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Objectif Alderaan
 
Hiivsha poussa la porte de la cabine. Isil se tenait en son centre, assise à même le sol, les jambes croisées repliées sous ses cuisses, la tête baissée, encapuchonnée dans sa bure et les bras croisés entièrement plongés dans les manches du vêtement. Elle lui tournait le dos.
- Hum, fit-il en se raclant la gorge, pardonnez-moi d’interrompre votre… méditation de Jedi, mais nous arrivons en vue d’Alderaan.
- Vous ne frappez pas à la porte avant d’entrer ? demanda, immobile, la jeune fille, d’une voix neutre.
- Heu… désolé, je n’ai pas l’habitude d’avoir des femmes à bord de mon vaisseau ! répondit-il avec une pointe d’ironie dans la voix.
Isil sourit mais ne répliqua rien.
- J’arrive dans quelques minutes, conclut-elle simplement.
Un moment plus tard, elle venait s’asseoir à côté de lui dans le siège du copilote.
- Alderaan, lança le contrebandier en pointant du doigt une planète aux reflets bleuté. Un superbe lieu de villégiature.
- Qui est envahi par une véritable guerre civile larvée, objecta la Jedi. Cette planète est une bombe à retardement entre la République et l’Empire et ce sont les politiques qui tiennent le détonateur dans leurs mains.
- Quel est le programme maintenant que je vous ai amenée à bon port ?
- J’ai une mission à accomplir. Je vous remercie de m’avoir aidée, mais je ne tiens pas à vous mêler à tout cela.
Hiivsha la regarda, un sourire au coin de ses lèvres.
- C’est déjà fait… chérie ! Fallait pas me braquer dans ce hangar si c’était pour me lourder une fois arrivés !
Isil laissa échapper une grimace et répliqua un peu pincée.
- Je ne suis pas votre chérie, mettez-vous bien ça dans la tête ! Et puis notre… accord ne concernait que mon voyage… rien de plus. Vous n’êtes pas un Jedi que je sache !
- Hé… mais je vaux autant qu’un Jedi et même peut-être plus, objecta-t-il d’un ton faussement offensé en plaquant sa main contre son torse. Vous ne m’avez pas vu un blaster à la main ? Ah non, suis-je bête, vous étiez évanouie !
Le contrebandier se mit à siffloter, satisfait de lui-même, tout en commençant les manœuvres de ralentissement. Isil resta un instant la bouche entrouverte, ne sachant quoi répondre. L’ironie patente de ce garçon l’agaçait et pourtant elle ne pouvait s’empêcher de lui trouver un aspect charmant, séduisant, même attirant.
- Contrôle spatial d’Alderaan, crépita une voix dans les haut-parleurs, vous pénétrez dans notre espace planétaire, veuillez vous identifier…
- Heu… bonjour… ici x-ray victor tango unité zéro zéro zéro, demande autorisation d’entrer dans l’atmosphère de votre superbe planète.
- Quels sont votre destination et votre chargement ?
- Aldera… heu… transport de passagers.
Il y eut un silence puis la voix reprit.
- X-ray victor tango unité zéro zéro zéro vous êtes autorisé à atterrir au spatioport d’Aldera hangar alpha deux. Veuillez vous présenter au contrôle à votre arrivée. Approche standard axe zéro six point trois, veuillez brancher votre système de guidage automatique, nous prenons le relais…
- X-ray victor tango unité zéro zéro zéro bien compris, à vous le soin…
Hiivsha poussa plusieurs interrupteurs et lâcha les manettes de commande avant de croiser ses mains derrière la nuque.
- Et voilà, plus qu’à se laisser dorloter par les contrôleurs de cette magnifique planète. Que diriez-vous si je vous invitais à dîner ce soir… je connais une merveilleuse cantina au bord d’un très joli petit lac qui vous ravira sûrement.
- Désolée, mais je suis en mission.
- Chérie ! – il appuya sur le mot – vous ne pouvez pas me refuser ça… non seulement je vous ai sauvé la vie mais en plus je vous ai amenée ici et je vous rappelle que je ne suis pas chauffeur de spatiotaxi ! La moindre des choses serait d’accepter mon invitation !
La jeune fille tordit sa bouche dans une grimace enfantine.
- J’ai déjà accepté de vous embrasser en guise de paiement, rappela-t-elle.
- Je sais, dit-il, mais vous ne voulez tout de même pas me donner un baiser à la sauvette en descendant de l’appareil, devant le bureau de douane, non ? J’aimerais bien un paiement plus… romantique… et le bord dudit lac se trouve être tout à fait l’endroit exact où je vous tiendrai quitte de votre dette.
Il appuya sa phrase d’un clin d’œil qui rajouta à l’exaspération de la jeune fille.
- Vous êtes…. Oh… vous êtes…
Hiivsha se mit à rire.
- À ce point ?
- En fait, je ne trouve pas de mot assez fort pour décrire votre… prétention ! grinça-t-elle.
