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Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 13 Fév 2012 - 12:02   Sujet: Chroniques de la Marine Républicaine - Tome 1

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Synopsis
Depuis près de mille ans, la République réformée a connu la paix et la prospérité. Cependant, en cette année 954 du calendrier des Réformes de Ruusan, la corruption a gagné le Sénat, et les ténèbres s'amoncellent sur l'institution pluri-millénaire.
Jagen Eripsa n'a que 24 ans et vient de sortir de l'académie d'Anaxes, avec ce qui semble être une promotion dorée. Cependant, il va bien vite découvrir que la paix n'est qu'illusion, et que les ennemis ne se déclarent pas toujours avant de frapper. Pendant qu'il découvre sa nouvelle affectation, un plan quasi-millénaire arrive à son terme, risquant par la même occasion de mettre la République à genoux. Mais comment un jeune officier, si brillant soit-il, peut-il s'opposer à la puissance et la ruse des Seigneurs Sith ?

Les protagonistes
- Capitaine Jagen Eripsa, commandant du croiseur Hammerhead NG-2 Forte Tête
- Amiral Aiden Corona, commandant du cuirassé Rendili Mk.II Katana
- Amiral Trevor Willspawn, commandant du croiseur consulaire CR-20 Autocrate
- Lieutenant Jaim Helaw, en poste à la base d'Ord Biniir
- Lieutenant Ait Convarion, en poste à la base d'Ord Biniir
- Lieutenant Galieet Hurieegh, second sur le Forte Tête
- Chancelier Suprême Kalpana, chef de la République
- Sénateur Finis Valorum, sénateur du système Eriadu
- Lieutenant Mell Tinor, aide de camp du colonel Eripsa sur le croiseur de classe Arrow Knight's Blade

Chronologie
Chapitre 1 : -46 ABY

Le mot de l'auteur
J'ai commencé la rédaction de cette fan-fiction il y a un an déjà, afin de mettre par écrit certaines idées qui me trottaient dans la tête. Depuis toujours, c'est la technologie avant-gardiste de Star Wars qui m'a fascinée, et non ses histoires de Force et ses espèces exotiques. Les vaisseaux, en premier lieu. C'est là que je me suis rendu compte du peu d'importance que la plupart des romans et surtout des BDs de l'UE accordent aux officiers, exception faite de Thrawn, bien entendu. D'où l'idée d'une histoire se passant dans les derniers instants de la République, au moment de la création de la flotte Katana, et traitant des victoires et déboires d'un officier essayant de respecter les vieilles valeurs dans un régime de plus en plus corrompu. La suite, bien entendu, n'est venue qu'après....


Cette histoire fait partie de la catégorie "Infinities".

N'hésitez pas à laisser un commentaire ou des impressions, je prends en compte toutes les remarques qui me permettent de m'améliorer !
Modifié en dernier par Jagen Eripsa le Lun 05 Mar 2012 - 15:27, modifié 2 fois.
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 17 Nov 2012 - 20:01   Sujet: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Chroniques de la Marine Républicaine - Edition Spéciale
Oui, oui, je fais mon George Lucas...


Voilà plus de trois mois que je n'ai pas posté de chapitre. Pourtant, cette histoire reste la préférée de toutes celles que j'écris... En fait, si je n'ai pas avancé depuis longtemps, c'est parce que le début ne me plaisait plus. Rendu obsolète par la sortie des nouveaux romans, ne coïncidant pas non plus... Mais surtout, mauvais au niveau du style. J'ai commencé le tome 4, mais cela n'allait pas, car les bases étaient mauvaises.

Du coup, j'ai commencé la réécriture intégrale des Chroniques de la Marine Républicaine. Ne vous inquiétez pas, Han tirera toujours le premier ! ^^ Mais j'ai grandement étoffé les chapitres, j'en ai rajouté de nouveaux, j'ai rajouté des intrigues d'arrière-plan, et j'ai surtout rendu l'ensemble bien plus cohérent avec l'UE !

Et, qui sait, peut-être y aura-t-il bientôt une surprise... :sournois:

Le futur est en marche, et ça commence maintenant !

Chapitre 1
Spoiler: Afficher
« De tous temps, la République a prétendu protéger la population. Mais que peut-on attendre d’un régime incapable de se défendre lui-même ? »

Renator Virgilio, critique politique d’HNE

Académie d’Anaxes – An 954 ARR.

Les coursives de l’Académie étaient encombrées en ce jour de fête. Comme tant d’autres cadets de sa promotion, Jagen devait recevoir aujourd’hui sa première affectation, en tant que major de la promotion Forn Dodonna. Mais contrairement à ses camarades, il ne pouvait pas se permettre de se laisser entraîner par l’esprit festif.
Son mentor l’avait convoqué dans son bureau voici une heure, mais Jagen, occupé à écrire à sa famille sur Bespin, n’avait reçu son message que dix minutes auparavant. L’empressement de son professeur l’avait inquiété. Ce n’était pas un homme comme les autres, et le seul fait qu’il soit inquiet – comme cela transparaissait dans son message – suffisait pour angoisser Jagen. Quelque chose ne doit pas bien se passer.
Il ne s’inquiétait pas pour ses résultats, bien entendu. Jagen avait toujours fait partie des meilleurs élèves de l’Académie, et un échec aux examens paraissait inconcevable. C’était plutôt la suite qui l’inquiétait. Depuis cinq ans, il était une simple recrue en apprentissage affecté à la base d’Anaxes. Ce soir, il deviendrait un officier au service des Forces Armées de la République.
La première affectation était très souvent la plus marquante. Les plus célèbres amiraux de la Flotte avaient fait leurs preuves alors qu’ils n’étaient encore que capitaine ou colonel. Atterrir dans un trou perdu de la Bordure Médiane mettait souvent un point d’arrêt à des carrières qui auraient pu être prometteuses.
Mais ce ne sera pas mon destin, se dit-il avec détermination. On parle déjà de moi comme d’un possible futur Commandeur Suprême. Je n’échouerai pas.
- On te dérange, Eripsa ?
La voix aigre tira Jagen de ses pensées. Devant lui, quelques élèves s’amusaient à gêner et insulter tous ceux qui passaient dans ce couloir de la partie haute de la Citadelle d’Anaxes. Il eût une moue de dégoût en voyant le chef des perturbateurs.
- Pas vraiment, répondit-il avec dédain en s’arrêtant. Mais cela me chagrine que tu n’aies rien d’autre de plus intéressant à faire, Kendal. Prendrais-tu déjà exemple sur Willspawn ?
Ozzel marqua une pause avant de répondre.
- Prends garde, prévint-il. Le Vieux porte bien son nom. Il sera bientôt envoyé à la retraite.
- Willspawn n’est pas beaucoup plus jeune.
- Non, mais quelques années à la tête de la Flotte lui suffiraient pour faire de moi son successeur.
- C’est beau de rêver, lança Jagen en reprenant la marche.
Il passait à la hauteur du groupe lorsque Ozzel agrippa son uniforme.
- Je t’écraserai, déclara-t-il en murmurant.
Jagen le repoussa violemment, le faisant presque tomber à la renverse.
- Un autre jour, dit-il simplement.
Les amis d’Ozzel s’approchèrent, mais celui-ci fit signe de calmer le jeu et s’en alla.
Jagen reprit donc sa marche sans encombre en repensant à ce qui venait de se passer. Kendal Ozzel avait le même âge que lui et faisait partie de la même promotion d’officiers supérieurs. Il était plutôt médiocre, et faisait peu de choses pour convaincre ses professeurs du contraire. On murmurait souvent qu’il ne devait son entrée dans la prestigieuse Académie qu’à son nom ; sa famille était l’une des plus importantes de Carida, et lui-même disposait déjà d’un grand nombre d’actions dans des entreprises manufacturières éparpillées dans tout le Noyau.
Ironiquement, Jagen était à la fois assez proche et très différent de ce modèle. La famille Eripsa vivait depuis longtemps sur le monde de Bespin, dans la Cité des Nuages, où Jagen avait passé son enfance. Il gardait de cette époque un excellent souvenir, ainsi que l’amour de la mécanique et l’insensibilité au vertige, un trait de caractère obligé pour vivre sur une plateforme flottante suspendue au-dessus du vide. Le père de Jagen, Saron, était devenu sénateur du Corridor d’Ison après avoir fait fortune dans l’ingénierie des moteurs ; sa société, Bespin Motors, était désormais l’un des principaux partenaires de la Corporation Technique Corellienne, le premier constructeur de vaisseaux de la République. L’entrée en politique de Saron avait obligé les parents de Jagen à vivre sur Coruscant, mais leurs moments préférés restaient les retours au bercail, au calme dans le manoir familial de Bespin, loin du tumulte incessant de la planète-capitale. La mère de Jagen, Palina, avait toujours souhaité voir le fils suivre les traces du père, en commerce comme en politique. Ce qui avait semblé évident dans un premier temps, jusqu’à ces fameuses vacances dans la Bordure avec son ami Kenth.
Et Tatooine…
Le bureau d’Aiden se trouvait à présent devant lui. Lorsqu’il était entré à l’Académie, cinq ans auparavant, le militaire était devenu comme un second père pour lui, un père de substitution au moment où il était fâché avec le sien. Sa femme Alvira le considérait comme le fils qu’elle n’avait jamais eu, et lui la voyait comme une tante bienveillante. De fait, Aiden et Alvira étaient de vieux amis de Palina, étant tous trois corelliens. Si Jagen avait pu entrer et réussir à l’Académie, c’était, outre ses bons résultats, grâce au soutien indéfectible qu’il avait reçu de la part de son mentor. Il s’approcha de la porte, frappa et entra.
L’amiral Aiden Corona, Commandeur Suprême des Forces Armées de la République, plus généralement connues sous le nom de FAR, était assis dans son fauteuil, tourné vers la baie vitrée qui s’étendait derrière le bureau. Lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir, il se retourna, laissant apparaître son visage bienveillant encadré par une courte chevelure argentée. Âgé d’une cinquantaine d’années, Aiden Corona était un de ces hommes hors-pair dont on vante les mérites. On disait souvent qu’il n’avait eu besoin de personne pour parvenir à la place qu’il occupait. En vérité, il avait comme tout le monde bénéficié de coups du destin. Son amitié avec le sénateur Kalpana d’Aargau, élu deux ans auparavant Chancelier Suprême, lui avait permis de prendre la tête des Forces de Sécurité, et de diriger par la même occasion l’Académie d’Anaxes. Il avait cependant tenu à garder Jagen à ses côtés, et était devenu un excellent professeur pour l’aspirant-officier.
- Ah, Jagen ! dit-il en souriant. Je me demandais où tu étais passé !
- Un courrier urgent à rédiger, amiral.
- Je t’ai déjà dit cent fois de m’appeler Aiden en privé ! le houspilla son mentor. Je sais que le protocole compte beaucoup dans l’armée, l’histoire des grades, etc…, mais à l’abri des oreilles indiscrètes…
- Entendu, am… Aiden.
- Bien. Tu sais pourquoi je t’ai fait venir, n’est-ce-pas ?
Jagen retint son souffle. Du calme, du calme…
- J’ai ma petite idée sur la question, répondit-il sans laisser transparaître son impatience. Les affectations.
L’amiral Corona acquiesça, et l’estomac du jeune homme se serra un peu plus.
- Effectivement. Comme tu le sais, il est traditionnellement remis à chaque nouvel officier sa première affectation au cours d’une cérémonie semblable à celle qui se déroulera cet après-midi. Mais avant cela, elles sont attribuées par le Directoire de l’Académie. Et les négociations ont été assez houleuses, cette année. J’ai bien cru qu’on finirait par tout régler à coups de blasters… En tout cas, j’ai tout fait pour empêcher la promotion de cet imbécile d’Ozzel ; mais il a trop de soutiens. Par contre, j’ai obtenu une contrepartie.
- Pour moi, je suppose ? demanda Jagen, qui ne pouvait se retenir plus longtemps.
- Tu es le major de ta promotion, répondit Aiden, et un excellent soutien par la même occasion. J’ai réussi à te mettre à la tête d’un vaisseau.
Le jeune militaire eut l’impression que le sol s’écroulait sous ses pieds. L’ensemble de ses craintes étaient balayées par ces seules paroles. Les officiers nommés capitaines à leur première affectation se comptaient sur les doigts de la main… depuis la création de la République.
J’ai une chance d’entrer dans l’Histoire.
- Je… Je… Je ne sais pas quoi dire… si ce n’est merci.
- Ce n’est pas tout à fait ce à quoi tu t’attendais. Avoue quand même que c’est mieux que de passer des journées dans un trou paumé à faire des rondes dans les bars.
- Ord Mantell ?
- J’y ai passé trois ans, dit le vieil homme avec un sourire. Mais ce vaisseau n’est pas tout à fait ce que tu penses. Ce n’est pas un de ceux de Katana.
On y venait enfin. Jagen attendait la mention de la fameuse flotte depuis le début de la conversation. Aiden avait l’habitude de s’y référer à tout bout de champs ; mais après tout, c’était son droit, puisqu’il était à l’origine de sa création. C’était en vérité l’œuvre conjointe de Corona et de Kalpana. L’homme de guerre et l’homme de paix, le militaire et le diplomate, pour une flotte qui devait accomplir les mêmes fonctions. L’Histoire était pleine de coïncidences de ce genre. La construction de la Flotte arrivait à son terme. Le but était de redonner à la Marine Républicaine sa gloire d’antan, afin de pouvoir à la fois impressionner le peuple et vaincre les pirates qui infestaient de plus en plus l’espace républicain. Les cuirassés Rendili, fabriqués par Rendili StarDrive, avaient été choisis pour leur robustesse et leurs capacités de stockage. Si les vaisseaux d’origine nécessitaient plus de seize mille hommes, ceux de Katana n’en demandaient que deux mille deux cents, grâce aux nouveaux systèmes asservis dont on disait qu’ils représentaient l’avenir de la navigation spatiale.
- Évidemment, reprit Aiden, tous les officiers cherchent à obtenir un commandement au sein de Katana. Ce qui nous laisse plusieurs vaisseaux sans capitaine. Le tien sera le Forte Tête.
Jagen connaissait ce nom, et cela ne lui disait rien qui vaille.
- Le croiseur Hammerhead NG-2 ? Vous voulez rire ?
- Pas du tout. Tu vas avoir un sacré boulot avec ceux-là… mais tu t’en sortiras. Et je veux absolument te confier une mission d’importance capitale, que tu ne pourras pas accomplir sans commander ce vaisseau.
- Laquelle ?
- Comme tu l’auras compris, le Forte Tête ne sera pas intégré à la flotte Katana. Il ne sera pas sous mes ordres.
Le sang du jeune militaire ne fit qu’un tour. Oh non. Finalement, Ord Mantell aurait été un bien meilleur choix…
- Vous voulez dire que…
- Oui.
- Willspawn.
Trevor Willspawn était le commandant en second des troupes républicaines. Avec sa réputation sulfureuse, Willspawn ne faisait pas partie de ceux qu’on appelait les « battants ». Il était devenu officier grâce à ses contacts, et avait une réputation lamentable : on lui prêtait bon nombre de vices, du sexe à l’alcool, en passant par la drogue. Un bien piètre exemple pour les cadets de l’Académie.
Et, en plus, c’était le protecteur de Kendal Ozzel.
- Écoute, Jagen… dit l’amiral Corona. J’ai besoin que tu le surveilles pour moi. Je me méfie de ce qu’il pourrait tramer. C’est un imbécile, mais il pourrait être dangereux pour toute la flotte… Pourrais-tu faire cela pour moi ?
Jagen le regarda dans les yeux, et il y vit de l’inquiétude. Puis il repensa à ce qui l’attendait. C’était le premier ordre qu’il recevait en tant que capitaine. Sa fierté ne s’en trouva pas rabaissée pour autant. Il était prêt.
- Bien entendu. Je suis à vos ordres, Aiden.

************


Le soir venu, après avoir quitté prématurément le bal de la promotion, Jagen s’allongea sur son lit. Il réfléchissait, étendu dans le noir, quand ses deux colocataires entrèrent.
Jaim Helaw et Ait Convarion étaient tous deux d’excellents cadets de l’Académie. Au cours de l’après-midi, Aiden leur avait remis leur diplôme, comme à tous les élèves de la promotion Dodonna qui avaient réussi leurs examens. Jagen se souvint de la gêne mêlée de fierté qu’il avait éprouvé lorsqu’un millier de regards s’étaient tournés vers lui. Combien d’admiratifs pour combien de jaloux, là-dedans ? s’était-il alors demandé, sans être certain de vouloir la réponse. Jaim et Ait avaient quant à eux été affectés sur Ord Biniir, un avant-poste calme et inintéressant du Braxant. Ils avaient fêtés l’évènement. Pas lui.
- Allons, Jagen, fais pas cette tête d’enterrement ! cria Convarion, légèrement éméché.
- Ferme-la, Ait, dit sèchement Helaw. Tu vois pas qu’il n’est pas bien ?
- Compréhensible. Willspawn est le pire officier de l’histoire de la Marine.
- Tu oublies Karath.
- Lui savait au moins se servir d’un blaster.
- Mouais…
- Bon, Jagen, tu vas rester encore longtemps comme ça ?
Le jeune capitaine, qui avait assisté à l’échange sans intervenir, répondit sans se relever.
- Mets-toi à ma place un instant. Je me suis renseigné sur le Forte Tête.
- Et ?
- L’équipage a reçu un F aux dernières notations.
- Aïe.
- Tu l’as dit.
Le Comité de Sécurité du Sénat devant s’assurer de l’état des troupes de la République, des inspecteurs vérifiaient chaque année la tenue et le comportement des équipages et escouades de toutes les bases et tous les vaisseaux affiliés au Haut Commandement. Le F était la plus basse note admissible ; au-delà, l’équipage – capitaine compris – passait devant le tribunal militaire.
- Un défi à ta hauteur, pour une fois ! reprit Ait. Tu comptes t’y prendre comment ?
- Ce n’est pas le moment de… intervint Helaw.
- Arrête, Jaim, ce n’est pas à toi que je parle…
- Comme tout à l’heure, quand je tenais cette superbe twi’lek lethan dans mes bras ?
- Là, c’était un cas de force majeur, procédure de sécurité cinq. Le timide cadet Helaw qui embrasse une fille qu’il ne connaît pas ! Fallait que je vérifie si vous n’étiez pas sous l’emprise d’hallucinogènes !
- C’était bien ? demanda Jagen, intéressé.
Il n’avait encore jamais eu de véritable de relation avec une femme. Elles étaient en nombre réduit à l’Académie, tout comme les non-humains – question de culture, disaient les instructeurs – et il n’en avait encore trouvé aucune qui lui convienne. Ce n’était pas parce qu’il était difficile, non ; plutôt parce qu’il leur manquait… quelque chose. Il ne savait pas encore quoi, mais il était certain qu’il reconnaîtrait celle qu’il attendait le moment venu.
- Oui… répondit Helaw, souriant naïvement, avant de se ressaisir. Enfin bon, ça ne vous regarde pas, ni l’un ni l’autre. Et d’abord, c’est lieutenant Helaw, à présent.
- Si ça te chante, claironna Convarion. Pour moi, tu resteras toujours le type qui a perdu au simulateur spatial en mode gungan.
- Ait !
- Désolé, Jagen, je disais ça pour rire… N’empêche, j’en avais déjà vu se faire abattre en niveau gamorréen, mais là…
- Je ne sais pas piloter, je l’ai toujours dis, non ? répliqua Helaw, vexé.
- Oui, mais à ce point…
- Arrêtez, tous les deux.
- Allez, Jagen, reconnais qu’il ne vaut pas un pet de bantha aux manettes…
- Vous n’allez pas m’impliquer là-dedans !
- C’est sûr que toi, tu n’as pas ces problèmes, hein…
- Stop !
- Un pilote dans ton genre…
Ce qui pouvait passer pour un compliment ironique était en réalité la vérité. Jagen avait toujours su se débrouiller avec les machines, et surtout il faisait partie de ces pilotes talentueux qui étaient devenus l’apanage des Corelliens. Et ils ignorent encore beaucoup… Ce que j’ai fait dans l’Amas de Cron, par exemple… Kenth était vert !
Kenth Onasi, son ancien meilleur ami, était l’héritier d’une prestigieuse dynastie de Telos IV, qui descendait en droite ligne du légendaire Carth Onasi, héros des Guerres Mandaloriennes et de la Guerre Civile des Jedi. Les deux amis se connaissaient depuis leur enfance, et étaient partis en voyage dans la Bordure Extérieure lors d’une odyssée palpitante… Qui avait trouvé une fin tragique ; alors qu’ils étaient entre les mains de pirates, Thyrs, le frère aîné de Kenth, était venu à leur secours. Il avait réussi à les délivrer, mais avait été mortellement blessé par la même occasion. Si son sacrifice n’avait pas été vain, il avait définitivement brisé quelque chose en Jagen. Aujourd’hui encore, cinq ans plus tard, la mort de Thyrs pesait toujours sur sa conscience. Il a voulu nous sauver, et il a donné sa vie pour ça. Si j’avais été moins écervelé… Les Onasi, bien que bouleversés, ne lui en avaient pas voulu. Les pirates étaient pour eux les seuls responsables : pour eux, ils les avaient capturés dans le système Arkanis et avaient tenté de les prendre comme esclaves, c’était tout. Mais ils ne connaissaient pas toute la vérité. Et le regard empli de dégoût que Kenth lui avait lancé lors de l’enterrement confirmait le sentiment de culpabilité de Jagen. À présent, c’est à moi de faire en sorte que d’autres n’aient pas à mourir comme lui. Qu’il n’y ait pas d’autres sacrifices comme celui de Thyrs Onasi.


