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[roman fini] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

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Messagepar Den » Dim 12 Oct 2008 - 21:49   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

J'ai relevé quelques fautes d'inattention:

la mort des ennemis de Dark Omberius n’étaient plus qu’une question de temps
n'était
quoi qu’il en soit, je sens un grand danger planer au-dessus de Ver’Liu
Petit oubli de majuscule^^
Parfait. Apprends-les par cœur et efface-les. Fais ce que tu peux pour Ver’Liu, tant que ça ne nuit pas à ta propre sécurité. On reste en contact.
Tu as oublié le tiret^^
, et regarda fixement sers futurs bourreaux
ses
jamais elle n’avait revu son bourreau. Jamais jusqu’à ce jour où, sur la passerelle du vaisseau-amiral
majuscule :P
. devant cette porte, vous défendre nous pourrons.
majuscule aussi^^
à l’affut d’une faille qu’ils savaient ne pas trouver.
affût, je pense.
Au terme d’une nouvelle série d’attaques de Tel’A
Tel'Ay^^
pourrait se dévoilerau grand jour,
dévoiler au

Passons maintenant à mon avis sur l'histoire^^

J’aime le fait que tel’Ay n’arrive pas à se diriger dans le vaisseau. Ca le rend un peu plus « vulnérable », plus « humain » … un comble pour un non-humain lool
Je trouve la façon de penser d’Anaria vraiment très représentative d’un Wookiee. Elle montre parfaitement le caractère solennel de cette espèce. Par contre, je me demande si Tel’Ay n’aurait pas pu repérer Anaria lorsqu’il sent une présence pas loin de lui. Après tout, il connaît quand même la Wookiee, non ?
Les souvenirs d’Anaria sont une véritable surprise pour moi ! J’ai vraiment adoré ce passage.
Bien que je sentais que Yoda allait arriver, j’avoue avoir été malgré tout surpris lorsqu’il a sauvé Marton Karr^^ Ca fait toujours autant plaisir de le voir à l’œuvre.
Le combat Glaro-Tel’Ay est vraiment impressionnant de maîtrise ! Je pense que c’est le meilleur combat que tu as décrit jusqu’ici

En somme, je trouve ce chapitre du tonnerre! Du grand spectacle, de l'action, des sentiments bien décrits. Que du bon!
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Messagepar Minos » Dim 12 Oct 2008 - 22:07   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Den a écrit:J'ai relevé quelques fautes d'inattention:

Joker, j'avais prévenu. Mais j'en prendrais note pour la version définitve. :)
Den a écrit:J’aime le fait que tel’Ay n’arrive pas à se diriger dans le vaisseau. Ca le rend un peu plus « vulnérable », plus « humain » … un comble pour un non-humain lool

J'aime bien aussi... pour la même raison. Un héros parfait qui sait tout faire n'a pas beaucoup d'intérêt.
Den a écrit:Je trouve la façon de penser d’Anaria vraiment très représentative d’un Wookiee. Elle montre parfaitement le caractère solennel de cette espèce. Par contre, je me demande si Tel’Ay n’aurait pas pu repérer Anaria lorsqu’il sent une présence pas loin de lui. Après tout, il connaît quand même la Wookiee, non ?

Tel'Ay ressent la présence de Dark Glaro peu de temps après qu'il ait atterri. Anaria n'est pas encore là, voilà où est l'astuce. J'ai peut-être pas assez insisté là-dessus.
Den a écrit:Les souvenirs d’Anaria sont une véritable surprise pour moi ! J’ai vraiment adoré ce passage.

Ecrit à l'arrache-totale impro ce midi. Je savais depuis le début (ou presque) qu'il y avait eu un truc entre elle et Glaro, mais sans avoir d'idée quant au contenu et la manière. Je trouve aussi le résultat sympa.
Den a écrit:Bien que je sentais que Yoda allait arriver, j’avoue avoir été malgré tout surpris lorsqu’il a sauvé Marton Karr^^ Ca fait toujours autant plaisir de le voir à l’œuvre.

Yep, mais pas simple de doser la puissance et la résistance, et la force à mettre en face !
Den a écrit:Le combat Glaro-Tel’Ay est vraiment impressionnant de maîtrise ! Je pense que c’est le meilleur combat que tu as décrit jusqu’ici

Vu que les combats précédents étaient plus des ressentis des combattants que des descriptions techniques, j'ai essayé de faire l'effort cette fois-ci.
Den a écrit:En somme, je trouve ce chapitre du tonnerre! Du grand spectacle, de l'action, des sentiments bien décrits. Que du bon!

Merci l'ami ! :)
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Messagepar Notsil » Lun 13 Oct 2008 - 10:09   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Ayé lu ;)

Un chouette chapitre avec beaucoup de points de vue différents, des caractères bien retranscrits pour chaque personnage, des scènes coupées à des moments clé pour le suspens ^^

J'ai bien aimé les pensées de Dark Ombérius sur la fin, pas du tout culpabilisé par son échec, il réagit en bon sith qui voit ses plans voler en morceaux mais qui pense de suite à une alternative ;)

Sinon j'ai une idée de cadeaux pour Tel'Ay, offre-lui un GPS :P

Pas mal de fautes vu que tu n'as pas relu :P :

Les caméras intégrées aux globes oculaires des droïdes lui permirent de suivre leur progression à travers le Malashli, et force étant de constater que ce plan semblait être efficace.

->et force était / force étant

Le Skelor était retors, et savait qu’il n’hésiterait pas à la laisser en plan sur-le-champ si cela devait servir ses intérêts.

->retors, et elle savait ?

avec les deux êtres de son espèce, qui l’avaient battu en plâtre.

->battue

Mais les membres de son peuple ne l’avaient pas encore reconnu officiellement comme étant l’une de leurs,

->reconnue

aussi l’avait-elle suivie discrètement

->suivi ^^

il avait réussi à se poser, où plutôt à s’écraser,

->ou

Parfait. Apprends-les par cœur et efface-les. Fais ce que tu peux pour Ver’Liu, tant que ça ne nuit pas à ta propre sécurité. On reste en contact.

->manque le tiret

Il vaudrait mieux que tu meures plutôt que de me décevoir, Marton. Maître Hadgard, terminé.

->Maître Hadgard c'est le nom de Tel'Ay maintenant ?

sans plus d’idée qu’auparavant pour atteindre son but.

->idées

Il avait l’impression de ne jamais l’avoir ressentie à tel niveau.

->à un tel niveau ?

sers futurs bourreaux : bien qu’il ne soit pas capables d’interpréter ses expressions faciales, il entendait bien mourir dignement.

->bien qu'ils ne soient pas

Bien. Voici votre paiement, fit la mystérieuse silhouette et sortant un petit paquet de sous sa cape.

->en sortant ?

Agitée de tremblements, elle fit incapable de tenir plus longtemps son arbalète-laser,

->elle fut

dans une série de bonds impressionnants, dans mortelle accomplie autour des droïdes zabraks.

->dans une danse mortelle ? ^^

Il ne fallut que quelques secondes pour qu’ils ne soient transformés en restes fumants.

->pour qu'ils soient ? (doute sur la double négation de ta phrase ^^)

veillant soigneusement à rester groupés.
Rien qui vaille tout cela ne me dit…


->un tiret ?

Poussant son avantage, Tel’Ay le poussait dans ses derniers retranchements

->bouh :P

il retournerait à la clandestinité et apprendrai de ses erreurs,

->apprendrait

Valà, je crois que c'est tout ^^ Mais comme y'a des fautes relevées par Den que je n'ai pas vues, je crois que tu auras encore du boulot après le passage de Titi ^^
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Messagepar Minos » Lun 13 Oct 2008 - 11:24   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Notsil a écrit:Un chouette chapitre avec beaucoup de points de vue différents, des caractères bien retranscrits pour chaque personnage, des scènes coupées à des moments clé pour le suspens ^^

Au début, ça devait être une grosse scène par protagoniste, mais j'ai trouvé plus sympa de tout scinder, plus starwarsien, on va dire.
Notsil a écrit:J'ai bien aimé les pensées de Dark Ombérius sur la fin, pas du tout culpabilisé par son échec, il réagit en bon sith qui voit ses plans voler en morceaux mais qui pense de suite à une alternative ;)

Quand je disais qu'on est loin de la fin : reste une dizaine de chapitres.
Notsil a écrit:Sinon j'ai une idée de cadeaux pour Tel'Ay, offre-lui un GPS :P

Hum, pas con, ça. :lol:
Notsil a écrit:Valà, je crois que c'est tout ^^ Mais comme y'a des fautes relevées par Den que je n'ai pas vues, je crois que tu auras encore du boulot après le passage de Titi ^^

Je vous z'aime, les enfants. :cry:
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Messagepar Titi77 » Lun 13 Oct 2008 - 21:30   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Tadiiiiiiiin, je viens de finir de relire ce chapitre.

Sans plus attendre, je joins mes remarques sur la forme en pièce jointe dans un mp pour Minos. Y en a moins que pour mon autre correction de la soirée au final ;)

Alors, Tel'Ay chapitre n+1, ça vaut quoi ?

Du bon (comm d'hab) serais-je tenté de répondre avant de clore ce post.

Ouais bon, je vais quand même étayer un peu plus.
Alors, déjà : 100% action !
Duel au sabre laser entre Tel'Ay et Dark Glaro contre attaque de droïdes sur le vaisseau de Ver'Liu. Ces deux affrontements sont menés en parallèle, entrecoupés de quelques passages introspectifs sur les personnages (juste ce qu'il faut pour personnaliser Anaria et Marton en fait). Le dernier passage de ce type n'étant autre que les machinations de ce cher Omberius. (blabla Sith, blabla règle des Deux, blabla Revanche, on a l'habitude ;)).
Chaque combat comporte son lot de retournements de situation qui ne font qu'accroître le suspense jusqu'à leur apothéose finale. Donc de ce côté là, c'est du tout bon.
En fait à part les coquilles, bâclage et une ou deux incohérences (le nom Tanietien de Tel'Ay entre autres, des doutes sur le passé d'Anaria), je ne vois pas grand chose à reprocher à ce chapitre. Mis à part (pour la forme) : on ne sait pas comment notre ami vert s'en est sorti et les machinations d'Omberius sont un peu trop rebattues depuis celle du chancelier Palpatine. Je reconnais quand même que c'est dur de renouveler ces fichus Sith et je pense que tu as du prévoir de nous étonner tous.

Bref, Tel'Ay 2 - rédemption, c'est toujours aussi bien, lisez-le.
"And gradually their bittersweet laughter floated from the wooden table [...], up, ever up into stars too numerous to count [...], vectoring out across space and time, as if destined to be heard in galaxies far, far away..."
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Messagepar Minos » Lun 13 Oct 2008 - 21:42   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Titi77 a écrit: je ne vois pas grand chose à reprocher à ce chapitre. Mis à part (pour la forme) : on ne sait pas comment notre ami vert s'en est sorti et les machinations d'Omberius sont un peu trop rebattues depuis celle du chancelier Palpatine. Je reconnais quand même que c'est dur de renouveler ces fichus Sith et je pense que tu as du prévoir de nous étonner tous.

Normal qu'on ne sache pas comment Yoda s'en est sorti, vu que ça se passera dans le chapitre suivant. Ceci dit, là maintenant tout de suite, je n'en ai aucune idée.
Et effectivement, ce type de machinations par les Sith est rebattu, mais Omberius, dans mon idée, est l'un des maîtres qui précèdent Sidious. Ce qu'il accomplit est une ébauche imparfaite de conquête galactique, et Sidious en reprendra le concept et certaines idées, tout en allant beaucoup plus dans l'efficacité. Bref, il y a des similitudes assumée car j'établis une continuité entre les deux.
Titi77 a écrit: Bref, Tel'Ay 2 - rédemption, c'est toujours aussi bien, lisez-le.

ça c'est bien vrai, mon bon monsieur ! :D
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Messagepar AJ Crime » Sam 18 Oct 2008 - 8:50   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Salut minos, j'ai pris ton chapitre dans un fichier.... Si cela ne te dérange pas je te ferai une correction par fichier joint lorsque j'aurais, soit le temps, soit plusieurs chapitre... Il faut absolument que je me remette à écrire efficacement, soit plusieurs scènes par semaines pour pouvoir progresser sur mes différents projets... Cela signifie donc, moins de lectures.
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Minos » Dim 19 Oct 2008 - 20:33   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Pas de souci pour la correction, je la mettrais de côté, pour quand je gommerais les incohérences et autres problèmes, pour pondre la version définitive. :)
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Messagepar Minos » Dim 16 Nov 2008 - 12:26   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Et voilà la suite ! Bonne lecture à tous !

chapitre 15

Tel’Ay Mi-Nag s’empara du sabrolaser de Dark Glaro. Avec celui qu’avait porté Séis, sa collection s’agrandissait. Ne lui manquait que le plus important symbole des héritiers de Dark Bane : le propre sabrolaser de Dark Omberius.
Alors et alors seulement, la vengeance de Maal Gami, la rédemption de Tel’Ay Mi-Nag seraient accomplies.

– Tu vas bien ? demanda-t-il à Anaria qui se relevait en grognant.
– [Parfaitement], grommela-t-elle.
Une explosion retentit et la pièce fut secouée d’un tremblement violent. Tous deux se retrouvèrent à terre.
– Qu’est-ce que…
– [Il faut fuir, Tel’Ay ! Ce sont sûrement les forces de la République qui sont passées à l’assaut !]
– Sss… il serait dommage de se faire tuer par nos alliés de circonstance, en effet, énonça-t-il en se remettant sur ses pieds.
Il se dirigea vers la porte mais, après avoir jeté un coup d’œil à sa compagne, s’arrêta et lui dit :
– Je t’en prie, passe devant.
Ce qu’elle fit en ricanant.

Elle fila comme l’éclair, n’hésitant jamais quand ils arrivaient à des embranchements. Tel’Ay avait du mal à suivre le rythme que les longues jambes de la Wookiee imposaient. Les secousses à bord se multipliaient, signe que les forces républicaines mettaient le paquet pour détruire le vaisseau-amiral ennemi.
Quand Tel’Ay entendit une explosion derrière lui, et qu’il en sentit le souffle brûlant dans son dos, il comprit que le temps risquait fort de leur faire défaut.
– Plus vite, Anaria, plus vite ! beugla-t-il.
Elle s’arrêta au contraire brusquement, au sortir d’un coude. Le Skelor la rejoignit et fronça les sourcils face au spectacle de désolation qui leur faisait face : les parois étaient déchiquetées, des câbles pendaient du plafond disjoint, et des bouts de métal en fusion parsemaient la coursive, trop déformée pour être empruntée.
Ils échangèrent un regard indécis. Tel’Ay se tint coi. Le temps des sarcasmes ou des reproches était révolu. Seule Anaria pouvait leur trouver une issue, et tous deux le savaient.
Anaria réfléchissait furieusement, et finit par faire demi-tour au pas de course, après avoir fait signe à Tel’Ay de la suivre.

Une fois de plus, Tel’Ay était confronté à ses limites. En cet instant précis, il n’avait pas le contrôle direct de sa survie, et devait s’en remettre à sa compagne. Il se jura solennellement que ce serait la dernière fois. Il était un seigneur Sith. À ce titre, il ne devait compter que sur ses propres aptitudes.

Pour Tel’Ay, les coursives se ressemblaient toutes, mais Anaria parvint bientôt à retrouver un chemin vers le hangar principal du vaisseau.
Une explosion déforma soudainement le sol sous leurs pieds. Une partie des panneaux métalliques qui le composaient s’affaissa, entraînant Anaria dans la déchirure béante qui s’était formée. Le Skelor ne put réagir à temps pour la sauver.

***
La fumée se dissipait lentement autour de ce qui avait été la porte de la passerelle. Il n’en subsistait rien. Gok’Ar, l’officier de sécurité qui assistait Tel’Ay, caché derrière une console sur la passerelle, lâcha Ver’Liu, qu’il avait entrelacé pour lui offrir un rempart de protection dès la première explosion contre la porte. Il sortit son blaster de son étui et releva prudemment la tête.
Deux formes apparurent progressivement devant ses yeux : le jeune ami humain de Tel’Ay, Marton Karr, penché sur un petit être verdâtre vêtu d’une toge de Jedi.

Marton Karr avait rejeté la voie des Jedi, mais des sentiments contradictoires l’agitaient à la vue du Maître Yoda, inerte à ses côtés. Il avait du mal à croire qu’un tel être, véritable légende vivante, puisse mourir.
Marton était épuisé et son corps tremblait comme une feuille agitée par le vent. Étrangement, alors que l’Ordre Jedi l’avait rejeté, il avait envie de voir Yoda survivre. Sa perte serait par trop immense pour la galaxie, même s’ils n’appartenaient plus au même camp.
Mais que pouvait-il faire pour aider le Maître ? Il n’avait pas de compétences de guérison, et son niveau de perception de la Force avait toujours été considéré comme étant marginal par l’Ordre.
Il apposa ses mains sur Yoda, et se connecta à la Force. Effort épuisant, après tout ce qu’il avait enduré récemment, mais il se força à le maintenir. Et maintenant ? Imiter le geste des guérisseurs était une chose, mais posséder leur savoir en était une autre.

Pourtant, il sentit bientôt un changement chez le Maître. Bien qu’il semblât inanimé, la Force était encore présente en lui, et une certaine connexion s’établit entre eux. La Force de Yoda semblait savoir que faire de celle de Marton, et le jeune humain sentit sa puissance être comme absorbée par le petit être vert.
Il retira ses mains, troublé. Lui-même était épuisé et blessé. Se pouvait-il qu’il courre le risque de mourir en transférant des forces vitales à Yoda ?
Il décida que l’existence d’un Maître Yoda était plus importante que celle d’un Marton Karr et, déterminé, reposa ses mains sur le Jedi. Le processus de transfert d’énergie se remit en route, et Marton dut mobiliser sa volonté pour rester en position, alors que ses instincts primaires lui criaient qu’il était en train de se faire voler son énergie, de se faire vampiriser. Pouvait-il en mourir ? Ou Yoda saurait-il s’arrêter à temps... Si le Maître avait été éveillé, Marton aurait su que oui, mais là… c’était comme si le corps de Yoda avait pris le relais de son esprit inconscient. Un corps en quête de survie, livré à lui-même, était-il lié aux contraintes morales de son utilisateur ?

***
Quand Tel’Ay arriva au bord du vide, il s’attendit à ne voir qu’un trou béant. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant qu’Anaria avait survécu. Elle était empalée sur l’un des nombreux pitons métalliques et saillants qui émergeaient de la paroi verticale déformée, dix mètres plus bas. Une nouvelle explosion manqua de le faire la rejoindre, mais il put s’agripper au dernier moment.
Anaria ouvrit les yeux, vit le Skelor et lui enjoignit de fuir.
– Pas sans toi, répondit-il imperturbable.
Derrière cet altruisme apparent se cachait surtout le fait que Tel’Ay était persuadé de n’avoir aucune chance de s’en sortir sans elle.
Anaria avait été empalée sous l’épaule, à ce que vit Tel’Ay. Il alluma son sabrolaser, prêt à sauter pour la rejoindre et à se servir de sa lame pour s’accrocher à une paroi, avant de se reprendre. Qu’était-il donc en train de faire ? Il était un Maître Sith, et n’avait nul besoin de s’en remettre à son agilité et à son sabrolaser.
Il remit son arme à sa ceinture, et se concentra, les yeux fermés. Il ne fut plus qu’un avec le corps d’Anaria, avec le piton qui le retenait prisonnière, avec l’air qui circulait entre eux.
Anaria émit un hoquet de surprise quand son corps échappa à son contrôle, soulevé vers le haut, lentement. C’était comme si un filet invisible la soutenait, presque tendrement. Elle serra les dents pour ne pas hurler, au fur et à mesure que son corps s’élevait et que le piton métallique raclait les bords de sa blessure. Mais elle fut bientôt libérée, et continua à s’élever, jusqu’à la position de Tel’Ay. Celui-ci n’ouvrit les yeux que quand sa compagne se retrouva debout à ses côtés.
– Bon, on y va ? lança-t-il, impatient de fuir et désireux de couper court à toute forme de remerciement.
Elle acquiesça de la tête, et totalement indifférente à sa blessure, prit son élan et sauta par-dessus le vide, le Sith sur les talons.

***
Marton Karr avait l’impression d’avoir été vidé de toutes ses forces quand il fut comme relâché. Il s’affaissa aux côtés de Yoda qui, lui, se redressa en tremblant. Ver’Liu et sa suite les entouraient, indécis quant à la conduite à tenir.
– Fuir nous devons, affirma Yoda d’une voix incertaine. Peu de temps résistera le vaisseau.
Il fit signe à Gok’Ar d’emporter Marton et ils se mirent à courir à travers les coursives, à un rythme que Ver’Liu jugea trop lent. Mais il ne se sentait pas le cœur à rabrouer le Maître Jedi. Celui-ci avait fait tout son possible pour lui venir en aide, et Ver’Liu avait pleinement conscience que les tragiques événements n’étaient dus qu’à sa soif de vengeance. Il s’était perdu en chemin sur la route qui menait au trône, et il avait lui-même balayé ses convictions de dirigeant altruiste, dans un moment d’égarement et d’égoïsme.…
Yoda tentait de s’orienter, mais ses forces l’abandonnaient à nouveau. Sans Marton, il serait mort à l’heure qu’il était. Mais le Maître était doté d’une volonté de transparacier, et refusait que les efforts de l’ancien Padawan aient été accomplis en vain. Il était fermement décidé à les sauver tous.
Les explosions qui retentissaient de plus en plus souvent, toujours plus proches, ainsi que les alarmes qui beuglaient, semblaient le narguer, comme si elles lui affirmaient qu’il ne réussirait pas. Il n’en avait cure. Il connaissait parfaitement ce type de croiseur et savait où se trouvaient les hangars à vaisseaux.

***
Tel’Ay fut soulagé qu’Anaria se montrât capable de les guider jusqu’au hangar, mais ce qu’il vit à travers le bouclier de rétention d’air le fit frissonner. Les renforts républicains étaient arrivés, mais plutôt que de fuir, les forces d’Omberius se consacraient exclusivement à une seule cible : le Malashli, vaisseau-amiral de Ver’Liu. Elles semblaient se moquer de leur propre survie et n’avoir qu’un seul but : débarrasser la galaxie de l’encombrante présence du souverain proclamé des Skelor.

Il empoigna son comlink et composa fébrilement la fréquence de Tchoo-Nachril.
– Yoda ?
– Occupé, je suis. Soyez bref !
– Où êtes-vous ?
– Toujours à bord du Malashli. Avec Ver’Liu, sa suite et votre élève.
– La flotte d’Omberius vous a pris pour cible prioritaire. Fuyez le plus vite possible !
– Nous y efforcer, nous tâchons.
– Je suis à bord du vaisseau-amiral ennemi. Anaria et moi allons prendre un vaisseau pour vous récupérer. Où êtes-vous exactement ?
– Vers le pont 14 nous nous dirigeons. Le hangar 5 s’y trouve.
Tel’Ay observa attentivement le Malashli et s’efforça de compter les ponts qu’il distinguait. Quand son calcul fut fait, il se tourna incrédule vers Anaria. Elle secoua négativement la tête, étant parvenue à la même conclusion que lui : le hangar 5 du Malashli avait été détruit. Yoda et les autres ne trouveraient que destruction et vide spatial au bout de leur route.
– Le hangar en question n’existe plus ! cria Tel’Ay. Réglez votre comlink comme une balise, nous arrivons !

Yoda s’arrêta net, et ceux qui le suivaient manquèrent de le percuter. Il fit appel à toute sa force défaillante et lança ses perceptions de Jedi au-delà de son environnement visuel.
Le Sith avait raison. Ils allaient déboucher sur une porte anti-explosion, scellée car derrière, au contraire du hangar 5 qu’il avait cru pouvoir y trouver, ne subsistait que le vide spatial. Jamais ils n’auraient le temps d’arriver à un autre hangar, il le sentait…

***
Anaria aurait voulu voler une navette minuscule, qui leur aurait permis de s’infiltrer dans les coursives du Malashli pour récupérer leurs alliés. Malheureusement, il n’y en avait pas dans le hangar. Son deuxième choix se serait porté sur une frégate nantie d’un bras de dépressurisation avec sas intégré au bout, mais là encore, ses espoirs furent déçus.
Ils volèrent donc une navette intermédiaire, trop grosse pour s’infiltrer à bord du croiseur, et pas assez imposante pour disposer d’un sas.

Ils s’envolèrent sans tarder, soucieux de fuir les lieux, et se lancèrent droit sur le Malashli, secoué par les explosions des nombreux impacts ennemis qui le lacéraient inlassablement. Tel’Ay programma les senseurs pour suivre le comlink de Yoda. Ainsi, ils pourraient rejoindre son groupe. Ce qui ne résolvait le problème de sa récupération.
Patience, chaque chose en son temps, s’obligea-t-il à penser, alors qu’une partie de son être avait envie de hurler sa frustration.

***
Yoda s’arrêta net devant la porte anti-explosion. Derrière elle, le vide spatial était avide de les agripper de ses griffes mortelles.
– Et maintenant ? demanda Ver’Liu sur un ton funeste.
Yoda réfléchissait furieusement. Quand il releva la tête, une étincelle d’espoir et de détermination illuminait ses yeux.
– Suivez-moi, fit-il en rebroussant chemin.

Plus vite, plus vite, pensait Tel’Ay, comme pour encourager Anaria à accélérer. Il ne dit rien à haute voix. La Wookiee savait ce qu’elle avait à faire.
Ils évoluaient avec trop lentement à son goût, mais il devait reconnaître que la tactique d’Anaria était très habile. Installée aux commandes et méprisant la blessure qu’elle avait reçue, elle rapprochait petit à petit leur navette du Malashli en prenant garde de se cacher derrière des débris, pour ne pas former de cible évidente.

– Mi-Nag ? demanda une voix rocailleuse dans le comlink du Skelor.
– Oui, Yoda ?
– Sur le pont 14, là où se trouvait le hangar 5, une porte anti-explosion vous trouverez. La faire exploser vous devez, et nous sortirons.
– Bien reçu.
Mille questions se bousculaient dans la tête de Tel’Ay, mais ce n’était pas le moment. Ils avaient si peu de temps…

Vint le moment où Anaria ne tarderait pas à devoir conduire la navette à découvert. Tel’Ay ouvrit un canal vers le vaisseau républicain le plus proche :
– Équipe de secours en route vers Ver’Liu et Yoda. Demandons couverture de tirs contre les navires s’en prenant au Malashli. Urgent !
Au bout de quelques interminables secondes, la réponse fusa :
– Reçu, navette de secours. Tirs de soutien en cours.

