Il faisait nuit quand Villie et ses hommes débarquèrent sur Pantolomin. Sans perdre un instant, Villie monta à bord de sa limousine personnelle et se fit conduire à son manoir. L'île de Vilmarh était assez isolée et relativement loin de la ville. Elle lui avait coûté énormément d'argent, sans compter les goûts de luxe du dévaronien. Vilmarh passa les grilles de sa propriété qui se refermèrent juste après lui. Ses hommes garèrent la limousine devant l'imposant manoir. Villie en jaillit comme une flèche pour aller dans son bureau. Il traversa tout d'abord l'atrium, tout en marbre rouge et noir, garni de peintures et de décorations hors de prix. Sa préférée consistait en une statue qui trônait au centre d'un bassin d'eau peu profonde. La statue était faite de pur aurodium et tenant un hologramme censé représenter l'univers. La statue était gravée de la devise de Villie,
Oyu'baat cuyir sha gar. Des deux côtés du bassin, deux escaliers majestueux s'élevaient en spirale et se rejoignaient devant la porte d'entrée du bureau de Villie. Tandis qu'il cavalait dans les escaliers, il croisa Nick et lui parla rapidement :
_Des nouvelles de Manny ?
_Non, répondit le Vaathkree. Par contre, ta mère a rappelé, elle veut absolument te voir. Et Sosa aussi, il a essayé de te contacter toutes les demi-heure. Il est vachement énervé.
_Ha ouais ? murmura le dévaronien avec un petit sourire.
Il fit un signe à Chichi en lui disant d'appeler Sosa depuis son bureau. Tandis que le Chadra-Fan montait les marches aussi vite qu'il le pouvait étant donné sa petite taille, Vilmarh donna ses instructions à Nick :
_Manny. Il me faut Manny. Je le veux ici tout de suite ! Retrouve-le moi.
Nick opina du chef sans rien ajouter. Vilmarh se précipita dans son bureau. La pièce sembla l'absorber comme un trou noir. A l'intérieur, le Chadra-Fan parlait à un holograme du Hutt. Avant de parler avec Sosa, Vilmarh alla jusqu'à son bureau, en tira une petite boîte dont il renversa une petite partie sur la table. Il alla chercher un petit tube doré et s'en servit pour absorber un peu d'épice. La tête lui tourna un peu mais il tint bon. Il fit signe à Chichi de lui passer le Hutt. Même par image interposée, Vilmarh avait l'impression de pouvoir distinguer la couleur cramoisie du visage de Sosa; Ce dernier était en colère. Vilmarh décida d'y aller calmement :
_Sosa ! dit le dévaronien avec un sourire faux sur les lèvres. Comment ça va ?
_Villie, qu'est-ce qui s'est passé ?
_On a eu un problème.
Le ton de Vilmarh était aussi neutre que possible. Celui de Hutt en revanche, montait de seconde en seconde.
_Je SAIS qu'on a eu un problème ! Notre «ami» a fait son petit discours tout à l'heure au Sénat. Et c'est exactement ce qu'il ne devait pas faire !
_Ouais, ouais. Mais tu sais, ton
chutta de tueur, Haran. C'est un vrai
di'kut, tu sais. Je lui ai dit de pas faire certaines choses et il les a faites. Alors, j'ai annulé son contrat.
_Villie, mes associés et moi, on est fous de rage.
_
K'atini ! Des Haran, il y en a d'autres dans la galaxie. On peut remettre le coup à une prochaine fois.
_Il n'y aura pas de prochaine fois ! Il a parlé, le mal est fait ! Les premières arrestations ont commencé aujourd'hui ! Mon ami, le PDG de Sienar est en fuite ! L'amiral est jugé pour haute trahison. Et le conseiller de Palpatine s'est jeté du haut du 500 Republica. Mon organisation et mes appuis sont fichus ! Et tout ça à cause de toi, sale petit
poodoo.
_Hé, attention à qui tu parles, grosse limace !
