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Épisode 8, Quelque chose s'achève [ACHEVÉ]

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Messagepar Mandoad » Mer 04 Jan 2023 - 12:13   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

On enchaine donc avec le chapitre 19 !

On apprend donc que le GSP répond quand même un peu plus au Sénat que ce que je m'étais imaginé, c'est un bon point et le groupe va donc pouvoir se déplacer et s'agrandir afin de prendre un peu d'importance. Cela devrait l'éloigner un peu de son image de police privée, mais à voir où cela amènera le GSP dans un futur proche.

J'aime toujours bien Crail et sa relation avec Leia qui fonctionne vraiment bien. On sent que l'ex-princesse est un mentor pour lui et que leurs interactions compte pour lui. C'était intéressant de le voir demander à ce que Leia intègre son ex et future dans le groupe avec timidité comme si cela demandait de fortement convaincre Leia. :D
On sent qu'il est toujours gêné quand il parle de la Twi'lek et continue de masquer, de façon presque trop évidente, ses sentiments à son égard, y compris avec Alana et Anakin. Adorable.

La dernière partie, j'ai cependant trouvé que Lando et surtout Luke manquait de finesse par rapport à Leia. Après avoir déterminé que Winna serait un atout, les voilà qu'ils font remarque que c'est que parce qu'elle écoute trop Crail qu'elle veut inclure la Togruta et qu'elle doit soudainement faire attention à ne pas trop écouter celui qui est son aide de camp depuis un bon moment ? Bref, ce bout m'avait déjà un peu fait froncé des sourcils, mais c'est surtout l'absence de délicatesse de Luke qui renvoie directement au décès de Ben pour expliquer son manque de jugeote additionné à la passivité de Leia que j'ai un poil moins apprécié. Je l'avais déjà dit, mais je trouve Leia et surtout son caractère bien trop effacés et cette scène en est un très bon exemple.
Je vois ce que tu veux faire avec Leia qui a perdu un enfant et un Crail qui est comme un fils adoptif, mais le manque de tact de Luke et le manque de combativité de Leia font que ça n'a pas 100% fonctionné avec moi (et je remarque que j'ai un avis assez proche de celui de mareva juste en-dessous en fait). Mais de nouveau, comme on le disait, c'est les sensibilités propre à chacun.

Sinon, c'est un très bon chapitre de transition. On voit le GSP prendre de l'importance et une nouvelle dynamique pourrait bien se mettre en place. J'aime toujours beaucoup Crail. Valae et Winna m'intrigue tout particulièrement et je suis curieux de voir la suite.
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Messagepar Loucass824 » Mer 04 Jan 2023 - 19:45   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Comme je suis présent tous les jours, je vais te répondre à chaque fois moi... Lol

Alors du coup, ce qui te gênait était peut-être que l'évolution du GSP ne se fasse pas plus rapidement ? Que je l'ai trop longtemps laissé dans un état de prototype d'organisation, laissant du coup cette importante de clandestinité ? Ce qui est audible, ce n'est pas un souci. Je ne me voyais simplement pas éviter la case confidentielle de la création de pareille organisation, car n'importe quel nouveau mouvement ne peut être établi sans faire son chemin. Je m'étais dit que si c'était juste pour les affubler d'un nom puis basta, cela n'avait pas d'intérêt. Le GSP intervient car il y a un besoin du point de vue des protagonistes, mais aussi de la Nouvelle République. Ils font face à l'Aube Rouge, menace inédite, et ils n'ont plus grands moyens pour lui faire face.

Comme je l'ai déjà un peu contextualisé, ce régime s'est "reposé sur ses acquis" et face à l'absence de menace globale, ils ont relégué la mission régalienne qu'est la défense et le militaire aux mégacorporations, d'où la place qu'occupait LandoMilitech avant de s'effondrer par exemple. Ils assurent l'ordre avec la Division sur leur sol, mais pour agir ailleurs, ils se retrouvent bien embêtés, empêtrés dans leurs propres contradiction politiques. L'organisation intervient comme la promesse d'une réponse en quelques sortes.
C'est également une manière de caractériser ce régime que je montre comme impuissant par certains aspects sur le plan politique. Avant le GSP, seuls les groupes militaires privés/mercenaires agissaient hors sol. J'avais envie de développer un paradigme pareil, proche d'un avenir qu'on pouvait imaginer dans le monde réel, avec les armées privées devenant de plus en plus courante d'ici quelques décennies. C'était propice pour amener mon propos pour la suite également. Et encore, je n'étais même pas au courant de l'existence d'organisation réelle comme Le Groupe Wagner au moment d'imaginer tout cela...

Ça fait plaisir de savoir que Crail fonctionne toujours autant ! Moi qui n'avait initialement pas imaginé qu'un type aussi droit, aimé/respecté de tous les persos, ect passe à ce point. Presque trop sympa le bougre, mais ça prend, donc je suis content ! Concernant son lien avec Leia, oui, le mot mentor n'est pas usurpé. C'est qu'il a vécu sans l'apport d'une figure inspirante durant son enfance, étant donné qu'il avait perdu son père, et que sa mère a eu des soucis de santé, ect. Et, plutôt que de lui confier un homme fort et inspirant comme figure "compensatrice", comme aurait pu l'être Han, j'ai fait un autre choix, plaçant une femme dans ce rôle qui est souvent attribué à un homme pour remplacer le père qu'il n'a pas eu. Moi qui ne veut pourtant pas m'agréger à des idéologies, ça y ressemble fortement... Lol mais ça s'est fait naturellement, je trouvais crédible de lui offrir une femme en tant de grande figure d'autorité inspiratrice qui lui a fait défaut, et a en partie comblé ce qu'il lui manquait.

Après, face à Leia, il était un peu gêné de lui demander ce service compte tenu de ses actions passées, trop honorable qu'il se trouve à se montrer excessif et exigent concernant sa propre personne, plus que les autres le seront avec lui. Mais oui, le bougre a toujours autant de difficulté avec ses émotions et les relations. "Ex et future" hein ? Je crois que je vais peiner des lecteurs quand l'Aube Rouge va donner son maximum... Ça va calmer ceux présageant déjà de tous les couples tout partout... Lol c'était le petit instant mesquin !

Pour ce point, je pense que je vais moins m'y attarder, car j'étais bien revenu dessus sur le moment, avec Mareva comme tu l'as noté. Cela contribue au sens que je veux donner à ces icônes, donc y toucher peut poser problème, c'est audible. Et c'est parce que beaucoup de relations que je mets en scène sont dysfonctionnelles par bien des aspects. Un angle qui me tiens à cœur. Que veux-tu, des familles heureuses, ça me hérisse ! Lol mais certaines choses que tu relèves sont plutôt intentionnelles pour cela, donc je ne peux te reprocher de les relever, ni qu'elles te posent problème, c'est audible également. Ces petits soucis de management, de réactions, d'intentions de Luke qui se veulent et se prétendent bienveillantes, mais qui sont plus maladroites en réalité, ect ect.

Peut-être est-ce mon pessimisme qui filtre, mais je sais que c'est ma sensibilité très personnelle qui s'exprime en l'occurrence. Les agissements de Luke sont typiquement ce que beaucoup de gens font passer comme de la bienveillance. Lâcher des conseils évidents qui n'aident pas, en ajoutant le fameux "mais c'est pour ton bien que je dis moi hein". Pour essentialiser, car il existe bien des gens réellement bienveillant ! Il faut simplement être un sacré chercheur d'or pour les dénicher... Lol

Pour quelqu'un qui ne voulait pas s'attarder... En somme, on se retrouve sur la même base de référence durant cet instant, seulement c'est le parti pris qui passe moins j'ai l'impression. Eh bien c'est le risque, donc pas de souci. Oui, j'ai bien noté que Crail est à la bonne de tout le monde... Lol et par extension Winna, ce qui est tant mieux ! Intéressant que tu surveilles Valae également, car j'ai des intentions précises concernant le perso...

Encore merci pour ton retour !
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

Déçus de la postlogie ? Venez jeter un œil !
Loucass824
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Messagepar Loucass824 » Ven 06 Jan 2023 - 18:18   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! Toujours dans l'action, on poursuit les opération du GSP. Le programme s'étant montré bien chargé sur les deux précédents chapitres, qu'annoncer de plus ici ? Simplement que j'ai effectué un petit changement au montage dans ce chapitre, mais il faudra en tirer les conclusions d'ici le prochain...



Chapitre 23





Le groupe protégeant l’accès du centre de commandement tâchait de garder un œil sur l’accès du sous-sol. Les trois officiers avaient rejoint le groupe qu’Alana avait chargé de surveiller l’accès à l’étage supérieur. Le souffle lourd résonnait chez certains soldats ayant échappé à un sort horrible dans ce sous sol, mais Crail ne pouvait leur en vouloir. Seule son conditionnement lui permettait d'encaisser, de même qu'Alana qui, elle, pouvait compter sur la Force. L'escouade s'était remise en mouvement, l'urgence poussant leur discipline à prendre le dessus.

— Pièce sécurisée, annonça un soldat.
— Etrange, songea Crail à voix haute. C’est le deuxième étage entier où il n’y a pas âme qui vive.
— Ils se sont tous regroupés au dernier apparemment, commenta Winna qui comptait parmi ceux ayant le plus récupéré.
— On continue alors.
La sécurisation du second étage terminée, Crail conduisait l'escouade en tête vers l'ensemble de marches menant au dernier étage. Là où ils étaient supposés trouver les renseignements qu’ils recherchaient. Une foulée plus rapide se rapprocha dans son dos, avant d'heurter son épaule.

— Je ressens une présence, déclara Alana après l'avoir forcé à se retourner. Plusieurs, même.
Il ne pouvait s’agir que des officiers en charge de cette installation. Faits comme des rats, songea Crail en enpérant qu’ils ne tentent pas de tentative suicidaire. Emporter leurs secrets dans la tombe, et l'escouade au complet avec demeurait une possibilité.
— Vous avez entendu ? Alors on reste aux aguets.

Crail progressa lentement en pointe, sentant le souffle de Winna se tenant derrière lui. La large escalier leur permettait d'ouvrir les angles en sécurité, avant de les amener à proximité d'une immense salle. Probablement un étage réservé aux officiers, le matériel de communication ainsi que de nombreux serveurs peuplaient ce centre de commandement. Le contrôle de la pièce assurerait la main mise sur la base entière sans le moindre doute. De larges baies vitrées sur la portion de murs à gauche offrait une vue dégagée sur les différentes zones de la base. Cinq soldats, des officiers à en juger par leurs tenues plus sophistiquées, se tenaient debout. Crail envoya un signal clair à ses troupes, patientant qu'ils se postent avant de se découvrir.

— Plus un geste ! Eloignez-vous des postes de contrôles ! ordonna Crail.
Les officiers se retournèrent les uns après les autres. Ils ne bougeaient pas, arborant des expressions aussi calmes que leurs postures. Tout ceci n’était pas des plus rassurants pour des hauts gradés dos au mur. Ce doit être la fierté orgueilleuse de l’Aube Rouge, songea Winna. Des endoctrineurs, les plus intelligents, mais à la fois les plus fanatiques et résolus. Seul celui à leur tête fera tout pour sauver sa peau. La Togruta avait suffisamment étudié le milieu criminel et ses pendants de protocoles idéologiques pour savoir à quoi s'en tenir. Sans même se pencher sur ce qui avait cours dans ce sous sol, l'équation était simple. Les plus récalcitrants recevant un traitement plus prolongé pour s'assurer de leur obéissance, à défaut d'une loyauté leur permettant d'agir aux ordre de l'Aube Rouge sans poser de questions. Et ces types là sont persuadés du bien fondé de leurs actions. Il ne fait pas bon de juger les gens aussi hâtivement, se rappela Winna. Désolé grand-mère, mais ça crève les yeux pour le coup...

— Mes chers camarades, commença l’officier situé le plus au centre, voici à quoi ressemble le visage de l’oppression. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas ?
Génial, soupira Crail. Il fallait qu’on tombe sur ce genre de narcissique qui aime tant le son de sa propre voix…
— Je n’ai pas le temps de palabrer, se contenta-t-il de répondre. Je ne me répéterais pas.
Ils conservaient tous les mains jointes dans leur dos. Leur posture attestait de leur fierté ainsi que leur orgueil manifeste. Prêts à mourir en martyr, non sans provoquer leurs ennemis au préalable. Un classique un peu oublié, car plus vraiment d’actualité.
— C’est tout ? s’étonna l’officier. Pas de « vous n’avez nulle part où aller », ou encore le fameux « vous pouvez encore vous en sortir » ?
— Nous avons vu le résultat de votre formation, expliqua Winna. Ce que vous avez infligé à vos propres recrues. L’heure n’est plus à la conciliation, je le crains.

Alana observa les effets de la prise de parole de la Togruta. Un agacement très prononcé, mais pourquoi en particulier... Elle n'avait pas perçu les mêmes effets lorsque Crail les maintenait en respect. Le plus tendu était l’officier à la droite de celui qui avait pris la parole depuis le début. Il s'agissait d'un Togruta à la peau rouge.
— Nous n’avons rien fait de tel, catin, lui lança cet officier d’un ton acerbe.
La réponse ne tardait pas... Celui au centre, vraisemblablement le plus gardé, approuva la remarque d’un sourire en coin maitrisé. Existait-il vraiment encore des gens animés de pareilles idioties ? Mais le plus surprenant résidait dans la contenance de sa camarade. Winna, impassible, autant dans l'esprit que dans les actes...

— Ces gens n’ont pas supporté la vérité que nous cherchions à leur apporter, reprit avec suffisance l’officier au centre. Notre vérité les a… Perturbés, dirons-nous. Ils ne possédaient pas la volonté nécessaire. Mais l'abandon est exclu chez l'Aube Rouge. Ils ont tenté de combler leur manque de foi. Un processus certes long et ardu, mais ces rebuts finiront par trouver leur place. Ils sont eux-mêmes responsables des traces sur leurs corps et leurs esprits. Un esprit de compensation étrange, mais valorisé et apprécié à sa juste valeur.
— Vous osez dire que vous n’êtes pas responsables ? rétorqua la Togruta. Vous espérez nous convaincre ?
— Personnellement, je me fiche de ce que vous pensez… Bon, que comptez-vous faire si nous ne vous écoutons pas, soldats de l’oppression ?

Le reste des soldats du GSP venaient de prendre position dans la pièce. Plus d’une douzaine de blasters formaient une ligne de tirs étirée et compact braquée sur les officiers.
— Cessez votre numéro il ne prend pas, gronda Alana.
La contraction sur la paupière de l'officier fut bien vite balayée par ses lèvres qui s'étiraient. Un sourire de façade...
— Eh bien messieurs. Il semblerait que la tyrannique Nouvelle République se pavane dans sa décadence, dans ce quelle a de plus abjecte… Cette organisation dégénérée et immorale laisse de plus en plus de place dans leurs rangs pour les gagneuses.
— Charmant, lâcha Winna.
— Je ne sais pas ce que vous cherchez en nous provoquant ainsi, mais ce n’est pas ce genre de phrase qui va vous permettre de vous en sortir, annonça Crail.
— Non, j’en conviens, répondit-il en décroisant ses mains placées dans son dos, changeant lentement d’attitude pour la première fois. Je cherchais à gagner du temps, rien de plus.

Son annonce détendue à peine déclarée, il tourna subitement les talons, cherchant à s’enfuir. Sa fuite fut recouverte dans l'instant par les autres officiers qui resserraient les rangs, offrant un mur de protection organique à leur chef, tout en se lançant sur l’escouade. Crail y voyait bien une charge illusoire. Mais plus question de s'interroger face à des ennemis bondissant vers eux. Il ordonna le feu ouvert, les quatre officiers criblés d’impacts à travers leurs uniformes noirs. Mais ils restèrent sur leur jambes suffisamment longtemps pour couvrir leur chef. Une fois tous réduits à des corps sans vie, celui-ci avait disparu.

Crail balaya l'immense pièce du regard, à la recherche du moindre couvert lui ayant permis de se cacher, de s'armer, ou bien de leur préparer un sale tour. Un léger tremblement secoua la pièce, amenant l’escouade à se précipiter près des baies vitrées. Un chasseur décollait tout juste, filant dans la nuit. Cet officier possédait vraisemblablement un dispositif de mise en route du chasseur au poignet, voilà pourquoi il cherchait à gagner du temps. Cette navette se trouvait déjà prête à décoller à peine l’avait-il atteinte. Le poing de Crail heurta violemment la vitre dans une vaine tentative de la briser pour passer sa frustration. Il pesta contre lui-même de s'être montré aussi peu prévoyant tandis que la douleur ne quittait pas sa main.
— Crail, envoie un message pour que notre soutien aérien se charge de lui, suggéra Alana.

— Ca ne servirait à rien, répondit Winna à sa place d'un abandon semblable dans la voix. Ce sont des bombardiers, ils ne seront jamais assez rapides pour intercepter un chasseur.
Trop tard, c'est fait, songea-t-il. Passe à autre chose, l'opération n'est pas terminée. Ses pensées furent bien illusoires, ne l'empêchant de ruminer son manque de discernement.
— Oublions ça, fit Crail dans une maîtrise à peine contenue. Mettons-nous en quête de ce pour quoi nous sommes venus.
Deux soldats se postèrent à l’entrée pour garder l’accès, tandis que tous les autres remuaient et fouillaient la pièce sur les ordres de leur capitaine.
— Capitaine, interpella un des soldats après quelques instants. J’ai détecté un accès direct au serveur ici.
— Bon travail. Winna, récupère tout ce que tu peux. L’équipe de démolition peut commencer à mettre les explosifs en place aux différents étages. Une fois que c’est fait, attendez-nous en bas.

Les quatre hommes composant l’équipe de démolition s’exécutèrent. Ils commencèrent à s’affairer à cet étage, avant de descendre pour réitérer l’opération. Les autres continuaient à farfouiller dans la pièce principale. Crail passait dans toute la pièce à son tour, après être resté quelques instants aux côtés de Winna. La Togruta se trouvait absorbée par la collecte de données. Il se dirigea vers ses soldats, ne parvenant pas à trier ce qui pouvait se montrer important et ce qui demeurait négligeable. Il existait toujours une chance pour tomber sur le jackpot, mais la chance dans les opérations contre l'Aube Rouge... Alana tentait elle aussi d’éplucher divers datapads sur lesquels elle avait mis la main, de même que différents tableaux holographiques dans la pièce. Cherchant à découvrir un sens à tout cela, sans plus de succès. Crail avait sa petite idée de ce qui taraudait la jeune Jedi. En quête d'informations allant vers des explications, pour ce qui se passait au sous-sol de ce bâtiment. La conclusion semblait tomber sous le sens après les déclarations du fuyard. Mais elle ne pouvait s'en contenter. S'appuyer dessus. Pour ce que cela impliquait.

Alana croyait avoir tout vu depuis son arrivée sur Coruscant, puis lors des deux précédentes opérations. A son grand désarroi, elle continuait de prendre conscience que l’Aube Rouge se montrait continuellement capable de repousser les limites de ce qu’elle estimait acceptable. Ces soldats, torturés et brisés, considérés comme des rebuts... Ils devaient avoir subit un traitement inhumain pour se trouver dans cet état. Mais pourquoi les conserver ainsi ? Mettre fin à leur souffrances, les abattre même ? Alana percevait cette possibilité comme envisageable après pareil instant... L’Aube Rouge devait avoir un plan, une utilité quelconque pour ces pauvres bougres. Mais comment s'appuyer sur de tels âmes perdues ? A cet instant, elle n’avait aucune idée que cela ne l’aiderait pas à mieux vivre les évènements. Mais le besoin de tirer cela au clair se résumait à une démangeaison impossible à négliger. Elle sursauta dans une grand inspiration devant la main de Crail se présageant dans sa direction. Absorbée qu’elle se trouvait par ses recherches, elle le poussa à retenir son geste. Dommage... Il ne prononça aucun mot, mais son seul regard fit office du peu de chaleur suffisante pour l'apaiser. Il s'agit d’une mission à remplir, et on aura tout le temps de se prendre la tête ensuite. Un message évident qu'Alana décrypta sans peine en maintenant ce regard, a présent plus rassurée.

Crail s'éloigna, reprenant son tour d'horizon de cette pièce si semblable à n'importe quelle centre de commandement, mais en sachant ce qu'elle réservait... Alana poursuivait son travail d'investigation limité. Mais plus armé de la même nervosité à peine contenue de tout à l'heure. Il y a encore quelque chose que je parviens à réussir au moins, se dit-il en reportant son attention sur Winna et son extraction de données.
— Capitaine, nous avons terminé d’installer les explosifs, mais il y a un problème. Les déglingués continuent de s’acharner sur la porte du sous-sol. Je ne sais pas combien de temps encore elle pourra tenir. Que devons nous faire ?
Je les avais oublié ceux-là, songea Crail. Un paramètre plus que gênant, qui allait le pousser à revoir ses plans.

— Sortez d’ici, et commencez à vous déployer à l’extérieur. Surveillez bien vos ouverture, pas question de progresser sans appuis. On se met en route de notre côté ! leur ordonna-t-il, avant de se tourner sur les soldats autour de lui. Arrêtez tout ce que vous faites ! On remballe et on y va !
— J’ai presque fini Crail, objecta la Togruta. Encore une minute.
— On n’a pas une minute, fit-il en se rapprochant d’elle. Les enragés du sous-sol vont bientôt enfoncer la porte, on ne doit pas trainer.
— Je ne pars pas tant que je n’ai pas toutes les données, contra-t-elle sans même lui accorder un regard.

Crail serra son poing, en vain. A quoi bon se maudire de l’avoir choisie ? Quand Winna était ainsi, rien ne la ferait changer d’avis, surtout pas dans un moment pareil. Je suis mal placé un reproche en même temps... Mais c’était toujours plus difficile de se trouver dans la peau de celui qui subissait le comportement… Winna se trouvait elle aussi éprouvée par cette opération. Plus qu'elle ne veut l'admettre, comme souvent. Remplir sa tâche et sa fonction, de quoi retirer quelque chose de positif ou constructif à toutes ces horreurs. Elle pouvait bien faire face à n’importe quel évènement éprouvant en opération, elle parvenait toujours à voir au-delà, tant qu'elle en retirait quelque chose. Que ce soit pour elle ou pour la cause en laquelle elle croyait. La Togruta ne pourrait être raisonnée. Mais Crail était persuadé d'autre chose. Inenvisageable de la laisser seule pendant l'évacuation.

— Très bien, dit-il en s’avouant vaincu. Je reste ici avec Winna. Vous autres, vous descendez, et vous nous attendez.
Tous les soldats n’hésitèrent qu’un court instant, avant de se préparer et quitter la pièce, puis l’étage. Tous, sauf elle...
— Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi, soupira Crail sans parvenir à soutenir sa mine qui jouait les résolue elle aussi.
— Elle aura bientôt terminé, suggéra la jeune Jedi. Alors autant patienter.
Je n'ai plus l'énergie pour en débattre songea Crail. Il fallait toujours qu’il se trouve affublé de ce genre de femmes. Comment pouvaient-elles l’écouter lorsqu’il se trouvait aux commandes, puisqu’au moindre imprévu, elles n’en faisaient qu’à leur tête ? Alana ressemblait bien trop à Winna pour le coup, difficile à raisonner. Un trait étonnant chez un Jedi, du moins était-ce ce qu'il avait présagé avant de la connaître. Mais ses deux amis sensibles à la Force lui avaient prouvé qu'entre l’image de tels individus, et qui ils étaient, la réalité révélait tout autre chose. L’instant suivant, Winna terminait le téléchargement.

— Ca y est ! Je remballe, et on peut y aller !
Ils se mirent en route sans attendre. La course frénétique repris le pouvoir, faisant écho à l'effort initial dans ce bâtiment qu'ils avaient hâte de quitter. Alana avait pris la tête, mais ses camarades se bousculèrent dans son dos devant son arrêt brusque. Elle sentait que la question de Crail se profilait, mais des échos de blasters et de bruits de lutte suffirent.
— Escouade à gold leader, rapport de situation ? fit Crail à travers son comlink. Escouade à gold leader ?

Aucune réponse, tandis que les tirs de blaster s’estompèrent tout juste. Ils restèrent tous les trois figés, dans l’attente d’un moindre signe leur donnant un indice. Quelque chose, ils ne sauraient dire quoi, les poussait à ne pas se lancer tête baissée. Ils entendirent résonner dans tout le centre un cri à glacer le sang comme seule réponse. Toujours immobiles, des bruits de pas de course irréguliers commencèrent à retentir dans l’escalier, à l’autre bout de la pièce. Le souvenir de l'horreur vécue dans ce sous-sol se précipita dans leurs esprits.

— On remonte, vite ! ordonna Crail. Escouade, ici gold leader, y a-t-il quelqu’un sur cette fréquence ?
— Capitaine, ici l’escouade de défense ! Nous avons préparé une voie de sortie une fois nos forces regroupées avec l’équipe de démolition. L'itinéraire de repli état prêt, quand nous avons entendu les bruits de cette escarmouche ! Nous faisons actuellement demi-tour vers votre position, en approche !
— Négatif ! Négatif ! répéta Crail alors qu’il haletait sous l’effort déployé. Les dégénérés du sous-sol sont sur nos talons, éloignez-vous du bâtiment !
Le centre de commandement et les cadavres des Officiers se trouvaient de nouveau sous leurs yeux. Crail venait de gagner du temps. Il fallait le rentabiliser, et trouver une solution pour s’en sortir.

— Qu’est-ce qu’on fait Crail ? demanda Winna pendant qu’elle récupérait.
— J’ai une idée, mais pas sûr qu’on en ressorte vivants, commença Crail. Winna, va désactiver les explosifs installés à cet étage. Alana, je compte sur toi…
La jeune Jedi contempla Winna s’exécuter, perdue sous l'effet des consignes manquant de clarté. Crail s’était contenté du minimum...
— Un peu de contexte Crail ? s’impatienta Alana.
— Tu vas te concentrer, te préparer, et nous protéger en faisant ton truc avec la Force.
— Un bouclier de Force ? proposa la jeune Jedi.
— Oui, c’est ça. C’est faisable ?
— Oui, mais est-ce que cela va nous protéger des explosifs, répondit Alana qui comprenait où Crail voulait en venir.
— On n’a pas d’autre solution ! fit-il d’un ton tendu.

Winna revenait tout juste, une expression marquée par les cris qui résonnaient de plus en plus fort.
— J’ai terminé avec les explosifs ! leur assura-t-elle.
— Très bien, rapprochez-vous de moi. Escouade, ici Gold leader. Je veux que vous déclenchiez les explosifs.
— Mais, capitaine…
— Ne discutez pas, c’est un ordre !
La réponse du soldat mit du temps à arriver. Il n’avait pas la moindre idée de ce que Crail avait derrière la tête. Mais son capitaine avait ses raisons. Il lui avait prouvé qu’il était un officier compétent et digne de confiance. En espérant qu'il se fasse ces déductions, songea Crail, observant la perplexité sur le visage de Winna qui ne comprenait pas cette proximité forcée.

— Très bien… Ce fut un honneur, capitaine.
— Alana, c’est le moment !
— Serrez-vous plus que ça, leur demanda-t-elle.
Ils se trouvaient à présent tous les trois collés ensemble. Alana puisa longuement dans la Force, autant qu’elle le pouvait, et érigea une barrière. Pareil bouclier se révélait inédit pour elle. La jeune Jedi prenait soin de renforcer sa densité au maximum de ses capacités. Les premiers prisonniers commençaient à débarquer de l’escalier lorsque les détonations percutèrent leurs tympans Les piliers ainsi que la structure s’effondrèrent sur eux-mêmes. Le bâtiment fut rapidement transformé en un tas de débris atteignant une hauteur d’un mètre à peine. Une colonne de cendres et de fumée s’éleva, se propagea dans le périmètre de ce qu’il restait du bâtiment. Les trois officiers furent ébranlés par les nombreuses secousses, la situation s’étant rapidement dégradée.

Crail peina à décoller ses paupières. Les sons des tirs de blaster alentours l’avaient rapidement fait émerger. L’adrénaline répendue dans ses veines ne semblait pas remplir ses fonctions, son corps tout entier lui hurlant d'agir, de faire cesser cela. Sa tête pesait une tonne, alourdie plus encore par les tirs résonnant dans un bruit assourdissant. Ce bourdonnement peinait à s’estomper, autant que sa lucidité mettait du temps à se restaurer.
— Hé capitaine, fit le soldat auquel il avait ordonné de fuir. Il n’était pas question de vous abandonner ! Allez, debout !

Il regarda autour de lui, et vit le restant de ses troupes tenter de repousser le dernier assaut organisé par les forces de l’Aube Rouge. Ce n'était pas les troupes ennemies qui fondaient sur eux, mais leurs alliés les repoussant. Crail n'avait plus besoin de s'emparer d'un blaster pour se battre jusqu'au bout. Cet esprit de corps et de cohésion propre aux militaires leur donnaient une chance. Crail secoua la tête pour chasser ces parasitages. Lui aussi pouvait aller au delà. Winna se trouvait non loin, à quatre pattes, sa profonde toux expulsant un filet de sang. La Togruta semblait mal en point. Mais tout ce qui importait à Crail, c’est qu’elle était consciente, parvenant à se dresser à quatre pattes. Pour le moment, cela lui suffisait. Car lui-même faisait peine à voir. A côté d’elle se trouvait Alana, inconsciente, face contre terre.

— On doit se replier capitaine ! La couverture qu’offrent les débris ne nous sauvera pas éternellement !
Crail força ses jambes à le mener jusqu’à Winna. Il lui posa une main sur l’épaule, pour la forcer à trouver son regard. Elle lui répondit d'une sale grimace impossible à retenir. Son signe que tout allait bien se révélait peu convainquant. Une dure au mal, pas du genre à se ménager lorsqu’elle était blessée. Ce n’était pas une vertu en toute occasion, mais en l’occurrence, cela avait un bon côté. Crail la vit se redresser après un long effort. Bien, Alana donc.

La jeune Jedi se trouvait couchée sur le ventre, une gerbe rougeâtre s’échappant de sa tempe gauche, signe d’un violent trauma à la tête. Crail passa nerveusement sa main sur la tête de la jeune Jedi, palpant ses cheveux pour un résultat des recherches infructueux. Le simple fait qu’elle ne reprenne pas conscience après ce rapide examen n’aidait pas. Soit elle était trop touchée pour reprendre conscience, ou bien pas assez et sa tête n’était pas douloureuse au point de la réveiller. Difficile de se prononcer sur l'état de son corps, mais tant que le souci concernait la tête, cela attendrait. Sa respiration régulière constituait le seul indicateur nécessaire. Crail lui agrippa le bras puis la taille, la soulevant dans ses bras en laissant échapper un juron, avant de la passer sur son épaule. Il se releva avec peine, ses jambes lui faisant sentir à quel point il était épuisé. L’un de ses genoux manqua presque de craquer sous l’effort déployé. Son propre poids se montrait déjà difficile à soutenir, mais avec une charge supplémentaire… Pas bien lourde, mais tout de même !

— Organisez le repli soldat, lui ordonna Crail d’une voix empruntée par l’effort.
— Pas par là capitaine ! le stoppa le soldat alors qu'il se dirigeait du mauvais côté. Nous avons réussi à dégager une ouverture dans leurs murs sur la façade ouest ! Vos hommes vous attendent le long du chemin capitaine !
Le nom de ce soldat ne lui revenait pas non plus. Mais Crail tâcherait de s’en souvenir. Son esprit d’initiative et d’inventivité, et ce dans un moment critique, devait être récompensé. Ce qui leur donnait une chance de s’en tirer en un seul morceau.
— On vous suit alors.

Ils se mirent à la suite du soldat. Winna avançait avec difficulté, mais la contrainte que représentait Alana ralentissait également Crail. Il se retournait de temps à autre, s’assurant que la Togruta n’était pas distancée. La voie dégagée, les forces ennemies sur la route ayant déjà été neutralisées lors de l’assaut initial. Mais deux soldats supplémentaires furent tout de même touchés pendant leur repli. Ne pas ralentir, ne pas rendre leur sacrifice inutile. Crail titubait, manquant parfois de s’écrouler. Seule sa volonté le maintenait en action. L’ouverture en question se profilait. Un soulagement infini la parcouru une fois celle-ci franchie. Ses troupes avaient eu la présence d’esprit de s’emparer d’un véhicule de transport léger. A la vue du véhicule, la douleur se révéla davantage dans son corps, alors que le plus gros de l’effort avait déjà été fourni. L’arrivée à hauteur du transport fut des plus éprouvantes, mais il y parvint néanmoins.

— Tenez, fit-il au soldat en se délestant d'Alana, prenez soin d’elle. Contrôle, ici gold leader. Je demande une frappe aérienne immédiate sur le centre. Rasez tout !
— Compris gold leader. Arrivée dans trois minutes !
Crail venait soutenir Winna avançant toujours avec peine, se tenant les côtes, pour l’escorter au transporteur à son tour. Le pilote se trouvait prêt à y aller, attendant que les derniers soldats prennent place dans le speeder. Une bonne vingtaine prenaient place dans un véhicule prévu pour seulement dix personnes. Le dernier de leurs soucis. Le pilote progressait aussi vite qu’il le put malgré la surcharge, stoppant le véhicule une fois hors de la zone de déflagration. Tous les occupants valides purent sortir du véhicule, observant l'arrivée des bombardiers, et le funeste spectacle qui s’en suivit. Toute la structure du centre d’entrainement des troupes de l’Aube Rouge termina dans le même état que le centre de commandement il y a peu.

— Contrôle, ici gold leader. Demande d’extraction, ainsi qu’une navette médicale. Vous pouvez venir nous cherchez à ces coordonnées.
— Bien reçu, gold leader. Arrivée prévue dans cinq minutes.
Enfin, souffler. Crail jeta un coup d'oeil autour de lui. Sur la soixantaine de soldats d’engagés, moins d’un tiers avait survécu. Il maudissait l’Aube Rouge une fois de plus. Toutes les opérations qu’il avait menées contre cette organisation comportait un tribut des plus lourds. Il ressortait de ces opérations lessivé, aussi bien physiquement que mentalement. Il ne fallait pas que ce conflit s’éternise, sans quoi Crail ne se pensait pas en mesure de tenir le rythme jusqu’au bout…
— On en a enfin fini avec cet endroit !
— Ouais… Quel est votre nom soldat ? demanda Crail sans détour.
— Première classe Tanis, capitaine, lui répondit-il fièrement, dissimulant sa fatigue pour se tenir le plus doit possible devant Crail.

Il était fier d’avoir des soldats de cette trempe dans ses rangs. Mais la situation exigeait d’autres protocoles. Crail lui tendit la main, prenant le soldat au dépourvu. Son regard passa de Crail à la main qu’il lui tendait à plusieurs reprises, avant de se décider à l'empoigner, voyant que le regard de son capitaine l’y invitait. Il avait du mal à réprimer son sourire, avant que Crail n’ajoute quelques mots.
— Vous avez fait du bon boulot Tanis, le félicita Crail. Du très bon boulot, même.
— Merci capitaine, fit-il avec un sourire béat. C’est incroyable ce qu’on a trouvé ici… Au moins, le plus important est fait. Nous avons remporté la bataille.
Remporté la bataille ? Des mots accompagnés d'une réjouissance que Crail ne parvenait pas à trouver. Il comprenait bien qu’un simple soldat soit réconforté par le succès d’une opération que par d’autres choses. J’attendrais l’avis de Leia avant de voir ça comme une victoire, songea-t-il.

— Crail, l’interpella Winna d'une voix à moitié cassée. Elle se réveille.
L’heure de souffler ne venait toujours pas au final. L'effort pour se relever lui paru plus difficile que tous les précédents réunis, avant de se traîner vers Alana. Il offrit sur le chemin un regard réprobateur vers la Togruta, lui signifiant qu’elle ne devait pas se trouver debout à l’heure actuelle. Winna souffrait bien trop pour passer au dessus. Elle soupira lourdement face au regard qu’il venait de lui lancer.
— Salut la dormeuse, lui dit Crail avec un sourire en coin, devant le regard lointain de son amie.
— Où… où on est, demanda-t-elle, encore désorientée.
— En lieu sûr. Tu as réussi, lui dit-il en lui prenant la main qu'elle lui avait refusée avant cette fuite harassante. On en a terminé ici, contente-toi de te reposer, on en reparlera plus tard.

Elle était bien trop épuisée pour objecter, et reposa sa tête contre le sol. Crail poussa ses genoux à ignorer la douleur de nouveau, pour se tourner en direction de Winna.
— Et toi, il faudra te faire examiner.
— Tu crois ? ironisa-t-elle, avant de tousser et grimacer de douleur. Je dois avoir des côtes pétées, si ce n'est pas toutes...
— Toutes, rien que ça, parvint-il à ironiser.
— J’espère que les renseignements récupérés en valaient la peine…
— J’espère aussi.
Crail l’invita à s’appuyer sur lui, pour aller l’adosser contre le speeder qu’ils avaient emprunté à l’Aube Rouge, le temps que les renforts n’arrivent.

Bien que blessée et fière, Winna laissa Crail l’assister. La perspective de profiter de son état pour établir un contact constituait une conséquence bien heureuse. Sans oublier qu’il ne semblait pas gêné par cette proximité, la manière dont ses mains se baladaient le long de ses hanches retenant à peine ses sourire. Certes, c’était pour la soutenir, mais tout de même… Après ce qu’elle venait d'expérimenter, il fallait bien prendre les bons côtés et les petits plaisirs là où on les trouvait. Une fois déposée avec une délicatesse si habituelle pour ce doux humain, Winna observa Crail puiser dans ses ressources épuisées pour s'enquérir de ses hommes. Le transporteur fit son arrivée après une éternité composée de respiration plantant des aiguilles dans les côtes de la Togruta. Crail semblait toujours préoccupé. Hors de danger, il devait songer à son ami. Anakin et la seconde opération était-elle terminée elle aussi ? Ou bien son ami menait toujours le combat ? Il n'y a pas de raison pour qu'un malheur leur soit arrivé... espéra la Togruta.


*****


— Commandante, nous avons réussi à détruire notre première cible, expliqua un des soldats que Valae avait envoyé en scindant son groupe en deux. Mais nous sommes bloqués sur le chemin en direction la dernière batterie de canon ! Je crois qu’ils commencent à comprendre ce que nous cherchons à faire, et ils nous envoient tout ce qu’ils ont !
— Bien reçu, répondit-elle. Tenez bon, on va vous envoyer du renfort !
— Ne devrions-nous pas tous aller leur prêter main forte ? suggéra Anakin.
Valae le toisa d’un regard plus indécis que mauvais cette fois, suite à la proposition du jeune Jedi. Compte tenu de ce qu’elle avait prévu, que pouvait-elle se permettre de révéler ? Elle n’avait plus tellement le choix, peu importe qu'il se soit globalement montré à la hauteur.

— Pas au complet, finit-elle par répondre. Les forces présentes pour la défense du bureau du directeur vont être amoindries. C’est là que je me dirige. Je place le reste de mes troupes sous votre commandement, pour détruire le dernier canon et filer d’ici.
Alors ça c’est la meilleure, songea Anakin. D'où ça sort ? Est-ce que faire n'importe quoi devenait une habitude ancrée en elle ?!
— Qu’est-ce que vous racontez ?! protesta le jeune Jedi. Ça n’entre pas dans les paramètres de la mission ! Une fois le dernier canon détruit, nous devons nous replier et demander le soutien aérien ensemble !
— Vous vous en sortirez très bien sans moi Solo. Je ne demande simplement que le droïde m’accompagne, je ne pourrais pas faire ça toute seule.

— C’est n’importe quoi !
Il fallait que ce Jedi se montre aussi borné… Pourquoi ne pouvait-il pas écouter ceux qui connaissaient leur affaire ? Respecter la chaine de commandement ? Toujours fidèles à leur réputation ces moralistes… Il ne valait pas mieux que sa cousine...
— Ecoutez Solo, vous perdez du temps, rétorqua la commandante. J’ai un compte à régler. Je ne compte pas interférer dans les paramètres de la mission.
— Vous allez gêner la frappe aérienne !
— Non justement, lui répondit-elle avec un regard éloquent. Une fois ce canon détruit, vous vous repliez. Ne m’attendez pas. Je m’en sortirais. C’est bien compris ?

L’unité HK s’approcha de Valae, mais Anakin lui barra la route. Ils maintinrent leurs regards vers l’autre, y voyant le reflet de leur propre détermination. Anakin s’attendait à tout venant de cette tête brulée, mais pas à quelque chose de ce genre. Il l’estimait au moins respectueuse des ordres de mission, et de la raison de leur présence ici. Mais elle n’avait fait que penser à elle, et cette chose qu’elle devait faire. Il n’était pas question que ça se passe ainsi.
— Stop ! HK transporte les informations qu’on a récupérées, je ne peux pas le laisser vous suivre ! Vous allez devoir oublier vot-
Le droïde décrocha une pièce de son unité avant de la tendre vers Anakin. Il venait de trouver l’argument parfait pour barrer la route à cette inconsciente. Mais il fallait que cet idiot de tas de ferraille excentrique s’en mêle, et ne prenne parti. Anakin faisait du mieux qu’il pouvait, mais il n’était pas bien aidé…

— Sérieusement HK, gronda-t-il.
— Je préfère l’assassinat au repli, se contenta de déclarer le droïde.
HK-47 commença à rejoindre la commandante, qui ne dissimulait plus sa satisfaction. Anakin l’interpella, sur le point de se mettre en route. Il savait ce qu’impliquait son intervention. Mais une voix dans sa tête le poussait à agir ainsi.
— Je ne peux pas vous laisser faire ça, je dois vous en empêcher, fit-il d’un ton qui se voulait froid.
— Typique des Jedi, grommela-t-elle tout en se retournant. Avez-vous la moindre idée de qui est Dunta Chaal ?
— A part que c’est le type responsable de cette installation, rien.

— Alors vous ne pouvez pas savoir à quel point il est important pour moi de faire ça. Je ne partirai pas avant de l’avoir vu rendre son dernier souffle sous mes yeux.
Elle ne prend même plus la peine de cacher son égoïsme, constata le jeune Jedi.
— Je ne sais pas ce qu’il vous a fait, mais je ne peux vous laisser abandonner la mission et l-
— C’est justement ma mission que je vais mener à bien, l’interrompit-elle sans contenir l'émotion filtrant à travers cette résolution. Vous devrez me passer sur le corps pour m’arrêter Solo.

Elle fixait le jeune homme d’un regard plein de détermination. Anakin pouvait y décrypter beaucoup de choses. Elle n’agissait pas ainsi par pur caprice. C’était prémédité. Un opportunité calculée depuis le début. Très personnel. Plus que cela même. Intime... Les émotions habitant la commandante se faisaient plus claires que jamais, se présentant sous ses yeux. Chez une personne recherchant une rétribution, y comprit lorsqu’elle était préméditée, résidait part de conflit résiduel lorsque l'on se mettait en travers de leur route. Une charge émotionnelle la travaillait à chaque reprise que la personne en charge de cette installation était évoquée. Mais à sa volonté de passer à l’action, ce basculement, était déjà accompli, depuis un moment. Son niveau de résolution se révélait bien supérieur au sien. Qu’elle ait indiqué qu’il serait contraint de passer sur son corps pour l’en empêcher ne constituait pas une parole en l’air, pas avec cette femme. Il se révélait impossible de lui faire entendre raison sans avoir recours à la violence. Anakin ne souhaitait pas en arriver là.

— Très bien, foutez votre vie en l’air si cela vous chante, lâcha-t-il en s’avouant vaincu.
— C’est bien mieux ainsi, fit-elle, toujours avec ce léger tintement émotionnel dans la voix qu’il ne lui connaissait pas.
S’incliner lui avait couté. Question d’honneur et d’orgueil, il devait l’avouer. Mais il y avait quelque chose d’autre. Une voix lointaine, presque inaudible, un écho inattendu. Qu’il n’aurait jamais pensé voir se manifester dans un tel moment. Elle s’éloignait lorsqu’il l’interpella de nouveau.

— Et Valae…? Faites attention à vous.
Elle marqua une courte pause sous cette nouvelle intervention. Bien différente des précédentes. Une sincérité désarmante perçait ce moraliste coincé. Il n'était pas coincé. Pas vraiment moraliste non plus. Il s'agissait d'autre chose. Mais quoi ? Valae ne laissa rien paraître de son doute. Perdre la face ou afficher de faiblesse, après avoir difficilement obtenu gain de cause. Ce serait idiot, songea-t-elle.
— Vous aussi Solo…

La commandante et le droïde se mirent en route. Anakin attendit qu’ils sortent de son champ de vision, avant de se retourner en direction des troupes, toujours en position défensive. L’opération n’était pas terminée. Il avait sa part du travail à accomplir.
— Très bien, annonça-t-il. C’est maintenant moi qui assurera le commandement des troupes restantes. Nous devons nous mettre en route pour soutenir nos camarades, et mener à bien la mission. Nous avons assez perdu de temps comme ça, en avant !
Les troupes se mirent en formation, avant que la troupe ne reparte. Le convoi mené par Anakin arriva à destination après plusieurs minutes. Les tirs de barrages ordonnés offrirent une couverture forte à propos pour le repli des troupes bloquées. Toutes les forces du GSP reculèrent de plusieurs centaines de mètres en arrière, pour se regrouper.

Anakin appela les hommes, et leur exposa son plan. Le jeune Jedi avait songé aux options durant le trajet. Diviser ses forces en deux groupes distincts. Le premier, constitué de la majorité des fantassins au sol, se dirigerait au même endroit pour fixer les forces ennemies à pied. Quand au second, composé des deux blindés restant, il devait tenter un détour plus long pour arriver vers la batterie de canon par l’arrière. Anakin avait pleine confiance dans son inspiration, qui leur garantissait le succès. Mais des précision devaient être apportées pour les troupes au sol. Dans un combat rangé, les fantassins subiraient beaucoup de pertes, c'était certain. Elles devaient prendre le moins de risques possible. Le but du plan ne résidait pas dans l'anéantissement de l’ennemi, mais plutôt de le pousser à se découvrir, l’occuper tandis que l’objectif était atteint par la seconde escouade. Cette déclinaison alternative du protocole sur Kronag porterait ses fruits le court instant nécessaire pour que la seconde escouade fasse le nécessaire.

Anakin insista sur la vigilance, que chacun veille sur son camarade, pour qu’ils puissent tous en reparler une fois de retour à la base. Des mots d'une futilité... Mais il n'avait rien trouvé de mieux à dire. La réponse des fantassins suffisait à balayer son ressenti. Ces soldats seront à la hauteur. Déterminé sans se montrer inconscients. Sa sincérité venait de suffire. Sa volonté de les voir tous s'en sortir en vie émanait sans peine de son discours. Son don pour le combat ne l'avait jamais étonné. Mais s'il s'était attendu de se découvrir un don nouveau pour diriger, mais surtout inspirer. Le temps de la séparation des deux groupes se présageait. Après des encouragements, Anakin se mit en route avec le sien. On termine, et on rentre.
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Messagepar mareva_mae » Sam 07 Jan 2023 - 11:58   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Hello, chapitre 23 lu !

Je vais être succincte puisque j'ai trouvé que c'était un excellent chapitre, surtout dans toute la partie qui concerne Alana, Crail et Winna. Tu nous communiques une tensions palpable, tu t'attardes sur ce qui faut sans perde le rythme, c'était vraiment super agréable à lire ! Oui c'est classique le coup des informations qui prend trop de temps à récupérer pendant qu'une menace fond sur les héros, mais ça marche tellement bien :oui:

Je me demande si le GSP serait aussi prompt à exterminer les "dégénérés" comme ça, même s'ils tu nous fais bien comprendre qu'ils sont incontrôlable. Mais une partie de moi s'est demandée si Alana par exemple n'aurait pas été du genre à argumenter pour qu'on les contienne et qu'on cherche un moyen de les soigner avant de se résoudre à une telle mesure :think:
Mais je pinaille, c'était vraiment un excellent passage avec une belle tension dramatique. Le bouclier de force anti explosion, wow !

La fin du chapitre du coup m'a un peu moins touchée, sans doute parce que ce qui la précédait était si intense. Mais c'est très chouette de voir Anakin se révéler en meneurs d'hommes et Valae dévoiler enfin pourquoi elle agit de la sorte.

Bref, encore bravo pour ce chapitre :D
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Messagepar Loucass824 » Sam 07 Jan 2023 - 20:23   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Agréablement surpris même, car je ne pensais pas avoir pareille réception en réalité, merci ! J'avais beaucoup hésité au niveau du découpage, dans le sens où la partie avec Anakin devait se trouver au prochain chapitre, et à la place on avait ici un passage chez l'Aube Rouge. Mais étant donné qu'il concernait les conséquences des opérations, je l'ai repoussé au prochain chapitre. Mais même sans cela, ça a bien pris donc !
Le côté plus simple de cette première partie était voulue, car le contenu le plus dur et difficile concernait l'enjeu de ces recrues désaxées, et de la castagne qui avait cours. Cela me semblait plus naturel que le reste de l'opération se révèle moins "complexe" et plus classique dans ses mécanismes. D'où ma surprise que cela fonctionne autant ! Lol

Ce n'est pas tant pinailler que cela en réalité, car le questionnement moral au sujet de ces dégénérés pourrait avoir son importance en effet. Mais l'urgence de la situation l'exclu de fait. On a déjà bien vu que Crail n'est pas du genre à tout sacrifier pour la mission. Mais il fait ce qui s'impose lorsque la vie de ses hommes ou de ses proches se trouve en jeu. Entre une menace impossible à raisonner et la survie des deux femmes, son choix est vite fait. Et compte tenu des paramètres de l'opération, ces dégénérés sont désormais exclus de l'équation... Lol un autre souci est la difficulté à capturer des membres de l'Aube Rouge. En bon mouvement terroriste par bien des aspects, éviter la capture fait parti de leurs priorités, donc le questionnement à leur sujet n'intervient pas, en tout cas pas pour le moment.

Dans la même veine pour Alana d'ailleurs. Elle s'est retrouvée face à cette menace, et a bien compris à quel point ils se révélaient dangereux. Elle est certes toujours prête à tendre la main aux nécessiteux, lorsqu'un espoir demeure. Tout comme Crail l'avait tenté face au dégénéré plus tôt, elle aurait bien tenté la discussion si possible. Mais pour cela, il faut que des conditions de sécurités soient remplies. Elle aussi doit faire des compromis. On ne peut toujours sauver tout le monde tout le temps, parfois il faut faire un choix. Elle a très bien compris quelle était la menace. Les seules options sont la fuite ou les tuer, car raisonner pareille meute est impossible. Donc elle se plie à Crail, plaçant sa confiance en lui.

Peut-être que la Alana du tome 1 aurait tenté quelque chose comme cela... Mais même dans le tome 1, elle avait choisi l'attaque face au rodien ayant commis plusieurs meurtres et neutralisé Crail. De base, elle éprouve davantage de difficulté de passer à l'action en se forçant d'elle-même. Mais si l'urgence l'impose, elle s'y met elle aussi.
Bouclier anti explosion moyennement efficace en tout cas... Lol car le trio est tout de même en sale état. Alana est en PLS, Winna bien touchée également... Mais content que ça fonctionne malgré tout !

C'est certain que l'autre partie redescendait en intensité. Car l'enjeu de cette opération intervient plus concrètement dans le prochain chapitre. Lorsque je me penchais sur les opérations dans ce tome 2, j'avais à chaque fois l'idée de séparer un peu ma galerie de persos, amener de l'action et de la castagne de différentes manières, sans que cela ne se ressemble/répète à chaque fois. Mais surtout, chaque opération devait posséder sa singularité en terme d'enjeu et de propos. Celle-ci est déjà intervenue du côté de Crail Alana Winna lors du chapitre précédent, donc cette partie demeurait plus convenue en quelques sortes.

Et pour varier un peu les choses, l'enjeu réel d'Anakin Valae, même si on constate qu'Anakin est capable de toucher et inspirer les gens, et que Valae est animé de son propre but, va intervenir au prochain chapitre, partant cette fois d'une opération qui est plus convenue au départ, avec de l'action et des questionnements mais pas que, et ensuite... Eh bien la suite justement, vous verrez bien ! Lol et j'espère avoir fait le bon choix en incluant cette partie ici, pour présager justement des évènements du prochain chapitre. Car outre son numéro qui demeure spécial pour moi, son contenu me tiens encore plus à cœur que d'autres instants... Je sens que je vais détresse comme un idiot... Lol

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar ShamanWhills » Sam 07 Jan 2023 - 22:33   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Salut :hello:

On continue la mission avec la destruction de tout le complexe en plusieurs étapes.

J'ai beaucoup aimé la situation de Crail face à son ex et à Alana: difficile de gérer deux femmes en même temps dans une mission quand elles commencèrent à faire leurs siennes :lol:

Au moins ils s'en sont tirés, même s'il y a eu des casses aux passages.

Pour Anakin, on a enfin la véritable raison de l'insubordination de Valae et j'ai été surpris qu'HK se range à ses côtés. Certes, sa programmation d'origine le pousse sur le champs de bataille plutôt que de rester au bureau éplucher les données mais je ne pensais pas qu'il changerait de fusil d'épaules, même le temps d'une mission.

Comme d'habitude au niveau de la forme, c'est toujours aussi bien décrits, très précis et fouillés, à l'instar de Mareva. Bigre, j'ai l'impression d'être loin derrière vous quand je la compare à la mienne :( :transpire:

À la prochaine pour la suite de l'histoire :hello:
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Messagepar Loucass824 » Dim 08 Jan 2023 - 2:19   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Ah ce cher Crail... Lui pas avoir main sur faibles femmes ! Lol mais au delà de la blague, bien souvent, Crail fait plus que se faire remettre à sa place par des femmes. Il a des qualités indéniables, il est inspirant parfois, mais lorsque les femmes le font changer d'avis ou d'opinion, c'est tout dans son intérêt. C'est une chose que j'ai d'ailleurs souvent faite avec lui au fil du temps, sans toujours m'en rendre compte. Alors même que mon but n'a jamais été de le montrer comme un "mâle alpha", j'aime voir sa logique/vision du monde/ses ordres mis en défaut par son entourage. Anakin le fait parfois, mais il s'agit plus souvent d'Alana et surtout Winna qui le poussent à changer certaines choses.

Mais sans pour autant tomber dans un écueil de "l'homme qui se fait amoindrir/avilir par la femme". Même si ces séquences ne sont pas l'enjeu central, j'aime à les voir comme plus que cela, que ces femmes font ressortir le meilleur de lui-même bien souvent, même si elles doivent parfois prendre les commandes dans la tête de Crail, ce n'est pas juste pour le manipuler. Peut-être un peut trop sain ou positif, surtout venant de quelqu'un comme moi, mais voilà... Lol en tout cas content que tu aimes.

HK-47 se trouve pour le moment animé d'une loyauté incomplète. Partant du postulat où il n'a pas eu de maître depuis des siècles, des millénaires même, il se réhabitue peu à peu, ce qui explique son décalage et les manques de compréhensions avec les organiques. Il s'adapte et se refait une place, mais il n'a pas encore vraiment de maître en définitive. Il suit Anakin en temps normal, mais plus largement il suit le responsable de l'opération dans laquelle il se trouve. Lors de la précédente opération, il se trouvait sous les ordres de Crail par exemple. Et ici, une fois réunis, Valae est en charge, et non Anakin. Et devant l'absence de vrai maître, il opte pour l'option de la castagne le bougre... Lol

Merci du compliment pour la forme, mais je ne pense pas que tu devrais te faire du souci pour cela. Chacun progresse, à son rythme, à sa manière. Selon son emploi du temps, le temps et l'énergie que chacun peut allouer à l'écriture, car on n'a pas tous le même emploie du temps. Chacun à sa voie à suivre je pense. Toi qui prend également l'exemple de Mareva, entre elle et moi, il y a encore un gap, et surtout une façon bien différente de faire les choses. Le jour où j'aurai son niveau, je ne ferai pas les choses de la même manière pour autant pour le dire ainsi. Et ce sera la même chose pour toi je pense. Mais rien que dans nos trois cas, il y a une chose qui s'exprime dans des mesures égales, c'est la passion, clairement, elle est là sans aucun doute, et elle importe vraiment.

Après je peux comprendre le ressenti de base. Moi aussi en voyant Mareva ou d'autres camarades, je constate le chemin qu'il me reste à parcourir sur la forme et d'autres choses. Parfois c'est dur, parfois cela invite à la motivation. Et de ton côté, tu dois avoir certains de tes lecteurs dans le même cas qui ne le disent pas. Peut-être même qui hésitent à se lancer dans l'écriture en te lisant, imaginant que le gap est trop important et qu'il vaut mieux qu'ils mettent leur idée de côté. On a, je pense, tous un côté qui constate le reste du chemin à parcourir, sans toujours se rendre compte de ce qu'on a déjà parcouru, et que les gens qu'on voit comme meilleurs ont eux aussi cette façon de penser.

Dans mon cas, c'est peut-être que, dans mes relectures avant de poster un chapitre, j'y passe un peu plus de temps. Car ma nouvelle façon de travailler et d'écrire s'exprime davantage. Je pense que si on comparait les derniers chapitres aux premiers sur la forme, on y verrait des différences. Simplement, je modifie plus facilement certaines choses durant la relecture, car j'ai progressé sur certains points. Après, tout dépend ce que tu veux vraiment. Pour partager ma façon de faire, ma progression a un tribut pour le dire ainsi. La majorité de mon temps libre se retrouve allouée à des projets d'écriture, je me plonge vraiment beaucoup (trop ?) dedans. Quitte à négliger ma vie perso, mon équilibre santé mentale (qui n'était pas bien équilibré même avant cela... Lol), ma vie sociale, ect. Moi qui était un lecteur plutôt actif sur le forum, à présent je me contente des chapitres d'œuvres en cours, ou bien de nouvelles œuvres avec un seul chapitre par semaine.