Pour le moment, les évolutions sont minimes, mais ce n'est que le début... :sournois:
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Messagepar Nicravin » Sam 17 Nov 2012 - 20:16   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine-l'Équilibre de la F

Ce topic commence à devenir très brouillon avec quatre FFics différentes mélangés et maintenant des MAJs. Il faudrait peut-être demander à un gentil modo ( :paf: ) de scinder les Chroniques et l’Équilibre sur différents topics.

Et histoire de parler un peu de ton texte, il est clairement plus réussi dans cette version : vocabulaire plus varié, tournures mieux choisies,...Très net progrès. :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Sam 17 Nov 2012 - 20:23   Sujet: Re: Chroniques de la Marine Républicaine-l'Équilibre de la F

Bon, alors je vais m'en occuper. :P

Et merci beaucoup pour la lecture :jap:
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Messagepar Yorkman » Lun 19 Nov 2012 - 19:02   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

J'aime beaucoup :)

ça nous change des Jedi :P
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 19 Nov 2012 - 19:12   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Il y aura des Jedi... Mais en second rôle. :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 02 Déc 2012 - 17:18   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Deux semaines déjà ! Allez, en avant pour un nouveau chapitre !
C'est à partir de maintenant que les modifications vont devenir vraiment visibles. Je vous laisse en juger... :sournois:

Chapitre 2

Spoiler: Afficher
« Rapport 954-A9-B6-Aurek. Croiseur Hammerhead NG-2 Forte Tête. L’inspection accorde à ce navire la note F. L’équipage est entièrement incontrôlable. Nous avons rencontré le navigateur givin Galieet Hurieegh, qui nous a confié les problèmes d’autorité rencontrés par l’ancien capitaine. Le navire a été mis à quai en l’attente d’un nouvel officier.
Envoyez le meilleur. »


Rapport de la Commission d’Inspection Aurek,
Note à l’intention de l’amiral Aiden Corona.

Quai Alpha-6, Ord Mantell, Croiseur Hammerhead NG-2 Forte Tête, 2 mois plus tard.

Avec un sourire non dissimulé, Jagen entra dans le quai où était entreposé son nouveau vaisseau.
Il y avait eu une longue procédure dont il était heureusement venu à bout pour en arriver là, mais cela valait la peine. Le Forte Tête reposait dans un quai spécialement aménagé pour accueillir les Hammerheads de la Flotte Républicaine, avec une profonde fosse en-dessous du pont. Ses lignes droites étaient renforcées par la peinture rouge écarlate qui habillait ses flancs. Jagen n’était pas un grand sentimental, mais la vision de ce vaisseau – son vaisseau – l’emplit de joie. Ce vaisseau est sous mes ordres. Son regard glissa sur les batteries turbolasers qui étaient logées autour du pont. Elles retrouveront bientôt le combat, se promit-il.
Toutefois, un rapide balayage des environs lui permit de remarquer plusieurs négligences, dont une de taille : la rampe abaissée, qui permettait un accès sans difficulté au vaisseau. Il se dirigea vers elle et monta à bord, inquiet pour la suite des évènements.
Contrairement à ce qu’il craignait, les coursives étaient relativement propres, mais il se rappela que la programmation des droïdes ne dépendait pas de l’équipage. La progression vers le pont se fit dans le silence le plus total. Craignant un temps que le vaisseau n’ait été abandonné, Jagen se souvint ensuite que les Hammerheads NG-2 avaient expérimentés les systèmes d’asservissement à présent intégrés à la flotte Katana, et nécessitaient donc un équipage très réduit. Rassuré, il entra sur le pont, certain cette fois-ci qu’il ne serait pas désert.
Et il ne se trompait pas. Plusieurs personnes, majoritairement des humains, étaient assises sur les sièges des navigateurs. Le seul non-humain de la pièce, un givin, fut également le seul à se lever et à se mettre au garde-à-vous.
- Capitaine sur le pont ! lança-t-il en voyant Jagen entrer.
- Du calme, du calme, Galieet, tu vas encore nous énerver, lança un homme de forte carrure.
Un lieutenant, selon son grade, remarqua Jagen.
- Eh, les gars, lança-t-il, ça vous dirait de frapper le givin ?
- Garde à vous ! ordonna le jeune capitaine, révolté.
- Qu’est-ce que t’as, le bleu ? demanda le colosse, menaçant. Tu t’imagines que… Houmpf !
Jagen n’était pas large, mais il était grand, et cela compensait. Le coup de poing magistral qu’il décrocha dans l’estomac du lieutenant envoya l’homme - qui ne s’y attendait visiblement pas - au tapis.
- Ce sera le tarif pour l’insubordination ! dit-il d’une voix dure. Je ne tolèrerai pas un tel comportement !
- Vous n’aurez pas le choix, répondit le lieutenant, furieux.
- Vraiment ? demanda ironiquement Jagen. Et qui a donc décrété cela ?
- L’amiral Willspawn. Il a spécifiquement ordonné que l’on ne vous obéisse pas tant qu’il n’a pas approuvé vos ordres.
Jagen acquiesça. Le premier coup de hutt de Willspawn. J’aurais dû m’en douter. Cela complique toute la situation. Il enrageait, mais préféra afficher une mine défaite pendant qu’il réfléchissait.
- Vous voyez, les gars ? dit le lieutenant à ses congénères en fanfaronnant. On l’a maté, le p’tit nouveau !
Une idée germa dans l’esprit de Jagen. Extrémiste, certes – et cela risquait de lui faire perdre son poste si les choses tournaient mal – mais c’était la seule solution.
L’homme venait de saisir une canette de bière corellienne et en passait d’autres à ses amis.
- Bonne idée, lieutenant. D’ailleurs… Prenez-les toutes. Vous avez parfaitement le droit d’aller les boire sur les quais.
- Hein ?
- Article Eta-76-A4 de la charte militaire : « Tout capitaine de vaisseau peut s’il le souhaite se séparer de son équipage, si celui-ci montre des tendances à la mutinerie. ». Faites vos bagages.
- Mais…
- On dit « Oui, capitaine ».
L’ex-lieutenant songea un instant à se révolter… avant de se ressaisir. Le blaster que brandissait Jagen avait dû lui éclaircir les idées.
- Dehors, maintenant.
Les humains, qui n’avaient pas d’armes sur eux, sortirent très vite, laissant Jagen seul avec le navigateur givin.
- Lieutenant Hurieegh, je présume ?
- Oui, capitaine.
- Vous êtes le seul membre d’équipage qui soit resté. Vous respectez la hiérarchie. C’est remarquable.
- Merci, capitaine.
- Et je pense que vous ferez un excellent second, maintenant que ce vaisseau est nettoyé.
- M…moi, capitaine ? bredouilla le givin. Mais je n’ai aucune formation ! Je suis un simple navigateur !
- Mais vous êtes loyal, rappela Jagen, et je récompense la loyauté. On peut contrôler le vaisseau depuis le pont ?
- Bien entendu.
- Parfait. Pouvez-vous suivre leur progression d’ici ? Je voudrais m’assurer qu’ils sortent sans encombre.
- Bien, monsieur.
- Profitez-en également pour verrouiller le pont.
- C’est déjà fait, monsieur.
- Bien. Très bien. J’apprécie les initiatives. Y a-t-il un autre membre d’équipage qui restera à bord ?
- Un seul, je pense. Le mécanicien Tiken Sovv. Il est en charge du bloc moteur gauche.
- Très bien. Pensez-vous qu’il soit en sécurité ?
- Il n’y a que des droïdes, là-bas. Il ne se mélange pas au reste de l’équipage. Ils n’iront pas le chercher.
- Assurez-vous quand même qu’ils ne puissent pas le rejoindre. Appelez-moi dès qu’ils sont sortis, d’accord ?
- Oui, monsieur.
Jagen commença l’exploration du pont. Il était semblable à celui des premiers Hammerheads, presque quatre mille ans auparavant. La forme de V caractéristique imposée par la forme de la proue du vaisseau ne se retrouvait nulle part ailleurs. La classe Hammerhead NextGen2 avait été mise en service un an auparavant, et quatre exemplaires avaient été livrés à la Flotte de la République. Tout comme pour les cuirassés de Katana, le but était plus d’impressionner que de combattre, même si les canons lasers installés à divers endroits prétendaient le contraire. La plupart des citoyens de la République connaissaient en effet cette silhouette impressionnante, ces vaisseaux sortis tout droit du passé.
Jagen s’assit sur son siège et se mit à réfléchir. Son coup d’éclat ferait du tort à Willspawn, il le savait. Il avait fait preuve d’insubordination. Il me le fera payer, c’est certain, mais les autres membres du Haut Commandement ? Aiden me soutiendra, mais il faudra convaincre le reste… Une victoire pourrait les rallier. Mais pour ça, il me faudrait un équipage.
Je dois recruter un nouvel équipage.

- Ils sont sortis, monsieur, indiqua Galieet. J’ai fermé le sas pour plus de sécurité.
- Bien. Maintenant, faites venir ce Tiken Sovv.
- Oui, capitaine.
Le givin sortit en courant. Jagen le suivit du regard. Quelque chose l’intriguait, sans qu’il sache de quoi il s’agissait. Puis il comprit que c’était l’absence d’uniformes.
Étant très attaché à ce genre de choses, il se mit en tête de trouver une solution. En premier lieu, il poserait la question à Galieet. Le lieutenant Hurieegh avait un fort potentiel, cela ne faisait aucun doute. Son instinct lui soufflait que le givin serait un soutien inconditionnel face à la domination de Willspawn.
Et son instinct avait rarement tort.
La porte du pont s’ouvrit à nouveau, et Jagen regarda en sa direction. Le nouveau venu était pour le moins atypique. Si Galieet Hurieegh était un représentant typique de son espèce, avec la maigreur extrême qui les caractérisait, Tiken Sovv contrastait avec la plupart des sullustéens rencontrés par le jeune capitaine jusqu’à préent. Un faible nombre, certes, mais qui présentait plusieurs caractéristiques communes. Ainsi, si les autres sullustéens étaient généralement casaniers, Sovv semblait avoir vécu une vie pleine d’aventures. Sa tenue de mécanicien laissait apparaître un corps musclé, et son visage était plein de cicatrices. Son oreille gauche était entaillée, et un tatouage marquait sa joue droite.
- < Lieutenant Tiken Sovv au rapport, capitaine. Heureux de voir que vous avez réussi à écumer la vermine de ce navire. >
Il avait dit tout cela en sullustéen, mais Jagen put tout de même le comprendre. Il disposait d’un don inné pour les langues, et en comprenait une vingtaine, du basic au hutt en passant par le wookiee et le tionese.
- Il dit, capitaine, que…
- Merci, Galieet, mais j’ai parfaitement compris. Je suis ravi de vous avoir à mes côtés, lieutenant Sovv. Maintenant, mettons les choses au point.
- < Capitaine ? >
- Vous connaissez le vaisseau mieux que moi, vous avez plus d’expérience, alors si vous remarquez un problème, faites-le moi savoir, d’accord ? Et appelez-moi Jagen en privé, le grade n’est valable qu’en public.
- < Compris, Jagen. >
C’était là la méthode enseignée par Aiden pour se rapprocher de ses hommes, une méthode qu’il comptait bien mettre à profit. Il désirait faire ses preuves, certes, mais pas au point de risquer une mutinerie. Avoir de bonnes relations avec l’équipage permet d’améliorer le fonctionnement global de l’équipe, comprit Jagen.
- Il en va ainsi pour vous aussi, Galieet.
- Bien, Jagen.
- Maintenant, j’aimerais savoir ce qu’il en est des uniformes ; je n’en ai pas vu un seul !
- C’est parce qu’il n’y en a pas, expliqua le givin. Depuis les réformes de Ruusan, nous n’avons plus d’uniforme commun à toute la flotte. Les groupes de combat, comme Katana, en ont, mais pas les petits vaisseaux.
- Compris. Ce qui nous donne deux tâches à faire. Premièrement, recruter un équipage. Deuxièmement, concevoir un uniforme.
Visiblement, Galieet fut choqué par la première proposition.
- Recruter un équipage ? Ici ?
- C’est ça, ou faire une demande auprès de la Commission de Sécurité. Et je n’ai pas l’intention de mourir de vieillesse en attendant leur réponse.
- < Ce n’est pas une mauvaise idée, > dit Sovv. < On peut trouver les meilleurs pilotes de la Galaxie sur Ord Mantell. Mais attention, les rixes sont monnaie courante. >
- Je m’en souviendrai. D’ailleurs, Tiken, puisque vous semblez avoir une certaine expérience de ces milieux, peut-être pourriez-vous venir avec moi ? Galieet, il faut que vous restiez ici pour surveiller le vaisseau. Je ne pense pas que ces brutes reviendront, mais on ne sait jamais. Willspawn pourrait avoir prévu le coup et se trouver dans le secteur. Avec leur appui, ils pourraient renverser la situation. L’empressement est nécessaire à présent.

************


- …et, bien entendu, je souhaite une prime de risque annuelle.
- Elle est déjà intégrée dans le contrat, répondit Jagen avec froideur.
L’homme eût une moue de mécontentement.
- Ce n’est pas assez, dit-il.
- Et c’est tout ce que la Marine de la République peut offrir, répliqua le jeune capitaine, sûr de lui. Suivant !
L’autre fut immédiatement déstabilisé.
- Attendez… Peut-être que finalement…
- Je détesterais vous imposer un travail trop peu rémunéré pour vous, déclara Jagen avec une fausse moue triste. Mais d’autres n’ont pas vos compétences – ou vos exigences – et s’en conteront très bien.
Voyant que tout était perdu, l’homme sortit, laissant un autre entrer. Le nouveau venu était un homme apparemment très robuste, qui revêtait une vieille armure. Un casque à la visière en forme de T était accroché à sa ceinture. C’était sûrement un mandalorien, un de ces guerriers d’élite. Il pourrait sans doute convenir au poste d’artilleur qu’il restait à pourvoir.
Le recrutement s’était très bien déroulé, mieux encore que Jagen ne s’y attendait. Le remplaçant de Tiken dans le bloc moteur gauche était un wookiee du nom de Chrwarrok, qui avait visiblement quelques ennuis avec des esclavagistes et les fuyait depuis Muunilist. Le lieutenant Sovv était quant à lui secondé par Kol’yan, un twi’lek lethan originaire de Nar Shaddaa à qui il manquait un lekku. La maintenance du réacteur droit était assurée par un humain de Brentaal, Ren Jorvis, que Jagen avait recruté à la base d’Ord Mantell, tout comme Tern Hoovys et Jos Geraan, deux canonniers extrêmement doués qui s’occupaient à présent des tourelles anti-chasseurs. Sur le pont, Galieet assurait toujours la navigation, ses compétences pour les mathématiques l’aidant grandement. L’officier des communications était un bothan, Horsk Tre’far, qui après avoir fait partie du réseau d’informateurs de Kothlis souhaitait revenir à un travail plus calme. Enfin, il y avait un zabrak, Kento Gaarufan, qui se chargeait des tourelles lourdes de l’aile gauche.
Restait l’aile droite, pour laquelle il recherchait toujours des candidats.
Le mandalorien s’assit sans un mot. Jagen ne s’en formalisa pas. Sur un monde comme celui-ci, la politesse était loin d’être indispensable, et elle semblait indiquer une certaine faiblesse. Ce qui signifie que j’ai en face de moi un dur à cuire de première classe. Ou un simple malpoli.
- Nom, prénom, planète d’origine, dit-il en suivant la procédure.
- Jurgan, Thnod, originaire de Mandalore.
- C’est noté. Le poste auquel vous êtes candidat est celui d’artilleur de l’aile droite d’un croiseur Hammerhead NG2, le Forte Tête. Les horaires et le salaire sont indiqués sur ce formulaire – il lui tendit un datapad – en bas à droite. Avez-vous des questions ?
- Laissez-moi lire, et je vous les poserai ensuite.
Jagen acquiesça et reporta son attention sur son propre datapad, pour parcourir la fiche d’identité de ce Jurgan. Sans surprise, il vit plusieurs primes, dont une de très forte valeur.
- Vous êtes un homme courtisé, M. Jurgan, dit-il. Mais je suppose que la compagnie des chasseurs de primes ne vous intéresse pas vraiment.
Le mandalorien lui jeta un regard noir, puis se pencha à nouveau sur le rapport.
- Je cherche tout simplement un nouveau départ, expliqua-t-il.
- Je m’en doute, répondit Jagen. Et c’est ce que je vous offre.
L’homme le regarda dans les yeux, puis, sans le moindre avertissement, il signa le contrat sur le datapad.
- Bienvenue au sein de la Flotte, dit Jagen avec un sourire en remballant ses affaires.

************


- Poussez les moteurs à la vitesse maximale, et voyons de quoi ce vaisseau est capable, ordonna Jagen.
Galieet acquiesça et s’exécuta. Le capitaine se tourna vers l’écran de position héliocentrique et nota mentalement les données qui s’affichaient. C’est du bon, conclut-il après un moment, non sans fierté. Du très bon.
- Capitaine, il y a une communication entrante en provenance d’Anaxes, signala Tre’far. C’est l’amiral Corona.
- Très bien, répondit Jagen, je le prends dans la salle de réunion.
Aiden est sûrement déjà informé de ce qui s’est passé hier, pensa-t-il en quittant le pont. Il m’a demandé de me modérer pour ne pas alerter Willspawn, mais il me connaît trop bien pour penser que je n’allais pas réagir face à de tels comportements.
Il se dirigea vers la salle de réunion. Elle était située entre le sas d’arrimage et le pont, pour faciliter l’accès lors de négociations. Le centre de la pièce était occupé par une vaste table ovale, au centre de laquelle se trouvait un holoprojecteur. Jagen s’assit et lança la communication, faisant apparaître le visage de son mentor.
- Bonjour, Aiden, dit-il en souriant.
- Jagen ! Comment vas-tu ?
- Bien, merci. Et vous ?
- Je me porte comme un charme. La construction du Katana vient de s’achever, et il ne reste plus que dix vaisseaux à terminer. Nous sommes dans les temps.
- Rendili StarDrive est une société sérieuse.
- Je le sais bien. Maintenant, parlons de toi. Et de tes actes.
- Par « actes », vous voulez sans doute parler de mon comportement vis-à-vis de l’ancien équipage ?
- Willspawn était furieux, évidemment. J’ai réussi à arranger le coup. Et pourtant… Je me demande bien comment il compte contre-attaquer.
- Si vous aviez vu le comportement des ex-membres d’équipage lorsque je suis entré… J’en ai gardé deux : le navigateur givin et le mécano sullustéen. Les deux seuls à être loyaux.
- Je sais, je sais, j’ai reçu plusieurs rapports à ce sujet. Tu as très bien agi à mon sens, mais je doute que cela soit en ta faveur contre Trevor.
- Je ne sais pas quoi vous dire…
- Je fais tout pour le faire tomber, mais il a trop de soutiens. Il a été surpris en compagnie d’une des « suivantes » d’Orn Free Taa, le sénateur de Ryloth. Je pense qu’il lui a prêté. Il a des contacts assez…
- …Spéciaux ?
- Entre autres. Je l’ai également vu l’autre soir en compagnie du sénateur du secteur Chommell, comment s’appelle-t-il…
- Palpatine, je crois ?
- Voilà, c’est ça. Le chancelier Kalpana m’a confié que ce type ne lui plaisait pas. Il n’en laisse rien paraître, évidemment. Et Finis a le même comportement.
- Le sénateur Valorum ?
- Lui-même, un de mes meilleurs soutiens, avec Yarua, le sénateur de Kashyyyk. Des hommes politiques comme il en faudrait plus….
- À qui le dites-vous ! Et pour ce qui est de mon père ?
- Il est sur Bespin, ces temps-ci… Il ne te l’a pas dit ?
- Il ne me dit plus grand-chose, ces temps-ci.
- Je vois. Il est remplacé par Joran Calrissian, d’Anoat.
- D’accord.
- J’ai également autre chose à te dire. Il faut que tu viennes sur Rendili dans sept jours. Nous aimerions examiner le Forte Tête.
- Entendu. Mais je n’ai pas d’uniforme.
- Je peux en trouver pour tout ton équipage. Envoie les mensurations à mon cabinet, tu les obtiendras lors de ton arrivée sur Rendili. Tu as une idée du style ?
Jagen réfléchit un instant. Il avait une idée, oui, mais il n’était pas sûr qu’elle soit faisable.
- Des uniformes Mk.XXII, finit-il par répondre. Ceux qui étaient en service au moment de la Guerre Civile des Jedi.
Aiden sourit.
- Pas de problème.

