par JLX-1138 » Sam 03 Fév 2007 - 0:15 Sujet:
Content que ça continue à te plaire!
Vu que je pars demain sur Paris pendant 3 semaines, je risque de plus rien écrire, donc voilà le chapitre X, qui n'est pas terminé, qui n'a pas encore de titre mais que je poste quand même histoire de partir comme un prince.
UPDATE: chapitre X complet.
X
Appétit de destruction
L’après-midi touchait à sa fin quand le vaisseau Naboo se posa dans le hangar du Temple Jedi. Jorian invita tout l’équipage à descendre. La petite troupe alla à la rencontre du comité d’accueil, composé de Mace Windu, Legorn et d’autres Jedi. Ces derniers allaient sans doute escorter les prisonniers. Le jeune Jedi les salua puis présenta l’équipage, et Mace exposa la situation :
- La marche à suivre à propos des Trandoshans capturés n’a pas encore été décidée. Elle le sera dès que tu seras prêt à te présenter au Conseil pour le débriefing. Avec ton Maître. Vous êtes tous les deux en première ligne dans cette affaire, la décision se fera avec vous. Il va falloir agir vite, on ne pourra pas les garder prisonniers éternellement.
- Bien sûr, Maître.
- L’équipage du vaisseau peut rester quelques jours ici. A moins que vous ne préfériez repartir dès que le plein et les révisions d’usage auront été faits.
- Le gamin nous a promis une tournée générale, alors on va rester un peu, dit le capitaine.
Mace était visiblement amusé.
- Tant qu’il ne boit pas et qu’il fait ses devoirs, il n’y aura pas de problèmes.
Jorian fut très surpris de ressentir en Mace Windu le même soulagement que Legorn avait éprouvé quand il était sorti du coma. Il fut d’autant plus étonné qu’un Jedi tel que Mace pouvait aisément cacher ses émotions. Peut-être n’avait-il pas eu envie de le faire ? Mais l’heure n’était pas à ce genre de considérations.
- Maître Windu, je vais aller me changer et nous vous rejoindrons au Conseil.
- Bien. Je vais superviser le transfert des prisonniers. Bienvenue chez toi, Jorian.
- Merci, Maître.
Mace se retira avec l’équipage, et les autres Jedi qui venaient de faire sortir les prisonniers. Jorian se tourna enfin vers son Maître.
- Ravi de te revoir, bourreau des cœurs.
- Bourreau des cœurs ? Vous ne croyez pas si bien dire.
- J’aurais préféré que tu me ramènes une petite fiancée plutôt que ces reptiles nerveux de la gâchette.
Jorian fit semblant d’être amusé par cette remarque. Pendant le voyage, il avait imaginé qu’il allait tout raconter à son Maître. Une fois devant le fait accompli, il n’en avait plus la force. Il se sentait incapable de remuer tout ça dans sa tête encore une fois. En une soirée, il avait laissé partir un frère et rejeté une fille. Dans ces moments-là, il n’y avait qu’une chose qui pouvait le remettre un tant soit peu d’aplomb : redevenir complètement un Jedi.
- Je vais faire un saut dans ma chambre. On a qu’à se rejoindre devant la salle du Conseil.
- D’accord. Ne traîne pas trop.
Jorian fila dans ses quartiers sans ajouter un mot. Legorn se trouvait quelque peu perplexe face à son élève. Il avait le sentiment que Jorian cachait quelque chose. Pire, il lui semblait qu’il n’avait aucune envie d’en parler. Il n’était pas sorti indemne des évènements sur Naboo. Autre chose perturbait l’âme de son Padawan. Legorn n’avait pas besoin de mots pour se rendre compte que Jorian était troublé. Et ces troubles dépassaient le cadre d’une rupture amoureuse. Même s’il voulait en connaître la nature exacte, il ne brusquerait pas le gamin. Jorian finirait par parler, même si ce n’était pas avec son Maître qu’il le ferait en premier.
- J’ai… j’ai rencontré Jorian.