Car je ne lis plus. Mon temps de lecture au quotidien, je l'ai remplacé par du temps de travail d'écriture. Donc est-ce que cela en vaut la peine ? Tout dépend, c'est selon. J'estime que oui dans mon cas. Mais chacun est différent, a des besoins et envies différentes. Parce que j'y passe beaucoup de temps, de nouvelles choses rentrent plus aisément de mon côté, sur pas mal de points. Je le vois en repassant justement sur les chapitres, ce chemin parcouru. Donc moi, ça va peut-être un peu plus vite, mais comme j'ai dit, il y a un coût et une raison. Sans m'étendre, ce n'est pas toujours la joie dans la vie de Loucass ! Lol

C'est parce que j'ai des objectifs précis que je travaille ainsi. Mais si tes objectifs sont différents, il ne faudrait pas vouloir "rattraper" ou "ressembler" à un autre auteur. Perso, dans mes retours, je me concentre bien souvent sur le propos, ce que l'histoire raconte, et moins sur la forme, que ce soit sur ton récit ou les autres. Mais pour la forme, je pense qu'il existe pleins de vidéos Youtube ou d'articles qui donnent des astuces ou quoi, sur comment s'améliorer. Même si en réalité, chacun sa singularité, il n'y a pas de "manuel à suivre" je pense. Car pas sûr que je sois un bon "coach" ou de bon conseils... Lol

Peut-être veux-tu simplement écrire par passion et à partir de ta passion, ce qui pour de la fan fiction est déjà une base plus que suffisante je pense. Et t'améliorer peu à peu, au fil du temps, sans pression. Ce qui est le cas, perso, je te l'avais déjà notifié qu'entre les débuts de ton tome 1 et ton tome 2, le gap se voyait vraiment. En tout cas je l'ai vraiment bien vu perso. Mais même si tu assimilais de nouvelles petites choses pour améliorer ta forme, cela prend du temps avant de se traduire, vraiment. Après, tout dépend de chacun encore une fois, mais perso, je sais qu'entre le temps d'avoir appris/assimilé un nouveau concept, de nouvelles petites modalités, et que cela se traduise/vienne plus naturellement en écrivant, cela prend du temps.

L'écriture, comme n'importe quelle activité ou sport je pense, a besoin d'entraînement et de répétition pour apprendre de nouvelles choses. C'est en shootant des milliers et des milliers de lancer-francs que ton taux de réussite augmentera, couplé à une routine et une façon de tirer qui est en accord avec toi-même. Pour tenter une analogie du coup... Lol
Ou bien ta remarque n'était rien d'autre qu'un beau compliment que j'aurai dû accepter pour ce qu'il est tout simplement. Excepté qu'en bon excessif que je suis, je me suis largement étendu dessus, lâchant du pavé record possiblement sur peu de choses... Car en plus, tu n'as rien demandé ! Lol

Encore merci pour ton retour ! Et désolé pour le pavé "remise en question existentielle"...
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

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Messagepar Flocon de Lune » Lun 09 Jan 2023 - 19:38   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Je rejoins les autres, c'était un très bon chapitre. Les divergences semblent se faire plus nombreuses, et on dirait que chacun va être vraiment amené à savoir ce qu'il veut vraiment, choisir une ligne de conduite et s'y tenir (n'est-ce pas, le droïde lâcheur ? :D ).
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Messagepar Loucass824 » Mar 10 Jan 2023 - 18:08   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Eh oui, chacun à ses propres problèmes/démons à gérer, et ses propres objectifs à l'intérieur de cette opération... Le prochain chapitre apportera les éclaircissements qu'il faut à ce sujet, pour mettre fin à cette double opération. Valae, elle, semble bien savoir ce qu'elle veut en tout cas... Et HK-47... Le bougre lui en revanche, est davantage dans le flou en effet. Étrange pour un être synthétique, mais lui aussi tente de faire son trou.

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar Loucass824 » Ven 13 Jan 2023 - 17:33   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! Programme chargé pour ce chapitre ! On termine l'opération, avec un peu de violence et de séquence difficile, mais toujours sans se montrer excessif dans la visualisation. Avant de passer du temps sur ce qui se tramait autour de ces opérations...



Chapitre 24






— Bon, encore cinq cents mètres et on y est, déclara tout bas Valae en direction du droïde. Jusqu’ici, on n’a pas eu trop d’ennuis. Mais pour le prochain coup, je vais avoir besoin de tes talents. Il faudrait que tu les attaques par le flanc, ici, lui annonça-t-elle en joignant le geste à la parole, après avoir jeté un coup d’œil rapide sur leurs défenses. Pour qu’ils se focalisent sur toi, et que tu me dégages l’entrée. Tu ne me réponds pas ? Ca ne te paraît pas faisable ?

Pas faisable, songea-t-il. Et puis quoi encore ?! Une dizaine de sac à viande regroupés, ce ne serait pas faisable ? Pour moi ? Celle-ci avait manifestement une piètre opinion du droïde. Il lui avait pourtant révélé ses talents face à ce blindé quelques instants plus tôt ! Mais elle doutait de lui ? HK-47 avait jugé bon de se ranger auprès de cette organique vengeresse, car elle promettait de l’action en plus d'être en charge. L’occasion de semer mort et désolation était tout ce qu’il attendait de son existence, désormais débarrassé de ces programmes commerciaux. Mais finalement, elle était comme les autres. A le sous-estimer. Le mépriser. Le croire incapable. Par le créateur, n’avait-il pas fait suffisamment d’efforts comme cela pour s’intégrer et se faire comprendre ? Ces fichus organiques à la noix…

— Evidemment que ça me paraît faisable, finit-il par rétorquer. C’est à la portée de n’importe qui. Pour qui me prends-tu, sac à viande vengeur ?
— Ca c’est un droïde qui me plaît, répondit-elle sans se départir de sa satisfaction, avant de se placer en position. A ton signal.
HK-47 s’élança à toute vitesse, ouvrant le feu tout en fonçant à vive allure. Sa précision ne se trouvait en rien altérée par ses mouvements, faisant des ravages dans les positions défensives ennemies. Aucun des tirs de riposte ne l’avait ne serait-ce que frôlé. Alors que lui continuait à faire pleuvoir la mort de son fusil blaster à répétition. Une fois hors de portée, les soldats encore sur pieds se lancèrent à sa suite. Le reste des forces de sécurité sortait par l’entrée du centre de commandement pour leur prêter main forte. Valae fut satisfaite de voir que l’entrée n’était à présent même plus gardée. Ce grand bâtiment désormais laissé sans protection. Une bâtisse étudiée pour envoyer un message de domination, à présent offerte sur un plateau. L’unité HK éloignant ses poursuivants brillamment, elle se déploya une fois les angles ouverts avec précaution. La double porte d'entrée s'écarta devant ses pas.

Les cris et bruits de pas nombreux révélaient que l'agitation demeurait à l'intérieur. Pas de quoi entamer sa volonté. La commandante se fraya un passage à travers les couloirs. Comme si elle était déjà venue ici, ces centres de contrôles tous construits sur le même modèle. Un bond rapide sous l'escalier à sa gauche lui évita de faire face à groupe se dirigeant vers l'extérieur au pas de course. Du rab' pour le droïde, songea-t-elle en arpentant l'escalier désormais dégagé. Le dernier étage se présenta à elle d'une facilité qui ne l'empêchait pas de conserver sa vigilance. Les seuls menaces restantes constituaient son objectif, mais ne jamais rien laisser au hasard. Un regard furtif jeté dans le coin du couloir final lui révéla que l'accès au bureau était dégagé. Son fusil d'assaut en compression, elle ouvrit l'angle pour progresser à travers ces murs d'un gris impersonnel. L'utilitaire avant tout... A quoi bon pour ces gens d'accumuler des richesses si c'était pour ne pas en faire étalage ? Cet appât du gain nauséabond la dégoûtait. Valae n'avait pas besoin de les comprendre. Plus maintenant.

Des voix perçaient à travers la porte, alors qu'elle se trouvait presque prête. Le moment tant attendu allait arriver. Il se trouvait ici, elle en était certaine. Valae pouvait presque sentir sa présence. Dunta Chaal allait payer. Elle bascula son fusil d’assaut dans son dos, avant de s’emparer de deux blasters courts dans chaque main. Valae inspira longuement, rassemblant ses forces. Taire ce désir qui refaisait surface, qui ne demandait qu’à s’emparer d’elle. Qu'il ne la consume pas
pas encore. Pas avant qu'elle l'ait en face d'elle. Un dernier obstacle à surmonter avant cela. Tout ce temps enduré. Ceux pour qui elle agissait. Tout ce poids sur ses épaules s'évacuant dans son expiration.

Le verrouillage se leva, la commandante accélérant l'ouverture d'un coup de pied frontal à pleine puissance. Choc et effroi, mais elle s'en contrefichait. Les ennemis se trouvaient déboussolés, incapable de réagir autrement que se montrer ébahis devant la secousse de l'ouverture. Ses mains armées se dressèrent en direction de quelques officiers chargés d’organiser les défenses, ou leur fuite peut-être. Cinq au total dans la pièce. Des mouvements économes complétèrent les quatre rayons d'énergie propulsés. Ses quatre cibles heurtèrent le sol, un impact cautérisé en plein cœur. Valae pointait ses deux blasters vers le dernier officier en vie. Il se tenait de dos, doutant de consulter ses camarades. Déjà morts. Elle venait de s'en assurer d'un rapide coup d'oeil.

— Retourne-toi ! Lentement…
Elle avait épargné le seul Quarren présent, qui exécuta sa consigne. Pas un officier, ni un soldat aguerri. Plutôt un bureaucrate, apeuré, paniqué et dépassé par les évènements. La certitude s'empara de tout son corps la seconde avant qu'il ne lui fait face. C’était lui. C’était vraiment lui, enfin ! Valae avait longtemps contemplé le visage de ce corporat. Il avait hanté chaque instant où elle ne se focalisait pas sur autre chose, depuis qu’elle savait qu’elle le retrouverait.
— Alors comme ça, le grand Dunta Chaal a les jetons, lança-t-elle d’un ton acerbe. Il fallait peut-être y réfléchir avant de pactiser avec l’Aube Rouge.

— Je… Vous me connaissez ?
— Je ne te connais que trop bien…
Tétanisé. Par la situation et son urgence, mais aussi par le ton que Valae employait. Il n’avait aucune idée de ce qui se tramait. Ne comprenait pas pourquoi il n’avait toujours pas rejoint ses camarades. Cette femme lui voulait quelque chose. Dans son malheur, il avait cette petite chance. Comme souvent. Ses parents lui avaient légués un héritage empoisonné, mais les cieux lui offraient bien souvent des coups de pouces forts à propos lors d'instants fatidiques. Dunta Chaal pouvait lui offrir tout ce qu’une personne désirait. Le tout restait de deviner la teneur de cette chose.

— Je ne vous connais pas madame, bredouilla-t-il. Pitié, aidez moi à sortir d’ici ! J’ai du pouvoir ! Des crédits, en quantité suf-
— Ferme-la ! l’interrompit-elle sans le ménager. Tu ne me reconnais pas, mais j’oubliais... Tu as la sale habitude de te cacher derrière ton bureau comme un gosse apeuré pour laisser les autres faire le sale boulot… Je pense que tu te rappelles bien de l'opération sur Zéfil ? lui envoya-t-elle, se délectant de la décomposition sur le visage du Quarren. Je vois à ta sale tronche que ta mémoire fonctionne toujours. Tu te souviens de ce qu’il s’est passé, pas vrai ?

Evidemment qu’il se souvenait de cette opération. Ce jour mémorable où tout le fruit de son travail s'était échappé. Où l'ensemble des contacts établit allaient se mettre à sa recherche. Mais où la fortune lui avait fort heureusement souri. Tout perdre, absolument tout, avant de faire une rencontre qui avait changé sa vie. Le partenariat avec l’Aube Rouge, une organisation puissante, jeune et dynamique. Sa première victoire à la loterie, la meilleure collaboration de sa vie. Jusqu’à aujourd’hui… Le rappel de Zéfil, et l’attitude de cette femme dissipa les illusions qu’il s’était dressées. En ce jour, sa position lui permettait d'offrir tout ce qu'une personne pouvait désirer. Et la seule chose que cette femme voulait, Dunta Chaal ne souhaitait pas s'en séparer. Mais comment agir ? Cette lueur dans son regard présageait du pire, alors qu'elle n'avait pas encore levé la main sur lui. Comment éviter l'avenir qu'elle lui réservait ?

— Je… J’ai seulement fait appel à… Pour protéger… mes investissements…
— Et peu importe que tous ces gens soient morts ! Quand je pense que c’était pour protéger un allié de l’Aube Rouge… Je vais te faire une ultime piqure de rappel, ici et maintenant. La chance va arrêter de te sourire ordure.
Seule sa soif de sang atténuait le boucant émis par les battements surexcités de son cœur. Son désir de violence habitait ses pas, s'approchant de sa victime tel un prédateur sachant sa proie condamnée, sans issue. La peur de ce gibier enivrait ses sens, surchargeant ses doigts de picotements qu'elle allait apaiser. La mise en bouche de ce qu’elle avait tant attendu, ce qu’elle n’avait jamais imaginé possible jusqu'à ce jour.
— Que mon visage soit la dernière image que tu verras, laissa-t-elle filer dans un murmure au contact de sa proie.


*****


La commandante Valae n’avait pas été dérangée. Les nombreuses hémorragies dont Dunta Chaal souffrait ne pouvaient plus être comptées. Cette large pièce lui avait offert l'embarras du choix. Allant au plus simple, elle l'avait tout d'abord cogné dans un préambule stimulant, avant d'arracher un tas de câbles pour l'attacher contre une table de briefing. Elle s'était gardée quelques câbles faisant office de garrots. Elle aurait préféré disposer de plus de temps, mais il fallait accélérer les choses. À son rythme, sans que les saignements successifs ne devancent son désir. Des morceaux de dimensions diverses jonchaient le contour de la table. Les vêtements de cette ordure ne suffisaient plus pour essuyer les mains de la commandante poisseuses de la vitalité de sa proie. Les appendices sur son visage et son crâne avaient provoqués des giclées bien salissantes. Ses yeux demeuraient en parfait état. Il n'était pas question qu'il en loupe une miette. Du sort qu'elle avait longuement pensé, avec autant de soin que de minutie.

Une cascade de claquement sourd la détacha de sa contemplation, penchée au dessus de sa victime au bord de l'arrêt cardiaque. Deux soldats venaient de bondir dans la pièce dos à elle. Merde, pesta-t-elle en pensée. J'ai mal calculé mon coup, laissant la seule issue hors de ma vision Se retourner pour leur faire face ? Leurs regards fixés sur les cadavres des Officiers, peut-être en avait-elle le temps. Non... Et cela n'importe plus. J'ai fait ce qu'il fallait. Je vais payer pour ça, mais le travail est terminée. Mission accomplie. Je peux peut-être en emporter au moins un avec moi, peut-être le deuxième en tombant sous les impacts. Allez, c'est le moment d- La vision des deux soldats soulevés du sol avant de s'écraser dans le mur de droite, l'un d'eux restant enfoncé à travers, la figea. Les pieds soudés dans le sol, elle pivota avec une lenteur qu'elle ne se connaissait pas. Ma dernière heure ne viendrait pas. À cause de lui, comprit-elle en fixant cet idiot de moraliste.

— J’arrive au bon moment, on dirait…
Cet idiot n’avait pu s’en empêcher… Il se tenait debout, son regard se posant sur elle après un rapide tour d'ensemble. Se tenant droit sur ses appuis, telle le preux chevalier qu'il pensait être, à croire que... Mais après tout, il venait bel et bien de lui sauver la mise.

— On dirait bien, en effet, parvint-elle à lui adresser.
Le jeune Jedi prolongea son analyse, son regard se posant sur le Quarren en fin d’agonie, suffoquant dans son propre sang. L'expression du Jedi se suffisait à elle-même. Dire qu’il désapprouvait aurait été du plus bel euphémisme. Une indignation n’étonnait pas la commandante, car le contraire serait inenvisageable.

— Vous en avez terminé ici ? cracha-t-il dans un reproche à peine contenu.
Sa victime ne méritait plus son regard. Aucune cuve, patch ou elle ne savait quoi ne lui aurait été d’un quelconque secours. Dunta Chaal venait de rendre son dernier souffle. Justice venait d'être rendue.
— Qu’est-ce que vous faites ici Solo ?

Et même en cet instant, elle trouvait le moyen de réagir ainsi. Sans gêne. Elle ne méritait rien d'autre que d'être la cible d'une floppée de reproche plus légitimes les uns que les autres. Se contenir lui provoquait des fourmillements intempestifs. Après ce qu’elle venait de commettre, comment pouvait-elle ne pas se sentir au plus mal ? Impossible à comprendre. Tant pis pour lui. Il venait d'agir pour lui autant que pour elle en revenant ici. Et même s’il arrivait trop tard, tout n’était pas perdu.
— La dernière batterie de canon est détruite, répondit-il. Les hommes sont en train de se replier vers notre base avancée. Je me suis dit qu’un coup de main…

Le poids dont elle s'était débarrassée en pénétrant ici se multiplia, toute une flotte s'abattant sur ses épaules. Qui se révélait insurmontable sans la présence de cet idiot. Qu'il me juge s'il le souhaite, je lui dois au moins ça... Valae laissait bien trop filtrer son état d'esprit. Le Jedi se trouvait désarmé de son indignation devant la reconnaissance qu'elle lui adressait pour la première fois. Peut-être n’était-il pas aussi idiot qu’elle le croyait. La bonne tartine de morale Jedi l'attendait certainement sur le chemin du retour. Pile ce qu'elle souhaitait éviter. Mais elle le laissera faire. Après tout ça...

— Il est temps de réduire cet endroit en cendre, déclara-t-elle.
— Où est HK ? s’inquiéta Anakin.
— Ici, répondit le droïde débouchait tout juste de l'escalier derrière le jeune Jedi. Je vous ai vu entrer de loin, alors j’ai arrêté de décimer les sacs à v- les organiques ennemis pour venir vers vous.
— Bon, finit de traîner, recentra Valae pour couper court aux lubies du droïde. Je vais contacter les bombardiers.
— Attendez, il faut encore que l’on sorte d’ici, rappela Anakin.

— J’ai repéré un speeder à l’arrière du bâtiment, annonça fièrement HK-47.
— Voilà notre porte de sortie. Ici la commandante Valae, les canons anti-aériens sont détruits. Demande de frappe aérienne, je répète, frappe aérienne demandée !
— Bien reçu commandante. Les bombardiers se mettent en route, arrivée dans dix minutes.
— Vous venez ? Plus de temps à perdre !

Elle quitta la pièce sans les attendre, passant droit sur le passage d’Anakin en le contraignant à s’écarter. Le jeune Jedi lança un regard interrogateur vers le droïde, qui n’avait pas la moindre idée de ce que cet organique attendait de lui. L'attention d’HK-47 passa de Valae en train de s’éloigner à Anakin à ses côtés à plusieurs reprises. Sans se trouver en mesure d’apporter plus d’information à l’organique, le droïde se lança à la suite de l’organique vengeresse.

Anakin n'en avait pas terminé de son côté. Son regard s'arrêta une dernière fois sur l'oeuvre de la commandante. Le décalage entre cet acte abject et la chaleur qu'elle lui avait témoigné durant cet infime instant le laissait prisonnier de ses pensées. Tout ceci ne pouvait être passé sous silence. Mais la situation de cette femme se révélait bien plus complexe qu'attendu. Cette lueur voulait s'exprimer, mais sa porteuse n'en avait plus la force. Anakin devait trouver les bons mots pour aborder le sujet. Ses jambes parvinrent enfin à le faire quitter cet endroit pour de bon.


*****


— J’ai été demander aux opérateurs, annonça Anakin tout en s’approchant de la commandante Valae. Pas de nouvelles du groupe de Crail.
Le retour du jeune Jedi la sortit de sa léthargie et des pensées qui la taraudaient. Elle avait fait bonne figure lors du retour à la base avancée du GSP. De même face aux hommes et la joie manifeste ressentie collectivement, après le succès de cette opération. Le tribut se révélait bien lourd une nouvelle fois, alors les troupes méritaient bien de savourer ce succès. Son esprit tourné vers autre chose ne devait pas leur gâcher un tel moment. Valae avait ensuite réussi à s’isoler. Le coin de la zone de décollage donnant sur l'extérieur, posé en hauteur par rapport à ce paysage... Pas des plus agréables, mais une sensation de légèreté émanait de cette contemplation rocheuse.

Et comme attendu, ce Jedi venait de retrouver sa trace, comptant faire son idiot… La morale tardait à venir, Solo se montrant silencieux durant le trajet du retour. Et alors qu’elle croyait cet instant se présageait, les traits du Jedi lui indiquaient tout autre chose. Une préoccupation certaine, tournée vers autre chose que leur propre situation. Même elle, dans son état, pouvait le relever. Jerre et les deux autres femmes. S'inquiéter pour ses proches, pour un Jedi... Peut-être avait-il besoin de parler ? Mais pourquoi engager la conversation avec cet idiot ? Autre chose se révélait plus déstabilisant encore. Ce besoin la surprenait par la sensation de naturel qui s'emparait d'elle.
— Anxieux, Solo...? devina-t-elle.

— Pas qu’un peu, lui répondit-il avant de s'étonner de la nature de l'interaction.
Anakin observa Valae. Pas de pique, ni de coups bas. Elle semblait absente, ici mais ailleurs, perdue dans ses pensées en regardant l’horizon. Il s’agissait de la première fois qu’elle lui adressait la parole pour autre chose que le faire se sentir tout petit, insignifiant. Une manifestation désintéressé, qui ne l’agaçait plus. Et sa posture... Assise, recroquevillée même, les yeux perdus dans le paysage rocheux et les montagnes au loin. Le contrecoup de ses actions ? Elle devait se trouver dans un endroit de son esprit peu enviable. Ce genre d'occurrence ne lui était pas étranger. Quelque chose de profond devait sortir. Elle se trouvait que le point de trouver cet élément à formaliser dans son esprit. Mais butait si proche de la ligne d'arrivée. Par ses propres inhibitions. Les leçons dégagées par son propre comportement devait être mis à profit sur autrui.
— Vous comptez enfin me raconter cette histoire, ou bien je dois vous faire passer un interrogatoire ?

— C’est... Compliqué, expulsa-t-elle tout en l'observant prendre place à ses côtés. Et long…
— Vous avez mieux à faire ? répliqua le jeune Jedi, dans une insistance étonnante.
Son regard s'ancra sur son visage. Elle ne l’avait jamais vu ainsi, toujours sur les nerfs qu'il se trouvait à chaque fois qu’il la regardait. Lui reprochait la moindre de ses actions. Mais cette fois, il n’y avait rien de cela. Valae n’avait jamais imaginé qu’il puisse paraitre si apaisé et décontracté. Il ne ressemblait plus à un Jedi, voilà ce qui constituait le plus perturbant. Mais il insistait... A quoi bon ? Elle n’avait personne d’autre à qui parler. Ces longues minutes passées à chercher des réponses en scrutant l’horizon relevaient d'une futilité sans nom. Empirant même les choses... Tuer cette sale raclure de corporat n’avait rien résolu. Excepté le sentiment du devoir accompli, plus rien d’autre n’animait la coquille vide et brisée qu'elle avait toujours été en réalité. Mais une lueur singulière. Un fond de quelque chose dans le regard de cet idiot la poussait à vouloir en parler. Ou s'agissait-il simplement de son attitude ? Cesse de te poser ces questions.

— Ca date de l’époque où je me trouvais encore en poste chez LandoMilitech, commença-t-elle, s’assurant qu’il se montrait toujours intéressé, avant de poursuivre plus librement. On avait été embauché par un type pour protéger ses investissements sur une planète isolée, Zefil. Des infrastructures capitales pour lui, donc il avait fait appel à des professionnels pour les protéger. Le plus étonnant, une fois qu’on y pense, était qu’il avait affirmé s'agir de groupes de pilleurs qui les menaçaient. Donc pourquoi faire appel à nous, au lieu d’utiliser ses propres équipes de sécurité ? Bref, on s'est déployé sur place, pour se retrouver face à une autre mégacorpo, Blacktower. Pourquoi une société privée en avait après lui, on ne l’a jamais su. Ils étaient venus plus nombreux, mieux armés et équipés. On n’avait aucune chance. Mais les ordres de mission étaient clairs. Il fallait tenir. Alors j’ai tenu…

La pause se matérialisa d'elle-même. Un fond dans son intonation des derniers mots lui révélait que son récit arrivait à un point crucial. Anakin ne la pressa pas.
— J’ai perdu tous mes hommes ce jour là, reprit-elle. Des gens avec qui je servais depuis des années. Mes amis. Ma famille. J’ai fini par apprendre qui était notre contractant une fois rentrée. Dunta Chaal, un salaud de corporat… Le pire, C’est que ses installations ont été détruites au final. Il a même fait porter le chapeau à Lando et à mon unité.
— Mais vous vous en êtes tirée, fit-il dans une tentative pour positiver.

— C’est justement le problème… J’aurais préféré y rester, à leur place. Ou encore y rester avec eux. Le retour s'est révélé… compliqué. J’ai annoncé à Lando que je ne voulais plus travailler. Il a d’abord voulu de me retenir. Mais quand il a compris, il m’a accordé des congés supplémentaires plutôt que de me laisser démissionner. Pendant longtemps, j’ai eu envie de...
La pause fut plus longue cette fois. Plus le récit progressait, plus ses émotions la heurtaient. Matérialiser ces blessures à haute voix... Valae ne s'était pas montrée aussi vulnérable et sincère avec qui que ce soit depuis bien longtemps… Malgré les pauses qu’elle marquait, l'envie de stopper son récit ne venait pas. Le plus dur venait d'être fait en parvenant à se lancer.

Mais face à ce silence prolongé, le jeune homme décida de lui faciliter les choses. Anakin contempla enfin la femme se cachant derrière la commandante forte et sûre d’elle. Cette dureté qu’elle s’échinait à maintenir et d’afficher, parce qu’elle ne pouvait laisser personne prendre conscience de ce qui la taraudait. Elle ne pouvait partager cela avec personne, du moins qui pouvait être en mesure de comprendre. Mais Anakin comprenait. Conserver pareilles meurtrissures le connaissait, peu importe les différences.
— Tu peux me parler tu sais, tu n’as pas à te retenir, lui dit-il d’une voix douce qu’il peinait à reconnaitre lui-même.
Elle ne releva pas le tutoiement, ni son propre étonnement face à sa formulation. Après la surprise venait le sentiment naturel. Il voulait simplement lui signifier qu’elle n’était pas aussi seule qu’elle le pensait, qu’il comprenait. Qu’elle pouvait lui parler de quoique ce soit, sans crainte.

— Je… J’avais un rituel, tous les soirs avant d’aller me coucher, partagea-t-elle difficilement. Je me servais un verre. Une fois terminé, je... Je prenais mon blaster posé juste à côté du verre, fit-elle en mimant le geste avec sa main. Je le pointais contre ma tempe, comme ça, et je fermais les yeux. « Ce soir, c’est le bon soir. Je fais le faire ». Cette phrase répété à chaque fois a résonné dans ma tête pendant une éternité. Mais je n’allais pas au bout. Alors je reposais le blaster, et j’allais me coucher. Patientant jusqu'au lendemain soir. Pour recommencer. Retenter la chance. Jour après jour. Un soir, j’ai vraiment cru que c’était le bon. J’avais passé une journée encore pire que d’habitude. Le cran de sureté enlevé, j'étais décidée...

Un nouveau silence. Parce que les sanglots se bousculaient, manifestation douloureuse qui ne demandait qu'à éclater. Seule une fine larme perla au coin de l'œil, coulant le long de sa joue sans qu’elle ne puisse la retenir. Sa main tenta de la balayer, pour stopper sa course sur sa balafre... Le tissu cicatriciel lui renvoyait toujours à ce jour sur Zefil. De rage, elle avait refusé que les médecins ne tentent de la soigner. Idiote qu'elle était, elle se retrouvait désormais avec un visage disgracieux, que ses cheveux ne pouvaient dissimulés, attachés qu'ils se trouvaient. Jamais elle n'avait partagé tout cela, à personne. Pas même à Lando.

Cette fois, Anakin n’intervenait pas. Il n’avait pas besoin de le faire. Cela devait venir d'elle. La volonté de la réconforter faisait passer des fourmillements dans ses mains, mais il devait la repousser. Peu importe qu'il en ait envie, le plus dur allait venir.
— C’est un bébé Chandra-Fan qui m’a sauvé… Mes voisins, un couple tout ce qu’il y avait de plus normal, avaient eu un enfant il y a quelques mois. Très sage, le gosse. Avant ce soir là, je ne l’avais jamais entendu pleurer. Pas une seule fois. Mais pile à ce moment là, il s’est mis à pleurer et à geindre à en faire trembler les murs. Inutile de te dire à quel point les cris d’un bébé Chadra-fan sont insupportables pour des oreilles humaines. J’ai émergé. Je me suis rendu compte de ce que je faisais. Quelle idiote j'étais. J’ai remis le cran de sureté, et j’ai lancé le blaster le plus loin possible.

L’image de la scène se déroulait à nouveau dans sa tête. La dernière fois qu'elle avait pleuré avant cet instant terrible remontait à son enfance. Sanglotant comme une pauvre gamine esseulée. Pour manquer de respect à la mémoire des siens. Qu'auraient-ils pensé d'elle dans cet instant ? Et lorsqu'elle avait trouvé son propre reflet dans le miroir... Elle devait se montrer certaine de ne pas flancher avant de reprendre le récit.
— J’ai contacté Lando ensuite. Je n’avais personne d’autre à qui parler de ça. Même tard dans la nuit, il m’a répondu. Il m’a écouté, m’a parlé. M’a inscrite dans un programme de soutien pour les anciens combattants, avec la promesse qu’il fera appel à moi quand j’irai mieux. Plus au fond du trou, mais pas encore gagné, résuma-t-elle dans un sourire hybride. Jusqu’à ce que je reçoive un nouvel appel de Lando, disant qu’il voulait me voir. Je l’ai rencontré dans un petit resto, on a mangé un bon repas. Il a mentionné une place qui pourrait me convenir, que je devais me tenir prête. Et... Tu connais la suite. Toutes les actions que j’ai commises…

— Valae, je suis désolé… Vraiment, fit-il en se rapprochant pour poser une main réconfortante contre son épaule.
Elle manqua de sursauter au contact de cette chaleur inattendue. Mais elle ne disposait plus de la force de le regarder en face. C’était trop, de recevoir une marque d’affection ou de compassion dans un tel moment. Le jeune Jedi finit par délicatement retirer sa main, sentant qu'elle comptait poursuivre.
— Tu sais, lorsque j’ai vu le nom de cette ordure apparaitre pendant le briefing, j’exultais à l’intérieur, fit-elle en reniflant pour évacuer ces émotions. J’allais enfin pouvoir rétablir l’équilibre. Remettre les choses à leur place, être certaine de faire ce qu'il fallait, pour moi et pour mes hommes. Tourner la page, une bonne fois pour toutes. J’étais heureuse de lui infliger cette souffrance, tout à l’heure. De savoir que je le tuais, lentement, de mes propres mains. Du moins j’en étais persuadée sur le moment. Car à présent… Je... Ce n’est pas ce que j’imaginais. Rien à changé, ça n’a rien résolu. Je suis toujours aussi brisée…, lâcha-t-elle avant de cracher au sol. Cette vie, c’est d'la merde. Je crois que je vais quitter le GSP, et qu-
— Ne fait pas ça, l’interrompit-il dans une urgence la heurtant de plein fouet.

Sa tête baissée se releva brusquement vers lui. Le visage du jeune homme affichait un apaisement certain, mais également quelque chose de plus. Une assurance, indiquant qu’il croyait en ce qu’il disait, et qu’il était convaincu.
— A quoi bon ? fit-elle, désabusée.
— Ce que tu fais ici est important, insista Anakin. Capital même. Sans compter que tu es l’une des meilleures pour ça. Tes hommes ont confiance en toi, je l'ai vu. Ils te suivent. Ils veulent que ce soit toi qui les mènes, pas un autre.
C’était peut-être vrai… C’était vrai. Au fond, elle le savait. Ses capacités, sa valeur... Au moins une chose qui ne laissant pas sa place au doute. Mais ces mots, cette bienveillance, à cet instant, de cette manière…
— Je ne mérite pas ta compassion Solo, lâcha-t-elle d’un ton peu convaincu.

— Anakin. Moi c’est Anakin.
Il lui souriait animé d'une sincérité désarmante. Jamais elle ne l'avait contemplé de cette manière. Il possédait quelque chose que les autres n’avaient pas. Au delà de son physique attrayant. Tous les hommes qu’elle avait connu n’avaient jamais manifesté une telle compassion. Des relations utilitaires, tentatives de se changer les idées, parfois de se lier, pour comprendre que l'homme n'en valait pas la peine. Mais lui... Après ce qu’elle lui avait infligé depuis leur rencontre, la manière dont elle s’était comportée, elle ne se trouvait pas en droit qu’il agisse ainsi avec elle. Mais il le faisait. Cette image du Jedi lui adressant ce sourire chaleureux la perturbait autant que cela l’apaisait.
— Dyna, dit-elle à mi-voix.
— Enchanté Dyna, reprit-il sans se départir de son sourire.

Elle lui rendit la politesse. Plus que cela même... Une réjouissance ravissante. Il ne l'avait jamais vu sourire de cette manière, regrettant presque d'avoir tant tardé pour l'observer ainsi. Elle avait tenté à plusieurs reprise à la dissimuler, à chaque fois qu'il la regardait. Mais cette meurtrissure ne l’enlaidissait pas le moins du monde. Ne rendait pas son sourire moins plaisant pour les yeux. Ne diminuait pas l’harmonie nouvelle dans son regard. Quelque chose de positif de cette opération. N'avoir que Dyna Valae à l'esprit durant cet instant difficile. Une proximité qui l'empêchait d'être atteint par n'importe quel hiver. Et elle ? L'expression qu'elle lui maintenait révélait que son sentiment était proche du sien. Le récit de Dyna représentait quelque chose de plus profond qu’une simple discussion visant à apaiser une relation tendue. Une compréhension nouvelle naissait ici.

— Commandante, nous avons reçu une transmission du capitaine Jerre, interrompit un opérateur de la base avancée.
Rattrapés par les évènements, songea Dyna. Ce n’est que partie remise. Certes, aussi tôt que prématuré pour présager de quoique ce soit. Mais Dyna ne comptait pas laisser les choses ainsi. Les deux officiers du GSP se levèrent, suivant l’opérateur pour apprendre ce qui était arrivé à Crail, Alana et les autres.


*****


— Ils voulaient simplement nous arrêter, racontait l’officier en chef de la formation des troupes de l’Aube Rouge. Ils cherchaient des renseignements. Je les ai quelque peu provoqués, le temps de les embrouiller. Mais après avoir découvert ce qu’il se passait au sous-sol, ils ne se montraient pas d’humeur à plaisanter.
— Tu as donc choisis de fuir, plutôt que de détruire les documents compromettants, résuma Maul.
— Mon seigneur, bredouilla-t-il en saisissant le ton du Zabrak. Je… je voulais simplement vous prévenir au plus vite d-

Maul interrompit l’opérateur supérieur en charge du centre d’entrainement d’un simple geste de la main. Il s’était rendu auprès de son seigneur après l’attaque du GSP. Maul le recevait dans la salle principale, entouré de Brogus, et de tous les officiers présents dans le quartier général de l’Aube Rouge. Brogus l’avait prévenu de la perte de contact avec le centre d’entrainement de leurs troupes depuis plus d’une journée. Le Zabrak se trouvait bien au fait des protocoles pour les avoir définis lui-même. Le simple fait que d’autres installations ne se trouvent pas davantage au courant ne pouvait signifier autre chose qu’une attaque simultanée. Il devait s’y attendre, après les informations extraites du centre de Kronag, et lorsque Skywalker avait levé les verrous psychiques sur le sénateur Vashan. A l’instant où le maître Jedi avait infiltré l’esprit du Mon Calamari, Maul l’avait perçu. Cette perturbation étrange. Son pouvoir et son reconditionnement s’étaient estompés, annihilant la part infime de sa présence dans l'esprit de ce stupide mollusque. Le fait que Skywalker se révèle si puissant ne l’étonnait guère. Seul le contraire l’aurait déçu. Mais les Jedi remontaient déjà jusqu’à plusieurs de leur installations.

Le Zabrak avait rassemblé ses principaux opérateurs supérieurs et officiers dans cette salle de réunion à l’aspect austère étudié, pour écouter le rapport de cet incapable. Il se rendait compte qu’il avait négligé un détail. Celui que tous ne se trouvaient pas animé de la foi. La véritable foi. Ils croyaient tous en l’Aube Rouge et au fait de s’attaquer à la Nouvelle République. Mais leur foi ne transcendait rien d’autre que leurs intérêts et leur égo. Il leur manquait quelque chose. Dont Brogus, lui, se montrait pourvu. Maul le ressentait comme s'il se trouvait dans son esprit. Seul son champion ne doutait pas. Cet officier incapable aurait bien pu leur révéler que la totalité de leurs installations avaient été détruites, la foi du titan cuirassé ne se trouverait jamais ébranlée, ne serait-ce même qu’une seule seconde. A raison. Car tout comme lui, Brogus savait que ces installations n'étaient rien. Kronag perdue à jamais, les autres installations ne relevaient de rien d'autre que des pertes insignifiantes, simple protocoles et apparats le temps de parvenir à ses buts véritables. Mais les autres opérateurs se trouvaient dépourvus de cette dévotion inébranlable. Celle que Maul exigeait pourtant de ses collaborateurs. Encore davantage de la part de ses subordonnés.

Le doute, ainsi qu’une légère crainte, transparaissait alors que l’idiot terminait de débiter son discours. Voilà pourquoi Maul détestait diriger une organisation si importante. Trouver plusieurs dizaines de guerriers de la trempe de Brogus, et cela aurait suffit pour mettre la Nouvelle République à genoux, une fois la lignée des Skywalker annihilée. Mais c’était exclu, après avoir trouvé un nouveau sens à son existence. Sa volonté d’effacer Sidious et sa création ne se trouvait plus simplement motivée par la soif de vengeance depuis bien des années. L’aspect pragmatique, supérieur même, se révélait primordial. Il fallait tout d’abord éliminer tous les Jedi, êtres naturellement sensibles à la Force les plus dangereux. Et seulement ensuite, une fois les Jedi, leurs croyances, leurs dogmes, leur existence même, oubliée, aucun sensitif ne le stopperait lui ainsi que sa vision du monde. Question de pure nécessité, pour l’intérêt général.

Seuls ses nouveaux pouvoirs lui permettaient de ne pas souffrir de cette longue période d’attente. Maul avait dépassé un âge qu’il ne pensait jamais ne serait-ce qu’approcher, et cette puissance nouvelle lui permettrait de vivre bien au-delà dans le même temps. Mais son espérance de vie n’importait pas. Skywalker viendrait jusqu’à lui. Il l’avait toujours su. Tous ses mouvements allaient dans ce sens. La seule variable était le temps. Le maître Jedi et ses alliés se montraient bien plus prompts que le Zabrak ne l’avait présagé. Mais cela ne changerait rien. Maul l’avait sentie autrefois à travers cette occurence abstraite confiée par l'artefact. La disparition de Skywalker et de ses rejetons dans la Force. Tant qu’il poursuivrait dans la direction établie, son rêve se réaliserait. Mais Kyrsta…

Sa fille était censée se trouver ici, à ses côtés. Tout se trouvait déjà prévu pour elle. Prenant sa relève après l’effacement des Skywalker. Maul avait tout préparé, pour qu’elle puisse mettre en œuvre ses ambitions, une fois la galaxie débarrassée et prête pour cette nouvelle vision, et cet ordre nouveau. Mais que restait-il de sa fille… Maul chassa ces pensées. Ce n’était pas le moment. Il se focalisait plutôt sur Brogus. Son champion constituait la clé, la preuve qu’il se trouvait sur la bonne voie. Le voir toujours aussi loyal, déterminé et résolu lui prouvait que la foi absolue ne relevait pas de l'illusoire. Une chose atteignable, avec de la volonté et le moteur adéquat. Le Zabrak admirait son bras droit pour sa dévotion inconditionnelle. S’efforçait même de juguler ses gestes de reconnaissance, car le titan cuirassé n’en avait pas besoin. Cela l’aurait même davantage perturbé qu’autre chose. Mais Maul ne se leurrait pas de l'importance de Brogus Kast. Il n’en serait jamais arrivé jusqu’ici sans sa contribution depuis des décennies. Malheureusement, tous ne possédaient pas sa force de conviction.

Maul prit donc la décision qu'il repoussait depuis tout à l'heure. Montrer l’exemple, et leur adresser une piqure de rappel, à tous. Il pensait pourtant en avoir terminé depuis longtemps avec les exemples, croyant que son organisation et sa cause avaient dépassé ce genre d’usage. Sans compter que cela n’apportait jamais rien de bien pertinent sur le long terme. Mais il y ajouterait autre chose. Les gouverner par la peur et l’intimidation ? Ces méthodes étaient dépassées. Il n’était pas Sidious. Valait bien mieux que ce vieux décrépit plein d’illusions et d’impressions fausses, uniquement obnubilé par un pouvoir sans limite, sans l’utiliser pour créer un ordre nouveau pertinent, reniant son devoir envers cette galaxie. Qui était la limace à présent ? Le véritable vainqueur n’était-il pas celui qui lisait par-delà le présent ? Il était Maul, le leader de l’Aube Rouge. Le porteur de l’ordre nouveau, qui éradiquera les véritables responsables des maux de ce monde. D’abord les Skywalker, ensuite tous les Jedi, et tous les êtres sensibles naturellement dans la Force, jusqu’à la fin des temps.

La Nouvelle République ne se résumait qu’à un château de carte, seul un puissant souffle suffirait pour le faire s’écrouler. Le climat social instauré là-bas, que Maul avait poussé dans ses retranchements, finirait par faire le travail à lui seul. Fin prêts, lui et les siens n’auraient plus qu’à s'abaisser pour collecter les restes que ces idiots se seront arraché les uns les autres, pour mettre en place cet ordre nouveau. Ses pouvoirs, qui deviendraient ensuite le legs de sa fille, se trouveront en mesure de manipuler les têtes pensantes, le temps de mettre les choses nécessaire en place. Kyrsta sera la dernière détentrice naturelle de la maîtrise de la Force.

La perte tragique de Kronag rebondissait sans cesse dans son esprit. Maul disposait d'assez de moyens, mais recommencer prendrait trop de temps. Les seules injections qu'il avait conservé ici même ainsi que le matériel nécessaire suffiront pour reproduire une dizaine de champions de la trempe de Brogus au besoin. Enfin, qui s’approchaient de la trempe de son champion. Sa fille pourra poursuivre ses travaux, améliorer le protocole médical. L’utilisation de la Force se résumait à un mal nécessaire pour son ambition, pour traquer et assassiner tous les autres détenteurs. Ces personnes avaient toujours bouleversé l’équilibre de la galaxie durant des millénaires. Mais lui, ou plutôt sa fille, verrait un nouveau monde en place. Débarrassé du véritable Mal et ennemi. Du moins l’espérait-il… Voilà qu’il songeait de nouveau à elle, de cette manière, avec ces doutes. Des doutes… Il suffit. Il saura la ramener, il en était persuadé. Maul se trouvait convaincu de ses plans. Le temps venait que ce soit le cas de tous ici bas...

— Qu’as-tu à dire pour ta défense ? finit par reprendre Maul après un long silence obséquieux.
La formulation eut le don de le désarçonner. Il imaginait sans mal ce que pouvait impliquer un compte rendu comme celui qu’il rendait, face à Maul, Brogus et les autres. Mais rien n’aurait pu l’y préparer.
— Je… Je pensais qu’il était préférable de vous informer de l’attaque, le plus rapidement possible monseigneur. Ils ont dû cibler plusieurs de nos autres installations. Mais je ne suis pas venu ici directement, j’ai pris mes précautions, ajouta-t-il pour se rattraper. Je me suis arrêté sur un autre monde, et j’ai changé de navette avant de revenir ici.
— Quelle présence d’esprit, ironisa Maul avec sérieux. Et tu penses que c’est ce qui te sauvera ?

Les tremblements de l'officier se propageaient au sein de cette pièce au design froid et utilitaire. Brogus le sentait, sans même lui accorder un regard. Car l’attention du titan cuirassé se trouvait braquée sur son seigneur. Un mouvement, un seul. La plus minime des indications de son seigneur aurait suffit. Brogus comptait ensuite arrachee cet indigne de la cause du sol grâce à ses pouvoirs sensitifs, l'attirant jusqu’à lui avant de briser son cou d’une brusque et violente pression du poignet. Il l’aurait maintenu dans les airs quelques instants, avant de le jeter au sol, à la vue de tous. Une démonstration se passant de mots. Un scénario proche des intentions de son seigneur. Mais ce signal ne venait pas. Tardait même à venir, selon lui. Maul finit par se lever de son siège, de son trône plutôt, se trouvant sur un plan surélevé par rapport à l’emplacement des autres officiers. Il demeura à distance de son auditoire lorsqu’il reprit la parole.

— S'agit-il réellement de ce vers quoi nous nous dirigeons tous ? les interrogea-t-il calmement. Estimez-vous donc que nous valons aussi bien que ce lâche ? fit-il en désignant cet incapable notoire sans toutefois lui accorder ne serait-ce que le moindre regard. Nous sommes l’Aube Rouge messieurs. Nous sommes l’avenir de la galaxie, les privilégiés, les élus, qui mettrons fin à cette décadente Nouvelle République. Nous sommes ceux qui ne se laissent pas intimider par les Jedi, fit-il en marquant une courte pause, sondant les regards de ses subordonnés. Mais que vois-je ici ? Un individu prétendument éclairé et résolu, estimant avoir fait un choix judicieux en fuyant face à nos ennemis ? Dont les subordonnés ont, eux, effectué le véritable choix qui s’imposait ? Qui, au lieu d’opter pour la tentative de destruction d’informations compromettantes, a choisi de ramper jusqu’à nous ?

Il marqua une nouvelle pause. La situation ne se présentait de la plus réjouissante des manière pour l’idiot. Il sentait que le ton de ce discours n’augurait rien de bon pour lui. Sa peur se mêlait à l'air de la pièce.
— Je m’interroge sur ce que nous devrions faire d’un tel énergumène…
— Mon seigneur, commença-t-il timidement. Je crois qu-
Sans même lui accorder un regard, Maul leva à peine la main dans sa direction. Soulevé au dessus du sol, le Zabrak lui brisa la nuque d’un bref mouvement de poignet pour éteindre cette flamme pitoyable. Il le maintenait dans les airs, alors que son regard traversait chacune des personnes présentes. Il s’arrêta sur celui de Brogus, qui affichait une satisfaction contenue. Maul lui offrit un sourire en coin, avant de laisser le corps encore chaud s’écrouler au sol, le bruit sourd résonnant dans la salle du temple de l’Aube Rouge, où régnait un silence de cathédrale depuis que Maul s’était tu. La peur chez les officiers.... Mais elle n’était pas viscérale. Tant mieux, car il ne s'agissait pas du but recherché, auquel cas il aurait agit plus âprement encore. Le temps venait de reprendre.point de rage ou d'agacement. Seule une résolution à toute épreuve pour des rappels élémentaires. Les ingrédients étaient réunis.

— Nos ennemis peuvent bien détruire nos installations, déclara le leader de l’Aube Rouge. Ils peuvent bien tuer nos hommes. Menacer nos opérations. Remonter jusqu’à nous. Mais jamais, jamais ils ne parviendront à nous faire taire. Jamais ils ne pourront prétendre que nous n’avons jamais existé. Notre mouvement résonnera pour l’éternité messieurs. Parce que nous menons le combat le plus juste qui soit. Celui pour une galaxie débarrassée de la décadence dans laquelle les nombreuses institutions qui se sont succédées jusqu’ici l’ont plongée. Nous avons seulement besoin d’une seule chose. Croire. Une chose simple en apparence, mais qui fera la différence à elle seule. Nos vies seules ne comptent guère. Car nous croyons en notre cause. Nous sommes la rosée sanglante du matin, qui précède le lever du soleil d’un avenir nouveau. Nous sommes les nuages, tempête chargée de cette pluie de sang et des larmes des opprimés. Nous sommes l’Aube Rouge, fit-il avant de marquer une courte pause pour soigner son effet. Emportez-moi cet incapable avant de quitter la pièce, ajouta-t-il avant de se retourner.

Remobilisés. Plus que de l’intimidation ou de la terreur, un souffle de dévotion les animait de nouveau. Pour combien de temps, cela Maul l’ignorait. L'alliage dont ils étaient fait impliquait que cela ne pouvait durer. Mais que cela se prolonge encore quelques instants. Il se montrait préférable de gouverner par la foi que par la peur. Et le Zabrak savait s’y prendre. A peine ses ordres prononcés que les officiers s’exécutèrent sans broncher. Des officiers et opérateurs supérieurs contraints de débarrasser le corps d’un de leur semblable, une image singulière. Ils venaient de quitter la pièce en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

Seul Brogus était resté, immobile, stoïque. Admiratif. Patientant sagement, tandis que son seigneur prenait de nouveau place sur son trône. Le titan cuirassé perçu le léger signe indiquant qu’il pouvait s’approcher. Il posa un genou à terre, à une dizaine de centimètre du siège de son seigneur.
— Je souhaiterai un rapport complet sur l’étendue des actions de ce GSP, ordonna Maul dans un calme retrouvé .Comportant tous les détails de nos pertes, et des leurs également. Ce qu’ils ont pu apprendre ne compte pas, ils ont désormais rassemblé bien assez de données pour remonter jusqu'à nous d'ici peu. Mobilise l'ensemble des ressources restantes. Confie ces tâches aux officiers que tu juges à la hauteur.

— Ce sera fait mon seigneur, répondit-il simplement, finissant par se relever une fois que Maul l’y ait enjoint.
— Ta patience va bientôt être récompensée lorsqu’ils viendront ici Brogus. Tous nos combattants doivent se trouver fins prêts pour leur arrivée. Je sais que jamais tu ne me décevras.
— Votre gratitude n'est pas nécessaire mon seigneur, fit-il en inclinant légèrement la tête.
Il était temps pour lui de s’effacer. Maul n’avait pas à se préoccuper de ce dont il l’avait chargé. Lorsque le titan cuirassé viendrait le retrouver, il lui fournira les informations demandées. Le jour où son bras droit perdra la vie, les choses ne seront plus les mêmes. Aucun de ses successeurs ne pourra être à sa hauteur. Avoir un temps pensé le contraire se révélait malavisé. Mais ce jour funeste se présageait...

Une fois seul, le Zabrak se leva. Il passa un moment à admirer ce qui se tramait au sol, depuis son emplacement sur les hauteurs du temple. La légion redéployée ici, prête. Tous ses équipements, son matériel et ses armements se regroupant. Pour la venue de Skywalker. Le dernier injuste à se dresser face au destin de cette galaxie. Un affrontement mémorable se présage songea Maul. Les vies des individus y prenant part en seront bouleversées et marquées à jamais. Le début de sa victoire. Le moment à venir, isolé dans la salle de méditation, se révèlerait fort adéquat avec ces idées en tête. Accumuler peu à peu toute la puissance nécessaire se tenir face à son destin
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Messagepar ShamanWhills » Lun 16 Jan 2023 - 13:54   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Salut à toi :hello:

Chapitre Lu!

Valae a enfin eut sa revanche mais cela ne lui pas rendu ses frères d'armes ni complètement apaisée... Au moins, elle pourra mourir tranquille, ayant le sentiment du "devoir accompli".

Ensuite, le comportement d'Anakin à son encontre est vraiment bien parce que cela lui permet d'avoir un autre point de vue sur le Jedi et de casser son préjugé à son encontre.

Alors le fait qu'elle enlève son armure, qu'elle dévoile son passé en pleine opération (même si c'est sur un temps de pose), je ne sais pas du tout si c'est pertinent (cela équivaut à ta sainte-horreur des dialogues en plein combat de sabre-laser :D ). J'aurais préféré qu'elle se lâche après la bataille, pas sur le terrain où justement un simple tir peut amener à la mort sans prévenir. :neutre:

Pour notre cher "Seigneur Maul", on comprend de plus en plus son plan et où il veut en venir. C'est beaucoup plus clair maintenant vu qu'on a ses pensées, ses désirs et je t'en remercie. Brogus toujours fidèle à son Maître, pas de problème, c'est ce qu'on attend d'un fidèle loyaliste.

Ensuite, tu montres quelque chose propre aux Sith: l'excès de confiance qui les amène souvent à leur perte! Je l'ai vu par rapport à Kyrsta: Maul est à coup sur certains qu'elle lui est toujours fidèle et loyale alors que non! Le Zabrak, qui pourtant a relevé son absence à la réunion, ne s'interroge pas plus sur cela, se rassurant lui-même qu'il est dans la vérité en s'affirmant à lui-même que Kyrsta lui est toujours loyale et ne le trahira pas du tout (pourtant, c'est ce qu'elle a fait, ce qui justifie les récentes victoires du GSP depuis quelques chapitres déjà).

Hâte de voir sa réaction face au retournement de veste de sa fille!

Je te souhaite bon courage pour la suite :hello:
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Messagepar Loucass824 » Lun 16 Jan 2023 - 20:37   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Mourir tranquille ? Mais pourquoi faudrait-il que Dyna Valae meurt ? Lol par contre, elle a surtout compris que son devoir accompli n'était qu'une chimère. Une chimère qui l'a fait avancer depuis sa dépression, et lui a permis de survivre. Mais l'échange avec Anakin le prouve bien, l'accomplissement de sa vengeance l'a laissée plus démunie encore, alors qu'elle attendait que cela l'aide. Une fois sa vengeance accomplie, elle aurait quitté le GSP, certainement pour prendre une décision radicale pour sa vie. Aller au bout du geste de se donner la mort qu'elle a interrompu peut-être, car elle s'en est empêché pour une vengeance futile, pour rien. D'où son "cette vie, c'est d'la merde", phrase pessimiste s'il en faut... Lol

C'est tout l'enjeu qu'Anakin soit présent, et que seul lui parvienne à la pousser à s'ouvrir. Non seulement pour venir en aide à quelqu'un d'autre, qui se trouve aussi mal que lui. Mais de voir dans quoi il serait tombé si jamais il avait tenté de tuer Kyrsta par vengeance. Valae, du moins Dyna vu que son nom est révélé, symbolise ce qu'il pourrait devenir. Peut-être est-ce pour cela qu'elle l'agaçait à ce point lorsqu'elle ne le respectait pas pendant la mission. Et voyant cette détresse encore plus profonde que la sienne, Anakin fait le choix de tendre la main, de l'aider à se relever, pour continuer se relever lui-même peut-être. Qu'il a des raisons de ne pas sombrer dans la vengeance et la haine en quelques sortes.
Il avait déjà compris qui il était, pas quelqu'un d'animé par la haine, peu importe qu'il tente de s'en convaincre. A présent, il va mieux comprendre des choses sur lui-même et le monde qui l'entoure. Et Dyna, devant quelqu'un qui lui tend vraiment la main avec bienveillance, trouve elle aussi une raison de ne pas balancer sa vie à la poubelle. Lui redonne un peu d'espoir en quelques sortes. Je résume dans les grandes lignes, car je serai capable d'aller plus loin encore sur cet instant où j'y ai insufflé beaucoup de cœur.

Par contre, je pense que tu as un peu mélangé la disposition et les paramètres de cette discussion. Je suis conscient de me montrer tatillon sur la castagne, mon fétiche "pas de blabla lors d'un combat/duel à mort" dont je m'arme bien souvent. Car je suis toujours fidèle à mon principe pour ce coup là, ce n'est pas ce qu'il se passe en l'occurrence. Ils ne sont plus sur les lieux du combats, il les ont fuit, Dyna ayant même ordonné le bombardement une fois rejointe par Anakin et HK-47. Dès le premier paragraphe une fois la séparation marqué, j'indique qu'Anakin a été demandé des nouvelles de Crail. Et que Dyna est posée sur la base avancée du GSP, celle décrite avant le début des opérations. Donc ils sont post-opération, à l'abri du danger, de retour en sécurité. J'ai même formalisé qu'elle s'était retenue de s'effondrer lors du trajet de retour à la base avancée il me semble, et s'était mise à l'écart pendant que les troupes célébraient la réussite et le terme de l'opération. Je suis loin d'être parfait, mais je sais que je ne me permettrais pas d'insister à ce point sur le côté "pas de discussion en plein combat" si je tombais dedans moi-même.

Concernant Maul et ses plans, content que cela fonctionne. J'avoue moi-même que, lors de ma relecture avant de poster ce chapitre, je trouvais l'exposition de ses ambitions plus claires et explicites dans ce passage que les précédents. Donc si jamais cela posait problème, j'aurai éteint mon smartphone pour aller pleurer dans ma chambre... Lol

Alors à quel moment le comportement de Maul va le mener à sa perte ? On présage de suite de la défaite du bougre... Lol après, je repréciserais une nouvelle fois que Maul n'est pas un Sith, que c'est plus complexe. Car oui, il se voile la face et est dans une sorte de déni avec Kyrsta. Il se fourvoie, on le voit tous. Sauf que ce n'est pas tant parce qu'il se croit tout puissant, invincible ou imbu de lui-même, mais que certain que sa fille le choisira à tous les coups. Par l'emprise qu'il a/croit avoir sur elle, également parce qu'il voit Brogus, et sait que son titan cuirassé préférera se donner la mort plutôt que de contrarier son seigneur. Ah, même dans mes réponses aux retours je trouve un moyen pour placer mon appelation favorite.

L'amour qu'il porte à sa fille est sincère, bien qu'un peu toxique par certains aspects par l'emprise qu'il a sur elle. Mais on l'a bien vu, ce n'est pas que du contrôle, il l'aime sa fille. Il se sent vraiment père, un réel affect. Et oui, il est quasiment certain que Maul va se manger un retour à la réalité le jour où il verra que sa fille tente de s'émanciper de lui. Mais de là à causer sa perte ? Il s'interroge d'ailleurs, mais réfute ces questions. Son déni s'exprime, car il a compris et deviné les actions du GSP depuis que Kyrsta a parlé. Car il le sait, mais il continue de croire qu'elle le choisira quoiqu'il arrive. Mais une autre question est : peut-être le fera-t-elle ? Si jamais Kyrsta lui faisait face, va-t-elle choisir Alana et les autres, ou bien son père ? La question demeure. Souvenez-vous de la vision d'Anakin au tout début du tome...

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar mareva_mae » Mar 17 Jan 2023 - 12:37   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Hello, Chapitre 24 lu !

