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Premier contact
 
Du bout des doigts, il jouait avec la boucle d’une mèche blonde, admirant le fin visage d’ange de l’étrange Jedi surgie de nulle part pour réquisitionner son vaisseau. Les paupières closes, elle semblait dormir paisiblement. Sa poitrine, dont les contours ne pouvaient laisser indifférent un homme normalement constitué, se soulevait régulièrement au rythme de sa lente respiration. La galaxie réserve bien des surprises, pensait-il, mais celle-ci était sans doute l’une des plus merveilleuses qu’il lui avait été donné d’avoir dans sa carrière de contrebandier. D’affreux jojos avec des fusils blaster inamicaux, il en avait rencontrés à la pelle dans tous les recoins mal famés des planètes sur lesquelles il avait roulé sa bosse. Des poules de cantina, des prostituées avides de ses crédits, des arnaqueurs en tous genres, des sales voleurs de toydariens décidés à vendre hors de prix la pire camelote de Tatooine ou d’ailleurs, avaient croisé sa route depuis qu’il sillonnait l’espace, sans parler des pirates et des troupes de l’Empire contre qui il avait eu l’occasion de faire le coup de feu depuis que la guerre entre les Sith et la République avait éclaté.
Isil était allongée sur un lit dans des draps de satin, le front délicatement bandé par la femme de Hatar. Le médecin n’ayant diagnostiqué aucune lésion profonde, avait affirmé qu’il ne faudrait que quelques heures pour que la jeune fille ne reprenne conscience. Depuis, Hiivsha passait son temps à la contempler en attendant qu’elle rouvre les yeux. Il ne se lassait pas d’admirer ses lèvres sensuelles aux accents rose tendre évoquant les pétales d’une fleur fraîchement épanouie et désirables comme la pulpe juteuse et sucrée d’un fruit de printemps qui n’attendait que d’être cueilli. Le contrebandier soupira. Jamais une femme ne lui avait fait un tel effet. C’était inimaginable pour lui quelques heures auparavant.
Un gémissement le tira de sa rêverie et un léger sourire imprima une courbe gracieuse à la bouche de la blessée, dont les lèvres s’entrouvrirent. Il songea que les premières paroles qu’elle allait prononcer seraient un très classique « où suis-je ? » de circonstance.
- Mmm, murmura-t-elle, sommes-nous arrivés à Alderaan ?
Perdu ! se dit-il amusé tandis que ses paupières se soulevaient lentement laissant réapparaître ses insondables yeux bleus. Elle tourna la tête vers lui. Il lâcha vivement la boucle de cheveux qu’il tenait toujours dans ses doigts.
- Qu’est-ce que vous faisiez ? fit-elle plus vivement.
Il leva les mains en l’air.
- Rien, je vous jure… je vous… regardais juste…
- Vous me regardiez ? Vous n’avez donc rien d’autre à faire sur ce vaisseau que de mater vos passagères ?
Elle fit une tentative pour se soulever sur ses coudes et s’arrêta net en regardant les draps qui la recouvraient, la grande chambre richement décorée et les arbres fleuris qui apparaissaient derrière une longue baie vitrée éclatante de soleil.
- Où suis-je ? s’exclama-t-elle.
- Enfin ! se dit victorieusement Hiivsha.
Puis à haute voix.
- Vous êtes en sécurité chez mon ami Babur Hatar. Ici, vous ne craignez rien.
Comme elle soulevait les draps, ses joues s’empourprèrent.
- Vous m’avez déshabillée ? s’emporta-t-elle, comment avez-vous osé… que m’avez-vous fait ?
Elle rabattit les draps sur sa poitrine tandis qu’Hiivsha se levait comme mû par un ressort invisible.
- Holà, holà, s’exclama-t-il à son tour en levant les mains devant lui, ne vous méprenez pas hein, mademoiselle, moi je ne vous ai pas touchée ! C’est madame Hatar qui s’est occupée de vous avec un médecin… et puis, je vous fais humblement remarquer que vous n’êtes pas… hum… - il se racla la gorge – entièrement nue… on vous a laissé votre débardeur et hum… je présume votre… hum…
- Ma quoi ? se récria-t-elle en regardant de nouveau sous les draps… je… et puis… comment le savez-vous ?
- Hééééé ! Mais j’en sais rien moi… je présume que si madame Hatar vous a laissé votre débardeur, elle a aussi laissé votre…
Il ne put achever sa phrase, muet d’embarras.
- Écoutez, continua-t-il en reculant de deux pas, vous avez été blessée, vous avez perdu connaissance… Je – il insista sur le mot – vous ai emmenée ici à bord de mon vaisseau pour vous faire soigner et vous… vous êtes restée là – il balaya le lit d’un geste – pendant plusieurs heures sans reprendre conscience… et je… je… ne vous ai pas touchée… parole de contrebandier !