Ces quelques mots de Dorian Starkiller à ce que tous les regards des membres de sa famille se braquent sur lui. Le temps, tout comme les visages semblèrent se figer. Dolia, sa mère, manqua de renverser son verre d’eau. Jirun, son père, posa ses couverts lentement. Ce fut Lojun, sa grande sœur, qui rompit le silence :
- Il est vivant ?
- Oui, vivant et en passe de devenir un puissant Jedi.
Dolia ne put retenir ses larmes. Cette petite femme brune voulait entendre cela depuis si longtemps. La réaction de Jirun fut plus mesurée. Il esquissa un sourire qui illumina ses traits durs. Si les jumeaux avaient hérité des cheveux sombres, des yeux bleus et des traits fins de leur mère, Lojun était blonde comme son père et avait un visage plus carré, et les yeux verts de sa grand-mère.
- Tu l’as croisé où ? demanda la jeune femme ?
Sa famille ne connaissait pas toute la vérité sur sa reconversion consécutive à la fin de sa carrière de chanteur. Il leur avait dit qu’il était devenu garde du corps. Cela justifiait les déplacements, les égratignures et les périodes d’absence. C’était légal et bien plus acceptable que chasseur de primes, d’autant plus que certains membres de sa famille travaillaient pour la Corsec, organisme qui s’occupait de la sécurité et de faire régner la loi dans le système de Corellia. Les Starkiller étaient des Corelliens et vivaient à Coronet, dans un appartement.
Dorian, qui avait déjà prévu son petit discours, reprit :
- J’escortais un client sur Naboo. Le client en question était du genre cachottier, il ne m’avait pas précisé qu’il traitait des affaires assez louches pour attirer l’attention d’un Jedi. En fait, on a failli s’entretuer avec mon frère. Mais nos liens du sang et des Trandoshans peu aimables nous en ont empêchés. Là il a fait l’étalage de ses talents de Jedi et il a sauvé la mise.
- Tu lui as parlé ?
- Presque pas. On avait chacun nos obligations professionnelles.
Les parents ne parlaient toujours pas.
- Tu lui as parlé de nous ?
- Non, je n’ai pas eu le temps.
Visiblement submergée par l’émotion, Dolia quitta la table. Lojun quitta la table pour la rejoindre, laissant les deux hommes seuls.
- C’est une sacrée nouvelle que tu nous annonces là, fils. On croyait ne plus jamais entendre parler de lui. On pouvait tout imaginer, du pire au meilleur. Ce fut très dur de le laisser partir, en sachant qu’il ne reviendrait jamais. Non pas que ce soit simple de te voir partir sur Coruscant mener la grande vie. Mais toi, on fait partie de ta vie. On sait qui tu es, ce que tu deviens.
‘Enfin presque’, pensa Dorian. Les réactions de la famille seraient toute autre s’ils apprenaient qui il était vraiment devenu.
- Je ne savais pas si je devais vous le dire, reprit le jeune homme. Ca a forcément ravivé nos pires souvenirs, mais il fallait que tout le monde sache que cette séparation aura engendré quelque chose de bon. De très bon même. Je suis persuadé qu’on le reverra.
Jirun avala sa dernière bouchée de viande et empila les assiettes.
- Au fait, ça se passe bien ton boulot ? Tu es vivant et en un seul morceau, alors je pense que oui !
Dorian ne parlait de son ‘métier’ qu’avec son père. Il inventait toute sorte de missions, dont certaines étaient basées sur ses propres contrats. Sa mère et sa sœur étaient terrifiés à la simple évocation du mot « garde du corps ». Ils ne furent pas très emballés non plus quand il a embrassé une carrière de chanteur. Ils s’étaient montrés compréhensifs et avaient financé une partie importante de son voyage et de son loyer. Dorian se doutait de la raison, même s’ils ne l’avoueraient jamais : ils culpabilisaient à cause de Jorian, qui avait été envoyé sur un chemin héroïque et rempli d’aventures. Alors ils voulaient que lui aussi connaisse une vie palpitante. Ses parents avaient eu l’honnêteté de lui avouer que lui aussi aurait pu devenir un Jedi. Cependant, ils avaient refusé qu’on leur prenne leurs deux fils. Le Jedi qui était venu avait une dette envers la famille Starkiller, donc il leur avait fait cette faveur. Dorian ne leur en voulait pas. Il regrettait de ne pas avoir grandi avec son frère à ses côtés pas de ne pas avoir été envoyé au Temple Jedi.
