Bonsoir, comment vous portez-vous ?
Allez, je vous publie la suite de cette nouvelle
!
Le chemin pour accèder au vaisseau personnel de Sarbanon se révéla être un véritable parcours du combattant. Il leur avait fallu traverser les couloirs bondés d'apprentis qui avaient achevé ou terminé leur entraînement quotidien. Tout en soutenant leurs regards froids et emplis d'une haine ardente à leur égard.
Sethnah les dédaigna royablement tandis que Liars n'affichait pas forcément la même sérénité. Il se força néanmoins à fermer son esprit lorsqu'ils croisèrent les instructeurs de l'académie qui leur accordèrent à peine plus de considération... ils furent chanceux de ne pas susciter de leur part la moindre question.
Ils accélèrent sensiblement le pas lorsqu'ils atteignirent une intersection et que Sethnah l'entraîna à sa suite dans un couloir désert.
- Dis donc, tu es certaine de toi ? L'interrogea-t-il.
- Nous allons là où personne ne va jamais. Quand le Sith Unique a fui Korriban après la mort de Dark Krayt, ils ont aménagé les souterrains de Kaas City pour y installer l'académie. Mais ils n'ont pas encore terminé les travaux.
Ils dépassèrent plusieurs coudes jusqu'à aboutir devant l'entrée d'un chantier gardée par un droïde de combat LL-8 reconverti en garde armé. Celui-ci braqua immédiatement ses bras armés de blasters lourds dans leur direction.
- Ceci est une zone interdite, veuillez vous éloigner sous peine de désintégration, croassa-t-il.
La dathomirienne activa sans hésiter son sabre laser et s'avança d'un pas pour l'abattre sur la tête de l'automate. Liars la vit enjamber ce qu'il en restait avant de lui emboîter le pas. Ils empruntèrent un tunnel étroit sombre et humide qui les obligeait à se pencher en avant. Le corellien fixait le dos de son amie qui maintenait devant elle sa lame ardente rouge écarlate pour s'éclairer.
Ils toussèrent malgré eux lorsqu'une violente odeur de décomposition végétale mêlée à des eaux usées agressèrent leur odorat. Liars ne put s'empêcher de se pincer les narines avec ses doigts en grommelant dans sa barbe.
- Pouah ! Ça sent le gundark crevé !
- À quoi ressemblent les gundarks ? Demanda-t-elle par curiosité.
- J'en sais rien, avoua-t-il. C'était une expression favorite de mon père.
Elle ignorait pourquoi il choisissait de parler de son père. Son propre père qui l'avait abandonné dans une décharge de Corellia après qu'il eut découvert par accident ses pouvoirs dans la Force.
Peut-être choisissait-il d'évoquer ce sujet douloureux pour lutter contre ce sentiment oppressant de compression qui l'affolait. Elle en profita pour le calmer à l'aide d'ondes de réconfort projetées vers lui à l'aide de la Force.
Elle le sentit se détendre tandis que le tunnel se prolongeait irrégulièrement soit en s'élargissant soit en se tassant. Ce qui hachait le rythme de leur progression au milieu des stalactites rouillées et de racines moisies qui pendaient au-dessus de leur tête.
- Donc ce passage mène au vaisseau de Sarbanon ? Reprit-il.
- Oui je crois, se contenta-t-elle de répondre.
Il allongea subitement le bras pour l'agripper par sa tunique et l'obliger à s'arrêter. Elle se tourna pour lui faire face.
- Attends, tu crois ? Tu n'en es pas sûre ?
Elle soupira de gêne.
- J'ai déjà emprunté ce passage avant mais je n'ai pas pu aller jusqu'au bout, concéda-t-elle à contre cœur.
- Pourquoi ?
- Sarbanon m'a rattrapée.
Un éclair de compréhension passa dans ses yeux verts et gris.
- Tu as donc tenté de t'échapper, déduit-il.
- Un an avant que nous nous rencontrions. J'avais étudié les plans de Kaas City dans la bibliothèque de l'académie pour mettre mon projet à exécution mais mon maître avait deviné mes intentions.
- Il t'a réprimandé?
Son sourire qu'il lui décocha pour détendre l'atmosphère mourut aussitôt lorsqu'elle lui répliqua avec flegme.
- Oui, ca fait partie des choses que je ne suis pas prête à pardonner au Sith Unique.
Il devina ce que cela impliquait et regretta d'avoir posé la question qu'il ne fallait pas.
- Désolé.
- Ce n'est rien, on ferait mieux de continuer.
C'est ce qu'ils firent de nouveau, en silence. Sans doute de peur d'éveiller les dangers qui les guettaient. Ils étendirent leurs perceptions sensorielles de concert pour détecter la moindre présence proche d'eux.