Encore un très bon chapitre, on sent vraiment qu'on entre dans une partie de l'histoire que tu avais hâte d'écrire.

Le rapprochement Valae / Anakin pourquoi pas, j'imagine que ça fonctionne même si pour moi c'est trop rapide. Je vois bien ce que tu essaies de faire en nous offrant une plongée dans l'esprit de chacun, mais malgré les choses qui les pousse chacun à se voir sous un jour nouveau, ça ne marche pas tout à fait sur moi. J'aurais aimé qu'on sente plus l'amorce de quelque chose (un respect et une fragilité nouvelle pour augurer d'un possible développement) alors que là j'ai l'impression que tu nous as tout donné d'un coup. Donc petit problème de dosage à mes yeux mais ça reste très intéressant. :cute:

Sinon le passage chez Maul était parfait, le petit discours de remobilisation des troupes qui explique le nom de l'organisation fonctionne à merveille :lol:

Je me demande si Maul est dans l'excès de confiance comme le note mon VDD ou s'il y a quelque chose de plus profond ? Parce que je me trompe peut-être mais il me semble quand dans un précédent chapitre, il avait compris que Krysta avait craqué et avoué où se trouvaient certaines infrastructures de l'Aube rouge... :think:
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Messagepar Loucass824 » Mar 17 Jan 2023 - 19:59   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

En effet, il s'agissait du genre de chapitre où j'avais insufflé certaines choses qui me tenaient à cœur personnellement, et sur lesquelles j'avais hâte d'arriver lors de mon premier jet à l'époque, donc tant mieux si ça se voit !

Je vois ce que tu veux dire pour leur relation qui subit une transition peut-être trop rapide, et comprend que ça puisse paraître trop condensé. C'est un risque que j'ai pris, en me disant que cela pourrait éventuellement se trouver perçu ainsi. Même si pour moi, ça fonctionne pleinement, évidemment... Lol c'était précisément pour cela que j'avais insufflé tous les ingrédients auparavant, et qu'un événement aussi fort provoque un changement chez l'un comme l'autre. Dyna se met à agir ainsi car elle se sent complètement vidée en réalité, donc elle n'hésite qu'un temps à se livrer, car elle se retrouve comme débarrassé de tout ce qui lui pesait, mais aussi la conscience que s'être maintenue en vie n'a servi à rien. Elle vit avec ce qu'elle a fait, mais ne lui pèse pas plus que cela.

Comme j'ai dit plus tôt, Anakin effectue le pas de plus qu'il n'a pas l'habitude de faire car il le sent complètement. Et comprend ce qui attend Dyna si jamais il ne tente pas de lui venir en aide. Aller au bout de son envie de mettre fin à ses jours. Et il doit l'en empêcher, pour ce que cela lui renvoie, il ne parvient pas à accepter qu'elle en arrive là. Du coup, lui aussi va prendre conscience de choses sur lui-même. Qu'il est capable d'inspirer des gens même brisés, alors qu'il a du mal à s'inspirer lui-même. Mais qu'à peu de choses près, il aurait pu en arriver aux mêmes extrémités que Dyna. Donc ce n'est pas comme s'ils devenaient des meilleurs amis dès leur rencontre non plus, mais les évènements ont fait et impliqué que cela débouche sur un début d'amitié ou de lien en quelques sortes. A voir ce que cela donnera ensuite, comment ils vont agir et se comporter. Mais que tu ressentes un côté précipité malgré la présence des ingrédients, je peux le comprendre.

C'est donc ce discours que j'aurai dû copier pour mettre plus tôt dans le récit, car c'est celui-ci ou je suis parvenu à me montrer clair... Lol le discours stylé du méchant, je ne pouvais pas vraiment passer à côté, surtout lorsque l'Aube Rouge est un hommage vibrant à l'une de mes organisation préférée toutes œuvres confondues.

Comme tu le soulignes, c'est bien davantage sur la deuxième option vers laquelle je vous dirige. Certes, il se montre trop confiant par certains aspects. Mais c'est davantage dans le fait que l'amour de son enfant va transcender tout le reste. Kyrsta est son seul point faible. Il continue à se dire qu'elle est sa force, qui l'a poussée à changer ses plans et disposer de la meilleure ambition possible dans ses actions. Mais c'est comme s'il ignorait les signaux présents. Car oui, à plusieurs reprises, il a su qu'elle se trouvait emprisonnée, reprise par ses ennemis, et qu'elle a lâché des infos. Mais à chaque fois, c'est comme si cela n'importait pas vraiment. Qu'il s'occupera de voir cela avec elle une fois qu'elle sera revenue à ses côtés. Il en est intimement convaincu.

Alors à voir les conséquences... Est-ce que cele va le mener à sa perte ? Est-ce qu'il va péter un énorme câble si elle le repousse, et va déchainer des pouvoirs jamais vu pour terrasser tout le monde ? Est-ce que Kyrsta va vraiment le repousser ? Peut-être que lors de l'instant du choix, Kyrsta va sentir son attachement pour son père se montrer plus fort que le reste, comme une marque résiduelle ancrée dont elle ne peut se défaire malgré elle. Encore une fois, la vision d'Anakin au début du tome n'est pas innocente pour le dire ainsi... Lol

Encore merci pour ton retour !
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

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Loucass824
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Messagepar Loucass824 » Ven 20 Jan 2023 - 18:26   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! Après un enchaînement de chapitre sous haute tension, il est l'heure de retourner au calme. Les divers impacts des opérations se révèlent chez les uns et les autres, pour des moments plus en douceur que par le passé.



Chapitre 25





— Infirmière, elle se réveille !
Les paupières d'Alana se décollèrent, pour contempler une silhouette penchée sur elle. Une humaine examinait sa tête, vérifiant ensuite les informations sur ses moniteurs. Son environnement ressemblait vaguement à une clinique ou une infirmerie, mais la batterie d’équipements demeurait bien rudimentaire. Ce ne serait pas aujourd'hui qu'elle découvrirait ces fameuses cuves à bacta. Alana n’en avait jamais fait l’expérience sur New Alderaan, n’en ayant jamais eu besoin. Ils étaient habitués à soigner les blessures légères par des moyens plus conventionnels comme des patchs, ou bien la Force par application directe. Mais les leçons de 3-PO avaient abordé ce sujet. La jeune Jedi n’eut pas plus de temps pour se replonger dans ses souvenirs, car les récents événements précédant son arrivée ici se rejouaient. L’opération, les découvertes, l’effondrement du centre de commandement. La voix de Crail apparaissant comme un écho lointain dans la brume hors de cette base, avant ce réveil-ci. Son ami se trouvait d'ailleurs présent, Alana parvenant à pivoter sa tête pour le trouver à ses côtés. Sa chaleur dissipa l'inconnu résidant dans cette pièce en un instant.

— Comment ça va ? lui demanda-t-il.
— Où on est ? fit-elle d’une voix brouillonne, émergeant d'assez loin.
— A l’infirmerie de notre base avancée. Tout va bien, l’opération est terminée. Et on a eu des nouvelles d’Anakin, tout va bien de leur côté, ils ont réussi leur opération également, précisa-t-il pour balayer les inquiétudes naissantes.
Anakin était sauf. Alana n’avait pas eu l’occasion de sonder la Force pour sentir sa présence. Mais Crail venait de remédier à cette problématique. Seule sa récupération occupait son esprit à présent. Après tout ce qu’ils venaient de vivre, ils avaient réussi, et tous en étaient revenus.

— Ca fait du bien d’entendre ça, fit-il dans un soulagement manifeste.
Elle se détendit, laissant tout son corps s'enfoncer sur ce lit confortable, avant de laisser son regard se perdre sur ces murs blancs, ses yeux peinant à s'habituer à l'éblouissement des reflets des néons du sol au plafond. Un second lit dans la pièce se trouvait occupé lui aussi.
— Salut Alana, lui fit Winna redressé sur le sien.
— Tu as été touchée toi aussi ?
— Trois côtes cassées, mais c’est déjà en train de se ressouder. Le plus embêtant est de devoir rester alitée les quelques heures nécessaires, le temps que les patchs fassent le boulot.
— Vous aussi vous allez devoir rester au repos, jeune femme, annonça l’infirmière. Rien de grave, un épuisement généralisé, de nombreuses contusions, et une bonne commotion cérébrale. Mais pas de risques inconsidérés.

Alana acquiesça poliment, laissant l’infirmière quitter la pièce. La jeune Jedi prenait conscience d’avoir repoussé ses limites sur cette mission. Jamais elle n’avait autant puisé dans la Force et ses ressources. Un choix visiblement pertinent, puisque cela leur avait permis de s’en sortir. Un léger sourire s'étira devant cette perspective. Elle avait changé. La jeune Jedi n'avait jamais constaté les effets concrets. Mais le fil de ses actes ainsi que de ces décisions durant ces instants décisifs parlaient d'eux-mêmes. Qu'aurait fait l'ancienne Alana ? Des freins levés, mais pour quelle raison ? A quoi devait-elle cette facilité à prendre les choses en main ? Peut-être qu-
— Bon, intervint Crail sans savoir qu'il mettait un terme à son introspection. Je suis content de vous voir toutes les deux tirées d’affaire.
— Combien de temps on va rester là encore ? demanda Alana de retour à la réalité.

— On repart demain. Le temps de tout remballer, et de vous reposer. Ne vous inquiétez pas pour le reste, et occupez vous simplement de récupérer, fit-il en se levant. Je dois vous laisser, j’ai encore beaucoup de choses à voir.
Crail quitta la pièce à son tour. Lui en revanche, demeurait le même. Prendre les choses en main relevait de sa nature profonde. Laisser les autres souffler, en faire davantage. Un sens du leadership toujours aus-
— J’avais oublié à quel point cette vue me plaisait, fit Winna en désignant la démarche de Crail quittant la pièce de dos.

Alana la regarda, observant le sourire entendu que la Togruta lui envoyait. L'écho de la joie qu'elles se témoignait se déploya dans un rire naturel, chose retenue après toute cette tension. Winna laissa ses côtes lui infliger des grimaces, sans pour autant l'empêcher de manifester sa réjouissance jusqu'au bout. Elles en avaient besoin. Pour soulager leurs esprits des découvertes...
— Quand je repense aux choses sur lesquelles on est encore tombé, repensa Alana.
— Oui, acquiesça Winna en abandonnant son sourire. J’ai l’impression que ça n’aura jamais de fin. Un endroit après l’autre, et on découvre de ces choses…
— J’ai tout de même l’impression que ce sera fini d’ici peu…
— Intuition de Jedi ? Ou intuition féminine ? fit Winna d’un ton amusé.
— Ni l’un ni l’autre… Juste un sentiment…
— J’espère que tu as raison.

Un silence commençait à s’installer, un instant propice à aborder certaines choses.Un sujet qu’Alana brûlait d’envie d'éclaircir depuis sa rencontre avec la Togruta. L'hésitation devait être balayée. Malgré une entente plus que cordiale avec Winna, elle ne la connaissait pas tant que cela en définitive. Partager quelques moments en compagnie d’une autre femme se révélait appréciable, découvrant qu'il s'agissait d'une occurence trop rare. Enfin, pas dans ce cadre-ci. Avec Kyrsta, c’était différent. Très différent… Mais ici, la jeune Jedi ne savait pas ce qu’elle pouvait se permettre de dire ou non. Elle tâtonnait. Mais à présent entre elles...
— Il y a quelque chose que j’aimerais te demander, commença-t-elle, hésitante. Cela peut paraître délicat, vu qu’on ne se connaît pas beaucoup…
— Vas-y, demande toujours, lui dit-elle d’un ton décontracté qui invitait à la sympathie. On est coincée dans la même pièce, alors…

— C’est à propos de Crail…
La Togruta abandonna de suite sa décontraction. L’hésitation dont Alana faisait preuve, la manière dont elle réagissait lorsque Crail entrait dans une pièce, la faisant vibrer de ses paroles, et d’autres détails encore ne l'étonnant pas qu'une telle question apparaisse. Leur puissant lien, cette proximité naturelle... Le comportement que Crail à l'égard de Winna depuis son retour signifiait que rien ne s'était passé avec la jeune humaine. Crail n'aurait jamais su dissimuler cela... Mais peut-être qu’Alana désirait davantage. Comment la blâmer après tout... Winna ne la connaissait pas tant que cela, son expérience des Jedi se révélant bien limitée. Alana allait découvrir que la Togruta possédait une manière bien à elle d’aborder certains sujets.

— T’as le béguin pour lui ? lâcha-t-elle, tranchant net avec l’hésitation de la jeune Jedi.
— Non, non. Crail est mon ami, bredouilla-t-elle sans grande hésitation pourtant. Je voulais plutôt dire, à propos de Crail et toi…
Ah, ça , comprit-elle, à présent consciente de son erreur. Alana voyait Crail comme son ami. Rien de plus. Une évidence... Qu'elle avait négligé ? Pourquoi avoir songé à un désir de la jeune humaine ? Moi, sur la défensive à ce point, pour... La présence de Crail peinait à fuir son esprit. Une lumière bien trop agréable pour être chassée sans raison, car pourquoi ne plus songer à lui ?
— Ah… Que t’a-t-il raconté ?

— Rien justement, et c’est ce qui m’étonne le plus d’ailleurs… Lorsque nous avons appris à se connaitre, j’ai vu à quel point il se fermait aux autres. Dans des proportions qui m'ont touché, je dois l'avouer. J’ai bien réussi à le pousser un peu à s’ouvrir, mais il ne t’a jamais mentionné. Quand tu es arrivée, en vous voyant interagir, je n’ai pas compris pourquoi. Car il est évident qu’il y a quelque chose entre vous, qui remonte à loin.
C'était donc à elle que Crail devait son nouveau visage. Ces blocs massif de permabéton érigés par ce fringuant humain constituant une muraille inutile, heurtante par tant d'aspects. Et Alana était parvenue à ouvrir une brèche nette. Contrairement à moi, se désola-t-elle. Mais la jeune humaine ne se trouvait coupable de rien. Elle méritait plutôt de voir sa curiosité légitime se voir récompenser.

— Actuellement, je ne sais pas trop, admit Winna. Après si tu parles d’avant… Oui, il y a eu quelque chose. On s’est toujours plu, lui et moi. Ca a trainé, pendant un moment. Parce qu’il n’était pas bien doué, alors j’ai fini par faire le premier pas dans ce sens à sa place, se perdit-elle dans sa réminiscence réjouissante. Il avait commencé à changer, s’ouvrant davantage. On a passé de très bons moments, parmis mes meilleurs souvenirs. Même s’il ne se comportait ainsi qu’avec moi, alors qu’avec les autres... C’est à ce moment que les choses auraient pu devenir sérieuses. A l’époque où on réfléchissait à nos choix pour l’avenir, quelles affectations choisir au moment d’entrer en fonction. Des différences… d’opinion nous ont opposées, fit-elle avant de préciser ses dires. Est-ce qu’on comptait prévoir cela ensemble, en fonction de l’autre, tu sais quoi, fit-elle vers Alana avant de saisir que la jeune Jedi comprenait sans se trouver concernée par pareille situation. Désolé, ajouta-t-elle avec maladresse.
— Tu n’as pas à l’être, la rassura-t-elle sans détour. Mais tout ça m’étonne, car j’avais plutôt pensé que vous aviez la même façon de voir les choses.

— Au début oui, répondit-elle en retrouvant un sourire nourri par autre chose. Mais son côté idéaliste et engagé m’insupportait. Cela ne lui apportait que des problèmes. Avec son talent, il possédait l’embarra du choix ! Les plus grandes corporations se bousculaient pour le débaucher, les opérations spéciales frappaient à sa porte pour d’office le placer à la tête d’un escadron… Mais il a choisi la Division. Tu le connais, fit-elle en direction d’Alana, en faisant référence à la foi que Crail possédait. Je trouvais qu’il ne ferait jamais de différence en se tuant ainsi au travail, sur ce genre d’affectation. Plusieurs fois que je lui en avais fait part. Mais le débat stérile et sans fin sur lequel cela débouchait... J’ai fini par lui avouer que j’avais reçu une offre pour le même travail dans le secteur privé. Ca l’a mit hors de lui, fit-elle en baissant la tête. Pour Crail, c’était trahir tout ce pour quoi on avait travaillé si dur à l’Académie, de terminer dans le privé. Mais les choses étaient différentes pour moi. Disons qu’il n’était pas question que j’essuie les plâtres et les erreurs que la Nouvelle République s’évertuait à commettre sans arrêt. En tant que non-humaine, je pouvais émettre des critiques en publique sans problème, mais le jugement moral m’attendait à la maison… Un soir, lorsque j’ai finalement signé ce contrat, on... S’est disputés. Salement… Il me répliquait que c’était pour ça que je ne pouvais pas le comprendre. Lui choisissait cette voie par conviction, tandis que moi pour le statut social, la carrière et les crédits... Parmi les choses les moins méchantes qu’on s’est dites. Nous étions fâchés depuis ce moment là… On s’est revu deux ou trois fois depuis, mais je crois qu’on s’évitait plus qu’autre chose…

Alana comprenait enfin de quoi il retournait. Pourquoi Crail n’en avait jamais fait mention. Et cela l’attristait d’apprendre les raisons de son comportement. Car il aurait d'autant plus lui dévoiler ces autres blessures. Son ami s’était réfugié encore davantage dans le travail à cause de sa séparation d’avec Winna.
— C’est vraiment dommage, regretta la jeune Jedi.
— Pourquoi donc ?
— Car vous allez bien ensemble. Et j’ai l’impression que tu n’arrives pas à oublier votre lien pour autant.

Perspicace cette Jedi, songea la Togruta.
— C’est pas faux, admit-elle. C’est d’ailleurs drôle que tu dises ça. Je... J'ai cru tomber amoureuse d’un autre homme, deux-trois ans en arrière. Un humain. Les discussions pour un mariage sur le point de se présager. Mais ça n’a pas marché non plus. J'aurais accepté sa demande, si jamais je n’avais pas pris conscience de certaines choses. Après une dispute stupide, je ne sais même plus sur quoi d’ailleurs, quelque chose m’a frappée. J’attendais quelque chose de lui, qu’il ne pouvait pas me donner. Je me sentais coupable de lui reprocher ça. De lui reprocher… De ne pas être lui... J’ai coupé les ponts tout net, et je me suis consacrée à mon travail depuis.
Si longtemps que la Togruta n’avait songé à ces évènements de nouveau. Sans compter qu’ils étaient peu nombreux à savoir pour les raisons de sa séparation avec cet humain. Mais malgré quelques hésitations, les mots se dévoilaient sans peine en compagnie d'Alana. La jeune humaine savait écouter. Donnant l'impression qu'elle ne craignait rien à lui dévoiler son passé.

La jeune Jedi, elle, avait bien conscience de l’importance que tenait le récit de Winna. Son ton à lui seul lui révélait qu’il s’agissait de choses intimes, qu’elle n’avait pas l’habitude de partager. Et ce que cela signifiait plus concrètement.
— Je ne m’attendais pas à cela, fit Alana avec sincérité. C’est triste. Mais vous avez une seconde chance à présent ! fit-elle avec entrain.
— Si jamais on sort vivants de tout ceci…
La remarque de Winna se révélait bien juste. Ils avaient survécu de justesse à la dernière opération, et ce conflit ne se trouvait pas terminé. Mais il en fallait davantage pour entamer son optimisme.
— Oui c’est vrai… Mais n’empêche, il se révèle assez rare de disposer d'une autre chance. C’est une évidence que vous vous plaisez. Et vous n’êtes plus les mêmes qu’à l’époque.

— Je ne peux que te donner raison sur ce point, approuva Winna. Il est moins fermé qu’avant. Et un meilleur homme qu’à l’époque, fit-elle avant de la regarder dans les yeux. C’est grâce à toi. Je crois que c’est pour cela que... Que je t’envie un peu, finit-elle par admettre.
— M’envier ? s’étonna la jeune femme.
— Parce que tu as réussi là où j’ai échoué, révéla-t-elle. Je n’ai jamais réussi à lui montrer la réalité à l’époque. Que jeter sa vie en l’air pour la Nouvelle République lui ferait du mal à terme. De s’ouvrir plus facilement avec les autres. Et toi, tu sembles à avoir réussi tout cela en quelques mois.
L'afflux de compliments débarquait de nulle part. Pourquoi la Togruta la flattait-elle à ce point ? Elle n'avait pas à me faire, sans comptait qu'elle en faisant trop. Alana ne pouvait pas seule récupérer seule les crédits.

— Je n’étais pas seule, rectifia Alana. Ani aussi à bien participé ces derniers temps.
— Tu vois bien ce que je veux dire, recentra la Togruta.
— Oui… Mais peut-être qu’à l’époque, ce n’était pas le moment pour qu’il prenne conscience de cela. Il avait besoin de temps, voilà tout. Avec les années et les expériences vécues, on finit par moduler sa perception des choses.
— Tu dis peut-être vrai, admit-elle, louant intérieurement la sagesse de la Jedi. C'est une bonne chose qu’il ait changé. Peut-être qu’après tout ça…
— Pourquoi attendre ? suggéra Alana.
— Parce que cela risque de le distraire. De l’empêcher de se concentrer à cent pour cent sur son travail.
Ces dernières phrases ne ressemblaient pas vraiment à l’image qu’Alana s’était faite de Winna. Un élément inconnu demeurait.
— C’est vraiment ce que tu penses ? lui demanda-t-elle.
— Moi ? Non. Mais je le connais. C’est ce lui se dirait.
Les deux jeunes femmes partirent de nouveau dans une manifestation de joie ponctuant un échange plaisant. Sur ce point, elles se trouvaient d’accord. Crail avait beau avoir changé, il demeurait le même sur certains points.


*****


Les retrouvailles se révélèrent pour le moins enjouées. Les escouades des deux opérations firent leur retour dans une courte intervalle, celle de Valae arrivant avant Crail. Les généraux du GSP les attendaient sur la zone d'atterrissage de la base, une fois informés que les groupes sortaient du vol hyperespace. L'apparition des uns puis des autres offrit son lot d’embrassades réjouies, de tapes sur l’épaule ou dans le dos amicales, ainsi que poignées de main réconciliatrices. D’autres signes plus positifs, qui, même s’ils semblaient anodins, se montrait plutôt révélateurs, significatifs même.

Alana fonçant en direction de Kyrsta pour l'étreindre aux yeux de tous, dans un naturel débarrassant la jeune Jedi de toute gêne. La Twi’lek en revanche s'en trouvait aussi heureuse que dans l'inconfort. Son regard se figea sur celui d’Anakin lorsqu'ils se croisèrent. Le jeune Jedi s’évertuait à l’éviter depuis l'installation au sein de la base. Et Kyrsta n’avait jamais cherché à insister. Mais cette fois, Anakin ne pouvait prétendre qu’elle n’existait pas. Le moment agréable passé avec Dyna Valae demeurait dans son esprit, touché par l’état dans lequel la commandante s’était trouvée, après avoir finalement assouvit sa vengeance. Elle ne disposait plus de rien pour la pousser à avancer, croire en l’avenir, ou même à vivre. Agir pour elle lui renvoyait ce qui l'animait depuis la mort de son père sous un jour nouveau. Ce qu’il avait failli devenir, à vouloir mettre ses plans à exécution. Ce dont ses proches tentaient de faire pour l'en détourner en le raisonnant. L’échange avec Dyna constituait le déclencheur final. Plus question d’envisager ce sentiment de vengeance, le jeune Jedi avait tourné la page.

La gêne de son ancienne ennemie ne faisait aucun doute. Alana se montrait bien trop démonstratrice avec elle, provoquant un fourmillement désagréable dans sa main. Mais sa cousine était d'abord venue le trouver lui avant d'autres. Les tensions et difficultés, les opérations en plus du reste, mais aller vers son cousin lui semblait toujours aussi naturel. Le poids se déposant que ses épaules n'apparaissait plus lors de son observation de la Twi'lek, Anakin s'étonnant de lui adresser un signe de tête incontrôlé. De quoi passer d'une gêne à une surprise tout aussi lisible chez Kyrsta. Ils ne deviendront jamais amis. Le passé ne sera jamais oublié. Mais le jeune homme comptait vivre avec sans se laisser consumer. Et le besoin de le signifier venait d'apparaitre, sans volonté consciente de sa part.

De son côté, Dyna se trouvait elle aussi libérée d’un poids. D'une manière aussi inattendue que singulière. Plus que la soulager, sa vengeance lui avait apporté bien autre chose. Une mise à nu en compagnie de ce jeune Jedi fort plaisante. La rencontre d'une véritable personne, chose difficile à imaginer, d'autant plus dans ces circonstances. Encore moins de voir un Jedi se comporter de cette manière... Anakin ne prenait pas la pleine mesure de l’impact qu’il avait eu sur elle. Et c'était préférable. Dyna devait d'abord assimiler ce qui l'a traversait ici. La longue discussion sur le trajet du retour complétait la première. Des choses plus conventionnelles. Une légèreté confortable. Son passé se dévoilait davantage. Issue d'une famille de tradition militaire, la commandante lui avait révélé à quel point son père s'était montré fier de son choix de carrière, lui annonçant que sa mère décédée dans son enfance le serait tout autant. Annonçant au jeune Jedi que son père avait été emporté par la maladie durant ses classes, Dyna avait involontairement poussé Anakin à en dévoiler davantage sur son passé. Un domaine où il se montrait bien moins à l'aise.

De quoi intimer à Dyna de lui dévoiler qu'elle avait connu Han Solo en tant qu'instructeur durant certains modules de formation chez LandoMilitech. L'illumination qu'elle avait fait naître sur ce visage apaisant n'avait pas de prix. Peut-être était-ce le genre de discussion dont lui aussi avait besoin. Connaître son père, même si c'était peu, semblait l'avoir touché plus que le reste. La proximité naissant de la tournure de cet échange la perturba au plus haut point, la poussant à s'interroger sur ses actes ainsi que ses motivations. Se sentir si proche d’un autre homme, se connecter si aisément à l’esprit et la personnalité plus qu'autre chose... La chaleur se précipitant dans sa gorge lorsqu'il s'adressait à elle, la contemplant sans détourner les yeux... Un contrôle certain devait être posé sur sa perception. Dyna se révélait pour le moins chamboulée. Il suffisait de faire le point sur les récents événements pour le comprendre. Elle ne se trouvait pas prête à assimiler ce qu'il se passait. Prendre du temps pour elle, seule, une fois de retour dans sa chambre se révélait fort à propos.

Mais un autre choix s'était présenté à elle avant cela. La présence du Wookiee... Chewbacca formalisait toujours cette distance, mais le temps était venu. Elle laissa ses pas réduire la distance, n'hésitant qu'un court instant. Ses valeurs ne possédaient aucun secret pour elle, alors pas besoin de palabres inutiles ou pompeuses pour justifier ou présenter les choses. Dyna lui offrit une poignée de main simple, mais franche et honnête, accompagnée d’une expression laissant transparaitre son sentiment au possible. Chewbacca la serra sobrement après un instant d’hésitation, le tout sous le regard approbateur d’Anakin.

Tous s’accordèrent pour se moquer de bon cœur lorsque Crail et le jeune Jedi exécutèrent leur poignée de main secrète devant tout le monde. Mais les deux amis se fichaient des moqueries. Ils témoignaient du bonheur de se retrouver. Et quitte à passer des heures à l'assimiler au complet, ils jugeaient tous les deux bons de la rentabiliser à la moindre occasion. Ils commencèrent tous à se diriger vers l’intérieur de la base, chacun s’enquérant de la santé des autres en chemin.

Winna et Alana pouvaient à présent se déplacer normalement. Alana s’était vite rétablit grâce à sa maitrise de la Force, et avait par la même occasion soulagé sa nouvelle amie grâce à ses pouvoirs. Les deux femmes continuant à sympathiser, elles s’étaient découvert des atomes crochus. Issues de parcours bien différents, mais parvenant tout de même à s’entendre, au-delà de leurs premières discussions gravitant autour d'un jeune homme talentueux mais maladroit répondant au nom de Crail Jerre. Alana avait révélé la tentative maladroite de son ami plusieurs mois en arrière, uniquement parce que Winna avait elle-même présagé que Crail avait agit ainsi. Il n’en demeurait pas moins que l’éventuelle gêne sur ce sujet s'était vite dissipée. C’était là une chose qu’Alana appréciait au sujet de la Togruta. Une honnêteté sans détour. Si elle avait quelque chose à dire, elle ne s’en privait pas, sans pour autant verser dans le manque de respect. Si Winna lui assurait ne pas lui tenir rigueur, alors c’était véritablement le cas. Mais Alana se souvenait du malaise persistant lors d'une phrase adressée par la Togruta. Qu’elle l’enviait, dans une certaine mesure. Typiquement le genre d’annonce possédant un don pour la déstabiliser. Winna ne constituait pas la première femme à lui avouer cela. Alana songeait déjà au temps libre qu'elle prévoyait de passer en compagnie de Kyrsta. Plus qu'une envie résonnant dans son esprit, elle avait bien des choses à lui partager.

Le bureau de Leia pour débriefer se profilait tout juste, le groupe arpentant des couloirs se révélant de plus en plus familiers. Sur le trajet, HK-47 ne put s’empêcher d'émettre des commentaires, en particulier sur l’étrange habitude des organiques de se toucher les uns les autres pour un oui ou pour un non. Il affirmait que ce besoin de formaliser le contrat social constituait une preuve empirique que les organiques ne se montreraient jamais aussi performants qu’un droïde. Il avait poursuivit, déclarant que les siens se révélaient capable d’agir sans se trouver empêtrés par de telles considérations, et que c’était trop souvent cette propension à manifester leur attachement qui perdait les organiques. Il avait passé le reste du trajet à discourir plus avec lui-même qu'autre chose, apportant lui-même des nuances concernant certains droïdes comme les astromécanos qui posaient toujours des problèmes, ces vilains petits capricieux. Avec un ton peu convenu, il avait avoué qu’il ne les aimait pas ces nabots… Mais tous s’accordaient sur un point central issu de ce discours singulier. Se voir affublé du nom d'organique relevait d'un réel progrès. Car l’excentrique unité HK n’avait plus utilisé ce terme depuis leur retour. Les consignes d’Anakin avaient fini par rentrer, d’une manière ou de l’autre. Du moins pour l’instant.


*****


Le débriefing rapide avait fourni les premiers éléments de réflexion pour les trois généraux. Leia tenait à ce que les officiers prennent quelques instants pour un premier rapport oral, avant de les enjoindre à souffler. Ils l’avaient bien mérité. Les trois généraux demeuraient entre eux dans le bureau de la générale en chef du Groupement Spécial des Protecteurs.
— Bon, il semble que cette fois, seule une des escouades a eu le droit à des révélations peu reluisantes, résuma Leia.

— Ce centre d’entrainement et ce qui s'y déroulait présage de choses plus complexes, commenta Luke. Etant donné la description qu’ils nous en ont fait, ces recrues, ou plutôt ces rebuts, enfermés ainsi dans des cellules, soulèvent nombres de questions. L’Aube Rouge ne les aurait pas conservés sans raisons. Parqués de cette manière, dans des cellules aussi vétustes, au lieu de quartiers de sécurités plus conventionnels, nous indique qu’un but précis se trouvait à l’œuvre. J’ai quelques difficultés à m’expliquer leurs raisons, mais peut-être que les informations récupérées nous permettrons d’en apprendre davantage à ce sujet.

— Elles sont actuellement en train d’être téléchargées et stockées sur nos serveurs sécurisés, annonça Lando. Une fois que leur cryptage sera terminé, nous les dupliquerons sur des disques de données hors ligne. Mais ce qui me chagrine le plus, ce sont nos pertes…
Crail et Dyna leur avait fait un récit similaire. Sur la totalité des forces engagées, une large moitié des troupes étaient tombées au combat, sans compter les blessés.
— C’est en effet regrettable, lui répondit le maître Jedi. Il s'agit malheureusement du lot de toutes les guerres. Nous pouvons seulement espérer qu’elles nous permettrons de mettre un terme à ce conflit de manière plus significative...

— Malgré les risques, ces opérations constituent de véritables succès, fit Leia dans une tentative de positiver. Ce qui signifie que le Sénat se montrera amplement satisfait. Donc davantage de soutien, de considération, et de moyens pour le futur. Lorsque nous aurons extrait toutes les informations, nous parviendrons enfin à dégager un trajet pour remonter jusqu’au quartier général de l’Aube Rouge. Et le Sénat ne pourra plus refuser la moindre de nos demandes après cela. Nous allons nous charger de vérifier l’état de nos troupes et du matériel, pour coordonner tout cela. Je préfère laisser nos officiers souffler.


*****


Crail se trouvait animé de la ferme intention de rédiger son rapport complet d'opération. Du moins s'y forçait-il, tant que c’était encore frais dans son esprit. Cela demandait certes un effort supplémentaire, mais l'intérêt consistait à se débarrasser de ce genre de tâche, pour profiter ensuite. Tel était son plan avant qu'Anakin ne débarque, animé par autre chose. Il déboulait dans la chambre de son ami pour discuter. Crail pouvait bien mettre ça de côté un court instant.
— Hé mec, je voulais te remercier. Tu sais, pour avoir veillé sur Alana.
— Ah bon ? C’est plutôt elle qui a veillé sur nous, lui répondit-il. On s’en serait pas sortit sans elle.

C’était vrai. Le récit des exploits de sa cousine l'avait impressionné. Non pas qu’il la croyait incapable de telles choses. Mais qu’elle les ait accomplit de cette manière, dans ce contexte, agissant de manière si naturelle, sans lui… Se trouvait-il responsable par son absence de manière indirecte ? L'empêchait-il de montrer ce qu'elle avait toujours eu en elle ? Il se trouvait difficile d'imaginer que son impact se révèle négligeable. Peut-être était-ce le cas ? Difficile d'en présager. Il conservait trop souvent l’image de la jeune femme sage et posée, peu à son avantage lorsque la tension montait, et que la situation exigeait un comportement plus direct. Désormais, elle savait faire face à ce genre de situation. Pas aussi bien que lui, évidemment, mais tout de même. Alors que lui avait bien plus de difficultés à dépasser ses propres limites...
— C’est vrai, admit-il, elle est douée.
— Mais moins que toi c’est ça ? devina Crail.

Il me connaît trop bien lui, s'amusa Anakin.
— C'est si évident ? fit-il avec son assurance habituelle.
— De ce que j’ai compris, c’est surtout HK qui s’est démarqué de votre côté.
— Et encore, entre le décrire et le voir de ses propres yeux… Jamais vu un droïde pareil. Je me demande pourquoi il n’y en a pas comme lui.
— A une époque oui, mais plus maintenant, expliqua Crail. Tu l’as bien vu, les modèles HK sont caractériels. Quand les unités IG ont été mises au point, les HK ont été relégués au second plan, puis mis à la casse.
Pour quelqu’un n’y connaissant pas grand-chose en mécanique et en robotique, il est plutôt au point, songea Anakin. Le jeune Jedi devait avouer que, malgré une appétence naturelle en robotique, souvent à l’aise en maintenance, certaines lacunes demeuraient concernant des notions parfois élémentaires. Là où Crail les possédait justement. Son ami lui avait raconté des anecdotes où il avait fait face à des droïdes bien récalcitrants lors de certaines descentes, certains gangs n’hésitant pas à en utiliser. Seule une longue et studieuse documentation sur le sujet, les différents modèles, la manière dont ils fonctionnaient globalement, s'était imposée en vue d'identifier leurs points faibles. Il se serait montré bien incapable d’effectuer de la maintenance aussi poussée qu’Anakin.

Mais c’était typique de Crail. Posséder des connaissances très larges, mais comportant toujours un lien de près ou de loin avec le travail. À l'époque où ils sympathisaient tout juste, il avait tenté de faire de même pour la Force. Malgré les explications de son ami, Crail éprouvait davantage de difficultés pour assimiler certains points. Il avait tout de même intégré que face à un utilisateur de la Force, il ne pouvait pas bien faire grand-chose lors d’un duel, à part gagner du temps et jouer sur la distance de frappe.

— C’est bien dommage, finit par répondre Anakin.
— Ca dépend. Je n’aimerais pas être la cible d’une unité HK. Les modèles IG sont moins polyvalents, mais bon, ils n’ont pas les soucis d’usine des HK.
— Possible… Mais HK-47 semble être un prototype. Il a l’air d’avoir subi de lourdes modifications par rapport à ses programmes usine d’origine. De ce que j’ai vu quand j’ai tenté de l’examiner un peu, la plupart de ses processeurs ont été modifiés.
De son côté, une chose en particulier perçait l'esprit de Crail. Qui l’avait surpris au plus haut point lors de leurs retrouvailles collectives. Une chose qu'il comptait remettre à plus tard, excepté que son ami était venu le trouver en premier. La formulation de sa dernière phrase constituait une transition toute trouvée pour lancer le sujet.

— En tout cas de ce que j’ai vu, c’est que ça fraternise bien chez les officiers de votre côté, ironisa-t-il d'un regard entendu.
Il avait remarqué. Evidemment qu’il avait remarqué ! Il commençait à bien le connaitre le bougre. Il n’avait aucune idée de ce dont il s’agissait, se faisant ses propres conclusions pour le taquiner. Anakin lui aurait bien reproché la tactique, mais il avait lui-même tendance à agir selon ce modèle.
— Ce n’est pas ce que tu crois, marmonna Anakin.
— Ben voyons…
— On a bien sympathisé, et on est devenu amis, enfin je crois. Le courant passe bien entre Dyna et moi maintenant.
— Voyez-vous ça… Dyna ? fit-il sans se départir de sa malice.
— Ho eh, tu peux parler monsieur j’ai les deux femmes de ma vie à mes côtés et qui se rapprochent, contre-attaqua le jeune Jedi.
Anakin avait bien remarqué que sa cousine et la Togruta étaient devenues complices. Et qu’il le ressortirait face à son ami lorsque l’occasion se présenterait. L’occasion se révélait bien trop belle pour ne pas lui envoyer une boutade bien sentie à ce sujet.

— Haha, c’est pas faux.
— De quoi vous parliez ?
Ils cessèrent de se chamailler en voyant Winna les apostropher au loin. Crail ne pouvait pas envisager pire situation. Tel qu'Anakin le connaissait, son ami devait s'imaginer pris en embuscade.
— De rien, détourna Crail.
La manière dont son ami tentait l’esquive l’amusa beaucoup. Il n’était pas question de fuir la situation, même de manière aussi maladroite.
— On parlait de toi, rectifia Anakin.
— Ah oui, de moi ? fit-elle d’un air étonné, voyant le Jedi contenir un sourire en coin tandis que Crail le fusillait du regard.

— Oui. Mais on ne disait que des bonnes choses ne t’en fait pas. Bon j’ai un rapport à rédiger, pas le temps de se tourner les pouces hein, fit-il en envoyant une bonne tape à l’épaule de Crail. Je dois vous laisser, à plus tard !
Anakin s’éclipsa sans délais, satisfait de son effet. Crail aurait à l’avenir une petite discussion avec son ami, à propos des choses qu’on ne se permet pas de faire lorsque l’on se trouve dans une situation embarrassante.
— Alors capitaine Jerre, demanda-t-elle d’un ton amusé. On parle de moi à ses amis ?
— On ne disait pas grand-chose, simplement… On parlait de nos missions respectives, bredouilla-t-il avant de tenter de changer de sujet. Toi, ça va mieux tes blessures ?
— Oui. Les soins d’Alana m’ont fait beaucoup de bien. C’est une fille bien.

Une série d’images aussi incongrues qu'inapropriées se dessinèrent dans son esprit. L’évocation des deux femmes face auxquelles il avait plus que du mal à demeurer insensible, dans la même pièce, légèrement dévêtues pour l'usage, en train de se soigner, laisser leurs mains respectives se poser sur l'autre, puis autre chose, un peu plus… Chasse ces images de ta tête débile, s’obligea à penser Crail. Comme s'il avait le besoin de s'ajouter une difficulté supplémentaire.
— Je suis content que tu t’entendes bien avec mes amis, se contenta-t-il de répondre en laissant sa main glisser le long du bras de la Togruta.
Une tentative maladroite de dévier du sujet, tout en loupant son but dans des proportions magistrales, au vue du geste en lui-même, et de l’expression qui se dessinait sur le visage de Winna.
— Attention capitaine, vous vous montrez bien familier avec vos subalternes, fit-elle d’un ton langoureux, tout en réduisant la distance les séparant.

Exactement ce qu’il souhaitait éviter. Non pas que cette situation lui déplaisait. Au contraire ! C'était bien le problème d'ailleurs ! Le genre d'occurrence bien trop présent dans son esprit depuis un moment. Mais l’instant se révélait plutôt mal choisi. Crail avait commis son lot d’erreur, à force de se laisser envahir par ses émotions. Le retour de Winna sans sa vie, après l'avoir laissé partir pensant des années... Il ne fallait rien précipiter. Crail devait garder les idées claires, de ne pas se préoccuper de certaines choses, tant que le conflit actuel se trouvait en cours. La partie de lui voulant s’abandonner à Winna à cet instant lui envoyait des fourmillements le démangeant atrocement, alors même qu'il ne devait sous aucun prétexte les soulager pour aggraver les choses. Si difficile à taire… Mais c’était la bonne chose à faire pour le moment.
— Je… Winna, écoute, j’aimerais qu’on évite ce genre de truc, tant qu-
— J’ai compris, beau gosse, l’interrompit-elle dans un calme désarmant. Rien ne presse.

Elle ne lui en tenait pas rigueur ? Alors même que Crail venait de la repousser ? Convaincu de prendre la bonne décision, mais ne comprenant rien à la réaction de la Togruta. Le simple fait qu'elle s'incline en faveur de la patience le laissait sans voix. Crail la connaissait. Et il savait qu'elle le connaissait tout autant. Ce que ce simple geste impliquait, la précaution dont elle s'armait, rien que pour lui, alors qu- Elle combla le reste de la distance les séparant, à présent si proche qu’il se trouvait en mesure de sentir l’odeur de sa peau perturber son esprit. Elle referma ses bras autour de lui déposant ses lèvres contre sa joue. Une manifestation amicale ? Le brasier qu'elle lui témoignait n'avait rien de tel. Il s'y trouvait bien plus. Une envie sous jacente d'aller plus loin, ordonné par une passion contenue, le désir d'en obtenir davantage. Avant de refuser cette invitation primale, Winna se séparant de lui dans une réjouissance à laquelle il s'offrirait volontiers. Elle le laissa figé, la contemplant quitter sa chambre désormais plongée dans un voile brumeux impossible à dissiper. Comment diable Crail allait-il se trouver en mesure de rédiger son rapport après cela…
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Messagepar ShamanWhills » Ven 20 Jan 2023 - 20:26   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Salut :hello:

Un chapitre calme comme tu le dis, qui permet des retrouvailles même s'il y a eu des pertes :(

En tout cas, ce qui ressort le plus dans cet épisode est le rapprochement entre personnages au-delà de la sphère professionnelle: Anakin-Dyna, Winna-Crail et enfin Alana-Kyrsta pour lequel j'ai été surpris du geste de la Jedi envers la Twi'lek alors que rien auparavant ne présager une telle action.

Aurais-je manqué un paragraphe? J'ai l'impression qu'il y a eu une coupe quelque part parce que ce geste est bien spontané mais de part le cheminement de pensée de la cousine envers Kyrsta, je m'étais attendu à que cette action arrive plus tard dans l'histoire, quand leur relation aurait évolué de manière plus concrète, plus palpable, dans ce sens, même s'il y a eu un début, mais-là, c'est trop brutal je trouve. C'est comme si elles étaient déjà proche/intime/en couple alors qu'elles sont encore sur le chemin de la connaissance de l'autre (qui a certes bien évoluée mais pas terminée pour autant) et qu'il n'y a pas encore eu de contacts physiques de cette nature... :think:

Retrouvailles, rapprochement et réconciliation: je suis content que Dyna et Chewie se soient réconciliés :)

Winna qui semble éprouver de la jalousie envers Alana au niveau "compétence sociale" par rapport au "bouclier" de Crail: Si la Force a aidé la Jedi à réussir là où la Togruta a échoué, cette dernière ne devrait pas se sentir "nulle", mise en échec... Au moins, les deux femmes ont sympathisé et je pense qu'elles seront de bonnes amies.

Anakin qui prend conscience qu'HK-47 est plus qu'un simple droïde de base: peut-être qu'il fera des découvertes à son sujet et qu'il saura qui a été la personne à l'origine des différentes modifications de ce dernier... :sournois:

Vivement la suite :hello:
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Messagepar Loucass824 » Sam 21 Jan 2023 - 0:30   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Ah oui, on fait la guerre, mais la sphère professionnelle tombe bien vite. Alors je ne pensais pas que ce geste pose problème, en réalité il m'est venu très naturellement à l'époque. Je n'ai certes pas amené ce qu'il y a autour formellement, mais c'était le but. Car pour moi, cela découle justement d'un cheminement des plus naturels et progressif autour d'Alana depuis nombres de chapitres. Il faut se souvenir de la situation des deux femmes avant les opérations. Plusieurs chapitres en arrière, elles s'étaient déjà rapprochés, et pas seulement par la parole.

Je me permets de corriger certains points, car elles ont précisément eu un moment partagé avant les opérations. Si tu te souviens, Alana était venue trouver Kyrsta dans sa chambre. Isolées, plus proches que jamais, Alana lui a permis de reconnecter à son passé, en renouvelant ce lien qui les a traversées depuis l'instant du tome 1 où cela s'était produit. Il s'agit d'une occurence assez importante tout de même, où il y avait justement eu un contact physique, une main se posant sur une cuisse, et où Alana avait également serré la Twi'lek contre elle, après que Kyrsta émerge avec difficulté de ses réminiscences qui la replongeaient dans la douleur.

Et pour finir, Kyrsta avait déclaré à Alana qu'elle croyait qu'on avait rarement ce qu'on mérite dans la vie. Qu'elle avait de la chance au final, car elle avait reçu plus que ce qu'elle ne méritait (en parlant d'Alana). Donc des bases assez concrètes et fortes existaient déjà. Après, que tu n'adhère pas forcément à la manière du développement, ça peut s'entendre, chacun son ressenti. Mais que cela te paraisse brutal alors qu'elles se sont déjà prise dans les bras par le passé, dans un cadre plus intime qui plus est ?

De plus, c'était une partie de l'intérêt des différents développements. L'émancipation d'Alana en opération, puis l'échange avec Winna, la pousse à changer quelque peu, à évoluer sur certains points. Et sans rien formaliser concrètement, mon intention était que cette étreinte (simplement amicale, je le reprécise) caractérise le propos développé. Si tu reprends tout ce qui s'est dit avec Winna, cela explique la manière dont Alana évolue. Entendre le discours d'une femme apparemment amoureuse de son meilleur ami, d'apprendre pourquoi ça ne s'est pas fait, à quel point cela a heurté l'un comme l'autre, ect ect. Pour cela, et éviter une redondance, je voulais raconter par ce geste, qui paraît automatique à Alana, l'impact qu'à eu son échange avec Winna. Alana a du se dire qu'elle ne veut plus se poser trop de question et douter. Sans pour autant se galocher devant tout le monde comme ça, pour le résumer vulgairement ! Lol

Mais dans cet état d'esprit, Alana se dit qu'elle est contente de revoir Kyrsta autant que de revoir les autres après avoir risqué sa vie, et donc pourquoi devrait-elle se retenir ? Voilà dans l'esprit ce que je voulais raconter. En sous texte du propos transmis par Anakin, que lui tend aussi à tirer des leçons de ce qu'il a vécu dans son échange avec Dyna. Comme c'est trop tôt, et le mal est ancré, lui et Kyrsta ne pourraient être amis. Ils ne le seront peut-être jamais. Mais Anakin a tout de même fait un geste. Tout comme Dyna a fait un geste vers Chewie, même s'ils ne seront jamais amis non plus vu ce qu'il s'est passé. Il s'agit de tout un tas de mesures et gestes issus du vécu de ces opérations s'exprimant ici.

Pareil pour Winna. Son envie qu'elle ressent à l'égard d'Alana caractérise davantage son envie de se rapprocher de nouveau de Crail. Elle affirme vouloir lui laisser le temps, car elle le connaît, ect. Mais de voir le lien qu'Alana entretien avec Crail, ce qu'elle lui a apporté, lui renvoie ce qu'elle-même n'a pas pu apporté à l'homme qu'elle aimait à l'époque. Le fait qu'elle s'efforce à ne pas en vouloir à Alana montre que Winna se trouve sur la bonne voie je pense, même si elle ne peut se défaire de ce qu'elle ressent. Et bien qu'on voit que Winna laisse de l'espace à Crail à la fin, tout ce développement raconte également que c'est plus compliqué pour la Togruta. Qu'entre ce qu'elle affirme, et ce qu'elle ressent, une distance, même légère, se traduit.

Pour HK-47, je ne sais pas si formaliser Revan ici était pertinent, dans le sens où cela se révèlerait bien abstrait pour les persos. Anakin et même Luke ne doivent pas savoir qui est Revan par exemple. En tout cas cela ne les impactera jamais autant que le lecteur qui connait Revan. Cela serait envoyer un signal direct au lecteur plutôt qu'aux persos, c'est pour cela que j'ai préféré insinuer ces détails de cette manière, du point de vue d'Anakin. Même si cela ne veut pas dire que l'info ne se manifestera pas par la suite... Lol

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar ShamanWhills » Sam 21 Jan 2023 - 1:41   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Ce n'est pas que je n'adhère pas forcément à la manière du développement, bien au contraire, c'est juste que je ne me souvenais plus de ce qui s'était passé entre elles dans la chambre tout simplement :transpire: :paf:

Après effectivement, la conversation entre Winna et Alana permet à cette dernière de prendre conscience qu'il ne faut plus trainer et y aller direct envers la personne pour laquelle on éprouve quelque chose, mais l'étreinte me parait brusque dans le sens où comme tu me le rappelles, l'interaction physique avait commencé doucement, petite touche par petite touche et je m'étais basé sur cette vitesse.

Dans ce chapitre, cela m'a fait un choc de la voir surtout qu'elle n'est pas partagée par la Twi'lek à cause de l'inconfort qu'elle ressent, même si elle est heureuse d'un tel contact.
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Messagepar Loucass824 » Sam 21 Jan 2023 - 18:25   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

L'occurrence de la chambre remonte à 5 chapitres je crois, et vu ce qu'il s'est passé entre temps... C'est que c'est imprimé au fer rouge dans mon esprit tout ça, pour le temps que j'y ai passé depuis leur première rédaction, donc normal que je sois bien au point dessus.

Après, l'inconfort de Kyrsta tient davantage du fait de sa place ici. Elle sait qu'Alana est importante pour Anakin. Afficher un affect en public, devant lui, c'est plus cela qui la met mal à l'aise. Elle doit encore avoir en tête la visite nocturne du bougre lorsqu'elle se trouvait emprisonnée, affichant une volonté de l'anéantir au besoin. Kyrsta est heureuse de la revoir, et aurait volontiers agit ainsi juste entre elles je pense. Mais devant tout le monde, alors qu'elle a du mal à se sentir à l'aise rien que dans cette base, puis devant Anakin...

Je me suis davantage concentré sur Anakin et Dyna durant cet instant, mais on peut également considérer qu'Alana impose son affect d'une certaine manière à une personne qui n'en est pas totalement encore là. Kyrsta en a besoin, elle ne le refuse pas. Pour moi, Alana ne lui impose pas un châtiment horrible, mais elle lui impose un peu en accélérant les choses oui.
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Messagepar mareva_mae » Jeu 26 Jan 2023 - 20:09   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Hello, chapitre lu ! Sorry pour ce retour un peu tardif, au moins je suis là avant celui de demain :D

J'ai bien aimé ce chapitre, les moments "calme après la tempête" ou chacun évolue et se retrouve après un affrontement sont toujours un plaisir à lire. Je trouve ces instants nécessaires et tu t'en es très bien sortis sur celui-ci !

Mention spéciale à la complicité naissante entre Alana et Wina, c'est bien plus intéressant que de les voir se déchirer, l'une par jalousie et l'autre par incompréhension en quoi. Cela nous offre aussi un duo féminin en contre point à celui de Crail et Anakin, la balance est équilibrée et ça fonctionne :cute:

J'aime toujours autant Crail, son côté peu dégourdi le rend très choupi.

Hâte de lire la suite en tout cas, retour un peu court mais j'ai tendance à faire des pavés que quand j'ai des reproches à faire :neutre:

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Messagepar Loucass824 » Jeu 26 Jan 2023 - 22:18   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Je m'inquiétais davantage pour le fait que tu n'as pas été active sur le forum depuis ton chapitre posté de samedi, qui avait été posté plus tard que prévu même. En y ajoutant d'autres petits détails, je suis du genre à imaginer le pire possible à partir de si peu de choses... Lol mais si tu avais trainé encore davantage, il me semble que cela aurait été la première fois que tu aurais loupé un chapitre. Donc pas bien grave.

Content que ce soit un plaisir à lire, car ça peut tout de même être loupé, ou déboucher sur des dynamiques qui ne prennent pas forcément. Il y a toujours un risque.

Tu vois, je n'avais pas même envisagé la relation Alana/Winna comme un pendant à trouver dans un équilibre par rapport à Anakin/Crail ! Proposer une sismance (pas sûr du terme... Lol) en réponse à la bromance. Au final, on peut le voir comme ça, c'est vrai. Mais comme tu le soulignes, mon but était de placer leur relation sous le signe de la compréhension vis à vis de Crail. Poser certains éléments pouvant laisser présager de tensions, mais compte tenu de la personnalité des deux femmes, qu'elles ne tombent pas là dedans. Pour éviter de placer le "cliché du crêpage de chignon" avec un mec comme enjeu en quelques sortes. Surtout de révéler que l'embrouille serait partie de rien en réalité. Alana voit Crail comme son meilleur ami, rien de plus. Et même si Winna ressent une envie/jalousie d'une certaine manière, elle ne fait pas porter ses troubles sur Alana. Pour montrer que cette envie en dit bien plus sur ce que Winna ressent pour Crail qu'autre chose. En plus d'un petit décalage entre ce que la Togruta affirme au sujet du bougre, et ses actes et pensées réelles.

Entre bichon et choupi, j'ai compris qu'avec Crail, j'ai peu de chance de me louper avec toi. Lol aussi parce que depuis le début, il reste et évolue sur une lignée assez identifiée en quelques sortes, donc tant que je reste dessus, pas trop de risque de te décevoir. À voir s'il lui arrive quelque chose de plus dramatique... Lol

Pas de souci pour ce chapitre, donc c'est tant mieux, pour se préparer au prochain, dont l'accueil contiendra une part de... Risque dirons-nous...

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar Loucass824 » Ven 27 Jan 2023 - 18:10   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! Après un chapitre plus calme, voilà qu'on va basculer dans un calme... Un peu différent. Différentes relations se nouant, la température devait bien augmenter à un moment ou un autre non ? Donc un petit avertissement à ce sujet, même si encore une fois, j'ai veillé à ne rien expliciter dans des mesures qui pourraient heurter. En espérant ne décourager, ou même dégoûter, personne.



Chapitre 26





Le reste de la journée s'était révélé assez calme et reposant. La soirée quant à elle, se montrait plus agitée. L'ensemble des membres du GSP présents sur la base s’étaient regroupés pour jouer aux cartes, discuter, rigoler. Se détendre. Ils avaient échappés de peu à un triste sort, cela constituant déjà une victoire pour eux. Chacun de leur côté, ils avaient déjà eu la possibilité de décompresser, une fois de retour à leur base opérationnelle avancée. Mais ils ressentaient ce besoin de se retrouver, au complet. Les officiers s’étaient joints au groupe, ainsi que les généraux un peu plus tard. Winna, Crail et Anakin passèrent du temps avec la commandante Valae et ses hommes.

Ils furent invités à participer à des jeux dont Anakin annonçait n'avoir jamais entendu parler, et auxquels il ne rejouerait pas de sitôt. Un enchaînement apparemment improbable de succès poussa ses adversaires à l’accuser de tricherie, réduisant le jeune Jedi au rôle peu engageant d'arbitrage des débats. Dyna avait initialement participé par principe, pour partager un moment avec ses troupes. Un officier devait marquer un certain détachement, mais il se révélait exclu de se couper d’eux pour autant. Il s'agissait d'une habitude qu’elle avait prise, même si elle n’était pas amatrice de jeux d’argent pour autant. Anakin et elle s’était par la suite retrouvés assis l’un à côté de l’autre sur un banc du réfectoire. Entre quelques commentaires sur la partie en cours, ils discutaient de tout et de rien, de nouveau. Cela leur semblait naturel, à tous les deux.

Anakin se montrait relâché comme rarement, allant jusqu’à étonner Crail. Lui et Winna avait un rapport différent compte tenu de leur passé. Mais il disposait de l’occasion de voir son ami comme il l’avait peu observé par le passé. Juste des amis hein, songea-t-il. Laisse-toi le temps de comprendre ce qui t'arrive mon ami, et tu trouveras le bonheur que tu passais ton temps à fuir, à poursuivre Alana. Car tout ceci ne faisait aucun doute pour Crail. Anakin se sentait vraiment bien en compagnie de Valae, même s’il n’en avait pas forcément conscience.

Mais du côté de Dyna, elle prenait pleinement la mesure de l’affect rapidement développé pour le Jedi. Trop vite noué ? Plus elle y pensait, plus cette clarté se manifestait dans son esprit. Découlant d'une logique implacable après ce qu’il avait fait pour elle. Mais elle ne se trouvait pas à son coup d’essai avec les hommes. Se blinder émotionnellement, y compris dans ce genre de situation, relevait d'une habitude ancrée. Dyna ne pouvait se départir de sa vigilance vis-à-vis de sa relation avec lui. Seul le temps révélera s’il existait quelque chose à espérer. Elle en ressentait l'envie, mais elle savait qu’il ne fallait rien précipiter. Cela n’avait jamais donné rien de bon de son côté. Il lui arrivait bien de provoquer les choses parfois, mais uniquement lorsqu’elle expérimentait ce besoin d’un moment de réconfort. Pas de quoi bâtir des relations sur le long terme, mais cette vie justifiait la nécessité de relâcher la pression. Cela pouvait peut-être se produire avec lui… Mais son esprit lui répétait le même refrain. Quelque chose de plus cette fois. Cet idiot ne se rendait pas encore compte de la manière dont elle le contemplait. Enfin il le remarquait, mais ne captait pas qu’il n'existait pas plus que les simples prémices d’un intérêt. Peu importe. Dyna savait se montrer patiente. Après tout, Anakin n’allait pas se sauver…

Les trois généraux n’étaient ensuite pas arrivés les mains vides, pour le plus grand plaisir des troupes. Et de Crail ! Sa sobriété exemplaire depuis plusieurs semaines justifiait ce besoin de décompresser. La soirée se poursuivant, les effets de verres éclusés trop rapidement le heurtèrent de plein fouet. Il poussait d’ailleurs Anakin à boire à son tour, mais le jeune Jedi ne s’inclinerait pas. Les deux amis passèrent plus de temps ensemble, alors que Winna discutait avec Dyna. Anakin devait pousser Crail à parler moins fort, ce dernier ayant une tendance à mentionner les deux femmes avec une discrétion pour le moins peu efficace.