Et de ce fait, les vaisseaux républicains lancèrent un feu nourri vers les croiseurs zabraks qui s’en prenaient au vaisseau-amiral de Ver’Liu. Par chance ou par l’action de la Force, la navette de Tel’Ay et Anaria put se retrouver au point de rendez-vous, face à la porte pressurisée, qu’Anaria distinguait à travers les débris du hangar.
– [Je tire ?] demanda-t-elle.
– Yoda ? fit Tel’Ay à travers le comlink.
– En position, nous sommes. Agir, vous pouvez, répondit aussitôt le Maître Jedi.

Anaria ne se le fit pas dire deux fois, et lança une bordée de tirs de canons-laser sur la porte anti-explosions. Celle-ci explosa instantanément, et des débris furent éjectés, ainsi qu’un mince filet d’air, vite absorbé par le vide de l’espace.

Anxieux, Tel’Ay scruta la scène, et surtout l’ouverture qu’ils avaient dégagée. Mais rien n’en sortit plus.
– Yoda ? Vous êtes où ? demanda-t-il dans le comlink.
Nul ne lui répondit.

Il fit appel à la Force et s’aperçut avec surprise qu’il sentait des signes de vie parmi les débris. Il se pencha sur les senseurs et parvint à procéder à un agrandissement. Il vit une combinaison spatiale. Puis une autre, puis encore une autre…
A la quatrième, il laissa tomber et ordonna à Anaria de se rapprocher. Il vérifia que la navette possédait des rayons tracteurs et, rassuré, alla en prendre les commandes au poste d’artilleur.
Il y avait huit personnes en combinaison à la dérive. Il se focalisa vers une éventuelle présence humaine, et fut soulagé de trouver Marton, même si celui-ci semblait évanoui, ou pire. Anaria ouvrit la soute de leur vaisseau, et Tel’Ay put y acheminer son apprenti. Il en fit de même pour les six autres personnes, toutes Skelor d’après ses perceptions.
Il hésita longuement devant la dernière silhouette qui dérivait paresseusement dans le vide spatial. Maître Yoda. L’être qui avait failli le tuer plus d’un an auparavant, mais qui l’avait épargné. Un Jedi, donc par essence un ennemi. Il serait tellement simple de le laisser dériver, jusqu’à ce que ses réserves d’air soient épuisées…

***
Anaria ignorait si leurs ennemis avaient compris qu’ils se livraient à une mission de sauvetage, mais qu’il en soit, le feu s’intensifia dans leur direction.
Dans l’intercom, elle cria à Tel’Ay de se dépêcher de terminer.
Il lui répondit qu’elle pouvait les sortir de là, ce qu’elle fit aussitôt, les mettant sur une trajectoire qui allait leur faire contourner la silhouette massive du croiseur républicain, derrière lequel ils seraient à l’abri.

Dans la soute, Tel’Ay avait rétabli les systèmes de survie. Immobile, il contemplait le visage de Yoda, derrière son scaphandre spatial. Le Maître Jedi gisait à même le sol, comme les autres. Comme il aurait été facile de le supprimer à ce moment ! Tel’Ay en avait parfaitement conscience, mais quelque chose le retenait. Même s’il n’aurait pas su dire quoi. Où plutôt si. Une part de sa réticence à se débarrasser définitivement de son ennemi venait de la Force elle-même, mais également de sa propre éthique, de ses propres sentiments.

Était-il donc un faible, incapable de faire perdurer les enseignements de Maal Taniet ?

***
La flotte droïde au service de Dark Omberius finit par comprendre qu’elle ne parviendrait pas à ses fins, et abandonna l’orbite de Velinia III, avant de fuir dans l’hyperespace.

Marton Karr et Yoda furent placés en cuve génératrice, et en sortirent comme neuf moins d’une semaine plus tard.
Durant ce laps de temps, Ver’Liu So-Ren comme Tel’Ay Mi-Nag s’étaient isolés. Le premier était au chevet de Sionarel, toujours plongée dans un profond coma. Intérieurement, il remettait en cause toutes ses décisions récentes, dans une longue introspection. Il n’existait pas de chemin idéal à suivre pour reprendre son trône, sans que des effusions de sang de ses partisans soient versées. Maintenant qu’il avait à nouveau ouvert les yeux sur la précarité de sa cause et les responsabilités qui en découlaient envers son peuple, il hésitait quant à la marche à suivre. Il voulait remonter sur son trône, pour le bien de son peuple, mais n’était pas décidé à sacrifier celui-ci.

À son réveil, Yoda annonça qu’il rentrait au Temple Jedi de Coruscant. Avant cela, il se présenta un soir aux quartiers de Tel’Ay Mi-Nag sur Velinia III.
À peine surpris, le Skelor le fit entrer. Les appartements de Tel’Ay étaient spartiates, seules quelques bougies lançaient des ombres fantomatiques sur les murs dépouillés. Tous deux s’installèrent dans des fauteuils qui avaient connu des jours meilleurs.
– Que puis-je pour vous, Maître Yoda ? demanda Tel’Ay.
– Vous voir je souhaitais, afin de vous remercier de m’avoir sauver la vie.
– Vous avez épargné la mienne il y a un an, voilà qui rétablit la balance.
– Je crains que pas si simples les choses ne soient, mais ceci un autre problème est. D’autres préoccupations j’ai en tête.
– Comme ?
– L’artefact Sith que vous arborez.
– Le Gant de… que savez-vous à son sujet ?
– C’est un objet Sith, amené sur Coruscant lors des guerres de Naga Sadow, il y a environ quatre mille cinq cent ans. C’était alors un simple Gant de Pouvoir, comme il en existait tant chez les Sith. Mais son porteur, Avesh Vèntorqis, y a déversé tout le Mal qui existait en lui, quand de camp il a décidé de changer, et d’intégrer celui des Jedi.
– Je… l’ignorais totalement, Maître. Mais comment le Gant s’est-il retrouvé entre les mains de… enfin, je veux dire, quand a-t-il été perdu par l’Ordre Jedi ?
– Un certain nombre d’artefacts Sith antiques l’Ordre Jedi possède, et même de nos jours, certains Maîtres triés sur le volet continuent de les étudier. Il y a un peu plus de six cents ans, l’un de ces Maîtres, Even Peltuis, certaines expériences sur le Gant de Vèntorqis a conduit, avec l’aval du Conseil Jedi. Mais la guerre contre la Confrérie Sith est survenue entre-temps, et Even Peltuis déclaré disparu a été. Certains érudits de l’Ordre, à travers des témoignages contemporains, des recoupements et des méditations très poussées dans la Force, pensent que Even Peltuis est devenu Maal Taniet, le premier Maître de votre lignée Sith.
Tel’Ay Mi-Nag était abasourdi, mais n’en laissa rien paraître. Alors comme ça, la Confrérie dont il était le dernier Maître était issue d’une mouvance à la fois Sith et Jedi ? Voilà qui était fascinant. L’histoire de la Confrérie affirmait que Maal Taniet était le nom du créateur de la Confrérie, pas un pseudonyme. Et il s’était toujours revendiqué comme un Sith, ce qui expliquait que la Confrérie se soit cachée des Jedi pendant ces derniers siècles… Si le créateur de la Confrérie avait été de surcroît un Jedi, cette entrée dans la clandestinité était d’autant plus compréhensible.
– Et… qu’est devenu ce Avesh Vèntorqis ?
– Jamais un véritable Jedi il n’a pu devenir, sans pour autant basculer à nouveau vers le Côté Obscur de la Force. D’après les analyses des érudits de l’Ordre, à jamais un Clair-Obscur il est resté.
– Un Clair-Obscur ?
Yoda hésita avant de poursuivre :
– Certains êtres ne sont pas faits pour être des Jedi, ni des Sith. Ils oscillent entre ces deux pôles. Clairs-Obscurs l’Ordre Jedi appelle ces êtres. Avesh Vèntorqis est resté vivre au sein de l’Ordre jusqu’à sa mort, mais jamais la paix de l’esprit il n’y a trouvé. Quoi qu’il en soit, du Gant de Vèntorqis vous devez vous méfier. À l’origine simple Gant de Pouvoir, il a été investi de pouvoirs maléfiques. Possible est-il qu’il veille à ce que qui quiconque l’utilise ne bascule pas du Côté Lumineux de la Force. Possible est-il que seul son pouvoir fasse que votre Confrérie ait survécu à travers les siècles, plus que par la volonté des Maîtres de votre lignée.
– Les Tanietiens seraient donc manipulés par le Gant ?
– Peut-être. Et en avoir conscience pourrait vous aider dans vos choix futurs.
– Pour rejeter l’utilisation du Gant et devenir un Jedi, par exemple ? demanda Tel’Ay sur un ton agressif.
– Non. Pour que vous ayez l’objectivité de suivre votre propre voie, sans être dépendant d’un artefact qui, quoique vous en pensiez, influe sur vos capacités et votre libre-arbitre.

Quand Yoda prit congé de son hôte, un peu plus tard, Tel’Ay se retrouva avec de nombreux sujets de réflexion.

***
Trop vite. Il avait voulu agir trop vite. Ce qui était le comble pour l’héritier d’un Ordre Sith caché depuis quatre cents ans, qui ourdissait des complots dans l’ombre, patiemment, jusqu’à ce qui aurait dû être l’heure de la revanche éclatante sur la République et les Jedi.
Dark Omberius n’avait plus d’apprentis, sa flotte qu’il avait cru invincible avait subi de lourds dommages. Il avait perdu la main dans sa mainmise de la galaxie, et n’était pas certain d’avoir les cartes en main pour faire basculer à nouveau les événements en sa faveur.
Pire, à cause de Tel’Ay Mi-Nag, l’existence de son Ordre était désormais sûrement connue des Jedi, or ce secret avait été sa meilleure garantie de survie.

Dark Omberius devait investir toute sa fortune dans la remise en état et le développement de sa flotte militaire, ne serait-ce que pour défendre ses positions et l’Hégémonie Zabrak proclamée indépendante. Mais même cela risquait de ne pas suffire, car il avait sous-estimé la capacité de la République à mobiliser des troupes armées.

Il avait besoin de temps. Heureusement, avec la campagne électorale pour la Chancellerie Républicaine qui battait son plein, un certain flottement régnait parmi les plus hautes autorités de la République. Ne lui restait plus qu’à espérer que ses machinations politiques visant à imposer un candidat qui lui serait favorable porteraient leurs fruits lors du vote, un mois plus tard.

Il avait chargé les scientifiques ho’din de Moltok de trouver des candidats nantis d’un fort potentiel de Force, mais les progrès s’avéraient pour l’heure inexistants. Ce point était à ses yeux le plus inquiétant : seul un nouvel apprenti garantirait la survie de l’Ordre Sith de Dark Bane. Rien d’autre n’aurait dû compter aux yeux d’Omberius, mais les moments à venir seraient trop critiques pour qu’il s’attelle à cette tâche primordiale.

Ver’Liu So-Ren avait encore survécu, mais il avait désormais perdu en importance aux yeux de Dark Omberius : le gamin avait été un danger à partir du moment où il avait attiré l’attention de la République sur Skelor I, et par extension sur l’avatar publique d’Omberius, Ovelar Nantelek. Maintenant que tous les yeux de la galaxie étaient tournés vers l’Hégémonie Zabrak et ses mondes alliés, la mort du jeune héritier du trône skelorien ne changerait plus grand-chose.

Dark Omberius n’avait donc plus que trois objectifs : limiter la casse politiquement et militairement, en espérant pouvoir se tailler un empire indépendant, même marginal. Reconstruire son Ordre en transmettant son savoir. Et surtout se défaire de son ennemi le plus dangereux, Tel’Ay Mi-Nag. Le cauchemar dans lequel il voyait le Skelor, armé d’un sabrolaser à lame pourpre entourée d’éclairs bleuâtres, venait de temps à autres se rappeler à son souvenir.

Dark Omberius n’avait pas peur de la mort. Mais elle ne devait pas survenir avant qu’il ait pu assurer la pérennité de son Ordre.
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Messagepar Notsil » Lun 17 Nov 2008 - 11:58   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Ohoh un chapitre où l'on apprend tout plein de choses ^^

J'ai bien aimé la discussion entre Yoda et Tel'Ay, par contre la blessure d'Anaria me semblait plus grave : on ne doit pas avoir la même compréhension du mot "empaler" ^^ car pour moi, si un épieu de métal transperce de part en part un individu sous l'épaule, on est en plein dans les poumons et ça doit bien pisser le sang :) (comme la survie à court terme est là, je suppose qu'elle ne s'est pas empalée côté coeur ^^).

Sinon il restait quand même quelques fautes :

Anaria ignorait si leurs ennemis avaient compris qu’ils se livraient à une mission de sauvetage, mais qu’il en soit, le feu s’intensifia dans leur direction.

->mais quoi qu'il en soit

Même s’il n’aurait pas su dire quoi. Où plutôt si.

->Ou

il y a environ quatre mille cinq cent ans

->cents :)

Possible est-il qu’il veille à ce que qui quiconque l’utilise ne bascule pas du Côté Lumineux de la Force.

->à ce que quiconque

Dark Omberius n’avait plus d’apprentis,

->apprenti

Il avait perdu la main dans sa mainmise de la galaxie, et n’était pas certain d’avoir les cartes en main

->va falloir trouver des synonymes ;)

En attendant la suite qui si j'ai bien compris ne devrait pas tarder :ange:
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Messagepar Minos » Lun 17 Nov 2008 - 13:06   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Hum, pour moi, c'est pas les poumons qui sont atteints, car elle est empalée euh... juste en-dessous de la clavicule, de l'articulation, en fait. A moins que le haut des poumons commence déjà là ?

Merci pour les coquilles restantes. :)

La suite ne devrait pas tarder, même si je vais être un peu occupé par l'opération" maison" qui repart de plus belle. :)
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Messagepar Den » Jeu 20 Nov 2008 - 15:55   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Rolàlà, voilà que la suite de Tel'Ay est là, et je n'ai pas le temps pour la lire :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:

Bon, je tenterai de le faire au plus vite^^

En fait j'ai déjà lu le début^^ et j'avoue que ça promet^^
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Messagepar Minos » Ven 21 Nov 2008 - 10:43   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Tu vas prendre du retard, j'attaque le chapitre suivant. :P
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Messagepar Den » Ven 21 Nov 2008 - 15:32   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Mouahah! Mais j'ai le temps aujourd'hui de faire la lecture :lol:

Et quelle claque!!! :shock:
Tant de de choses apprises d'un coup! :shock:
J'ai vraiment adoré le passage où Tel' dit à Anaria qu'il ne partira pas sans elle! Trop émouvant...même si Tel' ne le dit que parce qu'il a vraiment besoin d'elle pour s'en sortir^^
Sa discussion avec Yoda m'a éclaté! Elle est très réfléchie et vraiment intéressante! Et puis... C'est avec Yoda, alors je n'peux qu'aimer^^
Et puis, j'ai trouvé original que Notre petite créature verte tridactyle finisse dans une cuve régénératrice! C'est bien pensé et ça montre que Yoda a aussi des failles.
Encore un chapitre énorme empli de bonnes choses!
Moi, j'ai hâte de pouvoir lire la suite... Et même de relire Tel'Ay 1 et ce qu'il y a déjà du 2! Qui sait, peut-être dès que j'aurai récupéré une vie normale!^^

En tout cas, bonne continuation l'ami! :)
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Messagepar Minos » Ven 21 Nov 2008 - 16:13   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci vieux !

Chapitre suivant en cours d'écriture, bientôt sur vos écrans. :D
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Messagepar Titi77 » Dim 23 Nov 2008 - 14:17   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Ayé, lu. Comme d'habitude, mes remarques de forme sont en pièce jointe de ce post.

Ce que j'ai le plus apprécié dans ce chapitre, outre les questions d'éthique que se pose Marton, c'est la petite discussion entre Yoda et Tel'Ay et les implications de celle-ci. Ce qui promet pour la suite. Sinon, le lien fait avec ta nouvelle de la bataille de Coruscant est bien établi :)

Bonne continuation.
Fichiers joints
Tel Ay 2 - ch15 - DONE.doc
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"And gradually their bittersweet laughter floated from the wooden table [...], up, ever up into stars too numerous to count [...], vectoring out across space and time, as if destined to be heard in galaxies far, far away..."
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Messagepar Minos » Dim 23 Nov 2008 - 19:42   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci pour l'avis, l'ami !

Juste un truc : tu rajoutes une majuscule à chacun de mes (exemple : " - cours ! Cria-t-il. "), or c'est une erreur : le dialogue et l'explicatif derrière constituent une seule et même phrase, donc pas de majuscule après le point d'exclamation. Par contre, si tu écris " - Cours ! Attrape-le ! ", là ce sont deux phrases distinctes donc "attrape" prend une majuscule.
Merci mon Grévisse adoré ! :D
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Messagepar Minos » Dim 14 Déc 2008 - 23:14   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Allez zou, chapitre suivant. J'y crois à mort, la fin est pour la fin de l'année ! Quoique, avec 8 chapitres restant à pondre. Enfin bref, bonne lecture... :)

Chapitre 16

Quand les traits luminescents de l’hyperespace laissèrent place à l’éternel tissu ténébreux serti de joyaux d’argent, une immense sphère baignant dans des tons émeraude striées de traînées nuageuses apparut devant les yeux de Tel’Ay et Anaria, aux commandes du transporteur PX-7 de Séis. Kashyyyk.

Même si Anaria tentait de le cacher, Tel’Ay ressentait son extrême nervosité à l’idée de se retrouver sur son monde natal, sur lequel elle n’était perçue que comme une lâche, une paria.
Avant leur départ de Velinia III, le Skelor s’était plongé dans l’étude des technologies liées aux transports spatiaux. Mettant à profit des méthodes cognitives utilisant la Force, il avait emmagasiné dans son esprit des dizaines et des dizaines de plans de vaisseaux, et avait poussé le luxe jusqu’à se lancer presque fébrilement dans l’apprentissage des calculs de plongée en hyperespace.
Il ne fut donc pas peu fier de voir qu’à leur réintégration dans l’espace normal, Kashyyyk était au rendez-vous. Quand il avait annoncé à Anaria qu’il allait rentrer lui-même les coordonnées de la planète, elle n’avait pas protesté, se contentant d’arborer une moue dubitative… et de surveiller attentivement le Skelor quand il avait programmé l’ordinateur. Elle n’avait pas eu à intervenir : il avait bien appris sa leçon.

Quand la console de communication bipa, Anaria l’ignora… jusqu’à ce que le regard froid dont Tel’Ay la gratifia soit trop pesant à supporter.
– [Ici contrôle de l’astroport de Thikkiiana. Identifiez-vous et faites part de vos intentions].
Une dernière hésitation, et Anaria répondit :
– [Naveromanaria. Je veux terminer mon éducation, en conformité avec les traditions de notre peuple. Je viens passer l’épreuve du hrrtayyk].
Un long silence suivit cette déclaration. Finalement, la voix du contrôleur spatial lâcha :
– [Je vous envoie les coordonnées d’atterrissage].
Il coupa la communication sans autre forme de procès, et Anaria poussa un long soupir de soulagement. Tel’Ay ne pipa mot, bien qu’il sentît la peur panique contre laquelle sa compagne s’efforçait de lutter. Elle devait désormais se débrouiller seule, estimait-il. Il avait fait sa part en réussissant à la convaincre de venir jusqu’ici, ce qui avait été loin d’être une mince affaire.

Tel’Ay, désireux d’améliorer son pilotage, prit les commandes pour faire atterrir le transporteur, et y parvint sans trop de mal. Par la verrière du cockpit, il avisa trois Wookiees. Un à la fourrure brune, et deux autres ressemblant fortement à Anaria, pourvus comme elle d’une fourrure argentée zébrée de noir.
– Allons-y, on a assez perdu de temps comme ça avec cette histoire, fit le Skelor en se débarrassant de son harnais de pilote.
– [Je… je ne suis pas certaine d’être prête], avoua Anaria sans bouger, les mains légèrement tremblantes.
– Alors, décide-toi vite, moi j’y vais, rétorqua Tel’Ay. Je me demande ce qu’ils vont penser de toi quand ils verront que tu n’oses pas sortir.
Il marcha d’un bon pas jusqu’à l’écoutille du vaisseau, et sourit intérieurement en activant l’ouverture. Il sentait distinctement la présence d’Anaria dans son dos.
– C’est à toi de passer la première, dit-il sur un ton plus doux.
Cette fois, elle n’hésita pas. Elle descendit la rampe et marcha d’un pas déterminé vers ses trois congénères.
Tel’Ay lui emboîta le pas en surveillant leur comité d’accueil. Il commençait à avoir par-dessus la tête de ces créatures hautaines, si méprisantes envers Anaria. Qu’importaient les conséquences, il était prêt à jouer du sabrolaser et à les couper toutes les trois en morceaux si elles levaient la main sur sa compagne de route.
Il ressentit de l’hostilité et de la colère de la part des Wookiees, mais pas de violence contenue. C’était déjà ça de pris.

Anaria s’inclina avec respect devant ses hôtes, qui restèrent impassibles. Tout en ayant conscience du chaos qui régnait sous le crâne d’Anaria, Tel’Ay ne put s’empêcher d’admirer la Wookiee, pour la voix ferme avec laquelle elle annonça :
– [Le passé ne peut être changé. Le présent et donc l’avenir, si. Je ne suis pas venue pour être jugée, ni pardonnée. Je suis venue revendiquer mon statut de membre à part entière de la société wookiee, en passant mon rite de passage. Dès que je l’aurai réussi, je quitterai Kashyyyk].
– [Je pense en effet que cela vaudra mieux], rétorqua le plus grand des deux Wookiees argentés en la fusillant du regard.
Le, ou plutôt la – devina Tel’Ay – deuxième Wookiee argentée, plus chétive, lui sembla plus émue, bien qu’elle ne prononçât pas une parole.
Le Skelor eut la confirmation de ce qu’il commençait à soupçonner quand le troisième Wookiee, à la fourrure brune et à la carrure impressionnante, annonça à ses deux compagnons :
– [Puisque votre fille est prête, je propose de commencer dès maintenant].

***
Trois jours. Ils n’avaient eu que trois jours de tranquillité pour se remettre de leurs aventures.
Anaria était handicapée par son épaule en cours de guérison. Les baumes des guérisseurs rodiens et skeloriens étaient relativement efficaces, mais il s’en faudrait de plusieurs semaines avant qu’elle ne récupère toutes ses capacités physiques.
Elle n’avait pas eu droit à un traitement au bacta, qui avait été réservé aux blessés les plus sérieux.

La colonie de Velinia III avait été transformée en un vaste hôpital, afin de soigner les victimes de la récente bataille. Des appels à l’aide avaient été lancées à travers l’espace, et des médicaments ainsi que des produits de première nécessité ne cessaient d’affluer depuis lors.
Tous pansaient leurs blessures. Et tout s’était bien passé… pendant trois jours.

À vrai dire, ce qui se produisit ne fut qu’un micro-événement à l’échelle de la colonie. Mais elle prit une importance essentielle aux yeux de Tel’Ay et d’Anaria.
Alors que tous deux inspectaient les postes de sécurité disséminés à travers la ville, ils croisèrent son chemin. Deux mètres vingt de muscles recouverts d’une épaisse fourrure brune, indubitablement wookiee…
Anaria se tendit instinctivement, et Tel’Ay comprit ce qui allait suivre. Cela recommençait, comme à bord du Carolusia. Il ne se souvenait que trop bien des deux Wookiees qui avaient battus Anaria, sans raison apparente. Du moins sans raison que sa compagne ait cru bon de lui expliciter.
Et comme ce jour-là, Anaria lui supplia de ne pas intervenir. Il accéda à sa requête, et resta en apparence impassible, pendant que le Wookiee assénait une grêle de coups à la compagne du Sith.
Pendant cette correction, Tel’Ay appela une équipe médicale par comlink. Quand elle arriva, le Wookiee abandonna sa victime et s’en fut le plus tranquillement du monde.
Anaria gisait au sol, un œil poché, crachant du sang entre ses dents, et le corps couvert d’ecchymoses.
L’équipe médicale s’activa autour d’elle. Pour Tel’Ay, la honte était presque palpable dans l’aura d’Anaria. Et des sentiments de satisfaction de soi et de justice rendue agitaient l’esprit du Wookiee.
Pas pour longtemps, décida le Sith, qui marcha résolument derrière le Wookiee, avant de le rattraper et de se planter devant lui, mains sur les hanches.
Même si sa tête de Skelor n’arrivait qu’au niveau du torse du Wookiee, Tel’Ay le fusilla du regard, avant de lui lancer :
– C’est quoi le problème avec Anaria ?
– [Dégage ou je t’écrase, misérable insecte] ! beugla son interlocuteur.
– J’aimerais bien te voir essayer, boule de poils, fit Tel’Ay, sourire carnassier aux lèvres, tout en approchant ostensiblement sa main du sabrolaser qui pendait à sa ceinture.
– Tu t’expliques spontanément, où on fait ça à ma manière ? ajouta-t-il.
Le Wookiee hésita. Le Skelor ne semblait pas intimidé. N’était-ce que de l’esbroufe basée sur l’arme mythique qu’il arborait, où maîtrisait-il la Force ? Dans le premier cas, le Wookiee ne doutait pas une seconde de pouvoir venir à bout de l’arrogant importun. Mais dans le second, c’était une toute autre histoire…
Il décida de tenter sa chance, tendit ses muscles massifs pour entrer en action… et s’immobilisa sur-le-champ, la lame du sabrolaser de Tel’Ay pointée sur le cou. Le Wookiee fut pris d’un frisson incontrôlable. Il n’avait pas réussi à suivre des yeux le mouvement du Skelor. Celui-ci aurait même pu le tuer, sans qu’il ne puisse rien faire pour se défendre.
– J’attends, fit Tel’Ay, serein.
– [C’est une lâche, elle n’a jamais passé le rite de passage] !
– Et ça consiste en quoi, ce rite ?
– [Pour un Wookiee, cela consiste à prouver son courage et sa valeur, et à accéder au statut d’adulte honorable. Cette misérable femelle n’en a pas été capable. Elle est une honte pour les Wookiees] !
– Et c’est une raison pour la battre ?
– [Nos lois ne nous autorisent pas à mettre à mort les lâches, même s’ils sont une tache indélébile sur l’honneur de notre peuple. Par contre, tout Wookiee respectable ne manque jamais de rappeler à ce type de sous-être l’indignité de sa condition. Cette femelle ne fait que récolter les conséquences de ses actes].
– À quoi reconnais-tu qu’elle n’a pas passé son rite de passage ?
–[L’honneur est au centre du mode de vie des Wookiees. Ceux qui dérogent à cette règle sainte sont bannis et contraints à l’exil, et connus de tous. Actuellement, il n’existe pas plus de cent de mes congénères à être comme elle].
Cent seulement ? Un chiffre aussi ridiculement bas parut incroyable à Tel’Ay. Il comprit mieux la profondeur de l’honneur chez les Wookiees, et à quel point ils devaient se sentir humiliés par les gens comme Anaria.
– J’en sais assez, annonça Tel’Ay, avant d’éteindre son sabrolaser et de l’attacher à sa ceinture. Va-t’en, maintenant.
Le regard du Wookiee se durcit. Il n’avait pas l’habitude d’être traité avec autant de dédain. Il ravala pourtant sa colère et s’en fut lentement, tandis qu’une partie de Tel’Ay aurait préféré que le Wookiee en vienne à l’affrontement.

