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IV-Le Règne de la Politique
 
Confortablement installé dans un luxueux fauteuil en cuir, Wedge Antilles dévisagea son interlocuteur. Le Calamarien qui se trouvait en face de lui avait la peau d’une étrange couleur saumon et deux gros yeux noirs globuleux. Il régnait une grande humidité dans le vaste bureau personnel de l’Amiral Ackbar. Humidité ô combien nécessaire pour la survie du Calamarien dans ce milieu dépourvu d’eau.

Wedge sentit une goutte de sueur perler sur son front. Il l’essuya vivement puis dit sur le ton de la plaisanterie:
-Dîtes donc, vous n’avez pas peur que la tapisserie se décolle avec une telle humidité ?
-Mais...il n’y a pas de tapisserie ici.
-Oui...je sais bien mais c’était pour vous faire comprendre que l’atmosphère était moite dans cette pièce.
-Je vois, répondit Ackbar avec un ton très sérieux.
Wedge se tortilla dans son fauteuil pour s’avancer légèrement puis demanda:
-Alors Amiral, que puis-je pour vous? Je suppose que vous ne m’avez pas demandé de venir ici pour parler de la pluie et du beau temps.
-Non!
Ackbar se leva de derrière son bureau, le contourna et vint s’asseoir sur le siège qui se trouvait à côté de Wedge.
-En fait, j’aimerais que vous me donniez vos conclusions sur la bataille de Dubrillion.
-Mes conclusions?
-Oui.
-Et bien...elles sont simples. J’ai été étonnement surpris par la résistance Impériale. C’est la première fois depuis que nous avons repris Coruscant que je vois autant de forces Impériales dans un secteur.
-Et...?
-Et bien nous avons malgré tout remporté une brillante victoire, ajouta Wedge en souriant.

Il y eut un silence pendant lequel Ackbar regarda par l’immense baie vitrée de son bureau qui offrait une vue imprenable sur Coruscant et son trafic aérien. Wedge demanda alors:
-Mais je ne vois pas bien où...
-C’est pourtant simple. La forte présence des troupes Impériales ne peut signifier qu’une seule chose...nous nous rapprochons indéniablement de Bastion!
-Vous voulez dire...la planète que l’on suppose être la capitale des Vestiges de l’Empire?
-Oui, répondit Ackbar en se levant d’un bond.
-Nos espions la cherchent depuis pas mal de temps déjà, sans succès, rappela Wedge
-Je le sais bien. Mais il est évident que nous grignotons de plus en plus le territoire des Vestiges et que si nous rencontrons une telle résistance, c’est que le cœur de l’Empire n’est plus très loin.
-Je dois avouer que c’est possible.

Ackbar se pencha alors tout près de Wedge, à tel point que celui-ci put “admirer” la texture étrange de la peau du Calamarien. Celui-ci fit d’une voix où perçait l’excitation:
-Mais cela veut dire bien plus encore.
-Quoi donc?
-La victoire de Dubrillion nous a coûté de nombreux vaisseaux mais elle en a coûté encore plus aux Impériaux. Depuis la mort de Thrawn, nous ne cessons de remporter des victoires, qui se soldent à chaque fois par l’anéantissement de la flotte ennemie. Je pense que les Impériaux vont bientôt manquer de vaisseaux de combat. Leur territoire se restreint, leur capacité productive aussi, c’est inéluctable.
Wedge regarda Ackbar avec un grand sourire et dit:
-Oooooh, je vois où vous voulez en venir Amiral!
-Général, je compte demander au Conseil l’autorisation de mener nos vaisseaux au cœur des Vestiges de l’Empire, afin de trouver Bastion et de la faire tomber !
Wedge n’osa rien dire pendant quelques secondes puis enfin s’exclama:
-Attention Amiral, tout ce que vous dîtes n’est que pure supposition et même si c’est vrai, Bastion sera fortement défendue malgré tout. Ce ne sera pas une partie de plaisir.

Ackbar se dirigea alors vers la vitre qui lui permettait d’admirer le soleil se coucher en disparaissant derrière les immenses buildings. Puis tout en tournant le dos à Wedge, qui pour sa part ne bougeait pas de son fauteuil, il fit d’une voix grave:
-C’est un risque à courir, nous devons vaincre au plus tôt, afin que la Nouvelle République puisse se reconstruire sur des bases solides.
Ackbar pivota lentement pour faire face à Wedge et lui demanda:
-Aurais-je votre appui au conseil en faveur de cette mission ?
-Vous l’aurez, après tout, j’ai toujours rêvé de faire le siège d’un bastion armé !
Ackbar regarda avec un air étrange le commandant Antilles. Voyant que le Calamarien n’avait pas compris il répéta sur un ton explicatif :
-bastion...le bâtiment, faire le siège d’un bastion...alors que nous allons attaquer Bastion, la planète Impériale...c’est un jeu de mots!
Ackbar cligna des yeux puis lança:
-Je ne comprendrai jamais l’humour des humains.