************


Lorsque le Forte Tête quitta l’hyperespace et entra dans l’orbite de Rendili, tous les hommes sur le pont retinrent leur respiration.
Devant eux, la planète occupait l’ensemble de la verrière, mais ce n’était pas ce spectacle à, la fois si habituel et si unique, qui leur coupait le souffle. C’était la vision des chantiers navals de Rendili StarDrive, et surtout des vaisseaux qui y étaient amarrés.
La Flotte Katana s’étendait à leurs pieds.
Depuis le pont, Jagen pouvait observer chacun des deux cents cuirassés Dreadnought améliorés. Il comprenait à présent son appellation de Force Sombre ; les vaisseaux étaient peints en noir, tels des ombres dans une mer d’encre. Les seules sources de lumière étaient les lampes des coursives du vaisseau ; mais leur nombre était fortement réduit du fait de la présence des systèmes automatisés.
Après mille ans de décadence, la République retrouve enfin une puissance militaire digne de ce nom. Le regard embué et plein d’envie, Jagen admira chacun de ces croiseurs.
L’un d’eux se détacha du groupe pour se diriger vers le Forte Tête. Sur sa coque, à quelques mètres en-dessous du pont, était écrit son nom en lettres dorées.
Katana.
Le vaisseau-amiral s’approcha et demanda l’autorisation d’arrimage. Rapidement, chacun des vaisseaux déploya son sas, et le couloir formé se pressurisa. Jagen alla dans le hall d’embarquement et entra dans la coursive de verre.
C’était un spectacle formidable. Il se tenait là, dans ce couloir transparent, mais il avait l’impression de voguer dans l’espace, d’être suspendu dans le vide. La majesté de l’infini… et sa dangerosité, pensa-t-il, émerveillé. Ce qui est beau n’est pas sans risques. À trop vouloir voir l’espace, on finit par s’y perdre.
En entrant dans le Katana, il eut une impression familière, celle qu’il avait déjà ressentie en arrivant sur Anaxes ou lors de son unique visite au Sénat pendant son enfance : une impression de puissance. Aucun autre navire ne lui avait donné un tel sentiment de force brute. Republic is back, se dit-il en se remémorant le slogan aurabesh de la campagne de promotion. Aiden a bien agi, comme toujours. Ce vaisseau sera bel et bien le symbole de la République. En fait, il l’est déjà.
L’impression perdura tandis qu’il parcourait les coursives. De nombreux mécaniciens et droïdes s’affairaient çà et là ; il croisa plusieurs chariots de transport, et notamment celui qui convoyait ses précieux uniformes. Le vaisseau était bien plus peuplé que le Forte Tête, et cela se sentait. La grande différence entre les deux vaisseaux se trouvait non pas dans la taille mais dans la puissance de feu ; les ingénieurs de Rendili StarDrive parlaient d’ailleurs d’un rapport de un contre vingt.
Cependant, l’agitation qui régnait dans le vaisseau n’était rien face aux souvenirs des cuirassés qu’avait Jagen. Il avait visité un de ces croiseurs pendant ses études, et il se souvenait très bien de la promiscuité étouffante et des mouvements incessants.
En pénétrant dans le bureau de l’amiral Corona, c’est une impression de luxe qui engloba Jagen ; l’ensemble de la pièce était bleu et doré, marque d’une richesse exhibitionniste. Le jeune capitaine qu’il était savait qu’un bon officier ne devait jamais rechercher une telle profusion de décors et de confort, qui risquaient de le distraire dans sa tâche, et il savait aussi que ce n’était pas le cas d’Aiden Corona. Son bureau était en fait l’une des chambres réaménagées ; la Flotte ayant aussi pour rôle le transport de personnalités importantes, les politiciens avaient exigé un tel luxe décadent. Une preuve supplémentaire, s’il en fallait, de la conduite déplorable du Sénat, pensa Jagen avec dépit. Quatre hommes se trouvaient dans ce bureau ; l’amiral Corona, un ingénieur portant la tenue de chantier de Rendili StarDrive, un autre arborant une tunique à la fois riche et dépouillée et un quatrième en robe bleue, que Jagen reconnut immédiatement, bien qu’il ne l’ait jamais rencontré.
Le chancelier Kalpana.
- Ah, Jagen, s’exclama Aiden. Te voilà. Je te présente le chancelier Kalpana…
- Mes hommages, Excellence, dit Jagen en s’inclinant.
- Je suis ravi de rencontrer un officier si prometteur, aux dires d’Aiden, répondit le chef de la République.
- …le sénateur Valorum…
- Enchanté, Sénateur.
- Moi de même, capitaine, dit le représentant d’Eriadu. Je suis un ami de votre père au Sénat. Il m’a toujours dit du bien de vous.
- J’en suis honoré.
- …et le concepteur des croiseurs Hammerhead NG-2, Walex Blissex.
L’homme était à peine plus âgé que Jagen, mais il semblait déjà occuper une place de première importance.
- Félicitations pour votre travail, monsieur, dit le jeune capitaine. Ce vaisseau fonctionne parfaitement.
- Et si je suis là, c’est pour l’améliorer davantage, répondit l’ingénieur.
- La direction de Rendili StarDrive souhaite ton avis sur le navire, reprit Corona. Je sais que tu l’as très peu expérimenté, mais c’est mieux que rien.
- En vérité, j’ai entraîné mes hommes et testé les capacités du vaisseau pendant la semaine qui vient de s’écouler, expliqua Eripsa. Mais le mieux serait sûrement de convier mon second, le lieutenant-navigateur Hurieegh, et le mécanicien en chef Sovv. Ils sont les doyens de l’équipage, et connaissent sans aucun doute bien mieux que moi le vaisseau.
- Cela ne pose aucun problème, intervint Kalpana.
- Dans ce cas, conclut Aiden, allons-y.

************


Ils inspectaient l’infirmerie de bord lorsque le sas derrière eux s’ouvrit, laissant apparaître une silhouette peu agréable.
- Messieurs, je suis à vous.
Trevor Willspawn était un homme d’une cinquantaine d’années, mais qui en paraissait quarante. En comparaison d’Aiden Corona, usé avant son temps par les soucis, Willspawn semblait plus jeune, en plus dynamique, plus énergique, même si les deux hommes avaient sensiblement le même âge. Cependant, son regard vacillait de temps à autre, montrant par là son addiction aux épices de Kessel dont il ne faisait aucun mystère, sauf en présence du chancelier. Comme à son habitude, il était vêtu d’une tunique ample et somptueuse, mais très peu fonctionnelle, ce qui cadrait bien avec l’homme qu’il était.
Jagen n’avait jamais rencontré l’amiral Willspawn ; tout au plus l’avait-il aprçu au détour d’un couloir, ou au cours des conférences qui jalonnaient la vie des étudiants de l’Académie Navale de la République. Contrairement à Aiden, il n’accordait que peu d’importance aux établissements d’enseignement de la Flotte, bien qu’il ait parrainé quelques élèves, comme Kendal Ozzel.
- Excellence, sénateur, bienvenue sur mon vaisseau, dit-il sans accorder le moindre regard aux autres intervenants.
- Amiral Willspawn, répondit poliment le chancelier Kalpana en inclinant légèrement la tête.
- Vous êtes aussi là, Aiden ? dit-il en se tournant vers son homologue. Cette frégate n’est pas sous vos ordres, pourtant ?
- Il faut bien que quelqu’un s’en occupe pendant que vous visitez les maisons closes et les bars, Trevor, répondit acerbement le vieil homme.
- Messieurs, messieurs, calmez-vous ! intervint Kalpana. Ces échanges de bas-coups ne vous seront aucunement profitables, alors soyez civilisés !
- Bien, Excellence, répondit Willspawn.
Il fixa ensuite Jagen droit dans les yeux. Celui-ci ne détourna pas le regard, bien décidé à ne pas perdre le contrôle de la situation, conscient que ce premier affrontement détournerait l’issue des autres.
- Quant à vous, capitaine Eripsa, reprit l’amiral, on m’a averti de votre comportement scandaleux sur Ord Mantell. Vous prenez des décisions qui ne relèvent pas de votre compétence, vous outrepassez consciemment des ordres que j’ai clairement établi !
- Ces hommes ne souhaitaient pas suivre mes ordres, amiral, répliqua Jagen d’un ton assuré. J’ai par conséquent usé de l’article Eta-76-A4, concernant la prévention des mutineries.
- Ils ne suivaient pas vos directives, dites-vous. Mais qu’en était-il des miennes ?
- Ils ne les suivaient pas non plus, ils…
- Assez ! s’emporta Willspawn. Vous êtes capitaine depuis une semaine, et vous n’avez fait qu’embrouiller la situation ! Incapable ! Vous mériteriez…
- Il dit vrai, amiral, intervint Galieet.
- Vous, dit l’amiral en se tournant vers lui, espèce de sale…
Le regard que lui lança Kalpana le dissuada de continuer.
- Puisque vous semblez douter des capacités de ce jeune homme et de son équipage, Trevor, pourquoi n’organiserions-nous pas une session de démonstration ?
- Très bonne idée, renchérit Aiden. Je peux en déclencher immédiatement une, nous avons quelques vaisseaux factices en stock.
- Une frégate fera l’affaire, dit le chancelier.
Aiden décrocha son comlink et donna plusieurs ordres. Lorsqu’il eut fini, il fit signe de se diriger vers le pont. Jagen ouvrait la marche, et son supérieur hiérarchique la fermait. Willspawn semblait complètement sonné, mais les autres en revanche affichaient un sourire complice. Ils ont tout manigancé, comprit Jagen avec une pointe d’amusement.
Galieet, qui était parti sur le pont avant même qu’Aiden n’ait fait la demande d’exercice aux autorités des docks rendiliens, se trouvait à son poste lorsque Jagen entra. Les autres membres d’équipage, probablement prévenus, l’avaient imité. Tous se levèrent et se mirent au garde-à-vous en voyant entrer la délégation officielle.
- Repos, messieurs, dit Jagen, comme galvanisé par l’approche de son premier test en conditions réelles.
Il s’approcha de son ordinateur personnel et s’assit. Il pressa le bouton du haut-parleur du vaisseau.
- Exercice en conditions réelles, type Alpha-9-7, commença-t-il. Nous allons être attaqués par une frégate robotisée. Ce vaisseau est bien mieux armé que le nôtre, nous allons donc devoir faire preuve d’ingéniosité. Tous les membres d’équipage à leurs postes de combat, je répète, tous les membres d’équipage à leurs postes de combat. Tiken, je veux que les droïdes astromechs soient sur le pied de guerre. Tern, Jos, vous n’aurez pas d’ennemis directs, alors concentrez-vous sur les batteries adverses. Thnod, Kento, je veux que vous désactiviez ses boucliers. Galieet, il s’agira de mener le vaisseau à la limite de la zone de tir.
- C’est entendu, capitaine, répondit le givin.
Derrière eux, au fond du pont, Aiden, Finis, Willspawn, le chancelier Kalpana et l’ingénieur Blissez s’assirent et bouclèrent leurs ceintures.
- Galieet, reprit Jagen en s’adressant directement à son second, il faut absolument que tu nous trouves la zone limite de tir. Nous devons absolument encaisser le moins de dommages possibles. J’ai bien écouté Blissex au cours de la visite, et il a expliqué que nos batteries avaient une bien meilleure portée que celles de la plupart des autres vaisseaux.
- C’est peut-être du baratin d’ingénieur, tempéra le lieutenant.
- Non, répondit catégoriquement le capitaine. Ne me demande pas pourquoi, mais je sens quand des gens me mentent ou pas. Et il disait la vérité. Du moins, ce qu’il pense être la vérité.
- Entendu.
- Capitaine, intervint Horsk Tre’far, le vaisseau ennemi est une frégate de classe Praetorian. Lent, peu maniable, mais résistant et doté d’une bonne puissance de feu. Il présente plusieurs signes de dommages à l’arrière, c’est sans doute pour cela qu’il est voué à la destruction.
- L’arrière, hein ? Eh bien, nous allons l’attaquer par là. Galieet, s’il est aussi peu manœuvrable, notre tactique peut être modifiée.
- Je vous écoute, capitaine.
Jagen eût un sourire.
- Fonçons-lui dessus.
Le visage livide du givin devint en un instant plus blanc que la neige d’Aldérande, mais il ne tenta pas de discuter les ordres. Au contraire, il mit un zèle particulier à les accomplir vite.
Le Forte Tête accéléra progressivement jusqu’à atteindre une vitesse de croisière élevée. La frégate Praetorian, invisible jusque lors, grossit progressivement. Ils venaient à peine d’entrer dans son rayon d’action lorsqu’elle ouvrit le feu.
- Galieet, nous allons passer sur son flanc droit, dit Jagen. Par conséquent, concentrons toute la puissance des boucliers sur notre flanc gauche et sur le pont.
- Je suis d’accord, dit le givin.
Tout se passait à merveille. Peu de salves atteignirent le vaisseau dans sa course lorsqu’il approcha. Leur précision augmenta, mais ce n’était pas assez pour endommager les boucliers du croiseur Hammerhead NG-2. Les batteries du Forte Tête, sous-alimentées, ne pouvaient pas répliquer, mais cela n’était pas prioritaire au cours de la manœuvre.
Enfin, les deux vaisseaux se trouvèrent côte-à-côte.
Cela ne dura que quelques secondes, mais le Forte Tête fut largement secoué par de violentes turbulences. Fort heureusement, le jeune capitaine qu’était Jagen Eripsa n’avait pas surestimé la capacité d’absorption énergétique des robustes boucliers de Rendili StarDrive.
Puis ce fut rapidement l’accalmie. Les batteries du Praetorian ne pouvaient plus cibler le Forte Tête, réfugié derrière les moteurs du vaisseau.
Et tout recommença, mais dans l’autre sens, cette fois-ci. Le croiseur Hammerhead pivota très rapidement, et put rediriger totalement la puissance de ses boucliers vers les batteries de canons. Jagen, qui était à présent debout devant la baie vitrée du pont, coordonnait l’assaut.
- Tirez sur leurs réacteurs, ordonna-t-il aux artilleurs. Nous devons l’immobiliser. Ensuite, nous pourrons le mettre hors de combat.
- Pas de désintégration ? demanda Thnod Jurgan.
- Pas de désintégration, répéta Jagen. Cette coque a sûrement du mal à voler, mais nous pourrions sans aucun doute en tirer encore quelques composants et surtout du blindage bon à recycler. Autant ne pas passer à côté.
Il avait dit cela en se tournant vers le comité assis au fond du pont. Aiden lui adressa un sourire approbatif en guise de réponse.
Les boucliers du vaisseau ennemi flanchaient rapidement, à présent. La coque sous pression chauffa aux endroits où les salves de lasers la frappaient, allant jusqu’à se déformer. Les tourelles défensives, bien qu’inutiles, furent promptement détruites par quelques tirs bien placés. En à peine plus d’une minute, la frégate était hors de combat, à la dérive dans l’espace.
- Félicitations, capitaine, dit le chancelier Kalpana en se levant à la fin de l’exercice. Vous avez très largement prouvé vos compétences.
- Très largement ! s’offusqua Willspawn. Mais il ne s’agissait que d’une frégate droïde, et d’un exercice banal…
- Auquel vous avez participé autrefois, Trevor, l’interrompit l’homme d’État. Mon oncle Feragan était superviseur des opérations au Centre Naval de Metellos, et il nous a souvent raconté votre pitoyable performance face à une frégate de cet acabit.
- Il s’agissait d’un accident, répliqua l’amiral, vexé.
- Et vous avez fini amiral, conclut Kalpana. Alors, permettez-moi de placer toute ma confiance en ce jeune capitaine !
Et il s’en alla, sans un mot de plus, suivi par Finis Valorum et Aiden Corona, en grande discussion. Willspawn, dépité, les suivit, sans oublier de lancer un regard assassin à Jagen. Le jeune capitaine lui répondit par un sourire innocent.
- Je crois qu’il ne vous aime pas, dit Galieet avec une pointe d’ironie.
- Peu m’importe, dit Jagen avec un grand sourire.
Alors qu’il sortait du pont pour rejoindre le comité, Jagen se rendit compte que cette confrontation avec l’amiral Willspawn n’était que la première.
Et certainement pas la dernière….
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 21:54   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Ça ça dépote mon pote!

J'ai hâte de voir comment ça va se terminer cette rivalité avec Willspawn :)

J'ai hâte de voir la suite. :oui:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Déc 2012 - 21:56   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Merci bien ! :jap:

Yorkman a écrit:J'ai hâte de voir comment ça va se terminer cette rivalité avec Willspawn :)

Ça va durer un petit peu encore... :sournois:
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Messagepar Nicravin » Mer 12 Déc 2012 - 21:56   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Yorkman a écrit:J'ai hâte de voir la suite. :oui:

Moi je la connais. :whistle:
(@Jagen : Pourquoi tu mets le texte dans des balises spoiler ? C'est pas beau. :cry: )
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Déc 2012 - 21:59   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Parce que j'ai trouvé la méthode de Sheon agréable à lire, et permettant surtout d'avancer dans la discussion sans avoir besoin de scroller à chaque fois (ce qui est appréciable quand on a un ordinateur portable, tu en conviendras :jap: ).

Ah, dernière chose : je modère le premier qui spoile sur la suite. :P
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 22:11   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Peut-être que lorsque le prochain chapitre sortira(que je lirai bien entendu(à part si un certain Nicravin me spoile la suite :o )) ça me donnera le courage d'avancer sur mon projet :neutre:

Wait and see.
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Messagepar Nicravin » Mer 12 Déc 2012 - 22:11   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:
Ah, dernière chose : je modère le premier qui spoile sur la suite. :P

Abus de pouvoir. :o
Yorkman, je te file un résumé par MP. :sournois:
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 22:14   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Balance, rien à fout' de l'aut' (sans méchanceté aucune, hein Jag :transpire: )
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Messagepar Nicravin » Mer 12 Déc 2012 - 22:19   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Yorkman a écrit:Balance, rien à fout' de l'aut'

Bah. :neutre: :paf:
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 22:22   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Aah c'était ça! :shock:

Je me disais "mais bordel de chi ( :? ) pourquoi diable recommence-t-il la même histoire???"
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Déc 2012 - 22:23   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Tu l'as déjà lu ? :transpire:
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 22:28   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Tu apprendras mon cher Jagen Eripsa que j'ai rarement le courage de finir de lire une histoire, y compris les miennes :transpire: .

J'ai lu le premier chapitre et puis je me suis dit : "le deuxième quand j'aurais le temps". Puis je suis tombé sur l'histoire ci-haut et me suis posé cette question existentielle si profonde et philosophique qui m'empêcha de dormir des nuits durant( :chut: )que voici : "beuh, où c'est qu'j'ai lu ça, moi?" :?

Et voilà toute l'histoire :transpire:
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Messagepar Nicravin » Mer 12 Déc 2012 - 22:28   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Yorkman a écrit:pourquoi diable recommence-t-il la même histoire???"

C'est Jagen et Jagen ne fait rien comme tout le monde : il poste sa fic à une vitesse de dix chapitres par jour pendant une période, puis il décide de la réécrire mais là il a plus le temps parce qu'il en écrit une autre et parce qu'il fait *soi-disant* des études prenantes alors pour prendre encore plus de retard il se lance dans plein de projets à coté comme relancer une section ou la Tribune. :oui: :paf:

EDIT : Je rigole, hein. :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Déc 2012 - 22:34   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Nicravin a écrit:C'est Jagen et Jagen ne fait rien comme tout le monde : il poste sa fic à une vitesse de dix chapitres par jour pendant une période, puis il décide de la réécrire mais là il a plus le temps parce qu'il en écrit une autre et parce qu'il fait *soi-disant* des études prenantes alors pour prendre encore plus de retard il se lance dans plein de projets à coté comme relancer une section ou la Tribune. :oui: :paf:


- Oui, je fais des études prenantes, une prépa ça demande du temps, et surtout on est tellement mort le soir qu'on ne se sent plus vraiment en état d'inspiration. :wink:

- Mes relances fonctionnent, elles :P

- La Tribune est un héritage SWU à préserver :jap:

- Et si je réécris mon histoire phare, c'est parce que j'ai évolué en un an et demi et que ce que je suis capable de faire maintenant, je ne l'aurais jamais fait lorsque je me suis lancé. :jap: ²
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Messagepar Nicravin » Mer 12 Déc 2012 - 22:37   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:- Mes relances fonctionnent, elles :P

C'est petit. :cry:
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 22:51   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

En parlant de la Tribune, mister Eripsa ici-présent a oublié le sacro-saint post hebdomadaire de la nouvelle rédaction de la Tribune Impériale, un projet auquel je me suis rattaché et qui, accessoirement, m'empêche d'avancer sur mon projet de prélogie avec un regard nouveau(projet qui, à mon grand désarroi, n'en finit pas de diviser l'opinion SWUienne (enfin plutôt a arrêté il y a 1-2 semaines puisque plus personne n'y va :transpire: (non non, pas de PUB :non: ))).


:whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Déc 2012 - 22:55   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Hum, pas faux. Je pourrais peut-être attendre 23h59 pour le sortir, comme le fait si adroitement un grand staffeur connu pour jouer sur les mots... :siffle:
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 22:57   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Mais diantre, de qui diable parles-tu?
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Messagepar Nicravin » Mer 12 Déc 2012 - 23:02   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

C'est fini le flood ? :o

Pas crédible ? Bon, je sors, alors...
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Messagepar Jagen Eripsa » Mer 12 Déc 2012 - 23:12   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

De l'homme au Yoda-Garfield.

(Sky, si tu passes par ici --> :hello: )

Bon, et sinon, je plussoie Nicravinouchet, haro sur le flood ! :transpire:
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Messagepar Yorkman » Mer 12 Déc 2012 - 23:27   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

De celui qui recycle la même case depuis 4 numéros?
Ah oui...maintenant que tu me le dis :D
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Messagepar Hiivsha » Jeu 13 Déc 2012 - 23:34   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

"Cette histoire fait partie de la catégorie "Infinities"."