L’humeur sombre, Tel’Ay se morigéna de se faire du mouron pour Anaria. Que lui importait cette Wookiee, après tout ? Certes, ils commençaient à avoir une sacrée histoire en commun, mais tout de même…
Il avait cédé à la faiblesse d’en venir à l’apprécier, lui, un Seigneur des Sith, alors que ses seuls buts auraient dus être de se débarrasser de ses ennemis, sans un regard sur les à-côtés. Était-il donc si peu Sith pour s’abandonner ainsi à ce qui ressemblait fort à de l’amitié ?
Non. Les choses n’étaient pas aussi simple, il le savait. Sa colère avait une autre origine, sans pouvoir réellement l’expliquer.
Il comprit soudainement, à travers un flash senti à travers la Force. Anaria était une composante essentielle de son avenir. Son destin passait par elle. Ni plus ni moins. Cette conclusion ne lui plaisait guère, mais il s’en remettait à la Force. Il devait préserver Anaria, quel qu’en soit le prix.

Poussant plus loin sa logique, il décida que le rapport de sa congénère avec ses semblables devait évoluer. Hors de question qu’elle passe le reste de son existence à se faire battre en plâtre à chaque fois qu’elle croiserait un Wookiee. Un accident arriverait fatalement : un jour, l’un d’eux frapperait trop fort…
Il n’y avait qu’une seule solution : aller avec elle sur Kashyyyk. Elle devait impérativement se plier au rite de passage. Tel’Ay sourit froidement : il allait falloir la convaincre, maintenant…

Les médecins se précipitèrent au chevet d’Anaria quand elle se mit à hurler. Ils virent que Tel’Ay lui faisait face, impassible, les bras croisés. Il les ignora quand ils voulurent le faire sortir, et ils n’osèrent s’approcher de la Wookiee déchaînée, qui gesticulait rageusement et arrachait ses perfusions une à une.
– Arrête de faire l’enfant, Anaria. De toute manière, je ne te demande pas ton avis. Nous allons sur Kashyyyk, et nous partons demain. Si tu n’as jamais trouvé le courage de te confronter à ton rite de passage, c’est parce que tu avais subi les séquelles de ta rencontre avec Dark Glaro. Ton esprit était atrophié par la blessure au sabrolaser, ce qui n’est plus le cas désormais.
Il laissait passer un nouveau flot de rugissements, avant de conclure :
– Tu refuses ? Soit. Peu m’importe, c’est là-bas que je me rends. Depuis notre rencontre, tu affirmes que tu as une dette de vie envers moi : tu n’as donc pas d’autre choix que de me suivre. Si tu ne le fais pas, tu détruis à jamais les derniers lambeaux de ton honneur. D’ailleurs, ajouta-t-il perfidement, je ne suis pas certain qu’un Wookiee n’ayant pas accompli son rite de passage ait le droit de contracter une dette de vie.

Tel’Ay tourna les talons et s’en fut, ignorant les hurlements rageurs de la Wookiee. Kashyyyk n’était pas si éloignée que ça de Velinia III. L’absence de Tel’Ay ne devrait donc pas être un problème pour son roi. Depuis la fin de la bataille, de nouvelles troupes républicaines étaient venues renforcer la sécurité de la planète, et Ver’Liu avait embauché des mercenaires supplémentaires.
Tout le monde léchait ses blessures, dans un camp comme dans l’autre. Au Sénat, la situation politique s’enlisait et s’embrouillait, avec les élections de la chancellerie en toile de fond. Tout le monde marchait sur des œufs, chaque sénateur pesait soigneusement ses mots afin de se faire remarquer, en quête d’appuis politiques. Il n’y avait rien à attendre de ces gens-là avant les élections, un mois plus tard.

Ver’Liu, que le Sith trouva, comme souvent, au chevet de Sionarel toujours inconsciente, approuva distraitement la décision de Tel’Ay de quitter la planète pour deux semaines. Le souverain se remettait lentement de la violence de ses choix précédents. Il était si facile de succomber à l’attrait du pouvoir, quand tout un peuple fanatique était derrière soi.
Il s’était juré de ne jamais refaire une telle erreur, et avait compris que tant que les élections ne seraient pas passées, il aurait les mains liées. Il s’était donc contenté de renforcer les défenses de la planète, et attendait désormais son heure.

Le lendemain matin, quand Tel’Ay alluma les systèmes vitaux du transporteur de Séis, il entendit le chuintement de la soute du vaisseau, signe que quelqu’un était en train de la fermer. Il ne se retourna pas quand la porte du cockpit s’ouvrit, et ignora Anaria, qui s’assit à ses côtés, au poste de copilote. Ils n’échangèrent pas un mot, et Tel’Ay fit décoller le transporteur.

***
Sur la plate-forme d’atterrissage de Thikkiiana, bâtie sur un arbre wroshyr aux dimensions démesurées, le Wookiee brun toisa Anaria et lui dit :
– [Au vu de ton passé, ton hrrtayyk sera l’un des plus difficiles qui ait été passé ses dernières centaines d’années. Si tu échoues, tu seras pardonnée et ta mémoire sera honorée, car tu seras morte en suivant la noble voie des Wookiees. Si tu parviens à y survivre, contre toute attente, tu accéderas à un statut envié de tous. Tu seras presque une légende vivante, avec toutes les responsabilités qui en découleront].
– [Je n’échouerai pas], grogna Anaria, toute trace d’hésitation disparue.
– [Nous verrons cela, rétorqua son interlocuteur. Nous allons savoir si le rrakktorr, le feu qui alimente le cœur des Wookiees, existe en toi].
Tel’Ay sentait la peur qui rongeait le cœur de sa comparse, mais il devait admettre qu’elle la cachait bien. En revanche, il était inquiet des paroles prononcées par le Wookiee. Il avait contraint Anaria à venir jusqu’ici afin de garantir sa sécurité future, mais n’avait pas imaginé que l’épreuve qu’elle allait affronter serait si mortelle. Si elle mourait, que deviendrait l’intuition qu’il avait eu, selon laquelle Anaria était une pièce essentielle de son avenir ?
Mettre le pied sur Kashyyyk n’avait peut-être pas été une si bonne idée, après tout. Mais il était trop tard pour faire machine arrière.

Le Wookiee brun reprit la parole, énonçant la mission qui attendait Anaria :
– [Tu descendras dans les profondeurs de Kashyyyk sans arme, mais tu as le droit de t’en confectionner une en route. Ton épreuve consiste à revenir avec la tête d’un dirawwak].

À la vive émotion qui étreignit les deux Wookiees argentés, Tel’Ay comprit qu’aucun d’eux ne s’attendait à revoir Anaria vivante. De son côté, elle hocha simplement la tête, comme résignée, et fit jaillir ses longues griffes rétractiles. Sans un regard en arrière, elle bondit hors de la plate-forme et se rattrapa à la branche d’un arbre wroshyr voisin. Elle sauta de branche en branche, toujours plus bas, et disparut de la vue de tous en quelques secondes seulement.

Tel’Ay leva les yeux vers l’immense Wookiee brun et lui demanda :
– Qu’est-ce qu’un dirawwak ?
– [L’un des prédateurs les plus dangereux qui écument les sols. Il se présente comme un humanoïde, avec deux bras et deux jambes, et il est pourvu d’une épaisse fourrure brune. Les spécimens les plus petits mesurent trois mètres. Certains prétendent que les dirawwaks et les Wookiees sont apparentés. Comme nous, ils ont des griffes et des dents faites pour déchiqueter leurs proies, et le plus chétif d’entre eux est plus fort physiquement que le plus puissant des Wookiees. Sans parler de leur odorat, plus développé que le nôtre].
– Charmant, ironisa Tel’Ay. Et qu’est-ce qu’il possède comme faiblesses ?
– [Je ne suis pas certain qu’il en ait une. Oh, j’oubliais : ses griffes sécrètent du venin pour paralyser ses proies].
– Un Wookiee a-t-il déjà réussi à en tuer un ?
– [À ma connaissance, seul mon grand-père a réussi un tel exploit… armé de deux fusils-blaster lourds].
– Il a dû devenir un sacré héros aux yeux des vôtres.
– [En effet, il a eu droit à des funérailles dignes des plus grands].
– Funérailles ? Je croyais qu’il avait réussi à tuer le dirawwak ?
– [Cinquante mètres les séparaient. Le dirawwak s’est jeté sur mon grand-père, qui a tiré sans discontinuer. Avant de s’écrouler mort sur mon aïeul, le dirawwak a eu le temps de lui arracher la tête d’un coup de patte].
Tel’Ay ne trouva rien à répondre. Oui, c’était décidément une bien mauvaise idée de venir ici, en fin de compte, pensa-t-il.

Telle une ombre, Anaria se faufile dans l’impénétrable jungle. À ce niveau, l’obscurité est presque totale. Thikkiiana est invisible, plusieurs centaines de mètres au-dessus d’elle, masquée par l’enchevêtrement des arbres.
Étrangement, elle ne ressent plus la peur. Seul subsiste le rrakktorr. La soif de vivre, l’instinct du prédateur. Même le Wookiee le plus téméraire ne descend pas à ces profondeurs. Trop dangereux. Mais Anaria n’est plus une Wookiee. Elle est la jungle elle-même.
Les fragrances capiteuses qui assaillent ses narines la retournent, la font presque régresser à un stade animal. La loi du plus fort s’applique en ces lieux, or les Wookiees n’y sont pas en haut de la chaîne alimentaire. Loin de là.
Elle n’en a cure, grisée par un sentiment de toute-puissance. Seule Wookiee présente en ces niveaux dangereux, elle éprouve le sentiment d’être supérieure à ses congénères.
Ils l’ont pourtant envoyée à la mort, et elle le sait. Elle reprend ses esprits et remet les choses en perspective. Elle est seule, désarmée, entourée de créatures parmi les plus dangereuses auxquelles l’univers ait jamais donné vie. Les ombres s’étendent partout autour d’elle, masquant la mort sous ses formes les plus diverses.

Au-dessus de sa tête, l’épais manteau d’enchevêtrements végétal lui fait désormais comprendre à quel point elle n’est rien, rien de plus qu’un minuscule grain de poussière.
Elle se réfugie dans un arbre, à plusieurs dizaines de mètres du sol. Comment trouver un dirawwak ? Et surtout, comment le tuer ? Le tout en se jouant de tous les dangers qui peuvent survenir à n’importe quel moment ?
Anaria n’en a aucune idée, mais les souvenirs lointains de sa jeunesse reviennent affleurer son esprit. Jusqu’à sa première rencontre avec Dark Glaro, elle était une Wookiee, une vraie, avec toutes les connaissances sur son environnement que cela supposait.
Elle découvre avec étonnement que ces connaissances sont toujours présentes en elle, et qu’elles menacent de la submerger sous la forme de dizaines de conseils élémentaires de survie.
Elle découvre les crocs, à nouveau habitée de l’instinct du prédateur. Elle arrache une courte branche déformée par une protubérance, pour s’en faire un gourdin. Sa vision, qui s’adapte enfin à l’obscurité crépusculaire qui règne en ces lieux, se plante vers le sol, à la recherche d’une sorte de buisson bien précise. N’en trouvant pas, elle se déplace d’arbre en arbre, bondissant et se propulsant grâce à des lianes, dont elle prend bien soin de tester la solidité… et de s’assurer qu’il s’agit bien de lianes. Les serpents de wylokk ont une capacité impressionnante à leur ressembler, et leur technique de chasse consiste à se laisser pendre dans le vide, jusqu’à ce qu’une proie passe à leur portée.
Enfin, après quelques minutes de recherche intensive, elle trouve sa cible : un monticule vaguement sphérique, plus haut qu’elle. Cet arbre sans feuilles et pourvu de branches chenues dont l’extrémité se pare d’aiguilles de bois s’appelle un hrosileyyn. Ses aiguilles sont assez urticantes pour provoquer une paralysie mortelle en quelques secondes, même chez un Wookiee au sommet de sa forme.
Elle tranche un mètre de liane et saute au sol. Elle assène un coup de sa massue improvisée au hrosileyyn, en prenant bien soin de rester hors de portée des aiguilles. Dès qu’elle en a détaché deux branches touffues, d’environ trente centimètres, elle les saisit avec prudence. Avec l’aide de son bout de liane, elle les attache à mi-hauteur de son gourdin. L’opération lui prend plusieurs minutes, et est très dangereuse : le moindre contact avec le hrosileyyn peut la tuer, mais elle ne doit pas non plus négliger de surveiller les ombres autour d’elle, où peut se cacher n’importe quoi.

Enfin, elle se redresse, satisfaite de son œuvre : si Anaria doit frapper, elle fera mal grâce à sa force. Et si cela ne suffit pas, les branches du hrosileyyn, qui dépassent du bout de son arme, égratigneront à mort son ennemi. En théorie…

Dans un tel environnement, nul n’a jamais essayé d’estimer la durée de vie moyenne d’un Wookiee. Parce qu’aucun d’entre eux n’a été assez fou pour le faire. Quoi qu’il en soit, même les plus téméraires des Wookiees pensent que cette estimation ne doit pas voler bien haut.
Sur la plate-forme d’où Anaria est partie, les deux Wookiees argentés se pressent l’un contre l’autre. Déjà vingt-neuf minutes que leur fille est descendue. Ils craignent d’ores et déjà le pire.
– Elle est toujours en vie, annonce Tel’Ay, en réponse à leurs pensées inquiètes, qu’il perçoit. Elle va bien et est prête à affronter son destin.

Anaria se demande comment trouver un dirawwak. Est-ce à elle d’aller à sa rencontre, ou le fera-t-il de lui-même ? À vrai dire, elle ne sait même pas, et nul ne peut lui répondre, si des dirawwaks vivent dans les environs. Elle ignore combien de sortes de prédateurs l’entourent, et lesquels vont l’attaquer les premiers. Elle pourrait bien être morte dans cinq minutes, après avoir succombé à son premier affrontement.

Combien d’ennemis devra-t-elle défaire avant de se retrouver face-à-face avec un dirawwak ?
Le nombre qu’il faudra, décide-t-elle en poussant un rugissement de défi. Ce n’est que quand elle se tait à nouveau qu’elle remarque qu’un silence pesant s’est abattu sur la jungle. Peu à peu, des bruissements, des crissements, des raclements, des cris de rongeurs et de volatiles se font à nouveau entendre.

Elle avance lentement, aux aguets, en y regardant à deux fois où elle met les pieds. Des araignées-scorpions se cachent parfois sous certains types de mousse qui recouvre le sol, mais ses souvenirs la fuient. Quel types ? L’apprendra-t-elle quand il sera trop tard ?
La première attaque vient de l’air, quand une nuée de ptérax, pas plus grands que le poing mais dotés par une nature vicieuse de becs acérés et tranchants, fond sur elle. Ils sont cinq.
Elle lance un nouveau cri de défi pour les faire fuir, en vain. Son gourdin s’abat sur le ptérax de tête avec un craquement de mauvais augure pour le volatile, qui en heurte deux autres. Elle se contorsionne pour éviter l’attaque meurtrière des deux derniers, mais sa réussite n’est que relative : s’ils ne lui infligent pas de blessure mortelle, leurs becs aussi affûtés qu’une vibro-lame laissent deux sillons aussi profonds que sanglants sur sa poitrine.
Pendant que ces deux-là reprennent de l’altitude pour un nouvel assaut, Anaria s’empresse d’écraser ceux qui sont tombés avec sa première victime. Elle est à nouveau prête à faire face aux deux derniers qui, plus malins que la première fois, attaquent séparément.
Anaria se campe fermement sur des jambes robustes face au plus rapide des deux. Ce faisant, elle expose son dos à l’autre. Elle n’aura qu’une seconde de répit, avec un peu de chance, entre le moment où elle portera le premier coup et celui où il faudra se débarrasser du deuxième ptérax.

Au moment où son gourdin éclate le crâne du premier ptérax, elle se laisse tomber au sol, tout en se contorsionnant, arme devant elle, en une pitoyable tentative de se défendre contre l’autre créature. La seconde attaque ne vient pas, et Anaria comprend vite pourquoi : le ptérax a frôlé une liane, qui s’est avérée être un serpent de wylokk, et celui-ci s’est brusquement enroulé autour du ptérax lors de son passage en trombe.
Anaria est fascinée par le spectacle : le serpent de wylokk s’est enroulé autour de sa proie et commence à la serrer, tout en prenant garde à bien rester hors de portée du bec de sa victime. Au bout d’une minute, la victoire du reptile est consommée. Le volatile ne tardera pas à l’être…

Anaria, bien que sauvée, se retrouve dans une situation plus que précaire : ses deux blessures saignent abondamment, et ne vont pas manquer d’attirer inexorablement de nouveaux prédateurs. Elle se rend compte avec tristesse que le moment de la curée se rapproche.

Il arrive même plus vite qu’elle n’aurait pensé, quand le silence se fait autour d’elle, soudainement. Un scorpion se laisse tomber sur son épaule. Elle s’en débarrasse prestement, d’un revers de la main bien senti, avant de s’éloigner d’une dizaine de mètres, au cas où il s’agirait d’un nid entier.

Instinctivement, elle sent sa présence avant même de le voir. Il descend des arbres vénérables en bondissant plus vite qu’un Wookiee, et avec une dextérité inégalable. Quand ses pieds touchent pesamment le sol, il prend aussitôt une posture de défi et pousse un long rugissement. Précédemment, le cri d’Anaria a fait taire les nombreuses créatures qui vivent dans la zone. Ce cri-là les fait fuir. La terreur des bas-fonds de Kashyyyk se tient devant Anaria. Un dirawwak.

Il mesure trois mètres cinquante et est deux fois plus large qu’Anaria. Il fait jouer ses griffes et ne prend pas la peine d’essuyer la bave qui lui monte à la gueule, signe indubitable de la faim qui le tiraille. Il fait crisser ses crocs et esquisse un ersatz de sourire de contentement. Les muscles noueux et saillants qui se laissent deviner sous sa fourrure brune indiquent qu’il serait capable de briser la tête d’Anaria entre ses bras comme une vulgaire coquille de noix.

Elle lève son gourdin en tremblant et se sent ridicule face à cette force de la nature. Elle a presque l’impression d’avoir un cure-dent à la main. Tétanisée, elle se rend compte que rien ne peut la sauver.

Sur la plate-forme, Tel’Ay murmure : le moment est venu. La mère d’Anaria, recroquevillée dans les bras de son mari, gémit sa peine et sa douleur.

Anaria reprend ses esprits. Sa vie se joue ici et maintenant. Si elle doit mourir, et tout indique que cela va arriver, elle le fera la tête haute. Elle s’empare d’une pierre de belle taille et la lance au visage de son ennemi. Il se contente de fermer les yeux et la pierre rebondit sur lui sans qu'il tressaille. Quand il plante à nouveau son regard dans celui de la Wookiee, il grogne… et se met à courir sur elle.

Elle tourne les talons et saute se réfugier dans l’arbre le plus proche. Tout en l’escaladant, elle se rappelle qu’un dirawwak, malgré sa taille et son poids, est encore plus à l’aise qu’un Wookiee dans les arbres. Certes, se dit-elle, mais il n’a pas mon intelligence.
Elle s’engage sur un enchevêtrement de branches qui ploie sous son poids, et se retourne vers son poursuivant. Le dirawwak semble hésiter à la suivre, comme s’il savait que les branches ne résisteront pas à sa carcasse massive.
Elle lance un cri de défi, prête à sauter sur une liane pendant à un arbre voisin au moment fatidique. Le dirawwak, enhardi par l’effronterie de la Wookiee, saute à son tour. Anaria est surprise par la vitesse de la bête et n’a pas le temps de se dégager. Les branches cèdent et tous deux tombent lourdement au sol, cinq mètres plus bas.
Anaria se reçoit sur le genou, qu’elle entend distinctement craquer. Elle serre les dents, clopine jusqu’au gourdin qu’elle a lâché dans sa chute, et fait à nouveau face au dirawwak. Celui-ci est déjà debout et ne semble souffrir d’aucune séquelle de sa chute. Une lueur amusée court dans ses yeux, ce qui vexe profondément Anaria. Elle n’est qu’un jouet pour son adversaire.

Du coin de l’œil, elle avise le cadavre du ptérax broyé par le serpent de wylokk. Elle se dirige alors lentement vers lui, à reculons, sans lâcher le dirawakk des yeux. Quand son talon touche le cadavre du volatile, elle se replie sur elle-même et pousse le plus formidable rugissement qui ait jamais franchi ses lèvres.
Le dirawwak ne peut résister et se jette sur elle. Anaria effectue un roulé-boulé et se redresse de l’autre côté de la dépouille du ptérax. Le dirawwak est presque sur elle, quand le serpent de wylokk, jusque-là immobile, se déploie brusquement pour enserrer le monstre.
Anaria est soulagée de constater que le serpent s’attaque à qui l’approche, sans avoir conscience de la folie de s’en prendre à un dirawwak, bien trop puissant pour lui. Il ne faut que trois secondes au dirawwak pour empoigner le serpent de wylokk et pour le déchirer littéralement. Il n’en faut que deux à Anaria pour se jeter dans ses jambes en lui portant un coup de gourdin.
Au moment où elle porte son coup et qu’elle voit les éraflures dues à la branche de hrosileyyn, une pensée incongrue lui vient à l’esprit : et si le dirawwak était immunisé contre ce poison ?
Peu importe désormais, car son ennemi l’attrape par le cou et lui assène un formidable coup de butoir à l'épaule. Sous la violence du choc, elle entend ses os craquer, et sa main, qui retombe inerte, lâche le gourdin. La main du dirawwak se serre sur sa gorge, et elle sent l’air fuir ses poumons. Des tremblements, de plus en plus violents, l’assaillent, tandis qu’elle essaie vainement de faire lâcher prise au monstre qui la tient dans son étau mortel.
Chose étrange, elle se rend alors compte que ses mains sont fermes. Ce n’est pas son corps meurtri et attaqué qui tremble, mais le bras qui tente de l’étrangler. Puis tout le corps du dirawwak, dont la prise sur la gorge d’Anaraia se relâche légèrement. Avant de libérer la Wookiee.
Celle-ci rampe le plus loin possible, ignorant les protestations de son corps perclus de douleur, avant de se retourner. Le dirawwak est à genoux et hurle sa douleur, le feu qui coule dans ses veines. Anaria est désormais pleinement rassurée : le hrosileyyn est également efficace contre les dirawwaks.

Dès que la bête immonde aurait succombé à l’empoisonnement, il ne restera plus à Anaria qu’à lui couper la tête. Elle n’a certes pas de lame, mais dispose d’un bec de ptérax…
Elle comprend enfin qu’elle a réussi son rite de passage, son hrrtayyk.

***
Sur la plate-forme d’atterrissage, Tel’Ay resta immobile, indifférent aux retrouvailles émues entre Anaria et ses parents. Le Wookiee brun était abasourdi, les yeux plantés sur la tête du dirawwak, qui reposait à même le sol.
Le Skelor était aux aguets. Au fur et à mesure qu’Anaria affrontait la pire épreuve de sa vie, il avait senti un malaise diffus l’envahir, qui n’avait rien à voir avoir le rite de passage. Quand il perçut des mouvements hors de sa vue, il sut que le moment était venu.
Une quinzaine d’êtres surgirent soudainement, Zabraks et Trandoshans. Tous armés de pied en cap et pointant leurs blasters vers les cinq occupants de la plate-forme. L’un des Zabraks annonça :
– Pas un geste ! Nous emmenons avec nous Tel’Ay Mi-Nag et la femelle wookiee Anaria. Vous serez jugés et exécutés pour crimes contre l’Hégémonie Zabrak !
Tel’Ay ne perçut pas de danger, juste de la détermination. Était-il capable de se défaire de tant d’ennemis ? Il n’en était pas sûr. Par contre, la tournure prise par les événements lui sembla très intéressante. Ces imbéciles semblaient se porter volontaires pour les mener droit au cœur de l’ennemi de Tel’Ay. Voilà qui lui simplifierait énormément les choses.

Il se retint de sourire et se contenta de lever les bras en signe de reddition.
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Notsil » Lun 15 Déc 2008 - 9:35   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Cool un nouveau chapitre ;)

J'ai eu un peu de mal à recaser le flash-back à sa place - je pensais que les wookiees leur avaient laissé 3j pour se préparer...

La transition au présent passe beaucoup mieux que ce que j'aurais pu penser ;) La façon dont Anaria passe son rite est bien décrite, et les pensées de Tel'Ay sont toujours aussi chouettes ^^

Quelques fautes qui trainent :P :

Elle n’avait pas eu droit à un traitement au bacta, qui avait été réservé aux blessés les plus sérieux.

->"qui avait été" inutile ?

Des appels à l’aide avaient été lancées à travers l’espace,

->lancés

Il ne se souvenait que trop bien des deux Wookiees qui avaient battus Anaria,

->battu

alors que ses seuls buts auraient dus être de se débarrasser de ses ennemis,

->dû

Il laissait passer un nouveau flot de rugissements, avant de conclure :

->laissa ?

ton hrrtayyk sera l’un des plus difficiles qui ait été passé ses dernières centaines d’années.

->ces

l’épais manteau d’enchevêtrements végétal lui fait désormais comprendre à quel point elle n’est rien,

->enchevêtrement ? puisque végétal est au singulier...

– Elle est toujours en vie, annonce Tel’Ay, en réponse à leurs pensées inquiètes, qu’il perçoit.

->qu'il perçoit : inutile ?

Dès que la bête immonde aurait succombé à l’empoisonnement, il ne restera plus à Anaria qu’à lui couper la tête. Elle n’a certes pas de lame, mais dispose d’un bec de ptérax…

->resterait ?

Valà, vivement la suite, en 2008 j'espère :P
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Messagepar Den » Lun 15 Déc 2008 - 11:21   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

C'est l'heure de la pause de Den! :lol:

L'histoire est toujours aussi plaisante à suivre!
Anaria à le beau rôle dans ce chapitre, ce qui apporte de la fraicheur au texte.
Tout comme la bataille contre le dirawwak que j'ai vraiment beaucoup appréciée!
Et que dire du grand final du chapitre qui m'a fait sursauter de plaisir!

