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Recueil SWU N°1: L'Ordre 66
Introduction
 

Comme dit dans la Genèse du projet, ce recueil n’aurait pas vu le jour sans l’intervention de Raouse qui en est donc le créateur à plus d’un titre. Afin de rendre à Raouse ce qui est à lui, nous avons donc pensé que ses textes « fondateurs » méritent d’être mis en avant. C’est pourquoi nous vous les proposons dès à présent, sorte de mise en bouche appétissante de ce qui vous attend par la suite. Ses deux textes s’intitulent respectivement Coruscant, An -20 et Coruscant, An -19

Coruscant, An -20 - Raouse
 
Coupole du Sénat Galactique

 La machination de Palpatine a marché. La République s’est écroulée. Il n’a pas renoncé à ses pouvoirs spéciaux. Il a proclamé un Empire… et il s’est lui-même… proclamé Empereur à vie ! Dans ma nacelle du Sénat, son discours fait frémir tous les sénateurs… Ils sont heureux, ils applaudissent. Ils n’ont pas compris qu’ils n’ont plus aucun pouvoir ? 

 La veille, Palpatine aurait pu être la victime d’un assassinat, de la trahison des Jedi. Je n’en croyais pas un mot. Il les a tous fait tuer. La fumée émanait du Temple Jedi. Il les a déclarés ennemis de la République. Quelle République ? Cette République qui est morte maintenant ? Il n’y a plus de Démocratie. Chaque gouvernement, république, monarchie, des systèmes appartenant à la République est devenu le territoire d’un gouverneur local. Les gouvernements autochtones existent encore, bien sûr, mais ils ne sont plus que des artifices pour légaliser aux yeux de la population, le gouvernement Impérial. Les Soldats Clones ne servent plus à combattre, ils servent à imposer l’ordre Impérial dans toute la galaxie.

 Il était temps d’agir. J’ai participé à la pétition des Deux Mille, qui n’a servi à rien, puisque le nouvel « Empereur » l’a considérée comme une liste noire de ceux qui s’opposaient à lui.

Et, j’en suis sûr, il nous fera tous arrêter. C’est donc le moment d’agir. Un baroud d’honneur, une petite note qui ne sera pas consignée dans les archives du Sénat, ou alors transformée en Acte de trahison pure et simple.

 Je me levais difficilement de mon siège. Et lentement, pour qu’on ne fasse pas trop attention à moi. Je prévins d’abord tous ceux qui étaient dans ma nacelle de s’en aller. Pour sauver leurs vies. Ils s’exécutèrent. Je prenais le contrôle de l’engin volant et je me mis en « orbite » autour du Podium principal ou siégeait l’Empereur. Je pris la parole :

— Sénateurs ! Vous n’allez pas le laisser…

De cris s’élevèrent, des Sénateurs me sifflèrent… Je baissais la tête comme si j’avais compris la faute que je venais de commettre… Puis je repris doucement :

— Oui. À quoi bon essayer de vous raisonner, puisque vous avez acclamé cet homme quand il a pris le contrôle de la Galaxie. Sénateurs, vous ne servez plus à rien. Et cet homme perfide, ce nouvellement nommé – Autoproclamé – Empereur, Dictateur, ne tardera pas à dissoudre le Sénat !

 Puis, je me tournais vers l’homme encapuchonné, qui se tenait sur le Podium central.

— Votre Altesse, je sais que vous allez me faire arrêter, ainsi que bien d’autres sénateurs qui s’opposent à vos pouvoirs. Mais à quoi cela va-t-il servir ? À dissuader les autres de s’opposer à vous ? Non, puisqu’ils n’ont plus aucun pouvoir ! À simuler une parodie de répression de la trahison de Sénateurs ? Nous servons la République Galactique. Chaque Sénateur qui ne s’oppose pas à ce dictateur, qui tape dans ses mains à chaque déclaration qui accroît son pouvoir, est un sénateur qui n’a rien compris, ou, comme la plupart d’entre vous, n’a jamais servi la République !

