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D'insaisissables containers
 
Les deux Jedi se posèrent à la suite du vaisseau qu’ils poursuivaient moins d’une demi-heure après son atterrissage. Le spatioport était certes important mais Obi Melvar avait un petit récepteur qui lui indiquait la direction à suivre parmi toutes les plateformes d’atterrissage et les nombreux hangars qui se dressaient autour d’eux.
- C’est ici ! annonça-t-il en posant une main sur la poignée de son sabre laser prêt à toute éventualité, comme ils arrivaient à l’entrée de l’un d’eux.
Soudain il poussa un juron.
- Par toutes les cornes des Sith !
- Qu’y a-t-il Maître ? interrogea Onjo qui frémit en devinant la raison de l’exclamation du Jedi.
- Je me suis fait berner ! proféra Adol Bruck d’une voix rageuse et légèrement désemparée tout en désignant du doigt un transport de classe Dynamic à moitié rouillé au milieu du hangar. Ce n’est pas le vaisseau sur lequel j’avais installé mon transpondeur !
- Qu’est-ce que cela veut dire ? demanda Onjo d’une voix blanche.
Maître Melvar resta un instant sans répondre. Il réfléchissait à toute vitesse aux implications que cela entraînait. Son cerveau en ébullition avait l’impression d’être pris dans un labyrinthe inextricable d’où il ne saurait sortir. Il venait de perdre une manche qui risquait lui coûter cher !
- Ça veut dire que Zal’Thir a lu en moi comme dans un livre ouvert et qu’il a trouvé le mouchard puis l’a installé sur un autre vaisseau afin de nous faire suivre une fausse piste. À l’heure qu’il est, les containers sont loin et peuvent être n’importe où dans la galaxie !
- Qu’allons-nous faire, Maître ?
- Je n’en sais rien, avoua le Jedi. Il y a quelque part trois engins capables d’anéantir chacun toute vie sur une planète et j’ai perdu leur trace.
Ses épaules se voûtèrent légèrement sous le poids de la défaite. Onjo se mordit les lèvres en silence. Il sentait son Maître découragé et il n’aimait pas cela car pour un Padawan, le Maître représente celui qui a réponse à tout et détient toujours la solution à tout problème. Adol Bruck reprit.
- Je dois en référer au Conseil ! Viens, nous partons pour Tython ! Nous allons demander l’aider des Maîtres voyants pour tenter de retrouver une piste à suivre !
- Mais Maître, cela risque de prendre des jours… commença le Padawan.
Adol Bruck le fusilla du regard.
- Je ne le sais que trop ! Tu as autre chose à proposer ?
- Le vaisseau appartient à Coronax Industries… si nous tentions d’en savoir plus par ce biais ? hasarda le jeune homme.
- Coronax est quelqu’un de puissant. Il est intouchable. Impossible de l’attaquer de front et d’ailleurs, nous ne savons pas jusqu’où et si il est lui-même impliqué. Cela pourrait avoir des retentissements diplomatiques importants pour l’Ordre… Non, il faut en parler avec Maître Satele avant de faire quoi que ce soit !
Une demi-heure plus tard, leur vaisseau fonçait dans l’hyperespace en direction de la planète de repli de l’Ordre Jedi.
*
* *
Si les jours qui allaient suivre ressemblaient à une impasse pour un Obi Melvar impuissant à retrouver la trace des containers, Hiivsha les avait mis à profit pour se payer sur Alderaan, aux frais du Sénateur Organa, un nouveau Choupy quatrième du nom, nanti de toutes les améliorations à son goût. Puis il avait rejoint Coruscant pour mener l’enquête destinée à innocenter Isil en compagnie de son ami Joy Laslo. Enfin, il avait retrouvé la jeune fille de façon plutôt surprenante dans une des chambres de l’appartement de la Cité Républicaine du Conseiller Darillian.
- Ne t’approche pas trop, tu vas nous faire repérer ! avertit Hiivsha en jetant un coup d’œil sur le besalisk qui se faufilait adroitement entre les files d’engins volants de tous gabarits. N’oublie pas que c’est un Sith que nous filons, s’il sent notre présence il va nous filer entre les doigts !
Le bipède secoua son énorme tête en projetant des gouttelettes de salive autour de lui.
- Ou nous tuer ! répondit-il sombrement. Nous ne sommes pas de taille à lutter contre un Sith et sa magie noire !
- C’est à voir ! continua le contrebandier. Un coup de mon spécial au bon moment percerait la chair de n’importe quel mortel, Sith ou pas Sith !