- C’est que je vous fais de l’effet… chérie !
- Mais allez-vous cesser de m’appeler comme ça !
Elle ne souriait plus. Le contrebandier se mordilla la lèvre et répondit d’une voix dont l’ironie avait disparu.
- Pardon… c’était juste pour vous embêter… j’adore quand vous me fusillez du regard… d’accord, d’accord… je ne vous appellerai plus comme ça, promis… Isil !
Les yeux bleus s’adoucirent puis elle reprit.
- Laissez-moi étudier le terrain et vous aurez votre tête à tête au bord du lac, puisque vous y tenez.
- Peut-être pourrais-je vous aider… j’ai quelques amis… ou amies à Aldera… je peux vous être utile. Vous êtes venue voir quelqu’un, je parie.
- Oui, admit-elle, un nommé Zaskaer… le capitaine Zaskaer.
- Ce nom ne m’est pas inconnu…
- Il possède quelque chose que je veux.
- C'est-à-dire ?
- Un datapad… enfin, surtout les informations qui sont enregistrées dedans.
- Ah… espionnage, ajouta-t-il avec une voix mystérieuse et un grand sourire.
- Cela ne vous regarde pas… et il vaut mieux pour vous ne pas le savoir.
- Je vois, fit-il, un secret de Jedi.
- En quelque sorte.
- Et je suppose que votre capitaine ne tient pas à vous le donner de son plein gré ?
- Vous supposez bien.
- Vous avez des contacts sur Alderaan.
- Non.
- Je vais donc vous aider à trouver ce Zaskaer… je connais une personne qui pourra nous renseigner… il nous dira où le trouver et peut-être nous apprendra-t-il des choses sur lui… ses habitudes… ses points faibles… il connaît toutes les personnes importantes d’Aldera !
- Soit, accepta Isil, mais ensuite, vous continuerez votre chemin… je mènerai ma mission toute seule.
- Après mon dîner… oui.
Ils survolaient à présent le magnifique lac au centre duquel se dressait fièrement la capitale d’Alderaan. Le vaisseau évolua gracieusement vers le spatioport avant de se poser à l’intérieur d’un hangar dans lequel s’affairaient nombre de droïdes.
- Nous voici arrivés, dit-il en coupant les moteurs du vaisseau.
Il se leva de son siège et s’étira avant de se diriger vers la coursive qui donnait sur le sas d’entrée. Dans un bruit de pression relâchée, la porte s’ouvrit et la rampe d’accès se déploya vers le sol. Un droïde l’attendait en bas avec un formulaire à signer. Puis il se dirigea vers des bureaux vitrés suivi de la jeune Jedi pour se plier aux formalités d’usage. L’officier des douanes les questionna rapidement sur leur lieu de villégiature et le but de leur visite.
- Cette demoiselle souhaite accéder à quelques ouvrages philosophiques pour sa thèse universitaire sur votre grand penseur Collus et… heu… nous descendons chez Jar Jar Jack… heu… pour quelques jours seulement…
L’officier observa la jeune fille d’un air suspicieux avant de lui demander.
- Vous êtes ensemble ?
Isil riposta avec une moue de dédain.
- Lui ? Peuh… c’est le chauffeur pilote de mon père… un employé… il me sert de domestique !
L’officier sourit tandis que Hiivsha faisait une grimace.
- Allez-y et bon séjour sur Alderaan. Faites attention à vous… depuis que la succession au trône fait rage, certains endroits ne sont guère fréquentables… restez dans les zones sous contrôle des autorités de la ville.
- Merci de vos conseils, officier ! répondit Isil.
Une fois qu’ils se furent éloignés elle demanda.
- C’est quoi ce Jar Jar machin ?
- Une célèbre cantina et un hôtel miteux… tout ce qu’il faut pour ne pas se faire remarquer.
- Célèbre pourquoi ? Son vin je suppose ?
- Non… son sous-sol… une superbe boite de strip-tease.
- Hééé… répondit-elle en le fusillant des yeux.
Mais elle ne trouva pas autre chose à répliquer.
*
* *
Les échos étouffés de la boite de nuit parvenaient jusqu’à la chambre de l’hôtel de Jar Jar Jack. Une lumière tamisée filtrait des lampes colorées fixées sur des murs fatigués. Par la fenêtre entrouverte, les rumeurs de la métropole emplissaient l’air d’un ronronnement incessant. On frappa discrètement à la porte.
- Entrez ! fit-elle.
Hiivsha entra et referma soigneusement derrière lui.
- Bien installée ?
La jeune fille plissa le nez.
- Ce n’est pas le grand luxe, mais ça n’a aucune espèce d’importance. Nous ne sommes pas là pour nous prélasser dans un palace. Vous avez des renseignements ?
- La chance est avec nous… j’ai trouvé un gars qui est l’ami d’un type qui connaît quelqu’un qui fréquente votre capitaine…
- Je vois, fit Isil avec un rire ironique.