Il arguait que Dyna n’avait d’yeux que pour lui, et qu’il devrait du coup passer à autre chose. Une référence lui notifiant qu'Alana ne se trouvait pas présente ici... Crail lui répondit qu’elle et Winna avait passé un moment à discuter, mais qu’Alana avait finit par aller se coucher, parce qu’elle n’avait pas la tête à faire la fête. Rien de trop étonnant, Alana et faire la fête... Pourtant, sa cousine changeait avec le temps. Mais Crail emboita sans perdre un instant, proposant une solution toute trouvée à son ami. Avec Dyna se présentait une occasion en or, une chance de toucher le bonheur du doigt. Mais Alana continuait à le bloquer. Alors Crail lui suggéra d’aller avouer ses sentiments à sa cousine. Anakin écarquilla les yeux, bloquant sa mâchoire pour ne pas attirer l'attention en l'invectivant comme il le méritait. Cet idiot maintenait sa proposition, arguant qu’au moins, il se trouverait fixé. Que ce serait mieux que d’attendre que les choses se produisent d’elles-mêmes. Et dans le pire des cas, il avait cette fois une autre femme qui l’attendait, avec laquelle il avait largement ses chances, malgré le fait qu’il soit un idiot fini.

Son ami se révélait peut-être bien éméché, mais sa logique se tenait. Anakin avait lui-même souvent songé à passer aux aveux avec sa cousine, ses craintes et son appréhension le stoppant jusqu'ici. Crail venait de parler juste, mais le jeune Jedi n’irait certainement pas au bout. Il finirait par se dégonfler au dernier moment, comme la dernière fois où il avait songé ainsi, de nombreuses années en arrière. Surtout que, dans sa grande sagesse, Crail avait émis tout un tas de proposition plus sordides les unes que les autres. L'idée de monter sa propre corporation, comme Lando l’avait fait, en s’appuyant sur sa maitrise de la Force pour percer. De s’inscrire à l’université pour obtenir les diplômes nécessaires. De développer sa marque en se lançant dans le mannequinat.

Anakin avait cessé de l’écouter après un moment. Mais tout de même heureux de l’instant qu’il passait. Il observait sa mère sollicitée par la plupart des soldats, voyant comme un privilège de pouvoir échanger avec une telle icône. Lando discutait plus librement, ayant eu nombre de ces soldats sous contrats il y a encore quelques mois. Luke semblait surpris de passer plus inaperçu à côté de sa sœur. Mais il ne le vivait pas mal. Ces images apportèrent une chaleur aussi inattendue que bienvenue dans le cœur du jeune Jedi. Il finit par se lever pour les rejoindre. Effectuant un détour vers Winna, pour lui suggérer de garder un œil sur Crail et son état précaire, arrachant un sourire aux deux femmes.

Leia se montra réjouie en voyant son fils approcher. Il déclancha une invitation à laquelle elle répondit volontiers dans l'instant, laissant l'expression apaisée sur son visage se reposer sur le torse de son fils. Si longtemps qu'une chose aussi élémentaire ne s'était produite... Après une nouvelle floppée d'horreur et de difficulté, du bon ressortissait de cette journée.

Luke patienta sagement le terme de leur étreinte avant de se rapprocher de son neveu, et lui adresser un franche tape contre l'épaule. Il se retourna sans surprise, avant de lui rendre le regard que le maître Jedi lui témoignait. Son élève saisissait la fierté traversant son oncle. Le séjour d’Anakin sur Coruscant ne s'était pas révélé de tout repos, bien plus éprouvant qu’il n’avait été possible d’imaginer pour Luke. Mais son neveu, malgré ses limites concernant certains points, faisait preuve d’efforts considérables. Il n'attendait rien de plus de lui.

Les deux femmes finirent ensuite par les rejoindre, annonçant à Anakin que son ami s’était assoupi sur un banc, de quoi lui arracher un sourire amusé devant pareille image. Mais un fond de regret passait devant l'absence de sa cousine. Elle méritait sa présence ici. Aurait dû se forcer, pour le chemin qu'elle avait parcouru...

Mais la jeune Jedi s’était éclipsée la première, assez tôt dans la soirée. Animée par une raison bien spécifique. Un besoin lui taraudant l'esprit. La personne avec qui elle souhaitait également passer du temps se m'irait dans sa chambre. La jeune Jedi arpentait les couloirs, ses bottes résonnant dans l'impatience tourbillonnant dans sa tête, avant d'enfin atteindre sa destination. Sa main toqua contre la porte de Kyrsta avec précaution, apercevant de la lumière de la où elle se trouvait.
— Tu ne dors pas ? demanda-t-elle en entrant.
— Non…, souffla-t-elle, sans se montrer surprise de sa venue.

— Quelque chose ne va pas ? C’est à propos des choses qu’on a découvertes, c’est ça ?
— Non, pas vraiment. Je ne suis pas du genre à faire la fête, voilà tout, fit-elle pour fournir une explication quelconque.
Alana s'approcha pour s’assoir sur le lit. Les choses allaient de mieux en mieux. Revenant de l’opération, la joie de la Twi’lek se révélait manifeste. Alana pouvait comprendre qu’elle ne se trouve pas à son aise en passant du temps en compagnie des autres, surtout en large groupe. Mais la jeune Jedi espérait qu’elle essaie au moins. Son isolement allait dans le sens inverse de l’évolution qu’elle avait eu depuis. De quoi parasiter son esprit, l'empêchant d'avoir la tête à se détendre tant qu'elle ne trouve la Twi'lek, pour éclaircir ce mystère.

Kyrsta se redressa légèrement une fois son amie sur le lit. Mon amie...songea-t-elle.
— Il y a autre chose, dis-moi.
Alana avait l’esprit tourné vers elle plutôt qu’à un moment de détente et de joie avec ses proches et sa famille. Kyrsta n’avait aucune envie d’en parler. Mais ce simple fait l’y poussa. Elle pouvait se permettre d’être vulnérable en présence d'Alana. La lumière qu'elle apportait dans sa vie ne pouvait la laisser dans les ténèbres.
— Tu as été blessée, commença-t-elle avec timidité. J’étais inquiète, même si on m’a assuré que tu te portais bien. Mais lorsque j’ai appris dans quelles circonstances… Tu aurais pu mourir là-bas. Et... Cette idée m’a terrifié, avoua-t-elle en laissant son regard tomber vers le sol.
Alana était la première à lui tendre la main. Cette solitude blessante menaçant de resurgir au moindre événement. Kyrsta devait pourtant comprendre que même si quelque chose arrivait à la jeune Jedi, elle pourrait toujours compter sur d'autres personnes. La Twi'lek se focalisait bien trop sur elle...
— Je vois. Mais tu n’es plus seule désormais, t-
— Il n’y a que toi qui compte… lâcha-t-elle comme un couperet salutaire, son regard levé vers elle.

Il fallait qu’elle l’interrompe. Cela avait trop duré. Peu importe ce que cela donnerait. La perspective de perdre Alana lui avait définitivement ouvert les yeux, balayant le peu de doute restant. Kyrsta se trouvait dans une situation s’améliorant jour après jour. Mais c’était la guerre. Elle pouvait perdre son père. Elle pouvait perdre Alana. Qui savait ce que l’avenir leur réserverait ? Lui réservait ? Elle l'ignorait. La seule certitude qu’elle possédait, c’était de se montrer dépassée par ses sentiments à l'égard d'Alana. Et ce depuis qu’elle l’avait rencontré sous les traits de Yuthura Ban. Lorsqu’elles avaient partagé leurs souvenirs. Ce regret résiduel, de manquer de la force nécessaire à saisir la main qu'Alana lui avait tendue sur la station de son père. Mais Kyrsta ne l'avait refusé par la suite. Sa psyché se trouvait en guérison. Mais la chaleur de la présence d’Alana dans son esprit l’avait guidée durant sa progression au sein des catacombes tortueuses de son esprit.

Alana se trouvait prise au dépourvu. Si jamais elle s'était attendue à cela. Ces mots, une mélodie d'une douceur insoupçonnée. Ces traits accentuant la volonté de manifester ce qui se trouvait chez cette pauvre femme blessée par la vie. Le ton dont les tremblements se répercutaient dans sa poitrine. Ce bouleversement surpuissant la renvoyait à ses propres sentiments.
— Mais je... Je ne...
— Je ne te plais pas c’est ça ? craignit la Twi’lek.
— Non ! s’exclama-t-elle dans une précipitation évidente. Au contraire je… Moi aussi, je... Je pense beaucoup à toi, à… J’ai peur de ce que ça implique.
Alana s’était empressée de lui répondre, sans savoir ce qu’elle comptait dire. La simple perspective d’imaginer que Kyrsta ne lui plaisait pas l'avait heurté plus durement que le reste. Mais l'ordonnance de ses sentiments, lui intimant de s'y abandonner... Ce désir... Car telle était la nature de son attirance pour celle qui fut autrefois son ennemie. Un détail lointain, brouillon devant cette connexion. Mais ce profond affect, différent de tous les autres, l'effrayait. Alana n’avait jamais ressenti cela, d’une telle manière, avec cette intensité désarmante…

— J’ai envie d’oublier tout ça, avoua la Twi’lek, poursuivant plus librement, se libérant d’un poids. Tout ce que je veux, c’est me trouver à tes côtés Alana. Et je sais que c’est ce que tu veux aussi. Depuis ce jour, fit-elle sans apporter de précision, car ce n’était pas nécessaire. Quelque chose nous lie, je le sens. J’ai d’abord tenté de le combattre, mais c’était impossible. J’ai tenté de l’oublier, mais là encore, c’était impossible. J’ai essayé de me persuader que tu ne ressentais pas la même chose pour moi, dit-elle en marquant une légère pause. Mais ça aussi, c’est impossible.
Sa main se rapprocha de celle d’Alana. La distance se réduisit avant un toucher d'une douceur dissipant les derniers doutes.
— Je… Moi aussi Kyrsta, admit Alana. Je ne cesse de penser à toi. Je ne suis plus la même depuis que… Mais je… J’essaie de combattre ça, je ne sais pas pourquoi. J’aimerai que cette lutte cesse, je n’en veux pas. Je voudrais seulement…

Kyrsta passa sa main contre la joue d’Alana, pour qu’elle cesse de s’infliger ces questionnements qui ne lui feraient que du mal. Elles en avaient envie, toutes les deux. Alana se délecta de cette chaleur, pressant sa joue contre la main de la Twi’lek. Elle venait de l’aider à franchir le pas qui la retenait. Kyrsta continuait de réduire la distance. Bien qu’elle l’ait déjà vue maintes fois, Alana fut frappée par la beauté éthérée de la créature se tenant devant elle. Les Twi’lek, généralement considérés comme des canon de beauté. La couleur de peau et les lekkus en lieu et place des cheveux ne relevait que de détails, ne les rendant pas moins attirantes.

Kyrsta se trouvait à présent au contact. La douceur parfumée émanant de sa peau ainsi que de sa magnifiques chevelure remplissait ses narines. Invitant sa main posée contre sa joue à se frayer un chemin à travers cette cascade de jais, pour ensuite caresser sa nuque. Le contact de la main de la Twi’lek sur sa peau attisait un courant électrique ne demandant qu'à s'emballer. Elle s’approcha pour déposer ses lèvres sur les siennes, se stoppant en laissant un espace infime entre elles. Comprenant la précaution de cette invitation, Alana remercia la Twi'lek de pareille attention, acceptant la manifestation tant espérée. La chaleur poussa sa main à rejoindre le cou de Kyrsta à son tour, l'échange partagé de leur lèvres ne s'interrompant que pour se renouveller dans l'instant suivant.

Le souffle profond les poussaient à aller plus loin, dans une vague décuplée par cet événement qu'elles n'avaient osé rêver.
Kyrsta savait ce qu'elle avait à faire. La guider. Lui offrir cette douce confiance qu'elle méritait. Sa main se porta sur la hanche de la jeune humaine, la préparant à s'allonger sur le lit. Les doigts parcouraient les courbes de l'autre, dans une douceur initiale la préparant à l'excitation survenant ensuite. Les respirations s'emballaient, un effort supplémentaire fourni pour se défaire de tous ces vêtements. Le temps était venu de s'abandonner complètement à l'autre. Cette sensation dont elles ne pouvaient se défaire. Et dont le plaisir offert à l'autre les inonda dans cette passion haletante.


*****


— Ah te voilà Galon ! Qu’est ce que tu fais ici ?
La jeune fille se fraya un chemin parmi les hautes herbes, arrivant auprès de cet adolescent d'une quinzaine d’année, tout comme elle. Sauf qu’il en paraissait beaucoup plus, sa taille et sa carrure exceptionnellement développées pour son âge ne tenant plus d'une surprise pour elle. Il se trouvait assis en tailleur, la tête levée vers les étoiles. Pour sa première escapade hors du village, Galon avait opté pour un choix étonnant. La surprise avait gagné le village, sans pour autant créer l'affolement. Une vrai injustice, car Galon méritait d'être traité comme les autres ! Mais Trin se trouvait bien seule à songer cela. La timidité maladive et le mutisme forcené dont le jeune Galon faisait preuve l'avait toujours touché. Ce grand bougre ne rechignait jamais à la tache, les autres villageois ne se privant pas de se décharger sur lui pour les travaux les plus éprouvants. Mais elle n'avait jamais vu Galon se plaindre. Trin avait à plusieurs reprises tenté d’amorcer le dialogue avec lui, d’une manière douce et délicate, comme elle savait si bien le faire. Mais rien. Pas un mot ne sortait lors des tentatives de discussions, depuis les quelques années qu’il avait été déposé au village.

— Ma mère commençait à s’inquiéter, que je sois partie depuis l’après-midi pour te chercher, reprit-elle. Tu la connais, tu te doutes de ce qui nous attend en rentrant. Viens, il est tard.
Aucune réaction. Galon était ainsi. Un trouble singulier, qui rendait les interactions difficiles. Trin tenta alors de le rejoindre. Lorsqu’elle se rapprochait de lui, il avait tendance à modifier son comportement. Le mettre mal à l’aise était la dernière chose qu'elle souhaitait, mais il fallait bien rentrer. Sans compter que ce ne sera pas une mince affaire de se repérer dans cette pénombre. Mais cette fois, il ne réagissait toujours pas, son regard absorbé en direction du ciel étoilé.

— C’est ici que je me sens le mieux, répondit Galon, son regard émerveillé toujours tourné vers les cieux.
La jeune fille restait bouche bée. C’était la première fois qu’il prononçait une phrase complète. Il lui était déjà arrivé de lâcher quelques mots, en particulier lorsque d’autres garçons l’embêtait. Ces idiots prenaient un malin plaisir à martyriser un adolescent de leur âge avec une stature colossale, mais qui jamais ne répliquerait. Quand bien même il aurait largement été en mesure de les envoyer valser sans effort. « Arrêtez ! Stop ! Trin ! » étaient les mots qu’il prononçait souvent dans ces moments là. L’adolescente ne se trouvait jamais bien loin pour arriver à son secours. Les autres ne tenaient pas à s’attirer les foudres du chef du village en s’attaquant à sa fille.

Il s’agissait là des seuls moments où Trin se trouvait en mesure d’établir un contact physique avec Galon. Autrement, cela le révulsait. De nombreuses rumeurs étaient apparues au village avec le temps. Que Galon avait été maltraité, abusé même. Qu’il avait attaqué ses parents après avoir perdu l’esprit. Qu’il était né simplet. Si Galon ne tenait pas compte de tout cela, Trin s’en agaçait volontiers. Elle ne prenait jamais cela en compte lorsqu’elle se trouvait avec lui. De tous les garçons insistant pour sortir avec elle, elle n’aurait jamais accepté, pour rien au monde. Surtout que c’était simplement parce qu’elle était la fille du chef… Galon, lui, ne l'embêtait pas avec cela. Lorsqu’elle passait du temps avec lui, il s’agissait souvent des meilleurs moments de sa journée. Il se révélait facile à vivre, sachant écouter. Les autres disaient qu’il était trop stupide pour comprendre. Mais Trin savait que c’était faux. Il fallait simplement apprendre à déchiffrer les réactions de l’adolescent titanesque. Et de la vulnérabilité qui l’habitait, au-delà de sa stature parfois effrayante.

— Tu veux bien me raconter pourquoi ? essaya-t-elle de demander, pour le pousser à se livrer.
— Ce sont les étoiles, lui répondit-il d’une voix adulte, mais contenant une douceur infinie. Elles s’adressent à nous, sans même parler. Elles n’ont pas de place pour le mensonge. Toi aussi tu trouves ça beau Trin ? lui demanda-t-il, en la regardant pour la première fois droit dans les yeux.
— Oui, elles sont... Elles sont très jolies Galon… approuva-t-elle, la gorge tremblante devant la vision de son ami.
De plus en plus déroutant pour la jeune Trin. Il possédait maintenant assez d’assurance pour s’adresser à quelqu’un, tout en le regardant. Galon l’appréciait plus que les autres. Ce n’était pas pour rien qu’il l’appelait lorsqu’il se trouvait en délicatesse. Elle était sa seule amie. Souvent, elle pouvait le sentir en train de chercher sa présence. La façon maladroite dont il épiait chacun de ses mouvements, se détournant subitement quand elle le remarquait. Ces manifestations amusaient beaucoup l’adolescente, mais n’étaient qu’un jeu innocent. Il n’en demeurait pas moins qu’il ne s’agissait plus du même garçon qu’elle avait en face d’elle.

— J’aimerais voyager vers les étoiles un jour, reprit-elle pour alimenter la conversation. Même si je doute que ma mère ne me laisse jamais faire…
— Je t’emmènerais, si tu veux, lui répondit-il avec tout son sérieux.
Elle gloussa gentiment. Mais elle s’interrompit lorsqu’il fronça légèrement les sourcils, affichant son incompréhension.
— Ca peut être dangereux, tu sais, précisa-t-elle. Malgré ton physique imposant, tu ne ferais jamais de mal à une mouche Galon…

Il baissa son regard un court instant avant de le relever. Il comprenait parfaitement ce dont elle lui faisait part. Mais son motif… Il ne le saisissait pas. Si quelqu’un s’aviserait de lui faire du mal, il se montrerait présent pour la protéger, non ? Galon ne savait pas bien pourquoi, mais il se trouvait convaincu d’être capable de protéger Trin si les circonstances l’exigeaient. Il n’avait aucune idée d’où une telle certitude pouvait venir. Mais elle était là, concrète, palpable.
— S’il le faut, je punirais ceux qui te feraient du mal…

Elle lui sourit. Il avait le regard émerveillé face à cette vision. L'unique chose égayant ses pauvres journées. Les autres ne s’intéressent à Trin que pour de mauvaises raisons. Qu’ils la critiquent parce qu’elle n’avait pas le teint aussi foncé que les autres. Qu’ils prétendent l’aimer simplement pour bien placer leur famille auprès de son père. Lui, il voyait autre chose. Ce sourire était la plus belle chose qu’il n’avait jamais vue, de toute sa vie. Galon aurait pu vivre éternellement avec le simple souvenir de cette manifestation si apaisante. L'hiver ne relèverait jamais d'un obstacle avec cette chaleur pour toujours à ses côtés. Tant que Trin souriait, tout se passerait pour le mieux. Il mènera une vie paisible en sa compagnie, toujours à ses côtés. Quoiqu’il advienne. Et il serait heureux.

La simple évocation d’un bonheur éventuel fit résonner une voix jetant un voile assombrissant. Accompagnée d’une présence invisible et immatérielle, et pourtant bel et bien palpable dans l’air. Cette voix… Il la connaissait. Mais pas encore. Il l’entendrait bien des années plus tard. Il ferait face à cette présence, une fois devenu une tout autre personne…
— Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l’étang, résonna la voix de son Seigneur.


*****


Le sursaut provoqua son réveil. Tout était normal. Sa chambre faiblement éclairée par deux flambeaux fixés aux murs. Brogus Kast passa sa main contre son visage. Cette pénombre partielle renvoyait cette même impression. Revivre ces vieux souvenirs lui rappelait le traumatisme vécu quelques temps après cette scène. Mais cela avait du bon. La présence de Trin. L’existence de ce jeune adolescent, la dépassant pour devenir quelque chose de plus grand. Mais la chaleur des couleurs que ses rêves lui rappelaient, comme si ses yeux les percevaient de nouveau. Pour ne laisser qu'un univers de noir et blanc à son réveil. Un autre effet secondaire du traitement expérimental de son seigneur. Le tribut à payer pour devenir tel qu’il était aujourd’hui. Cette puissance se méritait. Jamais elle ne serait venue sans sacrifice. Contrairement à son rêve, son regard perçait l’obscurité. Une intéressante contrepartie... Un mouvement furtif sous ses draps l'interpella. Il ne se trouvait pas seul. Se relevant pour s’assoir sur le bord du lit, Brogus réveilla son amante par la même occasion. Cette sublime Twi’lek à la peau verte. Du moins était-ce ainsi qu’elle se décrivait. Elle aurait bien pu avoir une peau dorée ou pourpre, cela n’aurait fait aucune différence pour lui.

— Qu’y a-t-il ? ronronna-t-elle encore à moitié endormie.
— Ne t’occupe pas de ça. Rendors-toi, fit-il sur un ton sec.
Revoilà ce Brogus là, s’agaça-t-elle. De longs mois passés ensemble, et il est toujours le même, avec ses bons et surtout ses mauvais moments…
— Tu peux te montrer très délicat parfois, et ça ne te fait pas de mal, lui dit-elle d’un ton entendu. Mais dès que tu as obtenu ce que tu voulais de moi, c’est toujours la même chose…

Elle disait vrai. Succombant au charme de Gabriah, il se réveillait toujours armé de cette résolution complètement tournée vers Maul. Comment s'en empêcher ? Gabriah ne méritait pas ça. Diable, elle ne méritait pas de développer un attachement pour quelqu’un comme lui. Elle s’était accrochée malgré tout cette idiote... Que devait-il bien faire pour qu’elle se ravise, et comprenne que tout ceci n’était qu’une mauvaise idée ? Il n’y avait rien à faire. D’une manière brisée et étrange, elle était amoureuse. Quelle poisse... Brogus devait composer avec. Peut-être était-il temps de passer au dessus de certaines choses, et avouer ce qu’il ressentait ? Après tout, n’aurait-il pas vécu quelque chose de similaire avec Trin si cette autre horreur ne s'était jamais produite ? Mais que signifient ces histoires ?! gronda-t-il pour lui-même. Il n’en était pas question. Elle pouvait tenter de le manipuler, en le prenant par les sentiments, jouant en dehors des règles, il n’en sera rien.

— Je ne suis pas un prince charmant, ni un chevalier servant que tu peux envouter ou mener par le bout du nez à ta guise, Gabriah, lâcha-t-il avec un ton se voulant résolu.
— C’est vraiment ce que tu crois ? demanda-t-elle d’un ton langoureux, l’effleurant délicatement du bout du pied à travers les draps.
Elle se redressa, et il l’observa, ses yeux la dévorant de haut en bas. Les draps épousaient les courbes parfaite de son corps. Ces formes ne laissaient guère de place à l’imagination sur la nature de ce qui se trouvait sous ces draps. De quoi exciter les sens de n’importe quel homme. A part le seigneur Maul bien sûr... Mais était-il vraiment un homme ? N’avait-il pas dépassé ces considérations après tout…

Gabriah se trouvait parfaitement consciente de l’effet qu’elle provoquait chez Brogus. Si elle ne parvenait pas à le toucher émotionnellement malgré ses efforts, elle se contentera d’une intimité plus… Charnelle. Ce n’était pourtant pas faute d’essayer, de lui montrer qu’elle voulait simplement vivre quelque chose avec lui. Elle l’aimait. Depuis qu’elle avait été en âge d’appréhender ce concept et ce sentiment, elle ne se départait plus de cette certitude. Croyant d'abord atteinte d'une profonde stupidité, jouant avec le feu à se rapprocher d’un homme si dangereux. Mais il s’agissait plus que d’un simple jeu. Elle ne cessait de songer à lui. Elle aurait fait plus pour lui que pour Maul. La crainte de cette pensée ne lui importait plus. Le tout puissant Zabrak aurait pu le ressentir. Mais à quoi bon renier cette part d'elle-même ? La vie l’avait brisé, et alors ? Un homme exceptionnel se trouvait à sa portée. La seule raison derrière chacun de ses actes. Gabriah ne pouvait lui montrer, mais elle ne cesserait de lui témoigner son attachement. Tant pis si elle devait pour ce faire recourir à des moyens aussi peu raffinés. Sans compter qu’elle excellait dans ce domaine…

— Je crois que je t’influence plus que tu ne veux le croire, reprit-elle de son ton habituel. Tu me désires, il n’y a rien de mal à cela.
— Cela ne changera rien, se renfrogna-t-il, cherchant à éviter de lui donner raison.
— Comment ça ?
Et merde, j’en ai trop dit, songea le titan. Elle lui tapait sur le système, à s'introduire dans son esprit de cette manière. Brogus devait aller au bout de ses pensées. Qui sait, peut-être parviendrait-il cette fois à trouver la formule qui fera comprendre à cette beauté qu’il ne faut pas tenter le diable.
— Ce sentiment que j’éprouve, celui que tu nommes désir ou autrement encore. Il n’est rien comparé à ce que j’éprouve pour Lui.

La dévotion pour Maul, évidemment, songea Gabriah. Qu’est-ce qu’il pouvait se montrer agaçant avec ça ! Un fourmillement passait dans ses doigts, mais elle ne devait pas lui remettre les idées en place de cette manière. Ni de notifier quoique ce soit à l'encontre de son seigneur.
— Tu n’as pas besoin de faire autant de zèle lorsque tu es avec moi mon amour, fit-elle en posant sa main contre l’épaule massivement sculptée de Brogus.
Sa manœuvre révéla sa poitrine généreuse, les draps glissant le long de sa peau, au moment où elle s’était approchée de lui. Espérant que cette image l'empêche de refuser la manière dont elle le désignait.

— Ce n’est pas du zèle, il s’agit simplement de la vérité, maintint-il alors que cette simple vision accentuait la force du discours de la Twi’lek.
— J’ai du mal à te croire.
C’était l’heure de la piqure de rappel. Brogus devait lui envoyer un message net et fort. Les réminiscences du passé venaient d'atténuer sa résolution à cet instant. Elle devait l’avoir sentit. Il devait frapper fort. Peu importait s’il lui faisait du mal. Elle souffrirait dans tous les cas, le jour où elle subirait le même traitement expérimental que lui. Le mieux était encore de la préparer à ne compter sur rien d’autre que Maul. Cette puissance conférée par ce traitement faisait oublier les liens affectifs.

Gabriah refusait d'y croire. Malgré ce qu’il avait gagné, il n’avait pas perdu sa vulnérabilité ni sa capacité à éprouver des sentiments. Il excellait simplement à les compartimenter, et nier leur existence, la plupart du temps. Il était amoureux de Gabriah. Malgré la personne qu’il était, qu’il était devenu également, ce sentiment demeurait sincère. Même d’une manière aussi bancale et sordide, un être tel que lui souhaitait passer sa vie avec elle.

Mais c’était sans compter sur l’autre partie de sa personnalité. Le guerrier implacable, loyal et déterminé. Un titan cuirassé au service de son seigneur, pour lequel il tirait une grande satisfaction. Et il était nécessaire de rappeler qui est qui.
— Crois plutôt ceci alors : Il suffirait d’un mot de Sa part. Si notre seigneur apprenait ce que tu penses réellement de lui, que tu ne te montres pas assez loyale... Que tu préfères distraire son champion plutôt que te dévouer à la cause, et qu’il te condamne à mort pour cela, avec moi-même dans le rôle de l’exécuteur, je le ferais. Je te tuerais de mes mains Gabriah, sans aucune hésitation, sans une once de regrets.

La lueur dans ses yeux lorsqu’il se tourna vers elle creusa son estomac comme aucun coup ne pouvait le faire. Brogus se montrait convaincu de ce qu’il affirmait. Mais la blessure subit ne suffisait pas. Gabriah savait de quoi il retournait vraiment. Brogus cherchait davantage à se convaincre, qu’il était lui-même persuadé de ce qu’il venait de lui dire. Il voulait que ce soit vrai. Mais il ne pouvait en être certain. Jamais. A chercher à l’éloigner, il ne faisait que la conforter. Il s’agissait là d’un des signes révélant les sentiments habitant son Brogus. Gabriah avait entendu parler de ces émotions par tellement d'aspects durant son existence misérable. Mais que la vie lui offre cette chance ? A elle ? Venant de l'homme le plus violent et brisé qu'elle n'avait jamais rencontré ? Mais ils s’étaient trouvés. Brogus l'avait trouvé, il y a des années. Il n’était pas question de songer à l’avenir. Qu’est-ce que deux âmes perdues pouvaient-elles bien espérer d'un futur incertain, dans de telles circonstances ? Il s’agissait de chérir le présent. D’en tirer le maximum.
— Je devrais être terrifiée… C’est ce que tu veux, et je le suis, avoua-t-elle avant de planter ses ongles dans son immense bras. Mais c’est fou comme ça m’excite. Je te veux Brogus. Prend-moi, encore !

Il sentit la chaleur se dégager d’elle dans un souffle ardent, sa respiration qui s’accélérait. A part sa musculature titanesque, Brogus se montrait conscient de n'avoir rien d'autre pouvant plaire à une femme. Son corps parcouru de cicatrices disgracieuses. Présentes à vie devant l'interdiction de se plonger dans une cuve à bacta sous peine de perdre ses pouvoirs sensitifs. Son visage se trouvait marqué par les années, ses yeux n’avaient rien de séduisant, sa peau sombre partiellement décolorée, d’un blanc maladif par endroits. Sans oublier qu’il avait l’âge d’être le père de Gabriah. Ces questionnements l’avaient taraudé à une époque, lorsqu’il estimait qu’elle se jouait de lui. Mais plus maintenant. Pas dans un tel moment. Tout ce qui émanait de la Twi’lek invitait à une seule réponse. La proximité avec une jeune femme sublime, qui ne désirait rien d’autre qu’être possédée, par lui. Qui le suppliait presque de laisser sa passion s’exprimer. Aucun homme ne se trouvait en mesure de refuser. Brogus ne songeait plus à ses sentiments, s’il s’agissait d’amour ou non. De ce que leur relation signifiait au sein de l’Aube Rouge. Il ne songeait même plus à Maul. Partager la nuit avec elle, tel était son seul but. Lui donner du plaisir, la faire s’extasier. Qu’elle se souvienne d’une telle nuit. La remercier pour ce qu'elle tentait de lui apporter. Brogus ne se fit pas prier plus longtemps. Ses mains agrippèrent les hanches brûlantes de Gabriah. Leurs corps se mêlèrent une nouvelle fois dans un flot de passion puissant, et un plaisir décuplé presque incontrôlable. Les pouvoirs sensitifs possédaient certaines vertus dans ces circonstances...


*****


La soirée se terminant assez tard, la plupart étaient déjà partis se coucher. Les trois généraux avaient quitté le réfectoire assez tôt, la pièce se vidant par petits groupes. Dyna retrouva Anakin pour l'informer qu'elle aussi comptait y aller, non sans lui souhaiter une bonne soirée. Après avoir échangé des sourires un peu gênés, elle avait été l’une des dernières à quitter la soirée. Sans chercher à lui envoyer un message, bien qu’il fût le seul auquel elle prit la peine de signifier son départ. Winna comptait s’occuper de Crail, mais Anakin lui indiqua qu’il se chargeait de son ami. Elle le remercia avant de quitter la pièce à son tour. Anakin le réveilla avec patience, sans brusquerie inutile, alors que tous les autres officiers avaient déjà rejoint leurs quartiers. Le tentation de lui jeter de l'eau au visage lui avait traversé l'esprit, mais Crail ne méritait pas ça. Il allait devoir payer son choix de forte consommation le lendemain... Le jeune Jedi maintint debout avec difficulté un Crail aussi éméché que somnolent, ayant à peine émergé de son sommeil subit, peinant à placer un pied devant l'autre.

— Je crois que tu n’es plus habitué à boire autant, constata Anakin.
— N’importe quoi, bredouilla un Crail butant sur la moindre syllabe. J’suis en pleine forme ! Carrément d’attaque ! Juste un peu fatigué…
— Essaye de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller les autres.
— Ils sont tous défoncés, vieux. Y s’réveilleront pas d'sitôt, déclara-t-il en hoquetant avant de reprendre. Tu sais, ta fixation sur Alana te mine de trop vieux, j’le vois bien…
— Ah, les éclairs de lucidité des gens dans ton état…
Arrivés près de la chambre de son ami, Anakin ouvrit la porte, agrippant Crail plus près de lui encore dans la manœuvre. L'haleine empestant l’alcool de son ami lui arracha un dégoût non dissimulé. Que Crail ne remarqua pas le moins du monde.

— Tu d'vrais lui parler, fit-il en agrippant plus fermement Anakin. Même si elle t’jette comme une vielle chaussette, comme pour moi. Moi, j’suis passé à autre chose. J’vais être avec Winna maintenant. Toi, t’as Dyna. Et puis comme ça au moins, t’es fixé. Tu trimbaleras plus c’poids mort. Et puis, je t’entendrais plus pleurnicher pour ça…
Sympa quand il s'y met, songea Anakin.
— Bien, je tâcherais de m’en rappeler. Nous voilà arrivés.
Anakin déposa son ami sur son lit, retenant la chute incontrôlée de Crail sous le poids de son corps. Le jeune Jedi prit la peine de lui défaire ses chaussures, Crail prenant ensuite place dans son lit.
— T'sais quoi, balbutia-t-il, j’crois que tu devrais lui parler… Parce qu…
Un sommeil précipité l'empêcha de terminer sa phrase. Anakin ajusta la couverture pour son ami, même si cela n'aiderait pas au réveil. Par contre, cette poubelle vide pourrait s'avérer nécessaire. Il la rapprocha du lit, à portée, juste au cas où.

Crail avait beaucoup trop bu, mais ses paroles résonnait dans un sens étonnant. Bafouillant comme jamais, il n’avait pas tort pour autant. Anakin lui-même y avait souvent songé. Était-ce cette soirée plaisante en compagnie de Dyna et des autres ? Le jeune homme avait pour lui la possibilité d’être lui-même, sans l'injonction de dissimuler ses véritables sentiments à la vue de tous, surveiller ses paroles ainsi que son comportement. Un nouveauté rafraichissante. Crail avait beaucoup insisté dessus, de manière maladroite certes, mais il disait vrai. Cette envie d’aller parler à Alana surgissait de nouveau. Et cette fois, Anakin l’abordait d’une autre manière. Cet instant fatidique ne se résumerait pas à jouer toute son existence dessus. Leur relation aurait à y gagner sur le long terme. Jamais Alana ne pouvait s’attendre à cela, la surprise la plaçant dans le pire inconfort possible. Mais pendant combien d’années l’avait-il été ? Anakin ne se comportait pas toujours de façon honnête avec elle, pour ces mêmes raisons. Ce n’était pas juste pour elle non plus, qui se prenait la tête et tentait de le soulager, alors qu'il lui manquait cette partie de l'équation. Pour la première fois, Anakin songeait que s'ouvrir leur serait mutuellement bénéfique. Ce que sa mère ou son oncle pourrait en penser ne le préoccupait plus. Le fait de devoir réveiller sa cousine pour lui parler ne le gênait pas. Il se focalisait simplement sur les personnes concernées, c’est à dire Alana et lui-même. Peu importe ce que les autres en songerait, cela ne regardait et ne concernait qu'eux.

Ses jambes le conduisirent hors de la chambre de Crail. Avant de le rapprocher de celle d'Alana, les mains pleines de son courage qu'il venait enfin de saisir. Mais la porte était ouverte. Jetant un œil à l’intérieur, pour comprendre qu'elle se trouvait absente. Sa cousine avait pourtant quitté la soirée bien avant les autres. Elle ne pouvait partir ailleurs, sans que personne d'autre ne l'ai vu. Un second balayage s'imposa, pour se rendre compte de la même évidence. Mais ce n'est pas possible qu-, songea-t-il avant de s'interrompre devant un éclair apparu dans son esprit. Sa tête se plongea dans le couloir, dans l'autre direction. Le début du raisonnement naissant était absurde. Comment parvenait-il à une conclusion aussi ubuesque ? Mais chaque seconde s'écoulant ancrait davantage son regard sur la porte de la chambre de Kyrsta. Anakin se mit en marche, rien que pour chasser cette cascade de questions. La crainte de sa découverte fit trembler sa main s'approchant du panneau de commande de la porte.

Décider d’aborder le sujet avec Alana... Il ignorait s’il disposerait de la même force le lendemain. Quoique cette découverte lui réserve, il devait aller au bout, ici et maintenant. La vérité, même dure et difficile à encaisser, se révélait préférable à l’incertitude, celle-là même qui l’avait taraudé durant tant d’années. Pour avoir accepté ce besoin, il se devait d’aller jusqu’au bout cette fois. Tendre l’oreille ne lui apprit rien. De quoi accentuer cette inquiétude menaçant de prendre le pas sur sa résolution. Sa main atteignit enfin son objectif. Le faible éclairage du couloir lui permettait d’apercevoir assez de détails pour prendre la mesure de l’image se dévoilant à lui.

Anakin se décomposa, son regard suivant les vêtements jonchant le sol, telle la piste sur une scène de crime qu'on ne pouvait s'empêcher de remonter, pour une conclusion abrupte. La série de frappes successive l'atteignant lui creusa l'abdomen. Les deux femmes se trouvaient sous les couvertures, dormant dans les bras l’une de l’autre. Le doute possible n'était plus permis. Ses poumons se décollèrent de sa cage thoracique. Son souffle, qu'il s'efforçait de rendre silencieux, ne parvenait plus à trouver l'oxygène nécessaire. Ses bottes piétinant le menèrent hors du théâtre heurtant, sa main gauche se plaquant contre le mur du couloir alors que la gauche tentait de saisir son cœur à travers sa poitrine. La nouvelle tourbillonnait sans cesse dans sa tête, sous ses yeux...

Ses pas lui intimèrent à retrouver la chambre de Crail, se jetant contre la poubelle près du lit de son ami. Anakin sentit sa peine se matérialiser, expulsant dans une brûlure nauséabonde ce qui se précipitait dans sa gorge. Le bruit de ses vomissements ne dérangea pas son ami. Anakin se décala enfin de la poubelle, s'adossant contre le lit. Son souffle court retrouvait de l'air, aspirant l'oxygène comme s'il s'était immergé dans l'eau pendant des heures.

La raison pour laquelle il n'avait aucune chance. Pour laquelle elle avait repoussé Crail. La certitude blessante qu'elle ne ressentait pas la même chose pour lui. Que sa cousine ait une préférence pour les femmes relevait d'un couperet définitif en ce qui le concernait. Mais qu'elle vienne de passer la nuit avec elle... La certitude d'agir comme il venait de le faire se décomposait à toute vitesse, laissant place à une confusion d’une profondeur abyssale. Une incrédulité singulière. Il l’avait vu, de ses yeux. La réalité ne pouvait en être autrement. Alana avait préféré partager son intimité avec Kyrsta plutôt qu’avec n’importe qui d’autre. Comment sa cousine avait-elle pu lui faire une telle chose ? Oubliant le reste, ce qu'elle avait fait ? À cette famille ? À lui ! Anakin savait qu'il avait souvent blessé sa cousine, bien souvent contre son gré. Que ce poignard provienne d'Alana... C'est ma faute, songea-t-il en contemplant ses mains tremblantes. J'ai laissé trainer les choses. J'aurai du agir plus tôt. Saisir ma chance. Toujours la même chose... Comprendre les choses trop tard. Faire ce qui est juste après le moment propice... Qu'est-ce que je vais faire de ça moi ?

Ses jambes le forcèrent à quitter la chambre de son ami une fois debout. Il quitta le couloir, pénétrant dans sa chambre sans se trouver certain de faire le bon choix. Aucune réponse ne se présenterait pour trouver un sens à tout cela. Il devait y avoir du sens, parmis tous ces événements. Mais lequel ? Il méritait tout cela... Mais Alana n'aurait pas dû lui infliger cette douleur. Peu importe qu'elle ait songé à son bonheur en se rapprochant de... Lui aurait renoncé à son bonheur si le risque impliquait de la heurter. Mais pas elle. Alana mériterait de subir... L'idée de faire payer Alana fit naître une larme au coin de l'œil. J'en serais arrivé là ? Quel con... Anakin s'extirpa de sa chambre, pour quitter l'aile réservée aux officiers. Il devait s'occuper l'esprit. La solution ne se présenterait pas tant que ce tourbillon l'emprisonnait. Ce n'était pas cette nuit que le sommeil le trouverait. Alors comment faire..
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Messagepar ShamanWhills » Sam 28 Jan 2023 - 11:36   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Salut :hello:

Chapitre lu!

Un chapitre de confirmation, pour tous les concernés:

-Anakin et Dyna: un couple qui pourrait être intéressant à suivre, mais pour l'instant, ce n'est que la phase de séduction et de connaissance de l'autre de manière plus classique, maintenant que la barrière de la commandante n'est plus-là depuis le dernier épisode. Même si Anakin est aveugle pour l'intérêt que lui porte cette dernière, celle-ci qui n'en est pas à son premier coup d'essai, a trouvé chez ce jeune (serait-elle plus âgée que lui ?... :whistle: ) quelque chose de différent que chez les autres hommes qu'elle a côtoyé par le passé. On pourrait croire que c'est son statut de Jedi qui fait sa différence, mais j'ai eu l'impression que ce n'était pas ça :think:

-Alana et Kyrsta: là, on a clairement une déclaration d'amour pour les deux, appuyée par une attirance mutuelle trop longtemps refoulée à leurs goûts. Touchante, mignonne, une situation un peu adolescente des premiers émois pour Alana en particulier qui se sent complètement dépassée, submergée même par ses sentiments, balbutiant, ne sachant quoi dire exactement mais cette réaction fait mouche vers sa cible qu'est la Twi'lek qui elle aussi, déclare sa flamme de manière plus sure et le baiser qui s'en suit achève toutes leurs dernières retenues et laisse place à l'urgence d'assouvir leur désir et leur passion étouffés. Leurs premières interactions charnelles prouvent une nouvelle fois l'inexpérience de l'une (vue par la manière hésitante de déclarer sa flamme et de par son parcours passé qui induit une virginité absolue) et l'expérience de l'autre (plus affirmée dans sa déclaration, sait comment faire dans ce genre de relation). Tout comme ma fic et selon l'adage consacré: "quand l'Elève est prêt le Maitre apparait", on sait clairement qui a quel rôle.

-Gabriah et Brogus/Galon: D'abord étonnant de voir une nouvelle tranche de vie passée du Titan, mais on en apprend beaucoup sur lui, d'abord son prénom d'origine et ensuite que malgré son physique déjà olympique pour son jeune âge, il est quand même bien vu par la fille du chef du village et je trouve cela super parce qu'on aurait crû tout l'inverse de par son statut particulier mais la différence du jeune homme (ce qu'elle a vu sous cette montagne de muscles) est ce qui l'a attirée.
Concernant la Twi'lek, celle-ci garde espoir malgré le rejet que lui lance systématiquement le Titan mais, tout comme Trin à l'époque, Gabriah a vu ce qui se cachait sous Monsieur Brogus: le Docteur Galon qui n'a pas complètement disparu sous le Côté Obscur et les expériences médicales... C'est belle et bien cette partie qui veut également avoir plus qu'une relation physique avec la Miss, mais Brogus le Warrior veille et ne se laissera pas aussi facilement avoir...

-L'Attaque Ultime d'Alana envers son cousin selon ce dernier: déjà que de base c'est le pire moyen de découvrir que la personne pour laquelle on a des sentiments se retrouve au lit avec une autre, mais en plus dans le cas précis d'Anakin, c'est carrément le fricotage avec l'ennemie, l'assassin de son père! On est bel et bien dans un cauchemar! C'est carrément un énorme Red Flag que lui affiche sa cousine à son visage! Heureusement qu'aucune ne s'est réveillée à cet instant parce que je préfère ne pas imaginer ce qui se serait passé, vu tout ce qu'a vécu Anakin émotionnellement parlant envers cette Twi'lek. En tout cas, il a eu la confirmation de ce qu'il redoutait personnellement sans pour autant imaginer une telle chose et cela donc clôt définitivement cette intrigue pour laisser place à Dyna... normalement...


Un chapitre d'éclaircissement qui permet de poser pleinement les bases pour les évolutions futures de chacun des personnages.

Vivement la suite pour connaitre les conséquences de cette soirée révélatrice :hello:
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Messagepar Loucass824 » Sam 28 Jan 2023 - 20:40   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

C'est vrai que Dyna s'interroge davantage sur ce qu'Anakin provoque chez elle que l'inverse... Lol mais le bougre n'est pas dans les nuages pour autant, disons simplement qu'il se laisse porter par ce vent d'apaisement un peu nouveau de son côté, sans trop s'interroger sur ce que cela lui fait, même s'il a bien conscience d'une proximité qui nait peu à peu. Alors sans jamais formaliser d'âge directement dans les récits, oui, Dyna est plus âgée que les autres. Si Anakin tourne autour des 24-25, je dirais que Dyna a 6-7 ans d'écarts, dans l'esprit. Pas une différence énorme, surtout dans ces tranches d'âges ou cela se remarque/importe moins (à mon sens).

C'est à la fois ça mais plus que ça... Lol Anakin est un Jedi, donc oui, le fait d'en être un le distingue des autres par certains aspects. Mais à quel point être un Jedi l'a impacté sur son côté bienveillant/à l'écoute qui fait mouche chez Dyna, c'est autre chose. Anakin se démarque par plusieurs aspects, mais le principal serait celui de ne pas précipiter le basculement dans l'intime, de voir Dyna comme une personne vulnérable qu'il peut aider, sans arrière pensée d'aller plus loin avec elle.

Tu as bien résumé la chose pour Alana/Kyrsta, tout en ajoutant qu'au delà même de la position de chacune, importe le facteur de passer d'anciennes ennemies dont l'une a pris la vie d'un proche, à doucement se redécouvrir et apporter un sens à l'autre. Je dirais que Kyrsta se trouvait à un stade différent d'Alana. Plus que son expérience, elle a compris plus tôt qu'elle désire Alana, et qu'elle doit le lui avouer, car cela la submerge. Là où Alana garde ses propres sentiments pour elle, certes avec une part d'inexpérience dans le domaine, mais aussi de sa personnalité, où elle préfère aider/apaiser les autres plutôt que de songer à son propre bonheur en quelques sortes. Voilà les quelques détails que j'ai tenté d'insuffler parmis le reste.

Je comprends, je m'étais d'ailleurs penché sur l'imbrication du chapitre, de passer d'une scène d'intimité à un flashback comme ça, mais j'avais plusieurs choses à placer donc... C'est justement le décalage, qu'un tel physique soit placé dans une psyché altérée. Qu'il se comporte comme une sorte d'autiste, dans la manière dont le grand public conceptualise cela, car l'autisme est bien plus complexe qu'un type qui a du mal en société, qui ne parle pas vraiment, ect. Le terme autiste est plus parlant, même si imprécis je pense. C'est une manière de laisser présager que des troubles semblaient déjà habité le perso avant même de devenir Brogus Kast, et les éclaircissements apparaîtront dans un prochain moment, qui aura droit à un avertissement plus concret, de la prévention ainsi que la possibilité de passer un certain passage plus délicat. Par contre, "Docteur Galon" ? Je n'ai pas trop compris... Car un premier flashback montre qu'il est déjà Brogus Kast dans sa jeunesse adulte, lorsqu'il affronte Maul, donc...

Mais je dirais que Gabriah a un rapport bien différent au bougre. La douceur que Trin voyait était présente chez le jeune Galon, ainsi que chez la jeune adolescente elle-même. Ici, on comprend bien que Gabriah est faite d'un autre matériau. Une femme peu aidée par la vie, qui vit son horrible existence comme elle le peut, mais qui a trouvé l'amour dans de telles circonstances. Et chez Brogus, elle ne voit pas tant de la bonté, ni tant de douceur, mais plutôt un homme qui mérite un peu de bonheur, qui mérite de vivre, d'exister par lui-même plutôt que de refuser sa propre existence au profit de son seigneur. Enfin telle que je l'imagine dans l'esprit, de ce que je cherche à raconter en quelques sortes.

Et oui, Anakin arpente de nouveau une route des plus sinueuse... A un point où tout semblait se goupiller plus ou moins bien pour lui, où il se trouvait prêt à faire le deuil de choses qui ont longtemps pesé sur ses épaules, il se prend cette nouvelle qui le bouleverse. Est-ce qu'il va faire payer Alana ? Est-elle vraiment responsable de quoique ce soit ? Kyrsta va-t-elle subir ? Quelqu'un d'autre ? Personne ? La réaction ne se fera pas attendre trop longtemps de son côté, heurté qu'il va se trouver. Content d'avoir créé de la tension ainsi que de l'attente du coup, car ces événements risquent en effet de résonner chez les persos pour un moment.

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar mareva_mae » Sam 28 Jan 2023 - 21:49   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Hello, chapitre lu !

Bon déjà, c'est mes goûts personnels mais je ne suis pas fan des soirées chorales ou tout le monde conclut le même soir avec son love interest, donc merci d'avoir évité cet écueil et concentré la nouveauté sur un seul couple (parce que Brogus et Gabriah on savait déjà).

En terme de construction narrative, j'aurais peut-être réservé le moment entre Brogus et Gabriah à plus tard, d'ailleurs. Je vois l'intérêt de dresser un parallèle et inscrire ton chapitre sous un même focus, celui de l'intimité, mais j'aurais préféré qu'on le garde pour le suivant ou la prochaine focalisation sur l'Aube Rouge. Après ça marche dans l'idée d'un chapitre calme après la tempête :cute:
Le flashback apporte des informations, certes, mais je vais refaire ma pénible à te dire que ces infos auraient pu être distillées sans passer par ce biais. Mais la lecture était sympa, et je sais que tu aimes donner de la nuance à tes personnages par un flashback, donc stop je me tais :oops:

La scène entre Alana et Krysta ne m'as pas du tout choqués, au contraire (j'ai très peur de quand ce sera mon tour d'ailleurs, parce que j'ai lu, traduit et écrit beaucoup de smut, je dois finalement être celle qui a le moins froid au clavier du forum :whistle: ), c'était tout suggéré. Les détails ne me choquent pas, tant que c'est fait avec goût et c'était le cas ici. Deux petits bémols cependant ;
- On ne sait pas exactement où Alana en est niveau amours, et ce serait PILE le bon moment pour nous détailler ça à travers ses réactions et questionnement interne. Est-ce sa première relation avec une femme ? Première relation tout court ? On sent bien sûr que Krysta est la plus expérimentée des deux, mais j'aime trop le drama pour ne pas en demander plus :cute:
- Certaines tournures de phrases et le trop d'introspection à mes yeux nuisaient un peu à la fluidité de la scène pour moi. Je préfère quand la forme suit le fond et que si un tourbillon de désir emporte les protagonistes, on le sente aussi à l'écriture.

Et enfin, Anakin, aaah, Anakin... Plus que lui, c'est Crail qui m'a déçue (et oui, c'est possible !). Je comprends qu'il conseille à son ami d'avouer ses sentiments, mais alors lui dire que "au pire, Dyna sera toujours là en plan B"... Non mais oh, on parle d'une être humaine monsieur, pas d'un fauteuil en promo chez Conforama là !! Donc je comprends, je sais que le personnage est maladroit, mais j'aurais préféré je pense qu'Anakin cherche à trouver Alana pour se confier pour quelque chose de plus fin, comme grâce à Dyna. Je dis bien grâce, plus dans une logique de "avant de tenter quelque chose avec une autre femme, je veux m'assurer que rien n'est possible avec Alana". Oui la nuance est ténue mais à mes yeux elle est primordiale :cute:

En tout cas le choc de la découverte était très chouette, j'adore les moments où le timing est aussi cruel avec les personnages ♥

Un très bon chapitre hein, désolée si je me suis attardée sur les petits points noirs, mais qui serai-je si ne m'attardais pas en long en large et en travers sur ce qui concerne la romance :transpire:
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Messagepar Loucass824 » Dim 29 Jan 2023 - 0:14   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Comme dit plus haut, je me suis effectivement interrogé sur la place de cet instant ici, surtout pour le fait de passer à une relation qui bascule dans l'intimité pour passer à un flashback par exemple. Mais passer de Alana/Kyrsta concluent à Anakin qui se rend de suite vers Alana, je pense que les deux instants à la suite auraient pu poser son lot de souci. Donc me sentant un peu coincé, j'ai fait le choix de laisser tel que je l'avais imaginé au tout début, sans avoir grand chose à te dire de plus... Lol

Je peux comprendre ton ressenti vis à vis du flashback, pas de souci. Le truc, c'est qu'il s'agit de la première partie d'un flashback complet. Un instant nécessaire pour ma trilogie dans l'ensemble. Pour ce que j'y raconte pour les persos mais aussi l'univers, et pour le tome 3. Je sais, l'argument du c'est parce que quelque chose de plus gros est prévu, je l'utilise bien souvent. Mais c'est la seule justification que j'ai malheureusement. Les infos contenues dans l'ensemble de ce flashback ne peuvent être raconter autrement, je t'assure. Mais si on prend ce seul instant, la lecture est différente, c'est certain.

L'avertissement, c'est plus pour le principe. Car je me retiens énormément, je t'assure, ne t'imagines pas comme quelqu'un qui a chaud au clavier par rapport aux autres... Lol je me suis arrêté avant que cela n'aille dans les "choses sérieuses" déjà, que j'aurais sans peine raconté si je ne me trouvais pas dans Star Wars, ou une publication sur un forum tout public. J'ai déjà écrit une scène de sexe au complet pour un autre projet, et je ne me suis pas retenu. Sans expliciter certains termes, mais où tu... Sais qui fait quoi, pour le dire ainsi. Mais en général, je demeure sur ce ton, je tente de ne pas nommer certaines choses, ect.

Alors en effet, Alana est vierge, s'il faut dire les termes. Et j'avoue que, compte tenu du paradigme civilisationnel, et l'ouverture générale sur ces sujets qu'on mes persos et les persos en général dans l'univers, le simple fait qu'elle soit attirée par les femmes, cela ne m'a pas paru si pertinent d'insister dessus, même vis à vis d'Alana elle-même. Pour moi, même inexpérimentée, elle ne s'interroge pas sur "je suis attirée par une femme au lieu d'un homme comme la majorité des femmes". Pour moi, et pour Alana dans son esprit, elle aime une personne, et cette personne est une femme, donc elle ne s'interroge pas plus que cela. Je crois que l'ensemble de mes persos va réagir de la même manière à ce sujet d'ailleurs, que l'homosexualité est une orientation sexuelle comme une autre dans cet univers.

Et en lien avec ta deuxième remarque, un équilibrage mal préparé des introspections du coup ? Car je crois comprendre ce que tu veux dire, le côté où les introspections que j'ai placé alors qu'elles étaient en train de conclure auraient dû se trouver placées plus tôt, juste avant du passage à l'intimité ? Si c'est ce que tu entends, je comprends, et vais certainement prendre note pour l'avenir. Même si tu affirmes que ce n'est que ta sensibilité, c'est tout sauf déconnant à mon sens. Et il s'agit d'instants qui ne sont pas aisés à mettre en scène, où il se révèle difficile de toujours retranscrire ce qu'il faut au moment où il le faut. Donc même si ma manière de faire m'a semblé très naturelle en s'emboîtant dans la lignée de mon ton, je vais garder tes remarques à l'esprit, c'est certain.

Quand j'ai vu "Anakin, ah Anakin", j'ai crains le pire... Lol mais Crail en prend pour son grade ! Bigre... Plus qu'une simple maladresse, le bougre est rond comme une queue d'pelle ! Lol son côté excessif dans sa manière de nommer les choses allait dans ce sens. Il a même déclaré à Anakin qu'il en a marre de l'entendre pleurnicher sur ses soucis d'ailleurs, pour montrer que le bougre n'a plus aucune lucidité ni mesure dans les mots. Il est probable qu'il ne se souvienne même plus d'avoir prononcé ces mots... Lol donc mon intention était que ses dires soient plus que bancal, alors même qu'un de ses conseils ne paraisse pas si idiot aux yeux d'Anakin.

Mais ce n'est pas tant cet argument qui fait mouche chez Anakin. Il ne veux pas avouer à Alana parce qu'il a une opportunité possible ailleurs, il n'en est pas vraiment là avec Dyna d'ailleurs. Mais plutôt que tout cet apaisement qu'il ressent le pousse à enfin faire le deuil de certaines choses. Face à Kyrsta dans le chapitre précédent, Anakin avait débuté le deuil au complet de son père et de sa vengeance en tentant de ne plus lui reprocher tous ses soucis, ect. Ici, après les occurrences apaisantes qu'il expérimente durant la première partie du chapitre, quitte à moins songer à sa cousine, à ses autres soucis, ect, il commence à se dire que son désir pour sa cousine est un autre poids dont il doit se défaire pour avancer.

Non pas pour se lier avec une autre femme, mais plutôt pour faire la paix avec ce qui a pesé sur lui toute sa vie. Il le dit lui même qu'il se doute qu'Alana ne voudra pas de lui, qu'elle n'a toujours fait que voir le cousin prêt à la soutenir chez lui. Anakin ne le fait presque pas avec l'espérance qu'elle lui dise oui, il le dit et le pense d'ailleurs qu'elle ne le voit pas ainsi. Parce que si mon intention avait été telle que tu le présages ici, c'est en effet un peu moins intéressant, un côté ultra-pragmatique, utilitaire presque, dans les interactions, chose qui n'était pas mon intention.

