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[Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 28 Nov 2012 - 23:02   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Alors, je n'ai pas lu, je tiens à le préciser...

... Mais j'ai parcouru en vitesse, et il me semble que cela ne rentre pas vraiment dans le cadre : Manifestement, c'est l'Amiral Ackbar qui écrit, alors que ce devrait être plutôt le contraire, un de ces proches... :neutre:
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Messagepar Kléber Valéra » Mer 28 Nov 2012 - 23:28   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Oui, c'est lui. Et il écrit précisément au moment où il vit dans l'ombre du héros impérial par excellence (enfin, après Vador et Stakhanov évidemment). Ou moment où il est contraint au silence.
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 28 Nov 2012 - 23:29   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Vu sous cet aspect-là, en effet, ça passe. :jap:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mer 28 Nov 2012 - 23:29   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Ça me paraît admissible, un héros dans l'ombre d'un héros... Ou d'un salaud :) Je lirai ça, bien entendu^^
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Messagepar Nicravin » Mer 28 Nov 2012 - 23:35   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Lettre à mon frère :
J'aime bien le format épistolaire, à mon sens l'un des plus adapté pour faire passer des sentiments et il semble que tu aies parfaitement bien utilisé cette caractéristique dans la nouvelle en question. J'ai pensé un moment qu'Ackbar passait un peu trop de temps à se plaindre mais cette lettre étant un "exutoire" à la pression qu'il ressent du fait de son double rôle d'esclave/espion, je suppose que c'est parfaitement compréhensible. Ce que je comprends moins, par contre, c'est le passage où Ackbar se répand en éloge sur Tarkin et sa politique de la terreur, j'ai commencé par penser que c'était ironique mais ça ne cadre pas avec le ton du reste du texte. Je suis assez perplexe...
Mais ça ne m'a empêché de savourer ce petit OS (qui d'ailleurs, à la réflexion, est, je crois, la seule FF SW épistolaire que j'ai lue ; j'accorde donc un bonus pour l'originalité :D ).



Jagen Eripsa a écrit:Alors, je n'ai pas lu, je tiens à le préciser...

... Mais j'ai parcouru en vitesse, et il me semble que cela ne rentre pas vraiment dans le cadre : Manifestement, c'est l'Amiral Ackbar qui écrit, alors que ce devrait être plutôt le contraire, un de ces proches... :neutre:

On peut tout aussi bien considérer qu'Ackbar vit dans l'ombre du héros qu'est Tarkin, et alors ça passe très bien (d'autant plus que ça colle avec l'impression générale que laisse le texte, à savoir un Tarkin omnipotent et un Ackbar rêvant de Rébellion et conspirant dans l'ombre). :oui:
EDIT : Grillé. :transpire:
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Messagepar Hiivsha » Jeu 29 Nov 2012 - 12:53   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Kehor Nabaag a écrit: Eriadu, 18 brumaire de l’an 15.


Calendrier révolutionnaire français ?

Kehor Nabaag a écrit:ce n’est pas demain la veille que je trouverais une compagne !

Il me semble que le futur serait plus exact ici.

Kehor Nabaag a écrit:Le fait que je sois son esclave depuis tant de temps que j’en oublierais presque ce que ça fait que d’être libre ne change en rien cette opinion que j’ai de lui.

Ouch, 5 "que" dans une seule phrase, ça fait beaucoup non ?

Sinon, c'est bien écrit et bien tourné et la fin réserve en effet une surprise qui a répondu à temps à la question que je me posais : comment allait-il faire pour envoyer cette lettre ? :D

Reste à savoir si le fond répond à la question "dans l'ombre des héros", mais là, je ne fais pas partie du staff :ange:
... à moins qu'ici le "héros" soit le Grand Moff ? :paf:
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Messagepar Notsil » Jeu 29 Nov 2012 - 14:03   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Charmante cette petite lettre ;)

Nicravin a écrit: Ce que je comprends moins, par contre, c'est le passage où Ackbar se répand en éloge sur Tarkin et sa politique de la terreur, j'ai commencé par penser que c'était ironique mais ça ne cadre pas avec le ton du reste du texte. Je suis assez perplexe...

Tout pareil que Nicravin...

Tu connais mon infini respect pour l’Empire. Et bien, je crois que Tarkin est sans doute le meilleur de tous, et incontestablement quelqu’un de bien. Le fait que je sois son esclave depuis tant de temps que j’en oublierais presque ce que ça fait que d’être libre ne change en rien cette opinion que j’ai de lui.
[...]
Je ne sais pas vraiment ce qu’il pense de moi. A dire vrai, c’est un homme froid et sans cœur, et je doute que qui que ce soit sache quoi que ce soit de sa psychologie réelle. Pas même sa famille proche. Il est aussi impitoyable.

Là par exemple, je trouve que c'est très contradictoire. La 1ère phrase sur le respect de l'empire pourrait être très ironique, mais ensuite, bizarrement, on a l'impression qu'il pense ce qu'il dit sincèrement... surtout qu'il enchaine en le trouvant froid et impitoyable ^^


Quelle brillante idée, n’est-ce pas ? Je ne sais pas si c’est vrai, mais on dit Palpatine particulièrement friand du procédé. Note bien que cela semble logique en fin de compte. Après tout, il avait lui-même déjà compris l’intérêt de faire peur à tout le monde, quand il a créé le pantin en noir qui le seconde.
Effrayer tous les peuples pour se voir adulé… Ça c’est du gouvernement ! Un gouvernement qui ne craint pas d’agir selon ses convictions. D’ailleurs à ce propos, j’ai eu vent d’un projet détonnant dont Tarkin sera le superviseur. Mais je préfère ne pas en parler pour le moment, pour te laisser la surprise.

Ici pareil, le 1er paragraphe sent l'ironie, et puis dans le 2ème, on a l'impression que Ackbar est tout à fait d'accord avec cette logique, chose... surprenante. Surtout que sa façon de parler du projet de la super-arme dans le genre "surprise ! on vient t'atomiser ! :) " ^^

Bref, ensuite ça s'arrange vu qu'il va davantage sur ses craintes en tant qu'esclave, ses peurs pour le futur de ses concitoyens, on retrouve un peu le Ackbar futur rebelle qu'on connait ;)
J'aime beaucoup comment il explique qu'il devra détruire la lettre et tout. Et le format lettre reste très réussi ;)

Pour le calendrier napoléonien, j'imagine que tu as voulu donner une touche exotique ? ^^
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Messagepar Kléber Valéra » Jeu 29 Nov 2012 - 21:47   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Nicravin a écrit:Ce que je comprends moins, par contre, c'est le passage où Ackbar se répand en éloge sur Tarkin et sa politique de la terreur, j'ai commencé par penser que c'était ironique mais ça ne cadre pas avec le ton du reste du texte. Je suis assez perplexe...

En fait, j'ai conçu la lettre en deux temps. Une première partie effectivement très ironique. Il glorifie l'ordure qui l'exploite alors qu'il pense exactement l'inverse. D'abord parce qu'il a cette contrainte psychologique de ne pas vouloir dire du mal du maître en public (car une lettre, comme il l'explique, ça peut être lu par une autre personne que le destinataire. Donc c'est public en un sens). En outre cette partie permet au lecteur de ma nouvelle de découvrir QUI est celui dont on parle. Car si Jagen (de son propre aveu) a vite compris qu'il s'agissait d'Ackbar par une lecture diagonale, et donc a associé cette histoire à sa période "esclave", le lecteur non UEiste doit découvrir en quoi le personnage est dans l'ombre de ce héros (donc ne pas révéler immédiatement sa condition d'esclave).
Puis arrive la phrase qui est au summum de l'ironie "mon opinion sur lui n'est en rien changé par le fait que je sois son esclave".
Et là, il commence vraiment à se lâcher, a se servir de la lettre comme un exutoire, à décrire réellement ce que c'est que vivre dans l'ombre d'un héros du mal (et peu importe les conséquences si qqn parvient à lire sa lettre). D'où une 2e partie plus réaliste, sans ironie (ou beaucoup moins en tout cas) ; où il présente Tarkin, l'homme (et le fait de le reconnaître comme étant une ordure notoire ne veut pas dire qu'il va nier le fait qu'il le traitait, lui, avec beaucoup de respect...).
Après, je trouvais personnellement cette phrase-clef suffisamment ironique pour faire comprendre le changement de situation. Mais peut-être qu'elle ne l'ai pas assez?
Hiivsha a écrit:Il me semble que le futur serait plus exact ici.

"c'est pas demain que tu trouveras" : oui, tout à fait exact. Je modifierai dans la version finale. Merci.
Hiivsha a écrit:Ouch, 5 "que" dans une seule phrase, ça fait beaucoup non ?

Ca pique l'oreille? Je revois ça.
Hiivsha a écrit:à moins qu'ici le "héros" soit le Grand Moff ?