_Je t'ai prévenu il y a longtemps, espèce de sale bête à cornes. On ne me baise pas !
Sosa mit brutalement fin à la conversation. Cela plongea Villie dans une colère noire qui se mit à insulter copieusement le récepteur désormais éteint :
_Non mais pour qui tu me prends, sale con ! Je suis pas ton larbin, merde ! Viens me trouver ! Tu veux la guerre, je te prends ! Tu veux la
akaan, une grosse
akaan des familles qui arrache tout, Ok ! Tu vas l'avoir ta putain de guerre !
Chichi dut saisir son patron à bras-le corps pour l'empêcher de se jeter sur le récepteur,
_Villie ! Calme toi ! Il est parti.
Villie se força à se calmer. Il quitta son bureau à grands pas, crachant des instructions à Chichi :
_Dis à Nick et Ernie de me retrouver dehors avec un speeder, je vais voir ma mère. Barricade la maison, dis à tous mes hommes de rappliquer ici. Blindez mes facades, sécurisez la dope, restez en alerte. Cette grosse limace de Sosa peut attaquer n'importe quand.
La fureur le faisait réfléchir de façon prolifique. Il était au milieu des escaliers lorsque il se retourna vers le Chadra-Fan :
_ET BORDEL DE MERDE, TROUVEZ MOI MANNY !
L'air frais de Pantolomin ne le calma pas. Il sauta à l'arrière du speeder conduit par leVaathkree, Ernie s'étant installé à la place du mort.
Villie grogna pour signifier à ses hommes de le conduire dans les quartiers pauvres.
Ernie s'éxécuta et fit décoller l'appareil. Villie prit une petite boite d'épice et sniffa quelque peu. La drogue stimula son cerveau, le mettant en train pour la guerre.
Il ne savait pas vraiment quoi faire : Sosa était un bien plus gros morceau que Franth ou les autres minables de Pantolomin. Il avait une vraie organisation, des hommes et du matériel.
Vilmarh hésitait à attaquer en premier : c'était un peu comme le pazaak en définitive. Il fallait jouer fin avant de frapper en force.
De toute façon, il préférait décider quand il aurait son meilleur ami à ses côtés. Et puis la nuit pantolomienne avait quelque chose de motivant.
Un éclair de surprise passa sur le visage de Villie quand il se rendit compte qu'ils étaient déjà arrivés.
Il dit à ses hommes de l'attendre. Il franchit la porte de la maison de sa mère pour la trouver dans le salon. Il l'embrassa rapidement avant d'attendre de voir ce qu'elle voulait lui dire. Les yeux de sa mère étaient rougis et de longues traînées noires ornaient la fourrure de ses pomettes. Elle avait pleuré. Vilmarh s'enquit de l'absence de sa soeur. Sa mère commença à tout expliquer :
_Elle a son chez elle, elle ne me dit pas où. Un soir, je la suis dans un taxi volant et elle va dans une maison de riche, à Coconut Grove.
Vilmarh hocha la tête. Un quartier rupin. Mais où est-ce que sa soeur pouvait trouver les moyens de fréquenter Coconut Grove ?
_De riche ? D'où elle sort tout ce pognon ?
Sa mère le pointa du doigt :
_De toi ! C'est toi qui lui a donné de l'argent, c'est toi qui l'a pourrie, tu ne vois pas ?
_Je lui donne pas autant d'argent buir'ka.
_Ho si ! Une fois, tu lui as donné mille crédits.
Villie plissa les lèvres. La liasse qu'il lui avait remise le soir de leurs retrouvailles, il y avait longtemps.
_Y avait un type avec elle ?
_J'en sais rien ! Il y avait un speeder devant la maison. Je sais que si j'y vais, elle tue sa mère. Elle est devenue comme toi.
_Où est cette baraque ?
_400 quelque chose...Citrus Drive
_400, quoi ?
_409, je crois.