- Alors tu as vraiment intérêt à bien le choisir, ton moment ! s’entêta Joy Laslo en s’efforçant de ne pas perdre de vue le speeder noir qu’ils avaient pris en filature depuis qu’il avait quitté la plateforme privée de la chambre du Conseiller Darillian.
Après avoir pris congé d’Isil, Hiivsha avait fait signe à son ami qui attendait patiemment à l’aplomb du haut bâtiment. Leur engin s’était ensuite glissé dans l’ombre d’une colonnade pour surveiller l’airspeeder sombre qu’il avait repéré devant la terrasse des appartements du Conseiller. Il n’avait pas eu longtemps à attendre et à l’aide de puissantes jumelles à vision nocturne, il avait assisté à la sortie du Sith. La même silhouette engoncée dans une cape noire qu’ils avaient pu voir sur les holocaméras de surveillance postées devant le domaine du sénateur Kaldor. Le contrebandier aurait parié qu’il s’agissait là de la même personne ! Sur un signe d’Hiivsha, l’enquêteur avait lancé sa filature, exercice dans lequel il comptait de nombreuses années d’expérience et dont il était passé maître.
Le Sith était-il venu s’entretenir avec Darillian ou au contraire, était-il venu pour le tuer, auquel cas, le Conseiller ne devait plus être en vie à ce moment précis ? Il fallait que le contrebandier sache à quoi s’en tenir. Il prit son comlink et appela au numéro privé du Conseiller à la Sécurité. Au bout de quelques secondes la voix grave de Darillian se fit entendre.
- Pardon de vous déranger si tard, monsieur le Conseiller, mais je ne voulais pas vous importuner durant votre soirée de ce soir, ici Hiivsha Inolmo.
La voix se fit suave et grésilla dans l’appareil.
- Capitaine Inolmo ! Non, vous ne me dérangez pas ! Comment vous portez-vous ? J’ai eu le rapport de votre mission sur Alderaan avec Maître Melvar. Excellent travail ! Dommage toutefois que Sazkaer soit mort… les morts ne parlent pas !
- Il vaut peut-être mieux pour toi, ne put s’empêcher de penser Hiivsha qui ne voyait pas clair dans le jeu éminemment trouble du Conseiller. Comme vous dites, Conseiller ! reprit-il. En fait je voulais vous annoncer que les éléments d’enquête que nous avons recueillis disculpent la Padawan de Maître Mahr du meurtre du Sénateur Kaldor.
- En effet, Capitaine, j’ai eu un bref rapport préliminaire de la part du Procureur Mas Dom et je ne puis que me féliciter d’avoir écourté la détention préventive de mademoiselle Valdarra qui a été chargée de mission auprès de ma personne par le Conseil Jedi.
Hiivsha réprima une grimace.
- Oui, j’ai vu cela sur le Net ce soir.
- Dans ces conditions, Capitaine, ce sera avec plaisir que j’entendrai de votre bouche les détails de votre opération sur Alderaan puisque Maître Melvar est retenu ailleurs… information que j’ai eue de la part des Maîtres de Tython.
- Je m’en ferai un devoir, Conseiller, mais pour l’instant, j’ai une mission à terminer, je reprendrai contact avec vous.
- Fort bien, Capitaine Inolmo, j’attendrai de vos nouvelles !
La communication fut coupée. Hiivsha avait son information : Darillian allait bien ! Le Sith qui était sorti de sa chambre n’était pas venu pour le tuer. Ni non plus pour le cambrioler ou l'espionner car le moment était mal choisi. Non seulement Darillian n'était pas couché mais son appartement était largement illuminé. Donc s’il n’était pas allé le voir en ennemi, il l’avait fait en ami ce qui établissait un lien obscur entre lui et le Conseiller. Le contrebandier frissonna à l’idée de savoir la jeune fille au milieu de ce qui lui apparaissait bel et bien comme un complot dont les tenants et les aboutissants lui échappaient encore. Était-ce sur son ordre que Sazkaer avait été éliminé ? Et Kaldor ? Si Darillian trempait dans le complot du Cercle Sombre, c’était compréhensible. Les témoins gênants devaient être éliminés, c’est la dure règle de toute conspiration, celle qui protège les têtes pensantes ! Mais quel rapport entre lui et le Sith ? Se pouvait-il que l’analyse qu’il avait exposée dans son propre bureau devant Maître Melvar, Isil et Hiivsha, puisse s’appliquer à lui-même ? Faisait-il partie de ceux qui souhaitaient la reprise de la guerre en croyant à une victoire totale de la République…
… ou œuvrait-il pour la destruction de cette même République ?