Mais le principal est que tu aimes la dimension cruelle, car c'était précisément mon but. Je croyais que le fait qu'il se mette à vomir puisse paraître trop ou choquer, mais j'ai voulu laisser, pour souligner le bouleversement total. C'est un coup différent mais tout aussi dur que la perte de son père par certains aspects. Son monde semble s'écrouler, une nouvelle fois au moment il tend à prendre les meilleures décisions pour lui.

Bah je n'ai pas vraiment l'impression que tu ais passé tant de tant sur de "vrais points noirs". A part ton ressenti sur le moteur d'Anakin à passer à l'action, même si comme je m'y suis attardé, mon propos était différent. Le reste, je ne renie pas qu'ils sont perfectibles, je les prends davantage comme des conseils gratuits d'une experte ! Lol qui ont invité à la réflexion sans rien renier, et que je vais garder à l'esprit.

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Messagepar ShamanWhills » Lun 30 Jan 2023 - 11:47   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Loucass824 a écrit:Par contre, "Docteur Galon" ? Je n'ai pas trop compris... Car un premier flashback montre qu'il est déjà Brogus Kast dans sa jeunesse adulte, lorsqu'il affronte Maul, donc...


L'Etrange cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde cela te parle? J'y faisais référence dans mon commentaire en faisant le parallèle avec la tranche de vie passé du chapitre et la relation assez complexe entre Brogus et Gabriah dont tu as clairement dit qu'il y avait une partie chez lui qui souhaitait à tout prix vivre cette relation.

même s'il est déjà Brogus Kast lorsqu'il rencontre Maul, dans la tranche de vie que tu as montré dans ce dernier chapitre c'est clairement Galon qui est présent et j'en ai déduit que cet évènement était antérieur à la rencontre avec le Zabrak :neutre:
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Messagepar Loucass824 » Lun 30 Jan 2023 - 17:59   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Ah d'accord ! Oui, ça me parle, mais je n'y avais pas pensé. Trop subtil pour moi, complètement à l'ouest que je me trouvais pour capter et chercher trop loin... Lol

C'est aussi parce que dans ma construction du perso, Galon n'existe plus, et seul Brogus Kast demeure au complet. Mais c'est parce que je connais l'avenir de mon propre récit, et l'issue de la deuxième partie de ce flashback qui montrera du coup une fois pour toute que Galon est plus un lointain souvenir qu'une partie de lui capable de resurgir par certains aspects dans sa psyché.
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Messagepar mareva_mae » Mar 31 Jan 2023 - 19:09   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Loucass824 a écrit:Mlors en effet, Alana est vierge, s'il faut dire les termes. Et j'avoue que, compte tenu du paradigme civilisationnel, et l'ouverture générale sur ces sujets qu'on mes persos et les persos en général dans l'univers, le simple fait qu'elle soit attirée par les femmes, cela ne m'a pas paru si pertinent d'insister dessus, même vis à vis d'Alana elle-même. Pour moi, même inexpérimentée, elle ne s'interroge pas sur "je suis attirée par une femme au lieu d'un homme comme la majorité des femmes". Pour moi, et pour Alana dans son esprit, elle aime une personne, et cette personne est une femme, donc elle ne s'interroge pas plus que cela. Je crois que l'ensemble de mes persos va réagir de la même manière à ce sujet d'ailleurs, que l'homosexualité est une orientation sexuelle comme une autre dans cet univers.

Complètement d'accord avec ce prisme dans Star Wars, mais il n'empêche que si c'est sa première expérience sexuelle, la personne avec qui elle se lance aurait pu donner lieu à plus d'effusion chez Alana :cute:

Ah et j'ai enfin fini la saga du Sorceleur, du coup, cette phrase que tu as en signature et qui apparaît dans ce chapitre... Je comprends l'idée de faire un clin d'œil à un auteur que tu aimes, mais je tu aurais pu la changer un peu en gardant la même image non ? :transpire:
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Messagepar Loucass824 » Mar 31 Jan 2023 - 19:17   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Fausse surprise, point de nouveau chapitre ici ! Mais une petite session d'auto-promotion assumée. Pour la part de ceux me lisant que cela peut intéresser, j'ai réalisé un format court pour le challenge spécial, que je place ICI, d'environ 15 000 mots découpé en cinq parties.

Le postulat de base est simple : une femme se réveille dans un sale état, dans une sorte de complexe. Elle ne se souvient de rien, ni de qui elle est. Son seul début d'indice est une blessure qu'elle porte sur la poitrine, où l'inscription d'un numéro de série semble figurer, sur une partie métallique de son corps. Que se cache-t-il derrière cela ? Comment faire pour obtenir des réponses, alors qu'elle ignore même ce qui se cache derrière les soldats à la cuirasse blanche jonchant le sol de ce complexe ? Cinq parties pour suivre les pas de cette femme qui va côtoyer la rébellion malgré elle.

Cela vous donnera également une idée d'où j'en suis à peu près dans mon évolution de mon "logiciel de style", pour ce que pourraient donner de futurs travaux dans l'univers... Mais également pour proposer mes premiers pas de paroliers, pour les amateurs de musique urbaine. Car plus que reprendre des passages de musique qui me plaisent, j'ai moi même créé mon propre petit texte. Jusqu'à un genre inédit, que je vais nommer de la drill galactique (pas sûr que quelqu'un d'autre à eu cette idée avant... Lol) De quoi justifier cette lecture ? J'espère...

Et tiens, tant que j'y suis encore, le lien d'un autre format court que j'avais réalisé, participation en retard à un autre challenge passé, juste ICI. Pour aller au bout de ma démarche de promotion sans détour jusqu'au bout.


Edit : bigre, j'ai posté en même temps que toi, du coup le début de mon message tombe à l'eau... Lol

Alors je crois que les effets de sa toute première expérience vont lui apparaître à l'esprit dans le prochain chapitre. Ou quelque chose de cet acabit. Mais oui, peut-être que je n'ai pas assez insisté sur ce point sur le moment. Comme tu m'avais fait remarqué, et que j'avais compris, les introspections pas forcément calibrées au mieux, trop pendant le passage à l'intime et pas assez avant. Peut-être que j'aurais abordé cela si j'avais passé davantage de temps sur le passage avant.

Ah, voilà une excellente nouvelle, entièrement convertie aux Saintes écritures ! Lol mais mon but était justement de montrer l'affiliation pour ceux qui la verront, d'où ma signature sur le forum. La remanier, ce serait presque plagier l'esprit en prétendant avoir fait différent. Alors qu'ici, je ne me cache pas de reprendre une chose existante pour ceux qui la verront. Je ne sais pas si c'est clair... Lol je voulais que l'hommage soit clair et sans équivoque, sur un instant que j'ai beaucoup aimé dans les livres.
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

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Loucass824
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Messagepar Loucass824 » Ven 03 Fév 2023 - 17:21   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! Alors comment les choses vont-elles bien pouvoir se goupiller après les évènements du chapitre passé ? L'heure du réveil se présage, avec des fortunes diverses, certains réjouis et heureux, d'autres plus troublés. Mais surtout, ce qui va suivre le réveil d'Anakin ne risque pas d'améliorer sa situation...



Chapitre 27





Les conséquences du réveil matinal finissaient de laisser Dyna tranquille. Le conditionnement et la discipline militaire constituaient de bons moyens pour ne pas végéter au lit, y comprit lors d’un lendemain de soirée. D'une soirée bien plaisante d'ailleurs... D'où provenait ce sourire figé sur ses lèvres depuis son réveil ? Chose assez peu ordinaire pour le relever, jusqu'à songer à la manifestation la réjouissant à son réveil. Cet idiot de Jedi... Bon, il n'est pas si idiot que cela en réalité, songea Dyna. Ne pas commettre d'excès avec la boisson relevait d'une bonne idée pour ne pas perdre son discernement face à lui, quand bien même l'alcool n'était pas dans ses habitudes. Son rituel d'assouplissement dynamique avait suffit à se délester de la moindre tension, avant de laisser ses pas la mener dans ces couloirs, heureuse de les arpenter de nouveau.

Séance du matin, avant le premier repas de la journée et les sessions collectives plus tard, songea-t-elle en se rapprochant de l'entrée de la salle de sport. Dyna se savait encore dans la force de l'âge. Mais consciente qu'une fois le pallier de la trentaine dépassé, il ne fallait négliger aucun aspect pour que le déclin immuable ne se précipite pas. La volonté n'avait pas lieu d'apparaître ici. Seule sa discipline ferait le travail. Mais rien n'aurait pu la préparer à cette vision singulière à peine le pied à l'intérieur de la salle de sport.

— Eh bien, moi qui me considérais comme quelqu’un de matinal, déclara-t-elle en voyant l’état de la pièce.
Anakin, torse nu assis en tailleur, se concentrait, habité d'une intensité apaisante, un bon mètre au dessus du sol, différents poids et bancs de musculation tout autour de lui. Non pas soulevés, mais flottant dans les airs, gravitant autour de lui, comme piégés par un champ, non, un nuage invisible. Le son de ses mots interrompit la symphonie, les objets reprenant leur place sans heurt. Dommage, regretta Dyna devant la fin d'un spectacle dont elle ne présageait pas de sa beauté, alors qu'Anakin touchait de nouveau le sol.

Anakin laissa passer sa déception dans un soupir retenu. Cette longue méditation n'avait servi à rien. De quoi récupérer de sa nuit peu reposante, où il n’avait cessé de se repasser le fil des évènements de la veille, certes. Mais pour un résultat peu probant. Tant qu’il demeurait concentré, cette blessure s’était faite plus discrète, lointaine même. Mais à l’instant où ses yeux s'étaient rouvert... Anakin retient la grimace perçant de nouveau à peine la salle et la réalité de retour.
— Je n’arrivais pas à dormir, alors..., répondit-il sans poursuivre.
— Rien de tel que l’exercice dans ce cas là, ajouta Dyna avec un sourire en coin qui se voulait...
Anakin secoua la tête pour balayer la douleur infligée par la joie apparente de cette femme faisant écho à la désillusion de la veille. L'image d’Alana et Kyrsta ensemble ne demandait qu'à le faire replonger.

Où est passée sa décontraction ? s'étonna-t-elle devant son absence de réponse. Il paraissait différent de l'homme apaisant qu'il était depuis le terme de la dernière opération et leur échange lumineux. L'Anakin visiblement heureux, naturel et accessible de la veille éclairait ses pas. Mais ce pauvre Jedi tendu, préoccupé, cherchant à fuir le contact des autres voulait l'horizon... Comment faire pour que le premier Anakin apparaisse de nouveau ? Car la certitude ne se trouvait plus à établir, il fallait chasser les nuages noirs au dessus de celui-ci.
— Maintenant que tu en as fini avec tes tours de Jedi, peut-être que tu pourrais prendre part à un vrai entrainement ?
— Mauvaise idée que de provoquer un Jedi, maugréa-t-il la tête baissée.
Et à présent, son second degré s'est fait la malle lui aussi... regretta-t-elle.
— Oh allez ! insista Dyna. Je serais curieuse de voir ce que tu vaux dans l’arène…
— L’arène ? s'étonna le Jedi.
Dyna désigna d’un signe de tête évident un grand carré au sol, quelques mètres derrière. Une matérialisation simpliste, mais claire pour ceux ayant déjà mis un pied dans ce genre d'endroit. Ce qui n'était pas le cas d'Anakin ? Difficile d'imaginer qu'un homme avec ce physique n'avait jamais côtoyé de salle d'entrainement...
— Le cercle, le ring, peu importe. Dans toutes les salles d’entrainement, on peut se défouler et voir qui est le meilleur au combat. Ca te tente ?

Une proposition de déverser sa rancœur et son ressenti. Anakin possédait une bonne idée de ce que cela provoquerait. Et il ne s'agissait pas d'une proposition pertinente. D’autant plus s’il devait l’affronter elle...
— Donc le but, c’est de terrasser l’autre ? devina-t-il. Je ne suis pas sûr de bien saisir…
— Ca ne m’étonne pas, le railla Dyna. On ne porte pas vraiment les coups. Le but est de toucher, ou d’immobiliser son adversaire, non de le plonger dans une cuve à bacta pour la semaine. Alors ?
Pourquoi Dyna lui proposait-elle cela ? Cette envie de se tester, de se détendre ? Anakin ne pouvait parvenir à se détendre dans son état. Et finir par faire payer Dyna, en la contaminant avec ses propres soucis. Cette femme se portait mieux depuis la mise à plat de leur différents, et Anakin tissait de nouveau des liens avec quelqu'un. Mais trop prématuré, car voilà que ses soucis empiétaient de nouveau sur... Dyna n'avait pas besoin de ça. Ne méritait pas qu'il l'accable.

— Ce n’est pas que je ne veux pas, bredouilla Anakin. Mais je ne voudrais pas te blesser…
Les sourcils de Dyna se froncèrent pour faire barrage à ces paroles assassines. De quoi la faire monter dans les tours en un instant, faisant naître la perspective d'infliger une correction à quelqu’un ne l’estimant pas à la hauteur. Il demeure bel et bien idiot en fin de compte, songea-t-elle. Il savait pourtant de quoi elle se montrait capable, mais continuait à se trouver des excuses. Cherchant à fuir le combat. Non pas parce qu’il craignait de lui faire du mal, mais parce qu’il se complaisait dans son malheur, rejetant la main tendue pour des raisons prétendument légitimes. Après ce qu’Anakin avait fait pour elle, dans les instants les plus délicats, il n’était pas question de le laisser agir ainsi, comme Dyna aurait pu le faire par le passé, en demeurant passive.
— Si c’est vraiment ce que tu crois, alors tu n’as plus le choix à présent, lui envoya-t-elle d'un ton ne laissant pas la place à la discussion. Échauffe-toi, dans un quart d’heure on commence. Et enfile un haut, ajouta-t-elle sur une touche plus légère. Ne va pas croire que t’es le seul mec taillé du coin.
Elle le rejoignit dans son amusement timide, avant qu'Anakin se décide enfin à enfiler un débardeur et se préparer. Lui arracher un rire constituait une première victoire. Une... Récompense ? À quoi donc ? Dyna ne le connaissait pas tant que cela après tout... Mais cette volonté de le soutenir l'animait.

J'suis vraiment trop naze moi, songea Anakin, s'échauffant à peine son haut enfilé. Dyna se montrait plus sympathique qu'il ne le méritait, alors même qu'il avait tenté de repousser sa main tendue pour... Il ne devait pas camper sur ses positions, focalisé sur sa cousine avec... Crail avait raison. Seule Dyna se révélait capable de lui apporter ce dont il avait besoin, ce qui lui faisait défaut. Et il s'agissait précisément du sens des actes de cette femme, alors même qu'Anakin ne possédait rien à lui offrir. Car elle voulait son bien. Pourquoi donc ? Était-ce même pertinent de se le demander en cet instant ? Rien que pour cela, l'accepter constituait le seul choix valable. Est-ce que j'aurai dû aller la trouver cette nuit ? Après... Dyna l’aurait soutenu, mais il s’était replié sur lui-même, comme l'inadapté social qu'il était...

Le temps qu’ils s’échauffent, d’autres soldats les rejoignaient. L'annonce du combat les avaient poussé à rameuter leur camarades. Les gants enfilés, le ring fin prêt, les soldats constituaient une foule raisonnable. Anakin s'amusa de l'apparition de Crail accompagné de sa gueule de bois, ses lunettes de soleil témoignant de son état de forme précaire. Il se tenait un peu à l’écart du groupe principal de soldats, foule compacte occupée à prendre les paris. Un usage pour les plus grosses confrontations, les soldats ayant l’habitude de miser quelques dizaines de crédits. Mais un affrontement entre deux officiers, dont une des meilleures au corps à corps et un Jedi ? Les enjeux financiers avaient rapidement grimpé.

Alana apparu à son tour, collée à Kyrsta. Anakin s'efforçait d'éviter les regards innocents qu'elle lui envoyait, pour calmer les fourmillements dans ses doigts. Les savoir ensemble, mais surtout les voir si complices après cette nuit... Il ne s’agissait pas d’une aventure d’un soir sans lendemain. Mais plutôt de la concrétisation de quelque chose ne faisant que débuter. Elles ne comptaient pas rester chacun dans leur coin. Là où sa cousine s'était montrée excessivement charitable envers une ennemie, Anakin était passé à côté de deux femmes se tournant autour, aveugle, mais surtout bien naïf qu'il se trouvait. Vérifiant une nouvelle fois l'attache de ses gants, Anakin s’infligea plusieurs frappes au visage. Il était plus que temps de se remettre les idées en place !

— Voici les règles, prononça le soldat faisant office d’arbitre. Le combat ne comportera qu’une simple reprise de cinq minutes. Pour gagner, il faut compter plus de touches que son adversaire. Chaque coup de poing ou de pied rapporte un point. Une amenée au sol rapporte cinq points. La soumission fait automatiquement gagner le match. Doucement sur les coups de coude et de genoux, si vous pouviez éviter de passer votre journée à l’infirmerie. Pas de coups bas, ni de frappes déloyales. Et souvenez-vous, on ne porte pas les coups, et on reste fairplay ! Vous êtes prêts ? demanda-t-il en les consultant à tour de rôle. Prêt ? C’est parti !

La foule encourageait son combattant préféré, Dyna jouissant du plus grand soutien. Le mal de crâne de Crail l'empêchait d'acclamer son ami. Il éprouvait déjà son lot de difficultés à supporter les cris de la foule… Dyna se lança sans attendre, décidant de foncer directement sur lui, espérant le surprendre. Anakin esquiva son coup de pied sauté d’un rapide retrait sur le côté. Elle retourna à l’attaque une fois sur ses appuis. Le Jedi parvint à esquiver ses différents coups de poings, mais ne contre-attaquait pas. La foule commença à lui manifester son mécontentement.
— Le but c’est de toucher, lui envoya Dyna, le visage à l'intérieur de ses gants. Ce n’est pas un ballet de Jedi. Peur d’être trop court jeune homme ?

Des paroles ayant le don de le piquer. Mais pas assez pour basculer dans un niveau de détermination supérieur. Celui lui permettant de faire la différence. Un entraînement face à une femme que... Qui me... Le parasitage ne l'aidait pas. Depuis l’âge adulte, Ahsoka ne souhaitait plus être sa partenaire d’entrainement au corps à corps. Plus puissant, plus technique, et surtout plus doué qu’elle, la poussant à rejeter son rôle de sac de frappe ambulant. Répéter ses gammes seuls lui suffisait, comme avec le sabre, pour mettre au point ses techniques et combinaisons. Ahsoka ne servait qu'à la mise en application de sa progression. Empêchant ainsi Anakin de s'habituer à un partenaire d'entraînement. Mais il fallait aller au delà.

Dyna ne put s’empêcher de contenir un léger sourire, voyant qu'il possédait désormais l’esprit tourné vers le combat. Il se baissa au dernier moment, évitant son crochet du bras arrière. Exclusivement en droitière, comprit-il. Profitant de l’ouverture, son enchainement de quatre coups de poings rapides par le bas se trouvait déjà prêt. Les trois premiers dans l’abdomen et le dernier plus haut au menton. Oubliant d'insuffler la puissance dans ses coups, Anakin se focalisait sur des enchainements vifs, à courte distance, certains envoyés avec le bord de la main, pour un effet plus cinglant que percutant et impactant.

Toucher plutôt que frapper. Il croyait bien faire. Mais n’avait pas conscience de l'humiliation pour un combattant, de recevoir des coups de ce genre, signifiant que l’on n’estimait pas son adversaire assez digne de combattre avec un niveau de détermination égal. Il devait payer pour ça. Plutôt que de battre en retraite, Dyna amorça un pas en arrière avant de déployer un coup de pied retourné. Le bout du revers de son membre gifla Anakin en plein visage, plus fort que ce à quoi il s’attendait.

Si le talon avait touché, le jeune Jedi ne se trouverait plus conscient pour en témoigner. Mais sa joue le lançant ne relevait pas d'une simple touche.
— Je croyais qu’on ne portait pas les coups ? lui rappelait-il en se massant sa joue engourdie.
Elle parvint à le toucher à nouveau d’un direct du bras avant, profitant de sa distraction. Impact direcr, le poing heurtant sa mâchoire de plein fouet. Ces gants d'entraînement ne se trouvaient pas suffisamment rembourrés pour atténuer l’impact. Le gout ferreux de son propre sang s’infiltrait entre ses dents.
— Tu parles trop, Jedi !

La foule commençait à apprécier le spectacle. Alana perçait à peine avec ses encouragements pour son cousin. La jeune femme ignorait les raisons menant à ce combat. Peut-être un simple défi au sein d'une nouvelle amitié qui naissait ? La jeune Jedi le souhaitait à Anakin. Peu amatrice de ce genre de combat, mais son rapport à la violence évoluait quelque peu depuis qu'elle se trouvait au milieu de cette guerre. Et quand bien même, le manque de soutien dont souffrait son cousin se devait d'être compensé. Chaque touche subie la poussait à s'époumoner, peu importe qu'il ne l'entende pas. Jusqu'à subir la réprimande de Winna.

Selon elle, ne pas soutenir une femme dans ces dispositions relevait d'un mauvais goût irréfléchi. La Togruta n’avait rien contre Anakin. Mais ne maitrisant pas la Force elle-même, il fallait prouver que les non-Jedi pouvaient valoir tout autant. Et, les choses étant bien faites, Dyna était une femme. Alors pour une confrontation physique, il fallait envoyer un message !

De son côté, Crail passait son temps à masser ses tempes pesant plus lourd qu'un croiseur, rendues douloureuses par l’agitation qui l’entourait. Il avait bien du mal à se concentrer sur le combat, mais cela ne lui importait que très peu. Valae pouvait bien être particulièrement douée, peut-être autant que lui-même, qui sait. Mais ce dont Anakin était capable... Valae n’avait aucune chance face à son ami, ceux imaginant le contraire ne connaissaient rien au combat. L'écart se révélait trop important, il le savait pour avoir déjà affronté un guerrier sensible à la Force, se trouvant d'ailleurs à quelques pas d'elle.

Kyrsta se tenait à côté d’Alana, observant silencieusement le combat d’un œil expert. Elle avait perdu la forme lors de son séjour au sein du Supermax. Retrouvant des couleurs au domaine Organa, mais sans avoir la tête à s’entrainer avant d'arriver ici. Retrouver son niveau ne se produirait pas en seulement deux ou trois semaines. La souplesse réapparaissait déjà au moins. Pour une humaine sans le moindre pouvoir sensitif, la commandante se défendait avec honneur. À son aise en pieds-poings, un très bon coup d’œil, des déplacements vifs, une bonne gestion de la distance. Mais des appuis révélaient une aisance moindre au combat au sol. En ce qui concernait Anakin… Un très haut niveau, alors même qu’il retenait ses coups. Un combattant, non, un guerrier d’une toute autre trempe, songea Kyrsta.

Anakin repartit à l’attaque, faisant grimper son compteur de coup. Ses feintes affaiblissaient la défense de son adversaire, laissant son bras avant faire le travail. Les frappes se frayaient un chemin à travers les coudes levés de Dyna à quatre reprises. Des mouvements courts, coups directs et rectilignes, plutôt que des frappes circulaires plus prévisibles. Si le but était de toucher...

Dyna savait à quoi s'en tenir une fois qu'il avait haussé le ton. Voilà de quoi est fait un Jedi... Elle devait prendre le dessus sur le plan tactique, pour combler son déficit technique. Sans parler de son manque de vitesse... Dyna devait accepter cette désillusion. Mettant la puissance de côté en excluant de porter les coups, elle avait un temps espéré équilibrer davantage le combat. Un homme plus grand, plus lourd qu’elle, mais surtout un Jedi… Qu'il me touche, prenne confiance et se rapproche. La distance se présageait. Parfait. Dyna l'agrippa, plaçant sa jambe en opposition à celles d'Anakin. Le poids et son basculement de hanche l'aida à l'envoyer à terre. Elle ne se préoccupa pas de la surprise sur son visage, après avoir heurté le sol de plein fouet. Mais le balayage ainsi que l'amenée au sol ne constituaient que la phase préparatoire. Dyna passa en position montée pour préparer la suite.

Kyrsta n'en perdit pas une miette, son soupir impressionné se noyant parmis les autres. Ce sens tactique... Identifier ses faiblesses, celles de l'adversaire, lister les solutions, opter pour le choix et l'exécuter en si peu de temps, durant le combat. L'intelligence du combat. Le guerrier est un intellectuel, lui avait expliqué son père. La différence entre le combattant et le guerrier réside dans la possibilité de réponse aux équations. Le vrai guerrier n'est pas celui qui possède le plus large éventail de connaissance, mais celui sachant utiliser l'outil adéquat, au moment pertinent, faisant le tri parmis tout ce dont il est capable d'infliger. Cette vérité se vérifiait. Contrainte temporelle, décisionnelle, déficit de stature, d’envergure, de puissance, de vitesse. Tout ceci n’importait pas pour le guerrier, qui possédait chaque réponse.

La violence importe, mais l'intellect constitue l'essence de l'art martial. Kyrsta croisa les bras, espérant que personne ne remarque les tremblements agitant ses membres. Pourquoi fallait-il que cette occurence lui rappelle son père ? Ce qu'il lui avait transmis faisait parti d'elle, elle ne pourrait s'en défaire. Elle ne le voulait pas, alors pourquoi... À cet instant... Alors qu'el- Son regard se posa sur la lumière se trouvant à ses côtés. Ne se doutant de rien, Alana continuait à encourager son cousin, alors que la Togruta à sa droite poussait pour que la Femme remporte ce combat, plus que Dyna elle-même. Tant que la Twi'lek se réchaufferait auprès de ce feu, la moindre esquisse de ténèbres la laisserait en paix.

L’imbrication au sol ne relevait pas de son point fort, mais Dyna ne disposait pas d’autres choix pour contrer le Jedi. Mais à peine en position, Anakin rapprocha ses jambes de son buste, avant de basculer ses hanches sur le côté pour se défaire de la prise de Dyna. Il finit par se redresser rapidement sur ses pieds d’une pirouette en arrière. La foule soupira d'une stupéfaction incontrôlée, suivi d’applaudissement. Car sa manœuvre lui permit d'esquiver le talon que Dyna fit s’abattre sur lui alors qu’il venait d’effectuer sa roulade.
— Ca calme, hein ? lui envoya-t-elle, même si elle venait de manquer son coup.
— Pas mal, c'est vrai, mais je crois que je mène toujours !

— C’est ce que tu crois…
Cette amenée au sol constituait un signal inquiétant pour Anakin. Tant qu’il ne se consacrerait pas pleinement sur un moyen de terminer le combat, il demeurait à la merci d’une mauvaise surprise. Il est temps de mettre un terme à cela, fit-il en préparant son prochain mouvement. Dyna accepta l’invitation tacite dans la posture défensive du Jedi. En déplacement, sans disposer de ses appuis pour esquiver. Comme prévu. Le jeune Jedi bondit sans élan, déployant ses membres. Elle leva sa garde comme attendu, ne pouvant qu'encaisser l'impact de sa projection. Le choc contre le tapis du ring la désorienta, laissant tout le loisir à Anakin de placer ses genoux contre ses hanches, et ses mains au creux des coudes de Dyna. Elle tenta de se débattre, en vain. La position montée était verrouillée. Aucun moyen de s'en sortir...

— Ne serait-ce pas là le début d’une soumission ? ironisa Anakin.
— Tant que je ne tape pas au sol, le combat n’est pas terminé, répondit-elle, acceptant tout juste de cesser de se débattre.
— Alors on va tranquillement patienter jusqu’à la fin du chrono, fit-il en lui arrachant le reflet de son propre sourire à travers des souffles courts.
La foule se faisait moins bruyante. Les clameurs cédaient leur place à des soupirs, et des félicitations pour célébrer le vainqueur à venir. Anakin disposait de l'embarras de techniques au sol pour la pousser à abandonner, en menaçant de faire plier ses articulations. Mais il maintint ce blocage singulier, sans bien savoir pourquoi.

Comme un besoin de réponse, le visage de sa cousine lui apparu sans peine lorsqu'il leva la tête en direction des spectateurs. Tout ce que ce combat amical avait amené fut balayé en un instant.Alana, et elle à ses côtés... Heureuses ?! Pourquoi est-ce qu'Alana me fait ça... Pourquoi ça me fait autant mal... Son visage se baissa de nouveau sur la femme qu'il maintenait au sol. Plus proche de lui que jamais. Au contact, leurs membres s'entremêlant dans un effort physique intense. Il ne pouvait agir à propos d'Alana. Mais avec Dyna... Il pouvait, non, il devait reprendre le contrôle de la situation. Envoyer un message à Alana. L'éclair passant dans son esprit s'articula dans son rapprochement contre Dyna, toujours immobilisée. Son visage se posa au plus près d'elle, pour déposer les mots au creux de son oreille tout en conservant un œil sur Alana.

— Ou alors, on peut passer à un autre genre d’exercice, lui souffla-t-il dans un murmure brûlant.
Il venait vraiment de suggérer ce qu’elle avait entendu ? L’expression sur le visage du Jedi ne laissait guère de place au doute, la regardant à peine après ce qu'il venait de lui balancer. La chaleur se propageant sur ses joues laissa place à une rage bouillonnante. Encore plus stupide que je ne le pensais... Mais ce n'est rien à côté de moi ! Comment avait-elle pu songer qu'Anakin était différent de tous ces types ne voyant chez elle qu'une chose à conquérir, sur laquelle leur contrôle devait se refermer ? Son poignet tapa rageusement contre le sol, laissant l'arbitre déclarer la victoire du Jedi. Et voilà qu'en plus, il lui offrait une mine de gosse ne comprenant rien à ce qui se produisait.

— C’est terminé ! Lâche-moi, gronda-t-elle en se débattant comme une furie.
Anakin relâcha sa prise dans l’instant, et se dégagea pour la laisser, exécutant une ordonnance qu'il ne saisissait pas. Il lui tendit la main, mais elle la balaya sans hésitation, préférant se relever d’elle-même. Qu'est-ce j'ai... Il l’agrippa tout de même par le bras lorsqu’elle se trouvait dos à lui, cherchant à s’éloigner.
— Dyna, attends. Ne le prends pas comme ça, je croyais juste qu-

Elle se dégagea à nouveau en déployant plus de force et de volonté que durant le combat. La foule faisait toujours bien assez de bruit pour que personne ne tende l'oreille. Les parieurs heureux se bousculaient pour récolter leur gains, les déçus protestaient, avant de rapidement vaquer à autre chose. L’attention de la foule tournée vers autre chose que les deux combattants.
— Tu croyais quoi ! poursuivit-elle sur le même ton. Cette manœuvre digne d’un ado débile voulait dire quoi ? Parce qu’on s’entend bien, tu peux te permettre n’importe quoi ?!
— Je ne pensais pas à mal, bredouillait-il. J’ai cru que je te plaisais, et qu-
— Et alors quoi ? Tu es le type le plus stupide dont je suis ja-, s’interrompit-elle, se révulsant elle-même d'avoir cru à une chimère. Espèce d'idiot ! Ca ne t’autorise pas à faire ça !

— Je suis désolé Dyna, comprends qu-
— Ne me prend pas pour une idiote, je déteste ça, envoya-t-elle en le pointant du doigt. Tu as intérêt à régler tes soucis mon pauvre garçon.
Elle tourna les talons, quittant la pièce sans cérémonie. Anakin se sentait plus bête que jamais. Sa manœuvre constituait son plus haut fait d'armes dans une longue liste d'erreurs et de désillusions qu'il collectionnait depuis sa naissance. Mais cette fois, humilier cette femme, en public, peu importait si la foule n’avait pas tout saisi, alors même qu'elle avait tenté de le soutenir en premier lieu. Anakin n’avait pas besoin des autres pour commettre des bourdes, il s’en chargeait bien lui-même.

Alana ne savait quoi en penser. Le comportement de son cousin se révélait bien troublant. Il devenait complice avec la commandante Valae peu à peu. La jeune Jedi n'avait pas encore eu l'occasion d'en discuter avec lui, mais elle espérait en apprendre davantage à ce sujet. Cette femme avait peiné Chewie, mais la jeune Jedi ne pouvait en vouloir à son cousin de tisser d'autres liens. Voir Anakin ainsi n'était pas des plus courants, mais le visage qu'il offrait une fois ce combat terminé, si... La jeune Jedi devait avoir loupé un épisode…

Anakin balaya la salle de sport, remplie de monde. Des gens qui échangeaient avec les autres, des scènes réjouissantes pour la plupart. Et lui, au milieu de tout cela, plus seul que jamais piégé de sa manie de se saboter. Seul dans la foule...


*****


— Vieux, qu’est-ce que tu nous as encore fait ? fit Crail après avoir attendu de se retrouver seul avec son ami.
— Laisse tomber…
Anakin se trouvait près des casiers de stockage, en train de se changer. Crail avait besoin d'explications, une fois l’agitation retombée. Il avait encore mal aux cheveux, mais l’abandon de Valae et ce qui avait suivi l’avait tiré de sa léthargie. Il fallait qu’il ait les idées claires après ce que son ami venait de commettre. Ce qu'il avait merdé plutôt. Ce point relevait d'une certitude établie, le tout consistait à comprendre pourquoi.

— Laisser tomber ? Pas après ton numéro…
Mon numéro... Une manière bien trop flatteuse de décrire ce...
— J’ai déconné d’accord ? lâcha-t-il sans détour. C’est bon je le sais...
— Moi, je ne le sais pas vraiment, alors un peu d'aide...
Anakin se rendait compte de l’état dans lequel son ami se trouvait. Il avait manifestement plusieurs navette de retard.
— J’ai suivi tes conseils hier ! s’exclama le jeune Jedi.

Crail fouillait dans ses souvenirs. Un marasme plus embrumé que jamais... Des rires, des verres éclusés, des tapes sur l'épaule... Du peu dont il se souvenait. La soirée devait avoir duré plus longtemps de ce que sa psyché lui permettait de se rappeler.
— Je ne me souviens plus beaucoup…
— J’ai été parlé à Alana hier, déclara Anakin en baissant d'un ton. Tu sais pour... Concernant...
— Ahhh oui, ce conseil là, s’écria-t-il trop fort, dépassé par sa lucidité retrouvée.

— Doucement ! J’y pensais déjà moi-même… Souvent.... Et je me suis lancé…
— Je devine que ça s’est mal passé… Mais au moins tu lui as dit et tu es fixé, c’est toujours ça, non ?
T’es pas prêt pour la suite mon ami, songea Anakin.
— C’est pire encore… Je ne lui ai pas dit, parce qu’elle ne se trouvait pas dans sa chambre. Elle dormait dans une autre, fit-il en marquant une pause, Crail ne semblant pas comprendre. Celle de Kyrsta…

Alors ça, s’il s’y était attendu… Alana avait couché avec Kyrsta. Alana... Et Kyrsta... Coucher avec une ancienne ennemie. La femme qu'il aimait passant dans l'intimité avec la meurtrière de son père... Cette simple perspective balaya tout le reste.
— Oh bordel… Alana et… Et tu l’as découvert, comme ça… Merde…
— Ouais comme tu dis, merde…
— Je suis désolé pour toi mon ami, vraiment.

Le dire à quelqu’un venait de lui ôter un poids. Trop léger, mais tout de même. Surtout si ce quelqu’un était Crail. Si seulement cet alcoolique notoire avait été d’attaque, Anakin n’aurait peut-être pas tout fait capoter avec Dyna. Comme si une telle chose était possible. Qui pouvait bien le protéger de faire n'importe quoi ? J'en ai vraiment assez de tout ça... Je ne m'en sortirais jamais... Un jour, je vais faire le truc de trop et... Il sera trop tard pour...
— C’est ma faute, reconnut-il. J’aurai du me décider plus tôt pour Alana, et éviter ça, je le sais. Mais je ne lui en parlerais plus jamais. C'est mieux ainsi.
— Non pas forcément, contra Crail.
— Ecoute, elle semble aimer cette..., fit-il, dans l'incapacité de terminer sa phrase. Elles étaient tout le temps ensemble, même avant ça. C’est plus qu’une histoire d’un soir. En tout cas, ça veut forcément dire quelque chose. A quoi bon parler de tout ça ? Je ne suis même pas capable de me contrôler rien qu'en leur présence, alors imagine d'en parler !

Crail ne pouvait pas laisser son ami se morfondre de cette manière. Mais le brosser dans le sens du poil, et prendre des gants, ne l'aiderait pas bon plus. La situation se révélait suffisamment tendue pour que cela dégénère pour peu de choses. Crail se devait au moins d’être honnête. Il l’avait toujours été, et ne devait pas s’arrêter aujourd’hui, par crainte de frapper un ami toujours à terre. Il fallait lui dire les choses, sans rien enjoliver, tout en soulignant que tout n'était pas perdu.
— Écoute, sachant que c’est ta cousine, tu allais ressortir déçu de cette discussion. D'apprendre qu'elle ne ressentait pas ça pour toi, tu n'aurais pas encaissé. Ne me regardes pas comme ça, je n’ai pas fini ! fit-il après qu’Anakin l’ait toisé de manière étrange, peinant à comprendre son ami. Tu peux toujours t’ouvrir à elle, pour lui dire ce que tu ressens. Parce que vu ton numéro d’aujourd’hui, t’en a besoin mon ami. Tu ne peux pas rester comme ça, prêt à exploser ou blesser les autres à la moindre contrariété. Tu cherches à reprendre le contrôle sur un truc que tu ne peux pas contrôler…

Crail disait vrai. Évidemment qu’il avait raison. Il se montrait bien plus lucide que lui. Comme s’il n’avait fait que soulever des évidences paraissant si obscures de la perspective du jeune Jedi. Mais faire le tri de cet ensemble chaotique... Prendre la bonne décision...
— Je ne sais pas, je dois y réfléchir…
— Une fois qu’on en aura terminé avec l’Aube Rouge, tu auras tout le temps qu’il faut. Et plus aucune excuse.
— T'as peut-être raison…
— Il était temps que tu t’en rendes compte. Dire que tu t’es fait jeter par Dyna en plus… Tu parles d’une manière de commencer la journée...
— Mais t’es un vrai salaud ! lui envoya Anakin.
— Mais toi là aussi ! protesta Crail. Qu’est-ce qu’il t’a pris de faire un truc pareil ? Tenter de rendre Alana jalouse, la faire payer pour un truc dont elle n’a pas conscience. Le tout en se servant d’une autre femme. Qui elle semble t’apprécier et qui est faite pour toi ! La classe…

Anakin n’était pas un idiot. On lui avait souvent dit, et il l'avait souvent pensé. Mais les choses en étaient autrement. Anakin se révélait être un incapable, impuissant, voilà tout. Un inadapté social, incapable d'opter pour des choix d'une pertinence évidente avec les autres. Parvenir à sympathiser avec une femme qui lui plaisait, à qui il plaisait, commençant tout juste à lui faire oublier sa cousine. Pour saboter son œuvre, et faire souffrir les personnes se liant à lui. Sortirait-il de cette spirale un jour ? Se montrerait-il enfin capable de faire les choix les plus justes, et ne plus commettre bourde sur bourde ? Ces questionnements n’avaent jamais débouché sur rien de bien significatif. Il devait se focaliser sur une seule chose. Réparer ses erreurs. Parler à Dyna, s'excuser. Alana devra attendre.

— Tu crois que je ne le sais pas ? Je finis toujours par me saborder comme un naze. Je devrais aller m’excuser auprès d’elle. Elle ne méritait pas ça.
— C’est peut-être un peu tôt, remarqua-t-il. Et pas sûr qu’elle veuille de toi après ça.
— Ce n’est pas ce qui compte. J'imagine comme elle doit se sentir. Plutôt que de faire le choix pour me donner une chance avec elle, je devrais plutôt faire le choix le plus sain pour elle.
— Si seulement t’avais été aussi lucide tout à l’heure, on en serait pa- Ah, mais t’es malade ?!
Anakin n’avait pu s’empêcher de lui envoyer un bon coup de poing dans l’épaule. Il ne lui en voudrait pas bien longtemps. Crail savait même qu'il avait été loin. Et continuerait à le soutenir. Car c'était son ami.Au moins quelqu'un sur qui je peux compter, et qui reste malgré ce que je suis..., songea Anakin dans un sourire timide.


*****


La préoccupation d'Alana au sujet de son cousin ne passait pas. De nouveau perturbé après un apaisement trop court. Sans moyen de savoir ce dont il s'agissait, d'autant plus inquiétant que Crail lui avait conseillé de laisser Anakin d'abord faire le point seul, sans lui dire plus de choses. L'expression sur le visage de son ami était sincère et inquiétée. Mais comment accepter de laisser Anakin se débrouiller seul ? Et s'il avait besoin d'elle ? Alana ne pouvait le laisser affronter ses difficultés seul...

Revenant dans leur quartiers, la Twi’lek avait bien vu que sa toute nouvelle amante se montrait travaillée par le comportement du jeune Jedi. Excepté qu'elle possédait davantage de certitudes. Qu'Alana ne se soit jamais rendue compte des sentiments de son cousin était aussi mignon que triste, pour les deux personnes impliquées. Anakin savait pour leur nuit passée ensemble. De quelle manière, la Twi'lek l'ignorait. Seuls les sentiments du jeune homme pour sa cousine pouvaient le faire vriller ainsi. Mais Kyrsta ne pouvait le révéler à Alana. Cela ne la regardait ni ne la concernait. Sans compter que son amante ne ressentait pas la même chose, et se maudirait encore davantage de faire souffrir son cousin malgré elle. Allant probablement jusqu'à s'imaginer responsable de cela.
— Tu en es vraiment sûre ? demanda Alana après que Kyrsta lui ait exposé ses conclusions partielles.
— Oui. C’est la façon dont il t’a regardée, expliqua-t-elle. Il sait pour nous deux.

— Oh… S’il le raconte aux autres…
— Ça te gênerait ?
La manière dont la Twi’lek venait de lui poser la question se révélait plus déstabilisante encore. Elle ne semblait pas perturbée. La perspective que d’autres personnes se trouvent au courant, de même que la profondeur de leurs sentiments, avait le don d’effrayer Alana. Mais Kyrsta ne semblait pas y percevoir les mêmes inconvénients.
— Je ne sais pas. Je crois oui, un peu, admit-elle, embarrassée. Ce n’est pas contre toi, je t'assure, mais… Toi, ça ne te gênerait pas ?

— Non. On ne peut empêcher les gens de parler, de juger. Mais je préfère largement me trouver à tes côtés, cela m'importe bien plus que le jugement des autres.
Alana ne la quittait pas des yeux. Comment dévier de cet être qui lui offrait le peu qu'elle parvenait à rassembler, sans aucune concession autre que vouloir son bien-être. Que Kyrsta se montre à ce point ouverte et sincère lui plaisait, beaucoup d’ailleurs. Alana enviait ce sentiment de pouvoir assumer leur relation sans crainte. Une chose lui faisant défaut. Alana n’avait jamais ressenti de problèmes à discuter de n’importe quel sujet ouvertement. Y comprit lorsque cela la concernait. Mais pas lorsque cela touchait à la sphère intime. Et de ce que cela impliquait en l’occurrence. Qu'elle avait couché avec quelqu'un, une personne qu'elle... Aimait ?

— Je passe pour celle qui craint alors, commenta-t-elle en détournant le regard, oppressée par ses pensées.
La main de la Twi’lek effleura sa joue, l’empêchant de détourner le regard plus longtemps. Je ne dois pas oublier qu'elle n'a pas l'habitude , songea Kyrsta. Il s'agissait de sa première fois tout court, sans parler du passif avant de se trouver. Même si Alana ne s'étonnait pas de leur lien, avait-elle déjà observée un couple de femme dans sa vie ? Dans tout les cas, la simple découverte de ces choses la prenait légitimement au dépourvu. Kyrsta ne pouvait le lui reprocher, de ne pas complètement assumer leur lien, aussi profond soit-il. Cela lui prendrait plus de temps. De simples mots ne pouvaient avoir un impact significatif. Alors elle choisit d’opter pour un angle d’approche différent, plus que d'une simple déculpabilisation.
— Oui, mais ça ne me gêne pas, avoua la Twi’lek d’un ton détendu. Ca me plaît même.

La main d’Alana rejoignait la sienne. Kyrsta serrait cette chose avec délicatesse, comme le présent précieux et tant attendu qu'il était. Quand je pense à tout ce que j'ai tenté de placer sur ce chemin pour repousser ces instants... Mais à présent, rien ne nous en empêche. Le reflet de son bonheur nouveau se reflétait sur les yeux lumineux de la jeune humaine, qui réduisait de nouveau la distance pou- L'activation du panneau de commande les interrompit, leur laissant le temps de se séparer l'une de l'autre. Alana invita son père à entrer.
— Je vois que vous vous trouvez souvent toutes les deux ensembles, observa le maître Jedi. Et que tu t’intègres bien Kyrsta, fit-il avec un sourire, avant que la Twi’lek ne l’imite. Me laisserais-tu m'entretenir seul à seul avec ma fille un moment ?
— Bien sûr, répondit-elle. J’allais justement retourner à ma chambre. A plus tard Alana, fit-elle dans une contenance forcée.

La jeune femme tenta de dissimuler l’attention particulière qu’elle accordait à son amante de la même manière, patientant qu'elle ne s'éclipse de sa chambre. Repoussant la seule envie la submergeant, celle de présager leur prochain instant partagé, Alana puisa au fond d'elle pour trouver les éléments permettant de se parer d'un naturel crédible.
— Alors, de quoi voulais-tu me parler ? lui demanda-t-elle, convaincu de la pertinence de son ton joué.
— Mon enfant, ne fait pas l’innocente, déclara Luke. Tu te doutes bien…

— Non je… Je ne sais pas ce qu’Ani t’as dit…
— Ton cousin ne m’a rien dit, répondit naturellement Luke.
La jeune femme ne pu se retenir de pincer sa lèvre inférieure. Les moments passés en compagnie de Kyrsta perturbaient son discernement comme rarement. Il s’agissait de s’assurer du sujet de la conversation qui débutait, pour ne pas commettre d’erreurs qu’elle regretterait une fois trop tard. Ne pas commettre d’erreurs avec papa, quelle drôle d’idée.
— Euh, est-ce qu’on parle bien de la même chose ? tenta la jeune femme.

— Nous serrons fixé si je peux aller au bout, fit-il avec un sourire en coin.
— Oui, bien sûr.
Le maître Jedi passa sa main mécanique dans sa barbe, rassemblant ses pensées pour les formuler le mieux possible. Il ne s'agissait pas de quelque chose d’aisé. Ces nombreux détails, depuis un moment, ainsi que l’attitude de sa fille, indiquait manifestement que les choses s'étaient précipitées.
— Alana, commença-t-il tout en plaçant la main délicate de sa fille pour la déposer dans les siennes. Je ne t’ai jamais forcée à faire quoique ce soit que tu ne voulais pas. Je ne t’ai jamais traitée comme une enfant, même lorsque tu en étais une. Tu es ma fille, et il est normal qu’un père se fasse du souci pour son unique enfant. Alors je souhaiterais que tu écoutes ce que j’ai à te dire. Je crois que tu devrais réfléchir à toutes les options, à propos de ta relation avec Kyrsta. J’ai observé la façon dont vous vous êtes rapprochées, je ne suis pas aveugle, précisa-t-il devant l’expression peu convaincante de sa fille, cette perplexité qui jamais ne pourrait le convaincre. Depuis que je l’ai rencontré, j’ai senti le lien vous unissant à travers la Force. Pour ne pas l'altérer, j'ai préféré le laisser se développer sans dire mot. Je crois que cela provient de votre première interaction, durant ton enlèvement. Une sorte de transfert s’est opéré, au vu de ce que tu m’en as décris. La raison même derrière ta présence lors de nos entretiens avec elle. Je me trouvais persuadé que sa rédemption passerait par ta présence. Le fait que cela se soit par la suite développé en quelque chose… De plus, dirons-nous…

Visiblement, son père possédait lui aussi son lot de domaine où il se révélait moins à son aise. Voir sa fille unique se lier, plus même, consumer son désir, impliquait certains ressort psychologiques. Y comprit pour un homme aussi sage que lui. Une occurence plus apaisante que prévu. Le grand fondateur du Nouvel Ordre Jedi, cette légende vivante, demeurait avant tout son père qu'elle aimait et admirait tant. Était-ce pour cela qu'apprendre qu'une autre personne se trouvait déjà au courant pour Kyrsta la heurtait moins ? Où se trouvait la gêne oppressante de tout à l'heure ? Ce discours, venant de son père qui plus est, mais le malaise ne pointait pas. C'est grâce à elle, ses mots, ses... Kyrsta... Une fois l'échange avec son père terminé, Alana se précipiterait pour lui annoncer.

— Je comprends que vous soyez attirées l’une vers l’autre, reprit Luke. Il s'agit de ta vie privée, de ton droit. Mais tu dois savoir que cette relation apportera son lot de difficultés à un moment ou un autre. J'ignore exactement où vous vous trouvez toutes les deux, ma-
— Je l’aime papa, l’interrompit-elle, armée d'une certitude inattendue. Et même si ça me chagrine que tu désapprouves, je l’aimerais tout de même.
Elle l’avait annoncé sans détour, avec une résolution telle qu’elle n’avait aucun doute d’y croire pleinement. Et c’était le cas. Combien de temps, pour passer au dessus du décès de son oncle ? De son sentiment de trahison envers Yuthura Ban ? Mais la nuit passée et les évènements de cette journée n’avaient fait que confirmer cette émotion sous-jacente, présente depuis qu'Alana l'avait tiré de cette horrible pénitencier. Il est vrai que ce n'est pas si ancien... Serait-ce précipité, et qu-Non. La puissance de leur lien, ce qu’elles avaient en commun, leur attirance naturelle, sans oublier ce qu’elles s’étaient mutuellement apporté. Le temps ne ferait que confirmer ce qu’elle venait d’avouer à son père.

— Qui a dit que je désapprouvais ? s'amusa-t-il à lui opposer.
— Mais, tu as dit que…, balbutia-t-elle en dévisageant son père.
— Je t’ai demandé de bien y réfléchir, de ne pas te lancer sans raison, rappela le maître Jedi. Jamais je ne jugerai tes choix de vie mon enfant. Je t’aime bien trop pour cela. Tant que tu es heureuse, je le suis également. Je ne me mettrais jamais en travers de ton bonheur, et j-
Alana interrompit les mots de son père en plaquant ses bras autour de lui, quitte à le réduire au silence sous l'émotion. Cette journée se révélait pleine de surprises. Découvrir qu’elle aimait véritablement Kyrsta, n’avoir aucun mal à l’assumer, était déjà réjouissant en soit. Mais son père... Elle pourrait toujours compter sur lui. Dans son malheur, de ne jamais connaître sa mère, elle avait obtenu le meilleur des pères, qu’elle n’échangerait pour rien au monde. Cette étreinte prolongée avec lui était tout ce dont elle disposait pour l'en remercier.

Luke ne l'ignorait pas, chérissant cet instant qu'il comprenait sans peine. Qu'il n'avait pas besoin de formuler. Il craignait souvent de ne pas se montrer à la hauteur en tant que père, de pêcher d’une manière ou de l’autre, en cherchant à compenser la disparition de sa femme. De l'héritage de son propre père, de son absence, conscience qu'un oncle dévoué ne pouvait compenser. Comme un orphelin pouvait être un parent attentionné. Comment pouvait-il savoir ce qui était bon pour son enfant ? Mais lorsque sa fille agissait ainsi, il ne pouvait imaginer faire fausse route.
— Merci papa, finit-elle par reprendre la voix tremblante. Je... J'avais du mal avec ces sentiments, de ce que... Ce que les autres pouvaient en penser. Mais de voir que tu me soutiens…
— Il n'y a rien à remercier, répondit-il simplement.
— Ca m’ôte vraiment un poids, de savoir que tu es de mon côté.

— Et moi, je vais devoir me faire une raison, fit-il sur un ton taquin. Je ne serais jamais grand-père…
Le rire qu'il lui transmis n'avait pas de prix. Luke avait oublié à quel point savoir sa fille heureuse pouvait éluder tout autre problème le taraudant. Une émotion plus puissante que la Force elle-même. C’était tout ce qu’il souhaitait pour elle. Il finirait tout de même par avoir une conversation avec Kyrsta sur ce sujet, mais en attendant...
— Tant que nous y sommes, reprit-il, j’aimerais que tu me fasses part de ce que signifie ce lien que tu partages avec elle. Je pourrais peut-être te venir en aide à ce sujet, si d’aventure tu avais des questions…
— Bien sûr papa.

Alana passa les instants suivant à lui expliquer ce dont il s’agissait. Séparer le lien de Force et le lien sentimental, émotionnel, se révélait bien difficile lorsqu’elle posait des mots sur ce que l’autre expérimentait en temps réel. Proches l’une de l’autre, comme un partage simultané. Cela se manifestait également à distance, mais d’une manière différente. Luke avait alors suggéré que l’émotionnel et le lien de Force se confondait souvent, provoquant un rapprochement inéluctable sur le long terme. La discussion se poursuivit pour dévier sur d'autres sujets. Comme ils ne l'avaient fait depuis trop longtemps.
Modifié en dernier par Loucass824 le Sam 04 Fév 2023 - 20:01, modifié 1 fois.
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Messagepar DarkNeo » Ven 03 Fév 2023 - 20:30   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Ca commence à ressembler au feux de l'amour SW ton truc, désolé mais tu m'as un peu perdu là. :transpire:
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Messagepar Loucass824 » Sam 04 Fév 2023 - 0:06   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Ça commence à ressembler à tout sauf les feux de l'amour tout de même... À peine deux chapitres de suite où je me focalise plus amplement sur les relations plus intimes, et de suite, ce qualificatif peu flatteur ? Lol il n'y a pas assez eu d'action ou d'autres phases que le relationnel ? Que tu n'aimes pas ce genre de passages, c'est audible. Tenter une comparaison factuellement fausse, beaucoup moins audible en ce qui me concerne.

La dimension relationnelle a toujours occupé une part non-négligeable dans ma trilogie depuis le tome 1, il s'agit juste de faire avancer certaines choses. J'ignorais que dans les feux de l'amour il y avait de la guerre, de la violence, des terroristes, des expériences, de l'intensité, ect. Tant de thèmes abordés avec un minimum de sérieux. Ou alors si c'est le cas, je suis passé à côté d'un feuilleton qui peut valoir le coup !
Après, peut-être que tu n'es pas la cible de base des propos que je tente d'amener, ou que tu as cru que j'allais développer autre chose que des quêtes identitaires couplées à des quêtes de sens par exemple. J'aborde l'existence des personnages sous plusieurs prismes, et les relations en font parti, les relations intimes et leurs déboires également. Ce serait faire le contraire qui ne serait pas cohérent.

Je peux comprendre que tu n'adhère pas, chacun ses préférences dans ce qu'il recherche d'une œuvre. Ce n'est pas forcément le genre d'éléments sur lesquels les films ont l'habitude de s'attarder, pour diverses raisons, je le concède. Je ne me leurre pas là dessus, même si j'écris un roman et non un film, ce qui change la donne. Donc désolé si ces deux chapitres te font de suite songer à une analogie sur les feux de l'amour, ou quelque chose que tu n'apprécie pas, mais il n'y a rien de vraiment neuf par rapport au début de ma trilogie.
J'ai toujours annoncé davantage mettre en avant mes sensibilités artistiques plutôt que de tenter de faire du pur Star Wars juste pour faire du pur Star Wars, en cherchant à pondre un résultat aussi loupé que la postlogie canon par un biais mal pensé.

Même si j'estime malgré tout que je suis pleinement dans du Star Wars, car mon propos s'articule sur les thèmes majeurs des films. J'estime même respecter davantage le vrai sens du thème de l'héritage de la saga que ne l'a fait la postlogie, mais c'est un autre débat. Je n'ai jamais changé de direction, je ne fais qu'avancer sur le chemin que j'ai tracé depuis le début. Je n'amène pas ces développement et ces choses sans raisons artistiques ou narratives, ni pour faire du feuilleton de mauvais goût. Mais chacun interprète les choses comme il l'entend.
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Messagepar ShamanWhills » Sam 04 Fév 2023 - 16:13   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Salut :hello:

Chapitre lu!

Les conséquences de cette nuit de "débauche" ne se font pas attendre:

1) Anakin qui multiplie les cartons rouges et sa pauvre tentative de créer une jalousie envers sa cousine! Je pensais que le choc de la voir au lit avec la meurtrière de son père lui aurait permis de rebooter son cerveau et qu'avec l'aide de Dyna il passerait à autre chose mais non, le bougre continue dans son kamikaze :(

2) Alana qui ne comprends pas que la situation qu'elle vit avec Kyrsta soit à l'origine du comportement de son cousin jusqu'à ce que cette dernière la lui explique à demi-mot... Un petit quiproquo vite résolu pour éviter les dégâts.

Ce que j'ai aimé avec elle, c'est sa phase "Gay Panic", tant par rapport au fait d'assumer une telle relation devant les autres que l'annonce de celle-ci envers eux. On voit qu'Alana est vraiment une Novice dans ce type de relation et que "beaucoup à apprendre encore elle a": heureusement que Maitresse Kyrsta l'aide et qu'elle continuera à la faire évoluer afin qu'elle ne puisse plus avoir de barrière et qu'elle soit libre.

Ensuite viens la révélation envers son père, un premier début, un premier test qui est réussi pour les deux: d'abord pour la concernée qui par l'aveux même de son amour pour la Twi'lek envers son père est une confirmation pour elle-même que tout ce qu'elle avait vécu avec Kyrsta n'était pas une hallucination, une illusion, un rêve, un piège du CO, que c'était bel et bien réel et ensuite la réaction de ce dernier, positive, que tout(e) enfant qui fait son coming out rêve de recevoir en retour de cette annonce.

Je pense que la mise en garde du paternel n'est pas sur la relation en elle-même mais plutôt sur sa conséquence chez les autres qui ont encore une rogne contre Kyrsta: Lando et surtout Anakin en particulier qui même s'il le sait déjà, aura toujours une part de lui qui ne l'acceptera jamais et qui pourrait bien faire des dégâts à l'avenir... Après, il y aussi du côté des méchants: Maul en particulier qui ne s'attend pas du tout à une telle relation pour le moment...