— Je n'ai rien à dire, Sénateur, parce que vous êtes pathétique ! Les Jedi ont asservi son esprit, ils l'ont conditionné de manière à ce qu'il s'oppose au fait que je fasse le bien !

Il fit un geste en direction de Mas Ammeda.

— Suffit ! s’écria celui-ci. La séance est levée !

 Maintenant, je suis dans mon appartement administratif. J’espère que j’ai inspiré quelques Sénateurs. J’espère qu’on ne servira pas trop de ma prestation contre les opposants à l’Empire.

On frappe à ma porte. Des Soldats de Choc.

— Monsieur, si vous voulez bien nous suivre.

 Quelque part sur Coruscant, quelques coups épars, tirs de blaster, lâchement tirés sur un homme sans défense, lui arrachent des cris. Cet homme est mort peu après la démocratie…

Mygeeto, An-20

 Je sers sous les ordres du Général Mundi, du Commandeur 1138,             « Bacara », mais, surtout, comme tous les clones, sous les ordres du Commandant Suprême Palpatine. Ce dernier vient de communiquer au Commandeur 1138, par le biais d’une communication prioritaire, sur un canal sécurisé, trois mots, très simples. Exécutez l’Ordre 66.

 Le Général Mundi nous mène à l’assaut. Les troupes séparatistes se tiennent de l’autre de ce pont démesuré et couvert de neige, sur Mygeeto.

— En avant ! En avant ! nous encourage-t-il.

Puis il reporte son attention sur les troupes ennemies. Nous avançons à petites foulées, pour avoir un meilleur angle de tir, une meilleure portée. Nous nous arrêtons, et nous nous mettons en position de tir.

 Le vieux Général se retourne. Un ordre retentit dans le comlink.

— En joue !

Il finit son tour sur lui-même et nous regarde, une lueur d’étonnement dans les yeux. Cette demi-seconde, entre les deux ordres, semble durer une éternité… Il ne comprend pas…

— Feu !

Les détentes claquent sous nos doigts. Les redoutables tirs de plasma, prêt à semer la mort, sortent des canons. Ils se dirigent vers le Céréen. Une première arabesque pare plusieurs tirs, puis une seconde, jusqu'à ce qu’un seul tire touche. Puis, les tirs touchent encore et encore, et de plus en plus. Il s’écroule lentement. La lueur dans ses yeux s’éteint pendant la chute du vieux Chevalier…

 Nous sommes des clones et nous avons fait notre travail. Je ne suis pas fier de l’avoir tué, je ne regrette pas de l’avoir tué. Je suis un clone. 

Saleucami, An-20

 Le commandant Neyo a reçu, comme tous les clones de la galaxie à l’instant même, le message du Commandant Suprême. Sujet, verbe, complément. Des milliers de morts…

 Les mains sur les manettes de gaz, je m’adapte au rythme du commandant Neyo. Je suis son équipier, son ailier. Nous sommes menés en reconnaissance par le Général Stass Allie. C’est une Jedi.

 Nous étions en formation d’escorte, autour du speeder BARC du général Allie. Le commander Neyo me fit un simple signe de la main. Nous poussons un peu les commandes, pour prendre du recul par rapport à la cible. La commande de tir sera pressée, dans quelques secondes, pour faire quelque chose que nous ne jugeons pas. Ce n’est ni mal, ni bien. Nous ne pouvons pas faire la différence entre ces deux notions fondamentales. On fait simplement ce que l’on a à faire. Peu importe qu’il y ait des milliers de morts, des femmes, des enfants.

 Les décharges rouges, le plasma, les canons, tout ceci donne naissance un peu plus naissance au Côté Obscur. Ainsi soit-il…

Quelque part, sur un champ de bataille d’une planète quelconque, des traces rouges strient le crépuscule. Puis une explosion, rouge elle aussi. Le crépuscule peut maintenant passer à la nuit…

Coruscant, An -19 - Raouse
 

Dans les sombres quartiers où l'on ne voyait jamais le ciel, à des kilomètres sous la surface grise de la planète, dans des bars, des endroits mal fréquentés, un homme couvert de capes noires se glissait rapidement dans les ruelles. Le souffle court, il semblait avoir des machines à la place des poumons.