Ce qui n'était pas une tâche aisée à cause du Coté Obscur qui saturait Dromund Kaas. Liars n'avait résidé que trois ans à l'académie mais il avait perçu cette contamination qui imprégnait la moindre de ses cellules.
La moindre parcelle de son âme..
Il s'enfuyait donc pour ne pas avoir à tuer Sethnah mais aussi pour se sauver lui-même. Sethnah voulait l'aider à se sauver, c'était la preuve qu'il représentait beaucoup pour elle et même au-delà. Il ne leur restait plus qu'à ne pas se faire tuer.
Peu de temps après, ils débouchèrent dans une vaste caverne que Sethnah s'empressa d'éclairer en élevant son sabre laser au-dessus d'elle. Elle se tourna brièvement vers Liars pour lui confier à mi voix:
- C'est ici que Sarbanon m'attendait.
- Et nous n'avons aucune idée de ce qui nous attend après.
Le commentaire sombre du jeune apprenti corellien fut approuvé tacitement par Sethnah qui se concentra sur le boyau qui semblait s'enfoncer plus loin sous terre.
- Par ici, fit-elle.
Il la suivit sans se poser d'autre question, se reposant sur l'instinct de la jeune fille. Un instinct qui s'était révélé plus fiable que le sien dans un milieu assez dangereux. Le boyau s'élargit finalement tandis qu'elle facilita leur progression en tranchant avec son sabre laser tout ce qui pouvait les ralentir, tant le roc que le bois.
La dathomirienne stoppa net sans prévenir et il manqua de la percuter. Il la vit agiter son sabre laser de droite à gauche tout en fouillant de ses yeux sombres d'amande les tissus de pénombre qui leur masquaient de potentielles menaces invisibles.
- Que se passe-t-il ? S'enquit-il.
- Je sens quelque chose de proche.
Il s'immergea dans les courants de la Force et ses perceptions sensorielles baignées par la lumière de Sethnah furent envahies d'effluves froides dépourvues de chaleur. Il était certain que cela ne pouvait pas être la signature d'un adepte du Coté Obscur.
- Tu entends ? Insista-t-elle en chuchotant.
Il s'apprêtait à lui répliquer qu'il n'entendait que le crépitement de son sabre laser lorsque son acuité auditive identifia un autre bruit plus discret. Une sorte de ronronnement mécanique à basse fréquence.
- Des droïdes, jura-t-il à voix basse.
Il croisa son regard et surprit l'anxiété dans ses prunelles sombres d'amande. Même si elle continuait d'afficher une détermination intransigeante.
Il l'admirait pour ça.
- Tu veux retourner en arrière ?
Elle lui posait cette question uniquement par défi. Tout à fait son genre, c'était sa manière à elle de le rassurer en le taquinant.
- Tu plaisantes, j'espère, grogna-t-il.
Il activa à son tour son sabre laser et ils se raidirent tous les deux instinctivement en position de combat. Leur lame rouge écarlate ramenée vers leur poitrine constituait leur unique protection dans cet endroit glauque.
Lentement et prudemment ils se dirigeaient vers la voie de la liberté lorsqu'elle leva la main pour lui faire signe de s'arrêter. Le bourdonnement mécanique qu'ils avaient perçu peu avant n'avait fait que s'amplifier au fur et à mesure de leur avancée.
Les halos de leur sabre laser leur renvoya l'éclat inquiétant de plusieurs sondes qui lévitaient au-dessus du sol en appesanteur à hauteur de leur visage. Les photorécepteurs de plusieurs d'entre eux semblaient luir d'une lueur mauve sombre, comme si ces machines épaisses comme leur crâne à l'apparence d'araignées tripodes somnolaient.
Sethnah se risqua à avancer d'un autre pas, précédant son ami de près. Elle lâcha un juron en paecien lorsqu'elle découvrit les ombres projetées par d'autres sondes derrière les premières. Il y avait des dizaines de ces choses là à travers le tunnel.
Peut-même plus.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Des Morps, répondit-elle. Ils électrocutent tout ce qu'ils touchent.
- Je n'en ai jamais vu avant.
- C'est un modèle qui remonte à la Guerre des Clones, expliqua-t-elle. Nous nous en servions pour nos entraînements mais il y a eu trop d'accidents mortels et ils ont été retirés. Je pense que c'est mon maître qui a eu l'idée de les affecter ici.
- Il pensait que tu récidiverais.
Elle produisit un rictus amer.
- Ou que d'autres tenteraient de m'imiter.
- Tu donnes vraiment le mauvais exemple, railla-t-il.
Elle lui bourra les côtes d'un amical coup de coude avant de lui confier.