- Non, non… riez pas… c’est sérieux… votre Sazkaer est bien connu à Aldera… c’est en quelque sorte le commandant de la garde privée de la famille Organa… vous connaissez ?
- Oui… ça je le savais. Vous savez où le trouver ?
- Il ne vit pas sur le domaine du sénateur Organa…
- Il n’est plus sénateur, objecta la Jedi, je vous rappelle qu’Alderaan s’est séparée de la République et que ses représentants ont quitté le Sénat.
- Peu importe… pour en revenir à votre capitaine, il habite au centre d’Aldera, à la résidence Prima Verda non loin du palais.
- D’autres choses ?
- Oui… votre loustic a l’air d’un sacré coco…
- Dans quel sens ?
- Euh, comment vous dire sans choquer vos prudes oreilles, commença-t-il d’un ton railleur, c’est… un homme à femmes !
- À femmes ?
- Oui, un don juan, un dragueur invétéré, un trousse jupon, un baise à tout va si vous préférez. Le genre de gars qui a sa queue au niveau de son cerveau si vous me pardonnez cette vulgarité, miss Jedi !
- Je vois, monsieur le contrebandier.
- Remarquez, pour un militaire, c’est presque normal… ce gars-là, selon ce qu’on m’a dit, ne peut voir une jolie fille quelque part sans essayer de la ramener dans son appartement. M’est avis que, balancée comme vous êtes, vous ne devriez pas avoir de mal à visiter son chez-lui, si vous voyez ce que je veux dire !
La jeune fille rosit légèrement sous le compliment déguisé et murmura.
- Je préfèrerais une autre approche… donnez-moi son adresse… j’irai le visiter en son absence ça m’évitera d’avoir à subir ses assauts de mâle en rut.
- Je préfère aussi… l’idée de vous savoir à la merci de cet individu…
Hiivsha toussota.
- D’ailleurs, il n’est pas sur Alderaan en ce moment.
- Comment, pas sur Alderaan ?
- Non, il est ailleurs… où, je ne sais pas… ce que j’ai appris c’est qu’il ne revient que dans cinq jours… remarquez que ça vous laisse tout loisir de chercher votre machin.
- Sauf s’il l’a sur lui, objecta Isil.
- Pas faux… dans ce cas, il va vous falloir patienter.
- Cinq jours… murmura-t-elle… la patience est une vertu, m’a appris mon Maître.
- Où est-il, votre Maître ?
- Mort. Il vient de se faire tuer… déplora la jeune fille d’un ton malheureux.
- Pardon, je ne voulais pas… je suis désolé.
Il s’avança et la prit par les épaules comme pour la consoler, mais elle le repoussa gentiment.
- Merci de votre sollicitude, mais ça va… les Jedi savent contrôler leurs émotions.
- Ah bon ? ironisa le contrebandier, toutes leurs émotions ? Vous êtes sûre ?
- Bien entendu, répliqua-t-elle, qu’est-ce que vous croyez !
- Rien… rien du tout… je me demandais…
- Quoi donc ?
- Non, rien.
Il prit un air embarrassé.
- Je vois… vous vous demandez si je ne pourrais pas avoir un petit faible pour vous ? questionna Isil en croisant ses bras tout en le défiant du regard.
- Eh bien… pour tout vous dire… je l’espérais un peu… après tout, je suis bien fait de ma personne, je suis gentil, doux, agréable et amusant… tout ce qu’une femme peut souhaiter…
- Vous oubliez votre principale qualité.
- Laquelle ?
- Votre modestie naturelle ! répliqua-t-elle se dirigeant vers la fenêtre.
- Il n’y a pas de mal à se voir tel que l’on est ! s’obstina-t-il en la suivant. Je suppose que pour vous, Jedi, je n’ai aucun intérêt, aucune valeur ?
Isil regarda au loin les files de véhicules qui se suivaient dans les airs, le regard un peu trouble.
- Non, finit-elle par dire à voix basse, ne dites pas ça… je sais que vous avez de la valeur.
Elle baissa la tête. S’approchant d’elle, il la prit de nouveau par les épaules et murmura à son oreille.
- J’ai toujours pensé que de nobles sentiments ne pouvaient pas rendre quelqu’un mauvais.
- Mais ils brouillent la vision des choses et peuvent engendrer la peur… la peur de perdre l’autre, répondit-elle également à voix basse, et la peur mène dans un monde obscur qui peut nous perdre.
Il l’attira contre lui et passa ses bras autour d’elle sans qu’elle se défende. Ils restèrent un moment perdus dans leurs pensées à regarder au-dehors. Sa joue contre la sienne, il humait son haleine délicieusement fruitée et perçut son cœur qui battait dans la magnifique poitrine que ses bras enserraient.
- Si nous allions dîner au bord de ce merveilleux lac ? murmura-t-elle au bout de plusieurs minutes.
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