LEGO Star Wars, ce n'est pas seulement une esthétique et un style particulier. Au fil des productions, ce sont aussi des références régulières qui donnent l'impression d'avoir affaire à un ensemble unique...
Dès les premières histoires, l'univers est un savant mélange de briques LEGO et de modèles 3D (pour les vaisseaux notamment). Mais ce choix n'est pas seulement esthétique : les personnages ont conscience de vivre au milieu de briques, avec lesquelles ils peuvent construire et reconstruire vaisseaux et bâtiments à l'envie.
L'utilisation de briques pour construire de nouveaux vaisseaux est présente dès Revenge of the Brick, et on la retrouve dans chaque histoire depuis lors. L'idée est même poussée plus loin dans La Menace Padawan, L'Empire en vrac et les Contes des Droïdes, avec la présence de manuels de construction.
Les créateurs des Aventures des Freemaker ont même basé leur série sur cette idée : les Freemaker sont des ferrailleurs de l'espace qui récupèrent des briques pour réparer ou concevoir des vaisseaux. On les voit d'ailleurs utiliser le fameux séparateur de briques LEGO présent dans certaines boîtes de jeu.
Dans les productions, on retrouve évidemment les personnages connus de la période : Yoda et les Jedi à l'époque de la Prélogie, Luke et Vador pendant la Trilogie. Et C-3PO et R2-D2 quelle que soit l'époque.
Mais des personnages inédits vont aussi être créés, et le spectateur pourra se surprendre de les revoir d'une série à l'autre...
Dans La Menace Padawan on découvre un groupe de Padawans composé par
On retrouve un autre groupe de Padawan dans les Chroniques de Yoda : Vaash Ti, Bene, Rako et... Bobby. Ce dernier semble donc faire le lien entre les deux groupes, bien qu'on puisse noter une forte ressemblance entre
Le clone sensible à la Force a été créé dans les Chroniques de Yoda, mais a réussi à traverser plusieurs séries !
Bien qu'il décide de ne rejoindre ni les Sith ni les Jedi à la fin des Chroniques de Yoda, il sort de sa retraite à l'époque de la Trilogie dans les Nouvelles Chroniques de Yoda. Et tandis que l'épisode 11 des Nouvelles Chroniques de Yoda – Mini Films apporte une nouvelle conclusion à l'histoire du personnage, il réapparait en 2015 dans les Contes des Droïdes, puis dans la saison 1 des Aventures des Freemaker.
Bien que Yoda et C-3PO soient (très) régulièrement présents dans ces séries, l'Empereur Palpatine est peut-être le personnage qui symbolise le mieux la continuité de cet univers. Mais pas Palpatine tel qu'on le connait dans les films, Palpatine version LEGO.
A l'époque de la Guerre des Clones (dans la Menace Padawan, les Chroniques de Yoda, et les flashbacks des Contes des Droïdes), le personnage a systématiquement droit à un running gag sur sa double identité de Chancelier de la République et Seigneur Sith, via le simple fait de mettre ou non une capuche sur sa tête.
De plus, à l'époque de la Trilogie (dans L'Empire en Vrac, les Nouvelles Chroniques de Yoda et les Aventures des Freemaker), on le retrouve souvent en train de regarder des hologrammes en mangeant du popcorn.
De manière générale, le personnage est représenté comme un grand enfant, capricieux et narcissique. Et les lieux dans lesquels on le retrouve sont eux aussi des rendez-vous réguliers des productions LEGO Star Wars : son bureau fait partie des lieux les plus récurrents.
Comme pour l'Empereur, les productions LEGO Star Wars inventent un nouveau pan de l'histoire de Han Solo. Orphelin fugueur, Han croise Yoda et les Padawans dans la Menace Padawan sous le pseudo de "Ian". On retrouvera des références à cet évènement dans les Chroniques de Yoda et les Nouvelles Chroniques de Yoda.
Dans le premier épisodes des Chroniques de Yoda, on découvre le personnage inédit de Lindo Calrissian : le père de Lando ! Lui et sa version disco du Faucon Millenium reviendront faire des caméos dans plusieurs autres productions LEGO Star Wars.
Surnommé Rusty, ce Jedi Ithorien a étudié auprès de Yoda et a même été un camarade de classe d'Obi-Wan. Mais personne ne se souvient de lui...
L'Amiral Ackbar, dont la présence s'est souvent limitée à une référence à sa phrase "C'est un piège", a droit à un développement un peu plus poussé à partir des Contes des Droïdes et dans l'Aube de la Résistance : on le retrouve systématiquement avec un mug, et on le découvre amoureux d'un chasseur stellaire : le Daisy Mae (copie de l'Azure Angel d'Anakin Skywalker dans la série Clone Wars).