Bien entendu.
Notsil a écrit:Là par exemple, je trouve que c'est très contradictoire. La 1ère phrase sur le respect de l'empire pourrait être très ironique, mais ensuite, bizarrement, on a l'impression qu'il pense ce qu'il dit sincèrement... surtout qu'il enchaine en le trouvant froid et impitoyable

Voir plus haut.
Notsil a écrit:Pour le calendrier napoléonien, j'imagine que tu as voulu donner une touche exotique ?

Exotique? Dans quel sens? Non en fait, c'est pas ça. Je voulais d'abord situer l'histoire : parfait, dans une lettre la date est toujours reprise! Sauf qu'il ne pouvait pas écrire "18 novembre -4 !" (je sais, les historiens puristes me diront que 18 brumaire ne correspond pas au 18 novembre, mais bon). Brutus n'a jamais écrit : "j'ai tué mon père 44 ans AVANT la naissance de Jésus-Christ!!" (ceci-dit, ça m'étonnerais qu'il ait écrit quoi que ce soit à ce sujet).
Bref, les dates dans la chrono de l'UE, ça a toujours été le foutoir je trouve. Précisément parce que les auteur officiels ne veulent souvent pas se mouiller, et quand une date exacte doit être évoquée, ils se débrouillent toujours pour la remplacer par une pirouette littéraire pour l'éviter (du style celle qui consiste à ne pas dévoiler le prénom de Palpatine dans "Dark Plagueis"). Mais il me semblait avoir vaguement lu que le calendrier impérial SW avait repris comme année 0 celle de la proclamation de l'empire. Du coup, je me suis placé dans ce calendrier pour l'année. Mais comment le faire comprendre au lecteur en une seule phrase? Alors je me suis dit : pourquoi pas un nom de mois qui viendrait de l'Empire napoléonien? En plus je trouvais le clin d'oeil amusant.
Après, je me doute que certains me diront : attention au référentiel. On est dans la galaxie de SW, pas en France. Mais alors à ce compte-là, notre chère galaxie ne devrait pas être peuplée principalement d'humains, dont la langue est le basic -une langue qui ressemble étrangement à de l'anglais (ou du français, selon si vous lisez Del Rey ou Pocket)!
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 30 Nov 2012 - 9:47   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Ce n'est pas faux objectivement, mais disons qu'il faut limiter autant que possible les éléments terrestres, pour aider l'imagination du lecteur à partir ailleurs :wink:

J'ai moi aussi apprécié cette lettre, d'abord parce que c'est une lettre, en effet, moi non plus, je ne me rappelle pas être déjà tombé sur ce type de procédés, et il est en on ne peut plus bienvenu, surtout pour ce recueil. Concernant le contenu, ce n'est pas tellement tout ce qui est relatif à Tarkin qui m'a intéressé, plutôt lorsqu'il parle plus personnellement à son frère, de sa famille, du repas pris à la fin de la Guerre des Clones... ça nous montre le héros sous un nouveau jour, et on peut ainsi dire qu'il n'est pas seulement dans l'ombre de Tarkin, il est dans l'ombre de lui-même, dans l'ombre du héros qu'il deviendra après avoir échappé à Tarkin.

Je suis d'accord avec mes camarades, ceci dit, le passage de l'ironie au sérieux fait très bizarre...
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Messagepar Hiivsha » Ven 30 Nov 2012 - 12:27   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Je vous arrête sur UN point d'histoire : Le calendrier républicain est institué pendant la révolution par la Convention le 5 octobre 1793. Il est annulé par Napoléon le 1er janvier 1806 et remplacé par le calendrier grégorien.

Il ne s'agit donc pas du calendrier de l'Empire mais bien du calendrier (révolutionnaire) républicain. :wink:
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Messagepar Kléber Valéra » Ven 30 Nov 2012 - 16:40   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Pourtant, ne parle-t-on pas du 18 Brumaire pour le coup d'état de Napoléon III?
Ou alors ce calendrier aurait été rétabli ensuite?
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 30 Nov 2012 - 16:43   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Non : on parle de 18 Brumaire simplement pour faire la comparaison avec son oncle.
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Messagepar Hiivsha » Ven 30 Nov 2012 - 17:29   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Kehor Nabaag a écrit:Pourtant, ne parle-t-on pas du 18 Brumaire pour le coup d'état de Napoléon III?
Ou alors ce calendrier aurait été rétabli ensuite?


C'est normal, quand Napoléon a fait son coup d'état, c'était bien le 18 brumaire du calendrier révolutionnaire ! Il n'était pas encore empereur !!! :whistle:

... et le calendrier républicain n'avait pas encore été abrogé par Napoléon. (1806 j'ai dit)
Modifié en dernier par Hiivsha le Ven 30 Nov 2012 - 17:34, modifié 3 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 30 Nov 2012 - 17:29   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Il parle de Napoléon III, hein^^
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Messagepar Hiivsha » Ven 30 Nov 2012 - 17:31   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

... et ce n'était pas Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III) le 18 Brumaire mais bien Napoléon Bonaparte (le 1er) !
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 30 Nov 2012 - 17:33   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Précisément : Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte a été écrit par Marx en référence à son oncle, et non pas parce que le calendrier s'appliquait à ce moment-là :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 30 Nov 2012 - 17:34   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Bon, fin de cette discussion Brumeuse et retour au sujet. :jap:
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Messagepar Hiivsha » Ven 30 Nov 2012 - 17:35   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Précisément : Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte a été écrit par Marx en référence à son oncle, et non pas parce que le calendrier s'appliquait à ce moment-là :wink:


Ah oui, j'avais pas compris ce que tu voulais dire... je ne connaissais pas ce livre ;)

Oui oui, on revient au sujet ! :hello:
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Messagepar Kléber Valéra » Lun 03 Déc 2012 - 23:47   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Hiivsha a écrit: je ne connaissais pas ce livre

Personnellement je pense que tu ne loupes pas grand chose. Mais bon, passons.
Du coup, je garde 18 brumaire quand même (après ce qui a été dit).

Vous pouvez aller jeter un oeil plus haut : j'ai corrigé les fautes d'orthographe, et très légèrement modifié la pharse-rupture, en espérant qu'elle passe mieux ainsi...

Voilà.
Sinon, le sujet m'a inspiré un autre petit truc (cf. ci-après).
Note 1 : Même s'il rentre dans le cadre du recueil, si on me dit "une seule nouvelle par auteur", je comprendrais, et je dirais que je préférerais conserver "Lettre à mon frère" (sauf si vraiment vous me dites que celle qui va suivre est 15 fois mieux, mais bon, ça m'étonnerait quand même).
Note 2 : Comme je crois que le délai de publication est quasi-fini, je la poste vite. Donc, elle n'a subi ni correction ni relecture. Alors, attention les yeux, ça doit sans doute piquer...
Enjoy quand même, j'espère...


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Qui suis-je aujourd’hui?
Je n’en sais rien. Pourtant, chaque jour je me pose cette même question ? Et cela n’y change rien. La réponse est toujours la même : je ne sais pas.
On dit que pour savoir qui l’on est, il faut savoir qui l’on a été.
Qui fus-je ?

Mon nom est Nore Dolx. Je suis neimoidien.
Originaire de Cato-Neimoidia : quoi de plus original ?
Je sais bien ce qui se dit de mon espèce. Et très franchement, je ne pourrais pas donner tort à tous ceux qui disent que mon peuple est uniquement composé de couards et de cupides, puisque je partage globalement cette opinion. S’il est vrai que le neimoidien le plus connu de ces dernières décennies a largement contribué à cette mauvaise réputation, je dois dire que ce n’est pour autant pas qu’un simple cliché. Mais il ne faut jamais faire de généralisation sur un groupe ethnique, à mon avis, et je ne crois être ni couard, ni cupide. Si cela veut dire que je ne suis pas neimoidien, alors… peut-être bien que je ne le suis pas.
Cela étant, bien que je n’ai jamais apprécié les frasques de Nute Gunray, notamment en raison de l’image publique négative qu’il donnait de mon peuple, cela ne m’a pas empêché de rejoindre son camp dès lors que la guerre des clones a éclaté.
J’entends déjà les mauvaises langues dirent que j’étais de ces officiers neimoidiens planqués, n’approchant pas des horreurs du combat à moins de trois planètes de distance.
Ce serait se tromper sur mon compte.
De même que l’armée républicaine n’était pas entièrement constituée de clones –et là, je ne parle pas des jedi- la nôtre n’était pas uniquement composée de droïdes.
Non. J’étais un combattant, un vrai. J’étais officier, mais je me battais au front. Et avec des êtres de chair et de sang, comme moi. Mon escouade d’élite… Aurait-on pu confier les missions les plus ardues à des créatures de vérins et de boulons ? Bien sûr que non.
J’étais le commandant Nore Dolx, un héros de la Confédération.
Evidemment, aujourd’hui, qui se souvient encore de mon nom ? C’est à peine si on se rappelle, quelques années seulement après la fin des hostilités, des noms de barbares sanguinaires : Durge, Ventress, Grievous. Alors moi ? Moi qui étais, objectivement, un véritable héros, là où ceux-là n’étaient rien de plus que des criminels ?
Oh… bien sûr, je savais pour qui je combattais. Je savais que la Confédération que je défendais était dirigée par une bande de pourris dont le seul objectif –inavoué mais évident- était le pouvoir absolu, et par-dessus tout le fric. Je ne me battais pas pour ces dirigeants d’opérette. C’est encore moins la FedCom de Gunray que je soutenais. Alors pourquoi m’engager à leur côté dans ce conflit sans queue ni tête ?
Parce que je savais que l’autre camp était pire. C’était avant tout un idéal, que je défendais. Je protégeais les droits des peuples qui avaient fait sécession car, comme moi, ils avaient vu l’évidence : l’incommensurable corruption de la république. Et sa chute inéluctable.
La fin de la guerre nous a bien montré qu’elle était condamnée : à peine triomphe-t-elle de ses ennemis –nous- que déjà un empire tout puissant vient l’écraser.

