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[Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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Messagepar Dark Sheep » Ven 08 Juil 2011 - 9:23   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Sympa le passage "prison break" :wink:
J'espère qu'Isil a un gros tatouage dans le dos...
:wink:
La faune de la prison est intéressante, et la coloc de l'héroïne est elle même une victime d'un système corrompu... Isil doit vraiment se demander si la République vaut la peine qu'on la défende.

En tout cas, heureusement qu'ils ne mettent pas de collier inhibiteur dans ces centres de détention :transpire:

Isil a écrit: Entre là dedans et mets les pieds et les mains dans les cercles jaunes et ne bouge plus. Ici, on douche gratis et pas seulement demain !

-> Le début de la phrase m'a rappelé le cinquième élément :D
Pour la fin, ça m'a fait sourire... on m'avait raconté en début de semaine l'histoire du barbier qui rase gratis, "demain" :wink:

Bon, donc là on sait qu'Isil est plutôt "tranquille" de son côté... je suppose qu'il est temps de retrouver ses amis sur "Aldorande" :paf:
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Messagepar Code 44 » Ven 08 Juil 2011 - 9:35   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Damned, le Mouton Sombre m'a grillé le centième message !Cela ne sera pas oublié my dear Sheep :sournois:




Donc, owi, des machinations sombres, des meurtres mystérieux, du WIP.
Que demande le peuple ?

Je suis un peu surpris quand même qu'après l'altercation entre Isil et le gang, la padawan se ne retrouve pas punie pour s'être battue. Genre, quelques jours à l'isolement, un peu de mitard, enfin comme dans une prison ordinaire quoi.
De même, si la République est globalement anti-jedi à cette époque pourquoi est-ce qu'ils traitent Isil (ou Sisil :lol:) comme une détenue ordinaire ?
Je dis pas que ça doit ressembler à ce qu'on verra à l'époque impériale (genre dans l'Eclosion du Mal, à tout hasard ^^) mais je trouve la sécu bien relâchée...
:)
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Messagepar Hiivsha » Ven 08 Juil 2011 - 11:46   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Code 44 a écrit:Je suis un peu surpris quand même qu'après l'altercation entre Isil et le gang, la padawan se ne retrouve pas punie pour s'être battue. Genre, quelques jours à l'isolement, un peu de mitard, enfin comme dans une prison ordinaire quoi.


L'altercation a duré 15 secondes et au final, personne n'a été blessé, juste quelques ko passagers. Je ne pense pas que ça a beaucoup dérangé les droïdes de surveillance qui doivent être là plutôt pour éviter des tentatives d'évasion ou des émeutes plus "sérieuses". Il n'y a pas de gardiens "humains" à l'intérieur du bloc ce qui laisse à penser qu'en fait, ce qui s'y passe importe peu la pénitentiaire locale tant que ça prête pas à conséquence... un peu comme "dans les douches" en France ! Image


Code 44 a écrit:De même, si la République est globalement anti-jedi à cette époque pourquoi est-ce qu'ils traitent Isil (ou Sisil :lol:) comme une détenue ordinaire ?
Je dis pas que ça doit ressembler à ce qu'on verra à l'époque impériale (genre dans l'Eclosion du Mal, à tout hasard ^^) mais je trouve la sécu bien relâchée...
:)


Justement, si la République avait été "pro Jedi", on peut penser qu'Isil aurait été traduite devant l'Ordre Jedi. Mais dans ces temps où l'Ordre est un peu "battu en brèche", Mas Dom l'a bien dit : "pas de traitement de faveur pour la Jedi" donc elle sera traitée COMME toutes les autres personnes non Jedi... ordinaire quoi.

Par ailleurs, si le procureur parait bien sévère à l'égard des Jedi, il est dit d'elle qu'elle est "professionnelle" ce qui signifie qu'elle doit être impartiale et juste. Je ne vois pas pourquoi Isil serait plus maltraitée que d'autres prévenus. :wink:
Le sentiment anti-Jedi semble procéder de ce que j'ai compris de l'époque, plutôt d'un sentiment d'abandon, de déception, de désespoir lié à la façon dont les choses se sont passées au moment de la signature du Traité. L'exil volontaire de l'Ordre n'a semble-t-il pas arrangé les affaires. Mais je n'ai personnellement pas compris qu'il s'agissait d'un sentiment "agressif" ou "nuisible" vis à vis de l'Ordre, comme un certain régime des années 36/44 vis à vis de certaines populations. Je ne pense pas qu'on en soit là dans le BG prévu par Bioware et j'espère ne pas me tromper.
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Messagepar Notsil » Ven 08 Juil 2011 - 12:17   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Jolie petite altercation, elle a montré qu'elle était la plus forte.

A voir comment on va la traiter maintenant, et si elle retrouve la mémoire sur cet incident, et comment se débrouillent les 2 autres zigotos sans elle^^
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Messagepar Code 44 » Ven 08 Juil 2011 - 13:16   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Isil a écrit:L'altercation a duré 15 secondes et au final, personne n'a été blessé, juste quelques ko passagers. Je ne pense pas que ça a beaucoup dérangé les droïdes de surveillance qui doivent être là plutôt pour éviter des tentatives d'évasion ou des émeutes plus "sérieuses". Il n'y a pas de gardiens "humains" à l'intérieur du bloc ce qui laisse à penser qu'en fait, ce qui s'y passe importe peu la pénitentiaire locale tant que ça prête pas à conséquence... un peu comme "dans les douches" en France !


Ben sans prendre la République pour idéale, je la trouve bien laxiste sur ce point. Surtout qu'on est encore dans la véritable Ancienne République, pas le régime qui s'effondre presque de lui-même pour donner naissance à l'Empire Galactique.

Mais attends...y aura donc une scène de douche ? :x


Code 44 a écrit:Justement, si la République avait été "pro Jedi", on peut penser qu'Isil aurait été traduite devant l'Ordre Jedi. Mais dans ces temps où l'Ordre est un peu "battu en brèche", Mas Dom l'a bien dit : "pas de traitement de faveur pour la Jedi" donc elle sera traitée COMME toutes les autres personnes non Jedi... ordinaire quoi.


Effectivement, l'autre point de vue est tout aussi logique.

Je ne vois pas pourquoi Isil serait plus maltraitée que d'autres prévenus. :wink:


Réponse conne : parce que c'est la n'héroïne ? :D
ou parce qu'elle est blonde

Le sentiment anti-Jedi semble procéder de ce que j'ai compris de l'époque, plutôt d'un sentiment d'abandon, de déception, de désespoir lié à la façon dont les choses se sont passées au moment de la signature du Traité. L'exil volontaire de l'Ordre n'a semble-t-il pas arrangé les affaires. Mais je n'ai personnellement pas compris qu'il s'agissait d'un sentiment "agressif" ou "nuisible" vis à vis de l'Ordre, comme un certain régime des années 36/44 vis à vis de certaines populations. Je ne pense pas qu'on en soit là dans le BG prévu par Bioware et j'espère ne pas me tromper.


Mes connaissances sur TOR sont encore très faibles, donc je te fais confiance sur ce point, même s'il est évident qu'on atteindra pas le niveau d'anti-jedi qu'on verra sous Palpatine.
Et by ze way, sans vouloir être pointilleux, je vois pas de quel régime tu parles si on respecte tes dates :
l'Italie Fasciste, c'est 1922 à 1945 (je compte dedans la République de Salo, même s'il faudrait séparer normalement)
l'Allemagne nationale-socialiste, c'est 1933 à 1945.
l'Etat Français, c'est 1940 à 1944
l'Empire Japonais, c'est 1868 à 1945
etc, etc.

Ouais, je sais je suis chiant mais l'Histoire c'est mon equine de bataille ^^
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Messagepar Hiivsha » Ven 08 Juil 2011 - 16:07   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Code 44 a écrit:Ben sans prendre la République pour idéale, je la trouve bien laxiste sur ce point. Surtout qu'on est encore dans la véritable Ancienne République, pas le régime qui s'effondre presque de lui-même pour donner naissance à l'Empire Galactique.


On n'est pas non plus dans une des périodes les plus stables de l'histoire de la République. Il y a à peine 10 ans Coruscant était saccagé par les Sith et la République obligée de signer un traité désavantageux pour elle. L'Ordre Jedi est parti, les tensions entre Sith et Républicains sont exacerbées d'un bout à l'autre de la Galaxie... bref, des temps troubles et durs, propices à tous les complots, à la limite d'une reprise de la guerre. Coruscant est en partie en ruine. Je doute que les priorités des autorités soient de réfréner à quelques altercations dans les milieux carcéraux qui sont peut-être un peu à l'abandon, vu tout ce qu'il y a à faire par ailleurs ;)


Isil a écrit:Je ne vois pas pourquoi Isil serait plus maltraitée que d'autres prévenus. :wink:


Code 44 a écrit:Réponse conne : parce que c'est la n'héroïne ? :D
ou parce qu'elle est blonde


Méééééé !!! Image
Image

Code 44 a écrit:Et by ze way, sans vouloir être pointilleux, je vois pas de quel régime tu parles si on respecte tes dates :
...
l'Allemagne nationale-socialiste, c'est 1933 à 1945.
...


Oui je sais que l'autre est arrivé au pouvoir en 33... mais j'ai toujours senti une extraordinaire poussée anti-les-autres à partir de 36, une politique du pire vraiment visible à l'international à compter de là... et comme on parlait du fait d'être anti-quelque-chose... ;) c'est une impression peut-être subjective je te l'accorde. Alors oui, les dates historiques brutes sont bien 33/45, tu as tout à fait raison.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 08 Juil 2011 - 16:22   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

L'épopée d'Isil prend une tournure surprenante! La Procureur est un personnage intéressant, et comme tout le monde, je suis curieux de savoir ce qui est arrivé à Kaldor... Pour le passage au commissariat puis en prison, je suis un peu mitigé... Il y a de bonnes idées, notamment sur ce que Isil perçoit des autres détenu(e)s, mais il y a aussi d'autres moments où je trouve que tu en fais trop :neutre: Ah, et puis :

Sans ciller, elle murmura.

- Je suis désolée…

Les épaules de la prostituée s'affaissèrent soudain et elle se mit à pleurer sans bruit.


Un peu rapide, non? :? Enfin, je sais que c'est un peu le but, mais je ne sais pas, là, j'ai trouvé ça brutal quand même, mais je peux me tromper, évidemment.
"Ma chérie, ma chérie, je vis en toi ; et je t'aime si fort que tu accepterais de mourir pour moi." (Carmilla, Sheridan le Fanu)
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Messagepar Hiivsha » Ven 08 Juil 2011 - 17:24   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

T'en fais pas... il n'y a pas à se tromper. Chacun lit avec sa sensibilité littéraire et ses ressentiments personnels.
Je voulais juste transmettre l'idée qu'au fond, le ton agressif de la femme n'était qu'une façade, une armure de souffrance prête à se déchirer, comme ça, d'un seul coup. Elle a tenu jusque là, et puis devant l'attitude de la jeune fille, elle craque et s'effondre. Quelque chose se brise en elle.

Pour la prison, ouaip, c'est pas faux. S'il y avait des chapitres à couper, on pourrait couper celui-là, mais en même temps, ça permet de continuer à découvrir Isil et puis, ce chapitre est en lien avec un autre à venir où on va découvrir encore un autre aspect de la Padawan et son lien avec la Force. :wink:
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Messagepar Hiivsha » Sam 09 Juil 2011 - 11:22   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 20

– Poursuites –



- Comment allons-nous nous y prendre pour arrêter Sazkaer ? demanda Hiivsha alors qu'ils entraient dans l'atmosphère d'Alderaan. C'est tout de même l'homme de confiance d'Organa et le chef de sa garde personnelle !
- Nous aurions pu entrer en communication avec l'ex-sénateur Organa, mais c'eût été trop risqué, remarqua pensivement Obi Melvar.
- Nous ne sommes même pas certains que Sazkaer ne soit pas au courant de notre venue.
- Si Mas Dom a tenu sa promesse, la tentative d'arrestation et la mort de Kaldor n'auront pas été divulguées.
- J'aimerais avoir votre optimisme Adol Bruck.

Puis après un court silence, Hiivsha reprit.

- Vous pensez toujours qu'Isil a tué Kaldor ?

Le Jedi lança un coup d'œil en coin au contrebandier tout en activant les volets atmosphériques.

- La logique veut que, s'il n'y avait qu'elle avec lui, c'est forcément elle. Qu'elle l'ait voulu ou pas !

De nouveau un court silence puis Melvar continua.

- Et vous, vous pensez toujours qu'elle ne l'a pas fait ?
- Elle en est incapable, je vous l'ai dit et elle n'est pas maladroite au point de tuer un homme sans le vouloir, répondit le contrebandier d'un ton convaincu.
- Nous sommes dans une impasse en ce qui la concerne. Restons concentrés sur notre mission. Je sens beaucoup d'agitation dans la Force autour de Sazkaer.
- C'est pratique de voir l'avenir, commenta Hiivsha avec une pointe d'ironie.
- Je ne suis pas très doué à ce jeu, avoua Adol Bruck, contrairement à Isil quand elle veut bien s'en donner la peine.
- Vous la connaissez depuis longtemps ?
- Depuis que mon ancien Maître l'a prise comme Padawan. Mais je ne la connais pas vraiment bien, si c'est ce que vous voulez dire. Lorsque Maître Mahr a pris Isil en formation, nous ne nous sommes plus tellement vus lui et moi. J'avais mes missions, lui les siennes.
- La bougeotte des Jedi, fit Hiivsha en souriant.
- La Galaxie est un territoire instable dans lequel il est bien difficile de garantir l'ordre et la sécurité, observa Obi Melvar. Même lorsqu'il n'y a pas de guerres ouvertes, il y a toujours quelque chose à y faire pour un Chevalier Jedi.

Leur vaisseau sortit de la couche nuageuse et le spatioport d'Alderaan apparut.

- Nous y sommes, remarqua Hiivsha en actionnant les rétrofusées, il ne nous reste plus qu'à trouver un véhicule, aller jusqu'à la demeure des Organa, arrêter le Capitaine Sazkaer, mettre son patron au courant de ses méfaits et repartir avec lui jusqu'à Coruscant pour tenter de résoudre l'énigme Isil.
- A vous entendre, ce sera facile, ironisa le Jedi.
- Une véritable partie de plaisir, renchérit le contrebandier tandis que le vaisseau touchait le sol alderaanais.
*
* *

- Voici votre landspeeder, annonça le loueur d'une voix fière.

Hiivsha observa le véhicule défraîchi et fit une grimace.

- Il se déplace encore sans tomber en morceaux ?

Le rodien prit un air offensé.

- Monsieur, il tient les deux cents pendant des heures sans problème et c’est notre modèle le plus loué !
- On le prend, fit Adol Bruck en glissant quelques crédits républicains dans la main du loueur. On ne le gardera pas longtemps de toute façon et on ne va pas très loin… juste aux abords d'Aldera.
- Merci messires, fit le rodien en s'inclinant. Bonne promenade alors !

Hiivsha ronchonna.

- C'est ça, bonne promenade…

Puis à voix inaudible.

- Est-ce qu'on a l'air de deux touristes qui viennent se promener au bord du lac ?

La demeure ancestrale de la famille Organa se trouvait à l'extérieur de la ville, dans un immense domaine boisé. C'était un vrai petit château de trois étages composé d'un bâtiment central et de deux ailes incurvées vers l'arrière. Le devant s'ouvrait sur une vaste esplanade dont le centre était occupé par un lac au milieu duquel trônait un énorme rocher d'une dizaine de mètres de haut. De son sommet, une cascade tombait bruyamment dans l'onde calme, favorisant une bruine qui prenait à certaines heures de la journée des teintes irisées.

Le speeder avait quitté les faubourgs de la capitale et glissait sur la route ombragée qui menait au manoir Organa. Les services de renseignements locaux de l'Ordre y avaient signalé la présence d'Organa et du Capitaine Sazkaer.

- Nous ferons d'une pierre deux coups, avait commenté Adol Bruck. Nous arrêterons Sazkaer et nous mettrons Organa au courant du complot de Kaldor.
- Espérons que tout se déroule mieux que sur Coruscant, avait soupiré le contrebandier assis à côté du Jedi qui pilotait.

Il y avait un certain décalage entre le but de leur mission et les péripéties des derniers jours, et l'impression de paix et de sérénité qui se dégageaient des lieux. Il faisait beau, un léger vent tiède parcourait la campagne environnante et le soleil réchauffait agréablement les prairies fleuries qui s'étendaient de part et d'autre de la route déserte.

- Y'en a qui aiment la campagne et sa tranquillité, observa Hiivsha tandis qu'ils pénétraient sous les grands arbres du domaine.
- Quand les choses sont trop calmes, il faut toujours s'attendre au pire, répliqua Adol Bruck.
- Des motojets, ça vous va comme pire ? fit soudainement le contrebandier alors qu'il regardait par-dessus son épaule.

Au même instant, des rafales d'éclats lumineux de tirs de canons blasters passèrent de chaque côté du landspeeder qui fit une embardée.

- Couchez-vous ! cria Maître Melvar.
- Pas besoin de me le dire deux fois, répliqua Hiivsha qui s'était aplati sur son siège tout en dégainant son arme qu'il leva au-dessus du dossier pour tirer en direction des assaillants.
- Si c'est le comité d'accueil, j'ai l'impression qu'il y a eu des fuites sur notre arrivée ici ! remarqua Adol Bruck en faisant osciller son véhicule de droite et de gauche pour éviter les tirs qu'il sentait arriver dans leur dos.
- Dommage ! cria Hiivsha ballotté dans tous les sens et qui continuait à tirer. Ç'aurait été trop simple de se pointer chez Organa et de dire à Sazkaer, bonjour, vous êtes en état d'arrestation !

Un motojet touché sur un propulseur partit en vrille et s'abattit sur la route en explosant.

- J'en ai eu un ! fit le contrebandier. Y'en a maintenant six derrière nous. Ils sont sortis de derrière les buissons. Si ça n'est pas un traquenard, ça y ressemble !

Plusieurs tirs touchèrent le landspeeder provoquant une embardée habilement contrôlée par son pilote qui avait ouvert les gaz à fond. De la fumée s'échappa d'un des côtés du véhicule.

- On est touchés ! cria Hiivsha. Le loueur de speeders ne va pas être content du tout !

Il se releva pour lâcher de nouvelles rafales avec son pistolet. Les motojets étaient conduits par des hommes qui portaient une combinaison blanche et or. L'un deux s'affaissa touché par Hiivsha et son motojet fit une série de cabrioles sur la route avant de s'écraser contre le tronc d'un arbre dans une grande explosion.

- Au moins, on ne va pas passer inaperçus ! s'égosilla le contrebandier après s'être cogné le crâne sur le tableau de bord. Melvar, vous conduisez comme un pilote de podracer !
- Je le prends comme un compliment, lui rétorqua le Jedi concentré sur la route.

La poursuite continua quelques instants, rythmée par les jets de plasma propulsés par les canons légers des motojets et le pistolet blaster d'Hiivsha.

- Arrêtez de bouger dans tous les sens, j'ai du mal à viser ! cria-t-il.
- Vous n'êtes pas pilote de chasse ? Ces mouvements effrénés devraient vous convenir à souhait !

Hiivsha sourit.

- C'est vrai ! Ça me rappelle le bon vieux temps !

Il se leva à moitié derrière le dossier de son fauteuil et se cala sur ses coudes pour prendre une meilleure visée. Il tira plusieurs fois. Deux motojets partirent dans des vrilles incontrôlées. Le tir d'un canon léger passa à quelques centimètres de lui et fit un trou dans le pare brise.

- Baissez-vous Hiivsha, s'époumona Obi Melvar, vous allez vous faire tuer !
- Conduisez et laissez-moi m'amuser ! cria le contrebandier en écho.

Une minute plus tard, alors que le speeder laissait échapper de plus en plus de fumée, ils débouchèrent dans une vaste prairie dégagée, laissant les grands arbres derrière eux et sur les côtés.

- J'ai une bonne et une mauvaise nouvelles, s'exclama Adol Bruck à travers les hurlements du moteur et le sifflement du vent dans le pare-brise perforé de partout. Je commence par laquelle ?
- La bonne… toujours la bonne en premier… ça aide à digérer la seconde !

Hiivsha lâcha de nouvelles rafales.

- Et bien, continua le Jedi d'une voix forte, nous arrivons au château d'Organa !
- Et la mauvaise ? cria le contrebandier toujours rivé vers l'arrière du véhicule.
- Je ne contrôle plus l'appareil et nous allons nous écraser contre un rocher !

En effet, le landspeeder glissait maintenant sur l'émeraude de l'onde du lac et ne se trouvait plus qu'à quelques dizaines de mètres de l'énorme rocher qui en formait le centre.

- Sautez ! cria Maître Melvar en s'extirpant du véhicule tout en lançant une puissante poussée de la Force qui propulsa Hiivsha à l'extérieur juste avant que le speeder n'explose contre la roche.

Lancé dans les airs à bonne distance pour ne pas retomber sur les rochers de l'îlot, Hiivsha eut l'impression d'être une balle qu'on avait lancée en l'air. Il serra son pistolet dans son poing, se mit en boule et attendit que quelque chose se passe. Dans une gerbe d'écume, il toucha la surface de l'eau et s'enfonça dans ses profondeurs. La fraîcheur de son nouvel environnement lui donna un coup de fouet et il se mit à battre des pieds pour nager vers la surface qu'il retrouva au bout de quelques secondes avant de se diriger vers la rive toute proche. Pour la première fois, il vit le bâtiment de la demeure Organa qui se détachait majestueusement derrière des haies tracées au cordeau qui agrémentaient des jardins en fleurs. Le bruit d'un motojet arrivant par derrière lui fit tourner la tête. Il plongea juste à temps pour échapper au tir puis il se remit à nager frénétiquement et reprit pied au moment où l'engin revenait face à lui. Il se campa sur ses deux jambes, visa et tira. Le pilote touché à la tête perdit le contrôle de son engin qui s'abîma dans le lac avec un grand plouf. Hiivsha courut instinctivement se mettre à l'abri des haies. Des hommes, vêtus eux aussi d'un uniforme blanc et or, étaient sortis des taillis qui ceinturaient les bois. Ils ouvrirent le feu à leur tour.

- Mais c'est pas vrai ! cria Hiivsha en cherchant des yeux le meilleur refuge à investir.

Une ombre se glissa tout près de lui. C'était Adol Bruck dégoulinant qui jouait du sabre laser et renvoyait un à un les tirs des blasters des agresseurs.

- Allons vers le château ! fit-il en reculant pour protéger Hiivsha qui en profitait pour faire mouche chaque fois qu'il levait son arme.
- Mais nom de dieu, jura ce dernier, combien sont-ils ?

Ils approchaient de l'escalier qui montait vers le perron d'honneur quand d'autres hommes surgirent d'en haut des marches et se mirent également à tirer.

- On est pris entre deux feux ! s'époumona Hiivsha. Ça va pas le faire !

Les hommes qui étaient sortis des taillis se mirent à tomber plus vite. Le Jedi haussa les sourcils tout en continuant à parer les jets de plasma avec une grande adresse.

- Ce n'est pas sur nous qu'ils tirent !

En effet, les six hommes qui venait de faire leur apparition avaient ouvert le feu, non pas sur les deux hommes mais sur leurs agresseurs.

- Ils tirent sur les autres ? Je n'y comprends rien ! cria Hiivsha.

Un par un les hommes en blanc et or tombèrent sous les coups jumelés du groupe de six, du contrebandier et du Jedi qui renvoyait sans état d'âme chaque tir de blaster vers son envoyeur avec la plus grande précision. Le calme revint. Il n'y avait plus personne devant eux quand ils se retournèrent. L'escalier était encore à une trentaine de mètres lorsque d'autres tirs fusèrent et les six hommes qui étaient en train de leur adresser des gestes amicaux s'écroulèrent sous leurs yeux.

- D'où viennent ces tirs ? demanda Hiivsha en regardant tout autour d'eux sans rien apercevoir.
- Je ne sais pas, répondit le Jedi. J'ai l'impression qu'ils sont venus de l'intérieur du bâtiment !

Ils se mirent à courir en se mettant à couvert derrière les rambardes de marbre qui descendaient du perron. Le silence revint.

- Je n'aime pas cela, fit Hiivsha en observant vers le haut de l'escalier. Il semble ne plus y avoir personne !
- Avec le boucan qu'on a fait en arrivant, les gens ont du se cacher quelque part, rétorqua Adol Bruck en s'avançant précautionneusement suivi par le contrebandier.

Prudemment, ils gravirent les marches blanches qui menaient vers les portes fenêtres donnant sur le perron. Tout en haut de l'escalier, ils se penchèrent sur les corps des hommes qui un instant auparavant leur venaient en aide.

- Ils sont morts ! observa le contrebandier.
- Le mien respire encore faiblement, surveillez les alentours Hiivsha !

Le Jedi souleva légèrement la tête du blessé.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? Qui vous a tiré dessus ?

L'homme bougea difficilement les lèvres et murmura.

- Nos… propres hom… mes… le ca… pitaine…
- Où est Sazkaer ?
- En haut… avec Or… gana…
- Le sénateur est ici ?

L'homme articula quelque chose d'inaudible et mourut. Adol Bruck se releva et entra dans le hall du bâtiment. Ça et là, il y avait d'autres cadavres. Certains portaient le même uniforme que les hommes qui les avaient agressés, d'autres étaient très probablement des gens de maison, ses serviteurs.

- Mais c'est un véritable carnage cette maison ! s'exclama Hiivsha en se grattant les cheveux. Vous y comprenez quelque chose Adol Bruck ?

Le Jedi ne cachait pas sa perplexité.

- J'ai bien peur d'avoir autant de mal que vous à saisir la situation ! Montons… après tout, le malheureux a dit que Sazkaer était en haut… il se peut qu'il nous attende de pied ferme !

Ils s'engagèrent dans les escaliers menant à l'étage supérieur.

- Prenez garde, prévint le Jedi.

Hiivsha lui répondit d'un petit geste de la main. Le premier étage semblait vide. Ils montèrent à l'étage supérieur épiant le moindre bruit suspect. La plupart des portes étaient ouvertes. Ils s'arrêtèrent devant une double porte et Adol Bruck fit signe à Hiivsha de se plaquer contre le mur, puis il ouvrir la porte d'un coup sec. Aussitôt des tirs fusèrent. Adol Bruck se campa dans l'ouverture, son Djem So faisant une nouvelle fois merveille. Hiivsha se mit accroupi pour mieux viser dans son dos. Il y avait une dizaine d'hommes dans un vaste salon. L'instant d'après, il n'étaient plus que trois et tandis que le contrebandier engageait un duel avec celui qui s'était caché derrière une colonne, Maître Melvar s'était élancé comme un oiseau à l'autre bout de la pièce pour arriver exactement entre les deux autres. Dans un mouvement aussi gracieux que précis que n'aurait pas renié un nostalgique du Shii-Cho, il trancha la tête de chacun d'eux avant même qu'ils n'aient pu le remettre en joue. Au même moment, Hiivsha blessait mortellement le dernier homme.

Adol Bruck se trouvait maintenant devant une nouvelle double porte finement ornée de moulures dorées à l'or fin. Il lui avait suffit de sonder la Force pour pouvoir murmurer à Hiivsha.

- Ils sont dans cette pièce !

Le contrebandier s'approcha. Au même moment la porte s'entrouvrit. Obi Melvar leva son sabre laser mais il resta l'arme en l'air, surpris par le petit garçon haut comme trois pommes qui se tenait devant lui, l'air effrayé. L'enfant recula tandis que les deux hommes essayaient de voir à l'intérieur de la pièce. Ils distinguèrent à l'autre extrémité, un homme revêtu d'une riche toge lilas qui tenait une femme dans ses bras. Adol Bruck reconnu immédiatement Organa et son épouse. Poussant le battant du bout du pied, le sabre laser en protection devant lui, il découvrit un peu à l'écart la haute silhouette du capitaine Sazkaer qui tenait contre lui une fillette sur la tempe de laquelle il pointait un pistolet.

- Entrez Maître Obi Melvar ! prononça-t-il d'une voix claire légèrement goguenarde. Décidément, vous êtes invincible aujourd'hui ! Combien d'hommes aurais-je du charger de vous éliminer pour que vous n'arriviez jamais jusqu'ici ?

Hiivsha s'avança à son tour et regarda les personnes présentes une à une. Sazkaer reprit.

- Vous devez êtes le contrebandier nommé Hiivsha Inolmo si mes renseignements sont bons.
- Ils le sont, répondit l'intéressé. Quant à moi, je ne vous demande pas si vous êtes le Capitaine Sazkaer !
- Capitaine Sazkaer, énonça le Jedi d'une voix tranquille, au nom du Chancelier Suprême, vous êtes en état d'arrestation pour crime de haute trahison et…

Son regard se promena dans la pièce.

- … d'autres crimes si j'en juge de ce qui s'est passé ici aujourd'hui !

Sazkaer ricana.

- Il ne se serait strictement rien passé aujourd'hui et ici, comme vous dites, si vous aviez eu la décence de mourir avant d'arriver au domaine. Les Jedi ne peuvent s'empêcher de fourrer leur nez partout, à l’image de cette petite garce que vous avez envoyée voler nos secrets !

Sa bouche se tordit dans un rictus à l'évocation d'Isil.

- Pourtant, on m'avait dit que tout avait été détruit et votre jolie Jedi capturée. J’admets que j'ai un peu de mal à comprendre comment vous êtes au courant de nos affaires !
- Il ne faut pas croire tout ce que vous disent les Sith ! coupa Hiivsha d'un ton tranchant.
- Les Sith ? s'exclama Organa d'un ton surpris, que dites-vous ? Capitaine, expliquez-vous !
- Vous, taisez-vous ! ordonna Sazkaer d'un ton mauvais. C'était pourtant un bon plan. Mais quoiqu'il en soit, la reprise de la guerre ne saurait se faire attendre, d'une façon ou d'une autre. C'est juste… un contretemps, voilà tout !

Il fit un geste de la tête vers Hiivsha et Adol Bruck.

- Vous deux, avancez vers Organa et sa petite famille et pas de geste inconsidéré sinon je brûle la tendre cervelle de la douce demoiselle.

Tandis que le Jedi et le contrebandier faisaient mouvement vers Organa, sa femme et le petit garçon qui s'était réfugié dans les robes de sa mère, Sazkaer, opérait une lente retraite vers la porte.

- Je regrette de ne pas avoir plus de temps pour bavarder avec vous, mais une navette m'attend un peu plus loin qui doit m'emmener en lieu sûr chez nos amis Sith justement.

Il reculait précautionneusement et atteignit le seuil de la pièce.

- Ne bouge surtout pas, murmura-t-il à son otage tandis qu'il saisissait à sa ceinture un objet cylindrique.
- Un petit cadeau d'adieu pour vous cinq ! ricana-t-il en lançant la grenade dans la pièce avant de refermer la porte sur lui et de détaller en emportant l'enfant sous son bras.

La femme d'Organa poussa un cria tandis que Maître Melvar se plaçait devant eux les mains en avant, puisant rapidement dans la Force le maximum d'énergie afin de créer un bouclier invisible entre eux et la bombe qui explosa deux secondes plus tard. Le souffle fut puissant. Tous les meubles volèrent en éclat et les tentures prirent feu, mais le Jedi avait résisté sans faillir. L'enfant pleurait et la femme défaillait.

- Venez, cria Adol Bruck en prenant l'enfant avec lui tandis que Hiivsha aidait l'épouse de l'ancien sénateur à marcher.

Ils sortirent sur le palier.

- Ça va aller sénateur ? On va récupérer votre fille ! Venez Hiivsha !

Ils dévalèrent les marches six par six et se précipitèrent dehors en sortant par derrière, du côté des dépendances. À l'autre bout de la cour intérieure, Sazkaer sautait dans un speeder avec son otage.

- Ne le laissons pas s'échapper ! cria Hiivsha en courant vers lui.

Adol Bruck s'arrêta et considéra la distance qu'il y avait entre lui et le véhicule. Trop loin pour sauter. Peut-être pas pour tenter autre chose en espérant que cela fonctionne. Il se concentra et tendit sa main droite soutenue par la gauche au niveau du poignet. Au moment où le landspeeder démarrait en trombe, l'enfant fut soulevée de son siège et resta quelques secondes dans les airs avant de retomber sur le derrière en poussant un petit cri.

Le Jedi rattrapa Hiivsha qui demandait déjà à l'enfant.

- Ça va petite ? Rien de cassé ?

Stupéfaite, la fillette le regardait la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés. Maître Melvar prit le contrebandier par le bras en l'entraînant vers le garage où se trouvaient des motojets.

- Venez, montez derrière-moi !
- Mais… eut juste le temps de dire Hiivsha avant de s'exécuter tandis que l'engin démarrait.

Accroché à l'arceau arrière, il eut le temps de voir les Organa se précipiter vers leur fille avant d'être englouti par la forêt.

- Pourquoi ne prenez-vous pas le chemin ? cria-t-il à l'adresse de son pilote.
- On va prendre un raccourci pour lui couper la route ! hurla Obi Melvar dans le vent. Tenez-vous bien !

Il commença une série d'acrobaties destinées à éviter les troncs des arbres, les souches, les lianes en travers de leur trajectoire, tantôt montant à plusieurs mètres du sol, tantôt plongeant au niveau des fougères qui fouettaient la carrosserie de l'engin et leurs jambes protégées par leurs armures légères et souples, donnant de violents coups de guidon à droite puis à gauche pour passer entre les arbres dans des espaces où Hiivsha était à chaque fois persuadé qu'ils ne pourraient se faufiler.

Même Hiivsha fut impressionné par l'habileté quasi surhumaine que la Force concédait au Jedi dans le pilotage de l'engin. Personne d'autre n'aurait pu par sa seule adresse faire de même à pareille allure. La végétation fonçait vers eux avec une telle célérité qu'il n'en voyait plus qu'un rideau vert indescriptible. La folle course durant plusieurs interminables minutes puis soudain le motojet sortit de la forêt et se retrouva juste au dessus du landspeeder dans lequel Sazkaer levant la tête, poussa un cri de surprise.

Ils avaient quitté les frondaisons de la forêt et évoluaient à présent dans une vaste plaine d'herbe rase qui descendait en pente douce vers une vallée au fond de laquelle on pouvait apercevoir une petite navette. Sans doute celle qui attendait Sazkaer. Se pouvait-il qu'un bâtiment Sith se trouva en orbite autour d'Alderaan ? se demanda le Jedi tout en maintenant son engin au dessus du landspeeder qui tentait désespérément de faire des embardées pour les semer.

- Préparez-vous à sauter ! cria soudain le Jedi à son passager.
- À quoi ? Vous avez bien dit à sauter ? hurla ce dernier.

Obi Melvar fit oui de la tête.

- Maintenant ! rugit Adol Bruck alors qu'il s'écartait légèrement pour offrir les meilleurs chances au contrebandier d'atterrir dans le véhicule qu'ils poursuivaient.

Hiivsha n'hésita pas. La peur ne faisait pas vraiment partie de son quotidien. Il s'envola et retomba lourdement sur le siège arrière du landspeeder qui oscilla sur son axe. Sazkaer tourna la tête. Le poing du contrebandier s'écrasa comme un marteau pilon sur son nez. Le capitaine de la garde poussa un cri furieux et essaya de mettre en joue l'importun. Le véhicule fit plusieurs folles embardées qui faillirent déstabiliser ses occupants. Hiivsha avait saisi le poignet du capitaine dans ses mains et le tordait de toutes ses forces. Le pistolet finit par s'échapper de la main qui le tenait, tandis que le poing du contrebandier frappait encore. Le speeder se mit à ralentir en tournoyant sur lui-même tandis que son conducteur se retournait pour mieux se défendre. Une lutte acharnée à mains nue se livra dans le landspeeder qui s'arrêta en définitif au milieu de la prairie à deux cents mètres environ de la navette. Hiivsha para du bras un coup droit avant de décocher un uppercut qui projeta Sazkaer à la renverse. Quand il voulut se relever, la lame bleue du gardien Jedi se planta à quelques centimètres de son visage. Obi Melvar debout sur les sièges répéta lentement.

- Capitaine Sazkaer, vous êtes en état d'arrestation pour crime de haute trahison sur ordre du Chancelier Suprême !

Sazkaer laissa sa tête retomber contre la carrosserie en soufflant, vaincu. Hiivsha pointa également son arme vers lui. La lame bleue disparut en paraissant se rétracter dans le manche du sabre.

- Vous vous défendez bien à mains nues Hiivsha, observa le Jedi. Il faudra que nous nous mesurions un de ces jours.
- Sans tous vos trucs de Jedi alors !
- Évidemment ! répondit Adol Bruck avec un léger sourire. Sinon, il n'y aura pas de challenge !

Sazkaer se releva et Obi Melvar lui passa une paire de menottes avant de le faire passer à l'arrière du véhicule. Au même instant, il fut projeté en arrière tandis qu'une tache rouge éclatait au niveau de son cœur. Instinctivement, Hiivsha et Adol Bruck se jetèrent sur le sol. Hiivsha montra du doigt la navette. Dans l'ouverture du sas on pouvait distinguer une silhouette qui tenait dans ses mains une longue arme caractéristique.

- Un fusil à pulsations électromagnétiques, observa le Jedi en plissant des yeux pour mieux voir. L'arme favorite des chasseurs de prime…
- Ou des tueurs à gage, compléta Hiivsha en ouvrant le feu vers le petit vaisseau.

Le tireur n'insista pas et la porte du sas se referma tandis que la navette prenait son envol sous les tirs du pistolet blaster du contrebandier.

Maître Melvar se releva et se pencha vers Sazkaer allongé au fond du landspeeder. La tache rouge recouvrait à présent toute sa poitrine et du sang suintait par la commissure de ses lèvres.

- Il semble que ses amis ne supportent pas l'idée de l'échec, commenta le Jedi.
- En parlant d'échec, observa Hiivsha d'un ton ironique malgré lui, notre mission n'est pas forcément un réel succès. Kaldor puis Sazkaer… A part de la viande froide, nous ne ramènerons rien au Conseiller Darillian !
- Eh bien, lui qui souhaitait la plus grande discrétion sur cette affaire, le voilà servi, approuva Adol Bruck en déplaçant le corps du capitaine sur la banquette arrière.

Sazkaer les regardait fixement. Il eut un hoquet et vomit un flot de sang. Ses lèvres tremblèrent. Il faisait un effort pour dire quelque chose.

- Da… dar…

Un violent spasme secoua son corps et son visage se figea pour toujours. Adol Bruck lui ferma les yeux avant de se relever.

- À supposer que le feu Sénateur Kaldor ne soit pas le véritable chef de ce complot, nous allons avoir un mal fou à déceler la vérité si tous les protagonistes nous claquent entre les doigts.

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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:15, modifié 3 fois.
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Messagepar Notsil » Sam 09 Juil 2011 - 21:09   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Eh bien, ils n'ont en effet pas de chance dans leurs arrestations ^^

Quelques petites remarques en vrac :

Au même instant, des rafales d'éclats lumineux de tirs de canons blasters passèrent sur leur gauche et sur leur droite.

