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1. Composition originale
 

Une autre possibilité, plus complexe, consiste à composer une musique originale. Cela demande hélas beaucoup plus de temps, et à moins que vous ne soyez vous-même un compositeur en herbe, vous oblige à collaborer avec un autre artiste, ce qui peut se révéler être une expérience aussi bien enrichissante que contraignante. Là où, avec les morceaux déjà existants, vous êtes certain qu’il y a au moins quelque chose de réussi dans votre film, une bande originale "faite maison" risque d'augmenter le côté amateur de la production. Entre le réalisateur, le scénariste, les cadreurs, les acteurs, les assistants sons et le compositeur, cela commence à faire beaucoup de talents à débaucher pour une production qui pourrait bien s’étaler sur plusieurs années.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Sûrement. Même s’il est possible de faire de très bon fan films, comme le Knight Quest de la page précédente, avec des morceaux pré-existants, une musique originale, en plus d'éviter d’éventuels problèmes de droits d’auteurs, donne quelque chose d’exceptionnel à votre film et lui rajoute une identité propre, un certain cachet en somme. La bande originale de Revelations (Shane Felux), tout en gardant un esprit très proche de celui de Williams, invente ainsi de nouveaux thèmes, de nouvelles ambiances. Elle s’approprie l'univers de Star Wars tout en développant sa propre ambiance, à la fois nouvelle et familière.

Le travail le plus remarquable reste sans doute la bande originale de Broken Allegiance (Nick Hallan). Des années après sa sortie, ce fan-film reste le seul à avoir enregistré sa musique avec un véritable orchestre symphonique. Malgré sa sonorité un peu amateure, le fait d’être joué par des musiciens en chair et en os donne beaucoup plus de vie et d’authenticité à la musique, et certains instruments ne rendent un effet correct que par cette voie. Sur ce point, Revelations, en préférant une musique synthétique, pêche véritablement et peine à soutenir la comparaison avec Broken Alliance. Là où, d’habitude, les images ne sont pas à la hauteur de la musique, c’est ici l’inverse. Le film de Shane Felux aurait mérité un traitement de la musique au moins équivalent à celui de Nick Hallan.

Ecouter un extrait de Broken Allegiance composé par Rich Johnson
2. Musique synthétique et musique symphonique
 

Attention ! Utiliser une musique créée par ordinateur n’est pas une mauvaise chose en soi. Il est certain qu’un compositeur avec un ordinateur est plus simple à dénicher qu'un orchestre entier, et qu'il est difficile de blâmer des réalisateurs de fan-films pour cette raison, vu leurs moyens souvent limités. Quelque soit sa forme, une musique originale reste un point très positif pour un fan-film et témoigne d'un soin tout particulier apporté à son fan-film par un réalisateur. 

Pour en revenir à Revelations, le problème est ici que la musique synthétique ambitionne de remplacer une musique symphonique (NdJies : jouée par de vrais instruments), très compliquée à trouver. Elle mime la musique symphonique sans toutefois pouvoir espérer l’égaler. Tout y est : violon, cor, percussion ... mais elle ne parvient pas à nous faire croire que le son que nous entendons provient d’un véritable orchestre, tandis que le reste du film, qui se rapproche beaucoup d‘une véritable production commerciale, appelle une musique du même niveau, ce qui crée un décalage dommageable entre le son et l'image.

En revanche, une musique synthétique trouve naturellement sa place lorsqu'il s’agit de fan-films possédant un ton plus léger : L’attaque des tomates géantes (Mr Yann) joue avec le registre des films épiques dans un ton parodique, et sa musique apparaît donc comme une parodie de musique symphonique. Brains and Steel (Clay Cronke), transposition de Princess Bride (Robe Reiner, 1986) dans l’univers de Star Wars, utilise la musique du film qui l’a inspiré.

Brains and Steel de Clay Cronke (2001)



A l’inverse, le fan-film utilise parfois la musique symphonique de John Williams dans le but de créer un décalage assumé. Par exemple, Rise of the Empire (Jey Silver), en accompagnant ses animations de personnages Lego avec les morceaux originaux, ne craint pas le ridicule, puisque c’est le principe même de ce film : crée une atmosphère épique avec de simples jouets. L’animation est par ailleurs suffisamment travaillée pour que ce décalage n’apparaissent pas comme un simple copié-collé musical.

3. S'affranchir du style John Williams
 

L’utilisation d’une musique symphonique composée par John Williams, dans un Star Wars, est une sorte de règle que l’on retrouve dans les différents films de la saga. La plupart des fan-films, voulant au mieux respecter l’univers original, suivent ce principe en tentant de reproduire ce "style" John Williams. D’autres, en revanche, ont tenté de la dépasser, voire d’aller à contre-courant de cette tradition.

On note ainsi l’usage possible de bandes originales aux styles différents. Howard Shore, dans Le Seigneur des Anneaux (Peter Jackson), propose une autre vision d’un univers épique, qui a beaucoup séduit les réalisateurs de fan-films. Versus (Nicolas Santini) y puise allégrement l'esprit de son combat final, en donnant ainsi une nouvelle approche de l’univers Star Wars.

Parfois également employée, la musique rock, punk, techno ... partant d’une bonne intention, qui est de ré-insérer un aspect plus moderne dans la musique de Star Wars, cette utilisation aboutit hélas souvent à des échecs. Le problème est que ces musiques appellent moins de travail qu’une bande originale d’un John Williams ou d’un Howard Shore. Il y a peu de changement de rythmes, de tons, et par cette régularité presque mécanique, elle ont tendance à sublimer à n’importe quel image, avec une étonnante facilité. Et la facilité, c’est quelque chose qui déplaît beaucoup au spectateur.

L’usage d’une telle musique doit être beaucoup plus fin. Dans Starfame (Luis Lodos), le réalisateur oppose Duel of the fate, musique "pure, épique et noble", à celle beaucoup plus vulgaire de la variété, produisant cet effet comique irrésistible. Dichotomy (Clay Cronke) mélange sonorité symphoniques et musique techno, tout en s’offrant le luxe d’introduire une variation personnelle du thème de la Force, dans un monde ou l’univers de Star Wars s’immisce avec banalité dans notre quotidien.

Dichotomy de Clay Cronke (2004)
4. Le silence
 
Pour finir, n’oublions pas que l’accompagnement musical d’un film doit prendre en compte les moments où il n’y en a pas. Le cinéma américain ne supporte pas l’absence de musique, car il est souvent incapable de générer une émotion par les simples images, et s’effraie parfois de son propre aspect authentique. Le spectateur se laisse guider par les violons et reste passif. On lui mâche le travail et il ressort de la salle comme il y était rentré.

C’est le même problème que l’on rencontre dans la majorité des fan-films. Le réalisateur de Jedi Saga (Rory Cejas) est cependant parvenu à donner beaucoup de force au duel final de son film en n’utilisant que le bruitage. Le bruit de la datasphère roulant sur le sol est plus expressif que n’importe quel orchestre.


Gros plan sur la datasphère dans Jedi Saga de Rory Cejas (2004)
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