Le père quitta la table finalement et se dirigea vers le salon. En passant à côté de Dorian, il lui posa la main sur l’épaule et déclara :
- Tu sais fils, on est très fiers de toi. Aussi fiers qu’on l’est du petit Jedi ou de la future avocate. C’est fort ce que tu as fait, de partir poursuivre tes rêves.
- Merci, P’pa, répondit Dorian, ému, qui serra la main de son père.
Quand il se retrouva seul à table, il pensa à son frère, tout comme le reste de sa famille d’ailleurs. La vie aurait été si différente avec Jorian… Il aurait eu un confident, un ami, quelqu’un sur qui compter. Evidemment qu’il était proche de sa famille, mais un frère, jumeau qui plus est, c’était une autre relation. Il avait bel et bien ressenti la puissance de leur lien dans la Force quand ils furent réunis au bout de seize ans. Il avait envie de le revoir, si possible sans qu’ils soient à deux doigts de s’entretuer ou attaqués par des Trandoshans. Peut-être pouvaient-ils communiquer à travers la Force ? se demanda Dorian. Le jeune homme se doutait que ses réflexes exceptionnels et ses perceptions aiguisées provenaient de ce pouvoir mystique qu’il utilisait instinctivement. Il n’avait jamais essayé de s’en servir consciemment, il fallait dire qu’il n’avait pas la moindre idée sur comment le faire. Poussé par la curiosité, il décida de se mettre dans le même genre état qui précédait régulièrement l’amplification de ses talents. Il se détendit et fit le vide dans son esprit, comme avant un concert par exemple, ou comme il continuait à le faire avant d’abattre ou de capturer une cible. Puis il focalisa ses pensées sur son frère et tenta de se raccrocher au lien tel qu’il l’avait ressenti dans la cantina. L’incroyable se produisit : un flash foudroya l’esprit de Dorian. Il vit son frère, au milieu d’une quinzaine de personnes, dont les trois quarts étaient assis autour du quart restant. Avec toute la force de son esprit et de sa volonté, il réussit à tenir cette vision de ce qui devait être le Conseil Jedi en session. Jorian se trouvait parmi quatre personnes. Il souffrait. Il enrageait. Dorian ressentait toutes les émotions de son jumeau. Tout à coup, il remarqua une autre présence dans la salle. Une ombre qui grandissait derrière Jorian. L’ombre se tourna comme pour regarder Dorian dans les yeux. Le jeune homme distinguait un sourire triomphant sur ce qui pouvait être le visage de cette sombre émanation. Plus Jorian souffrait, plus l’ombre grandissait. Elle ne se préoccupait plus de Dorian, elle chuchotait à l’oreille de Jorian. Quand la douleur atteignit son paroxysme, le lien se brisa.
Comment avaient-ils osé ? Pourquoi faire preuve d’autant de cruauté ? Jubilaient-ils, tous autant qu’ils étaient, à le voir ainsi ? Jorian n’aurait même pas pu envisager une seconde qu’ils fassent cela. Il n’y avait pas que les Maîtres présents à cette audience du Conseil. Deux autres personnes étaient dans la salle : Quinlan Vos et Aayla Secura. Cela ne pouvait pas être un hasard ou la volonté de la Force. La Force ne pouvait pas se montrer retorse à ce point. Le jeune homme eut recours à toute sa maîtrise de soi pour ne pas exploser de rage. Heureusement que Legorn avait préparé le topo sur les Trandoshans et que Jorian l’avait approuvé juste avant qu’ils n’entrent dans la salle. Jorian perçut la surprise de son Maître quand il vit Quinlan et Aayla, preuve qu’il ne faisait pas partie de cette machination.