-> le "sur leur gauche et sur leur droite" me parait un peu moche comme formulation, je vois pas trop par quoi remplacer, mais un truc genre "de part et d'autre" ou "qui les encadrèrent" serait + joli je pense ^^

Ils se mirent à courir en se mettant à couvert derrière les rambardes de marbres qui descendaient du perron.

-> je pense qu'il faut juste "marbre"

Ils commencèrent l'ascension des escaliers qui s'élevaient vers les étages.

-> l'ascension des escaliers ça sous-entend déjà qu'ils ne descendent pas à la cave ^^

La végétation fonçait vers eux avec une telle célérité qu'il ne voyait plus qu'un rideau vert indescriptible qui passait à sa droite et à sa gauche. La folle course durant plusieurs interminables minutes puis soudain le motojet sortit du rideau vert

-> pour chipoter, tu as un double "rideau vert" et un autre " à droite à gauche" (le vert qui défile autour de lui ?)

Le petit mourant leur a donné un très vague indice syllabique, et perso j'ai bien aimé les poursuivants, puis les gentils qui les aident, puis qui se font déboiter à leur tour ^^
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Messagepar Hiivsha » Sam 09 Juil 2011 - 21:55   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Notsil a écrit:Eh bien, ils n'ont en effet pas de chance dans leurs arrestations ^^

Quelques petites remarques en vrac :

Au même instant, des rafales d'éclats lumineux de tirs de canons blasters passèrent sur leur gauche et sur leur droite.

-> le "sur leur gauche et sur leur droite" me parait un peu moche comme formulation, je vois pas trop par quoi remplacer, mais un truc genre "de part et d'autre" ou "qui les encadrèrent" serait + joli je pense ^^


Super tes remarques ! :jap: En plus c'est le genre de passages qui ne me plaisent pas vraiment quand je les relis, sans trop savoir par quoi les remplacer sur le moment.

Donc là je mets : "des rafales d'éclats lumineux de tirs de canons blasters passèrent de chaque côté du landspeeder qui fit une embardée."

Notsil a écrit:
Ils se mirent à courir en se mettant à couvert derrière les rambardes de marbres qui descendaient du perron.

-> je pense qu'il faut juste "marbre"

Ils commencèrent l'ascension des escaliers qui s'élevaient vers les étages.

-> l'ascension des escaliers ça sous-entend déjà qu'ils ne descendent pas à la cave ^^

La végétation fonçait vers eux avec une telle célérité qu'il ne voyait plus qu'un rideau vert indescriptible qui passait à sa droite et à sa gauche. La folle course durant plusieurs interminables minutes puis soudain le motojet sortit du rideau vert

-> pour chipoter, tu as un double "rideau vert" et un autre " à droite à gauche" (le vert qui défile autour de lui ?)



Marbre => corrigé
les escaliers => "Ils s'engagèrent dans les escaliers menant à l'étage supérieur." parce qu'en plus la tournure n'était pas belle :neutre:
la végétation et encore un droite-gauche => "La végétation fonçait vers eux avec une telle célérité qu'il n'en voyait plus qu'un rideau vert indescriptible. La folle course durant plusieurs interminables minutes puis soudain le motojet sortit de la forêt" simplification et pas de répétition ! :whistle:
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Messagepar Notsil » Sam 09 Juil 2011 - 22:18   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Beaucoup plus joli en effet ;)
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Messagepar Hiivsha » Dim 10 Juil 2011 - 12:45   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 21

– Vivre ou mourir –



Quand les deux hommes revinrent à la demeure Organa, les domestiques, qui s’étaient prudemment cachés dans les dépendances lorsque les premières rumeurs de bataille étaient parvenues à leurs oreilles, ramassaient les nombreux corps étendus dans les pièces et les jardins.

Le landspeeder et le motojet s’arrêtèrent au pied du grand escalier et Organa descendit pour accueillir le Jedi et le contrebandier en leur serrant les mains.

- Merci à vous deux de votre intervention, mais…

Il s’interrompit en apercevant le cadavre de Sazkaer sur le siège arrière du speeder.

- Je vois qu’il ne s’est pas rendu sans combattre ? observa-t-il sous forme de question.
- En fait, répondit Maître Melvar, des complices l’attendaient avec une navette dans une plaine au sud et ils n’ont visiblement pas supporté l’idée que nous pourrions le capturer vivant !
- Vous voulez dire que ce sont eux qui l’ont tué ?
- C’est tout à fait ça… un excellent tir… un professionnel sans aucun doute ! commenta Hiivsha.
- Qui pourra m’expliquer la situation alors ? s’inquiéta Organa.
- Je pense que nous avons la plupart des éléments, le rassura Adol Bruck. Venez Sénateur, nous avons à parler… il faut aussi que je contacte le Conseil sur Tython !
- Allons dans mon bureau, nous y serons tranquilles et il y a un relais HoloNet.

Organa s’effondra lourdement dans son fauteuil.

- Je vous avoue, Maître Melvar, que j’ai du mal à comprendre les événements qui viennent de se passer. Lorsque les échanges de tirs ont eu lieu dans les jardins, Sazkaer est arrivé et nous a dit de monter à l’étage, que nous étions attaqués, qu’on en voulait à ma vie. Comme je voulais sortir voir de mes propres yeux ce qui arrivait réellement, il s’est mis à agir comme un forcené et a pris ma fille avec lui en nous ordonnant de le suivre. Il avait à ses côtés quelques hommes qui semblaient lui obéir au doigt et à l’œil. Quand nous sommes montés, j’ai échangé un regard avec le sergent Milar qui venait d’arriver avec d’autres hommes et je pense qu’il a compris que les choses n’étaient peut-être pas ce que Sazkaer disait qu’elles étaient.
- Votre sergent fait partie des victimes sur le perron du grand escalier ? s’enquit Hiivsha.
- Oui hélas, on a retrouvé son corps… il a reçu un tir dans le dos, geignit Organa en secouant sa tête. Pauvre garçon !
- Il est venu à notre aide avec quelques hommes, précisa Adol Bruck mais d’autres gardes les ont pris à revers depuis l’intérieur du bâtiment.
- Je ne comprends pas, se plaignit Organa.
- Et bien, on peut supposer que Sazkaer avait une partie de votre garde à sa botte, qu’il les ait ou non dupés, expliqua le Jedi. Il a essayé de nous arrêter avant que nous parvenions jusqu’à chez vous car nous avions pour mission de le mettre en état d’arrestation sur ordre du Chancelier Suprême. Voyez-vous, il fait partie d’une conjuration qui projetait d’assassiner le Chancelier Janarus lorsque celui-ci serait venu vous soutenir pour votre candidature à la succession au trône d’Alderaan.
- Assassiner Janarus, mais enfin, dans quel but ?
- Provoquer une nouvelle élection au Sénat dans la panique, faire élire le Sénateur Kaldor qui semble être à la tête de ce complot.
- Kaldor ? s’étonna Organa.
- Oui Sénateur… mais Kaldor est mort.

Organa soupira en écarquillant les yeux.

- Tout cela est simplement consternant. Le Sénateur Kaldor est mort comment ?
- Il a été tué lors de son arrestation. Les causes de sa mort sont encore obscures et font l’objet d’une enquête du procureur de Coruscant. J'ajoute, continua Melvar, qu'il est tout à fait vraisemblable que Sazkaer ait eu également pour mission de vous éliminer, vous et votre famille, pour amplifier l'émotion créé par l'événement mais aussi pour réduire l'influence de votre parti sur Alderaan.
- Mais quel but poursuivaient tous ces gens ?
- Visiblement, Kaldor avait projeté d’envahir Alderaan avec l’armée Républicaine dans le but d’y rétablir l’ordre en profitant sans doute de l’émoi suscité par l’assassinat du Chancelier… voire du vôtre. Ainsi, l’Empire serait très certainement intervenu lui aussi et la guerre aurait repris. Ce qui est plus obscur, c’est la participation d’au moins deux Seigneurs Sith à ce projet, ajouta pensivement Melvar.
- Deux Seigneur Sith ? répéta Organa complètement abasourdi.
- L’un a tué Maître Beno Mahr que vous connaissiez et l’autre a pulvérisé le transport à destination de Coruscant.
- J’en ai entendu parler… le Valiant… mon dieu, tant de victimes… et Maître Mahr…

Hiivsha nota l’air désemparé de l’ancien sénateur d’Alderaan. Le Jedi continuait son exposé qu’il semblait presque faire pour lui-même.

- C’était pour récupérer un datapad que la Padawan de Maître Mahr avait subtilisé à Sazkaer. Nous avions pensé que, le pensant détruit avec le Valiant, Sazkaer n’aurait pas été sur la défensive… nous nous sommes trompés.
- Ou quelqu’un a vendu la mèche de la mort du Sénateur Kaldor, intervint le contrebandier.
- C’est une possibilité, admit Adol Bruck pensivement. Toujours est-il que la présence des Sith à ses côtés peut laisser à penser que le but inavoué de cette machination était de faire perdre définitivement la guerre à la République.
- C’est inconcevable ! protesta Organa.
- Le clan de ceux qui rejettent le Traité de Coruscant est puissant. Certains pensent peut-être qu’il serait mieux pour la République de se soumettre à l’Empire plutôt que de le combattre, observa le Jedi.
- C’est… je… difficile d’admettre une pareille chose… se soumettre aux Sith ?
- En échange d’une parcelle de pouvoir, qui sait ce que les hommes peuvent accepter, ironisa Hiivsha.

Il y eut un silence lourd et oppressant. Finalement, ce fut l’apparition des holoscans de plusieurs Maîtres Jedi du Conseil de Tython qui le rompit. Aussitôt, Melvar fit un rapport détaillé des derniers événements.

- Voilà qui est peut-être mieux, avança prudemment l’un des Maîtres. Un pareil scandale aurait pu faire trembler la République sur ses bases encore fragilisées.
- Nous allons contacter le Chancelier pour faire le point avec lui, annonça Satele Shan. Avec la mort du Sénateur Kaldor et du Capitaine Sazkaer, il se peut qu’il puisse reprendre la main sur ce Cercle Sombre. Dans l’immédiat Maître Melvar, vous allez reprendre le cours de votre mission interrompue par l’affaire Kaldor et retrouver votre apprenti Onjo Garnac dans l’espace Hutt. Il semble qu’il ait besoin de renfort.
- Bien Maître Shan… mais, objecta Adol Bruck, j’avais pensé retourner sur Coruscant pour mener notre propre enquête sur les circonstances de la mort du Sénateur Kaldor… je n’oublie pas qu'Isil, la Padawan de Maître Mahr, est actuellement accusée du meurtre et incarcérée.
- Nous le savons Maître Melvar, coupa un autre membre du Conseil. Néanmoins, nous avons décidé que vous deviez reprendre votre mission initiale. Pour ce qui est du cas de la jeune Isil Kal’Andil, nous devons faire confiance à la justice Républicaine et aux bureaux du Procureur. Il serait délicat d’intervenir trop directement dans une affaire aussi sensible.
- Bien Maîtres, agréa Adol Bruck avec un visage contraint.

La transmission cessa et les silhouettes bleutées des holoprésences s’effacèrent.

- Je suppose que vous allez vouloir regagner Coruscant ? demanda le Jedi au contrebandier qui paraissait soucieux.
- Oui Adol Bruck, je ne fais que très moyennement confiance à Mas Dom pour élucider rapidement ce problème. Je me demande si savoir qu’une Jedi est emprisonnée ne lui procure pas une petite satisfaction personnelle.
- Je suis désolé de ne pas vous accompagner, mais les ordres du Conseil…
- Sont les ordres, compléta Hiivsha en tentant un sourire peu convaincu. Ne vous en faites pas mon ami, je rentrerai à Coruscant par mes propres moyens… il faut d’ailleurs que je trouve un nouvel appareil… mes économies vont y passer, ajouta-t-il avec une moue.

Le visage d’Organa s’éclaira.

- Je peux vous être utile pour cela, Capitaine Inolmo. Je connais fort bien un excellent vendeur sur la place d’Alderaa qui va vous trouver chaussure à votre pied… et pour vous remercier de tout ce que vous avez fait pour moi et pour la République, je vous offre volontier votre prochain vaisseau !

Ce fut au tour du visage du contrebandier de s’éclairer.

- Je ne suis pas assez fortuné pour refuser pareille offre Sénateur.
- Je ne suis plus Sénateur, rappela Organa.
- Et moi je ne suis plus capitaine, conclut Hiivsha avec un grand sourire.
*
* *

- J'ai vu Maître Ponaa qui tenait ses deux mains à plat sur le ventre d'un chevalier à l'hospice du Temple, Maître Beno, dit la fillette en regardant pensivement une nuée de papillons multicolores qui s'égayaient au milieu des fleurs. Elle se tenait immobile, les yeux fermés et ses mains dégageaient comme une douce lumière en leur centre. Que faisait-elle ?

La fillette venait de ramasser dans l’herbe un oisillon blessé qui avait la patte cassée. Beno Mahr frotta paternellement le sommet de la tête blonde tournée vers lui en souriant.

- Elle lui prodiguait des soins, Isil. Maître Ponaa est une guérisseuse. Elle se plonge en transe dans la Force pour faire guérir les blessures.

La fillette cligna de ses grands yeux bleus et ses sourcils se froncèrent sous l'effet d'une intense réflexion.

- Comment fait-elle pour guérir les blessés avec la Force, Maître Beno ?

Beno Mahr soupira imperceptiblement. Son rôle d'enseignant était de répondre à sa Padawan chaque fois que celle-ci l'interrogeait, et la fillette l'interrogeait très souvent. Sa curiosité des choses était sans limites et le prenait parfois au dépourvu d'autant plus que lui-même n'avait pas toutes les réponses, surtout concernant la Force.

- Et bien, tu vois, la Force irradie toute forme de vie et se diffuse au sein de chacune des cellules d'un être vivant. Si on canalise Son énergie sur un endroit donné et si on ne fait plus qu'un avec Elle par son esprit, on peut activer le processus de cicatrisation, de régénération des tissus organiques.
- Comme ça on peut plus mourir ? interrogea l'enfant avec un accent de naïveté touchante.

Beno Mahr secoua la tête en un signe de dénégation.

- Hélas non, Isil, si la Force peut donner à quelqu'un une longévité exceptionnelle, ce qu'on appelle la mort est inéluctable. Devoir quitter ce monde est la seule certitude que nous ayons en y arrivant. Cependant, la mort est une fusion dans la Force, c'est une nouvelle existence sous une nouvelle forme dont la réalité nous échappe complètement. Ainsi, une guérisseuse peut soulager un blessé, aider ses plaies à cicatriser, ses os à se régénérer mais elle ne peut l'empêcher de mourir s'il est trop gravement atteint.
- Ah, laissa échapper la fillette d'un ton déçu, avant de reprendre. Vous m'enseignerez à guérir les blessés à moi aussi, Maître Beno ?

Le Jedi s'arrêta de marcher et se mit accroupi devant sa désarmante Padawan pour être à le hauteur de ses yeux dans lesquels il plongea son regard brun.

- Ta présence dans la Force est pour moi une source d'étonnement, dit-il en lui prenant les mains dont il tourna la paume vers le ciel. Avec des mains pareilles et la générosité qui brûle dans ton coeur, je suis sûr que tu sauras guérir les gens quand tu seras plus grande, ma très jeune Padawan.

Isil sourit de bonheur.

- On peut aussi soigner les animaux ? Les petits oiseaux qui ont la patte cassée, comme celui-ci ?

Beno Mahr retint un rire.

- Oui, tout être vivant, même les petits oiseaux qui ont une patte cassée. Mais crois-moi, une petite attelle est plus vite posée et tout aussi efficace pour la petite patte de ton oisillon !
[center]*
* *[/center
Une lumière diffuse émanait du centre des deux mains posées en croix sur la poitrine de Gigianna étendue sur son lit. A côté d'elle, Isil se tenait assise en tailleur, les yeux clos, semblable à une statue de marbre. Son esprit était ailleurs. Elle évoluait dans une infinité de fils lumineux, complexes comme des myriades de toiles d'araignées, qui scintillaient au gré d'influx électriques qui se répandaient en ondes concentriques autour d'elle. Elle était dans la Force et dans le corps tourmenté de Gigi qui souffrait d'une affection pulmonaire ancienne, que la détention avait aggravée.

Gigianna avait passé la nuit à tousser et au petit matin, son mouchoir était taché de sang.

- C'est rien, avait-elle dit d'une voix faible en souriant à Isil. C'est ma maladie qui gagne du terrain. J'ai été autrefois exposée à une saloperie chimique… quand je faisais de la contrebande, avant de travailler de façon réglo pour la République. J'avais été la chercher sur Hole, dans la Bordure Extérieure sans savoir ce que c'était. Y'avait un camp de mineurs et un complexe industriel qui fabriquait des trucs qu'un Cartel de Nar Shaddaa achetait à bon prix, le seul risque étant de se faire intercepter par les vaisseaux de la République ou autres pirates qui abondent dans ces secteurs. Lors d'un de mes voyages, mon cargo a été attaqué mais j'ai pu m'échapper. Sauf qu'un container fuyait dans mes soutes et ce poison est entré en moi. Depuis toutes ces années, il me ronge lentement les poumons. Les droïdes médicaux ont dit qu'ils ne pouvaient rien pour moi.
- Ce n'est pas normal qu'on ne puisse pas te soigner Gigi, murmura Isil. Ce n'est pas parce que tu es en prison qu'il faut te laisser mourir.
- Oh, tu sais, répondit Gigianna, mourir, c'est aussi une façon pour moi de m'évader d'ici hein… quarante ans de prison pour ce salaud ! Lui il a tué ma petite sœur et on l'a laissé libre ! De toute façon, je mourrai ici Isil. Alors…
- Je peux essayer de te guérir, avait déclaré soudainement la Padawan.

Gigianna l'avait longuement regardée en silence avant de murmurer.

- Ton visage est illuminé comme celui d'un ange. Je sais que tu penses que tu peux le faire… et peut-être que tu peux le faire… mais je ne suis pas certaine de vouloir que tu le fasses. A quoi bon ? Si je sors un jour d'ici, je serai vieille et bonne à rien. Je finirai dans une ruelle des bas-fonds de cette ville pourrie.
- Non, je t'aiderai à sortir d'ici. Je te ferai avoir une liberté conditionnelle. Tu es une bonne pilote, la République peut avoir besoin de toi !

Gigianna sourit à cette idée et se lança dans une nouvelle quinte de toux qui rougit un peu plus l'étoffe de son mouchoir.

- J'étais… la meilleure de la Galaxie oui ! Fallait voir comment je pouvais me glisser au beau milieu d'un champ d'astéroïdes pour échapper à mes poursuivants.

Elle toussa de nouveau et laissa retomber sa tête sur son oreiller.

- Je suis fatiguée Isil.

Sa respiration sifflait dramatiquement et ses poumons semblaient ne se remplir qu'au prix d'un effort épuisant.

- Je vais te laisser seule dans cette piaule. J'espère que ton cas s'arrangera. Tu n'es pas faite pour moisir entre quatre murs… d'ailleurs, t'es pas faite pour rester une putain de célibataire de Jedi ! ajouta-t-elle en esquissant un sourire bienveillant.
Isil s'esclaffa.
- Tu deviens aussi grossière que Kita !

Gigi fit un geste de la main.

- C'est vrai… tu vois… il est temps que je m'en aille… dommage, j'aurai bien voulu revoir l'espace une dernière fois…

Elle ferma les yeux, comme fatiguée de lutter. La Padawan sentit monter en elle un sentiment de révolte et une vague de compassion la submerger. Que devait-elle faire ? Laisser Gigianna mourir dans cette cellule comme elle semblait le souhaiter, ou tenter de la sauver au risque de lui offrir de très longues années supplémentaires à rester enfermée dans cette cellule ? A cet instant précis, elle aurait voulu que son Maître soit là pour lui prodiguer encore quelques bons conseils. Pouvait-elle sonder l'avenir avant de faire un choix aussi cornélien ?

Elle resta longuement à regarder Gigi qui semblait dormir avant de se décider. Toute vie méritait-elle d'être vécue ? On lui avait enseigné que oui mais au fond d'elle-même, dans cette prison regorgeant de misère humaine, elle se mettait à en douter. A quoi bon en effet vivre une vie de misère, une vie de désespoir, une vie de souffrance ? C'était facile quand on vivait libre, riche, actif, en bonne santé, mais ici ? Mais dans les bas quartiers, dans les ruelles obscures et sinistres des bas-fonds de la planète ?

Et pourtant, combien d'êtres humains dans la Galaxie s'accrochaient-ils à leur vie aussi misérable était-elle ?

Elle avait fait son choix. Gigi n'avait plus ouvert les yeux depuis plusieurs heures et sa respiration devenait de plus en plus difficile. Alors la Padawan s'était installée à ses côtés avant d'entrer dans une profonde transe qui durait à présent depuis de longues heures.

Les grilles des cellules s'ouvraient et se fermaient automatiquement à heures fixes. Devant la cellule, un petit attroupement silencieux s'était constitué, chacune voulant observer la Jedi et surtout voir ses mains qui paraissaient phosphorescentes, comme irradiées. Aucune des prisonnières n'osait rompre le silence, comme si le moindre bruit aurait pu suffire à provoquer quelque catastrophe. De légers murmures parcouraient juste de temps en temps le groupe qui se relayait en permanence à l'instar d'une veillée funèbre.

Une nuit entière s'écoula. Les détenues étaient rentrées dans leur cellule à l'invitation de la sirène, aucune ne voulant défier le système de bracelets choqueurs qu'elles portaient à leurs chevilles. Le lendemain en fin de matinée, l'une d'elles murmura.

- Vous vous rendez compte, ça fait maintenant quatorze heures qu'elle est comme ça la gamine !
- Ouais, fit une autre, elle a pas bronché d'un poil de cul de mouche durant tout ce temps, à croire qu'elle est momifiée !

Les échanges murmurés allaient bon train.

- Mais qu'est-ce qu'elle fabrique au juste ?
- Elle est morte Gigi ?
- Non… je crois qu'elle la soigne avec un truc de Jedi…
- Vous y croyez vous à ces Jedi ? Sont pas des illuminés ?
- Pas du tout… j'en ai rencontré plusieurs pendant la guerre… de grands guerriers ! Y'en a un il était beau comme un dieu !

Les murmures s'intensifièrent.

- A oui ? A ce point ? Raconte Damelii !
- Ouais, vas-y, raconte…. t'as fait quoi avec lui ?
- Bah rien… c'est des Jedi… paraît qu'ils ont pas le droit de toucher à une femme !
- Une femme ? Tu veux dire, une femme autre qu'une femme Jedi ?
- Non, une femme tout court… même entre eux !
- A ben merde alors… ça doit pas être gai tous les jours d'être comme eux…
- Oh les filles, regardez, Gigi vient de bouger !

Des exclamations parcoururent le petit groupe. Gigianna venait d'ouvrir les yeux. Son visage semblait reposé alors que la veille au soir, il était creusé par des rides torturées et des cernes de fatigue noirâtres.

- Par tous les cornus de la Galaxie ! murmura une détenue aussitôt reprise par une zabrak qui lui envoya une claque sur la nuque.
- Qu'est-ce que t'as contre les cornus toi !
- Silence les filles… Ecoutez…

Gigianna parlait à voix basse à Isil qui était sortie de sa transe et qui avait, elle aussi, rouvert les yeux.

- Isil ? Qu'est-ce que tu m'as fait ? Je respire beaucoup mieux… je me sens… plus légère…

La jeune fille sourit sans répondre. Quelques détenues s'étaient avancées dans la cellule, Kita en tête.

- Salut ma Gigi. Putain, tu nous as foutu une de ces trouilles toi ! Tu sais que ta coloc, elle est restée auprès de toi depuis hier, sans bouger ? La vache ! Comment que t'as pu faire ça Sisil ?

La Padawan toujours silencieuse, baissait les yeux. La paix se lisait sur son visage. Une sorte de paix communicatrice qui embaumait la pièce entière. Gigi lui caressa une joue.

- Tu m'as soignée, c'est ça Isil ? T'as fait appel à la Force pour me soigner ?
- Putain, c'est flippant, reprit Kita toute excitée. C'est un truc de ouf… T'aurais du voir ça Gigi, elle avait les mains qui brillaient comme si y'avait eu de la lumière en dessous !
- C'est de la magie ? demanda une détenue.
- Mais non, on t'a dit que la petite était une Jedi, abrutie, lui répondit sa voisine. Ils ont un truc avec la Force !

Gigi se redressa sur son lit et serra doucement la jeune fille dans ses bras.

- T'es vraiment quelqu'un de bien !

Isil se sentit submergée par des sentiments contradictoires. Elle aurait voulu en faire plus pour toutes ces femmes, trouver un moyen de toutes les faire sortir de prison. Elle avait l'impression qu'aucun être humain ne méritait de rester pareillement enfermé derrière des barreaux. Elle murmura à l'oreille de Gigianna.

- Il ne me reste plus qu'à trouver le moyen de te faire sortir d'ici.

La détenue la regarda en lui prenant les joues dans ses mains.

- Tu devrais d'abord penser à toi ma chérie. Il faut que tu fasses quelque chose pour te sortir du pétrin dans lequel tu t'es fourrée !

Puis lui abaissant la tête, Gigianna l'embrassa sur le front en refoulant des larmes de reconnaissance pendant que Kita les enlaçait toutes les deux.

- Putain les filles, je suis si contente de vous retrouver ! Allez, dites… vous avez pas faim ? Ça fait des plombes que vous avez rien graillé !

Un rire parcourut l'assemblée. Gigi sourit.

- Si, je mangerai bien un morceau.

Un klaxon se mit en branle.

- Des droïdes gardiens ! s'exclamèrent plusieurs détenues. Vaut mieux regagner nos cellules ! C'est jamais bon de les voir se pointer !

Quatre droïdes d'une taille impressionnante, avançaient sur la passerelle en faisant résonner le métal. Ils se dirigèrent, sous les yeux curieux des détenues, vers la cellule d'Isil et de Gigianna. L'un deux annonça d'une voix synthétique à l'écho désagréable.

- Isil Valdarra, la surveillante en chef veut vous voir. Tendez vos mains en avant et suivez nous ?

Un murmure parcourut les cellules. La surveillante en chef ? Ce n'était pas bon signe ! Il courait de sombres histoires sur la vieille peau de vache comme la surnommaient les détenues. Des rumeurs avaient circulé après que plusieurs filles, toutes jolies, avaient été emmenées chez elle sans jamais revenir. Certaines anciennes prétendaient qu'il y avait un trafic entre la prison des femmes et celle des hommes et que certaines prisonnières étaient vendues à prix d'or aux clans qui se partageaient l'influence de l'immense centrale où les criminels masculins étaient entassés.

- Isil non ! commença Gigianna tandis que le droïde passait de lourdes menottes aux poignets de la jeune fille.
- Ne bougez pas ! ordonna un autre droïde en levant une arme menaçante.
- Ne fait pas de bêtise Gigi, dit Isil, je ne t'ai pas soignée pour que tu te fasses tuer bêtement. Tout va bien aller, je te le promets.
- Je n'aime pas ça ! répondit Gigi désemparée. Je sais que Sill est plutôt bien vue de la surchef et je ne serais pas étonnée que cette empaffée de Zabrak ait été se plaindre de toi ou même pire !
- On va bien voir. Je peux me défendre, t'inquiète !

Le droïde tira brutalement sur la chaîne qui prolongeait les menottes, déséquilibrant Isil qui manqua de tomber.

- Eh, doucement, gros sac de métal ! gronda Gigi en la regardant sortir. Isil, essaye de nous tenir au courant ! cria-t-elle.

Les droïdes repartirent avec leur prisonnière, puis les détenues sortirent de leur cellule et revinrent autour de Gigi qui regardait Isil disparaître dans les couloirs de la centrale. Kita lui posa une main sur l'épaule.

- T'en fait pas Gigi, c'est une Jedi, t'as vu de quoi elle est capable ?
- N'empêche, fit une femme, que si la surchef l'expédie chez les hommes, elle est morte ta copine, Jedi ou pas.
- Morte, c'est pas vraiment le bon mot, reprit une autre en ricanant.
- Oh, vos gueules ! explosa Kita. Les écoute pas Gigi. Ce sont que des jalouses qui voudrait bien lui ressembler à notre Sisil !

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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 10 Juil 2011 - 15:00   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Dis-donc, tu postes vite :transpire: Mais j'ai rattrapé mon retard. L'arrestation mouvementé de Sazkaer était très bien faite, de l'action bien dosée, et lorsqu'il finit comme Zam Wesel, on se dit que nos Jedi vont avoir de sérieux problèmes avec la justice de la République si tous leurs suspects sont assassinés... Melvar se retrouve hors-jeu, voilà qui n'arrange pas les affaires d'Isil! Isil, justement, on la retrouve pour un passage en prison assez émouvant... Bon boulot, rien à dire de plus.
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Messagepar Hiivsha » Dim 10 Juil 2011 - 17:06   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Dis-donc, tu postes vite :transpire:


J'vais me calmer et vous laisser le temps de digérer... je posterai pas demain ! :lol:
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Messagepar Den » Dim 10 Juil 2011 - 17:10   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Aïe! J'ai un retard monstre! :shock:

Promis, j'essaierai de rattraper mon retard! :wink:
Surtout que j'avais plutôt bien apprécié le début du roman. :)
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Messagepar Hiivsha » Dim 10 Juil 2011 - 17:35   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Courage, avec le chapitre 21 on vient de dépasser la moitié du roman ! Image
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Messagepar Notsil » Dim 10 Juil 2011 - 20:15   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Ah, j'aime bien ce petit passage avec Isil en Jedi super bienveillante ^^
J'adore ce côté guérisseur, ça change des Jedi qui ne pense qu'à découper des tranches avec leur sabrelaser ^^
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Hiivsha » Dim 10 Juil 2011 - 20:36   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

En même temps, dans les MMORPG, je n'ai jamais prisé les personnages superhéros avec des BG de ouf genre "c'est moi que je suis le plus fort de la mort qui tue". Peut-être que je suis arrivé trop vieux dans ce monde-là :roll:
Mes avatars ont toujours un côté fragile, vulnérable, hésitant, contrebalancé par une force de caractère appréciable, de la générosité, du charisme et de l'empathie. C'est généralement comme ça que je joue un perso en RP. Je trouve que ça permet de mieux creuser l'âme humaine et que ça ouvre les plus grandes perspectives scénaristiques.
Tu pourras donc en déduire que je ne sais pas jouer "du mauvais côté" d'un jeu... c'est plus fort que moi, j'y arrive pas. Même quand j'ai achevé un jeu solo et que je me dis : "je devrais le recommencer en faisant un personnage tout mauvais histoire de voir"... ben, non, j'y parviens pas ! :neutre:
Conclusion annexe, dans un jeu en PVP, je suis malheureux car j'arrive pas à attaquer quelqu'un qui ne m'a rien fait, à fortiori dans le dos, en traître ou lorsqu'il est plus faible que moi. Donc, je ne pourrais jamais être un PK grosbill :paf:
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Messagepar Dark Sheep » Mar 12 Juil 2011 - 17:52   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Retard rattrapé !
Non mais oh !
Je vais pas me laisser déborder sous prétexte que tout le monde poste et que certains le font outrageusement, que ce soit par gros pavés (sans citer un humanoïde à la peau bleue) ou par pavétounés fréquents (et là je ne cite pas l'auteur de cette histoire :siffle: ) !

Bref, voilà, je suis à jour.

Alors le voyage sur Alderaan est sympa, de beaux décors à nouveau et un loueur de speeder qui prend nos compères pour un couple homo :wink:
Comme quoi les préjugés sont universels, deux mecs qui font les magasins passent pour gays... alors forcément, s'ils veulent louer une voiture pour aller au lac :transpire:

Adol Bruck nous montre encore qu'il est un bon jedi, preuve que Beno était un sacré mentor :wink:
L'action sur Alderaan est bien menée et nous garde en haleine, j'ai bien aimé quand Adol Bruck soulève la fillette du speeder du capitaine en fuite et se lance à la poursuite de notre odieux Sazkaer sans lui prêter attention alors que Hiivsha était prêt à emmener la gamine passer une radio :D
Au final le capitaine se fait dézinguer, et il semble avoir un sursaut de patriotisme (à moins que ce ne soit l'orgueil et l'envie de vengeance) en entendant le nom du conseiller intriguant de Coruscant... :sournois:

Isil quant à elle gère toujours aussi bien sont emprisonnement, elle est la coqueluche de ces dames :transpire:
Mais j'ai l'impression que ce qui aurait pu en faire chuter certains vers le côté obscur parvient au contraire à la conforter dans la voie du côté lumineux. Après je peux me tromper hein... et puis ça serait drôle d'avoir une aventure durant laquelle la demoiselle s'est égarée :diable: . Mais d'après ce que tu as dit sur toi j'imagine que ce ne sera pas le cas... ou bien elle en reviendra plus forte et plus lumineuse que jamais, rédemption quand tu nous tiens !
(je dois dire que moi-même, malgré le "Dark" devant "Sheep" je suis plutôt jedi que sith. Ce qui ne m'a pas empêcher de faire les KoTOR en obscur, et d'autres jeux par la suite... mais j'ai parfois des déchirements lors de certains choix à faire, ce qui me rassure d'ailleurs, au moins je peux croire que je ne suis pas un sociopathe en puissance... )

J'ai noté que dans la galaxie lointaine aussi on connait ses classiques, en témoigne le "choix cornélien" :wink:

Eh bien y a plus qu'à attendre la suite pour découvrir ce qui attend Isil chez la chef, et faire connaissance (peut-être) avec le padawan de maître Obi Melvar.
:jap:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar Hiivsha » Mar 12 Juil 2011 - 18:45   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

*sort sa baguette magique pour le chapitre suivant* :D

Attention, le chapitre suivant est en fait en 2 parties pour cause de longueur. J'en poste un ce soir et un demain pour faire le lien. :cute:
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Messagepar Hiivsha » Mar 12 Juil 2011 - 18:46   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 22

– Enquête - 1ère partie –



- Je n’ai pas besoin d’un droïde, réitéra Hiivsha patiemment au toydarien têtu. Le vaisseau seul me suffira amplement.

La drôle de créature qui flottait dans les airs à hauteur de ses yeux, le toisa en relevant sa courte trompe.

- Non, non messire, un pareil vaisseau a besoin d’un droïde, vous ne pouvez le piloter tout seul !

Hiivsha soupira en songeant qu’il n’aurait jamais dû présenter l’accréditation d’Organa avant d’avoir fait son choix sur le catalogue holocronique du vendeur. La rapacité des toydariens n’était en rien une légende et celui-là avait flairé la bonne affaire et les crédits républicains en nombre. Maintenu en l’air par ses petites ailes qui battaient frénétiquement, il avait essayé de diriger le contrebandier vers les choix les plus juteux. Mais Hiivsha avait précisément en tête le type de cargo qu’il souhaitait acquérir. Il lui fallait un modèle de taille modeste, doté de soutes compartimentées et discrètes, rapide et modifiable à volonté. Or, il n’y avait qu’un seul modèle qui pouvait lui offrir tout cela : un YT-1100. Quand on aime un vaisseau, le vaisseau vous aime et on n’en change pas, avait-il coutume de dire pour expliquer sa fidélité à ce modèle. De plus, il en connaissait pour ainsi dire chacun des circuits, chaque module et tous les recoins utiles pour faire entrer des marchandises au nez et à la barbe des autorités astroportuaires.

Le toydarien s'était longuement frotté le menton avec une patte.

- Mmm, oui, avait-il murmuré, j’en ai justement un, une occasion excellente, son propriétaire l’a perdu dans un pari… mais il n’est pas donné hein, c’est une occasion rare, avait-il ajouté en frottant ce qui lui servait de pouce et d’index dans un mouvement éloquent.
- Je te dirai ça quand je l’aurai examiné et n’essaye pas de me voler, je connais ce vaisseau sur le bout des doigts, avait riposté Hiivsha en suivant la créature avienne vers un immense hangar où étaient entreposées toutes sortes de vaisseau en plus ou moins bon état.

Du premier coup d’œil, il avait repéré au milieu de tout ce fatras, le YT-1100 tout couvert de poussière. Le toydarien le pointa de ses doigts bleutés.

- Regardez, n’est-il pas magnifique ? Il est presque neuf !
- Presque neuf ? s’exclama Hiivsha. Il a du faire au moins quinze fois le tour de la Galaxie oui ! Regarde l’état de ses déflecteurs, et les turbos ! Je suis sûr qu’ils sont hors d'usage !

Il fit le tour de l’engin en tapant du poing sur les tôles, vérifiant les câbles, passant la tête dans le train d’atterrissage avant de disparaître à l’intérieur pour une tournée d’inspection qui dura presque une heure. Lorsqu’il revint, il cachait habilement un sourire de satisfaction.

- Combien ? demanda-t-il au vendeur.

Ce dernier lui murmura quelque chose à l’oreille.

- Quoi ? s’écria Hiivsha. Pas question ! Il y a quantité de réparations à faire. Je t’en donne la moitié et encore, Organa se fait voler.

Le toydarien battit des ailes plus vite et sa trompe se releva.

- Vous voulez ma ruine ? Prenez ma vie tant que vous y êtes ! La moitié ? Impossible ! fit-il en secouant énergiquement la tête de droite à gauche. Mais je peux faire un effort parce que vous êtes envoyé par Messire Organa...

Il murmura de nouveau à l’oreille du contrebandier. Ce dernier réfléchit un instant les bras croisés.

- Hum… bon, mais tu me fournis toutes les pièces nécessaires à sa remise en état gratuitement.
- Soit, mais vous prenez le droïde en plus.

Hiivsha soupira. Après tout, un bon astromécano n’était jamais inutile et, en l’absence de copilote, pouvait s’avérer une aide précieuse. Pour une fois que ce n’était pas ses crédits qui étaient en jeu, il pouvait bien se le permettre.

- Ok, tope là, répondit-il.

La patte du volatile frappa la paume de sa main.

- Vendu ! s’enthousiasma le toydarien en frétillant. Je vous envoie mon droïde magasinier. Il vous donnera tout ce qu’il vous faut pour vos réparations !
- Et deux ou trois améliorations, pensa Hiivsha en souriant.

*
* *

Quelques jours plus tard, Choupy, quatrième du nom, quittait l’espace orbital d’Alderaan pour passer en hyperespace. Durant ce temps, Hiivsha avait pu conduire à bien toutes les modifications qu’il avait voulues sur son vaisseau à présent pleinement opérationnel. Il avait remercié chaleureusement son bienfaiteur et sa famille qui l’avait si agréablement reçu dans une demeure où toutes traces du drame qui s’était joué avaient été effacées.

À présent, il songeait à une autre personne qu’il convenait de faire sortir de prison et pour cela, il lui fallait comprendre ce qui s’était réellement passé quelques jours plus tôt au domaine Kaldor.