Cette guerre des clones… La guerre noire… C’était une nécessité. Je n’ai pas dit pas une bonne chose : j’ai vu trop de morts, confédérés comme républicains, pour affirmer une telle ineptie. J’ai moi-même trop de sang sur les mains. Mais c’était une guerre indispensable.
Horrible, comme toutes les guerres. Fratricide. Ai-je mentionné que ma sœur était une jedi ?
Qu’importe. Aucune guerre n’est propre de toute façon. Quiconque prétend le contraire est fou ou idiot. Ou alors ignorant.
Mais en dépit des horreurs que j’ai pu commettre pendant ces trois années de lutte terrible, il y avait toujours deux choses qui me faisaient oublier tous les cadavres autour de moi.
D’abord, la camaraderie, l’amitié. Il est toujours plus agréable de tuer quand on a des amis pour nous épauler dans cette tâche.
Vous trouvez ce discours atroce ?
C’est parce qu’il l’est. Cela reste un fait avéré. Je ne suis pas psychologue mais il est évident que l’effet de groupe permet d’alléger une âme lorsqu’elle devient trop lourde.
Ensuite, la seconde chose qui me faisait oublier le monstre que j’étais, c’était ce statut de héros dûment acquis, cette renommée glorieuse dont je bénéficiais dans mon camp. Il n’est pas impossible que si ni la cupidité, ni la couardise ne sont mes défauts, la vanité le soit probablement…

Qu’importe, aujourd’hui.
Les amis sont tous morts sous les lasers de l’ennemi, et la renommée s’est envolée en même temps que la Confédération. Palpatine ne pouvait matériellement pas condamner tous les officiers confédérés. Comme beaucoup d’autres, j’ai donc été excusé, à condition que l’on entende plus jamais parler de moi.
Quelques manuels d’Histoire qui passeront la censure impériale parleront peut-être de Grievous ou de Dooku. Mais aucun ne parlera jamais de Nore Dolx. Ainsi s’enfuit la dernière chose qu’il me restait après mes camarades : la gloire.
Ne me reste que les remords et les cauchemars terrifiants.

Je vis aujourd’hui dans l’ombre du héros que j’étais.




Et au fait :
Mitth'raw Nuruodo a écrit:il est dans l'ombre de lui-même

Merci de l'idée Thrawn!!
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 04 Déc 2012 - 9:41   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Mais de rien^^ On ne se limite pas à un texte par auteur, loin de là, j'en ai déjà écrit trois dans les pages précédentes^^ L'idée de l'officier Neimodien est pas mal, originale, j'attendais plus de développement mais c'est bien.

J’entends déjà les mauvaises langues dirent


Dire.

là où ceux-là n’étaient rien de plus que des criminels ?


Ceux-ci, pour éviter la répétition du "là" ?
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Messagepar Hiivsha » Mar 04 Déc 2012 - 15:34   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Pareil, c'est sobre, peut-être un peu court mais ça dit ce que ça doit dire donc l'essentiel est là. Ça se lit bien. Pour une fois, je n'ai rien à redire :ange:
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Messagepar Yorkman » Mar 04 Déc 2012 - 16:56   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Et voilà ma petite contribution au recueil :)

Si...


Muunilinst, - 62.

Les lumières rouges des bas-fonds d'Harnaidan, la capitale de la planète Muunilinst, fief du Clan Bancaire, perdaient de leur éclat à mesure que le jour se levait sur la planète de la Bordure extérieure. Les ruelles sombres et désertes de la vaste cité avaient d'ores et déjà retrouvées leur calme et la douce fraîcheur de l'aurore vint emplir ces ruelles d'un parfum matinale qui fit peu à peu se dissiper l'odeur putride des sans-abri et des alcooliques allongés au milieu des ordures, cuvant leurs boissons. Très tôt, la milice de la ville venait débarrasser les trottoirs de ces gêneurs malodorants afin de faire retrouver son calme et sa magnificence à la ville, magnificence qu'elle perdait systématiquement durant la nuit, aux heures où les bars et les night-clubs ouvraient leurs portes aux gens de la petite classe, tandis que les restaurants chics accueillaient la grande bourgeoisie et les entrepreneurs en tout genre, comme ils sont si nombreux sur Muunilinst.
L'éclat du soleil retrouvé, la ville pouvait alors voir ses rues nettoyées avant qu'une toute autre agitation - l'agitation urbaine - ne reprenne ses droits. Excepté ce matin où le soleil était caché par un épais brouillard, à travers lequel se mouvait une silhouette inquiétante.
L'habituel calme matinal avait aussi été rompu par les chants stridents et maladroits d'un ivrogne qui avait, semble-t-il, échappé à la vigilance de la milice. Sa voix grave et cassée était audible à des dizaines de mètres.
- Je...Je! Je suis...hic...je suis la peeeeesteeee! Treeeeble devant-hic-mooooi! chantait-il.
Le poivrot avait certainement bu toute la nuit, à voir sa démarche maladroite et ses bras qu'il agitait devant lui pour ne pas perdre le peu d'équilibre qu'il avait. Il tenait une bouteille dans sa main gauche, remplie d'un liquide verdâtre dont la teneur en alcool ne devait pas respecter la limite légale. Il en buvait à intervalles réguliers ce qui était étrange pour un homme qui semblait avoir perdu toute notion du temps. Il porta la bouteille à hauteur de ses lèvres vermeilles et but une bonne lampée. Son geste fut d'une telle maladresse qu'il n'en but qu'une infime partie, le reste du liquide venant se déverser sur son long menton déjà bien arrosé. D'un revers de manche il s'essuya le menton, et porta une nouvelle fois la bouteille à sa bouche mais rien n'en coula.
- Bah...hic...y en a pus? se demanda-t-il, tout en regardant le fond de la bouteille par le goulot.
Il retourna le bout de verre et l'agita pour voir si quelque chose en coulait. Quelques gouttes seulement. Désespéré, l'ivrogne lança la bouteille derrière lui et vint se fracasser contre un mur. Il en saisit une autre qu'il avait soigneusement gardée dans la poche de son manteau. Il la caressa et la serra contre lui, comme s'il voulait la protéger.
Il l'ouvrit, but une gorgée et recommença à chanter gaiement :
- Youhouuuuuu-hic-ouuuuhou!
La milice ne tarda pas à entendre ses cris et rebroussa chemin. Mais avant qu'elle n'arrive, la silhouette inquiétante qui surgit du brouillard vint se tenir devant l'ivrogne, affalé contre le mur. Ce dernier, alerté par l'ombre qui se tenait désormais au-dessus de lui, leva la tête et contempla le grand bonhomme. Ce dernier prononça quelque mots qui résonnèrent à travers son épaisse capuche qui couvrait intégralement son visage :
- Te voilà.
L'ivrogne qui ne tenait plus debout trouva tout de même la force de se relever et marcha vers la silhouette pour contempler son visage. Et lorsque ce dernier lui apparut, il partit dans un grand délire.
- T-toi?! Espèce de...
Pris dans un élan de colère, le poivrot lança sa bouteille contre l'homme qui l'évita.
- Comment oses-tu...glurp...venir me-me...venir ici, après tout ce que tu m'as fait?! (Il ne se sentait plus.) Tu-tu m'as humilié! volé! traîné dans la boue! Alors q-que, j'ai tout fait pour te servir! glurp...
L'homme encapuchonné ne prononça aucune parole, laissant l'ivrogne le houspiller.
- Re-regarde ce que tu as fais de moi! À cause de toi je traîne dans la merde tous les jours! Alors que...je t'ai bien servi. Tu m'avais promis la richesse-hic-et la gloire-glurp-si je t'aidais! Je me suis prosterné pour-pour toi! Tu voulais que je t'aide à tuer ton m-maître. Tebernous...Ternebous...Trenebus ou un truc dans l'genre...je t'ai aidé! Ap-après tu as voulu que-que je te fasse entrer dans la finan-finance sur Naboo! J'ai tout plaqué pour tes services! Pendant que tu graissais la patte à ses...ses ordures de polit-hic, je faisais ton sale boulot dans leur dos! P-pourquoi? Pourquoi m'as-tu laissé tomber?!
L'ivrogne tomba à genoux et fondit en larmes, accablé par ce que l'homme encapuchonné lui avait fait par le passé. Ce dernier lui répondit froidement :
- J'ai trouvé quelqu’un d'autre.
- Quoi?! Tu m'as remplacé?! lança l'ivrogne, outré. (La silhouette tourna les talons sans dire un mot, laissant son ancien serviteur patauger dans la crasse. Mais ce dernier ne se laissa pas faire.) Tu-tu ne peux pas me laisser! Tu n'es qu'un lâche!
(La silhouette s'arrêta net, choquée par ce qu'elle venait d'entendre, puis se retourna.) Si jamais je te retrouve, je te ferai avaler ta cape et tout l'argent que tu as gagné! grâce à moi! Si je te retrouve, tu sauras qu'il ne faut pas baiser Kedan Hill!
La silhouette noire se rapprocha de ce Kedan Hill et se pencha vers lui :
- Si...
Désarmé devant la formule laconique de l'homme encapuchonné, Kedan Hill vit une puissante salve d'éclairs se déchaîner sur lui, le frappant de plein fouet au visage sans qu'il n'ait eu le temps d'esquisser le moindre geste. La décharge ne dura qu'un bref instant mais elle fut assez puissante pour pénétrer la chair de Hill, le brûlant affreusement et ne laissant de son visage qu'un amas de chair calcinée et fumante.
Puis son ancien maître s'approcha de son corps et lui murmura quelques mots à l'oreille :
- Te souviens-tu de ce que je t'avais dit? demanda-t-il. Je t'avais dit que si tu m'aidais je te rendrai riche; je l'ai fait. Je t'avais dit que si tu me servais je ferai de toi un prince; je l'ai fait. Je t'avais dit que si tu te prosternais devant moi je ferai de toi un roi; je l'ai encore fait. Et j'ai aussi dit que lorsque je pourrais me passer de tes services, je te libérerai. Et tu as été libéré, mon ami. Je n'ai jamais dit que tu marcherais à mes côtés. Et tu m'as craché au visage! (Il saisit la mâchoire carbonisée de la victime et l'orienta vers sa tête.) Tu vas bientôt mourir...mais pas encore. Pas encore. D'abord tu vas souffrir. (Il prit son corps et le mit dans une benne à ordure.) Tu ne mérites même pas que je fouille dans tes entrailles. Tu n'en vaux pas la peine. Pas pour Dark Plagueis.
La silhouette disparut dans la brume avant qu'une escouade de miliciens ne pénètre dans la ruelle et n'y trouve le corps brûlé de Kedan Hill.