- … de leur ramener leurs petits amis et en échange on conclut une trêve, termina Legorn.
- Honnête cela me semble. D’endiguer la spirale de la violence, cela peut permettre. Une suggestion, Maître Poof ?
- Pour que la balance penche en notre faveur, il faudra insister sur le fait que l’on se contente de confisquer leur vaisseau en représailles de ce qu’ils voulaient faire pendant le conflit sur Naboo. Certes, cela est dû à un frein bureaucrate, mais ils ne sont pas sensés le savoir. Vous devrez leur faire comprendre qu’il suffit qu’on touche deux mots à une personne haut placée pour qu’un vaisseau en moins soit le cadet de leurs soucis.
Quinlan prit la parole :
- On peut aussi leur renvoyer les cinq lézards en pièces détachées. L’idée de négocier avec ces brutes ne m’emballe pas. Ca reviendrait à négocier avec des terroristes.
Jorian voulut croiser le regard sans doute provocateur de Maître Quinlan, mais il s’en abstint car cela l’obligeait à poser les yeux sur Aayla. Ce fut déjà assez insupportable de la voir en entrant et de la savoir trop près de lui.
- Il faut avoir une vision plus globale des évènements, Quinlan, rétorqua Mace Windu. Nous voulons qu’une enquête soit menée auprès des Trandoshans pour déterminer qui les a engagés et s’ils furent en contact avec le Sith.
Mace attendit un court instant avant de continuer. Il allait porter le coup de grâce. Jorian était au bord de la rupture, c’était difficile de ne pas le sentir malgré ses efforts louables pour le cacher. Tout comme il était facile de trouver son point de rupture ces derniers temps. Le Maître Jedi voulait pousser l’apprenti au-delà de ce qu’il pouvait supporter pour exposer ses lignes de faille les plus sombres. Pour Mace, qui était doué au plus haut point pour déterminer les failles des êtres des objets ou des situations, cela s’avèrerait on ne peut plus aisé de briser Starkiller, qui avait les nerfs à vif. Yoda avait désapprouvé cette manœuvre, mais elle était nécessaire pour ce que Mace voulait accomplir. Si Jorian pensait avoir affronté les aspects les plus sombres de sa personnalité, il se trompait et Mace allait le lui prouver. Il posa son regard sur le Padawan, même s’il n’avait pas besoin de cela pour pénétrer son âme. Puis il annonça :
- Vous partirez tous les quatre pour cette mission.
Si les yeux de Jorian avaient pu lancer des éclairs, Mace Windu ne serait à l’heure qu’il est qu’un petit tas de cendres. La colère qui émanait de lui n’échappait à personne dans la salle. La perturbation dans la Force secoua tous les Jedi présents. Jorian était devenu l’épicentre d’un déchaînement obscur.
- Pourquoi ? demanda-t-il doucement.
- On ne t’entend pas, parle plus fort, exigea Mace. Tes sentiments sont plus éloquents que tes paroles !
La barrière que Jorian avait érigée contre sa noirceur la plus pure se brisa. Les poings serrés, sa respiration se fit de plus en plus pressante. L’ombre profita de cette brèche pour faire son retour.
- Mmmm qu’il est noble cet Ordre Jedi ! Libère ta colère ! Contemple ces grands Jedi sous leur véritable jour. Ils se jouent des tes sentiments les plus profonds. Ils se moquent de ce que tu as pu ressentir de plus fort.
- Pourquoi ? demanda Jorian d’une voix que même son Maître ne reconnut pas. Je refuse d’être le pion d’un jeu pervers du Conseil.
Mace ne semblait pas plus ému que cela par cette déferlante de haine. Ce n’était pas le cas des autres Maîtres, mais il était clair que ce qui se produisait en ce moment ne concernait que Windu et Starkiller.