Le voyage vers Coruscant se déroula sans encombre et Choupy IV passa son examen de vol haut la main. Le toydarien avait raison : c’était une belle occasion que ce YT-1100 !

A peine posé, il se rendit dans les bas quartiers.

Les rues étaient éclairées par de nombreuses enseignes lumineuses multicolores qui clignotaient jour et nuit, compte tenu de la faible pénétration de la clarté provenant des gigantesques miroirs orbitaux. Il y avait beaucoup de monde qui circulait. Devant un centre de plaisirs, des filles - toutes races confondues - invitaient les passants, hommes et femmes, à entrer en se trémoussant devant eux dans des postures aguichantes.

- Tu viens chéri ? proposa une jeune et splendide twi’lek au contrebandier en lui caressant le menton. Un beau mec comme toi a sûrement plein de choses à donner.

Hiivsha sourit aimablement en regardant les formes fermes et généreuses qui débordaient du large décolleté et fit non de la tête au grand désappointement de la prostituée. Il s’arrêta ensuite devant un vendeur de miamlak pour en acheter une part. Ils étaient dorés et croustillants à souhait ! Tout en dégustant les longues tiges farcies, il s’enfonça dans une ruelle très animée, jouant du coude pour traverser un attroupement de passants en train d’écouter une bande de rodiens musiciens et poussa un peu plus loin la porte vitrée d’une échoppe fatiguée dont l’ouverture fit tinter une petite clochette. Dans la petite pièce poussiéreuse, une table basse et quelques chaises devant un écran holonet qui diffusait des spots publicitaires.

- Qu’est-ce que c’est ? demanda une voix peu amène depuis une pièce adjacente dont la porte était entrouverte.
- Joy Laslo ? demanda Hiivsha d’une voix forte.
- Ça dépend, reprit la voix. Qui le demande ?
- L’apprenti de Quad Sitaire.

On entendit un bruit sourd suivi d’un juron puis un besalisk apparut dans l’encadrement de la porte.

- Ça alors, fit la créature en s’ébrouant, le petit Hiivsha est de retour !

Le besalisk le prit dans ses quatre bras et le serra fortement contre lui au risque de l’étouffer.

- Hé, doucement vieux brigand ! essaya d’articuler le contrebandier. Je suis pas venu ici pour finir écrasé dans tes bras.

Joy Laslo desserra son étreinte et s’ébroua de nouveau en faisant trembler son espèce de jabot. Il regarda Hiivsha des pieds à la tête.

- Mazette, quel homme fort tu es devenu, regardez-moi tous ces muscles, ajouta-t-il en tâtant l’avant-bras du contrebandier comme il aurait fait pour un morceau de viande. Ça fait combien ? Dix ? Quinze ?
- Dans ces eaux-là, reconnut Hiivsha en se retenant de rire.
- Tu étais pilote non ? Brillant officier si ma mémoire est bonne ?
- Je ne le suis plus. J’ai quitté l’armée au moment du Traité et depuis, j’ai pas mal bourlingué.
- Je vois, fit le besalisk en se grattant les fesses de façon éhontée, tu as suivi le chemin du vieux Quad ?
- C’est un peu ça, reconnu le contrebandier. Disons que je travaille dans l’import-export.

Le reptile bipède lui assena une bourrade sur les épaules.

- Toujours modeste dans le choix de tes mots hein ? Heureux que tu te sois souvenu de mon existence. J’ai pensé que tu étais mort vu que je n’avais plus entendu parler de toi depuis si longtemps.

Hiivsha haussa les sourcils en roulant des yeux.

- J’ai la peau dure… et désolé pour mon manque de visite… les années passent si vite tu sais.

La créature cessa de se gratter les fesses pour passer à son ventre qui débordait sous un vêtement crade et trop court.

- A qui le dis-tu Hiivsha ! Je commence moi-même à me faire bien vieux.
- Allons donc, protesta le contrebandier en riant, tu pètes la forme à ce que je vois !

Le besalisk le prit par le bras et l’entraîna vers la pièce d’où il était sorti. C’était un vaste bureau inondé de dossiers de flimplast défraîchis qui s’empilaient à même le sol le long des murs lézardés. Une vieille lampe oscillant au plafond jetait une lumière tamisée sur les lieux plongés dans une demi obscurité. Le reptile s’approcha d’un petit bar bancal sur lequel trônaient des verres à la propreté douteuse ainsi que des flacons sans étiquette contenant des liquides de différentes couleurs. Il remplit deux verres d’une boisson verdâtre presque fluorescente et en tendit un à Hiivsha qui le prit avec un regard méfiant.

- C’est quoi ? Du poison radioactif ?
- C’est du torebua de Medus, ça remonterait le moral à un mort. À ta réapparition dans les bas quartiers mon petit !

Joignant le geste à la parole, il avala le contenu d’un trait sans sourciller. Le contrebandier leva machinalement son verre et l’imita. Une quinte de toux s’ensuivit aussitôt et il dut faire un effort surhumain pour ne pas recracher ce qu’il venait d’avaler.

- Mais… qu’est-ce que c’est que… ce machin ? demanda-t-il tant bien que mal d’une voix étranglée en se tenant la gorge d’une main.
- Il est bon n’est-ce pas ? Je le fais venir directement de Médus… en fraude bien entendu. Sa consommation est interdite dans la moitié de la Galaxie.
- On se demande pourquoi, railla Hiivsha entre deux quintes de toux, les larmes aux yeux.

Laslo cligna d’une paupière.

- C’est un petit artisan qui le fabrique… rien que du naturel.

Hiivsha s’essuya les yeux d’un revers de manche en refusant que Laslo ne remplisse de nouveau son verre.

- Je ne veux même pas savoir avec quoi on peut bien fabriquer un truc pareil. Tu n’aurais pas quelque chose de plus… normal ? Du vin par exemple ?
- Si, fit le besalisk en lui servant un liquide ambré. Goûte-moi ce nectar !
- Ah oui, fit le contrebandier en claquant sa langue, ça c’est une vraie boisson ! Du vin d’Alderaan si je ne m’abuse ?
- Un vrai connaisseur à ce que je vois ! Alors, mon ami, parlons un peu de toi. T’es marié, tu as de nombreux petits Hiivsha ?

Le contrebandier secoua la tête.

- Non Joy, rien de tout cela… quoique depuis quelques jours, j’ai l’impression que l’horizon s’éclaircit à ce niveau-là.
- Une petite amie ? gloussa le besalisk en clignant de ses yeux globuleux.

Hiivsha sourit.

- Difficile à dire. Disons que je n’ai jamais rien vu de plus beau dans la Galaxie.
Laslo gloussa plus fort.
- Oooh… toi tu es amoureux mon jeune ami ! Comment est-elle ?

Il écouta le contrebandier lui donner la description d’Isil.

- Et que ne me l’as-tu amenée ici ? Peut-être je suis pas assez propre pour elle ? Les besalisk aussi savent apprécier la beauté chez les humaines même si elles ne valent pas les femmes d’Ojom !
- Malheureusement, elle a des ennuis. Elle est en prison.
- En prison ? s’exclama Laslo. Tu as des problèmes Hiivsha ? Tu es venu frapper à la bonne porte ! Raconte tes malheurs à ton vieil ami Joy en souvenir du bon Quad Sitaire.

Hiivsha fit un rapide topo de la situation au besalisk qui s’était servi un autre verre de boisson verte.

- Une Jedi ? s’écria-t-il quand le récit fut achevé. Tu es tombé amoureux d’une Jedi ?

Il se mit à rire grassement en se dandinant de partout laissant son ventre balloter de haut en bas.

- Mais les Jedi sont incapables d’aimer mon pauvre ami !

Le contrebandier hocha la tête.

- Tu présentes mal les choses Joy. Ils sont parfaitement capables d’aimer, crois-moi ! Seulement, on leur apprend à ne pas tenir compte de leurs émotions et de se méfier de leurs sentiments et si possible de les rejeter, c’est différent.
- Pas d’émotion… guerrier parfait, railla le besalisk.
- Moque-toi va ! fit Hiivsha avec une moue.

Le reptile s’approcha de lui et lui ébouriffa les cheveux comme on le fait à un enfant pour le réconforter.

- Allez, je plaisante ! Si elle est si jolie que tu le dis, t’as raison de tenter ta chance, après tout, elle est pas obligée de rester Jedi toute sa vie si elle t’aime.

Il s’assit lourdement dans un fauteuil de bois qui craqua sinistrement sous son poids.

- Maintenant, faut éclaircir ton affaire.
- C’est pour cela que je suis venu te voir… tu exerces toujours ?

Le besalisk se mit à rire.

- Tu plaisantes ? Je suis le meilleur enquêteur privé sur la place ! Tu veux prouver que ton mari est infidèle ? Tu as perdu ton ratak ? Tu viens me voir ! J’ai mes entrées partout, même au Poste Central !
- Qu'est-ce qu'on peut faire d’après toi ?

Laslo se rejeta au fond de son fauteuil qui craqua de nouveau. Hiivsha se demanda comment il pouvait supporter le poids du bipède sans tomber en miette.

- Il faut reprendre l’enquête depuis l’endroit où le crime a été commis. Si ta petite amie Jedi ne se souvient de rien concernant ce moment, je ne vois que deux solutions. La première, elle ment.

Hiivsha secoua la tête. Le reptile reprit.

- Ne dis pas non, c’est une possibilité comme une autre. La seconde c’est que quelque chose lui est arrivé à elle aussi… quelque chose dont fatalement elle ne souvient plus également. Elle avait des traces de coups ? Une bosse sur la tête ?
- Non, je n’ai pas remarqué. Elle semblait juste absente quand nous sommes arrivés, comme si elle était ailleurs ou si elle venait de se réveiller d’un sommeil profond.
- Hum, hum, fit Laslo pensivement en se frottant le menton. Bizarre.

Il se leva soudainement et passa un long imperméable beige.

- Allons-y, emmène-moi là-bas. Prenons mon speeder.

Arrivés au fond de la ruelle, Hiivsha s’exclama.

- C’est pas un speeder ça !
- Ah non et qu’est-ce que c’est ?
- Une poubelle… un tas de métal bon pour la casse !

Le besalisk s’ébroua comme il en avait la manie projetant de la bave sur les murs déjà crasseux.

- Bah ! Il ne paye pas de mine, mais il fonctionne à merveille. Et puis, j’ai un permis pour circuler hors des routes standards avec lui. Monte donc animal, au lieu de faire le difficile.
- Bon, si je trouve un endroit pour me poser sans salir mes vêtements, soupira Hiivsha en repoussant de la main des restes de nourriture qu’il ne put identifier.

Le speeder s’éleva dans les airs et sortit du brouillard permanent qui régnait sur les bas quartiers. La nuit était tombée. Les quatre lunes jetaient leur lueur blafarde sur le spectre des bâtiments infinis qui montaient dans le ciel sombre. La ville planète brillait de millions de feux multicolores.

- J’adore voler la nuit, commenta le besalisk.

Son compagnon ne répondit rien. Il pensait aux nuits étoilées sur Adarlon et soupira.

Ils se trouvaient à présent devant les grilles closes du domaine Kaldor qui paraissait désert.

- C’est cette grille ? demanda Laslo.
- Oui. Nous sommes arrivés par l’entrée principale, de l’autre côté mais Kaldor a fui par ici. Un speeder rapide l’attendait en bordure du plateau un peu plus loin.

Il montra du doigt la direction, entre les bâtiments qui encadraient la sortie de service du domaine. Le reptile continua.

- Et ta petite Jedi est tombée ici ?
- Oui, juste de l’autre côté de cette grille, là.
- Je vois.

Il se mit à genoux et se pencha en reniflant et furetant partout alentour comme un chien de chasse. Ses quatre mains semblaient caresser le sol comme pour lui arracher ses secrets silencieux. Hiivsha le regardait sans rien dire. Le besalisk s’arrêta soudain de bouger. Il se trouvait contre l’un des piliers de la grille. Sortant de sa poche un petit couteau, il se mit à gratter le sol avec la lame pour en extraire quelque chose qui plaça dans une petite boite.

- Tu as trouvé quelque chose, s'enquit Hiivsha, hésitant à s'approcher pour ne pas déranger le bipède.
- Je ne sais pas, avoua Laslo, une sorte de poudre blanche vitrifiée, il faut que je l'analyse.

Il fouina encore et encore patiemment, se relevant parfois, se couchant, rampant même sur le sol pour y décerner des choses invisibles, puis, lorsqu'il eut terminé, il se remit debout et revint vers le contrebandier.

- Si ta petite amie ne sait pas raconter ce qui s'est réellement passé, il faut se procurer les hologrammes de sécurité des caméras de surveillance.
- Des caméras ? s'écria Hiivsha surpris. Où vois-tu des caméras ?
- Oh, elles sont bien cachées, mais elle existent bel et bien ! Regarde là-bas le long de ce mur ce renflement.

Il montrait divers endroits avec le doigt.

- Et là, sous cette poutrelle, et là encore sur cette statue.
- Ma foi, je n'y avais pas prêté attention, concéda Hiivsha. Tu penses qu'il y a des enregistrements quelque part ?
- Pour sûr, répondit le besalisk. Reste à savoir si elles sont gérées par une société ou si c'est Kaldor lui-même qui les a faites poser auquel cas, et si la police n'a pas déjà mis les mains dessus, les enregistrements doivent toujours être ici, dans sa demeure. Je vais me renseigner, faire jouer mes relations, aller à la pêche aux infos ! ajouta-t-il jovialement comme s'il s'agissait d'un simple jeu pour lui.

Le lendemain, lorsque le contrebandier poussa la porte des locaux du détective privé, ceux-ci étaient vides et il dut prendre son mal en patience devant un écran branché sur l'HoloNet qui alternait publicités et nouvelles de la Galaxie. Puis l'antique sonnette de la porte donnant sur la ruelle tinta et la silhouette massive de Joy Laslo apparut.

- J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, commença-t-il en se laissant tomber dans son fauteuil. Tu préfères que je commence par laquelle ?
- Hum, par la bonne, fit le contrebandier.

Le besalisk posa sur la table une boite en verplast transparent qu'Hiivsha reconnut comme étant celle qui avait recueilli la veille la poudre que Laslo avait prélevée sur les lieux du crime. Il leva des yeux interrogateurs vers son ami et attendit la suite.

- Penthydroxyde de tirophosphore, s'exclama-t-il l'air savant.

Hiivsha se gratta le sommet du crâne en haussant les sourcils.

- Mais encore ? demanda-t-il.
- Je ne vois qu'une solution à ce dépôt en cet endroit, c'est une hypnoflash !

Le contrebandier hocha la tête.

- Tu veux dire une grenade hypnotique ? Je croyais qu'on n'en fabriquait plus compte tenu de leur coût exorbitant.
- Je connais au moins une petite lune sur laquelle on peut s'en procurer à prix d'or. Ces engins sont de vrais petits bijoux. Les cristaux de tirox diffusent une fréquence lumineuse particulière qui plonge l'ennemi… ou la victime, selon le cas, dans une sorte de transe hypnotique qui peut durer de quelques secondes à plusieurs minutes. Toute la grenade se désintègre lors de l'explosion silencieuse qui libère le tirox ce qui fait qu'on n'en trouve généralement aucune trace.
- Sauf pour un œil aussi exercé que le tien.
- Tu l'as dit mon ami.
- Si quelqu'un a utilisé un tel engin lors du meurtre de Kaldor, cela expliquerait pourquoi Isil ne peut rien expliquer, conclut Hiivsha pensivement.
- Probable… à condition que les traces que nous avons trouvées datent du moment du crime… ce qui n'est pas prouvé.
- La coïncidence est plus que troublante, non ?
- Certes, mais Mas Dom ne se contentera pas de coïncidences pour libérer ta petite Jedi.

Hiivsha réfléchit un instant en silence puis questionna.

- Et la mauvaise nouvelle ?

Le besalisk se gratta le menton avec deux de ses quatre mains.

- Le circuit de surveillance vidéo appartenait à Kaldor et les enregistrements ont tous été saisis par la police. Ils sont entre les mains des services du Procureur.

Le contrebandier se leva.

- Et bien, qu'attendons-nous ? Allons voir Mas Dom et demandons à voir les enregistrements.
- Crois-tu qu'elle acceptera ?
- Si elle refuse, je passerai par Darillian, il nous doit bien ça.

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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:19, modifié 4 fois.
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Messagepar Dark Sheep » Mer 13 Juil 2011 - 11:19   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Ça commence par un peu de marchandage toydarien et ça finit avec un Columbo besalisk... :transpire:
Enfin pas vraiment un Columbo (il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force... :jap: ) mais plutôt un genre de Sherlock Holmes ventru !

Donc nouveau Choupy, qui a l'air en pleine forme et Hiivsha se lance au secours de sa belle en détresse.
Par contre l'idée d'aller copiner avec Darillian... :non:
Bien peur que ce soit pas fameux ça :paf:

Allez, je guette l'arrivée de la deuxième partie de ce chapitre :wink:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

"Cette galaxie a besoin d'un sauveur, pas d'un héros."
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Messagepar Hiivsha » Mer 13 Juil 2011 - 14:29   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Dark Sheep a écrit:Allez, je guette l'arrivée de la deuxième partie de ce chapitre :wink:


Surtout que tu vas savoir ce qui est arrivé à ce pauvre sénateur Kaldor ! :D
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Messagepar Hiivsha » Mer 13 Juil 2011 - 14:31   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 23

– Enquête - 2ème partie –



Le palais de justice était l'un des bâtiments les plus grouillants de la ville planète. Dans son vaste hall marbré allait et venait une foule bigarrée et cosmopolite, qui emplissait les lieux d'un brouhaha permanent dans lequel les conversations les plus diverses se perdaient. D'immenses statues posant les figures les plus représentatives de la justice galactique décoraient les grandes colonnes, et les plafonds étaient chargés de bas-reliefs évoquant des scènes de procès et de châtiments. Les agents des forces de sécurité étaient omniprésents et contrôlaient rigoureusement toute personne désireuses d'entrer dans le Temple de la Justice.

Une hôtesse d'accueil, charmante twi'lek à la peau jaune, leur donna les indications nécessaires pour se rendre dans les bureaux de Mas Dom. Arrivés sur les lieux, ils furent de nouveau fouillés puis durent patienter plus d'une heure avant que quelqu'un ne daigne s'occuper d'eux. Un vieux greffier aux cheveux blancs vint les chercher et les introduisit dans une pièce cossue où il les invita à s'asseoir avant de disparaître. Mas Dom apparut quelques instants plus tard, les bras chargés de dossiers qu'elle jeta sur le plateau de son bureau. En leur lançant un regard peu amène, elle s'installa en face d'eux dans un fauteuil.

- Je ne vois pas Maître Melvar ? siffla-t-elle en considérant Joy Laslo d'un regard interrogateur.
- Il a dû partir pour une mission urgente, Procureur, répondit Hiivsha avec déférence. Voici monsieur Laslo qui est enquêteur privé. J'ai loué ses services pour tenter de comprendre ce qui s'est passé lors de la mort du Sénateur Kaldor. Puis-je vous demander où vous en êtes de l'enquête ?

Le procureur pinça ses lèvres.

- A quel titre, Capitaine Inolmo ?
- Au titre d'ami de mademoiselle Kal'Andil et comme quelqu'un de directement impliqué dans cette affaire. Est-ce que Isil a vu un avocat ?

Mas Dom fit un geste de la main comme pour rejeter une éventuelle objection.

- Mademoiselle Kal'Andil ou plutôt Valdarra puisque tel est son vrai nom, est en détention provisoire et l'enquête n'a pas encore été ouverte puisque Maître Melvar avait tenu au secret le plus strict !

Devant la surprise du contrebandier, elle ne put s'empêcher d'ajouter.

- Ainsi vous ignoriez son véritable nom ?
- C'est exact, Procureur, et je pense qu'elle-même ne devait pas s'en douter.
- C'est possible, admit Mas Dom en hochant la tête. Néanmoins les recherches génétiques sont sans appel.
- Nous avons achevé la mission que le Conseiller Darillian nous avait confiée. Je pense que le moment est venu de nous occuper du cas d'Isil Kal'Andil… ou Valdarra si vous préférez.

Mas Dom se leva impatiemment.

- Dans ce cas, je vais ouvrir l'enquête préliminaire et nommer un juge enquêteur. Mais cela va prendre du temps.
- Puis-je vous demander une faveur Procureur ?
- C'est-à-dire ?
- Mon enquêteur et moi-même souhaiterions visionner les hologrammes de sécurité des caméras extérieures de la demeure Kaldor. La police les détient selon nos informations.
- Dans ce cas, ils sont aux archives. Je vais vous adresser à une de mes assistantes qui vous y amènera. Si vous découvrez des éléments de nature à me faire changer d'avis sur la culpabilité de votre amie, n'hésitez pas… en l'absence d'avocat, je pense que vous pourrez tenir ce rôle si vous le souhaitez.

Hiivsha parut étonné de l'ouverture d'esprit de la Chagrienne qui, semblant lire dans ses pensées, ajouta.

- Je vous ai dit l'autre jour que Jedi ou pas, chaque personne a droit au même traitement. Et mon éthique m'impose de ne négliger aucune piste pour que la justice passe de façon équitable. Malheureusement, l'administration est engorgée et de ce fait, lente à enquêter. Nous ne nous sommes pas vraiment remis complètement du sac de Coruscant par les Sith. Si donc vous pouvez aller plus vite, je n'y vois pas d'inconvénient, Capitaine. Tenez-moi au courant de votre enquête !

Sur ce, elle leur tourna le dos et sortit de la pièce d'un pas pressé. Une minute plus tard, une jeune twi'lek souriante entra en ordonnant ses lekkus bleutés d'un geste coquet.

- Bonjour messieurs, je suis Laina Teena, assistante du Procureur Mas Dom. Elle m'a chargée de vous emmener aux archives du Palais pour vous aider dans votre enquête.

Hiivsha et Laslo saluèrent poliment et emboîtèrent le pas de la twi'lek à travers les dédales de couloirs et d'ascenseurs de l'immense bâtiment. Ils passèrent encore plusieurs contrôles et plusieurs grilles pour parvenir dans une grande salle garnie d’étagères toutes transparentes et garnies d’objets les plus divers. L’assistante de Mas Dom tapota sur un clavier une série de numéros et quelques minutes plus tard, un droïde leur amenait une corbeille contenant des disques d’enregistrement aux reflets irisés.

- Il y a une salle de visionnage un peu plus loin, venez.

Ils reprirent leur périple jusqu’à une autre salle où des personnes travaillaient dans des box, à étudier des documents holographiques. Laina avisa un emplacement libre et posa la corbeille à côté d’un appareil destiné à lire les disques.

- Il y avait deux caméras orientées vers la grille devant laquelle le Sénateur a trouvé la mort. Voici le premier disque.

L’enregistrement démarra. La prise de vue était faite depuis l’allée qui amenait de la demeure Kaldor vers l’entrée des livraisons. La twi'lek cala l’enregistrement à l’heure du drame et ils purent voir Kaldor, de dos, qui courait. Puis Isil apparut, de dos également. Ils la virent s’arrêter, tendre une main vers la grille qui se referma soudainement.

- Isil a utilisé la Force pour fermer la grille et l’empêcher de se sauver, commenta Hiivha. Kaldor est là-bas, au fond de l’allée, coincé devant la sort… Mais qu’est-ce que c’est ?

Tout à coup, l’enregistrement était devenu blanc, saturé par une lumière aveuglante venue de derrière la silhouette de Kaldor.

- Que se passe-t-il ? demanda Laina Teena, on dirait qu’on a braqué un phare sur la caméra !
- Ce n’est pas un phare, répliqua Laslo, c’est un éclair de tirox… une hypnoflash, comme je l’avais supposé !
- Cela a saturé l’enregistrement de la caméra, il est difficile de voir quelque chose… ah, attendez, ça revient…

Progressivement, la luminosité disparaissait et d’incertaines ombres redevenaient visibles. On distinguait de nouveau l’allée et au fond, devant la grille toujours fermée, une masse sombre.

- C’est Isil à terre, on dirait qu’elle est sur Kaldor… ou penchée sur lui… elle se redresse.
- Et là, ces phares, continua Laslo, ce sont les forces de l’ordre avec Mas Dom qui arrivent… tiens, te voilà qui court avec Melvar !
- Personne n’a franchi la grille, objecta la twi'lek, votre amie est seule avec Kaldor… se pourrait-il que ce soit elle qui ait lancé cette grenade ?
- Non, protesta Hiivsha, à aucun moment on ne la voit la lancer…
- Peut-être avant d’être dans le champ de la caméra ? contesta l’assistante du Procureur… pour arrêter Kaldor…
- Vous avez déjà utilisé une hypnoflash ? demanda le contrebandier en se tournant vers Laina Teena.

La jeune twi'lek ouvrir ses grands yeux noirs.

- Non, je l’avoue, pourquoi ?
- Parce que ceux qui les utilisent, portent des lunettes filtrantes spécifiquement destinées à se protéger du rayonnement hypnotique du tirox, sans quoi ils en subissent l’effet au même titre que ceux qu’ils visent.
- Et la Padawan Isil n’en porte pas, conclut Laina.
- En effet ! Mais avec la saturation lumineuse due au flash, il est difficile de comprendre ce qui s’est passé entre l’explosion et le moment où on a trouvé Isil penchée sur le corps de Kaldor. Vous pouvez repasser l’enregistrement image par image ?
- Bien sûr ! acquiesça la twi'lek en manipulant les commandes de l’appareil.
- Arrêtez-vous juste au moment de l’explosion… Là, stop ! Allez-y, maintenant, une image à la fois. Essayez de filtrer la lumière en augmentant le contraste et en diminuant le gain au niveau des hautes fréquences.

Image après image, la lumière gagnait la projection.

- Attendez, arrêtez ! Regardez, cette masse sombre, c’est Isil, fit Hiivsha en pointant du doigt l’endroit où la jeune Jedi se trouvait.
- On dirait qu’elle bouge, commenta Laina.
- Qu’elle décolle plutôt, objecta Laslo.
- Elle semble projetée vers l’avant par une main invisible, précisa Hiivsha en faisant signe à l’assistante du Procureur de faire dérouler lentement les images.
- Difficile de voir la suite, elle disparaît dans la lumière, se plaignit l’enquêteur.
- Peut-être qu’elle a utilisé la Force pour se projeter sur Kaldor au moment où l’explosion a eu lieu et sans le vouloir, elle a manqué son coup et l’a transpercé avec son sabre laser, suggéra Laina Teena.

Hiivsha avait l’air perplexe.

- Hum, je ne sais pas… vous avez dit qu’il y avait une autre caméra dans les parages ?
- Orientée vers la grille, oui, à l’extérieur, contre un mur latéral… mais la prise de vue est perpendiculaire à l’entrée des livraisons… On ne verra ni Kaldor, ni mademoiselle Valdarra.

Le contrebandier soupira. Il faudrait aussi qu’il se préoccupe de cette histoire de patronyme, mais plus tard. Lorsque Isil serait sortie de prison.

- Il faut tout essayer, tout regarder… le moindre détail peut nous aider à comprendre.
- Comme vous voulez, dit la twi'lek en insérant un autre disque dans l’appareil. Un instant que je cale l’heure…

On voyait à présent une rue qui débouchait sur l’esplanade d’atterrissage des livreurs, là où l’airspeeder de Kaldor l’attendait. A droite, le mur du domaine et vers le fond, on discernait le renfoncement de la grille d’accès à l’allée.

- On ne verra rien, objecta l’assistante du Procureur.
- En effet, on ne voit pas grand-chose, approuva Laslo, la ruelle est vide et il semble n’y avoir personne de visible sur l’esplanade… du moins, de ce qu’on peut en voir de cet angle de vue.
- Là ! L’explosion ! C’est plus net vu d’ici, s’écria Laina Teena.
- Elle a bien eu lieu de ce côté-ci de la grille, juste devant, commenta le contrebandier.
- Ça concorde avec les résidus que j’ai prélevés, dit l’enquêteur en se grattant ce qui lui servait de menton.
- Là… vous avez vu ? fit Hiivsha soudain.
- Non, répondit la twi'lek. Quoi ?
- Revenez en arrière et arrêtez… en avant, une image à la fois…

La lumière de l’explosion masquait presque toute la projection.

- Augmentez le contraste et filtrez comme tout à l’heure. Ce point lumineux ici, fit-il en plaçant son doigt sur l’holoprojection. Regardez, il vient de la gauche… de l’esplanade !
- Qu’est-ce que c’est ? demanda Laina.
- Zoomez dessus et filtrez la lumière blanche, obscurcissez…

La twi'lek s’activa sur les commande de l’appareil. Un trait lumineux rougeoyant se détacha au milieu de la saturation lumineuse due au tirox.

- Par les cornes d’un zabrak, fit Laslo, c’est quoi ce truc ?
- On dirait… un sabre laser qui vole vers la grille, analysa Hiivsha en faisant signe à Laina de zoomer encore. Regardez, voilà le manche, cette zone noire… avancez encore d’une ou deux images…
- Oui Hiivsha, tu as raison, ça ne peut être qu’un sabre laser… il passe la grille… oh, le voilà qui réapparaît… ah ben ça, il vole dans l’autre sens !
- Il repart vers la main de celui qui l’a lancé, dit lugubrement le contrebandier.
- Il n’y a qu’un Jedi qui peut faire un truc pareil, avança Laslo.
- Ou un Sith, précisa Hiivsha tandis que Laina Teena ouvrait de grands yeux vers lui. Ce qui expliquerait la couleur rouge de la lame.
- Un Sith ? fit la twi'lek avec étonnement.
- Selon ce que j’en sais, Maître Beno Mahr a été tué par un Seigneur Sith dans l’appartement que Kaldor occupe dans la Cité Républicaine. Il n’est pas impossible que le même Seigneur Sith soit venu l’empêcher de parler. Y a-t-il d’autres enregistrements ?
- Non, répondit l’assistante du Procureur, en tout cas pas provenant de caméras orientées vers cette issue.
- Et orientées vers l’esplanade ?
- Pourquoi ? Cela ne nous apprendra rien !
- Charmante Laina, dit Hiivsha avec un sourire enjôleur, vous ne voulez pas essayer de savoir d’où provient notre sabre laser volant ?

La jeune twi'lek sourit à son tour en baissant les yeux un instant, visiblement sensible au compliment sous-entendu du séduisant contrebandier.

- Une vue sur l’esplanade, soupira-t-elle en triant les disques d’enregistrement, c’est parti !

Elle introduisit un troisième disque dans l’appareil. On voyait à présent une vaste place, entourée de bâtiments et d’arcades. Sur la droite, on percevait les lumières des longues files de véhicules qui sillonnaient en permanence l’espace aérien de Coruscant. Au fond, on distinguait la sombre silhouette d’un airspeeder posé sur une plateforme d’atterrissage.

- Ce doit être le speeder que Kaldor essayait d’atteindre, commenta Hiivsha. Si je m’oriente bien, la grille se situe hors du champ de vision de la caméra, quelque part sur la gauche.
- Je cale l’enregistrement, dit Laina à mi-voix. Voilà, nous y sommes… voyez cette lueur à gauche, c’est l’explosion de l’hypnoflash.
- Stop ! lança le contrebandier. Regardez, derrière cette arcade…
- C’est le sabre laser, fit Laslo, il part vers la grille !
- Avancez un peu… encore… stop ! Là, il revient derrière l’arcade !
- C’est extraordinaire ! s’exclama l’assistante du Procureur. Il a été lancé avec une précision diabolique pour pouvoir passer entre les barreaux de la grille, frapper Kaldor dans le dos et revenir par le même chemin !
- Diabolique, c’est le mot juste, laissa échapper Hiivsha. Mais pour un Sith, ça ne signifie pas la même chose que pour nous.

Il se pencha vers l’image projetée.

- Pouvez-vous zoomer sur l’arcade et laisser défiler ?
- Bien sûr, répondit la twi'lek en s’exécutant.

Le sabre avait de nouveau disparu dans l’ombre puis une silhouette noire se détacha entre deux pilliers.

- Stop ! ordonna encore Hiivsha. Et zoom sur lui ! Essayez d’éclaircir l’image et donnez le maximum de précision que vous pouvez fournir avec ce projecteur.

Laina tapota sur les touches de l’appareil. La silhouette grandit jusqu’à remplir toute la projection holographique. L’image s’éclaircit et s’affina au gré du traitement fourni par l’ordinateur. Un personnage encapuchonné dans une cape noire apparut de profil.

- C’est votre Seigneur Sith je pense.
- Oui mademoiselle Teena, répondit Hiivsha, et c’est lui qui a tué Kaldor. Dézoomez maintenant qu’on puisse voir où il va.

L’esplanade réapparut ainsi que les véhicules de police qui arrivaient en trombe et se posaient devant la grille.

- Ils ne l’ont pas vu ? s’exclama Laslo.
- Il est dans l’ombre du bâtiment et un Seigneur Sith sait utiliser le Côté Obscur de la Force pour se rendre invisible aux regards humains.
- Mais pas à l’objectif d'une caméra, observa l’assistante du Procureur.
- Non, on ne peut ni le tromper, ni l’influencer comme on peut le faire avec un cerveau humain... du moins quand on maîtrise la Force ! Il est sorti du champ de la surveillance vidéo vers la plateforme d’atterrissage.
- Je mets le disque correspondant, fit Laina avec un élan d’enthousiasme qui fit sourire le contrebandier.

Le quatrième disque montrait le Sith qui gagnait une petite navette stationnée au milieu d’autres appareils sur la plateforme d’atterris­sage locale. Puis la navette décollait et disparaissait dans le flot de la circulation de la ville planète.

- Au moins, maintenant nous savons ce qui s’est précisément passé.
- Dommage qui ne se soit pas tourné vers la caméra de la place, regretta Laslo, on aurait pu voir son visage.
- Il n’y a rien qui ressemble plus à un Sith qu’un autre Sith, plaisanta le contrebandier pour détendre l’atmosphère.
- Donc, il a lancé une hypnoflash, commença Laina pour essayer de récapituler l’enchaînement des faits, et…

Elle hésita. Hiivsha continua.

- Il s’est servi de la Force pour projeter Isil ainsi neutralisée sur Kaldor pendant qu’il lançait son sabre laser sur lui. Pas étonnant que la pauvre n’ait pu expliquer ce qui lui était arrivé, entre le tirox qui lui a fait quitter la réalité des choses et le choc qui a dû l’assommer à moitié…
- Il faut aller voir le Procureur Mas Dom au plus vite pour faire libérer votre amie, conclut la twi'lek.
- C’est cela, allons-y !

Ils remontèrent dans les bureaux du Procureur adjoint de Coruscant à qui ils purent exposer le résultat de leurs recherches.

- Intéressant, murmura la Chagrienne… surprenant, mais intéressant. Dans quelle mesure les Sith sont-ils impliqués dans cette histoire ? J’ai comme l’impression que vous ne m’avez pas expliqué tout ce que vous savez, Capitaine Inolmo.

Hiivsha secoua la tête.

- A mon grand regret Procureur, il ne m’appartient pas de le faire… c’est une affaire qui relève du Chancelier Suprême et de l’Ordre Jedi. Je ne suis là que par accident, pour ainsi dire.
- La jeune Jedi a bien de la chance de pouvoir compter sur vous.

L’ombre d’un sourire passa, le temps d’un éclair, dans le regard impassible de Mas Dom.

- Peut-être si j’attendais d’en savoir plus avant de relâcher la demoiselle, consentiriez-vous à m’expliquer ? demanda-t-elle avec une moue sournoise au coin des lèvres.
- Encore une fois, protesta poliment le contrebandier, ce n’est pas de mon ressort, et je crains d’ailleurs de ne point maîtriser tous les tenants et les aboutissants de cette singulière histoire. Mais si vous vous adressez au Conseiller à la Sécurité Darillian, peut-être parviendrez-vous à en savoir d’avantage. La seule chose qui compte à mes yeux, c’est que Isil soit libérée au plus vite.
- Bien, finit par répondre la Procureur après avoir gardé le silence quelques secondes interminables, elle semble tellement compter pour vous que je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps.

Elle contourna son bureau et appuya sur le bouton d’un comlink.

- Passez-moi la prison centrale numéro six, dit-elle d’une voix impérative.

Une minute passa puis une voix féminine répondit.

- Centrale 6, contrôle, que puis-je pour vous ?
- Ici le Procureur Mas Dom, je vous envoie un bon de libération pour la détenue Isil Valdarra. Confirmez !
- Un instant Procureur…

De nouveau quelques secondes puis la voix reprit sur un ton embarrassé.

- Je… je suis désolée, Procureur… mais la détenue Isil Valdarra n’est plus à la Centrale six !

Laslo et Hiivsha échangèrent un regard étonné. Mas Dom reprit d’une voix sèche.

- Comment se fait-il qu’elle ne soit plus chez vous ? Qui a ordonné son transfert et pour où ?

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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:18, modifié 2 fois.
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Messagepar Dark Sheep » Mer 13 Juil 2011 - 18:00   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Isil a écrit:Surtout que tu vas savoir ce qui est arrivé à ce pauvre sénateur Kaldor ! :D

-> Ben... il lui est arrivé la Force si je puis dire, non ? :wink:

Bon eh bien voilà c'est lu.
Tu as fait la lumière sur la mort de Kaldor, sans jeu de mots :)
Donc présence d'un sith champion olympique de lancer de sabre laser, voilà qui disculpe la p'tite blondinette.
Par contre l'organisation pénitentiaire républicaine a tout d'une mafia hein :siffle:

Voilà qu'il faut retrouver une prisonnière qui ne s'est même pas évadée ! Celle-là est plutôt originale :transpire:

Par contre la fin de ce passage est encore plus "à suivre" que la fin du précédent :pfff:
Mouton déjanté scénariste et chorégraphe...

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Messagepar Notsil » Mer 13 Juil 2011 - 19:13   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Ah, sympathique l'enquête :)

Un bon petit marchandage pour récupérer un nouveau Choupy (j'adore ce nom :p), et un besalisk qui la joue "les experts" ^^
En tout cas la procureur reste aussi sérieuse qu'elle l'avait dit. La twi'lek assistante, bien que charmante, ne semble pas dépourvue d'intelligence, ça change :)
Très sympathique enquête en tout cas, on suit bien le cheminement logique du truc.

Passons aux petits trucs :

La créature passa des fesses au ventre qui débordait sous un vêtement crade et trop court en continuant à se gratter énergiquement.

-> là j'ai du revenir en arrière après la phrase, parce que je n'ai pas du tout compris le "passa des fesses au ventre", enfin une fois qu'on a lu la phrase en entier on suppose que c'est sa main qui se balade pour se gratter (d'ailleurs au départ je n'ai pas trop su du coup s'il s'agissait de ses fesses ou de celles de Hiivsha, ce que je trouvais étrange :p)

Une vieille lampe oscillant au plafond, jetait une lumière tamisée sur les lieux plongés dans une demi obscurité.

-> là c'est du pur chipotage, tu gagnerais à supprimer ta virgule ou à en rajouter une après "lampe" pour mieux structurer la phrase.

À ta réapparition dans les bas quartier mon petit !

