Hop hop,voilà le 4ème chapitre !!
Chapitre IV : Traqués comme des proies…
L’attaque vînt de tous les côtés simultanément. Les bêtes sauvages bondirent des buissons, toutes griffes dehors, hurlant leur soif de sang. Quand elles sautèrent au dessus du feu, le capitaine clone distingua les animaux. Ils avaient un corps musculeux, une fourrure sombre, des griffes extrêmement longues, une crête de poils sur une tête allongée, terminée par des crocs acérés. Une petite queue pointue complétait le tout, donnant aux bêtes un aspect terrifiant.
Les clones ouvrirent le feu sans hésiter, faisant cracher leurs blasters. Les rayons partirent en tous sens, illuminant ce petit espace de jungle. Un des animaux fut touché au niveau de la cage thoracique qui explosa avec un craquement sinistre quant un tir du lieutenant traversa l’animal de part en part. Il roula sur le sol et poussa des gémissements plaintifs.
Les bêtes devaient être au moins une dizaine, ce qui montrait qu’elles devaient avoir l’habitude de chasser en groupe. Le capitaine clone se joignit à un de ses soldats pour en arrêter deux dans leurs courses folles. Les tirs allèrent exploser la tête du premier animal, tandis que le deuxième, touché au niveau de ses pattes robustes, s’écrasaient dans le feu en poussant d’affreuses plaintes.
Mais un des clones ne fut pas assez rapide quand deux animaux l’attaquèrent, venant de deux endroits à la fois. Il mania habilement son blaster pour transpercer le corps d’un des agresseurs mais n’eut pas le temps de repousser l’assaut du deuxième. La bête, avide de sang se jeta sur le clone, qui tomba à la renverse sans un cri. Le capitaine clone vit distinctement les griffes de l’animal se planter dans le corps du soldat, à travers l’armure. Le soldat eut quelques spasmes convulsifs puis mourut.
Alors qu’ils n’étaient plus que quatre, le lieutenant hurla tout en tirant à un rythme soutenu :
-Je crains que d’autres n’arrivent ! Il faut fuir !
-Entendu !
Tout en maintenant un tir de barrage efficace, les clones survivants se replièrent puis se mirent à courir le plus rapidement possible, enjambant dans la nuit noire les obstacles de la jungle. Le capitaine régla la visière de son casque en vision de nuit et l’environnement lui apparut avec des teintes vertes. Mais ainsi il pouvait mieux se déplacer et éviter les entrelacs de branche qui bloquaient parfois l’étroit passage.
Au bout de cinq minutes de courses effrénées , le capitaine jeta un coup d’œil derrière lui et fit d’une voix essoufflée :
-Je crois qu’ils ne nous ont pas poursuivis.
-Oui, je crains qu’ils aient ce qu’il faut pour se repaître, répondit le lieutenant.
Les deux soldats se regardèrent, pensant au triste sort d’un des clones qui à l’heure actuelle devait être déchiquetée par les crocs aiguisés des bêtes sauvages.
Le capitaine regarda les deux autres clones qui étaient encore en vie et demanda :
-Vous allez bien ?
Les clones hochèrent de la tête, alors le capitaine dit :
-Bon, continuons à avancer.
L’aube s’était levée sur la jungle, l’éclairant de timides rayons qui conféraient au lieu une apparente tranquillité. Il faisait frais et les clones avaient enlevés leurs casques pour sentir l’air agréable glisser sur leurs peaux. Le capitaine marchait en tête, regardant tout ce qu’il se passait autour de lui, étant attentif au moindre bruit qui pourrait annoncer une attaque imminente. Mais non, tout était calme dans la jungle, on entendait bien les jacassements de quelques animaux mais qui néanmoins ne semblaient pas agressifs. Les autres clones étaient disposés en une sorte de flèche dont la pointe était le capitaine. Le lieutenant appela son supérieur en lançant :
-Belle journée qui se prépare n’est ce pas ?
Le capitaine parut surpris de la question. Il fit tout en continuant à avancer :
-Depuis quand vous souciez vous du temps lieutenant ? Je croyais que vous étiez insensible à ce genre de chose, vous concentrant uniquement sur la Guerre.
-Euh…oui, mais…je veux dire que c’est…agréable que d’évoluer dans cet environnement par ce temps et que…
-On est mieux là qu’au front ?
-Je…
-N’oubliez pas lieutenant, même ici, le malheur peut s’abattre sur nous.
Soudain un cri bref et intense envahit la jungle ce qui fit se retourner le capitaine et le lieutenant clone qui mirent leurs blasters en joug, s’attendant au pire. Une nuée d’oiseaux s’envola des hauts arbres et passa à vive allure au dessus des clones. Le capitaine vit un des clones se précipiter en courant vers des hautes herbes toutes proches. Le capitaine hurla :
-Unité C 254, que se passe t-il ?
-C’est l’unité M 554, je crois qu’elle vient de tomber dans une sorte de piège., répondit le clone tout en courant.