Il y a une petite coquille ici:

Loucass824 a écrit:— Oh allez ! insista-t-il. Je serais curieuse de voir ce que tu vaux dans l’arène…


C'est Dyna qui insiste donc c'est "insista-t-elle".

Bonne chance pour la suite :hello:
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Messagepar DarkNeo » Sam 04 Fév 2023 - 16:19   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

@Loucass824 Tu pars trop loin dans tes raisonnements. C'était juste une façon de dire que je commençais à trouver ça un peu long voire ennuyeux, non sans me reconnaître un peu dans le caractère dépressif d'Anakin même si cette histoire de sentiment d'Anakin pour sa cousine me paraîtra toujours de trop. Le simple fait qu'il ait eu du mal avec les filles aurait suffi, d'où certaines difficultés d'échange avec sa cousine au début de l'aventure.

C'est un ressenti, pas un reproche fondé sur une quelconque argumentation, sur de la cohérence ou que sais-je sur du "factuel".
Et c'est encore moins pour te dire que tes choix narratifs ne sont pas réfléchis... et je sais très bien qu'on n'écrit pas un livre comme on écrit un film.

Exemple : je n'arrive toujours pas à avancer sur le Silmarillion parce-que c'est un ensemble de récits et pas un histoire complète et je trouve ça chiant.
Idem pour le SDA qui comportent des descriptions un peu rébarbatives, ça peut être chiant mais ça fait parti l'aventure.
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Messagepar Loucass824 » Sam 04 Fév 2023 - 20:01   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

ShamanWhills

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Le bougre a tellement de souci à régler sur son cas personnel que souvent, les occurrences extérieures le touchent beaucoup. Et à occurence plus heurtante, il fallait qu'il fasse encore plus n'importe quoi ! Lol content que ça fonctionne, car c'était un peu une prise de risque. Je me disais que ça pouvait être perçu comme de trop où un peu abusé sa manière de réagir. Ce qui peut être audible, mais j'ai préféré demeurer sur mon intention de base et conserver ces événements.
D'une manière différente, cela fait écho avec la réminiscence qu'il avait eu avec le rêve de son père, plus tôt dans le récit. Alors même qu'il tente de se sortir d'une situation difficile qui le heurte, qu'il accepte une main tendue qui voulait initialement repousser, qu'il cherche à se sortir de ses meurtrissures parce que quelqu'un qu'il apprécie l'y pousse, une occurence se présente et son esprit décide de trouver le moyen de tout jeter par la fenêtre, en se sabordant dans des proportions inédites, alors qu'il croyait avoir déjà commis le pire possible dans sa vie. C'est que je n'ai pas tellement envie de le laisser tranquille le bougre, tellement aisé de le torturer... Lol mais c'est une récurrence caractérisante pour le perso et son parcours.

Après, les angoisses d'Alana ne viennent pas tant de la nature homosexuelle de sa relation et de son orientation sexuelle, mais du simple fait de s'engager à ce niveau de relation, avec une femme encore mal vue par certains de ses proches, en plus d'assumer qu'elle a conclu avec quelqu'un. La première fois que l'on est intime avec quelqu'un, on n'est pas forcément prompt à le crier sur tout les toits, à l'assumer ouvertement et sans détour. Il s'agit d'une manifestation si précieuse qu'on veut la garder pour soit, avec laquelle on a du mal à composer, plutôt que de risquer à la placer sous le regard extérieur, pour tout un tas de raisons. C'est davantage cela que j'ai voulu mettre en scène, car comme je l'ai dit, le résultat aurait été le même, gay ou non.

D'ailleurs, dès ma toute première ébauche, l'enfant de Luke devait se lier avec l'enfant de Maul, alors que l'enfant de Leia ressentait des choses pour l'enfant de Luke. J'ai encore ces ébauches dans un coin, rédigées au crayon à papier, où les persos n'avaient pas encore de prénom, et où je n'avais pas décidé du sexe des persos même ! Lol Kyrsta et Alana auraient pu être deux hommes si j'avais opté pour ce choix, la réalité était prévue indépendamment de leur sexe ou des orientations sexuelles. Ce n'est que ma sensibilité personnelle, mais je trouve plus pertinent de faire ainsi concernant les attirances.

Face à son père, une nouvelle fois, c'est davantage la nature de ses sentiments qui se révèlent d'eux-mêmes. Alana voit juste avant que Kyrsta se montre bien plus à l'aise avec ses sentiments. Mais quels sentiments ? Elles ont seulement conclu, mais les deux femmes le sentent, ce n'est pas une relation comme les autres. Ce lien a tenté sa percée depuis plusieurs mois à travers les évènements et des rapprochements progressifs. Qu'implique-t-il donc ?

Et devant le doute de son père, plutôt que de se refermer sur elle-même, Alana a effectué le choix inverse, la revendication que cela n'est pas un caprice, mais une chose solide qui est à l'œuvre. Une manière de réagir qui lui paraît révélatrice de ce qu'elle ressent, car il se révèle assez rare qu'elle agisse ainsi face à son père. Est-ce que l'amour est le mot le plus juste à cet instant ? Selon Alana oui, mais à voir ce que cela donnera dans les faits. Alana est peut-être trop submergée et pose ce mot important de manière prématurée. Ou bien pas du tout, et le fameux lien à travers la Force que Luke décrit a accéléré le processus, et il s'agit bien d'amour. À voir...

C'est bien dans ce sens que va Luke. Il n'a pas tant de souci avec Kyrsta, mais la Twi'lek représente plus qu'une simple femme que sa fille aime. Son statut, sa condition, ses liens, sa position entre les deux camps de cette guerre d'une manière ou de l'autre, sans parler des meurtrissures que Kyrsta possède malgré tout. Luke voit bien qu'Alana soit avec Kyrsta va lui poser bien plus de problèmes que si elle avait conclu avec quelqu'un d'autre pour résumer. Et il craint que le bonheur bien intentionné, pur, de sa fille, se trouve altéré par d'autres éléments.

Ah oui, bien vu pour la coquille ! Ça, c'est l'auto-correct du smartphone, quand je fais ma petite relecture avant de poster, il n'en fait qu'à sa tête parfois, désolé. Je vais m'en charger.

Encore merci pour ton retour !


DarkNeo

Je pars toujours trop loin dans les raisonnements... Lol les pavés successifs partout où je passe en témoignent, me demander le contraire, c'est presque aller contre ma nature.

J'ai bien saisi ton ressenti au global, ce n'est pas le souci. Mais sans surinterpréter, l'analogie feux de l'amour sous entend forcément des choses que j'estime peu reluisantes au demeurant, donc je ne vais pas être joyeux de ce genre de choses. Sans rédiger de longs messages pour te justifier, juste me dire ce que tu dis ici, que tu trouves ça trop long, que cela ne te passione pas plus que cela, que ce n'est pas ta sensibilité, ton délire, ect, c'est légitime et audible.

Je pense que je me serais étalé sur mes intentions quoiqu'il arrive, je me connais, je le fais à chaque fois, qu'on dise du bien ou non de mon récit. Mais sans accentuer certains points, car l'analogie feux de l'amour sous entend forcément des choses. Que ce soit ton intention ou non, voir son œuvre comparée à un feuilleton écrit avec les pieds et qui n'a rien à voir avec la narration ou des choix artistiques, je ne peux me dire c'est pas grave c'est légitime comme analogie.

Même si je le rappelle, que tu n'aimes pas, ça ne me dérangerait pas. Tu avais déjà dis que tu étais moins fan de certains partis pris, comme justement l'attirance envers la cousine. Et ça, si jamais je le prenais mal ou te reprendrais dessus, je serais bien idiot, car ce n'est pas la même chose.
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Messagepar mareva_mae » Jeu 09 Fév 2023 - 14:03   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Chapitre lu !

Écoutez moi le côté "feu de l'amour" ne me dérange pas, même si c'est vrai que ce temps de pause après l'attaque s'éternise un peu. En soit je trouve ça très bien de poser les relations entre les personnages, qui évoluent une fois la mission terminée, c'est même logique. Je pense juste que ton texte bénéficierait sur ces passages de quelques rappels des enjeux, pourquoi pas avec Leia qu'on a d'ailleurs peu vue, et qui pourrait plancher sur la suite des opérations pendant que les autres s'amusent ? Bref c'est juste une idée :cute:

J'ai bien aimé le comportement de gros nul d'Anakin, c'est cohérent avec son état émotionnel (d'enfant de huit ans :paf: ). Je serais même aller plus loin, qu'il tente par exemple d'embrasser Valae qui le repousse. Là en fait je trouve sa réaction et celle des autres un peu disproportionné à ses actes, il aurait fallu pousser le côté goujat. Je trouve sinon que la description du combat est super mais que les introspections des personnages sont un peu lourdes au milieu. Tiens ça faisait longtemps que je n'avais pas remis une couche sur le sujet, mais je pense que ça aurait été beaucoup plus léger si on n'avait vécu l'affrontement Dina / Anakin via le pdv d'un seul spectateur (Crail, Krysta ou Alana par exemple, cette dernière pour jouer sur son incompréhension de ce qui se trame devant elle) PUIS un passage post combat du pdv d'Anakin, qui là s'en veut et s'accable. Mais ça fait un peu beaucoup pour moi là, trop d'émotions exprimées par trop de personnages en un court laps de temps. Je pense que parfois il faut choisir et se censurer, pour que l'impact n'en soit que plus grand sur le lecteur :D

Mon passage préféré est celui entre Luke et sa fille, super pour nous ramener un peu Luke sur le devant de la scène et nous montrer que l'ordre a bien évolué depuis sa chute ! :love:

Hâte de lire la suite demain du coup :)
Double Suns and sipping blue milk

Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar Loucass824 » Jeu 09 Fév 2023 - 19:07   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Ah, je suis à terre après cette nouvelle attaque des "feux de l'amour" là... Vous me voulez vraiment du mal...

Je comprends par contre ce que tu entends concernant le rappel des enjeux. Il est présent dans le prochain chapitre par exemple. Mais comme mon découpage me fait souvent m'arracher les cheveux, comme je l'ai fait ici, je peux comprendre qu'il aurait pu être rappelé ici également. C'est que ces persos sont en l'occurrence contraints de patienter, le temps que les infos se compilent. Mais au moins le laisser entendre, même ici, aurait pu combler ce qui tu relèves, en effet. Le souci, c'est qu'il s'agissait justement de mon intention, de me focaliser sur les persos centraux. Le conflit, même s'il occupe une part importante et conditionne les enjeux, n'est presque qu'une péripétie de longue haleine à travers mon ambitions initiale, traiter du parcours de ces différents persos. Du coup, mon intention prévaut et prend beaucoup de place. C'est pour cela que oui, le rappel des enjeux aurait pu se justifier ici. Mais il aurait été assez léger au demeurant malgré tout.

Enfant de huit ans, voilà qu'il régresse le bougre ! Tu pourrais au moins lui accorder une adolescence un peu idiote tout de même... Lol pour moi, le coup du baiser aurait été plus excessif encore, trop. Dans le sens où si Dyna n'avait pas désamorcé la situation, c'est ce qu'il se serait produit, Anakin aurait passé la vitesse supérieure à priori. Il s'agissait de l'étape suivante d'Anakin si jamais elle n'avait pas coupé court. Et je pense que je pouvais transmettre les mêmes choses sans qu'il tente directement cela. D'ailleurs, qui sait si le bougre à jamais vécu quoique ce soit sur ce plan plus intime et charnel dans sa vie ? Qu'il tente directement d'embrasser une femme qu'il apprécie, avec son manque d'expérience, me semblait également trop direct. Je voulais que sa tentative passe par des mots, la formulation de l'intention naissant dans son esprit, avant autre chose de plus concret de suite.

Pour la réaction des autres, du point de vue extérieur, voir Anakin se pencher et quasiment coller son visage à celui de Dyna, alors qu'elle est immobilisée au sol, baiser ou non, je pense qu'ils ont tous plus ou moins eu la lecture des évènements, surtout la manière dont elle s'est relevée et indignée ensuite. Et concernant ta remarque sur les points de vue... Que puis-je y faire et y répondre une nouvelle fois malheureusement... Je ne peux que m'en trouver désolé si cela gâche la lecture, car je suis d'accord sur le principe. Mais je me force à ne pas réécrire mon récit en cours de route, car c'est cela que ça impliquerait. Déjà, mon logiciel d'écrivain fait que les focalisations se voient plus qu'au début du tome par exemple. Il devient très difficile pour moi de relire/repasser sur mes chapitres avant de les poster sans effectuer des modifications à ce sujet. Car mon logiciel a trop changé depuis l'écriture de ma trilogie, et je ne parviens plus à revenir sur mes anciennes bases. Je me trouve bien coincé malheureusement, ça me frustre un peu d'ailleurs... Même si c'est un signe positif du chemin parcouru.

Le passage dans la tête de chaque perso, les supprimer ou les déplacer ? Si les déplacer, où les remettre, ne pas les oublier, ect ect. C'est très compliqué je trouve, et je veux tout de même que le récit conserve sa cohérence et sa substance. Je crains de vraiment négliger certaines choses si j'altérais ces points de cette manière. Cela faisait longtemps également que je mettais en scène autant de persos dans un court laps de temps. Car c'st dans ces instants que le problème se pose le plus. Lorsque j'alterne entre 2-3 persos, ça passe bien souvent. Mais cela demanderait une trop grosse refonte. Et quand bien même je possède toutes les justifications possible, cela pèse peu face à ce que tu soulignes, car je comprends, j'en suis conscient. Mais je suis aussi conscient de mon impuissance et mon incapacité sur le sujet... Mes récits actuels/futurs ne comportent plus ce souci, c'est tout ce que je peux dire pour ma défense...

C'est vrai que cela faisait un moment que Luke n'avait pas passé de temps avec sa fille. Mais par rapport à leur précédent échange, qui remonte au début à peu près, c'était l'occasion de voir le changement. Et souligner que la dysfonctionalité peut apporter son lot d'apaisement malgré tout. Alana, même si elle évolue, demeure très dépendante de son père par certains aspects. Mais même si cela l'empêche de s'émanciper encore davantage, comme elle le devrait, cela lui fait beaucoup de bien dans le même temps. A voir comment cela va évoluer entrevu eux. Peut-être que Luke va enfin pousser plus fortement sa fille ? Ou bien Alana va prendre conscience de certaines choses d'une autre manière, et parvenir à évoluer ?

Plus que l'ordre qui a changé, c'est surtout Luke qui l'a changé, insufflant sa sensibilité à travers le nouvel ordre. Avec mon Luke figure messianique qui, puisant dans l'héritage des anciens Jedi, prend ce qui compte chez eux sans trop s'encombrer de leurs dogmes, pour y associer l'autre force du Luke de la trilogie originelle, la puissance des émotions qui le lient à ses amis. Tel que je le conçois, ce Luke aurait dû être le seul Luke envisageable, un Jedi nouveau qui a cessé de nier la part d'émotionnel inhérente à chaque être vivant, Jedi compris. Sa fille qui se lie émotionnellement, il voit cela comme une bonne chose. Il n'est pas aveugle au risque, car il ne le nie pas. L'émotionnel peut faire dévier. Mais ses croyances sont qu'il s'agit d'une force avant tout, donc il guide dans ce sens.

L'ordre Jedi moins dogmatique que j'ai imaginé, plus qu'une sensibilité personnelle sur le sujet, provient de ma lecture de Luke, et la dimension transcendante de son condition. Accepter la part d'héritage du passé avec les anciens Jedi et son père, utiliser ce qu'il a construit lui-même, des proches et des liens émotionnels forts, donnant ce "Jedi ultime" comme je l'imagine. Construire et perpétrer un héritage et une voie différente tout en acceptant l'héritage et la voie de ceux nous ayant précédés.

Encore merci pour ton retour !
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

Déçus de la postlogie ? Venez jeter un œil !
Loucass824
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Messagepar Loucass824 » Ven 10 Fév 2023 - 17:58   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! On continue sur un chapitre concentré sur du développement de personnages, même si je me fais tout de même plaisir une nouvelle fois en insérant un peu d'action malgré tout. Il s'agit de sujets prenants pour les personnages impliqués, donc cela a son importance. Il faut bien aborder certaines choses avant qu'il ne soit trop tard, non...?



Chapitre 28





— Je suis désolé, mais il faut que je te parle.
Le sursaut poussa Dyna à se retourner alors qu'elle s'était imaginée seule. Et voilà qu'il revient déjà à la charge, songea-t-elle devant sa présence dans sa chambre.
— Tu n'aurais pas pu attendre que je rentre pour frapper avant de forcer le passage ainsi ? La politesse te fait vraiment défaut à présent ?
— Tu ne m'aurais pas laissé entrer, se défendit-il.
L'aurait-elle repoussé ? Rien que de le voir devant lui, ici, Dyna ne s'imaginait pas certaine de vouloir le mettre à la porte de suite. Si seulement la porte la séparait de lui, ce serait bien plus aisé... Mais cet idiot trouvait toujours le moyen pour s'immiscer dans son esprit, lorsque ce n'était pas par sa présence ou ses regards maladroits pour tenter de la trouver. Car il se révélait bien impossible de le fuir au sein de cette base...

— J'imagine bien à quoi ça ressemble Dyna, en plus de m'inviter de cette manière, reprit-il. Mais il faut que tu entendes ce que j'ai à te dire. Peu importe ce que tu décides ensuite, je respecterais ta décision, je te le promets.
Lui imposer son discours, l'écouter, qu'il puisse dire ce qui pesait sur son cœur, et la laisser encaisser cela, évidemment... Il se tenait droit debout, les épaules à moitié baissées... Dyna avait pour habitude de faire payer très cher les humiliations provoquées par ses anciens partenaires. Enfin, le seul où cela s'était avéré nécessaire. Comme quoi, afficher un vilain bougre courrier de jupon complètement nu en plein centre de Coruscant, le mot "queutard" tatoué sur le torse et dans son dos, à la vue de tous, devait bien avoir servi d'exemple pour les prochains. Mais lui... Depuis qu'il lui avait tendu cette main salutaire, Dyna se maudissait. Elle n'était plus elle-même, à se laisser apprivoiser ainsi par un homme, non, un adolescent idiot. Qui la rendait aussi stupide que les serveuses en petites tenues officiant dans les cantinas favorites de ses hommes sur leur temps de repos. Ce qu'il méritait... Ce qu'elle méritait ? S'il existait bien un engagement tenant toujours d'une haute valeur pour elle, c'était d'écouter ses sentiments. Dyna avait insisté avec des hommes qui n'en valaient pas la peine, pour des mauvaises raisons, simplement l'envie que cela fonctionne, persévérer, peu importe ce qu'elle ressentait. Mais malgré le stade embryonnaire de sa relation avec le Jedi, ces sentiments... Tant de signes qu'il se révélait préférable d'écouter, la poussant à laisser tomber. Mais la chaleur s'insufflant sans cesse au creux de son estomac, lorsque cet idiot pénétrait dans une pièce, révélait son lot de certitudes. Les signes avant coureurs n'étaient rien à côté de la chance qu'elle lui donnerait, quoiqu'il arrive...

— Je m'excuse, encore pour ce qu-
— Dis ce que tu as à dire Anakin, l'interrompit-elle sans délais.
Bon, toujours sur les nerfs, mais qu'elle le laisse parler constituait le première signe positif depuis des jours. Toutes ses tentatives de l'interpeller relevaient d'un échec cuisant, alors il avait fallu forcer les choses, passant la porte de sa chambre comptant se refermer. Il était temps d'évacuer l'air emprisonné dans ses poumons, avant d'enfin lâcher les certitudes qui le heurtaient tant. Le fait qu'elle le laisse parler compliquait presque les choses...
— La veille de... De notre combat, j'ai fait face à un évènement difficile. Je ne me cherche pas d'excuse, mais te donne des explications, rappela-t-il. Je voulais m'ouvrir à ma cousine au sujet... d'une chose trop longtemps en suspens. Et lorsque je suis allé la trouver, elle se trouvait sous les couvertures, endormie... Kyrsta avec elle... Pas pour une petite nuit amicale, précisa-t-il, accentuant les yeux écarquillés de Dyna plus encore. J'ai tenté de prendre sur moi, de me juguler, me contenir. J'ai passé la nuit à méditer, en vain. Jusqu'à ce que tu tombes sur moi le matin. Je voulais rester dans mon coin, pour ne pas faire de bourde. Et alors que tu m'as tendu la main, j'ai baissé ma vigilance, et dérapé...

Dyna laissa ses poumons se gonfler d'un air lui faisant défaut, pour lui fournir du temps supplémentaire. Car que faire de cela ? Si la personne responsable de la mort d'un parent avait couché avec une proche de cette manière, Dyna ignorait si elle se serait retenue de déraper, comme il disait. L'humiliation demeurait, mais les circonstances... Étaient atténuantes, il fallait l'admettre.
— Je comprends un peu mieux, même si cela n'excuse pas tout, se décida-t-elle à lui concéder.
— Attends, je ne t'ai pas tout dit, poursuivit-il. Ce serait trop facile de m'en tirer ainsi. Pour ce qu'il s'est passé, je tiens à ce que tu saches toute la vérité. Si je cherchais à trouver ma cousine, c'était pour lui avouer une chose que je retenais depuis très longtemps. De nombreuses années. Une vérité qui me ronge...
Cette pause, l'hésitation... Il venait de redresser la barre, mais la crainte à formuler la suite agitait la poitrine de Dyna.
— J'ai toujours eu des sentiments pour Alana, expulsa-t-il enfin. D'une nature... Plus que de l'amitié... Je, bredouillait-il. Je l'ai toujours aimé. Voulu avoir plus que le lien que nous avions. Depuis toujours...

Sa respiration s'accélérait, le rouge montant au joue la poussant à dissimuler son visage. Ses paupières battaient sans cesse, dans l'impossibilité de chasser ce qui se présageait. Mais ses mains demeuraient collées le long de son corps. Se laisser choir sur son lit aurait pu la soulager. Mais l'instant n'était pas à subir les évènements. Jamais Dyna n'aurait pu s'attendre à cela. Chaque nouvelle précision qu'il étalait devant ses yeux heurtait ce qu'elle tentait d'afficher. Cet historique concis qu'il dressait, à quel point il pensait à Alana, les méandres de sa solitude se trouvant seul à subir cette situation, comme une malédiction qu'il portait. Le pauvre souffrait de cela, de contempler la meurtrière de son père coucher avec celle qu'il aimait, à qui il comptait déclarer ses sentiments pour se libérer d'un poids... Mais... Sa cousine merde ! Comment pouvait-il lui balancer pareille chose, vêtu de cette mélancolie désarmante ? A cet instant, Dyna aurait simplement voulu le prendre dans ses bras, cette voix retenant les tremblements du Jedi qui se répercutaient dans sa propre poitrine... Mais le mal qu'il lui faisait à lui annoncer cela... Sa cousine... Anakin souffrait de cet amour contre-nature... À raison. Comment accepter une telle chose ? Dyna avait besoin de davantage de contexte pour passer au delà. Mais les mots ne venaient pas.

— Tu ne dis plus rien ? s'interrogea-t-il.
Il était venu à bout de son explication, trop submergée qu'elle se trouvait pour avoir tendu une oreille plus attentive. Car que lui répondre ? Anakin l'avait blessé il y a quelques jours. Mais Dyna, tenter de lui infliger la même chose en lui révélant ce qu'elle pensait... Pourquoi ?
— Pourquoi me dire ces choses Anakin ? Que veux-tu que je réponde au fait que tu éprouves ces sentiments pour...

D'une manière aussi étrange que rassurante, la réaction de Dyna possédait un fond de naturel bienvenu passant dans les oreilles du jeune homme. Plus apaisant que Crail, qui pourtant lui avait offert une bienveillance inattendue. Dyna avait raison de trouver cela contre nature, car cela l'était. Le jeune Jedi en avait toujours convenu sans peine. Au point où il en était...
— Tu peux ne rien me répondre Dyna, comme me dire ce que mon discours te fait, tenta-t-il pour dissiper la gêne qu'il venait de poser. Tu peux te montrer honnête comme me ménager. Parce que, plus que ce que je viens de t'annoncer, j'ai une autre certitude qui se renforce. De plus en plus fort. C'est que ces mêmes sentiments commencent à se manifester pour une autre femme. Peut-être que c'est cela qui me bouleverse autant, peut-être pas. Je l'ignore, je ne suis pas bien doué avec tout ça...

L'euphémisme du siècle... Mais qu'un homme laisse parler sa vulnérabilité de cette manière, acceptant sa réaction, quelle qu'elle soit...
— Les moments que l'on a passé ensemble m'ont beaucoup plu Dyna, poursuivit-il d'une détermination calme. Cela ne me mettrait pas dans cet état si je m'en fichais. Car je ne me suis jamais senti comme ça. Mais peu importe mon cas. Ce n'est pas ce qui importe ici. Tu disposes enfin de quoi prendre une décision, que je respecterais quoiqu'il arrive. Ce serait la moindre des choses. Je crois qu'il serait préférable de te laisser, pour digérer tout ça, conclut-il devant son silence, tournant les talons vers la sortie.
— Je regrette que tu n'ais pas eu cette présence d'esprit plus tôt, avant que tu ne commettes... Si jamais tu étais allé trouver Crail pour qu'il te remette les idées en place...
Ou si tu étais venu me trouver moi, se retint-elle d'ajouter, ces mots brûlant ses lèvres.

— J'y ai pensé après coup, admit-il sans détour. Mais c'est ainsi. Je trouve toujours la bonne voie et la manière la plus juste de faire les choses seulement lorsqu'il est trop tard. Je ne suis qu'un idiot Dyna. À bientôt, j'espère... Je le souhaite de tout cœur...
Aucun mot ne parvint à percer sa mâchoire soudée. Dyna se contenta de laisser passer le sourire conciliant qu'elle ressentait sincèrement. Qu'Anakin ne pouvait voir après s'être retourné pour la laisser. Comme il l'avait promis. Qu'allait-elle bien pouvoir faire de cela ? Imaginer que cet homme ressente de l'amour pour sa cousine... Comment... Un sentiment à chaud. Dyna devait y songer plus tard, pour faire le point. A bien y réfléchir, rien que cette envie de vouloir inverser son malaise à ce sujet parlait de lui-même. Moi aussi je suis une idiote, se dit-elle en fixant son regard sur le sol de sa chambre.


*****


Kyrsta laissait ses pas apaisés arpenter les couloirs du bâtiment du GSP. Depuis qu’elle et Alana s’étaient enfin avoué leurs sentiments, la Twi’lek se montrait bien plus confiante, sereine. La jeune Jedi lui avait raconté sa discussion avec son père, et ce que cela lui avait fait. Comme si le tableau n'était pas assez exquis, il fallait le sublimer plus encore par cette occurence réjouissante. Kyrsta se séparait difficilement de la jeune Jedi depuis, formant un véritable couple naissant. Sans se montrer excessive, la Twi'lek surprenait Alana à l'accompagner dans le fait d'assumer leurs sentiments à la vue de tous. Même si la discussion avec son ami Crail ou son cousin tardait à venir. A partir du moment où Anakin se trouvait au courant, son ami Crail le serait tout autant. Selon Alana, seule une conversation posée suffirait pour le capitaine du GSP. Du peu que Kyrsta en savait sur lui, elle acceptait ce constat sans peine. Mais l'insistance d'Alana concernant le fait d'aborder son cousin ne laissait aucun repos à Kyrsta.

La jeune humaine lui avait révélé que son cousin semblait l'éviter. Il devait craindre l'ampleur de sa réaction incontrôlée... La simple perspective que son cousin refuse la conversation poussait Alana encore davantage à la rechercher. Kyrsta s'était étonné, s'octroyant un permissisme qu'elle ne se connaissait pas. Elle avait ordonné à sa nouvelle compagne de laisser de l'espace à son cousin. Qu'il prenne ses propres décisions, issues de sa volonté seule. Kyrsta avait cerné les prémices autour des pensées d'Anakin. Il possédait son lot de choses à régler avec sa nouvelle amie, la commandante Valae. Mais la Twi'lek connaissait davantage Alana. Voulant toujours aider les autres, aller solliciter son cousin sans hésiter. Par simple réflexe ou habitude ancrée en elle, n'était bon pour aucun des deux concernés. "Alana doit faire des choix en faveur d'Alana en premier lieu, avant les autres pour une fois". Kyrsta n'avait pas réfléchi plus que cela à sa formulation sur le moment, mais elle avait fait mouche. La jeune humaine avait tenté de nier, mais en insistant un peu, elle avait consenti à agir comme suggéré. "Du moins pour cette fois", avait-elle pris la peine de préciser. Posséder pareille influence se révélait inédit, mais apporter une lumière nouvelle concernant celle qui éclairait ses journées n'avait pas de prix. Alana se montrait moins préoccupée par la suite, et cela grâce à elle. Kyrsta disposait enfin de l'occasion de lui rendre la pareille, et ne s'en priverait sous aucun prétexte à l'avenir.

L'avenir... Y songer à ce point constituait une autre chose inédite, qui ne lui était plus arrivée depuis longtemps... L'avenir lui réservait une rencontre avec son père. La confrontation inéluctable... Une occurence terrible, au sein de laquelle Kyrsta ressortira perdante quoiqu'il advienne. D’une manière ou d’une autre. Il y aurait un vainqueur, et un vaincu. Mais dans les deux cas, Kyrsta perdrait quelque chose. Alana la rassurait à ce sujet, affirmant que son père pouvait encore être raisonné. La Twi’lek avait beau maintenir le contraire, cela n’empêchait pas Alana de persister, insistant sur ce que Kyrsta pouvait acter dans ce sens. Trouver les réponses en elle, et se montrer la plus sincère possible lorsqu’elle le retrouverait. Kyrsta éprouvait son lot de difficultés concernant tous ces principes de pensée positive. Mais pas la jeune Jedi. Alana y croyait du plus profond d'elle-même, une conviction inébranlable, d’où elle tirait sa force. Qu'elle tentait de lui conférer de la manière la plus douce qui existe. Kyrsta pouvait se perdre des heures durant dans le toucher si délicat de la jeune humaine.

Mais même cela ne suffirait pas, la Twi'lek nécessitant un ancrage plus concret pour l'y aider. Poursuivre la reprise de l'entraînement. L'intensité grimpait de plus en plus. Le mental renforcé, le physique devait à présent suivre. Il s'agissait du moteur guidant ses pas la conduisant bientôt devant l'entrée de la salle de sport, évitant d'être dérangée à cette heure. Sa place au sein du GSP se faisait jour après jour, mais trop précipiter les choses en étalant ses capacités aux yeux de ses anciens ennemis potentiels n'était pas du meilleur goût. Ou bien ses propres inhibitions resurgissaient, mais cela n'importait pas. Crail lui adressait la parole avec un naturel différent du professionnalisme habituellement affiché. Même si Winna et Valae demeuraient plus distantes, tout progrès était bon à prendre.
Le tintement lourd d'un appareil retombant au sol l'extirpa de ses pensées, se surprenant de la posture défensive de ses appuis déjà plantés dans le sol.
— Que me veux-tu ? demanda Anakin.
La Twi'lek s’étonna elle-même de ne pas l’avoir remarqué. Il se trouvait à son endroit habituel, en train de méditer. Comme lors de cette dernière fois...
— J’étais simplement venue me changer les idées, répondit-elle naturellement. Je n’avais pas remarqué que tu étais là.

— Et je devrais croire ça ?
— Crois ce que tu veux, rétorqua-t-elle d’une voix assurée.
Anakin ne dissimulait pas son étonnement quant au ton qu’elle employait. Il pensait la mettre mal à l’aise, s’il parvenait à la coincer en pointant l’évidence. Celle que la Twi’lek venait pour amorcer le dialogue, et le pousser à parler à Alana. Que sa cousine aurait envoyé son amante pour... Réfléchis un peu sérieux ! s'intima-t-il. Alana n'était pas comme ça. Elle ne se serait pas cachée de lui, utilisant des détours aussi grossiers. La méditation n'avait jamais aussi mal servi son but depuis qu'il avait quitté New Alderaan...

Kyrsta ne manqua pas de noter ce doute apparent. L’opportunité se présentait à elle. Elle abordait alors la chose selon un prisme défini sur une durée plus long-termiste. Son lien et sa proximité avec Alana perdurera. Anakin finira toujours par occuper une part importante dans la vie de son amante. Sans compter qu’avec un lourd passif, il se révélait préférable de crever l’abcès. Mieux valait l’aborder face-à-face, alors qu’elle se sentait plus sereine comme aujourd'hui.
— Je sais que tu sais, insinua-t-elle. Alors dit ce que tu as à dire.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, se défaussa grossièrement le jeune homme. Peut-être si tu te montrais plus précise…

— Tu sais que je suis avec Alana, précisa la Twi’lek. Que nous sommes ensemble, que c’est du sérieux. Que tu désapprouves. Je ne te demande pas de changer ton avis, mais la décision ne t’appartient pas.
La manière avec laquelle elle s’exprimait, si aisément, ouvertement, de sujet pourtant personnel, se révélait pour le moins inattendu. Et la voir apaisée engourdissait le bout de ses doigts ne demandant qu'à former un poing prêt à transpercer un croiseur. Ce n’était pas sain, ni très juste, mais il ne pouvait s’empêcher de ne pas avoir envie de la savoir heureuse. Son bonheur gâchait le sien. Une telle chose ne pouvait être permise, pas vrai ?
— Eh bien… Félicitations, laissa-t-il planer d'un ton entendu.
— A quel sujet ?

— La petite fille apeurée, prostrée, s’est vite transformée en femme sûre d’elle, envoya-t-il d’un ton mesquin. C’est donc ça l’effet que produit le partage du lit de ma cousine ?
— Cette jalousie maladive… Tu désirerais à ce point te trouver à ma place ?
L’émotion érupta sur le visage du jeune Jedi. Elle ne s’était pas démontée, ayant même renchérit. Anakin pestait en pensée. D’une chose qui l’avait rongé pendant des années, de plus en plus de personnes s'en trouvait au courant à présent. Comment était-ce possible ? D’abord Crail, qui avait comprit par lui-même. Dyna et le contexte qu'il avait apporté. Maintenant elle ?! Mais pas Alana, non… Cette ingénue ne pouvait pas le remarquer d’elle-même, évidemment. Si seulement elle lui faciliterait les choses, rien qu'une fois... Ce n’était de toute façon pas le moment de se montrer perturbé, et il avait une autre chose dont il devait se préoccuper.

Kyrsta sentait son agacement grimper en flèche. Désamorcer la situation avant qu’elle ne dégénère.
— Calme-toi, reprit-elle d’un ton plus conciliant, Alana ne se doute de rien. J’en suis la première surprise d’ailleurs. Elle qui a pourtant l’esprit si vif, elle ne se rend même pas compte des sentiments que tu éprouves pour elle… Ou bien se trouve-t-elle dans le déni. J’en suis désolé pour toi...

Désolée ? Elle était désolée, pour lui ? Cherchait-elle vraiment à le faire vriller à ce point ?! Si c’était le cas, elle s’y prenait de la meilleure des manières.
— Je n’ai que faire de ta compassion ou de ta pitié ! gronda le jeune homme.

Il va falloir que je prenne des gants, et surveille les mots que je pose sur certains sujets, se dit-elle pour se mettre en garde.
— Excuse-moi, je ne voulais pas te provoquer ou te blesser, ce n’était pas mon intention.
— Pourquoi pas ? Ce ne serait pas si grave...
— Parce que tu aurais alors un bon prétexte ? devina-t-elle.

Anakin continuait de la fusiller du regard. Etait-ce de passer du temps avec sa cousine qui la rendait si clairvoyante ? Ou bien était-il devenu lisible à ce point ? Contrairement à ce qu’il croyait, il n’avait pas envie de nier cette fois.
— Quelque chose comme ça, répondit-il simplement.
— Tu n’en a pas besoin. Ecoute, je crois que je te comprends. Plus que tu ne l’imagines. Et que tu puisses te sentir mal ,compte tenu de ce qu’il s’est passé avec ton amie.
Mon amie ? songea Anakin. Elle est sérieuse ?! Pour qui elle se prend ?! Mais le jeune Jedi ne comptait pas vriller cette fois. Plus depuis la mise au point lui ayant fait versé une larme une fois isolé, seul, le temps que Dyna accuse le coup des révélations. Depuis cet instant, ils s’étaient revus à plusieurs reprises, par petits moments, progressivement, pour ne plus commettre les mêmes erreurs. Anakin en voulait plus. Il avait tant besoin d'une lumière dans sa vie... Mais il s’en contentait, compte tenu du fait qu’il avait failli tout gâcher.

Dyna commençait à le regarder comme lors de leur discussion à cœur ouvert. Là où tout avait commencé pour eux. Il n'était plus question qu'il se fourvoie. Peu importe ce qu'il devait faire. Faire une croix sur Alana ? Anakin ne pouvait que prier de ne pas en arriver là. Car il se connaissait. Devant la perspective de perdre sa cousine, de quelque manière que ce soit, tout le reste deviendrait flou, voilé d'une brume plus profonde que la nuit noire. Alana demeurait son ancrage à vie. Mais il devait régler certaine chose avant de s'y replonger. Mais que cette Twi’lek se mêle de ce genre de choses… Alana l’avait manifestement contaminée. Voilà que venait ce discours habituel, moralisateur à souhait, et il pouvait aisément deviner ce qui allait suivre. S’il s’évertuait à esquiver celui de sa cousine, ce n’était pas pour que Kyrsta puisse prendre la relève.

— Arrête de tourner autour du pot, lâcha-t-il au bord de l'explosion. Tu as une chose précise en tête. Parle ou va t’en, mais choisis vite.
Il venait de lui faciliter la tâche sans le savoir. Kyrsta ne se montrait pas des plus à l’aise avec ce genre de discours, en particulier concernant ceux là percevant comme une ennemie.
— Je te propose de régler notre différent dans l’arène, annonça-t-elle. Tu es doué au combat, c’est indéniable. Mais ta dernière combattante, aussi douée était-elle, ne maîtrise pas cette… Force, comme vous l’appelez. Le combat était déséquilibré.

— Tu penses être en mesure de me corriger ? Tu ne m’as pas assez fait souffrir, t’en veux plus ? Tu te découvres ce sadisme propre à ta famille ?
— Je pense être en mesure de te tenir tête, se contenta-t-elle de répondre, évitant de relever la provocation.
Anakin pouvait bien maintenir son ressenti, il n’était pas idiot lorsqu’il s’agissait de notions martiales. De ce qu’il avait vu et entendu, et de ce qui se dégageait actuellement, Kyrsta ne se vantait pas sans raison. Mais les choses ne pouvaient être aussi simples. L'arrière pensée peinait à percer, mais elle se trouvait non loin. D’instinct, le jeune Jedi en dégagea deux. L’une comme l’autre ne lui convenait pas.
— Je vois ce que tu essaie de faire. Soit tu veux me prouver ta valeur pour que je t’accepte. Ou alors tu souhaiterais que je te cogne jusqu’à ce que je m’en lasse et abandonne, pour t’accepter au final. C’est bien ça ?
— Malheureusement non. Je pensais plutôt à un pari, proposa-t-elle. Si je l’emporte, tu acceptes de parler et d’extérioriser ce que tu ressens à Alana. Peu importe dans quelle mesure, tant que tu abordes enfin tes sentiments. Pour le bien des personnes qui nous sont chères, ajouta-t-elle dans un commentaire juste. Si tu gagnes en revanche, tu feras comme bon te semble. Cela te parait-il honnête ?

Anakin soupesa la proposition. Ne pas lui concéder quoique ce soit. Mais quelque chose en lui le poussait à accepter la confrontation. Un fourmillement dans ses membres. L'inaction ? Le désir de violence ? D'extériorisation ? Il se révélait impossible de déchiffrer cette volonté. Ce moteur étrange. Anakin ne souhaitait pas la violenter sans raison. Il ne voulait pas non plus lui donner l’occasion de se faire corriger. Mais à part ça… Les paroles de ses proches résonnaient dans son esprit. Dyna... Assumer ses sentiments, qui il était, ce qu'il était. Voilà ce qui avait touché cette femme qu'il ne méritait pas. Qui la poussait à lui donner une chance après ses erreurs. S'agissait-il donc de la solution à ses problèmes ? Le faire lorsque son instinct l'y poussait ? Mais à quel instant cela se révélait-il plus pertinent qu'un autre de céder à sa vulnérabilité et ses émotions ? Il ne pouvait pas exister une fiche explicative. C'est tellement plus simple de voir le monde en noir et blanc là dessus, songea-t-il en se perdant dans ses souvenirs. Le gris... Je n'ai jamais su quoi faire du gris... Et c'est à cause de mon instinct bancal que je me retrouve dans cette situation. Que dire ? Que faire ? Il faut évidemment que tu fasses des efforts, mais sans te montrer si dur avec toi-même. Dyna ne relevait pas d'un soleil nouveau pour rien. Cesser de refouler certaines choses, assumer. Le mauvais goût dans sa bouche demeurait, mais les mots en sortirent tout de même.

— Les mêmes règles que pour mon combat contre Dyna, annonça-t-il en rejoignant enfin son regard. Va te changer, je te laisse cinq minutes pour t’échauffer.
Elle hocha de la tête, satisfaite. Une première victoire, songea-t-elle. C’était tout sauf garanti qu’il accepte. Kyrsta se précipita pour enfiler une tenue plus adéquate, avant de débuter son enchaînement d'assouplissement et d'étirement dont elle avait le secret.

Anakin savait tirer les conclusions qui s'imposaient. Cette allonge de jambes, avec ces segments longilignes et souples, constituerait la menace principale. Rien d'insurmontable pour quelqu'un comme lui, car elle manquait de rythme. Mais l'instinct et l'intelligence du guerrier importait plus que beaucoup de choses. Les deux minutes restantes devaient cesser de le faire sautiller sur place.
— Les cinq minutes sont écoulées, mentit Anakin.
— Je suis prête, répondit-elle en s'approchant.

Ils prirent tous deux les positions de départ. Et ils s’élancèrent. Anakin utilisait la même approche que face à son amie. Kyrsta n’était pas dupe. Il faisait montre d’un excellent niveau de maitrise, sans monter à son maximum. Rapide, mais retenant ses coups. En revanche, cette garde alternée à mi-hauteur était bien vue. Il devait avoir compris que la menace viendrait de ses jambes. Malgré les coups qu’il envoyait, sa défense demeurait impeccable. Vulnérable face à quelques ripostes aux poings, mais il savait qu'elle ne répliquerait pas ainsi. Misant sur son coup d'oeil en cas de coup de pied haut, ses mains en lecture suffisaient à lui garantir la distance. Impressionnant... Excepté qu'il retenait ses coups, laissant la souplesse de buste de la Twi'lek libre d'esquiver. Pas un unique coup de porté durant une minute entière.

— Arrête de faire semblant, ordonna Kyrsta. Tu ne vas pas à fond !
J’ai peur de ce que ça pourrait donner si je vais à fond, songea-t-il.
— Et pour le coup du « j’ai peur de te faire mal », poursuivit-elle. J’ai connu pire, je peux encaisser.
Le jeune Jedi repassait à l’attaque, armé d'une agressivité nouvelle. L'esquive se révélait plus difficile. Seul la parade et le blocage s'imposait, sans possibilité de riposte. Elle ne disposait pas de l'énergie nécessaire pour ce faire. L'ouverture ne viendrait jamais si elle se contentait de l'attendre.

Anakin feinta une combinaison avec les poings, utilisant sa feinte pour renforcer son coup de pied bas. La frappe sappa des appuis n'ayant pas eu le temps de présager du coup, la subissant de plein fouet. Le claquement de l'impact résonna dans toute la pièce, le genou de Kyrsta s'écroulant au sol. En lieu et place de sapper des appuis préparés, la rotation de l'ensemble de son corps venait de se déployer, son tibia en mesure de fracasser une matraque en duracier. Le son seul de l'impact contre la cuisse de la Twi'lek se suffisait presque, ensuite complété par une grimace évidente. Un coup provenant de son basculement habituel. La volonté de pourfendre l'adversaire. Ce qui faisait sa force. Kyrsta, en guerrière qu'elle était, tentait de le cacher. Mais il venait de lui faire mal, proche de lui briser le membre. Pour des combattants rompus, laisser passer la douleur impliquait bien plus, l'usage constituant à dissimuler le moindre signe de faiblesse à son adversaire. Si elle n'était pas une guerrière, Anakin aurait pu lui briser la jambe. Un souffle glacial éteignant le feu à peine allumé de sa détermination. Elle était une ancienne ennemie, la meurtrière de son père. Mais lui infliger cela, alors qu'elle n'était pas prête... Précisément ce qu'il souhaitait éviter ! Toute cette rancoeur résiduelle ne pensait pas bien lourd face à sa nature profonde. Une chose qu'il devait assumer elle aussi, car prétendre le contraire le desservait.

Kyrsta comprit que c’était le moment. La douleur aveuglante activa ces ressorts ancrés en elle, fruit d’innombrables heures d’entrainement en compagnie de son père et de Brogus. Enfouis sous de nombreuses couches de bienveillance qu’elle s’efforçait de maintenir pour elle, son adversaire, et surtout son amante qui en avait besoin. Anakin, baissant sa garde, ne serait-ce qu’un infime instant... Signe de faiblesse. L’ouverture est parfaite. Son genou au sol constituait une amorce parfaite. Tel un ressort plus tendu que jamais, la Twi'lek se déploya, jambes vers l'avant. Ses segments oppressant son torse, la torsion de hanche de Kyrsta, couplée à sa main plantée au sol, fit s'écrouler son adversaire comme un pantin. Le choc résonna contre le plancher, la poussa à ne pas faiblir. Sans réfléchir, ses jambes forgèrent un triangle emprisonnant son épaule, avant de saisir l'avant bras d'Anakin à pleines mains.

Le jeune Jedi ne pouvait intervenir. Il cherchait vainement à se débattre. Simple réflexe conditionné, car il possédait une bonne idée de ce qu’une telle prise signifiait. Clé de coude certes classique, mais diablement efficace et dévastatrice. La prise était solide, et les jambes de la Twi'lek le maintenaient hors d’action. Kyrsta tira sur l'avant bras de toutes ses forces dans le sens inverse de l’articulation du coude. Anakin se trouva pris au piège. Une seule solution existait s’il ne voulait voir son coude complètement détruit par la terrible contrainte structurelle qu’elle lui infligeait.
— Abandonne, lui intima-t-elle à travers l'effort.
Ses dents manquèrent d'éclater sous la pression de sa mâchoire. Il résistait à cette prise inextricable. Illusoire. Elle n’était cependant pas à son maximum, sans quoi son avant bras serait détaché du coude. Ses grognements étouffaient à peine la douleur. Le premier craquement léger le paralysa, dernier signe avant coureur de ce qu’il risquait véritablement. Le dos de sa main capable de chatouiller son épaule. Mais elle ne le terminait toujours pas. La rage bouillonnait sur le visage d'Anakin devant cette chance qu'elle lui laissait. Mais l'ensemble du tableau de sa défaite était complet. Des signaux révélant que l'orgueil avait ses limites. Sa main libre tapa au sol, la pression s'interrompant dans l'instant.

Kyrsta laissa ses jambes la redresser, alors que lui se trouvait toujours à genoux, massant son articulation endolorie. Il avait perdu. Pas parce qu’il se révélait inférieur, mais parce que ces émotions le perturbaient. Une leçon qu'il devait assimiler.
— Ca ira mieux d’ici quelques heures, lui indiqua la Twi'lek. C’aurait été moins douloureux si tu avais tapé plus tôt, mais j'imagine que tu dois déjà le savoir, précisa-t-elle devant le regard noir d’Anakin. Maintenant, il me semble que nous avions un accord.

Son coude, ainsi que son poignet, hurlait toujours d’une douleur profonde. Réchapper de plusieurs ruptures ligamentaires et tendineuses ne semblait pas alléger le supplice de son bras, dont les nerfs n’en faisaient qu’à leur tête, persistant à vouloir prendre le dessus, et laisser passer ce cri salutaire. La contenance qu'Anakin tentait de conserver se révélait illusoire. Le jeune Jedi se releva, avant de laisser ses genoux le mobiliser en direction des casiers sans même lui accorder un regard.
— Hé, où est-ce que tu vas ? l’interpella-t-elle.
— Je m’en vais. Tu as gagné, bravo à toi. Mais ne compte pas sur moi pour une discussion à cœur ouvert avec ma cousine. Encore moins avec toi...
— Je pensais que tu étais de ceux ayant une parole…
Il avait peut-être perdu, mais un minimum de lucidité perçait le voile de douleur peinant à se dissiper. Elle pensait pouvoir le prendre par les sentiments, l’estimant animé par des idéaux nobles, des principes, une certaine notion de l’honneur. C’était le cas. Mais pas avec elle. Pas maintenant.
— C’est le cas lorsque je fais des promesses, finit-il par répondre sans se retourner. Ce n’était pas le cas ici. C’est toi, et toi seule qui a avancé un pari ou un marché, auquel je n’ai pas consenti. Maintenant, laisse-moi.

Kyrsta n’insista pas, comprenant que ce n’était pas la peine. Elle le laissa quitter la salle d’entrainement, restant debout, dans ses pensées. Les choses s’étaient pourtant déroulées au-delà de ses meilleures espérances, parvenant à cacher sa surprise, pour conserver sa concentration. Il n’en demeurait pas moins que cela n’avait débouché sur rien de bien significatif. Ces efforts, prendre sur elle, prendre des risques, pour quelqu'un qui la repoussait. Mais pour quel effet ? S’il refusait de s'ouvrir à Alana...
— Je crois que celui-ci nécessitera de plus de temps que les autres, déclara la voix de Leia.
Kyrsta se retourna devant l'apparition d'un spectateur furtif. La Twi'lek avait cru sentir l'approche d'une autre personne durant l'affrontement.
— Vous nous observiez ? devina-t-elle, la générale hochant ensuite de la tête pour répondre. J’ai essayé de lui parler, mais…
— Anakin est ainsi… Très peu de gens peuvent vraiment l’atteindre, et même eux n'y parviennent pas toujours. Il faut trouver le bon moment, et cela, lui seul le connait, déclara-t-elle avant de lui sourire. J’apprécie tout de même les efforts et les gestes auxquels vous consentez.
— C’est bien normal, après… balbutia Kyrsta devant cette étrange proximité qui se présageait. Ecoutez, ça me gêne de vous parler… Comme ça…

Leia ne se trouvait pas étrangère à ce qui animait la Twi’lek. Depuis qu’ils s’étaient installés au sein de cette base, elle avait eu l’occasion d’observer Kyrsta de plus près. Placer sa foi dans le jugement de son frère s'était révélé pertinent, une fois de plus. D’une ancienne ennemie ayant ôté la vie de l’homme qu’elle aimait, la Twi’lek amorçait une évolution concrète. Leia n'hésitait plus à faire appel à elle pour le tri d'informations et de dossiers concernant l'Aube Rouge, Kyrsta s'exécutant sans rechigner. Le lien entre différentes pistes n'avait été possible que grâce à elle, sa connaissance de protocoles de son ancienne organisation constituant un avantage non négligeable. Elles avaient depuis conservé l’habitude d’échanger, uniquement sur le plan professionnel. A cet instant, il s’agissait d’une des rares fois où elles se retrouvaient dans un contexte différent, justifiant le malaise dont la Twi'lek ne pouvait se départir.
— C’est moi qui devrais être la plus gênée de nous deux, en l’occurrence.

— Mais justement, vous ne l’êtes pas, précisa Kyrsta. C’est en cela que c’est gênant.
— C’est compliqué pour moi aussi, avoua-t-elle. Mais j’essaie. Parce que c’est ce que mon frère m’a enseigné, il y a bien longtemps. C’est ce que j’ai toujours tenté d'enseigner à mes enf- à mon fils.
Kyrsta masqua sa réaction face à ce lapsus révélateur. Il ne s'agissait pas d'un défaut de langage. Quelque chose de sous-jacent demeurait, la générale ne parlait pas d'Alana. Kyrsta se souvient du temps passé à étudié son dossier. Elle en savait davantage au sujet de la sénatrice Organa, déjà moins sur Leia. Celle ayant représenté un semblant de figure maternelle pour son amante. Pour que cette femme balbutie de cette manière, il ne pouvait s'agir que de cette tragédie vécue il y a une vingtaine d'années. Le genre qui laissait une marque à vie...

Le silence de la jeune Twi’lek attestait de sa connaissance de sa situation personnelle. Leia pesta contre son frère, pour lui avoir mis en tête ces pensées concernant Crail ces derniers temps. Contrainte d'avouer que certains suppositions ne débarquaient pas de nulle part, ses réflexions ne cessait de lui revenir tel un bourdonnement impossible à réprimer qu'en cessant de remarquer sa présence irritable. La présence de Kyrsta allait l'aider, comme une parenthèse salutaire. Car il s'agissait de l'occasion parfaite pour aborder un autre sujet que son frère lui avait partagé. Pour lequel elle l'avait aiguillé au sujet des meilleurs choix à prendre.

— C’est pour elle que vous le faites, n’est-ce pas ? devina Leia.
Malgré son lapsus précédent, elle était rapidement retombée sur ses pattes. Leia n’était pas une sénatrice respectée et louée pour sa lucidité et sa capacité de médiation politique sans raison.
— Alana et votre fils sont très proche, alors… Mais je ne sais pas si…
— L’information circule assez rapidement, révéla-t-elle. Parfois trop à mon goût. Qui aurait crû il y a quelques mois que nous nous trouverions toutes deux ici, discutant de votre attachement à ma famille… Car c’est bien à cela que ça s’apparente…
Kyrsta laissa une tristesse nostalgique s'emparer d'elle. Une chose l'ayant taraudé. Plus elle s’abandonnait dans ses sentiments pour Alana, plus elle assumait sa présence ici. De là à parler de famille… Et pourtant. Alana se trouvait extrêmement proche et liée à sa famille. Sans s'en rendre compte, Kyrsta mettait le pied au sein d’une nouvelle famille, a peine avait elle trahi la sienne. Sa famille d’origine, qui existait toujours. Ses deux potentielles familles visaient à se déchirer dans une guerre dont la conclusion se rapprochait à grands pas.
— Vous avez assez bien résumé les choses, admit Kyrsta à mi-voix.
— J’en viens à regretter les circonstances dans lesquelles nous nous sommes rencontrés. J’aurais aimé qu’il en soit autrement…

— Moi aussi... Vous ne pouvez pas savoir à quel point…
— Alors ne passons pas notre temps à regretter le passé, et tournons-nous en direction de ce qui se présage devant nous, termina Luke arrivant à son tour.
Son frère avait visiblement guetté le moment propice pour intervenir. Les deux femmes n’avaient aucune idée depuis combien de temps il les épiait, mais il avait manifestement eu un bon aperçu de leur échange. Leia patienta qu’il arrive à leur hauteur avant de reprendre la parole.

— Il faudrait éviter ce genre de chose, cher frère. Se mettre d’accord sur le nombre d’apparitions furtives dans la même journée. Sinon cette jeune femme va penser que nous prenons plaisir à l’espionner.
— Peut-être est-ce le cas ? fit-il avec un sourire bienveillant.
Elles le rejoignirent dans son rire poli. Luke avait bien conscience de ne pas posséder le sens de l’humour le plus fin qui existait.

Kyrsta se montrait rassurée de le voir agir ainsi. L'occasion de le voir sous un autre jour que celui du sage et dogmatique maître Jedi, contre lequel son père l’avait si souvent mis en garde. Ni du père protecteur et aimant avec Alana, comme lors de leurs entretiens au domaine Organa.
— Cela tombe bien que vous vous trouviez ici toutes les deux, poursuivit-il. Kyrsta, tu n’es pas sans savoir que sous peu, nous allons disposer d’informations et de moyens nécessaires pour mener une opération de grande envergure contre l’Aube Rouge.

La Twi’lek acquiesça en silence. Le temps passé en compagnie de Leia, à l'assister, aider le GSP à relier les pistes dans le dédale créé par son père, laissait présager de la suite des évènements. L'emplacement du temple serait bientôt connu. Des coordonnées exactes qu'elle avait toujours ignorées, pour un lieu chargé de souvenirs. Y retourner, pour ces raisons... La base avait reçu son lot de transporteurs lourds charges de déposer le matériel demandé au Sénat. Nouveaux chasseurs, blindés, et toutes sortes d’équipements supplémentaires. Les mots d'Alana l'avait apaisé, mais cette perspective ne manquait pas de resurgir.
— Je souhaiterai que tu sois présente parmi nous, et également que tu prennes part à cette opération, présenta Luke avec son calme habituel. J’aimerais beaucoup que tu acceptes, mais la décision t’appartient. Je peux te laisser du temps, si tu le souhaites.

Cette nouvelle la surprit moins que prévu. Comme si elle l'avait déjà présagé. Que le GSP se lance à l'assaut du temple de son père sans sa présence lui paraissait trop ubuesque pour le concevoir. La réponse s'articula sans peine dans son esprit. Trop ancrée qu'elle se trouvait, mais également car il s'agissait de la seule option envisageable.
— Je ne pense pas que du temps supplémentaire me permettrai d’y voir plus clair. Qu’importe si j’en ai envie ou non, je crois que je dois accepter. Ce sera peut-être la dernière fois que…
Que je pourrais le revoir, songea-t-elle, la lèvre tremblante devant la douce image de son père passant devant ses yeux.

Luke possédait une bonne idée de ce qui pouvait l’animer. Il existait également une autre chose dont il devait s'entretenir avec la Twi’lek, pour mieux faire passer les choses.
— A ce propos, j’aimerais que tu m'accompagnes un moment. Il demeure de petites choses que je souhaiterais t’enseigner, à propos de la Force, de la façon dont tu la manipules.
— J’en serais ravie, lui répondit-elle, réjouie à l’idée de penser à autre chose.
Leia retourna à ses occupations, laissant Kyrsta échanger avec son frère. Le maître Jedi aborda en premier lieu le lien l’unissant à sa fille sans détour. Il dissipa de prime abord l’éventuel malentendu, spécifiant que ce qu’elles faisaient de leur intimité ne le regardait pas. Il la mit simplement en garde qu’il se montrerait attentif, si d’aventure les choses se dégradaient.

Kyrsta manqua de perdre le peu de sérieux qu'elle appréciait afficher. Le maître Jedi possédait une manière bien étrange et délicate d’argumenter son discours type « si tu fais du mal à ma fille, je serai là ». Devant cette intention touchante, elle conserva ses remarques pour elle. Pour laisser place à une autre, plus oppressante. S'il s'agissait de père, et si je... Seule la voix apaisante de Luke lui permettait de s'ancrer dans la réalité plus douce que ses songes.