Villie commenca à quitter le salon mais sa mère continuait de lui parler :
_Il faut que tu ailles la voir, Vilmarh ! C'est fini, moi; elle ne m'écoute plus.
_Ok.
K'atini maman !
_Tu sais ce qu'elle me dit ? « La ferme », « te mêle pas de mes affaires ». Elle fait exactement ce que tu fais depuis que t'es revenu. Elle est devenue comme ça ! Comme toi.
_
Gev ! Laisse moi partir.
Sa mère l'agrippa.
_Pourquoi faut-il que tu fasses du mal à tout ce que tu touches ?
_
Chutta !
Villie se libéra et sortit en trombes de la maison, rejoignant le speeder. Sa mère lui hurla quelque chose mais il n'écouta rien. Vilmarh cracha l'adresse à Ernie.
_Patron, dit le Vaathkree. Manny est nulle part.
_Merde ! Bon, en route.
Pendant le trajet, Villie sniffa toute sa boîte d'épice. La drogue finit de lui brouiller le cerveau. Il ne pensait plus à Sosa, était entièrement concentré sur sa soeur.
Ernie mit de longues minutes à atteindre la maison en question. Vilmarh décida d'y aller seul.
Il se posta à la porte et sonna. On vint lui ouvrir.
Villie se glissa à l'intérieur et tomba nez à nez avec Manny.
C'était bien lui : peau rose, cheveux bleus, vétu d'un peignoir blanc. Un grand sourire éclaira le visage du Zeltron
_Villie !
Manny regarda derrière lui. Vilmarh suivit le regard de son ami et sentit son coeur s'arrêter. En haut des escaliers, appyuée contre une rambarde se trouvait sa soeur en robe de chambre. Et Villie comprit enfin la raison de la double disparition de son meilleur ami et de sa soeur.
Manny avait osé toucher Gina. Il avait souillé sa soeur.
Il avait fait la seule chose que le dévaronien ne pouvait pas lui pardonner.
Il était allé trop loin. Et il méritait un juste châtiment.
Sans réfléchir, le visage déformé par la haine, Vilmarh dégaina son blaster et tira. Une première fois tout d'abord, juste dans le ventre. Les entrailles du Zeltron furent carbonisées en un insant.
Il chuta en arrière, une expression de surprise et de douleur figée sur le visage. Villie tira une deuxième fois, par réflexe dans la poitrine.
Après un ultime soupir, le corps de Manny s'affaissa totalement. Il était mort.
Vilmarh restait debout, devant le corps encore chaud de son meilleur ami. Il n'entendait pas les pleurs de Gina qui se précipitait sur le cadavre du Zeltron. Il ne voyait pas les larmes qui souillaient le pelage de sa soeur. Il ne sentait pas la présence de ses gardes du corps qui le poussaient à rentrer avant que la police n'arrive. Il n'écoutait même pas les hurlements de Gina qui criait qu'elle et Manny s'étaient mariés hier et qu'ils voulaient lui faire la surprise.
La drogue, l'épice brouillait tout. Il avait l'impression d'avoir fait quelque chose de mal mais c'était diffus, obscur, comme un mauvais rêve.
Il apercut à peine Ernie attrapper sa soeur par la taille pour la conduire au speeder. Tout ce qu'il voyait, c'était le cadavre de Manny.
Il fit un pas dans sa direction mais Nick l'en empêcha :
_Faut pas rester là...faut foutre le camp, faut se barrer d'ici
Quelques minutes plus tard, le speeder rentrait à pleine vitesse au manoir. La nuit qui avait tant stimulé Villie à l'aller ne l'interessait plus. Il ne la voyait plus non plus à vrai dire.
Le portail blindé se referma derrière le véhicule, laissant deux gardes assurer la sécurité.