Le corps fut placé dans une ambulance et amené d'urgence à l'hôpital le plus proche, bien que les chances de survie aient été infimes. Avant de rendre son dernier souffle, Kedan Hill pensa à ce qui avait mal tourné, ce qui n'avait pas marché pour lui. J'ai été trop bête. Aveugle et terriblement bête. Puis, au moment d'expirer pour la dernière fois, il pensa à son jeune frère. San...ne fait pas les mêmes erreurs que moi. J’espère que tu seras clairvoyant et surtout plus malin que moi. J'espère que tu ne te laisseras pas influencer par un de ces hurluberlus à capuche. Ne foire pas tout.
Modifié en dernier par Yorkman le Mar 04 Déc 2012 - 22:59, modifié 9 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 04 Déc 2012 - 18:08   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Lu, et j'ai bien aimé :) Voilà donc ce que l'on gagne à s'associer à un Sith...

L'habituel calme matinal avait aussi été rompu par les chants stridents et maladroits d'un ivrogne qu' avait


Qui avait ?

qui semblait avoir perdu toutes notions du temps.


Toute notion, le "toute" embrasse déjà les notions du temps possibles et imaginables dans leur ensemble, donc on ne voit pas pourquoi on le mettrait au pluriel^^

Pourquoi tu m'as laissé tombé?!


Tomber, c'est l'action exprimée abstraitement par l'infinitif, pas le participe.

L'ivrogne tomba à genoux et fondit en larme


Larmes. Ou alors, c'est qu'elle doit être grosse pour le faire fondre :diable: Déjà qu'il se plaint de s'être fait "baiser" parce qu'on l'a "remplacé", le pauvre^^

Kedan Hill vit une puissante salve d'éclairs se déchaînée


Se déchaîner, c'est une action, pas un adjectif.
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Messagepar Yorkman » Mar 04 Déc 2012 - 18:48   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Je m'incline devant toi, ô grand maître Mitth'raw Nuruodo. Ta sagesse infinie me guidera droit vers le dernier grand précepte de l'écriture : la relecture. :D

En attendant, un petit edit s'impose :transpire:
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Messagepar Hiivsha » Mar 04 Déc 2012 - 22:02   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Texte original. Quelques maladresses de style mériteraient qu'on le retravaille un peu mais dans l'ensemble c'est prenant... et encore une fois, original. j'ai beaucoup aimé.

Ma contribution à sa correction ci-dessous... enfin, ce que Mitth n'a pas vu ;)

d'un parfum matinale => matinal
sans abris => sans-abri (invariable)
décuvant leurs boissons => non, décuver c'est retirer le vin d'une cuve. Ici c'est "cuver"
mal-odorants => malodorants

tandis que les restaurants chics accueillaient la grande bourgeoisie et les entrepreneurs en tout genre, comme ils sont si nombreux sur Muunilinst. => à mon avis, "comme ils sont" est de trop dans la phrase.

Sa voix grave et cassée étaient audibles => était audible

ne pas perdre le peu d'équilibre qu'il avait => "qui lui restait" sonnerait mieux

Il en buvait à intervalle régulier ce qui était étrange pour un homme qui semblait avoir perdu toute notion du temps => LOL c'est de l'humour ? (déjà on dit "à intervalles réguliers"... mais franchement... :whistle: )

et porta une nouvelle fois la bouteille à sa bouche mais rien n'en coulait. => n'en coula

Il retourna la bout de verre => "le" ... c'est de la bouteille dont tu parles avec ce "bout de verre" ??? Bizarre.

l'ivrogne lança la bouteille derrière lui et vint se fracasser contre un mur => c'est l'ivrogne qui se fracasse dans ta phrase... c'est ce que tu voulais ??? (pas la bouteille ?)

Il en saisit une autre qu'il avait soigneusement gardé => gardée

La milice ne tarda pas à entendre ses cris et rebroussa chemin. Mais avant qu'elle n'arrive, la silhouette inquiétante qui surgit du brouillard vint se tenir devant l'ivrogne => "la silhouette" ? Ce "la" sous-entend que tu en as déjà parlé dans ton récit... sauf erreur, ce n'est pas le cas. Donc il faudrait dire "une silhouette". Par ailleurs, "vint se tenir" c'est affreux comme expression dans un texte ;)

(Il ne se sentait plus.) => ça veut dire quoi ??? C'est familier me semble-t-il si je comprends ce que tu veux dire... malvenu dans un texte narratif.

patoger => patauger

Pourquoi mettre du narratif entre parenthèses... ça n'a pas de justification.

de plain fouet => plein

sans qu'il n'est eu le temps => n'ait

les chances de survie aient été infime => infimes

Ne foires pas tout => foire
Modifié en dernier par Hiivsha le Mar 04 Déc 2012 - 22:04, modifié 1 fois.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Mar 04 Déc 2012 - 22:04   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

J'en ai laissé passer tant que ça ? :paf:

Sans rire, je commence à être fier d'avoir initié ce recueil, moi :jap: Continuez comme ça, les gars !
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Messagepar Yorkman » Mar 04 Déc 2012 - 22:48   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

:paf: :paf: :paf:
(et moi qui ai eu 17 au bac français)
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Messagepar Nicravin » Mer 05 Déc 2012 - 12:10   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Yorkman a écrit::paf: :paf: :paf:
(et moi qui ai eu 17 au bac français)

Ce qui nous donne une idée du niveau du bac.
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 14 Déc 2012 - 10:35   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Les gens, vous avez encore une semaine pour nous fournir des textes si l'envie vous en vient, alors c'est le moment de vous y mettre ou de vous y remettre, n'hésitez pas :wink: Merci à tous ceux qui ont déjà contribué !
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Messagepar Notsil » Ven 14 Déc 2012 - 19:07   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Ça s'est déjà vu en tout cas :)
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 14 Déc 2012 - 19:08   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Oui, je pense que ça ne poserait pas de problème^^
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Messagepar Nicravin » Ven 14 Déc 2012 - 20:07   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Hiivsha a écrit:Ca peut être parodique ?