Niveau continuité d'une série à l'autre, on ne fera pas mieux qu'entre les Aventures des Freemaker et All-Stars : l'équipe de production est restée la même, et on sent qu'ils aiment les personnages qu'ils ont créés.
On retrouve donc la famille Freemaker, élargie aux parents et enfants, ainsi que certains personnages secondaires. Seul point noir à la continuité : si Zander, l'ainé des Freemaker, nait entre le moment où Han Solo quitte Corellia et celui où il récupère le Faucon, il ne devrait avoir qu'une douzaine d'années à l'époque des Aventures des Freemaker. Et on ne parle que de l'ainé de la fratrie...
Apparu dans Les Aventures des Freemaker, Graballa (et ses hommes de main Baash et Raam) fait régulièrement office de méchant secondaire dans les productions suivantes. On découvre ainsi dans All-Stars qu'il a réalisé le rêve de casino dont il parlait dans les Aventures des Freemaker, et ses ambitions immobilières (et déboires associés) se poursuivent dans Histoires Terrifiantes où il tente d'ouvrir un hôtel de luxe.
De la Menace Padawan jusqu'aux Contes des Droïdes, Jar Jar Binks a droit à de (très) nombreuses morts ridicules. Mais s'il est présent dans cette liste, c'est pour avoir passé la serpillère dans deux productions LEGO Star Wars bien différentes : en 2010 dans Bombad Bounty, et en 2013 dans les Chroniques de Yoda.
Autre référence aux premiers courts-métrages : la droïde R2-KT, avec qui R2 semble nouer une relation amoureuse depuis Quest for R2-D2... Bien que ce ne soit pas un personnage inventé pour l'occasion, on la retrouve de temps en temps dans les Chroniques de Yoda.
Les personnages ne sont pas les seuls à apparaitre d'une série à l'autre. On retrouve aussi certains éléments récurrents dans cet univers...
Bien avant que Rogue One ne remette les cristaux Kyber à la mode, les Chroniques de Yoda nous reparlaient de ces pierres créées dans les premiers brouillons de George Lucas. Dans le premier épisode de cette série, plusieurs cristaux Kyber sont réunis pour ne former qu'un seul gros cristal, capable d'alimenter l'usine de clonage dans laquelle Dooku souhaite créer des clones sensibles à la Force.
On retrouve à nouveau des références aux cristaux Kyber dans les Aventures des Freemaker : dans la première saison avec un sabre laser dont la lame serait un de ces cristaux, et dans la deuxième saison lorsque les héros cherchent une source d'alimentation pour leur nouveau vaisseau.
Dans l'univers LEGO Star Wars, les planètes ont des panneaux publicitaires en orbite. On retrouve aussi des panneaux à la surface, pour vanter ici aussi la planète, ou bien un lieu plus particulier.
Ces panneaux sont apparus discrètement dans The Quest of R2-D2, et se sont multipliés à partir de la Menace Padawan pour apparaitre dans la totalité des productions LEGO Star Wars jusqu'en 2016. C'est simple : chaque planète et chaque ville a droit à son panneau lorsqu'elles apparaissent pour la première fois.
A partir de l'Aube de la Résistance et des Aventures des Freemaker, les panneaux disparaissent pour une raison inconnue.
Dans la Menace Padawan, les élèves Jedi voyagent dans un bus scolaire de l'espace. Le vaisseau refera de nombreuses apparitions par la suite, parfois accompagné des Padawans, parfois en tant que simple navette de transport.
Par opposition à tous ces éléments qui tendent à nous montrer un univers solide et consistant, il faut citer aussi quelques contre-exemples...
Entre 2011 et 2015, les productions LEGO Star Wars regorgent d'humour méta : les personnages ont conscience d'être dans une œuvre de fiction.
Dans la Menace Padawan et l'Empire en Vrac, un George Lucas de briques intervient en tant que réalisateur, pour donner des consignes à Dark Vador (qui lui ne semble pas être un acteur, mais bien le personnage). On pourra aussi citer les Nouvelles Chroniques de
Et enfin lorsqu'on voit un musicien jouant du cor sur la barge de Jabba dans les Contes des Droïdes...
En soi, cet humour est assez présent pour qu'il puisse faire partie des "codes" de cet univers. Le problème, c'est que cette approche méta casse le côté réaliste de cet univers (car oui, malgré sa physique de briques, cet univers est plutôt réaliste !). C'est peut-être pour cela que l'on ne retrouvera plus ce point de vue dans les autres œuvres, les créateurs préférant nous immerger complètement dans l'histoire ?
Si continuité il y a, ces deux histoires en font-elles partie ?
On l'a vu dans la partie sur les éléments récurrents, il est possible que certains épisodes fassent référence à ces aventures. Dans ce dossier, nous avons cependant choisi de les laisser de côté pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, dans ces histoires les personnages ne parlent pas. Ils ne s'expriment que par onomatopées, ce qui les distingue beaucoup des épisodes suivants.