Le capitaine et le lieutenant s’élancèrent également et parcoururent les hautes herbes humides à vive allure. Tout à coup, ils s’arrêtèrent net. L’unité M 554 était à moitié enfoncée dans une sorte de marre spongieuse ou l’eau (ou du moins ce qui avait du en être avant qu’elle ne croupisse) avait des teintes marron et de verts. Le clone qui continuait de s’enfoncer, leva les yeux vers son capitaine et hurla :
-J’ai glissé sans faire exprès ! Je m’enfonce, vite, aidez moi !
Le capitaine balaya l’espace autour de lui mais ne vit rien qui aurait pu servir pour tirer le soldat. Celui ci malgré son entraînement commençait à paniquer et même s’il ne se débattait pas pour ne pas s’enfoncer trop vite, il continuait malgré tout d’être avalé par la boue grasse.
-Je vous en prie, trouvez quelque chose !
Le lieutenant se jeta sur le sol, la tête juste à côté de la marre et tendit son blaster long.
-Attrapez ça !
Le soldat avança le bras mais il n’était pas assez long, ce qui fit paniquer davantage le clone :
-Je n’y arrive pas !
-Réessayez bon sang !
Le soldat se déplaça comme il le put vers l’avant, il agrippa enfin le bout du blaster mais son mouvement brusque l’enfonça encore un peu plus. La boue atteignait à présent ses épaules.
-Aidez moi à le tirer, hurla le lieutenant.
Le capitaine et le clone restant se précipitèrent à leur tour sur le sol et aidèrent le lieutenant à tirer sur le blaster. Au départ le clone parvînt à s’extirper un peu du marasme puant mais tout à coup, ses doigts glissèrent sur le canon mouillé du blaster.
-Je vais lâcher !
-Tenez bon !
Le dernier doigt du clone lâcha l’arme qui était son seul espoir de survie. Le clone hurla quand il se débattit en vain dans la boue. Celle ci sembla monter subitement et recouvrit le casque du clone. La dernière chose qui disparut de lui, fut sa main droite qui avait en vain essayé de le maintenir en vie…
Les trois clones restants marchaient à un rythme soutenu, mais aucun d’eux n’osaient parler. Bien sur, les clones ne développaient pas de liens étroits d’amitiés entre eux mais pour le capitaine, c’était toujours un moment difficile que de perdre une unité.
Le soleil était maintenant bien haut dans le ciel qui souffrait malgré tout de la présence de nuages sombres. L’alternance d’ombre et de lumière conférait à la jungle une atmosphère étrange et des couleurs superbes et variées. Mais les clones ne se souciaient guère de la beauté du paysage dans un moment pareil. La situation était grave, ils étaient encore loin du village recherché et ils avaient déjà perdu deux soldats.
Le lieutenant clone qui marchait tout en regardant autour de lui, fut surpris d’entendre enfin la voix du capitaine :
-Cette mission ne sera pas meilleure que toutes les autres auxquelles j’ai participé.
-Que voulez vous dire ?
-Partout ou je vais, la mort me guette et me poursuit.
-C’est inévitable. Nous sommes des soldats et par conséquent, nous sommes toujours en première ligne face aux désastres de la guerre. Nous sommes des clones, nous nous devons de l’accepter.
Le capitaine eut un petit rictus désabusé avant de répondre :
-Bien sur, bien sur…mais vous n’allez quand même pas me dire que l’assaut que nous avons mené sur le camp Séparatiste en valait la peine, vous n’allez pas oser me dire que cette attaque a eu un résultat positif ?
Il y eut un silence puis le lieutenant répondit simplement :
-Non…
-Vous êtes un bon soldat lieutenant mais vous apprendrez bien vite que la Guerre peut nous changer malgré nos…prédispositions.
-Ce qui signifie ?
-Que moi aussi, lors de la bataille de Géonosis, j’étais convaincu de faire le bien, d’œuvrer pour la paix, de protéger la République mais…la réalité est toute autre. Je sers la République évidemment mais j’ai pu me rendre compte qu’elle souffrait de nombreuses contradictions et de disfonctionnement majeurs.
-Vous n’allez tout de même pas me dire que…
-Non, bien sur que non, je ne cautionnerais jamais un mouvement comme celui des Séparatistes. Ce sont eux les responsables de cette guerre, c’est à cause d’eux si nous sommes là, si autant de clones et de civils meurent sous les coups de blasters…mais je me pose des questions sur tout ceci, voilà tout.
Soudain, un bruit sourd et continu se fit entendre. Il s’amplifia rapidement et semblait se diriger vers les trois clones encore en vie. Ces derniers s’arrêtèrent et se retournèrent, pointant leur blasters vers la source apparente du vrombissement. C’est alors qu’émergeant à vive allure de derrière les hauts arbres, un chasseur droïd de la Confédération piqua vers les soldats de la République. Le capitaine clone sentit son cœur bondir dans sa poitrine et hurla :
-Courrez ! !