Je vais faire mon Indiana Jones en ressortant ce message pourri (me demandez surtout pas comment je suis tombé dessus :x ) qui dit en substance que les textes parodiques n'avaient pas été publiés parce que...ils étaient parodiques. Après il se peut que le Nouveau Jury décide de changer les règles, je sais pas. :sournois:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 14 Déc 2012 - 21:10   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Un recueil parodique, pourquoi pas... Surtout avec le rachat par Disney... :sournois:
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Messagepar Hiivsha » Ven 14 Déc 2012 - 21:54   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

ou en bonus du recueil, sans être vraiment incorporé dans le corps principal... juste pour savoir si je le fais ou pas ;)
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Messagepar Minos » Ven 14 Déc 2012 - 22:05   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Fais-toi plaisir, mon premier texte parodique, je l'ai écrit sur la destruction d'Alderaan, recueil #3 :
archives-fan-fictions-f53/la-destruction-d-alderaan-t10900-50.html (après la moitié de la page... vu que je ne sais pas mettre des liens précisément pointés sur un post en particulier)

EDIT : post317124.html#p317124

Merci Nicravin, tu viens de dissiper un grand mystère du forum à mes yeux ("sorcellerie ! Sorcellerie !", pensais-je jusqu'àlors...)
Modifié en dernier par Minos le Ven 14 Déc 2012 - 22:17, modifié 1 fois.
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Messagepar Nicravin » Ven 14 Déc 2012 - 22:12   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

[HS]
Minos a écrit:vu que je ne sais pas mettre des liens précisément pointés sur un post en particulier)

Il y a un bouton blanc à à droite de l'avatar qui sert à ça (et je suis d'accord pour dire que c'est pas du tout visible :o ).
Capture.PNG

[/HS]
Hiivsha a écrit:ou en bonus du recueil, sans être vraiment incorporé dans le corps principal... juste pour savoir si je le fais ou pas ;)

Au pire c'est pas publié, il y a pas mort d'hommes (nous ou le lira, promis :ange: ).
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Messagepar Dolarn Sarkan » Ven 14 Déc 2012 - 22:22   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Nicravin a écrit:
Hiivsha a écrit:Ca peut être parodique ?

Je vais faire mon Indiana Jones en ressortant ce message pourri (me demandez surtout pas comment je suis tombé dessus :x )



Pourri ?? :evil:

Non mais continue ton travail d'archéologie, y a que toi pour trouver des traces de l'époque où je bossais :whistle:
Raphus cucullatus

- End of line -
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Messagepar Nicravin » Ven 14 Déc 2012 - 22:35   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Dolarn Sarkan a écrit:Pourri ?? :evil:

C'était un test pour savoir si tu suivais ce topic. :lol:
Dolarn Sarkan a écrit:Non mais continue ton travail d'archéologie, y a que toi pour trouver des traces de l'époque où je bossais :whistle:

Et encore : les trois-quarts des posts de cette époque répètent à quel point t'en fous pas une. :whistle:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 14 Déc 2012 - 22:36   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Ben voyons... Je ne sais pas s'il y a une Mlle. Nicravin, mais si oui, elle doit être bien malheureuse :D
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Messagepar Nicravin » Ven 14 Déc 2012 - 22:39   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Mitth'raw Nuruodo a écrit:Ben voyons... Je ne sais pas s'il y a une Mlle. Nicravin, mais si oui, elle doit être bien malheureuse :D

Si je passe mes soirées à flooder sur les FFs, ça doit être un signe de célibat. :D
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 14 Déc 2012 - 22:41   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Bah moi aussi, je faisais ça sans être célibataire^^ On a vu ce que ça a donné :paf:
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Messagepar Nicravin » Ven 14 Déc 2012 - 22:48   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Nan, mais il faut comparer ce qui est comparable : moi j'ai le sens des priorités et j'ai pas de bol, toi t'es un geek. :paf:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Ven 14 Déc 2012 - 22:49   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Mé. Bon, halte au HS^^ Les auteurs, on attend que vous !
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Messagepar Hiivsha » Sam 15 Déc 2012 - 18:23   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Allez, je me lance pour le deuxième texte.


Mémoires d'un spécialiste


"Loin de nous les héros sans humanité !" - Bossuet



[justify]Je me sens las. Mes articulations me font souffrir depuis quelques temps, surtout lorsqu'il pleut. "C'est l'âge", m'a répondu tout à l'heure avec indulgence mon adorable épouse en lissant ses longs cheveux blancs à l'aide d'une brosse. Il est vrai que pour un Céréen, soixante-dix ans devient un âge respectable que beaucoup n'atteignent pas.
Enfin, aujourd'hui le ciel est bleu et la guerre est loin. La guerre, celle qui a déchiré la galaxie à maintes reprises depuis quelques décennies… combien de temps la paix durera-t-elle ? Je regarde la rivière s'écouler nonchalamment au bout de la pelouse du jardin et cette vision m'apaise. Notre planète qui a tant souffert reprend sa vie harmonieuse d'antan.
Je reviens à mon bureau et me laisse tomber dans mon confortable fauteuil en soupirant. Le temps a passé trop vite ! Tiens, on sonne à la porte d'entrée ? J'entends les pas de celle qui est mon épouse depuis cinquante ans puis des voix et enfin la porte qui se referme. On frappe à mon bureau.
— Entrez, répondé-je.
C'est Kura-Ka, ma femme qui entre tenant par la main Del-Mal-Bin mon arrière-petit-fils, un joli petit Céréen de huit ans, éveillé et curieux des choses. Il me ressemble. Le voici qui accourt vers moi les bras grands ouverts avant de se jeter dans les miens faisant reculer mon fauteuil de plusieurs centimètres.
— Papou! crie-t-il avec enthousiasme en m'embrassant affectueusement.
— Tiens compagnie à ton petit-petit-fils, me lance Kura-Ka avec un clin d'œil complice, je pars faire des courses. Raconte-lui tes histoires de spécialiste, moi je les connais par cœur.

Un moment plus tard, nous voici au bord de la rivière, assis sur un vieux ponton de bois qui accuse autant son âge que moi. Del-Mal-Bin balance ses jambes nues en projetant de l'eau du bout des pieds.
— Dis papou, tu me racontes les gens ?
— Les gens ?
— Oui, tu sais, les gens qui venaient te voir quand tu étais un grand spécialiste.
Comme je fais semblant de ne pas comprendre, il me tire plusieurs fois par la manche et prend cette mine suppliante surmontée de ses deux grands yeux implorants, qui me fait toujours craquer.
— Allez, papou, tu sais très bien ce que je veux dire… Dis, t'en as rencontré des grands héros de toutes ces guerres ?
Je soupire exagérément, exprès puis finis par lui sourire avec indulgence.
— Nous sommes tous les héros de quelqu'un tu sais. Moi, je suis le héros de mamou.
— Oui, mais je veux parler des grands héros, ceux qui comptent pour la galaxie.

Faisant semblant de chercher bien loin des souvenirs qui au fond de moi sont toujours vivaces, je prends une grande inspiration.
— Des héros non, je ne crois pas. Des personnes ordinaires sans doute…
— Ça fait rien, papou, raconte… n'importe quoi mais raconte.
Je lui frotte les cheveux de ma main décharnée et légèrement tremblante. Il se rapproche de moi et pose sa tête contre mon épaule. Et ce simple contact suffit pour me submerger de bonheur.

Des souvenirs me reviennent à la mémoire. J'exerçais alors dans un vaste complexe balnéaire spatial, quelque part dans le noyau central. Les gens préféraient visiblement venir me voir dans ces lieux plutôt que sur une planète, souvent en butte avec la guerre. République ou Empire, s'il y a toujours quelque chose de respecté, c'est le tourisme. Et cette station était une sorte de sanctuaire pour touristes de la haute société, républicaine ou impériale.
— Il y a bien eu un jour ce jeune homme… je m'en souviens parce qu'il était en tenue de pilote, orange et blanche avec un casque sous le bras.
— Un pilote ? Raconte papou.
— Il semblait fatigué, un peu comme moi aujourd'hui, las… je lui avais à peine désigné le fauteuil et le divan qu'il s'est laissé choir dans ce dernier comme s'il portait tout le poids de la galaxie sur ses épaules. Je me rappelle qu'il a laissé tomber son casque par terre et a fermé spontanément les yeux.