*

Tel Hoke descendit de son cockpit avec grâce et légèreté. Il sauta sur le sol en bitume du spatioport et vit aussitôt un e meute de journalistes locaux arriver en courant. Tel regarda les membres de son escadron qui venaient de le rejoindre et s’exclama:
-Mais qui leur a donné l’autorisation de rentrer sur le spatioport ?
-Sûrement les autorités, à croire qu’elles veulent que l’on dise que nous avons encore remporté une brillante victoire sur les Neylanais.
Tel hocha lentement la tête. Il se retourna brutalement vers Zook et lui dit:
-Tu vas bien nous débarrasser d’eux, n’est ce pas?
-Comptez sur moi, les journalistes, c’est mon affaire.
-Tant mieux.

Les journalistes s’arrêtèrent de courir quand ils furent aux côtés des membres de l’escadron. Un flot de questions se mit alors à fuser, si bien qu’aucune ne fut audible. Tel leva les mains devant lui et les secoua pour faire comprendre qu’ils devaient le laisser parler mais il ne parvînt pas à obtenir le silence si bien qu’il fut obligé de crier:
-Ecoutez moi !!
Les journalistes regardèrent surpris le capitaine Hoke mais se turent enfin, alors celui-ci enchaîna avec un grand sourire:
-Le pilote Zook Pela va vous donner un compte-rendu détaillé de notre mission. C’est donc à lui et à lui seul que vous devez poser vos questions.
Aussitôt le groupe de presse se précipita sur Zook qui fit un pas de recul. Les journalistes l’encerclèrent et les questions fusèrent de nouveau. Pendant ce temps là, Tel fit signe à ses trois autres pilotes de s’éloigner discrètement. Alors qu’ils se dirigeaient à présent vers la sortie du spatioport, Eljy tapota sur l’épaule de son capitaine et lui glissa à l’oreille:
-Tiens, voilà notre bon vieil ami.

Tel leva les yeux sur le nouvel arrivant. Celui-ci était entouré de deux gardes lourdement armés qui s’assuraient de sa protection rapprochée en l’encadrant de toutes leurs statures. Tel se força à sourire puis tendit la main à son interlocuteur. Celui-ci la lui serra fermement puis lança d’une voix étonnement grave:
-Bienvenue sur Ferlus capitaine et félicitations à vous et à votre escadron pour le service que vous nous avez une fois de plus rendu.
-C’était notre devoir Premier Conseiller Bossel.

Wellan Bossel était un homme de petite taille mais à la carrure impressionnante. Ses cheveux commençaient à grisonner de ci de là, preuve que la vieillesse le guettait, toutefois, ses yeux d’un vert malicieux continuaient de pétiller d’une joie de vivre indéniable. Et même si le Premier Conseiller Bossel avait vu ses traits se marquer rapidement à cause des soucis que lui incombait sa fonction, son visage parvenait à s’illuminer quand il souriait. Wellan Bossel était un homme à part, car son parcours avait été pour le moins atypique. Il se plaisait à raconter son histoire et comment il était arrivé au pouvoir. A l’origine, il était fils de paysans, qui survivaient en cultivant la terre. Mais son amitié avec un jeune bourgeois lui avait permis de rentrer dans les hautes sphères bureaucratiques de Ferlus. Bien sur, il avait dû étudier les sciences politiques et humaines avec assiduité mais il avait été récompensé de ses efforts. Quand le dernier Premier Conseiller avait du démissionner à cause d’un scandale financier, le souverain l’avait nommé à sa place, reconnaissant ainsi ses exceptionnelles qualités de gestionnaire.