Il évitait pathétiquement de la regarder dans les yeux. Isil sembla se calmer et laissa un sourire revenir sur ses lèvres.
- Vous en avez une ?
- Une quoi ?
- Une parole ? Avec le métier que vous faites, il vous en reste encore une ?
Hiivsha souffla et se remit à respirer. Retrouvant lui aussi son sourire, il fit semblant de fouiller ses poches.
- Heu… attendez, il doit bien m’en rester une quelque part…
Puis il écarta les bras et les laissa retomber bruyamment le long de son corps.
- Je vous jure que je ne vous…
- Bon, bon, coupa la jeune fille, je vous crois. Vous n’avez pas maté sous les draps et vous ne m’avez pas touchée… sauf les cheveux, continua-t-elle en pinçant ses lèvres.
- Juste une mèche, protesta Hiivsha, une toute petite mèche de rien du tout… douce et soyeuse… la plus jolie mèche qu’il m’a été donné d’enrouler autour de mon index.
Isil se remit à sourire plus franchement.
- Je vous pardonne alors, monsieur le contrebandier. Dites, vous ne voudriez pas me passer ma tunique par hasard ?
- C'est-à-dire que j’espérais un peu que vous vous lèveriez pour la prendre vous-même, susurra-t-il d’un petit air moqueur.
- Et puis quoi encore ? protesta Isil en rentrant dans son jeu, vous voulez vous rincer l’œil gratis ? Trop facile… il en faudra plus pour que je vous fasse le spectacle ou que je tombe dans vos bras !
- Je croyais que j’étais irrésistible, continua-t-il avec le même air.
- Irrésistiblement comique dans votre numéro de séducteur en tout cas, rit-elle.
- Mais… ce n’est pas très gentil de vous moquer de l’homme qui vous a sauvé la vie ! protesta-t-il d’un ton faussement boudeur.
Isil fit semblant de réfléchir en se caressant le menton de la main.
- Vous avez raison… je vais essayer d’être plus gentille avec vous alors. Je comptais vous assommer avec une projection de la Force, un vieux truc de Jedi – elle lui adressa un clin d’œil – mais je n’en ferai rien… parce que vous m’avez sauvé la vie.
Elle tendit la main vers le fauteuil où ses vêtements étaient rangés. Aussitôt, ils s’élevèrent dans les airs, comme tirés par quelque invisible ficelle et flottèrent jusqu’à elle à travers la pièce.
- Maintenant, retournez-vous, demanda-t-elle d’une voix douce.
Hiivsha obtempéra.
- Demandé si gentiment, ce serait inélégant de ma part de ne pas vous obéir, dit-il en regardant discrètement vers un miroir suspendu à un mur un peu plus loin.
Bien que son regard ne passât pas inaperçu de la jeune fille, Isil ne fit aucune remarque et se releva pour poser un pied par terre et se mettre debout. Aussitôt, sa tête se mit à tourner et elle vacilla en posant une main sur le dos du contrebandier. Ce dernier pivota lestement et la rattrapa pour le dessous des bras pour la soutenir.
- Allez-y mollo, dit-il, vous avez reçu un choc, il faut y aller doucement jeune fille !
Elle ne protesta pas en se retrouvant dans ses bras contre lui. Fermant un instant les yeux pour retrouver son équilibre, elle respira l’odeur qui se dégageait de son corps et ressentit en elle des sentiments confus. Sa tête se posa un moment contre le torse musclé tandis qu’il n’osait plus bouger, sentant sous ses doigts des courbes arrondies et fermes qui firent battre son cœur plus vite. Le souffle court, il goûta avidement cet instant jusqu’à ce qu’il la sente se redresser. Alors il lâcha son emprise comme à regret.
- Merci, murmura Isil, ça va mieux… juste un éblouissement.
Sans ajouter un mot, il attrapa sa tunique sur le lit et lui présenta pour qu’elle s’y drape dedans.
- Merci, murmura-t-elle de nouveau.
Elle se retourna et plongea son regard dans le sien plusieurs secondes.
- De rien, finit-il par articuler comme hypnotisé.
Il détourna les yeux le premier pour vaincre l’envie irrésistible qu’il avait de l’embrasser et s’empressa jusqu’au fauteuil pour lui ramener sa bure de Jedi et son sabre laser qu’il manipula en sifflant.
- Belle bête ! J’ai toujours trouvé cette arme à la fois élégante et chevaleresque… mais c’est pas un truc pour moi.
- Je m’en doute… vous préférez les blasters ?
- Les gros blasters, rectifia-t-il avec un sourire en coin.
Isil se retourna et s’avança vers la porte de la chambre en haussant les épaules.
- Prétentieux, murmura-t-elle avec un large sourire.