-> quartiers

Le reptile s’approcha de lui et lui ébouriffa les cheveux comme on le fait avec un enfant pour le réconforter.

-> la seconde partie de la phrase pourrait être mieux reformulée ; là comme ça je dirais "comme on le fait à un enfant" ou "comme on réconforte un enfant".

Essayez de filtrer la lumière en augmentant le contraste et en diminuant le gain au niveau des hautes fréquences.

-> ici je pense que tu voulais dire "grain" et non pas "gain" ?

Voilou pour cette fois ^^
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Messagepar Hiivsha » Mer 13 Juil 2011 - 19:43   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Yeah... t'en as un oeil ! :D En tout cas chapeau pour voir ces petits détails... :jap:

du coup pour le grattage : "La créature cessa de se gratter les fesses pour passer à son ventre qui débordait sous un vêtement crade et trop court."

Voilou... virgule supprimée, "s" ajouté...

"on le fait avec un enfant" => "on le fait à un enfant" c'est plus judicieux en effet...

et pour le "gain"... c'est bien "gain" que je voulais mettre. Il veut jouer sur le gain de certaines fréquences de lumière pour ajuster le contraste (il ne s'agit pas ici d'émulsion photographique mais de fréquence lumineuse) :wink:

Dark Sheep a écrit:Par contre la fin de ce passage est encore plus "à suivre" que la fin du précédent :pfff:


C'est le but des fins de chapitre que de terminer sur des mini cliffhangers pour relancer l'intérêt du lecteur. :ange:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 13 Juil 2011 - 19:44   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Bon, c'est lu... "Isil ne répond plus" :D

L'enquête, on pourrait penser que ça va un peu vite, mais je crois que plus de complexifications auraient été inutiles au vu des circonstances de l'assassinat de Kaldor ; à ce propos, tu arrives à te montrer plus subtil que le coup foireux de la manipulation forceuse, et c'est bien. Un nouveau personnage est introduit, pour le moins original^^

J'avoue que pendant deux minutes, je me suis demandé si les caméras n'allaient pas leur permettre d'identifier directement Darillian ; m'est avis qu'on les aurait retrouvés suicidés avec deux balles dans le crâne :transpire:
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Messagepar Notsil » Mer 13 Juil 2011 - 21:29   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Ah ben j'aurais appris quelque chose sur les techniques lumineuses ^^
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Messagepar Hiivsha » Jeu 14 Juil 2011 - 21:00   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 24

– L’Attentat –



Les yeux mi-clos, plissés comme ceux d’un prédateur attendant patiemment de bondir sur sa proie, le menton posé sur le dessus de ses deux mains jointes, les coudes sur le bureau, le Conseiller à la Sécurité Jaster Darillian observait la jeune fille devant lui. Elle se tenait les mains croisées sur ses genoux, tête baissée sur sa poitrine, dans un confortable fauteuil qu’il lui avait désigné en entrant dans la pièce. Elle portait une bure d’un brun rouge sur une tunique blanche serrée à la taille par une ceinture de cuir noir à laquelle pendait son sabre laser. Ses longues jambes nues plongeaient dans de hautes bottes noires et moulantes. Immobile, elle semblait presque dormir dans son siège mais l’homme qui l’observait savait qu’elle méditait, plongée dans la Force.

- Les services de renseignements républicains pensent qu’il y a des risques d’attentats contre la personne du Chancelier et la mienne, expliqua-t-il à mi-voix. Le Conseil Jedi a proposé de détacher deux Chevaliers pour assurer notre sécurité rapprochée en plus de la garde personnelle du Chancelier. J’ai fortement proposé ta candidature pour assurer la mienne.

Lentement, le visage de la jeune fille se releva et ses yeux bleus plongèrent dans les siens.

- Je ne suis pas Chevalier, dit-elle d’une voix neutre et basse.
- Je le sais Isil, répondit l’homme politique d’une voix suave. Je sais aussi que ta formation est achevée et que tu as l’étoffe d’un vrai Chevalier Jedi. Maître Beno me l’avait dit la toute dernière fois que nous nous sommes rencontrés. Soit, tu n’as pas passé d’épreuve formelle et je sais que le Conseil hésite à te nommer. Mais pour ma part, je te considère comme telle.
- Votre confiance m’honore Conseiller, continua Isil toujours à voix basse. Et je vous sais gré de m’avoir sortie de détention même si je ne comprends pas très bien pourquoi.

Darillian exhala un long soupir en se rejetant au fond de son fauteuil.

- Voyons jeune fille, la place d’un Jedi n’est pas en prison. Quel gâchis de maintenir une personne de ta valeur derrière des barreaux alors que nous avons besoin de toutes les forces vives de la Galaxie. Et puis je suis persuadé que la mort de Kaldor n’est qu’un accident ou une légitime défense de ta part.

La Padawan ne fit aucun commentaire et se tint coite. Elle-même ne connaissait pas la vérité que Hiivsha et Laslo allaient découvrir quelques heures plus tard. Le silence de la jeune fille parut rendre le Conseiller perplexe. Il reprit sa pose initiale, le menton sur ses mains croisées. Il s’écoula plusieurs longues minutes avant qu’il ne reprenne la parole, comme s’il s’était plongé à son tour dans une intense réflexion.

- Toujours est-il que le Conseil a donné son accord provisoire à condition que tu acceptes toi-même de remplir cette fonction. Il te laisse le choix. Je dois dire que tes Maîtres semblaient soulagés de te voir sortir de détention. Aussi, je serais ravi, Isil, que tu acceptes de me servir de garde du corps… ainsi peut-être pourrais-je trouver le temps de te parler de ce passé qui te fait tant défaut ?

Le ton presque mielleux du Conseiller ne pouvait paraître inaperçu. Un frisson parcourut l’échine de la jeune fille sans qu’elle puisse mettre un nom sur la crainte qu’elle sentait s’insinuer en elle. La Force était muette. Elle ne voyait rien lorsqu’elle s’y plongeait. Aucune image, aucune pensée ne lui venait pour guider son choix, comme si dans ce bureau, elle ne pouvait la sonder.

Isil prit une longue inspiration pour se donner le temps de réfléchir une dernière fois. Les battements de son cœur s’accélérèrent un peu et elle dut faire un effort sur elle afin de rejeter les émotions contradictoires qui entraient en collision dans son esprit.

- J’apprécie votre prévenance à mon égard, Conseiller… commença-t-elle.
- Voyons mon enfant, coupa Darillian, cette prévenance n’est que l’expression de mon humanité. Je ne supporte pas l’injustice et en tant que politique, je me dois d’utiliser au mieux les ressources de notre République.
- Cela vous honore Conseiller… et puisque vous me parlez d’humanité et d’utiliser au mieux les ressources disponibles, je… j’ai… une faveur à vous demander.

L’espace d’un instant, les yeux de Darillian se mirent à briller et un très léger sourire fit soulever le coin de ses lèvres.

- Une faveur ? Je serai ravi de te l’accorder, Isil. Je suis persuadé que tout ce que tu peux me demander ne peut être que juste et dicté par la sagesse dont tu fais déjà preuve. Que puis-je faire pour toi ?

De nouveau elle fixa son regard dans le sien mais ne put rien y lire.

- Il y a quelqu’un… une femme… une excellente pilote, détenue à la centrale six pour avoir rendu elle-même la justice qu’on lui a refusée… pour avoir puni un meurtrier trop riche pour être condamné par une justice défaillante… elle est malade et en prison on ne soigne pas les gens…

Elle s’exprimait lentement, sans passion. Darillian qui se tenait aussi immobile qu’elle, ne la perdait pas du regard.

- Je me suis servie de la Force pour la soigner…
- C’est un geste de compassion, Isil, c’est très bien… je suis sûr que tu seras une grande guérisseuse Jedi.
- Je ne sais pas si j’ai pu la guérir, mais je lui ai redonné du temps à vivre.
- En prison… ce n’est pas forcément un cadeau que tu lui as fait. Y’avais-tu songé ?
- Oui Conseiller. J’ai pesé le pour et le contre avant de le faire. J’ai eu la vision de mon amie aux commandes d’un transport de fret au profit des troupes républicaines éparpillées sur les postes avancés de la bordure extérieure. Il m’a semblé que c’était une vision de l'avenir…
- Maître Beno m’avait dit que tu avais une très grande affinité avec la Force et que ta clairvoyance était grande.
- Sans doute, pensa Isil, mais ici, je ne vois rien dans la Force.
- Je serai votre débitrice, reprit-elle, si vous consentiez à faire réexaminer son dossier en considérant les services qu’elle pourrait rendre à la République comme pilote plutôt que de la laisser mourir derrière des barreaux.

Le sourire de Darillian s’accentua derrière des mains toujours croisées devant son menton.

- Pourquoi pas en effet, surtout si c’est toi qui le demande. Je pense que tu as su sonder son cœur et son âme et que si tu suggères de lui faire accorder une remise de peine, c’est qu’elle ne représente aucun danger pour la société et qu’elle le mérite.
- Je vous garantis que c’est le cas Conseiller, murmura Isil.

Darillian se redressa dans son fauteuil et posa les mains à plat sur le bureau comme quelqu’un qui vient de prendre une décision importante.

- Et bien, je te permets de déposer les dossiers que tu souhaiteras auprès de mes services et je tâcherais de les faire suivre vers mon collègue de la Justice avec mes recommandations pour qu’ils soient étudiés avec sérieux et bienveillance. Je sais que tu n’abuseras pas de cette faveur.
- Non Conseiller, concéda Isil modestement. Je vous suis reconnaissante de la confiance que vous placez en moi et si mon sabre laser peut vous être utile, je le place à votre service pour autant de temps que le Conseil Jedi le jugera nécessaire.

Darillian se leva avec un geste d’enthousiasme.

- Bien, ma jeune Jedi ! Parfait ! Avec toi à mes côtés, je suis sûr qu’il ne pourra rien m’arriver de fâcheux, et je ne pouvais pas rêver d’un plus joli garde du corps.

La jeune fille se leva à son tour. Il la prit familièrement par le bras pour l’entraîner vers la double porte du bureau.

- Tu vas t’installer sans tarder dans mes appartements. Tu auras ta chambre à côté de la mienne. Ainsi, tu pourras veiller sur moi le jour comme la nuit et je me sentirai en sécurité. Va rassembler tes affaires, je vais te faire accompagner. Nous nous verrons plus tard, quand tu auras pris possession des lieux. Mon secrétaire général t’expliquera tout ce que tu souhaiteras savoir, notamment sur mon emploi du temps, qui, tu t'en doutes, est bien chargé.
- Bien Conseiller, répondit docilement Isil en s’éloignant.
*
* *

- Cette mission est ennuyeuse, se plaignit Isil en implorant des yeux son Maître qui continuait à afficher un demi-sourire. Cette femme est exécrable et hautaine. Elle me parle comme si j’étais une chienne !

Maître Beno Mahr ne souhaitait pas discuter des qualités – ou plutôt de l’absence de qualité – de la Diva Maa’Tropo, riche héritière de la maison Ral’Kassan. Son milliardaire de père avait fait fortune comme armateur avec des fonds dont certains prétendaient la provenance plus que douteuse. À sa mort, elle avait hérité de l’empire financier paternel et s’était lancée dans une carrière de cantatrice, compensant son piètre talent par des dons généreusement distribués aux critiques chargés de l’encenser partout dans la Galaxie.

- La Diva est l’invitée de la République et le Sénat a demandé au Conseil d’assurer sa protection.
- Mais pourquoi moi ? protesta Isil. Ce ne sont pas les Padawan qui manquent !
- Maa’Tropo a décidé que ce serait toi. Elle souhaitait une femme et non un homme et lorsqu’elle t’a aperçue, elle a de suite demandé ton détachement à ses côtés. Je n’y peux rien.

Maître Mahr leva les yeux au ciel. Isil s’entêta avec l'aplomb de ses dix-sept ans.

- Mais enfin, pourquoi ça tombe sur moi ce genre de corvée ?
- La Diva est bien connue pour aimer s’entourer de jeune filles toutes blondes… du coup, c’est un début d’explication.

Isil fronça le nez ce qui fit apparaître deux fossettes sur ses pommettes rosées et tordit la bouche de façon boudeuse. Son Maître reprit.

- Le premier devoir d’un Jedi est d’obéir aux ordres sans discuter. Toutes les missions ne sont pas forcément gratifiantes, mais elles doivent être accomplies. La Diva est une amie intime du Chancelier Suprême et quel que soit son caractère, nous nous devons d’assurer sa sécurité ce qui implique que tu restes à ses côtés tant qu’elle résidera sur Coruscant. Mais rassure-toi, son tour de chant de devrait pas durer plus d’une quinzaine.
- Une quinzaine ? s’exclama la jeune fille. Quinze jours avec ce… cette… matrone ? Je vais mourir ! Autant plonger de suite dans le Côté Obscur de la Force et l’étrangler avant de rejoindre les Sith !
- Isil ! la tança son Maître. Mesure tes propos ! Non seulement la Diva est une personnalité connue dans toute la Galaxie, mais elle est également ici comme ambassadrice de Kult. La République souhaite améliorer ses rapports avec les Kultiens en espérant que cette planète rejoigne ses rangs. Tu dois comprendre que, aussi désagréable que puisse te paraître cette mission, elle n’en est pas moins de la plus haute importance !

Isil baissa la tête comme une enfant qu’on réprimande.

- Oui Maître Beno, pardonnez-moi, je m’acquitterai de cette mission de mon mieux.
- Bien ma petite Padawan. C’est mieux. La Diva va arriver. Je te conseille d’être respectueuse avec elle. Moi je m’éclipse… j’ai horreur quand elle chante et ce concert va être interminable je le sens… j’ai mieux à faire que d’écouter sa voix de crécelle.

Il tapota l’épaule de sa Padawan avec un sourire faussement compatissant avant de rabattre la capuche de sa bure sur la tête, et de se glisser par la sortie de secours de l’immense opéra. Comme il disparaissait, Isil grommela, mécontente.

- Ben voyons ! Mon Maître se barre et moi je reste. Pfff !

Elle soupira fortement d'un air malheureux. À l'autre bout du couloir, la haute et grosse silhouette de la Diva s'approchait entourée de toute sa cour. Elle apostropha Isil sans attendre, d'une voix forte et désagréable.

- Ah te voilà ma pauvre fille ! Où étais-tu donc encore passée ? On aurait pu m'enlever dix fois sans que tu puisses lever le petit doigt ! Je te rappelle que tu dois me suivre partout où je vais… sauf sur scène, ajouta-t-elle avec un rire énervant.

Elle tenait dans sa main un éventail en broderie d'or avec lequel elle tapota les joues de la Padawan.

- Mais enfin, ma pauvrette, que ton visage est fade ! On ne vous apprend pas à vous maquiller à l'école des Jedi ? Un peu de couleurs à ces joues, un rien de rouge à lèvres, un peu de bleu sur ces paupières et tu serais presque présentable. Ce n'est pas ainsi que tu plairas aux hommes. Regarde-moi et prends exemple !

Elle se désigna le visage d'un air pompeux tandis qu’Isil invoquait la Force pour ne pas lui répondre. Le devoir d'un Jedi était d'obéir sans discuter avait dit Maître Beno. Les deux prochaines semaines allaient être les plus longues de sa vie !

Elle leva les yeux au ciel et suivit Maa'Tropo en soupirant de nouveau.
*
* *

Ces souvenirs remontaient de sa mémoire tandis qu'elle essayait de méditer pour ne plus penser à rien et notamment à Hiivsha dont elle n'avait pas de nouvelles. La nuit était tombée et elle s'était retirée dans sa chambre. En sous-vêtements, assise en tailleur au milieu de la pièce, vêtue d’un simple bustier court qui s’arrêtait en bas des côtes et d’un short collant blancs, elle se tenait les yeux fermés et respirait lentement, le torse droit et tendu, la tête haute.

On frappa à la porte.

- Isil ? appela Jaster Darillian.

La jeune fille se releva vivement. Elle étendit la main vers la table de chevet sur laquelle était posé son sabre laser et celui-ci traversa la pièce en un éclair pour venir se loger entre ses doigts tandis qu'elle ouvrait la porte.

- Oh pardon, s'excusa le Conseiller en apercevant l'arme allumée, je ne voulais pas t'alarmer. Je… j'ai quelque chose pour toi.

Il portait dans ses bras une longue boite plate qu'il posa sur le lit.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Isil.
- C'est ce que tu vas porter à la réception demain soir.
- La réception ?
- Oui, je prononce un discours devant le gratin de Coruscant… grande réception, repas et bal dans les jardins terrasse du Millénium Plaza.

Isil souleva le coin du couvercle de la boite d'un air soupçonneux.

- C'est… une robe ? fit-elle après une hésitation.
- Oui, répondit Darillian, d'un rose pâle absolument merveilleux. Une robe de soirée.

Il se racla la gorge d'un air apparemment gêné.

- Tu ne peux y assister simplement vêtue avec ta tunique et ta bure de Jedi.
- Pourquoi ? interrogea Isil avec une pointe d'agressivité.
- Parce que c'est une réception mondaine ! Tous ces gens seront plus élégants les uns que les autres, surtout les femmes. De quoi aurai-je l'air si tu es habillée en…
- En quoi ? insista Isil légèrement agacée.
- Mais en… en Jedi, tout simplement. Je n'ai rien contre vos tuniques et vos bures mais dans une soirée… ni cela ni même une armure ! J'ai besoin que mon garde du corps soit…
- Oui ? continua Isil alors qu'il cherchait ses mots.
- Et bien, soit… sur le même ton que tout le monde, acheva-t-il prudemment.

Isil posa son sabre laser à côté de la boite qu'elle ouvrit complètement pour en extirper une longue robe taillée dans un somptueux tissu fin et soyeux d'une délicate teinte rose pâle.

- En effet, difficile de porter une armure là-dessous, marmonna-t-elle en considérant le profond et large décolleté finement brodée qu'offrait la robe devant et derrière.
- Ne t'inquiète pas, le service d'ordre est tel lors de ces soirées que tu n'auras pas à t'occuper particulièrement de ma sécurité. Maintenant, comme je sais que tu ne te sépareras pas de ton arme de Jedi, j'ai fait confectionner ceci comme accessoire.

Il sortit de la poche un petit étui de la même étoffe que la robe auquel pendaient de fins cordons en tissus.

- J'imagine que si tu noues cela autour d'une cuisse, personne ne remarquera que tu es armée.

Isil fit une moue. Darillian reprit.

- Elle ne te plait pas ?
- Si, répondit la Padawan, elle est très jolie. Je n’aurais jamais pu m’en acheter une aussi belle.
- Il est vrai que les Jedi renoncent à posséder des biens matériels et de l’argent, observa le Conseiller.
- Surtout ce genre de choses bien superflues, ajouta Isil. Quand je pense aux gens des bas quartiers qui ont du mal à se nourrir…
- Ne sois pas trop dure avec ceux qui sont aisés, le monde est ainsi fait qu’il y a des riches et des pauvres et personne ne peut rien y changer… C’est ainsi sur toutes les planètes.
- C’est peut-être moins criant ailleurs que sur Coruscant.

Darillian soupira.

- Si tu le dis… Je ne suis pas venu pour participer à un débat politique sur les injustices de classes ma chère enfant.
- Pardonnez-moi Conseiller. Je ferai ce que vous souhaitez… mais je vous fais humblement remarquer que cette robe n’est pas taillée pour combattre.
- Pourquoi combattre ? C’est une soirée mondaine, je te l’ai dit. Pour une fois, pense à autre chose. Le seul combat que tu risques devoir livrer, c’est de danser à mes bras… car je suis piètre danseur et j’ai la mauvaise habitude d’écraser les pieds de mes partenaires si elles n’y prennent pas garde.
- Méfiez-vous que ce ne soit pas les vôtres qui pâtissent de mon inexpérience de la danse, répliqua Isil avec un léger sourire tandis que le Conseiller prenait congé.
*
* *

Les abords du Millénium Plaza étaient noirs de monde. Les soirées mondaines étaient très courues sur Coruscant et de nombreux badauds se pressaient pour apercevoir les personnalités qui débarquaient de luxueux véhicules rutilants. Personnages politiques, artistes en vogue dans la Galaxie, hommes d’affaires tous plus riches les uns que les autres, engraissés par la guerre ou par des trafics parfois douteux, défilaient sur le long tapis rouge qui courait de la plateforme d’atterrissage du palace, jusqu’à sa majestueuse entrée. Des droïdes de sécurité assuraient un cordon de protection étanche pour séparer les invités de la foule de curieux.

Avant de partir de ses appartements, Jaster Darillian avait passé au cou de sa jeune protégée un collier de diamants étincelants qu’Isil avait été obligée d’accepter compte tenu de l’insistance dont il avait fait preuve.

- Ces pierres illuminent merveilleusement ton cou, avait-il commenté en admirant le résultat. Ses feux scintillent sur ta peau comme les rayons du soleil font briller la rosée sur des pétales de fleurs. Tu es magnifiquement jolie Isil !

Elle n’avait rien répondu, regrettant d’avoir accepté le rôle que le Conseil lui avait dévolu après du Conseiller à la Sécurité. Elle n’aimait pas la tournure que prenaient les choses et suspectait Darillian d’avoir des arrière-pensées qu’elle ne parvenait pas à décoder.

Et maintenant, elle avançait, sous le feu des projecteurs, sur ce long tapis rouge au bras d’un Jaster Darillian radieux, conscient de l’effet que cette superbe jeune fille produisait à ses côtés. Il avançait, d’une démarche altière, raide et droit, ses longs cheveux blancs impeccablement répartis sur ses épaules recouvertes d’une cape violette brodée d’or. Un murmure avait parcouru la foule de badauds lorsqu’ils étaient sortis du somptueux airspeeder de luxe qui venait de les déposer au pied des marches menant au palace. Dans sa longue robe qui ne cachait rien de ses courbes, Isil avait l’air préoccupée. Elle sentait de façon diffuse un danger imminent mais encore une fois, elle avait du mal à explorer la Force pour tenter d’en percer le mystère. C’était ainsi, à chaque fois qu’elle se trouvait en présence du Conseiller, comme si sa personne constituait une sorte d’obstacle entre elle et la Force. A cet instant précis, elle aurait aimé pouvoir en parler avec Maître Beno, mais il n’était hélas plus présent dans son monde.

Ils avançaient à présent dans la galerie des glaces qui faisait la réputation du Millenium Plaza, collection unique de miroirs éblouissants qui étaient tous d’authentiques œuvres d’art venues de toute la Galaxie. Le Conseiller avançait en tête d’un cortège de personnalités, Isil toujours à son bras, au milieu d’invités avides du moindre sourire de l’homme le plus puissant de Coruscant après le Chancelier Suprême. Des mauvaises langues prétendaient même que, dans l’ombre, sa puissance était absolue et que le Chancelier n’était au final qu’une sorte de prête-nom bien pratique pour servir ses ambitions. Des gardes les escortaient de chaque côté.

Ils approchaient des grandes portes feuilletées d’or qui permettaient d’accéder au salon d’honneur lorsque, d’un petit groupe situé à une dizaine de mètres devant eux, un homme se retourna et leur fit face, un pistolet blaster au poing. Il tira. Avec une rapidité foudroyante, Isil extirpa, à travers la longue fente latérale de sa robe, son sabre laser de l'étui lacé le long de sa cuisse tandis qu’elle bousculait de l’épaule le Conseiller qui s’effondrait contre un garde. Elle sentit le feu du plasma en fusion lui labourer l’épaule gauche tandis qu’elle levait la lame verte de son sabre pour parer le coup suivant. L’homme tira plusieurs fois sans succès. Chaque coup fut intercepté par la Padawan avec une extrême agilité. La scène s’était déroulée en quelques secondes ne laissant pas aux gardes le temps d’intervenir. Le dernier renvoi d’Isil blessa l’homme à un bras et il rompit le combat, s’élançant à travers une porte fenêtre qui explosa sous son impact. Isil jeta rapidement un œil vers le Conseiller entouré à présent par le service d’ordre. Il n’était pas blessé.

- Rattrape-le ! ordonna-t-il à la jeune Jedi qui ne se le fit pas répéter deux fois.

Elle s’élança vivement à la poursuite de l’homme. Dans l’agitation de la foule qui patientait à l’extérieur du palace, elle repéra sa cible qui courait vers des véhicules stationnés un peu plus loin. La jeune fille se débarrassa en un éclair des souliers à hauts talons avec lesquels elle n’aurait pu courir, et s’élança pieds nus à la poursuite de l’homme qui montait dans un speeder et démarrait en trombe. Un regard circulaire autour d’elle l’amena jusqu’à une motojet qu’elle enfourcha d’un bond pour s’élancer à la poursuite du fuyard dans la circulation tumultueuse de la ville planète.

Le speeder fonça à tombeau ouvert à travers les innombrables files de véhicules qui sillonnaient en permanence l’espace aérien de Coruscant, longs serpents sinuant entre les immeubles interminables qui montaient à l’assaut des nuages. Soudain, il plongea à travers les rails de circulation, zigzagant adroitement pour éviter toute collision en espérant se fondre dans la masse mouvante de la myriade d’engins qui allaient et venaient. Isil tourna la manette des gaz à fond et plongea à sa poursuite, concentrée dans la Force pour suivre sa trace. Avec n’importe qui d’autre qu’un Jedi à ses trousses, le fuyard n’aurait eu aucun mal à s’échapper. Mais dans la Force, la Padawan visualisait le fil invisible de sa trajectoire même lorsqu’il était hors de vue. Elle s’engouffra dans un tunnel en réfection, mélange de poutres de duracier et de permabéton entrelacées, en faisant danser sa motojet de droite et de gauche pour éviter les obstacles. Petit à petit elle regagnait du terrain sur sa cible qui manoeuvrait son speeder avec une précision digne d’un champion de racer. Conscient d’être talonné, le fuyard se retourna et tira plusieurs fois vers sa poursuivante sans succès. Au détour d’un virage, il abattit alors son véhicule contre une série d’échafaudages qu’il déstabilisa en provoquant leur chute dans un grand fracas. Isil eut l’impression que le tunnel s’effondrait sur elle. Elle tendit la main et l’enchevêtrement métallique se mit à flotter dans l’air, comme suspendu à quelque fil invisible tiré par un marionnettiste divin. Couchant son engin sur le flan, elle se glissa entre deux plaques de métal en provoquant une gerbe d’étincelles avec les côtés de son bolide. Dès qu’elle eût franchi l’obstacle, elle se redressa et les décombres achevèrent leur chute dans un bruit assourdissant. Mais elle était déjà loin !

Le speeder était sorti du tunnel. Le fuyard se remit à tirer vers la Padawan qui sortit de nouveau son sabre laser d’entre ses cuisses. Ses longs cheveux flottaient comme un étendard doré tandis qu’elle repoussait les jets lumineux de plasma en fusion. Un moment plus tard, l’individu se faufila à contre sens d’une impressionnante file de véhicules arrivant vers eux tous feux allumés. Un concert d’avertisseurs sonores se mit à résonner sur leur passage. La motojet oscillait de droite et de gauche, parfois plongeant sous une navette, parfois sautant par-dessus un transport, provoquant la frayeur des conducteurs désemparés par cette course poursuite suicidaire. Finalement, le speeder quitta l’espace encombré pour plonger vers le brouillard permanent qui stagnait au pied des gratte-ciels.

- Je vais le perdre ! pensa la jeune fille comme il recommençait à lui tirer dessus.

Ce fut une erreur de la part du fuyard. En effet, l’arme de prédilection du Jedi est une arme de corps à corps et ne peut servir à distance que par un lancer difficile à maîtriser, ou par le renvoi des rayons de blasters à l'aide de sa lame. À la vitesse à laquelle ils évoluaient, Isil n’avait aucune envie de projeter son sabre au risque de le perdre. La Padawan comprit vite qu’il lui fallait mettre un terme au plus vite à cette poursuite qui n’avait que trop duré, avant de perdre le speeder dans le brouillard des bas quartiers. La lame verte du sabre se ralluma en crépitant pour intercepter les tirs qui montaient vers elle mais au lieu de les écarter, elle les concentra en retour vers le fuyard. Soudain, le speeder fit un écart et de la fumée commença à s’échapper de ses propulseurs.

- Touché ! se dit Isil en jubilant. Maintenant, tu es à moi !

Voyant qu’il perdait de la vitesse, l’individu plongea à la verticale vers le sol. Quelques secondes plus tard, Isil entrait dans la brume des bas quartiers, survolant une avenue animée, où clignotaient une multitude d’enseignes lumineuses multicolores. Elle vit que le speeder avait stoppé sa course folle et, qu’après un dérapage plus ou moins contrôlé, il était allé s’écraser contre un mur de béton. A son tour, elle arrêta sa motojet, sous le regard ahuri des badauds qui s’arrêtèrent pour observer cette curieuse jeune fille en tenue de soirée qui bondissait de sa machine, pieds nus, un sabre laser au poing. Elle s’approcha du véhicule accidenté, prête à toute éventualité. Le speeder était vide ! Une petite goutte de sang frais à ses pieds lui rappela qu’elle avait blessé l’homme au bras au moment de sa tentative d’assassinat.

Isil ferma les yeux pour visualiser la trajectoire que l’homme avait suivi dans la foule, et se mit à courir sur ses traces en bousculant les passants. La poursuite recommença. Plusieurs centaines de mètres plus loin, elle s’arrêta, à peine essoufflée et regarda tout autour d’elle. Elle ne distinguait plus aucune trace de lui. Remontant sur son épaule une des bretelles de sa longue robe bien inopportune dans ce genre de situation, elle se concentra de nouveau dans la Force. Elle tourna sur elle-même jusqu’à être certaine d’être dans la direction que le fuyard avait pris. Rouvrant les yeux, elle se retrouva devant l’entrée du Club Galatix, une boîte de nuit réputée des bas quartiers de Coruscant. Évidemment, c’était l’endroit idéal pour se cacher ! Observant le sol d’un regard perçant, elle nota d’autres gouttes de sang qui la conforta dans son intuition.

La Padawan remit son sabre laser dans l’étui lacé autour de sa cuisse sans se soucier d’une bande de jeunes qui la regardaient en souriant.

- Putain, t’as vu la meuf ? lança l’un deux d’une voix volontairement forte.

Des exclamations fusèrent. Une fille aux cheveux bleus répondit.

- Ouah, la robe ! Elle sort d’où c’te pouffe ?
- Merde, t’as vu le collier de ouf qu’elle porte ? Il doit valoir une fortune !
- T’es fou, ça doit être des faux !
- Eh, toi, la blonde ! cria un garçon à la peau garnie de tatouages, viens nous voir, t’as besoin d’aide ?

Il allait s’avancer vers elle quand un autre le retint par le bras.

- Oh mec, t’as pas vu ce qu’elle vient de ranger contre sa cuisse ? Un sabre de Jedi ! J’en ai déjà vu… Fais gaffe ! J’ai comme l’impression que cette fille n’est pas pour toi !

Quelques approbations accompagnèrent sa judicieuse remarque. Le garçon tatoué haussa les épaules en remontant son pantalon trop grand.

- Bah ! Une Jedi ? Ben… sait pas ce qu’elle perd avec moi la frangine.
- Ouais, c’est ça, pouffa une autre fille à la peau rougeâtre, vante-toi ! Chaapie m’a dit que justement t’avais rien dans ton froc !

Le groupe éclata de rire au grand dam du garçon qui laissa tomber en haussant les épaules.

Isil avait traversé l’avenue et monté les quelques marches qui menaient vers l’arche éclairée du Galatix où le videur la laissa entrer avec un grand sourire. Il y avait foule sur les différentes scènes de danse concentriques qui descendaient en gradin vers le centre de l’immense boite de nuit où se situait un comptoir formant un cercle au milieu duquel les serveurs s’activaient. De nouveau Isil ferma les yeux pour ne plus rien voir et fouilla la Force pour retrouver ce fil ténu qui l’avait guidée jusqu’à présent. Dans l’obscurité de ses paupières elle entrevoyait une trace qui sinuait de l’extérieur de la vaste pièce vers le centre. Avançant au milieu de la foule qui trépignait au son d’une musique déjantée, elle eût vite fait d’être bousculée de droite et de gauche par des danseurs et danseuses enfiévrés. Les percussions étaient assourdissantes et résonnaient à l’intérieur du corps de façon quasi enivrante. Les gens criaient, chantaient et hurlaient pour se parler. Elle traversa le premier cercle et descendit quelques marches pour plonger dans la marée du suivant. Il y avait là toutes les races de la galaxie qui s’agitaient de façon presque uniforme. Quelqu’un lui écrasa un pied lui rappelant douloureusement qu’elle ne portait pas de chaussures.

La Padawan retint un cri de souffrance. Elle avait beau être une Jedi, se faire marcher sur les pieds nus par un talon aiguille restait excessivement douloureux ! Maudissant la jeune fille qui s’excusa vaguement en riant avant de reprendre sa danse effrénée, elle continua son périple en jouant des coudes pour avancer. Elle franchit un cercle de danse, puis un autre. Soudain, elle sentit des mains chaudes se poser autour de sa taille et fut légèrement déséquilibrée en arrière jusqu’à se poser contre le torse d’un individu qui lui cria à l’oreille.

- T’es seule ? Ça tombe bien, moi aussi ! On va danser ensemble si tu veux !

Elle se retourna du mieux qu’elle put et se retrouva face à un jeune homme sympathique, au sourire éclatant. Il était joli garçon et avait de très beaux yeux clairs, portait des cheveux longs avec une mèche rebelle sur le front.

- Je m’appelle Ben et toi ?

Le nommé Ben la tenait fermement et elle dut faire pression contre son torse avec ses avants bras pour desserrer un peu l’étreinte.

- Moi c’est Isil et… heu… je suis pressée là… on dansera une autre fois si tu veux bien.

L’étreinte ne se relâcha pas pour autant. Visiblement le jeune homme semblait plutôt excité, stimulé sans doute par l’absorption d’une certaine quantité d’alcool et de substances illicites. La raideur qu’elle sentait chez lui contre son bassin lui commandait de se dégager au plus vite de cette situation. Elle hésita. Si elle se servait de la Force pour le repousser, elle risquait fort de blesser d’autres personnes tant la foule était dense.

- Je te trouve très mignonne. T’es sûre que tu ne veux pas danser avec moi Isil ? continua-t-il à son oreille pour couvrir le vacarme ambiant. Tu vas quand même pas me laisser passer la soirée seul ?

Tout en parlant, il se trémoussait au rythme de la musique et essayait de la forcer à onduler des hanches, tout en se frottant contre elle lascivement.

- Allez quoi ? T’aimes pas danser ? Je suis sûr que t’es faite pour ça !

La Padawan soupira. Que pouvait-elle faire d’autre ? Elle lança avec regret mais non moins vigoureusement, son genou en l’air, dans l’entrejambe rigide du garçon qui se plia instantanément de douleur en relâchant son étreinte.

- Vraiment, je suis désolée, cria Isil à ses oreilles, mille pardons !

Un sourire au coin des lèvres, elle reprit sa difficile progression vers le bar central en recommençant à jouer des coudes pour se frayer un passage au milieu de cette jeunesse frénétique. Enfin elle parvint à s’extirper du dernier cercle de danse et se retrouva dans une zone de calme relatif, garnie d’une multitude de divans organisés en petits cercles sur lesquels flirtaient des couples et buvaient des bandes d’amis. Elle scruta attentivement les gens autour d’elle, cherchant dans les regards, sur les visages, un indice qui trahirait l’homme qui avait tenté de tuer le Conseiller Darillian. Sur le sol, elle remarqua une nouvelle trace de sang frais en direction du comptoir circulaire. Prudemment, elle attrapa le manche de son sabre laser qu’elle tint le long de ses jambes le plus discrètement possible tout en avançant lentement autour du bar central, le regard aux aguets. Les petites gouttes de sang à peine visibles étaient plus rapprochées. Elle arriva ainsi à quelques mètres du comptoir. Il y avait devant elle, un groupe de consommateurs, mais celui qui attirait le plus son regard, était l’homme qui portait un long et ample vêtement. A ses pieds, il y avait trois petites gouttes de sang qui étaient tombées de son bras gauche qui pendait mollement le long de son corps. Elle tenait son homme !

Au même instant, elle eut une sorte de flash. La vision de gens qui se tortillaient en criant. Des danseurs ? Non, ils ne dansaient pas, ils se tordaient de douleur. Il y avait du feu autour d’eux. Certains avaient le visage brûlé, d’autres des membres arrachés. La Padawan eut un hoquet d’horreur puis la vision disparut. Une sueur froide parcourut son échine. Elle hésita un instant avant de se placer derrière l’individu à environ un mètre. Levant lentement son sabre à hauteur de son visage, elle appuya sur le bouton pour l’allumer. La lame verte surgit dans un grésillement caractéristique. Quelques personnes autour d’elle s’exclamèrent en reculant instinctivement de quelques pas. L’homme qui lui tournait le dos n’avait pas bougé.

- Jedi en mission, proclama Isil à haute voix, retournez-vous lentement sans geste brusque !

L’individu pivota tout doucement sur lui-même. C’était bien le même homme qui avait tiré sur le Conseiller.

- Vous êtes en état d’arrestation, continua-t-elle, au nom de la République et pour avoir tenté d’assassiner le Conseiller à la Sécurité !

L’homme souriait sinistrement. Isil nota qu’il tenait le bras droit replié contre son corps, le poing fermé. Elle sentit ses muscles qui se tendaient, comme ceux d’un félin avant qu’il ne bondisse sur sa proie. Quelque chose n’allait pas. Ce sourire. Pourquoi donc l’homme souriait-il ?

Lentement, il tourna son poing et ouvrit sa main, la paume vers le haut. Une petite boite apparut. Elle était dotée en son centre d’un bouton et d’un voyant rouge qui clignotait. Des fils en sortaient pour disparaître dans les vêtements de l’individu au niveau de sa ceinture. Une femme parmi les curieux qui s’étaient attroupés hurla.

- Il a un détonateur !

Un autre cria.

- C’est une bombe !

Des cris fusèrent parmi les gens tout proches qui commencèrent à se bousculer pour refluer vers la salle. Isil ouvrit de grands yeux horrifiés et plongea son regard dans celui de l’homme qu’elle comptait appréhender et ce qu’elle y lut la glaça d’effroi. Elle n’eut aucun doute sur la suite des événements : il allait se faire sauter en plein milieu de cette boite de nuit !

- Non, fit-elle en tendant la main gauche vers lui, non, ne faites pas ça !

Et pour joindre le geste à la parole, elle éteignit son sabre laser et le laissa tomber au sol.

- Voyez, je lâche mon arme. Restez calme… ne faites pas de geste inconsidéré. Nous allons sortir d’ici vous et moi, tranquillement.

Elle risqua trois pas en arrière tandis que le tumulte commençait à le disputer à la musique. L’agitation gagnait les pistes de danse sans que les gens n’en comprennent la véritable raison. Le sourire de l’homme disparut. Son regard paraissait à présent étrangement vide. Soudain il cria.

- Arak mala Corellia !

Puis il appuya sur le bouton.