Ca veut dire quoi svp ? :oops:
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Messagepar Nicravin » Jeu 13 Déc 2012 - 23:39   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

SWU, always and forever a écrit:
Il s'agit d'histoires qui se déroulent en-dehors de la chronologie Star Wars. C’est soit un choix volontaire de la part des éditeurs ou soit un limogeage ordonné par ces mêmes éditeurs car ces produits se sont avérés avec le temps être incohérents avec l’UE d’aujourd’hui.

Du côté des comics, on citera par exemple, A New Hope – Infinities ; cette BD vous présente ce qu’aurait pu être l’Épisode IV si… si Luke avait loupé la bouche d’entrée de l’Étoile Noire. The Empire Strikes Back – Infinities et Return of the Jedi – Infinities existent également. C’est l’exemple typique des médias volontairement placés en dehors de l’UE avec les Star Wars Tales : jusqu’au 20e volume, toutes les petites histoires qu’on y trouve ne sont pas considérées comme « canon ». La série de comics Infinities a été publiée par Delcourt et certains Tales également.

Côté romans, La Saga du Prince Ken est le parfait exemple du média SW obsolète avec l’UE. Il s’agit d’une série pour très jeunes enfants, certes, mais quand on le regarde avec les yeux d’un adulte (chose à ne pourtant pas faire en tant que fan de SW)… ben faut se rendre à l’évidence : c’est vraiment nul.

En bref, on peut supposer que tous ces médias représentent des réalités alternatives de l'histoire de la galaxie SW, ou encore des légendes, des contes... Une "infinité" de possibilités. (Vous avez pigé maintenant ?)
Image


Tu remplaces juste "éditeur" par "auteur". :whistle:
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Messagepar Yorkman » Ven 14 Déc 2012 - 0:07   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

En tout cas cela permet à l'auteur de raconter l'histoire qu'il a toujours voulu raconter et ce sans contraintes, sans souci de cohérence avec l'UE dont la chronologie et les évènements pourraient venir entraver le travail de l'auteur. Tout en restant dans l'univers de Star Wars, bien entendu. (En même temps, c'est le but, vous me direz.)

Pour moi, l'Infinities est une des (nombreuses) bases du travail d'un auteur de fan-fiction.
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 14 Déc 2012 - 0:18   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Tout à fait. Personnellement, je voie cela comme une vision différente de Star Wars, une vision stimulant la créativité et permettant de faire d'énormes références sans que cela se soit déjà passé dans le canon de l'histoire. :)
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Messagepar Nicravin » Ven 14 Déc 2012 - 8:34   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Yorkman a écrit:Pour moi, l'Infinities est une des (nombreuses) bases du travail d'un auteur de fan-fiction.

:non: :non:
Yorkman a écrit:Pour moi, l'Infinities est une des (nombreuses) bases possibles du travail d'un auteur de fan-fiction.

:oui: :oui:
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Messagepar Yorkman » Ven 14 Déc 2012 - 20:31   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Oui, très juste. Mais je pense que tu m'avais bien compris :wink:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 16 Déc 2012 - 17:51   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Et voilà le troisième chapitre ! :cute:

Chapitre 3

Spoiler: Afficher
« La flotte Katana est ce qu’on appelle un symbole. La République a toujours possédé une flotte. Cependant, à de rares exceptions près, celle-ci était hétéroclite. C’est la première fois que l’on assiste à une tel déploiement de force en temps de paix. Puisse-t-elle veiller sur les citoyens galactiques. »

Renator Virgilio, critique politique d’HNE, lors de la cérémonie inauguratrice de la Flotte Katana.

Coruscant, Cité Galactique, bâtiment du Sénat, trois mois plus tard.

Comme le protocole l’exigeait, Aiden Corona, en tant que Commandeur Suprême de la Flotte, disposait d’un bureau au sein même du Sénat. Cependant, comme la plupart de ses prédécesseurs, il ne l’utilisait que rarement, lors d’occasions spéciales.
Et aujourd’hui était une occasion très spéciale.
- Donc, si j’ai bien compris, nous passerons par le secteur 1138 avant de revenir sur le Sénat, résuma-t-il.
- Et le Katana doit se diriger sur Monument Plaza, rappela le greffier du Sénat, Mas Amedda. La zone sera évacuée et le chancelier pourra procéder à l’inauguration du vaisseau.
L’amiral Corona se leva, l’air soucieux. Jagen, affecté ces derniers temps à quelques patrouilles sans réel intérêt, n’avait pas revu son mentor depuis cette visite sur Rendili, trois moins auparavant. Mais le changement était effrayant. Aiden avait vieilli de dix ans entretemps, accaparé qu’il était par les préparatifs du vol inaugural de la Flotte Katana. Enfin, c’était sa version. Jagen subodorait qu’il y avait autre chose, de bien plus grave, derrière une telle métamorphose.
- Et pour ce qui est de la destination ? Vous vous êtes enfin décidés ? demanda le vieil officier en se tournant vers la baie de transparacier au fond de la pièce, qui offrait une vue plongeante sur le trafic de Coruscant.
- Le Sénat doit débattre là-dessus, dit le sénateur Moe, l’autre politicien qui participait à la réunion. La séance est prévue dans dix minutes, d’ailleurs. Si vous le voulez bien, nous allons prendre congé pour y assister.
Le président du Conseil de Sécurité et le greffier du Sénat sortirent ensemble sans un mot de plus pour les deux militaires. Aiden attendit que la porte se referme pour reprendre la parole.
- Ces vermines veulent ma tête, déclara-t-il brusquement. Moe a offert une villa à Trevor sur sa planète, ça a fait la une des médias. Et comme par hasard, c’est lui qui va inaugurer la flotte Katana, en compagnie du chancelier.
- Kalpana est toujours notre allié ? demanda Jagen.
- Bien entendu, mais il est pressé de tous les côtés… La République a eu besoin de sponsors, d’investisseurs privés… Et ils veulent leur part du gâteau, comme tu t’en doutes…
- Je suis sûr que tout va bien se passer.
- J’aimerais avoir ton optimisme, Jagen, répondit le vieil homme. En attendant, j’aimerais que nous assistions à cette fameuse séance. Ton père est revenu, nous pourrions le rejoindre.
Le jeune homme eût un instant d’hésitation. Cela fait plus de cinq ans, à présent. Cinq ans que nous ne nous parlons plus directement. A-t-il accepté mon choix ?
- J’en serai ravi, dit-il finalement.
Ils sortirent tous deux du bureau. Le couloir sur lequel il donnait était l’un de ceux de l’aile militaire du Sénat, et il était par conséquent très actif en ce jour capital. Mais Jagen était bien placé pour savoir que c’était rarement le cas, et que bien souvent personne n’arpentait ces lieux, à l’exception des droïdes d’entretien.
L’atmosphère devint cependant plus respirable lorsqu’ils entrèrent dans le couloir circulaire légèrement ascendant qui permettait d’accéder à toutes les plateformes sénatoriales de la Rotonde.
- Tiens, en parlant d’investisseur, dit soudainement Aiden, regarde qui voilà…
Un muun de haute taille, au teint cadavérique et portant un appareil respiratoire qui lui déformait le bas du visage s’approchait d’eux, en compagnie d’un homme bien plus jeune aux cheveux châtains.
- Amiral Corona, je vous cherchais, dit le muun.
Il tendit sa main au vieil homme, qui la serra avec méfiance. Son ami humain fit de même avec Jagen.
- Je suis le sénateur Palpatine, dit-il. Et voici Hego Damask, de Damask Holdings.
- Ravi de vous connaître, répondit le jeune militaire. Capitaine Jagen Eripsa du Forte Tête, pour vous servir.
Un brusque sentiment de nausée l’envahit, sans qu’il sache d’où cela venait. Il n’en laissa rien paraître, mais Damask l’observa malgré tout l’espace d’un instant avec un œil inquisiteur.
Comme s’il avait senti ce que Jagen éprouvait.
C’est impossible, naturellement. Ne te laisse pas impressionner, Jag, garde le contrôle de tes nerfs, pensa-t-il de toutes ses forces.
- Je suis ravi de voir que la nouvelle génération arrive pour prendre le relais, dit enfin le muun. Que ce soit au Sénat – il fit un geste en direction de Palpatine – ou dans l’armée.
Il posa à nouveau un regard insistant sur Jagen, qui frissonna. Ce type me flanque vraiment la trouille. Il pourrait jouer dans un holo d’horreur.
- Mais parlons de ce qui nous intéresse, reprit-il. Je ne suis pas sorti de ma résidence sur Sojourn depuis des années… Que voulez-vous, l’âge et les blessures ont fait que je n’ai plus autant de vigueur qu’au temps béni de mon centième anniversaire… Mais comme vous le savez, amiral, je suis l’un des principaux investisseurs sur le dossier Katana, et je ne pouvais pas manquer l’inauguration de la Flotte. En plus de cela, j’avais à vous parler. J’aimerais que vous me rendiez un service.
- Je vous écoute, répondit l’amiral.
- J’ai de bonnes raisons de penser que la planète Vjun recèle d’importants gisements de minerai. Cependant, peu de temps après que mes équipes m’aient remis leur dernier rapport, j’ai appris que la situation sanitaire s’était dégradée à grande vitesse à cause d’une épidémie virale. Je ne pourrais reprendre mes opérations que si des vivres et des traitements sont envoyés sur place. Par conséquent, j’aimerais que votre flotte Katana s’en charge, et ce dès son vol inaugural.
- J’aimerais pouvoir vous aider, mais c’est le Sénat qui décidera des affectations des vaisseaux, au moins pour ce premier vol. Le vote doit d’ailleurs commencer dans quelques instants.
- Je vois, dit poliment Damask. Dans ce cas, je vous souhaite une bonne journée.
Et il s’éloigna aux côtés du jeune sénateur.
- Je me demande… dit Aiden pour lui-même. Bah, nous verrons une autre fois. Suis-moi, Jagen.
Ils reprirent leur ascension, parvenant jusqu’au niveau où se trouvait la plateforme sénatoriale du Corridor d’Ison. Le jeune capitaine n’était venu qu’une seule fois au Sénat, bien des années auparavant, mais il se souvenait encore avec précision de l’endroit. C’est donc avec nostalgie qu’il entra dans la Rotonde.
La salle des débats du Sénat était encore plus majestueuse que dans son souvenir, avec ses centaines de plateformes accrochées à intervalles réguliers. C’était bien plus impressionnant encore que les coursives du Katana, où Jagen avait pour la première fois ressentit ce sentiment d’écrasement ; contrairement au cuirassé, ce n’était pas la puissance offensive que l’on ressentait ici, mais le pouvoir de décision. Des milliards de vies dépendaient des choix qui étaient effectués ici, et cela se ressentait étrangement.
L’architecture de la Rotonde en elle-même différait assez du reste du bâtiment. Les couloirs du Sénat étaient jalonnés de statues et d’autres décorations qui rappelaient le souvenir des grands hommes de jadis ; et les gardes du Sénat, dans leurs grandes toges bleues, renforçaient ce décor somptueux et magnifique. Dans la Rotonde, au contraire, le violet prédominant renforçait l’impression de solennité. Tout était fait pour que l’attention se concentre vers le centre du hall, vers la grande plateforme où trônait le Chancelier Suprême.
L’homme qui était assis au bout de la plateforme était grand, avec une bedaine naissante et une légère calvitie qui se voyait très peu avec ses cheveux gris. En les entendant arriver, il tourna la tête, révélant un visage très légèrement ridé, mais surtout anxieux à l’approche des retrouvailles qui s’annonçaient.
Un sentiment que comprenait parfaitement Jagen, puisqu’il éprouvait la même chose.
- Bonjour, Jag, dit Saron. Cela faisait longtemps.
- Bonjour, papa.
Il s’approcha de son père. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés face à face, c’était lors d’une dispute mémorable. Saron souhaitait avant tout que son fils reprenne sa société et lui succède en politique. Et, pendant longtemps, Jagen l’avait suivi. Il s’était intéressé au fonctionnement de Bespin Motors, il avait rencontré de nombreux clients, il avait observé la vie politique…
Mais tout s’était brisé avec ce fameux voyage sur Tatooine. La mort de Thyrs l’avait changé. À partir de ce moment, il décida de se battre pour éviter que d’autres subissent le même sort tragique.
Il décida de devenir officier.
Il avait pris cette décision après l’enterrement d’Onasi. Kenth ne lui avait pas adressé la parole, mais il était persuadé que son ami ignorait les vraies raisons de la mort de son frère.
Le sabotage qu’ils avaient effectué lors de leur fuite du vaisseau pirate n’était en rien à l’origine des explosions qui l’avaient secoué au cours de leur fuite. Pendant que Kenth et Thyrs étaient à l’arrière de leur navette, Jagen avait pris les commandes et avait pu observer la situation. C’était une flotte républicaine, qui venait d’entrer dans le système et tirait à bout portant sur le navire pirate. Lorsqu’ils se sont enfin détachés de celui-ci, ils étaient déjà rangés dans la catégorie des pirates. Et rien n’avait pu y faire ; ni les appels de détresse, ni les codes républicains répétés en boucle. Non, le commandant de cette flotte avait tout simplement décidé de ne laisser personne s’échapper ce jour-là, et préférait ne pas prendre de risques. Leur navette avait été prise pour cible, et l’une des salves avaient déclenché l’explosion meurtrière.
Kenth n’avait jamais pardonné à Jagen, mais c’était aussi parce que celui-ci ne souhaitait pas le demander à son ami tant qu’il n’aurait pas venger Thyrs. C’était sûrement un principe archaïque, mais peu lui importait. Au mieux, l’officier responsable verrait sa carrière anéantie.
Au pire, il mourrait.
Partant de ce principe, Jagen avait donc décidé de s’inscrire à l’Académie d’Anaxes, afin de découvrir plus facilement le responsable. Peu à peu, la passion du métier lui était venue, et à présent, son objectif initial lui paraissait bien loin, même s’il ne l’avait toujours pas abandonné.
Bien entendu, il n’avait rien avoué à son père. Et celui-ci, comme il fallait s’y attendre, avait très mal pris le changement de voie effectué par Jagen. La situation s’est progressivement envenimée, jusqu’à ce qu’ils cessent brutalement de se parler, six ans auparavant.
- Je suis ravi de voir que tu vas bien, dit-il. Et ta mère sera tout aussi ravie quand je lui dirai.
- Elle est ici ?
- Non, elle est restée à Bespin, l’atmosphère coruscantienne lui est trop insupportable. Mais j’oublie toute courtoisie ! Bonjour, Aiden !
- Bonjour, Saron, répondit l’amiral avec un sourire. Ce n’est rien, ne t’inquiète pas…
- Bah, je me doute que rien ne peut entacher ton moral aujourd’hui, n’est-ce-pas ?
- Tout à fait.
Jagen se tourna vers son mentor. Le contraste avec l’homme usé de tout à l’heure était saisissant. Mais ce n’est qu’un masque, un rôle qu’il joue à la face du monde, pensa Jagen. Il y a quelque chose de brisé en lui. Néanmoins, l’illusion prenait bien, car l’amiral, en bon joueur de sabacc, cachait bien son jeu.
- Les débats ont commencé ? reprit Corona, sans prêter attention au regard du jeune capitaine.
- Pas encore, mais…
Il s’interrompit brusquement. Le volume des discussions autour d’eux était devenu si bas que les rares personnes qui parlaient encore à voix haute voyaient leurs propos résonner dans toute la Rotonde. Puis le chancelier Kalpana introduisit la séance.
- Sénateurs, Sénatrices, Élus de la République, la séance du jour portera sur…
Pendant que le chef de l’État parlait, Jagen réfléchit aux conséquences de ce fameux jour sur sa carrière. L’inauguration de la Flotte Katana était un grand moment, certes, mais cela risquait de poser problème quant à son avenir. Aiden serait de plus en plus absent, ce que Trevor Willspawn ne manquerait pas d’exploiter, évidemment. Le Forte Tête dépendant du bon vouloir de l’amiral, il risquait de faire face aux caprices de cet homme dangereux. Et malgré le soutien d’Aiden et du chancelier, il risquait bien d’y passer. Son équipage, bien que tout à fait compétent, pourrait être limogé. Ce sont des hommes valeureux. Je pourrais peut-être quitter la Marine, et appartenir à une force privée… Ce serait une compensation. Mais Aiden n’acceptera jamais. Il fera tout pour éviter ma démission.
- …destination de la Flotte Katana. Comme vous le savez, chères sénatrices, chers sénateurs, l’inauguration de notre Flotte commencera dans maintenant deux heures. Selon la tradition, le vol inaugural doit avoir lieu immédiatement après. Je souhaiterais entendre les propositions du Sénat avant toute décision.
- Excellence, dit un homme sur une plateforme à quelques mètres d’eux, la traversée de la Voie Corellienne me paraît être une bonne idée. En effet, cette piste…
- C’est le sénateur de Corellia, chuchota Saron. Il a envie de les voir, ces fameux vaisseaux… Il n’a pas apprécié que tu aies choisi Rendili StarDrive, Aiden !
- Leur offre était bien moins intéressante, surtout au niveau des charges techniques, répondit l’amiral à voix basse. D’un autre côté, bien que corellien, je ne suis pas vraiment en accord avec Pannor. Le Conseil des Cinq Mondes a beau le vénérer comme un demi-dieu, je trouve qu’il manque d’honnêteté dans ses choix. Mais depuis qu’il a évincé le vieux Sern Bel Iblis, il ne se sent plus.
- Le fils de Sern est toujours en politique, non ? Comment s’appelle-t-il, déjà…
- Garm, Saron, Garm. Mais ce n’est encore qu’un gamin. Plus jeune encore que notre Jagen. Cependant, je suis d’accord avec toi, il fera une bonne alternative, d’ici à quelques années.
- …notre glorieuse station Centerpoint, acheva le diplomate corellien.
- Merci, sénateur Pannor, votre proposition est fort intéressante. D’autres idées ?
- S’il vous plaît, Excellence, dit un Gran au sommet de l’Assemblée.
- Nous vous écoutons, sénateur Froean.
- Le système de Vuulspar, sous ma juridiction, a fourni l’essentiel des métaux nécessaires à la construction des cuirassés, et ce à des prix défiant toute concurrence. Il serait juste que nous soyons récompensés pour notre effort.
- C’est une très bonne idée, sénateur. S’il n’y a personne d’autre qui… Oui, sénateur Palpatine ?
- Excellence, dit le jeune politicien, j’ai moi-même une proposition à faire à notre glorieux Sénat. J’ai appris récemment que la planète Vjun était balayée par de terribles épidémies et que les habitants avaient grandement besoin de vivres et de remèdes. Je pense que l’envoi sur Vjun de la Flotte Katana pour une telle mission serait un symbole fort à envoyer à la galaxie tout entière, un message de paix et d’espoir, qui grandirait un peu plus ce jour.
- Cette proposition est tout à votre honneur, sénateur Palpatine. Bien, le vote va maintenant avoir lieu, je vous rappelle que…
- Ce type ira loin, très loin, chuchota Saron. Aiden, tu as une préférence ?
- Le sénateur de Vuulspar, dit-il avec vigueur. Vjun peut aller se faire voir.
Jagen se tourna vers son mentor, surpris. L’amiral n’était généralement pas homme à faire usage d’autant d’agressivité, surtout en de telles circonstances.
- Ces gens-là n’y sont pour rien, commença-t-il. Ce n’est pas leur faute si ce Damask et Palpatine veulent s’accaparer leurs ressources, ou si…
- Tu n’as pas toutes les données en main, Jagen, dit Aiden. Les sénateurs non plus. La plupart… la plupart ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez, et se contentent de ce qu’ils lisent sur leurs tablettes, sans chercher à creuser les informations qu’ils reçoivent. Ce n’est pas mon cas. J’ai un excellent réseau d’agents qui collectent des tas de données dans toute la galaxie. Et je me suis intéressé au cas Vjun.
- J’ai entendu des rumeurs, intervint Saron, mais je ne pensais pas… Bon sang, ils ont vraiment créé ce truc-là eux-mêmes ?
- C’est pire que cela, répondit Aiden. Ils l’ont créé pour se défendre contre la République. Tu comprendras que je ne sois pas chaud pour aller là-haut.
Jagen resta bouche bée, stupéfait par ce qu’il apprenait.
- Mais comment… pourquoi…
- Je me suis peut-être mal exprimé, reprit l’amiral. Ils l’ont créé pour se défendre contre une branche bien particulière de la République. L’Ordre Jedi.
- Les Jedi sont pourtant des gens de bien, non ?
- Tu as passé cinq ans à l’Académie, il me semble ? demanda acerbement Aiden.
- Oui, répondit Jagen, mais je ne vois pas..
- Le problème à l’origine de tout cela est la réquisition des enfants. L’Ordre est en droit de prendre sous sa « protection » tous les utilisateurs de la Force. Généralement, ils n’appliquent ce droit qu’avec les plus âgés, et se contentent souvent de familles pauvres, ou d’orphelins…bref, ils essaient de leur donner une vie meilleure. Cependant, un amendement assez récent a remis en question beaucoup de choses. Il stipule que les enfants « à risque » peuvent être réquisitionnés sans l’aval de leurs parents.
- Qu’entendent-ils par « à risque » ? demanda le jeune capitaine.
- Ceux qui risquent de sombrer du Côté Obscur, répondit Saron. Les potentiels Jedi Noirs. Oh, il n’y en a pas eu en masse depuis les Réformes de Ruusan, mais ceux qui basculent font à chaque fois pas mal de grabuge. Et il est avéré que sur certaines planètes, il y en a plus que sur d’autres. On appelle ça des bastions du Côté Obscur. Et Vjun en fait partie ; sa population est très sensible à la Force, et ils ont souvent soutenu les ennemis de la République par le passé. Bref, ça fait beaucoup de choses à la fois.
- Ils ont donc lâchés un virus mortel pour éviter de rejoindre l’Ordre Jedi ? résuma Jagen, horrifié.
- Exactement, dit sombrement Aiden. Et maintenant… Attendez, Kalpana…
- …et avec neuf cent quarante-six voix, le projet Vjun est approuvé à la majorité parlementaire.
Un tonnerre d’applaudissements retentit dans la salle. Le greffier, Mas Amedda, en profita pour prendre la parole.
- La séance est levée, dit-il d’une voix grave qui résonna malgré le brouhaha ambiant.
- Tonnerre ! Il a réussi ! s’emporta Aiden. Foutus politiciens, toujours prêts à se faire mousser ! Je vais avoir l’air fin, moi, avec mes croiseurs, sur cette planète de fous…