Le speeder stoppa devant l'entrée du manoir. Villie laissa tout d'abord ses hommes s'occuper de sa soeur, qui était en pleine crise d'hystérie avant de marcher d'un pas lourd vers son bureau. En chemin, un garde vint le prévenir que le système de sécurité avait repéré des mouvements suspects prêt du manoir et demanda des instructions. Vilmarh grommela quelques mots inintelligibles et renvoya l'importun d'un signe de main. Il entra dans son bureau, se servit un grand verre de mélanges d'alcools wookie et renversa toute l'épice qu'il avait dans sa réserve personnelle sur la table. Il se lova dans son fauteuil et resta planté le regard vide tandis que Chichi et Ernie le briefaient
_On lui a fait prendre des cachets, couina le Chadra-Fan. T'en fais pas, ça va aller. Elle va mieux maintenant, hein Ernie ?
_Oui, confirma le Neti, elle ira bien demain, Villie. T'en fais pas.
_Et maintenant, qu'est-ce que qu'on fout ?
_Ce qu'on fout ? demanda le dévaronien, amusé. On fait la
akaan ! Voilà ce qu'on fout. On va se farcir ce con de Sosa au
lor'vram Il plongea alors la tête dans son tas d'épice et aspira bruyament. Chichi tenta de le raisonner mais Ernie l'en empêcha, arguant qu'ils devaient surveiller le manoir.
Villie absorba l'épice à grandes aspirations, l'entrecoupant de gorgées d'alcool.
Le mélange des drogues provoqua une véritable explosion au niveau de son cerveau. Tout fusait, tout était explosif.
S'il avait jeté un oeil à sa gauche, sur le moniteur de contrôle, il aurait pu voir un groupe armée s'infiltrer dans sa propriété et franchir les murs mais il ne le fit pas.
A la place, il se leva et alla prendre le frais à son balcon. Il s'y appuya et laissa courir son regard dans la nuit. Il décida d'aller se rassoir.
En revenant dans son bureau, il trébucha et tomba lourdement sur son fauteuil. Soudain, le paradis artificiel de la drogue se déchira, lui faisant brusquement comprendre ce qu'il venait de faire.
Il avait tué Manny.
_
E chu ta ! Ha merde, Manny. Manny !
Il essyua une plaque de sueur sur son front
_Qu'est-ce que je fous, je déconne. Qu'est-ce que je fous, je déconne, Manny !
Pendant ce temps-là, Ernie et d'autres gardes du corps surveillaient le parc quand les hommes de Sosa passèrent à l'attaque. Quelques Egorgeurs se glissèrent derrière les hommes de Villie et les tuèrent sans un bruit. Le Neti eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait quand un fin cordon se fermait autour de son cou, l'étranglant instantanément.
Les Egorgeurs bondirent les uns après les autres sur les gardes proches, se servant même des piscines pour les noyer.
Un des assassins se placa sous le bureau de Villie et lança une corde reliée par un grappin.
L'objet s'acrocha dans un cliquetement métallique mais le dévaronien n'entendit rien. Il restait cloué à son bureau, à ressasser le prénom de son meilleur ami et à reprendre de l'épice dans l'espoir d'aténuer la douleur qui l'habitait.
Il releva les yeux quand il entendit qu'on entrait dans son bureau. C'était sa soeur.
Elle le regarda en souriant. Villie crut qu'elle n'était plus fachée et lui rendit son sourire.
Mais toute expression de joie quitta le visage de sa soeur quand elle dégaina un blaster le poing et ouvrit le feu sur son frère. Elle toucha tout d'abord le recepteur d'holocomunication qui rendit l'âme en grésillant.
Villie bondit de sa chaise
_Gina !
Sa soeur ne répondit pas et le forca à reculer en tirant dans le tas d'épice. La drogue vola et s'éparpilla dans toute la pièce.
_Gina, stop ! Arrête !
Le laser de Gina le toucha à la jambe. Il s'écroula et s'abrita derrière son fauteuil. Gina continuait de marcher droit vers son frère avec la ferme intention de le tuer.
C'est le moment que l'Egorgeur choisit pour bondir dans le bureau, mitraillant à tout-và. Villie, caché par le siège était dans un angle mort pour le tueur. Gina en revanche, fut criblée de tirs et s'enfondra sur le sol.