- Tu refuses un ordre du Conseil ? Sans doute à cause de ton amourette malheureuse et de ton petit cœur brisé. Estime-toi heureux que l’on t’assigne encore des missions.
L’ombre continuait à étendre son emprise sur le jeune Jedi qui était sur le point de perdre tout contrôle.
- Tu peux les détruire. Abandonne-toi à ta rage. Oui, comme cela, c’est bien.
Jorian sentait le puissance incommensurable du Côté Obscur émaner de tout son être. Oui, il pouvait tous les détruire tous. Eux qui imposaient des règles d’un autre âge qui le bridaient et qui faisaient son malheur. Il pourrait la tuer, elle. Elle qui était la cause de toutes ses souffrances. Sa vengeance serait totale. Jorian ferma les yeux. En face de lui, Mace était stupéfait, tout comme le reste de l’assemblée. L’aura du jeune Starkiller était devenue maléfique. Il rouvrit les yeux.
Ils étaient jaunes et injectés de sang.
Dans son déchaînement de haine, il avait accepté et assimilé l’ombre. Il s’enfonçait dans l’obscurité la plus profonde. Elle l’entourait et le réchauffait. La lumière était devenue une déesse inaccessible, tandis que l’obscurité se présentait comme une aimante qui l’accueillait les bras ouverts. Alors il l’embrassa, lui qui avait juré de al repousser quoi qu’il arrive. Il haïssait cet Ordre Jedi qui lui avait volé sa vie, il haïssait cette garce qui lui avait brisé le cœur. Toute cette haine le dévorait tel un feu qui ne pourrait jamais d’éteindre. Plus rien n’existait à part son appétit pour la destruction. Jorian ne s’était même pas rendu compte que Yoda et Windu avaient fait évacuer la salle. Il n’avait qu’une envie : balancer ces deux Maîtres, surtout Mace, par la fenêtre ! ‘Je peux le faire en un éclair’, se dit-il. Mais était-ce vraiment lui qui parlait ? D’une voix tonitruante, appuyée par la Force, Mace parvint à attirer son attention :
- Jorian, tu dois te battre ! Ne t’abandonne pas au Côté Obscur !
Le jeune Jedi ricana. Il regarda Yoda, qui n’avait pas bougé d’un iota. Le petit Maître Jedi avait les yeux clos et paraissait être plongé dans une méditation intense. Jorian ricana de plus belle. C’était bien des Jedi ! Une menace se présentait devant eux et qu’est-ce qu’ils faisaient ? L’un parlementait et l’autre méditait ! Un signe de faiblesse supplémentaire !
‘Je n’ai qu’à les tuer et prendre leur place ! Je fonde rai un Nouvel Ordre Jedi plus conquérant !’ La voix qui parlait dans sa tête était celle de l’ombre mélangée à la sienne. Cependant, une autre voix, même si elle n’était pas aussi forte, se fit entendre dans l’esprit de Jorian. ‘A la haine tu crois t’être abandonné, petit Jorian. Mais ton cœur tu dois écouter. Au-delà de la rage tu dois regarder. D’où elle vient tu le sais. Moult fois je te l’ai répété… Encore plus de fois a dû te le dire ton Maître. Où elle te mènera, déjà tu le vois.’
Ces petites phrases permirent à la lumière de resurgir dans le cœur de Jorian. L’ombre n’avait pas tout obscurci. La colère mène à la haine… La haine mène à la souffrance… Ce n’était pas la haine qui le consumait. C’était la souffrance. Sa souffrance l’avait mené à la haine, et sa haine ne provoquerait qu’encore plus de souffrance. La rage n’était que le résultat d’une douleur trop forte qu’il ne pouvait contenir. Maintenant qu’il avait conscience de ce fait, il voulait reprendre le dessus. Il était un Jedi, malgré ses faiblesses et sa souffrance. Et un Jedi se battait contre l’obscurité, fusse-t-elle la sienne ou extérieure. Il devait se déconnecter de cette souffrance pour repousser l’ombre. S’il n’y parvenait pas avec son esprit, il y arriverait avec son corps. Jorian empoigna son sabrelaser avec sa main droite et tendit son bras gauche à l’horizontale. Avant même que les Maîtres Jedi ne puissent réagir, le jeune homme se trancha le bras et tomba à genou en criant de douleur. Mace se jeta pour le soutenir et Jorian sentit un flux chaleureux et réconfortant affluer dans la Force. Ce courant provenait des deux Maîtres et du sien, et la douleur s’atténuait. Son aura redevient normale et avec un petit sourire, il déclara à Mace, qui le tenait dans ses bras :
- Ca, ça me fait une bonne raison d’avoir mal, pas vrai ?