************

Monument Plaza était un lieu symbolique pour bon nombre d’habitants de Coruscant, et pas seulement à cause de sa taille. On venait ici pour toucher la roche de l’Umate, l’un des plus hauts sommets des Monts Manarai, ou pour se restaurer entre deux séances au Sénat, ou bien encore pour se rendre au Musée Galactique situé à proximité. Parfois même, les descendants d’anciens combattants se rendaient ici pour commémorer leurs ancêtres tombés sur le champ de bataille, notamment lors de la Grande Révolution Droïde qui avait vu en cet endroit un point de ralliement.
Mais aujourd’hui, si la place et ses environs étaient noirs de monde, c’était pour assister à l’inauguration de la Flotte Katana.
Chaque mètre carré de béton ou de duracier était occupé à des kilomètres à la ronde. À voir les innombrables espèces représentées, Jagen ne put s’empêcher de penser que toute la République était rassemblée en ce jour.
Il avait pris place dans la tribune d’honneur, aux côtés de son père, à la place qui aurait normalement dû échoir à son assistant, Joran Calrissian. Autour de lui, il y avait toutes ces personnes que les holomags appelaient « le Gratin » ; de nombreux officiers qui prendraient dans les prochaines heures leurs fonctions à bord des cuirassés, des hommes d’affaires qui avaient financé les vaisseaux ou fournis des matériaux et autres composants, des holoactrices célèbres, et le Sénat, bien sûr ; tous les sénateurs – ainsi que leurs assistants – avaient été invités, et seuls quelques-uns n’étaient pas venus, après s’être excusés. Le chancelier Kalpana, qui parlait à l’instant, trônait à quelques rangs en-dessous d’eux, sur une partie surélevée au centre de la tribune. Aiden se tenait à sa droite, avec les officiers les plus haut-gradés de la Flotte Katana. De l’autre côté, Trevor Willspawn et les membres du Conseil de Sécurité observaient en silence la foule qui entourait toute la place.
Aiden était visiblement nerveux. L’amiral, d’habitude paisible, n’arrêtait pas de jeter des coups d’œil à gauche et à droite, comme s’il attendait un signe. Il se comporte de façon étrange, depuis tout à l’heure. Se pourrait-il qu’il s’agisse de ce fameux colis qu’il a reçu et qu’il a refusé de me montrer ? Cela ne lui ressemble pas… Jagen avait toutes les raisons de s’inquiéter pour son mentor. Il savait ce que cette flotte représentait pour lui, et il avait conscience de la gravité de la situation, de l’importance de ce moment capital.
Quant à Willspawn, il était malheureusement égal à lui-même, « irrattrapable », comme aurait dit Saron en voyant des pirates interstellaires dans les journaux. Il avait aperçu Jagen quelques instants avant le début du discours de Kalpana, et s’était contenté de lui jeter un de ses regards habituels chargés de mépris.
Le chancelier acheva son discours sous une nuée d’applaudissements, et les fanfares se mirent en marche.
Aiden lui avait confié que le Sénat avait recruté pour l’occasion les meilleurs orchestres de Clak’dor VII, d’Orto et de Corellia. Et il ne s’était pas trompé. Tout n’était que musique à cet instant, avec une farandole de sons harmonieux dominée par des instruments graves et métalliques. Sûrement des cors, pensa Jagen. Sur Corellia, ils sont associés à la guerre, Aiden a donc dû les choisir spécialement pour ça.
À la fin du plus grand crescendo, un bruit assourdissant de moteurs commença à envahir la place. Des acclamations montèrent de tous les côtés.
Les croiseurs de la Flotte Katana, tels des nuages d’orage sous le soleil de Coruscant, avançaient vers la glorieuse Monument Plaza. Leurs coques noires ombrageaient la foule et éclipsaient la beauté de la place, et même l’attrait qu’avait le sommet de l’Umate pour la plupart des Coruscantiens. L’un des vaisseaux se détacha du groupe et descendit à grande vitesse. Il déploya son train d’atterrissage pour venir se poser sur une large zone dégagée, entre la tribune officielle et la montagne qui, devenue l’un des seuls vestiges de la nature coruscantienne, étendait sa fière pointe vers les cieux. Une fois de plus, Jagen contemplait ce bijou de la technologie, ce joyau noir qu’était le Katana.
Le vaisseau éteignit ses réacteurs au moment où les services de sécurité de Coruscant commençaient à ouvrir les barrières qui enserraient la tribune officielle et celle plus petite des journalistes. Le chancelier Kalpana et l’amiral Corona descendirent les premiers, suivis par une myriade d’hommes et de femmes de toutes les espèces qui arrivaient de ces mêmes tribunes.
- Viens, Jagen, dit Saron. Il vaudrait mieux ne pas se faire distancer.
Le jeune capitaine acquiesça sans rien dire, tout captivé qu’il était par ce fameux vaisseau. Il n’était pas le seul, visiblement. Partout, des flashs d’holocapteurs s’activaient, et immortalisaient cet instant unique, si important dans l’histoire militaire de la République.
Enfin, la République retrouve une flotte.
Vu de l’extérieur, un tel épanchement aurait pu sembler injustifié, à n’en pas douter ; mais c’était dénigrer l’importance des militaristes, qui s’était accrue au cours des années précédentes. Un bon nombre d’entre eux se tenaient dans les tribunes ouvertes, comme pour vérifier si cela été vrai. C’était une force politique influente, et on lui attribuait souvent – à tort – la création de la Flotte. Et Jagen, s’il n’était pas d’accord avec eux sur certains points, n’aurait eu aucune critique à leur faire en ce jour si cela avait été le cas.
Descendant des gradins, les deux Eripsa s’approchèrent du vaisseau au sein de la foule compacte qui suivait le chancelier Kalpana. Il n’y avait pas de bousculements, car des gens de si haute responsabilité n’auraient pu tolérer cela, mais on s’en approchait dangereusement.
- Bonjour, Ranulph, dit soudainement Saron, alors qu’ils étaient au beau milieu de la masse.
Un homme de taille moyenne, aux cheveux noirs agrémentés de légères pointes de gris et au visage dur et tranchant comme du duracier, se retourna et leur fit face, l’air surpris.
- Ah, bonjour, Saron. Je vois que vous êtes accompagné.
- Je suis le capitaine Eripsa, monsieur, se présenta Jagen.
- Enchanté, répondit l’homme. Je suis le sénateur Tarkin.
- Je suis ravi de vous rencontrer enfin, sénateur.
C’est donc lui, Ranulph Tarkin… Pas aussi impressionnant que je ne m’y attendais… C’était le sénateur d’Eriadu, et l’ancien assistant de Finis, avant que celui-ci ne soit élu à la tête du secteur de Lytton. Il appartenait aux soutiens de Kalpana, mais était surtout le leader de facto des militaristes, suite à ses virulents discours pour le renforcement des défenses internes de la République.
- J’ai suivi votre campagne avec un grand intérêt, poursuivit-il. Il est bon de savoir que l’armée peut toujours compter sur des soutiens au Sénat.
- Merci, capitaine. Je suis heureux de savoir que j’ai le soutien de l’État-Major, et que mes idées sont appréciées au sein de l’armée.
- C’est le cas, soyez-en rassuré.
À une vingtaine de mètres devant eux, le chancelier Kalpana et l’amiral Corona venaient d’atteindre la base de la passerelle d’embarquement. En hommage à une vieille coutume corellienne, un ruban avait été tendu entre les deux énormes vérins de la lourde rampe, symbolisant à la fois la nouveauté et la pureté du bâtiment. Les deux hommes étant arrivés à destination, l’orchestre du vaisseau, installé sur un monte-charge à moitié abaissé, se mit à jouer l’hymne de la République, interrompant toutes les conversations en cours.
L’air, très rythmé sans être pour autant moins mélodieux, rappela à Jagen les parades militaires qui défilaient dans la cour d’honneur de la Citadelle d’Anaxes. Il eût un pincement au cœur en se remémorant cet endroit qui avait été son foyer pendant cinq ans, et qu’il n’avait quitté que récemment.
Le morceau s’acheva sous des tonnerres d’applaudissements, et le chancelier coupa le ruban symbolique, avant de monter à bord, accompagné de l’ingénieur Blissex.
Jagen, qui observait avec attention la scène, ne s’était pas aperçu que l’amiral Corona avait profité que l’attention des caméras soit rivée vers d’autres objectifs pour le rejoindre discrètement.
- Je peux te parler ? demanda-t-il, faisant sursauter son ancien élève.
- Amiral ! s’exclama le jeune capitaine tout en se remettant de sa surprise. Vous m’avez fait peur ! Allez-y, bien sûr…
- Je n’ai que peu de temps, alors je préfère aller droit au but : J’ai besoin que tu partes en reconnaissance dans le système Vjun. L’espace local devrait être dégagé, mais je préfère m’en assurer.
- Entendu.
- Une fois là-bas, nous pourrons discuter.
Il s’éloigna aussi vite qu’il était apparu, sans ajouter le moindre mot. Jagen l’observa avec inquiétude pendant quelques instants, puis décrocha son comlink et composa le code d’appel du Forte Tête.
- Lieutenant Hurieegh au rapport, monsieur.
- Galieet, ici Jagen. J’ai besoin que le vaisseau soit opérationnel dans les plus brefs délais. Nous avons du travail.
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Messagepar Yorkman » Dim 16 Déc 2012 - 22:21   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Bon, je doit dire que ta maîtrise du texte et de ton scénario m’impressionne. Tout ça m'a l'air d'être le commencement d'une histoire mâture, complexe et maîtrisée.

Jagen Eripsa a écrit:Les potentiels Jedi Noirs. Oh, il n’y en a pas eu en masse depuis les Réformes de Ruusan


Bane a bien fait son travail :cute:

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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 16 Déc 2012 - 22:24   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Yorkman a écrit:Bon, je doit dire que ta maîtrise du texte et de ton scénario m’impressionne. Tout ça m'a l'air d'être le commencement d'une histoire mâture, complexe et maîtrisée.

Merci :oops:

Yorkman a écrit:Bane a bien fait son travail :cute:

Un véritable bourreau du travail... :paf:

Yorkman a écrit:
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Plagueis et Palpatine :love: :love:


C'est le genre de caméo que j'apprécie... :sournois:
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Messagepar Yorkman » Dim 16 Déc 2012 - 22:26   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Quoi?! Ce n'est qu'un caméo? :shock: :cry:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 16 Déc 2012 - 22:58   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Pour l'heure, et pour l'un des deux personnages ; c'est tout ce que je peux révéler. :whistle:
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 06 Jan 2013 - 22:25   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Avec un peu de retard, le chapitre suivant, que je viens tout juste de terminer !

Chapitre 4
Spoiler: Afficher
« Qu’y a-t-il de pire que la mort ? L’oubli, tout simplement. »

Sov Trorac, philosophe sullustéen.

Croiseur Hammerhead NG-2 Forte Tête, en transit dans l’hyperespace, quelques heures plus tard.