Encore un très bon chapitre qui sait hisser Tel'Ay vers les sommets!
Bravo l'ami! :)
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Messagepar AJ Crime » Lun 15 Déc 2008 - 19:49   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Bon, ben me voilà avec 3 chapitres de retard ici... aussi !!!!

Mais bon on ne sait jamais ça peut être rattrapé en quelques jours ! en tout cas, pas de vacances pour les beta lecteur !
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Minos » Lun 15 Déc 2008 - 20:01   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Notsil a écrit:J'ai eu un peu de mal à recaser le flash-back à sa place - je pensais que les wookiees leur avaient laissé 3j pour se préparer...

Arf, j'avais pas envie de me fendre d'un bon vieux "une semaine plus tôt" en sous-titre... donc j'aurai dû mieux tourner la chose.
Notsil a écrit:La transition au présent passe beaucoup mieux que ce que j'aurais pu penser ;)

Ouf. ça pouvait sembler bizarre, surtout dans un chapitre où Anaria à le beau rôle, ce qui fait du chapitre un exercice de style assez différent de d'habitude.
Notsil a écrit:La façon dont Anaria passe son rite est bien décrite, et les pensées de Tel'Ay sont toujours aussi chouettes ^^

Den a écrit:Anaria à le beau rôle dans ce chapitre, ce qui apporte de la fraicheur au texte. Tout comme la bataille contre le dirawwak que j'ai vraiment beaucoup appréciée!

Re-ouf pour le rite de passage. C'est une scène qui se veut forte, mais on ne sait jamais si on va faire mouche en écrivant.
Den a écrit:Et que dire du grand final du chapitre qui m'a fait sursauter de plaisir!

J'avais envie de faire un cliffhanger, ça faisait longtemps... :D
Den a écrit:L'histoire est toujours aussi plaisante à suivre!
Encore un très bon chapitre qui sait hisser Tel'Ay vers les sommets!
Bravo l'ami! :)

Merci vieux^^
Aj Crime a écrit:Bon, ben me voilà avec 3 chapitres de retard ici... aussi !!!!

Je suis aussi en train d'en prendre vis-à-vis du Premier Jedi... :(
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Minos » Mar 16 Déc 2008 - 7:05   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Dans la série "Insomnie, mon amie", voici le chapitre suivant. :D

Chapitre 17

Ovelar Nantelek était au milieu d’un brouillard épais. Partout où ses yeux se tournaient, le néant le narguait. La température glaciale qui régnait semblait décidée à mettre ses os à nu, aussi voulut-il resserrer les pans de sa cape. Il s’avisa alors qu’il n’était vêtu que d’une simple tunique sombre. Étrange… d’autant plus qu’il ne portait jamais autre chose que sa cape, symbole de son pouvoir.

Elle était lourde et chaude, et lui conférait surtout un aura de prestige, car elle représentait un travail artisanal unique dans tout l’univers : le tailleur qui l’avait conçue avait mis près de deux ans à la confectionner, à lui donner sa teinte unique, noire baignée de reflets bleus selon la luminosité, et agrémentée de frises cousues de fil d’or.
Elle conférait à l’unificateur des mondes zabraks une prestance inégalable. Comment était-il possible qu’il ne la portât pas en cet instant.
Fronçant les sourcils, il s’assura qu’il portait bien le deuxième élément qui ne le quittait jamais. Ses rares cheveux se dressèrent sur sa tête quand il vit qu’il n’en était rien. Son sabrolaser aussi avait disparu.

Les brumes denses se dissipèrent tout à coup, comme aspirées par un vent violent que Ovelar Nantelek ne sentit pourtant pas. Il se trouvait en plein milieu de la salle du trône de Skelor I, dans le palais qu’il occupait depuis maintenant trente ans.
Trente ans qu’il avait mis à profit pour ourdir ses vastes machinations, qui auraient dues le conduire à la conquête de la galaxie.
Il entendit des bruits de pas venant du couloir derrière la double porte massive qui lui faisait face. Ils résonnaient d’autant plus que le silence était par ailleurs sépulcral. Quand ils se turent, Nantelek comprit que l’être qui en était à l’origine faisait face aux portes de la salle du trône.
Celles-ci s’ouvrirent à la volée et claquèrent violemment contre les murs. Les bruits de pas reprirent. Les yeux mi-clos, Nantelek ne distingua d’abord pas l’être qui marchait ainsi sur lui. Une lumière aveuglante auréolait l’intrus. Quand sa vue s’adapta enfin à la débauche de lumière, il le reconnut.
C’était la deuxième fois qu’ils se croisaient. Comme la première fois, Ovelar Nantelek se rendit compte que rien n’était réel. Que tout se passait dans son esprit, et que son corps endormi reposait dans son lit. Un rêve…

Il ne fut pas surpris de reconnaître Tel’Ay Mi-Nag, le Skelor trapu, dernier représentant de la lignée de Sith avec laquelle Ovelar Nantelek était en guerre. Dans ce rêve, quelque chose de primordial échappait à Nantelek. Il eut du mal à mettre la main dessus. Il finit par comprendre, ce qui provoqua un malaise sourd en lui. Ovelar Nantelek n’était rien du tout, qu’une coquille vide, un artifice n’existant que pour cacher à l’univers la véritable nature du Zabrak : il était avant tout, et à jamais, Dark omberius, Seigneur Noir des Sith, héritier en ligne directe des enseignements de Dark Bane, mort quatre cents ans auparavant.
Pourquoi donc lui avait-il fallu tant de temps pour s’en souvenir ?

Imperturbable, Tel’Ay Mi-Nag continua à se rapprocher. Dix mètres…
Dark Omberius invoqua à lui les forces du Côté Obscur de la Force. Si ce maudit Skelor, qui avait tué ses deux élèves, voulait un affrontement apocalyptique, il allait l’avoir !
Mais la Force refusa de répondre à l’appel d’Omberius. Pire encore, il ne la sentit même pas.

Tel’Ay Mi-Nag décrocha le sabrolaser de sa ceinture et, empoignant le manche à deux mains, activa la lame. Elle jaillit avec son vrombissement caractéristique, bleue mais parcourue d’éclairs pourpres, comme si elle subissait un dysfonctionnement. Cinq mètres…

Le corps de Dark Omberius se couvrit de sueur, et il se mit à trembler. La Force se refusait toujours à lui. Il voulut tourner les talons pour fuir la promesse de mort qu’il lut dans les yeux noirs du Skelor, mais ses jambes refusèrent de lui obéir. Son cœur battant la chamade, il vit Tel’Ay Mi-Nag lever son sabrolaser au-dessus de sa tête. Dark Omberius ne parvint pas à quitter des yeux cette lame énergétique si étrange. Il sut qu’il n’y échapperait pas. Le sabre s’abattit sur sa tête.

***
Le hurlement de terreur que Dark Omberius poussa en se réveillant à ce moment-là retentit à travers le palais, et ses gardes du corps se précipitèrent dans ses quartiers, pensant à une attaque.
Sans se poser de questions, ils défoncèrent sa porte et se déployèrent dans la chambre, armes au poing. Ils furent frappés par la panique qui déformait les traits de leur chef, et s’assurèrent rapidement, avec professionnalisme, que nul autre que leur maître ne se trouvait sur place. Cette vérification effectuée, ils durent se rendre à l’évidence : Ovelar Nantelek avait été la proie d’un simple cauchemar.
Parmi les sept gardes du corps, deux osèrent laisser leurs yeux s’attarder sur Nantelek.
Le premier détourna le regard, comme gêné de constater la faiblesse de son chef. Le second ne put empêcher un début de grimace de mépris envahir ses traits. Omberius capta des bribes de pensées, qui ne laissaient aucun doute sur le fait que son aura venait d’en prendre un sacré coup auprès de ses hommes.
Quelque chose sembla se rompre à l’intérieur de son crâne, comme si une digue avait brusquement cédé face à l’assaut d’eaux déchaînées. Il rugit, de plus en plus fort :
– Faible ? J’ai l’air faible ? MOI, FAIBLE ? ALLEZ TOUS REJOINDRE LE CHAOS !
Le Côté Obscur de la Force s’empara de son être et des éclairs de Force, plus puissants et plus mortels que tout ce qu’il avait expérimenté jusque-là, jaillirent de ses doigts tendus vers ses hommes. Vingt secondes plus tard, les gardes du corps n’étaient plus que corps calcinés, recroquevillés au sol. Leurs cris d’agonie ne lui avaient même pas donné de baume au cœur.
Haletant, il attendit que ses mains cessent de trembler et que son cœur se remette à battre à un rythme normal.

Il fallut dix minutes pour que d’autres serviteurs osent venir s’enquérir de la situation. Redevenu maître de lui, Omberius leur ordonna sèchement de se débarrasser des corps.

L’heure était bien plus grave qu’il ne l’avait soupçonné. Cet avertissement de la Force serait le dernier, il le sentit. Non seulement il n’avait pas réussi à faire rejoindre le Chaos à Tel’Ay Mi-Nag, mais celui-ci était plus que jamais son ennemi mortel. Dark Omberius se demanda s’il avait une chance de s’en sortir vivant. Était-il assez puissant pour donner tort à la Force elle-même ?
Pour la première fois de son existence, il en douta, et se mit à réfléchir aux conséquences que sa mort provoqueraient.

À son grand désarroi, il dut remettre son estime de soi en perspective. Il était au bord de l’échec sur le plan politique, ce qui ne lui faisait ni chaud ni froid. Conspirer était aussi naturel que respirer pour les Sith de sa lignée. Sa propre existence ne comptait pas, mais à une seule condition, et de taille : que son Ordre ne disparaisse pas avec lui.
Et c’était là que le bât blessait. Ses deux élèves ayant été tués par Tel’Ay Mi-Nag, s’il venait à mourir à son tour, il aurait totalement échoué, et la quête de pouvoir initiée par Dark Bane se conclurait par un échec cuisant dont Omberius porterait toute la responsabilité.
L’Ordre Sith était sa seule raison de vivre, il n’en était que le serviteur, dépositaire de ses secrets, et voilà qu’il l’avait amené lui-même au bord du gouffre. Cela ne devait pas arriver. À aucun prix. Il lui fallait un nouvel apprenti, urgemment. Et il lui fallait consigner toutes ses expériences dans son holocron, pour la postérité.
Il contacta ses alliés Ho’Din de la planète Moltok, afin qu’ils lui amènent sur-le-champ leurs prisonniers les plus sensibles à la Force. Même si le temps jouait contre Omberius, et qu’il n’aurait sûrement pas le répit nécessaire pour former correctement un apprenti, lui montrer la voie à suivre pouvait suffire. À long terme, l’holocron de Dark Bane pourrait se charger du reste, si Dark Omberius venait à disparaître entre-temps.

***
Après le chaos qui y avait régné ces dernières semaines, les choses étaient en train de sa calmer au Sénat. Grâce aux efforts continus de Marcus Valorum, ses conseillers et alliés politiques, ainsi que l’Ordre Jedi, la raison revenait peu à peu dans les rangs des sénateurs.
L’Hégémonie Zabrak, en proclamant son indépendance vis-à-vis de la République, avait ouvert une faille dangereuse pour l’union galactique, et des dizaines de mondes s’y étaient allègrement engouffrés pour rejoindre les sécessionnistes. Au pire de la crise, quarante-sept mondes avaient annoncé leur retrait de la noble institution.

Le chancelier Valorum n’avait eu de cesse de stigmatiser les sécessionnistes, et avait vainement tendu la main aux rebelles. Sa campagne électorale avait pris un nouveau tournant, se basant sur la solidarité entre les membres de la République, et l’aide nécessaire qu’il fallait apporter à ses ressortissants les plus défavorisés.
Plus que ses bonnes intentions et que toutes les pressions politiques qu’il chercha à exercer, la bataille entre la flotte de Ver’Liu So-Ren et celle de l’Hégémonie Zabrak fut l’événement qui le servit le mieux. Beaucoup de sénateurs furent horrifiés par cette attaque perfide lancée sans avertissement, dans un seul but qui n’échappa à personne : tuer Ver’Liu So-Ren, sans conséquence aucune pour les dommages collatéraux. Valorum insista lourdement sur ce dernier point, qui s’était traduit par des centaines de morts dans les camps.

La hâte de nombreux mondes prêts à entrer en rébellion fut douchée par des méthodes aussi violentes, aussi immorales, et renforça au contraire le camp des mondes loyalistes. Les désaffections dans les rangs des sécessionnistes furent nombreuses, comme si l’ardeur et la fièvre étaient soudainement tombées, comme si les conséquences d’un potentiel conflit avaient été évaluées à leur juste valeur, conduisant à la volte-face des mécontents.
L’Hégémonie Zabrak campa sur ses positions, par la voix d’Ovelar Nantelek, mais elle perdit beaucoup de crédits et d’alliés. Pire, elle était désormais marginalisée.

Marcus Valorum s’affirmait à nouveau comme étant l’homme de la situation, chaque jour un peu plus, et une grande majorité de sénateurs resserra les rangs derrière lui, prête à lui apporter son soutien. Les élections promettaient d’être une formalité.

Comme il reprenait du poil de la bête politiquement parlant, Marcus Valorum voulut pousser son avantage plus loin, et décréta que tout monde ayant rallié l’Hégémonie Zabrak serait pardonné, sans sanction, s’il revenait dans le giron de la République. Il offrit à l’Hégémonie elle-même de joindre à nouveau l’alliance galactique, mais y posa une condition sine qua non : que Ovelar Nantelek, désigné comme étant responsable de tous les maux récents, soit livré aux forces républicaines.
Ce faisant, il comptait affaiblir l’Hégémonie de l’intérieur, en s’appuyant sur d’éventuelles dissensions. Il reprenait de plus en plus confiance en lui, et se sentait pousser des ailes, surtout après avoir frôlé la catastrophe d’aussi près. Dans les prochains jours, ses adversaires allaient comprendre le sens du mot implacable

***
Dark Omberius fut ravi d’apprendre que le vaisseau ho’din qui ramenait des êtres sensibles à la Force arriverait deux heures plus tard. Son bonheur ne connut plus de borne quand le spatioport de Terdra-City annonça que le vaisseau des mercenaires zabraks et trandoshéens venait de sortir d’hyperespace.
– Mobilisez une compagnie entière pour accueillir nos invités. J’arrive. Je superviserai moi-même leur exécution, fit-il avant de couper la communication et de se préparer à quitter le palais.
Son communicateur sonna à nouveau, et il fronça les sourcils en constatant que l’appel provenait encore de l’astroport.
– Quoi ?
– Monseigneur, il se passe quelque chose. Le vaisseau ne répond à aucun appel.
– Il se dirige vers Skelor I ?
– Oui, monseigneur.
– Envoyez une frégate à sa rencontre et tenez-moi informé des événements.
–À vos ordres, monseigneur.

En arrivant au contrôle de l’astroport, Omberius apprit que le vaisseau de ses mercenaires s’était mis automatiquement en orbite de la planète. La frégate qui l’escortait annonça qu’aucun signe de vie n’avait été détecté à bord. Omberius ordonna que le vaisseau soit remorqué jusqu’à l’astroport.

Un quart d’heure plus tard, la frégate atterrissait avec sa proie, emprisonnée par un rayon tracteur. Omberius, qui attendait sur le tarmac, un nœud au creux de l’estomac, activa fébrilement la commande d’ouverture et s’engouffra à bord.
L’odeur putride de la mort assaillit sur-le-champ ses narines, et il ne tarda pas à tomber sur des cadavres, le plus souvent démembrés par ce qui ressemblait fort à des coups de sabrolaser. Il explora tout le vaisseau, en comptant les morts au passage. Il en était à douze quand il entra dans le cockpit. Avec les trois derniers corps qu’il y découvrit, le compte était bon : les quinze mercenaires qu’il avait envoyé sur Kashyyyk s’emparer de Tel’Ay Mi-Nag et d’Anaria étaient morts. Sur la verrière, quelques mots écrits dans du sang :

J’arrive.
Tel’Ay Mi-Nag.



Dark Omberius se mit à trembler, et il continua même après avoir épuisé toute sa panoplie de techniques de relaxation.

***
Anaria était au bord de l’épuisement, et avec son genou vrillé d’une douleur sourde, elle n’était pas en mesure de se défendre contre leurs agresseurs. Elle n’était pas inquiète pour autant : avec Tel’Ay présent à ses côtés, elle ne donnait pas cher de la peau des hommes de main de l’Hégémonie Zabrak.

Sa surprise fut immense de voir son comparse lever les mains en signe de reddition. Elle grogna son dépit, mais Tel’Ay tourna la tête vers elle et lui fit un clin d’œil. Elle se le tint pour dit et se laisser menotter et emmener par les mercenaires. Elle voulut dire un mot à ses parents, mais rien ne lui vint.
Ses parents et le Wookiee brun ne bougèrent pas : tenus en joue par les assaillants, ils avaient vite compris que toute velléité de résistance se conclurait par leur mort.

Quant à Tel’Ay, après qu’il eut été privé de son sabrolaser, il fut attaché avec des menottes massives faite d’un métal noir brillant. Dès qu’elles eurent été mises à ses poignets, il sentit ses sens et ses pensées se brouiller, et la Force le fuir. Ses adversaires n’avaient rien laissé au hasard : il avait déjà entendu parler de ce type de menottes, conçu spécialement pour affaiblir les utilisateurs de la Force.
Le Trandoshéen qui s’était emparé de son sabrolaser jeta l’arme sur le sol de la plate-forme et la détruisit de plusieurs coups de blaster.
Tel’Ay ne put s’empêcher de sourire, quand une pensée cohérente parvint à filtrer le brouillage mental induit par les menottes : le sabrolaser de Séis ainsi détruit, c’était la dernière trace de l’existence de son ancien condisciple qui venait de disparaître.

Tel’Ay avait l’impression de voir à travers un prisme déformant, et il ne put prendre la mesure de son nouvel environnement. Les murs bougeaient, comme s’ils étaient vivants, se rapprochant et s’éloignant de lui, alternativement. Il avait parfois l’impression de tomber lentement, de dériver, et à l’inverse, il pensait voler dans les nuages, comme bercé par une douce brise. À mois qu’il ne dérivât dans une rivière à la température douce, si douce… Dans son esprit se succédèrent des vagues de chaud et de froid.

Anaria, elle, était dans son état normal. Elle gémit de consternation en voyant les yeux grands ouverts de Tel’Ay, qui ne regardaient rien. Le Skelor semblait tourné vers un monde intérieur, et totalement coupé du reste de la galaxie.
La soute où ils furent conduits était tapissé de cages collées les unes aux autres. Chacun eut droit à la sienne propre, le plus éloigné qu’il fut possible l’une de l’autre.
Dans un excès de zèle, leurs menottes furent rattachées à un anneau, à environ un mètre cinquante du sol. Torture physique latente, qui les obligeait soit à rester debout, soit à se laisser pendre sans qu’ils puissent s’asseoir. Nul doute pour Anaria qu’au bout de quelques heures seulement, ils seraient ankylosés des bras comme des jambes. Simple et redoutable technique…

Anaria ne cessa de scander le nom de Tel’Ay comme une litanie, en espérant le faire revenir à la réalité de leur situation. Quand elle renonça, un quart d’heure plus tard, cela faisait déjà dix minutes qu’il était en train de fredonner un refrain quelconque, toujours le même. C’était la première fois qu’Anaria l’entendait chanter, et il chantait si mal qu’elle pria pour que ce soit aussi la dernière.

Tel’Ay nageait dans le bonheur. Comme la vie était belle ! Qu’il était bon de se trouver dans un tel cocon de tranquillité. Il était en paix avec lui-même, avec l’univers entier. Il sourit largement, juste pour le plaisir du geste, heureux d’être content, à moins que ce en fut l’inverse. Il n’en savait rien et s’en moquait éperdument. Rien ne comptait vraiment.

Il utilisa la Force, d’abord inconsciemment, puis s’amusa des sensations qu’il éprouvait en essayant de s’en servir : il sentait le flux d’énergie monter des menottes et lui enserrer l’esprit, l’empêchant d’utiliser ses pouvoirs. La Force en lui chercha à jaillir, vainement, et il insista dans ses efforts, tandis que tournoyait dans sa tête l’image d’un poisson pris dans un filet de pêcheur mais qui tentait tout de même de s’enfuir.
Il cessa de fredonner et voulut imiter le cri du poisson. Après un long moment de réflexion, il éclata de rire : les poissons ne pouvaient pas crier puisqu’ils vivaient sous l’eau. son hilarité se transforma en fou rire, qui dura suffisamment pour lui donner mal au ventre.
Se reprenant quelque peu, il se demanda quel bruit ferait un poisson s’il pouvait parler. Il se mit à jouer avec des blop, des blip, des blep, et les associa au hasard, s’émerveillant des consonances ainsi obtenues.
Blop, blop, blep, blip, blip – blap, blup, blep, blep – blip, blip, blep – blip, blip, blep… tiens, il aimait particulièrement cette suite-là. Il continua à la répéter dans une litanie sans fin, et finit par froncer les sourcils. Blip, blip, blep – quelque chose lui échappait – blip, blip, blep – mais quoi ? Ce nom, car c’en était un, se dit-il – blip, blip, blep – était connu de lui. Ce n’était d’ailleurs pas un concept abstrait ni un nom au hasard – blip, blip, blep –, mais quelqu’un qu’il avait connu. Très bien, même.
Blip, blip, blep… Ce nom véhiculait un aura d’infinie tristesse, mais son attention vagabonde focalisée dessus ne voulait pas le lâcher. Bild, dip, lep – il se rapprochait, il le sentait… Bildilep… Bidibel… Dibidel…DIBIDEL !
Tel’Ay crut que son crâne allait exploser, quand la vision de sa défunte famille s’imposa à son esprit : sa femme Dibidel, tenant leur fils Ro’Lay dans ses bras. Il se vit tendre les mains vers eux, et des éclairs de Force en jaillir pour les anéantir. Il éclata en sanglots. La scène défila à nouveau. Et encore. Et encore…

Tel’Ay se mit debout, le visage vide de toute expression. Des caresses insidieuses de pouvoir, émanant des menottes psychotropes, cherchèrent à envelopper son esprit pour le renvoyer dans des divagations sans queue ni tête. Il les repoussa d’un simple effort mental.
La honte l’envahit, toutes ses facultés retrouvées. Se faire piéger par un tel artefact, inventé par les anciens Sith, alors que lui-même en était un maître. Il éprouva un immense mépris pour lui-même, et de la haine pour ses ennemis.
Il la contint. Il n’était pas un ancien Sith, mais un Tanietien. Il transformerait sa haine en une armure inviolable, sous contrôle. Telle était la seule et unique clé de la victoire, sur lui-même et sur l’univers : la puissance sous contrôle.
Il grimaça un sourire sans chaleur. Ses geôliers allaient en faire l’expérience. Mais ils n’auraient pas l’occasion de divulguer la leçon qu’il allait leur donner. Pas dans cette vie, pas sous cette forme…

La force physique d’une Wookiee ne suffisait pas pour venir à bout de l’anneau qui retenait les menottes. Anaria en avait fait l’expérience depuis qu’elle avait été enchaînée là. Les poignets en sang, elle avait fini par renoncer. Vu son genou blessé, qui n’avait pas pu être soigné avant qu’ils soient embarqués à bord et qui depuis avait doublé de volume, elle ne pouvait pas non plus se servir de ses jambes comme levier.
Au moins, se dit-elle, Tel’Ay, après être passé du délire aux larmes, en passant par des fous rires, s’était-il enfin tu. Elle regarda dans la direction du Skelor quand un bruit métallique émana de sa cage.
Elle vit avec stupéfaction que l’anneau qui retenait les menottes de Tel’Ay au mur était en train de se recroqueviller sur lui-même, comme écrasé par une pression invisible. Libéré du mur mais toujours menotté, Tel’Ay marcha jusqu’aux barreaux de sa cage, leva les bras bien haut au-dessus de sa tête, et les abattit violemment sur l’un des barreaux. Ses entraves cédèrent.

Les barreaux métalliques avaient un diamètre d’environ cinq centimètres. Renforcés au possible, il fallait avoir la force d’un rancor pour espérer pouvoir les tordre. Tel’Ay n’avait pas besoin de la puissance d’un rancor. Il avait mieux que cela : la Force.

Les sens déployés et prêt à agir sur la Force, il entendait du bruit derrière la porte qui ouvrait sur la soute. Comme de juste, leurs geôliers disposaient de caméras internes de surveillance et avaient déjà remarqué qu’il s’était libéré.
Il ressentit la présence de quinze ennemis à bord, dont pas moins de huit derrière la porte, prêts à surgir brusquement. Leurs intentions étaient si transparentes. Il n’y avait qu’une trace raisonnable de peur dans leurs esprits disciplinés de mercenaires. Cela n’allait pas durer, décréta Tel’Ay.

La porte s’ouvrit et ils la franchirent au trot, armes braquées sur lui, décidés à se déployer en éventail. Le premier à entrer fut agrippé au col par une main télékinétique, qui le jeta dans les bras de Tel’Ay. Paniqué, il appuya deux fois sur la détente de son blaster, mais ses tirs se perdirent. Quand il s'écrasa sur les barreaux de la cage du Skelor, celui-ci s’empara prestement du blaster et tira à bout portant dans la tête de son ennemi, avant de l’agripper pour se faire un rempart de son corps.
Les autres tirèrent aussitôt, criblant de tirs le corps de leur défunt compagnon. Tel’Ay devait faire vite : vu comme ils s’acharnaient, son rempart humain allait rapidement de retrouver en morceaux. Il tira deux fois sur la serrure de sa cage, ce qui suffit à la mettre hors service.

Il lâcha ensuite quelques salves à l’aveugle. Ses adversaires s’égaillèrent dans un bel ensemble, cherchant des abris inexistants. Tel’Ay prit le temps de scruter rapidement de haut en bas le mort qu’il tenait toujours, et s’aperçut avec une immense plaisir qu’il portait possédait une dague, reposant dans un fourreau attaché en haut et en bas de la cuisse. Le Skelor laissa tomber le blaster et s’empara de la dague. Voilà qui lui suffirait amplement pour l’usage qu’il lui destinait.