La question s’était tout naturellement imposée au contrebandier sans même qu’il y prenne garde. Se pouvait-il que tous les beaux discours dont il avait abreuvé son auditoire le soir même ne soient que des mensonges destinés à endormir et à tromper tous ceux qui l’écoutaient ?
Cette façon de voir les choses expliquait en tout cas l’apparente accointance que le Conseiller paraissait entretenir avec les Sith ! Il était malheureusement impossible de le prouver en l’état actuel des choses et personne ne pourrait envisager pareille forfaiture chez un homme politique aussi en vue et aussi puissant que l’était Darillian !
- Ne le perds pas de vue, réitéra Hiivsha nerveux en pointant son doigt vers le bas de l’horizon. Là-bas, il file vers la zone industrielle de Zaarka.
- Du calme, répondit tranquillement le besalisk, et respire un grand coup ! Laisse faire tonton Joy ! La filature est une seconde nature chez moi !
Le speeder noir avait plongé entre de hautes structures fumantes de duracier et de permabéton qui formaient un immense complexe industriel au-dessus duquel allaient et venait de gros transports spatiaux et une noria de petits cargos atmosphériques qui approvisionnaient la ville planète dans un ballet incessant, jour et nuit.
- Il se dirige au nord maintenant, ne put s’empêcher de continuer Hiivsha, on dirait qu’il va vers cette usine. Essaye de ne pas nous faire repérer !
Laslo grommela dans ses bajoues.
- Tantôt trop loin… tantôt trop près… faudrait savoir ce que tu veux !
L’airspeeder noir se posait un instant plus tard au cœur d’une structure méandreuse où de gros tuyaux parfois fumants couraient au-dessus de bâtiments informes et salis par la pollution des innombrables manufactures de la zone.
- Pose-toi là, dans cette ruelle sombre… le speeder y sera invisible.
Le besalisk obtempéra et l’engin se posa dans un recoin crasseux mais désert.
- Équipons-nous un minimum, dit le contrebandier en ouvrant le coffre de l’engin.
Il en ressortit une sorte de harnachement équipé de propulseurs comme ceux qu’avaient l’habitude d’utiliser certains chasseurs de prime pour se projeter sur les hauteurs d’où ils pouvaient surprendre leur proie.
- En passant par les toits, on aura moins de chance de tomber sur quelqu’un ! justifia Hiivsha en lançant un équipement à son ami.
- Hé, garnement, qui t’a dit que je voulais venir avec toi ? grogna le bipède bedonnant. Tout le monde n’a pas envie de se faire tuer !
Hiivsha sourit de ses dents éclatantes.
- Allons, mon vieux, tu ne vas pas me faire croire que tu t’es ramolli à ce point ? L’aventure ne te manque-t-elle pas ? Les montées d’adrénaline comme au temps où tu sillonnais les routes interdites aux côtés de ce brave Quad Sitaire quand il fallait se faufiler entre les mailles d’un blocus ou glisser entre les doigts des vaisseaux des patrouilles intergalactiques !
Le besalisk soupira.
- J’étais plus jeune alors !
- Bah, à te voir on ne dirait pas que tu as changé… tu es… heu… au fait… quel âge tu peux avoir, Joy ? demanda ingénument le jeune homme.
Laslo remua ses grosses bajoues.
- Bah ! Ce ne sont pas tes affaires, gamin ! marmonna-t-il. Aide-moi plutôt à passer cet équipement !
Et ce disant, il s’empara d’un énorme pistolet blaster qu’il glissa dans un étui attaché à sa ceinture.
Avisant une échelle de secours qui grimpait le long d’un mur, Hiivsha commença l’ascension de l’usine au pied de laquelle ils s’étaient posés. Une fois en haut, il fit rapidement le point.
- D’après mon repérage, le speeder a dû se poser dans cette zone, là-bas ! Allons-y ! Faisons attention à ne pas nous faire repérer !
Il ajusta devant ses yeux un dispositif de vision nocturne, puis, se faufilant dans l’infrastructure torturée des toits du complexe, profitant de chaque tuyau, de la moindre bouche d’aération, pour se cacher à la vue d’une éventuelle surveillance, ils progressèrent dans la direction donnée. Arrivés à l’extrémité du toit, ils se trouvèrent à l’aplomb d’un passage menant vers leur objectif. Hiivsha s’étendit et inspecta les alentours à l’aide des jumelles en essayant de déchiffrer l’obscurité ambiante.
- Il est entré dans ce complexe, fit-il en montrant un vaste ensemble de bâtiments alternant ce qui semblait être des bureaux, des laboratoires et des hangars protégés par une enceinte éclairée et grillagée, en apparence électrifiée selon les panneaux d’avertissement qui y étaient suspendus.