La sonnerie de son réveil tira Jagen du sommeil agité dans lequel il était tombé à leur départ de Coruscant. Écarquillant les yeux, il ouvrit la lumière et se redressa.
Il avait bien dormi pendant quelques heures, mais il n’était pas du tout reposé. Cela avait été une succession de cauchemars terrifiants, une impression d’étouffement, comme s’il avait été balancé dans le vide intersidéral sans combinaison…
Balayant tous ces mauvais souvenirs, il se leva énergiquement. Le contact avec le sol en métal froid acheva de le réveiller ; il se hâta de mettre ses chaussons en toile soyeuse de Frésia, puis se dirigea vers sa salle de bains personnelle. Une vapodouche rapide le rafraîchit avant de mettre son uniforme de service, avec sa couleur grise traditionnelle. Il ajusta son képi, puis sortit de sa cabine.
Il n’eut que quelques pas à faire pour rejoindre le pont. Sa cabine donnait sur la coursive centrale, comme celles des passagers, et donnait sur le carrefour entre les deux halls d’accueil latéraux et la salle des ascenseurs, qui permettait d’accéder à l’étage supérieur, l’accès aux soutes et aux machineries se faisant par l’arrière. Lorsqu’il entra, la verrière sur la paroi opposée était encore occupée par l’image tourbillonnante qui caractérisait l’hyperespace.
Galieet était assis dans son siège, explorant un rapport sur son datapad.
- Bonjour, Jagen, dit-il en voyant arriver son supérieur. Bien dormi ?
- Très bien, Galieet, merci. Tu peux y aller, je prends les rênes.
- Inutile, nous allons arriver d’ici quelques minutes.
- Ah. Que lis-tu ?
- Les actualités. Il semblerait qu’il y ait eu un nouveau raid pirate dans le secteur Thyferra.
- Rien d’étonnant, déclara le jeune capitaine en haussant les bras. Le bacta est toujours très cher.
- C’est à deux pas de Yag’Dhul, ajouta le givin sans lever les yeux.
- C’est vrai… Mais il n’y a rien qui soit vraiment alarmant.
Galieet ne répondit pas. Il était réellement attaché à sa planète natale, et il prenait très à cœur tout ce qui pouvait s’y passer.
- Je te promets que j’en parlerai à Aiden. S’il a du temps à me consacrer, bien entendu.
- Il en aura. Ce n’est pas pour rien qu’il vous a convoqué.
- Il m’a demandé de servir d’éclaireur…
- …Mais les vaisseaux de la Flotte Katana ont un meilleur hyperpropulseur que le nôtre.
Jagen ne répondit rien. Maintenant qu’il y repensait, la Flotte Katana devait déjà les attendre, là-bas, sur Vjun…
Mais à quoi Aiden joue-t-il ?
- Nous arrivons dans quelques secondes, indiqua le givin.
Effectivement, alors que le jeune capitaine se tournait vers la baie d’observation, l’alarme de proximité s’enclencha et le vaisseau quitta la vitesse lumière pour entrer dans l’espace de Vjun.
La planète brune était imposante et occupait la moitié de la vitre, mais ce n’était pas cela le plus impressionnant. Non, ce qui concentrait l’attention de tous les membres de l’équipage présents sur le pont, c’était la présence de ces deux cents cuirassés qui paradaient au large, en formation de combat.
La Flotte Katana était enfin sur le terrain, prête à défendre la République… Et à écraser ses ennemis.
Une fois cette mission finie, les vaisseaux de guerre pourraient accomplir leur mission première : détruire les pirates. Mais, pour l’heure, les vaisseaux étaient d’un calme inquiétant, tels des coquilles vides errant dans l’espace. Pendant un instant, Jagen craignit qu’il ne soit arrivé quelque chose à l’équipage, mais cette peur cessa quelques secondes plus tard, quand l’opérateur holocom annonça que le Katana cherchait à les contacter.
- Allez-y, Horsk, répondit le capitaine. Lancez la transmission.
Le bothan acquiesça et enclencha plusieurs fois. La silhouette bleutée d’un zabrak en tenue d’officier de la République apparut au-dessus du terminal holographique du pont.
- Mes respects, capitaine, déclara-t-il. Je suis le lieutenant Tur’vaktra, des Forces Armées de la République, au service exclusif de l’amiral Corona. Il m’a chargé de venir à votre rencontre, de façon à vous convoyer.
- Remerciez-le de ma part. Nous allons déployer le sas d’amarrage n°4. Je vous attends dans le hall.
- Bien compris, capitaine.
Du coin de l’œil, Jagen aperçut une navette qui quittait la formation alliée pour venir à leur rencontre. On dirait que tout a été préparé à l’avance…
- Galieet, déclara-t-il après quelques secondes de réflexion, je vous confie le commandement.
- Entendu. Dois-je rapprocher le vaisseau des cuirassés ?
- Inutile, nous ne ferions que gêner les manœuvres.
- Compris. Bonne chance, capitaine.
- Merci, lieutenant.
Le jeune officier sortit du pont par la porte principale, et se retrouva très vite dans le hall d’où partaient les sas d’amarrage. Il venait à peine d’arriver lorsque qu’il sentit une légère secousse, probablement atténuée par les différents systèmes d’inertie du vaisseau. La navette s’était amarrée, et l’un des sas, dont la porte était barrée d’un énorme chiffre « 4 », s’ouvrit et laissa apparaître l’intérieur du transporteur. Le zabrak qui les avait appelés tout à l’heure en sortit et s’avança vers lui, au garde à vous.
- Capitaine Eripsa.
- Lieutenant Tur’vaktra, répondit Jagen avec un sourire.
- L’amiral Corona vous attend. Il serait plus prudent de ne pas le faire patienter trop longtemps.
- Bien sûr. Passez devant, je vous suis.
Les deux soldats entrèrent dans la navette et se dirigèrent vers le poste de pilotage de celle-ci, le zabrak s’installant aux commandes tandis que Jagen prenait la place du passager. Le vaisseau se détacha du Forte Tête et repartit vers la gigantesque flotte, qui semblait errer sans but autour de Vjun. Les cuirassés de la Force Sombre, comme on l’appelait parfois, prirent de plus en plus de place sur la verrière, si bien qu’au final ils ne voyaient plus qu’eux. Le Katana, qui trônait au milieu des autres croiseurs, et qui était bien évidemment leur destination, leur apparut après qu’ils eurent traversés le premier rang de la Flotte.
- Je suppose que vous n’avez pas besoin de moi pour les manœuvres, déclara Jagen. À quel pont me débarquez-vous ?
- Au pont 26, capitaine. Vous ne serez qu’à une courte distance des quartiers de l’amiral Corona.
- Excellent.
Une nouvelle secousse indiqua que la navette s’était amarrée au sas du Katana. Aussitôt, l’accès latéral s’ouvrit.
- Nous y voilà, capitaine, déclara le lieutenant Tur’vaktra. Je reste en attente.
- Très bien.
Jagen sortit à grands pas de la navette, pressé par sa curiosité. Il avait beau ruminer depuis une dizaine de minutes pour tenter de comprendre ce qui avait poussé le vieil amiral à le convoquer, il ne parvenait pas à voir de raison valable, ses hypothèses étant toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Aussi ne prêta-t-il guère attention aux coursives du Katana, comme il l’avait fait lors de sa visite précédente ; tout au plus remarqua-t-il qu’il n’y avait pas beaucoup de personnel qui les empruntait. Ils sont sans doute dans les coursives inférieures.
Tout à ses pensées, le jeune capitaine pénétra dans ce qui s’apparentait au saint des saints du cuirassé et même de la Flotte, les quartiers de l’amiral Corona, en charge du commandement de la Force Sombre. La pièce d’entrée, qui faisait également office de salle de réception et de bureau, était dans l’obscurité ; la seule lueur provenait de la verrière s’ouvrant sur l’espace, sur le mur opposé à celui par lequel Jagen venait d’entrer ; et même cette unique lumière était atténuée, car la silhouette d’un haut fauteuil, dans lequel était assis l’occupant des lieux, trônait juste devant.
- Jagen. Par la Force, tu es enfin là !
- Désolé, Aiden, répondit le jeune capitaine en s’avançant vers l’estrade où se trouvait Corona. J’ai fait aussi vite que j’ai pu.
- Je sais, je sais, tu n’es pas à blâmer. Sois indulgent envers un vieil homme aux nombreux soucis.
- Aiden, que vous arrive-t-il ? demanda sans plus tarder Jagen en s’asseyant. Vous êtes étrange…
- Je ne suis pas étrange, je suis terrorisé. Et il y a de quoi.
Il désigna une malle, située dans une alcôve sur le côté du bureau. Jagen se tourna vers elle, de plus en plus perdu.
- C’est la malle que vous avez reçu tout à l’heure ? Mais…
- Je ne voulais pas te la montrer avant, parce que je ne souhaitais pas t’impliquer, d’autant plus que je n’ai aucune confiance envers le Sénat. J’ai bien peur d’être espionné.
- Espionné par le Sénat ! Comment…
- Jagen, regarde.
Il saisit une télécommande, posée à côté de l’écran de son terminal Holonet, et appuya sur l’une des touches. Le couvercle au sommet de la malle s’ouvrit, et le fond s’éleva laissant apparaître son contenu. Jagen étouffa une nausée en voyant de quoi il s’agissait.
- Par les Neuf Enfers Corelliens… Aiden, ce ne sont pas…
- Si.
Trois têtes, deux d’humains et une de rodien, étaient posées là, exposées comme des trophées dans un musée.
- J’ai évidemment fait un scan complet de la malle et… Et des têtes, reprit Corona. Il n’y a pas d’appareil d’écoute. Nous pouvons parler en toute sécurité.
- Ces têtes… Mais pourquoi…
- N’y a-t-il rien qui te choque ?
Jagen se retint de répondre que la simple vue de cet effroyable spectacle suffirait à choquer n’importe qui. Mais il se décida, malgré sa répulsion, à les regarder en précision. Son attention se porta sur la malle, et sur le fond de métal immaculé.
- Il n’y a pas de sang, finit-il par dire.
- Exact. Ces blessures fatales ont été instantanément cautérisées.
- Cautérisées ? Mais…
L’implication de ce simple détail glaça le jeune capitaine d’effroi.
- … Seuls les sabres laser des Jedi peuvent faire une telle chose !
- En effet.
- Aiden, je ne parviens pas à croire que l’Ordre ait pu faire une chose pareille.
- Je sais. Mais l’Ordre n’a rien à voir avec cela.
- Alors, qui ?
- C’est une histoire complexe et dangereuse. Je suis en danger de mort, Jagen. Ce « présent » en est la preuve.
- Vous connaissiez ces personnes ?
- J’étais leur employeur, précisa Corona. Mais avant toute chose, laisse-moi t’expliquer tout depuis le début.
- Je vous écoute.
- Eh bien, pour commencer, parlons de ma famille, la famille Corona. C’est une famille aisée, comme tu le sais, originaire de Corellia, comme le furent les Eripsa en leur temps. Jadis, elle n’avait pas une très grande influence ; mais après que la Maison Karath ait été exilée suite à la trahison de l’amiral Saul Karath lors de la Guerre Civile des Jedi, elle prit sa place et récupéra à la fois ses terres et sa fortune. C’était une époque de danger, d’incertitudes, une époque où l’Ordre Jedi faillit être oblitéré sans aucune autre forme de procès, et la République avec lui.
- J’en ai entendu parler. Au final, la République y survécut, mais se trouva affaiblie lorsque l’Empire l’attaqua quelques siècles plus tard.
- Exactement. L’Empire Sith, pour être plus précis.
- Je croyais que c’était un juron.
- Non, pas vraiment. Ça l’est depuis cette époque-là – une bien triste fin pour un mot de la langue corellienne – mais à l’origine, cela désignait un peuple vivant dans la Bordure Extérieure, loin, très loin du Noyau et de Coruscant. Un peuple qui, après s’être battu contre nous lors de la Grande Guerre de l’Hyperespace, fut presqu’entièrement anéanti et se cacha pendant plus d’un millénaire pour prendre sa revanche ; je te laisse imaginer à quel point leur haine devait être féroce. Mais revenons à nos banthas : c’est donc à l’époque de la Guerre Froide que la Maison Corona, qui avait œuvré depuis ses origines pour la sauvegarde de la République, se joignit à d’autres familles corelliennes pour se battre contre l’Empire. Les membres prirent le nom de Combattants de l’Espoir. Leur chef devint le Commandant de la Cinquième Flotte, l’homme de confiance de la chancelière Saresh, l’amiral Heiran Eripsa.
- Eripsa !
- Oui, l’un de tes ancêtres. Le but des Combattants de l’Espoir était de mettre un terme définitif à l’emprise des Sith. Je ne vais pas te retracer tous les détails – d’autant plus que je ne les connais pas forcément moi-même – mais au final, la République l’emporta, et l’Empire Sith et ses dissidents furent vaincus. Mais les Combattants de l’Espoir restèrent présents, œuvrant dans l’ombre pour la sauvegarde du régime fragilisé. Mais leur nombre déclina, et ils ne furent plus bientôt que quelques-uns, tous issus de la famille Corona – les Eripsa ayant d’autres problèmes à gérer, ajouta précipitamment Aiden en voyant la mine attristée de Jagen.
- Et qu’en est-il aujourd’hui ?
- Il n’y a plus que moi. Moi, avec à ma disposition des moyens formidables.
- Vraiment ?
- Les Combattants de l’Espoir disposaient d’actifs dans de petites sociétés de l’époque… Des noms comme Corellian Engineering Corporation, Kuat Drive Yards, Biomed Galactica…
- Des petites sociétés, en effet, répondit Jagen.
- Comme tu vois. Mais ce n’est qu’un aspect de l’organisation : plus important que tout, elle dispose d’informateurs.
- Les hommes qui ont été tués…
- Ils en faisaient partie. Leur dernière mission a commencé voici cinq ans, à l’époque où tu as disparu.
- Vraiment ? Est-ce mon père qui…
- Pas le moins du monde. J’essayais juste de comprendre ce que faisaient les Gardes du Soleil de Thyrsus dans le système Arkania. Tu connais tout d’eux, j’imagine ?
- Pas vraiment, non…
- Par la Force, que vous enseigne-t-on de nos jours à l’Académie ! C’est une secte d’origine echani ; mais alors que leurs congénères vénèrent la nuit et les astres lunaires, eux se tournent vers le jour et les soleils.
- Une différence idéologique.
- Une différence fondamentale dans la culture echani, corrigea Aiden. Si les Echanis ont toujours été des guerriers exemplaires grâce à leurs arts du combat, les Gardes du Soleil de Thyrsus sont de redoutables machines à tuer. Une organisation à surveiller de très près. Au contact des guerriers mandaloriens, ils ont appris à créer des armures de combat évoluées, à l’opposé de leur culture originelle. De puissantes protections, un casque assez allongé, des armes lourdes qui détruisent autant qu’elles impressionnent.
- Il y en avait chez Gardulla, se remémora Jagen. Mais ils n’appartenaient pas au personnel de la Hutt. Ils venaient pour affaires, me semble-t-il.
- Je sais. Un de mes agents en poste sur cette planète les a repérés alors qu’il te recherchait. J’ai toujours gardé un œil sur Tatooine, parce qu’il s’agit d’un lieu qui a une fâcheuse tendance à concentrer des évènements qui peuvent paraître insignifiants mais se révèlent parfois capitaux pour l’histoire galactique. Lorsqu’ils m’ont appris ce qui vous était arrivé, au jeune Kenth Onasi et à toi, ils m’en ont informé. J’ai bien entendu transmis l’information aux Onasi et à ton père.
- Et c’est à cause de cela que Thyrs a été tué.
- En vous sauvant, rappela Aiden. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas l’histoire qui nous intéresse. Revenons aux Gardes Solaires de Thyrsus. Le système Arkania est assez éloigné du leur, j’en ai donc déduis qu’ils avaient une excellente raison de venir là. Et, après un an d’enquête, je me suis rendu compte que je ne m’étais pas trompé.
- Que voulaient-ils ?
- Récupérer des données dans le désert du Jundland. Plusieurs sociétés avaient autrefois leurs installations sur Tatooine. La Corporation Czerka était la plus puissante d’entre elles. Elle s’y est établie à plusieurs reprises, au cours de la Guerre Civile des Jedi, ou encore bien après, lors de la Grande Guerre. Les installations que les Gardes Solaires recherchaient dataient pour leur part de la Décennie d’Obscurité qui survint peu avant les Réformes de Rusaan. Le chef de la Confrérie de l’Ombre, le seigneur Kaan, avait recruté les scientifiques de la Czerka pour mener des expériences génétiques avancées sur des Jedi capturés. Il n’a jamais pu en connaître les résultats, bien sûr, puisqu’il fut tué avant.
- Qu’est-ce que des guerriers dans leur genre pouvaient avoir à faire de telles données ? Les exploiter contre les Jedi ?
Une autre idée vint à l’esprit de Jagen.
- À moins… reprit-il en hésitant, à moins qu’ils n’aient un commanditaire que cela intéresse.
- La meilleure des deux hypothèses, si tu veux mon avis. Et celle qui s’est vérifiée par la suite. Lorsque j’ai appris cela, j’ai envoyé mes hommes pour infiltrer les Gardes Solaires. C’est assez aisé, si l’on sait bien se battre et débiter un tas d’âneries sur la beauté des astres solaires. Bref, ils y sont restés en faction pendant trois ans, glanant par la même occasion quelques renseignements sur les motivations des mercenaires. Là, ils ont appris que les Gardes vénèrent des êtres qu’ils considèrent comme des dieux sous forme physique, aux noms qui n’inspirent pas vraiment confiance : Tenebrous, Plagueis, Sidious…
- En effet, il y a plus accueillant.
- Et ce n’est pas tout, ils avaient une généalogie très précise de ces divinités, chacun étant le fils ou la fille du précédent, qu’importe les espèces. Et le premier d’entre eux, d’après ce que leur avait révélé l’un de leurs maîtres, était un dénommé Bane.
- Un mot qui signifie Fléau en aurabesh. Pas vraiment une piste probante.
- À part si on la confronte aux archives de la République. Et là, après plusieurs dizaines de pages consacrées à diverses épidémies, on trouve mention d’une mission ayant eu lieu sur Ambria, dix ans après les Réformes de Ruusan. Un commando Jedi envoyé éliminer le dernier Seigneur Noir des Sith, le seul ayant survécu à la Bataille de Ruusan.
- Vous voulez dire qu’il aurait pu feindre la mort ? Et qu’il aurait pu…
- Il a probablement eu le temps d’enseigner à un apprenti ce qu’il savait. Dans ce cas, tu comprends ce que cela implique ?
Le jeune capitaine acquiesça d’un air sombre.
- Vos hommes ont été démasqués ?
- Il y a deux semaines, expliqua Aiden. Ils ont tentés de me contacter pour faire leur rapport, mais ils ont visiblement été surpris en plein transfert.
Le silence tomba sur la pièce. Jagen s’efforçait de ne pas poser le regard sur les têtes, malgré l’attrait morbide qu’elles semblaient avoir.
- Aiden, reprit-il pour rompre aussi bien le silence que le charme, vous êtes vraiment convaincu que les Sith ont survécu ? Qu’ils existent toujours ?
- Non seulement j’en suis convaincu, mais je me battrai pour que la République le soit également.
- Mais ce n’est pas leur genre de rester dans l’ombre. Ils préfèrent causer des dommages bien visibles.
- Ils ont toutefois échappé plusieurs fois à notre vigilance. Jagen, ne les sous-estime surtout pas. Leur pouvoir est immense et mortel.
- Je ne les sous-estime pas, Aiden. J’aurais plutôt tendance à penser que c’est vous qui les surestimez. La République est forte et profondément ancrée dans les esprits, à présent. Je vois mal un régime autoritaire prendre sa place.
- Si tu dis cela, c’est que tu ne comprends pas la haine que peuvent avoir ceux qui se sentent abandonnés par elle ! Le dégoût qu’ils ont des mondes du Noyau et de leurs habitants ! La rage qui les poussera un jour à prendre les armes contre nous !
- Aiden, je ne pense pas que la République encoure un quelconque danger ; mais si elle était réellement en péril, je vous jure sur l’honneur que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour la protéger ! Est-ce que cela vous convient ?
À ce moment précis, le comlink de l’amiral bipa, concentrant instantanément toute l’attention sur lui.
- Ici Corona, j’écoute.
- Amiral, ici Contrôle Hangar. Les vaisseaux de l’ambassade de Vjun sont en approche. Dois-je autoriser leur accostage ?
- En quarantaine le temps qu’ils soient examinés.
- Bien compris, Amiral. Contrôle Hangar, terminé.
Aiden se tourna à nouveau vers Jagen.
- Tu ferais mieux de rejoindre ton vaisseau ; j’ai quelques détails à régler avec les ambassadeurs à propos des circuits de navettes. Nous reprendrons cette discussion plus tard. Et, oui, Jagen, cela me convient. Si tu te tiens à cette résolution, tout ira pour le mieux.
- Je ne suis pas homme à trahir ma parole.
- Je le sais.
- Bonne chance dans vos négociations, Aiden. Vous en aurez sûrement besoin.
- Merci, Jagen. Et… Ah, ce n’est pas dans mes habitudes, mais… Que la Force soit avec toi.
- Et avec vous aussi, Aiden.
Après un dernier salut, le jeune capitaine sortit des quartiers de l’amiral au pas, se retrouvant dans des couloirs à peine plus peuplés que lors de son arrivée. Il ne cessait de penser aux paroles de son mentor. Si les Sith sont réellement de retour, ils ne tarderont pas à se manifester. Qui pourraient-ils être ? Des militaires ? Des grands dirigeants ? Des politiciens ? Ou tout simplement des gens normaux afin de passer inaperçus ? Et comment pourrait-on vaincre cette vermine sans impliquer l’Ordre Jedi ? Comment peut-on riposter face à des ennemis disposant d’un pouvoir qu’on ne peut appréhender ?
- Capitaine ! Où allez-vous ? cria dans son dos la voix de Tur’vaktra.
Il se retourna immédiatement. Plongé dans ses pensées, il avait dépassé sans même le remarquer le sas où était amarrée la navette qui devait le ramener au Forte Tête. Tur’vaktra, qui se tenait à deux pas de l’accès, avait sûrement dû le repérer en faisant un tour de routine.
- Dans votre navette, Lieutenant. Il semblerait que j’aie encore du mal à me repérer dans ces cuirassés.
- C’est tout à fait normal, monsieur. Ils sont immenses.
- Et pourtant, il y a déjà eu bien plus grand… Préparez-vous au décollage.
- À vos ordres.
Ils entrèrent tous deux dans le vaisseau, le lieutenant zabrak se dirigeant vers le poste de pilotage tandis que Jagen se sanglait à un siège à l’arrière, adossé à la paroi du réacteur. Les hublots sur son flanc gauche s’ouvraient sur l’immensité de l’espace, avec quelques étoiles occultées par les cuirassés qui entouraient le Katana. Les questions revinrent vite à l’esprit du jeune capitaine.
Puis il y eût le bruit.
Avant que Jagen n’ait pu associer ce son à un souvenir, le sas de la navette se referma. Comprenant ce dont il s’agissait, il se précipita dans le cockpit, l’atteignant au moment où le vaisseau se détachait totalement de la structure du cuirassé.
- Demi-tour ! ordonna-t-il immédiatement. Il faut retourner sur le Katana !
- Bien, capitaine, répondit Tur’vaktra en s’exécutant. Que se passe-t-il ?
- Un tir de blaster. Et je ne pense pas qu’il s’agisse d’un entraînement.
- Monsieur, je contacte le Katana par radio le temps que nous fassions demi-tour.
- Allez-y.
L’index du zabrak avait à peine relâché le bouton des haut-parleurs qu’un déluge de paroles s’abattit sur eux.
- … Je répète, nous sommes attaqués !
- … Feu, je répète, il y a une tempête de feu dans le secteur FL-5 !
- … l’ennemi nous aborde par le pont 34…
- …cinq hommes à terre, je répète, cinq hommes à terre…
- Mais que se passe-t-il donc ? demanda Tur’vaktra, à la fois stupéfait et horrifié, sa voix peinant à couvrir les cris.
- Je… je ne sais pas…
De l’extérieur, le Katana offrait un aspect tout à fait paisible, bien loin de ce qui se déroulait sur les canaux de communication. La navette, qui venait de finir sa rotation, se dirigeait à présent droit sur le cuirassé.
- Monsieur ! cria soudainement le lieutenant zabrak, sur le visage duquel perlaient désormais de grosses gouttes de sueur. Les croiseurs… On dirait qu’ils allument leurs hyperpropulseurs !
- Impossible, souffla Jagen, en total déni de la réalité.
Pourtant, l’écran scan de leur navette affichait bien une poussée d’énergie sur l’ensemble des deux cents cuirassés de la Flotte.
- Il faut qu’on sorte de là ! cria le zabrak.
- Essayez de nous rapprocher de la planète, suggéra le capitaine, qui ne lâchait pas des yeux les vaisseaux en mouvement.
L’idée était bonne, sans aucun doute ; ils venaient à peine d’atteindre la barre de l’hyperespace que les vaisseaux disparurent, les uns après les autres. La zone était vide. Jagen, malgré ses doutes, dût se rendre à l’évidence.
La Flotte Katana, l’emblème militaire du renouveau de la République, venait de disparaître sous ses yeux.


Voilà qui devrait rebattre les cartes pour la suite des évènements... :sournois:
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Messagepar Yorkman » Dim 06 Jan 2013 - 23:01   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Ça y est, c'est passionnant!
Tu me souffles à chaque chapitre, je me demande comment sera le dernier.
De toute façon il n'en faut pas beaucoup pour me contenter : 2-3 Sith par-ci par-là et c'est bon :D
Juste une chose : c'est moi ou le Zabrak devient un Twi'lek d'un coup?
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 06 Jan 2013 - 23:11   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Yorkman a écrit:Juste une chose : c'est moi ou le Zabrak devient un Twi'lek d'un coup?

Voilà ce que c'est d'écrire des chapitres sur deux mois :pfff:

Merci pour ton retour, j'espère que la suite te plaira tout autant :jap:
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Messagepar Jagen Eripsa » Ven 18 Jan 2013 - 17:22   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Et un nouveau petit chapitre tout frais, sans action mais pas sans conséquences... :sournois:

Chapitre 5
Spoiler: Afficher
« La crise actuelle est sans précédent. Aujourd’hui, des foules immenses ont manifestées sur Coruscant pour la démission du chancelier Kalpana, dont la gestion de l’affaire est ardemment dénoncée par les sénateurs de l’opposition. Par ailleurs, de nombreux messages de soutien aux disparus continuent à affluer vers les bases militaires républicaines. Les recherches sont pour l’heure infructueuse, et malgré les paroles tempérées du service de navigation hyperspatiale de la République, il semblerait qu’il n’y ait plus beaucoup d’espoir pour les quatre cent quarante mille huit cents membres d’équipage et leur commandant, l’amiral Corona. Nos pensées vont surtout aux familles, endeuillées en ce triste jour. »

Keiran Hoolris, présentateur du journal d’HNE.

Coruscant, Cité Galactique, Centre Médical Militaire Garza, Z.Q. (Zone de Quarantaine) A-5, sept jours plus tard.