Mobilisant ses pouvoirs, il fit passer une partie de sa force vitale dans la dague, qui brilla légèrement avant de reprendre son aspect normal. Parmi les techniques des anciens Sith, Tel’Ay avait toujours apprécié celui qui permettait d’énergiser les objets, pour en faire des armes dont les propriétés se rapprochaient de celles d’un sabrolaser.
Comme ce n’était pas avec vingt centimètres de lame qu’il pourrait se défendre efficacement contre les mercenaires, il se baissa pour découper le bas d’un des barreaux de sa cage.
Sa protection s’étiolait à vue d’œil, au fur et à mesure que ses ennemis s’acharnaient dessus. Un bras finit par tomber, et un tir parvint enfin à transpercer le ventre du mort. Tel’Ay se releva et coupa le barreau à mi-hauteur, de manière à disposer d’une lame d’un mètre pour se défendre.
Il termina en même temps qu’un tir lui transperça la cuisse. Ignorant la douleur, il s’empara de son bâton de métal et y transféra à nouveau de la Force. Il lâcha le corps mort et donna un grand coup de pied dans la porte de la cellule, sa lame énergisée bien en main.

Que pouvaient faire des mercenaires, même bien entraînés, face à un maître Sith ? La réponse était très simple, aux yeux de Tel’Ay : mourir. Il leur fit apprendre consciencieusement cette leçon, l’un après l’autre, en se jouant des tirs dont ils l’arrosèrent copieusement. En deux minutes, tout était fini dans la soute. Trois de plus, et les seuls occupants du vaisseau encore en vie étaient Tel’Ay et Anaria.

Tel’Ay libéra ensuite Anaria et soigna leurs blessures respectives à coups de patchs de bacta trouvés dans l’infirmerie miniature de bord.
Il coupa ensuite l’hyperpropulsion, avant de se lancer dans des calculs compliqués pour prendre un nouveau cap : Velinia III. Au moment de leur enlèvement sur Kashyyyk, il avait trouvé très bien que les mercenaires veuillent le mener à son ennemi. Mais après un minimum de réflexion, il ne faisait aucun doute qu’Omberius aurait préparé un comité d’accueil mortel. Tel’Ay ne pourrait pas débarquer sur Skelor I sans un maximum de discrétion. Toute autre approche reviendrait à se jeter dans la gueule du chien akk.

Une fois en orbite de Velinia III, ils furent récupérés par une navette affrétée par Seperno, après qu’ils se furent identifiés. Tel’Ay griffonna un message sur la baie du cockpit, à l’intention de Dark Omberius, exercice certes puéril, mais qui dans le meilleur cas pourrait mettre une pression supplémentaire sur les épaules du Seigneur Noir des Sith. Cette fois-ci, pour changer, c’était Tel’Ay qui annonçait à son ennemi son entrée en guerre.
Il réussit à programmer lui-même les coordonnées du vaisseau des mercenaires pour Skelor I, signe que ses progrès en astronavigation étaient décidément probants, mais il laissa le soin aux ingénieurs de Seperno d’installer une minuterie pour qu’il puisse quitter le bord avant l’entrée en hyperespace.
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Messagepar Den » Mar 16 Déc 2008 - 14:04   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Waho! On est gâté cette semaine! :)
Et une double ration de Tel'Ay! Une!
C'est super bon, ça se mange sans faim!
J'ai vraiment apprécié le passage où Ombérius découvre le "j'arrive" de Tel'Ay! Ca offre un aspect psychopathique à la situation :)
J'ai adoré!

PS: on aura droit à la suite bientôt? :ange:
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Messagepar Minos » Mar 16 Déc 2008 - 14:09   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Je veux finir avant la fin de l'année... plus que sept chapitres à pondre.
'Tain, y'a des fois chuis un peu malade dans ma tête... :x

Ravi que ça te plaise toujours ! :)
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Messagepar Den » Mar 16 Déc 2008 - 14:18   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Waho! Motivé, l'Minos! :)
Pour mon plus grand plaisir!

Bonne continuation, l'ami! :wink:
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Messagepar Notsil » Mar 16 Déc 2008 - 14:53   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Cool la suite :P Rapide pour une fois en plus ^^

J'ai beaucoup aimé le cauchemar du Sith, il panique le pauvre, et il a raison ^^
Tel'Ay (ça y est j'arrive à écrire son nom ! ^^) est très marrant en sith gâteux aussi ^^

Quelques fautes qui trainent :P :

et lui conférait surtout un aura de prestige,

->une

Comment était-il possible qu’il ne la portât pas en cet instant.

->avec un ? sur la fin ?

ses vastes machinations, qui auraient dues le conduire à la conquête de la galaxie.

->dû

et se mit à réfléchir aux conséquences que sa mort provoqueraient.

->provoquerait

les choses étaient en train de sa calmer au Sénat

->se

Les désaffections dans les rangs des sécessionnistes furent nombreuses,

->défections ? ^^

les quinze mercenaires qu’il avait envoyé sur Kashyyyk

->envoyés

La soute où ils furent conduits était tapissé de cages

->tapissée

mais ses tirs se perdirent. Quand il s'écrasa sur les barreaux de la cage du Skelor, celui-ci s’empara prestement du blaster et tira à bout portant dans la tête de son ennemi, avant de l’agripper pour se faire un rempart de son corps.
Les autres tirèrent aussitôt, criblant de tirs le corps de leur défunt compagnon. Tel’Ay devait faire vite : vu comme ils s’acharnaient, son rempart humain allait rapidement de retrouver en morceaux. Il tira deux fois

->va falloir chercher des synonymes :P

son rempart humain allait rapidement de retrouver en morceaux.

->se retrouver

et s’aperçut avec une immense plaisir qu’il portait possédait une dague,

->un immense..et faudra choisir entre portait ou possédait ^^

Bon bah à demain pour la suite si j'ai tout compris ? ^^
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Messagepar Minos » Mar 16 Déc 2008 - 19:44   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Notsil a écrit:Cool la suite :P Rapide pour une fois en plus ^^

Bon bah ça va, hein ! :P
mais ses tirs se perdirent. Quand il s'écrasa sur les barreaux de la cage du Skelor, celui-ci s’empara prestement du blaster et tira à bout portant dans la tête de son ennemi, avant de l’agripper pour se faire un rempart de son corps.
Notsil a écrit:Les autres tirèrent aussitôt, criblant de tirs le corps de leur défunt compagnon. Tel’Ay devait faire vite : vu comme ils s’acharnaient, son rempart humain allait rapidement de retrouver en morceaux. Il tira deux fois

->va falloir chercher des synonymes :P

Un joli florilège de ce qu'il ne faut pas faire, en effet. On dirait du Den ! :diable:
Notsil a écrit:Bon bah à demain pour la suite si j'ai tout compris ? ^^

Je te hais. :D
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Den » Mar 16 Déc 2008 - 19:49   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Un joli florilège de ce qu'il ne faut pas faire, en effet. On dirait du Den ! :diable:
Gna Gna Gna :P
Pauvre de moi, je suis un incompris! :cry:
Vas écrire la suite, mécréant! :P
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo
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Messagepar Minos » Ven 19 Déc 2008 - 20:38   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

On avance, on avance ! Hop, hop, hop, et bonne lecture à tous !

Chapitre 18

Quand la frégate affrétée par les Ho’Din de Moltok se posa sur Skelor I, Dark Omberius avait eu le temps de reprendre une attitude digne de son statut et de son rang. Le message que les Ho’Din lui avaient fait parvenir indiquait qu’ils amenaient quatre être sensibles à la Force avec eux, au potentiel variant, selon eux, de faible à intéressant.

Mais seul Dark Omberius pourrait se faire une idée définitive, car le potentiel ne pouvait pas être réellement mesuré, selon lui. Il pensait que, encouragé par les bons stimuli, tout potentiel pouvait être démultiplié. Et dans son cas de Seigneur Noir des Sith désireux de se trouver un apprenti, le potentiel n’était pas seul à entrer en ligne de compte : la mentalité, l’état d’esprit étaient encore plus essentiels.

Les Ho’Din saluèrent solennellement le maître de l’Hégémonie Zabrak, et ils firent s’aligner leur quatre prisonniers.
Dark Omberius les passa en revue, lentement, s’arrêtant devant chacun pour le sonder. Le premier était un Zabrak, comme lui. Il suintait l’arrogance et l’orgueil. Un bon point pour lui. Le second était un petit humain à la peau sombre, nanti de traits séduisants et d’une fine moustache. Son œil torve cachait des pensées alambiquées, son esprit était d’ores et déjà penché sur un sujet primordial à ses yeux : tuer tout le monde et s’en sortir vivant. Dark Omberius retint un sourire. Ce jeunot lui plaisait déjà. Le troisième était placide, semblant se demander ce qu’il faisait là. Duro longiligne, il jetait des yeux étonnés sur son nouvel environnement. Omberius sentit tout de même que, bien caché sous la surface, quelque chose de violent ne demandait qu’à sortir à la moindre occasion. L’agneau pouvait se transformer en rancor. Intéressant. Le quatrième était Ho’Din. Le capitaine de la frégate de Moltok lui apprit avec fierté qu’il s’agissait de son jeune cousin, et que même si son potentiel était moindre par rapport aux autres, sa loyauté envers Ovelar Nantelek n’était plus à démontrer. Il serait fier de servir son maître avec honneur.
Omberius avait un autre avis sur la question : potentiel trop faible, il le sentait, et envie de bien faire, d’être bien vu. Ce Ho’Din ne réfléchissait pas par lui-même, et avait été embarqué de force… sans protester. Personnalité trop peu affirmée par être d’une quelconque utilité au Seigneur des Sith. Un geste discret de sa part à ses gardes, et ceux-ci taillèrent en place, à coups de blaster précis, le Ho’Din, qui mourut avec une expression stupide d’incompréhension sur le visage.
Le chef des Ho’Din se crispa et blêmit, mais ne proféra pas un mot. Omberius ne fut pas long à les remercier et à leur souhaiter un bon retour sur Moltok, avant de tourner les talons. Ses hommes emmenèrent les prisonniers à sa suite.

Il les mena à sa résidence gouvernementale, qui lorgnait plus vers le château qu’autre chose, et enfila les couloirs sombres qui menaient aux sous-sols. Arrivé devant une porte à double battant gardé par des deux mercenaires trandoshéens à l’air patibulaire, il renvoya tous ses hommes et fit entrer les trois postulants à sa suite.
La porte se referma derrière eux.

– Écoutez-moi attentivement, fit Dark Omberius. Vous possédez un potentiel de Force intéressant, aussi l’un d’entre vous, et un seul, va recevoir de ma part l’enseignement qui fera de lui un Seigneur Sith. Les deux autres peuvent avoir leur utilité, s’ils s’en montrent dignes, et seront donc des exécuteurs de ma volonté et de celle de mon apprenti.
Le petit humain ricana et rétorqua :
– Les Sith ont disparu il y a des centaines d’années, vous devriez arrêter les bâtons de la mort, grand-père !
Exactement trois secondes plus tard, l’humain était à genoux, les larmes aux yeux, la main droite sur son moignon de biceps gauche. Le reste de son bras gisait au sol, et Dark Omberius le toisait froidement, sabrolaser à lame écarlate à la main.
– Je n’aime pas être interrompu quand je parle, les enfants, mettez-vous bien ça dans le crâne. Je peux faire de vous des êtres très puissants, mais je peux aussi vous écraser tels des insectes insignifiants. Est-ce clair ?
ils hochèrent la tête et déglutirent nerveusement en guise de réponse. Même l’humain tentait de juguler sa douleur atroce en gardant un semblant de dignité. Content de voir qu’il avait toute leur attention, et qu’une lueur de frayeur brillait désormais dans les yeux de l’effronté humain, Omberius reprit :
– Testons votre résistance et vos affinités avec la Force.

Des raclements sourds se firent entendre, comme si quelque chose de très lourd se déplaçait lentement, et les invités d’Omberius virent avec stupeur trois trônes massifs sortir de l’ombre de la vaste pièce, en lévitant.
Omberius se délecta de leur peur, qui atteignit son paroxysme quand les trônes eurent pris place à cinquante centimètres au-dessus de chacun des apprentis potentiels.
– Voyons lequel d’entre vous arrivera à retenir son trône le plus longtemps possible.
Il relâcha son emprise sur les centaines de kilos de pierre, et connut une certaine satisfaction en constatant que les trois parvenaient à retenir leur fardeau. Plus ou moins.

L’humain, amoindri physiquement par sa grave blessure, avait le plus de mal à résister : le trône descendait peu à peu vers lui, centimètre après centimètre. Son visage, couvert de sueur, grimaçait une souffrance contenue. Quand il sentit le trône effleurer le dessus de sa tête, il se mit à genoux et redoubla d’efforts. Omberius trouva cela intéressant : l’humain était déjà à sa limite, mais il parvenait à tenir grâce à la force de sa volonté. Une qualité qui pourrait servir à un Seigneur Sith. Il reporta son attention vers les deux autres.

Le Zabrak avait laissé tomber son masque d’orgueil et de suffisance. Omberius se retint de sourire : souvent ne se cachait que du vide derrière une telle façade, et son instinct lui souffla que le jeune impudent correspondait à cette définition. Il s’en désintéressa rapidement.

Le Duro, quant à lui, semblait prêt de mourir. Il était déjà à genoux, courbé en deux, et le poids du trône se faisait déjà sentir sur son dos. Dans une tentative pitoyable qui arracha une grimace de mépris à Dark Omberius, il essayait de repousser le trône avec ses mains. Cet imbécile n’avait manifestement rien compris, et le Seigneur des Sith sentit la Force s’effilocher autour de lui, remplacée par de la panique prête à jaillir.

Le Zabrak si fier fut le premier à lâcher prise. Le trône l’écrasa et ses os furent broyés en craquant horriblement. Le siège de pierre massif roula sur le côté en se brisant.

L’humain et le Duro fléchirent un peu plus, déconcentrés par la compréhension instantanée du sort de leur camarade et adversaire.
L’humain tenait, bon gré mal gré, mais le trône s’abaissait régulièrement. Il se coucha sur le dos et, les yeux plantés sur la menace mortelle qui planait au-dessus de lui, parvint à la repousser d’une cinquantaine de centimètres, avant qu’elle ne se remette à descendre, lentement, si lentement…
Omberius se tourna vers le Duro, au bord de la rupture. Ce n’était plus qu’une question de secondes. Quand un vent de panique s’empara du Duro, Omberius sut que celui-là aussi avait perdu et allait mourir. C’est alors que cette panique se transforma en Force pure et brute, qui vint percuter le trône de plein fouet. L’ouvrage de pierre jaillit littéralement, comme jeté par un arc géant, heurta le haut plafond, qu’il défonça au passage, avant de retomber en une pluie de débris.
Le Duro ne chercha pas à esquiver cette averse mortelle : ces dernières forces l’avaient quitté. Il réagit à peine quand les débris tombèrent autour de lui sans l’atteindre. Omberius avait aimé ce qu’il avait vu, cette explosion soudaine de puissance, aussi avait-il décidé de l’épargner.
L’humain résistait toujours, lui aussi, et Omberius eut la certitude qu’il pourrait encore tenir sa position pendant une demi-heure au moins.
Parfait. Chacun d’eux a un vrai potentiel, et s’appuyant sur des qualités différentes, qui plus est. Voilà qui devrait être utile.
D’une chiquenaude mentale, il écarta le trône au-dessus de l’humain et le posa délicatement au sol.
– Nous continuons, fit-il en tournant les talons. Suivez-moi.

La pièce dans laquelle ils entrèrent était circulaire, large d’une vingtaine de mètres. L’humain et le Duro écarquillèrent les yeux de surprise en voyant des vitrines tout le long des murs, et dont le contenu les mit sourdement mal à l’aise. Dans une atmosphère pesante, ils sentaient des relents de pouvoir antique. Des mannequins portaient des armures d’antan, chargées de pouvoir. Des holocrons, de taille et de grosseur variées, inspirait le respect, et la crainte que leur savoir maléfique ne s’en échappe. Diverses armes blanches, dont certaines rouillées et ébréchées, étaient toujours habitées par… par quoi, au juste ? Ni l’humain ni le Duro n’auraient pu le dire, mais ils préférèrent rester à bonne distance. Des grimoires, suspendus dans des champs de stase afin de les préserver, semblaient prêts à tomber en poussière. Et sur un pan de mur, ils virent une série de sabrolasers. Des dizaines et des dizaines de sabrolasers !
La lueur de convoitise dans leurs yeux n’échappa pas à Dark Omberius, qui leur dit :
– Si vous portez la main sur un seul des objets de cette pièce sans en avoir la permission, je vous réduis aussitôt en poussières, est-ce bien clair ?
Ils acquiescèrent précipitamment, et il leur sourit froidement. Par télékinésie, il ouvrit l’une des vitrines. Un holocron en sortit et vint se loger dans sa main tendue. il l’activa d’une pichenette mentale et l’image tridimensionnelle d’un humain, à la musculature impressionnante et au crâne rasé, apparaît, l’air sombre.
– Salut à toi, Seigneur Bane.
– Seigneur Omberius… Comment avancent tes machinations pour renverser la République ?
– Elles prennent une tournure imprévue, mais tout est loin d’être joué. J’aimerais que tu commences à former ces deux-là pendant que je lance ma contre-attaque.
– Les former ? Tu as déjà deux apprentis, ce me semble, contrairement à ce que tous mes enseignements préconisent.
– Ils sont tous deux morts. Un ennemi redoutable se dresse sur ma route, et je dois concentrer tous mes efforts sur lui. Si tu ne veux pas voir la fin de l’Ordre que tu as créé, il faut que tu les formes.
Bane le contempla longuement, l’air peu amène, tandis que l’humain et le Duro se tenaient respectueusement coi. Il se tourna enfin vers les deux autres et dit :
– Quels sont vos noms, fils de vermine ?
– Alector Hebras, fit l’humain.
– Verinis, dit le Duro.
– Le mot venu, vous porterez d’autres noms, si vous vous en montrez dignes.

Omberius fit léviter un tabouret jusqu’à lui, et y posa l’holocron. Il quitta ensuite la pièce, satisfait : Bane avait toujours été un excellent pédagogue, et il ne rechignait jamais à donner son avis, s’assurant toujours que ses successeurs suivent la voie qu’il avait institué pour leur Ordre.
Lui et Omberius n’avaient eu qu’un seul désaccord au cours de leur longue collaboration : le fait que le Seigneur des Sith actuel ait voulu former Séis, l’ancien Tanietien, alors qu’il possédait déjà un apprenti en la personne de Dark Glaro. Si Bane avait participé activement à la formation de Glaro, il avait refusé catégoriquement d’être mis en présence de Séis. Former un deuxième apprenti lui semblait dangereux, et il n’avait pas manqué de le souligner.
Omberius avait eu beau lui souligner qu’il ferait en sorte que chacun des deux ignore l’existence de l’autre, Bane n’avait pas été convaincu et n’avait pas fait machine arrière.
Aujourd’hui, face à l’urgence de la situation, Bane semblait moins tenir à ses principes. Mais Omberius le connaissait assez par être presque certain que la prochaine fois qu’il viendrait s’enquérir des progrès de ses apprentis, l’un d’eux serait mort.
Qu’importait. L’essentiel était d’avoir un héritier digne de ce nom, qui saurait se débrouiller même en cas de décès prématuré d’Omberius.

***
De retour sur Velinia, Tel’Ay était d’une humeur massacrante. Fini de rire, désormais. Il allait mettre la main sur un vaisseau de transport, voire un chasseur, et mettrait le cap sur Skelor I, seul.
Concernant Anaria, il avait fait sa part : elle était désormais une Wookiee à part entière, et il refusait de l’exposer aux dangers de la mission qu’il s’était fixé, quand bien même la sensation qu’elle faisait partie de son avenir l’habitait toujours. Il allait affronter son ennemi mortel, Dark Omberius, et venger la Confrérie Sith de Maal Taniet.
Dans ses quartiers, il s’empara de l’écrin contenant le Gant de Vèntorqis, et du sabrolaser de Dark Glaro. Il n’était pas là depuis cinq minutes que la sonnerie à l’entrée de ses appartements retentit.
– Entrez, grogna-t-il.
Marton Karr franchit le seuil, tout sourire.
– Maître ! J’ai appris votre retour, et que tout s’est bien passé !
– Qu’en a-t-il été de ton côté ? On m’a dit que Ver’Liu avait quitté la colonie ?
– Oui, maître. Il a décidé d’aller plaider en personne sa cause au Sénat Galactique.
– Ridicule, bougonna Tel’Ay. Mais bon, si ça l’amuse…
– Qu’allons-nous faire, maître ?
– Écoute-moi attentivement. Nos routes vont diverger ici, momentanément seulement, je l’espère. Je pars pour Skelor I, où je compte détruire mon ennemi, celui qui a fait assassiner tous les membres de mon… de notre Ordre, la Confrérie Sith de Maal Taniet.
– La place d’un apprenti est aux côtés de son maître ! Je veux vous accompagner !
– C’est hors de question, Marton. Avant de te rencontrer, j’étais le dernier des Tanietiens. Aujourd’hui, notre nombre a doublé, mais si nous y allons tous les deux et que nous mourons là-bas, la Confrérie de mon maître disparaîtra à jamais. Et cela, je ne peux pas l’accepter. si je meurs, tu seras le dernier à pouvoir perpétuer les enseignements de Maal Taniet.
– Mais comment ferai-je, maître ? Nous avons passé très peu de temps ensemble, et vous ne m’avez pas appris grand-chose… sauf votre respect.
Tel’Ay sourit de cette rebuffade, avant de reprendre, très sérieux :
– Notre Confrérie vivait sur Meros V. Je veux que tu prennes un vaisseau et que tu te rendes là-bas, en toute discrétion. Personne ne doit te suivre, tu m’entends, personne ! Une fois sur place, mon défunt maître prendra ton apprentissage en mains.
Défunt ? Mais alors comment peut-il…
– Tu sais si peu de choses sur la Force, mon garçon. Si elle est avec nous, je t’enseignerai tout ce qu’il y a à savoir dessus… à toi et à mes autres futurs apprentis.
– Et nous deviendrons une force qui compte, répondit Marton avec un sourire jubilatoire.
– Non, rétorqua sèchement Tel’Ay. La Confrérie de Maal Taniet n’a pour but que de pérenniser une partie de l’enseignement des anciens Sith. Nos traditions sont aussi nobles que celles des Jedi, même si ils nous considèrent comme des ennemis mortels, et que nos pratiques sont interdites sur le territoire de la République.
– C’est injuste !
– Peut-être, mais c’est ainsi. Depuis six cents ans que notre Confrérie existe, elle se perpétue… rien de plus.

Un silence pesant s’installa entre eux, et Tel’Ay réfléchit à ses propres paroles. Ce qu’il venait de dire était-il vrai ? Il eut soudainement du mal à croire que la Confrérie de Maal Taniet n’ait pas d’autre but que de survivre. Il avait accompli bien des missions, aux côtés de Kuun Hadgard ou seul : assassinats, chantages, rencontres, livraisons. Il se rendit soudainement compte que si, la Confrérie poursuivait un but. Il eut honte de voir qu’il ne le connaissait pas, et que Maal Gami n’avait pas daigné lui en faire part. Méritait-il donc si peu de confiance ?
La réponse était indubitablement oui, lui qui avait abandonné la Confrérie pour aller vivre sa vie loin de la Force, dans les bras de Dibidel. Les questions se bousculèrent dans sa tête : qu’était donc la véritable raison d’être de son Ordre ? Pourquoi ne s’était-il pas posé la question avant ? Connaître la vérité n’allait-il pas remettre en cause tout ce qu’il savait, tout ce qu’il était ?
Il chassa toutes ces interrogations de son esprit et se concentra sur Marton, qui attendait la suite.
– Et bien, qu’est-ce que tu attends ? Ma bénédiction et un bisou d’adieu ?
– Euh, non, maître, répondit Marton, aussi penaud que déçu.
– Que la Force soit ta servante, Marton. Mon cœur me souffle que nous nous reverrons bientôt.
Galvanisé par cette parole, un sourire vint illuminer les traits de Marton, qui dit :
– Que la Force soit avec vous, maître ! À jamais !

Tel’Ay ne s’attarda pas dans ses quartiers. Avant de quitter à nouveau la colonie, il fit un crochet jusqu’à l’hôpital local. Là, il trouva le médecin qui s’occupait de Sionarel, la jeune amie de Ver’Liu, et il s’enquit de sa santé.
– Il n’y a aucun changement, messire. Elle est toujours plongée dans un coma qui défie toute logique. J’ai essayé quelques traitements sans danger mais je n’ose aller plus loin.
– Je crois que vous faites bien. Si elle mourait à cause d’une erreur de votre part, Ver’Liu serait pour le moins mécontent.
Il prit congé, vaguement inquiet pour la jeune fille. Elle était dans le coma depuis plusieurs semaines et, nourrie par intraveineuse, elle n’avait plus que la peau sur les os. Il espéra que quand elle se réveillerait, ou plutôt si elle se réveillait, elle n’aurait pas trop de difficultés à recouvrer l’intégralité de ses capacités physiques.

Il marcha ensuite droit sur l’astroport, et prit contact avec son directeur sur le chemin, grâce à son comlink.
– Ici Tel’Ay Mi-Nag. J’ai besoin d’un transport de petite taille pour une mission discrète et urgente.
– Aucun problème, messire. Je m’en occupe immédiatement.
Et l’autre coupa la communication.
Aucune question ? Pas le moindre signe d’étonnement ? Voilà qui était étrange, pour ne pas dire suspect. Tel’Ay entra dans l’astroport avec circonspection, sur ses gardes. Le directeur, un Rodien, vint l’accueillir, seul.
– J’ai justement ce qu’il vous faut, messire. Suivez-moi, fit-il avec une courbette.
Les pensées du directeur étaient claires comme de l’eau de roche : il avait l’impression de jouer un bon tour à Tel’Ay, et était fier de lui. Mais le tout sans la moindre once de méchanceté. Tel’Ay allait être content du directeur, voilà ce qui transparaissait de son esprit.
Tel’Ay craignait le pire. Le directeur le mena jusqu’à une petite navette triangulaire, dont la taille était à peine le double de celle d’un chasseur.
– Et voilà, fit le directeur, rayonnant et une lueur espiègle dans les yeux, quand ils furent arrivés devant l’écoutille.
Tel’Ay y passa la tête, sourcils froncés, et une odeur qui lui était familière vint lui chatouiller les narines.
– Merci, directeur, grogna-t-il. Excusez-moi, mais je suis assez pressé.
– Oui, bien sûr, je comprends, messire. Bon voyage ! répondit-il avec une nouvelle courbette, avant de lui faire au revoir de la main.
– Je fais comment pour me débarrasser de toi ? demanda le Skelor en pénétrant dans le cockpit étroit. Il faut que je fende ton crâne épais et obtus de Wookiee ?
– [Je crois que tu n’as pas d’autre solution], dit Anaria joyeusement.
Tel’Ay s’assit au poste de copilote. Il s’aperçut qu’il était content qu’elle fût là. Mais refusa d’abandonner son masque revêche avant un bon moment.