À l’entrée du complexe, on distinguait à la lueur des projecteurs qui illuminaient la zone, un grand logo formé d’un X encerclé d’un C sur fond bleu. Devant, on apercevait un groupe d’hommes armés en uniforme qui discutaient en fumant.
- Cet ensemble semble appartenir à Coronax Industries, le milliardaire fabricant d’armes. De plus en plus étrange ! murmura Hiivsha à l’adresse de son ami. Il faut nous faufiler à l’intérieur de cette zone. Viens, on va la contourner par le sud. Tu te sens d’attaque pour une petite virée dans les airs de la nuit coruscantie ?
Un instant plus tard et sans tenir compte de la grimace du besalisk, il alluma ses propulseurs et décrivit un grand arc de cercle au-dessus de la zone industrielle déserte pour passer plus loin au-dessus de l’enceinte de protection avant d’atterrir en douceur sur le toit d’un bâtiment. Devant eux s’étendait une aire d’atterrissage pour des transports lourds sur laquelle trois vaisseaux étaient immobiles. Au pied du bâtiment, plusieurs speeders étaient stationnés dont celui de couleur sombre qu’ils avaient suivi depuis son départ de chez Darillian.
Tapi dans l’obscurité, il inspecta la zone avec ses jumelles.
- Il y a un groupe d’hommes qui discutent devant l’un des transports. Il faudrait pouvoir entendre ce qu’ils se disent.
Laslo farfouilla dans un sac qu’il portait sur son dos et en extirpa un appareil ressemblant à un long canon de fusil.
- Micro canon, souffla-t-il en le déployant en direction des hommes. Ça peut entendre le pet d’une mouche à deux cents mètres.
Le visage du contrebandier se dérida tandis que son ami lui passait un écouteur qu’il enfonça dans son oreille.
- Attends, fit le besalisk, faut que j’ajuste l’antenne.
Des grésillements désagréables se firent entendre et instinctivement, Hiivsha retira l’écouteur pour le maintenir à quelques centimètres de son oreille. Puis les grésillements diminuèrent d’intensité et des bribes de paroles les remplacèrent, de plus en plus distinctes bien qu’entrecoupées par des parasites.
- Je crois que j’y suis, murmura le détective.
- Chut, répondit le contrebandier en enfonçant l’écouteur au plus profond de l’oreille.
- … avant le lever du jour, Seigneur Zal’Thir, il ne reste plus que la cargaison à charger…
- … containers sont à bord ? demanda une voix profonde.
- C’est le Sith, grinça Hiivsha entre ses dents à l’adresse de Laslo.
- … dangereux… prendre grand soin Commandant… continua la voix, ou vous n’aurez … occasion de faire d’erreur !
- … rassuré Seigneur Zal’Thir, fit une autre voix, toutes les précautions… prises.
- … missiles fonctionneront-ils professeur ?
Il sembla à Hiivsha que le Sith s’adressait à un homme qui portait une longue blouse claire. Il paraissait vieux et portait une barbe blanche.
- Il nous a fallu plusieurs jours pour les régler Sei… …Thir, mais ils sont opérationnels ! Le … dans l’atmosphère et rien n’y résistera. Les trois planètes seront rayées… …. lactique !
Le Sith émit un rire désagréable tandis qu’un frisson parcourait l’échine du contrebandier qui ne put s’empêcher de lancer un regard de détresse vers le besalisk.
- Il a bien dit planètes ? murmura ce dernier.
- Oui trois, souffla Hiivsha la respiration coupée. On dirait qu’il veut répandre un truc dans leur atmosphère.
- Un poison ?
- Sans doute. C’est un truc énorme, Laslo ! J’aimerais avoir mal compris, sinon ça veut dire des milliards de victimes selon les endroits choisis.
- Mais pourquoi ?
- J’en sais rien… Darillian parlait de fanatiques qui souhaitent que la guerre reprenne. Peut-être ceux-là veulent-ils forcer l’empereur à la reprendre en le mettant au pied du mur ? Chut, ils continuent !
- Bien, activez le chargement … - c’était de nouveau le Sith qui parlait - … y aller. Rendez-vous … point oméga !
- Il s’en va souffla Laslo en le voyant repartir vers son speeder sombre. Qu’est-ce qu’on fait ?
- Rien, répondit Hiivsha, je veux savoir ce qu’il y a dans ces vaisseaux de si dangereux ! Continue à écouter un moment.
Le Sith était parti mais cinq hommes restaient groupés sur le permabéton de l’aire d’atterrissage.