Le maître Jedi lui résumait de la manière la plus concise possible les principes élémentaires de la Force. Compte tenu du peu de temps dont il disposait, il reprenait l'unique exemple de concision pertinente dont il disposait. Les propos de Ben. En peu de mot, son mentor lui avait transmit l’essentiel, qu’il n’avait eu qu’à travailler, perfectionner sans cesse pour disposer d'un aperçu plus large des fondamentaux, avant de rencontrer son second maître. Le fait que Kyrsta se montre réceptive, et ne trouve pas son exposé ennuyant ou redondant, lui révélait la pertinence de son approche. Kyrsta effectuait le lien avec ce qu’elle maîtrisait déjà au fur et à mesure, ce qu’elle désignait sous d’autres appellations, sans posséder aucune notion des mécanismes de la Force. Elle fit également référence à certains enseignements de son père. La concentration de Luke fut mise à rude épreuve devant sa curiosité à propos du Zabrak. Un utilisateur du côté obscur bien singulier... Il semblait avoir acquis une compréhension bien différente de tous ceux ayant manipulé la Force.

Mais la Twi'lek demeurait le sujet en cet instant. Les questions viendraient plus tard. Le maître Jedi avait besoin de ces réponses car il lui incomberait de l’affronter. De quoi faire pointer les prémices d'une seconde discussion. Un échange clair avec Anakin se se révèlerait pas inutile. Connaissant son neveu, nul doute qu’il avait à cœur d’en découdre avec Maul. Mais Anakin ne serait pas à la hauteur, peu importe son degré de talent et de maîtrise. Sans compter qu’il retrouverait sur sa route un autre adversaire redoutable, qui ne le laisserait pas éviter la troisième manche de leur affrontement…
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Messagepar ShamanWhills » Mar 14 Fév 2023 - 12:45   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Salut :)

Chapitre lu depuis la semaine dernière :)

C'est vraiment le chapitre d'explications et de "règlements de compte"... d'un certains point de vue... :D

La première partie se concentre sur Dyna et Anakin et même si celui-ci a du mal, j'ai trouvé super qu'il ait le courage d'avouer sa relation interdite même si comme on pouvait s'y attendre, le choc est bel et bien présent chez cette dernière qui avait quand même ressenti de la peur à l'idée que la future relation soit étouffée dans l'oeuf.

Elle le comprend mais cette révélation aura permis de mettre les points sur les i et de désamorcer de possibles malentendus. Il semblerait qu'à la suite de cette discussion, la relation ait encore un espoir...

Maintenant le sujet qui fâche: la confrontation nez à nez avec la meurtrière du patriarche, la voleuse de coeur. Cette partie était très intéressante car dès le début je m'étais attendu à ce que ce soit vraiment sérieux mais transformer cette confrontation en un combat de tatami, je ne l'avais pas vu venir. Par rapport à l'évolution de Kyrsta c'est logique mais pas au gout d'Anakin qui aurait préféré je pense une autre manière de donner des poings.

Ce petit fight a été aussi l'occasion d'analyser le comportement de l'adversaire en combat et même si la Twi'lek voulait que le jeune homme y aille à fond, je pense que ce dernier s'est vraiment retenu mais qu'à l'avenir, il pourrait ne répondre de rien....

Ensuite vient Leia. Je trouve très bien que cette dernière ait réussi à "faire son deuil" quelque part en acceptant la meurtrière de son mari au sein de la famille.

Pour Luke, il veut vraiment que cette dernière apprenne ce qu'est la Force et c'est cool que celle-ci soit ouverte à l'enseignement du pire ennemi de son père adoptif, montrant encore une fois son changement de bord. Le fait même qu'on lui propose de participer à la prochaine opération en dit long sur sa rédemption.

J'ai également aimé la petite mise en garde touchante du paternel pour sa fille envers son amante :transpire: Kyrsta l'a bien intégrée et fera très attention à ne pas le mettre en colère... :transpire:
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Messagepar Loucass824 » Mar 14 Fév 2023 - 20:18   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Chapitre lu depuis la semaine dernière ? Et ce n'est qu'aujourd'hui que je l'apprend ?! Lol

Le bougre fait comme il peut. Il en est surtout à un point où il ne dispose plus de beaucoup d'options, et il accumule les mauvais choix. Faire confiance à son instinct sur le plan émotionnel et écouter son cœur (même si dit comme ça ça fait cliché) eh bien cela lui retombe dessus. Il en est encore à un point où il essaie, donc il a encore la volonté de vouloir le meilleur pour lui et ceux qu'il apprécie. Anakin se dit presque qu'il serait préférable de placer sa confiance dans les autres que dans lui-même en ce qui concerne ses émotions. En dévoilant tout à Dyna, il espère presque qu'elle décide un peu pour lui, parce que lui est perdu au complet. Il a du mal à se faire confiance à lui-même. De belles bases pour poursuivre la dysfonctionnalité d'une relation... Lol

En ce qui concerne Dyna, elle est partagée. Elle se maudit pour l'emprise qu'Anakin a sur elle, car elle n'aime pas cela. Mais en même temps, une part d'elle en éprouve l'envie, d'accepter ces émotions qui grandissent. Mais sur quel bougre est-elle tombée... Car elle, qu'Anakin aime sa cousine, ça la refroidie un peu ! Et l'agace encore plus, parce qu'il s'agit d'un signal de plus qu'Anakin pourrait la heurter dans une relation, même s'il n'en ferait pas exprès. Et pourtant... Ils sont partis pour des moments difficiles a priori. A ce stade, difficile de trop statuer. Il y a assez d'éléments pour se dire "non mais Dyna, tiens toi bien loin d'un type pareil !" Mais dans le même temps, elle se sent un peu prisonnière d'une chose qu'elle désire.

Bon, j'avoue que mon amour pour les sports de combats m'a bien poussé à me faire plaisir sur ce tome 2, comment m'en cacher... Lol mais c'était une alternative que je trouvais plus vraisemblable qu'une "simple" discussion. Au point où en sont Anakin et Kyrsta, qu'ils posent les bases d'une discussion quelconque... Plus tôt dans le récit, on avait vu la réaction d'Anakin lorsqu'elle avait dévoilé son passé. Et ici, la tension chez Anakin demeure, plus forte même. Qu'il consente à quoique ce soit, écouter ou parler face à Kyrsta, me paraissait improbable. Consentir à ce combat en revanche, plus cohérent. Les mots et paroles de Dyna l'y ont poussé, mais cela n'aurait pu suffire pour donner une chance plus concrète à Kyrsta de s'exprimer. La preuve, Anakin a tenté de consentir à un effort, mais même après cela, il réalise que c'est au dessus de lui de faire un pas vers elle ou Alana. Car il marque une position avec sa cousine également à présent.

Anakin est également bien remonté contre lui-même une nouvelle fois. Une part de lui aimerait vraiment se déchaîner, lui faire payer. Il a l'impression d'en avoir besoin. Mais sa nature profonde ne fait que l'en empêcher. Lorsqu'il lui a fait mal avec son coup, cela l'a figé, fait sortir de sa détermination. Il se montre incapable de s'en prendre à quelqu'un qui ne lui veut pas du mal intentionnellement. Dans chaque opération, il a fait face à sa nature profonde qui l'a poussé à éviter de tuer et blesser inutilement. Il tente des choses que son corps et son esprit profond refuse. Face à un Brogus, il ne retiendrait jamais ses coups, car le titan cuirassé se définit par sa propension à la violence. Mais peu importe s'il veut faire de même face à Kyrsta, il se rend compte qu'elle n'est pas ainsi. Et sa propre incapacité à infliger du mal le heurte. Et je voulais également montrer que Kyrsta l'a plutôt bien cerné. Elle l'a déjà vu s'énerver, prétendre vouloir faire du mal. Mais il n'est jamais allé au bout. Elle a pris un risque, mais elle se disait qu'Anakin allait perdre, car elle se donnerait plus à fond que lui qui serait rattrapé par ses inhibitions.

Content que Leia et Luke fonctionnent ! Même si j'aime souligner la dysfonctionnalité une nouvelle fois. Je cherche toujours à souligner l'emprise que peut avoir Luke sur sa sœur depuis les drames successifs, et le fait que oui, Leia semble choisir la voie la plus saine, le pardon, pour avancer, ne plus être emprisonnée d'une haine ou d'un ressenti. Mais qu'est-ce que cela va-t-il donner ? Car le ressenti envers une personne qui vous a pris ce qui vous était cher, c'est un peu dans la nature humaine non ? La vengeance, ce n'est pas sain et n'apportera rien, on le sait tous. Mais la renier ? Cela fait parti de chacun, et renier un ressenti pour une volonté de tendre l'autre joue à tout prix pourrait desservir... En tout cas, Leia suit la voie de son frère, et du coup semble parfois renier une part d'elle-même. Est-ce une bonne chose ? Chacun aura son avis, et c'est justement mon intention.

Luke poursuit également ses croyances. On peut même se dire que cela a toujours été son intention, que dès le début, il a senti quelque chose chez Kyrsta, et qu'au delà même d'obtenir d'elle des informations, il voulait tenter de l'initier. Lui offrir ce qu'elle n'avait pas eu avec Maul. La rédemption de Kyrsta est bien avancée, on peut le voir ainsi. Mais plus qu'une rédemption, ce que je voulais faire avec elle relevait d'une réelle émancipation. Sa rédemption n'est pas simplement "je bascule de l'autre côté", mais plutôt "j'assume qui je suis vraiment, et commence à agir pour ce que je veux et désire, ce que j'estime le mieux pour moi". Exister davantage pour Kyrsta plutôt que pour son père. Et c'est cela qui la pousse à rejoindre ses ennemis, et se lier à Alana. C'est ce que j'exprime lorsque Kyrsta pousse Alana à ne plus se laisser faire avec Anakin, a toujours aller le voir, se plier en quatre pour lui. C'est un conseil judicieux qu'elle lui donne, dont Alana a certainement besoin. Mais dans la symbolique, c'est presque comme si Kyrsta se donnait un conseil à elle même, lorsqu'elle lui dit "Alana doit faire des choix pour Alana". En tout cas voilà pour mes intentions... Lol

Encore merci pour ton retour !
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Messagepar mareva_mae » Mer 15 Fév 2023 - 12:59   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Hello, chapitre lu !

Dans l'ensemble j'ai bien aimé, surtout pour le traitement du personnage d'Anakin. On le voit enfin assumer quelque chose, se plonger dans ses sentiments et les affronter. Il réagit toujours comme un ado mal dégrossi mais on sent qu'il a envie de changer, qu'il a compris que la majorité de ses souffrances provenait de lui-même. Donc un très bon chapitre sur ce point !

Maintenant, si j'ai trouvé la discussion entre Dyna et lui bien menée, je me dis quand même que chacun (surtout elle, plus mature) réagit très fort pour un rapprochement initié il y a quelques jours et qui n'est même pas encore une relation. Surtout que tu ne nous a pas présenté les choses comme un coup de foudre, mais plutôt deux individus qui après une épreuve difficile partagée apprenaient à se considérer l'un l'autre sous un jour nouveau. Donc même si Dyna n'a connu que des goujats avant et est déçue qu'Anakin se soit comporté ainsi en dépit des espoirs qu'elle plaçait en lui, j'ai un peu de mal à croire qu'elle réagisse aussi fort. Donc un petit soucis de dosage de mon côté, il manquait quelque chose dans leur relation pour que je crois au bouleversement vécu par Dyna.

Aussi, je m'attendais à voir un Anakin plus soulagé d'avoir ENFIN avoué à quelqu'un d'autre que Crail qu'il aimait sa cousine. Mais non, il broie toujours du noir à la salle... donc bon, pas que ça soit choquant mais j'espère le voir un peu évolué ensuite !

Je comprends la démarche de Krysta et la scène de combat était chouette, mais du coup, ça fait un peu redite avec ce qu'on a lu dans le précédent chapitre. Soit il aurait fallu la présenter complètement différemment (tu décris bien les combats mais du coup les deux scènes se ressemblent) soit jouer à fond sur l'effet miroir, en superposant presque les scènes dans l'esprit d'Anakin.

L'intervention de Leia et Luke était bienvenue, j'ai beaucoup aimé ce passage et le développement de Krysta :cute:
Double Suns and sipping blue milk

Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar Loucass824 » Mer 15 Fév 2023 - 20:17   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour ton retour, et content que tu aimes !

Oui ! Victoire, Anakin n'est plus un petit garçon mais est devenu adolescent ! Lol après, ce n'est pas la première fois qu'il assume quelque chose. Peut-être s'agit-il de la première fois qu'il semble se trouver tellement bas que ses actions le poussent tout de même à faire face. Mais du coup, c'est tant mieux que cela ne semble pas répétitif. C'était une des plus grosses craintes pour mon tome 2 concernant le développement d'Anakin. Même si chaque situation prouve sa singularité, en définitive, depuis le début, il s'approche à chaque fois d'un éventuel apaisement, il prend les mesures qu'il faut, il va parler de ses sentiments à telle ou telle personne, et ensuite intervient un patatra catastrophique pour lui. Avec Alana au tout début avant qu'ils se prennent la tête, avec Crail, de nouveau avec Alana où il fait des cauchemars et va voir Kyrsta, avec Alana ici où il voulait s'ouvrir, et puis avec Dyna ou ça se passait bien.

Chaque occurence possède sa singularité, et sa logique qui explique les conséquences, mais je craignais qu'on me dise que c'était répétitif ou quoi. Donc je suis content ! Lol car Anakin sait déjà que ses souffrances viennent de lui-même. Par de nombreux aspects, il se maudit souvent de son décalage entre ce qu'il veut et qui il est. Il sait que c'est de sa faute, mais il n'y arrive pas. Il souffre de son impuissance et son incapacité à se gérer. Son souci le plus dangereux qui le placerait sur un fil, c'est qu'à présent, il a du mal à se faire confiance à lui-même. A force de se mettre dans les ennuis, il ne sait plus s'il doit écouter son cœur, sa raison, refuser d'agir... C'était l'intérêt de cet instant. Qu'en définitive, son intention d'aller voir Dyna et ce qu'il lui avoue provoque de bonnes choses malgré tout, excepté que ses raisons pour aller la voir sont troubles. Voulait-il vraiment que cela s'arrange ? Car sachant qu'elle lui redonne une chance, cela devrait le rendre plus heureux non ? Ou bien voulait-il se faire payer ? Il est plus perdu que jamais le bougre, ce qui explique qu'il n'était pas dans son assiette pour la castagne.

Alors le souci, c'est que j'ai imbriqué beaucoup de choses en même temps dans cette période du récit. Et je ne peux m'attarder sur tout. Peut-être est-ce cela qui joue sur le ressenti, car justement, depuis la fois où Dyna et Anakin se sont ouvert l'un à l'autre à la fin de l'opération précédente, il s'est passé bien plus que simplement quelques jours. Peut-être est-ce également mon envie de ne pas trop/assez matérialiser le temps qui s'écoule ? Mais Anakin et Dyna, avant qu'il ne découvre pour Alana, ont passé plusieurs fois du temps ensemble.
Pas de vrais rencards officiels concrètement, mais vivant dans la même base, faisant les même occupations... Sur le trajet du retour, ils avaient beaucoup échangé sur leur passé. Et depuis, ils se côtoient tous les jours, mangent ensembles, font souvent les mêmes activités... Et en attendant que les infos se développent pour le dire ainsi, ils se sont un peu plus rapprochés chaque jour. C'est ce que ce niveau de rapprochement signifiait du coup.

Mais je reconnais que ne pas l'avoir formellement notifié d'une autre manière peut jouer du coup. Après, coup de foudre ou non... Lorsqu'Anakin lui a tendu cette main, c'était bien plus que cela pour Dyna. Quelque chose, un déclic, s'est passé pour elle, en elle. Et j'ai également fait en sorte qu'elle soit un peu "en avance" sur lui concernant les sentiments et la conscience de ceux-ci, tandis qu'Anakin mettait plus de temps à les percevoir ainsi.

Comme j'ai dit plus haut, le bougre est plus bas encore dans la dépression. C'était mon intention, que même une vraie bonne nouvelle avec Dyna puisse ne rien changer à son état. Un autre signe, c'était qu'il se montrait presque soulagé que Dyna ne soit pas aussi naturellement bienveillante que Crail, lorsqu'il a appris pour son désir d'Alana. Le malaise de Dyna, de savoir qu'il était amoureux de sa cousine, lui a presque fait plus de bien que le reste, l'a rassuré.

Au moment de la relecture, je me suis dit : "si jamais des gens n'ont pas compris que j'aimais la castagne, là..." Lol je peux comprendre que ça fasse de trop, surtout lors de deux chapitres d'affilé au final, c'est parfaitement audible. Comme j'écrivais de manière décorrélée d'un éventuel découpage, je n'avais pas prévu qu'il y ait de la castagne de cette nature deux chapitre d'affilé. Mais comme j'ai développé dans mon message précédent, j'avais certaines choses affaire passer au sujet de ces deux-là. Sur leur état d'esprit, le fait qu'à leur manière, ils acceptent de combattre pour des raisons similaires : Anakin fait un compromis, car certains mots que Dyna lui a dit après coup font écho.
Et Kyrsta tente d'agir pour le bien d'Alana. Elle fait son maximum pour éviter que sa compagne se montre encore au petits soins pour son cousin en se négligeant. Et après l'avoir empêché d'aller lui parler, elle veut provoquer les choses. Kyrsta voit qu'Anakin a besoin de certaines choses aussi, et se dit qu'il doit aller parler à Alana. Chacun veut aborder des choses pour une personne qui lui est chère. Et une simple discussion, même tendue ou autre, me paraissait impossible et peu crédible. Donc... De la castagne ! Lol y'a pas beaucoup de moyens de tuer le temps ici...

Je crois que c'est invariable. Chaque récit que j'imagine, il y a de la castagne à mains nues à un moment où un autre, toujours. Bon, je sais, je l'ai reconnu, deux chapitres d'affilés, là... Mais cela fait parti de mes sensibilité artistique aussi. Le combat au corps à corps est un moyen d'expression et d'échange bien plus intéressant qu'on ne le croit, trop sous estimé je trouve. En l'occurrence, Anakin et Kyrsta ont échangé, mais d'une autre manière. Cela racontait quelque chose autrement que part les mots. En plus que l'auteur aime bien la bagarre... Lol

Content que cela fonctionne également ! Cela faisait un moment qu'ils étaient occupés à autre choses ceux-là... Lol et du coup, c'était le moment idéal pour montrer qu'ils sont toujours connectés aux événements, et présager de la fin... Et comme un développement au sujet de Leia passe plutôt bien pour le coup, je ne vais pas m'étendre davantage... Lol

Le prochain chapitre sera le dernier avant le début de la grande opération finale qui va occuper les persos jusqu'au terme du récit. Donc dernier moment de calme ? Pas vraiment... Car le sujet sera particulier... Un message d'avertissement préalable au chapitre expliquera pour planter les bases.

Encore merci pour ton retour !
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

Déçus de la postlogie ? Venez jeter un œil !
Loucass824
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Messagepar Loucass824 » Ven 17 Fév 2023 - 17:43   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! La fin se rapproche à grand pas. Mais avant cela, un dernier point très important à aborder, qui apportera un bon lot d'éléments par différents aspects. Et je me dois, en plus d'un avertissement habituel car il y aura de la violence, préciser d'un autre. Un peu du spoil, mais ce chapitre va contenir une scène, un passage de violence plus intime, qui peut heurter. En prévision, j'ai placé un avertissement de début/fin, ainsi qu'un résumé sous spoil, pour permettre aux plus sensibles de poursuivre leur lecture sans oppression d'aucune sorte. Sensible n'étant aucunement péjoratif, certainement pas dans ma bouche en tout cas.

Mais j'ai dans le même temps une petite demande. De fait, me trouvant dans du Star Wars, je limite fortement ma sensibilité dans la mise en scène de ces instants âpres, pour ne pas rendre les choses trop visuelles. Mais, consentant à un compromis supplémentaire (la possibilité de passer ce passage), je souhaiterais une chose : que vous tentiez tout de même de le lire. Si trop difficile, demeure la possibilité de passer jusqu'à la fin de ce passage, et lire le petit résumé. Je ne veux forcer personne. Mais en faisant plusieurs compromis, cela me tenait tout de même à cœur, de demander à ce que ma démarche artistique soit considérée. Car je ne suis pas habité d'intentions macabres. J'aimerais que ce passage y compris soit lu par tous, car l'artistique compte plus que tout pour moi. Même si je le répète, je ne blâmerais personne de le passer. Grosse intro, mais pas trop le choix ! Lol



Chapitre 29





Le GSP allait débarquer d’un jour à l’autre. Brogus pouvait sentir la fluctuation étrange dans l'air, lorsqu'il se rendait sur le toit du temple de l'Aube Rouge, chaque matin avant de se focaliser sur sa préparation. Son seigneur disait vrai. Sa patience allait porter ses fruits. Ces décennies passées à le servir, les opérations sanglantes, les recrutements, les assassinats, les groupuscules orientés, détruits, malmenés. Tous ces évènements convergeaient vers cet instant précis. Celui où son existence prendrait tout son sens. Une confrontation mémorable, qui entrera dans les annales, comme annoncé par son seigneur. Se montrer prêt. Tel était son objectif, ses genoux plaqués au sol au sein de la salle de méditation, isolé dans une obscurité complète, le cliquetis de sa cuirasse comme seule compagnie.

Sa rage se devait d’être alimentée, pour faire face aux prochains défis. Plus que sa propre exigeance envers lui-même. Envers son seigneur. Sa focalisation ne devait souffrir d'une quelconque altération. Malgré lui, le temps faisait son œuvre. Plus il lui filait entre les doigts, plus ces sentiments le contaminaient, s'infiltrant par chaque port de sa peau burinée. Le titan cuirassé devait consentir à une chose qu'il ne concédait qu'à son seigneur seul. S'incliner. D'une manière ou de l’autre, son amour pour Gabriah l'emportait. Cette jeune Twi’lek recrutée il y a plus de dix ans avait bien changé. Ce qu’il avait vu chez elle également…

En dépit de tout, passer au dessus de cela. Une fois que son destin sera accompli, peut-être l’occasion de partager quelques moments avec elle se présenterait. Éventuellement jusqu’à lui parler des choses qu’il ressentait, lui dire qu- Brogus secoua la tête dans une tentative de se défaire de... Ces pensées. Il n'avait que faire de cela. Ne lui correspondait pas. N'était pas digne de lui. Il savait qui il était. Le Fléau, ayant fait trembler une planète entière à lui seul. Brogus Kast, exécuteur personnel du seigneur Maul, un nombre de morts à son actif qu'il avait cessé de compter depuis ses années de jeunesse. Le bras droit et champion de Maul, fondateur et leader de l’Aube Rouge, au sein d'une mission dépassant sa simple condition.

La Nouvelle République devait choir pour que les choses prennent une tournure plus juste. Sans oublier qu’elle devait payer son tribut... Comme Maul le lui avait appris, les Jedi se montraient complices et parties prenantes de ce régime dysfonctionnel. Ils subiraient le même sort que les autres. Retrouver le Jedi lui ayant tenu tête, et qui avait survécu à son leur affrontement, ce à deux reprises d’ailleurs, se révélait bien alléchant. Mais tant qu’il ne se trouvait pas en face de lui, cette motivation demeurait trop abstraite. Il s’agissait alors de puiser dans une motivation plus concrète. Le titan cuirassé possédait exactement ce dont il avait besoin. Le souvenir de sa naissance, moteur infatigable, inépuisable.


*****


— Et moi je te dis que c’est inquiétant maman !
— C’est bien les jeunes ça… Toujours à s'préoccuper des choses en dehors du village.
La jeune Trin laissa passer sa frustration dans un soupir. Toujours la seule à véritablement se préoccuper de ce qui se présageait. Des rumeurs de certains villages voisins laissaient entendre que d’autres, plus éloignés, avaient accueillis des réfugiés. Leur domicile ciblé par des brigands lourdement armés. Une question de temps avant qu’ils ne débarquent ici. Mais ses parents ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils préféraient se focaliser sur les tâches journalières, la bonne tenue des affaires courantes du village. Le fait de se voir renvoyer ses désirs d’aventures en plein visage, ne pas être prise au sérieux. Elle sentait ses ongles ronger ses paumes de mains. Évidemment ! Comment des adultes pouvaient-ils se montrer aussi irresponsables ?

— Depuis que cet immense vaisseau s’est posé sur la planète, il y a chaque jour des colonnes de fumées s’élèvant des villages éloignées. Elles se rapprochent de plus en plus.
— Qu’ils viennent, nous n’avons rien à cacher, grommela sa mère.
— Maman…
— Retourne plutôt travailler au lieu d'palabrer et contempler d'la fumée, ordonna-t-elle sèchement.
Le visage de sa mère était plus sec encore que ses paroles. Les pieds brûlants de Trin la poussèrent à quitter cette cabane remplie d'idiots, pour retourner au champ, auprès de Galon. Il souriait de plus en plus, lui ayant montré le ciel dégagé, et que les nuages au loin allaient apporter la pluie. Pourquoi aimait-il ta- Mais si, il te l'a déjà dit. Sauf que ce n'est pas le moment de songer à ça. Maman, toujours pareille... Et papa, même s'il m'écoute, va la suivre. Et comme d'habitude... Un grognement s'échappa de sa gorge usée, Galon la contemplant avec insistance. Trin n'aimait pas le mettre mal à l'aise. Il ne faut pas qu'il s'inquiète. Mais je dois évacuer... Galon se montrait doué pour écouter, alors c’était parfait.
— Ma mère ne veut rien savoir, mais je sais que c’est un mauvais présage. Je suis la fille du chef du village, mais personne ne m’écoute. Je n’ai pas raison ?

Galon se releva, son regard sympathique se figeant dans son silence. Toujours le même lorsqu’il travaillait, silencieux mais aimable, concentré. Seule la nuit tombée, lorsqu’il observait les étoiles, lui déliait la langue. Trin en avait appris un peu plus sur lui chaque jour. A chaque fois qu’elle l’observait durant le jour, les futures questions du soir tourbillonnaient. Il aimait la pluie. La mine perplexe de Trin lorsqu'il le lui avait annoncé l'avait poussé à la discussion plus que jamais. Comme si le ciel tentait de leur offrir un cadeau à tous, de leur parler, mais qu’on avait du mal à le comprendre. Le fait que les cieux tentent de les toucher, tous sans exception, était magnifique selon lui. Pour quelqu’un faisant l’économie des mots, il n'éprouvait aucune difficulté à s'exprimer. Lui aussi avait peur de la mère de Trin lorsqu’elle s’emportait. De quoi amuser l'adolescente, et émettre une blague lui permettant d'entendre le rire de Galon pour la première fois. Une mélodie douce, agréable, qu'on regrettait à peine se terminait-elle.

Son observation interrompit ses réjouissances. De l'agitation, au delà des champs jonchant les environs. Des villageois, repoussés et escortés par... Un large groupe d'hommes, des combinaisons de camouflage, rangés en deux colonnes. Avant d'étirer les deux files. Les brigands ne se déplaçaient pas ainsi. Son cœur heurta sa poitrine en voyant qu'il disposaient tous de blasters. Prévenir papa... Mais je ne peux pas abandonner Galon ! Son ami ne répondait pas à ses appels. Il la fixait après avoir vu lui aussi ce qui se présageait. Cette peur abyssale sur son doux visage.

Trin plaqua ses mains contre le bras massif de son ami, comme si elle cherchait à arracher un tronc d'arbre. Pour un même résultat. Il ne s'était pas même penché vers elle. Pourquoi faut-il qu'il soit si fort ! pesta l'adolescente en abandonnant son effort. C'était trop tard de toute façon. Son second balayage de ce champ autrefois lumineux et paisible, synonyme de travail usant mais apaisant en compagnie de Galon, se révélait rempli de ces hommes. L'un d'eux les pointa d'un geste du bras. Nulle part où fuir... Galon n'avait plus le choix de bouger sous la pression de leurs armes.
— Arrêtez de nous pousser ainsi ! envoya-t-elle sans effet.
A quoi bon ? Mais il fallait bien faire quelque chose pour Galon. Tant qu'elle avançait, il suivait. Mais sa lèvre tremblait comme un petit garçon dont la mère l'avait abandonné. Trin aurait tellement voulu le prendre dans ses bras... Si seulement tu m’avais écouté et suivi plus tôt, regretta-t-elle.

Les méchants messieurs avait regroupé l’ensemble des villageois sur la place centrale. Un endroit toujours trop bondé de monde, avec trop, beaucoup trop de bruits. Mais Galon regrettait que ce ne soit plus le cas. Ces messieurs n’avaient toujours rien demandé, mais se montraient toujours brutaux, frappant ceux qui ne bougeaient pas assez vite. Il y avait trop de monde. Son souffle s'emballait. L'air ne remplissait plus ses poumons, alors qu'il donnait tout ce qu'il pouvait. Ils allaient l'écraser, sans qu'il puisse fa- Une chaleur soyeuse se déposa dans sa main, avant de se refermer. Trin... Les doigts minuscules de son amie effleuraient les siens.
— Tout va bien se passer Galon, lui souffla-t-elle. Fais-moi confiance.
Un contact. Une chose qu'il fallait tant éviter. Mais Galon ne voulait plus se retirer. Il ne voudrait se trouver ailleurs pour rien au monde. La douceur de Trin effaçait le reste. Elle aurait pu cacher n'importe quelle horreur de ce monde. Ces messieurs ne leur ferait rien de grave. Il ne frapperaient plus les gens. Les lèvres de Trin s'étiraient, offrant un soleil éclairant la nuit autour de lui. Il n'avait plus rien à craindre parce qu'elle était là. Avec lui. Toute proche de lui. Parce que Train le lui disait.

— Nous sommes ici car nous nous trouvons à la poursuite d’officiers impériaux fuyant la justice de la Nouvelle République, déclara un Weequay d’une voix forte et distincte. Nous avons remonté leur trace jusqu’à ce village, alors vous allez devoir vous expliquer. Vous disposez de deux options : nous désigner où se trouvent ces officiers, ou bien vous forcer à nous le dire. Il y a bien une autre solution, que l’officier lui-même se révèle et assume ses actions. Mais le jour où cela se produira... Il faudrait qu’il leur reste de l’honneur à ces ordures... Alors, j’écoute ?
Il parcourait l’assemblée des villageois. Ces bouseux, pécores n'ayant jamais mis un pied dans une académie digne de ce nom. Titillant certains, bousculant d’autres, il répétait encore et encore les mêmes questions. « Où se trouvent les impériaux ? Que cachez-vous ici ? » Ses formulations différentes n'aidaient pas. Comment accomplir quoique ce soit ? Ses lourds pas le replacèrent au centre du cercle.
Est-ce que ces débiles n'avaient jamais observé un Weequay de leur vie ? songea le capitaine Asudak. Son teint de peau n'était pas bien éloigné de la pigmentation terreuse de ces gens. Ses traits tirés n'avaient rien de différent des humains les plus vieux. Ses nattes tressés étaient partagés par certains ici même. Alors pourquoi le dévisager ainsi ? Ils ne pouvaient se montrer beaucoup moins limités que ceux des villages précédents non ?

— Bon vous ne répondez pas... C’est normal, c’est la même chose à chaque village. J’aurais la conscience tranquille de vous avoir laissé une porte de sortie. La manière forte donc.
— Nous ne parlons pas aux gens qui débarquent dans notre village de cette façon, sans s’annoncer et sans aucun respect, annonça fermement un de ces humains à la peau noire.
Tous les villageois acquiescèrent à l’unisson. Un chef. Bien bâtit, mais pas un guerrier. Le Weequay sentit ses hommes grincer des dents. Asudak balaya de nouveau cette assemblée de vainqueur. Ces bouseux ne disposaient pas de la moindre idée d’à qui ils avaient à faire. Ils possédaient les informations dont lui et ses hommes avaient besoin pour quitter ce monde pourri. Asudak portait en horreur cette traque au moindre reliquat de l’Empire, surtout dans ce genre de monde peuplé d’arriérés. Il n'était pas devenu un Rebelle pour faire de la cueillette, ni pour monter la garde dans les mondes pacifiés. La retraite et les vacances ne viendraient qu'une fois le sang des impériaux terni à jamais. Pour ses hommes tombés ici. Sur d'autres mondes. Pour son frère. Sa petite sœur, brûlée vive. Ses parents, pendus. Le moindre souffle impérial devait être étouffé à jamais. Ces trous paumés ne valaient rien. Mais il avait une mission à remplir. Et pour ce que lui et ses hommes venaient d’y laisser, il irait jusqu’au bout.

— Vous n’allez pas les laisser vous parler comme ça capitaine ! commença le jeune Cameron.
— Ouais, ils doivent payer pour ce qu’ils ont fait à Hanil ! lança Dekhina, la pauvrette ayant perdu son ami. Et pour quand on a retrouvé Draylo en morceaux !
— On n’a rien à voir avec ça bandes de vauriens en uniformes ! s’interposa une femme véhémente peu sympathique.
Ils avaient tous raison. Asudak ne s’était pas introduit, de même pour ses hommes, avant de les brusquer. Et ses troupes disaient vrai également. Les embuscades dans lesquelles ils étaient tombés. Les explosifs dissimulés près de datapads contenant des informations sensibles, arrachant les bras et le visage du premier venu. Les enlèvements nocturnes, pour retrouver le pauvre Draylo le lendemain sur leur route, dans un tel état que seule Dekhina était parvenue à l'identifier avec certitude. Son souffle pesait une tonne. Il était temps que ces idioties prennent fin.
— Il est vrai, j’ai manqué à certaines obligations, monsieur le chef du village, annonça-t-il calmement, laissant sa voix trainer. Je suis le capitaine Asudak, chef du troisième peloton de la Rébellion. Et voici mon témoignage de respect.

Trin se figea. Le déroulé de cette image se gravait pour l'éternité sous ses yeux. Mais incapable d'agir. Pas même en voyant cet horrible type s'emparer d'un blaster comme s'il cherchait une lampe torche. Avant que le rayon ne traverse le crâne de sa mère n'ayant pu s'empêcher de leur dire ce qu'elle pensait de tout cela. Les hurlements horrifiés de certains villageois provoquaient des hauts de coeur. Des coups de crosses autour d'elle faisait résonner sa poitrine. Les larmes coulant sur ses joues avant que sa gorge expulse ce que ses mains ne pouvaient retenir. Le corps de sa mère heurtant le sol laissa échapper son cri, repoussé par les soldats alors qu'elle voulait simplement la rejoindre.

Ce devait être la femme de ce chef, comprit Asudak. Le message passera peut-être plus aisément. Et des éléments pour la suite. La gamine qui s'agitait devait être sa fille. Parfait.
— C’est votre fille ? demanda Asudak au chef en désignant la gamine en sanglots.
Aucune réponse. Sous le choc de la perte de ta femme ? Fallait y songer plus tôt. Sa main gauche se referma dans la chevelure de cette pleureuse, pour clarifier la situation. Le pistoblaster collé contre sa tempe accélérerait les choses.
— Vous n’avez rien à me dire ? cria-t-il en direction du chef du village. Crachez le morceau espèce de sale collabo, où je lui troue le crâne !!!
Pitié, pas ma fille. S'il vous plaît, arrêtez. Mais rien d'autre. L'agitation, les menaces... Personne ne parlait à part celui-ci, pour le peu qu'il avait à dire. La force que la gamine déployait... Ce n'était pas tant une gamine que cela. Les gémissements associés en sanglots révélaient une voix plus adulte. Elle tapait sur sa poigne autour de sa tignasse, en vain. Des fortes têtes hein ? De plus en plus, songea Asudak.
— Bon, ça n’a pas l’air de marcher non plus, grommela le capitaine. J’ai encore une dernière solution. Les gars, regroupez moi ces pécores dans leur porcherie, et brûlez le reste du village. J’ai juste besoin d’un instant, je dois donner une leçon à ceux là.

Galon cessait de baisser les yeux contre ses bottes collés contre la terre. Trin avait mal. Elle pleurait. Le vilain monsieur venait de faire du mal à sa maman. Mais la lueur passant dans les yeux de ce capitaine... Galon n’avait que trop vu cet éclair sur le visage d'un homme. Un flot d’image défila sous ses yeux. Maman, en train de le cacher, tandis que papa les poursuivait dans la maison, animé par ce même regard. Maman, ne se relevait plus cette fois-ci. Toute les fois où papa lui avait fait du mal, maman s'était toujours relevée. Le liquide rouge avait coulé de sa tête, jusqu’à toucher les pieds de Galon, caché sous l'armoire. Papa continuait de le chercher, toujours énervé.

Jusqu'à ce qui l'avait poussé au silence. Des sensations bien plus palpables. Des fourmillements lui intimant d'agir. Ne plus subir. Galon aurait dû fuir à toute jambes, comme n'importe qui. Mais il était sorti de sa cachette à pas de félin. Plus jeune qu'aujourd'hui mais déjà capable de... Papa ne l'avait pas sentit venir de dos. Galon laissait ses mains agripper la tête de papa, pour le cogner contre le mur. Après le trou contre le mur, la tête de papa ne tremblait plus, et il tomba au sol lorsque Galon le lâcha. Ses mains lui faisait mal, comme si elles allaient éclater sous ses yeux. Mais papa ne ferait plus de mal à maman.

Galon pouvait enfin la prendre dans ses bras, allongé au sol avec elle. Maman pleurait souvent quand Galon se collait dans ses bras, après que papa l'ait frappé. Mais ses yeux ne s'ouvrait plus. La vision humide de Galon ne l'aidait pas à mieux voir, mais maman dormait trop profondément. Elle ne voulait plus se réveiller. Galon avait vu les voisins venir le chercher le lendemain. Avant de l'amener jusqu'ici.
Il ne pouvait pas laisser Trin. Attendre qu'il soit trop tard pour agir. La maman de Trin avait été attaquée. Trin elle-même, en danger. Galon devait intervenir. Ses jambes bondirent sur ce vilain. Il écrasa sa main sur son visage durcit, avant de sentir un tas de main et de bras se poser sur lui. Lui faire goûter la terre. Et de se cogner contre son corps.

— Sale petit…, lâcha Asudak une fois relevé, en se massant la mâchoire.
— Capitaine, visez un peu le morceau ! Jamais vu un gosse de cette taille !
— Il pourrait faire la taille d’un croiseur que j'm’en cognerais comme pas deux !
Il se baissa vers ce beau morceau, plaqué au sol. Rare étaient ceux capables de le coucher d'un seul coup. Mais un pécore en plus ? Il a... Son regard se posa sur la fille, avant de se poser de nouveau sur le cogneur. Tiens tiens... Une leçon supplémentaire à donner. Il existait bien d'autres choses à faire avant de raser ce village. Le Weequay laissa ses pas l'approcher du jeune cogneur.
— C’est ta chérie cette fille ? lui siffla-t-il à l’oreille. Tu ne veux pas partager ? C'n’est pas très gentil… Alors ne bouge pas, je vais te montrer à quel point elle ne vaut pas mieux que les autres trainées. Cameron ! fit-il en désignant le soldat. Maintient-la bien au sol, elle risque de ne pas apprécier. Et achevez le père, j’ai plus besoin d'lui.

Trin avait le visage plaqué au sol, tourné vers celui de Galon. Les larmes coulaient en cascade le long de ses joues. Galon avait mal. Mais le visage de Trin, tremblante, incapable de voir son papa devant le bruit de son corps touchant terre, le bruit de l'arme la poussant à fermer ses yeux. Non, Trin... Mais il ne parvenait pas à bouger d'ici. Il allait la perdre. Elle pleurait, tremblait, souffrait. Ce visage autrefois lumineux tourné vers lui. La seule chose qui lui restait. Son unique espoir. Les larmes mouillaient les yeux de Galon à son tour. Trin n'avait plus de papa ou de maman elle aussi. Et le vilain allait faire pire encore à Trin. Si seulement il pouvait...
— Ne bouges pas Galon, lui assura-t-elle, tremblante. Tout va bien se passer d’accord ? Fais moi confiance, tout va bien se passer, répétait-elle pour le rassurer.


Attention, début du passage à risque

La souffrance dans ses yeux. Les mots de Trin, semblables à ceux de maman. Voir un tel drame se répéter. L’abandon et la solitude après avoir agit trop tard. Trin étira sa bouche en grand. Galon ne comprenait pas pourquoi le vilain faisait ça. Ce qui devait être interdit. Une intention qui ne pouvait exister. Il n'avait pas le droit d'agir ainsi, vouloir entrer dans Trin en lui faisant mal de cette manière. Personne ne disait au vilain que c'était mal. Ses camarades laissaient faire. Ils l'aidaient même, l'un d'eux tenant les mains de Trin. Galon leva les yeux vers ce capitaine Asudak, le pantalon baissé, au dessus de Trin. Il riait. Le bruit des vêtements déchirés de Trin l'amusait avant de poursuivre. L'amusait... Impardonnable, gronda un écho au fond de sa psyché.

Mais je ne peux rien faire ! Rien faire ? Vraiment ? As-tu envie d'agir ?! Oui ! Alors agit. Ces gens ne sont que des pantins, les mêmes avec lesquels nous jouions quand nous habitions avec maman. Accepte-le. Accepte qui tu es réellement. Seul Brogus peut sauver Trin. Devient Brogus. Devenir... Son corps entier craqua sous l'afflux brûlant. Une douleur inédite. Mais utile. Un seul mot d'ordre : sauve Trin. Tout le reste ne relevait que du détail illusoire. Le comportement ancré de Galon pour rester aux côtés des gens après la perte de maman, et ce qu'il avait fait à papa. Pour s'ouvrir à Trin. Il se releva comme chaque jour passé à genou après une dure journée de travail, repoussant les pantins les uns sur les autres. Une matraque se trouvait au sol. Sa poigne se resserra autour.

Un pantin lui attrapa la jambe. Son pied libre détacha la mâchoire de la tête en l'écrasant. Le jeune titan en action réduisit la distance le séparant des sanglots gémissant que cet homme infligeait à Trin. Les mouvements de hanche de cet ignoble salaud... Son bras armé stoppa sa course dans le cou du type. Brogus vit le visage de Trin rougit. Projection de sang. Mais ce n'est pas terminé Trin. Le cartilage au dessus de la tête de cette ordure n'avait pas supporté l'impact, la matraque s'enfonçant par le haut jusqu'à s'arrêter en travers de son cou. Fendu en deux. Un morceau de boîte crânienne s'arracha du corps en même temps que la matraque.

Fin du passage, résumé dans la zone spoiler

Spoiler: Afficher
Galon contemple Trin, et commence à saisir ce qu'il va se passer. Il voit son amie en pleurs et souffrante, alors que le capitaine Asudak commence à abuser d'elle sexuellement en ricanant, fier de son horrible leçon. Galon subit un afflux surpuissant. La manifestation d'une autre partie de lui-même. Apparaissant au moment de venger sa mère dans le passé, et qui s'était mise en retrait depuis. Mais devant l'horreur du monde, Galon comprends qu'il est trop faible. Il consent alors à laisser Brogus prendre les commandes. Et le jeune Titan pourfend violemment le violeur, ensuite prêt à éliminer le reste de la menace.


Ce monstre habitant désormais le corps d'un adolescent bondit d'un soldat à un autre. Pétrifiés. Épouvantés. Craignant pour leur vie, tout en acceptant. Refusant le moindre mouvement face à ce qui les attendait, par crainte d'aggraver leur souffrance. Un spectacle macabre. Galon s'était effacé, incapable de remplir la mission qu'il s'était fixée, prendre soin de Trin. Il avait laissé les commandes à celui lui permettant de venger maman. Mais Galon ne reprendrait plus jamais les commandes. Il en avait eu assez, c'était trop pour lui. Jamais Galon n'avait songé pouvoir exister de nouveau après ce drame. Trin constituait le soleil illuminant sa terne existence qui lui restait. Mais le monde n'avait de cesse de lui envoyer ces choses. Alors seul Brogus existerait. Galon venait de disparaître. Brogus l'avait une dernière fois serré dans ses bras, pour les joies et la légèreté qu'il lui avait apporté. Avant de le laisser s'évaporer dans un vide abyssal. Seul Brogus pouvait affronter le monde. Sa puissance ne laisserait jamais personne lui dicter sa loi. Il ne souffrirait plus jamais par sa faiblesse.

Ces soldats entraînés n'avaient pas eu la moindre chance. Brogus s'était emparé de tout ce qui se trouvait sous sa main, pour semer mort et désolation dans les rangs du peloton de la rébellion. Avant de terminer son œuvre à main nues. Le danger était écarté. Le village ne comptait plus personne. A part lui, et Trin. Ses pas se rapprochèrent de cette petite chose fragile et chère à son cœur. Elle tentait de rassembler ses vêtements en lambeaux pour cacher... Il n'y avait rien à cacher. Pas devant lui, pas à lui. Elle n'aurait plus jamais besoin de craindre quoique ce soit. Mais chaque pas qu'il effectuait l'éloignait étrangement d'elle. Trin reculait. Cette peur, abyssale. Brogus baissa son regard vers la main qu'il lui tendait, pour l'aider à se relever. Trin avait besoin d'aide. Brogus serait toujours présent pour elle.

Mais cette main se trouvait rougie et poisseuse d'un liquide qui ne lui appartenait pas. Sa respiration lourde ne relevait pas d'une profonde fatigue. Ses muscles ayant doublé de volume, l'adrénaline se dissipant laissant place à la douleur dans tout son corps. Mais cela n'était rien face à la beauté immaculée devant lui qui venait d'être bafouée. Elle venait de renfiler sa longue jupe, mais du sang s'était écoulé à l'endroit où cette ordure avait... Trin n'avait plus rien à craindre. Sa main tendue ne voulait que son bien. Mais une larme puissante coula de l'oeil du jeune titan lorsqu'il comprit. Je l'ai sauvé, pour la perdre. Elle ne me fera plus jamais confiance. Ne déposerait plus jamais sa douce main dans la mienne. Ne tenterait de coller sa peau délicate contre la sienne. Lui sourire. Le toucher. L'embrasser ? Brogus aurait enfin trouvé la force et la volonté qui lui avait fait défaut. Goûter les lèvres de Trin. Pour la remercier de tout ce qu'elle a fait pour moi. Pour Galon... Mais ces choses ne lui étaient pas réservées. Son choix de devenir Brogus. Un tribut à fournir. Celui de perdre Trin à jamais. Cette douleur, son cœur sur le point de craquer, passerait. Car elle était en vie, sauve. Elle venait de comprendre que Galon ne se montrait plus présent. Peut-être qu'elle l'aimait seulement lui, et non Brogus. Le jeune titan ne possédait plus cette douceur à lui offrir. Celle dont elle avait besoin à cet instant, pour se relever de cet acte abject. Je suis désolé Trin. Tellement désolé...


*****


— Quel festin d’émotion, déclara Maul se tenant près de la porte.
Brogus émergea en manquant de s'écrouler. De retour au temple de l’Aube Rouge. La porte d'entrée laissait passer un flot lumineux perçant cette obscurité constante. Son seigneur venait de le ramener du souvenir dans lequel il avait puisé tant de rage et de puissance. Le processus venait d'arriver à son terme de toute manière. Il se révélait même préférable de sortir de cette méditation avant d’assister de nouveau à ce que Trin... Brogus était parvenu à poser sa main sur ce doux visage. Trin avait rendu le contenu de son estomac dans l'instant. Tremblante tel un petit tooka apeuré sous le moindre bruissement des feuilles. Mais Trin se montrait terrifiée à la simple vue de celui qu'il était devenu... Inutile, balaya Brogus. Des choses oubliées depuis bien longtemps. Son regard se dirigea vers la seule personne qui importait à cet instant.
— Mon seigneur, bredouilla le titan cuirassé. J'ignorais votre présence ici...
— Je souhaitais te laisser terminer avant de t’interrompre. Je passais par ici, et rien qu'à travers la porte close, je pouvais ressentir la puissance se dégageant dans cette pièce. Très impressionnant.
— Merci mon seigneur, fit-il en inclinant sa tête.

Maul ne soupesait pas ses mots, il ne le ferait jamais. La rage que pouvait extirper son plus fidèle guerrier égalait celle qu’il se trouvait lui-même capable de tirer de ses souvenirs les plus marquants. Une occurence répétée pour Brogus, de faire appel à ce souvenir, pour y puiser ce dont il avait besoin. Le choix de Maul, de lui enseigner le principe de la rage maitrisée, se révélait fort à propos. Son champion avait atteint un niveau de puissance sans limite. Davantage que la confrontation à venir se jouait chez Brogus. Peut-être le moment d’aborder ce que Maul avait pressenti ces derniers temps était venu ?
— Toujours ce même souvenir… Serait-ce ta récente relation qui l’aurait rendu plus puissant encore ?

Inutile d’hésiter. Encore plus de mentir ou de pester. Son seigneur savait choisir ses mots, n’abordant pas un sujet sans savoir tout ce qu’il se révélait nécessaire d’être su. Son seigneur se trouvait au courant pour sa relation avec Gabriah. Un fait clair et établi, le titan cuirassé supposant au minimum que Maul se trouvait au courant de l'ensemble des composantes de ce lien. Cet attachement qui faisait saigner son cœur, un peu plus chaque jour qui passait. Son doute naissant. La désinvolture désarmante de sa compagne. Ma compagne... Partir du principe que son seigneur connaissait déjà tout cela.
— C’est possible monseigneur, avoua-t-il. Mais ce souvenir me rappelle surtout qui je suis. Il me confère la puissance. Celle qui me libérera de mes chaînes, et qui me permettra de pourfendre nos ennemis.

Brogus vit la lueur de satisfaction dans le sourire du Zabrak. Son champion ne pouvait comprendre la nature de sa nostalgie. A quel point Maul avait puisé dans les dogmes Sith pour les remodeler, avant de les transmettre à son champion. Chaque allusion aux Sith désormais annihilée, il n'existait aucun mal à ce que son champion reprenne parfois leur décorum, tant qu'il l'ignorait. Que le principe de la rage maîtrisée prévalait. Son champion, complètement acquis à sa cause, digne de confiance, de respect. Qui s'était abandonné dans une relation sentimentale... Maul devait s'incliner face à ce que son instinct lui désignait. Cette chose qu'il n'avait pas cru. Car Brogus Kast ne l'avait jamais pris au dépourvu... Mais peu importe que Maul ne l'ait pas anticipé. La loyauté de son champion passerait avant le reste. De l'amour, pour un lien charnel, se vouer à un partenaire... Cette dimension abstraite ne lui était pas réservée. On lui en avait privé, mais cette injustice oubliée ne comptait plus. On lui avait présenté Kyrsta, cet être spécial. Maul pouvait transmettre au delà du sang. Quelque chose de plus... Ni lui, ni son champion ne se montreraient distraits ou prisonniers de cela, quand bien même il s'agissait d'amour. Dans d'autres circonstances...

Non, dans une autre vie plutôt. Ce genre d'union l'aurait réjoui. Pour son champion, qui le méritait. Un rejeton avec le potentiel génétique de Brogus... Mais cette manière viciée de transmettre la sensibilité de la Force devait être annihilée. Et quand bien même, Maul avait pris ses dispositions. Plus qu'un effet secondaire, la stérilité se révélait indissociable de son traitement expérimental. Brogus l'ignorait... Il fallait que cela demeure ainsi. Maul connaissait déjà le destin de son champion. Qu'il ne pouvait lui révéler non plus. Il peut bien profiter de cela au moins, regretta le Zabrak.
— Je ne voulais pas te mettre en garde, indiqua Maul d’un ton calme, à travers lequel trop de bienveillance passa. Qu’un homme tel que toi soit un objet de convoitise n'est en rien surprenant. Il n’y a rien de mal à ce que tu te divertisses, loin sans faut, déclara-t-il avant de se retourner. Je sais que tu me rendras fier Brogus Kast.

— Je ne vis que pour vous servir mon seigneur.
Désormais de dos, Maul relâchait enfin les muscles de son visage qui ne demandaient qu'à s'étirer. Combien de personnes lui avait déclaré ces mêmes mots ? Et parmis cette légion, seul son champion pouvait être pris au mot. Maul se faisait trop de souci pour lui. Tout devait être prêt pour l’arrivée de Skywalker. Lui-même se tenait prêt pour le maître Jedi. Il l’était depuis des décennies... Mais ses défenses devaient incarner son ambition. Lui offrir le temps nécessaire pour que Skywalker vienne à lui. L'avenir était tracé. Les rejetons affronteraient Brogus et sa garde d’élite. Son champion se chargera seul du fils. La fille fera face aux quatre autres, mais ne sera pas seule… Kyrsta se trouvera avec eux. Les Jedi se montraient bien trop prévisibles. La présence de sa fille sera utilisée comme un prétexte moraliste, pour tenter de lui faire rendre les armes. Maul n’avait pas besoin de se préparer à retrouver sa fille. Rien de ce qu’il pourrait faire de plus ne l’y aiderait…


*****


Haffrin, c’est donc là que tout va se jouer, songea Crail, repassant chaque détail de l'opération à venir. Ses bottes résonnaient dans un écho se répercutant contre ces murs blanc et gris terne. Patientant que les officiers ne le rejoignent dans cette petite pièce précédent l'accès au hangar. Le Groupement Spécial des Protecteurs avait localisé l’emplacement de la place forte de l’Aube Rouge. Leia se trouvait aux commandes de leur cuirassé lourd, qui ferait office de centre de commandement en orbite autour de ce monde non répertorié, également en protection de la frégate médicale. Trois équipes constituées. Une escouade aérienne commandée par Lando. Plusieurs pelotons de fantassins au sol, de blindés, commandé par Crail lui-même. La dernière escouade se trouvait uniquement constituée des utilisateurs de la Force, dirigée par Luke, qui prendrait place dans le Faucon pour un largage, Leia en charge de coordonner les escouades avec une vue d’ensemble.

Crail s’était impeccablement préparé, comme pour chacune des opérations menées dans sa vie. Ses hommes étaient prêts. Son équipement, sa connaissance de ce terrain parfois boueux où les déplacements à pieds se révéleraient difficiles. Les batteries de défenses variées, des fantassins en nombres, des tranchées... Tout cela ne tenait plus lieu d'inquiétude. La simple anxiété aussi familière que salutaire, preuve qu'il se trouvait conscient des enjeux. Les derniers officiers les rejoignaient enfin. Alana et Anakin avaient passé un dernier moment avec Leia avant d'arriver, Winna, Valae, HK-47 et Kyrsta déjà à ses côtés. La présence de la Twi’lek relevait d'une étrange habitude à prendre. Luke et Leia avaient leurs raisons. Ce n’était de tout façon pas de son ressort, et elle ne se trouverait pas dans son groupe.

Un groupe moins uni qu'il ne l'avait été par le passé... Crail se souvenait de leur toute première opération ensemble, se soudant malgré les dissensions. Dake et J'anidd n'étaient plus là. Winna illuminait la pièce à elle seule, mais Dyna Valae demeurait tendue. Le droïde, égal à lui-même. Kyrsta avait bien changé depuis que Crail et ses amis l'avaient arraché à cette horrible Supermax. Mais son assurance retrouvée ne dissimulait pas sa gêne de se trouver séparée d'Alana, en compagnie d'étrangers même pendant un cours instant. Anakin resterait le même. Mais Alana avait parlé à Crail. Le poids de Luke et Leia complétant le reste, tant que la Twi'lek prouverait sa valeur et sa volonté, Crail la compterait parmis les siens désormais. Il fallait souhaiter que leur objectif commun dépasse les tensions. C'était souvent le cas. La détermination, l'envie de vouloir sauver son camarade, prévalait. Surpasserait toujours la moindre tension au sein de n'importe quelle escouade. Crail avait fait équipe avec Han et Anakin, dans une relation des plus tendues avec les deux hommes. Pour un triste résultat... Mais cette fois-ci, ils se trouvaient préparés. À l'initiative. L'offensive.

— Bon c’est le grand moment, déclara Crail. J’espère qu’on sera tous réunis ici après ça. Nous avons tous notre objectif. Même séparés, nous agissons ensemble, dans un mouvement commun. Tant que nous gardons cela en tête, il n’existe rien qui serait capable de nous arrêter, nous séparer, nous désunir. Faisons ce que nous avons à faire, et nous pourrons rentrer à la maison.
Ils étaient déjà tous en tenue, parés à y aller. Le rituel des vérifications d'armes et d'équipements supplémentaires se poursuivait, que ce soit par simple acquis de conscience, ou de routine, sorte de rituel propre à chacun. Occuper l'esprit sur des geste et mouvements ancrés, rassurants de part leur maîtrise aisée. Crail en savait quelque chose pour avoir vérifié son équipement plus d'une dizaine de fois avant leur arrivée à tous. Rien de tel pour se conditionner que la mémoire musculaire.
— Je veux que vous sachiez que quoiqu’il arrive, je suis fier d’avoir servi avec vous tous ici présent, poursuivit-il. Je sais que nous allons réussir.
— Les chefs d’escouades et leurs équipes sont demandés à la baie d’amarrage, annonça une voix dans l’intercom du vaisseau.
— C’est l’heure ! En piste ! conclut Crail en frappant des mains.

L'heure de la séparation. Anakin laissa ses pas le rapprocher de son meilleur ami, leurs mains supplantant leurs regards résolus, exécutant leur poignée secrète. Pas pour la dernière fois, espéra le jeune Jedi. Dyna se présenta d'elle-même, à l'instant où il comptait aller la trouver. Sans un mot, il sentit sa chaleur de coller à lui, ses bras l'enfermant au sein de la plus confortable des étreintes. Une éternité éphémère. Un lien renouvellé qui ne devait pas se rompre. Dyna ne devait pas prendre de risque. Mais la connaissant... La joue du jeune homme se colla contre les cheveux de cette femme, dans la seule tentative possible pour lui témoigner ce qu'il ressentait. Le désir. De la revoir après tout cela. Qu'elle ne tente rien d'impossible.