***
Quand Ver’Liu So-Ren entra dans la vaste coupole qui abritait les débats du Snat Galactique, il focalisa toute l’attention sur lui. Les sénateurs le dévorèrent des yeux : ils avaient enfin sous les yeux l’homme qui était à l’origine de la crise grave que la République traversait. Plus d’un le regarda d’un œil amène.
L’être reptilien et trapu fit son entrée à bord de la capsule du chancelier Valorum. Ses yeux intégralement noirs étaient plissés sous sa crête sourcillière. Sur son front, les taches de naissance noires, caractéristiques de son héritage royal, tranchaient sur la couleur laiteuse de son épiderme.
Il semblait serein, bien qu’il bouillonnât intérieurement. Prendre la décision de venir jusqu’ici n’avait pas été facile, loin de là. Quand il était déprimé, il se sentait dans la peau d’un mendiant. Quand son moral remontait, il se prenait pour l’incarnation de son peuple, qui demandait réparation pour les torts qu’il avait subi.
Il allait devoir jouer serré.

Il avait décidé de venir pour tenter un quitte ou double, et savait qu’il sortirait de cet endroit brisé à jamais, sans avenir… ou avec toute la République derrière lui. L’enjeu l’avait emporté sur ses réticences : il avait une chance inespéré de faire avancer sa cause plus vite que jamais auparavant, et ne comptait pas la laisser passer.
S’il échouait, il entrerait en clandestinité et fomenterait son propre coup d’État…

Marcus Valorum, en passe de remporter haut la main les prochaines élections à la Chancellerie de la République, prit la parole :
– Mes chers amis, je suis fier de vous présenter Ver’Liu So-Ren, héritier du trône de Skelor. Bien que son monde ne fasse pas partie de la République, lui-même a un aura important pour son peuple, et je propose que nous écoutions ce qu’il a à nous dire.
Personne ne s’y opposa, et Ver’Liu, légèrement nerveux, s’avança à son tour dans un silence sépulcral. Valorum lui serra théâtralement la main, ce qui ne fut pas pour le rassurer. Il avait l’impression de se prêter à une mauvaise comédie. C’est pourtant d’une voix ferme qu’il prononça son discours, mûrement répété.
– Sénateurs de la République, j’aimerais avant toute chose remercier le Chancelier Marcus Valorum de me donner l’occasion de m’exprimer à cette tribune. Et bien sûr, de soutenir la cause que je représente. J’aimerais aussi remercier à titre posthume votre défunt collègue, le sénateur de Duro, Aar Gamonn – que le Grand Sweer préserve son âme –, qui fut le premier à prendre officiellement fait et cause pour les miens au sein du Sénat. Aujourd’hui, vous n’ignorez rien de la situation désespérée des Skelors, aussi ne reviendrais-je pas dessus.
– Que nous importe le sort des Skelors, vu qu’ils ne font pas partie de la République, s’interposa le sénateur Bothan, Jiger’Orsorul. Les efforts de cette noble institution devraient être intégralement tournés vers les peuples qui composent la République Galactique.
– Veuillez pardonner mon insolence à venir, auguste sénateur, répondit Ver’Liu sans se démonter, mais les Skelors qui ont quitté Skelor I pour l’exil, il y a trente ans, ont été accueillis partout dans des mondes républicains. Et ce pour une seule raison : ils formaient une main-d’œuvre assez désespérée et assez pauvre pour accepter n’importe quel poste à des conditions indignes. Légalement, les Skelors ne font peut-être pas partie de la République, mais dans les faits, tous se sont intégrés sur des mondes qui en font partie, que vous le vouliez ou non. C’est un fait. Mais pour autant, personne ne s’est jamais donné la peine de définir le statut des ressortissants Skelors au sein de la République.
– Ce ne sont rien de plus que des travailleurs en situation irrégulière, dans ce cas, rétorqua le Bothan, agressif. Je propose de mettre au vote une loi qui exclue les Skelors de toute activité économique sur les mondes républicains.
Un brouhaha s’éleva parmi les sénateurs, plutôt contre la proposition de Jiger’Orsorul, nota Ver’Liu avec intérêt et espoir.
– Il existe une autre alternative, et vous le savez aussi bien que moi. Il s’agit, à l’inverse, de reconnaître aux Skelors le statut de peuple faisant partie de la République, et c’est ce que je suis venu vous demander aujourd’hui, humblement, en n’ayant rien d’autre à l’esprit que la prospérité et la reconnaissance de mon peuple. La planète d’origine de mon peuple ne fait pas partie de la République, aussi cette dernière n’a-t-elle légalement aucun droit d’y intervenir, ce que je respecte, mais je pense que les Skelors qui vivent dans la République devraient pouvoir y être reconnus officiellement.
– Je vous vois venir de loin, sous vos apparences mielleuses, reprit le Bothan. Un tel acte ne serait qu’un premier pas : tout ce que voulez, en fait, c’est que la République vous soutienne pour que vous puissiez remonter sur votre trône ! Sachez ceci, jeune impudent : la République n’a pas vocation à prendre parti dans des querelles au-delà de ses frontières. Une attitude autre serait totalement irresponsable, voire dictatoriale ! Il est hors de question que nous soutenions un anarchiste qui veut renverser un pouvoir légitime !
Ver’Liu, qui s’apprêtait à répondre vertement, se retint. Et nota tristement que son argument le plus percutant, consistant à s’engager à faire rentrer Skelor I dans la République si celle-ci l’aidait à remonter sur le trône, était désormais mort-né.
Marcus Valorum, sentant que ver’Liu avait perdu la main, intervint à ce moment-là :
– Merci d’avoir contribué à clarifier les choses en exposant votre point de vue, sénateur Jiger’Orsorul. En ces temps chaotiques, il est essentiel que chacun d’entre nous connaisse les tenants et aboutissements des problèmes compliqués qui sont portés à notre connaissance, et à ce titre, vous êtes d’une exemplarité sans faille, mon cher.
J’aimerais vous faire remarquer à tous, néanmoins, à quel point le raisonnement de Ver’Liu So-Ren est d’une logique sans faille. Les ressortissants de son peuple vivant dans la République et contribuant à son développement, il est tout à fait anormal qu’ils n’y disposent pas des mêmes droits que les citoyens officiels. Si je suis réélu au poste de Chancelier, je m’engage solennellement à doter les Skelors du statut de citoyens républicains.
Les chuchotements reprirent dans les rangs et quelques applaudissements dispersés se firent entendre.
– Il est bien évident, continua Valorum, que si une telle motion est votée, se posera alors la question d’un endroit où les Skelors pourraient vivre ensemble, car chaque peuple a pour droit fondamental de pouvoir se réunir en tant que tel. Et dans ce cas précis, la solution la plus logique est toute trouvée : la planète d’origine des Skelors, Skelor I, reviendra dans le giron de la République, une fois que le statut de républicains aura été adopté pour son peuple.
Ces paroles provoquèrent une explosion de colère au sein du Sénat. Marcus Valorum venait rien moins que décréter que Skelor I serait républicaine, de gré ou de force.
– Dictature, dictature ! s’écrièrent plusieurs sénateurs, Jiger’Orsorul en tête.
La séance dut être ajournée.

Le Nikto Maddeus Oran Lijeril, Grand Maître de l’Ordre Jedi, poussa un soupir en éteignant l’écran qui retransmettait en direct la séance de débats du sénat Galactique. Marcus avait encore voulu trop bien faire, et avait dépassé les bornes. Il avait beau être animé des meilleures intentions de l’univers, et être un de ses amis proches, il ne le suivrait pas sur ce terrain. Les Jedi étaient les garants de l’unité de la République, et ils ne se rangeraient pas du côté d’un candidat à la Chancellerie qui prônait le rattachement – par la force s’il le fallait, car bien que Valorum ne l’eut pas dit, il l’avait clairement sous-entendu – d’un monde neutre qui ne demandait qu’à vivre de son côté, en voisin.
Les prochaines journées allaient être longues pour les diplomates Jedi…
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Den » Dim 21 Déc 2008 - 12:37   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Et hop! Un nouveau chapitre remplis de rebondissements!
Dark Ombérius est décidément un personnage des plus intriguant et des plus intéressant.
Ces "tests" pour choisir un nouvel apprenti m'ont beaucoup plu! Tu définis assez bien la cruauté intelligente du Sith.
Encore un chapitre intéressant et plein de belles choses!
Vive Tel'Ay!
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Messagepar Minos » Dim 21 Déc 2008 - 12:46   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci l'ami ! :)

Suite ce soir tard, normalement, si j'ai le temps de la finir en rentrant du taf. Au pire, ce sera pour demain soir. :)
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Den » Dim 21 Déc 2008 - 13:54   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Yeah! Excellente nouvelle! :)
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Messagepar AJ Crime » Dim 21 Déc 2008 - 16:40   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Quelque chose a changé à l'intérieur de notre minos, il prend en ce moment de finir tous ce qu'il a commencé ???

Vivement le début de l'année prochaine que toutes ces bonnes résolutions s'effondrent. Pour ma part j'ai aussi copié ce chapitre... J'ai changé mes plans et je suis rentré à lorient, donc pas le temps de faire les corrections. Je pars pour 15 jours alors je crois bien que je vais me faire discret et que les dites corrections n'avanceront pas non plus... Bonnes vacances à tous et à bientôt donc en espérant que je trouve un peu de temps à consacrer à l'écriture tout de même.
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Minos » Dim 21 Déc 2008 - 19:42   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Un peu de rigueur ne me fait pas de mal... plus d'un an et demi que j'ai commencé cette histoire, il est temps de conclure pour passer à autre chose. Et puis j'ai tellement de choses en écrire en 2009... :D
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou.
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Messagepar Notsil » Dim 21 Déc 2008 - 22:31   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

J'ai trouvé un peu temps pour lire ;) Pas mal de fautes comparé à d'habitude ^^

J'ai aussi bien aimé le test pour les apprentis - j'ai d'ailleurs hâte de voir comment (et si ^^) ils vont s'en sortir. ^^

Pour les fautes :

qu’ils amenaient quatre être sensibles à la Force avec eux,

->êtres

qu’ils amenaient quatre être sensibles à la Force avec eux, au potentiel variant, selon eux, de faible à intéressant.

->le "avec eux" me semble inutile, vu le "selon eux" qui vient après (et s'ils les amènent, ils sont forcément ensemble :P)

au potentiel variant, selon eux, de faible à intéressant.

->encore un "selon eux" juste après l'autre

Mais seul Dark Omberius pourrait se faire une idée définitive, car le potentiel ne pouvait pas être réellement mesuré, selon lui. Il pensait que, encouragé par les bons stimuli, tout potentiel pouvait être démultiplié. Et dans son cas de Seigneur Noir des Sith désireux de se trouver un apprenti, le potentiel n’était pas seul à entrer en ligne de compte : la mentalité, l’état d’esprit étaient encore plus essentiels.

->beaucoup de potentiel :)

et ils firent s’aligner leur quatre prisonniers.

->leurs

Un geste discret de sa part à ses gardes, et ceux-ci taillèrent en place, à coups de blaster précis, le Ho’Din,

->taillèrent en pièces ? l'expression me parait toujours bizarre quand il ne s'agit pas d'arme blanche ^^

une porte à double battant gardé par des deux mercenaires trandoshéens

->gardée

ils hochèrent la tête

->Ils (maj)

Le Duro ne chercha pas à esquiver cette averse mortelle : ces dernières forces l’avaient quitté.

->ses

Des holocrons, de taille et de grosseur variées, inspirait le respect,

->inspiraient

tendue. il l’activa d’une pichenette mentale et l’image tridimensionnelle d’un humain, à la musculature impressionnante et au crâne rasé, apparaît, l’air sombre.

->Il (maj) ... apparut

Mais Omberius le connaissait assez par être presque certain que la prochaine fois

->assez pour ?

l’accepter. si je meurs, tu seras le dernier à pouvoir perpétuer

->Si (maj)

la vaste coupole qui abritait les débats du Snat Galactique,

->Sénat

ils avaient enfin sous les yeux l’homme qui était à l’origine de la crise grave que la République traversait. Plus d’un le regarda d’un œil amène.

->peu amène plutôt non ?

son peuple, qui demandait réparation pour les torts qu’il avait subi.

->subis

il avait une chance inespéré de faire avancer sa

->inespérée

lui-même a un aura important pour son peuple,

->une aura

Valà c'est tout ;)

Vivement la suite :P
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Messagepar Minos » Ven 02 Jan 2009 - 17:53   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

On y retourne ! Chapitre suivant, bonne lecture à tous !

Chapitre 19

Maddeus Oran Lijeril eut une semaine très chargée. Prenant lui-même en main les négociations devant des sous-commissions du Sénat, réunies en grand secret, il tenta par tous les moyens de rapprocher les positions de Marcus Valorum et de Jiger’Orsorul.
En privé, le Chancelier en exercice admettait qu’il était allé trop loin avec son affirmation que Skelor I devait intégrer la République, mais il refusait d’en démordre : les élections auraient lieu à la fin de la semaine, et il ne pouvait pas se permettre de passer pour une girouette si peu de temps avant.

Le Bothan Jiger’Orsorul, devenu chef de l’opposition depuis sa récente intervention face à Ver’Liu, affinait en catastrophe son programme électoral, servi par une équipe de conseillers bothans rodé aux facettes de la politique. Avant la bourde de Valorum, l’opposition était totalement désorganisée. Désormais, le Bothan en était le fer de lance, et il n’avait eu de cesse de mener ses propres négociations avec tous les ennemis politiques de Valorum, afin d’avoir le plus d‘alliés à ses côtés.
Peu lui importaient les accord secrets qu’il ne cessait de conclure, même irréalistes ou mensongers, du moment qu’il soit élu.
En ces temps d’expansion de la République vers la Bordure Médiane, Jiger’Orsorul préconisait avant tout que la République se replie sur elle-même. Affirmant que les colonisations et autres ralliements à l’entité majeure de la galaxie se multipliaient trop rapidement, il voulait qu’une pause soit observée, le temps d’intégrer pleinement les nouveaux membres, en les dotant d’un socle commun de culture républicaine. Selon lui, l’unité de la République en dépendait : ses valeurs devaient être diffusées et assimilées au sein des mondes qui la composaient.

Lijeril dut vite se rendre à l’évidence : tout accord, tout lissage de positions entre les deux candidats serait impossible avant les élections, trop proches. Il ne lui restait plus qu’à suivre avec attention les événements. D’autant qu’en ces temps chaotiques, les propositions de Jiger’Orsorul de stabiliser la situation rencontraient bien des avis favorables.

***
Tel’Ay passa les quelques jours de voyage en hyperespace pour renforcer son contrôle de la Force et méditer. Le Gant de Vèntorqis l’aida à renforcer sa connexion et à se gorger de Force. Il se sentait comme une batterie qu’il faut recharger.
Sa blessure à la cuisse n’était plus qu’un mauvais souvenir, dont les stigmates s’effaçaient rapidement sous l’action du ballet enfiévré des midi-chloriens qui parcouraient le corps du Skelor.
Il était au sommet de sa forme. Prêt à affronter son destin, prêt à affronter le plus grand ennemi qu’il ait jamais eu.

Leur sortie d’hyperespace était prévue vingt minutes plus tard. Anaria était déjà tendue sur les commandes, prête à réagir au quart de tour au moindre signe de problème. À ses côtés, Tel’Ay était serein comme jamais. Tous deux savaient qu’ils auraient droit à un comité d’accueil hostile, et que rien ne risquait d’être simple.

Une alarme retentit, quatre minutes avant la fin du compte à rebours, et leur navette fut arrachée de l’hyperespace. Un croiseur de bataille, semblable à ceux qui avaient attaqué Velinia III, occupait une large partie du cockpit. Placé sur le vecteur hyperspatial qui menait à Skelor I, visible en contrebas, sa mission était visiblement d’intercepter toute tentative d’approche.
Mission pleinement réussie car avant qu’Anaria ait pu reprendre en mains les commandes de la navette, un rayon tracteur les prit dans son filet invisible. Lentement, leur vaisseau se dirigea vers le croiseur, dont une soute s’ouvrit pour les accueillir.

Anaria s’acharna sur les commandes, inversant la poussée et détournant la moindre parcelle d’énergie vers les moteurs. Elle poussa un hurlement de rage quand ses efforts s’avérèrent vains.
– D’après la base de données de la navette, nous disposons d’un canon-blaster et de deux torpilles à protons. Est-il possible de détruire le rayon tracteur ? demanda calmement Tel’Ay.
– [Ne dis pas de bêtise ! Ils disposent de boucliers pour parer à tout tir énergétique !]
– Et une torpille ?
– [Même chose. Ils détecteront son arrivée et la détruiront. Dans le meilleur des cas, ses systèmes de guidage se désactiveraient en rencontrant leur bouclier, et elle errerait ensuite, inoffensive, jusqu’à ce qu’ils la récupèrent. Nous sommes piégés !]
Les rouages de son cerveau fonctionnant à plein puissance, et fort des connaissances techniques qu’il s’était forcé à ingurgiter récemment, Tel’Ay reprit :
– Si nous lançons une torpille désactivée, aucune source énergétique ne serait détectée, n’est-ce pas ? Et la torpille n’apparaîtrait pas sur leurs senseurs car sa masse est trop petite, je me trompe ?
– [Cela ne nous avancera à rien. Sans système de guidage, jamais la torpille n’atteindra sa cible.]
– J’en ai un à toute épreuve, et cela s’appelle la Force. Je peux guider la torpille à distance. Est-il possible de la reconfigurer rapidement pour qu’elle soit inerte énergétiquement, mais qu’elle explose au moindre contact ?
– [Oui, grogna Anaria. Avec des connaissances dont je ne dispose pas…je peux la désactiver d’ici, mais je suis incapable de la reprogrammer.]
– On s’en contentera. Désactive nos deux torpilles et lance-les, je me charge du reste.
Bien que dubitative, elle obéit.

Dans l’état de concentration avancé dans lequel il baignait, Tel’Ay ne ressentait plus ses anciennes réticences envers tout ce qui touchait à la technologie. Au contraire, il eut l’impression de faire partie d’un vaste ensemble, d’être le vaisseau lui-même… en quelque sorte. C’est comme s’il pouvait s’infiltrer à travers chaque composant, comme s’il pouvait suivre chaque parcelle d’énergie qui parcourt les câbles.
Il était fasciné mais se reprit vite. Le temps n’était pas à la dispersion. Il s’empara mentalement des deux torpilles qui dérivaient mollement vers le croiseur, prises dans le rayon tracteur, et leur donna une impulsion mentale pour en augmenter la vitesse.
Ce faisant, son esprit ne fit plus qu’un avec les circuits des deux engins de mort. Des connaissances qu’il ne possédait pas commencèrent à affluer en lui. Il sut comment les torpilles auraient pu être reconfigurées pour exploser par contact. Le savoir ne lui servit à rien, car son instinct lui souffla qu’une telle opération devait se faire physiquement, avec des outils, et demandait beaucoup de temps.
Par contre, une chose lui sauta aux yeux : le point précis des torpilles qu’il devait stimuler mentalement pour que l’énergie y circule à nouveau. Il esquissa un sourire.
– Prépare-toi à virer de bord direction Skelor I, dit-il, yeux mi-clos.
Les torpilles franchirent le bouclier du croiseur, toujours sans être détectées. Tel’Ay dirigea l’un d’elles vers l’origine de l’invisible rayon tracteur que, à sa grande surprise, il parvenait à voir. Il envoya l’autre vers l’ouverture béante de la soute.

Il réactiva la torpille qui allait percuter le projecteur de rayon tracteur deux secondes avant le contact. Ce faisant, une alarme retentit dans son cerveau : l’autre torpille venait d’être identifiée par un détecteur de mouvements. Il la réactiva à son tour et la gifla mentalement pour qu’elle s’écrase le plus vite possible dans la soute.
Les artilleurs du croiseur furent trop lents à verrouiller leur cible, et une double explosion retentit lorsque les deux torpilles touchèrent leur cible.

La pression qui retenait la navette disparut soudainement, et Anaria lança toute la puissance dans les moteurs. La navette bondit comme si elle avait tous les diables de l’univers aux trousses.
La Wookiee s’attendait à ce qu’une seconde à l’autre, un nouveau rayon tracteur les reprenne dans son giron. Un coup d’œil jeté à son compagnon lui apprit que celui-ci était toujours d'une sérénité à toute épreuve, comme si la dangerosité de la situation ne le concernait pas. Il n’y eut aucune réaction ennemie avant qu’ils réussissent à entrer dans l’atmosphère.
– Voilà les coordonnées de la capitale, Billolougue, fit Tel’Ay en les affichant sur les moniteurs de contrôle d’Anaria.
Celle-ci grogna, incertaine. Le Skelor semblait si déshumanisé qu’elle ne le reconnaissait plus.

***
Ovelar Nantelek poussa un soupir las dès que les ambassadeurs des mondes de Xenosh, Falarin et Gueldor eurent quitté la salle des négociations. Il enchaînait presque sans discontinuer réunion sur réunion, rencontrait tout représentant de monde susceptible de rejoindre son mouvement. Tout se passait bien, globalement. Sur ses vingt et un nouveaux alliés potentiels, la grande majorité avait vite été séduite par les perspectives offertes par le ralliement.
Nantelek possédait des dossiers extrêmement fouillés sur chacun de ses interlocuteurs, et en jouait parfaitement, en maître de la manipulation qu’il était. Comme beaucoup de personnages importants, ils n’avaient pour but dans la vie que d’accroître leur pouvoir, leurs possessions, leur prestige. À la tête d’une fortune impressionnante, Nantelek distribuait des pots-de-vin saupoudrés de promesses, et ces méthodes suffisaient le plus souvent.
Il y avait néanmoins quelques réticences. S’il avait eu plus de temps devant lui, le Zabrak aurait posé les germes de l’instabilité sur les mondes en question, et aurait fait en sorte, insidieusement, que leurs ambassadeurs n’aient pas d’autre choix que de le rejoindre. Chantage, menaces, fausses accusations de corruption, soutien d’un adversaire politique sur la scène locale, tout était bon pour servir ses buts.
Il faisait en outre jouer tous ses contacts d’importance afin qu’ils appuient au Sénat l’idée que la République devait cesser, au moins un temps, de grandir d’une manière anarchique. Plus de tels propos seraient diffusés, plus la position de Jiger’Orsorul serait renforcée, et celle de Valorum battrait de l’aile, parallèlement.

Le Seigneur Noir des Sith ne restait pas inactif non plus sur le plan militaire. Il dépensait million sur million pour recruter les groupes de mercenaires les plus connus de la galaxie. Les vestiges de sa propre flotte orbitaient autour de Skelor I, et la nouvelle flotte en cours de constitution se rassemblait autour d’une étoile binaire isolée. Quoi que l’avenir réservât, Omberius avait un nouvel atout dans sa manche.

***
L’élection d’un Chancelier était toujours un événement majeur au sein de la République. En période calme, c’était l’occasion pour les sénateurs d’étaler leur pouvoir et de se montrer. Ils devaient paraître sereins et puissants, face aux dizaines de caméras-droïdes qui ne cessaient de virevolter dans les couloirs somptueusement décorés, les journalistes leur couraient également après, avides de réaliser une interview marquante. Évidemment, ils se réunissaient aussi discrètement avec les conseillers d’autres sénateurs, pour des tractations de dernière minute et des ajustements de position.
Pour l’événement, les sénateurs se mettaient également au goût du jour en matières de luxe, de coiffures et de mode. Les créateurs se battaient presque pour que les sénateurs arborent les tenues qu'ils avaient mis des mois à concevoir. Leur fortune et leur prépondérance dans ces milieux à la sélection impitoyable en dépendaient. Celui ou celle qui se serait chargé de l’apparence du futur Chancelier serait assuré de se retrouver en haut de l’affiche pendant des mois.
En cette occasion essentielle de la vie politique, les sénateurs étaient plus que jamais convaincus d’être les hommes qui comptaient le plus dans la galaxie.

Qui plus est, ces élections-là revêtaient une importance toute particulière, du fait des dissensions et tensions qui secouaient la noble assemblée. D’autant qu’avec les prises de position maladroites de Marcus Valorum, la semaine précédente, l’écart entre lui et son adversaire le plus en vue, le sénateur bothan Jiger’Orsorul, avait fondu comme neige au soleil.
Si les deux candidats arboraient une confiance de bon aloi, ils étaient loin de la ressentir, pleinement conscients que les heures à venir seraient essentielles pour leurs avenirs respectifs.

Le Sénat comptait quatre cents trente-sept représentants. Quand l’assesseur, qui était sénateur le plus âgé de l’assemblée, prit place dans la plate-forme réservée au chancelier, il déclara la session ouverte, et un panneau holographique apparut, trois mètres au-dessus de sa tête.
Marcus Valorum, pour la première fois depuis quatre ans, avait repris sa place dans la plate-forme sénatoriale réservée au sénateur de Coruscant, en attendant le résultat des votes de ses pairs.

Chaque plate-forme était équipée d’un boîtier numéraire électronique. Quand les sénateurs rentraient le numéro attribué au candidat qu’ils soutenaient, le panneau d’affichage virtuel au centre du Sénat s’actualisait. Pour l’heure, il n’affichait que deux données : le nombre de sénateurs qui avaient voté, et le nombre de ceux dont on attendait la décision.
Un globe lumineux surplombait également chaque plate-forme et en éclairait les occupants. Dès que le vote était accompli, la lumière s’éteignait. Au fur et à mesure que la cérémonie d’investiture se déroulerait, les lumières se feraient de plus en plus marginales. Les derniers à choisir seraient au centre de l’attention.
Traditionnellement, la grande majorité des votes se faisaient dès la première minute. Les sénateurs montraient ainsi que leur choix était fait depuis longtemps, qu’ils avaient opté pour un camp de manière pleine et entière.
Parmi ceux qui traînaient le plus, on trouvait souvent les sénateurs qui votaient à contrecœur car peu convaincus par les candidats en lice. Dans la mesure où voter était obligatoire, tergiverser était pour eux une façon de montrer la distance qu’ils prenaient avec les futures politiques qui seraient appliquées.
Les derniers à voter étaient les candidats eux-mêmes, rivalisant de dignité pour l’occasion.

Il ne se déroula que dix minutes entre le moment où l’assesseur déclara le scrutin ouvert, et celui où le dernier à voter, Jiger’Orsorul, valida son choix dix secondes après Marcus Valorum.

Dès que le nombre de sénateurs fut passé à zéro sur la panneau d’affichage virtuel, celui-ci se brouilla, en attendant la proclamation officielle des résultats. Le vainqueur devrait avoir un minimum de deux cents dix-neuf voix, car il devait être élu à la majorité absolue. Même s’il y avait sept listes en lice, seules celles de Valorum et de Jiger’Orsorul concentreraient l’écrasante majorité des votes, tout le monde en avait conscience.