- … froid dans le dos… … saleté de gaz à bord de mon vaisseau… faisait un homme en uniforme qui devait être le commandant d’un des cargos, … rendez compte qu’un seul de ces trucs … liquider Coruscant toute entière ?
- Suis-moi, fit Hiivsha en tirant soudain Laslo par une manche, on va descendre. Il nous faut savoir à tout prix quelles sont les destinations de ces containers !
- Ne devrions-nous pas aller chercher de l’aide ? Prévenir les Jedi ? Ton Melvar, il est où ?
Hiivsha eut un geste d’impuissance.
- Je ne sais pas, nous nous sommes séparés sur Alderaan il y a quelques jours. Mais si nous rentrons pour essayer de le contacter ou pour aller chercher des renforts, nous risquons de perdre la trace de ces vaisseaux et après il sera trop tard !
- Mais tu veux faire quoi ? Nous ne sommes que deux et eux…
- On va s’approcher et examiner la cargaison qu’ils sont en train de charger.
Avec la souplesse d’un fauve, il se glissa vers une échelle de secours qui descendait dans le noir. Le besalisk soupira et le suivit.
Tapis derrière des caisses de bois et des containers métalliques, ils observèrent quelques droïdes qui procédaient au chargement en direction des vaisseaux.
- Ces cargos ont un équipage très réduit, commenta Hiivsha, c’est notre chance. Il n’y a rien sur ces caisses et ces containers qui puissent nous indiquer leur destination. Je ne vois qu’une solution, c’est de partir avec eux.
- Quoi ?
Laslo avait élevé la voix malgré lui. Hiivsha lui mit une main sur la bouche.
- Chuuut ! Tu vas nous faire repérer !
- Quoi ? répéta l’enquêteur en chuchotant, tu veux qu’on monte à bord des ces cargos ?
- C’est le seul moyen de ne pas perdre leur trace.
Joy Laslo s’ébroua de stupéfaction comme pour signifier sa réticence.
- Tu es devenu fou ! Dis-moi qu’est-ce qu’on va faire une fois à bord si on y arrive ?
- Une fois à destination, tu essayes d’entrer en contact avec les Jedi… Melvar ou Tython… il n’y a qu’en eux qu’on puisse avoir confiance. Tu leur fais un topo pour leur permettre d’intervenir afin de détruire ces engins !
Le détective leva ses yeux globuleux au ciel.
- Tu es vraiment fou ! On va se faire tuer, oui !
Hiivsha sourit.
- Une vie contre des milliards d’autres, Joy, tu vas entrer directement au panthéon des héros !
Laslo grimaça de nouveau.
- Attends, attends, mon petit, il y a une sacré faille à ton plan.
- Laquelle ?
- Nous ne sommes que deux et il y a trois vaisseaux ! Lequel de nous se coupe en deux ?
- Je sais, avoua le contrebandier, mais au moins on peut en avoir deux sur trois… il faudra essayer de savoir où est parti le troisième cargo… par tous les moyens !
Les droïdes s’étaient éloignés vers les vaisseaux dont les moteurs s’étaient allumés en prévision sans doute d’un prochain décollage. Les deux amis se glissèrent entre les containers restants.
- Entre dans l’un de ceux-là et fais-toi tout petit, moi je vais squatter un des autres là-bas. D’après ce que j’ai pu voir, on a toutes les chances d’atterrir dans un transport différent.
- J’ai horreur d’être enfermé, gémit Laslo en entrouvrant un container.
- Tu n’auras qu’à te promener dans le vaisseau une fois dans l’espace, proposa le contrebandier avec un clin d’œil. Ces containers s’ouvrent aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, c’est parfait ! ajouta-t-il en examinant le système de fermeture.
Déjà le besalisk s’engouffrait dans l’un d’eux.
- N’oublie pas, rappela Hiivsha, par tous les moyens, communique ta position vers Tython… essaye d’entrer en contact avec Maître Melvar si tu le peux !
Laslo leva son pouce en l’air.
- T’en fais pas, cette petite aventure va me rappeler ma prime jeunesse ! On se recontacte dès qu’on peut et on se fait une cantina !
Il referma le battant sur lui et Hiivsha put entendre la serrure jouer. Alors il gagna discrètement les quelques containers qui étaient groupés un peu plus loin et imita son ami. À la lueur d’une petite lampe de poche, il se fraya un passage entre des caisses solidement amarrées aux parois intérieures du container métallique dans lequel il s’était glissé juste avant que les droïdes de chargement ne reviennent et se cacha vers le fond dans un petit espace libre.
Une heure plus tard, il passait en hyperespace pour une destination inconnue.
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