Alana planta son regard sur sa compagne. La jeune Jedi se pinçait la lèvre après avoir observé son cousin. Ce qui émanait de lui, que ce soit par sa chaleur ou à travers la Force, la submergeait. La dépassait. La heurtait. Enfin, un semblant d'apaisement pour lui, de bonheur. Mais elle demeurait exclue de cela. Anakin refusait de lui partager sa réjouissance. Alana ne demandait qu'une chose. Qu'il plonge son regard dans le sien, pour lui déclarer qu'il était heureux, son sourire étirant ses lèvres d'idiot. Mais il la repoussait. Elle devait lui dire qu'elle aimait Kyrsta, qu'il ne s'agissait pas d'une passade, d'une erreur, ou d'une stupidité manquant de lucidité. Lui avouer que ce qui le traversait en compagnie de cette femme était la même chose qu'elle ressentait pour Kyrsta. Qu'il la laisse lui parler. S'excuser pendant des heures s'il le fallait.

Kyrsta lui offrait une béquille salutaire, pour ne pas s'effondrer. Mais pendant combien de temps encore Alana devait-elle patienter avant que son cousin ne vienne la trouver ? Des mains amicales vinrent la trouver. Quelle idiote, elle n'avait pas vu Crail se rapprocher d'elle. Il commençait à lui dire de prendre soin de son idiot de cousin. La jeune femme ne le laissa pas terminer, en le plaquant contre elle. À se rapprocher de Kyrsta, Alana perdait le fil avec son cousin. Mais tout irait pour le mieux tant que Crail demeurait présent. Pour les unir, tous ensemble. Ils se séparèrent, Alana n'empêchant pas son rire nerveux s'échapper de sa gorge. Elle renouvella l'opération avec Winna, intimant à la Togruta de veiller sur son maladroit de futur mari.

C'en était terminé pour les marques d'affection. Mais Anakin planta ses bottes devant HK-47, qui ne saisissait pas son intention. Pour changer... Que pouvait-il bien se tramer dans cette caboche de synthétique ? Comprenait-il qu'au fil du temps, HK était devenu son droïde ? Il pouvait bien prétendre ne plus avoir de maître, Anakin remarquait bien sa propension à le suivre à la trace sur la base, rognant sur son intimité. Le jeune Jedi allait devoir le laisser veiller ses amis. Il n'avait pu s'empêcher de lui demander de ne pas prendre de risques inconsidérés. Ce n’était pas son genre de tout risquer pour des sacs à viande qu'il disait. La réprimande se présageait à peine dans la gorge d'Anakin, mais la manifestation qu'il espérait perça avant. Ce "maître" timide ponctuant sa remarque étira ses lèvres avec joie. Une tape sur l'épaule rencontra la structure de son droïde. Nul doute que le bougre d'excentrique qu'il était comprenait aussi peu son sourire que son geste, mais il conserva son silence pour cette fois.

Les différents groupes se dispersèrent dans le hangar. Des regards accrochés jusqu'au dernier moment, cherchant à graver des manifestations précieuses, capturer un tout dernier instant, comme un moteur supplémentaire. Lando, accompagné de Luke et Chewie, s'approcha des trois jeunes patientant près du Faucon. Elle se trouvait là elle aussi... Toujours à le chercher du regard, tentatives timides de... De faire quoi d'ailleurs ? Lando ne changerait pas d'avis. Et il savait qu'elle le connaissait bien assez pour en être consciente. Mais cette Twi'lek s'efforçait de...
— Vous êtes prêts les jeunes ? demanda le général Calrissian pour couper court à la tempête dans sa tête fatigué.
— Nous sommes prêts, répondit Alana.
— Pas le choix de toute façon, ajouta Anakin d'un ton trainant.

Préoccupé par ma Dyna celui-ci, se rappela-t-il. Tous deux méritait de trouver quelqu'un sur qui compter. Il fallait traverser cette opération pour que cela soit possible. Le Faucon accueillit leur arrivée, les pas de Lando le rapprochant du cockpit. Chewie avait déjà atteint sa place de copilote. Lando était déjà revenu dans cet endroit de liberté renfermée dans un espace exigu pour des petits préparatifs. Mais les choses différaient cette fois. Reprendre les manettes pour une opération réelle. Piloter pour de bon. La dernière fois où il avait tenu les commandes du Faucon relevait de réjouissances peu communes. Mais le temps et les tragédies passées depuis... Un bras touffu balaya ces questionnements. Le rugissement enjoué de son ami le poussa à poser son postérieur dans le fauteuil le plus confortable qu'il avait jamais connu. C'est aussi pour toi mon ami...
— Et voilà, on est prêt pour le départ, annonça Lando. Tout le monde est là ?
— Oui, répondit Luke, on y va dès que le signal est donné.
— Ici, la générale Organa. Je voulais simplement vous souhaiter bonne chance, à tous. Tout le monde compte sur nous, et il n'est pas question de les décevoir. Faites bien attention à vous. Et que la Force soit avec vous.
— Départ dans cinq, quatre, trois…
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Messagepar DarkNeo » Sam 18 Fév 2023 - 12:49   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Un très beau chapitre émotionnel avant la tempête. :)
En ce qui concerne le fameux passage : je comprends la volonté artistique (cette scène justifiant le massacre de Galon par la suite) mais je n'approuve pas ce genre de scène dans un univers tel que Star Wars.
Ça n'a pas sa place.
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Messagepar ShamanWhills » Sam 18 Fév 2023 - 13:24   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Salut :)

Chapitre lu!

On en apprend toujours un peu plus sur le passé de Brogus/Galon et c'est assez tragique ce qui est arrivé à son amie mais aussi à tous les autres villageois :cry:

Ensuite vient Maul qui s'enquit de son champion et qui nous fait deux révélations de taille: 1) le traitement expérimental rend stérile, empêchant toute transmission héréditaire de la Force et 2) le bras droit passera son sabre-laser à sa main gauche :( l'empêchant ainsi d'avoir un avenir avec la jeune Twi'lek :cry:

Ensuite vient le moment connu de tout le monde durant un conflit: le moment précédent une bataille/guerre, celui où il faut se saluer, s'encourager et espérer se retrouver après que la tempête soit passée. Déchirant mais nécessaire. J'ai trouvé ce passage touchant, surtout pour Alana qui se sent mise de côté par son cousin qui trouve enfin le bonheur: cet instant où la cousine le voit heureux sans pour autant qu'il la lui fasse partager est un signe évident de son évolution envers cette dernière: aller de l'avant et ne plus s'en préoccuper.

Le combat final entre la Rebellion et l'Aube Rouge arrivera au prochain chapitre avec deux grands fights: Luke Skywalker vs "Dark" Maul qui sera comparé à celui de Yoda vs Palpatine de par le rang qu'ils occupent, et Brogus Kast vs Anakin Skywalker dont on sait d'avance que le Titan ne verra pas le soleil se lever :(

Concernant Kyrsta, je me demande si Maul ne va pas l'utiliser en jouant le retournement de situation du genre: "Merci de nous les avoir amené à nous ma chère, tu as fait du bon travail, ta mission est accomplie"... Je le vois gros comme une maison ce genre de coup bas.

Bonne chance pour la suite :hello:
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Messagepar Loucass824 » Sam 18 Fév 2023 - 20:38   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci pour vos retours, et content que vous aimiez !

DarkNeo

Content que la dimension émotionnelle ait fonctionné ! A l'origine, la partie avant le départ en opération était moins poussée, mais c'est ma relecture dans l'esprit focalisation interne qui m'a poussé à m'étendre davantage sur leurs ressentis, que simplement le résumer comme j'avais fait initialement.

Concernant ce passage, c'est parfaitement audible. Compte tenu de tes sensibilités sur Star Wars, je me doutais de ce retour, et je le comprends sans peine, aucun souci. Après, plus que de justifier le massacre de Galon, mes intentions vont plus loin. La transition de Galon à Brogus, une part de lui qui a toujours été présente à cause d'une vie traumatisante. Montrer comment un individu vivant sous le prisme de la violence comme échelle de valeur était devenu ainsi.
Brogus, plus qu'un psychopathe sanguinaire violent, était avant tout un survivant. Face à des évènements dramatiques, un jeune adolescent a fait un choix, a moitié conscient, à moitié subit. Pour rester en vie, préserver ce qui lui était cher, il a sacrifié une part de lui. Et tout cela ne comptait presque plus, car à gagner le droit de survivre, il en a perdu cette part émotionnelle/humaine avec la jeune Trin qui ne le verra plus jamais de la même manière. Gagnant Brogus, il a perdu le reste, ne lui laissant qu'une soif de violence ancrée, dirigée vers ceux qui l'ont fait. Je voulais aller au delà de la simple vengeance.

Et en plus, du "worldbuilding" comme on dit. Comme je le présente depuis mon tome 1, les 30 années écoulées depuis l'épisode 6 ont laissé des traces. J'avais commencé avec le vétéran dans le tome 1, et également Leia qui révélait que la Nouvelle République possédait quelques casseroles dans la trace des reliquats impériaux. Le second effet de ce flashback consistait à développer cette part de mon univers, un régime politique qui subit des attentats qu'une partie de ses actions passées ont provoqués indirectement. Rendre les motivations de Brogus à faire payer la Nouvelle République presque légitimes d'un certain point de vue. Que si les messages d'une organisation terroriste comme l'Aube Rouge trouvent un écho chez les gens, ce n'est pas parce que ces gens sont fous, mais qu'une certaine légitimité demeure. Sans m'étendre sur à quel point cela est utile pour le futur de ma trilogie...


ShamanWhills

Je suis déjà parti loin dans mes explications juste au dessus à ce sujet du coup... Lol mais content que cela te touche. Un long passage centré sur le thème de la violence qui me tenait à cœur en plus de sa pertinence au global de ma trilogie, enfin à mon sens. Un cercle vicieux et infernal dès lors que son doigt se prend dans cet engrenage. Mon intention était d'insuffler une légitimité à chacune des manifestations de violence, pour souligner mon propos : que la violence demeure et travers les âges et les époques pour une bonne raison. L'être humain/organique possède cette part en lui, dont il ne peut se détacher malgré ses tentatives de moralisation, de régler les choses par le dialogue, l'échange, la compréhension. Je suis tout sauf quelqu'un de violent, je la déplore bien souvent. Mais c'est un sujet et un thème qui me fascine et que j'adore explorer.

Les soldats ont dépassé leurs limites, souffrant, perdant leurs amis alors qu'ils se battent contre des ordures d'impériaux qui ont commis des atrocités, et ont a priori coûté la vie d'innocents. Et sur cette pente glissante, ils ont dérapé reproduisant ce schéma. Et face à cela, Brogus a littéralement massacré ces gens, et va par la suite commettre certaines dingueries, comme le flashback de sa rencontre avec Maul l'a prouvé. À sa manière, à semer la violence pour des raisons qu'il estime légitimes, il a possiblement créé d'autres petits Brogus, qui vont vouloir se venger, ect ect, maintenant ce cycle en vie. Mon thème principal reste l'héritage, on le voit à travers les perso principaux. Mais mon traitement du cercle de la violence est un ajout un peu hors Star Wars qui me tenait le plus à cœur.

Eh oui, comme Maul veut absolument annihiler la trace naturelle de la Force, il ne peut se permettre que ses champions continuent à propager la Force de manière naturelle. Une chose réfléchie, mais qu'une part de lui regrette un peu concernant son titan cuirassé.
Ah, mais ça ce sont simplement les visions de Maul qui le lui disent. Je suis resté évasif concernant Brogus. Est-ce que la réalité va se passer exactement de cette manière ? Pour l'instant, ses visions se sont avérées assez précises. Mais il n'avait pas anticipé Kyrsta non ? Tout l'intérêt de la conclusion de ce tome 2...

Ah, moi, quand un développement au sujet d'Alana prend, je suis le plus heureux des auteurs ! Lol content du coup. Car oui, elle souffre de vouloir faire au mieux pour elle comme pour lui dans cette relation. Mais du coup, elle le voit a priori heureux, sans pouvoir partager cela avec lui. Alana a toujours vu son cousin malheureux, et a toujours tenté de faire de son mieux pour l'aider. Et à présent où elle pourrait vraiment contempler un être cher heureux, même si ce n'est pas grâce à elle, elle ne peut pas. Ça pourrait être perçu comme résolument égoïste, mais la douleur qu'un être cher ne partage pas son bonheur avec soi est légitime je trouve.
Elle aimerait qu'il partage son bonheur avec elle, mais veut écouter les conseils de Kyrsta, de risquer de prendre de la distance pour qu'Anakin et Alana puissent poursuivre sur des bases plus saines. Mais utilité de cette focalisation interne ! On voit Anakin avec Dyna, mais on ne sait pas ce qu'il pense d'Alana à ce moment. Peut-être qu'il songe toujours autant à elle ? Alana ne voit pas ce que son cousin pense lorsqu'elle l'observe. Peut-être que, même avec son lien avec Dyna, Anakin continue d'être taraudé par Alana ? Mystère...

Les affrontements vont s'étaler sur plusieurs chapitres, avec différentes dimensions. Alors je pense que vous vous en doutez et me connaissez, qui dit opération très importante dit tribut plus important... Des persos ne vont pas survivre à cette opération d'envergure, ce n'est pas vraiment spoiler. Mais surtout, personne n'est à l'abri. J'ai pris le soin de poser des situations où envisager la mort de tel ou tel perso pourrait être crédible à imaginer, pour le drama/émotion que cela apporterait. Luke ? Maul ? Brogus ? Kyrsta ? Anakin ? Alana ? Sans oublier les fantassins, Crail et compagnie...? Tous ne reviendrons pas de cette planète. Et j'espère me délecter de certaines choses... Lol pour le reste, les pronostics sont ouverts !

Encore merci pour vos retours !
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Messagepar mareva_mae » Mar 21 Fév 2023 - 21:00   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Hello, chapitre lu !

Pas grand chose à dire, à mon sens c'est parfait comme genre d'introduction pour l'affrontement à venir.

Bon je reste convaincue qu'un flashback, même si on manie le point de vue omniscient dans le reste de la narration doit être vu et raconté par celui qui le revit, mais on en a déjà parlé :transpire:

C'est cool de voir tout le monde se dire aurevoir et faire l'état de leurs relations par ce biais mais ça va peut-être un peu vite, j'ai été confuse sur deux ou trois points. Par exemple, quand Alana évoque "la future femme de Crail", c'est une boutade ou sont-ils fiancés ? Et comment peut-elle comparer ce qu'elle ressent pour Krysta à ce que qu'Anakin éprouve pour Dyna, alors qu'ils ne sont pas ensemble ? A-t-on loupé quelque chose ?
Rien de grave mais c'est deux trois maladresses où tu me perds un peu et où je me dis qu'un paragraphe dédié à chacun de tes personnages, de leur pdv, aurait pu clarifier les choses :cute:

Loucass824 a écrit:Mais j'ai dans le même temps une petite demande. De fait, me trouvant dans du Star Wars, je limite fortement ma sensibilité dans la mise en scène de ces instants âpres, pour ne pas rendre les choses trop visuelles. Mais, consentant à un compromis supplémentaire (la possibilité de passer ce passage), je souhaiterais une chose : que vous tentiez tout de même de le lire. Si trop difficile, demeure la possibilité de passer jusqu'à la fin de ce passage, et lire le petit résumé. Je ne veux forcer personne. Mais en faisant plusieurs compromis, cela me tenait tout de même à cœur, de demander à ce que ma démarche artistique soit considérée. Car je ne suis pas habité d'intentions macabres. J'aimerais que ce passage y compris soit lu par tous, car l'artistique compte plus que tout pour moi. Même si je le répète, je ne blâmerais personne de le passer. Grosse intro, mais pas trop le choix !

Je voulais juste revenir là-dessus. C'est bien que tu mettes des avertissements, mais pourquoi les annuler en nous demandant de lire quand même ? :(
Pour moi tu es libre de représenter ce que tu veux (Star Wars ou non on s'en fiche d'ailleurs, la fanfic sert aussi à emmener l'univers vers d'autres territoires que ceux explorés dans le canon) mais on est aussi libre de ne pas se l'imposer quand c'est trop dur pour nous. Comme devant un film je peux fermer les yeux face à certaines scènes, il m'arrive de sauter certains passages en lisant. Je te remercie donc de nous avoir prévenu et je n'ai pas respecté ton souhait. Je ne veux pas lire de scènes de viol, c'est tout.
En lisant juste ton petit résumé je suis contente de me l'être épargnée, d'autant que je n'aime pas qu'on use de ce processus narratif pour avoir un effet choc sur un personnage masculin, le faire évoluer ou lui donner une justification. Donc désolée pas désolée comme on dit !
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Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
mareva_mae
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Messagepar Loucass824 » Mer 22 Fév 2023 - 0:29   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Merci de ton retour, et content que tu aimes !

Des choses à redire pour une "introduction parfaite"... Lol oui mais c'est surtout que cela impliquerait une réécriture complète de chacun de mes flashbacks en définitive. Donc je ne nie pas la logique que tu décris, car je crois l'avoir intégrée plus tard en changeant mon logiciel. Mais dans ma dynamique et logique de la trilogie, je ne peux vraiment faire autrement sans tout changer. Même si c'est audible hein, c'est simplement que c'est mon incapacité à agir pleinement dessus pour ma trilogie.

Alors tu me dis qu'alterner entre tous les persos présents te perds car il y a trop d'émotions, mais ensuite tu me le demandes ?! Comment je me démêle de tout cela moi... Après, le registre est peut-être trop survolé, ou j'aurai peut-être du m'attarder sur l'état d'esprit du coup ? Car Alana qui dit future femme, c'est pour charier, comme lorsqu'ils se disent "tu veilleras bien sur ton idiot de cousin", ect. Ces instants enchaînés dans le même temps impliquent cet état d'esprit qui est un peu propre à un moment où on se sépare.

Alana qui voit cela chez Anakin/Dyna servait à souligner mon propos. Trop subtilement et du coup obscur pour être perceptible ? Je voulais insister qu'en se trouvant "coupée" d'informations concernant son cousin, Alana possède moins de certitudes. Et comme ce passage se passe dans sa tête, eh bien sa tête devient un peu un endroit où elle se fait ses propres déductions/affirmations, sans bien en être aussi certaine que d'habitude. Au lieu de venir la voir elle, elle sent dans la Force toute l'émotion qu'Anakin consent à accorder à Dyna. Très semblable à celle que le bougre lui témoigne par bien des aspects.

Dévoilant un autre point passé à la trappe du coup... Lol ce que je soulignais une nouvelle fois, qui aurait pu ne pas prendre d'ailleurs, mais voilà. Son comportement souligne une énième fois qu'Alana ne voit pas ce qu'elle a sous son nez : l'amour que son cousin éprouve pour elle. En voyant Dyna, elle voit et ressent ce qu'elle avait avec son cousin. Et elle pose des mots qui ne lui font même pas tilt... Enfin, il y avait nombres d'éléments présents dans cet instant qui a la fois relevaient de réalités, mais également d'interprétations diverses de chacun des persos, pour brouiller les choses. Peut-être trop du coup... Lol

Euh, peut-être parce que ce nouvel avertissement, je n'avais pas tant envie de le mettre en définitive...? Lol parce que je ne voulais pas le faire de base. J'y ai réfléchi suite à tes remarques en ce sens, à l'époque où j'en avais parlé, plusieurs mois en arrière. Le sujet du viol est forcément plus délicat que de la "simple violence", je le sais bien. C'est bizarre de le dire comme ça, mais c'est un trauma que j'aime exploiter, en tout cas pas moins que d'autres plus "classiques" (je mets des gros guillemets) Les abus sexuels, sur adulte et encore davantage sur mineur, sont l'un des seuls sujets où ma rationalité craque la plupart du temps. Et ça me tient à cœur à titre personnel de mettre en scène ces horreurs, plutôt que de refuser de le faire car ça me touche. Je ne nie pas que même pour moi c'est difficile. Sue un autre récit, j'ai fait ce que j'avais prévu de base dans le script initial, que ce soit le perso impliqué (Brogus) qui subisse l'abus. En focalisation interne qui plus est. J'ai beau être convaincu de la nécessité de mon propos, chaque relecture de cet instant était très forte sur le plan émotionnel, alors même que c'est moi qui l'ai écrit de base. Mais je me considère comme un artiste avant tout, donc je suis mes convictions.

La différence, c'est que sur le forum, c'est plus que "on lâche ses textes et puis basta". Non cela va plus loin, il y a un échange, une interaction directe avec "son public" c'est une expérience différente, et qui du coup m'a poussé à la réflexion. La compromission fait parti du jeu des interactions sociales, en tout cas dans ma tête. Et comme le but consiste à échanger, je prends d'autant plus en compte l'impact de ma sensibilité sur d'autres. A tort ou à raison, ce n'est pas tant le sujet, j'explique simplement ma logique. Par conséquent, avec l'avertissement de cette manière, j'ai fait quelque chose dont je n'avais pas vraiment envie de base, mais les raisons derrière cet acte sont bonnes. Et malgré tout, une partie de moi ne pouvait s'empêcher d'exprimer ma sensibilité. Je n'aurai rien fait, tu aurais sauté le passage devant le fait accompli, mais sans savoir où le reprendre du coup. Donc pas top non ?

Et comme je l'avais précisé, tu me dis honnêtement que tu l'as passé, donc comment je pourrais t'en vouloir ou te reprocher ? Je voulais notifier/paetager que j'effectuais cette compromission de mon côté. Et enjoindre ceux qui s'en sentaient capable de le faire à leur tour, dans la mesure du possible. Dans une tentative de réciprocité, composante qui m'est chère. Si ce n'était pas le cas, comme j'ai dit, aucun souci, offense ou que sais-je, je ne forçais rien ni personne. Mais avec mon niveau de concision, imagine un texte d'intro de cette taille pour expliquer tout ça... Alors que les gens veulent juste lire le chapitre, et qu'ils s'en fichent peut-être de mes "élocution" ! Lol

Après, j'insiste que cela ne se résume pas à un effet choc. Ce serait réducteur pour les intentions. L'impact choquant est présent, certes, comme dans toute mise en scène d'un trauma. Mais le réel impact est narratif, artistique. Je comprends ta sensibilité, mais je ne cherche pas à utiliser la souffrance de personnes réelles pour faire parler et marquer, ou que sais-je. Comme j'ai dit, mes intentions sont artistiques avant tout.

À l'origine du tout premier script, c'est Brogus lui-même qui devait subir le viol par le capitaine Rebelle. Mais je suis parti sur autre chose, justement pour réduire la force de la composante choc. Parce que je me suis dit que dans du Star Wars, je dois me retenir en quelques sortes. Car cette idée initiale, je l'ai mise en scène ailleurs comme je l'ai dit pour un propos particulier également, ce n'est pas gratuit. Chaque chose que je tente d'amener n'est pas gratuite, je m'y efforce toujours. Si je recherchais simplement la valeur de l'impact choquant, j'aurai pu faire bien pire encore sans même me forcer à tout prix.

Par contre, le lien avec le prisme masculin ou quoi, ça n'a pas de rapport pour moi. Chacun sa sensibilité, mais en ce qui me concerne, le sexe du perso, de la victime, ou quoi, n'entre pas en compte dans ma sensibilité vis à vis de l'importance du trauma ou propos lié au récit ou quoique ce soit. L'abus n'est pas plus ou moins grave selon ce genre de critère, du moins pas en ce qui le concerne. Ou alors j'ai peut-être mal compris le sens de ce passage.
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

Déçus de la postlogie ? Venez jeter un œil !
Loucass824
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Messagepar Loucass824 » Ven 24 Fév 2023 - 17:37   Sujet: Re: Épisode 8, Quelque chose s'achève

Bonjour à tous ! Voici donc le début de la terrible opération finale de ce tome 2 ! Malgré l'action, un peu de passages plus calmes. Mais malgré les difficultés rencontrées par les troupes du GSP, il ne s'agit que de la mise en bouche. L'heure des prédictions à propos des persos qui vont réchapper à la conclusion est ouverte, car cela commence maintenant ! Et personne n'est à l'abri...



Chapitre 30





Les transporteurs avaient redécollé à peine les blindés déposés au sol. La colonne s'était formée, maintenant sa vitesse au maximum. La distance se révélait plus longue à parcourir, nécessaire pour que les transporteurs ne risquent rien lors du dropage. Le terrain semblait aussi boueux qu'attendu, une terre molle brune s'écartant sous le souffle des répulseurs des véhicules. Le ciel ne se montrait pas bien plus clément lui non plus, présageant d'une nouvelle ondée probable. Du moins s'agissait-il de la conclusion de Crail, à l'intérieur de son blindé.
Valae, Winna et HK-47 se trouvaient dans le leur, tous en mouvement pour se rapprocher de l'objectif.

Ce monde au climat humide subissait parfois des tempêtes à même d'altérer les équipements de localisation et de communication. Il devait bien exister un intérêt supplémentaire pour que Maul ait choisi pareil monde abandonné. L'horizon se dégageait, laissant le temple apparaître. Avait-il construit lui-même ce dernier ? Une pyramide grisâtre dont les degrés ressemblaient parfois à un long escalier à grimper. Mais pas symétrique pour autant, entre portions complètement closes et murées, et d’autres à ciel ouvert. La zone de largage de l'escouade Jedi, songea Crail en observant le lieu établi proche du sommet. Il devait se focaliser sur ses propres soucis. Se frayer un chemin jusqu’à ce temple.

Plus la distance se réduisait, plus le message que son corps lui envoyait se ressentait. Cette grâce sombre émanant du temple... Il s'agissait d'une forteresse mystique plus qu'un quartier général isolé. Excepté l’évidence de leurs systèmes de défenses. Un large hangar de chasseurs ennemis. Ne pas connaître leur nombre inquiétait Crail, car il espérait compter sur leur propre soutien aérien, présageant déjà de la lourde résistance au sol. L'unique accès au temple se trouvait protégé par plusieurs lignes de barrages. Prendre pied, et y pénétrer. Des consignes aussi simplistes que difficiles à mettre en œuvre. Car les blindés devaient se stopper à distance, ne pouvant traverser les tranchées creusées au sol. Des conditions défavorables. La boue handicaperait les assaillants, avantageant les défenseurs. Les secousses mirent un terme aux pen peu réjouissantes de Crail. À un klick de distance, et pourtant nous sommes déjà ciblés...

— On riposte capitaine ? demanda le pilote suite aux premiers tirs subis.
— Pas encore ! On va au contact !
Le blindé léger éprouvait des difficultés à conserver une trajectoire rectiligne, les impacts criblant une route déjà difficilement praticable. Les répulseurs s’adaptaient aux cratères creusés par les tirs comme ils le pouvaient, mais leur progression se révélait tout de même secouée. Un avant goût du choc de l’assaut à venir. Les tirs ennemis se montraient de plus en plus précis. La prochaine salve d'artillerie pourrait se révéler fatale. Une déflagration assourdissante retentit sur les défenses ennemies au sol. Crail passa un regard attentif sur les écrans de contrôle. L'escouade de chasseurs menés par le Faucon Millenium remontait dans les cieux après leur salve efficace.

— Merci Falcon leader ! déclara Crail dans son comlink.
— Pas de problème gold leader, répondit Lando. Mais j’enregistre un pic d’activité sur nos capteurs, les chasseurs arrivent ! Vous allez devoir vous débrouiller sans nous.
— Bien reçu ! Faites attention à vous, général Calrissian.
Crail jeta un coup d’œil sur les défenses ennemies. Canons légers et mobiles, d’autres lourds et fixes, des batteries de mitrailleuses à répétition, et d’autres dispositifs plus ou moins semblables. Ils n'ont pas lésiné sur les moyens.
— Colonne, en formation d’assaut ! Maintenant vous pouvez tirer ! ordonna-t-il.

La colonne s’élargit, formant un V inversé . Tous les blindés ouvrirent le feu droit devant, renouvelant les salves sans même attendre de confirmation d’impact. L’intérêt résidait dans cette pression constante à infliger à l’ennemi. Les forces du Groupement Spécial des Protecteurs subissaient moins de tirs à présent. Les volutes de fumée créés par les impacts obstruaient la visibilité des troupes au sol. Débarquement imminent... Crail se trouvait prêt. Depuis qu’il avait pris place dans le blindé, et le largage des transporteurs à une dizaine de kilomètres de l’objectif, il était focalisé. Son basculement l’avait fait passer dans un état maintes fois atteint, propice au discernement opérationnel. Ne plus avoir à le refaire face à l’Aube Rouge. Mais pour cela, ils devaient réussir. Son calme méthodique inspirait ses hommes. L'un d’eux n’avait pu s’empêcher de rendre son repas à causes des violentes secousses. Vomir dans un blindé ne relevait pas d'une humiliation, en tout cas pas pour Crail. Il aurait bien envoyé un signe à ce soldat pour le remobiliser, mais le première classe Tanis l’avait devancé. Une jeune recrue de talent, volontaire. Promis à un brillant avenir qui lui tendait les bras. Chacun de ses hommes se tenaient prêts. Le seuil de progression de la colonne blindé se présageait.

— Cessez le feu ! Nous débarquons !
Les véhicules se stoppèrent brusquement. Crail fut le premier à poser un pied sur cet environnement glissant. Il se lança à vive allure sans perdre un instant. Sans se préoccuper des tirs. Ou même tenter de répliquer. Trois cents mètres à parcourir avant d’atteindre la tranchée. Chaque enjambée se faisait en extirpant ses pieds d'une boue tentant d'emprisonner leurs membres inférieurs. Les soldats de l’Aube Rouge se mirent à découvert pour ouvrir le feu plus précisément. Des corps de soldats du GSP heurtèrent le sol, mais la progression ne pouvait s'interrompre. Crail déploya l'impulsion de ses jambes pour bondir dans la tranchée. Son court regard en coin lui révéla que Winna et d'autres le talonnaient.

HK-47 berçait sa progression sur le flanc de reproches envers ces organiques à la traîne, alors le premier à avoir atteint la tranchée. Sa vitesse de course ainsi que la précision de ses tirs lui avaient garanti l'initiative. Pour ces organiques, il devait s'agir d’un des combats les plus âpres de leurs existence limitée. Nettoyer les allées, difficile d’y voir clair si l'on ne possédait pas de capteurs visuels de qualité, tous ces soldats s’amassant les uns sur les autres.

Une imbrication rude. Le bruits des tirs de blasters laissaient leur place à des chocs, percussions de crosses, matraques et bientôt de poings, accompagnés de grognements et de cris. Crail repassa son fusil d'assaut à l'épaule après avoir terrassé son ennemi avec sa crosse. L'espace vide sur sa droite montrait que des ennemis s'agglutinaient en nombre pour les flanquer. Ses hommes concentrés sur la gauche de la tranchée, il se trouvait seul à contenir ce côté. Une dizaine de soldats allaient le cibler. Dans un couloir de tranchée, les possibilités se trouvaient limitées. Peu d’endroits où s’abriter. Jamais il ne pourrait s’en sortir.

Mais fuir ? Pas question de tourner le dos au danger, même si celui-ci signifiait sa fin. Reculer pour laisser ses hommes à sa gauche être submergé ? Hors de propos. Il pouvait tomber ici, sa part du travail était remplie. Son sacrifice en fonçant au devant du danger inspirerait ses hommes, accomplissant ainsi un dernier geste d’importance. Winna, elle... laissa-t-il passer alors que son doigt se fermait autour de la gâchette de son arme. Son premier tir le plaqua contre le bord de la tranchée. Crail secoua la tête pour balayer sa vision de cette fumée et du bourdonnement assourdissant dans ses oreilles. Protégé par cette série d'explosion ? Son regard lui apporta les réponses. Valae accompagnée d'HK et de ses hommes le rejoignaient.

— Je ne vous voyais plus, je croyais qu-
— J’ai préféré faire un détour sur leur flanc, l’interrompit-elle le souffle court. Ça m’a couté des hommes… Mais il fallait couper la route de leurs renforts. Maintenant, on a pris pied ici.
De gros risques de pris. Valae et ses hommes peinaient à récupérer, la respiration accélérée. Un effort conséquent, effectuant un détour sur un terrain encore moins praticable que le leur. Anakin disait vrai. Cette femme priorisait souvent des initiatives individuelles risquées. Mais malgré la perte d'hommes, le résultat était là. Et aurait été pire si elle n'avait pas agit ainsi.

— On va vous couvrir. Tâchez de souffler pendant ce temps.
Elle hocha de la tête, ajoutant un geste de la main pour toute réponse. Après avoir ordonné à Winna de terrasser le reste de la résistance dans la tranchée, Crail enjoignit ses troupes à ouvrir le feu sur les ennemis postés à l’entrée du temple. La Togruta allait encore faire face au danger. Crail peinait à ne pas laisser son regard se perdre sur les couloirs remplis de corps sans vie. Winna ne devait pas les rejoindre, elle dev- Son coeur bondir de sa poitrine en voyant cette silhouette angélique le rejoindre. Elle en avait terminé. La tension laissa son regard se perdre sur cette douceur orangée. Chaque instant où elle était sauve relevait d'une victoire.
— On va bientôt pouvoir se lancer vers l’enceinte du temple ! fit-il sans décrocher son regard de la Togruta. Nous allons dev-
— Crail ! l'interrompit-elle d’un regard affolé. Là bas !

Son visage n'eut pas le temps de terminer sa course. Le souffle d'un immense projectile vola au dessus de leur tête. La détonation derrière eux les poussa à contempler un de leur blindé transformé en une colonne de fumée rouge et noire, morceau informe. Le reste de la colonne de blindés du GSP reprit le feu en mouvement, laissant Crail poser son regard sur quelque chose d'inconcevable.
— Qu’est-ce que c’est que ces monstres ?! lâcha Winna, incrédule.
— Voilà les mastodontes dont on vous parlait, expliqua Valae, son souffle à peine retrouvé. Faut croire qu’on les a pas tous détruits.
La présence de ces blindés colossaux n’était pas prévue. Aucun renseignement ne faisait état de leur présence ici. L’Aube Rouge conservait certains atouts dans leur manche.
— Comment nos véhicules vont faire face à ces trois blindés ?

— Du calme Winna, tempéra Crail. Colonne de blindé, ici gold leader. Vous allez reculer, puis entamer des manœuvres de débordement. Tentez de les contourner par le flanc. Pas de gaspillage ou de surchauffe des canons face leur blindage sur leurs parties les plus renforcées. Tentez de les prendre à revers. Seule l'arrière du blindage doit comporter une faiblesse. Charger des détonateurs incapacitants, pour vous faire gagner du temps si possible. Misez sur votre mobilité, et des manœuvres en tenaille !
— Bien reçu gold leader ! On va essayer !
Les blindés du GSP s'exécutèrent. Un autre parti en fumée le temps que leur mobilité leur permettent de s'en sortir.
— Bordel ! pesta Winna.
— Et un soutien aérien ? demanda Valae.
Toutes deux disaient vrai. La perte de leur soutien au sol et d'hommes de cette manière était révoltant. Et seul les cieux pouvaient se révéler d’un quelconque secours.
— On peut toujours essayer. Falcon leader, ici gold leader. On aurait bien besoin d’un coup de main ici !


*****


Les boucliers du Faucon Millenium résistaient aux quelques impacts, et les manœuvres d’évitement de Lando leur permettaient de ne pas subir davantage. La vitesse ainsi que la mobilité de son bébé permettait au Faucon de se laisser prendre en chasse, le temps que les chasseurs alliés se chargent de leurs poursuivants sans peine. L'Aube Rouge avait mis la main sur des pilotes de talent. Que des hommes et des femmes aussi doués se vouent à pareille organisation... Mais le général du GSP laissait son talent faire le tri. Son regret le plus puissant concernait l'absence de celui qui devait se trouver aux commandes à sa place. C'était pour la mémoire d'Han que Lando avait consenti à se trouver sur le terrain en ce jour. Qu'il comptait lui faire honneur.

— Il se débrouille pas mal l’ancien…
— Tu parles de ton général Anakin, rétorqua Luke, toujours concentré sur sa tâche.
Le maître Jedi conservait les yeux clos, assis en tailleur au dessus du sol de la salle centrale du Faucon. Son attention tournée vers le combat aérien, ce qui se passait autour de lui perçait tout de même. Puiser dans la Force, pour insuffler volonté et courage à ses troupes, relevait d'une difficulté inédite. Un pouvoir de Jedi qu'il n'avait jamais eu l'occasion de tester en conditions réelles, depuis qu'il avait appris son existence. Seul un apprentissage studieux, régulier et de longue haleine permettait la maîtrise de la méditation de combat, à moins d’en être un détenteur naturel. Parvenant à toucher les esprits des pilotes, son impact ne se révélait pas aussi significatif qu’il l'espérait. Luke persistait. Il était plus pertinent d'agir que de demeurer spectateur.

Les chasseurs ennemis se trouvaient de nouveau à leur poursuite. La colonne du GSP s’était dispersée pour compliquer la tâche de leurs ennemis. L’habilité de Lando se déployait à travers son pilotage, son compteur de chasseurs ennemis détruits grimpant bien vite, les deux artilleurs postés aux tourelles faisant leur part du travail. Ils venaient de détruire un nouvel ennemi lorsqu’ils reçurent la transmission de Crail.
— D’accord gold leader, on va voir ce qu’on peut faire ! répondit Lando. On arrive !
Le Faucon Millenium rompit la formation. S’éloignant du combat aérien, il s’approcha du sol à pleine vitesse. La descente en piqué crispa chaque occupant du Faucon, avant d’ouvrir le feu à pleine puissance sur les blindés de l’Aube Rouge. Après des tirs précis, Lando remonta dans la seconde suivante.
— Confirmation, gold leader ? demanda-t-il.
— Impacts confirmés, répondit Crail. Mais les blindés sont toujours fonctionnels !
— Fichtre ! On ne peut faire plus, désolé gold leader.
— Lando, fit Luke arrivant dans le cockpit. Prenons pour cible le hangar à chasseur. Une fois détruit, nous pourrons apporter un soutien plus important à Crail, et coincer ces blindés sous un feu croisé à la fois au sol et dans les airs.

— Tu es certain que ça fonctionnera ?
— Fais-moi confiance, répondit-il d’un ton calme et assuré.
Laisser ses perceptions se propager dans les cieux lui avait permis de localiser le point sensible à viser. En lieu et place de se replonger dans la mêlée aérienne, le Faucon se lança vers son nouvel objectif. Les chasseurs alliés occupaient bien trop les pilotes ennemis pour qu'ils puissent intercepter Lando. Le général stabilisa son vol, permettant à Chewbacca de charger une torpille à pleine puissance. La détonation en résultant révélait que les systèmes d'alimentation venait de rompre, provoquant une réaction en chaîne d'explosions. Le rugissement triomphal du Wookiee se propagea dans le cockpit.
— Bien visé Chewie !

Les chasseurs perdaient déjà en coordination. La Force révélait à Luke que la destruction de leur objectif réduisait le niveau de la menace dans les airs. Un choix plus judicieux que de maintenir un pouvoir de Force qu'il ne maîtrisait qu'à peine. Le maître Jedi n'avait jamais présagé des conséquences de vivre à l’écart d’une large concentration de population, et de conflits sur lesquels s’exercer.
— Falcon Leader, ici star leader, intervint Leia. Vous devez continuer à détruire la menace des chasseurs rapidement pour déposer l’escouade Jedi ! Vous serez libres d’apporter un soutien aux troupes au sol seulement après cela.
— Star leader, les troupes au sol sont coincées par des blindés lourds ! rappela Lando.

— Vous devez respecter le plan d’attaque, maintint-elle d'une voix contenue.
— Leia, intervint Luke, Crail et les siens se font décimer au sol. Si nous n’intervenons pas de suite, il se pourrait qu’il n’y ait plus beaucoup de troupes à soutenir par la suite !
— Je le sais bien Luke. Mais vous ne parviendrez jamais à faire une différence face ces blindés, objecta la cheffe du GSP. Et ce même à pleine puissance. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez accomplir. Votre objectif est clair.

Les ordres de son amie peinaient Lando. Manquer de lucidité, paniquer, faire preuve d'un pragmatisme excessif... Malgré sa position, il avait conscience que Leia ne faisait rien de tout cela. Crail et les autres se trouvaient en danger. Mais que faire ? Scinder les forces aériennes en deux ne ferait qu’aggraver les choses. Ils auraient perdus d’autres chasseurs face aux forces de l’Aube Rouge, sans pouvoir faire de différence significative au sol. Un choix des plus difficiles, mais il fallait neutraliser la menace aérienne en premier lieu. Leia disait vrai...
— Bien reçu star leader, accepta Lando avec peine. Allez, terminons le travail !


*****


— On est mal barrés si même le soutien aérien n’est d’aucune utilité…
— Moi je peux faire quelque chose, interrompit HK-47.
— Qu’est ce que tu racontes ? s'interrogea Crail, toujours aussi peu réjoui lorsque le droïde se mêlait des conversations.
— N’insistez pas Jerre, intervint Valae. Je l’ai vu à l’œuvre. Il a déjà détruit ce genre de blindé une fois.
— Deux fois, rectifia le droïde dans une vanité revendiquée. Et la seconde fois, j’en ai eu deux d’un coup… Il faudrait cependant un plan élaboré. Dans la configuration actuelle, je me retrouverais hors service avant même d’en avoir détruit un, et nous serions bien avancés.
HK-47 disait vrai, Crail devait l'avouer. Il pouvait bien être un pourfendeur de mastodonte, se lancer dans un tel assaut frontal, seul, face à trois de ces blindés colossaux, relevait du suicide pur et simple. Eux-mêmes ne possédaient pas la vitesse ni l’agilité pour imiter les manœuvres du droïde. Mais comment faire...

— Il faudrait détourner leur attention, songea Crail à voix haute.
— Ce ne serait pas suffisant, il y en a trois cette fois, objecta Valae.
— Alors séparons-les, proposa Winna. Tant qu’ils se couvrent mutuellement, il est impossible de les prendre à revers. Mais si nous pouvions les pousser à rompre leur formation…
Crail maudissait son idiotie de ne pas avoir songé à pareille tactique. Une solution pertinente, restait maintenant à y réfléchir au mieux.
— Oui, ça parait faisable, confirma-t-il. On pourrait se servir de nos blindés pour détourner leur attention, les éloigner les uns des autres. Il ne te restera plus qu’à terminer le travail.
Le cliquetis émis par le droïde ne constituait pas un bon signe. Crail posa son regard sur ce dernier, tremblant... D'impatience ? D'indignation ? Il le fixa assez longtemps pour le poussèrent à extérioriser.

— Ah les organiques… On voit bien que ce n’est pas vous qui allez vous retrouver dans la mêlée…
— Tu ne vas pas commencer… Qu’est-ce que tu ferais toi ?
— Heureux que vous me posiez enfin la question, capitaine ! fit-il d’un enthousiasme naturel.
Le soupir de Crail ne suffisait pas à apaiser son ressenti. Il avait oublié à qui il s’adressait. Son ton enjoué à l’idée qu’on le sollicite révélait qu’il disposait d'une solution alternative. Une solution aussi loufoque que lui… Mais surtout qu'il avait conservé, et ne l’aurait jamais partagé tant qu’on ne lui aurait pas posé la question… Bigre...
— Je serais plutôt d’avis de les forcer à se rapprocher les uns des autres, suggéra-t-il.

— Quoi ? Il est suicidaire ce droïde ! rétorqua Winna.
Suicidaire ? s’indigna-t-il. Je t’en ficherai du suicidaire si j’avais le temps…
— Je suis tout sauf suicidaire, organique à appendices tentaculaire ! lui envoya-t-il sans ménagement, poussant Winna à passer furtivement la main sur ses montrals. S’ils ne peuvent plus déployer leur mobilité, ils constitueront des cibles parfaites ! Rendez-vous compte ; une fois plus proche du temple, je serai la cible privilégiée de leurs canons de défense. Ces trois blindés collés les uns aux autres m’offriront une protection parfaite !
— C’est bien beau tout ça, mais comment sommes-nous censés les faire resserrer les rangs ? demanda Valae.
— Je n’en ai pas la moindre idée, répondit naturellement HK-47.
— Si on demandait à nos blindés de se regrouper, pour une attaque frontale, pensa Crail.
— Ca, ce serait du suicide, objecta la Togruta, sur un ton qui indiquait que cette option était à exclure.
Qu'est-ce qu'elle me cause encore suicide celle-ci ?! Ouh je vais... Ah non. Il s'agit d'autre chose. Fichtre, heureusement que je sais me maîtriser moi...

— Winna, on ne dispose d’aucune autre option, contra Crail avec une profonde intensité dans le regard. Pendant qu’on discute, on a perdu un autre blindé. Les troupes sont à l’abri ici, mais à quoi bon ? Il faut se décider.
— Je suis d’accord avec Crail, déclara Valae.
— Moi aussi, ajouta l’unité HK.
La Togruta se mordit l’intérieur de la joue. Ce genre de décisions, un plan bancal forcé sous la contrainte, une adaptation incertaine... Crail non plus. Mais contrairement à d’autres, il possédait ce petit plus lui permettant d’effectuer ce genre de choix. Que si peu de gens avaient... Tant qu’elle n’en serait pas capable, elle se rangerait derrière lui. Comme si souvent.
— Très bien, fit-elle à mi-voix pour s’incliner.

Tu ne pourrais pas cesser de te torturer ? retint Crail dans ses pensées. Il insufflait l'entièreté de son désir d'apaisement à travers son regard planté sur cette mine radieuse. Nul doute qu'elle maudissait ce genre de choix. Winna détestait le terrain pour cette raison. Sacrifier des hommes pour s'adapter, pour la mission. Mais c'était son choix, à lui.
— Colonne de blindé, ici gold leader. J’ai de nouvelles consignes pour vous. Difficiles à entendre... Vous allez devoir vous regrouper, et lancer un assaut frontal contre les blindés ennemis, en contact direct, pour les forcer à resserrer les rangs. Nous enverrons ensuite HK-47 qui sera en mesure de les détruire. Je sais que je vous deman-
— Bien reçu gold leader, coupa le pilote, je comprends. Ne vous inquiétez pas, on vendra chèrement notre peau !

Bordel de... Crail leur demandait de prendre des risques impensables, et ils accueillaient la nouvelle sans détour, sans se plaindre, cherchant presque à déculpabiliser leur chef. Il pouvait bien se targuer d’inspirer ses hommes au point qu’ils se montraient capables de tout risquer sous son commandement, de là à en retirer du positif... Les dés s’en trouvaient jetés. Tous les regards tournés en direction des blindés, préparant leur protocoles d'offensive. Les mastodontes de l’Aube Rouge décryptèrent rapidement la manœuvre, déployant leurs positions. Plus tôt que Crail ne l’avait espéré. Les véhicules du GSP allaient en subir les conséquences, mais cela rendrait la tâche d’HK-47 moins difficile.

— Bonne chance HK !
— La chance, c’est pour les organiques capitaine ! ironisa le droïde.
Il se lança à toute vitesse sur le champ de bataille, exécutant une nouvelle fois sa danse mortelle. Cette bouillasse le gênerait davantage si elle s'infiltrait dans ses jointures plutôt qu'en bloquant ses mouvements. Le premier blindé ne le vit même pas arriver. HK-47 se contenta donc de l’escalader, sans prendre la peine d’éliminer certains ennemis à travers les ouvertures comme la dernière fois. Profiter de la distraction offerte par les blindés alliés. Le bruit de ses pas en escaladant la structure du mastodonte allait de toute façon révéler sa présence. HK lâcha le détonateur après avoir ouvert la trappe. Un court élan fut nécessaire pour s'élancer directement sur le second blindé, depuis le sommet du premier. Son membre inférieur droit chancela en se réceptionnant sur le train avant de l'engin, la détonation du précédent n'aidant en rien. Repéré, il se trouvait contraint de faire feu à travers les ouvertures lors de cette seconde ascension.

Déroulant son mouvement, un problème se présenta après le détonateur tombant à travers la trappe. Avaient-ils compris ce qui se tramait ? S'adaptaient-ils, ces bougres d'organiques ? HK-47 se trouvait trop éloigné du dernier, contraint de redescendre. Le contact se présageait, mais une déflagration le projeta contre le coin du dernier blindé. Le tir de barrage d'un véhicule allié manqua de le réduire en pièces détachées. Unité de contrôle centrale secouée, mais toujours en état. L'ascension s'éternisait cette fois. Chaque mouvement peinait à s'exécuter. L'impact a du me to- un rayon de blaster rogna la jointure de son épaule. HK était trop lent, laissant les organiques postés aux ouvertures le cibler. Il n'était pas question de riposter. Seul le résultat importait.

Quelque chose ne va pas, songea Dyna en observant les exploits accumulés du droïde. Elle l’avait suffisamment vu en action pour comprendre que ses dernières manoeuvres ne se déroulaient pas comme prévu. La secousse du tir allié l’avait durement atteint, sans quoi il n’aurait jamais été touché une autre fois. Son souffle s'emballait. A passer du temps en compagnie d’Anakin, Dyna avait souvent côtoyé cet excentrique droïde collant son ami aux basques. Pour le moins singulier, mais elle avait appris à l’apprécier. Il avait besoin d'aide ! Sa tentative de lui prêter main forte força ses mains à la hisser hors de cette tranchée. Mais elle sentit à la place une poigne puissante la ramener à terre. Mais qu'est-ce qu- Jerre... Il s’était retenu d’agir comme elle. Parce qu’il savait pertinemment que cela ne changerait rien. Et il refusait qu'elle se sacrifie ? Mais il fallait agir !
— Il ne va pas y arriver ! lâcha-t-elle en se relevant.
— Nous devons lui faire confiance ! fit Crail en lui adressant un regard plus convainquant que convaincu.

HK-47 parvint enfin au sommet. Ses processeurs plus durement endommagés que prévu lui envoyaient cascade de rapport et de demande check-up urgents. Il venait de puiser au delà de ces capacités, sans se ménager pour accomplir sa mission. Ces organiques comptaient sur lui. Il n’allait pas les décevoir pas vrai ? Anéantir ces blindés colossaux, pour rester au sommet de la chaîne de domination. Peut-être même qu’on lui trouverait un surnom ? Le pourfendeur de colosses. Ça sonne plutôt pas mal. Un droïde avec un surnom de guerre, ça en jette ! se dit-il en lâchant son dernier explosif dans la trappe. Mais cette fois-ci, le droïde se stoppa à mi-chemin de la descente. Il se tourna en direction des officiers, levant son membre supérieur encore valide dans leur direction. Il ne pourrait redescendre. Fuir la déflagration. Leur montrer qu'il avait été à la hauteur au moins. Qu'il ne parlait pas pour rien dire. Pour protéger les amis de son maître. Ah, mon maître... Enfin, voilà pourquoi j’ai agis ainsi. Pourquoi je suis venu en aide à cet organique Jedi sur Jakku. La raison pour laquelle je me suis lancé sur sa trace pour le retrouver sur Hypério. La réponse se trouvait là, dans ses processeurs depuis des siècles. Chargé de retrouver celui qui apporterait la réelle différence. La différence de quoi ? Il n’en avait pas la moindre idée. Tout comme les raisons derrière cette programmation intégrée. Mais elle demeurait. Ironie du sort, de le comprendre si tardivement. Trop d’indépendance. Il venait de transgresser la dernière consigne de son nouveau maître. Ne pas prendre de risques inconsidérés. Ça, pour l’avoir transgressé, je n'ai pas fait les choses à moitié ! Tant pis… C’aurait pu être un bon maître. De tous les sacs à viande qu’il avait rencontré, c’était celui qui lui plaisait le plus. Sac à viande... Que dirait son créateur s'il le voyait ici ?

L'explosion souleva HK-47 dans les airs, tournoyant sur lui-même avant de se planter au sol en plusieurs morceaux.
— Non !!! s’écrièrent tous les officiers, assistant impuissants à la scène.
Crail passa un regard rapide sur le tableau du champ de bataille. Il a réussi le bougre.
— Colonne blindée, ici gold leader, vous avez le champ libre pour une offensive frontale sur les défenses du temple ! Ne retenez rien ! Escouade, à l’assaut !
Tous les soldats du GSP sortirent de la tranchée, fonçant vers le temple tout en ouvrant le feu. La démonstration venait d'inspirer les troupes, de même que la destruction de ces mastodontes. Si seulement HK savait que ses derniers instants avaient motivé les soldats… songea Crail alors qu'il se hissait au dessus de la tranchée. Mais c’était tout aussi bien que le droïde ne l’apprenne pas, sans quoi il aurait à nouveau parlé de sac à viande... Ça n'aurait pas été si dérangeant… Pour l’heure, les forces du GSP se lançaient à l’assaut, les carcasses des trois blindés colossaux offrant une couverture parfaite. Un point intermédiaire pour se rapprocher de leur objectif, tandis que leurs propres blindés leur facilitaient le travail. L’entrée du temple, bientôt...


*****


— Mon seigneur, fit Brogus en posant un genou à terre.
Le bruit de la cuirasse de son champion résonnant dans sa salle privée apaisait toujours Maul. Peu importe la nouvelle que son bras droit lui apporte. Une impression d'ordre des choses, de familiarité appréciable. Et il fallait en profiter tant que cette sensation existait toujours. Toujours assis sur son siège, il lui adressa ce signe habituel, pour que son champion se remette debout. Le Zabrak n'ignorait pas ce que Brogus comptait lui révéler. Les différentes détonations témoignaient de la progression des assaillants. Que ses prototypes de blindés venaient d'être anéantis. Le GSP possédait manifestement quelques tours dans son sac lui aussi. Ou alors ils avaient déployé toutes leurs forces sur les blindés, au mépris de la vie de leurs hommes. Il n’en demeurait pas moins qu’ils prendraient bientôt position dans le temple.

— Communique le signal aux opérateurs de chaque étage Brogus. En ce qui nous concerne, prépare la garde, et retrouve-moi au sommet.
— Ce sera fait mon seigneur.
Le choix du terrain de l'affrontement. Un avantage indéniable. Capital. Les pas de son titan cuirassé quittèrent cette pièce majestueuse. Maul allait lui-même la quitter après tout cela. Patienter que Skywalker ne vienne le rejoindre. Il ne se trouvait pas en compagnie de ses soldats au sol, à se battre dans la mêlée, non. Une petite unité viendrait trouver Maul et ses guerriers. C’était le choix que le Zabrak lui-même aurait fait à sa place. Nul doute que Skywalker opterait pour celui-ci s'il se trouvait animé d’un minimum de lucidité et de perspicacité. Alors que ses forces avaient déjà engagé le combat, l'heure de faire sa part se présageait. Maul déploya ses membres synthétiques, réajustant son double sabre à sa ceinture. Voilà bien longtemps que je ne l'ai utilisé...


*****


Les guerriers de la garde d'élite de l'Aube Rouge se tenaient fin prêts tous les quatre, continuant à aiguiser leurs armes, vérifier leur équipement une dernière fois. Ils sauraient se débrouiller seuls pour se préparer comme il faut. Peu importe en tout cas. Car le titan cuirassé devait se charger d’autre chose avant le combat. Ce qui gangrenait son être au complet. Sa main se referma sur le bras nu de Gabriah. D’une manière moins discrète qu’à l’accoutumée, il l'invita à le suivre à l’écart, sans s'inquiéter de la réaction des hommes. Et alors ? Son seigneur se trouvait de toute façon au courant. L'avis des autres ne lui importait pas le moins du monde.
— On est stressé ? demanda la Twi’lek sur son ton espiègle.
— Tu devrais l’être en tout cas, lui répondit-il fermement, avant de laisser un grésillement percer sa gorge. Ecoute Gabriah. Je ne doute pas que nous allons remporter la victoire. Mais nous allons faire face à des guerriers d’exception.

Etait-ce vraiment lui qui parlait ? Gabriah n’avait jamais contemplé son Brogus dans un tel état. Sa contenance et sa résolution n'était plus à faire. Mais ce léger fond dans son ton s'apparenterait presque à une panique incontrôlée. Comme si Gabriah avait besoin d’une preuve supplémentaire sur la nature du lien qui les unissait. Elle était certaine de ce qu'elle ressentait. Mais chaque élément pouvant certifier de ce que son amant expérimentait en sa présence...
— Je veux que tu sois concentrée au maximum, poursuivit-il. L’erreur n’est pas permise. Je serais déçu, si jam-
Elle agrippa brusquement son visage pour le frapper de ses lèvres, sans aucune retenue. Leurs mâchoires s’entrechoquèrent violemment, avant qu'une passion dévorante ne prenne le dessus. Son Brogus posa ses puissantes mains sur ses hanches, la chaleur calcinant son corps entier. Gabriah savait obtenir ce qu’elle voulait. Mais lui révéler qu'elle était consciente qu'il l'aimait ? Un combat capital se présageait, il disait vrai. C’aurait été le perturber de lui annoncer cela maintenant, même si elle en mourrait d’envie. Lui déclarer ses propres sentiments une nouvelle fois n’aurait rien apporté de plus. Gabriah se trouvait seule responsable de la situation, refusant de lui avouer cela plus tôt malgré les occasions.

Le torrent de passion déchainé suite à cet échange de baisers terminé, Gabriah le forçait à conserver son regard plongé dans le sien. Elle ne disait mot. Le titan cuirassé voyait bien qu'elle ne désirait rien d'autre que prononcer des mots particuliers. Mais son regard... Personne ne l'avait jamais regardé ainsi. Pas même Trin, ni la mère de Galon. Brogus doutait de vouer une admiration et un sentiment aussi puissant à l'égard de son seigneur. Gabriah, tu... Il ne pouvait éluder ce que berçait ces yeux doux... L'écho des pas de ses hommes constitua un déclic salutaire. Brogus parvint à s'extirper de cette prison de sentiments avilissants. Il ne pouvait afficher sa faiblesse, pas devant eux, pas en cet instant. Sa gorge racla le reliquat d'une chose n’ayant pas sa place ici.

— Suivez-moi, notre destin nous attend, ordonna-t-il avant de lancer la marche vers le sommet du temple.
Gabriah devait annihiler sa déception. Quelle idiote... Elle avait insisté, de ne pas le brouiller, ne pas le gêner. Et elle venait de l’exact inverse avec son regard de gourgandine... Qu'attendait-elle de cette manifestation ? Son envie de ne pas le perturber se révélait illusoire devant la puissance de ses sentiments. Gabriah devait se montrer à la hauteur. Elle venait de le trouver à cause de ses sentiments. Mais elle devait ressortir en vie de cette histoire. Ce conflit, cette guerre, ce... Peu importe qui était l'ennemi. Cela n'avait jamais compté. Mais à présent, Gabriah disposait d'une chose résolument personnelle pour laquelle lutter. La plus belle chose qui soit. À elle ? Oui, à moi.
Tu as confondu le ciel avec les étoiles qui se reflètent la nuit à la surface de l'étang.

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Loucass824
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