Dans le noir presque absolu des bas-fonds de Coruscant, un ancien Jedi courait furtivement. Il était encore jeune, mais il souffrait, comme s'il était vieux, ses membres tenant grâce à la technologie. Il y avait à peine un an, son ancien mentor, un Jedi, l'avait jeté dans de la lave en fusion. Sauvé par son maître, il jurait de le servir, et de mettre fin à l'existence des Jedi, menteurs, pilleurs, voleurs, kidnappeurs, assassins...

Alors qu'il était lui-même un Jedi, autrefois, Darth Vader, dans son armure noire, ralentit, et eut l'impression qu'il avait toujours été comme ça. Enragé, souffrant, son seul plaisir étant le meurtre des Jedi. Si un Sith l'avait trouvé, il aurait pu sauver sa mère, il aurait pu sauver Padmé...

Se profilant au coin de la rue, une bande publicitaire signalait la présence d'un club dans les environs. Activant son comlink à sa ceinture, la voix dure et calme de Vador résonna dans son casque.

— Patrouille Deux, êtes-vous en position ?

— Affirmatif, Monseigneur.

Vador rajusta ses amples capes sur son casque, cachant son « visage ». Il rentra dans le club, les capes volant derrière lui. Dans la salle, le silence se fit, et reprit après quelques secondes. Vador s'approcha du bar et demanda un verre. Le barman posa le verre sur la table.

 Une demi-heure après, l'étrange homme à la capuche et à la respiration étrange n'avait toujours pas bu son verre.

— Ça va, Monsieur ? interrogea le barman.

— Silence.

Vador serra le poing. Il n'avait pas besoin de la pitié d'un barman qui s'inquiétait de savoir si son client pouvait boire un peu plus et remplir sa caisse. La gorge du barman se serra, sa voix devint ridicule. Il eut le temps de glisser entre ses dents:

— Encore un Jedi ?! J'ai déjà dit que je ne voulais plus en voir de votre espèce ici !

Vador desserra le poing, et fondit dans les pensées de l'homme. Ce dernier avait vu des Jedi, il y a peu. Il y a... quelques heures.

La montagne de cape s'éloigna, marchant contre un courant d'air. Sa capuche se défit. Retenant son souffle, toute la salle finit par siffler tout bas : Vader...

Appuyant sur un bouton à sa ceinture, le Sith n'eut même pas à attendre une seconde. Dans la salle, des soldats clones avaient pris position. Froid et distants, les hommes aux armures blanches, abîmées par leurs années de servitude aveugle, reflétaient Vador. Spécialement recouverts de capes noires et d'armures non bruyantes, ils encerclèrent le cercle des habitués du Club. Quand ils furent enfin, tous, au centre, Vader mit sa main à la ceinture, sous sa cape.

 Sentant le mal près de lui, le Jedi sauta de son honorable demeure, une carcasse de Speeder rouillée, qui traînait ici depuis quelques années sûrement. Il releva sa cape. Sous sa cape, des vêtements comme n'importe quel Coruscanti pouvait en porter. Difficile de définir ce qu'était la «mode», sur une planète comme celle-ci, habitée par des centaines de milliers d'espèces. Sentant la souffrance d'un coup, le Jedi put se diriger encore plus précisément vers l'endroit. Il courut, se faufila où bon semblait à la Force, et se retrouva à l'entrée d'un Night-Club. Un homme en noir, à l'apparence presque Droïde, semblait diriger des soldats. Le Jedi se jeta, pour interférer avant un éventuel massacre. Quand il arriva devant Vader, celui-ci se figea.

— Je ne soupçonnais pas que vous soyez encore en vie, vous qui étiez si faible...Puis il cracha : Jedi!

Sous couvert d'une affreuse armure noire, la voix transformée, torturée d'un homme qui avait trop vécu pour son âge rappela au Jedi quelqu'un...

— Anakin Skywalker...

Ceci fut dit par le Jedi au moment même où une flamme rouge, de volcan, vint le tuer sur le champ.

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