De plus, dans Quest for R2-D2 les graphismes des figurines sont inspirés de la série The Clone Wars, là où les autres productions LEGO adoptent toutes un style commun. Concernant Bombad Bounty, c'est surtout l'implication de Jar Jar Binks dans les moments clé la Trilogie (et le fait que tout semble se dérouler en quelques heures) qui rend l'histoire peu crédible, même dans la continuité LEGO.
Si l'on peut souvent trouver des explications pour corriger des incohérences entre deux œuvres, il y a cependant un cas flagrant de discontinuité entre les Nouvelles Chroniques de
En effet, dans l'épisode 9 des Nouvelles Chroniques de
A notre connaissance, c'est la seule incohérence manifeste entre toutes les histoires LEGO Star Wars.
Si le téléfilm de 2020 n'apparait pas dans cette page, c'est pour deux raisons très simples. Tout d'abord, l'essentiel de ce dossier a été rédigé en 2019, il aurait été difficile de prévoir le contenu du film à cette époque ! Mais surtout, cette production LEGO ne présente aucune connexion avec les précédentes.
La mécanique du cristal créant des portails à travers le temps et l'espace aurait permis facilement de faire des liens vers les autres histoires LEGO Star Wars (en faisant apparaitre les Padawans, JEK ou les Freemaker par exemple), de la même façon que l'Episode IX et la série The Mandalorian sont cités de façon très succincte. Hélas, ce n'est pas le choix qui a été fait par l'équipe en charge du film (équipe bien différente d'ailleurs). Et si l'on trouve bien quelques blagues sur l'univers fait de briques, ou sur la nature égoïste de Palpatine, les liens sont trop faibles pour rattacher pleinement ce film aux autres histoires.
Enfin, le fait que des personnages de toutes les époques se croisent et interragissent rend de toute façon cette aventure impossible à relier sérieusement à d'autres productions Star Wars. Les productions suivantes Histoires Terrifiantes et C'est l'été ! rétabliront des liens avec les autres séries via plusieurs personnages, on est bien face à un cas à part avec cette histoire-ci.
Difficile de définir ce qui constitue ou non un "univers" à part entière : des règles, des lieux, des personnages, des histoires en commun, sans qu'on puisse y déceler trop d'incohérences ?
Si cette définition vous convient, vous trouverez sans doute que les productions LEGO Star Wars de 2011 à 2018 forment bien une sorte d'univers miniature au sein de l'univers Star Wars. La vie y est certes un peu particulière (tout est composé de briques), mais tout se tient (mais n'est-ce pas une des particularités des briques LEGO ? ^^).
C'est un univers qui évolue : on a vu quelques changements de graphismes pour certains personnages et vaisseaux, mais aussi pour certains de ses "codes". L'année 2016 fait d'ailleurs office de moment charnière : l'humour méta disparait, tout comme les panneaux publicitaires et le fameux bus spatial. Ces changements sont-ils dûs au départ de Michael Price (scénariste de toutes les histoires de La Menace Padawan jusqu'à l'Aube de la Résistance, et a priori grandement responsable de la plupart des références entre ses œuvres), ou à l'arrivée du duo Bill Motz et Bob Roth (créateurs des Aventures des Freemaker et de All-Stars) ? A un moins que cela ne vienne de décisions chez Lucasfilm et/ou LEGO ?
Malgré cette évolution soudaine, il semblait important pour tous de préserver une forme de continuité entre les histoires. Qu'on cite Michael Price : "dans mon esprit, tous ces éléments LEGO Star Wars sont arrivés dans un seul et même univers LEGO Star Wars... En tout cas, pour mes créations LEGO Star Wars", ou Motz et Roth à propos du retour de JEK dans leur série : "LEGO nous avait demandé de trouver un moyen de le glisser dans l'histoire et, en tant que fans, nous n'étions que trop ravis de le faire", les créateurs des films et séries LEGO Star Wars avaient l'air sur la même longueur d'onde. Oui, il y aurait bien un univers LEGO Star Wars.
L'arrivée de Joyeuses Fêtes en 2020 interroge pourtant sur l'avenir de cet "univers". Le téléfilm ne brise rien, il ne contredit jamais les histoires précédentes, mais il ne s'y réfère jamais non plus. S'agit-il du début d'une nouvelle ère des production LEGO Star Wars, où chacune serait indépendante, ou d'un simple écart avant de revenir à l'univers établi jusque-là ? Les films suivants, Histoires Terrifiantes et C'est l'été !, bien qu'ils restent dans le style de Joyeuses Fêtes, répondent à la question en reprenant plusieurs personnages, de Graballa le Hutt à Wick Cooper en passant par Colvett Valeria : on est bien dans le même univers que les Freemaker.
Une évolution dans la continuité donc, au fil des équipes de production... Jusqu'au prochain film ?