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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:18, modifié 5 fois.
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Messagepar Dark Sheep » Ven 15 Juil 2011 - 14:14   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Le passage commence en nous laissant un peu perdus quant à la situation : "que s'est-il passé pour qu'on en soit là, avec Isil devant le conseiller ?", avec son nouveau costume étrange type collection femme de la garde robe jedi en vogue :)
On sent que quelque chose se trame dans l'ombre...
Isil a quand même l'air de se faire balader par Darillian :siffle:

La course poursuite est bien, elle n'est pas sans rappeler celle de "l'attaque des clones", avec une touche "course poursuite en moto" sympathique :wink:
On finit dans une boite de nuit branchée, et un face à face avec un terroriste qui compte se faire sauter en plein milieu de la foule... Isil se retrouve dans une situation peu enviable :sournois:

Par contre :
Isil a écrit:Le fuyard se remit à tirer vers la Padawan qui sortit de nouveau son sabre laser d’entre ses cuisses.

-> j'ai envie de dire qu'aux yeux de certains lecteurs cela risque de faire naître un sourire... :transpire:
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Messagepar Hiivsha » Ven 15 Juil 2011 - 15:43   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Dark Sheep a écrit:
Isil a écrit:Le fuyard se remit à tirer vers la Padawan qui sortit de nouveau son sabre laser d’entre ses cuisses.

-> j'ai envie de dire qu'aux yeux de certains lecteurs cela risque de faire naître un sourire... :transpire:


C'est fait exprès... euuuuh ! Image
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 15 Juil 2011 - 18:25   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

- Je vais le perdre ! pensa la jeune fille comme il recommençait à lui tirer dessus.

Ce fut une erreur de sa part.


Ce n'est pas très clair, comme passage, parce que sur le moment, on peut se demander si c'est le fait d'avoir pensé cela pour Isil qui constitue une erreur :neutre:

À part ça, on a donc Darillian qui fait de son mieux pour apprivoiser Isil, la pauvre ^_^ Bizarrement, j'ai l'impression que la description de la cantatrice qu'elle avait protégé quand elle était jeune pourrait évoquer pas mal de gens sur notre bonne vieille terre^^ Ensuite, la fameuse course poursuite à la AOTC, qui s'avère beaucoup plus serré que prévu (et pas seulement parce que Isil se fait draguer par à peu près tous ceux qu'elle croire^^ Plus je lis cette fan-fic, plus je me dis que ça ne doit pas être facile d'être une jolie fille^^)... La fin nous laisse sur un sacré suspense.
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Messagepar Hiivsha » Sam 16 Juil 2011 - 10:31   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Mitth'raw Nuruodo a écrit:
- Je vais le perdre ! pensa la jeune fille comme il recommençait à lui tirer dessus.

Ce fut une erreur de sa part.


Ce n'est pas très clair, comme passage, parce que sur le moment, on peut se demander si c'est le fait d'avoir pensé cela pour Isil qui constitue une erreur :neutre:


Voui, alors j'ai mis : "Ce fut une erreur de la part du fuyard."
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Messagepar Hiivsha » Sam 16 Juil 2011 - 15:01   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 25

– L’Explosion –



Le feu crépitait doucement dans l’âtre, consumant lentement les bûches rougeoyantes qui embaumaient le chalet d’une odeur parfumée et sucrée. Dehors, la neige recouvrait la forêt d’un épais tapis feutré et la plongeait dans un mutisme reposant. Le blizzard qui avait soufflé toute la nuit était tombé d’un coup et le silence qui avait suivi en était devenu presque oppressant.

La jeune fille s’étira voluptueusement sous la couverture. Le matelas sur lequel elle paressait avait été jeté à même le sol devant la cheminée pour mieux les protéger du froid. Elle jeta un coup d’œil sur son compagnon qui dormait toujours à poings fermés. Sans bruit elle se leva et traversa la pièce en tenue d’Ève, frissonnant au fur et à mesure qu’elle s’éloignait de la douce tiédeur du foyer. Elle atteignit la porte de bois et leva la planche qui la barricadait pour l’entrouvrir. L’aurore naissante levait un voile diffus d’un mauve pâle presque rose sur les montagnes de l’autre côté du lac scintillant. Les grands sapins se taisaient, comme engourdis par la folle nuit de tempête. Une à une, les étoiles disparaissaient dans le ciel. Le silence était total. De derrière le tronc d’un des majestueux pères de la forêt, un petit lapin blanc pointa une tête prudente dans sa direction, les oreilles levées comme pour mieux capter le moindre signal de danger. Il tenait dans ses pattes avant un cône qu’il grignotait assidûment en regardant fixement la jeune fille qui se tenait debout dans l'embrasure de la porte, les bras croisés sur sa poitrine.

- Comme tout est tranquille, pensait-t-elle en observant le rongeur.

Elle fit trois pas dehors et ses chevilles disparurent dans la neige. L’animal considéra d’un œil méfiant la bizarre créature à deux pattes dépourvue de pilosité - si l'on exceptait la longue touffe dorée qui tombait en cascade de son crâne sur les épaules - et qui, malgré sa taille, ne semblait pas représenter un quelconque danger. L’air était sec et vivifiant. Le contact de la poudreuse sur sa peau nue était doux et elle résista à l’envie de s’y rouler dedans. Battant en retraite, elle rentra dans son antre et retourna près de la cheminée pour se réfugier sous la couverture afin de se blottir contre le corps chaud de l’homme qui commençait à se réveiller. Elle lui caressa lentement le flanc provoquant chez lui un soupir d’aise qui s’échappa de sa gorge.

- Mmm… Isil…

Il se retourna, un sourire apaisé sur ses lèvres, les yeux clos.

- C’est donc ici le paradis ? murmura-t-il tandis qu’elle déposait un doux baiser sur sa bouche.

Il l’enlaça et roula sur elle. Elle le laissa remonter ses bras au-dessus de sa tête en geste de soumission, un sourire illuminant son visage presque encore enfantin. Ses lèvres entrouvertes, sa respiration rapide qui soulevait sa poitrine haletante, réclamaient leur lot de tendresse et d’amour.

- Viens en moi, supplia-t-elle le regard trouble.

Le lapin blanc entendit les petits cris qui montaient de l’étrange abri de bois dans lequel la créature s’était réfugiée. Décidément, ces voisins étaient bien bruyants en cette calme matinée d’hiver ! Ayant achevé la dégustation de son cône, il se mit à la recherche d’une nourriture plus consistante à ramener au terrier où l’attendait sa femelle et ses lapereaux.

La jeune fille ouvrit les yeux. Le souvenir de l’étreinte passionnée à laquelle elle s’était abandonnée était encore présent sur sa peau. Elle regarda à côté d’elle, cherchant des yeux la présence de l’homme qui un instant auparavant l’avait fait crier de plaisir, mais il n’y avait personne. Levant un sourcil perplexe, elle embrassa la pièce vide du regard. Redressant son torse, elle appela sans obtenir de réponse. Enfin, elle se leva, laissant la couverture glisser à ses pieds.

- Hiivsha ?

Il n’y avait aucun endroit pour se cacher. Il était donc sorti. Revenant à la porte d’entrée, elle constata avec perplexité que la barre de bois en travers du battant était en place, sur les crochets de fer.

- Impossible, se dit-elle en regardant l’unique fenêtre fermée de l’intérieur.

D’une main peu assurée, elle ôta la barre et ouvrit la porte. Sur la neige immaculée, elle retrouva les seules empreintes de pieds qu’elle avait faites au petit matin. Il n’y avait aussi loin que portait la vue, aucune autre marque sur le tapis blanc. Sans se soucier du froid qui mordait sa peau, elle fit le tour du petit chalet jusqu’à revenir à son point de départ, mais elle ne décela pas la moindre trace de pas hormis la sienne sur le manteau poudreux. Elle frissonna.

- Impossible, se répéta-t-elle en cherchant une réponse à sa question.

Mettant ses mains en porte voix devant sa bouche, elle cria plusieurs fois.

- Hiivsha !

Seul le silence de la forêt lui répondit.

Elle rentra, grelottante, à l’intérieur de la cabane de bois et en arpenta l’unique pièce comme un fauve en cage, jusqu’à ce qu’enfin elle puisse admettre y être seule.

- Je deviens folle, fut la seule pensée qui vint à elle.

Subitement une autre pensée s’insinua dans son esprit. Où était-elle ? Comment était-elle arrivée dans cet endroit ? Promenant son regard alentour, force lui fut de constater qu’hormis une table et une chaise, un buffet de sapin apparemment vide, il n’y avait aucune trace de vie dans la pièce excepté le matelas devant le feu et la couverture qui y gisait dessus. Frénétiquement, elle ouvrit les portes et les tiroirs du meuble. Ils étaient tous vides. Pas la moindre trace de nourriture, de vaisselle, d’habits ! Et d’ailleurs, où étaient ses habits ? Il n’y avait rien ! Ni par terre, ni sur la chaise, ni dans le meuble, ni rien d’accroché au mur.

- C’est stupide, pensa-t-elle, je ne suis pas arrivée ici complètement nue ? On m’y a amenée ? Mais où est Hiivsha ? Comment a-t-il pu disparaître sans laisser de trace ? Et qui est ce Hiivsha ?

Lentement elle commença à douter de la réalité du moment qu’elle venait de vivre. Qu’elle pensait avoir vécu. Le souvenir des caresses sur son corps avait disparu faisant place à une troublante incertitude. Que faisait-elle avant d’arriver dans ce lieu ? Elle eut l’impression qu’il n’y avait pas d’avant.

La question suivante fut : que faire ?

Devait-elle rester là à attendre ? A attendre quoi ? A attendre qui ? Elle se saisit de la couverture qu’elle jeta sur ses épaules, s’y emmitouflant de son mieux et sortit. Oubliant le froid de la neige sur ses jambes, elle avança jusqu’au bord du lac. Tout autour, la forêt. De l’autre côté de puissantes montagnes qui se dressaient en de hautes falaises. Pas une âme qui vive. Pas un signe de vie.

- Hormis le lapin ! pensa-t-elle malgré elle.

Elle revint devant le chalet dans un silence oppressant avant de pousser un cri de désespoir qui retentit alentour tout en se laissant tomber à genoux dans la neige. Elle saisit sa tête entre les mains et la serra fortement. Une autre question venait de l’envahir.

Qui était-elle ?

L’homme à côté de qui elle s’était réveillée, réel ou pas, l’avait appelé Isil. Qui était cette Isil ?

Il n’y avait que le néant au fond de ses pensées. Elle essayait de se rappeler de quelque chose mais hormis cet endroit, elle ne voyait rien. Aucun souvenir ne remontait en elle.

Soudain d’un pas décidé, elle s’éloigna dans la direction opposée au lac, droit devant elle.

Depuis combien de temps marchait-elle ? Elle n’en avait aucune idée. Il n’y avait rien. Rien que des sapins qui n’en finissaient plus. Curieusement, elle ne sentait plus le froid. Elle ne ressentait rien. Et puis, une silhouette se détacha entre les arbres. Une maison ! Elle se mit à courir. Enfin de la vie, quelqu’un avec qui parler, qui pourrait sans doute lui dire où elle se trouvait ! Elle trébucha sur une racine, se releva, continua sa course et s’arrêta. C’était un petit chalet en tout point identique à celui qu’elle avait laissé derrière elle. Un peu plus loin, il y avait un petit lac au pied de hautes montagnes enneigées. Elle poussa la porte et entra sur le seuil de l’unique porte, regardant d’un air perplexe le matelas jeté devant un feu de cheminée. Elle resta un moment immobile, sans comprendre, la bouche ouverte, l'air hébété puis la réalité s'imposa à son esprit : elle était revenue à son point de départ ! De nouveau elle se mit à hurler, sortit en courant et s’affala de tout son long dans la neige, le corps secoué par de profonds sanglots.

- Folle ! Je suis devenue folle !

Elle ne sentait même pas la morsure du froid que la neige aurait dû produire sur son corps nu.

- Non, pas folle !

Une autre vérité s’imposait à présent.

- Morte ! Je suis morte !

Pourquoi ? Comment ? Elle n’en avait aucune idée, mais c’était la seule explication. Elle se redressa sur ses genoux n’ayant aucune idée de ce qu’elle devait faire.

- Isil ?

La voix venue dans son dos la fit sursauter. Elle pivota vivement sur ses genoux. Un homme aux longs cheveux blancs attachés en queue de cheval se tenait devant elle, drapé dans un ample vêtement brun dans les manches duquel ses bras croisés disparaissaient et dont la capuche s’étalait sur les épaules. La jeune fille entrouvrit ses lèvres tremblantes mais aucun son ne sortit de sa gorge.

- Isil, répéta l’apparition, il faut que tu plonges dans la Force. Tu dois sortir d’ici !

Elle ouvrit de grands yeux implorants, comme si elle voulait trouver le sens de ces paroles sans pouvoir y parvenir. L’homme répéta.

- Isil, plonge dans la Force ! Tu dois faire un avec elle !

La jeune fille baissa les yeux et une larme tomba sur la neige en y creusant un petit trou. Quand elle les releva, elle était de nouveau seule.

- Maître Beno ! cria-t-elle.

Interloquée, elle écouta ses propres paroles retentir à ses oreilles. Qui était ce Maître Beno dont elle venait de crier le nom ?

À présent, elle en était sûre. Elle était morte et ce lieu n’était pas réel. Et on ne s’échappe pas d’un lieu qui n’existe pas. Devait-elle passer l’éternité enfermée dans cet endroit ? Machinalement elle se releva, laissant sur place la couverture qui ne lui servait à rien. Ses pas la portèrent vers le rivage duquel partait un long ponton de bois qui s’avançait au-dessus des eaux. Arrivée au bout du ponton, elle regarda l’eau sombre, insondable. Plonge dans la Force, avait dit l’homme qu’elle avait appelé Maître Beno.
*
* *

- C’est difficile Maître Beno ! se plaignit la jeune fille en essayant de parer au mieux les tirs du robot d’entraînement qui pivotait autour d’elle. Elle portait un bandeau noir autour de ses yeux et agitait son sabre laser pour parer les coups.
- Concentre-toi Isil, répondit sèchement Beno Mahr et apprête-toi à te protéger d’un danger bien plus grand. Le robot va cracher un jet de flammes et si tu tiens à tes cheveux, fais en sorte que ton bouclier de Force soit solide !
- Je ne sais pas si je suis prête, Maître, implora Isil.
- Si tu ne l’es pas maintenant, tu ne le seras jamais jeune Padawan. Allez ! Maintenant !

La sphère en suspension s’écarta d’elle pour prendre du recul. Isil la voyait parfaitement à travers la Force, dans une sorte de brouillard monochromatique qui faisait penser à un rêve éveillé. Elle eut la vision du jet de flammes qui allait en sortir et tendit sa main gauche en avant, la paume dirigée vers le robot. L’agglomérat des molécules de l’air transformées par la Force se mit à former devant elle un cercle bleuté translucide quasiment invisible aux yeux de toute autre personne qu’elle. Elle s’efforça de concentrer toute son énergie psychique sur ce cercle qui se mit à grandir pour former un bouclier devant elle. Les flammes sortirent du robot d’entraînement, puissantes, brûlantes. Elles se heurtèrent de front au bouclier invisible et dévièrent tout autour de la jeune fille légèrement recroquevillée comme sous l’effet d’un effort intense. Elle en sentit la chaleur mais pas la morsure. Le feu passa autour de sa bulle de protection. Tout son corps était à présent crispé par l’incroyable concentration qu’elle avait réussi à produire. Puis le robot arrêta le jet de flammes et se mit en veille en laissant échapper un métallique : Entraînement terminé !

Isil souffla et ôta son bandeau tout en remettant son sabre laser au fourreau. Maître Beno s’était approché d’elle en souriant.

- C’est très bien, ma jeune Padawan ! Tu maîtrises parfaitement la Force pour ton âge, aussi bien que certains de nos Chevaliers.

La jeune fille se sentit rougir de plaisir sous l’effet du compliment. Maître Beno fit voleter ses longs cheveux blonds du bout des doigts.

- Il eût été regrettable que tu échoues à cette épreuve. Je suis persuadé que la coupe cheveux roussis et crâne rasé, ne te va pas du tout !

Isil se laissa aller à un petit rire. Elle se sentait gaie et heureuse d’avoir satisfait à l’entraînement ordonné par son Maître. Elle savait que maintenant, elle allait pouvoir l’accompagner dans de vraies missions de Jedi qui la changeraient du train-train de l’entraînement entre Padawan et contre les robots.

- Maître Beno, je peux vous poser une question ?

Occupé à déprogrammer le robot, le Jedi répondit sans se retourner.

- Non, Isil, tu ne peux pas !

La jeune fille ouvrit de grands yeux, l’air interloqué, la bouche ouverte.

- Tu ne peux pas, reprit le Jedi, tu dois poser la question ! Tu es ma Padawan et mon rôle est de t’enseigner !

Elle ne vit pas son sourire malicieux mais elle continua, rassurée.

- Et bien, Maître, je me demandais… ce bouclier de la Force… peut-il servir à protéger quelqu’un d’autre que moi ?

Le Jedi interrompit ce qu’il faisait et se retourna. Son visage était empreint d’une certaine gravité.

- Tu veux dire, générer le bouclier à distance pour protéger quelqu’un ?
- Oui Maître ! répondit Isil. Se protéger c’est bien, mais ne m’avez-vous pas enseigné qu’il fallait aussi protéger les autres ? Supposons que ce jet de flammes n’ait pas été dirigé vers moi mais vers une autre personne… aurais-je pu la protéger de la même façon ?

Le Jedi resta un moment silencieux avant de répondre.

- Bien sûr, Isil, si ton affinité avec la Force est assez puissante pour cela. Mais certains holocrons nous enseignent que cette utilisation de la Force peut rapprocher dangereusement du Côté Obscur. Surtout si tu te sers d’Elle pour enfermer quelqu’un dans un bouclier de Force dans le but de le vaincre… ou le tuer. Aussi, mieux vaut-il éviter de le faire.

- Bien Maître Beno, fit Isil d’une voix douce qui ramena un tendre sourire chez le Jedi.
*
* *

L’eau était pareille à un miroir sombre, comme un œil insondable qui la regardait fixement. Subitement, elle eût froid et se mit à grelotter. Elle croisa ses bras, et frotta ses épaules. L’instant d’avant elle ne ressentait rien au bout de ce ponton, et maintenant, elle souffrait de la morsure du froid vif sur son corps nu. Qu’est-ce que cela signifiait ?

Maître Beno… l’enseignement Jedi… la Force… Hiivsha…

- Isil ! Isil, tu m’entends ?

Elle ne connaissait pas cette voix. Ce n’était ni son Maître, ni son amant. La voix provenait du trou noir qui la fixait, de l’eau sombre du lac. Maîtrisant mal les tremblements qui la secouaient, elle baissa la tête vers la surface obscure. Il lui sembla y discerner un point lumineux, une sorte de lumière plongée dans les profondeurs de l’onde.

- Isil ! Isil !

La voix provenait de cette lumière. Y’avait-il quelqu’un au fond du lac ? Absurde ! Il n’y a personne au fond d’un lac. Du moins tant que ce lac en est un. Mais ici, qu’y avait-il de réel et d’imaginaire ? Avait-elle rêvée avoir fait l’amour avec Hiivsha auprès du feu ? Ses caresses lui avaient semblées tellement réelles ! Et son Maître ? Non, Maître Beno était mort, elle s’en rappelait à présent. Lui parlait-il à travers la Force ? Il voulait qu’elle plonge dans la Force pour ne faire qu’un avec Elle. Il voulait…

… qu’elle plonge dans le lac !

Devait-elle donc se noyer dans l’eau froide pour sortir de là ? Elle secoua la tête. L’idée de sentir ses poumons se remplir d’eau, de mourir privée d’air en convulsant fit s’arrêter son cœur dans sa poitrine. Un frisson glacé parcourut son échine. Et puis sans savoir pourquoi, elle fit un pas en avant, les bras toujours croisés sur ses seins, et elle se laissa tomber dans l’onde sombre qui l’engloutit.
*
* *

- Arak mala Corellia ! avait crié l’homme en appuyant sur le bouton rouge.

Les deux mains en avant, Isil avait sollicité la Force avec toute l’énergie qu’elle avait pu puiser au plus profond de son être. Elle avait essayé de construire un bouclier non pas autour d’elle, car c’était condamner les personnes les plus proches à mourir dans le feu dont elle avait eu la vision, mais autour du porteur de la bombe. Une vie contre cent. Avait-elle le choix ? Dans le même temps où l’engin explosait, le bouclier s’était formé et la boule de feu qui s’était constituée se retrouva prisonnière d’une bulle invisible qui semblait l’avoir figée dans le temps et l’espace.

Les gens s’étaient mis à courir en direction de toutes les sorties de secours, contaminés par la panique qui avait envahi le premier cercle de clients ayant assisté à l’interpellation. Un vide relatif s’était formé autour de l’individu et d’Isil qui, les yeux fermés, essayait de ne pas perdre sa concentration pour retenir le plus longtemps possible le monstre qu’elle tenait provisoirement prisonnier. Elle était consciente qu’elle n’aurait probablement pas le temps d’échapper à l’explosion lorsqu’elle libèrerait la boule de feu mais son sacrifice devait sauver le maximum de personnes. Elle sentait dans son corps la sourde vibration qu’elle tentait de contenir et la douleur qui lui vrillait les entrailles. En même temps, un sentiment étrange de puissance s’emparait d’elle. Quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti auprès de son Maître, ni à l’entraînement, ni au combat. C’était quelque chose de nouveau, entre une euphorie de pouvoir et la conscience orgueilleuse d’être bien au-dessus du commun des mortels. Elle avait la sensation de toucher du doigt ce que la Force pouvait être et qu’on ne lui avait jamais enseigné durant sa formation. Qu’on n’avait sans doute pas voulu lui enseigner ! Pourquoi ? Pourquoi les Jedi refusaient-ils d’utiliser pleinement la Force ? Pourquoi cette peur du Côté Obscur alors qu’il pouvait être si puissant, si utile à sauver des vies… si utile à détruire l’ennemi ! Comme cet homme qui avait tenté d’assassiner le Conseiller à la Sécurité et qui venait de périr, victime de son engin explosif, dans cette bulle dans laquelle elle venait de l’emprisonner !

Ses mains se mirent à trembler sous l’effort qu’elle produisait. Elle se demanda s’il lui était possible de retarder l’explosion tout en plongeant derrière l’abri relatif des divans tout proches ou même si elle pouvait renverser le bouclier autour d’elle pour se protéger. Jamais elle n’avait été dans une telle situation. Comme elle aurait voulu que son Maître fût là en ce moment précis !

La Padawan savait qu’elle ne pourrait tenir plus longtemps, que la monstruosité contenue dans la sphère télékinésique allait lui bondir dessus d’un instant à l’autre comme un fauve assoiffé de sang. Peut-être pouvait-elle entrouvrir le bouclier pour canaliser l’onde destructrice vers le comptoir déserté par les clients ? Mais elle n’avait aucune idée de comment elle pouvait le faire. Soulevant une paupière, elle avisa du coin de l’œil un divan qui, quelques minutes plus tôt, servait d’abri à de jeunes tourtereaux en mal d’amour. Une douleur intense perfora son cerveau. Le bouclier céda. Elle tenta tant bien que mal de se projeter à l’abri tandis que la sphère éclatait de toute la puissance de sa rage. Puis elle sombra dans un trou noir.

Elle était à présent au fond de l’eau. Elle avait froid et sentait ses poumons au bord de l’explosion. Il fallait qu’elle respire mais il n’y avait pas d’air. Il lui fallait ouvrir la bouche mais c’était de l’eau qui envahirait son corps et alors tout serait fini. La lumière au fond du lac se fit plus intense et semblait absorber le lac tout entier. Isil continuait à couler en se rapprochant de la clarté.

- Isil ! cria la voix plus près, plus forte.

Elle ouvrit la bouche. L’air s’engouffra dans ses poumons. Il avait une saveur âcre, chargée de fumée, un goût de feu, mais c’était bel et bien de l’air et non de l’eau qu’elle respirait à présent. Un contact chaud lui pressait la poitrine. Elle se mit à tousser et souleva difficilement ses paupières. Plusieurs visages étaient penchés vers elle dont celui du jeune homme qui voulait danser avec elle un moment auparavant. Ben. Il lui souriait.

- Isil ! Vous êtes vivante !

Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. Il y avait beaucoup de fumée et des gens qui allaient et venaient, la plupart en uniforme des services d’urgence et de police. Le contact chaud qu’elle ressentait, c’étaient les mains du jeune homme, croisées sur son sternum. Il l’avait massée pour la forcer à reprendre une respiration coupée par le souffle violent de explosion qui l’avait projetée sur plusieurs mètres après qu'elle eût sauté derrière un divan pour se protéger du feu. La tempête l'avait ensevelie sous quelques fauteuils déchiquetés et partiellement calcinés qui lui avaient probablement sauvé la vie. Ben suivit son regard et ôta ses mains d’entre ses seins en rougissant un peu.

- Je suis médecin, dit-il en guise d’excuse tout en essayant de réajuster le haut de sa robe déchirée sur sa poitrine. Je…

Isil s'efforça de sourire.

- Pas grave, murmura-t-elle, vous faites ce qu’il faut, c’est tout. Aidez-moi à me relever si je n’ai rien de cassé.
- Vous ne voulez pas attendre votre évacuation ? protesta Ben. Je viendrai avec vous jusqu’à l’hôpital !
- Pas si je peux m’en passer, répondit la jeune fille en tâtant ses membres pour s’assurer qu’elle était intacte.

Elle avait quelques ecchymoses rougeâtres sur les cuisses et une épaule, et des cloches résonnaient encore violemment dans sa tête. Son cou était douloureux, des suites sans doute de sa projection sur le sol, mais rien qui ne semblait fracturé. Ben lui tendit la main pour l’aider à se remettre debout et, dans un geste préventif, passa un bras sous ses épaules pour prévenir un malaise.

- Appuyez-vous sur moi, invita-t-il sans cacher un certain plaisir de la sentir contre lui.
- C’est vous qui étiez au fond du lac ? murmura la Padawan entre ses dents.
- Pardon ? Que dites-vous ?
- Non rien…
- Un lac ? Vous êtes sûre que vous allez bien ? s’inquiéta le jeune docteur.

Progressivement Isil retrouvait ses sens. A l’endroit de l’explosion, tout était noirci et calciné. Une grande partie du comptoir avait volé en éclats. Des équipes d’incendie éteignaient les dernières flammes qui brûlaient encore sur les décors et le mobilier. Il semblait n’y avoir que très peu de blessés, la plupart, dus sans doute à la panique qui avait prévalue à l’évacuation à présent terminée de la boite de nuit. De l’homme qui avait tenté d’assassiner le Conseiller Darillian, il ne restait aucune trace. Il avait été consumé dans la sphère que la Padawan avait construite autour de lui.

- J’ai vu ce que vous avez fait, dit Ben. C’était extraordinaire ! Comment avez-vous pu réaliser un tel prodige ? Je savais que les Jedi étaient puissants mais je n’avais jamais rien vu de tel !
- En fait… je… je n’en sais rien moi-même, avoua Isil à voix basse.

Un homme en uniforme s’approcha d’eux avec un objet cylindrique dans les mains. Il avisa la jeune fille.

- C’est vous la Jedi ?

Comme Isil hochait la tête il lui tendit le sabre laser.

- J’ai trouvé ça là-bas, je suppose que c’est à vous ?
- Oui merci, fit-elle en prenant l’arme.
- Je viens de recevoir l’ordre de vous ramener au Millenium Plaza où vous attend Monsieur le Conseiller à la Sécurité… si votre état vous le permet, naturellement.

La jeune fille jeta un coup d’œil à sa robe déchirée et partiellement brûlée à plusieurs endroits.

- Moi ça va, mais je ne suis plus guère présentable, maugréa-t-elle … c’est pas faute d’avoir dit que c’était pas une tenue pour se battre !
- Cette jeune fille a reçu un fort traumatisme, protesta Ben, je suis docteur et je recommande de lui faire subir quelques examens avant toute chose !
- Moi, vous savez… commença le policier en écartant les bras dans un geste d'impuissance, je suis pas médecin… mais j'ai juste reçu des ordres… bien entendu, si mademoiselle veut aller à l'hôpital…

Ben regarda Isil avec insistance.

- Suivez mon conseil, lui dit-il, venez avec moi aux urgences, que je puisse vous examiner…

Isil sourit en le regardant avec malice.

- Je ne doute pas que votre proposition soit purement… professionnelle, mais je vous assure que je vais bien à présent. Ce ne sont pas quelques bleus ni quelques égratignures qui m'empêcheront de reprendre ma mission.

Tout en parlant, elle s'était dégagée des bras du jeune médecin. Celui-ci fit une moue.

- Bon, comme vous voulez… je ne peux tout de même pas vous y emmener de force, surtout si vous êtes attendue.
- Je vous remercie de m'avoir sortie de l'endroit où je me trouvais tout à l'heure, déclara-t-elle avec un sourire énigmatique.

Ben la contempla avec un mélange d'admiration et de curiosité. Avant qu'elle ne suive le policier qui l'invitait à sortir à travers des cordons de sécurité mis en place pour contenir la foule des curieux, il la prit par la main.

- Alors c'est tout ? Merci et adieu ? J'aurais aimé en savoir plus sur cet endroit !
- Quel endroit ?
- Celui où il y avait un lac. Vous m’avez vu au fond…

Isil haussa les sourcils.

- Nous avons chacun notre vie... la mienne m'appelle ailleurs… mais merci pour m’avoir sortie de ce lac…

Il l’attira à lui et l’embrassa du bout des lèvres en murmurant.

- Quatre vingt dix neuf, quarante quatre, cent deux, zéro zéro deux !
- Ce qui veut dire ?
- Mon numéro privé de comlink… Appelez-moi, je vous en supplie, au moins pour prendre un verre… jour ou nuit !

La jeune fille ne répondit rien et se mit à suivre le policier vers l’extérieur. Avant de sortir, elle se retourna et leva la main vers Ben dans un petit geste amical.

- Que la Force soit avec vous Isil ! cria ce dernier. J’attendrai votre appel !

La Padawan sortit de la boite de nuit derrière le policier qui fendait la foule de curieux en poussant les badauds pour lui frayer un passage.

- Allons, circulez, circulez, laissez passer !

Elle se laissa tomber en soupirant sur la banquette arrière du speeder de la police qui s'éleva aussitôt dans les airs toutes sirènes hurlantes.

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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:18, modifié 3 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 17 Juil 2011 - 15:37   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Un chapitre surprenant, c'est le moins qu'on puisse dire! Il y a de très belles descriptions, en tous cas, les passages dans la neige valent leur pesant d'aurodium :jap: C'est sûr que ça casse un peu le rythme, mais c'est pour mieux faire encore.
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Messagepar Hiivsha » Dim 17 Juil 2011 - 20:19   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Mitth'raw Nuruodo a écrit: C'est sûr que ça casse un peu le rythme, mais c'est pour mieux faire encore.


C'est un petit répit de trois chapitres avant d'attaquer la dernière série de chapitres plus orientés "action".

En fait, j'aime beaucoup ce chapitre. Quand j'étais "petit", c'est à dire vers 11/12 ans, j'ai été marqué par ce qu'à l'époque, on appelait des "dramatiques", qui étaient des fictions tournées pour la TV du temps de l'ORTF (avant TF1et A2). Dans l'une d'elle, on suivait un homme, conduisant sur une petite route traversant des bois, qui avait un accident, sa voiture percutant un arbre. Puis il sort de son véhicule et il longe un grand mur de pierres de taille, arrive devant un grand portail en fer, entre dans une vaste propriété boisée et marche jusqu'à une maison dans laquelle il n'y a personne, mais les pièces semblent avoir une vie, genre repas prêt, lit apprêté etc... Je me rappelle plus trop les détails, mais il y a une porte qui paraît descendre à la cave. Elle est fermée à clé. Cependant, il transpire d'elle comme des voix. Puis l'homme essaye le téléphone, mais rien. Il veut repartir de là mais n'y arrive pas. Impossible de retrouver le chemin vers le portail. Il fait le tour de la propriété, le long du mur mais à chaque fois, il revient sur ses pas et tout le ramène à la maison. Pour finir, et pour autant que je me souvienne, à la fin, il ouvre la porte de la cave. Il y a de la lumière. Il descend. Sur la route, il me semble qu'il y a des secours qui arrivent, puis on ouvre la portière de sa voiture, et sa main glisse le long de son corps vers l'extérieur. On comprend qu'il était entre la vie te la mort et qu'il vient de mourir.

C'est tout ce dont je me rappelle... ça date de 1972 environ... mais ça m'est resté. C'est un peu dans cet esprit que j'ai écrit ce chapitre, pour expliquer qu'Isil est dans le coma, entre la vie et la mort, et lutte intérieurement pour s'en sortir. Je ne sais pas comment on décrit ce genre en littérature... Bref, dans les romans de SW ou d'autres on coupe au plus court et on prend pas le temps de s'intéresser à tout cela. J'ai voulu y remédier à ma façon parce que les choses ne sont pas aussi simplistes que ce genre de romans le laisse entrevoir.

Les deux chapitres qui suivent seront calmes aussi, sans pour autant être dépourvus d'intérêt au niveau de l'intrigue. Ensuite, on file vers la ligne droite finale qui sera bien plus mouvementée dans la troisième et dernière partie du roman. :wink:
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Messagepar Dark Sheep » Mar 19 Juil 2011 - 13:04   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Ouais c'est très imagé ce passage entre la vie et la mort, Isil a créé son petit coin de paradis. Et au fond elle nous prouve qu'il en faut peu pour être heureux... comme dirait un ours philosophe :wink:

En tout cas elle a bien géré le coup du détonateur, le kamikaze aura réussi à prendre une vie dans l'attentat... la sienne :paf:

Le docteur Ben quant à lui a l'air d'avoir une idée derrière la tête, se pourrait-il que notre jeune jedi se laisse tenter par cet inconnu au détriment du contrebandier qui lui a offert son coeur ?
En tout cas Isil est un vraie tombeuse on dirait ! :transpire:

Allez, je suis à jour pour les prochains chapitres calmes avant la tempête :)
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Messagepar Hiivsha » Mar 19 Juil 2011 - 14:12   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 26

– Soirée mondaine –



Le Millenium Plaza était en effervescence. Des gens se pressaient autour de Jaster Darillian. Un gradé lui faisait son rapport sur les événements relatifs à la tentative d’assassinat dont il venait d’être la victime et à l’explosion au Club Galatix dont la nouvelle était parvenue jusqu’à eux. Le colonel des forces de sécurité en tenue de cocktail, toutes décorations dehors, s'empressa d’annoncer au Conseiller la bonne nouvelle : la Jedi chargée de sa sécurité était sauve ! C'était la première chose que Darillian avait ostensiblement demandée dès qu’il avait su le lien direct existant entre l'homme qui avait essayé de l'assassiner et l'explosion dans la boite de nuit. On loua dans son entourage le souci hautement humain qu'il montrait pour la jeune fille. On apprit également que le véhicule de la police qui la ramenait devait arriver d'un instant à l'autre. Des ordres avaient été donnés pour que les convives s'installassent dans la grande salle de réception aux mille lumières, autour des nombreuses tables rondes où allait être servi le dîner, à l’issu bien entendu, du discours que le Conseiller devait prononcer. Les gens gagnèrent leur place dans le brouhaha des conversations qui allaient bon train. Ceux qui n'avaient pas assisté à l'attentat, s'inquiétaient de l'état de santé de l’homme politique car les rumeurs les plus contradictoires avaient rapidement circulé à son propos. Les convives se levèrent comme un seul homme lorsqu’il fit son apparition sur l’estrade où se trouvait un pupitre surmonté de plusieurs micros et un tonnerre d’applaudissements éclata. Les lumières des holocaméras des reporters présents embrasèrent la salle. Le Conseiller s’entretint un instant à voix basse avec le colonel des Forces de Sécurité qui hocha plusieurs fois de la tête avant de s’éclipser d’un pas rapide.

Puis Jaster Darillian, levant les bras pour demander le calme, fit signe aux invités de s’asseoir. Il tapota légèrement le micro pour vérifier que celui-ci fonctionnait correctement avant de commencer.

- Mes amis, laissez-moi commencer cette allocution en vous remerciant chaleureusement de votre présence ce soir. Je vous promets que cette soirée s’achèvera mieux qu’elle n’a commencé !

Un courant de légers rires, dont on percevait l’évidente nervosité, parcourut l’assistance. Le Conseiller jeta un coup d’œil aux forces de l’ordre qui surveillaient la salle. Un homme était posté derrière chaque pilier, comlink connecté, écouteur dans l’oreille, la main posée sur la crosse d’une arme discrètement dissimulée sous le pan de la veste d’un costume trompeur. Dehors, tout autour du palace, des groupes armés patrouillaient, fusil d’assaut au poing et des airspeeders armés gardaient l’espace aérien immédiat, refoulant tout véhicule qui s’y présentait.

- En second lieu, je vous apporte le salut de notre Chancelier Suprême, qui s’excuse de ce que son voyage officiel qui doit s’achever par une visite protocolaire sur Alderaan, l’empêche d’être des nôtres ce soir !

Nouveaux applaudissements de la salle.

- Enfin, pour les plus sceptiques d’entre vous que je tiens à rassurer, continua-t-il, je vous confirme que je n’ai rien ! Aucune égratignure !

Une rumeur plana de nouveau sur l’auditoire. Darillian souriait.

- Cet… incident, démontre une fois de plus, qu’on se saurait assouplir impunément les mesures de sécurité les plus élémentaires sans s’exposer à des troubles graves, à des attentats destinés à déstabiliser la République ! La moindre complaisance de notre part envers les groupuscules qui oeuvrent dans l’ombre ici et là dans notre Galaxie, pour affaiblir notre unité, sous des prétextes fallacieux d’autonomie voire d’indépendance, nous rapprochera chaque fois un peu plus du gouffre de la dissension et de l’explosion politique. Le moment est plus que jamais à l’unité face à ceux qui souhaitent voir la République replonger dans une guerre hasardeuse contre l’Empire Sith. Ceux qui complotent pour arriver à leurs fins ont deux visages. Il y a ceux qui, assoiffés du sang de nos soldats, peu scrupuleux à considérer la souffrance des peuples des planètes mises à sac par d’interminables conflits, rêvent d’asseoir leur hégémonie sur les ruines encore fumantes d’une République vaincue en se lançant dans une collaboration lucrative pour eux et humiliante pour les autres avec les Sith ! Mais tout aussi dangereux, il y a ceux qui, aveuglés par la haine, par le désir de revanche, sont prêts à tout risquer, à tout sacrifier pour reprendre un combat incertain dont la destruction de l’Empire Sith comme issue n’est qu’une illusion ! Je défendrai la paix tant que je le pourrai ! Une paix ferme, verrouillée autour du Traité de Coruscant, certes imparfaite, certes insatisfaisante, mais seule garantie d’un redressement commercial, économique et social, qui doit protéger les peuples de la Galaxie de tout nouveau cataclysme guerrier. Les plaies, encore trop nombreuses, dont souffrent les races qui composent la République, ont besoin d’être pansées, soignées pour pouvoir espérer guérir un jour. Ce n’est qu’au prix de ce compromis auquel nous devons veiller, que notre République pourra se relever, se consolider, s’imposer comme le seul ferment de l’unité et de la paix Galactique. La paix doit triompher de la guerre !