Ivre de rage, Villie bondit sur son adversaire, le bourra de coups, le poussa sur le balcon et l'acheva en le poussant dans le vide. L'Egorgeur se brisa le cou dans sa chute et s'écroula dans la piscine. Se saisissant de son arme, Villie tira sur le cadavre tout en l'insultant :
_Crève !
Attiré par le bruit, Nick sortit voir ce qui se passait. Il blémit en voyant le cadavre flotter dans la piscine et plus encore en voyant la meute d'Egorgeur qui avait investi le manoir.
_Villie ! Ils sont partout ! Faut qu'on se tire ! hurla le Vaathkree.
Vilmarh comprit en voyant la marée humaine se jeter sur ses hommes. Il tourna les talons et se dirigea vers son ratelier pour prendre une arme. Mais en chemin, il stoppa en voyant le cadavre ensanglanté de sa petite soeur.
_Gina...cracha t-il d'une voix tremblante.
A l'extérieur, Nick tentait déséspérément de stopper ses ennemis. Il avait beau tirer, il en arrivait encore.
Tout à son combat, il ne sentit pas une ombre froide se glisser derrière lui et tirer directement dans sa tête une balle de fusil à pompe PCA.
Le crâne du Vaathkree explosa instantanément, le tuant sur le coup.
Dans le bureau, Vilmarh sanglotait sur le corps de sa petite soeur
_Hé réveille toi. Regarde ta fourrure, elle est toute sale. Gina...parle, je t'en prie. Ne m'en veux pas, je t'en supplie. Je l'aime Manny, tu sais ? Et toi aussi, je t'aime Gina. Fais moi un petit sourire, allez.
Les hommes de Sosa ne cherchaient plus à être discrets : il se servaient d'armes à feu et se précipitaient dans le manoir. Les gardes de Villie tombaient les uns après les autres. Une baricade dérisoire fut franchie et les assassins envahirent le hall.
Un soldat de Vilmarh tomba au sol, criblé de coups. Chichi restait seul à défendre les quelques mètres qui les séparaient de son patron. Devant la puissance de feu adverse, il monta les escaliers quatre à quatre et tambourina tant et plus à la porte du bureau.
_Villie ! couina le Chadra-Fan d'une voix horrifiée. Ils arrivent de tous les côtés ! Villie ! Vilmarh ouvre la porte !
Vilmarh jeta un oeil à la porte sans comprendre. Chichi continuait de frapper tandis que les assaillants le rejoignaient.
_Je t'en prie Villie ! Je t'en supplie, Villie ! Villie ! Villie !
Un des Egorgeurs arriva à sa hauteur et le cribla de tirs. Percé de part en part, Chichi s'enfondra contre la porte.
Le bruit des coups de feu fit sursauter Villie qui enserra le cadavre de sa soeur dans les bras. Il se retourna vers les écrans de sécurité et vit le Chadra-Fan glisser lentement au sol.
_Ha les salauds...ils sont là.
Il se tourna vers sa soeur et l'embrassa.
_Tu m'attends ok ? J'en ai pour deux secondes. Attends moi, je serais vite là.
Les Egorgeurs se massaient dans le hall. Villie se leva fonça à son ratelier et en tira la meilleure arme de son arsenal : un fusil blaster DC-17m, couplé avec un lance-grenades. Un fusil d'une incroyable puissance, encore inconnu dans le reste de la galaxie. Villie tenait entre ses mains le premier, un prototype. Il avait dû le payer une fortune.
_Ha Sosa...tu veux vraiment me faire chier hein ! cria Villie pour lui-même.
Sur le moniteur, Vilie pouvait constater que les Egorgeurs se massaient en meute de l'autre côté de la porte. Lui chargeait chaque grenade avec délectation et prenait un maximum de chargeurs avec lui.
_C'est ça, tu veux faire chier un type bien. Approche ! Tu veux jouer avec moi ?