- Ils sont en sommeil, profitons-en pour passer sans faire de grabuges.
Les Morps étaient séparés les uns les autres de plusieurs dizaines de centimètres. Ce qui leur laissa assez d'espace pour se glisser entre eux. Malgré lui, Liars laissa des frissons parcourir sa colonne vertébrale. Il avait la désagréable impression d'arpenter une mer grouillante de vipères kodashi. Comme une de celles qu'il avait retournée contre cette Initiée mirialan Soeur de la Nuit lors de son épreuve sur Dathomir.
Il ne put s'empêcher de repenser à son désespoir lorsqu'elle avait agonisé, rongée par le venin qui circulait dans son sang..
- Liars, concentre-toi et reste calme, lui dit Sethnah qui avait repéré son trouble. Ne te laisse pas distraire.
Elle lui parlait d'une voix douce mais ferme. Sa maturité précoce ne cesserait jamais d'étonner le jeune adolescent. Tout comme lui, elle ressentait la peur mais elle parvenait à ne pas y succomber grâce à sa concentration.
Il se redressa sous cet encouragement.
- Ouais, plus facile à dire qu'à faire.
Sa motivation prit le dessus et il se surprit même à espérer qu'ils s'en sortiraient sans dommages tous les deux ensemble. Qu'il n'y aurait pas d'imprévu.
Ce fut malheureusement un imprévu qui les fit déchanter. Sethnah pesta de nouveau lorsqu'elle freina devant un amas de rocs qui leur obstruait le passage.
- Bien sûr, cela aurait été trop facile sinon, maugréa-t-elle entre ses dents.
- Bah, nous aimons la difficulté, tempéra Liars.
Il recula et tendit la main vers l'éboulis. Il commençait à accumuler la Force en lui lorsqu'elle lui attrapa le poignet pour l'abaisser.
- Eh pas si vite ! S'écria-t-elle.
- Je cherche seulement à nous sortir de là ! Protesta-t-il.
- Je suis d'accord pour qu'on utilise la Force mais pas n'importe comment. Je ne tiens pas à ce que tu nous enterres tous les deux.
Le corellien impétueux se rangea finalement à son avis pertinent.
- Je pensais souffler tout ça, fit-il en montrant l'éboulis.
- Ce manque de subtilité de ta part ne m'étonne pas.
- C'est ça, moque-toi de moi, grogna-t-il.
Elle posa la main sur son épaule et il accrocha son regard confiant.
- Nous allons déplacer un à un les rochers, suggéra-t-elle.
Ils commencèrent à travailler de concert. Sethnah agrippa avec sa puissance télékinétique les rocs un à un pour les écarter sur les cotés et Liars veilla à ce qu'une partie de l'édifice ne s'écroula pas sur eux.
Il tenta d'oublier la présence des Morps qui n'avaient pas encore émergé de leur léthargie, il tenta de faire abstraction du danger qu'ils représentaient. Car il n'était pas seul, Sethnah l'accompagnait. Voilà ce qui l'encourageait le plus à donner le meilleur de lui-même.
Au bout d'un temps qu'ils n'avaient pas réussi à estimer, le passage fut sur le point d'être dégagé quand Liars laissa retomber un peu trop brutalement plusieurs morceaux qu'il faisait léviter. Un courant d'air souffla à l'ouverture béante soulevant la poussière et les faisant tousser.
- Pour la discrétion, on repassera.
- Eh bien, tu me remplaceras la prochaine fois, répliqua-t-il.
Le ronronnement mécanique latent qui résonnait dans leur dos varia alors d'intensité en même temps que le picotement familier du danger électrisa leur nuque. Les deux adolescents se retournèrent d'une pièce pour faire face aux Morps qui se regroupèrent pour darder leurs photorécepteurs droit sur eux.
Ceux-ci brillaient cette fois d'un éclat d'une intensité accrue inquiétante alors qu'ils approchaient. Les deux apprentis brandirent dans leur direction leur sabre laser comme pour tenter de les ralentir. Mais ils avaient affaire à des automates décidés à aller au bout de leur mission.
- Sethnah ?
- Ne restons pas ici, filons ! Lui lança-t-elle.
Ils s'engouffrèrent à l'unisson à travers le passage mais durent se rejeter en arrière au bout d'un mètre. D'autres Morps les attendaient en effet et leur rythme cardiaque se multiplia lorsque leurs lueurs mauves étincelantes déchirèrent les ombres quand ils dérivèrent pour leur bloquer leur passage.
- On fonce ! Suggéra la jeune dathomirienne aux cheveux blancs.
Voilà, désolé pour le cliffhanger
! J'espère que vous aimez cette petite histoire !
Allez, à la prochaine pour la suite
!