**

— Voulez-vous que je mette un petit fond sonore, proposai-je.
— Non, me répondit-il, j'aime le silence, il est propice à la méditation… je médite beaucoup.
J'attrapai mon vieux carnet et une pointe pour prendre des notes : Médite beaucoup…
— C'est bien, acquiesçai-je, la méditation apporte beaucoup à l'esprit et à l'équilibre du corps.
— C'est un petit être vert qui me l'a enseigné…
— Un petit être vert, répétai-je un peu étonné. Un ami actuel ?
— Oui… enfin non… il n'est plus.
— Il est mort ?
— Je suppose… en fait, il a disparu… devant mes yeux. L'instant d'avant il était là et semblait dormir et l'instant d'après il n'y était plus.
Imagination fertile ? Hallucinations ?
— Mais je le revois encore, reprit-il, il m'apparaît de temps en temps.
Je soulignai deux fois le mot hallucinations sur mon carnet.
— Oui, oui, fis-je pensivement, et vous voyez d'autres personnes autour de vous ou seulement lui ?
Les yeux toujours fermés, il répondait d'une calme et apaisée.
— Non, il y a aussi Ben qui vient me voir de temps en temps.
— Un autre ami ?
— Oui, mon ami Ben. C'est lui qui m'a appris que j'étais amoureux de ma sœur.
Je maîtrisais un haussement de sourcils lié à mon étonnement… haussement que, de toute façon, le jeune homme n'aurait pu voir.
— Ah, vous êtes amoureux de votre sœur ? Mais… dans un sens fraternel j'imagine ?
— Elle m'a embrassé sur la bouche.
— Ah… et vos relations ont-elles été plus… loin ? Avez-vous par exemple fait l'amour avec elle ?
Le jeune homme se tut un instant. Je distinguais à peine les mouvements de sa respiration.
— Non, reprit-il, j'avais pourtant rêvé d'elle, de son corps, de ses…
Il s'arrêta, visiblement embarrassé, et bougea pour la première fois depuis qu'il s'était allongé. Avec les mains il décrivit dans l'air une rotondité toute évocatrice.
— Je vois, fis-je…
Sentiment maternel refoulé ? notai-je sur mon carnet, complexe d'Œdipe ?
— Parlez-moi de votre mère, proposai-je alors.
— Ma mère… je n'ai pas connu ma mère.
C'est donc ça, pensai-je intérieurement.
— C'est un fait important, fis-je à voix haute, cela pourrait expliquer cette… attirance que vous avez pour votre sœur. Un célèbre spécialiste, le docteur Dal'Freud l'a très bien expliqué. L'enfant a besoin de sa mère comme premier objet d'amour et de désir. Vous en avez été frustré et votre sœur vous rapprochant de cette mère inconnue de vous, vous avez reporté sur elle ce désir refoulé. Vous avez une petite amie ?
— Non, j'avais juste cette fille… mais voilà que c'est ma sœur, du coup… c'est l'inceste assuré si je persévère… d'autant qu'il y a un autre mec sur le coup.
Il grimaça légèrement à cette pensée. Je le notai : rivalité amoureuse.
— Puisque vous avez conscience de cette barrière entre votre sœur et vous, ce n'est pas trop grave, vous avez déjà fait la part des choses, donc une bonne partie du chemin sur la voie de l'équilibre affectif. Mais il manque une pièce à ce puzzle… vous ne m'avez pas parlé de votre père… vous ne l'avez pas connu lui non plus ?
— Si… mais j'ai dû le tuer…
Je souris avec indulgence.
— On a tous besoin de tuer notre père selon ce cher Dal'Freud, cette étape est indispensable dans l'épanouissement personnel. Bien entendu, je parle symboliquement, éliminer le père nous permet de prendre sa place pour pouvoir devenir adulte et père à notre tour.
— J'ai tué mon père avec ça.
Il me montra un objet oblong, plutôt cylindrique, qui se trouvait dans une de ses poches. Je souris de nouveau.
— C'est le parfait symbole de la virilité, avançai-je. Je suppose que cet objet représente votre... force ?
— Oui, c'est cela même… il faut d'ailleurs de la Force pour s'en servir.
— À ce point ?
J'hochai la tête complaisamment. Finalement, le complexe d'Œdipe était peut-être plus grand chez ce garçon que je ne l'avais pensé de prime abord.
— Enfin, reprit-il, pas complètement avec ça… je lui ai juste tranché la main… d'ailleurs ce n'était pas sa vraie main, quelqu'un la lui avait déjà tranchée une première fois… mais lui, il a bien tranché la mienne… un peu avant… enfin, ce n'est pas grave, quand je l'ai tué, ce n'était pas vraiment lui… je veux dire mon vrai père… ce n'est que maintenant quand il m'apparaît que c'est mon vrai père… je veux dire, celui d'avant…
Il m'avait débité cette tirade d'un seul coup, puis il s'arrêta. Je rajoutai sur mon carnet :
Confusion mentale.
Je redressai le torse et me calai dans le fond de mon fauteuil.
— Bien, tout cela est très bien… je pense que nous avons fait un premier pas. Il faut que nous nous revoyions sous peu… voyons…
J'attrapai mon carnet de rendez-vous.
— Que diriez-vous de la semaine prochaine ?

**


Del-Mal-Bin me regarde de ses si grands yeux et balance de plus belle ses pieds dans l'eau de la rivière.
— Il était malade le jeune homme, papou ?
— Il avait sûrement du mal à gérer ses problèmes. Je me souviens d'un autre cas intéressant. Quelqu'un d'extravagant, raide sur ses jambes, des yeux ronds, brillants. Il est entré dans mon bureau en regardant partout autour de lui en me disant :

**


— Quelle superbe décoration néo-moderne vous avez-là messire… d'un esthétisme parfait et d'un équilibre sûr. On sent parfaitement que vous avez respecté les lignes d'énergie positive qui équilibrent notre univers tout entier. Regardez-moi cette sculpture ésotérique, je suis certain qu'il n'y a que peu de personnes dans la galaxie en mesure d'en discerner le sens… je dirais, un point trois-cent trente deux pour cent…
Au bout de trois longues minutes d'un monologue ininterrompu, je profitai d'une pause qu'il fit pour l'inviter d'un geste à s'asseoir ou à s'allonger. Il préféra s'asseoir dans le fauteuil en face du mien.
— Voyez-vous messire docteur… vous préférez que je vous appelle messire ou docteur ? À moins que messire docteur soit de mise… voyez-vous je parle couramment plus de six millions de formes de communication et le protocole est ma première nature mais je ne me suis jamais adressé à un spécialiste comme vous… spécialiste de renommée galactique cela va de soi… c'est d'ailleurs pour cela que je suis venu vous trouver… je me suis dit, s'il y a un seul spécialiste à aller voir, c'est lui… savez-vous ce qu'il y a de bien chez vous ? c'est que vous savez écouter les autres. Les gens n'écoutent jamais assez ce qu'on a besoin de leur dire… prenez, moi par exemple, j'ai l'impression qu'on ne m'écoute pas… combien de fois on m'a bâillonné la bouche d'une main pour m'interrompre grossièrement alors que je formulais des remarques hautement constructives sur les événements en cours ! Mais non, ce que je dis n'intéresse personne. Prenez mon coéquipier, mon ami devrais-je dire tant j'ai de l'affection pour lui… en fait entre lui et moi c'est à la vie à la mort… nous sommes inséparables. On ne peut imaginer l'un sans l'autre, nous formons une équipe, un tandem… que dis-je un tandem… un couple ! Oui c'est cela, un couple ! Eh bien, savez-vous combien c'est difficile d'assumer quand on ne prend jamais en compte ce que vous dites, ce que vous faites ? Je subis son influence… perpétuellement… c'est assez terrible, messire docteur, ce sentiment que j'ai de ne plus exister à l'ombre de mon ami… de sentir cet irrésistible ascendant qu'il exerce impitoyablement sur moi… j'ai l'impression de n'être plus rien, plus personne, d'avoir été effacé de l'ordre des choses…
J'avais compris depuis longtemps que ce n'était pas le besoin de respirer qui me ménagerait une pause dans son discours… pause indispensable pour que je reprenne la parole sans avoir l'air à mon tour de le couper grossièrement. J'attendis donc patiemment près de vingt minutes qu'il daigne arrêter son flot verbal en essayant de ne pas m'endormir dans mon fauteuil, la tête sur mes mains, les yeux clos comme si j'intériorisais ce que ce droïde me racontait. Bercé malgré tout par son verbiage volubile, j'allais plonger dans le sommeil, lorsque subitement, il s'arrêta. Un long silence s'ensuivit. Il me fixa de ses yeux ronds et hocha plusieurs fois la tête de droite et de gauche comme s'il attendait un verdict de ma part.
J'inspirai profondément pour me remettre les idées en place avant de prendre la parole pour la première fois depuis qu'il avait pénétré dans mon bureau.
— Bien, dis-je, c'est fort intéressant… et si nous prenions rendez-vous pour un prochain entretien afin de faire un peu le point sur tout cela ?

**


Mon arrière-petit-fils m'interroge du regard et je sais déjà ce qu'il va me dire.
— Et c'est tout ? Tu n'as rien dit de plus ? Il est parti comme ça ?
— J'ai eu peur que si je le questionne, il se remette à parler vingt minutes de plus… alors, je me suis dis qu'espacer les séances étaient une bonne idée… pour lui… comme pour moi, histoire de conserver ma santé mentale ! Et avant que tu ne me relances, j'ai eu un grand timide une fois.
— Un grand timide ?
— Oui, un charmant et bel homme, si je m'en réfère aux critères féminins sur la gent masculine. Je le revois encore, les cheveux mi-longs, ondulant légèrement, un peu décoiffé, avec un sourire maladroit aux lèvres. Il portait une veste sans manche sur sa chemise blanche… il avait un peu une dégaine de voyou mal assurée et quand j'ai ouvert la salle d'attente, il s'est levé en regardant ses pieds. Je l'ai fait entrer et il a préféré s'allonger sur le divan.