Le chasseur droïd repéra rapidement les trois unités qui tentaient de sprinter à travers les hautes herbes. Le lieutenant se retourna pour voir ce qu’il se passait et vit alors le chasseur ouvrir le feu, meurtrissant le sol terreux. Les lasers s’approchèrent inéluctablement de l’unité C 254 qui ne put rien faire pour les éviter. Un des lasers le transperça de part en part, le projetant dans les airs comme un vulgaire fétu de paille. De la terre fraîche lui retomba dessus, l’ensevelissant définitivement. L’appareil Séparatiste dépassa les deux clones encore en vie et se prépara à effectuer un nouveau passage. Il ne mit pas longtemps à être en position de tirs et cracha ses lasers rouge sans aucune économie. Le lieutenant vit le danger venir et au dernier moment sauta sur le côté, attrapant au passage le capitaine. Les deux soldats roulèrent sur le sol, alors que des explosions se produisaient à l’endroit ou ils se trouvaient une seconde plus tôt. Le capitaine, à bout de souffle, haleta alors que de la terre retombait sur son casque :
-Merci…lieutenant…il faut continuer à…courir !
Ils reprirent leurs courses folles à travers la jungle alors que le chasseur préparait un troisième passage. Tout à coup, le capitaine se rendit compte qu’une vaste crevasse s’étendait devant eux, provoquant une rupture d’au moins trois mètres de large. Le capitaine réfléchit immédiatement et rapidement. Il n’y avait pas d’autre issu, s’ils s’arrêtaient ils seraient tués, c’était certain.
-Et merde ! !cria le capitaine alors qu’il venait de prendre sa décision. Il hurla à son lieutenant qui était un peu en arrière par rapport à lui :
-On n’a pas le choix, il faut sauter !
Ce disant, le capitaine accéléra encore et vit la crevasse arriver. Il propulsa toute sa force dans ses jambes pour prendre le maximum d’appui. Le capitaine vit le fond de la profonde crevasse qui défilait sous ses pieds puis avec violence, il retomba de l’autre côté et s’écroula en roulant dans l’herbe humide. Aussitôt, et malgré qu’il eut le souffle coupé, il regarda le lieutenant qui s’apprêtait à sauter. C’est à ce moment précis que le chasseur ouvrit de nouveau le feu, un des lasers vînt s’écraser à quelques centimètres à peine du pied droit du lieutenant. Celui ci fut gêné dans sa prise d’élan et s’élança tant bien que mal. Le capitaine écarquilla les yeux et souffla :
-Il va être trop court ! !
Le lieutenant cria de désespoir quant il vit qu’il n’y arriverait pas, il se sentait aspirer par le vide qui s’étendait sous ses pieds. Il envoya alors sa main libre vers l’avant et par miracle, celle ci s’accrocha à la paroi opposée de la falaise. Le choc fut brutal pour le lieutenant qui alla s’écraser dans la roche mais qui malgré tout tînt bon. Il ne se retenait qu’avec une seule main car l’autre était prise par son fusil blaster.
-Capitaine ,au secours !
Le capitaine accourut et se jeta sur le sol alors que le chasseur droïd semblait vouloir terminer le travail.
-Tenez bon lieutenant, je vais vous remonter.
La capitaine attrapa la main du lieutenant et s’écria tout à coup :
-Donnez moi votre autre main !
-Je ne peux pas, je tiens mon blaster.
-Lâchez le !
-Vous êtes fou ? Sans mon arme, je ne suis plus un soldat, je ne suis plus un clone !
-Vous ne serez plus rien du tout si vous ne la laissez pas tomber. Faîtes le, dépêchez vous !
Le lieutenant parut hésiter puis enfin obtempéra. Il donna sa main gauche au capitaine alors que son blaster ricochait contre la paroi en s’enfonçant dans les ténèbres.
-Allez, on y est presque !
Le capitaine tira de toutes ses forces vers l’arrière et parvînt à ramener le lieutenant en sûreté.
-On n’est pas encore sorti d’affaire, le chasseur arrive.
Les deux clones se redressèrent et bondirent dans un fourré tout proche alors que l’appareil de la Confédération tentait une nouvelle fois de les abattre.
Enfin à l’abri, les deux clones s’écroulèrent sur le sol et tentèrent de reprendre leurs souffles. Le capitaine clone entendit le chasseur ennemi s’éloigner, et il eut la désagréable sensation qu’il allait peut-être demander des renforts. Le lieutenant murmura en souriant légèrement :
-Je croyais que les troupes Séparatistes ne venaient pas dans cette partie de la planète !
-Je pense que c’était un vaisseau de reconnaissance. D’ici peu de temps, les troupes ennemies rappliqueront. En tous cas, je dois vous remercier pour m’avoir sauvé la vie tout à l’heure.
-Et moi donc…
-Nous sommes quittes alors ?
-Ouais…
Les clones se turent. Au dessus d’eux, les nuages avaient définitivement caché le soleil.