Le système politique de Ferlus était assez particulier puisqu’un souverain régnait tout au long de sa vie, même si son pouvoir était de plus en plus limité. En fait, aujourd’hui, il conservait comme unique prérogative le droit de nommer le Premier Conseiller qui constituait donc le véritable chef d’orchestre de la politique Ferlusienne. Wellan Bossel était au pouvoir depuis dix ans. Il semblait s’y plaire et répondait au mieux aux attentes de la population. Seul ombre de taille au tableau, Bossel avait été incapable de régler le contentieux politique entre les Ferlusiens, les Neylanais et les Kotorns. Pire, depuis son accession au pouvoir, la situation s’était dégradée, menaçant même de dégénérer en guerre générale. Heureusement, le pire avait été évité mais depuis, les tentatives de négociation entre les trois planètes du système étaient au point mort.
-Les Neylanais croient pouvoir nous espionner, et bien ils se trompent, affirma Bossel plus pour lui même que pour les membres de l’escadron Anges Noirs.
-A ce propos, il serait peut-être temps d’avoir une politique claire face à la menace Neylanaise et arrêter de se voiler la face, fit Eljy.
-Que voulez vous dire? demanda Bossel en fronçant les sourcils
-Que les Neylanais préparent une attaque d’envergure, cela crève les yeux. Ils envoient des patrouilles d’observation pour repérer les lieux de leur attaque. Nous avons détruit une de ces patrouilles ce matin même.
-Non, c’est impossible, ils n’oseront pas nous attaquer massivement. Je doute que Fech Helm, leur dirigeant, ait le courage de se lancer dans une telle guerre. En a t-il seulement les moyens?
-Nous l’ignorons mais croyez-moi, nous devrions régler le problème Neylanais avant que les Kotorns ne décident de s’allier avec eux pour nous régler notre compte.
-Nous pouvons nous défendre, affirma Bossel en serrant le poing.
-Oui, mais la question est: pouvons nous attaquer? lança Kern sur un ton très sérieux.
Bossel expira bruyamment:
-Nous formons autant de pilotes et de soldats que possible et nos chantiers de construction sont à plein régime, mais je doute que nous puissions nous lancer dans une opération de grande envergure. Du moins, pas encore. D’autant plus que nous ignorons la puissance armée des Neylanais.

Il y eut un silence pesant pendant lequel tout le monde sembla réfléchir. Tel regarda le beau ciel bleu qui enveloppait Ferlus puis dit:
-Ce serait quand même dommage que notre belle planète soit détruite par l’ennemi.
-Je comprends votre position capitaine, mais...comprenez la mienne, je ne peux lancer Ferlus dans une guerre que nous risquerions de perdre. Non, le mieux est d’attendre et de continuer à produire des forces armées. C’est notre seul espoir.
-Espérons juste que ni les Neylanais, ni les Kotorns ne nous attaqueront pendant ce laps de temps.
Bossel ne trouva rien à redire là dessus. Toutefois, il regarda par-dessus l’épaule de Tel Hoke pour voir ce qu’il se passait dans le hangar à vaisseau puis s’exclama:
-Mais...mais que fait votre pilote ?
-Zook ? Ah, et bien il répond aux journalistes que vous avez autorisé à rentrer ici.
-Mais...mais les gens ont le droit de savoir ce qu’il se passe autour d’eux.
-Bien sûr, bien sûr.
-Mais pourquoi est ce lui qui répond à toutes les questions?
-Oh vous savez, Zook adore raconter des histoires.
-Comment ça des histoires? Que voulez vous dire?
Alors que le groupe de pilotes se dirigeait vers le vestiaire du spatioport, Tel fit:
-Un conseil, n’écoutez pas les infos ce soir. Une fois de plus, cela risque d’être un tissu d’inepties.
Les membres de l’escadron Anges Noirs se mirent à rire à gorges déployées alors que le Premier Conseiller Bossel les regardait s’éloigner avec des yeux grands écarquillés.

*

Le Moff Kariban avait les yeux rivés sur les vaisseaux Impériaux qui s’apprêtaient à décoller de Bastion, avec pour direction les mystérieuses et dangereuses Régions Inconnues. Kariban se tenait bien droit, les muscles du cou tendus, les mains croisées dans le dos, criant de temps en temps des ordres acerbes aux personnels qui embarquaient le matériel dans les immenses soutes des star destroyers.

Kariban n’était pas particulièrement à l’aise à l’idée de partir à l’aventure dans les Régions Inconnues, pour la simple et bonne raison qu’il n’était pas un homme téméraire, il était un homme de pouvoir dont le but était de mener des troupes à la victoire. Il avait échoué à Dubrillion, il n’échouerait pas une deuxième fois. Il s’était assuré que tous les éléments jouaient en sa faveur et qu’il possédait toutes les informations nécessaires à son expédition.

Adam Kariban avait été éduqué dans le culte du dépassement de soi et de la réussite personnelle. Sa mère lui répétait souvent que le jour de sa naissance l’avait prédestiné à un grand avenir. Il était né sur Coruscant, à l’instant même ou Palpatine proclamait la création de l’Empire Galactique au Sénat, mettant ainsi un terme à trois ans de terrible guerre galactique. Très vite, Adam Kariban s’était passionné pour la politique mais aussi pour l’Empire et les valeurs qu’il représentait : l’ordre, la justice et la sécurité. La défaite d’Endor avait été un déchirement alors qu’il sortait à peine de l’académie Impériale. Ses capacités étonnantes de stratège et de gestionnaire lui avait permis de devenir rapidement Moff, même si une rumeur avait pendant longtemps couru, sous entendant que sa nomination était plus due à la débâcle Impériale qu’a ses capacités.