Il enleva la sécurité en tremblant légèrement. Il était ivre de haine. Les Egorgeurs s'appétaient à enfoncer la porte.
_Ok. Vous voulez faire joujou ? On va faire joujou. Ok.
Il visa la porte et prit une grande goulée d'air.
_Dis bonjour à mon petit copain !
Et il tira sa grenade au moment précis où ses ennemis entraient. La porte et un pan du mur volèrent en éclat.
_Alors ? Ca vous a plu ? On remet ça ?
Les Egorgeurs commencèrent à se relever. En avancant vers eux, Villie ouvrit le feu.
_Vous faites chier !
Ade de
chuttas ! Crevez !
Les tirs fusèrent et tuèrent les adversaires qui lui faisaient face. Il marcha jusqu'à l'entrée de son bureau et arrosa les escaliers. Les Egorgeurs tombèrent comme des mouches.
Villie fut touché à l'épaule. Grimacant de douleur, il finit de nettoyer les escaliers et s'occupa de ceux qui étaient dans le hall. Sans protection adéquate, les ennemis ne pouvaient faire autrement qu'affonter directement le dévaronien. Mais sa position surélévée et son arme lui pemettaient de faire un massacre chez ses assaillants.
Villie dispersa un groupe d'ennemis par une grenade et toucha un des pilliers du manoir. La maison se mit à trembler, de la poussière envahit le hall. On entendait juste les gémissements des blessés.
_Je vous crève ! Alors ? Ca te va ? Vieille fiotte de mes deux couilles ! Tu crois que tu peux me baiser ? Faudrait toute une armée pour m'enculer !
Tout à ses insultes, Villie n'entendit pas le pas lourd de l'ombre qui s'approchait de lui.
_Allez ! Tous autant que vous êtes, je vous pisse à la raie !
Quelques Egorgeurs se mirent en position dans le hall. Villie se remit à tirer, ne regardant toujours pas derrière lui.
_Approchez ! Venez me chercher. Avec qui vous vous faites niquer ? Moi. Moi je suis Villie Montana ! Vous baisez avec moi ? Vous baisez avec le champion !
Les Egorgeurs tirèrent de façon syncronisée et criblèrent le dévaronien de lasers. Il en lâcha son arme mais l'épice lui donna la force de rester debout.
_Et alors ? Je suis toujours là ! Approchez ! Approchez ! Je l'enfile ton foutu laser. Je l'enfile ton laser de merde !
Il continuait de les insulter alors qu'ils tiraient toujours. Puis soudainement, il s'arrêtèrent.
_Vas-y ! Tire-le ton laser de merde ! Je l'encaisse moi !
Ke'pehi !
Villie sentit un froid mortel l'envahir un court instant avant que l'ombre qui se trouvait derrière lui ne presse la détente. La balle à PCA lui perfora la poitrine, creusant un large sillon dans celle ci. Le tir coupa net son crédit fétiche qu'il portait en pendentif et l'envoya devant lui.
Instinctivement, Villie tendit la main pour ratrapper ce qui symbolisait son rève. Il dut faire un pas pour le prendre. C'est quand il referma la main sur une moitié de pièce brûlante qu'il se rendit compte qu'il était dans le vide et qu'il tombait. Son corps s'écrasa dans le magnifique bassin d'aurodium, orné de l'inscription Oyu'baat cuyir sha gar. Son cerveau s'éteignit quand l'eau finit le travail du fusil à pompe. Il emporta dans le noir la vision de sa vie dévastée et sa devise, Oyu'baat cuyir sha gar résonnait encore et toujours dans sa tête. Que disait Franth déjà au sujet des deux règles que personne ne respectait ? La première était de ne pas sous-estimer la rapacité de l'adversaire. Mais la deuxième ?
Ah oui. Celle qu'il aurait peut-être du suivre pour ne pas perdre sa femme, tuer son meilleur ami et condamner sa soeur à la folie.
Ne pas toucher à sa propre came.