**


— Voyez-vous, expliqua-t-il comme je l'invitais à me raconter ce qui l'amenait vers moi, je voudrais être moi, mais je n'y arrive pas.
— Intéressant, répondis-je en notant : introverti, timidité, psychopathe ? trouble de la personnalité ?
— Le problème, c'est que j'ai une réputation à tenir, continua-t-il. Je suis contrebandier de profession. Comment puis-je être crédible si je n'assure pas ?
— C'est certain.
— Alors, je suis obligé d'avoir une dégaine que je n'aime pas du tout… rouler des mécaniques, c'est pas moi… la bagarre, les roublardises… pas moi non plus. je suis tout le contraire. Discret, posé, pacifique… j'aime me promener dans les champs en fleurs au printemps sur Corellia, au bord d'un lac, à sentir la brise tiède me caresser la peau et à humer les parfums enivrants…
Soudain il se mit à déclamer :
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants, doux comme les hautbois, verts comme les prairies, et d'autres, corrompus, riches et triomphants, ayant l'expansion des choses infinies, comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens qui chantent les transports de l'esprit et des sens !
— J'aime beaucoup, c'est très joli.
— Vous aimez ? J'en suis ravi, voyez-vous, ces vers me ressemblent tellement.
J'opinai du chef.
— D'où ce sentiment que vous avez que votre vie n'est pas celle que vous souhaiteriez avoir… l'impression que celui que vous êtes dans cette vie n'est pas celui qui vit dans votre intérieur ?
— Oui docteur, vous me comprenez ! Tenez, c'est comme avec les filles, voyez, je suis beau gosse…
Il désigna sa poitrine des deux mains avant de se lisser les cheveux en arrière.
— Cette image de beau gosse me colle à la peau… les filles me collent aux basques, j'entre dans une cantina et paf, y'en a toujours deux ou trois qui veulent me payer un verre… et plus si affinité ! Moi ça me démolit un truc pareil. Ce que je voudrais, c'est une fille qui m'aime pour ce que je suis au fin fond de moi-même !
— Une belle princesse amoureuse de son prince charmant ?
— Tout à fait, docteur… quoique une princesse et un pauvre contrebandier minable… ça risque ne pas le faire.
Il s'assombrit. Il fallait que je lui remonte le moral.
— Non, protestai-je, vous et une jolie princesse, en fait, je le vois tout à fait !
Ses yeux brillèrent quand il les leva vers moi, comme ragaillardi par mes propos.
— C'est vrai ? Vous le pensez vraiment ? Une princesse et moi ?
— Évidemment ! Elle vous aimera pour ce que vous êtes et non pour ce que vous paraissez être, j'en suis certain !
— Merci docteur, je me sens déjà mieux !

**


Un peu rêveur, je caresse la joue de Del-Mal-Bin.
— Je me demande s'il a fini par trouver sa princesse ? fais-je tout haut.
— J'en suis certain, répond gentiment le petit. Et des vieux ? T'en a déjà eu des vieux ?
— D'abord on ne dit pas vieux, on dit personnes âgées. Ensuite… oui, il m'en souvient d'un… un vieux, comme tu dis, mystérieux…
Del-Mal-Bin émet un petit rire.
— C'est toujours mystérieux les vieux !
— Il était vêtu tout de noir, avec une cape ou un truc semblable et une capuche qui couvrait sa tête et son visage presque entièrement. On ne voyait que deux yeux rouges qui sortaient de l'obscurité de cette capuche.
— Brrr, fait le petit en se blottissant contre moi.
Satisfait de mon effet théâtral, je poursuis :
— Il s'est avancé dans le bureau lentement en regardant plusieurs fois en arrière. J'ai de suite pensé qu'il souffrait de paranoïa aiguë. Il a modifié l'orientation du fauteuil réservé aux visiteurs pour tourner le dos à un angle de mur et, observai-je, tenir à la fois la fenêtre et les portes donnant sur le bureau dans son champ de vision.

**


— Il n'y a personne pour bien me servir correctement, commença-t-il sans ambages. Je suis seul dans cette galaxie, tout seul… seul contre tous. Pourtant je ne veux que leur bien. J'aime l'ordre et la sécurité ! Est-ce un mal docteur ?
Pendant que j'inscrivais le mot paranoïaque sur mon carnet, je répondis :
— Non, l'ordre est nécessaire pour ordonnancer les choses. La nature elle-même est ordonnée, elle n'est pas anarchique comme certains aiment à le penser. Quant à la sécurité, qui d'entre nous se complairait à vivre dans l'insécurité ?
J'essayai d'entrapercevoir ses traits dans l'ombre de son vêtement. Je notai une main vieille et décharnée qui sortait d'une de ses amples manches et parvint avec un peu d'effort à distinguer un visage ridé, creusé par le poids de trop nombreuses années. L'homme était visiblement très vieux. À le voir si mal habillé, moi qui en général recevait du "beau monde", de cette société qui pouvait se payer un séjour dans cette station balnéaire spatiale de luxe, j'en déduisis qu'il venait d'un milieu défavorisé. Puis je pensai aussitôt que quelqu'un avait dû subvenir à son déplacement jusqu'à moi. Ce n'eût pas été son apparence si tragique, si effrayante, que je l'aurais pris en pitié. Pauvre vieil homme !
Sans cesser de jeter des coups d'œil méfiants sur les accès à la pièce, il continua.
— Je suis entouré d'incapables. La première étoile a explosé à cause de leur incompétence à tous.
— La première étoile ?
— Oui, le symbole de ma puissance absolue. Celle qui m'aurait permis de gagner la galaxie toute entière.
Et là j'écrivis discrètement : mégalomanie !
— Mais évidemment, on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même. Aussi, pour la seconde, je me déplacerai en personne. On verra alors s'ils continueront à faire traîner les choses !
— C'est une bonne idée, me permis-je poliment, histoire de le brosser dans le sens du poil. Mais vous-même, n'avez-vous pas l'impression parfois d'être en butte à la société ? Auriez-vous un rapport difficile avec la hiérarchie… dans votre travail peut-être ?
— La hiérarchie ? Peuh ! lâcha-t-il avec mépris. La hiérarchie c'est moi. Le reste ne compte pas.
Il secouait la tête de droite et de gauche de façon presque tremblotante. Son poing droit se dressa et il martela sur le bras du fauteuil.
— Je ne supporte pas la médiocrité. Avec moi, c'est marche ou crève ! Quant à la société, elle sera ce que je déciderai qu'elle sera, ni plus ni moins !
Les vieillards aigris sont souvent méchants, notai-je mentalement. Celui-là ne faisait pas exception à la règle et ma sympathie pour lui s'envola. À n'en pas douter, il souffrait d'une hypertrophie du moi : cette surestimation de soi-même qui est au centre de la personnalité paranoïaque. Elle entraîne la mégalomanie, l'orgueil, le mépris des autres, la vanité parfois cachée derrière une fausse modestie superficielle. Je notai tout cela consciencieusement sur mon carnet.
— C'est comme mon bras droit ! Le seul en qui j'ai mis toute ma confiance, tout mon espoir…
Il agita un doigt menaçant devant lui.
— Je suis persuadé qu'il complote contre moi dans mon dos ! Si ça se trouve, il cherche à me tuer pour prendre ma place. Oh mais, il n'y parviendra pas, non, car je suis plus fort que lui ! Il ne m'arrive pas à la cheville le petit !
— Je vois, je vois… eh bien, eh bien… nous avons du pain sur la planche, hein ? Il me semble que nous devons entamer au plus vite vous et moi, un travail, basé sur le dialogue et la recherche de ce qui, dans votre vie, peut vous avoir amené à ce point… qui je vous rassure tout de suite, n'est pas un point de non-retour. Une bonne introspection, un retour sur vous-même, votre enfance… pourrait s'avérer utile à comprendre tout ce que vous ressentez en ce moment. Vous me parlerez de vos parents, de votre mère principalement et tout ce qu'elle a représenté pour vous… mais lors d'une prochaine séance, là, j'ai un autre rendez-vous. Il n'y a pas que vous au monde, vous comprenez ?