Le bruit caractéristique des pompes à air tira Jagen de la torpeur dans laquelle il était tombé depuis maintenant quelques heures. Il ouvrit les yeux et se leva rapidement. Sur le lit d’à-côté, Galieet émergea à son tour. Les autres, pour leur part, étaient encore profondément assoupis.
Le sas stérile s’ouvrit, laissant entrer un médecin qui – le cœur de Jagen bondit à cette vue – n’était pas en combinaison. Il se précipita sur lui.
- Docteur ! Sommes-nous libres ?
- J’ai ici le résultat de vos analyses, répondit le praticien, un duro dont la peau tirait sur le blanc. Vous êtes en parfaite santé.
- C’est ce que je me tue à vous répéter depuis notre arrivée ! grommela Jagen.
- Si vous aviez été un porteur sain, les conséquences auraient été terribles…
- C’est ça, c’est ça… Et mes hommes ? Allez-vous enfin nous relâcher ?
- Bien sûr. Par précaution, vos possessions personnelles ainsi que l’ensemble du vaisseau ont été traités, mais vous pouvez à présent les récupérer.
- Tant mieux.
- Par contre, le bureau du chancelier souhaite vous débriefer.
Le jeune capitaine fronça les sourcils. Il ne pourrait rien révéler de plus que ce qu’il avait déjà dit, mais après tout, il devait s’attendre à répéter de nombreuses fois son histoire pendant les prochaines semaines.
- Je vais m’y rendre immédiatement.
- Inutile, capitaine, dit une voix provenant de l’extérieur de la salle stérile.
Un homme de taille moyenne, aux cheveux grisonnants et aux vêtements richement décorés entra par le sas resté ouvert. Jagen, bien qu’il ne l’ait jamais rencontré, le connaissait de vue.
- Sénateur Antilles, dit-il en lui tendant la main. C’est un plaisir de faire votre connaissance.
- Tout comme pour moi, répondit le représentant d’Aldérande en la lui serrant. Je tenais à voir comment vous alliez. Votre père m’a demandé de jeter un œil sur vous.
- Vraiment ?
- Oui. Il a dû repartir pour Bespin, entre autres pour rassurer votre mère – tous les parents de militaires doivent être sous le choc après cette terrible catastrophe, bien entendu. Et comme le chancelier a eu vent de son souhait, il m’a demandé de vous transmettre son message.
- Je vous écoute.
- J’ai un speeder prêt. Je préfèrerais que nous discutions une fois à bord.
Jagen hésita un instant. De telles précautions au sein de structures militaires étaient un signe de paranoïa… Ou indiquaient que le message du chancelier était on ne peut plus grave.
- Très bien. Docteur, puis-je partir ?
- Aussi vite que vous le souhaitez, grommela le praticien, qui s’occupait à présent de Galieet.
Jagen lança un coup d’œil à son équipage, qui se réveillait petit à petit, puis sortit de la zone stérile – qui ne l’était plus vraiment, bien sûr – d’un pas assuré, suivant le sénateur Antilles.
Le délégué d’Aldérande ne prononça pas le moindre mot pendant le trajet. Sa présence fut cependant d’une grande utilité à Jagen, car il suffisait qu’il montre sa carte diplomatique pour ouvrir les portes, ce qui évitait les habituels contrôles successifs.
Une fois arrivés sur le parvis du centre médical, situé à l’extérieur du centre-ville de Coruscant – si tenté qu’on puisse en définir un dans cette cité planétaire, ils montèrent dans un speeder peint aux couleurs d’Aldérande. Les appareils blancs et bleus n’étaient pas courants, même ici, et le fait qu’il s’agisse d’un modèle luxueux n’aidait pas à passer inaperçu. Partout, sur le chemin du Sénat, les passagers des transports aériens de la planète tournaient la tête à leur passage.
Jagen ne s’en apercevait pas. Il ne voyait même pas ces gens-là, tout occupé qu’il était par l’imminence de sa confrontation avec le chancelier. Il n’était jamais agréable d’être le porteur de mauvaises nouvelles, surtout lorsqu’on devait les annoncer à l’homme le plus puissant de la galaxie.
- Vous êtes tendu, constata Antilles en haussant les sourcils. Ne vous inquiétez pas. Vous n’avez aucunement à vous en faire.
- C’est ce que j’aimerais penser… répondit Jagen. L’amiral Willspawn a-t-il réagi ?
- S’il a réagi ? Vous voulez rire ! C’est tout juste s’il n’a pas sauté de joie quand le chancelier lui a annoncé sa nomination au poste de commandeur suprême.
- À ce point-là ?
- J’ai peut-être exagéré un peu, avoua le sénateur. C’était plutôt « Je vous suis reconnaissant, Excellence, d’avoir pensé à moi en cette heure difficile, après ces évènements tragiques, pour prendre en main la flotte de la République. ». Mais le sens y était.
- C’est une catastrophe.
- Je ne vous le fais pas dire.
Après une phase de descente, l’airspeeder s’arrêta sur la grande piste circulaire qui faisait le tour du Sénat. Deux gardes d’apparat, dans leur armure bleue, s’approchèrent d’eux. Une nouvelle fois, le sénateur présenta son badge, et les gardes les laissèrent passer.
- Efficace, commenta Jagen. On dirait presque un tour de passe-passe Jedi.
- Sauf que ces hommes m’ont laissé passer de leur plein gré, répliqua Bail.
Ils entrèrent par une large porte en verre mat et se retrouvèrent dans le couloir principal supérieur. De là, l’immense baie vitrée interne offrait une vue exceptionnelle sur la Rotonde du Sénat en contrebas. C’était à ce niveau qu’était situé le bureau de réception du chancelier, bien différent de celui où l’attendait sa plateforme dans les sous-sols de l’édifice.
La piste sur laquelle ils avaient atterri était, Jagen venait de le comprendre, ni plus ni moins celle du chancelier en personne, réservée exclusivement au chef de la République et à ses invités. Un tel honneur était rare, et permettait de mesurer l’influence de ceux autorisés à l’emprunter. Antilles doit donc vraiment être dans les bons papiers de Kalpana, songea le jeune capitaine.
Après avoir longé la verrière sur quelques mètres, Jagen et Antilles arrivèrent dans l’antichambre du Bureau de l’Exécutif. La porte s’ouvrit à leur approche, révélant le saint des saints.
La pièce était peinte dans des nuances de bleu et de gris, offrant une impression d’apaisement bien loin de son rôle véritable. Sur le mur opposé à la porte, une baie vitrée s’ouvrait sur Coruscant, laissant entrer les derniers rayons du soleil couchant. Juste devant, un immense bureau était posé sur une élévation, avec trois fauteuils bas devant et un haut siège, semblable à un trône, juste derrière.
Le chancelier Kalpana, qui y était assis, parlait avec Finis Valorum, installé dans l’un des fauteuils bas. Voyant ses invités entrer, Kalpana se tût, et se leva pour les saluer, suivi par Valorum. Ils se dirigèrent vers Antilles en premier, puis se tournèrent vers Jagen.
- Capitaine Eripsa, dit le chancelier en lui serrant la main. Je suis heureux de vous revoir en pleine forme.
- Merci, Excellence.
- Au moins, Saron pourra cesser de s’inquiéter, dès qu’il vous aura vu ainsi, continua Valorum en le saluant à son tour.
- Si j’ai le temps avant ma prochaine affectation…
- C’est justement pour discuter de cela que je vous ai invité, trancha Kalpana. Prenez place, tous les deux, je vous en prie.
Tandis que le chancelier contournait à nouveau le bureau, Jagen s’installa dans le fauteuil le plus à droite, les sens éveillés par tant de mystère.
- Jagen, – Vous permettez que je vous appelle ainsi ? – j’ai à présent la quasi-certitude que nous ne retrouverons pas la flotte Katana. Elle s’est véritablement évaporée.
- Je ne comprends pas, déclara le jeune capitaine. Tout était en ordre cinq minutes avant…
- Je suis dans le même cas que vous, déclara Kalpana. Mais je ne peux pas me permettre de douter. En tant que dirigeant de la République, j’ai de nombreux devoirs, et l’un d’eux est de tout faire pour la protéger. Or, avec plus de la moitié de nos vaisseaux évanouis dans le vide intersidéral, nous nous trouvons dans une situation fort fâcheuse.
Il rassembla quelques notes en flimsiplast, y jeta un coup d’œil et reprit :
- Comme vous avez dû vous en rendre compte, il y a actuellement deux clans dans l’armée. Celui d’Aiden et celui de Willspawn. Or, le premier ayant perdu son chef et la quasi-totalité de ses membres, le second s’en trouve considérablement renforcé. Je n’ai pas vraiment le choix, je vais devoir nommer Trevor Willspawn à la tête de nos Forces Armées.
- Sauf votre respect, Excellence, je crois que nous courrons au désastre, déclara Jagen. Willspawn n’a rien de ce qui fait un bon officier. J’ignore même comment il a pu arriver si haut.
- C’est un mystère que bon nombre d’entre nous aimerions résoudre, répliqua Kalpana, déclenchant un rire nerveux des deux sénateurs qui observaient. Cependant, ajouta-t-il en leur lançant un regard amusé, j’ai encore une marge de manœuvre. Assez faible, certes, mais présente quand même.
- Je vous écoute, Excellence.
- Comme vous le savez sans doute, Aiden avait obtenu que la plupart des membres de son groupe d’influence soient nommés au sein de la Flotte Katana.
- … Oui.
- Cependant, il n’a pas pu l’obtenir pour une seule personne, qui de surcroît se trouve être son successeur désigné… Vous, Jagen.
Le cœur du jeune capitaine fit un bond.
- M… Moi, Excellence ?
- Vous, Jagen. Bien entendu, je ne peux pas vous nommer amiral. J’espère que vous pourrez vous contenter du grade de colonel.
Il avait dit cette dernière phrase avec un sourire entendu, puisqu’il connaissait déjà la réponse. Colonel Jagen Eripsa. Oui, ça sonne bien.
- Vous avez sans doute compris qu’à votre âge – Vous n’avez pas encore fêté votre vingt-cinquième anniversaire, il me semble ? – c’est une première dans l’histoire de la Flotte, au moins depuis les Réformes de Ruusan. Cependant, je ne peux pas me prétendre sain d’esprit et laisser l’ensemble de mon budget militaire entre les mains de Willspawn. Par conséquent, vous gérerez la moitié du budget de la Flotte.
- C’est trop d’honneur… répondit Jagen, sous le choc.
- C’est surtout beaucoup de travail, comme vous devez vous y attendre.
Le chancelier s’appuya contre son siège, fixant le jeune officier quelques instants d’un air pensif.
- Ce que vous ignorez, reprit-il brusquement, c’est que la Flotte Katana a été créée en réponse à une menace bien précise.
- Les Sith, monsieur ?
Surpris par ce mot, le chancelier eût un instant d’hésitation. Les deux sénateurs s’avancèrent légèrement.
- Que savez-vous des Sith, Jagen ? demanda Finis Valorum.
- Je sais qu’il s’agit d’un ancien peuple de Jedi Noirs, c’est-à-dire d’utilisateurs de la Force Obscure, répondit Eripsa.
- Et… ?
- Et qu’ils sont censés avoir disparu depuis près d’un millénaire, admit le jeune colonel à contrecœur.
- Exactement ! dit le sénateur d’une voix forte. Alors pourquoi souhaitez-vous donc faire peur au chancelier ?
- Parce que je n’ai pas tout dit dans mon rapport public, répliqua le jeune colonel d’un ton de défiance. Je ne suis pas allé sur le Katana pour présenter un rapport à l’amiral Corona. Non, j’y suis allé parce qu’il m’avait demandé de venir.
Un silence de plomb s’abattit sur le bureau.
- Voilà qui change tout, dit Bail Antilles dans un souffle.
- Jagen, de quoi Aiden vous-a-t-il parlé ? demanda le chancelier.
- Il a évoqué une enquête sur les Gardes Solaires de Thyrsus… Et il pensait avoir découvert que les Sith les manipulaient à travers leur religion.
- Vraiment ?
- Il y avait aussi autre chose, ajouta Eripsa, d’un ton hésitant. Il a reçu… les têtes de ses agents, dans son bureau, le jour de l’inauguration, après la séance du Sénat. Des têtes tranchées par un sabre laser.
- C’est bien ce que je craignais, avoua Kalpana. Aiden a lui-même été infecté par ce terrible virus, visiblement.
- Vous pensez qu’il était fou ? demanda Jagen, choqué par de telles allusions.
- Tout le contenu qui entre au Sénat est vérifié par la Garde Sénatoriale, expliqua Finis. En tant que chef du Conseil de Sécurité, je reçois tous les soirs un rapport sur les incidents de la journée. Et il n’y a pas eu de saisie depuis plus d’un mois. Les colis à destination de l’amiral Corona étaient particulièrement surveillés, étant donné son rôle stratégique. Je ne vois pas comment il aurait pu les trouver dans son bureau.
- Aiden a dû être contaminé peu après son arrivée, déclara Bail d’un air triste. Peut-être la folie l’a-t-elle poussé à faire… À faire cela par lui-même. Je ne vois pas ce que nous pourrions y faire, à présent. Il est sûrement déjà mort, comme tout son équipage.
Jagen acquiesça. Les derniers espoirs qu’il entretenait encore au sujet de la récupération de la flotte Katana venaient de s’évanouir. Sans doute a-t-il inventé toute l’histoire. C’était cohérent, oui, mais bien trop rocambolesque pour être vrai.
- Donc, comme je le disais avant cette… interruption, reprit Kalpana, la Flotte Katana a été créée en réponse à une menace précise.
Il appuya sur plusieurs touches sur son bureau, faisant sortir un holoprojecteur caché qui s’alluma une fois en position. Plusieurs images, dont un logo et quelques vaisseaux, se matérialisèrent dans les airs.
- Je vous présente la Brigade Stellaire de Korsterck, déclara le chancelier. C’est une organisation criminelle, agissant aussi bien dans les domaines de la piraterie que de l’esclavage.
Son symbole, un poing rouge sang sur un fond noir encadré par des chaînes métalliques, sembla familier à Jagen.
- Ils agissent dans la Bordure depuis plusieurs années, continua Kalpana. Comme nous n’avons aucune autorité sur la plupart de ces territoires – les Hutts, bien qu’officiellement en guerre contre cette organisation et la piraterie en général, les soutiennent secrètement, et prendraient une intervention pour une attaque – nous avons préféré ne pas intervenir. Mais à présent, c’est la Bordure Médiane qui est touchée.
- Ce sont eux qui sont à l’origine de l’attaque du convoi de la Fédération du Commerce sur Ryndellia, la semaine dernière ? demanda Antilles.
- En effet, confirma Kalpana. Ils ont une assez bonne connaissance de ce secteur. En vérité, les chefs de l’organisation y ont autrefois navigué en toute sécurité, jusqu’à ce que leur premier foyer, le Blood Angel, passe sous le commandement de…
- Trenik Fehn, acheva Jagen dans un souffle.
Tous les regards se tournèrent vers le jeune colonel.
- Comment se fait-il que vous connaissiez ce petit vaisseau, Jagen ? demanda Valorum, intrigué.
- Tout simplement parce que j’ai passé les pires œuvres de ma vie à bord. Et les dernières de ce vaisseau, au passage.
- Vous étiez à bord ? dit sèchement le chancelier.
- Oui.
- Pourtant, le rapport stipule que…
- L’officier de la République a délibérément ignoré mes appels de détresse.
La haine, mêlée au souvenir de la promesse qu’il s’était fait de venger Thyrs, lui revenait au cœur en cet instant.
- Vous savez qui est derrière tout cela ?
- Jagen, répondit Kalpana, je ne vous ai pas accordé un grade pour que vous fassiez justice par vous-même.
- Je m’en doute bien, Excellence, mais…
- Je n’ai pas consulté les archives, si c’est ce que vous voulez savoir. Et je ne le ferai pas, tant que cette organisation n’aura pas été tout à fait détruite. Le marché est-il clair ?
- Vous me laisserez faire ce que j’ai à faire ? Un homme bon est mort à cause de cette crapule.
- Je saurai fermer les yeux.
- Alors c’est entendu.
- Bien. À présent, colonel, j’aimerais que vous vous mettiez immédiatement au travail. La tâche qui vous attend est rude.
- À vos ordres, Excellence.
Après s’être mis au garde-à-vous et avoir salué les trois politiciens, il se dirigea vers la porte d’un pas conquérant. Je suis entré ici capitaine, j’en ressors colonel. Avec un but précis.
Quelle sera la prochaine étape ?
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Messagepar Yorkman » Dim 20 Jan 2013 - 0:35   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Lu et approuvé! :wink:
J'aime beaucoup ce que tu faits des personnages pourtant je trouve que la jeune capitaine - et désormais colonel - Jagen Eripsa a un peu perdu de son character development et ce, dés le 1er chapitre en fait :transpire:
C'est vrai que dans le chapitre 1 il est bien présenté, bien développé, c'est un jeune officier qui sort tout juste de l'Académie et il a quelque menus problèmes d'intégration avec ses camarades, en particulier Ozzel (dont l'incompétence le mènera à une fin que l'on connaît tous :wink: ) ce qui est, n'ayons pas peur de le dire, le lot de tout héros de fiction étant dans une période éducative charnière de sa vie...bref, il est l'ado qui brûle d'entrer en action mais qui n'a pas encore les clés en main, et de plus avec un passif douloureux. Classique mais efficace :)
Et puis boom! Dés le 2e chapitre j'ai eu le sentiment qu'il avait totalement changé. Quand il arrive sur le Hammerhead il sait absolument ce qu'il fait, il en vient même à faire peur à toute une bande de membres d'équipage récalcitrants alors qu'il n'est encore qu' un rookie. (mais tjrs en étant très académique, style il sort le règlement numéro machin chose, le truc que seul un jeune tout heureux d'avoir eu son Bac avec mention très bien pourra te sortir) Et ensuite il organise un défilé de nouveaux "matelots" façon Pirates des Caraïbes 2 (la référence ne m'aura pas échappée :wink: ). Ce changement soudain m'a un peu déstabilisé je dois dire, mais seulement au début, et je me suis très vite attaché au personnage(parce que le lycéen qui a des problèmes avec ses petits camarades ça va bien 5 minutes). Mais après...
On répète tjrs un peu le même schéma :
- Tu connais ... ?
- Oui, en effet. Et alors ?
- En fait c'est ...
- Ah mince, je croyais que c'était ...
- Tu es le seul à qui je puisse faire confiance.
Mais ta très bonne histoire rattrape largement ceci et j'espère qu'elle se révélera encore un peu plus piquante à chaque chapitre :jap:

Sinon j'aime bien ce chapitre parce qu'on en apprend un peu plus sur Jagen et son passé, voilà ce que j'attendais :jap:
Continue comme ça :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 20 Jan 2013 - 10:58   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Aïe, je pensais avoir corrigé ce petit travers qui était déjà problématique dans la version précédente. :transpire:

Yorkman a écrit:On répète tjrs un peu le même schéma :
- Tu connais ... ?
- Oui, en effet. Et alors ?
- En fait c'est ...
- Ah mince, je croyais que c'était ...
- Tu es le seul à qui je puisse faire confiance.


Effectivement, mais c'est en partie parce qu'il s'agit des chapitres "d'introduction". Je voulais d'abord présenter Jagen face à ses nouveaux objectifs, montrer qu'il s'y était très vite fait, et qu'il restait toujours attaché au sacro-saint règlement - et on va retrouver ce personnage pour un chapitre encore.

Puis, sans vouloir trop en révéler sur la suite, je vais tenter de le placer face à ses doutes, face aux ordres, le faire aller à l'encontre du règlement, lui faire éprouver quelques sentiments...

Du reste, si je peux justifier le trop plein de confiance en Jagen, c'est qu'il a quelque chose en lui dont personne ne se doute, mais que tout le monde ressent. C'est plus instinctif que voulu, à l'inverse d'un autre personnage de la saga. :sournois:

Et c'est lié à son passé et à ses origines... :sournois: ²

Yorkman a écrit:Et ensuite il organise un défilé de nouveaux "matelots" façon Pirates des Caraïbes 2 (la référence ne m'aura pas échappée :wink: ).


N'aimant pas vraiment ces films, je dois dire que je ne m'en suis pas consciemment inspiré :transpire:
En revanche, il y a bien eu une source d'inspiration pour Jagen et son équipage, et elle devrait apparaître au chapitre 8 :siffle:
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Messagepar Yorkman » Dim 20 Jan 2013 - 12:44   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

En tout cas j'espère que tu t'amuses toujours autant lorsque tu écris :wink:
J'aime vraiment ton histoire et je continuerai à la suivre jusqu'au dernier chapitre :oui:
J'aime particulièrement l'ambiance "marine" que tu donnes au récit et tu dépeins très bien le background militaire.
Encore une fois j'A-DO-RE. Je trouvais juste dommage que tu ne prennes pas autant de soin sur ton personnage que pour les personnages secondaires. Mais avec ces précisions, je suis soulagé :)
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 20 Jan 2013 - 12:46   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Ah, mais le plaisir est toujours là ! Il est essentiel de prendre plaisir lorsque l'on écrit son histoire, sans quoi on ne peut pas la réussir. :oui:
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Messagepar deathstar7777 » Dim 20 Jan 2013 - 17:12   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Jagen Eripsa a écrit:Aldérande

:love: :love: :love:

Oui j'ai un faible pour cette francisation.
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Messagepar Jagen Eripsa » Dim 20 Jan 2013 - 23:11   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

On est deux. :oui:
D'ailleurs, pour moi, c'est tout simplement la meilleure francisation de l'Episode IV... :love:
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Messagepar Yorkman » Dim 20 Jan 2013 - 23:48   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Avec "seigneur Tarkan" et la voix française de Dark Vador :paf:
Je sors, je sors...
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Messagepar Jagen Eripsa » Lun 04 Fév 2013 - 17:34   Sujet: Re: CdlMR - Tome 1 : L'Avènement de l'Amiral

Le cru du jour, dès maintenant :

Chapitre 6

Spoiler: Afficher
« La stratégie du chancelier est surprenante, si vous voulez mon avis. Confier tant de moyens à un homme qui n’a même pas l’expérience de la moindre bataille en conditions réelles, c’est de la folie ! Je ne dis pas que cet Eripsa va échouer, mais il aura intérêt à faire ses preuves et vite, car la campagne pour les prochaines élections va bientôt commencer… »

Renator Virgilio, critique politique d’HNE.

Tour Astrell, Taris, Bordure Extérieure, douze jours plus tard.