Une sonnerie discrète se fit entendre du panneau d’affichage, signe que les résultats allaient apparaître d’un instant à l’autre. Valorum déglutit nerveusement avant de relever fièrement la tête, et Jiger’Orsorul se figea, raide comme un piquet.

Les lumières dansantes du panneau se transformèrent en lettres, et la République découvrit les résultats :

Jiger’Orsorul : 221 voix.
Marcus Valorum : 203 voix.
Edthcom Binges : 5 voix.
Saratama Canawasi : 4 voix.
Offucius Vermoont Plavae : 2 voix.
Sehou Rygogre :1 voix.
Mecaron Sonllia : 1 voix.


Valorum blêmit, sonné debout, tandis que Jiger’Orsorul, sous les cris enthousiastes ou de dépit, esquissa un sourire carnassier.

***
Tel’Ay et Anaria volèrent en rase-mottes droit sur Billolougue, sans déplorer aucun incident ni rencontre fâcheuse. Quand ils arrivèrent en vue des hautes crêtes qui ceignaient la capitale, ils se posèrent à l’abri d’un contrefort rocheux.
Il y a quelque chose qui ne va pas, dirent-ils en même temps.
Ils se regardèrent et Tel’Ay fit signe à sa compagne de s’expliquer.
– [Nos senseurs sont plutôt grossiers et obsolètes, mais ils devraient détecter une profusion de signes vitaux et de traces de technologie.]
– La Force ne m’en indique pas non plus, ou si peu, acquiesça Tel’Ay. Nous ne sommes pas au bon endroit. Je doute fort que Dark Omberius soit là.
– [Que faisons-nous, Tel’Ay ?]
– On y va quand même. Je détecte des traces de vie, bien qu’éparses. Tâchons d’en apprendre plus.

Dès qu’ils mirent le pied dehors, la température, froide et gorgée d’humidité, les prit à la gorge. Anaria grogna, et Tel’Ay sourit. Les conditions étaient parfaites pour lui, qui détestait la chaleur. Même les odeurs de flore en putréfaction lui parurent presque familières. Anaria serrait contre elle l’arbalète-laser qu’elle s’était confectionnée pendant le voyage. Avant de réussir son hrrtayyk, elle s’était toujours senti indigne d’une telle arme, symbole de courage et de dignité pour les siens.
Leurs pieds s’enfoncèrent jusqu’aux chevilles dans un épais tapis d’herbe gorgée d’eau, qui tapissait les lieux jusqu’au pied de la crête, qui semblait sortir du sol tel des crocs menaçants.
Tel’Ay grimpa aussi rapidement qu’une chèvre des montagnes conariennes. Arrivé au sommet, Anaria sur les talons, il jeta un coup d’œil discret vers ce qui avait été le lieu le plus important de la planète, avant que la famille fusse condamnée à l’exil par l’invasion zabrak.
Anaria grogna de dépit, car il n’y avait pas grand-chose à voir : une épaisse couche de brouillard recouvrait le fond de la vallée, dérivant paresseusement. Quelques arbres noirs, aux branches torturées, émergeaient de-ci de-là, ainsi que des vestiges de bâtiments imposants.
– [Pas très engageant, comme endroit,] fit la Wookiee. [En plus, qui sait ce que cache cette brume ?]
– Moi.
Il n’en dit pas plus et entreprit de descendre vers les ruines de la capitale. Tel’Ay portait le Gant de Vèntorqis, mais le sabrolaser de Dark Glaro était attaché à sa ceinture. Le moment n’était pas encore venu de s’en servir.
Il sentait le malaise sourd qui étreignait Anaria à ses côtés, comme si elle percevait la mort et la douleur qui recouvraient les lieux d’une chape de plomb encore plus épaisse que le brouillard. Pour sa part, il était à son aise. Au contraire, ces émotions négatives et ces relents de souffrance renforçaient ses liens avec le Côté Obscur de la Force.
Qui plus est, même s’il avait conscience de l’existence de la brume, il voyait à travers comme si elle n’était pas là. Elle était l’œuvre du Côté Obscur, aucun doute là-dessus. Tel’Ay identifia plusieurs formes de vie, qui se croyaient au-delà de ses perceptions mais ne s’en déplaçaient pas moins discrètement. Des hommes armés, qui les avaient sans nul doute repérés et convergeaient vers eux.
Il repéra également l’être qui était à l’origine de la brume. Il fut déçu de constater qu’il ne s’agissait pas de Dark Omberius, et surpris de sentir qu’il avait affaire à un Skelor, qui tentait de distordre son environnement. Un pouvoir intéressant, qui semblait être le fruit d’un esprit non moins distordu. Mais qui n’avait aucune prise sur Tel’Ay. Le Côté Obscur de la Force était son environnement naturel, son allié depuis toujours.

Tel’Ay fit signe à Anaria de s’abriter à ses côtés, derrière un muret. S’il pouvait voir les mercenaires grâce à la Force, il était sûr que eux s’appuyaient sur des scanners pour les repérer. Inutile de former une cible bien visible pour faciliter une attaque. La différence notable, et essentielle, était que Tel’Ay n’avait pas à se préoccuper de lignes de mire pour passer à l’assaut.
Il se plongea profondément dans la Force. Il entra en contact mental avec l’autre utilisateur de la Force et lui fit sentir toute la puissance de son esprit. L’autre, déjà déséquilibré par nature et prenant peur face à cette incursion inattendue, recula et relâcha son emprise sur la brume.
Tel’Ay étendit son champ de perception, cherchant à dénombrer ses adversaires. Il cessa quand il en eut compté trente, et décida de s’occuper d’abord de ceux-là. Il y avait sûrement d’autres, plus éloignés, mais le temps qu’ils se rapprochent, le Skelor se serait déjà débarrassé d’un certain nombre d’ennemis.

Il en vit trois, aussi précisément que s’il s’était tenu face à eux. Ils s’abritaient derrière un mur de pierre effrité, dont le pan le plus élevé les dominait d’une dizaine de mètres. Il se focalisa sur les failles qui couraient dans le mur et exerça une pression sur la plus grande d’entre elles. Le mur ne résista pas longtemps à sa poussée de Force et s’abattit sur les trois hommes, qui furent ensevelis avant d’avoir pu réagir. Tous les autres cessèrent leur progression en entendant l’éboulement, aux aguets.
Aussi impuissants que des enfants, sourit intérieurement Tel’Ay. Toujours par télékinésie, il s’empara d’une pierre de belle taille et la fit léviter paresseusement, jusqu’à la positionner au-dessus d’un Togorien armé. Tel’Ay relâcha son emprise brusquement et le mercenaire fut écrasé par le poids de la pierre.
Quelques tirs de blaster retentirent. Les soldats d’Omberius commençaient à céder à la nervosité.
Les choses étaient très faciles, surtout avec le soutien du Gant de Vèntorqis. Tel’Ay avisa deux mercenaires, distants d’une dizaine de mètres l’un de l’autre. Se nourrissant de leur peur, il créa l’illusion d’un spectre entre eux. Ils le virent en même temps et l’arrosèrent de tirs… s’abattant mutuellement.

Tel’Ay décida alors de changer de tactique. À ce rythme, il faudrait des heures pour venir à bout des mercenaires un à un, sans compter que des renforts pouvaient arriver entre-temps. L’heure n’était plus à la subtilité. Il recommanda à Anaria de se trouver une cachette dans les ruines, bien abritée, et de s’y tenir terrée jusqu’à ce qu’il vienne la chercher. Elle protesta pour la forme mais n’insista pas après avoir croisé son regard. La promesse de mort qui dansait dans les yeux du Skelor l’en dissuada.

Dès qu’il la sentit en sécurité, Tel’Ay fit voleter une brise et l’alimenta du pouvoir destructeur du Côté Obscur. Il se drapa d’un tourbillon de débris, graviers et poussière, et renforça sa création de vagues de Force, progressivement. Des pierres plus grosses qu’un crâne s’ajoutèrent au ballet et se mirent à tourbillonner autour de lui, de plus en plus vite, avant que d’autres encore plus imposantes ne se joignent à la sarabande infernale. Le Tanietien sortit alors de sa cachette et marcha droit vers ses ennemis.
Le sifflement rageur de la mini-tornade qu’il avait déclenché le rendait sourd, et le maëlstrom furieux l’empêchait de rien distinguer. Une toute petite part de son esprit restait focalisée sur la localisation des mercenaires, sur lesquels il marcha l’un après l’autre. La plus grande partie de son esprit s’acharnait à alimenter le cyclone de Force et à le stabiliser.
Il sut qu’il touchait aux limites de son pouvoir, et que cette technique héritée de la Sith était plus propre aux anciens Sith dominés et consumés par le Côté Obscur qu’aux Tanietiens comme lui. La sensation de pouvoir illimité était si grisante que Tel’Ay faillit s’y perdre. Il dut se faire violence pour garder son contrôle et ne pas laisser le phénomène échapper à son emprise.
Il avançait lentement dans les méandres des ruines de Billolougue, à la recherche de ses cibles. Dès qu’il en repérait une, il marchait droit dessus. Le mercenaire n’avait alors que deux choix : rester, tirer en vain et se faire happer par la tempête ; ou fuir, option qui n’était pas facilitée par l’environnement.
Tel’Ay finit par trouver le plus intéressant de ses ennemis à ses yeux, le Skelor utilisateur de la Force. Il canalisa alors sa puissance pour faire décroître le pouvoir destructeur de la tempête, lentement. Jouer avec de telles forces destructrices pouvaient avoir des conséquences mortelles, et ce n’était pas le genre de pouvoir qu’on coupait d’un coup, comme si on appuyait sur un interrupteur. Au contraire, relâcher son emprise brusquement équivalait à laisser la tempête de Force acquérir sa propre force… quitte à ce qu’elle se retourne contre son créateur. Car quand une tempête de Force échappait au contrôle de celui qui l’avait invoqué, nul ne pouvait la reprendre la main.
Quand Tel’Ay laissa mourir le tourbillon de poussière qui l’entourait, un début de migraine l’assaillit, et son corps était agité d’un léger tremblement. Ses épaules s’affaissèrent quand une grande fatigue s’abattit sur lui.
Ce n’était pas le moment de fléchir. Il releva la tête. Autour de lui, dans un rayon de plusieurs dizaines de mètres, les débris n’avaient jamais été aussi nombreux, et bien des corps les jonchaient, souvent gisants comme des marionnettes désarticulés, les os fracassés par les tourbillons de mort de la tempêtes.
En lisière de cette zone, un vieux Skelor, à la peau parcheminée et blanchâtre, vêtu de haillons, était encore agrippé à un muret et regardait Tel’Ay avec des yeux éperdus de terreur.
Tel’Ay lui sourit froidement et marcha résolument vers lui.

***
Ovelar Nantelek, au terme d’une journée qui avait été aussi éprouvante que celles de la semaine écoulée, n’aspirait qu’à aller se coucher pour bénéficier d’un sommeil salvateur. Mais il fit un détour par l’aile de son palais qui était interdite à tout autre que lui, celle où se trouvait son sanctuaire, ses nouveaux apprentis et l’holocron de sa lignée de Seigneur Sith.

Mettant à profit ses dons de dissimulation et d’illusionniste, il se faufila dans l’ombre de l’ombre pour observer discrètement Alector Hebras, l’humain manchot, et le Duro Verinis. L’humain s’entraînait au combat, et effectuait pirouette sur pirouette, un long bâton à la main. Le Duro serrait un rat dans sa main et semblait se délecter de sa peur. Parfait. Cela mit du baume au cœur de voir les deux jeunes gens si assidus.
Omberius fit disparaître l’holocron de Bane et l’attira jusqu’à lui. Il sortit ensuite de la pièce avec. Il devait parler seul à seul avec son maître.

– Seigneur Bane ?
– Oui, seigneur Omberius ? répondit l’apparition spectrale.
– Comment se déroule l’entraînement des apprentis ?
– Très bien. Ils sont doués autant qu’ambitieux. Ils iront loin, sauf si leur ambition les tue avant.
– Alors nous tâcherons de la brider, afin d’éviter tout problème ultérieur.
– Je crains qu’il ne soit trop tard, répondit laconiquement Bane en jetant un coup d’œil derrière Omberius.
Celui-ci comprit et se retourna aussitôt, sabrolaser allumé à la main.
Alector Hebras lui faisait face, avec un sourire de prédateur, et alluma à son tour le double sabrolaser qu’il tenait à la main.
– Verinis ! appela Omberius.
Le Duro mit plus d’une dizaine de secondes à surgir, la lèvre fendue et la main frottant sa nuque. Pendant ce temps, les deux adversaires se tournèrent autour, l’humain cherchant la faille dans la défense du maître zabrak.
– Je suis désolé, maître, bredouilla Verinis, il m’a eu par surprise.
– Je me moque de tes excuses, imbécile. Sache que je fais de toi mon seul et unique apprenti. Si tout se passe bien, tu me succéderas le moment venu. Mais il va te falloir apprendre à te tenir tout le temps sur tes gardes, car la moindre erreur peut te coûter la vie, tu as bien compris ?
– Oui, mon maître. Puis-je avoir l’honneur d’affronter Alector en votre nom ?
– Non. Cette petite souillure humaine va apprendre ce qu’il en coûte de s’attaquer à un véritable Seigneur Sith.
– J’ai beaucoup appris en quelques jours, vieillard, rétorqua Alector, et je vais te le prouver en te tuant !
Omberius éclata de rire, fit un pas en arrière et désactiva son sabrolaser, avant de le cacher dans sa manche.
– Pauvre imbécile, il faudra t’entraîner activement au moins vingt ans avant d’être de taille à m’affronter !
Alector bondit sur Omberius en guise de réponse, en faisant virevolter le double sabrolaser avec maestria. Omberius ne recula pas d’un pouce, mais esquiva à une vitesse stupéfiante, au fur et à mesure qu’Alector tentait de le toucher, qui d’estoc, qui de taille. En vain.

De la sueur recouvrit le front d’Alector, en même temps qu’une lueur de peur apparaissait dans ses yeux. Omberius s’en délecta et fit un nouveau pas en arrière, avant de se redresser et de croiser les bras sur sa poitrine. Alector n’hésita pas et se rua, effectuant un mouvement tournant avec le sabrolaser pour décapiter Omberius.
La lame s’arrêta brusquement à dix centimètres du cou d’Omberius, comme stoppée par un mur invisible. Alector se rendit compte avec effroi qu’il ne pouvait plus bouger.
– Vois-tu, Verinis, fit Omberius calmement, comme s’il n’avait jamais été en danger, il est toujours bon pour un Sith d’avoir de l’ambition. Sans elle, nous serions atrophiés. Mais elle ne doit se concentrer sur nos mesquines petites personnes. Elle doit être au service d’une cause qui nous dépasse, qui nous englobe, et que nous servons. Tu dois apprendre à mettre ton ambition au service de l’Ordre des Seigneurs Noirs de la Sith.
– Oui, maître, déglutit Verinis, les yeux fixés sur Alector, qui tentait toujours de bouger.
– Notre Ordre doit s’élever, il doit grandir. Nous devons lui apporter de la puissance, tout comme lui-même doit renforcer la nôtre. En toute honnêteté, tu ne seras pas de taille à m’affronter avant de longues années, retiens bien ceci. Mais sache que tout ce que tu vas apprendre à mes côtés, jour après jour, te servira et te rendra bien plus puissant que tout ce que tu as jamais imaginé.
– Oui, maître.
– Contemple ce que le pouvoir de la Force est capable d’accomplir ! ajouta-t-il en se tournant à nouveau vers Alector, toujours englué dans une toile d’araignée invisible.
Les doigts de l’humain cessèrent de se crisper sur le manche du sabrolaser, qui s’éteignit et vint et se loger dans la main tendue de Dark Omberius.
Alector vit sa propre main s’élever juste devant son visage, et son auriculaire partir en arrière, millimètre après millimètre. Il hurla quand son doigt craqua.
– Sais-tu qu’il y a environ deux cents quatorze os dans un corps humain, Veritis ? demanda Dark Omberius, espiègle.
– Je l’ignorais, maître, répondit le Duro, blême.
– Sans parler des autres points qui peuvent être stimulés, déformés, torturés et annihilés : yeux, langue, tympans, peau, dents, ongles, et j’en passe. Sois très attentif, Veritis. Ce soir, je vais te donner une leçon d’anatomie que tu n’es pas prêt d’oublier.

***
– Toi pas faire de mal à je, je a sauvé toi ! s’écria le vieux Skelor d’une voix tremblante.
– Bin voyons, marmonna Tel’Ay avant de le toiser, mains sur les hanches. Tu es quoi, au juste ?
– Je gardien de Billolougue.
– Et tu gardes quoi ? Deux trois ruines, tout en faisant joujou avec du brouillard ?
– Intrus parfois venir ici. Je tue eux, avec ses hommes.
Ses hommes ? Ceux de qui ?
– Un comme toi. Du Côté Obscur.
– Il a un nom ?
– Dark… Omberius, répondit l’autre d’une toute petite voix.
– Parfait ! Conduis-moi à lui !
– Que…non, je pas pouvoir. Très très loin, et lui ordonne à je rester ici.
– Ce temps-là est révolu, vieux débris. Je suis venu pour tuer Omberius.
Le vieux Skelor ricana et secoua la tête.
– Il très puissant.
– C’est ce qu’on verra. Allons-y ! Les mercenaires sont sûrement venus avec des véhicules, où sont-ils ?
– Non, je pas venir avec toi. Je peur de lui, lui tuer je.
– Tu viens aussi, où c’est moi qui te tue !
– Je sais ça. Je toujours su ça depuis des années, depuis je voir toi.
– De quoi parles-tu ?
– Je perdu Lumière, erré dans obscurité. Ennemis contre je, de tous côtés. Blasphèmes et folie chez je. Irrité Maal Gami je.
– Maal… tu connaissais Maal Gami ? demanda Tel’Ay, incrédule à l’idée que cette pitoyable créature ait en effet eu des contacts avec son défunt maître, et surtout soit encore vivante pour en parler.
Le vieux Skelor eut un sourire narquois :
– Acheté son pardon je. Apporté un nouvel adepte pour lui. Bébé puissant dans la Force. Mais quand je prends bébé dans bras, je sais que fois suivante je voir lui, je mort. Mais je trop peur Maal Gami. Donne à lui bébé. Ça sauvé je. Jusqu’à aujourd’hui…
Tel’Ay resta pétrifié par de telles nouvelles, au fur et à mesure qu’il les interpréta. Il n’avait jamais connu d’autre vie que celle qu’il avait vécu aux côtés de ses condisciples sur Meros V, et ne savait rien de ses origines. Pourtant, il avait eu une famille, comme tout le monde. Une mère l’avait porté, et il avait eu un père. Quoi de plus logique que ce soit un Jedi Skelor - le vieillard ne venait-il pas de dire qu’il avait perdu la Lumière ? – qui ait repéré le premier son potentiel ?
Tel’Ay était si abasourdi qu’il relâcha sa vigilance. Des dizaines de questions se bousculaient dans son esprit fiévreux, et il mit une seconde de trop à réagir quand le vieux Skelor sortit un sabrolaser de ses haillons tout en se jetant sur lui.
Un tir de blaster faucha l’ancien Jedi en plein saut, et la force de l’impact envoya son corps s’écraser contre un mur derrière.
Sabrolaser à la main, Tel’Ay se retourna vivement, prêt à tout, et découvrit Anaria, le canon de son arbalète-laser encore fumant. Une fois la tempête calmée, elle s’était mise à la recherche de Tel’Ay.
Reportant son attention sur le vieux Skelor, il s’avisa qu’il était en train de mourir, la cage thoracique carbonisée par le tir.
– Je savais… quand revoir toi, je mourir…
– Dans quelle direction se trouve Dark Omberius ? Tu peux me le dire, maintenant. Tu vas mourir, tu n’as plus rien à craindre de lui.
– Je peur obscurité. Je mérité elle.
– Écoute-moi attentivement : je veux tuer Dark Omberius. Pour cela, j’ai besoin de ton aide. Indique-moi la direction dans laquelle il se trouve. De cette manière, tu contribueras à combattre l’obscurité. Quoi qu’il t’arrive dans l’au-delà, cette rédemption, cette aide que tu m’auras apporté compteront et effaceront une partie de tes crimes.
Le Skelor ne répondit rien, mais finit par lever le bras, en pointant une direction du doigt.
– A la bonne heure, fit Tel’Ay, avant de tourner les talons. Allons-y, Anaria.
– [Tu veux l’abandonner ?] s’étonna-t-elle, désapprobatrice.
– Il ne m’est plus d’aucune utilité, rétorqua le Sith.
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Messagepar AJ Crime » Sam 03 Jan 2009 - 18:52   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Salut minos,

j'ai commencé à lire, je suis au chapitre 15, je crois, autant te dire que tu n'auras pas mes propositions de corrections avant quelque temps... Mais cela viendra à qui sait attendre !

Logiquement on devrait commencer à approcher de la fin, il me semble. Tu n'avais pas fixé 19 chapitres dans ton orga de départ ?
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Messagepar Den » Sam 03 Jan 2009 - 18:58   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Et voilà, j'ai terminé ma lecture!
Une fois de plus, que du bonheur en perspective!
J'ai beaucoup apprécié l'élection du nouveau chancelier. Le coup de voix est vraiment bien pensé. On s'croirait en pleine élection législative^^
Pauvre Valorum quand m^me. J'ai de la peine pour lui...ou pas^^
"L'apparition" de Bane était plutôt inattendue et bien venue! Sa discussion avec Ombérius est d'ailleurs très intéressante!
QUe du bon donc!

Allez va bosser sur la suite, je suis déjà en manque! :D

Au fait:
les stigmates s’effaçaient rapidement sous l’action du ballet enfiévré des midi-chloriens qui parcouraient le corps du Skelor.
T'étais inspiré?^^
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Messagepar Minos » Sam 03 Jan 2009 - 19:36   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

AJ : prends ton temps ! Et j'avais annoncé 24 chapitres, donc il en reste encore 5... et l'épilogue.

Den : merci^^.
Oui, j'étais inspiré, j'essaie de faire des figures de style de temps à autres. :D
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Messagepar Notsil » Mer 07 Jan 2009 - 14:42   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Ayé retard rattrapé ^^

Encore un bon morceau - même si j'ai préféré la dernière partie avec Tel'Ay aux élections ^^

Quelques fautes qui trainent :

servi par une équipe de conseillers bothans rodé aux facettes de la politique.

->rodée ou rodés au choix ;)

comme s’il pouvait suivre chaque parcelle d’énergie qui parcourt les câbles.

->parcourait

les sénateurs se mettaient également au goût du jour en matières de luxe, de coiffures et de mode.

->en matière de

les sénateurs étaient plus que jamais convaincus d’être les hommes qui comptaient le plus dans la galaxie.

->les hommes ou les êtres ? :P Ils ne sont pas tous humains je suppose ^^

Quand l’assesseur, qui était sénateur le plus âgé de l’assemblée,

->qui était le sénateur ?

elle s’était toujours senti indigne d’une telle arme,

->sentie

Leurs pieds s’enfoncèrent jusqu’aux chevilles dans un épais tapis d’herbe gorgée d’eau, qui tapissait les lieux jusqu’au pied de la crête, qui semblait sortir du sol tel des crocs menaçants.

->tel un croc menaçant ? (comme c'est la crête ça fait bizarre de lui voir comparé un pluriel)

Il y avait sûrement d’autres, plus éloignés,

->il y en avait

les os fracassés par les tourbillons de mort de la tempêtes.

->tempête

cette rédemption, cette aide que tu m’auras apporté compteront et effaceront une partie de tes crimes.

->apportées

Voilà c'était tout. En espérant avoir la suite très bientôt ;)
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Messagepar Minos » Mer 07 Jan 2009 - 19:24   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci ma chère.

Ouaip, suite bientôt, mais je ne sais pas quand. Peut-être pour la fin de semaine. :D
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Messagepar AJ Crime » Jeu 08 Jan 2009 - 22:33   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Et voilà, j'ai fait bonne lecture ces trois derniers jours... Et exclusivement cela... mais j'ai parcouru (enfin un peu plus que parcourir, presque 500 comms à mon actif) les chapitres 14 à 19...

j'ai trouvé le morceau plutôt attrayant dans son ensemble et bien ficelé, la scénario gagne en poids et avance sur des chapeau de roue. je sens encore l'odeur de la gomme chaude.

Je vais te laisser lire mes commentaires et autres propositions, faites avec le coeur comme d'habitude. J'attendrai que tu écrives les chapitres finaux pour me lancer dans la relecture de ce qui reste à extraire de ton esprit.

Vivement la suite :D
Tel'ey2,14 Minos corrAJC.doc
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Messagepar Minos » Jeu 08 Jan 2009 - 22:36   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Merci pour le comm... et pour les corrections ! Je les zieuterai avec attention ! :)
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Messagepar Minos » Dim 19 Avr 2009 - 12:01   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Et on y retourne... :)

Chapitre 20

Tel’Ay se plongea dans une profonde méditation tandis qu’Anaria, après avoir fait décoller leur navette, mit le cap dans la direction indiquée par l’ancien Jedi Skelor. Le Sith devait reprendre des forces, rapidement : créer et contrôler la tempête de Force lui avait sapé beaucoup d’énergie. Savoir que l’épreuve qu’il venait d’affronter risquait de n’avoir été qu’une pacotille à côté de l’affrontement à venir contre Dark Omberius n’était pas pour le rassurer.
Quoi qu’il en soit et quoi qu’il arrive, les dés étaient désormais jetés : tout allait bientôt finir, d’une manière ou d’une autre.

Le Gant de Vèntorqis semblait fonctionner à plein : les perceptions de Tel’Ay n’avaient jamais été aussi développées. Il sentait la navette comme s’il elle n’était qu’une extension de son corps. Ses nouveaux pouvoirs, presque emphatiques vis-à-vis des machines, semblaient s’affermir. En d’autres circonstances, le Skelor s’en serait réjoui, d’autant plus qu’acquérir ce type de capacités avait fait partie des ordres qu’il avait reçu de son défunt maître. Mais pour l’heure, il s’en désintéressait presque, obnubilé par un seul but : vaincre Dark Omberius. Aussi intéressants soient-ils, ses nouveaux pouvoirs ne seraient d’aucune utilité pour cet objectif. Pour l’heure, l’essentiel était de restaurer ses forces. Le plus grand défi de sa vie l’attendait.

Anaria pilotait la navette au ras du sol afin d’éviter autant que faire se puisse qu’ils soient détectés par des radars. Elle était très tendue, car piloter si vite et si près du sol exigeait d’elle une concentration importante, mais aussi parce qu’elle percevait que quelque chose avait changé chez son compagnon. Bien qu’elle ne sachât pas quoi, son instinct lui soufflait que cela ne présageait rien de bon. D’une manière ou d’une autre, elle était en train de le perdre.