**


— Gentiment, j'ai ramené le petit vieux à la porte de mon cabinet mais pour autant que je me souvienne, il n'est pas revenu… C'était quatre ans après ce que certains appellent la bataille de Yavin, si ma mémoire est bonne.
— Et tu ne sais pas ce qu'il est devenu, papou ? s'enquiert mon petit bonhomme.
— Non, il est sans doute retourné dans l'ombre dans laquelle il semblait se complaire. D'ailleurs, ça me rappelle un autre personnage, bizarre lui aussi. C'était un soir, j'avais terminé mes consultations et j'ai entendu quelqu'un entrer dans la salle d'attente déjà éteinte. Je me levai pour voir qui pouvait bien passer sans rendez-vous. Un homme de forte stature se tenait dans l'obscurité, tout droit. C'était inquiétant. Ah, oui ! Je me rappelle mieux maintenant : ce qui était inquiétant, c'était sa respiration, forte, lente…

**


— Vous n'avez pas rendez-vous, observai-je légèrement contrarié.
En effet, Kura-Ka m'avait préparé une omelette d'œufs de Rikknits aux fines herbes, plat fort rare à l'époque, et il me tardait de rentrer chez nous la déguster. Aussi essayai-je de persuader l'importun de revenir une autre fois sur rendez-vous, mais sans que je comprenne pourquoi et tandis qu'amicalement il me faisait un petit geste circulaire de la main, je changeai d'avis et l'invitai à entrer.
— Vous avez des problèmes de respiration, ne pus-je m'empêcher d'observer.
Je suis grand comparé à un homme mais je le dominais à peine. Je me demande s'il n'avait pas des talons pour le grandir un peu. Il portait un casque noir intégral, un habit noir, une cape noire, des bottes noires, des gants noirs… bref, il était tout de noir vêtu.
— Voulez-vous me confier votre casque ? proposai-je.
Un geste de refus m'interrompit tandis qu'il s'asseyait sur le fauteuil en soufflant comme un phoque.
Insuffisance respiratoire ? notai-je sur mon carnet.
— Si vous ne voulez rien enlever, je vous écoute.
Il demeura un long moment sans parler ni d'ailleurs, sans bouger. Seule sa respiration rythmait les secondes que l'horloge anachronique de la pièce égrenait bruyamment. Enfin, il se décida.
— J'ai peur de la mort.
Je levai les sourcils, un peu étonné, car au fond, il est tout à fait légitime d'avoir peur de mourir. Ce n'est pas une maladie mentale mais une crainte tout à fait humaine. Je lui en fis l'observation. Il continua.
— J'ai une obsession : vaincre la mort et pas métaphoriquement.
— Ah, répondis-je, c'est autre chose… si vous y parvenez, vous serez le maître de la galaxie.
C'était un peu ironique j'en conviens, mais l'homme ne m'inspirait curieusement aucune empathie. Comme on dit vulgairement : "je ne le sentais pas" !
À ma grande surprise, il me répondit :
— Je suis déjà le Maître de la galaxie.
Ne sachant trop quoi répondre, je risquai :
— Je suis content pour vous, alors tout va bien. Il ne vous reste plus qu'à… vaincre la mort.
— J'ai aussi des choix à faire, ajouta-t-il.
Allant de surprise en surprise avec ce bonhomme, je lui laissai le temps de continuer, en ne disant rien.
— Je hais les choix ! J'ai l'impression d'avoir toujours fait le mauvais choix chaque fois que l'occasion s'est présentée ! À cause de cela, j'ai perdu ma mère, j'ai perdu ma femme, mon fils, mes copains, le rang que j'avais parmi eux et maintenant, il faut encore que je choisisse…
— Mais la possibilité de choisir est l'une des choses qui nous rend uniques parmi toutes les espèces de la galaxie. Le choix projette le futur dans le passé. Évidemment, il est souvent difficile de revenir dessus. D'ailleurs, y'a-t-il un bon et un mauvais choix au final ? Qui peut dire si l'avenir aurait été meilleur dans l'autre branche de l'alternative ?
J'écartai les bras en geste d'impuissance.
— Je ne peux hélas pas choisir pour vous. Votre… angoisse est certes compréhensible mais il n'appartient qu'à vous seul de la combattre.
Je me levai et allai jusqu'à une petite armoire située au fond de la pièce.
— Écoutez, il est tard et je dois partir. Je vous propose de nous revoir dans quelques jours pour discuter de tout cela plus en profondeur. D'ici là…
Je revins avec dans la main, un petit flacon contenant un liquide ambré.
— C'est un anxiolytique doux associé à un très léger somnifère… mais léger, hein, pour ne pas vous assommer la journée dans votre travail. Prenez donc…
Je tournai l'étiquette vers la lampe de mon bureau pour tenter d'en déchiffrer la posologie écrite en tous petits caractères et plissai les yeux.
— Je ne sais pas si c'est écrit douze ou cent-vingt gouttes…
Je tendis le flacon à mon visiteur.
— Dans le doute, prenez-en soixante gouttes, ça fera la moyenne, le soir avant de vous mettre au lit et revenez me voir dans sept jour, à dix-huit heures.
L'homme me tourna le dos pour sortir du bureau. Lorsqu'il fut sur le seuil de la porte de sortie, il se retourna vers moi et me fit un geste d'au-revoir en tendant une main vers moi. Au même moment, je dus avaler ma salive de travers, car ma gorge se serra brutalement m'obligeant à faire un effort pour respirer. je me massai vite les muscles du cou d'une main pour faire passer cette crampe tandis que l'homme me disait d'une voix apaisante :
— Je ne suis jamais venu vous voir, vous comprenez ? Jamais.
Puis il sortit pendant que ma crampe finissait de passer.

**


Del-Mal-Bin se redresse et se remet debout sur le ponton.
— C'est dommage, ça n'était pas des héros tous ces gens.
— J'ai bien peur que non mon petit poussin, mais tu sais, je ne pense pas avoir soigné de héros… les héros n'ont pas besoin de psychiatre pour les aider. Ce sont des gens qui accomplissent les plus grands exploits sans jamais douter de ce qu'ils font, sans jamais une once d'angoisse, ni peur, ni…
— En gros, ils sont pas comme toi ou moi… ils sont pas humains pour de vrai, objecte mon arrière-petit-fils en me surprenant par sa conclusion.
Je me lève à mon tour et hausse les épaules.
— Qui sait ? Peut-être que les héros, ça n'existe que dans notre imagination.
— Et les personnes dont tu viens de me parler, tu te rappelles leur nom ?
Je prends le petit par la main et l'entraine vers la maison.
— C'est l'heure de goûter, viens… leurs noms ? Ah, leurs noms... non, vraiment, c'est bien trop loin, je ne m'en souviens plus.
— Dommage, fait Del-Mal-Bin un peu désappointé.
— Ah, soupiré-je, s'ils avaient été de grands héros... peut-être m'en serais-je souvenu !
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Messagepar Notsil » Sam 15 Déc 2012 - 18:51   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Très sympa ce psy des stars ;)

Mes 2 patients préférés restent Luke et Palpy, voir Solo en timide romantique j'ai eu + de mal ^^
"Qui se soumet n'est pas toujours faible." Kushiel.
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Messagepar Nicravin » Sam 15 Déc 2012 - 22:35   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

J'aime beaucoup ton texte, Hi² (nouveau surnom :oui: ), j'ai bien ri par moment, spécialement avec Luke et Vador. :lol:
Hiivsha a écrit:Je maîtrisais un soulèvement de sourcil lié à mon étonnement… soulèvement que, de toute façon, le jeune homme n'aurait pu voir.

Haussement :neutre:
Hiivsha a écrit:Sentiment maternel refoulé ? notai-je sur mon carnet, problème d'Œdipe ?

Complexe ? :neutre:
Hiivsha a écrit:— Quelle superbe décoration néo-moderne vous avez-là messire… d'un esthétisme parfait et d'un équilibre sûr. On sent parfaitement que vous avez respecté les lignes d'énergie positive qui équilibre notre univers tout entier.

équilibrent, sauf si le sujet est "énergie" plutôt que "lignes"
Hiivsha a écrit:— Je ne suis jamais vous voir, vous comprenez ? Jamais.

Il manquerait pas un mot ? :transpire:
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Messagepar Mitth'raw Nuruodo » Dim 16 Déc 2012 - 10:07   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Lu, et je me suis bien marré^^ Celui que j'ai préféré, c'était Palpatine^^ Euh, dommage, toutefois, le texte finit sur une fausse note à mon goût : donner les noms approximatifs des personnages à la fin, j'ai trouvé ça lourd.

— Nous sommes tous les héros que quelqu'un tu sais.


C'est "de quelqu'un", ou alors j'ai rien compris :transpire:

virilité masculine


Bien le pléonasme ? :transpire: Sérieusement, il y a une nuance qui m'échappe ou... ?

On sent parfaitement que vous avez respecté les lignes d'énergie positive qui équilibre notre univers tout entier


"équilibrent" plutôt, ou si c'est de l'énergie qu'il s'agit, il faut mettre "de l'énergie positive".
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Messagepar Hiivsha » Dim 16 Déc 2012 - 11:58   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

J'ai pris en compte vos remarques... :jap: j'ai corrigé en parallèle le document Word joint :wink:
Trouves-tu la fin plus à ton goût Mitth comme ça ? :D
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Messagepar Yorkman » Dim 16 Déc 2012 - 12:19   Sujet: Re: [Recueil SWU #5:] Dans l'Ombre des Héros

Un célèbre spécialiste, le docteur Dal'Freud l'a très bien expliqué.


:lol:
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