Un tonnerre d’applaudissements roula de nouveau dans la salle. Puis le Conseiller se lança dans un tour d’horizon de l’état sécuritaire des principales planètes, des postes avancés dans les zones de tension avec l’Empire. Il évoqua les mesures de réarmement, sous l’éternel et ambigu prétexte que celui qui veut la paix doit préparer la guerre et prêcha de telle sorte, qu’à la fin du discours, bien malin qui aurait pu dire exactement quelle était la pensée profonde de l’homme politique sur la conduite à tenir face aux incursions préoccupantes de l’Empire Sith ici et là dans la Galaxie.

Alors qu’elle s’approchait de la salle de réception, Isil entendit les salves d’applaudissements convenus qui saluaient l’intervention du Conseiller. Elle soupira intérieurement. Ah, les politiques ! Le colonel des Forces de Sécurité l’attendait à l’extérieur de la salle. Il salua.

- Bonjour Jedi ! Je suis le Colonel Ray. Le Conseiller voulait être sûr que vous alliez bien avant de le rejoindre.

Ce disant, il inspectait du regard la tenue pour le moins misérable de la jeune Padawan qui serrait son sabre laser dans le poing.

- Vous êtes blessée, observa-t-il en regardant la marque que le blaster de l’assassin avait laissé sur son épaule gauche au moment de l’attentat ainsi que les hématomes et les traces de brûlures que portaient son corps et son visage. Voulez-vous qu’un médecin vous examine ?
- Plus tard, répondit Isil avec un geste d’agacement, dès que le Conseiller n’aura plus besoin de moi.
- Je vais lui dire que vous êtes arrivée, si vous voulez bien m’attendre…
- Allez-y, laissa tomber la jeune fille en soufflant, j’ai tout mon temps en ce qui me concerne.

Elle se laissa tomber dans un fauteuil et ferma les yeux pour se ressourcer un peu dans la Force. Dans le vide de son esprit, il y avait une zone sombre. Quelque chose qu’elle ne connaissait pas, qu’elle n’avait jamais senti auparavant. Elle frissonna. C’était comme un gouffre sans fin vers lequel elle se sentait attirée avec à la fois un sentiment de vertige et une envie de sauter. La voix de son ancien Maître retentit à ses oreilles comme un écho lointain.

- … Certains holocrons nous enseignent que cette utilisation de la Force peut rapprocher dangereusement du Côté Obscur. Surtout si tu te sers d’Elle pour enfermer quelqu’un dans un bouclier de Force afin de l’anéantir…

Elle rouvrit les yeux en sursautant. Le colonel était revenu et l’invitait à se lever. Elle obtempéra et le suivit. Le silence régnait dans la salle et un murmure passa sur les lèvres de l’auditoire lorsqu’elle apparut près de l’estrade. Darillian s’était rapproché du micro pour pouvoir parler d’une voix retenue.

- Mes amis, si je suis encore en vie ce soir pour vous empêcher de commencer votre repas – petits rires attentifs dans la salle – je le dois à une personne dont les réflexes étonnants et le courage sans faille m’ont évité de recevoir le coup mortel qui m’était destiné en mettant ainsi sa propre vie en péril. Cette personne est une jeune fille admirable, qui a mis son sabre laser au service de la protection de l’humanité comme Chevalier Jedi !

Il tendit le bras vers l’entrée de la salle où Isil attendait auprès du colonel et lui fit signe d’approcher de lui. Tandis qu’elle obéissait, il continua en augmentant légèrement le volume de sa voix comme pour mieux théâtraliser son annonce.

- Je vous présente notre héroïque Jedi, mademoiselle Isil Valdarra, fille du Général Jann Valdarra de Corellia, héros de la bataille de Bothawui…

Le visage de la Padawan venait subitement de blêmir. Des images accélérées s’entrechoquèrent dans son esprit sans qu’elle puisse ni les ralentir, ni les interpréter. Pêle-mêle défilèrent des visages, un jardin avec une balançoire, une maison en feu, des corps calcinés, un dragon à trois têtes qui crachait du feu, une silhouette noire au crâne rouge cornu, un trou au fond duquel une petite fille se trouvait, une main qui se penchait vers elle…

- Isil ? Tu te sens bien ?

Les mains de Darillian qui venaient de la saisir par les épaules la firent sursauter et elle sortit de son rêve. Elle le regarda un instant bouche bée, avant de pouvoir répondre.
- Ça va… oui, bien sûr… je vais bien…

Le Conseiller prit son plus beau sourire de parade et la fit avancer devant lui vers la salle en levant la main droite.

- Vous pouvez tous l’applaudir et prendre exemple sur elle ! proclama-t-il avec la voix vibrante de l’orateur professionnel qu’il était.

Les invités se mirent debout et un tonnerre d’applaudissements éclata. La jeune fille se sentit gênée. Maître Beno n’aurait pas aimé se dit-elle. Les honneurs ne font que gonfler l’âme d’orgueil, avait-il coutume de dire chaque fois que l’occasion s’en présentait. Tu dois t’en tenir à l’écart ! Seul compte l’acte et ses conséquences.

Le Conseiller s’était approché du colonel qui se tenait légèrement en retrait.

- Mon Colonel, laissez-moi vous priver pour un soir de ce symbole qui vous honore et honore votre uniforme, dit-il d’une voix suffisamment forte pour que tout le monde l’entende distinctement tandis qu’il prélevait une médaille parmi toutes celles qui pendaient sur la veste de parade du militaire.

Puis revenant vers le devant de l’estrade, il montra la médaille suspendue au bout de son morceau de ruban coloré.

- C’est la médaille de Chevalier de l’Ordre de la Légion Galactique. Elle est décernée pour des hauts faits de courage au service de la République. Ce soir, elle revient de droit à notre jeune et courageuse Jedi !

Les applaudissements redoublèrent tandis que Jaster Darillian épinglait délicatement la décoration au niveau de la poitrine de la jeune fille.

- Jedi Isil, déclara-t-il, au nom du Chancelier Suprême de la République, je te fais Chevalier de la Légion Galactique.

Il l’embrassa cérémonieusement sur les deux joues tandis que les applaudissements redoublaient. Darillian se retourna vers l’assemblée.

- Et maintenant mes amis, fini les discours et passons à table !

De longs applaudissements que suivit un brouhaha de contentement lui répondit tandis que les convives s’installaient et que les serveurs apparaissaient depuis les portes de service pour apporter les petits fours et les apéritifs. Darillian se tourna vers Isil.

- Tu vas me raconter par le détail ce qui s’est passé, mais avant…

Souriant, il désigna de la main la robe en lambeau que le poids de la médaille faisait outrageusement bailler.

- Non seulement une robe de soirée n’est pas faite pour supporter le poids d’une médaille, mais l’état dans lequel se trouve celle-ci frise l’indécence bien que tu doives faire rêver plus d’un homme présent dans cette salle.

Il fit un grand geste vers les portes d’entrée de la salle où se trouvait le directeur du Palace qui veillait à ce que tout se passe pour le mieux. Ce dernier accourut promptement.

- Que puis-je pour vous monsieur le Conseiller ?
- Monsieur Cavel, dit Darillian en poussant la Padawan devant lui, voici mademoiselle Isil Valdarra qui nous a sauvé la vie. Malheureusement elle m’a donné tort sur un point.
- Ah oui ? demanda le directeur d’un air étonné ne sachant que comprendre. Il faut savoir s’incliner quand une jolie femme a raison… à propos de quoi monsieur le Conseiller ?
- La robe que je lui ai offerte pour ce cocktail n’était effectivement pas adaptée pour mener bataille ! précisa Darillian avec un large sourire. Aussi, vais-je vous confier mademoiselle pour qu’un médecin la soigne et que vous lui trouviez une autre robe de soirée.

Le directeur du Palace s’inclina profondément.

- C’est avec plaisir que les boutiques de luxe lui seront ouvertes, monsieur le Conseiller. Je suis certain que nous pourrons lui trouver une robe à la hauteur de sa beauté. Quant au médecin, je fais venir celui de notre établissement promptement… je m’occupe de tout, monsieur le Conseiller.

Il sortit presque à reculons suivi d’Isil qui rêvait d’un chalet de bois au bord d’un lac, dans une immense forêt de sapins au pied de somptueuses montagnes étincelantes dans le silence des neiges éternelles.

Le directeur fit les choses en grand et battit le rappel du ban et de l’arrière ban de son personnel, habilleuses, retoucheuses, coiffeuses, maquilleuses, qui papillotèrent longuement autour de la Padawan après que le médecin eut pu la soigner à l’aide de pommades et de discrets pansements pratiquement invisibles à base de bacta. Quand tout ce petit monde eût terminé de pouponner et pomponner la jeune Jedi, Monsieur Cavel battit des mains pour saluer le résultat.

- Magnifique ! Merveilleuse ! déclama-t-il comme l’aurait fait un acteur de théâtre sur les planches. Vous êtes splendide mademoiselle Valdarra ! Une véritable princesse de conte de fées !

Il tint à avoir le dernier mot en ajustant imperceptiblement le bord du corsage de la robe blanche toute de broderies qui semblaient s’envoler gracieusement autour de la jeune fille au moindre mouvement. Et il faut dire que les cheveux d’or parfaitement répartis sur ses épaules dénudées et le visage admirablement souligné par un discret maquillage, donnaient entièrement raison à l’enthousiasme touchant du directeur du Palace. Pour résoudre le problème du sabre laser que la Padawan refusait de lâcher, on trouva un petit sac à main assorti à la robe dans lequel on put le dissimuler. Isil s’était montrée de bonne composition et sa patience ne connut pas de limite au grand contentement des employées chargées de la transformer en femme radieuse. Jusqu’aux gants résilles qu’elle accepta de passer tout en se demandant à quoi ils pouvaient bien servir.

A dire vrai, jamais auparavant, Isil n’avait eu l’occasion d’être habillée en femme du monde. Son Maître l’avait habituée à se contenter de son éternelle tunique de Jedi qu’elle portait le plus souvent jambes nues avec de hautes bottes de cuir noir, ainsi que de la bure brune qui était la marque indélébile de l’appartenance à l’Ordre. Certes, tous les Jedi n’étaient pas vêtus de la sorte et parmi les plus grandes guerrières de l’Ordre, certaines portaient des tenues beaucoup plus alambiquée voire carrément sensuelles notamment parmi les Twi’Leks et les Zabrak. Mais Maître Beno était sur ce plan-là, plutôt conservateur, arguant qu’une bonne armure était plus efficace pour se protéger qu’un vêtement qui ne couvre que le dixième d’un corps, fut-il celui de la plus jolie des Jedi. Ainsi, comme on l’a dit, jusqu’aux derniers événements qui avaient commencé par la mort de Beno Mahr, Isil n’avait jamais porté de vraie robe. La première lui avait servie à piéger le Capitaine Sazkaer au Galaxy Club d’Aldera.

Monsieur Cavel se fit un devoir de la raccompagner jusqu’à la table du Conseiller où une place d’honneur l’attendait à la gauche de Darillian qui se leva poliment, imité par la gent masculine présente.
- Mon dieu, s’exclama-t-il, Monsieur Cavel, nous vous avons confié une jeune fille mal en point et vous nous rendez une déesse resplendissante !

Rouge de confusion, le directeur du Millenium Plaza s’inclina et battit en retraite en reculant servilement. Darillian recula galamment la chaise d’Isil pour la laisser s’asseoir. Il reprit ensuite sa place, imité par les autres hommes qui ne quittaient pas la jeune fille des yeux.

- Allons, fit le Conseiller en claquant des mains pour appeler un serveur, seraient-ce les reflets des diamants que notre charmante Isil porte autour du cou qui vous hypnotisent tant ou la grâce de sa beauté ? Dans tous les cas messieurs, prenez garde à vos épouses. Il serait dommage de les rendre injustement jalouses car elles sont toutes également en beauté ce soir.

Des petits rires fusèrent tandis qu’il levait devant lui sa coupe remplie d’un vin blanc pétillant.

- Je porte un toast au courage et à la grâce de notre jeune Jedi !

Le vin coula dans la gorge sèche de la Padawan comme une onde magique qui lui fit monter quelques larmes aux yeux. Elle toussa légèrement. Darillian se pencha vers elle.

- Tu n’as peut-être pas l’habitude de ce vin mousseux ? C’est un vin de Terra Nova six dans la bordure extérieure. Une rareté ! Comment le trouves-tu ?

Isil s’essuya discrètement les yeux et s’efforça de sourire.

- Un peu fort pour moi, mais délicieux.
- Je suis content qu’il te plaise. Connais-tu nos invités ?

Elle fit non de la tête.

- Dans ce cas, je vais faire les présentations.

Tandis que Jaster Darillian remplissait ses obligations mondaines avec la facilité et l’aisance de l’homme accoutumé à ce genre d'exercice, l’orchestre se mit à jouer doucement remplissant la salle d’une musique feutrée. Les plats les plus raffinés circulaient entre les tables, portés à bout de bras par les personnels qui serpentaient avec agilité entre les convives. Autour d’Isil, il y avait Priad Gherhak, le directeur de la banque centrale de Coruscant ; le milliardaire Ted Coronax, propriétaire du consortium industriel galactique Coronax Corporation, qui fabriquait des armes de pointe et des vaisseaux de guerre pour la République - bien que certaines mauvaises langues prétendaient qu’il ne fournissait pas « que » la République - ; le Préfet Général de la police de Coruscant ; l’Ambassadeur Corellien Salsuss Juklans et le Sénateur Bothan, Dal Set Harrak qui était le seul autour de la table à ne pas être accompagné par son épouse. Les indispensables sourires protocolaires suivirent chacune des présentations dont s’acquitta le Conseiller, agrémentés d’un petit mot de félicitation à l'adresse de la jeune Jedi.

Tandis que les conversations s’installaient autour de la table, le Sénateur Harrak qui se trouvait à la gauche d’Isil posa délicatement le bout de ses doigts sur sa main.

- Nous avons besoin de beaucoup de personnes comme vous, lui dit-il à voix basse en se penchant vers son oreille. J’ai cru comprendre que vous remplissiez pour le moment le rôle de garde du corps du notre Conseiller à la Sécurité.
- C’est exact, répondit Isil de même.
- Lorsque la mission qui vous a été confiée prendra fin, j’aimerais que nous puissions nous revoir. Je participe à la création d’un programme spécial pour lequel je cherche des éléments disons… au dessus de la norme pour former une équipe qui rassemblerait tous les talents complémentaires nécessaires à la réussite de ses missions.
- Quel programme Sénateur ? Quelles missions ?
- Hum… disons, prospection, observation, intervention un peu partout dans la Galaxie. Quelque chose de plus malléable et de moins bureaucratique que les structures proposées par les militaires ou même les Forces Spéciales.
- Quelque chose de plus… indépendant ? s’enquit la jeune fille toujours très discrètement.
- Disons… autonome, ce sera plus près de la vérité… s’il y a une vérité dans ce domaine.
- Vous savez que je dépends du Conseil Jedi pour ce qui est de… mon emploi ? observa Isil.
- Certes, je ne l’ignore pas… mais le Conseil est partie prenante dans ce projet. Votre place y serait donc toute naturelle.

La Padawan sourit.

- Et bien, je vous promets d’y réfléchir dès que ma mission présente prendra fin.

À droite d’Isil, Jaster Darillian avait interrompu sa conversation avec Ted Coronax et, se tournant vers Isil, il lui passa familièrement le bras autour des épaules tout en se penchant vers le Sénateur Dal Set Harrak avec un sourire tout diplomatique.

- Sénateur, le fait que vous ne soyez pas accompagné ce soir ne vous excuse pas de tenir une discussion privée avec notre jeune Jedi. Nous ne vous autorisons pas à vous l’approprier et à nous priver ainsi de sa charmante conversation.

Dal Set Harrak s’inclina avec un sourire courtois tout en lâchant la main de la jeune fille.

- Loin de moi l’idée de vous voler votre délicieuse garde du corps Conseiller, il s’agissait juste d’un petit aparté qui ne pouvait intéresser qu’elle autour de cette table. Veuillez me pardonner si je fus inconvenant.
- Mais Conseiller Darrilian, lança le milliardaire en lançant un clin d’œil à la cantonade avec un sourire malicieux, ne dirait-on pas que vous avez pris mademoiselle sous votre protection ?

Des petits rires sous-entendus s’invitèrent autour de la table. Jaster Darillian sourit de plus belle, poliment.

- Ne vous mettez pas martel en tête Ted, risposta-t-il en ôtant son bras des épaules d’Isil. Notre Padawan et moi n’avons que des rapports professionnels… et avec ce qu’elle a montré ce soir comme efficacité guerrière, je me garderait bien de la contrarier en quoi que ce soit !

Les convives se mirent à rire. Madame Gherhak agita devant sa figure son éternel éventail qui ne la quittait jamais. C’était une femme grassouillette d’une bonne soixantaine d’années outrageusement maquillée pour masquer les rides que le temps avait creusées sur sa peau.

- Mais oui, très chère, dit-elle en regardant Isil… racontez-nous plutôt comment s’est passée la poursuite du bandit de ce soir ? Allez mon enfant, ne soyez pas timide !

Les invités firent chorus, les femmes en tête. Isil resta imperturbable sous les regards insistants mais soupira intérieurement.

- Oh, répondit-elle d’une voix assurée, ça s’est passé très vite vous savez… dans ces moments-là, on a guère le temps de réfléchir. C’est l’entraînement qui parle et l’enseignement qu’on a reçu de son Maître.
- Ah oui, fit la femme de l’Ambassadeur Corellien. C’est vrai que vous êtes Jedi depuis toute petite ! Ça se passe comment ? Vous vivez en permanence avec un Maître ? Racontez-nous un peu !

La Padawan fut surprise de constater que ces gens qui cohabitaient avec les Jedi depuis des lustres, ne connaissaient de fait, pas grand-chose à l’Ordre des Chevaliers qui veillaient sur la Galaxie. Les idées les plus farfelues rivalisaient avec des opinions préconçues bien souvent très éloignées de toute réalité. Isil répondit posément à toutes les questions et les invités ne mirent pas longtemps à tomber sous son charme.

- Quand même, j’ai du mal à comprendre comment des parents peuvent laisser leur enfant de quatre ans partir avec un inconnu, tout Jedi qu’il soit, pour recevoir une formation de guerrier sans espoir de le revoir un jour, commenta la femme de l’ambassadeur Juklans.
- Mais vous-même, renchérit madame Coronax, vos parents vous ont laissée partir sans rien dire ?

Isil garda le silence et son regard croisa celui de Jaster Darillian. Les convives sentirent vaguement poindre un certain malaise qu’ils ne pouvaient comprendre. Il y eut un moment de silence jusqu’à ce que le Conseiller repose la serviette avec laquelle il venait de s’essuyer le bord des lèvres et se lève.

- Isil, il est temps pour moi d’ouvrir le bal sinon, personne ne se risquera sur la piste de danse. Me feras-tu l’honneur d’être ma cavalière ?
- Heu… hésita la Padawan, à vos risques et périls Conseiller, répondit-elle en se levant.

Des sourires entendus naquirent sur les lèvres des convives tandis que Jaster Darillian guidait le bras de la jeune fille vers le centre de la piste de danse sous l’œil attentif de la salle. L’orchestre démarra un sals zeltronien à trois temps, l’une des danses galactiques favorites de l’aristocratie Coruscienne, appréciée pour son élégance et sa sensualité. Un bras autour de la taille de la jeune fille et l’autre main dans l’une des siennes, Jaster Darillian entama le sals avec une distinction toute naturelle tandis qu’Isil essayait de se rappeler le pas qu’il lui avait appris l’après-midi même. Le couple se mit à tournoyer lentement, évoluant avec grâce sous les regards envieux ou admiratifs tournés vers eux.

- Tu t’en tires très bien, fit en souriant le Conseiller à la Padawan. Je savais que tu ne pouvais être qu’une délicate danseuse. C’est un enseignement qui faisait défaut à ton entraînement de Jedi.

Progressivement, d’autres couples se mirent en mouvement autour d’eux et la piste de danse se remplit peu à peu.

- Je pense que Maître Beno n’avait pas envisagé de me voir danser aux bras d’un homme, à fortiori, de quelqu’un comme vous, répondit Isil à mi-voix en se laissant guider docilement.
- C’est un tort. Un Jedi devrait savoir tout faire, même danser… surtout s’il veut exercer le métier de consulaire auprès des ambassades de la Galaxie. Il faut parfois savoir se rapprocher du monde dans lequel on veut jouer un rôle pour mieux réussir à s’y faire entendre. D’autant plus lorsqu’on a des atouts comme toi, ma jeune Jedi.

La musique emplissait à présent la grande salle et dominait le brouhaha des conversations mondaines qui allaient bon train. Le tourbillon dans lequel l’emmenait Jaster Darillian tournait progressivement la tête à la jeune fille.

- Vous avez dit tout à l’heure que mon père avait participé à la bataille de Bothawui, dit-elle de but en blanc après une minute de silence.

Sans arrêter de danser, le Conseiller fixa sur elle un regard énigmatique.

- Et c’est vrai, Isil. Ton père, Jann, était un grand général républicain et un excellent pilote qui payait de sa personne en conduisant ses hommes dans son propre chasseur là où d’autres commandants restaient à bord des puissants destroyers et cuirassés.
- Je sais que je ne devrais pas chercher à retrouver tous ces souvenirs, continua la jeune fille en baissant les yeux, mais…
- Mais tu en as besoin pour retrouver une certaine forme de sérénité ? suggéra Darrilian.
- Quelque chose comme ça… même si je ne devrais pas en avoir besoin… c’est dans la Force que je dois trouver la sérénité.

Progressivement, le couple avait quitté la piste de danse et s’était retrouvé sur l’un des nombreux balcons qui s’ouvraient à l’arrière du Millenium Plaza d'où la vue embrassait une grande partie de la Cité Républicaine de Coruscant. L’air était doux. La ville planète scintillait de millions de points lumineux. Jaster Darillian s’arrêta de tourner et, tenant toujours Isil par la taille, s’approcha de la bordure du balcon.

- Quelle vue magnifique ! On en oublierait presque les tensions si palpables de notre Galaxie et les rumeurs de l’Empire Sith à ses portes !

Il se détacha de la jeune fille et posa ses mains sur le rebord de pierre, le regard fixé au loin.

- L’enseignement Jedi est une véritable institution… mais il n’est pas si homogène qu’il pourrait le paraître. Bien des Maîtres ont des divergences d’approche sur la Force et sur ce que doit être un vrai Jedi.

Darillian parlait d’une voix basse mais distincte, martelant chacun des ses mots comme pour mieux les imprimer dans l’esprit de sa protégée.

- Le… lavage de cerveau que le Temple fait subit aux enfants de quatre ans qu’il enlève à l’affection de ses parents, passe plus difficilement lorsqu’il s’agit d’enfants plus âgés et c’est pour cela que le Conseil refuse de former des Padawan qui ont atteint un âge jugé trop avancé par eux. Et pourtant, j’ai connu de bons Chevaliers formés tardivement grâce à l’intuition et la persévérance de Maîtres comme Beno Mahr.

Isil se taisait et regardait cet homme d’un regard empli de curiosité, cherchant vainement quel sens profond donner à ses paroles souvent ambiguës.

- Les souvenirs sont structurants et ils sont indispensables au bon équilibre de l’esprit, continua-t-il. Et un esprit bien équilibré puisera d’autant plus de puissance dans la Force… sa méditation sera d’autant plus calme, son équilibre plus grand…

Son visage se tourna vers la jeune fille qui l’écoutait poliment.

- Je ne dis pas qu’il faut vivre dans ses souvenirs, non. Les reflets du passé ne doivent pas influencer nos actions à venir ni nous plonger dans des regrets qui fragiliseraient notre âme. Mais ce passé fait partie de nous. Le renier est une erreur et dans ton cas, accepter de l’avoir perdu sans essayer de le retrouver est dangereux pour ton équilibre… crois-moi jeune Jedi. Fais-moi confiance. J’ai plus d’expérience dans bien des domaines que tu ne peux le soupçonner.

Il l’avait saisie par les épaules et son regard plongeait au fond de ses yeux bleus.

- Il faut que tu regardes la vérité en face, Isil. Je vais t’aider à te souvenir de Jann ton père et de Jaina, ta mère !

De nouveau des images violentes se bousculèrent dans l’esprit de la Padawan, trop rapides pour avoir un sens. Isil porta une main à son front.

- Tu ne te sens pas bien ? s’inquiéta Darillian.
- Non, je… ça va, répondit la jeune fille en s’efforçant de sourire. C’est cette danse qui m’a tourné la tête je crois.
- Peut-être le contrecoup de l’explosion dans le Galatix, suggéra le Conseiller en la ramenant paternellement vers l’intérieur de la salle. Je propose que tu rentres chez moi et que tu ailles te reposer.
- Mais je suis là pour veiller sur vous, protesta la Padawan.
- Je pense que les surprises sont finies pour ce soir, Isil. J’insiste. Il y a maintenant suffisamment de force de sécurité pour que je puisse me passer de toi quelques heures. Je rentrerai sous bonne escorte.

Isil capitula.

- Comme vous voudrez Conseiller.

Les convives se levèrent lorsqu’elle prit congé après avoir récupéré le sac à main qui contenait son sabre laser. Le Sénateur Dal Set Harrak lui embrassa courtoisement la main en murmurant.

- Pensez à me contacter dès que vous le pourrez, mademoiselle Valdarra.

Isil se contenta de battre des paupières en une réponse muette. Darillian qui avait appelé d’un geste le colonel des Forces de Sécurité, donna sèchement ses consignes.

- Faites raccompagner mademoiselle chez moi !
- Bien Monsieur le Conseiller.

La Padawan salua une dernière fois la tablée, puis sortit de la grande salle de réception.

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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:18, modifié 4 fois.
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Messagepar Notsil » Mar 19 Juil 2011 - 16:06   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Bon, de retour de week-end pour le grand rattrapage :)

On peut dire qu'il s'en passe des choses. Isil est encore bien naïve dans ce monde qu'elle ne maitrise pas, malgré ses réflexes du tonnerre.
Jaster Darillian est un personnage qu'on devine ignoble et manipulateur ; je ne serais pas surprise qu'il ait lui-même organisé son attentat.
Quant à Isil, elle touche du doigt le Côté Obscur ; un mal pour un bien certes, à voir l'influence que cette action aura sur ses pensées et son développement futur.

Le passage flottant du chalet est très joli, on ressent bien la détresse de la miss et la tranquillité apaisante qui se dégage du lieu.

Passons aux petites remarques en vrac :

Chapitre 24 :
Et je vous sais gré de m’avoir sortie de détention même si je ne comprends pas très bien pourquoi vous l’avez fait.

-> je pense que tu peux arrêter ta phrase après "pourquoi"

Le fuyard se remit à tirer vers la Padawan qui sortit de nouveau son sabre laser d’entre ses cuisses.

-> comme d'autres, on peut se demander où elle l'avait rangé exactement :p
Mais apparemment c'est une ambiguïté que tu souhaites conserver ? ^^

Si l’arme de prédilection du Jedi est efficace en combat, elle ne sert pratiquement à rien à distance, sauf à en maîtriser le lancer parfaitement. Et à la vitesse à laquelle ils évoluaient, Isil n’avait aucune envie de pratiquer cet art au risque de perdre son arme. Par contre, le sabre laser est redoutable dès qu’il s’agit de renvoyer vers l’adversaire les tirs de ses propres blasters.

-> là tu as une petite contradiction ou explication mal tournée. Tu expliques que le sabrelaser ne sert à rien à distance, puis tu dis qu'il est génial pour renvoyer les tirs. Peut-être expliquer que le gars a commis une erreur en pensant que le sabrelaser était seulement dangereux au corps à corps, alors qu'il est également redoutable contre les tirs de blasters ?

Oh mec, t’as pas vu ce qu’elle vient de mettre entre ses cuisses ? Un sabre de Jedi !

-> vu comme ça, elle n'a pas intérêt de l'activer par erreur :p Enfin bon, si on excepte l’ambiguïté du propos, le fait est que visuellement, quand on s'imagine l'action, ça fait un peu moche je trouve ^^ Tiens d'ailleurs j'y pense, vu la longueur de sa robe, elle retrousse tout pour le ranger (tout en écartant les jambes pour ranger, donc y'a intérêt à ce que la robe ne soit pas trop moulante ou le tissus va craquer ^^)

Elle avait beau être une Jedi, se faire marcher sur les pieds nus par un talon aiguille, ça faisait mal !

-> comme il y a un double "faire", ça pourrait être + joli en reformulant la 2ème partie de ta phrase. Par exemple "un talon aiguille qui écrasait un pied nu restait extrêmement douloureux" (bon là c'est pas encore trop ça mais c'était pour donner une idée ^^)

Puis il appuya avec son pouce sur le bouton.

-> truc tout bête, en lisant la phrase je me suis demandée "pourquoi avec son pouce ?" au lieu de m'intéresser au suspens de l'explosion qui allait suivre ^^

Chapitre 25

Sans bruit elle se leva et traversa la pièce en tenue d’Ève,

-> là c'est du chipotage, si tu veux réellement coller à SW je crois qu'il vaut mieux éviter certaines expressions purement terriennes, après ça reste au bon vouloir de chacun ;)

La jeune fille baissa les yeux et une larme tomba sur la neige en y faisant un petit trou.

-> je suis sûre que le "en y faisant un petit trou" peut devenir + joli ^^

Chapitre 26

Des ordres avaient été donnés pour que les convives s'installassent dans la grande salle de réception aux mille lumières, autour des nombreuses tables rondes où allait être servi le dîner, à l’issu bien entendu, du discours que le Conseiller devait prononcer. Les gens s'installèrent dans le brouhaha

-> tu as une double répétition "s'installassent / s'installèrent"

En second lieu, je vous apporte le salut de notre Chancelier Suprême qui s’excuse de ce que son voyage officiel qui doit s’achever par une visite protocolaire sur Alderaan, l’empêche d’être des nôtres ce soir !

-> je rajouterai bien une virgule après "Suprême" ^^

C’était comme un gouffre sans fin vers lequel elle se sentait attirée avec à la fois un sentiment de vertige et l’envie d’y sauter dedans.

-> y'a un très joli début, la fin avec "l'envie d'y sauter dedans" pourrait être bien plus jolie par contre. Ou pourquoi pas simplement "sentiment de vertige et d'envie" ?

un trou au fond duquel une petite fille se trouvait, une main qui se penchait vers elle…

->"un trou où se trouvait une petite fille" peut-être plus simplement ?

mais l’état dans lequel se trouve celle-ci frise l’indécence malgré le fait que tu dois faire rêver plus d’un homme présent dans cette salle.

-> bon là un ptit détail, mais j'aime pas trop les "malgré le fait que" car ça fait tournure un peu lourde :) A remplacer par un "bien que" plus compact éventuellement ^^

Malheureusement elle m’a donné tort sur un point.
- Ah oui ? demanda le directeur d’un air étonné ne sachant que comprendre. Il faut savoir s’incliner quand une jolie femme a raison… à propos de quoi monsieur le Conseiller ?
- La robe que je lui ai offerte pour ce cocktail n’était effectivement pas adaptée pour mener bataille ! précisa Darillian avec un large sourire. Aussi, vais-je vous confier mademoiselle pour qu’un médecin la soigne et que vous lui trouviez une autre robe de soirée.

-> là j'ai un souci avec ta logique ^^ Le conseiller reconnait qu'il a eu tort de l'obliger à porter une robe pour sa fonction de garde du corps... et l'envoie recommander une robe ? ^^ Je ne comprends pas trop :)

Voilou, sinon c'était toujours aussi agréable :) Hâte qu'on retrouve notre contrebandier, je ne sais pas trop comment il va réagir face à la drague à peine déguisée du conseiller ^^
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Messagepar Hiivsha » Mar 19 Juil 2011 - 17:26   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Ouaouh :shock: Là tu m'as passé au crible ! :jap:

Je vais prendre en considération tes remarques pertinentes car je vois que tu buttes toujours sur les tournures qui m'ont le plus fait tiquer à la relecture. :wink:

Donc je ne reprends pas tout point par point, je plancherai dessus demain tranquillement au boulot... c'est juillet, c'est tranquille, pas grand chose à faire :lol:

Par contre, étant donné qu'il y a comme qui dirait des remarques qui reviennent entre vous, je peux répondre sur 2 ou 3 points :

1°/ - le sabre laser entre les cuisses : c'est "introduit" :whistle: dans le chapitre 24 de la façon suivante lorsque Darillian donne la robe de soirée à Isil :
- Maintenant, comme je sais que tu ne te sépareras pas de ton arme de Jedi, j'ai fait confectionner ceci comme accessoire.
Il sortit de la poche un petit étui de la même étoffe que la robe au-quel pendaient de fins cordons en tissus.
- J'imagine que si tu noues cela autour d'une cuisse, personne ne remarquera que tu es armée.


puis au moment de l'attentat :
Avec une rapidité foudroyante, Isil extirpa, à travers la longue fente latérale de sa robe, son sabre laser de l'étui lacé le long de sa cuisse


Elle porte donc lacé contre sa cuisse, vers l'intérieur de celle-ci, j'ai imaginé la droite mais peu importe, un étui dans lequel est rangé le sabre. La robe est longue (pas moulante) et fendue sur le côté comme souvent avec ces robes-là, y'a qu'à voir au festival de Cannes, ce qui lui permet d'attraper prestement son arme en plongeant la main "entre ses cuisses".

Il n'y a donc pas d'ambiguïté sur le "lieu" où elle l'a rangée. :roll:

2°/ - pour l'histoire du sabre qui sert à rien de loin : ce que j'explique, c'est que le sabre sert au corps à corps mais pas à distance. En effet, dans la mesure où on tire pas sur un Jedi et que l'ennemi est loin, je vois pas à quoi peut lui servir son sabre. Sauf à le lancer par la Force, mais il faut être habile à le faire et en pleine vitesse, Isil tient pas à louper son lancer de sabre. "Par contre" - comme j'ai souligné - si l'adversaire qui se tient loin se met à tirer sur le Jedi, alors là oui, y'a une forme de combat qui permet de renvoyer vers l'adversaire ses propres tirs. c'est donc l'erreur que commet le fuyard alors qu'il aurait pu s'abstenir de tirer sur Isil en continuant à s'enfuir tranquillement.

3°/ Pour "la tenue d'Eve", je sais pas trop... c'est dit en "off" au lecteur qui est terrien. C'est un peu comme si on écrit "c'était l'enfer". C'est une vision terrestre, je ne suis pas certain que Dante soit passé par là... comme le café, le thé, tous ces ingrédients bien terrestre qui devraient s'appeler autrement dans leur monde. Bon, après c'est une certaine vision puriste ou pas... j'ai pas vraiment d'avis tranché là-dessus.

4°/ Pour la "robe de remplacement", disons que Darillian fait un peu d'humour en "reconnaissant" qu'Isil avait raison mais il ne renonce pas à retrouver une invitée-garde-du-corps pouvant faire la pige aux autres femmes de la soirée qu'on peut estimer "très habillée" d'autant plus qu'il y a de la sécurité partout et qu'il n'envisage plus d'autres possibilités de problèmes.

5°/ pour tout le reste, merci, je vais corriger un peu tout ça :wink:
Modifié en dernier par Hiivsha le Mar 19 Juil 2011 - 18:52, modifié 1 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 19 Juil 2011 - 17:35   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

3°/ Pour "la tenue d'Eve", je sais pas trop... c'est dit en "off" au lecteur qui est terrien. C'est un peu comme si on écrit "c'était l'enfer". C'est une vision terrestre, je ne suis pas certain que Dante soit passé par là... comme le café, le thé, tous ces ingrédients bien terrestre qui devraient s'appeler autrement dans leur monde. Bon, après c'est une certaine vision puriste ou pas... j'ai pas vraiment d'avis tranché là-dessus.


On peut voir ça comme une traduction littéraire, tout simplement :wink:

De toute façon, si on part par-là, le texte n'est déjà pas censé être en Français, donc l'emploi d'expressions idiomatiques terrestres ne me parait pas plus problématique que ça.
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Messagepar Hiivsha » Mar 19 Juil 2011 - 17:50   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Bon j'ai corrigé des trucs :D

"- Oh mec, t’as pas vu ce qu’elle vient de ranger contre sa cuisse ? Un sabre de Jedi ! " => moins ambigu

"se faire marcher sur les pieds nus par un talon aiguille restait excessivement douloureux "

J'ai coupé le pouce sur le bouton :lol:

"une larme tomba sur la neige en y creusant un petit trou"

"Les gens gagnèrent leur place dans le brouhaha des conversations qui allaient bon train."

"C’était comme un gouffre sans fin vers lequel elle se sentait attirée avec à la fois un sentiment de vertige et l’envie de plonger." => c'est en fait l'envie de "céder" à cette tentation, donc il faut un mouvement à l'envie.

et je prends le "bien que" :wink:

PS : Pour le "sentiment de vertige", je crois que ce qui ne sonne pas juste à l'oreille, c'est l'emploi du "UN" (sentiment) et du "LA" (l'envie). Tout compte fait, je pense qu'il faut écrire "à la fois un sentiment de vertige et une envie de sauter" pour montrer la dualité contradictoire.

PS2 : Pour être plus clair concernant l'usage du sabre laser j'ai mis :
"Ce fut une erreur de la part du fuyard. En effet, l’arme de prédilection du Jedi est une arme de corps à corps et ne peut servir à distance que par un lancer difficile à maîtriser, ou par le renvoi des rayons de blasters à l'aide de sa lame. À la vitesse à laquelle ils évoluaient, Isil n’avait aucune envie de projeter son sabre au risque de le perdre. "
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 19 Juil 2011 - 19:39   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Plus on avance, plus je l'apprécie, ce Conseiller Darillian, de plus en plus subtil notamment dans son discours à Isil sur le passé, on s'y laisserait presque prendre si on ne connaissait pas la vérité :oui: Comme on pouvait s'y attendre, Isil a l'air assez mal à l'aise au milieu de la Nomenklatura Coruscantie, d'ailleurs elle ne dit pas grand chose, finalement^^ Il y a des pistes intéressantes qui sont introduites avec le Sénateur Bothan, et les souvenirs d'Isil qui sont manifestement sur le point de lui revenir... Bref, c'est sympa =)
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Messagepar Hiivsha » Mer 20 Juil 2011 - 12:38   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Le chapitre qui suit clôt la deuxième partie du livre et introduit la 3e - et dernière partie - qui sera intitulée : "Génocides programmés" ;)

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CHAPITRE 27

– Discussions nocturnes –



L’immense appartement était plongé dans l’obscurité. Isil se sentait lasse et ses muscles endoloris lui rappelaient que même avec la Force, elle n’était pas invincible, juste plus résistante qu’une autre. Elle pénétra dans la chambre sombre et, d’un mouvement souple des jambes, lança ses chaussures à hauts talons à travers la pièce en soupirant d’aise de pouvoir enfin se reposer la plante de ses pieds meurtris sur l’épais tapis moelleux. Le médecin avait fait de son mieux pour soigner les différentes blessures qu’elle portait sous la voûte plantaire, conséquence de sa course sans chaussures dans les bas quartiers. A présent, elle rêvait d’un bain moussant bien chaud et bien relaxant. Elle songea ensuite, qu’un peu de méditation profonde lui serait tout aussi profitable pour réfléchir à ce qui s’était passé ou tout simplement pour se ressourcer. La Force agissait souvent bien mieux que le meilleur des médicaments.