Appuyé sur la barrière qui encadrait la plateforme d’atterrissage, Jagen observait les ruines de la planète Taris, désertée depuis des millénaires, subir les assauts des droïdes-ouvriers. Une tour, dont la pointe avait dû autrefois dépasser les nuages, était démontée pièce par pièce par les laborieuses machines. D’autres engins se chargeaient du convoiement des matériaux récupérés vers la zone de triage, où certains étaient expédiés et d’autres recyclés pour servir à la reconstruction de ce monde jadis ravagé par les Sith.
- Ça laisse songeur, n’est-ce-pas ? dit une voix derrière son dos.
Le jeune colonel sourit en l’entendant.
- Salut, Theran, répondit-il en se retournant. Oui, en effet, c’est très intéressant.
- Comment vas-tu, Jag ? demanda son cousin.
- Ça va. Disons que je me remets tout doucement du choc de Katana. Et toi ?
- Tout va bien. J’ai du travail, mais ça me plaît.
- Je veux bien le croire ! Une planète tout entière à restaurer !
- J’ai juste à gérer les droïdes, et comme ils sont très bien conçus…
- Je retire ce que j’ai dit, dit Jagen avec un clin d’œil.
- C’est déjà plus qu’avant… Bon, et si tu entrais ?
- Je n’attendais que ta proposition !
Sur l’invitation de son parent, Jagen avança vers une ouverture aménagée dans la paroi de la tour.
- C’est du beau boulot, commenta-t-il en entrant dans le hall richement décoré.
- Merci, répondit Theran en souriant. Et ce n’est qu’un début. Il fallait bien ça pour attirer les partenaires…
- J’ai vu que tu exportais les tonnes de métal recyclé dont tu n’as pas besoin. Tu pourrais me faire un prix ?
- Je suppose que c’est en rapport avec tes visiteurs ?
- Il y a de ça, en effet… répondit Jagen en affichant à son tour un sourire.
Après avoir traversé un couloir donnant sur le puits de lumière central du bâtiment, ils arrivèrent devant une porte où étaient inscrits quelques symboles en Aurabesh. Theran fit signe à son cousin de s’arrêter.
- Ils sont là, dit-il en désignant l’ouverture. Tu es prêt ?
- Quand faut y aller, faut y aller…
Haussant les yeux au ciel, le jeune Astrell appuya sur le panneau de contrôle, et le panneau de duracier qui bloquait l’entrée se souleva, révélant par la même occasion l’intérieur de la pièce. Quatre personnes s’y trouvaient déjà, discutant ensemble, un cocktail à la main.
- Bonjour, messieurs, s’exclama le récemment promu colonel.
- Jagen, dit Theran, je te présente Filnis Kuat, de Kuat Fleet Systems…
- Enchanté, dit-il en serrant la main d’un homme à peine plus âgé que lui, portant une tunique d’apparat noire et grise.
- Moi de même, colonel.
- … Je crois que tu connais déjà l’ingénieur Blissex…
- Nous nous sommes déjà rencontrés, dit le concepteur de vaisseaux.
- En effet, répondit Jagen en le saluant.
- … Le président de Loronar, Seeth Rayse…
- C’est un plaisir de faire votre connaissance, dit l’homme après avoir échangé une poignée de main vigoureuse avec Eripsa.
- Pour moi également.
- … Et son ingénieur principal, Bevel Lemelisk.
Contrairement aux trois autres, Lemelisk se contenta d’un simple signe de tête envers l’amiral.
- Nous sommes donc tous là, déclara Jagen en s’asseyant. Bien. Nous pouvons donc commencer. Je suppose que vous savez tous pourquoi je vous ai invités ?
Dans les deux camps, les participants hochèrent la tête. Assis à l’autre bout de la table, Theran les observa tour à tour d’un regard inquisiteur.
- En tant que colonel des Forces Armées Républicaines, j’ai besoin de vaisseaux capables d’imposer le respect à tous ceux qui oseraient défier l’ordre établi. Vos deux sociétés ont été les seules à répondre à mon appel d’offre. J’aimerais donc que vous me présentiez tour à tour vos projets de croiseurs de combat.
- Je suggère que la société Loronar commence, intervint Theran.
- Je suis d’accord, répondit Jagen en fixant Lemelisk et Rayse, assis à sa droite.
Les deux hommes se concertèrent d’un regard, puis le dirigeant prit la parole :
- Merci pour cet honneur, colonel. Comme vous le savez sans doute, Loronar est l’une des firmes les plus avancées techniquement de la galaxie, et pas sans raison : nous investissons plus de la moitié de notre budget dans la recherche sur l’astronavigation, ce qui nous place largement devant nos concurrents.
- En termes de proportions, Seeth, déclara Kuat.
- En effet, Filnis, répliqua Rayse, piqué au vif. Ce que je voulais dire par là, c’est que nous consacrons énormément de fonds à la recherche pour proposer des produits techniquement élaborés à nos clients.
- En termes d’architecture des coques, commença Lemelisk, nous sommes partisans de la stratégie de l’aiguille. Un vaisseau long, étroit, capable de traverser les lignes ennemies pour renverser totalement la situation. Le croiseur de combat de classe Battlelance a été conçu dans cette optique.
L’ingénieur brancha son datapad à l’une des prises de la console holographique, puis entra plusieurs commandes pour enfin afficher une image tridimensionnelle de son vaisseau.
C’était un magnifique croiseur, il fallait l’admettre. Au premier coup d’œil, Jagen comprit que sa silhouette très élancée possédait deux avantages : la disposition d’un grand nombre de batteries à portée optimale sur les flancs, et une très faible surface exposée sur le front. Cependant, quelques points de détails venaient noircir le tableau.
- Le Battlelance, reprit Lemelisk, c’est l’apogée de cette stratégie. La puissance de feu latérale, couplée à l’organisation interne de l’alimentation, dépasse de loin tout ce qui a été élaboré jusqu’à présent sur des vaisseaux de cette taille.
- Mais la finesse de la ligne ne risque-t-elle pas de fragiliser la coque, et de rendre les générateurs plus exposés ? demanda Jagen.
- Certes, admit Lemelisk. Mais la coque a été hautement renforcée pour contrer ce désagrément.
- Cependant, reprit le jeune colonel en pointant du doigt certaines zones de l’image holographique, les batteries de communication et les senseurs me semblent bien trop exposés. Et l’armement frontal est inexistant, ce qui est tout de même problématique sur un vaisseau dont le but est d’enfoncer les lignes ennemies.
- Il est réduit, certes, mais il permet de parer au plus pressé.
- Et le pont ? Je le trouve inutilement fragilisé, et l’accès ne doit pas y être des plus faciles…
- C’est une demande de notre premier commanditaire, l’amiral Willspawn.
Mentionner Willspawn, ou comment perdre un marché juteux en quelques mots. Sauf énorme écart dans les propositions, Loronar venait de perdre toute chance d’être sélectionné.
- Vraiment ? demanda-t-il par curiosité.
- Nos chantiers sont en train d’assembler l’Oligarque, intervint Rayse. Ce sera très bientôt le plus puissant navire de votre flotte.
- Merveilleux, dit-il avec un sourire ironique. À présent, j’aimerais entendre les arguments de Kuat Drive Yards, si cela ne vous dérange pas.
- Merci, colonel, répondit le dirigeant de la société en inclinant la tête. Notre proposition, comme vous allez le découvrir dans quelques instants, adopte une philosophie radicalement différente de celle du vaisseau de Loronar. Mais avant, j’aimerais clarifier certains points. En premier lieu, la recherche. Notre budget à ce niveau est plus réduit que celui de nos concurrents, que ce soit en termes de proportions ou quantités. Mais nous commençons cette lacune en nous alliant avec les meilleurs : Sienar, par exemple, pour ce projet. L’autre point concerne nos moyens de production : vous avez sans doute entendu parler des travaux ayant actuellement lieu sur Kuat, des travaux qui visent à offrir à notre planète une ceinture artificielle dotée des meilleures installations d’assemblage, capables de rivaliser avec celles des corelliens. Et ce n’est pas tout : à l’heure où je vous parle, nous négocions pour le rachat des sociétés gérant les usines de Fondor et de Rothana. Nous serons capables de vous livrer vite, et de vous fournir en permanence des cales sèches s’il s’avère que vous avez besoin de réparer vos vaisseaux.
- C’est une proposition alléchante, admit Jagen en hochant la tête en signe d’approbation. Mais parlez-nous donc de ce fameux vaisseau.
- Colonel, commença l’ingénieur Blissex, malgré la tragédie de la Flotte Katana, je reste un fervent partisan des techniques d’automatisation. Il me semble que vous vous êtes vous-même prononcé en faveur de cette technologie.
- Tant qu’elle est appliquée avec autant de parcimonie que sur le Forte Tête et sur les autres frégates de type Hammerhead NG-2, je resterai en effet favorable à l’emploi de l’automatisation pour limiter les besoins en équipage dans les postes qui ne le nécessitent pas, tels que la maintenance. Mais je pense que la perte du Katana a suffi à démontrer que l’asservissement de vaisseau à vaisseau n’est pas une bonne idée.
- Je suis d’accord avec vous. L’automatisation que vous avez évoquée en premier lieu reprend en fait la majeure partie des innovations testées sur les croiseurs Hammerhead. Je crois d’ailleurs que vous avez fait appel à Rendili StarDrive pour votre approvisionnement en vaisseaux de moyen tonnage.
- C’est exact, répondit Jagen. En vérité, j’ai essayé de faire travailler un maximum d’intervenants. Dans cette optique, Corellia Engineering Corporation fournira les corvettes, Rendili s’occupera effectivement des frégates, et Incom et Koensayr se partageront les chasseurs. Mais revenons à nos vaisseaux, si vous le voulez bien.
- Oui, bien entendu. Où en étais-je… Ah oui, l’automatisation. Elle a permis d’épargner un grand nombre d’effectifs sur la classe Arrow, qui ne nécessitera donc qu’un équipage réduit de mille deux cents hommes, répartis en trois équipes.
- Quels sont les chiffres par secteur ?
- Chaque équipe comporte cent quatre-vingt-seize artilleurs, cent six techniciens, vingt-quatre officiers de pont, trente-deux médecins, vingt chargés d’alimentation et le reste est réparti en divers postes d’importance secondaire, notamment la gestion des hangars.
- C’est un chiffre ridiculement bas, intervint Lemelisk d’une voix acerbe. Comment voulez-vous assurer la sécurité de tous les postes avec si peu d’hommes ?
- Ces chiffres ne comprennent pas les troupes additionnelles, répondit Blissex avec sérénité.
- Tout de même…
- Cela me paraît très bien, déclara Jagen avec assurance. Puis-je avoir un aperçu du vaisseau.
- Bien entendu.
L’ingénieur inséra à son tour un datapad dans la console devant lui, et l’image tridimensionnelle du vaisseau de Loronar fut remplacée par celle du vaisseau de Kuat.
C’était un design bien plus équilibré, selon l’avis de Jagen. Massif, certes, et cela ne faciliterait pas les manœuvres, mais sa structure était bien plus vaste que celle trop compacte du Battlelance.
- Ainsi, voici la classe Arrow… dit-il en poursuivant son observation.
- Oui, c’est le nom que nous lui avons donné. « Arrow » est la traduction aurabesh de « flèche », c’est-à-dire de la doctrine architecturale de Kuat Drive Yards. Comme vous pourrez le constater, les batteries lourdes sont équitablement réparties, ce qui permet de mener des tactiques d’attaque frontales mais aussi latérales. En outre, l’organisation triangulaire permet de placer le générateur au cœur du vaisseau, hors de portée de l’ennemi, et de consacrer l’espace alentour aux capacités de stockage et aux hangars.
- Quelles seraient leurs capacités ?
- Un escadron chacun, donc deux escadrons sur les hangars latéraux, un sur le ventral et un sur le dorsal. Je vous conseille cependant de réserver un des espaces aux navettes du personnel.
- J’en prends note. Et la coque ?
- Un alliage de duracier et de titanium. On fait mieux, mais généralement, on trouve pire. Et les générateurs de bouclier placés sur le pont devraient assurer une couverture optimale de la structure, et optimiser par la même occasion la couverture.
- Excellent. Je vois d’ailleurs que le pont est lui-même intégré dans la structure générale…
- Pas plus que pour notre vaisseau, se défendit Lemelisk.
- Les ascenseurs sont à la verticale de la salle de commandement, en effet, répondit Blissex.
- Ce qui permet un accès plus facile, acheva Jagen. Bien joué.
Il se tourna vers les représentants de Loronar.
- Je regrette, messieurs, mais l’offre de Kuat Drive Yards est de loin celle qui me convient le plus.
Le silence s’abattit sur la salle. Le visage réjouis des Kuatis offrait un saisissant contraste avec celui de Lemelisk et de son supérieur.
- Je… Je comprends, colonel, répondit Rayse, qui semblait foudroyé par la nouvelle.
- Cependant, il est probable que je fasse appel à vos compétences pour d’autres projets, si cela m’est permis. Merci de vous être déplacés.
Le directeur de Loronar et son ingénieur en chef se levèrent, les saluèrent et sortirent de la salle. Il ne restait plus que Kuat, Blissex, Theran et Jagen.
- Maintenant, reprenons, dit le colonel. Vous allez découvrir, monsieur Kuat, que je ne vous ai pas fait venir sur Taris pour le plaisir de la visite.
- Le chantier de restauration se poursuit, expliqua Theran, et nous récoltons toujours plus de matériaux récupérables. Le titanium et surtout le duracier en font partie.
- Vous voulez que je me serve du métal récupéré ici pour assembler les vaisseaux ? demanda Kuat, qui commençait à comprendre.
- Exactement, répondit Jagen.
- Cela pourrait passer pour une prise illégale d’intérêt…
- Peut-être.
- Ce que mon cousin souhaite, c’est limiter les prix de cette flotte, intervint Theran. Je peux vous garantir des tarifs plus bas que tous ceux sur le marché.
- De plus, reprit Jagen, j’ai une autorisation spéciale du chancelier pour mener les choses à ma façon. J’ai choisi Taris parce que ce sera profitable à tous : j’ai mes croiseurs à moindre prix, vous pouvez augmenter les profits de votre société, et Theran obtient les fonds nécessaires pour poursuivre la restauration de la planète, restauration qui sera un beau symbole si elle réussit.
- Je vois. Dans ce cas, il n’y a plus le moindre problème.
- Le mot « profits » vous-a-t-il fait changer d’avis ? lança Jagen, qui avait vu une lueur briller dans les yeux de l’industriel lorsqu’il avait prononcé ce mot.
- Je dirige une société en pleine expansion, répondit l’autre en haussant les épaules. Des capitaux supplémentaires ne nous feront aucun mal.
- Alors, nous sommes d’accord. Par ailleurs, il y a un autre point que j’aimerais qualifier, et il vous concerne, monsieur Blissex.
Le colonel se tourna légèrement de sorte à fixer l’ingénieur.
- Je n’ai aucunement l’intention de perdre mon croiseur au premier engagement, expliqua-t-il. Je veux pouvoir le conserver pendant de nombreuses années. À cette fin, j’aimerais que vous fassiez en sorte qu’on puisse le modifier aisément.
- Modifier ? répéta Blissex. Quelles sortes de modifications, et où ?
- Partout : les armes, les défenses, les générateurs, les systèmes de navigation… Tout ce qui pourra m’assurer de posséder le plus puissant vaisseau de la Galaxie, ou peut s’en faut. Les technologies évoluent, et je n’ai pas envie de rester à la traîne.
- C’est compréhensible.
- Vous adapterez donc votre projet en conséquence ?
- Évidemment.
- Dans ce cas, nous nous reverrons bientôt sur votre planète pour signer le contrat.
Blissex et Kuat se levèrent à leur tour et les saluèrent, puis sortirent après quelques banalités, laissant les deux cousins seuls.
- Où est le Jagen que je connaissais ? demanda laconiquement Theran, après quelques secondes de silence méditatif.
- Je te demande pardon ? dit le jeune colonel, tiré de sa réflexion.
- Aussi loin que je me souvienne de toi, tu n’as jamais été aussi assuré qu’aujourd’hui. On dirait que tu n’hésites plus. Et ne va pas me dire que ce sont tes nouvelles responsabilités ou la disparition de la flotte Katana qui te font réagir ainsi, ajouta Astrell en voyant Jagen ouvrir la bouche.
- C’est vrai, répondit ce dernier après un instant d’hésitation. Je ne m’en étais pas aperçu, mais je suis devenu assez… Autoritaire, froid, peut-être même calculateur. J’ai parlé de mon serment de vengeance à Kalpana quand il m’a promu. Je lui ai demandé de me donner le nom du coupable.
- Regrettes-tu cette promesse ? Rien ne t’oblige à la tenir.
- Si. Ma conscience me l’impose. Je ne peux pas m’empêcher de me sentir coupable.
- Et pour ton assurance ? D’où te vient-elle ?
- Je crois… Je crois que j’ai tendance à me prendre pour la République, avoua Jagen. À croire que tout repose sur moi… C’est un peu le but de l’entraînement, en fait ; nous donner le sens du devoir. Nous responsabiliser. Mais l’entrée en service devrait permettre de ramener les choses à la normale ; or, Aiden s’est toujours comporté comme si j’étais la seule chance de la Flotte.
- Même si c’était le cas, cela te donne-t-il le droit de te comporter ainsi ?
Le jeune colonel eût un léger sourire en se tournant vers son parent.
- Depuis quand me fais-tu la leçon ? demanda-t-il en rigolant.
- Depuis que tu en as besoin, répondit philosophiquement Theran.
- Eh bien… Non. Tout simplement parce que c’est faux. Je fais partie de la Flotte. Quand bien même reposerait-elle tout entière sur mes épaules, je ne serais pas le garant de la République. Les armées républicaines servent d’un bouclier. Un bouclier ne protège que d’un seul côté, et il a besoin qu’on le génère ; sans le peuple derrière nous, nous, les militaires, ne sommes rien.
- Voilà le problème.
- Et voilà pourquoi tu es bien plus utile que moi, répliqua Jagen.
- Je ne vois pas…
- Pas de fausse modestie. Ce projet, la restauration de Taris, prouve que tout peut être réparé. C’est un véritable message d’espoir.
- Je suis ravi que tu le prennes ainsi, cousin, déclara Astrell en se levant. J’espère que tout se passera bien pour toi.
- Évidemment, répondit le jeune militaire en suivant son parent. Je suis colonel, après tout !

************


Coruscant, trois jours plus tard.

- Vous avez donc pris vos marques ? demanda Kalpana en remuant le contenu de sa tasse.
- Je m’habitue, répondit Jagen en faisant de même. Vous avez reçu le rapport sur le marché avec Kuat ?
- Je voulais d’ailleurs vous en parler. J’ai accordé une dérogation à l’amiral Willspawn, et je comptais bien vous en accorder une, mais pour toute une flotte… Je regrette, mais cela ne passera pas.
- Excellence, vous m’avez demandé de détruire la Brigade Stellaire. Je m’y emploie.
- Les Réformes de Ruusan datent de près d’un millier d’années, et la close concernant la taille limite des vaisseaux de guerre n’a jamais fait l’objet de contestations.
- Cependant, je pense que nous nous handicapons nous-mêmes avec cette limite.
- Jagen a raison, mon ami, déclara Saron Eripsa, qui était resté silencieux jusque-là. Nous sommes les seuls à respecter nos lois. Au passage, délicieux, cette boisson. Comment s’appelle-t-elle, déjà ?
- Du chocolat chaud, indiqua le chancelier. Saron, ce que vous avancez est une réforme ?
- Celles de Ruusan n’ont été promulguées que pour répondre à un besoin de stabilité dans une galaxie dévastée, répondit le sénateur de Bespin. Elles sont caduques. Depuis quelques années, les firmes commerciales prennent de l’ampleur et nous causent des problèmes. Cela va empirer, prédit-il.
- Je ne vois pas comment la construction de vaisseaux lourds peut aider à renverser la vapeur. Deux vaisseaux plus petits reviendraient à la même chose.
- En vérité, Excellence, répondit Jagen, il nous faut plus que des petits vaisseaux pour venir à bout des pirates. Ils ont augmenté leurs forces. Et les nôtres s’ankylosent à force d’être dispersées sans arrêt et sans le moindre intérêt.
- Saron, vous m’aviez caché que votre famille avait la fibre militaire ! s’exclama Kalpana. Moi qui ne voyais en la maison Eripsa qu’une illustre dynastie de marchands et de politiciens…
- Jagen a hérité ses talents de plus loin, dit Saron, dont la fierté était visible. Et il a été bien formé.
- Je n’en doute pas. Poursuivez, je vous en prie.
- Merci. J’en reviens donc à cette dispersion. Dès que j’ai pu obtenir les identifiants et les accès de la base de données centrale de la flotte, je les ai confiés à mon fidèle second, le lieutenant Hurieegh, en qui j’ai la plus haute confiance. Il m’a confirmé ce que je craignais : la majeure partie du budget militaire de la République part en fumée.
- Je vous demande pardon ? dit Kalpana, interloqué. Y aurait-il des détournements de fonds ?
- Pas à proprement parler. En fait, à l’exception de quelques installations historiques comme Ord Mantell, nous louons l’immense majorité de nos bases et de nos quais à travers la galaxie à des gouvernements locaux qui ne se gênent pas pour nous imposer des tarifs exorbitants.
- Pourquoi diable mes prédécesseurs ont-ils autorisé cela ?
- J’imagine que c’est pour des raisons de sécurité. Nos petits vaisseaux servent plus à jeter de la poudre aux yeux qu’autre chose. Les patrouilles sont plus simples à organiser lorsqu’elles sont cantonnées à un secteur et qu’il n’y a pas de long transit prédéfini longtemps à l’avance.
- Et des croiseurs plus imposants pourraient régler ce problème ? Je ne vois pas comment.
- Aiden avait compris la même chose que Jagen, intervint Aiden. Encore qu’il s’en soit aperçu bien plus tard. Mais une fois qu’il en a été averti, il a décidé de profiter du lancement de la Flotte Katana pour remettre les choses à plat.
- Il en a discuté avec moi, peu avant ma nomination sur le Forte Tête, expliqua Jagen. Nous étions parvenus à la même conclusion : outre nos bases historiques et non louées, il ne nous en faut plus qu’une, une seule base, qui regrouperait l’ensemble des hangars, des pistes, des casernes de la République.
Kalpana, qui avalait une gorgée de chocolat chaud, faillit s’étouffer.
- Une seule base ! s’exclama-t-il en tentant de reprendre son souffle. Eh bien, vous ne manquez pas d’audace, c’est certain.
- Le plus gros problème serait la sécurité, avança Saron. Il serait plus facile de neutraliser nos forces avec des pertes minimales, des opérations terroristes par exemple.
- J’y ai pensé. Le mieux serait que la base soit la seule installation en activité sur l’astre où elle sera installée.
- Une planète entière ! dit Kalpana. Et vous seriez bien loin du Noyau, en plus de cela.
- C’est inexact, Excellence. En fait, j’avais pensé à Centax.
Le silence s’abattit sur le salon de réception. Saron observait à tour de rôle le chancelier et son propre fils, percevant sans difficulté la tension entre eux, même s’il ne s’agissait pas à proprement parler d’hostilité.
- Aiden savait ce qu’il faisait en vous considérant comme son héritier, déclara Kalpana. Très bien. J’en parlerai au Conseil de Sécurité, ainsi que de vos croiseurs. Nous verrons ce qu’ils en diront. Ce sont vos fonds, après tout, et bon nombre de sénateurs seront ravis de savoir que Coruscant est à l’abri de toute menace. Vous avez raison. Il est temps d’avoir un peu d’ambition ! 
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Jagen Eripsa
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