Les senseurs de la navette finirent par repérer des signes de technologie et de vies assez concentrés pour en conclure qu’ils représentaient probablement la nouvelle capitale de Skelor I. Anaria abandonna aussitôt son approche directe et choisit de suivre le lit d’une rivière, qui semblait lui aussi se diriger vers leur objectif en serpentant paresseusement à travers les mornes plaines traversées de volutes de brouillard.

Tel’Ay, immergé dans la Force, avait parfaitement conscience de toutes ces données, mais il restait impassible, les yeux mi-clos, en apparence indifférent à son environnement. Nerveuse, Anaria coulait de temps en temps des regards de biais vers lui, en quête de nouvelles instructions. S’ils pouvaient détecter la présence de la ville, il était fort probable que l’inverse fut également vrai. Continuer à s’approcher était plus dangereux à chaque seconde qui passait. Soit ils prenaient le risque de se faire intercepter, soit ils continuaient à pied, où ils seraient probablement plus discrets. Cette dernière option semblait être le plus raisonnable aux yeux de la Wookiee puisqu’ils n’étaient pas pressés par le temps.
Elle se décida à grogner son analyse de la situation à son compagnon, qui n’y répondit qu’au bout d’un long moment, après avoir jeté un coup d’œil à la console des senseurs. Une part de Tel’Ay s’étonnait d’être capable d’interpréter sans le moindre effort les données chiffrées et diagrammes de détection : quelques semaines plus tôt, ils lui étaient encore parfaitement indéchiffrables.
– Nous sommes à cinquante kilomètres, je pense que cela suffira. Atterrissons et faisons le reste du chemin à pied.
Anaria acquiesça et se mit en quête d’un site d’atterrissage approprié. Elle dévia le cap pour se rapprocher d’une zone marécageuse en marge de la rivière. D’immenses saules dont les branches formaient une fontaine de feuilles vertes bordaient les rives insalubres. Atterrir sous leur protection leur assurerait un camouflage parfait, mais elle dut s’y reprendre à trois fois avant de trouver un endroit convenable : le tapis d’herbes spongieuses était traître, masquant un cloaque marécageux qui ne demandait qu’à les engloutir. Elle posa enfin la navette sur une gangue de terre suffisamment solide pour en supporter le poids.

***
Jiger’Orsorul, le nouveau chancelier de la République, prit rapidement la mesure de son rôle. Fier Bothan porté par les réseaux d’alliances de son peuple, il avait surfé avec opportunisme sur les vagues de la crise qui agitait la République pour se retrouver au poste dont il rêvait depuis le jour où il avait décidé de se lancer dans la politique, activité élevée au rang d’art par son espèce. Et ce jour datait de sa prime enfance…
Au cours de sa carrière, il n’avait reculé devant rien : formé par les meilleurs, il avait mêlé habilement la subtilité de l’homme politique chevronné et les méthodes sans pitié pour écarter ses rivaux.

Fidèle aux principes qui avaient vus son élection, il ne fut pas long à décréter une pause dans l’expansion de la République, qui selon lui devait renforcer sa position et donner à ses membres le temps de pleinement s’intégrer dans le giron républicain.
Il réaffirma que nul monde ne saurait être incorporé contre son gré au sein de la République et, en preuve de bonne foi, annonça qu'il était prêt à reconnaître officiellement l’existence de l’Hégémonie Zabrak. De ce fait, il acceptait que Skelor I en fasse partie.
Il campa fermement sur une position dure vis-à-vis des Skelors : leur planète d’origine appartenant à l’Hégémonie, ils ne pouvaient se prévaloir du statut de citoyens républicains, sauf à en faire la demande individuellement.
Cette nouvelle anéantit Ver’Liu So-Ren, resté sur Coruscant le temps des élections. Officiellement citoyen de l’Hégémonie, il ne pouvait s’y rendre sans être exécuté pour sédition, comme il l’apprit vite par le biais de Tol Guela, ambassadeur de l’Hégémonie. De surcroît, un proche politique de Jiger’Orsorul lui fit comprendre qu’il n’était plus le bienvenue sur Coruscant. Sa présence risquait de mettre le chancelier élu en porte-à-faux vis-à-vis de la politique qu’il venait d’annoncer. Il lui fut même susurré que sa sécurité personnelle risquait de ne pas pouvoir être assuré. En guise de maigre consolation, son interlocuteur lui assura que s’il ne faisait pas de vagues, il se pouvait qu'avant la fin de son mandat, le chancelier Jiger'Orsorul « fasse un geste » pour lui et sa situation délicate.
Ver’Liu mesura l’extrême précarité de sa nouvelle situation quand il lui fut « conseillé » de ne pas chercher à s’installer sur un monde républicain : les plus hautes autorités seraient alors obligées de prendre des mesures contre lui, « pour le bien commun et la paix galactique ».

Pire, un ultimatum lui fut lancé : il avait quinze jours pour rejoindre Velinia III et quitter la planète avec son peuple, au risque de subir des représailles.
C’est dans un état second, proche de la prostration, qu’il embarqua sur son vaisseau pour quitter les lieux. Il avait voulu sauver son peuple et n’avait réussi qu’à le tuer une seconde fois, achevant le travail commencé par les Zabraks une génération plus tôt.

***
Sans un mot, Tel’Ay ouvrit l’écoutille et sortit. Anaria grogna sa colère d’être ignorée aussi ostensiblement. Malgré l’absence totale de réaction du Skelor, elle le suivit en bougonnant, une arme pesante dans les bras. Comme elle n’avait pas eu le temps de se fabriquer une nouvelle arbalète-laser, elle avait mis la main sur l’un des fusils-blaster contenus dans la petite armurerie du bord.

Tel’Ay se fondait sans un bruit entre les silhouettes torturées des arbres rachitiques qui n’émergeaient qu’à grand-peine des nappes de brouillard. Anaria avait fort à faire pour le suivre, irritée par l’humidité omniprésente qui rendait poisseuse sa fourrure. À chaque fois qu’elle mettait le pied sur une langue herbeuse et qu’elle s’y enfonçait jusqu’à mi-mollet, elle devait utiliser une bonne partie de sa force pour s’en extirper, avec un bruit de succion faisant presque penser que le marécage ne la laissait partir qu’à regret. Sans parler de la température glaciale qui s’emparait alors de ses pieds et remontait dans ses jambes. Elle frissonna : elle détestait cet environnement, qui semblait décidé à ne pas relâcher ses proies facilement. Alors qu’elle se demandait ce qui pourrait bien leur arriver de pire, elle entendit un grognement, plus sourd que celui qu’aurait pu produire le plus massif des Wookiees.

Elle rejoignit Tel’Ay, qui s’était arrêté un peu plus loin, aux aguets et main prête à empoigner son sabrolaser. Ils avancèrent prudemment, entourés des silhouettes lugubres des arbres noirs, et des rochers aussi gros que des landspeeders devinrent à leur tour visibles. Des dizaines de paires d’yeux jaunes et brillants apparut sur chacun des rochers, transperçant la brume, et un concert de grondements étouffés se leva. Les yeux se tournèrent vers eux.

Reptiliennes, longues de trois bons mètres et montées sur une dizaine de courtes pattes massives, les créatures brunes bougèrent lentement vers eux. Instinctivement, Anaria sut qu’elles attendaient le moindre geste brusque pour leur bondir dessus. Elle n’était pas sûre que son fusil-blaster soit assez puissant pour percer leur épaisse carapace brune parcourue de protéburances.
Tel’Ay se tourna vers elle, et elle fut stupéfaite de voir un large sourire illuminer ses traits, tel un enfant plongé dans un univers magique.
– Ce sont des Krogomos, aussi connus sous le nom de Dragons de Skelor. Jamais je n’aurai pensé en voir un jour.
– [Heu, tu as l’air… émerveillé, Tel’Ay. Est-ce bien le moment ?] demanda Anaria, inquiète de voir les créatures converger vers eux.
– Les Kromogos sont presque une légende ici. Les vieux contes locaux en sont truffés, ils représentent les messagers ou l’émanation du Grand Sweer, le dieu des Skelors. Ce sont des protecteurs et des alliés des Skelors.
– [Ah ? Et… ils le savent ?]
– On va vite le savoir, répondit Tel’Ay d’un ton léger.
Le Sith se tourna vers les Kromogos, paumes en avant et sourire aux lèvres. Anaria sentit la tonalité des grondements changer, comme si elle passait de menaçante à quelque chose comme ronronnante. Tel’Ay avança vers l’un des dragons, confiant, et passa sa main sur l’énorme crâne pour le caresser. Le Kromogo parut apprécier ce contact et ferma les yeux de contentement.
– Tu vois, fit Tel’Ay. Je crois que nous avons trouvé des montures !
Mais quand Anaria fit à son tour mine de s’approcher d’un Kromogo, celui-ci émit une plainte hostile. Tel’Ay la prit par la taille et recommença son opération de séduction auprès des créatures. Il fallut un long moment avant qu’elles acceptent la Wookiee.
– Il vaudra mieux que nous montions ensemble un Kromogo. Cela devrait suffire pour assurer ta sécurité.
– [Devrait ?]
Le sourire par lequel Tel’Ay répondit fut aussi moqueur que carnassier.

***
Ovelar Nantelek parcourait joyeusement le fichier informatique qu’il avait sous les yeux. Parfait ! C’était tout bonnement parfait !
Jamais à cours d’un plan de rechange, il s’apprêtait à plonger la République dans une instabilité qu’il espérait la plus longue possible. Ses forces militaires se reconstituaient lentement mais sûrement. Il lui faudrait encore du temps avant d’être certain de pouvoir défendre les mondes de son Hégémonie Zabrak, et plus encore pour agrandir son empire naissant, mais tout était en bonne voie.
Il avait repris contact avec les mondes qui avaient lâché la République pour le rejoindre avant de faire machine arrière sous les pressions de tous bords. Il avait assuré à leurs ambassadeurs que le moment était presque venu où ils pourraient à nouveau annoncer leur intention de faire sécession pour venir grossir ses rangs, et sans que personne ne puisse rien redire à la légitimité de leurs revendications.

C’est le document volumineux ouvert sur son écran qui allait lui en donner l’opportunité. Ses propres réseaux d’information valaient bien ceux des Bothans – qu’il avait d’ailleurs infiltrés depuis des années. Grâce à eux, il collectait des preuves de corruption contre tous les hommes politiques influents de la République. Conscient que l’exercice du pouvoir allait souvent de pair avec un manque de scrupules certain, il n’avait pas eu grand mal à monter des dossiers compromettants. Certes, certains sénateurs étaient farouchement intègres, mais des fausses preuves voire de simples rumeurs de corruption pouvaient tout aussi bien faire de terribles ravages dans leurs rangs.

Dans le cas de Jiger’Orsorul, Bothan jusqu’au bout des griffes, le contenu du dossier était véridique de bout en bout : pots-de-vin, menaces, extorsions de fonds, promesses non tenues, trois maîtresses et plusieurs enfants illégitimes alors que sa femme appartenait à l’un des clans les plus puissants de Bothawui, trucages de scrutins électoraux, disparition de rivaux, etc. Nantelek était presque impressionné par le personnage, qui ne semblait avoir négligé aucune action pour le faire pendre. Toute la panoplie de l’homme politique corrompu y passait, y compris certaines méthodes que Nantelek lui-même apprit pour l’occasion.
À la tête d’une fortune considérable en tant qu’Ovelar Nantelek et surtout maître du Côté Obscur de la Force en tant que Dark Omberius, ses pouvoirs et ses apprentis lui avaient permis de mettre la main sur toutes les preuves dont il avait besoin pour montrer à la galaxie à quel point Jiger’Orsorul était indigne d’occuper les plus hautes fonctions de la République.

Nantelek ouvrit un canal crypté et protégé pour Coruscant. L’ambassadeur Tol Guela répondit sur-le-champ.
– Monseigneur, je suis à vos ordres.
– Je l’espère bien. Avez-vous reçu le dossier sur qui vous savez ?
– Oui, monseigneur. Je propose de l’envoyer à tous les médias importants de Coruscant : museler un holojournal serait possible pour lui, mais il ne pourra rien si tous annoncent la même chose.
– Procédez, mon cher, procédez. Une jolie surprise vous attendra la prochaine fois que vous vous connecterez à vos comptes bancaires.
– C’est un plaisir de vous servir, monseigneur.

Quand Nantelek eut coupé la communication, Tol Guela soupira de soulagement. Peu de gens pouvaient altérer sa sérénité, mais Ovelar Nantelek avait ce pouvoir. Guela était un politicien assez chevronné pour savoir que le président de l’Hégémonie Zabrak possédait à coup sûr un dossier très complet sur ses propres activités illégales ou immorales – et elles existaient. Sa seule option était donc de le servir aveuglément.

***
Le Kromogo avalait les kilomètres à une vitesse impressionnante, et ses deux passagers avaient fort à faire pour rester cramponnés. Heureusement, les replis dorsaux presque annelés du Kromogo et les protubérances qui les parcouraient, permettaient à Tel’Ay et Anaria d’avoir prise, bien qu’ils n’auraient pas craché sur des selles. Tel’Ay était parfaitement à l’aise, jouissant des conditions locales parfaitement adaptées à son espèce, alors qu’Anaria était plus malheureuse que jamais, avec l’impression de respirer de l’eau en permanence.
Ils quittèrent leur monture dès que les faubourgs de la ville furent visibles. Gueule tournée vers le ciel, le Kromogo émit une plainte ressemblant à un adieu avant de faire demi-tour et se fondre dans la brume.
Tel’Ay et Anaria se faufilèrent discrètement entre les baraquements de bois qui bordaient la rue, qui n’était rien d’autre qu’un cloaque boueux. Ils évitèrent avec soin les rares silhouettes qui se découpaient de temps à autre.
– Il nous faut un landspeeder. On arrivera plus vite et ça évitera que des gens se posent des questions sur toi. Les Wookiees ne doivent pas être légion sur Skelor I, chuchota Tel’Ay.
– [Reste à savoir s’il en existe,] répliqua Anaria avec raison.
En effet, les seuls bruits qui parvenaient jusqu’à eux étaient comme étouffés, quelques éclats de voix et… des grincements, qu’ils identifièrent finalement comme provenant des essieux fatigués d’une charrette – remplie de ce qui ressemblait à du foin. L’attelage était tiré par un runderk. Le pachyderme progressait paresseusement et son conducteur Skelor, emmitouflé dans un manteau brun épais et coiffé d’un feutre à larges bords, paraissait recroquevillé sur lui-même.
Reste ici, je vais l’interroger, fit Tel’Ay.
Il fit le tour de deux bâtisses miteuses pour se retrouver devant l’attelage, comme s’il arrivait par hasard à sa rencontre. Il leva la main pour héler le conducteur. Celui-ci, morne, tira sur les rênes et les grincements irritants se turent.
– Bonjour, l’ami, dit Tel’Ay. Je suis un voyageur venu de loin, et j’avoue être un peu perdu. Comment s’appelle cet endroit ?
L’autre leva des yeux ternes et répondit d’une voix monocorde :
– Calibda. Nous sommes dans les faubourgs de Calibda.
– La capitale de Skelor I ?
– Il paraît, rétorqua l’autochtone d’un ton rogue.
– Le palais de Nantelek s’y trouve ?
– Tu es de ces amis ?
– Pas vraiment, non.
– Oui, le palais du Zabrak s’y trouve, finit par lâcher le Skelor.
– Tu peux m’y conduire ?
– Il est hors de question que j’approche de cet endroit maudit où vivent nos oppresseurs !
– Écoute-moi, l’ami, chuchota Tel’Ay, il est très important que je puisse me rendre à cet endroit…
Il écarta les pans de sa cape noire et montra ostensiblement le sabrolaser qui pendait à sa ceinture.
– … si tu vois ce que je veux dire, termina-t-il avec un sourire complice et en espérant que son interlocuteur le prendrait pour un Jedi en mission secrète.
L’autre resta coi mais Tel’Ay put sentir une vive excitation jaillir en lui. Il fallut un certain temps pour qu’il parvienne à maîtriser ses émotions, acquiescer de la tête et répondre simplement :
– Grimpe.
– Attends un instant, je ne suis pas seul. Anaria, ramène ta grande carcasse !
L’autochtone sursauta en voyant la haute silhouette de la Wookiee surgir du brouillard et venir sur eux au pas de course. Une expression émerveillée envahit ses traits quand elle s’arrêta à un mètre de l’attelage.
– C’est… c’est une Wookiee, n’est-ce pas ?
– En effet, répondit Tel’Ay, affable.
– Et… vous l’avez apprivoisée ?
Anaria grogna à cette répartie et l’autochtone rentra la tête dans les épaules, apeuré.
– N’aie crainte, fit Tel’Ay en s’asseyant à ses côtés. Elle a ses humeurs mais n’est pas méchante. Grimpe, Anaria, la paille fera une excellente cachette pour toi.
– C’est du foin, répliqua l’autre.
– Si tu le dis.

***
Après une nouvelle dure journée de travail, aussi jouissive que les précédentes quand on occupait un poste tel que le sien, Jiger’Orsorul put enfin prendre le temps de se détendre une fois le dernier conseiller expédié. Il en était à se demander comment il allait pouvoir faire entrer discrètement dans ses quartiers privés les deux esclaves zeltronnes dont il avait fait l’acquisition récemment, quand sa console de communication émit un trille. Sa fourrure se hérissa quand il constata que le canal utilisé était celui qu’il réservait à ce qu’il appelait ses « sources », à savoir ses informateurs officieux.
– Oui ?
– C’est Kreng, de Holonews. Je sors d’une réunion exceptionnelle avec la rédaction. On vient de nous faire parvenir un dossier extrêmement compromettant sur vous et mes supérieurs veulent en faire la une à la prochaine édition.
– Quoi ? Il n’est pas question que cela…
Un nouveau trille retentit, d’une source similaire, puis un autre, puis encore un autre…
Jiger’Orsorul se contenta de regarder le nom des expéditeurs : ses contacts de Coruscant-Minute, de Mararai-Hebdo, du Républicain, et d’une bonne dizaine d’autres titres-phares de l’espace républicain.
– Chancelier, vous êtes là ? Chancelier ? insista Kreng.
Orsorul coupa la communication, et éteignit la console d’une main tremblante.

***
En chemin, le paysan – Lit’Nor – gratifia Tel’Ay du récit de toutes les exactions commises par l’occupant zabrak contre le peuple skelor. Bien que le Sith s’en moquât éperdument, il afficha un masque de compassion de bon aloi et hochait la tête pour approuver les propos de son nouvel ami quand il le fallait.
Toute son attention était surtout focalisée sur son environnement. Il avait déjà remarqué que les vêtements de Lit’Nor étaient usés jusqu’à la corde, mais il vit que tous les autres Skelors qu’ils croisaient et qui avançaient tête basse lui ressemblaient beaucoup sur ce point-là. Il savait que les Skelors qui avaient pu partir en exil étaient pauvres dans leur grande majorité, mais force était de constater que ceux qui n’avaient pas fuis n’étaient pas mieux lotis. Pendant la demi-heure que dura leur lent cheminement à travers les rues quasiment désertes, il ne vit en tout et pour tout que deux landspeeders, aux vitres teintées. À chaque fois, Lit’Nor cracha au sol après leur passage en murmurant « traîtres ». La seule autre manière de se déplacer semblait être des charrettes semblables à celle de Lit’Nor.

Peu à peu, les rues boueuses et les bâtiments montés de bric et de broc qui les bordaient laissèrent place à des avenues pavées et des bâtiments préfabriquées, ces derniers cédant ensuite à la place à des immeubles de plus en plus imposants fabriqués dans des blocs massifs de pierre blanche, sûrement du calcaire.
Ils finirent par déboucher sur une place assez vaste pour permettre l’atterrissage d’un croiseur. Le sol était recouvert de fines mosaïques chatoyantes, mais le brouillard persistant ne permettait pas d’en apprécier les frises.

L’objectif de Tel’Ay se dévoila dans toute sa splendeur. Lit’Nor n’eut pas besoin de lui indiquer quel édifice était celui d’Ovelar Nantelek. L’édifice écrasait de sa taille le reste de la place. Une volée de marches hautes montait jusqu’à un niveau orné de colonnes impressionnantes, au milieu desquelles se découpait une double porte haute de trois mètres, dont chacun des pans était ouvert.
Des mercenaires faisaient le pied de grue devant, surtout zabraks et togoriens. Ils avaient beau n’être qu’une dizaine, nul doute qu’il y en aurait d’autres derrière. Tel’Ay avait pris soin de se déconnecter de la Force dès qu’il s’était installé aux côtés de Lit’Nor, désireux de ne pas attirer l’attention d’Omberius. Il lui faudrait tenir sans se dévoiler le plus longtemps possible.
Arrivés au milieu de la place gigantesque, Tel’Ay posa sa main sur l’épaule de Lit’Nor et lui dit :
– Merci, mon ami. Je descends là. Je vais aller directement sur eux et monopoliser leur attention. Pendant ce temps, fais le tour de la place avec ta charrette. Je les occuperai jusqu’à ce que tu arrives, et Anaria pourra m‘aider à faire le ménage.
– [C’est ça ton plan ?] demanda la Wookiee cachée sous le foin. [Rentrer dans le tas ? Ce n’est pas un peu trop simpliste ?]
– C’est simpliste, mais on bénéficiera de l’effet de surprise. D’ici à ce qu’ils comprennent ce qui leur arrive, on aura le temps d’arriver jusqu’à Omberius.
– [Ça, c’est ce que tu espères. Pour ma part, je pense que ton optimisme frise de trop près l’inconscience.]
– Si je me plante, je te promets de te faire mes plus plates excuses, répondit Tel’Ay en sautant de l’attelage.
Il échangea un signe de tête avec Lit’Nor avant de marcher résolument vers le palais.

***
Les révélations de la presse sur Jiger’Orsorul plongèrent le Sénat en ébullition. Le scandale était immense et le coup porté à la République très grave. Pendant de longues heures, les sénateurs exigèrent du chancelier qu’il vienne s’expliquer devant eux. Les rumeurs allaient bon train : Orsorul s’était enfui en catimini vers Bothawui, il était victime d’une campagne calomnieuse – bien que les preuves apportées ne laissassent pas place aux doutes. Selon d’autres encore, il avait été mis aux arrêts sur ordre du Conseil Jedi, seul organisme habilité à prendre le pouvoir en cas de vacance de la chancellerie, en attendant l’organisation de nouvelles élections. Le chaos était à son comble.

Les trois maîtres Jedi, capuches rabattues, arpentaient lentement les couloirs du Sénat. Les nombreux gardes qui les encadraient avaient fort à faire pour leur permettre d’avancer au milieu des sénateurs, assistants et journalistes qui voulaient savoir ce qui se passait.
Ils ne dirent pas un mot et parvinrent enfin à rejoindre les quartiers privés de Jiger’Orsorul, devant lesquels le chef de la sécurité du Sénat, extrêmement agité, ne cessait de faire les cent pas. Les voir arriver fut pour lui un immense soulagement. Il les fit entrer, les suivit et verrouilla derrière lui.
Les maîtres dévoilèrent leurs visages : étaient présents le Nikto Maddeus Oran Lijeril, Grand Maître de l’Ordre, et deux autres membres du Conseil Jedi, la Besalisk Mecti Laminer et le Caamasien Tempeï-Liy.

Le chef de la sécurité les mena jusqu’au bureau de Jiger’Orsorul. Le chancelier était assis bien droit dans son fauteuil cossu, la tête maintenue par le dossier rembourré qui la dominait. Ses yeux grands ouverts ne regardaient rien, un filet de bave coulait aux commissures de ses lèvres bordées d’un fin duvet de fourrure. Le manche d’une dague saillait de sa poitrine, enfoncée à l’endroit où se trouvait son cœur.
– Je… je pense qu’il s’est donné la mort, maîtres, hasarda le chef de la sécurité.
Lijeril se tourna vers ses compagnons après une longue réflexion :
– Il nous faut annoncer son décès… et que le Conseil Jedi prend la tête de la République. Faites venir nos meilleurs diplomates, nous devons organiser au plus vite de nouvelles élections.
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Messagepar Notsil » Dim 19 Avr 2009 - 19:45   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Oh, enfin la suite ^^

Alors très chouette mais (y'en a toujours un ^^) y'a pas encore la baston finale :(

Sinon quelques fautes ^^

comme s’il elle n’était qu’une extension de son corps.

->comme si

Anaria coulait de temps en temps des regards de biais vers lui,

->en biais ?

Cette dernière option semblait être le plus raisonnable aux yeux de la Wookiee puisqu’ils n’étaient pas pressés par le temps.

->la plus

sur les vagues de la crise qui agitait la République

->c'est la Crise...^^

Fidèle aux principes qui avaient vus son élection,

->vu

Des dizaines de paires d’yeux jaunes et brillants apparut sur chacun des rochers,

->apparurent (j'ai cherché avec quoi tu avais bien pu vouloir faire l'accord...mais y'a rien de singulier ^^)

mais des fausses preuves voire de simples rumeurs de corruption pouvaient tout aussi bien faire de terribles ravages dans leurs rangs.

->de fausses preuves

qui les parcouraient, permettaient à Tel’Ay et Anaria d’avoir prise, bien qu’ils n’auraient pas craché sur des selles.

->d'avoir une prise ?

Reste ici, je vais l’interroger, fit Tel’Ay.

->manque le tiret du début :ange:

Valà :)
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Messagepar Minos » Dim 19 Avr 2009 - 19:51   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Rassure-toi, la baston finale arrive. Comme son nom l'indique, elle aura lieu à la fin ! :paf:

Et merci pour les coquilles. :)
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Messagepar AJ Crime » Mar 28 Avr 2009 - 21:50   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

C'est copié, j'attendrai d'avoir quelques chapitres pour en commencer la lecture / proposition... Comme à mon habitude maintenant, et pis j'ai plein de retard de partout entre les 12 royaumes, le mystère de la force, et rédemption... No body is perfect, mais alors là pas du tout...
En quête de votre intérêt et de vos suggestions, votre dévoué serviteur dans la force, AJC
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Messagepar Caine Lornan » Lun 04 Mai 2009 - 10:45   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Coucou Minos

Bon comme je desesperais de lire la suite, je suis venu la prendre ici.;)
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Messagepar Minos » Lun 04 Mai 2009 - 11:26   Sujet: Re: [en cours/roman] Tel'Ay Mi-Nag 2 : Rédemption

Dis tout de suite que j'assure pas pour la livrer régulièrement, aussi ! Ceci dit, t'aurais pas tort... :D

Ravi de te voir par ici !
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