Elle étira les mains dans son dos et essaya de dégrafer sa robe. La fermeture résista.

- Par tous les Sith cornus de la Galaxie, jura-t-elle à mi-voix. C’est bien beau de s’être mises à trois pour me passer cette robe… maintenant, je suis toute seule pour l’enlever !

Après un autre essai infructueux, elle capitula en soufflant.

- Tu peux venir m’aider à enlever ma robe au lieu de rester caché derrière cette tenture ? dit-elle à haute voix.

La tenture en question s’agita comme sous l’effet d’un courant d’air et une silhouette apparut.

- J’aurais dû me douter que tu avais senti ma présence, fit Hiivsha en souriant… évidemment avec la Force pour alliée…
- Bah… je sentirai ta présence à des milliers d’années lumières, répondit la Padawan, et sans avoir besoin de la Force pour cela !

Le contrebandier s’approcha et l’enlaça puis l’embrassa longuement en passant ses doigts dans la chevelure dorée.

- Isil chérie, tu m’as manquée…
- Comment es-tu rentré ici ?

Il prit un air faussement offensé.

- Oh ! On ne demande pas à un contrebandier de mon acabit comment il s’infiltre dans les lieux les mieux gardés, voyons !
- Soit, je ne veux rien savoir. Comment as-tu su que j’étais chez Darillian ?

Hiivsha se détacha d’elle et fit quelques pas dans la pièce.

- Disons que tu ne passes pas inaperçue…
- Développe ?
- Et bien, par exemple, ce soir, tu as fait la une de la grande majorité des chaînes de l’Holonet !

Il fit un grand geste de la main comme pour souligner une phrase et déclama.

- La jeune Jedi qui a sauvé le Conseiller à la Sécurité de Coruscant ! Tout un programme ! Et moi qui croyais que les Jedi fuyaient les feux de l’actualité !

Isil fit une moue significative et répondit d’un ton pincé.

- Oui, et bien, j’ai pas tellement eu le choix moi… le Conseil a accepté que je serve de garde du corps à Darillian et c’est un homme passablement voyant figure-toi ! Énigmatique aussi, j’ai du mal à le cerner… je ne sais pas trop où il veut en venir.
- Tu veux dire… avec toi ?
- Avec moi mais pas seulement…
- Sers-toi de la Force pour le sonder, suggéra le contrebandier.
- Parce que tu crois que je t’ai attendu pour cela ?

Elle s’assit sur le bord du lit d’un mouvement las.

- Le seul problème c’est que, lorsque je suis avec lui, je ne sens rien… j’essaye de me plonger dans la Force pour atteindre son esprit, mais rien… je n’y arrive pas. C’est bizarre.

Hiivsha sourit avec indulgence.

- Tu n’es encore qu’une Padawan… peut-être a-t-il un caractère trop trempé pour que tu puisses le sonder ?

Isil grimaça en fronçant son nez.

- Mouais… on va dire ça si tu veux… Enfin, tu m’as retrouvée… Mais je ne vois pas comment tu as su que j'étais ici précisément…
- Et bien, en fait, j'ai su, avec surprise d’ailleurs et je n’étais pas le seul, que Darillian t'avait fait libérer. Alors, en menant ma petite enquête et avec l'aide de quelques crédits judicieusement distribués, j'ai appris que non seulement tu étais son garde du corps, mais que tu logeais chez lui… et tes affaires sont dans cette chambre !

Il lui adressa un clin d'œil malicieux.

- Je ne savais pas comment te mettre au courant, s'excusa-t-elle. Darillian m'a juste appris qu'il avait eu des nouvelles de votre mission par le Conseil Jedi, que Sazkaer avait été éliminé, que Maître Melvar était parti vers le système Hutt et que tu étais resté sur Alderaan.
- Fais-toi offrir un comlink par ton protecteur, susurra Hiivsha avec une pointe de sarcasme.
- Le mien est resté sur Korka, rappela la jeune fille et je n’ai pas eu l’occasion d’en avoir un nouveau depuis. Tu dis ça comme si Darillian était autre chose pour moi que mon employeur temporaire !
- A voir le collier de diamants que tu portes autour du cou, on pourrait effectivement penser à autre chose en effet, ricana le contrebandier en s’attirant un regard meurtrier de la Padawan.
- C’était juste pour la soirée, protesta-t-elle, il n’est pas à moi ! C’est pas très gentil de dire des choses pareilles… tu es jaloux ?

Il se gratta le sommet du crâne, l’air perplexe et abandonna son air moqueur pour venir s’asseoir à côté d’elle en lui passant un bras autour des épaules.

- Non Isil. Je sais que tu es une Jedi et que tu mènes ta mission consciencieusement. Je n’ai pas à être jaloux. Il faut bien que j’accepte l’idée d’être tombé amoureux de quelqu’un qui ne peut pas l’être.

La jeune fille laissa tomber sa tête sur l’épaule du contrebandier.

- Pas qui ne peux pas l’être… mais qui ne doit pas l’être… ou du moins qui doit faire avec sans en tenir compte dans ses agissements.
- Je sais… je sais, répondit Hiivsha d’une voix chaleureuse. Je t’ai dit que je ferai avec.

Elle se leva et lui tourna le dos.

- Je t’en conjure, dégrafe cette robe avant que je ne la réduise en un monceau de chiffons !
- Mais avec un immense plaisir, répondit Hiivsha en s’exécutant.

La robe glissa le long du corps de la jeune fille qui soupira.

- Je préfère mille fois ma tunique !

Il sourit malicieusement en objectant.

- Pour ma part, je te préfère tout simplement en femme, ça te va à ravir… avec ou sans robe d’ailleurs, ajouta-t-il en la prenant entre ses bras câlins.

Elle ferma les yeux, son dos contre lui. Il lui murmura à l’oreille.

- Si tu es très gentille avec moi, je t’apprendrai quelque chose qui te soulagera.
- Et si je ne suis pas gentille ? souffla-t-elle.
- Et bien… je te le dirai de toute façon, tant pis… répondit-il en soupirant de façon exagérée.
- Tu ferais un bien mauvais négociateur, objecta la jeune fille en se retournant vers lui entre ses bras.

Puis, après une courte pause, elle le projeta sur le lit et plongea sur lui en riant.

- C’est bien parce que c’est toi !

Un long moment plus tard, elle alluma une veilleuse du bout de ses longs doigts.

- Et maintenant que tu as eu tout ce que tu voulais, tu vas me dire ce que tu devais m’apprendre ?
- Bien sûr, répondit le contrebandier penché vers elle en jouant avec les boucles blondes. Tu n’as pas tué Kaldor !

Isil se redressa dans le lit et pivota vers lui.

- Tu en es sûr ? Comment le sais-tu ?
- Parce que, à mon retour d’Alderaa, j’ai mené ma petite enquête avec un pote à moi, Joy Laslo, un besalisk tout ce qu’il y a de répugnant… mais très bon détective !

Il lui expliqua les analyses qu’ils avaient faites sur les enregistrements des holocaméras visionnés chez le procureur Mas Dom. Isil écouta attentivement avant de se laisser retomber sur l’oreiller.

- C’est affreux, fit-elle. Je devrais me sentir soulagée de n’avoir pas été la cause de la mort du Sénateur et en même temps je suis terrifiée à l’idée qu’un Sith ait pu me manipuler aussi facilement, moi une Jedi !
- Une Padawan, objecta doucement Hiivsha en lui caressant le menton… et un Seigneur Sith… la lutte n’est peut-être pas égale, tu ne crois pas ?

Elle tordit la bouche.

- Je crois surtout que le Côté Obscur confère à celui qui le manipule un pouvoir plus puissant que ce qu’on nous apprend au Temple.
- Ne dit pas cela Isil, dit Hiivha en lui tapotant une joue, on croirait entendre un Sith justement… Tu dois croire à l’enseignement que ton Maître t’a donné. Je suis sûr que l’usage de la Force tel qu’on vous l’apprend peut très bien rivaliser avec ce fameux Côté Obscur.

Elle secoua légèrement la tête.

- Je ne sais pas. Hiivsha, aujourd’hui j’ai senti la présence du Côté Obscur tout près de moi… aujourd’hui j’ai fait une chose terrible !

Il fronça les sourcils.

- Vas-y, petite fille, raconte, je t’écoute.

Elle lui narra l’incident du Galatix avec un air sombre avant de conclure.

- Je me suis servi de la Force pour tuer cet homme de façon horrible. Il a été… littéralement consumé !

Il la prit contre lui d’un geste protecteur.

- On peut voir la chose d’une façon différente et bien plus positive. Tu as fait ce qu’il fallait pour sauver des dizaines de personnes. Une vie contre cent. Le choix est vite fait !
- J’ai senti le froid de l’obscurité lorsque je l’ai fait… en même temps qu’un sentiment de puissance que je n’avais jamais ressenti lorsque j’utilisais la Force.
- D’accord, ça c’est moins bien… je ne sais pas ce qu’en dirait tes Maîtres, mais il vaut mieux que tu fasses attention à ne pas t’en rapprocher trop près. Je ne voudrais pas que tu changes… je te trouve très bien comme tu es. Si ta peau prenait une teinte ocre et que des petites cornes te poussaient sur le haut du front, je te trouverais peut-être beaucoup moins séduisante !

Ils se mirent à rire. Soudain le visage d’Isil se figea.

- Qu’y a-t-il ? demanda Hiivsha alarmé.

Elle sortit des draps et se leva.

- Je sens une présence !

Rapidement elle enfila sa tunique et s’empara de son sabre laser posé sur une commode. Le contrebandier imita la jeune fille et enfila son pantalon puis tira son pistolet blaster du fourreau. La Padawan avait déjà ouvert la porte de la pièce.

- Reste là, ne te montre pas ! commanda-t-elle.

Elle disparut dans l’autre pièce. Hiivsha en profita pour passer le reste de ses vêtements et remettre ses bottes puis il gagna le seuil de la chambre, prêt à toute éventualité. Dans l’obscurité, la jeune fille avait traversé le vaste salon qui représentait le cœur de l’appartement de luxe qu’occupait le Conseiller et se trouvait à présent devant la porte de la chambre de ce dernier. Tout à coup, la lumière inonda l'appartement. Isil se retourna vivement tandis qu’Hiivsha se reculait dans la chambre de la Padawan. À l’autre bout, devant la porte d’entrée qui venait de s’ouvrir, Darillian se tenait immobile. Il prit aussitôt un regard interrogateur.

- Isil ? Que se passe-t-il ?
- J’ai senti une présence hostile quelque part ! fit la jeune Jedi.
- Et tu penses que quelqu’un se cache dans ma chambre ? reprit le Conseiller en traversant la pièce jusqu’à elle.

Il tourna la poignée de la porte et passa une tête prudente.

- Il n’y a personne ! fit-il en allumant les lumières.

Derrière lui, Isil se hissa sur la pointe des pieds pour examiner à son tour les lieux.

- Vous permettez que j’inspecte votre chambre Conseiller ? demanda-t-elle.
- Inutile Isil, il n’y a personne, répéta-t-il. Tu sens encore une présence ?

La jeune fille ferma les yeux et sembla humer l’air ambiant pour finir par secouer négativement la tête.

- Non, c’est étrange, je ne perçois plus rien du tout… comme si tout danger était écarté.

Darillian lui tapota familièrement la joue.

- C’est ton imagination de Padawan qui t’a sans doute joué un tour ! Après les épreuves de cette soirée, rien de plus normal que tes sens soient tendus à l’extrême. Tu devrais dormir à cette heure de la nuit, ajouta-t-il sur un ton de reproche presque paternel. Viens, suis-moi ! Je t’offre un verre d’une boisson qui t’aidera à trouver le sommeil !

Isil fit un geste de refus.

- Merci Conseiller, mais une nuit de méditation dans la Force me fera le plus grand bien.

Darillian laissa échapper un petit rire.

- Allons Isil, tu ne vas pas me laisser boire tout seul un dernier verre avant de me coucher ! Et puis, j’attends toujours ton compte-rendu sur ce qui s’est passé ce soir !
- À cette heure Conseiller ? laissa échapper la jeune fille d’un air las.
- Allons, c’est l’heure des braves ! s’exclama l’homme politique gaiement en franchissant le seuil du salon pour s’engager dans une salle à manger au fond de laquelle trônait un meuble bar imposant chargé de flacons en cristal parmi lesquels il choisit minutieusement une boisson orangée qu’il versa dans deux verres évasés.

- Cette liqueur de nyamoc est réputée pour ôter toute forme de stress, dit-il en tendant l’un des verres à la Padawan.
- Je n’ai pas l’habitude de boire, objecta-t-elle en cédant sous le geste insistant.
- Bah ! fit ce dernier. Je ne sache pas que les Jedi ne puissent pas boire de boissons alcoolisées ! Quelle tristesse ce serait de ne pouvoir profiter d’aucun plaisir de la vie! Déjà que l’amour vous est interdit par votre code…

Il vida son verre en l’observant du coin de l’œil. Isil trempa ses lèvres dans le breuvage avant de reposer le verre sur le meuble.

- L’homme que j’ai poursuivi a dit quelque chose avant d’appuyer sur le détonateur de la bombe qu’il portait sur lui.
- Bien, répondit Darillian, tu changes de sujet aussi habillement qu’un homme politique. Et qu’a dit cet homme ?
- Quelque chose comme harrak mala Corellia. Vous savez ce que cela signifie ?

Darillian parut réfléchir intensément et en profita pour se servir un autre verre.

- J’ai l’impression que c’est une forme de dialecte corellien primitif… quelque chose qui pourrait signifier Corellia libre et indépendante… un truc comme ça.
- Corellia libre et indépendante ? Il existe des mouvements sécessionnistes sur Corellia ?
- Selon les services de renseignements républicains, oui. Un mouvement qui œuvre en ce sens a pris de l’ampleur depuis le Traité de Coruscant… mais c’est la première fois qu’ils s’en prendraient à une personnalité en vue dans la Galaxie et en dehors de leur planète ! Voilà qui est préoccupant et tout aussi surprenant ! Tu n’as rien trouvé sur l’homme ?
- À dire vrai Conseiller, il ne reste plus rien de lui.
- Plus rien ? Explique !
- Quand il a fait exploser la bombe qu’il portait sur lui, il y avait encore plein de personnes toutes proches… et j’ai dû créer autour de lui un champ de force pour retenir l’explosion…

Les yeux du Conseiller brillèrent.

- Tu as su te servir de la Force pour enfermer l’homme dans un bouclier… hermétique ?

Isil hocha la tête sans rien dire. Darillian lui tourna le dos et fit trois pas dans la pièce en observant la liqueur orange qui tremblotait dans son verre. Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres. Il laissa échapper de façon à peine audible.

- Bien, jeune Padawan. Ton Maître ne s’était pas trompé… ton affinité avec la Force est étonnante et grand est ton potentiel. Il suffira juste de le développer encore un peu…

Son sourire avait disparut lorsqu’il refit face à sa protégée.

- Tu es douée, jeune fille. Tu n’as rien… ressenti en faisant cela ?

Elle fonça les sourcils.

- En tuant cet homme vous voulez dire ?
- En utilisant la Force pour le tuer, oui.
- Je n’ai pas utilisé la Force pour le tuer, protesta Isil. C’est l’explosion qu’il a lui-même déclenché qui l’a tué et bouclier de la Force ou pas, il serait mort de toute façon ! J’ai au contraire permis aux gens de s’éloigner pour se mettre à l’abri.

Darillian eut un geste d’apaisement.

- Oui, pardon Isil, la nuance est en effet de taille et tu as raison de me remettre à ma place… je me suis mal exprimé, excuse-moi.
- Ce n’est rien Conseiller, dit la jeune fille d’une voix radoucie. Non je n’ai rien ressenti… ou plutôt si… une étrange impression d’obscurité… quelque chose de froid et d’inquiétant… une sensation de puissance également…
- C’est le Côté Obscur, laissa tomber Darillian.
- Comment le savez-vous ? demanda Isil soudainement envahie d’un sentiment de curiosité.

Le Conseiller reposa son verre vide sur le meuble et prit Isil par le bras pour la ramener dans le vaste salon où il se laissa tomber dans un profond fauteuil.

- Vois-tu, Isil, tu ne connais pas grand-chose sur moi et je gage qu’aucun de tes Maîtres Jedi du Conseil ne t’en a parlé. Mais il y a longtemps, lorsque j’étais jeune, j’ai reçu une formation au Temple.

Isil ne cacha pas son étonnement.

- Vous étiez un Padawan ?
- Oui, mais je n’ai pas… comment dire… persévéré…
- Vous avez quitté l’Ordre ?
- Disons que j’ai décidé que le Code n’était pas fait pour moi et que mon potentiel devait servir l’humanité autrement… voilà pourquoi je me suis lancé dans la politique !

Le raccourci que venait de négocier Darillian ouvrait subitement une immense zone d’ombre pour Isil qui ne put s’empêcher de demander.

- En quoi le Code n’était pas fait pour vous si je ne suis pas trop indiscrète ?

Le visage du Conseiller se para d’un sourire pareil à celui que de vieux souvenirs attendrissants font naître chez quelqu’un.

- Quand j’ai eu l’âge de passer les épreuves pour devenir Chevalier Jedi, j’ai avoué à mon Maître une liaison que j’avais avec une autre Padawan dont j’étais follement épris. Une jeune et magnifique twi'lek, Naara, qui était elle aussi amoureuse de moi. Bien entendu, je savais que ces sentiments étaient réprouvés par le Code Jedi mais j’ai cru pouvoir faire changer un peu les choses… cette rigidité ancestrale dans laquelle les traditions Jedi étaient figées… je me suis dit que mon Maître comprendrait et nous aiderait. Au lieu de ça, il en a informé le Conseil qui nous a mis en demeure de renoncer à notre amour avant de passer nos épreuves.
- Et vous avez choisi ? murmura la jeune fille qui tressaillit malgré elle.

Le sourire de Darillian s’accentua.

- Oui, nous avons choisi. Nous avons quitté le Temple pour vivre notre amour tous les deux, en jeunes insouciants que nous étions.
- Qu’est devenue Naara ? s’enquit Isil du bout des lèvres.
- Elle est morte. Notre bonheur a duré un peu moins d’un an et puis la colonie où nous coulions des jours heureux a été attaquée par des Mandaloriens. Naara s’est battue avec toute la force et la vigueur d’une Jedi mais le nombre nous a terrassé et elle a été tuée et moi laissé pour mort. Les survivants ont été déportés pour travailler dans des mines spatiales.

Isil restait muette. Le Conseiller passa la main devant ses yeux comme pour chasser de sombres idées avant d’ajouter.

- C’était il y a bien longtemps. Tant de choses se sont passées depuis.

Il se leva avec effort.

- Et puis, continua-t-il, la jeunesse d’un homme de mon âge n’intéresse personne, surtout pas une jeune personne comme toi.
- Ce n’est pas vrai, protesta poliment Isil. Je vous entends et je vous écoute !
- C’est vrai, répondit Darillian en se dirigeant vers sa chambre, et en plus tu te bats bien… comme un vrai Chevalier Jedi !

Il se retourna.

- En tout cas, tu ne dois pas craindre le Côté Obscur tant que tu œuvres pour le bien de la Galaxie. Seules nos actions comptent. Elles seules peuvent décider si nous passons vraiment du Côté Obscur ou non. Bonne nuit Isil.

La porte de la chambre se referma sur lui, laissant une Padawan immobile au centre de la pièce. Ce que venait de lui révéler Jaster Darillian la stupéfiait et sa façon de parler du Côté Obscur de la Force la plongeait dans une extrême perplexité. Ainsi le Conseiller avait appris à se servir de la Force et elle n’avait jamais rien senti de tel depuis qu’elle était près de lui ! Pourtant Maître Beno lui avait toujours dit que sa sensibilité dans la Force était grande ! C’était juste incompréhensible et désemparant pour la jeune Jedi.

Elle retourna dans sa chambre. Hiivsha attendait derrière la porte.

- Que s’est-il passé ? demanda-t-il. As-tu trouvé la cause de ton trouble ?
- Non, avoua Isil. Il n’y avait personne d’autre que Darillian qui est rentré. Il m’a avoué quelque chose… d’étrange…
- Quoi donc ?
- Il a reçu une formation de Jedi quand il était jeune avant de quitter l’Ordre par amour pour une Padawan qui est morte depuis.
- Darillian ? Un Jedi ?
- Pas un Jedi… en tout cas pas officiellement. Mais il doit pouvoir se servir de la Force puisqu’il en a eu la formation. C’est étrange que je n’aie jamais rien ressenti à son contact.
- Étrange en effet… peut-être qu’il a perdu toute affinité avec la Force ce qui expliquerait que tu ne t’en sois jamais aperçue ?

La jeune fille ne pouvait cacher sa perplexité.

- Je ne sais pas Hiivsha. J’ai perdu mes repères et j’ai des doutes sur plein de choses… ce qu’il m’a dit… ce que j’ai fait… ce que j’ai ressenti… Je me demande si je ne ferais pas mieux de retourner sur Tython pour en parler avec Maître Satele Shan !

Le contrebandier eut un geste dépité.

- Je suis désolé de ne pas pouvoir t’aider.

Il la prit dans ses bras pour l’embrasser mais elle le repoussa gentiment.

- J’ai l’esprit embrouillé et j’ai besoin de me retrouver face à moi-même, loin de toutes les émotions que tu engendres lorsque tu es avec moi.

Hiivsha lui caressa doucement la joue.

- D’accord petite fille, je te laisse tranquille. Tu es fatiguée et troublée et je sens que tu as besoin de méditer pour te ressourcer dans la Force. Tu as mon numéro de comlink… essaye de me tenir au courant de ce que tu fais.

Il déposa un baiser sur ses lèvres et disparut derrière la tenture par la fenêtre qui donnait sur un petit balcon dans l’ombre duquel un speeder attendait patiemment. Le véhicule s’approcha et le contrebandier disparut à l’intérieur.

Isil s’assit en tailleur à même le sol et ferma les yeux en proie à des sentiments contradictoires.

A l’autre bout de l’appartement, le visage fermé contenant une colère sourde, Jaster Darillian demandait.

- Êtes-vous devenu fou ? Pensiez-vous qu’elle ne pourrait sentir votre présence ?

L’ombre à qui il s’adressait bougea dans son ample vêtement noir dont la capuche était rabattue.

- Ce n’est qu’une Padawan. Mon brouillage mental aurait dû suffire !
- Vous pêchez par présomption, Seigneur Zal’Thir ! ricana le Conseiller. La Padawan de Beno Mahr est bien plus que cela, c’est une vraie Jedi ! Oh bien sûr, le Conseil ne l’a pas encore élevée au rang de Chevalier… sans doute pour d’absurdes préjugés ou parce que leur ignorance est plus grande que leur orgueil ne leur permet de l’admettre !

Ses yeux se mirent à briller.

- Leurs épreuves, cracha-t-il, bah ! Comme si un Chevalier se révélait sur d’aussi absurdes convenances ! La jeune Isil est une vraie Chevalier Jedi, m’entendez-vous ! Ne la sous-estimez pas ! Oh, certes, elle est encore fragile et je suis certain qu’elle est encore malléable… son amnésie et la perte prématurée de son Maître l’ont rendue vulnérable si on sait comment la prendre ! Je subodore même quelques sentiments contradictoires dont je pourrais me servir en temps voulu.
- Sa présence dans vos appartements risque de compliquer les choses, siffla le Sith à voix basse. Pourquoi ne pas nous en être débarrassée ?
- Ne touchez plus à un cheveu de sa tête tant que je ne vous en aurai pas donné l’ordre ! répliqua vivement le Conseiller d’une voix tranchante. Ce que je fais avec la jeune Isil ne regarde que moi… j’ai mes raisons ! Dal-Karven en a assez fait comme ça en l’emmenant sur Korka chez ce fou de Xandor et son programme imbécile !
- Comme vous voudrez, Seigneur Dalius.
- Ne m’appelez pas comme ça ! coupa Darillian.

Le Sith courba la tête.

- Excusez-moi Conseiller ! Ainsi la Padawan de Maître Mahr ne se doute de rien en ce qui vous concerne ?
- Non. L’artefact de Dark Vitus que je porte en médaillon remplit merveilleusement son office. La jeune Jedi est aveugle dans la Force auprès de moi ! Il n’y a rien à craindre de ce côté-là. Comment croyez-vous que j’ai pu côtoyer les Maîtres du Conseil en toute impunité ? Que me vouliez-vous ?
- J’étais venu vous dire que le projet Omega suit son cours… mais nous avons eu quelques soucis sur Edora II !
- Quel genre de soucis ?
- La plateforme trois a été totalement détruite suite à une infiltration de Jedi… mais trois containers ont pu être évacués à temps !
- Bien, murmura le Conseiller en se frottant les mains, ce sera suffisant ! Nous approchons de la phase finale du plan. Si après cela la guerre totale n’est pas rouverte entre la République et l’Empire…
- L’anéantissement de trois planètes si… emblématiques provoquera une telle vague d’indignation que le Sénat ne pourra rester impassible, commenta le Sith d’une voix rauque.
- Et l’Empereur sera mis au pied du mur ! Il nous sera redevable d’une victoire totale ! Par ailleurs, cela relancera les affaires du Cercle en mettant fin à la concurrence de la fabrication d’armes sur Balmorra !
- Ce sera une perte pour l’Empire.
- Mais une manne financière pour notre organisation !
- Oui, Conseiller !
- Partez, maintenant ! Allez superviser l’opération en cours pour vous assurer qu’il n’y aura pas d’autres accrocs ! L’échec de l’opération « primus » est amplement suffisant. A ce propos, votre… manœuvre pour vous débarrasser de Kaldor était astucieuse mais elle n’a fonctionné qu’un temps. J’ai reçu le rapport du procureur Mas Dom. Le Capitaine Inolmo a tout compris et lui a tout expliqué. Ils savent maintenant que c’est un Sith qui a assassiné le Sénateur et non la jeune Isil.
- Kaldor en savait trop, il risquait de parler et de nous mettre en difficulté !
- Je ne dis pas le contraire. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Kaldor a été maladroit et cet imbécile de Sazkaer encore plus !
- Ces deux problèmes ont été réglés ! précisa Zal’Thir.
- Oui, votre chasseur de prime a été efficace, approuva Darillian avec un petit rire.
- Al Vik est un de nos meilleurs mercenaires… presque aussi redoutable qu’un Sith !
- Alors, espérons que nous en avons terminé avec les surprises, conclut le Conseiller en faisant signe à son interlocuteur de partir.

L’ombre furtive repartit vers les fenêtres de la chambre et passa sur un vaste balcon puis étendit le bras vers l’obscurité d’un bâtiment voisin d’où sortit un petit speeder noir qui vint s’aligner avec la bordure de la terrasse. Le Sith monta à son bord et démarra.

Un peu plus bas, sorti de l’ombre d’une colonnade, un autre speeder s’élançait silencieusement à sa suite tous feux éteints.

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Modifié en dernier par Hiivsha le Lun 10 Juin 2013 - 16:18, modifié 3 fois.
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Messagepar Notsil » Mer 20 Juil 2011 - 15:31   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Bon comme toujours tu vois bien ce que je voulais dire :p J'avais zappé pour la robe, j'avoue qu'il me semblait bien qu'elle était fendue mais je n'étais pas allée vérifier, c'est mal :(

Les trucs "terriens" ne me gênent pas outre mesure (il est clair que déjà avec "atterrir" on s'y place), c'était + pour le pinaillage qu'autre chose ^^

Bien, notre petite miss retrouve son cher contrebandier, j'avoue qu'il me tardait de le retrouver celui-là !
Le Conseiller possède un double visage que seuls nous lecteurs connaissons :( J'espère qu'Isil sera suffisamment forte pour ne pas se faire croquer ! :)

Pour le 2ème speeder en filature, j'ai envie de parier sur notre ami contrebandier :) Quoique se lancer à la poursuite d'un Sith, c'est dangereux :s

Le Sith monta dedans et démarra.

-> j'aime pas trop les "dedans" comme tu aurais vu, un ptit "y monta" ne serait pas plus joli ? ^^

Plus qu'à attendre demain la suite :)
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Messagepar Hiivsha » Jeu 21 Juil 2011 - 18:37   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 28

– Edora II –



Le système Edora était situé à la frontière de l’espace Hutt sur un chemin très prisé par les contrebandiers de toutes sortes. Des cinq planètes qui gravitaient autour de l’étoile, seule Edora II était habitée par une petite colonie de mineurs et d’ouvriers qui travaillaient dans les industries chimiques exploitant les ressources minières du sous-sol. Il n’y avait pour ainsi dire pas de vraies villes sur Edora II mais plutôt des comptoirs qui hébergeaient deux catégories de personnes. La première travaillait dans les industries chimiques, les raffineries ou les mines des environs. La seconde rassemblait tous ceux qui vivaient de ces travailleurs c'est-à-dire, essentiellement, les commerçants, les artisans, les tenanciers des cantinas et autres maisons particulières peuplées de prostituées, ainsi que les employés des services indispensables à la bonne marche de l’ensemble. Cette faune cosmopolite était tenue en laisse par quelques postes avancées de forces de sécurité privées payées par les industriels présents sur place. Edora II était petite et son atmosphère moins dense que sur d’autres planètes peuplées, nécessitait l’aide d’un respirateur pour tous les travaux qui demandaient des efforts physiques intenses.

Adol Bruck contempla un instant les éclairs provoqués par l’un des fréquents orages électromagnétiques qui parcouraient un ciel planétaire d’un bleu toujours foncé, même aux heures les plus claires de la journée. Puis il poussa la porte de la cantina et avisa dans un recoin sombre un jeune homme attablé devant un verre rempli d’un liquide qui ressemblait à du lait.

- La Force soit avec toi Onjo, dit-il à voix basse en s’asseyant tout en rejetant en arrière la capuche qui recouvrait sa tête.
- Et avec vous, Maître, répondit le jeune homme avec un sourire. Je suis bien aise de vous savoir ici. Le Conseil a pu vous retransmettre mon message ? Les perturbations dues à l’électromagnétisme de l’atmosphère et aux orages rendent bien difficiles toutes les communications à longues portées.

Le Jedi leva la main vers une serveuse fortement dénudée et demanda la même chose que son Padawan avant de répondre.

- Je n’ai pas eu beaucoup de détails sinon que tu avais besoin d’aide. J’arrive d’Alderaan où nous avons essayé de démêler l’écheveau d’une affaire qui me parait plus compliquée qu’elle ne paraissait à première vue.
- Nous, Maître ?
- Oui, moi et un contrebandier, Hiivsha Inolmo, ancien capitaine pilote de la République et ami de la Padawan du regretté Maître Mahr.
- Isil ? Elle était avec vous ?

Maître Melvar lissa ses longs cheveux d’un geste fatigué.

- Pas vraiment. Isil est pour l’instant en prison sur Coruscant.
- En prison ? Pourquoi ? s’étonna Onjo.
- C’est compliqué… pour le possible meurtre d’un Sénateur… Kaldor si ça te dit quelque chose.
- Hum, oui, j’ai déjà entendu parler de lui… quelqu’un de haut placé.
- C’est ça… enfin maintenant, il n’est plus placé du tout vu qu’il a été tué lors de son arrestation… et je ne sais pas ce qui s’est passé… Isil était avec lui quand je suis arrivé avec le Capitaine Inolmo… il gisait à ses pieds tué d’un coup de sabre laser. J’ai laissé Hiivsha sur Alderaan… il doit retourner sur Coruscant pour mener l’enquête là-dessus. Je crois qu’il a à cœur d’innocenter Isil.
- Je la connais un peu, murmura Onjo. Je suis certain qu’elle est incapable de tuer quelqu’un de sang froid.
- Je l’espère, répondit sobrement Obi Melvar en se désaltérant, je sens des ombres planer autour d’elle. Mais je ne suis pas revenu pour parler de cette histoire mais parce que le Conseil m’a donné l’ordre de te rejoindre. Qu’y a-t-il ?

Onjo Garnac regarda prudemment à droite et à gauche pour vérifier qu’ils n’attiraient l’attention de personne mais aucun consommateur ne paraissait s'intéresser à eux. La musique et le bruit ambiant étaient propices à des confidences discrètes autour d'une table qu’il avait pris soin de choisir un peu à l'écart de la salle.

- J’ai pu me faire embaucher dans les équipes de sécurité du Cartel et j’ai eu l’occasion de remplir quelques missions avec succès… rien de bien méchant pour un Jedi, ajouta-t-il avec un sourire, quelques recouvrement de dettes, tenir les curieux à l’écart des laboratoires, ce genre de trucs… j’ai pu ainsi aller et venir tranquillement ces derniers jours sans attirer l’attention.
- Et qu’as-tu découvert ?
- Quelque chose de pas rassurant… mais il vaudrait mieux que je vous en parle dans ma chambre, venez Maître !

Onjo se leva. Obi Melvar finit son verre et laissa quelques crédits en guise de paiement avant de le suivre. Ils sortirent pour constater que l’orage était toujours là, dans le ciel au-dessus d’eux. Il n’y avait pas de pluie et le tonnerre crépitait avec un son métallique qui se répercutait contre les plateaux rocheux voisins. Onjo le mena jusqu’à un petit hôtel non loin de là. Une fois dans la chambre, il poussa une chaise vers son Maître.

- Le Cartel de Poso me parait être une couverture pour quelque chose de plus vaste, commença le Padawan avec un air grave. Poso fait de la contrebande de drogue dans ce coin de la Galaxie et fricote avec les Hutts mais il n’a pas la carrure pour tremper dans la fabrication d’armes chimiques à grande échelle… trop dangereux pour son business si la République s’avisait de mettre sérieusement le nez dans ses affaires. Pourtant, il y a quelques jours j’ai pu m’introduire dans le cœur du laboratoire de la raffinerie numéro trois et j’ai eu le temps de farfouiller dans leurs ordinateurs.
- Et qu’as-tu découvert ? Par tous les diables Onjo, essaye de prendre un raccourci et viens-en aux faits ! Rien qu’aux faits !

Le Padawan sourit devant l’impatience de son Maître.

- Comment pourrez-vous apprécier les efforts de votre humble Padawan si je ne vous raconte pas tout par le menu ? fit-il en jubilant.
- Je ne doute pas que tu as fait preuve d’une grande initiative et de beaucoup de talent pour y arriver Onjo… tu n’as pas besoin d’y passer une heure pour cela ! répondit Obi Melvar légèrement agacé de voir son Padawan prendre un malin plaisir à le faire languir.

Onjo attrapa sous le lit une petite mallette blindée sur la serrure de laquelle il entra un code à l’aide de petits boutons. Un voyant vert clignota et après un clic caractéristique d'ouverture, il en sortit un enregistreur holographique qu’il alluma.

- J’ai pu extraire ceci de leur banque de données avant d’être dérangé, continua-t-il tandis qu’une forme bleutée devenait visible au-dessus de l’appareil miniature.

Dans l’air flottait une figure tridimensionnelle, composée d’un grand nombre de petites sphères de tailles différentes qui tournaient les unes par rapport aux autres dans un ordonnancement évident. Des courbes elliptiques les liaient en formant des grappes qui elles-mêmes effectuaient des rotations autour d’autres grappes.

- C’est une molécule complexe, constata Adol Bruck en observant attentivement la projection animée.
- Oui Maître. Des molécules de kitrite, de panzolate de nitirium, d’intirium gazeux et un certain nombre d’autres molécules dont vous trouverez la liste sur cette feuille de flimplast.
- Je ne te savais pas biochimiste, Onzo, remarqua Obi Melvar.
- Je n’ai aucun mérite, Maître, répondit le Padawan un sourire en coin. J’ai envoyé ce schéma à Maître Ghan’Zar sur Tython, notre éminent savant… j'ai pu établir une fragile liaison Holonet sécurisée entre deux tempêtes électromagnétiques ! C’est lui qui m’a donné le résultat de l’analyse.

Adol Bruck essayait de décoder les inscriptions de la feuille translucide.

- Quel charabia ! Ghan’Zar ne sait jamais rien expliquer avec des mots simples.
- C’est pourtant clair, reprit Onzo, une pointe d’ironie dans la voix. Cette saleté, si vraiment elle existe, constitue un gaz miscible dans l’air et totalement bio persistant ayant pour effet d’éradiquer toute forme de vie animale là où il serait lâché. Sa désagrégation complète serait de plusieurs années. Du pantirizate de kitirium selon Maître Ghan’Zar.
- Du PTK ? C’est impossible ! s’exclama Adol Bruck. C’est un produit que personne n’a réussi à synthétiser car hautement instable !
- Instable à la fabrication peut-être, mais parfaitement stable une fois synthétisé ! nuança le Padawan. Pulvérisez une tonne de ce produit dans l’atmosphère d’une planète comme Coruscant, et vous tuez toute la population en quelques jours.
- Mais cela la rendrait également inhabitable pour plusieurs années ! observa le Jedi.

Onjo hocha la tête.

- Il est certain que stratégiquement, c’est peu intéressant et diablement incontrôlable.
- Sans compter le coût d’une telle production ! Il y en aurait pour des centaines de millions de crédits républicains, pour peu que quelqu’un ait pu trouver le moyen de stabiliser sa synthétisation.

Le Padawan fit une grimace.

- Selon Maître Ghan’Zar, c’est le rôle de la présence du MX12 dans la composition du PTK… un minerai qu’on ne trouve que sur Edora II en toute petite quantité et qui, une fois sublimé, jouerait le rôle de stabilisateur dans le procédé de synthèse du gaz.
- As-tu des informations qui confirmeraient cela ? s’inquiéta Adol Bruck.

Le visage du jeune homme se fit encore plus sombre.

- Hélas oui, Maître. J’ai pu pénétrer à l’intérieur du complexe accompagné de mon chef et j’ai pu voir dans les étages inférieurs des cuves cylindriques qui pourraient fort bien être remplies de cette saleté. La fabrication doit se faire dans les laboratoires enterrés sous l’usine, dans les galeries creusées dans le plateau rocheux sur lequel la raffinerie a été construite, au sud de la ville. Le plateau surplombe un lac qui l’entoure presque entièrement ce qui facilite la surveillance des lieux. Les cellules de fabrication du PTK sont saturées de dihydrogène. On m’a vaguement expliqué que c’était nécessaire pour neutraliser le MX12 lors de son traitement.
- C’est dangereux comme ambiance de travail, releva Obi Malvar en soulevant un sourcil.
- Oui Maître et les gens travaillent dans des combinaisons étanches, sous oxygène. Dans la zone quatre, qui est celle de fabrication du gaz, la moindre étincelle pourrait tout faire sauter… ce qui serait la seule façon de détruire le PTK en toute sécurité, ajouta malicieusement Onjo avec une lueur brillante au fond de ses yeux, car à haute température, il s’autodétruit en se décomposant !

