tu avais disparu, Thalie. Disparu. Et pourtant je n’ai pas ménagé mes efforts pour te retrouver… Sans succès. Thalas et Lyn étaient officiers de l’Empire… De bons officiers, justes, honnêtes… Comme l’étaient sans doute certains Séparatistes, j’imagine… Et je voulais être comme eux. Puis ils sont morts sur Yavin, et Ahris était là… Moi, j’étais devenu amiral, et je protégeais Polcaphran, comme je l’avais toujours voulu.
Puis, après quelques instants, il ajouta :
— Et il y avait Vador.
— Oui, j’ai entendu parler de ça. Tu sais que Vador était un monstre ? Un vrai, pire, bien pire que mon oncle ?
— Eh bien… J’imagine que c’est vrai, dans un sens… Mais je ressentais quelque chose en le voyant. C’est assez difficile à expliquer… Les autres officiers le craignaient, pas moi. Pas vraiment… Je n’avais pas d’ambition personnelle, je voulais juste être efficace et servir l’Empire. Rien à perdre, en somme. Et puis je sentais… Je sentais que nous avions plus en commun qu’on ne l’aurait cru au premier abord.
La tournure de la conversation lui rappela son objectif premier – le but de cette rencontre.
— Et ça s’est vérifié, ajouta-t-il, amer.
Il s’appuya contre son dossier.
— Je t’ai fait venir pour proposer un marché à la Nouvelle République. Pas au nom de l’Empire… Ni en celui du Grand Amiral Thrawn… En mon nom propre. Je veux que Siveline soit exclue de l’escadron Rogue. Elle doit retourner dans le civil, loin de la guerre. Je ne veux plus avoir à affronter ma propre fille.
— Je n’étais pas d’accord non plus, indiqua-t-elle.
— Qui a eu l’idée ?
— Carth…
— C’est Barton, n’est-ce pas ?
— Elle a accepté. C’est tout ce qui compte. Elle t’en veut, tu sais…
— Mais elle ne se souvient de rien ! Elle n’a que ta version, elle…
— C’est ta fille. Elle a hérité de ton caractère un peu… Impulsif. Et revanchard, ajouta-t-elle avec un regard entendu.
— Mais ça n’a rien à voir avec ton…
Il leva les yeux au ciel.
— J’abandonne, concéda-t-il, dépité. Qu’elle pense ce qu’elle veut. Elle n’en reste pas moins ma fille, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la protéger. Et le pouvoir, là, je l’ai. Je veux que tu ailles voir Leia Organa Solo et que tu lui demandes de faire ça, pour moi.
— Et pourquoi accepterait-elle ?
— Parce que je connais l’identité de Vador.
Une fois encore, Athalée afficha une mine surprise.
— Vador ? Il est mort. Qu’est-ce que son identité…
— L’Empereur l’avait cachée pour je ne sais quelle raison. Mais aujourd’hui, c’est une information qui vaut de l’or. Elle peut détruire la Nouvelle République en très peu de temps.
— Quoi ? Comment…
— Je ne te le dirai pas. Je vais garder ça aussi secret que possible… Et je ne veux pas que tu aies cette information en ta possession. C’est trop dangereux.
— Et ton Grand Amiral ? Il est au courant ?
— Non. Quand j’ai découvert ce qu'il en était, j’ai gardé le silence. Je n’aime pas ce genre de méthodes. Mais je te l’ai dit… Je ne reculerai devant rien pour protéger mes enfants.
— D’accord.
Elle sembla hésiter un instant ; son regard se posa sur Carth. C’était comme si elle le voyait sous un jour nouveau.
— Tu veux les voir ? demanda-t-elle alors.
— Les voir ? répéta-t-il, perdu.
— J’ai un holo, répondit-elle en plaçant un petit projecteur sur le bureau. Je peux te les montrer, si tu veux.
Alors, lentement, le Moff Poldrei acquiesça, tremblant. Elle appuya sur le bouton et deux silhouettes apparurent. Un homme et une femme, dans la vingtaine.
Il remarqua que Thalas tenait davantage d’Athalée que de lui, dans ses expressions comme dans sa posture. Siveline, en revanche, était son portrait craché. Elle lui rappelait furieusement sa propre mère, sur les holos qu’il avait pu voir d’elle au même âge.
Mes enfants, songea-t-il avec émotion. Il les avait tant imaginés, au fil des ans… Mais la réalité était encore plus belle que toutes les images forgées dans le secret de son esprit.
— Merci, dit-il, le souffle court. J’espère que quand tout sera terminé… D’une manière ou d’une autre… J’aimerais tant les voir pour de vrai. Avoir l’occasion de m’expliquer, de parler avec eux…
Il se redressa et chassa les dernières larmes de ses paupières. Quand il se leva, l’émotion avait laissé la place à la détermination.
— Et pour que ce soit le cas, il faut qu’ils survivent. S’il te plaît, Athalée… Va voir Organa Solo. Je lui donne dix jours pour éloigner ma fille des combats. Si ce n’est pas le cas… Je ferai ce que j’ai à faire, conclut-il d’un air sombre.



L2-D2 a écrit:Ouch ! Voilà un Chapitre dialogué extrêmement dense, dans lequel Thrawn et Poldrei s'affrontent à demi-mots, chacun reconnaissant la valeur de l'autre tout en étant gêné par ses mouvements... et le pauvre Pellaeon au milieu de tout cela ! Lorsque la crise éclatera entre les deux hommes, je me demande bien quel camp il rejoindra ! :sournois:


En choisira-t-il un ? :sournois:

L2-D2 a écrit:Donc la feuille de route de l'Empire est tracée. Reste à savoir si elle va s'appliquer comme les deux hommes l'espèrent. On en viendrait presque à le leur souhaiter, mais en tant que lecteur, j'ai hâte de voir où tu vas nous embarquer ! :oui:


Évidemment, si tous les plans se déroulaient comme prévu, ce serait trop facile... :D
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Messagepar Alfred M. » Mar 05 Fév 2019 - 23:20   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Carth joue encore pour son propre camp... et donne le temps à la NR de se préparer à l'éventuel explosion de la "bombe" :transpire: .

Toujours intéressant de compléter ce qu'on sait de son passé. Mais il faut avouer que son avenir nous intéresse encore plus :sournois: .
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Messagepar L2-D2 » Mer 06 Fév 2019 - 7:23   Sujet: Re: La Fédération Impériale

Chapitre 130 lu !

Vache, c'était dense ! :shock:

Là, on est entré dans une autre catégorie et on aborde des sujets extrêmement délicats, quel que soit l'univers, quel que soit le thème d'un récit : l'addiction à la drogue et les violences conjugales. Ouch ! Que dire si ce n'est que la discussion entre Carth et son ex-femme est criante de vérité, malheureusement crédible au possible, touchante et d'une certaine façon dérangeante quand on le voit tenter de justifier l'injustifiable... Un passage superbement écrit qui, comme je le disais, fait entrer ton récit dans la catégorie supérieure, et qui éclaire d'un jour nouveau les motivations de Poldrei. :jap:

Et puis l'intrigue reprend ses droits, avec une fin de Chapitre vraiment très intrigante ! La Nouvelle République va-t-elle céder au chantage de Poldrei ? Vivement la suite ! :oui:
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