Connaissant cette rumeur, Kariban n’avait pas cessé de montrer qu’elle était infondée, prouvant qu’il pouvait mener le système de Dubrillion à un bien être économique et social optimal. Jusqu’à ce que les Rebelles assaillent le système et mettent à terre le rêve de renouveau de l’Empire. Renouveau que Kariban envisageait de plus en plus, malgré la disparition désastreuse du Grand Amiral Thrawn. Et en songeant aux Régions Inconnues, Kariban ne pouvait s’empêcher de penser à Thrawn, qui avait vécu pendant des années en exil là bas, ne s’en plaignant jamais, préparant au contraire un retour fracassant et victorieux. Le Moff Kariban ne l’avouerait jamais à quiconque mais il avait toujours rêvé d’être l’ultime sauveur de l’Empire, là ou Dalaa et Thrawn avaient échoué.

Adam Kariban en avait bien conscience, sa mission dans les Régions Inconnues était sa dernière chance et il comptait s’en servir pour démontrer à tous les Moffs que l’avenir de l’Empire passait obligatoirement par lui. Voilà pourquoi il surveillait toute la préparation de la mission, parce qu’elle était capitale, pour lui… et pour l’Empire.

Un homme s’approcha alors discrètement du Moff Kariban et regarda pendant quelques instants les deux imposants star destroyers qui allaient bientôt partir. Puis, alors que le vent frais qui soufflait sur Bastion soulevait ses cheveux noirs, l’homme fit d’une voix assurée :
-Avec le Menace et le Perle des Ténèbres, vous allez mener à bien cette mission, j’en suis certain.
Adam Kariban ne se retourna même pas pour parler à son interlocuteur. Au contraire, il continua de regarder les stormtroopers qui embarquaient à leur tour dans les vaisseaux de guerre.
-Je ne compte pas partir uniquement avec ces deux vaisseaux, vice amiral Pellaeon.
-Je vous demande pardon Moff Kariban, mais où comptez vous trouver d’autres vaisseaux ?
Un léger sourire s’afficha sur le visage du Moff qui pivota légèrement sur lui même :
-Après notre…défaite à Dubrillion, les vaisseaux rescapés n’ont pas été remobilisés ailleurs, du moins pour le moment. Je profite donc de ce « vide administratif » pour les…emprunter. Ils m’attendent en orbite basse. Dès que le Menace sera chargé, je monterais à bord et je m’en irais vers les Régions Inconnues.
-Un voyage ambitieux, n’est ce pas ? demanda Gilad Pellaeon
-Oui…mais c’est surtout un voyage que les Moffs aimeraient bien fatal pour ma carrière politique au sein des Vestiges de l’Empire, si vous voyez ce que je veux dire.
-Je m’étonne que vous remettiez en doute la sincérité des Moffs. Ils veulent vous voir réussir, parce que bon nombre d’entre eux ont enfin compris que c’était peut-être là la meilleure chance pour les intérêts Impériaux.
-Croyez moi amiral, vous apprendrez rapidement à vous méfier des Moffs et de leurs véritables buts.
-Même de vous ? hasarda Pellaeon
Cette fois ci Adam Kariban se retourna et regarda pendant quelques instants Pellaeon avant de répondre :
-Je ne sers que l’Empire. Les autres Moffs voient d’abord leurs intérêts personnels. Là est malheureusement le dépérissement de la politique. Si seulement Palpatine pouvait encore être là…
-Si seulement nous pouvions retrouver notre gloire passée, ajouta Pellaeon.
-Venez-vous avec nous dans les Régions Inconnues vice amiral, afin de participer ensemble à la reconstruction de cette…gloire perdue ?
-Malheureusement non, je dois rester ici. Le Moff Disra m’a demandé de veiller à ce que tout se passe au mieux pour les préparatifs de votre mission.
-Et comme vous le voyez c’est le cas. Nous sommes dans les temps impartis.
Gilad Pellaeon hocha la tête pour montrer son assentiment. Puis il regarda une dernière fois le Menace et le Perle des Ténèbres avant de dire :
-Bonne chance Moff Kariban. Vous allez en avoir besoin.
-Merci. Je n’échouerais pas cette fois, je vous le garantis, conclu Kariban plus pour lui même que pour Pellaeon.
Sur ce, le Moff tourna les talons et se dirigea vers le Menace, qui l’emmènerait loin de là, dans l’infini de la galaxie…
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