Ce fut au tour du Jedi de grimacer.

- Ce serait aussi le meilleur moyen de tuer tout le monde mon jeune Padawan ! Je suppose que les personnels des laboratoires ne sont pas tous des criminels ?

Onjo baissa les yeux.

- Non Maître, ce sont des employés comme tant d’autres. Que comptez-vous faire alors ? J’ai appris qu’un transport avait atterri ce matin pour charger des containers provenant de la raffinerie… si jamais ils viennent prendre livraison du gaz…
- Dans ce cas, nous devons le détruire avant… il n’est pas question de laisser cette menace s’échapper dans la Galaxie. Je ne sais pas pour qui le Cartel travaille ni dans quel but, mais mieux vaut prendre les devants. Comment peut-on s’introduire dans le centre ?
- Et bien, moi j’ai une carte pour les zones un et deux… la Force m’a puissamment aidé à accélérer mon intégration dans les équipes de sécurité de la raffinerie…
- Tu es doué Onjo, c’est bien.
- Je suppose que je devrais pouvoir vous faire entrer à l’intérieur, mais pour pénétrer dans les laboratoires, il va nous falloir une carte de niveau supérieur.
- Commençons par entrer dans la raffinerie, on avisera sur place. As-tu un plan mon jeune Padawan ?

Onjo testa le regard inquisiteur d’Obi Melvar avec un léger sourire en coin avant de répondre.

- Bien sûr Maitre, répondit-il presque narquoisement, sinon, je ne sais pas pourquoi, je pense que vous auriez été déçu !

Adol Bruck se retint de paraître amusé par l’attitude de son élève et s’efforça de rester impassible en hochant imperceptiblement la tête pour l’inviter à continuer.

- J’ai… kidnappé quelqu’un, finit par dire Onjo.

Le Jedi leva un sourcil interrogateur. Le sourire d’Onjo s’accentua quant il expliqua.

- Il vous ressemble Maître… c’est pour cela que je n’ai pas pu résister.

Le Padawan découvrit ses dents blanches en réfrénant une irrésistible envie de rire.

- En fait, il est juste… un peu plus jeune que vous… mais ça devrait pouvoir le faire.

Les doigts d’Adol Bruck se mirent à pianoter sur la table. La façon dont son élève avait coutume de laisser traîner en longueur ses explications au lieu d’aller droit au but, avait le don de l’exaspérer. Mais cette fois-là, il se tint coi et attendit, imperturbable, pour ne pas donner au Padawan le plaisir de le voir s’impatienter. Onjo reprit.

- Et sa stature correspond à la vôtre… Je pense qu’on ne remarquera pas la supercherie…

Obi Melvar finit par grincer entre ses dents.

- Aux faits Onjo… aux faits !
- J’y viens Maître, répondit le jeune homme ravi. Il y a eu de nouvelles recrues dans les équipes de sécurité et l’un d’eux, un dénommé Ted, vous ressemblait un peu… alors j’ai eu l’idée de le mettre hors course pour que vous puissiez prendre sa place, ce qui vous donnera l’occasion de rentrer avec moi sur le site à la prochaine relève.
- Et ce Ted… il est où en ce moment ?
- Dans une chambre fermée à clef. Avec la dose massive de somnifères que je lui ai administrés, il va dormir pendant deux ou trois jours… d’ici là, nous devrions avoir fini notre mission. Voici sa tenue.

Le jeune homme jeta sur le lit un uniforme bleu ciel qu’il sortit d’une penderie et sur lequel un grand logo et l’inscription « sécurité » étaient visibles. Suivirent une paire de bottes et une casquette assorties à la tenue.

- Et voici le badge, fit Onjo en montrant une carte électronique. Rien ne manque. A nous de jouer Maître ! Je vous conseille juste de cacher autant que possible votre queue de cheval dans votre casquette… Le camarade Ted n’en porte pas !
- Tu es sûr que je pourrai faire illusion ? demanda le Jedi.
- Je prends le pari… les gens ne voient que ce qu’ils veulent voir. Si vous arrivez en tenue de garde accompagné par moi, ils verront deux gardes sans aucun problème. Au besoin, la Force pourra achever de les convaincre.
- Alors, ne perdons pas de temps, répondit Adol Bruck. Quand est-ce que nous prenons notre service ?
- Dans deux heures Maître, à la nuit tombée.
- Parfait. J’ai deux ou trois bricoles à prendre dans mon vaisseau. Je file jusqu’au spatioport et je reviens. Toi, médite un peu, cela te fera le plus grand bien.

Arrivé sur le pas de la porte, le Jedi se retourna vers son élève et agita son index vers lui en ajoutant.

- Tâche d'apprendre comme te montrer moins insolent envers ton Maître, jeune Padawan !

Il sortit. Onjo se laissa tomber en arrière sur le lit en croisant les mains derrière sa tête avec un large sourire.

L’obscurité était tombée sur la petite ville minière mais le ronflement des usines alentour continuait à saturer l’air d’un bruit de fond permanent. Le landspeeder montait en ronronnant les lacets de la route qui conduisait au sommet du plateau rocheux. Une fois arrivé, il alla se ranger sur une aire de stationnement presque déserte. Onjo entra dans un sas de contrôle aménagé dans la clôture et glissa sa carte dans une fente, imité par son Maître.

- Enceinte extérieure passée, murmura le Jedi entre ses dents en avançant vers l’ombre de l’imposant bâtiment surmonté d’un enchevêtrement d’énormes tuyaux qui évoquaient quelque monstre tentaculaire.

Le Padawan longea un côté de l’édifice jusqu’à un hall faiblement éclairé.

- L’entrée des artistes, fit-il à l’adresse de son Maître. Le personnel n’entre pas par le hall principal.

Les lieux dégageaient la froideur rebutante de beaucoup d’usines, notamment la nuit. Derrière une baie vitrée, un homme d’un âge avancé baillait à s’en décrocher la mâchoire. Un clic se fit entendre libérant la gâche d’une porte vitrée blindée que Onjo poussa pour entrer. Dans la salle de contrôle, une myriade d’images projetées sur un mur translucide permettait de surveiller l’essentiel des lieux, intérieurs comme extérieurs.

- Salut Sam, lança le Padawan avec un geste amical de la main.
- Salut Onjo, répondit l’homme en dévisageant Adol Bruck. Tu prends la garde avec un des nouveaux ?
- Oui, c’est Ted… il commence juste. Je vais lui expliquer le taf !

Obi Melvar salua de la main avec un grand sourire et l’air le plus inoffensif qu’il parvint à prendre.

- B’soir Sam !
- Salut, fit machinalement le gardien en saisissant le passe que lui présentait Onjo.

Sam introduisit la carte dans un lecteur et une fiche apparut sur un écran transparent mentionnant l’heure courante. Le gardien tendit la main vers Adol Bruck qui lui présenta à son tour son passe.

- Vous êtes les derniers de l’équipe du soir, commenta-t-il en insérant la carte du Jedi dans le lecteur. Les autres sont tous arrivés !

Il se frotta le menton pensivement en observant dubitativement la fiche du dénommé Ted, regardant alternativement le Jedi et l’écran.

- Un problème ? demanda Onjo inquiet.
- C’est que… hésita le gardien, y’a un truc qui me parait pas trop…

Obi Melvar s’était rapproché de l’homme en effectuant un léger arc de cercle de la main droite dirigée vers lui, trois doigts tendus.

- Il n’y a rien d’anormal… murmura-t-il d’une voix reposante, tout est en ordre.

Sam les regarda d’un oeil vide.

- Non, rien d’anormal, fit-il d’une voix atone, tout est en ordre.
- On peut y aller, reprit Maître Melvar tout doucement.
- Vous pouvez y aller, répéta Sam.

Il leur rendit les deux cartes puis, comme s’il sortait d’un rêve éveillé, il demanda au Padawan.

- Au fait Onjo, t’as pensé à ton vieux Sam ?
- Bien sûr mon pote, répondit en souriant le jeune homme tout en extirpant d’une poche une boite cylindrique. Tiens ! Elle a vingt ans d’âge ! Si ça t’intéresse, j’en ai toute une caisse dans ma piaule !

Les yeux du vieux gardien se mirent à briller et il passa une langue gourmande sur ses lèvres sèches tandis qu’il s’emparait de la canette comme il l’aurait fait d’un trésor.

- Sois béni, Onjo ! Des amis comme toi, y’en a pas plus de dix dans la Galaxie ! Où as-tu trouvé toute une caisse ?

Le Padawan mit un doigt devant sa bouche avec un chut éloquent.

- Oh je vois, reprit Sam, motus et bouche cousue !
- C’est cela, répondit Onjo avec un clin d’œil. Contente-toi de la boire et moi je t’approvisionnerai !

Le gardien lui rendit son clin d’œil et s’installa confortablement dans son fauteuil en négligeant les écrans de surveillance pour se consacrer à sa dégustation. Les deux Jedi disparurent dans les couloirs du centre.

- Qui y’avait-il dans la boîte ? interrogea Obi Melvar, curieux.
- Une vieille bière de Mila, répondit son Padawan, sirupeuse et ambrée à souhait.
- Eh bien ! s’exclama Adol Bruck, c’est introuvable, où as-tu déniché ça ?

Le Padawan réitéra le geste qu’il avait adressé au vieux gardien.

- C’est un secret, Maître.
- En tout cas, tu aurais pu m’en offrir une ! continua le Jedi perfide.
- Avant de passer à l’action ? Vous n’y pensez pas Maître. Cela aurait pu altérer vos capacités, s’esclaffa Onjo moqueur, vous n'avez plus vingt ans.
- Jeune insolent ! conclut Obi Melvar feignant l'agacement.
- Mais non, Maître, je veille sur votre santé, rajouta le jeune homme avec son éternel sourire en coin. Et puis, vous n'auriez pas aimé celle que j'ai offerte au vieux Sam.
- Pourquoi ?
- À cause du somnifère que j'y ai ajouté.

Après plusieurs couloirs déserts, ils arrivèrent devant un ascenseur dans lequel ils s’introduisirent.

- Première étape, Galador ! annonça le Padawan en appuyant sur un bouton marqué du chiffre deux.
- Galador ? C’est quoi ? s’enquit Adol Bruck ajoutant aussitôt, je croyais qu’on devait descendre pour atteindre la zone quatre ?
- C’est un des chefs du service de surveillance. Il doit être en train de regarder un certain type de chaîne sur l’holonet.
- Pourquoi aller le voir ?
- Parce qu’il a un passe pour les zones trois et quatre et que nous allons le lui prendre. Mais je ne pense pas qu’il va nous le donner de son plein gré. Aussi, Maître, je pense qu’il faut nous préparer à le neutraliser discrètement.
- Je te suis, mon jeune Padawan ! acquiesça le Jedi avec un sourire.

Onjo présenta son passe devant un lecteur dont le voyant passa presque instantanément au vert. Un clic se fit entendre et il poussa doucement la porte blindée. Un bruit de musique parvint à leurs oreilles.

Affalé dans une chaise, les pieds posés sur une table, les yeux rivés sur un écran holonet sur lequel on pouvait voir de jeunes twi'lek danser et se déshabiller langoureusement au rythme d’une musique électronique effrénée, un grand gaillard tout en muscle sirotait un verre rempli d’un liquide brun qu’il tenait dans sa main droite tandis que sa main gauche effectuait un incessant va et vient entre un récipient de flocons croustillants et sa bouche. Il leur tournait le dos. De nombreux tatouages apparaissaient sur sa peau mate que laissait largement entrevoir le gilet de corps qu’il portait. Sa veste d’uniforme traînait sur un bureau un peu plus loin. Sur les murs, les mêmes écrans de contrôle que ceux dont disposait le vieux Sam, étaient allumés mais il ne s'y intéressait pas. Une porte ouverte donnait sur cette pièce, par laquelle on distinguait malgré la musique, des éclats de voix.

- Il n’est pas seul, glissa le Jedi à l’oreille de son Padawan.
- Tant pis pour eux, répondit Onjo en s’emparant de son sabre laser.

Puis il ajouta en s’approchant du colosse avec un clin d’œil à l’adresse de son Maître.

- Enfin de l’action !

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Hiivsha
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Messagepar Code 44 » Jeu 21 Juil 2011 - 20:08   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

Et bien et bien. Je laisse Sisil en prison avec ses copines et on la retrouve en pleine Troisième Guerre Mondiale ou pas loin avec des attentats, dex explosions et des robes déchirées (plan nichon, plan nichon ! :x )

Je dois dire qu'une fois de plus tu m'as eu. Je m'attendais à une évasion en règle d'Isil de la taule républicaine, peut-être un super plan à la Prison Break avec Hiishiva qui se serait fait tatouer le réseau des eaux usées de Coruscant sur la fesse gauche et qui se serait fait volontairement emprisonné pour...non ? :D

Bon mis à part ça, notre Sisil nationale est innoncente, ce n'est qu'un vil complot de la part des méchants, nous sommes rassurés.
Ouf la jeune jedi blonde reste pure et innoncente :)
"Votre manque de foie me consterne..." Dark Vador, Seigneur Sith sur le mess de l'Etoile Noire
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Messagepar Hiivsha » Ven 22 Juil 2011 - 21:47   Sujet: Re: [Roman] Les aventures d'une jeune Jedi - Tome 1

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CHAPITRE 29

– L’entrepôt –



Le chef Galador posa sa chope sur la table avant de tourner légèrement la tête pour voir qui arrivait dans son dos.

- Ah Onjo, c’est toi ? Tu es en retard, dit-il négligemment en se replongeant dans son écran posé sur ses jambes.
- Une fois n’est pas coutume, chef, répondit Onjo avant de le frapper à la nuque d’un tranchant de la main.

Le Padawan amortit la chute du corps et de la chaise pour les coucher silencieusement sur le sol tandis que d’un geste, Adol Bruck avait stoppé celle de l’appareil qu’il reposa sur la table. Onjo se releva et fouilla l’uniforme de son chef pour en soutirer un passe qu’il enfouit dans une poche. Obi Melvar s’était approché du seuil de la pièce voisine et observa les quatre hommes qui jouaient aux cartes. Il y en avait deux de chaque côté d’une table.

- Il vaut mieux y aller en finassant, conseilla Onjo, pour éviter que l’un d’eux n’ait le temps d’actionner l’alarme.
- Tout à fait d’accord, approuva le Jedi, tu prends ceux de droite.

Sans ajouter mot, le jeune homme s’avança dans la pièce en levant la main.

- Salut les gars, comment ça va ? En plein boulot je vois !

Les gardes ricanèrent en abattant joyeusement leurs cartes sur la table.

- Ouais, fit l’un d’eux, on prend exemple sur le chef !
- Sûr, répondit un autre, faut toujours prendre exemple sur les supérieurs !

Ils rirent de nouveau tandis que l’un d’eux s’emparait du pli avec un gloussement de satisfaction.

- À moi celle-là les mecs, je vais vous plumer ce soir !
- T’es en veine on dirait, remarqua le Padawan qui s’était glissé dans le dos des deux hommes sur la droite en posant familièrement une main sur l’épaule de chacun d’eux.

En face d’eux, Obi Melvar, que les gardes avaient à peine remarqué et salué, avait fait de même.

- Qui c’est qui gagne les amis ? demanda-t-il d’une voix indifférente.
- Moi, affirma l’un des quatre en abattant une carte avec fracas.
- Ah oui, joli jeu ! observa Adol Bruck en regardant son Padawan.
- N’est-ce pas ! grogna triomphalement l’individu avant que sa tête ne heurte brutalement celle du joueur d’à côté sous la violente poussée des mains du Jedi.

Onjo ayant eu le même geste au même moment, les quatre hommes tombèrent de leur chaise, assommés.

- Du bon travail Maître, observa le Padawan.
- Dommage, il allait remporter cette main, observa Obi Melvar en regardant les jeux. Attachons-les et bâillonnons-les, qu’ils ne puissent donner l’alerte.

L’affaire fut rondement menée et les deux Jedi ressortirent promptement pour regagner l’ascenseur.

- Direction les sous-sols, fit Onjo en appuyant sur un bouton.

Un instant plus tard ils se trouvaient dans un couloir voûté aux parois irrégulières, creusé à même la roche.

- Cette galerie mène vers les laboratoires de niveau quatre ! commenta Onjo en glissant le badge de l’officier dans une fente pour ouvrir un sas marqué d’un énorme chiffre trois. A partir de maintenant, il nous faut faire très attention. Si nous devons pénétrer dans les zones rouges, il nous faudra un masque respiratoire.
- J’espère que tu as le tien, dit Adol Bruck à son Padawan qui sourit.
- En fait, Maître, je me demandais si vous, vous aviez le vôtre, ironisa ce dernier.

Le Jedi fit un geste de la tête.

- Avance donc animal au lieu de m’agacer !
- Oui Maître ! répondit le jeune homme en découvrant ses dents immaculées.

Les laboratoires étaient déserts. Le ronronnement des machines automatiques disputait le silence aux bips des droïdes qui s’affairaient sans s’occuper d’eux.

- Ce sont des robots inoffensifs, reprit Onjo. Ils ne s’occupent nullement de qui intervient dans les lieux. En fait, il ne devrait pas y avoir de monde dans ce secteur jusqu’à demain matin.
- Tant mieux, fit Obi Melvar, il nous sera plus facile de détruire le gaz si nous le trouvons.

Ils avançaient à travers un couloir quand un bruit se fit entendre devant eux. Le Jedi poussa son Padawan dans une encoignure.

- Nous ne sommes pas seuls ! souffla-t-il. Qui cela peut-il être ? Un gardien ?
- J’en doute. Nous ne descendons pas à ces niveaux. Tout est contrôlé depuis les salles de surveillance. Or, en ce moment, le vieux Sam doit dormir profondément sous l’effet du somnifère que j’ai introduit dans sa bière de Mila… quant aux autres ils ne peuvent…

Un claquement de porte suivit d’un bruit de pas qui alla en décroissant, leur indiqua que le danger potentiel s’éloignait. Sabre laser en main, ils continuèrent leur progression et s’introduisirent dans une galerie rocheuse qui descendait en pente douce. Des tuyaux couraient le long de la voûte. De nouveau une porte de sas leur barra la route. Elle était marquée d’un grand chiffre quatre peint en rouge. Onzo sortit son masque respiratoire portatif et se l’appliqua sur le visage, imité aussitôt par son Maître. Le badge fonctionna de nouveau et la porte s’ouvrit. A l’intérieur de la petite pièce qui s’ensuivit, ils trouvèrent des tenues de travail équipées de masques à réserves d’air. Le Padawan montra les sabres des yeux.

- Il vaudra mieux éviter toute étincelle là-dedans si on ne veut pas sauter avec la montagne.

Sans rien dire, le Jedi remit l’arme dans sa gaine. La deuxième porte du sas s’ouvrit et de nouveau ils se retrouvèrent dans des laboratoires déserts.

- C’est ici que doit être fabriqué le PTK, commenta Onjo. Il nous faut traverser cette zone pour atteindre la salle de stockage où j’ai aperçu les cylindres. Suivez-moi.

Leurs pas résonnaient sinistrement à travers les pièces désertes. Adol Bruck observait son élève. Il était parfaitement calme et serein comme un vrai Jedi maître de ses sens. Le jeune homme l’avait comblé. Il s’était révélé un apprenti de choix, calme et posé en dépit d’un maniement de l’ironie un peu facile et d’une propension à distiller à son Maître des réflexions gentiment moqueuses. Le Padawan serait bientôt prêt à passer les épreuves pour devenir un Chevalier Jedi, de cela Obi Melvar n’en doutait pas. Son courage et l’obéissance qu’il avait toujours montrée envers lui, en faisaient un allié précieux et un ami sincère. Sans doute la Force était-elle moins sensible chez son Padawan que chez celui du regretté Maître Mahr, Isil, mais en cela, Onjo ressemblait à Adol Bruck. C’était un Jedi Gardien, puissant au combat et qui maniait le sabre laser avec excellence.

Ils étaient à présent arrivés devant un nouveau sas dans lequel le Padawan s’engouffra.

- La réserve est de l’autre côté, dit-il refermant la première porte avant d’ôter son masque respiratoire. Nous repassons en zone trois.

Sortant du sas, ils se trouvèrent dans un entrepôt garni de nombreux caissons, au centre duquel un droïde de manutention semblait assoupi.

- Ils étaient là-bas, reprit Onjo en montrant du doigt une extrémité du hangar. Mais…

Il fit quelques pas et s’arrêta.

- Qu’y a-t-il Onjo ? demanda Maître Melvar.

Le jeune homme désigna trois grands cylindres d’acier bleu sombre, soigneusement alignés sur le sol.

- Il n’y en a plus que trois ! s’exclama-t-il. Il y en avait six hier !
- Voilà qui est fâcheux, murmura Adol Bruck. Es-tu certain que ces cylindres sont ceux qui renferment le PTK ?
- Oui Maître ! J’ai vérifié dans le système informatique.
- Et bien, revérifie de nouveau ! trancha le Jedi.

Le jeune homme courut à une console et inséra la carte de l’officier de sécurité, puis ses doigts tapotèrent avec une agilité évidente l’écran translucide sur lequel défilaient des données et des schémas. Adol Bruck s’approcha.

- Et bien ? demanda-t-il avec une pointe d’impatience.
- Aucun doute, répondit aussitôt Onjo, ce sont bien les containers de PTK… voyons… six on été conditionnés il y a trois jours… et… trois…

Il se retourna vers son Maître avec un air désespéré.

- … ont été acheminé vers le spatioport il y a une demi-heure à peine !
- Nous pouvons peut-être encore les intercepter avant qu’ils ne quittent la planète, s’exclama le Jedi en revenant vers les trois autres containers.

Il sortit du sac qu’il portait en bandoulière, trois petits objets ressemblant à des disques noirs épais de quelques centimètres.

- Que faites-vous, Maître ? s’enquit Onjo.
- Il nous faut détruire ce gaz et ces explosifs vont le faire pour nous. La chaleur qu’ils vont provoquer va détruire le gaz.
- L’explosion va toucher les laboratoires… ils vont exploser également.
- Je sais, il n’y a pas d’autre solution. Cela réduira à néant cette fabrique de mort et tout le gaz qu’elle pourrait contenir. A nous de ne pas traîner dans le coin à présent. Quelle est la plus proche sortie ?
- Par le fond de cette salle… il y a une galerie qui conduit vers les quais de chargement au bord du lac.
- Ne perdons pas de temps, je te suis ! dit Adol Bruck en poussant son apprenti par l’épaule.

Les deux Jedi se mirent à courir vers le fond de l’entrepôt lorsque un vacarme épouvantable se déclencha. Les sirènes du bâtiment tout entier se mirent à hurler tandis que de partout, des indicateurs lumineux rouges et verts se mettaient à clignoter.

- Qu’est-ce que c’est ? hurla Melvar à l’adresse du jeune homme.
- Le signal d’alerte… évacuation immédiate. La zone quatre vient d’être condamnée.
- Qui a bien pu…

La question du Jedi trouva vite sa réponse car les portes du fond du hangar venaient de s’ouvrir en glissant sur d’invisibles rails et une grande ombre noire se dressa devant eux sur le seuil. Aussitôt, Obi Melvar et son Padawan sortirent leur sabre laser dont la lame bleu électrique se mit à briller.

- Un Sith ! s’exclama Onjo stupéfait.
- Voilà qui est tout à fait inattendu, grinça le Jedi entre ses dents.

Les trois personnages s’observèrent un instant en silence, séparés par une distance d’environ dix mètres. Lentement le Sith rejeta en arrière la capuche de son vêtement sombre pour dégager une tête à la peau rougeâtre ornée de tatouages bruns, et au crâne lisse marqué de deux petites protubérances osseuses au-dessus des tempes. Ses yeux jaunes aux pupilles injectées de sang brillèrent cruellement et un rictus découvrit ses dents aiguisées comme celles d’un carnassier. Tranquillement, comme si le temps ne comptait pas pour lui, il sortit de sa ceinture un sabre laser dont le faisceau rouge s’illumina en crépitant.

- Inutile de chercher à fuir cet endroit, Jedi, articula-t-il de la façon posée qui allait avec ses gestes lents, vous ne passerez pas ! Votre quête s’achève ici !
- Vous n’êtes pas le premier Sith qui me dit cela, riposta Obi Melvar, et vous ne serez pas le dernier !
- Ne pensez pas que votre Padawan suffira à faire pencher la balance de votre côté Maître Melvar ! reprit le Sith toujours immobile.

Les Jedi s’arc-boutèrent à leur sabre levé devant eux, bras semi tendus légèrement de côté, prêts à l’assaut.

- Je veux bien vous reconnaître un avantage, continua Adol Bruck sur le qui-vive, celui de savoir qui je suis quand j’ignore votre nom !

Le Sith ricana en amenant le bras qui tenait l’arme en arrière de ses épaules.

- Je suis le Seigneur Zal’Thir ! J’imagine que vous savez ce que cela signifie ?

Le Jedi serra les dents et les muscles de sa mâchoire se crispèrent.

- Cela signifie que vous êtes l’assassin de Maître Beno Mahr !

Un rire guttural s’échappa de la gorge du Sith.

- Pas son assassin… son vainqueur ! Maître Mahr a pris la vie de mon apprenti… j’ai pris la sienne ! Juste retour des choses !
- La situation est inversée, reprit Maître Melvar, cette fois vous ne vous en tirerez pas !

Le Sith rit de nouveau et ses yeux se fixèrent sur Onjo.

- Votre apprenti est déjà mort, mais il ne le sait pas encore… Jedi !

Son attaque fut aussi foudroyante que soudaine. Avec une violence inouïe il se propulsa dans les airs en effectuant un double saut périlleux pour atterrir entre les deux Jedi, tandis que la lame rouge effectuait un large cercle mortel. Adol Bruck para le coup in extremis avec son sabre tandis que son Padawan plus souple, avait fait à son tour une pirouette en arrière. À peine retombé sur ses jambes, il passa à l’attaque. Le Sith recula d’un pas et les lames s’entrechoquèrent à grand fracas en décrivant de rapides cercles lumineux dans l’air du hangar. Avec une redoutable aisance, il parvint à contrer les attaques simultanées des deux Jedi puis d’un seul coup, il étendit son bras gauche et envoya une onde de choc qui renversa ses adversaires en les projetant à plusieurs mètres de lui.

- Vous ne savez pas à qui vous vous attaquez, pauvres fous de Jedi ! Vos maigres talents ne font pas le poids face aux miens.

Son regard se leva vers le plafond de l’entrepôt puis il tendit les deux mains vers une grue de chargement qui les surplombait, dressée sur ses rails. Ensuite, il effectua de ses bras dans le vide, un geste violent vers le sol et la grue bascula dans un hurlement de métal froissé. Onjo cria vers Obi Melvar qui se relevait.

- Maître, attention !

Adol Bruck tendit à son tour les mains vers la masse monstrueuse qui fonçait sur lui en recherchant autour de lui le maximum de Force vivante pour modifier sa trajectoire. La grue dévia de sa course et s’écrasa tout près de lui. Un bras d’acier le percuta et le projeta contre l’un des murs de l’entrepôt. Profitant de cette diversion, Onjo reprit l’assaut contre le Sith et les lames reprirent leurs mouvements violents et rapides. Le Sith alternait les coups, frappant à la tête puis au flanc et enfin aux jambes. Le jeune homme para habilement tous les coups avec une concentration dans la Force sans faille. Il se tenait plutôt sur la défensive tant les coups du Sith étaient puissants. Chaque balayage latéral fut contré comme on le lui avait enseigné, lame dressée pour repousser l’assaut. Néanmoins, il reculait ce qui était un signe d’infériorité technique de mauvais augure.

Obi Melvar se releva péniblement, luttant contre l’étourdissement dû au choc violent qu’il avait reçu. Appelant chaque parcelle de la Force qui se trouvait alentour, il retrouva ses esprits quasi instantanément. Son Padawan était en difficulté, il devait retourner au combat le plus vite possible. Le Sith le sentit et s’envola d’un puissant bond par-dessus Onjo pour placer le Padawan entre lui et son Maître qui revenait rapidement. Une nouvelle fois il tendit la main gauche vers eux pour tenter de les déstabiliser d’une vague de Force mais Adol Bruck avait prévenu son geste et bras tendu, il contra l’onde en la retournant contre le Sith qui à son tour fut repoussé de plusieurs mètres avant de se rétablir instantanément grâce à une pirouette qui le remit d’aplomb sur ses deux pieds. Il ricana en reculant.

- Si j’avais le temps, je vous enseignerai le vrai pouvoir du Côté Obscur, mais le temps m’est compté et le vôtre s’achève ici, Jedi ! Nous ne nous reverrons plus !

Tout en parlant il avait franchi le seuil de l’entrepôt et les portes se refermèrent sur lui. Adol Bruck se rua vers le commutateur pour les rouvrir mais en vain.

- Il a dû verrouiller de l’extérieur ou détruire le mécanisme d’ouverture ! s’écria-t-il.
- Maître ! répondit en écho son Padawan, les explosifs… combien de temps ?
- Plus beaucoup ! Il faut sortir d’ici nous aussi, répondit calmement le Jedi en regardant autour de lui.
- Comment ? La zone quatre doit être verrouillée à cause de l’alarme, nous n’aurons jamais le temps de forcer tous les sas avant de… il faut désamorcer les bombes !

Obi Melvar sourit.

- C’est dans les moments les plus cruciaux qu’un vrai Jedi manifeste son plus grand sang-froid, mon jeune Padawan ! Il n’est pas question d’empêcher l’explosion ! Ce gaz mortel est une peste qu’il nous faut éradiquer à tout prix même si pour cela nous devons faire le sacrifice de notre vie ! Songe qu’un seul container correctement monté sur une bombe ou un missile pourrait ôter la vie de toute une planète ! Ce serait un génocide !

Onjo plongea son regard dans celui de son Maître comme s’il voulait s’abreuver à la source de sa confiance.

- Alors, le Sith a dit vrai ? Notre route s’arrête ici ?

Adol Bruck lui tapota l’épaule.

- Maître Mahr m’a enseigné qu’il y avait toujours une alternative à toute chose. La nôtre passe par les ailes que nous donnera la Force.

- Des ailes ? Je ne comprends pas Maître !
- Regarde ces gaines au plafond. C’est un système de climatisation, d’évacuation de l’air. Il mène forcément vers l’extérieur.
- Mais il est à plus de quinze mètres !
- Alors, sors tes ailes, apprenti Jedi.

Adol Bruck ferma les yeux et prit une profonde inspiration, fléchit ses jambes puis effectua un bond qui le fit s’envoler littéralement pour le déposer sur une poutrelle métallique à quelques dizaines de centimètres de la bouche rectangulaire de la gaine. D’un geste brusque dans la Force, il arracha la grille de protection qui se tordit comme sous l’effet d’une main invisible avant de chuter bruyamment vers le sol.

- Allons, viens vite, animal ! s’écria-t-il à l’adresse du jeune homme avant de s’élancer dans le tunnel métallique.

Le Padawan imita son Maître et lui emboîta le pas pour engager une rapide progression à quatre pattes dans le conduit.

- Vite, fit le Jedi, je ne sais pas combien de temps il reste avant l’explosion.

Le temps leur parut interminable, mais le Force les propulsait à une vitesse peu commune compte tenu des circonstances. Soudain Adol Bruck s’arrêta.

- Qu’y a-t-il Maître ? demanda le Padawan.
- Ça descend à pic… tu aimes faire du toboggan ?

Au même instant un grondement sourd parvint jusqu’à eux en s’amplifiant à chaque seconde et le tunnel métallique qui les portait se mit à trembler.

- Ça va chauffer ! grinça-t-il entre ses dents. À la grâce de Dieu Onjo ! Suis-moi !

Le jeune homme jeta un coup d’œil en arrière et aperçut une lueur qui ne lui disait rien qui vaille. Une boule de feu se précipitait vers eux à la vitesse d’un express.

- Allez-y Maître ! cria-t-il, ou nous allons rôtir ici !

Il ne put s’empêcher de pousser le Jedi qui disparut dans la descente vertigineuse et plongea à sa suite.

La glissade sembla durer une éternité. Il rebondit douloureusement sur un coude de la gaine métallique. La chute se ralentit puis il lui sembla que le sol s’était dérobé sous lui. Il ne sentait plus aucun contact et tombait à présent dans le vide. Derrière eux les flammes rugissaient, prisonnières du conduit, cherchant une sortie, prêtes à tout dévorer sur leur passage.

Adol Bruck percuta soudain quelque chose qui explosa sous son poids puis le noir ambiant se changea en une luminosité blafarde. Le ventilateur de sortie et la grille de protection n’avaient pas résisté à l’impact. Ils venaient de sortir du boyau de métal et se trouvaient à l’extérieur mais ils tombaient toujours.

- Gare à l’impact ! eut-il le temps de lancer avant de s’enfoncer dans le lac au milieu d’une gerbe d’eau, imité aussitôt par son Padawan.

Au-dessus d’eux, un geyser de feu sortit par la bouche d’aération en éclairant les ténèbres comme une bougie géante.

Alors qu’ils regagnaient en nageant la rive la plus proche, une série d’explosions se firent entendre avec un grondement assourdi qui alla en s’amplifiant. Puis une immense gerbe de feu illumina le plateau rocheux en son centre et la détonation libéra une extraordinaire puissance comme celle d’un volcan entrant en éruption.

- Oups ! gémit Onjo en regardant la raffinerie qui semblait littéralement éclater en une myriade de morceaux incandescents.
- Gare aux retombées ! avertit Maître Melvar en apercevant une pluie de roches et de débris métalliques, dont certains rougeoyaient comme des pierres de laves, foncer vers eux en se répandant dans tout le voisinage de l’éminence rocheuse.

Il plongea pour éviter plusieurs projectiles et nagea puissamment sous l’eau vers la rive, suivi de son Padawan. Quelques minutes plus tard, ils sortaient tout dégoulinants de l’eau sombre et coururent se mettre à l’abri derrière des rochers. Mais le plus gros de l’explosion était passé. Le haut du plateau rocheux ressemblait à présent à un brasier tandis qu’on entendait une cohorte de véhicules de secours monter vers ce qu’il restait de l’usine.

- Je ne sais pas ce qu’ils conservaient là-dedans, mais ça n’a pas aimé notre petit feu d’artifice, observa Adol Bruck.
- En tout cas, les réserves de PTK ont dû être anéanties ! J’espère seulement que le personnel présent a pu s’en tirer avant que tout n’explose ! commenta Onjo en galopant derrière son Maître qui s’était mis à courir en direction du spatioport distant de quelques kilomètres.

Maître Melvar pouvait courir des heures sans paraître essoufflé. Il en profitait pour s’isoler dans la Force et parvenait à méditer tout en galopant. Lorsqu’ils parvinrent entre les hangars du petit spatioport, il se rendit immédiatement à l’entrée du plus grand d’entre eux dans lequel il avait vu le soir même le transport dont Onjo lui avait parlé.

- Par tous les diables ! jura-t-il en s’arrêtant devant le hangar vide, il est parti !
- Avec à son bord les trois autres containers sans aucun doute, maugréa son Padawan. Nous avons échoué !

Il nota le léger sourire qui s’était dessiné sur les lèvres du Jedi et grogna de nouveau.
- Vraiment, Maître, je ne vois pas en quoi la situation peut prêter à se réjouir ! Chacun de ces tubes peut anéantir une planète et vous vous souriez !

Obi Melvar tapota l’épaule de son apprenti.

- Viens Onjo, retournons à notre vaisseau !

Il reprit son pas de course. Le jeune homme leva les yeux au ciel et lui emboîta le pas. Le Jedi s’engouffra dans l’appareil qui attendait dans un hangar proche et se précipita vers le cockpit tandis que Onjo effectuait les opérations préparatoires à un décollage qu’il prévoyait rapide. Puis il vint s’asseoir aux côtés de Melvar.

- Où allons-nous si vite Maître ?

Adol Bruck était penché vers un panneau de contrôle dont il manoeuvrait les touches. Un instant plus tard, une carte de la Galaxie apparaissait sur un écran. Un petit point lumineux clignotait en se déplaçant dessus.

- J’ai placé un mouchard sur le transport dont tu m’avais parlé. Nous allons le suivre.

Les yeux du Padawan brillèrent.

- Formidable ! Mais êtes-vous certain que les containers ont été chargés à son bord ?
- Certain ? Non évidemment, répondit le Jedi avec une grimace. Mais as-tu remarqué le logo sur les containers de PTK ?
- Oui Maître, répondit Onjo tout fier, un C barré d’une croix.
- Ce n’est pas une croix mais la lettre X enclavée dans le C. C’est le logo du consortium industriel galactique Coronax Corporation.
- Le milliardaire ?
- Le fabriquant de matériel de guerre, oui ! Le grand ami de notre ami le Conseiller Darillian ! Le transport en question lui appartient… j’ai pris mes renseignements !

Onjo laissa échapper un petit rire qui trahissait une légère nervosité.

- Et… les amis de nos amis sont-ils toujours nos amis ?

Adol Bruck ne quittait pas la carte galactique des yeux tandis qu’il répondait avec une pointe de sarcasme.

- En l’occurrence, je n’en suis pas certain. Ce grand ami de la République pourrait avoir une certaine zone d’ombre flottant autour de sa personne… et de son entreprise !

L’ordinateur de bord avait fini d’analyser les données émises par le mouchard et calcula en une micro seconde la trajectoire hyperspatiale du transport. Un mot s’étala en gros sur l’écran : CORELLIA.

- Il va à Corellia ? Pourquoi ? s’interrogea Onjo à voix haute.
- C’est étrange, renchérit Adol Bruck. Il n’y a pas d’usine Coronax là-bas que je sache même si je ne prétends pas connaître tous les emplacements de cet empire industriel…
- Vous croyez qu’ils veulent détruire la planète Corellia ? reprit le jeune homme maîtrisant une angoisse naissante.
- Il y a un truc qui cloche, répondit le Jedi. Les cylindres de PTK qu’on a trouvés ne sont pas des bombes, rien que des containers neutres. Pour les incorporer à un dispositif capable d’en diffuser le contenu sans le détruire par une explosion, il faut les équiper et cela va prendre du temps, sans doute plusieurs jours, sans compter qu’il faut les placer dans des endroits stratégiques soigneusement choisis… Quant à détruire Corellia… c’est certes un endroit stratégique pour la République et l’un de ses centres économiques principaux… mais quel intérêt l’Empire en retirerait-il ?

Il activa les commandes du vaisseau dont les moteurs se mirent à rugir.

- Ne perdons pas de temps, Onjo, et fonçons à la poursuite de ce transport vers Corellia ! Il nous faut retrouver ces containers et les détruire comme les autres !

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