Pour les Jedi et ceux qui croyaient en eux, le Temple sur Coruscant était considéré comme le point le plus lumineux de la galaxie. Ils étaient à des années lumière d’imaginer que sur cette même planète se trouvait le point d’ancrage d’un cancer qui allait se répandre dans la galaxie et la plonger dans l’obscurité. Cette source de gangrène était l’antre de Dark Sidious. Le Seigneur Sith était quelque peu désappointé. Certes, son plan principal avait connu une réussite fulgurante. Néanmoins, il avait subi deux revers mineurs : la mort de son apprenti et l’échec de la tentative d’en trouver un autre. Il s’en était fallu de peu pour que Jorian Starkiller ne craque sous sa pression obscure. Quand il avait croisé le Padawan sur Naboo, il avait perçu en lui une noirceur latente. Sidious s’était alors immiscé dans son esprit, profitant de la vulnérabilité du garçon quand il s’était retrouvé sur le lieu de la mort de Dark Maul. C’était le Seigneur des Sith qui avait créé la propre ombre de Jorian et il lui parlait à travers elle. Mais le jeune homme avait fait preuve d’une résistance insoupçonnée et l’avait repoussé contre toute attente. Dark Sidious avait attendu et le passage de Jorian devant le Conseil Jedi lui donna une autre opportunité. En effet, ayant senti la perturbation dans la Force provoquée par la fureur du Jedi, il avait contre-attaqué. Il s’en était fallu de peu pour que Jorian succombe. Au prix d’un effort colossal, il s’était défait de cette emprise maléfique, alors qu’il avait sombré dans de noirs abîmes de rage et de souffrance. Sidious admit sa défaite et décida d’en rester là. Il ne prendrait même pas la peine d’éliminer ce Jedi, qui causerait sans doute quelques soucis à l’Ordre vu sa nature torturée. Et il avait d’ores et déjà d’autres perspectives. Pourquoi ne pas attiré à lui un Maître plus expérimenté, qui ne partageait plus les idéaux Jedi ? Quelqu’un comme le Comte Dooku –qui selon des rumeurs de plus en plus pressantes était sur le point de quitter l’Ordre- lui serait bien plus utile pour la partie suivante de son plan, qu’un jeune chien fou à qui il faudrait tout apprendre. Cela ne l’empêcherait en rien de garder un œil sur le jeune Skywalker. Mais Sidious se montrerait patient, comme il l’avait été toutes ces années. Une prophétie Jedi prédestinait le petit garçon à équilibrer la Force. Qu’à cela ne tienne, Sidious le prédestinerait à détruire les Jedi. Il ferait ainsi une pierre deux coups : retourner le soi-disant élu contre les Jedi et se venger de celui qui avait tué Dark Maul. Le hasard avait voulu qu’Obi-Wan Kenobi terrasse Dark Maul. Sidious ferait en sorte que ce maudit Kenobi perde son apprenti. La vengeance serait totale et finale. Dans l’optique de séduire Anakin Skywalker, il n’oublierait pas son échec du jour : faire basculer un esprit fort et rebelle, requerrait plus qu’une manipulation de l’esprit. Bien. Il exercerait son influence plus directement cette fois-ci. Sidious ne peut s’empêcher de sourire. Tout se passait comme prévu.
Modifié en dernier par
JLX-1138 le Jeu 01 Mar 2007 - 21:09, modifié 1 fois.